Contribution à l'amélioration des performances de la Direction de la Prévention et de la Protection Civile en matière de gestion des catastrophes( Télécharger le fichier original )par Sègla Arnaud AGON Université d'Abomey-Calavi (école nationale d'administration et de magistrature) - Diplôme de technicien supérieur en administration générale et territoriale 2008 |
PARAGRAPHE 2 : RESTITUTION DES OBSERVATIONS DE STAGE
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N° |
CENTRES |
PROBLÈMES SPÉCIFIQUES |
PROBLÈME |
PROBLÉMATIQUE |
1 |
Organisation |
-Absence d'un système d'interconnexion téléphonique au sein de la Direction ; -Mauvaise conservation des archives ; - Recherche difficile du courrier. |
Organisation peu rationnelle du travail à la DPPC |
Problématique |
2 |
Gestion des |
-Irrégularités notées sur certaines cartes de réfugiés après établissement ; -Inexistence d'un système de gestion informatique des dossiers des réfugiés ; -Retard dans l'acheminement et l'aboutissement des dossiers des demandeurs d'asile ; -Problèmes de rapatriement, d'intégration locale et de réinstallation des réfugiés se trouvant dans les camps. |
Gestion peu |
Problématique |
3 |
Gestion des |
-Insuffisance de concertation entre les membres du CNPC ; -Non fonctionnement des démembrements du CNPC ; -Manque de suivi- évaluation dans les opérations d'assistance aux sinistrés ; -Lenteur dans les opérations d'intervention de la Direction. |
Faible |
Problématique |
4 |
Application |
-Méconnaissance du mécanisme de mise en oeuvre du plan par les élus locaux ; -Non actualisation du décret n°87- 408 du 7 décembre 1987. |
Non |
Problématique |
Source : Résultats de nos recherches
Cette partie abordera successivement dans un premier paragraphe l'identification de la problématique et la justification du sujet dans un deuxième paragraphe.
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L'analyse des différents problèmes identifiés pendant notre séjour montre que les centres d'intérêts notés constituent des points importants auxquels les autorités de la DPPC devront résolument faire face. Les différentes solutions à apporter à ces problèmes permettront à la DPPC d'être plus efficace.
Cependant, l'identification de notre problématique sera orientée non seulement par le souci de mettre en pratique les connaissances théoriques acquises au cours de notre cycle universitaire et précisément dans le cours de protection civile, mais aussi par notre volonté d'apporter notre modeste contribution à l'amélioration des prestations de la Direction en ce qui concerne les missions à elle assignées.
Par conséquent un certain nombre de problématiques qui tiennent compte de nos objectifs ont été ciblées. Il s'agit de :
· la problématique d'une organisation rationnelle du travail administratif ;
· la problématique de la gestion optimale les réfugiés ;
· la problématique de l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes ;
· la problématique de l'application effective du plan ORSEC.
Dans le souci d'accompagner la DPPC dans l'accomplissement correct de sa mission et étant donné que notre recherche ne peut prendre en compte qu'une seule problématique, nous avons décidé d'axer notre réflexion sur l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes.
C'est donc dans le but de participer à la résolution des problèmes liés à cette problématique que nous avons choisi comme thème : « Contribution à l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes ».
Une fois le sujet identifié, il convient de préciser les éléments qui nous incitent à nous intéresser à ce sujet.
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Le choix de ce sujet se justifie en quatre (04) points principaux :
1- Depuis la création de la Direction, aucun stagiaire ne s'est intéressé à comment rendre plus performante la DPPC.
2-Ensuite, selon le Décret n°85-112 du 05 avril 1985 et l'article 2 de l'arrêté n°98-124/MISAT/DC/SG/DPPC du 28 juillet 1998, c'est la DPPC qui assure le Secrétariat Permanent du CNPC. En tant que tel, la DPPC assure la coordination des actions de secours qui seront menées par le CNPC en cas de catastrophe. Mais dans la réalité, en cas de catastrophe, on note une absence de coordination dans les activités de secours que mènent les acteurs du CNPC. Ce qui explique parfois les actions parallèles menées par les différents acteurs du CNPC et du coup l'inefficacité de la DPPC.
3-La DPPC, organisation faîtière en matière de gestion des catastrophes, ne joue pas véritablement son rôle de Secrétariat Permanent de la plate-forme nationale en matière de réduction des risques de catastrophe.
4-Enfin, en matière de gestion des catastrophes, les autorités procèdent souvent par une approche curative plutôt que par une approche préventive. Or l'approche préventive doit beaucoup plus préoccuper les autorités afin d'éviter ou tout au moins de limiter les conséquences néfastes des catastrophes. Et ceci surtout avec le changement climatique que l'on observe de nos jours dans le monde entier et qui a un lien direct avec la régularité des catastrophes.
Une fois notre sujet justifié, il convient de spécifier la problématique de notre étude et d'annoncer les différentes séquences qui conduiront à sa résolution.
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Il s'agit, dans ce second paragraphe, de préciser, d'assainir et de déterminer les différentes étapes successives de la résolution de la problématique choisie.
Spécifier une problématique, c'est préciser ses contours. Dans cette partie, nous nous appliquerons à étudier les problèmes spécifiques (PS) identifiés pour mieux cerner les contours de la problématique retenue qui, rappelons-le, s'intitule comme suit : « Problématique de l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes ».
A cet effet, nous utiliserons comme outils de spécification le regroupement en dedans.
Ainsi de façon exhaustive les problèmes spécifiques liés à notre problématique sont les suivants :
· PSa : l'insuffisance de concertation entre les membres du CNPC ;
· PSb : le non fonctionnement des démembrements du CNPC ;
· PSc : le manque de suivi-évaluation dans les opérations d'assistance aux sinistrés ;
· PSd : la lenteur de la DPPC dans les opérations d'intervention en cas de catastrophe.
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Tableau n°2 : Regroupement des problèmes spécifiques par rapport au
problème général
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Source : Résultats de nos recherches.
A notre analyse, un premier groupe de deux (02) problèmes spécifiques a été identifié. Ces problèmes spécifiques qui sont PSa (l'insuffisance de concertation entre les membres du CNPC) et PSd (la lenteur de la DPPC dans les opérations d'intervention en cas de catastrophe) sont des problèmes spécifiques à part entière. Et par conséquent, ils sont retenus.
Un second groupe de deux (02) autres problèmes spécifiques PSb (le non fonctionnement des démembrements du CNPC) et PSc (le manque de suivi-évaluation dans les opérations d'assistance aux sinistrés) se regroupent à travers le premier (PSb).
Figure n°2 : Schématisation n°1
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PSb
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Tableau n°3 : Regroupement en dedans des PS
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Source : Résultats de nos recherches
Figure n°3 : Schématisation Générale
PSa
PSb
PSc
PSd
PSb
Tableau n°4 : Récapitulatif des problèmes spécifiques retenus
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Source : Résultats de nos recherches.
Une fois la problématique à résoudre choisie, notre sujet formulé et la problématique spécifiée, il convient de préciser les différentes séquences
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devant nous permettre de résoudre les problèmes spécifiques retenus et par conséquent, le problème général identifié.
Les différentes séquences consistent en une démarche en dix (10) étapes présentées de la manière suivante :
1-fixation des objectifs de recherche ;
2-formulation des hypothèses ;
3-construction du Tableau de Bord de l'Etude (TBE) ;
4-revue de littérature ;
5-choix de la méthodologie ;
6-collecte et traitement des données ;
7-analyse des données ;
8-établissement du diagnostic ;
9-approches de solutions ;
10-conditions de mise en oeuvre des solutions.
Cette réflexion a une finalité et s'appuie sur les propositions initiales à partir desquelles le raisonnement sera construit.
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Ce second chapitre sera consacré d'abord au cadre théorique et méthodologique de l'étude (section 1) et, ensuite, aux enquêtes de vérification des hypothèses et aux approches de solutions pour la résolution de la problématique (section 2).
