Université Ouaga
II Conférence des Institutions
d'Enseignement et de
********* Recherche Economiques
et de Gestion en Afrique
Unité de Formation et de
Recherche en (CIEREA)
Sciences Economiques et de
Gestion Nouveau Programme de
Troisième
(UFR/SEG) Cycle Inter
universitaire (NPTCI)
MEMOIRE
en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes
Approfondies (DEA/Master-NPTCI)
Option : Macroéconomie Appliquée
THEME
LES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS DANS
L'ESPACE UEMOA : DETERMINANTS ET ANALYSE D'IMPACTS
Présenté et soutenu publiquement par : Sous la
direction de :
Oumarou ZALLE Pr. Bernadette DIA KAMGNIA
Et de la codirection de : Dr. Theodore J. O. KABORE
Juillet 2011
DEDICACE
A ma mère, à mon père,
A mes frères et soeur (Awa, Salif et Assami),
A mes regrettées soeurs Lizèta et Kadisso, que
leurs âmes reposent en paix,
Pour leur soutien indéfectible,
Puisse ce travail vous apporter joie et
réconfort.
SOMMAIRE
DEDICACE i
SOMMAIRE ii
AVANT PROPOS iii
REMERCIEMENTS iv
SIGLES ET ABREVIATIONS v
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES vii
RESUME viii
ABSTRACT ix
Introduction générale 1
Chapitre I : Débat théorique sur les
investissements directs étrangers et leurs impacts sur la croissance
économique 10
I. Définitions et typologies des investissements directs
étrangers 11
II. L'attractivité des investissements directs
étrangers 17
III. Les théories de la croissance en conjonction avec
les mouvements d'IDE 23 Chapitre II : Analyse des flux d'investissements
directs étrangers dans l'espace UEMOA 37
I. Démarche méthodologique 38
II. Evolution comparée des flux d'IDE dans le monde 39
III. Mise en évidence des flux d'IDE dans la zone UEMOA
42
IV. Quelle attractivité pour l'espace UEMOA : des
politiques communautaires d'attraction en quête de fondements 53
Chapitre III: Interactions entre investissements directs
étrangers et croissance économique en zone UEMOA 58
I. Développements empiriques sur les déterminants
des IDE et leurs impacts sur les économies d'accueil 59
II. Approche économétrique 64
III. Méthodologie d'estimation 72
IV. Résultats de l'estimation économétrique
et interprétation des résultats 82
Conclusion générale et recommandations de
politiques économiques 92
BIBLIOGRAPHIE 96
ANNEXES x
TABLE DES MATIERES xxii
AVANT PROPOS
Ce mémoire a été élaboré en
vue de l'obtention du Diplôme d'Etude Approfondie (DEA/Master) en
Macroéconomie Appliquée à l'UNIVERSITE OUAGA II. Il permet
à l'étudiant d'attester sa capacité à restituer les
résultats de recherches et de connaissances diverses, et lui permet de
concevoir et de rédiger un document scientifique à
caractère économique. Il lui offre l'opportunité de tester
ses connaissances par rapport à la réalité
économique. C'est dans cette dynamique de mise en pratique des
connaissances théoriques acquises que s'inscrit la présente
étude.
REMERCIEMENTS
Au delà de l'effort personnel, ce document est la
conjugaison des apports de plusieurs autres personnes qui nous ont fourni leurs
conseils et encouragements. C'est alors l'opportunité pour nous de leur
adresser toute notre gratitude et notre profonde reconnaissance.
Tout d'abord, nos remerciements vont à l'endroit de
notre directeur de mémoire, Pr Bernadette DIA KAMGNIA, qui en
dépit de ses lourdes charges professionnelles, a su avec douceur et
fermeté conduire ce travail.
Ensuite, notre reconnaissance à :
Dr. KABORE J. O. Theodore, enseignant chercheur au Laboratoire
d'Economie Publique, Sociale et Solidaire, qui a accepté codiriger
l'étude ;
Dr. ILBOUDO K. Ernest, enseignant chercheur à
l'UFR/SEG, Responsable du DESS/Développement local, qui a su semer en
nous l'esprit critique et analytique à travers ses inestimables
critiques et conseils ;
Dr. THIOMBIANO Noël, enseignant chercheur au Laboratoire
d'Economie de l'Environnement et de Socioéconométrie à
l'UFR/SEG, pour la collaboration économétrique ;
M. OUEDRAOGO Souleymane et M. OUEDRAOGO Issaka, tous des
ingénieurs statisticiens à la Direction Générale de
la Prévision et de l'Economie Rurale (DGPER), pour leurs
précieuses contributions à la modélisation
économétrique.
Enfin, tous nos remerciements à toute personne ayant
contribué d'une manière ou d'une autre à la
rédaction de ce document.
SIGLES ET ABREVIATIONS
APD : Aide Publique au Développement
APE : Accords de Partenariat Economique
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique
de l'Ouest
BOAD : Banque Ouest Africaine de
Développement
BRVM : Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières
CCI : Code Communautaire d'Investissement
CEA : Commission Economique pour l'Afrique
CEDEAO : Communauté Economique des Etats
de l'Afrique de l'Ouest
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale
CIRDI : Centre International pour le
Règlement des Différends relatifs aux Investissements
CNUCED : Conférence de Nations Unies sur
le Commerce et le Développement
CPI : Centre de Promotion des Investissements
DGPER : Direction Générale de la
Promotion de l'Economie Rurale
DMC : Doubles Moindres Carrés
FBCF : Formation Brute de Capital Fixe
FCFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine
FCR : France Câbles et Radio
FDI : Foreign Direct Investment
FMI : Fonds Monétaire International
FMNs : Firmes multinationales
ID : Investissements Domestiques
IDE : Investissements Directs Etrangers
IDF : Indice de Développement
Financier
IPAIE : Indice du Potentiel
d'Attractivité en termes d'Investissements Entrants
IPIE : Indicateur de Performance en termes
d'Investissements Entrants
MCE : Modèle à Correction
d'Erreur
NEG : Nouvelle Economie Géographique
NTCI : Nouvelles Théories du Commerce
International
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economiques
OHADA : Organisation pour l'Harmonisation en
Afrique du Droit des Affaires
OLI : Ownership Location Internationalization
advantages
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
ONATEL : Office National des
Télécommunications
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PECO : Pays de l'Europe Centrale et Orientale
PED : Pays En Développement
PIB : Produit Intérieur Brut
PIBH : Produit Intérieur Brut par
Habitant
PMA : Pays les Moins Avancés
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
développement
PSEM : Pays Sud Est de la
Méditerranée
PTM : Pays Tiers Méditerranéens
SONATEL : Société Nationale des
Télécommunications
TEC : Tarif Extérieur Commun
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UE : Union Européenne
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine
UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine
UNCTAD : United Nations Conference on Trade and
Development UNESCO : United Nations Educational, Scientific
and Cultural Organization WAEMU : West African Economic
Monetary Union
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
TABLEAUX
Tableau n°1 : Comparaison de la performance des pays en
termes d'IDE avec leur potentiel
d'attractivité 19
Tableau n°2 : Tableau synthétique des tests de
stationnarité des variables 73
Tableau n°3 : Etude des conditions d'identification du
modéle 74
Tableau n°4 : Tableau synthétique des
résultats du test de spécification de Fisher 76
Tableau n°5 : Tableau synthétique des
résultats du test de spécification de Breusch-Pagan
77
GRAPHIQUES
Graphique n°1 : Flux d'IDE entrants mondiaux et par
types d'économies, 1980-2008 (milliards de dollars) . 39
Graphique n°2 : Evolution comparée des IDE mondiaux, des pays
développés, des PED et de l'Afrique 41 Graphique
n°3 : Evolution des entrées d'IDE dans les pays de l'UEMOA(en
dollars US courants) . 45 Graphique n°4 : Investissement direct
étranger et investissement domestique en UEMOA, 1980-
2008. 47
Graphique n°5 : Part des flux d'IDE par pays en moyenne
sur la période 2000-2008 48
Graphique n°6 : Evolution de l'Indice de Performance en
termes d'Investissements entrants des
pays de l'UEMOA 50
Graphique n°7 : Comparaison des flux entrants d'IDE de
l'UEMOA et de la CEMAC 52
RESUME
Depuis la fin des années 1980, la plupart des pays en
développement, notamment ceux de l'UEMOA ont été
confrontés à de grands déséquilibres de leurs
balances de paiement. Ce déséquilibre se caractérise par
l'insuffisance des ressources intérieures au regard des besoins de
financement. D'où le recours aux capitaux étrangers, notamment
les Investissements Directs Etrangers (IDE) comme nouvelle source de
financement.
La présente recherche vise à identifier les
déterminants des IDE, ainsi que l'impact des investissements directs
étrangers sur la croissance économique en zone UEMOA, ayant
contrôlé les déterminants usuels de la croissance, et
l'effet retour de la croissance économique sur les investissements
directs étrangers. L'étude couvre la période 1980-2008,
correspondant à la phase d'adoption des programmes d'ajustement
structurel, de libéralisation et de raréfaction des ressources de
l'aide publique au développement.
Après une discussion théorique et empirique sur
les déterminants des IDE et de leurs impacts sur la croissance
économique des pays hôtes, un modèle structurel à
équations simultanées a été construit, afin de
mettre en exergue les interactions entre les IDE et la croissance
économique en UEMOA.
Les résultats des estimations
économétriques montrent que la croissance économique
constitue un facteur majeur d'attractivité des IDE, mais ces derniers
sont un déterminant mineur de la croissance. Ce qui conduit à des
implications de politiques économiques afin de rendre plus attractif
l'environnement des affaires de l'Union pour attirer davantage
d'investissements directs étrangers.
Mots dles : UEMOA, investissements directs
étrangers, croissance économique, attractivité, impacts,
déterminants.
ABSTRACT
Since the late 1980s, most developing countries, particularly
those of the WAEMU were faced with large imbalances in their balance of
payment. This imbalance is characterized by inadequate domestic resources to
the needs of funding. Hence the recourse to foreign capital mainly foreign
direct investment (FDI) as new source of funding.
This study aims to identify the factors explaining of FDI
inflows, as well as the impact of the FDI on the economic growth in WAEMU,
having controlled the usual determinants of the economic growth, and the effect
return of the economic growth on the foreign direct investments. The study
covers the period 1980-2008, corresponding to the phase of adoption of
structural adjustment, liberalization and scarcity of official development
assistance.
After theoretical and empirical discussion on the determinants
of FDI and their impacts on the economic growth of host countries, a structural
model to simultaneous equation was built to highlight the interactions between
FDI and economic growth in WAEMU.
The results of econometric estimates show that economic growth
constitutes a main determinant factor in attracting FDIs, but FDIs are a minor
determinant factor of the economic growth. This leads to the economic policy
implications for enabling fireball to make more attractive business environment
of the Union to attract more foreign direct investments.
Keywords: WAEMU, foreign direct investment,
economic growth, attractiveness, impacts, determinants.
Introduction générale
«Les firmes multinationales organisent le
monde», écrivait Hymer en 1960. Aujourd'hui, les
Investissements Directs Etrangers (IDE) qui constituent un canal central dans
l'internationalisation des processus de production des firmes multinationales,
sont l'une des plus importantes illustrations de la mondialisation productive
et de la globalisation économique. Ceux-ci correspondent à des
flux d'investissement permettant d'acquérir au moins 10% du capital
social d'une firme de nationalité autre que celle de l'investisseur en
vue d'établir un intérét durable et une influence
significative sur la gestion de l'entreprise investie. On distingue des IDE
entrants et des IDE sortants. Les IDE entrants reflètent la
capacité d'accueil de l'investissement de firmes multinationales (FMNs)
étrangères d'un pays hôte alors que les IDE sortants
reflètent la capacité d'investissement de FMNs du pays hôte
à l'étranger. Lorsque la prise de participation est
inférieure à 10%, il s'agit d'un investissement de portefeuille.
Les firmes multinationales, pour des motifs de profit ou stratégiques
délocalisent un segment ou toute leur chaîne de production dans
plusieurs pays. Dans ce cadre, les pays en développement ont
bénéficié depuis la mise en oeuvre des Programmes
d'Ajustement Structurels (PAS) au début des années 1980, d'une
part de plus en plus croissante des flux internationaux des IDE atteignant en
2006, 34% des flux mondiaux. Dès lors, les pays se livrent à une
concurrence acharnée pour créer les cadres d'investissement les
plus attractifs aux IDE en tant que vecteur de croissance et de
développement.
Les dernières décennies ont été
marquées par l'importance croissante des flux d'IDE dans
l'économie mondiale. En effet, la part des flux d'IDE entrants dans le
PIB est passée de 6,7% en 1980 à 23,3% en 2002, (CNUCED, 2003).
Par ailleurs, après le record historique de 1300 milliards de dollars en
2000, les flux d'IDE ont connu une hausse de 34% en 2006 pour s'établir
à 1600 milliards de dollars (CNUCED, 2006). Ce phénomène
qui constitue un élément majeur de la globalisation de
l'économie est aujourd'hui considéré comme une source de
financement relativement stable de la croissance pouvant entraîner des
transferts de compétences et de technologies. Cependant le contexte
mondial des vingt dernières années remet en question les
paradigmes qui ont fondé les relations Nord/Sud (Hugon, 2010).
Selon la théorie néoclassique du commerce
international, la spécialisation selon les dotations factorielles
devrait favoriser la croissance. Ce faisant, le déficit d'épargne
du Sud serait comblé par les investissements extérieurs et le
commerce international. Mais cette vision des avantages comparatifs est remise
en cause non seulement par les nouvelles théories du commerce
international qui considèrent les avantages comparatifs comme
endogènes et non exogènes, mais aussi par la crise que traverse
le système capitaliste. Ainsi, la crise immobilière qui
éclata aux Etats-Unis durant l'été 2007 à partir de
la crise des prêts hypothécaires à risques
(«subprimes mortgage») a débouché sur la plus
grave crise financière depuis celle de 1929. Elle s'est traduite par des
problèmes considérables aussi bien au niveau international qu'au
plan africain. En effet, les flux entrants d'IDE mondiaux se sont
contractés de 16% en 2008, de 37% en 2009 et de 40% en 2010, tandis que
les sorties diminuaient de 43%, en 2009 (CNUCED, 2009, 2010). La crise
financière a été un sérieux revers pour l'Afrique
car elle intervenait à un moment où la région enregistre
d'énormes progrès sur le plan économique.
Depuis 2000, l'Afrique Subsaharienne enregistre un taux de
croissance moyen en valeur réelle supérieur à 5% alors que
l'inflation est tombée en dessous de 10%1. Les flux nets
d'IDE à destination de l'Afrique sont passés de 12 milliards de
dollars en moyenne au cours de la période 1998-2001 à 18
milliards au cours de la période 2002-2005, pour finalement
s'établir à 81 milliards en 2007 (CEA, 2008). La crise
financière a également augmenté les primes de risque que
doivent verser les pays africains sur les marchés des capitaux
internationaux. Elle a entraîné aussi une réduction des
flux de capitaux des pays développés en direction du continent.
Cela concerne aussi bien les sources de devises, comme les investissements
directs étrangers et l'Aide Publique au Développement (APD), que
les fonds envoyés par les émigrés. En effet, durant
l'année 2009, l'Afrique a connu une baisse notoire des IDE de l'ordre de
19% par rapport à 2008 ; soit 59 milliards de dollars. Mais cette
contraction est plus exacerbée en Afrique de l'Ouest et de l'Est
(CNUCED, 2010). Les sorties quant à elles ont chuté d'environ 55%
sur la méme période. Cela s'explique par la récession
économique dans les pays développés qui sont les
principaux investisseurs en Afrique. Tout cela réduit les perspectives
de la région de pouvoir compter sur les entrées de capitaux
privés pour asseoir les bases d'un développement durable et
soutenu.
1 FMI (2008) : Perspectives économiques
régionales ; Afrique Subsaharienne, P8
L'environnement international est aussi
caractérisé par la volonté des institutions
financières internationales de reléguer la dette publique au
second plan. En effet, suite aux difficultés de paiements auxquelles ont
été confrontés beaucoup de pays en développement,
dues à leur niveau d'endettement insoutenable, les institutions de
Bretton Woods ont décidé d'accorder à l'endettement public
moins de poids qu'il n'en a eu dans le passé. Par exemple, la dette
extérieure de l'Afrique subsaharienne a nettement augmenté entre
le début des années 1970 et la fin des années 1990,
passant de 22 à 208 milliards de dollars. Sur la même
période, les paiements au titre du service de la dette sont
passés de 1,6 à 12 milliards de dollars. Entre 1970 et 2002,
l'Afrique subsaharienne a reçu 294 milliards de dollars de prêts
et remboursé 268 milliards en capital et intérêts (CEDEAO
& UEMOA, 2006). C'est en réponse à cette crise d'endettement
que les programmes d'ajustement structurel ont été
appliqués dans la plupart des pays en développement. Dès
lors, l'IDE apparaît comme une alternative à un triple
intérêt du fait qu'il est non générateur de dettes,
la composante la moins volatile des flux de capitaux externes ainsi qu'un
facteur de croissance (Bouklia et Zatla, 2001).
L'importance accordée aux capitaux privés dans
la plupart des pays en développement a conduit à une large
substitution de politiques d'attraction des IDE aux politiques étatiques
de restriction des années 1960. En effet, le comportement des Etats
vis-à-vis des investissements directs étrangers a souvent
été changeant. Tantôt suspectés de mettre en
péril la souveraineté nationale2, tantôt
perçus comme une réponse pour résorber le chômage,
les IDE ont fait l'objet de politiques qui n'ont pas toujours produit les
effets escomptés. Aujourd'hui, les pays hôtes rivalisent afin de
proposer l'environnement juridique (code des investissements,
législation fiscale), les politiques économiques et les
conditions de production les plus attractifs. Certains Etats se livrent
même au dumping social, fiscal et environnemental pour attirer les
investissements étrangers (Jacquemot, 1990 et Arès, 2009).
C'est ainsi qu'en Asie du Sud où les coûts de
production sont faibles, beaucoup de réformes de politiques
économiques ont été entreprises pour attirer les capitaux
étrangers. Dans beaucoup d'autres pays ce sont des programmes de
privatisation et de promotion du secteur privé qui sont entrepris. Les
économies asiatiques, tirées principalement par celles de la
Chine et de l'Inde, ont réussi à tirer profit des flux d'IDE.
Ainsi, des pays comme la Malaisie et la Corée du Sud sont
2 Cette thèse a été soutenue par
des auteurs comme Myrdhal (1957), Hirchman (1958) et Samir Amin
parvenus à stimuler une croissance forte et durable au
moyen d'IDE adaptés à leurs économies et en les
accompagnants par des réformes structurelles appropriées
(Lahimer, 2009)3.
L'évolution de la situation socio-économique de
l'ensemble de la zone UEMOA4 depuis 1983 ne présage en rien
l'amorce d'une croissance soutenue et durable. En effet, durant la
période 1983- 1993, le PIB réel de l'Union a enregistré un
taux de croissance moyen de 1,6% par an, contre un taux de croissance record
estimé à 5,9% entre 1994 et 1999. Ce fort taux de croissance
s'explique par le regain de compétitivité en faveur de la
dévaluation du FCFA en Janvier 1994. Cette phase d'essor a
été vite interrompue et le taux de croissance est retombé
à moins de 2,8% sur la dernière décennie, avant de
remonter spécifiquement à 4,3% en 2010. Cette performance
économique est fortement tributaire des fluctuations de la demande
mondiale et des cours des matières premières. Ainsi, les pays de
l'UEMOA évoluent dans un environnement de volatilité des taux de
croissance largement en deçà du niveau minimal de 7% requis pour
l'atteinte des OMD d'ici à 2015 et dans un contexte
d'appréciation tendancielle du taux de change effectif réel du
FCFA rendant l'économie de l'Union moins attractive et moins
compétitive. De plus, le taux de croissance démographique de
l'Union est estimé à 2,9% par an, ainsi que les niveaux moyens de
croissance qui, depuis 1983 se sont généralement traduits par une
baisse du revenu par habitant, à l'exception des années 1994 et
2000. La croissance moyenne de l'Union est aussi faible comparativement aux
performances de l'ensemble du continent et plus particulièrement par
rapport à celle de l'Afrique Subsaharienne. En effet, l'UEMOA a
enregistré depuis plus de dix ans une croissance inférieure de
plus de 1,5% par rapport à la moyenne de l'Afrique Subsaharienne.
Généralement et jusqu'aux années 1980,
les pays en développement ont préconisé des politiques de
croissance axées sur le financement par les crédits
extérieurs en particulier l'APD aux dépens des IDE. La question
de l'attractivité a été souvent traitée sous
l'angle des atouts ou faiblesses des pays hôtes aboutissant ainsi
à l'établissement de score5 et autres indicateurs
facilitant les
3 LAHIMER Noomen (2009) : La contribution des IDE
à la réduction de la pauvreté en Afrique Subsaharienne,
Université Paris-Dauphine, Laboratoire d'Economie de Dauphine (LEDA),
Thèse de doctorat, P12
4 UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine ; précédemment UMOA (Union Monétaire Ouest
Africaine depuis 1962) a été créée le 10 Janvier
1994 et composée de sept pays à savoir le Bénin, le
Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger, le
Sénégal et le Togo ; ayant le FCFA comme monnaie commune. La
GuinéeBissau est devenue le 8è Etat membre de l'Union
le 2 Mai 1997.
5 Evaluation par score : technique d'évaluation
qualitative d'un client emprunteur principalement sous l'angle de sa
solvabilité
comparaisons inter-pays et les appréciations de
l'évolution de l'attractivité dans le temps. Elle a aussi
été traitée dans l'optique des facteurs
déterminants de l'investissement tels que perçus par les firmes
multinationales (notions de short list et de core countries,
Michalet, 1999).
Mais, les travaux relatifs à l'attractivité
selon les déterminants sectoriels (structure, intensité
concurrentielle et technologique), domaine de prédilection et effet non
linéaire entre encouragements fiscaux et flux d'IDE demeurent rares
malgré les fortes spécificités qui caractérisent
certains secteurs économiques de l'UEMOA. Les études d'impacts
des entrées d'IDE sur la croissance économique de l'Union
semblent inexistantes. Les différentes politiques mises en oeuvre ont
été plus orientées vers l'attractivité, laissant la
question des effets de report en dernière analyse.
Dès lors se pose la question de la pertinence des
politiques « généralistes >> d'attractivité des
IDE qui ne prennent pas en compte le type d'IDE, le mode d'entrée des
firmes et les spécificités sectorielles. Plusieurs études
empiriques ont démontré les échecs de telles politiques
non contextualisées et « répliquées » dans une
compétition ouverte entre mesures incitatives à l'investissement
étranger (Asiedu, 2002). De telles politiques d'attractivité sont
souvent inefficaces à court terme et coüteuses à long terme
lorsqu'elles se fondent exclusivement sur des fiscalités avantageuses ou
des coûts salariaux faibles du travail non qualifié, (Cheriet et
Tozanli, 2007)6.
Si le recours aux encouragements fiscaux est une
méthode répandue de promotion de l'investissement dans le monde,
certains faits d'expérience donnent à conclure que son
efficacité pour attirer des investissements supplémentaires,
au-delà de ceux dont les pays auraient bénéficié de
toute façon sans de tels encouragements, est souvent douteuse. En effet,
Ajan et al (2006) montrent que l'incidence de la fiscalité sur
l'investissement direct est limitée et que la fiscalité n'est pas
un facteur discriminant entre l'investissement direct et les modes
d'entrée alternatifs. Dans la même logique, Beyer (2002) soutient
que, dans les pays postsocialistes, il n'existe aucune relation significative
entre les incitations fiscales et le niveau des IDE entrants. Il conclut
6Cheriet et Tozanli (2007) : Essai de construction
d'un score d'attractivité sectorielle des IDE : cas du secteur
agroalimentaire du Sud et de l'Est méditerranéens, Economie
rurale, Numéro 302 (Novembre-Décembre 2007), Varia, p1.
que l'introduction d'allègements fiscaux semble de
faible portée. En effet, certaines entreprises peuvent abuser de ces
mesures en se faisant passer pour nouvelles au terme d'une
réorganisation superficielle ; ce qui risque d'augmenter
considérablement le manque à gagner potentiel dû à
ces encouragements fiscaux pour l'État.
En outre, les investisseurs étrangers, cibles
principales de la plupart des encouragements fiscaux, fondent leurs
décisions d'investissement sur une vaste gamme de facteurs (les
ressources naturelles, la stabilité politique, la transparence des
systèmes de réglementation, l'infrastructure, la présence
d'une main-d'oeuvre qualifiée) dont les encouragements fiscaux
constituent rarement le plus important.
Les flux nets d'investissement direct et de portefeuille des
agents non-résidents en zone UEMOA ont connu une progression
régulière au cours de ces dernières années, dans le
sillage de l'accroissement des mouvements de capitaux au niveau mondial. Ces
flux se sont accrus en moyenne annuelle, de 13% entre 2004 et 2006, avant de
connaître un doublement en 2007. Ils sont ainsi estimés à
840,9 milliards de FCFA en 2007 contre 404,4 milliards de FCFA en 2006,
après 376,2 milliards de FCFA en 2005 et 317,4 milliards de FCFA en 2004
(Banque de France, 2007).
L'évolution des flux d'investissements directs et de
portefeuille des non-résidents de l'UEMOA est essentiellement
impulsée par celle des IDE qui représentent en moyenne sur la
période 2004- 2006, plus de 95%. Ils sont passés de 332,9
milliards de FCFA en 2004 à 410,1 milliards de FCFA en 2006, avant de
connaître un bond exceptionnel à 755,0 milliards de FCFA en 2007,
à la faveur notamment de l'opération de privatisation dans le
secteur de la téléphonie au Burkina Faso pour un montant
d'environ 140 milliards de FCFA (Banque de France, op.cit.).
L'orientation favorable des IDE découle, d'une part, de
la mise en oeuvre d'actions visant à renforcer l'attractivité des
pays de l'Union au nombre desquelles la révision des codes
d'investissement des pays membres de l'UEMOA et la simplification des
procédures administratives pour les investisseurs, et d'autre part, du
dynamisme de certains secteurs d'activités accueillant l'essentiel des
IDE. Il s'agit en particulier du secteur minier (le pétrole en Cote
d'Ivoire, l'or au Mali et au Burkina Faso, l'uranium au Niger) stimulé
par la hausse des cours internationaux, du secteur bancaire au
Sénégal et au Togo, et du secteur des
télécommunications, du fait des progrès
de la téléphonie mobile dans l'ensemble des pays de l'Union.
Ainsi, contrairement aux années 1990 où les IDE
résultaient des programmes de privatisation et de restructuration des
entreprises publiques, les flux d'investissement direct étranger de ces
dernières années se sont essentiellement traduits par la
création de nouvelles structures économiques, plus favorables
à la croissance de l'activité économique dans les pays de
l'Union7.
Dans un contexte où la question du financement du
développement se pose avec acuité, les motivations des IDE dans
le cadre d'un ensemble intégré doivent constituer une
préoccupation majeure. En effet, les IDE peuvent rompre le cercle
infernal du sous- développement dans un contexte marqué par
l'insuffisance de l'épargne au niveau interne, la baisse drastique de
l'aide et les effets pervers de l'endettement. L'expérience du
développement des pays émergents d'Asie, communément
appelés « dragons asiatiques », constitue une parfaite
illustration. D'ailleurs, du moment où l'Union est en phase de
négociation d'un Accord de Partenariat Economique (APE) avec l'Union
Européenne, il apparaît opportun d'évaluer sa
capacité à attirer les investissements en provenance de
l'étranger, gage de préservation et de renforcement du tissu
industriel local.
Les enjeux des IDE dans ce contexte de compétition
à la création des cadres d'investissement attractifs, le
rôle prépondérant accordé aux capitaux
étrangers dans le processus de développement, la
problématique de la soutenabilité de la dette publique et
l'environnement international ont inspiré la présente
étude sur le thème « les Investissements Directs
Etrangers dans l'espace UEMOA : déterminants et analyse d'impacts
i>.
Par ailleurs, au regard du niveau atteint dans la mise en
oeuvre des différents chantiers d'intégration de l'UEMOA
conjugué aux avantages existant dans les domaines monétaires et
financiers, les flux de capitaux internationaux devraient être plus
dynamiques au sein de la zone ; mais il n'en est rien dans la
réalité. D'où la nécessité d'établir
la relation existant entre les flux d'IDE entrants et les réformes
entreprises en matière de promotion des IDE et l'impact des capitaux
étrangers sur la croissance économique de l'Union. Cette analyse
de causalité devrait nous permettre d'identifier les secteurs de
prédilection des IDE, d'apprécier la tendance des flux d'IDE et
leurs effets de report sur les autres facteurs de croissance
économique.
7 Banque de France - Rapport Zone franc - 2007, P49
Le constat général est que les pays de l'UEMOA
ont du mal à mobiliser et tirer profit des opportunités
qu'offrent les capitaux étrangers pour amorcer le développement.
