REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
b.p. 1825.
Les déterminants de l'endettement public
extérieur de la République Démocratique du
Congo
Par : José MWANIA WAKOSIA
Dirigé par : Professeur NGUBA MUNDALA
Mes remerciements à toute la famille MWANIA
A ma femme Suzanne KIBWE et à ma fille JEANNY MWANIA
INTRODUCTION
Le contexte économique de l'ensemble des pays en
développement, depuis la crise mexicaine d'aout 1982 a
été marqué par un endettement excessif. Dès
l'acquisition de leur l'indépendance, les nouvelles autorités
africaines, chargées de mener la bataille du développement
économique et social, se sont vite rendues compte que les
infrastructures d'équipement et de production léguées par
le colonisateur étaient insuffisantes pour amorcer un quelconque
décollage économique.
Entre le besoin d'investissement dégagé et
nécessaire, compte tenu des objectifs de croissance
accélérée, et les ressources internes disponibles, le
fossé est immense. La seule issue de secours est le recours à
l'endettement extérieur pour combler le déficit de capitaux
propres nécessaires au financement du développement
économique.
L'endettement extérieur est considéré
comme la dette contractée chaque année par un gouvernement ou un
Etat auprès des pays partenaires et Institutions Financières
Internationales, pour financer son effort de développement.
C'est dans ce sillage que des modèles de
développement ont été expérimentés dans le
but de rattraper les pays occidentaux. L'objectif final était d'aboutir
à une croissance économique accélérée pour
combler le déficit de développement qui les maintient dans un
état de pauvreté inquiétant. La croissance
économique qui aurait été amorcée aurait
créé les ressources nécessaires au remboursement des
prêts contractés.
Ainsi, à partir des années 1970, des sommes
importantes ont été empruntées par les pays en
développement pour satisfaire un désir d'investissement intensif
destiné à réaliser des taux de croissance forte du produit
intérieur brut. Au lieu de créer la croissance attendue, le
mécanisme a conduit à un cercle d'endettement public
extérieur.
Si on avait considéré en son temps que le manque
de capital était une des causes principales du retard du Tiers Monde et
que le recours au crédit et aux investissements extérieurs
était considéré comme un élément normal de
politique économique dans ces pays ; de l'avis de certains auteurs
« il aurait été impensable que ces pays,
jusqu'à la fin des années 1960 deviennent des emprunteurs
privilégiés du marché international des capitaux et que
les sommes empruntées atteignent les montants en cause
aujourd'hui.1(*) »
Les effets négatifs du niveau
élevé de l'endettement sur le suivi des politiques
macro-économiques nécessaires à la croissance et au
développement ont été admis, en partie, à travers
le financement préconisé par le plan Baker de 1985, mais
surtout, depuis les accords de Toronto de1988 et le plan Brady de1989, dans le
cadre des négociations fondées sur les options combinant
réduction et refinancement de la dette.
Ce dernier point a été pris en compte par
l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE),
adoptée par le FMI et la Banque Mondiale en octobre 1996, et
renforcée à Cologne en 1999. Cette initiative tente d'apporter
une solution définitive au problème de la dette.
Face à ce problème récurrent de
l'endettement sans précédent des pays en développement, la
RDC n'a pas échappé au fléau. Au début des
années 1980, le pays a été confronté à une
crise économique et financière persistante avec un point de mire
le problème de la dette. Le tarissement des sources traditionnelles a
modifié le cadre de sa politique économique, et a
révisé les modalités de son financement public.
Au plan macro-économique, de 1981 à 2007, le PIB
réel de la RDC est passé de 730,9milliards de zaïres
à 967 milliards de francs congolais (1 franc congolais est égal
à 2,5 zaïres2(*)), soit un taux annuel moyen de croissance de 3,3 %.
Toutefois son évolution était
irrégulière durant première décennie
1980-90 ; de 5,8 % la deuxième sera suivie d'une forte baisse de
-1 % sur la période de 1990-2000,et ensuite 3,7% par an depuis 2003
suite à la politique d'ouverture à la communauté
financière internationale.
Les contre-performances du début des années 80
ont donné lieu à l'application des politiques d'ajustement
structurel, qui ont eu pour effet une croissance régulière
durant la période 1980-90, tandis que les années 1989-1995
où l'on observe une diminution du PIB, de 7 %. D'où la
réalisation par la RDC de l'ajustement monétaire d'abord en 1982,
ensuite en 1993 par le passage du zaïres monnaie au nouveau zaïre et
enfin la reforme monétaire opérée en 1998 après la
prise du pouvoir par l'AFDL.
Le faible niveau du taux de croissance, surtout du PIB, s'est
aussi accompagné de la faiblesse de l'épargne locale et donc de
l'investissement local, et ceci bien que l'environnement macroéconomique
soit de plus en plus assaini. L'évolution des finances publiques
était caractérisée par une relative stabilité du
déficit budgétaire, le solde budgétaire global hors dons
se situait en 1999 à 23,7 % du PIB.
Cette évolution aurait résulté de la
dégradation des fondamentaux de l'économie congolaise suite
à l'instabilité politique chronique de l'époque d'une
progression des recettes budgétaires de 13,8 % et de celle des
dépenses publiques de 19,5 %. Quant au solde global, il se
détériorerait en passant de -5,7 % du PIB en 1999 à -6,5 %
en 2000, en liaison avec la baisse des dons. Le taux d'épargne est
passé de 7,7 % en 1980 à 4,3 % en 1996, avec le taux de 21 % en
1985 et une baisse de 2,1 % en 19903(*).
Lorsque les grandes entreprises minières permettant
à la RDC de répondre au service dette subissaient les
déliquescences de leurs outils de production et la manipulation
politique déstabilisatrice à la main d'oeuvre non originaire
quelque soit sa qualification et l'avènement de la démocratie.
Chute de la production de cuivre et du diamant (principales matières
premières d'exportation). L'investissement direct étranger ne
semble pas pallier l'insuffisance de l'effort interne pour l'accroissement des
capacités intérieures de production et la modernisation du
système productif.
De1981 à 2007, le solde de la balance des paiements
s'est dégradé en moyenne de 18 % par an. Depuis l'entrée
en application des programmes d'ajustement en 1982, la
détérioration est revenue à 3 %, soit une
amélioration de 1,8 point par an. Le profil d'ensemble des
échanges extérieurs a été marqué par un
déficit de 36,9 milliards en 1998, contre 7,1 milliards un an plus
tôt.
La chute du prix de cuivre et de diamant dans la
période de 1995 à 1998, a entraîné une baisse des
recettes d'exportation bien que la facture des importations augmentait compte
tenu de leur caractère relativement incompressible et de la
dépréciation du nouveau zaïres et le passage au franc
congolais4(*).
Les exportations dominantes sont le cuivre, le diamant, le
cobalt, l'or, quatre produits qui, à eux seuls, représentent 80 %
de la valeur totale tandis que les importations portent essentiellement sur les
équipements, les hydrocarbures et les denrées
alimentaires5(*).
La balance commerciale a enregistré une
détérioration de 12,9 milliards, en passant d'un excédent
de 5,6 milliards en 1997, à un déficit de 7,3 milliards en 1998.
Cette évolution résulte d'une hausse des exportations de 0,1 %,
conjuguée à une hausse des importations de 2,3 %.
Au plan social, on note une démographie galopante, la
population croit en moyenne 3,5% l'an entre 1980 et 19906(*). En outre il apparaît une
pauvreté grandissante touchant 70 % de la population, c'est à
dire de personnes vivant avec moins de 1 $ US par jour. Le rapport du Programme
des Nations Unies pour le développement établit, pour la RDC,
l'indicateur de développement humain (IDH) à 0,375 (obtenu sur la
base d'une espérance de vie de 53 ans, d'un PIB réel par habitant
de 740 PPA équivalent à 271 $ US, d'un taux
d'alphabétisation des adultes de 40,5 % et d'un taux brut de
scolarisation de 49 %). Ce niveau d'IDH classe la RDC au
167ème rang sur 175 pays.
La population de la RDC augmente selon un taux de 3,1 % l'an
en raison d'un accroissement naturel très important : l'indice
synthétique de fécondité est de 6,7 enfants par femme et
le taux d'accroissement naturel est de 3,4 %.
La différence entre le taux d'accroissement naturel et
le taux d'accroissement de la population est due à une forte
émigration. Le taux d'urbanisation, qui est estimé seulement
à 28 % en raison de l'exode rural, augmente rapidement : le taux de
croissance de la population urbaine est de 6 % l'an.
Le revenu Congolais par habitant est évalué
à 150 dollars US en 1997 ce qui est inférieur au revenu moyen de
321 $ relevé pour l'ensemble des pays africains7(*). Qu'il
fait partie du groupe des pays à revenu faible et de celui des pays les
moins avancés.
Le stock total de la dette de la RDC a commencé
à être relativement important à la fin des années 70
suite aux faiblesses économiques du pays suite à des politiques
économiques inadéquates ; les 4.773 millions de dollars
américains sont dépassés en 1990 et l'accumulation va se
poursuivre à partir de là pour dépasser 12.336 millions
de dollars américains en 1994 suite à la rupture des relations
avec les IFI.
La dette commerciale (ou dette privée)
représentant rarement plus de 3 % de l'encours total. Ainsi, la dette
extérieure de la RDC se décompose en une dette
multilatérale, une dette bilatérale et autre. La part de la dette
bilatérale a régulièrement progressé et
prédomine à partir de l'année 1987, alors que celles de la
dette multilatérale et autres progressaient de façon
régulière à partir de la même période8(*).
Au 31 décembre 2001, l'encours se répartissait
uniquement en dette publique bilatérale (70 %), en dette publique
multilatéral (14 %) et autres (16%). A cette date, les principaux
créanciers multilatéraux étaient la Banque Mondiale (10
%), la Banque Africaine de Développement (8 %) et le FMI (4 %); les
principaux créanciers bilatéraux membres du Club de Paris (70%)
et les autres bilatéraux (6%)9(*).
A fin décembre 2004, l'encours de la dette publique
extérieure, estimé à 9,7 milliards de dollars
américains, a représenté 67,47 % du PIB contre 45,42% en
1980. L'intérêt qui était de 33 millions en 1980 est
aujourd'hui de 815 millions. Le service de la dette extérieure de la
RDC s'est aussi accru, passant de 9,8 en 1970 à 4 millions de dollars
américains en 1980 à 1330 millions en 2000.
De cette dette extérieure, la dépense publique
destinée au secteur de l'éducation est passée de 12, 2 %
du PIB de 1980-1987 à 2,2% du PIB de 1990-2007. Quant au secteur de la
santé, il a connu une amélioration par rapport à celui de
l'éducation, passant de 1,2% du PIB en 1990 à 2,1% du PIB en
2007. Aussi, de 1984-2007 51,% du total de la dette ont été
destinés à l'énergie-transport-communication contre, 13%
secteur productif, 13% bâtiments-travaux publics, 11% défense
nationale et autres 12%10(*).
Bien qu'il y ait eu l'assistance technique et
financière des partenaires au développement, la dépendance
vis à vis du financement extérieur est restée
constante.
Plus spécifiquement, la nécessité de
réduire le fardeau de sa dette a conduit la RDC à quatre passages
devant le Club de Paris 1982, 1989, 1994 et 2002, solliciter d'obtenir des
allégements de dette envers des créanciers bilatéraux
comme la France, l'Italie, l'Angleterre, l'Allemagne et les USA, demander son
éligibilité au bénéfice des facilités
prévues dans l'initiative PPTE . Chose effective aujourd'hui, car, la
RDC est perçu comme un pays très endetté ce qui lui a
value le bénéfice d'un allégement de sa dette
extérieure ces dernières années11(*).
Nous estimons que cette dernière pourrait avoir un lien
avec l'évolution récente des relations extérieures, aux
plans commercial, économique et financier. Ce qui nous conduit à
étudier le lien qui existe entre les variables hypothétiques de
l'endettement et le niveau de la dette extérieure de la RDC.
Pourquoi est-il important de mieux comprendre les facteurs
qui agissent sur le niveau d'endettement extérieur congolais ?
1. ETAT DE LA QUESTION
1.1. CADRE THEORIQUE
Dans les pays en développement, les principales
contraintes de la politique budgétaire et de la gestion
macro-économique sont une base d'imposition inadéquate, une
capacité limitée à collecter les impôts, le recours
au financement monétaire (dans certain cas) et la dépendance
à l'égard du financement extérieur,12(*)
traduisant des niveaux élevés de la dette publique.
Cependant, la dépendance à l'endroit du
financement extérieur, pourrait expliquer l'endettement pour le
financement les déficits budgétaires de certains pays qui souvent
entraîne une instabilité macro-économique ; ce qui a
fait que, les différents sommets des Chefs d'Etats des pays les plus
industrialisés au monde et les consultations des bailleurs de fonds en
ont fait une préoccupation majeure.
La problématique de la dette revient à l'ordre
du jour de la plupart des rendez-vous internationaux. Car, il s'agit d'un
élément central des enjeux économiques du monde actuel.
Depuis quelques années, le problème de l'endettement fait l'objet
d'un grand nombre de travaux et suscite diverses interprétations.
Dans la littérature, l'endettement est lié
à un déséquilibre. Suivant les cas, il s'agit soit du
déséquilibre épargne-investissement, du déficit
budgétaire et du déficit de la balance courante. L'approche du
"double déficit" est attribuée13(*)à CHENERY qui
peut être transposée en approche du "triple déficit"14(*), en
ajoutant les déficits budgétaires (ex ante ou ex post) il faut
noter toute fois qu'une part importante de l'endettement extérieur en
Afrique semble plutôt liée à des excès de ressources
(booms) qu'à des déficits.
C'est alors le financement extérieur qui crée le
déficit comptable ex post. L'effet le plus dangereux à ce niveau
est la réduction de l'efficacité du capital qui résulte de
l'adoption hâtive de projets peu ou pas étudiés15(*) Ces études ont ouvert
la voie à des recherches fécondes dont la majorité a
testé les hypothèses générales
La plupart des études sur la détermination des
facteurs susceptibles d'encourager ou de réduire le niveau total de la
dette extérieure publique, s'accordent à reconnaître comme
des variables hypothétiques influençant l'endettement, les
variables suivantes :
Il s'agit, du déficit budgétaire16(*),
l'ouverture commerciale17(*), la balance courante, le taux de change,18(*) l'importation, l'exportation,
le taux d'intérêt, la variation des termes de l'échange, le
taux de croissance, le service de la dette19(*). Parmi toutes ces études, dans celles qui
traitent les déterminants de l'endettement n'est pas fait cas de la
fuite des capitaux et de l'impact du surendettement sur le niveau de l'encours
de la dette.
Certains auteurs ont fait beaucoup d'effort pour le premier
à une analyse statistique, exemple surtout dans le cas de la fuite des
capitaux en Afrique notamment Boyce et Ndikumana 20(*). Pour le second, il
apparaît pour montrer l'impact du fardeau virtuel de la dette (debt
overhang) sur l'investissement21(*).
Ce surendettement peut expliquer les difficultés de
nombreux pays à sortir du sous développement en raison de son
effet dissuasif sur les efforts des débiteurs à améliorer
leurs performances économiques22(*).
Aujourd'hui, les économistes ont progressivement
reconnu le surendettement et la fuite des capitaux comme un obstacle majeur
à la croissance et au développement des pays débiteurs et
ou de ses conséquences en termes de contraintes de liquidité et
de rationnement du crédit sur les marchés internationaux23(*).
1.2 QUELQUES ETUDES EMPIRIQUES
Les études récentes en rapport avec le
thème ne sont pas nombreuses. En effet, le lien entre le degré
d'endettement et certaines variables macroéconomiques a fait l'objet de
recherches économétriques, bien que la plus part d'entre elles ne
traitent pas spécifiquement le cas de la RDC.
Le plus connu des travaux est réalisé par K. O
Ojo qui par une approche économétrique montre que le rapport de
l'encours de la dette/ PIB d'une trentaine de pays africains durant la
période de 1976 à 1984 est déterminé par : la
variation des exportations, au rapport des importations/PIB, de taux de
croissance démographique et le taux de croissance du PIB. Les
résultats statistiques lui permet de conclure que le rapport de
l'encours de la dette/PIB est lié négativement à la
variation des exportations, au taux de croissance du PIB et positivement au
rapport des importations/PIB et à la croissance
démographique24(*).
Cette étude s'apparente à la notre, à la
seule différence que nous tenons compte en plus de ces variables, du
phénomène surendettement et de la fuite des capitaux.
Cette étude sera reprise par Leonce Yapo. Dans une
étude sur la Cote d'Ivoire durant la période 1975-1999, il trouve
les mêmes résultats, sauf pour le rapport importation/PIB qui
n'est pas significatif25(*). En outre, il montre que l'encours de la dette de la
Cote d'Ivoire est influencé positivement par la
détérioration des termes de l'échange et trouve que le
déficit primaire n'est pas significatif. Chose qui sera
vérifiée pour notre étude.
Bailo Diallo, fait une modélisation sur la dette
extérieure et financement du développement économique de
la Guinée ; montre que l'insoutenabilité de la dette est un
frein au développement et à la croissance
économique27(*).
Toute fois il nous faudra retenir que le taux d'investissement et le
développement du capital humain sont sources de croissance.
Selon Massamba Nkalo, ajoute pour sa part que l'impact de
l'intégration régionale, la politique commerciale, fiscale, la
gestion de flux sud-sud et les dividendes sociaux de la démocratie
jouent positivement sur le surendettement de la RDC28(*).
Cohen D., dans son étude a montré
empiriquement que la dette a pesé sur la croissance des pays en
développement (ainsi d'ailleurs, que le nombre de
rééchelonnement) cependant, ce résultat
général n'est pas obtenu pour tous les pays de
l'échantillon, notamment en ce qui concerne les pays africains29(*). L'impact de l'endettement sur
la réduction de la croissance est négligeable pour le Burkina
Faso, le Kenya, le Rwanda, l'Afrique du Sud, le Zaïre, le Zimbabwe et le
Mali. Deux autres cas l'impact de la dette sur la croissance est même
positif (Ghana et Tanzanie).
Ndiaga Sene, prouve que le service de la dette
extérieure/exportations, le taux d'investissement/PIB et les termes de
l'échange sont statistiquement significatifs30(*), cette étude pourra
aussi se vérifier dans notre étude.
Pour I. Drime et M. Nambi traitent montrent que `'le
surendettement extérieur peut inciter le gouvernement à augmenter
la taxe sur les bénéfices ce qui accroit la taille du secteur
informel au dépend du secteur formel. Ils concluent en disant tout
accroissement en niveau de 1% du ratio de l'endettement extérieur/PIB
réduit l'efficience productive 2,5% et toute augmentation en niveau de
1% de la part de la dette publique dans l'endettement extérieur augmente
l'efficience productive de 1,3%''31(*).
Face au problème de fuite des capitaux, de
surendettement et à celui du caractère spécifique de
l'endettement congolais, le pays a des potentialités énormes en
ressources, mais suite à la faiblesse affichée par
l'économie la source de financement de son développement est
orientée à l'endettement international. Ainsi, malgré son
niveau d'endettement, le pays continuera donc à s'endetter.
A terme le pays va persister à moins qu'il se
réalise des allègements successifs dans le temps comme
aujourd'hui avec le programme PPTE. Cette succession d'allègements
étant peu envisageable, il faut identifier des mécanismes par
lesquels les pays en développement pourront continuer à
s'endetter tout en maintenant leur capacité de remboursement.
Donc, traiter les déterminants de l'endettement, c'est
savoir que tel ou tel facteur permet de favoriser la dépendance à
jamais vis à vis du financement extérieur ou de décourager
cet état de fait, voir assurer le payement des engagements de la dette
extérieure. Ceux-ci nous conduisent en effet, à poser le
problème d'identification des facteurs explicatifs du niveau de la dette
extérieure des pays en développement.
Autrement, c'est se demander quelles sont les variables
hypothétiques explicatives de l'évolution de la dette publique
extérieure de ces pays. La question devient alors « comment
la RDC pourra faire face aux remboursements de ses dettes ou recourir à
l'endettement massif dans l'avenir ?
Nous voudrions dans le cadre de cette dissertation,
étudier la relation entre le niveau de la dette et les variables
susceptibles de le déterminer dans le cas de la RDC. Notre
réflexion s'inspire des études déjà
réalisées sur le thème ou parallèlement au sujet,
intégrant la spécificité du pays, tout en vérifiant
si les déterminants de l'endettement reconnus dans les études
faites sont significatifs pour le cas de la RDC.
L'approche que nous adopterons dans le cadre de cette
étude n'est pas différente au vue des études similaires.
En effet, Nous ajouterons deux variables intéressantes : la fuite
des capitaux et l'effet du surendettement dans le modèle d'endettement
de la RDC, ceci motive le choix de notre thème.
2. LA PROBLEMATIQUE
La problématique se définit comme un ensemble de
question qu'une science ou une philosophie se pose relativement à un
domaine de recherche donné32(*). Autrement dit, celle-ci est le faisceau autours
duquel gravite le socle de la recherche.
Aujourd'hui, il est nécessaire de fournir les bases de
gestion plus adaptées de l'endettement, surtout au moment où la
communauté internationale et les gouvernements s'accordent à
reconnaître que le fardeau de la dette constitue une véritable
qui entrave le développement économique et social des pays.
L'objectif de cette dissertation est d'étudier les
déterminants de l'endettement public extérieur de la RDC,
autrement, il s'agit plus spécifiquement :
- d'analyser l'évolution de l'endettement
extérieur de la RDC par
rapport aux ratios macroéconomiques;
- d'identifier les facteurs explicatifs qui permettent de
réduire ou
d'encourager l'endettement extérieur public de
la RDC;
Ceux-ci soulèvent un certain nombre de
questions :
Comment évoluent la dette extérieure
congolaise et ses principaux ratios ?
Quelle est l'influence des variables hypothétiques
liées à l'environnement interne et externe sur le niveau de
l'endettement congolais ?
Ce faisant, la réponse à ces questions ci dessus
évoquées, nous conduit à formuler certaines
hypothèses.
3. LES HYPOTHESES DE LA RECHERCHE
L'hypothèse de recherche est une proposition de
réponse aux questions que l'on se pose à propos de l'objet de la
recherche, formulée en des termes tels que l'observation et l'analyse
puissent fournir une réponse. Elle sert de fil conducteur au chercheur
engagé dans une recherche33(*)
Pour cette présente étude, nous retiendrons
que :
- L'analyse de l'évolution de la dette
extérieure congolaise montre que celle-ci serait du au problème
de l'héritage colonial, à celui d'allocation de ces ressources
avec la création des beaucoup d'investissement improductifs
appelés `'les éléphants blancs'' et aussi au
régime politique de l'époque,
- La fuite des capitaux est un des éléments qui
pousseraient l'économie congolaise à l'endettement
extérieur pour des raisons de couverture aux déséquilibres
de la balance des paiements,
- L'effet du surendettement et le ratio des importations/PIB
seraient considérés aussi comme vecteur de l'endettement
extérieur public de la RDC par le fait de croire que les nouvelles
politiques orientées vers le secteur productif peuvent arriver à
participer au remboursement des premières, par contre ce ratio prouve
à suffisance la capacité d'une économie à financer
ses importations, une fois supérieur à un, l'économie
recours à l'endettement extérieur ;
- L'évolution de la dette extérieure est sujette
de la détérioration des ratios des agrégats
macroéconomiques pouvant évaluer la souténabilité
de la dette extérieure publique congolaise.
- Le taux de change et la détérioration des
termes de l'échange concourraient au déséquilibre de la
balance des paiements, considérés comme moteurs aggravant le
niveau de l'endettement congolais ;
- Pour notre part, le taux de croissance du PIB et
l'amélioration de la balance fiscal/PIB seraient de mécanismes de
création des recettes permettant de réduire la dépendance
de l'économie congolaise vis-à-vis du financement
extérieur en d'autres termes ces variables permettent de réduire
l'endettement extérieur public de la RDC.
4. CHOIX ET INTERET DU SUJET
L'importance que joue la dette extérieure publique dans
un pays, n'est pas des moindres. Certes, celle-ci est considérée
comme moteur de toute croissance économique, bien qu'il soit un fait
réel, ce moteur affiche certains résultats mitigés par
rapport à la théorie économique, montrant les liens qu'il
ya entre l'endettement extérieur et le déséquilibre de la
balance des transactions, le taux de change, etc.....
Vu l'abondance de la théorie qui existe dans notre
domaine de spécialité, il sied de constater que
l'intérêt que nous portons à notre sujet est d'abord
dicté par le souci d'approfondir ce domaine des finances internationales
publiques. Ainsi pour ce cas précis, l'intérêt est
triple :
o Théorique ou scientifique : par ce travail nous
espérons pouvoir fournir un cadre théorique sur la
capacité des pouvoirs publics à découvrir les variables
déterminantes qui poussent l'état à l'endettement
extérieur excessif. Cela nous permettra de tirer les conséquences
sur la politique économique en RDC
o Pratique : cet aspect de chose pose le problème
de la praticabilité des conclusions de notre recherche à la
situation de la RDC, ainsi trouver solution et corriger les anomalies ainsi
constatées.
A ce niveau, nous pouvons confirmer sans peur d'être
contredit, que l'application des suggestions formulées à l'issue
de cette dissertation permettra aux pouvoirs publics d'orienter la dette
publique extérieure dans le domaine productif plutôt que des
investissements éléphants blancs pouvant réduire le
fardeau virtuel du cycle de l'endettement extérieur.
o Curiosité : tout sujet de recherche nait de
l'observation, laquelle est motivée par la curiosité du chercheur
qui se matérialise par diverses interrogations sur l'objet ou le sujet
observé. C'est dans cette perspective que les différentes
interventions des bailleurs des fonds (FMI, BIRD...) tentent à
réduire le poids du surendettement de la RDC considérée
comme handicap à son développement quant à l'avenir de la
souténabilité de sa dette publique extérieure34(*)
5. METHODES ET TECHNIQUES DE TRAVAIL
Nous ne saurons parler de notre recherche scientifique sans
faire référence à la méthodologie. Cette
dernière est une exigence essentielle et indispensable d'une bonne
recherche.
Pour GRAWITZ M., une méthode est l'ensemble des
opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifier35(*).
Nous pouvons le remarquer, le choix d'une méthode
s'inscrit dans une stratégie de recherche. Le cheminement logique de
notre dissertation, la méthode inductive (économétrique),
comparative et historique nous permettront de faire la vérification de
nos hypothèses partant nos variables du modèle.
5.1. La méthode
économétrique
Cette méthode consiste à traiter, par des
techniques mathématiques et statistiques, des données
d'observation afin d'en inférer des lois ou des relations auxquelles
obéissent les phénomènes économiques.
Dans le cadre de cette étude, celle-ci nous a permis de
régresser les données des différentes variables retenues
dans le modèle, en estimant les paramètres de l'équation.
En ressortissant les variables exogènes pouvant expliquer les relations
long et court terme, nous permettant de formuler des politiques
économiques en la matière.
Dans cette dissertation nous attendons découvrir les
facteurs influençant le pays à recourir toujours à
l'endettement excessif et ainsi proposer des pistes de solutions en
matière de politique économique de manière à
pérenniser les relations entre la RDC et les IFI.
De manière particulière les tests et
méthodes statistique ; et économétrique, nous
aideront à cheminer dans nos investigations.
5.2. La méthode historique
Elle est axée sur l'histoire qui, sans être
explicative par elle-même, rend l'explication dans la mesure où
d'une part, en replaçant les institutions dans le milieu social
où elles ont pris naissance dans leurs conditions concomitantes ;
elle nous offre le tableau de leur existence et d'autre part, elle permet la
comparaison dans le temps36(*).
Celle-ci nous a permis de prendre connaissance de
l'importance de l'évolution de la dette extérieure congolaise,
ainsi que les différents ratios des agrégats durant la
période sous l'étude et enfin comprendre le pourquoi de
l'insoutenabilité de la dette extérieure congolaise.
5.3. La méthode
comparative
Comparer c'est confronté deux ou plusieurs choses pour
déceler les ressemblances et les différences. La méthode
comparative conduit à l'explication des faits dans la mesure où
elle permet de déceler les liens de causalités ou les facteurs
générateurs des différences ou de ressemblances
constatées37(*).
Nous avons recouru à cette méthode, car elle
nous à permis de comparer année après année,
l'importance de l'évolution de la dette extérieure congolaise
par rapport aux ratios des agrégats macroéconomiques et à
l'analyse de sa souténabilité ainsi ressortir les liens de
causalités durant la période sous l'étude.
5.1. Les techniques de travail
Si la méthode est une démarche intellectuelle ou
une voie, la technique est un outil, un moyen au service de la méthode.
La technique est un outil qui permet au chercheur de récolter et dans
une certaine mesure de traiter les informations nécessaires à
l'élaboration d'un travail scientifique.
Pour parvenir aux informations et données, la technique
de recherche ci après, nous a été d'un grand
concours ; il s'agit de :
- L'observation documentaire ou indirecte,
5.1.1 Observation documentaire ou
indirecte
Elle porte sur l'étude et analyse des documents
écrits qui comprennent : les ouvrages édités, les
documents officiels, les documents privés et archives. Cette technique
nous a permis de faire la recension des différents écrits
existant sur le domaine qui est le notre.
6. DELIMITATION DU SUJET
Tout travail scientifique exige que soient défini
clairement ses contours dans l'espace et le temps afin de ne pas se verser dans
la généralité. Notre travail est axé sur les
délimitations de l'endettement public extérieur de la RDC de 1981
à 2007.
Sa délimitation spéciale se ramène
à l'ensemble du territoire de la RDC, cela se conçoit
aisément car la dette publique extérieure contractée par
le gouvernement nationale contient des données se rapportant à
toute la république.
Quant à la délimitation temporelle, son choix
est justifié par les faits ci-après :
Les effets du surendettement ne sont pas toujours
instantanés. D'où la nécessité de mener une analyse
sur une période pouvant nous permettre de saisir les faits
économiques dans son cycle d'endettement.
Beaucoup d'auteurs ayant remis en cause les paradigmes de
développement que le FMI et la BIRD proposaient ou imposaient aux pays
en développement dont la RDC, nous avons été
emmené, après la période d'expansion relative des
années 1970 à 1980 caractérisée par une production
importante de cuivre soutenue par des cours relativement favorables, à
chercher et analyser les variables induisant l'économie congolaise
à l'endettement extérieur38(*).
