Institut des Hautes Études de l'Amérique
Latine Université Sorbonne Nouvelle - Paris III
Le Marché du luxe au Mexique
Panorama d'une industrie dans un pays où plus de la
moitié de sa population vit dans la pauvreté.
Par :
Siul MIRANDA-GUZMAN
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du diplôme de :
Master 2 Professionnel parcours « Affaires
Économiques Internationales » Spécialité :
« Études latino-américaines »
Sous la direction de M. Frédéric MARTINEZ
|
Avril 2012
|
Remerciements
Mes premiers remerciements vont à l'équipe de la
Publicité Internationale et plus particulièrement à Ester
Ferri (Responsable Coordination Internationale à Paris) et Catherine
Blyth (Directrice Publicité Internationale à Londres) pour
m'avoir permis de vivre cette expérience enrichissante tant
professionnellement que personnellement. Elles, avec leurs précieux
conseils, ont su m'accompagner dans mon approche du monde de la
publicité et du luxe.
Je remercie Frédéric Martinez, professeur
à l'IHEAL pour avoir accepté de juger ce mémoire, et se
montrer accessible à apporter toute son expertise en matière de
luxe pour la réalisation de ce travail.
Enfin, des remerciements plus personnels à ma famille et
amis, R. et G., et ma plus profonde gratitude à la famille Avilés
Flores qui a rendu possible cette inoubliable expérience.
Résumé
EN FRANÇAIS :
Le Mexique, un pays émergent faisant parti des plus
grands marchés du monde, traversé par des
inégalités sociales profondes et frappé aujourd'hui par
une forte vague de violence due au narcotrafic, se révèle
toutefois comme l'un de plus grands consommateurs de produits du luxe en
Amérique latine.
Un marché cible composé d'environ une vingtaine
de millions d'individus dont sept millions à fort pouvoir d'achat,
attire de plus en plus les acteurs mondiaux du luxe. À titre d'exemple,
la marque allemande Hugo Boss y réalise 48% de son chiffre d'affaires en
Amérique latine et 14,8 % de son chiffre d'affaires à
l'échelle mondiale. Des acteurs tels que Louis Vuitton, Gucci et
Hermès y connaissent eux aussi un grand succès.
Le temps n'est plus où les classes aisées
mexicaines se déplaçaient régulièrement aux
États-Unis ou en Europe pour "faire leurs achats" ; l'Avenue
Président Masaryk de la ville de Mexico devient par la suite
l'équivalent du Faubourg Saint-Honoré ou des Champs
Élysées à Paris.
EN ESPAÑOL :
México, país emergente considerado como uno de
los mercados más grandes del mundo, con profundas desigualdades sociales
y actualmente viviendo una fuerte ola de violencia ligada al
narcotráfico, es también uno de los más grandes
consumidores de productos de lujo en América latina.
El mercado meta de este sector estaría compuesto de
unos veinte millones de personas, de las cuales siete millones con un enorme
poder adquisitivo, hecho que atrae cada vez más a los actores mundiales
de la industria del lujo. Un ejemplo claro es la marca alemana Hugo Boss:
México representó el 48% de su ventas anuales para la
región América latina y 14,8% de su ventas anuales a nivel
mundial. Otras marcas como Louis Vuitton, Gucci y Hermès, presentan
también cifras alentadoras en su volumen total de ventas en el
territorio mexicano.
Hoy día la élite mexicana ya no se ve obligada a
viajar a Europa o a Estados Unidos solo para poder adquirir estos
artículos y la Avenida Presidente Masaryk en Ciudad de México, se
convierte en el equivalente de la calle Faubourg Saint-Honoré o de los
Campos Elíseos en París.
Mots clés: luxe, marché du luxe
au Mexique, consommation du luxe en Amérique latine, analyse
marché du luxe, hédonisme, pouvoir d'achat, nivaux
socio-économiques, classes sociales, pays émergents.
Palabras claves : lujo, mercado de lujo en
México, consumo de productos de alta gama en México, consumo de
lujo en América latina, análisis de mercado de lujo, hedonismo,
poder adquisitivo, niveles socioeconómicos, clases sociales,
países emergentes.
Sommaire
REMERCIEMENTS 2
REMERCIEMENTS 2
RÉSUMÉ 3
RÉSUMÉ 3
SOMMAIRE 5
SOMMAIRE 5
INTRODUCTION 6
INTRODUCTION 6
MISSION DE STAGE : ASSISTANT CHEF DE PUBLICITÉ
INTERNATIONALE, GROUPE
LES ECHOS MÉDIAS 9
MARCHÉ DU LUXE AU MEXIQUE : PANORAMA D'UNE
INDUSTRIE DANS UN PAYS OÙ
PLUS DE LA MOITIÉ DE SA POPULATION VIT DANS LA
PAUVRETÉ. 17
CONCLUSION 57
CONCLUSION 57
BIBLIOGRAPHIE 59
BIBLIOGRAPHIE 59
LES OUVRAGES ET DOCUMENTS CONSULTÉS 59
LES OUVRAGES ET DOCUMENTS CONSULTÉS 59
ANNEXES 63
ANNEXES 63
Introduction
Un stage de 9 mois dans le département de la
Publicité Internationale au sein du Groupe Les Echos, pôle
médias du leader mondial du luxe LVMH, était pour moi l'occasion
d'avoir une première expérience professionnelle dans le monde des
médias et de la communication et un premier contact avec les agents
décideurs de budgets publicitaires des grands maisons du luxe
européennes et américaines. Tout au long de mon stage, j'ai
témoigné des investissements et des efforts que les marques de
luxe faisaient pour assurer leur notoriété sur le marché.