Si les connaissances théoriques sont indispensables pour toute recherche scientifique, il est nécessaire, pour voir aboutir ces recherches, d'adopter une démarche organisée, rationnelle et appropriée. Mais, la démarche se déploie à partir d'objectifs précis et vise à vérifier des hypothèses établies. En l'espèce, après la définition des objectifs et des hypothèses (Paragraphe 1), nous allons faire une revue de littérature qui nous permettra de nous assurer au préalable de l'état des connaissances sur le sujet, et définir la démarche suivant laquelle la recherche sera effectuée (Paragraphe 2).
Les raisons qui nous ont conduit à choisir de réfléchir sur l'amélioration des performances de la DPPC sont multiples. Elles sont relatives à la question fondamentale et aux questions spécifiques posées précédemment. De ces interrogations dérivent les hypothèses qui fondent nos recherches
Ici, la fixation des objectifs poursuivis se fera en termes d'objectif général et d'objectifs spécifiques.
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Notre objectif général est de contribuer à l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes.
Les objectifs spécifiques sont formulés en fonction des problèmes spécifiques identifiés. Il s'agit pour les objectifs spécifiques :
· de proposer des mesures favorisant une meilleure concertation entre les membres du CNPC ;
· de contribuer au renforcement des capacités opérationnelles des démembrements du CNPC ;
· : de participer à l'instauration d'un mécanisme de décaissement rapide des fonds destinés aux secours.
Les objectifs de l'étude fixés, il faut formuler les hypothèses qui serviront de pistes de recherche en partant des causes supposées être à la base des problèmes à résoudre.
Les causes et hypothèses sont formulées à partir du problème général et des problèmes spécifiques de leur rang. Soulignons qu'en recherche diagnostic, l'hypothèse est une proposition explicative annonçant l'arrivée d'un problème qui associe un problème général ou spécifique à une cause générale ou spécifique. Nous examinerons l'hypothèse générale et les hypothèses spécifiques.
Elle est liée à la cause générale. Celle-ci n'est pas une sommation des causes spécifiques mais plutôt une formulation générique unifiée des causes spécifiques qui rendent compte de toutes les causes identifiées.
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Face donc à la difficulté de trouver une cause générale qui englobe toutes les causes spécifiques identifiées dans notre étude, nous nous contenterons des causes et hypothèses spécifiques qui ne sont rien d'autres que les manifestations de la cause et de l'hypothèse générale.
D'entrée, il convient de souligner que les causes spécifiques que nous allons associer à chaque problème spécifique sont des causes théoriques, c'est-à-dire des causes considérées comme étant à la base des différents problèmes. L'exercice, à terme, consistera à confirmer ou infirmer ces hypothèses par nos enquêtes.
· L'insuffisance de concertation entre les membres du CNPC se justifie par le non respect de la périodicité des rencontres.
· Le caractère non opérationnel des démembrements du CNPC s'explique par une application non rigoureuse du décret n°85-112 du 05 avril 1985 portant création, composition, attributions et fonctionnement du CNPC ;
· La lenteur de la DPPC dans les opérations d'interventions en cas de catastrophes est due à la lourdeur dans la procédure de décaissement des fonds destinés à l'organisation des secours.
Le récapitulatif de tout ce qui précède (problématique, objectifs, causes supposées et hypothèses) est présenté dans le tableau de bord ciaprès :
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Tableau n°5 : Tableau de bord de l'étude : contribution à l'amélioration
des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes
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Pour savoir si notre travail vient à point nommé, il importe de chercher à connaître le niveau des connaissances déjà acquises dans la gestion efficace des catastrophes. C'est le but de la revue de littérature qui débouchera sur la définition des méthodes de travail.
Elément indispensable à tout travail scientifique, la revue de littérature vise à s'assurer au préalable de l'état des connaissances acquises à partir de la documentation mobilisée sur les problèmes identifiés. Ainsi, cet exercice se fera en prenant pour principaux repères les racines thématiques retenues au niveau de la vision globale de résolution de la problématique spécifiée. Dans cette optique, il s'agira en principe pour nous, d'exposer à travers cette revue, le point des connaissances liées au problème général de la faible performance de la DPPC en matière de gestion des catastrophes et celles liées aux problèmes spécifiques en résolution.
En effet, le développement durable d'une nation passe non seulement par les avancées dans différents secteurs comme ceux de l'éducation, de la santé, des infrastructures, de l'économie, mais aussi à travers une bonne prévention et une meilleure gestion des catastrophes.
De nos jours, on note une fréquence des catastrophes due aux phénomènes météorologiques ou aux activités humaines ; ce qui n'est pas sans conséquences sur le développement des pays.
A ce propos, Michel BOKO et Euloge OGOUWALE dans leur communication sur « les changements climatiques et la problématique du développement humain durable en Afrique : opportunités et contraintes pour l'adaptation de la mitigation » affirment : « l'augmentation rapide de la population africaine, associée aux impacts des changements climatiques aggravera les menaces sur les ressources forestières en Afrique et les modes d'existence des populations ». Abondant toujours dans ce sens, ils précisent que « déjà au cours des années 1980, l'Afrique a
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perdu 10,5% de ses forêts. Or, ces forêts jouent un rôle vital pour le climat à tous les niveaux : local, régional et mondial. Elles font aussi office de frein à l'accélération des changements climatiques. Elles stockent également 40 fois la quantité de carbone émise chaque année par l'utilisation des combustibles fossiles et la production du ciment ».
Toujours dans ce sens, selon la note conceptuelle du dialogue sousrégional des pays membres de la CEDEAO sur les changements climatiques qui s'est tenu à Cotonou du 18 au 22 octobre 2008, « le contexte des changements climatiques en Afrique selon le quatrième rapport d'évaluation du Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat (GIEC) établi en 2007, l'Afrique est l'une des régions du monde les plus vulnérables aux changements climatiques. Cette situation est aggravée par l'interaction des contraintes de développement telles que la pauvreté, l'accroissement rapide de la population, l'accès réduit aux finances, la technologie et l'information, la dégradation de l'environnement, la faible conscience en matière environnementale, les catastrophes et conflits complexes, réduisant ainsi la capacité d'adaptation du continent, tout en augmentant sa vulnérabilité aux changements climatiques prévus ».
Soulignons donc que l'extrême pauvreté de certains pays de l'Afrique de l'Ouest, les fréquentes catastrophes naturelles telles que la sécheresse et les inondations, et la forte dépendance de l'agriculture contribuent à la vulnérabilité de la région aux changements climatiques.
Pour Septime S.P. HOUSSOU-GOE dans son mémoire : « Agriculture et changement climatique au Bénin : Risques climatiques, vulnérabilité et stratégie d'adaptation des populations rurales du département du Couffo », (page 56) « l'avènement des phénomènes climatiques extrêmes est une conséquence de la destruction des cultures. Les cas d'excès pluviométriques voire d'inondations enregistrées dans le milieu au cours de la campagne agricole 2007-2008 en sont une parfaite illustration. Les pluies abondantes et violentes de cette campagne ont sérieusement affecté la production agricole, surtout les récoltes de la première saison des cultures (avril à juin) ». Dans la même étude (page 58), il précise en ce qui concerne le bilan social des inondations survenues en 2007 fait par l'ONG Plan Bénin, que « des centaines d'habitations, de cultures, de greniers de même que le
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bétail et la volaille ont été détruits par les eaux d'inondation, mettant en péril l'approvisionnement en vivriers et augmentant les risques de maladies (paludisme et autres maladies hydriques, du fait des eaux contaminées) ».
Toujours pour mettre en exergue les effets pervers du changement climatique, Christophe Sègbè HOUSSOU, dans sa thèse intitulée : « Les bioclimats humains de l'Atacora (Nord-ouest du Bénin) et leurs implications socio-économiques », à la page 209, souligne qu' « à tout moment, la pluie peut détruire les cultures et réduire à néant toute une saison d'efforts du paysan, quand elle est excessive »
Dans cette perspective, Gisèle Rose HOUNDAKINNOU, dans son mémoire intitulé `' Fréquence des évènements pluvieux extrêmes et leurs impacts environnementaux dans la ville de Cotonou» à la page 40, déclare que « les événements pluvieux extrêmes entraînent d'importants dégâts sur l'environnement de Cotonou. La nature et l'importance de ces dégâts sont variables ».
