Introduction
Le demi-siècle qui s'est écoulé depuis la
fin de la 2 éme guerre mondiale a été une
période troublante pour le monde entier, mais aussi une ère
de désespoir pour les centaines de millions d'être humains.
Au milieu d'un progrès matériel sans
précédent, la misère humaine a atteint des proportions
inimaginables en particulier la Pauvreté.
En ce début du nouveau siècle elle constitue le
principal problème de tous les pays du monde. En Afrique subsaharienne,
la situation est plus critique et la pauvreté y sévit en
permanence. En effet la pauvreté au Sénégal est
présente partout puisque selon les statistiques officielles, plus de la
moitié de la population soit 65% de celui-ci n'a pas les ressources
financières suffisantes pour subvenir à ses besoins de base.
Cette situation est bien connue et les initiatives ne manquent pas pour essayer
de réduire le nombre de pauvres. Concrètement, le but de la
nouvelle stratégie d'accroissement accéléré
présentée par les autorités sénégalaises est
de réduire de moitié la part des populations vivant en
état de pauvreté en 2015 par rapport au niveau qui était
observé en 2000.
Le problème de la pauvreté au
Sénégal, comme presque partout en Afrique, est qu'elle semble
être dans une très large mesure immuable : on nait pauvre, on
meurt pauvre. Pendant longtemps, l'espoir résidait dans
l'émigration vers Dakar, où se trouvaient les emplois, notamment
dans le secteur public. Cette voie de sortie n'existant plus, les jeunes ne
pensent plus qu'à partir vers l'étranger. Les images de
désespoir les plages espagnoles et italiennes illustrent cette fuite en
avant, au mépris du danger.
Aujourd'hui il est indispensable de recréer une
dynamique de l'espoir au Sénégal cela passe par de multiples
facteurs comme la mise en place des politiques macroéconomiques
fiables.
Il semble bien qu'une bonne partie de l'Afrique ait
abdiqué face aux énormes défis du développement au
profit des politiques macroéconomiques à court terme visant plus
à ralentir la progression de la pauvreté qu'à
réduire celle-ci, comme le prétendent les discours officiels de
certains présidents de la république.
Malgré la baisse des taux de pauvreté
individuel au Sénégal reste estimée, entre 50,6% et
57,2%. Le Document de la Stratégie de Réduction de la
Pauvreté de 2009(DSRP) reconnait que l'insuffisance des systèmes
de protection sociale qui couvrent moins de 15% de la population, entretient
les cycles vicieux de la pauvreté et piège de plus en plus de
personnes dans le dénuement, tout en affaiblissant l'investissement et
la croissance économique.
La récente crise du prix des denrées
alimentaires a intensifié l'emprise de la pauvreté ces deux
dernières années, et les réponses gouvernementales par le
biais de subventions générales des produits alimentaires et des
carburants ont généré des coûts estimés entre
3 et 4 pour cent du revenu national.
Ces politiques se sont avérées largement
inefficaces pour atteindre les pauvres, mais ont, aussi,
généré des distorsions économiques qui
compromettent les perspectives d'une croissance économique inclusive.
L'économie sénégalaise a connu en 2002 un
brusque ralentissement de l'activité, avec une progression
limitée à 2,4%, après avoir connu des taux de croissance
supérieur à 5% pendant sept années consécutives.
Cette décélération est imputable à la contraction
des activités agricoles, pénalisées par des conditions
climatiques très défavorables. Hors la croissance de
l'économie est toutefois demeurée supérieure à 5%,
grâce au dynamisme des secteurs du BTP et l'Investissement des
entreprises privées et du secteur public.
Selon les projections du FMI, la croissance du PIB en volume
pourrait atteindre 5,6% en 2010, assortie d'un taux d'inflation de l'ordre de
2%.
A moyen terme, la poursuite d'une croissance soutenue et
durable repose sur la mise en oeuvre de la SRP, dont malheureusement, les
pauvres n'ont pratiquement pas aucune main mise sur des politiques
macroéconomiques fiables et durables. L'atteinte des ces politiques,
nécessite beaucoup d'effort de la part de l'ETAT, de la
société civile, des partenaires au développement et de
tous les acteurs qui militent pour la réduction de la
pauvreté.
L'objection principal recherché dans mon thème
de mémoire : << Impact des politiques
macroéconomiques sur la pauvreté au Sénégal
>> est de parvenir à trouver une relation entre les politiques
macroéconomiques et la réduction de la pauvreté au
Sénégal.
Notre travail consiste à étudier la
pauvreté au Sénégal et les moyens de lutter contre elle en
se basant sur les politiques macroéconomiques.
Ce qui nous permet d'articuler notre étude sur deux
parties. La première nous emmènera à donner la
définition et mesures de la pauvreté. Ensuite nous essayerons de
déterminer la pauvreté et de mettre en évidence les
groupes vulnérables.
Dans la deuxième partie, nous étudierons
l'impact des politiques macroéconomiques sur la pauvreté au
Sénégal.
Chapitre I : LA PAUVRETE AU SENEGAL
Avec une population estimée à plus de 10millions
d'habitants répartie sur une superficie de 196714km2, le
Sénégal est selon le classement du PNUD en l'an 2000 l'un des 20
pays les plus pauvres du monde.
Malgré la reprise de la croissance, environ 65,3% de la
population vit en dessous du seuil de pauvreté.
SECTION 1 : Définition et Mesure de la
pauvreté
La pauvreté engendre un état de privation de
moyens nécessaires pour accroitre les aptitudes à
générer davantage de revenus et à accéder aux
services et biens permettant de couvrir les besoins pour vivre de
manière descente.
1.1.1 Définition de la pauvreté
La pauvreté est un phénomène
multidimensionnel. Plusieurs définitions et approches coexistent pour la
cerner. En particulier on distingue les approches fondées sur le
bien-être, les besoins de base et les capacités.
En général, la pauvreté est
définie comme un manque, un état de dénuement
matériel qui a plusieurs manifestations :
· Le manque de revenus, de ressources et de biens
· Les faiblesses physiques par la malnutrition, la
maladie, les handicaps et le manque de force
· L'isolement par l'analphabétisme,
l'immobilité d'acquérir une éducation et d'avoir
accès à d'autres ressources, l'éloignement du lieu de
résidence, la marginalisation et la discrimination.
· Sentiment d'impuissance par le manque de moyens pour
éviter la pauvreté ou changer de situation.
La pauvreté peut être définie au mieux
comme étant une privation inacceptable du bien-être de
l'être humain. Ceci peut inclure aussi bien la privation physiologique
que la privation sociale. La privation physiologique implique que les besoins
naturels ou biologiques fondamentaux ne sont pas satisfaits ce qui comprend un
niveau inadéquat d'alimentation, de santé, d'éducation et
de logement. Une personne peut donc être considérée comme
pauvre quand elle ne peut pas se procurer les biens et services en
quantité suffisante pour satisfaire ses besoins matériels
fondamentaux.
Le concept de privation physiologique est donc
étroitement liés (mais non limité) à un revenu
monétaire et une consommation modérée.
La privation sociale élargie le concept de privation
pour inclure le risque, la vulnérabilité, le manque d'autonomie,
l'impuissance et le manque de respect de soi.
Selon les définitions locales, le concept de privation
peut aller au-delà de la privation physiologique et peut parfois
attacher plus d'importance à la privation sociale.
1.1.2 Mesure de la pauvreté
La mesure du niveau de vie ou l'incidence de la
sévérité de la pauvreté demande à
définir une ou plusieurs lignes de pauvreté. On peut distinguer
quatre méthodes permettant de fixer le seuil de pauvreté :
la méthode objective, la méthode subjective, la méthode
absolue et en fin la méthode relative.
· Pauvreté objective et pauvreté
subjective
Selon l'information utilisée est objective ou
subjective, on distingue les seuils objectifs et subjectifs.
Dans l'approche objective, l'information porte sur les besoins
de base et la distinction qualitative entre un pauvre et non pauvre apparait,
dénuée de jugement de valeurs car le seuil de pauvreté est
établi à partir des résultats de sciences exactes (Ponty,
1999). En revanche, l'approche subjective privilégie l'information sur
la perception des individus de leur bien-être. La pauvreté
subjective est réactivée par les tenants de l'approche
participative (Robb. C, 1998 ; Pradhan, M et Ravallian M. (1998). La
banque mondiale est aujourd'hui l'un des principaux défenseurs de cette
thèse de la participation et de la pauvreté subjective.
· Pauvreté absolue et versus relative
Le cadre de définition de la pauvreté absolue
part du principe des besoins pour lesquels un strict minimum de satisfaction
est nécessaire à la simple reproduction physiologique de
l'appareil humain.
L'approche absolue fixe un seuil de pauvreté qui ne
varie pas avec le niveau de revenu ou de dépense en deçà
duquel un individu ou un ménage est considéré comme
pauvre. De ce fait, les comparaisons de pauvreté absolue classeront
comme pauvres ou non pauvres deux individus ayant le même niveau de
consommation réelle, quels que soient le lien et le temps
considérés.
Le seuil relatif fait référence à la
position de l'individu ou de ménage comparativement à la moyenne
de la population. Il est fixé à une proportion de la moyenne
arithmétique ou de la médiane de la distribution de la
consommation ou du revenu. Cette approche a suivie beaucoup de critiques qui
font valoir son caractère inadapté pour les pays en
développement (Lachaud (1999) ; Bourguignon et Alkinson, 2000).
D'une part, les comparaisons de pauvreté entre pays montrent que les
lignes de pauvreté tendent à s'élever avec la croissance
de la consommation. D'autre part, lorsque la ligne de pauvreté
équivaut à une proportion fixe de la consommation moyenne, il
s'en suit une proportion de variation de la ligne de pauvreté avec le
niveau de vie moyen.
Section 2 : Les déterminants de la
pauvreté au Sénégal
Les sources de la pauvreté sont nombreuses, c'est ainsi
qu'on retient un certain nombre pour apporter une clarté concernant ce
phénomène.
1.2.1 L'Explosion Démographique
L'explosion démographique qui a commencé dans
les années 50 fut le résultat d'une brusque chute du taux de
mortalité, rendu possible par des innovations dans les soins de
santé et par l'utilisation à grande échelle d'une
technologie médicale importée dans les pays en
développement. Mais dans les pays les plus pauvres comme le
Sénégal, les changements correspondants ont contribué
à faire baisser la fécondité comme l'adaptation des
savoir-faire, des capacités et du comportement, l'amélioration de
l'infrastructure matérielle et de la technologie n'ont suivi que
lentement. Ce manque de concordance a ralenti le progrès
économique et social. Le déséquilibre entre la croissance
rapide des populations et l'insuffisance des revenus qui serait maximal des
institutions qui servent les pauvres.
Au niveau des ménages, une fécondité
élevée alourdit la charge représentée par les
enfants et amoindrit le bien-être des familles pauvres. Par une ironique
coïncidence, les circonstances qui favorisent une fécondité
élevée coïncident souvent avec l'élargissement des
perspectives économiques et sociales.
1.2.2 L'Environnement Economique/ Insuffisance de
Revenu
Le taux de croissance moyen annuel de l'économie n'a
guère permis une amélioration des revenus réels par
tête et de l'emploi car étant de 2,7% par an sur la période
1960-1965 qui est inférieur à l'accroissement
démographique. En plus la répartition des revenus est très
inégale car si l'on utilise l'indice de Gini de la région de
Dakar on voit qu'il est de 0,80 en 1996 et 0,3 au niveau national, ce qui
correspond à un niveau d'inégalité sensiblement
élevé.
Cette croissance est par ailleurs largement tirée des
sous secteurs qui n'ont pas été suffisamment pourvoyeur d'emplois
(huileries, traitement de produits halieutiques, phosphate, ciment, tourisme et
télécommunication). La croissance s'est avérée
fragile du fait de la faible productivité de l'agriculture, de la
compétitivité insuffisante des secteurs d'offre et de leur
vulnérabilité aux chocs exogènes. La situation du secteur
primaire, restée précaire, continuée à une atonie
du secteur secondaire, insuffisamment compétitif, a été
une contrainte forte à la création d'emplois et à
l'amélioration des revenus, induisant une dégradation continue
des conditions de vie des ménages.
Il ya une divergence nette entre la répartition
spatiale de la valeur ajoutée et celle de la population active.
L'agriculture représente plus de 10% du produit intérieur brut
alors qu'elle occupe plus de 50 de la population active pour la plupart
analphabète. La dépendance quasi-exclusive de l'agriculture d'une
pluviométrie erratique introduit une incertitude excessive qui
n'encourage pas les investissements d'envergure dans les activités
rurales. Les poids de la dette constituent un obstacle majeur pour la lutte
contre la pauvreté. L'encours de la dette a représenté
86,2% de PIB en 1994, 80,1% en 1996 et situe à 71,3% en 2000. Le service
de la dette pour sa part a représenté après
rééchelonnement 4,5% des recettes d'exportation de biens et
services et 11% des recettes fiscales.
Ces taux se situent respectivement à 14,6% et 27,6% en
1996, 12,0% et 21,3% en 1999 et se montrent à 12,7% et 22,6% en 2000.
Le cadre macroéconomique actuel bien qu'assaini, n'a
pas garanti un accès plus large des pauvres aux ressources
financières et productives permettant la création d'emplois
productif et rémunérateur. On constate une insuffisance dans la
promotion de la micro entreprise et du secteur informel qui du reste, est
principal pourvoyeur d'emplois du fait que les effectifs de la formation
publique soient maintenus constant depuis plusieurs années et que le
recrutement dans le secteur structuré n'a progressé que
très lentement. Toutefois, la précarité qui y
prévaut n'a pas favorisé une amélioration des revenus des
pauvres.
A la progression actuelle, il faudra 30ans environ pour
doubler le PIB par tête qui est aujourd'hui l'un des plus faibles au
monde (600$ US).Le bas niveau du taux de croissance résulte de la
productivité globale des facteurs. Une décomposition du facteur
travail, du stock de capital et de la productivité globale des facteurs
montre que la contribution du capital à la croissance n'a
été que de 22%, alors que celle-ci est de 56% pour l'ensemble
subsaharien et de 49% pour l'ensemble des pays en développement. Deux
raisons fondamentales, expliquent les faibles contributions du facteur capital
dans la croissance :
· Le faible niveau d'accumulation du capital
· La qualité moyenne des investissements
réalisés
On constate également une faible amélioration
des principales sources de financement des micros entreprises et l'informel en
dépit du développement des systèmes
décentralisés. L'essentiel des ressources fiscales et de
l'état proviennent de la fiscalité sur la consommation des
ménages au détriment de l'impôt sur le revenu fondé
sur la capacité contributive des citoyens. En plus les infrastructures
d'accompagnement des activités économiques notamment physiques
sont en dehors de la télécommunication, faiblement
développés, l'insuffisance et la médiocre qualité
des infrastructures routières et portuaires grève les coûts
de transports. Les routes bitumées représentent 29% du total des
routes et celles en latérite atteignent une proportion de 69% et
même le déficit quantitatif et qualitatif de la fourniture en
énergie électrique constitue une contrainte.
