Évaluation de la performance globale du
Réseau des Caisses populaires d'épargne et de crédit de
Guinée (CPECG/Yètè Mali) de 2005 à 2009
Essai-intervention
Dirigé par
Ghislain PARADIS
Réalisé par
Jean Emmanuel LEONpour l'obtention du diplôme de
Maitrise en gestion et développement durable
Université de Sherbrooke, Faculté
d'administration
Février 2011
Remerciements
Je remercie Dieu pour m'avoir toujours guidé dans ma
vie.Je remercie tous ceux et toutes celles qui, d'une manière ou d'une
autre, ont contribué à la réalisation de mon mandat en
Guinée.
Spécialement, je remercie :
Ghislain Paradis, mon directeur d'essai et mon guide à
l'Université de Sherbrooke
Garnier Parent, ex-DG du CPECG Yètè Mali
Karamo Conde, DG du CPECG Yètè Mali et son
équipe
Marlyatou Diallo, DjenebaThiam,Sandra Ménard
Darlyn et Lisson Morisseau et ma femme Lise Francesca
Dunéant
Recommandation de Garnier
Parent
De: Garnier Parent <garnier.parent@videotron.ca>
Objet:
Intro. M. Léon
À: "Karamo, Conde"
<karamoconde@yahoo.fr>
Cc: doregn@yahoo.fr, "Josee St-Hilaire"
<jsthilaire@did.qc.ca>
Date: Lundi 21 juin 2010, 18h02
Bonjour M. Condé,
J'espère que vous allez bien de même que le
Réseau Yètè Mali.
Je vous écris pour vous informer que M. Jean
Emmanuel LEON (
jeanemmanuell@yahoo.fr), qui
est un étudiant de M. Ghislain Paradis (ex PDG de DID) à
l'Université de Sherbrooke, désirerait, dans le cadre de la
réalisation sa maîtrise en gestion et développement
durable, faire son essai de Maîtrise, sur les caisses populaires de
Yètè Mali. Il projette l'analyse du réseau
Yètè Mali.
Il souhaite analyser, sous un certain nombre de dimensions,
l'évolution de Yètè Mali de 1997 à nos jours.
À titre d'information, vous retrouverez en fichier attaché,
l'essentiel de sa proposition d'intervention.
Il a accepté un
mandat de coopérant volontaire pour le CECI Canadien à Conakry
etil prévoit arriver à Conakry le 23 juin 2010. Il compte
profiter des premiers mois de son séjour pour réaliser son essai.
Une fois sur place, il prendra contact avec vous afinde convenir s'il
vousagrée, de la faisabilité etdes modalités de
réalisation de son essai sur le Réseau Yètè
Mali.
Je vous recommande sincèrement M. Léon qui me
semble très sérieux dans sa démarche. À noter qu'il
y a également ouverture pour DID (discussions à poursuivre
à l'initiative de M. Léon) d'accompagner M. Léon dans la
réalisation de ses travaux notamment au niveau de l'analyse des impacts
sociaux du réseau sur les populations desservies.
Merci à l'avance pour l'accueil qu'il vous sera
possible de faire à M. Léon
Meilleures salutations à vous et à votre
équipe.
Garnier
Sommaire exécutif
L'évaluation de la performance des institutions de
microfinance (IMF) est une pratique très répandue dans le secteur
de la microfinance. Cependant, mes compétences en développement
durable m'ont permis de faire évoluer la méthode
d'évaluation des IMF, qui se limite aux dimensions financière et
sociale, en y intégrant la dimension gouvernance pour un processus plus
global. L'objet de cet essai est, en effet, d'évaluer la performance
globale du Réseau des Caisses populaires d'épargne et de
crédit de Guinée (CPECG Yètè Mali). Dans le cadre
de cet essai, la performance globale désigne« la
capacité des dirigeants d'une IMF à appliquer les principes de
bonne gouvernance afin d'assurer simultanément les performances sociales
et financières de l'institutiontout en appliquant les principes
defonctionnementen réseau fédéré ».
De ce fait, nous avons conçu l'outil
« indicateurs de performance globale » (IPG) qui permet la
mise en place d'un processus d'évaluation concerté avec les
parties prenantes. De manière spécifique nous
avonseffectué :
· L'analyse de la performance financière
présente une institution fonctionnant essentiellement sur ses ressources
propres grâce à sa capacité à mobiliser
l'épargne de ses membres. Elle présente certaines faiblesses au
niveau de sa gestion financière.
· L'analyse de la performance sociale
révèle que dans la majorité des cas les attentes des
parties prenantes sont récompensées. Notamment, l'institution
respecte des normes prudentielles établies par l'autorité de
tutelle; renforce la motivation de son personnel;offre des services
satisfaisants; et tient compte des recommandations qui lui sont faites par
Développement international Desjardins(DID). Néanmoins, l'absence
d'une politique de gestion des ressources humaineset les conditions de
crédits peu souples constituent certaines des préoccupations de
l'institution.
· L'analyse de la gouvernance de l'institution
révèle l'existence d'une vision stratégique
partagée, d'un mode de prise de décision clair, de la
transparence par la reddition des comptes, une répartition
équitable du pouvoir entre les hommes et les femmes, des dirigeants
représentatifs de la société guinéenne et de toutes
les caisses composant le réseau. Cependant, la non-optimisation de la
fonction de contrôle interne, son système d'information de gestion
peu fiable, l'incapacité des dirigeants à atteindre les objectifs
fixés, le manque de compétences en matière de
représentation, de négociation de gestion d'une institution
financière constituent les grandesfaiblesses de l'institution à
cet égard.
· Par ailleurs, le fonctionnement en réseau
fédéré esttrès effectif à l'échelle
de l'institution. Ainsi, la mise en commun des ressources, la standardisation
des opérations, la solidarité contractuelle, les
stratégies des règles internes de gouvernance sont des principes
bien intégrés à l'échelle du réseau.
En conclusion, des recommandations touchant les performances
sociale et financière etla gouvernance ont été
formulées à l'institution afin qu'elle puisse s'inscrire dans une
logique de pérennisation institutionnelle.
Table des matières
Sommaire exécutif
3
Introduction
8
PREMIÈRE PARTIE
10
LE CONTEXTE DE MON INTERVENTION
10
Présentation générale du contexte
11
? Brève présentation de la Guinée
11
? Présentation de la ville de Conakry
12
? Présentation du secteur de la microfinance en
Guinée en 2009
13
? Présentation du Réseau des Caisses
Populaires d'Épargne et de Créditde Guinée
(CPECG/Yètè Mali)
18
Cadre théorique et conceptuel
28
? La performance globale comme concept
28
? Peut-on associer l'économique et le social ?
28
? La gouvernance comme concept
30
? La performance sociale comme concept
30
? La performance financière comme concept
32
Méthodologie et limites du travail
35
? Conceptionet validation de l'outil
35
? Modalité des entrevues
35
? Méthode de cueillette des données
35
? Limite du travail
36
DEUXIEME PARTIE
37
PRÉSENTATION DES RESULTATS
37
? Performance financière
38
? Performance sociale
61
? Gouvernance
70
? Fonctionnement en réseau
75
TROISIEME PARTIE
78
RECOMMANDATIONS ETCONCLUSION
78
Références bibliographiques
91
Erreur ! Signet non
défini.
ANNEXES
94
Introduction
Pendant longtemps, plusieurs millions de personnes
gérant de petites activités génératrices de
revenus, à travers le monde, ont difficilement eu accès à
des services financiers adaptés. Ainsi, la microfinance s'est
imposée comme un outil d'inclusion en offrant des services
d'épargne, de crédit, d'assurance et de transfert d'argent
à cette catégorie dite exclue du système financier
traditionnel.
La microfinance a évolué comme un outil de
développement économique. Elle joue aussi un rôle
d'intermédiation sociale à travers le renforcement des
capacités des bénéficiaires et de leur capital social.
La microfinance sous sa forme actuelle s'est inspirée
de plusieurs modèles, notamment celui des coopératives
financières de Raiffeisen développées en Allemagne en 1864
et celui de Desjardins développé au Québec au début
du 20e siècle (Fatima, 2009). Néanmoins, les
praticiensreconnaissent l'effort de Mohammed Yunus qui, par la promotion du
système de crédit solidaire au Bangladesh au début des
années 80, a favorisé la reconnaissance du microcrédit
comme outil de lutte contre la pauvreté. Un effort qui lui a valu le
prix Nobel de la paix en 2006.
À l'origine, la microfinance était
destinée aux populations pauvres et rurales et visait
àsouteniretmoderniserlesecteuragricoleetmobiliser l'épargne des
paysans à travers la formule coopérative. Aujourd'hui, les
institutions de microfinance (IMF) ont également adopté d'autres
formules : mutuelles, organisations non gouvernementales, organisations
internationales, associations humanitaires et filiales de banques commerciales.
Les acteurs impliqués dans le secteur de la microfinance sont tout aussi
nombreux : agences de notation, fonds de placements et de garantie,
institutions financières internationales, etc.
Ainsi, le développement de la microfinance s'est
opéré sous l'influence de plusieurs paradigmes. Entre le
modèle de crédit ciblé, subventionné et
préconisé par de nombreux bailleurs de fonds dans les
années 70 et l'approche institutionnelle se fondant sur des principes de
marché, la microfinance cherche son équilibre (Ledgerwood, 1999).
En effet, cet équilibre qui est au centre des débats tend
à lier la microfinance à ses origines, sa mission sociale et sa
pérennité financière.
Dans cette perspective, certaines interrogations deviennent
les préoccupations de toute évaluation de performance globale
d'une institution de microfinance. Comment peut-on combiner à la fois
les objectifs sociaux et les objectifs de pérennité? Quelle
gouvernance pour quelle durabilité de l'institution?
Ce travail consiste à évaluer la performance
globale du Réseau des Caisses populaires d'épargne et de
crédit de Guinée (CPECG/YÈTÈ MALI), longtemps
encadré par Développement international Desjardins (DID),
selonles trois piliers de la durabilité d'une IMF : bonne
gouvernance, performance sociale, performance financière.
Également, le niveau d'intégration des critères essentiels
de fonctionnement en réseau fédéré sera
associé au processus d'évaluation de la performance globale du
CPECG Yètè Mali.
Cette évaluation basée sur une approche
participative, intégrant toutes les parties prenantes de l'IMF, se veut
un diagnostic, ainsi qu'une analyse comparative à l'échelle
nationale et régionale, aboutissant à des recommandations
basées sur les préoccupations de ces parties prenantes.
En première partie, après avoir décrit le
milieu d'intervention de mon essai, un cadre théorique justifiant mon
évaluation sera présenté. La deuxième partie de
l'essai est consacrée à l'analyse des résultats etla
troisième partie, aux recommandations qui ont été
adressées aux dirigeants de l'IMF.
PREMIÈRE PARTIE
LE CONTEXTE DE L'INTERVENTION
Présentation
générale du contexte
v Brève présentation de la Guinée
La République de Guinée (Guinée) est un
pays côtier situé dans la partie occidentale du continent
africain.Couvrant une superficie de 246 000 km2, elle est
limitée à l'ouest par la Guinée-Bissau et l'océan
Atlantique, au nord par le Sénégal et le Mali, à
l'est par la Côte d'Ivoire et au sud par la Sierra Léone et le
Liberia.
Du point de vue géoéconomique, la Guinée
est subdivisée en quatre régions naturelles assez bien distinctes
et intérieurement homogènes : Guinée maritime,
Moyenne-Guinée, Haute-Guinée et Guinée
forestière.Le pays doit son originalité à son milieu
naturel qui se caractérise par des contrastes climatiques, des
barrières montagneuses et l'orientation des reliefs qui se combinent
pour donner à chaque région des particularités du point de
vue du climat, du sol, de la végétation et du mode de vie
des populations.
En 2003, la population est estimée à 8,5
millions d'habitants (Organisation des Nations unies, 2005) et est
majoritairement constituée de femmes qui en représentent
51 %.D'après les résultats du recensement
général de la population et de l'habitat de 1996, la population
guinéenne vit essentiellement en milieu rural (70 %) et plus
de la moitié de la population urbaine est concentrée dans la
capitale (51 %).Le poids des personnes de moins de 15 ans (46 %)
traduit l'extrême jeunesse de la population guinéenne qui se
confirme par un âge moyen de 23 ans et un âge médian de
14,9 ans.
La Guinée réunit sur son territoire tous les
ingrédients aptes à générer un développement
économique et social enviable. Le relief est montagneux ou
accidenté sur près des deux tiers du territoire avec un important
réseau hydrographique aux fleuves puissants permettant des
aménagements hydroélectriques sur leurs parcours montagneux. Les
eaux continentales et maritimes sont poissonneuses et les précipitations
favorables à l'agriculture et à l'élevage. On y trouve une
grande quantité de ressources minérales, en particulier de la
bauxite, du fer, du diamant et de l'or. Le potentiel économique de la
Guinée repose essentiellement sur deux secteurs productifs : le
secteur primaire (rural) et l'industrie minière.
En Guinée, les secteurs de l'agriculture, de
l'artisanat et de la pêche regroupent quatre Guinéens sur cinq et
constituent les principaux pourvoyeurs d'emplois du pays.
Jusqu'à aujourd'hui, la Guinée n'a pas encore su
valoriser son potentiel et la pauvreté y est toujours présente.
Le revenu par tête d'habitant est estimé à 316 $ US
par an en 2007.Enfin, la Guinée se situe dans la catégorie
« Faible développement humain » selon le classement
de l'indice de développement humain de 160 sur 17 (Rapport mondial
sur le développement humain 2007).
v Présentation de
la ville de Conakry1(*)
La ville de Conakry, considérée comme une zone
spéciale, comprend cinq communes : Dixinn, Kaloum, Matam, Matoto et
Ratoma. Adossée à l'océan Atlantique, elle est
limitée vers le continent par la préfecture de Dubréka au
nord et par la préfecture de Coyah à l'est.
La zone de Conakry couvre une superficie de
308 km2. À sa pointe ouest se dessine l'archipel des
îles de Loos. La végétation est essentiellement
constituée de mangroves dans les communes de Ratoma et Matoto. Cette
végétation est menacée de destruction sous l'effet de la
poussée urbaine marquée par un développement des
constructions individuelles et des activités du secteur informel.
L'agriculture (cultures maraîchères, tubercules,
oléagineux, fruits, céréales) et l'élevage (surtout
de volaille) sont pratiqués principalement dans les zones
périphériques à caractère rural des communes de
Ratoma et Matoto sous forme familiale. Leur commercialisation assure un revenu
minimum aux familles qui s'y adonnent.
Les autres principales activités de la zone sont le
commerce, les services, l'artisanat et la pêche. Au port autonome de
Conakry, dans la commune de Kaloum, se développent les échanges
commerciaux. La pêche (artisanale et industrielle) occupe une place
importante et les métiers de la pêche sont en plein essor dans
toute la zone, même si on constate une baisse du volume de poissons
fraisdébarqués depuis quelques années : 27 % en
2000 et 29 % en 2001.
