III.2/- Sécurité et Environnement
Pour pouvoir travailler dans des conditions saines et
sûres avec un gazogène, il faut avoir reconnu les sources de
danger et leur nature. Les différentes sources de danger sont
récapitulées dans le tableau n°9.
Tableau n°9: Sources et
dangers de la gazéification ;
Sources
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Dangers
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Gaz de gazogène
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- Toxique (contient du monoxyde de carbone) - Inflammable
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Goudrons
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- Inflammables secs,
- Peuvent être cancérigènes
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Eaux de lavage
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Peuvent contenir certains composés
cancérigènes
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Charbon de bois
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- Combustible
- Peut couver un feu longtemps sans flamme
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Paroi du gazogène
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Température très élevée (plus de
450°C)
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Tuyères
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Retour de flammes ou de gaz
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Au cours de la période de chauffage du gazogène,
il y a rejet de gaz vers l'atmosphère. On veillera toujours à
disperser ce gaz vers l'atmosphère, hors de portée du personnel
et de l'enflammer si possible.
Les gaz d'échappement du moteur doivent également
être rejetés hors de portée du personnel.
Au moment de l'ouverture de la fenêtre de chargement, il
peut y avoir inflammation spontanée des gaz qui se trouvent à
l'intérieur (voir photo n°3 en annexe n°2).
Ce danger peut être prévenu en jetant, en se tenant hors de
portée, une torche enflammée dans le gazogène.
Les goudrons et les eaux de lavage doivent être
traités comme des polluants. On évitera tout contact avec les
eaux à usage domestique. Les parois du foyer sont très chaudes en
fonctionnement. Le port des gants est indispensable pour limiter les risques de
brûlure.
Même après un arrêt prolongé, le
foyer du gazogène et le circuit de refroidissement peuvent contenir un
gaz encore inflammable. On évitera la présence de toute flamme ou
arc électrique avant d'avoir vérifié que toutes les
conduites et les volumes ont été correctement ventilés.
Toutes ces précautions doivent être prises
même quand le gazogène sera déporté en site
pilote.
L'expérience montre que les accidents surviennent
généralement avec les gazogènes lorsque des actes
dangereux ont été commis. Une prévention efficace des
accidents passe donc par une bonne formation du personnel d'exploitation.
III.3/- Production des gaz, essai d'inflammation,
difficultés et quelques éléments d'explication.
v' Production
Une dizaine de minutes après le démarrage du
gazogène, on voit le gaz sortir à un débit plus ou moins
important. Malheureusement nous n'avons pas eu de matériel
adéquat pour avoir une idée de ce que vaut ce débit. Ce
gaz sort de manière continue pendant toute la durée de
fonctionnement du gazogène. Il faut noter que la durée de
fonctionnement dépend de la quantité de charbon
chargée.
Durant tous les tests, le gaz a effectivement
été produit sans problème ; nous avons remarqué que
ce gaz était très toxique, raison pour laquelle les
opérateurs étaient obligés de porter des masques nasaux au
cours de la manipulation et essayaient de prendre une cure de lait à la
fin des travaux.
v' Essai d'inflammation
Nous avons été confrontés au
problème d'inflammation du gaz produit en continu. En effet, les flammes
que nous essayions d'avoir pendant les tests ne se maintenaient que pendant
quelques secondes. Mais pendant cette courte durée, nous pouvions
apprécier la qualité du gaz par la couleur de la flamme
éphémère. Celle-ci avait néanmoins une couleur
tirant au bleu, preuve qu'on avait un gaz de bonne qualité. Mais de
prime abord, plusieurs raisons peuvent être à l'origine de ce
problème de l'ininflammabilité des gaz produits.
v' Quelques éléments d'explication
:
Pour essayer d'apporter des éléments
d'explication sur les difficultés rencontrées au niveau de
l'inflammation du gaz produit, plusieurs hypothèses peuvent être
émises. Il faut noter que comme dans tout travail scientifique, une
hypothèse est une éventualité qu'il faut vérifier
avant de confirmer ; c'est ainsi que dans notre cas précis, au regard de
certaines observations, nous pouvons déjà dire un mot sur ce
qu'il pourra être nécessaire de regarder avec plus d'attention
pendant les autres essais :
- Les vannes d'alimentation en air provenant du ventilateur
électrique ne fonctionnent pas et il est impossible de contrôler
la quantité d'air entrant au réacteur ; ce qui fait que la
quantité d'air peut être insuffisante tout comme elle peut
être en excès, ce qui n'est pas bon pour les différentes
réactions de gazéification qui ont besoin d'une quantité
d'air bien contrôlée.
Mémoire de DEA de physique, option Energétique
/ Laboratoire de Thermique 63
- Dans le générateur, l'air n'est pas
uniformément reparti, car la seule tuyère qui conduit l'air
débouche au coeur du réacteur ; il serait judicieux qu'au moins
une tuyère soit installée dans le générateur pour
assurer l'apport d'air suffisant pour les différentes
réactions.
- Il est possible qu'une partie de gaz se brûle avant la
sortie du réacteur de façon qu'on retrouve au niveau du
brûleur un gaz qui est trop dilué pour s'enflammer.
- Une autre raison et celle qui nous paraît plus
réaliste est que le brûleur tel qu'il est conçu
actuellement soit très gros pour pouvoir délivrer un gaz assez
concentré pour s'enflammer. Toutes ces raisons ne sont que des
hypothèses qu'il faudrait vérifier. Dans tous les cas, une
analyse des gaz produits est nécessaire pour pouvoir arriver à
des conclusions plus formelles.
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