Une expérience qui m'a amené à me questionner sur les
marchés sur lesquels ces marques étaient présentes et sur
le profil de leur clientèle, de cette « poignée de
privilégiés » pouvant s'offrir des produits en «
série limitée ».
Il y a une vingtaine d'années seulement, les aires de
chalandise des maisons de luxe se concentraient sur des marchés «
traditionnels » pour ce secteur : l'Europe, les États-Unis et le
Japon. Mais le développement récent des pays connus comme de
« pays émergents » a provoqué un enrichissement
généralisé de la population et une montée en
puissance des classes moyennes à travers le monde. Conscients du fort
potentiel de ce phénomène économique, les grandes groupes
du luxe adoptent de plus en plus de nouvelles stratégies de
pénétration du marché visant à
l'élargissement de leur clientèle mais surtout à
l'augmentation de leur chiffre d'affaires.
Pour les entreprises, le résultat de cette «
conquête » de nouveaux marchés a été
très positif : le luxe bénéficie, malgré les effets
de la crise en 2008, d'une demande forte soutenu par le comportement des
nouveaux consommateurs, conséquence de ce plaisir gratifiant de se
donner un produit qui est inaccessible pour les autres. De cette façon,
le luxe s'exporte aujourd'hui dans tous les pays où se développe
une classe moyenne et un nombre restreint de fortunes susceptibles d'être
intéressées par l'acquisition de biens ou de services de luxe en
provenance principalement de l'Europe ou des États-Unis.
Dans le cas plus particulier de l'Amérique-latine, le
rapport Global Wealth Databook, émis par la
société Crédit Suisse, suggère une accroissement de
1.4 million de millionnaires dans la région d'ici à 2016 ; le
Brésil et le Mexique en tête, contribueront avec un nombre
important d'individus. De ce fait, ces deux marchés s'imposent d'ores et
déjà comme des débouchés majeurs du luxe.
Ce mémoire a pour but de donner un panorama
général du marché du luxe au Mexique, un pays dit «
émergent » traversé par des inégalités
sociales profondes, mais qui se révèle incontournable pour la
consommation de produits haut de gamme en Amérique-latine ; il serait
responsable de près de la moitié du chiffre d'affaires dans la
région. Peut être le reflet d'un pays qui se développe vite
et dont sa croissance économique attire de plus en plus les acteurs
mondiaux de l'industrie du luxe ?
Qui sont-ils ? Combien sont-ils ? Évaluer l'ampleur
d'une clientèle potentielle, voire d'une clientèle que nous
pourrons éventuellement appeler « utile », est un défi
à relever. Pour ce faire, ce mémoire fait appel aux sources de
données du cabinet Eurostaf, du Comité Colbert et de
l'Asociación Mexicana de Agencias de Investigación
(AMAI) ainsi qu'aux études des Missions Économiques
françaises à l'étranger tout en s'appuyant sur d'articles
de journal entre autres.
Il est important de noter que le périmètre
sectoriel retenu par la plupart d'études recouvre les biens
d'équipement de la personne : prêt-à-porter, maroquinerie,
parfums et cosmétiques, bijouterie-joaillerie et horlogerie. Cependant,
la plupart des chiffres analysés dans ce mémoire excluent
d'autres secteurs tels que les services et les loisirs, y compris
l'hôtellerie.
Le présent mémoire se structure en trois parties
:
I. La première partie porte sur ma mission de stage au
sein du Groupe Les Echos : à part d'y présenter une description
générale de l'entreprise d'accueil ainsi que le bilan de notre
mission, nous y développons des considérations
générales sur les rapports entre la presse économique et
la publicité.
II. La deuxième partie, intitulée « Panorama
du marché du luxe au Mexique », est à son tour
divisée en trois sous-parties :
1. Dans « Le Monde du luxe » nous introduisons de
manière succincte ce qui est le luxe et nous présentons les
acteurs les plus emblématiques à échelle internationale.
Nous dressons un état des lieux de la consommation du luxe dans le monde
et de l'enjeu des pays émergents vis-à-vis des stratégies
de développement des maisons du luxe.
2. Dans « Le Marché du luxe au Mexique »
nous offrons une analyse du profil
du foyer mexicain, de sa répartition par tranche de
revenus et nous essayons de cerner le marché cible pour les produits du
luxe.
3. « Le Bilan » présente un panorama
général sur les potentiels et les obstacles à la
consommation de produits de luxe au Mexique.
III. Enfin, la dernière partie de ce document se
présente sous la forme d'une compilation d'annexes et de renseignements
utiles pour guider le lecteur dans l'approfondissement du sujet.
Mission de stage : Assistant Chef de Publicité
Internatonale, Groupe Les Echos Médias.
La presse économique et la
publicité
La communication de masse joue un rôle très
important dans l'évolution d'une société vis-à-vis
de sa capacité d'influer sur le comportement des individus qui
l'intègrent : elle touche les modes de vie, le travail, la pensée
et bien évidemment la consommation de leur audience1.
