Theme : L'Afrique et les défis de son
Développement.
Proposition de recherche
L'Afrique : « projets de developpement alternes » ou
« developpement par alternative ».
Ibrahima SENGHOR
Master en Développement rural et
Coopération U.F.R des Sciences Economiques et de Gestion / U.G.B /
Saint-Louis. Doctorant en Sociologie a l'UGB de
Saint-Louis. Courriel :
senghoribrahima@gmail.com
Introduction
I. Eclairage conceptuel.
· :* Le concept de «projets de
développement alternés ».
· :* Le concept de « développementpar
alternative ».
II. Eviter a tout prix de se développer par
mimétisme : Un intérêt majeur porteur d'une
révolution.
II. 1. Les exigences de fermeté par
rapport aux paradigmes dominants et au mouvement altermondialiste.
II. 2. Prise de conscience par rapport a
l'urgence d'une réaction contre l'idéologie du
développement « prét-a-porter ».
III. La pensée de l'autre du développement
: Un prétexte pour réinventer une identité.
III. 1. L'absence du développement
« reproduit » : Plus de peur que de mal.
III. 2. La pensée de l'autre du
développement : Un repositionnement stratégique
pluridimensionnel. Conclusion
«Voila maintenant des décennies que le mythe
du « développement » regne pratiquement sans avoir
été remis en question, semant partout le chaos et la destruction.
Notre civilisation, en son état actuel, ne parait pas avoir pris
conscience -- et encore moins les avoir remis en question -- des dogmes
irrationnels qui sous-tendent l'entidre notion de développement. Pas
plus que nous ne semblons comprendre que la doctrine en vigueur selon laquelle,
d'une acon ou d' une autre, laissé d lui-mdme, le marchéprocurera
d chacun tout ce dont il a besoin, est oncierement extravagante ».
Susan GEORGE, 1992, « L'e&&et Boomerang : choc
en retour de la dette du Tiers-monde », édition la
Découverte, Paris.
Introduction :
Dans une logique ou l'on considérait le
développement comme un ensemble comple xe et inédit, un tel
entendement amènerait a accepter que ce concept concerne non seulement
une condition inhérente aux différentes manifestations de
l'activité humaine, mais aussi renvoie a tout un processus a suivre.
C'est dans cette perspective que le concept de «
développement » est appréhendé par
l'économiste Francois PERROUX a travers quatre niveaux dans
l'évolution économique des sociétés : il s'agit
notamment de l'expansion (accroissement temporaire et
irréversible des quantités économiques), de la
croissance ( augmentations suivies en longues périodes avec pour
conséquence des modifications de structures économiques), du
développement proprement dit ( faisceaux de transformation dans les
structures mentales et institutionnelles, condition de la prolongation de la
connaissance) et enfin du progres (significations
finalistes qui donnent un sens au processus du développement).
A coté de cette conception purement économique
du développement, les institutions financieres internationales
s'adonnent davantage a une manipulation des chiffres qui permet de masquer le
fait que les peuples du Sud en particulier et du monde entier en
général, sont les victimes emblématiques du creusement des
inégalités. Des lors, le constat général sur
l'échec du développement est rendu par l'affirmation de
Gilbert RIST qui consistait a dire que : « Si l'on peut multiplier
partout les signes du (c développement », il ne s'en suit pas
qu'ils fassent sens »1, ce qui suscitera la mise en place
de certaines alternatives dont notamment le développement
social, le développement durable, le développement
participatif, le développement écologique,
l'intégration de la culture dans le développement,
etc.
Au vu des défaillances que présentent les
différentes acceptions du concept de développement que
l'on ne parvient pas a canaliser, Catherine Coquery VIDROVITCH2 nous
apprend que : « Nous sommes dans une période de crise
cumulative ». Il appartiendra a Jean-Marc ELA, dans la Revue Maniere
de voir n. 513, de procéder a une énumération
de ces différentes crises. Selon ELA, la catégorisation de ces
crises fait apparaitre trois grands ordres dont notamment : la crise des
processus de développement au Sud, mais aussi dans un monde ou
les interdépendances sont multiples et devenues incontournables ; la
crise des modeles de développement et des idéologies qui
sous-tendent les politiques et les structures des Etats ; et enfin, la crise
des savoirs engendrés par l'éclatement des champs du
développement et les décalages de la théorie face a
des réalités mal analysées.
Cependant, une analyse minutieuse des incohérences
internes de cette nouvelle divinité qu'est le
développement e xige de la part des peuples du système monde
la valorisation de leur « agenceité » comme dirait
Anthony GIDDENS et qui n' est rien d' autre que leur capacité d' action
ou leur compétences pragmatiques. Ce pragmatisme ne saurait etre rendu
effectif que si les différents acteurs sociaux osent s'interroger sur
l'état des lieux de leurs sociétés a l'aide de la
pensée afin de prendre en charge leur destin. Cet impératif est
incontournable selon Jean Marc ELA qui considere qu' « une
société qui ne se pense pas constamment est vouée a la
stagnation et, finalement, a la dégénérescence. C'est
pourquoi doivent titre encouragées les disciplines telles que la
philosophie, la psychologie, la sociologies, lesquelles fournissent des
instruments d'analyse et de renouvellement de la société
»4
Voila donc, une invitation a remettre en cause les paradigmes
fondamentaux de la pensée unique, mais aussi et surtout a se positionner
par rapport aux enjeux néfastes du mouvement alter
1 RIST G., 1994, « Des sphinx, des licornes et
autres chimeres...Trois approches des relations entre culture et
développement face aux pratiques sociales », in La culture.