La crise de la dette éclatant en 1982, avec le Mexique
en tête, la majorité des PVD ne pourrait plus assurer leur
service de la dette publique. Il leur a fallu renégocier la dette, soit
pour sa réduction ou son annulation, en passant par le P.A.S, le P.A.S
renforcé en passant par le PPTE et PPTE renforcé dont le point
d'achèvement devrait intervenir en 2007, rendant ainsi la dette
extérieure de la RDC soutenable.
5.3. DIVISION SOMMAIRE DU TRAVAIL
Cette dissertation est organisée autour de trois (3)
chapitres outre introduction et la conclusion générale:
Chapitre 1 les généralités sur la
théorie de l'endettement
Chapitre 2 la dette extérieure publique de la
RDC
Chapitre 3 les déterminants de la dette publique
extérieure
Notre dissertation aura pour intérêt de nous
permettre à faire une vérification empirique des variables
faisant l'objet de l'endettement extérieur public observés dans
beaucoup de travaux à celles la, nous essayons d'adjoindre d'autres
telles que la fuite des capitaux et le niveau de surendettement sur le
problème de l'endettement extérieure public de l'économie
congolaise.
Nous adopterons pour notre étude la démarche
économétrique des nos variables hypothétiques
CHAPITRE Premier : GENERALITES SUR LA THEORIE
ECONOMIQUE DE L'ENDETTEMENT EXTERIEUR
Le présent chapitre est consacré aux concepts et
théories de l'endettement. Le premier titre définit les contours
de ce concept et le second titre présente ses différentes
approches économiques explicatives.
Section 1. DEFINITION DE QUELQUES
CONCEPTS.
Nous verrons sous ce titre la dette extérieure et le
surendettement puis les notions des étapes de la balance de paiement et
de solvabilité/souténabilité.
1.1. Dette extérieure et
surendettement
1.1.1. Endettement extérieur et dette
odieuse
A. Dette extérieure
Elle peut se définir comme une transaction
économique naturelle, qui permet aux agents économiques nationaux
et étrangers de procéder à des arbitrages inter temporels
mutuellement avantageux, qu'ils n'auraient pas pu réaliser dans une
économie fermée39(*).
Pour être naturel et favorable à
l'efficacité du système économique, les flux de capitaux
peuvent néanmoins déboucher sur des situations de crise
d'endettement, et on considère souvent que celui-ci crée autant
de problèmes qu'elle n'en résout.
On entend par endettement l'ensemble des concours
demandés par un gouvernement auprès des partenaires
(bilatéraux, multilatéraux, institutions financières,
marchés financiers, etc.) pour financer les actions de
développement qui n'ont pu être prises en charge par le budget
national. C'est le montant total des dettes contractées ; chaque
année l'endettement augmente à cause de nouvelles dettes et
diminue parce que les dettes antérieures sont remboursées.
A ne pas confondre endettement et déficit (ou besoin de
financement). Le déficit annuel est à l'origine de la variation
annuelle de l'endettement. Aussi, la dette extérieure est le plus
souvent remboursée en devises étrangères.
Nous retenons de ces définitions, que la
première est beaucoup trop théorique, mais par contre l'autre
définition est plutôt technique, ainsi nous adoptons les
définitions du lexique des sciences économiques selon
lequel :
- Dette publique : est celle
constituée de l'encours total des titres d'emprunt public publics
(titres d'emprunt d'Etat, bon du trésor, dette des entreprises
publiques..). Celle-ci résulte du financement des dépenses
publiques par l'emprunt plutôt que de l'impôt. Il faut distinguer
la dette publique et la dette d'Etat ou dette souveraine.
- Dette souveraine : est celle qui est
émise ou garantie par un Etat. Pour certains économistes, la
dette souveraine est nécessaire, l'Etat peut être
perpétuellement endetté sans subir les contraintes
d'insolvabilité des autres agents économiques qui doivent
rembourser leurs dettes.
- Dette privée : emprunts
contractés par des emprunteurs privés (banques commerciales,
grandes entreprises) quel que soit le prêteur. Certaines dettes
privées sont devenues des dettes publiques car les Etats du Tiers Monde
ont donné leur aval.
- Dette bilatérale : contractée
par un état auprès d'un autre Etat et négociée au
sein du Club de Paris (le cartel des états créanciers).
- Dette multilatérale :
contractée auprès des institutions financières
internationales (FMI, BM, BAD). Plus le pays est pauvre, plus la part de la
dette multilatérale est importante.
- Taux d'intérêt nominal / taux
d'intérêt réel : Le taux d'intérêt
nominal est égale au taux d'intérêt réel
majoré par le taux d'inflation.
- Le service de la dette : amortissement du
principal emprunté + remboursement de l'intérêt.
- Le rééchelonnement : consiste
à repousser dans le futur les échéances d'un
prêt40(*).
- Le Club de Paris : groupement des
principaux Etats créanciers. Présidence et secrétariat
sont assurés par le trésor français.
- Le Club de Londres : enceinte de la
négociation entre gouvernements débiteurs et banques
créancières.
- Les Institutions financières
internationales: Nous en retenons les deux fameuses institutions
Financières.
- La Banque Mondiale (BM) :
créée en 1944 à Bretton Woods. C'est une banque
transnationale chargée de prêter à long terme pour financer
des actions de développement dans le Tiers Monde ou les ex-pays
socialistes. Son capital est apporté par les états membres et
elle emprunte sur les marchés financiers. On a assisté à
une montée en puissance de cette banque à la fin des
années 60 sous la direction de Mac Namara41(*).
- Le Fonds Monétaire International (FMI)
: créé à Bretton Woods en 1944 pour assurer la
stabilité monétaire internationale par des taux de change fixes
et aider ponctuellement des pays connaissant des difficultés de balance
de paiements. Son capital est constitué par l'apport en devises fortes
et en monnaie locale des pays membres (182 pays en 1998)42(*).
En fonction de cet apport, chaque membre a des Droits de
Tirage Spéciaux : des actifs monétaires échangeables
contre des devises d'un pays tiers. Huit pays en détiennent 50% (les USA
18%, la France 5%, le Royaume Uni 5%).
En 1971 (fin des accords de Bretton Woods et de la
parité or / dollar), le FMI voit disparaître sa fonction de
surveillance du système de Bretton Woods, les grands pays ont
laissé flotter leur monnaie, c'est le début de la
spéculation financière. En 1973 (choc pétrolier), les PVD
importateurs de pétrole sont touchés, le FMI devient une
«coopérative» de banques centrales.
Quand les caisses d'un Etat sont vides, il peut emprunter au
FMI, mais celui-ci dicte ses règles et restructure l'économie de
cet Etat. Le mode de décision du FMI est celui d'une répartition
des droits de vote en fonction de la cotisation des Etats membres. Avec 18% les
USA disposent d'une minorité de blocage43(*).
B. La notion de dette odieuse
Selon Alexander Sack, cité par Marc Raffonot
théoricien de cette doctrine, « Si un pouvoir despotique contracte
une dette non pas selon les besoins et les intérêts de l'Etat,
mais pour fortifier son régime despotique, pour réprimer la
population qui le combat, cette dernière est odieuse pour la population
de l'Etat entier. Celle-ci n'est pas obligatoire pour la nation : c'est une
dette de régime, dette personnelle du pouvoir qui l'a contractée;
par conséquent, elle tombe avec la chute de ce pouvoir »44(*).
Ainsi, les emprunts contractés à l'encontre des
intérêts de la population du pays endetté sont
«odieuses» et, en cas de changement de régime, les nouvelles
autorités ne sont pas tenues de les rembourser. La doctrine de la dette
odieuse trouve son origine au 19ème siècle.
Une de ses applications remonte à l'année 1898,
lorsque les Etats-Unis prirent le contrôle de Cuba après la guerre
contre l'Espagne et que celle-ci leur demanda d'assumer la dette cubaine
à l'égard de la couronne espagnole, conformément au droit
international.
La Commission de négociation des Etats-Unis refusa
cette dernière, la qualifiant de «poids imposé au peuple
cubain sans son accord». Selon ses arguments, «la dette fut
créée par le gouvernement de l'Espagne pour ses propres
intérêts et par ses propres agents. Cuba n'a pas eu voix au
chapitre».
La Commission ajouta que «les créanciers ont
accepté le risque de leurs investissements». Le litige fut
éteint par la conclusion d'un traité international entre les
Etats-Unis et l'Espagne signé à Paris en 189845(*). Elle fut entièrement
annulée.
1.1.2. La notion du surendettement
Selon Sachs J., le surendettement est
analogue à la situation d'une entreprise insolvable non
protégée par les lois de la faillite. Dans ce cas, les
créanciers prennent des actions antagoniques pour se servir les premiers
sur la valeur restante des actifs, préjudiciables à la survie de
l'entreprise. Sachs démontre, à partir d'un modèle inter
temporel à deux périodes, dans lequel le service de la dette agit
comme une taxe désincitative à la production46(*).
Pour lui, il existe un seuil optimal d'endettement pour
lequel tout supplément marginal d'endettement conduit à une
réduction importante de l'investissement et le débiteur aurait
intérêt à ne pas rembourser la dette.
D'où la notion de debt overhang (le fardeau virtuel de
la dette), le surendettement fait appel à la notion du
péché au originel de l'endettement. Pour notre part le
surendettement expose toute une économie à la
préférence des gains futurs probables et au sacrifice des
engagements présent.
Section 2. Les notions des
étapes de la balance des paiements et de
solvabilité /souténabilité.
2.1. La notion des étapes de la balance des
paiements
La littérature sur les étapes de la balance des
paiements analyse le profil de l'emprunt et du prêt extérieurs par
lequel une économie, au départ faiblement pourvue en capital,
passe au cours du processus de développement.
Cette littérature a lié le comportement des
comptes extérieurs au cours du temps aux sentiers de croissance dans
lesquels l'investissement est d'abord supérieur à
l'épargne, l'épargne dépasse ensuite l'investissement.
De façon spécifique, la littérature
distingue cinq phases :
o Une étape de jeune débiteur-emprunteur au
cours de laquelle la balance commerciale et le compte courant sont en
déficit et le pays est un débiteur net ;
o Une étape débiteur-emprunteur adulte au cours
de laquelle la balance commerciale devient excédentaire mais le compte
courant demeure encore déficitaire en raison des obligations du service
de la dette ;
o Une étape de débiteur-rembourseur au cours de
laquelle le pays est encore un débiteur net mais le compte courant est
excédentaire ;
o Une étape de jeune créditeur-prêteur
dans laquelle le compte courant et la balance commerciale sont
excédentaires et le pays devient un créditeur net ;
o Une étape de créditeur-prêteur adulte
dans laquelle la balance commerciale devient déficitaire mais le compte
courant est toujours excédentaire en raison des revenus des
intérêts provenant de l'extérieur.
Au regard de cette théorie, la dette extérieure
permet à une économie par allocation optimale des ressources
d'améliorer la position de la balance des paiements d'une
économie. Du débiteur net au créditeur net.
2.2. Les notions de solvabilité
/souténabilité.
Il y a maintenant deux façons d'aborder la notion de
souténabilité de la dette : la première traditionnelle,
considère qu'un pays peut rembourser lorsqu'il dispose de ressources
suffisantes pour le faire.
La seconde approche, plus récente, considère que
des pays qui ont la capacité de rembourser ne le feront que s'ils y
trouvent leur intérêt.
- Approche traditionnelle:
Quoique la terminologie ne soit pas fixe
dans la littérature théorique, il importe de distinguer deux
notions, que nous nommerons ici solvabilité d'une part et
souténabilité d'autre part. Au plan théorique, le
critère de solvabilité est tel que la dette finisse par
s'annuler. C'est un critère assez peu opérationnel.
En pratique, ce qui importe essentiellement, c'est que le pays
puisse continuer à recevoir des financements extérieurs. La
condition pour cela est qu'il paye régulièrement les
intérêts sur l'encours de ses dettes. Cette condition
diffère fondamentalement de la première, puisqu'elle est
compatible avec le fait que l'encours de la dette progresse
régulièrement.
Pour traduire cette condition sur le plan quantitatif, on
utilise la notion de souténabilité. Le critère de
souténabilité n'est qu'un ratio déterminé
(généralement le rapport encours de la dette divisé par le
PIB) tende vers une limite finie. Dans les modèles théoriques on
considère en général que ce critère est suffisant :
le fait que les ratios d'endettement ne connaissent pas de tendance explosive
suffirait à assurer la possibilité de continuer à
s'endetter.
En pratique, il est cependant difficile d'en rester là
: le plafond atteint en cas de "souténabilité" peut être
très élevé, insupportable dans la mesure où il
existe malgré tout un niveau minimal de consommation (ou de
dépenses publiques) qu'il faut pouvoir continuer à assurer.
Et l'analyse de ce niveau minimal est difficile à mener
sur le seul plan économique, car il dépend de la capacité
des gouvernements à faire accepter à leurs citoyens une
réduction de leur niveau de vie. Il est possible d'obtenir une
évaluation empirique des seuils en observant les valeurs des indicateurs
atteintes par les pays qui n'ont pas pu ou pas voulu honorer la totalité
du service de leur dette47(*).
- Approche par le calcul d'optimisation des
agents:
Au début des années quatre-vingt, un nouveau
courant théorique a proposé une approche différente. Le
remboursement de la dette est analysé comme le résultat d'une
volonté de payer correspondant à la maximisation de son
intérêt par le débiteur, en l'absence de toute
possibilité de saisie de garanties par le créancier48(*).
Il ne s'agit donc plus, comme dans les anciens modèles,
d'établir si le débiteur disposera ou non à terme des
ressources suffisantes pour payer, mais s'il a intérêt à le
faire. Cette approche débouche notamment sur la thèse du
surendettement (debt overhang ou fardeau virtuel de la dette) que nous avons vu
plus haut : dans certains cas, les agents des économies très
endettées n'auraient plus intérêt à investir, car
une partie très importante de la productivité marginale de leur
investissement serait prélevée par les créanciers.
Après ce bref rappel de ces notions, qu'en est-il des
interprétations de l'endettement extérieur dans la théorie
économique.
Section 3. THEORIES DE L'ENDETTEMENT PUBLIQUE
EXTERIEURE
On peut regrouper ces différentes théories en
deux conceptions. Les conceptions anciennes et celles nouvelles. A celles-ci
s'ajoutent les autres pensées.
3.1. Les anciennes conceptions
3.1.1. La conception keynésienne de
l'endettement
Pour les keynésiens, l'endettement en
général n'entraîne pas de coût ni pour les
générations présentes et futures du fait des
investissements nouveaux qu'il génère. Dans le modèle
keynésien de l'endettement de l'Etat, la démarche globale et les
effets multiplicateur et accélérateur sont des
caractéristiques fondamentales de leur théorie49(*).
Dans cette approche, l'endettement favorise la relance de la
demande globale entraîne par l'effet accélérateur une
augmentation plus que proportionnelle de l'investissement, qui provoque
à son tour une hausse de la production.
Le déficit budgétaire, qui conduit par ses flux
successifs à augmenter le stock de la dette produit l'expansion du cycle
économique par la demande et l'investissement autonome. Le
déficit auquel correspond l'emprunt stimule la demande et permet
d'alléger le coût de son remboursement Cet argument reste
plausible tant que le sous-emploi des ressources productives existent, selon la
thèse keynésienne.
3.1.2. La conception classique de l'endettement
Au contraire d'un endettement public qui favorise
l'accumulation du capital et la consommation des générations
futures ou présentes, les classiques assimilent l'endettement à
l'impôt futur et imputent à l'Etat la responsabilité
future. Selon Ricardo cité par POTTILLO (C),
POIRSON (H), et RICCI (L), `'les citoyens voient dans l'emprunt un impôt
différé dans le temps et se comportent comme s'ils sont
contraints de payer un impôt ultérieurement pour rembourser cet
emprunt quelque soit le décalage
intergénérationnel''50(*).
Pour notre part, le comportement des agents économiques
est guidé par une anticipation à la hausse des impôts.
Toutefois, une réserve peut être introduite selon la nature ou la
qualité des dépenses (dépenses de transfert ou
d'investissement) financées par l'emprunt.
3.1.3. La conception de l'endettement extérieur
dans une
économie en développement
L'analyse théorique de la dette extérieure dans
une économie en développement s'est développée en
quelque sorte à partir d'un postulat de base, celui d'une relation
positive entre les flux d'emprunts et le processus de croissance du
débiteur.
L'analyse a intégré ainsi l'expérience
positive tirée de l'observation du rôle des flux financiers dont
ont bénéficié les pays neufs et qui leur ont permis de
soutenir une croissance vigoureuse les hissant au même niveau que les
vieux pays industrialisés de l'Europe (trente glorieuse).
Ce n'est donc pas l'essence de l'endettement qui va
être ici la préoccupation, mais plutôt les modalités
pratiques d'insertion de la dette dans le processus de croissance du pays
débiteur, qui feront l'objet des divers modèles
d'endettement51(*).
L'analyse reprend ici les principales conclusions des
développements théoriques sur la question, à la suite de
la controverse Keynes-Ohlin, une fois admis le rôle positif de l'emprunt
et implicitement rejeté le caractère nocif que les auteurs lui
reconnaissaient au XIXe siècle.
Le postulat étant ainsi admis que la dette peut
être un des moyens privilégiés de financement du
développement, le but de la théorie sera surtout d'étudier
les conditions dans lesquelles elle produit de façon optimale tous les
effets dans l'économie débitrice.
C'est pourquoi on retrouve ici les grands thèmes qui
ont préoccupé les auteurs en analysant le problème de la
dette et des transferts dans le cas des pays développés.
Il faut dire que ces analyses ont été
élaborées sous la contrainte de la réalité des
faits qui ont quelque peu tempéré l'optimisme des
premières expériences de transferts de ressources dans le cadre
des politiques d'aide.
Les premières politiques d'aide mises en oeuvre au
lendemain de la guerre avaient en effet montré que la
réalité des effets des prêts aux pays en
développements ne correspondait pas à l'optimisme de l'analyse
théorique fondée sur l'expérience des pays neufs.
Dès les années 50, les flux de prêts aux
pays en développements entrainèrent des difficultés
sérieuses contraignant les débiteurs à demander des
rééchelonnements ou des moratoires de paiement, posant ainsi le
problème de la capacité à servir la dette, capacité
considérée comme l'indicateur de l'effet bénéfique
de l'endettement dans l'économie du débiteur.
Or la crainte d'une incapacité du débiteur
à rembourser les flux reçus risquait de tarir la source des
prêts et donc le transfert des ressources qui conditionnaient le
développement. C'est dans ce cadre que vont se situer les
premières études consacrées à la question et qui
sont dues à la BIRD.
L'analyse cherche d'abord à déterminer la
capacité d'absorption de l'économie débitrice,
c'est-à-dire sa capacité à utiliser de façon
efficiente tous les flux financiers reçus.
En effet, pour assurer l'équilibre interne et externe,
une gestion optimale de la dette apparaît comme la condition essentielle
pour en garantir l'efficacité économique et en assurer le
remboursement.
Dans ce but, l'intérêt s'est porté sur la
détermination des indicateurs de gestion dont le respect permet de
s'assurer que la dette est bien gérée. La politique de gestion du
débiteur est ainsi devenue l'indicateur d'analyse des effets de la dette
et le déterminant de sa politique économique.
Certes, de nombreux auteurs ont développé une
analyse plus critique du rôle de l'endettement. Certains l'ont fait non
pas en remettant en cause la dette dans son essence mais essentiellement le
processus de son insertion. `'Ainsi Tibor Mende en a parlé comme
d'un facteur de recolonisation, alors que Jacques Austruy parlait du scandale
du développement. D'autres, allant plus loin, ont mis en cause le
rôle même de l'emprunt comme instrument de financement de la
croissance''52(*).
Cette analyse reprend les conclusions d'auteurs comme
Hilferding, Rosa Luxemburg et Lénine, qui soulignaient le rôle
joué par l'emprunt dans l'assujettissement des économies
débitrices53(*).
Cette remise en cause du principe même de la dette comme
instrument de financement de la croissance est cependant restée
marginale et n'a pas suffi à détruire le postulat de base du
rôle positif de l'endettement dans le financement du
développement.
Bien au contraire, la littérature
développementaliste vulgarisée par les organismes internationaux
a permis d'admettre la relation positive entre la croissance de
l'économie débitrice et les flux d'emprunt, pour autant que
soient respectées un certain nombre de règles de gestion, ainsi
que le montrent les modèles d'endettement qui décrivent justement
le processus d'insertion de la dette extérieure dans le cours de la
croissance de l'économie débitrice54(*). D'où l'importance de
l'intégration de la théorie d'anticipation rationnelle dans la
gestion de la dette extérieure.
3.1.4. La conception de l'école des
anticipations rationnelles
face à l'endettement.
Il faut donc remarquer que Barro expose sa théorie
grâce à un outil appelé fonctions d'utilités inter
temporelles à générations imbriquées, appelé
principe d'équivalence Ricardienne.
La paternité revient à Ricardo mais le principe
est attribué à Barro. Il approfondit la thèse de Ricardo
en combinant les thèmes d'évictions et d'anticipations
rationnelles.
Selon lui, si le gouvernement finance un accroissement de
dépenses publiques en ayant recours à l'emprunt (cher aux
keynésiens), ou s'il abaisse les impôts en laissant la
dépense publique et la masse monétaire inchangées, le
public va anticiper les hausses d'impôts qui seront nécessaires
ultérieurement pour payer les intérêts de la dette accrue
et pour rembourser le principal. De ce fait, les agents savent a priori que ces
deux modalités de financement sont un recours aux déficits
publics ; ils savent aussi qu'il aura alourdissement de la dette publique
et usage de la taxe inflationniste55(*).
Pour notre part, l'accumulation de l'inflation à long
terme et l'augmentation des impôts finiront par rendre peu
crédible l'Etat, et les agents vont donc se préparer à la
purge fiscale future.
Ils vont accroître leur épargne actuelle en
prévision des alourdissements futurs des impôts et ne se
considéreront pas plus riches après la mise en oeuvre de la
politique de relance.
Il en résultera que cette politique suivie par le
gouvernement n'aura aucun effet stimulant sur l'économie, quelles que
soient les modalités de financement des déficits ; les
effets à long terme sont équivalents. Cette proposition
générale signifie donc la neutralité de la dette publique
à long terme (multiplicateur fiscal et budgétaire tendant vers
zéro).
3.2. Les
récentes conceptions
3.2.1. Les approches alternatives à la
théorie keynésienne face à
l'endettement
La théorie keynésienne justifie la
nécessité de l'endettement public pour la relance
économique alors que ces approches explorent le champ des
stratégies électorales, les gouvernements de coalition et les
gouvernements unitaires etc...
Pour Alesina et Tabellini, s'il existe
dans un pays où on a deux partis qui sont potentiellement en position
d'accéder fréquemment au pouvoir. Ces partis ont des
préférences différentes quant à la nature des
dépenses publiques.
Le parti au pouvoir peut décider d'augmenter
aujourd'hui les dépenses publiques en s'endettant, satisfaisant son
électorat, au mieux de se maintenir au pouvoir et au pire de ne pas
faciliter la vie de son adversaire. Ainsi, il crée des conditions de
gêner ultérieurement son adversaire politique du point de vue de
la gestion du budget, si ce dernier venait à conquérir le
pouvoir56(*).
Il engage aujourd'hui des recettes fiscales futures et donc
diminue les possibilités futures de dépense de son adversaire
surtout si la dette venait à être importante. En effet, le
deuxième parti, une fois au pouvoir sera tenu de rembourser à un
moment le service de la dette de l'emprunt.
Ainsi, il sera obligé de réviser ses promesses
électorales en diminuant les dépenses sociales et au risque de
mécontenter son électorat. D'où l'idée de
stratégie électorale à travers la dette.
Pour notre part cette approche s'apparente plus à la
réalité des pays à vieille démocratie, mais
l'endettement du tiers monde trouverait sa cause ailleurs. D'autres auteurs ont
également élaboré les modèles sur les
stratégies électorales et les cycles politiques et l'endettement
public57(*).
Alesina et Drazen expliquent
l'endettement public par le report des reformes fiscales nécessaires
à l'ajustement budgétaire dans un contexte de deux ou plusieurs
partis d'un gouvernement au pouvoir où gouvernement de coalition, ne
s'entendent pas sur la répartition de la charge de l'impôt pouvant
compenser les déficits58(*).
A cet effet, chaque partie essaie de préserver son
électorat et de faire payer les autres franges de la population
réservées par rapport à son idéologie. Pour le
tiers monde ce paradigme aurait peu de change à expliquer l'explosion de
sa dette.
3.2.2. L'approche de la nouvelle théorie de la
détermination du
niveau général des prix face
à l'endettement public
Les partisans du courant de la FTPL pensent que le
déficit budgétaire et l'endettement non anticipé qui lui
est associé entraîneraient une hausse du niveau
général des prix. Ils affirment qu'au sein d'un régime
budgétaire non-Ricardien, et suite à une progression non
anticipée de la dette (du fait d'un déficit budgétaire),
le niveau général des prix est la seule variable qui puisse
ajuster la valeur réelle de la dette et la somme actualisée des
soldes budgétaires futurs anticipés59(*).
Pour notre part s'agit d'une théorie quantitative de la
dette, toutefois, elle n'est valable au cas où la politique
monétaire est prudente.
3.3. Proposition d'un instrument de dette : le
prêt contra
Cyclique.
`'Les pays à faible revenu sont relativement plus
touchés par des chocs exogènes sur leurs économies que la
volatilité de ces dernières provient de plusieurs sources, telles
que les variations des prix des matières premières qu'ils
exportent ou importent, les chocs climatiques, ou les conflits politiques.
L'effet de cette volatilité sur les politiques d'endettement des pays
à faible revenu est une question de première importance puisque
le service de la dette (ressources en devises)''60(*).
L'adaptation du service de la dette aux chocs dans une
perspective contra cyclique (réduction du service de la dette en cas de
choc négatif et augmentation en cas de choc favorable) semble être
un bon moyen de passer à une gestion ex ante du risque induit par la
volatilité de l'endettement. Il s'agit de tirer ici des leçons
des crises de la dette passée en intégrant aux prêts une
clause suspensive destinée à leur permettre d'amortir le choc et
d'éviter l'enchainement crise de liquidité/ crise de
solvabilité,61(*).
Néanmoins, une telle rénovation des prêts
souverains ne peut être efficace que si la plupart des bailleurs sont
prêts à adopter des stratégies de prêt
équivalentes et à coordonner leurs efforts pour préserver
la viabilité de la dette des pays.
La vulnérabilité particulière des pays
à faibles revenus aux chocs exogènes est responsable en partie de
leur faible croissance mais elle menace aussi leur capacité à
servir leur dette sans interruption. Les chocs sur les exportations sont un des
déterminants des crises de la dette et il est vraisemblable qu'ils
joueront à nouveau un rôle dans le futur.
La prise en compte de cette
vulnérabilité spécifique nous conduit à proposer ce
type d'instrument innovant pour ne pas refaire les erreurs du passé.
Comme nous l'avons montré plus haut, les réflexions sur la
viabilité de la dette se concentrent essentiellement sur le niveau
d'endettement d'un pays.
Nous pensons qu'il est également important de
réfléchir à des politiques d'endettement permettant de
faire face à des détériorations soudaines des ratios de
souténabilité et de désamorcer leurs effets
néfastes sur la capacité d'un pays à rembourser sa
dette.
Une stratégie de prêt qui internalise la
volatilité des revenus d'exportations si elle préserve les
incitations a plus de chances d'empêcher un bon nombre de crises de la
dette que les prêts traditionnels, au moins pour la bonne raison qu'elle
introduit sans coût de la flexibilité dans la structure des
remboursements, permettant au pays de lisser ses remboursements en fonction de
sa conjoncture.
Néanmoins, une telle rénovation des prêts
souverains ne peut être efficace que si la plupart des bailleurs sont
prêts à adopter des stratégies de prêt
équivalentes et à coordonner leurs efforts pour préserver
la viabilité de la dette des pays. Théorie fait appel aux
exigences des groupes de sociétés civiles des pays
développés et sous-développés de prôner
l'annulation pure et simple de la dette du tiers monde. D'où l'approche
altermondialiste
Section 4. Autres approches de l'endettement public
extérieur
4.1. Approche des structuralistes du tiers
monde (alter
mondialiste)
Pour ce mouvement international, les institutions de Brettons
Wood ont failli a leurs missions, celles de réguler les économies
en difficultés en créant des conditions favorables pour une
croissance économique soutenue, durable et enfin le développement
économique.
Le fondement théorique de l'intervention de la Banque
Mondiale et du Fonds Monétaire International dans le mécanisme
d'endettement est celui d'assurer l'équilibre externe d'une
économie vulnérable à toute sorte des chocs
imprévisibles, mais les pays du sud souffrent du poids de remboursement
de celles-ci62(*).
Le remboursement de la dette par les pays du Sud est
aujourd'hui un obstacle majeur à leur
développement car il capte des ressources qui devraient
être consacrées à la satisfaction des besoins fondamentaux
des populations. Si cette dernière n'est pas la cause unique des
difficultés de ces pays, elle les accentue gravement et creuse les
inégalités sociales.
Par les transferts de ressources du Sud vers le Nord qu'il
implique, le remboursement de la dette est un facteur prédominant de
l'accroissement des inégalités au niveau mondial et est
utilisé comme un instrument de contrôle du Nord sur le Sud. La
coresponsabilité des prêteurs et des emprunteurs dans un processus
d'accumulation de la dette entaché d'injustices et
d'illégitimités, doit être reconnue.
Si aujourd'hui, grâce aux actions menées par les
acteurs des sociétés civiles du Sud et du Nord, le
problème de la dette des pays du Sud n'est plus totalement
ignoré, le caractère injuste et illégitime d'une partie de
cette dette n'est toujours pas admis par les gouvernements du Nord et les
institutions créancières.
Dès les années 1960, les banques privées
européennes regorgent de capitaux. Ces capitaux sont essentiellement
constitués par les eurodollars, ces dollars prêtés dans les
années 1950 par les Etats-Unis aux nations européennes, notamment
via le plan Marshall destiné à financer leur reconstruction.