Selon le rapport intégré sur l'état de l'environnement au Bénin de l'Agence Béninoise pour l'Environnement (ABE), « la crise environnementale que connaît le Bénin est la base de certaines catastrophes qu'il enregistre. Ainsi si aucune mesure n'est prise, d'ici 30 ans, la dégradation de l'environnement se fera plus cruelle avec la persistance des comportements nuisibles, la persistance de l'agriculture et de l'élevage extensifs, la gestion incohérente des écosystèmes, la pollution, l'insalubrité des villes, la poursuite de la déforestation, la diversification progressive, la déjection accrue des ordures dans la nature, la persistance de centres urbains repoussants».
Pour donc faire face à la gestion des catastrophes, plusieurs auteurs ont mis l'accent sur la prévention.
Dans ce cadre, pour Euloge OGOUWALE dans sa thèse intitulée : changements climatiques dans le Bénin méridional et central : indicateur, scénarios et prospective de la sécurité alimentaire, à la page 22, « il importe de fournir des informations chiffrées à la population et aux décideurs sur les changements climatiques. En effet, une population mieux informée sera davantage en mesure de participer à la lutte contre les
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changements climatiques annoncés et de contribuer aux programmes élaborés pour l'atténuation des risques climatiques ».
Et, abondant dans le même sens, Abbo Abdoul BAGUI de la Direction de la Protection Civile du Cameroun, lors de l'atelier international sur la gestion des catastrophes naturelles qui s'est tenu du 05 au 07 juin 2006 à Cotonou au Bénin, affirme que « l'expérience nous montre que la prévention constitue un maillon très important dans le cycle des catastrophes, malgré qu'il n'est toujours pas facile de mettre en place tous les moyens et voies permettant de réduire les effets des catastrophes, à défaut de les supprimer ».
Toujours pour mieux prévenir les catastrophes, lors de cet atelier, LOUKOU K. Jules, Président des Réseaux, ONG et Associations de l'Environnement et du Développement Durable de la Côte d'Ivoire, dans son thème : « l'Homme est au début, au centre et à la fin des catastrophes naturelles », préconise : « un système de surveillance et d'alerte météorologique doit être installé au niveau de l'Agence Nationale de l'Aviation Civile et de la Météorologie de chaque pays afin d'assurer la surveillance en continue de l'atmosphère et de diffuser les avis ».
Au cours du même atelier, le colonel Bah SAMAKE, Sous-directeur de la Prévention et des Etudes à la Direction Générale de la Protection Civile du Mali, souhaite que : « pour un développement durable de toute nation, il faut intégrer la gestion des catastrophes dans la planification et le processus de développement au niveau national ».
Pour Gisèle Rose HOUDAKINNOU, dans son mémoire cité supra, à la Page 47, « l'adaptation est une affaire de grands investissements financiers mais indispensables pour le mieux-être des populations de Cotonou ». Selon elle, les stratégies d'adaptation sont : « L'application des normes de construction, le respect des textes en matière d'installation, les mesures d'incitation au relogement, la mise en place d'un dispositif juridique de prévention des risques naturels et la réalisation d'un schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux ».
Pour André HUFTY, dans son ouvrage intitulé : « Introduction à la climatologie », « Développer une meilleure prévention en face des conséquences fâcheuses du climat est évidemment l'objet des études de risques. Le couple prévision-prévention est étroitement lié et évolue
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rapidement ». Dans le souci de bien gérer les catastrophes, André HUFTY souligne que « les services responsables `'protègent» de mieux en mieux leurs populations et restaurent généralement leur environnement à l'occasion des catastrophes »
Et pour mieux prévenir, André HUFTY met l'accent sur les stratégies de prévention et de prévision qui restent encore la meilleure façon de minimiser les risques dus aux extrêmes, tout en soulignant qu'il est impossible de les éliminer.
En conclusion, André HUFTY souligne que « l'avenir jugera probablement leur sagesse en fonction des efforts qu'ils auront faits pour conserver dans chaque pays un bien commun pour les générations futures. Le seul principe qui semble actuellement pouvoir les guider est celui de précaution, évoqué plus haut. Faire des économies d'eau et de carburant, préserver les sols, aménager les forêts, conserver la biodiversité, lutter contre toute pollution urbaine, etc., sont des règles qui doivent inspirer toute législation nationale ou internationale, au même titre que la déclaration des droits de l'homme, et être imposées à tous les développeurs avant d'autoriser leur action. »
Toute recherche scientifique doit obéir à une méthodologie bien définie. Face à cette évidence et en droite ligne avec l'objectif général que nous nous sommes fixé à savoir contribuer à l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes, nous avons opté pour la compulsion de la documentation relative à notre thème et de nous rapprocher des personnes ressources concernées. Ce qui nous a conduit aussi bien vers les cadres de la DPPC que vers les autorités préfectorales et communales. Nous nous sommes fondé sur les sources tant orales qu'écrites pour la réalisation de ce travail. La nécessité de l'enquête se justifie par la nécessité d'évaluer, à l'épreuve des faits, la justesse des hypothèses que nous avons émises. Ainsi, par une approche théorique puis empirique, nous avons conduit nos recherches.
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A travers cette partie, nous exposerons les démarches que nous avons menées et qui ont conduit à définir les théories et modèles d'analyse à adopter pour étudier les données recueillies dans le cadre de la présente étude.
En effet, en matière de sources orales, nous nous sommes rapproché des cadres de la DPPC, des autorités préfectorales et communales. Nous avons aussi eu d'entretien avec certains cadres du Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature et celui de l'Habitat, de l'Urbanisme, de la Réforme Foncière et de la Lutte contre l'Erosion Côtière.
En ce qui concerne les sources écrites, nous avons réalisé une recherche documentaire qui a consisté à collecter les ouvrages de référence, des monographies, des mémoires et des thèses de doctorat, des communications, des rapports et des articles publiés dans les centres de documentation, laboratoires et bibliothèques tels que :
· la Bibliothèque Patrick VIEYRA de l'ENAM ;
· la Bibliothèque de l'Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB) ;
· la Bibliothèque de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH) ;
· le Centre de Documentation du Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature ;
· le Laboratoire de Climatologie de la FLASH.
L'ensemble des informations issues des sources orales, combinées avec celles des sources écrites, nous amènera à mieux appréhender la question de l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes.
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Par définition, une approche empirique est celle qui s'appuie exclusivement sur l'observation et non sur une théorie élaborée. En l'occurrence, elle consistera en des enquêtes conduites sous la forme d'entretiens.
Notre approche recouvre plusieurs étapes.
Avant d'aboutir à la phase des enquêtes proprement dites, nous avons effectué quelques préliminaires.
· D'abord la confection des guides d'entretien qui tiennent compte des trois axes définis par les problèmes spécifiques identifiés.
· Ensuite la détermination de la population à enquêter. En raison de la spécificité de la problématique, nous avons ciblé les cadres de la DPPC d'une part et les autorités préfectorales (les Préfets des départements de l'Atlantique et du Littoral, de l'Ouémé et du Plateau, du Mono et du Couffo) et communales (les Maires de Cotonou, d'Adjohoun, de Lokossa, d'Athiémé et de Lalo) d'autre part. Les raisons qui ont motivé le choix de cette cible figurent en annexe n°1 page 55.
Ainsi, notre premier objectif a consisté à mobiliser les informations relatives à l'insuffisance de concertation entre les membres du Comité National pour la Protection Civile. Pour ce faire, nous avons choisi de cibler les cadres de la DPPC. En considération de leur effectif peu élevé, et afin d'obtenir d'eux le maximum d'informations, nous avons jugé préférable d'user d'un guide d'entretien plutôt que d'un questionnaire3.
