REPUBLIQUE DU BENIN
UNIVERSITE D'ABOMEY - CALAVI
FACULTE DES SCIENCES
AGRONOMIQUES
FORMATION DOCTORALE
MEMOIRE DU DIPLOME D'ETUDES APPROFONDIES
OPTION: AMENAGEMENT ET GESTION DES RESSOURCES
NATURELLES
THEME
Parcs à karité (Vitellaria
paradoxa) (Gaertn. C. F.) (Sapotaceae)
au Bénin:
Importance socio-culturelle, caractérisations
morphologique, structurale et
régénération
naturelle
Présenté par: Directeur de Mémoire
Paul Césaire GNANGLE Prof. Dr. Ir. Nestor
SOKPON
Maître de Conférences des Universités du
CAMES
Directeur du Laboratoire d'Etudes des Recherches
Forestières
Université de Parakou.
Année académique 2003-2004
Soutenu, le
29 Mars 2005
Jury :
Président : Prof. Dr. Ir. AHANTCHEDE
Adam
Rapporteur : Prof. Dr. Ir. Nestor SOKPON
Examinateur : Dr. AKOEGNINOU
AkpoviExaminateur : Dr. Ir. GANGLO C. Jean
Certification
Je certifie que ce travail a été
réalisé par Monsieur Paul Césaire GNANGLE
pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies (D.E.A.) en
Aménagement et Gestion des Ressources Naturelles, Option: Gestion des
Ressources Naturelles de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de
l'Université d'Abomey - Calavi (UAC) au Bénin.
Professeur. Dr. Ir. Nestor
SOKPON
Maître de Conférences des
Universités du CAMES
Directeur du Laboratoire d'Etudes et des Recherches
Forestières
Dédicace
Le présent travail est dédié:
· A mon père Paul Gnanglè et à mon
jeune frère Fortuné Gnanglè tous, fauchés
prématurément par la mort. Que vos mémoires soient
à jamais gravés dans nos actes quotidiens et que les enfants
Rosen et Murielle trouvent ici, la preuve de mieux faire.
· A ma mère Bénédicte Solange
Ahanhanzo-Glèlè, qui ne cesse de soutenir fortement ses
enfants.
· A ma femme Léontine, et à mes enfants
Bérenger, Lewis et Ehrem pour leur grande souffrance pendant mes
absences répétées du foyer.
· A mes soeurs et frères, pour leur amour filial.
· Aux valeureuses collectrices de noix de karité et
producteurs agricoles sans le concours de qui, le présent travail ne
pourrait se réaliser.
Remerciements
J'exprime mes vifs et sincères remerciements puis ma
profonde reconnaissance au Professeur Dr. Ir. Nestor SOKPON, Doyen de la
Faculté d'Agronomie (FA) de l'Université de Parakou (UP) et
Directeur du Laboratoire d'Etudes et des Recherches Forestières (LERF),
pour avoir accepté superviser ce travail qui est d'un important
intérêt pour la filière karité au Bénin.
· Au Dr. Ir. Jacob YABI, Agroéconomiste à la
FA, et à Valérien AGOSSOU pour avoir lu et corrigé ce
document.
· A Donatien ZOLA, Bernard AGBO, pour leur inestimable
contribution à la réalisation de ce document.
· A Jean Marie Yacoubou, Informaticien à l'INRAB,
pour avoir formaté et mis en ordre ce document.
· A la famille Barassounon Moussa à Parakou, pour
les appuis logistiques sans lesquels le présent travail ne saurait
aboutir.
· A tous les jeunes de Kotopounga, à Victorin TCHABI
et à Alexis ADIFON pour leur indéfectible soutien pendant mes
difficiles périodes de collecte de données de terrain.
· A tous nos collègues du LERF: Honoré,
Christine, Ella, Barassounon, Mounouni et Idrissou pour les agréables
moments passés ensemble.
· A tous les Professeurs de la Faculté des Sciences
Agronomiques (FSA), et plus particulièrement les Professeurs
Barnabé K.L. ZOKPODO, Philippe LALEYE et Brice SINSIN.
· A tous nos collègues de promotion: Amadou,
Mireille, Jonas, Altnel, Gilles, Clotaire, ma «petite amie
Charlotte», sans oublier Douro, pour son appui dans le traitement de mes
données statistiques.
· Au Projet d'Amélioration et de Diversification
des Systèmes d'Exploitation (PADSE), qui a facilité, il y a
quatre ans, le diagnostic de la présente problématique et nous a
ainsi permis de contribuer au développement du Bénin par la
production de ce document scientifique.
· A l'Institut National des Recherches Agricoles du
Bénin (INRAB), pour l'oeuvre gigantesque de recherche agricole qu'il met
en oeuvre depuis 100 ans et l'autorisation accordée pour que du temps
soit dégagé pour ce travail.
· Enfin, à tous ceux, qui de prêt ou de loin
ont contribué à la réalisation de ce travail, qu'ils
reçoivent ici, le vivant témoignage d'un travail bien
exécuté.
Résumé
Les aspects socio-culturels liés à la
conservation des parcs à karité, leur caractérisation
morphologique, structurale et leur régénération naturelle
ont été étudiés dans deux formations
végétales à partir d'inventaires forestiers
réalisés au sein de 158 placeaux carrés de 30m x 30m au
niveau de 300 ménages et dans 20 villages au Bénin.
Au plan socio-culturel, il existe une différence
très hautement significative entre les ethnies en ce qui concerne la
conservation in situ des arbres de karité ( ÷2
=67,84 ; ddl=6 et P<1%). La création des parcs
à karité est un fait culturel et
socio-économique qui se réalise lors des défrichements
pendant l'installation des cultures d'igname et de coton. Elle est l'oeuvre des
ethnies Bariba, Gando, Peulh, Dendi, Bôo, Mokolé, Nagot, Lokpa,
Bentamaribè et Wama qui conservent le karité sur leur champ. Par
contre, les ethnies Fon, Mahi et Idaatcha, quant à elles ne conservent
pas le karité. Il existe aussi une différence significative entre
les ethnies en ce qui concerne l'utilisation du karité comme bois de
service ( ÷2 =13,84 ; ddl=6 et P<5%).
La différence entre les ethnies en ce qui concerne
l'utilisation du karité en médécine traditionnelle
est
hautement significative ( ÷2 =10,65 ; ddl=4 et
P<5%). S'agissant des usages du karité dans les
cérémonies
et les enterrements, cette façon de faire se rencontre
surtout chez les ethnies Lokpa, Bentamaribè, Wama, Bôo et Nagot.
Une différence très hautement significative existe entre les
ethnies en ce qui concerne les usages religieux du karité (
÷2 =21,91 ; ddl=2 et P<1%).
Les systèmes agraires associés aux parcs
à karité sont des systèmes de culture abattis-brûlis
assez différenciés selon le gradient pluviométrique
nord-sud, les ethnies, la pression sur les arbres dans les parcs, le
diamètre à 1,30m du sol, et la densité des arbres.
Cinq parcs à karité à savoir: (i) le parc
de la région de Bohicon, (ii) le parc de la région de
Savè, (iii) le parc de la région de Parakou, (iv) le parc de la
région de Bembéréké et celui de la région de
Kandi, ont été identifiés selon les variables
mésologiques et dendrométriques analysées à l'aide
du logiciel MINITAB version 13.20. Des descripteurs morphologiques (longueur du
pétiole, du limbe, et largeur du pétiole) utilisés sur 10
feuilles choisies au hasard dans la partie basse de la couronne sur trois
arbres au plus par placeau ont complété l'analyse dans la
discrimination des parcs.
Le diamètre à 1,30m au dessus du sol (ddh) de
381 arbres, la structure au sol et la densité du peuplement augmentent
du sud au nord en fonction du gradient pluviométrique et de la latitude.
Il existe une différence significative entre ces différentes
variables (P<5%).
Au plan structural, la densité du peuplement dans les
différentes formations suit cette même tendance ainsi que la
distance moyenne entre le semencier et ses plus proches voisins. Cette distance
est comprise entre 1,94m et 3,36m. La répartition spatiale des arbres de
karité est agrégative dans tous les 5 parcs.
La régénération naturelle existe, mais
elle est compromise par divers facteurs que sont: le feu, la
luminosité
et la durée des jachères (même si
elles sont de courte durée), le sarclage, le labour, les ravages
d'insectes et
le pâturage. La régénération naturelle
du karité suit le processus d'espacement des semis de JANZEN (1970).
Seules les jachères de 10 ans et plus, peuvent assurer la
régénération de l'espèce.
Mots clés: Parc à
karité, importance socio-culturelle, structure des peuplements,
morphologie, régénération, Bénin.
Abstract
Socio-cultural issues of conservation, morphological
structural characteristics and natural regeneration of shea parklands were
carried out in two vegetation types from 158 rectangular sample plots of 30m x
30m chosen in 20 villages and 300 households in Benin.
As regards socio-cultural factors, there is a high significant
difference between ethnics groups as far as in situ conservation is concerned (
÷2 =67.84; d.f. =2 and P<1%). Creation of parklands
appears as a
socio-economic and cultural fact, which is carried out when
farmers cleared land to settle yam and cotton. In Benin, shea is maintained and
conserved on farmers' fields by Bariba, Gando, Peulh, Dendi, Bôo,
Mokolé, Nagot, Lokpa, Bentamaribè et Wama ethnic groups. In
contrast, Fon, Mahi and Idaatcha ethnic groups had no traditional strategies of
in situ conservation of shea. Therefore, there is a high significant difference
between the ethnic groups regarding shea wood utilisation (
÷2 =13.84; ddl=6 and P<5%).
Likewise, the difference between the ethnics groups regarding
utilization of shea as traditional medicine
products is also significant (
÷2 =10.65; ddl=4 and P<5%). For Lokpa,
Bentamaribè, Wama, Bôo and Nagot
ethnics groups, the tree is used in ceremonies and burials.
Thus, difference between ethnic groups regarding religious use of shea is
highly significant ( ÷2 =21.91; ddl=2 and P<1%).
The farming system of the parklands is characterized by
shifting cultivation, and it can be differentiated according to south-north
rainfall gradient, ethnic groups, external pressure on the trees in the
parkland, dbh (diameter at breast height) and density of the trees. According
to mesologic and anthropogenic variables that were analysed by MINITAB 13.20
software, five (5) agroforestry parklands are identified in Benin. These are:
(i) Bohicon agroforestry parkland (ii) Savè agroforestry parkland, (iii)
Parakou agroforestry parkland, (iv) Bembéréké agroforestry
parkland and (v) Kandi agroforestry parkland. These analyses were completed by
a measure of morphological descriptors (length of petiole and limb, width
petiole) on 10 leaves chosen at randomly at the lower part of the shea crown
for at least three (3) trees per rectangular plot.
The dbh of 318 trees, spatial distribution and density of
trees augmented from north to south according to rainfall gradient and
latitude. There is a significant difference between those variables
(P<5%).
Concerning the structural aspect, trees density in the
different vegetations types followed the same trend with the average distance
d between seed bearer and it's neighbour. This distance is between
1.94 m to 3.36 m. In all of the parklands, spatial distribution was
aggregative. The natural regeneration existed, but is compromised by fire,
luminosity, fallow duration (even if they are short), agricultural activities,
insects and grazing the parkland. Natural regeneration of the tree follows
JANZEN (1970) process of sowing spacing. Only ten years period fallow or older
could secure regeneration of shea tree.
Key words: shea parkland,
socio-cultural importance, population structure, morphology, regeneration,
Benin.
Liste des abréviations
AFC : Analyse Factorielle des Correspondances
ASECNA : Agence pour la Sécurité
de la Navigation Aérienne
DEA : Diplôme d'Etudes Approfondies
DFSC : Danida Forest Seed Centre
ETP : Evapotranspiration potentielle
FA : Faculté d'Agronomie
FSA : Faculté des Sciences
Agronomiques
IDH : Indice de Développement Humain
INRAB : Institut National des Recherches
Agricoles du Bénin
IPGRI : International Plant Genetic Ressource
Institute
LERF : Laboratoire d'Etudes et des Recherches
Forestières
LSSEE : Laboratoire des Sciences du Sol de
l'environnement et des Eaux
MAEP : Ministère de l'Agriculture de
l'Elevage et de la Pêche
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PADSE : Projet d'Amélioration et de
Diversification des Systèmes d'Exploitation
PIB : Produit Intérieur Brut
RAPD : Random Applied Polymorphic DNA
RGPH : Recensement Général de la
Population et de l'Habitat
SIMPA : Strategies for Improved Management of
Agroforestry Parkland in Africa
UME : Union Monétaire
Européenne
UP : Université de Parakou
Certification i
Dédicace ii
Remerciements iii
Résumé iv
Liste des abréviations vii
Liste des figures xiv
Liste des tableaux xvi
Liste des photos xvii
INTRODUCTION 0
PREMIERE PARTIE: DESCRIPTION DU MILIEU
ET METHODES UTILISEES 4
2. Revue de littérature 5
2.1 Evolution des écosystèmes
anthropisés 5
2.2 Dynamique des systèmes agraires 6
2.3 Dégradation des Ressources Naturelles
7
2.4 Taxonomie et noms usuels de l'espèce
8
2.5 Distribution géographique et écologie
du karité (Vitellaria paradoxa) 8
3. Milieu d'études 12
3.1 Relief et situation géographique
12
3.2 Subdivisions climatiques de la zone d'étude
12
3.2.1 Pluviométrie 15
3.2.2 Evapotranspiration potentielle (ETP) 16
3.2.3 Humidité relative de l'air 16
3.2.4 Insolation 17
3.2.5 Vent 18
3.3 Géomorphologie 18
3.4 Sols 19
3.5 Réseau hydrographique 20
3.6 Végétation 20
3.6.1 Formation végétales du domaine
guinéen 20
3.6.2 Formations des domaines soudano-guinéen et
soudanien 21
3.6.3 Formations d'origine anthropique 21
3.7 Systèmes agroforestiers traditionnels
22
3.8 Démographie et caractéristiques
socio-culturelles 22
3.9 Transformation des noix de karité
23
3.10 Commerce des noix de karité 23
4.1 Instruments de mesure 25
4.2 Echantillonnage et choix des populations de
karité 25
4.4 Système de culture 29
30
4.5 Caractérisation structurale des parcs à
karité
4.6 Caractérisation morphologique des parcs
à karité 31
4.7 Dynamique de la régénération
naturelle des populations de Vitellaria
paradoxa 32
4.8 Outils d'analyse et hypothèses 33
DEUXIEME PARTIE: RESULTATS ET
DISCUSSIONS 34
5. Résultats 35
5.1 Identification des parcs à karité
35
5.2 Importance socio-culturelle de la gestion des parcs
à karité 36
5.2.1 Stratégies de conservation du karité
36
5.2.1.1 Mode de création des parcs à karité
36
5.2.1.2 Contrôle du ramassage des noix de karité
dans les formations végétales 40
5.2.1.3 Conservation in situ du karité dans les parcs
40
5.2.2 Formes d'utilisation du karité
42
5.2.3 Caractéristiques socio-démographiques
des parcs à karité 44
5.3 Parc à karité de la région de
Bohicon 49
5.3.1 Description et composition floristique du parc
49
5.3.2 Cractéristiques structurales 50
5.3.2.1 Densité du parc et répartition des
individus par classe de diamètre 50
5.3.2.2 Répartition des individus par classes de
diamètre cime 50
5.3.2.3 Répartition des individus par classe de hauteur
totale 51
5.3.2. 4 Répartition des individus par classe de hauteur
fût 51
5.3.2.5 Structure spatiale 52
5.3.2.6 Relation hauteur totale-diamètre à 1,30 m
au dessus du sol 52
5.3.2.7 Relation diamètre cime-diamètre à
1,30 m au-dessus du sol 52
5.3.2.8 Relation hauteur totale-diamètre cime 53
5.3.3 Caractéristiques des feuilles
53
5.3.4 Etat de la régénération
naturelle 53
5.4 Parc à karité de la région de
Savè 54
5.4.1 Description et composition floristique du parc
54
5.4.2 Caractéristiques structurales 56
5.4.2.2 Répartition des individus par classe de
diamètre cime 56
5.4.2.3 Répartition des individus par classe de hauteur
totale 56
5.4.2.4 Répartition des individus par classe de hauteur
fût 57
5.4.2.5 Structure spatiale 57
5.4.2.6 Relation hauteur totale-diamètre à 1,30 m
au-dessus du sol 58
5.4.2.7 Relation diamètre cime-diamètre à
1,30 m au-dessus du sol 58
5.4.2.8 Relation hauteur totale-diamètre cime 58
5.4.3 Caractéristiques des feuilles
59
5.4.4 Etat de la régénération
naturelle 59
5.5 Parc à karité de la région de
Parakou 60
5.5.1 Description et composition floristique du parc
60
5.5.2 Caractéristiques structurales 61
5.5.2.1 Densité du parc et répartition des
individus par classe de diamètre 61
5.5.2.2 Répartition des individus par classe de
diamètre cime 62
5.5.2.3 Répartition des individus par classes de hauteur
totale 62
5.5.2.4 Répartition des individus par classes de hauteur
fût 63
5.5.2.5 Structure spatiale 63
5.5.2.6 Relation hauteur totale-diamètre à 1,30 m
au-dessus du sol 63
5.5.2.7 Relation diamètre cime-diamètre à
1,30 m au-dessus du sol 64
5.5.2.8 Relation hauteur totale - diamètre cime 64
5.5.3 Caractéristiques des feuilles
65
5.5.4 Etat de la régénération
naturelle 65
5.6 Parc à karité de la région de
Bembéréké 66
5.6.1 Description et composition floristique du parc
66
5.6.2 Caractéristiques structurales 67
5.6.2.1 Densité du parc et répartition des
individus par classe de diamètre 67
5.6.2.2 Répartition des individus par classe de
diamètre cime 68
5.6.2.3 Répartition des individus par classes de hauteur
totale 68
5.6.2.4 Répartition des individus par classes de hauteur
fût 69
5.6.2.5 Structure spatiale 69
5.6.2.6 Relation hauteur totale - diamètre à 1,30 m
au-dessus du sol 70
5.6.2.7 Relation diamètre cime-diamètre à
1,30 m au-dessus du sol 70
5.6.2.8 Relation hauteur totale-diamètre cime 70
5.6.3 Caractéristiques des feuilles
71
5.6.4 Etat de la régénération
naturelle 71
5.7 Parc à karité de la région de
Kandi 72
5.7.1 Description et composition floristique du parc
72
5.7.2 Caractéristiques structurales 73
5.7.2.1 Répartition des individus par classe de
diamètre 73
5.7.2.2 Répartition des individus par classe de
diamètre cime 74
5.7.2.3 Répartition des individus par classes de hauteur
totale 74
5.7.2.4 Répartition des individus par classe de hauteur
fût 75
5.7.2.5 Structure spatiale 75
5.7.2.6 Relation hauteur totale-diamètre à 1,30 m
au-dessus du sol 75
5.7.2.7 Relation diamètre cime-diamètre à
1,30 m au-dessus du sol 76
5.7.2.8 Relation hauteur totale-diamètre cime 76
5.7.3 Caractéristiques des feuilles 76
5.7.4 Etat de la régénération
naturelle 77
5.8 Relations entre les caractéristiques
morphologiques 77
5.9 Agents de dispersion 78
5.10 Susceptibilité aux maladies 79
6. Discussions 81
6.1 Importances socio-culturelles des parcs à
karité 81
6.2 Caractéristiques morphologiques des parcs
à karité au Bénin 81
6.2.1 Caractéristiques du port et l'architecture
du karité 81
6.2.2 Caractéristiques morphologiques liées
aux feuilles 82
6.3 Structure et dynamique de la
régénération naturelle des parcs à karité au
Bénin 83
6.4 Densité du peuplement et qualité de la
régénération naturelle 85
6.5 Structure au sol 89
6.6 Relations entre les principales
caractéristiques dendrométriques 91
6.7. Les agents de dispersion des graines de
karité 92
TROISIEME PARTIE: CONCLUSION ET
PROPOSITIONS DE GESTION DURABLE DES
PARCS A KARITE DU BENIN 93
7. Conclusion 94
8. Propositions de gestion durable des parcs à
karité au
Bénin et perspectives 94
BIBLIOGRAPHIE 97
ANNEXES 105
Annexe 1 : Fiche de collecte de données
socio-culturelles dans les parcs à karité au Bénin
106
Annexe 2 : Pluviométrie moyenne mensuelle de
1940-2000 des parcs à karité
au Bénin 107
Annexe 3: Moyennes pluviométriques sur 40 ans et
indices d'humidité de MANGENOT 109
Annexe 4: Moyennes mensuelles et anuelles de
l'humidité relative (période
1956 - 1996) 109
Annexe 5: Moyennes mensuelles de la pluviométrie,
de l'ETP et de l'ETP/2 des
stations synoptiques de la zone d'éude
(période 1939 - 1970) 109
Annexe 6: Quelques illustrations (photos 1 à 15).
110
Annexe 7: Etat des arbres dans les parcs à
karité menacésotos 16 à 19. 113
Liste des figures
Figure 1 : Carte de distribution du karité en Afrique au
Sud du Sahara Erreur ! Signet non
défini.
Figure 2 : Subdivision climatique du Bénin 13
Figure 3 : Diagramme climatique de Bohicon 14
Figure 4 : Diagramme climatique de Savè 14
Figure 5 : Diagramme climatique de Parakou 14
Figure 6 : Diagramme climatique de Natitingou 14
Figure 7 : Diagramme climatique de Kandi 15
Figure 8 : Variations inter-annuelle moyenne de la
pluviométrie sur la période 1940-2000 16
Figure 9 : Pluie moyenne annuelle sur 40 ans selon les stations
synoptiques de la zone d'étude 17
Figure 10 : Humidité relative moyenne annuelle sur 40 ans
selon les stations synoptiques de la zone d'étude
17
Figure 11 : Indice d'humidité de MANGENOT
calculé sur 40 ans selon les stations pluviométriques de la
zone d'étude 17
Figure 12 : Aire de distribution du
karité au Bénin et localisation des villages de
relévés
Erreur ! Signet non défini.
Figure 14 : Visualisation des différents parcs à
karité du Bénin sur la base d'une AFC 35
Figure 15 : Visualisation des paramètres environnementaux
36
Figure 16 : Pourcentage des formes d'utilisation du karité
dans la zone d'étude 43
Figure 17 : Pourcentage de conservation in situ du karité
par parc 43
Figure 18: Pourcentage d'utilisation du karité pour les
services et l'artisanat par parc 43
Figure 19 Pourcentage d'utilisation du karité comme bois -
énergie parc 43
Figure 20 Pourcentage d'utilisation du karité en
alimentation et pour la contribution au revenu par
parc 43
Figure 21 Pourcentage d'utilisation du karité pour usage
médicinal par parc 44
Figure 22 Pourcentage d'utilisation du karité pour usage
religieux par parc 44
Figure 23 : Corrélation entre le nombre moyen de bouche
à nourrir et le % du niveau de
dégradation du sol en culture d'igname par parc
45
Figure 24 : Corrélation entre le nombre moyen de bouche à
nourrir et le % de superficie
cultivée en igname par parc 45
Figure 25 :
Densité des arbres de karité dans les différentes
formations végétales du parc à karité de la
région de Bohicon 50
Figure 26 : Répartition par classe de diamètre des
arbres du parc à karité de la région de Bohicon 50
Figure 27 : Répartition par classe de diamètre cime
des arbres du parc à karité de la région de Bohicon 51
Figure 28 : Répartition par classe de hauteur totale des
arbres du parc à karité de la région de Bohicon 51
Figure 29 : Répartition des individus par classe de
hauteur fût des arbres du parc à karité de la région
de
Bohicon 52
Figure 30 : Diagramme hauteur
totale-diamètre à 1,30 m au-dessus du sol des arbres du parc
à karité de la
région de Bohicon 52
Figure 31 : Diagramme
diamètre cime-diamètre à 1,30 m au-dessus du sol des
arbres du parc à karité de
la région de Bohicon 53
Figure 32 : Diagramme hauteur
totale-diamètre cime des arbres du parc à karité de la
région de Bohicon
53
Figure 33 : Densité moyenne des sauvageons
(brins/m2) autour des semenciers du parc à karité de
la région de Bohicon 54
Figure 34 : Densité des arbres de
karité dans les différentes formations végétales du
parc à karité de la
région de Bohicon 55
Figure 35 : Répartition par classe de diamètre des
arbres du parc à karité de la région de Savè 56
Figure 36 : Répartition par classe de diamètre cime
des arbres du parc à karité de la région de Savè
56
Figure 37 : Répartition par classe de hauteur totale des
arbres du parc à karité de la région de Savè 57
Figure 38 : Répartition par classe de hauteur fût
des arbres du parc à karité de la région de Savè
57
Figure 39 : Diagramme hauteur totale-diamètre à
1,30m au-dessus du sol des arbres du parc à karité de la
région de Savè 58
Figure 40 : Diagramme diamètre
cime-diamètre à 1,30 m au-dessus du sol des arbres du parc
à karité de la
région de Savè 58
Figure 41 : Diagramme hauteur totale-diamètre cime des
arbres du parc à karité de la région de Savè 59
Figure 42 : Densité moyenne des sauvageons
(brins/m2) autour des semenciers du parc à karité de
la région
de Savè 59
Figure 43 : Densité des arbres de karité dans les
différentes formations végétales 61
Figure 44 : Répartition par classe de diamètre des
arbres du parc à karité de la région de Parakou 61
Figure 45 :Répartition par classe de diamètre cime
des arbres du parc à karité de la région de Parakou 62
Figure 46 : Répartition par classe de hauteur totale des
arbres du parc à karité de la région de Parakou 62
Figure 47 : Répartition par classe de hauteur fût
des arbres du parc à karité de la région de Parakou 63
Figure 48 : Diagramme hauteur totale-diamètre à
1,30 m au-dessus du sol des arbres du parc à karité de la
région de Parakou 64
Figure 49 : Diagramme diamètre
cime-diamètre à 1,30 m au-dessus du sol des arbres du parc
à karité de la
région de Parakou 64
Figure 50 : Diagramme hauteur totale-diamètre cime des
arbres du parc à karité de la région de Parakou 64
Figure 51 : Densité moyenne des sauvageons
(brins/m2) autour des semenciers du parc à karité de
la région de Parakou 65
Figure 52 : Densité des arbres de
karité dans les différentes formations végétales du
parc de la région de
Bembéréké 67
Figure 53 : Répartition par classes de diamètre des
arbres du parc à karité de la région de
Bembéréké 68
Figure 54 :Répartition par classe de diamètre cime
des arbres du parc à karité de la région de
Bembéréké68 Figure 55 : Répartition par classes de
hauteur totale des arbres du parc à karité de la région de
Bembéréké
69
Figure 56 : Répartition par classes de hauteur fût
des arbres du parc à karité de la région de
Bembéréké 69
Figure 57 : Diagramme hauteur totale-diamètre à
1,30 m au-dessus du sol des arbres du parc à karité de la
région de Bembéréké 70
Figure 58 :
Diagramme diamètre cime-diamètre à 1,30 m au-dessus du sol
des arbres du parc à karité de la
région de Bembéréké 70
Figure 59 :
Diagramme hauteur totale-diamètre cime des arbres du parc à
karité de la région de Bembéréké
71
Figure 60 : Densité moyenne des sauvageons
(brins/m2) autour des semenciers du parc à karité de
la région
de Bembéréké 71
Figure 61 :
Densité des arbres de karité dans les différentes
formations végétales du parc à karité de la
région de Kandi 73
Figure 62 : Répartition par classe de diamètre des
arbres du parc à karité de la région de Kandi 73
Figure 63 : Répartition par classe de diamètre cime
des arbres du parc à karité de la région de Kandi 74
Figure 64 : Répartition par classe de hauteur totale des
arbres du parc à karité de la région de Kandi 74
Figure 65 : Répartition par classe de hauteur fût
des arbres du parc à karité de la région de Kandi 75
Figure 66 : Diagramme hauteur totale-diamètre à
1,30 m au-dessus du sol des arbres du parc à karité de la
région de Kandi 75
Figure 67 : Diagramme diamètre
cime-diamètre à 1,30 m au dessus du sol des arbres du parc
à karité de la
région de Kandi 76
Figure 68 : Diagramme hauteur totale-diamètre cime des
arbres du parc à karité de la région de Kandi 76
Figure 69 : Densité moyenne des sauvageons
(brins/m2) autour des semenciers du parc à karité de
la région de Kandi 77
Figure 70 : Evolution des courbes de
répartition par classe de diamètre des individus de
Vitellaria
paradoxa dans les parcs étudiés 85
Figure 71 : Structure aggrégative ou contagieuse du
karité dans les formations végétales 90
Liste des tableaux
Page
Tableau I: Répartition de la population par
département 23
Tableau II : Mode d'échantillonnage 27
Tableau III : Différents paramètres mesurés
32
Tableau IV : Estimation de la superficie cultivée par
paysan et par an en igname et en coton dans la zone d'étude
37
Tableau V : Niveau de dégradation de l'environnement
exprimé en terme de superficie d'igname et du
coton mise en culture dans la zone d'étude en 2004 37
Tableau VI : Indice de Ruthenberg des parcs à
karité du Bénin 38
Tableau VII : Structure spatiale des parcs à karité
au Bénin 38
Tableau VIII : Caractéristiques des feuilles des arbres de
karité dans les parcs à karité au Bénin 39
Tableau IX : Classification des parcs à karité
selon les diamètres et les densités moyennes 39
Tableau X : Nombre d'espèces protégées par
parc à karité au Bénin 41
Tableau XI : Formes d'utilisation du karité au
Bénin 46
Tableau XII : Caractéristiques socio-démographiques
des parcs à karité 47
Tableau XIII : Densités des sauvageons
(brins/m2) autour des semenciers dans les différents
cercles
concentriques et formations végétales du parc
à karité de la région de Bohicon 54
Tableau XIV :
Densités des sauvageons (brins/m2) autour des semenciers dans
les différents cercles
concentriques et formations végétales du parc
à karité de la région de Savè 60
Tableau XV
:Densités des sauvageons (brins/m2) autour des semenciers
dans les différents cercles
concentriques et formations végétales du parc
à karité de la région de Parakou 65
Tableau XVI :
Densités des sauvageons dans les formations végétales dans
autour des semenciers dans les
différents cercles concentriques 72
Tableau XVII :
Densités des sauvageons (brins/m2) autour des semenciers dans
les différents cercles
concentriques et formations végétales du parc
à karité de la région de Kandi 77
Tableau XVIII :
Matrice triangulaire inférieure de corrélation entre les
variables feuilles des parcs à karité
du Bénin (Coefficient de corrélation de Pearson)
78
Tableau XIX : Valeurs moyennes du diamètre à hauteur
d'homme, du diamètre cime, de la hauteur totale et
de la hauteur fût des parcs à karité au
Bénin (test de Tukey au seuil de 5%) 81
Tableau XX : Valeurs moyennes
de la longueur du pétiole, la longueur du limbe et de la largeur du
limbe
des parcs à karité au Bénin (test de Tukey
au seuil de 5%) 83
Tableau XXI : Meilleurs ajustements de la répartition des
individus par classes 87
Tableau XXII : Structure au sol des individus de karité au
niveau des parcs étudiés et comparée à d'autres
essences forestières 90
Tableau XXIII : Meilleurs
ajustements des relations entre les principales caractéristiques
dendrométriques
et comparaisons avec certaines autres essences 91
Liste des photos
Page
Photo 1 : Mode de création des parcs à
karité et aspect de leurs dégradations suite à
l'installation de
champs d'igname 110
Photo 2 : Aspect physique du parc à karité de la
région de kandi (Photo, Gnanglè, 2002) 110
Photo 3 : Souche d'un arbre de karité ayant «
abrité des sorciers » dans le parc de Bohicon 111
Photo 4 :Arbre de karité mutilé à
Péhunco (Phytopratiques dans le parc de Bembéréké)
111
Photo 5 : Arbre de karité utilisé par la
divinité «ORO» à Toui (Parc à karité de
Savè) 111
Photo 6 : Mortier fabriqué avec le tronc du karité
111
Photo 7 : Noix germée Photo (Gnanglè, 2002) 111
Photo 8 : Beurre de karité Photo (Gnanglè, 2002)
111
Photo 9 : Graines mises en pots (Photo, Gnanglè, 2002)
112
Photo 10 : Sauvageon (Photo, Gnanglè, 2002) 112
Photo 11 : Mouture des amandes (Photo, Gnanglè, 2002)
112
Photo 12 : Amandes de karité séchées 112
Photo 13 : Fruits frais de karité en vente au
marché frontalier de Malanville (Photo, Gnanglè, 2002) 112
Photo 14 : Plant grillage (Photo, Gnanglè, 2002) 112
Photo 15 : Arbre attaqué et coupé 113
Photo 16 : Galeries creusées par l'insecte dans le tronc
de l'arbre (Photo Gnanglè, 2004) 113
Photo 17 : Poudre produite par les galeries 113
Photo 18 : Aspect d'un arbre attaqué 113
La réalité des sociétés rurales et
des systèmes agraires des régions tropicales montrent qu'il a
toujours existé de fortes interactions entre l'arbre et le paysan. Pour
ce dernier, l'arbre est presque toujours partie intégrante et partie
intégrée du paysage rural dans lequel il vit (CIRAD, 2001). Les
formations végétales plus ou moins anthropisées associent
les arbres préservés lors du défrichement et les plantes
cultivées. La description de ces systèmes ou parc «parc
arboré, paysage de parcs, intitulé farm parkland ou cultivation
parkland en anglais» revient en premier lieu aux géographes qui,
au-delà de la simple description des formations végétales,
ont intégré l'étroite relation spatiale de ces peuplements
arborés avec le paysage agraire et par conséquent l'empreinte des
populations paysannes. SAUTTER (1964) définit le parc comme «la
présence régulière, systématique, ordonnée
des arbres au milieu des champs». Selon RAISON (1988), le parc
arboré est le résultat d'un processus assez lent, [...] au cours
duquel se réalise non pas exactement le passage de l'état de
nature à l'état de culture [...] mais plus
précisément l'association à l'intérieur de l'espace
exploité régulièrement, d'éléments de la
nature, conservés, entretenus et améliorés en raison de
leur utilité, et de plantes cultivées. Mais plus que la
simple association dans l'espace de l'arbre au champ, le parc arboré
répond à de multiples fonctions qui évoluent dans le temps
et dans l'espace, en suivant l'histoire des hommes qui le façonnent:
«par sa composition et le rôle qui lui est assigné, le
peuplement arboré et l'espace agricole apparaissent comme
révélateurs de la stratégie que chaque
société conduit à l'égard du milieu où elle
est insérée. Ce ne sont donc pas seulement les besoins et les
techniques que traduisent le parc, c'est la nature de la société
et son histoire et d'une certaine manière sa structure, qu'il
éclaire ...» PELISSIER (1995).
