REPUBLIQUE DU NIGER M.E.S.S.R./T. UNIVERSITE ABDOU
MOUMOUNI DE NIAMEY FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES
HUMAINES DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
T.E.R Maîtrise de
Géographie
Thème : Etat des lieux quantitatif et
spatialisé de la transhumance dans la zone périphérique
d'influence du parc du W du Niger (Say, Kollo et Boboye)
Année académique : 2003-2004
Présenté et soutenu par: SOULEY
Kabirou
Sous la direction de : AMADOU Boureima
Maître-Assistant, D.G/F.L.S.H.
Membre du jury:
Président:
BOUZOU MOUSSA Ibrahim Maître de
conférence
U.A M de Niamey Assesseurs:
WAZIRI MATO Maman Maître-Assistant,
D.G/F.L.S.H BAGOUDOU Maïdadji Pastoraliste M.R.A
Sommaire
Dédicace et remerciements
Liste de annexes :
Annexe 1 : Questionnaire Transhumance
Annexe 2 : Questionnaire organisme institutionnel
Annexe 3 : Résultats relevés de
végétation
Annexe 4 : Pistes de transhumance
Annexe 5 : Zone d'accueil Annexe 6 :
Espèces recherchées
Annexe 7 : Quantification du flux d'animaux
Annexe 8 : Zone d'attache
Table des photographies
Photo N° 1 : Page 57
Photo N° 2 : Page 84
Photo N° 3 : Page 106
Table des cartes
Carte N°1 : Carte géologique du Sud Ouest du
Niger Page 24
Carte N°2 : Carte de la végétation du
Sud Ouest du Niger Page 34
Carte N°3 : Carte de la localisation du parc du W
Page 64
Carte N°4 : Carte couloirs de la transhumance Page
91
Table des figures
Figure N° 1 : Evolution des pluies sur 30 ans
à Say Page 28
Figure N° 2 : Evolution des pluies sur 30 ans
à Kollo Page 29
Figure N° 3 : Evolution des pluies sur 30 ans au Boboye Page
29
Figure N° 4 : Evolution de la population au niveau de
trois arrondissements
|
(Say, Kollo et
Page 37
(Say, Kollo et Boboye)
|
Boboye)
Figure N° 5 : Evolution du cheptel au niveau de trois
arrondissements
|
P.43
|
Table des tableaux
|
|
Tableau N° 1 : Résultat des relevés de
végétation
|
P.54
|
Tableau N° 2 : Age des bergers transhumants
|
P.77
|
Tableau N° 3 : Conduite des troupeaux
|
P.78
|
Tableau N° 4 : Raison du non départ en
transhumance
|
P.79
|
Tableau N° 5 : Points d'eau d'abreuvement
|
P.81
|
Tableau N° 6 : Choix du parcours de la transhumance
|
P.82
|
Tableau N° 7 : Dates de départ en transhumance
|
P.83
|
Tableau N° 8 : Dates de retour de la transhumance
|
P.84
|
Tableau N° 9 : Quantification de flux par éleveur
|
P.93
|
Tableau N° 10 : Quantification par comptage
|
P.94
|
Liste des sigles et abréviations
AREN: Association pour la Rédynamisation de l'Elevage au
Niger CIT : Certificat International de la Transhumance
COFO : Commission Foncière
COFOB : Commission Foncière de Base
ECOPAS : Ecosystèmes Protégés en Afrique
Soudano Sahélienne FNEN : Fédération Nationale de Eleveurs
du Niger
GPS : Ground Point System
PASEL : Projet d'Appui au Secteur de l'Elevage
PDLT : Projet de Développement Local de Torodi
PED : Projet Energie Domestique
PGRN : Projet de Gestion des Ressources Naturelles RTFT :
Réserve Totale de Faune de Tamou
RPFD : Réserve Partielle de Faune de Dosso
U A M : Université Abdou Moumouni
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE P.1
1.1 Motivation P.1
1.2 Choix du thème P.1
1.3 Problématique P.2
1.4 Méthode de travail P.4
1.4.1 Enquêtes au niveau des éleveurs et des
structures d'encadrements P.5
1.4.2 Spatialisation et quantification de la transhumance P.7
1.4.3 Les relevés de végétation P.9
1.4.3.1 La méthode des points quadrats P.10
1.4.3.2 La méthode de carré, ou le quadrat
élémentaire P.11
1.5 Remarque générale P.11
1.6 La limite des outils méthodologique P.12
1.6.1 La délimitation de la zone d'étude P.12
1.6.2 les enquêtes et entretiens avec les éleveurs
et les structures d'encadrements P.13
1.6.3 Quantification du flux d'animaux P.14
1.6.3 Les relevés de végétation P.15
1.7 Précision sur les axes de transhumance P.15
CHAPITRE 2 : Délimitation et description de la
zone d'étude P.17
2.1 Description de la zone d'étude P.17
2.1.1 La zone de Tamou P.17
|
2.1.2 La zone de Gueladio
|
P.18
|
2.1.3 La zone de Torodi
|
P.19
|
2.1.4 La zone du Fleuve
|
P.20
|
2.1.5 La géologie de la zone étudiée
|
P.22
|
2.1.6 Le relief
|
P.25
|
2.1.7 Généralité du climat de la zone
étudiée
|
P.26
|
2.1.8 Les sols
|
P.30
|
2.1.9 La végétation
|
P.31
|
2.1.10 Les activités économiques de la zone
d'étude
|
P.34
|
2.1.10.1 La population de la zone étudiée
|
P.35
|
2.1.10.2 L'agriculture
|
P.38
|
2.1.10.3 L'élevage
|
P.41
|
CHAPITRE 3 : Ressources pastorales et structures d'appui
et d'encadrement des éleveurs P.44
3.1 Les ressources pastorales
3.1.1 Les ressources en eau et l'état de
dégradation
3.1.2 Les ressources végétales
3.2 La dégradation des ressources pastorales
|
P.44 P.44 P.46
P.56
|
3.2.1 Au niveau de la zone d'attache
|
P.56
|
3.2.2 La dégradation des ressources du parc du W
|
P.57
|
3.2.2.1 Impact écologique de la transhumance
|
P.57
|
3.2.2.2 Impact de la présence du bétail sur la
faune et l'environnement
|
P.58
|
3.2.2.3 Les feux de brousse
|
P.58
|
3.3 Les associations d'éleveurs et les structures de
l'Etat
|
P.59
|
3.3.1 Les services de l'Etat et leur rôle
|
P.60
|
3.3.2 Les organisations d'éleveurs
|
P.61
|
CHAPITRE 4 : Le Parc et la transhumance
|
P.62
|
4.1 Le parc du W du Niger et ses zones
périphériques P.62
4.1.1 Histoire de la mise en place du parc du W P.62
4.1.2 Localisation du Parc du W P.63
4.1.3 Aperçu de la biodiversité du Parc National du
W P.65
4.1.4 Le statut juridique du Parc du W P.68
4.1.4.1 Sur la plan national P.68
4.1.4.2 Sur le plan international P.69
4.1.5 Son mode de gestion P.71
4.1.6 Le Parc du W du Niger et ses zones
périphériques P.73
4.2 La mobilité pastorale : déroulement de la
transhumance P.75
4.2.1 Historique de la transhumance dans la Parc du w P.75
4.2.2 Déroulement de la transhumance P.77
4.2.2.1 Les composantes de la transhumance : les bergers et les
animaux P.77
4.2.3 Le choix des axes de transhumance P.79
4.2.4 Par qui se fait le choix des axes de transhumance P.81
4.2.5 Les dates de départ en transhumance P.82
4.2.6 Les dates de retour de la transhumance P.83
4.2.7 Les atouts de l'élevage transhumant P.85
4.2.7.1 Selon les éleveurs P.85
4.2.7.2 Selon les structures d'encadrement de l'élevage
P.85
4.2.8 La spatialisation de la transhumance P.85
4.2.8.1 Explication de la carte P.86
4.2.8.2 La différence entre axes en saison
sèche/des pluies P.92
4.2.9La quantification du flux d'animaux transhumants P.92
4.3 La typologie des conflits et leur règlement P.94
4.3.1 Selon les éleveurs enquêtés P.95
4.3.2 Selon les structures d'encadrement P.96
4.4 Evolution de l'élevage et perspectives de la
transhumance P97
4.4.1 Selon les éleveurs P.97
4.4.2 Selon les structures d'encadrement P.98
CHAPITRE 5 : Quel aménagement pour la
périphérie du Parc du W
5.1 Les structures d'élevage et leurs travaux dans la zone
étudiée P.100
5.2 Proposition d'aménagement P.103
5.2.1 Au niveau de la zone d'attache P.103
5.2.1.1 Création des points d'eau d'abreuvement P.103
5.2.1.2 Au niveau des ressources fourragères P.106
5.2.2 Au niveau de la zone d'accueil P.107
Conclusion générale P.109
DEDICACE
Je dédie ce travail à :
Ma défunte grand - mère Hadjia Hadiza
Souley dite Digé qui a toujours
souhaité que je réussisse dans mes études. Je prie le Tout
Puissant ALLAH pour le repos de son âme, amen !
Mon défunt père El Souley Moussa
dont son souci majeur est de me voir réussir à l'école,
que la terre lui soit légère, amen
A ma mère Nana Fatchima Saley pour nous
avoir donné une éducation exemplaire et qui a toujours
souhaité me voir réussir dans la vie et surtout pour ses
incessantes prières.
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier beaucoup de personnes, ceux-là
même qui m'ont de près ou de loin aidé dans la
réalisation de ce travail.
Tout d'abord Monsieur Amadou Boureima
(Maître Assistant UAM) pour m'avoir donné la possibilité de
faire ce stage qui m'a permis d'avoir une expérience et surtout pour la
qualité de son encadrement, sa disponibilité malgré son
emploi de temps très chargé, la patience dont il a fait montre
tout au long de la rédaction de ce mémoire.
Je remercie également Monsieur Bagoudou
Maïdagi conseiller en pastoralisme auprès du Ministre des
ressources animales pour son encadrement et ses conseils, Anne
Luxereau (IRD) pour ses conseils sans oublier mon binôme
Arnaud Convers avec qui j'ai appris beaucoup de
méthodes de recherche, de Lawali Dambo et de
Salissou Ibrahim pour tous les travaux de cartographie et la mise en
forme de ce document.
Mes remerciements vont à l'endroit de Monsieur
Bouzou Moussa Ibrahim (Maître de conférence, Vice
Recteur de l'Université A. Moumouni) pour avoir accepté de
présider le jury de cette soutenance et de Monsieur Waziri Mato
Maman ( Maître assistant UAM) qui a bien voulu examiner ce
travail.
Mes remerciements vont également à l'endroit de
tous les enseignants chercheurs du département de Géographie pour
la qualité de leurs enseignements tout au long de mon cycle.
J'adresse mes remerciements à toute l'équipe de la
Composante nationale du Niger du Programme ECOPAS : Idé
Niandou, le coordonnateur, François Busson, le
conseiller technique, Aboubacar Moussa Kaoura, le responsable
de la zone périphérique, Zakari Adamou, le
comptable, Fati Karimou, la secrétaire ... pour leurs
appuis tout au long de mon stage.
Je remercie enfin toutes les personnes qui ont
contribué de près ou de loin à la réalisation de ce
travail en particulier Aïchatou Maman Chago, Zeynabou Demba
Dia, Abdou Sambo Maman Nassirou, Chapiou Dan
Dibi, Roumanatou Souley, feu Amadou Maman,
Maman Amadou Roufaï, Amadou Bana Adamou, ... Je n'oublierai pas
enfin tous les éleveurs avec lesquels j'ai travaillé, les cadres
d'élevage et des projets oeuvrant dans toute la zone, qu'ils trouvent
ici toute ma gratitude.
CHAPITRE 1: INTRODUCTION GENERALE
1.1 Motivation
La première raison qui nous a motivé à
prendre ce thème est qu'il répond en grande partie à la
formation que nous avons reçue à la faculté. La seconde
raison est d'être initié à la recherche scientifique afin
d'obtenir notre maîtrise. La troisième raison est que le sujet est
un thème d'actualité et nous pensons qu'en tant que jeune
chercheur notre contribution servira à trouver une solution à la
question posée. Comme autre raison, il s'agit de consolider le
partenariat entre l'Université Abdou Moumouni et le Programme
régional Parc W/ECOPAS.
1.2 Choix du thème
Le thème de recherche est le fruit d'un partenariat
entre l'Université Abdou Moumouni de Niamey et le Programme
régional Parc W/ECOPAS en 2002. En effet, en février 2002 lors de
l'atelier de Tanguiéta (Bénin), la transhumance a
été identifiée comme étant un frein à la
conservation de la biodiversité du parc W constituant l'objectif de ce
programme. Il en est ressorti qu'un état des lieux sur les plans
spatialisé et quantitatif devrait être rapidement engagé
dans les trois pays (Niger, Bénin et Burkina Faso). Le but de cette
étude est de connaître au mieux le phénomène en
caractérisant entre autre ses pratiques actuelles ainsi que son emprise
géographique et l'importance de ses flux. Le travail aboutira à
l'élaboration d'une carte de la transhumance qui servira à faire
des aménagements réalistes qui concilieront l'objectif de
conservation avec les besoins des éleveurs. Au Niger cette étude
a été réalisée en binôme dont un
étudiant français en DESS et moi même dans la zone
périphérique du Parc du W du Niger (Say, Kollo et Boboye).
Ce travail s'articule autour de cinq chapitres. Un premier
chapitre introductif, dans lequel apparaît la motivation, le choix du
thème, la problématique et la méthode de travail. Un
second chapitre qui traite de la délimitation et de la description de la
zone d'étude. Un troisième chapitre qui fait ressortir les
ressources pastorales et les structures d'appui et d'encadrement des
éleveurs.
Un quatrième chapitre qui parle du parc du W et de la
transhumance proprement dite et enfin un cinquième chapitre
consacré aux propositions d'aménagement dans la zone
périphérique du parc W du Niger.
1.3 Problématique
Pays du Sahel, le Niger couvre une superficie de
1.267000km2. L'économie nigérienne repose
essentiellement sur l'agriculture et l'élevage pratiqués surtout
en milieu rural. Ces activités sont dépendantes du climat
Sahélien qui se caractérise par une irrégularité et
une inégale répartition des pluies dans le temps et l'espace.
Selon la subdivision climatique, ces activités se
répartissent du Nord au Sud comme suit : la zone Nord, désertique
où les activités de cultures sous irrigation dominent autour des
oasis; la zone Nord sahélienne où se pratique l'élevage
nomade et transhumant et enfin la zone Sud sahélienne occupée par
un agropastoralisme souvent itinérant.
La zone méridionale agropastorale, concentre plus de
2/3 de la population rurale. Cette zone connaît, ces dernières
décennies, des mutations profondes. Celles-ci sont en rapport aussi bien
avec l'évolution des éléments du milieu naturel, notamment
les précipitations, que les effets induits de la démographie.
Les deux grandes sécheresses de 1973 et 1984 se sont
traduites par une réduction importante des ressources naturelles.
Celles-ci ont, naturellement affecté les activités du milieu
rural amplifiées par un accroissement et une migration de la population
sans précédent. Ces sécheresses, ont en effet,
entraîné, dans l'Ouest du pays, un mouvement migratoire Nord-Sud
des populations des arrondissements de Téra, de Ouallam et
Filingué vers les régions de Say, notamment la zone
périphérique du Parc de W où déjà l'effectif
du cheptel est en phase de reconstitution.
Il s'agit, pour l'essentiel, d'une expansion des surfaces de
culture aux dépens des aires de pâturage.
Les pasteurs sont les plus défavorisés car, ils
perdent leur espace-ressources et l'accès aux nouvelles terres
s'avère difficile.
Cette pression, sans précédent, sur les
ressources naturelles s'est, dans certains cas, traduite par des conflits. Ces
derniers, rendant compte d'un accès sélectif aux ressources,
oppose aussi bien les agriculteurs aux éleveurs, les éleveurs
entre eux qu'aux éleveurs aux forestiers. Ils se sont surtout traduits,
dans le cas de la périphérie du parc de W, par des nouvelles
mobilités pastorales en direction du parc.
Notre travail se propose d'étudier ces nouvelles
dynamiques spatiales qu'est la transhumance en relation avec le parc du W. Nous
essayons d'analyser la manière dont l'espace est occupé par les
pasteurs et les agriculteurs d'une part et d'autre part l'impact des nouvelles
pratiques pastorales imposées par ce nouvel ordre sur les ressources
naturelles, notamment celles du parc.
Ce travail répond aussi à un mandat du projet
ECOPAS sur la transhumance. Dans le programme d'activités 2002 de ce
projet, il s'agit de rendre compte de la quantification et de la spatialisation
de la transhumance1 dans la zone
périphérique du parc du W. Cette étude menée en
collaboration avec l'Université Abdou Moumouni de Niamey
(UAMN2), devait aboutir sur une cartographie des
axes de transhumance dans la périphérie du parc et une
proposition d'aménagement de celle-ci.
1.4 Méthode de travail
Le travail a été réalisé en
binôme par deux étudiants dont un étudiant français,
Arnaud Convers en DESS au Cirad de Montpellier.
1 Toutain (B); Bagoudou (M); Kagoné (H); -2002 : Mission
de programmation de recherche sur le pastoralisme et la transhumance en 2002.
ECOPAS -FED.
2 Deux étudiants dont moi-même du Département
de Géographie de l'Université Abdou Moumouni de Niamey faisons
partie de l'équipe.
Nous avons travaillé sous le double encadrement de
messieurs Boureima Amadou (Géographe, enseignant chercheur à
l'Université de Niamey) et Bagoudou Maïdagi (Pastoraliste,
Conseiller du Ministre des Ressources Animales du Niger).
Notre étude a débuté avec une mission sur
le terrain d'une semaine du 1er Mai au 8 Mai 2002 dans la zone d'influence du
parc du W du Niger en compagnie de Maïdagi Bagoudou. Nous sommes partis
à la rencontre des différentes personnes (bergers, garsos,
rougas) et des organismes intervenant dans le cadre de l'élevage
(services de l'élevage), services de l'environnement ( eaux et
forêts), la COFO (Commission Foncière), l'AREN (Association pour
la Rédynamisation de l'Elevage au Niger), le PGRN (Projet de Gestion des
Ressources Naturelles), le PADEL (Projet d'Appui au Développement de
l'Elevage) et le FNEN Daddo (Fédération Nationale de l'Elevage au
Niger) au sein de la zone périphérique du parc du W du Niger.
Nous avons procédé au cours de cette mission
à la connaissance de notre zone d'étude et à notre
présentation auprès des différents acteurs de
l'élevage. Cette sortie nous a aussi permis d'avoir une idée des
différentes zones de départ des transhumants (les arrondissements
de Kollo, Say, Boboye, Gaya et Dosso). Cette mission de prise de contact, au
delà de son caractère prospectif, nous a permis également
de nous entretenir avec les différents acteurs de l'élevage dans
la zone.
Ainsi, de nos entretiens avec les personnes et organismes
relevant de l'élevage, nous avons pu obtenir des informations sur les
principaux axes de transhumance.
Compte tenu de l'étendue de la zone
périphérique du Parc du W du Niger et du temps qui nous est
imparti pour la couvrir, nous avons procédé à un
découpage de l'espace en deux sous zones. C'est ainsi que je me suis
retrouvé avec les cantons de Tamou, Gueladio et Torodi et Arnaud dans le
canton de Say et la réserve totale de faune de Tamou. Nous avons ensuite
couvert ensemble la zone
de la rive gauche du fleuve Niger (cantons de Kirtachi, de Birni
N'gaouré et la réserve partielle de faune de Dosso).
La première zone, celle de la rive droite du fleuve
Niger couvrant l'arrondissement de Say (cantons de Torodi, Say, Gueladio et
Tamou) a été étudiée du 15 mai au 30 juin. Elle
constitue, sur le plan de l'activité pastorale le plus grand foyer des
transhumants de toute la zone d'étude.
La seconde zone qu'est la rive gauche du fleuve Niger couvrant
les arrondissements de Kollo, Boboye, Gaya et Dosso, a été
étudiée du 15 juillet au 10 août 2002 conjointement. Trop
étendue, cette zone a été réduite à la zone
périphérique immédiate représentée par la
réserve partielle de faune de Dosso qui couvre une partie de ces
arrondissements en incluant les cantons de Kirtachi et de Birni
N'gaouré.
L'ensemble du travail consistait en des enquêtes
auprès des différents acteurs et par la prise des
coordonnées géographiques au GPS des axes de transhumance.
1.4.1 Enquêtes au niveau des éleveurs et des
structures d'encadrement de l'élevage
Il s'agit pour nous de dresser un état de lieu
quantitatif et spatialisé de la transhumance pendant la saison
sèche. Les questionnaires s'adressent aux éleveurs d'une part et
aux organismes qui ont trait à la transhumance de l'autre. Le but est de
savoir les axes que les bergers empruntent pendant la saison sèche pour
le départ en transhumance.
Les questionnaires s'inspirent largement du rapport sur la
mission de programmation des recherches sur le pastoralisme et la transhumance
en 2002.
Le travail de terrain a débuté le 15 mai 2002
alors que la plupart des éleveurs sont partis en transhumance au sud en
direction du Bénin et du Burkina. Le départ en transhumance
intervient dès le mois de janvier et se poursuit en mars et avril.
pourquoi notre enquête a été axée
auprès des éleveurs propriétaires se trouvant sur les
différents terroirs d'attache. Ces éleveurs propriétaires,
sont généralement des personnes âgées car une
tâche aussi difficile qu'est la transhumance est confiée aux plus
jeunes bergers (généralement leurs fils, leurs neveux, leurs
frères) ou tout simplement aux autres bergers.
Toutefois, cette situation n'a pas entamé la
qualité des informations recueillies du moment où ces
propriétaires sont tous des anciens transhumants et ils continuent de
l'animer. Leurs décisions sont le plus souvent prises en compte.
Le questionnaire a été administré
individuellement et en groupe. En groupe, le biais principal est la
monopolisation du débat par l'autorité coutumière, le
rouga ou le garso. Généralement leur propos n'est pas
contesté. Le respect des personnes âgées (dottidjo) ou les
autorités coutumières fait partie de la tradition peule.
Mais sur l'ensemble des questions, la plus pertinente est
celle relative à l'effectif du troupeau en possession car le peul ne
veut jamais parler du nombre de ses bêtes parce que pour lui pouvant
engendrer une malédiction qui entraînera la mort de tous ses
animaux. Malgré notre sensibilisation sur l'utilité du travail
avant d'administrer le questionnaire, certains éleveurs se sont
méfiés et ont refusé de répondre correctement
à certaines de nos questions.
L'enquête vise plusieurs objectifs dont la
reconstitution du parcours de la transhumance en 2002, les pratiques et
stratégies des éleveurs (leur évolution dans le temps et
dans l'espace), l'identification des ressources pastorales, les types de
conflits(leur motif et leur mode de règlement), les contraintes de
l'élevage transhumant.
Les questions ont porté également sur les
services de l'Etat (services de l'élevage, de l'environnement, la COFO),
les projets ruraux (PGRN, le PASEL, Energie Domestique) et les associations des
éleveurs (AREN, FNEN).
de nos entretiens que ces organismes et associations ne
maîtrisent pas totalement les pratiques de la transhumance dans la
périphérie du parc du W. Par manque de temps, seuls les services
de l'élevage (Say, Torodi), la COFO, l'AREN (Say) et le FNEN (Torodi)
ont été enquêtés. Il s'agit d'obtenir des
informations sur l'identité de l'organisme, la localisation des zones de
départs et ou d'accueil, les postes d'élevage (information sur
les CIT certificat international de la transhumance), les postes forestiers,
les conflits, les parcs de vaccination.
1.4.2 Spatialisation et quantification de la transhumance
- La spatialisation de la transhumance
Un autre travail du terrain a consisté en la prise des
coordonnées GPS. Cette étape consiste à prendre les
coordonnées des axes de transhumance identifiés lors des
questionnaires avec les éleveurs, ainsi que celles des points d'eau
d'abreuvement (mares, puits, rivières et sources), les aires de
pâturage et les points de cure salée.
Il s'agit pour nous, après notre entretien avec les
éleveurs, de reconnaître leur axe de transhumance. Ce travail
s'est fait en compagnie d'un éleveur qui connaît bien la piste et
l'emplacement des ressources pastorales. La prise des coordonnées GPS se
fait au fur et à mesure que nous nous déplacions.
Les coordonnées sont portées sur un cahier de
note. Celles-ci, saisies à l'aide du logiciel Excel, sont converties en
degrés décimaux. Elles sont ensuite projetées à
l'aide du logiciel Arc View. Les informations qui en résultent sont
transférées sur le logiciel de dessin Adobe Illustrator pour
enfin être projetées sur le fond de carte numérisé
au 1/200.000 de la zone d'étude. La mise en forme de la carte finale de
la transhumance était réalisée par Lawali Dambo de
Géoconseil.
- La quantification du flux
Sur le terrain nous avons également tenté de
déterminer le flux d'animaux. Il s'agit pour nous, à
défaut des chiffres précis, d'avoir un ordre de grandeur des flux
d'animaux qui quittent les terroirs d'attache en saison sèche, en
direction des zones d'accueil au Burkina ou au Bénin, principalement
dans le parc du W.
Ce comptage des animaux n'est guère facile car non
seulement, au début de l'étude, la plupart des éleveurs
sont partis en transhumance mais aussi le temps est trop insuffisant pour nous
permettre d'atteindre cet objectif et enfin le moyen mis à notre
disposition est très limité.
Nous avons retenu quelques méthodes nous permettant
d'avoir une idée sur ce flux:
Avec les résultats des enquêtes auprès des
éleveurs propriétaires, nous avons obtenu quelques données
de base (non exhaustive) sur l'effectif de troupeau bovins partis et non partis
en transhumance pour des raisons de santé, de faiblesse, de
gestation...etc.
Lors des entretiens avec les services d'élevage des
arrondissements et des cantons, les CIT ont été consultés
afin d'avoir une idée sur l'effectif de troupeau qui traverse la
frontière. Il faut préciser ici que ces données des CIT ne
sont pas fiables car les bergers ne déclarent que l'effectif
vacciné et ce nombre est loin de la réalité.
Deux personnes ont été placées à
Anaga (Burkina Faso) et à Zorimoné (village riverain situé
sur la rive gauche du fleuve Niger) pour compter les animaux transhumants qui
passent et leur date de passage.
Enfin les travaux antérieurs dans la zone nous ont
permis d'avoir une idée approximative de cette quantification. Ces
travaux portent sur l'effectif du troupeau par espèces et par
arrondissements. Ils nous ont été fourni par le Service de la
statistique et de la documentation du Ministère des ressources animales
du Niger.
La détermination du flux des animaux est une
opération très difficile, elle a constitué un des
problèmes de cette étude.
1.4.3 Les relevés de végétation
L'analyse du couvert végétal nous permet d'une
part de comprendre les raisons du départ en transhumance des
éleveurs pendant la saison sèche vers des zones
d'accueil plus au Sud, d'autre part de saisir, la
stratégie des bergers dans le choix de leurs axes de transhumance. Ces
relevés permettent d'avoir une idée sur les ressources pastorales
(points d'eau et fourrages) au niveau des aires de pâturages qu'ils
exploitent sur leurs terroirs d'attache. Il est vrai que ce n'est pas la seule
raison du départ mais tous les éleveurs enquêtés
sont unanimes que c'est le manque de pâturages et ou des points d'eau qui
les poussent à aller en transhumance pour sauver leurs bêtes d'une
mort certaine.
Les relevés de végétation ont
été réalisés dans des aires de pâturage
stratégiques selon les zones d'attaches ou les axes de transhumance.
Au total onze aires de pâturage ont été
retenues après une concertation des deux étudiants chargés
de l'étude et entériné par les encadreurs.
Ce choix tient également compte de la durée de
la mission (une semaine seulement du 20 au 27 août 2002) et de la saison
des pluies qui rendait les pistes impraticables.
Les onze aires de pâturage sont: l'aire de
pâturage de Pamboi, l'aire de pâturage de Panoma, l'aire de
pâturage de Tchantchergou, l'aire de pâturage de Karal, l'aire de
pâturage de Sambéra (ce sont les cinq aires de pâturage qui
concernent ma zone d'investigation), l'aire de pâturage de Wouro
Baoulé, l'aire de pâturage de Tchoura , l'aire de pâturage
de Bokki , l'aire de pâturage de Koumbourfou, l'aire de pâturage de
Lofoga et l'aire de pâturage de Kara.
Les méthodes utilisées pour faire ces
relevés sont les suivantes:
1.4.3.1 La méthode des points quadrats
Nous partons d'un transect de 100m dont l'orientation est
prédéfinie de façon à ne pas être
influencé par la végétation. Un placeau (un mètre
carré métallique) est ensuite jeté au hasard dans l'aire
de pâturage et son milieu constitue le point 0 du transect. Quant
à la direction du transect, elle est décidée avant
d'arriver dans l'aire de pâturage pour éviter d'être
influencé par la végétation. Le bout de la bande
métrique de 100m est placé au point 0m et suivant la direction il
est déroulé sur une distance de 100m.
A chaque mètre du transect on plante un piquet au sol
et toute espèce (herbacée) qui est en contact avec ce piquet ou
les ligneux (feuilles des arbres) au dessus (continuité au ciel) sont
alors enregistrés sur la grille au point correspondant.
Cette méthode permet d'avoir une idée sur la
composition floristique (la diversité des espèces ligneuses ou
herbacées) et la richesse spécifique (la fréquence
dominance) de l'aire de pâturage ainsi que son pourcentage de sol nu.
1.4.3.2 La méthode du carré, ou le
quadrat élémentaire
Le placeau de un mètre carré de
côté est placé aux points 0m et 100m du transect et
à chaque fois toutes les espèces herbacées contenues dans
cette surface sont ramassées et puis comptées par espèces.
Les résultats obtenus sont en suite portés sur la fiche du
relevé. Le procédé est le même pour les ligneux sauf
qu'à
ce niveau la superficie couverte est de 100m2 soit
10m de côté. Tous les ligneux contenus dans cette surface sont
recensés et comptés par espèce.
L'objectif de cette méthode est de suivre
l'évolution de la couverture herbacée et ligneuse d'une aire de
pâturage.
1.5 Remarque générale
La notion couloir de transhumance pendant la saison
sèche n'est pas pertinente. Les éleveurs en partance en
transhumance cherchent à relier des points stratégiques tels que
les points d'eau, les aires de pâturages riches en ressources
fourragères, les points de cure salée ou les points de
ravitaillement en vivres (les marchés). Le choix de parcours peut aussi
se faire en fonction de la distance à parcourir pour joindre la zone
d'accueil (au moment du départ les animaux sont faibles et
fatigués). Toujours dans ce choix les bergers peuvent aussi chercher
à éviter les zones surveillées par les forestiers, les
champs maudits ou les zones infectées.
Par contre pendant la saison des pluies, au moment du retour
de la transhumance sur les terroirs d'attache, les bergers suivent des pistes
officielles (généralement matérialisées), en raison
du développement des champs cultivés.
Ces pistes sont appelées couloirs de passage. Ces
pistes peuvent aussi être utilisées lors des mouvements quotidiens
des animaux au sein de la zone d'attache pour joindre les points d'eau ou les
aires de pâturage pendant la saison des pluies. Ces couloirs sont fixes,
ils évoluent très peu.
1.6 La limite des outils méthodologiques
Au cours du travail de terrain, nous avons relevé un
certain nombre de difficultés liées à l'application
pratique de ces méthodes d'investigations. Ces difficultés se
résument essentiellement au niveau du temps imparti, des moyens mis
à notre disposition pour l'étude, la non maîtrise par les
organismes institutionnels du phénomène de la transhumance, la
méfiance de certains éleveurs, les conditions de la
praticabilité du terrain, la délimitation de la zone
d'étude. Nous allons procéder à une description de ces
difficultés en fonction de la méthode utilisée.