Quant à notre deuxième objectif, il est centré sur le problème du non fonctionnement des démembrements du Comité National pour la Protection Civile. Pour nous renseigner sur cette question, nous nous
3 Le questionnaire est une série d'interrogations adressées à l'enquêté pour connaître ses opinions sur les problèmes abordés par l'investigation tandis que le guide d'entretien est un document qui précède une discussion et dont la finalité est d'obtenir un maximum d'informations en un minimum de temps.
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sommes intéressé aux autorités préfectorales et communales en charge de la gestion des catastrophes. Pour les interviewer, nous nous sommes muni de notre guide d'entretien.
Le dernier objectif qui a guidé notre enquête a consisté à vérifier si, effectivement, la lenteur de la DPPC dans les opérations d'intervention en cas de catastrophe est due à la lourdeur dans la procédure de décaissement des fonds destinés aux secours. Par rapport à cet objectif, la cible prioritaire est celle des cadres de la DPPC. Pour aller à la mobilisation des données, nous nous sommes muni d'un guide d'entretien.
Au total, trois guides d'entretien ont été élaborés à l'endroit des cadres de la DPPC, des autorités préfectorales et Communales pour notre collecte d'informations.
· Enfin, la soumission des guides d'entretien au tuteur de stage. En effet, pour nous assurer que l'outil choisi était bien approprié à l'étude en cours nous avons jugé bon de les présenter à notre tuteur de stage qui nous a aidé à l'améliorer. Avec son quitus, la phase active de la méthode empirique à savoir la réalisation des enquêtes a commencé.
C'est au cours de cette étape que nous avons procédé à l'usage des guides d'entretien qui a consisté à poser à notre cible les questions qui figurent sur notre support d'entretien.
Notons à ce niveau qu'un certain nombre de pièces administratives nous ont aidé et ont facilité notre accès à la population cible :
· La lettre de recommandation de stage académique n° 136/08/UAC/ENAM/D/DA/SA/SAP du 09 juin 2008 qui atteste de notre qualité d'étudiant en fin de formation à l'ENAM.
· La lettre n° 485/MISP/DC/SG/DPPC du 12 Septembre 2008 portant « agrément pour un stage de fin de formation » et la lettre n° 289- 08/UAC/ENAM/D/DA/SA/SAP du 05 Décembre 2008 portant « recommandation pour travaux de recherches »
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Il convient de souligner que ces différentes pièces nous ont permis d'instaurer un climat de confiance entre nos enquêtés et nous, seul gage d'obtention d'informations crédibles et fiables.
Les opérations que nous avons projetées dès le début de notre investigation ne se sont pas toutes déroulées telles que nous l'aurions souhaité.
D'abord, il faudra noter les difficultés que nous avons rencontrées pendant que nous essayions d'entrer en contact avec les autorités préfectorales et communales telles que les Préfets et Maires. Du fait de l'indisponibilité de ces autorités due aux obligations d'ordre administratif, il a fallu demander une audience auprès de chacune d'elles. Mais nos attentes ont été vaines car nos rendez-vous ont été avortés à plusieurs reprises à cause du calendrier chargé de ces autorités. Etant limité dans le temps, nous avons dû nous contenter des informations fournies par les cadres de la DPPC et les proches collaborateurs des autorités préfectorales et communales. Ainsi, nous nous sommes rapproché respectivement du Chef de Service Affaires Sociales, du Chargé de Mission du Préfet et du Chef Service Affaires Générales des préfectures de Cotonou, Porto-Novo et Lokossa d'une part et respectivement des Chefs de Services Affaires Sociales des Communes de Cotonou, d' Adjohoun, de Lokossa et de Lalo et du Secrétaire Général de la Commune d'Athiémé, d'autre part.
Ensuite, la recherche documentaire a été quelque peu perturbée par les difficultés d'accès à certaines informations et documents tels que les comptes administratifs, les lignes budgétaires, les rapports d'activités. Soulignons aussi que l'obligation de garder le secret professionnel a conduit certains agents à être réticents par rapport aux réponses à donner à certaines de nos questions.
Enfin, il convient de mentionner la marge d'erreur liée à la réticence, à la méfiance qui a caractérisé le climat de certains de nos entretiens.
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Cependant, il est très utile de préciser que, malgré ces difficultés, la véracité des informations recueillies n'est pas très entachée ainsi que le confirment à plus d'un titre nos observations personnelles durant les trois mois qu'a duré notre stage à la DPPC.
La collecte d'informations ainsi conduite nous a permis d'obtenir les résultats de première utilité dans la vérification de nos hypothèses.
Il s'agira pour nous dans un premier paragraphe de procéder à la collecte des données et à leur vérification et dans un second paragraphe de proposer les solutions et leurs conditions de mise en oeuvre.
Dans ce paragraphe, nous allons présenter dans une première partie les données collectées ainsi que leur analyse avant la vérification des hypothèses. Ces hypothèses permettront d'aboutir à une seconde partie relative à l'établissement du diagnostic.
Le premier centre d'intérêt ayant guidé nos recherches est la détermination des causes réelles qui expliquent l'insuffisance de concertation entre les membres du Comité National pour la Protection Civile.
Aux termes du décret n°85-112 du 05 avril 1985 portant création, composition, attributions et fonctionnement du Comité National pour la Protection Civile, c'est le CNPC qui s'occupe de l'organisation des secours en cas de sinistre ou de catastrophe. A ce titre, il a pour mission de formuler
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des instructions permanentes à l'endroit de la DPPC chargée de mettre en oeuvre ses directives.
Mais au cours de nos recherches, nous nous sommes aperçu qu'au lieu d'être un organe de mise en oeuvre des directives du CNPC, la DPPC se voit souvent en position de décideur de mesures à prendre au lieu d'être prioritairement un organe d'exécution des instructions venant du CNPC, et de coordination des interventions des divers acteurs.
En effet, selon l'article 11 du décret ci-dessus cité « Le ComitéNational doit se réunir pendant la première quinzaine de chaque semestre
pour faire le bilan de ses activités et dégager son programme d'actions » .Mais, les personnes interrogées nous ont révélé que les membres du Comité ne se réunissent pas régulièrement. C'est en cas de catastrophe qu'ils se réunissent sur convocation du MISP. Cette situation fait qu'en cas de catastrophe, la DPPC n'arrive souvent pas à bien coordonner les actions des différents acteurs.
En ce qui concerne le second centre d'intérêt relatif au non fonctionnement des démembrements du CNPC, de nos divers entretiens avec les cadres de la DPPC, nous avons pu nous rendre compte que leur préoccupation est de bien gérer les catastrophes qui surviennent sur toute l'étendue du territoire national. C'est pour atteindre cet objectif que l'Etat, par décret n°85-112 du 5 avril 1985, a crée un certain nombre de structures intervenant graduellement, en raison de la gravité des faits, depuis le village ou le quartier de ville jusqu'à la sphère de l'Administration Centrale, en passant par la Commune et le Département, afin que soient prises à temps les mesures nécessaires pour sauver diligemment des vies humaines et porter aux populations victimes des catastrophes, toute l'assistance requise. Mais, à l'issue des entretiens sur le terrain avec les différentes autorités et les personnes ressources, il nous a été révélé qu'il existe un grand fossé entre les dispositions prévues par le décret évoqué précédemment et la réalité des faits.
Nous avons eu des entretiens avec les autorités préfectorales et communales.
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Pour ce qui est des autorités préfectorales, il nous a été confié lors de nos différents entretiens que les Comités Départementaux pour la Protection Civile (CDPC) sont effectivement installés comme le prévoit le décret n° 85- 112 du 05 Avril 1985 portant création, composition, attributions et fonctionnement du CNPC. Mais, les Secrétariats Permanents de ces CDPC ne sont pas installés à cause de l'insuffisance des moyens financiers. Dans les différentes préfectures parcourues, ce sont les Services chargés des Affaires Générales ou Sociales qui font office de Secrétariat Permanent pour les CDPC. Or, à cause de la multiplicité des tâches ordinaires qui sont les leurs, ils n'arrivent plus à assurer les attributions à eux confiées par les CDPC. Les réunions statutaires ne sont souvent pas tenues et, en cas de catastrophe, les membres des CDPC improvisent souvent. Cette situation amène parfois la DPPC à se substituer au CDPC, mais tardivement.
