Le parc à karité de
Bembéréké se trouve entre les latitudes 10°N et
11°N et regroupe toute la population de karité s'étendant de
Bembéréké à Gogounou. La hauteur moyenne annuelle
des pluies au sein de ce parc est de 1100 mm.
Sept villages (Bensékou, Ouèrè,
Béroubouay - Est et Guéssou - Sud, Péhunko, Kotopounga et
Boukombé) avec les ethnies Bôo, Bariba et Gando, Wama et
Bêtamaribè ont été retenus pour l'étude dans
ce parc.
On distingue fondamentalement au niveau de ce parc trois
types de sols à savoir : les sols ferrugineux tropicaux peu
lessivés, concrétionnés ou non sur matériau
kaolinique. Dans les dépressions, on rencontre des sols hydromorophes
alors que sous couvert végétal des forêts denses
sèches ou de certaines forêts claires à cimes jointives, se
retrouvent des sols ferralitiques moyennement desaturés.
Les feux de brousse constituent une contrainte majeure pour
un bon développement de la végétation dans ce parc. Il est
allumé partout et sans aucun contrôle. Il ravage d'importants
peuplements de karité chaque année.
Dans ce parc, le karité se trouve au milieu de
nombreuses espèces compagnes qui varient selon le type d'habitat :
· Dans les savanes (boisées, arborées et
arbustives) et les forêts claires on rencontre : Isoberlinia doka,
Daniella oliveri, Nauclea latifolia, Lannea nigritiana, Parkia biglobosa,
Pterocarpus erinaceus, Strychnos spinosa, Feretia apodanthera, Anogeissus
leiocarpus, Burkea africana, Piliogstima thonningii, Securidaca
longepedonculata, Acacia sieberiana, Combretum spp. Tamatindus indica, Gardenia
erubescens, Guera senegalensis, Sterospermum kunthianum, Securinega virosa,
Khaya senegalensis, Afzelia africana, Prosopis africana, Terminalia
avicennioödes, Vitex doniana, Borassus aethipium, Adansonia digidata,
Detarium microcarpum, Pericopsis laxiflora, Diospyros mespiliformis,
Byrsocarpus coccineus, Bridelia ferruginea, Cussonia barteri, Anthocleista
vogeliana, Erythrina senegalensis, Uvarvia chamae, Albizia zigia;
· Dans les forêts galeries, on retrouve Uapaca
togoensis, Garcinia ovalifolia, Vitex doniana, Lecaniodiscus cupanoides,
Berlinia grandifolia, Syzygium guineense, Tetracera anifolia, Landolphia
landolphioides, Strychnos splendens;
· Dans les champs cultivés, le karité est
associé au néré Parkia biglobosa, Adansonia digitata,
Mangifera indica.
· Dans les formations herbacées on distingue :
Sorghum bicolor, Zea mays, Dioscorea spp., Vitex doniana, Arachis hypogea,
Oryza sativa, Manihot esculenta, Vigna unguiculata, Gossypium barbadense, Oryza
sativa, Voandzeia subterranea, Glicine max et quelques adventices.
Au sein de ce parc, le karité est conservé lors
des défrichements dans les champs de culture. La figure 50
présente la densité des arbres de karité dans les
différentes formations étudiées : les champs
cultivés (regroupant les champs et les jachères de 1 et de 4
à 5 ans), puis les jachères (qui sont les jachères de 10
ans et plus).
Nombre de tiges /ha
100
40
20
80
60
0
FORMATIONS VEGETALES
JACHERES CHAMPS
VILLAGES
Figure 49 : Densité des arbres de karité
dans les différentes formations végétales du parc de la
région de
Bembéréké
Dans le parc à karité de
Bembéréké, la densité des arbres de karité
est plus élevée dans les jachères que dans les champs
cultivés à Ouèrè, Béroubouay, et à
Guessou-Sud. Cette tendance est contraire à Bensékou, Kotopounga
et à Péhunco. A Boukombé, ces valeurs sont
égales.