Le parc marque généralement une adhésion
donc à un modèle précis de civilisation agraire tout au
moins à un agrosystème. Ce qui en fait par ailleurs en tant
qu'élément premier du paysage, une sorte d'enseigne ethnique
(CIRAD, 2001).
Rarement mono spécifique, les parcs sont
néanmoins dominés par une essence, voire l'association de deux ou
trois essences d'arbres (CIRAD, 2001).
De cette manière, quelques essences sont habituellement
préservées par les paysans lors du défrichement. Naturels
ou plus rarement plantés, le karité, le néré et le
palmier à huile, sont conservés dans les paysages cultivés
du Bénin et de l'Afrique de l'Ouest en général, suite aux
abattis-brûlis pour constituer des parcs arborés. Dans ces parcs,
ces arbres jouent des rôles multiples et diversifiés au
bénéfice des populations rurales: fonctions environnementales et
agroécologiques, fonction économique de production de bois, de
fourrage et de produits non ligneux, fonction de structuration de l'espace,
avec des dimensions sociales, culturelles et religieuses...
Les espèces les plus fréquemment trouvées
en parc au Bénin sont: le palmier à huile (Elæis
guineensis) au sud, le karité (Vitellaria paradoxa) et le
néré (Parkia biglobosa) au nord. Mais, ces essences ne
constituent pas les seules qui soient associées aux cultures. SOKPON
(1994) signale la présence du samba (Triplochiton scleroxylon),
du faux iroko (Antiaris toxicaria), Albizia glaberima, de
l'iroko (Milicia excelsa), Holarrhena floribunda, du teck
(Tectona grandis) et du neem (Azadirachta indica) au sud du
Bénin. Au Nord Bénin, c'est le tamarinier (Tamarindus
indica), le lingué (Afzelia africana), le vène
(Pterocarpus erinaceus), le kapokier (Bombax costatum) et le
baobab (Adansonia digitata) qui se rencontrent dans le paysage
agricole.
Le karité a été la première
espèce remarquée en parc par les explorateurs. Au Bénin,
le karité (Vitellaria paradoxa), est l'espèce en parc la
plus répandue mais menacée d'extinction dans sa phytochorie
à cause de la pression exercée sur elle. Des études ont
été menées sur le rôle des jachères dans la
reconstitution des parcs à karité (DALLIERE, 1995; MAHAMANE,
1996; OUEDRAOGO et DEVINEAU, 1996). Par contre, peu de travaux ont
été menés sur le mode de conservation de l'espèce,
sa caractérisation structurale et morphologique ainsi que sa
régénération naturelle (AGBAHUNGBA & DEPOMMIER, 1989 ;
PICASSO, 1984 ; FRIMPONG & ADOMAKO, 1989 ; GIJSBERS, et al., 1994
; TEKLEHAIMANOT, 2004).
Le 02 décembre 1999, le relevé n°
48/SGG/REL des décisions administratives du Conseil des Ministres du
Gouvernement du Bénin (Communication n°2017/99) a entre autres
approuvé:
· d'organiser le recensement complet des peuplements
naturels existants de karité pour leur
préservation en
attendant que la recherche trouve une solution quant à la
possibilité de plantation,
· d'organiser le classement des différentes
espèces et variétés en fonction de leur rendement en
graisse,
· de sensibiliser les populations riveraines sur la
nécessité de régénérer des peuplements,
· de relancer et réorganiser la filière.
Sa domestication a été même prévue
dans l'Agenda 21 du Bénin, mais qu'en est - il exactement aujourd'hui?
Rien pratiquement n'a pu être fait jusqu'à maintenant au niveau du
gouvernement béninois pour appuyer la recherche agricole et le
développement pour rendre visible ces informations contenues dans le
relevé n° 48/SGG/REL des décisions administratives du
Conseil des Ministres du 02 décembre 1999 et dans l'Agenda 21 du
Bénin. Cela dénote du fait qu'une politique suivie doit
être mise en oeuvre immédiatement dans ce sens. Ce sont le faible
niveau des recherches sur le karité au Bénin et le manque
d'informations pour alimenter les décisions du conseil des ministres du
02 décembre 1999 qui ont motivé la présente
étude.
En résumé, le karité (Vitellaria
paradoxa) est un arbre à usage multiple d'une importance
écologique, socio-économique et culturelle vitale pour les
populations de l'Afrique de l'Ouest en général et du Bénin
en particulier malgré le faible niveau des recherches menées sur
l'espèce. Sa domestication a été même prévue
dans l'Agenda 21 du Bénin. La présente étude
intitulée: Parcs à karité (Vitellaria paradoxa
Gaertn. f.) (Sapotaceae) au Bénin: Importance socio-culturelle,
caractérisations morphologique et
structurale et régénération
naturelle va contribuer à documenter les pratiques de
conservation de l'espèce Vitellaria paradoxa dans les parcs au
Bénin en fonction de leur répartition géographique et de
quelques indicateurs biomorphologiques. A cet objectif global, découlent
des objectifs spécifiques qui sont :
a) Identifier les facteurs socio-culturels qui contribuent
à la conservation du karité par les principales ethnies
associées à la gestion des parcs;
b) Elaborer la carte de localisation des populations de
karité au Bénin;
c) Caractériser la structure horizontale des parcs
à karité au Bénin;
d) Caractériser sur le plan morphologique, les individus
de karité dans les parcs au Bénin;
e) Etudier la régénération naturelle des
parcs à karité au Bénin.
Selon les objectifs spécifiques de l'étude, les
hypothèses suivantes sont formulées :
a) Il existe des facteurs socio-culturels qui contribuent
à la conservation du karité sur les champs;
b) Les parcs à karité sont répartis dans
trois zones agro - climatiques au Bénin;
c) La structure horizontale des parcs à karité
diffère selon les parcs;
d) Les arbres des parcs à karité du Bénin
diffèrent par les paramètres morphologiques;
e) La régénération naturelle dans les parcs
à karité suit le processus d'espacement des semis de JANZEN
(1970).
Le présent mémoire s'articule autour des points
suivants:
Dans une première partie, nous aborderons la
description du milieu et les méthodes utilisées, dans une
deuxième partie, les résultats auxquels nous avons abouti et les
discussions y afférentes, et en dernière partie la conclusion.
Suivront, pour terminer la bibliographie et les annexes.
PREMIERE PARTIE: DESCRIPTION DU MILIEU
ET METHODES UTILISEES
2. Revue de littérature
2.1 Evolution des écosystèmes
anthropisés
Selon MAZOYERT & ROUDART (1997), les premiers
systèmes de culture et d'élevage sont apparus à
l'époque néolithique, il y a moins de 10000 ans, dans quelques
régions peu nombreuses et relativement peu étendues de la
planète. Ils étaient issus de l'auto transformation de
quelques-uns des systèmes de prédation très variés
qui régnaient alors sur l'ensemble du monde habité. Ces
premières formes d'agriculture étaient sans doute
pratiquées aux abords des habitations et sur les alluvions de
décrue, c'est à dire sur les terres déjà
fertilisées et n'exigeant guère de défrichement.
A partir de là, l'agriculture du néolithique
s'est répandue à travers le monde sous deux formes principales:
les systèmes d'élevage pastoral d'un côté et les
systèmes de cultures de l'autre. Les systèmes de culture sur
abattis-brûlis ont progressivement conquis la plupart des forêts
tempérées et tropicales où ils se sont
perpétués durant des siècles. Les systèmes
d'élevage pastoral se sont étendus dans les milieux herbeux
directement pâturables et se sont maintenus jusqu'à nos jours dans
les steppes et les savanes diverses, en Eurasie septentrionale, en Asie
centrale, au Proche-Orient, au Sahara, dans le Sahel, dans les hautes Andes
etc.
Depuis cette époque pionnière, dans la plupart
des régions originellement boisées, l'augmentation de la
population a conduit à la déforestation et même dans
certains cas à la désertification.
Les systèmes de culture sur abattis-brûlis ont
alors cédé la place à de nombreux systèmes agraires
post forestiers, très différenciés selon le climat, qui
sont à l'origine des séries évolutives distinctes et
relativement indépendantes les unes des autres. Ainsi dans les
régions arides, des systèmes agraires
hydrauliques, de cultures de décrue ou de cultures
irriguées, se sont constitués dès la fin de
l'époque néolithique en Mésopotamie, dans les
vallées du Nil, et de l'Indus ainsi que dans les oasis et les
vallées de l'Empire Incas.
Dans les régions tropicales humides (Chine, Inde;
Vietnam, Thaïlande, Indonésie, Madagascar, côte
guinéenne de l'Afrique, etc.), des systèmes hydrauliques d'un
autre genre reposant sur la riziculture aquatique, se sont
développées par étapes successives, en aménageant
d'abord des milieux bien arrosés et bien drainés (piémonts
et interfluves) puis des milieux accidentés (hautes vallées et
delta inondables), ou encore, des milieux exigeant d'être
irrigués; parallèlement, l'outillage a été
perfectionné et le nombre de récoltes réalisables chaque
année a augmenté.
Dans les régions intertropicales moyennement
arrosées, le déboisement a conduit à la formation de
systèmes de savanes très variés: systèmes
de culture temporaire sans élevage à la houe comme les
systèmes de la région des plateaux congolais; systèmes de
cultures avec pâturage et élevage associés, comme les
systèmes des régions d'altitude d'Afrique de l'Est et divers
systèmes sahéliens et soudaniens; systèmes de culture et
d'arboriculture ou d'arbres autochtones conservés avec l'élevage
associé, comme les systèmes sahéliens et soudaniens
avec parc arboré d'Acacia albida de Parkia
biglobosa et de Vittelaria paradoxa.
Dans les régions tempérées d'Europe,
après le déboisement, toute une série de systèmes
post forestiers se sont succédés qui, en révolution
agricole, ont conduit aux systèmes actuels. La révolution
agricole antique a donné naissance à des systèmes de
céréaliculture pluviale à jachère, avec
pâturage et élevages associés, dans lesquels on
utilise des outils manuels comme la bêche et la houe et un instrument de
culture attelée légère, l`araire. Des siècles plus
tard, dans la moitié nord de l'Europe, la révolution agricole du
Moyen Age central a donné naissance aux systèmes à
jachères et culture attelée lourde, avec charrue et chariot.
Puis, du XVIè au XIXè siècle, la
première révolution agricole des temps modernes a engendré
les systèmes de cultures céréalières et
fourragères sans jachère.
Après les grandes découvertes, les
systèmes agraires européens se sont par ailleurs enrichis des
nouvelles plantes venues d'Amérique (pomme de terre, maïs, etc.)
alors même qu'ils s'étendaient dans les colonies de peuplement des
régions tempérées des Amériques, d'Afrique du Sud,
d'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Dans le même temps, dans
les régions tropicales, des plantations agro-exportatrices se
développaient au sein des systèmes préexistants, au point
parfois de s'y substituer et de donner naissance à de nouveaux
systèmes très spécialisés (canne à sucre,
coton, café, palmier à huile, banane etc.).
Au XIXè siècle, l'industrie s'est
mise à produire toute une gamme de nouveaux matériels
mécaniques à traction animale (brabant, faucheuse, moissonneuse)
qui ont permis de doubler les superficies par travailleur et la
productivité du travail agricole en Europe et dans les colonies du
peuplement d'origine européenne. Dans les autres colonies par contre, la
paysannerie, quant à elle n'était pas chassée, mais en
restait le plus souvent à la culture manuelle. Enfin, dernière en
date de la série évolutive des systèmes agraires des
régions tempérées développées, la
deuxième révolution agricole des temps modernes a produit les
systèmes motorisés et spécialisés
d'aujourd'hui. Ces systèmes ont aussi envahi les milieux sous
développés ayant pour corollaire un déboisement qui a
réduit la diversité des habitats naturels.
Au total, le système agraire est un mode d'exploitation
du milieu fondé sur les facteurs collectifs et historiques et que vise
la satisfaction durable des besoins.
Des millénaires d'évolutions
séparées, parfois entrecroisées, ont ainsi produit toute
une gamme de systèmes agraires, fondamentalement différents et
très inégalement performants, qui occupent aujourd'hui les divers
milieux exploitables de la planète.
2.2 Dynamique des systèmes agraires
L'analyse de la dynamique des systèmes agraires dans
les différentes parties du monde et aux différentes
époques, permet de saisir le mouvement général de
transformation dans le temps et de différenciation dans l'espace de
l'agriculture donc des parcs à karité, et elle permet de
l'exprimer sous forme d'une théorie de l'évolution et de la
différenciation des systèmes agraires. D'autres objets complexes,
variés, animés et en évolution ont donné
matière à des analyses et des théorisations du même
type: classification systématique et théorie de
l'évolution des espèces vivantes (LINNE, DARWIN), classification
et théorie de la formation et de la différenciation zonale des
grands types de sols (DOKOUTCHAEV), classification et théorie de la
filiation des langues (SAUSSURE), etc.
En résumé la théorie des systèmes
agraires sera adaptée à l'étude des parcs à
karité au Bénin. Des millénaires d'évolutions
séparées, parfois entrecroisées, ont ainsi produit toute
une gamme de systèmes agraires, de parcs à karité
fondamentalement différents et très inégalement
performants, qui occupent aujourd'hui les divers milieux exploitables de la
planète et du Bénin en particulier. Selon cette conception,
chacun des systèmes agraires ou parc à karité qui sera
identifié est l'expression théorique d'un type d'agriculture ou
de parc à karité historiquement constitué et
géographiquement localisé. Il est constitué d'un
écosystème cultivé défini et du système
social productif correspondant, lui-même caractérisé par le
type d'outillage et d'énergie utilisé pour défricher cet
écosystème, pour renouveler ou exploiter sa fertilité. Et
comme ce type d'outillage et d'énergie est conditionné par la
division du travail régnant dans la société de
l'époque, un système agraire ne peut pas être
analysé indépendamment des activités d'amont qui lui
fournissent des moyens de production, indépendamment de l'utilisation
qui est faite de ses produits par les activités d'aval et par les
consommateurs, ni indépendamment des autres systèmes agraires qui
concourent, par ailleurs à la satisfaction des besoins de la
société.
Il y a circulation interne de matière et
d'énergie dans l'écosystème cultivé, et un
échange extérieur plus ou moins important avec des
écosystèmes proches ou lointains.
En se servant de cette théorie on peut proposer un
modèle d'étude des parcs à karité et cette
méthode d'étude sera basée sur les concepts et
théories de l'agriculture comparée (MAZOYERT & ROUDART,
1997). Cette méthode analyse les dynamiques des systèmes de
production avec l'interface entre les transformations du milieu biophysique et
l'environnement socio-économique. Ainsi, les mesures
dendrométriques seront complétées par des données
socio - économiques pour expliquer le mode de gestion des arbres de
karité dans les parcs.
2.3 Dégradation des Ressources Naturelles
Le sommet de la terre de Rio a insisté que « c'est
urgent d'arrêter la dégradation des terres et de lancer un
programme de réhabilitation et de conservation dans les régions
les plus vulnérables et les plus affectés (AGENDA 21, 2001);
actuellement, la dégradation des terres et des forêts constitue un
sérieux problème des décennies passées.
La déforestation est un phénomène
répandu. Durant les années 1980, 4 millions d'hectares de
forêts sont perdus chaque année en Asie et au Pacifique. Au
même moment l'Afrique perdait 47 millions de forêt
l'équivalent de la superficie du Sénégal. Seulement au
cours de la période 1990 - 2005, le taux annuel de déforestation
en Afrique est estimé à 0,7%, une légère diminution
par rapport à la période 1980 - 90 soit 0,9%. Les taux les plus
élevés sont rencontrés dans plusieurs pays de l'Afrique de
l'Ouest. Les pertes sont énormes en Ouganda, où le taux des
pertes de la forêt et des régions boisées est estimé
à 45% du total des terres en 1990 dont 7,7% pour 1995 (FAO, 1999). La
destruction de la forêt, donc la dégradation des terres est le
principal résultat de la culture itinérante sur brûlis. Cet
état de chose montre l'importance que l'Etat béninois et les
pouvoirs publics doivent accorder aux parcs à karité du fait de
leur importance dans la conservation des terres et la biodiversité.
2.4 Taxonomie et noms usuels de l'espèce
L'espèce a été décrite pour la
première fois par Ibn BATOUTA en 1356. Le plus ancien spécimen
botanique de Vitellaria connu est apparemment celui
collecté le 26 mai 1797 près d'une localité appelée
Tambacounda (13° 00'N, 11°30'W) en Afrique de l'Ouest par MUNGO PARK
un célèbre explorateur. Le karité comme le
Madhuca d'Asie font partie de la famille des Sapoteae
(aujourd'hui Sapotaceae) mais appartenant à différentes
tribus.
Le karité a connu une longue histoire du point de vue
de la nomenclature. Plusieurs auteurs DON (1838); CANDOLLE (1844); KOTSCHY
(1865); PIERRE (1884); BAKER (1895); ENGLER (1904); CHEVALIER (1907); CHEVALIER
(1943); CHEVALIER (1948); HEMSLEY (1961); HEPPER (1962) ont abordé la
synonymie du karité. Parmi ces auteurs Georges DON fut le premier en
1838 à attribuer un nom à l'espèce à partir des
travaux de MUNGO PARK avec illustration (`Mackenzie sculp') (Figure 4).
THEODORE KOTSCHY en 1865 pour distinguer le karité des
autres plantes de la famille des Sapotaceae attribua au karité
le nom Butyrospermum après une description du matériel
floral (KNOBLECHER 61) collecté en 1860 par Révérend
KNOBLECHER a GONDOKORO sur le Nil blanc au sud du Soudan. Au total, plusieurs
synonymies ont été proposées par différents
auteurs: Bassia parkii, Luuma paradoxa, Butyrospermum parkii, Butyropermum
niloticum, Mimusops pachyclada, Mimussops capitata, Butyrospermum
mangifolium. Cette tortueuse recherche sur le nom scientifique du
karité a confirmé celui proposé par MUNGO PARK car la
différentiation entre les populations de l'Afrique de l'Ouest et celles
de l'Afrique de l'Est n'était pas facile à l'époque.
Ainsi, les changements intervenus dans le Code International de la nomenclature
botanique (GREUTER et al., 1994) a donné l'opportunité
de clarifier les issues des sous espèces (HALL & HINDLE, 1995 ;
In: HALL, 1996). HEPPER en 1962 a indiqué que le
spécimen appelé Butyrospermum parkii était
Vitellaria paradoxa sous espèce de l'Afrique de l'Ouest et
Vitellaria nilotica sous espèce retrouvée en Afrique de
l'Est. Vitellaria paradoxa est assez polymorphe (BONKOUNGOU, 1987). Le
Mémento de l'Agronome Ed. 2002 cité par CIRAD, 2002, distingue
classiquement trois formes: mangiflora, poissoni et nilotica.
2.5 Distribution géographique et écologie
du karité (Vitellaria paradoxa)
C'est une oléifère dont l'amande donne 45
à 55% d'huile solide en dessous de 33°C. Le karité est
normalement classé parmi les arbres de petite taille ou de taille
médiane. Il appartient au type biologique des
mésopharénophytes. Sa taille est largement contrôlée
par les conditions externes. C'est un arbre à cime très
développée. Des arbres de hauteur située entre 15-20 m se
retrouvent communément dans les champs cultivés. Dans des aires
protégées, les individus peuvent atteindre 25 m, pendant que dans
des environnements plus sévères, des arbres âgés ne
peuvent atteindre 7 m de hauteur (CHEVALIER, 1943; AMIN, 1990). Les arbres
âgés de Vitellaria paradoxa ont un fût court,
habituellement entre 3-4 m mais exceptionnellement, ils peuvent atteindre 8 m
(CHEVALIER, 1943; VIVIEN, 1990), avec un
diamètre situé entre 0,3 m et 1 m, mais plus
fréquemment 0,6m (DELOLME, 1947; CHEVALIER, 1948)
et
exceptionnellement 2m. La forme des arbres âgés est
variable: ronde, fusiforme, forme de parapluie, ou de
couronne (KOTSCHY & PEYRITSCH, 1867; BAKER, 1877; HECKEL,
1897). Dans certaines régions, il a été
suggéré que les formes soient classées suivant
différents groupes et associées à des phénologies
particulières et/ou des caractéristiques de fructification.
SCHRECKENBERG (1996) a classé la forme de la sous espèce
paradoxa à Bassila au Bénin en érigé et
rond. L'arbre a une cime arrondie assez ouverte. L'écorce a des
écailles épaisses et carrées grises ou noirâtres. La
tranche est rougeâtre, exsudant du latex. Les ramilles épaisses
sont marquées de grosses cicatrices foliaires.
Vitellaria paradoxa (=Butyrospermum parkii) est une
plante spontanée, Pluri - régionale (Pl) qui n'existe qu'en
Afrique et appartient au territoire phytogéographique soudanien au sens
de (WHITE,1983 & WHITE, 1986), donc se retrouve à l'état
naturel dans les zones soudanienne et sahélienne d'Afrique au Nord de
l'Equateur (isohyètes 500 m à 1300 m). Cette phytochorie a une
largeur de 700 km, d'une
superficie de 3.731.000 km2 avec trois
espèces endémiques : Vitellaria paradoxa, Pseudocedrela
kotschyiet Haemutostaphis barteri. La végétation
présente est constituée de: savanes, forêts claires,
forêts denses semi décidues par endroits et de forêts denses
sèches.
La position chorologique du karité est assez bien
définie, assez bien reconnue: c'est une espèce du Domaine
Soudanien (AUBREVILLE, 1950). C'est l'espèce la meilleure et la plus
caractéristique du Centre d'Endémisme de la Région
Soudanienne au sens de WHITE (1983). A l'échelle de sous-espèce,
la sous espèce paradoxa peut être
considérée comme un taxon de la subdivision occidentale du Centre
d'Endémisme et la sous espèce nilotica comme un taxon de
la subdivision orientale (CLAYTON, 1969)
L'optimum écologique du karité se situe dans la
savane Ouest africaine du Sénégal à l'Ouest au
Soudan à l'Est et au pied des montagnes des hautes
terres éthiopiennes. Plus limité dans son
amplitude
géographique, le karité dépasse rarement
l'isohyète 750 mm contrairement au Prosopis africana et au
Faidherbia albida.
On retrouve l'espèce paradoxa dans treize (13)
pays en Afrique de l'Ouest et du Centre que sont: le Bénin, le Burkina
Faso, le Cameroun, la République Centre africaine, le Tchad, la
Côte d'Ivoire, la Guinée, la Guinée Bissau, le Mali, le
Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Togo. En Afrique de l'Est,
c'est
l'espèce nilotica qui est présente. Elle
partage le paysage de quatre (4) pays à savoir: l'Ethiopie, le
Soudan,
l'Ouganda, le Zaïre, (FAO, 1988a). C'est une
espèce des savanes soudano - guinéennes et soudanaises, de
conditions édaphiques moyennes. C'est un arbre typique des aires
cultivées, commune localement, abondant et disséminé. Il a
une aire géographique large. Il est protégé pour son
fruit.
La distribution altidunale du karité varie selon les
sous-espèces: la sous-espèce paradoxa se rencontre entre
100 et 1300 m, par contre la sous-espèce nilotica se retrouve
à des hauteurs plus élevées (600 à 1600 m). Une
précipitation annuelle de 600 à 1500 mm est convenable à
une bonne production du karité. Il évite les sols
marécageux soumis aux inondations prolongées, les sols argileux
humides et lourds
ou les cours d'eau et les glacis. Selon le Mémento de
l'Agronome Ed. 1998, l'optimum de production est
obtenu sous climat
soudanien avec une chute d'eau annuelle de 500 à 1000 mm avec un maximum
en août
et une période sèche de 5 à 8 mois. La
figure 1 présente l'aire de distribution du karité en Afrique au
Sud du Sahara (HALL & al., 1996).
40
0
N
LEGENDE
Karité
#
Vitellaria paradoxa
# # #
#
# ##
#
##
# # #
#
#
N
#
#
# # #
#
# # # # # ## # # # # ## ##
#
#
##
Vitellaria nilotica
# #
# # #
#
#
# #
#
# #
#
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#
#
#
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11
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# # ##
## #
#
##
Pluviométrie annuelle
<600mm 600-1399mm 1400mm
et +
0
0
Source : SIMPA, Ouagadougou, 2003
0
40
Figure 1: Carte de distribution du karité en
Afrique et au Bénin
3. Milieu d'études
3.1 Relief et situation géographique
Le Bénin jouit d'un relief peu accidenté, c'est
un pays de plaines et de plateaux. Il a une superficie totale de 112.622
km2 (I.G.N., 1981 et 1982) dont 23.220 km2 (21%) sont
consacrées aux activités agricoles. Les sols sont à 85% de
type ferrugineux.
ADJANONHOUN et al., (1989) ont subdivisé le
pays en trois grandes zones biogéographiques du Sud au Nord. La
population du Bénin est estimée à 6.769.914 habitants en
20021. Les densités moyennes calculées à partir
du Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH3)
varient entre 16 habitants au km2 dans le département du
Borgou à 322 habitants au km2 dans celui de l'Atlantique soit
20 fois plus. Cette répartition spatiale présente de forts
contrastes d'un département à un autre: la zone
méridionale concentre sur un dixième du territoire national plus
de la moitié de la population (53,4%) ce qui pose un véritable
problème d'aménagement du territoire, de diversification et
d'implantation des infrastructures sociales. La présente étude a
été conduite dans les deux départements du Centre et les
quatre du Nord de la République du Bénin. Géographiquement
ces six (6) départements sont compris entre 07°20' et 12°30'
de latitude Nord et les méridiens 0°45' et 3°20' de longitude
Est. D'une superficie de 102.624 km2 (soit 91,30% de la superficie
nationale), le milieu d'étude est limité au Nord par la
République du Niger et du Burkina - Faso, au Sud par les
Départements du Sud - Bénin (Atlantique, Couffo, Zou et Plateau),
à l'Ouest par la République du Togo et à l'Est par le
République Fédérale du Nigeria.
3.2 Subdivisions climatiques de la zone
d'étude
Le Bénin est subdivisé en trois grands climats par
ADJANOHOUN (1968) et ADAM et BOKO (1983). Ces auteurs distinguent :
1. Le climat subéquatorial ou guinéen au Sud,
2. Le climat tropical humide de transition ou soudano -
guinéen au Centre,
3. Le climat soudanien au Nord (figure 2).
La zone d'étude est couverte par les deux derniers types
de climat.
L'aire du climat tropical humide de transition ou soudano -
guinéen s'étend de la ligne oblique passant par Bohicon (7°
10') et Kétou (7° 22') au Sud et qui se superpose au Nord à
l'isohyète 1200 mm passant par 9° 45' de lalitude Nord (figure 3).
La zone de transition est caractérisée par le passage progressif
du régime de climat subéquatorial à quatre saisons, au
régime du climat tropical à deux saisons, avec une
réduction de la durée de la saison sèche (GNANGLE, 1995;
AGBOSSOU, 1996).
1 3èRecensement
Général de la Population et de l'Habitation. Février
2002.
On parle de climat tropical sub-humide ou sub-soudanien (figure
4). La pluviométrie varie entre 1100 et 1300 mm d'eau/an.
Le climat de type soudanien couvre le reste du territoire
à partir de la limite Nord de la zone de transition. La
pluviométrie est inférieure à 1100 mm d'eau/an (figures 5,
6 et 7).
Dans ces deux zones agro-climatiques, la
caractérisation des parcs à karité du Bénin sur le
plan climatique a été faite à partir des données
recueillies au niveau des stations synoptiques de l'ASECNA (Agence pour la
Sécurité de la Navigation Aérienne) de Bohicon (Parc
à karité de Bohicon), de Savè (Parc à karité
de Savè), de Parakou (Parc à karité de Parakou), de
Natitingou (Parc à karité de Bembéréké) et
de Kandi (Parc à karité de kandi).
P ETP ETP/2
P ETP ETP/2
Figure 2 : Diagramme climatique de Bohicon
P ETP ETP/2
Figure 4 : Diagramme climatique de Parakou
Figure 3 : Diagramme climatique de
Savè
350
300
250
200
150
100
50
0
J F M A M J JASON D
P ETP ETP/2
6
5
4
3
2
0
7
1
Figure 5 : Diagramme climatique de Natitingou
300
250
200
150
100
50
0
J F M A M J J A S O N D
P ETP ETP/2
4
7
6
5
3
2
0
1
Figure 6 : Diagramme climatique de
Kandi
3.2.1 Pluviométrie
Sous les tropiques, la pluviométrie est un facteur
limitant pour le développement des végétaux. Elle
détermine les saisons et contribue à plus de 80% dans la
distribution des espèces en forêts tropicale (BONGERS, 2004). La
pluviométrie est caractérisée par les totaux
pluviométriques, sa répartition et les variations inter -
annuelles (figure 8).
On note une irrégularité pluviométrique
et les isohyètes illustrent bien cette irrégularité
pluviométrique (AKOEGNINOU, 2004). L'intérêt de la
répartition des pluies, dans l'année réside surtout dans
la connaissance de la période humide favorable à la
végétation mais surtout à la période sèche
au cours de laquelle les plantes sont soumises à des conditions de vie
extrêmement difficiles qui menacent leur existence (AKOEGNINOU, 1984).
Les fluctuations climatiques observées au cours de ces dernières
décennies en Afrique en général, et en Afrique de l'Ouest
en particulier, ont eu de multiples impacts, se traduisant par des
modifications importantes du cycle hydrologique (LAWIN & AFOUDA, 2002).
