3.7 Systèmes agroforestiers traditionnels
L'agriculture constitue de loin, la première forme
d'utilisation des terres. Bien qu'aucune statistique ne fasse état de
techniques ou de systèmes agroforestiers, le milieu d'étude est
un vaste parc arboré à karités - nérés
(Vitellaria paradox-Parkia biglobosa) qui est fortement
intégré aux systèmes agraires traditionnels. On y
dénombre aussi dans ce système agrosylvicole d'autres
espèces ligneuses (trans) plantées ou non, (Blighia sapida,
Daniella oliveri, Vitex doniana, Adansonia digitaria, Tectona grandis,
Mangifera indica, Elaeis guineensis, Citrus spp, Psidium guayava) qui sont
conservés dans le système et utilisés soit pour leurs
fruits, feuilles, ou bois, soit pour des rituels ou divers autres produits.
Karités et Nérés, principaux arbres conservés,
représentent une composante fondamentale des ressources naturelles, tant
d'un point de vue socio - économique qu `écologique (AGBAHUNGBA
& DEPOMMIER, 1989 ; SOKPON, 1994).
Nul ne peut douter du rôle écologique de cette
couverture ligneuse quasi continue jusque dans le Nord du milieu d'étude
où l'influence sahélienne brise son extension. En effet,
lorsqu'on considère le caractère pérenne du parc ligneux
et la densité d'arbres dans le système, il existe très
vraisemblablement un effet dans le bilan de la fertilité des sols
à travers le cycle bio géochimique via les ligneux. Mais
l'extension des superficies de coton, le passage régulier des feux de
saison sèche allumés par les pasteurs, agriculteurs et chasseurs
illicites constituent quelques inconvénients au maintien de la
stabilité écologique générée par ces parcs
bien que l'administration forestière ait reconnu l'importance de ces
parcs et en interdit tout abattage des composantes sans autorisation
préalable.
3.8 Démographie et caractéristiques
socio-culturelles
La population du milieu d'étude est estimée
à 3.271.107 habitants au Recensement Général de la
Population et de l'Habitat (RGHP) de 2002 (INSAE, 2002) avec un taux
d'accroissement inter censitaire de 3,62% (par rapport à 1992) contre
3,23% pour l'ensemble du territoire national (tableau I). La densité
moyenne varie de 33 à 113 habitants au km2 contre une moyenne
de 66 habitants au km2 pour l'ensemble du territoire national. La
population agricole est estimée à 2.216.703 habitants au
pré-recensement de 1998 (MAEP, 2003) parmi laquelle on compte 1.303.127
actifs agricoles répartis entre 275.056 exploitations agricoles dont 87%
sont dirigés par des hommes et 13% par des femmes. La taille des
exploitations agricoles varie de 2 à 3 ha.
Le seuil de pauvreté globale (montant
nécessaire à un équivalent-adulte pour effectuer ses
dépenses globales minimales) est de 69.665 FCA dans le milieu
d'étude contre un seuil national de 74.297 FCFA (INSAE, 2001)
La taille des ménages ruraux et le taux de
dépendance (proportion d'enfants de moins de 10 ans à charge par
actif du ménage) sont respectivement de 8 personnes et de 52% avec un
taux général d'analphabétisme variant de 22,5% dans
l'Atacora à 59,3% dans le Zou (INSAE, op. cit.).
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