Quant aux Comités Communaux et Locaux pour la Protection Civile (CCPC et CLPC), nous avons cru comprendre, dans les différentes communes parcourues que les CCPC et CLPC n'ont pas été installés. Aussi, nous a-t-on dit qu'ils ne disposent pas des structures spécifiques de prévention et de gestion des catastrophes. En cas de catastrophe, sur le territoire communal, les autorités font directement appel à la DPPC, sans aucune action préalable de leur part, pour juguler la crise. Or, selon la procédure normale, ces Maires doivent mener les premières actions d'intervention et rendre chaque fois compte au Préfet territorialement compétent. Et c'est au moment où la commune en question est dans l'impossibilité absolue de gérer la situation, compte tenu de ses moyens, que le Préfet intervient en mettant à sa disposition les moyens existant au niveau du département. Le Préfet à son tour doit rendre compte au fur et à mesure de l'évolution de la situation au Ministre de l'Intérieur et de la Sécurité Publique qui donnera des instructions au Secrétariat Permanant du CNPC qui est la DPPC d'appuyer éventuellement la commune.
En faisant une synthèse de tous les entretiens que nous avons eus avec les différentes personnes ressources, nous pouvons conclure qu'il y a un lien de causalité entre l'application non rigoureuse des dispositions du
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décret n°85-112 du 05 avril 1985 portant création du CNPC et le non fonctionnement des démembrements du CNPC aux niveaux départemental et communal.
Le dernier centre d'intérêt est axé sur la lenteur de la DPPC dans les opérations d'intervention en cas de catastrophe. A ce propos, il nous a été donné de comprendre que vu les nombreux atouts dont bénéficie la DPPC, il ne devrait pas se poser de problèmes majeurs en ce qui concerne les interventions. Mais dans la réalité, le principe de l'immédiateté dans les interventions n'est souvent pas respecté par la DPPC (les secours ne suivent pas immédiatement dans les 72 heures les catastrophes).
En effet, au cours de nos entretiens, il nous a été révélé que c'est la procédure administrative longue qui empêche la DPPC d'intervenir promptement en cas de catastrophe. Ainsi, il nous a été confié que ce long mécanisme de décaissement de fonds est mis en oeuvre par une visite du CNPC sur les lieux du sinistre ou de la catastrophe. Cette visite permet de faire une évaluation des dégâts et d'identifier les domaines dans lesquels il faut intervenir, de même que le coût des interventions. Le Secrétaire Permanent du CNPC, en l'occurrence le DPPC, prépare une communication qu'il soumet au MISP, à cet effet. Ce dernier signe la communication qui est introduite en Conseil des Ministres .En cas d'adoption de la communication, le fonds est décaissé suivant la procédure normale d'exécution du budget de l'Etat qui comprend :
- l'engagement ;
- la liquidation ;
- l'ordonnancement.
La procédure ci-dessus décrite ne permet pas de gérer la catastrophe immédiatement. C'est le cas, par exemple, des inondations d'août 1995 à Lalo, où les effets des inondations ont cessé en septembre alors que les secours en provenance du CNPC par le biais de la DPPC n'ont été reçus qu'en fin novembre4 1995. Ainsi, depuis la survenue de la catastrophe
4 Bénin : Profil Humanitaire, Manuel de gestion des catastrophes en République du Bénin E9
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jusqu'au moment où les secours sont apportés aux populations sinistrées, il peut s'écouler un temps assez long, et ceci à cause de la lourdeur administrative. Il nous a été aussi révélé au cours de nos recherches que la Direction souffre d'une insuffisance de personnel, ce qui freine parfois la célérité de la Direction dans ses opérations de prévention et de gestion des catastrophes.
Les informations recueillies ainsi présentées, il convient à présent d'y confronter nos hypothèses de recherche en vue d'en déduire leur valeur probante.
Il s'agit dans un premier temps de mettre en relief comment les
hypothèses ont été vérifiées et dans un second temps d'établir le diagnostic
La démarche que nous adopterons ici nous conduira à vérifier les hypothèses de recherche que nous avons émises. Cette opération se fera au cas par cas.
· Hypothèse spécifique n°1 :
Au terme de nos investigations, la première hypothèse spécifique que nous avons formulée et selon laquelle l'insuffisance de concertation entre les membres du CNPC se justifie par le non respect de la périodicité des réunions est vérifiée.
Le non respect de la périodicité des réunions des membres du CNPC est donc la cause réelle de l'insuffisance de concertation entre ces membres.
· Hypothèse spécifique n°2 :
L'hypothèse spécifique n°2 selon laquelle le caractère non fonctionnel des démembrements du CNPC s'explique par une application non rigoureuse du décret n° 85-112 du 05 Avril 1985
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portant création, composition, attributions et fonctionnement du CNPC est vérifiée.
L'application non rigoureuse dudit décret est donc la cause effective du non fonctionnement des démembrements du CNPC.
· Hypothèse Spécifique n°3 :En dernier lieu, la troisième hypothèse selon laquelle la lenteur de la DPPC dans les opérations d'intervention en cas de catastrophe est due à la lourdeur dans la procédure de décaissement des fonds destinés à l'organisation des secours est partiellement vérifiée.
En effet, à l'issue de nos recherches, nous pouvons retenir, qu'en plus de la lourdeur dans la procédure de décaissement des fonds destinés à l'organisation des secours, l'insuffisance de personnel est aussi à la base de la lenteur de la DPPC dans les opérations d'intervention en cas de catastrophe.
Cette analyse nous montre que la lenteur de la DPPC dans les opérations d'intervention en cas de catastrophe est cumulativement due à la lourdeur dans la procédure de décaissement des fonds destinés à l'organisation des opérations de secours et à l'insuffisance de personnel.
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B- Etablissement du diagnostic Il sera présenté sous forme d'un tableau.
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Tableau n°6° : Tableau d'établissement du diagnostic.
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Source : Résultats de nos recherches
Le diagnostic établi, il urge d'apporter des approches de solutions adéquates aux problèmes identifiés.
Ce paragraphe abordera dans une première partie quelques approches de solutions aux problèmes identifiés. La seconde partie sera consacrée aux conditions favorables pour la mise en oeuvre de ces solutions.
Apporter solution à un problème, c'est suggérer les conditions objectives d'éradication des causes réelles se trouvant à la base de ce problème en ne perdant pas de vue les objectifs retenus. Il s'agit en fait de renforcer les atouts et d'enrayer les faiblesses. Dans cette optique, nous
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proposerons les solutions qui permettront l'éradication des différentes causes à la base de chaque problème spécifique et, par ricochet, conduiront à la résolution dudit problème.
Pour y parvenir, nous emprunterons une démarche qui évoluera en deux (02) séquences à savoir : les approches de solutions au problème général et au problème spécifique n°1 d'une part et à celles relatives aux problèmes spécifiques n°2 et n°3 d'autre part.
A- Les approches de solutions au problème général et au problème
spécifique n°1
Il s'agit d'améliorer les performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes. Ceci étant, la prise en compte des éléments pouvant permettre à la Direction d'être performante sera un atout.
Au problème général, nous suggérons donc l'éradication des causes qui sont à la base de la manifestation des problèmes spécifiques identifiés.
Le diagnostic établi révèle que ce problème se justifie par le non respect de la périodicité des rencontres des membres du CNPC. Résoudre ce problème revient à proposer les conditions de résorption de la carence que constitue l'insuffisance de concertation entre les membres du CNPC.
Pour ce faire, nous suggérons le respect formel de la périodicité des réunions entre les membres du CNPC. Cette régularité des réunions permettra aux membres du CNPC de mettre au point un plan d'action susceptible de faire face à tous les cas de sinistre ou de catastrophe en vue d'assurer la sauvegarde des personnes et des biens .Elaboré à la base d'une vision participative, ce plan doit recevoir l'assentiment de tous les membres et sa mise en oeuvre sera plus facile à la DPPC.