De là, la question principale qui se dégage est la suivante :
qu'est-ce qui explique les flux de capitaux internationaux dans l'UEMOA et
quelle en est l'incidence pour l'économie locale? Cette question peut se
décomposer ainsi qu'il suit. Quels sont les déterminants des flux
d'IDE en zone UEMOA ? Quelle interaction y a-t-il entre IDE et croissance
économique en zone UEMOA ?
Contrairement aux « dragons asiatiques >>, les pays
de l'Afrique Subsaharienne et plus particulièrement de l'UEMOA n'ont pas
réussi à attirer des flux importants d'IDE, ni à stimuler
un processus de développement de long terme à même de
réduire significativement la pauvreté. Néanmoins, ces
dernières années, au regard de la faiblesse de l'épargne
intérieure, de la baisse de l'Aide Publique au Développement
(APD) et de la volonté des institutions de Bretton Woods de
reléguer le financement public au second rang, les pays de l'UEMOA
portent désormais une attention particulière aux IDE comme
composante majeure de leur stratégie de développement. Mais de
toutes ces expériences, existe-t-il une corrélation entre IDE et
croissance économique?
D'une manière générale, la plupart des
auteurs soutiennent que les IDE ont des effets globalement positifs sur la
croissance économique des pays hôtes. Toutefois, la zone UEMOA ne
constitue-t-elle pas une logique particulière en termes d'attraction et
d'influence des IDE ? Cela nous conduit à tester la capacité de
l'Union à transformer le cercle vicieux de sousdéveloppement en
un cercle vertueux de croissance et de développement au moyen
d'investissements directs étrangers. Toutes ces interrogations peuvent
se résumer de la façon suivante : quel est l'impact des
investissements directs étrangers sur la croissance économique en
zone UEMOA, ayant contrôlé les déterminants usuels de
croissance, et en retour l'effet de la croissance économique sur les
investissements directs étrangers?
L'objectif général est d'analyser les impacts des
IDE en zone UEMOA. Plus spécifiquement, cela revient à :
i) déterminer le sens des tendances des flux d'IDE dans
les pays de l'UEMOA ;
ii) apprécier l'interaction entre IDE et croissance
économique en zone UEMOA.
L'atteinte de ces objectifs et la discussion de la
validité des résultats empiriques s'articuleront autour des
hypothèses ci-après.
H1 : les flux d'IDE en direction des pays de l'UEMOA sont
relativement élevés ;
H2 : les flux d'IDE et la croissance économique sont
indépendants en zone UEMOA.
La vérification de ces hypothèses se basera
essentiellement sur l'estimation d'un modèle structurel à
équations simultanées, sur la période 1980-2008 afin
d'analyser les interactions entre IDE et croissance économique, ayant
contrôlé les déterminants usuels de la croissance
économique. Cette analyse est sous-tendue par la construction
d'indicateurs d'attractivité reflétant les potentialités
des pays de l'Union à absorber d'énormes investissements en
provenance de l'étranger.
Afin de mieux saisir la teneur des IDE, l'appréciation
des interactions entre IDE et croissance économique de l'UEMOA (Chapitre
III) ne serait pas possible sans, au préalable, une compréhension
des fondements théoriques de ceux-ci (Chapitre I), accompagnée
d'une analyse des flux des investissements directs étrangers dans
l'espace économique communautaire sousrégional ouest-africain
(Chapitre II).
Chapitre I : Débat théorique sur les
investissements directs étrangers et leurs impacts sur la croissance
économique
Introduction
Les Investissements Directs Etrangers tirent leurs assises
scientifiques dans plusieurs courants et écoles de pensée de la
science économique. Ainsi, les théories du commerce
international, de l'économie industrielle, l'approche
dépendantiste (d'inspiration marxiste-approche
«CentrePériphérie » de Samir Amin), la théorie
de Dunning (Paradigme OLI, 1977), l'approche gravitationnelle,
l'économie du développement, la théorie
néoclassique, et plus récemment la Nouvelle Economie
Géographique (NEG) et les Nouvelles Théories du Commerce
International (NTCI) ont cherché à définir et à
donner un corpus théorique du moins non unifié, et d'analyser
tant les déterminants que les impacts des IDE. Ces facteurs peuvent
être analysés aussi bien du point de vue de l'économie
hôte que de l'investisseur étranger.
En effet, l'importance croissante des flux internationaux des
capitaux constitue l'une des principales caractéristiques de
l'économie internationale actuelle. La globalisation de
l'économie a conduit au développement de nouvelles règles
du jeu, à la fois dans les stratégies d'investissement des firmes
multinationales et dans la concurrence accrue s'exerçant entre les
territoires potentiellement attracteurs des firmes transnationales. Cette
dynamique économique a également engendré une nouvelle
logique comportementale des acteurs en présence.
L'analyse des fondements théoriques conduit d'abord
à une présentation de quelques définitions et typologies
des IDE, ensuite à celle des fondements de l'attractivité des IDE
et enfin, à la mise en évidence de théories de la
croissance en conjoncture avec les investissements directs étrangers.
I. Définitions et typologies des investissements
directs étrangers
Cette section présente quelques définitions et
typologie des investissements directs étrangers afin de mieux les
cerner, à côté d'autres notions telles que les
investissements de portefeuille.
I.1. Panorama des principaux concepts et définitions
des IDE
D'une manière générale, le manuel de la
balance des paiements du Fonds Monétaire International (FMI)
définit les investissements étrangers comme différentes
opérations financières destinées à agir sur la
marche et la gestion d'entreprises implantées dans un pays
différent de celui de la maison mère. Plus spécifiquement,
l'Investissement Direct Etranger (IDE) désigne l'opération
effectuée par un investisseur non-résident afin d'acquérir
ou d'accroître un intérêt durable dans une entité
résidente et de détenir une influence dans sa gestion. Il
précède généralement l'investissement de
portefeuille et accélère le développement des
marchés financiers locaux. Il met en relation une entreprise
"investisseur direct" (maison mère) et une entreprise investie, qu'il
s'agisse d'une filiale ou d'une succursale. Il est considéré
comme le capital investi par des entreprises étrangères dans des
installations de production ou autres biens corporels.
L'investissement de portefeuille quant à lui, consiste
en l'acquisition d'obligations ou d'actions dans le pays hôte. Il
n'entraîne pas un droit de regard sur la gestion du capital investi.
C'est généralement un investissement à court terme ne
cherchant pas à influencer la gestion de l'entreprise investie.
Le prêt bancaire représente un capital
prêté aux pouvoirs publics et/ou aux entreprises, à des
conditions commerciales ou sous forme de crédit à l'exportation.
Il demeure instable et imprévisible, car dépendant fortement de
l'environnement des affaires dans le pays hôte.
La Banque Mondiale quant à elle considère que
l'IDE correspond à un flux net d'investissement permettant
d'acquérir au moins 10% du capital d'une firme de nationalité
différente de celle de l'investisseur.
En revanche, l'OCDE (2008)8 définit l'IDE
comme étant un type d'investissement transnational effectué par
une entité résidente d'une économie dans le but
d'établir un intérét durable dans une entreprise
résidente d'une autre économie. La notion d'intérêt
durable sous-entend l'existence d'une relation stratégique à long
terme entre l'investisseur direct et l'entreprise d'investissement direct et le
fait que l'investisseur peut exercer une influence significative sur la gestion
de l'entreprise bénéficiant de l'investissement direct.
Par convention, on considère qu'une relation
d'investissement direct est établie dès lors qu'une entreprise ou
un particulier (investisseur) détient au moins 10% du capital des droits
de vote lors des assemblées générales d'une entreprise
(considérée alors comme entreprise investie) ou à
défaut 10% du capital social. Lorsque ce seuil de participation est
atteint, l'entreprise « investisseuse >> et l'entreprise «
investie » sont apparentées ou affiliées ; toutes les
opérations financières sont alors enregistrées en
investissements directs (FMI, 1993).
Le dénominateur commun de toutes ces définitions
est que l'IDE se traduit sous forme de participation étrangère
afin d'influencer durablement la gestion d'une entreprise hôte. Elles ne
prennent pas explicitement en compte les IDE de création de nouvelles
entreprises ou filiales, et ceux à court terme dans les environnements
juridiques et politiques instables.
I.2. Typologie
Les investissements directs étrangers peuvent
être regroupés selon leur forme ou selon leur logique. Selon la
logique, Markusen (1995) retient la typologie IDE horizontal et IDE vertical
qui sous-tend la décision de créer des filiales à
l'étranger. Mais à cela s'ajoute la stratégie primaire qui
constitue des IDE verticaux particuliers et, la stratégie complexe qui
apparaît plus réaliste dans le contexte de la mondialisation et
constitue un dépassement de la distinction de Markusen en combinant les
deux stratégies ; horizontales et verticales. Ces différentes
stratégies ne sont pas exclusives l'une de l'autre, mais s'inscrivent
plutôt dans une logique dynamique9.
8OCDE (2008) : Définition de
référence de l'OCDE des investissements directs internationaux,
Paris, 4è édition 2008, p17.
9 Une stratégie horizontale peut à un
moment donné se transformer en stratégie verticale et vice versa,
voire une combinaison des deux selon les motivations de l'investisseur direct
ou de l'attractivité territoriale
Quant à la forme, les IDE peuvent se différencier
selon qu'il s'agit d'un investissement de création, d'acquisition, de
fusion, de joint venture10, d'extension ou de restructuration
financière.
I.2.1. Les IDE à stratégie
horizontale
Les IDE horizontaux ou de marché visent à
produire d'une part, pour le territoire d'implantation, une gamme de biens qui
reproduit intégralement ou partiellement celle de la maison mère
en fonction des caractéristiques locales de la demande ; et d'autre
part, ils concernent des pays de niveau de développement similaire. Les
investissements considérés sont de type Nord-Nord, d'où le
qualificatif de stratégie horizontale. La stratégie horizontale
illustre les caractéristiques de la spécialisation internationale
intra-branche fondée sur les marchés imparfaits. Ce type d'IDE
vise à faciliter l'accès de l'investisseur à un
marché étranger solvable aux perspectives de développement
favorables. Ainsi, dans cette perspective de conquête ou de
préservation de marché, l'investissement étranger vise
à satisfaire la demande locale à travers la création de
« filiales relais ».
Dupuch et Milan (2005) montrent que des firmes multinationales
de type horizontal apparaissent lorsque les avantages à s'implanter
à proximité des consommateurs sont plus élevés que
les avantages liés à la concentration des activités. La
firme préfère donc implanter plusieurs sites de production pour
servir les marchés locaux s'elle peut réaliser des
économies d'échelle entre ces différents sites du fait de
la présence d'actifs intangibles (technologies, savoir-faire, etc.), si
les coüts d'implantation sont relativement faibles, si les coûts de
transport sont plutôt élevés et si la demande
intérieure est forte. Ainsi, les modèles développés
par Brainard (1993) et Markusen (1995) mettent l'accent sur les IDE de type
horizontal qui correspondent à des stratégies de conquête
de marchés locaux principalement dans les pays
développés.
La stratégie horizontale ou de marché
(market-seeking) a pour objectif de desservir les marchés
domestiques. Dans ce cas, les produits sont fabriqués dans le pays
hôte et vendus sur le marché local. En conséquence, ce type
d'IDE est motivé par la demande intérieure à savoir, la
taille des marchés et le niveau de revenu du pays hôte. Ce qui
suggère que les pays les moins attractifs en IDE ont été
moins susceptibles d'être en quête de débouchés,
Asiedu (2002).
10 Renvoie aux entreprises conjointes
I.2.2. Les IDE à stratégie verticale
La stratégie verticale ou « non market-seeking
» répond à un objectif de rationalisation de la
production. Elle fait référence à une recherche
d'efficacité ou « efficiency-seeking » et
génère des flux d'investissement de sens Nord-Sud
déterminés par les divergences de niveau de développement
des Nations partenaires. De ce fait, l'IDE vertical à travers la
localisation des activités dans les « filiales ateliers
», vise à organiser une division internationale des processus
productifs. Ces investissements se distinguent des IDE horizontaux par leur
caractère simultanément unilatéral et intersectoriel. La
stratégie verticale génère une localisation des IDE
centrée sur la différenciation des dotations factorielles dans la
tradition de la spécialisation intersectorielle propre à la
théorie de Heckscher-Ohlin du commerce international. Ainsi, ces IDE
sont dits de localisation lorsque les firmes s'intègrent dans une
perspective de division internationale des processus de production (Dupuch et
Milan, op cit.).
Le modèle de Markusen et al (1996) distingue les
multinationales selon cette typologie et complète ainsi les
résultats du modèle de Brainard sur l'arbitrage
proximité-concentration qui concerne uniquement les firmes
multinationales (FMNs) de type horizontal.
Les IDE de type vertical apparaissent entre des pays
différenciés en taille et en dotations factorielles. Ils
relèvent de la délocalisation, mais n'en constituent que l'une
des modalités. Asiedu (2002), indique que la stratégie verticale
consiste à produire dans le pays hôte et à vendre à
l'étranger. Par conséquent, les facteurs de la demande dans le
pays d'accueil sont moins pertinents en termes d'attractivité. Le
facteur le plus important de ce type d'investissement est la facilité
avec laquelle, les entreprises peuvent exporter leurs produits. Toutefois, les
facteurs qui améliorent la productivité du capital sont
pertinents pour les deux types d'IDE.
L'attractivité de certains pays de l'Afrique
Subsaharienne et particulièrement de la zone UEMOA n'obéit pas
à cette distinction entre stratégie horizontale et
stratégie verticale. Ces pays sont des lieux privilégiés
des investisseurs du fait de leur abondance en ressources naturelles et de la
taille de leurs marchés intérieurs ; Morisset (2001). Cette
stratégie est qualifiée d'IDE primaires.
I.2.3. Les IDE primaires
Les IDE primaires sont des investissements orientés
vers l'exploitation des ressources naturelles du sol et du sous-sol. Ils
constituent un cas particulier des IDE verticaux. Cette stratégie est
assimilée à la recherche d'approvisionnements inexistants dans le
pays d'origine, ou de moindre coût dans le pays hôte.
Les ressources naturelles désignent les biens non issus
des processus de production humains mais qui répondent néanmoins
à une demande de leur part. Deux grandes distinctions sont
opérées dans l'analyse selon qu'il s'agit de ressources
renouvelables ou épuisables. D'une part, en ce qui concerne les
ressources épuisables ou non renouvelables (pétrole, minerais,
etc.), Hotelling (1931) établit une règle selon laquelle la
logique d'investissement rationnel de la part des détenteurs de capitaux
devrait conduire à exploiter ces ressources, dont le stock est en
permanence connu avec certitude, de manière à ce que le prix de
vente augmente au rythme du taux d'intérêt de l'économie.
D'autre part, quant aux ressources renouvelables (stock de poisson,
forét, etc.), elles sont capables de fournir des ressources sur une
longue période. L'importance de leur stock dépend principalement
du prélèvement humain.
Storaï (2003) indique que, cette opposition didactique
entre les IDE horizontaux et verticaux renvoie à la distinction entre
les « filiales relais » et les « filiales ateliers
», décrits par Delapierre et Michalet (1976). Toutefois, la
recherche de marché et la recherche d'efficacité ne sont pas deux
motifs d'investissement exclusifs l'un de l'autre. Dans la
réalité, les FMNs s'engagent souvent dans des stratégies
d'intégration complexe, qui intègrent à la fois des formes
d'intégration verticale dans certains pays et horizontale dans d'autres
; Markusen et Venables (1998), Yeaple (2003). De ce fait, les modèles
économiques introduisant une distinction entre IDE verticaux et IDE
horizontaux imposent plus de restrictions aux comportements des FMNs.
I.2.4. Les IDE à stratégie complexe
Les IDE complexes ou hybrides caractérisent les
situations où les firmes décident simultanément d'investir
dans un pays dans le cadre d'une stratégie d'accès au
marché et dans un autre pays dans le cadre d'une stratégie de
réduction des coüts. Selon Yeaple (2003), les stratégies
d'intégration complexe dominent les autres formes d'investissement
lorsque les coüts de transport se situent à un niveau
intermédiaire. En effet, si le niveau des coûts de transport est
faible, les IDE prennent une forme verticale afin de bénéficier
de la main d'oeuvre bon marché dans les pays du Sud. Par contre, s'ils
sont élevés, les IDE prennent une forme horizontale aboutissant
ainsi à une réduction des coûts résultant du
commerce international entre les pays du Nord (par exemple la triade : Etats
Unis-Union Européenne-Japon). Toutefois, en présence d'un niveau
de coûts intermédiaires, les IDE prennent une forme hybride afin
de bénéficier des avantages résultant de la
complémentarité des investissements entre les pays du Nord d'une
part et ceux Nord-Sud d'autre part. Dans ce cas, les IDE prennent
simultanément une forme horizontale dans les pays du Nord et une forme
verticale dans les pays du Sud.
Somme toute, en se situant du point de vue des pays
hôtes en développement comme ceux de l'UEMOA, il est possible de
concevoir les mutations probables en fonction du type d'IDE qu'ils peuvent
attirer. Dans une première phase où les niveaux de
rémunération sont relativement bas, ils attirent des IDE
motivés par des gains d'efficacité. Ensuite, dans la seconde
phase où les revenus commencent à croître, la
profitabilité de l'IDE se déplace, passant d'un avantage en
termes de coût des ressources humaines et naturelles à un avantage
en termes de développement du marché.
Au-delà de cette distinction entre IDE horizontal et
IDE vertical, il est possible de catégoriser les investissements
étrangers suivant la forme qu'ils prennent dans le pays d'accueil.
Ainsi, l'Organisation de Coopération et de Développement
Economiques (OCDE)11 dans ses statistiques d'IDE retient les formes
ci-après :
11OCDE (2008) : Définition de
référence de l'OCDE des investissements directs internationaux,
Paris, 4ème édition, P98
- Investissement d'acquisition à savoir l'achat ou la
cession de participations existantes, dans le cadre d'opérations de
fusion-acquisition. Celles-ci consistent en une mise en commun d'actifs ou
d'intérêts économiques entre deux ou plusieurs
entités conduisant souvent à augmenter la taille initiale des
entreprises ;
- Investissement de création ;
- Investissement d'extension c'est-à-dire de nouveaux
investissements supplémentaires ; - Investissement de restructuration
financière.
Alors que les fusions-acquisitions supposent l'achat ou la
cession de participations existantes, les investissements de création
correspondent à des investissements entièrement nouveaux
(investissements ex nihilo). Les investissements d'extension sont des
investissements supplémentaires visant à développer une
activité existante. Les investissements de création se traduisent
par l'installation de nouveaux moyens de production et/ou le recrutement de
nouveaux employés. D'un point de vue théorique et en termes
d'impact économique, les investissements d'extension et de
création sont similaires. Les restructurations financières sont
un investissement réalisé en vue de soutenir l'activité
d'une filiale qui connaît des difficultés financières en y
injectant des fonds nouveaux afin de compenser les pertes résultant de
l'exploitation. L'OCDE parle alors d'IDE de restructuration
financière.
Après avoir établi une clarification conceptuelle
des IDE ainsi qu'une typologie permettant de les distinguer, il importe d'en
examiner les critères d'attractivité.
II. L'attractivité des investissements directs
étrangers
L'attractivité est un concept que l'on peut aborder
sous plusieurs aspects : étude des déterminants théoriques
et/ou empiriques, mesure de l'attractivité potentielle, mais aussi de la
performance en termes d'investissements entrants dans les différentes
économies.
En effet, la globalisation économique et
financière a conduit les firmes multinationales à
développer des stratégies directement mondiales et à
arbitrer entre les localisations de plusieurs territoires d'accueil
potentiellement attractifs. Il en est de même des autorités en
charge de la politique économique qui considèrent les capitaux
étrangers comme une composante majeure de
leurs stratégies de développement en raison des
effets d'entraînement qui résultent de l'implantation des firmes
transnationales. Ainsi, l'analyse de l'attractivité nécessite la
prise en compte des interactions entre les composantes du triptyque
IDE-FMNs-territoire d'accueil.
I U1U L'attractivité territoriale et la
stratégie globale des firmes multinationales
Dans le contexte de la globalisation, l'attractivité
territoriale (côté demande d'IDE) reposant sur une série
d'avantages de localisation revêt une importance d'autant plus
fondamentale en ce sens que les firmes retiennent comme territoire d'accueil de
leurs investissements, uniquement ceux qui renforcent leur
compétitivité (Storaï, 2003). Elle est aujourd'hui un enjeu
majeur de politique économique surtout en termes de politiques
d'aménagement et de développement des pays en
développement.
Au début des années 1980, la vague des
Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) caractérisés par une
généralisation des politiques de libéralisation
économique dans la plupart des pays en développement dont ceux de
l'UEMOA, la valorisation des mécanismes de marché et de
l'initiative privée aux dépens de l'intervention publique, ont
profondément remodelé l'attitude des Etats à
l'égard des investissements étrangers. Ainsi, une logique
d'attraction des IDE s'est largement substituée aux politiques publiques
de restriction. De ce fait, les choix stratégiques des firmes
multinationales préfigurent désormais à la
réalisation des spillovers macroéconomiques
inhérents aux investissements étrangers dans les territoires
d'accueil. En effet, les Etats se livrent à une concurrence
interterritoriale acharnée afin de fournir un espace géographique
attracteur dont le but ultime est d'être un espace de convergence des
entreprises étrangères. Les Etats sont alors amenés
à se parer de leurs « plus beaux atours », non
seulement pour les attirer mais encore plus pour les retenir et de les
accroître.
Par ailleurs, certains organismes internationaux, tels que la
CNUCED produisent chaque année un classement des pays en fonction de
leur attractivité, sous la forme d'une matrice obtenue en croisant deux
indicateurs : l'Indicateur de Performance en termes d'Investissements Entrants
et l'Indice du Potentiel d'Attractivité en termes d'Investissements
Entrants.
L'Indicateur de Performance en termes d'Investissements Entrants
(IPIE) qui a pour formule :
e e p ée
IPI
e e ée
P u p ée
P ée
L'IPIE reflète la mesure dans laquelle un pays
reçoit des IDE comparativement à sa taille économique.
L'Indice du Potentiel d'Attractivité en termes
d'Investissements Entrants (IPAIE), qui reflète plusieurs facteurs
censés mesurer l'attractivité d'un pays pour les IDE à
l'exception de la taille du marché. La CNUCED a retenu 12 indicateurs
statistiques12 pour apprécier l'attractivité
potentielle. L'IPAIE est une moyenne simple (non pondérée) des
valeurs préalablement normalisées de 0 à 1 de ces 12
indicateurs. Plus cet indicateur tend vers 1, plus le pays est
considéré comme attractif pour les IDE. Par contre, plus il tend
vers 0, moins le pays est considéré comme attractif.
Le croisement de l'indicateur de performance en termes
d'investissements entrants avec l'indicateur du potentiel d'attractivité
permet d'obtenir le tableau n°1 ci-après :
Tableau n°1 : Comparaison de la performance des
pays en termes d'IDE avec leur potentiel d'attractivité
|
Performance élevée
|
Performance médiocre
|
Fort potentiel
|
Peloton de tête
|
En dessous du potentiel
|
Faible potentiel
|
Au-dessus du potentiel
|
Peloton de queue
|
Source:CNUCED,
http://www.unctad.org/Templates/Page.asp?intItemID=2468&lang=1
La distinction performance élevée/performance
médiocre dépend du classement qui résulte de la valeur
obtenue pour l'IDE.
Le tableau fait ressortir quatre catégories de pays :
12 Ce sont : le PIB/tête, le taux de
croissance du PIB/tête des 10 dernières années, la part des
exportations dans le PIB, le nombre de lignes téléphoniques par
millier d'habitant, la consommation d'énergie du secteur privé
par habitants, le pourcentage d'étudiants de 3è cycle dans la
population, le risque pays, la part du marché du pays dans les
exportations mondiales de matières premières, la part de
marché du pays dans les importations mondiales de partie et composantes
d'automobiles et de produits électriques, la part de marché du
pays dans les exportations mondiales de services, et la part du pays dans le
stock mondiale d'IDE entrants.
· les pays du peloton de tête appelés aussi
« les bons élèves » ; ce sont les pays qui ont
à la fois un potentiel et des résultats élevés en
termes d'entrées effectives d'IDE ;
· les pays du peloton de queue ou « les mauvais
élèves » ; ce sont des pays qui ont un faible potentiel
d'attractivité et qui enregistrent des entrées effectives faibles
;
· les pays dont les résultats sont
inférieurs à leur potentiel ; ce sont les pays qui n'utilisent
pas pleinement leur potentiel d'attractivité. Ils ont un indice
d'entrées potentielles élevé, mais des entrées
effectives faibles ;
· Les pays au-dessus du potentiel ; ce sont les pays qui
ont un faible potentiel, mais qui réussissent néanmoins à
attirer plus d'investissements étrangers que la moyenne.
Ce classement sert en principe aux pays à se positionner
et à élaborer les politiques appropriées afin
d'améliorer ou de renforcer leur attractivité.
II. . t IINNILFNRINFISIPVIIIP IPs P ulNICLN/ECLlIPs
Dans un contexte d'économie mondialisée, la
compétitivité entre les différents territoires d'accueil
engendre à son tour une concurrence inter firmes transnationales.
L'attractivité des firmes multinationales (côté offre des
IDE) caractérise l'ensemble des mesures et des opportunités
offertes par les firmes dans le but de pénétrer les territoires
les plus potentiellement attractifs. Tout ceci, afin d'exploiter les avantages
spécifiques des territoires en termes de ressources naturelles, taille
des marchés, faible cofit de la main d'oeuvre, etc. Ainsi, les FMNs,
soucieuses d'acquérir une compétitivité ou d'en renforcer,
sont amenées à convaincre, les pays d'accueil des
retombées macroéconomiques de leurs activités sur les
économies locales. Ce faisant, elles sont de moins en moins exigeantes
dans la négociation des conditions d'implantation, et entreprennent de
bonnes pratiques en termes de protection de l'environnement mais aussi
d'internalisation des externalités négatives qui résultent
de leurs exploitations. L'attractivité des FMNs est plus complexe et les
firmes intègrent d'autres motivations non seulement orientées
vers la recherche d'efficacité ou de rentabilité des IDE.
Toutefois, les politiques d'attraction entreprises par les
pays de l'UEMOA, nous amènent plus à s'interroger sur la
pertinence de l'attractivité territoriale et de ses effets plutôt
que de faire une présentation exhaustive de l'attractivité de la
firme.
II.E CI 41741EMiAINéCIIKTAIDIXICITECIP 4VI I
Dans la logique de la globalisation, la dialectique de
l'attractivité repose inévitablement sur une interaction entre
les intérêts microéconomiques des firmes et les
intérêts macroéconomiques des Etats, d'où
l'indispensable convergence entre les stratégies des firmes et les
politiques économiques gouvernementales. Cette forme
d'attractivité se traduit par la combinaison de l'attractivité
territoriale à celle des firmes. Elle consiste à analyser
l'attractivité des IDE d'un point de vue global. L'approche transversale
de l'attractivité consiste également à examiner les liens
entre les spécificités sectorielles (structure, intensités
compétitives/technologiques), stratégies d'implantation des FMNs
et des IDE. La première tentative d'intégration de ces trois
approches (firmes-territoires-secteurs) s'est traduite dans le paradigme OLI de
Dunning (1988).
Par ailleurs, les extensions de cette analyse combinent les
apports des Nouvelles Théories du Commerce International (NTCI) à
ceux de la Nouvelle Economie Géographique (NEG). Ce faisant, trois
nouvelles approches de l'attractivité en découlent : l'approche
spatiale, l'approche gravitationnelle et l'approche de l'adaptation
institutionnelle, avec pour objectifs communs, l'analyse d'impacts, la
comparaison de l'attractivité et l'examen des enjeux des transferts
technologiques.
II.4. Interactions IDE-FMNs-attractivité
territoriale
La globalisation économique a réhabilité
un concept typiquement smithien en matière d'échange
international : celui de l'avantage absolu. Cela constitue une rupture
épistémologique forte avec les fondements théoriques
traditionnels de la spécialisation internationale (Storaï, op
cit.). En effet, pour être retenu comme lieu d'implantation des IDE, les
territoires doivent répondre favorablement et intégralement
à un certain nombre d'avantages de localisation requis par les firmes
multinationales. Ainsi, plus les offres des territoires et les demandes des
firmes seront en adéquation, moins les IDE seront volatiles. Au niveau
des interférences FMNs-Territoire d'accueil, coexistent deux types
d'avantages : l'avantage absolu des territoires et l'avantage compétitif
des firmes.
Les avantages compétitifs des firmes peuvent provenir
de deux sources : celles qui réduisent les coüts de production tels
que l'innovation technologique et les coüts des inputs, et celles qui
permettent la différenciation des produits telles que les marques de
fabrique, la publicité et la concurrence monopolistique. D'un point de
vue holistique, la compétitivité des firmes peut s'analyser comme
la prédisposition de ces dernières à conquérir de
nouveaux marchés ou des parts de marché mondial dans un contexte
de concurrence oligopolistique. Cela se traduit par une interdépendance
globale entre les acteurs d'un méme secteur d'activité.