Ayant investi ces dollars en Europe, les Etats-Unis cherchent à
empêcher un retour sur leur territoire de ces billets qui pourraient
assécher leurs coffres-forts et provoquer une forte inflation chez
eux.
Ils incitent donc les banquiers européens qui les
détiennent à les garder hors des Etats-Unis : elles vont
alors chercher à les prêter pour qu'ils génèrent des
profits. Les dirigeants des pays africains (comme ceux du tiers-monde en
général) sont alors demandeurs de ces capitaux, officiellement
pour financer le développement de leur pays, mais acceptent d'autant
plus facilement qu'ils sont intéressés à des fins
personnelles par un tel déferlement de capitaux63(*)...
Dans l'accumulation de celle-ci, les responsabilités
sont partagées entre prêteurs et emprunteurs. Les prêts
publics d'aide au développement ont trop souvent été
accordés dans le cadre de la défense d'intérêts
politiques (contexte de la guerre froide et influence post-coloniale) ou
économiques (firmes transnationales, pétrole, matières
premières) des prêteurs ou d'une minorité dans les pays du
Sud.
Les prêts d'origine commerciale, couverts par des
garanties à l'exportation, et les prêts privés, sont de
même à la source d'un endettement incontrôlé,
contracté au profit, là encore, d'une minorité
d'investisseurs dans les pays riches et les pays pauvres.
La dette des pays du Sud est trop souvent injuste car son
remboursement pèse avant tout sur les populations les plus
démunies alors que celles-ci ont davantage souffert que
bénéficié des emprunts contractés. Injuste
également car son remboursement continu d'être exigé
malgré les transitions démocratiques, affaiblissant ainsi
d'autant leur mise en place.
La dette des pays du Sud est trop souvent illégitime
lorsqu'elle a, par exemple, soutenu des régimes
anti-démocratiques ou corrompus, ou était contractée pour
le financement d'opérations juridiquement ou moralement
condamnables. Cependant l'annulation de la dette ne doit pas
servir à occulter l'historique de son accumulation mais doit au
contraire être l'occasion de faire toute la transparence sur les
opérations passées afin que les mécanismes de financement
du développement soient revus et corrigés.
L'absence de mécanisme satisfaisant pour le
règlement des problèmes d'endettement conduit
à une aggravation de la situation des pays surendettés. Devant
cet état de fait, les refus répétés des
créanciers de mettre en place une solution large, juste et durable au
problème de la dette, sont condamnables au vu des millions de personnes
qui souffrent de la faim et de l'extrême pauvreté dans les pays
concernés. Pour notre par, le cadre des allégements de dette
actuellement mis en oeuvre (l'initiative Pays Pauvres Très
Endettés) est inadéquat :
o Trop peu de pays : les critères de sélection
sont inadaptés. Alors que le problème de la dette touche la
majorité des pays en développement, les pays potentiellement
bénéficiaires ne sont à peine qu'une trentaine, leur dette
totale ne représentant qu'un dixième de la dette des pays en
développement.
o Trop peu d'allégements de dette : la logique de la
«souténabilité» développée par les
institutions financières internationales dans le cadre de l'initiative
PPTE, n'est pas acceptable au regard des besoins de financement de ces pays
pour lutter contre la pauvreté.
o Trop lent : la plupart des pays ne commenceront à
bénéficier d'allégements de dette que dans plusieurs
années. Pendant ce temps les remboursements continuent.
o Trop de «conditionnalités» demandées
par les pays créanciers : le fardeau de la dette a été et
reste aujourd'hui un instrument privilégié pour imposer les
programmes d'ajustement structurel définis par le FMI et la Banque
mondiale.
Malgré des réformes de la politique de ces
institutions (les Cadres Stratégiques de Réduction de la
Pauvreté), partiellement mises en place sous l'effet des critiques, la
logique de l'ajustement structurel reste à l'oeuvre et conditionne
toujours les allégements de dette.
Le processus actuel n'offre pas de solution pour la dette de
l'ensemble des pays du Sud. En sélectionnant une liste restreinte de
pays, considérés comme les plus pauvres et les plus
endettés, selon des critères unilatéralement
définis, les créanciers se refusent à aborder la question
d'un règlement pour l'ensemble des pays du Sud et notamment des pays
à revenu intermédiaire.
Ces pays restent aujourd'hui entièrement
confrontés au problème de la dette et au système du
«Club de Paris» (qui regroupe les principaux pays créanciers)
face auquel ils ne peuvent que difficilement faire valoir leurs droits.
Les créanciers, unis dans ce «club»
où les décisions sont prises dans la plus grande opacité,
sont à la fois juge et partie et imposent trop souvent aux
débiteurs isolés leurs intérêts, quelles qu'en
soient les conséquences économiques, sociales ou
environnementales.
4. 2. Approche des institutions financières
internationales
a) Insuffisance de l'épargne et
nécessité de recourir au financement
extérieur
Selon l'approche néoclassique, l'épargne est
préalable à l'investissement et est insuffisante dans les PED.
Dès lors la pénurie d'épargne est un facteur explicatif
fondamental du blocage du développement. Un apport de financement
extérieur est nécessaire.
Paul Samuelson, dans Economics, se base sur
l'histoire de l'endettement des Etats-Unis aux XIXe et XXe siècles pour
déterminer quatre étapes différentes menant à la
prospérité : nation endettée jeune et emprunteuse (de
la guerre révolutionnaire de 1776 à la guerre civile de
1865) ; nation endettée mûre (de 1873 à 1914) ;
nouvelle nation créancière (de la première guerre mondiale
à la seconde) ; nation créancière mûre
(années 1960).
Samuelson et ses émules ont plaqué sur la
centaine de pays qui ont constitué le tiers-monde après la
seconde guerre mondiale le modèle de développement
économique des Etats-Unis de la fin du XVIIIe siècle
jusqu'à la seconde guerre mondiale comme si l'expérience des
Etats-Unis étaient purement et simplement immuable par tous ces pays. En
ce qui concerne la nécessité d'avoir recours à l'apport de
capitaux étrangers (sous forme d'emprunts et d'investissements
étrangers), un des associés de W. W. Rostow, Paul
Rosenstein-Rodan, emploie la formule suivante :
« Les capitaux étrangers renforceront la
formation du capital national, c'est-à-dire qu'ils seront
entièrement investis ; l'investissement entraînera une
augmentation de la production. La fonction principale de l'entrée de
capitaux étrangers est d'aider la formation du capital national à
atteindre un taux qui pourra être maintenu sans aide extérieure
supplémentaire ».
A notre entendement, cette affirmation est en contradiction
avec la réalité : il n'est pas vrai que les capitaux
étrangers renforcent la formation du capital national et sont
entièrement investis. Une grande partie des capitaux étrangers
quittent rapidement les pays vers lesquels ils se sont dirigés
temporairement (fuite des capitaux, rapatriement des profits).
A noter que cette définition de la croissance
auto-soutenue est communément utilisée par la Banque mondiale.
Voici la définition qu'en donne en 1964 Dragoslav Avramoviæ, alors
directeur du département économique : « On
définit la croissance auto-soutenue comme impliquant un taux de
croissance des revenus de l'ordre de 5% l'an financé par des fonds
générés à l'intérieur des frontières
ainsi que par des capitaux étrangers... »64(*).
La planification du développement vue par la Banque
mondiale débouche sur une imposture pseudo-scientifique basée sur
des équations mathématiques qui visent à donner une
légitimité et une crédibilité à la
volonté de faire dépendre les PED du recours au financement
extérieur.
a) Le modèle à double déficit de
Chenery et Strout
Au milieu des années 1960, l'économiste Chenery,
qui deviendra quelques années plus tard économiste en chef et
vice-président de la BM, élabore avec son collègue Alan
Strout un nouveau modèle appelé « modèle
à double déficit ».
Chenery et Strout mettent en avant deux contraintes :
une insuffisance d'épargne intérieure d'abord et une insuffisance
de devises ensuite.
Charles Oman et Ganeshan Wignarja résument le
modèle Chenery - Strout de la manière suivante :
« Par essence, les hypothèses du modèle à
double déficit sont que : dans les tout premiers stades de la
croissance industrielle, une épargne insuffisante peut constituer la
contrainte principale sur le taux de formation du capital domestique, une fois
que l'industrialisation est bien en route, la contrainte principale peut ne
plus être l'épargne domestique en elle-même, mais la
disponibilité en devises requise pour importer des biens
d'équipement, des biens intermédiaires et peut-être
même des matières premières utilisées comme inputs
industriels. Le déficit en devises peut ainsi surpasser le
déficit d'épargne comme la principale contrainte de
développement65(*) ».
Pour résoudre ce double déficit, une
réponse simple est proposée : emprunter des devises et/ou
s'en procurer en augmentant ses exportations. L'emprunt de devises peut
être une solution de l'endettement, mais le ciblage des secteurs
compétitifs permettant au pays de tirer les avantages comparatifs des
exportations serait le complément de cette analyse.
L'endettement extérieur des PED selon la BM
résulterait dans la dégradation des termes de l'échange
des produits primaires, qui conteste l'avantage de la spécialisation
internationale, et la faiblesse du niveau d'épargne interne
structurel.
La formule de Ragnar Nurske selon laquelle « un
pays est pauvre parce qu'il est pauvre», reflète l'idée
commune : le développement est une question d'argent. L'épargne
est insuffisante car le revenu est bas, celui-ci est bas, car l'accroissement
de la production bute sur l'imperfection du marché du manque de
capitaux, sur l'absence de stimulants pour l'investissement.
Amorcer le développement, financer la transition, tel
est le principal problème, jusqu'à ce que l'épargne
intérieure atteigne un niveau satisfaisant et que la croissance
s'auto-entretienne.
La possibilité pour les PVD, de se financer de
façon endogène existe, à condition que l'Etat mobilise
lui-même un surplus économique potentiel dans les principaux
secteurs de production.
Pour ce faire, le surplus potentiel serait considérable
par rapport au surplus effectif (qui correspond à l'épargne
intérieure), dans les économies sous développées.
Ce qui creuse l'écart entre les deux, ce sont les consommations
improductives, le gaspillage des ressources ou encore, les
prélèvements du capital étranger.
· le double déficit et l'endettement
extérieur
La BM devient, non seulement, la première institution
multilatérale de financement, mais un lieu où s'élaborent
les doctrines et actions du développement. Ses experts alimentent la
production théorique sur les sujets les plus variés. Chenery est
l'un des plus illustres d'entre eux. Il développe en particulier les
modèles à double déficit ou aux deux écarts, qui
décrivent le rôle de l'endettement extérieur dans la
période de transition.
Sur la base d'un modèle Harrod et Domar, selon lequel
la croissance dépend de l'investissement, cette analyse avance
l'hypothèse de la rigidité de l'offre à, moyen terme, ce
qui nécessite l'importation de biens et de services. Dans ce cadre
l'évaluation des besoins de financement dépende de quatre
paramètres : épargne intérieure, l'investissement, les
exportations, les importations.
En fixant un taux cible de croissance, il est possible de
déterminer les besoins de capitaux extérieurs pour
l'investissement, compte tenu de la propension interne à
épargner, et d'évaluer le solde de la balance commerciale propre
à ce taux de croissance. Dans cette phase de prévision (ex ante),
le déficit intérieur de l'épargne peut différer du
déficit extérieur66(*).
Tout fois, le modèle de Chenery a eu une importance
considérable dans le fonctionnement de la BM ; mais il reflète la
surestimation d'un seul facteur de l'investissement comme facteur de la
croissance et de l'appui financier extérieur comme condition permissive.
Il arrive un moment où, l'investissement est une affaire interne,
d'épargne endogène.
La libéralité des aides extérieures, la
promotion de l'investissement à coup de taux bonifiés, pratiques
d'inspiration keynésienne, auraient produit une répression
financière sur l'accumulation de capitaux. Les systèmes
financiers sont hybrides, leur essor serait bloqué par les
réglementations, l'épargne ne serait pas suffisamment
développée.
L'accord négocié au FMI prévoit la mise
en place d'un programme de stabilisation visant à résorber le
déficit extérieur. Les politiques d'ajustement structurel (PAS)
englobent donc deux types de mesures : stabilisation financière et
transformation structurelle.
Le contenu des PAS dépend du diagnostic porté
sur le déséquilibre extérieur. Les services du FMI ont une
approche des problèmes de la balance des paiements qualifiée de
monétariste.
La stabilisation à court terme avec la restriction de
l'offre de monnaie par l'encadrement du crédit, cette mesure
équivaut à une action de compression de la demande globale et
donc à un effet déflationniste.
Par contre la dévaluation est une mesure à
double détente : elle est réparatrice, en ce sens qu'elle absorbe
la perte de compétitivité passée de l'économie
nationale et, elle doit enclencher un mécanisme de
rééquilibrage.
On attend d'elle qu'elle ait un effet positif sur deux types
de demande à court terme (effets prix) : la demande
étrangère d'exportations nationales et la demande nationale au
secteur produisant les biens importés (effet de substitution vers
l'offre intérieure dû au renchérissement des importations
en monnaie nationale).
Le rééquilibrage de la balance commerciale
dépendra de l'ampleur des réactions à ces deux demandes.
Le théorème des élasticités critiques de
BALASA-SAMUELSON pose des conditions restrictives (le déficit initial
ne doit pas être important et la somme des élasticités des
demandes >1)67(*).
La demande stimulant l'offre, la production du secteur
exposé à la concurrence internationale doit augmenter à
moyen terme. C'est cette croissance qui est la plus problématique.
Avec la crise de la dette, la prise de conscience de la
diversité des PVD, et le constat des faibles capacités à
s'ajuster d'un grand nombre de pays en fonction d'un enjeu d'industrialisation,
implique le partage des taches entre le FMI et la banque mondiale, et cette
dernière prend en charge les réformes structurelles.
La principale cible devient l'intervention de l'Etat, qui
entraverait les lois du marché. La banque mondiale souligne dans ses
rapports sur le développement dans le monde, l'imperfection des
marchés dans les PVD.
La critique structuraliste de la politique du FMI consistait
naguère à mettre en avant les problèmes de structure pour
démontrer l'inadéquation des mesures de stabilisation qui tablent
sur des ajustements par les prix. A partir fin des années 70, les
structuralistes vont davantage centrer leurs critiques sur la capacité
des politiques orthodoxes à résorber les
déséquilibres dans le sens de la croissance.
Bref les interventions de la BM et le FMI dans le
mécanisme d'endettement extérieur aux économies en
développement auraient comme base juguler les
déséquilibres conjoncturels (FMI) et pour une intervention
structurelle(BM)
5. L'EVOLUTION DES MESURES D'ALLEGEMENT DE LA
DETTE PAR LES IFI
5.1. La Structure de la dette de la RDC
La dette de la RDC, relevant du groupe des pays à
faible revenu, est essentiellement d'origine publique, bilatérale et
multilatérale, (États et Institutions financières
internationales) et provient pour l'essentiel des prêts d'aide publique
au développement (APD) et des prêts d'ajustement structurel) et,
accessoirement d'origine privée (dette commerciale).
Si l'on prend l'exemple de notre pays, cette
répartition est la suivante68(*) :
- Dette multilatérale: 20%,
- Dette bilatérale: 70%
- Dette privée: 10%
L'aide publique au développement constitue ainsi la
part prépondérante de la dette de la RDC. C'est ce qui donne un
caractère plus politique à la question du
désendettement.
5.2. Un service toujours plus croissant
Si l'encours augmente, c'est le service qui donne à
cette augmentation un caractère alarmant. Le service de la dette de la
RDC a connu une évolution similaire à celle du stock puisqu'il
est passé de 160,583 millions de dollars en 1981 à 4, 6 milliards
en 2007. En terme relatif, le poids du service de la dette s'est
également accru, passant de 17,2% à 54,8 des recettes
d'exportation69(*).
5.3. Le traitement de la dette
Alors que le traitement de la dette privée incombe au
Club de Londres, celui de la dette publique, bilatérale et
multilatérale, relève du Club de Paris. On notera toutefois dans
cette présentation deux grands absents : le Fonds Monétaire
International et la Banque Mondiale chargés de la mise en oeuvre mais
aussi de la définition de la stratégie de la dette.
5.4. Le poids des conditionnalités
5.4.1. Le marché secondaire
Il apparaît en 1983 et consiste pour les banques
créanciers à s'échanger les créances cotées
selon que le pays débiteur est réputé bon ou mauvais
payeur.
5.4.2. Les conversion de créances (1987)
Quand les banques font des provisions, celles-ci sont
déduites du revenu imposable. Les banques approvisionnent ainsi une
partie de leurs créances douteuses et en espèrent une
exonération d'impôts et cela permet d'autre part de
prévenir le contrecoup des déclarations de cessation de paiement
de certains pays très endettés.
5.4.3 La titrisation
Il s'agit d'un mécanisme de conversion de
créances. Celles-ci sont ainsi transformées en titre de
participation au capital d'entreprises de pays débiteurs. Ces modes de
traitement de la dette conduisent à une privatisation de l'endettement
et par conséquent à l'alourdissement de l'endettement.
5.5. Le Club de Paris : du rééchelonnement
à l'annulation
A côté des rééchelonnements
classiques accordés aux pays sous-développés moyennement
endettés ou suffisamment développés, deux
catégories de pays bénéficient actuellement au Club de
Paris d'un traitement différencié et privilégié
:
5.5.1. Les pays à revenu intermédiaire de
la tranche inférieure
Le Club a décidé au mois de septembre 1990,
à la suite du sommet de Houston des pays les plus industrialisés,
un ensemble de nouvelles mesures appliquées, au cas par cas, aux pays
les plus pauvres et aux plus endettés des pays à revenu
intermédiaire (« Traitement de Houston »).
Il s'agit essentiellement d'allonger les périodes de
consolidation et de grâce (remboursement sur 15 ans dont 8 de
grâce) et d'ouvrir la possibilité pour les pays créanciers
qui le souhaitent de procéder à des opérations de
conversion de dette en monnaie locale, en vue d'investissements sur place ou du
financement de projets de développement ou de protection de
l'environnement.
Cette dernière possibilité matérialise la
reconnaissance par les créanciers de la légitimité d'une
certaine ouverture en matière de réduction de dette puisque les
créances peuvent être vendues -dans le cadre de cette
possibilité- à un prix inférieur à leur valeur
faciale.
5.5.2. Les pays pauvres les plus endettés
Le Club de Paris met en oeuvre depuis 1988 un traitement
concessionnel de la dette de ces pays, qui a tout d'abord permis d'accorder un
allégement de 33,33% (Traitement de Toronto) des échéances
consolidées puis, depuis décembre 1991, un allègement de
50 % (Traitement dit «de Londres »).
Cet allègement est porté de 67% en 1994
(Traitement de Naples) à 80% en 1996 (Traitement de Lyon), puis à
90% dans le cadre l'Initiative PPTE renforcée (Traitement de Cologne en
novembre 1999) Le premier traitement conserve l'approche traditionnelle par
échéances, mais les créanciers ont accepté
l'insertion d'une clause de bonne volonté ouvrant la possibilité
d'un traitement du stock de la dette à l'issue d'une période
probatoire de 3 ou 4 ans70(*).
Des débats méthodologiques approfondis ont donc
été engagés pour définir les modalités d'un
traitement du stock qui devrait permettre aux pays éligibles de sortir
du processus de rééchelonnement.
Devant l'accumulation d'arriérés des pays
à faibles revenus le Club de Paris a commencé à partir de
1988 (Toronto) à accorder des réductions du service de la dette
à certains d'entre eux. Le pas décisif vers des
allègements plus significatifs a été franchi au G7 de
Naples en 1994 où les pays riches ont admis que pour sortir du cycle du
rééchelonnement à répétition, ils devraient
accorder des allègements de l'encours de la dette71(*).
En 1996 à Lyon a été lancée par
les pays membres du G7, l'Initiative en faveur des Pays Pauvres Très
Endettés (IPPTE).
En quoi consiste cette initiative ?
Pour être éligible à l'initiative PPTE, un
pays doit :
o Etre éligible aux prêts concessionnels de
l'Agence Internationale de Développement (AID), et disposer d'un PIB
annuel inférieur à 875 dollars par habitants et par an,
o Avoir atteint un niveau d'endettement qualifié de
«non soutenable» après la mise en oeuvre des mesures
traditionnelles d'allègement de sa dette au Club de Paris. Autrement dit
son ratio dette / exportation doit être supérieur à 150%,
et son ratio dette / recettes d'exportation doit être supérieur
à 250%.
En outre le pays doit établir un Document
Stratégique de Réduction de la Pauvreté(DSRP) et appliquer
effectivement pendant au moins trois ans un programme d'ajustement
structurel.
A ces conditionnalités, s'ajoute la
conditionnalité «démocratique», c'est-à-dire des
conditions liées aux réformes démocratiques, à la
décentralisation, à la bonne gouvernance et au respect des droits
de l'homme.
La date à partir de laquelle le Fond Monétaire
International et la Banque Mondiale décident de
l'éligibilité d'un pays aux allègements prévus par
l'initiative PPTE destiné à rendre son endettement soutenable est
appelée le Point de décision.
Pour atteindre le point d'achèvement, le pays doit
mettre en oeuvre pendant une durée minimale d'un an les
stratégies définies dans le DSRP et le programme du FMI pendant
au moins six mois.
La période comprise entre le point de décision
et le point d'achèvement est appelée période
intérimaire. L'initiative de Lyon a été renforcée
en 1999 par le G7 par l'assouplissement de la procédure
d'éligibilité et par l'engagement des créanciers à
annuler la quasi-totalité (90%) des créances des PPTE
(créances commerciales garanties et créances d'aide publique au
développement).
Il s'agit d'un plan d'allégement engageant pour la
première fois, de manière intégrée, tous les types
de créanciers publics, y compris les institutions financières
internationales qui, jusque là, se refusaient à alléger
les dettes multilatérales.
Avec l'initiative PPTE renforcée, le calendrier
établi dans l'initiative PPTE I a été assoupli, puisque le
point d'achèvement et la période intérimaire initialement
fixée à trois ans sont devenus flottants en fonction des
«performances» des pays.
Un pays peut ainsi bénéficier
d'allègements partiels de sa dette au point de décision, dits
allègements «intérimaires», en proposant un DSRP
intérimaire qui présente de manière plus succincte les
stratégies qui seront développées dans le document final.
Ces allègements qui ne sont que des promesses
d'allègements sont effectués par le FMI et la Banque Mondiale et
d'autres créanciers, au premier rang desquels le Club de Paris. Ils ne
concernent que le service de la dette (90% d'allègement) et uniquement
la partie des créances visées par l'IPPTE.
Au point d'achèvement le pays éligible peut
bénéficier de l'ensemble des allègements de sa dette
convenus dans le cadre de l'initiative (90% d'allègement du stock de la
dette pré-date butoir) sans qu'il ait à remplir d'autres
conditions.
5.5.3. Bilan provisoire
A l'examen, l'IPPTE conduit à des allègements
beaucoup trop faibles ce qui en réduit la portée réelle.
Sur les 33 pays africains éligibles à l'IPPTE, seuls deux,
l'Angola et le Kenya sont considérés au moment actuel comme ayant
une dette soutenable. Quatre autres pays ont peu de chance d'en
bénéficier prochainement en raison de la guerre (Soudan, Somalie,
Côte d'Ivoire et Libéria).
De plus le processus est trop lent et bien trop
compliqué. En 2003 sept pays africains ont atteint le point
d'achèvement (Bénin, Burkina Faso, Mali, Mozambique, Ouganda et
Tanzanie)72(*).
En fait, si les discours ont changé, en revanche les
méthodes utilisées et les politiques mises en oeuvre
perpétuent les travers des pratiques des gouvernements des pays
créanciers et les plans d'ajustement structurel.
Au fond, malgré les changements de forme et
l'évolution du discours, l'initiative PPTE apparaît à nos
yeux comme l'instrument qu'utilisent les institutions financières
internationales et au-delà les États créanciers pour
renforcer l'application des programmes d'ajustement structurel dans les pays
surendettés.
La thèse de la CNUCED selon laquelle les consultations
de la société civile entre autre ont «davantage pour
objectif d'obtenir l'adhésion de la population et du pouvoir politique
aux politiques traditionnelles d'ajustement structurel et de stabilisation que
d'accorder une plus grande autonomie aux pays bénéficiaires dans
la conception de leurs politiques de stabilisation et de leurs
stratégies de développement 73(*)».
5.5.4. La transformation des structures
d'économies débitrices
On notera ici en passant que l'endettement est à
l'origine des politiques de stabilisation et d'ajustement structurel. La mise
en oeuvre de celles-ci a conduit à la transformation des structures des
économies des pays endettés. Ainsi en RDC, on a assisté
à une véritable rupture de modèle de
développement.
On est ainsi passé d'un système
économique dans lequel l'État jouait un rôle central en ce
qui concerne l'emploi, l'investissement, la définition et la mise en
oeuvre d'une stratégie de développement à un modèle
fondé sur l'initiative privée autrement dit le marché.
Les résultats, c'est non seulement la récession
économique, la mainmise du capital étranger sur l'économie
mais également l'affaiblissement de l'État avec pour
conséquence le développement de la pauvreté et de la
misère.
5.6. Le désendettement moyen d'imposition d'un
modèle
Economique.
La stratégie de la dette, puisqu'il s'agit d'une
stratégie globale, systématique fait intervenir comme nous
l'avons souligné trois acteurs majeurs. D'un côté les clubs
des créanciers publics et privés et de l'autre les institutions
financières internationales (IFI) FMI et Banque Mondiale.
Les créanciers déterminent les modalités
de désendettement au cours des grandes rencontres des pays riches puis
la mise en oeuvre pratique de celles-ci est confiée aux IFI.
La signature d'un accord entre ces institutions et le pays
débiteur est ainsi la principale condition d'éligibilité
aux différents guichets. Les IFI ont ainsi la responsabilité
pratique des politiques de stabilisation et d'ajustement structurel qui
conduisent, on le sait désormais, à imposer le modèle
économique libéral.
5.6.1. Les conditionnalités «
démocratiques » instrument
d'imposition d'un modèle politique.
Si la démocratie est universelle, la question de savoir
s'il s'agit d'un modèle uniforme dont le développement ne tient
aucun compte des conditions historiques, économiques et politiques
propres à chaque pays reste posée. Dans le fond, le traitement de
la dette s'est accompagné de transformations économiques et
politiques qui ont fragilisé les tissus sociaux et l'équilibre
dans de nombreux pays
5.7. Annuler la dette, maintenir un flux de financement et
réinventer l'économie.
La notion de souténabilité qui sous-tend la
stratégie de la dette paraît discutable. Par ailleurs, revendiquer
l'annulation pure et simple de la dette est tout aussi absurde. Comment alors
poser le problème ?
Il va de soi qu'un autre modèle de développement
est nécessaire. Seulement la liberté de définir un
modèle de développement doit s'accompagner d'une plus grande
responsabilité d'Etat congolais. Or qui dit responsabilité dit la
possibilité des peuples à travers leurs organisations d'exercer
un véritable contrôle sur le gouvernement. Lorsque les
représentants du peuple deviennent ses maîtres, on ne peut
valablement parler de souveraineté.
L'annulation de la dette doit être
précédée de la neutralisation politique des satrapes et
autres sangsues qui vivent de la misère des peuples. Il faut ensuite non
seulement maintenir un flux de financement mais il faudra aussi
réorienter les politiques de développement non pas vers le
marché qui suppose l'existence préalable d'un pouvoir d'achat
mais vers la satisfaction des besoins des populations.
De toutes les théories développées sur
cette partie, il nous faudra retenir que la dette extérieure, est aussi
émaillée de beaucoup d'autres réalités, toute chose
égale par ailleurs.
7. CONCLUSION PARTIELLE
L'analyse théorique développée dans cette
partie de notre dissertation, nous permet de fixer les idées sur les
éventuelles variables, théories ainsi que modèles
déjà prouvés sur l'endettement extérieur des
PED.
Dans les lignes qui suivent, nous aurons à analyser la
dette extérieure de la RDC, son évolution ainsi que sa
caractéristique
Chapitre Deuxième.
L'ENDETTEMENT PUBLIC EXTERIEUR DE LA RDC
Dans le présent chapitre, nous parlerons de
l'évolution économique et de l'endettement extérieur,
ainsi que l'insoutenabilité de l'endettement l'extérieur de la
R.D.C.
Section 1. L'évolution économique et
l'endettement extérieur
de la R.D.C
1.1 Evolution économique de la RDC
Se penchant sur la situation post - coloniale de la R.D.C.,
l'une des observations qui frappe est la faillite économique et la
misère sociale généralisée de la population.
L'économie congolaise présente le paradoxe le plus frappant du
continent noir.
En effet, le pays le plus potentiellement riche d'Afrique
avec d'incomparables ressources minières, forestières, et
humaines la RDC possède une économie parmi les moins performantes
du continent ; entre 1990 et 2000, le taux de croissance moyen de son PIB
était de - 6,5% alors que la population était en train de
croître au taux de 3,4% par année.
Dans les lignes qui suivent, nous proposons une lecture
évolutive de la situation de la RDC. Nous avons subdivisé
l'histoire économique du pays en 4 grandes périodes, à
savoir :
- 1960-1966 : période des troubles ;
- 1967-1974 : période d'expansion ;
- 1975-1989 : période de la récession et des
tentatives de
stabilisation ;
- 1990-2007 : période de la grande crise et de la
reprise économique.
1.1.1. Période des troubles 1960 à 1966.
Les querelles politiques des cinq premières
années qui ont suivi l'indépendance (mouvement de
rébellions, de récession et des guerres civiles) ont
entraîné une destruction et un abandon important des
infrastructures économiques du pays.
Il s'agit notamment de la destruction et de l'abandon des
voies de communications, des ponts, des usines, des plantations, des
écoles, des hôpitaux, etc74(*). Ce qui eut comme conséquences une hausse
importante des prix intérieurs, un déséquilibre des
paiements extérieurs et un quasi - épuisement des réserves
de change, entraînant l'instauration d'un système de
contrôles administratifs des importations et des paiements de plus en
plus restrictifs et compliqué.
Il en est a donc résulté le détournement
des ressources des activités productives vers les activités
commerciales et spéculatives. Nonobstant ces constats tristes, une bonne
partie des engagements du pays vis-à-vis de l'extérieur a
été respectée pendant cette période.