Le petit commerce occupe une grande place dans le secteur
informel et s'effectue dans les marchés du périmètre
urbain. Ces marchés sont classés en trois
catégories : marchés à l'échelle de la ville,
marchés à l'échelle de plusieurs quartiers, marchés
à l'échelle d'un quartier et/ou spécialisés.
L'activité industrielle y est plus dynamique que partout ailleurs dans
le pays. Elle s'exerce à travers des unités de fabriques de jus
de fruits, de boissons alcoolisées, des produits laitiers,
d'oxygène, de tôles, de matelas, etc.
Le taux d'accroissement annuel est estimé à
6,6 %. Quarante pour cent de cette population est âgée de
moins de 15 ans, 2,5 % sont des personnes âgées de plus de 65
ans et 48 % sont des femmes. L'accroissement rapide de la population de
Conakry tient en grande partie au phénomène de migration vers les
grands centres urbains. Il s'accompagne d'une demande de plus en plus forte de
services de base (assainissement, logement, services scolaires et sanitaires,
etc.).
v Présentation du secteur de la microfinance en
Guinée en 20092(*)
Depuis l'avènement de la Deuxième
République, la microfinance s'est révélée comme un
outil prépondérant dans la lutte contre la pauvreté en
Guinée. Plusieurs structures de microfinance et d'autres systèmes
de financements décentralisés se sont donc créés et
développés pour promouvoir les activités
génératrices de revenus à la base.
À lafindesannées80, trois réseaux de
microfinance à vocation nationale se sont développés avec
l'autorisation de laBanque centrale,celle-ci
visaitàcouvrirunegrandepartie duterritoire :leCrédit
MutueldeGuinée(CMG,crééen 1988, a fermé ses portes
en 2000 suite à une faillite),le Crédit rural de Guinée
(CRG, créé en1988), Pride Finance (créé en 1991),
les caisses d'épargne et de crédit de Guinée
Yètè Mali (créés en1998 avec l'ouverture de la
première caisse dans le quartier de Matam).
En Guinée, les activités d'épargne et de
crédit sont réglementées par une loi sur la microfinance
promulguée par l'Assemblée nationale en décembre 2005 qui
classe les IMF en trois catégories :
1recatégorie : collecte
l'épargne et prête à ses membres;
2ecatégorie : collecte l'épargne
et prête aux tiers;
3ecatégorie : accorde des
crédits aux tiers sans collecter de l'épargne.
Cette loi exige également que l'IMF, une fois
agréée, adhère à l'Association professionnelle des
IMF de Guinée (APIMGUI)3(*).
En 2009, en dépit d'un contexte sociopolitique
difficile, le secteur de la microfinance continue à se
développer. Le nombre d'IMF est passé à dix, formant un
ensemble de 340 caisses ou points de service réparti dans les quatre
régions naturelles du pays, ce sont : Crédit rural de
Guinée (CRG SA); le Programme intégré pour le
développement de l'entreprise (PRIDE FINANCE); l'Agence autonome
d'assistance intégrée aux entreprises (3AE); la
Société coopérative de mobilisation des ressources pour
l'investissement en Guinée (MIGUI); la Financial Development -
Société anonyme (FINADEV SA); les Caisses communautaires
d'épargne et de crédit de Guinée (CCECG); le Centre
d'appui et de formation au développement à
l'épargne/crédit et à l'éducation civique
(CAFODEC); la Mutuelle d'épargne et de crédit des pêcheurs
artisans de Guinée (MECREPAG); le Réseau d'assistance
financière aux organisations communautaires (RAFOC).
L'offre de produits financiers proposée par les IMF est
restée largement dominée par les dépôts à vue
et les crédits à court terme. Certaines institutions de
microfinance ont entrepris un processus de diversification de leur portefeuille
d'activité, notamment en facilitant la réception des transferts
en provenance de l'étranger ou des grandes agglomérations du
pays.
Les ressources des institutions de microfinance sont
majoritairement constituées de ressources à court terme,
essentiellement par les dépôts à vue. Concernant les
institutions relevant de la 3e catégorie, qui ne sont pas
autorisées à collecter de l'épargne, les ressources
proviennent des lignes de crédit accordées par les
différents bailleurs dans le cadre des programmes d'aide au
développement.
Tableau I. L'évolution de la situation des IMF
de 2005 à 20094(*)
Indicateurs
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Nombre de guichets
|
151
|
153
|
276
|
340
|
340
|
Nombre de clients
|
198 294
|
202 955
|
240 058
|
302 199
|
324 512
|
Volume de crédits en milliards de
GNF
|
30,92
|
39,27
|
52,60
|
71,47
|
65,45
|
Volume d'épargne en milliards de
GNF
|
16,26
|
20,24
|
26,53
|
35,35
|
39,91
|
Taux d'intérêt moyen mensuel sur
prêt
|
2,41 %
|
2,27 %
|
2,78
|
3 %
|
3 %
|
Encours de crédits en milliards de
GNF
|
ND
|
ND
|
ND
|
70,07
|
60,49
|
Source : BCRG (2010)
Le tableau ci-dessus présente l'évolution du
secteur de la microfinance en Guinée de 2005 à 2009 à
partir des principaux indicateurs. Au 31 décembre 2009,
324 512 personnes étaient bénéficiaires des services
financiers offerts par les dixIMF agrées par la Banque centrale de
Guinée. Par rapport à l'année 2008, on observe une
progression du nombre de clients de 5 %. Les dépôts ont aussi
progressé de 6,61 % par rapport à 2008, mais à un
rythme moins accéléré que celui de 2008 par rapport
à 2007.
Le volume des financements (montant des crédits
distribués) estimé à 65,4 milliards de GNF a baissé
de 9,95 % par rapport à 2008. La diminution de l'encours de
crédits est de l'ordre de 14,27 % par rapport à 2008.
Selon la Banque centrale5(*), les baisses enregistrées dans le secteur de la
microfinance sont dues au ralentissement de l'activité économique
du pays, à l'abandon par certaines institutions de microfinance de
l'octroi de petits crédits, en raison du taux de non-remboursement
élevé par rapport aux autres formes de crédit, à la
réduction et au gel de certaines lignes de financement de la part des
bailleurs.
· Les parts de marché
La microfinance en Guinée est dominée par quatre
institutions sur les 10 que compte le secteur. En effet, en ce qui a trait aux
ressources, deux institutions détiennent à elles seules 98 %
de l'ensemble des dépôts collectés par le secteur, soit
39,1 milliards GNF. Quatre-vingt-seize pour cent des financements ont
été accordés par quatre structures (62,6 milliards GNF sur
les 65,45 milliards distribués par l'ensemble du secteur en 2009, les
six autres institutions représententdonc les 4 % restantsdu
marché).
En 2009, la clientèle féminine
représentait 48,67 % de la clientèle totale des institutions
de microfinance et 41,04 % du montant total des crédits ont
été octroyés à des femmes.
· La répartition des financements par secteur
d'activité
Tous les secteurs de l'économie nationale ont
bénéficié des financements avec une nette
prédominance des financements du secteur du commerce, de la restauration
et de l'hôtellerie (54 % des financements en 2009).
Par rapport à l'année 2008, on enregistre une
diminution de la part des financements des projets relevant du secteur de
l'agriculture, de la pêche ou de l'élevage. La part de ce secteur
est passée de 26 % à 17 %.
Tableau II. L'évolution de la
répartition des financements en 2008 et en 2009
Secteur d'activité
|
2008
|
2009
|
Agriculture, élevage et pêche
|
26 %
|
17 %
|
Travaux publics, bâtiments et
logements
|
2,65 %
|
7 %
|
Commerce, restauration et hôtellerie
|
52,89 %
|
54 %
|
Industrie et artisanat
|
3,66 %
|
7 %
|
Transport et communications
|
7 %
|
4 %
|
Autres
|
7,8 %
|
11 %
|
Total
|
100 %
|
100 %
|
Source : BCRG,Rapport annuel 2009.
Le secteur de la microfinance en Guinée en est encore
à ses débuts comparativement au reste de la sous-région de
l'Afrique de l'Ouest. En décembre 2009, le secteur desservait
près de 324 512 clients sur un potentiel estimé à
plus de 3,2 millions selon la Banque centrale, équivalant à un
taux de pénétration d'environ 10 %6(*).
Le secteur de la microfinance en Guinée n'est pas
encore doté d'une stratégie nationale de microfinance.
Néanmoins, plusieurs actions prouvent une certaine volonté des
autorités à promouvoir le secteur, notamment la création
d'une direction nationale de microfinance ainsi qu'une Association des
professionnels de la microfinance(APIMG) qui fournissent des services de
représentation et de défense des intérêts de ses
membres.
· Les défis du secteur de la microfinance en
Guinée
Les institutions de microfinance de Guinée sont
confrontées à un certain nombre de problèmes, dont les
plus importants sont :
· La difficulté d'accès aux ressources
financières adaptées aux spécificités des besoins
des pauvres, notamment des ressources financières à long
terme;
· L'absence de mécanismes d'accompagnement en
termes de renforcement des capacités et d'appuis divers;
· L'absence d'un mécanisme de sécurisation
pour la gestion des nombreux risques auxquels sont soumises les institutions de
microfinance;
· L'absence d'une véritable synergie entre les
établissements bancaires et les institutions de microfinance.
v Présentation du Réseau des Caisses populaires
d'épargne et de crédit de Guinée (CPECG/Yètè
Mali)7(*)
En 1996, dans le contexte de sa politique de diversification
des réseaux de collecte de l'épargne et de distribution de
crédit, la Banque centrale de République de Guinée (BCRG)
a lancé un appel d'offres international pour un projet d'implantation
d'un réseau mutualiste à Conakry pour lequel elle
réservait un financement de 2 millions de dollars américains (2,7
millions de dollars canadiens à l'époque). Cet appel d'offres fut
gagné par Développement international Desjardins (DID) qui
apportait une contribution de 0,5 million de dollars canadiens. La durée
du projet était alors estimée à cinq ans. Il s'agissait de
mettre en place 13 Caisses populaires d'épargne et de crédit
à travers Conakry. En juin 1997, vu l'engouement de la population autour
de ce projet, le ministre canadien responsable de l'ACDI a
entériné une contribution de 1 million de dollars canadiens pour
les deux dernières années de ce projet et a approuvé la
sélection de DID comme institution partenaire pour son exécution.
En février 2000, le gouvernement canadien,par le biais du ministre
responsable de l'ACDI, a décidé d'accroître la contribution
canadienne,passant de 1 à 3 millions de dollars, et de prolonger la
durée de l'appui de 5 à 8 ans. Tout ceci afin de permettre un
transfert efficace de compétences vers les gestionnaires et dirigeants
nationaux pour une amélioration significative des perspectives de
viabilité du réseau. Les caisses de Yètè Mali sont
nées d'un constat : plus de 80 % de la population de Conakry
n'a pas accès au système bancaire, trop couteux.
· Du projet à l'institutionnalisation
En 2003, le projet d'implantation des caisses a
été institutionnalisé selon la structure du Réseau
des Caisses d'épargne et de crédit de Guinée
(CPECG/Yètè Mali), agréé comme institution de
microfinance de 1re catégorie. Le réseau regroupe 14
caisses toutes situées dans la ville de Conakry. Les premières
années de son existence ont été consacrées au
renforcement des systèmes opérationnels et organisationnels et
ont permis au réseau de capitaliser un certain nombre d'acquis. Ensuite,
le réseau a procédé à la consolidation et à
la croissance de ses opérations (CPECG Yété Mali,
2009-2011).
· La mission du CPECG/Yètè Mali
Le Réseau CPECG/Yètè Mali a pour mission,
à travers ses caisses de base, d'offrir des services financiers de
proximité à la population guinéenne exclue du
système bancaire classique et de contribuer ainsi à la lutte
contre la pauvreté.
· La vision du CPECG/Yètè Mali
La vision du CPECG/Yètè Mali est celle d'une
institution financière performante offrant à ses membres des
services de qualité et en toute sécurité. Le Réseau
veut s'affirmer progressivement comme un acteur essentiel de la microfinance en
Guinée par une couverture du territoire national conséquente et
accroître son impact sur la population guinéenne.
· Le modèle d'affaires du CPECG/Yètè
Mali
Selon Osterwalder (2004), le modèle d'affaires
décrit la valeur qu'une organisation offre à ses divers clients
et identifie les compétences, les partenaires et le capital relationnel
requis pour créer, mettre en valeur et livrer cette valeur, tout ceci en
s'assurant de générer des entrées de revenus durables et
profitables.
Le Réseau des CPECG/Yètè Mali offre
à ses membres (hommes, femmes, personnes morales), une gamme de services
financiers (épargne, crédit, transfert d'argent) adaptés
à leurs besoins et à des tarifs très concurrentiels,
à travers de nombreuses caisses, pouvant assurer la rentabilité
financière afin d'être indépendant des bailleurs de fonds.
Néanmoins, l'institution peut toutefois recourir aux subventions pour
l'accélération de projets de grande envergure. Pour ce faire,
elle mise sur l'engagement et les compétences de ses composantes
(dirigeants, membres, employés), héritant des valeurs
léguées par la gestion de Développement international
Desjardins (DID), en respectant les normes et la loi régissant ce
secteur surveillé par la Banque centrale et l'APIMG.
· Produits et services du CPECG/Yètè
Mali
L'offre de services financiers du réseau est
destinée à répondre aux besoins de ses membres qui
viennent de toutes les catégories socioéconomiques de Conakry.
Les produits d'épargne permettent aux membres de garder
leur argent à la caisse en toute sécurité, mais en ayant
toute la flexibilité nécessaire pour se créer une
épargne plus importante ou pour faire face à leurs besoins de
liquidité. Le Réseau offre quatre produits
d'épargne : épargne à vue, dépôt
à terme, épargne tontine, dépôt-salaire. Le
produitdépôt-salaire est destiné aux entreprises
privées, publiques et mixtes, il permet aux employeurs d'effectuer le
paiement des salaires de leurs employés à travers le
réseau des caisses Yètè Mali.
Tableau III. Les produits d'épargne
|
Dépôt minimum
|
Solde minimum
|
Nombre de transactions autorisées
|
Frais de tenue de compte
|
Taux d'intérêt
|
Épargne à vue
|
aucun
|
Aucun
|
aucun
|
5000 GNF/semestre
|
Non rémunéré
|
|
Conditions
|
Durée
|
Fréquence de versement
|
Taux d'intérêt
|
Dépôt à terme
|
Avoir un compte d'épargne à vue
|
3 mois, 6 mois et 1 an
|
Dépôt unique
|
3 mois = 2 %
6 mois = 4 %
1 an = 5 %
|
Épargne tontine
|
Compte d'épargne à vue
|
3 mois, 6 mois et 1 an
|
Dépôts périodiques mensuels ou
hebdomadaires
|
3 mois = 2 %
6 mois = 4 %
1 an = 5 %
|
Dépôt-salaire
|
Compte d'épargne à vue (employeur,
employés), signature d'une convention
|
Indéterminée
|
-
|
Les rémunérations des services rendus sont en
fonction du nombre d'employés.
|
Au 31 décembre 2009, le réseau a mobilisé
12 998 669 073 GNF en épargne, répartis comme suit :
dépôts à vue (77 %), dépôts à
terme (3 %), dépôts bloqués (20 %).