Sources : SIE Niger 2005, SIE Sénégal,
Livre Blanc CÉDÉAO 2004 et ENERDATA (tep : tonne
équivalent pétrole)
Ainsi, les performances économiques et
financières enregistrées ces dernières années
restent encore insuffisantes pour réduire de façon plus
significative la pauvreté en vue d'atteindre les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD), notamment la
réduction de l'incidence de la pauvreté de moitié à
l'horizon 2015.
1.2.3 Education et Pauvreté
Le taux brut de scolarité en 2000/2001 est de 69,4%,
avec 73,9% pour les garçons et 64,8% pour les filles. Le taux
d'analphabétisme encore élevé au Sénégal est
de 48,6%. Les femmes analphabètes représentent 58% contre 38%
pour les hommes (Travaux du 9éme Plan).
Le taux de scolarisation global a connu une évolution
à la hausse en passant de 59% en 1997 à 65,5% en 1999 et 68,6% en
2000. Dans cette période, la part du budget consacrée à
l'éducation est restée stationnaire, avec un taux de 27%, a
sensiblement augmenté par la suite atteindre 35% en 1997 avant de se
stabiliser à 33% les années suivantes. Si on rapproche la
variation de la part du budget à celle du taux brut de scolarisation, on
peut s'interroger l'impact de l'accroissement du budget sur le niveau de
scolarisation.
Le secteur de l'éducation est confronté à
de sérieux problèmes qui limitent ses performances :
l'inadéquation entre l'offre et la demande, une répartition
déséquilibrée des infrastructures scolaires non
suffisantes, une insuffisance des enseignants et du personnel d'encadrement,
etc. La politique d'alphabétisation, d'éducation de base et de
promotion des langues nationales qui connait un regain d'intérêt
et qui bénéficie de plus en plus de ressources a permis d'obtenir
des résultats forts appréciables dans le secteur non formel.
1.2.4 Santé et Pauvreté
Le secteur de la santé se caractérise par une
insuffisance notable des infrastructures sanitaires en prestations, avec un
personnel de santé très insuffisants, certes de plus en plus mal
réparti, mais surtout peu motivé à exercer ces
activités sur l'ensemble du territoire national ainsi que des moyens
d'évacuation limités, en particulier au niveau des zones pauvres
et reculées. Les résultats de l'étude sur la perception
des populations en termes d'accès aux services de santé et de
qualité des soins confirment ce constat.
Une proportion de 50,4% (EPPS, 2001) des ménages ont
accès à un dispensaire moins d'un kilomètre .Toutefois ce
taux est inférieur ou comparable à 35% dans les régions de
Kolda (23,2%), Diourbel (25,5%), Fatick (35,3%) et Louga (35,6%).Par ailleurs,
seuls 39% des ménages ont accès à une maternité et
31,8% à une case de santé. Ces faibles résultats sont
également confirmés par les données du QUID (2001)
où le taux d'accessibilité aux services médicaux (moins de
30 mn) est estimé à 57,6% avec un niveau de satisfaction de
59,4%. Cet assez faible niveau relève des coûts d'après
60,7% des non satisfaits. Il convient en revanche de souligner que 90,5% des
personnes qui ont consulté un praticien de la santé au cours des
quatre semaines précédant l'enquête ont un problème
de santé.
Seules les couvertures par poste de santé (1 poste pour
11 000 habitants) et par sage-femme (1 pour 5190 femmes de 15 à 49
ans et enfant de 0 à 4 ans) se rapprochent des ratios recommandés
par l'OMS (1 pour 10 000 et 1 pour 5 000 respectivement).
Ces insuffisances se traduisent par des
résultats assez alarmants pour le secteur : sur 100 000 femmes
qui donnent naissance à un enfant, 510 meurent (450 en zone urbaine et
950 en zone rurale). Le paludisme constitue la première cause de
mortalité avec presque 25% de ces déclarées dans les
formations sanitaires en particulier chez les femmes enceintes et les enfants.
Le Paludisme demeure la première cause de morbidité, quel que
soit le milieu de résidence. Il constitue 42,6% des causes de maladies
avec de légères disparités selon les localités :
Dakar (41,2%), autres villes (36,9%), milieu rural (44,8%). En 2004, la
morbidité palustre des enfants de moins de 5 ans dans les Districts
sanitaires est de 34,30% et chez les femmes enceintes, elle est de 13,05%. Par
ailleurs, il est indiqué que le paludisme affecte les revenus, la
production et l'apprentissage, et réduit la croissance du PIB du
Sénégal de 0,35% par an selon les estimations de Mc Carthy et
al. 2000.
Le taux de mortalité infantile se situe à 58% et
le taux de mortalité infanto juvénile situé à
11,3%, présente de fortes disparités entre les régions.
L'infection VIH/SIDA progresse malgré une faible prévalence. Les
cas déclarés ne reflètent pas la réalité de
l'épidémie. A la fin de l'année 2000, le nombre de
personnes vivant avec le VIH/SIDA est estimé à 80 000 dont
77 000 adultes. Le niveau de prévalence au sein de la population
âgée de 15 à 49 ans est ainsi estimé à 1,4%.
La malnutrition des enfants de moins de 5 ans continue
d'être un problème de santé publique. En l'an 2000, presque
un enfant sur 5 souffre d'insuffisance pondérale et 9,2%
présentent une sous nutrition chronique (QUID 2001).
1.2.5 Accès à l'Eau Potable
Le Sénégal dispose d'un important potentiel en
eau souterraine garanti par les aquifères superficiels (recharge de 1,5
à 2 milliards de m3/an).
Le système aquifère profond (recharge de
500 000 m3 / an) et le système aquifère du
socle (exploitable à concurrence de 10 000 m3 /j).
Les eaux de surface, évaluées en moyenne à prés de
31milliards, constituent de loin l'essentiel des ressources en eau.
Globalement, la capacité de production nationale tourne autour de 222544
m3. Cette production qui a peu évolué au cours des 10
dernières années accuse un déficit de 191728
m3/j. Cette situation se répercute négativement sur la
population par des baisses de pression et des manques d'eau très
préoccupantes.
En milieu rural, plus de 600 villages n'ont pas encore
accès à l'eau potable c'est le cas des villages comme Thiafoura,
Soro Hassap etc ..., qui se situent dans la région de Thiés.
Cette situation se traduit par des corvées insupportables pour les
femmes et les jeunes filles. Les ménages pauvres qui n'ont pas
accès à l'eau potable s'approvisionnent essentiellement à
partir de sources d'eau non protégées. Il s'expose ainsi aux
maladies hydriques qui sont une des causes principales de la mortalité
infantile.
Les moyens de conservation de l'eau potable sont
également responsables du développement de certaines maladies.
Les résultats de l'enquête MICS 2000 ont montré qu'en
général, l'eau destinée à la consommation humaine
est stockée dans des canaris traditionnels surtout en milieu rural
où 90,3% de la population s'alimente à partir de ces canaris
contre 47,7% en milieu urbain. En ville, les pauvres paient plus cher l'eau
potable que les riches. En effet, les ménages pauvres qui
s'approvisionnent essentiellement en eau potable à partir des bornes
fontaines paient trois à quatre fois plus cher que le prix payé
par les ménages disposant de branchements privés à
domicile.
1.2.6 Malnutrition
La malnutrition des enfants continue d'être un
problème de santé publique au Sénégal. La situation
nutritionnelle est caractérisée par une prédominance du
retard de croissance, de l'insuffisance pondérale, de la carence en fer
(anémie), en vitamine A et en Iode principalement chez les enfants, les
adolescentes et les femmes. Ces carences nutritionnelles ont des
conséquences graves sur la santé, en termes de morbidité,
de mortalité et de dépenses de santé, sur la
productivité économique et sur la réduction des
performances scolaires. Les prévalences de la malnutrition sont encore
élevées au Sénégal, particulièrement en zone
rurale. Ainsi, le niveau de l'insuffisance pondérale est deux fois plus
élevé en milieu rural (22%) qu'en milieu urbain (10%). Les
régions les plus touchées sont Kolda, Matam et Saint-Louis qui
présentent les niveaux qui atteignent 30% pour l'insuffisance
pondérale.
1.2.7 Accès à
l'Assainissement
En matière d'assainissement, le taux d'accès en
milieu urbain a connu une progression limitée sur la période
2000-2004, passant de 56 % à 57%. En 2004, le taux d'accès
était relativement substantiel à Dakar, où 64% des
ménages disposaient d'un système adéquat d'assainissement,
dont 25% par assainissement collectif et 39% par assainissement autonome ou
semi-collectif. Par contre, l'accès était faible dans les autres
centres urbains, où seulement 39% des ménages disposaient d'un
système d'assainissement. En milieu rural, 28% des ménages ne
disposent d'aucun système d'évacuation des excréta, alors
que la plupart des ménages sont équipés en latrines
traditionnelles qui ne répondent pas aux normes internationales.
1.2.8- Accès aux Services
Energétiques
L'analyse sur les insuffisances de performances en
matière d'accès aux services sociaux de base et de la
compétitivité du secteur productif, a montré leur forte
corrélation au déficit en services énergétiques. En
effet, la consommation énergétique demeure encore faible, en
raison de la faiblesse de l'offre par rapport à la demande, le
coût élevé d'accès aux services
énergétiques, la qualité du service.
Par ailleurs, la pauvreté en milieu rural est fortement
corrélée au déficit en services
énergétiques, car l'approvisionnement en eau, la mouture de
céréales pour l'alimentation, la recherche du bois de chauffe
pour la cuisson qui sont autant de tâches dévolues aux femmes
s'exécutent encore à l'aide de la force physique sur la base
d'instruments rudimentaires.
Section 3 : Pauvreté,
Vulnérabilité et Absence de Protection Sociale
1.3.1 La vulnérabilité sociale et Absence de
protection sociale
1- La vulnérabilité se définit en
termes de risques particuliers et d'exposition des populations à ces
risques. Elle traduit la probabilité d'une personne, qu'elle soit pauvre
ou non, à subir une perte significative de bien-être en
conséquence d'un changement de situation (ou d'un choc). L'analyse de la
vulnérabilité porte donc tant sur la nature des forces agissant
sur le bien-être d'une personne que sur son aptitude sous-jacente
à se protéger des risques et des chocs auxquels elle est
exposée.
2- La pauvreté et la vulnérabilité
sont fortement corrélées ; La situation de pauvreté
accroît la vulnérabilité du fait du manque de revenus
disponibles pour payer les services essentiels en temps de survenance d'un choc
et l'impossibilité de recours à l'épargne, à
l'emprunt et à des réseaux de solidarité. La
vulnérabilité à son tour, renforce la pauvreté.
Comme le montrent les résultats des enquêtes de perception de la
pauvreté, l'exposition des ménages à une série de
risques, peut conduire au basculement dans la pauvreté. Les risques pour
les ménages et les individus identifiés peuvent être
classées en deux catégories : les risques collectifs et les
risques individuels.
3- En ce qui concerne les risques collectifs, il est
apparu que la plupart des ménages pauvres ont perdu leurs avoirs et ont
vu la qualité de leur vie se dégrader suite à des chocs
naturels et des catastrophes qui découlent des ruptures dans
l'écosystème et d'accidents majeurs. Par ailleurs, durant ces
trois dernières années de mise en oeuvre du premier DSRP,
l'économie et les ménages ont été
particulièrement affectés9 par la baisse et la mauvaise
répartition de la pluviométrie. Le choc le plus récent
lié à la pluviométrie, en 2002, a abouti à une
diminution de la production. Ainsi, 85 % des ménages ruraux ont
déclaré avoir subi au moins une mauvaise récolte au cours
des 10 dernières années10.
4- Au niveau individuel, la survenance de chocs
sanitaires (maladies, blessures, accidents, invalidité, maladies
handicapantes, épidémie,) et ceux liés au cycle de vie
(naissance, maternité, vieillesse, désagrégation
familiale, décès, etc.,) ont des conséquences
négatives qui affectent la qualité de la vie, la
productivité et finalement, la croissance économique dans un
contexte d'absence de mécanismes de solidarité ou d'assurance.
Pour toutes ces raisons, les ménages ne disposant pas assez de
ressources ou de mécanismes d'assurance quand interviennent ces chocs,
basculent ou sont maintenus dans la pauvreté.
5- L'absence de systèmes de protection sociale et
de systèmes de prévention et de gestion des risques efficace et
élargie qui auraient permis d'éviter ce basculement quand
interviennent ces chocs est l'un des principaux facteurs de maintien des
pauvres dans un cercle vicieux de pauvreté et de création de
nouveaux pauvres notamment pour les acteurs du secteur informel, constituant
ainsi un frein à l'accumulation du capital et à l'investissement.
En effet, les dispositifs formels de protection sociale existants, basés
sur la couverture des fonctionnaires et autres salariés contre les
risques (constitués par la sécurité sociale comme la CSS,
les IPM, l'IPRES, le FNR, les assurances privées, les mutuelles
professionnelles complémentaires) couvrent moins de 15% de la population
et ne concernent que les branches santé, retraite, prestations
familiales. Ainsi, une grande majorité de la population (secteur
informel, secteur rural, journaliers et catégories sociales
vulnérables) n'est pas couverte par ces dispositifs formels et font le
plus souvent recours aux systèmes dits traditionnels de
solidarité et/ou à des systèmes alternatifs comme, les
systèmes d'assurances santé, les assurances gérées
par les Institutions de Micro Finances, les assurances gérées par
les coopératives, les Mutuelles de santé communautaires. Ces
systèmes sont confrontées à des difficultés
récurrentes liées aux faibles capacités de gestion, les
faibles taux de recouvrement des cotisations, les relations difficiles avec les
prestataires de soins et ont besoin d'appui pour leur mise en place et leur
phase de croissance notamment pour la gestion des flux d'information 72.
Au-delà des risques encourus aussi bien au niveau collectif
qu'individuel, c'est la capacité des populations concernées
à supporter les chocs, d'échapper ou d'atténuer leurs
effets, qui permet de caractériser la vulnérabilité. Si de
manière générale cette capacité varie avec le
niveau de capital humain ou social disponible, il existe plusieurs populations
particulièrement vulnérables du fait de déficits (de
droit, de capacité physique et/ou économique) liés
à l'âge, aux discriminations liées au sexe et à des
handicaps physiques, à la précarité des cadres de vie ou
à une combinaison de deux ou de plusieurs de ces déficits.
1.3.2 Contraintes limitant l'efficacité des
politiques publiques en faveur des pauvres.
1.3.2.1 Bonnes gouvernances, décentralisation et
développement participatif
La promotion de la transparence dans la gestion des
affaires publiques, la création d'un environnement favorable au
développement du secteur privé et le respect de l'État de
droit font partie intégrante du capital social qui est un axe
fondamental pour doper la croissance économique et réduire les
inégalités. Il est attendu de l'État qu'il réponde
aux exigences de la demande sociale dans un contexte de lutte contre la
corruption, de modernisation de l'administration, de renforcement de la
démocratie et de la décentralisation, de protection et de
promotion des droits humains. De ce point de vue, une meilleure gouvernance des
réformes économiques devrait être promue afin de rendre
plus crédibles les plans et programmes initiés. Les institutions
pour être équitables doivent être responsables,
transparentes et fonctionner en respectant la primauté du droit. Ces
caractéristiques sont essentielles à la bonne gouvernance et
représentent un idéal que le Gouvernement vise à
atteindre.