1.1.2. Période d'expansion ou de l'essor
économique 1967 à 1974
A partir de 1966, le pays est entré dans une
période de paix civile et sociale marquée par l'instauration de
l'autorité de l'Etat et la réorientation de la politique
économique.
En effet, la reforme monétaire de juin 1967,
conjugué avec la montée des cours du cuivre et de la confiance
des nouveaux investisseurs, à entraîné un apport massif des
capitaux; et il s'en est suivi une croissance réelle du PIB de 7% en
moyenne annuelle de 1968 à 1974. Les réserves de change
atteignaient, fin 1970, le montant de 220 49 millions de dollars, soit trois
années de besoin d'importations75(*).
C'est durant cette période de haute conjoncture que le
pays a réalisé plusieurs projets économiques :
industriels, routiers, hydroélectriques et autres, ainsi que la
création et la restructuration des grandes entreprises publiques dans le
domaine de la distribution de l'eau (REGIDESO), de l'électricité
(SNEL), des transports (ONATRA) et des assurances (SONAS).
A ces dysfonctionnements internes provoqués par la
zaïrianisation, sont venus s'ajouter d'autres facteurs essentiellement
externes dont la chute des cours de cuivre et la hausse des prix des produits
pétroliers (premiers chocs pétroliers).
1.1.2. Période de la récession et des
tentatives de stabilisation de 1975 à 1989
A partir de 1975, l'économie congolaise est
entrée dans une phase de récession marquée par une
profonde détérioration des principaux indicateurs
économiques et sociaux. L'origine de cette récession tient
principalement à trois phénomènes; il s'agit d'abord de
l'échec de l'expérience de la politique de zaïrianisation/
radicalisation lancée en novembre 1973, qui a livré
l'économie nationale entre des mains non expertes.
Il en résulté une méfiance des
investisseurs tant étrangers que nationaux vis-à-vis du pays ; ce
qui eut comme conséquences des désordres
socio-économiques, la baisse très sensible de la production
agricole ; la négligence de l'entretien des routes, l'abandon de la
gestion de la chose publique au profit des affaires acquises.
Il faut ensuite relever la légèreté
doublée d'une tendance prononcée à la tricherie visant
l'enrichissement personnel et sans cause, qui a longtemps
caractérisé les responsables de la gestion de l'économie
nationale. Mais aussi du choc pétrolier de 1973 et la baisse brutale des
cours mondiaux du cuivre76(*).
Les résultats affichés par l'économie
furent :
o La régression de l'activité économique
avec des taux de croissance, si pas négatifs, inférieurs au taux
de croissance de la population estimé à 3,4 % l'an, d'où
un appauvrissement général et une détérioration des
conditions de vie de la population;
o Les déficits des finances publiques donnant naissance
à une création excessive de liquidités;
o Le déficit chronique de la Balance de Paiement
atteignant 600 millions de dollars en 1989 contre 7,4 millions de dollars en
1970;
o La détérioration de tous les indicateurs de la
dette extérieure qui a été multipliée par six entre
1970 et 1975, et par 47 entre 1970 et 1990 entraînant ainsi une
diminution de la capacité de paiement de l'Etat et aggravant le
problème de l'endettement;
o La monnaie nationale a continué sa chute libre et,
à la fin de l'année 1989, elle avait perdu plus de 90% de sa
valeur de la période 1967 - 1975;
o L'inflation est restée très forte, laminant
ainsi le pouvoir d'achat des populations l'exacerbation des
détournements des deniers public et de la corruption comme moyen de
survie.
1.1.3. Période de la conflagration
économique.
Cette période révèle une réelle
débâcle économique et un effondrement du système
économique du pays .Elle peut- être subdivisé en trois sous
- périodes, à savoir de 1990 à 1997, puis de 1998 à
2000 et enfin de 2001 à 2007.
§ La première sous - période de 1990
à 1997
Caractérisée par une anarchie et un vandalisme
dans la gestion des finances de l'Etat. Tous les indicateurs économiques
et sociaux sont passés au rouge, comme conséquence d'une absence
totale de politique cohérente en matière monétaire,
financière et sociale, le pouvoir ayant décidé de tout
sacrifier à travers la corruption politique tous azimuts et l'achat des
consciences.
Cette période fut marquée par la rupture de la
coopération avec tous les partenaires extérieurs pour non respect
des engagements, singulièrement dans le paiement du service de la dette
dont les arriérés se chiffraient fin 1991 à 1.746 millions
de dollars77(*).
Concrètement, il a été observé les faits suivants
:
o La taille de l'économie est revenue à son
niveau de 1958, alors que la population est passée de 2,9 fois plus
nombreuses et que la structure de l'économie a change. L'économie
s'est vue contrainte de se replier sur des activités de subsistance et
des activités informelles;
o L'urbanisation croissante, mauvaise qualité de
l'infrastructure des transports, l'insuffisance des investissements;
o L'économie démonétisée et les
marchés des capitaux comme ceux des changes ne fonctionnant presque plus
qu'à des fins spéculatives (de 28% du PIB en 1958), la masse
monétaire au sens large n'était plus que d'environ 9% en 1988 -
1989 et 1,4 % en 1993;
o Un recours accru à la création
monétaire pour financer les déficits budgétaires
croissants.
La gouvernance économique et politique.
L'appréhension de l'engrenage hyper inflationniste au
Congo devrait prendre en compte l'analyse minutieuse de la situation politique
qui a nourrit les mécanismes d'anticipations pessimistes des agents
économiques.
Cette dynamique se cristallise sur le comportement du taux de
change parallèle qui évolue en temps réel en rapport avec
les prévisions des agents économiques. Lorsqu'un gouvernement
bénéficiant de l'adhésion populaire était mis en
place, les circuits parallèles des changes ont réagi
positivement.
En effet, le mouvement ininterrompu de
dépréciation du taux de change de la monnaie congolaise a
toujours connu un répit, en favorisant la baisse des tensions
inflationnistes. Les analyses sur le processus hyper inflationniste distinguent
généralement deux phases dans la prolifération du
phénomène.
Dans la première étape, le poids de la
contrainte internationale notamment de l'endettement constitue le vecteur
essentiel, alors que la deuxième phase est caractérisée
par la suprématie du taux de change dont les fluctuations entretiennent
les anticipations autoréalisantes des agents économiques dans
l'explosion des prix.
Dans le cadre de l'économie congolaise, au -
delà des transferts financiers relatifs à la dette, il convient
de mentionner le manque à gagner consécutif au retrait des
organismes internationaux au début de la décennie 90.
Ainsi, les autorités gouvernementales seront
privées du soutien au financement des déséquilibres de la
Balance des Paiements, et le recours à l'émission
monétaire va se généraliser car les recettes fiscales ne
permettent pas de générer des ressources substantielles.
Il convient de déplorer également l'existence
d'un système de prix différenciés selon le type de
modalités de paiement dans l'engrenage hyper inflationniste.
Dans ce contexte, la préférence pour les devises
accroît la demande de ces encaisses en favorisant l'envolée des
prix. Cependant, l'existence d'un régime frontalier poreux permet
d'éviter la reprimairisation de l'économie, notamment dans les
zones frontalières. En effet, les échanges continuent à se
développer harmonieusement dans ces régions dans la mesure
où les individus font des transactions en devises.
Les pillages orchestrés à Kinshasa les 23 et 24
septembre 1991 sur l'initiative des militaires se sont
généralisés, pour atteindre la plupart des centres urbains
du pays. Les militaires furent relayés par les civils pour se servir, en
détruisant l'outil de production existant. Cette situation va porter un
lourd préjudice à l'économie nationale, car le manque de
confiance animera désormais l'ensemble des opérateurs
économiques.
Les pillages des années 1991 et 1993 ont des
répercutions psychologiques dans le mental des investisseurs parce
qu'ils étaient systématiques et avaient détruit
volontairement tout l'appareillage de production, mettant ainsi au
chômage des dizaines de milliers d'ouvriers et des sociétés
en faillite.
On a assisté à la recrudescence des pratiques
spéculatives au détriment des investissements productifs. La
conséquence immédiate de ces événements reste la
pénurie des biens sur les marchés et l'accélération
des tensions inflationnistes.
On enregistra une hausse de 47,9% de l'indice des prix aux
marchés pour le mois de septembre 1991 alors qu'il représentait
37% en Août78(*). Il
semble que les dommages subis par les entreprises représentent environ
618,1 millions de dollars.
Par ailleurs, on estime à 73.278 les pertes d'emplois,
et les besoins en fonds de roulement se chiffrent à 319 millions de
dollars. Les dégâts les plus considérables concernent les
domaines du commerce, des industries manufacturières et des services
dont les pertes d'emplois atteignent environ 80,1% de l'ensemble des
secteurs.
§ La deuxième sous - période de 1998
à 2000.
A la prise du pouvoir par l'A.F.D.L. le 17 mai 1997, le peuple
Congolais, préparé par 7 années de démystification
du dictateur, attendait, comme en 1965, un changement radical.
Au moment de la prise de pouvoir par l'A.F.D.L., celle- ci
jouissait d'un préjugé favorable de la population et
auprès des investisseurs potentiels. En effet, exaspéré
par l'obstination du pouvoir dictatorial à ne pas ouvrir l'espace
politique, la population attendait que les nouvelles forces armées la
débarrassent de celui ci et qu'elles installent une véritable
démocratie avec un pouvoir réellement civil.
Parallèlement, les opérateurs économiques
et les investisseurs extérieurs potentiel attendaient du nouveau pouvoir
un climat, paisible et propice aux activités économiques.
Certains investisseurs avaient même signé des
conventions avec la rébellion, en anticipant la prise du pouvoir. Mais
au fur et à mesure que le nouveau pouvoir se consolidait en ralliant
quelques leaders acquis à la cause démocratique, un noyau de
« dur » à tendance dictatoriale naissait dans les rangs des
nouveaux dirigeants.
Cela se traduisit d'abord par une attitude de méfiance
envers les opérateurs économiques, suivie de suspicion, avant
d'arriver à des incarcérations sous divers prétextes ;
à la rigueur, ils avaient à payer des amendes transactionnelles
de validité douteuse .Cette attitude belliqueuse aux allures
communisantes envers la haute finance et les opérateurs
économiques, ajoutée aux nombreuses promesses commerciales non
tenues, occasionna le gel des investissements ainsi que des aides promises.
Quant au plan triennal de stabilisation et de relance de
l'économie, il n'était pas crédible aux yeux des personnes
sensées, car il s'appuyait sur des impondérables tels qu'une aide
extérieure accrue alors qu'une des conditions essentielles qui n'avait
jamais été remplie était l'ouverture de l'espace
politique. Comment peut- on demander à des pays démocratique des
aides financières pendant que l'on refuse d'appliquer chez soi la
démocratie ?
Les tentatives d'une restructuration économique ne
pouvaient qu'échouer parce que les facteurs générateurs
des précédents échecs demeuraient, le manque de cadre
incitatif et le refus d'une gestion financière transparente. Cela
s'explique par l'abandon d'un budget élaboré dans le but de
contraindre le gouvernement à une orthodoxie financière.
Ce budget a été remplacé par des
injonctions verbales. De même l'abandon de la réforme fiscale
amorcée a eu pour conséquence le recours à des
créations monétaires qui vont ruiner la nouvelle monnaie.
Alors que l'atmosphère politique ne permettait pas
encore à l'économie d'amorcer une phase de stabilisation
l'éclatement d'une guerre entre les ex-alliés va ruiner tous les
espoirs d'une stabilisation économique et pire, cette guerre va plonger
le pays dans un marasme économique qu'il n'avait jamais connus.
Cette sous - période fut caractérisée
parles faits suivants :
o Recul de la croissance économiques : le PIB a
enregistré une baisse cumulée de 21 ,9% pour la période
1997-2000, soit une en régression moyenne annuelle de 5,5%;
o Difficultés d'approvisionnement en produits
pétroliers et en biens de première nécessité, dues
entre autres raisons, à l'insuffisance des ressources en monnaies
étrangères, aux renchérissements des produits
pétroliers;
o Investissements entravés par la faiblesse de
l'épargne nationale (3,7% en moyenne entre 1997 et 2000, contre une
moyenne africaine de 17%);
o Politique monétaire expansionniste entraînant
des conséquences délétères sur les prix
intérieurs et le taux de change;
o Persistance d'une inflation élevée, avec un
taux annuel moyen de 212,4% entre 1997 et 2000;
o Déficit des paiements extérieurs et
accumulation des arriérés de paiement;
o Déséquilibres structurels du marché de
change;
o Sous-bancarisation du pays (pour une population
estimée à 50,4 millions d'habitant), les banques dans leur
ensemble ne disposent que de 25 guichets, soit en moyenne 2 millions de
personnes par guichet;
o Déséquilibre profond des finances publiques et
éviction du secteur privé.
§ La troisième sous période de 2001à
2007
Au début de l'année 2001, un changement
politique s'opèrera au sommet de l'Etat, avec l'avènement du
Président joseph KABILA. La République
Démocratique du Congo reprend le dialogue avec les partenaires
extérieurs. Puisant les grandes lignes de son action dans le discours
d'investiture du chef de l'Etat du 26 janvier 2001, le gouvernement mettra sur
pied avec le concours des services du FMI, deux Programmes économiques
successifs.
Le premier, dénommé Programme Intérimaire
Renforcé (PIR), étalé de juin 2001 à mars 2002,
visant essentiellement à casser l'hyper- inflation et à
créer les conditions propices à la relance de l'activité
économique
En 2001, le retour de la
République démocratique du Congo dans le giron financier
international bute sur un problème : dépendant des financements
extérieurs pour sa reconstruction, le pays doit régler de
manière urgente le problème de ses arriérés, afin
de régulariser sa situation financière, de profiter de nouveaux
prêts et de participer à l'initiative d'allégement de la
dette des pays pauvres très endettés (PPTE). La réaction
de Joseph Kabila et de son ministre des Finances ne se fait pas attendre.
Les remboursements reprennent vigoureusement à partir
de 2002. Cette régularisation permet au gouvernement congolais
d'accéder à une gigantesque opération de restructuration
de sa dette (en deux phases) et d'entrer dans le cadre de l'initiative PPTE.
La première phase de juin-juillet 2002 consiste
à régler le remboursement des arriérés congolais
envers le FMI et la Banque mondiale. Le processus vise à garantir le
remboursement des vieilles dettes impayées par une opération de
"consolidation", c'est-à-dire en remplaçant les
arriérés par de nouvelles dettes à un taux
d'intérêt "concessionnel".
Concrètement, quatre pays (Belgique, France,
Suède, Afrique du Sud) prêtent la somme nécessaire au
gouvernement congolais pour qu'il rembourse ses arriérés au FMI.
Ensuite, le FMI prête la somme nécessaire (522
millions de dollars) au gouvernement congolais pour qu'il rembourse ces
prêts d'États. Dans le même temps, la Banque mondiale
prête 330 millions de dollars au Congo pour que le pays liquide ses
arriérés à son égard.
Au final, la République démocratique du Congo a
troqué ses arriérés multilatéraux contre une
nouvelle dette à 0,5% due au FMI et à la Banque mondiale. Un
mécanisme d'apurement a également été conclu avec
la Banque africaine de développement.
La seconde phase, en septembre 2002, consiste à
restructurer la dette congolaise due aux quatorze pays créanciers
rassemblés dans le Club de Paris. La dette congolaise due au Club de
Paris est évaluée à 10,3 milliards de dollars, dont
près de 90% sont des arriérés accumulés depuis le
dernier accord entre le Club de Paris et le Zaïre de Mobutu, en
198979(*).
L'accord de septembre 2002 débouche sur l'annulation
de 4,6 milliards de dollars de dettes - ce qui correspond au montant des
arriérés sur le principal de la dette extérieure
congolaise - et sur le rééchelonnement de 4,3 autres milliards.
Si l'on additionne la portée des deux phases de
l'opération, 60% de la dette extérieure congolaise ont
été restructurés. L'allègement a permis une
réduction du service de la dette de 36 millions de dollars en 2003, 100
millions en 2004 et 173 millions en 200580(*).
De leur côté, les bailleurs de fonds qui ont
financé cette opération d'allégement ont
comptabilisé ces montants en aide publique au développement, ce
qui leur a simultanément permis d'afficher des montants d'aide en hausse
: sur les 8,5 milliards de dollars d'augmentation de l'aide à
destination de l'Afrique subsaharienne entre 2001 et 2003, 5,1 milliards
proviennent de la seule opération d'allégement de la dette du
Congo81(*).
Cette opération a également permis au pays
d'atteindre le "point de décision" de l'initiative PPTE, le 24 juillet
2003. À ce stade, sorte de "mi-parcours" de l'initiative, la
République démocratique du Congo a reçu une modeste aide
intérimaire et le staff du FMI a calculé le montant de
l'allégement de dette que le pays pourrait recevoir au "point
d'achèvement" de l'initiative, prévu fin 2007 après avoir
été repoussé à plusieurs reprises.
L'atteinte de ce point d'achèvement permettra non
seulement à la République démocratique du Congo de
bénéficier de l'allègement prévu dans le cadre de
l'initiative PPTE renforcée, mais aussi d'être éligible
pour une allégement prévu dans le cadre de l'IADM, l'initiative
d'allégement de la dette multilatérale lancée par le G8 en
2005.
L'opération, une fois intégralement
opérée, aura permis de restructurer plus de dix milliards de
dollars d'arriérés issus de la dette extérieure
accumulée par le régime Mobutu82(*).
Cette dette extérieure est un archétype de la
doctrine de la "dette odieuse" qui existe dans le droit international. Selon
Alexander Sack, théoricien de cette doctrine : « Si un pouvoir
despotique contracte une dette non pas selon les besoins et les
intérêts de l'État, mais pour fortifier son régime
despotique, pour réprimer la population qui le combat, cette dette est
odieuse pour la population de l'État entier. Cette dette n'est pas
obligatoire pour la nation : c'est une dette de régime, dette
personnelle du pouvoir qui l'a contractée. Par conséquent, elle
tombe avec la chute de ce pouvoir »83(*).
Comme le souligne Joseph Stiglitz, ancien
vice-président de la Banque mondiale et Prix Nobel d'économie :
« Quand le FMI et la Banque mondiale prêtaient de
l'argent à Mobutu, (...) ils savaient (ou auraient dû savoir) que
ces sommes, pour l'essentiel, ne serviraient pas à aider les pauvres de
ce pays mais à enrichir Mobutu. On payait ce dirigeant corrompu pour
qu'il maintienne son pays fermement aligné sur l'Occident. Beaucoup
estiment injuste que les contribuables des pays qui se trouvaient dans cette
situation soient tenus de rembourser les prêts consentis à des
gouvernants corrompus qui ne les représentaient pas ».
Mais au lieu de l'effacer, on a "consolidé" cette
dette. Elle reprend ainsi naissance sous une nouvelle forme, que d'aucuns sont
tentés de ne plus considérer comme "odieuse"84(*).
Car le paradoxe de cette gigantesque restructuration et de ces
allégements est que les remboursements, interrompus durant les
années 1990, reprennent. Le fardeau budgétaire de la dette
léguée par Mobutu continue dès lors de peser, bien que de
manière « consolidée », sur la reconstruction du
pays.
Alors qu'en 2001, le service de la dette non
restructurée atteignait 218% des revenus de l'Etat et n'était pas
assuré du tout, il a repris en 2002 pour atteindre 22% des revenus
gouvernementaux en 2003, une fois l'opération de restructuration
entamée85(*).
En définitive, cette gigantesque opération de
restructuration consiste à refinancer de vieilles dettes impayables et
impayées par de nouveaux emprunts à taux avantageux, et d'en
annuler et en rééchelonner une partie. Du coup, le monticule de
dettes impayables est remplacé par un stock plus modeste de dettes que
les projections du FMI jugent "soutenables".
Le second, communément appelé, Programme
Economique du Gouvernement (PEG), couvrant la période 2002 à
2004, visait essentiellement la consolidation de la stabilité
macroéconomique et la croissance économique.
Les allégements de dette prévus au point
d'achèvement de l'initiative PPTE, ainsi que la restructuration de la
dette et les nouveaux financements opérés depuis 2002, impliquent
la mise en oeuvre de programmes avec les institutions financières
internationales.
Dès juin 2001, la République démocratique
du Congo a entamé un premier programme avec le FMI, appelé
programme intérimaire renforcé. Ce programme a consisté
à enrayer l'inflation, à contrôler la gestion des
dépenses publiques et à mettre en oeuvre un environnement propice
aux investissements internationaux.
Sur le plan budgétaire, un rigoureux plan de
trésorerie a été mis au point, basé sur la
centralisation des recettes et l'ordonnancement des dépenses sur base
des ressources effectivement mobilisées.
Sur le plan monétaire, la monnaie congolaise a
été dévaluée de 84,1% par rapport au dollar et un
taux de change unique a été mis en place dans le cadre d'un
régime de change flottant. Enfin, sur le plan structurel et sectoriel,
toute une série de mesures ont poursuivi l'objectif d'ouvrir
l'économie congolaise aux investissements extérieurs.
La libéralisation des prix, diminution et
simplification de la fiscalité sur les entreprises, nouveaux statuts
pour la banque centrale devenue indépendante, établissement d'un
nouveau code d'investissement plus libéral permettant le rapatriement
des bénéfices, d'un code minier et d'un code forestier permettant
l'exploitation de ces richesses naturelles, d'un certificat d'origine pour
l'exportation des diamants, etc.
La République démocratique du Congo a
également publié en mars 2002 un Document intérimaire de
stratégies de réduction de la pauvreté (DSRP-I),
divisé en trois piliers : paix et bonne gouvernance ; stabilisation
macroéconomique et croissance pro-pauvre ; dynamique
communautaire86(*).
La mise en oeuvre de la stratégie en trois piliers a
été divisée en trois phases : 2000-2002 (processus de paix
et stabilisation macroéconomique) ; 2002-2005 (réhabilitation des
infrastructures, du capital humain et des capacités de gouvernance) ;
2005-2010 (relance de l'économie et croissance).
Mais les retards enregistrés dans la mise en oeuvre de
la seconde phase ont repoussé à la mi-2006 l'adoption du DSRP
final et les allégements prévus ont été
simultanément postposés. En outre, contrairement aux objectifs de
la stratégie, la croissance obtenue s'est d'emblée
révélée "pro-riche".
Comme le soulignait dès 2002 Kalonji Ntalaja,
professeur d'économie à l'université de Kinshasa et
coordonnateur du Comité technique du DSRP : « Les aspects
macroéconomiques du programme gouvernemental sont restés
relativement classiques, une sorte de prêt-à-porter, comme l'ont
été ceux de la génération des années
1980.
Sur le plan du pur bien-être économique, le
bilan suggère que la croissance générée n'a pas
été pro-pauvre. En pareilles circonstances, rien ne permet de
convier les populations à la fête, parce qu'en
réalité, il n'y a pas de fête. (...) Comme la croissance
économique ne contribue, du moins à court terme, ni à
l'amélioration du bien-être économique, ni à celle
du bien-être humain, la problématique de l'existence même du
pays, en tant que nation moderne, devient préoccupante 87(*)».
La reprise des programmes avec les institutions
financières internationales, qui ont délégué deux
nouvelles représentations permanentes à Kinshasa, a cependant
permis à la République démocratique du Congo de se
reconnecter aux circuits financiers internationaux.
En décembre 2003, les bailleurs multilatéraux et
bilatéraux se sont engagés à mobiliser 3,9 milliards de
dollars (2,5 milliards en aide et 1,4 milliards en allégements de
dettes) pour la période 2004-2006.
En 2004, les principaux créanciers multilatéraux
étaient la Banque mondiale (330 millions), les Nations unies (186
millions), l'Union européenne (106 millions), la Banque africaine de
développement (89 millions) et le FMI (74 millions). Du
côté bilatéral, les principaux contributeurs étaient
les États-Unis (110 millions), la France (6,3 millions), le Canada (6
millions) et l'Allemagne (4 millions)88(*).
Le pays a entamé en avril 2002 un programme de
réduction de la pauvreté et de croissance (FRPC) avec le FMI
(2002-2005), doté de six tranches de prêts de 37 millions de
dollars pour un montant total de 207 millions, le versement de chaque tranche
étant conditionné au respect des critères de performance
contrôlés tous les six mois par le staff du FMI.
Les retards observés par le staff ont
entraîné le report de l'échéance du programme
à mars 2006, mais le non respect de trois critères et les retards
dans les réformes structurelles ont contraint le gouvernement de
transition de solliciter un programme relais de consolidation (PRC) courant
jusque décembre 200689(*).
Et le troisième appelé, Document
Stratégique de la Croissance et de la Réduction de la
Pauvreté(DSCRP), couvrant période de 2004 à 2007,
avec comme objectif la consolidation de la stabilisation macroéconomique
et la réduction de la pauvreté avec comme mobile principal
l'atteinte du point d'achèvement rendant ainsi la dette soutenable,
Fondé essentiellement sur l'exécution équilibrée
des opérations financières de l'Etat, la maîtrise de
l'expansion monétaire et la mise en oeuvre des reformes
structurelles.
Le gouvernement de transition « inclusif »,
entré en fonction le 30 juin 2003, s'est appliqué à
gérer la restructuration de la dette extérieure et à
reprendre les remboursements dus. L'intégralité des paiements a
été assurée en 2004 et le gouvernement a
négocié en 2004-2005 un accord bilatéral avec les
créanciers du Club de Paris en vue d'obtenir un allégement dans
le cadre de l'initiative PPTE renforcée (termes de Cologne, 1999).
Le gouvernement de transition a également engagé
une firme d'audit pour renégocier les termes et les conditions des
accords signés avec chaque créancier commercial individuel, pour
négocier ensuite des allégements dans des termes similaires
à ceux de l'initiative PPTE lancée à Cologne.
Mi-2005, le gouvernement avait signé des accords avec
trente-deux créanciers commerciaux. Le gouvernement a toutefois
été aux prises avec deux créanciers recourant à des
voies judiciaires pour obtenir de plus gros paiements, ainsi qu'au retour de
vieilles obligations ressorties du bois par de nouveaux
créanciers90(*).
Le gouvernement a signé plusieurs programmes
financés par les institutions financières internationales, dont
les financements par tranches impliquent d'atteindre les critères de
performance prédéfinis. Or le rythme des réformes n'a pas
été aussi rapide qu'escompté. Le Document final de
stratégies de réduction de la pauvreté (DSRP), qui fait
suite au DSRP intérimaire adopté en mars 200291(*), n'a pu être
publié dans les temps et le point d'achèvement de l'initiative
PPTE a été repoussé au second semestre 2007, ce qui a
retardé d'autant l'échéance des allégements
prévus.
Par ailleurs, le programme pour la réduction de la
pauvreté et la croissance (FRPC) conclu avec le FMI en juin 2002 a
été prolongé jusqu'à mars 2006, mais les
réformes structurelles ont été jugées trop lentes
et trois critères de performances n'ont pas été atteints,
ce qui a contraint le gouvernement de solliciter un programme relais de
consolidation (PRC) pour la période avril/décembre 2006.
Les réserves de change sont tombées à 2,6
semaines d'importations en 2006, bien loin de l'objectif de 7 semaines. Durant
la période des élections, le gouvernement a du faire face
à un déficit fiscal estimé à 70 millions de dollars
(0,8% du PIB) au quatrième trimestre 2006. Si cela n'a pas posé
de difficultés pour rembourser l'intégralité des dettes
dues aux créanciers prioritaires que sont les institutions
financières internationales, cela n'a pas été le cas pour
toutes les dettes dues en septembre 2006 aux créanciers
bilatéraux du Club de Paris (plus de 40 millions de dollars)92(*).
Les revenus propres du gouvernement restent très
modestes, bien qu'ils aient sensiblement augmenté durant la
période de transition, passant de 248 à 482 milliards de francs
congolais entre 2004 et 2006 (de 409 à 796 millions d'euros)93(*). Cette augmentation provient
essentiellement du doublement du produit des taxes directes et indirectes (de
71,4 à 141 milliards de francs congolais) et de l'augmentation des
revenus pétroliers (de 52,1 à 124,1 milliards de francs
congolais).
A ces revenus s'ajoute l'aide extérieure qui a
été multipliée par plus de sept entre 2004 et 2006,
passant de 51,4 à 367,5 milliards de francs congolais sous une triple
forme : l'aide budgétaire (de 2,4 à 40,5 milliards), le
financement de projets (de 26,3 à 205,8) et l'assistance allouée
dans le cadre de l'initiative PPTE (de 22,7 à 121,1).
Au total, le gouvernement congolais disposait donc en 2006
d'un budget total de 850,2 milliards de francs congolais (1,4 milliards
d'euros, dont 43% sous forme d'aide), ce qui représente une augmentation
de près de deux tiers par rapport au budget total de 2004 (299,4
milliards de francs congolais), mais reste très faible en regard de la
dimension du pays et des moyens nécessaires pour sa reconstruction et
son développement. Surtout, l'augmentation de ces dernières
années a été permise par un environnement extérieur
favorable, avec la hausse des cours du pétrole et l'augmentation de
l'aide extérieure et de l'assistance PPTE.
Certes, il n'est pas exclu que les prix pétroliers
restent élevés et que les flux de l'aide et des
allégements se maintiennent dans les prochaines années. Mais un
scénario moins rassurant est également envisageable, comme la
chute des cours pétroliers et la « fatigue » des donateurs
dont l'engagement a été particulièrement soutenue dans le
contexte électoral.
Le nouveau gouvernement va bénéficier des
allégements prévus une fois le point d'achèvement de
l'initiative PPTE atteint, ce qui est prévu au second semestre 2007,
mais il n'est pas garanti que ces allégements seront strictement
additionnels aux montants d'aide. En outre, une fois l'essentiel de ces
allégements octroyés, le gouvernement devra constituer un budget
sans ce type d'apport.
Le produit intérieur brut (PIB) congolais a cru entre
2004 et 2006 de 6,5% par an (tiré par les secteurs minier, de la
construction et des télécommunications) et les indicateurs
macroéconomiques se sont stabilisés. Mais les
conditionnalités des programmes financés par les institutions
financières internationales impliquent une politique de
libéralisation commerciale des importations comme des exportations.