Les avantages absolus de localisation implémentent
l'attractivité des territoires susceptibles de répondre aux
besoins et aux attentes des investisseurs potentiels. Tout espace
géographique désireux d'attirer des IDE se doit de mettre en
place une politique économique multidimensionnelle à même
de susciter ces avantages absolus de territorialisation. Ce faisant, la
dynamique de l'attractivité doit être conçue
progressivement selon un archétype organisationnel permettant au
préalable, de lisser un cadre macroéconomique et institutionnel
favorable à la qualité de l'environnement des entreprises.
En adoptant une logique globale, les firmes mettent, d'une
part les territoires potentiellement accueillants en situation de concurrence
accrue, et d'autre part, elles acquièrent un pouvoir
d'émancipation à l'égard aussi bien de l'espace
géographique que de l'environnement économique de
localisation.
III. Les théories de la croissance en
conjonction avec les mouvements d'IDE
Différentes théories se sont
intéressées aux IDE sans parvenir à fournir un cadre
théorique unifié permettant aussi bien de déterminer les
déterminants que de quantifier les impacts de ceux-ci sur les
économies d'accueil. Les éléments de réponses de
ces théories diffèrent selon les écoles de pensée,
l'évolution des IDE et les approches adoptées.
III.1. La théorie éclectique de Dunning :
paradigme OLI
La théorie développée par Dunning (1977)
constitue une première contribution majeure de l'analyse des flux
d'investissements internationaux dans les années 1970, bien que la
première firme multinationale se soit développée au milieu
du 17è siècle sous le nom de « East India
Company ». La théorie éclectique est conçue
comme une synthèse des théories de l'internationalisation et de
la théorie des coüts de transaction qui n'apportent chacune que des
explications partielles de la localisation des firmes. Dans cette approche,
Dunning s'est inspiré des travaux de Hirsch (1976) relatifs à un
arbitrage qu'effectue une firme entre les trois modalités d'exploration
du marché étranger : soit l'investissement direct
étranger, soit l'exportation ou la vente de licence. En distinguant les
différents coûts relatifs à chaque modalité, la
simple comparaison entre ces coûts détermine le choix de la
modalité la plus rentable pour la firme. L'approche de Hirsch suppose
ainsi une information parfaite sur tous les coûts, ce qui ne peut
être le cas à l'échelle mondiale compte tenu de la grande
asymétrie des coûts et des avantages. En outre, cette approche qui
fait partie des modèles statiques (non stratégiques) ne
considère que le choix d'une firme isolée et pour qui seul le
coût importe dans la décision de localisation.
C'est dans ce cadre d'arbitrage que Dunning (1981) construit
un modèle simple à deux pays dans lequel les firmes font le choix
entre les trois modalités de pénétration du marché
étranger (IDE, Licence ou Exportations). Ce choix s'effectue sur la base
des trois types d'avantages qu'une firme doit posséder pour
s'internationaliser et résumé par le paradigme OLI. Il s'agit de
:
- Ownership advantage (O) qui se
traduit par la possession d'un actif spécifique ou avantage
spécifique de la firme. C'est un produit ou une technologie dont les
autres firmes ou sociétés ne disposent pas ou n'y ont pas
accès (brevet, marques, secrets commerciaux, etc.) ;
- Location advantage (L) qui
signifie que l'actif doit être durable pour l'entreprise de l'exploiter
à l'étranger plutôt que dans le pays d'origine. C'est un
avantage de la localisation à l'étranger. Il s'agit ici de
rechercher les débouchés qui minimisent les coûts de
production, de commercialisation, etc.
- Internalization advantage (I) qui
s'explique par le fait qu'il y a moins d'avantage à sous-traiter
qu'à exploiter soi-même cet actif spécifique. C'est un
avantage à l'internalisation, en vue de contourner ou d'éviter le
risque lié à la vente de technologie aux autres firmes pour ne
pas s'exposer à la concurrence.
Ainsi, le choix de la modalité de
pénétration du marché étranger est fonction de la
conjecture entre ces trois types d'avantages. En effet, une implantation
à l'étranger par le biais des IDE n'est possible que si les trois
avantages spécifiques (O, L et I) sont réunis. En revanche, si
l'avantage des coûts à la localisation L n'existe pas en
présence des deux autres avantages O et I, la firme
préfère exporter vers les marchés étrangers. La
vente de licence sera le choix le plus favorable si elle ne détient
qu'un avantage au niveau de l'industrie O ; Dunning (1988).
Cependant, cette théorie reste marquée par son
approche purement microéconomique de la question de la localisation et
de l'absence d'une analyse macroéconomique en termes d'avantages
comparatifs des pays (Kojima, 1990). En outre, dans les approches de Hirsch et
de Dunning, le choix de la modalité de pénétration du
marché résulte d'un simple arbitrage statique entre des
coüts ou des avantages, ce qui réduit le cadre d'analyse de la
localisation. Cette théorie est aussi critiquée par l'absence
d'interactions stratégiques entre les firmes dans les choix
isolés qu'effectuent ces firmes, sans prise en compte des actions et
choix des firmes concurrentes locales et étrangères. Toutefois,
Dunning (1993) lui-même a tenté de dépasser le cadre
statique de son modèle pour une approche dynamique de la théorie
éclectique, en considérant l'évolution dans le temps des
trois types d'avantages O, L et I.
II, I I IISSUFKEIRLIiRERZWEe
Les modèles de gravité en économie sont
inspirés des principes de gravité en économie spatiale
appliqués pour l'étude des aires d'influence des économies
modernes. En économie internationale, les modèles de
gravité ont été introduits pour analyser les flux
d'échange bilatéraux entre pays. On considère que les flux
d'échanges sont une fonction linéaire de la puissance
économique des pays, la richesse et la proximité
géographique. Elle peut être exprimée de la façon
suivante : nii = f(Yi, Y , Eii). Avec nii : les flux des
échanges entre les pays i et j ;
Yi et Yi : les PIB respectifs des pays i et j ; ELI : un
vecteur de facteurs de résistance des échanges entre les deux
pays comme la distance (proxy des coûts de transport), les conflits. Par
exemple, la population, l'existence de facteurs historiques et culturels
constituent des facteurs d'attraction tandis que les couts de transport, les
barrières tarifaires et non tarifaires sont des facteurs de
résistance.
Les fondements théoriques du modèle
gravitationnel depuis les travaux précurseurs réalisés
simultanément par Tinbergen (1962) et Pöyhönen (1963) et
prolongés par Linnemann (1966), se sont progressivement
développés dans le cadre des travaux d'Anderson (1979),
Bergstrand (1985 et 1989), Deardorff (1995), et Evenett et Keller (1998). Ces
modèles se situent dans le cadre de la concurrence imparfaite et
suggèrent que les échanges commerciaux et les IDE sont
substituables. Anderson (1979) a donné une généralisation
de l'équation de gravité en s'appuyant sur la théorie du
commerce international d'Hecksher-Ohlin. Il postule que chaque pays se
spécialise dans la production d'un seul bien pour lequel il est mieux
doté par rapport aux autres pays et que les préférences
des consommateurs sont identiques entre les pays. Anderson déduit ainsi,
une équation de gravité à partir d'un système
linéaire de dépenses.
Récemment, Josselin et Nicot (2003)13
s'appuyant sur les travaux de Bergstrand (1985, 1989) et Festoc (1996) et de
l'hypothèse d'une fonction de production identique entre les deux pays,
fournit une équation généralisée du modèle
gravitaire intégrant les IDE :
PXi · = a°. Y a1. Y.a2. y
a3. y a4. a5.D a6.P G a7.P G
a8. DE a9. DE a1°. DE a11. Avec
:
13 Josselin et Nicot (2003) : un modèle
gravitaire géoéconomique des échanges commerciaux entre
les pays de l'UE, les PECO et les PTM, P11.
- P : la valeur des échanges du pays importateur i vers le
pays exportateur j
- Y t Y : les PIB respectifs de i et de j
- t : PIB/ habitant respectif de i et de j
- IP t IP : indice de prix de gros respectif de i et de j
- I t I : les investissements directs étrangers respectifs
de i et de j
- : la distance selon le degré de contiguïté
entre i et j
- : la distance entre les centres de i et de j
- : le taux de change réel entre les pays i et j
- ......... : des paramètres
L'introduction des IDE dans le modèle gravitaire
répond à un double objectif. Premièrement, comme variable
explicative des flux commerciaux, et deuxièmement, identifier les
secteurs industriels de concentration de ces IDE et analyser leurs impacts sur
les deux économies.
D'autres auteurs ont également utilisé les
modèles de gravité pour expliquer les flux d'IDE internationaux.
Eaton et Tarnura (1994), et Kumar (2000) ont explicitement fait
référence aux modèles de gravité dans leurs
études sur la géographie des IDE. Les fondements des
modèles de gravité dans l'explication du flux d'IDE se traduisent
de la façon suivante. Pour le pays d'origine, plus sa taille
économique est grande, plus il a la capacité d'investir à
l'étranger. Quant au pays d'accueil, plus sa taille économique
est grande, plus il est susceptible de recevoir un montant plus important
d'IDE. Par ailleurs, la distance devrait avoir un impact négatif sur les
flux d'IDE, car la distance engendre des coûts et des barrières
à l'IDE:
- la distance entraîne d'abord un coût de
déplacement de personnels et de biens. Ce facteur est
particulièrement important pour les IDE de type vertical ou de type
exportateur, c'està-dire des implantations d'usines à
l'étranger qui importent des produits intermédiaires et exportent
des produits finis.
- d'une manière générale, la
proximité facilite l'obtention des informations, tandis que
l'éloignement implique souvent une barrière culturelle (y compris
linguistique) et un coût psychologique pour les investisseurs
étrangers.
Bien que les progrès récents dans le domaine des
transports et des télécommunications aient contribué
à réduire sensiblement les coüts de transport, force est de
reconnaître qu'ils ont un impact non négligeable dans certains
domaines.
III.3. la théorie néoclassique
Pour F. Perroux : « le développement
économique est la combinaison des changements mentaux et
sociaux d'une population qui la rende apte faire croître cumulativement
et durablement son produit réel global ». La croissance
économique préalable au développement implique alors une
interaction entre des facteurs économiques, sociaux et politiques.
Les premières théories de la croissance
économique (Adam Smith, 1776 ; Thomas Robert Malthus, 1798, David
Ricardo, 1817) ont mis l'accent sur l'importance de l'expansion quantitative
des facteurs de production à savoir : le capital, le travail et la
terre, le rôle de la croissance des marchés dans
l'amélioration de l'efficience et de la productivité d'une
économie, et le rôle de la demande et des effets multiplicateurs
de l'augmentation de l'investissement et des exportations.
L'avènement des modèles néoclassiques,
tel que celui de Solow (1956), a constitué un changement de paradigme,
en accordant une grande importance au changement technique et au rôle que
peuvent jouer des éléments tels que l'amélioration de la
production dans la croissance économique. Le modèle de Solow,
avec l'hypothèse des rendements d'échelle décroissants du
capital, stipule que les économies qui ont un niveau initial du stock de
capital par tête plus faible, tendent à avoir des rendements
d'échelle et des taux de croissance plus élevés. Ce qui va
leur permettre de converger à long terme vers les pays riches.
Pour les néoclassiques, les flux d'IDE correspondent
à une adaptation des firmes aux conditions des marchés nationaux
et internationaux en termes de coûts de facteurs résultant des
dotations factorielles. Suivant leur optique, les capitaux devraient donc aller
des pays où ils sont plus abondants vers ceux où ils sont
relativement rares; car dans ces derniers, les rendements des nouveaux
investissements devraient être plus élevés. Cette
réaffectation des capitaux améliorerait l'allocation des
ressources, permettrait de valoriser les avantages comparatifs et
devrait présenter des gains importants dans les pays
d'accueil notamment la hausse du revenu national, des exportations,
l'amélioration de la productivité et la hausse des
rémunérations des travailleurs. Cependant, il faudrait noter que
la rareté du capital ne suffit pas aujourd'hui pour expliquer les flux
d'IDE et le fait que les capitaux ne se dirigent pas toujours des pays riches
vers les pays pauvres (paradoxe de Lucas). Ce faisant, Lucas (1990) estime que,
les capitaux ne se dirigent pas forcément vers les zones où ils
sont le plus rares, car les rendements des investissements sont plus importants
là où la main d'oeuvre est la mieux formée et les
infrastructures plus développées. Ce qui justifie certainement
les raisons pour lesquelles les capitaux se dirigent là où leur
présence est déjà forte.
Dans le cadre des modèles de croissance
néoclassique de type Solow, l'effet des IDE sur la croissance est
limité, vu l'hypothèse des rendements décroissants. Les
IDE influencent seulement le niveau du revenu, laissant le taux de croissance
à long terme inchangé. Autrement dit, la principale insuffisance
des modèles néoclassiques, est que, la croissance à long
terme ne peut résulter que du progrès technologique et/ou de la
croissance de la population, de la force de travail, qui sont
considérés comme exogènes. L'IDE affectera la croissance
uniquement à court terme, tandis qu'à long terme, et en raison de
la loi des rendements décroissants par rapport au capital,
l'économie convergera vers un état stationnaire, comme si l'IDE
n'avait jamais pris place dans celle-ci, n'affectant en aucune manière
le taux de croissance à long terme (De Mello, 1997). De plus, dans le
modèle de Solow, le capital physique, en tant qu'input, a des rendements
décroissants, ce qui limite le processus d'accumulation, donc conduit
inexorablement à l'arr~t de la croissance. C'est la principale limite de
ce modèle qui est incapable de rendre compte de la dynamique effective
des pays capitalistes développés. En dehors même du
caractère résolument exogène de la croissance, d'autres
faiblesses de la conception néoclassique traditionnelle subsistent et
que l'on peut interpréter comme des problèmes «
OTOéqXIi12g1ux faiIs ». En effet, les divers systèmes
productifs nationaux évoluent dans des situations contrastées et
cette diversité ne peut etre expliquée sur la base d'une approche
de type Solow. De plus, le jeu de la concurrence devrait permettre au commerce
international de déboucher sur l'égalisation du ratio
capital/travail et des prix des facteurs de production Lucas (1988). Or,
ceux-ci ne sont en rien corroborés par les faits.
III.4. Les nouvelles théories de la croissance
Les nouvelles théories de la croissance sont
généralement désignées dans la littérature
économique sous le vocable « théories de la croissance
endogène ». Il s'agit de nouvelles approches de la croissance
qui connaissent un important développement depuis la décennie
1980. Elles sont nées des travaux d'économistes tels que Romer
(1986), Lucas (1988), Barro (1991), Barro et Sala-i-Martin (1995) et Grossman
et Helpman (1991), qui se nourrissent des avancées de la nouvelle
économie industrielle, qui intègre la concurrence imparfaite, les
stratégies d'innovation, la recherche-développement, la
différenciation des produits, la non constance des rendements
d'échelle, etc. Cette nouvelle approche de la croissance se focalise sur
le rôle central de l'accumulation et la diffusion de la technologie dans
la croissance économique. L'existence des externalités
technologiques et de connaissances viennent contrebalancer les effets des
rendements décroissants de l'accumulation du capital du modèle de
Solow et donc, maintiennent l'économie sur un sentier de croissance
soutenue de long terme.
L'avènement de la théorie de la croissance
endogène a encouragé la recherche sur les canaux, par lesquels,
l'IDE peut promouvoir la croissance à long terme. En effet, l'IDE peut
contribuer significativement à l'accroissement du stock des
connaissances dans le pays d'accueil, en fournissant non seulement de nouveaux
biens d'équipement, mais aussi de nouveaux procédés de
production. L'amélioration des qualifications peut avoir lieu soit par
une formation formelle des travailleurs, soit par le learning by doing
au sein des filiales étrangères. L'IDE en améliorant le
stock des connaissances du pays hôte, aura aussi bien un effet à
court terme qu'à long terme sur l'économie d'accueil, et permet
de soutenir le taux de croissance de long terme. Romer (1993), stipule que les
firmes multinationales en fournissant de nouvelles connaissances aux pays en
développement, réduisent les écarts technologiques entre
ces pays et les pays avancés, ce qui peut constituer un facteur
important de croissance et de convergence économique.
Plusieurs facteurs (capital humain, l'accumulation du capital,
le commerce international et la politique gouvernementale), qui selon la
théorie de la croissance endogène expliquent la croissance,
à long terme, peuvent être véhiculés par l'IDE.
L'IDE, est supposé, stimuler la croissance, par la création
d'avantages comparatifs dynamiques conduisant au transfert de technologie,
l'accumulation du capital humain et l'intensification du commerce
international
(OCDE, 2002). Ces avantages dynamiques, souvent connus sous le
nom des spillovers, sont liés les uns aux autres,
complémentaires, et ne doivent pas être étudiés
séparément. En effet, le gain engendré par l'IDE sur un
facteur de la croissance est susceptible de stimuler le développement
des autres facteurs, une sorte de synergie.
III.5. La théorie du commerce international
La théorie du commerce internationale est une
théorie explicative des échanges internationaux qui tente
d'expliquer les différents flux d'échange entre les pays, la
spécialisation dans certains types de produits ainsi que les avantages
qui résultent de cette spécialisation. La théorie
classique considère les échanges commerciaux et les IDE comme des
stratégies alternatives. En effet, la causalité entre commerce
international et IDE peut s'analyser aussi bien du point de vue du pays
investisseur que du pays d'accueil.
Du point de vue pays investisseur, l'IDE peut être
considéré comme un substitut des échanges, dans la mesure
où les exportations sont remplacées par des ventes locales sur
les marchés étrangers, spécifiquement sous forme de
produits finis. Toutefois, il peut exister une relation de
complémentarité entre IDE et échanges commerciaux en ce
sens que les investissements à l'étranger renforcent la
compétitivité sur les marchés étrangers, et
accroissent les échanges de facteurs de production et de produits finis.
En revanche, pour le pays d'accueil, la causalité peut être
considérée comme symétrique de celle observée dans
le pays investisseur. Les ventes locales et les achats locaux effectués
par les filiales étrangères remplacent les importations en
provenance du pays investisseur et améliorent de ce fait la situation de
la balance courante, la production intérieure et le niveau d'emploi.
Les interactions entre les échanges et l'investissement
direct qui sont l'une des principales caractéristiques de la
globalisation, sont complexes et ne peuvent pas être déduits
à partir d'une analyse purement théorique. La nature de liens
relève d'une analyse plutôt purement empirique. Les travaux
empiriques montrent que jusqu'au milieu des années 1980, c'est le
commerce international qui a généré les investissements
directs. Après cette période, la causalité semble
s'inverser et l'investissement direct exerce une influence majeure sur les
échanges. Les travaux
analytiques de Fontagné (1999), parviennent à
montrer l'influence majeure et positive qu'exerce l'investissement direct sur
les échanges particulièrement après le milieu des
années 1980. Ainsi, les IDE stimulent l'accroissement des exportations
des pays d'origine et sont par conséquent complémentaires aux
échanges. Une analyse menée sur un agrégat de 14 pays a
permis de constater que chaque dollar investi à l'étranger
produit environ 2 dollars d'exportations supplémentaires,
(Fontagné, op. cit).
De nos jours, les schémas classiques de
spécialisation, selon lesquels les pays n'exportent que les produits
pour lesquels ils possèdent un avantage comparatif, tendent à
perdre de leur validité. Les échanges intra-branches, les
exportations et les importations de différentes variétés
ou qualités de produits d'une méme branche se développent
de plus en plus. D'où la naissance des nouvelles théories du
commerce international qui intègrent désormais la concurrence
imparfaite et les rendements d'échelle croissants dans l'explication des
échanges commerciaux.
III.6. Les Nouvelles Théories du Commerce
International (NTCI)
D'après la théorie traditionnelle du commerce
international, les IDE sont déterminés par les écarts de
dotations factorielles. Or, les développements récents de la NTCI
expliquent le développement d'investissements de type horizontal entre
des pays dont les niveaux de revenu par habitant sont proches. En
conséquence, les investissements directs sont d'autant plus importants
que les écarts de PIB par tête sont faibles. De surcroît,
selon la nouvelle théorie, les IDE s'orientent vers les pays à
préférences similaires. C'est le cas des échanges entre la
France et l'Allemagne dans le domaine de l'automobile.
La théorie éclectique de Dunning (1977)
constitue une première approche globale des facteurs explicatifs de
l'investissement direct dans laquelle apparaissent des éléments
comme la concurrence imparfaite, les avantages comparatifs ou l'internalisation
des coüts de transaction. Mais, ce cadre s'avère aujourd'hui
insuffisant pour expliquer la majeure partie des IDE. Toutefois, il constitue
le point de départ des nouveaux éléments théoriques
apportés par les modèles d'investissement stratégique et
la NTCI. La NTCI enrichie de l'analyse de la firme multinationale est venue
pallier les insuffisances de la théorie traditionnelle en
intégrant des
éléments comme la concurrence imparfaite, la
différenciation des produits et les économies d'échelle,
(Brainard, 1993, Markusen, 1995). Elle met en avant un arbitrage des FMNs entre
proximité et concentration. Les modèles théoriques de la
NTCI suggèrent que dans l'arbitrage entre exportations et IDE, les
exportations soumises à des coats de transport s'effectuent entre des
pays proches tandis que les investissements se localisent dans des pays plus
éloignés. Toutefois, l'investissement direct est soumis à
des coûts irrécupérables importants (coûts
d'implantation, d'information) croissants avec la distance. De même, les
facteurs historiques et culturels ou encore les préférences des
consommateurs impliquent que les investisseurs privilégient les pays
proches géographiquement, (Dupuch et Milan, 2005).
III.7. / IINSUFEeRNSMOeRdIsRI' ( : Economie
Géographique
Avant les années 1990, les différents travaux
aussi bien théoriques qu'empiriques sur la stratégie de
localisation des firmes multinationales se caractérisent par l'absence
de toute considération spatiale dans les choix de
localisation14, ce qui limite la portée théorique de
ces modèles. Ce vide dans la littérature ne sera comblé
qu'au début des années 1990 avec l'article de Krugman (1991) qui
a donné naissance à un nouveau corpus théorique
économique : l'économie géographique. La réflexion
de Krugman est fondée sur l'organisation spatiale des activités
industrielles et sur les diverses forces qui agissent sur les équilibres
de localisation. Ces équilibres résultent d'une confrontation
dans le temps et dans l'espace de deux types de forces : des forces
centripètes qui poussent à la polarisation des activités
de production et des forces centrifuges qui favorisent plutôt la
dispersion des industries.
En s'inspirant de Dixit et Stiglitz (1977), Krugman (1991)
propose un modèle de concurrence monopolistique à deux secteurs :
manufacturé et agricole, et à deux régions. Le
modèle de Kugman s'appuie sur les trois postulats ci-après.
D'abord, il suppose que les rendements d'échelle sont croissants dans
les deux secteurs et que le secteur manufacturé produit un bien
différencié horizontalement, tandis que le secteur agricole
produit un bien homogène. Il suppose ensuite une parfaite
mobilité du facteur travail dans le secteur manufacturé et une
immobilisation
14 Bien que les analyses économiques spatiales
remontent au milieu du XXe siècle avec des auteurs tels que
W. Isard, F. Perroux, R. Cantillon, J. H. Von Thunen, A. Weber, A.
Lösch
internationale dans le secteur agricole. Enfin, entre les deux
régions, le bien agricole est librement échangeable, tandis que
le bien industriel attire plus de travailleurs consommateurs. Ainsi, on est en
présence d'un cercle vertueux dont résulte une structure
centre-périphérie. La réduction des coüts de
transport entre les deux régions entraîne l'émergence de
cette structure avec une agglomération des activités
industrielles dont les coûts de transport frictionnels sont de type
"Iceberg". Dans ce modèle, la parfaite mobilité du
facteur travail, sensible à une variation des salaires réels,
entraîne une accumulation du travail dans une localisation, ce qui
engendre l'agglomération des firmes sur ce site. Cette
agglomération augmente le nombre de variétés produites
localement, ce qui contribue à la baisse de l'indice de prix domestique
des biens manufacturés, à l'augmentation du salaire réel
dans la région-centre et à la dispersion des activités
agricoles dans la région-périphérie. Krugman explique
cette agglomération des activités au centre par les effets
d'entraînement en amont (backward linkages) et en aval
(forward linkages). Le premier effet découle de la recherche
des firmes de la plus forte demande qui est favorisée par la parfaite
mobilité du travail, tandis que l'effet aval découle du gout des
consommateurs pour la diversité, ces consommateurs maximisent leurs
utilités en se concentrant dans la région qui leur propose le
plus grand nombre de variétés.
En dépit de l'important apport théorique du
modèle de Krugman (1991), il reste limité par l'hypothèse
de parfaite mobilité des travailleurs. Cette hypothèse ne peut se
réaliser facilement entre deux pays de cultures et de langues
différentes. Tenant compte de cette insuffisance du modèle de
Kugman (1991), Baldwin (1999) a remplacé la mobilité du travail
par celle du capital et a étudié les conditions d'apparition
d'une structure centre-périphérie. Il en ait de même du
modèle de choix de localisation internationale dans lequel, Krugman et
Venables (1995) suppriment la mobilité du travail, en introduisant un
input composite : chaque firme produit un bien différencié
destiné à la consommation intermédiaire des autres firmes
et à la consommation finale des consommateurs. L'existence de liens en
amont et en aval entre firmes entraîne l'agglomération des
activités. Les biens intermédiaires présentent dans ce
modèle un facteur productif qui favorise l'agglomération des
firmes. Ces firmes cherchent à se localiser dans le pays qui dispose du
secteur industriel plus important, ce qui sous-entend plus de demande d'input
intermédiaire (effet en amont). Systématiquement, l'augmentation
du nombre des firmes accompagnée d'une augmentation du nombre de
variétés produites entraîne une baisse de l'indice de prix
de ces biens et une réduction de leurs coüts (effet en aval). Ce
modèle intégrant
les inputs composites a connu d'autres extensions avec les
travaux de Puga et Venables (1997), et Venables (1996 et 1998).
Jusqu'à présent, nous avons consacré
notre analyse de la littérature de l'économie géographique
aux modèles considérant la mobilité du travail ou bien la
présence d'un input composite comme forces centripètes qui
entraînent une structure centre-périphérie et une
agglomération des activités industrielles. Cependant, le
développement de modèles d'économie géographique
récents met en lumière d'autres forces centripètes et
centrifuges qui peuvent aussi perturber les équilibres spatiaux de
localisation. Parmi les forces centripètes, qui poussent à la
polarisation des activités de production, nous recensons les
spillovers technologiques, les gains d'accès au marché
et les dépenses publiques. A l'opposé, les forces centrifuges qui
entraînent plutôt une dispersion des industries se
présentent dans : la sclérose de l'innovation, les
différentiels de coüts des facteurs, les avantages comparatifs et
les phénomènes de congestion.
III.8. Nouvelle Economie Géographique (NEG)
La NEG, développée à partir de l'analyse
de l'économie géographique faite par Krugman (1991) de
l'économie géographique permet de comprendre la
répartition spatiale des activités en prenant en compte
l'existence d'externalités pécuniaires et technologiques, et de
rendements d'échelle croissants. Les forces centripètes ou
d'agglomération seraient notamment liées à la recherche
par les firmes de la proximité des marchés et des fournisseurs,
à l'existence de retombées technologiques et à la
présence de facteurs de production dont une main d'oeuvre
qualifiée. A partir d'un certain seuil, la concentration des
activités aurait des effets négatifs tels que la congestion et la
pollution, qui induiraient une certaine dispersion des activités. Les
forces centrifuges ou de dispersion peuvent aussi être dues à une
concurrence entre des firmes trop nombreuses sur un même
marché.
De façon générale, il n'est pas facile de
distinguer les effets des IDE de leurs déterminants tant ceux-ci sont
imbriqués et ceci est particulièrement vrai dans le cas des
effets d'agglomération, (Mainguy, 2004). Ainsi, les modèles
développés dans le cadre de la NEG, ont contribué aussi
bien à identifier les déterminants des IDE qu'à analyser
l'impact socioéconomique de ceux-ci sur
la croissance des pays hôtes. Les firmes
étrangères ont tendance à s'implanter dans les pays
disposant de bonnes infrastructures, une main d'oeuvre compétente, de
marchés solvables et d'un accès facile au marché
international. Il en va de même pour les firmes locales.
La concentration des activités peut prendre la forme
particulière de clusters ou de districts industriels. En effet, les
clusters sont des concentrations des firmes dans un ou plusieurs
secteurs bénéficiant d'un réseau dense de concurrents, de
clients, de fournisseurs spécialisés, de main d'oeuvre
qualifiée avec des ressources financières et des institutions
adéquates, (CNUCED, 2001). Ainsi, les spillovers technologiques des IDE
seraient plus importants dans le cadre des clusters, (Thompson, 2002
cité par Mainguy, 2004).
Par ailleurs, dans le cadre de l'analyse des effets de
l'ouverture commerciale, la NEG fournit un corpus théorique
intégrant les variables ; coûts de transport, taille des
marchés, effets d'entrainement et de concurrence, les prix et la
mobilité des facteurs, permettant d'évaluer l'impact de
l'ouverture d'un pays sur la répartition des IDE entre les
différents espaces puis en leur sein.