1.6.1 La délimitation de la zone d'étude
Il s'agit ici, de déterminer les zones de départ
et de transit des transhumants dans la zone périphérique du parc
du W du Niger. Au cours de notre tournée de prise de contact avec les
acteurs de l'élevage dans les arrondissements de Say, Kollo, Boboye,
Gaya et Dosso, ils ont tous reconnu que ces région sont bien sûr
des zones de départ des transhumants en direction du parc du W mais au
delà des ces régions, il y a aussi les zones plus septentrionales
qui sont également des zones de départ notamment les
arrondissements de Tera, Ouallam, Filingué, Dogondoutchi, Abalak et
même certaines régions du Mali voisin. Il se pose alors une
question d'échelle, jusqu'où il faut aller dans le tracé
des axes de transhumance avec une zone si vaste qui regroupe en dehors des ces
cinq arrondissements périphériques d'autres régions du
pays voire même des pays voisins. Car le temps et les moyens mis à
notre disposition ne nous permettent de la traiter intégralement. Afin
de pouvoir répondre au sujet posé, Bagoudou
nous a dit de restreindre la zone d'étude au niveau de
l'arrondissement de Say (périphérie immédiate)
jusqu'à une certaine hauteur et dans la zone rive gauche du fleuve
remonter à la hauteur des plateaux du Zigui et du Fakara notamment les
cantons de Kirtachi et de Birni N'gaouré.
1.6.2 Les enquêtes et entretiens avec les
éleveurs et structures d'encadrements de l'élevage
Les enquêtes ont débuté le 15 mai 2002
alors que la plupart des éleveurs sont partis en transhumance. A la
base, il s'agit d'un entretien avec les bergers transhumants au moment de leur
départ. La date à laquelle nous avons débuté le
travail de terrain ne nous a pas permis de suivre les bergers dans leur
déplacement. Le deuxième problème qui s'est posé
lors de cette opération est celui de la communication. Car certains
bergers disent ne pas comprendre le djerma. Il m'a fallu engager un guide
traducteur à chaque étape du travail. Cette personne a un double
rôle, elle est chargée d'assurer la traduction de la langue peule
à la langue Djerma d'une part et d'autre part de m'indiquer les axes de
transhumance et la localisation des ressources pastorales (aires de
pâturages, points d'eau, points de cure salée ).
Le guide est choisi parmi les peuls qui ont une bonne
connaissance de la pratique pastorale. Pourtant les clauses de l'étude
exclut l'idée d'un traducteur pour l'étudiant nigérien.
Ce qui a constitué le véritable problème
c'est surtout la méfiance des éleveurs vis à vis de
l'étranger. En effet, certains éleveurs se méfient et
refusent de répondre correctement à la question relative à
l'effectif du troupeau en possession.
Il m'assimile le plus souvent à un agent de l'Etat
chargé de recenser les animaux et en retour, ils seront contraints de
payer des impôts élevés.
Les difficultés relevées au niveau des
enquêtes auprès des organismes institutionnels c'est surtout la
non-maîtrise du phénomène de la transhumance
extraterritoriale.
Cela se traduit par un manque des données
chiffrées sur l'effectif du cheptel transhumant par région et les
informations sur les ressources pastorales (notamment leur localisation et leur
état) existantes sur les zones de départs.
1.6.3 Quantification du flux d'animaux
La détermination du flux d'animaux transhumants est une
opération très difficile. Car non seulement au début de
l'étude la plupart des éleveurs sont partis en transhumance mais
aussi le temps est trop insuffisant pour nous permettre d'atteindre cet
objectif et enfin le moyen mis à notre disposition est très
limité. Les quatre méthodes utilisées se sont
heurtées à des limites importantes :
- les enquêtes d'effectif des troupeaux auprès
des éleveurs propriétaires, ont permis certes d'avoir quelques
données de base sur cet effectif. Ces données ne reflètent
pas la réalité du flux d'animaux, c'est juste un aperçu
très limité. En effet, la méfiance des peuls fait que les
informations manquent de fiabilité car l'effectif fourni est
sous-évalué.
- le fait de placer deux personnes à Anaga (Burkina
Faso) et à Zorimoné (village rive gauche du fleuve Niger) pour
compter les animaux transhumants qui passent et leur date de passage, nous a
permis d'avoir un échantillon de cet effectif. Mais le temps et surtout
le moyen faisant défaut, on n'a pas pu placer d'autres personnes sur
l'ensemble des portes d'entrée au Burkina et au Bénin.
l'effectif donné par les services d'élevage
à travers les CIT a permis certes d'avoir une idée sur l'effectif
des troupeaux qui traversent la frontière. Mais ces données
manquent de fiabilité car les éleveurs ne déclarent que
l'effectif vacciné sur les CIT et passent sous silence le reste des
animaux non vaccinés (la plus grande majorité). Ce nombre
(effectif du CIT) est donc très loin de la réalité.
- il n'y a actuellement aucun document qui traite du flux des
transhumants en direction du parc du W. Seules des données sur
l'effectif du troupeau par espèce et par arrondissement, nous ont
été fournies par le services de la statistique et de la
documentation du Ministère des ressources animales du Niger.
Ces informations recueillies à travers ces
méthodes d'investigation sur la quantification des flux des
transhumants, nous ont permis d'avoir une idée sur l'ampleur du
phénomène. Mais il ne reflète pas la réalité
du terrain.
1.6.4 Les relevés de végétation
Les contraintes sont essentiellement le manque de temps et
dans certains cas l'impraticabilité des routes pour accéder aux
aires de pâturages compte tenu de la saison des pluies. La durée
de la mission pour réaliser ces relevés de
végétation était de sept jours seulement (du 20 au 27
août 2002).
Le temps court ne nous a pas permis d'opérer sur un
grand nombre d'aires de pâturage. A titre illustratif, un relevé
devrait être réalisé dans la zone sud- ouest de Torodi pour
faire ressortir ses potentialités pastorales tant parlées par les
éleveurs de la localité. En plus de cela,
l'impraticabilité de la route ne nous a pas permis de faire un
relevé dans l'aire de pâturage de Poundou Ciminti qui est pourtant
une aire de référence pour les transhumants de Kollo et de Say en
direction de Boumba.
C'est aussi le cas de la riche aire de pâturage de Tondi
Bangou dont le manque de voie d'accès a empêché son
traitement (la mission a été effectué en voiture).
1.7 Précision sur les axes de transhumance
Les axes représentés sur la carte
répondent d'une part à la stratégie des bergers
transhumants qui consiste à prendre un raccourci pour atteindre les
zones d'accueil afin d'éviter des longs trajets aux animaux
déjà affaiblis par la pénurie des ressources pastorales de
la zone d'attache.
D'autre part tous ces axes cherchent à relier des
points stratégiques tels que les points d'eau et de cure salée,
les aires de pâturages ou les points de ravitaillement (les
marchés). Il peut aussi s'agir d'éviter les zones
surveillées par les forestiers (surtout aux alentours du parc), les
champs maudits ou les zones infectées.
En somme les axes de transhumance peuvent être
adaptés ou changés en fonction des intérêts qu'ils
suscitent pour les éleveurs transhumants.
CHAPITRE 2 : DELIMITATION ET DESCRIPTION DE LA ZONE
D'ETUDE
2.1 Description de la zone d'étude
Les différentes zones que nous avons observées
se repartissent dans les cantons de Tamou, Gueladio, Torodi et la zone du
Fleuve(le canton de Kirtachi et la réserve partielle de faune de Dosso).
Sur le plan administratif la zone d'étude est située sur trois
arrondissements du Sud ouest du Niger à savoir Say, Kollo et Boboye. Les
observations concernent l'état des ressources pastorales au niveau des
différentes aires de pâturages longeant les pistes de
transhumance. Dans les observations nous avons relevé les contraintes et
les atouts, qui sont liées à l'élevage sur les
différents terroirs d'attache (voire carte n°4).
2.1.1 La zone de Tamou
La zone de Tamou correspond au canton de Tamou où est
inclue la réserve totale de faune de Tamou (RTFT). Le principal axe de
transhumance qui traverse la réserve débouche sur le Burkina par
les villages de Tchéna puis Anaga au Sud et plus au Nord il
s'éclate à partir de Diamangou (village) pour rejoindre les
différents villages du canton (les zones d'attache des transhumants).
Cette zone possède deux sites de cure salée (logandi en
zarma) dont un à Tamou et un autre à Kobouri. Selon les
éleveurs, C'est un lieu de transit obligé car la consommation du
sel avant la transhumance permet de donner de l'appétit aux animaux afin
qu'ils puissent mieux exploiter le pâturage riche du Parc du W.
L'abreuvement en saison sèche est surtout assuré grâce aux
puisards creusés dans les lits des rivières Diamangou et Goroubi
et dans une moindre mesure au niveau de deux mares permanentes la mare de
Sababaré et de Kobouri qui gardent de l'eau jusqu'en fin mars.
Les aires de pâturage de cette zone sont
constituées de plateaux cuirassés présentant des sols
encroûtés et rocailleux, où ne poussent que des
espèces herbacées indésirables et vivaces le Sida
cordifolia et le Cassia tora. Les quelques bonnes terres autour des points
d'eau (les bas-fonds et les mares) où les animaux trouvent du
pâturage (Microchloa indica, Zornia glochidiata) sont envahies
par des champs pièges( des champs qui empêche l'accès aux
ressources pastorales). Les terres des glacis, plus fertiles sont
occupées par des champs.
Le pâturage aérien est presque inexistant car la
couverture ligneuse est composée en majorité de Combrethum
nigricans, Combrethum micrantum, Cassia senegal.
En dehors de la réserve, la proportion de sol nu des aires
de pâturages septentrionales, est estimée d'une manière
générale à 55%.
2.1. 2 La zone de Gueladio
Cette zone correspond au canton de Gueladio. Elle constitue la
continuité des axes de transhumance qui quittent la zone de Tamou vers
le Nord. Tous les axes débouchent au niveau de cette zone dans la grande
aire de pâturage du plateau de Tchantchergou (brousse tigrée : une
succession de plage nue et de plage boisée). Ce plateau est du type
cuirassé à sol latéritique et gravillonnaire. La
production herbacée est limitée et s'observe surtout aux
alentours des mares où le sol est sablo -argileux. Les herbacées
dominant sont composées de Microchloa indica. Zornia glochidiata et
Cassia tora. Quant aux ligneux, ce sont surtout le Combretum
micranthum, et Combretum nigricans, Guiera senegalensis qui dominent. La
proportion du sol nu est estimée à 60%.
L'abreuvement des animaux en saison sèche est
assuré grâces aux puisards creusés dans le lit du Goroubi,
et à la présence de quelques mares semi permanentes
dispersées dans l'aire de pâturage (Gouwa 9/12 mois, Ranéo
8/12 mois, Djeloga 7/12 mois, Kindé 6/12 mois, Killilya 7/12 mois). Ces
mares sont
aussi des lieux de transit des animaux au retour de la
transhumance en direction de Youri et Fillingué.
Pendant la saison des pluies cette aire de pâturage
constitue un refuge pour les animaux (pacage) dans le but de les
éloigner des champs de cultures.
La pression agricole qui constitue une contrainte majeure, se
remarque par l'envahissement par les cultures de la vallée du Goroubi et
l'extension des champs jusque dans l'aire de pâturage de Tchantchergou du
côté Nord Est (village de Damari) et Nord Ouest.
Ces aires de pâturages sont aussi menacées par
l'érosion hydrique qui crée des ravines tout en emportant les
quelques rares bonnes terres.
2.1.3 La zone de Torodi
Il s'agit du territoire du poste administratif de Torodi.
Cette zone compte quatre grandes pistes de transhumance présentant
plusieurs aires de pâturages. Selon les caractéristiques du sol et
de la formation végétale, cette région peut être
subdivisée en deux sous zones: la partie Est et celle de l'Ouest. Les
aires de pâturages de la partie Ouest ont une végétation de
type savane arbustive herbacée avec un sol pour la plupart sablo
-argileux. La flore présente une diversité d'espèces
herbacées dont les plus dominants sont : Zornia glochidiata,
Eragrotis tennela, Cenchrus biflorus, Brachiaria ramosa. Pennicetum
pedicelatum,...etc. Les ligneux dominants sont : Guiera senegalensis,
Boscia senegalensis, Cassia tora, Piliostigma reticulatum, Combretum
glutinosum, Combretum nigricans, Combretum micranthum...etc.
La proportion du sol est estimée à 35% dans
l'ensemble. Ces aires de pâturage se distinguent par apport à
celles des autres zones précédentes par leurs richesses en
ressources fourragères mais qui ne sont pas exploitées en saison
sèche faute de point d'eau permanent.
Les différents axes de transhumance comportent 31 mares
dont une seule est permanente (mare artificielle créée par le
PDLT2, située entre Magou et Eda).
Selon Rouga Oumarou Paté de Pamona, s'il existe des
points d'eau d'abreuvement permanent leur transhumance allait se limiter dans
leur brousse et cela leur éviterait les multiples tracasseries de la
transhumance extra territoriale.
A défaut des points d'eau permanents les bergers
transhumants utilisent les puisards creusés dans les lits des
rivières Diguibari, Goroubi, Sirba.
Les aires de pâturage de la partie Est présentent
une végétation de type brousse tigrée sur des plateaux
rocailleux. Le sol est tantôt sablo-latéritique (bande
boisée) et tantôt encroûté (bande nue). Les
herbacées dominants sont : Zornia glochidiata, Sporobolus festivus,
Triumfetta pentandra, Cassia obtusifolia, Borreria radiata... Quant aux
ligneux, ils sont constitués de : Combretum micranthum, Combretum
nigricans, Guiera senegalensis, Boscia senegalensis, Acacia macrostachya
...
Dans l'ensemble de la zone la pression agricole n'est pas trop
poussée, mais elle est en train de progresser lentement car l'espace y
est disponible. Les aires de pâturages sont soumises par endroits
à d'intenses ravinements causés par les eaux de ruissellement
pendant la saison des pluies.
2.1.4 La zone du Fleuve
Cette zone se compose de la réserve partielle de faune
de Dosso située sur la rive gauche du fleuve Niger (qui fait
frontière avec le parc du W). Elle est subdivisé en deux sous
zones : les régions riveraines et les zones éloignées du
fleuve. Cette zone est la plus riche en ressources pastorales comparativement
à toutes les zones étudiées.
En saison sèche, la vallée du fleuve Niger
constitue en elle même une aire de pâturage appelée
pâturage de décrue avec des espèces herbacées
très appétées
3 Projet de développement local de Torodi
telles que Echinochloa stagnina, Echinochloa indica,
Pyramidalis, Brachiaria mutica, Oryza longistaminata.
Les aires de pâturage présentent d'une
manière générale une diversité d'espèces
fourragères car le sol est assez fertile avec une couverture de sol nu
estimé à 30%. Les espèces herbacées dominantes sont
: Michrochloa indica, Zornia glochidiata, Digitaria lecardi, Cenchrus
biflorus, Eragrotis tremula, Diheteropogon haguerupiï, Sida
cordifolia...etc. Quant aux ligneux ils sont composés de :
Guiera senegalensis, Combretum glutinosum, Borreria aegyptiaca, Sterculia
segitera, Acacia seyal, Acacia albida, Acacia ataxancantha...etc.
L'abreuvement des animaux est assuré grâce
à la présence du fleuve Niger. Il est utilisé aussi bien
par les bergers qui partent en transhumance pour la zone d'accueil du
Bénin (parc côté Bénin), que les autres
éleveurs autochtones. En plus de cela les différents axes de
transhumance contiennent 57 mares dont 31 semi permanentes et 5 plus ou moins
permanentes (Koukada bangou, Tondi bangou, Gompo, Sabara bangou et Nafowo),
sans oublier les puits au nombre de 15 qui servent aussi d'abreuvement pendant
le départ en transhumance. A titre illustratif, "Poundou Ciminti" est un
puits pastoral de référence pour tous les bergers transhumants de
Kollo et de Say en direction de Boumba.
Pour les zones situées plus au Nord
(éloignées du fleuve), les éleveurs font face au manque de
point d'eau d'abreuvement pendant la saison sèche, ce qui les contraint
à utiliser des puits destinés à l'alimentation en eau des
hommes. Cette pratique a pour conséquence la baisse de débits
voire même le tarissement de ces puits entraînant souvent des
conflits entre éleveurs transhumants et villageois.
Quant aux régions riveraines, les éleveurs sont
confrontés à l'occupation de la vallée du fleuve Niger
à des fins culturales (rizières et cultures de contre-saison)
rendant difficile voire impossible l'accès des animaux aux
pâturages de décrue pendant la saison sèche.
plus en plus croissant. Ce qui a entraîné la
surexploitation pastorale des dernières aires de pâturages
existantes. Cela se traduit d'une part par l'augmentation de l'érosion
hydrique qui emporte les couches superficielles déjà
préparés par l'effet du piétinement des animaux et d'autre
part, par la prolifération des espèces peu appétées
(Zornia glochidiata qui ne laisse que de la paille sèche
pendant la saison sèche) ou indésirables (Sida
cordifolia et Cassia tora ). L'action conjuguée de la
pression agricole et de la surexploitation pastorale est à la base de la
disparition des espèces recherchées et appétées
telles que Andropogon gayanus, Diheterepogon hagerupii, Hypomea involucrata
, Cenchrus biflorus ...
Devant toutes ces difficultés, les éleveurs de
la zone périphérique du parc du W ont développé une
stratégie pour continuer à satisfaire les besoins alimentaires
d'un cheptel en pleine croissance. Cette stratégie consiste à
transhumer dans le complexe parc du W (Niger, Bénin, Burkina Faso).
Sachant bien que le pâturage est illégal, les bergers soutiennent
l'idée selon laquelle que c'est le seul cadre qui peut leur offrir les
ressources pastorales nécessaires (Andropogon gayanus et le
point d'eau qu'est la Mékrou) à la survie de leur troupeau.
2.2 la géologie de la zone
étudiée
Sur le plan géologique (Atlas du Niger 1980) cette
région repose essentiellement sur le Liptako à l'ouest (Say) et
le vaste bassin sédimentaire des Iullimenden à l'est (Kollo et
Boboye).
Le Liptako est caractérisé par des roches
métamorphiques et ignées de la période
précambrienne formée il y a 500 millions d'années. C'est
une vaste pénéplaine de 200 à 300 m d'altitude (due
à la prédominance des collines tabulaires) où la formation
du socle affleure.
Le bassin de Iullimenden est un immense ensemble qui couvre la
partie Est. on dénombre trois séries distinctes d'affleurement :
la série des argiles ferrugineuses ( série sidérolithique
de l'Adar Doutchi), la série argilo-sableuse et la série
grès argileux.
Le Liptako et le Bassin des Iullimenden ont été
disséqués par les cours d'eau du quaternaire (Atlas Niger 2000).
Un modelé s'est donc lentement élaboré. Il s'est produit
un enfoncement progressif des Talwegs et le recul des versants. Le paysage
actuel comprend alors deux éléments distincts : La haute surface
ou plateau produit de l'érosion avec un sommets plat et des contours
bien nets ; les vallées très larges situées en contrebas
souvent dissymétriques. Ces vallées sont piégées
par des sables éoliens lors des phases sèches du quaternaire. Ces
formations dunaires sont aujourd'hui fixées et elles sont à
l'origine des meilleures terres de cultures de la région. La
géologie explique le manque des points d'eau d'abreuvement dans les
zones de Torodi et de Tamou. Ce sont des zones de socle, la nappe
phréatique est presque inexistante. Au cas ou elle a été
localisée, il est difficile de forer les points d'eau.
2.3 Le relief
Les différentes unités paysagères
observées sur l'ensemble de la zone d'étude se composent de cinq
principaux ensembles :
- les plaines alluviales : les vallées fossiles, les
glacis, les plateaux et formations indurées, et les formations
éoliennes (Atlas Niger 1980).
- les plaines alluviales : cet ensemble correspond à la
plaine du fleuve Niger et de ses affluents dans leurs parties avales. Ce
modèle de plaine alluviale est caractérisé par un
régime d'inondation temporaire fluvial et pluvial, sur matériau
fluviatile de texture variable. C'est le domaine de cultures irriguées
du riz, maïs et du jardinage. Les parties non occupées par les
cultures servent de pâturage aux animaux notamment la
bourgoutière.
- les vallées fossiles : cet ensemble correspond aux
grandes vallées sèches do Dallol s'écoulant du Nord au
sud. Elles sont généralement comblées par des
matériaux d'origine éolienne. Il comprend une partie de
l'arrondissement de Kollo et la totalité de Birni N'gaouré.
La richesse du sol de ce domaine ne laisse pas
indifférents les cultivateurs. Il est dominé par les champs de
cultures. Les quelques mares qui se forment font l'objet d'extraction
artisanale du sel ( c'est le cas des femmes de Bara au nord de Gaya).
- Les glacis, forment un ensemble occupant des vastes zones
pénéplainées résultant de l'érosion des
anciennes surfaces d'aplanissement des plateaux. Ils sont constitués de
matériau meuble généralement sableux et profond et parfois
remaniés par le colluvionnement, l'épandage et
l'alluvionnement.
Cet ensemble est très souvent affecté par
d'anciens processus d'éolisation. Ces glacis sableux sont surtout
réputés par leur intérêt pour la culture du mil.
- les plateaux et les formations indurées : cet
ensemble comprend les plateaux proprement dits et leurs bordures. Ces plateaux
sont la plupart composés de la cuirasse ferrugineuse sur grès
continental. Ils constituent un ensemble très remarquable de la zone
étudiée et présentent en général une
très faible pente. Les plateaux sableux sont le domaine des champs des
cultures pluviales par contre ceux qui sont cuirassés et
latéritiques sont réservés aux pâturages des
animaux.
- les formations éoliennes : cet ensemble correspond
aux zones affectées par une intensité d'accumulation
éolienne au cours des
phases successives du quaternaire récent ou plus
ancien. Ces formations sont composées des cordons dunaires
récents, des ergs anciens et des glacis éolisés. Elles
sont aujourd'hui fixes et constituent la grande majorité des terres
cultivables de la zone étudiée.
2.4 Généralité du climat de la
zone étudiée
Le climat sahélien est du type tropical, il
découle directement des mécanismes de la circulation
atmosphérique générale. La dynamique du climat
sahélien est définie par l'alternance de deux masses d'air
subtropicales, sèche au Nord (l'harmattan) et, équatoriale humide
au Sud (la mousson). Nous distinguons trois types de saisons à peu
près d'égale longueur :
- la saison sèche et froide de novembre à
février, en ce moment le soleil occupe une position de plus en plus
méridionale. L'harmattan vent dominant souffle toute la journée
avec un calme relatif dans la soirée. Le temps est brumeux et les
températures sont basses.
- de mars à juin, la saison sèche se poursuit.
Elle est marquée par des fortes chaleurs. Le soleil regagne sa position
zénithale, occasionnant une élévation
générale des températures, tandis que l'action de
l'harmattan cesse au sol. C'est le moment très pénible pour les
organismes vivants car l'évaporation est très importante.
- de mai à septembre, a lieu l'unique période
humide au cours de laquelle tombent les précipitations annuelles. Mais
du fait de l'importance des précipitations pour l'agriculture et
l'élevage, les paysans adoptent le terme saison des pluies. Le
début de la saison humide se situe aux alentours du mois de mai (le ciel
se charge des nuages épars : cumulus de beau temps). Cette
période la mousson commence son avancée sur le continent.
L'humidité de l'air s'accroît. Les premières tornades
arrivent avec le passage du front intertropical attestant la
pénétration de la mousson. Les précipitations sont
essentiellement liées à deux mécanismes, le FIT et le
phénomène de ligne de graines (système orageux en Afrique
de l'Ouest d'orientation nord sud et dont le sens du déplacement se fait
d'est en ouest).
Cette saison de pluies s'étale sur trois à
quatre mois, de mi-juin à miseptembre en fonction de la latitude. La
durée de la saison des pluies et le volume d'eau
précipitées décroît du Nord vers le Sud. Les cumuls
annuels des précipitations vont de 0 à 800 mm par an sur
l'ensemble
du pays. La répartition des pluies inégale dans le
temps et dans
l'espace, détermine la plupart des activités
rurales.
Notre zone d'étude se situe dans l'extrême sud
ouest du Niger entre le isohyètes 650 et 750 mm englobant les
arrondissements de Say, Kollo et Birni N'gaouré. Elle se localise entre
les domaines climatiques sahélo-soudanien et soudanien nord.
Située dans l'extrême sud ouest du pays, elle
correspond à la zone de pluviométrie élevée (650
à 750 mm par an). Au cours de l'année 2002, il a
été enregistré 615.5 mm à Say, 544.6 à Kollo
et 581.9 mm à Birnin N'gaouré. La moyenne pluviométrique
sur trente ans à Say est de 561mm avec un minima en 1984 de 324.1mm et
un maxima en 1994 de 927.9mm ; à Kollo, cette moyenne est de 535mm avec
un minima en 1997 d'une hauteur de 316.8mm et un maxima en 1975 pour 867.2mm ;
à Birnin N'gaouré, la moyenne sur trente ans est de 531mm avec un
mina en 1983 soit 317.3mm et un maxima en 1975 soit 743.4mm (Direction
nationale de la météorologie). Les trois graphiques ci-dessous
illustrent l'évolution des pluies sur trente ans dans les
localités de Say, Kollo et Boboye. Cette zone se caractérise (sud
ouest du Niger) par une installation précoce de la saison des pluies par
apport aux autres régions du pays. Les pluies peuvent s'étaler
sur quatre mois (de juin à septembre) avec une répartition
inégale dans le temps et dans l'espace. Cette variation influe sur les
activités rurales notamment sur l'élevage transhumant à
propos des dates de départ et de retour de la transhumance. Les
températures les plus basses se lisent entre décembre et janvier
avec 20°C. La plus haute température est enregistrée en
avril-mai avec plus de 40°C. C'est la période où
l'évapotranspiration est à son maximum rendant la vie des
organismes vivants très difficile. C'est à cette période
principalement qu'intervient l'assèchement des mares signe
précurseur du départ en transhumance chez les bergers de la
région. C'est aussi le moment des conflits entre les villageois et les
éleveurs autour des puits.
Car les villageois refusent l'abreuvement des animaux dans le
stock d'eau destiné à l'approvisionnement de la population. Ces
conflits sont surtout fréquent dans le Boboye (Bataouri,
Sambéra).
La saison sèche est très longue avec une
durée de huit à neuf mois selon les régions. A cette
période les paysans pratiquent des cultures de contre saison dans les
vallées des différent cours d'eau et principalement le fleuve
Niger, rendant inaccessible les bourgoutières (bons pâturages)
pour les animaux.
Figure N° 1 : Evolution des pluies sur 30 ans
à Say de 1973 à 2002
Cumuls annuels en mm
|
1000
800
|
|
|
|
600 400
|
|
Cumuls Moyenne
|
200
0
|
|
|
|
1973 1977 1981 1985 1989 1993 1997 2001
|
|
|
Années
Tous les cumuls situés en dessous de la moyenne sont des
années déficitaires par contre ceux situés en dessus sont
excédentaires.
Cumuls annuels en mm
|
1000
800
|
|
|
|
600 400
|
|
Cumuls Moyenne
|
200
0
|
|
|
|
1973 1977 1981 1985 1989 1993 1997 2001
|
|
|
Années
Figure N° 2 : Evolution des pluies sur 30 ans
à Kollo de 1973 à 2002
Figure N° 3 : Evolution des pluies sur 30 ans
au Boboye de 1973 à 2002
Cumuls annuels en mm
|
800 700 600 500 400 300 200 100
0
|
|
|
|
|
Cumuls Moyenne
|
|
|
1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997
2000
Années
Source : Direction nationale de la
météorologie.
Tous les cumuls situés en dessous de la moyenne sont des
années déficitaires par contre ceux situés en dessus sont
excédentaires.
2.5 Les sols
Les terres des vallées du fleuve Niger et de ses
affluents sont de types argilolimoneux. Elles sont pour la plupart mises en
cultures en raison de leur fertilité. Il se pratique les cultures du riz
à Say et à Kollo et les cultures maraîchères dans la
région du Boboye.
Dans les régions des vallées sèches
notamment les Dallols, les sols sont riches en alluvions. Ils sont
destinés à la culture du mil et du niébé. Les
berges sont généralement affectées aux cultures
maraîchères.
Les sols des bas fonds et des cuvettes sont
surexploités. Ce qui entraîne l'augmentation de l'effet de
l'érosion hydrique. Cela se traduit par une dégradation physique
et chimique de ces sols.
Les zones des plateaux présentent des sols tantôt
sableux, tantôt de type gravillonnaire cuirassé. Les sols
sableux, peu épais, sont immédiatement pris d'assaut par les
agriculteurs pour pratiquer les cultures. Par contre les plateaux
cuirassés et gravillonnaires, impropres à
l'agriculture, sont aux pâturages (Say et Kollo).
Les dunes présentent deux types de sols : les sols
ferrugineux tropicaux à sesquioxydes et les sols ferrugineux tropicaux
lessivés.
Les sols ferrugineux tropicaux à sesquioxydes fortement
individualisés appelés sols dunaires sont d'assez faible
fertilité. Ces sols sont déficients en phosphate. Ils
représentent néanmoins la grande partie des sols cultivés
dans toute la zone et sont d'ailleurs menacés par la surexploitation
agricole.
Les sols ferrugineux tropicaux lessivés à
concrétions, associés à des sols peu évolués
gravillonnaires. Ils ont un intérêt agricole nul et subissent un
encroûtement de ses surfaces (glaçage).
2.6 La végétion
La formation végétale de notre zone
d'étude se distingue par des forêts claires au sud (région
du parc du W) passant progressivement aux savanes arborées, puis
arbustives vers le Nord. Cette non-uniformité de la
végétation est due non seulement à la différence
des précipitations mais aussi aux caractères du sol qui sont
propres à chaque unité du relief et à l'intervention
humaine. La période de la végétation active dépend
étroitement de l'alternance saison sèche/saison humide, elle ne
dépasse rarement pas les quatre mois. Dans cette région les
ressources fourragères herbacées et ligneuses proviennent
essentiellement de trois sources principales :
- les champs, où les résidus de cultures sont
pâturés après la récolte.
- les parcours situés sur les terres
généralement impropres à la culture (les plateaux
rocailleux) ou encore non défrichées.
- les vallées du fleuve Niger avec ses
bourgoutières (Echinochloa stagnina, Paspalum scrobiculatum et
Brachiaria mutica ) si celles-ci ne sont pas mise en cultures (
maraîchères, fruitières ou du riz).
Le pâturage dans cette zone est dominé par des
graminées annuelles. Elles
constituent en effet de bons pâturages en saison de
pluies. Au cours de la saison sèche, les animaux utilisent de la
paille sèche (graminées sèches) en quantité
généralement faible au niveau de la zone
d'attache. Les ligneux peuvent intervenir dans l'alimentation en fournissant le
complément azoté que les graminées sèches ne
contiennent pas. Mais cela est encore plus difficile car les bons ligneux
fourragers sont de plus en plus rares dans la région.
Selon les différents tracés des axes de
transhumance, on distingue quatre zones avec chacune une formation
végétale propre :
- la zone de Tamou correspondant au canton de Tamou, où
est inclue la Réserve de faune de Tamou. Les aires de pâturage
septentrionales de cette zone sont constituées des plateaux
cuirassés présentant des sols encroûtés et
rocailleux avec des formations végétales de type brousse
tigrée.
Les espèces herbacées dominantes sont Zornia
glochidiata, Microchloa indica et des espèces indésirables
telles que Sida cordifolia et Cassia tora . L'essentiel de la
végétation herbacée est concentré au niveau de la
bande boisée et autour des points d'eau (les mares et les bas-fonds)
où les sols sont menacés par les champs de cultures. Le
pâturage aérien est presque inexistant car la couverture ligneuse
est dominée par Combretum nigricans, Combretum micranthum, Cassia
senegal, Boscia senegalensis et surtout Guiera senegalensis.
Au Sud dans la Réserve de Tamou, la
végétation est plus fournie. Elle est du type savane arbustive
herbacée avec comme espèces herbacées
appétées Loudetia togoensis, Zornia glochidiata, Borreria
filifolia... Les ligneux dominant sont Combretum micranthum, Combretum
glutinosum, Combretum nigricans Guiera senegalensis, Piliostigma
reticulatum...