Deux périodes se sont nettement remarquées : la période de
1959 à 1970 et celle de 1971 à 1990. Dans la zone de degré
carré de Niamey, par exemple la pluie moyenne annuelle est passée
de 650mm entre 1950 - 1970 à 490mm (Le BARBE et LEBEL, 1997). La
pluviosité ne suffit pas à elle seule pour connaître la
disponibilité en eau du sol au cours des différentes saisons.
Elle est superposée à l'Evapotranspiration Potentielle (ETP) et
permet de déterminer les périodes caractéristiques du
régime pluviométrique de la zone étudiée.
Pluie moyenne mensuelle (mm)
180
160
140
120
100
40
20
80
60
0
Bohicon Savè Parakou Bembké Kandi
Année
Figure 7 : Variations inter-annuelle moyenne de la
pluviométrie sur la période 1940-2000
Légendes : (i) Station de Bohicon 1940 - 2000 ; (ii)
Stations de Parakou et de Kandi 1940 - 1969 ; (iii) Stations de Savè et
de Bembéréké 1940 - 1973.
3.2.2 Evapotranspiration potentielle (ETP)
Selon FRANQUIN (1969), SINSIN (1993) et SOKPON (1995),
l'évapotranspiration potentielle permet de déterminer en un lieu
et pour une période donnée, un bilan hydrique théorique
où les caractéristiques du sol n'interviennent pas.
L'intérêt de son étude réside dans l'estimation
théorique de la quantité d'eau disponible au niveau des racines
des plantes (SOKPON, 1995).
3.2.3 Humidité relative de l'air
L'humidité relative joue un rôle
atténuateur du déficit hydrique. Les moyennes annuelles
décroissent du Sud vers le Nord par rapport à la tendance de la
moyenne pluviométrique annuelle qui ne suit pas cette tendance (figures
9 et 10). Une comparaison entre les moyennes annuelles de la
pluviométrie et l'indice d'humidité de MANGENOT, montre que
l'indice d'humidité décroit nettement du Sud vers le Nord dans la
zone d'étude (figures 11 ). Cette constation confirme le postulat qui
dit que la pluviométrie brute n'est pas un indicateur fiable pour
opérer des corrélations entre variables explicatives (PALM &
DE BAST, 1988 ; GNANGLE, 1995).
Un rapprochement entre les moyennes mensuelles
pluviométriques et celles de l'humidité relative permet de
constater que les mois pluvieux sont également ceux au cours desquels
l'humidité relative de l'air est élevée.
L'humidité relative de l'air varie suivant les
localités, le mois et les périodes de la journée. A
Bohicon, elle varie de 37% à 97%. Le maximum est de 98% à
Savè alors que le minimum est de 31% dans
la même localité. Dans l'ensemble, l'humidité
relative de l'air varie de 10% à 96% dans le Nord - Est ; c'est pendant
l'harmattan que la moyenne est inférieure à 30%.
1200
1180
1160
1140
1120
1100
1080
1060
1040
Pluie moyenne (mm) annuelle
sur 40 ans
1020
1000
980
Stations synoptiques
Humidite relative (%) sur 40 ans
40
80
70
60
50
30
20
10
0
Stations synoptiques du Bénin
Figure 8 : Pluie moyenne annuelle sur 40 ans selon les
stations synoptiques de la zone d'étude
|
Figure 9 : Humidité relative moyenne annuelle sur
40 ans selon les stations synoptiques de la zone
d'étude
|
Indice d'humidite de MANGENOT
4.5
3.5
2.5
0.5
1.5
4
3
2
0
1
Stations synoptiques
Figure 10 : Indice d'humidité de MANGENOT
calculé sur 40 ans selon les stations pluviométriques de
la
zone d'étude
3.2.4 Insolation
D'une façon générale, la
République du Bénin est bien ensoleillée, bien
éclairée toute l'année. Le soleil constitue, pour notre
planète, la principale source d'énergie. L'importance de cette
manifestation est mesurée par la durée du jour. L'insolation
détermine une partie du bilan hydrique. Cette énergie intervient
pour 48,39% dans la transpiration, 31,40% pour le réchauffement de la
plante et du sol et 20,21% se perdent par rayonnement dans l'atmosphère
(CARLES, 1973).
A la station synoptique de Bohicon, l'insolation moyenne
annuelle est de 2135 heures dont 1036,2 heures durant la saison sèche.
Les valeurs les plus faibles s'observent dans le mois d'août avec une
moyenne de 92,86 heures.
A Savè, l'insolation moyenne annuelle
s'élève à 2305 heures avec un maximum de 237 heures en
mars et un minimum au mois d'août (110 heures) à la station
synoptique de Natitingou. A Kandi, au Nord - Est, la durée moyenne de
l'insolation est de 2900 heures.
3.2.5 Vent
Les vents jouent en général un rôle
prépondérant dans l'ouverture des stomates de certaines
espèces et sont de ce fait un facteur important pour leur
régénération naturelle. Dans le milieu d'étude, les
vents dominants sont l'alizé maritime et l'harmattan. L'alizé
maritime souffle d'avril à novembre en direction Sud - Ouest.
L'harmattan est un vent froid et sec qui souffle de novembre à mars en
direction Nord - Est. Son état sec et son avènement en fin de
saison sèche provoquent une augmentation très sensible du
déficit de saturation de l'air ainsi que les conditions xériques
du milieu. L'arrivée de ce vent accélère
l'assèchement des points d'eau dans le milieu d'étude, augmente
le pouvoir évaporant de l'air et diminue l'humidité relative
moyenne.
3.3 Géomorphologie
Les formes du relief ont été influencées
non seulement par des phénomènes tectoniques ou par des
disparités pétrographiques, mais encore par des processus
pédogénétiques anciens (VOLKOFF et WILLAINE, 1965).
Le socle du milieu d'étude est caractérisé
par des formations schisteuses du voltaiien et du birrimien. La
pénéplaine granito - gneissique mollement ondulée a un
aspect assez monotone. Cette monotonie est ininterrompue localement non
seulement par l'existence d'inselbergs granitiques (Savè -
Dassa-Zoumè), de batholites ou migmatites (route Savè - Parakou -
Djoujou), de chaînons de gneiss (Savalou) de micro granites (route
Savalou - Dassa-Zoumè) ou de quartzites (Bembéréké)
mais aussi par des buttes-témoins cuirassées, à structure
monoclinale ou tabulaire, de plus en plus élevées et nombreuses
à mesure que l'on se rapproche du Niger. Dans la zone Nord-Ouest en
particulier, le relief est caractérisé par la chaîne de
l'Atacora, constituée de deux bourrelets de quartzites et de
micaschistes parallèles, de topographie assez molle qui sont
séparés par une dépression dans laquelle coule la section
amont de la Pendjari. A ces deux bourrelets du Nord - Ouest, s'ajoutent les
chaînes de Birni, les Tanéka (654 m d'altitudes) et le Sagbaro
(658 m d'altitude).
Plus au sud du milieu d'étude, on note la présence
des plateaux littoraux séparés par les vallées. Le
substratum géologique, comporte schématiquement :
· des formations anciennes, d'âge précambien,
constituant ce que l'on a coutume d'appeler le socle granito - gneissique;
· des formations sédimentaires plus
récentes, primaire, secondaire et tertiaire groupées en
grès du crétacé au Nord - Est, en schiste du cambro -
ordovicien au Nord - Ouest et en continental terminal à l'extrême
Nord.
Ce dernier est constitué de matériaux meubles
argilo - sableux rubéfiés, fréquemment recouvert d'une
cuirasse ancienne.
3.4 Sols
Il existe 4 catégories de sols dominants dans le
milieu d'étude dont la genèse et l'évolution
résultant de l'action conjuguée d'un certain nombre de facteurs
parmi lesquels le climat (avec ses variations anciennes), le matériau
originel (la roche mère ou latérite) et la géomorphologie.
Il s'agit de:
· sols minéraux bruts et peu
évolués: ce sont des sols non ou peu organisés en horizons
soit parce qu'il y a réception à intervalles réguliers de
matériaux frais ou rajeunissement permanent par suite d'une intense
action de l'érosion;
· sols ferralitiques: ils sont essentiellement
constitués de mélange de matières organiques, de kaolin,
de squelettes quartzeux et d'oxydes hydratés. Ce sont des sols argilo -
sableux, à structure stable et à capacité de
rétention faible. Ils présentent une potentialité de
fertilité moyenne. Le pH varie avec la profondeur de 4,7 à
4,4.
· Sols ferrugineux tropicaux constituant l'essentiel de
la couverture pédologique: ils sont caractérisés par une
altération forte mais moins poussée que dans le cas des sols
ferralitiques avec une géochimie caractérisée par
l'accumulation d'hydrates ferriques associés à très peu
d'oxydes aluminiques. On note la présence d'un horizon sableux en
surface (20 à 40 cm). Ces sols sont par endroits chargés de
gravillons de latérite ou de quartzite.
· sol hydromorphes: ce sont des sols formés ou
évoluant dans une ambiance physico - chimique d'anoxymorphie favorisant
des phénomènes d'oxydo - réduction. Ils sont riches en
matière organique, en argile, et en oligo - éléments.
Les cartes pédologiques et géologiques
réalisés par le Laboratoire des Sciences du Sol, de
l'Environnement et des Eaux (LSSEE) (PINATA et OLLAT, 1961; VOLKOFF et
WILLAINE, 1965; INRAB, 1995) nous permettent de localiser et préciser
les sols de chacun des parcs à karité étudiés.
3.5 Réseau hydrographique
Le milieu d'étude est drainé par plusieurs
cours d'eau appartenant à deux grands bassins (le bassin du Niger et le
bassin côtier) caractérisés par un régime
intermittent en fonction des pluviosités enregistrées. La plupart
de ces cours d'eau prennent leur source dans l'Atacora. On a:
le bassin côtier, beaucoup plus arrosé, est
parcouru par le fleuve Ouémé (450 km) et ses principaux affluents
que sont l'Okpara à l'Est et le Zou à l'Ouest. Le cours
supérieur du fleuve Couffo (190 km), au Sud - Ouest de la zone
d'étude et le fleuve Mono (500 km) constituent une partie de la
frontière avec le Togo à l'Est, et le Niger2 (4200 km)
au nord. Les fleuves du bassin côtier se jettent dans les lacs et lagunes
qui servent de relais vers la mer. Il s'agit du lac Nokoué (138
km2), du lac Ahémé (78 km2), des lagunes de
Porto-Novo (35 km2), de Ouidah et d'Abomey Calavi ;
le bassin du Niger avec les affluents suivants: le Mékrou
(250 km), l'Alibori (250 km) et la Sota (200 km) (ADAM & BOKO, 1983).
On y retrouve aussi çà et là quelques
retenues d'eau à but agro - pastoral et hydro - agricole, des mares et
autres affluents des cours d'eau précités de moindre
importance.
3.6 Végétation
Selon (ADJANOHOUN 1968 ; AKOEGNINOU 2004), plusieurs domaines ou
zones de végétation sont distinguées au Bénin.
3.6.1 Formation végétales du domaine
guinéen
3.6.1.1 Formation littorales
Elles comprennent :
· les pelouse littorales à Cyperus
maritimus et Remirea maritima,
· les fourrés littoraux à Diospyros
tricolor et Chrysobalanus icaco var. orbicularis qui les
constituent un peuplement dense de 2 à 3 m de hauteur, à pente
inclinée vers la mer et difficile à pénétrer
(ADJANOHOUN, 1968).
· les savanes côtières à Anadelphia
afzeliana et Schizachyrium pulchellum ;
· les prairies inondées à Paspalum
vaginatum et à Eleocharis mutata ;
· la mangrove soumise au régime des
marrées que l'on rencontre dans les sols vaseux, salés,
hydromorphes et asphyxiants ; les espèces dominantes sont :
Rhizophora racemosa et Avicenia germinans (PARADIS &
ADJANOHOUN, 1974).
· les forêts marécageuses à
Symphonia globulifera et Mitragina inermis.
2 Le Niger est le principal fleuve d'Afrique
Occidentale. Il prend sa source en Guinée au pied du Mont Loma, traverse
la Mali, le Niger et le Nigeria, puis vient se jeter dans l'océan
Atlantique à Lagos au Nigeria.
3.6.1.2 Formations du domaine des forêts denses
humides et semi - décidues
Elles regroupent :
· les forêts denses humides semi - décidues
qui occupent les sommets, les pentes de plateaux, les sables quaternaires et la
dépression argileuse de la Lama ;
· les fourrés secondaires : ce sont les formations
non stratifiées dérivant de la dégradation des
forêts précédentes et constituées d'arbustes
à cimes jointives ;
· les savanes sur sol drainés : elles constituent
un terme à la dégradation avancée des forêts denses
humides semi - décidues ; les principaux types sont sont les savanes
à Lophira lanceolata, caractéristiques des cordons
anciens, les savanes à Adansonia digitata, localisées
sur les plateaux de Comé et d'Abomey, les savanes à Daniellia
oliveri et Parkia biglobosa, mieux représentées au
Nord de la dépression de la Lama (ADJAKIDJE, 1984).
3.6.2 Formations des domaines soudano-guinéen et
soudanien
Elles comprennent :
· les forêts denses sèches ; elles sont peu
étendues et sont souvent incluses dans les forêts claires et
savanes soudaniennes ; ce sont des formations très fragiles dont la
reconstitution spontannée des aires défrichées est
difficile ;
· les forêts claires à Isoberlinia
doka et Uapaca togoensis ; elles derivent des forêts
précédentes et sont très recherchées par les
agriculteurs pour leurs sols plus meubles et plus fertiles (ADJANOHOUN, 1968)
;
· les galeries forestières à Pterocarpus
santalinoides qui couvrent les rives des grands fleuves Mono,
Ouémé, Couffo et des rivières.
3.6.3 Formations d'origine anthropique
Elles comprennent :
· les cocoteraies, connues sur toutes les côtes
tropicales en général et Ouest-africaines en particulier ;
Cocos nucifera a été introduite par les navigateurs
portugais ;
· les palmeraies : elles constituent l'un des grands
paysages issus de la dégradation des forêts denses
semi-décidues ; on distingue les palmeraies naturelles, «
palmeraies parcs » (MONDJANNAGNI, 1969), ou palmeraies jachères
(GNANGLE, 1992), localisées dans les régions de Porto-Novo, du
plateau Adja, d'Abomey et les palmeraies à plants
sélectionnés de Houin-Agamèy, du Grand Agonvi et du Grand
Hinvi ;
· les parcs à karité - néré
et bien d'autres essences (GBEDJI, 2004 ; SOKPON, 1994)
· les plantations de Tectona grandis ou
teckeraies, de Cassuarina equisetifolia, de Melaleuca
leucadendron, d'Anarcadium occidentale, d'Acacia
auriculiformis et d'Eucalyptus spp..
3.7 Systèmes agroforestiers traditionnels
L'agriculture constitue de loin, la première forme
d'utilisation des terres. Bien qu'aucune statistique ne fasse état de
techniques ou de systèmes agroforestiers, le milieu d'étude est
un vaste parc arboré à karités - nérés
(Vitellaria paradox-Parkia biglobosa) qui est fortement
intégré aux systèmes agraires traditionnels. On y
dénombre aussi dans ce système agrosylvicole d'autres
espèces ligneuses (trans) plantées ou non, (Blighia sapida,
Daniella oliveri, Vitex doniana, Adansonia digitaria, Tectona grandis,
Mangifera indica, Elaeis guineensis, Citrus spp, Psidium guayava) qui sont
conservés dans le système et utilisés soit pour leurs
fruits, feuilles, ou bois, soit pour des rituels ou divers autres produits.
Karités et Nérés, principaux arbres conservés,
représentent une composante fondamentale des ressources naturelles, tant
d'un point de vue socio - économique qu `écologique (AGBAHUNGBA
& DEPOMMIER, 1989 ; SOKPON, 1994).
Nul ne peut douter du rôle écologique de cette
couverture ligneuse quasi continue jusque dans le Nord du milieu d'étude
où l'influence sahélienne brise son extension. En effet,
lorsqu'on considère le caractère pérenne du parc ligneux
et la densité d'arbres dans le système, il existe très
vraisemblablement un effet dans le bilan de la fertilité des sols
à travers le cycle bio géochimique via les ligneux. Mais
l'extension des superficies de coton, le passage régulier des feux de
saison sèche allumés par les pasteurs, agriculteurs et chasseurs
illicites constituent quelques inconvénients au maintien de la
stabilité écologique générée par ces parcs
bien que l'administration forestière ait reconnu l'importance de ces
parcs et en interdit tout abattage des composantes sans autorisation
préalable.
3.8 Démographie et caractéristiques
socio-culturelles
La population du milieu d'étude est estimée
à 3.271.107 habitants au Recensement Général de la
Population et de l'Habitat (RGHP) de 2002 (INSAE, 2002) avec un taux
d'accroissement inter censitaire de 3,62% (par rapport à 1992) contre
3,23% pour l'ensemble du territoire national (tableau I). La densité
moyenne varie de 33 à 113 habitants au km2 contre une moyenne
de 66 habitants au km2 pour l'ensemble du territoire national. La
population agricole est estimée à 2.216.703 habitants au
pré-recensement de 1998 (MAEP, 2003) parmi laquelle on compte 1.303.127
actifs agricoles répartis entre 275.056 exploitations agricoles dont 87%
sont dirigés par des hommes et 13% par des femmes. La taille des
exploitations agricoles varie de 2 à 3 ha.
Le seuil de pauvreté globale (montant
nécessaire à un équivalent-adulte pour effectuer ses
dépenses globales minimales) est de 69.665 FCA dans le milieu
d'étude contre un seuil national de 74.297 FCFA (INSAE, 2001)
La taille des ménages ruraux et le taux de
dépendance (proportion d'enfants de moins de 10 ans à charge par
actif du ménage) sont respectivement de 8 personnes et de 52% avec un
taux général d'analphabétisme variant de 22,5% dans
l'Atacora à 59,3% dans le Zou (INSAE, op. cit.).
Tableau I: Répartition de la population par
département
Départements
|
Alibori
|
Atacora
|
Borgou
|
Donga
|
Collines
|
Zou
|
Effectifs de la population en 2002
Taux d'accroissement inter censitaire (%)
|
522619
3,92
|
543929
3,11
|
720287
4,32
|
351913
3,53
|
535671
4,64
|
596788
2,23
|
Source: RGPH 2002
|
|
|
|
|
|
|
|
Le milieu d'étude est par ailleurs
caractérisé par une forte densité ethnique. Les
principales ethnies rencontrées sont : les Fon et alliés, les
Yorubas et alliés, les Baatonu, les Dendi, les Otamari (Ditamari), les
Wama (Takamba), les Lokpa (Foodo), les Gando, les Peulh, les Mokolé, les
Gourmantché, les Biali, les Anii (Adam et Boko, 1983). Notons que les
Fon Yoruba, se rencontrent en majorité un peu partout dans la zone
d'étude.
3.9 Transformation des noix de karité
Le beurre obtenu est consommé localement ou
exporté pour les cosmétiques, la confiserie, la fabrication du
chocolat, la pâtisserie et les margarines végétales. Les
principaux importateurs (européen, japonais et américain) du
produit au monde sont VAN DERMOORTELE, UNILEVER/TPS, AARHUS et KARLSMAN. Les
pays fournisseurs de la matière première commercialisent moins du
tiers du potentiel de production par manque de procédés
industriels, d'organisation des femmes collectrices et de faibles
rémunérations sur les marchés intermédiaires.
HUICOMA par exemple, qui pouvait traiter 4000 T d'amandes l'an, n'en traite que
400 à 700T.
3.10 Commerce des noix de karité
Il est assez développé dans le milieu
d'étude et avec les pays limitrophes. Les activités commerciales
se déroulent suivant deux secteurs : le secteur formel ou
structuré et le secteur informel et non structuré regroupant la
plupart des marchands des marchés et des commerçants ambulants.
On distingue comme activités commerciales, la vente des produits
agricoles transformés ou non, des produits pétroliers, des
madriers, des produits manufacturés, pharmaceutiques et autres. On
retrouve les produits du karité dans les deux secteurs.
Un grand nombre d'acteurs interviennent dans la
commercialisation des amandes de karité. Ce sont : (i) Les collectrices
en amont de la commercialisation. Ce rôle est assuré
essentiellement par les femmes rurales, (ii) Les Groupements de Producteurs
à Caractère Coopératif (GPCC), régulièrement
constitués avec l'appui des Organisations Non Gouvernementales (ONGs) et
de différents projets exerçant dans le domaine des
activités génératrices de revenus, (iii) Les traitants
généralement des commerçants locaux achètent les
amandes de karité dans les marchés ruraux, locaux,
frontaliers et les livrent aux opérateurs
économiques (iv). Les opérateurs économiques
régulièrement inscrits au registre du commerce KNAR-Bénin,
SBN, OLAM Bénin, FLUDOR- Bénin, AARHUS- Bénin etc...
Il est important toutefois de signaler que de nos jours,
nombreuses sont les sociétés d'Etat ou privées qui ont
quitté la filière. C'est le cas de la Société
AIGLON affiliée à l'IBCG (Industrie Béninoise des Corps
Gras) ex-SONICOG (Société National d'Industrie des Corps Gras),
qui n'exportent plus les amandes de karité depuis 1998. Les causes de
cette hémorragie au niveau de la filière karité, ont
eté précisées par (GNANGLE et al., 2003), comme
suit:
· Le retard dans les livraisons par les fournisseurs
provoquant la pourriture des amandes avant exportation au niveau des stocks;
· Les mauvaises conditions de séchage et de stockage
des amandes; L'irrégularité des commandes et les exigences de
qualité par les industries internationales.
4. Matériel et méthodes
Le matériel utilisé est essentiellement
constitué d'instruments de mesure. Les méthodes de collecte de
données utilisées sont l'inventaire et l'estimation
forestièrs. Les populations de karité ont été
échantillonnés puis une enquête socio-culturelle a
été menée. Le système de culture, la structure, la
morphologie et la régénération des individus dans les
parcs ont eté caractérisés. Les outils d'analyse
développés sont mis en relation avec les hypothèses
à tester.
4.1 Instruments de mesure
La présente étude a nécessité
l'utilisation du matériel constitué de :
Un ruban pi: Le ruban pi est un ruban à double
graduation utilisé pour la mesure des diamètres des arbres (dbh
>10 cm) à 1,30 m au-dessus du sol. C'est un ruban long de 2,70 m qui
porte sur l'une de ses faces une graduation en circonférence; sur une
autre, on lit directement la valeur du diamètre en centimètre. Le
ruban est de fabrication allemande.
Un penta décamètre : C'est un ruban contenu
dans un boîtier circulaire. Il est utilisé notamment pour la
délimitation des placeaux, la mesure du diamètre du houppier et
la distance située entre l'arbre et l'opérateur pour la mesure de
la hauteur des arbres.
Un clinomètre SUUNTO: Cet instrument a permis de mesurer
la hauteur des arbres.
Un GPS (Global Positioning System): C'est un instrument
électronique moderne qui permet de déterminer les
coordonnées d'un point à la surface du globe. A l'aide de cet
appareil, il a été possible de repérer le centre des
placeaux installés. Celui utilisé dans le cadre de ce travail est
de fabrication allemande et de marque (SILVA Multi - Navigator).
Une règle graduée en centimètres pour la
prise des dimensions des feuilles
4.2 Echantillonnage et choix des populations de
karité
La présente étude, a porté sur les parcs
à karité du Bénin dans deux types de formations
végétales à savoir: champ et jachères. Les
jachères sont de trois âges: jachère à 1 an,
à 4 à 5 ans et à 10 ans et plus. L'aire de distribution du
karité a été délimitée après une
prospection dans le milieu d'étude et sur la base de la carte des
districts phytogéographiques du Bénin. Cinq parcs à
karité (Kandi, Bembéréké, Parakou, Savè et
Bohicon) ont été retenus à l'instar de ceux de
néré étudiés par GBEDJI (2003).
Une segmentation du milieu d'étude est faite sur la
base de zones homogènes de 110 km chacune situées entre les
latitudes (unités spatiales occupées par les parcs à
karité). Les informations collectées au sein de ces unités
spatiales sont utilisées pour des analyses plus fines.
Les quatre critères retenus pour l'étude des parcs
à karité au Bénin sont:
· le gradient pluviométrique;
· la position géographique;
· la densité des parcs;
· l'ethnie, c'est à dire les principaux groupes
socio-culturels liés à la gestion des parcs. L'étude a
été menée dans 20 villages choisis selon la
répartition des ethnies au sein des parcs. Dans
chaque village, l'existence des parcs à karité
a été faite de façon raisonnée avec l'aide des
populations. Deux placeaux carrés de 30 m x 30 m ont été
installés par formation, soit au total 8 placeaux3 par
village, donc 158 placeaux dans la zone d'étude. Les centres de tous les
placeaux ont été référencés au GPS (Global
Positioning System). La localisation des parcs à karité a
été réalisée sur une carte de la zone
d'étude.
Un inventaire floristique des principales espèces
ligneuses compagnes du karité est fait au sein de chaque placeau.
Le nombre d'arbres mesurés s'élève
à 381 pour les cinq parcs (58 arbres pour le parc de kandi, 163 arbres
pour le parc de Bembéréké, 55 arbres pour Parakou, 62
arbres pour le parc de Savè et 43 arbres pour le parc de Bohicon).
Le tableau II présente le mode de
l'échantillonnage et la figure 12, l'aire de distribution du
karité au Bénin.
3 6 placeaux au lieu de 8 ont té
installés à Birni - lafia à cause de l'inexistence de
jachères de 10 ans et +.
Tableau II : Mode d'échantillonnage
Parcs à karité
|
Limites du parc
|
Latitudes
|
Gradient pluviométrique (mm)
|
Villages choisis par parc
|
Ethnies associées aux villages
|
Taux de sondage
(%)
|
Positions géographiques
des villages
|
Nombre de placeaux/ village
|
Nombre de ménages enquêtés/ village
|
BOHICON
|
Bohicon - Dassa
|
7°N - 8°N
|
1200
|
Sokponta
|
Idatcha
|
10
|
7°53.306N 2°15.207E
|
8
|
15
|
|
Idatcha
|
|
8
|
15
|
|
Fon
|
10
|
7°34.146N 2°03.108E
|
8
|
15
|
|
Fon
|
|
8
|
15
|
SAVE
|
Glazoué sud - Tchaourou
|
8°N - 9°N
|
1150
|
Papanè
|
Nagot
|
10
|
8°49.165N 2°36.736E
|
8
|
15
|
|
Nagot
|
|
8
|
15
|
|
Mahi
|
5
|
8°01.515N 2°09.732E
|
8
|
15
|
PARAKOU
|
Parakou - N'dali Parakou - Djougou
|
9°N -10°N
|
1100
|
Ouaké
|
Lokpa
|
5
|
9°38.622N 1°26.710E
|
8
|
15
|
|
Bariba
|
10
|
9°35.710N 2°38.710E
|
8
|
15
|
|
Bariba
|
|
8
|
15
|
BEMBEREKE
|
Bembéréké - Gogounou
|
10°N - 11°N
|
1000
|
Bensékou
|
Bôo
|
5
|
10°57°420N 3°13.906E
|
8
|
15
|
|
Bariba
|
5
|
10°47.655N 2°48.610E
|
8
|
15
|
|
Gando
|
5
|
10°31.730N 2°43.832E
|
8
|
15
|
|
Bariba
|
5
|
10°01.952N 2°38.991N
|
8
|
15
|
|
Wama
|
5
|
10°18.101N 1°59.917E
|
8
|
15
|
|
Bariba
|
5
|
10°13.729N 1°54.112E
|
8
|
15
|
|
Bètammaribè
|
5
|
10°13.138N 1°29.972E
|
8
|
15
|
KANDI
|
Kandi - Karimama Kandi - Banikoara
|
11°N -12°N
|
800
|
Birni - Lafia
|
Dendi
|
5
|
11°58.166N 3°13.356E
|
6
|
15
|
|
Mokolé
|
5
|
11°35.317N 3°07.847E
|
8
|
15
|
|
Bariba
|
5
|
11°23.157N 2°32.261E
|
8
|
15
|
TOTAUX PLACEAUX
|
158 300
|
|
6°
00'
.
.
00'
10°
8°
00'
Sources : Fond topographique IGN, 1/600.000 Résultats
d'enquête
1° 00'
. .
Matéri
T
O
G
O
@
(c)
#
Boukoumbé (c)
@
Natitingou
Tanguiéta
(c)@DJOUGOU
Ouaké
#
LOKOSSA
Grand-Popo
O C E A N A T L A N T I Q U E
Kotopounga
@
@ @ @ @
@
#
Bassila
Savalou
Bantè
@
@
Abomey
@
@
@
@
Paouignan(c)
@
Péhunko
2° 00' 3° 00' 4° 00'
@ @
@
@
(c)
#
@Kpeimasse
Kérou
@
@
@
@Toffo
Ouèdèmè
@
PARAKOU
(c)
Ouèssè
@
@
Glazoué
(c) Sokponta
@
Dassa-Zoumè
Banikora
@
Koké
Tchaourou
@ @
Porto-Nor
Papanè (c)
Zouto
SettoKétou @
#
Tchatchou
@
@
Zangnanado
@
@
@
(c)
Béroubouay
(c)
N'Dali
Cotonou
(c)
@
(c)
Savè
@
@
(c)
@
@
#
Sirarou
Toui
#
(c)
Guèssou-sud
@
Mékrou
(c)
Bensékou
@
@
Gougoun(c)
Karima
Gogounou
@
Ouèrè
Pèrèrè
@
ma @
Birni-Lafia
Malanville
Sota
Kalalé
Très dense
Dense
Clairsemé
(c) Site de relevé
Plan d'eau
Cours d'eau permanent
# Chef-lieu de Département
@ Chef-lieu de commune
Ségbana
@
@
N I G E R
@
0 20 40 60 80 100
LEGENDE
Echelle
N I
E
R
I
A
G
E
Km
4.3 Enquêtes socio-culturelles des parcs à
karité au Bénin
La méthode d'étude des parcs à
karité est basée sur les concepts et théories de
l'agriculture comparée (MAZOYERT & ROUDART, 1997)
développée dans le cadre théorique. Cette méthode
analyse les dynamiques des systèmes de production avec l'interface entre
les transformations du milieu biophysique et l'environnement socio-culturel.
Les données socio-culturelles utilisées pour expliquer le mode de
gestion des arbres de karité dans les parcs sont l'ethnie4,
la conservation in situ et les formes d'utilisation du karité. Un
questionnaire semi-structuré de 2 pages (annexe1) a été
administré à 15 chefs de ménages dont 2 femmes, choisis
aléatoirement par village, soit un total de 300 ménages
enquêtés dont 40 femmes (soit 13% de l'échantillon).
Les données collectées ont été
codifiées et organisées dans une base de données sous le
tableur Excel. Les variables qualitatives ont été encodées
avec un code numérique (par exemple 1=masculin, 2=féminin). La
codification des réponses en variables binaires positives `oui' valeur
numérique `1', et réponse négative valeur `0' a
été également utilisée. Les variables qualitatives
recodées et quantitatives ont permis à partir de la base de
données de calculer des caractéristiques telles les pourcentages,
les moyennes, les variances. D'autres paramètres dérivés
que sont l'écart type (racine carrée de la variance) et le
coefficient de variation (écart type exprimée en pourcentage de
la moyenne) ont été également utilisés.
Le test de chi2 ou test d'indépendance a été
utilisé pour vérifier satatistiquement s`il existe une
dépendance entre les ethnies et les formes d'utilisation du
karité dans la zone d'étude.
4.4 Système de culture
Pour apprécier le système de culture et comparer
les pratiques culturales dans la zone d'étude, le coefficient
R de RUTHENBERG (1981) a été calculé.
R = Nombre d'années de
culture/an*100/Cycle d'utilisation de la terre, avec le cycle d'utilisation de
la terre= durée de la jachère + durée d'utilisation de la
terre. Ce coefficient donne la proportion de terre cultivée par rapport
à la superficie totale utilisée dans le temps.