Otage du développement ?, sous la direction de G. RIST, Paris, L'
Harmattan», p. 6.
2 VIDROVITCH C. C., 1988, Pour une histoire du
développement : Etats, Sociétés,
Développement, Paris, l' Harmattan, p. 3.
3 Le Monde Diplomatique, Maniere de voir n.
51, Afriques en renaissance, Bimestriel Mai-Juin 2000.
4ELA J-M, 1994, Restituer l'histoire aux
sociétés africaines. Promouvoir les sciences sociales en Afrique,
Paris, l' Harmattan, p.18.
mondialiste qui veut nous enfermer davantage dans cette vision
mythique du développement~ Ainsi, dans la mesure ou le
comportement adapté est un principe de rationalité, tous les
peuples ont besoin de se conformer a ce que Karl POPPER appelle le «
principe du point zéro » ou la « logique des situations »
ou encore la « méthode zéro ». Ici, contrairement a Yao
ASSOGBA qui considère que le fait de tout recommencer a zéro
reviendrait a « imposer une dictature a l'esprit », le
retour a de nouvelles bases est nécessaire du moment ou raisonner en
fonction des paradigmes actuels que l'on sait plus qu'e xtravertis pourrait
nous enfermer toujours dans cette logique mortifère du
développement~
C'est la toute la pertinence de la pensée de
l'autre du développement qui porte le flambeau d'une
pensée libre de toute ambition de laisser perdurer une situation
désastreuse qui ne fait qu'enfoncer l'Humanité toute
entière d' abord dans un avenir incertain, et les peuples du Sud en
particulier qui sont obligés de subir les énormes supercheries du
passé, du présent et certainement (surtout pas) du futur.
Sous cet angle, notre travail s'articule autour de trois
grandes parties. Dans un premier moment, nous procéderons a une
tentative d'éclairage conceptuel qui nous permettra de décliner
le contenu des concepts centraux de notre communication aussi bien a
l'échelle micro qu'a l'échelle macro. Le second moment du travail
permettra de montrer tout l'intérêt qu'il y a pour les peuples du
Sud a éviter a tout prix de se développer aveuglément.
Ici, le maitre-mot est l'urgence d'une révolution face a un
système d'une incohérence sans précédent. A ce
niveau, nous avons deux chapitres : d' abord, nous avons le premier chapitre
qui traite des exigences de fermeté par rapport aux paradigmes
dominants et au mouvement alter mondialiste dont l'essence se trouve dans
la mouvance de la mondialisation d'aujourd'hui et des soubassements latents qui
fonde cette nouvelle donne qu'on doit forcément intégrer.
Ensuite, suivra le second chapitre qui traite de la prise de conscience par
rapport a l'urgence d'une réaction contre l'idéologie du
développement ou il est question de montrer que les peuples du Sud
continuent a vivre les mêmes situations depuis des
générations, raison pour laquelle ils doivent nourrir une
idéologie capable de rendre effective leur auto affirmation.
Enfin, le troisième moment nous offrira l'occasion de
comprendre que la pensée de l'autre du développement est
un parfait préte xte pour les peuples du Sud de réinventer une
identité en « dehors » du développement~ Cette
partie du travail, tout comme celle précédente, est
constituée de deux chapitres dont le premier se veut de rassurer le
système monde sur une certitude toute simple : l'absence du
développement : plus de peur que de mal pour monter que cette
idéologie n'en est qu'une et que le salut des peuples dépend de
leur capacité a lui trouver une alternative. Quant au second chapitre,
elle analyse la pensée de l'autre du développement comme un
repositionnement stratégique pluridimensionnel en montrant le
devoir pour les peuples du Sud d'être porteurs de cette pensée
neuve.
I. ECLAIRAGE CONCEPTUEL :
Cette étape est d'une importance capitale dans un
travail de recherche. C'est la une occasion pour le chercheur de pouvoir
clarifier les concepts qui se trouvent dans son horizon de réfle xion.
En procédant de la sorte, celui-ci pourra démontrer en quoi
l'acception des concepts qu'il utilise diffère de ceux employés
par tel ou tel autre chercheur, et par conséquent donc, faire montre de
la spécificité de son étude par rapport aux études
précédentes tout en définissant clairement la relation qui
prévaut entre ces concepts.
Le concept de o projets de développement
alternés o :
Ainsi, il peut aussi etre question ici d'un attrait pour
quelque chose qui éveille et captive l'esprit en ce sens que
l'idéologie du développement dispose d'une force e
xtraordinaire capable d'amener toutes les autres idéologies qui l'ont
précédé (et certainement celles qui viendront après
elle) a s'incliner devant elle, et plus grave même, avec une innocence
alarmante. C'est dire donc que le concept d'intéret nous sert de
préte xte, a travers notre étude, afin de faire la lumière
sur ce « hold up identitaire » dont les différents
peuples du monde en général et les pays du Sud en particulier ont
été victimes et dont l'auteur n'est autre que l'idéologie
du développement.