Dans le cadre du contexte de mise en oeuvre du premier DSRP
(2003-2005), le Gouvernement a entrepris un certain nombre de réformes
qui visent l'amélioration de la qualité du service public, la
gouvernance économique, la gouvernance judiciaire, la gouvernance locale
et la décentralisation. Dans un souci d'améliorer la
qualité du service public et de promouvoir une bonne gouvernance
économique, les mesures prises par le Gouvernement dans le cadre
des réformes de la Fonction publique et de la mise en oeuvre du plan
d'actions CFAA-CPAR ont permis de réaliser : une politique de
recrutement pour le moyen terme en réponse aux besoins de personnel dans
la Fonction publique ainsi que les éléments clés d'une
stratégie de rémunération qui prenne en compte les
incitations à l'efficacité et les aspects de
compétitivité vis-à-vis de l'emploi dans le secteur
privé pour les postes clés, la mise en place du Système
intégré de Gestion des Finances publiques (SIGFIP), la
déconcentration de l'ordonnancement, l'élaboration des CDMT, la
mise en place d'une nomenclature budgétaire unifiée, l'audit
technique et financier de la solde, l'élaboration des plans de
passation de marchés, l'adoption des textes relatifs au code de
passation des marchés. En dépit de toutes ces actions
menées par l'État, l'objectif d'atteindre une Fonction publique
performante et une bonne gouvernance économique présente encore
des insuffisances du fait notamment de la lourdeur et des lenteurs
administratives, de la gestion inefficace des ressources humaines, de la faible
motivation des agents, du service public de faible qualité et parfois
inaccessible, des retards dans l'examen d'escomptes de gestion et des lois de
règlements et dans la mise en oeuvre de la déconcentration de
l'ordonnancement et de la persistance des lenteurs dans les procédures
d'adjudication des marchés.
Par rapport à la gouvernance judiciaire, on
note encore des limites malgré les efforts faits par l'État en
faisant passer le budget du ministère de la Justice de 2 milliards en
1998 à 7 milliards en 2001, puis à 12 milliards en 2005. Parmi
les facteurs de dysfonctionnement, figurent les lenteurs des procédures
judiciaires, le manque d'infrastructure; la vétusté des locaux
des juridictions et des services centraux, l'obsolescence de l'outil de travail
et l'insuffisance numérique de personnel qualifié qui manque de
documentation. Or, la démocratie, le renforcement de l'État de
droit, l'amélioration de l'environnement des affaires et la
sécurisation des biens et des personnes ne sont envisageables que dans
une justice modernisée et transparente.
En ce qui concerne le développement local et la
décentralisation, le processus de décentralisation a connu,
au Sénégal, plusieurs étapes à l'issue desquelles
certaines compétences ont été transférées,
mais dont l'exercice se heurte à plusieurs difficultés. Les
différentes évaluations ont mis en exergue : le manque notoire de
moyens dont disposent les collectivités locales pour faire face aux
exigences et compétences qui leur sont transférées, la non
fonctionnalité des organes d'appui, la mauvaise compréhension du
sens de la décentralisation et le retard accusé par
l'État dans la mise à la disposition des collectivités
locales des FECL et des FDD.
1.3.2.2- Environnement socioculturel et
pauvreté
L'environnement socioculturel comprend le système de
croyances et de valeurs qui ne favorisent pas toujours l'adoption des
innovations et des transformations propices à l'avènement d'une
société dynamique et prospère. Cet environnement influence
et conditionne les comportements des différents acteurs face à la
situation de pauvreté. Les tensions entre les systèmes
économiques et les valeurs sociales dominantes requièrent
forcément la mise en oeuvre d'ajustements socioculturels sans laquelle
les performances économiques aussi bien individuelles que collectives
peuvent demeurer relativement faibles et non durables.
Au Sénégal, les mécanismes
socioculturels générateurs de pauvreté interviennent aussi
bien au niveau rural qu'au niveau urbain. Ils ont pour noms : les
modèles de consommation extravertis et non adaptés aux revenus
des ménages, les comportements ostentatoires (comme les gaspillages dans
les cérémonies familiales) qui réduisent la
possibilité d'épargner et d'investir pour le moyen et long termes
et les nombreuses fêtes familiales et religieuses qui ont un coût
sur la productivité et sur la croissance du pays, la forte
hiérarchisation des structures traditionnelles qui ne confère pas
une égalité des chances et restreint les cercles de
solidarité et de dynamique sociale, la persistance des disparités
de genre qui écartent les femmes des instances de décision et les
privent des moyens de production tout en impactant négativement sur le
taux de scolarisation des jeunes filles et leur maintien à
l'école, la tolérance sociale de la mendicité qui touche
aussi bien les adultes que les enfants et qui génère des
comportements d'assistés et la péréquation sociale qui
n'encourage pas l'épargne et inhibe l'esprit d'entreprise au niveau
individuel, la persistance de mentalités qui ne sont pas favorables
à la préservation des biens publics et à l'esprit de
citoyenneté.
Même si la lutte contre la pauvreté, implique
la nécessité de revisiter les valeurs culturelles et, de
transformer de manière radicale certains des repères fondamentaux
de la vie collective, il serait réducteur de penser que le substrat
socioculturel dans son essence, constitue une entrave pour le
développement. Ainsi, l'activation du capital socioculturel agit comme
un véritable amortisseur de la crise et participe à
l'augmentation de la croissance au même titre que le capital physique.
Au Sénégal, ce capital social a une grande
importance car contribuant à la cohésion sociale autour d'un
ensemble de normes, de croyances culturelles et religieuses. Il participe ainsi
à l'émergence d'associations religieuses, villageoises de
développement, etc qui constitue un vaste réseau d'entraide.
Il est bon de souligner que le secteur informel et
l'émigration (dont la contribution à la formation de la
croissance n'est plus à démontrer) se sont fortement
appuyés sur ce capital social arrimé sur des valeurs fortes de
solidarité et de partage.
L'enjeu réside donc dans la conduite d'un
inventaire des valeurs et comportements socioculturels, de manière
à extirper de la société ceux qui freinent le
développement et entretiennent la pauvreté, et à
promouvoir ceux qui constituent des facteurs d'accélération de
l'émergence économique et sociale.
Chapitre 2 : Choix des politiques
macroéconomiques et leur impact sur la pauvreté au
Sénégal
L'analyse des causes, déterminants et manifestations de
la pauvreté au Sénégal suggère une stratégie
axée sur quatre leviers fondamentaux : la création de
richesse, le renforcement des capacités et la promotion des services
sociaux de base, l'amélioration des conditions de vie des groupes
vulnérables et une approche participative de mise en oeuvre et de suivi
évaluation basée sur la décentralisation du pilotage et de
l'exécution.
Articulée autour de ces quatre axes, la
stratégie de réduction de la pauvreté revient à
promouvoir les opportunités de création de richesse au
Sénégal ; organiser l'égalité des chances dans
la concrétisation de ces opportunités, notamment à travers
le renforcement des capacités des populations pauvres et assurer la
protection des groupes vulnérables.
Section 1 : Les Principaux secteurs de la
création de richesses
La prise en compte des facteurs tels que les
caractéristiques et déterminants de la pauvreté au
Sénégal, les liens entre la croissance et le recul de la
pauvreté, les indications du groupe vulnérable de la
thématique sur le cadrage macroéconomique permettent d'identifier
les secteurs d'activités qui paraisse les plus propices à
impulser une croissance forte , génératrice de revenus et
d'emplois pour les pauvres aussi bien qu'en milieu rural qu'en milieu
urbain.
Il importe de préciser ici que les sous secteurs
ont été examinés sous l'angle privilégié de
leur apport à la lutte contre la pauvreté par la création
de richesse.
2.1.1 Secteur primaire
2.1.1.1 L'agriculture
Rappel des politiques et programmes
On peut globalement distinguer deux types d'approche, les
politiques proprement dites et les lettres de politiques de
développement à partir de 1994.
2.1.1.1.1- Les politiques agricoles
Le non remboursement des dettes a beaucoup joué sur les
résultats escomptés.
Le Document d'Orientations Stratégiques (DOS) en 1999
engageait le gouvernement à établir les conditions de
réalisation d'une croissance soutenue du secteur agricole sur la base
d'un renforcement de la capacité du secteur à améliorer sa
productivité et sa compétitivité.
Les priorités recherchées, portaient notamment
sur les réformes structurelles, le renforcement des infrastructures
physiques et institutionnelles et la restauration de la fertilité des
sols.
Ce qui se traduisait concrètement par :
· une réorientation de l'investissement public
vers les secteurs productifs entre autres ;
· le développement de l'investissement
privé rural, en adoptant le cadre réglementaire,
sécurisant le foncier et en restaurant la fertilité des sols ;
· le développement de la
compétitivité de l'agriculture, des filières existantes et
de nouvelles filières porteuses (maraîchage, fruits) ;
· la stratégie opérationnelle du secteur
agricole.
Dans le prolongement du DOS et pour surtout
l'opérationnaliser, le gouvernement a réalisé le rapport
final de la stratégie opérationnelle du secteur agricole au sens
large (productions végétales, productions animales, pêche
continentale et aquaculture) ainsi que le plan cadre d'actions à moyen
terme en vue de rendre opérationnelles, les orientations
stratégiques retenues dans le DOS.
2.1.1.1.1.1- La Loi d'Orientation agro
sylvo-pastorale
Cette nouvelle loi qui a été votée en
2004 par l'Assemblée Nationale se propose d'être le soubassement
des initiatives des Autorités sénégalaises et ce sur les
sous secteurs de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche. Elle
fixe pour les trois sous secteurs de l'agriculture, de l'élevage et de
la pêche :
· les objectifs, les priorités et axes de
politique de développement ;
· les métiers, organisations et exploitations
agricoles ;
· les stratégies de développement ;
· les mesures d'accompagnement.
Ainsi, elle constitue une nouveauté, mais un
élément important portant le problème foncier voit sa
résolution reportée à plus tard.
2.1.1.1.1.2 - Le Programme National de
Développement Agricole
Il est actuellement en cours de finalisation
2.1.1.1.2 - Les lettres de politiques de
développement.
De 1995 à 2000 la volonté du gouvernement
à vouloir développer le secteur agricole s'est manifestée
dans plusieurs lettres de politiques de développement :
2.1.1.1.2.1 La Lettre de Politique de Développement
Agricole (LPDA) adoptée en avril 1995 s'est bâtie autour de trois
objectifs principaux (sécurité alimentaire, accroissement des
revenus en milieu rural, et durabilité des ressources naturelles). Elle
s'est fixé une croissance agricole de 4% l'an.
2.1.1.1.2.2- La Lettre de Politique de
développement Institutionnel du secteur agricole (LPDI) adoptée
en octobre 1998 et axée sur la mise en place d'institutions de
développement agricole capables de faire des opérateurs
professionnels des partenaires privilégiés du monde rural, de
promouvoir un entreprenariat agricole, de recentrer l'état sur ses
missions de service public. Elle prévoit que le mode d'organisation
dominant sera l'agriculture paysanne à travers des exploitations
familiales polyvalentes.
2.1.1.1.2.3- La Lettre de Politique de Développement
Rural Décentralisé (LPDRD) a été adoptée en
1999 et préconise une stratégie de développement rural en
2015 qui appelle une synergie des acteurs et des programmes sectoriels et d'une
cogestion des investissements communautaires. Elle prône le recentrage du
processus de développement local autour des collectivités locales
qui sera renforcé par des reformes institutionnelles de la
décentralisation, sur le renforcement des capacités des acteurs,
le financement des actions locales ; des programmes comme le PNIR entrent dans
cette catégorie. D'autres politiques et lettres de développement
ont existé pour les autres secteurs du primaire (LPDE, LPERN etc....)
qui essayent de traduire la synergie et l'intégration qui doivent
exister entre les différents sous-secteurs.
2.1.1.1.3- Les projets et programmes mis en oeuvre
Les projets et les programmes sont les moyens
opérationnels pour rendre compte des politiques qui ont
été adoptés, les résultats d'évaluation de
même que les productions pour les projets productifs sont des moyens de
mesure pour se rendre compte du degré d'atteinte des objectifs
fixés que sont la lutte contre la pauvreté, la couverture
alimentaire et l'octroi de revenus substantiels au monde rural.
Les principaux projets financés par les Programmes
Triennaux d'Investissements
Publics(PTIP) de 1991à 2002 pour l'agriculture sont :
l'aménagement hydro agricole de l'Anambé, la
réhabilitation du Boundoum, Dagana, Thiagar, la restauration de
Guédé Mbantou, l'aménagement de Kamobeul, le programme de
développement rural du
Sénégal oriental (PDRSO), la SODEFITEX, le
projet de développement rural de la base
Casamance (DERBAC), le projet de développement agricole
de Matam (PRODAM), les petits projets ruraux (PPR), le programme
d'investissement en moyenne Casamance(PROMOCA), les programmes de modernisation
et d'intensification de l'agriculture de l'émissaire du delta du fleuve
Sénégal(PROMIA), le programme intérimaire de
développement de l'agriculture dans la vallée du fleuve(PIDA), le
projet de promotion des exportations agricoles(PPEA), le programme
spécial de sécurité alimentaire(PSSA), le programme
d'investissement du secteur agricole(PISA), le programme des services d'appui
aux organisations de producteurs(PSAOP), le programme national
d'infrastructures rurales(PNIR), le programme de développement de la
rive gauche(PDRG), le programme agricole(phosphatage de fonds, crédit
agricole, protection des cultures), etc.
De 1991 à 1998, l'agriculture occupait 70%de la
population active rurale avant d'en occuper que les 60% depuis 1999. Cette
baisse est due à certains effets négatifs liés à
l'agriculture et ce sont la sécheresse, le manque d'intrants agricoles,
exode rurale etc.....
2.1.1.1.4- Au niveau des résultats
Le PASA et la LPDA (1995-2001)
2.1.1.1.4.1 Les données macro-économiques
En 1995, la part de l'agriculture par rapport au PIB du
secteur primaire est de 50,5% et est arrivé à 54,2% en 2001
(à actualiser).Par contre la part de l'agriculture par rapport au PIB
global est resté pratiquement constant durant la même
période à 10.2%.
2.1.1.1.4.2- La production
céréalière
Le mil et le sorgho occupent 90,87% de la consommation des
ménages ruraux agricoles, tandis que l'arachide en occupe 73,22% ce qui
montre que le Sénégal est un pays essentiellement rural sous
dépendance pluviale (94,58%) des ménages. Entre les années
1996 et 2001 les productions totales céréalières ont connu
une baisse passant de 976.079 tonnes à
961.720 tonnes soit une diminution de 1,49% de même que
les emblavures qui ont connu une diminution de l'ordre de 11,56% Les
années 2000 et 2001 ont été des années
exceptionnelles correspondant à des records rarement
égalés en volume de production et superficies cultivées
avec une répartition des pluies dans le temps et dans l'espace. Les deux
variétés mil et sorgho englobent à elles seules 80% de la
production nationale céréalière avec 905.196 tonnes
soit
80% du total. Le riz malgré une production locale qui
croit régulièrement ne peut couvrir les besoins nationaux. La
production locale représente à peine 10% des importations de riz
du pays.