Le FMI estime que le degré de libéralisation de
l'économie congolaise est désormais suffisamment
élevé et qu'il devrait encore augmenter suite aux accords de
partenariat économique (APE) négociés avec l'Union
européenne et aux accords négociés avec les Etats-Unis
(AGOA). Or, étant donné le peu de ses capacités
productives et la faiblesse de ses revenus, la République
démocratique du Congo entretient un déficit chronique qui la rend
d'autant plus vulnérable aux chocs extérieurs93(*).
Si les revenus d'exportation de marchandises, essentiellement
tirés par l'exportation de diamants et de pétrole, sont en
hausse, passant de 1,8 à 2,3 milliards de dollars entre 2004 et 2006, le
montant des importations augmente plus rapidement, de 2 à 2,8 milliards,
tandis que la balance des services est largement déficitaire (-533
millions de dollars en 2006).
Par conséquent, la balance des comptes courants est
structurellement dans le rouge (-404 millions de dollars en 2006) et seuls les
investissements directs étrangers (IDE) et des montants d'aide et
d'allégements de nature exceptionnelle ont permis de limiter le
déficit de la balance des paiements à 68 millions de dollars en
2006. Les réserves de change étant réduites à leur
portion congrue, l'économie congolaise se révèle des plus
fragiles.
Si une première analyse de la balance des paiements
congolaise indique un déficit structurel comblé par une
assistance exceptionnelle (déficit de 831 millions de dollars avant
assistance exceptionnelle en 2006), une recherche plus affinée laisse
apparaître une réalité plus pernicieuse. Etant
donnée l'importance de l'aide extérieure dans la composition des
revenus et des dépenses du gouvernement, une part considérable de
cette aide est liée à des importations de marchandises ou de
services.
En 2006, les importations de marchandises et de services
reliées à l'aide ont respectivement représenté 649
et 240 millions de dollars. Si on y ajoute le paiement des
intérêts de la dette (251 millions de dollars), on atteint un
montant supérieur aux revenus propres du gouvernement. Les bailleurs de
fonds, en plus de comptabiliser les montants nominaux d'allégements de
dettes en aide publique au développement, s'assurent ainsi qu'une bonne
part de celle-ci n'est pas versée à fonds perdus.
La vulnérabilité de l'économie congolaise
aux chocs extérieurs lui procure des difficultés pour assurer
l'entièreté de ses obligations au service de la dette
extérieure. Les dépenses sociales (éducation et
santé) prévues par la stratégie DSRP-PPTE s'en retrouvent
des plus réduites, surtout que l'instabilité régionale a
impliqué des dépenses militaires accrues, alors que les
dernières estimations (2001) indiquent que 80% de la population vit dans
l'extrême pauvreté avec en moyenne 0,23 dollar par jour.
Le stock de la dette extérieure dépasse encore
les dix milliards de dollars en 2006, du fait du report à 2007 du point
d'achèvement de l'initiative PPTE. Les allégements de stock
prévus en 2007 permettront de le réduire de moitié, autour
de cinq milliards de dollars.
S'il devait être payé sans
bénéficier des allégements prévus, le service de la
dette extérieure congolaise s'élèverait à 679,4
millions de dollars en 200694(*), soit 62% des revenus propres du gouvernement, 46,2%
des revenus additionné de l'aide et 30,3% des exportations.
Une fois les allégements opérés, la note
s'adoucit sensiblement à 251 millions de dollars en 200695(*), soit 23% des revenus propres,
13,6% des revenus additionnés de l'aide et 9,8% des exportations.
Selon les projections du FMI, le service de la dette
après allégements tournera autour de 15% des revenus
additionnés de l'aide et de 11% des exportations à l'horizon
200896(*).
En définitive, l'économie congolaise semble
dépendante des allégements de dettes et des flux d'aide
extérieure, dont les conditions la poussent à s'ouvrir aux
échanges extérieurs sans avoir grand-chose à produire ni
échanger. Le déficit structurel et les faibles revenus qui en
découlent contraignent le gouvernement à solliciter de nouveaux
apports exceptionnels et à alimenter ce cercle pervers qui réduit
fortement ses marges de manoeuvres budgétaires et, partant, ses
capacités de financement du développement.
Si le nouveau gouvernement congolais va rapidement voir le
stock de la dette extérieure dont il hérite fondre de
moitié suite aux allégements prévus en 2007 par
l'initiative PPTE, il va également voir son service continuer de
dépasser 250 millions de dollars, soit près du quart de ses
revenus propres. Le FMI a réalisé des projections jusqu'en 2024
pour évaluer la « viabilité » de la dette
extérieure congolaise, c'est-à-dire la capacité du
gouvernement à en assurer le service grâce à des revenus
d'exportation suffisants.
Ce cadre est largement critiqué, non seulement parce
qu'il ne prend en compte que des critères exclusivement
macroéconomiques et non sociaux, mais aussi parce que les projections
qui les sous-tendent se sont révélées
surévaluées, que ce soit en matière de croissance du PIB
ou d'augmentation de l'aide et des revenus d'exportation.
Selon la CNUCED : « Les biais de l'analyse de la
viabilité de l'endettement - et en particulier, des hypothèses
constamment et excessivement optimistes quant à la croissance de
l'économie et des exportations - signifient que les calculs des seuils
de viabilité de l'endettement basés sur les ratios
dette/exportations et dette/revenu sont des indicateurs inadéquats des
liens entre pauvreté et endettement »97(*).
Quoi qu'il en soit, le FMI persévère dans cette
voie et a estimé les dettes à payer et les nouveaux prêts
octroyés d'ici 2024. Dans le scénario retenu, la valeur nette
actualisée de la dette congolaise se stabilise en dessous de 70% pour
atteindre 67% en 2024, soit largement sous la barre des 150% retenue par son
cadre de « viabilité » comme plafond à ne pas
dépasser.
Cependant, l'introduction de légères variations
suffit à laisser augurer un avenir moins radieux. Ainsi, une simple
augmentation de 2% des taux d'intérêt sur les prochains emprunts
aboutit à un ratio de 157% en 2024. Plus grave, le scénario du
choc sur les exportations aboutit à un ratio de plus de 150% dès
2007-2008 et celui de revenus ou d'aide moins élevés que
prévu à un ratio de 246% dès 2007. L'analyse du FMI
conclut sobrement que « diverses simulations suggèrent que la dette
pourrait augmenter sensiblement en présence d'un choc externe.
La République démocratique du Congo semble
particulièrement vulnérable à un choc sur les exportations
et à l'apparition simultanée de plus petits chocs. (...) En
conclusion, les résultats de l'analyse suggèrent que si la dette
de la RDC semble être sous contrôle, des risques subsistent
»98(*).
En définitive, malgré la gigantesque
opération de restructuration de la dette extérieure congolaise
entamée en 2002, son poids reste significatif pour le gouvernement.
Même si on se situe dans le cadre controversé de
« viabilité » défendu par le FMI, le poids est bien
réel. Par conséquent, les résultats sont encore bien plus
préoccupants si on applique la recommandation du Rapport du Millenium
Project coordonné par Jeffrey Sachs, selon lequel « la
viabilité de la dette à terme devrait être redéfinie
comme le niveau d'endettement compatible avec la réalisation des
Objectifs du Millénaire, de façon que le pays arrive en 2015 sans
un endettement excessif. Pour de nombreux pays pauvres très
endettés, cela suppose une annulation totale de la dette, une radiation
de 100% »99(*).
En effet, pour ne prendre que le secteur de
l'éducation et l'objectif d'atteindre la scolarisation primaire
universelle en 2015, le rapport (RESEN) réalisé par la Banque
mondiale sur la question définit quatre scénarios, du
plus ambitieux au plus réaliste, afin que le pays atteigne
l'éducation primaire universelle en 2015, comme le demandent les
Objectifs du Millénaire100(*).
Selon les différents scénarios, le budget de
l'Etat affecté à l'éducation s'élève de 19%
à 35% et l'aide extérieure affectée au secteur de 2,7
à 4,9 milliards de dollars, soit de deux à quatre fois le budget
total du gouvernement.101(*)
Les deux programmes ont permis:
o La reprise de la coopération avec la
Communauté Financière Internationale après 11 ans de
rupture;
o La réalisation, en 2002, d'un taux de croissance
positif de 3,5%, après 13 années de contraction du PIB. Au 30
juin 2003, la croissance est de 2,4% par rapport à un objectif de 5% en
fin d'années; - la réduction sensible du taux d'inflation qui est
passé de 511,2% à la fin 2000, à 135,1% en 2001 puis
à 16% à fin 2002. Au 27 juillet 2003, le taux annualisé
est de 10,6% contre un objectif de 8%;
o La stabilité remarquable du Franc Congolais
observée depuis la suppression des taux de change multiples au 27 mai
2001, et la réduction de l'écart entre les taux officiel et libre
de 182% en 2000 à 0,8% juillet 2003;
o L'exécution sur base caisse des opérations
financières de l'Etat, que se sont soldées par des
excédents en 2001 et 2002, mais des déficits en 2003, 2004, 2005,
2006 et 2007. Néanmoins, il importe de relever le faible niveau
d'exécution des dépenses d'investissement dont la
réalisation est tributaire du décaissement des ressources
extérieures;
o L'amélioration du cadre juridique, légal et
réglementaire des affaires grâce, à la promulgation d'une
nouvelle réglementation de change libérale, d'un code des
investissements, d'un code et du cadastre miniers, d'un code forestier et d'un
code du travail a permis l'attrait de nouveaux capitaux tels que ceux investis
dans le secteur de la
téléphonie cellulaire et du traitement des
minerais.
C'est au vu de ces résultats et des efforts entrepris
par le gouvernement en vue de la réunification du pays et de la
réconciliation nationale que les conseils d'administration du FMI et de
la Banque Mondiale ont décidé à l'issue de leurs
réunions tenues respectivement les 23 au 24 juillet 2003, d'une part le
décaissement en faveur de la République Démocratique du
Congo de la 3ème tranche de la FRPC de plus ou moins 37 millions de USD,
au titre d'appui à la Balance des Paiements et, d'autres part,
l'accession de notre pays au point de décision de l'initiative PPTE.
Section II. L'insoutenabilité de l'endettement
l'extérieur de la
R.D.C.
2.1. Genèse de la crise d'endettement
de la R.D.C
Une rétrospective en matière d'endettement
extérieur de la RDC montre que la dette publique congolaise tire sa
source de la charte coloniale. La loi du 18 octobre 1908 met à charge du
Congo - Belge son service de la dette publique.
Durant la colonisation et avant le plan décennal
colonial (1950 -1959), l'évolution de la dette extérieure a
été influencée d'abord par le développement des
territoires d'outre mer et par la mise en oeuvre des programmes des grands
travaux.
De 1909 à 1949, la dette directe passa de 125 millions
de franc à 3.690 millions de franc comprenant plus de 2 milliards de
franc de dette consolidée. Le plan décennal (1950 -1959) eut un
grand impact sur le volume et la croissance de la dette publique
extérieure du Congo- Belge qui passa de près de 3 milliards en
1949 à près de 24 milliards de francs congolais en 1959.
Voilà comment naquit en 1960 la République Démocratique du
Congo, déjà endettée par le fait de l'héritage des
dettes de l'ancien Congo - Belge envers la métropole102(*).
En effet, au lendemain de l'indépendance, il se posa un
problème juridique de succession aux dettes publiques du futur
gouvernement Congolais et déjà un problème
d'insolvabilité se manifesta. Le nouvel Etat, confronté à
une crise politique sans précédent, n'a pas su dégager les
ressources en devises nécessaires pour honorer ces engagements
financiers contractés par la métropole.
Ces problèmes firent l'objet des accords conclu le 6
février 1965 et d'une convention intervenue en juillet 1971. La Belgique
pris alors à sa charge le fonds belgo - congolais d'amortissement et de
gestion de la dette, mettant ainsi fin à la première crise
d'endettement de la RDC.
2.1.1. Evolution de la dette extérieure de la
RDC et analyse des
principaux agrégats
Il sera question dans ce paragraphe, de montrer comment a
évolué la dette extérieure de la RDC durant la
période sous étude, mais surtout la persistance de la crise
d'endettement, à travers l'analyse des principaux indicateurs.
Pour ce faire, nous subdivisons l'analyse en deux grandes
parties : la première allant de 1981 à 1990, et la seconde de
1991 à 2007. Ces deux périodes seront également
subdivisés en sous- période.
2.1.1.1. La dette extérieure après
l'indépendance de 1960 à 1965
Au lendemain de l'indépendance, le jeune Etat congolais
comme nous l'avons souligné ci haut hérita de toute la dette
coloniale et il deviendra ainsi, l'une des rares nations au monde qui est
née avec une dette extérieure. Malgré quelques emprunts
sporadiques et la prise en charge d'une partie de la dette coloniale, la dette
de la RDC est restée stable103(*).
Jusqu'en 1970, la dette extérieure se situait aux
environs de 330 millions de dollars américains. Il y a lieu de noter que
la prise en charge d'une partie de la dette coloniale par le Royaume de
Belgique
La Période allant de 1965 à
1975
Au début des années 70, l'essor
économique mondial, le relèvement spectaculaire des cours de
matières premières et la sur- liquidité des
pétrodollars qui s'en est suivie, ont poussé les
détenteurs de ces fonds à la conquête des marchés de
recyclage.
Les pays industrialisés offraient des facilités
financières aux pays en voie de développement (PED) qui
initiaient des politiques d'investissement à outrance dans le but
d'ouvrir des perspectives de croissance soutenue dans le cadre de la
décennie onusienne de développement 1970 - 1980.
Durant cette période sous revue, la RDC s'est
lancée dans la politique des grands investissements (Inga, Avions
mirages, Cités de la voix du Zaïre, Sidérurgie de MALUKU,
ligne Haute Tension Inga SHABA etc.).
De ce fait, la dette extérieure qui était
presque insignifiante, prendra une ascension fulgurante passant d'environ 300
millions de dollars américains en 1970 à plus de 2 milliards de
dollars en 1976. Ces investissement se sont avérés peu ou pas
rentables et donc incapables de générer un surplus affectable au
service de la dette. Or, pour avoir accès à d'autres
crédits, il fallait payer les arriérés. L'Etat devient
alors incapable d'accéder à d'autres prêts et
d'améliorer sa structure financière.104(*)
La Période allant de 1980 à
1990
Cette période, comme nous l'avons vu, est celle pendant
la quelle l'économie congolaise était déjà
entrée dans une phase de récession, avec toutes les
conséquences qui s'en étaient suivies. Cependant, l'assistance du
FMI avait un tant soit peu permis à l'économie congolaise de ne
pas sombrer.
En effet, cette assistance financière, s'est
matérialisée par deux accords de confirmation successifs
(9 et 12 millions de dollars US en juin 1981 à juin 1983), et comportait
l'obligation pour l'Etat de limiter son déficit, d'apurer
progressivement son passif extérieur, d'alléger ses interventions
dans l'économie. La neutralisation de l'Etat, la restauration de
l'initiative privée et la restructuration de l'économie constitue
les trois principaux volets105(*).
En 1981, la situation s'était fortement
dégradé (quadruplement du déficit budgétaire),
baisse du coût du cuivre, jointe à la hausse des importations,
entraînant une baisse des avoirs extérieurs, dépassement
des plafonds d'endettement, d'où une suspension des crédits du
FMI. La RDC paraissait en totale faillite financière; le service de la
dette représentait plus de 50% des exportations.
En 1983, la RDC a dévalué sa monnaie de 77,5%;
elle a libéralisée ses échanges, a abandonné ses
nombreux projets ambitieux, réduit ses dépenses sociales.
L'inflation de 100% avant la dévaluation a atteint 14% en 1984 et le
déficit budgétaire a représenté 3,4% du PIB. Le
rétablissement des équilibres financiers a fait de la RDC un pays
malade modèle du FMI.
Le prix à payer a été un ralentissement
de la croissance et le maintient des salaires à un niveau très
bas. La baisse importante du ratio du service de la dette de 60% à 28%,
résultat du réaménagement a abouti à un retardement
des échéances.
A. Sous - période 1981- 1982
Au cours de l'année 1981, la RDC n'a conclu aucun
accord bilatéral de consolidation. Au 31 décembre 1981, les
engagements initiaux de la dette contractée auprès des
partenaires étrangers s'élevaient à 5.189 millions de
dollars de crédits à long terme dont 4.523,9 millions ont
été utilisés, 322,9 millions ont été
remboursés, de sorte que l'encours au 1er janvier 1982 fut de 4.201
millions de dollars106(*).
Au 31 décembre 1982, le niveau du service de la dette
en fonction de l'encours s'est levé à 622,6 millions de dollars
dont 377,5 millions en principal et 285,1 millions en intérêt.
Donc sur un service dû de 622,6 millions de dollars, il a
été effectué un service de 163,10 millions, soit un taux
d'exécution de 26,2%
B. Sous - période de 1983 à
1985
Les mesures prises au cours de cette période
grâce au concours du FMI ont permis d'améliorer l'ensemble de la
situation économique du pays. Ainsi, le PIB s'est accru de 1,3% en 1983
; de 2,7% en 1984, contre - 0,5% en 1982.
Le fait le plus frappant est le poids de la dette due aux
rééchelonnements antérieurs (1975, 1976, 1977, 1979, 1981,
1983,1985). En effet, au 31 décembre 1985, la dette due au Club de Paris
a présenté 71,3% des engagements initiaux, dont 33,3% (14,7% plus
18,6%) due au rééchelonnement107(*).
De la même façon, pour un encours global de la
dette due au Club de Paris s'élevant à 73,6% de l'encours global
de 1975, 69,65% sont due au rééchelonnement. Ceci montre combien
le processus de la remise de la dette n'est qu'une fuite en avant.
C. Sous - période 1986- 1988
A la suite de l'expansion de la liquidité
intérieure et de la dépréciation de la monnaie nationale
sur le marché de change ainsi qu'à l'insuffisance de l'offre
globale des biens et services, la situation économique s'est
détériorée par rapport à la sous période
précédente. En effet, le taux d'inflation croissant depuis 1986
s'est chiffré à 78,7% en 1987 et 94,2 % en 1988. Une fois encore
le poids de la dette due aux rééchelonnements (1975, 1976, 1979,
1981, 1983, 1985,1987)108(*).
En prenant comme année de référence
l'année 1988, sur un total des engagements initiaux de la dette due au
Club de Paris, chiffré à 7.714,40 millions de dollars, 4.780,73
millions de dollars, soit 61,9% du total sont due aux
rééchelonnements. Toujours pour la même année, sur
un encours de 5.256,33 millions de dollars dus au Club de Paris, 3.683,09
millions soit, 70% sont dus à ces mêmes
rééchelonnements.
D. Sous - période de 1986 a 1990
Le ralentissement de l'activité économique
observée au cours de la période allant de 1986 à 1988
s'est accentue en 1989. Par ailleurs, la poursuite en 1990 du processus de
transformation économique et politique déclenchée en 1989
par le vent de la perestroïka (passage de l'économie
planifiée à l'économie libérale) a eu une influence
très négative sur l'ensemble des pays du Tiers - Monde
(particulièrement ceux de l'Afrique subsaharienne), dont la RDC.
Il convient de relever également que pendant cette
période, le pays évoluait dans un climat de gèle de
relation avec ses partenaires extérieurs. Ainsi au 31 décembre
1990, l'encours de la dette extérieure s'est chiffré à
9.285,90 millions de dollars dont 6.760,61 millions soit 73% due au Club de
Paris ; le service dû s'est élevé à 661,81 millions
de dollars alors que le service effectué s'élevait à
156,19 millions de dollars, soit un taux d'exécution de 17%109(*).
Toutes les grandeurs absolues concernant la dette
extérieure de la RDC présente jusqu'à ce niveau de
l'étude (engagements initiaux, encours de la dette, service due, service
effectué, arriérés,...) ne nous renseignent pas
suffisamment sur la capacité du pays à supporter ou non le poids
de sa dette extérieure.
Ainsi, en considérant 1987 comme année de
référence, le calcul du premier rapport important, c'est-
à - dire l'encours total de la dette extérieure (7.294 millions
de dollars) par rapport au PNB donne : le ratio Encours dette / PNB =139,5%
· Ceci veut dire que le niveau actuel de l'encours de la
dette congolaise est excessif par rapport à la production nationale
brute(PNB). Ce ratio ayant fortement dépassé 50%, le pays peut
être considéré comme fortement endetté.
·
Un deuxième indicateur à prendre en
considération est la part de la dette publique extérieure
supportée par chaque habitant. Après calculs, la dette per capita
de la RDC en 1987 est de 264 millions de dollars. Cet indicateur est cependant
peu utile du point de l'analyse économique parce que fortement
influencé par le nombre d'habitant.
· Comme la plupart des pays en développement, la
RDC à cette période a été confrontée aux
problèmes des paiements extérieurs. Le tableau ci- après
montre l'évolution du rapport entre le service de la dette et les
recettes d'exportations.
Tableau n° 1 : Evolution du service de la dette de 1981
à 1985 (En millions de dollars)
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1981
|
1982
|
1983
|
1984
|
1985
|
1986
|
Service initial
|
739
|
755
|
577
|
...
|
....
|
....
|
A. Service contractuel+arriéré
|
772
|
926
|
1388
|
638
|
836
|
747
|
B. Rééchelonnement obtenu
|
371
|
...
|
737
|
...
|
418
|
345
|
C.=A-B service contractuel après
échelonnement
|
401
|
929
|
651
|
638
|
418
|
402
|
D.Service effectué
|
203
|
115
|
221
|
327
|
380
|
366
|
E=C-D Arriéré cumulé en fin
d'année
|
171
|
811
|
430
|
311
|
38
|
36
|
Exportations
|
1475
|
1522
|
1602
|
1943
|
867
|
1952
|
Dette ext. En % des exportations
|
|
- avant rééchelonnement
|
52
|
61
|
87
|
33
|
45
|
38
|
- après rééchelonnement
|
27
|
61
|
41
|
33
|
22
|
21
|
- service effectué
|
16
|
8
|
14
|
17
|
10
|
19
|
Sources : Rapports annuels BCC (1981-1986), pp 144-147
En 1975, le service initial de la dette extérieure
représentait 30% des recettes d'exportations évaluées
à 853 millions de dollars. Cependant, à la fin 1983, le service
rééchelonné de la dette s'élevait à 1.388
millions de dollars représentant seulement 14% des recettes
d'exportation, mais 221 millions furent effectivement payés avant la fin
de l'année.
En 1984, les échéances exigibles
représentaient 638millions de dollars, soit un ratio du service de la
dette d'environ 33% dont seulement 17% furent payés.
En 1985, le service initial se montait à 836 millions
de dollars, soit un ratio de 45%. Le service dépassait le budget de
l'Etat. Grâce à la consolidation intervenue au mois de mai 1985,
le service exigible fut ramené à 380 millions de dollars
représentent un ratio du service de la dette de 20% des recettes
d'exportation.
La situation en 1986 se présenta de la même
manière. En effet, le service initial était de 747 millions de
dollars représentant 38% des recettes d'exportations. Une nouvelle
consolidation dans le cadre du Club de ·Paris intervint en mai 1986, et
ramena le service à 366 millions de dollars soit un ratio de 19% des
recettes d'exportations.
En réalité, en y ajoutant les charges dues au
FMI et le remboursement des arriérés commerciaux, c'est un total
de 24% des recettes d'exportation qui a servi au remboursement en 1986.
En 1987, les recettes d'exportations se sont
élevées à 1.829 millions de dollars et le service initial
de la dette se montait à 820 millions de dollars, soit un ratio de 45%.
De nouveau, une consolidation intervint le 28 mai 1987 portant sur un montant
de 723 millions de dollars.
L'année 1988 ne connaîtra aucune consolidation
des échéances jusqu'à celle intervenue au juin 1989
portant sur un montant de 1.645 millions de dollars. N'eut été
cette dernière consolidation, la RDC aurait dû payer cette
année un service de la dette de 1.032 millions de dollars, soit 51% des
recettes d'exportations. Au total, entre 1973 et fin 1989, la RDC a
consacré près de 2,9 milliards de dollars américains au
remboursement de la dette et au paiement des intérêts.
Les transferts nets ont connu, quant à eux, une forte
accélération au cours de ces dernières années,
atteignant le chiffre significatif et négatif de 1.813 millions de
dollars. Cette situation ne permit pas à la RDC de mettre en oeuvre ses
programmes d'investissements pour entamer la relance économique.
Bref, la RDC, connaît une importante crise d'endettement
et celle-ci ne fait que s'aggraver, par le fait de son incapacité
à dégager des ressources susceptibles de faire face à la
charge de la dette.
Le problème ne réside pas réellement dans
le stock de la dette, mais plutôt dans les flux à dégager
annuellement au titre du service de la dette (intérêts +
amortissements). Ainsi, malgré les six accords de
réaménagements de la dette conclue avec le Club de Paris entre
1981 et 1989, la RDC n'a pas réussi à sortir du cercle vicieux
d'endettement dans lequel elle s'est enfermée.
Ces différents rééchelonnements font que
l'alourdissement de la dette extérieure est, en grande partie, le fait
de ces engagements non productifs plutôt que des capitaux frais.
§ La période 1991 à
2000
Cette période a été
caractérisée par une situation économique macabre. En
1990, la RDC rompt avec les politiques d'ajustement structurel, et va perdre
son éligibilité aux allégements de dette, et les
engagements au titre d'APD ont fortement chuté; ce qui a eu comme
conséquence immédiate la réduction de la capacité
de l'appareil économique de poursuivre le redressement économique
et, de ce fait, d'assurer le remboursement de la dette congolaise. Les pillages
de triste mémoire de 1991 et 1993 ont davantage enterré une
économie déjà sinistrée.
En 1997, un nouveau régime politique va se mettre en
place à la suite d'une guerre qui a duré plus de six mois en
apportant sa part de contribution dans le chaos déjà
installé.
Cependant, dans le souci de reconstruire l'économie
nationale, les nouvelles autorités vont élaborer un plan
appelé «Programme Triennal Minimum» ayant une enveloppe
évaluée à 4,5 milliards de dollars, dont 40% soit 1,8
milliard, devront être financés par l'extérieur110(*).
Malheureusement, à la suite du non reconnaissance par
le nouveau pouvoir de la dette extérieure contractée par la
deuxième République, une méfiance va s'installer dans le
chef des bailleurs de fonds et geler la reprise de la coopération. Cette
situation va par ailleurs perdurer, à cause de la guerre dite
d'agression amorcée le 02 Août 1998.
A la suite d'un tableau aussi sombre, comment peut- on
imaginer sortir de la crise d'endettement qui s'est même enracinée
? Nous allons analyser cette situation en deux sous -période : de 1991
à 1995, puis de 1996 à 2007.
A. La Sous - période 1991-1995
Le tableau n°2 en annexe montre que les agrégats
se sont détériorés d'année en année. En
effet, l'encours de la dette est passé de 8.662,41 millions de dollars
en 1991 à 10.111,7 millions de dollars en 1995, soit un accroissement de
1.449,29 millions de dollars (16,7 %).
De même, le service dû s'est accru d'année
en année a cause d'une nette réduction du service
effectué, qui est passé de 205,8 millions de dollars en 1991
(contre 505,62 millions en 1990), à 78, 8 millions en 1992 et seulement
22,8 millions en 1995, soit un taux moyen de 2,3% par an, de 1991 à
1995.
Comme corollaire à cette situation, les
arriérés n'ont fait que s'accumuler, allant de 2.119,6 millions
de dollars en 1991 à 6.444,8 millions en 1995 et ceci aura comme
conséquence, de gonfler la charge de la dette dans les années
à venir pendant cette période, le PIB a connu bien des contre -
performances orchestrés à un rythme moyen d'environ 7,4 %.
Tableau n°2 Evolution du PIB et de la population de1991
à 1995
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
PIB(en milliards d'USD de 1987)
|
6.5017
|
5.8211
|
5.0338
|
4.8389
|
4.8727
|
PIB/Hab. (en USD de 1987)
|
168.4
|
145.9
|
121.8
|
113.3
|
110.5
|
Taux de croissance
|
-8.4
|
-10.5
|
-13.5
|
-3.9
|
0.7
|
Taux de croissance du PIB/Hab.
|
-11.3
|
-13.4
|
-16.5
|
-7.0
|
-2.5
|
Population (en million d'Hab.)
|
38.8
|
39.9
|
41.3
|
42.7
|
44.1
|
Taux de croissance démographique
|
3.4
|
3.4
|
3.4
|
3.4
|
3.3
|
Source : Banque Centrale du Congo, Rapport Annuel(2000),pp
145-147 Kinshasa
Comme on le voit, le taux de croissance du PIB est
resté négatif, atteignant son niveau le plus bas en 1993 avec -
13,5%, alors que la population a continué à croître
à un taux constant de 3,4%. Par ailleurs, les recettes d'exportation se
sont chiffrées à 1.935,75 millions de dollars en 1991, contre
2.593,41 en 1990, soit une diminution de 23%; elles se sont chiffrées
à 1224 millions en 1992, pour tomber à 1.146,8 millions en
1993.
Mais d'abord il sied de retracer l'évolution du PIB
pour la période 1996 - 2000. Les agrégats de la dette
extérieure, pour cette deuxième sous - période sont
présentés dans le tableau suivant :
Tableau n° 3 : Evolution du PIB et de la Population de
1996 à 2000
Rubrique
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
A. Service du
|
7.279.2
|
7.549.7
|
8.190.4
|
9.023.5
|
8.902.3
|
B. Service effectué
|
42
|
-
|
-
|
-
|
-
|
C. Recette d'exportation
|
1.546.6
|
1.448.9
|
1.422.2
|
749
|
685.2
|
D. Encours de la dette
|
9.151.77
|
8.549.17
|
8.867.86
|
8.355.86
|
7.694.9
|
E. PIB
|
4.820
|
4.558
|
4.479
|
4.016
|
3.559
|
F. Population (en million d'hab.)
|
45.6
|
47.1
|
48.7
|
50.4
|
52.1
|
Source : Banque Centrale du Congo, Rapport Annuel(2001) p 140,
Kinshasa
Pour arriver à comprendre la crise de l'endettement de
la RDC le tableau n°6 des ratios, nous permettra de faire l'analyse des
agrégats macroéconomiques du pays face à l'endettement
public extérieur.
C. Sous-période : de 2001 - 2007
Le tableau n°9 en annexe relève que dans la
globalité, l'insoutenabilité chronique de l'endettement public
extérieur congolais.