La communication régulière entre ses membres permettra une bonne coordination des activités de ces derniers en cas de catastrophe.
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Contribution à l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes 45
Pour que la concertation soit plus fructueuse nous suggérons le renforcement de la composition du CNPC à la lumière des principes directeurs des plates-formes nationales de réduction des risques de catastrophe, élaborés à la Conférence ministérielle d'Addis-Abeba (Ethiopie) organisée par l'Union Africaine du 05 au 07 décembre 2005.
La résolution du problème relatif au non fonctionnement des démembrements du CNPC passe par le renforcement des capacités opérationnelles des démembrements.
Au niveau des CDPC, le Ministre de l'Intérieur et de la Sécurité Publique doit instruire les Préfets afin qu'ils installent réellement les Secrétariats Permanents des CDPC. Ces Secrétariats doivent être détachés des Services Affaires Générales ou Sociales qui font souvent office de Secrétariat Permanent. Ces Secrétariats Permanents auront pour rôle de sensibiliser les populations, de prévenir et de gérer efficacement les catastrophes sur leur territoire respectif. Les Secrétariats Permanents s'obligent à dresser et transmettre les procès-verbaux de chaque réunion au Secrétaire Permanent du CNPC.
En ce qui concerne les CCPC et les CLPC, à ce jour, ces comités ne sont pas installés. Le Secrétaire Permanent du CNPC doit instruire les Préfets afin qu'ils puissent aider les autorités communales à installer effectivement les CCPC et les CLPC sur toute l'étendue du territoire, lesquels Comités doivent être dotés de leur Secrétariat Permanent respectif.
De même, des moyens doivent être mis à la disposition de ces comités pour qu'ils soient véritablement fonctionnels et servent vraiment d'instrument de relais du CNPC dans les préfectures, communes, quartiers de ville et villages. Dans ce cadre, la mise en place par le CNPC dans les départements de magasins de stockage des produits de première nécessité pour les sinistrés, en cas de situations de catastrophe, sera un atout pour les démembrements du CNPC. Bien qu'en jouant leur rôle de prévention et
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de gestion des catastrophes au niveau communal et local, les CCPC et CLPC peuvent suivre et évaluer les aides que le CNPC apporte aux populations sinistrées via la DPPC.
Si tous les démembrements du CNPC sont fonctionnels, les actions que la DPPC mène dans le cadre de la prévention et de la gestion des catastrophes seront plus efficaces et perceptibles par les bénéficiaires.
Aussi à défaut de rendre opérationnels les démembrements du CNPC, il faut ériger la DPPC en Direction Générale de la Prévention et de la Protection Civile (DGPPC) comme c'est le cas dans bon nombre de pays africains tels que le Mali, le Burkina-Faso, la Côte d'Ivoire.
La résolution du problème relatif à la lenteur de la DPPC dans les opérations d'intervention passe par l'allégement de la procédure de décaissement des moyens financiers mis à la disposition de la Direction. Ainsi, nous proposons que la Régie soit réhabilitée à la DPPC et que la procédure exceptionnelle d'exécution du budget soit plus priorisée. Cette disposition permettra au régisseur d'utiliser directement les fonds mis à sa disposition en vue du paiement rapide de certaines dépenses urgentes, à charge de rendre compte périodiquement du détail des opérations effectuées au comptable principal.
Au plan humain, l'Etat béninois doit mettre à la disposition de la DPPC des ressources humaines en quantité et en qualité car aucune activité ne peut être réalisée sans l'Homme, à plus forte raison celle de la gestion des catastrophes qui nécessite plus de moyens humains. Dans cette perspective, l'Etat doit doter la Direction du personnel nécessaire et adéquat, pouvant lui permettre d'organiser, de façon efficace, les opérations de prévention et de gestion des catastrophes.
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Une fois les approches de solutions abordées, il urge de préciser leurs conditions de mise en oeuvre. Quelles sont donc les conditions susceptibles de permettre une mise en oeuvre efficace de ces approches de solutions ?
Les solutions proposées ne peuvent, en aucune manière, résoudre d'elles-mêmes les problèmes. Il faut en effet, qu'un certain nombre de conditions soient remplies pour qu'elles aboutissent à leur finalité : ce sont les conditions de mise en oeuvre ou de réussite. Nous ferons des recommandations à l'endroit de l'Etat et des cadres de la DPPC d'une part, et à l'endroit des autorités communales et de la population d'autre part.
Selon l'article 27 de la loi n°90-32 du 11 décembre 1990 portant constitution de la République du Bénin, « Toute personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et a le devoir de le défendre. L'Etat veille à la protection de l'environnement ». Cette protection passe aussi par la préservation de sa population contre tous les fléaux calamiteux. Dans ce cadre, nous recommandons à l'Etat :
· de définir de façon claire sa vision de la prévention et de la gestion des catastrophes ;
· de renforcer la composition des membres du CNPC qui comprendra non seulement les représentants des grands ministères d'exécution, mais aussi les représentants de la Société Civile, ainsi que les ONG, le secteur privé, les médias et les établissements d'enseignement
· de réhabiliter le service de la régie d'avance au sein de la Direction ;
· de mettre en oeuvre une réforme qui conduira à la transformation de la Direction de la Prévention et de la Protection Civile, des secrétariats permanents des CDPC et des CCPC respectivement en Direction Générale de la Prévention et de la Protection Civile, en Directions
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Départementales de la Protection Civile et en Services Communaux de Protection Civile.
· d'élaborer un cadre juridique cohérent et clair intégrant des dispositions sur la prévention ;
· de promouvoir une structure de coordination des catastrophes très professionnelle, moderne et bien structurée dotée de matériels adéquats et performants et d'un système d'organisation efficient ;
· de renforcer les effectifs de la Direction ;
· de valoriser les ressources humaines en procédant par la formation, l'entraînement et la professionnalisation accrue du personnel ;
· de lancer un dialogue national sur la prévention et la gestion des catastrophes avec l'organisation des tables rondes et ateliers sur les risques naturels et anthropiques ;
· d'intégrer la prévention des risques dans les programmes scolaires et dans les programmes de recherches universitaires ;
· de promouvoir la recherche scientifique en matière de prévention et de la gestion des catastrophes ;
· d'améliorer la planification, la gestion et le contrôle de l'utilisation ou de l'exploitation du sol par la prise en compte des risques.
Nous recommandons :
· d'organiser pendant la première quinzaine de chaque semestre à l'attention des membres du CNPC les réunions prévues par l'article 11 du Décret n°85-112 du 05 avril 1985 portant création, attributions et fonctionnement du CNPC aux fins d'établir le bilan de ses activités et de dégager son programme d'actions ;
· de développer et renforcer un partenariat avec le Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature ;
· de mettre en place des programmes de sensibilisation des décideurs et de la population sur les risques de catastrophe ;
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· de développer des programmes de formation sur la gestion des risques à l'intention des responsables locaux chargés de la prévention et de la gestion des catastrophes ;
· de mettre à la disposition des populations des brochures qui mettent en relief les consignes de sécurité à observer et les gestes qui sauvent ;
· de réaliser des exercices de simulation d'une catastrophe, adaptés aux risques de chaque région, en faisant participer les populations ;
· de mettre en place un mécanisme de suivi-évaluation qui sera chargé de suivre la distribution des dons vers la population cible ; le Secrétariat Permanent du Comité Communal pour la Protection Civile peut jouer ce rôle à titre d'exemple.
· d'exiger les procès verbaux de remise effective de dons de la part des autorités communales et locales,
· d'avoir des numéros «verts » pouvant permettre de joindre facilement la Direction comme c'est le cas des numéros 117 et 118 respectivement pour la Police et les Sapeurs-pompiers.