Par ailleurs, ce concept peut renvoyer a un devoir de faire
quel que chose pour son avantage, le quel devoir n'est et ne saurait etre qu'un
« devoir de mémoire » redevable a des
communautés dont les trajectoires
historico-évènementielles diffèrent a bien des
égards et qui ont nourri des idéologies plus fournies et moins
chimériques que l'idéologie du développement.
Le concept de o développementpar alternative o
:
S'agissant de la pensée de l'autre du
développement, l'intégration de la notion
d'altérité est tout autant révélatrice, mais, est a
différencier du contenu des approches de l'alternative au
développement qui ne font que se superposer mais restent ensevelies par
le même linceul du nonsens de cette idéologie du
développement. Ayant une vocation plus régulatrice car
anéantissant de fond en comble les idéaux de cette
idéologie jeune et tricheuse qui réclame une part qu'il ne
mérite pas, la pensée de l'autre du développement
met l'accent sur cette autre chose qui s'inscrit dans le champs des possibles
et qui se traduit en des termes simples « autre chose est possible en
dehors du développement ».
Ici, c'est l'espace incontrOlable de l'idéologie du
développement qui dérange et suscite des interrogations sur
ce qu'a été l'Humanité avant l'avènement de cette
nouvelle divinité dont les fondements et référents sont a
la fois partout et nulle part. D'après cette nouvelle pensée de
l'autre du développement, l'insatisfaction de ces
perpétuelles et insupportables aberrations historiques ne
saurait ne pas etre passée en revue afin de réagir
pendant qu'il est encore tant par rapport a une manipulation certaine des
générations futures.
II. EVITER A TOUT PRIX DE SE DEVELOPPER PAR «
MIMETI SME » : UN INTERET MAJEUR PORTEUR D'UNE REVOLUTION.
La part de l'irréel dans la contraignante
vérité historique du développement mérite
une attention particulière. En effet, l'idéologie du
développement est dangereuse jusque meme dans sa constitution en ce
sens qu'elle se veut porteuse de certaines dimensions qui vont a l' encontre de
certaines vertus constitutives des communautés humaines dont les
aspirations respectives dépendent des référents
identitaires de chaque « site symbolique d'appartenance ».
C'est dans cette perspective que Hassan ZAOUAL, dans son article
intitulé « Le paradigme relationnel des organisations
économiques africaines »5 , considere que la grande
différence qu'il y a entre la rationalité économique
africaine et la rationalité individualiste du modèle occidental,
est que la premiere accroit la sécurité des membres du groupe en
réduisant les aléas et les risques ; tandis que la seconde
fragilise les individus et peut, a tout moment, les précipiter dans la
pauvreté absolue.
Ainsi, le vrai problème chez les pays du Sud est
d'être assez conscients pour pouvoir rejeter cette idéologie qui
met en ceuvre un modèle de développement qui, par ces
contradictions internes, provoque la méfiance des sociétés
qui ne sont pas pretes a payer leur progres matériel par la perte de
leur ame et de leur imaginaire. En effet, ce que l'on observe depuis plus d'un
demi-siècle de « développement » n'est autre
chose que la farouche volonté d'inculquer aux sociétés
africaines l'esprit
d' « une culture de mort » pour laquelle
les inégalités socio-économiques sont le moteur
indispensable de la croissance et du développement. Autrement
dit, l'acces au bien-etre d'une minorité ne peut se concevoir que par
l'aggravation de la misere d'une majorité.
Donc, pour amorcer le véritable débat qui
s'impose, il faut refuser, des le départ, de penser l'avenir des pays du
Sud a partir du passé des autres pour la bonne et simple raison que,
selon Augustin COURNOT: « En général, il arrive qu'
après que la nature des choses aitfourni le type d' abstraction, l'
idée abstraite ainsiformée suggère a son tour des
abstractions ultérieures, des généralisations
systématiques qui ne sont plus que des fictions de l' esprit
».6 C'est la une preuve tangible que ce que nous montre
l'idéologie du développement n'est pas la
vérité, lion s'en faut, et que c'est parce que nous avons
séjourné dans la « conscience» de l'Occident
que nous ne pourrons que tenir ceci pour vrai.
5 ZAOUAL, Hassan, « Le paradigme relationnel
des organisations économiques africaines », in Organisations
Economiques et Cultures africaines : De l'Homo ceconomicus a l'Homo situs, ed.
l' Harmattan, 1996, pp. 37-45.
6 COURNOT A., Essai sur les fondements de nos
connaissances.
II. 1. LES EXIGENCES DE FERMETE PAR RAPPORT AUX
PARADIGME DOMINANTS ET AU MOUVEMENT ALTER-MONDIALI STE :
En tant que discours dominant, la mondialisation englobe des
termes voisins tels que l'« internationalisation » ou la
« multinationalisation ». Par son caractère
globalisant, la mondialisation est l'incarnation théorique de ce profond
« processus d'intensification » des flux de personnes, de
marchandises, de services, de capitaux, de technologies et simultanément
de ces flux a travers toute la planète. C'est la le fondement même
d'un faux débat qui laisse entendre que ce concept qui n'en est pas un
et chargé d'idéologie est une parfaite incarnation d'un brassage
entre les peuples, entre les cultures qui n'a jamais e xisté auparavant.