En effet, l'évolution de l'encours des
arriérés tend à stagner, mais nous observons la reprise
de paiement du service de la dette montrant que les capacités de
l'économie pourraient s'améliorer de manière à
faire face à la charge de l'endettement. Pour confirmer cette situation,
il nous faut faire l'analyse des différents agrégats de la charge
de la dette extérieure.
Tableau n° 4 : Agrégats de la dette
extérieure(en millions de dollars US)
Rubrique
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
A. Service du
|
1.939.7
|
1.430.9
|
1.141.1
|
954.6
|
787.5
|
892.1
|
645.0
|
B. Service effectué
|
635.3
|
42.8
|
124.8
|
89.5
|
143.5
|
126.5
|
122.8
|
C.Recette d'exportation
|
1.902.4
|
1.602.7
|
1.466.4
|
1.602.3
|
1.943.7
|
1.880.2
|
1.490.1
|
D. Encours de la dette
|
12.477.0
|
13.275.5
|
10.403.5
|
10.943.3
|
9.884.6
|
10.522.1
|
8.674.8
|
E. PIB
|
5.155
|
5.539
|
5.681
|
6.539
|
7.096
|
8.543
|
7.85
|
F. Population (en million d'hab.)
|
53.8
|
55.6
|
57.4
|
59.1
|
60.9
|
62.8
|
63.7
|
Source :- Banque Centrale du Congo(2006)pp 100-102,
condensé statistique OGEDEP(2007)
A la lumière de ces agrégats, nous
présentons certains ratios dans le tableau n°8 qui suit, pour
mieux appréhender l'évolution la crise de l'endettement de la
RDC.
Tableau n° 9 : Calculs des ratios
Rubrique
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
1. Taux d'exécution du service=B/A*100
|
8.56
|
2.00
|
0.29
|
0.23
|
0.35
|
0.57
|
-
|
0.02
|
-
|
-
|
3.28
|
3
|
1.1
|
0.9
|
1.8
|
1.42
|
1.9
|
2. Ratio service de la dette=A/C*100
|
123.61
|
321.85
|
411.65
|
545.48
|
412.4
|
470.65
|
521.06
|
575.89
|
1204.73
|
1299.99
|
101.96
|
89.2
|
77.82
|
59.6
|
40.52
|
47.45
|
43.3
|
3. Service du/PIB=A/E*100
|
38.8
|
67.68
|
93.78
|
115.88
|
132.3
|
151.02
|
165.63
|
182.86
|
224.64
|
250.13
|
376.3
|
258.3
|
200.9
|
146.0
|
110.9
|
104.4
|
82.2
|
4. Service effectué/PIB=B/E
|
3.16
|
1.35
|
0.27
|
0.27
|
0.47
|
0.88
|
-
|
0.03
|
-
|
-
|
12.32
|
7.73
|
21.96
|
13.68
|
20.22
|
14.81
|
15.64
|
5. Encours/PIB= D/E*100
|
133.23
|
165.38
|
180.08
|
193.7
|
207.5
|
189.86
|
187.56
|
197.96
|
208.03
|
216.2
|
2420.4
|
2396.7
|
1831.3
|
1673.5
|
1393.0
|
1231.7
|
1301.3
|
6. Encours/exportations
= D/C*100
|
447.51
|
786.53
|
790.44
|
911.75
|
646.98
|
519.73
|
590.04
|
623.49
|
1115.6
|
1123.0
|
655.9
|
828.3
|
709.5
|
683.0
|
508.5
|
559.6
|
685.5
|
7. Service du par hab.= A/F
(en USD)
|
61.99
|
98.73
|
114.3
|
131.32
|
146.14
|
159.63
|
160.29
|
168.18
|
179.03
|
170.9
|
36.05
|
25.73
|
19.9
|
16.2
|
12.9
|
14.2
|
10.13
|
8. Encours par habitant= D/F
(en USD)
|
224.41
|
241.28
|
219.48
|
219.5
|
229.29
|
200.69
|
181.51
|
182.02
|
165.79
|
147.7
|
231.9
|
238.8
|
185.2
|
185.2
|
162.8
|
167.5
|
160.4
|
Source : réalisé par nous même sur
base des données des tableaux n° 2, 3, 4 et en annexe les tableaux
n°6, 7 et 8Dans ce tableau synthétique, les ratios 1 à 6
sont calculés en pourcentage tandis que 7 et 8 sont exprimés en
dollar américain.
o Il convient d'observer que le taux d'exécution du
service de la dette de 1991 à 2007, nous permet d'évaluer
l'effort fourni par le trésor public pour faire face aux
échéances exigibles, n'est pas significatif ; car il n'a
présenté que 8,51% en 1991, puis a baissé à 2% en
1992, à 0,35% en 1995, la tendance à la baisse va se poursuivre
jusqu'à l'année 2000.
Durant la période suivante ce ratio prend une allure de
reprise ne représentant que 3,28% comme pic en 2001 et baissera
à 3% en 2002 l'année où l'économie accédera
à l'IPPTE avec ses avantages en termes d'annulation de la dette.
Il s'avère que la période ou la RDC a
renoué ses relations avec les institutions financières
internationales (2003 à 2007), ce ratio est très faible par
rapport à la période d'avant accession à l'IPPTE.
Cette situation montre à suffisance que ce programme
n'est véritablement pas contraignant permettant à notre
économie de répondre aux exigences de la dette extérieure
avec la conséquence d'accumulation des arrières envers les
créanciers.
Le ratio du service de la dette indique la proportion dans
laquelle les gains résultant des exportations sont absorbés par
le service dette. On estime qu'un pays qui consacre annuellement plus de 30% de
ses recettes d'exportations de biens et services à rembourser le capital
emprunté et à verser les intérêts, est dans une
situation financière difficile.
A l'inverse, si le service absorbé est moins de 18%
des recettes d'exportations, la situation financière a toute les chances
d'être saine. Or dans le cas de la RDC, ratio est allé 123,61% en
1991 à 1299,99% en 2000, soit 72 fois plus que le seuil
tolérable.
Ceci témoigne en effet de l'incapacité de
l'économie à servir la dette accompagnée d'une
indifférence des autorités face au problème d'endettement
ou tout simplement les effets de la non reconnaissance de la dette
extérieure par le régime en place.
Ce ratio est passé de 101,96% en 2001 réalise
une baisse substantielle jusqu'à 43,3%, celle-ci s'expliquerai par les
effets de l'IPPTE dans l'économie congolaise.
o Le ratio service du sur PIB mesure la part
des richesses produites par le pays qui sera prélevé pour
être versée à l'extérieur. Lorsque le service de la
dette dépasse 4% du PIB et 18% des recettes d'exportations, le pays aura
des difficultés à remplir ses obligations. Or dans
l'économie congolaise, ce ratio n'a fait que croitre, allant de 36,8% en
1991 à 132,2% en 1995, soit 9 fois plus qu'en 1991 et 33fois plus que le
seuil tolérable en 1995.
Alors qu'il se situait déjà au delà su
seuil tolérable, le ratio de service du par rapport au PIB a
continué à croitre ; il est passé à 151,02% en
1996 pour atteindre 250,13% en 2000.
Par contre durant la période de 2001 à 2007, ce
ratio présente une décroissance suite au renouement des relations
de l'économie avec les IFI, avec 376,3% en 2001 et 82,2% en 2007, soit 4
fois moins qu'en 2001. Concrètement ceci voudrait dire que, même
si toute les richesses produites par l'économie étaient
versées à l'extérieur et elle ne serait à de
couvrir la charge de la dette extérieure.
Ainsi, ces richesses n'ont représentée qu'une
part du PIB, soit 3,16% en 1991 rien nulle en 2000 et augmente de 2001 à
2007 jusqu'à 15,61% de la valeur du PIB. Ceci prouve la manière
dont les autorités congolaises placent le paiement de service dette
comme le socle de la pérennisation des relations financières
internationales.
Il sied de remarquer que ces deux ratios sont positivement
corrélés, lorsque l'un augmente, l'autre aussi et inversement.
o L'encours de la dette par rapport au PIB,
apprécie la dette extérieure par rapport au poids de
l'économie du pays. Le FMI considère qu'un pays est peu
endetté ; quand ce ratio est inferieur à 30% et s'il
dépasse 50% le pays est considéré comme fortement
endetté.111(*)
Pour ce qui est de la RDC, ce ratio a été de
133,23% en 1991, 216,2% en 2000 et 1301,3% en 2007, ce qui traduit
l'insoutenabilité de la dette extérieure congolaise.
o L'Encours de la dette par rapport aux recettes
d'exportations selon l'IPPTE, ce ratio devra être inferieur
à 150%, pour que le niveau de l'endettement d'une économie soit
considéré comme étant soutenable. S'agissant de notre
économie, la chute des recettes d'exportations entrainant
l'accroissement de l'encours de la dette suite à l'obsolescence des
fondamentaux de l'économie congolaise et cela se traduira par
l'explosion de ce ratio au delà de son seuil tolérable. L'encours
de la dette a représenté 447,75% de recettes d'exportations en
1991 pour doubler en 2000, puis baisse jusqu'à 685,5% en 2007, soit 4
fois plus que le seuil tolérable de la souténabilité.
Ceci prouve à suffisance que le niveau d'endettement de
la RDC est plus inquiétant, malgré les avantages de l'IPPTE. Il
serait souhaitable que la RDC puisse associer ce programme avec une bonne
politique économique de ciblage de secteurs stratégiques et
compétitif pouvant redynamiser les exportations du pays de
manière à faire face aux obligations financières
internationales
o Le service du par habitant et l'encours par
habitant, mesure la part du service de la dette que chaque citoyen
devrait supporter en terme fiscal, tandis que l'encours par habitant mesure la
part de chaque citoyen dans l'encours de la dette. Ainsi le premier ratio est
passé de 224,41 dollars par habitant en 1991, puis à 170,9 dollar
en 2000 et 10,13 dollar en 2007. Il est important de remarquer que cette charge
per capita a une allure positive durant le cinq premières années
de la décennie 1990, mais le PIB per capita évolue
négativement.
Ce qui traduit concrètement l'appauvrissement de la
population et, par conséquent, une détérioration du niveau
de vie de la population. Par contre pour la suite de la période
d'étude, nous observons un phénomène inverse,
c'est-à-dire une diminution très sensible de cette charge per
capita tandis que le PIB per capita présente une évolution
positive, qui traduit une amélioration du niveau de vie de la population
par rapport au poids financier international.
Ce tableau vient de montrer que la dette extérieure
publique reste toujours insoutenable selon les critères du PPTE
c'est-à-dire le ratio encours/Exportations qui doit être plus au
moins égale à 150%, le dernier ratio montre clairement que la RDC
doit fournir 4 fois plus d'effort pour rendre sa dette viable et ainsi
atteindre le point d'achèvement tant attendu pour le programme encours.
Pour y parvenir il faudrait que la VAN de service dette soit égal
à 250% de recettes budgétaires112(*).
3. CONCLUSION PARTIELLE
Au regard de ce qui précède, nous venons de
comprendre que tous les indicateurs relatifs à la gestion de la dette
extérieure de la République Démocratique du Congo sont au
rouge, ce qui traduit la problématique de l'insoutenabilité de la
dette extérieure de notre économie.
Dans le chapitre qui suit, nous allons faire l'analyse des
déterminants de l'endettement public extérieur de la RDC en
passant par la modélisation économétrique.
CHAPITRE : Troisième
LES DETERMINANTS DE LA DETTE EXTERIEURE PUBLIQUE DE LA
RDC
Dans ce chapitre, il s'agira de montrer l'impact de
l'endettement extérieur public sur certaines variables ; de
modéliser, d'estimer le modèle ; puis interpréter les
résultats et donner des recommandations en matières de politique
économique.
Section 1 : impact de l'endettement sur certaines variables.
Sous cette section, nous exposerons les relations existant
entre les facteurs de l'endettement extérieur, aussi bien
théorique qu'empirique.
1.1 Les variables liées à l'environnement
interne
1.1.1 L'endettement et la croissance
Dans la littérature traditionnelle consacrée ou
développement peut exercer des effets positifs ou négatifs sur la
croissance. Ce plaçant du coté de pays emprunteur, ce type de
financement peut accélérer la croissance113(*). Des nombreux travaux
théoriques et empiriques ont souvent recherché le lien dans les
pays en développent entre la croissance et le recours massif à
cette solution par ces pays.
Parmi ceux qui traitent du lien entre recours à
celle-ci et le niveau de croissance, une part importante a été
motivée par le souci de mettre en évidence des effets du
financement extérieur sur la croissance économique du pays.
En effet, l'influence que peut avoir cette forme de
financement sur la croissance d'un pays est difficile à mesurer.
Néanmoins deux grandes hypothèses se rencontrent dans la
littérature.
Selon la première, l'endettement extérieur
permet de réaliser les investissements que l'épargne
intérieure ne peut financer114(*).
La seconde soutient que le recours à l'endettement se
substitut à l'épargne intérieure qui aurait donc tendance
à fléchir. L'effet sur la croissance serait ici nul et les
influences à long terme négatives puisque les comportements
d'épargne auraient été affectés de façon
défavorable vérifiés par Grinffin 115(*), Krugman 115(*) et Sachs115(*), et ont affirmé qu'
au delà d'un certain point, un niveau élevé de dette
extérieure agit comme une taxe marginale sur l'investissement car une
fraction des gains de production provenant d'une augmentation de la formation
du capital revient aux créditeurs sous la forme de remboursement de la
dette.
Dans la mesure où les investisseurs individuels
internalisent l'effet de la taxe sur la dette (une hypothèse qui n'est
pas aussi innocente qu'elle parait) ; la peur de l'appropriation
réduira le taux de rendement anticipé du capital après
taxe.
L'explication la plus connue est avancée dans les
théories du surendettement, si l'on peut penser que la dette future
dépassera les capacités de remboursement des pays
débiteurs, le cout de son service découragera les
investisseurs intérieurs et extérieurs
pénalisant ainsi la croissance115(*). Un endettement élevé peut donc
entrainer un investissement faible, une croissance faible et en
définitive un remboursement faible.
1.1.2 L'endettement face au déficit public
De nombreuses études ont montré que les
déficits budgétaires entrainent un endettement public
extérieur. A cet effet la plupart des modèles d'accumulation de
la dette ou d'endettement extérieur ont pour socle la contrainte
budgétaire de l'Etat, celle-ci est approchée par le
déficit budgétaire ou solde primaire.
Cependant, Artus et P. Morin116(*) soulignent que face aux chocs pétroliers,
beaucoup de pays ont accru leur déficit structurel afin d'éviter
la dépression. Ces déficits ont été pour la plupart
financés par émission de titres. S'intéressant à la
dette publique, ils ajoutent que s'il n'y a pas de création
monétaire, à chaque période, une nouvelle dette est
émise pour couvrir à la fois le déficit public nouveau
(hors payement d'intérêt) et les intérêts de la
dette117(*). Ce qui leur
permet d'écrire l'équation suivante :
Dt = Dt-1(1+i) +
Gt-Tt
Pour O. Blanchard et D. Cohen117(*) abondent presque dans le
même sens que le précédent en représentant le
déficit public par l'équation suivante :
Déficit =
rBt-1+Gt-Tt, toute les
variables sont décrites en terme réels. Bt-1 est la
dette publique à la fin de l'année t-1, r est le taux
d'intérêt de sorte que rBt-1 est la charge de la dette
pour l'année considérée.
La contrainte budgétaire dit simplement que la
variation de la dette publique est égale au déficit de
l'année encours : Bt- Bt-1=
Déficit
Selon ces auteurs le déficit créé en
temps de guerre dans une économie permet de réduire les
distorsions fiscales par le fait que les déficits, pas uniquement en
temps de guerre mais, plus généralement, quand les
dépenses publiques sont exceptionnellement
élevées118(*).
Bref, plus le taux d'endettement public est
élevé, plus une dynamique explosive de la dette devient probable.
Même non fondée, la simple peur que le gouvernement puisse ne pas
honorer sa dette peut facilement devenir auto réalisatrice ; en
accroissant le taux d'intérêt imposé au gouvernement, elle
peut lui faire perdre le contrôle de son budget, et conduire à une
hausse de la dette telle que le gouvernement est incapable de l'assumer, ce qui
confirme les craintes initiales.
CORDEN (D) a également mis en exergue que `'le
déficit public était à l'origine du financement
extérieur créateur d'endettement. Il estime que la crise
d'endettement des pays de l'Amérique latine résulte des
interactions de la combinaison des facteurs suivants les politiques
économiques inadaptées suivies par beaucoup de pays, les
politiques imprudentes de crédit de la part des banques commerciales et
les conditions macroéconomiques internationales
défavorables''119(*).
En ce qui concerne les politiques internationales de ces pays,
il faut ajouter que la plupart d'entre eux ont enregistré des
déficits budgétaires élevés. Ces déficits
publics ont entrainé des déficits courants et un endettement
extérieur excessifs. Par ailleurs, la forte augmentation de
l'endettement ne s'est pas accompagnée d'un accroissement des
investissements.
Elle a été suivie d'une hausse de la
consommation et d'une diminution du taux d'épargne domestique. Il
conclue que pour éviter un accroissement substantiel de la dette
extérieure, ces pays doivent procéder à un assainissement
de leurs finances publiques.
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1.2. Les variables liées
à l'environnement extérieur
1.2.1. L'endettement face aux chocs
extérieurs
De plus, l'instabilité des économies à
faible revenu est un autre thème récurrent120(*).
Même s'ils sont stables à long terme, la plupart des
paramètres peuvent être l'objet de variations brusques (chocs).
Dans le domaine spécifique de l'endettement, ces chocs peuvent porter
soit sur les caractéristiques de la dette elle-même ou du
financement, soit sur les recettes qui permettent le remboursement.
o Le taux d'intérêt et le taux de
change : Au premier niveau, on pense évidemment aux
brusques variations des taux d'intérêts, ainsi qu'aux variations
des montants de crédits accordés (taux de change), qui peuvent
être très brutales lorsqu'on assiste à un renversement des
anticipations. On sait notamment que ces deux éléments ont
joué un rôle central dans la crise de la dette de 1982 qui a
frappé les pays d'Amérique latine.
En ce qui concerne les pays à faible revenu, ces deux
éléments ne jouent par contre qu'un rôle mineur,
étant donné que leur financement extérieur est surtout
public, constitué à base de dotations budgétaire à
forte inertie. De même, les taux d'intérêts, souvent
très faibles, varient aussi très peu121(*).
o Les termes de l'échange : Au
second niveau, il s'agit essentiellement des variations des prix ou des
quantités des produits exportés, de certains produits
importés (pétrole), ainsi que des recettes publiques. La
spécialisation quasi-totale des économies à faible revenu
dans l'exportation de matières premières les rend très
vulnérables à ce type d'instabilité.
Ainsi dans le débat sur les causes de la
dégradation régulière des exportations des pays au sud du
Sahara depuis le début des années 1970, « on a soutenu
qu'ils avaient très mal géré les perturbations des termes
de l'échange et que leur incapacité à surmonter les chocs
extérieurs avait aggravé les problèmes d'endettement de
l'Afrique122(*).
1.2.2. L'endettement face à l'ouverture
commerciale et la fuite des
capitaux
1.2.2.1. L'endettement extérieur et l'ouverture
économique
La contrainte extérieure générée
par l'endettement en devise devrait conduire les pays endettés à
opter pour des politiques favorisant les exportations et plus
généralement pour une ouverture croissante de
l'économie.
Par ailleurs, les décisions de politique
économique des Etats endettés sont souvent contraintes par
l'intervention des Institutions Financières Internationales. On suppose
généralement que celles-ci cherchent à accroître le
degré d'ouverture des économies endettées. Marc Raffinot
et Baptiste Venet 123(*)
sur un panel de 81 pays dont le taux d'endettement a augmenté entre 1980
et 1990, 43 ont connu une réduction du taux d'ouverture, soit 52%
d'entre eux. Il semble donc bien a priori que le lien entre endettement et
ouverture soit faible, voir inexistant.
1.2.2.2. L'endettement et la fuite des
capitaux
Commençant au milieu des années 80, le
phénomène de la fuite des capitaux des pays en voie de
développement a suscité l'attention considérable dans la
littérature de sciences économiques. Les études de cas
dans les pays spécifiques ont examiné l'importance de la fuite
des capitaux, de ses causes, et de ses effets.
Dans une étude sur les fuites de capitaux de l'Afrique
subsaharienne vers les pays les plus industrialisés intitulée
« L'Afrique est-elle un créancier net ? », deux
auteurs James K. Boyce et Léonce Ndikumana, estiment que la fuite des
capitaux au départ de 25 pays d'Afrique subsaharienne qui
représentent 92% de la population du sous-continent, 93% du Produit
intérieur brut et 91 % de la dette externe (l'Afrique du Sud n'est pas
comprise dans les calculs) atteint 193 milliards de dollars pour la
période 1970 - 1996. C'est nettement plus que le stock de la dette
extérieure des pays concernés qui s'élevait en 1996
à 178 milliards de dollars.
Poursuivant leur analyse, ils estiment que si cet argent
avait été placé en banque à un taux
d'intérêt normal, 193 milliards plus les intérêts ne
représenteraient au bout de la période 285 milliards de
dollars124(*). C'est 50
% de plus que le total de la dette des pays concernés.
Bref, dans la première comme dans la seconde
hypothèse, les avoirs de l'Afrique déposés à
l'étranger sont supérieurs à la dette. Cela leur permet de
répondre positivement à la question qu'ils posaient dans le titre
de leur étude. Oui, l'Afrique subsaharienne est
créancière nette.
Au cours de leur étude, ils se réfèrent
aux travaux d'autres auteurs qui ont abouti au constat suivant :
« Pour chaque dollar emprunté à long terme par les
pouvoirs publics ou avec leur garantie, de 75 à 95 cents semblent avoir
été réexportés sous forme de fuite des
capitaux », concluant ainsi que la fuite des
capitaux entretient l'endettement des pays africains.
Section 2.
Modèle d'identification des déterminants de
la dette extérieure publique de la RDC
|
1. Spécification du modèle et
méthodologie d'analyse
La plupart d'auteurs qui se sont penchés sur les
déterminants de la dette extérieure publique ont utilisé
des méthodes économétriques notamment K.O. Ojo, Lamine
N'Diaye, Rougier, D. Cohen, S. Traoré etc... Certains ont recouru
à d'autres approches; ainsi, il n'y a pas de théories qui se
seraient imposées au fil des recherches, mais un ensemble
d'hypothèses qu'il convient d'affiner et de tester.
1.1. Spécification du modèle
1.1.1. Modèle théorique
Les liens entre le degré d'endettement et certaines
variables macro économique ont fait l'objet de recherches
économétriques. Nous retenons le modèle théorique
estimé dans l'article de K.O.Ojo sur la dette d'une trentaine de pays
africains durant la période 1974-1984.
Compte tenu du caractère spécifique de
l'endettement de la RDC, ce modèle théorique parait très
simple dans la ligne de conduite des objectifs de l'étude. A cet effet
nous avons formulé un modèle empirique en apportant quelques
modifications au modèle théorique de K.O.Ojo.
1.1.2. Modèle Empirique
Nous estimons que le modèle de K.O.Ojo paraît
trop simple pour étayer la spécificité de l'endettement de
la RDC. Ce qui nous conduit à un modèle beaucoup plus
détaillé pour être en cohérence avec les
hypothèses de l'étude particulièrement la dernière
hypothèse.
Autrement dit que l'accroissement de la dette
extérieure ou processus cumulatif de la dette (surendettement) conduit
à demander de nouveaux prêts, Nous choisissons l'encours de la
dette sur le PIB (DTpib) comme variable endogène.
Supposons le modèle théorique de l'étude
qui se présente comme suit :DTPIBt=
á0+á1BFpibt+á2Sdpibt+á3Dtexpt+á4VTEt+á5Fcapt+á6OUVCt+á7Txpibt
+á8mpibt+á9Surdt
+çt (1)
Où á0 est une constante et
çt la variable aléatoire du modèle
économétrique et á0, á1,....
á 12 sont des coefficients des variables explicatives.
Le choix des variables du modèle prend en compte les
réalités politiques, économiques et financières du
pays. Aussi convient-il de souligner que la transformation logarithmique de
certaines variables répond à un double souci. D'abord, il s'agit
d'éviter les problèmes liés aux effets de grandeur,
ensuite, de faciliter les interprétations avec les
élasticités entre les variables explicatives.
- Définition des
variables 125(*)
DTpib est la variable dépendante et
désigne l'encours de la dette en fin de période en pourcentage du
PIB. Pour cette équation, les variables explicatives suivantes ont
été retenues :
BFPIB : la balance fiscale par rapport
au PIB exprime la différence entre les recettes fiscales et les
dépenses totales en pourcentage au poids économique du Pays.
L'amélioration de ce solde diminue les possibilités d'emprunt de
l'Etat. Ce faisant, le signe attendu est négatif.
Sdpib : le service de la dette par
rapport au produit intérieur brut dont dispose toute l'économie.
On considère que, si le ratio augmente cela a un effet positif sur la
variable dépendante. Donc le signe attendu est positif.
VTE : les termes de l'échange
donne l'évolution de la valeur relative des exportations par rapport aux
importations. La dégradation de cette variable agit positivement sur la
variable dépendante. Le signe attendu est positif
Surdt : désigne le surendettement
ou l'accumulation de la dette. Le surendettement apparaît lorsque la
dette dépasse un certain niveau au delà duquel on peut estimer
que le débiteur aurait intérêt à ne pas rembourser.
La notion théorique est claire, mais il reste assez
difficile à la traduire par un indicateur quantitatif. Le signe attendu
est positif. Dans le cadre de ce travail, nous utiliserons un indicateur
dérivé de l'analyse traditionnelle de la dynamique de
l'endettement, le même utilisé par Barak GÜRBÜZ et Marc
RAFFINOT. Soit b le ratio dette extérieure / exportations.
La relation classique entre l'accroissement du taux
d'endettement db et le taux de croissance d'endettement b, le taux
d'intérêt r auquel la dette est contractée, le taux de
croissance en valeur de l'économie (g) et le déficit primaire de
la balance courante rapporté au PIB (DEF) s'écrit :
db = b(r-g) + DEF
La valeur db ainsi calculée peut être
utilisée comme un indicateur de surendettement. En effet, si db est
positif, le ratio d'endettement b a tendance à croître
indéfiniment. Dans le cas inverse, le ratio b se réduit,
indiquant une situation de solvabilité (la dette s'annule à
terme).En détaillant cette formule nous obtenons:
SURDT = RIDTExp + (M-X)/Pib -
RDTExp*Txpib
SURDT = surendettement
RIDTExp = ratio intérêt de la dette sur
exportation
M = importation
X = exportation
Pib = le produit intérieur brut
RDTExp = ratio dette sur exportation
Txpib = taux de croissance du produit intérieur brut
FCap = fuite des capitaux = DT + IDE
- (BC+ RES) : est calculé par un indicateur de fuite
des capitaux élaboré par Banque Mondiale126(*).
Avec DT la variation de l'encours de la dette,[IDE] l'investissement direct
étranger, BC le solde de la balance courante et la variation des
réserves. Le signe attendu pour cet indicateur doit être
positif.
OUVC: le degré d'ouverture commerciale
représenté par le ratio de la somme des exportations et
importations sur le produit intérieur brut en volume. Plus ce ratio
n'est élevé, le pays acquiert des devises qui lui permettent de
faciliter le remboursement des charges de la dette. En effet, le signe attendu
est négatif.
Txpib : le taux de croissance
détermine l'évolution quantitative du développement
économique en terme réel. Le signe attendu est négatif.
MPIB : les importations
rapportées au PIB, reflètent le ratio des importations par
rapport à la capacité de création de revenu de
l'économie dans son ensemble. Le signe attendu est positif.
1.2. Méthodologie d'analyse
1.2.1. La collecte des données
Nous utiliserons les données secondaires. Les
données annuelles issues des Institutions internationales (le FMI et la
Banque Mondiale) et nationales (l'OGDP, le Ministère des Finances, BCC)
seront mobilisées pour construire une base de donnée. Il s'agira
ainsi des séries chronologiques qui couvrent la période
1981-2007, soit 27 observations. Cela nécessite un traitement
préalable des données.
1.2.2. Méthode d'analyse
La présente étude va faire essentiellement
recours aux outils statistiques et économétriques pour la
vérification des hypothèses formulées.
Cependant, les tests de stationnarités de Dickey-Fuller
Augmenté (ADF) seront faits pour vérifier la stationnarité
des variables. Le traitement d'une série chronologique exige la
connaissance de leurs caractéristiques stochastiques.
Si ces caractéristiques c'est-à-dire son
espérance et sa variance se trouvent modifiées dans le temps, la
série chronologique est considérée comme non
stationnaire ; dans le cas d'un processus stochastique invariant, la
série temporelle est alors stationnaire127(*).
Une série chronologique est donc stationnaire si elle
est la réalisation d'un processus stationnaire. Ceci implique que la
série ne comporte ni tendance, ni saisonnalité et plus
généralement aucun facteur n'évoluant avec le
temps.128(*)
Les hypothèses sont les suivantes :
Si ADF test stabilitic< critical value
alors on accepte H0 au seuil de 5%, la série est non
stationnaire
Si ADF test stabilitic> critical value
alors on rejette H0 au seuil de 5%, la série est
stationnaire.
Aussi le test de cointégration sur les résidus
sera fait pour valider l'inexistence de relation de long terme entre les
séries.
La méthode d'estimation que nous allons utiliser, est
la méthode de moindre carré ordinaire. L'estimation du
modèle se fera sur le logiciel eviews.
La validation économique est faite sur la base des
signes prévus.
La validation statistique de la qualité globale des
modèles est appréciée par le coefficient de
détermination des modèles et par le test de Fisher.
L'analyse de la qualité globale du modèle
s'effectue à travers le coefficient de détermination du
modèle (R2). Ce coefficient explique la part de
l'évolution de la variable dépendante qui est expliquée
par les variables exogènes.
Le test d'adéquation d'ensemble est fait à
travers le test de Fisher.
Les hypothèses à posés sont les
suivantes :
H0 : R2 = 0, touts les coefficients sont nuls
H1 : R2 ? 0, il existe au moins un coefficient non
nul
avec k le nombre de paramètre estimé, Si le
Fischer calculé est supérieur au Fisher théorique
Fth (k-1, n-k), ou la Prob (F-stat) < 5%, on rejette
l'hypothèse nulle, la qualité de la régression est bonne
au seuil de 5%.