La presse économique est un média qui tient
principalement une fonction utilitaire et analytique et qui permet de donner
des informations fiables sur ce qu'il se passe aussi bien de manière
macroéconomique que microéconomique2. Relais
d'information entre l'entreprise et son environnement, la presse
économique est donc plus qu'indispensable dans une société
: elle informe, prévoit, recommande dans de différents secteurs
(immobilier, aéronautique, gestion) mais également conseille dans
divers placements qu'il soit question de SICAV3 ou de placement
boursier. La presse économique est ainsi d'une importance extrême
car pour de nombreuses professions, notamment dans le domaine de la finance, de
l'industrie ou tout simplement dans le monde de l'entreprise, elle devient un
outil de travail.
Le panel de la presse économique en France est assez
varié et nous y trouvons aussi bien des quotidiens, des hebdomadaires
que des publications mensuelles et trimestrielles. Pour les hebdomadaires nous
trouvons : Investir Le Journal des Finances, La Vie Financière, Le
Revenu Bourse, Challenge. Les mensuels sont : Capital, Usine Nouvelle,
L'Expansion, Alternative Économique. Les trimestriels sont : Action
Futur, Investir magazine, Mieux Vivre Votre Argent, Le Moci.
Chez les quotidiens, nous remarquons que le journal Les Echos est
la référence en matière d'économie en France.
Diffusé à 120 928 exemplaires par jour4, il est lu par
près de
1 Jacques Henno, La presse économique et
financière, Collection Que Sais-je ? 2743 (Paris:
PressesUniversitaires de France, 1993).
2 Ibid.
3 Les Sociétés d'investissement à
Capital Variable (SICAV), regroupent les actifs de plusieurs investisseurs en
vue de les investir en valeurs mobilières (actions, obligations, titres
de créances...).
4 Selon chiffres de l'OJD DDM (
http://www.ojd.com/dd)
janvier-août 2011
466 000 lecteurs quotidiennement5. Son concurrent
principal, La Tribune, suite à des problèmes de
solvabilité et après avoir annoncé la publication de son
dernier numéro de l'édition papier le lundi 30 janvier
20126, a déjà quitté les kiosques.
Enfin, Les Echos fait partie de ces quotidiens économiques
pour qui la sélectivité et l'appropriation de l'information est
une chose essentielle.
Mais qu'est-ce que l'information sans une véritable
maîtrise, un traitement et une exploitation de celle ci ? Les journaux
économiques et financiers se définissent bien sûr par un
contenu rédactionnel spécifique, mais surtout par un lectorat
très apprécié des annonceurs. En effet, la presse
économique en France est un moyen « privilégié »
d'informer les cadres supérieurs, les dirigeants, les investisseurs
institutionnels, et en général tous ceux qui représentent
les décideurs7. Les éditeurs n'hésitent surtout
pas à tirer avantage de l'atout qui représente ce type de
lectorat. Cependant, la publicité représente une source
indispensable de financement de leur activité éditoriale et les
emplacements dans les médias coûtent cher8. Ainsi,
plusieurs entreprises sont fortement intéressées à
investir des grosses quantités d'argent en publicité car celle-ci
« constitue une clé du succès »9 pour leurs
produits et elle est indispensable pour entretenir la notoriété
d'une marque.
5 Audipresse Premium 2011 (
http://www.audipresse.fr/media/document/premium2011/2_audipresse_premium_2011_resultats.pdf)
6 «Dernière édition pour `La
Tribune', entre colère et amertume,» Le Monde, January 27,
2012.
7 Henno, La presse économique ét
financière.
8 Chez les Echos, par exemple, la publication d'une
affiche publicitaire d'une page couleur et danss un emplacement dit «
premium » proposant une forte visibilité pour l'annonceur
coûte près de € 83, 500.
9 Joël Knafo, Pub de luxe: Dis-moi combien tu
m'aimes ? La communication des marques de luxe
(Paris: Alban éd, 2008), 12.
La presse possède de nombreux avantages pour
séduire les annonceurs. La presse est un média écrit, et
de fait le seul média publicitaire consommé
volontairement10. C'està-dire que le lecteur
est autonome dans sa consommation et choix du support presse. Ce mode de
consommation spécifique favorise la complicité du lecteur avec le
support et par conséquent la qualité et l'intensité de
l'impact du message publicitaire. Jacques Henno dans son ouvrage La presse
économique et financière, explique que la presse est «
le média de l'implication » car d'une part, le lecteur paye pour
obtenir le support de presse ; et d'autre part, la lecture du support choisi
réclame toute l'attention du lecteur, contrairement à ce qui se
avec la radio ou avec la télévision qui peuvent être
combinées à d'autres activités. Et surtout, ajoute
l'auteur, la presse est « le média de la diversité »
car elle permet de cibler des centres d'intérêts qu'il s'agisse
bien de la culture, de la musique ou l'économie.
C'est ainsi que la publicité s'oriente vers les
supports médias qui mieux s'adaptent à ses besoins afin de
procéder à la promotion de diverses produits et services. De ce
fait, lors d'une campagne publicitaire, les agences de communication - qui
entretiennent d'ailleurs des relations privilégiées avec les
organes de presse (Veritas Communications, Zenith Optimedia, Kneip, Sotomayor y
Queipo, Infopac, Blei Spa, parmi d'autres) - décident alors de
promouvoir tel ou tel support de presse de par sa cible selon leur lectorat.