Cette acception de ce concept « vide » de sens est plus une
aberration qu'elle n'est un leurre dans la mesure ou une lecture attentive de
cette proposition d'échange laisse, a bien des égards, planer un
doute. En effet, le fait de vouloir amener tous les peuples du monde a accepter
qu'il est insensé de se demander s'il faut ou non intégrer la
mondialisation est un faux débat reste la preuve palpable que ces
derniers subissent une oppression telle qu'ils sont obligés de penser a
tout sauf a rejeter cette nouvelle donne qu'est la mondialisation. C'est
d'ailleurs ce qui soulève d'autres inquiétudes du genre : quel
qu'un qui tient coilte que coilte # échanger peut faire dire a son
attitude deux choses au minimum ; soit il est lion d'être satisfait de ce
dont il dispose, soit il est animé d'une mauvaise foi et compte profiter
de la légitimité de l'échange afin de parvenir a semer
légalement son « partenaire ».
Cependant, cette nouvelle donne n' est pas sans renfermer des
malversations quoique diffuses mais réelles dont notamment la
marginalisation des pays pauvres dans l'économie mondiale
particulièrement en Afrique (02%), l'avancée de la
pauvreté, la constante détérioration des termes de
l'échange et de l'exportation des produits de base, le poids de plus en
plus lourd du service de la dette supportée par de nombreux pays en voie
de développement et les systèmes commerciaux et de
gestions financières sont apparus défavorables et jugées
inacceptables.
La réalité est telle que les pays du Sud doivent
faire face a de nombreux défis dont les plus importants sont politiques,
économiques, environnementaux, socioculturels, scientifiques et
techniques, etc. C'est fort de ce constat qu'il n'est plus permis de continuer
a vivre les mêmes cauchemars qui ont empoisonné l'e xistence toute
entière des générations précédentes qui
s'étaient inscrit dans la logique suicidaire de l'Occident
sauveur. Il est temps pour les pays du Sud d'être en mesure de
repérer les incohérences de l'histoire afin de
réécrire autrement la pensée internationale au lieu de
continuer a la relire comme telle.
Face a cet état de fait selon lequel le seul cogito
valable est : « Je vends, donc je suis », la pensée
révolutionnaire voudrait que les pays du Sud adoptent la perspective de
la terminologie utilisée par HAYEK et qui n'est rien d'autre que la
« catallaxie » qui désigne le sens caché
des
pratiques sociales. Mieux même, c'est une
subjectivité qui s'informe sur le milieu ambiant et qui réagit.
C'est aussi une volonté synonyme d'une liberté (celle des acteurs
face a un système qui croit clOturer le réel) dont les effets
sont incalculables et indéterminés. L'intérêt de
cette perspective est a chercher dans cette auto affirmation collective qui
appelle a un rejet catégorique de cette imposture
épistémologique qui dérange plus qu'elle n'arrange et qui
n'est qu'une diversion montée de toute pièce. C'est ce qu'a
essayé de monter Philippe d' IRIBRANE en ces termes : « En
aucun lieu, la modernité n'a interrompu le travail par lequel les
sociétés ont de tout temps interprété sans cesse
leurs traditions pour répondre aux exigences de l'heure. Elle a
simplement conduit a rendre ce travail invisible et honteux
».7 Ces propos mettent a nu toute l'adresse de la part du
développement a faire de la réalité ce qu'elle
voudrait qu'elle soit. En des termes simples, sa plus grande force est de
savoir qu'il a le pouvoir de légitimer ce qu'il veut qu'il le soit et
que ce qui a e xisté avant lui n'est pas reconnu comme tel. C'est la
l'une des contradictions que l'Humanité n'a jamais connue et ne devrait
plus connaitre dans l'avenir.
Par ailleurs, il est du devoir des pays du Sud d'observer une
rupture par rapport a cette « inquestionnabilité » de
l'anté-développement. Les effets d'une telle
attitude biaisent les contours et la pertinence du passé qui, compte
tenu du conte xte qui prévalait, était fécond et
reflétait l'image de marque des sociétés dont l'existence
a précédée l'avènement du concept de
développement. Il est temps donc d'interroger l'Histoire «
vécue » au lieu de se contenter de l'Histoire «
écrite », et partant, veiller consciencieusement a
sélectionner les questions pertinentes a poser, lesquelles questions
seront débarrassées de toutes les attaches fondatrices de
l'idéologie du développement. De ce fait, c'est parce
qu'il n'y a que des vérités construites qu'il serait pertinent de
se demander une toute innocente question : Pourquoi
l'anté-développement est percu a priori comme un
anti-développement et non comme un autre développement ? Est-ce
parce que, contrairement aux sociétés occidentales qui sont des
sociétés a écriture, celles africaines, par exemple, sont
des sociétés dans lesquelles l'oralité a toujours
prédominée ? Cette situation serait-elle liée au fait que
la plupart des historiens des pays du Sud ont été formé en
Occident et, par conséquent, finissent par être
débranchés par rapport a euxmêmes, c'est a dire par rapport
aux réalités du milieu ?