B- Recommandations à l'endroit des autorités communales et de la
population
Considérant l'article 76-6 de la loi n°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin, qui dispose que : « le Maire a le soin de prévenir, par des précautions convenables et de faire cesser, par toutes les mesures appropriées, les fléaux calamiteux tels que les incendies, les inondations, les maladies épidémiques ou contagieuses et de faire atténuer, par l'organisation des secours nécessaires, les conséquences des accidents et desdits fléaux. » le Maire est donc tenu de protéger sa population contre tous les fléaux calamiteux. A cet effet, il doit procéder à :
· l'installation effective du CCPC et de son Secrétariat Permanent et ceci de concert avec son autorité de tutelle ;
· l'intégration dans leur Plan de Développement Communal un programme de prévention et de gestion des catastrophes ;
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Contribution à l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes 50
· l'identification des menaces, la détermination et la cartographie des zones à risques ;
· la mise en place d'un système d'alerte précoce ;
· l'information la plus large possible des populations à travers, par exemple, l'organisation en langues locales sur les chaînes de radio communautaire des séances de sensibilisation sur les comportements à avoir pour éviter les risques de catastrophe. A cet effet, elles peuvent inciter les chaînes de radios à observer trente minutes (30mn) voire une heure (1h) de leur horaire habituel aux activités de sensibilisation sur la prévention et la gestion des catastrophes ;
· la construction de centres d'hébergement, des centres de santé et d'infrastructures scolaires capables de résister aux intempéries ;
· la construction des infrastructures d'assainissement de base et leur entretien périodique ;
· la prévision de stocks alimentaires de sécurité ;
· la prévision de fonds d'urgence dans leur budget ;
· l'élaboration des plans de préparation et de gestion des situations de crise.
Nous recommandons à la population qu'elle:
· s'intéresse à l'actualité et n'attende pas le pire avant de commencer
par s'interroger sur les menaces qui pèsent sur son environnement ;· s'informe sur le dispositif mis en place par les autorités pour les prévenir de l'imminence des sinistres ou des catastrophes et pour assurer sa protection, le cas échéant ;
· déguerpisse des zones à risque avant qu'il ne soit trop tard ;
· participe aux exercices de simulation si possible ;
· exige la diffusion gratuite de brochures destinées à sa sensibilisation sur la prévention et la réduction des risques de catastrophe ;
· soit curieuse de tout, suive l'actualité nationale et internationale afin de revendiquer opportunément ses droits à une information juste et crédible.
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Contribution à l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes 51
La gestion des catastrophes est, à l'heure actuelle, parmi les plus grands défis du développement durable auxquels sont confrontés les pays pauvres.
L'étude réalisée sur l'amélioration des performances de la Direction de la Prévention et de la Protection Civile, en tant que Secrétariat Permanent de la plate-forme nationale de réduction des risques de catastrophe qu'est le Comité National pour la Protection Civile nous a permis de déceler les difficultés auxquelles cette structure est confrontée dans l'accomplissement de ses missions. Au nombre de celles-ci, nous avons noté l'insuffisance de concertation entre les membres du CNPC, le non fonctionnement des démembrements du CNPC et la lenteur de la Direction dans les opérations d'intervention en cas de catastrophe. L'éradication effective de ces problèmes peut lui permettre de prendre un nouvel envol dans la gestion des catastrophes. Soulignons néanmoins que les solutions préconisées ne constituent pas des remèdes magiques universels à la résolution des problèmes identifiés dans ce document.
Cependant, la mise en pratique de ces suggestions sera avantageuse à la DPPC et contribuera à améliorer son image relativement à la gestion des catastrophes. Par ailleurs, la gestion des catastrophes ne doit pas incomber uniquement à l'Etat central mais aussi aux collectivités territoriales décentralisées. Celles-ci doivent prendre conscience de leur responsabilité dans la prévention et la gestion des catastrophes d'autant plus que l'article 76 alinéa 6 de la loi n°97-029 du 15 janvier 1999, portant organisation des communes en République du Bénin, met un accent particulier sur ce rôle.
Quant à la population, elle doit éviter d'adopter des comportements à risques tels que les pollutions, la déforestation, l'occupation des zones impropres à l'habitation. Aussi, précisons à l'attention des autorités en charge de la gestion des catastrophes que l'alerte rapide en cas de catastrophe imminente et la diffusion efficace d'informations par les moyens de télécommunication y compris les services de radiodiffusion, sont des
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Contribution à l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes 52
éléments clés de succès de la prévention et d'une bonne gestion des catastrophes, gage d'un développement durable. Ainsi, les autorités en charge de la gestion des catastrophes à divers niveaux doivent faire de ce secteur l'une de leurs priorités en articulant leur vision autour de ces trois (03) mots : « Prévenir, Gérer et Réhabiliter ».
· Prévenir par la promotion d'une culture de prévention au moyen de l'information, de la communication, de la sensibilisation et de l'éducation de masse ;
· Gérer par une prompte réponse appropriée les catastrophes qui se déclarent, à travers l'organisation efficiente des secours aux sinistrés et victimes de catastrophes
· Réhabiliter à travers la reconstruction rapide des ouvrages endommagés et la réinsertion sociale des victimes.
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Contribution à l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes 53
1. ADAM K. S. et BOKO M. (1993) : « Le Bénin », édition du flamboyant, Cotonou
2. HUFTY André (2006) : « Introduction à la climatologie » Paris,
700 pages
3. BOKO M., HOUSSOU C. S, HOUNDENOU C, VISSIN E., TOTIN V. S., OGOUWALE E., AMOUSSOU E. (2003) « Gestion des risques hydro-climatiques liés au développement économique durable dans le bassin du nord », FLASH.
4. BOKONON -GANTA E. B. (1987) : « Contraintes climatiques et développement dans la région du golfe du Bénin (Ghana, Togo, Bénin) » Laboratoire de la climatologie, Université d'Abomey-Calavi.
5. DARI K. E., (2002) : « L'application du plan ORSEC au Bénin » UAC, ENA, AGT, cycle I.
6. GLOGLO A., (2007) « Contribution à l'effectivité de la mise en oeuvre du Plan ORSEC au Bénin » UAC, ENAM, AGT, cycle I.
7. HOUNDAKINNOU G. R., (2006) : « Fréquence des événements pluvieux extrêmes et leurs impacts environnementaux dans la ville de Cotonou », Mémoire pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA), FLASH.
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Contribution à l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes 54
8. HOUNDENOU C. (1992) : « Variabilité pluviométrique et conséquences socio-écologiques dans les plateaux du bas-Bénin (Afrique de l'Ouest) » URA 909, CNRS, Université de Bourgogne, Djion
9. HOUSSOU C. S (1998) « Les bioclimats humains de l'Atacora (Nord-Ouest du Bénin) et leurs implications socio-économiques », thèse pour l'obtention du grade de Docteur de l'Université de Bourgogne.
10. HOUSSOU-GOE S. S. P (2008) « Agriculture et changement climatique au Bénin : Risques climatiques, vulnérabilités et stratégies d'adaptation des populations rurales du département du Couffo », thèse pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome, Faculté des Sciences Agronomiques (FSA), UAC.
11. MEHOU R. D. (2007) « Contribution à l'implication active des élus locaux dans la promotion des langues nationales : cas de la municipalité de Cotonou », UAC, ENAM, AGT, cycle I.
12. OGOUWALE E. (2006) «Changements climatiques dans le Bénin méridional et central : indicateur, scénarios et prospective de la sécurité alimentaire », thèse pour l'obtention du grade de Docteur d'Université d'Abomey-Calavi.
13. Assemblée Nationale du Bénin, (199O) : « loi n°90-32 du 11 décembre 1990 portant constitution du Bénin ».
14. Assemblée Nationale du Bénin, (1999) « loi n°97-029 du 15 janvier 1999, portant organisation des communes en République du Bénin ».
15. Ministère de l'Intérieur, de la Sécurité et de l'Administration Territoriale, (1998) : « Arrêté n°98-124/MISAT/DC/SG/DPPC, portant organisation et fonctionnement de la Direction de la Prévention et de la Protection Civile ».
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Contribution à l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes 55
16. Présidence de la République, (1985) : « décret n°85-112 du 5 avril 1985 portant création, attributions et fonctionnement du Comité National pour la Protection Civile ».
17. Présidence de la République, (1987) : « décret n°87-408 du 7 décembre 1987, portant Organisation Nationale des Secours en cas de sinistre ou de catastrophe (Plan ORSEC) ».
