Conclusion
Les contradictions internes liées aux paramètres
profonds de l'idéologie du développement devenant de
plus en plus persistantes a l'ère de la mondialisation, seul
l'avènement d'une idéologie nouvelle et novatrice peut permettre
d'accéder a un repositionnement stratégique capable de lever les
équivoques a propos de certaines considérations
chimériques véhiculées par cette idéologie. En
effet, cette précaution de taille amènera, au moyen de la
pensée de l'autre du développement, a découvrir que
certains stéréotypes comme le « vide historique » qui
fonde la peur que l'on éprouve a penser # autre chose que le
développement ; mais aussi a s'apercevoir de l'hypothèque
dont les différentes manifestations de l'activité humaine sont
l'objet.
Il est temps donc de changer les choses et c'est ce que semble
avoir compris Fabricio SABELLI qui confesse que : « L'histoire
enseigne que, pour conserver leur identité, les sociétés
doivent se transformer. Ce qui ne les empéche nullement de combiner les
nouveaux éléments qu'elles s'approprient, selon leur génie
propre, a la fois imprévisible et inimitable (...). En revanche,
remettre en question les fondements culturels du
«développement » signifie aussi accorder
leur chance a une multitude de projets sociaux complexes, enracinés dans
leurs propres histoires et radicalement différents de tout ce qui,
«a l'évidence », devrait leur tenir lieu d'avenir...
».16
En réalité, les peuples des pays du Sud ont le
devoir moral de mettre fin a cette situation qui fait tout pour dissimuler le
plus longtemps possible un fait des plus criards : la seule chose sur laquelle
les pays du Nord s'accordent et que les peuples du Sud perdent de vue, c'est
qu'ils ne construiront jamais leurs projets de société a
leur place. C'est suivant cette logique que Jean Marc ELA, s' en tenant au cas
de l' Afrique, suggère a nouveau a la page 13 de son ouvrage
précité qu' « il faut s'interroger sur les choix d'avenir
dans un conte xte ou l'Afrique est désormais un enjeux de connaissance
pour les intelligences indigènes ». Une prise de conscience
vis-a-vis d'une telle responsabilité de la part des peuples du Sud
participe d'une renaissance certaine.
BIBLIOGRAPHIE :
1. RIST G., 1994, « Des sphinx, des licornes et autres
chimères...Trois approches des relations entre culture et
développement face aux pratiques sociales », in La culture.
Otage du développement ?, sous la direction de G. RIST, Paris, L'
Harmattan», p. 6.
2. VIDROVITCH C. C., 1988, Pour une histoire du
développement : Etats, Sociétés,
Développement, Paris,l' Harmattan, p. 3.
3. Le Monde Diplomatique, Manière de voir n. 51,
Afrique en renaissance, Bimestriel Mai-Juin 2000.
4. ELA J-M, 1994, Restituer l'histoire aux
sociétés africaines. Promouvoir les sciences sociales en Afrique,
Paris, l' Harmattan, p.10.
5. ZAOUAL, Hassan, « Le paradigme relationnel des
organisations économiques africaines », in Organisations
Economiques et Cultures africaines : De l'Homo ceconomicus a l'Homo situs, ed.
L' Harmattan, 1996, pp. 37-45.
6. COURNOT A., Essai sur les fondements de nos
connaissances.
7. IRIBRANE PH. D', 1989, La logique de l'honneur. Gestion
des entreprises et traditions nationales, Seuil, préface pour l'
édition de poche, Collection Points, Paris, 1993, pp. XXXI -- XXXII.
8. LALEYE I.P., 1996, « L'autorité en
Afrique, une réalité en mutation » pp. 147 - 156 in
Revue U.R.E.D (Université, Recherche et Développement) de
l'Université se Saint-Louis du Sénégal publié aux
éditions l' Harmattan.
9. THOM R., 1986, « La méthode
expérimentale: un mythe des épistémologues (et des savants
?) », in la philosophie des sciences d'aujourd'hui, sous la direction
de Jean HAMBERGER, éditions Gauthier -- Villars, Paris.
16 RIST, G., SABELLI, F. 1l était une fois
le développement, pp. 68-69.
10. LATOUCHE, Serge, « En finir, une fois pour toute,
avec le développement » in Le Monde diplomatique n°556,
p. 6-7.
11. ASSOGBA, Yao, 2004, Sortir l'Afrique du gouffre de
l'histoire : le défi éthique du développement et la
renaissance de l'Afrique noire, P.U.L, 200 pages.
12. KI-ZERBO J., 1999, article tiré de Perspectives :
revue trimestrielle d'éducation comparée (Paris, UNESCO :
Bureau International d'éducation), vol XXIX, n. 4, pp. 699 -- 711.
13. Le Monde Diplomatique, Manière de voir n. 51
, Afrique en renaissance, Bimestriel Mai-Juin 2000.
14. RIST, G., SABELLI, F. Il était une fois le
développement, pp. 68-69.
15. Susan GEORGE, 1992,« L'effet Boomerang : choc en
retour de la dette du Tiers-monde », édition la
Découverte, Paris.
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