IV.3. IDE et investissements domestiques en zone UEMOA
La littérature indique qu'il peut y avoir soit un effet
de stimulation des firmes locales, soit un effet d'éviction des IDE sur
les investissements domestiques. Les résultats des régressions
concluent quant à une stimulation majeure des firmes locales des pays de
l'UEMOA.
I D = f(I DE, CREDI T, Cr, I NTERET, EPARGNE)
ID
|
Coefficients
|
Std. Err.
|
t
|
P >
|
IDE
|
2.573801
|
0.6635843
|
3.88***
|
0.000
|
Cr
|
0.4660022
|
0.1980088
|
2.35**
|
0.019
|
DCREDIT
|
0.508779
|
0.1219032
|
4.17***
|
0.000
|
INTERET
|
0.0457301
|
0.0431112
|
1.06
|
0.289
|
EPARGNE
|
0.2545418
|
0.0924325
|
2.75***
|
0.006
|
Constante
|
11.60154
|
1.053501
|
11.01***
|
0.000
|
NB : (***) et (**) désignent respectivement les variables
significatives à 1% et 5%.
I D = 11.602 + 2.573I DE + 0.466Cr + 0.509 CREDI T + 0.046I
NTERET + 0.255EPARGNE
(11.01) (3.88) (2.35) (4.17) (1.06) (2.75)
Les investissements directs étrangers sont un outil
d'accroissement des encours de capitaux domestiques, qui permet d'éviter
l'endettement extérieur, OCDE (2002). En effet, la participation des
investisseurs étrangers au développement des infrastructures
physiques et au développement des marchés financiers peut
contribuer à améliorer l'efficacité des investissements
domestiques.
L'estimation de l'équation de l'investissement
domestique vise à tester l'existence ou non d'effet d'entrainement ou
d'éviction entre le capital étranger et le capital domestique.
L'IDE a un signe positif, ce signifie que dans la zone UEMOA, les
entrées des investissements directs stimulent l'investissement
domestique par le biais d'effets de report technologique et organisationnel aux
entreprises locales. Ainsi, Markusen et Venables (1999) soutiennent que les
firmes multinationales peuvent générer des externalités
financières au profit des entreprises locales. En effet, ces
externalités sont générées à travers la
réduction des cofits ou par l'augmentation des revenus. Il s'agit
essentiellement des revenus de l'impôt pour l'Etat, de l'augmentation de
la
demande globale adressée aux entreprises locales suite
aux revenus distribués par les multinationales. De plus les
investissements étrangers stimulent les investissements domestiques au
moyen des activités connexes qui se développent au voisinage de
zones d'implantation des entreprises étrangères.
En outre, les effets de stimulation peuvent avoir lieu
via un effet de démonstration et/ou d'imitation, un effet de
concurrence. Ainsi, les entreprises locales imitent les technologies et modes
de production des firmes étrangères, mais aussi, l'entrée
des firmes multinationales exerce une pression concurrentielle sur les firmes
nationales en les poussant à améliorer leur gestion ou à
adopter de nouvelles technologies. Ces effets ne sont plus ou moins
perceptibles qu'à long terme.
Les variables investissements directs étrangers,
l'épargne intérieure et le crédit accordé au
secteur privé expliquent les investissements locaux au seuil de 1%.
Ainsi, une augmentation des entrées d'IDE de 1% entraine une
augmentation des investissements domestiques de 2,57%, toutes choses
égales par ailleurs. Borenztein et al (op.cit) indiquent le coefficient
de l'IDE permet de capter l'intégralité des effets de report
associés aux investissements directs étrangers. L'effet marginal
de la croissance économique sur les investissements domestiques est
significatif au seuil de 5%, et est de 0.47% pour une variation de la
croissance de 1%. De plus si les crédits accordés au secteur
privé croissent de 1%, l'investissement domestique s'améliore de
0,51%. Le coefficient de l'épargne est positif et significatif au seuil
de 1%, indiquant qu'une augmentation de l'épargne de 1% engendre une
hausse de l'investissement domestique de 0,26%. Ce qui signifie que les
investissements domestiques sont financés par les ressources
domestiques. Cette causalité est conforme à la thèse
néoclassique selon laquelle l'épargne constitue un
préalable à l'investissement. Ainsi, l'épargne stimulera
la croissance économique par transformation systématique en
investissement. De ce fait la politique économique doit favoriser
l'épargne.
Par ailleurs le taux d'intérêt n'a pas le signe
attendu et non significatif. Cela peut s'explique principalement par la
structure des taux d'intérêt réel qui à certaines
périodes sont négatifs, traduisant un coüt du capital
quasiment nul dans l'Union. Le dit phénomène était plus
prononcé dans la période post dévaluation du FCFA jusqu'en
2006.
Au niveau global, le R-Between est égal à
0,7841, suggérant que la variation inter individuelle (entre les pays)
de l'investissement domestique est expliquée à 78,41% par
l'ensemble des variables explicatives, tandis que les effets individuels
aléatoires des pays permettent d'expliquer 11,73% des investissements
locaux.
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