Si R > 66, on parle d'un système de culture
permanente,
Si R < 33 , on parle d'un système de culture
itinérante,
Si 33 <R < 66, on parle d'un système de
jachère.
4 Les taux de sondage sont de 10% pour les ethnies Idaatcha,
Fon, et Nagot. Les ethnies Mahi, Lokpa, Bôo, Gando, Wama,
Bentamaribè, Dendi et Mokolé ont chacun un taux de sondage de 5%.
Enfin l'ethnie Bariba a un taux de sondage de 35%. Cette ethnie constitue le
groupe majoritaire présent dans trois parcs sur les 5
étudiés (tableau II).
4.5 Caractérisation structurale des parcs
à karité
Des mesures dendrométriques ont été
effectuées sur tous les individus de karité (dbh > 10 cm) de
diamètre à 1,30 m au-dessus du sol se trouvant dans chaque
placeau installé. Les paramètres mesurés sont :
· le diamètre à hauteur de
poitrine ou dbh (diameter at breast height) : Il est
mesuré à une hauteur de 1,30 cm au dessus du sol,
· la hauteur totale : C'est la
distance verticale qui sépare le niveau du sol au sommet principal
(bourgeon terminal) de l'arbre,
· la hauteur fût :
c'est la hauteur du tronc jusqu'à la première
grosse branche,
· le diamètre cime :
c'est le diamètre de la projection de la cime au sol. Deux mesures ont
été prises suivant deux axes perpendiculaires. La moyenne des
deux valeurs obtenues représente le diamètre de la cime de
l'arbre.
La mesure de ces paramètres permet de caractériser
les parcs sur le plan structural (structure spatiale structure au sol).
Structure au sol
· la densité du peuplement
: c'est le nombre de tiges de karité recensé
à l'hectare
La hauteur dominante est une hauteur moyenne relative au
peuplement mais qui concerne une certaine catégorie d'arbres, un
étage ou un nombre déterminé de sujets parmi les plus
hauts ou les plus gros (KRAMER, 1959; 1961; 1964 cité par RONDEUX,
1993). Elle est une bonne expression de la croissance du peuplement et
utilisée comme base de la définition des classes ou de niveaux de
productivité. Elle correspond à la hauteur moyenne des 100 plus
gros arbres à l'hectare (ASSMANN, 1959; HUMMEL, 1955 In:
RONDEUX, 1993). Dans le cas des peuplements équiènnes, la hauteur
dominante est le facteur le plus efficace pour caractériser la
productivité forestière. Elle n'a guère de sens dans les
peuplements d'âges multiples ou hétérogènes
mélangés. Dans ce cas ci, il faut envisager la hauteur totale
moyenne des arbres dominants arrivés à maturité d'une
proportion des plus gros arbres (dix par hectare
par exemple), car la notion même de hauteur dominante est
dans pareille structure, beaucoup
plus ambiguë (RONDEUX, 1992). Dans le cas de la
présente étude où des fois la densité des arbres de
karité est inférieure à 10 arbres à l'hectare, la
hauteur dominante peut être obtenue en prenant la hauteur de l'arbre le
plus gros par hectare soit par placeau, la moyenne des hauteurs des 5 plus gros
arbres
· répartition des individus par
classe: la répartition ou la distribution des individus
par classes présente un grand intérêt en matière de
gestion forestière car elle est une expression de la structure du
peuplement. Elle traduit aussi la réaction de celui-ci aux conditions
écologiques de croissance et aux opérations sylvicoles
pratiquées. Cette distribution est faite par classe de dbh, de
diamètre cime, de hauteur totale et de hauteur fût. Tous les
arbres ainsi répartis selon les différentes classes, sont
représentés par des
histogrammes sur la base de leur fréquence. Il s'agit de
la distribution par classes des individus ou des effectifs. Ces distributions
sont ajustées à des fonctions mathématiques
appropriées.
· relation entre les principaux
paramètres dendrométriques: Ces principaux
paramètres dendrométriques sont le dbh, la hauteur totale et le
diamètre cime. Les relations concernant ces paramètres prises
deux à deux constituent un bon indicateur des conditions
écologiques de croissance de l'espèce. Il s'agit de la relation
allométrique de croissance, de la relation dbh - diamètre cime et
dbh - hauteur totale. La relation allométrique de croissance est la
relation entre la hauteur totale et le dbh de tous les pieds de karité
mesurés par population. La croissance allométrique implique
l'existence d'une relation curvilinéaire entre les deux
paramètres mesurés et s'exprime par l'équation
Y = aXb avec Y= hauteur de l'arbre et
X=dbh; a et b sont des constantes et b appelé le coefficient
d'allométrie. Elle est matérialisée par une
représentation graphique des hauteurs et des diamètres
mesurés. En prenant les logarithmes des deux grandeurs on obtient
log H = log a + b logD.
Structure spatiale
La structure spatiale correspond à un type de
distribution au sol des individus de karité au sein de chaque parc. Elle
est étudiée suivants deux approches :
La première basée sur la relation établie
par CLARK & EVANS (1954) et utilisée par DIGGLE (1983);
FLORINS
(1996), stipule que dans une population répartie de manière
aléatoire, la distance moyenne d
entre un semencier et son plus proche voisin est égale
à d = 1/2 ç avec ç
la densité de cette population.
La seconde méthode, celle utilisée dans le
cadre de ce travail se fonde sur le rapport de la variance à la moyenne
des échantillons des placeaux étudiés. Trois types de
distributions sont utilisées à cet effet : la distribution
aléatoire ou poissonnienne (où la variance est égale
à la moyenne), la distribution agrégative ou contagieuse
(où la variance est supérieure à la moyenne) et la
distribution régulière (où la variance est
inférieure à la moyenne). L'indice utilisé pour
caractériser la distribution spatiale des individus de karité
est
2 2
l'indice de BLACKMAN (1942) : IB=
ä /ì avec ä = variance et
ì moyenne. On parle de
distribution poissonnienne pour IB=1 ;
de distribution régulière pour IB <1
et de distribution agrégative pour
IB>1.
4.6 Caractérisation morphologique des parcs
à karité
Dans chaque placeau inventorié, dix feuilles sont
choisies au hasard à la base de la couronne sur trois arbres au plus sur
lesquelles la longueur du limbe, la largeur du limbe et la longueur du
pétiole ont été mesurées sur 381 arbres.
Les descripteurs environnementaux suivants sont également
retenus pour les caractéristiques morphologiques
· la pluviométrie moyenne annuelle,
· la longueur du cycle cultural par parc,
· le nombre de mois secs de pluie (<50 mm),
· la position géographique des parcs.
4.7 Dynamique de la régénération
naturelle des populations de Vitellaria paradoxa
L'expression de la régénération
naturelle des populations de Vitellaria paradoxa recouvre un double
aspect : d'une part, au sens statique, l'ensemble des brins, semis gaulis
(individus de diamètre compris entre 1 et 10 cm) existant dans un parc;
d'autre part, au sens démographique, l'ensemble des processus par
lesquels les espèces se reproduisent naturellement. C'est l'approche
statique liée à la densité qui est adoptée ici.
Trois placettes circulaires d'inventaire de
régénération de 2m, 4m et 6m de rayon, sont
délimitées sous la couronne pour le comptage des individus de
diamètre (<10cm) dans chacun des placeaux et dans chaque formation
présente.
Ce dispositif est installé sous trois semenciers (soit
un taux de sondage de 3,8%)5 choisis au hasard par placeau. Sous ces
semenciers, les plantules et semis présents sont observés et
comptés. La dispersion des graines par les prédateurs a
été discutée avec les paysans par parc dans les villages
retenus.
Niveau arbre
|
|
|
·
|
Diamètre à 1, 30m au dessus du sol
|
dbh
|
dimension cm
|
·
|
Diamètre cime
|
Dcime
|
dimension m
|
·
|
Hauteur totale
|
Htot
|
dimension m
|
·
|
Hauteur fût
|
Hfût
|
dimension m
|
·
|
Comptage de la régénération
|
Régnt
|
quantité/unité de -
surface
|
Niveau feuile
|
|
|
·
|
Longueur du pétiole
|
LongP
|
dimension cm
|
·
|
Longueur du limbe
|
LongL
|
dimension cm
|
·
|
Largeur du limbe
|
LargL
|
dimension cm
|
|
Variables Code Description Unité de
mesure
Le tableau III fait les synthèses des paramètres
mesurés : Tableau III : Différents paramètres
mesurés
5 On retient généralement un taux de
sondage de 1 à 2% pour échantillonner la
régénération naturelle en forêt dense humide (DUCREY
& LABRE 1986 ; In : DEBROUX, 1998).
4.8 Outils d'analyse et hypothèses
Un lien est fait entre les hypothèses et les outils
d'analyse utilisés.
Hypothèse 1: Il existe des facteurs
socio-culturels qui contribuent à la conservation du karité sur
les champs
Le logiciel Excel a été utilisé pour
encoder les données. Des corrélations sont calculées pour
apprécier les liens qui existent entre les données
socio-cculturelles. Des statistiques descriptives sont ensuite calculées
avec le logiciel SPSS. Des tableaux, camemberts sont utilisés pour
présenter les pourcentages des différentes formes d'utilisation
du karité dans la zone d'étude. Enfin, le test de chi2 (test
d'indépendance) a été utilisé pour vérifier
satatistiquement s`il existe une dépendance entre les ethnies et les
formes d'utilisation du karité.
Hypothèse 2: Les parcs à
karité sont répartis dans deux zones agro-climatiques au
Bénin
La carte de localisation du milieu d'étude et la position
géographique des parcs à karité sont
réalisées avec le logiciel Arc-View.
Hypothèse 3: La structure horizontale
des parcs à karité diffère selon les parcs
Les indices IB sont calculés
avec le logiciel Excel et comparés avec les valeurs acceptées de
Blackman par parc à karité.
Hypothèse 4: Les arbres des parcs
à karité du Bénin diffèrent par les
paramètres morphologiques
Le logiciel Excel a permis d'encoder les données. Avec
le logiciel SPSS, l'ANOVA avec le test de TUKEY au seuil de 5% ou de 1% (selon
le cas) a été réalisée.Le logiciel MINITAB version
13.2 a été utilisé pour discriminer les parcs
àkarité du Bénin par une analyse factorielle des
correspondances (AFC) pour tester les classifications déjà
effectuées sur la base de critères objectifs. Enfin, à
l'aide du logiciel SPSS, le coeffficient de corrélation de Perason est
calculé entre les différentes variables morphologiques.
Hypothèse 5: La
régénération naturelle dans les parcs à
karité suit le processus d'espacement des semis de JANZEN (1970)
Le logiciel Excel a servi à encoder les
données. Les courbes d'espacement des semis de JANEZN (1970) ont
été tracées à l'aide du logiciel Excelle en vue
d'apprécier la régénération statique dans les
différents parcs.
DEUXIEME PARTIE: RESULTATS ET
DISCUSSIONS
5. Résultats
5.1 Identification des parcs à
karité
La figure 12 présente la répartition des
différents parcs identifiés dans le plan factoriel 1 et 2. Les
parcs de Kandi et de Bembéréké moins arrosés
situés plus au Nord dans le domaine soudanien sont localisés
à la partie négative de l'axe 1 tandis que les parcs de Parakou,
Savè, et Bohicon plus arrosés sont situés dans la parttie
négative de cet axe. L'axe 1 peut être interpété
comme matérialisant un gradient pluviométrique Nord Sud.
2
1
0
Parc de
Bohicon
Parc de Parakou et de Savè
Parc de
Kandi Parc de
Bembéréké
Second facteur
-1
-2
-3
-4
-5
-6
-7
|
|
|
|
|
|
-2
|
-1
|
0
Premier facteur
|
1
|
|
Figure 11 : Visualisation des différents parcs
à karité du Bénin sur la base d'une AFC
Chargement du diagramme de Pluivio-MLargL
Second facteur
-0.5
-1.0
0.0
Pluivio
Type de
NbrMsec
MLongP
MLongL
MLargL
-0.5 0.0 0.5 1.0
Premier facteur
Figure 12 : Visualisation des paramètres
environnementaux
Les caracatéristiques des feuilles (longueur moyenne
du pétiole, longueur et largeur moyennes du limbe) quant à elles,
présentent très peu de variabilité au sein des parcs
à karité étudiés (figure 13). On peut dire qu'elles
convergent sur l'axe 2 (figure 13).
5.2 Importance socio-culturelle de la gestion des
parcs à karité
Les parcs à karité constituent une pratique
agroforestière spatiale mixte caractérisée par une
stratégie de conservation, des formes d'utilisation et des
déterminants socio-démographiques.
5.2.1 Stratégies de conservation du
karité
Les stratégies de conservation du karité reposent
essentiellement sur la création des parcs, le contrôle du
ramassage des noix dans les formations végétales.
5.2.1.1 Mode de création des parcs à
karité
La création des parcs à karité
entraîne une mesure de protection délibérée du
karité dans les écosystèmes cultivés par certaines
ethnies. C'est un fait culturel, alimentaire (parc à huile) et
pécuniaire pour lesdites ethnies. Cette forme de gestion de l'espace,
transmise de génération en génération et de
père en fils, est basée sur l'attente par ces ethnies de revenus
futurs (autoconsommation, vente, usage médicinal etc...). Le
karité constitue pour elles, une épargne sur pied comme le
palmier à huile dans les palmeraies jachères du sud Bénin.
Ainsi, lors de l'installation des cultures igname et coton surtout, les ethnies
bariba,
dendi, gando, mokolé, bôo, bentamaribè,
wama, lokpa et nagot, préservent le karité au cours du
défrichement. Par contre, les ethnies idaatcha, mahi et fon qui
n'attendent pas nécéssairement de revenus futurs du
système, conservent quelques pieds de karité sur leus champs pour
d'autres usages (bois de chauffe, carbonisation, pharmacopée etc...).
Ainsi, pendant la campagne agricole 2004-2005, dans le milieu
d'étude, 272.354 ha d'ignames ont été
défrichés contre 118.585 ha de coton pour une superficie totale
de 102.624 km2 (soit 91,30% de la superficie nationale) et 1.303.127
actifs agricoles (MAEP, 2003). Ce processus de création des parcs
à karité met en exergue le niveau de dégradation de
l'environnement occasionné par les cultures du coton et de l'igname. On
a alors besoin de 2,3 fois plus d'espace pour cultiver les ignames que le coton
au Bénin. Le tableau IV, donne une estimation de la superficie moyenne
cultivée par paysan, par parc dans le milieu d'étude en 2004.
Tableau IV : Estimation de la superficie cultivée
par paysan et par an en igname et en coton dans la zone
d'étude
Parcs à karité de Superficie
défrichée (ha) /an par paysan
Igname Coton
Kandi 0,07 0,03
Bembéréké 0,06 0,02
Parakou et Savè 0,06 0,04
Bohicon 0,019 0,001
|
|
Source: Enquête de terrain 2004.
En rapportant ces valeurs à la zone d'étude
(tableau V), on a une idée de l'importance des dégâts
causés à l'environnement par la création des parcs
à karité.
Tableau V : Niveau de dégradation de
l'environnement exprimé en terme de superficie d'igname et du coton mise
en culture dans la zone d'étude en 2004
Parcs
|
Superficie cultivée (igname/an) dans le parc (ha)
|
Superficie cultivée (coton/an)
dans le parc (ha)
|
Kandi
|
91219
|
39094
|
Bembéréké
|
78188
|
26063
|
Parakou et Savè
|
78188
|
52125
|
Bohicon
|
24759
|
1303
|
Total
|
272354
|
118585
|
|
Source: Enquête de terrain 2004.
Le mode d'installation des cultures du coton et de l'igname
considéré comme peu respectueux de l'environnement, place ces
deux cultures en tête des statistiques. Ces estimations, loin
d'être précises donnent quand même une idée des
superficies moyennes mises en culture dans la zone d'étude par les
paysans en 2004. Des mesures de parcelles pourraient permettre d'affiner ces
résultats.
La dégradation est plus prononcée dans les
parcs du Nord Bénin; ce qui pourrait signifier que ces parcs devraient
être plus dégradés physiquement que ceux situés dans
les basses latitudes. Au contraire, la conservation de l'espèce lors du
défrichement (importante source de revenu, fait culturel et social) et
le contrôle du ramassage des noix dans les champs atténuent ces
effets. Cependant, l'action de dégradation
n'est pas sans conséquence désastreuse sur
l'environnement car elle perturbe les habitats des espèces animales et
végétales et réduit à coup sûr la
diversité biologique, génétique et exerce une forte
pression sur les arbres non protégés par un effet sélectif
très élevé des différentes ethnies.
La création des parcs à karité est un
processus long, évolutif pendant lequel une association s'effectue entre
les éléments naturels
(karité-néré),conservés et améliorés
dans le temps par des groupes sociaux et formant avec les espaces
cultivés et pâturables une symbiose. Cette symbiose se
répète et devient cyclique au fil du temps. Elle est
entrecoupée par des périodes de repos (jachères) pour la
restauration de la fertilité du sol. La durée de la
jachère varie de 3-4 à 15-20 ans et est unique pour chaque
paysan, car elle est fonction de la superficie disponible, des besoins du
ménage et du mode de gestion des terres (KELLY, 2004). Elle est aussi
fonction de l'ethnie. Ce système de culture d'agroforesterie locale, a
été caractérisé par l'Indice de Ruthenberg (tableau
VI). Les valeurs calculées de R, indiquent un système de culture
itinérante dans le parc de Savè contre un système de
jachère dans l'ensemble des autres parcs où la proportion de
terre cultivée par rapport à la superficie totale utilisée
est de l'ordre de 57% dans le parc de Bembéréké, 50% dans
celui de Bohicon et de Kandi, et 40% dans celui de Parakou.
Tableau VI : Indice de Ruthenberg des parcs à
karité du Bénin
Parcs à karité
|
|
Kandi
|
Bembéréké
|
Parakou
|
Savè
|
Bohicon
|
Indice
Ruthenberg ®
|
de
|
49
|
57
|
40
|
31
|
50
|
|
La différence notée entre le parc de
Savè et les autres parcs par rapport au système de culture, est
surtout due au fait que les paysans du parc à karité de
Savè ont préféré mettre un accent particulier sur
la plantation de l'anacardier à cause de la crise que traverse la
filière coton actuellement. En général, ces
systèmes de culture sont caractérisés par l'utilisation
d'outils rudimentaires tels que la houe, le coupe - coupe. Mais, les parcs
à karité de Kandi et de Bembéréké font
exception à cause de l'utilisation du matériel de culture
attelée et de la petite motorisation. L'utilisation de ces
équipements n'a pas de conséquence sur la structure
aggégative (indice de Blackman) des arbres dans les parcs à
karité étudiés. Le tableau VII donne la structure spatiale
dans les parcs à karité. Elle varie de 3,9 et 5,6. La distance d
entre semencier et son voisin le plus proche varie entre 1,94 m et 3,36m.
Tableau VII : Structure spatiale des parcs à
karité au Bénin
Parcs
|
IB
|
Distribution
|
Distance entre semencier le plus proche (d)
|
Kandi
|
5,6
|
agrégative
|
2,78
|
Bembéréké
|
5,6
|
agrégative
|
3,36
|
Parakou
|
5
|
agrégative
|
2,55
|
Savè
|
5
|
agrégative
|
2,60
|
Bohicon
|
3,9
|
agrégative
|
1,94
|
|
Il en est de même des caractéristiques des
feuilles. En effet, les valeurs moyennes des caractéristiques des
feuilles (tableau VIII) du karité ne sont donc pas très variables
au sein des parcs lorsqu'elles sont comparées à celles obtenues
dans le milieu d'étude. Elles ont un faible écart type.
Tableau VIII : Caractéristiques des feuilles des
arbres de karité dans les parcs à karité au
Bénin
Parcs
|
Long Pétiole (cm) Long Limbe (cm)
|
Larg Limbe (cm)
|
|
Kandi
|
5,6
|
0,5
|
16,6
|
0,9
|
6,4
|
0,1
|
Bembéréké
|
5,2
|
0,6
|
16,3
|
0,7
|
6,3
|
0,2
|
Parakou
|
5,1
|
0,3
|
15,3
|
1
|
6,5
|
0,4
|
Savè
|
5,6
|
0,8
|
16,4
|
0,5
|
6,4
|
0,5
|
Bohicon
|
6,4
|
0,4
|
16,6
|
1,2
|
5,5
|
0,2
|
Valeur Milieu d'étude
|
5,6
|
1,3
|
16,4
|
2,7
|
6,3
|
1,2
|
|
Par contre, le dbh, la densité (tiges/ha)
diffèrent selon les parcs à karité (tableau IX).
Tableau IX : Classification des parcs à karité selon les
diamètres et les densités moyennes
Parcs Diamètre moyen (cm) Densité moyenne
(tiges/ha)
Kandi 42a 31a
Bembéréké 29b 41a
Parakou 31b 26b
Savè 28b 27b
Bohicon 21c 15c
Il n'existe pas de différence significative entre les
valeurs ayant les mêmes lettres au seuil de 5%. Le diamètre moyen
et la densité moyenne augmentent du sud vers le nord du pays
Le karité étant un abre économiquement,
socialement et culturellement important pour les ethnies du Nord et du Centre
Bénin6, différents niveaux de pression sont
exercés sur l'espèce dans les parcs. Ce qui se traduit par le
fait que la densité (tiges/ha) et le diamètre des arbres
augmentent avec le gradient pluviométrique du Sud vers le Nord. On
constate que les parcs de Bohicon et de Kandi sont diamétralement
opposés selon ces caractéristiques :
· différentes zones climatiques (climat
subéquatorial dans le parc de Bohicon, climat tropical
humide ou de
transition pour le parc de Savè et climat soudanien pour les parcs du
Nord Bénin)
· différents modes d'accès à la terre
(les modes de gestion de l'espace, les droits et les usages
conférés aux arbres ne sont pas les mêmes d'un parc
à l'autre)
· forte pluviométrie dans le parc de Bohicon (1200
mm) et faible dans celui de Kandi (800 mm)
· faible densité du karité dans le parc de
Bohicon (15 tiges/ha) contre (30tiges/ha) pour le parc à karité
de kandi
6 Il s'agit des ethnies bariba, dendi, gando,
mokolé, bôo, bentamaribè, wama, lokpa et nagot.
· faible dbh des arbres dans le parc de Bohicon (21 cm)
contre 42 cm dans celui de Kandi
Ces indicateurs révèlent bien que la pression
sur les arbres (karité) dans le parc de Bohicon est deux fois
supérieure à celle qui a cours dans celui de Kandi. Cette
stratégie de conservation du karité dans ces parcs implique
différents résultats dans l'espace physique. Si les ethnies, fon,
mahi et idaatcha coupent les arbres de karité dans leurs champs ou en
préservent quelques-uns pour des usages médicinaux, utilisation
au titre de bois de feu et de carbonisation, les femmes des ethnies des parcs
du Nord et du Centre Bénin, collectent les noix dans les formations
végétales pour l'autoconsommation et la vente afin
d'améliorer leurs revenus.
5.2.1.2 Contrôle du ramassage des noix de
karité dans les formations végétales
La collecte des noix repose sur le mode de tenure des arbres
développé par les différentes ethnies protectrices du
karité. Il s'agit du contrôle du ramassage des noix dans les
champs et dans les jachères. Cette forme de contrôle
diffère d'une ethnie à une autre où selon le cas, une
formation végétale est privilégiée par rapport
à une autre. La collecte des noix tient compte de ses prescriptions qui
ne sont pas respectées partout. A Birni-Lafia, pendant la soudure, le
ramassage des noix n'est ni contrôlé dans les jachères ni
dans les champs. L'offre étant inférieure à la demande,
les populations battent systématiquement les arbres de karité
pour collecter les fruits frais et les vendent sur le marché frontalier
de Malanville. A Kokey, c'est le même mode de faire valoir mais, aucun
arbre n'est battu. Il n'existe aucun marché au niveau local pour les
fruits frais de karité.
La collecte des noix de karité est faite par les
femmes qui se lèvent très tôt le matin à partir de 6
heures, même parfois plus tôt, ou tard dans la soirée vers
16 heures. La récolte est faite avec des bassines ou des calebasses
d'une contenance d'environ vingt cinq (25) à trente (30) kg. Aussi,
est-il important de mentionner que cette activité comporte des risques
d'une part, avec la forte fréquence des reptiles au pied des arbres, et
d'autre part, le poids de la charge collectée transportée sur de
longues distances qui entraîne la fatigue des collectrices. La collecte
proprement dite commence en mai, exceptionnellement en avril et prend fin en
septembre selon les régions. Une fréquence de quatre (04)
ramassages est observée par semaine en bonne saison. Uune femme peut
collecter en moyenne quatre cents quatre vingt kilogrammes (480 kg) de noix
fraîches par an. Mais malgré l'intensité du ramassage des
noix dans certains milieux, tout n'est pas collecté. Il reste toujours
dans les formations végétales, des graines pour la
régénération de l'espèce.
5.2.1.3 Conservation in situ du karité dans les
parcs
Plusieurs espèces d'arbres, outre le karité
recensés dans les champs et les jachères sont
protégés (tableau X) par les populations lors des
défrichements pendant l'installation des cultures du coton et d'igname.
Cela veut dire que dans le processus, d'autres parcs sont également
créés. Les objectifs poursuivis par les ethnies sont
variés pour la création des parcs. Ils sont d'ordre :
·
religieux (arbre sacré, vénéré,
craint)
· bois de service (construction, fabrication de meuble,
bois de feu, coffrage, fertilisation du sol, cure dent)
· culturel, médicinal, paysager (ombrage),
alimentaire, pécunieux et fourrager
· biodiversité
· biologique (Kpavouzou dans le parc de Bohicon par
exemple)
Selon les paysans enquêtés dans le parc de
Bohicon, ils auraient souhaité qu'une importance soit accordée
à cet arbre. Pour le karité, diverses formes d'utilisations
existent et varient selon les différentes ethnies.
Tableau X : Nombre d'espèces
protégées par parc à karité au
Bénin
Nom du parc à karité
|
Villages
|
Nombre d'espèces recensées
|
% du nombre d'espèces recensés par parc
|
Kandi
|
Birni-Lafia
|
19
|
20
|
Goun - Goun
|
9
|
Kokey
|
3
|
Bembéréké
|
Bensékou
|
8
|
21
|
Ouèrè
|
9
|
Béroubouay
|
9
|
Guessou - sud
|
11
|
Péhunco
|
2
|
Kotokounga
|
6
|
Boukombé
|
2
|
Parakou
|
Ouaké
|
4
|
9
|
Sirarou
|
5
|
Tctatchou
|
5
|
Savè
|
Toui
|
4
|
11
|
Papanè
|
6
|
Ouèdèmè
|
7
|
Bohicon
|
Sokponta
|
8
|
29
|
Paouignan
|
16
|
Zouto
|
11
|
Setto
|
10
|
Total
|
154
|
Moyenne = 20
|
|
Ecart-type= 10
|
CV = 50%
|
L'analyse de variance (ANOVA) a montré qu'il n'y pas de
différence significative au seuil de 5% entre les parcs et le nombre
d'espèces protégées.
Pour un même taux de sondage presque (parcs de Bohicon,
Savè, Parakou et Kandi), ce sont les parcs à karité de
Bohicon et de Kandi qui ont protégé le plus grand nombre
d'espèces. Cela montre bien
que lorsque les conditions environnementales deviennent
préoccupantes, les êtres vivants s'adaptent mieux en mettant en
oeuvre des stratégies de protection ou de survie des espèces.
5.2.2 Formes d'utilisation du karité
Les utilisations identifiées sur le karité sont
fort variées (tableau XI et figure 15). Six formes d'utilisation ont
été identifiées. Ce sont :
1. la conservation in situ (préservation du karité
lors du défrichement, contrôle du ramassage des noix dans les
formations végétales) (25%),
2. l'utilisation du karité comme bois de construction, de
service et artisanat (construction de mirador, de palissade, de grenier,
fabrication de tabouret, de pilon et de mortier) (9%),
3. le bois énergie (utilisation comme bois de chauffe et
fabrication de charbon) (23%),
4. l'alimentation et la contribution au revenu (consommation du
fruit frais, transformation des noix en beurre (figure 24), vente et
exportation des amandes) (22%),
5. l'utilisation du karité dans la pharmacopée
(16%) et
6. l'utilisation du karité à des fins religieux
(cérémonie, enterrement, usages magico-religieux et de
divinité) (5%)
Les ethnies fon, mahi et idaatcha ne préservent pas le
karité dans les champs, lors du défrichement et n'exercent aucun
contrôle sur le ramassage des noix dans les formations
végétales (figures 16 et 19). Cependant, ce contrôle est
plus prépondérant dans les champs que dans les jachères. A
part les baribas de Kokey, les autres baribas exercent un contrôle sur le
ramassage des noix dans les champs. Dans les jachères, le contrôle
est majoritairement exercé par les groupes ethniques des
départements de la Donga et de l'Atacora considérés dans
le cadre de ce travail.
Il existe une différence très hautement
significative entre les ethnies en ce qui concerne la conservation in situ des
karités ( ÷2 =67,84 ; ddl=6 et P<1%)
Les formes d'utilisation du karité comme bois de
construction, de service et de l'artisanat sont assez diversifiées.
Seule la fabrication du mortier fait l'unanimité au sein des ethnies
sauf les ethnies nagot de Papanè, les idaatcha de Paouignan et des fon
de Setto et de Zouto.
L'utilisation du karité comme bois énergie (bois
de feu) est rencontrée un peu partout. Par contre, la fabrication du
charbon par le bois de karité se rencontre chez les baribas de
Guessou-Sud, Péhunco, Sirarou et Tchatchou, les bôo de
Bensékou, les nagot de Toui et les mahi de
Ouèdèmè.
Il existe une différence significative entre les ethnies
en ce qui concerne l'utilisation du karité comme bois de service (
÷2 =13,84 ; ddl=6 et P<5%)
Si l'utilisation du karité à des fins de
guérison, de traitement des maladies se fait par toutes les ethnies
(figure 20 et tableau XII), l'utilisation du karité dans l'alimentation
et sa contribution au revenu des ménages ne se rencontrent pas chez les
idaatcha, les mahi et les fon (figure 19).
Il existe une différence hautement significative entre les
ethnies en ce qui concerne l'utilisation du karité pour des usages
médicinaux. ( ÷2 =10,65 ; ddl=4 et P<5%).
Les usages du karité dans les cérémonies et
les enterrements se rencontrent chez les ethnies de l'Atacora et de la Donga,
puis chez les Bôo de Bensékou et les Nagot (figure 21).
Une différence très hautement significative existe
entre les ethnies en ce qui concerne les usages religieux du karité (
÷2 =21,91 ; ddl=2 et P<1%)
Les figures 15 à 21 donnent les pourcentages des
contributions par parcs à karité étudiés.
25%
5% 9%
16%
23%
22%
Usage religieux Service et artisanat Usage médicinal
Alimentation et revenu Bois énérge Conservation in situ
Figure 13 : Pourcentage des formes d'utilisation du
karité dans la zone d'étude
Savè Bohicon Kandi
25% 0% 18%
Parakou
20%
Bembéréké
37%
Kandi
22%Bembéréké
0%
Parakou
11%
Savè
45%
Bohicon
22%
Figure 14 : Pourcentage de conservation in situ du
karité par parc
Figure 15: Pourcentage d'utilisation du karité
pour les services et l'artisanat par parc
Bohicon
24%
Savè
19%
Kandi
10%
Parakou
24%
Bembéréké
23%
Parakou
27%
Bembéréké
27%
Savè
18%
Bohicon
0%
Kandi
28%
Figure 16 Pourcentage d'utilisation du karité
comme bois - énergie parc
Figure 17 Pourcentage d'utilisation du karité en
alimentation et pour la contribution au revenu par parc
Bohicon
20%
Kandi
20%
Savè
20%
Bembéréké
20%
Parakou
20%
Bohicon
0%
Bembéréké
60%
Savè
40%
Kandi
0%
Parakou
0%
Figure 18 Pourcentage d'utilisation du karité pour
usage médicinal par parc
Figure 19 Pourcentage d'utilisation du karité pour
usage religieux par parc
5.2.3 Caractéristiques socio-démographiques
des parcs à karité
Les groupes socio-culturels, le sexe, l'âge, le niveau
d'instruction, le nombre de bouche à nourrir, le nombre d'actif
agricole, sont les descripteurs socio - démographiques
utilisés.
a) Groupes socio-culturel, le sexe et l'age
Douze groupes socio - culturels ont été retenus
pour l'étude les parcs à karité. Les groupes socio -
culturels choisis sont ceux associés à la gestion de
l'environnement des parcs. Ils ont permis de faire une relation entre le mode
de gestion des parcs et la structure au sol des arbres, d'avoir une idée
du système de culture pratiquée, de la conservation de
l'espèce, et des formes d'utilisation du karité par les
différentes ethnies. Les données ont été
discriminées selon le genre.
b) Niveau d'éducation
Le niveau d'éducation a permis de mesurer le niveau
d'alphabétisme des populations associées à la
création et à la gestion des parcs à karité.