2.1.1.1.4.3- Les autres cultures vivrières (manioc,
niébé)
Comme les céréales traditionnelles, le
niébé et le manioc ont connu au cours de la période
1996-2002 des baisses de rendement substantielles, dues
à la dégradation de la fertilité des sols dans le Bassin
arachidier central. En raison de la faiblesse des rendements moyens obtenus,
ces cultures ne procurent qu'une valorisation médiocre de la main
d'oeuvre utilisée, mais peuvent jouer en revanche un rôle
important dans la sécurité alimentaire de zones fortement
déficitaires, et présentent d'autre part un bilan en termes
économique légèrement positif.
2.1.1.1.4.4 Les cultures industrielles :
· L'arachide d'huilerie
La comparaison des années 1996 et 2002, permette de
remarquer que les emblavures en arachide d'huilerie ont augmenté de 7%,
les productions correspondantes de 33,71% avec des rendements qui ont
évolué de 28,78% ; cependant, ces résultats font penser
à une embellie de l'agriculture, mais ils s'expliquent d'avantage par
les années 2001 et 2002 particulièrement fertiles par rapport aux
autres années en amont et en aval de cette période ; il s'y
ajoute que malgré ces pourcentages assez flatteurs, les résultats
moyens de la période donnent 714.964 tonnes pour la production qui est
en deçà des objectifs de production de 1.000.000 tonnes par an
soit 71 % de couverture des prévisions.
· L'arachide de bouche
Elle a connu une diminution de la superficie cultivée,
mais une augmentation de sa production due à un rendement exceptionnel
qui n'a d'égal que l'année 2000.
· Le coton
En moyenne, la production nationale de coton est de l'ordre de
35 000 tonnes. Le coton a connu une grande baisse de ses emblavures, 59,7% et
une relative diminution de sa production de 7,45% ; ce contraste est largement
compensé par le très fort taux de rendement, 1134 kg/ha en 2002,
contre seulement 763 kg/ha en 1996.
2.1.1.1.4.5- Les productions fruitières
Elles concernent les mangues, les agrumes, les bananes, les
pastèques principalement qui ont connu des augmentations pour les deux
premières variétés respectivement de 18,54% et
21,25% et une diminution respectivement de 17,50 et de 82,2%
pour les deux autres pendant les années 1996 et 2000 ; sur la
période 1995 - 2002,
Cependant, le manque de débouchés
(marchés, industries de transformation de conservation) freine
l'étalement de la consommation en dehors des périodes de
production et en diminue sa capacité de lutte contre
l'insécurité alimentaire.
2.1.1.1.4.6- La filière horticole
La filière horticole, quant à elle, a
suscité beaucoup d'espoir comme une alternative possible de
diversification de l'agriculture sénégalaise,
d'amélioration de revenus des agriculteurs et de réalisation de
l'objectif de sécurité alimentaire.
En effet, l'analyse de l'évolution des tendances donne
un taux de croît de l'ordre de 10%, avec une progression
légumière plus forte que la progression fruitière.
Cette performance limitée découle entre autres
d'une absence d'organisation de la filière et d'une insuffisance de
l'intensification des systèmes de production.
Bilan de la balance céréalière et
sécurité alimentaire
L'analyse du bilan céréalier et de la
sécurité alimentaire de 1990 à 2002 tirés d'un
Rapport sectoriel du GTS « OMD-Création de richesses »,
intitulé Place et rôle du Secteur primaire dans
l'élimination de l'extrême pauvreté et de la faim
réalisé en janvier 2005 montre que :
- la part de l'aide alimentaire est passée de 10.9% en
1991, en diminution presque linéaire, jusqu'à 0% en2002, ce qui
est du en partie à la nouvelle politique des bailleurs qui ne favorise
plus cette forme d'aide à cause du détournement d'objectifs.
- la part des importations sur les approvisionnements a
augmenté de 14,4% entre 1990 et 2002
- par ailleurs, la part des importations nettes de
céréales, déduction faite de l'aide alimentaire est
passée de 28,6%, en 1990 à 49% en 2002 soit une augmentation
de
20,4% ;
- ces deux derniers points dénotent que d'une part
l'agriculture devient de moins en moins performante au fil des années
pour satisfaire les besoins alimentaires du pays et que d'autre part, le
Sénégal a une forte dépendance de l'extérieur pour
son équilibre alimentaire ;
- la part du riz dans les importations représente 48,4%
des importations malgré les potentiels rizicoles dont dispose le pays,
ce qui pose le problème du choix des politiques agricoles mises en
oeuvre.
Toutes ces analyses des résultats obtenus
amènent à faire les constats suivants : les différentes
politiques, et les résultats qui les sous-tendent, analysés sous
l'angle de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire,
permettent de constater que les Plans d'Ajustement structurel à Moyen et
Long Termes, caractérisés par le désengagement de l'Etat
des secteurs productifs, l'implication du secteur privé dans le circuit
agricole, la création d'un type de crédit rural adapté aux
systèmes de production, avaient comme finalité, entre autres, la
sécurité alimentaire et l'octroi de revenus substantiels au monde
rural.
- l'analyse des résultats obtenus fait constater que
les fruits n'ont pas tenu la promesse des fleurs, car toutes ces politiques et
lettres mises en oeuvre n'ont pu faire atteindre les résultats
escomptés, la pauvreté et son corollaire
l'insécurité alimentaire sont demeurées plus
réelles que jamais ; et que le secteur agricole reste toujours
confronter à plusieurs contraintes:
Résumé et hiérarchisation des contraintes
du sous-secteur agricole
- pluviométrie erratique, caractérisée
par une mauvaise répartition dans le temps et dans l'espace ;
- dégradation continue des terres ;
- régression du paquet technologique (matériel
agricole) ;
- mauvaise tenure foncière ;
- mauvaise organisation des circuits de commercialisation ;
- insuffisance d'infrastructures d'appui à la
production ;
- faiblesse des revenus limitant la capacité
d'épargne et d'investissement en milieu rural ;
- difficultés d'accès aux services de base et
aux marchés locaux et internationaux ;
- insuffisance des cadres institutionnels et politiques ;
- déséquilibre en matière
institutionnelle (par filière et par région).
L'analyse de ces résultats permet de constater aussi,
une relative dispersion des actions de développement du secteur rural
par les différents bailleurs de fonds en partenariat avec le
Gouvernement ; celle-ci est due à l'insuffisance d'un
cadre cohérent de stratégie globale qui stimule le renforcement
du dialogue et de la concertation entre tous les acteurs pour une meilleure
coordination des interventions.
Plusieurs problèmes se posent aussi sur le plan foncier
:
- le morcellement des exploitations familiales rurales qui
entraîne de petites exploitations non viables ;
- la surexploitation des terres et des ressources naturelles
;
- l'incapacité des communautés rurales à
gérer les ressources naturelles des terres communes ;
- l'urbanisation galopante qui exige qu'une part importante
des terres des communautés rurales soit affectée aux communes
urbaines.
Il reste que l'inexistence de la chaîne de froid pour la
promotion et le développement des semences surtout horticoles, pose
problème surtout que l'électrification rurale qui doit la sous
tendre est peu présente dans le monde rural.
L'objectif visé est de relever le maximum de ces
contraintes pour une relance durable de l'agriculture, qui permettra à
terme de lutter efficacement contre la pauvreté et avoir une
sécurité alimentaire durable. Pour ce faire plusieurs
réponses doivent être apportées.
2.1.1.2- La pêche
2.1.1.2.1 Rappel des politiques et programmes
La politique de l'Etat du Sénégal en
matière de pêche a toujours été basée sur
l'encadrement des populations concernées (organisation des producteurs
en coopératives puis en mutuelles, ensuite en groupements, en GIE et en
unions), la mise en place de structures officielles (de surveillance,
d'encadrement, de recherche, de formation et administratives),
d'infrastructures (de mareyage, de débarquements), de politique fiscale
(détaxation de l'essence), la passation des accords de pêche avec
l'Union Européenne (UE), notamment la France, l'Espagne et la
Grèce. En fait le secteur privé a toujours
bénéficié des politiques de la pêche.
L'importance de la pêche et des industries annexes dans
l'économie nationale sénégalaise a encouragé les
pouvoirs publics à soutenir ce secteur à travers des programmes
de subvention, de détaxes et d'investissement directs.
La pêche maritime occupe un grand nombre de personnes,
contribuant ainsi à la résorption du chômage. Les
activités induites (transformation, mareyage, réparation et
entretien de l'équipement de pêche, ainsi que la construction de
pirogues) créent de nombreux emplois à terre. L'effectif du
secteur représente 17% de la population active : un
sénégalais actif sur six travaille dans le secteur de la
pêche.
Face aux difficultés du secteur agricole,
consécutives aux conditions climatiques défavorables, à la
dégradation des cours des phosphates, les Autorités publiques se
sont très
vite intéressées au secteur de la pêche
pour restaurer l'équilibre de la balance commerciale déficitaire
depuis de nombreuses années.
Pour permettre à la pêche d'atteindre les
objectifs qui lui sont assignés, l'Etat a mis en place des structures
administratives et techniques servant de support au développement du
secteur et arrêté certaines mesures pour mieux contrôler son
exploitation.
En raison du déclin de l'agriculture et de
l'élevage pourvoyeurs traditionnels de protéines
végétales et animales, l'Etat entend faire de la pêche une
composante de taille de sa politique d'autosuffisance alimentaire. Ce secteur
s'acquitte positivement de cette fonction en couvrant une part relativement
importante (60%) des besoins en protéines animales des populations et
à des prix relativement bas. A Dakar, le rapport entre le prix des
petits pélagiques côtiers et celui de la viande de boeuf varie de
1 à 7.
C'est en 2000 que la pêche continentale a
été intégrée à ce qu'il convient d'appeler
aujourd'hui le Ministère de l'Economie Maritime.
Depuis, le secteur comprend trois (3) branches
d'activités : la pêche maritime, la pêche continentale et
l'aquaculture. L'essentiel des activités porte sur la pêche
maritime.
Jusqu'en 2000, la politique des pêches maritimes
reposait sur le Plan Directeur des Pêches
Maritimes et la Lettre de Politique Sectorielle. En Octobre
2000, la tenue des « Concertations
Nationales sur la Pêche et l'Aquaculture » a permis
la revue et l'analyse des différentes contraintes structurelles,
réglementaires et institutionnelles du secteur.
Les quatre (4) principaux objectifs poursuivis à court
et moyen termes dans le secteur de la pêche sont de :
o Satisfaire la demande nationale en produits halieutiques ;
o Valoriser davantage les produits halieutiques, de la
capture au conditionnement ;
o Développer un cadre de gestion durable basé
sur un système d'aménagement permettant d'ajuster l'effort de
pêche à l'état de la ressource ;
o Renforcer l'environnement réglementaire et
institutionnel de l'activité de pêche (vulgarisation du nouveau
code de la pêche, suivi et surveillance, crédit adapté).
Le but assigné au Ministère de l'Economie
Maritime est le développement durable de la pêche maritime et
continentale ainsi que de l'aquaculture.
Cette mission est déclinée selon un arbre des
objectifs du système « pêche et aquaculture » en six (6)
objectifs stratégiques :
o Assurer la gestion durable de la pêche et de
l'aquaculture et la viabilité des pêcheries ;
o Satisfaire la demande nationale en produits halieutiques
;
o Améliorer et moderniser les conditions d'exercice de
la pêche artisanale et de l'aquaculture vivrière ;
o Valoriser la production halieutique ;
o Développer un système durable de financement
de la pêche et des activités aquacoles
o Renforcer la coopération en matière de
pêche et d'aquaculture.
La pêche continentale et l'aquaculture sont des
objectifs retenus par les Autorités dans le sens de la lutte contre la
pauvreté.
2.1.1.2.2. Résultats de ces
politiques
Les différents axes politiques ont permis une certaine
organisation des acteurs de la pêche artisanale, le développement
de la production avec notamment la motorisation, la senne tournante et
l'introduction de la pêche glacière qui a permis l'organisation
des marées de plus longue durée.
Les centres de mareyage avec l'implication des mareyeurs dans
leur gestion ont été diversement interprétés et on
n'a pas hésité à parler d'échec.
Aujourd'hui, et on peut même dire que depuis trente ans
on assiste à une crise constatée aussi bien par les acteurs que
par la recherche : la rareté de la ressource.
Le mouvement coopératif qui devait permettre la prise
en compte des structures de petite taille n'a pas permis d'atteindre les
objectifs visés puisque ces derniers étaient trop
différents et diffus.
2.1.1.2.3- Résumé et hiérarchisation
des contraintes
Il apparaît à l'analyse que la pêche est
confrontée à trois contraintes, majeures dont la levée
pourrait conditionner son développement :
Ø La valorisation des produits halieutiques ;
Ø La gestion durable du cadre ;
Ø Et la satisfaction de la demande nationale en
produits halieutiques.
2.1.1.2.3.1 La valorisation des produits
halieutiques
Les principales options de valorisation et de protection des
ressources halieutiques pratiquées n'ont jamais permis à la
pêche de connaître un développement significatif. La
valorisation des produits halieutiques passe par une optimisation de
l'exploitation et une augmentation des valeurs ajoutées
réalisées. Ce qui suppose des options de réduction des
pertes après captures, la valorisation des productions
débarquées, la diversification des produits exportés et
l'appui aux différents programmes d'investissement.
La transformation artisanale est très importante
puisqu'elle représente près du tiers des débarquements ;
de plus, le tonnage de cette production qui est constitué pour 63% de
sardinelles salées et séchées, braisées
(kéthiakh) est en progression de 9,9% entre 2000 et
2001. Les autres productions importantes de cette
transformation concernent les poissons fumés, « guedj », les
« tambadieng » et le salé séché. Cette
production artisanale est surtout exercée par des femmes qui
interviennent surtout en aval de la filière, notamment dans la
transformation des produits, la vente sur les plages et le mareyage; dans la
transformation, sur les 6 631 personnes évoluant dans les 5 zones
écologiques (Grande Côte, Cap Vert, Petite
Côte, Sine Saloum et Casamance), les femmes sont au
nombre de 5 971, soit 90,0%
Au-delà de la transformation artisanale, le
problème demeure celui de l'augmentation de la valeur ajoutée des
produits de la pêche ; pour cela, il faut créer des
infrastructures portuaires de qualité, améliorer la
productivité de la main d'oeuvre et réaliser des investissements
qui puissent améliorer les capacités d'exportation notamment vers
les pays européens pour lesquels le respect des normes est une exigence
première.
2.1.1.2.3.2 La gestion durable du cadre
Elle ne peut être réalisée que par une
option de modernisation et d'organisation de la pêche artisanale, le
renforcement des moyens de surveillance et de contrôle des
activités de pêche artisanale, la formation accrue des acteurs et
la réhabilitation des habitats dégradés.
On assiste de plus en plus à une dégradation des
zones côtières, due à la pollution marine, la mer
étant considérée par beaucoup comme un dépotoir. Le
niveau de pollution est également accentué par les catastrophes
dues au déversement de produits pétroliers. La dégradation
des côtes est d'autant plus grave qu'elle s'accompagne d'un manque de
moyen de surveillance de nos côtes.