· Les produits de crédit
Le portefeuille de produits de crédit du
réseauest subdivisé en deux grandes catégories : les
crédits non productifs, permettant aux membres d'améliorer leur
accès aux biens de consommation, représentent
5 % du portefeuille total des produits de crédit,
et les crédits productifs, permettant aux membres d'exercer une
activité génératrice de revenus et d'augmenter leur
capital,représentent 95 % du portefeuille total
des crédits octroyés en 2009,pour l'ensemble des caisses du
réseau, estimé à 6 806 520
111 GNF.
· Les produits de crédits non productifs
Les produits de crédits non productifs offerts par les
caisses du réseau sont : crédit sur salaire, avance sur
salaire, avance sur masse salariale.
Tableau IV. Les produits de crédit non
productif
|
Ligne
|
Cycle
|
Durée
|
Couts
|
Garanties exigées
|
Crédit sur salaire
|
1 à 10 mois de salaire
|
aucun
|
42 mois
|
Taux d'intérêt : 2 % par mois
Frais de traitement : 5,5 %
|
Épargne nantie : 10 %
Garantie matérielle couvrant 100 % du montant du
prêt, acte de caution de l'employeur
|
Avance sur salaire
|
10 000GNF-80 % du salaire net mensuel
|
|
|
Taux d'intérêt : 3 % par mois
Frais de traitement : 6 %
|
|
Avance sur la masse salariale
|
Masse salariale d'un mois
|
|
|
Taux d'intérêt : 3 % par mois
Frais de traitement : 6 %
|
|
Au 31 décembre 2009, l'ensemble des caisses du
réseaua octroyé des crédits improductifs pour une valeur
de383 541 099 GNF, répartis comme
suit : des crédits et avances sur salaire,
représentant 30 % du portefeuille et estimés à 266
567 077 GNF,dont 68 % ont été destinées à
des femmes; et des crédits avances sur la masse salariale,
représentant 70 % du portefeuilleet estimés à 16 974
022 GNF.
· Les produits de crédits productifs
Les produits de créditproductifs offerts par
leRéseau sont : crédit régulier, microcrédit
groupe (MCG), crédit Makiti Mali (CMM), crédit grands
entrepreneurs et commerçants (GEC), crédit PAAEF, crédit
aux pêcheurs (BAD).
Tableau V. Les produits de crédit
productif
|
Ligne
|
Cycle
|
Durée
|
Couts
|
Garanties exigées
|
Crédit régulier
|
100 000-5000000 GNF
|
3
|
12-18-24 mois
|
Taux d'intérêt : 2 % par mois
Frais de traitement : 6,5 %
|
Épargne nantie de 30 %-25 %-20 % selon
le cycle, gage et nantissement des biens; caution ou aval obligatoire
|
Microcrédit groupe
|
200 000-600 000 GNF
|
3
|
12 mois max
|
Taux d'intérêt : 2,25 % par mois
Frais de traitement : 3,5 %
|
Épargne nantie de 30 %-25 %-20 % selon
le cycle, épargne forcée20 % du capital; caution
solidaire
|
Crédit Makiti Mali
|
150000-1000000 GNF
|
3
|
10 mois max
|
Taux d'intérêt : 2 % par mois
Frais de traitement : 5,75 %
|
Épargne nantie de 15 % -20 %-25 % selon
le cycle, caution obligatoire
|
Crédit grands entrepreneurs et
commerçants (GEC)
|
5 000 000-50 000 GNF
|
4
|
42 mois max
|
2 % à1, 5 % selon le cycle; Frais de
traitement : 6 %
|
Épargne nantie de 30 % à 15 % selon le
cycle, gage, promesse d'hypothèque
|
Crédits PAAEF
|
5 0000-5 000 000 GNF
|
3
|
18 mois max
|
Taux d'intérêt : 2 % par mois
Frais de traitement : 6 %
|
Épargne nantie de 30 %-25 %-20 % selon
le cycle, gage et nantissement des biens; caution ou aval obligatoire
|
Crédits aux pêcheurs (BAD)
|
5 0000-5 000 000 GNF
|
3
|
24 mois max
|
Taux d'intérêt : 2 % par mois
Frais de traitement : 6 %
|
Épargne nantie de 30 %-25 %-20 % selon
le cycle, gage et nantissement des biens; caution ou aval obligatoire
|
Au 31 décembre 2009, l'ensemble des caisses du
réseau a octroyé des crédits productifs pour une valeur
de6 422 979 012 GNF, répartis comme
suit : crédit régulier (35 %),
crédit Makiti Mali (2 %), crédit PAAEF (1 %),
crédit GEC et autres (56 %), crédit aux pêcheurs (BAD)
(6 %) et microcrédit de groupe (0 %).
· Proximité
Le Réseau compte 14 caisses, dont 13réparties
dans les cinq communes de Conakry et une au Kilomètre 36, accusant
toutes des taux élevés de pauvreté.Au 31 décembre
2009, les 14 caisses comptaient41 061 membres et 55 employés.
Tableau VI. Couverture régionale des
caisses
Commune
|
Caisse
|
Ratio de pauvreté
|
Nombre de membres
|
Matam
|
Matam
Mafanco
Gbessia
|
25,5 %
|
10450
|
Matoto
|
Enta
Yimbayah
Sangoyah
Matoto
|
25 %
|
11 635
|
Kaloum
|
Kaloum
|
24,1 %
|
2514
|
Ratoma
|
Simbayah
Hamdallaye
Taouyah
Kipé
|
23,4 %
|
12 544
|
Dixinn
|
Dixinn
|
24 %
|
3624
|
Coyah
|
Kilomètre 36
|
44 %
|
294
|
· Le profil des membres des CPECG/Yètè
Mali
Le Réseau des CPECG/Yètè Mali dispose
d'une structure de d'effectiftrès diversifiée, composée de
femmes (54 %), d'hommes (39 %)et de commerçants-entrepreneurs
(5 %).Ces membres qui constituent sa clientèle cible appartiennent
à toutes les catégories socioprofessionnelles présentes
à Conakry et au Kilomètre 36.
Tableau VII. Répartition du portefeuille de
crédit du CPECG/Yètè Mali par secteur
Secteur
|
%
|
Agriculture, élevage, pêche
|
8,38 %
|
Travaux publics, bâtiments, logements
|
14,64 %
|
Commerce, restauration, hôtellerie
|
63,32 %
|
Industrie, artisanat
|
3,09 %
|
Transport, communications
|
2,95 %
|
Autres
|
7,59 %
|
Total
|
100 %
|
Année de référence : 2009
· Le niveau de pauvreté monétaire des
membres du CPECG/Yètè Mali.
Au CPECG/Yètè Mali, le niveau de prêt
moyen est de 738,500 GNF et l'épargne moyenne est de
107,980 GNF (ces deux indicateurs ne tiennent pas compte de la
clientèle personne morale). De plus, 53 % des
bénéficiaires de prêt ont reçu un montant
n'excédant pas 5 000 000 GNF.Par ailleurs, 15 %des
bénéficiaires de prêt ont reçu un montant
inférieur ou égal à 1 000 000 GNF. Compte tenu de cet
état de fait, on peut affirmer que l'effectif du
CPECG/Yètè Mali est majoritairement constitué de gens
à faible revenu, ayant des difficultés à intégrer
le système financier classique de la Guinée.
· La structure organisationnelle du
CPECG/Yètè Mali.
Le Réseau dispose de :
ü Un conseil d'administration composé de
neufmembres représentant des organes des caisses, élu par
l'assemblée générale. Ce conseil doit être
composé de quatre femmes au minimum, selon le statut de
l'institution;
ü Un directeur général, auquel
sontliés hiérarchiquement : un secrétaire, un
contrôleur interne,
ü Une directrice générale adjointe
responsable du service juridique et contentieux et qui supervise les trois
autres services de la structure : service de l'exploitation, service des
ressources humaines et formation, service des communications,
développement et marketing;
ü Un service administratif financier qui supervise les
analystes financiers, les informaticiens, les comptables, les caissiers et les
chauffeurs;
ü Un service de l'exploitation qui supervise les
conseillers et agents aux opérations, les agents de saisies, les agents
de recouvrement, les employés des caisses (gérants, agents de
crédits, caissiers);
ü Un service des ressources humaines et formation.
Tableau VIII. L'organigramme du
CPECG/Yètè Mali
Cadre théorique et
conceptuel
Dans cette partie, nous essayerons de situer notre travail par
le biais de certains concepts clés et des travaux de différents
chercheurs ayant déjà abordés cet aspect. Aussi,
tenterons-nous de définir ces concepts clés que sont : la
performance globale, la performance sociale, la performance financière
la gouvernance ainsi que le fonctionnement en réseau
fédéré.
v La performance globale comme concept
Selon Baret(2006),la performance globalese définit
comme « l'agrégation des performances économiques
sociales etenvironnementales d'une entreprise (Baret,
2006) ».Néanmoins, dans cetessai, la performance globale est
définie de façon à ce qu'elle soit mieux
intégrée dans la littérature de la microfinance. Ainsi, la
performance globale inclut « la capacité des dirigeants d'une
IMF à appliquer les principes de bonne gouvernance afin d'assurer
simultanément, les performances sociales et financières de
l'institution; tout en respectant les principes de fonctionnement
d'unréseau fédéré ».
v Peut-on associer l'économique et le social ?
Cette question a toujours alimenté les débats
entre les praticiens de la microfinance. Zeller et Meyer(2003) proposent un
modèle polyvalent pour comprendre et évaluer les performances
sociale et financière des IMF.
À travers le modèle du« triangle de la
microfinance (Zeller et Meyer, 2003) », Zeller et Meyer
décrivent le défi d'atteindre les pauvres en nombre
significatif (portée), de les aider à sortir de la
pauvreté (impact), de créer des institutions
financièrement viables (viabilité). Ils pensent queces objectifs
ne sont pas naturellement en conflit. La situation la plus concluante serait
que l'IMF puisse intégrer simultanément les trois
dimensions : accessibilité, impact et viabilité dans sa
stratégie.
Impact
Innovations institutionnelles
Accessibilité
Viabilité
Le triangle de la microfinance
Il est à noter que les évaluations de la
performance d'une IMF ont d'abord étéd'ordre social, si l'on se
réfère aux premières études d'impact
réalisées à la fin des années 80. D'ailleurs, la
microfinance a toujours été promue comme un outil de lutte contre
la pauvreté. Sa mission, dit-on, consiste à atteindre les
pauvres. Le sentiment de réussite de la microfinance
déclenché par le Sommet dumicrocréditde1997 a
favorisé, au milieu des années 90, une nouvelle approche dans
l'évaluation de la performance d'une IMF. Cette nouvelle approche, dite
institutionnelle, accentue davantage la performance financière.
Selon Pierret et Doligez (2005) :« La
micro?nance est sortie du temps des précurseurs pour constituer une
industrie en émergence dans le champ de l'économie du
développement. » Par ailleurs, les deux auteurs affirmentque
« si l'année 2005, déclarée année
internationale du microcrédit, constitue une reconnaissance pour cette
innovation, elle met aussi en avant les fragilités du secteur et de ses
institutions, à commencer par leur gouvernance. Et qu'en effet, le temps
où ce concept était circonscrit à labonne
administration des institutions de micro?nance est révolu et
la plupart des principaux enjeux du secteur sont, tôt ou tard
confrontés à cette dimension essentielle du développement
institutionnel », d'où l'intérêt de
définir dans les lignesqui suivent, ces trois concepts :
gouvernance, performance sociale et performance financière afin de mieux
situer l'évaluation de la performance globale du CPECG
Yètè Mali.
v La gouvernance comme concept
Selon Ghislain Paradis (2009), la
gouvernance,« c'est l'intégrité et la transparence des
décisions, le respect des intérêts des membres, leur
protection; c'est un processus électoral respectueux des règles
démocratiques, une reddition des comptes obligatoire, transparente et
complète; c'est une division des tâches claires entre les
élus et les gestionnaires... ».
L'Institut des recherches et d'applications des
méthodes de développement (IRAM) et le Comité
d'échanges de réflexions et d'informations sur les
systèmes d'épargne-crédit (CERISE) ont
élaboré une grille d'évaluation de la gouvernance
définie à partir de cinq axesque nous retenons dans le cadre de
notre analyse :
une vision stratégique partagée; un
système d'information fiable et rapide pour préparer les
décisions et alimenter le contrôle; un mode de prise de
décision clair, adapté à la structure et préservant
la cohérence d'ensemble; des niveaux de formation et de
compétences permettant la mise en oeuvre des décisions; un
système de contrôle efficace; une capacité à
prévenir et surmonter les crises (CERISE, IRAM, 2005).
De plus, l'indicateur équité femme-homme a
été ajouté en vue de déterminer la
représentativité des femmes à l'échelle du
réseau.
v La performance sociale comme concept
La notion de performance socialeest un concept central de la
recherche en éthique des affaireset des travaux sur les relations
entreprises-société. Elle s'inscrit dans le prolongement d'une
réflexion théorique sur la responsabilité sociale de
l'entreprise. Selon les auteurs Wartick et Cochran (1985), « la
performance sociale
traduitlacapacitédel'entrepriseàgérercetteresponsabilitésociale ».La
notion de responsabilité sociale renvoie à la nature des
interactions entre l'entreprise et la société et elle
formalisel'idée selon laquelle l'entreprise, du fait qu'elle agit dans
un environnement qui est à la fois social, politique et
écologique, doit assumer un ensemble de responsabilités
au-delà de ses obligations purement légales et
économiques. C'est ainsi que la Commission européenne
définit la responsabilité sociale des entreprises comme
étant « l'intégration volontaire par les entreprises de
préoccupations sociales et environnementales à leurs
activités commerciales et leurs relations avec leurs parties
prenantes8(*) ».
Les praticiens de la microfinance, tels que le CGAP et le
CERISE définissent la performance sociale d'une IMF comme étant
la mise en pratique de ses ambitions sociales afin qu'elle puisse durablement
servir un nombre croissant de personnespauvresouexclues, améliorer tant
la qualitéquelapertinence des services financiers proposés
qu'agir sur l'environnement socio-économiquede ses clients tout en
garantissant à ces derniers, àleurs employés et d'une
manière générale à la communauté que les
principesderesponsabilitésocialesontpleinementrespectés (CGAP,
2007).