Dans le cas contraire, on accepte hypothèse nulle au
même seuil, la qualité de la régression n'est pas bonne.
La validation statistique de la qualité individuelle
des variables est appréciée par le test de Student.
Le test de Student, qui pose comme hypothèses :
H0 : á i
= 0, le coefficient i n'est pas significativement
différent de zéro
H1 : á
i ? 0, le coefficient i est significativement
différent de zéro
Si la statistique calculée de Student est
supérieure à la statistique théorique
t5/2%(n-k), ou la probabilité calculée est
inférieure à 5%, on rejette l'hypothèse nulle, les
variables sont statistiquement significatives au seuil de 5%.
Dans le cas contraire, on accepte l'hypothèse nulle,
les variables ne sont pas significatives au seuil de 5%.
Le test de Durbin et Watson (DW) ou celui de
Breusch Godfrey permettront la détection de l'autocorrelation
des erreurs.
Le test de Breusch Godfrey est fondé sur un test
de Fisher de nullité de coefficients ou de Multiplicateur de Lagrange,
permet de tester une autocorrelation d'un ordre supérieur à un et
reste valide en présence de la variable dépendante
décalée en tant que variable explicative. L'idée
générale de ce test réside dans la recherche d'une
relation significative entre le résidu et ce même résidu
décelé.
Une autocorrelation des erreurs d'un ordre p
s'écrit :
åt = ñ1
åt-1+ñ2
åt-2+....+ñp åt-p+í
(2)
Avec p le nombre de retard des résidus, n le nombre
d'observations et R2 coefficient de détermination.
Les tests d'hypothèses sur l'équation
intermédiaire sont les suivantes
H0 : ñ1= ñ2=...=
ñp= 0 : erreurs non
corrélées
H1 : ñ1?
ñ2?...? ñp?
0 : erreurs corrélées
Si BG< ÷(p)2 , Fc<
Fth ou Pc>Pth :5% avec c=
calculée th= théorique , on accepte l'hypothèse nulle
d'absence de corrélation des résidus au seuil de 5%.
Le cas contraire, on rejette l'hypothèse nulle, les
erreurs sont corrélées au seuil de 5%.
Le test de White sera fait pour
vérifier l'hypothèse d'homoscédasticité.
Ce test de white est appliqué pour la détection
de l'hétéroscédasticité des erreurs. Sa Statistique
est donnée par :
Avec p=2(k-1), k le nombre de paramètres estimés
et n le nombre d'observations et R2 le coefficient de
détermination.
Les hypothèses sont les suivantes
H0:a1=b1=a2=b2=...ak=bk=0 :
homoscédasticité des résidus
H1:
a1?b1?a2?b2?...ak?bk?0 :
hétéroscédasticité des résidus
Si W< ÷(p)2 , Fc<
Fth ou Pc>Pth :5% avec c=
calculée th= théorique , on accepte l'hypothèse
homoscédasticité des résidus au seuil de 5%.
Le cas contraire on rejette l'hypothèse nulle les
erreurs sont hétéroscédastique au seuil de 5%.
Enfin, le test de normalité des
erreurs permettra de valider les propriétés des moindres
carrées ordinaires.
La statistique de Jarque-Bera est définie par :
S=
n/6â1+n/24(â2-3)2 suit un
÷2 à deux degré de liberté.
Où S est le coefficient de dissymétrie skewness
(asymétrie) et K le coefficient d'aplatissement (kurtosis ou
aplatissement), JB suit sous l'hypothèse de
normalité une loi de khi-deux à deux degrés de
liberté.
Les hypothèses sont les suivantes :
On accepte au seuil de 5% l'hypothèse de
normalité si JB<5.99 ou si la probabilité critique est
supérieure à 5%, la variable suit une loi normale. On rejette au
seuil de 5% l'hypothèse de normalité dans le cas contraire.
Ces tests de normalité servent également dans le
cas où il y a hétéroscédacité. En effet, l'
hétéroscédacité se manifeste sur le graphe de la
distribution par des queues de probabilité plus épaisses
(distribution leptokurtique) que les queues de la loi normale.129(*)
2. Estimation du modèle
L'estimation du modèle comprend l'analyse des variables
et le choix de la méthode d'estimation. L'analyse des données
permet de dégager les caractéristiques essentielles des
variables. Elle comprend l'analyse graphique de la variable à expliquer
et se poursuit par l'étude de la stationnarité de toutes les
variables des équations. La méthode d'estimation est celle des
moindres carrées ordinaires. Tous les tests et estimations ont
été faits sur le logiciel Eviews.
2.1. Analyse graphique de l'évolution du ratio
de l'encours de la dette en pourcentage du produit intérieur brut
en logarithme
Figure 1 L'évolution de DTPIB durant la
période d'étude.
Source: BCC,(1975-2010),pp145-146 ; OGEDEP,
(1975-2010), pp 115-122
L'allure générale de la courbe de l'indicateur
de l'endettement extérieur du pays est linéaire pour dire
constante durant la décennie 80, mais son envolée commence durant
la décennie 90, avec quatre pics importants en 1992,1995, 1998 et 2001.
Le premier pic prouve le début de l'obsolescence des
fondamentaux de l'économie congolaise suite au pillage organisé
dans les différentes entreprises capable de stimuler les exportations
indicateur pouvant permettre à la RDC de faire face à ses
engagements.
Le deuxième , troisième et quatrième pic
présentent l'envolée de cette variable suite à la rupture
des relations avec les institutions financières internationales suite au
massacre des étudiants de l'Université de Lubumbashi et à
l'instabilité politique due à l'apprentissage démocratique
avec comme conséquence son accumulation suite à son propre
ajustement c'est à dire par le mécanisme de sa consolidation
(accumulation) en fonction de ses conditionnalités sur le marché
financier mondial (rééchelonnement, ...) auxquelles sont
assujetties les économies en proie à des crises structurelles et
donc en faillite.
Toutefois l'accession de l'économie congolaise à
l'IPPTE a joué un rôle très important pour le retournement
de la tendance suite à certains allégements, malgré cela,
ce ratio laisse toujours présager l'insoutenabilité de la dette
extérieure congolaise jusqu'en 2007, d'où le problème de
non atteinte du point d'achèvement de la dette au programme encours.
2.2. Etude de stationnarité
- Le test de stationnarité
Les résultats de ce test sont consignés dans le
tableau 9, ils montrent que trois (3) variables sont intégrées
d'ordre 1 dont la variable dépendante et les autres variables sont
stationnaires à niveau. Comme il existe des variables non stationnaires.
Cela nous a conduit à envisager l'étude de la
cointégration.
Les tests de Dickey-Fuller augmenté permettent non
seulement de détecter l'existence d'une tendance (tests de racine
unitaire, Unit Root test) mais aussi de déterminer la bonne
manière de stationnariser une chronique. Pour ce faire, deux types de
processus sont distingués :
o Les processus TS (Trend Stationary) qui
représentent une non stationnarité de type
déterministe ;
o Les processus DS (Differency Stationary) pour les
processus non stationnaire aléatoires130(*).
Mais, ces tests permettent de mettre en évidence le
caractère stationnaire ou non d'une chronique par la
détermination d'une tendance déterministe ou stochastique. Il y a
trois modèles qui servent de base à la construction de ces tests
à savoir le modèle autorégressif d'ordre un ; le
modèle autorégressif avec tendance et le modèle
autorégressif avec la constante.
Les critères d'acceptation ou de refus de la
stationnarité s'effectuent des manières suivantes :
-Pour les tests à niveau les variables
Si ADFcal > ADFth, la variable est non stationnaire au
modèle avec constante, mais sans tendance
Si ADFcal< ADFth, la variable est non stationnaire au
modèle avec tendance, mais sans constante.
-Pour les tests à la différence
première
Si ADFcal< ADFth, la variable est non stationnaire au
modèle avec tendance, mais constante.
Si ADFcal > ADFth, la variable est non stationnaire au
modèle avec constante, mais sans tendance
Toutefois les variables significatives du modèle auront
la tendance et la constante pour les tests à niveau et pas de tendance
ni de constante pour le test à la différence première
d'où le respect de la règle de cointégration des variables
de même ordre c'est-à-dire à la première
différence I(1)131(*)
Tableau 9 : Test de Dickey-Fuller-Augmenté
pour toutes les variables
Variables
|
Niveau
|
Différence première
|
Conclusion
|
ADFcal
|
ADFth
|
trend
|
Cst
|
NR
|
ADFcal
|
ADFth
|
trend
|
Cst
|
NR
|
Ldtpib
|
-2,82
|
-3,61
|
oui
|
oui
|
0
|
-6,29
|
-3,62
|
non
|
non
|
0
|
I(1)
|
Lmpib
|
-4,12
|
-3,61
|
oui
|
non
|
0
|
|
|
|
|
|
I(0)
|
Louvc
|
-4,67
|
-3,61
|
oui
|
oui
|
0
|
-3,99
|
-3,62
|
non
|
non
|
|
I(1)
|
Dtexp
|
-1,83
|
-3,61
|
non
|
oui
|
0
|
|
|
|
|
0
|
I(0)
|
Fcap
|
-5,88
|
-3,61
|
oui
|
non
|
0
|
|
|
|
|
|
I(0)
|
Lsdpib
|
-1,46
|
-3,61
|
oui
|
oui
|
0
|
-4,81
|
-3,62
|
non
|
non
|
0
|
I(1)
|
Lvte
|
-3,45
|
-3,61
|
non
|
oui
|
0
|
|
|
|
|
0
|
I(0)
|
LSurdt
|
-3,49
|
-3,61
|
oui
|
oui
|
0
|
-5,46
|
-3,62
|
non
|
non
|
0
|
I(1)
|
LTxpib
|
-8,02
|
-3,61
|
non
|
oui
|
0
|
|
|
|
|
|
I(0)
|
LBfpib
|
-2,85
|
-3,61
|
non
|
oui
|
0
|
|
|
|
|
|
I(0)
|
Source : D'après nos calculs sur le logiciel
Eviews.4
ADFcal = Dickey-Fuller-Augmenté
calculé, ADFth = Dickey-Fuller-Augmenté
théorique, Cst= constante, NR= nombre de retard
En estimant le modèle, nous avons éliminé
avant de procéder à la validation du modèle les variables
fuite des capitaux (Fcap), dette sur exportation
(Dtexp), la balance fiscale (BFpib) de
l'équation 1 dans le tableau 12 ; puis l'importation sur le PIB
(Lmpib) et le terme de l'échange
(LVTE). Il convient de remarquer qu'elles respectent les
signes attendus sauf qu'elles n'étaient pas significatives.
L'équation 3 du tableau 12 a été retenue,
Elle se présente comme suit :
LDTPIB = 1,604 + 0,3LSDPIB + 0,32LSURDT - 0,04 LOUVC
(3)
(2,0951) (3,8427) (2,9113) (-2,7141)
( ) : t -
Statistique
R2 = 0,7424 Rajusté =
0,71708 F = 15,0436 Prob (F-stat)= 0,000019 N= 26
3. Validation du modèle
Elle comprend les validations économique, statistique
et économétrique.
3.1. Validation économique et statistique
- Validation économique
Dans l'ensemble le modèle est cohérent du point
de vue de la théorie économique. En effet toutes les variables
ont respecté les signes prévus (équation estimée
ci-dessus).
- Validation statistique
Dans notre modèle ce coefficient de corrélation
est égal à 0,7424 (voir équation 3 du Tableau 12). Ce qui
signifie que les variations de la dette en pourcentage du produit
intérieur brut sont expliquées à 74% par les variables
retenues dans le modèle.
Le test d'adéquation d'ensemble de Fisher vient
conforter celui du coefficient de détermination. En effet, la
statistique de Fisher calculée Fc=15,04 est supérieure
à sa statistique théorique Fth(k-1,n-k)=
Fth(3,22)= 3,05 . Donc la qualité globale du
modèle est très acceptable.
Ce qui nous conduit à vérifier la qualité
individuelle des variables explicatives.
Le test de la qualité individuelle des variables est
apprécié par la statistique de Student. La statistique de Student
au seuil de 1% est t1/2%(n-k)=t1/2%(22)=2,818 au seuil de
5% c'est t5/2%(22)=2,074. Dans notre modèle ce test montre
que la variable ouverture commerciale (OUVC), est
significative au seuil de 5%, les variables service de la dette sur les
exportations (LSdpib), le surendettement
(LSurdt) sont significatives à 1%.
La règle de décision nous permet de dire que
toutes les variables sont statistiquement pertinentes. Toute fois il sied de
rappeler que dans notre modèle, l'erreur représente les autres
variables structurelles ayant influencé l'envolée de la variable
expliquée en dehors de variables statistiquement significatives (telles
que le rééchelonnement, les autres variables
socioéconomiques de l'environnement interne du pays)
Nous allons maintenant passer à la validation
économétrique.
3.2. Validation économétrique
Elle porte sur l'analyse de la qualité des
résidus de l'équation 3 du tableau 12. Elle consiste à
vérifier la non autocorrelation, l'homoscédasticité, la
normalité et la cointégration entre les variables
Le test d'autocorrelation
Au seuil de 1% = 0,93 et 1,41 ; au seuil de 5% = 1,14 et
1,65
La statistique calculé de DW*= 1,44 est entre 1,41 et
1,65.
Tableau 10 : Résultat du test de Durbin
Watson
Valeur de DW*
|
0,93 1,41 DW* 1,65 2,34
2,88 4
|
Résultat du test
|
Autocorrelation positive
|
Doute
|
Autocorrelation nulle
|
Doute
|
Autocorrelation négative
|
Source : D'après nos calculs sur le logiciel
Eviews.4
DW* est dans la zone de doute, nous allons utiliser le test de
Breusch Godfrey.
Ce doute a été levé par ce test (voir
annexe 4) qui donne une statistique BG=n*R2
=26*0,048161=1,248 est inférieur à
X2(2)=5,99.
La statistique calculée de Fisher Fc=0,58
est inférieur à sa statistique théorique F(k-1,
n-k)=F(2,23)=3,05 au seuil de 5%.[ R2 voir annexe 4]
Fcal < Fth, l'hypothèse On accepte
l'hypothèse nulle qui est la non autocorrelation des erreurs au seuil de
5%.
Le test d'homoscédasticité des
erreurs
Dans notre étude la statistique de White W=
n*R2=26*0,202827=5,27 est inférieure
à X2(6)=5,99 sous le seuil de 5% et 9,21 sous le
seuil de 1%.[ R2 voir annexe 5]
La statistique calculée de Fisher Fc=2,218
est inférieur à sa valeur statistique théorique F(k-1,
n-k)=F(3,22)=3,05 au seuil de 5% et de 4,82 au seuil de 1%.
Donc, on accepte l'hypothèse nulle, il y a
homoscédasticité des erreurs au seuil de 5%.
Le test de normalité des erreurs
Le test sur les erreurs de l'équation 3 du tableau 12
donne JB= 2,49 est inférieur à X2(2)=5,99
(voir annexe 6). Au seuil de 5%. Ce qui montre que les erreurs sont
normales.
Les tests de cointégration
Du point de vue économique, deux
séries seront cointegrées si elles présentent entre elles
une relation de long terme(ou d'équilibre). Les critères de
validation du modèle étant respectés nous allons
vérifier la relation de cointégration entre les variables qui
sont intégrés d'ordre I(1).
Pour cela, nous avons récupéré les
résidus de l'équation 3 du tableau 12 comme relation de long
terme pour effectuer le test ADF, afin de voir si les résidus sont
stationnaires.
Tableau 11 : Le test de
Dickey-Fuller-Augmenté
ADF Test Statistic
|
-4,499278
|
1% Critical Value*
|
-3,7343
|
|
|
5% Critical Value
|
-2,9907
|
|
|
10% Critical Value
|
-2,6348
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a
unit root.
|
Source : D'après nos calculs sur le logiciel
Eviews.4
Le test montre que les erreurs sont stationnaires à
niveau au seuil de 1% (tableau 12). Les résidus étant
stationnaires, on conclut que les variables sont cointegrées. Donc, on
peut retenir l'équation 3 comme relation de long terme.
L'existence de cette relation de cointégration entre
les variables, valide l'utilisation du modèle à correction
d'erreur. Ce modèle sert à déterminer la dynamique de
court terme, pour cela nous utiliserons l'approche à deux étapes
d'Engle et Granger132(*).
La première étape de cette approche consiste
à estimer la relation de long terme par la méthode des moindres
carrées ordinaires (MCO). Cette étape a été
réalisée avec le test de cointégration.
La deuxième étape consiste à
récupérer les résidus de la relation à long terme
pour estimer le modèle à correction d'erreur qui donne la
dynamique de court terme
Le résultat de l'estimation du modèle de court
terme sont consignés dans le tableau 12 (équation 4 et 5).
Après les validations économique et statistique
l'équation 5 a été retenue comme le modèle de court
terme. Il se présente de la façon suivante :
DDTPIB= 0,021C - 0,59 Resid(-1) - 0,072Dtxpib [5]
(0,642) (-2,912)
(-5,058)
( ) : t-student
R2 :0,58 DW : 1,88 F: 15, 06 Prob
(F-stat): 0,000088
La force de rappel à l'équilibre de cette
équation mesurée, par le coefficient des résidus
retardés d'une année est significative et comprise entre -1 et
0.Ce qui signifie que l'impact des facteurs déterminants la dette
extérieure ne s'estompe qu'après un an et 59% des effets sont
absorbés à la fin de la première année.
La statistique théorique de Student c'est
t5%(n-k)= t5/2%(23)=2,07. Le résultat de ce test
prouve que le taux de croissance du produit intérieur brut
(Txpib) et les résidus retardés de
l'équation 3 d'une période sont statistiquement significatifs au
seuil de 5%.
La dette est expliquée à 58% par les variables
explicatives à court terme.
Le Fisher calculé Fc=15,88 est
supérieur au Fisher théorique Fth(k-1,n-k)=
Fth(2,23)= 3,42.
Donc, l'adéquation d'ensemble du modèle à
court terme est bonne.
Nous avons ensuite procédé à la
validation économétrique sur les résidus de
l'équation 5.
Le test d'autocorrelation des
résidus
L'équation de court terme comporte des variables
décalées ce qui fait qu'on ne peut pas utiliser le test de
corrélation de Durbin Watson. Cependant, nous allons utiliser celui de
Breusch Godfrey.
Le résultat de ce test est consigné dans
l'annexe 8. Il a révélé l'absence d'autocorrelation des
résidus. En effet,
BG=n*R2 = 26*0,123163=3,202238 est inférieur
à X2(2)=5,99 au seuil de 5%. [ R2
voir annexe 8]
La statistique calculée de Fisher Fc=3,5 est
supérieur à sa statistique théorique F(k-1,
n-k)=F(2,24)=2,218 au seuil de 5% et 2,074 au seuil de 1%.
On accepte l'hypothèse nulle qui est la non
autocorrelation des erreurs au seuil de 5%.
Le test d'homoscédasticité des
erreurs
Dans le modèle de court terme la statistique de White a
conclu l'absence d'hétéroscédasticité des erreurs
(voir annexe 9).
W= n*R2 =24*0,05 =1,248 est inférieur
à X2(4)=9,48 au seuil de5%.
Le test de Fisher vient confirmer celui de White. La
statistique calculée de Fisher Fc=0,26 est inférieure
à sa statistique théorique F(k-1, n-k)=F(4,19)=2,90 au seuil de
5%.
La règle de décision est l'acceptation de
l'hypothèse nulle, il y a homoscédasticité des erreurs au
seuil de 5%.
Le test de normalité des erreurs:
Pour l'équation 5 du tableau 12 (modèle de court
terme). La statistique de Jarque-Bera
JB= 1,95 est inférieure à
X2(2)=5,99 au seuil de 5%. Ce qui montre que les erreurs
sont normales.
Tableau 12 : Résultat
des estimations
Variable
endogène
|
La dette extérieure par rapport au
PIB
|
Différence première de la dette
extérieure par rapport au PIB
|
Variables exogènes
|
Modèle à long terme
|
Modèle à court terme
|
|
Equa.1
|
Equa.2
|
Equa.3
|
Equa.4
|
Equa.5
|
C
|
0,2637
(0,106)
|
1,105
(0,96)
|
1,60
(2,095)**
|
0,011
(0,35)
|
0,021
(0,642)
|
LSdpib
|
0,285
(2,43)**
|
0,28
(2,740)**
|
0,30
(3,842)***
|
|
|
DLSdpib
|
|
|
|
0,134
(1,416)
|
|
Lmpib
|
0,55
(0,594)
|
0,24
(0515)
|
|
|
|
Lsurdt
|
0,32
(1,955)*
|
0,30
(1,929)*
|
0,32
(2,911)***
|
|
|
DLSurdt
|
|
|
|
0,35
(0,0724)*
|
|
Resid(-1)
|
|
|
|
-0,75
(-3,798)***
|
-0,59
(-2,912)***
|
LVTE
|
0,171
(0,312)
|
0,21
(0,466)
|
|
|
|
DLVTE
|
|
|
|
|
|
FCAP
|
0,0005
(0,49)
|
|
|
|
|
LDTEXP
|
0,0423
(1,229)
|
|
|
|
|
OUVC
|
0,0001
(0,41)
|
0,03
(1.388)
|
-0,04
(-2,714)**
|
|
|
BFpib
|
-0,02
(-0,057)
|
|
|
|
|
DBFpib
|
0,24
|
-0,006
|
|
|
|
Txpib
|
(0,0005)
|
(-0,019)
|
|
-0,051
(-3,244)***
|
-0,072
(-5,058)***
|
R2
|
0,73
|
0,70
|
0,7424
|
0;68
|
0,58
|
DW
|
1,37
|
1,21
|
1,44
|
1,86
|
1,88
|
F
|
4,62
|
7,107
|
15,04
|
10,44
|
15,06
|
Prob. (F-stat)
|
0,004555
|
0,000529
|
0,000018
|
0,000120
|
0,000088
|
Source : d'après nos calculs sur le logiciel
Eviews.4
NB: ( ): T-Student, Equa. : Equation,
***:Significatif au seuil de 1%, **: Significatif au seuil de 5%, * :
Significatif au seuil de 10%
Les résultats seront analysés et
interprétés dans la suite.
II. INTERPRETATION DES RESULTATS ET
RECOMMANDATIONS
1. Interprétation des
résultats
Les différentes estimations de la relation de long
terme et de court terme sont respectivement consignées dans le tableau
12 (équation 3 et 5). Au terme des régressions, on en retient les
résultats suivants :
1.1. La relation de long terme
Elle lie d'une part positivement le service de la dette par
rapport au PIB (LSdpib), le surendettement
(LSurdt), ainsi que les autres facteurs structurels
représentés par la tendance et d'autre part,
négativement l'ouverture commerciale
(LOuvc).
Le schéma d'endettement de la RDC est bien
expliqué par le modèle de l'équation de long terme avec un
degré de confiance de 95% et les variables explicatives retenues dans le
modèle permettent d'expliquer l'endettement extérieur de la RDC
à 74% tout en tenant compte des autres variables structurelles
représentées par la constante.
De la relation de long terme il ressort les observations
suivantes.
o L'ouverture commerciale (OUVC), elle est
pertinente (voir équation3 du tableau 12) son coefficient est (-0,04).
Le résultat approuve celui de Marc Raffinot, Baptiste Venet et Krugman
qui ont conclu à une existence de relation entre l'endettement
extérieur et l'ouverture commerciale, semble être
vérifié pour la RDC.
La force du lien entre l'endettement extérieur et
l'ouverture commerciale est a priori convaincante, puisqu'une économie
qui s'endette à l'extérieur devrait avoir le souci de
préserver sa souténabilité. Néanmoins, ceci peut
sans doute s'expliquer par le fait que la RDC, n'emprunte d'avantage
qu'auprès d'organismes bilatéraux qui ne sanctionnent que
modérément les défauts de paiement.
Toutefois ce lien parait être fragile suite aux chocs
externes, du fait de la structure industrielle économique du pays qui
du reste est orientée dans le secteur d'exportation de la matière
première. Il serait important pour l'économie congolaise de
penser à l'industrialisation intégrée permettant au pays
de faire, des exportations diversifiées à forte valeur
ajoutée et ainsi répondre au théorème de
BALASA-SAMUELSON dont nous avions déjà parlé plus haut.
o L'effet du surendettement (Surdt) est un
motif pour expliquer l'endettement de la RDC. On trouve une relation positive
avec un coefficient de (0,32) voir équation 3 du tableau 12. Cela se
comprend par le fait que malgré quelques rééchelonnements
le pays s'installe dans une période d'accumulation
d'arriéré de dette depuis 1990, la période
d'envolée de la variable sous l'étude.
Aussi, la courbe d'endettement de ces dix dernières
années évolue d'une manière constante. En d'autres terme
le surendettement congolais explique l'endettement extérieur à
32% et le reste par d'autres variables structurelles
(rééchelonnement, la consolidation....)
o La fuite des capitaux (Fcap), si
l'Afrique reste un exportateur de capitaux pour Boyce et Léonce
N'DIKUMANA, le phénomène ne semble pas pertinent pour expliquer
l'endettement de la RDC avec un coefficient de 0,0005 (voir équation 1
du tableau 12). L'explication plausible à ce fait serait donc
l'importance du transfert du revenu des immigrants dans l'amélioration
de la balance des transferts courants
o L'importation par rapport au PIB, il y a
une corrélation positive avec l'endettement de la RDC, mais n'est pas
significative. Son coefficient est de 0,24 (voir Equation 2 du tableau 12).
Pour une augmentation d'un pour cent du ratio, on assiste
à un accroissement de 57% de la dette par rapport au PIB. Ce
résultat s'explique par la non influence des produits importés
(hydrocarbures, alimentaires, intrants et équipements) qui traduit les
sorties de devises par rapport à la base des ressources sur
l'endettement du pays.
Les études similaires ne confirment pas le même
résultat, notamment celle de K.O.Ojo dans le cas des pays de l'Afrique
sub-saharienne, du fait que son étude parlait de l'Afrique
sub-saharienne dans sa globalité, mais l'économie congolaise
présente ses particularités en termes de gestion de la dette
extérieure, mais trouve une relation positive et significative. Par
contre, l'étude de Léonce YAPO dans le cas de la Côte et
d'Ivoire aboutit à une relation négative avec un coefficient
significatif.
o La dégradation des termes de l'échange
(LVTE), tend à accroître le processus d'endettement de la
RDC, mais non significative statistiquement avec un coefficient (0,21) (voir
équation 2 du tableau 12). Ce qui veut dire qu'elle n'explique pas
l'endettement de la RDC. Léonce YAPO et Cashin, P et Pottillo trouvent
que c'est significatif.
La controverse de ce résultat, pourrait s'expliquer par
le fait que la détérioration des termes de l'échange n'a
pas atteint le point ou les recettes en devises fléchissent, en
dégradant la situation financière et économique du
pays.
o Le taux de croissance du produit intérieur
brut évolue dans le sens contraire de l'endettement du pays
avec un coefficient de (-0,019) et n'est pas significative à long terme
par contre à court terme, il permet de diminuer le poids de la dette
extérieure sur le PIB.
L'explication de ce fait est que, le taux de croissance en
moyenne sur les 27 dernières années est sensiblement égal
à 1,02%. Donc, l'endettement du pays semble décourager les
investissements privés (effet du surendettement).
Dans le cas contraire, Pottillo. C et al affirme la
thèse que le taux de croissance serait pénalisé dont un
faible investissement et faible niveau de remboursement. Cette thèse
n'est pas confirmée par l'étude.
Les études de K.O.Ojo et Léonce Yapo sont
contraires à nos résultats. Car ils trouvent que le coefficient
du taux de croissance est significatif. D. Cohen a montré empiriquement
que l'impact de l'endettement sur la réduction de la croissance est
négligeable pour 8 pays de l'Afrique y compris la RDC. Bien que le sens
de causalité ne soit pas le même dans le cas présent les
conclusions sont similaires.
o La balance fiscale par rapport au PIB
(BFpib), est apparue négative et n'est pas significative
à 1%. Ce résultat implique qu'une détérioration de
10% du déficit fiscal à la moyenne de l'échantillon
entraîne une augmentation de 5,7% de la dette extérieure sur le
PIB du pays. La thèse d'Edwards WIESNER et al ne semble donc pas
être vérifiée : selon laquelle les déficits
publics ont entraîné des déficits courants et un
endettement excessif.
Donc c'est la faiblesse des recettes fiscales ou
l'augmentation des dépenses publiques qui amènent les pouvoirs
publics à s'endetter. S. Ibi. AJAYI ; trouve le même
résultat pour le Nigeria, une aggravation de déficit
budgétaire sur le PIB accroit le ratio de la dette sur les exportations,
à cela, il faudra ajouter d'autres variables structurelles pouvant
compléter ce facteur comme étant le leit motiv de l'endettement
extérieur de la RDC.
Il faudra retenir que les déficits budgétaires
ne sont pas significatifs pour l'économie congolaise. Par le fait que
ceux-ci ne sont souvent couverts que par la monétisation, qui confirme
le résultat de recherche de Claude SUMATA.
o La dette sur exportation (Dtexp), il y a
une relation négative avec l'endettement mais non significative à
1% (voir équation 1 du tableau 12).Lorsque les exportations augmentent
d'un pour cent (1%), la dette sur le PIB subit une diminution de 4,2%.
Le résultat de Lamine N'DIAYE pour le cas du
Sénégal et de Hugon, Pourcet et Quiers-Valette, n'est pas le
même pour nôtre étude. L'économie congolaise
jouissante d'une convertibilité générale de sa monnaie
alors la variable dette/exportation n'est pas déterminant pour
l'explication de l'endettement extérieur de la RDC du fait au
delà de cette variable, il y a des conditionnalités qui
expliqueraient sa non pertinence dans cette analyse.
o Le service de la dette par rapport au PIB
(LSdpib), influence significativement la dette extérieure à 1%. A
long terme une augmentation d'un pour cent du ratio entraîne un
accroissement de 38,2% de la dette par rapport au produit intérieur
brut. Donc pour réduire le niveau d'endettement, il n'y a que deux
façons pour le faire.