L'illetrisme est supérieur à 70%
c) Structures des ménages
La structure du ménage est un facteur important pour
analyser la qualité de la main d'oeuvre, le revenu annuel et la
consommation alimentaire ou les dépenses des ménages.
Plusieurs autres utilisations de l'arbre et de ses produits sont
faites par les hommes et les femmes (utilisations des parties de l'arbre pour
le traitement de diverses affections, maladies, consommation alimentaire
etc...). Les données relatives à ces paramètres sont
indiquées dans le tableau XII.
Selon ce tableau il y a plus d'hommes chefs de ménages
que de femmes associées à la gestion des parcs à
karité : 87% d'hommes chefs de ménages dans les parcs de
Savè et de Parakou et plus de 90% dans les autres. Plus de 60% des chefs
de ménages n'ont jamais mi-pied à l'école. Moins de 7% des
chefs de ménages hommes ont fait des études supérieures
(parc de Kandi et de Bembéréké). L'âge moyen des
chefs de ménage est établi à 40 ans avec un fort
coefficient de variation. Cela traduit bien le caractère
aléatoire de l'échantillonnage.
S'agissant de la structure des ménages, le nombre de
bouche à nourrir croît du sud vers le nord; ce qui montre bien que
les ménages situés dans les parcs à karité du nord
du pays se consacrent beaucoup plus à l`agriculture. De plus en plus, on
y rencontre beaucoup de double-actifs.
Le pourcentage du niveau de dégradation des terres pour
la culture d'igname et de celui de la superficie cultivée en igname
expliquent le nombre de bouche à nourrir. Ces relations sont
ajustées respectivement par des modèles de régression
linéaire simple Y=-0,0004x2 +0,006x -0,0163 (R2
=0,9634) et Y= -0,7833x2 +13,697x -35,64 (R2 = 0,9633).
La qualité de ces modèles est mesurée par le pourcentage
d'explication représenté globalement par le coefficient de
détermination R2 =96% (fig 22 et fig 23).
La tendance à une meilleure protection du karité
s`observe dans les parcs entretenus par les femmes où on note parfois
une plus grande diversité d'espèces, correspondant aux nombreuses
ressources nécessaires aux ménages.
y = -0.0004x2 + 0.006x - 0.0163
R2 = 0.9634
0 5 10 15
% du niveau de dégradation du sol
en
culture
d 'igname par parc
0.012
0.01
0.008
0.006
0.004
0.002
0
Nombre de bouche a nourrir
Figure 20 : Corrélation entre le nombre moyen
de bouche à nourrir et le % du niveau de dégradation du sol en
culture d'igname par parc
Nombre de bouche a nourrir
|
30 25 20 15 10 5
|
y = -0.7833x2 + 13.697x - 35.84 R2 = 0.9633
|
|
0
|
|
|
0 5 10 15
|
% de superficie d'igname cultivée
par
parc
Figure 21 : Corrélation entre le nombre moyen
de bouche à nourrir et le % de superficie cultivée en igname par
parc
Quant au rapport nombre d'actif agricoles/nombre de bouches
à nourrir, il est de 0,5 dans l'ensemble des parcs et de 0,3 pour le
parc de Bembéréké. Les emblavures faites par les paysans
correspondent à leur capacité de gestion (exploitation agricole).
La taille des exploitations varie entre 10 ha (Parc de Savè), et 2ha
(Parc de Bembéréké). Cette différence traduit
l'orientation du système de production des exploitations du centre
Bénin orienté vers la promotion de l'anacarde. C'est pourquoi, le
coton connaît une nette régression sauf dans le parc de kandi
où la superficie moyenne emblavée par paysan est de 3,4 ha en
2004. Cette valeur est de moins d'un ha dans les autres parcs. Dans le parc de
kandi, le système de culture est plus céréalier par contre
celui de Savè est très équilibré en terme
d'emblavures (cultures vivrières):1,9ha de légumineuses/ paysan,
3,1ha de céréales/ paysan, 1,9 ha pour le manioc et 2,3 ha
consacrés à la culture d'igname par paysan au cours de la
campagne écoulée.
Tableau XI : Formes d'utilisation du karité au
Bénin
Parcs de
|
|
Kandi
|
|
|
|
Bembéréké
|
|
|
|
|
Parakou
|
|
|
Savè
|
|
|
Bohicon
|
|
Ethnies
|
Dendi
|
Mok
|
BKok
|
Bôo
|
BOuè
|
Gando
|
BGué Wama
|
BPéh Ben Lokpa BSira BTcha
NPapa NToui Mahi ISokp IPaoui FZouto FSetto
|
Conservation in situ
Contrôle du ramassage des noix (champ)
|
-
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Contrôle du ramassage des noix (jachère)
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Préservation lors du défrichement
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Bois de construction de service et artisanat
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mirador
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Tabouret
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Mortier
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
Pôteaux
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Hangar
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
+
|
Pilon
|
+
|
-
|
-
|
+
|
-
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Palissade
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
Grenier
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
+
|
Bois Energie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bois de feu
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Charbon
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
+
|
-
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
-
|
-
|
+
|
+
|
Bien être
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Alimentation
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Revenu
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Usage médicinal
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Usage religieux
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
(+) l'ethnie utilise le karité pour cet usage
(-) l'ethnie n'utilise pas le karité pour cet usage
Mok=Mokolé; BKok=Bariba de Kokey; BOuè=Bariba de
Ouèrè; BGuè=Bariba de Guessou-Sud; BPéh=Bariba de
Péhunco; Ben=Bentamaribè; BSira=Bariba de Sirarou; BTcha=Bariba
de Tchatctou; NPapa= Nagot de Papanè ; NToui= Nagot de Toui; FZouto= Fon
de Zouto; FSetto=Fon de Setto; IPaoui= Idaatcha de Paouignan; ISokp= Idaatcha
de Sokponta.
Tableau XII : Caractéristiques
socio-démographiques des parcs à karité
Caractéristiques Parcs à karité de :
|
Kandi
|
Bembéréké
|
Parakou
|
Savè
|
Bohicon
|
Sexe
|
|
%
|
|
%
|
|
%
|
|
%
|
|
%
|
H
|
66
|
0.92
|
105
|
0.91
|
13
|
0.87
|
20
|
0.87
|
49
|
0.94
|
F
|
6
|
0.08
|
10
|
0.09
|
2
|
0.13
|
3
|
0.13
|
3
|
0.06
|
Total
|
72
|
|
115
|
|
15
|
|
23
|
|
52
|
|
Niveau d'éducation
|
|
%
|
|
%
|
|
%
|
|
%
|
|
%
|
Analphabètes
|
52
|
0.7
|
62
|
0.67
|
10
|
0.63
|
10
|
0.67
|
19
|
0.83
|
Primaire
|
16
|
0.22
|
23
|
0.25
|
3
|
0.19
|
3
|
0.2
|
2
|
0.09
|
Secondaire
|
4
|
0.05
|
8
|
0.09
|
2
|
0.13
|
2
|
0.13
|
2
|
0.09
|
Supérieur
|
2
|
0.03
|
0
|
-
|
1
|
0.06
|
0
|
-
|
0
|
-
|
Total
|
74
|
|
93
|
|
16
|
|
15
|
|
23
|
|
Age moyen
|
44
|
|
41
|
|
43
|
|
44
|
|
41
|
|
CV(%)
|
309
|
|
331
|
|
323
|
|
245
|
|
349
|
|
Statut matrimonial Marié
|
64
|
0.8
|
79
|
0.93
|
13
|
0.87
|
21
|
0.91
|
50
|
0.94
|
Célibataire
|
2
|
0.03
|
3
|
0.04
|
0
|
-
|
0
|
-
|
0
|
-
|
Divorcé
|
9
|
0.11
|
2
|
0.02
|
1
|
0.07
|
1
|
0.04
|
1
|
0.02
|
Voeuf
|
5
|
0.06
|
1
|
0.01
|
1
|
0.07
|
1
|
0.04
|
2
|
0.04
|
Total
|
80
|
|
85
|
|
15
|
|
23
|
|
53
|
|
Nombre moyen de ménage
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
<10 ans
|
1,97
|
1,79
|
1,61
|
1,77
|
2,06
|
1,733
|
2,17
|
2,04
|
1,73
|
1,65
|
CV (%)
|
95,6
|
97,1
|
100,14
|
100,94
|
139,03
|
149,05
|
77,01
|
97,34
|
127,32
|
108,83
|
11<>20 ans
|
1,56
|
1,1
|
1,20
|
0,88
|
1
|
0,6
|
1,78
|
1,82
|
1,11
|
0,55
|
CV (%)
|
93,1
|
64,0
|
84,02
|
71,24
|
76,37
|
72,45
|
109,87
|
96,17
|
69,51
|
62,33
|
>20 ans
|
1,76
|
2,1
|
1,52
|
1,66
|
1,46
|
1,46
|
2,56
|
2,56
|
1,26
|
1,84
|
CV (%)
|
110,5
|
91,8
|
116,99
|
112,49
|
138,35
|
148,08
|
182,10
|
131,55
|
176,97
|
169,12
|
Sous Total
|
5
|
5
|
4
|
4
|
4
|
3
|
3
|
3
|
2
|
2
|
Taille moyenne du ménage (1)
|
10
|
9
|
7
|
6
|
4
|
Actif agricole moyen (2)
|
5
|
4
|
2
|
3
|
2
|
Ratio (2)/ (1)
|
0.5
|
0.4
|
0.3
|
0.5
|
0.5
|
CV(%)
|
119
|
133
|
135
|
157
|
100
|
Superficie moyenne (ha) coton/an /paysan
|
3.4
|
0.6
|
0.6
|
0.7
|
0.5
|
Superficie moyenne (ha) Légumineuses/an /paysan
|
0.6
|
0.2
|
0.6
|
1.9
|
1.1
|
Superficie moyenne (ha) Céréale/an /paysan
|
3.1
|
0.6
|
1.1
|
3.1
|
1.7
|
Superficie moyenne (ha) Manioc/an /paysan
|
0
|
0.1
|
0.6
|
1.9
|
0.3
|
Superficie moyenne (ha) Igname/an /paysan
|
0
|
0.1
|
0.8
|
2.3
|
0.2
|
Dans la suite, les cinq parcs à karité sont
décrits. Il s'agit des parcs à karité de Bohicon,
Savè, Parakou, Bembéréké et de Kandi.
5.3 Parc à karité de la région de
Bohicon
5.3.1 Description et composition floristique du parc
Le parc à karité de Bohicon se trouve entre les
latitudes 7°N et 8°N et regroupe toute la population de karité
s'étendant de Bohicon jusqu'à Dassa-Zoumè. La hauteur
moyenne annuelle des pluies au sein dudit parc est de 1200 mm.
Quatre villages (Sokponta, Paouignan, Zouto et Setto) avec les
ethnies suivantes: Idatcha et Fon ont été retenus pour
l'étude dans ce parc. Contrairement à Zouto où les
populations de karité sont retrouvées à environ 2 km du
village, le karité se trouve à plus de 4, 12 ou 15 km dans les
autres villages.
On distingue fondamentalement au niveau de ce parc trois types
de sols à savoir: les sols ferralitiques faiblement
désaturés ou terre de barre retrouvée un peu plus au sud
du parc; les sols ferrugineux tropicaux appauvris rencontrés au centre
du par cet les sols hydromorphes un peu plus au nord du parc.
Dans ce parc, les arbres de karité sont au milieu de
nombreuses espèces compagnes qui varient selon le type d'habitat :
· Dans les savanes claires et forêts claires on
rencontre: Daniella oliveri, Isoberlinia doka, Parkia biglobosa, Dialium
guineense, Diospyros mespiliformis, Mimusops andongensis, Celtis mildraedii, C.
zenkeri, Antiaris toxicara, Albizia adiantifolia, Ceiba pentandra, Azadirachta
indica, Allophyllus africanus.
· Dans les galeries forestières, on retrouve
Elæis guineensis, Cola gigantea, Napoleonea leonensis, Lonchocarpus
sericeus, Berlinia grandifolian Cola milenii, Cleistopholis patens, Khaya
grandifolia, Diospyros mespiliformis, Ficus exasperata; Lannea acida, Syzygium
guineensis.
· Dans les champs cultivés, le karité est
associé au néré Parkia biglobosa, Elaeis
guineensis, Tectona grandis, Anarcadium occidentale, Mangifera indica, Psidium
guayava, Musa sp et les agrumes.
· Dans la flore herbacée, les espèces
associées au karité sont: Andropogon gayanus, Pennisetum sp.
Imperata cylindrica, Digitaria horizontalis, Paspalum vaginatum, Sporobolus
pyramidalis, Zea mays, Arachis hypogea, Manihot exculenta, Vigna unguiculata,
Dioscorea sp. Gossypium barbadense, Oryza sativa, Cajanus cajan, Voandzeia
subterranea, Glicyne max.
Au sein de ce parc on note une forte pression sur l'arbre de
karité. L'arbre est coupé pour faire du charbon de bois, et du
bois de chauffe. Il sert également dans la construction de grenier et
d'apatam au champ. La figure 23, présente la densité des arbres
de karité dans les différentes formations.
FORMATIONS VEGETALES
JACHERES CHAMPS
Nombre de tiges/ha
60
40
20
70
50
30
10
0
SOKPONTA ZOUTO
PAOUIGNAN SETTO
VILLAGES
Figure 22 : Densité des arbres de karité
dans les différentes formations végétales du parc à
karité de la
région de Bohicon
Dans le parc à karité de Bohicon, les
densités des arbres de karité sont plus élevées
dans les jachères que dans les champs cultivés.
5.3.2 Cractéristiques structurales
5.3.2.1 Densité du parc et répartition
des individus par classe de diamètre
La densité moyenne du parc est de 15 arbres à
l'hectare. Le nombre de placeau installé dans ce parc est de 32. La
répartition s'ajuste mieux à une fonction d'équation Y =
7,1429x2 - 52,381x + 104,76 significative au seuil de 5% avec
R2 = 1 (figure 24). Les individus sont plus nombreux dans le centre
de classe 10 à 20 cm et décroît husqu'au centre de classe
30 à 40 cm.
70.00
y = 7.1429x2 - 52.381x + 104.76
R2 = 1
60.00
50.00
40.00
30.00
20.00
10.00
-
[10 - 20[ [20 - 30[ [30 - 40[
Figure 23 : Répartition par classe de
diamètre des arbres du parc à karité de la région
de Bohicon
5.3.2.2 Répartition des individus par classes
de diamètre cime
Dans le parc à karité de Bohicon, le
diamètre cime moyen est de 6,62 m +/- 2,52. La répartition
s'ajuste au mieux à une fonction polynomiale
d'équation Y = -0,3684x2 + 1,3947x - 0,7368 significative au
seuil de 5% avec R2 = 1 (figure 25). La fonction est une courbe de
Gauss avec un optimum dans le centre de classe 5 à 10 cm avec une
fréquence relative de 60%.
< 5 [5 - 10[ [10 - 15[
Classe de diamètre cime (m)
Frequence relative (%)
0.70
0.60
0.50
0.40
0.30
0.20
0.10
-
y = -0.3684x2 + 1.3947x - 0.7368
R2 = 1
Figure 24 : Répartition par classe de
diamètre cime des arbres du parc à karité de la
région de Bohicon
5.3.2.3 Répartition des individus par classe de
hauteur totale
La hauteur moyenne des arbres de karité de ce parc est
de 5,3 m. La hauteur dominante varie entre 6,4 m et 14,3 m. La
répartition s'ajuste mieux à une fonction polynomiale
d'équation Y= -0,2105x2 + 0,6053x + 0,1053 au seuil de 5%
avec R2=1. La courbe est dissymétrique à gauche
où le maximum d'individus se trouve dans le centre de classe <5 m
(figure 26).
Frequence relative (%)
0.60
0.50
0.40
0.30
0.20
0.10
-
< 5 [5 - 10[ [10 - 15[
Classe de hauteur totale (m)
y = -0.2105x2 + 0.6053x + 0.1053
R2 = 1
Figure 25 : Répartition par classe de hauteur
totale des arbres du parc à karité de la région de
Bohicon
5.3.2. 4 Répartition des individus par classe
de hauteur fût
La hauteur fût moyenne des arbres de karité au
sein de ce parc est de 1,06 m. Cette répartition
s'ajuste mieux à une fonction polynomiale
d'équation Y= -0,0147x2 - 0,25x + 0,7647 au seuil de 5% avec
R2=1 (figure 27). Mais moins de 20% des individus ont une hauteur
fût de 2m.
Frequence relative (%)
0.60
0.50
0.40
0.30
0.20
0.10
-
< 1 [1 - 2[ >2
Classe de hauteur fût (m)
y = 0.0147x2 - 0.25x + 0.7647
R2 = 1
Figure 26 : Répartition des individus par classe
de hauteur fût des arbres du parc à karité de la
région de
Bohicon
5.3.2.5 Structure spatiale
L'indice de Blackman (IB) calculé est de 3,9. Ce qui
signifie que les arbres de karité se répartissent de
manière agrégative ou contagieuse au sein de cette population,
c'est à dire qu'ils ont une structrure groupée.
5.3.2.6 Relation hauteur totale-diamètre
à 1,30 m au dessus du sol
La relation allométrique de croissance existant entre la
hauteur et le diamètre à 1,30 m au-dessus du sol est
illustrée par la figure 28. Cette relation traduit l'équation
polynomiale de la forme
LnH = -0,5125LnD2 + 3,864LnD - 5,0239 au seuil de 5%
avec R2 =0,55 Ln = logarithme népérien, H = hauteur
totale de l'arbre et D= diamètre à 1,30 m au-dessus du sol.
LnH
LnH= -0.5125LnD2 + 3.8641LnD - 5.0239
R2 =
0.548
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
1 2 3 4 5
LnD
Figure 27 : Diagramme hauteur totale-diamètre
à 1,30 m au-dessus du sol des arbres du parc à karité de
la
région de Bohicon
5.3.2.7 Relation diamètre cime-diamètre
à 1,30 m au-dessus du sol
La relation s'ajuste à l'équation de type logY=
0,8308logx -0,277 avec R2 =0,67. Y= diamètre cime ; X =
diamètre à 1,30 au-dessus du sol (figure 29).
1.4 logY = 0.8308log X - 0.277
R2 = 0.6669
0.2
0
0.5 1 1.5 2
dbh (cm)
Figure 28 : Diagramme diamètre
cime-diamètre à 1,30 m au-dessus du sol des arbres du parc
à karité de la
région de Bohicon
5.3.2.8 Relation hauteur totale-diamètre
cime
Le nuage de points représenté par la figure 30
illustre la relation existant entre la hauteur totale et le diamètre
cime des arbres du parc à karité de la région de Bohicon.
Cette relation s'ajuste au mieux à l'équation linéaire de
type Y= 0,7451x + 2,0276 avec R2 =0,60. Y= hauteur totale et X =
diamètre cime.
y = 0.7451x + 2.0276
R2 = 0.6004
18
0
0 5 10 15 20
Diamètre cime (m)
16
Figure 29 : Diagramme hauteur totale-diamètre cime
des arbres du parc à karité de la région de
Bohicon
5.3.3 Caractéristiques des feuilles
Dans le parc à karité de la région de
Bohicon, la longueur moyenne du pétiole est de 6,4 +/- 0,4 cm, celle du
limbe de 16,6 +/- 1,2 et la largeur du limbe est de 5,7 +/- 0,2 cm contre
respectivement 5,5 +/- 1,3 cm, 16,4 +/- 2,7 cm et 6,3 +/- 1,2 pour l'ensemble
de la zone d'étude.
5.3.4 Etat de la régénération
naturelle
Au niveau du parc de Bohicon, la
régénération naturelle (statique) existe. Elle suit la
courbe d'espacement des semis de JANZEN (1970). La courbe de distribution de la
densité moyenne des
sauvageons autour du semencier s'ajuste au mieux à une
fonction de type polynomiale d'équation Y=0,9x2 - 5x + 6,9
avec R2 = 1 (figure 31). La distance entre le semencier et son plus
proche voisin est de 1,94 m.
6M
y = 0.9x2 - 5x + 6.9
R2 = 1
Parc de Bohicon
2M
4M
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
-0.5
Figure 30 : Densité moyenne des sauvageons
(brins/m2) autour des semenciers du parc à karité de
la région
de Bohicon
La régénération du karité est plus
importante dans les vieilles jachères mais, elle diminue du pied de
l'arbre vers l'extérieur (tableau XIII)
Tableau XIII : Densités des sauvageons
(brins/m2) autour des semenciers dans les différents cercles
concentriques et formations végétales du parc à
karité de la région de Bohicon
Formations végétales
|
Cercles concentriques
|
Total
|
|
4m
|
6m
|
|
0,3
|
0,7
|
0
|
1
|
Jachères de 4 à 5 ans
|
0,1
|
0,2
|
0
|
0,3
|
Jachères de 10 ans et +
|
2,4
|
3,3
|
0
|
5,7
|
|
5.4 Parc à karité de la région de
Savè
5.4.1 Description et composition floristique du parc
Le parc à karité de la région de
Savè s'étend entre le 8° et le 9° de latitude Nord et
couvre la population de karité s'étendant de Glazoué au
sud de Tchaourou. Il est arrosé par une pluviométrie moyenne
annuelle qui se situe entre 1100 mm à 1200mm. Les sols sont
constitués fondamentalement de sols ferrugineux tropicaux
lessivés ou appauvris.
Trois villages (Papanè, Toui et
Ouèdèmè) avec les ethnies Nagot et Mahi constituent les
éléménets retenus pour l'étude dans ce parc. Les
populations de karité ont été retrouvées à
plus de 5 km du village de Ouèdèmè, contrairement à
Papanè et à Toui où elles sont situées non loin de
ces villages.
7 Les champs cultivés et la jachère de
1 an sont confondus sur l'ensemble des parc à karité
Trois types de formations végétales constituent
l'habitat du parc à karité de la région de Savè.
Iis'agit de:
· Savanes et forêts claires: Parkia biglobosa,
Terminalia avicinnioides, Detarium microcarpum, Pteleopsis suberosa, Daniella
oliveri, Piliogstima thonningii, Combretum ghasalense, Stereospermum
kunthianum, Cassia mimosoïdes, Annona senegalensis, Anogeissus leiocarpus,
Khaya senegalensis, Pterocarpus erinaceus, Ceiba pentandra, Afzelia africana,
Isoberlina doka, Milicia excelsa, Vitex doniana, Berlinia grandifolia,
Pentadesma butyracea, Pirinari cuatellifolia, Maranthes polyandra, Borassus
aethiopium.
· Forêts denses sèches où on
retrouve principalement : Anogeissus leicocarpus, (retrouvé
parfois à l'état de peuplement presque pur), Malacantha
anifolia, Ochna membranacea, Zantholylum zanthoxyloides, Antiaris toxicara,
Antidesma laciniatum, Parkia biglobosa, Albiaia ferruginea, Lecaniodiscus
cupanioides, Nothospondias staudtii.
· Jeunes jachères et champs: le karité se
retrouve au sein des espèces compagnes telles que: Lantanna
pruriens, Anacadium ocidentale, Mangifera indica, Tectona grandis, Psidium
guayava et les agrumes.
· La flore herbacée est représentée
par : Andropogon gayanus, Hypparrhenia rufa, Imperata cylindrica, Mucuna
puriens, Zea mays, Manihot esculenta, Dioscorea spp. Arachis hypogea,
Grossipium sp. Oryza sativa, Cajanus cajan, Musa sp..
Au sein de ce parc, les noix de karité sont
utilisées dans l'alimentation par les Peulh, Nagot et les populations
venant du département de l'Atacora tandis qu'à Sokponta (en
d'autre terme chez les Mahi), le karité sert à la fabrication du
charbon de bois et comme, bois de chauffe.
FORMATIONS VEGETALES
JACHERES
CHAMPS
Nombre de tigesTha
24
22
20
18
16
14
12
10
8
PAPANE TOUI OUEDEME
VILLAGES
Figure 31 : Densité des arbres de karité
dans les différentes formations végétales du parc à
karité de la
région de Bohicon
A Toui, les densités des arbres de karité sont
plus élevées dans les jachères dans le parc de
Touique dans les champs cultivés, à Papanè
c'est le contraire et à Ouèdèmè ces deux
densités sont égales (figure 32).
5.4.2 Caractéristiques structurales
5.4.2.1 Densité du parc et répartition
des individus par classe de diamètre
La population de karité de la région de
Savè à une densité moyenne de 27 arbres à
l'hectare. Le nombre de placeau installé dans ce parc est de 24. La
répartition par classe de diamètre des arbres de karité
décrit une courbe dissymétrique à gauche (figure 33) qui
s'ajuste au mieux à une fonction polynomiale d'équation Y =
-0,141x2 + 0,6427x - 0,3024 significative au seuil de 5% avec
R2 = 91%.
Frequence relative (%)
|
0.60 0.50 0.40 0.30 0.20 0.10 -
|
y = -0.1411x2 + 0.6427x - 0.3024 R2 = 0.913
|
|
|
|
[10 - 20[ [20 - 30[ [30 - 40[ [40 - 50[ Classe de
diamètre (cm)
|
|
Figure 32 : Répartition par classe de
diamètre des arbres du parc à karité de la région
de Savè
5.4.2.2 Répartition des individus par classe de
diamètre cime
Le diamètre cime moyen du peuplement est de 7,84+/-
1,78 m. La figure 34 donne la répartition par classe de diamètre
cime des arbres du parc à karité de la région de
Savè. Cette répartition s'ajuste au mieux à une fonction
polynomiale d'équation Y = -0,7057x2 + 2,9194x - 2,1935
significative au seuil de 5% avec R2 = 1. Près de 80% des
arbres mesurés présentent un diamètre cime compris entre 5
et 10 m.
y = -0.7097x2 + 2.9194x - 2.1935
R2 = 1
0.90
Frequence relative (%)
|
0.80 0.70 0.60 0.50 0.40 0.30 0.20 0.10 -
|
|
|
< 5 [5 - 10[ [10 - 15[
Classe de diamètre cime (m)
Figure 33 : Répartition par classe de
diamètre cime des arbres du parc à karité de la
région de Savè
5.4.2.3 Répartition des individus par classe de
hauteur totale
La hauteur moyenne des arbres de karité de ce parc est
de 8,58 m. La hauteur dominante varie
entre 8,16 m et 11,01 m. Cette répartition (figure 35)
s'ajuste au mieux à une fonction polynomiale
d'équation Y= -0,7458x2 + 3,0508x - 2,2881 au
seuil de 5% avec R2=1. La fonction est une courbe de Gauss,
où 80% des individus ont une hauteur située entre 5 et 10m.
y = -0.7458x2 + 3.0508x - 2.2881
R2 = 1
0.90
Frequence relative (%)
|
0.80 0.70 0.60 0.50 0.40 0.30 0.20 0.10 -
|
|
|
< 5 [5 - 10[ [10 - 15[
Classe de hauteur totale (m)
Figure 34 : Répartition par classe de hauteur
totale des arbres du parc à karité de la région de
Savè 5.4.2.4 Répartition des individus par classe de hauteur
fût
La hauteur fût moyenne des arbres de karité au
sein de ce parc est de 3,41 m. Cette répartition s'ajuste au mieux
à une fonction polynomiale d'équation Y= -0,0169x2 +
0,2542x - 0,2542 au seuil de 5% avec R2=1. C'est dans la classe de
hauteur 3 à 4 m que se cocentrent 70% des individus mesurés
(figure 36).
[1 - 2[ [2 - 3[ [3 - 4[
Classe de hauteur fût (m)
Frequence relative (%)
0.70
0.60
0.50
0.40
0.30
0.20
0.10
-
y = 0.0169x2 + 0.2542x - 0.2542
R2 = 1
Figure 35 : Répartition par classe de hauteur
fût des arbres du parc à karité de la région de
Savè 5.4.2.5 Structure spatiale
L'indice de Blackman (IB) calculé est de 5. Ce qui
signifie que les arbres de karité de la région de Savè se
répartissent de manière agrégative au sein de cette
population. La structure au sol des arbres du parc à karité de
Savè est alors groupée, cela est due au tempéramment de
l'espèce (essence héliophile) ou aux agents de dispersion qui
consomment les noix prélevées sous ou sur le karité. Sauf
la chauve-souris déplace les noix sur de longues distances.
5.4.2.6 Relation hauteur totale-diamètre
à 1,30 m au-dessus du sol
Cette relation s'ajuste au mieux à la fonction
linéaire de la forme Ln(1/H) = 0,6658Ln(1/D) + 0,1667 au seuil de 5%
avec R2 =67% Ln = logarithme népérien, H = hauteur
totale de l'arbre et
D= diamètre à 1,30 m au-dessus du sol (figure
37).
0
-5 -4 -3 -2 -1 0
-0.5
-3
Ln(1/D)
-1
-1.5
-2
-2.5
Ln (1/Y) = 0.6658Ln(1/x)+ 0.1667
R2 = 0.6702
Ln(l/H)
Figure 36 : Diagramme hauteur totale-diamètre
à 1,30m au-dessus du sol des arbres du parc à
karité
de la région de Savè
5.4.2.7 Relation diamètre cime-diamètre
à 1,30 m au-dessus du sol
La relation s'ajuste à l'équation de type Y=
0,6658Lndbh - 0,1667 avec R2 =67%. Y= Ln(diamètre cime) ; X =
Ln (diamètre à 1,30 m au-dessus du sol) (figure 38).
3
2.5
2
LnDcime
1.5
1
0.5
0
y = 0.6658x - 0.1667
R2 = 0.6702
0 1 2 3 4 5
Lndbh
Figure 37 : Diagramme diamètre
cime-diamètre à 1,30 m au-dessus du sol des arbres du parc
à karité de la
région de Savè
5.4.2.8 Relation hauteur totale-diamètre
cime
Le nuage de points représenté par la figure 39
illustre la relation existant entre la hauteur totale et le diamètre
cime des arbres du parc à karité de la région de
Savè s'ajuste au mieux à l'équation puissance de type Y=
1,5218x 0,4691 avec R2 =37%. Y= hauteur totale et X =
diamètre cime.
|
3
2.5
|
|
|
y = 1.5218x0.4691 R2 = 0.369
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
LnH
|
1.5
|
|
|
|
1
0.5
0
0 1 2 3
LnDcime
Figure 38 : Diagramme hauteur totale-diamètre cime
des arbres du parc à karité de la région de
Savè
5.4.3 Caractéristiques des feuilles
Dans le parc à karité de la région de
Savè, la longueur moyenne du pétiole est de 5,6 +/- 0,8 cm, celle
du limbe de 16,4 +/- 0,5 et la largeur du limbe est de 6,4 +/- 0,5 cm contre
respectivement 5,5 +/- 1,3 cm, 16,4 +/- 2,7 cm et 6,3 +/- 1,2 pour l'ensemble
de la zone d'étude.
5.4.4 Etat de la régénération
naturelle
Dans le parc de la région de Savè, la
régénération naturelle (statique) existe aussi. Elle suit
la courbe d'espacement des semis de JANZEN (1970): ce qui traduit le
comportement des prédateurs dans la distribution des semences. La courbe
de répartition de la densité moyenne des sauvageons (figure 40)
autour du semencier s'ajuste au mieux à une fonction de type polynomiale
d'équation Y=10,7x2 -60x + 63,8 avec R2 = 1. La
distance entre le semencier et son plus proche voisin est de 2,6m.
