Section 2 : Axes de recommandations
Il dans cette section il est question d'apporter quelques
recommandations importantes sur les différentes unités
institutionnelles qui on fait l'objet de notre étude.
L'accès des populations aux services financiers leur
permet de participer au processus de développement des économies,
et d'en tirer profit. Les institutions de microfinance rendent des services
financiers appropriés pour une grande partie de la population.
Cependant, en dépit des progrès réalisés dans
différents secteurs de l'industrie des services financiers, les
établissements de microfinance ont une présence et une
portée extrêmement limitées.
Au Sénégal, malgré les performances
remarquables pendant plus d'une décennie, le secteur de la microfinance
est affecté depuis 2005 par une série de crises. Malgré
les mesures prises par la plupart des IMF pour ralentir le rythme des
décaissements de crédits, la situation ne s'est guère
améliorée. La plupart des grandes structures ont
enregistré des résultats négatifs pour les années
2005 et 2006. Cette situation de crise s'explique par les
éléments suivants :
- la situation économique difficile que connaît
le Sénégal, caractérisé par un taux de croissance
inférieur à 4% et un faible développement des
activités génératrices de revenus ;
- la concurrence de plus en plus vive et déloyale entre
IMF ;
- la centrale d'échange d'information des IMF n'a pas
répondu efficacement et à temps en détectant plus
tôt les comportements cavaliers des clients ;
- le manque de professionnalisme au niveau de certaines IMF ;
- les difficultés d'application de la
législation par les promoteurs d'IMF ;
- les difficultés organisationnelles rencontrées
par les deux grands réseaux mutualistes ;
- l'accumulation des impayés excédant
déjà les 10% de l'encours total de crédit
- l'insuffisance de coordination des interventions des
partenaires au développement et des ministères impliqués
dans le secteur ;
- l'acharnement du fisc sur les IMF et le non respect des
exonérations accordées;
- la pollution du secteur par certains gros débiteurs
malhonnêtes et la création d'une association dite de consommateurs
des produits de microfinance incitant les bénéficiaires de
crédit au non remboursement.
Le gouvernement sénégalais définit les
politiques qui affectent le système financier. Ces politiques
comprennent la garantie d'une stabilité macro-économique, la
libéralisation des taux d'intérêt et la mise en place d'un
règlement et d'une surveillance bancaires permettant une microfinance
viable. D'autres politiques ont cependant un impact sur la microfinance, mais
leur rapport exact n'est pas aussi bien connu. Parmi ces politiques, on note la
création d'un environnement juridique favorable lié aux questions
comme l'application de contrat, le registre de commerce, la confiscation du
nantissement, les droits de propriété et les impôts. Plus
récemment, les règles contre le blanchiment d'argent et la lutte
contre la corruption ont connu un regain d'attention.
Du point de vue de la stabilité
macro-économique, la chose la plus importante que le gouvernement du
Sénégal puisse faire pour faciliter le financement des
institutions de microfinance est de veiller à ce l'inflation reste
faible. De plus, les régulateurs et les décideurs devraient
s'assurer que la volatilité des marchés financiers, les
obligations, les taux de change, les actions et d'autres prix de
l'économie, restent maîtrisés.
Pour les bailleurs de fond, leurs apports financiers doivent
compléter les capitaux privés et non les concurrencer. Les
subventions accordées par les bailleurs de fonds doivent temporairement
constituer un point de départ du financement destiné à
porter une institution financière à un niveau où elle
pourra exploiter des sources de financement privées, tel que les
dépôts de fond. Cependant le principal obstacle est le manque
d'institutions fortes et de gestionnaires compétents. Les bailleurs de
fonds doivent alors orienter leur appui financier vers le renforcement de ces
capacités.
C'est ainsi que l'éducation et la formation sont des
impératifs pour une stratégie efficace pour la croissance et le
rajeunissement du secteur de la microfinance. Puisque les opérations
bancaires traditionnelles sont mal adaptées à la microfinance (
maîtrise de la tenu de livre de compte, journal etc.) et tournée
vers la création de micro entreprise sans garantie ; il ya donc un
besoin de créer un cadre d'experts en matière de microfinance en
donnant la formation aux personnes avec des expériences diverses comme
dans le domaine des opérations bancaires, des finances, des
investissements et du développement de l'esprit d'entreprise. Il existe
aussi un besoin d'éducation et de formation pour les membres des
institutions financières dans les filières telles que la
comptabilité de base et la gestion ; la comptabilité est
importante en raison de la nécessité inévitable, pour les
membres ayant accéder aux prêts de bien gérer les
bénéfices (revenus) obtenus par le développement de leur
activités.
Le système d'octroi de crédit de l'ACEP a
été apprécié par les membres
bénéficiaires à 94%, mais cependant quelques
recommandations nécessaires à son amélioration et sa
pérennisation on été relevées :
· Maintenir le montant du prêt sollicité par le
membre.
· Réduire le temps de renouvellement qui
s'avère lent ainsi que l'étude des dossiers de renouvellement
avant la fin du premier crédit octroyé.
· Respecter scrupuleusement les procédures d'octroi
de crédit afin d'éviter d'éventuel détournement de
fonds des bénéficiaires.
· informer les bénéficiaires avant tout
éventuels changement concernant leurs épargnes ou toutes autres
prises de décisions
· fidéliser les bénéficiaires ayant
remboursé leur prêts dans les délais requis en leur faisant
confiance pour les prêts futurs.
· Faire des saisies auprès des
bénéficiaires insolvables
· Stimuler la créativité et l'esprit
d'entreprise.
· Assurer une bonne communication entre le personnel de
recouvrement et les membres bénéficiaires de crédit.
· Réduire le taux d'intérêt
· Les agents de recouvrements doivent être souples et
discret dans leurs manières d'agir et prendre en compte les
difficultés dues au retard de paiement.
· Mettre en place une équipe de suivi pour les
bénéficiaires
· Le montant du crédit doit être en rapport
avec l'activité.
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