La pêche artisanale qui représente près de
58% des débarquements se caractérise par une certaine stagnation
de ceux-ci ; cela démontre la forte pression exercée sur les
ressources. Le
Sénégal ne peut plus se permettre de mettre en
place des programmes ayant pour but d'accroître les mises à
terre.
2.1.1.2.3.3- Les principaux secteurs d'appui à la
production dans le secteur primaire
Il s'agit ici de prendre en compte la synergie existant entre
ces sous secteurs d'appui et ceux dits productifs ; c'est pourquoi, cette
partie sera moins développée bien que les contraintes respectives
soient exposées pour permettre aux décideurs de les lever pour
que le secteur primaire puisse jouer un rôle prépondérant
dans l'économie : il s'agit ici de l'hydraulique rurale et agricole
d'une part et de l'environnement d'autre part qui sont nécessaires
à la production du secteur agricole au sens large (secteur primaire).
2.1.1.2.3.3.1 Hydraulique rurale et agricole
L'hydraulique rurale, en tant que secteur déterminant
pour renforcer la productivité de l'agriculture, a été
bien inscrite dans le BCI 2004 sur les 3 prochaines années, les
inscriptions de ce secteur couvrent 32,4% des prévisions triennales avec
36,6% pour l'année 2004. Les actions prioritaires du DSRP prévues
en 2004 pour l'hydraulique rurale sont prises en compte à hauteur de
60,5% dans le PTIP.
Les dépenses d'investissement pour l'hydraulique rurale
(aussi bien pour l'eau potable que pour les activités de production
agricole et animale) sur les dépenses totales d'investissement vont
passer de 8,2% en 2000 à 21,6% en 2003 pour atteindre 26% en 2005.
a). Handicaps:
- les besoins en eau des populations en perpétuelle
croissance sont très importants :
- il existe encore des disparités régionales
très marquées ;
- il existe un énorme déficit de l'eau
disponible pour l'agriculture ;
- il y a toujours la non atteinte de l'objectif de 35 litres
/jour et par habitant en milieu rural (recommandation de l'OMS) ;
- il existe beaucoup de déficience dans la gestion de
l'eau et beaucoup de puits ou forages ne sont plus fonctionnels par manque
d'organisation ;
b). Atouts :
- les années de sécheresse ont accentué
la prise de conscience des populations à la maîtrise de l'eau.
C'est ainsi qu'un engouement est constaté relativement à une
certaine organisation des dites populations à la création de
comités de gestion de l'eau ;
- il existe maintenant un certain savoir faire dans ce domaine
;
- de toutes les OCB (Organisations Communautaires de Base)
existant en milieu rural, celles de gestion de l'eau sont relativement les
mieux gérées.
2.1.1.2.3.3.2 L'environnement :
L'environnement est le support de la vie ; il fournit des
biens (ressources naturelles) et des services (fonction des
écosystèmes) qui constituent la base de la production, la
fourniture d'énergie, etc.
Selon le contexte, les priorités que les groupes
sociaux donnent aux questions environnementales diffèrent. Alors que
dans les zones rurales les préoccupations tourneront autour de
l'accès sécurisé à des ressources naturelles de
qualité (terres arables fertiles, eau, pâturages, ressources
ligneuses, etc.), pour les citadins, les centres d'intérêt seront
essentiellement la sécurisation des droits de propriété,
l'accès à l'eau potable, à l'assainissement, à
l'énergie, à des systèmes efficaces d'enlèvement
des ordures ménagères, la lutte contre les diverses formes de
pollution, etc. Dans l'un ou l'autre cas, l'absence de garantie à un
accès optimal à ces ressources et/ou services, provoquera
nécessairement des pressions sur les écosystèmes et des
ruptures parfois irréversibles.
La gestion durable de l'environnement doit donc
refléter cette nature multidimensionnelle et dynamique de la relation
entre la pauvreté et l'environnement.
Dans le cadre de ce dossier, il ne sera
considéré que l'aspect relatif à la gestion des ressources
naturelles et de l'environnement ; celui portant sur le cadre de vie urbain
sera totalement occulté.
Ainsi donc il sera considéré :
- La restauration des terres et des ressources naturelles ;
- La conservation de la biodiversité ;
- La gestion des ressources partagées
transfrontalières ;
- La gestion des zones humides ;
- La gestion de la bio sécurité ;
- La gestion des zones littorales et côtières
- Et la lutte contre la pollution et la gestion des
déchets.
Les politiques nationales ont été
définies et des priorités affichées en matière
d'environnement dans les Lettres de Politique Sectorielle de l'Environnement
(LPSE), de l'Urbanisme et de l'Aménagement du Territoire (LPUAT) et
enfin de l'Habitat
(LPSH). Toujours dans cette mouvance, il faut y ajouter le
Plan National d'Action pour l'Environnement (PNAE) adopté en 1998. Le
dispositif de mise en oeuvre du PNAE comporte une série de mesures de
soutien à la stratégie de rupture des contraintes
observées. Ces mesures s'articulent autour de 7 axes majeurs :
- Lutte contre la pauvreté ;
- Politique de population et gestion de l'environnement ;
- Femmes, jeunes et environnement ;
- Santé et environnement ;
- Information, éducation et communication relatives
à `environnement ;
- Gestion décentralisée de l'environnement et
financement des initiatives locales ;
- Environnement et coopération sous-régionale et
régionale.
a) Insuffisances majeures constatées :
- Faiblesse des ressources affectées au secteur et qui
empêche l'exécution ou la mise en oeuvre d'importants projets ou
programmes dérivant des différents plans d'actions ;
- Mauvaise gestion des déchets dangereux en particulier
les déchets industriels et hospitaliers malgré l'existence d'un
plan national de gestion des déchets dangereux ;
- La déficience du système d'assainissement
malgré la création de l'ONAS ;
- La pollution des eaux, l'insalubrité, la mauvaise
gestion des ordures ménagères et la pollution
atmosphérique et ses impacts sur la santé humaine ;
- L'absence de prise en compte effective de la lutte contre la
dégradation des ressources de l'environnement, base de la
productivité économique dans la lutte contre la
pauvreté.
Contraintes lourdes constatées au regard des zones
éco géographiques :
- L'ensablement des cuvettes maraîchères et la
remontée des nappes salées dans la zone des Niayes ;
- La baisse de la fertilité des sols et la
pénurie de combustibles ligneux ;
- La réduction du potentiel fourrager (herbacé
et aérien) dans la zone sylvo-pastorale ;
- La réduction des mangroves, celle de la
récolte d'huîtres, la chute de la production de bois d'oeuvre et
la crise de la riziculture menacée par la salinisation dans la zone sud
du pays ;
- La destruction des forêts.
b). Atouts environnementaux du pays
- Potentialités appréciables de
développement de la pêche et de l'aquaculture continentale ;
- Disponibilités de ressources minières ;
- Une grande biodiversité pour un pays sahélien
;
- Disponibilité des eaux de surface et souterraines
;
- Une production halieutique élevée du fait des
500km de côtes poissonneuses ;
- Un relais de migration de nombreux oiseaux des zones humides
littorales et continentales ;
-Un réseau consistant et fonctionnel d'aires
protégées qui offrent des perspectives prometteuses en
matière d'écotourisme (parc national des oiseaux de Djoudj,
Niokoloko Koba)
- Et 6 237 648 ha de forêts classées et un
domaine protégé de près de 6500 000 ha.
I. Le secteur secondaire
2.1.2.1 Artisanat
2.1.2.1.1 Situation du secteur
C'est le secteur comportant sans doute le plus
d'opportunités de créneaux porteurs, et le plus important en
termes de nombre d'entreprises. Le potentiel artisanal sénégalais
peut être déterminé à partir des résultats du
recensement général des artisans et des entreprises
artisanales.
Le tableau ci-dessous donne le nombre d'entreprises
artisanales par région :
Tableau 1 : Nombre d'entreprises artisanales par
région
Le sous secteur de l'artisanat peut être réparti
en trois catégories : artisanat de production, de
service et d'art. Le tableau ci-dessous donne la
répartition par catégorie de corps de métiers.
Tableau 2 : Répartition par région et
catégorie des corps de métiers
Dans le sous secteur de l'artisanat, l'essentiel des
entreprises sont des MPE si nous nous référons aux
critères caractérisant la MPE. Sur les 77 927 entreprises
recensées, environ 90% sont des MPE et 10% seulement peuvent être
considérées comme des PME :
Les principales activités porteuses du secteur de
l'artisanat sont :
· l'artisanat du cuir : maroquinerie/cordonnerie ;
· la menuiserie/ébénisterie ;
· la menuiserie métallique et le fer forgé
;
· la confection/broderie/teinturerie ;
· le tissage ;
· la bijouterie ;
· les ateliers d'entretien et de réparation
(mécanique, etc.) ;
· la construction/bâtiment ;
· les services : coiffure, télé services,
etc.
La plupart des entreprises sont des MPE intervenant dans le
secteur informel. Elles ont les principales caractéristiques suivantes
:
ü le lieu de travail : délimitation
imprécise de l'atelier de production par rapport aux lieux d'habitation
; installation irrégulière dans de nombreux cas ; à noter
tout de même l'existence d'îlots d'unités artisanales
fortement concentrées dans des zones peu aménagées. De
telles situations réduisent les espaces occupés et limitent
l'édification de structures décentes capables d'être
améliorées au cas où l'entreprise serait en
développement. Il faut toutefois noter qu'il existe des unités
artisanales solidement installées, dont les propriétaires
prennent en charge l'essentiel des besoins d'aménagement et
d'extension.
ü les équipements : nous rencontrons
généralement 3 catégories d'unités :
ü les unités faiblement équipées
ü les unités moyennement équipées
ü les unités possédant un équipement
lourd.
Les unités à faibles équipements relevant
de certaines branches d'activités font de plus en plus recours à
la sous-traitance au niveau des autres catégories ; c'est le cas de
la
menuiserie/ébénisterie, de certains travaux de
façonnage dans la forge, la ferblanterie et la menuiserie
métallique. Quant aux ateliers moyennement équipés ou
possédant de l'équipement lourd, il faut noter qu'il est de
pratique courante d'utiliser les machines-outils reconstituées à
partir de matériaux récupérés. Egalement, ces
catégories d'entreprises sont la plupart du temps équipées
de machines vétustes ou obsolètes. Dans la
menuiserie/ébénisterie comme dans la bijouterie et l'habillement,
la tendance est au renouvellement des équipements à partir de
machines de seconde main importées d'Europe.
ü le mode d'approvisionnement en matières
premières et matières d'oeuvre : il est fortement
dépendant de la capacité à faire face aux besoins du
maître chef propriétaire.
Pour l'essentiel, les quantités achetées sont
fonction des besoins liés aux ouvrages à fabriquer. On note un
faible stockage de matières et fournitures s'il en existe. Dans presque
la totalité des corps de métier, les approvisionnements
passés dépendent des acomptes versés à la commande
par les clients. A côté des achats au comptant, il faut signaler
l'existence de crédits fournisseur, offerts parfois par les
intermédiaires à travers des réseaux organisés
depuis l'importateur ou le grossiste. Ce circuit entraîne une
dépendance au client et un renchérissement des coûts. Dans
certaines régions, aux difficultés liées au financement de
la matière première, s'ajoutent les problèmes posés
par leur non-disponibilité. Face à cette situation, les artisans
tentent de trouver les solutions par la mise en place de centrales d'achat.
C'est le cas notamment dans la bijouterie, la sculpture sur bois, la
cordonnerie et le textile.
ü la commercialisation : l'écoulement des produits
artisanaux est confronté à un certain nombre de goulots
d'étranglement marqués entre autres par :
· la nature et la structure de la demande
· la qualité des produits destinés
exclusivement au tourisme ou à l'exportation
· le pouvoir d'achat de la clientèle locale
· la saisonnalité de certaines activités
ou secteurs que conditionnent la demande et l'effort de promotion et de vente
des produits artisanaux.
Il faut signaler par ailleurs que la clientèle est
constituée dans une forte proportion de particuliers ou des
ménages à pouvoir d'achat moyen ou faible. En raison des
difficultés d'approvisionnement énoncées plus haut,
très peu d'artisans disposent de stocks des produits finis. Les grosses
commandes passent le plus souvent par des grossistes étrangers ou
quelques nationaux exportant sur l'Europe et les USA.
Selon une enquête récente, 84% des artisans de la
région de Dakar travaillaient sur commande alors que 16% seulement
pratiqueraient le stockage du produit fini. De plus
92% des entrepreneurs du secteur ont tendance à
attendre la clientèle de manière passive. Beaucoup de
marchés sont attendus et espérés des pouvoirs publics
à travers les chambres des métiers. La saisonnalité de
certaines activités comme le tourisme et l'agriculture, affectent les
chances d'écoulement de certains produits artisanaux. A ces causes,
s'ajoute la faiblesse de l'effort de promotion des produits.
ü le financement : les entreprises artisanales n'ont
généralement par d'accès au financement. Elles font face
à leurs besoins d'implantation en recourant aux parents ou amis ou en
utilisant leur propre épargne s'ils en ont. Leurs besoins en fonds de
roulement sont partiellement financés soit par crédit fournisseur
(matière d'oeuvre), soit par des avances reçues à la
commande des clients, soit les deux à la fois.
ü La capacité des entrepreneurs : selon les
résultats d'enquête sur un échantillon de 558
micro-entreprises artisanales employant 2 598 travailleurs, 81% ont
été scolarisés sans dépasser toutefois le niveau du
primaire, 12% ont atteint le niveau de l'enseignement moyen
général. Dans l'échantillon aucun n'avait atteint le
niveau des études supérieures. L'école coranique aurait
par contre joué un rôle appréciable, puisque 57% de la
population considérée l'ont fréquentée. Une
proportion importante d'analphabètes en français a
été enregistrée selon cette étude.
Au-delà de l'instruction de base, il faut noter que les
artisans accèdent très peu à la formation en gestion. En
raison de la manière dont les connaissances sont transmise dans le
secteur, et du mode de comptabilisation et d'évaluation des coûts,
force est d'admettre que les entrepreneurs comme les compagnons et les
apprentis utilisent des techniques qui tiennent faiblement compte de l'esprit
de rigueur devant habiter un gestionnaire. Il s'en suit une quasi absence
d'information de base pouvant renseigner sur l'évolution de l'entreprise
à travers ses principaux comptes.
ü la qualité de la production est
généralement faible (beaucoup de problèmes de finition)
à cause de l'absence de normes de qualité, du manque de
connaissance plus pointue des besoins des consommateurs et du manque d'outils
appropriés ; les entrepreneurs ont acquis le plus souvent une formation
« sur le tas » en qualité d'apprentis ; leur savoir-faire est
parfois limité (c'est le cas notamment des tâcherons ou petits
entrepreneurs intervenant dans le bâtiment), ce qui entraîne des
malfaçons, l'impossibilité de respecter les délais, les
difficultés d'élaborer des estimations correctes (devis), etc.