- la zone de Gueladio correspondant au canton de Gueladio qui
constitue la continuité des axes de transhumance qui quittent la zone de
Tamou vers le Nord. La végétation des aires de pâturage de
cette zone est aussi du type brousse tigrée sur plateaux
cuirassés à sol latéritique et gravillonnaire. La
production herbacée est limitée et s'observe surtout aux
alentours des mares où le sol est peu épais (sablo-argileux). Les
herbacées dominants sont composées de Microchloa indica,
Zornia glochidiata, Cassia tora... Quant aux ligneux, ce sont surtout le
Combretum micranthum, Combretum nigricans et Guiera senegalensis
qui dominent.
- La zone de Torodi. il s'agit du territoire du poste
administratif de Torodi. Selon les caractéristiques du sol et de la
formation végétale,
cette région peut être subdivisée en deux
sous zones: la partie Est et celle de l'Ouest. Les aires de pâturages de
la partie Ouest ont une végétation de type savane arbustive
herbacée avec un sol pour la plupart sablo-argileux.
La flore présente une diversité d'espèces
herbacées dont les plus dominants sont : Zornia glochidiata,
Eragrotis tennela, Cenchrus biflorus, Brachiaria ramosa. Pennicetum
pedicelatum, Cassia tora...etc. Les ligneux dominants sont : Guiera
senegalensis, Boscia senegalensis, Piliostigma reticulatum, Combretum
glutinosum, Combretum nigricans, Combretum micranthum...etc. Ces aires de
pâturage se distinguent par apport à celles des autres zones
précédentes par leurs richesses en ressources fourragères
mais qui ne sont pas exploitées en saison sèche faute de point
d'eau permanent. Dans cette partie de la zone de Torodi la pression agricole
est timide.
La partie Est présente le même
caractéristique floristique que la zone de Gueladio.
- La zone du Fleuve se compose de la réserve partielle
de faune de Dosso située sur la rive gauche du fleuve Niger (qui fait
frontière avec le parc du W). Elle est subdivisée en deux sous
zones : les régions riveraines et les zones éloignées du
fleuve. Cette zone du fleuve est la plus riche en ressources pastorales
comparativement à toutes les zones étudiées.
En saison sèche, la vallée du fleuve Niger
constitue en elle même une aire de
pâturage appelée pâturage de décrue
avec des espèces herbacées très appétées
telles que Echinochloa stagnina, Echinochloa indica, Pyramidalis,
Brachiaria mutica, Oryza longistaminata. C'est une formation de type
savane arbustive herbacée.
Les aires de pâturage situées sur les plateaux
(en majorité sablonneux) présentent d'une manière
générale une diversité d'espèces fourragères
car le sol est assez fertile. Les espèces herbacées dominantes
sont : Michrochloa indica, Zornia glochidiata, Digitaria lecardi, Cenchrus
biflorus, Eragrotis tremula, Diheteropogon haguerupiï, Sida
cordifolia...etc. Quant aux ligneux ils sont composés de :
Guiera senegalensis, Combretum glutinosum, Balanites aegyptiaca, Sterculia
segitera, Acacia seyal, Acacia albida, Acacia ataxancantha...etc.
Carte n°2 : carte de la
végétation
Source :
www.unesco.org
Cette carte illustre les différentes formations
végétales du Sud ouest du Niger incluant notre zone
d'étude.
Conclusion
La zone périphérique du parc du W est
située à cheval entre les climats sahélosoudanien et
soudanien Nord. Les précipitations varient de 650 à 750mm par an.
La végétation est composée des forêts claires au Sud
et des Savanes arborées et arbustives au Nord. Le climat
détermine d'une manière générale les
différents types d'activités économiques.
2.7 Les activités économiques de la zone
d'étude
Les activités économiques de notre zone
d'étude sont essentiellement l'agriculture et l'élevage.
L'agriculture est pratiquée par toutes les ethnies mais
particulièrement les gourmantchés, les Zarma et les haoussas,
pour les autres groupes notamment les peuls et les bellas, il reste une
activité secondaire car ils sont plus spécialisés dans
l'élevage.
Ces activités sont en effet du type extensif. Mais avec
le cycle de sécheresses qu'a connu le Sahel en 1973-74 et 1983-84, la
zone a enregistré un flux important d'immigrants provenant de Ouallam,
Téra, Fillingué et Doutchi qui a entraîné
l'augmentation de la population. Cela s'est traduit par une exploitation
importante des ressources naturelles au niveau de la zone d'où une
concurrence accrue autour de l'espace entre ces deux activités
rurales.
2.7.1 La population de la zone d'étude
Les deux grandes sécheresses qu'a connues le Sahel en
1973-74 et 1983-84, ont eu des impacts sur l'organisation du monde rural. Ces
impacts se traduisent dans notre zone d'étude par un flux massif des
immigrés venus des régions plus septentrionales à savoir
le Zarmaganda, le Kourfey, Tillabery, Tera et Doutchi. Ce flux d'immigrants et
le fort taux d'accroissement de l'ordre de 3,4%, ont entraîné
l'augmentation de la population. A titre illustratif, la zone située
entre Goroubi et Tapoa, il a été recensé 10. 000 nouveaux
venus entre la période 1978 -1985 et la zone Torodi, Makalondi et la
Sirba durant la même période, il a été
enregistré 50 000 migrants ( Plan de développement de Say,
juillet 1976). En 1988, l'effectif de la population au niveau des trois
arrondissements étudiés (Say, Kollo, Boboye) était de
600.244 habitants (Recensement général de la population de
1988).
Actuellement, en 2003 cet effectif peut être
estimé à 991.113 habitants avec un taux d'accroissement
naturel est supérieur (3,4%) à la moyenne nationale qui est de
3,1%. Les densités dans les trois arrondissements se présentent
de la manière
suivante : au niveau de Kollo. Elles ont passé de 22
habitants/km2 en 1988 à environ 34
habitants/km2 en 2002, Say de 12 habitants/km2 en 1988
à 19
habitants/km2 en 2002 ( il faut à ce niveau
tenir compte des 220 000 ha du parc du W et les 70 000 ha de la
Réserve de Tamou qui ne sont pas habitables) et
Boboye 46 habitants/km2 en 1988 à 72
habitants/km2 en 2002. Cette répartition humaine est
inégale, les zones humides et ou disposant des terres, sont le plus
souvent les plus peuplées.
D'après les travaux effectué en 1995 dans le Sud
ouest du Niger par Monsieur Issa Ousseini, dans le secteur Boumba -Ouna, il
est enregistré une très forte
densité supérieure à 70
habitants/km2 ; dans les régions du moyen Goroubi (Torodi
-Guéladio) et du Dallol (Boboye -Gaya), cette densité est
comprise entre
30 et 70 habitants/km2 et enfin le long des axes
hydrographiques notamment le fleuve Niger et ses affluents, cette
densité oscille entre 15 et 30 habitants au kilomètre
carré (extrait du "contact Sahara -Sahel" Volume 2).
Ces migrants qui sont la plupart des agriculteurs, ont
reconduit les mêmes pratiques agricoles qu'ils appliquaient dans leurs
zones de départ avec pour conséquence l'augmentation des surfaces
cultivées de crainte d'être à nouveau victimes des
sécheresses.
Jadis, cette zone périphérique du parc du W
était hostile à toute vie humaine à cause de l'existence
des maladies endémiques (paludisme, trypanosomiase, onchocercose...) qui
infestaient les réseaux hydrographiques (le fleuve Niger et ses
affluents). En plus de ces maladies, la présence des animaux sauvages et
l'enclavement même de la région (végétation
complètement fermée) était une véritable entrave.
C'est surtout grâce aux campagnes d'éradication des maladies que
le peuplement a été rendu possible.
Figure N° 4 : Evolution de la population des
trois arrondissements (Say, Kollo et Boboye) de 1988 à 2003
400000
50000
0
Années
Kollo Say Boboye
1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
2000 2001 2002 2003
350000 300000 250000 200000 150000
|
|
100000
Ce graphique montre l'évolution de la population des
trois arrondissements (Say, Kollo et Boboye) avec un taux d'accroissement
naturel de 3,4%. Les données proviennent de la direction nationale de la
population (recensement de la population de 1988).
2.7.2 L'agriculture
L'agriculture constitue la première principale
activité économique du sud ouest du Niger. Elle est
pratiquée par toutes les ethnies principalement les gourmantchés,
les zarma, les haoussas, les grands commerçants et fonctionnaires
habitant dans les centres urbains. Pour les autres groupes notamment les peuls
et les bellas, elle est une activité secondaire. Cette agriculture est
axée sur les cultures vivrières (mil, sorgho, maïs, riz...)
et les cultures de rentes notamment le niébé, l'arachide et le
coton. La production agricole est étroitement liée aux conditions
climatiques favorables de cette région qui est du type
Sahélo-soudanien et soudanien. Cette activité est en effet du
type extensif utilisant des techniques archaïques (hilaires et pioches).
Les paysans mettent en valeur une portion de terre pendant trois à cinq
ans et quand le sol est épuisé, il est abandonné pour un
nouveau terrain. C'est une agriculture minière. A titre illustratif,
dans l'arrondissement de Say les surfaces destinées à la culture
du mil ont passé de 59.746 ha en 1985 à 85.167 en 1995; au Boboye
ces mêmes surfaces ont passé de 112.102 ha en 1985 à
1443.441 ha en 1995 et à Kollo elles ont augmenté de 140.405 ha
en 1985 à 168.165 ha en 1995. Cette agriculture utilise le maximum de
bonnes terres disponibles (terres de bas-fonds et des plaines) et ne laisse que
des terres impropres à la seconde activité (l'élevage)
notamment les plateaux rocailleux et les surfaces indurées.
La pression agricole est visible sur toute la zone que nous avons
étudiée.
Dans la zone de Tamou, cette pression agricole se traduit par
l'occupation anarchique de toutes les terres fertiles. Les zones
concernées sont essentiellement les bas-fonds, les vallées des
cours d'eau, les plateaux et les glacis sableux. Au cours de notre
investigation sur le terrain, nous avons été témoin de la
reprise de jachère en plein Réserve au sud de Tamou et au Nord
(Baoulé).
1976 au profit des immigrés victimes des
sécheresses de 1973-74. Ce déclassement à
été fait au détriment de la population peule qui y vivait
déjà.
Au niveau de Gueladio, la saturation foncière est
à son paroxysme, il n'existe presque pas de terres disponibles pour
l'élevage. La seule exception que constituent le plateaux de
Tchantchergou, est actuellement en train de perdre sa superficie avec
l'avancée des fronts de cultures.
Au niveau de Torodi, cette avancée de champs de culture
est plus importante dans la partie Nord et centre Est du poste administratif. A
ce niveau seuls les plateaux cuirassés sont laissés à
l'élevage. Cette pression agricole a causé la fermeture d'un
couloir de passage très important celui de Bassara - Tépé
- Makalondi - Mossipaga - Kantchari, obligeant les animaux a emprunter la route
goudronnée pour atteindre le Burkina Faso.
Le sud constitue le domaine des terres vierges. Il faut noter
à ce niveau que la population gourmantché est en train de la
mettre en cultures avec un rythme non moins important.
La zone du fleuve est la plus confrontée au
problème foncier. Du côté de Kollo, la vallée du
fleuve est envahie par la culture du riz et la culture
maraîchère.
La Réserve Partielle de Faune de Dosso couvrant cette
zone (allant de Kirtachi au Nord à Gaya au sud), son existence et sa
réglementation dont l'interdiction de défricher semblent
totalement ignorées par les agriculteurs. En effet, la plupart de ses
terres susceptibles de produire sont mises en cultures. Les quelques aires de
pâturages existantes se rétrécissent du jour au lendemain.
Ce phénomène se traduit par l'existence des champs
pièges(champs rendant inaccessibles les ressources pastorales) sur les
parcours des éleveurs.
C'est le cas de l'axe de retour de la transhumance qui est
fermé par des champs au niveau du village riverain Tchanga Kwara.
Un autre cas plus préoccupant c'est celui qui a
entraîné l'isolement d'une mare importante d'abreuvement Fetto
Gaba-Gaba à Sambéra qui a fait l'objet de tant de conflits
souvent meurtriers.
Le mode d'accès à la terre, dans toute la zone
est fondé sur le défrichement, l'héritage , la donation,
le prêt, l'achat et la location.
- le défrichement est le mode d'accès originel
à la terre. C'est le mode d'accès le plus actif dans notre zone
d'étude du fait de son potentiel en terres vierges. L'arrivée des
immigrés agriculteurs a en effet entraîné un important
défrichement de terre surtout dans l'arrondissement de Say. Le
défrichement continue a être pratiqué actuellement comme en
illustre le défrichement des nouvelles terres dans la Réserve
Totale de Faune de Tamou.
- la succession est la règle successorale
d'accès à la terre. Il découle des droits que
confère l'occupation initiale. A la mort du chef de famille, ses enfants
héritent de son patrimoine foncier. Ce mode d'accès est
fréquent dans toute la zone.
- La donation est une pratique rare mais qui existe dans toute
la zone. Elle s'effectue généralement au profit d'un parent qui
peut alors la transmettre par héritage à ses descendants. La
déclaration de donation se fait toujours devant des témoins.
- le prêt est une opération qui s'effectue devant
des témoins et entre des gens de confiance (parents, amis ou
épouse) où sont associés les chefs coutumiers et les
Alkali (juges musulmans). De nos jours le prêt est en net recul à
cause de l'insuffisance de terres de cultures.
- l'achat de terre est une pratique très courante dans
notre zone d'étude. Il confère le droit exclusif de
propriété tant sur le fond de la terre que sur les arbres qu'il
porte.
C'est surtout les grands commerçants, les
fonctionnaires et les hommes politiques habitant à Niamey qui sont les
acquéreurs. Ils achètent en effet, des grandes étendues
qu'ils font travailler par des personnes résidant aux villages.
2.7.3 L'élevage
Au Niger, le poids de l'élevage est important. En
effet, la contribution du secteur de l'élevage au PIB est passée
de 67,71 milliards de FCFA en 1992 à 108,437 milliards de FCFA en 1998
(Document de relance sur le secteur de l'élevage MRA, 2001). En 2002,
cette contribution tourne autour de 11% en moyenne par an. Le secteur de
l'élevage représente environ 35% du PIB agricole. Il contribue
également à l'équilibre de la balance commerciale. En
effet, les produits de l'élevage occupent le second poste des principaux
produits nationaux exportés
juste après l'Uranium. Ils représentent 70% des
produits d'exportation soit près du double des produits agricoles. C'est
ainsi que l'évolution des exportations des produits d'élevage ont
passé de 15,08 milliards en 1991 à 12,46 milliards en 1993 et ils
ont atteint 20,714 milliards en 1996. L'élevage représente
l'activité principale pour près de 22% de la population
nigérienne. L'effectif du cheptel en 2002 pour l'ensemble du pays est
estimé à 3 445 805 bovins, 5 489 097 ovins et 9 037 496 caprins
(Document de relance sur le secteur de l'élevage MRA, 2001).
L'élevage constitue la seconde activité
économique après l'agriculture dans notre zone d'étude. Il
est pratiqué sous la forme extensive et représente la principale
activité des populations peuls et bellas. L'importance de
l'élevage peut s'apprécier par l'effectif du troupeau
présent dans la zone. Cet effectif a certes connu une régression
avec les sécheresses des années 1970. Actuellement, il tend a
doublé son nombre d'avant ces sécheresses. Les éleveurs
possèdent toutes les espèces d'animaux mais les bovins
constituent l'espèce la plus importante à cause de l'importance
de son effectif. L'effectif bovin a passé de 150.000 en 1982 à
267.425 en 2003 au niveau de Say; de 135.000 bovins en 1982 à environ
222.176 en 2003 à Kollo; de 122.914 bovins en 1982 à environ
180.306 en 2003 au Boboye.
Les éleveurs dépendent étroitement du
milieu dans lequel ils évoluent avec leur troupeau. Les ressources
pastorales qu'ils exploitent connaissent, compte tenu des variations
climatiques saisonnières, des fluctuations dans le temps et l'espace qui
les obligent à mettre en place une stratégie pour continuer
à satisfaire les besoins hydriques et alimentaires de leur
bétail. C'est dans ce contexte que peut s'expliquer l'installation
massive des éleveurs peuls (surtout) dans cette région
périphérique du Parc du W, qui jouit d'une bonne
pluviométrie et par conséquent une bonne disponibilité
fourragère et hydrique. Ils ont en effet, quitté les zones
septentrionales saturées par les champs de culture tout en fuyant
l'avancée du front de désert.
Les agriculteurs procèdent à une
corrélation entre le taux de croissance démographique et celui du
défrichement et de la déforestation. Cette situation a conduit
à un rétrécissement de l'espace de pâture,
d'où la naissance d'une concurrence conflictuelle, entre l'agriculture
et l'élevage autour de l'espace. Les
pasteurs sont souvent les plus défavorisés, car
ils perdent peu à peu le contrôle de leurs terres et donc,
l'accès aux ressources clés, notamment l'eau et le
pâturage. On assiste à une mise en culture quasi-totale des terres
disponibles.
Cette pression agricole se traduit dans toute la zone par la
fermeture graduelle ou complète des couloirs de passage et ou le
grignotement partiel ou complet des aires de pâturage. Dans certains cas,
c'est autour des grandes mares d'abreuvement que les agriculteurs
établissent leurs champs. Cela pose des problèmes de survie des
troupeaux. Il est donc, impossible pour les éleveurs de traverser les
régions agricoles sans provoquer des conflits violents avec les
agriculteurs, le cas de Sambéra au Boboye avec la grande mare Fetto
Gaba-Gaba illustre bien ce fait. En effet, dans cette des champs ont
entouré cette grande mare d'abreuvement. Cette situation a
entraîné une bagarre rangée entre les agriculteurs et les
éleveurs avec malheureusement des pertes en vies humaines . Cela
dénote que droit foncier est reconnu uniquement à
l'agriculture.
La pression agricole a eu pour conséquence la
diminution du nombre des aires de pâturage devant un effectif de cheptel
de plus en plus croissant. Ce qui a entraîné la surexploitation
pastorale des dernières aires de pâturage existant.
Cela se traduit d'une part par l'augmentation de
l'érosion hydrique qui emporte les couches superficielles
déjà préparées par l'effet du piétinement
des animaux et d'autre part, par la prolifération des espèces peu
appétées (Zornia glochidiata qui ne laisse que de la
paille sèche pendant la saison sèche) ou indésirables
(Sida cordifolia et Cassia tora ). L'action conjuguée
de la pression agricole et de la surexploitation pastorale est à la base
de la disparition des espèces recherchées et
appétées telles que Andropogon gayanus, Diheterepogon
hagerupii, Hypomea involucrata , Cenchrus biflorus ...
Figure N° 5 : Evolution du cheptel (bovins
ovins caprins)des trois arrondissements (Say, Kollo et Boboye) de 1990 à
2002
400000
200000
700000
600000
500000
300000
100000
0
1990
1991
1992
1993
Bovins Ovins Caprins
1994
Evolution cheptel
1995
Années
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
Projection des cheptels Bovins, Ovins et Caprins des trois
arrondissements Say, Kollo et Boboye de 1990 à 2002 avec un taux
d'accroissement naturel respectivement de 2%, 3% et 2,5%.
Source : Service de la Statistique et de la documentation
du Ministère des ressources animales du Niger.
CHAPITRE 3 : LES RESSOURCES PASTORALES ET
STRUCTURES D'APPUI ET D'ENCDREMENT DES ELEVEURS
3.1 Les ressources pastorales
Il s'agit ici de savoir quelles sont les ressources pastorales
(ressources végétales et hydriques) présentes sur les
zones d'attache et sur les parcours de la transhumance dans la zone
périphérique du parc du W du Niger. En effet, les informations
sur l'état de ces ressources pastorales permettent de comprendre les
raisons qui poussent les éleveurs à quitter périodiquement
leurs territoires d'attache pour la destination du parc du W en saison
sèche. Ainsi, lors du travail de terrain l'identification et la
localisation (coordonnées GPS) des aires de pâturage, des mares et
des puits ont été réalisées.
3.1.1 Les ressources en eau et l'état de
dégradation
Les ressources en eau constituent l'ensemble de type de points
d'eau servant d'abreuvement des animaux en saison sèche au niveau des
zones d'attache et le long des axes de transhumance. Ces points d'eau sont
certes nombreux mais en général temporaires.
- La zone de Tamou
Cette zone est traversée par les rivières
Diamangou et Goroubi. Ces deux rivières servent d'abreuvement en saison
des pluies et pendant la saison sèche leurs lits sont utilisés
pour creuser des puisards destinés surtout à l'abreuvement des
animaux. Certaines mares permanentes comme Sababaré et Kobouri sont
aussi exploitées par les transhumants. On note aussi la présence
d'autres mares sémi-permanentes (au nombre de 35) qui sont reparties
dans les aires de pâturages et le long des axes de transhumance, mais qui
sont menacées d'ensablement. Les puits pastoraux existent dans toute la
zone mais ils sont pour la plupart non opérationnels. Les
éleveurs de cette localité manquent des points d'eau pour
l'abreuvement pendant la saison sèche. C'est ce qui explique en partie
le départ précoce des bergers en transhumance.
-La zone de Gueladio
A ce niveau, l'abreuvement des animaux est assuré
grâce à la rivière Goroubi pendant une partie de la saison
sèche et surtout aux puisards creusés dans son lit. Certaines
mares sémi-permanentes telles que Gouwa, Ranéo, Djeloga,
Killilya, Kindé (...) sont aussi utilisées par les
éleveurs.
Au total on dénombre 27 mares toute catégorie
confondue dans la zone. De nos jours, ces mares sont menacées
d'ensablement devant une pression d'un cheptel en plein croissance.
Dans cette zone, les puits pastoraux sont non seulement peu
nombreux mais aussi non opérationnels dans leur majorité.
- La zone de Torodi
La zone de Torodi présente une géologie (zone de
socle) qui n'est pas favorable au stockage des eaux et le fonçage des
puits est non seulement difficile mais aussi la nappe phréatique est
difficilement localisable (l'infiltration est réduite) car les eaux
d'écoulement se versent directement dans les vallées des
rivières. L'abreuvement des animaux en saison sèche est rendu
possible grâce aux rivières Diguibari, Goroubi et Sirba ainsi que
les puisards creusés dans leurs lits. Toutes les 31 mares
répertoriées sont semi-permanentes, elle s'assèchent au
plutard en fin février. La seule exception constitue la mare
artificielle creusée par le PDLT, située entre Magou et Eda.
- La zone du Fleuve
Dans cette zone l'abreuvement des animaux en saison
sèche est assuré grâce à la présence du
fleuve Niger. Il est utilisé aussi bien par les bergers qui partent en
transhumance pour la zone d'accueil du Bénin (parc côté
Bénin), que les autres éleveurs autochtones. En plus de cela les
différents axes de transhumance contiennent 57 mares dont 31 sémi
permanentes et 5 plus ou moins permanentes (Koukada bangou, Tondi bangou,
Gompo, Sabara bangou et Nafowo), sans oublier les puits au nombre de 15 qui
servent aussi d'abreuvement pendant le départ en transhumance en saison
dèche. A titre illustratif, "Poundou Ciminti"
est un puits pastoral de référence pour tous les
bergers transhumants de Kollo et de Say en direction de Boumba.
Pour les zones situées plus au Nord
(éloignées du fleuve), les éleveurs font face au manque de
point d'eau d'abreuvement pendant la saison sèche, ce qui les contraint
à utiliser des puits destinés à l'alimentation en eau des
hommes. Cette pratique a pour conséquence la baisse de débits
voire même le tarissement de ces puits entraînant souvent des
conflits entre éleveurs transhumants et villageois.
Conclusion
D'une manière générale, l'ensemble de la
zone d'étude (à l'exception de la zone proche du fleuve) se
caractérise par une insuffisance et/ou le tarissement précoce des
points d'eau ( les mares) et les quelques mares permanentes existantes sont
aujourd'hui menacées d'ensablement. Cela fait d'ailleurs parti d'une des
raisons principales avancées par les éleveurs pour justifier leur
mobilité en direction du parc du W pendant la saison sèche. Les
puits pastoraux existant sont pour la plupart non opérationnels et ceux
utilisés sont confrontés à une baisse continuelle de leurs
débits puisqu'ils sont exploités et par les villageois et par les
éleveurs. Une situation qui entraîne souvent des conflits.
3.1.2 Les ressources végétales
L'analyse du couvert végétal nous permet d'une
part de comprendre les raisons du départ en transhumance des
éleveurs pendant la saison sèche vers des zones d'accueil plus au
Sud, d'autre part de saisir, la stratégie des bergers dans le choix de
leurs axes de transhumance. Les relevés permettent d'avoir une
idée sur les ressources pastorales (points d'eau et fourrages) au niveau
des aires de pâturages qu'ils exploitent sur leurs terroirs d'attache.
Les relevés de végétation ont
été réalisés pendant la saison des pluies afin de
mieux identifier les différentes espèces.
élémentaire (la contribution spécifique
par espèces). Ils permettent également d'apprécier
l'état de dégradation des aires de pâturage (la couverture
de sol nu) et partant de là comprendre les raisons qui poussent les
éleveurs à aller en transhumance.
La fréquence et la contribution spécifique de
chaque espèce sont calculées afin de faire ressortir la
diversité de la composition floristique de chaque aire.
La zone de Tamou
Le relevé a été fait à Pemboi le
21 août 2002 (orientation Nord Sud) en plein milieu de la Réserve
Totale de Faune de Tamou RTFT) au Sud de Tamou. Ce choix est d'avoir une
idée de la diversité d'espèces fourragères qui
pousse les éleveurs à transhumer dans le parc du W. Pour
comprendre l'état des aires de pâturage plus septentrionales de la
zone de Tamou, l'aire de pâturage de Tchantchergou servira de
référence car les caractéristiques sont identiques.
Pemboi est situé dans une formation de type savane
arbustive herbacée présentant un sol argilo sablonneux. La
couverture de sol nu est de 20% ce qui limite l'effet de l'érosion
hydrique.
- Au niveau des résultats de la méthode du point
quadrat, il a été recensé 19 espèces
différentes soit 231 contacts. Les trois premières espèces
herbacées fréquentes sont Loudetia togoensis (47%),
Zornia glochidiata (34%), Borreria filifolia (10%). Par
contre on assiste à la disparition de certaines espèces
très appétées par les animaux (Andropogon
pseudapricus (3%), Aristida adscensionis (1%), Anogeissus
leiocarpus (3%), pennisetum pedicellatum (4%)). Cette disparition
s'explique par le surpâturage car Pemboi est non seulement un lieu de
transite des transhumants en direction du parc du W, mais aussi une aire de
pacage des animaux des villages environnants (Moli Haoussa,
Alambaré).
Les trois premiers ligneux dominants sont : Combretum
micranthum (25%),
Combretum nigricans (17%), Guiera
senegalensis (8%). On remarque que plus on va vers le sud plus la
végétation devient fermée (plus importante).
- Résultats de la méthode du quadrat
élémentaire
Cette méthode s'applique au point 0m et 100m du
relevé. Cela correspond à deux résultats de surface
d'échantillonnage de 1m2 pour les herbacées et deux
surfaces d'échantillonnage de 100m2pour les ligneux.
Résultat des deux surfaces au point 0m : il a
été identifié six espèces d'herbacées au
niveau de la surface d'échantillonnage 1m2 dont les trois
premières espèces dominantes sont : Zornia glochidiata
621 pieds soit une contribution spécifique de 49,32%, Loudetia
togoensis 563 pieds soit 44,72% et Borreria radiata 58 pieds avec
une contribution de 4,6%. Les espèces ligneuses sur la surface
d'échantillonnage de 100m2 sont au nombre de six dont six
Guiera senegalensis (46,16%) et trois Combretum micranthum
(23,08%).
- Résultats des deux surfaces au point 100m :
Pour les herbacées il a été recensé
six espèces les plus dominants sont Zornia glochidiata 380 avec
une contribution spécifique de 49,09%, Loudetia togoensis 203
avec 26,23% et Borreria filifolia 126 avec 16,28%. Quant aux ligneux
nous avons compté dix espèces dont les plus dominants sont :
Combretum nigricans 14 avec une contribution spécifique de
48,27%, Guiera senegalensis 6 avec 20,69% et Combretum
micranthum 2 avec 6,89%.
La zone de Gueladio
Le relevé a été fait le 24 août
2002 (orientation Nord- Ouest, Sud- Est) dans l'aire de pâturage du
plateau de Tchantchergou qui est une aire de transit des animaux qui partent en
transhumance vers le parc, car elle dispose d'importantes mares
d'abreuvement.
C'est aussi une aire de pacage des animaux pendant la saison des
pluies dans le but de les éloigner des champs de cultures.
Cette aire de pâturage a une formation
végétale de type brousse tigrée présentant une
discontinuité de végétation. La couverture de sol nu est
environ de 50%, car le manque de végétation a pour
conséquence la dégradation du sol par l'effet de l'érosion
hydrique.
- La méthode du point quadrat a donné les
résultats suivants : il y a eu au total 165 contacts soient 7
espèces toute catégorie confondue parmi lesquels les
espèces herbacées dominantes sont Microchloa indica
avec
une fréquence de 37%, Zornia glochidiata 31%
et Cyanetis lanata 13%. Les ligneux dominants sont Combretum
micranthum avec une fréquence de 20%, Boscia senegalensis
9% et Combretum nigricans 8%. On constate à ce niveau que la
végétation n'est pas diversifiée et la prédominance
de Microchloa indica s'explique par le fait que le relevé a
été réalisé près d'une mare.
- La méthode du quadrat élémentaire
:
Résultats des deux surface au point 0m : pour les
herbacées (1m2 de surface, trois espèces
seulement), il a été compté 2144 touffes de Microchloa
indica soit une contribution spécifique de 91,12%, Zornia
glochidiata 204 soit 8,67% et Lyanetis
lanata 5 soit 0,21%. Les ligneux (surface de
100m2, quatre espèces) quant à eux, ce sont Guiera
senegalensis 7 individus soit une contribution spécifique de
58,33%, Combretum micranthum et Combretum nigricans 2
individus par espèce soit chacun une contribution spécifique de
16,67% et enfin Gardenia sokotensis un individu soit 8,33%.
Résultats des deux surfaces au point 100m : au niveau de
la surface
d'échantillonnage de 1m2, il a
été recensé deux espèces seulement. Il s'agit de
Zornia glochidiata 123 individus soit une contribution
spécifique de 57,21% et Microchloa indica 92 individus soit
42,79%. Pour les ligneux, il a été compté également
deux individus, Combretum micranthum au nombre de 8 avec une
contribution spécifique de 88,89% et Boscia angustifolia une
seule espèce pour une contribution spécifique de 11,11%.
Cette méthode illustre parfaitement la pauvreté
du sol qui est du type latéritique et gravillonnaire. La production
herbacée est limitée et s'observe surtout aux alentours des mares
où le sol est sablo -argileux. Cette dégradation du sol est en
partie due à l'effet de la pression du surpâturage. Les ligneux se
caractérisent essentiellement par la prédominance des
combretacées.
La zone de Torodi
caractère non cultivable des espaces (sol induré)
réservé au pâturage dans cette partie.
IL est important aussi de préciser que ces aires de
pâturage sont totalement différentes de celles situées au
Sud Ouest (régions frontalière avec le Burkina Faso) qui sont
plus riches en ressources fourragères mais qui n'ont pas
été traitées par manque de temps. Sur tout un autre plan
cette région Est se distingue par son nombre important de bovins et la
seule alternative pendant la saison sèche c'est la transhumance vers les
zones plus riches, notamment celles du parc de W.
La formation végétale est du type brousse
tigrée avec une succession de plage nue et de plage boisée. La
végétation est très limitée car la couverture de
sol est de 70%.
A la suite de la méthode du point quadrat, on a eu 8
espèces avec pour herbacées dominants Zornia glochidiata
avec une fréquence de 50% et Microchloa indica avec 21%. Quant
aux ligneux ceux qui dominent sont le Combretum micranthum avec une
fréquence de 26% et Guiera senegalensis 14%.
- La méthode du quadrat élémentaire
:
Les résultats au point 0m du transect dans la surface
d'échantillonnage 1m2 pour les herbacées nous avons
obtenu trois espèces dont la plus dominante est le Zornia
glochidiata avec 334 individus soit une contribution spécifique de
64,85%.