D'après mon expérience, la publicité se
divise en trois catégories :
· La publicité
financière. Elle concerne un secteur très
spécifique car elle regroupe en gros la communication financière
: les annonces légales, les publications de résultats, les avis
de convocation aux assemblées générales annuelles, etc.
· La publicité commerciale. Elle
concerne les campagnes de communication corporatif ou de produits. Les
commerciaux en charge de la publicité commerciale vendent des espaces
destinés à accueillir de la publicité dite « standard
». Les commerciales s'adressent alors aux agences gérant les
budgets de communication de l'annonceur (s'il n'y a pas d'agence
intermédiaire, ils s'adressent directement au service de communication
de l'annonceur).
· La publicité recrutement. Elle
concerne la communication d'offres d'emploi d'une entreprise.
10 Knafo, Pub de luxe.
Entreprise d'accueil et mission de stage
L'entreprise
Mon stage s'est déroulé justement au sein du
service de la Publicité International du Groupe Les Echos Médias
(pôle média du groupe LVMH) en tant qu'assistant chef de
publicité11 sous la tutelle de Madame Ester Ferri,
responsable de la coordination internationale à Paris. Ce stage me
permet de découvrir le fonctionnement d'une régie publicitaire et
les relations entre les agences médias, les services communication des
annonceurs et les supports de presse.
Groupe Le Echos12 est une régie publicitaire
française don l'activité principale est la
? ? ?? ? ???
commercialisation de l'espace publicitaire de
différents supports médias (presse, radio, magazine)
auprès des annonceurs français et internationaux, des agences de
conseil et des centrales d'achat d'espace. La régie regroupe des titres
variés :
?? ??j'8
A,3
?????
AAf If iA'3?
??A,A,31?8j3
A??',1??A'jA,
'AA
??/?A ,?,?
???PA
La gamme de produits du Groupe Les Echos s'adresse tout
particulièrement à une « audience haut de gamme »,
c'est-à-dire aux hauts revenus et à
?????
A??'A&??
'AA,
A,3
????
????????
fIA,3
????? ???
un large public d'hommes et de femmes d'influence qui tant
à titre professionnel que personnel, s'intéressent à
l'économie et se passionnent pour tous les domaines de la culture.
?????? ????????????
C'est grâce à cette audience haute de gamme,
très familière de la finance, que Groupe
11 Période de stage : du 14 mars 2011 au 31
décembre 2011.
?
12 Site web :
www.lesechosmedias.fr
Les Echos valorise ses espaces publicitaires auprès
des annonceurs du luxe tels que Krizia, Mandarin Oriental Hotels, Armani,
Prada, Christie's, Sotheby's, Rimowa, Dunhill, Hugo Boss, entre autres.
Le produit principal de la régie est le journal
économique Les Echos13, qui porte sur l'actualité
économique, politique, financière et technologique en France et
à l'étranger. D'après AudiPresse Premium14, Les
Echos se positionne comme le premier quotidien économique
français
Chaque jour, le journal apparaît sous la forme de deux
cahiers. Le premier cahier est réservé à l'économie
nationale, internationale et régionale ; le deuxième cahier
(Entreprises et Marchés) regroupe les informations
micro-économiques par secteur.
13 Site web :
www.lesechos.fr
14 Il s'agit d'une étude d'audience
auprès de cadres supérieurs et des personnes vivant dans des
foyers à hauts revenus (ceux qui conjuguent pouvoir d'achat et pouvoir
de décision). Site web : http://www.audiopress.net/
ler cahier Les Echos
2eme cahier Les Echos
Les Echos en quelques chiffres :
· Diff usion payée : 120, 928
exemplaires15
· Audience : 466 000 lecteurs16
· Lectorat :
- essentiellement masculin à 71.2%
- âgé entre 30 et 49 ans à 64.2%
- ayant un statut de cadre en entreprise à 80.5%
La mission
Ce stage me permet tout d'abord de me plonger au coeur de
l'univers des médias et de découvrir le fonctionnement des
agences publicitaires. Au même temps, Groupe Les Echos, filiale du
premier groupe mondial de l'industrie du luxe, travaille de près avec
des marques telles que Pomellato, Tissot et TOD's entre autres, ce qui
m'amène à m'interroger et réfectionner autour du monde du
luxe.
L'intitulé de mon poste au sein de la régie est :
assistant chef de publicité
15 Source : OJD DDM janvier-août 2001
16 Source : Audipresse Premium 2011
internationale. Cet intitulé englobe différents
aspects et différentes missions : un aspect commercial et assistanat des
commerciaux dans leurs missions. Plus particulièrement, aux
côtés de Ester Ferri, j'ai pu participer à une grande
partie des aspects de sa fonction.
Le travail n'est pas facile : il s'agit de conseiller les
entreprises, de leur proposer les dispositifs de communication adaptés
à leurs besoins et de les convaincre que les supports du Groupe Les
Echos sont les supports qui correspondent à leur stratégie de
communication. J'ai donc participé à la réalisation de
propositions commerciales envoyées aux annonceurs. J'ai appris à
rédiger ce genre de propositions et j'ai pu acquérir des notions
de négociations qui étaient nouvelles pour moi par rapport
à mes expériences professionnelles précédentes.
