3.1.2 LES EAUX DE SURFACE
D'une manière générale, les
cours d'eau : rivières mares,.....sont très
éloignés des habitations pour la plupart d'entre eux. Il faut
emprunter des pistes avec tous les risques possibles et pour aller chercher de
l'eau malsaine. Cette eau est boueuse et remplie de micro-organismes
infectieux.
Les peines augmentent lorsqu'il y a
assèchement partiel ou total de ces cours d'eau.
En cas de hautes eaux, les risques d'accident sont
élevés. Des inondations sont ainsi enregistrées dans la
zone inondable où les cultures sont détruites.
L'eau, dans son cycle habituel s'infiltre dans le
sous-sol vers les nappes souterraines.
3.1.3 LES EAUX SOUTERRAINES
L'approvisionnement en eau potable à partir
des eaux souterraines constitue un grand problème. L'infiltration des
eaux vers les nappes souterraines constitue un véritable problème
à cause du substratum en place. Ainsi la légère
inclinaison de la zone de plateaux sont autant d'obstacles pour
l'approvisionnement en eau à partir des eaux souterraines.
L'absence des ouvrages hydrauliques sur certaines
localités rend très pénible le travail à cause du
trajet à parcourir pour trouver l'eau et nécessite une provision
en eau suffisante des populations.
Les difficultés financières constituent
un aspect très important et est la véritable contrainte pour
l'approvisionnement en eau à Pobè. La réalisation
d'infrastructures (forage, puits, adductions,....) nécessitent beaucoup
de dépenses, ceci à cause du substratum géologique d'une
part et la profondeur de captage d'autre part.
Malgré les essais de solutions aux
problèmes, les modèles socio-psychologiques de gestion de l'eau,
la disponibilité de connaissances liées à l'eau, les
communautés n'arrivent pas toujours à satisfaire leurs besoins.
Cet état de chose nous amène à penser aux contraintes
anthropologiques de gestion des ressources en eau.
3.1.4 CONTRAINTES ANTHROPOLOGIQUES
L'eau est un sujet de vénération
à Pobè comme partout d'ailleurs au Bénin. L'existence de
l'eau est subordonnée à la présence de divinité et
au respect strict des interdits.
Les populations doivent observer certaines
règles ou certains rituels et faire des sacrifices avant la construction
d'un puits. Les règles communes pour certains puits à
Pobè, c'est l'interdiction de puiser la nuit , d'allumer dans le
puits. Mais aujourd'hui, avec l'avancée grandissante du
christianisme et la prolifération des églises
évangéliques, ces interdictions sont foulées au pied ce
que certaines personnes âgées rencontrées prennent comme la
cause des problèmes d'eau à Pobè.
D'un autre côté, le
désintéressement des jeunes par les anciens ne permet pas un
transfert de connaissances.
De même, l'efficacité des formes de
gestion endogènes des eaux est aléatoire. Auparavant, selon les
personnes âgées rencontrées au cours des travaux de
terrain, après les rituels pour implorer la divinité à
donner l'eau, il pleuvait immédiatement, ce qui n'est plus le cas
aujourd'hui.
Cette situation est diversement
interprétée: selon les uns c'est à cause du non-respect
des interdits; d'autres estiment que c'est à cause de la
monétarisation des sites des rites.
Par contre, certains sont cartésiens et
estiment que c'est la détérioration de l'environnement, qui
serait à la base des difficultés d'eau à Pobè.
Après une brève analyse des
informations reçues au cours des enquêtes en ce qui concerne les
interdits, nous constatons qu'il n'y a pas une explication rationnelle qui
pourrait soutenir ces prescriptions.
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