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Ségrégation et dynamiques multiculturelles à  Séville:le cas du quartier "El Cerezo"

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par Matthieu Bouchet-Wacogne
Université de Poitiers - Master 1 migrations internationales 2010
  

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2/ Le plan pilote de la Macarena : la tentative de créer du « vivre ensemble » collectivement.

Avec pour objectif d'améliorer l'intégration des immigrés à Séville et plus particulièrement dans le district de la Macarena, différentes associations (ex: Acoge, ACCEM, Cepaim) mettent en place des projets de coopération, spécifiquement entre habitants de quartiers qualifiés de multiculturels comme c'est le cas pour El Cerezo, El Rocio ou encore la Palmilla (HUETE, 2011) . Ils sont parfois soutenus par la Mairie voire par la Junta ou

encore par l'Union Européenne. "La cohabitation ne peut pas être comprise sans l'interaction, sans laquelle nous ne pouvons parler de partage d'un espace commun" (VECINA MERCHANTE, 2010, p.231). Ainsi, l'intégration permettrait de cohabiter dans l'espace public.

a/ Définition de l'intégration

Dans le plan stratégique de la citoyenneté, le concept d'intégration est défini de telle sorte : "l'intégration n'est pas un état de causes à un moment déterminé mais un processus social dynamique prolongé dans le temps qui doit, d'une part, être constamment reproduit et remis à neuf, d'autre part, exige un effort commun ou bidirectionnel d'adaptation aux nouvelles réalités, tant de la population immigrée que de la société d'accueil. De plus, produire cet effort mutuel doit se faire dans les limites des valeurs fondamentales de l'Union Européenne" (Ministère du travail et de l'immigration, 2007, p.26). Ainsi dans cette définition, l'intégration concerne les immigrés mais également les autochtones qui doivent permettre de la faciliter.

La chercheuse Maria Adoración Martinez Aranda qui travaille pour l'Institut des Migrations et du Développement Social de l'Université Autonome de Madrid (IMEDES) définit l'intégration ainsi: "la plupart des définitions données pour «l'intégration», qui font références aux immigrants, se réfèrent au "devoir être" plutôt qu'à "l'être", c'est à dire, qu'elles ne se centrent pas sur l'analyse de la réalité. (...) L'intégration de la population immigrée, indépendamment de l'aspect social, économique, politique ou culturel, renvoie, d'un côté à l'individu, de l'autre aux groupes qui sont identifiés par nationalités, et enfin, au groupe que forme la population immigrante en général. (...) Contrairement à la logique d '«inclusion-exclusion», l'intégration propose une alternative qui prend en compte le communautarisme comme forme d'intégration. (...) L'intégration est un processus complexe, donnant lieu à différentes modalités qui peuvent être permanentes ou temporaires pour un individu ou un groupe de personnes. Par conséquent, parler de l'intégration des immigrés en général comme un ensemble homogène peut être simpliste, puisque nous avons affaire à de nombreux facteurs différents" (MARTINEZ ARANDA, 2005, p.1 et 2). « L'intégration de personnes, d'immigrants dans un corps social, se marque par leur insertion dans le système productif ainsi que dans les lois et coutumes du lieu. Mais chacun a conservé éventuellement son identité et son originalité contrairement à l'assimilation » (BRUNET, 1993, p.450) qui est le fait de devenir ou rendre semblable.

Cela signifie que l'intégration est relative à l'ouverture des uns et des autres à la diversité culturelle dans un respect réciproque en lien avec les droits et devoirs du pays d'accueil. Elle se distingue ainsi de l'assimilation qui serait relative à la disparition de la spécificité culturelle des étrangers dans une société d'accueil. L'intégration de personnes, d'immigrants dans un corps social, se marque par leur insertion dans le système productif ainsi que dans les lois et coutumes du lieu. Mais chacun a conservé éventuellement son identité et son originalité contrairement à l'assimilation, qui implique une soumission et une identification complète du corps dominant (Brunet, 1993). L'assimilation est délibérée ou plus ou moins contrainte. On peut l'illustrer par le mythe du « melting- pot » (Lévy et Lussault, 2003) où encore par l'image du "creuset", symbolisant le mélange et métissage de différentes cultures dans une même société.

D'après le Haut Conseil à l'Intégration, les politiques d'intégration s'intéressent à ces questions principalement pour maintenir une cohésion sociale au sein de leurs sociétés "de sorte que chacun puisse vivre paisiblement et normalement dans le respect des lois et l'exercice de ses droits et de ses devoirs". Elles ne concernent donc pas seulement les immigrés mais également les autochtones d'un territoire d'accueil. C'est pour cela qu'il existe des personnes travaillant à des postes de médiateurs culturels, profession encore peu reconnue qui fait le lien entre autochtones et immigrés dans un espace délimité.

Comme nous l'avons vu, la ségrégation peut être perçue de façon positive et amener à faciliter l'intégration de certains étrangers. Ce concept dépend de chaque situation. En outre, il semble difficile de faire des plans globaux et il paraît plus adéquat d'adapter des projets à chaque population qualifiée de "non intégrée".C'est ce que nous tâcherons de démontrer maintenant.

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