Cependant, ma difficulté principale est d'adopter un discours
publicitaire dans la réalisation des supports destinés à
l'externe et de s'adresser aux entreprises pour leur donner envie de choisir
nos supports dans leur stratégie de communication.
Enfin, j'ai eu le plaisir d'être entourée d'une
équipe qui n'a pas hésité pas à m'impliquer et
à me donner des missions intéressantes, ce qui a rendu mon stage
motivant et bénéfique et ne pourra que me servir par la suite.
Le marché du luxe au Mexique :
Panorama d'un industrie dans un pays
oü plus de la moité de sa populaton
vit dans la pauvreté.
Marché du luxe au Mexique : Panorama d'une
industrie dans un pays oü plus de la moité de sa populaton vit dans
la pauvreté.
Le Monde du luxe
Qu'est-ce que le luxe ?
À quoi pensons-nous lorsque nous entendons le mot
« luxe » ? Nous pensons, peut être, à ces objets qui ne
sont pas forcément nécessaires mais qui dans une certaine mesure
sont désirables ; aux objets qui évoquent l'exclusivité,
qui sont de qualité élevée, coûteux et à
diffusion limitée. Le luxe est souvent associé à certains
attributs qui nous transmettent le sens d'appartenance à un cercle
très sélectif. Aujourd'hui par exemple, dans la plupart des pays
occidentaux, la possession d'une automobile BMW, Mercedes Benz, Royce Rolls ou
d'une autre marque dite « de luxe », confère à
son propriétaire un supplément de prestige et rehausse ou
confirme son statut social.
C'est quoi donc le luxe ? Il n'est pas facile de
définir le mot « luxe », pourtant les définitions
pertinentes sont assez nombreuses et les chercheurs insistent à cerner
ce terme sur certaines caractéristiques telles que :
Mythe, dépassement, émotion, rêve,
perfection, goût, art, génie, artisanat, exception, rareté,
sublime, séduction... parmi d'autres17.
Selon Werner Sombart dans son ouvrage Luxury and
capitalisme18 le luxe peut prendre deux formes : soit il est
quantitatif, soit il est qualitatif. On associe le premier (le luxe
quantitatif) avec le gaspillage qui est par exemple le fait d'avoir cent
serveurs quand on a
17 Ces concepts on été prises des
ouvrages suivantes : Valérie Haie, Donnez-nous notre luxe
quotidien, (Paris: Gualino, 2002), p. 29 ; Christian Blanckaert, Les
100 mots du luxe, Que Sais-je ?, Col. 3876, (Paris: Presses universitaires
de France, 2010), p. 6 ; Jean Castarède, Histoire du luxe en France:
Des origines à nos jours (Paris: Eyrolles, 2006), p. 8 ; Pierre
Rival et François Baudot, Métiers Choisis: Les secrets du
savoir-faire (Paris: Flammarion Comité Colbert, 1995), p. 6 ; Paul
Iribe, Défense du luxe (Montrouge: Draeger Frères,
1932); Marie-Claude Sicard, Luxe, mensonges & marketing, 3e
édition., Collection Village Mondial (Paris: Pearson, 2010), p. 43.
18 Cette édition a été
publié pour la première fois en allemand en 1913 sous le titre
« Luxus und Kapitalismus » (München: Duncker und
Humblot, 1913).
besoin que d'un seul pour faire le travail ; ou quand on
utilise trois allumettes pour allumer qu'une seule cigarette. Quant au, le
luxe qualitatif (et probablement celui qui nous semble avoir plus du sens)
fait référence à la consommation de biens plus
raffinés et de meilleur qualité. Sombart
définit19 également le raffinement comme « la
fabrication d'objets qui dépassent leur objectif de base ».
Toujours dans ce même ouvrage Sombart suggère encore une
autre distinction : pour lui la commande d'un autel en or avec d'incrustations
de pierres précieuses qui servira pour l'adoration d'un dieu `x', n'est
pas la même chose que l'achat d'une chemise en soie. Pour l'auteur, le
premier fait référence à un luxe idéaliste
(altruiste) destiné à la consommation publique ou
ecclésiastique, alors que le deuxième s'agit plutôt d'un
luxe égoïste (matérialiste), complètement
opposé au premier, « un luxe personnel provenant de la jouissance
des plaisirs sensoriels avec le seul but de décorer la vie avec de
superflus », écrit l'auteur20.
Paul Iribe propose dans Défense du
luxe21 que le luxe est d'abord un savoir-faire « transmis
de père en fils » qui implique une « qualité
d'exception ». Il met l'accent sur le fait que le luxe est surtout un
« besoin qui commence où finit la nécessité
»22. Enfin, il nous parle d'une élite soucieuse
d'être reconnu comme telle ; d'une élite qui ne doit pas se
contenter avec des « satisfactions médiocres » car, comme le
dit l'auteur, « il es plus facile d'être la foule que l'exception
»23.
Pour Jean Castarède24 le luxe est tout
à fait tangible, et pour lui ce sont les objets qui incarnent le luxe.