Conclusion
Somme toute, l'investissement direct étranger peut se
définir comme différentes opérations financières
destinées à agir sur la marche et la gestion d'entreprises
implantées dans des pays différents de celui de la
société mère. Ces investissements internationaux sont une
caractéristique principale de la mondialisation économique et de
la multinationalisation des firmes, et revêtent un rôle d'autant
plus capital dans les pays en développement. Ceux-ci, surtout les pays
de l'UEMOA considèrent l'IDE comme essentiel à leur
développement. Ainsi, l'IDE fait figure de moteur de croissance en
raison des apports en capitaux dont ces pays ont manifestement besoin, et les
divers spillovers qu'engendrent ces investissements internationaux.
Cette attractivité peut s'analyser à plusieurs niveaux :
attractivité territoriale ou côté demande d'IDE,
l'attractivité firmes ou côté offre d'IDE mais aussi
l'attractivité au niveau global combinant les deux premières
approches.
Par ailleurs, les firmes utilisent soit la stratégie
primaire (IDE orienté vers l'exploitation des ressources naturelles),
soit la stratégie verticale qui est fondée sur la recherche
d'efficacité, soit la stratégie horizontale qui se traduit par la
conquête de marchés, mais aussi avec la globalisation, les firmes
combinent plusieurs approches de localisation, de délocalisation ou de
relocalisation d'où la notion de stratégie complexe ou hybride,
pour s'internationaliser.
L'intérêt manifeste accordé aux IDE a
conduit les différents courants de la science économique mais
également d'autres disciplines comme la géographie à
rechercher aussi bien les déterminants que leurs impacts sur les
économies d'accueil. Depuis la théorie éclectique de
Dunning (1977), la question de la localisation a été
traitée sous plusieurs optiques : de l'approche statique à
l'approche dynamique, des stratégies d'implantation simple aux
stratégies complexes. Le chapitre suivant constitue une contribution
analytique des flux d'investissements directs en direction de l'UEMOA.
Chapitre II : Analyse des flux d'investissements
directs étrangers dans l'espace UEMOA
Introduction
Les pays de l'UEMOA, tout comme la plupart des pays en
développement, se trouvent confrontés à l'insuffisance des
ressources domestiques notamment l'épargne intérieure pour
financer leurs économies. Il leur faut donc trouver d'autres
alternatives pour faire face à ce déséquilibre
Investissement-Epargne (I-S). Deux solutions s'offrent face à cette
inquiétude : le recours aux crédits internationaux ou aux IDE
pour faire face à ce déficit d'épargne. Malheureusement,
la première solution fut limitée par leur niveau d'endettement,
la baisse de l'APD contrairement aux initiatives de Monterrey en 2002, et par
la récente crise financière internationale.
Dans un tel contexte, notamment depuis 2000, les pays en
développement ont accordé un intérêt particulier aux
IDE comme principale source de financement externe privé au
détriment des prêts sur les marchés financiers et de l'APD,
(CNUCED, 2006). Ainsi, en 2000, les flux d'IDE étaient dix fois plus
élevés que ceux de l'APD. Les entrées d'IDE dans les Pays
en Développement (PED) en 2008 ont atteint le niveau le plus
élevé jamais enregistré ; soit 630 milliards de dollars.
Globalement, dans les mêmes périodes, notamment en 2005, la part
des PED reste faible ; soit 36% comparativement à celle des pays
développés qui représentent 59% dans les entrées
mondiales d'IDE15, et celle des pays en transition (Pays d'Europe du
Sud-est et de la Communauté d'Etats Indépendants) est de l'ordre
de 4%.
Par ailleurs, la part des IDE en direction des PED est en
progression régulière, passant de 15% en 1980 et 25% en 2000
à 36% en 2005. Ce taux s'établissait à 42,91% en 2009 et
environ 50% en 2010. Cependant, ces flux se sont davantage orientés plus
vers les pays d'Asie et d'Amérique Latine que vers l'Afrique
Subsaharienne. En effet, en 2009, l'Afrique n'attirait qu'environ 12% des IDE
à destination des PED ; soit près de 5% des flux d'IDE mondiaux.
Aussi, au-delà de la faiblesse des IDE en direction de l'Afrique, force
est de reconnaître que ceux-ci sont pour la plupart dirigés vers
les pays pétroliers ou miniers et vers les économies les plus
industrialisées comme celles de l'Afrique du Sud et la Tunisie. Ce
constat est valable pour les pays de
15 CNUCED (2006) : Rapport sur l'investissement dans
le monde, P1
l'UEMOA dont les flux d'IDE demeurent faibles, malgré
la mise en oeuvre de stratégies et politiques de promotion des
investissements visant à accroître leur attractivité depuis
les années 1990. Ainsi, il apparaît opportun d'apprécier
les tendances des flux entrants d'IDE dans les pays de l'Union. Une telle
analyse permettrait à partir d'une approche descriptive de faire des
comparaisons de tendances entre régions au niveau mondial, l'UEMOA et
d'autres zones d'intégration d'une part, et au sein des pays de l'UEMOA
d'autre part.
Le présent chapitre comporte quatre sections. La
première section présente la démarche
méthodologique. S'agissant des deux sections suivantes, elles sont
consacrées à la mise en évidence de l'évolution des
flux mondiaux d'IDE en procédant à des comparaisons
interrégionales des flux d'IDE en direction de l'UEMOA. Quant à
la dernière, elle donne un aperçu de l'attractivité de
l'Union.
I. Démarche méthodologique
L'appréciation des tendances des investissements
directs, tant aux niveaux mondial, régional qu'au sein de l'UEMOA se
basera essentiellement sur une approche descriptive des flux. Celle-ci se
traduit par une comparaison des flux d'entrées sur la période
d'analyse. Elle consiste à des analyses en graphes empilés et de
diagrammes circulaires. La démarche combine également les
analyses en moyennes et taux de variations des flux afin de caractériser
les faits majeurs susceptibles d'influencer les tendances sur certains
périodes et territoires.
En outre, l'approche statistique descriptive a l'avantage de
regrouper toutes les observations effectuées sur un
phénomène de manière à obtenir des rapports
numériques sensiblement indépendants des anomalies du hasard et
qui dénotent de l'existence de causes régulières dont
l'action s'est combinée avec celle des causes fortuites (Masiéri,
2001). Ainsi, elle permet des analyses relatives des comportements d'ensemble
d'une part, et de capter l'incidence des variations saisonnières et
accidentelles sur les mouvements de tendances générales des
séries chronologiques d'autre part. De plus, elle intègre
l'influence des mouvements cycliques dans la discussion de l'évolution
économique moderne. Cependant, une telle approche descriptive peut
aboutir à des conclusions fallacieuses résultantes des
interprétations non contextualisées des indicateurs.
II. Evolution comparée des flux d'I' ( Ida4s
IleIP 14de
La configuration mondiale de l'économie des
dernières années s'illustre par la tendance à
l'internationalisation des firmes transnationales, la progression des
investissements internationaux et l'exacerbation de la concurrence
planétaire. Ainsi, l'augmentation du niveau de l'activité
économique mondiale s'est traduite par une hausse sensible des flux
mondiaux d'IDE comme illustrée sur le graphique n°1
ci-après.
Graphique n°1 : FtX[ 1$J DE entrants mondiaux et
par types d$b17n7Piei, 1980-2008 (milliards de dollars)
Source: UNCTD (2009): World Investment Report;
Transnational Corporation, Agricultural Production and Development, p4
L'évolution des entrées mondiales d'IDE
présage une croissance régulière pendant la période
1980-2000, en dehors de l'année 1990-1991 qui a connu une diminution des
IDE de l'ordre de 25%. Ainsi, les entrées mondiales d'IDE ont atteint un
record historique de 1300 milliards de dollars en 2000. Cette augmentation est
plus prononcée à partir de la décennie 1990 à la
faveur des politiques de libéralisation entamées aussi bien dans
les pays développés que ceux en développement. Plus
particulièrement, les politiques des pays en développement et
surtout ceux de l'UEMOA, se caractérisent par l'application des PAS sous
l'égide des institutions de Bretton Woods. En effet, durant la
période 1991-1994, sur un total de 373 changements apportés
à la règlementation des IDE, seulement cinq n'allaient pas dans
le sens d'une plus grande
libéralisation16. En plus de la
libéralisation, les activités de sous-traitance, l'octroi de
licences et le franchisage y ont également contribué à
l'essor des IDE. Pendant ces vingt années, les flux d'investissement
restent concentrés principalement dans le monde développé
et plus particulièrement dans la trilatérale (Union
européenne, Japon et Etats Unis), aussi bien en ce qui concerne les
provenances que les destinations (CNUCED, 1995). Cette répartition des
entrées d'IDE reflète la taille des marchés
considérés, correspondant ainsi à des IDE horizontaux.
Cependant, au cours de la période 2000-2003, les flux
d'IDE connurent une baisse régulière passant du record de 1300
milliards de dollars des années 2000 à 560 milliards de dollars
en 2003, soit un recul de 41% en 2001, de 21% en 2002 et de 18% en 2003. En
effet, en 2002, les entrées mondiales d'IDE ont enregistré une
baisse de 20% pour atteindre 651 milliards de dollars, soit leur montant le
plus bas depuis 1998 (CNUCED, 2003). La tendance à la baisse de cette
période s'explique essentiellement par la faiblesse de la croissance
économique enregistrée dans la plupart des régions du
monde, mais aussi par la dépréciation des valeurs
boursières, la diminution des bénéfices des
sociétés, le ralentissement du processus de restructuration dans
certains secteurs, la fin des programmes de privatisation dans certains pays et
la forte diminution des fusions-acquisitions internationales (CNUCED, op.cit.).
Ainsi, le nombre de fusion-acquisition est passé de 7894
opérations en 2000 à 4493 opérations en 2002, soit une
baisse de 43%.
Par ailleurs la période 2003-2007 s'est traduite par un
renversement de tendance à la hausse des flux d'investissement mondiaux.
En effet, après quatre années consécutives de croissance,
les entrées mondiales d'IDE ont augmenté de 30% pour
s'établir à 1833 milliards de dollars en 2007, dépassant
ainsi largement le record historique de 2000. Cette hausse spectaculaire tire
ses fondements dans une large mesure par la croissance économique
relativement élevée et les meilleurs résultats
enregistrés par la plupart des sociétés dans le monde,
mais aussi par la forte dépréciation du dollar et le
rapprochement des sociétés par le bais des fusions-acquisitions
(CNUCED, 2008). Selon les régions, les entrées d'IDE dans les
pays développés ont atteint 1248 milliards de dollars, contre 500
milliards de dollars pour les pays en développement et 13 milliards de
dollars pour les Pays le Moins Avancés (PMA). Malheureusement, l'afflux
des IDE
16 CNUCED (1995) : Rapport sur l'investissement dans
le monde : les sociétés transnationales et la
compétitivité, pp 10-11
mondiaux sera vite interrompu par la crise financière
internationale de 2007. Ainsi, les flux entrants d'IDE mondiaux se sont
contractés de 16% en 2008, de 37% en 2009 et de 40% en 2010 (CNUCED,
2009, 2010).
Globalement, la tendance mondiale des flux d'IDE est imputable
aux pays développés qui constituent les principaux investisseurs
et les principaux pays d'accueil. Toutefois, la récente crise
financière semble changer la donne en ce sens qu'au cours de
l'année 2009, les pays en développement et en transition ont
absorbé pour la première fois plus de 50% des flux mondiaux d'IDE
(CNUCED, 2010). Le graphique n°2 ci-après donne l'évolution
des IDE en direction de l'Afrique comparativement aux IDE mondiaux, ceux des
pays en développements et ceux des pays développés sur la
dernière décennie.
Graphique n°2 : Evolution comparée des
IDE mondiaux, des pays développés, des PED et de
l'Afrique
IDE en milliards de dollars US
2500
2000
1500
1000
500
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Années
Monde
Pays développés PED
Afrique
Source: Construit à partir des données issues des
rapports du CNUCED, 2004 et 2010
D'une manière générale, le continent
africain attire très peu d'IDE comparativement aux autres groupes de
pays, même si quelques pays comme l'Afrique du Sud, l'Algérie, le
Maroc, la Tunisie et l'Égypte constituent des exceptions. Pour les
autres pays africains, les flux d'IDE sont essentiellement orientés vers
les industries pétrolières et minières. De plus, la hausse
des flux
d'IDE dans les pays en développement constatée
à partir de 2003 n'a pas tellement profité à l'Afrique. La
marginalisation de l'Afrique dans le domaine des investissements directs
paraît aussi radicale que dans le domaine commercial (Mainguy, 2004). En
effet, la réaction des flux d'IDE aux vagues de programmes de
libéralisation et de privatisation à travers les PAS n'est pas
aussi satisfaisante. Par ailleurs, même si les pays en
développement représentent peu d'enjeu majeur pour les firmes
transnationales, force est de constater que les IDE occupent une place de choix
dans les stratégies de développement de ces pays. D'où la
nécessité de s'interroger sur les déterminants
réels de ces IDE à destination de l'Afrique et plus
spécifiquement dans la zone UEMOA.
III. Mis111110MXIIITIXIW E04 IX'I' ( dans la zone
UEMOA
Cette section vise à mettre en relief,
l'attractivité des pays de l'Union en termes d'afflux d'IDE, de faire
une analyse comparée des flux aussi bien au sein de l'Union qu'avec le
reste du monde. Elle tente aussi de caractériser la nature des IDE
entrants dans les pays membres.
III.1. Contextualisation du territoire UEMOA I IESHIN XIMIS
QFn
L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
a été créée le Traité de Dakar du. 10
Janvier 1994 Elle s'étend sur une superficie de 3.509.610 km2
et comprend huit Etats membres : Bénin, Burkina Faso,
Côte-d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal,
et le Togo. Son siège est à Ouagadougou. Le marché commun
de l'Union comptait en 2010 environ 100 millions de consommateurs ; soit 10% de
la population africaine, avec un taux de croissance démographique
estimé à 2,9%. L'UEMOA est un outil d'intégration
sous-régionale qui dispose d'un certain nombre d'atouts pour la
réalisation effective d'un marché commun : une unité
monétaire commune17 arrimée à l'euro, un Tarif
Extérieur Commun (TEC), des règles communes de concurrence, des
institutions financières régionales (BCEAO, BOAD), une bourse
(BRVM), un patrimoine historique et culturel partagé et l'usage de la
langue française.
17 FCFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine
L'UEMOA est née de la volonté de ces pays
d'approfondir leur intégration économique en complément de
l'union monétaire déjà réalisée depuis 1962
à travers l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). Les
mécanismes de régulation monétaire devraient d'être
complétés par des réformes économiques afin
d'assurer la cohésion de l'Union et d'asseoir les bases d'une croissance
durable.
Sur le plan commercial, les pays de l'UEMOA sont des pays
à faibles revenus dont les échanges commerciaux sont
majoritairement orientés vers le reste du monde. En effet, le principal
partenaire commercial de l'UEMOA est l'Union Européenne (plus de 2/3 des
exportations), en particulier la France. Le commerce intracommunautaire reste
peu développé malgré les différents chantiers
d'intégration. Les exportations des pays membres se composent
essentiellement de produits primaires à faibles valeurs ajoutées
(café, cacao, coton, arachide) et de produits miniers (or,
pétrole, uranium, phosphate), tandis que les importations sont
principalement constituées de produits alimentaires (le riz
principalement), de produits pétroliers et de biens d'équipement.
Ces importations proviennent aussi en majorité de l'Union
Européenne (plus de 50% des importations). L'importance des relations
commerciales avec l'UE s'explique par l'arrimage du FCFA à l'euro
à un taux de change fixe facilitant ainsi les échanges
commerciaux et, en réduisant les risques associés aux changes
flottants et à l'instabilité des taux de change. Mais ces
dernières années les pays de l'Union sont de plus en plus
orientés vers de nouveaux partenaires économiques d'Asie tels que
la Chine, le Japon, la Thaïlande et la Corée du Sud.
Par ailleurs l'ensemble des pays de l'Union a connu, à
la fin des années 1970, une grave crise économique les amenant
à appliquer des programmes de stabilisation et d'ajustement structurel.
Depuis le milieu des années 1990, avec la dévaluation du FCFA de
50%, la montée des cours des matières premières et
l'afflux massif de l'aide internationale, les pays de l'Union ont connu un
retour à la croissance (Dumont et al, 2000). Toutefois, la conjoncture
internationale de crise financière, la fluctuation des cours des
matières premières et de la demande mondiale rendent erratiques
les spillovers macroéconomiques enregistrés dans les
années post-dévaluation et atténuent les effets des
réformes structurelles engagées dans le cadre de
l'intégration économique et monétaire. En termes de
migration intracommunautaire, la Côte d'Ivoire constitue le principal
pôle d'attraction régional et la locomotive de l'économie
de l'UEMOA.
Ce bref aperçu a permis de dégager certaines
caractéristiques de l'UEMOA qui, toutes choses égales par
ailleurs, pourrait constituer un territoire potentiellement attractif des
investissements directs étrangers. Mais quelles sont les tendances des
entrées d'IDE tant aux niveaux mondial que régional, et plus
particulièrement en zone UEMOA ?
III.2. Tendances des investissements directs
étrangers dans l'UEMOA
Les pays en développement ont
bénéficié de 42,3% des entrées mondiales d'IDE dont
5,3% pour l'Afrique au cours de l'année 2009. Cette période est
consécutive à une entrée de plus de la moitié des
flux d'IDE mondiaux dans les PED et ceux en transition. Toutefois, à
l'image de l'Afrique, l'UEMOA n'a pas été une destination
privilégiée des capitaux étrangers. Les investissements
directs étrangers dans l'UEMOA peuvent s'analyser suivant les tendances
en identifiant les principaux pays d'origine et d'accueil, les secteurs
attractifs et la structure sectorielle des IDE.
III.2.1. Origine des IDE entrants en zone UEMOA
En Afrique subsaharienne et notamment en zone UEMOA, il existe
une corrélation étroite entre les puissances coloniales et les
colonies surtout en termes de liens coloniaux et culturels dans le cadre des
relations commerciales internationales. En effet, tous les pays de l'UEMOA
excepté la Guinée-Bissau sont de colonies françaises.
Ainsi, les IDE en direction de l'UEMOA proviennent essentiellement des pays de
l'Union Européenne notamment la France, qui est le principal partenaire
économique de l'Union. Cependant, certains pays en développement
d'Asie et d'Afrique tels que la Chine, l'Inde, l'Île Maurice et l'Afrique
du Sud deviennent de plus en plus de véritables partenaires
économiques de l'UEMOA (Dje, 2007).
III.2.2. Evolution des IDE en zone UEMOA
L'évolution des entrées d'IDE en zone UEMOA ne
présente pas une tendance à la hausse régulière
malgré les différentes politiques d'attractivité
entreprises par les différentes autorités depuis les
années 1980. Elle présente alors des périodes d'afflux
massif et des périodes de sorties importantes comme illustrées
par le graphique n°3 ci-dessous. La tendance principale des flux d'IDE
à destination de l'UEMOA est une évolution en dents de scie. De
plus, les variations cycliques sont presque identiques pour tous les pays de
l'Union.
Graphique n°3 : Evolution des flux nets tgID(
rtigriesrSIA srtIrlgY ( 0 2 $ (en dollars US courants)
IDE en millions de dollars US
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
-500
500
0
Années
UEMOA
Togo
Sénégal
Niger
Mali Guinée-Bissau Côte d'Ivoire Bénin
Burkina Faso
Source : Construit à partir des données de la base
de données de la Banque mondiale de 2008
Pendant la décennie 1980-1990, les entrées d'IDE
dans l'espace UEMOA ont enregistré une tendance à la baisse
régulière en dents de scie jusqu'en 1985 puis une hausse de
courte durée surtout au début des années 1990. Cet afflux
massif sera vite interrompu par des sorties importantes prenant même des
valeurs négatives en 1992. Ce phénomène traduit une fuite
des capitaux privés de l'Union et une situation économique morose
dans un climat d'ajustement
structurel (Kinda, 2006). En effet, les sorties les plus
importantes sont observées en Côte d'Ivoire et au Mali, où
les IDE prennent des valeurs négatives respectivement de l'ordre de 231
et de 22 millions de dollars. Cependant une hausse significative est
enregistrée au lendemain de la dévaluation du FCFA en Janvier
1994 qui sera rapidement étouffée par les instabilités
politiques (les changements de régime et les multiples grèves
contre les mesures d'ajustement structurel) et les effets de la crise
ivoirienne mais aussi par la crise asiatique de 1997. Cette hausse des IDE dans
l'UEMOA atteignant le record de 742 millions de dollars en 1997 s'explique par
les politiques libérales des PAS dont la privatisation des entreprises
publiques, les effets volumes de court terme de la dévaluation et les
mesures d'accompagnement de celle-ci. En effet, la Côte d'Ivoire et le
Sénégal qui sont les principaux destinataires des IDE dans
l'UEMOA, ont enregistré en 1997 des privatisations d'échelles
importantes. Ainsi, en février 1997, 51% du capital de CI-Telecom de la
Côte d'Ivoire est cédé à France Cables et Radio
(FCR) pour une valeur de 105 milliards de FCFA. En outre au
Sénégal, 33% du capital de la Société Nationale des
Télécommunications (SONATEL) est acquis par une succursale de
France Telecom pour une montant de 70 milliards de FCFA en Juillet 1997.
Par ailleurs, la période 1997-2003 fut marquée
par une tendance à la baisse ponctuée de fortes fluctuations.
Ainsi, les pays de l'Union n'ont pas constitué une destination de choix
malgré le record historique des entrées mondiales d'IDE en 2000.
Toutefois, depuis 2003, les entrées d'IDE se sont traduites par une
hausse spectaculaire notamment au début de la crise financière
internationale de 2007 pour atteindre 1,6 milliards de dollars, pour un taux de
croissance globale de 29,3% par an sur la période 2003-2008. Celles-ci
sont consécutives à l'opération de privatisation de
l'Office National des Télécommunications (ONATEL) du Burkina Faso
pour un montant de 140 milliards de FCFA. Cette hausse s'explique
également par la reprise des investissements mondiaux suite aux
opérations de fusions-acquisitions et la forte croissance
économique au niveau mondial.
En définitive, l'évolution des IDE dans l'espace
UEMOA ne laisse pas transparaître une augmentation continue qui
dénoterait de l'attractivité potentielle de la zone UEMOA pour
les investisseurs étrangers. Les fluctuations pourraient être dues
à des facteurs affectant l'environnement macroéconomique et, le
cadre juridique et réglementaire des investissements. La principale
destination des flux d'IDE en direction de l'UEMOA reste la Côte d'Ivoire
d'avant
la crise de 1999. En effet, la répartition des IDE au
sein de l'Union indique que la Côte d'Ivoire demeure le pays le plus
attractif, avec 34,9 % des IDE sur la période 2004-2007, suivie du
Sénégal (16,0 %) et du Mali (15,4 %). Cette prédominance
de la Côte d'Ivoire tend néanmoins à se réduire avec
les effets dévastateurs de la crise. En effet, le pays avait
reçu, sur la période 1996-2004, près de la moitié
des IDE dans l'UEMOA (49,0 %), (Banque de France, 2007). Par ailleurs, une mise
en évidence du poids des investissements directs étrangers et des
investissements domestiques dans le PIB permettrait de mieux appréhender
les flux d'IDE en UEMOA. Ceci est illustré par le graphique n°4
ci-après.
Graphique n°4 : Investissement direct
étranger et investissement domestique en UEMOA,
1980-2008
Taux de croissance en %
25
20
15
10
-5
0
5
Années
IDE ID
Source : construit à partir des données de
la base de données de la Banque Mondiale, 2008
Quand bien même la part des investissements directs
étrangers dans le PIB s'est relevée depuis 1994 au sein de
l'UEMOA, leurs niveaux restent toujours faibles et les investissements
domestiques supplantent largement les IDE18. Ce qui traduit, que les
économies des pays de l'UEMOA sont essentiellement financées par
les ressources domestiques. Néanmoins, les fluctuations
enregistrées semblent évoluer en connivence ou de façon
concomitante. Les périodes de hausses ou de baisse sont presque
identiques pour les deux variables. Ce qui pourrait traduire la présence
d'un lien étroit entre les investissements domestiques et les
entrées d'IDE en zone
18 Ce constat est valable pour les différents
pays pris individuellement, Voir annexe n°5
UEMOA. Mais, il faut noter que les pays de l'UEMOA n'attirent
pas suffisamment d'investissements directs étrangers, malgré les
politiques élaborées pour créer des conditions favorables
au développement des activités économiques (politiques
commerciales, industrielles, etc.). Les IDE du fait de l'importance du
transfert de technologie qu'ils drainent sont essentiels pour améliorer
la compétitivité du secteur privé local. Il est donc
important de promouvoir la mise en oeuvre au sein de chaque Etat membre et au
niveau régional des politiques pour instaurer un environnement favorable
au développement des entreprises privées locales, et propice pour
les investissements directs étrangers. Il s'agit pour les Etats membres
de l'Union d'adopter des mesures susceptibles d'améliorer le climat de
l'investissement.
III.2.3. Analyse des différences
d'attractivité des pays au sein de l'UEMOA
Les flux d'IDE à destination de l'UEMOA peuvent
également etre analysés sous l'angle de la structuration par
pays, illustrée par le graphique n°5 ci-après.
Graphique n°5 : Part des flux- d'IDE
par pays en moyenne sur la période 2000-2008
Niger 6%
Guinée Bissau 1%
Sénégal 20%
Mali
15%
Togo
7%
Burkina
Faso
8% Bénin
9%
Côte d'Ivoire 34%
Source : Construit à partir des données de la
Banque Mondiale, 2008
En effet sur la période 2000-2008, les principaux
bénéficiaires des entrées d'IDE sont la
Côte d'Ivoire (33,82%), puis le Sénégal (20,21%) et le
Mali (15,29%). Cette répartition est conforme à la taille de
ces économies au sein de l'UEMOA. Les pays les moins attractifs sont la
Guinée
Bissau (moins de 1%) et le Niger (5,73%). Le choix de cette
période de comparaison se justifie en raison des records historiques
enregistrés au niveau des entrées mondiales d'IDE en 2000 et
2006. De plus la comparaison sur une longue période a l'avantage de
prendre en compte la dynamique structurelle des différentes
économies et de réduire considérablement les biais
d'interprétation résultant des fluctuations importantes des
entrées pendant les périodes de vagues de privatisation dans
certains pays. Par exemple, malgré les effets de la crise ivoirienne,
l'économie de l'Union reste largement dominée par celle de la
Côte d'Ivoire. Par contre, une analyse des entrées d'IDE en 2008
atteignant 1,7 milliards de dollars classera le Sénégal en
peloton de tête attirant 41% des investissements directs en direction de
l'Union.
La mise en évidence des disparités
d'attractivité des pays de l'Union peut également
s'apprécier au moyen de l'Indicateur de Performance en termes
d'Investissements Entrants (IPIE). Celui-ci permet de mettre en évidence
la capacité d'absorption d'IDE d'un pays au regard de sa taille
économique mesurée par le PIB. Pour l'étude
comparée intra UEMOA, l'IPIE adapté se définit par :
e e p ée
IPI
e ée
P u p ée
P e ée
Le graphique n°6 illustre l'évolution de
l'attractivité des pays membres en référence à leur
taille économique au sein de l'Union.
Graphique n°6 : Evolution de l'Indice de
Performance en termes d'Investissements entrants des pays de
l'UEMOA
Source : Construit à partir du tableau d'IPIE
Cet indicateur permet d'évaluer l'attractivité
d'un pays au regard de sa taille économique. Si par exemple un pays
représente 10% du PIB de l'Union, il peut recevoir 10% des
investissements totaux de l'Union, plus de 10% ou moins de 10%. S'il
reçoit 10% de l'investissement de l'Union, l'indice IPIE sera
égal à 100. S'il reçoit plus de 10% de l'IDE de l'Union,
l'indice sera
Togo
éégal
supérieur à 100. Si le pays reçoit moins de
10%, l'indice sera inférieur à 100.
Niger
En moyenne, sur la période 1980-2008, la Côte
d'Ivoire et le Mali ont enregistré des IPIE tous
Guinée-Bissau
supérieurs à 100%, tandis que les plus faibles
performances ont été enregistrées au Bénin et au
Burkina Faso é
Niger. Plus spécifiquement, pour le cas du Burkina
Faso, seules les années 1983 et 2007 enregistrent un IPIE
supérieur à 100. Cela s'explique par l'opération de
privatisation de l'ONATEL en 2007 et par les politiques de développement
populaire dans les années 1980. Globalement, le Burkina Faso
reçoit moins d'IDE comparativement à sa taille économique.