2.1.2.1.2 Politiques et programmes
L'option retenue pour la mise en oeuvre de ce programme est le
renforcement de l'Agence de
Promotion de l'Artisanat (APDA). Ce renforcement consistera
à étendre sa mission à l'artisanat rural de manière
à articuler les trois programmes retenus dans le cadre de son plan
d'actions prioritaires 2004-2008 aux objectifs de réduction de
l'extrême pauvreté d'ici 2015.
L'articulation va consister à mettre l'accent sur
l'artisanat rural. En guise de rappel, ces trois programmes s'articulent autour
des thèmes suivants : le renforcement des organisations des
compétences et de la communication des artisans (PROCCA) ; l'appui
à l'entreprenariat en milieu artisanal et les études et
évaluations.
Pour diversifier les revenus ruraux, l'option indiquée
dans cette étude est la mise en place d'un programme national de
promotion des activités génératrices de revenus ruraux
axées sur l'artisanat (PNPAGRRA). En effet, l'analyse diagnostique a
révélé que malgré l'importance des activités
tirées des produits primaires surtout agricoles dans les
activités génératrices de revenus en milieu rural, les
populations restent toujours vulnérables. Donc, l'artisanat peut
réduire considérablement la forte dépendance du milieu
rural aux produits agricoles et participer par conséquent à
l'éradication de l'extrême pauvreté. Toutefois, un volet
non moins important sera réservé aux activités de
transformation de produits agricoles et miniers. Ce programme vise aussi
à promouvoir et soutenir des initiatives fondées sur le secteur
privé dans les zones rurales dans le domaine des activités
génératrices de revenus surtout artisanales.
Le programme aidera le secteur privé à
acquérir les capacités nécessaires pour la mise en
OEuvre de ces activités et crée également
un environnement propice au développement des services pour les
entrepreneurs et opérateurs ruraux. Pour marquer la différence
par rapport aux programmes (AFDS, PNIR, PLCP/BAD/FAD/FND et PELCP/PNUD) qui
disposent d'une composante relativement faible pour la promotion des AGR en
milieu rural, ce programme sera uniquement axé sur ces activités
génératrices de revenus pour réduire
considérablement la forte dépendance des populations rurales
vis-à-vis de l'agriculture. Pour éviter un doublon par rapport
aux actions de l'APDA, une convention de partenariat pourra se tisser entre les
deux structures de manière à ce que l'APDA se charge des
études et le
PNGARR assure les exécutions.
Le programme repose sur l'idée selon laquelle si chaque
chef de ménage travaille dans une
MPER, le ménage en question sera sorti de
l'extrême pauvreté. Donc il constitue un véritable
instrument de création de richesse à partir de la création
d'emplois. Ce programme pourra capitaliser les expériences tirées
des projets PROMER, PAPES, PDER et du Projet de plate-forme multifonctionnelle.
En d'autres termes, ce programme va promouvoir la création de Petites et
Moyennes Entreprises Rurales (MPER) en finançant des activités
génératrices de revenus. A cet effet, il sera d'abord d'une ligne
de crédit qui permettra de financer les artisans ruraux à des
taux bonifiés. Il peut être également institué un
fonds de garantie des activités artisanales génératrices
de revenus (FDAGRR) pour servir de garantir aux acteurs vulnérables.
Ce fonds pourra être alimenté par :
ü les ressources de l'Etat : Il s'agit à l'image
des secteurs de l'éducation et de la santé d'instituer une norme
minimale de ressources du budget à affecter aux activités
génératrices de revenus ruraux. Certes, le
contexte actuel de privatisation à outrance n'est pas compatible avec
l'immixtion de l'Etat dans la sphère économique, mais il s'agit
ici des activités à faibles revenus dont l'appui public peut
être perçu comme des filets de sécurité sociale ;
ü les communautés rurales à partir de leurs
ressources propres ;
ü les partenaires extérieurs au
développement dès lors que la Communauté internationale,
au cours de la Conférence de Monterrey (mars 2002), ont demandé
de faire un plaidoyer en faveur de la réduction de l'extrême
pauvreté d'ici à 2015 à travers la création d'un
«fonds mondial de solidarité et de promotion du
développement humain et social »;
ü la future Banque Régionale de Solidarité
qui est en cours de mise en place dans la mesure où le sommet
extraordinaire des Chefs d'Etat de l'Union Africaine (Burkina
septembre 2004) auxquels ont participé tous les Etats
de l'UEMOA, a permis pour ses derniers de placer l'emploi au coeur des
stratégies de réduction de l'extrême pauvreté.
Les estimations faites font état de 7000 PMER
créées par an soit au moins 90 000 responsables de
ménages employés par an d'ici 2015 avec une hypothèse de
20 employés par
MPER. Au total, ce fonds devrait être en moyenne
à un niveau annuel de 10 milliards. Ces fonds vont surtout financer les
jeunes, les femmes et les personnes handicapées de manière
à prendre l'aspect genre sur toute sa dimension. Ainsi, les autres
programmes spécifiques au secteur primaire (PNIR, PSAOP, etc.) pourront
privilégier les hommes qui sont les plus grands détenteurs des
terres pendant que le FDAGRR cible les femmes et les jeunes de manière
à diversifier les revenus d'un même ménage. Le
mécanisme de financements des entrepreneurs ruraux va s'appuyer sur les
systèmes de financement décentralisés de manière
à ce que les taux de remboursements soient bonifiés. Ce fonds
sera donc un fonds de garantie par les activités
génératrices de revenus au niveau rural. Il permettra de
développer le capital risque en octroyant des crédits sans apport
personnel.
2.1.2.2- Industrie
Depuis le changement de parité intervenu en janvier
1994, des résultats encourageants ont été
enregistrés en ce qui concerne les performances économiques du
Sénégal.
En effet, avec la dévaluation et les différentes
réformes mises en oeuvre, le retour de la croissance est effectif avec
un taux moyen annuel de 5% et l'inflation maîtrisée à moins
de
2%. Ces résultats sont donc appréciables,
néanmoins, ces acquis sont à consolider. Au regard des
défis et enjeux qui interpellent le Sénégal, ces
performances s'avèrent encore insuffisantes. Les insuffisances
constituent une menace avec les exigences de compétitivité de la
mondialisation et de l'intégration régionale.
Pour le maintien des performances, le secteur privé,
notamment l'industrie, devrait jouer un rôle très important. Il
est donc attendu du privé la réalisation d'investissement
permettant d'obtenir un taux de croissance susceptible de faire diminuer le
chômage et la pauvreté.
Malgré quelques investissements lourds en cours de
réalisation (doublement de la capacité de production d'acide
phosphorique des ICS, programme d'investissements de la SONATEL,
création d'une nouvelle cimenterie...), l'accélération
durable de la croissance économique se heurte à plusieurs
obstacles : infrastructures de transports et énergétiques
insuffisantes, absence de nouvelles implantations étrangères... .
Or la pauvreté et le chômage, qui concerneraient au moins 40% de
la population, restent très préoccupants et ne pourront pas
être durablement réduits sans une forte croissance des
investissements privés.
Situation du secteur
Les entreprises du SPIDS ont réalisé en 2003 un
chiffre d'affaires global de 1240 milliards de
FCFA et employé 20.907 permanents.
Concernant les activités de la BNSTP-S, elles se sont
organisées autour des trois axes essentiels suivants :
La continuation de l'élaboration de la base de
données ;
Le traitement des dossiers de demande de sous-traitance ;
Les activités de promotion ;
· la base de données de la BNSTP-S
Cette base de données constamment mise à jour
tant sur le plan du nombre d'entreprises
visitées que sur les capacités des entreprises
déjà enregistrées, permet d'effectuer facilement les mises
en relation correspondantes aux demandes des donneurs d'ordres.
· traitement des dossiers de demandes de sous-traitance
et de partenariat
La BNTP-S reçoit régulièrement des
demandes d'informations, de sous-traitance, de partenariat et de formation
qu'elle traite.
Ce flux important de demandes prouve bien qu'il y a un
réel besoin d'une structure telle que la Bourse pour répondre
à l'attente des entreprises
· les activités de promotion
Dans le cadre de ses activités de promotion, la Bourse
accueille plusieurs représentants d'organismes étrangers ainsi
que des délégations d'hommes d'affaires.
Au quatrième trimestre de 2004, l'indice provisoire de
la production industrielle accuse une hausse de 11,0% suite à la baisse
saisonnière enregistrée au trimestre précédent
à cause du ralentissement des activités durant l'hivernage.
En glissement annuel, la production industrielle a
enregistré une hausse de 16,9%. Exception faite des baisses
enregistrées dans les industries du bois (-19,8%), les industries
extractives
(-11,5%) et les industries chimiques (-4,9%), le reste des
branches a évolué positivement, notamment les industries
alimentaires (43,7%), les matériaux de construction (38,9%) et
l'énergie (7,5%).
Sur l'ensemble de l'année 2004, la production
industrielle a enregistré une hausse de 11,9% par rapport à la
même période de 2003. Cette croissance a été
essentiellement favorisée par les résultats appréciables
enregistrés au niveau des industries alimentaires (31,7%) et des
matériaux de construction (27,8%). La croissance dans le secteur de
l'énergie est de 1,1%, tandis que celle dans les industries chimiques
est restée quasiment stable (0,5%).
Contraintes majeures identifiées
Le Sénégal se caractérise par :
- une décentralisation non achevée où
presque toutes les activités de l'économie sont
concentrées à Dakar ;
- le développement inquiétant du secteur
informel et d'une économie basée sur la fraude ;,
- une forte pression fiscale sur les entreprises du secteur
formel salarié du fait d'une fiscalité inéquitable,
instable et complexe.
- l'absence d'infrastructures de base, notamment dans le
secteur du transport ;
- l'absence de plan de circulation efficace dans la
région de Dakar ;
- le manque de compétences et d'équipement de
l'administration ainsi que les lenteurs et lourdeurs des procédures
administratives ;
- une législation du travail inadaptée ;
- un cade juridique et judiciaire non favorable à
l'initiative privée ;
- l'absence de politique de formation professionnelle efficace
;
- une pollution générée par les
populations et les véhicules de transports.
L'administration pose également problème du fait
de la lenteur des décisions de changement, des contrôles non
organisés exercés sur les entreprises du secteur formel.
Malgré ces contraintes, des avancées ont
été notées au niveau des secteurs des
télécommunications, de l'eau et dans une moindre mesure de
l'électricité, où on a enregistré une
amélioration de la qualité de distribution. Malheureusement, les
tarifs sont encore beaucoup trop élevés pour rendre
compétitives nos entreprises.
Politique sectorielle
Le Sénégal, sous l'impulsion du Chef de l'Etat a
décidé, comme stipulé dans la
Déclaration de Politique Générale, de
changer de cap par l'élaboration et la mise en oeuvre d'une politique de
Redéploiement Industriel (PRI) qui constitue le préalable en vue
de l'atteinte de résultats tangibles en terme de valeur ajoutée
et de création d'emplois ; d'autant que par ailleurs, il devient presque
illusoire, au troisième millénaire d'entrer dans l'ère du
développement, de la modernité et de la mondialisation sans le
développement de l'industrie et de l'artisanat.
Aussi la PRI s'articule -telle autour des orientations
générales suivantes :
La promotion d'un tissu industriel dense et diversifié
de petites et moyennes entreprises artisanales, industrielles et
minières harmonieusement déconcentrées à
l'intérieur du pays ;
La réorganisation et la modernisation du tissu
industriel ;
La réalisation d'infrastructures de soutien à
l'industrie.
A cette fin la PRI se fixe les principaux objectifs suivants
:
- Elever le degré de performance des entreprises pour
leur permettre d'atteindre les standards et exigences requis en matière
de compétitivité dans le cadre d'une concurrence exacerbée
tant au plan national qu'international ;
- Impulser une dynamique de valorisation optimale des
ressources nationales ;
Corriger la faible intégration de l'industrie locale
par la remontée de la chaîne de valeur.
L'Agence Nationale chargée de l'Investissement et de
Grands Travaux (APIX) a notamment pour mission de créer des conditions
pour capter les investissements nationaux et privés permettant le
développement des entreprises.
Les études relatives à l'élaboration du
code communautaire des investissements de l'UEMOA prennent en compte le
contexte actuel de libéralisation et de simplification en cours dans les
différents Etats membres.
Le Fonds de Promotion Economique s'est fixé pour
objectif de résoudre les problèmes de financements des PME/PMI
par la recherche et la mise en place de lignes de financement adaptées
en faveur des secteurs porteurs de l'économie. Les actions de soutien
à la production portent sur :
- Les créations de PME/PMI,
- Les extensions / modernisations,
- Les restructurations d'entreprises,
- Les programmes de réhabilitation et/ou de financement
du besoin en fonds de roulement lié au programme d'investissement.
Une étude sur le projet de réforme du statut des
journaliers entreprise par le Ministère de la
Fonction Publique de l'Emploi et du Travail a permis à
cette structure d'organiser une concertation. Celle ci a regroupé
plusieurs acteurs (patronat, syndicat des travailleurs et représentants
de l'Etat) qui ont recommandé :
- Le maintien du statut du journalier car il répond aux
exigences actuelles de production et d'adaptation des entreprises à une
demande variable,
- L'amélioration dudit statut par l'introduction d'une
couverture sociale obligatoire (maladie, retraite etc....).
Par ailleurs l'Etat du Sénégal a mis en place la
Société de Gestion du parc industriel
Sénégalo-Chinois à laquelle participent
les organisations patronales (CNP, CNES), la chambre de commerce, les
collectivités locales et l'Etat lui-même.
A travers cette option l'Etat va accompagner le secteur
privé dans son rôle d'encadrement et de définition des
stratégies de développement de la PME/PMI en permettant aux
entreprises présentes dans le parc d'accéder dans les meilleures
conditions à la propriété.
Le fonds d'investissement, d'innovation et de garantie du parc
industriel institué est alimenté par le produit des ventes de
terrains et d'infrastructures, des participations, des subventions et des fonds
provenant des bailleurs de fonds. Il permettra de faire face :
Aux constructions nouvelles, aux investissements et
équipements additifs pour le parc,
A l'accès aux technologies,
A l'accès au crédit t (fonds de garantie) et
à l'exportation (fonds d'assurance) pour les entreprises
installées dans le parc.
L'ambition du Sénégal est de devenir un pays
manufacturier, tourné vers l'exportation, avec une vocation de porte de
l'Afrique. La qualité de notre main d'oeuvre et notre position
géographique rendent cet objectif réalisable.
La stratégie consistera à identifier et à
promouvoir les grappes industrielles dans lesquelles des avantages comparatifs
existent. Dans ce cadre, les grappes tournées vers l'exportation et
intégrant une forte valeur ajoutée seront
privilégiées. Le gouvernement travaille également au
redémarrage des usines et des domaines industriels fermés ou
à l'arrêt, tout en organisant, dans le cadre de l'Observatoire de
l'Industrie, une veille pour prévenir dans le futur les
difficultés des entreprises. Une Agence de Développement des
PME-PMI est créée, tandis que le Conseil Supérieur de
l'Industrie (CSI) sera redynamisé et la normalisation
restructurée.
Un cadre incitatif sera créé pour la
réalisation par le secteur privé de domaines et de parcs
industriels.