En effet, il définit le luxe comme étant des « objets
techniquement parfaits et esthétiquement beaux » et il propose de
lire le luxe de façon stratifiée, c'est-à-dire, de lire le
luxe a trois niveaux25 : un « superluxe », donc un luxe
inaccessible (haute joaillerie, oeuvres d'art, yachts, haute couture et en
générale tous ce qui suppose un bien patrimonial) ; un luxe
« intermédiaire » qui est plus abordable et qu'incarne des
objets telles que le prêt-à-porter, les bagages ou les stylos ; et
un luxe « accessible » qui est lié à une consommation
courante comme les parfums et les cosmétiques.
19 Werner Sombart, Luxury and capitalism,
tranduction W. R Dittmar (Ann Arbor: University of Michigan press, 1967), 59. -
Refinement is any treatment of a product, over an above that which is
needed to make it ordinarily useful
20 Ibid., 60. - The latter type of luxury, which,
being of selfish origin, serves to fill the individual's life with idle
vanities.
21 Iribe, Défense du luxe. (Note :
essaie d'une vingtaine de pages sans pagination. Les précisions sur la
localisation des citations seront données avec le numéro du
chapitre).
22 Ibid., chap. 4.
23 Ibid., chap. 5.
24 Jean Castarède, Le Luxe, 6e
éd. (Paris: PUF, 2010).
25 Dans la littérature il y a un débat
sur les différentes formes de luxe tendant à différencier
un faux luxe d'un vrai ou de proposer des catégories telles que l'hyper
luxe où le luxe premium.
Finalement, dans la même ligne de pensée que
Castarède, Vigneron et Johnson (2004)26 soutiennent que parmi
les éléments symboliques liés au luxe (qualité
d'exception, perfection, biens raffinés, etc.) figure aussi une
association au plaisir gratifiant de se donner un produit qui est inaccessible
pour les autres (hédonisme). C'est-à-dire que les clients
chercheront dans les produis du luxe aussi bien une valeur émotionnelle
qu'un prestige associé à l'achat.
Quant aux consommateurs, ils ont souvent la tendance à
associer le luxe à un prix élevé (voire exorbitant),
à des matériaux de haute qualité et en
général à tous ce qui est raffiné et somptueux
(Marc Ferrière, 2007)27.
Étant donné de la variété des
définitions qui orbitent ce concept, il me semble toujours
intéressant de voir comment les grands créateurs d'articles du
luxe, dits les artisans créateurs, définissent leur univers et
leur métier. On trouvera ci-après quelques citations de
créateurs célèbres.
Gabrielle Channel, dite « Coco Channel »,
couturière française : « Le luxe est le contraire de la
vulgarité »
Alain Boucheron, ex-président de la maison de joaillerie
Boucheron et président de la Haute Joaillerie de France :
« Le luxe est un concept et non un produit
»
Pierre Cardin, couturier et homme d'affaires français :
« Le talent et le goût ne suffisent pas, seul le
style compte »
John Galliano, couturier britannique :
« La mode est avant tout l'art du changement
»
Ralph Lauren, créateur de mode américain et homme
d'affaires : « Je ne crée pas des vêtements, je
crée des rêves »
Enfin, comme nous venons de le constater, la locution «
luxe » constitue un ensemble
26 Franck Vigneron and Lester W Johnson,
«Measuring perceptions of brand luxury,» The Journal of Brand
Management 11, no. 6 (2004): 484-506.
27 Marc Ferrière le Vayer, «Des
métiers d'art à i'industrie du luxe en France ou la victoire du
marketing sur la création,» in Entreprises Et Histoire,
Eska 46, 2007, p. 158.
dont les contours sont flous et il ne cesse de changer en
fonction du locuteur qui l'utilise. Mais le consensus qui semblerait ressortir
ce que le luxe est réservé, du fait de son prix, à
certaines classes privilégiés qui ont la possibilité
financière de se donner des produits qui vont au delà des besoins
ordinaires de la vie (car il ne s'agit plus de la simple
nécessité d'habillement par exemple) et dont la qualité
dépasserait les standards du marché.
Les acteurs du luxe
La consommation du luxe est aujourd'hui animée par le
jeu des marques et par de conglomérats qui dominent cette industrie,
comme c'est le cas des grands groupes et maisons 28 de luxe
français tels que LVMH, PPR et Richemont (Gilles Marion
201129). Ces groupes de taille internationale se sont
développées et diversifiés dans de différents
domaines et possèdent aujourd'hui plusieurs lignes de produits et des
marques variées. Néanmoins, de nombreux segments du luxe
comprennent aussi une multitude d'artisans créateurs
indépendants. Ces artisans ne sont pas forcement concurrents des marques
internationales car la plupart du temps ils n'évoluent pas sur les
mêmes circuits de distribution30.
Trois univers principaux structurent le marché du luxe :
les biens de la personne - qui sont la branche de
référence du secteur ; les biens art de vivre ; et les
biens et services liés aux
28 Le terme « maison » est ici retenu, aux
dépens de firme, entreprise ou société, afin de suivre
l'usage français de la profession.
29 Gilles Marion, «Objets et marques de
luxe,» in Le luxe: Essais sur la fabrique de l'ostentaion, 2e
éd. (Paris: IFM et Regard, 2011), p. 399.