40
35
30
25
20
15
10
-5
5
0
2M
Parc de Savè
4M
y = 10.7x2 - 60x + 83.8
R2 = 1
6M
Figure 39 : Densité moyenne des sauvageons
(brins/m2) autour des semenciers du parc à karité de
la région
de Savè
La régénération du karité est plus
importante dans les vieilles jachères que dans les champs
cultivés et elle diminue du pied de l'arbre vers l'extérieur
(tableau XIV).
Tableau XIV : Densités des sauvageons
(brins/m2) autour des semenciers dans les différents
cercles
concentriques et formations végétales du parc à
karité de la région de Savè
Formations végétales
|
Cercles concentriques
|
Total
|
|
4m
|
6m
|
|
0,9
|
0,2
|
0
|
1,1
|
Jachères de 4 à 5 ans
|
0,7
|
0,1
|
0
|
0,3
|
Jachères de 10 ans et +
|
0,8
|
0,3
|
0
|
1,1
|
|
5.5 Parc à karité de la région de
Parakou
5.5.1 Description et composition floristique du parc
Le parc à karité de Parakou s'étend
entre les latitudes 9°N et 10°N de latitudes et regroupe toute la
population de karité située entre Tchaourou et N'dali et entre
Parakou et Djougou. C'est une zone caractérisée par un climat
soudanien avec une hauteur de pluie moyenne annuelle oscillant entre 1000 1200
mm. On distingue fondamentalement une grande unité pédologique au
niveau de cette région. On retrouve à certains endroits des sols
ferralitiques moyennement désaturés.
Trois villages (Ouaké, Sirarou, et Tchatchou) avec les
ethnies Bariba et Lokpa constituent les éléments de base de
l'étude dans ce parc. A Ouaké, les populations de karité
se retrouvent à un peu plus de 5 km du centre du village.
Au sein du parc à karité de la région de
Parakou, le karité se retrouve au milieu de nombreuses espèces
compagnes qui varient selon le type d'habitat :
· Dans les savanes (arbustives, arborées et
boisées) et les forêts claires on rencontre : Lannea
kerstingui, Parkia biglobosa, Combretum glutinosom, Ficus sp. Anogeisus
leiocarpus, Detarium microcarpum, Prosopis afrcana, Tamarindus indica,
Piliogstima thonningii, Vitex doniana, Crossopteryx febrifuga, Daniella
oliveri, Securinega virosa, Adansobia digitata, Terminalia avicennioides,
Nauclea latifolia, Annona senegalensis, Isoberlinia doka, Isoberlinia
tomentosa, Burkea africana, Uapaca togoensis, Strychnos spinosa, Gardenia
erubescens, Lannea acida, Parinari congoensis, Pterospermum kunthianum, Paveta
crassipes, Pterocarpus erinaceus, Terminalia macroptera;
· Dans les forêts denses sèches on
retrouve: Anogeisus leiocarpus, Parkia biglobosa, Malacantha alnifolia,
Diospyros mespiliformis, Khaya senegalensis, Ochna membranacea, Zanthoxylum
zanthoxyloïdes, Antiaris toxicara, Albizia zygia, Canthium sp. Asystasia
gangetica;
· Dans les forêts galeries on retrouve:
Diospyros mespiliformis, Cola cordifolia, Cola gigantea, Khaya
senegalensis, Ceiba pentandra, Uvavia chamae, Byrsocarpus coccineus, Ficus sp.
Elaeis guineensis, Sterculia tragacantha, Lonchocarpus sericeus.
Dans les champs cultivés et jachères, le
karité est associé au néré Parkia
biglobosa, Elaeis guineensis, Daniella oliveri, Securinega virosa,
Securidaca longepedonculata, Pterospermum kunthianum, Isoberlinia tomentosa,
Lannea nigritiana, L. kerstingii, Nauclea latifolia, Andropogon
gayanus,
Hyparrhenia spp, Pennisetum purpureum, Tectona grandis,
Mangifera indica, Anarcadium occidentale, Cajanus cajan, Psidium guayava
et les agrumes.
· Dans les formations hebacées, on rencontre:
Imperata cylindrica, Zea mays, Arachis hypogea,
Manihot exculenta, Vigna unguiculata, Dioscorea sp.
Gossypium barbadense, Oryza sativa, Musa sp. Au sein de ce parc, le
karité est conservé car préservé dans les champs
lors du défrichement. Il sert à divers usages pour les
populations.
Ouaké Sirarou Tchatchou
Nombre de tiges/ha
40
30
20
10
0
FORMATIONS
JACHERE CHAMPS
VILLAGES
Figure 40 : Densité des arbres de karité
dans les différentes formations végétales
Dans le parc à karité de Parakou, les
densités des arbres de karité sont plus élevées
dans les champs cultivés que dans les jachères dans l'ensemble
des villages du parc sauf à Sirarou (figure 41).
5.5.2 Caractéristiques structurales
5.5.2.1 Densité du parc et répartition
des individus par classe de diamètre
La densité moyenne du parc est de 26 tiges à
l'hectare. Le nombre de placeaux installés dans ce parc est de 24. La
répartition par classes de diamètre des arbres de karité
s'ajuste au mieux à une fonction d'équation Y =
0,058x2 + 0,3036x - 0,0848 significative au seuil de 5% avec
R2 = 99% (figure 42).
0.35
0.30
0.25
0.20
0.05
0.15
0.10
-
[10 - 20[ [20 - 30[ [30 - 40[ [40 - 50[
Classe de diamèt r e ( cm)
y = -0.058x2 + 0.3062x - 0.0848
R2 = 0.9904
Figure 41 : Répartition par classe de
diamètre des arbres du parc à karité de la région
de Parakou
5.5.2.2 Répartition des individus par classe de
diamètre cime
Dans le parc à karité de Parakou, le
diamètre cime moyen est de 8,46 +/- 2,23 m. La répartition par
classes de diamètre cime des arbres du parc à karité de la
région de Parakou, s'ajuste au mieux à une fonction polynomiale
d'équation Y = -0,61x2 + 2,55x - 1,92 significative au seuil
de 5% avec R2 = 1 (figure 43).70% des individus ont un
diamètre cime compris entre 5 et 10m.
< 5 [5 - 10[ [10 - 15[
Classe de diamètre cime (m)
Frequence relative (%)
0.80
0.70
0.60
0.50
0.40
0.30
0.20
0.10
-
y = -0.61x2 + 2.55x - 1.92
R2 = 1
Figure 42 :Répartition par classe de
diamètre cime des arbres du parc à karité de la
région de Parakou
5.5.2.3 Répartition des individus par classes
de hauteur totale
La hauteur moyenne des arbres de karité de ce parc est
de 8,83 m. La hauteur dominante varie entre 8,16 m et 13,25 m. Cette
répartition s'ajuste au mieux à une fonction polynomiale
d'équation. Y= - 0,61x2 + 2,53x - 1, 88 au seuil de 5% avec
R2=1 (figure 44). 70% des individus de la population ont une hauteur
totale comprise entre 5 et 10m.
< 5 [5 - 10[ [10 - 15[
Classe de hauteur totale (m)
Frequence relative (%)
0.80
0.70
0.60
0.50
0.40
0.30
0.20
0.10
-
y = -0.61x2 + 2.53x - 1.88
R2 = 1
Figure 43 : Répartition par classe de hauteur
totale des arbres du parc à karité de la région de
Parakou
5.5.2.4 Répartition des individus par classes
de hauteur fût
La hauteur fût moyenne des arbres de karité au
sein du parc de la région de Parakou est de 3,87 m. La
répartition des individus par classes de hauteur fût s'ajuste au
mieux à une fonction polynomiale d'équation Y=
-0,0169x2 + 0,2542x - 0,2542 au seuil de 5% avec R2=1
(figure 45). La courbe est une fonction dissymétrique à droite.
60% des individus de la population ont une hauteur fût qui se situe ente
1 et 2m.
Frequence relative (%)
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
< 1 [1 - 2[ [2 - 3[
Classe de hauteur fût (m)
y = -0.43x2 + 1.87x - 1.4
R2 = 1
Figure 44 : Répartition par classe de hauteur
fût des arbres du parc à karité de la région de
Parakou
5.5.2.5 Structure spatiale
L'indice de Blackman (IB) calculé est de 5. Ce qui
signifie que les arbres de karité se répartissent de
manière agrégative ou contagieuse au sein de cette population. La
distribution contagieuse est due au caractère héliophile de
l'espèce et aux agents de dispersion des semences qui consomment les
graines prélevées sur ou sous le karité. Le larité
étant aussi une graine lourde, elle tombe sous l'effet de son poids sou
l'arbre.
5.5.2.6 Relation hauteur totale-diamètre
à 1,30 m au-dessus du sol
La figure 46 traduit la relation allométrique de
croissance existant entre la hauteur totale et le diamètre à 1,30
m au-dessus du sol. Cette relation s'ajuste au mieux à la fonction
linéaire de la forme
LnH = 0,6187LnD + 0,0175 au seuil de 5% avec R2 =68%
Ln = logarithme népérien, H = hauteur totale de l'arbre et D=
diamètre à 1,30 m au-dessus du sol.
LnH = 0.6187LnD + 0.0175
R2 = 0.6803
3
1
0.5
0
0 1 2 3 4 5
LnD
Figure 45 : Diagramme hauteur totale-diamètre
à 1,30 m au-dessus du sol des arbres du parc à karité de
la
région de Parakou
5.5.2.7 Relation diamètre cime-diamètre
à 1,30 m au-dessus du sol
La relation existant entre le diamètre cime des arbres
du parc à karité de la région de Parakou et leur
diamètre à 1,30 m au-dessus du sol s'ajuste mieux à
l'équation de type LnDcime= 0,7096Lndbh - 0,281 avec R2 =
80%. Dcime= diamètre cime; dbh = diamètre à 1,30 m au
dessus du sol (figure 47).
|
3
2.5
|
|
|
LnDcime = 0.7096Lndbh - 0.281 R2 = 0.8008
|
Lndcime
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0.5
0
0 2 4 6
Lndbh
Figure 46 : Diagramme diamètre
cime-diamètre à 1,30 m au-dessus du sol des arbres du parc
à karité de la
région de Parakou
5.5.2.8 Relation hauteur totale - diamètre
cime
Cette relation s'ajuste au mieux à l'équation de
type. LnH= 0,6187LnDcime + 0,0175 avec R2 = 68%. H= hauteur totale
et Dcime = diamètre cime (figure 48)
LnH
Lnh = 0.6187LnDcime + 0.0175
R2 = 0.6803
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
0 1 2 3 4 5
LnDcime
Figure 47 : Diagramme hauteur totale-diamètre cime
des arbres du parc à karité de la région de
Parakou
5.5.3 Caractéristiques des feuilles
Dans le parc à karité de la région de
Parakou, la longueur moyenne du pétiole est de 5,1 +/- 0,3 cm, celle du
limbe de 15,3 +/- 1 et la largeur du limbe est de 6,5 +/- 0,4 cm contre
respectivement 5,5 +/- 1,3 cm, 16,4 +/- 2,7 cm et 6,3 +/- 1,2 pour l'ensemble
de la zone d'étude.
5.5.4 Etat de la régénération
naturelle
Dans le parc de la région de Parakou, la
régénération naturelle (statique) existe aussi. Elle suit
la courbe d'espacement des semis de JANZEN (1970). La courbe de
répartition de la densité moyenne des sauvageons autour du
semencier s'ajuste au mieux à une fonction de type polynomiale
d'équation Y=5,55x2 + 31,45x + 44,5 avec R2 = 1
(figure 49). La distance entre le semencier et son plus proche voisin est de
2,55 m. Elle traduit bien le comportement des agents disperseurs sur le
terrain. Ces derniers ne peuvent emporter loin la graine de karité sauf
la chauve - souris.
4M
2M
y = 5.55x2 - 31.45x + 44.5
R2 = 1
Parc de Parakou
6M
20
15
10
5
0
-5
Figure 48 : Densité moyenne des sauvageons
(brins/m2) autour des semenciers du parc à karité de
la région
de Parakou
Sur l'ensemble des formations végétales, la
régénération diminue du cercle concentrique de 2m de rayon
vers ceux de 4m et 6m. Dans le parc à karité de Parakou, la
régénération naturelle est plus élevée dans
les jachères de 10ans et + et dans les champs cultivés.
Les densités des sauvageons (brins/m2)
autour des semenciers dans les différents cercles concentriques et
formations végétales du parc à karité de la
région de Parakou plus élevées dans les champs
cultivés et les jachères de 10 ans et + que dans les
jachères de 4 à 5 ans. Du pied du semencier vers
l'extérieur, la densité des sauvageons diminue. La
régénération du karité est plus faible dans les
jachères de 4 à 5 ans (tableau XV).
Tableau XV :Densités des sauvageons
(brins/m2) autour des semenciers dans les différents cercles
concentriques et formations végétales du parc à
karité de la région de Parakou
Formations végétales
|
Cercles concentriques
|
Total
|
|
4m
|
6m
|
|
0,5
|
0,1
|
0
|
1,7
|
Jachères de 4 à 5 ans
|
0,6
|
0,1
|
0
|
0,7
|
Jachères de 10 ans et +
|
1,3
|
0,4
|
0
|
1,4
|
|
5.6 Parc à karité de la région de
Bembéréké
5.6.1 Description et composition floristique du parc
Le parc à karité de
Bembéréké se trouve entre les latitudes 10°N et
11°N et regroupe toute la population de karité s'étendant de
Bembéréké à Gogounou. La hauteur moyenne annuelle
des pluies au sein de ce parc est de 1100 mm.
Sept villages (Bensékou, Ouèrè,
Béroubouay - Est et Guéssou - Sud, Péhunko, Kotopounga et
Boukombé) avec les ethnies Bôo, Bariba et Gando, Wama et
Bêtamaribè ont été retenus pour l'étude dans
ce parc.
On distingue fondamentalement au niveau de ce parc trois
types de sols à savoir : les sols ferrugineux tropicaux peu
lessivés, concrétionnés ou non sur matériau
kaolinique. Dans les dépressions, on rencontre des sols hydromorophes
alors que sous couvert végétal des forêts denses
sèches ou de certaines forêts claires à cimes jointives, se
retrouvent des sols ferralitiques moyennement desaturés.
Les feux de brousse constituent une contrainte majeure pour
un bon développement de la végétation dans ce parc. Il est
allumé partout et sans aucun contrôle. Il ravage d'importants
peuplements de karité chaque année.
Dans ce parc, le karité se trouve au milieu de
nombreuses espèces compagnes qui varient selon le type d'habitat :
· Dans les savanes (boisées, arborées et
arbustives) et les forêts claires on rencontre : Isoberlinia doka,
Daniella oliveri, Nauclea latifolia, Lannea nigritiana, Parkia biglobosa,
Pterocarpus erinaceus, Strychnos spinosa, Feretia apodanthera, Anogeissus
leiocarpus, Burkea africana, Piliogstima thonningii, Securidaca
longepedonculata, Acacia sieberiana, Combretum spp. Tamatindus indica, Gardenia
erubescens, Guera senegalensis, Sterospermum kunthianum, Securinega virosa,
Khaya senegalensis, Afzelia africana, Prosopis africana, Terminalia
avicennioödes, Vitex doniana, Borassus aethipium, Adansonia digidata,
Detarium microcarpum, Pericopsis laxiflora, Diospyros mespiliformis,
Byrsocarpus coccineus, Bridelia ferruginea, Cussonia barteri, Anthocleista
vogeliana, Erythrina senegalensis, Uvarvia chamae, Albizia zigia;
· Dans les forêts galeries, on retrouve Uapaca
togoensis, Garcinia ovalifolia, Vitex doniana, Lecaniodiscus cupanoides,
Berlinia grandifolia, Syzygium guineense, Tetracera anifolia, Landolphia
landolphioides, Strychnos splendens;
· Dans les champs cultivés, le karité est
associé au néré Parkia biglobosa, Adansonia digitata,
Mangifera indica.
· Dans les formations herbacées on distingue :
Sorghum bicolor, Zea mays, Dioscorea spp., Vitex doniana, Arachis hypogea,
Oryza sativa, Manihot esculenta, Vigna unguiculata, Gossypium barbadense, Oryza
sativa, Voandzeia subterranea, Glicine max et quelques adventices.
Au sein de ce parc, le karité est conservé lors
des défrichements dans les champs de culture. La figure 50
présente la densité des arbres de karité dans les
différentes formations étudiées : les champs
cultivés (regroupant les champs et les jachères de 1 et de 4
à 5 ans), puis les jachères (qui sont les jachères de 10
ans et plus).
Nombre de tiges /ha
100
40
20
80
60
0
FORMATIONS VEGETALES
JACHERES CHAMPS
VILLAGES
Figure 49 : Densité des arbres de karité
dans les différentes formations végétales du parc de la
région de
Bembéréké
Dans le parc à karité de
Bembéréké, la densité des arbres de karité
est plus élevée dans les jachères que dans les champs
cultivés à Ouèrè, Béroubouay, et à
Guessou-Sud. Cette tendance est contraire à Bensékou, Kotopounga
et à Péhunco. A Boukombé, ces valeurs sont
égales.
5.6.2 Caractéristiques structurales
5.6.2.1 Densité du parc et répartition
des individus par classe de diamètre
La densité moyenne du parc est de 25 arbres à
l'hectare. Le nombre de placeaux installés dans ce parc est de 24. La
répartition par classes de diamètre des arbres de karité
s'ajuste mieux à une fonction d'équation log (y) =
-0,1673x2 + 0,5802x + 3,004 significative au seuil de 5% avec
R2 = 94% (figure (51). La courbe a une allure dissymétrique
à gauche. On compte plus d'individus dans la classe de diamètre
20 à 30 cm.
Classe de diamètre (cm)
[10 -
20[
[20 -
30[
[30 -
40[
[40 -
50[
[50 -
60[
> 60
Logarithme du nombre de
plants (logy)
4.50
4.00
3.50
3.00
2.50
2.00
0.50
1.50
1.00
-
log(y) = -0.1673x2 + 0.5802x + 3.0041
R2 =
0.9351
Figure 50 : Répartition par classes de
diamètre des arbres du parc à karité de la région
de Bembéréké
5.6.2.2 Répartition des individus par classe
de diamètre cime
Dans le parc à karité de
Bembéréké, le diamètre cime moyen est de 6,97 +/-
2,84 m. Cette répartition s'ajuste au mieux à une fonction
polynomiale d'équation Y = -0,55227x2 + 2,0591x - 1,3455
significative au seuil de 5% avec R2 = 1 (figure 52). La courbe a
une allure de la courbe de Gauss. On compte plus d'individus (65%) dans la
classe de diamètre cime de 5 à 10 cm.
< 5 [5 - 10[ [10 - 15[
Classe de diamètre cime (m)
Frequence relative (%)
0.80
0.70
0.60
0.50
0.40
0.30
0.20
0.10
-
y = -0.5227x2 + 2.0591x - 1.3455
R2 = 1
Figure 51 :Répartition par classe de
diamètre cime des arbres du parc à karité de la
région de Bembéréké
5.6.2.3 Répartition des individus par classes
de hauteur totale
La hauteur moyenne des arbres de karité de ce parc est de
8,46 m. La hauteur dominante varie entre 15,69 m et 8,3 m. Cette
répartition s'ajuste au mieux à une fonction polynomiale
d'équation
Y= -0,5946x2 + 2,4334x - 1,7568 au seuil de 5% avec
R2=1 (figure 53). C'est une courbe de Gauss où 70% des
individus de la population ont une hauteur totale comprise entre 5 et 10 cm.
y = -0.5946x2 + 2.4324x - 1.7568
R2 = 1
0.80
Frequence relative (%)
|
0.70 0.60 0.50 0.40 0.30 0.20 0.10 -
|
|
|
< 5 [5 - 10[ [10 - 15[
Classe de hauteur totale (m)
Figure 52 : Répartition par classes de hauteur
totale des arbres du parc à karité de la région de
Bembéréké
5.6.2.4 Répartition des individus par classes
de hauteur fût
La hauteur fût moyenne des arbres de karité au
sein du parc de la région de Bembéréké est de 3,03
m. Cette répartition s'ajuste au mieux à une fonction
linéaire d'équation Y= 0,26x - 0,11 au seuil de 5% avec
R2=1 (figure 54). 60% des individus de la population ont une hauteur
fût comprise entre 2 et 3 m.
y = 0.26x + 0.11
R2 = 1
0.70
Frequence relative (%)
|
0.60 0.50 0.40 0.30 0.20 0.10 -
|
|
|
[1 - 2[ [2 - 3[
Classe de hauteur fût (m)
Figure 53 : Répartition par classes de hauteur
fût des arbres du parc à karité de la région de
Bembéréké
5.6.2.5 Structure spatiale
L'indice de Blackman (IB) calculé est de 5,6. Ce qui
signifie que les arbres de karité se répartissent de
manière agrégative ou contagieuse au sein de cette population. La
compréhension biologique de cette répartition, est la même
que celle développée dans les parcs à karité ci -
dessus.
5.6.2.6 Relation hauteur totale - diamètre
à 1,30 m au-dessus du sol
Cette relation s'ajuste au mieux à la fonction
linéaire de la forme LnH = 0,4673LnD2 + 3,8027LnD - 5,4129 au
seuil de 5% avec R2 =35% Ln = logarithme népérien, H =
hauteur totale de l'arbre et D= diamètre à 1,30 m au-dessus du
sol (figure 55).
LnH = -0.4673LnD2 + 3.8027LnD - 5.4129
R2 =
0.3452
1
0.5
0
0 1 2 3 4 5
LnD
3
Figure 54 : Diagramme hauteur totale-diamètre
à 1,30 m au-dessus du sol des arbres du parc à karité de
la région de Bembéréké
5.6.2.7 Relation diamètre cime-diamètre
à 1,30 m au-dessus du sol
Cette relation s'ajuste à l'équation de type
LnDcime= 0, 7596Lndbh - 0,6015 avec R2 = 69%. Dcime= diamètre
cime ; dbh = diamètre à 1,30 m au-dessus du sol (figure 56).
LnDcime = 0.7596Lndbh - 0.6015
R2 = 0.6929
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
0 1 2 3 4 5
Lndbh
LnDcime
Figure 55 : Diagramme diamètre
cime-diamètre à 1,30 m au-dessus du sol des arbres du parc
à karité de la
région de
Bembéréké
5.6.2.8 Relation hauteur totale-diamètre
cime
Le nuage de points représenté par la figure 57,
illustre la relation existant entre la hauteur totale et le diamètre
cime des arbres du parc à karité de la région de
Bembéréké. Cette relation s'ajuste au mieux à
l'équation de type LnH= 1,3846LnDcime0,5885
avec R2 =36%. H= hauteur totale et Dcime = diamètre cime.
LnH = 1.3846LnDcime0.5865
R2 = 0.3601
0 1 2 3
LnDcime
Figure 56 : Diagramme hauteur totale-diamètre cime
des arbres du parc à karité de la région de
Bembéréké
5.6.3 Caractéristiques des feuilles
Dans le parc à karité de la région de
Bembéréké, la longueur moyenne du pétiole est de
5,2+/- 0,6 cm, celle du limbe de 16,3 +/- 0,7 et la largeur du limbe est de 6,3
+/- 0,3 cm contre respectivement 5,5 +/- 1,3 cm, 16,4 +/- 2,7 cm et 6,3 +/- 1,2
pour l'ensemble de la zone d'étude.
5.6.4 Etat de la régénération
naturelle
Dans le parc de la région de
Bembéréké, la régénération naturelle
(statique) existe. Elle suit la courbe d'espacement des semis de JANZEN (1970).
La courbe de répartition de la densité moyenne des sauvageons
autour du semencier s'ajuste au mieux à une fonction de type polynomiale
d'équation Y=38,871x2 - 221,11x + 314,08 avec R2
=1. La distance entre le semencier et son plus proche voisin est de 3,36 m
(figure 58). Le recrutement est plus important dans le cercle concentrique de
2m de rayon.
y = 38.871x2 - 221.11x + 314.08
R2 = 1
140.0
120.0
100.0
80.0
60.0
40.0
20.0
0.0
Densite par ha
2M 4M 6M
-20.0
Parc de Bembéréké
Figure 57 : Densité moyenne des sauvageons
(brins/m2) autour des semenciers du parc à karité de
la région
de Bembéréké
La densité des sauvageons dans les différentes
formations végétales autour des semenciers est plus importante
dans les champs cultivés que dans les jachères de 10 ans et plus.
Cette densité est la plus faible dans les jachères de 5 à
5 ans. Le recrutement de sauvageons est nul dans le cercle concentrique de 6m
de rayon. Dans tous les cas, le recrutement décroit du pied de l'arbre
vers l'extérieur (tableau XVI).
Tableau XVI : Densités des sauvageons dans les
formations végétales dans autour des semenciers dans les
différents cercles concentriques
Formations végétales
|
Cercles concentriques
|
Total
|
|
4m
|
6m
|
|
4,3
|
1
|
0
|
5,3
|
Jachères de 4 à 5 ans
|
1,3
|
0,2
|
0
|
1,3
|
Jachères de 10 ans et +
|
3,3
|
1,5
|
0
|
4,8
|
|
5.7 Parc à karité de la région
de Kandi
5.7.1 Description et composition floristique du parc
Le parc à karité de la région de Kandi
correspond à la population de karité se situant au-delà
11° de latitude Nord. Il regroupe toute la population de karité
s'étendant de Kandi à Malanville et de Kandi à Banikoara.
Ce parc reçoit une pluviométrie moyenne de 800 mm.
Trois villages (Birni - Lafia, Goun-Goun et Kokey) avec les
ethnies Dendi, Mokolé, et Bariba ont été retenus pour
étudier ce parc.
Les sols rencontrés dans la zone sont de trois types :
Les sols peu évolués, les sols ferrugineux
tropicaux peu lessivés et les sols hydromorphes. Ce parc fait toujours
l'objet de grands feux de brousse allumés tout au long de la saison
sèche.
L'emprise humaine a fortement marqué les formations
végétales dans cette zone et plusieurs faciès sont
plutôt anthropogènes telles que les savanes et les
jachères.
· Dans ce type de formations végétales, le
karité est souvent associé aux espèces telles que le
néré Parkia biglobosa, Combretum glutinosum, C nigricans,
Piliogstima thonningii, Securinega virosa, Bombax costatum, Isoberlina doka,
Lonchocarpus cyanescens, Diospyros mespiliformis, Detarium microcarpus, Nauclea
latifolia, Zyziphus mucronata, Daniella oliveri, Burkea africana, Crossopteryx
febrifuga, Acacia spp, Mitragina inermis, Mimosa pigra, Ficus sp.
· Dans les champs cultivés, le karité est en
compagnie des espèces telles que Parkia biglobosa, Azadirachta
indica, Mangifera indica.
· Dans les formations herbacées, on rencontre :
Imperata cylindrica, Zea mays, Arachis hypogea, Manihot exculenta, Vigna
unguiculata, Dioscorea sp. Gossypium barbadense, Oryza sativa, Cajanus cajan,
Glicyne max, Musa sp. Sorghum bicolor, et autres cultures annuelles et
rudérales.
Au sein de ce parc l'arbre de karité est
conservé par les populations pour ses nombreux usages. La figure 59
présente la densité des arbres de karité dans les
différentes formations étudiées: les champs
cultivés, jachères de 1 an , de 4 à 5 ans et de 10 ans et
plus. Dans le parc à karité de Kandi, il n'existe pas de
jachère de 10 ans et plus à Birni - Lafia. Les densités
des arbres de karité sont plus élevées dans les
jachères à Goun - Goun qu' à Kokey.
FORMATIONS VEGETALES
JACHERES CHAMPS
Nombre de tiges/ha
40
50
30
20
10
BIRNI - LAFIA KOKEY
GOUN - GOUN
VILLAGES
Figure 58 : Densité des arbres de karité
dans les différentes formations végétales du parc à
karité de la
région de Kandi
5.7.2 Caractéristiques structurales
5.7.2.1 Répartition des individus par classe
de diamètre
La densité moyenne du parc est de 31 arbres à
l'hectare. Le nombre de placeau installé dans ce parc est de 22. La
répartition par classe de diamètre des arbres de karité
est illustrée comme suit par la figure 60. Elle s'ajuste mieux à
une fonction d'équation log (y) = -0,2196x2 + 1,3772x +
0,6515 significative au seuil de 5% avec R2 = 94% .
Logarithme du nombre de
plants (logy)
3.50
3.00
2.50
2.00
0.50
1.50
1.00
-
[10 -
20[
log(y) = -0.2196x2 + 1.3772x + 0.6515
R2 =
0.9397
Classe de diamètre (cm)
[20 -
30[
[30 -
40[
[40 -
50[
[50 -
60[
> 60
Figure 59 : Répartition par classe de
diamètre des arbres du parc à karité de la région
de Kandi
5.7.2.2 Répartition des individus par classe de
diamètre cime
Dans le parc à karité de Kandi, le
diamètre cime moyen est de 10,55 m. La répartition s'ajuste au
mieux à une fonction polynomiale dissymétrique à droite
d'équation Y = -0,1792x2 + 0,9526x - 0,7558 significative au
seuil de 5% avec R2 = 1 (figure 61). La courbe est
dissymétrique à droite et 50% des des diamètres cime des
individus de la population ont entre 10 et 15 cm.
y = -0.1792x2 + 0.9528x - 0.7358
R2 = 1
0.60
Frequence relative (%)
|
0.50 0.40 0.30 0.20 0.10 -
|
|
|
< 5 [5 - 10[ [10 - 15[
Classe de diamètre cime (m)
.
Figure 60 : Répartition par classe de
diamètre cime des arbres du parc à karité de la
région de Kandi
5.7.2.3 Répartition des individus par classes
de hauteur totale
La hauteur moyenne des arbres de karité de ce parc est
de 9,50 m. La hauteur dominante varie entre 9,38 m et 16,05 m. Cette
répartition s'ajuste au mieux à une fonction polynomiale
d'équation Y= -0,4118x2 + 1,8039x - 1,3529 au seuil de 5%
avec R2=1 (figure 62). 60% des individus de la population ont une
hauteur totale comprise entre 5 et 10 m.
y = -0.4118x2 + 1.8039x - 1.3529
R2 = 1
0.70
Frequence relative (%)
|
0.60 0.50 0.40 0.30 0.20 0.10 -
|
|
|
< 5 [5 - 10[ [10 - 15[
Classe de hauteur totale (m)
Figure 61 : Répartition par classe de hauteur
totale des arbres du parc à karité de la région de
Kandi
5.7.2.4 Répartition des individus par classe de
hauteur fût
La hauteur fût moyenne des arbres de karité au
sein du parc de la région de Bembéréké est de 3,12
m. Cette répartition s'ajuste au mieux à une fonction
d'équation Y= -0,2317x + 1,1096x - 0,8049 au seuil de 5% avec
R2=1 (figure 63).
Frequence relative (%)
0.60
0.50
0.40
0.30
0.20
0.10
-
[1 - 2[ [2 - 3[ [3 - 4[
Classe de hauteur fût (m)
y = -0.2317x2 + 1.1098x - 0.8049
R2 = 1
Figure 62 : Répartition par classe de hauteur
fût des arbres du parc à karité de la région de
Kandi
5.7.2.5 Structure spatiale
L'indice de Blackman (IB) calculé est de 5,6. Ce qui
signifie que les arbres de karité se répartissent de
manière agrégative ou contagieuse au sein de cette
population. L'interprétation biologique faite dans les parcs à
karité de Bohicon, de Savè, de Parakou et de
Bembéréké est la même ici.
5.7.2.6 Relation hauteur totale-diamètre
à 1,30 m au-dessus du sol
La figure 64 traduit la relation allométrique de
croissance existant entre la hauteur totale et le diamètre à 1,30
m au-dessus du sol. Cette relation s'ajuste au mieux à la fonction
linéaire de la forme
LnH = -0,1252LnD2 + 3,8027LnD - 5,4129 au seuil de 5%
avec R2 =56% Ln = logarithme népérien, H = hauteur
totale de l'arbre et D= diamètre à 1,30 m au-dessus du sol.
