CONCLUSION GENERALE
Il ressort de ce travail que la décentralisation de la
production d'électricité semble s'être imposée avec
des techniques nouvelles et modernes de conversion des sources renouvellables.
Au Cameroun, cette conviction semble traîner encore les pas alors qu'on
est en zone forestière par essence où les ressources en biomasse
sont abondantes. Parmi les techniques de production, la production du gaz de
substitution des carburants fossiles dans les moteurs à combustion
interne par gazéification du charbon de bois a focalisé notre
attention. C'est ainsi qu'après avoir fait le tour sur la technique et
la technologie de production de ce gaz, sur la caractérisation de la
matière première (charbon de bois), ainsi que sur les
différentes expériences dans le monde, nous avons
procédé au lancement d'une phase de tests de production sur une
installation grandeur nature. Au cours de ces tests sur un gazogène
indien de type AEW (Associated Engineering Works), notre préoccupation a
porté sur la production, des tests d'inflammation du gaz produit sur un
brûleur et la mesure des températures du réacteur et des
gaz à l'échappement pendant le processus de gazéification
du charbon de bois commercialisé dans la ville de Yaoundé. Il est
apparu notamment que pour une modélisation mathématique des
phénomènes physico-chimiques qui ont lieu au cours de la
gazéification, la connaissances de l'évolution de ces
températures dans le temps reste incontournable car fait partie
intégrante des conditions aux limites du problème pour ce qui est
des transferts thermiques dans le lit du charbon. Ces tests ont eu un
résultat assez concluant dans la mesure où les gaz ont
effectivement été produits, malgré le fait que les flammes
au niveau du brûleur ne se sont pas maintenues assez longtemps. Par
ailleurs, nous avons enregistré les maximums de température de
l'ordre de 650°C alors qu'on s'attendait à avoir une gamme de
800°C à 1000°C. Plusieurs raisons ont expliqué ce
phénomène, notamment l'apport en air qui doit être
suffisamment contrôlé et dont il faudrait suivre à
l'avenir. C'est le lieu ici de noter que malgré les valeurs un peu
basses de la température du réacteur, les courbes
d'évolution au cours du temps que nous avons obtenues sont semblables
à celles obtenues cette année même par l'équipe de
recherche du Prof. N. SYRED du Département de Mécanique et des
Etudes Energétiques de l'Université de Cardiff en Grande Bretagne
(N. SYRED, 2001). D'autres tests d'autonomie de fonctionnement ont
été faits et les résultats obtenus pour notre installation
et pour le charbon de bois de Yaoundé ont donné 10 kg/heure comme
autonomie de fonctionnement.
Pour ce qui est des perspectives pour ce travail, on devrait
à l'avenir faire une analyse technico-économique de
l'installation et envisager la possibilité d'installation en site
pilote
69 CONCLUSION
dans les villages pré-sélectionnés dans
le cadre des études précédentes (TAGUTCHOU J. P., 2000).
Dans le contexte de l'approvisionnement en électricité des zones
rurales, nous avons remarqué que notre installation avait besoin d'une
source d'énergie (ventilateur électrique) ne serait-ce que pour
le démarrage, énergie pas du tout disponible en zone rurale,
raison pour laquelle il serait important d'envisager une autre source
d'énergie pour le démarrage de l'installation (cellule
photovoltaïque par exemple). Ceci devrait être pris en compte pour
l'optimisation de la filière. Par ailleurs l'allure de
l'évolution des températures de paroi telles que nous avons
obtenues constitue une base pour des simulations numériques et la
modélisation mathématique de la complexité des
phénomènes qui ont lieu dans les réacteur des
gazogènes au cours de la gazéification, travail qui devra
constituer notre cheval de bataille dans les prochaines recherches.
Mémoire de DEA de physique, option Energétique
/ Laboratoire de Thermique 69
70 BIBLIOGRAPHIE
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