30 Europe stratégie analyse financière,
Le Secteur Du Luxe Dans Le Monde, Éd. 2002., Panorama
Stratégique Des Grands Secteurs (Paris: «Les échos»
études, 2002), p. 10.
loisirs et au voyage31.
Les activités du marché du luxe en Europe sont
suivies et récapitulées par le Comité
Colbert32. Il s'agit d'une association fondée aux
années cinquante par Jacques Guerlain, le parfumeur, afin de promouvoir
en France et à l'international les valeurs des maisons françaises
de luxe. Ce comité se définit comme l' « association dont
les missions sont telles que les avaient déjà définies ses
fondateurs : constituer une référence au coeur du luxe
français, partager une même ambition internationale, une vision
commune de l'importance du savoir-faire, de la création et de
l'éthique professionnelle ». Plus récemment, le
comité a mobilisé le secteur à l'échelle de
l'Europe et il a ouvert ses portes à des maisons de luxe issues d'autres
pays européens33 afin de renforcer la voix du secteur
auprès de l'Union Européenne. Il regroupe aujourd'hui 75
adhérents réunis en dix catégories de métiers
différents :
1. les métiers de la couture et de la mode (Lacoste,
Christian Dior, Chanel...)
2. les métiers de l'argent et du bronze (Ercuis, Delisle,
Christofle...)
3. les métiers du cuir (Hermès, Louis Vuitton,
Longchamp, Berluti...)
4. les métiers du cristal (Baccarat, Saint Louis...)
5. les métiers de l'édition et de la
décoration (Yves Delorme, Bussière, Diane de Selliers
Éditeur, D. Porthault...)
6. les métiers de l'or et des matières
précieuses (Cartier, Van Cleef & Arpels, Boucheron, Breguet...)
7. les métiers de la faïence et de la porcelaine
(Bernardaud, Faïenceries de Gien...)
8. les métiers du parfum (YSL, Christian Dior, Gerlain,
Chanel, Givenchy, Hermès...)
9. les métiers de l'accueil, de l'hôtellerie et de
la gastronomie (Lenôtre, Hôtel Ritz, Pullman Orient Express...)
10. les métiers de la vigne (Martell, Champagne
Bollinger, Cognac Rémy Martin...)
Tous les ans le comité publie des chiffres relatifs aux
activités de tous ses membres qui, d'ailleurs, détiennent un
quart des chiffres d'affaires du marché mondial du luxe et qui
réalisent 82% de ses ventes à l'étranger34.
D'après la dernière lecture du Ministère français
de
31 Europe stratégie analyse financière,
Le Secteur Du Luxe Dans Le Monde, p. 5 ; Europe stratégie
analyse financière, Le Secteur Du Luxe à L'épreuve De
La Crise: Panorama Mondial, Perspectives Et Problématiques
Stratégiques, Panoramas Sectoriels (Paris «Les
Échos:» Eurostaf, 2009), p. 21.
32Site institutionnel :
www.comitecolbert.com
33 Lucie Cazzassus, et Agnès Renoult. « Le
Comité Colbert fédère l'industrie du luxe européen
et accueille quatre nouveaux membres européens (Communiqué de
presse) », juin 30, 2011.
34 Le luxe, un atout de croissance pour l'Europe
du XXIème siècle (Comité Colbert, Décembre
2008),
l'Économie des Finances et de l'industrie, le chiffre
d'affaire mondiale du luxe s'élève à 170 milliards
d'euros35. Ce chiffre se divise comme suit : la part de
marché de la France est de 34% (donc, environ un tiers du chiffre
d'affaires total du secteur), contre 20% pour l'Italie, 14% pour les
États-Unis et 6% pour la Suisse. Toujours selon chiffres du
Comité Colbert36, sur les vingt-cinq premiers groupes
mondiaux de luxe, dix-sept sont européens, trois sont
suisses37, quatre sont américains38 et un est
japonais39.
En effet, l'industrie du luxe représente un atout pour
l'Union Européenne étant donné que 17 des 25 marques
leaders sur le marché du luxe sont européennes et l'Europe
détiendrait ainsi 68%40 des parts du marché mondial de
l'exportation de biens de qualité.
Sources: Chiffres du Comité Colbert et du
Ministère de l'Économie des Finances et de
l'industrie
À l'échelle internationale, il existe plusieurs
études destinées à montrer la place des marques dans le
monde et qui sont publiées en forme de listes. Or, il me semble
intéressant de comparer ce qui dit le Comité Colbert avec un
autre baromètre. À cet effet, je vais utiliser le classement
annuel Best Global Brands 2011 qui est publié par l'agence du
conseil sur les
www.comitecolbert.com/internet/index.php?option=com_content&task=view&id=333&Itemid=315.
35 Ce chiffre correspond luxe « traditionnel
» - entendu comme l'équipement de la personne, de la maison, les
vins et spiritueux. Source :
http://www.industrie.gouv.fr/portail/secteurs/luxe/enjeux.php
36 Le luxe, un atout de croissance pour l'Europe
du XXIème siècle, Comité Colbert, Décembre
2008
37 Marques suisses leaders dans le marché du
luxe : Rolex et le Groupe Swatch.
38 Dans le marché américain, la marque
de luxe la plus puissante est Tiffany & Co.
39 Lexus
40 Calcul : 25 marques = 100 % dont 17 marques = 68
%
marques « Interbrand », qui porte sur un total de cent
marques41 (voir classement 2011 Ranking of the Top 100
Brands en annexe 2).