Le Bénin, le Niger, le Sénégal et le Togo ont en moyenne
reçu moins d'IDE au regard de leur taille économique au sein de
l'Union. L'IPIE est en moyenne négatif ; ce qui signifie que même
si ces pays ont enregistré des entrées d'IDE, ils ont connu des
sorties importantes d'IDE au cours de certaines périodes. C'est le cas
pour le Sénégal en 1983, du Niger en 1993, du Bénin et du
Togo
en 1992. Cette période est marquée par
l'environnement économique morose pour l'ensemble de pays à la
veille de la dévaluation du FCFA en Janvier 1994.
La présomption d'une dévaluation du FCFA a
constitué un signal d'environnement macroéconomique instable pour
les investisseurs étrangers. En effet, les investissements directs sont
constamment affectés par la dévaluation de la monnaie par des
sorties massives soit par des motifs de spéculations ou par le jeu des
termes de paiement. Ainsi, en 1992, tous les pays de l'Union ont un indicateur
de performance négatif et en valeur absolue supérieur à
100, excepté la Côte d'Ivoire et la
Guinée-Bissau19. Cela s'est traduit par une situation de
désinvestissement et de fuite de capitaux. Ces capitaux ne devraient
revenir dans l'Union qu'après avoir bénéficier de la prime
de dévaluation. Ce qui explique le regain d'attractivité au cours
des années post dévaluation, où les IPIE sont positifs
pour tous les pays de l'Union, et ceux jusqu'en 2008. Par ailleurs, on constate
aussi que sur la période d'analyse, seule la Côte d'Ivoire, en
1980 a pu absorber des flux d'IDE équivalents à sa taille
économique dans l'Union, (IPIE 100%).
III.2.4. Structure des IDE par secteur ('aI\ivi\fs
Les statistiques par secteur des entrées d'IDE dans
l'UEMOA sont presque inexistantes. Cette carence de données concernant
la ventilation des IDE par secteur constitue une limite majeure pour toute
analyse des flux d'investissement en direction de l'UEMOA. Toutefois à
partir du rapport sur la zone franc de la Banque de France (2007), les secteurs
les plus attractifs sont les suivants :
- le secteur minier : pétrole en Côte d'Ivoire, l'or
au Mali et au Burkina Faso, l'Uranium au Niger ;
- le secteur bancaire au Sénégal et au Togo ;
- le secteur des télécommunications pour l'ensemble
de l'Union en raison de la forte expansion de la téléphonie
mobile ces dernières années.
A cela, nous pouvons ajouter le secteur de l'agro-alimentaire, la
transformation des produits de pêche et les produits pharmaceutiques.
19 Les résultats détaillés de ces
indicateurs sont présentés en annexe n°1
III.2.5. 61`10tiAQ GI-s4' ( GI- l'IR ( 0 2 $
SICIESSAUTV EI-sII-IGu P AQGI-
Les entrées totales des investissements directs en zone
franc en Afrique subsaharienne sont globalement très volatiles eu
égard aux fluctuations importantes constatées dans les deux
Unions monétaires, illustrées par le graphique n°7
ci-après. Cette volatilité est plus prononcée en zone
CEMAC. Ainsi, les années 1989, 1994 et 1997 sont caractéristiques
d'importantes sorties d'IDE. Par contre en zone UEMOA, seule l'année
1992 a connu des désinvestissements importants. Cette configuration des
mouvements d'IDE en CEMAC peut s'expliquer par le fait qu'elle enregistre des
investissements essentiellement orientés vers l'exploitation des
ressources naturelles. Toutefois, la crise financière de 2007 semble
infléchir les entrées d'IDE dans les deux régions. En
termes absolus, les flux entrants d'IDE de la dernière décennie,
présagent une forte attractivité de la CEMAC. Mais, en moyenne,
la zone CEMAC et l'UEMOA ont reçu respectivement un montant d'IDE de 508
et 427 millions de dollars sur la période 1980-2008.
Graphique n°7 C *RP SDIDLsRI G7ig5ur 7nAIDnAs
G1 ' ( G7251g ( 0 2 $ 7A G7 5D *( 0 $*
IDE (en million de dollars US)
2500
2000
1500
1000
-500
500
0
Années
CEMAC
UEMOA
Source : Construit à partir des données de la base
de données de la Banque mondiale, 2008
La comparaison des flux entrants dans les deux régions
à ceux au niveau mondial, indique que l'UEMOA n'a pu attirer en 2008,
que 0,097% des flux mondiaux contre 0,113% pour la zone CEMAC. Au plan
continental, l'UEMOA et la CEMAC n'ont pu absorber respectivement que 2,40% et
2,80% des investissements directs étrangers en direction de l'Afrique en
2008. Ces faibles taux d'absorption traduisent une faible attractivité
des pays de l'UEMOA. Mais quels
peuvent etre les atouts de l'Union pour qu'elle puisse
constituer un cadre d'investissement particulièrement intéressant
pour les capitaux internationaux en quête de débouchés
et/ou d'efficacité ?
IV. Quelle attractivité pour l'espace UEMOA :
des politiques communautaires d'attraction en quête de fondements
Depuis la crise de l'endettement des années 1980, la
plupart des pays en développement ont privilégié les
processus de financement par les capitaux privés aux dépens de
l'endettement extérieur. Ainsi, à l'instar de cette
réorientation politique, les pays de l'UEMOA ont entrepris des
réformes aussi bien au plan national que régional visant à
attirer les investissements étrangers, pour pallier le déficit de
l'épargne intérieure et la baisse de l'aide internationale.
IV.1. Le Code Communautaire d'Investissement (CCI
L'UEMOA, conformément aux objectifs qu'elle s'est
assignée dans le traité modifié, notamment l'harmonisation
des législations dans le cadre de la mise en oeuvre du marché
commun, le renforcement de la compétitivité des activités
économiques et financières des Etats, a élaboré un
projet de code d'investissement communautaire applicable à tous les
Etats membres. En effet, le code communautaire d'investissement «
régit dorénavant, toutes les conditions de création et
d'exploitation d'entreprises dans l'espace UEMOA. Il donne, en outre, aux
investisseurs potentiels, une claire lisibilité des politiques
économiques, fiscales et financières et leur garantit une
protection effective de leurs investissements, en même temps qu'il leur
facilite un libre exercice de leurs activités ». Ainsi, la mise en
oeuvre du CCI devrait permettre de promouvoir les entreprises et les
investissements au sein de l'Union. De ce fait, il offre d'importants garanties
et avantages pour les investisseurs en proposant entre autres, une protection
et une garantie des propriétés privées ainsi qu'une
garantie du transfert des capitaux et des revenus. Cette dernière
garantie est particulièrement intéressante, surtout pour les
investissements directs étrangers et les travailleurs non ressortissants
des pays de l'UEMOA.
Les entreprises ont, au cours de la phase d'investissement et
pour une durée de trente-six (36) mois à compter de la date
d'obtention de leur agrément, la possibilité d'importer leurs
biens d'équipements aux mêmes conditions d'importation que celles
applicables à ce même type de biens selon la classification du
Tarif Extérieur Commun (TEC). Pendant la phase d'exploitation, les
entreprises nouvellement installées ou créatrices
d'activités nouvelles bénéficient de réductions sur
divers impôts : les impôts sur les bénéfices, les
impôts minimums forfaitaires ou leur équivalent, les contributions
des patentes ou leur équivalent et la part patronale de la taxe sur les
salaires des travailleurs ressortissants des pays membres ou son
équivalent. Ces réductions vont de 90% au cours de la
première année d'activité à 10% pendant la
cinquième année. De plus, le Code Communautaire des
Investissements prévoit entre autres une généralisation
des Centres de Promotion des Investissements (CPI) dans tous les Etats membres
de l'Union, afin de simplifier les procédures de création
d'entreprises et de diligenter la sécurité juridique et
juridictionnelle à laquelle tous les Etats ont souscrit à travers
la Convention pour le règlement des différends relatifs aux
investissements entre Etats et ressortissants d'autres Etats, dans le cadre du
Centre International pour le Règlement des Différends relatifs
aux Investissements (CIRDI). A travers le CIRDI, les investisseurs
étrangers se voient reconnaître une capacité juridique
propre de recours devant les tribunaux arbitraux constitués dans le
cadre du CIRDI, de manière indépendante par rapport aux droits et
à la volonté des Etats.
En outre, au plan du droit des affaires, tous les Etats
membres de l'UEMOA ont signé le traité de l'Organisation pour
l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) le 17 octobre 1993
à Port-Louis aux Iles Comores. L'OHADA vise à remédier
à l'insécurité juridique et judiciaire existant dans les
Etats membres en vue de redonner confiance aux investisseurs nationaux et
surtout étrangers. De ce fait, l'UEMOA souscrit aux actes uniformes de
l'OHADA sur le droit commercial général, le droit des
sociétés commerciales et du groupement d'intérêt
économique, l'organisation des sûretés, les
procédures simplifiées de recouvrement et les voies
d'exécution. L'harmonisation du droit économique et
l'amélioration du fonctionnement du système judiciaire restant
indispensables pour le développement d'un secteur privé
performant capable de drainer de flux importants d'investissement.
IV.2. La politique minière commune
La politique minière commune de l'Union telle que
définie dans l'Acte Additionnel n°01/2000 vise également
à contribuer, à travers l'harmonisation des cadres
réglementaires, à la diversification de la production
minière, à la transformation sur place des substances
minérales et à l'instauration d'un climat propice aux
investissements miniers dans l'espace UEMOA. Le développement des
échanges intra-africains de produits miniers couplé avec un
environnement favorable est en mesure d'inciter à la création et
au renforcement des industries locales et régionales de transformation.
Toutes les politiques sectorielles communautaires nécessitent qu'elles
s'inscrivent dans un ensemble cohérent, orienté vers la
compétitivité et la promotion de l'investissement dans l'espace
UEMOA, afin d'assurer une réorientation et une plus grande coordination
des priorités en matière d'investissement.
IV.3. Le Tarif Extérieur Commun
La réalisation de l'union douanière dans
l'espace UEMOA a conduit à la mise en oeuvre de réformes fiscales
et douanières. Celles-ci ont favorisé l'établissement d'un
système tarifaire favorable à une allocation optimale des
ressources productives, à la compétitivité des
économies et à l'intensification des échanges intra-
communautaires. Les principaux axes des réformes ont trait à
l'instauration d'une zone de libre échange par l'élimination des
barrières tarifaires et non tarifaires entravant les échanges
intra-communautaires, et à l'harmonisation des politiques commerciales
vis-à-vis de pays tiers par l'institution d'un Tarif Extérieur
Commun (TEC). Celuici, a été instauré en 1998 suivant le
Règlement n°02/97/CM/UEMOA et est entré en vigueur le 1er
Janvier 2000. Il s'agit d'un tarif douanier commun aux Etats membres de
l'Union, applicable aux produits et marchandises originaires de pays non
membres. Enfin, notons, qu'au delà de l'instauration progressive du TEC,
des efforts importants ont été consentis pour l'harmonisation de
la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA). En particulier, la plupart des pays
de l'UEMOA ont adopté des taux uniques (18%) et standardisé les
procédures de remboursement des crédits de TVA, afin d'en
réduire les coüts sur les opérateurs économiques,
notamment les exportateurs et les investisseurs.
IV.4. La surveillance multilatérale des politiques
macroéconomiques
La surveillance multilatérale repose sur les objectifs
définis dans le pacte de convergence, de stabilité, de croissance
et de solidarité à travers l'Acte Additionnel n°04/99 et
modifié suivant l'Acte Additionnel n°03/2003. Il s'agit d'abord
d'observer une phase de convergence des économies des pays membres du
1er Janvier 2000 au 31 Décembre 2008 (nouvel horizon de
convergence) et ensuite une phase de stabilité commençant le
1er Janvier 2009. Deux types de critères de convergence
à savoir ceux dits de premier rang et d'autres dits de second rang sont
à respecter par les Etats. Le critère clé est le ratio du
solde budgétaire de base rapporté au PIB nominal qui doit
être supérieur ou égal à 0%.
Conclusion
L'évolution des entrées mondiales d'IDE des
dernières années est fortement marquée par la crise
financière d'août 2007. Ainsi, les flux entrants mondiaux
d'investissement direct se sont contractés de 16% en 2008, de 37% en
2009, et de 40% en 2010 après un record historique de 2007 d'environ
1800 milliards de dollars.
Quant aux flux d'IDE en direction de l'UEMOA, ils ont
été jalonnés d'importantes fluctuations dues d'une part
à l'environnement macroéconomique et politique instable dans
l'Union et d'autre part aux développements d'investissements en
quête de marchés au niveau mondial. Ces fortes fluctuations
dénotent du faible potentiel d'attractivité de l'Union eu
égard de leurs poids économiques et à d'autres zone comme
la CEMAC, et pose la problématique de l'efficacité des politiques
de promotion des investissements étrangers mises en oeuvre tant au
niveau régional que national. Toutefois, l'Union accueille
essentiellement des IDE en direction des secteurs miniers, bancaires, des
télécommunications, et de l'agro-alimentaire. Ces flux
d'investissements étrangers proviennent principalement de l'Union
Européenne et en particulier de la France, et dans une moindre mesure
des pays asiatiques ces dernières années, et sont orientés
majoritairement vers la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le
Mali.
Par ailleurs, les mouvements d'investissements internationaux
peuvent s'expliquer par différents facteurs. Ce sont : la
stabilité de l'environnement macroéconomique et institutionnel,
le risque pays, le cadre juridique des investissements, la taille des
marchés intérieurs, le niveau de croissance économique,
les ressources naturelles, la qualité des infrastructures, le capital
humain (qualification et coüt de la main d'oeuvre), les facteurs
incitatifs et d'agglomération, et les effets d'entrainements dus
à la présence d'autres firmes multinationales. Fort de ces
déterminants, l'UEMOA dans le cadre de son processus
d'intégration a mis en oeuvre différentes politiques à
méme de stimuler l'afflux de capitaux étrangers : le
marché commun, le tarif extérieur commun, les politiques
minières, énergétiques et industrielles communes, offrant
d'énormes opportunités et avantages aussi bien pour les
investisseurs ressortissants de l'Union que ceux étrangers.
L'identification des déterminants des investissements directs
étrangers spécifiques à l'Union, ainsi que l'analyse des
interactions entre ceux-ci et la croissance économique des pays membres,
constituent le centre d'intérêt du chapitre suivant.
Chapitre III: Interactions entre investissements
directs étrangers et croissance économique en zone UEMOA
Introduction
Dans la représentation contemporaine de
l'économie mondiale, les firmes multinationales ne porteraient pas
seulement atteinte à l'identité des ensembles économiques
nationaux, elles seraient devenues les principaux vecteurs de l'organisation du
système mondial (Jacquemont, 1990). En effet, les activités des
firmes multinationales ont une grande influence sur les économies des
nations partenaires. De ce fait, les différents Etats ont entrepris soit
des politiques de promotion, soit des politiques de suspicion ou de restriction
des investissements directs étrangers selon leur perception de la nature
des retombées résultant de l'implantation des multinationales. A
cet effet, Mainguy (2004) indique que, suivant un mouvement de balancier, les
positions critiques à l'égard des firmes multinationales,
dominantes dans les années 1960 et 1970, ont ainsi peu à peu
laissé la place à des analyses qui reposent sur l'idée
sous-jacente que les investissements étrangers favorisent le
développement.
Les pays de l'UEMOA face aux déficits structurels de
l'épargne intérieure et à la rareté des ressources
de la dette, établirent des politiques de promotion aussi bien au niveau
régional que national pour attirer les investissements directs
étrangers. Dans un tel contexte, l'appréciation des interactions
entre investissements directs étrangers et croissance économique
des pays hôtes, s'avère nécessaire en vue de mieux
réorienter les différentes politiques d'attraction, en
identifiant les facteurs explicatifs des entrées d'IDE et pour plus
d'influence sur la croissance économique des pays de l'Union.
Cette partie est structurée en quatre sections. La
première section présente brièvement les
déterminants empiriques et les résultats de quelques
études d'impact, et des interactions entre investissements directs et
croissance économique des pays d'accueil. Elle est suivie d'une
description de l'approche économétrique et de la
méthodologie d'estimation, tandis que la dernière section donne
une évaluation empirique de l'impact des investissements directs
étrangers sur la croissance économique en zone UEMOA, ayant
contrôlé les déterminants usuels, et en retour l'effet de
la croissance économique sur les investissements directs
étrangers.
I. Développements empiriques sur les
déterminants des IDE et leurs impacts sur les
pFd4d IL1 d'11IXIIl
Cette section vise à présenter quelques
études pratiques sur les interactions entre investissements directs
étrangers et croissance économique. L'accent sera mis d'abord sur
les déterminants empiriques des IDE, puis sur les analyses d'impact et
en termes d'effets réciproques
I.1. Développements empiriques sur les
déterminants des IDE
Les déterminants des IDE dans les pays en
développement ont fait l'objet de plusieurs études. Ainsi les
travaux de Morisset (2001), Dupuch (2004), et surtout Asiedu (2002, 2003, 2004
et 2006) y ont largement contribué. Toutefois, en dépit de
l'importance croissante prise par les investissements internationaux dans les
économies, et les différentes approches adoptées selon les
écoles de pensée, il n'existe aucun cadre théorique
unifié permettant de comprendre et d'identifier les déterminants
des IDE. La littérature existante combine des aspects institutionnels
(politique fiscale ou commerciale, risque pays), industriels (coûts de
transport, coûts d'implantation, coüts salariaux, avantages
technologiques, agglomérations d'activités) et des
caractéristiques propres aux pays.
Au-delà des développements théoriques,
différentes études empiriques sur les investissements directs
étrangers, ont véritablement contribué à
l'identification de leurs déterminants. Ainsi, les déterminants
des IDE peuvent être regroupés en trois grandes catégories.
D'abord les « pré requis >> ou conditions initiales (Beyer,
2002) qui ont trait à l'environnement macroéconomique et
institutionnel, le risque pays et le cadre juridique des investissements (Bevan
et Estrin, 2004). Campos et Kinoshita (2002) étudiant les
déterminants des IDE dans les économies en transition, montrent
qu'en plus des réformes financières et des privatisations, les
investisseurs étrangers sont attirés vers les pays ayant plus
d'environnement macroéconomique stable, des niveaux plus
élevés de développement économique et
d'infrastructures. Prasad et Rajan (2008) soutiennent que la capacité
d'absorption mesurée par le développement financier du pays
d'accueil est une condition préalable aux entrées de capitaux
étrangers pour une croissance plus élevée. Ensuite, la
seconde catégorie regroupe les critères des firmes
multinationales en termes de facteurs de demande (taille du marché,
croissance, solvabilité de la demande), de facteurs de production
(ressources naturelles, qualification et coüt de la main
d'oeuvre, les infrastructures), Asiedu (2006) et Morisset (2001). Enfin, la
dernière catégorie s'intéresse aux facteurs incitatifs
(avantages fiscaux, aides publiques à l'implantation, les programmes de
privatisation), Asiedu (2003), aux facteurs d'agglomération
(externalités) et aux effets de mimétisme ou niche
d'investisseurs (présence d'autres firmes), Dje (2007).
Compte tenu de l'absence d'un cadre théorique
unifié, les différentes études sur les déterminants
des IDE aussi bien du point de vue des pays d'origine que des pays hôtes,
retiennent principalement deux types d'approches : la théorie dite de
« pull factors » en référence aux facteurs
spécifiques aux pays d'accueil, et la théorie dite de «
push factors » pour tenir compte des caractéristiques
macroéconomiques des pays d'origine des capitaux. En effet, les «
pull factors » sont des facteurs attractifs des IDE et
reflètent les différentes opportunités qu'offrent une
économie et les risques encourus par les investisseurs. Ils sont
spécifiques à l'économie d'accueil et déterminent
la structure géographique des investissements étrangers, (Bouklia
et Zatla, 2001). Quant aux « push factors », ce sont des
variantes se rapportant aux facteurs spécifiques aux pays d'origine et
déterminent l'offre des IDE. Ils représentent le coût
d'opportunité des IDE en direction des pays hôtes et
décrivent l'environnement macroéconomique de l'investisseur. Du
point de vue des économies d'accueil, ce sont des facteurs dissuasifs,
décourageant les investisseurs étrangers.
La littérature sur les déterminants des
investissements directs dans les pays en développement est
également abondante. Ainsi, Asiedu (2002), explorant les facteurs
explicatifs des IDE dans les pays d'Afrique subsaharienne, indique qu'un
meilleur retour sur investissement, l'ouverture au commerce international et de
bonnes infrastructures ont un impact positif sur les investissements directs.
Toutefois, elle souligne que dans le cas de l'Afrique subsaharienne, le
bénéfice marginal de l'ouverture accrue est moindre sur les
IDE.
Dans le cadre des pays développés, Dupuch et
Milan (2005) indiquent que les investisseurs ne semblent pas seulement
être attirés par la faiblesse du coüt de la main d'oeuvre,
mais également par son niveau de qualification. Ils soutiennent aussi
que les écarts de rémunération entre les pays de l'Est ne
sont pas déterminants dans le choix de localisation des firmes mais le
différentiel de coüts salariaux existant entre les Pays d'Europe
Centrale et Orientale (PECO) et ceux de l'Union Européenne (UE). Dupuch
(2004), analysant les IDE dans les nouveaux pays
adhérents20 à l'UE sur la
période 1993-2001, montre que les perspectives d'intégration
à l'UE ont favorisé la taille des marchés, la
proximité géographique et l'intensité technologique des
pays d'origine comme principaux déterminants des flux Ouest-Est.
Dans l'espace UEMOA, deux études majeures ont
contribué à l'identification des déterminants des IDE en
direction de l'Union. En effet, Kinda (2006), à partir d'une analyse sur
données de panel sur la période 1970-2003, montre que les
déterminants significatifs des investissements directs sont : les
infrastructures, l'ouverture et l'instabilité politique.
Parallèlement, Dje (2007), partant d'une étude
économétrique sur données de panel, couvrant les
années 1980-2002, démontre que certains facteurs traditionnels,
à l'instar de l'ouverture de l'économie aux échanges
internationaux, du taux d'investissement, notamment le taux d'investissement
public, le capital humain, sont essentiels dans l'analyse des flux d'IDE
à destination de l'UEMOA.
Asiedu et Gyimah (2007), en analysant l'effet des politiques
de libéralisation de l'investissement sur l'emploi et l'investissement
des FMNs en Afrique, portant sur 33 pays durant la période 1984-2003,
montrent que la libéralisation a un effet positif considérable
sur l'investissement. De même, elle stimule les investissements des
firmes multinationales, qui en créant des emplois, contribuent à
la réduction de la pauvreté.
Quant aux « push factors » relatifs aux pays
d'accueil, Asiedu (2003), partant d'une étude sur données de
panel pour 22 pays d'Afrique subsaharienne sur la période 1984-2000,
examine l'impact du risque politique, le cadre institutionnel et la politique
gouvernementale sur les flux d'IDE. Elle suggère que
l'instabilité macroéconomique, les restrictions d'investissement,
la corruption et l'instabilité politique ont un impact négatif
sur les IDE en direction de l'Afrique, tandis que la stabilité
macroéconomique, des institutions efficaces, la stabilité
politique et un bon cadre réglementaire ont un impact positif sur l'IDE.
Contrairement à Morisset (2001), elle souligne que, les IDE à
destination de l'Afrique ne sont pas uniquement motivés par les
dotations en ressources naturelles, (IDE primaire).
20 République Tchèque, Estonie,
Slovénie, Hongrie, Slovaquie, Pologne, Lettonie, Lituanie, Bulgarie,
Roumanie
I.2. Développements empiriques sur les interactions
entre IDE et croissance économique
De nombreuses études empiriques ont analysé
l'impact des IDE sur la croissance économique des pays en
développement sans aboutir à un schéma
fédérateur satisfaisant. Alors que certaines études
soutiennent la thèse selon laquelle, les IDE ont un effet positif sur la
croissance économique du pays hôte, d'autres par contre estiment
que les IDE ne sont pas une panacée, ni une condition nécessaire
et/ou suffisante. Les effets des IDE sur la croissance économique des
pays d'accueil concernent d'une part, les équilibres
macroéconomiques, (Bouklia et Zatla, op.cit) et les créations
d'emplois (Mainguy, 2004) et, d'autre part, ces effets portent sur les
transferts technologiques entre firmes étrangères et firmes
locales (Blomström et Kokko, 1998). Certaines études ont même
cherché à déterminer les prés requis ou conditions
initiales (seuil minimum de capital humain, capacité d'absorption,
minimum d'infrastructures) pour que les IDE puissent impacter positivement sur
la croissance économique des pays d'accueil, Borensztein and al (1998),
Alaya et al (2009)
En effet, Borensztein et al (1998) suite à une
régression sur données de panel couvrant la période
1970-1989, concluent qu'une augmentation des IDE d'un point de pourcentage
accroît l'investissement domestique de 0,5 à 1,3 pour cent. Outre
les flux financiers qu'ils occasionnent, les IDE aident à promouvoir la
croissance dans les pays en développement en facilitant le transfert de
technologie, en accroissant le niveau de connaissances des travailleurs, en
assurant la promotion de la compétitivité, et en augmentant les
exportations. Ces effets externes se traduisent par une croissance de la
productivité de l'économie plus importante. Ils indiquent qu'une
augmentation d'un point de pourcentage du ratio des IDE sur le PIB
accroît le taux de croissance du PIB par tête du pays hôte de
0,8%. Borensztein et al (op.cit) ont mis en évidence l'importance de
l'effet de seuil dans le processus de diffusion technologique. Les auteurs
postulent que l'IDE entraîne un effet bénéfique sur les
économies d'accueil à condition que ces pays aient
déjà atteint un certain seuil de développement du capital
humain. Borensztein et al (op.cit) estiment que c'est à partir du seuil
de 0,52 année d'études secondaires que l'IDE commence à
entraîner des gains de croissance économique dans le pays
hôte. De ce fait, l'influence positive des investissements directs
étrangers sur les économies d'accueil sera fonction de leurs
interactions avec le capital humain dans les pays hôtes.
Bouklia et Zatla (2001) ont abordé l'analyse de l'IDE
à travers la détermination des facteurs de sa localisation d'une
part, et l'évaluation, d'autre part, de son effet sur la croissance
économique. Ils montrent que l'IDE agit de façon faiblement
significative sur la croissance des économies sud
méditerranéennes. De même, Carkovic et Levine (2002) ne
trouvent aucun lien entre l'IDE et la croissance dans un échantillon de
pays de la Banque mondiale. Abordant dans le même sens, Chowdhury et
Mavrotas (2003) trouvent que « l'IDE ne cause pas la croissance » au
sens de Granger au Chili, alors que cette relation de causalité est
bidirectionnelle dans le cas de la Malaisie et de la Thaïlande.
Par contre, Esso (2005) dans la recherche d'une relation entre
IDE et croissance économique dans le cas de la Côte d'Ivoire, sur
la période 1970-2001, conclut que, les investissements directs
étrangers ont été une source importante de croissance
économique. Leur effet direct positif indique que, toutes choses
égales par ailleurs, un point de pourcentage d'IDE supplémentaire
entrant en Côte-d'Ivoire engendre une augmentation de la croissance du
produit intérieur brut par tête de 0,01 pour cent. Ainsi les
politiques d'incitations à l'investissement mises en oeuvre ont
contribué à accroître le volume total des investissements,
augmentant la capacité productive de l'économie, ce qui a eu pour
conséquence une augmentation du produit intérieur brut de la
Côte d'Ivoire. Selon l'auteur, les tests de causalités entre les
flux entrants d'IDE et la croissance économique indiquent que les
niveaux passé et courant des IDE ne permettent pas de prédire les
valeurs futures du PIB/tête. Toutefois les valeurs passées et
courantes du PIB/tête permettent de prédire (causalité au
sens de Granger) les valeurs futures des investissements directs
étrangers dont bénéficie la Côte d'Ivoire.
Boccara et Nivat (2004), montrent que la contribution des
investissements directs étrangers est au moins plus élevée
dans les grands pays d'accueil qu'au Luxembourg. En effet, un million d'euro
d'IDE génère en moyenne 0,5 million de ventes et 2 emplois,
contre 2 à 4 millions d'euro de vente dans les grands pays comme la
France, l'Allemagne, les Etats Unis, la Suède, et le Japon, et 4
à 9 emplois dans les filiales résidentes d'entreprises
étrangères. Tandis que, pour Wacziarg (1998), chaque point de
pourcentage du ratio des IDE sur le PIB est associé à une
élévation du taux de croissance du PIB par tête de 0,3
à 0,4 pour cent. Athukorala et Menon (1995) montrent que les IDE en
Malaisie ont facilité la diffusion de technologie et ont
amélioré le niveau de connaissances des travailleurs. Les IDE
contribuent indirectement à la croissance
économique par la diffusion de connaissances dans les
différents secteurs de l'économie lorsque les travailleurs
migrent vers les firmes locales.
Dans la même logique, Ajayi (2006) indique que les
résultats de l'analyse empirique des relations entre IDE et croissance
économique sont mitigés. Il note qu'il existe en revanche des
preuves indiquant que ce rapport peut être positif, mais ces liens sont
faibles en Afrique. Selon l'OCDE (2002), quoi qu'il en soit, méme s'il
existe un phénomène d'éviction, l'effet net de l'IDE reste
généralement bénéfique, ne serait-ce que parce
qu'il tend à libérer des ressources intérieures rares qui
deviennent ainsi disponibles pour d'autres projets d'investissement.