Ainsi, la question est loin d'être réglée
dans la mesure ou l'emprunt d'un passé ne justifie en rien l'acquisition
d'un futur. D' ailleurs, selon ISSIAKA PROSPER LALEYE : « La plus
spectaculaire des modifications ayant affecté les sociétés
africaines durant les trois a quatre décennies est, assurément le
rajeunissement »8 p. 147. Selon cet auteur, en l'espace
d'une génération a peine, plus de trois quart (3/4)
des africains actuellement en vie n'ont connu que l'Afrique des
indépendances. Il s'agit par conséquent d'individus a peine
agés de trente ans et dont l'horizon de référence dans les
multiples
7 IRIBRANE PH. D', 1989, La logique de l'honneur~
Gestion des entreprises et traditions nationales, Seuil, préface
pour l' édition de poche, Collection Points, Paris, 1993, pp. XXXI --
XXXII.
8 LALEYE I.P., 1996, « L'autorité en
Afrique, une réalité en mutation » pp. 147 - 156 in
Revue U.R.E.D (Université, Recherche et Développement) de
l'Université se Saint-Louis du Sénégal publié aux
éditions l' Harmattan.
aspects de la vie sociale se limite jusqu' entièrement
a la modernité. Voila un état de fait qui sous-tend un ensemble
de raisons pouvant justifier le sort déplorable des pays du Sud
vis-a-vis des paradigmes dominants et du mouvement alter mondialiste.
II.2. PRISE DE CONSCIENCE PAR RAPPORT A L'URGENCE D'UNE
REACTION CONTRE L'IDEOLOGIE DU « DEVELOPPEMENT ».
Comme l'a pertinemment montré René THOM :
« Toute experience est une reponse a une question, et si la question
est stupide, ily a peu de chance que la reponse le soit moins
»9 p. 17. Cette affirmation est d'une grande portée dans
la mesure ou l'encombrante idéologie du développement
nous pousse indirectement a nous poser des questions qui ne font que nous
enfoncer davantage dans sa mouvance. Pour preuve, aucune des questions qu'il
nous amène a nous poser n'est pas sans être imbibée de
«jugements de valeur ». Face a cet état de fait,
n'est-il pas temps de se demander la différence qu'il peut y avoir entre
la « mission civilisatrice » d'antan et la «
mondialisation » d'aujourd'hui ? Y a-t-il réellement rupture
ou continuité ? Mieux même, ces deux phénomènes ne
peuvent-ils pas être appréhendés comme étant les
deux faces d'une même médaille ?
Par conséquent donc, les interprétations
tenues pour v~rit~s universelles méritent d'être soumises a
une analyse de fond afin de montrer que des coincidences qui se
répètent exigent d'elles-mêmes que d'autres appellations
leurs soient trouvées. Ces coincidences qui s'opèrent a
l'intérieure de la pensée occidentale et qui sont trahies par les
marques indélébiles laissées par le mal engendré
par la colonisation doivent inciter une rébellion de la part des
sociétés du Sud. C' est parce que la diversité des
écrans imaginaires des sociétés est un barrage de taille
que Paulin HOUNTONDJI, en se prononcant sur le rapport Culture et
développement, abordera la situation dans son ouvrage
intitulé « Culture, Mondialisation, Resistance et Alternative
» en ces termes : « Si l'Afrique d'hier était
confrontée aux dangers du nationalisme et du particularisme,
aujourd'hui, elle est menacée par la dispersion dans l'universel a cause
de sa d~pendance linguistique, ethnologique, technologique et scientifique
vis-a-vis des centres de decision occidentaux ».
C'est ce constat qui amènera l'auteur a se poser quatre
questions de taille du type : Que deviendra l'identité culturelle ? Quel
sort sera réservé a l'auto affirmation collective ?
Qu'adviendra-til a propos du sentiment d'appartenance a une seule et même
histoire ? Et enfin, qu'arrivera-t-il a la culture dans une économie
globale ?
En outre, a travers le défi de
l'opérationnalisation de la culture, on s'apercoit aussi que les
non-dits liés a la mondialisation interpellent d'autres aspects qui en
font un débat de culture. Par
e xemple, en Afrique, le développement
réellement e xistant comme l'écrit Serge LATOUCHE dans son
article intitulé « En finir, une fois pour toute, avec le
développement », n'est rien d'autre que : «
L'occidentalisation du monde et l'uniformisation planétaire, c'est enfin
la destruction de toutes les cultures différentes
»10. A partir de cet instant, il devient clair que les
autres cultures ne sont percues que comme des obstacles dont il faut a tout
prix se débarrasser de peur qu'un jour leurs peuples soient
appelés # une prise de conscience et s'en prennent a les faire
revivre.