Pour évaluer la performance sociale du CPECG
Yètè Mali, l'utilisation de l'outil SPI de CERISE était
prévue. Cependant, après plusieurs discussions avec les acteurs
de la microfinance de la Guinée, cet outil s'est
révélé non pertinent dans la mesure où bon nombre
d'indicateurs composant cet outil ne répondent pas à leurs
réalités institutionnelles.Il a fallu trouverun auteur permettant
de mieux situer le concept de performance sociale. C'est ainsi que la
définition de performance sociale de Clarkson a été
jugée très pertinente.
Selon Clarkson (1995), la performance sociale peut se
définir comme « la capacité à gérer et
à satisfaire les différentes parties prenantes de
l'entreprise ». Pour Freeman (1984), le terme de parties prenantes
peut être défini dans les organisations par :
« tout groupe ou tout individu qui peut affecter ou être
affecté par la réalisation des objectifs d'une
organisation ».
Par ailleurs, Anais Perilleux (2008) considère la
structure coopérative d'épargne et de crédit comme
étant une coalition de parties prenantes. Elle a identifié six
principales catégories communes à toutes les coopératives
d'épargne et de crédit, ce sont : les membres,
lesdirigeants, les élus, le personnel, les fournisseurs et les
partenaires externes soutenant les coopératives d'épargne et de
crédit dans leur développement.
Somme toute, la performance sociale de Yètè Mali
sera évaluée à partir du niveau de satisfaction de ses
parties prenantes qui sont : les élus, les membres, le personnel,
les autorités de tutelle et les partenaires.
v La performance financière comme concept
Selon le Groupe consultatif d'assistance aux pauvres (CGAP)
(2007), « la viabilité financière est un critère
essentiel de réussite des IMF ». De ce fait, le CGAP soutient
l'approche institutionnaliste de la microfinance prônant
que« le segment de la microfinance ne doit pas rester confiné
à un créneau spécifique de développement des
populations pauvres, mais doit faire partie intégrante du système
financier ». Uneconséquence
duraisonnementinstitutionnalistedominanta conduità considérerla
missionsocialecommeacquiseetintrinsèqueàpartirdumomentoùlesIMFsont
financièrementviables. De fait, des indicateurs, acceptés par la
communauté de la microfinance, ont été mis en place par
Microrate9(*) (l'agence de
notation la plus anciennespécialisée dans les institutions de
microfinance) pour évaluer la performance financière des IMF. Ces
indicateurs se concentrent sur quatre dimensions principales :
qualitéduportefeuille, efficacitéetproductivité,
gestionfinancière, rentabilité. Évaluer la performance
financière de l'IMF consiste à déterminer, par rapport
à ces quatre dimensions, son efficacité organisationnelle,sa
capacité à croître, sa compétitivité sur les
plans national etrégional.
v Le
fonctionnement en réseau fédéré
Dans les paragraphes précédents nous avons
tenté de définirles dimensionsfinancière, sociale et
gouvernance de l'évaluation dela performance globale du CPECG
Yètè Mali. En dernier lieu, une analyse du niveau
d'intégration des critères essentielsde fonctionnement en
réseau fédéré sera associée au processus
d'évaluation de la performance globale de l'institution.
Le contexte économique actuel incite les
coopératives financières à se donner les moyens pour avoir
et maintenir des avantages compétitifs par rapport aux entreprises qui
généralement possèdent une meilleure efficacité
opérationnelle. La stratégie préconisée par
Développement international Desjardins (DID), favorisant la
compétitivité des coopératives financières, est le
fonctionnement en réseau.
Selon Fischer (2000), ilexiste deux modèles dominants
de fonctionnement en réseau pour les coopératives
financières, il s'agit du fonctionnement en réseau
fédéré centralisé etdu fonctionnement en
réseau décentralisé compétitif ou atomisé.
Selon l'étude de Fischer, effectuée sur 13 coopératives
financières matures, le réseau fédéré semble
présenter une performance égale ou supérieure (mais non
inférieure) aumodèle atomisé.
Toujours selon Fischer (2000), pour être en mesure de
qualifier un réseau de fédéré, quatre
critères sont retenus : lamise en commun des ressources, la
standardisation des opérations, la solidarité contractuelle et
les stratégies des règles internes de gouvernance.
1) La mise en commun des ressources
La mise en commun des ressources, et particulièrement
l'accès à des services de soutien communs, constitue
robablementunedespremièresmotivationsdesentitésàs'allierentreelles.
Les entités s'unissent pour partager des informations et des services
qu'elles ne pourraient obtenir autrement sans moindre qualité.
2) La standardisation des opérations
La standardisation des systèmes suppose que les
unités de base présentent une image uniforme et qu'elles
opèrent selon certains standards connus et obligatoires.
3) La solidarité contractuelle
Un des
aspectsimportantsd'unréseaufédéréestlanécessitéd'établirdesententesformellesliantles
différents membres du système, développant ainsi une
solidarité réseau. Àmaturité, face à
l'extérieur, le réseau présente alors une image d'une
institution financière unifiée.
4) Les stratégies des règles internes de
gouvernance
Lamiseenplacedestratégiesetderèglesinternespourrenforcerlagouvernanceestuneautre
caractéristique d'un réseau fédéré.
Méthodologie et limites du
travail
v Conception et validation de l'outil
À partir de mon cadre théorique et de nombreuses
discussions que j'ai eues avec des experts de la question tels Ghislain
Paradis, Garnier Parent, Planet Rating, de CERISE et avec les acteurs de la
microfinance de la Guinée, j'ai élaboré 5 critères
de validation de mon questionnaire :
1. Cohérenceavecla mission et les orientations de
l'IMF;
2. Applicabilité dans sa globalité à
toute forme d'IMF évoluant dans le même contexte;
3. Clarté et aptitude à être
appropriées par les praticiens;
4. Capacité à susciterdes actions pertinentes
dans le contexte de l'IMF;
5. Participation des acteurs de la microfinance de
Guinée à sa conception et sa validation.
v Modalité des entrevues
Un questionnaire a été élaboré
afin de recueillir les informations qui seront collectées pendant les
entrevuesréalisées en groupe de discussion. Le questionnaire a
été validé avec les parties prenantes à l'aide d'un
prétest.
v Méthode de cueillette des données
La cueillette des données s'est
appuyée :
· Premièrement sur une série de documents
disponibles au sein de l'institution, sur le site de DID (www.did.qc.ca), de la
Banque centrale de la République deGuinée (www.bcrg-guinee.org),
deMIX Market (www.mixmarket.org)et du Portail Microfinance
(www.lamicrofinance.org).
· Deuxièmement, sur une dizaine d'entretiens et
des groupes de discussionsréalisés de manière
subséquente avec les différentes parties prenantes : les
dirigeants, les employés, les membres du CPECG/YETE MALI, la Banque
centrale, l'organisme professionnel des IMF (APIMG), la Direction nationale de
la microfinance de la Guinée, Développement international
Desjardins (DID), les dirigeants des deux autres IMF importantes en
Guinée : (Crédit rural de Guinée etPRIDE finance).
v Limite du travail
· Le temps imparti était relativement restreint
pour réaliser le travail.
· La disponibilité des personnes ressources
était restreinte également pour valider les informations
recueillies.
· Compte tenu du fait que la littérature de la
microfinance est relativement jeune, trouver un cadre théorique et
conceptuel pour situer l'essai n'a pas été facile. Autrement dit,
il y a peu d'études qui s'inscrivent dans la même
lignée.
· Le caractère très subjectif du cadre
conceptuel de la performance sociale rend la démarche utilisée
pour évaluer la performance sociale de l'institution scientifiquement
limitée.
DEUXIEME PARTIE
PRÉSENTATION DES
RÉSULTATS
Des informations recueillies de l'institution,de la recherche
documentaire et des différents entretiens qui nous ont été
accordés par les parties prenantes de l'institution et d'autres acteurs
de la microfinance en Guinée, il ressort une évaluation de
performance financière, sociale et de la gouvernance qui sera
présentée dans la deuxième partie de l'essai.
v Performance financière
Le but de cette analyse est de montrer, à partir
d'informations chiffrées, l'évolution de la situation
financière de l'institution de 2005 à 2009. Elle vise à
déterminer l'efficacité organisationnelle, la capacité de
croissance, la compétitivité nationale et régionale de
l'institution. Cette analyse sera effectuée à partir des ratios
de qualité de portefeuille, d'efficacité et productivité,
de gestion financière et de rentabilité. À noter que les
résultats présentés ci-dessousproviennent deMIX Market, de
DID et du plan d'affaires de l'IMF et de la notation réalisé par
Planet Finance pour le compte de l'institution enmai 2009.
I. Qualité du portefeuille
Les ratios de qualité de portefeuille fournissent des
informations sur le pourcentage d'actifs non productifs qui réduisent
les revenus de l'institution et ont un impact négatif sur sa situation
de trésorerie (Ledgerwood, 1999). Afin de mesurer la qualité du
portefeuille de l'institution, nous utiliserons le portefeuille à risque
(PAR) de plus de 90 jours.
v Indicateur I : PAR > 90 jours
Le portefeuille à risque (PAR), qui considère le
total des soldes des prêts en retard, est un indicateur
déterminant pour la santé financière d'une IMF. Pour une
meilleure présentation de la réalité, le PAR est
analyséavec le taux de provisionnement.
Graphique I : Évolution du PAR >90
jours
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
PAR >90 jours
|
0,4 %
|
6,4 %
|
2,2 %
|
7,1 %
|
6,2 %
|
Taux de provisionnement
|
1,0 %
|
1,6 %
|
8,0 %
|
3,2 %
|
3,7 %
|
v Critères d'analyse
A. Efficacité organisationnelle
De 2005 à 2009, l'institution voulait maintenir le PAR
> 90 jours à un taux inférieur à 5 %. À
partir de 2006, la qualité du portefeuille de prêt n'a
cessé de se détériorer pour se fixer à 6,2 %
en 2009. Le taux de 2,2 % obtenu en 2007 s'explique par un taux
élevé de radiation des prêts en souffrance de 8,0 %.En
bref, l'institution n'a jamais pu atteindre son objectif par rapport au PAR.
B. Croissance
De 2005 à 2009, l'institution affiche une
décroissancedu PAR > 90 jours qui varie de 4 % à 6 %
avec une tendance à la baisse en 2009.
Titre I.Croissance du PAR>90 jours
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Taux de croissance
|
|
6 %
|
-4,2 %
|
0,5 %
|
3,5 %
|
Graphique II : Taux de croissance du
PAR >90 jours
C. Compétitivité sur le plan
national
Graphique III : Analyse comparative des IMF -
PAR >90 jours
IMF
|
2008
|
2009
|
CRG
|
5,87 %
|
13,08 %
|
PRIDE
|
15,98 %
|
14,31 %
|
CPECG
|
2,7 %
|
6,2 %
|
Pour l'ensemble du secteur de la microfinance en
Guinée, le PAR > 90 jours s'est
détérioré.L'analyse comparative entre le CPECG
Yètè Mali et ses deux plus grandes concurrentes montre que la
situation est moins grave chez celui-là.
D. Compétitivité sur le plan
régional
Avec un PAR > 90jours de 6,2 % en 2009, la
situation du CPECG Yètè est moins grave que l'ensemble desIMF de
la région d'Afrique appuyé par DID, qui accuse unPAR >
90 jours de 7,2 %.
II. Efficacité et productivité
Les ratios de productivité et d'efficacité
renseignent sur le niveau de génération de revenus par
l'institution, par rapport aux charges à couvrir. Ces ratios permettent
aux institutions de déterminer si elles utilisent leurs ressources de
manière optimale. La productivité désigne le volume
d'activités générées pour une ressource ou un actif
donné. L'efficacité désigne le cout par unité
produite (Ledgerwood, 1999).Afin de mesurer l'efficacité et la
productivité de l'institution, nous utiliserons les ratios
suivants : nombre de membres, épargne totale, nombre de
crédits octroyé, coutpar emprunteur.
v Indicateur II : Nombre de membres
Graphique IV : Évolution du nombre de
membres
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Nombre de membres
|
31 833
|
35 380
|
34 345
|
38 921
|
41 061
|
v Critères d'analyse
A. Efficacité organisationnelle
De 2005 à 2009, l'institution voulait augmenter le
nombre de membres de 20 % chaque année. L'institution n'a jamais pu
atteindre son objectif dans ce domaine.
B. Croissance
Le taux de croissance varie différemment d'année
en année. En 2007, le nombre de membres a diminué de 2 %
pour atteindre une augmentation de 5,5 % en 2009.
Titre II. Croissance du nombre de membres
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Taux de croissance
|
|
11 %
|
-2 %
|
13 %
|
5,5 %
|
Graphique V : Taux de croissance du nombre des
membres
C. Compétitivité sur le plan
national
Graphique VI : Analyse comparative des IMF -
Nombre des membres
IMF
|
2008
|
2009
|
CRG
|
64,857
|
63,414
|
PRIDE
|
3,508
|
1,867
|
CPECG
|
38 921
|
41 061
|
Pour l'ensemble du secteur de la microfinance en
Guinée, après le Crédit rural de Guinée (CRG), le
CPECG Yètè Mali est l'institution comprenant le plus de membres.
Si la tendance tend à diminuer au CRG, au CPECG Yètè Mali,
elle augmente de 2008 à 2009.
D. Compétitivité sur le plan
régional
ND(non défini)
v Indicateur III : Épargne
totale
Graphique VII : Évolution de
l'épargne totale
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Épargne totale ($US)
|
854,224
|
1, 284,230
|
1, 874,912
|
3, 098,512
|
2, 598,596
|
v Critères d'analyse
A. Efficacité organisationnelle
De 2005 à 2009, l'institution voulait augmenter le
portefeuille d'épargne de 25 % chaque année. De 2005
à 2008, l'institution a nettement dépassé son objectif.
B. Croissance
De 2005 à 2008, le portefeuille d'épargne de
l'institution a presque doublé. Cependant, en 2009, l'épargne
totale a diminué de 16 % par rapport à 2008.Cette diminution
était due à un ralentissement de l'activité
économique suite à des troubles politiques qu'aconnus le pays
tout au cours de l'année 2009.
Titre III. Croissance du portefeuille
d'épargne
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Taux de croissance
|
|
50 %
|
45 %
|
65 %
|
-16 %
|
Graphique VIII : Taux de croissance de
l'épargne totale
C. Compétitivité sur le plan
national
Les autres IMF concurrentes du CPECG Yètè Mali
ne mobilisent pas d'épargne. La mobilisation de l'épargne
constitue donc un avantage compétitif pour le Réseau.