En définitive, cette revue empirique permet d'avoir une
visibilité élargie et contrariée des retombées
possibles des IDE, mais aussi de comprendre les facteurs déterminant
leurs mobilités vers certaines régions du monde.
IV. Approche
économétrique
II.1. Méthodologie d'analyse
La modélisation des interactions entre IDE et
croissance économique, et l'identification des déterminants des
IDE, se fera à partir d'un modèle structurel à
équations simultanées appliquées sur données de
panel. Ce choix se justifie par le fait que les entrées d'IDE peuvent
expliquer le taux de croissance d'une économie, mais aussi du fait que
le taux de croissance peut constituer un facteur d'attractivité des flux
d'IDE. De plus, certaines variables influencent simultanément les
entrées d'IDE et le taux de croissance. Ainsi, il apparait opportun
d'analyser cette séquence causale de l'attractivité vers les IDE,
puis des IDE vers la croissance, en utilisant un modèle à
équations simultanées qui endogénéise la
croissance, les IDE et certaines variables décisives
d'attractivité et de croissance économique. Ce faisant,
l'estimation d'un modèle structurel à équations
simultanées permet de tenir compte de cette interdépendance et/ou
du double statut de certaines variables, et de réduire
considérablement les biais d'estimation équation par
équation.
En outre, il faut signaler que les études
antérieures sur l'interaction entre IDE et croissance économique
sont presque inexistantes en zone UEMOA. Les études existantes dans le
domaine se sont focalisées sur l'identification des déterminants
des IDE entrants dans la zone. Toutefois, certaines études d'impact et
d'effets interactifs, ont été réalisées
spécifiquement au niveau de certains pays, sans pour autant prendre en
compte l'effet groupe.
Par ailleurs, les études empiriques d'impact de l'IDE
sur la croissance se caractérisent par la non prise en compte des effets
interactifs entre l'IDE et la croissance d'une part, et les facteurs
explicatifs de l'attractivité et la croissance d'autre part. En effet,
la première génération de modèles d'analyse de
l'impact des IDE sur la croissance économique, a été
développée sous forme d'une relation univoque allant des IDE vers
la croissance, dans laquelle les IDE sont considérés comme des
variables exogènes, Alaya et al (2009). La seconde
génération de modèles enrichit la première en
introduisant des variables interactives qui permettent de poser la question des
conditions qui favorisent l'apparition d'effets positifs des IDE, (Borensztein
et al, 1998). Cette approche a permis de définir les capacités
d'absorption nécessaires à l'apparition d'effets positifs des IDE
sur la croissance. Mais elle ne permet pas de traiter ni des relations
réciproques entre croissance économique et IDE, ni de tenir
compte des feedbacks dynamiques entre les IDE et l'insertion
commerciale, le capital humain ou les infrastructures qui peuvent stimuler la
croissance via des gains d'attractivité endogènes.
D'où la naissance de la dernière génération de
modèles qui tient compte des interactions entre la croissance
économique et les IDE, de l'endogénéité possible de
l'IDE à certains facteurs de la croissance tels que l'ouverture
commerciale, les infrastructures, le niveau d'éducation ou la
stabilité macroéconomique. Ces derniers modèles ont
été construits en termes d'équations
simultanées.
Ainsi Alaya (2004), montre que, la présence des
spillovers implique une interaction entre les différents
déterminants de la croissance, d'où l'intérêt
d'endogénéiser ces complémentarités dans l'analyse
empirique. Par ailleurs, les relations observées entre l'IDE et la
croissance peuvent souffrir des problèmes de causalité
réciproque (feedback effect) du fait que l'IDE pourrait
être attiré par des pays où le taux de croissance est assez
élevé, d'où le besoin d'introduire des variables
instrumentales ou des équations multiples afin de résoudre ces
problèmes d'endogénéité.
Afin de dégager les déterminants des IDE, le
modèle s'inscrit dans la logique de la théorie des «
pull factors >> à savoir l'identification des facteurs
d'attractivité spécifiques aux pays de l'UEMOA qui affectent le
choix d'investissement des FMNs. Il s'agira de dégager les facteurs
explicatifs des IDE, et les interactions entre IDE et croissance
écomique, ayant contrôlé les facteurs usuels de la
croissance.
Les différentes variables explicatives sont
exprimées en proportion du PIB. Au delà de la prise en compte de
la taille des différentes économies et de leur niveau de
développement que permet une telle spécification, elle a
l'avantage de permettre une interprétation plus simple des coefficients,
dans la mesure où un certain nombre de variables explicatives sont
également exprimées en pourcentage du PIB, et donc dans la
même métrique. Cette spécification permet également
d'éviter une multicolinéarité du PIB avec l'ensemble des
variables explicatives, (Kinda, 2006).
Le modèle est inspiré de celui de ALAYA (2004) :
« IDE et croissance économique : une estimation à partir
d'un modèle structurel pour les pays de la rive sud de la
méditerranée », auquel nous avons retranché certaines
variables et équations, et ajouté d'autres que nous estimons plus
pertinentes au regard des spécificités de l'UEMOA et de la
disponibilité des certaines données.
A côté des modèles à
équations simultanées, on aurait du penser à un
Modèle à Correction d'Erreur (MCE), afin de mettre en
évidence les relations de court terme et de long terme. Toutefois,
même en utilisant la définition alternative de la
cointégration plus large de Campbell et Perron (1991), permettant de
définir la cointégration entre des variables plus ou moins
hétérogènes, c'est-à-dire qu'il faut au moins deux
variables I(1) dans une relation pour avoir cointégration, ce
modèle apparaît inapproprié car toujours est-il que, le
coefficient associé à la force de rappel doit être
négatif, significatif et en valeur absolue inférieur à
l'unité. Ces conditions ne sont pas satisfaites par notre base de
données. Certains auteurs soutiennent que même en cas de variables
stationnaires, des MCE peuvent être développés mais les
conditions requises pour le coefficient de la force de rappel doivent toujours
être vérifiées.
II.2. Présentation du modèle : Modèle
structurel à équations simultanées
Afin d'éviter le risque
d'endogénéité entre variables explicatives et pour tenir
compte des effets dynamiques et les canaux par lesquels interagissent les IDE
et la croissance, un modèle structurel à équations
simultanées appliquées sur données de panel a
été développé.
Les variables endogènes :
- Cr : le taux de croissance du produit
intérieur brut (PIB) par tête
- ID : l'investissement domestique
rapporté au PIB ou FBCF/PIB
- IDE : le ratio IDE/PIB
- KH : le capital humain mesuré par le
proxy taux de scolarisation brut au primaire. Ce proxy semble moins
approprié pour capter la qualification de la main d'oeuvre, car le
capital humain serait mieux appréhendé par le taux
d'alphabétisation des adultes ou le taux de scolarisation au
secondaire.
Les variables explicatives :
- CREDIT : le crédit accordé au
secteur privé rapporté au PIB pour prendre en compte le poids des
intermédiaires financiers dans le financement du développement
- EPARGNE : l'épargne domestique
rapporté au PIB
- EXPORT : les exportations en pourcentage du
PIB comme proxy du commerce extérieur - IDF : l'Indice
de Développement Financier, mesuré par le ratio de la masse
monétaire sur
le produit intérieur brut. Le développement
financier est un indicateur de l'état de la
structure financière du pays.
- INTERET : le taux d'intérêt
réel pour prendre en compte le coüt du capital -
OUV : l'ouverture économique mesurée par le ratio
(X+M)/PIB
- PIBH : le PIB par habitant comme proxy du
revenu des parents
- TCHANG : le taux de change officiel du dollar
en FCFA, est un indicateur de la stabilité macroéconomique
- URBAN : le degré d'urbanisation et
de développement des institutions urbaines, permettant un accès
plus facile aux différentes institutions (sociales, culturelles,
sanitaires, etc.), approximé par la proportion de la population urbaine
par rapport à la
population totale. Cela permet aussi de prendre en compte la
différence du niveau de scolarisation entre milieu rural et milieu
urbain.
Le modèle empirique à estimer prend la forme
suivante : Y f avec
Y : la variable expliquée
: les effets fixes individuels des pays. Il est constant dans le
temps mais propre à chaque pays, et permet de capter
l'hétérogénéité individuelle.
: les effets fixes temporels pour capter les effets des chocs
ayant affecté à certaines périodes données
l'ensemble des pays de l'Union. Il permet de tenir compte des effets de la
dévaluation du FCFA de 1994.
[3 : la matrice des coefficients des variables explicatives
: la matrice des variables explicatives.
: le terme de perturbation
La structure du modèle structurel à
équations simultanées sous forme linéaire se
présente ainsi : I P I ) (Eq1)
I I I I P ) (Eq2)
I V I I ) (Eq3)
I PI ) (Eq4)
Le signe attendu des différentes variables:
y
x
|
Cr
|
IDE
|
KH
|
ID
|
Cr
|
|
+
|
|
+
|
IDE
|
+
|
|
+
|
+/-
|
KH
|
+
|
+
|
|
|
ID
|
+
|
+/-
|
|
|
CREDIT
|
|
|
|
+
|
EPARGNE
|
|
|
|
+
|
EXPORT
|
+
|
|
|
|
TCHANG
|
|
+/-
|
|
|
IDF
|
|
+
|
|
|
INTERET
|
|
|
|
-
|
OUV
|
|
+/-
|
|
|
PIBH
|
|
|
+
|
|
URBAN
|
|
|
+
|
|
La lecture du tableau : y = f(x).
II.3. Spécification du modèle des
déterminants des investissements directs étrangers
Dans la recherche des facteurs explicatifs des IDE en zone
UEMOA, l'équation suivante a été spécifiée :
I DE = f(Cr,KH,O UV,I D,I DF,TCHANG). Les relations
théoriques entre chaque variable explicatives du modèle et la
variable expliquée peuvent titre justifiées de la manière
suivante :
· Cr : le taux de croissance du PIB.
Cette variable fait référence à la taille du marché
intérieur. En effet, un grand marché implique une forte demande
de biens et services et rend par conséquent le pays hôte plus
attractif aux IDE. Ce faisant, toutes choses égales par ailleurs, l'IDE
devrait etre positivement corrélé avec le revenu national du
pays
d'accueil, Asiedu (2003). Cette hypothèse est
particulièrement non rejetée pour les IDE horizontaux, où
les biens et services sont produits et vendus sur le marché local.
· TCHANG : le taux de change officiel
du dollar en FCFA comme proxy de l'instabilité macroéconomique.
En effet, des taux de change très volatiles réduisent les flux
d'IDE, tandis que des taux de change moins volatiles reflètent un
environnement macroéconomique stable, donc attractif. Le signe attendu
est de ce fait indéfini a priori.
· OUV : l'ouverture au commerce
international, défini comme la part du commerce dans le
revenu national mesuré par le ratio
~ . Dans la littérature sur les investissements
directs, à l'instar de Bouklia et Zalta (2001), Kinda
(2006) et Gje (2007) à partir d'études dans la zone UEMOA,
montrent que les pays qui sont plus ouverts au commerce extérieur
attirent davantage d'IDE. Le signe attendu est alors positif. En termes de
politique économique, cette corrélation positive signifie que les
pays qui souhaitent attirer davantage d'IDE devraient accroître le volume
de leurs échanges commerciaux, Asiedu (2002). Cependant, certains
auteurs trouvent que l'ouverture n'a pas d'effet significatif sur les
entrées de d'investissements directs. D'où le signe ambigu entre
le degré d'ouverture commerciale et les entrées d'IDE.
· KH : le capital humain mesuré
par le taux brut de scolarisation au primaire. Il traduit la qualification de
la main d'oeuvre et améliore la productivité de celle-ci. La
disponibilité d'un stock de capital humain dans le pays hôte
détermine à la fois la quantité et la qualité des
flux d'IDE entrants. Nous supposons a priori que les pays relativement bien
dotés en capital humain auraient plus de potentialité à
attirer sur leurs territoires les flux d'IDE intensifs en technologie. Ainsi,
le capital humain constitue un facteur d'attractivité des
investissements internationaux. Le signe attendu est positif. En effet, Dupuch
et Milan (2005) montrent que les IDE de l'UE à destination des PECO sont
expliqués par la qualification de la main d'oeuvre.
· ID : l'investissement domestique proxy
du taux d'investissement public mesuré par le ratio formation brut de
capital fixe rapporté au revenu national, ( ~ ~
~ ). Le lien entre
investissement domestique et investissement étranger,
renvoie à l'existence ou non
d'effet d'éviction ou « crowding out
>> ou d'effet d'entrainement ou « crowding in » entre
les deux types d'investissement. Ainsi, Bouklia et Zatla (op.cit) soutiennent
l'absence de complémentarité entre IDE et ID dans les Pays Sud et
Est de la Méditerrané (PSEM) sans pou autant exclurent
l'hypothèse que les investissements étrangers exercent, en
impact, un effet d'éviction du capital local qui réduit leur
contribution à la croissance des économies des PSEM.
· IDF : l'indice de
développement financier mesuré par le ratio masse
monétaire au sens large au revenu national, (
~ ). Levine et King (1993) indique qu'il renseigne sur la
profondeur du système financier et bancaire, et comme
proxy du développement bancaire et financier. Il reflète aussi la
structure financière du pays hôte et permet de réduire le
risque de liquidité des investisseurs lié à l'incertitude
concernant la conversion d'un actif financier en moyen de paiement. Par
conséquent un niveau de développement financier
élevé constitue un facteur d'attractivité des
investissements étrangers.
Le choix de ces différentes variables explicatives
découle des résultats de différentes études
réalisées aussi bien dans les pays en développement que
dans la zone UENOA. Toutefois les études économétriques
nous permettront d'identifier les déterminants les plus illustratifs des
entrées d'investissement direct en direction de la zone et proposer des
actions de politiques économiques afin d'améliorer son niveau
d'attractivité.
II.4. Les sources de données et présentation
des variables
Les données proviendront essentiellement de la base
Word Development Indicator 2008 de la Banque Mondiale et des rapports de la
CNUCED, à l'exception des données sur l'éducation qui sont
issues de la base de données de l'UNESCO. Les données sont des
séries annuelles portant sur les huit pays de l'UEMOA excepté la
Guinée-Bissau sur la période 1980-2008. Le choix de cette
période se justifie par le fait qu'à partir des années
1980, la plupart des pays en développement surtout ceux de l'UEMOA se
sont lancés dans une logique d'attraction et de promotion des IDE, et
par le caractère libéral des politiques entreprises depuis cette
période. En
outre, avant la crise de la dette dans les années 1980,
tous les pays de l'UEMOA ne se sont pas inscrits explicitement dans une logique
de libéralisation économique en dehors de la Côte d'Ivoire,
qui au lendemain des indépendances a opté pour l'économie
libérale. En effet, les différentes orientations
économiques de chaque pays étaient fonction des différents
régimes politiques qui se sont succédés. Tantôt
à caractère hésitant (économies dirigistes, et
parfois souples), la plupart des stratégies de développement
était basée sur l'endettement extérieur.
III. Méthodologie d'estimation
III.1. Stationnarité des séries
Cette section vise à tester la stationnarité en
panel des variables expliquées et explicatives du modèle. Si les
variables sont stationnaires, on peut s'assurer sur la fiabilité des
résultats des régressions. En effet, le test de
stationnarité permet d'éviter le risque de régressions
fallacieuses entre les variables endogènes et les variables
exogènes. Les différents tests de stationnarité ont
été effectués sous le logiciel Eviews 5. Les tests de
racine unitaire de Im, Pesaran et Shin (2003), Hadri et Breitung ont
été appliqués sur l'ensemble des variables du
modèle. Tous ces tests révèlent que les variables Cr, IDE,
ID, EPARGNE, INTERET, OUV, EXPORT, KH sont stationnaires à niveau tandis
que les variables CREDIT, PIBH, URBAN, IDF, TCHANG sont stationnaires en
différences premières, hormis la variable URBAN qui ne devient
stationnaire qu'en différence seconde21. Dans les
estimations, les variables non stationnaires ont été rendues
stationnaires en différence première excepté la variable
URBAN qui a été transformée en différence seconde,
alors que les autres variables stationnaires à niveau ont
été maintenues.
21 Etant donné que les résultats sur
la stationnarité des variables divergent parfois en fonction de la
méthode appliquée (Im, Pesaran et Shin, Levin, Hadri,
Breitung), une variable n'est stationnaire qu'à partir du moment
oüdeux tests au moins sur les trois indiquent que la variable
ne possède pas une racine unitaire.
Tableau n°2 : Tableau synthétique des
tests de stationnarité des variables
Test
Variables
|
Im, Pesaran and Shin
|
Hadri
|
Breitung
|
Niveau
|
Première
|
Niveau
|
Première
|
Niveau
|
Première
|
Cr
|
(-10.53)***
|
-
|
(3.76)***
|
-
|
(-3.10)***
|
-
|
IDE
|
(-3.85)***
|
-
|
(4.50)***
|
-
|
(-3.21)***
|
-
|
ID
|
(-3.98)***
|
-
|
(2.39)***
|
-
|
(-0.55)
|
(-4.95)***
|
KH
|
(7.73)
|
(-4.37)***
|
(7.93)***
|
-
|
(-1.79)**
|
-
|
CREDIT
|
(0.44)
|
(-11.07)***
|
(6.84)***
|
|
(0.77)
|
(-5.8)***
|
PIBH
|
(3.16)
|
(-7.04)***
|
(3.24)***
|
-
|
(1.31)
|
(-5.59)***
|
EPARGNE
|
(-2.47)***
|
-
|
(5.10)***
|
-
|
(-0.86)
|
(-6.49)***
|
EXPORT
|
(-2.35)***
|
-
|
(3.55)***
|
-
|
(0.44)
|
(-11.51)***
|
IDF
|
(-0.26)
|
(-7.14)***
|
(3.99)***
|
-
|
(-0.88)
|
(-5.50)***
|
INTERET
|
(-5.81)***
|
-
|
(2.16)**
|
-
|
(-6.16)***
|
-
|
OUV
|
(-2.55)***
|
|
(2.53)***
|
-
|
(-0.27)
|
(-5.81)***
|
TCHANG
|
(-0.84)
|
(-8.71)***
|
(5.03)***
|
-
|
(2.02)
|
(-8.24)***
|
URBAN
|
(9.14)
|
(0.74)
|
(9.30)***
|
-
|
(-0.61)
|
(0.73)
|
Double différence
|
URBAN
|
(-9.37)***
|
-
|
(-6.33)***
|
Source : Construit à par des résultats des
tests de stationnarité sur Eviews 5.
NB : *** et ** désignent respectivement les variables
stationnaires à 1% et 5%.
III.2. Méthode d'identification du mod~le
La méthode d'estimation dans le cadre des
modèles à équations simultanées dépend du
critère d'identification du modèle, (Bourbonnais, 2002). Ainsi,
les trois cas ci-après peuvent être distingués :
> Si le modèle est sous-identifiable, il n'y a pas
d'estimation possible. Il faut alors respécifier le modèle.
> Si le modèle est juste identifié, on peut
appliquer les moindres carrés indirects ou les doubles moindres
carrés.
> Si le modèle est sur-identifié, on applique
les doubles moindres carrés.
III.2.1. Rappel des conditions d'identification
Soit :
g: Le nombre de variables endogènes du modèle ou
le nombre d'équations du modèle ;
k: Le nombre de variables exogènes du modèle ;
g : Le nombre de variables endogènes contenues dans une
équation ;
k : Le nombre de variables exogènes figurant dans une
équation.
Lorsque les restrictions ne sont que des restrictions
d'exclusion, les conditions d'exclusion nécessaires d'identification
peuvent s'énoncer ainsi :
> g -- g + k -- k < g -- 1 : l'équation est
sous-identifiée
> g -- g + k -- k = g -- 1 : l'équation est juste
identifiée
> g -- g + k -- k > g -- 1 : l'équation est
sur-identifiée Le tableau ci-après résume les conditions
d'identification. Tableau n°3 : Etude des conditions
d'identification du mod~le
Equations Caractéristiques Procédure
d'identification Résultats Nature
Eq1 g = 4 et k = 1
Eq2 g = 3 et k = 3
Eq3 g = 4 et k = 4
Eq4 g = 2 et k = 2
(4
|
-- 4
|
+ 9
|
-- 1)
|
>
|
4
|
-- 1
|
8
|
>
|
3
|
Sur-identifiée
|
(4
|
-- 3
|
+ 9
|
-- 3)
|
>
|
4
|
-- 1
|
7
|
>
|
3
|
Sur-identifiée
|
(4
|
-- 4
|
+ 9
|
-- 4)
|
>
|
4
|
-- 1
|
5
|
>
|
3
|
Sur-identifiée
|
(4
|
-- 2
|
+ 9
|
-- 2)
|
>
|
4
|
-- 1
|
9
|
>
|
3
|
Sur-identifiée
|
Source : construction de l'auteur
III.2.2. 0 phho4I d'IshW ThWo4 : Doubles Moindres
Carrés (DMC)
Comme indiqué dans le tableau n°3 ci-dessus, (g -
g ) + (k - k ) > g - 1 pour toutes les quatre équations. Par
conséquent, toutes les équations du modèle sont
sur-identifiées. Dans ce cas, la méthode d'estimation
appropriée est celle des doubles moindres carrés.
III.2.3. Test de spécification
Dans les études de données de panel, il apparait
nécessaire de s'assurer de la spécification homogène ou
hétérogène du processus générateur des
données, (Doucouré, 2008). Cela revient à tester
l'égalité des coefficients du modèle étudié
dans la dimension individuelle. Le test de spécification permet de
déterminer si le modèle théorique est parfaitement
identique pour tous les pays ou s'il existe des spécificités
propres à chaque pays. Ainsi, les tests de spécification se
feront équation par équation afin de retenir la méthode
d'estimation la plus appropriée pour l'ensemble du modèle. Ces
tests de spécifications ainsi que les estimations se feront sous le
logiciel stata 11. Les résultats détaillés des
différents tests et régressions sont présentés en
annexe n°2. Seule, la synthèse de ces résultats sera mise en
exergue dans la suite du document.
a. Likelihood Ratio Test (Test de
Fisher)
Les hypothèses du test sont les suivantes :
H0: Absences d'effets fixes H1 : Présence d'effets
fixes
La statistique de Fischer calculé suit sous
l'hypothèse H0 une loi de Fischer. A cet effet, l'hypothèse de
présence d'effets fixes ne sera pas rejetée lorsque la
statistique calculée est supérieure à la valeur critique
lue sur la table de Fisher. Les résultats des tests sont les
suivants.
Tableau n°4 : Tableau synthétique des
résultats du test de spécification de Fisher
Equation du capital humain
F test that all u_i=0: F(6,179) = 46.12 Prob > F = 0.0000
Equation de l'investissement domestique F test
that all u_i=0: F(6,177) = 7.09 Prob > F = 0.0000
Equation des investissements directs étrangers F test that
all u_i=0: F(6,176) = 1.63 Prob > F = 0.1420
Equation de la croissance
F test that all u_i=0: F(6,178) = 0.78 Prob > F = 0.5884
Source: Construit à partir des résultants des
différentes régressions
Pour les variables endogènes, capital humain et
investissement domestique, la probabilité de la statistique de Fischer
calculée est inférieure à 1%. Par conséquent
l'hypothèse H0 est rejetée, et le modèle à effets
fixes est plus approprié.
En revanche, la probabilité de la statistique de
Fischer calculée est supérieure même au seuil de 10% pour
les variables, investissements directs étrangers et croissance. Dans ce
cas, l'hypothèse H0 ne peut pas être rejetée, et alors le
modèle à effets fixes n'est pas approprié.
b. Test de Breusch et Pagan
La statistique de Breusch-Pagan est obtenue après
l'estimation du modèle à effets aléatoires. Elle permet de
tester la significativité du modèle à effets
aléatoires. Si la probabilité de la statistique de Breusch-Pagan
est inférieure au seuil fixé, les effets aléatoires seront
globalement significatifs. Le test est basé sur les hypothèses
ci-après :
H0 : Absence d'effets aléatoires H1 : Présence
d'effets aléatoires
Etant donné que le test d'identification
privilégie l'estimation par les doubles moindres carrés, nous
avons procédé à une estimation par les moindres
carrés ordinaires en deux étapes avant d'effectuer le test de
Breusch-Pagan sur la dernière estimation.
Les résultats des tests sont ainsi
synthétisés dans le tableau n°5 suivant.
Tableau n°5 : Tableau synthétique des
résultats du test de spécification de
Breusch-Pagan
Variables Variance Ecart type
KH 675.4363 25.98916
Test: Var(u) = 0 chi2(1) = 1124.33 Prob > chi2 = 0.0000
ID 28.24899 5.314978
Test: Var(u) = 0 chi2(1) = 83.84 Prob > chi2 = 0.0000
IDE 2.150751 1.466544
Test: Var(u) = 0 chi2(1) = 0.62 Prob > chi2 = 0.4326
Cr 18.12134 4.256917
Test: Var(u) = 0 chi2(1) = 2.25 Prob > chi2 = 0.1340
Source: Construit à partir des résultants
des différentes régressions
Les effets aléatoires sont significatifs au seuil de 1%,
pour les équations du capital humain et des investissements
domestiques.
Par contre, on ne rejette pas l'hypothèse nulle d'absence
d'effets aléatoires pour les deux autres équations car la
probabilité de la statistique est supérieure même au seuil
de 10%.
c. Test de Hausman/Hausman
généralisé
Le test de Hausman permet de tester la présence d'une
corrélation ou non entre les effets spécifiques et les variables
explicatives du modèle. Ce qui permet de choisir entre le modèle
à effets fixes et le modèle à effets aléatoires,
Kpodar (2007). Le test de Hausman repose sur les hypothèses suivantes
:
H0 : Il n'ya pas de différence systématique de
coefficients
H1 : Il existe une différence entre les coefficients
Les résultats du test de Hausman post estimation sont
ainsi présentés.
> Equation du capital humain
|
|
|
KH
|
|
Coefficients
|
Différence (b-B)
|
|
Effets fixes (b)
|
Effets aléatoires (B)
|
|
IDE
|
8.530563
|
8.60874
|
-0.0781775
|
DPIBH
|
0.0377773
|
0.0375099
|
0.0002674
|
DDURBAN
|
67.11939
|
67.8705
|
-0.7511136
|
chi2 (3) = (b-B)'[(V_b-V_B) ^ (-1)] (b-B) = -0.21 chi2 < 0
Le Chi-deux est négatif, de ce fait, nous avons
procédé par le test de Hausman généralisé,
afin de surmonter cette contrainte. Le test de Hausman
généralisé fournit les résultats
ci-après.
Test de Hausman
généralisé22 chi2 ( 2) = 3.65
Prob > chi2 = 0.1614
La probabilité de la statistique du test est
supérieure à 10%. Il n'y a donc pas de différence
systématique entre les deux modèles. Dans une telle situation,
Kpodar (op. cit) indique le choix de l'un ou l'autre modèle doit
être justifié rigoureusement, et il dépend de la conviction
de chaque auteur sur la pertinence d'un modèle par rapport à
l'autre. Mais Doucouré (op.cit), soutient que dans ce cas, le
modèle à effets aléatoires est plus approprié que
celui à effets fixes.
> Equation de l'investissement domestique
|
|
ID
|
|
Coefficients
|
Différence (b-B)
|
|
Effets fixes (b)
|
Effets aléatoires (B)
|
|
IDE
|
2.573801
|
3.013485
|
-0.4396842
|
Cr
|
0.4660022
|
1.191966
|
-0.7259639
|
DCREDIT
|
0.508779
|
0.647273
|
-0.138494
|
INTERET
|
0.0457301
|
0.0539665
|
-0.0082364
|
EPARGNE
|
0.2545418
|
-0.0689082
|
0.32345
|
chi2 (5) = (b-B)'[(Vb-VB) ^ (-1)] (b-B) = 38.07 Prob > chi2 =
0.0000
22 Voir annexe n°3 pour les résultats
détaillés du test de Hausman généralisé
La probabilité du test est inférieure à 1%.
Alors, le modèle à effets fixes est préférable au
modèle à effets aléatoires.
> Equation des investissements directs
étrangers
IDE
|
|
Coefficients
|
Différence (b-B)
|
Effets fixes (b)
|
Effets aléatoires (B)
|
ID
|
-0.0129955
|
-0.0157766
|
0.0027811
|
KH
|
0.0379431
|
0.0417837
|
-0.0038406
|
Cr
|
0.126794
|
0.1695483
|
-0.0427543
|
OUV
|
1.597828
|
-0.3672097
|
1.965037
|
DIDF
|
0.1692388
|
0.2163339
|
-0.0470951
|
DTCHANG
|
0.0023095
|
0.0031569
|
-0.0008474
|
chi2 (6) = (b-B)'[(V_b-V_B) ^ (-1)] (b-B) = 0.22 Prob > chi2 =
0.9998
L'hypothèse d'absence de différence
systématique de coefficients entre les deux modèles n'est donc
pas être rejetée.