Une stratégie de promotion des exportations sera
conduite incluant : une forte incitation à la production de biens et
services exportables diversifiés, un suivi plus rapproché des
tendances de la demande mondiale, par produit et par marché, pour y
adapter notre production nationale, une organisation, une assistance et un
suivi plus efficaces des exportateurs sénégalais.
Depuis son engagement dans l'ajustement global de
l'économie le développement du secteur privé a
occupé, une place prépondérante dans la stratégie
d'ensemble. Cependant, les distorsions et les entorses qui émaillaient
l'environnement des affaires étaient telles que le foisonnement
espéré d'entreprises nouvelles n'a pas suivi.
Le Gouvernement a ainsi centré ses efforts dans
l'amélioration constante de l'environnement économique, fiscal,
juridique et judiciaire, un facteur déterminant pour le
développement de l'entreprise et la création des conditions de
relance de la croissance économique.
Cependant compte tenu de la fragilité des
résultats obtenus, le Gouvernement entend maintenir le cap des
réformes pour ouvrir davantage l'économie et relever
conséquemment la compétitivité. Le secteur privé,
un axe central de sa stratégie de développement, devra
réaliser des taux de croissance économique plus
élevés pour permettre au mieux à l'Etat de satisfaire,
dans un contexte de rareté des ressources, une demande sociale devenue
plus exigeante avec l'approfondissement de la démocratie.
Concernant l'APIX, ses réalisations peuvent se
résumer comme suit : il s'agit surtout des intentions d'investissements
qui donnent lieu à un agrément de la part du service du Guichet
qui est parie intégrante de l'APIX :
· 412 milliards d'investissements agréés
en2002 pour 10049 emplois prévus ;
· 579 milliards d'investissements agréés en
2003 pour 13569 emplois à créer ;
· investissements directs étrangers sont
passés de 32 milliards en 2000à 93 milliards au
31 décembre 2003.
Au total de sa création en juillet 2000 au 31
décembre 2003, l'APIX a agréé et accompagné
1744 projets (dont 65% connaissent un démarrage
effectif) pour un volume global d'investissement projeté, estimé
à 1318 milliards de FCFA et 35886 emplois à créer.
2.1.2.3-Les industries de transformation
2.1.2.3.1 la filière des
céréales locales
2.1.2.3.1.1- Sous
filières
Au niveau de la branche d'activités « travail de
grain et farines », quatre sous filières de transformation des
céréales sont identifiées :
i-la sous filière domestiques : elle est la plus
importante au Sénégal en raison de sa prépondérance
en milieu rural et en milieu urbain pour les opérations de seconde
transformation (de la farine aux produits finis). Les 2/3 des ménages
sont dans cette
Sous-filière ; les opérations sont manuelles
(mortier et pilon) et couvre le décorticage et la mouture. Son principal
atout est le faible coût de production, cependant elle est
caractérisée par la pénibilité du travail ;
ii-la sous filière artisanale : elle est dominante en
milieu périurbain et urbain ; en 1992 on estimait à 6 000 le
nombre de moulins dont 4000 fonctionnels. Son intervention couvre la mouture
mécanique. Cette sous filière couvre également la
fabrication de produits frais semi-finis (farine, semoule) et finis (couscous,
bouillies) ;
iii-la sous filière semi industrielle : elle est
composée d'entreprises à la limite entre le
Secteur artisanal et industriel parce que partie importante
des opérations (seconde transformation) est encore manuelle. Ces
unités possèdent d'importants équipements
spécifiques (moulins, décortiquer, thermo soudeuse et parfois
tamiseur, séchoir). La capacité varie entre 150 et 300 t/an. Le
nombre d'unités recensées est d'une trentaine concentrées
dans les régions de Dakar et Thiès ;
iv-la sous filière industrielle (incluant la
biscuiterie et la boulangerie) : elle est composée des grandes
minoteries : les Moulins Sentenac, la Nouvelle Minoterie Africaine
(NMA), la Manufacture Africaine des Pâtes Alimentaires
(MAPAl) et Grands Moulins de Dakar (GMD) avec une capacité de production
de 6 à 10 000 t/an de farines et semoules de mils ; les secteurs de la
boulangerie et de la biscuiterie sont des secteurs utilisateurs de farine de
céréales locales.
Il convient de noter que l'alimentation animale est
également utilisatrice de céréales locales et de produits
dérivés, soit à travers les grandes unités
industrielles, soit dans le cadre de petites unités artisanales
spécialisées.
2.1.2.3.1.2 Statistiques de production de produits
transformés
Plusieurs études estiment cependant la production
semi-industrielle autour de 3 000 tonnes par an. Pour le secteur industriel, la
production est estimée à 1 500 t par an et est le fait d'une
seule unité : les Moulins Sentenac pour deux produits (sanqual et
sounghouf) ; les Grands
Moulins de Dakar ayant arrêté leur
activité.
Le secteur de la Boulangerie, quant à lui, a une
production très faible de produits à base de
céréales locales (pain riche essentiellement).
Les produits issus de la filière transformation peuvent
être classés en 2 catégories :
Ø les produits domestiques et artisanaux : les produits
traditionnels humides (26 à 28% d'eau), les produits
intermédiaires (16 à 17% d'eau) ;
Ø les produits industriels : les produits
transformés secs en sachets (PTSS).
Le suivi des marchés a permis de constater que i/ les
produits domestiques et artisanaux restent très largement dominants ;
ii/ les PTSS ont un marché non saturé, un bon potentiel et un
effet d'entraînement sur la consommation des céréales
locales.
Les premiers produits sont essentiellement consommés
sur le marché local, seuls les seconds font l'objet de ventes à
l'exportation.
2.1.2.3.2 La filière pêche
maritime
2.1.2.3.2.1. Transformation artisanale
La transformation artisanale absorbe environ 30% des
débarquements de la pêche artisanale (mollusque, crustacés
et poisson), auxquelles s'ajoutent les invendues de la pêche
industrielle. Ces activités sont exercées par des femmes
aidées par des hommes pour l'opération de tranchage, étage
et lavage. Chaque femme dispose d'une zone de pénétration et de
séchage de ses produits. Les équipements sont essentiellement
constitués de claies de séchage, de bacs de lavage du poisson, de
fours fumage et de magasin ou aires de stockage des produits fini. Les ateliers
sont directement approvisionnés par les pêcheurs. Les produits
sont commercialisés localement ou sur l'intérieur du pays qui
viennent s'approvisionner sur place. Les exportations de certains produits
réalisés spécialisés par des commerçants
spécialisés vers les pays africains sont également
importantes. Les techniques sont simples et ont connu peu d'évolution
malgré des tentatives d'introduction de séchoirs solaires et de
fumoirs améliorés qui se sont soldés par des
échecs. Les équipements sont à l'origine des pertes
parfois importantes (jusqu'à 40%) et d'une qualité très
aléatoire des produits.
Cette activité permet donc de valoriser et
d'atténuer les pertes après captures, tout en permettant aux
populations de l'intérieur du pays d'avoir un approvisionnement
régulier en protéines animales.
Les possibilités d'amélioration sur le plan
technique notamment, existent et permettraient aux femmes de réduire les
pertes et d'augmenter sensiblement leurs revenus. Cependant les
caractéristiques de ce milieu (très forte cohésion sociale
et difficulté d'insertion pour des personnes extérieures) rendent
très difficile le passage de l'innovation et l'adaptation de nouvelles
techniques comme le montre les résultats des projets d'appui à ce
secteur.
En 2001, la DOPM estimait à plus de 36 000 tonnes la
quantité de produits transformés finis dont 4 500 tonnes pour
l'exportation.
2.3.2.3.2.2- La transformation
industrielle
Selon l'Observatoire Economique de la pêche au
Sénégal (OEPS), le secteur de la transformation industrielle
concernait en 2000 au total 80 sociétés orientées
essentiellement vers les activités de conserverie de
filetage-réfrigération-congélation (76), et de traitement
des déchets en farine de poissons.
S'agissant du sous secteur thonier, celui-ci connaît une
crise depuis 1998 qui s'est traduite par une restructuration importante des
conserveries et notamment de la société SNCDS
(Société Nationale des Conserveries du
Sénégal) et INTERCO en 1999/2000. L'activité de
conserverie est actuellement dominée par la société PFS
(Pêcherie Frigorifique du Sénégal) et par la SNCDS, la
société INTERCO rencontrant de sérieuses
difficultés financières. Notons que généralement
l'essentiel des tonnages débarqués provient des senneurs
européens (débarquement d'avril à septembre).
Toutefois, on note une part croissante des approvisionnements
en provenance des thoniers canneurs (débarquement d'avril à
février. En 200, la qualité totale de conserves de thon
exportée a atteint 8800 tonnes provenant pour l'essentiel de la
société PFS (alimentée principalement par les thoniers
canneurs). Si le secteur thonier rencontre un certain nombre de
difficultés, il convient toutefois de rappeler que le
Sénégal conserve des atouts de taille :
· La proximité géographique de l'Europe et
du moyen Orient
· Un savoir faire reconnu
· La capacité à s'adapter à des
demandes spécifiques sur les petites séries
· Une pêcherie à la canne, sélective
et apte à un éco-labellisation
· Si les entreprises de traitement ont globalement
réussi à mieux valoriser leurs produits
et à diversifier les marchés à
l'exportation, celles-ci sont toutefois victimes de leur propre croissance, le
nombre pléthorique d'unités (76 entreprises recensées en
2000) combiné à une diminution des ressources en amont, ayant
conduit à une crise d'approvisionnement. Seules les entreprises
intégrant un armement ont pu maintenir un niveau correct
d'activité.
Il convient toutefois de noter que parmi des unités de
transformation, un certain nombre correspondant en fait à des ateliers
de mareyages-exportation qui limitent leur activité à un
conditionnement des produits frais, la valeur ajouté étant dans
ce cas relativement limitée.
La production de farine de poisson est actuellement
concentrée au sein de la société
AFRICAZOTE, qui transforme des déchets de l'industrie
thonière ainsi que les surplus en
petites pélagiques ( yaboye) de la pêche
artisanales. La farine de poisson est vendue pour l'essentiel aux
élevages avicoles du Sénégal et de certains pays de la
sous-région.
L'accroissement régulier de la demande nationale et
régionale en aliment combiné à des excédents
important en petits pélagiques conduit aujourd'hui un certain nombre
d'opérateurs à envisager des investissements dans ce secteur.
2.1.2.3.3 la filière textile
Le Sénégal possède une culture
industrielle établie dans ce domaine, allant de la culture du coton
à la confection, en passant par l'égrenage, le tissage, la
filature, le tricotage et l'ennoblissement. Il existe une importante
quantité de coton disponible dans le pays et des opportunités de
créer des filatures.
2.1.2.3.3.1. l'industrie de la filature et de
l'égrenage
A la porte de la plus grande zone cotonnière africaine
(UEMOA), le Sénégal est producteur d'un coton de qualité
type super SIGAL. L'égrenage est réalisé par la SODEFITEX
(Société de Développement des Fibres Textiles) qui exporte
la majorité de sa production de
coton-fibre, le reste étant vendu aux filateurs
locaux.
La SODEFITEX dispose de 5 unités d'égrenage dont
la capacité totale de traitement est de
65.000 tonnes de coton-graine.
La SOTEXKA- Indosen et ICOTAF sont les principaux groupes
industriels. A ce titre ils disposent d'un système intégré
(filature, tissage, teinture, tricotage, anoblissement et confection)
La capacité annuelle globale de l'industrie
sénégalaise est d'environ:
· 8000 tonnes en filature
· 20 millions de m en tissage
· millions de m en tricotage
Certaines unités industrielles (SOTIBA, COSETEX,
ICOTAF) sont plutôt spécialisées dans
la teinture et l'impression (tissus écrus, jacquard,
Bazin fancy), exportent vers la sous région et en Afrique.
La Fédération des Industries Textiles du
Sénégal (FITES), regroupe les principaux acteurs de l'industrie
textile.
2.1.2.3.3.2. La confection et le pagne
tissé
Le savoir-faire et la créativité dans le textile
sénégalais expliquent la richesse des niches de consommation,
notamment pour les produits textiles-phares du Sénégal : pagne
tissé, broderie, design.
Le pagne tissé africain, produit original gagne en
notoriété dans les marchés européens et
américains. Le label Sénégal se place au premier rang
aussi bien dans les modes vestimentaires africains que dans la qualité
du revêtement des meubles, avec en prime le style, la création et
le design.
Le label sénégalais est particulièrement
recherché, notamment pour la broderie et la décoration
d'intérieur.
Les collections de vêtements en pagne tissé
sénégalais, présentées par les créateurs et
stylistes à divers salons européens et américains, offrent
aujourd'hui d'intéressantes perspectives au coton
sénégalais.
D'autres produits-phares comme les vêtements
brodés haut de gamme, les tissus « design africain » comme le
Fancy, le Wax, le Woodin, sont les symboles de la différence de style du
textile sénégalais.
La confection est omniprésente à travers un
nombre important de tailleurs et d'entreprises industrielles de production
vestimentaire. La FNAPH (Fédération Nationale des
Professionnels de l'Habillement) dénombre prés
100 000 membres (industries et tailleurs individuels). Elle s'appuie sur un
réseau dense de centres de formation spécialisés. Outre,
l'existence d'écoles de couture supervisées par le
Ministère de la Formation Professionnelle, l'Institut de Coupe, Couture
et de mode, sous tutelle de l'Ecole nationale des ARTS et des centres
privés offrent une formation au stylisme et à la création.
Un Centre de Promotion
Textile a été créé en 2002, avec
l'appui de l'ONUDI. Sa vocation est de renforcer et d'encadrer le secteur afin
de répondre aux standards internationaux.
De plus en plus, des instituts privés orientés
vers les métiers de la couture et de la création s'implantent et
dispensent des formations répondant aux demandes des entreprises.
2.1.2.3.4 les produits laitiers
Cette filière est beaucoup plus récente.
Pourtant la transformation du lait est une activité traditionnelle. Les
femmes d'éleveurs ont toujours transformé de petites
quantités pour les marchés proches. Sur la base de savoir faire
traditionnel, une vingtaine de MPE individuelles ou communautaires (groupements
féminins) a installés dans les villes secondaires des bassins de
production laitiers. Elles proposent du lait pasteurisé, caillé
en sachets imprimés et soudés du fromage.
La croissance de la production laitières,
appuyée par le gouvernement, des projets et des ONG entraîne un
fort potentiel de développement de leurs activités. Cependant,
elles bénéficient de peu appui. Pour bénéficier de
ce contexte favorable, il est pourtant nécessaire d'élargir les
gammes (fromages), de recruter des forces de ventes, de mieux créer une
association interprofessionnelle « mouvements des producteurs et
transformateurs de lait du Sénégal »
2.1.2.3.5 Les fruits
Il existe de nombreuses micro entreprises artisanales,
essentiellement à Dakar et dans les
villes secondaires. L'activité dont les revenus sont
faibles (1000 à 1500 F/j) est menée par les
ménagères. La fabrication de boissons traditionnelles (jus de
bissap) et plus rarement gingembre et tamarin- vendus dans des sachets et
parfois par bassine pour les cérémonies), dont les recettes se
transmettent de mère en fille, est une activité féminine
qui constituent un complément aux ressources familiales ou un moyen pour
les jeunes filles d'acquérir une certaine autonomie
financière.