LnH = -0.1252LnD2 +3.8027LnD - 5.4129
R2 =
0.5573
0 1 2 3 4 5
LnD
Figure 63 : Diagramme hauteur totale-diamètre
à 1,30 m au-dessus du sol des arbres du parc à karité de
la
région de Kandi
5.7.2.7 Relation diamètre cime-diamètre
à 1,30 m au-dessus du sol
Cette relation s'ajuste à l'équation de type
LnDcime= -0,1252Lndbh + 1,3465 - 0,8994 avec R2 = 56%. Dcime=
diamètre cime ; dbh = diamètre à 1,30 m au-dessus du sol
(figure 65).
LnDcime
1
3
2.5
2
1.5
LnDcime = -0.1252Lndbh2 + 1.3465Lndbh
-
0.8994
R2 = 0.5573
0.5
0
0 1 2 3 4 5
Lndbh
Figure 64 : Diagramme diamètre
cime-diamètre à 1,30 m au dessus du sol des arbres du parc
à karité de la
région de Kandi
5.7.2.8 Relation hauteur totale-diamètre
cime
Le nuage de points représenté par la figure
ci-dessous illustre la relation existant entre la hauteur totale et le
diamètre cime des arbres du parc à karité de la
région de Kandi. Cette relation s'ajuste au mieux à
l'équation de type LnH= 0,9278e0,3702Lndhb avec R2
=43%. H= hauteur totale et Dcime = diamètre cime (figure 66).
3
2.5
LnH = 0.9278e0.3702Lndbh
R2 = 0.4348
2
1.5
1
0.5
0
LnH
0 1 2 3
Lndbh
Figure 65 : Diagramme hauteur totale-diamètre
cime des arbres du parc à karité de la région de
Kandi
5.7.3 Caractéristiques des feuilles
Dans le parc à karité de la région de
Kandi, la longueur moyenne du pétiole est de 5,6+/- 0,5 cm, celle du
limbe de 16,6 +/- 0,9 et la largeur du limbe est de 6,4 +/- 0,1 cm contre
respectivement 5,5 +/- 1,3 cm, 16,4 +/- 2,7 cm et 6,3 +/- 1,2 pour l'ensemble
de la zone d'étude.
5.7.4 Etat de la régénération
naturelle
Dans le parc de la région de Kandi, la
régénération naturelle (statique) existe. Elle suit la
courbe d'espacement des semis de JANZEN (1970). La courbe de répartition
de la densité moyenne des sauvageons autour du semencier s'ajuste au
mieux à une fonction de type polynomiale d'équation
Y=20,051x2 - 117,75x + 174,5 avec R2 = 1. La distance
entre le semencier et son plus proche voisin est de 2,78 m (figure 67). Le
recrutement de sauvageons est plus élevé dans le cercle de rayon
de 2m dans le parc à karité de kandi.
4M
2M
y = 20.05x2 - 117.75x + 174.5
R2 = 1
Parc de kandi
6M
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Figure 66 : Densité moyenne des sauvageons
(brins/m2) autour des semenciers du parc à karité de
la région
de Kandi
Le nombre de sauvageons par unité de surface dans les
différentes formations végétales autour des semenciers est
plus importante dans les jachères de 10 ans et + que dans les autres
formations. Le recrutement de sauvageons est nul dans le cercle concentrique de
6m de rayon. Mais dans ce parc à karité, on note une augmentation
du nombre de sauvageons dans le cerche de rayon de 4m (tableau XVII).
Tableau XVII : Densités des sauvageons
(brins/m2) autour des semenciers dans les différents cercles
concentriques et formations végétales du parc à
karité de la région de Kandi
Formations végétales
|
Cercles concentriques
|
Total
|
|
4m
|
6m
|
|
0,1
|
0,4
|
0
|
0,5
|
Jachères de 4 à 5 ans
|
0,1
|
0,2
|
0
|
0,3
|
Jachères de 10 ans et +
|
2,2
|
3,1
|
0
|
5,3
|
|
5.8 Relations entre les caractéristiques
morphologiques
Le tableau XVIII donne les corréaltions qui existent les
différentes variables morphologiques mesurées sur les arbres de
karité dans les parcs étudiés.
Tableau XVIII : Matrice triangulaire inférieure de
corrélation entre les variables feuilles des parcs à
karitédu Bénin (Coefficient de corrélation de
Pearson)
Dbh
Dcime Haut tot Haut fût LongPé LongLi LargLi
|
Dbh
1.
0.782**
0.055
-0.097
|
Dcime
1
0.157* -0.014
|
Haut tot
1.
0.885**
-0.036
0.018
0.124
|
Haut fût
1.
-0.105
|
LongPé
1.
0.636** 0.331**
|
LongLi
1.
0.726**
|
LargLi
1.
|
|
-0.105
|
|
-0.009
|
|
|
|
|
** Corrélation significative au seul de 1% ;
*Corrélation significative au seul de 5%
Les corrélations sont faibles dans l'ensemble.
Cependant, le dbh et le diamètre cime sont positivement
corrélés au seuil de1% (r2=78%). La hauteur totale et
la hauteur fût sont également positivement corrélées
au seuil de 1% (r2=89%). La longueur du pétiole et la
longueur limbe sont corrélées positivement au seuil de 1%
(r2=64%). La longueur du pétiole est aussi positivement
corrélée avec la largeur du limbe au seuil de 1% (r2=
33%). La largeur du limbe et la longueur du limbe sont corrélées
positivement au seuil de 1% (r=73%). Le diamètre cime et la hauteur
totale sont corrélés au seuil de 5% (r2=16%). La
hauteur fût et le diamètre cime ne sont pas corrélés
avec les dimensions des feuilles (longueur du pétiole, longueur du limbe
et la largeur du limbe).
5.9 Agents de dispersion
La dispersion des noix par les oiseaux et les chauve - souris
(RUYSSEN, 1957; JACKSON, 1968; AYENSU, 1974) est assez intéressante car
les fruits peuvent être dispersés à des distances
considérables du semencier; ainsi les possibilités d'hybridation
augmentent (HALL et al., 1996).
Il existe une gamme variée d'oiseaux,
d'ongulés, de mammifères et de primates qui consomment la pulpe
des noix de karité (SOLADOYE et al., 1989), dispersent les noix
lorsqu' ils s'éloignent du semencier. JAEGER (1962) indique qu'un
certain nombre d'espèces de chauves - souris consomment la pulpe de
Vitellaria paradoxa dans un Parc à Bamako au Mali. VIVIEN
(1990) rapporte qu'une large gamme de mammifères dispersent les noix au
Cameroun. AFOLOYAN (1976) a observé les éléphants
détruire les noix de karité dans le Parc National KAINJI LAKE au
Nigeria.
Au cours de la présente étude, plusieurs agents
de dispersion et de destruction des noix de karité ont été
dénombrés dans les parcs étudiés avec l'aide des
paysans. Une détermination a eu lieu sur le plan scientifique.
· La grande faune constituée de:
l'homme, l'éléphant (Loxodonta
africana), l'hippopotame (Hippotamus amphibius), le
potamochère (Potamochoerus porcus), le phacochère
(Phacochoerus athiopicus), le babouin (Papio anubis), le
guépard (Acpononyx jubatus), le buffle (Syncerus
caffer).
· La petite faune qui comprend:
Une grande partie des rongeurs. On dénombre les sous
familles des Sciurinae (écureuils), les Cricetomynae
(rats géants ou cricétomes dont Cricetomys gambianus),
des Dendromurinae (souris grasses ou séatomes), des
Murinae (rats, souris et leurs parents), des Anomalurinae
(écureuils volants), les familles des Bathyergidae (rats
taupes), des Hystricidae (Porc - épics), des
Tryonomyidae (aulacaude dont Tryonomys swinderianus) et les
chiroptères (chauves - souris).
· La faune aviaire qui représente les espèces
telles que les Accipiter tachiro, Tutur tympanistria, Chrysococcyx
klaas. Les Calaos et les Hérons se mêlent aussi à ce
groupe.
5.10 Susceptibilité aux maladies
En général, Vitellaria, apparaît
peu susceptible aux maladies cryptogamiques. Cependant deux maladies de la sous
espèce paradoxa ont été enregistrées:
Fuscicladium butyrospermi qui produit une tache noire sur le limbe des
arbres et Pestalotia heterospora (GRIFF et MAUBL; In : HALL,
1996) qui résulte de taches irrégulières grises sur les
feuilles (SALLE et al., 1991). DAKWA (1986) a observé la
maladie de «leaf spot» affectant plus de 90% des jeunes et plants
adultes dans le voisinage de BOLE au Ghana. Les organismes causaux ont
été identifiés comme Pestalotia spp. Botryodiplodia
spp. Les galles ont été enregistrées sur les feuilles
au Mali (SCHNELL, 1952) et au Nigeria dans la province de BORNU (CORBETT,
1989). L'agent causal n'est pas identifié (HALL et al.,
1996).
Au Burkina-Faso, un nématode (Aphasmatylenchus
straturatus GERMANI) est associée aux racines et peut causer la
chlorose des légumes annuelles associées à la sous
espèce paradoxa (GERMANI & LUC, 1982).
Les arbres peuvent être attaqués par des
espèces épiphytes (Loranthus spp.), les feuilles par des
chenilles défoliatrices Cirina butyrospermi VUILLOT
(Saturniidés-Lépidoptères) (CIRAD, 2002 In :
Mémento de l'Agronome, 2002). (AGBAHUNGBA et HOUENON, 2004) ont
identifié au Bénin deux genres de loranthus
représentés chacun par une espèce (Agelanthus
dodoneifolius et Tapinanthus globiferus). Selon ces auteurs,
cette plante est fortement prisée à cause de ces pouvoirs
pharmaco-magique et phamaco-dynamique en médecine traditionnelle. Les
feuilles et fruits sont connus comme aphrodisiaques et entrent aussi dans le
traitement des céphalées, de l'épilepsie et des maladies
mentales. Ces utilisations font que là où les chercheurs sont
préoccupés par le déparasitage" il n'est pas à
l'ordre du jour pour les populations" déclare un chercheur
nigérian particiant à l'atelier SIMPA (OUAGADOUGOU, 2004
In: AGBAHUNGBA et HOUENON, 2003).
Dans le cadre du présent travail, un insecte xylophage en
cours d'identification a été rencontré sur les arbres de
karité dans les parcs de:
· Bembéréké (Guessou - Sud et
Tobré),
· Parakou (Tchatchou),
· Savè (Papanè et Sokponta) et,
· Bohicon (Setto).
Cet insecte creuse des galeries dans le coeur de l'arbre dont
les feuilles commencent par jaunir, puis se sèchent et tombent. Il s'en
suit immédiatement la mort de l'arbre. Plus de 10 arbres meurent par
hectare et par an à Guessou-Sud. Ce phénomène est assez
préoccupant et inquiète beaucoup de paysans.
6. Discussions
6.1 Importances socio-culturelles des parcs à
karité
Les systèmes agraires associés aux parcs
à karité sont des systèmes de culture abattis -
brûlis assez différenciés selon les ethnies, la pression
sur les arbres, le bdh, la densité et le gradient pluviométrique.
Ces paramètres varient considérablement selon le mode de gestion
des arbres et des terres, la localité, les conditions
agroécologiques (KELLY, 2004) et les ethnies. Ils sont à
l'origine des séries évolutives distinctes relativement
indépendantes les unes des autres, parfois entrecroisées. Donc le
déboisement a conduit à la formation de systèmes de
savanes dégradés (De HAAN, 1992), dominés par les parcs
arborés de Vitellaria paradoxa (karité) et de Parkia
biglobosa (néré). La dominance de ce parc dans l'espace
soudanien, réflète la présence d'une population humaine
satable (KELLY, 2004)
Au total, on pourrait confirmer l'hypothèse de la
présente étude qui stipule qu'il existe des facteurs socio -
économiques qui contribuent à la conservation du karité
par les principaux groupes socio - culturels (contrôle du ramassage des
noix de karité dans les champs, usages multiples de l'arbre,
préservation lors des défrichements, fait culturel, social et
religieux etc.).
6.2 Caractéristiques
morphologiques des parcs à karité au Bénin
6.2.1 Caractéristiques du port et l'architecture du
karité
Les caractéristiques morphologiques (tableau XIX) des
parcs à karité varient d'une région à une autre. La
séparation des moyennes entre les cinq populations selon le
diamètre à hauteur d'homme, la hauteur totale, la hauteur
fût et le diamètre cîme a révélé des
différences hautement significatives au seuil de 5%. On distingue:
· trois groupes en ce qui concerne le diamètre
à hauteur d'homme, la hauteur fût, le diamètre cîme
et,
· deux groupes en ce qui concerne la hauteur totale.
Tableau XIX : Valeurs moyennes du diamètre
à hauteur d'homme, du diamètre cime, de la hauteur totale et de
la hauteur fût des parcs à karité au Bénin (test de
Tukey au seuil de 5%)
Parcs à karité
|
dbh (cm)
|
Diamètre cime
|
Hauteur fût
|
Hauteur totale (m)
|
|
|
(cm)
|
(m)
|
|
Bohicon
|
21a
|
10,5a
|
2,6a
|
3,2a
|
Savè
|
28 b
|
7,7 b
|
3 b
|
6,9a
|
Parakou
|
31 b
|
8,5 b
|
2,8b
|
6,8 a
|
Bembéréké
|
29 b
|
7,8 b
|
3,4b
|
7 a
|
Kandi
|
42 c
|
6,7 c
|
1,2c
|
7,1b
|
|
Il n'existe pas de différence significative entre les
valeurs ayant les mêmes lettres au seuil de 5%. De l'analyse des
résultats, il ressort que :
Les parcs à karité constitués d'arbres
de faibles grosseurs sont ceux associés aux valeurs
pluviométriques élevées. Il en est de même pour la
hauteur totale des arbres. Ce qui veut dire que les paramètres
morphologiques s'expriment mieux dans le domaine soudanien (domaine
caractéristique de l'espèce)
Les mêmes parcs à karité
présentent une tendance contraire par rapport au gradient
pluviométrique lorsqu'il s'agit du diamètre cime et la hauteur
fût.
Le gradient pluviométrique peut expliquer la
répartition des parcs à karité dans la zone d'étude
contrairement aux paramètres morphologiques étudiés. Ceci
a été confirmé par l'Analyse Factorielle de
Correspondances qui a pu discriminer les différents parcs. Dans le cas
de ses travaux, OUEDRAOGO (1995) avait estimé que la pluviométrie
et les sols semblent jouer un rôle important dans la
différenciation inter-population des caractères morphologiques
des arbres de néré (hauteurs, circonférence,
recouvrement). AKOEGNINOU (1984), PARADIS (1989) cité par SOKPON (1995),
ont montré qu'au Bénin, l'existence d'un gradient
pluviométrique sud-nord détermine la répartition des
formations forestières.
Mais selon la littérature, les meilleurs
paramètres à considérer pour étudier la
variabilité morphologiques sont : les facteurs pédoclimatiques,
la température, l'humidité relative, la couleur du fût,
l'épaisseur de l'écorce et les paramètres
morphométriques du fruit et de la noix, la teneur en graisse.
Plusieurs autres auteurs (AUBREVILLE, 1950; RUYSSEN, 1957;
GUIRA, 1997) ont eu des difficultés pour identifier des
variétés à partir des caractères morphologiques.
Les caractères observés sont très instables d'un individu
à un autre. C'est d'ailleurs pourquoi CHEVALIER (1943) lui-même se
posait des questions par rapport aux variétés de karité
qu'il a décrites (Mangifolium, Poissoni et Niloticum).Selon
GUIRA (1997), il est pratiquement impossible de décrire de nos jours,
ces variétés sur le terrain. De plus, la lenteur de la croissance
de la phase juvénile du karité ne permet pas de faire des essais
comparatifs de provenance pour évaluer la variabilité
génétique GUIRA (1997). L'utilisation de la biotechnologie
(électrophorèse par exemple) pour l'étude de la
variabilité génétique serait alors une issue.
6.2.2 Caractéristiques morphologiques liées
aux feuilles
A défaut des données sur les fruits du
karité, les moyennes des caractères morphologiques (longueur du
pétiole, longueur du limbe et la largeur du limbe) ont permis
d'identifier deux groupes. Ainsi deux formes se dessinent : les parcs à
karité de kandi jusqu'à Savè ne présentent pas de
différence significative au seuil de 5% (test de TUKEY), donc les parcs
à karité du domaine soudanien ne présentent donc pas de
différence morphologique en général. Celui de la zone de
transition exprime mieux les caractéristiques du domaine soudanien. Le
parc à karité de Bohicon, par contre marque la différence
seulement au niveau de la longueur du limbe. Cette situation montre qu'il n'y a
pas de grande différence morphologique du point de vue des feuilles
entre les populations de karité au Bénin. La bibliographie
suspecte surtout la morphométrie des noix,
l'épaisseur de l'écorce et la couleur et la teneur en graisse.
Les facteurs anthropiques doivent toujours être analysés en
relation avec les paramètres dendrométriques pour bien expliquer
les résultats obtenus. (Cas du parc de Bohicon) (tableau XX). D'autre
part, îl n'a pas été tenu compte de l'âge des
feuilles. Cela pourrait introduire un biais dans les présents
résultats.
Tableau XX : Valeurs moyennes de la longueur du
pétiole, la longueur du limbe et de la largeur du limbe des parcs
à karité au Bénin (test de Tukey au seuil de
5%)
Parcs à karité
|
Largeur du Limbe Longueur du (cm) Limbe (cm)
|
Longueur du Pétiole(cm)
|
Bohicon
|
5,5 a
|
17,1 a
|
6,4 a
|
Savè
|
5,4 a
|
16,3 b
|
6,3 a
|
Parakou
|
5,1 a
|
15,2 b
|
6,7 a
|
Bembéréké
|
5,6 a
|
16,5 b
|
6,4 a
|
Kandi
|
6,4 b
|
16,6 b
|
5,4 b
|
|
Il n'existe pas de différence significative entre les
valeurs ayant les mêmes lettres au seuil
de 5%.
6.3 Structure et dynamique de la
régénération naturelle des parcs à karité au
Bénin
La figure 68 montre l'évolution de la
répartition par classes de diamètre des individus de
Vitellaria paradoxa au sein des parcs de différentes
régions du Bénin. Les courbes ont une allure ératique
caractéristique des espèces typiquement héliophiles. Les
classes modales diffèrent d'une courbe à une autre. C'est une
espèce structurante, dépendante de la lumière pour sa
régénétaion. Ceci témoigne de la relation entre
structure diamétrique et le tempéramment de l'espèce.
Plusieurs auteurs ont utilisé la taille des classes de hauteur ou de
diamètre pour mesurer la structure des populations de karité. Les
caractéristiques utilisés varient selon les auteurs: le
diamètre au collet (RENNES, 1961), la hauteur (HOPKINS, et al.,
1984; LAWSON, et al. 1968 ; GIJSBERS et al. 1994), la
tige (BONKOUNGOU, 1987). Mais plusieurs autres auteurs (PARADIS & HOUNGNON,
1997; CUNNINGHAM, 2001; SOKPON & BIAOU, 2002; SINSIN et al., 2003;
GBEDJI, 2003) ont utilisé le diamètre et indiqué que la
distribution par classe de diamètre est une méthode efficace pour
mesurer l'impact des pratiques de récolte sur la
régénération des espèces. Il est également
important de prendre en compte dans cette étude, le stade de
développement et le tempéramment des espèces. La
régénération est présente de différentes
manières dans tous les parcs.
· La survie de l'espèce est compromise dans les
champs cultivés et les jachères d'un an puisque la mise en
culture permanente ne permet pas la régénération à
moins que l'homme protège le jeune plant contre le feu, la dent de la
charrue et de la houe puis du pâturage.
· Dans les jachères de 4 à 5 ans, ce sont
surtout la faible luminosité, les feux de brousse, le pâturage et
le piétinement des animaux qui compromettent la
régénération naturelle. En Afrique de l'Ouest,
Vitellaria paradoxa est abondant dans les zones où le
bétail est rare (HALL, et al., 1995). Ainsi, le
tempéramment de l'espèce l'amène à
rechercher surtout la lumière pour son développement. Cependant,
elle est étouffée dans les jachères de moyennes
durées par le feu et les graminées qui colonisent fortement
l'espace. La régénération du karité est donc
fortement compromise dans les jachères de moyenne durée (par
exemple 4 à 5ans).
· Dans les jachères de 10 ans et plus, le
jeune plant a déjà résisté aux différentes
intempéries et sa hauteur avoisine en ce moment environ 2m pour un
diamètre à hauteur d'homme autour de 10cm. Ces conditions
permettent à l'espèce de régénérer si entre
temps elle n'a pas été détruite par l'homme.
En fonction des formations végétales
étudiées, seules les jachères de 10 ans et plus sont
capables de régénérer l'espèce le plus
naturellement.
Pour ROLLET (1974), la structure diamétrique est
propre à une espèce et dépend de son tempéramment :
alors que les essences sciaphiles ont toutes un nombre élevé de
tiges de petits diamètres ; un nombre quelques fois soutenu, souvent
ératique dans les diamètres moyens, avec parfois une
fréquence maximale. Pour MARINEZ-RAMOS et al. (1989), CLARK et
CLARK (1992), LIEBERMAN et al. (1995), la simple dichotomie acquise
entre les espèces héliophiles et d'ombre (ou pionnières ou
matures) ne permet pas de reproduire la diversité des stratégies
des espèces en forêt tropicale, d'abord parce que chaque
espèce présente une gamme de tolérance de part et d'autre
d'un optimum physiologique et ensuite parce que le tempéramment d'une
essence évolue avec l'âge des individus. Toutefois, HUBBELL
(1980), DURRIEU et FORNI (1997) montrent que la structure d'une espèce
peut varier à l'échelle de la station ou de l'aire de
distribution. Dans le cas d'espèce, on constate que du sud vers le nord,
les classes de diamètre des arbres de karité se concentrent
progressivement dans les classes supérieures (par exemple classe 10
à 20 pour le parc de Bohicon, 20 à 30 pour les parcs de
Bembéréké et de Savè, 30 à 40 pour le parc
de Parakou et 40 à 50 pour celui de Kandi). Ces résultats peuvent
être dû à l'âge des individus.
Il est observé pour les parcs de Savè, Parakou,
Bembéréké et de Kandi que la distribution en classes de
diamètre se présente en cloche (courbe de GAUSS). La même
distribution a été observée par PARADIS & HOUNGNON
(1977) dans la Réserve de la LAMA au Bénin. Cette distribution a
été également trouvée par SOKPON & BIAOU (2002)
dans une autre Réserve forestière au Bénin (la
Réserve forestière de Bassila). SINSIN et al. (2003);
GBEDJI (2003) ont obtenu la même distribution pour les populations
d'Afzelia africana et de Parkia biglobosa dans
différentes zones agroclimatiques du Bénin.
Selon CUNNINGHAM (2001), la distribution en cloche indique ou
non une espèce de lumière, non tolérante à la
compétition avec une faible quantité de semences (ce n'est pas le
cas du karité) à cause des stratégies inhabituelles de
reproduction , mais il faut également tenir compte de l'histoire du
parc.
Dans le parc de Bohicon, la distribution des individus en
classe de diamètre présente une courbe en J renversé ce
qui traduit bien la main de l'homme, impact de dégéradation dudit
parc. Le recrutement est maximum dans les classes de diamètre < 20
cm. Les tiges plus grosses ont été prélevées et les
petites n'ont pas eu le temps de grossir.
S'agissant du diamètre cime, c'est seulement à
partir du parc de Bembéréké que la concentration des
individus s'étend de la classe 5 à 10 vers la classe 10 à
15. La concentration des hauteurs en classes de hauteur totale restant
constante dans la classe de 5 à 10 pour l'ensemble des parcs. Le
karité s'exprime alors mieux dans le domaine soudanien où se
trouve son optimum écologique .
[10 - 20[ [20 - 30[ [30 - 40[ [40 - 50[ [50 - 60[ >60
0.60
0.50
Frequence relative (%)
0.40
0.30
0.20
0.10
0.00
Kandi Bembéréké Parakou Savè
Bohicon
Figure 67 : Evolution des courbes de répartition
par classe de diamètre des individus de Vitellaria
paradoxa
dans les parcs étudiés
Le meilleur ajustement des distributions par classe de
diamètre cime, de hauteur totale, de hauteur fût et de
diamètre à hauteur d'homme est obtenu avec la fonction
polynomiale pour l'ensemble des parcs étudiés, sauf pour les
parcs de Bembéréké et de Kandi, où le
diamètre à hauteur d'homme s'ajuste à une fonction log et
la hauteur fût à une fonction linéaire ou polynomiale. Dans
l'ensemble, les meilleurs ajustements sont en cloche et en J (tableau XXI).
6.4 Densité du peuplement et qualité de
la régénération naturelle
Plusieurs communautés rurales protègent les
jeunes pousses de karité et les arbres matures lors des
défrichements, mais si la densité des semis et des souches est
assez élevée au début, elle est souvent réduite
lors de l'installation des cultures (VUILLET, 1911). Ainsi, les densités
moyennes des parcs à karité étudiés au Bénin
se répartissent en trois groupes selon le test de TUKEY:
· Parcs à fortes densités : parc de Kandi 31
tiges/ha et parc de Bembéréké 43 tiges/ha
· Parcs à moyennes densités : parc de Parakou
26 tiges/ha et parc de Savè 27 tiges/ha
· Parc à faible densité : parc de Bohicon
15 tiges/ha
La densité augmente avec le gradient
pluviométrique du sud vers le nord, comme c'est le cas de la
répartition en classes de diamètre à hauteur d'homme.
Les parcs à karité étudiés
diffèrent selon la grosseur et la densité (nombre de tiges/ha)
des arbres: Ces variables évoluent avec le gradient
pluviométrique du sud vers le nord du pays.
Comme l'indique les différentes figures sur la
régénération et la densité du peuplement dans le
présent document, les densités obtenues dans les champs et les
jachères sont parfois très élevées. Quatre vingt
dix huit (98) tiges ont été comptées en moyenne par ha
dans les jachères au sein du parc à karité de
Bembéréké contre 25 tiges dans celui de Parakou et 60
tiges pour le parc de Bohicon. Dans les champs cultivés, ces
densités sont plus faibles; ce qui est dû aux espaces
créés pour les cultures. On compte entre 10 tiges/ha à
30tiges/ha.
S'agissant de la régénération naturelle,
elle est importante dans le cercle concentrique de 2m de rayon autour du
semencier, où elle a atteint 140 brins/m2 dans le parc de
Bembéréké par exemple contre seulement 2 brins dans celui
de Bohicon; ce qui traduit bien l'impact des actions anthropiques sur la
régénération.
Dans le cercle concentrique de 4m de rayon du semencier vers
l'extérieur, la régénération est moyenne puis
à 6m elle est quasi nulle. Le coefficient de détermination
R2 entre la densité de régénération et
les distances précitées est égal à 1 dans tous les
parcs à karité étudiés. L'allure de ces courbes
traduit celle de JANZEN (1970).
Discussions 87
Tableau XXI : Meilleurs ajustements de la
répartition des individus par classes
Parcs à karité de :
|
Bohicon
|
Savè
|
Parakou
|
Bembéréké
|
Kandi
|
R2 (%)
|
Variables
|
Meilleurs ajustements
|
|
Y=
|
Y=
|
Y=
|
Log (y)=
|
Log (y)=
|
R2B
|
R2S
|
R2P
|
R2Be
|
R2K
|
hauteur de poitrine
|
7.1429x2 - 52.391x
|
-0.1411x2 + 0.6427x -
|
0.058x2 +0.3036x
|
-0.167x2+0.5802 +
|
-0.2196x2 + 1.3772 +
|
100
|
92
|
99
|
94
|
94
|
|
+104.76
|
0.3024
|
-0.0848
|
3.0041
|
0.6515
|
|
|
|
|
|
Classes de diamètre cime
|
Y=
|
Y=
|
Y=
|
Y=
|
Y=
|
R2B
|
R2S
|
R2P
|
R2Be
|
R2K
|
|
-0.3684x2+1.3947x -
|
0.7057x2+2.9194x
|
-0.61x2+2.55x -
|
-0.5227x2+2.0591x -
|
-0.1792x2+0.9528x -
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
|
0.1368
|
+2.1935
|
1.92
|
1.3455
|
0.7358
|
|
|
|
|
|
Classes de hauteur totale
|
Y=
|
Y=
|
Y=
|
Y=
|
Y=
|
R2B
|
R2S
|
R2P
|
R2Be
|
R2K
|
|
7.1429x2 - 52.391x
|
0.7458x2 - 3.058x -
|
-0.61x2 +2.53x
|
-0.5946x2 + 2.4324x -
|
-0.4118x2 + 1.8039x
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
|
+104.76
|
2.2881
|
-1.88
|
1.7568
|
+1.3529
|
|
|
|
|
|
Classes de hauteur fût
|
Y=
|
Y=
|
Y=
|
Y=
|
Y=
|
R2B
|
R2S
|
R2P
|
R2Be
|
R2K
|
|
-0.0147x2 -0.25x
|
-0.0169x2 +0.2542x -
|
-0. 43x2 +1.87x -
|
0.26x +0.11
|
-0.2317x2 +1.1098x -
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
|
+0.7647
|
0.2542
|
1.4
|
|
.8040
|
|
|
|
|
|
Classes de densité des
|
Y=
|
Y=
|
Y=
|
Y=
|
*
|
R2B
|
R2S
|
R2P
|
R2Be
|
R2K
|
sauvageons
|
0.9x2 -5x +6.9
|
10.7x2 -60x +83.8
|
5.55x2 -31.45x
|
38.871x2 -221.11X +
|
|
100
|
100
|
100
|
100
|
-
|
|
|
|
+44.5
|
314.08
|
|
|
|
|
|
|
|
R2B = R2 Bohicon; R2S =
R2 Savè; R2P = R2 Parakou;
R2Be = R2 Bembéréké; R2K
= R2 Kandi. * La régénération n'exsite pas
La régénération du karité suit donc
le processus d'espacement des semis de JANZEN (1970) et l'hypothèse
émise à ce sujet est bien confirmée.
Dans les formations végétales (champs
cultivés, jachères de 4 à 5 ans et jachères de 10
ans et plus), la densité de la régénération suit la
même tendance que précédemment. Elle est nulle dans le
cercle concentrique de 6m dans toutes les formations et dans l'ensemble des
parcs étudiés. Dans le cercle concentrique de 2m du pied
mère, la régénération est la plus
élevée. La distance moyenne d entre semencier et son plus proche
voisin est également de 2m. Cela veut dire que le recrutement est plus
important à 2m du semencier dans l'ensemble des parcs
étudiés.
La régénération est plus importante dans
les jachères de 10 ans et plus, mais moins importante dans celle de 4
à 5ans et faible dans les champs cultivés.
Ainsi les formations les plus fermées (jachères
de 4 à 5ans) et sujettes aux différentes manipulations (mise en
culture, pâturage, feu de brousse, piétinement des animaux etc.)
compromettent la régénération à moins que l'homme
contribue autrement à l'assurer.
La régénération est fortement compromise
dans les jachères de 4 à 5ans pour deux faits fondamentaux,
toutes choses égales par ailleurs. Il s'agit de:
· L'importante quantité de litière
accumulée au pied des arbres en début de saison sèche et
qui brûle abondamment pendant les feux de brousse,
· La forte végétation graminéenne
qui colonise les parcs de cet âge et qui empêche la survie des
jeunes plants et la forte quantité de chaleur dégagée par
cette végétation pendant le passage des feux.
Ces faits montrent bien que l'étude de la
régénération naturelle du karité, donc de sa
densité dans les différentes formations doit tenir grand compte
non seulement du tempérament de l'espèce, mais également
des variables suivantes:
· Type de végétation
· Existence de jachère ou non
· Age de la jachère
· Ramassage systématique des noix fraîches
(cas de Birni - Lafia par exemple)
· Pratiques anthropiques (travail du sol, culture
permanante)
· Feu de brousse, intensité et actions favorisantes
(présence de fortes végétations graminéennes qui
activent fortement les feux de brousse)
· Pâturage
· Piétinement des animaux
En revenant au tempéramment de l'espèce, on peut
dire que les formations végétales plus ou moins fermées
(espèce fortement héliophile, espèce destructurante) ne
peuvent offrir de meilleures chances de survie à l'espèce car
elles engendrent une faible possibilité de recrutement dans la
régénération.