> Equation de la croissance
|
|
|
Cr
|
|
Coefficients
|
Différence (b-B)
|
|
Effets fixes (b)
|
Effets aléatoires (B)
|
|
IDE
|
0.0070332
|
-0.6260484
|
0.6190152
|
KH
|
0.0506537
|
-0.0145313
|
0.065185
|
ID
|
0.1977595
|
0.2597867
|
-0.0620272
|
EXPORT
|
0.0505811
|
-0.0364563
|
0.0870374
|
chi2 (4) = (b-B)'[(Vb-VB) ^ (-1)] (b-B) = 1.80 Prob > chi2 =
0.7731
Ici également, l'hypothèse d'absence de
différence systématique de coefficients entre les deux
modèles n'est donc pas rejetée.
En somme, la prise en compte des effets spécifiques pays
est appropriée pour estimer les paramètres des
différentes équations du modèle. De plus, les statistiques
de Wald indiquent que le modèle est globalement bien
spécifié pour toutes les équations. Par ailleurs, le test
de
Hausman montre également qu'il n'y a pas de
différence systématique entre les coefficients des deux
modèles pour les équations du capital humain, de l'investissement
direct étranger et de celui de la croissance. Toutefois, les
coefficients de détermination issus des estimations avec les effets
aléatoires montrent que la variation inter individuelle (pays) des
variables est plus importante que la variation intra individuelle pour ces
équations du modèle. Ainsi, le modèle à effets
aléatoires est alors significatif pour ces équations.
Au regard de ces résultats, le modèle final
à estimer sera un panel hétérogène à effets
aléatoires pour les toutes équations, hormis l'équation
des investissements domestiques qui sera estimée à effets
fixes.
d. Test de stabilité du
modèle
Le test de Chow ou test de changement structurel, permet de
tester la stabilité des coefficients de la régression entre deux
périodes ou deux sous échantillons différents. Le test de
Chow temporel nous permettra de savoir si les coefficients des
différentes régressions ne sont pas affectés par la
dévaluation du FCFA intervenue en 1994. Le choix de cette période
se justifie par le fait qu'elle correspond à une phase de profondes
réformes de libéralisation dans les économies des pays
membres de l'UEMOA, marquées par la mise en oeuvre des programmes
d'ajustement structurel.
Le test repose sur les hypothèses suivantes :
(les coefficients sont stables)
* (les coefficients sont instables)
Avec la Somme des Carrés des Résidus du
modèle général,
la Somme des Carrés des Résidus du modèle
estimé avant 1994, la Somme des Carrés des Résidus du
modèle estimé après 1994. La statistique de Chow est
donnée par :
Où k est le nombre de variables explicatives, y compris la
constante et n le nombre d'observations du modèle général.
Sous , t t - )
Les résultats des régressions sous stata sont ainsi
présentés :
Variable
|
SCR
|
SCR1
|
SCR2
|
n
|
k
|
Fstat
|
F_lue (1%)
|
KH
|
754680,142
|
505141,609
|
863172,929
|
189
|
4
|
-20,2928169
|
3.34
|
ID
|
58169,6249
|
127103,564
|
45284,4959
|
189
|
6
|
-19,5456915
|
2.82
|
IDE
|
589,398173
|
98,6762912
|
827,330474
|
189
|
7
|
-8,35974373
|
2.66
|
Cr
|
657,804817
|
7517,59248
|
2235,57924
|
189
|
5
|
-33,3854611
|
3.04
|
Dans toutes les équations, les statistiques
calculées sont inférieures aux statistiques lues sur la table de
Fischer, au seuil de 1% ; on ne peut donc pas rejeter l'hypothèse nulle
de stabilité des coefficients. Par conséquent le modèle
est globalement stable. De ce fait la dévaluation du FCFA n'a pas
d'effet différencié sur la stabilité des coefficients du
modèle.
IV. Résultats de l'estimation
économétrique et interprétation des résultats
Cette section fournit les résultats
économétriques permettant de mettre en évidence les
interactions entre capital humain, investissements domestiques, croissance
économique et investissements directs étrangers dans la zone
UEMOA. Elle vise également à dégager les facteurs
d'attraction des IDE en direction de l'Union. Les résultats
détaillés des régressions sur Stata 11 sont
présentés en annexe n°2.
IV.1. Les déterminants des investissements directs
étrangers en zone UEMOA
Les investissements directs étrangers sont
généralement motivés par des facteurs d'attraction et
d'impulsion, Ajayi (2006). Les facteurs d'impulsion sont relatifs aux pays
d'origine tandis que les facteurs d'attraction dépendent des
caractéristiques spécifiques aux pays hôtes. Les facteurs
entrants dans l'explication des flux d'IDE en zone UEMOA sont essentiellement
internes dans notre modèle. L'estimation des déterminants des IDE
fournit les résultats suivants.
I DE = f(Cr,KH,OUV ,I D,I DF,Tch ang,I NFLATI ON)
|
Coefficients
|
Std. Err.
|
t
|
P >
|
ID
|
-0.0157766
|
0.0370373
|
-0.43
|
0.670
|
KH
|
0.0417837
|
0.0167596
|
2.49**
|
0.013
|
Cr
|
0.1695483
|
0.078398
|
2.16**
|
0.031
|
OUV
|
-0.3672097
|
1.255384
|
-0.29
|
0.770
|
DIDF
|
0.2163339
|
0.0799148
|
2.71***
|
0.007
|
DTCHANG
|
0.0031569
|
0.0019009
|
1.66*
|
0.097
|
Constante
|
-0.9896342
|
0.7462517
|
-1.33
|
0.185
|
NB : (***) (**) et (*) désignent respectivement les
variables significatives à 1%, 5% et 10%.
I DE = -- 0.99 + 0.170Cr + 0.042KH -- 0.367OUV -- 0.016I D +
0.216I
-- 1.33) (2.16) (2.49) (-- 0.29) (-- 0.43) (2.71) (1.66)
Les résultats des estimations indiquent que les facteurs
les plus attractifs des IDE en direction de l'UEMOA sont le capital humain,
la croissance économique, le niveau de développement financier
et le taux de change. Ainsi, une amélioration de la qualification de la
main d'oeuvre
d'un point (100%) est associée à une hausse des
entrées d'IDE de 4,2 point au seuil de 5%. Pour le même niveau de
significativité, une augmentation du taux de croissance de 1% entraine
un accroissement des entrées de capitaux étrangers de 0,17%. Le
coefficient de l'indice de développement financier montre qu'une hausse
du crédit accordé au secteur privé d'un pour cent engendre
une augmentation de 0,22% des flux entrants d'IDE au risque de 1%. La
stabilité du cadre macroéconomique mesuré par le taux de
change, suggère qu'une amélioration de la stabilité
politique et économique d'un point est consécutive à une
hausse des entrées d'IDE de 0,32 point au seuil de 10%, toutes choses
égales par ailleurs. Ce dernier résultat indique que les
investisseurs étrangers intègrent la stabilité politique
et économique dans le choix de localisation des investissements. Cela
est d'autant plus approprié que les principaux investisseurs en zone
UEMOA sont les pays de l'Union Européenne.
Au regard de la faible qualification de la main d'oeuvre en
zone UEMOA, la significativité du capital humain dans un tel contexte
peut paraître surprenante. Toutefois, la théorie des jeux soutient
qu'il existe une situation de référence où la firme
multinationale adopte un comportement passif face à la sous
qualification de la main d'oeuvre dans le pays d'accueil. Ainsi, après
avoir décidé d'entrer ou non sur le marché, les firmes
décident du nombre de salariés sous qualifiés à
embaucher en maximisant leurs profits. De plus, les multinationales peuvent
utiliser des technologies adaptées à la sous qualification de la
main d'oeuvre dans les pays investis. Dans ce cas, elles s'engageront dans des
activités de formation visant à améliorer la
productivité des employés.
Le signe de l'investissement domestique est négatif, ce
qui signifie qu'il existe un effet d'éviction entre l'investissement
domestique et les IDE. Mais, ce phénomène d'éviction n'est
pas significatif même au seuil de 10%.
Théoriquement un fort degré d'ouverture est
associé à des afflux d'IDE. Mais pour le cas de l'UEMOA, il n'a
pas le signe attendu et n'est pas significatif comme élément
d'attractivité. Ce résultat paradoxal traduit une
présomption d'économie protectionniste correspondant à un
niveau d'ouverture insuffisant de la zone. Toutefois, des économies
protectionnistes peuvent attirer des IDE importants si le marché
intérieur est bien développé. Dans un tel cas, les firmes
contournent les barrières tarifaires en délocalisant les
chaînes de production dans les pays d'accueil. Il s'agit ici
d'investissements essentiellement horizontaux. Par ailleurs, ce résultat
paradoxal pourrait
également s'expliquer par le fait que les afflux
massifs d'IDE enregistrés dans l'Union sont la résultante des
vagues de programmes de privatisation. C'est le cas récemment du Burkina
Faso en 2007, de la Côte d'Ivoire et du Sénégal en 1997. De
plus, ce fait semble refléter les effets pervers d'une ouverture
exogène ; c'est-à-dire une ouverture brusque et accrue comme,
c'est le cas au Togo où les taux d'ouverture gravitent autour de
l'unité.
En présence d'effets aléatoires, le coefficient
de détermination R2-between d'une valeur de 0,6853 montre que
68,53% de la variation inter pays des investissements domestiques, est
expliquée par les variables explicatives du modèle. Le
R2-within a une valeur de 0,1593, indiquant que les effets
aléatoires des pays introduits dans le modèle, contribuent
à expliquer le modèle de 15,93%.
IV.2. IDE et capital humain en zone UEMOA
La section précédente souligne que le capital
humain est un déterminant majeur des IDE à destination de
l'UEMOA, mais n'existe-t-il pas des effets feedbacks entre IDE et
capital humain de l'Union ? Les résultats suivants permettent de
répondre par l'affirmative.
I DE, PI BH, URBAN)
|
|
|
|
KH
|
Coefficients
|
Std. Err.
|
t
|
P >
|
IDE
|
8.60874
|
1.59084
|
5.41***
|
0.000
|
DPIBH
|
0.0375099
|
0.0178667
|
2.10**
|
0.036
|
DDURBAN
|
67.8705
|
22.25656
|
3.05***
|
0.002
|
Constante
|
51.02991
|
6.862447
|
7.44***
|
0.000
|
NB : (***) et (**) désignent respectivement les variables
significatives à 1% et 5%.
SI DE + 0.038PI BH + 67.871URBAN)
) (5.41) (2.10) (3.05)
Les variables IDE et URBAN sont significatives au seuil de 1%,
tandis que la variable PIBH n'est significative qu'au seuil de 5%. Le
coefficient associé aux IDE indique qu'un accroissement de 1% des
entrées d'investissements directs étrangers engendre une
amélioration
de la qualité du capital humain d'environ 8,61% au
risque de 1%. Ainsi, les firmes multinationales ne prennent pas le niveau de
capital humain en zone UEMOA comme une donnée irréversible. Elles
peuvent investir tout en s'engageant dans la formation de la main d'oeuvre
surtout si cela permet d'améliorer leurs rendements dans les pays
d'accueil.
Pour le même niveau de risque de 1%, on peut affirmer
qu'une augmentation du degré d'urbanisation de 1% entraine une
amélioration du capital humain de 67.87%. Ce coefficient reflète
la vitesse à laquelle le capital humain réagit à une
augmentation de la population urbaine. Par ailleurs, en plus de ces deux
variables, une augmentation du niveau de revenu par tête de un point se
traduit par une amélioration de la productivité du capital humain
de 3,8%. Ceci, suggère qu'à côté des dépenses
d'éducation, les économies d'agglomération et
l'appartenance à des zones urbaines participent activement au
développement du capital humain.
Force est de constater que le degré d'urbanisation et
de développement des institutions urbaines, permet d'avoir un
accès plus facile aux différentes institutions (sociales,
culturelles, sanitaires, sportives, etc.) ce qui pourrait stimuler
l'accumulation des connaissances et le développement des
compétences humaines, (Alaya et al, 2004).
En prenant en compte les effets aléatoires, le
coefficient de détermination R2-between d'une valeur de
0,6916 montre que 69,16% de la variation inter pays du capital humain, est
expliquée par les variables explicatives du modèle. Le
R2-within a une valeur de 0,2323, indiquant que les effets
aléatoires des pays introduits dans le modèle, contribuent
à expliquer le modèle de 23,47%.
IV.3. IDE et investissements domestiques en zone UEMOA
La littérature indique qu'il peut y avoir soit un effet
de stimulation des firmes locales, soit un effet d'éviction des IDE sur
les investissements domestiques. Les résultats des régressions
concluent quant à une stimulation majeure des firmes locales des pays de
l'UEMOA.
I D = f(I DE, CREDI T, Cr, I NTERET, EPARGNE)
ID
|
Coefficients
|
Std. Err.
|
t
|
P >
|
IDE
|
2.573801
|
0.6635843
|
3.88***
|
0.000
|
Cr
|
0.4660022
|
0.1980088
|
2.35**
|
0.019
|
DCREDIT
|
0.508779
|
0.1219032
|
4.17***
|
0.000
|
INTERET
|
0.0457301
|
0.0431112
|
1.06
|
0.289
|
EPARGNE
|
0.2545418
|
0.0924325
|
2.75***
|
0.006
|
Constante
|
11.60154
|
1.053501
|
11.01***
|
0.000
|
NB : (***) et (**) désignent respectivement les variables
significatives à 1% et 5%.
I D = 11.602 + 2.573I DE + 0.466Cr + 0.509 CREDI T + 0.046I
NTERET + 0.255EPARGNE
(11.01) (3.88) (2.35) (4.17) (1.06) (2.75)
Les investissements directs étrangers sont un outil
d'accroissement des encours de capitaux domestiques, qui permet d'éviter
l'endettement extérieur, OCDE (2002). En effet, la participation des
investisseurs étrangers au développement des infrastructures
physiques et au développement des marchés financiers peut
contribuer à améliorer l'efficacité des investissements
domestiques.
L'estimation de l'équation de l'investissement
domestique vise à tester l'existence ou non d'effet d'entrainement ou
d'éviction entre le capital étranger et le capital domestique.
L'IDE a un signe positif, ce signifie que dans la zone UEMOA, les
entrées des investissements directs stimulent l'investissement
domestique par le biais d'effets de report technologique et organisationnel aux
entreprises locales. Ainsi, Markusen et Venables (1999) soutiennent que les
firmes multinationales peuvent générer des externalités
financières au profit des entreprises locales. En effet, ces
externalités sont générées à travers la
réduction des cofits ou par l'augmentation des revenus. Il s'agit
essentiellement des revenus de l'impôt pour l'Etat, de l'augmentation de
la
demande globale adressée aux entreprises locales suite
aux revenus distribués par les multinationales. De plus les
investissements étrangers stimulent les investissements domestiques au
moyen des activités connexes qui se développent au voisinage de
zones d'implantation des entreprises étrangères.
En outre, les effets de stimulation peuvent avoir lieu
via un effet de démonstration et/ou d'imitation, un effet de
concurrence. Ainsi, les entreprises locales imitent les technologies et modes
de production des firmes étrangères, mais aussi, l'entrée
des firmes multinationales exerce une pression concurrentielle sur les firmes
nationales en les poussant à améliorer leur gestion ou à
adopter de nouvelles technologies. Ces effets ne sont plus ou moins
perceptibles qu'à long terme.
Les variables investissements directs étrangers,
l'épargne intérieure et le crédit accordé au
secteur privé expliquent les investissements locaux au seuil de 1%.
Ainsi, une augmentation des entrées d'IDE de 1% entraine une
augmentation des investissements domestiques de 2,57%, toutes choses
égales par ailleurs. Borenztein et al (op.cit) indiquent le coefficient
de l'IDE permet de capter l'intégralité des effets de report
associés aux investissements directs étrangers. L'effet marginal
de la croissance économique sur les investissements domestiques est
significatif au seuil de 5%, et est de 0.47% pour une variation de la
croissance de 1%. De plus si les crédits accordés au secteur
privé croissent de 1%, l'investissement domestique s'améliore de
0,51%. Le coefficient de l'épargne est positif et significatif au seuil
de 1%, indiquant qu'une augmentation de l'épargne de 1% engendre une
hausse de l'investissement domestique de 0,26%. Ce qui signifie que les
investissements domestiques sont financés par les ressources
domestiques. Cette causalité est conforme à la thèse
néoclassique selon laquelle l'épargne constitue un
préalable à l'investissement. Ainsi, l'épargne stimulera
la croissance économique par transformation systématique en
investissement. De ce fait la politique économique doit favoriser
l'épargne.
Par ailleurs le taux d'intérêt n'a pas le signe
attendu et non significatif. Cela peut s'explique principalement par la
structure des taux d'intérêt réel qui à certaines
périodes sont négatifs, traduisant un coüt du capital
quasiment nul dans l'Union. Le dit phénomène était plus
prononcé dans la période post dévaluation du FCFA jusqu'en
2006.
Au niveau global, le R-Between est égal à
0,7841, suggérant que la variation inter individuelle (entre les pays)
de l'investissement domestique est expliquée à 78,41% par
l'ensemble des variables explicatives, tandis que les effets individuels
aléatoires des pays permettent d'expliquer 11,73% des investissements
locaux.
IV.4. Impact des investissements directs étrangers
sur la croissance économique de 13 ( 0 2$
Dans le contexte actuel de l'internalisation des
économies, les IDE sont apparus comme une composante essentielle de
croissance et de développement économique, en raison des effets
de report qu'ils engendrent sur la structure productive des pays partenaires.
Mais quels peuvent être les effets des entrées d'IDE sur la
croissance économique de l'UEMOA ? Les résultats ci-après
indiquent que les IDE sont un déterminant mineur de la croissance
économique de l'Union.
I DE, KH, EXP ORT, I D)
|
|
|
|
Cr
|
Coefficients
|
Std. Err.
|
t
|
P >
|
IDE
|
0.6260484
|
0.6281283
|
1.00
|
0.319
|
KH
|
-0.0145313
|
0.0444478
|
-0.33
|
0.744
|
ID
|
0.2597867
|
0.0813559
|
3.19***
|
0.001
|
EXPORT
|
-0.0364563
|
0.0562103
|
-0.65
|
0.517
|
Constante
|
-3.229369
|
1.629765
|
-1.98
|
0.048
|
NB : (***) désigne les variables significatives à
1%.
-- 3.229 + 0.626I DE -- 0.015KH -- 0.036EXP ORT + 0.260I
-- 1.9 8) (1.00) (-- 0.33) (-- 0.65) (3.19)
Théoriquement, le capital humain, les investissements
directs étrangers, les exportations et les investissements domestiques
ont un impact positif sur la croissance économique. Mais les
résultats de l'équation de la croissance montrent que dans le cas
de l'UEMOA, seul l'investissement domestique est significatif au seuil de 1%.
Ainsi, une hausse des investissements domestiques de 1% stimule de la
croissance économique de 0,26%, toutes choses égales par
ailleurs. Les investissements directs étrangers n'ont pas d'impact
significatif
sur la croissance économique de l'UEMOA. Toutefois, le
coefficient associé suggère qu'une augmentation des
entrées d'IDE de 1% engendre une hausse de la croissance
économique de 0,63%. De ce fait, les investissements directs
étrangers agissant de façon faiblement significative sur la
croissance économique des pays de l'UEMOA. Mais cela reste à
relativiser au regard de l'impact positif et significatif des IDE sur les
investissements domestiques qui sont un déterminant significatif de la
croissance économique en zone UEMOA.
En revanche, le capital humain et les exportations n'ont pas
le signe attendu et ne sont pas aussi significatifs. Un tel résultat
paradoxal s'explique par le faible niveau de qualification de la main d'oeuvre
et pose la problématique entre adéquation de main d'oeuvre et
croissance économique dans l'UEMOA. Aussi, les exportations de l'Union
sont essentiellement constituées de produits primaires et sont
également peu diversifiées.
En somme, les IDE en direction de l'UEMOA ont un impact un peu
moindre sur la croissance économique. Ce qui traduit une
présomption d'existence d'effets de seuil. En effet, les pays de l'Union
devraient atteindre un certain niveau de développement en matière
d'éducation, d'infrastructure, de technologie et de santé pour
tirer profit de l'implantation des firmes multinationales. Ainsi, l'OCDE (2002)
soutient que, lorsque persiste un important « écart de savoir
>> entre les pays d'origine des IDE et les pays d'accueil, il n'y a
guère de chances d'enregistrer des retombées significatives. De
même, Lipsey (2000) montre que dans le cas des IDE entrants dans les pays
en développement, plus l'écart technologique entre les firmes du
pays d'origine et d'accueil est important, plus l'impact de l'IDE sur
l'économie destinataire est réduit. Cette faible performance des
IDE sur la croissance économique de l'UEMOA peut être due à
la forte concentration des IDE dans les secteurs miniers, bancaires et des
télécommunications, qui sont peu porteur d'effets de report
technologique, organisationnel et informationnel et à la
vulnérabilité des taux de croissance aux facteurs externes dans
la plupart des pays de l'Union. Par ailleurs les taux de croissance sont
très fluctuants tandis que les taux d'IDE sont relativement stables (Cf.
annexe n°4)
La prise en compte des effets aléatoires donne un
coefficient de détermination R2-between d'une valeur de
0,9357 montrant que 93,57% de la variation inter pays de la croissance
économique, est imputable aux variables explicatives du
modèle. Le R2-within a une valeur de 0,0605,
indiquant que les effets aléatoires des pays introduits
dans le modèle, contribuent à expliquer le modèle de
6,05%.
Au regard de l'impact non significatif des investissements
directs étrangers sur la croissance économique de l'Union, nous
avons cherché à comprendre si les résultats sont
significativement influencés par un pays. Ce qui nous conduit au test de
robustesse des résultats.
IV.5. Test de robustesse des résultats
Le test de robustesse consiste à tester l'influence de
chaque pays sur la significativité des résultats des
régressions du modèle. Ainsi, le modèle est estimé
en retirant à chaque fois un pays. Ce test permet de voir si les
résultats des régressions sont significativement
déterminés par la taille des économies de la Côte
d'Ivoire et du Sénégal.
Ainsi, les investissements domestiques sont partout
significatifs pour expliquer la croissance quelque soit le pays retiré
de l'analyse. La variable investissement domestique est alors globalement
significative. En revanche, les investissements directs étrangers
n'expliqueront de manière significative la croissance qu'en retirant le
Bénin de l'échantillon. Ainsi, une hausse des entrées
d'IDE de 1% entraine une amélioration du niveau de croissance du produit
intérieur brut par habitant de 1,97% au seuil de 5%23. Cela
peut s'expliquer par le fait que le Bénin a enregistré un taux de
croissance plus volatile que les autres pays de l'Union.
Par ailleurs l'analyse de la causalité au sens de
Granger entre IDE et croissance économique24 indique qu'au
Burkina Faso et au Togo, la croissance économique cause les IDE au seuil
de 5% et non l'inverse. On ait en présence d'une causalité
unidirectionnelle allant de la croissance vers les IDE. Par contre, au
Bénin la croissance ne cause pas les IDE au seuil de 10%, tandis que les
IDE stimulent la croissance au seuil de 10%. Toutefois, en Côte
d'ôte d'Ivoire, au Mali, Niger et au Sénégal, la
causalité est plutôt bidirectionnelle. Enfin, au niveau de l'UEMOA
dans son ensemble, la causalité est plutôt bidirectionnelle, mais
faible de l'IDE vers la croissance.
23 Voir annexe n°6 pour les résultats du
test de robustesse
24 Voir annexe n°7 pour les résultats
détaillés des tests de causalité au sens de Granger entre
IDE et croissance économique
Conclusion
La littérature empirique sur les déterminants
des IDE indique qu'il existe une pléthore de facteurs susceptibles
d'influencer l'entrée de capitaux privés étrangers dans un
pays. Ainsi la stabilité macroéconomique et politique, le niveau
de développement financier, la croissance économique, les
ressources naturelles et la taille du marché intérieur
constituent des éléments d'attractivité des IDE. En
revanche la corruption, l'instabilité politique et l'absence d'un cadre
juridique des investissements ne favorisent pas l'afflux des capitaux
internationaux vers un pays. En ce qui concerne leurs impacts sur les
économies d'accueil, la littérature relève un impact
globalement positif sur la croissance économique. Toutefois, certaines
études mentionnent l'existence d'un impact mitigé, voire
même un impact négatif sur la croissance.
L'analyse des flux entrants d'IDE dans l'espace UEMOA montre
que les pays de l'Union reçoivent moins d'IDE comparativement à
leurs poids économiques (PIB) et à d'autres zones comme la CEMAC.
En outre les principaux bénéficiaires au sein de l'Union sont la
Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Mali, tandis que les pays
les moins attractifs sont le Togo et la Guinée Bissau. Les secteurs les
plus attractifs sont le secteur minier, le secteur bancaire pour le
Sénégal et le Togo et le secteur des
télécommunications pour l'ensemble de l'Union en raison de la
forte expansion de la téléphonie mobile ces dernières
années. Par ailleurs, les principaux investisseurs sont essentiellement
les pays de l'Union Européenne.
Au niveau de l'espace UEMOA, l'estimation
économétrique montre que le capital humain, le niveau de
croissance économique, la stabilité macroéconomique
approximée par le taux de change, et le niveau de développement
financier déterminent significativement les flux entrants d'IDE en zone
UEMOA. Quant à l'impact sur la croissance économique, les
investissements directs étrangers influencent positivement la croissance
économique des pays de l'UEMOA. Mais cet impact n'est pas significatif
méme au seuil de 10%. Toutefois, cette conclusion reste à
relativiser au regard de l'impact positif et significatif que les IDE ont sur
les investissements domestiques. Or, ces derniers déterminent
significativement la croissance économique de l'UEMOA. Ce faisant nous
pouvons dire que les IDE agissent indirectement sur la croissance par le biais
des investissements domestiques. L'impact non significatif peut s'expliquer par
une inadéquation entre les objectifs des firmes multinationales et ceux
des gouvernements des pays d'accueil.
Conclusion générale et recommandations de
politiques économiques
Cette étude a eu pour objectif principal
d'apprécier l'impact des investissements directs étrangers sur la
croissance économique des pays de l'UEMOA sur la période
1980-2008. L'atteinte de cet objectif s'est traduite d'abord par une analyse
des flux d'IDE en direction da l'Union et ensuite par une évaluation
économétrique des interactions entre IDE et croissance
économique en zone UEMOA sur la dite période. Les données
de l'étude proviennent essentiellement de la base Word Development
Indicator (2008) de la Banque Mondiale et des rapports du CNUCED, à
l'exception des données sur l'éducation qui sont issues de la
base de données de l'UNESCO.
Les tests de stationnarité, d'identification et de
spécification ont permis d'estimer par la méthode des doubles
moindres carrés, le modèle structurel à équations
simultanées sur des données de panel afin de dégager les
déterminants des IDE ainsi que l'impact de ceux-ci sur la croissance,
ayant contrôlé les autres facteurs usuels de la croissance
économique. En effet, l'analyse des flux d'IDE en direction de l'UEMOA
indique que les pays de l'Union reçoivent moins d'IDE comparativement
à leur poids économiques et à d'autres zone comme la
CEMAC.
Les estimations de l'équation de capital humain
montrent que les déterminants significatifs du capital humain sont les
investissements directs étrangers, le produit intérieur brut par
habitant et le degré d'urbanisation.
L'investissement domestique est quant à lui
expliqué par les investissements directs étrangers, le
crédit accordé au secteur privé, l'épargne
intérieure et la croissance économique.
Les déterminants significatifs des investissements
directs étrangers en direction de l'UEMOA sont la croissance
économique, le capital humain, l'indice de développement
financier et le taux de change.
Les résultats de l'équation de croissance
indiquent que les flux entrants d'IDE contribuent positivement mais de
façon non significative à la croissance économique. En
outre, le niveau de l'activité économique permet de
prédire les valeurs futures des investissements directs étrangers
en direction de l'UEMOA. Par contre le niveau de d'IDE expliquent faiblement la
croissance. Donc, contrairement à l'hypothèse d'absence de liens
entre IDE et croissance économique en zone UEMOA, les résultats
montrent plutôt une présence d'effets réciproques. La
faible performance des IDE sur la croissance économique de l'UEMOA peut
être due à la forte
concentration des IDE dans les secteurs miniers, bancaires et
des télécommunications, qui sont peu porteurs d'effets de report
technologique, organisationnel et informationnel, à la
vulnérabilité des taux de croissance aux facteurs externes dans
la plupart des pays de l'Union et par le faible volume des IDE entrants au
regard de leur niveau de développement. En somme, les IDE en direction
de l'UEMOA ont un impact un peu moindre sur la croissance économique. Ce
qui traduit une présomption d'existence d'effets de seuil (minimum de
capital humain, la qualité des infrastructures, le niveau de
développement économique atteint, etc.).
Ces résultats sont identiques à ceux de Ajayi
(2006). En effet, il montre qu'il existe une relation positive entre IDE et
croissance économique, mais ces liens sont faibles en Afrique. Dans la
même logique, Bouklia et Zatla (2001) soulignent également le
faible impact des IDE sur la croissance économique dans les PSEM.