Pour les ligneux sur 100m2 de surface, nous avons
recensé deux espèces le Combretum micranthum 4 individus
soit 66,67% de contribution spécifique et Guiera senegalensis 2
individus soit33,33%.
Les résultats au point 100m pour les herbacées
dans 1m2 de surface, nous avons recensé sept espèces
dont les plus dominants sont Zornia glochidiata avec 173 individus
avec 52,42% de contribution spécifique et Microchloa indica 138
individus soit 41,82%. Pour les ligneux sur une surface
d'échantillonnage de
100m2, il a été compté 5
espèces dont les plus dominants sont le Combretum
micranthum 5 individus soit 35,71 de contribution
spécifique et Combretum nigricans 4 individus soit 28,57%.
La zone du fleuve
Elle est subdivisée en deux sous zones à savoir
les régions riveraines et les zones éloignées du fleuve.
C'est ainsi qu'il a été réalisé deux relevés
de végétation soit un relevé dans chaque sous zone pour
mieux ressortir les différents types de formation
végétale.
- Au niveau de la région riveraine, le relevé a
été fait dans l'aire de pâturage de Karal (situé
à 2km du fleuve) le 26 août 2002 avec une orientation NE- SO.
C'est une formation végétale de type savane arbustive
herbacée. Le recouvrement de sol est de 15%, car le sol est argilo
sablonneux où il pousse une diversité d'espèces
fourragères. L'action de l'érosion hydrique est très
faible. La qualité du sol ne laisse pas indifférent les
agriculteurs. En effet, l'aire de pâturage est ceinturée par des
champs et chaque année le front de culture avance. Karal est aussi un
lieu de campement des peuls où les animaux se refugent en attendant la
fin des récoltes.
Au cours de la méthode du point quadrat, il a
été recensé 26 espèces dont les trois
espèces dominantes sont : Zornia glochidiata et Brachiaria
lata avec une fréquence de 45% chacune, Fimbrilis exilis
et Meliniella micrantha avec une fréquence de 40% chacune et
Eragrotis Pilosa avec 39%.
Sur l'ensemble du transect, il n'a été
observé que deux ligneux. Il s'agit d'Accacia seyal et
Balanites aegyptiaca.
- La méthode du quadrat élémentaire
:
Pour les résultats au point 0 m du transect, il a
été obtenu 9 espèces d'herbacées
(surface d'échantillonnage 1m2) dont les
plus dominantes sont. Fimbrilis exilis 1596 touffes soit une
contribution spécifique de 61,43%, Meliniella micrantha 378
individus et 14,55% comme contribution spécifique et Eragrotis
pilosa 218 individus pour une contribution spécifique de 8,39%.
Quant aux ligneux, il a été
compté quatre Acacia seyal sur la surface
d'échantillonnage 100m2, soit 100% de contribution
spécifique.
Les résultats au point 100m du transect ont donné
15 espèces d'herbacées sur
1m2 de surface dont les plus dominantes sont
Chloris pilosa 306 individus avec une contribution
spécifique de 30,57%, Setaria inseps 164 individus pour
une contribution spécifique de 16,68% et Corcorus olitorus
157 individus soit 15,68%.
Pour les ligneux, sur la surface de 100m2, il a
été compté deux espèces seulement dont
Balanites aegyptiaca 12 individus et 85,71% de contribution
spécifique et Acacia seyal 2 individus soit 14,29.
Cette aire de pâturage de Karal illustre bien la
diversité d'espèces fourragères que renferme la zone
riveraine et la particularité des espèces ligneuses
constituées en majorité des arbres à épines. Les
traces de l'érosion hydrique sont rares mais l'avancée des champs
de cultures constitue la plus grande menace.
Au niveau des zones éloignées du fleuve, le
relevé a été réalisé ( orientation Nord-
Sud) le 26 août 2002 dans l'aire de pâturage située sur le
plateau (entre les villages de Sambéra et Koffo) entre le Dallol Bosso
et le Dallol Foga à environ 45 km du fleuve Niger. La formation
végétale est du type savane arbustive herbacée, le
recouvrement de sol nu est de 30%. Le sol est assez fertile, composé de
l'argile et du sable et l'érosion des eaux d'écoulement est
freiné par la densité de la végétation. La pression
agricole y est et se manifeste par la réduction de l'aire de
pâturage au Sud du village de Sambéra plaçant au milieu des
champs une grande mare d'abreuvement (Fetto Gaba-Gaba). C'est aussi une zone de
haute tension (conflits) entre les agriculteurs et les éleveurs qui
s'accompagne souvent avec de morts d'hommes. Cette aire de pâturage est
l'une des aires la plus fréquentées par les bergers car lors de
notre passage nous avons compté plus de 300 bovins en pâturage. On
trouve également à l'intérieur de cet espace, des
campements peuls fuyant les conflits grandissant avec les agriculteurs.
Au cours de la méthode du point quadrat, il a
été identifié 18 espèces d'herbacées et des
ligneux. les herbacées les plus dominants sont Zornia
glochidiata avec une fréquence de 39%, Microchloa indica
38% de fréquence et Triumfetta pentandra 32%. Le ligneux
qui domine, est essentiellement le Combretum micranthum pour une
fréquence de 27%.
- La méthode du quadrat
élémentaire
Les résultats au point 0m du transect ont donné
pour les herbacées sur une
surface d'échantillonnage de 1m2, 10
espèces dont les plus dominantes sont Zornia glochidiata 836
individus soit 77,84% de contribution spécifique, Cassia
mimosides 105 individus avec une contribution spécifique de
9,78%.
Pour les ligneux avec une surface de 100m2,
Combretum micranthum est la seule espèce observée avec 9
individus soit 100% de contribution spécifique.
Les résultats au point 100m du transect ont
donné pour les herbacées (1m2 de surface) 6 espèces dont
celles qui dominent sont Zornia glochidiata 542 individus soit 62,73%
de contribution spécifique, Borreria radiata 131 individus soit
15,16%.
Pour les ligneux, on a relevé deux espèces
seulement sur la surface
d'échantillonnage de 100m2, 9 Combretum
micranthum soit 90% de contribution spécifique et un seul
Guiera senegalensis soit 10%.
Tableau N° 1 : Résultat récapitulatif
des relevés de végétation pour les deux espèces
dominantes et leurs contributions spécifiques
METHODE
Aire de pâturage
|
Points quadrat
|
Quadrat élémentaire
|
Couverture sol nu
relevé
|
Pemboi (Tamou)
|
Herbacées : Loudetia togoensis 47% et Zornia
glochidiata 34%
Ligneux : Combretum micranthum 25% et
Combretum nigricans 17%
|
Point 0 m :
|
Point 100 m :
|
12%
|
Herbacées : Loudetia togoensis 49.32% et
Zornia glochidiata 44.72%
Ligneux : Guiera senegalensis 46.16%
Combretum micranthum 23.08%
|
Herbacées : Loudetogoensis 49.09% et
Zornia glochidiata 26.23%
Ligneux : Combretum micranthum 48.27% et Guiera
senegalensis 20.69%
|
Tchentchergou (Gueladio)
|
Herbacées : Microchloa indica 37% et Zornia
glochidiata 31%
Ligneux : Combretum micranthum 20% et Boscia
senegalensis 9%
|
Herbacées : Microchloa indica 91.12% et
Zornia glochidiata 8.67% Ligneux : Combretum
micranthum 58.33% et Combretum nigricans 16.67%
|
Herbacées : Zornia glochidiata 57.21% et
Microchloa indica 42.79%
Ligneux : Combretum micranthum 88.89% et Boscia
senegalensis 11.11%
|
30%
|
Panoma (Torodi)
|
Herbacées : Zornia glochidiata 50% et :
Microchloa indica 21% Ligneux : Combretum micranthum
26% et Guiera senegalensis 14%
|
Herbacées : Zornia glochidiata 64.85% et :
Microchloa indica 31.65% Ligneux : Combretum
micranthum 66.67% et Guiera senegalensis 33.33%
|
Herbacées : Zornia glochidiata 52.42% et
Microchloa indica 41.82%
Ligneux : Combretum micranthum 35.71% et
Combretum nigricans 28.57%
|
40%
|
Karal
(zone du fleuve)
|
Herbacées : : Zornia glochidiata 45% et
Brachiaria lata 45%
Ligneux : Acacia seyal 55% et Balanites
aegyptiaca 45%
|
Herbacées : Fimbrilis
exilis 61.43% et Melinella micranta 14.55
Ligneux : Acacia seyal 100%
|
Herbacées :Chloris Pilosa 30.57% et Setaria
inseps 16.68% Ligneux : Balanites aegyptiaca 85.71%
Acacia seyal 14.29% et
|
5%
|
Sambéra-Koffo (Zone du fleuve)
|
Herbacées : Zornia glochidiata 39% et :
Microchloa indica 38% Ligneux : Combretum micranthum
27% et Guiera senegalensis 26%
|
Herbacées : Zornia glochidiata 77.84% et
Cassia mimosoides 9.78% Ligneux : Combretum micranthum
100%
|
Herbacées : Zornia glochidiata 62.73% et
Borreria radiata
15.16%
Ligneux : Combretum micranthum 90% et
Guiera senegalensis 10%
|
15%
|
Conclusion sur les relevés :
Dans l'ensemble de notre zone d'étude, sur les cinq
relevés quatre (Panoma, Tchantchergou, Karal et Sambéra)
présentent Zornia glochidiata comme la première
espèce dominante. Celui qui fait exception est l'aire de pâturage
de Pamboi dans la réserve totale de faune de Tamou.
Selon les éleveurs cette espèce était
considérée par le passé comme étant non
appétée compte tenu de la diversité d'espèces
fourragères au niveau de la zone d'attache. Actuellement, elle est
devenue une espèce appétée.
Alors, la question est de savoir qu'est-ce qui a
engendré la prolifération de cette espèce et la
disparition des autres espèces recherchées par les
éleveurs (Andropogon gayanus, Loudetia togoensis).
Selon les agents d'élevage rencontrés, la disparition de la
biodiversité des herbacées est liée aux
défrichements des bonnes terres pour les champs et à la pression
du surpâturage.
La présence du Zornia glochidiata est due
à sa capacité d'adaptation aux broutages excessifs et la
faciité de régénération. Sa consommation à
l'état jeune (avant la maturité) entraîne le
phénomène de météorisation du fait de son taux
d'azote élevé et se traduit par le gonflement de ventre des
animaux souvent mortel.
Dans l'aire de pâturage de Pemboi, la diversité
floristique et surtout des
herbacées (Loudetia togoensis) constatée,
annonce la proximité du Parc du W.
Dans l'ensemble des zones, les ligneux dominants sont surtout les
combretacées secondées selon les zones par Guiera
senegalensis.
Toutes les aires de pâturages sont menacées soit
par la pression agricole en réduisant l'espace disponible, soit par la
pression du surpâturage entraînant la disparition des
espèces appétées. Les traces de l'érosion hydrique
sont visibles selon les zones à travers les ravinements observés
dans les aires de pâturage. Mais généralement les zones
dénudées sont les plus exposées. Les résultats des
relevés de végétation concernant les cinq aires de
pâturages sont consultables en annexe 3.
3.2 La dégradation des ressources pastorales
3.2.1 Au niveau de la zone d'attache
La surexploitation agricole et pastorale des sols au niveau de
la zone d'attache des éleveurs, a entraîné leur
transformation physique et chimique. Cette surexploitation agricole se traduit
par une dégradation de sa structure par la perte de sa cohérence
ayant pour conséquence l'augmentation de sa sensibiité à
l'érosion hydrique et éolienne. Quant aux modifications
chimiques, elles résident dans l'appauvrissement de ces sols en sels
minéraux c'est à dire la baisse de la
teneur en matières organiques. Cette situation est plus
perceptible dans l'arrondissement de Say et Boboye.
La surexploitation pastorale a pour conséquence la
glacification des sols limitant l'infiltration au profit du ruissellement.
C'est ce qui explique la dégradation des parcours de la
transhumance et des aires de pâturage d'une part et d'autre part la
colonisation des espaces pastoraux par des espèces peu
appétées (Zornia glochidiata) et ou des espèces
indésirables Sida cordifolia et Cassia tora dans toute
la zone.
La surexploitation agricole quant à elle, elle se traduit
par la baisse de la fertilité du sol et la suppression des
jachères rendant le sol plus sensible à l'érosion.
Photo 1 : Tête de ravine illustrant l'état
de dégradation des parcours de la transhumance (Tamou)
3.2.2 La dégradation des ressources du Parc du W
Dans cette partie, il sera abordé l'impact
écologique de la transhumance et sur les ressources du parc du W. Cette
partie s'inspire de" la Mission d'Appui Scientifique sur la transhumance" de
Bernard Toutain (mai 2001).
3.2.2.1 Impact écologique de la transhumance
:
- Impact de la pâture saisonnière sur la
végétation du parc
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la
présence d'animaux domestiques peut même avoir un effet
améliorateur pour la strate herbacée. Le broutage et le
piétinement modéré provoquent le taillage des touffes
d'Andropogon gayanus et les déjections animales contribuent
à fertiliser le sol. Toutefois, les entretiens indiquent que certains
éleveurs transhumants établissent des petits campements à
l'intérieur du parc. Dans ce cas, il se produit obligatoirement une
dégradation du couvert herbacé aux environs des campements par le
phénomène du surpâturage localisé d'une part, et par
le fait de l'existence même des campements d'autre part.
En outre, certains transhumants allument des feux tardifs dans
le but de provoquer des repousses, ce qui est préjudiciable tant
à la strate herbacée qu'au peuplement ligneux.
- Cas de l'émondage des arbres
D'une manière générale, le pâturage
herbacé de saison sèche (paille) est pauvre en matières
azotées. Pour couvrir les besoins nutritifs des animaux, le berger et
son troupeau ont recours au pâturage aérien afin de combler le
déficit azoté de la paille. Une des formes d'exploitation
pratiquée par les éleveurs est l'émondage, souvent
très sévère, des arbres et arbustes fourragers. C'est
ainsi que dans la zone périphérique du parc du W, les
espèces telles que Pterocarpus erinaceus, Afzelia africana, Acacia
spp, Khaya senegalensis sont surexploitées par les transhumants. Ce
phénomène est très peu observé à
l'intérieur du parc où la qualité des repousses ( teneur
en matière azotées) ne justifient pas une telle pratique.
3.2.2.2 Impact de la présence du bétail
sur la faune et l'environnement du parc
La présence des éleveurs et des troupeaux
transhumants dans le parc cause un certain nombre de préjudice à
la faune. Il s'agit notamment :
- la destruction de l'habitat et de la perturbation de la
quiétude des animaux sauvages ;
- La concurrence pour l'utilisation des points d'eau et, dans une
moindre mesure, des ressources fourragères en saison sèche ;
- du braconnage pratiqué par les éleveurs
transhumants ;
- L'envasement des mares et des cours d'eau
- et la dégradation du sol par tassement.
3.2.2.3 Les feux de brousse
Au parc du W, on observe généralement deux sortes
de feux :
- les feux d'aménagement (feu précoce et feu de
contre saison) qui sont provoqués par les gestionnaires du parc en vue
d'améliorer la visibilité pour les touristes venus visiter le
parc ;
- les feux sauvages qui sont causés par les
éleveurs, les braconniers ou les chercheurs du miel. Les deux tiers de
ces feux sont produits par les éleveurs pour diverses raisons :
· tromper la vigilance des agents de surveillance, c'est
à dire pendant qu'ils s'attèlent à le combattre, la voie
est libre pour le passage aux éleveurs;
· soit pour dissimuler les traces des animaux après
avoir passé dans une zone donnée;
· pour éloigner les fauves qui attaquent les animaux
domestiques (leur bétail) dans le parc;
· pour se venger de l'administration forestière du
parc suite par exemple à une sanction.
Ces feux interviennent pendant la saison sèche lors de
la transhumance. De part
leur caractère dévastateur, ils modifient
dangereusement le milieu en détruisant la microfaune qui joue un
rôle indispensable dans le système de l'équilibre de la
chaîne alimentaire (décompositeur des matières organiques
en sel minéraux) d'une part et d'autre part en anéantissant le
tapis végétal qui constitue une perte considérable de la
biomasse végétale utilisée par la faune en période
de soudure.
3.3 Les associations d'éleveurs et les
structures de l'Etat
Le questionnaire a été adressé à
deux organismes étatiques (la COFO et les services d'élevage),
une association d'éleveurs (AREN) et une fédération
nationale d'éleveurs du Niger (FNEN Daddo). Au niveau de la ville de Say
l'enquête a porté sur le service de l'élevage, la COFO (la
commission foncière) et l'AREN(association pour la rédynamisation
de l'élevage au Niger).
Dans le poste administratif de Torodi, outre le service
d'élevage nous avons enquêté le FNEN. Ce qui est
recherché sur ces organismes concerne leurs méthodes d'approches
auprès des éleveurs, le flux des animaux transhumants, les
conflits et leurs modes de règlement. Ces informations sont
rassemblées afin de vérifier la véracité de celles
fournies par les éleveurs. Il faut préciser que ces organismes ne
sont pas les seuls qui interviennent dans le secteur de l'élevage au
niveau de la zone périphérique du parc du W du Niger, il y a
également le PGRN (arrondissements de Say et Birni N'gaouré), le
PDLT à Torodi, le projet
Energie domestique (arrondissement de Say), les services de
l'agriculture et de l'environnement.
Si ces organismes n'ont pas été
enquêtés dans leur totalité, c'est pour une large part le
temps court dont nous avons bénéficié pour ces
enquêtes.
3.3.1 Les services de l'Etat et leur role
Les Services d'élevage et la Commission
Foncière (COFO) ont une couverture nationale. Ces Structures de L'Etat
disposent d'un pouvoir décisionnel. Elles sont animées par des
fonctionnaires qui s'adjoignent au besoin par des autorités
traditionnelles de l'élevage telles que les rougas et les garsos et
souvent des simples bénévoles. Ces Services interviennent dans
plusieurs domaines :
Le Service de l'élevage s'occupe de la santé
animale. Les agents d'élevage procèdent à la vaccination
des troupeaux et aux soins en cas de maladie. Ils s'organisent en unité
légère pouvant intervenir rapidement dans les villages en cas de
besoin ;
Sur le plan administratif, ils procèdent au suivi des
troupeaux quant à leur effectif et leur mouvement dans le temps et dans
l'espace. Cette tâche s'avère souvent difficile à appliquer
;
Ils assurent l'encadrement technique des éleveurs
notamment dans l'alimentation du bétail, l'embauche et les soins
préventifs ;
Ils interviennent dans la prise de décision concernant
les tracés des couloirs de passage, la délimitation des aires de
pâturage et la prévention des conflits ;
Ils viennent en appui aux projets à vocation pastorale
;
Ils délivrent les certificats internationaux (CIT) pour
la transhumance transfrontalière ;
La COFO s'occupe de la sécurisation foncière, de
la prévention et de règlement de conflits. Elle dispose d'un
pouvoir décisionnel. Elle procède à la sensibilisation,
l'information et l'éducation de tous les acteurs ruraux
(agriculteurs et éleveurs). Il est installé au
niveau des chefs lieu des cantons des commissions foncières de base
(COFOB) qui interviennent au niveau cantonal.
3.3.2 Les organisations d'éleveurs
Il s'agit de l'AREN et du FNEN qui sont des associations
modernes d'éleveurs. Elles sont composées des anciens
fonctionnaires, des rougas, des garsos, des anciens bergers et des
éleveurs propriétaires. Leur rôle et de promouvoir le
développement de l'élevage par la sensibilisation et
l'éducation des éleveurs. La sensibilisation des éleveurs
se fait à travers l'information sur les droits et les obligations des
différents acteurs.
Ces associations interviennent également dans les
règlements des différents conflits entre agriculteurs et entre
éleveurs eux même. Il faut toute fois noter une faible dynamique
associative dans la zone périphérique du parc du W. cette
situation s'illustre à travers l'utilisation concurrentielle des
ressources entre les éleveurs, la récurrence des conflits et le
faible impact de ces associations dans les règlement des conflits.
CHAPITRE 4 : LE PARC ET LA TRANSHUMANCE
4.1 Le Parc National du W du Niger et sa zone
périphérique
4.1.1 Histoire de la mise en place du parc du W
La région du parc a été classée
d'abord en 1926 avec le statut de parc de refuge
des cercles de Say et Fada protégeant ainsi une
surface de 5.430 Km2. Le but avoué de cette mise en
défens était de renouveler des stocks de faune qui, jusque
là ne cessaient de régresser en nombre. Le choix du site devait
satisfaire une condition primordiale : ne pas perturber les activités
économiques de la colonie. Voilà pourquoi la zone du parc du W
fut retenue pour la création d'une aire protégée, la
densité humaine y étant très faible à cause de la
prolifération des maladies (trypanosomiase et l'onchocercose).
Grâce à la richesse de ces écosystèmes, le parc de
refuge a joui de l'attention particulière des scientifiques
réunis à Londres en 1933. La convention qui en découla
recommanda le classement du parc de refuge en parc national. En 1937,
l'administration territoriale a concrétisé les recommandations de
la" convention de Londres", une mission d'études fut confiée au
vétérinaire Fiasson. Préoccupé par la conservation
des écosystèmes de la zone, il a conseillé vivement le
classement du parc de refuge en parc national dans les meilleurs délais.
Cela signifiait que la seule protection de la faune instituée par le
parc de refuge ne suffisait pas et qu'elle devait ainsi s'étendre
à l'ensemble du milieu naturel. De ce fait aucune installation humaine
ne pouvait être tolérée au sein du futur Parc National du
W.
Ainsi le 13 avril 1938, se réunirent à Niamey
Mr Esperet (administrateur du cercle de Niamey), Mr Fiasson et Mr Vanier
(adjoints des services civiles) pour décider du sort des villages
situés dans le parc. Ces derniers ont été
déplacés par la force et réinstallés plus au Nord
dans l'actuelle Réserve de Faune de Tamou (procès verbal de la
commission, nommée par décision n° 523 A/E du 13/04
1938).
une surface supplémentaire de 5020 km2,
crée la plus grande aire protégée de l'Afrique de l'ouest.
Cet entité obtient le nom de "Réserve Totale de Faune du W du
Niger"(arrêté n° 7640 SE du 25/06/1952). L'année
suivante est redéfinie la frontière entre le Niger et la Haute
Volta à l'intérieur du parc (arrêté n° 2606 SE
du 14/04/1953 et n° 4676 SE du 25/06/1953), ce qui n'aura pas d'incidence
sur les limites du parc. Enfin, le 04 août 1954, la réserve fut
proclamée "Parc National du W du Niger".
Actuellement, le parc international du W se situe à
cheval sur trois pays. Avec ses 10.230 Km2, il est l'un des plus
vastes de l'Afrique Occidentale dont 2.350 km2 appartiennent au
Burkina Faso, 5.680 km2 au Bénin et 220.000 ha au Niger.
Depuis 1996, le parc du W est inscrit dans la convention des
zones humides dite « Convention de RAMSAR » et il est aussi reconnu
depuis 1997, Réserve de la Biosphère (MAB) par l'UNESCO.
4.1.2 Localisation du parc du W du Niger
Le parc National du W du Niger se trouve dans l'extrême
sud- ouest du pays (département de Tillabery, arrondissement de Say),
frontalier des parcs nationaux homologues du Bénin et du Burkina
Faso.
D'une superficie de 220.000 hectares, soit 0,2% de la
superficie totale du pays. Ce parc se situe dans la zone
sahélo-soudanienne, entre les latitudes 11°54' et 12°35' N et
les longitudes 02°04' et 2°50' E. Il est limité au Nord par la
rivière Tapoa, au Sud par la rivière Mékrou, à
l'Est par le fleuve Niger et à l'Ouest par la frontière
nigéro-burkinabée. La carte ci dessus illustre le parc et ses
zones périphériques :
4.1.3 Aperçu de la biodiversité du Parc
National du W
La portion du Parc National du W située au Niger
représente une partie de la zone biogéographique de forêts
claires/savanes d'Afrique de L'Ouest liée au domaine climatique
soudanien et sahélo-soudanien. Cette aire protégée
renferme plus de 80% de la diversité biologique du pays.
4.1.3.1 Au niveau de la flore
La région du W se caractérise par une grande
variété d'habitats s'étendant des cuirasses
gréseuses des plateaux au plan d'eau de la vallée du fleuve
Niger. Le relief détermine des paysages diversifiés qui sont un
des atouts touristiques et un des agréments du Parc.
En raison des caractéristiques édaphiques et
orographiques, les différentes formations végétales
alternent, constituant un mosaïque de paysages conforme à la
succession pédologique le long des toposéquences. L'inventaire
floristique, loin d'être terminé, comprend plus de 500
espèces végétales. Les espèces ligneuses sont
adaptées à la longue saison sèche et chaude qui
caractérise ce milieu : elles adoptent une vie ralentie avec chute des
feuilles.
Les espèces liées à des sous-sols plus
humides sont sempervirentes ou semisempervirentes.
On aboutit ainsi à des forêts galeries, le long
des cours d'eau. La hauteur des arbres (près de 30 m), la
contiguïté des canopées, l'abondance des lianes donne alors
l'impression de forêts tropicales denses. Dans ces lieux, une couverture
épaisse d'humus se forme. Comme dans la plupart des savanes africaines,
les formations ouvertes de la région du W du Niger ne sont pas des
formations climaciques. Leur présence est le résultat d'une
interaction ancienne entre formation végétale d'une part, et
l'utilisation par la faune sauvage et par le bétail, d'autre part. Ces
plages herbacées contribuent à augmenter la diversité
animale et végétale de cette région. Elle est entretenue
par une activité d'aménagement traditionnelle dans toute cette
zone : le feu de brousse.
En s'inspirant de l'ouvrage de Koster S.(1981), on peut
considérer qu'il existe cinq grands types d'habitats : les plaines
d'inondation, les forêts galeries, les savanes arborées, les
savanes arbustives et les savanes herbacées :
Les plaines d'inondation
La principale zone d'inondation du parc se situe le long du
fleuve Niger, une autre beaucoup plus modeste est au niveau de la confluence du
Niger et de la Mékrou. Elle correspondent à de sols lourds,
à hydromorphie saisonnière de surface et à tendance
vertique.
Pouvant s'étaler sur plusieurs hectomètres,
elles sont couvertes des buissons épineux (Mimosa pigra) et
bordées des palmiers Borassus aethiopicus. Les graminées
sont généralement vivaces (Andropogon gayanus, Hyparrhenia
cyanescens, Vetiveria nigratiana, Sporobolis pyramidalis, Jardinia
congoensis).
Elles peuvent atteindre 3 m de hauteur. Dans les zones
argileuses, des formations herbacées tendent au marécage, avec
des cypéracées du genre cyperus.
- Les galeries forestières
Selon les qualités, l'humidité et la profondeur
des sols, on peut distinguer trois catégories de formation constituant
des galeries plus ou moins denses le long des principaux cours d'eau :
- les galeries forestières à feuillage caduc :
cette formation se développe en bordure des petits cours d'eau
saisonniers. Les espèces caractéristiques sont Anogeissus
leocarpus, Pterocarpus erinaceus, Diospyros mespiliformis, Tamarindus indica,
Daniellia oliveri ;
- les galeries forestières sémi-sempervientes :
ces formations assurent la transition entre le talweg humide et le sol plus sec
des plateaux avec Pourpartia birrea, Craveta religiosa, Vitex chrysocarpus,
Acacia ataxancanta et les mêmes espèces que la formation
suivante.
- les galeries forestières sempervirentes : elles sont
établies en sol profond dans les principaux talwegs. Elles sont
localement denses. Les arbres atteignent jusqu'à trente mètres de
hauteur (30 m) et portent une abondance de lianes. Les essences principales
sont : Diospyros
mespiliformis, Kigelia africana, Anogeissus leocarpus,
Daniellia oliveri, Khaya senegalensis, Mytragina inermis, Borassus aethiopicus,
Nauclea latifolia. Un étage d'espèces arbustives se
développe à l'intérieur de la galerie avec Mimosa
pigra, Combretum paniculatum, Cola laurifolia .
Ce milieu ne brûle généralement pas, sauf
localement, en années très sèches.
Toutes les formations végétales qui vont suivre
connaissent plus ou moins régulièrement le risque d'incendie
(aménagement).
Les savanes arborées
Ce type se caractérise par une futaie ouverte, de
hauteur hétérogène comprise entre 8 et 25 mètres.
Le sous bois arbustif est assez dense. La canopées n'est pas jointive et
permet toujours un ensoleillement au sol ce qui entraîne la
présence des graminées pérennes. C'est une des formations
avec la savane arbustive les plus étendues dans le Parc National du W.
Elle abrite la majeure partie de la faune d'ongulés en lui fournissant
soit un abri, soit de la nourriture. En zone périphérique, c'est
la formation qui est la plus souvent défrichée pour les cultures
ou utilisée pour le pâturage du bétail. Elle peut
être distinguée en plusieurs autres sous formations selon les
espèces végétales dominantes. Parmi les principales
espèces : Combretum nigricans, C. glutinosum, C. paniculatum, C.
micranthum, C. collinum, Crossopteryx febrifuga, Piliostigma reticulatum,
Terminalia avicennoides, Guiera senegalensis, Andropogon gayanus, Andropogon
pseudapricus, A. fastigiatus, Hyparrhenia involucrata, Loudetia togoensis,
Butyrospermum paradoxum, Daniellia oliveri, Ximinia americana, Gardenia
sokotensis, Securinega vorosa, Balanites aegyptiaca, vitellaria paradoxa,
Isoberlina doka, Acacia ataxacantha, A. seyal, A. sieberiana...
Cette formation peut passer à des savanes
boisées voire des forêts claires quand l'humidité et la
richesse des sols deviennent importantes. A l'inverse quand les condition sont
défavorables, il dégage alors une formation plus basse et plus
ouverte.
Les savanes arbustives
micranthum, C. glutinosum, C. nigricans, Dicrostachys
glomerata et Guiera senegalensis.
On observe également quelques arbres en bosquet ou
isolés atteignant 10 m de hauteur. Les herbacées sont
composées de Loudetia togoensis, L. annua, Ctenuim newtonii,
Hyparrhenia involucrata et Andropogon gayanus.
Les savanes herbacées
On distingue deux types de formations selon la topographie :
les formations du sommet des plateaux et celles des plaines d'inondation des
cours d'eau. Toutes ces formations forment des buissons d'arbustes
(Combretum nigricans, C. glutinosum, Acacia ataxacantha) et d'arbres
au niveau des plateaux sur plusieurs kilomètres carrés. Au niveau
des vallées des cours d'eau ce sont essentiellement des espèces
annuelles : Loudetia togoensis, Micrachloa indica, Andropogon fastigiatus,
A. pseudapricus.
Toutes ces formations végétales servent des niches
écologiques (habitats) pour l'ensemble de la faune riche et
variée du Parc National du W.
4.1.4 Les statuts juridiques du parc du W
4.1.4.1 Sur le plan national
Propriété publique nationale, la région
du W a donc été classée comme Parc National par le
décret du 04/08/1954 (Parc National au sens de l'article 2 de la
Convention Internationale de Londres du 08/11/1933).
L'administration nationale responsable de cette aire
protégée se compose en deux partie, l'une centralisée sur
Niamey au niveau de la DFPP (Direction de la faune, de la pêche et de la
pisciculture sous tutelle du Ministère de l'Hydraulique et de
l'Environnement), l'autre décentralisée se situe à
Tillabéry au niveau de la Direction Départementale de
l'Environnement mais aussi à Say pour les services d'arrondissement.
Tapoa (village à l'entrée du parc) où se
trouvent les locaux de la direction et d'où partent les patrouilles de
surveillance et les véhicules des touristes.
Le Parc National n'héberge pas de résidents.
Les activités humaines (chasse, pêche, cueillettes, exploitation
du bois, pâturage, essartage) y sont interdites.
Le parc peut être visité par toute personne ayant
acquis un permis de passage à la Tapoa (5.000 F CFA la journée
pour les touristes étrangers, mais gratuite pour les nationaux).