Seule la jachère de 10 ans et + permet la
régénération statique du karité, si des actions
anthropiques ne viennent pas inhiber le processus naturel.
Selon (OUEDRAOGO et DEVINEAU, 1996), les peuplements de
karité sont largement inféodés à l'utilisation des
sols. La distribution de l'espèce si elle est conditionnée par
des facteurs mésologiques, dépend en effet fortement aussi des
activités humaines. La taille des arbres, leur densité, la
production fruitière et la capacité de
régénération des peuplements varient en fonction de
l'ancienneté et de la permanence de l'utilisation du sol. En zone
soudanienne comme en zone soudano-sahélienne, les parcs de village aux
vieux parcs sans descendance, s'opposent aux parcs des champs de brousse, plus
densément peuplés d'individus plus jeunes. Les premiers
traduisent l'effet d'une longue occupation du sol, les seconds sont
engendrés par l'alternance des cultures et de la jachère. La
culture permanente peut maintenir les arbres préexistants, mais elle
porte préjudice à l'avenir du peuplement en ne permettant pas sa
régénération. La jachère en revanche offre une
protection, favorable aux germinations si les paramètres cités
plus haut n'en constituent pas des freins. Ces résultats confirment bien
les observations faites par OUEDRAOGO et DEVINEAU en 1996 tant à
Watinoma qu'à Bondoukuy au Bukina-Faso ainsi que les
expérimentations sur la germination et la survie des plants de
karité dans les champs et les jachères. L'éclaircie du
peuplement ligneux pratiquée par l'ouverture d'un champ favorisera
ensuite la croissance et la productivité des individus
préservés. La jachère et le champ apparaissent ainsi comme
deux étapes dans la dynamique du parc à karité. Au moment
du défrichement, ne sont préservés que les arbres utiles.
Pour le karité, la productivité de l'arbre ou la qualité
des fruits sont des critères de sélection. Ces caractères
sont très variables dans les peuplements naturels et ne peuvent
s'apprécier que sur les individus relativement âgés.
Actuellement seule la jachère de longue durée en permet le
contrôle pour la constitution du parc.
La jachère apparaît ainsi comme une technique
d'intégration du karité, et d'une façon plus
générale, de l'arbre, dans les champs. La jachère permet
en effet d'intégrer aussi de nombreuses espèces d'arbres utiles
dans les champs autorisant ainsi une certaine exploitation de la
biodiversité forestière.
6.5 Structure au sol
La répartition contagieuse (figure 69) observée
pour toutes les populations de karité étudiées est due non
seulement au tempéramment de l'espèce mais également au
feu, aux actions anthropiques, et aux agents de dispersion assez nombreux qui
ne dispersent pas les graines de karité sauf les chauves - souris.
C'est la distribution agrégative ou contagieuse qui
caractérise le karité, le néré et le moabi
(Baillonella toxisperma) (DEBROUX, 1998) (également
Sapotacea), contrairement au Milicia excelsa (AZONKPONON,
2001) dont la répartition est soit régulière, soit
agrégative. Cette distribution correspond bien à la structure
ératique observée précédemment.
Selon DAJOZ (1975), la répartition contagieuse ou
agrégative est due à des variations souvent faibles mais
importantes pour l'être vivant. CESAR (1992) & GUIGNOUX (1994)
In BIAOU (1999), la répartition agrégative s'explique
soit par l'hétérogénéité du substrat, soit
par le tempéramment de l'espèce, soit par le mode de
dissémination ou soit par le feu (tableau XXII)
6.6 Relations entre les principales
caractéristiques dendrométriques
Les principales caractéristiques dendrométriques
des différents parcs à karité sont
présentées:
* au niveau de la relation diamètre cime -
diamètre à 1,30 m au-dessus du sol: la relation est logarithmique
pour tous les parcs étudiés. Pour l'ensemble de ces parcs, le
coefficient d'allométrie varie entre 0,71 et 1. Ces valeurs sont les
plus élevées comparées aux valeurs obtenues par d'autres
auteurs. Les différences observées entre les résultats des
différents auteurs n'ont pu être expliquées.
* au niveau de la relation hauteur totale - diamètre
cime: les relations sont très variées : la relation est
logarithmique pour les parcs de Parakou et de Bembéréké,
exponentielle pour les parcs de Savè et de Kandi et linéaire pour
le parc de Bohicon. Pour l'ensemble de ces parcs, le coefficient
d'allométrie varie entre 0,4 et 2. Les coefficients d'allométrie
sont aussi les plus élevés comparés aux valeurs obtenues
par les autres auteurs.
* au niveau de la relation hauteur totale - diamètre
à hauteur d'homme: la relation est logarithmique pour tous les parcs. Le
coefficient d'allométrie varie entre -0,5 et 1,3.
Les meilleurs ajustements des relations entre les principales
caractéristiques dendrométriques de certaines essences sont
résumées au tableau XXIII.
Tableau XXIII : Meilleurs ajustements des relations entre
les principales caractéristiques dendrométriques et comparaisons
avec certaines autres essences
|
Espèces/Milieu Meilleurs ajustements R2 (%)
|
Présente étude :
Populations de karité des régions de :
|
Relation diamètre cime (? en m) -
Diamètre à 1,30m (D en cm)
|
Bohicon
|
log?=0.8308LogD - 0.277
|
67
|
Savè
|
Ln?=logD - 0.21
|
67
|
Parakou
|
Ln?=0.7096LnD - 0.281
|
80
|
Bembéréké
|
Ln?=0.7596LnD - 0.6015
|
69
|
Kandi
|
Ln?=-0.1252LnD2+1.3456Ln - 0.8994
|
56
|
Populations de néré des
égions de: GBEDJI (2003)
|
Bohicon
|
log?=logD - 0.21
|
72
|
Savè
|
?=0.22D + 1.27
|
76
|
Parakou
|
?=0.216D + 1.27
|
82
|
Bembéréké
|
?=020D + 1.67
|
74
|
Kandi
|
?=0.20D + D0.88
|
85
|
SCHRECKENBERG (1996) Arbres de karité de
|
Bassila
|
?=0.197D+1
|
85
|
DAWKINS (1963) Populations de
|
Triplochiton scleroxylon
|
? m =1.2 + 16D m
|
83
|
Dacryodes excelsa
|
? m =2.2 + 11.6D m
|
74
|
Ormosia krugii
|
? m =1.3 - 20.2D m
|
90
|
MACEBO (1957) Populations de
|
Pentacme contorta
|
D =28.93 + 4.768 ?
|
92
|
Présente étude :
Populations de karité des régions de:
|
Relation Hauteur totale (H en m) - Diamètre cime
(? encm)
|
Bohicon
|
H=2.0276+ 0.5451D m
|
60
|
Savè
|
H=1.521D0.4691
|
37
|
Parakou
|
LnH=0.6187LnD + 0.0175
|
68
|
Bembéréké
|
LnH=0.4673LnD2- 5.4129
|
35
|
Kandi
|
LnH=0.9278e0.3702LnD
|
43
|
Populations de néré des
régions de: GBEDJI (2003)
|
Bohicon
|
H =2.5D0.68
|
62
|
Savè
|
H =2.715D0.66
|
62
|
Parakou
|
H =0.7367D + 4.98
|
62
|
Bembéréké
|
H =0.61D + 5.63
|
44
|
Kandi
|
H =3.6334D0.52
|
63
|
Présente étude : Populations de karité
des
|
Relation Hauteur totale (H en m) - Diamètre à
1,30m (D en cm)
|
Bohicon LnH=-0.5125LnD2 +3.874LnD - 5.0239 55
|
régions de:
|
Savè
|
Ln(1/H)=0.6658Ln(1/D) + 0.1667
|
67
|
Parakou
|
Ln(H)=0.6187Ln(D) + 0.0175
|
68
|
Bembéréké
|
LnH=1.3846LnD0.5865
|
36
|
Kandi
|
LnH=-0.1252LnD2 + 3.8027LnD - 5.4129
|
56
|
Populations de néré des
régions de: GBEDJI (2003)
|
Bohicon
|
LnH=0.7LnD - 0.07
|
74
|
Savè
|
LnH=0.66LnD + 0.09
|
77
|
Parakou
|
LnH=0.58LnD + 0.36
|
69
|
Bembéréké
|
LnH=0.55LnD + 0.44
|
56
|
Kandi
|
LnH=0.49LnD + 0.61
|
61
|
AZONKPONON (2001) Populations de Milicia
Excelsa: au Bénin
|
Savane
|
H=0.1661.D + 4.7073
|
84
|
Forêt dense sèche
|
H=0.001D2-0.3675D-3.414
|
50
|
Forêt dense semi-décidue
|
H=1.0563D0.6497
|
78
|
OUINSAVI (2000) Plantation de
Khaya senegalensis
|
Atchérigbé
|
H=0.2244D1.1586
|
88
|
Kandi
|
H=0.2244D + 2.6339
|
88
|
Kouaba
|
H=0.1259D1.2579
|
74
|
6.7. Les agents de dispersion des graines de
karité
Les données disponibles dans la littérature sur
les agents de dispersion des noix de karité n'existent que sur
l'espèce paradoxa (HALL et al. 1996). La pulpe sucrée qui
constitue 50 à 80% des fruits frais, attirent un grand nombre d'animaux,
l'homme aussi (IRVINE, 1961; SOLADOYE et al., 1989). KILLICK (1959)
énonce que les fruits lourds de Vitellaria paradoxa ne peuvent
être dispersés sans l'aide des animaux ou des oiseaux. Sans cette
dispersion, les graines germent sous les semenciers conduisant à une
distribution groupée, en masse (HALL et al., 1996). Cela traduit bien la
distribution agrégative ou contagieuse obtenue pour le karité au
niveau de la structure au sol dans l'ensemble des parcs étudiés.
D'autre part, la distance entre un semencier et son plus proche est en moyenne
de 2m. C'est bien dans cet environnement (2m autour du semencier) qu'il y a le
maximum de recrutement conformément aux résultats concordants
obtenus dans tous les parcs à karité étudiés.
TROISIEME PARTIE: CONCLUSION ET
PROPOSITIONS DE GESTION DURABLE DES
PARCS A KARITE DU BENIN
7. Conclusion
Les facteurs socio-culturels qui contribuent à la
conservation du karité sont: le contrôle et le ramassage des noix
ou non dans les champs, la préservation de l'arbre lors du
défrichement, les faits sociaux, culturels et religieux
identifiés. Trois (3) ethnies sur douze (12) de part leurs pratiques
agricoles, ne conservent pas le karité au Bénin. Ce sont les
ethnies Idaatcha, Fon et Mahi. Le karité est distribué selon les
zones agro-écologiques du Bénin définies par ADJANOHOUN
et al., (1989). Ainsi, cinq parcs ont été
identifiés au Bénin à savoir: le parc de Bohicon, le parc
de Savè, le parc de Parakou, le parc de Bembéréké
et celui de Kandi. La distance entre semencier et voisin le plus proche, la
densité et le diamètre des arbres à 1,30 m au dessus du
sol varient selon les parcs. Ces paramètres augmentent lorsque l'on
évolue du Sud vers le Nord avec une différence hautement
significative au seuil de 5% (Test de TUKEY). La
régénération naturelle du karité suit le processus
d'espacement des semis de JANZEN (1970). Elle dépend essentiellement des
facteurs suivants que sont: le type de végétation, l'existence de
jachère ou non, l'âge de la jachère, la pratique de la
carbonisation, la non préservation des semis, des gaulis et des perchis,
le ramassage sytématique des noix fraîches pendant la
période de soudure (cas de Birni-Lafia par exemple), les pratiques
anthropiques (travail du sol, culture permanante), les feux de brousse,
l'intensité des actions favorisantes (présence de fortes
végétations graminéennes qui activent fortement les feux
de brousse), le broûtage/pâturage et le piétinement par les
animaux ...
Les menaces de la gestion encore traditionnelle des parcs
à karité au Bénin se situent à deux niveaux que
sont: le faible niveau de recherche scientifique et technologique,
l'inorganisation de la filière et la mauvause qualité des amandes
à l'exportation due au mauvais séchage et au faible niveau de
compétence des femmes collectrices.
Sur la base des résultats et des contraintes
générales identifiées, les propositions pour une gestion
durable des parcs à karité au Bénin sont les suivantes.
8. Propositions de gestion durable des parcs à
karité au
Bénin et perspectives
Depuis toujours, une faible attention est accordée
à la gestion des parcs à karité, bien que 60 ans plus
tôt, CHEVALIER en 1946 ait suggéré qu'on gagnerait beaucoup
si la protection des parcs à karité est orientée vers les
sujets à haut rendement (fruit et huile certainement). Sur les parcelles
cultivées, mais périodiquement laissées en jachère,
des rabattages et des ronds peuvent être aménagés
annuellement pour
améliorer la productivité des terres : cela
suppose l'existence d'un marché rémunérateur des produits
du karité.
Les mesures systématiques à prendre face aux
plants malades identifiés dans plusieurs parcs sont: l'identification de
la maladie, la mise à mort des arbres malades (Parc de
Bembéréké, village de GuessouSud et de Péhunco;
Parc de Parakou, village de Tchatchou; Parc de Savè, village de
Papanè), et les propositions de méthodes de lutte. Des actions de
reboisement des parcs malades peuvent être envisagées avec la
participation des acteurs concernés.
La pratique du pare-feu autour des arbres et l'application
d'engrais organique à la base des jeunes arbres pourraient stimuler la
croissance des arbres. L'impact de l'élagage des arbres
âgés (phytopratiques observées à Péhunco et
à Boukombé dans le parc à karité de
Bembéréké) devrait être étudié en vue
de comprendre la portée et l'intérêt de ces pratiques
paysannes.
Sur l'ensemble des parcs à karité
étudiés, les parcs de Bohicon et de kandi sont les plus
menacés. La situation du parc de kandi est plus préoccupante car
caractérisée par l'absence de jachères ou de faibles
durées de jachères. Pire, le ramassage systématique des
fruits frais dans les parcs à karité de Birni-Lafia réduit
d'avantage les possibilités de régénération, donc
de conservation de l'espèce. ADOMAKO (1985), suggère
l'enrichissement des parcs dégradés et peu densifiés.
Les recherches futures devraient se concentrer sur :
1. l'étude de la compétitivité
économique des parcs à karité au Bénin qui pourrait
orienter les chercheurs, les décideurs politiques, les maires, projets
de développement, producteurs et autres structures de mesurer l'enjeu
qu'offre cette filière. Le karité demeure une grande
potentialité de l'Afrique Sub-Saharienne mais peu connue et peu
exploitée.
2. une meilleure gestion du parc à karité de
Bohicon par l'identification de modes de gestion adéquate des arbres
(meilleure gestion des prélèvements) en vue de permettre
l'émergence des individus à gros diamètres.
3. l'évaluation de la production moyenne en fruit des
arbres par parc puis et des parcs pris isolément en vue de comparaisons,
malgré la forte variabilité évoquée (SIMPA,
2003),
4. l'etude la variabilité de la production en fonction
de l'âge, le feu, les variations climatiques annuelles, les pratiques
agricoles, la disponiobilité des pollinisateurs, les conditions
après la pollinisation, les parasites, la défoliation,
l'élagage des arbres, le greffage et les variations entre population,
5. l'identification des facteurs pertinents responsables de la
distribution des parcs à karité au Bénin,
6. la caractérisation génétique des
populations existantes
7. la transformation du beurre en produits cosmétiques
labellisés
8.
la promotion de la filière karité au
Bénin8 (traçabilité oblige) par l'organisation
d'un forum national regroupant tous les acteurs (chercheurs, opérateurs
économiques, collectrices, transformatrices, autorités
politico-administratives, phytotérapeutes, institutions
financières locales et internationales...), pourrait mieux contribuer au
renforcement de la production agricole
9. la formation des femmes collectrices sur les
méthodes de séchage.
A ce propos, serait bienvenue l'application effective des
décisions administratives du Conseil des Ministres du Bénin,
Relevé n° 48/SGG/REL des (Communication n°2017/99) du 02
décembre 1999 qui a approuvé:
1. l'organisation du recensement complet des peuplements
naturels existants de karité pour leur préservation en attendant
que la recherche trouve une solution quant à la possibilité de
plantation;
2. l'organisation du classement des différentes
espèces et variétés en fonction de leur rendement en
graisse;
3. la sensibilisation des populations riveraines sur la
nécessité de régénérer des peuplements;
4. la relance et la réorganisation de la
filière.
Enfin la domestication du karité comme prévu
dans l'Agenda 21 du Bénin. Le Ministère béninois de
l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche (MAEP), ferait oeuvre utile en
menant des actions pour exécuter les décisions ci - dessus en
souffrance depuis bientôt 6 ans.
8 A partir de janvier 2005, pour vendre sur le
marché européen, il est obligatoire, de pouvoir suivre la trace
de chaque plante ou animal à partir du champ ou du lieu de production
jusqu'à l'assiette. La traçabilité s'impose
désormais à toutes les denrées alimentaires entrant dans
l'Union Européenne (UE) (SPORE, n° 113). Les pays qui prennent du
retard ont été déjà pénalisés : Le
Cap Vert dont les poissons et langoustes ont été mis sous embargo
pendant trois ans faute de respecter les normes sanitaires et le Bénin
dont les crevettes ont été refusées par l'UE (SPORE,
113).
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Annexe 1 : Fiche de collecte de données
socio-culturelles dans les parcs à
karité au
Bénin
1. Données Générales
(DG)
Campagne Agricole: Nom de l'enquêteur:
Type de Parc: Zone agro-écologique:
Commune / Village/ Date:
Groupes socio-culturels : Coordonnées
géographiques:
2. Caractéristiques Socio - Démographiques
des Ménages (CM)
CM1
CM2
|
Nom du Chef du ménage
Genre du Chef du ménage 1= Masculin 2= Féminin
SEX
|
|
CM3
|
Statut matrimonial du chef du ménage
1=Marié 2=Divorcé 3= Veuf(ve) 4=Célibataire
(STATUTMA)
Nombre de femmes (NOMF)
|
|
CM4
|
Age du Chef du ménage (AGE)
|
|
CM5
|
Education du Chef de ménage (EDUC)
0= Analphabète ; 1= Primaire ; 2=Secondaire ;
3=Université ; 4=Autres
|
|
CM6
|
Nombre de personnes à charge
< 10 ans ;11 à 20 ans ; 21 à 60 et +
H H H Hommes (MALE)
F F F Femmes---- (FEMELLE) Actifs agricoles
Hommes (MALE)
Femmes (FEMELLE)
|
|
CM7
|
Activité principale 1=Agriculture, 2=Non-agricole 3=
Double activité, 3= Bûcheron, 4=Sculpture
|
|
CM8
|
Source principale de revenu 1=Agriculture 2= Extra-agricole
|
|
CM9
|
Mode de faire valoir du chef du ménage (TENF)
|
|
TEN F: 1=Héritage ; 2=Donation ; 3=Achat ; 4=Emprunt ;
5=Location ; 6= Gage ; 7= Attribution coutumière
3.Système de Culture (SC) 3.1
Défrichement (SC1
SC1
|
Quels instruments utilisez-vous pour le défrichement?
1. Coupe-coupe /___/ 3. houe /____/
2. Hache /___/ 4. Autre à préciser
Instruments pour installer les culture?
|
|
|
1. Quelles superficie défrichez - vous chaque
année?
|
|
|
2. Quelles cultures installez - vous après le
défrichement?
|
|
|
|
Coton /____/ Igname /____/ maïs /__/ Haricot /___/ Arachide
/____/
|
|
|
Assolement1
|
|
|
Assolement2
|
|
|
Assolement3
|
|
3.2 Conservation de l'espèce
|
S
|
Quels sont les trois principaux arbres qui sont
préservés lors du défrichement ?
|
|
|
.
|
|
|
Pourquoi préservez - vous ces arbres ?
|
|
|
1.
|
|
|
2.
|
|
|
3.
|
|
|
4. Elaguer - vous le karité quant ils gênent vos
cultures ? Oui /___/ Non /___/
|
|
|
Si oui, Comment le faites vous ?
|
|
|
5. Une autre femme que la votre peut -elle ramasser les noix de
karité dans votre champ sans votre consentement champs ? Oui /___/ Non
/___/
|
|
|
6. Dans la jachère Oui /___/ Non /___/
|
|
|
3.3 Superficies des cultures installées cette campagne
(SUP_CULT)
Cultures
|
Superficie (ha)
|
Superficie de la jachère (ha)
|
Durée de la jachère
|
Durée de mise en culture sur une parcelle
défrichée
|
4. Formes d'utiisation du karité
Bois de construction Service et Artisanat
|
Bois énergie
|
Usage Médicinale et autres
|
Usage Religieux
|
Lit /___/ Siège/__/
|
Charbon /___/
|
Ecorçage /_/Emondage/_/
|
Baptême /___/ Dot /__/
|
Mirador/___/Echelle/__/
|
Bois de feu /___/
|
Ebranchage /_/
|
Mariage /__/
|
Tabouret /___/
Mortier /___/ Pilon /___/ Hangar au champ /__/
|
Autre :
|
Usages médicinaux
|
Enterrement /___/
|
Pirogue /___/Grenier/__/
|
Construction/___/ Palissade
/__/Clôture /_/
|
5. Régénération
(Prédation/dispersion des graines de karité)
Point des animaux (mammifères et autres) responsables de
la prédation/dispersion) noix, plantules sous et sur les arbres de
karité
- Prédation:
-
- Dispersion:
-
- Elucider la question de mortalité des semis sous la
couronne avec les producteurs
Annexe 2 : Pluviométrie moyenne mensuelle de
1940-2000 des parcs à karité
au Bénin
Années
|
Bohicon
|
Savè
|
Parakou
|
Bembéréké
|
Kandi
|
1940
|
67
|
99
|
89
|
107
|
83
|
1941
|
90
|
74
|
79
|
123
|
103
|
1942
|
69
|
89
|
114
|
102
|
65
|
1943
|
74
|
140
|
95
|
94
|
88
|
1944
|
75
|
95
|
102
|
84
|
99
|
1945
|
78
|
71
|
102
|
95
|
79
|
1946
|
69
|
83
|
75
|
90
|
75
|
1947
|
100
|
100
|
113
|
78
|
102
|
1948
|
68
|
74
|
104
|
87
|
89
|
1949
|
102
|
60
|
94
|
88
|
81
|
1950
|
69
|
109
|
78
|
63
|
83
|
1951
|
91
|
74
|
84
|
59
|
74
|
1952
|
102
|
128
|
55
|
96
|
57
|
1953
|
95
|
85
|
112
|
92
|
87
|
1954
|
93
|
83
|
98
|
82
|
83
|
1955
|
127
|
96
|
86
|
88
|
70
|
1956
|
82
|
105
|
67
|
85
|
73
|
1957
|
139
|
83
|
135
|
64
|
55
|
1958
|
60
|
100
|
120
|
80
|
99
|
1959
|
122
|
73
|
88
|
77
|
66
|
1960
|
115
|
110
|
128
|
65
|
84
|
1961
|
94
|
53
|
81
|
114
|
80
|
1962
|
129
|
96
|
97
|
101
|
65
|
1963
|
156
|
118
|
109
|
86
|
81
|
1964
|
86
|
90
|
123
|
145
|
75
|
1965
|
82
|
137
|
95
|
90
|
88
|
1966
|
84
|
161
|
82
|
71
|
73
|
1967
|
91
|
69
|
113
|
95
|
115
|
1968
|
126
|
77
|
101
|
91
|
97
|
1969
|
82
|
95
|
95
|
95
|
85
|
1970
|
102
|
115
|
|
92
|
|
1971
|
84
|
117
|
|
128
|
|
1972
|
100
|
77
|
|
80
|
|
1973
|
81
|
90
|
|
89
|
|
1974
|
90
|
|
|
|
|
1975
|
94
|
|
1976
|
71
|
|
1977
|
46
|
|
1978
|
106
|
|
1979
|
121
|
|
1980
|
109
|
|
1981
|
83
|
|
1982
|
64
|
|
1983
|
57
|
|
1984
|
84
|
|
1985
|
75
|
|
1986
|
88
|
|
1987
|
99
|
|
1988
|
116
|
|
1989
|
102
|
|
1990
|
88
|
|
1991
|
88
|
|
1992
|
60
|
|
1993
|
83
|
|
1994
|
85
|
|
1995
|
112
|
|
1996
|
92
|
|
1997
|
107
|
|
1998
|
96
|
|
1999
|
128
|
|
2000
|
89
|
|
Annexe 3: Moyennes pluviométriques sur 40 ans et
indices d'humidité de
MANGENOT
Formule de MANGENOT (1951) Y/X = (P/100 + Ms + Hrmax /5)/(ns +
500/Hrmin, avec
P= pluviométrie moyenne annuelle (mm) ; Ms = moyenne de
pluviométrie des mois secs en mm ; Hrmax = Humidité relative en %
annuelle maxima ; Hrmin = Humidité relative en % annuelle minima et ns =
nombre de mois secs don P<50mm.
Pour MANGENOT, deux stations ayant la même
pluviométrie, la plus humide est celle qui a l'indice le plus
élévé.
|
Données moyennes sur 40 ans
|
Stations
|
Coord géog
|
Indice d'humidité
|
Pluie moy (mm)
|
Bohicon
|
07° 12' N 02"04' E
|
3.93
|
1133.7
|
Savè
|
08° 02' N 02" 294E
|
2.84
|
1099.5
|
Parakou
|
10° 19' N 03" 02' E
|
2.82
|
1186.7
|
Bembéréké
|
10° 13 ' N 02" 40 E
|
2.42
|
1141
|
Kandi
|
11° 08' N 02" 56' E
|
1.96
|
1060
|
Annexe 4: Moyennes mensuelles et anuelles de
l'humidité relative (période 1956 - 1996)
Stations
|
Janv.
|
Fév.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Août
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
Moy.
|
Cotonou
|
76.3
|
80.1
|
78.6
|
79.4
|
78.3
|
80.5
|
82.2
|
82.2
|
81
|
63.7
|
77.6
|
77.6
|
79.9
|
Bohicon
|
61.2
|
62.4
|
66.7
|
72.6
|
76.7
|
80.3
|
82.6
|
80.7
|
79
|
78
|
71.2
|
65.7
|
73
|
Savè
|
49.2
|
51.9
|
59.7
|
68.8
|
73.6
|
77.6
|
79.9
|
81.6
|
79.7
|
76.7
|
65.2
|
55.5
|
68.2
|
Parakou
|
31.9
|
36.5
|
48.2
|
59.1
|
70.7
|
76.3
|
79.6
|
81.7
|
79.9
|
73.6
|
53.4
|
40.1
|
60.9
|
Kandi
|
26.6
|
24.2
|
31.2
|
44.4
|
59
|
70.4
|
77.9
|
81.9
|
80.7
|
66.8
|
43.5
|
32.8
|
53.2
|
Source : ASECNA - Cotonou
Annexe 5: Moyennes mensuelles de la pluviométrie,
de l'ETP et de l'ETP/2 des stations synoptiques de la zone d'éude
(période 1939 - 1970)
Station Bohicon
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
1939-1970
|
P
|
8.98
|
24.3
|
91.1
|
137
|
155
|
163
|
125
|
85.1
|
148
|
141
|
36.1
|
12.5
|
|
ETP
|
3.91
|
4.55
|
4.65
|
4.49
|
3.92
|
3.53
|
2.98
|
2.88
|
3.33
|
3.57
|
4.01
|
3.82
|
ETP/2
|
1.96
|
2.28
|
2.33
|
2.25
|
1.96
|
1.77
|
1.49
|
1.44
|
1.67
|
1.79
|
2.01
|
1.91
|
Station Savè
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
1939-1970
|
P
|
6.61
|
20
|
87.6
|
116
|
144
|
166
|
163
|
133
|
173
|
126
|
31.3
|
5.97
|
|
ETP
|
4.02
|
4.6
|
4.73
|
4.46
|
4.02
|
3.39
|
2.7
|
2.65
|
2.93
|
3.32
|
3.77
|
3.7
|
ETP/2
|
2.01
|
2.3
|
2.37
|
2.23
|
2.01
|
1.7
|
1.35
|
1.33
|
1.47
|
1.66
|
1.89
|
1.85
|
Station Parakou
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
1939-1970
|
P
|
4.67
|
14.2
|
41.7
|
87.6
|
137
|
183
|
184
|
204
|
237
|
111
|
8.83
|
7.15
|
|
ETP
|
5.11
|
5.54
|
5.91
|
5.08
|
4.63
|
3.91
|
3.15
|
3.03
|
3.36
|
3.75
|
4.42
|
4.78
|
ETP/2
|
2.56
|
2.77
|
2.96
|
2.54
|
2.32
|
1.96
|
1.58
|
1.52
|
1.68
|
1.88
|
2.21
|
2.39
|
Station Natitingou
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
1939-1970
|
P
|
2.99
|
8.14
|
28
|
83.6
|
119
|
156
|
215
|
265
|
321
|
126
|
25.1
|
4.42
|
|
ETP
|
4.81
|
5.29
|
5.98
|
6.09
|
5.27
|
4.48
|
3.65
|
3.65
|
3.81
|
4.55
|
4.88
|
4.61
|
ETP/2
|
2.41
|
2.65
|
2.99
|
3.05
|
2.64
|
2.24
|
1.83
|
1.83
|
1.91
|
2.28
|
2.44
|
2.31
|
Station Kandi
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
1939-1970
|
P
|
0.21
|
2.24
|
10.7
|
34.9
|
97
|
157
|
198
|
323
|
233
|
48.1
|
2.79
|
0.18
|
|
ETP
|
4.48
|
5.23
|
5.86
|
6.23
|
5.55
|
4.92
|
4.12
|
3.95
|
4.1
|
4.54
|
4.19
|
4.03
|
ETP/2
|
2.24
|
2.62
|
2.93
|
3.12
|
2.78
|
2.46
|
2.06
|
1.98
|
2.05
|
2.27
|
2.1
|
2.02
|
Annexe 6: Quelques illustrations (photos 1 à
15).
Photo 1 : Mode de création des parcs à
karité et aspect de leurs dégradations suite à
l'installation de
champs d'igname
Photo 2 : Aspect physique du parc à karité
de la région de kandi (Photo, Gnanglè, 2002)
Photo 3 : Souche d'un arbre de karité ayant «
abrité des sorciers » dans le parc de Bohicon
Photo 4 :Arbre de karité mutilé à
Péhunco (Phytopratiques dans le parc de
Bembéréké)
Photo 5 : Arbre de karité utilisé par la
divinité «ORO» à Toui (Parc à karité de
Savè)
(Photos, Gnanglè, 2004)
Photo 6 : Mortier fabriqué avec le tronc du
karité
(Photos, Gnanglè, 2004)
Photo 8 : Beurre de karité Photo (Gnanglè,
2002)
Photo 7 : Noix germée Photo (Gnanglè,
2002)
Photo 10 : Sauvageon (Photo, Gnanglè,
2002)
Photo 9 : Graines mises en pots (Photo,
Gnanglè, 2002)
Photo 11 : Mouture des amandes (Photo, Gnanglè,
2002) Photo 12 : Amandes de karité séchées
(Photo, Gnanglè, 2002)
Photo 13 : Fruits frais de karité en vente au
marché
Photo 14 : Plant grillage (Photo, Gnanglè,
2002)
frontalier de Malanville (Photo, Gnanglè,
2002)
Annexe 7: Etat des arbres dans les parcs à
karité menacés 16 à 18.
Photo 15 : Arbre attaqué et
coupé
(Photo Gnanglè, 2004)
Photo 16 : Galeries creusées par l'insecte dans le
tronc de l'arbre (Photo Gnanglè, 2004)
Photo 17 : Poudre produite par les
galeries
creusées par l'insecte ravageur
(Photo, Gnanglè,
2004)
Photo 18 : Aspect d'un arbre attaqué
(Photo
Gnanglè, 2004)