D. Compétitivité sur le plan
régional
Pour l'ensemble desIMF de la région d'Afrique
appuyé par DID, le taux d'épargne totale a diminué en 2009
de 0,3 %par rapport à 2008.
v Indicateur IV : Nombre de crédits
octroyés
Graphique IX : Évolution du nombre de
crédits octroyés
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Nombre de crédits octroyés
|
14 010
|
12 557
|
11 025
|
13 442
|
6 324
|
v Critères d'analyse
A. Efficacité organisationnelle
De 2005 à 2009, l'institution voulait augmenter le
portefeuille de crédit de 30 % chaque année.
L'institutionn'a jamais pu atteindre son objectif dans ce domaine.
B. Croissance
De 2005 à 2007, le portefeuille de crédit a
diminué progressivement de 10 % à 12 %. En 2008, le
portefeuille de crédit a crû de 10 % par rapport à
2008 et accuse une diminution de 12 % en 2009.
Titre IV. Croissance du portefeuille de
crédit
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Taux de croissance
|
|
-10 %
|
-12 %
|
10 %
|
-12 %
|
Graphique X : Taux de croissance du portefeuille
de crédit
C. Compétitivité sur le plan
national
Graphique XI : Analyse comparative des IMF-
Portefeuille de crédit
IMF
|
2007
|
2008
|
Taux de croissance
|
2009
|
Taux de croissance
|
CRG
|
78,326
|
71,342
|
-8 %
|
63,414
|
-11 %
|
PRIDE
|
6,268
|
3,508
|
-44 %
|
1,867
|
-46 %
|
CPECG
|
14,010
|
12,557
|
-10 %
|
11,025
|
-12 %
|
Pour l'ensemble du secteur de la microfinance en
Guinée, le portefeuille de crédit a accusé une diminution
progressive de 2007 à 2009. L'analyse comparative entre le CPECG
Yètè Mali et ses deux plus grandes concurrentes illustre cette
situation.
D. Compétitivité sur le plan
régional
Pour l'ensemble desIMF de la région d'Afrique
appuyé par DID, le portefeuille de crédit a diminué de
5,9 % au cours de la même période.
v Indicateur V : Coût par
emprunteur
Ce ratio nous informe sur ce qu'il en coute à
l'institution pour chaque unité de prêts en cours. Il s'agit donc
d'un ratio qui compare les charges opérationnelles (donc sans les
charges financières) par rapport au portefeuille moyen de la
période. Il est souvent appelé« ratio d'efficacité
administrative ».
Graphique XII : Évolution du coût
par emprunteur
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Cout par emprunteur ($US)
|
ND
|
58
|
92
|
200
|
235
|
v Critères d'analyse
A. Efficacité organisationnelle
L'institution a toujours manifesté la volonté de
diminuer le prix de revient de ses services et d'augmenter sa marge
bénéficiaire. Elle n'a jamais pu maintenir la tendance de cet
indicateur à la baisse.
B. Croissance
Il ressort du tableau ci-dessus que le coût par
emprunteur en 2008 a augmenté de 117 % par rapport à 2007,
avec une dépense moyenne de 200 $ en charges d'exploitation par
emprunteur. Cependant, en 2009 sa dépense moyenne a diminué de
17 % par rapport à 2008.
Titre V. Croissance du cout par emprunteur
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Taux de croissance
|
ND
|
ND
|
58 %
|
117 %
|
17 %
|
Graphique XIII : Taux de croissance du cout par
emprunteur
C. Compétitivité sur le plan
national
Graphique XIV : Analyse comparative des IMF -
Cout par emprunteur
IMF
|
2008
|
2009
|
CRG
|
43
|
56
|
PRIDE
|
127
|
225
|
CPECG
|
200
|
235
|
Pour l'ensemble du secteur de la microfinance en
Guinée, le ratio cout par emprunteur est à la hausse en 2009 par
rapport à 2008. Cependant, la dépense moyenne en charges
d'exploitation par emprunteur a connu un accroissement au CPECG
Yètè Mali par rapport à ses deux concurrentes.
D. Compétitivité sur le plan
régional
ND
III. Gestion financière
La gestion financière s'emploie à
déterminer la capacité de l'institution à couvrir ses
charges avec les produits qu'elle génère (Ledgerwood, 1999).
L'autosuffisance opérationnelle et la capitalisation seront
utilisées afin d'analyser la gestion financière de
l'institution.
v Indicateur VI : Autosuffisance
opérationnelle
Cet indicateur nous indique si l'IMF génère
suffisamment de produits de ses opérations pour couvrir les charges
qu'engendrent ses propres opérations. Ainsi, un ratio inférieur
à 100 % nous indique que le Réseau nécessite des
injections externes de fonds pour continuer à opérer.
Graphique XV : Évolution de
l'autosuffisance opérationnelle
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Autosuffisance opérationnelle
|
87,43 %
|
135,00 %
|
113,30 %
|
110,28 %
|
90,33 %
|
v Critères d'analyse
A. Efficacité organisationnelle
Depuis 2007, l'institution vise un taux d'autosuffisance
opérationnelle supérieur à 150 %. En 2006, elle s'est
plus ou moins rapprochée de son objectif sans toutefois l'atteindre.
B. Croissance
Depuis 2006, l'institution n'a jamais pu rehausser le ratio
à plus de 135 %. Le taux de 90.33 % en 2009 peut nuire
à la pérennité de l'institution si la tendance à la
baisse continue.
Titre VI. Croissance de l'autosuffisance
opérationnelle
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Taux de croissance
|
|
47,6 %
|
-22 %
|
-3.02 %
|
-19,95 %
|
Graphique XVI : Taux de croissance de
l'autosuffisance opérationnelle
C. Compétitivité sur le plan
national
Graphique XVII : Analyse comparative des IMF -
Autosuffisance opérationnelle
IMF
|
2008
|
2009
|
CRG
|
109,28 %
|
93,56 %
|
PRIDE
|
87,95 %
|
79,30 %
|
CPECG
|
110,28 %
|
90,33 %
|
Pour l'ensemble du secteur de la microfinance en
Guinée, le ratio autosuffisance opérationnelle est à la
baisse. L'analyse comparative entre le CPECG Yètè Mali et ses
deux plus grandes concurrentes montre que les IMF de la Guinée ont du
mal à assurer leur pérennité. Il est à noter que
contrairement au CRG et à PRIDE, le CPECG fonctionne sans
subventions.
D. Compétitivité sur le plan
régional
Pour l'ensemble desIMF de la région d'Afrique
appuyées par DID, le ratio autosuffisance opérationnelle est de
116 % en 2008 etde 105,7 % en 2009.
v Indicateur VII : Capitalisation
La capitalisation constitue l'assise financière de
l'institution. L'avantage de la capitalisation est qu'elle assure la
sécurité et la solvabilité de l'institution, tout en
contribuant à la rentabilité.
Graphique XVIII : Évolution du taux de
capitalisation
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Capitalisation
|
18,7 %
|
19,1 %
|
21,3 %
|
21 %
|
17,5 %
|
v Critères d'analyse
A. Efficacité organisationnelle
Depuis 2007, l'institution cible un taux de capitalisation
supérieur à 15 %, et ellel'a toujours atteint. À
noter que la croissance rapide de l'épargne de l'institution a pu
occasionner une diminution du ratio de la capitalisation étant
donné que cette dernière ne pouvait pas suivre le rythme de
croissance.
B. Croissance
Depuis 2008, le taux de capitalisation de l'IMFdécroit
considérablement de -0,3 %, pour atteindre un taux négatif
de -3,5 %.Ce qui explique une diminution du capital initial investi.
Titre VII. Croissance de la capitalisation
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Taux de croissance
|
|
0,4 %
|
2,2 %
|
-0,3 %
|
-3,5 %
|
Graphique XIX : Taux de croissance de la
capitalisation
C. Compétitivité sur le plan national
ND
D. Compétitivité sur le plan
régional
Pour l'ensemble desIMF de la région d'Afrique
appuyé par DID, le ratio capitalisation est de 15.2 % en 2008 etde
14.6 % en 2009.
IV. Rentabilité
Les ratios de rentabilité mesurent le résultat
net de l'institution par rapport à la structure de son bilan. Les ratios
de rentabilité aident les investisseurs et dirigeants à
déterminer si le rendement sur les investissements effectués dans
l'institution est correct. Le rendement du portefeuille brut, la marge
bénéficiaire et le rendement de l'actif permettent de mesurer la
rentabilité de l'institution.
v Indicateur VIII : Rendement du portefeuille
brut
Graphique XX : Évolution du rendement du
portefeuille brut
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Rendement du portefeuille brut(%)
|
48,9 %
|
32,1 %
|
24,49 %
|
27,6 %
|
30,5 %
|
v Critères d'analyse
A. Efficacité organisationnelle
ND
B. Croissance
À partir de 2008, le rendement du portefeuille brut de
l'institution tend à augmenter. De 27,6 % en 2008, le rendement du
portefeuille a augmenté de 2.9 % en 2009.
Titre VIII. Croissance du rendement du portefeuille
brut
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Taux de croissance
|
|
-16,8 %
|
-7,61 %
|
3,11 %
|
2,9 %
|
Graphique XXI : Taux de croissance du rendement
du portefeuille brut
C. Compétitivité sur le plan
national
Graphique XXII : analyse comparative des IMF -
Rendement du portefeuille brut
IMF
|
2008
|
2009
|
CRG
|
16,09 %
|
40,31 %
|
PRIDE
|
31,06 %
|
50,02 %
|
CPECG
|
27,6 %
|
30,5 %
|
Pour les principales IMG, le taux de rendement du portefeuille
est à la hausse depuis 2008. Cependant, les résultats du CPECG
Yètè Mali sont inférieurs à ses concurrentes.
D. Compétitivité sur le plan
régional
Pour l'ensemble desIMF de la région d'Afrique
appuyé par DID, le ratio rendement du portefeuille brut est de
16,9 % en 2008 et de15,7 % en 2009.
v Indicateur IX : Marge
bénéficiaire
Graphique XXIII : Évolution de la marge
bénéficiaire
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Marge bénéficiaire
|
14,38 %
|
25,93 %
|
11,74 %
|
9,32 %
|
-10,70 %
|
v Critères d'analyse
A. Efficacité organisationnelle
ND
B. Croissance
À partir de 2006, la marge bénéficiaire
de l'institution a cessé de croître pour atteindre un taux
négatif de 10,70 % en 2009.
Titre IX. Croissance de la marge
bénéficiaire
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Taux de croissance
|
|
11,55 %
|
-14,19 %
|
-2,4 %
|
-20,02 %
|
Graphique XXIV : Taux de croissance de la marge
bénéficiaire
C. Compétitivité sur le plan
national
Graphique XXV : Analyse comparative des IMF -
Marge bénéficiaire
IMF
|
2008
|
2009
|
CRG
|
8,49 %
|
-6,88 %
|
PRIDE
|
-13,70 %
|
-26,11 %
|
CPECG
|
9,32 %
|
-10,70 %
|
La marge bénéficiaire des principales IMF de la
Guinée a considérablement diminué pour atteindre un taux
négatif qui varie de -6,88 %à -26,11 %.
D. Compétitivité sur le plan
régional
ND
v Indicateur X : Rendement de l'actif
Le rendement del'actif estun ratio primordial quantifiant la
viabilité financière d'un réseau; c'est-à-dire, son
aptitude à se prendre en charge totalement, sans aucune aide ou aucun
apport externe.
Graphique XXVI : Évolution du rendement de
l'actif
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Rendement de l'actif
|
-1,69 %
|
4,85 %
|
3,12 %
|
2,94 %
|
-3,04 %
|
v Critères d'analyse
A. Efficacité organisationnelle
À partir de 2007, l'institution cible un taux de
rendement de l'actif supérieur à 5 % qu'elle n'a jamais pu
atteindre.
B. Croissance
À partir de 2006, le rendement de l'actif de
l'institution diminue jusqu'à atteindre un taux négatif de
-3,04 % en 2009.
Titre X. Croissance du rendement de
l'actif
Indicateurs/Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Taux de croissance
|
|
7,54 %
|
-1,73 %
|
-0,18
|
-5,98 %
|
Graphique XXVII : Taux de croissance du rendement
de l'actif
C. Compétitivité sur le plan
national
Graphique XXVIII : Analyse comparative des IMF -
rendement de l'actif
IMF
|
2008
|
2009
|
CRG
|
2,49 %
|
-2,17 %
|
Pride
|
4,93 %
|
-10,15 %
|
CPECG
|
2,94 %
|
-3,04 %
|
En 2008, les principales IMF de la Guinée tendent
à la viabilité financière qui s'exprime par un taux de
rendement positif. En 2009, la situation s'est détériorée
par un taux de rendement sur l'actif négatif qui montre que ces trois
institutions ne peuvent pas se prendre en charge et survivre sans apport
externe.
D. Compétitivité sur le plan
régional
Pour l'ensemble desIMF de la région d'Afrique
appuyées par DID, le ratio du rendement de l'actif est de 0,2 % en
2008 et -1,3 % en 2009.
Le tableau ci-dessous représente la synthèse de
l'analyse de la performance financière du CPECG Yètè Mali.
La note 1 est attribuée à chaque indicateur pour
lequel l'objectif fixé a été atteint. La note
0 est attribuée pour signaler un besoin
d'amélioration.
Tableau IX. Représentation des résultats
- Performance financière
Rang
|
Indicateurs
|
Efficacité
|
Croissance
|
Compétitivité nationale
|
Compétitivitérégionale
|
1
|
PAR > 90 jours
|
0
|
0
|
1
|
1
|
2
|
Nombre de membres
|
0
|
1
|
1
|
ND
|
3
|
Épargne totale
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
Nombre de crédits octroyés
|
0
|
0
|
1
|
0
|
5
|
Couts par emprunteur
|
0
|
0
|
0
|
ND
|
6
|
Autosuffisance opérationnelle
|
0
|
0
|
1
|
0
|
7
|
Rendement du portefeuille brut
|
ND
|
1
|
0
|
1
|
8
|
Marge bénéficiaire
|
ND
|
0
|
0
|
0
|
9
|
Capitalisation
|
0
|
0
|
ND
|
ND
|
10
|
Rendement de l'actif
|
0
|
0
|
0
|
ND
|
En résumé, à part sa
capacité à augmenter le nombre de ses adhérents,
l'institution présente une certaine inefficacité
organisationnelle. D'année en année, sa croissance ralentit.
Néanmoins, par rapport aux autres IMF du pays et de la région sa
situation n'est pas meilleure.
v Performance sociale
L'analyse de la performance sociale doit permettre à
l'institution d'évaluer sa capacité à satisfaire les
attentes et les préoccupations de ses parties prenantes, qui sontles
élus, les employés, les membres, le gouvernement
représenté par la Banque centrale, l'Association professionnelle
des IMF de Guinée et Développement international Desjardins
(DID).
