2/ Mise en avant de l'immigration dans le discours
électoral
« El Cerezo » est un quartier à forte
densité d'immigrés où la ségrégation
apparaît tel un problème d'exclusion à résoudre. Le
multiculturalisme quant à lui, serait une doctrine à
développer avec les politiques publiques pour lutter contre les
discriminations et développer le "vivre ensemble". Ainsi l'immigration
fait parler d'elle et préoccupe les politiciens qui ne manquent pas d'en
parler dans leurs discours politiques.
a/ Pression politique
En mai 2011, les élections municipales ont lieu à
Séville. Dans ce cadre, certains partis politiques mettent en avant
l'immigration dans leurs discours.
Durant la campagne des municipales, Juan Espadas se
présente comme le successeur de l'actuel maire, Alfredo Sánchez
Monteseirín du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE). Une brochure de
format A3 récoltée en mars 2011 dans le district de la Macarena
donne à voir, sous forme de bilan, les nouveaux services mis en place ou
en cours dans ce même district. Elle a pour titre "Sevilla, barrios con
corazón" ce qui veut dire: « Séville, des quartiers avec du
coeur ». A titre d'exemple, douze quartiers sont cités dans ce
dépliant dont dix qui appartiennent au district de la Macarena sur les
douze cités. Par ailleurs, elle spécifie les nouveautés
apportées dans ces quartiers ainsi que les projets en cours telles les
lignes de métro 3 et 4, la construction de l'école
d'infirmières ou bien encore, la création d'un cyberlocal et parc
wifi qui verront tous le jour, selon la campagne, dans le district de la
Macarena .
Tous les aménagements en cours ou effectués
cités dans cette brochure se trouvent dans la zone de la Macarena. Le
prospectus ne spécifie pas le programme de la campagne municipale de ce
candidat si ce n'est par les projets en cours, ce qui nous laisse à
penser que d'autres tracts ou brochures ont suivi ce dernier. Cette brochure ne
fait que désigner les innovations récentes mis en place par
décisions du maire actuel socialiste tout comme Juan Espadas.
En ce qui concerne l'immigration, au centre de la brochure
figure un centre de formations professionnelles. Il est spécifié
qu'il a pour cible " les jeunes, les femmes, les immigrés et les
chômeurs". A cela viennent s'ajouter les deux projets
réalisés pour la "cohabitation" qui sont le centre civique San
Fernando et l'aménagement de parcs et places de certains quartiers (las
Avenidas, la Paz, etc.). Par ailleurs, sur son site internet, Juan Espadas dit
des immigrés qui vivent dans Séville que "ce sont des citoyens
sévillans, ils vivent avec nous et l'intégration doit se faire
depuis la cohabitation. Ces personnes ne doivent pas être
isolées". Il ajoute, ensuite, que pour se faire, "l'idée est
qu'il y ait plus d'interlocuteurs pour la cohabitation et l'assistance de la
population immigrée surtout dans des districts comme celui de la
Macarena". Son discours confirme les préoccupations des politiciens aux
problématiques liées à la cohabitation des habitants du
district de la Macarena. Deux articles de journaux, l'un du 13 janvier 2011
tiré du journal "20 minutes" de Séville qui a pour titre
Espadas propose
de renforcer l'attention portée à la
population immigrée dans les nouveaux districts de la
municipalité et l'autre du 14 janvier 2011, du journal "ABC" et
ayant pour titre Espadas recherche à El Cerezo l'appui des
immigrés, mettent en avant les préoccupations du candidat
socialiste envers les immigrés. Par conséquent, pour Juan
Espadas, les immigrés "sont des citoyens sévillans, ils
vivent avec nous et leur intégration doit se faire par la cohabitation"
(Ibid).
Pour clarifier, les populations immigrées
représentent un éventuel électorat dont l'importance n'est
pas négligeable comme nous l'avons constaté. D'un autre
côté, la peur d'émeutes dans ces quartiers, "en
comparaison avec celles des banlieues de Paris en 2005" (Francisco Torres,
professeur de géographie), effraie les politiciens qui tentent de faire
régner une cohésion sociale propre au "vivre ensemble". De ce
fait, la ségrégation devient un phénomène à
"combattre" en prenant des mesures contre les situations d'isolement.
Or, sur le site internet de l'association Acoge
Andalousie18, un article daté du 13 mai 2011 appelle les
politiciens à ne pas utiliser les immigrés dans leur discours
"comme arme électorale pour ne pas porter préjudice à la
citoyenneté". Pour clarifier, cette fondation ne veut pas que les
politiciens utilisent l'immigration comme un argument pouvant nuire aux
principaux concernés, ce qui troublerait l'ordre des projets de
cohabitation en cours. Cela n'est pas respecté comme nous l'avons vu
précédemment. De plus, d'autres partis politiques mettent
également les immigrés en ligne principale dans leurs intentions
électorales.
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