Il est obligatoire d'être accompagné par un
guide sur les 500 Km de pistes de vision. Aucun campement n'est autorisé
la nuit sauf exception (études scientifiques) à condition alors
de prendre avec soi un garde-chasse armé.
4.1.4.2 Sur le plan international
En dehors de son statut d'une aire protégée
nationale, s'ajoutent des statuts d'envergure internationale : Réserve
de la Biosphère (programme MAB) et site du Patrimoine mondial. En 1996,
cette aire protégée a été inscrite sur la liste du
Patrimoine Mondial Naturel de l'UNESCO. La région du W présente
en effet, une "valeur universelle exceptionnelle" au regard des critères
2 et 4 des biens naturels du Patrimoine Mondial. L'inscription du parc sur la
liste lui confère un prestige indéniable. Elle engendre aussi des
obligations pour l'Etat concerné, auquel la protection de ce bien
incombe au premier chef et qui en devient responsable vis-à-vis de la
communauté internationale. Le comité du Patrimoine Mondial peut
venir en aide aux aires protégées inscrites sur sa liste à
leur demande à travers son Fond d'aide, qui dispose d'environ 2,5
millions de dollars par an. A ce jour, le Parc National du W n'a encore rien
perçu à titre d'aide même si le besoin s'en fait
cruellement ressentir.
Pour ce qui est des réalisations concrètes et
donc des aides financières extérieures pour le parc, le
Comité du Patrimoine Mondial est relayé par le Programme MAB (Man
and Biosphère) de l'UNESCO et par le FED de l'Union Européenne
(Fond Européen de Développement). Le parc de W est en effet
reconnu depuis 1997, "Réserve de la Biosphère (MAB)" par
l'UNESCO. De plus,
un projet de développement, d'aménagement et de
mise en valeur socioéconomique (ECOPAS) financé par le FED est
actuellement entrain d'intervenir dans le complexe parc du W (Niger, Burkina
Faso et Bénin). Cette partie sera abordée en détail au
niveau du point suivant du travail " présentation de la structure
d'accueil".
Au-Delà de ces statuts internationaux (site du
patrimoine mondial et Réserve de la Biosphère) qui affectent
directement une aire protégée, comme le parc du W, il existe
différentes mesures internationales concernant la protection et la
conservation des ressources naturelles dans mais aussi hors des aires
protégées des pays qui ont ratifié ces conventions.
Celles intéressant la faune sauvage africaine, ont
toute été signées par le gouvernement nigérien ce
qui démontre le véritable intérêt du pays pour la
préservation de la biodiversité.
Ainsi, en 1990 le Niger était le seul pays africain
à avoir adhéré aux quatre conventions que sont :
- la convention africaine sur la conservation de la nature et
des ressources naturelles dite "Convention africaine" ou "Convention d'Alger"
(Alger, 1968) ;
- la convention sur les zones humides d'importance
internationale, spécialement comme biotope de l'avifaune aquatique, dite
"Convention de Ramsar" obligeant les parties contractantes à conserver
les zones humides abritant les habitats d'oiseau d'eau (Ramsar, 1991) ;
- la convention sur le commerce international des
espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, dite
" Convention de Washington" ou CITES qui vise à mettre fin à la
surexploitation des espèces sauvages en danger (Washington, 1973) ;
- la Convention sur les animaux sauvages migrateurs, dite
"Convention de Bonn" qui cherche à élaborer des réseaux de
protection sur les parcours internationaux de faune migratrice (Bonn, 1979).
Ces conventions témoignent d'une prise de conscience
internationale relative
aux multiples aspects des problèmes environnementaux.
Elles permettent également la consolidation de
l'intégrité des aires protégées et tentent aussi de
limiter les pressions perturbatrices et destructrices hors de celleci.
La République du Niger est finalement très
volontaire vis-à-vis de ces types de mesures et stratégies qui
visent à protéger et conserver les ressources naturelles. Pour se
faire, il a été crée plusieurs zone
périphériques pour assurer une meilleure protection du Parc
National du W du Niger.
4.1.5 Son mode de gestion
Un parc national doit s'efforcer de répondre à
quatre missions essentielles (ENGREF, 1992) :
- Protéger les paysages, les habitats, la
biodiversité ce qui n'exclut pas une gestion active et raisonnée
notamment par une utilisation maîtrisée du feu,
- mettre à la disposition d'un public aussi large que
possible le patrimoine naturel que représente le parc en évitant
d'apporter à la faune des graves perturbations et sans nuire à la
qualité des sites,
- être le support d'activités scientifiques sur
l'organisation et le fonctionnement des écosystèmes naturels et
proposer à des équipes scientifiques un programme de recherches
finalisé en priorité sur une meilleure gestion du parc,
- encourager, dans la zone périphérique, des
actions permettant des relations aussi peu conflictuelles que possible avec les
populations riveraines.
La gestion du parc côté nigérien s'organise
en trois sections bien distinctes. La
première, nommée "Aménagement et
développement des aires protégées contiguës" ( c'est
à dire le parc national du W, sa zone tampon et son espace
périphérique qu'est la Réserve Totale de Faune de Tamou),
a pour mission de faire études de recensements de flore et de faune,
d'entreprendre une gestion écologique du parc (suivi de
l'évolution des mares, contrôle des feux de brousse), et d'assurer
le bon état des pistes afin de garantir dans tous les endroits du parc
le meilleur accès possible aux gardes-chasse, aux touristes et aux
scientifiques. La deuxième est en charge de la protection et de la
surveillance du
parc. Cette section a pour but d'assurer le respect de la
réglementation du parc. Pour cela des patrouilles de surveillance
à bord des véhicules tout terrain sillonne l'intérieur du
parc et sa zone tampon pour essentiellement préserver ces lieux de
menaces des braconnage et pastoralisme (pâturage illégal). Il est
important ici de préciser que les moyens mis à la disposition des
missions de patrouilles de surveillance sont très insuffisants vu
l'étendue de la zone à couvrir (220.000 hectares) et en plus les
quatre postes forestiers (la Tapoa, Koro Goungou, Karékopto et Boumba)
sont insuffisants et mal équipés.
Enfin, la troisième section s'occupe des aspects
administratifs, logistiques et touristiques (guides, droits
d'entrée...). Sur le plan financier, le parc du W du Niger
bénéficie d'un budget annuel de la part de l'Etat bien que
très variable d'année en année ( pas plus de 20 million de
francs CFA).
Le parc ne peut espérer une autonomie
financière puisque les recettes liées aux droits d'entrée
et aux amendes dues aux activités illégales, sont versées
directement et intégralement à l'Etat (au niveau du service de
l'environnement de l'arrondissement de Say).
Depuis l'avènement du projet ECOPAS (Ecosystème
Protégé au Sahel), on note un appui matériel
considérable dans le cadre de cette gestion.
4.1.6 Le parc du W du Niger et ses zones
périphériques
Pour une meilleure gestion du parc, il a été
créé plusieurs sous zones qui ont chacune un statut
réglementaire différent :
La zone tampon correspondant à une bande large d'une
quinzaine de kilomètres longeant la rivière Tapoa de la
frontière nigéro/burkinabé au fleuve Niger.
Elle n'est définie par aucun texte juridique mais la
réglementation de la Réserve et du parc y est appliquée
formellement : aucune culture, aucun pâturage, aucune habitation n'est
toléré hormis le village de Moli Haoussa (situé à
l'entrée de cette zone tampon) et le village de la Tapoa (situé
à la limite Nord du Parc sur la rivière Tapoa) qui abrite
l'administration forestière chargée de la surveillance du
parc.
La Réserve Totale de Faune de Tamou d'une superficie
de 140.000 hectares, est créée huit ans après le parc
notamment le 8 août 1962 dans le but d'améliorer la protection du
Parc du W. Malgré, son statut de réserve cette zone est
actuellement densément peuplée. Elle abrite plusieurs villages
(Tamou, Alambaré, Tchoura, Leledji). Cette pression démographique
s'accompagne de l'extension des activités humaines en direction du Parc.
Initialement, cette Réserve bénéficiait d'une
réglementation reposant sur :
- permis de visite obligatoire,
- tout acte de chasse ou de capture est formellement
interdit,
- toutes construction des nouvelles habitations ou campement,
le défrichement des nouvelles terres, la coupe d'arbres et la
pêche sont également interdites,
- il n'est toléré que quelques cueillettes et
le ramassage de bois morts. De nos jours, ces textes ne sont pas
appliqués face la pression démographique croissante, induisant
à son tour une pression agricole et pastorale sans
précédent. Au cours de nos investigations sur le terrain, il a
été noté la présence massive des éleveurs
pratiquant le pâturage dans cette réserve (Pemboi) d'une part et
d'autre part les alentours du village de Tamou sont soumis à un
défrichement intense (les arbres sont coupés et
brûlés) pour la création des nouvelles terres de
cultures.
La zone d'Aïnoma correspondant à la partie nord
est de la Réserve Totale de Faune de Tamou soit 64.000 hectares, est
créée en 1976 par les autorités nigériennes pour
solutionner le problème de terres de migrants (en majorité des
djermas) venus des régions septentrionales du département de
Tillabéry, secoués par la sécheresse de 1984. Ces migrants
agriculteurs sont venus s'ajouter aux pasteurs peuls qui y vivaient
déjà. Cette cohabitation, a fait de cette zone un noyau des
tensions foncières. Cette situation se traduit par une pression de plus
en plus forte sur les ressources du parc.
La Réserve Partielle de Faune de Dosso Sur la rive
gauche du fleuve Niger : elle fut créée en 1962, et couvre une
superficie de 306.000 hectares allant de Kirtachi au nord et Gaya au sud. Dans
cette zone aucune réglementation n'est appliquée, parce que les
paysans défrichent à leur gré les terres. C'est aussi une
zone de tension entre agriculteurs et éleveurs, du fait des champs
pièges qui entourent
les points d'eau (le cas de Fetto Gaba Gaba à
Sambéra) ou alors ce sont les aires de pâturages qui disparaissent
complètement.
Le plateau de Kouré d'une superficie de 5.000ha,
servant de refuge aux dernières espèces de Girafes, qui est
désormais prise en compte par le programme ECOPAS pour une meilleure
protection.
4.2 La mobilité pastorale : le
déroulement de la transhumance
Dans cette partie, il sera question du historique de la
transhumance et de son déroulement. Il s'agit de voir comment elle
s'organise chez les peuls vivant dans la zone périphérique du
parc du W.
La population enquêtée est composée de 33
éleveurs qui sont en majorité des propriétaires, parce que
le moment de l'enquête a coïncidé avec le départ en
transhumance du bétail. Au cours de l'enquête, nous avons
rencontré quelques transhumants mais la majorité était
déjà partie et donc nous nous sommes reportés sur les
éleveurs propriétaires présents sur les terroirs
d'attache.
La particularité de ces éleveurs
enquêtés est qu'ils ont généralement un âge
avancé, c'est pourquoi ils ne partent pas en transhumance car ne pouvant
pas affronter les difficultés liées à celle-ci.
Mais à leur jeune âge, ils ont tous reconnu
avoir pratiqué cette tradition et ils détiennent encore son
secret. Ils sont surtout sollicités pour leurs bons conseils sur le
choix des axes à emprunter pour aller en transhumance.
4.2.1 Historique de la transhumance dans le parc W
La transhumance a d'abord pour fondement la recherche de
l'eau et du pâturage pour le bétail. Les bergers et leurs
troupeaux migrent de ce fait, des zones sahéliennes ou soudano
sahéliennes vers les zones soudaniennes ou guinéennes. On peut
aussi ajouter à cette raison de déplacement la pression agricole
et le caractère culturel de la transhumance chez les peuls.
Leurs mouvements sont déterminés par les
fluctuations dans le temps et dans l'espace, des quantités et
qualités des fourrages herbacés ou ligneux.
D'après Toutain et al. (2001), " le principal motif de
la transhumance est le manque momentané ou saisonnier des fourrages et
d'eau dans les zones de résidence. Cette situation survient au cours de
la saison sèche."
qui ont caractérisé cette période. Leur
installation effective remonte aux années 80, grâce à la
campagne d'éradication des maladies à vecteurs tels que
glossines, simulies, qui faisaient rage dans cette région. A cette
période les terres vierges existent tout au tour des campements peuls,
c'était la brousse et la végétation était identique
à celle de l'actuel parc. Selon les entretiens avec les éleveurs,
pour faire paître les animaux, il suffisait de s'écarter de
quelques mètres des habitations, la nature offre des ressources
pastorales riches et variées.
Il n'y avait aucune difficulté. Cela n'est
guère le cas aujourd'hui. Les terroirs d'attache des éleveurs et
les parcours habituels sont confrontés actuellement à une
raréfaction et à une dégradation de leurs ressources
naturelles. Ce processus est le fruit d'une crise environnementale qui s'est
mise en place dans cette région suite aux graves sécheresses des
années 70 et qui se perpétue dorénavant avec
l'augmentation de la population (arrivée d'important flux
d'immigrés zarma et haoussa) dont le mode de vie a toujours
reposé largement sur le libre accès aux ressources naturelles et
à leur exploitation.
Dans ce contexte, ces peuls vivant dans la zone
périphérique se sont adaptés et ont
développé une nouvelle stratégie. Cette stratégie
consiste à transhumer dans l'aire protégée du parc du W
pour y pâturer illégalement.
Ce phénomène est assez récent puisque
les transhumants ont franchi la rivière Tapoa (limite nord du parc) et
le fleuve Niger (limite est du parc) à partir de 1984 (Bénoit,
1998). Alors comment s'organise cette transhumance dans la zone
périphérique du parc du W du Niger.
4.2.2 Déroulement de la transhumance dans la zone
périphérique
4.2.2.1 Composantes de la transhumance : les bergers
et les animaux 4.2.2.1.1 les bergers
rôle d'intercéder en faveur des bergers en cas de
conflit avec les forestiers ou les agriculteurs.
Il est le conseiller des éleveurs et décide en
dernier ressort de l'itinéraire à suivre, bref, c'est le
responsable pastoral. L'âge des bergers transhumants au cours de cette
année 2002, varie de 16 à 55ans.
Tableau N°2 : âge des bergers
Age en année
|
Nombre
|
Pourcentage
|
16 -20
|
4
|
12.12%
|
20 -30
|
16
|
48.48%
|
30 -50
|
11
|
33.33%
|
50 et plus
|
2
|
6.07%
|
Observation totale
|
33
|
100%
|
|
Partant de ces informations, on peut déduire que la
majorité des bergers transhumants (plus de 81%) ont un âge compris
entre 20 et 50 ans. Les jeunes sont peu représentés et surtout au
stade initiatif. Quant aux personnes âgées (plus de 50), ce sont
surtout les encadreurs expérimentés (les garsos et les
bergers) qui ont comme principal métier la conduite des animaux en
transhumance.
Le plus souvent les bergers vont en transhumance en groupe
(entre 2 et 6 .) C'est souvent les éleveurs d'une même
localité qui partent ensemble. Cette stratégie consiste à
faire face aux prédateurs (lions, hyènes) dans la zone d'accueil
du parc du W d'une part et d'autre part la facilité de détacher
un berger pour revenir à la zone d'attache prévenir le
propriétaire du troupeau en cas de conflit avec les forestiers du parc
(amendes ou saisie de troupeau).
Les bergers conduisant les troupeaux en transhumance sont
majoritairement les membres de la famille de l'éleveur
propriétaire (fils, neveu, frères) et ne reçoivent aucune
rémunération au retour. Cette conduite peut, dans certains cas,
se faire par un berger, à qui la population non peule
(Gourmantché, Djerma, Haoussa) confie leurs animaux en contre partie de
l'argent, des vivres ou des vaches. Le cas des bergers transhumants
propriétaires se compose des garsos qui
sont les "autorités" lors de la transhumance. Ils
interviennent dans les règlements des conflits. Le tableau ci-dessous
illustre bien cette pratique :
Tableau N°3 : conduite des troupeaux
Variables
|
Nombre de fois cité
|
Fréquence
|
Membre de la famille
|
24
|
72.7%
|
Berger propriétaire
|
10
|
30.3%
|
Berger non propriétaire
|
5
|
15.1%
|
Autres
|
0
|
0%
|
Observation totale
|
33
|
|
|
4.2.2.1.2 Les animaux concernés par la
transhumance
Selon les résultats des enquêtes, les animaux
concernés par la transhumance sont uniquement les bovins. Car ils sont
plus résistants que les autres et leur valeur économique n'est
point à comparer. Ces bovins sont la plupart de race Djelli, d'autres
espèces comme le Bororo et l'Azawak sont aussi concernés par la
transhumance.
Les éleveurs enquêtés possèdent
aussi des petits ruminants (ovins et caprins). Les 33 éleveurs
totalisent 942 ovins (soit en moyenne 29 ovins par éleveur) et 696
caprins (soit en moyenne 21 caprins par éleveur).
L'effectif total de bovins pour les 33 éleveurs
enquêtés est de 1.933 têtes dont 1.765 partis en
transhumance. Les bovins qui ne sont pas partis en transhumance sont
généralement malades ou trop faibles et squelettiques
(indicateurs par excellence de la pénurie de ressources pastorales dans
les terroirs d'attache). Certaines raisons telles que la gestation ou les
groupes laitiers, peuvent pousser l'éleveur à les garder au
campement. Les deux éleveurs qui n'ont pas donné de
réponses, ont affirmé qu'ils possèdent des petits
troupeaux et ils les gardent à la maison de crainte de se retrouver sans
vaches, surtout avec les massacres des animaux que pratiquent les forestiers du
Bénin.
Le tableau N°4 : les raisons du non départ
:
Variables
|
Nombre de fois cité
|
Fréquence
|
Non -réponse
|
2
|
6.1%
|
Groupe laitier
|
8
|
24.2%
|
Animaux malades
|
3
|
9.1%
|
Gestation
|
8
|
24.2%
|
Autres (faiblesses)
|
18
|
54.5%
|
Observations totales
|
33
|
|
|
4.2.3 Le choix des axes de transhumance
Les axes de transhumance représentent les
itinéraires que les éleveurs et leurs troupeaux empruntent pour
se rendre à la zone d'accueil. Ces pistes sont de type traditionnel,
officiel ou non. Les points de repères sur les différents
parcours sont constitués par ordre des aires de pâturage
(ressources fourragères), les points d'eau ( pour l'abreuvement), les
marchés, les villages et les rivières. Les marchés et les
villages sont des lieux d'échange d'informations avec d'autres bergers.
Ces informations concernent le plus souvent les zones les plus
surveillées par les forestiers dans le parc et éventuellement les
sanctions infligées lors de la transhumance passée. Le
marché peut aussi être un lieu de ravitaillement où les
transhumants achètent leur provision de vivres.
Les aires de pâturage et les points d'eau trouvent leur
justification à travers leur utilité pour les transhumants. En
effet, les éleveurs exploitent ces ressources avant d'arriver au niveau
de la zone d'accueil. Les ressources pastorales déterminent le
degré de fréquentation d'un axe de transhumance par les
éleveurs. Par exemple dans la zone du fleuve, tous le éleveurs en
provenance des arrondissements de Say et de Kollo en direction de Boumba
connaissent le puits pastoral dénommé " Poundou ciminti " qui
constitue un repère indiscutable.
100% des éleveurs enquêtés sont unanimes
que le choix du parcours est lié aux ressources pastorales et aux
marchés. Toutes les pistes cherchent à relier ces points
stratégiques.
Selon les observations sur le terrain, les aires de
pâturage qui longent les différents parcours de la transhumance
sont dégradées (l'effet de surpâturage et de
l'érosion hydrique) et sont envahies par des espèces peu ou pas
appétées (zornia, sida cordifolia et cassia
tora) par les animaux, sur l'ensemble de la zone d'attache.
Les Bergers qui partent en transhumance pendant la saison
sèche utilisent pour l'abreuvement des animaux les puits, les cours
d'eau permanents (fleuve Niger), les cours d'eau temporaires (Tapoa, Goroubi),
les mares permanentes (surtout dans la zone Nord du fleuve), les puisards
(creusés dans les lits des rivières) et dans une moindre mesure
les mares temporaires surtout pour les transhumants qui quittent tôt
(février).
Tableau N° 5 : points d'eau
Variables
|
Nombre de fois cité
|
Fréquence
|
Forages
|
0
|
0%
|
puits
|
33
|
100%
|
puisards
|
9
|
27.3%
|
Cours d'eau permanent
|
23
|
69.7%
|
Cours d'eau temporaires
|
18
|
54.5%
|
Mares permanentes
|
12
|
36.4%
|
Mares temporaires
|
13
|
39.4%
|
Observation totale
|
33
|
|
|
Les points d'eau les plus utilisés par les bergers
pendant la saison sèche sont les puits, les cours d'eau permanents et
temporaires.
Certains facteurs peuvent influencer le parcours de la
transhumance notamment les points de ravitaillement, les lieux de rencontre
avec d'autres bergers et les marchés. Comme il a été
dit précédemment ces lieux ont pour rôle
l'échange
d'informations relatives aux ressources pastorales et les
endroits surveillés par les forestiers à l'intérieur du
parc.
A savoir si les éleveurs adaptent la même piste,
les 32 éleveurs ont affirmé ne pas changer de piste de
transhumance et un seul a dit changer de parcours à cause de la haute
surveillance des forestiers sur son parcours. Dan le tableau en Annexe 4,
toutes les pistes ont été reprises ainsi que les indicateurs
influençant leur adaptation ou non par les éleveurs
transhumants.
4.2.4 Par qui se fait le choix du parcours de la
transhumance
Selon les résultats des enquêtes, l'axe de
transhumance pendant la saison sèche, est choisi le plus souvent par
l'éleveur propriétaire après avoir reçu des
conseils et des informations auprès du garso ou de
rouga. Mais la réalité du terrain peut aussi influencer
le berger transhumant à changer le parcours choisi par le
propriétaire, notamment la disponibilité des ressources
pastorales sur l'axe.
Les informations rapportés par les éclaireurs
(personne dépêchée pour sillonner la zone d'accueil avant
le départ en transhumance pour s'enquérir de l 'état des
ressources pastorales et surtout l'organisation de la patrouille
forestière) peut servir aussi au choix de l'axe.
Tableau N° 6 : le choix du parcours
Variables
|
Nombre de fois citée
|
Fréquence
|
Doyen famille
|
0
|
0%
|
Propriétaire
|
31
|
93.9%
|
Berger transhumant
|
33
|
100%
|
Garso-Rouga
|
33
|
100%
|
Associations éleveurs
|
2
|
6.1%
|
Observation totale
|
33
|
|
|
4.2.5 Les dates de départ en transhumance
En 2002, les départs en transhumance ont
débuté en février et se sont poursuivis jusqu'en mai avec
un important flux en mars et avril. Le temps de parcours pour rejoindre la zone
d'accueil varie de 3 à 20 jours. Le choix de la date de départ en
transhumance dépend de beaucoup d'indicateurs. Ainsi le départ
s'annonce dès que les dernières mares au niveau de la zone
d'attache s'assèchent et que les aires de pâturage manquent de
fourrages.
Comme autre indicateur de ce départ, qui n'est autre
que la conséquence logique des précédents, c'est
l'amaigrissement des vaches qui présentent un état de fatigue
général. Le départ massif au mois de mars s'explique
également par la chaleur excessive au niveau des zones d'attaches,
augmentant graduellement le besoin en eau des animaux.
Aussitôt que ces indicateurs s'observent sur le terroir
d'attache, le départ intervient.
Tableau N° 7 : dates de départ en
transhumance
Variables/dates
|
Nombre d'éleveurs
|
Pourcentage
|
Février
|
1
|
3.4%
|
Mars
|
20
|
60.6%
|
Avril
|
10
|
30.3%
|
Mai
|
2
|
6.06%
|
Observation totale
|
33
|
100%
|
|
4.2.6 Les dates de retour de la transhumance
Tout comme les dates de départ, les dates de retour ne
sont pas uniformes pour tous les transhumants car, dépendant de beaucoup
de paramètres. Selon les enquêtes réalisées
auprès de éleveurs, en 2002 le retour des transhumants a eu lieu
surtout dans les mois de juin, juillet et de façon moins importante en
août.
Tous les éleveurs ont affirmé que c'est
l'installation de la saison des pluies sur les terroirs d'attache qui leur fait
quitter la zone d'accueil. Il faudrait qu'il y tombe assez des pluies pouvant
permettre la poussée des herbes fraîches et la reconstitution des
mares sur les différentes aires de pâturage. Cependant au Niger,
l'installation de la saison des pluies varie d'une année à
l'autre, elle peut être précoce ou tardive selon les
régions. C'est cette situation qui explique la variation des dates de
retour de transhumants au niveau de la zone d'attache.
Le retour massif en juin est du au fait que en ce moment dans
le parc (zone soudanienne) la saison de pluies s'est déjà
installée et que l'excès d'humidité entraîne la
prolifération des maladies infectieuses (la trypanosomiase,
l'onchocercose,...) qui nuisent à la santé des animaux et des
bergers. Le retour observé en août est du au fait qu'en ce moment
le parc est trop humide et cela entraîne la prolifération des
maladies infectieuses pouvant affecter la santé des animaux et
même des bergers.
Tableau N° 8 : dates de retour
Variables/mois
|
Nombre d'éleveurs
|
Pourcentage
|
Juin
|
20
|
60.6%
|
Juillet
|
11
|
33.33%
|
Août
|
2
|
6.07%
|
Observation totale
|
33
|
100%
|
|
Photo 2: Des transhumants nigériens de retour
du parc du Bénin (Août 2001) traversant le Fleuve à
Tchanga Kwara
Conclusion
La transhumance en direction du parc du W est un
phénomène récent (1984). Car l'installation même de
la population dans la périphérie du parc remonte aux
années 1980 et a été rendue possible grâce à
la campagne d'éradication des Simulie et de la mouche
tsé-tsé. Cette mobilité pastorale est bien
organisée chez les peuls tant dans la conduite du troupeau le choix des
dates de départ et de retour que sur le choix du parcours.
4.2.7 Les atouts de l'élevage transhumant
4.2.7.1 Selon les éleveurs
Selon l'avis des éleveurs enquêtés, la
transhumance a une importance dans la production économique du
cheptel. Dans la zone d'accueil du parc, les animaux trouvent tout ce qui
manque au niveau du terroir d'attache notamment les
ressources pastorales (pâturages en quantité et
en qualité et un point d'eau permanent la mékrou, illustration en
annexe 5). Ces éleveurs trouvent leur satisfaction de voir les animaux
revenus bien gras et bien nourris, ce qui accroît du coup la production
du lait et la multiplication du troupeau (gestation élevée).
La transhumance permet aux jeunes bergers d'acquérir
une certaine expérience et de faire parti désormais des braves
hommes, ce qui leur donne certains avantages dans leur milieu social (avoir de
l'estime, facilité de se marier).
4.2.7.2 Selon les structures d'encadrement de
l'élevage
Tous les organismes enquêtés ont reconnu
l'importance économique de la transhumance. Elle contribue à
l'accroissement du cheptel et par son caractère de lieu de rencontre
de plusieurs races bovines elle facilite le croisement des bovins.
Les animaux de retour de la transhumance sont bien gras, ce qui
accroît également la production du lait et de la viande.
4.2.8 La spatialisation de la transhumance
Cette partie concerne essentiellement la carte obtenue
grâce aux enquêtes et aux prises de coordonnées GPS
réalisés tout au long des investigations de terrain. Ces
coordonnées sont saisies à l'aide du logiciel Excel, sont
converties en degrés décimaux. Elles sont en suite
projetées à l'aide du logiciel Arc View.
Les informations qui en résultent sont
transférées sur le logiciel de dessin Adobe Illustrator 5.5 pour
enfin être projetées sur le fond de carte numérisé
au 1/200.000 de la zone d'étude. La mise en forme de la carte finale de
la transhumance était réalisée par Lawali Dambo du
Géoconseil de la faculté des lettres et des sciences humaines de
l'Université Abdou Moumouni de Niamey.
Le but de la carte est de ressortir les axes de transhumance
en saison sèche, les ressources pastorales (cure salée, aires de
pâturages et points d'eau), Les différentes zones de
départ, les lieux d'échange (les marchés) au niveau de
l'ensemble de la zone d'étude. Il va suivre une explication
générale des axes de transhumance contenus sur cette carte.
4.2.8.1 Explication de la carte N° 4
La zone périphérique d'influence du parc du W
englobe les cinq arrondissements du Sud-Ouest du Niger à savoir Say,
Kollo, Boboye, Dosso et Gaya pour une superficie de 37200 km 2. Notre zone
d'étude présentée sur la
carte couvre une superficie d'environ 15000km2.
Cette zone concerne essentiellement les arrondissements de Say, Kollo et
Boboye. Les pistes de transhumance ne couvrent pas la totalité de ces
trois arrondissements mais plutôt une partie de chacun d'entre eux.
D'une manière générale, ces axes ont une
orientation Nord-Sud puisqu'ils quittent des zones Sahélo-soudaniennes
du pays pour atteindre les pays voisins du Burkina et du Bénin
situés dans les zones Soudaniennes et Soudanoguinéennes.
Les axes schématisés sur la carte ne
représentent pas l'ensemble des axes de transhumance présents sur
les zones d'attache, nous nous sommes limités à ne faire
ressortir que les pistes principales et les pistes secondaires. Car elles
peuvent s'éclater à n'importe quel endroit suivant l'emplacement
des ressources pastorales ou des zones d'attache des éleveurs. Ces
pistes ont bien sûr une continuité vers le Nord.
La zone de Tamou :
Cette zone comporte deux axes de transhumance qui
débouchent sur le Burkina Faso. Le premier axe qui est le plus important
en matière de flux d'animaux, passe par la Réserve Totale de
Faune de Tamou pour arriver à Kaleyenou (Burkina). La stratégie
des éleveurs consiste à transiter par cette réserve riche
en pâturages (Loudetia togoensis, Diheteropogon haguerupii, Iparnia
involucrata, Penisetum pediselatum, Zornia glochidiata, Microchloa
indica...) les points d'eau d'abreuvement constitués par le
chapelet de mares de Pemboi et la cure salée (logandi) de
Tamou. Ces éleveurs une fois arrivés au Burkina, s'installent
dans les villages riverains (Anaga et Banijiti) de la Tapoa côté
Burkina pour ensuite rentrer clandestinement dans le parc en trompant la
vigilance de la patrouille
forestière. Dans le parc les transhumants se fixent aux
alentours de la Mékrou dans des endroits inaccessibles par les
forestiers.
Les éleveurs qui empruntent le second axe, qui
débouche au Burkina par Zoumboukoli proviennent pour la plupart de
Gueladio, Youri et Lamordé. Le choix de cet axe est du au manque de
tracasseries forestières. C'est aussi un raccourci pour atteindre les
aires de pâturages riches du Burkina et en plus ça évite un
long trajet aux animaux déjà affaiblis. Mais la destination
finale c'est le parc du W aux alentours de la Mékrou.
La zone de Gueladio :
Les axes de transhumance de Gueladio ont leur
continuité Sud dans la zone de Tamou. Certains éleveurs
choisissent l'axe de Torodi qui passe par Tchéllol Ballol pour atteindre
les aires de pâturages riches du Burkina. Le choix de cet axe est du
simplement à la présence de pâturage de qualité
à, la frontière nigero- burkinabé et surtout l'important
point d'abreuvement de Sambalgou (Burkina). Il faut préciser que tous
les éleveurs enquêtés ont confirmé que leur zone
d'accueil finale c'est le parc du W.
La zone de Torodi :
Cette zone comporte quatre grandes pistes de transhumance qui
débouchent toutes sur le Burkina suivant quatre portes d'entrée
(Tchéllol Ballol, N'gnaro, Kerta, et Tampéna Bakano).
Les deux axes situés à l'extrémité
Ouest de la zone, les éleveurs passent beaucoup de temps dans les aires
riches en pâturages. C'est en plein saison sèche au moment
où les dernières mares s'assèchent qu'ils descendent au
Burkina pour enfin regagner le parc du W. Certains éleveurs comme Amadou
Boureima de Eda Choisissent d'aller jusqu'au Togo pour fuire les conflits avec
les forestiers chargés de la surveillance du parc. Quant aux deux autres
axes, après avoir pâturé dans les aires du Burkina, ils
regagnent les villages riverains de la Tapoa côté Burkina. A
partir de cet endroit, ils rentrent dans le parc pour s'implanter aux alentours
de la Mékrou. Il faut préciser que les zones d'attaches
situées sur
ces axes manquent énormément de points
d'abreuvement et c'est surtout pendant la saison sèche que ce
problème se fait plus ressentir.