V. Préoccupations et niveau de satisfaction des
élus
Lors d'un entretien avec deux membres du conseil
d'administration du réseau, ceux-ci ont fait ressortir les attentes des
élus. Ainsi, les élus sont préoccupés parla
formation à la vie coopérative, leur implication dans les
décisions stratégiques et la réception d'une prime pour
leur engagement. Les élus bénéficient de plusieurs
séances de formation visant à renforcer leurs capacités en
gestion de coopératives. Ils sont très impliqués dans les
décisions stratégiques du réseau. Cependant, ils ne
reçoivent pas de prime d'engagement pour leur implication.
Le tableau ci-dessous représente la synthèse du
niveau de satisfaction des élus du CPECG Yètè Mali. La
note 1 est attribuée à chaque indicateur pour
lequel l'objectif fixé a été atteint. La note
0 est attribuée pour signaler un besoin
d'amélioration.
Tableau X. Représentation des
résultats- Élus
Préoccupations
|
Niveau de satisfaction
|
Formation à la vie coopérative
|
1
|
Implication dans les décisions stratégiques
|
1
|
Réception d'une prime d'engagement
|
0
|
En résumé, les élus sont satisfaits du
programme de formation dont ils bénéficient périodiquement
ainsi que de leur implication dans les décisions stratégiques de
l'institution. Néanmoins, ils souhaitent bénéficier d'une
prime pour leur engagement au sein du conseil d'administration de
l'institution.
VI. Préoccupations et niveau de satisfaction de
l'Association professionnelle des institutions de microfinance de Guinée
(APIMG)
De l'entretien avec le secrétaire permanent de l'APIMG,
Amadou Sow, il ressort que l'adhésion des institutions de microfinance
à l'APIMG est une exigence du cadre légal régissant le
secteur de la microfinance en Guinée. Selon monsieur Sow, l'Association
compte beaucoup sur la cotisation annuelle des IMF, sur leur participation aux
activités qu'elle organise et sur leur implication effective au sein des
organes de gestion de l'Association.
L'APIMG se dit très satisfaite du CPECG
Yètè Mali qui s'acquitte régulièrement de sa
cotisation et participe à toutes les activitésqu'elle organise.
De plus, l'institution occupe la fonction de Secrétaire chargédes
communications au CA de l'Association.
Le tableau ci-dessous représente la synthèse du
niveau de satisfaction de l'APIMG. La note 1 est
attribuée à chaque indicateur pour lequel l'objectif fixé
a été atteint. La note 0 est attribuée
pour signaler un besoin d'amélioration.
Tableau XI. Représentation des
résultats - APIMG
Préoccupations
|
Niveau de satisfaction
|
Paiement de la cotisation annuelle
|
1
|
Implication dans les organes de gestion de l'APIMG
|
1
|
Participation dans les activités organisées par
l'APIMG
|
1
|
En résumé, les attentes de l'APIMG sont
totalement satisfaites.
VII. Préoccupations et niveau de satisfaction de
Développement international Desjardins (DID)
Lors d'un entretien, M. Garnier Parent, ancien directeur
général du CPECG Yètè Mali, avait exprimé
les préoccupations de DID. «Toutes les recommandations
adressées au réseau doivent être prises en compte par les
dirigeants actuels et que les activités soient
pérennisées».
Il a aussi exprimé sa satisfaction par rapport aux
efforts des dirigeants qui, en dépit de la conjoncture
socioéconomique de la Guinée, ont su assurer une certaine
croissance au réseau. Autrement dit, les recommandations les plus
pertinentes ont été prises en compte et le Réseau s'est
inscrit dans une logique de pérennisation.
Le tableau ci-dessous représente la synthèse du
niveau de satisfaction de DID.La note 1 est attribuée
à chaque indicateur pour lequel l'objectif fixé a
été atteint. La note 0 est attribuée pour
signaler un besoin d'amélioration.
Tableau XII. Représentatif des résultats
- DID
Préoccupations
|
Niveau de satisfaction
|
Prise en compte des recommandations
|
1
|
Pérennisation des activités
|
1
|
En résumé, les attentes de DID sont totalement
satisfaites.
VIII. Préoccupations et niveau de satisfaction
de la direction des IMF de la Banque centrale de la République de
Guinée (BCRG)
Ces préoccupationsqui ont été recueillies
lors d'un entretien avec le directeur de la cellule de supervision des IMF de
Guinée,M. Kemo Conde, sont reliées au respect des principales
normes prudentielles établies par la BCRG et que les IMF en
Guinée ont du mal à respecter. En effet, selon
M. Conde, les IMF de Guinée peinent à transmettre
régulièrement leurs états financiers, à mettre en
oeuvre un système de contrôle interne, à comptabiliser et
à provisionner leurs créances en souffrance, à constituer,
outre la réserve légale, une réserve obligatoire
représentant 15 % de leurs bénéfices, à
déclarer à la BCRG et au comité des agréments
l'ouverture d'un guichet et d'une agence.
Selon M. Conde, le CPECG Yètè Mali est une
référence en matière de respect des normes prudentielles
et de la transparence. L'institution transmet régulièrement ses
informations financières, comptabilise et provisionne ses
créances en souffrance, dispose d'un système de contrôle
interne et invite toujours la Banque centrale à l'inauguration de ses
agences. Néanmoins, le CPECG Yètè Mali n'arrive pas
constituer une réserve obligatoire de 15 % des
bénéfices selon la norme établie.
Le tableau ci-dessous représente la synthèse du
niveau de satisfaction de la Banque centrale de Guinée. La note
1 est attribuée à chaque indicateur pour lequel
l'objectif fixé a été atteint. La note 0
est attribuée pour signaler un besoin d'amélioration.
Tableau XIII. Représentatif des
résultats - BCRG
Préoccupations
|
Niveau de satisfaction
|
Transmission des états financiers par les IMF à
la BCRG
(NoI/2007/0034/DGI/DIMF)
|
1
|
Mise en oeuvre du système de contrôle interne
(NoI/2007/0035/DGI/DIMF), article 52 de la Loi sur
la microfinance
|
1
|
Comptabilisation et provisionnement des créances en
souffrance (Instruction No I/2002/127/DGI/DB du 16/01/2002)
|
1
|
Constitution, outre la réserve légale, d'une
réserve obligatoire représentant 15 % des
bénéfices (Instruction No039)
|
0
|
Déclaration à la BCRG et au comité des
agréments de l'ouverture d'un guichet et d'une agence (article 28 de la
Loi sur la microfinance)
|
1
|
En résumé, les attentes de la Banque centrale
sont satisfaites. Néanmoins, elle souhaite que le CPECG
Yètè Mali génère suffisamment de revenus afin de
constituer une réserve obligatoire en cas de faillite de
l'institution.
Notons que pour toutes les institutions, cette norme n'a
jamais été respectée. Aucune déclaration de taux de
réserve obligatoire n'a été fournie par les IMF du
secteur.
IX. Préoccupations et niveau de satisfaction des
employés
Le niveau de satisfaction des employés a
été évalué à partir de 15 critères
découlant des grandes lignes du manuel de l'employé de
l'institution. Les données ont été recueillies suite
à plusieurs discussions réalisées avec un
échantillon représentatif d'employés choisis en fonction
de leur poste, de leur ancienneté et de la zone de travail.
Le tableau ci-dessous représente la synthèse du
niveau de satisfaction des employés de l'institution. La note
1 est attribuée à chaque indicateur pour lequel
l'objectif fixé a été atteint. La note 0
est attribuée pour signaler un besoin d'amélioration.
Tableau XIV. Représentationdes résultats
- Employés
|
Préoccupations
|
Niveau de satisfaction
|
|
1 Procédures de recrutement
|
1
|
|
2 Promotion interne
|
1
|
|
3 Conditions de travail
|
0
|
|
4 Avantages sociaux
|
1
|
|
5 Formation
|
0
|
|
6 Santé et sécurité au travail
|
1
|
|
7 Gestion de conflits
|
1
|
|
8 Rémunération
|
0
|
|
9 Climat organisationnel
|
1
|
|
10 Relations hiérarchiques
|
1
|
|
11 Traitement des individus
|
0
|
|
12 Relations interpersonnelles (intercaisses)
|
0
|
|
13 Niveau de communication des informations du
réseau
|
1
|
|
14 Participation à la prise de décisions
(opérationnelles et/ou stratégiques)
|
1
|
|
15 Représentation syndicale
|
0
|
Les employés s'accordent et se disent satisfaits sur 9
points : procédures de recrutement, promotion interne, avantages
sociaux, santé et sécurité au travail, gestion de
conflits, climat d'organisation, relations hiérarchiques, niveau de
communication des informations du réseau, participation à la
prise de décision.
Cependant, selon les employés, il y a 6 points sur
lesquels les dirigeants doivent apporter une certaine amélioration, car
ils constituent des sources d'insatisfaction : conditions de travail,
formation, rémunération, traitement des individus, relations
interpersonnelles (inter-caisses), représentation syndicale.
X. Préoccupations et niveau de satisfaction des
membres bénéficiaires des services d'épargne et de
crédit
Afin de déterminer le niveau de satisfaction des
membres bénéficiaires des services d'épargne et de
crédit, deux groupes de discussionont été
réalisés dans deux guichets différents. Les 13
critères établis pour l'évaluation ont été
choisis de concert avec les responsables de l'institution et définissent
les préoccupations des membres.
Le tableau ci-dessous représente la synthèse du
niveau de satisfaction des membres de l'institution. La note 1
est attribuée à chaque indicateur pour lequel l'objectif
fixé a été atteint. La note 0 est
attribuée pour signaler un besoin d'amélioration.
Tableau XV. Représentation des résultats
- Membres10(*)
|
Préoccupations
|
Niveau de satisfaction
|
|
Rapport de proximité
|
|
|
1 Ponctualité
|
1
|
|
2 Réception et présentation
|
1
|
|
3 Communication
|
0
|
|
4 Implication et serviabilité
|
1
|
|
5 Autonomie et responsabilité
|
1
|
|
6 Disponibilité
|
1
|
|
7 Confidentialité et discrétion
|
1
|
|
Services financiers
|
|
|
8 Délais d'attente
|
1
|
|
9 Délais des prêts
|
1
|
|
10 Montant accordé
|
0
|
|
11 Modalités de remboursement
|
1
|
|
12 Jours et horaires de remboursement
|
1
|
|
13 Couts et frais supportés
|
0
|
Les membres s'accordent et se disent satisfaits sur 10 points.
Concernant le rapport de proximité, les membres sont satisfaits sur les
points suivants : ponctualité, réception et
présentation, implication et serviabilité, autonomie et
responsabilité, disponibilité, confidentialité et
discrétion. Par contre, ils estiment qu'ils ne sont pas toujours bien
informés sur les services, ils sont donc insatisfaits sur le point
communication.
Concernant les services financiers, ils sont satisfaits
desdélais d'attente et de la durée des prêts, des
modalités de remboursement, des jours et horaires de
remboursement.Néanmoins, ils sont insatisfaits des montants de
prêts qui leur sont accordés ainsi que des couts et frais
supportés pour bénéficier d'un prêt.
v Gouvernance
· L'évolution de l'état de la
gouvernance du CPECG Yètè Mali11(*)
En tant que réseau d'épargne et de
crédit, le CPECG Yètè Mali appartient à ses membres
qui se regroupent en assemblée générale (AG) afin
d'élire les membres des organes de gouvernance pour les caisses et pour
le réseau. En ce qui a trait aux caisses, les organes de gouvernance
sont composés d'un conseil d'administration(CA) de 5 membres, d'un
comité de crédit (CC) de 3 membres et d'un conseil de
surveillance (CS) de 3 membres. Chaque année, les élus des
caisses se regroupent en AG pour élire les membres des organes du
réseau qui comptent : un CA de 9 membres, un CC de 7 membres, un CS de 5
membres et un comité de déontologie (CD) de 3 membres.
Par ailleurs, le Réseau compte une équipe de
direction répartie comme suit : un directeur général
(DG),son adjoint (DGA) etsix chefs de service : inspection, administratif
et financier, exploitation, audit interne, ressources et formation et enfin
communications, développement et marketing.
Entre 2005 et 2009, l'état de la gouvernance du
réseau a subi plusieurs crises qui ont fragilisé le processus de
prise de décisions. Des conflits sociaux et des prises de
décisions du CA sans cesse contestées, une rotation importante et
des conflits entre les postes à la direction générale ont
affecté le bon fonctionnement du réseau. Néanmoins,
l'état de la gouvernance s'est amélioré
considérablement à partir de 2009 grâce, entre autres,
à une grande collaboration entre la direction générale et
les élus ainsi qu'au renforcement des capacités de ces derniers
qui ont mieux compris leur rôle au sein du réseau.Les dirigeants
affirment que les renforcements des capacités des dirigeants ont
beaucoup contribué à l'amélioration du climat de travail
entre les dirigeants et les employés.
· L'analyse de la gouvernance du
réseau
L'analyse de la gouvernance du réseau des CPECG
Yètè Mali a été réalisée en examinant
dix indicateurs découlant du cadre théorique retenu et qui
sont : lavision stratégique partagée, le système
d'information fiable et rapide, le mode de prise de décisions clair, les
niveaux de formations et de compétences, le système de
contrôle efficace, la capacité à prévenir et
à surmonter les crises, la reddition de comptes, l'équité
femme-homme.
I. Vision stratégique
partagée
Dans son plan d'affaires 2009-2011 ainsi que dans ses statuts
et règlements intérieurs, la vision stratégique du CPECG
est très explicite. Elle a été définie en
assemblée générale par les membres du réseau qui
estime qu'elle répondau contexte de l'institution.
II. Système d'information fiable et
rapide
Le Réseau compte 14 caisses dont 5 sont
informatisées. Il possède actuellement un système
semi-manuel qui ne permet pas d'obtenir une information consolidée
fiable à cause des différences de traitement du système
manuel utilisé dans 9 des 14 caisses et le système
informatisé mis en place dans les 5 autres caisses. De plus, les
informations générées par le système ne sont pas
complètes. Elles ne sont pas accessibles dans toutes les caissesdu
réseau. Par ailleurs, le système d'information ne permet pas la
production rapide d'indicateurs sur le portefeuille et sur la structure
financière du réseau.
III. Mode de prise de décision
clair
La bonne collaboration entre la direction
générale et les élus favorise une clarté dans la
prise de décision stratégique et opérationnelle.
Respectant la formule coopérative, toutes les décisions sont
prises et présentées en assemblée générale,
ce qui responsabilise les acteurs et garantit leur forte implication dans le
fonctionnement du réseau.
IV. Niveaux de formations et de
compétences
Les membres de la direction ainsi que les cadres dirigeants du
réseau,par leur ancienneté au sein de la structure, ont une bonne
connaissancedu fonctionnement d'une caisse. Néanmoins, ils ne
présentent pas toujours des compétences techniques
spécifiques de leur fonction. Autrement dit, il existe un besoin
d'adéquation entre le niveau de compétences des cadres et leur
fonction. Notons d'ailleurs qu'il n'existe pas de plan de formation au sein du
réseau.