Quant a Gilbert RIST, il va pousser la réfle xion plus
loin car suspectant même une possibilité manipulation de la
culture lorsqu' il considère que : « la culture devrait alors
titre comprise comme le (re)vétement du « développement
», chargé de lui donner une « couleur locale » et de le
rendre acceptable a l'ensemble des sociétés. Ce qui
présuppose que le « développement » soit libre de toute
attache culturelle et suffisamment malléable pour s'adapter a des
traditions culturelles multiples ; par dela cette double condition, cela
revient donc d proposer son universalisation de fait. Ainsi, l'intér~t
porté a la culture masque celui, plus fondamental, que l'on accorde au
« développement » considéré comme souhaitable et
nécessaire »11.
De telles analyses pointent du doigt l'ensemble des
incohérences que laissent entrevoir les paradigmes fondamentaux
occidentaux dont les objectifs d' hier et d'aujourd'hui sont identiques de par
leur contenu, mais aussi de par le caractère non fondé des
discours qu' ils tiennent.
III. LA PEN SEE DE L'AUTRE DU DEVELOPPEMENT : UN
PRETEXTE POUR REINVENTER UNE IDENTITE EN DEHOR S DU « DEVELOPPEMENT
».
L'erreur déjà commise et ayant consistée
a prendre pour acquis tout ce que l'idéologie du
développement nous a proposé, mais aussi et surtout, a
la considérer comme une nouvelle divinité n'est pas
uniquement imputable a l'Occident dans la mesure ou le consentement des pays du
Sud n'est pas a négliger. En d'autres termes, si les peuples du Sud
n'étaient pas intimidés par le contenu extraverti de cette
idéologie, elle aurait certes prévalue au Nord, mais n'aurait
jamais atteint le statut d'un « dogme sacro-saint ». C'est
la raison pour laquelle, pour ce qui est de la crise africaine, Yao ASSOGBA
situe les responsabilités en utilisant une théorie
interactionniste. Selon l'auteur : « une théorie
interactionniste explique alors un phénomène social donné
comme étant le résultat de l'agrégation de l'ensemble des
actions d'acteurs sociaux situés dans un s~stème social
donné. Ainsi, la « crise » africaine serait, toutes choses
étant égales par ailleurs, le résultat de l'ensemble des
actions des différents acteurs sociaux du s~stème monde
»12.
Dans cette perspective, les peuples du système monde en
général, et ceux du Sud en particulier doivent faire «
peau neuve » et tenir pour priorité l'indéfectible
défi de la remise en question
10 LATOUCHE, Serge, « En finir, unefois pour
toute, avec le développement » in Le Monde diplomatique
n°556, p. 6-7.
11 ELA, Op.cit.
des fondements défaillants de l'idéologie du
développement. Face a cette pénible tache de la
reconstruction du puzzle, la pensée de l'autre du
développement doit suivre la logique de la philosophie chez HEGEL
qui ne commence qu'avec le « néant absolu ». Une
esquisse de solution nous a été proposée par Jean-Marc ELA
selon qui : « Si l'on ne veut pas continuer a reproduire le discours
qui considere l'Afrique comme une sorte de musée des antiquités
européennes, ilfaut s'interroger sur le type d'approche adapté a
la situation actuelle de nos sociétés »13.
Fort de ce constat, c'est seulement une nette prise de conscience de la part
des peuples du Sud qui pourrait les amener a apprécier l'ampleur de
l'impasse que traverse l'Humanité toute entière ; mieux meme, ces
peuples sont les seuls capables de sauver l'Occident de la prison dans
laquelle l'idéologie du développement l'a
enfermé.
D.3. L'AB SENCE DU DEVELOPPEMENT « PRET-A-PORTER
» : PLUS DE PEUR QUE DE MAL.
Tout développement est de soi a soi-meme,
affirmait l'esprit socratique qui insistait pour faire découvrir a
chacun sa puissance, sa richesse avant que ce dernier n'aille le chercher chez
autrui. Cependant, notre époque se veut de poser une
problématique toute autre, gage d'une audace non négligeable et
laquelle postule que l'absence du développement est de soi a
soi-meme.
C'est dans cette logique que, se dressant contre
l'idéologie dominante, Joseph KIZERBO14 aurait
intériorisé tot la maxime par laquelle Emmanuel KANT
définissait les Lumières : « Sapere aude ! Aie le
courage de te servir de ton propre entendement ! » (@u'est-ce que les
Lumieres ? GF, 1991, p. 43. AKVIII, 35). Ainsi donc, la maxime de toujours
penser par soi-meme, c'est-à-dire de conjuguer l'irresponsabilité
de la raison servile au profit de la responsabilité de la raison
autonome, s'impose comme la volonté constante de rechercher en soi-meme
et par soi-meme la pierre de touche de la vérité et les
mécanismes de sa libération (p. 2).
D'ailleurs, l'auteur poursuivra pour dire que selon le
contexte politico-historico-culturel et l'e xigence de « lutte de
libération » permanente, il s'agit d'affirmer et surtout de faire
reconnaitre # l'individu, en l'occurrence l'Africain, qu'il est lui-meme
capable de penser et que « la pensée ne se développe pas
d'elle-meme ». Il appartiendra donc aux nouvelles
générations d'être averties du fait que quoiqu'il en soit,
il faut nécessairement qu'une pensée soit
développée et qu'ils aient le devoir moral de veiller a ce que ce
ne soit pas celle du développement qui a endormi nos
sociétés pendant si longtemps.