Soit d'augmenter le produit intérieur du pays ou
l'allègement du service de la dette. Le résultat de cette
variable est confirmé par Artus et Pierre Morrin dans l'équation
de la dette avec la contrainte budgétaire de l'Etat. Sur le plan
empirique, Léonce YAPO trouve le même résultat pour la
Côte d'Ivoire.
Au delà de toutes les considérations
observées le test de stabilité générale de Cusum
atteste la dynamique estimée est globalement stable durant la
période d'étude car résidu est resté dans
l'intervalle de confiance (voir annexe 12)
1.2. La relation de court terme
Le modèle (voir équation 5 du tableau 12) montre
qu'on arrive à ajuster 59% du déséquilibre entre le niveau
désiré et effectif de l'encours de la dette en pourcentage du
produit intérieur brut. Dans cette relation de court terme, on observe
que la variable taux de croissance du PIB est significative à 1% et avec
un coefficient de (-0,072).
Cela montre qu'à court terme une amélioration de
10% de la variable à la moyenne de l'échantillon on obtient une
réduction de 5,56% de la dette extérieure sur PIB. L'effet de
court terme est supérieur à l'effet de long terme de la
même variable.
Donc pour réduire le niveau de l'endettement il faut
agir dans le court terme et il y a que deux façons pour le faire :
soit augmenter l'aide publique au développement ou soit
l'allègement du service de la dette. Car d'un côté le taux
d'investissement est faible et de l'autre côté le paiement du
service de la dette fait augmenter la dépendance de l'économie
face à l'endettement extérieur.
L'analyse du test conjoncturel (voir annexe 11), montre que
la relation estimée a connue un choc aléatoire faisant une
variation multi variée écartant les résidus dans ses
intervalles de normalité, cela nous pousse à dire que
l'estimation faite dans sa globalité est bonne quelque soit ce choc
aléatoire subit par la chronique durant la décennie notamment en
1992 - 93.
Cela s'expliquerait par un changement brutal des
conditionnalités de la dette extérieure couplé d'une chute
vertigineuse du PIB soit -8% en 1992, avec son pic de -13% en 1993 et cela par
la cessation de paiement de service dette suite à l'obsolescence des
fondamentaux macroéconomiques congolais.
2. Recommandations et suggestions
Ces présentes recommandations s'adressent aux pouvoirs
publics de la RDC, ainsi qu'à la communauté financière
internationale (créanciers). Pour cela, nous prenons en compte
l'ensemble du processus de développement dans toute sa
complexité, tout en sachant que les politiques, les institutions, les
facteurs exogènes et la gestion interne de la dette interviennent
généralement dans cette problématique.
L'examen des recommandations met l'accent sur les cadres
d'actions et de stratégies, à savoir sur l'allégement du
service de la dette extérieure(en passant soit par l'IPPTE ou la
combinaison de rachat de la dette par le contrat chinois) et
l'additionnalité des financements, sur le cadre adéquat pour
stimuler la croissance économique et sur la réduction de la
précarité des exportations. Toutes ces interventions sont
liées mais chacune peut revêtir des interventions bien
spécifiques.
Selon la CNUCED : [un consensus semble désormais
se dégager sur le fait que l'initiative PPTE et les diverses mesures
adoptées par le Club de Paris n'ont pas permis de mettre un terme au
surendettement de nombreux pays africains.
Le fait que même les pays qui ont atteint (ou sont en
passe d'atteindre) le `'point d'achèvement'' afficheront bientôt
un endettement non viable apporte de l'eau aux critiques formulées
concernant l'inadaptation des critères appliqués dans l'analyse
de la viabilité de l'endettement].
L'expérience a montré que les cinq premiers pays
qui avaient atteint le point d'achèvement ont réalisé un
résultat supérieur à celui de
référence : dette/exportations de 150%.
En d'autres terme le point d'achèvement n'est pas
synonyme de la viabilité de la dette, d'où une autres forme
d'intervention réalisée à ces économies en
allégement additionnel sous le nom de `'topping-up133(*)''
- Au niveau de l'allégement du service de la dette
extérieure et de l'additionnalité des financements, il convient
de faire appel à la responsabilité des bailleurs de fonds et
à la concessionnalité des capitaux extérieurs
octroyés aux pays très endettés.
En effet, les créanciers surtout bilatéraux
devraient veiller à ce que la panoplie d'instruments de financement en
vigueur corresponde à la capacité de service de la dette du
pays.
Toutefois, la solidité et la
souténabilité des débiteurs devraient être
préservées afin d'assurer la pérennité de leurs
opérations avec une orientation vers des secteurs plus productifs que
des éléphants blancs sujettes à problème du respect
d'échéance des paiements des dettes.
Les financements extérieurs accordés au Congo
devraient être assortis d'un préalable de conditions et
stratégies externes qu'internes en matières gestions et
contrôle.
L'importance de la gestion de la dette et la transparence
devraient être réaffirmées et mises effectivement en
pratique par les pays débiteurs. Leur peu d'intérêt
accordé à la gestion de la dette et des emprunts expliquent
fortement l'accumulation excessive des dettes extérieures. La RDC alloue
les fonds sans se préoccuper de leur impact sur les activités
économiques.
La transparence devrait résider dans l'information des
acteurs coordonnant les politiques budgétaires et monétaires,
repenser le DSRPC dans une optique plus économique que social surtout
dans le suivi des politiques nationales devant être ajustées aux
chocs extérieurs. La communauté des bailleurs de fonds devrait
respecter le caractère additionnel (additionnalité) de leur appui
financier et technique.
Les nouveaux financements pour le développement
devraient venir s'ajouter aux efforts déjà en cours notamment
l'Initiative PPTE qui tend vers le point d'achèvement et autres
transferts dans le cadre de l'aide publique au développement (APD) comme
d'emblée, le stipule l'un des principes de cette initiative.
o Le deuxième niveau de recommandations s'appuie sur
les actions et les stratégies à mettre en oeuvre pour stimuler la
croissance économique. Cela permettrait à l'Etat
d'améliorer ses recettes d'exportation. Il s'agit essentiellement de
la bonne gestion macro-économique et du renforcement des
investissements privés.
En effet, la mise en oeuvre des politiques
macro-économique et structurelle intégrant les politiques
commerciales, fiscales et sectorielles contribuent à un environnement
stable pour l'activité économique.
Ces réformes économiques influencent davantage
les incitations à investir. Il est reconnu que les pays qui
entreprennent de bonnes politiques macro-économiques et ayant des
structures économiques favorables au fonctionnement du marché
peuvent connaître une croissance économique relativement souple et
stable. L'amélioration et la création d'infrastructures
économiques et sociales s'avèrent nécessaire pour cibler
des sources potentielles et redynamiser la croissance.
L'accroissement du volume des exportations est plus que jamais
nécessaire pour résoudre durablement les problèmes
liés aux questions des recettes en devises de la RDC. Le pays doit
améliorer significativement sa capacité d'exportation et aptitude
à exporter.
Le besoin d'une croissance dynamique des exportations pour
renforcer ses capacités de paiements extérieurs et disposer de
ressources supplémentaires passe en partie par la diversification des
exportations.
Ceci permettrait de ne pas subir la domination des deux
produits (cuivre et diamant) et d'être moins vulnérable, comme
l'est aujourd'hui pour le secteur minier. En outre, les exportations doivent
être diversifiée et mieux rémunérées sur les
marchés des matières premières
3. CONCLUSION
Ce travail était axé sur les
déterminants de l'endettement public extérieur de
l'économie congolaise et était parti d'un constat. L'augmentation
exponentielle du poids de la dette extérieure congolaise sur
l'économie, devenant de plus en plus importante et faisant le
préalable pour le développement du pays, face aux objectifs du
millénaire pour le développement.
La fragilité de l'économie du pays et sa faible
capacité de remboursement étaient devenu manifestes ; du
fait de la faiblesse de l'évolution de la production intérieure
brute suite à l'obsolescence des fondamentaux macroéconomiques
congolaises seraient en partie sujette d'explication de l'augmentation de cette
dernière, ainsi son insoutenabilité face aux exigences
financières internationales.
C'est dans cette perspective que ce travail a
évolué. Il avait pour but primordial de répondre à
la question de savoir l'évolution de l'endettement extérieur de
la RDC par rapport à ses principaux ratios, les facteurs explicatifs de
son l'augmentation ou de sa réduction, que faire aux niveaux interne
qu'externe pour réduire son dans le poids de l'économie.
La dette extérieure intervient
généralement dans une économie pour faire face aux
déficits jumeaux de l'Etat. Celle-ci se conforme peu à cette
logique et depuis bientôt deux décennies elle augmente plus que
proportionnelle aux déficits jumeaux.
Pour rendre compréhensible notre dissertation, nous
l'avons subdivisée en trois chapitres, hormis l'introduction et la
conclusion. Le premier était centré sur le cadre théorique
du travail.
Le deuxième quant à lui a parlé de
l'analyse de l'évolution de l'endettement extérieur congolais en
faisant recours à certains ratios pour permettre de situer
l'économie congolaise par rapport à son endettement, où la
quasi totalité de ces ratios était dans le rouge prouvant
l'insoutenabilité de la dette congolaise.
Enfin, le troisième chapitre, nous a aidé
à analyser les variables internes qu'externes pouvant expliquer
l'endettement extérieur en passant par la modélisation
économétrique départ nos hypothèses de base.
Dans sa partie empirique les résultats obtenus nous ont
permis de dire que nos hypothèses ont été
vérifiées, du fait que l'effet du surendettement, service
dette sur PIB, ainsi que les autres facteurs structurels expliquaient
l'explosion de l'endettement extérieur public congolais d'une part et
d'autres part, négativement par l'ouverture commerciale.
Ces résultats expliquaient le modèle dans le
long terme et cela en raison de 74% ; mais à court terme le
modèle n'était expliqué que négativement par le
taux de croissance du PIB appelé force de rappel à
l'équilibre du modèle en d'autres termes la production
intérieur brut était une source sur capable de permettre
l'économie de répondre aux exigences financières
internationales.
Par contre les variables hypothétiques telles que la
fuite des capitaux, le taux de change, le ratio importation par rapport au PIB,
le terme de l'échange, la balance fiscale par rapport au PIB n'ont pas
été retenus comme facteurs explicatifs de l'endettement
extérieur congolais, bien qu'ils aient respecté les signes
attendus.
L'aboutissement de cette dissertation a été
facilité par la méthode historique, comparative, et inductive
(par le biais des tests et méthode statistique et
économétrique)
L'objectif de cette recherche étant d'étudier
les déterminants de l'endettement extérieur de la RDC a
été atteint. Car au terme de notre réflexion, on retiendra
de manière brève que les variables pertinentes pouvant expliquer
l'endettement public extérieur du pays étaient très peu
nombreuses, à long comme à court terme.
Le principal enseignement tiré de ces résultats
est que le niveau d'endettement extérieur de la RDC n'était
d'abord qu'une question de souténabilité avant d'être un
besoin de liquidité. Ce problème de souténabilité
n'a pas aussi atteint le seuil tolérable où l'effet du
surendettement devient préoccupant.
Toutefois à court terme les autorités politiques
ont eu la chance de miser sur une politique de ciblage des secteurs productifs
et compétitifs permettant à l'économie d'honorer le
service dette et joué son rôle dans l'équilibre de la
balance des paiements.
La non prise en compte parmi les déterminants de
l'endettement tel que l'indicateur de la spécificité de
l'économie (taille, densité, instabilité socio
politique,...), et enfin l'élargissement de la taille de la série
(1981-2007) sont à notre avis les principales limites de notre
dissertation.
Comme tout travail scientifique, notre étude pourrait
en comporter parfois inhérentes à l'exploitation des
données économiques, surtout de source secondaire. C'est pourquoi
nos interprétations et recommandations doivent être
analysées avec mesure.
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ANNEXE 1
TABLEAUX EVOLUTIFS DE LA DETTE EXTERIEURE
CONGOLAISE
Tableau n°6 : Structure de la dette de 1991 à
1995(en millions de dollars)
Rubrique
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
Encours
|
8662.41
|
9627.17
|
9064.73
|
90372.84
|
10111.7
|
Club de Paris
|
6203.06
|
6034.99
|
6184.99
|
6426.59
|
6749.3
|
FMI
|
249.35
|
400
|
250
|
246.7
|
215
|
Club de Londres
|
100
|
150
|
120
|
100
|
120
|
Club de Kinshasa
|
249.41
|
106.18
|
126.42
|
151.51
|
138.4
|
Inst. Mult
|
1690.98
|
3939.5
|
4720.8
|
5607.5
|
6445
|
Autres paiements
|
1506.1
|
2906.1
|
3695.9
|
4174.2
|
4835
|
BAD
|
9
|
7.5
|
7.5
|
6.75
|
212.1
|
Service dus
|
2392.8
|
3939.5
|
4720.8
|
5607.5
|
6445.0
|
Club de Paris
|
1506.1
|
2906.1
|
3695.9
|
4174.2
|
4835.0
|
Club de Kinshasa
|
67.2
|
73
|
199
|
317.5
|
341.3
|
Club de Londres
|
513.5
|
528.5
|
528.5
|
618.5
|
643.4
|
Inst. Mult
|
96.5
|
197.4
|
256.2
|
353
|
503
|
BAD
|
30.5
|
39.6
|
43.1
|
90.7
|
122.3
|
Autres paiements
|
179
|
194.9
|
-
|
-
|
-
|
Services effectués
|
205.8
|
78.9
|
13.5
|
13.1
|
22.8
|
FMI
|
111.6
|
17.6
|
5.8
|
13.1
|
22.8
|
Club de Paris
|
13.6
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Club de Kinshasa
|
25.2
|
7.5
|
-
|
-
|
-
|
Club de Londres
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Inst. Mult
|
24.9
|
14.2
|
7.7
|
-
|
-
|
Autres paiements
|
30.5
|
39.6
|
-
|
-
|
-
|
Arriérés
|
2119.6
|
3683.5
|
4714.2
|
6147.5
|
6444.8
|
FMI
|
300.0
|
150
|
135
|
100
|
85
|
Club de Paris
|
1192.5
|
2755.5
|
3560.9
|
4074.2
|
4.750
|
Club de Kinshasa
|
42
|
65.5
|
199.1
|
371.5
|
341.3
|
Club de Londres
|
413.5
|
473.5
|
453.5
|
540.3
|
555.4
|
Inst. Mult
|
51.6
|
150.2
|
240.5
|
350
|
402
|
BAD
|
20
|
33
|
8
|
3
|
100.8
|
Autres paiements
|
100
|
55
|
75
|
77.8
|
88
|
Source : OGEDEP, Rapport Annuel 1991 -1995, Kinshasa, pp
140-142
Tableau n° 7: Structure de la dette
extérieure de 1996 à 2000 (en millions de USD)
Rubrique
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
Encours
|
9151.77
|
8549.17
|
8867.32
|
8355.86
|
7694.4
|
Club de Paris
|
6406.49
|
5891.79
|
6150.67
|
5711.73
|
5110.87
|
Club de Kinshasa
|
316.45
|
312.59
|
318.47
|
305.19
|
300.3
|
Club de Londres
|
37.77
|
37.22
|
37.22
|
37.22
|
37.22
|
Inst. Mult.
|
1982.61
|
1913.45
|
1958.46
|
1917.26
|
1849.12
|
BAD
|
260.42
|
245.54
|
253.92
|
235.88
|
249.01
|
Autres paiements
|
148.67
|
148.58
|
148.58
|
149.56
|
148.55
|
Service du
|
7279.2
|
7549.7
|
8190.4
|
9023.5
|
8902.3
|
Club de Paris
|
5962.0
|
6062.9
|
6501.3
|
6977.1
|
6943.3
|
Club de Kinshasa
|
285.8
|
292.0
|
313.9
|
316.1
|
315.2
|
Club de Londres
|
37.2
|
37.2
|
37.2
|
37.2
|
37.2
|
Inst. Mult.
|
561.1
|
608.5
|
727.3
|
1077.1
|
961.3
|
Autres paiements
|
429.1
|
549.1
|
601.7
|
616
|
644.8
|
Service effectué
|
42
|
-
|
2
|
-
|
-
|
FMI
|
42
|
-
|
2
|
-
|
-
|
Arriéré
|
7196.61
|
7467.2
|
8350.39
|
8846.81
|
8735.94
|
Club de Paris
|
5965.95
|
6062.88
|
6853.56
|
6977.19
|
6943.28
|
Club de Kinshasa
|
285.74
|
291.97
|
313.84
|
315.92
|
315.66
|
Club de Londres
|
37.2
|
37.2
|
37.2
|
37.2
|
37.2
|
Inst. Mult.
|
516.13
|
608.50
|
727.31
|
1077.22
|
961.28
|
BAD
|
142.44
|
311.74
|
268.61
|
284.34
|
312.31
|
Autres paiements
|
154.03
|
154.89
|
155.65
|
154.88
|
166.19
|
Stock de la dette
|
12721.8
|
12773.28
|
13109.50
|
13109.50
|
12135.41
|
Club de Paris
|
9490.11
|
90701.88
|
8814.95
|
8814.95
|
8814.95
|
Club de Kinshasa
|
394.63
|
389.68
|
400.46
|
393.36
|
387.08
|
Club de Londres
|
37.22
|
37.22
|
37.22
|
37.22
|
37.22
|
Inst. Mult.
|
2294.52
|
2247.23
|
2461.45
|
2447.30
|
2357.13
|
BAD
|
350.49
|
401.6
|
353.61
|
371.36
|
372.91
|
Autres paiements
|
154.83
|
204.89
|
154.9
|
151.88
|
166.62
|
Source : OGEDEP (1996-2000), Rapport Annuel, Kinshasa, pp
141-143
Tableau n° 8 : Structure de la dette
extérieure de 2001 à 2007 (en millions d'USD)
Rubriques
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Encours
|
12477.0
|
13275.5
|
10403.5
|
10943.3
|
9884.6
|
10522.1
|
10214.8
|
FMI
|
660.6
|
702.9
|
700.7
|
815.4
|
792.4
|
831.25
|
215
|
Club de Paris
|
7423.4
|
7898.5
|
5945.7
|
6354.7
|
5106.0
|
5349.04
|
6749.3
|
Club de Kinshasa
|
384.8
|
409.4
|
352.5
|
340.7
|
363.2
|
612.71
|
120
|
Club de Londres
|
35.7
|
38.0
|
28.6
|
28.8
|
28.6
|
28.57
|
138.4
|
Inst. Mult
|
3571.1
|
3799.7
|
3047.4
|
3078.2
|
3295.6
|
3883.29
|
1845
|
BAD
|
147.9
|
-
|
-
|
1041.9
|
-
|
-
|
835
|
Autres paiements
|
401.4
|
427.1
|
328.6
|
325.3
|
298.8
|
317.38
|
212.1
|
Service dus
|
1939.7
|
1430.9
|
1141.1
|
954.6
|
787.5
|
892.1
|
645.0
|
FMI
|
632.8
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
485.0
|
-club de Paris
|
142.7
|
152
|
223.2
|
188.0
|
67.5
|
124.05
|
31.3
|
Club de Kinshasa
|
484.5
|
515.5
|
427.4
|
284.2
|
349.9
|
405.39
|
63.4
|
Club de Londres
|
72.4
|
87.6
|
59.3
|
57.9
|
28.6
|
28.58
|
30.7
|
Inst. Mult
|
169.7
|
210.1
|
59.0
|
94.3
|
37.9
|
16.85
|
12.3
|
BAD
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
6.04
|
-
|
Autres paiements
|
437.6
|
465.6
|
372.3
|
330.2
|
303.6
|
317.27
|
22.8
|
Services effectués
|
635.3
|
42.8
|
124.8
|
89.5
|
143.5
|
126.5
|
122.8
|
FMI
|
632.8
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
22.8
|
Club de Paris
|
-
|
-
|
91.8
|
44.3
|
67.45
|
58.09
|
-
|
Club de Kinshasa
|
-
|
-
|
3.5
|
23.4
|
41.1
|
45.26
|
-
|
Club de Londres
|
-
|
10.6
|
0.5
|
0.1
|
-
|
-
|
-
|
Inst. Mult
|
2.5
|
32.2
|
28.7
|
21.8
|
34.96
|
15.30
|
50
|
BAD
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
6.04
|
-
|
Autres paiements
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
50
|
Arriérés
|
1304.4
|
1388.1
|
1016.7
|
865.2
|
643.9
|
765.6
|
750
|
FMI
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
41.3
|
Club de Paris
|
142.7
|
152.0
|
131.4
|
143.7
|
0
|
58.09
|
455.4
|
Club de Kinshasa
|
484.6
|
515.5
|
423.9
|
260.8
|
308.8
|
360.13
|
40.2
|
Club de Londres
|
72.4
|
77.0
|
58.8
|
57.9
|
28.57
|
28.57
|
50.8
|
Inst. Mult
|
167.2
|
178.0
|
30.3
|
72.6
|
2.93
|
1.55
|
38.56
|
BAD
|
-
|
-
|
-
|
-
|
0
|
-
|
-
|
Autres paiements
|
437.6
|
465.6
|
372.3
|
330.2
|
303.64
|
317.27
|
124.01
|
Stocks de la dette
|
13359.5
|
13714.9
|
10722.8
|
11186.3
|
9999.6
|
10522.1
|
10214.8
|
FMI
|
501.3
|
702.9
|
700.7
|
815.4
|
792.39
|
831.25
|
215
|
Club de Paris
|
9349.4
|
7978.0
|
6007.5
|
6418.8
|
5106
|
5349.04
|
6749.3
|
Club de Kinshasa
|
454.1
|
597.3
|
524.0
|
438.6
|
471.6
|
612.71
|
120
|
Club de Londrès
|
36.6
|
77.0
|
58.8
|
58.1
|
28.57
|
28.57
|
138.4
|
Inst. Mult
|
2257.0
|
3880.6
|
3048.1
|
3125.2
|
3297.4
|
3883.29
|
1845
|
BAD
|
840.5
|
-
|
-
|
1041.9
|
-
|
-
|
835
|
Autres paiements
|
761.1
|
479.1
|
383.7
|
330.2
|
303.64
|
317.38
|
212.1
|
Sources : OGEDEP (rapports annuels 2001-2007), pp
145-147
0
1
2
3
4
5
6
-20
-15
-10
-5
0
5
10
Series: Residuals
Sample 1982 2007
Observations 26
Mean
-9.91E-15
Median
0.442511
Maximum
10.04716
Minimum
-18.64091
Std. Dev.
6.479888
Skewness
-0.004838
Kurtosis
0.020350
Jarque-Bera
1.952323
Probability
0.008513
0
1
2
3
4
5
6
-20
-15
-10
-5
0
5
10
Series: Residuals
Sample 1982 2007
Observations 26
Mean
-9.91E-15
Median
0.442511
Maximum
10.04716
Minimum
-18.64091
Std. Dev.
6.479888
Skewness
-0.004838
Kurtosis
0.020350
Jarque-Bera
2.972323
Probability
0.008513
-2
-1
0
1
2
3
86
88
90
92
94
96
98
00
02
04
06
R
e
c
u
r
s
i
v
e
R
e
s
i
d
u
a
l
s
#177;
2
S
.
E
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T
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a
b
i
l
i
t
é
c
o
n
j
o
n
c
t
u
r
e
l
l
e
(
o
u
d
e
s
s
h
o
c
s
)
Source : D'après nos calculs sur le logiciel
Eviews.4
ANNEXE 12 Test de stabilité
globale
Source : D'après nos calculs sur le logiciel
Eviews.4
|
TABLE DES MATIERES
Introduction...............................................................................1
1. état de la
question.................................................................7
1.1 cadre
théorique....................................................................7
1.2 quelques études
empiriques.....................................................11
2. La
problématique.................................................................14
3. Les hypothèses de la
recherche.................................................15
4. Choix et intérêt du
sujet.........................................................16
5. Méthodes et techniques de
travail..............................................17
5.1 la méthode
économétrique........................................................17
5.2 la méthode
historique.............................................................18
5.3 méthode
comparative.............................................................18
5.4 les techniques de
travail..........................................................18
5.4.1 observation
documentaire........................................................19
5.4.2
interview...........................................................................19
6. Délimitation du
sujet.............................................................19
7. Division sommaire du
travail...................................................20
Chapitre I : Les généralités sur la
théorie économique de l'endettement
extérieur....................................................................................22
Section 1 Définitions de quelques
concepts..........................................22
1.1 dette extérieure et
surendettement...............................................22
1.1.1 endettement extérieur et dette
odieuse.........................................22
A. Dette
extérieure....................................................................22
B. La notion de dette
odieuse........................................................25
1.1.2. la notion du
surendettement.....................................................26
Section 2 Les notions des étapes de la balance de
paiements et de
solvabilité/souténabilité..................................................................26
2.1 la notion de étapes de la balance des
paiements.................................25
2.2. les notions de solvabilité/
souténabilité..........................................27
Section 3 Théories de l'endettement public
extérieur.................................29
3.1. les anciennes
conceptions...........................................................29
3.1.1 la conception Keynésienne
.......................................................29
3.1.2. la conception
classique...........................................................30
3.1.3. la conception de l'endettement extérieur dans
une économie en
développement...........................................................................31
3.1.4. la conception de l'école de l'anticipation
rationnelle........................33
3.2. les récentes
conceptions............................................................34
3.2.1. les approches alternatives à la théorie
Keynésienne...........................34
3.2.2. l'approche de la nouvelle théorie de la
détermination du niveau général des prix face à
l'endettement
extérieur................................................36
3.3. proposition d'un instrument de
dette.............................................36
Section 4. Autres approches de l'endettement public
extérieur....................38
4.1 approche de structuraliste du tiers
monde........................................38
4.2 approche des institutions financières
internationales............................41
5. L'évolution des mesures d'allégement de la
dette par les IFI...................46
5.1. la structure de la dette de la
RDC.................................................46
5.2. service de la dette toujours
croissant.............................................47
5.3. le traitement de la
dette.............................................................47
5.4. les poids de conditionnalités
......................................................47
5.4.1. le marché
secondaire.............................................................47
5.4.2. les conversions de
créances......................................................47
5.4.3. la
titrisation........................................................................47
5.5. le club de
Paris......................................................................48
5.5.1. les pays à revenu
intermédiaire..................................................48
5.5.2. pays pauvre très
endetté.......................................................48
5.5.3. bilan
provisoire..................................................................51
5.5.4. la transformation des
structures...............................................51
5.6. le désendettement moyen
d'imposition........................................52
5.6.1. les conditionnalités
démocratiques...........................................52
5.7. annulation de la
dette.............................................................53
6. Conclusion
partielle................................................................53
Chapitre II L'endettement extérieur public de la
RDC...........................54
Section 1 L'évolution
économique..................................................54
1.1. l'évolution économique de la
RDC..........................................54
1.1.1. période trouble de
1960-1966.................................................55
1.1.2. période d'expansion
1967-1974...............................................55
1.1.3. période de récession
1975-1989...............................................56
Section 2. L'insoutenabilité de la dette
extérieure congolaise...................76
2.1. genèse la crise de l'endettement de la
RDC.....................................76
2.1.1. évolution de la dette extérieure de la
RDC....................................77
A. sous-période
1981-1982............................................................79
B. sous- période
1983-1985............................................................80
C. sous-période
1986-1988............................................................80
D. sous-période
1987-1990............................................................81
Période
1991-2000.....................................................................84
A. sous-période
1991-1995......................................................85
B. sous-période
1996-2000.......................................................86
C. sous-période
2001-2007......................................................86
3. Conclusion
partielle...............................................................92
Chapitre III Les déterminants de la dette publique
extérieure de l'économie
congolaise................................................................................93
Section 1 Impact de la dette sur certaines
variables...............................93
1.1. les variables liées à l'environnement
intérieur.............................93
1.1.1. l'endettement et la
croissance................................................93
1.1.2. l'endettement face au déficit
public..........................................95
1.2. les variables liées à l'environnement
extérieur.............................97
1.2.1. l'endettement face au choc
extérieur.........................................97
1.2.2. l'endettement face à l'ouverture commerciale et
la fuite de capitaux...98
Section 2 Modèle d'identification des
déterminants de la dette extérieure publique de la
RDC...................................................................100
2.1. Spécification du
modèle.........................................................100
2.1.1. Spécification du
modèle.......................................................100
2.1.2. Modèle
empirique..............................................................101
2.2. Méthodologie
d'analyse.........................................................104
2.2.1. Collecte des
données...........................................................104
2.2.2. Méthode
d'analyse..............................................................104
2.3. Estimation du
modèle............................................................109
2.3.1. Analyse graphique de l'évolution des ratios
...............................109
2.4 Étude de
stationnarité.............................................................110
2.4.1. Validation économique du
modèle...........................................113
2.4.2. Validation économétrique du
modèle........................................114
3. Interprétations des résultats et
recommandations...............................121
3.1. interprétation des
résultats.......................................................121
3.1.1. La relation de long
terme.......................................................121
3.1.2. La relation de court
terme.......................................................125
4. Recommandations et
suggestions.................................................126
5.
Conclusion.............................................................................129
Bibliographie
générale..................................................................132
Annexe
1..................................................................................139
Annexe
2...................................................................................145
Table des
matières.....................................................................157
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* 34 Les différents
mécanismes d'assouplissement du poids de la dette extérieure
congolaise sont passés par le rééchelonnement dans les
années 70 puis par le consensus de Washington (programme d'ajustement
structurel) au début des années 80 et vers la fin de cette
décennie le programme d'ajustement structurel renforcé avec le
plan BRADY et le plan BAKER. Ainsi la décennie des années 90, va
faire intervenir le plan PPTE vers le début et enfin le PPTE
renforcé d'application à nos jours. (www.imf.org)
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* 128 Si les conditions
énoncées ci-dessous sont vérifiées, on dit que la
série est stationnaire de second ordre, ou encore faiblement
stationnaire. Dans le cas où, aux conditions définies, s'ajoute
la constante de la distribution de probabilité, on parle de série
strictement stationnaire.
* 129 DAMODAR N.
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* 130 DAMODAR N. G.,
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* 131 BOURBONNAIS R. Op.cit.
pp 230-232
* 132 Lorsque des
séries sont stationnaires et cointegrées, il convient d'estimer
leurs relations au travers d'un modèle à correction d'erreur
(ECM, « Error Correction Model). Engle et
Granger (1987) ont démontré que toute les
séries cointegrées peuvent être représentées
par un ECM.
* 133 MILLET D., op.
cit, pp 176-177
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