V. Système de contrôle
efficace
Le Réseau dispose de procédures
formalisées par fonction qui ne sont pas toujours appliquées.
Malgré la disponibilité des documents de gestion, tels que le
guide des produits, leur compréhension et leur respect ne sont pas
totalement établis à travers le Réseau. Puisque la
fiabilité de l'information transmise par les caisses de base n'est pas
maîtrisée, le Réseau resteexposé au risque de
fraude. Autrement dit, si la structure de contrôle est clairement
définie dans le manuel de procédures, elle n'est pas connue par
l'ensemble des acteurs. De plus, le Réseau n'est pas tout à fait
en mesure de détecter les failles et d'anticiper les risques. Cependant,
il existe un contrôleur interne au sein du réseaumême sile
contrôle interne n'est pas effectif dans toutes les caisses.
VI. Capacité à prévenir et
à surmonter les crises
Il existe au sein du réseau, un service d'audit
interne, directement rattaché au DG et qui complète l'action du
service inspection placé sous la supervision hiérarchique du DGA
afin d'améliorer la maîtrise de ses risques opérationnels
et financiers. De plus, étant donné que le Réseau
évolue dans un environnement dynamique et potentiellement à
risque, un plan de contingence est en cours d'élaboration.Le
Réseau compte sur la combinaison de ces deux entités pour
prévenir et surmonter les crises. Cependant, leurs recommandations,
suite aux différentes missions de contrôle, ne sont pas toujours
mises en oeuvre dans les caisses. Le Réseau n'a pas la capacité
de faire évoluer les procédures et les règles de
manière constante.
VII. Reddition de comptes
Chaque année, le Réseau est audité par un
cabinet externe. La BCRG qui effectue des contrôles au sein du
réseau reçoit régulièrement des rapports selon les
normes établies. Ces rapports sont mis à la disposition de tous
les membres du réseau.
VIII. Équité femme-homme
Au conseil d'administration, il est stipulé dans les
statuts du réseau que les organes de gestion doiventêtre
composés de 40 % de femmes au minimum.Au 31 décembre 2009,
le pourcentage des femmes dirigeantes est de 35 %, le pourcentage de
femmes employées est de 33,3 %, le pourcentage de femmes clientes
est de 38,1 % et le pourcentage de crédits octroyés aux
femmes représente 32,2 % du montant total des prêts
accordés.
Le tableau ci-dessous représente la synthèse de
l'analyse de la gouvernance de l'institution. La note 1 est
attribuée à chaque indicateur pour lequel l'objectif fixé
a été atteint. La note 0 est attribuée
pour signaler un besoin d'amélioration.
Tableau XVI. Représentation des
résultats - Gouvernance
Rang
|
Indicateurs
|
Notation
|
1
|
Vision stratégique partagée
|
1
|
2
|
Système d'information fiable et rapide
|
0
|
3
|
Mode de prise de décision clair
|
1
|
4
|
Niveaux de formation et de compétences
|
0
|
5
|
Système de contrôle efficace
|
0
|
6
|
Capacité à prévenir et à surmonter
les crises
|
0
|
7
|
Reddition decomptes
|
1
|
8
|
Équité femme-homme
|
1
|
En résumé, l'institutionapplique le principe de
transparence, a une vision stratégique partagée, un mode de prise
de décision clair et le niveau d'équité homme-femme est
acceptable. Néanmoins, elle doit améliorer sa gestion des
ressources humaines, son système de contrôle et sa capacité
à prévenir les crises.
v Fonctionnement en réseau12(*)
En se référant aux objectifs et aux attributions
du réseau,comme mentionné dans ses statuts, il ressort clairement
que le CPECG Yètè Mali détient les caractéristiques
d'un réseau fédéré. À partir des indicateurs
du modèle, la mise en commun des ressources, la standardisation des
opérations, la solidarité contractuelle et les stratégies
des règles internes de gouvernance nous évaluerons le niveau
d'intégration du réseau.
I. La mise en commun des ressources
Le Réseau des Caisses populaires d'épargne et de
crédit est doté d'une structure faitière. Sa mission est
de coordonner et d'appuyer les activités des caisses affiliées.
Il agit en qualité de structure d'appui technique et financier, de
contrôle, de promotion et de représentation des caisses qui lui
sont affiliées.
Toutes les caisses ont accès à des services de
support communs fournis par la structure centrale en matière
d'organisation, de fonctionnement, de comptabilité, d'inspection et de
contrôle interne. Les intrants sont regroupés et l'acquisition des
ressources, par toutes les caisses du réseau, se font de manière
collective.
II. La standardisation des
opérations
Le CPECG Yètè Mali fonctionne en
ramificationsdécoulant d'une structure centrale. Toutes les caisses
présentent une image uniforme et opèrent selon les standards
établis par la structure centrale en termes de systèmes
opérationnels, de politiques, de normes et d'image institutionnelle.
III. La solidarité contractuelle
Par son mode de fonctionnement, la solidarité
contractuelle constitue un acquis pour le CPECG Yètè Mali dans la
mesure où le Réseau intègre tous les aspects de cette
solidarité contractuelle favorisée par les attributions de
la structure centrale qui, entre autres, contrôle l'ouverture des points
de services, équilibre la taille des caisses, gère la cotisation
des caisses affiliées et établit un système de vases
communicants permettant la circulation des surplus de liquidités entre
les caisses. De plus, la structure centrale détient un pouvoir de
tutelle qui lui permet d'établir un mécanisme de
sécurité interne à l'échelle du réseau.
IV. Les stratégies des règles internes
de gouvernance
La structure centrale du réseau est surtout une
structure de représentation démocratique, car les caisses sont
parties prenantes des décisions en dépit de la
délégation du pouvoir à la structure centrale qui ne se
substitue pas à l'initiative et la responsabilité des caisses. De
plus, la structure centrale exerce un contrôle administratif, technique
et financier sur les caisses. Les statuts du réseau ont établi
des mécanismes d'affiliation et de désaffiliation d'une caisse au
réseau.
Le tableau ci-dessous représente la synthèse de
l'analyse du fonctionnement en réseau de l'institution. La note
1 est attribuée à chaque indicateur pour lequel
l'objectif fixé a été atteint. La note 0
est attribuée pour signaler un besoin
d'améliorationTableau XVII. Représentation des
résultats -Réseau fédéré
RANG
|
CRITÈRES
|
INDICATEURS
|
NOTATION
|
1
|
La mise en commun des ressources
|
Regroupement des intrants
Accès à des services de support
Propriété collective
|
1
|
2
|
La standardisation des opérations
|
Standardisation des systèmes opérationnels
Standardisation des politiques et des normes
Standardisation des produits
Image institutionnelle
|
1
|
3
|
La solidarité contractuelle
.
|
Contrôle de l'ouverture des points de services
Équilibre de la taille des unités de base
Cotisation.
Système de vases communicants
Mécanisme de sécurité interne
Caisse centrale
|
1
|
4
|
Les stratégies des règles internes de
gouvernance
|
Structure de représentation démocratique et
centralisation du pouvoir
Respect du principe de subsidiarité
Surveillance
Mécanismes d'affiliation et de désaffiliation
|
1
|
En résumé, l'institution intègre toutes
les caractéristiques du fonctionnement en réseau.
TROISIÈME PARTIE
RECOMMANDATIONS
Afin de permettre aux dirigeants du CPECG Yètè
Mali d'améliorer la performance globale de l'institution et d'atteindre
les objectifs qu'ils se sont fixés dans leur plan d'affaires 2009-2011,
nous recommandonsdes pistes d'actions découlant des différentes
faiblesses révélées par le processus d'évaluation
des dimensions financière, sociale et gouvernance.
Recommandation I : Système
d'information fiable et rapide
v Plan directeur du réseau - Le
Réseau compte poursuivre le processus d'informatisation des caisses
ainsi que de la structure centrale. Il s'attend à ce que toutes les
caisses disposent du logiciel transactionnel en opération (SAF) et quela
structure centrale ait en place un système d'information de gestion
performant.
v Actions à réaliser
1. Développer leur capacité de
négociation, leur force de lobbying afin de trouver du financement pour
l'informatisation du réseau. Sans une assistance technique et
financière externe, le Réseau ne pourra pas réaliser ce
projet.
2. Élaborer un plan d'information et de formation afin
de rendre fonctionnel le SIG s'il est implanté à travers le
Réseau.
3. Évaluer sans cesse sa capacité à
harmoniser les informations à travers le Réseau par le suivi plus
régulier et rigoureux des collectes et des traitements des informations
de gestion.
Recommandation II : Niveaux de formation
et de compétences
v Plan directeur du réseau -Le
Réseau compte accroitre le professionnalisme des employés et des
dirigeants et travailler à favoriser la synergie des actions par le
renforcement des capacités et la formalisation des politiques de gestion
des ressources humaines.
v Actions à réaliser
1. Engager un spécialiste des ressources humaines
(RH)pouvant élaborer des documents relatifs à la gestion des
ressources humaines.
N. B. Déjà sur le terrain, nous
avons amorcé une réponse à cette recommandation.
Nous avons organisé une demi-journée de travail
sur le contenu d'un manuel de gestion des ressources humaines. J'avais
évalué tout ce qui se fait en la matière avec le
responsable du service des ressources humaines et formation afin de
déterminer les besoins. Conscient de ces faiblesses, le Réseau
espère l'assistance technique de DID pour mettre en oeuvre son plan
directeur.
Recommandation III : Système de
contrôle efficace
v Plan directeur du réseau - Afin de
renforcer sa sécurité financière, les dirigeants
comptent : rendre disponible un manuel de procédures
administratives et financières valable à l'échelle du
réseau; adapter et appliquer rigoureusement le système de
surveillance et de contrôle interne.
v Actions à réaliser
1. Effectuer le suivi des recommandations des services de
contrôle interne et d'inspection suite à leurs missions.
2. Définir clairement et rendre opérationnel le
système de contrôle interne à l'échelle du
réseau.
3. Définir clairementles compétences et les
limites des services d'inspection et de contrôle interne.
4. Intégrer les services de contrôle interne et
d'inspection dans une chaîne de gestion des risques.
Recommandation IV : Capacité
à prévenir et à surmonter les crises
v Plan de directeur du réseau - Le
Réseau compte élaborer un plan de contingence afin de faire face
aux situations de crise.
v Actions à réaliser
1. Optimiser les services de contrôle interne et
d'inspection.
2. Impliquer les élus dans l'élaboration de ce
plan de contingence.
3. Intégrer les employés dans la gestion de ce
plan de contingence.
Recommandation V : Prime d'engagement
pour les élus
v Plan directeur du réseau - Le plan
d'affaires 2009-2011 prévoit une réflexion et des recommandations
sur une politique d'incitation des dirigeants afin de renforcer leur
engagement.
v Actions à réaliser
v Formaliser ce processus de réflexion et mettre en
application les recommandations qui en ressortent,
v S'accorder sur une stratégie de distribution de
primes aux élus.
Recommandation VI : Constitution d'une
réserve obligatoire
v Plan directeur du réseau - Pour la
période visée par le plan d'affaires, le Réseau se propose
de porter son niveau de capitalisation à plus de 25 % et
d'atteindre un PAR + 30 jours inférieur à 5 %.
v Actions à réaliser
1. Mettre en application un système de surveillance et
de contrôle interne rigoureux et adapté.
2. Se doter d'une stratégie de recouvrement plus
dynamique et persuasive.
3. Renforcer les capacités des services exploitation et
communications, développement et marketing.
Recommandation VII Satisfaction des
employés
v Plan directeur du réseau - En ce qui
concerne les employés, le plan d'affaires prévoit le renforcement
des capacités par la formation du personnel des caisses et des
dirigeants. Il prévoit également le renforcement de l'engagement
du personnel par le maintien et l'amélioration du système de
bonification, la formalisation des politiques et procédures de gestion
des ressources humaines et la mise en place d'une convention
d'établissement.
v Actions à réaliser
1. Restaurer la fonction gestion des ressources humaines (GRH)
au sein du réseau et mettre en application une politique de GRH.
2. Renforcer les capacités de tous les cadres
dirigeantsafin qu'ils puissent remplir leur fonction convenablement.
3. Engager un spécialiste en GRH qui pourra accompagner
le Réseau dans ce processus de renforcement des capacités et dans
l'application des normes et politiques en matière de GRH.
Recommandation VIII : Satisfaction des
membres
v Plan directeur du réseau - Le plan
d'affaires prétend répondre aux besoins des membres en
révisant les offres de produits d'épargne et de crédit.
v Actions à réaliser
1. Revoir sa politique de crédit en assemblée
générale afin que les membres puissent définir des
conditions qui répondent à leurs attentes.
2. Revoir son système de communication entre les agents
et les clients afin que ces derniers soient bien informés par rapport
aux produits.
Recommandation IX : Une meilleure
organisation du service communications, développement et
marketing
Plan directeur du réseau
ND
v Actions à réaliser
1. Renforcer les capacités de ce service et le
valoriser à l'échelle du réseau.
2. Justifier l'utilitéduservice des communications au
sein du réseau afin d'obtenir plus de moyens pour atteindre les
objectifs fixés.
3. Assurer le suivi-évaluation des caisses.
Afin de s'assurer que tout le personnel des caisses soit en
mesure de bien informer les membres et de bien les servir, il serait
intéressant d'évaluer les actions de formation et la
qualité du service en réalisant des
enquêtes-évaluation pour chaque caisse par des clients
fantômes sans que le personnelsoit informé de la
démarche.
Ce service pourrait envisager la tenue d'un concours entre les
différentes caisses pour primer la caisse servant le mieux les membres.
Une compétition entre les caisses pourrait être une source de
motivation pour les employés et très bénéfique pour
le Réseau.
4. Engager des actions de communication.
Force est de constater que la clientèle des IMF en
Guinée n'a pas de culture de crédit et d'épargne et n'est
pas informée non plus des avantages d'une coopérative
d'épargne et de crédit. Le service des communications, de concert
avec les médias les plus populaires, peut envisager une émission
d'éducation coopérative qui servira aussi d'outil de promotion
pour Yètè Mali. Aussi, il serait intéressant d'acheter une
ou deux pages dans les journaux les plus lus pour parler de la vie
coopérative.
Recommandation X : Efficacité
organisationnelle
Plan directeur du réseau
ND
Dans la majorité des cas, l'institution n'arrive pas
à atteindre les objectifs fixés. Autrement dit, elle n'a pas les
moyens d'être efficace.
v Actions à réaliser
1. Acquérir les compétences qui lui permettront
de fixer des objectifs SMART, c'est-à-dire spécifiques,
mesurables, accessibles, réalistes et temporellement bien
définis.
2. Disposer des ressources humaines capables d'élaborer
des outils de gestion, tels quetableau de bord et plan d'action, et de les
suivre de manière continue.
3. Déployer plus d'efforts dans les moyenspour
atteindre ses objectifs.