Une chose est sure, les générations qui
parviendront a libérer le système monde des « griffes »
du développement rendront un grand service a tous les peuples
dont l'e xistence fut, soit
13 ELA, Op.cit. , p.8.
14 KI-ZERBO J., 1999, article tiré de
Perspectives : revue trimestrielle d'éducation comparée
(Paris, UNESCO : Bureau International d'éducation), vol XXIX, n. 4, pp.
699 -- 711.
inscrite dans la logique d'une pensée unique, soit
empoisonnée par une idéologie dont les soubassements
socioculturels sont incompatibles avec les réalités ambiantes du
milieu. C'est ainsi qu'il n'est en rien utopique que d'envisager cette
réalisable entreprise du retrait des pays du Sud de la « sphere
mentale » des pays du Nord.
D'une manière plus concrète, il est devenu
actuellement, pour ne pas dire qu'il a toujours été une urgence,
de mettre en place une nouvelle idéologie plus adéquate
et plus cohérente, laquelle s'avèrerait capable de porter les
« projets de société » des pays du Sud. Au fait,
dès l'instant que l'idéologie est le système le plus
important de la superstructure sociale, il devient de plus en plus aisé
de comprendre qu'il n'y a qu'une idéologie qui peut vaincre une autre
idéologie. La pertinente mesure de mettre en place une autre
idéologie trouve ses fondements dans une volonté de faire
comprendre aux peuples du Sud qu'il est incontournable d'avoir une vision
collective de la situation qu'ils traversent.
III.2. LA PEN SEE DE L'AUTRE DU DEVELOPPEMENT: UN REPO
SITIONNEMENT STRATEGIQUE PLURIDIMENTIONNEL.
L'impératif de renouveler la pensée portant sur
les nouvelles dynamiques des sociétés contemporaines en
revisitant les moyens d'investigation capables de déceler l'ensemble des
problèmes de société reste l'ultime arme pouvant permettre
aux peuples du Sud d'être tributaires de nouvelles compétences en
vue d' adopter une posture de repositionnement stratégique. Cependant,
KI-ZERBO considère toujours dans l'article précité qu'il
faudrait éviter de s'enfermer, de s'enliser dans cet «
égoisme logique » de KANT qui inviterait a vouloir «
penser seul », a se replier sur soi, a s'isoler dans la
sphère du subjectivisme aveuglant, même si, reconnait l'auteur de
l'Anthropologie (KANT, p. 2), « c'est ne pas penser du tout que
de penser sous la férule d'une puissance étrangère
».
D'ailleurs, d'après l'auteur, la réalité
historique actuelle ne l'autoriserait pas, et l'objectivité de la
pensée, et donc la vérité, ne le supporterait pas non plus
: celui qui ne vérifie pas ses opinions, qui ne se frotte pas et qui ne
confronte pas son jugement avec celui d'autrui, ne saurait atteindre le vrai ni
contribuer, par la, a sa réfle xion critique, a son
développement, ou a celui de son pays. C'est dire donc que l'e xercice
de la liberté de penser est certes, une affaire personnelle, mais n'est
pas pour autant une affaire privée ! C'est une affaire publique (p.
3).
L'analyse de la situation de l'Afrique, par e xemple,
orienterait la pensée d' abord vers une uniformisation de l'image
globale de cette partie du monde que Philippe LEYMARIE15
décrit en ces termes : « Tout se passe comme s'ilfallait
compter désormais sur plusieurs Afrique : l'une a la dérive,
saignée par des guerres civiles ; l'autre, bonne éleve des
organismes internationaux, notamment financiers. La premiere Afrique
15 Le Monde Diplomatique, Maniere de voir n. 51
, Afriques en renaissance, Bimestriel Mai-Juin 2000.
relève, quanta l'action internationale, de la
gestion de la crise et de solidarité humanitaire etfonctionnant surtout
selon le modèle des « Seigneurs de la guerre ». Pour ce qui
est de l'autre Afrique, elle est en émergence, parée des atours
de la « bonne gouvernance » couvée par la Banque Mondiale,
courtisée par les investisseurs séduite par Internet,
regardée ~ la loupe par les afro-optimistes ». Cet état
de fait démontre a bien des égards que la situation des pays du
Sud ne peut etre analysée dans la dispersion, pis même, en
présence d'un nombre incalculable d'adeptes du
développement qui n'ont d'yeux que pour les énormes mannes
financières distribuées par les institutions internationales (la
Banque Mondiale et le FMI, etc.).
Le caractère trompeur des référentiels de
base de ces institutions renforce le fait que la pensée unique porte
aussi les traces du vieux credo « diviser pour mieux régner
». Il faudrait donc une révision théorique,
méthodologique, idéologique, économique et culturelle de
ce qu'il est convenu d'appeler l'éthique des pensées
vieilles. C'est aussi ce qui fera dire a Georges BALANDIER que :
« les sociétés en essai de développement imposent un
véritable défi scientifique en raison de leur nombre, de leur
diversité et de leur étatprésent ».