18. Agence Béninoise pour l'Environnement (2002) « Rapport intégré sur l'état de l'environnement au Bénin », Ministère de l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme
19. Atelier International (2006) « La gestion des catastrophes naturelles », Cotonou.
20. Manuel de gestion des catastrophes du Bénin : « Bénin : Profil Humanitaire ».
21. Rapport de la 12ième conférence mondiale sur la protection civile organisée par l'Organisation Internationale pour la Protection Civile (OIPC) 2001 « Instrument de la solidarité interface aux catastrophes naturelles et dues à l'homme » Genève en Suisse.
22. www .isdr .africa@unep.org
24. www.oasis-open.org/committees/emergency.
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ANNEXE N°1 :
PROCESSUS DE SÉLECTION DES
PERSONNES À
ENQUÊTER, DES DÉPARTEMENTS ET DES COMMUNES
À
CHOISIR
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Contribution à l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes 58
Le choix des personnes à enquêter a été effectué suivant l'approche par compétence. Nous nous sommes basé sur le décret n°85 -112 du 5 avril 1985 portant, création, organisation, attributions et fonctionnement du Comité National pour la Protection Civile et sur l'arrêté n°98- 124/MISAT/DC/SG/DPPC portant organisation et fonctionnement de la DPPC. Les personnes, les départements et communes choisis figurent dans le tableau ci-dessous avec les raisons qui sous-tendent leur choix.
Tableau justificatif du choix des personnes à
enquêter, des
départements et des communes choisis
N° |
Cadres de la |
Justification du choix |
1 |
Cadres de la DPPC |
C'est la DPPC qui assure le Secrétariat Permanent |
2 |
Les Préfets et |
Ces autorités sont respectivement les
Présidents |
3 |
Les départements |
Ils font partie des zones du territoire national
qui |
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Contribution à l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes 59
ANNEXE 2 :
GUIDES D'ENTRETIEN
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Contribution à l'amélioration des performances de la DPPC en matière de gestion des catastrophes 60
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES
AUTORITÉS
COMMUNALES
1. Votre commune dispose-t-elle d'un Comité Communal pour la Protection Civile (CCPC) ? Si non, pourquoi ? Le cas échéant, en cas de catastrophe sur le territoire communal, quelle est la structure qui s'en occupe ? Si oui, comment fonctionne t-il ?
2. Existe-t-il selon vous une réelle collaboration entre les responsables communaux et la population à la base en ce qui concerne la gestion des catastrophes ?
3. Avez-vous autre chose à ajouter ?
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GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES CADRES DE LA DPPC
1. Comment fonctionne le Comité National pour la Protection Civile (CNPC) ?
2. Les membres du CNPC se réunissent -ils régulièrement ? Si oui, quand ? Si non, pourquoi ?
3. Selon vous, existe-t-il un mécanisme de suivi-évaluation des actions du CNPC sur le terrain ?
4. Selon vous le CNPC joue-t-il effectivement le rôle de plate-forme nationale de réduction des risques de catastrophe ? Si oui, veuillez bien nous en donner une illustration ; si non, quelles en sont les causes ?
5. Selon vous la DPPC intervient-elle promptement si elle est sollicitée en cas de catastrophe ? Si oui, l'intervention est-elle adéquate et en quoi consiste-t-elle ? Si non, pourquoi ?
6. Avez-vous un mot à ajouter ou quelques recommandations à nous faire ?
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GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES
AUTORITÉS
PRÉFECTORALES
1. Votre préfecture dispose t-elle d'un Comité Départemental pour la Protection Civile ? Si oui, quand a-t-il été installé ? Quelle est sa composition ? Si non, pourquoi ?
2. Comment fonctionne le CDPC ?
3. Votre CDPC dispose-t-il d'un Secrétariat Permanent ?
4. Quelles sont les difficultés que rencontrent les membres du CDPC dans l'exercice de leurs attributions ?
5. Avez-vous un mot à ajouter ou une recommandation à nous faire ?
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IDENTIFICATION DU JURY iDÉCLARATION D'ENGAGEMENT iiDEDICACES iiiREMERCIEMENTS iv
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS v
LISTE DES TABLEAUX viLISTE DES FIGURES viiGLOSSAIRE viiiRESUME ix
SOMMAIRE xiINTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE PREMIER : DU CADRE INSTITUTIONNEL DE LA DIRECTION DE LA PREVENTION ET DE LA PROTECTION CIVILE AU CIBLAGE DE LA PROBLEMATIQUE 3
SECTION 1 : CADRE PHYSIQUE DE L'ETUDE ET OBSERVATIONS DE STAGE 4
PARAGRAPHE 1 : CADRE PHYSIQUE DE L'ÉTUDE 4
PARAGRAPHE 2 : RESTITUTION DES OBSERVATIONS DE STAGE : CONSTATS SIGNIFICATIFS 9
I- Présentation des atouts 9
II- Etat des difficultés (faiblesses et menaces) 11
SECTION 2 : CIBLAGE DE LA PROBLÉMATIQUE DE L'ÉTUDE 13
PARAGRAPHE 1 : CHOIX DE LA PROBLÉMATIQUE ET JUSTIFICATION DU SUJET 13
I- Regroupement des problèmes spécifiques par centres d'intérêt. 13
II- Identification de la problématique et justification du sujet 15
A- Identification de la problématique 16
B- Justification du sujet 17
PARAGRAPHE 2 : SPÉCIFICATION ET SÉQUENCES DE RÉSOLUTION DE LA PROBLÉMATIQUE 18
I- Spécification de la problématique 18
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II- Séquences de résolution de la problématique retenue 20
CHAPITRE DEUXIEME : DU CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE AUX APPROCHES DE SOLUTIONS 22
SECTION 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE 23
PARAGRAPHE 1 : OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES 23
I- -Fixation des objectifs 23
A- Objectif général 24
B- Objectifs spécifiques 24
II- Formulation des hypothèses 24
A- Hypothèse générale 24
B- Hypothèses spécifiques 25
PARAGRAPHE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE ET MÉTHODOLOGIE DE L'ÉTUDE 27
I- Revue de littérature 27
II- Méthodologie de l'étude 31
A- Approches théoriques 32
B- Méthodes empiriques 33
1- La préparation des enquêtes 33
2- La réalisation des enquêtes 34
3- La limite des informations collectées 35
SECTION 2 : DE LA COLLECTE DES DONNEES AUX CONDITIONS DE MISE
EN OEUVRE DES SOLUTIONS. 36
PARAGRAPHE 1 : COLLECTE ET ANALYSE DES
DONNÉES : LE DIAGNOSTIC ÉTABLI
36
I- Présentation et analyse des données. 36
II- Vérification des hypothèses et établissement du diagnostic 40
A- Vérification des hypothèses 40
B- Etablissement du diagnostic 42
43
I- Les approches de solutions 43
A- Les approches de solutions au problème général et au problème
spécifique n°1 44
1- Problème général 44
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membres du CNPC 44
B- Approches de solutions aux problèmes spécifiques n°2 et n°3 45
1- Problème spécifique n°2 : non fonctionnement des démembrements du CNPC 45
2- Problèmes Spécifiques n° 3 : Lenteur de la DPPC dans les
opérations d'intervention. 46
II- Conditions de mise en oeuvre 47
A- Recommandations à l'endroit de l'Etat et des cadres de la DPPC 47
1- A l'endroit de l'Etat 47
2- A l' endroit des cadres de la DPPC 48
B- Recommandations à l'endroit des autorités communales et de la
population 49
1- A l'endroit des autorités communales 49
2- A l'endroit de la population 50
CONCLUSION GENERALE 51
BIBLIOGRAPHIE 53
ANNEXES 56
ANNEXE N°1 : PROCESSUS DE SÉLECTION DES PERSONNES À ENQUÊTER, DES
DÉPARTEMENTS ET DES COMMUNES À CHOISIR 57
ANNEXE 2 : GUIDES D'ENTRETIEN 59
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