Recommandation XI : Amélioration
de la qualité du portefeuille
v Plan directeur du réseau - Pour
améliorer la qualité de son portefeuille, l'institution pratique
une politique de provisionnement plus contraignante que celle
édictée par l'autorité de régulation. Elle mise sur
les efforts d'un contrôle interne rigoureux pour gérer les risques
de crédit.
v Actions à réaliser
1. Fournir aux agents et responsables de guichets les
ressources nécessaires pour assurer les recouvrements de
crédit.
2. Instaurer un système d'incitation visant à
assurer le recouvrement des crédits octroyés.
3. Renforcer les capacités du service de l'exploitation
ainsi que des chefs de guichets.
Recommandation XII : L'augmentation du
nombre de membres, du volume d'épargne et de son portefeuille de
crédit
v Plan directeur du réseau - Afin
d'augmenter le nombre demembres et le volume d'épargne, l'institution
mise sur le développement de son offre de produits et services.
v Actions à réaliser
1. Redynamiser sa force de vente en mettant à la
disposition de son service des communications, développement et
marketing plus de moyens humains et financiers.
2. Doter le service des communications, développement
et marketing d'un plan d'action et des compétences requises pour mieux
remplir sa mission.
3. Revoir les conditions liées aux offres de produits
et services afin de mieux répondre aux besoins de ses membres.
4. Miser surtout sur ses objectifs de déploiement du
réseau qui passent nécessairement par la recherche de partenaires
financiers.
Recommandation XIII :
L'amélioration de la gestion financière
v Plan directeur du réseau - Afin
d'assurer la rentabilité de chacune de ses composantes, l'institution
mise sur l'atteinte des objectifs de performances financières et leur
suivi, sur la gestion optimale des liquidités et sur la planification
budgétaire et de suivi.
v Actions à réaliser
1. Mettre en oeuvre une stratégie plus dynamique de
diversification de ses sources de financement.
2. Miser surtout sur l'amélioration de son
système d'information de gestion visant une meilleure prise de
décisions.
3. Se doter des compétences adéquates pouvant
assurer sa bonne gestion administrative et financière à l'aide
d'outils de gestion.
CONCLUSION
Cet essai a donc permis l'évaluation de la performance
globale du CPECG Yété Mali.
Pour ce faire, une première étape a
consisté à définir un cadre théorique par lequel
les notions de performance globale, performance financière et sociale
gouvernance ainsi que la notion de fonctionnement en réseau
fédéré ont été clairement définis.
Ensuite, de ce cadre théorique a découlé
un ensemble d'indicateurs qui, dans une deuxième étape,ont fait
l'objet de validation par les parties prenantes.
Ce sont ces indicateurs qui ont permis d'analyser la
performance globale du CPECG Yété Mali à travers quatre
dimensions : performance financière, performance sociale,
gouvernance et fonctionnement en réseau fédéré.
En effet, l'évaluation fait ressortir des
progrès réalisés par l'institution mais surtout ses
faiblesses auxquelles elle doit pallier si elle vise à assurer sa
pérennité.
Ainsi, l'évaluation présente des dirigeants qui,
en dépit de leur fonctionnement en réseau
fédéré et de leurs multiples efforts dégagés
en vue de satisfaire les parties prenantes, peinent à assurer une bonne
performance financière et une bonne gouvernanceà
l'institution.
Enfin, cette analyse a toutefois permis la recommandation
d'actions qui permettront aux dirigeants du CPECG Yété Mali de
faciliter le processus de pérennisation de l'institution.
BIBLIOGRAPHIE
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Zeller.M. (2003).«The triangle of microfinance: financial
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ANNEXES
Taux d'inflation et de change
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Taux d'inflation
|
ND
|
39 %
|
12,8 %
|
|
9 %
|
Taux de change ($ US)
|
4,500 GNF
|
5,650 GNF
|
4, 181,73
|
5,160 GNF
|
4,800 GNF
|
QUESTIONNAIRE
Soumis à CPECG YETE MALI
Dans le cadre de l'évaluation de sa Performance Globale
de 2005 à 2009
Jean Emmanuel LEON
Maitrise en Gestion et Développement
Durable
Université de Sherbrooke-Escem de
Tours
INDICATEURS DE PERFORMANCE GLOBALE (IPG)
Présentation de l'outil : indicateurs de
performance globale (IPG)
L'outil IPG a été conçu à partir
du cadre théorique retenu pour l'évaluation de la performance
globale du CPECG/YÈTÈ MALI. Il traite des questions relatives
auxquatre dimensions de la performance globale :
1. Gouvernance
2. Performance sociale
3. Performance financière
4. Fonctionnement en réseau
fédéré
L'outil IPG est basésur les données disponibles
à l'IMF, sur la déclaration des parties prenantes de l'IMF.
Une méthode de pondération y est associée
afin de présenter graphiquement les résultats de
l'évaluation. Cette notation permettra de mieux analyser les
résultats. Ainsi, une note de 1 sera attribuée
à chaque indicateur pour lequel l'objectif fixé a
été atteint. La note de 0 sera attribuée
pour signaler un besoin d'amélioration.
Dimension I : Grille d'évaluation de la
gouvernance
N. B. La gouvernance est composée des élus
et des cadres dirigeants de l'IMF.
RANG
|
INDICATEURS
|
EXPLICATION
|
NOTATION
|
1
|
Vision stratégique partagée
|
La vision stratégique doit être explicite,
formalisée dans les textes organiques, cohérente avec le
contexte de l'institution.
|
|
2
|
Système d'information fiable et
rapide
|
L'information doit être complète, accessible
à tous les paliers de l'institution. Elle doit permettre la production
rapide d'indicateurs sur le portefeuille et la structure financière de
l'institution. Elle doit être utilisée pour la prise de
décisions.
|
|
3
|
Mode de prise de décision clair
|
Le processus de décision doit être clair,
adapté à la structure et préserver la cohérence
d'ensemble.Il doit être formalisé dans un manuel de
procédures. Les acteurs doivent être responsabilisés.
|
|
4
|
Niveaux de formation et de
compétences
|
Ils doivent permettre lamise en oeuvre des décisions
sans recours externe. Le niveau de formation/spécialisation doit
être adéquat avec la fonction occupée. Existence d'un plan
de formation au sein de l'institution. Cohérence des moyens techniques
et financiers avec la stratégie de l'institution (budget de
formation).
|
|
5
|
Système de contrôle efficace
|
Chaîne de contrôle clairement définie dans
le manuel de procédures et connue de l'ensemble des acteurs.
Capacité de l'institution à détecter les failles et
anticiper les risques. Existence d'un service de contrôle
indépendant, compétent, régulier. Supports de
contrôle et rapports de contrôle accessibles (documents
écrits suite aux contrôles).
|
|
6
|
Capacité à prévenir et surmonter
les crises
|
Capacité interne des acteurs à détecter
les dysfonctionnements. Système d'alerte efficient (délais entre
dysfonctionnements et alerte).Capacité de réaction rapide et
proportionnée à l'ampleur du dysfonctionnement (délais
entre alerte et réaction).Procédure d'intervention (mises sous
tutelle/rapatriement du pouvoir et autres).Capacité à faire
évoluer les règles/procédures/dysfonctionnements
initiaux.
|
|
7
|
Reddition des comptes
|
Publication de rapports aux parties prenantes, audit
externe.
|
|
8
|
Équité femme-homme
|
Les femmes doivent être bien représentées
dans la structure de gouvernance.
|
|
Dimension II : Performance sociale
Les différentes parties prenantes de l'IMF retenues
sont : les élus, les employés, les membres
bénéficiaires de services d'épargne et de crédit,
la Banque centrale, l'Association professionnelle des IMF de Guinée
(APIMG), Développement international Desjardins (DID).
Parties prenantes
|
Préoccupations
|
Niveau de satisfaction
|
Élus
|
Formation à la vie coopérative
Implication dans les décisions stratégiques
Réception d'une prime d'engagement
|
|
APIMG
|
Paiement de la cotisation annuelle
Implication dans les organes de gestion de l'APIMG
Participation dans les activités organisées par
l'APIMG
|
|
DID
|
Prise en compte des recommandations
Pérennisation des activités
|
|
Partie prenante
|
Banque centrale de République de Guinée
(BCRG)/Direction des IMF
|
Ces préoccupations sont les principales normes
prudentielles établies par la BCRG et que les IMF doivent
respecter.
Préoccupations
|
Niveau de satisfaction
|
Transmission des états financiers par les IMF à
la BCRG (NoI/2007/0034/DGI/DIMF)
|
|
Mise en oeuvre du système de contrôle interne
(NoI/2007/0035/DGI/DIMF), article 52 de la Loi sur la
microfinance
|
|
Comptabilisation et provisionnement des créances en
souffrance (Instruction NoI/2002/127/DGI/DB du 16/01/2002)
|
|
Constitution, outre la réserve légale, d'une
réserve obligatoire représentant 15 % des
bénéfices (Instruction No039)
|
|
Déclaration à la BCRG et au comité des
agréments de l'ouverture d'un guichet et d'une agence (article 28 de la
Loi sur la microfinance)
|
|
Partie Prenante
|
Les employés
|
|
Préoccupations
|
Niveau de satisfaction
|
|
16 Procédures de
recrutement
|
|
|
17 Promotion interne
|
|
|
18 Conditions de travail
|
|
|
19 Avantages sociaux
|
|
|
20 Formation
|
|
|
21 Santé et sécurité au travail
|
|
|
22 Gestion de conflits
|
|
|
23 Rémunération
|
|
|
24 Climat organisationnel
|
|
|
25 Relations hiérarchiques
|
|
|
26 Traitement des individus
|
|
|
27 Relations interpersonnelles (intercaisses)
|
|
|
28 Niveau de communication
des informations du réseau
|
|
|
29 Participation à la prise de
décisions (opérationnelles
ou stratégiques)
|
|
|
30 Représentation syndicale
|
|
Partie prenante
|
Membres bénéficiaires des services
d'épargne et de crédit
|
|
Préoccupations
|
Niveau de satisfaction
|
|
Rapport de proximité
|
|
1
|
Ponctualité
|
|
2
|
Réception et présentation
|
|
3
|
Communication
|
|
4
|
Implication et serviabilité
|
|
5
|
Autonomie et responsabilité
|
|
6
|
Disponibilité
|
|
7
|
Confidentialité et discrétion
|
|
|
Services financiers
|
|
8
|
Délais d'attente
|
|
9
|
Délais des prêts
|
|
10
|
Montant accordé
|
|
11
|
Modalités de remboursement
|
|
12
|
Jours et horaires de remboursement
|
|
13
|
Couts et frais supportés
|
|
Dimension III : Performance
financière
Tableau de bord de la performance financière de
Yètè Mali de 2005 à 2009
Sous-dimensions/Critères
|
Objectifs fixés
|
Résultats obtenus
Efficacité
|
Résultats antérieurs
Croissance
|
Résultats du secteur sur le plan national
Compétitivité
|
Résultats des autres réseaux sur le plan
régional
Compétitivité
|
Qualité du portefeuille
PAR >90 jours
|
|
|
|
|
|
Efficacité et productivité
Nombre de membres
Nombre d'épargnes mobilisées
Nombre de crédits octroyés
Couts par crédit octroyé
|
|
|
|
|
|
Gestion financière
Autosuffisance opérationnelle
Capitalisation
|
|
|
|
|
|
Rentabilité
Rendementdu portefeuille brut
Marge bénéficiaire
Rendement de l'actif
|
|
|
|
|
|
Critères d'analyse
· Les objectifs fixés ont
été atteints
Oui = 1
Non = 0
· Les résultats obtenus cette année
sont en croissance par rapport aux années antérieures
Oui = 1
Non = 0
· Les résultats obtenus sont au-dessus de
la moyenne de la performance du secteur sur le plan national
Oui = 1
Non = 0
· Les résultats obtenus sont au-dessus de
la moyenne de la performance du secteur sur le plan régional
Oui = 1
Non = 0
Dimension V : Fonctionnement en
réseau
RANG
|
CRITÈRES
|
INDICATEURS
|
NOTATION
|
1
|
La mise en commun des ressources
La mise en commun des ressources, et particulièrement
l'accès à des services de support communs, constitue
probablementunedespremièresmotivationsdesentitésàs'allierentreelles.Lesentitéss'unissentpour
partager des informations et des services qu'elles ne pourraient obtenir
autrement (ou ils seraient de moindre qualité).
|
Regroupement des intrants.
Accès à des services de support.
Propriété collective.
|
|
2
|
La standardisation des opérations
La standardisation des systèmes suppose que les
unités de base présentent une image uniforme et qu'elles
opèrent selon certains standards connus et obligatoires.
|
Standardisation des systèmes opérationnels
Standardisation des politiques et des normes
Standardisation des produits.
Image institutionnelle
|
|
3
|
La solidarité contractuelle
Undesaspectsimportantsd'unréseaufédéréestlanécessitéd'établirdesententesformellesliantles
différentsmembresdusystème,développantainsiunesolidaritéréseau.Àmaturité,le
réseau présente alors l'image d'une institution financière
unifiée.
|
Contrôle de l'ouverture des points de services
Équilibre de la taille des unités de base
Cotisation
Système de vases communicants
Mécanisme de sécurité interne
Caisse centrale
|
|
4
|
Les stratégies des règles internes de
gouvernance
Lamiseenplacedestratégiesetderèglesinternespourrenforcerlagouvernanceestuneautre
caractéristique d'un réseau fédéré.
|
Structure de représentation démocratique et
centralisation du pouvoir
Respect du principe de subsidiarité
Surveillance
Mécanismes d'affiliation et de désaffiliation
|
|
* 1Source :
http://srp-guinee.org/regional.htm
* 2 Source :
http://srp-guinee.org/regional.htm
* 3 BCRG, la Loi sur la
microfinance de Guinée, novembre 2005.
* 4Pour les taux de change et
d'inflation voir l'annexe.
* 5Rapport annuel
2009.
* 6Rapport annuel
2009.
* 7 Source :
http://www.mixmarket.org/mfi/cpecg-yete-mali
* 8 Source : Commission
européenne : entreprise et industrie (page consultée le
20 septembre 2010) [en ligne],
http://ec.europa.eu/enterprise/policies/sustainable-business/corporate-social-responsibility/index_fr.htm>
* 9 Source :
http://idbdocs.iadb.org/wsdocs/getdocument.aspx?docnum=678720
* 10Ce tableau est
inspiré du rapport de recherche de Carine REBOUL du CERISE :
Performances sociales, analyse de la clientèle et impact, IRAM,
septembre 2006.
* 11 Source :
www.planetrating.com/ratings/PlanetRating_YeteMali_2009.pdf
* 12Fischer, Klaus P.
(2000). « Régie, réglementation et performance des
coopératives financières », Annales de l'économie
publique, sociale et coopérative, vol. 71, p. 607-636 [en ligne],
www.did.qc.ca/documents/RéseauFed(TAP)Fr.pdf