La zone du fleuve :
Dans cette zone on compte huit pistes de transhumance
repartie dans la Réserve Partielle de Faune de Dosso, qui
débouchent toutes sur le parc côté Bénin. A ce
niveau les éleveurs ne connaissent pas durant leur trajet de la
transhumance des difficultés liées aux patrouilles
forestières hormis bien sûr lorsqu'ils arrivent dans la zone
d'accueil. L'abreuvement est assuré grâce aux eaux permanentes du
fleuve Niger. Les éleveurs ont le choix de l'axe à emprunter
suivant la disponibilité des ressources pastorales exploitables au cours
du déplacement, tout en évitant les zones mises en cultures dans
la vallée du fleuve Niger.
Certains éleveurs de Boumba, Karal, Diébou,
Kouassi peul... remontent à Bara prendre du sel (cure salée)
avant de partir en transhumance.
Selon Rouga Amadou Dappo, cette pratique consiste à
donner de l'appétit aux animaux pour mieux exploiter les meilleurs
pâturages d'Andropogon gayanus du parc du W.
Au niveau de cette zone les éleveurs traversent le
fleuve Niger pour atteindre la zone d'accueil du parc du Bénin. Il est
dénombré selon le flux d'animaux six endroits où ils
effectuent la traversée : Illéga, Kouassi peul, Tchanga Kouara,
Doubbal Gouda, Djébou et Boumba.
La traversée au niveau de Boumba est la moins
importante en raison de sa proximité du parc car, il suffit de franchir
les eaux du fleuves et on est en plein parc. Les éleveurs tendent
à abandonner ce lieu afin d'éviter les conflits avec les
forestiers.
Les éleveurs en provenance de Say et de kollo
traversent le fleuve deux fois. Une première fois au niveau de Gosso et
Guémé pour prendre la direction de Boumba. Une fois
arrivés au bord du fleuve, ils effectuent une seconde traversée
au niveau de Tchanga Kouara pour atteindre les zones d'accueil du parc
Bénin.
Il faut préciser que les éleveurs avant
d'atteindre les lieux de la traversée, font des escales pour
pâturer et séjourner dans les aires de pâturage
situées le long de leurs parcours de transhumance. Par exemple, les
éleveurs de Say et de Kollo en direction de Boumba séjournent
dans les aires de pâturages de Mala, Koumbourfou et surtout Poundou
Ciminti à cause de son important puits pastoral qui sert
d'abreuvement.
Un tableau en annexe 6 fait ressortir les différentes
espèces présentes sur les zones d'attache et celles
recherchées et appétées sur le parcours.
Conclusion
Les pistes joignant le Burkina proviennent essentiellement de
la zone de Torodi, de Tamou et de Gueladio. Les axes de transhumance dans ces
trois zones ont six portes d'entrée au Burkina dont quatre au niveau de
Torodi et deux au niveau de Tamou et Gueladio.
Les pistes arrivant sur le fleuve Niger en direction du parc
du Bénin sont alimentées d'abord par les zones de départ
contenus dans la Réserve Partielle de Faune de Dosso et des zones encore
plus septentrionales mais aussi par les éleveurs de l'arrondissement de
Say.
om erte r e manshumanr
4.2.8.2 La différence entre axe en saison
sèche et couloir de passage en saison des pluies
La notion couloir de transhumance pendant la saison
sèche n'est pas pertinente. Les éleveurs en partance en
transhumance cherchent à relier des points stratégiques tels que
les points d'eau, les aires de pâturages riches en ressources
fourragères, les points de cure salée ou les points de
ravitaillement en vivres(les marchés). Le choix de parcours peut aussi
se faire en fonction de la distance à parcourir pour joindre la zone
d'accueil (au moment du départ les animaux sont faibles et
fatigués). Toujours dans ce choix les bergers peuvent aussi chercher
à éviter les zones surveillées par les forestiers, les
champs maudits ou les zones infectées.
Donc, les axes de transhumance peuvent évoluer dans le
temps et dans l'espace (être adaptés ou changés) en
fonction des intérêts qu'ils suscitent.
Par contre pendant la saison des pluies, au moment du retour
de la transhumance sur les terroirs d'attache, les bergers suivent des pistes
officielles (généralement matérialisées), en raison
du développement des champs cultivés. Ces pistes sont
appelées couloirs de passage. Ces pistes peuvent aussi être
utilisées lors des mouvements quotidiens des animaux au sein de la zone
d'attache pour joindre les points d'eau ou les aires de pâturage pendant
la saison des pluies. Ces couloirs sont fixes, ils évoluent très
peu.
4.2.9 La quantification du flux d'animaux transhumants
En se référant aux méthodes
utilisées et à leurs limites, cette quantification du flux des
animaux transhumants est axée sur trois points. Il s'agit des
résultats des enquêtes éleveurs, les résultats issus
de la consultation des CIT disponibles auprès des Services
d'élevage présents sur la zone d'attache et les résultats
provenant des comptages des bovins transhumants au niveau de Anaga et de
Zorimoné. Ces résultats sont certes loin d'être exhaustif,
mais ils permettent d'avoir une idée de l'importance de ce flux.
Le flux selon les enquêtes auprès des
éleveurs :
Ces résultats concernent le nombre de têtes en
possession pour les 33 éleveurs enquêtés. Ils nous ont
permis de dégager une proportion entre les animaux partis en
transhumance et ceux qui sont restés sur les zones d'attache. L'ensemble
des informations concernant les 33 éleveurs enquêtés sont
condensés dans le tableau ci-dessous et les résultats par
éleveur sont répertoriés dans la partie annexe 7
quantification de flux.
Tableau N° 9 : quantification de flux par
éleveur
Données brutes sur les 33 éleveurs
enquêtés, moyenne et pourcentages
|
Effectif total de bovins
|
1.933
|
100 %
|
Nombre de bovins partis en transhumance
|
1.765
|
91,30 %
|
Nombre de bovins non partis en
transhumance
|
168
|
8,70 %
|
Effectif moyen de bovins par éleveur
|
58
|
53 P / 5 NP
|
|
*
P = bovin parti en transhumance
*
NP = bovin non parti en transhumance
- Le résultat de comptage des animaux à
Anaga et Zorimoné :
Il a été observé entre le 21 mai et le
14 août 2002 3 439 bovins à Anaga de retour de la transhumance.
Ces bovins revenaient tous de la zone d'accueil du parc du W. A l'aller, il a
été compté 472 bovins à la même date. Cet
départ très tardif c'est pour éviter les conflits avec les
agriculteurs. Une fois arrivés, les transhumants se fixent à la
périphérie du parc de leurs zones d'accueil.
A Zorimoné, il a été compté 2 971
bovins de retour de la transhumance entre le 27 mai et le 22 août 2002.
Ils revenaient tous du sud donc éventuellement du parc du W. A l'aller,
ce flux était de 275 bovins.
Tableau N° 10 : comptage de flux
d'animaux
Lieu de comptage
|
Effectif total des
bovins observés à l'aller
|
Effectif total des
bovins observés au retour
|
Anaga
|
472
|
3 439
|
Zorimoné
|
275
|
2 971
|
|
- Le résultat des consultations des CIT
auprès de Services d'élevage :
Cette partie concerne essentiellement le flux obtenu
après la consultation des CIT au niveau de trois postes
d'élevage. La lecture du CIT est sensée donner une idée
sur l'effectif des animaux transhumants, l'itinéraire à suivre,
la nationalité du berger, la date de départ, le pays d'accueil et
les différentes vaccinations dont on fait l'objet les animaux. Les
différents flux ont été lus :
· Poste d'élevage de Say : 150 CIT en 2002 soit 15
000 bovins
· Poste d'élevage de Torodi : 873 CIT en 2002 soit
35 876 bovins
· Poste d'élevage de Tamou : 126 CIT en 2002 soit 13
000 bovins Au niveau de l'ensemble des trois arrondissements Say, Kollo et
Boboye, l'effectif total des bovins est estimé respectivement en 2002
à 262 080, 217 984 et 176 904.
Cet effectif nous a été fourni par le Service
de la documentation et des statistiques du Ministère des ressources
animales. Ce chiffre nous donne seulement l'effectif global par arrondissement
sans aucune idée de la proportion des bovins transhumants.
4.3 La typologie des conflits et leurs
règlements
Les éleveurs enquêtés et les organismes
institutionnels de l'élevage étaient unanimes qu'ils existent des
conflits liés à la transhumance. Ces conflits ont essentiellement
lieu à l'aller, au retour et pendant la transhumance.
La gestion de ces conflits dépend du groupe auquel est
opposé les transhumants. Dans cette partie, il sera fait cas de leurs
points de vue sur les conflits. Ils constituent l'essentiel de la contrainte de
l'élevage transhumant.
4.3.1 Selon les éleveurs enquêtés
Tous les éleveurs enquêtés ont
affirmé qu'il existe des conflits entre agriculteurs et éleveurs
d'une part et d'autre part entre forestiers et éleveurs.
Le conflit entre agriculteurs et éleveurs intervient
généralement au retour de la transhumance pendant la saison des
pluies. Il a pour motif les dégâts sur les cultures ou le
grignotement par les agriculteurs des couloirs de passage et des aires de
pâturage ou de pacage. Ce type de conflit peut également
intervenir en saison sèche, au moment du départ en transhumance
dans la région du fleuve où la vallée du fleuve Servant
d'aire de pâturage (bourgoutière) pour les animaux, est envahie
par des cultures de riz ou de maïs. Une fois, que le conflit
éclate, c'est d'abord le rouga ou le garso qui tente
de résoudre le problème et à défaut c'est le chef
coutumier qui tranche après avoir constaté le dégât.
L'éleveur fautif est ténu de verser une somme proportionnelle au
dégât commis. Le chef coutumier a toujours été
à la hauteur et très peu des cas ont porté à la
justice. En général, les éleveurs payent.
L'autre forme de conflit qui est la plus fréquente,
est celle opposant les transhumants et les forestiers chargés de la
surveillance. Le motif du conflit est la pratique du pâturage
illégal dans le parc du W. Cette zone par sa nature d'aire
protégée dispose d'importantes ressources pastorales
conservées et sa réglementation interdit toute activité
humaine.
Cette situation fait que tout éleveur pris entrain de
pâturer dans le parc, est en infraction. Il est alors, soumis à
des amendes par les forestiers chargés de la surveillance.
Ces amendes varient selon les trois pays qui se partagent le
parc. C'est ainsi qu'au Niger, l'amende était de 5.000f par tête
de bovin mais actuellement quelque soit le nombre de tête, la somme
à verser tourne autour de 100.000f.
Au Burkina l'amende était de 15.000f par tête,
mais actuellement la somme à payer n'obéit pas à cette
règle, elle est fixée conformément à la taille
de l'infraction. Les forestiers burkinabés procèdent aussi
à la conduite des animaux
en fourrière tout en fixant un délai
(généralement court) au propriétaire pour venir les
récupérer et passer ce temps les animaux sont mis à la
vente aux « enchères ». Il faut préciser que cette
récupération des animaux s'effectue après que le
propriétaire ait versé une somme fixée par les
forestiers.
Du côté du Bénin, l'amende varie de
500.000 à 1.000.000f par troupeau. En plus les forestiers
procèdent à l'arrestation du berger transhumant et sa
libération est conditionnée par le versement d'une somme
supplémentaire.
Selon toujours ces éleveurs, les forestiers du
Bénin n'hésitent pas à abattre tous les bovins surpris
dans le parc. Cette opération est dénommée
"vaccination".
Dans tous les trois cas, le garso qui accompagne les
bergers en transhumance peut intervenir en faveur des éleveurs
même si dans la plupart de temps il échoue.
4.3.2 Selon les structures d'encadrement
Les organismes étaient unanimes qu'il existe des
conflits entre agriculteurs et éleveurs et dans certains cas entre
éleveurs. Ces conflits ont lieu aussi bien à l'aller, qu'au
retour. Le conflit entre agriculteurs et éleveurs au niveau de la zone
d'attache à pour cause les dégâts sur les champs de
cultures pluviales ou les cultures de contre saison (rizières dans la
zone du fleuve). Ce type de conflit est aussi fréquent au niveau des
zones d'accueil (Bénin, Burkina Faso, et Togo) avec les agriculteurs
locaux.
Le conflit entre éleveurs qui est le moins
fréquent à pour motif le partage des points d'eau. En effet,
certains éleveurs refusent de partager leurs points d'eau avec d'autres
éleveurs étrangers surtout pendant la saison de soudure.
Les associations des éleveurs ont aussi fait cas des
conflits entre bergers transhumants et forestiers dans le complexe parc du W
pendant la transhumance.
chef du village ou du canton qui intervient en premier lieu,
s'il n'arrive pas à le résoudre, l'affaire est portée aux
autorités administratives. Il est très rare que les
autorités coutumières ne parviennent pas à trouver une
solution.
Le règlement des conflits dans le parc du W se fait
selon la réglementation des trois pays partageant ce parc (Bénin,
Burkina et Niger) comme énoncé dans la partie ci-dessus.
4.4 Evolution et perspective de la transhumance
4.4.1 Selon les éleveurs
A la question comment l'élevage a-t-il
évolué depuis quelques années, tous les éleveurs
ont affirmé qu'il est entrain de régresser continuellement et
n'hésitent pas à décrire la situation difficile qu'ils
vivent au niveau du terroir d'attache qui s'illustre par le manque des
ressources pastorales et d'espace pour le pacage, voire annexe 8. En plus il y
a la pression agricole qui s'étale jusqu'au point d'eau.
Au niveau de la zone d'accueil (parc du W) c'est surtout les
forestiers (amendes, abattage des bovins) qui rendent la transhumance
difficile.
Pour remédier à ces problèmes, ils ont
à 100% proposé de délimiter une zone de pâturage
dans chacun des trois pays au sein de leur parc et de baliser la zone
interdite. Cela leur permettra de pâturer sans crainte des forestiers
(éviter les conflits).
Dans la zone d'attache, ils proposent la création des
puits pastoraux et des mares artificielles pour l'abreuvement pendant la saison
sèche. A propos de l'agriculture, il faut empêcher sa progression
sur les zones réservées à l'élevage.
Pour faire face aux maladies, ils souhaitent la
création des pharmacies locales où ils peuvent se procurer les
produits vétérinaires
4.4.2 Selon les structures d'encadrements
Selon les services de l'élevage enquêtés,
l'élevage connaît une évolution du point
l'effectif est en voie d'atteindre son niveau d'avant les
sécheresses des années 1970.
Par Contre les associations d'éleveurs (FNEN, AREN)
ont affirmé que cette dernière est en régression car il
manque d'espace et des ressources pastorales mais les éleveurs fondent
leurs espoirs sur la COFO qui veillera désormais au respect par les
agriculteurs de l'espace réservé à l'élevage.
Pour les perspectives d'avenir de la transhumance, les
organismes ont souhaité une réorganisation de la transhumance de
concert avec tous les pays d'accueil des transhumants (le Bénin, le
Burkina Faso et le Togo), dans le but de faciliter cette pratique. La remarque
générale est que la seule réglementation existante qu'est
les CIT n'est plus respectée par les pays hôtes rendant plus
pénible la transhumance sans compter les exactions subies par les
bergers transhumants de la part des forestiers béninois et
burkinabés.
Pour les stratégies à court terme, il s'agit
dans un premier temps d'intensifier la sensibilisation et l'information des
bergers transhumants. Pour se faire, l'Etat et les projets doivent intensifier
les rencontres (ateliers, colloques, séminaires....) avec tous les
acteurs de l'élevage.
Dans un second temps, il faut procéder à la
réhabilitation des aires de pâturage, des points d'eau
(créations des mares artificielles et des puits pastoraux) et le
balisage des couloirs de passage.
CHAPITRE 5 : QUEL AMENAGEMENT POUR LA PERIPHERIE
DU PARC DU W
5.1 Les structures de l'élevage et leurs
travaux dans la zone étudiée
Il s'agit ici des projets et associations d'éleveurs
qui concourent à l'amélioration de la situation des
éleveurs au niveau de la zone périphérique du parc du W.
Leurs actions se basent essentiellement sur la sensibilisation des
éleveurs et des aménagements pastoraux sur les différentes
zones d'attache de ces éleveurs.
Ces structures viennent en appui aux différents
Services d'élevage au niveau des arrondissements et relayés par
des antennes dans chaque canton.
. Le P.G.R.N : Programme de Gestion des Ressources
Naturelles
Le PGRN a démarré ses activités sur le
terrain en Avril 1998 mais la date de création remonte au 10 Octobre
1996. Il intervient dans la zone de Gouré, Say, Boboye, Tessaoua et
Dogondoutchi.
Son approche d'intervention est basée sur la
démarche participative et le transfert des capacités aux
populations locales. Le projet fait la promotion et la gestion des ressources
naturelles à travers l'approche gestion des terroirs assurée par
les Communautés Rurales (CR). Ces structures (les CR qui sont
supervisées par des animateurs du projet) s'organisent et mettent en
place des mutuelles d'épargne et de crédit au profit de la
communauté rurale.
Au niveau de l'élevage, le PGRN a
réalisé des grands travaux de balisage des couloirs dans les
cantons de Tamou, Gueladio et Boboye et l'aire de pâturage de Kara
(Beylandé). Il a aussi fait des travaux de restauration des sols et de
la végétation des plateaux (Say) et à la création
des puits dans toute sa zone d'intervention.
. Le PED : Projet Energie Domestique
Il initie la population rurale à la mise en
défens et à la restauration des brousses dégradées
ou exploitées. Pour se faire, il a créé des marchés
ruraux chargés de la vente des bois et le fond revient directement au
compte de cette population.
Il intervient dans cinq départements du pays à
savoir Tillabery, Dosso, Tahoua, Maradi et Zinder.
. Le PASEL : Projet d'Appui au Secteur de
l'Elevage
IL sensibilise et encourage l'implantation des couloirs de
passage des animaux dans le but de prévenir les conflits entre les
agriculteurs et les éleveurs. Il assiste également l'AREN dans
l'exécution des travaux d'aménagements pastoraux. Sa zone
d'intervention couvre notamment l'arrondissement de Say.
. AREN : Association pour la Rédynamisation de
l'Elevage au Niger
L'AREN est la première association d'éleveurs
créée au Niger, la date de sa création remonte en 1990.
Elle offre, au niveau nationale, son apport volontaire dans
l'élaboration des textes qui régissent le droit pastoral et
foncier, sa médiation dans les règlements des conflits entre
éleveurs et agriculteurs, son appui à l'émergence d'une
société pastorale nouvelle et responsable . Elle a entrepris des
travaux de balisages des couloirs dans les arrondissements de Say et de Kollo.
C'est un outil associatif, que les groupements dans des contextes
écologiques ou sociaux variés, utilisent pour viser leurs propres
objectifs de développement. Elle intervient sur l'ensemble du territoire
national.
. Le FNEN DADO : Fédération Nationale des
Eleveurs du Niger
Cette fédération fut créée 31
octobre 1996.Tout comme l'AREN et le PASEL, le FNEN s'occupe de la
sensibilisation des éleveurs et intervient également dans le
règlement des conflits liés à l'élevage.
Il est composé des anciens cadres de l'élevage,
des Rougas, des Garsos, de la structure coutumière,
des éleveurs et des volontaires. Dans notre zone d'étude, il
intervient uniquement à Torodi et Boboye. Il procède dans cette
zone à l'organisation des fêtes des éleveurs, dans la vente
des produits laitiers et les
revenus sont destinés à la promotion de
l'élevage. Ils ont également réalisés des puits
pastoraux et construits dix neuf écoles pour l'enfant nomade sur
l'ensemble du territoire national.
. La COFO : Commission Foncière
Le code rural existait depuis 1986, il a été
créé en 1989. Il a mis en place les commissions foncières.
Elles sont composées des cadres techniques, autorités
administratives et coutumières, représentants des femmes, de
jeunes et de la société civile, la COFO constitue un cadre de
concertation, de réflexions et de prise de décisions en
matière de gestion des ressources naturelles et des préventions
des conflits. Elle a une couverture nationale. Pour une meilleure
efficacité d'action des commissions foncières de base (COFOB)
sont installées dans les chefs lieu des cantons.
. Le PDLT : Projet de développement Local de
Torodi
Ce projet est actuellement dans sa phase II (2003) et il
couvre l'ensemble du département de Tillabery.
Il s'appuie sur des Organisations Locales de Gestion des
Terroirs. Le PDLT a fait ses preuves dans la restauration des sols des plateaux
dégradés et la création des mares artificielles. C'est les
cas du plateau et de la grande mare artificielle situés entre Magou et
Eda. Selon nos entretiens avec les éleveurs de Torodi, ils sont
satisfaits des réalisations de ce projet.
5. 2 Propositions d'aménagement
L'état des lieux de la transhumance que nous avons
effectué dans la zone périphérique du parc du W du Niger,
nous a permis d'identifier les contraintes et les atouts existants sur les
terroirs d'attache des éleveurs et les raisons qui les poussent à
transhumer dans le parc du W. Le but de cette étude est d'inverser cette
tendance de la transhumance dans le parc et d'encourager celle dans la zone
périphérique. Pour atteindre cet objectif, il faut
aménager les zones de départ, les zones d'accueil officielles,
les axes de la transhumance et les aires de pâturages qui les jalonnent.
Cet aménagement doit passer par la création des
mares artificielles et le surcreusement de celles
déjà existantes, la création des puits pastoraux, la
récupération des sols au niveau des aires de pâturage et
les baliser, la multiplication des parcs de vaccination et
l'amélioration des Services de surveillance du Parc. Ces
opérations permettront de fixer un grand nombre des éleveurs et
leurs troupeaux durant toute l'année soit de retarder au maximum leur
départ, ce qui diminuerait l'importance des flux dans le temps.
Pour faire face à la pression agricole et le
surpâturage, il faut mettre en place des comités de gestion des
terroirs dans lesquels figureront les agriculteurs, les éleveurs et les
chefs coutumiers. Ces comités villageois viendront renforcer la COFO et
la COFOB déjà présentes dans les villages et les chefs
lieu de canton.
5.2.1 Au niveau des zones d'attache
5.2.1.1 Création des points d'eau
d'abreuvement
Il s'agit à ce niveau de créer des points d'eau
d'abreuvement. Ce travail doit passer par les forages, des puits pastoraux et
le surcreusement et la cimentation des mares afin de les rendre permanentes
dans les zones d'attache. En effet, le problème d'eau constitue l'un des
problèmes qui poussent les éleveurs à partir en
transhumance en saison sèche. Car à cette période, les
besoins en eau s'agrandissent avec la chaleur persistante qui s'abat sur tous
les organismes vivant y compris les animaux.
A l'exception de la zone proche du fleuve Niger, toutes les
zones sont confrontées à un manque de point d'eau d'abreuvement.
Certes, les mares existent mais elles sont dans leur majorité
sémi-permanentes, la plupart s'assèchent en fin janvier. Pour
l'abreuvement, les bergers se contentent d'utiliser les puits traditionnels et
les puisards malgré leur disponibilité en eau
généralement limitée. Au niveau de toutes ces zones, il
faut donc surcreuser et cimenter les fonds des mares pour limiter la perte
d'eau par infiltration. Cet aménagement ne sera pas fait sur toutes les
mares mais plutôt les grandes mares stratégiques. Dans la zone de
Tamou, les mares de l'aire de pâturage de Pemboi sont assez
significatives car c'est un lieu de transit des transhumants en direction du
parc. En plus, les mares situées sur le plateau entre Diamangou et
Bontholaré
sont aussi à aménager. Dans la zone de
Guéladio, c'est surtout les mares du plateau de Tchantchergou qui sont
concernées par cette opération et si possible forer des puits
pastoraux. Il s'agit des mares suivantes : Djeloga, Gouwa, Ranéo,
Kindé et Killilya. Dans l'aire de pâturage de Aïnoma
située entre les cantons de Gueladio et de Tamou, les mares devront
être aménagées et la doter aussi des puits pastoraux. Dans
la zone de Torodi, il faut prévoir un surcreusement des mares et surtout
la création des forages (on remarque l'affleurement de la roche du
socle) dans les aires de pâturages situées dans la partie
Sud-Ouest du poste administratif car les ressources fourragères sont de
très bonne qualité et que la plupart des transhumants de la
région y passent plus de deux mois avant de continuer vers les zones
plus au sud (Burkina). Le plateau situé entre Panoma et Gassira doit
être doté des mares aménagées et surtout des puits
pastoraux puisque la localité souffre énormément du manque
de points d'abreuvement. Dans cette zone de Torodi, le PDLT a donné un
bel exemple, apprécié par les éleveurs qui à
consister en la création d'une mare artificielle à Magou.
Dans la zone du fleuve, il existe certes des puits pastoraux
mais elles ne sont pas fonctionnelles. La seule référence pour
les transhumants (surtout de Say et Kollo) en direction de Boumba est le puits
pastoral dénommé Poundou Ciminti créé en 1956 au
niveau du village de Tondi Bangou. Ces puits subissent une énorme
pression en saison sèche lors du départ en transhumance. Il
faudrait dans cette zone, rendre ces puits pastoraux fonctionnels et penser
aussi à l'aménagement des mares des aires de pâturages
suivantes : Bagna Bangou, Mala, Tondi Bangou, Sambéra et la brousse de
Bara.
Après la création et l'aménagement des
points d'eau, un comité de gestion composé des villageois doit
être mis en place qui s'attellera à garantir un accès
permanent aux animaux tout en empêchant l'installation des champs
pièges.
Photo 3: Un bel exemple d'aménagement : la mare
artificielle créée par par le PDLT entre Magou et Eda
(Torodi)
5.2.1.2 Au niveau des ressources
fourragères
Dans l'ensemble de la zone étudiée, la
majorité des aires de pâturages (zone Tamou nord, Gueladio, Torodi
est et la partie est de la zone du fleuve) sont constituées des plateaux
cuirassés. Les caractéristiques du sol limitent la production
herbacée d'une part et d'autre part ces sols sont dégradés
sous le double effet du surpâturage et de l'érosion hydrique. Ces
aires de pâturages sont pour la plupart envahies par des espèces
indésirables telles que Sida cordifolia et le Cassia
tora et cette situation entraîne leur abandon total par les
éleveurs. Les aires de pâturages dégradées doivent
être restaurées et réhabilitées en appliquant les
techniques appropriées, où il faut penser semer des
graminées annuelles recherchées par les éleveurs comme
Diheteropogon haguerupii, Loudetia togoensis, Pennisetum pedicellatum
voire pérennes Andropogon gayanus . La méthode de
demi-lunes parait être la plus appropriée, elle a fait ses preuves
dans l'aire de pâturage entre Magou et Eda (Torodi) avec le projet PDLT.
C'est une opération qui a bien réussi et elle a gagné la
satisfaction des éleveurs locaux. Pour les aires de pâturage
constituées des sols glacifiés, la scarification permettra leur
récupération. Une fois, ce travail effectué on peut semer
les
espèces recherchées par les éleveurs et
doter ces aires des points d'eau. Pour éviter la progression du front
agricole, on prévoit le balisage des ces aires.
Ces aires de pâturage une fois
réhabilitées, doivent être officialisées c'est
à dire les faire connaître sur un plan légal à
travers la COFO et que leur fonction est désormais le domaine des
activités pastorales. Pour se faire elles doivent toutes être
balisées, l'exemple de l'aire de pâturage de Kara est assez
édifiant. Cela éviterait sans aucun doute l'avancée
spectaculaire du front agricole. Afin d'éviter leur surexploitation
pastorale un comité de gestion et de suivi doit être mis en place
en association avec les associations d'éleveurs (AREN, FNEN, PASEL....)
et la commission foncière (COFO). Ce comité se chargera
d'éduquer et de sensibiliser les éleveurs quant à
l'utilisation rationnelle qu'il faut en faire.
Il est aussi important de doter les zones d'attache des
éleveurs des centres de vaccination en quantité suffisante et des
pharmacies vétérinaires afin de faire face aux éventuelles
infections. En effet, les éleveurs se plaignent de la fréquence
de certaines épizooties et de leur impossibilité de traiter les
maladies ordinaires (parasites, blessures ...) par manque de qualification et
de disponibilité des produits vétérinaires. Pour se faire
les zones d'attache doivent être dotées des infrastructures
sanitaires et des personnels en nombre suffisant.
5.2.1.3 Au niveau de la zone d'accueil
Malgré les propositions faites plus haut, les
conditions fourragères et hydriques excellentes (Andropogon
gayanus et Mékrou) vont continuer à attirer les transhumants
dans le parc au mépris de toutes les interdictions. A côté
donc de ces propositions, il conviendrait d'accroître la surveillance du
parc.
Les quatre postes de surveillance à savoir la Tapoa,
Koreygoungou, Karekopto et Boumba sont non seulement insuffisants en nombre et
en moyen humain pour les
220 000 ha du parc Niger mais aussi ces postes sont
très mal équipés en matériels. A ce niveau il
faut par exemple créer des nouveaux postes de surveillance dans
certains villages riverains du fleuve Niger à savoir Brigambou,
Talentegou, Bossia et Zorimoné tout en les dotant des
moyens matériels et humains pour une meilleure efficacité de
surveillance.
Afin de rendre plus efficace le système de
surveillance, il est important d'associer pleinement les populations de la zone
périphérique. Ces populations seront organisées par
exemple en brigades villageoises de surveillance qui viendront en appui aux
patrouilles forestières. Cette action combinée servira sans doute
à lutter contre surtout le pâturage illégal, le braconnage
et la pêche clandestine.
A la question, allez-vous changer de zone d'accueil, les
éleveurs enquêtés ont répondu unanimement non. Car
la seule alternative pour garder leur troupeau en vie durant la période
critique de saison sèche est d'exploiter les points d'eau et les
fourrages riches et abondants du parc. Partant de ces propos, il est important
de dégager des zones d'accueil officiels qui seront dotées des
points d'abreuvement, au niveau des trois parcs (côté Niger,
Burkina et Bénin) pour contenir les transhumants. Il faut prévoir
également des pistes balisées qui vont relier ces zones d'accueil
aux zones de départ des transhumants.
CONCLUSION GENERALE
L'état des lieux quantitatif et spatialisé de
la transhumance que nous avons effectué dans la zone
périphérique (Say, Kollo et Boboye) du parc du W, nous a permis
de comprendre l'organisation de la transhumance chez les peuls vivant dans
cette région. Les informations récoltées nous ont permis
de tracer la carte de la transhumance c'est à dire les différents
axes qu'empruntent les éleveurs pour se rendre dans les zones d'accueil
du parc et leurs différentes zones d'attaches.
Ces itinéraires sont pour la plupart
traditionnels(anciens) mais ils peuvent être changés si
l'intérêt qu'ils suscitent disparaît notamment les
ressources pastorales. Ils peuvent également être modifiés
par la suite d'une extension des champs de culture ou alors s'ils traversent
une zone interdite (l'aire protégée du parc du W). L'orientation
des axes de transhumance varie selon la zone. Dans la zone de Torodi, ils
passent par le Burkina Faso pour déboucher sur le Parc du W ou le Togo.
Au niveau des zones de Tamou et de Gueladio, ces itinéraires descendent
directement sur le parc en transitant par la Réserve Totale de Faune de
Tamou. Dans la zone du fleuve, ils débouchent sur le fleuve Niger pour
atteindre le parc côté Bénin. Cette étude nous a
permis également d'avoir une idée du flux d'animaux transhumants
et de mesurer l'ampleur du phénomène. Il à
été aussi mis en évidence les différentes
stratégies des éleveurs face aux contraintes (manque des
ressources pastorales) des zones de départ. Il ressort que c'est surtout
la pression agricole subséquente à l'augmentation de la
population qui a entraîné la réduction de l'espace pastoral
dans cette zone. Les troupeaux sont concentrés sur un petit espace et
cela a conduit à la dégradation de ses ressources. Dans les
terroirs d'attache des éleveurs, le pâturage est de faible
qualité et constitué en majorité du Zornia
glochidiata secondé par le Microchloa indica et dans
certains cas de Brachiaria lata ou Loudetia togoensis. Le
pâturage aérien est très pauvre, il se compose
essentiellement des combretacées, du Piliostigma reticulatum et
du Guera senegalensis.
stratégie développée par les
éleveurs consiste à transhumer dans l'aire protégée
du parc régional du W.