En définitive donc, le monde a besoin d'un processus
d'urgence en ce qui concerne le repositionnement stratégique apte a
éveiller chez tous les peuples un nouvel esprit capable de s'arreter a
temps pour déclarer haut et fort un discours comme celui-ci : «
Si le développement a existé, cela prouve nettement qu'autre
chose peut exister ; cherchons, trouvons et adoptons cette autre chose qui sera
tout sauf le développement ».
Conclusion
Les contradictions internes liées aux paramètres
profonds de l'idéologie du développement devenant de
plus en plus persistantes a l'ère de la mondialisation, seul
l'avènement d'une idéologie nouvelle et novatrice peut permettre
d'accéder a un repositionnement stratégique capable de lever les
équivoques a propos de certaines considérations
chimériques véhiculées par cette idéologie. En
effet, cette précaution de taille amènera, au moyen de la
pensée de l'autre du développement, a découvrir que
certains stéréotypes comme le « vide historique » qui
fonde la peur que l'on éprouve a penser # autre chose que le
développement ; mais aussi a s'apercevoir de l'hypothèque
dont les différentes manifestations de l'activité humaine sont
l'objet.
Il est temps donc de changer les choses et c'est ce que semble
avoir compris Fabricio SABELLI qui confesse que : « L'histoire
enseigne que, pour conserver leur identité, les sociétés
doivent se transformer. Ce qui ne les empéche nullement de combiner les
nouveaux éléments qu'elles s'approprient, selon leur génie
propre, a la fois imprévisible et inimitable (...). En revanche,
remettre en question les fondements culturels du
«développement » signifie aussi accorder
leur chance a une multitude de projets sociaux complexes, enracinés dans
leurs propres histoires et radicalement différents de tout ce qui,
«a l'évidence », devrait leur tenir lieu d'avenir...
».16
En réalité, les peuples des pays du Sud ont le
devoir moral de mettre fin a cette situation qui fait tout pour dissimuler le
plus longtemps possible un fait des plus criards : la seule chose sur laquelle
les pays du Nord s'accordent et que les peuples du Sud perdent de vue, c'est
qu'ils ne construiront jamais leurs projets de société a
leur place. C'est suivant cette logique que Jean Marc ELA, s' en tenant au cas
de l' Afrique, suggère a nouveau a la page 13 de son ouvrage
précité qu' « il faut s'interroger sur les choix d'avenir
dans un conte xte ou l'Afrique est désormais un enjeux de connaissance
pour les intelligences indigènes ». Une prise de conscience
vis-a-vis d'une telle responsabilité de la part des peuples du Sud
participe d'une renaissance certaine.
BIBLIOGRAPHIE :
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chimères...Trois approches des relations entre culture et
développement face aux pratiques sociales », in La culture.
Otage du développement ?, sous la direction de G. RIST, Paris, L'
Harmattan», p. 6.
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développement : Etats, Sociétés,
Développement, Paris,l' Harmattan, p. 3.
3. Le Monde Diplomatique, Manière de voir n. 51,
Afrique en renaissance, Bimestriel Mai-Juin 2000.
4. ELA J-M, 1994, Restituer l'histoire aux
sociétés africaines. Promouvoir les sciences sociales en Afrique,
Paris, l' Harmattan, p.10.
5. ZAOUAL, Hassan, « Le paradigme relationnel des
organisations économiques africaines », in Organisations
Economiques et Cultures africaines : De l'Homo ceconomicus a l'Homo situs, ed.
L' Harmattan, 1996, pp. 37-45.
6. COURNOT A., Essai sur les fondements de nos
connaissances.
7. IRIBRANE PH. D', 1989, La logique de l'honneur. Gestion
des entreprises et traditions nationales, Seuil, préface pour l'
édition de poche, Collection Points, Paris, 1993, pp. XXXI -- XXXII.
8. LALEYE I.P., 1996, « L'autorité en
Afrique, une réalité en mutation » pp. 147 - 156 in
Revue U.R.E.D (Université, Recherche et Développement) de
l'Université se Saint-Louis du Sénégal publié aux
éditions l' Harmattan.
9. THOM R., 1986, « La méthode
expérimentale: un mythe des épistémologues (et des savants
?) », in la philosophie des sciences d'aujourd'hui, sous la direction
de Jean HAMBERGER, éditions Gauthier -- Villars, Paris.
16 RIST, G., SABELLI, F. 1l était une fois
le développement, pp. 68-69.
10. LATOUCHE, Serge, « En finir, une fois pour toute,
avec le développement » in Le Monde diplomatique n°556,
p. 6-7.
11. ASSOGBA, Yao, 2004, Sortir l'Afrique du gouffre de
l'histoire : le défi éthique du développement et la
renaissance de l'Afrique noire, P.U.L, 200 pages.
12. KI-ZERBO J., 1999, article tiré de Perspectives :
revue trimestrielle d'éducation comparée (Paris, UNESCO :
Bureau International d'éducation), vol XXIX, n. 4, pp. 699 -- 711.
13. Le Monde Diplomatique, Manière de voir n. 51
, Afrique en renaissance, Bimestriel Mai-Juin 2000.
14. RIST, G., SABELLI, F. Il était une fois le
développement, pp. 68-69.
15. Susan GEORGE, 1992,« L'effet Boomerang : choc en
retour de la dette du Tiers-monde », édition la
Découverte, Paris.
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