Les fruits font notamment partie des secteurs dans lesquels
les femmes rurales et urbaines s'investissement beaucoup par des actions de
commercialisation et de transformation. Les pertes post récoltes
constatées en fruits ont en effet poussé certaines ONG ou
institutions internationales à appuyer des groupements féminins
pour mener des actions dans la transformation de ces produits en boissons,
confitures et sirops.
2.1.2.3.6 Les autres produits
Les autres produits proposés sont les pâtes
d'arachides, les arachides grillées, les noix de cajous, les plantes
médicinales séchées, les épices et condiments
(piment, sel et sel iodé,
vinaigres). Les produits sont vendus par des femmes dans la
rue ou par des petites entreprises des différentes filières qui
diversifient ainsi leur gamme de produits.
L'huile de palme, le beurre de karité, l'huile
d'arachide, le nététou sont aussi des produits destinés
à la transformation.
Ces filières sont le plus souvent
contrôlées par des commerçants qui collectent les produits
dans les villages et les marchés ruraux et parfois achètent
même les matières premières et confient la transformation
aux femmes sous forme de prestation de service.
2.1.2.3.7 Les produits pétroliers
Le Sénégal dispose de peu d'énergies
fossiles commercialement disponibles, et les réserves sont encore
incertains. La production de pétrole et de gaz est négligeable,
par contre, il existe, à l'issue des campagnes d'exploration
menées à ce jour, des perspectives pour découvrir des
gisements de pétrole et surtout de gaz naturel, sur terre ou en
offshore. Il y a lieu de noter aussi d'importantes réserves de tourbe
dont l'exploitation commerciale comme combustible domestique ne semble pas
être envisagée à court terme. La Société
Africaine de Raffinage (SAR) assure le raffinage et l'approvisionnement du
marché national en produits pétroliers.
Pour l'année 1994, du fait de la dévaluation du
Franc CFA, la facture pétrolière est passée de
57 milliards de FCFA à 78.9 milliards pour un achat de
302 782 tonnes de pétrole brut et de
782 344 tonnes de produits finis. Les intervenants du
marché national sont : COSETAM,
PETROMAS, PETROSEN, SHELL SENEGAL, Société de
Manutention de Carburant
Aviation Dakar-Yoff, MOBIL OIL Sénégal, SPP
2.1.2.3.8. Les produits chimiques
Les composantes chimiques sont livrées par les
Industries Chimiques du Sénégal (ICS) qui
produisent
· du phosphate marchand, à partir de la mine de
TAÏBA, distante de quelque 100 km de DAKAR ;
· de l'acide phosphorique (P2O5), grâce à
deux usines contiguës, situées à
DAROU, à proximité de la mine, d'une
capacité de production totale de 660
000 tonnes de P2O5 par an;
· des engrais (DAP, NPK, SSP/TPS), dans une usine
située à MBAO (18 km de
DAKAR).
2.1.2.3.8.1. les engrais
La plus grande part de ces engrais granulés est
destinée au marché de la sous région ouest africaine,
principalement pour les besoins agronomiques de la culture du Coton, de
l'Arachide, du maraîchage, des céréales
2.1.2.3.8.2. les phosphates
Le Sénégal dispose de réserves
importantes de Phosphate, d'une qualité exceptionnelle. Le
Phosphate marchand de TAÏBA (titré à 79
BPL), exploité dès 1960 à partir de Ndomor Diop puis de
Keur Mor Fall, est synonyme d'excellence à travers le Monde.
Base opérationnelle du Groupe ICS, le site minier de
Taïba est situé à 100km de Dakar et ses activités
gravitent actuellement autour des gisements de Keur Mor Fall et
Tobène.
L'ouverture du panneau minier de Tobène porte la
capacité de production de la Mine de Taïba à 2 millions de
tonnes de Phosphate marchand par an, pour des réserves estimées
à plus de
100 millions de tonnes.
2.1.2.3.8.3 L'Acide Phosphorique
Dénommée Darou, du nom de la localité qui
abrite ses installations (Darou Khoudoss), le site
Acides des ICS, constitue un complexe chimique de deux
unités contiguës de fabrication d'acide phosphorique, d'une
capacité de production totale de 660 000 tonnes de P2O5 par an.
Ces installations, voisines de la Mine de Taïba (100 km
de Dakar) ont permis au Sénégal d'accéder à la
grande Chimie Minérale et de transformer localement une partie sans
cesse croissante de la production de Phosphate en acide phosphorique P2O5
à 54%, apportant ainsi une valeur ajoutée importante. La
quasi-totalité de la production de cet acide phosphorique est
exportée vers nos partenaires indiens d'IFFCO et SPIC
Le complexe industriel des ICS inclut également
- la commercialisation de ses produits et la fabrication de
produits phytosanitaires, avec sa filiale SENCHIM ;
- le transport ferroviaire, avec sa filiale SEFICS ;
- la logistique (Terminal et portique portuaires, sea-lines
pour l'ammoniac et l'acide),
- l'approvisionnement en eau (forages de MEKHE) et la
production d'énergie.
La faible visibilité des PME en zones rurales
entame leur compétitivité
La faible visibilité des PME en zones
défavorisées surtout rurales et périurbaines
résulte essentiellement de l'absence d'une politique des PME tenant
compte des spécificités de ces zones. Certes, la Charte des PME
peut constituer une référence en la matière, mais son
application tarde à se concrétiser et surtout elle ne constitue
pas un levier dissuasif d'installation des PME dans la métropole
dakaroise. De plus, se pose le problème de la faible
compétitivité des PME et de l'ensemble des entreprises
sénégalaises, qui se manifeste par le faible développement
de la sous traitante. A l'opposé des PME rurales de certains pays
développés qui sont assimilés à des PME de
dimension mondiales, celles du Sénégal se caractérisent
par leur manque de technologie qui porte atteinte à la qualité de
leur produit et pose par conséquent la problématique de leur
pérennisation. Dès lors, elles deviennent moins attractives et
éprouvent des difficultés pour accéder aux
crédits.
Par ailleurs, si les PME éprouvent d'énormes
difficultés pour se développer en milieux rural et
périurbain cela résulte des conditions précaires
d'existence de l'artisanat dans ces zones, dont les principales contraintes se
résument en :
· vulnérabilité des artisans (absence de
système de protection sociale);
· système d'informations non performant (absence
de statistiques fiables) ;
· faible niveau d'organisation des artisans au niveau
rural (absence de structures locales fonctionnelles comme les Chambres de
métiers à l'échelle) ;
· manque de programme pour la promotion des jeunes
entrepreneurs surtout concernant les femmes en milieu rural ;
· faibles capacités organisationnelles des acteurs
du secteur ;
· niveau d'instruction des artisans est bas ;
· système d'apprentissage et de perfectionnement
des artisans peu adapté ;
· faible promotion de l'artisanat intégré
;
· faible diffusion des technologies nouvelles.
En plus de ces obstacles, il importe d'évoquer la
mauvaise qualité des circuits de distribution des produits artisanaux
liés essentiellement :
· aux problèmes de débouchés des
produits pour l'accès aux marchés ;
· à la faible prise en compte de la dimension
qualité dans la conception des produits et
services artisanaux ;
· au difficile accès aux marchés publics
;
· à la non introduction des NTICs comme support de
promotion des produits et services
artisanaux ;
· à l'absence de circuits de distributions
ramifiés et de normes de qualité dans ce
secteur.
Les problèmes de l'accès et de la qualité
des produits financiers demeurent toujours entiers, en dépit des efforts
considérables fournis par le Gouvernement et les partenaires au
développement, et se manifestent par :
· l'absence d'un système d'information et de
sensibilisation sur les procédures de
financement ;
· la faible implantation des bureaux d'études dans
les zones rurales et périurbaines ;
· inexistence de fonds d'études de projets
artisanaux décentralisés au niveau des
chambres de métiers ;
· l'inexistence de systèmes financiers en milieu
rural et périurbain ;
· l'absence de mesures incitatives.
2.1.3 Le Secteur tertiaire
Le secteur tertiaire est la principale source de croissance de
l'économie nationale avec une contribution de plus de 50% au taux de
croissance réelle sur la période 1994-2000.Il est tiré
par le commerce suite à la libéralisation des prix et les
Télécommunications qui restent sur une trajectoire ascendante.
Le tableau ci-dessus nous montre les stratégies mises
en place par l'Etat pour développer ce secteur.
Tertiaire
|
Soutien au secteur primaire et secondaire
|
Transport
|
-Promotion du transport international (maritime, terrestre,
aérien) ;
-Modernisation et renforcement des infrastructures ;
-Renouvellement des équipements.
|
Poste et Télécommunication
|
-Poursuite de la Libéralisation et instauration d'une
réglementation du secteur ;
-Promotion de la téléphonie rurale ;
-Amélioration et diversification de la qualité
des services offerts par la poste.
|
Commerce
|
-Amélioration du système d'information sur les
marchés ;
-Diversification des marchés et des produits
d'exploitation et d'importation ;
-Meilleur valorisation des produits d'exportation
|
Hydraulique urbaine
|
-Consolidation des acquis de la réforme ;
-Privatisation et régulation du secteur ;
-Promotion des branchements sociaux dans les zones
défavorisées.
|
Tourisme
|
-Intensification et diversification de la promotion
touristique ;
-Diversification des produits touristiques ;
-Réhabilitation et valorisation des sites
touristiques
-Développement du tourisme intégré.
|
Section 2 : Mesures d'accompagnement
2.1.3.1.1- La création de richesses dans un cadre
macroéconomique sain
Pour être durable, l'essor des secteurs productifs doit
s'accompagner d'une stratégie de développement des secteurs et
domaines complémentaires, mais également d'un environnement
macroéconomique sain. Aussi, les politiques sectorielles visent-elles
à promouvoir les investissements, les exportations, les nouvelles
technologies de l'information, l'emploi mais également à
améliorer le cadre d'intervention des différents acteurs
économiques.
La stabilité macroéconomique est essentielle pour
toute stratégie visant à favoriser une croissance
économique durable. Les actions et réformes prévues
à cet effet mettront l'accent sur la poursuite de l'ajustement du cadre
macroéconomique grâce à des politiques budgétaire et
monétaire prudentes.
Celles-ci seront définies en parfaite cohérence
avec les critères de convergence fixés par le cadre de
surveillance multilatérale de l'Union Économique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
2.1.3.1.2 - Le renforcement des capacités du
secteur privé
Outre la création d'un environnement stable et porteur,
les mesures prévues pour augmenter significativement le niveau des
investissements viseront à ouvrir davantage l'économie sur
l'extérieur et promouvoir l'investissement direct étranger.
Parallèlement, les réformes destinées à
créer un cadre légal sûr et stable déjà mises
en oeuvre seront intensément poursuivies.
La promotion des investissements et celle des exportations
figurent parmi les fonctions identifiées et prises en charge par la
stratégie de développement du secteur privé
élaborée en 1999 conjointement par l'État et les
organisations d'employeurs et mise à jour en 2001 pour servir de support
à la rationalisation du dispositif d'appui à l'initiative
privée. En sus des objectifs de renforcement des bases à long
terme du développement et d'amélioration de l'efficacité
de l'intervention de l'État, cette stratégie met l'accent sur le
renforcement des capacités du secteur privé. La promotion des
exportations est articulée autour de l'encouragement des entreprises
existantes à pénétrer de nouveaux marchés
d'exportation et au soutien à l'émergence de nouvelles
entreprises d'exportation.
2.1.3.1.3-La politique d'appui au
développement des PME
Les PME ont un rôle capital à jouer au
Sénégal dans la croissance et le développement
économiques. Les leçons tirées de l'expérience des
différentes formes d'appui au développement des PME et des
initiatives privées ont conduit l'État à adopter une
stratégie axée sur la création d'un environnement
favorable au développement des entreprises, la stimulation de
l'initiative entrepreneuriale et la coordination de l'appui international
direct à l'entreprise.
2.1.3.1.4-La politique de l'emploi en appui à la
création de richesse
En tant que levier majeur du recul de la pauvreté,
l'emploi sera placé au coeur des préoccupations des politiques
économiques et de développement. La politique de l'emploi sera
centrée sur des mesures de gestion de la main d'oeuvre qui contribuent
à augmenter les capacités et les possibilités
d'accès des pauvres à l'emploi mais également sur le
renforcement de l'efficacité et la transparence du marché de
l'emploi ainsi que la promotion de l'emploi indépendant en milieu rural
et urbain.
Ces mesures seront accompagnées par la promotion des
activités à haute intensité de main d'oeuvre (HIMO).
CONCLUSION
En définitive, le défi auquel est
confronté aujourd'hui le Sénégal est celui de créer
les conditions propices pour renouer avec une croissance répartie de
façon moins inégalitaire. Cela implique un desserrement des
contraintes qui pèsent sur le monde rural, un approfondissement des
réformes des structures du secteur industriel, une plus grande
efficacité de la politique fiscale et une meilleure administration
permettant d'assurer une plus grande transparence et la participation effective
des populations de base. Au Sénégal, la réflexion sur
l'élaboration d'un Plan National de Lutte contre la pauvreté
(PNLP) a été initiée à la suite des
résultats de l'enquête sur les priorités (ESP) qui a mis en
évidence la paupérisation d'une partie importante de la
population du pays. L'objectif du PNLP est au qu'au moins 80% des ressources
mobilisées profitent au minimum à 30% de la population pauvre.
Pour cela, les objectifs intermédiaires du PNLP sont :
- Un meilleur suivi des conditions de vie des ménages
et un renforcement des capacités des acteurs à la base ;
- Un accroissement des revenus des populations ;
- Une meilleure couverture des besoins.
Les interactions multiples entre pauvreté, nature de la
croissance, dégradation du milieu naturel, évolution
démographique, niveau de couverture des services sociaux et la gestion
de l'économie imposent le choix des stratégies alternatives
suivantes :
- Une stratégie macroéconomique de
croissance ;
- Une stratégie d'efficience et de maîtrise des
instruments de la politique économique ;
- Une redistribution des ressources budgétaires en
faveur des secteurs sociaux et des productifs touchant les plus
nécessiteux ;
- Une stratégie de promotion d'une nouvelle
administration du développement ouverte au monde
extérieur ;
- La promotion d'une politique nationale de partenariat de
développement entre l'Etat, les groupements socioprofessionnels et les
collectivités locales ;
- Une stratégie de maitrise des
phénomènes démographiques ;
- Une stratégie d'amélioration de l'habitat
rural et périurbain ;
- Une stratégie de gestion de l'environnement ;
- Une politique nationale d'emploi axée sur la
création d'emplois à l'aide des travaux publics à haute
intensité de main d'oeuvre et sur l'assistance aux micros entreprises
- Une promotion soutenue de la femme en tant qu'acteur de
développement.
De manière générale, dans tous les
programmes économiques, la priorité sera accordée aux
besoins fondamentaux des populations avec la mise en place d'infrastructures
appropriées telles que les pistes de production, la fourniture d'eau
potable, la satisfaction des besoins alimentaires de base et la création
d'emplois productifs 32,7% de la population et rémunérateurs,
pour éradiquer la pauvreté qui touche aujourd'hui 2302796
sénégalais.
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