Le dernier recensement aérien organisé par
ECOPAS( Ecosystèmes Protégés en Afrique Soudano
Sahélienne) en mai 2002 témoigne de l'importance de ce
phénomène.
Il a été en effet compté 23 000 bovins.
Les éleveurs enquêtés ont confirmé dans
l'unanimité qu'ils ne vont pas changer des zones d'accueil, puisque il
n'existe aucun endroit pouvant leur offrir ce qu'ils gagnent au parc. Ceci
montre que les éleveurs n'auraient plus qu'une seule alternative dans la
destination de leur transhumance. Cette situation est inquiétante pour
la conservation des écosystèmes du parc à laquelle
s'attelle le projet ECOPAS depuis sa création. Pour être efficace
et trouver des solutions durables, ce projet doit prendre en compte les
difficultés et les contraintes de la zone périphérique, un
des buts de notre étude. Car quelque soit, les activités de
surveillance et les mesures répressives, les bergers effectueront leur
transhumance dans le parc. Cette mobilité pastorale se
caractérise par des dates de départ qui s'étalent dans le
temps(février à juin). Le motif de cette mobilité est la
recherche des ressources fourragères de qualité et des points
d'abreuvement permanents permettant de maintenir les troupeaux en forme pendant
la saison sèche.
On peut ajouter aussi ajouter à cette raison de
déplacement le caractère culturel de la transhumance chez les
peuls. Bref, c'est un phénomène assez complexe. Car malgré
les exactions et les amendes que subissent ces bergers peuls, ils n'entendent
pas renoncer à cette pratique.
Pour renverser durablement cette tendance, il faut trouver
des solutions concrètes aux différents problèmes qui les
poussent à aller en transhumance. Ces solutions doivent passer par :
· une collaboration étroite et permanente du
Projet ECOPAS avec les Services d'élevage, les projets et les
associations d'éleveurs intervenant dans la zone
périphérique du parc du W dans le cadre
des aménagements à réaliser et la
sensibilisation de tous les acteurs .
· Des aménagements pastoraux rationnels (en
respectant la capacité de charge) au niveau des aires de
pâturages, des parcours de la transhumance et des centres de vaccination
sur les zones de départ des éleveurs.
Cela va sans doute favoriser le développement de cette
zone et contribuer à diminuer le flux des transhumants en direction du
parc.
· l'amélioration de la surveillance du parc en
dotant les structures existantes de moyens matériels et humains;
· trouver des zones d'accueil officielles (Burkina,
Bénin) et des pistes (passant par le parc côté Niger) qui
les relient en réhabilitant leurs ressources pastorales et en les
protégeant du front agricole. Dans ce cas, il est important de
prévoir une équipe mobile de vaccination qui aura pour
tâche de s'occuper de la santé du bétail pendant le
déplacement.
· Reconnaître à l'élevage le droit
d'accès au foncier tout comme l'agriculture sur l'ensemble de la zone.
Pour se faire, ECOPAS doit assister la COFO dans ses activités.
La situation de l'élevage dans la zone
périphérique du parc est inquiétante. Car
les éleveurs se trouvent pris en étau. Au nord,
ils subissent la pression grandissante de l'agriculture et au sud, ils font
face aux réglementations de l'aire protégée du parc du W.
Cette situation en dehors de la transhumance illégale qu'ils pratiquent
dans le parc, s'accompagne désormais d'un phénomène
récent : l'immigration et l'installation définitive des
éleveurs nigériens au Burkina Faso, au Bénin, au Ghana et
au Togo. En effet, des éleveurs nigériens sont actuellement
massés au niveau de villages riverains de la Tapoa (Burkina), les
alentours du parc du Bénin notamment à Pékinga, Borgou et
Kandi.
Ce phénomène doit interpeller les autorités
nigériennes, puisque le pays risque à la longue de perdre
l'avantage économique que lui procure l'élevage.
BIBLIOGRAPHIE
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tachetée à combrettacées dans les systèmes
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pastoraux dans la région du Parc National du W. Actes séminaires
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économique et viabilité de l'économie familiale : le
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mission de validation des couloirs de passage et aires de pâturage du 10
au 21 mars 2000. 10 pages.
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YAYA ABDOU, 1992. Développement agricole
et autosuffisance alimentaire dans la vallée du fleuve Niger. 520
pages.
Annexe 1 : Questionnaire éleveur
1 - Quel est le nom de l'éleveur ?
2 - Quelle est la localité de l'éleveur ?
3 - Quelles est l'ethnie de l'éleveur ?
4 - Quel est votre parcours de transhumance en 2002 ?
5 - Etes-vous oui ou non propriétaire du troupeau
transhumant ?
6 - Si oui, êtes-vous au moins une fois parti en
transhumance ?
7 - Si non, pourquoi (expliquer le choix stratégique) ?
8 - Qui est parti en transhumance (membre de la famille,
berger-propriétaire, berger) ?
9 - Est-ce lui qui a l'habitude de conduire le troupeau ou bien
c'est occasionnel ?
10 - Quel est l'effectif par espèce (bovins, ovins,
caprins) parti ou non parti en transhumance ?
11 - Pourquoi certains animaux ne sont pas partis en transhumance
?
12 - Quels sont les atouts et les contraintes de la zone
d'attache de l'éleveur ?
13 - Quelle est la localisation de la zone d'accueil (date
d'arrivée, temps de parcours) ?
14 - La zone d'accueil est-elle habituelle ?
15 - Quels sont les paramètres qui entraînent un
changement de zone d'accueil ?
16 - Quels sont les atouts et les contraintes de la zone
d'accueil ?
17 - Quelles sont vos pratiques ?
au niveau de la mobilité
au niveau du pâturage( nocturne ?)
au niveau de l'eau
au niveau des contraintes potentielles
18 - Quelle est la date départ en transhumance et pourquoi
?
19 - Quels sont les indicateurs de ce départ ?
20 - Quels sont les facteurs de variations entre les
années ?
21 - Quelle est la date de retour de la transhumance et pourquoi
?
22 - Quels sont les indicateurs de ce retour ?
23 - Quels sont les facteurs de variations entre les
années ?
24 - Quel est l'axe de transhumance que vous emprunter et
pourquoi ?
25 - Quelles sont les espèces herbacées
recherchées et à quel stade particulièrement ?
26 - Quelles sont les espèces ligneuses recherchées
et à quel stade particulièrement ?
27 - Quel type de point d'eau utilisez-vous pour l'abreuvement ?
forages
puits
mares
rivières
fleuve
28 - Où est-ce que vous vous ravitailler en vivres ?
29 - Est- que l'année précédente vous avez
emprunté la même piste ? - Si oui pourquoi ?
- Si non pourquoi ?
30 - Par qui se fait le choix du parcours ?
- Structure traditionnelle
Doyen de la famille
Association d'éleveur
Propriétaire
Chef du village
31 - Comment se passe la récolte des informations ?
32 - Qui récolte les informations ?
33 - Le parcours est-il adapté ?
- Si oui pourquoi ?
34 - Quelle est la source de ces informations ?
- Marché
Famille
Autres
35 - Pour le choix définitif, comment se
hiérarchisent ces informations ?
36 - Quels sont les atouts de l'élevage transhumant ?
37 - Existe -t' il des conflits ?
38 - Si oui avec qui ?
- Agriculteurs
Eleveurs
Forestiers
39 - Quels sont les motifs ?
40 - Quelle est la fréquence de ces conflits ?
41 - Qui gèrent ces conflits ?
42 - Sont - ils efficaces ?
43 - A quelle période intervient le retour de la
transhumance ?
44 - A quelle période intervient le départ en
transhumance ?
45 - Quelles sont les autres contraintes de l'élevage
transhumants ?
46 - Quelle est l'évolution de l'élevage depuis
quelques années ?
47 - Quelles sont les perspectives d'avenir de la transhumance
?
48 - Quelle réorientation prévoyez-vous ?
49 - Quelles stratégies pensez vous adaptées
à moyen et long terme ?
Annexe N°2 :Questionnaire transhumance organisme
institutionnel
1- Quel est le nom de l'organisme institutionnel ?
2- Quelle est l'identification de l'organisme institutionnel
?
- Société civile
Etat
Structures coutumières
3 - Quel est le niveau d'intervention de l'organisme?
Régional National Provincial Autre
4 - Quelle est la composition de l'organisme ?
Fonctionnaires
Eleveurs structure traditionnelle (rougas et garsos)
Bénévoles
Autres
5- Quel est le pouvoir de l'organisme institutionnel ?
Juridique
Politique
Réglementaire
Information
Sensibilisation Décision
6 - Quel est le nombre de troupeaux dans la zone d'intervention
?
7 - Quel est le nombre de troupeaux partis en transhumance ?
8 - Quel est l'effectif des animaux par espèces parti en
transhumance ?
9 - Quel est le nombre de CIT livrés ?
10 - Quelle est l'évolution inter annuelle du nombre de
CIT donnés ?
11 - Quelle est la date de départ et les causes ?
12 - Quelle est la date de retour et les causes ?
13 - Quelles sont les pistes qu'empruntent les transhumants ?
14 - Quel est le type de pistes ? Balisées
Officielles traditionnelles
15 - Pourquoi la piste est-elle empruntée ?
Points d'eau
Pâturages
Autres points stratégiques
16 - Quelles sont les zones d'accueil des transhumants ?
17 - Quelles sont les atouts de la zone d'accueil ?
18 - Quelles sont les contraintes de la zone d'accueil ?
19 - Quels sont les atouts de l'élevage transhumant ?
20 - Quels sont les contraintes de l'élevage transhumant
?
ANNEXE N° 3 : Résultat des relevés
de végétation
COMPOSITION FLORISTIQUE ET CONTRIBUTIONS SPECIFIQUES DE
TCHENTCHERGOU
Numéro de relevé (transect) :
5 (Tchentchergou) Numéro
d'échantillonnage : 2
Coordonnées GPS : 13°04 605 N /
2°11 288 E Date : 24 août 2002
|
|
· Surface d'échantillonnage : 1
m2
|
LES HERBACEES
|
|
Liste des espèces Nombre d'individus/espèce
Contributions spécifiques
1. Zornia glochidiata
|
123
|
57,
|
21 %
|
2. Microchloa indica*
|
92
|
42,
|
79 %
|
|
LES LIGNEUX
* l'espèce a été comptée par
touffe
· Surface d'échantillonnage : 100
m2
Total
215
100 %
Total
9
100 %
Liste des
Nombre d'individus/espèce
Contributions
espèces
|
|
spécifiques
|
1. Combretum micranthum
|
8
|
88,
|
89
|
%
|
2. Boscia angustifolia
|
1
|
11,
|
11
|
%
|
Numéro de relevé (transect)n : 5
(Tchentchergou) Numéro d'échantillonnage :
2
Liste des espèces
|
Nombre d'individus/espèce
|
Contributions spécifiques
|
1. Combretum micranthum
|
8
|
88, 89 %
|
2. Boscia angustifolia
|
1
|
11, 11 %
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
9
|
100 %
|
LES HERBACEES
· Surface d'échantillonnage : 1
m2
LES LIGNEUX
* l'espèce a été comptée par
touffe
· Surface d'échantillonnage : 100
m2
Liste des espèces
1. Zornia glochidiata
3. Microchloa indica*
Nombre d'individus/espèce
123
92
Contributions spécifiques
57, 21 %
42, 79 %
Total
215
100 %
Coordonnées GPS : 13°04 605 N /
2°11 288 E Date : 24 août 2002
Numéro de relevé (transect) :
4 (Panoma) Numéro
d'échantillonnage : 1
Coordonnées GPS : 12°59 803 N /
1°49 172 E Date : 23 août 2002
· Surface d'échantillonnage : 1
m2
|
LES HERBACEES
|
Total
100 %
515
LES LIGNEUX
· Surface d'échantillonnage : 100
m2
* l'espèce a été comptée par
touffe
33, 33 %
4
2
Liste des espèces
1. Combretum micranthum
3. Guiera senegalensis
Contributions spécifiques
66, 67 %
Nombre d'individus/espèce
Total
100 %
6
Liste des espèces
|
Nombre d'individus/espèce
|
Contributions spécifiques
|
1. Zornia glochidiata
|
334
|
64, 85 %
|
2. Microchloa indica*
|
163
|
31, 65 %
|
3. Sporobolus festivus
|
18
|
3, 5 %
|
|
14
Numéro de relevé (transect) :
4 (Panoma)
Numéro d'échantillonnage :
2
Coordonnées GPS : 12°59 855 N /
1°49 160 E Date : 23 août 2002
|
|
|
HERBACEES
|
o Surface d'échantillonnage : 1
m2
|
Liste des espèces
|
Nombre d'individus/espèce
|
Contributions spécifiques
|
1. Zornia glochidiata
|
173
|
52, 42 %
|
2. Microchloa indica*
|
138
|
41, 82 %
|
3. Sporobolus festivus
|
7
|
2, 12 %
|
4. Triumfetta pentandra
|
6
|
1, 82 %
|
5. Thephrosia bracteolata
|
3
|
0, 91 %
|
6. Cassia obtusifolia
|
2
|
0, 61 %
|
7. Borreria radiata
|
1
|
0, 3 %
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
330
|
100 %
|
l'espèce a été comptée par
touffe
o
o Surface d'échantillonnage : 100
m2
|
LES LIGNEUX
|
|
Liste des espèces
|
Nombre d'individus/espèce
|
Contributions spécifiques
|
1. Combretum micranthum
|
5
|
35,
|
71
|
%
|
2. Combretum nigricans
|
4
|
28,
|
57
|
%
|
3. Guiera senegalensis
|
2
|
14,
|
29
|
%
|
4. Boscia senegalensis
|
2
|
14,
|
29
|
%
|
5. Acacia macrostachya
|
1
|
7,
|
14
|
%
|
Numéro de relevé (transect) :
10 (Sambera Kofo) Numéro d'échantillonnage :
1
Coordonnées GPS : 12°25 018 N /
3°04 121 E Date : 26 août 2002
· Surface d'échantillonnage : 1
m2
|
LES HERBACEES
|
Liste des espèces
|
Nombre d'individus/espèce
|
Contributions spécifiques
|
1. Zornia glochidiata
|
836
|
77, 84 %
|
2. Cassia mimosoides
|
105
|
9, 78 %
|
3. Borreria radiata
|
39
|
3, 63 %
|
4. Microchloa indica*
|
23
|
2, 14 %
|
5. Cucurbita sp.
|
21
|
1, 95 %
|
6. Digitaria gayana
|
17
|
1, 58 %
|
7. Brachiaria villosa
|
12
|
1, 12 %
|
8. Eragrostis tremula
|
12
|
1, 12 %
|
9. Cyanotis lanata
|
6
|
0, 56 %
|
10. Sida cordifolia
|
3
|
0, 28 %
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
1074
|
100 %
|
* l'espèce a été comptée
par touffe
· Surface d'échantillonnage : 100
m2
|
LES LIGNEUX
|
|
|
Liste des espèces
Nombre d'individus/espèce
|
Contributions spécifiques
|
1. Combretum micranthum
|
9
|
100 %
|
|
Numéro de relevé (transect) :
10 (Sambera Kofo) Numéro d'échantillonnage :
2
Coordonnées GPS : 12°24 965 N /
3°04 119 E Date : 26 août 2002
· Surface d'échantillonnage : 1
m2
|
LES HERBACEES
|
|
Liste des espèces
|
Nombre d'individus/espèce
|
Contributions spécifiques
|
1. Zornia glochidiata
|
542
|
62,
|
73
|
%
|
2. Borreria radiata
|
131
|
15,
|
16
|
%
|
3. Microchloa indica*
|
94
|
10,
|
88
|
%
|
4. Cassia mimosoides
|
58
|
6,
|
71
|
%
|
5. Pennisetum pedicellatum
|
24
|
2,
|
78
|
%
|
6. Blepharis maderaspatensis
|
15
|
1,
|
74
|
%
|
|
100 %
Total
864
LES LIGNEUX
· Surface d'échantillonnage : 100
m2
Total
10
100 %
Liste des espèces
Nombre d'individus/espèce
Contributions spécifiques
1. Combretum micranthum
9
90 %
3. Guiera senegalensis
1
10 %
* l'espèce a été comptée
par touffe
Numéro de relevé (transect) :
1 (Pemboi) Numéro d'échantillonnage :
1
Coordonnées GPS : 12°35 450 N /
2°15 456 E Date : 21 août 2002
· Surface d'échantillonnage : 1
m2
|
LES HERBACEES
|
|
Liste des espèces
|
Nombre d'individus/espèce
|
Contributions spécifiques
|
1. Zornia glochidiata
|
621
|
49,
|
32
|
%
|
2. Loudetia togoensis
|
563
|
44,
|
72
|
%
|
3. Borreria radiata
|
58
|
4,
|
61
|
%
|
4. Cassia mimosoides
|
12
|
0,
|
95
|
%
|
5. Triumfetta pentandra
|
3
|
0,
|
24
|
%
|
6. Sporobolus festivus
|
2
|
0,
|
16
|
%
|
Total
|
1259
|
100 %
|
· Surface d'échantillonnage : 100
m2
|
LES LIGNEUX
|
|
Liste des espèces
|
Nombre d'individus/espèce
|
Contributions spécifiques
|
1. Guiera senegalensis
|
6
|
46,
|
16
|
%
|
2. Combretum micranthum
|
3
|
23,
|
08
|
%
|
3. Acacia macrostachya
|
1
|
7,
|
69
|
%
|
4. Acacia ataxacantha
|
1
|
7,
|
69
|
%
|
5. Sclerocarya birrea
|
1
|
7,
|
69
|
%
|
6. Leguelfero
|
1
|
7,
|
69
|
%
|
Numéro de relevé (transect) :
1 (Pemboi) Numéro
d'échantiionnage :
2
Coordonnées GPS : 12°35 406 N /
2°15426 E Date : 21 août 2002
|
|
LES HERBACEES
|
· Surface d'échantillonnage : 1
m2
|
Liste des espèces
|
Nombre d'individus/espèce
|
Contributions spécifiques
|
1. Zornia glochidiata
|
380
|
49,
|
09
|
%
|
2. Loudetia togoensis
|
203
|
26,
|
23
|
%
|
3. Borreria filifolia
|
126
|
16,
|
28
|
%
|
4. Microchloa indica*
|
52
|
6,
|
72
|
%
|
5. Pennisetum pedicellatum
|
7
|
0,
|
91
|
%
|
6. Cassia mimosoides
|
6
|
0,
|
77
|
%
|
Total
|
774
|
100 %
|
* l'espèce a été comptée
par touffe
· Surface d'échantillonnage : 100
m2
|
LES LIGNEUX
|
|
Liste des espèces
|
Nombre d'individus/espèce
|
Contributions spécifiques
|
1. Combretum nigricans
|
14
|
48, 27 %
|
2. Guiera senegalensis
|
6
|
20, 69 %
|
3. Combretum micranthum
|
2
|
6, 89 %
|
4. Combretum glutinosum
|
1
|
3, 45 %
|
5. Acacia macrostachya
|
1
|
3, 45 %
|
6. Boscia angustifiolia
|
1
|
3, 45 %
|
7. Piliostigma reticulatum
|
1
|
3, 45 %
|
8. Lannea microcarpa
|
1
|
3, 45 %
|
9. Feretia apodanthera
|
1
|
3, 45 %
|
10. Grewia bicolor
|
1
|
3, 45 %
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
29
|
100 %
|
Annexe 4 : tableau des pistes de transhumance
|
Piste à bétail n° 1
|
Piste à bétail n° 2
|
Piste à bétail n° 3
|
Piste à bétail n° 4
|
Numéro de l'éleveur
|
1
|
6
|
24
|
20
|
Localisation de la zone d'attache
|
Tamou
|
Baoulé
|
Djagoga
|
Lilo
|
Tracé sommaire
|
Tamou - Yambinguena - Loudoudji - Tchéna (B.F) -
Anaga (BF) - Tapoa - Parc W Niger - Mékrou
|
Baoulé - Tamou -Loudoudji - Tchéna- Koigoli -
Tapoa- Kabigou - Parc Burkina...
|
Ouro Baba - Tchéla Nomaré - Zoumboukoli -
Fantou - Affini - Kotchari - Kobangou - Taboga - Parc Bénin
|
Lilo - Bontholaré - Bamboma -
Dan tchandou(frontière Niger/B.F) - Guidé.....Kobangou -
Parc
|
Type
|
Balisée Traditionnelle, officielle
|
balisée Traditionnelle, officielle
|
Non balisée Traditionnelle, non officielle
|
Non balisée Traditionnelle, non officielle
|
Pourquoi cette piste est empruntée
?
|
Cet axe traverse la réserve de Tamou en transitant par
Pemboi où il existe
d'importantes mares d'abreuvement. Le passage par la zone
tampon permet aux éleveurs de gagner beaucoup de pâturages riches
et variés. La zone de la Tapoa a la particularité d'être
moins surveillée par la patrouille forestière ce qui facilite
l'accès aux bergers.
|
Cette piste, de plus en plus utilisée, passe
à la limite Ouest de la zone tampon, la surveillance est donc moins
effective dans cette partie de la Réserve. Elle se caractérise
surtout par la disponibilité des points d'abreuvement (puits).
Le
pâturage n'est pas assez
diversifié mais suffisant pour tenir les animaux
en forme avant de regagner le parc.
|
Cet axe passe par plusieurs zones écologiques ce qui
a pour avantage la diversité d'espèces fourragères
consommées par les vaches. Dans toutes les zones traversées
avant d'atteindre le parc il n'y a aucun risque de conflit. L'abreuvement
est assuré grâce aux puits pastoraux rencontrés au
Burkina.
|
Ici les bergers font un grand tour en passant par le
territoire burkinabé pour ensuite rentrer clandestinement dans le parc.
Pour se faire ils trompent la vigilance des forestiers.
|
Autres indicateurs ou
points stratégiques
|
Site de cure salée à Anaga
Puisards creusés dans le lit de la Tapoa
|
??Puits pastoraux à Tchéna,
Koigoli, Kabigou et Pampani
??Puisards creusés dans le lit
à sec de la Tapoa
??Marché de Tamou
|
- Marché de Zoumboukoli Puits pastoraux au Burkina Mare
de Kombangou
|
Puits pastoraux Burkina
Puisards creusé dans les lits des rivières.
|
Pourquoi cette piste n'est pas empruntée
?
|
Malgré la présence à certains
moments des forestiers, cet axe est emprunté par les transhumants. Parce
que c'est l'une des rares pistes qui offre du pâturage pendant la
Mobilité.
|
Sur ce tronçon il n'y a pas des conflits avec les
forestiers car la zone est éloignée de
l'aire protégée.
|
Idem
|
Idem
|
Autres raisons
|
-
|
-
|
.
|
Eviter au plus grand maximum les conflits avec les
forestiers.
|
|
Piste à bétail n° 5
|
Piste à bétail n° 6
|
Piste à bétail n° 7
|
Piste à bétail n° 8
|
Numéro de l'éleveur
|
23
|
21
|
26
|
25
|
Localisation de la zone d'attache
|
Ouro Boyambo
|
Pogogui
|
Panoma
|
Eda
|
Tracé sommaire
|
Ouro Boyambo - Seno - Kotaki - Dissiriré - Baniguitti
- Koigoli - La Tapoa (rivière) - Parc W Burkina - Mékrou
|
Pogogui - Dissiriré - Bontholaré - Bamboma
- Zoumboukoli - Yairé - Bottou - Tobangou - Affini - Tapoa -
Parc
Burkina
|
Panoma - Gassira - Guessadoundou - Boulwaga -
Sambalgou(B.F)
|
Eda - Bodol - Tchiabangou - Wina( frontière avec le
Burkina) - Singou - Sambou- Toutougou - Togo
|
Type
|
Non balisée
Traditionnelle, non officielle
|
Non balisée
Traditionnelle, non officielle
|
Non balisée
Traditionnelle, non officielle
|
Non balisée
Traditionnelle, non officielle
|
Pourquoi cette piste est empruntée
?
|
Cette piste cherche à relier les points
stratégiques points d'eau et aires de pâturage.
Cela leur permettra de faire du pâturage pendant la mobilité d'une
part et d'autre part de fuire les conflits forestiers/éleveurs.
|
Les bergers passent par le Burkina pour se retrouver
après dans le parc du W où ils utilisent la mékrou
comme point d'abreuvement. Il faut préciser que le pâturage
pendant la mobilité est aussi pratiqué.
|
Par sûreté, l'éleveur préfère
aller
directement côté Burkina et descendre
ensuite sur Sambalgou afin d'éviter les
patrouilles forestières du Burkina. Les pâturages
y sont certes moins riches et plus dégradés mais le parcours
possède des puits pastoraux et des marchés.
|
Ces bergers transitent par le Burkina pour atterrir sur le
territoire Togolais. Cette stratégie consiste à éviter les
exactions des forestiers burkinabés. Ils restent au niveau des aires de
pâturages du Burkina pendant quelques jours avant de continuer leur
route. Le pâturage est jugés de bonne qualité et les puits
servent d'abreuvement.
|
Autres indicateurs ou
points stratégiques
|
Puits pastoraux de Baniguiti
Aire de pâturage de Pamboi (campement peul)
Puisards creusés dans le lit du Goroubi et Diamangou
|
Marchés de Zoumboukoli, Dissiriré,
Affini, Bottou
- Puits pastoraux de Bottou
Puisards creusés dans le lit sec du Goroubi
|
-?Puits pastoraux Sambalgou et Lambounti
??Mare quasi-permanente de Fonbangou,
Hallondi, N'gnaro
??Frontière Niger/Burkina
|
Marchés de Kankan, Sabargou, Tamarga, Puits pastoraux de
Kankan, Singou, Goulbi, Toutougou, Sambou.
Puisards dans le lit sec du Goroubi et Diamangou
|
Pourquoi cette piste n'est pas
empruntée ?
|
-
|
|
-
|
-
|
Autres raisons
|
Il s'agit aussi de faire regagner de la force aux animaux
déjà affaiblis
|
-
|
-
|
-
|
|
Piste à bétail n° 9
|
Piste à bétail n° 10
|
Piste à bétail n° 11
|
Piste à bétail n° 12
|
Numéro de l'éleveur
|
29
|
31
|
32
|
33
|
Localisation de la zone d'attache
|
Kerta
|
Banizoumbou
|
Sayo
|
Bagna Bangou
|
Tracé sommaire
|
Kerta - Bargou - Kalbouri - Fobanga - Tchoura - Saborga -
Parc W Niger
|
Banizoumbou - Sounga Foulpé - Gassabana - Zoukwara
- Boumba - Pékinga (Bénin)
|
Sayo - Banizoumbou - Mala - Poundou ciminti - Brigambou -
Boumba - Pékinga(Bénin)
|
Bagna Bangou - Touhoré - Talawal - Tchanga Kwara -
Pékinga(B.F)
|
Type
|
Non balisée
Traditionnelle, non officielle
|
Non balisée
Traditionnelle, non officielle
|
Non balisée
Traditionnelle, non officielle
|
Non balisée
Traditionnelle, non officielle
|
Pourquoi cette piste est empruntée
?
|
Cette piste constitue un raccourci pour atteindre le parc
parce que les animaux affaiblis ne peuvent pas supporter un long trajet. Les
bergers traversent le parc malgré la haute surveillance. L'axe dispose
des ressources pastorales( eau et fourrages)
|
Cette piste comporte plusieurs aires de pâturages en
son sein, qui sont très riches en fourrages. L'abreuvement est
assuré par la présence des puits pastoraux sur la zone. Une
fois au Bénin les éleveurs s'installent
à Pékinga et pénètrent dans le parc.
|
Idem
|
Les pistes de la région du Fleuve sont plus
sécurisante car il n'y a pas le risque de se faire amender par les
forestiers. Les aires de pâturage disposent de fourrages de
qualité moyenne. Dans zones éloignées du fleuve, les
éleveurs utilisent les puits pastoraux
|
Autres indicateurs ou
points stratégiques
|
Le marché de Alambaré et les points d'eau de
Tchoura.
|
Aire de pâturage de Balaga, de Zoukwara, Sounga
Foulpé. Puits pastoral Poundou Ciminti.
|
Aire de pâturage de Mala Zoukwara, Brigambou
Puits pastoral de Poundou Ciminti
|
Poundou Ciminti qui est un puits pastoral
de référence pour les transhumants.
|
Pourquoi cette piste n'est pas empruntée
?
|
La zone est de plus en plus surveillée par les agents
forestiers du parc pourtant c'est la piste la plus directe et la plus riche en
pâturages.
|
La traversée du fleuve se fait au niveau du village
Tchanga Kwara
|
-
|
L'exploitation des aires de pâturage en
amont permet aux animaux d'avoir la force de faire la
traversée
|
Autres raisons
|
|
La présence du fleuve Niger assure l'eau en permanence.
|
-
|
La proximité du Fleuve Niger
|
Annexe 5 : tableau zone d'accueil
|
Zone d'accueil n° 1
|
Zone d'accueil n° 2
|
Zone d'accueil n° 3
|
Numéro de l'éleveur
|
1 (Tamou)
|
6 (Baoulé)
|
14 (Diamangou)
|
Localisation
|
Parc W du Niger (côté BF., N.)
|
Parc W du Niger (côté BF., N.)
|
Parc W du Niger (côté B., N.)
|
Date d'arrivée
|
Avril/Mai
|
Avril/Mai
|
Avril/Mars
|
Temps de parcours
|
4 jours
|
2 jours
|
3 jours
|
Nature de la
formation végétale
|
Savane arborée/arbustive herbacée
|
Savane arborée/arbustive herbacée
|
Savane arborée/arbustive herbacée
|
Atouts
|
Il y a beaucoup de pâturage en quantité et
en qualité.
|
Des ressources pastorales en quantité et en
qualité (fourragères et hydriques)
|
C'est le seul endroit où on gagne de
l'Andropogon Gayanus en quantité suffisante.
|
Contraintes
|
En pleine saison sèche, le seul point d'eau permanent
est la Mékrou, la surveillance des forestiers est alors très
active dans cette zone.
|
Les forestiers (amendes)
|
Les forestiers, l'absence de mares permanentes en saison
sèche obligeant l'abreuvement à la Mékrou
|
Dangers
|
Les prédateurs (lions, hyènes) Insectes et
parasites dans la zone Mékrou entraînant des maladies pour le
troupeau .
|
Les prédateurs (lions, hyènes) Les maladies
|
Les prédateurs (lions, hyènes) Les maladies
pour le bétail et l'homme (trypanosomiase, onchocercose,
bilharziose, amibes...)
|
|
Zone d'accueil n° 4
|
Zone d'accueil n° 5
|
Zone d'accueil n° 6
|
Numéro de l'éleveur
|
27 (Djagoga)
|
23 (Ouro Boyambo)
|
20 (Lilo)
|
Localisation
|
Parc W du Niger (côté B., BF., N.)
|
Parc W du Niger (B., BF.,Niger)
|
Parc W du Niger (côté B., BF., N.)
|
Date d'arrivée
|
Mars/avril
|
Avril
|
Mars/Avril
|
Temps de parcours
|
9 jours
|
20 jours
|
3 jours
|
Nature de la
formation végétale
|
Savane arborée /arbustive herbacée
|
Savane arborée/arbustive herbacée
|
Savane arborée/arbustive herbacée
|
Atouts
|
Des ressources pastorales en quantité et en
qualité (fourragères et hydriques)
|
Pâturage très riche et point d'eau
pour l'abreuvement sur toute l'année
|
Des ressources pastorales en quantité et en
qualité (fourragères et hydriques)
|
Contraintes
|
Les forestiers (amendes) et maladies
|
Les forestiers (amendes et fourrière)
|
Les forestiers (amendes) et mouches tsé-tsé
|
Dangers
|
Les prédateurs (lions, hyènes)
|
Les forestiers (des troupeaux massacrés
côté Bénin) Les prédateurs
|
Les prédateurs (lions, hyènes)
|
|
Zone d'accueil n° 7
|
Zone d'accueil n° 8
|
Zone d'accueil n° 9
|
Numéro de l'éleveur
|
17 (Ouro Hesso)
|
18 (Dissiriré)
|
21 (Pogogui)
|
Localisation
|
Parc W (côté Niger.)