Par ailleurs, les IDE qui constituent une composante
principale de la mondialisation et de la globalisation économique, sont
devenus depuis la fin des années 1980, un vecteur de croissance et de
développement économique surtout dans les pays en
développement en raison des effets de reports inhérents aux
implantations des FMNs. Cependant, ces effets ne se manifestent pas de
façon automatique notamment sur la croissance économique dont
l'impact est beaucoup plus complexe, d'autant plus que les effets sur la
croissance sont à la fois directs et indirects. L'impact dépend
du mode d'implantation des FMNs, des interactions entre celles-ci et les firmes
locales, et du niveau de développement économique des pays
hôtes. Ceci revient à identifier les mécanismes de
complémentarité avec les autres facteurs de croissance par
lesquels les IDE deviennent plus efficaces en termes de croissance.
Quant à l'attractivité, les territoires
d'accueil doivent répondre favorablement et intégralement aux
avantages de localisation requis par les investisseurs étrangers. Dans
ce cas, plus les offres des territoires et les demandes firmes multinationales
seront en adéquation, moins les IDE seront volatiles et plus les effets
de report sur la croissance économique sont importants. Ce qui
nécessite la mise en oeuvre de politiques d'attractivité
sectorielle et intégrées au niveau global de l'UEMOA.
Au regard de ces résultats, les recommandations suivantes
peuvent être formulées à l'endroit des décideurs et
praticiens du développement dans l'espace UEMOA.
· Renforcer les efforts de financement du secteur
éducatif et mettre en oeuvre des mesures visant la formation d'une main
d'oeuvre disposant des qualifications techniques et professionnelles requises
pour répondre aux besoins des investisseurs nationaux et internationaux
; car le capital humain constitue un canal central par lequel les IDE
influencent la croissance économique ;
· Mettre en place des politiques économiques
axées sur une meilleure croissance qui permettront d'attirer davantage
d'investissements directs étrangers bien qu'une telle recommandation
soit assez générale et soit l'objectif d'un grand nombre de
politiques économiques. En effet, une forte croissance stimulerait
l'afflux des IDE ;
· Accroître les investissements publics notamment
dans les infrastructures socioéconomiques, car les investissements
domestiques dans les pays de l'UEMOA sont globalement inférieurs au
seuil minimum de 20% préconisé par la Banque Mondiale pour
amorcer une croissance forte à même de réduire
significativement la pauvreté, Dje (2007)
· Renforcer le développement du système
financer et bancaire. En effet, l'approfondissement financier permettrait, de
réduire le risque de liquidité (l'incertitude concernant la
conversion d'un actif financier en moyen de paiement), une diversification du
portefeuille de l'investisseur, et favoriser ainsi le développement de
la sphère réelle ;
· Améliorer l'attractivité de l'Union en
créant les conditions nécessaires pour attirer davantage d'IDE en
référence aux perspectives nationales et régionales de
développement, et pour une plus grande efficacité des effets de
report technologiques, informationnels et organisationnels sur les entreprises
locales. Il s'agit de mettre en oeuvre des mesures incitatives sectorielles
orientées vers les secteurs générateurs d'effets
d'entrainement au profit des autres secteurs économiques.
Toutefois, les politiques d'attractivité ne sauraient se
substituer aux stratégies nationales et régionales de
développement de long terme, du fait qu'une croissance durable ne
pourrait être soutenue uniquement par les investissements directs
étrangers. Cela s'illustre par les effets
néfastes de la crise financière internationale de
2007 sur les entrées de capitaux privés dans les pays en
développement et plus particulièrement en Afrique.
Afin d'évaluer l'impact de l'IDE, des études
spécifiques à chaque pays et à chaque secteur sont
nécessaires. Les IDE peuvent réussir à stimuler une
dynamique de croissance, mais ils dépendent des politiques existantes.
Il faut donc envisager l'IDE au sein d'un cadre macroéconomique global.
Les thèmes de la capacité d'absorption axée sur le
développement du capital humain, des marchés financiers et autres
marchés sont importants pour établir le lien entre l'IDE et la
croissance économique en zone UEMOA. De plus les études
ultérieures pourraient prendre en compte les avancées
économétriques et les contributions des théories de la
croissance endogène, notamment les dépassements des
modèles linéaires de la croissance en envisageant la prise en
compte des effets de seuil et l'introduction de variables interactives. De
même, la présente étude est passible d'un certain nombre
d'insuffisances, au nombre desquelles, la linéarité des
différentes équations du modèle et la non prise en compte
de certaines variables comme la corruption et le niveau de risque politique des
pays de l'Union.
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ANNEXES
Annexe n°1 : Evolution de l'indicateur de
performance en termes d'investissement entrants (IPIE) en %
Pays Années
|
Bénin
|
Burkina Faso
|
Côte d'Ivoire
|
Guinée- Bissau
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
1980
|
33,42
|
0,13
|
101,22
|
-
|
14,41
|
213,04
|
44,98
|
409,18
|
1981
|
39,69
|
33,58
|
95,23
|
-
|
60,41
|
-69,03
|
265,27
|
259,70
|
1982
|
-0,14
|
16,23
|
91,71
|
-
|
16,76
|
204,42
|
131,90
|
287,00
|
1983
|
1,47
|
189,90
|
841,73
|
-
|
373,14
|
103,36
|
-1918,11
|
289,11
|
1984
|
0,30
|
31,89
|
88,45
|
443,06
|
213,72
|
27,55
|
299,23
|
-385,12
|
1985
|
-6,04
|
-64,49
|
293,23
|
775,92
|
154,56
|
-456,99
|
-374,36
|
1498,03
|
1986
|
21,44
|
40,14
|
201,16
|
122,84
|
-129,93
|
240,66
|
-52,40
|
150,05
|
1987
|
1,56
|
13,69
|
211,46
|
17,79
|
-75,58
|
161,74
|
-19,15
|
139,54
|
1988
|
0,00
|
36,62
|
130,20
|
82,39
|
93,48
|
78,21
|
77,40
|
242,84
|
1989
|
782,32
|
41,06
|
35,87
|
36,46
|
59,99
|
6,61
|
103,25
|
128,27
|
1990
|
406,97
|
1,79
|
53,65
|
94,56
|
28,49
|
198,05
|
119,80
|
134,83
|
1991
|
1149,26
|
3,25
|
27,77
|
165,01
|
8,89
|
116,34
|
-24,02
|
72,26
|
1992
|
-5153,48
|
-149,95
|
2233,43
|
-2655,84
|
829,27
|
-2594,92
|
-384,27
|
-3973,58
|
1993
|
33,97
|
69,47
|
405,64
|
713,87
|
77,30
|
-1089,83
|
-7,29
|
-490,61
|
1994
|
92,36
|
98,18
|
95,02
|
17,15
|
100,08
|
-72,95
|
174,71
|
158,94
|
1995
|
42,27
|
26,29
|
122,49
|
0,94
|
287,88
|
24,35
|
41,36
|
127,34
|
1996
|
113,22
|
44,15
|
156,07
|
27,00
|
120,38
|
34,96
|
12,12
|
83,14
|
1997
|
45,64
|
14,54
|
129,08
|
202,58
|
92,72
|
35,87
|
137,26
|
51,04
|
1998
|
89,47
|
8,65
|
163,61
|
108,06
|
18,79
|
-2,71
|
76,83
|
104,57
|
1999
|
87,97
|
13,57
|
133,07
|
17,51
|
4,37
|
0,71
|
153,58
|
139,38
|
2000
|
132,56
|
44,50
|
112,74
|
17,65
|
170,28
|
23,47
|
67,12
|
157,82
|
2001
|
87,29
|
14,82
|
122,06
|
9,17
|
218,51
|
55,56
|
30,91
|
226,01
|
2002
|
23,48
|
22,29
|
90,32
|
36,56
|
355,85
|
5,41
|
71,40
|
177,54
|
2003
|
99,72
|
54,09
|
95,47
|
59,36
|
240,47
|
43,67
|
60,59
|
152,11
|
2004
|
108,85
|
19,38
|
126,14
|
20,17
|
143,00
|
62,71
|
66,11
|
191,94
|
2005
|
71,58
|
36,41
|
110,29
|
84,26
|
244,07
|
76,41
|
29,64
|
211,29
|
2006
|
65,28
|
33,82
|
106,67
|
149,02
|
82,59
|
80,54
|
136,49
|
202,57
|
2007
|
168,04
|
185,61
|
78,72
|
81,89
|
37,19
|
110,97
|
95,82
|
71,83
|
2008
|
72,07
|
68,34
|
68,98
|
71,95
|
58,44
|
110,19
|
215,07
|
94,16
|
IPIE moyen
|
-49,62
|
33,86
|
232,91
|
24,98
|
139,27
|
-81,13
|
-13,17
|
32,54
|
Source : Construit à partir des données de
la base de données de la Banque Mondiale, 2008
Annexe n°2: Résultats des
régressions sur Stata11
> Estimation du capital humain
KH = f(I DE, PI BH, URBAN)
xtivreg kh dpibh ddurban (ide = dcredit dpibh ddurban dtchang
didf
interet epargne), re
G2SLS random-effects IV regression Number of obs =
Group variable: pays Number of groups =
|
ouv export
189
7
|
R-sq: within
|
= 0.2347
|
|
Obs per group: min =
|
27
|
between
|
= 0.6916
|
|
avg =
|
27.0
|
overall
|
= 0.2117
|
|
max =
|
27
|
|
|
|
Wald chi2(3) =
|
50.87
|
corr(u_i, X)
|
= 0 (assumed)
|
|
Prob > chi2 =
|
0.0000
|
kh |
|
Coef. Std. Err.
|
z
|
P>|z| [95% Conf.
|
Interval]
|
+
ide |
|
8.60874 1.59084
|
5.41
|
0.000 5.490752
|
11.72673
|
dpibh |
|
.0375099 .0178667
|
2.10
|
0.036 .0024918
|
.0725281
|
ddurban |
|
67.8705 22.25656
|
3.05
|
0.002 24.24845
|
111.4926
|
_cons |
|
51.02991 6.862447
|
7.44
|
0.000 37.57976
|
64.48006
|
+
sigma_u |
sigma_e |
|
17.099575 13.859275
|
|
|
|
rho |
Instrumented:
|
.6035306 (fraction
ide
|
of variance due to u_i)
|
|
Instruments:
|
dpibh ddurban dcredit
|
dtchang
|
didf ouv export interet
|
epargne
|
> Estimation de l'investissement
domestique
I D = f(I DE,CREDI T,Cr,I NTERET,EPARGNE~
xtivreg id dcredit interet epargne (ide cr = dcredit dpibh
ddurban dtchang didf ouv export interet epargne), fe
Fixed-effects (within) IV regression Number of obs = 189
Group variable: pays Number of groups = 7
R-sq: within = 0.1173 Obs per group: min = 27
between = 0.7841 avg = 27.0
overall = 0.1742 max = 27
Wald chi2(5) = 2334.54
corr(u_i, Xb) = -0.1056 Prob > chi2 = 0.0000
id | Coef. Std. Err. z P>|z|
+
ide | 2.573801 .6635843 3.88 0.000
cr | .4660022 .1980088 2.35 0.019
dcredit | .508779 .1219032 4.17 0.000
interet | .0457301 .0431112 1.06 0.289
epargne | .2545418 .0924325 2.75 0.006
cons | 11.60154 1.053501 11.01 0.000
_
[95% Conf.
|
Interval]
|
1.273199
|
3.874402
|
.0779122
|
.8540923
|
.2698531
|
.7477048
|
-.0387664
|
.1302266
|
.0733775
|
.4357061
|
9.536716
|
13.66637
|
sigma u | 3.8619021 sigma_e | 4.801331
rho | .3928217 (fraction of variance due to u_i)
F test that all u_i=0: F(6,177) = 7.09 Prob > F = 0.0000
Instrumented: ide cr
Instruments: dcredit interet epargne dpibh ddurban dtchang didf
ouv export
> Estimation des déterminants de
l'investissement direct étranger
I DE = f(Cr,KH,OUV ,I D,I DF,Tch ang,I NFLATI ON)
xtivreg ide ouv didf dtchang (id kh cr = dcredit dpibh ddurban
dtchang didf ouv export interet epargne), re
G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 189
Group variable: pays Number of groups = 7
R-sq: within = 0.1593 Obs per group: min = 27
between = 0.6853 avg = 27.0
overall = 0.2012 max = 27
corr(u_i, X)
|
= 0 (assumed)
|
Wald Prob
|
chi2(6) =
> chi2 =
|
34.27
0.0000
|
ide |
|
Coef.
|
Std. Err.
|
z P>|z|
|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
id |
|
-.0157766
|
.0370373
|
-0.43 0.670
|
|
-.0883684
|
.0568152
|
kh |
|
.0417837
|
.0167596
|
2.49 0.013
|
|
.0089355
|
.074632
|
cr |
|
.1695483
|
.078398
|
2.16 0.031
|
|
.015891
|
.3232056
|
ouv |
|
-.3672097
|
1.255384
|
-0.29 0.770
|
|
-2.827716
|
2.093297
|
didf |
|
.2163339
|
.0799148
|
2.71 0.007
|
|
.0597036
|
.3729641
|
dtchang |
|
.0031569
|
.0019009
|
1.66 0.097
|
|
-.0005688
|
.0068825
|
_ cons |
|
-.9896342
|
.7462517
|
-1.33 0.185
|
|
-2.452261
|
.4729922
|
sigma u |
|
.31630307
|
|
|
|
|
|
sigma_e |
|
1.3207657
|
|
|
|
|
|
rho |
|
.05424195
|
(fraction
|
of variance due
|
to
|
u_i)
|
|
Instrumented: id kh cr
Instruments: ouv didf dtchang dcredit dpibh ddurban export
interet epargne
> Estimation de l'impact de l'investissement direct
étranger sur la croissance
I DE, KH, EXPORT, I D
xtivreg cr export (ide kh id = dcredit dpibh ddurban dtchang didf
ouv export interet epargne), re
G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 189
Group variable: pays Number of groups = 7
R-sq: within = 0.0605 Obs per group: min = 27
between = 0.9357 avg = 27.0
overall = 0.1356 max = 27
Wald chi2(4) = 29.56
corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000
cr | Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
ide | .6260484 .6281283 1.00 0.319 -.6050604 1.857157
kh | -.0145313 .0444478 -0.33 0.744 -.1016474 .0725847
id | .2597867 .0813559 3.19 0.001 .100332 .4192413
export | -.0364563 .0562103 -0.65 0.517 -.1466265 .0737138
_cons | -3.229369 1.629765 -1.98 0.048 -6.423649 -.0350891
sigma_u | 0
sigma_e | 4.0085693
rho | 0 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: ide kh id
Instruments: export dcredit dpibh ddurban dtchang didf ouv
interet epargne
Annexes n°3 : Test de spécification de
Hausman généralisé pour la variable KH
local id pays
. local depvar kh
. local varlist ide dpibh ddurban
. xtivreg `depvar' `varlist' (ide = dcredit dpibh ddurban dtchang
didf ouv export interet epargne), re
G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 189
Group variable: pays Number of groups = 7
R-sq: within = 0.2649 Obs per group: min = 27
between = 0.6452 avg = 27.0
overall = 0.2044 max = 27
Wald chi2(3) = 64.84
corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000
kh | Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
ide | 3.931163 .6467688 6.08 0.000 2.66352 5.198807
ide | (omitted)
dpibh | .053091 .0151452 3.51 0.000 .0234069 .0827751
ddurban | 62.03374 19.49829 3.18 0.001 23.81779 100.2497
_cons | 56.49652 6.650325 8.50 0.000 43.46212 69.53092
sigma_u | 17.147059
sigma_e | 12.172647
rho | .664914 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: ide
Instruments: ide dpibh ddurban dcredit dtchang didf ouv export
interet
epargne
. hausman, save
You used the old syntax of hausman. Click here to learn about the
new syntax.
(storing estimation results as _HAUSMAN)
.
. xtivreg `depvar' `varlist' (ide
export interet epargne), fe
|
= dcredit dpibh ddurban
|
dtchang didf ouv
|
Fixed-effects (within) IV
|
regression
|
|
Number of obs
|
=
|
189
|
Group variable: pays
|
|
|
Number of groups
|
=
|
7
|
R-sq: within = 0.2650
|
|
|
Obs per group: min
|
=
|
27
|
between = 0.6438
|
|
|
avg
|
=
|
27.0
|
overall = 0.2036
|
|
|
max
|
=
|
27
|
|
|
|
Wald chi2(3)
|
=
|
4927.67
|
corr(u_i, Xb) = 0.2114
|
|
|
Prob > chi2
|
=
|
0.0000
|
kh | Coef.
|
Std. Err.
|
z
|
P>|z| [95%
|
Conf.
|
Interval]
|
+
|
|
|
|
|
|
ide | 3.861672 .641076 6.02 0.000 2.605186 5.118158
ide | (omitted)
dpibh | .0533171 .0150001 3.55 0.000 .0239175 .0827166
ddurban | 61.36754 19.31573 3.18 0.001 23.50942 99.22567
_cons | 56.5773 1.170693 48.33 0.000 54.28278 58.87182
sigma_u | 21.955144
sigma_e | 12.172647
rho | .76487949 (fraction of variance due to u_i)
F test that all u_i=0: F(6,179) = 82.15 Prob > F = 0.0000
Instrumented: ide
Instruments: ide dpibh ddurban dcredit dtchang didf ouv export
interet
epargne
. hausman, less
You used the old syntax of hausman. Click here to learn about the
new syntax.
---- Coefficients ----
| (b) (B) (b-B) sqrt(diag(V_b-V_B))
| Consistent Efficient Difference S.E.
+
ide | 3.861672 3.931163 -.0694916 .
dpibh | .0533171 .053091 .0002261 .
ddurban | 61.36754 62.03374 -.6661989 .
R-sq: within = 0.4811 Obs per group: min
between = 0.7875 avg
overall = 0.6450 max
=
|
189
|
=
|
7
|
=
|
27
|
=
|
27.0
|
=
|
27
|
. xtreg `depvar' `newlist' , re
Random-effects GLS regression Number of obs
Group variable: pays Number of groups
b = consistent under Ho and Ha; obtained from xtivreg B =
inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from xtivreg
Test: Ho: difference in coefficients not systematic
chi2(3) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)
= -0.72 chi2<0 ==> model fitted on these
data fails to meet the asymptotic assumptions of the Hausman
test; see suest for a generalized test
.
. tokenize `varlist'
. local i 1
. while "``i''" != "" {
2. qui by `id': gen double mean`i' = sum(``i'') / _n
3. qui by `id': replace mean`i' = mean`i'[_n]
4. qui by `id': gen double diff`i' = ``i'' - mean`i'
5. local newlist `newlist' mean`i' diff`i'
6.
. local i = `i' + 1
7. }
.
Random effects u_i ~ Gaussian Wald chi2(6) = 330.62
corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000
kh | Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
mean1 |
|
38.59088
|
diff1 |
|
.0420427
|
mean2 |
|
.0425622
|
diff2 |
|
.0153781
|
mean3 |
|
255.0256
|
diff3 |
|
34.98939
|
_cons |
|
35.64351
|
sigma_u |
|
0
|
sigma_e |
|
10.086122
|
rho |
|
0
|
2.52265 15.30 0.000 33.64658 43.53519
.9487875 0.04 0.965 -1.817546 1.901632
.0607589 0.70 0.484 -.076523 .1616474
.0210159 0.73 0.464 -.0258124 .0565686
108.7919 2.34 0.019 41.79737 468.2539
26.75798 1.31 0.191 -17.45529 87.43407
2.58779 13.77 0.000 30.57154 40.71549
(fraction of variance due to u_i)
. tempname b
. matrix `b' = e(b)
.
. qui test mean1 = mean1 , notest /* clear test */
. local i 2
. while "``i''" != "" {
2. if `b'[1 , colnumb (`b', "mean`i'")] != 0 & /*
> */ `b'[ 1 , colnumb (`b', "diff`i'") ] != 0 {
3. qui test mean`i' = diff`i' , accum notest
4. }
5. local i = `i' + 1
6. }
.
. test
( 1) = 0
( 2) mean2 - diff2 = 0
( 3) mean3 - diff3 = 0 Constraint 1 dropped
chi2( 2) = 3.65
Prob > chi2 = 0.1614
20
Burkina Faso
Bénin
Côte d'Ivoire
10
-10 0
-20
Mali
20
Niger
Sénégal
10
-10 0
-20
1980 1990 2000 2010 1980 1990 2000 2010
20 Togo
-10 0
-20
10
1980 1990 2000 2010
Années
IDE Cr
Graphique par Pays
Annexe n°4 : Evolution comparée de la
croissance économique et des entrées d'IDE
Annexe n°5: Evolution comparée des
investissements domestiques et des entrées d'IDE
Graphique par Pays
30
20
0
30
20
0
30
20
0
10
10
10
1980 1990 2000 2010
Togo
Burkina Faso
Mali
1980 1990 2000 2010 1980 1990 2000 2010
IDE ID
Années
Bénin
Niger
Côte d'Ivoire
Sénégal
Annexe n°6 : Test de robustesse de l'impact des
IDE sur la croissance économique
Sans le
|
|
Coefficients des régressions en excluant un pays
de l'échantillon
|
pays indiqué
|
Burkina Faso
|
Bénin
|
Côte d'Ivoire
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
IDE
|
0.646
|
1.972**
|
0.163
|
0.797
|
0.521
|
0.473
|
0.048
|
KH
|
-0.042
|
-0.069
|
0.013
|
-0.016
|
-0.001
|
-0.006
|
0.064
|
ID
|
0.292***
|
0.207***
|
0.296***
|
0.226**
|
0.195**
|
0.306***
|
0.238***
|
EXPORT
|
0.009
|
-0.012
|
-0.073
|
-0.047
|
-0.055
|
-0.036
|
-0.080
|
Constante
|
-3.273
|
-1.337
|
-4.162
|
-2.471
|
-2.346
|
-4.372
|
-5.557
|
NB : (***) et (**) désignent respectivement les variables
significatives à 1%, 5%
Annexe n°7 : Test de causalité au sens de
Granger entre investissements directs étrangers et croissance
économique en zone UEMOA
Pairwise Granger Causality Tests
Date: 05/15/11 Time: 11:14
Sample: 1980 2008
Lags: 2
|
|
|
Null Hypothesis: Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
CR_BF does not Granger Cause IDE_BF 27
|
0.04652
|
0.95464
|
IDE_BF does not Granger Cause CR_BF
|
3.82645
|
0.03749
|
CR_BN does not Granger Cause IDE_BN 27
|
3.29129
|
0.05617
|
IDE_BN does not Granger Cause CR_BN
|
0.52702
|
0.59763
|
CR_CI does not Granger Cause IDE_CI 27
|
1.34870
|
0.28021
|
IDE_CI does not Granger Cause CR_CI
|
0.38838
|
0.68271
|
CR_ML does not Granger Cause IDE_ML 27
|
0.52333
|
0.59974
|
IDE_ML does not Granger Cause CR_ML
|
1.59695
|
0.22511
|
CR_NG does not Granger Cause IDE_NG 27
|
2.23630
|
0.13058
|
IDE_NG does not Granger Cause CR_NG
|
0.58148
|
0.56744
|
CR_SN does not Granger Cause IDE_SN 27
|
0.43804
|
0.65081
|
IDE_SN does not Granger Cause CR_SN
|
2.25556
|
0.12851
|
CR_TG does not Granger Cause IDE_TG 27
|
0.67935
|
0.51727
|
IDE_TG does not Granger Cause CR_TG
|
3.85810
|
0.03662
|
Pairwise Granger Causality Tests
|
|
|
Date: 05/24/11 Time: 14:37
|
|
|
Sample: 1980 2008
|
|
|
Lags: 2
|
|
|
Null Hypothesis: Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
IDE_UEMOA does not Granger Cause
|
|
|
CR_UEMOA 27
|
2.21962
|
0.13241
|
CR_UEMOA does not Granger Cause IDE_UEMOA
|
0.30518
|
0.74006
|
TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
SOMMAIRE ii
AVANT PROPOS iii
REMERCIEMENTS iv
SIGLES ET ABREVIATIONS v
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES vii
RESUME viii
ABSTRACT ix
Introduction générale 1
Chapitre I : Débat théorique sur les
investissements directs étrangers et leurs impacts sur la
croissance économique 10
Introduction 10
I. Définitions et typologies des investissements directs
étrangers 11
I.1. Panorama des principaux concepts et définitions des
IDE 11
I.2. Typologie 12
I.2.1. Les IDE à stratégie horizontale 13
I.2.2. Les IDE à stratégie verticale 14
I.2.3. Les IDE primaires 15
I.2.4. Les IDE à stratégie complexe 16
II. L'attractivité des investissements directs
étrangers 17
II.1. L'attractivité territoriale et la stratégie
globale des firmes multinationales 18
II.2. L'attractivité des firmes multinationales 20
II.3. L'attractivité transversale ou mixte 21
II.4. Interactions IDE-FMNs-attractivité territoriale
22
III. Les théories de la croissance en conjonction avec les
mouvements d'IDE 23
III.1. La théorie éclectique de Dunning : paradigme
OLI 23
III.2. L'approche gravitationnelle 25
III.3. la théorie néoclassique 27
III.4. Les nouvelles théories de la croissance 29
III.5. La théorie du commerce international 30
III.6. Les Nouvelles Théories du Commerce International
(NTCI) 31
III.7. L'approche spatiale des IDE : Economie Géographique
32
III.8. Nouvelle Economie Géographique (NEG) 34
Conclusion 36
Chapitre II : Analyse des flux d'investissements directs
étrangers dans l'espace UEMOA 37
Introduction 37
I. Démarche méthodologique 38
II. Evolution comparée des flux d'IDE dans le monde 39
III. Mise en évidence des flux d'IDE dans la zone UEMOA
42
III.1. Contextualisation du territoire UEMOA : aperçu de
l'Union 42
III.2. Tendances des investissements directs étrangers
dans l'UEMOA 44
III.2.1. Origine des IDE entrants en zone UEMOA 44
III.2.2. Evolution des IDE en zone UEMOA 45
III.2.3. Analyse des différences d'attractivité
des pays au sein de l'UEMOA 48
III.2.4. Structure des IDE par secteur d'activités 51
III.2.5. Situation des IDE de l'UEMOA par rapport au reste du
monde 52
IV. Quelle attractivité pour l'espace UEMOA : des
politiques communautaires d'attraction en quête de fondements 53
IV.1. Le Code Communautaire d'Investissement (CCI) 53
IV.2. La politique minière commune 55
IV.3. Le Tarif Extérieur Commun 55
IV.4. La surveillance multilatérale des politiques
macroéconomiques 56
Conclusion 57
Chapitre III: Interactions entre investissements directs
étrangers et croissance économique en zone UEMOA 58
Introduction 58
I. Développements empiriques sur les déterminants
des IDE et leurs impacts sur les économies d'accueil 59
I.1. Développements empiriques sur les
déterminants des IDE 59
I.2. Développements empiriques sur les interactions entre
IDE et croissance économique 62
II. Approche économétrique 64
II.1. Méthodologie d'analyse 64
II.2. Présentation du modèle : Modèle
structurel à équations simultanées 67
II.3. Spécification du modèle des
déterminants des investissements directs étrangers 69
II.4. Les sources de données et présentation des
variables 71
III. Méthodologie d'estimation 72
III.1. Stationnarité des séries 72
III.2. Méthode d'identification du modèle 73
III.2.1. Rappel des conditions d'identification 74
III.2.2. Méthode d'estimation : Doubles Moindres
Carrés (DMC) 75
III.2.3. Test de spécification 75
a. Likelihood Ratio Test (Test de Fisher) 75
b. Test de Breusch et Pagan 76
c. Test de Hausman/Hausman généralisé 77
d. Test de stabilité du modèle 80
IV. Résultats de l'estimation économétrique
et interprétation des résultats 82
IV.1. Les déterminants des investissements directs
étrangers en zone UEMOA 82
IV.2. IDE et capital humain en zone UEMOA 84
IV.3. IDE et investissements domestiques en zone UEMOA 86
IV.4. Impact des investissements directs étrangers sur la
croissance économique de l'UEMOA 88
IV.5. Test de robustesse des résultats 90
Conclusion 91
Conclusion générale et recommandations de
politiques économiques 92
BIBLIOGRAPHIE 96
ANNEXES x
Annexe n°1 : Evolution de l'indicateur de performance en
termes d'investissement entrants (IPIE) en % xi
Annexe n°2: Résultats des régressions sur
Stata11 xii
Annexes n°3 : Test de spécification de Hausman
généralisé pour la variable KH xvi
Annexe n°4 : Evolution comparée de la croissance
économique et des entrées d'IDE xix
Annexe n°5: Evolution comparée des investissements
domestiques et des entrées d'IDE xx
Annexe n°6 : Test de robustesse de l'impact des IDE sur la
croissance économique xx
Annexe n°7 : Test de causalité au sens de Granger
entre investissements directs étrangers et croissance économique
en zone UEMOA xxi
TABLE DES MATIERES xxii
|