|
Parc W du Niger (côté B., BF., N.)
|
Parc W du Niger (côté BF.)
|
Date d'arrivée
|
Mars/Avril
|
Avril
|
Avril
|
Temps de parcours
|
4 jours
|
10 jours
|
4 jours
|
Nature de la
formation végétale
|
Savane arborée/arbustive herbacée
|
Savane arborée/arbustive herbacée
|
Savane arborée/arbustive herbacée
|
Atouts
|
Une diversité d'espèces fourragères
appetées et la mékrou
|
Beaucoup de ressources pastorales (bons fourrages et de
l'eau en pernamence)
|
Le pâturage est de très bonne qualité et la
mékrou comme point d'abreuvement
|
Contraintes
|
Les forestiers (amendes) et les maladies
|
Les forestiers (amendes)
|
Les forestiers et douaniers (amendes)
|
Dangers
|
Les prédateurs (lions, hyènes) Les maladies
|
Les prédateurs (lions, hyènes) Insectes et
parasites dans la zone Mékrou entraînant des maladies pour le
troupeau .
|
Tracasseries douanières
|
|
Zone d'accueil n° 10
|
Zone d'accueil n° 11
|
Zone d'accueil n° 12
|
Numéro de l'éleveur
|
26 (Panoma)
|
29 (Kerta)
|
32 (Sayo)
|
Localisation
|
Parc W du Niger (côté BF.)
|
Parc W (côté BF.)
|
Parc W (côté B.)
|
Date d'arrivée
|
Avril
|
Avril
|
Mars/Avril
|
Temps de parcours
|
8 jours
|
7 jours
|
11 jours
|
Nature de la
formation végétale
|
Savane arborée/arbustive herbacée
|
Savane arborée/arbustive herbacée
|
Savane arborée/arbustive herbacée
|
Atouts
|
Beaucoup de bonnes graminées, toutes les
espèces recherchées se font rencontrer et en plus
la disponibilité en eau.
|
Des ressources pastorales en quantité et en
qualité (fourragères et hydriques)
|
Pâturage de qualité et diversifié et
mékrou.
|
Contraintes
|
Les forestiers (amendes) , tracasseries douanières
et vols de bétails
|
Les forestiers (amendes, fourrière)
|
Les forestiers, maladies
|
Dangers
|
Les prédateurs (lions, hyènes) Les maladies
|
Les braconniers (vol de bêtes) et prédateurs
|
Les forestiers (des troupeaux massacrés
côté Bénin et amendes) Les prédateurs (lions,
hyènes)
|
|
Zone d'accueil n° 13
|
Zone d'accueil n° 14
|
Zone d'accueil n° 15
|
Numéro de l'éleveur
|
31 (Bani Zoumbou)
|
33 (Bagna Bangou)
|
11 (Loubagé)
|
Localisation
|
Parc W (côté B.)
|
Parc W (côté B.)
|
Parc W (côté B.)
|
Date d'arrivée
|
Mars/Avril
|
Avril
|
Avril
|
Temps de parcours
|
7 jours
|
5jours
|
15 jours
|
Nature de la
formation végétale
|
Savane arborée/arbustive herbacée
|
Savane arborée/arbustive herbacée
|
Savane arborée/arbustive herbacée
|
Atouts
|
Des ressources pastorales en quantité et en
qualité (fourragères et hydriques)
|
Zone très riche en pâturage avec beaucoup
de bonnes herbes et de l'eau pour l'abreuvement
|
Il n'y a pas de champs dans le parc, la brousse est ainsi
abondante et riche en pâturage de qualité.
|
Contraintes
|
Les forestiers (amendes) et les maladies
|
Les forestiers (amendes) et maladies
|
Les forestiers et maladies
|
Dangers
|
Les prédateurs (lions, hyènes) et massacres
des animaux par les forestiers
|
Les forestiers (les massacres) Les prédateurs (lions,
hyènes)
|
Les prédateurs (lions, hyènes) Les braconniers
(vol de bêtes)
|
|
Zone d'accueil n° 16
|
Zone d'accueil n° 17
|
|
Numéro de l'éleveur
|
15 (Louloudji)
|
25 (Eda)
|
|
Localisation
|
Parc W (côté B.)
|
Togo
|
|
Date d'arrivée
|
Avril
|
Mars/Avril
|
|
Temps de parcours
|
6 à 7 jours
|
20 jours
|
|
Nature de la
formation végétale
|
Savane arborée/arbustive herbacée
|
Savane arborée/arbustive herbacée
|
|
Atouts
|
C'est la zone idéal pour l'élevage, tout ce que
peut chercher un berger est disponible dans le parc.
|
Pâturage et point d'eau en abondances
|
|
Contraintes
|
Les forestiers (amendes) et maladies(trypanosomiase)
|
Les forestiers (amendes) et conflits avec les agriculteurs
locaux
|
|
Dangers
|
Prédateurs(Lions et hyènes)
Les braconniers (vols de bêtes)
|
Les maladies dues à l'humidité excessive.
|
|
Annexe 6 : Tableau : espèces
recherchées dans les zones d'attache et sur le parcours de la
Transhumance
Numéro de l'éleveur / Localité :
N° 1 / Tamou
|
Ligneux
|
Herbacées
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de transhumance
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
Espèces recherchées
et appétées sur parcours
de transhumance
|
1. Combretum nigricans
2. Combretum
micranthum
3. Pterocarpus ericaneus
4. Boscia senegalensis
5. Boscia angustifolia
|
1. Combretum nigricans
2. Pterocarpus ericaneus
3. Boscia senegalensis
4. Boscia angustifolia
5. Proposis africana
|
1. Loudetia togoensis
2. Zornia glochidiata
3. Pennisetum pedicellatum
4. Andropogon pseudapricus
5. Diheteropogon
hagerupii
6. Hyparrhenia involucrata
|
1. Loudetia togoensis
2. Pennisetum
pedicellatum
3. Andropogon
pseudapricus
4. Diheteropogon
hagerupii
5. Hyparrhenia
involucrata
6. Andropogon gayanus
|
Numéro de l'éleveur / Localité :
N° 6 / Baoulé
|
Ligneux
|
Herbacées
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de transhumance
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de transhumance
|
1. Guiera senegalensis
2. Combretum
micranthum
3. Combretum nigricans
|
1. Combretum nigricans
2. Boscia senegalensis
3. Stereospermum
kunthianum
4. Boscia angustifolia
|
1. Zornia glochidiata
2. Microchloa indica
3. Borreria radiata
4. Sida cordifolia
5. Cassia Tora
|
1. Loudetia togoensis
2. Andropogon
pseudapricus
3. Pennisetum
pedicellatum
4. Diheteropogon
hagerupii
5. Hyparrhenia
involucrata
6. Andropogon gayanus
|
Numéro de l'éleveur / Localité :
N° 27 / Ouro Baba
|
Ligneux
|
Herbacées
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de transhumance
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de transhumance
|
1. Guiera senegalensis
2. Combretum
micranthum
3. Combretum nigricans
|
1. Combretum nigricans
2. Khaya senegalensis
|
1. Zornia glochidiata
2. Microchloa indica
3. Sida cordifolia
4. Cassia tora
|
1. Loudetia togoensis
2. Pennisetum
pedicellatum
3. Andropogon gayanus
|
Numéro de l'éleveur / Localité :
N° 20 / Lilo
|
Ligneux
|
Herbacées
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de transhumance
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de transhumance
|
1. Guiera senegalensis
2. Combretum
micranthum
3. Combretum nigricans
|
1. Combretum nigricans
2. Boscia senegalensis
|
1. Zornia glochidiata
2. Microchloa indica
3. Sida cordifolia
|
1. Diheteropogon
hagerupii
2. Hyparrhenia
involucrata
3. Andropogon gayanus
4. pennisetum
pedicellatum
|
Numéro de l'éleveur / Localité :
N° 23 / Ouro Boyambo
|
Ligneux
|
Herbacées
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de transhumance
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de transhumance
|
1. Combretum
micranthum
2. Guiera senegalensis
3. Combretum nigricans
|
1. piliostigma reticulatum
2. Pterocarpus ericaneus
3. Boscia senegalensis
4. Guiera senegalensis
|
1. Zornia glochidiata
2. Microchloa indica
|
1. Pennisetum
pedicellatum
2. Hyparrhenia
involucrata
3. Andropogon gayanus
|
Numéro de l'éleveur / Localité :
N° 25 / Eda
|
Ligneux
|
Herbacées
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de transhumance
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de transhumance
|
1. Guiera senegalensis
2. Combretum
micranthum
3. Combretum nigricans
4. Acacia albida
|
1. Combretum nigricans
2. Pterocarpus ericaneus
3. Stereospermum
kunthianum
4. Boscia senegalensis
|
1. Zornia glochidiata
2. Microchloa indica
3. Eragrostis tremula
4. Sida cordifolia
5. Cassia mimosoides
6. Cassia tora
7. Cenchrus biflorus
|
1. Loudetia togoensis
2. Pennisetum
pedicellatum
3. Andropogon
pseudapricus
4. Hyparrhenia
involucrata
5. Diheteropogon
hagerupii
6. Andropogon gayanus
|
|
Numéro de l'éleveur / Localité :
N° 5 / Poggogui
|
|
|
Ligneux
|
|
Herbacées
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
|
Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de transhumance
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
|
Espèces recherchées et
appétées
sur parcours de transhumance
|
1. Combretum
micranthum
2. Guiera senegalensis
3. Combretum glutinosum
4. Combretum nigricans
|
|
1. Combretum nigricans
2. Pterocarpus ericaneus
3. Boscia senegalensis
|
1. Zornia glochidiata
2. Eragrostis tremula
3. Microchloa indica
|
|
1. Pennisetum
pedicellatum
2. Hyparrhenia
involucrata
3. Andropogon gayanus
|
|
Numéro de l'éleveur / Localité :
N° 26 / Panoma
|
|
|
Ligneux
|
|
Herbacées
|
Espèces présentes sur zone d'attache
|
|
Espèces recherchées et appétées
sur parcours de transhumance
|
Espèces présentes sur zone d'attache
|
|
Espèces recherchées et appétées
sur parcours de transhumance
|
1. Guiera senegalensis
2. Combretum
micranthum
3. Combretum nigricans
|
|
1. Combretum nigricans
2. Terminalia avicennioides
3. Pterocarpus ericaneus
|
1. Zornia glochidiata
2. Micrachloa indica
3. Eragrotis tremula
|
|
1. Panicum repens
2. Microchloa indica
3. Loudetia togoensis
4. Borreria radiata
|
|
Numéro de l'éleveur / Localité :
N° 29 / Kerta
|
|
|
Ligneux
|
|
Herbacées
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
|
Espèces recherchées
et appétées sur parcours de transhumance
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
|
Espèces recherchées
et appétées sur parcours de transhumance
|
1. Combretum micranthum
2. Guiera senegalensis
3. Combretum nigricans
4. Combretum micranthum
5. Acassia Albida
|
|
1. Boscia angustifolia
2. Combretum glutinosum
3. Boscia senegalensis
4. Piliostigma
reticulatum
|
1. Zornia glochidiata
2. Microchloa indica
3. Borreria radiata
4. Brachiaria ramosa
5. Cenchrus biflorus
|
|
1. Diheteropogon
hagerupii
2. Hyparrhenia
involucrata
3. Andropogon gayanus
4. pennisetum
pedicellatum
|
|
Numéro de l'éleveur / Localité :
N° 31 / Banizoumbou
|
|
|
Ligneux
|
|
Herbacées
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
|
Espèces recherchées
et appétées sur parcours de transhumance
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
|
Espèces recherchées
et appétées sur parcours de transhumance
|
1. Guiera senegalensis
2. Combretum glutinosum
3. Combretum nigricans
4. Borreria aegyptiaca
5. Sterculia segitera
6. Acacia seyal
7. Acacia Spp
|
|
1. Combretum nigricans
2. Combretum glutinosum
3. Guiera senegalensis
4. Stereospermum
kunthianum
5. Proposis africana
|
1. Zornia glochidiata
2. Eragrostis tremula
3. Microchloa indica
4. Cenchrus biflorus
5. Borreria rmutica
6. Diheteropogon haguerupii
|
|
1. Microchloa stagnina
2. Hyparrhenia
involucrata
3.Cenchrus biflorus
4. Eragrotis tremula
5. Digitaria lecardi
|
Numéro de l'éleveur / Localité :
N° 32 / Sayo
|
Ligneux
|
Herbacées
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
Espèces recherchées
et appétées sur parcours de transhumance
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
Espèces recherchées
et appétées sur parcours de transhumance
|
1. Guiera senegalensis
2. Combretum
micranthum
3. Combretum nigricans
4. Acacia spp
|
1. Combretum nigricans
2. Combretum glutinosum
3. Guiera senegalensis
4. Borreria aegyptiaca
5. Acacia spp
|
1. Zornia glochidiata
2. Cenchrus biflorus
3. Sporobolus festivus
4. Oryza longistaminata
5. Pyramidalis
6. Sida cordifolia
7. Diheteropogon haguerupii
|
1. Loudetia togoensis
2. Echinochloa stagnina
3. Brachiaria lata
4. Pennisetum
pedicellatum
5. Panncum repens
6. Andropogon gayanus
|
Numéro de l'éleveur / Localité :
N° 33 / Bagna Bangou
|
Ligneux
|
Herbacées
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
Espèces recherchées
et appétées sur parcours de transhumance
|
Espèces présentes sur zone
d'attache
|
Espèces recherchées
et appétées sur parcours de transhumance
|
1. Guiera senegalensis
2. Combretum
micranthum
3. Combretum glutinosum
4. Combretum nigricans
|
1. Combretum nigricans
2. Boscia senegalensis
3. Boscia angustifolia
4. Pterocarpus ericaneus
5. Proposis africana
|
1. Zornia glochidiata
2. Sida cordifolia
3. Eragrostis pilosa
4. Eragrostis tremula
5. Microchloa indica
6. Brachiaria lata
|
1. Panicum repens
2. Loudetia togoensis
3. pennisetum
pedicellatum
4. Echinochloa stagnina
5. Hyparrhenia
involucrata
6. Andropogon gayanus
|
ANNEXE 7 : TABLEAU QUANTIFICATION PAR ELEVEUR
Numéro de l'éleveur
|
Eleveur n° 1
|
Eleveur n° 2
|
Eleveur n° 3
|
Eleveur n° 4
|
Zone d'attache
|
Tamou
|
Tamou
|
Tamou
|
Baoulé
|
Effectif du troupeau bovin
|
20
|
30
|
8
|
64
|
P* NP*
|
20 0
|
30 0
|
0 8
|
58 6
|
Itinéraire de transhumance
|
Tamou - Kaleyenou (BF) - Tougou - Anaga - Parc W
|
Tamou - Kaleyenou (BF) - Tougou - Anaga - Parc W
|
-
|
Baoulé - Tamou - Kaleyenou...
|
Numéro de l'éleveur
|
Eleveur n° 5
|
Eleveur n° 6
|
Eleveur n° 7
|
Eleveur n° 8
|
Zone d'attache
|
Baoulé
|
Baoulé
|
Loubagé
|
Loubagé
|
Effectif du troupeau bovin
|
39
|
50
|
30
|
20
|
P NP
|
33 6
|
50 0
|
30 0
|
20 0
|
Itinéraire de transhumance
|
Baoulé - Tamou - Kaleyenou...
|
Baoulé - Tamou - Kaleyenou...
|
Loubagé -
Botou (BF)
|
Loubagé -
Botou (BF)
|
Numéro de l'éleveur
|
Eleveur n° 9
|
Eleveur n° 10
|
Eleveur n° 11
|
Eleveur n° 12
|
Zone d'attache
|
Loubagé
|
Loubagé
|
Loubagé
|
Diamangou Fulbé
|
Effectif du troupeau bovin
|
11
|
60
|
40
|
33
|
P NP
|
11 0
|
60 0
|
40 0
|
30 3
|
Itinéraire de transhumance
|
Loubagé -
Botou (BF)
|
Loubagé -
Kaleyenou...
|
Loubagé -
Kaleyenou...
|
Diamangou Fulbé - Baoulé -Tamou ...
|
Numéro de l'éleveur
|
Eleveur n° 13
|
Eleveur n° 14
|
Eleveur n° 15
|
Eleveur n° 16
|
Zone d'attache
|
Diamangou Fulbé
|
Diamangou Fulbé
|
Louloudjé
|
Sagema
|
Effectif du troupeau bovin
|
33
|
40
|
11
|
31
|
P NP
|
30 3
|
37 3
|
0 11
|
27 4
|
Itinéraire de transhumance
|
Diamangou Fulbé - Baoulé -Tamou ...
|
Diamangou Fulbé - Baoulé -Tamou ...
|
-
|
Sagema - Baoulé - Tamou...
|
Numéro de l'éleveur
|
Eleveur n° 17
|
Eleveur n° 18
|
Eleveur n° 19
|
Eleveur n° 20
|
Zone d'attache
|
Sagema
|
Dissiriré
|
Dissiriré
|
Lilo
|
Effectif du troupeau bovin
|
43
|
176
|
65
|
101
|
P NP
|
40 3
|
160 16
|
60 5
|
100 1
|
Itinéraire de transhumance
|
Sagema - Baoulé - Tamou...
|
Dissiriré - Baoulé - Tamou ...
|
Dissiriré - Baoulé - Tamou ...
|
Lilo - Bamboma - Zoumboukoli - BF
|
Numéro de l'éleveur
|
Eleveur n° 21
|
Eleveur n° 22
|
Eleveur n° 23
|
Eleveur n° 24
|
Zone d'attache
|
Pogogui
|
Ouro Boyambo
|
Ouro Boyambo
|
Djoga
|
Effectif du troupeau bovin
|
135
|
25
|
44
|
37
|
P NP
|
120 15
|
25 0
|
37 7
|
37 0
|
Itinéraire de transhumance
|
Pogogui - Dissiriré - Baoulé - Tamou...
|
Ouro Boyambo - Diagoga -- Zoumboukoli - BF
|
Ouro Boyambo - Diagoga - Baoulé -- Tamou...
|
Djoga - Anaga - BF
|
Numéro de l'éleveur
|
Eleveur n° 25
|
Eleveur n° 26
|
Eleveur n° 27
|
Eleveur n° 28
|
Zone d'attache
|
Eda
|
Panoma
|
Ouro Baba
|
Baoulé
|
Effectif du troupeau bovin
|
126
|
87
|
170
|
34
|
P NP
|
120 6
|
80 7
|
150 20
|
30 4
|
Itinéraire de transhumance
|
Eda -- Nambiti -- Kerta - BF
|
Panoma -- Gassira -- Nignaro - BF
|
Ouro Baba- Zoumboukoli..Parc Bénin
|
Baoulé - Anaga
|
Numéro de l'éleveur
|
Eleveur n° 29
|
Eleveur n° 30
|
Eleveur n° 31
|
Eleveur n° 32
|
Zone d'attache
|
Kerta
|
Poga
|
Banizoumbou
|
Sayo
|
Effectif du troupeau bovin
|
80
|
22
|
100
|
60
|
P NP
|
60 20
|
20 2
|
100 0
|
50 10
|
Itinéraire de transhumance
|
Kerta - Saborga.. ...
|
Djagoga - Sababaré - Tapoa
|
Banizoumbou - Mala - Boumba...
|
Sayo - Guémé - Mala ....
|
Numéro de l'éleveur
|
Eleveur n° 33
|
|
|
|
Zone d'attache
|
Bagna Bangou
|
|
|
|
Effectif du troupeau bovin
|
115
|
|
|
|
P NP
|
100 15
|
|
|
|
Itinéraire de transhumance
|
Bagna Bangou - Poundou ciminti - Boumba....
|
|
|
|
Données brutes sur les 33 éleveurs
enquêtés, moyenne et pourcentages
|
Effectif total de bovins
|
1.933
|
100 %
|
Nombre de bovins partis en transhumance
|
1.765
|
91,30 %
|
Nombre de bovins non partis en transhumance
|
168
|
8,70 %
|
Effectif moyen de bovins par éleveur
|
58
|
53 P / 5 NP
|
*P = bovin parti en transhumance
*NP = bovin non parti en
transhumance
Annexe 8 :Tableau zone d'attache
Numéro de l'éleveur
|
Eleveur n° 1
|
Eleveur n° 6
|
Eleveur n° 14
|
Eleveur n° 27
|
Localisation de la zone d'attache
|
Tamou
|
Baoulé
|
Diamangou
|
Djagoga
|
Date et raison d'installation
|
Depuis la création du village, il est venu à
la recherche du pâturage.
|
Il s'est installé en 1952. Il est venu à la
recherche du pâturage
|
Date d'installation 1967. Il est venu à la recherche
des ressources pastorales.
|
Date d'installation 1902. Il est venu à la recherche
du pâturage.
|
Atouts de la zone
|
La proximité du parc de W fait de la zone riche en
pâturage.
|
Il y'avait beaucoup de pâturage et des points
d'eau.
|
En ce moment, le pâturage se trouve juste à la
porte des concessions.
|
Dans le temps, il y avait beaucoup de fourrages et des
points d'eau partout.
|
Contraintes de la zone
|
Manque de points d'eau et les conflits avec les
forestiers.
|
L'avancée du front de cultures et les maladies.
|
Les maladies animales et la pauvreté de l'espace
pastoral.
|
Les maladies bovines.
|
Date de départ en transhumance
|
Avril / Mai
|
Avril
|
Mars / Avril
|
Mars
|
Raisons du départ
|
Manque d'eau et de pâturage pour
les animaux Disponibilité de pâturage de
qualité
dans la zone d'attache
|
Plus assez de pâturages Manque d'eau
|
Manque de pâturages et des points d'eau pour
l'abreuvement
|
Manque d'eau Plus assez de pâturages
|
Indicateurs
|
L'assèchement des quelques mares
existantes
|
L'assèchement des mares et raréfaction de
Pâturage
|
Les vaches commencent à s'affaiblir
|
Les vaches sont affaiblies
|
Facteurs de variation inter annuelle
|
La durée des points d'eau sur la zone
d'attache
L'arrivée des pluies sur la zone
d'accueil
|
Disponibilité du pâturages en quantité et le
stock en eau
|
Disponibilité en lait
|
L'état physique des vaches
|
Date de retour de transhumance
|
Juin/Juillet
|
Juin
|
Juin
|
Juin/Juillet
|
Raisons du retour
|
L'arrivée des pluies sur la zone
d'attache
|
L'arrivée des premières pluies sur la zone
d'attache
|
La rencontre des herbes fraîches apparues avec
l'arrivée des
pluies
|
L'arrivée des pluies sur la zone d'attache
entraînant la poussée de herbes fraîches
|
Indicateurs
|
Les point d'eau se reconstituent
|
Quand la semence est effective au niveau de la zone d'attache
|
les mares se remplissent d'eau
|
La mare se reforme Les herbes poussent
|
Facteurs de variation inter annuelle
|
Les pluies enregistrées
|
Les pluies tombées
|
La quantité des pluies
|
Les pluies tombées
|
Numéro de l'éleveur
|
Eleveur n° 23
|
Eleveur n° 20
|
Eleveur n° 17
|
Eleveur n° 18
|
Localisation de la zone d'attache
|
Ouro - Boyambo
|
Lilo
|
Oura - Hesso
|
Dissiriré
|
Date et raisons d'installation
|
Originaire de la zone
|
Date d'installation 1940 et la raison c'est la recherche du
pâturage.
|
Originaire de la localité
|
Originaire de la zone, ses parents venaient de la
région de Téra.
|
Atouts de la zone
|
La disponibilité en eau pendant la saison des pluies
grâce aux écoulement du Goroubi.
|
Dans le temps la localité était riche en
ressources pastorales mais maintenant il n'y a rien de tout cela.
|
Par le passé la zone était
très accueillante par sa disponibilité en eau et
pâturage et toutes ces potentialités ont disparues de
nos jours.
|
En ce moment, la zone était riche en graminées
et de l'eau d'abreuvement .
|
Contraintes de la zone
|
Manque de pâturage et des points d'eau pour
l'abreuvement.
|
Manque de pâturage et de l'eau et en plus la
présence de maladies ( Balbé, Pitté)
|
C'est le manque d'espace, de l'eau et du fourrage
engendré par l'avancée rapide des cultures.
|
Actuellement, il n'existe plus rien. L'espace et le
pâturage manquent.
|
Date de départ en transhumance
|
Avril
|
Mars/Avril
|
Mars/avril
|
Mars/Avril
|
Raisons du départ
|
Il n'y a pas assez de pâturages
|
Manque d'eau et du pâturage
|
Manque des ressources pastorales sur la zone d'attache
|
Manque de pâturages
|
Indicateurs
|
L'assèchement des points d'eau et l'amaigrissement
des vaches
|
L'assèchement des mares et l'amaigrissement des
vaches
|
Les vaches s'affaiblissent
|
Les vaches deviennent trop maigres
|
Facteurs de variation inter annuelle
|
Disponibilité en pâturages
|
Disponibilité en eau
|
Disponibilité en pâturages
|
Disponibilité en pâturages
|
Date de retour de transhumance
|
Juillet
|
Juin
|
Juin/Juillet
|
Juin/Juillet
|
Raisons du retour
|
Disponibilité des herbes fraîches avec
l'arrivée des pluies et des points d'eau
|
L'arrivée des pluies entraînant la pousse du
fourrages verts sur la zone d'attache
|
L'arrivée des pluies sur la zone d'attache
|
Les herbes fraîches poussent avec l'arrivée des
pluies
|
Indicateurs
|
Les premières pluies sur la zone d'attache
|
Les points d'eau se reconstituent
|
Quand les vaches sont grasses
|
Les points d'eau se reconstituent
|
Facteurs de variation inter annuelle
|
Les pluies
|
Les pluies
|
Les pluies
|
Les pluies
|
Numéro de l'éleveur
|
Eleveur n° 21
|
Eleveur n° 26
|
Eleveur n° 29
|
Eleveur n° 32
|
Localisation de la zone d'attache
|
Pogogui
|
Panoma
|
Kerta
|
Sayo
|
Date et raisons d'installation
|
Date d'installation 1981, il est venu enfumer son champ
à l'aide des bouses de vaches et depuis il n'est plus
retourné dans sa localité d'origine.
|
Il est originaire de la zone.
|
Il s'est installé en 1957 et la recherche de
pâturage est à l'origine de son déplacement.
|
Il est originaire de la localité. Ses parent
étaient venus de régions septentrionales fuyant les
conflits avec les agriculteurs.
|
Atouts de la zone
|
A son arrivée, la zone avait du pâturage et la
Goroubi destinée à l'abreuvement.
|
Au moment de sa jeunesse, il garde le souvenir d'une zone
très riche. Actuellement il n'y a rien.
|
La zone renferme actuellement beaucoup de pâturage.
|
C'est la disponibilité permanente de l'eau
grâce au fleuve Niger et sa bourgoutière.
|
Contraintes de la zone
|
Les champs ont envahis les terres
fertiles et les plateaux rocailleux réservés
au pâturage où le sol est pauvre. Il subsiste aussi de
maladies
bovines tells que la vache folle.
|
Le sol est induré et il ne pousse
pas d'herbacées, et à cela s'ajoute le manque crucial de
point d'eau. Mais dans la zone sud-ouest de Torodi, il y a beaucoup de
pâturage et l'eau fait défaut.
|
C'est le manque crucial de points d'eau pour l'abreuvement
qui fait que le fourrage n'est pas exploité.
|
Les maladies infectieuses des animaux ( pitté,
Joukké, Safa)
|
Date de départ en transhumance
|
Avril
|
Avril
|
Avril
|
Mars/Avril
|
Raisons du départ
|
Plus de résidus de récoltes à exploiter et
les points d'eau s'assèchent
|
Manque de pâturages et les points d'eau pour
l'abreuvement
|
Manque crucial des points d'eau pour l'abreuvement
|
Manque de pâturage Sol dégradé
|
Indicateurs
|
Les pluies au niveau de la zone
d'accueil
|
L'assèchement des quelques rares mares existantes
|
L'arrivée de la saison pluvieuse au niveau de la zone
d'accueil
|
Affaiblissement des animaux
|
Facteurs de variation inter annuelle
|
Disponibilité en pâturages et points
d'eau
|
Disponibilité en pâturages
|
Disponibilité en pâturages et les mares
d'abreuvement
|
Manque de lait
|
Date de retour de transhumance
|
Août
|
Octobre
|
Août
|
Juillet
|
Raisons du retour
|
L'arrivée des pluies sur la zone
d'attache
|
Pour exploiter les résidus des
cultures
|
Pour exploiter les herbes fraîches en pleine croissance
|
Présence des herbes vertes sur la zone d'accueil
|
Indicateurs
|
Les graminées annuelles poussent et les mares se
reforment
|
La fin de la saison des pluies
|
Les cultures sont en pleine maturité
|
L'installation de la saison des pluies
|
Facteurs de variation inter annuelle
|
Le volume d'eau précipité au cours
de l'année
|
La quantité des pluies tombée
|
La quantité des pluies
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Les pluies tombées
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Numéro de l'éleveur
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Eleveur n° 31
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Eleveur n° 33
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Eleveur n° 25
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Eleveur n° 15
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Localisation de la zone d'attache
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Banizoumbou
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Bagna Bangou
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Eda
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Louloudji
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Date et raisons d'installation
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Il est originaire de la localité.
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La date de son installation remonte à 1950. Il est
venu du village de Tourounbi, Birni) à la recherche
du pâturage et surtout d'espace pour les animaux.
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Il est originaire de la localité.
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Il est venu s'installé en 1944, il était venu
à la recherche du pâturage.
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Atouts de la zone
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C'est la présence des écoulements permanents
du fleuve Niger où les animaux s'abreuvent.
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Dans le temps la zone était viable du point de vu
pastoral mais maintenant il n'y a rien.
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C'est la proximité du Goroubi qui sert d'abreuvement
pendant la saison des pluies et du pâturage.
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Il y a assez de pâturage, il est située en
pleine réserve de Tamou.
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Contraintes de la zone
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C'est surtout les maladies infectieuses.
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L'avancée des cultures sous pluies et la
dégradation des sols destinés au pâturage.
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Sol dégradé et manque crucial des point
d'eau.
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Les prédateurs (Lions et
Hyènes tachetées) qui emportent les vaches surtout pendant
la saison des pluies et en saison sèche il manque des point d'eau
pour l'abreuvement.
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Date de départ en transhumance
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Mars/Avril
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Avril
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Mars
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Avril/Mai
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Raisons du départ
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La zone de départ manque de
pâturage
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Manque de pâturage et assèchement des points
d'eau
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Manque crucial de points d'eau d'abreuvement
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Présence des herbes fraîches sur la zone du parc du
W
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Indicateurs
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La chaleur torride et l'affaiblissement des vaches
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La chaleur persistante et animaux
affaiblis
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Quand les vaches commencent à
maigrir
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Les éclaireurs
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Facteurs de variation inter annuelle
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Présence du pâturage
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production du lait
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Disponibilité en points d'eau(mares) sur la zone
d'attache
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La quantité et la qualité des
fourrages
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Date de retour de transhumance
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Juillet
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Juillet
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Juillet
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Juin
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Raisons du retour
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La poussée des herbes fraîches au niveau de la zone
d'attache
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L'arrivée des pluies et la germination des
graminées sur la zone d'attache
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L'arrivée des pluies capables de
faire pousser les herbacées et la
reconstitution des mares sur la
zone d'attache
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L'arrivée des pluies sur la zone d'attache et que les
jeunes pousses envahissent le sol
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Indicateurs
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Quand la semence est effective
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L'installation de la saison des pluies sur la zone d'attache
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La saison des pluies
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Les éclaireurs qu'on dépêche pour revenir
à la zone d'attache
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Facteurs de variation inter annuelle
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La quantité des pluies précipitée
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Les pluies
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Le volume d'eau tombé
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Les précipitations
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