Dans ce classement 2011, nous constatons que seulement
quatorze pays sont représentés (dont le Mexique42) et
que quarante-huit marques sur cent sont étasuniennes. Les
palmarès pour les dix premières places sont pour des marques
américaines, respectivement : Coca-Cola, IBM, Microsoft, Google, GE, Mc
Donald's, Intel, Appel, Disney et HP. En ce qui concerne la France au total
sept marques sont présentes43 et le secteur du luxe est
à l'honneur avec trois représentants : Louis Vuitton (18),
Hermès (66) et Cartier (70). Il est à noter que L'Oréal
(40), présente aussi dans ce classement sous la catégorie de
soins personnels, ne figure pas dans le secteur du luxe même si certaines
activités sont connexes.
Rang
|
Marque
|
Région / Pays
|
Secteur
|
Valeur de la marque (M$)
|
18
|
Louis Vuitton
|
France
|
Luxe
|
23, 172
|
39
|
Gucci
|
Italie
|
Luxe
|
8, 763
|
66
|
Hermès
|
France
|
Luxe
|
5, 356
|
70
|
Cartier
|
France
|
Luxe
|
4, 781
|
73
|
Tiffany & Co.
|
États-Unis
|
Luxe
|
4, 498
|
93
|
Armani
|
Italie
|
Luxe
|
3, 794
|
95
|
Burberry
|
Royaume-Uni
|
Luxe
|
3, 732
|
Tableau fait à partir du 2011 Ranking of the
Top 100 Brands
Toujours dans le secteur du luxe, la deuxième place est
pour les marques italiennes,
l'autre pays des grandes maisons de luxe. Cela confirme que le
marché du luxe est dominé en sa majorité par la France et
l'Italie.
En comparant ce classement avec les chiffres publiés par
le Comité Colbert, on peut supposer que les marques françaises
ont réussi à affirmer leur position sur l'échiquier
41Il s'agit d'un classement annuel qui présente
un indice de mesure des marques en fonction de différents
critères (telles que les résultats et les prévisions
financières, l'influence de la marque sur la demande où la
capacité de la marque à entretenir sa clientèle et son
image). La liste complète de ce classement est disponible sur :
http://www.interbrand.com/fr/best-global-brands/best-global-brands2008/best-global-brands-2011.aspx
. Il est à noter que ces cent marques ont toutes une valeur
supérieure à 2 milliards d'euros et que leur
notoriété est internationale.
42 Le Mexique, sous la catégorie alcools, fait
l'honneur avec la marque Corona.
43 Louis Vuitton (18), L'Oréal (40), Danone
(52), Axa 53), Hermès (66), Cartier (70), Moët & Chandon
(77)
internationale et que la France détient ainsi la «
première part de marché dans le monde pour les produits de luxe
»44. La France en est en tête sur le marché
grâce au fait incontestable que les deux plus grands groupes du luxe
mondiaux sont encore, à ce jour, français45 : LVMH et
PPR (le troisième, Richemont - dont la marque phare est Cartier - est
suisse), qui sont devenus des références dans le monde du luxe,
générant des chiffres d'affaires colossaux.
Ainsi la France, grande exportatrice d'art et de culture,
jouit aussi d'une réputation internationale dans la qualité et
savoir faire de ses produits de luxe46, qu'il s'agisse de ses
parfums, de sa haute couture, de sa champagne, de ses vins, de sa joaillerie ou
de ses cosmétiques, le luxe est aujourd'hui un vecteur de croissance
pour l'économie française et il est un très bon
santé : Lors du 9ème sommet du luxe et de la
création à Paris en mars 2010 « Anne-Marie Idrac, ancienne
secrétaire d'État en charge du commerce extérieur
français, a rappelé que le secteur du luxe, qui
représentait pour la France un excédent commercial de 16
milliards d'euros en 2008, a mieux résisté que les autres
industries à la crise de 2009 »47.
Les trois grands conglomérats de
marques.
Le secteur de luxe se révèle concentré.
Il se structure, en termes de chiffre d'affaires, autour de trois groupes
leaders mondiaux même si de nombreuses maisons de structure familiale
demeurent : LVMH, PPR et Richemont48.
44 Le luxe, un atout de croissance pour l'Europe
du XXIème siècle (Comité Colbert)
45 Sicard, Luxe, mensonges & marketing,
p. 9.
46 Stéphanie le Bail, Le Luxe, entre
business et culture: Évolutions, actualité et perspectives d'un
modèle français (Chaintreaux: Éd. France-Empire
monde, 2011), p. 18.
47 Ibid., p. 30.
48 D'après l'Agence Régionale
d'information de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (Le luxe :
Acteurs et Marchés, 2009)
Le numéro 1 mondial du luxe : LVMH
Les marques se diversifient vers des secteurs autres que leur
métier d'origine afin de rentabiliser au mieux leur activité. La
plupart des maisons de luxe sont présentes sur de nombreux segments de
marché et elles se concurrencent sur quasiment tous les segments de
produit : du prêt-à-porter aux accessoires en passant par la
bijouterie, les arts de la table et la parfumerie. L'exemple le plus
emblématique des maisons de luxe sur le terrain des multinationales
reste, à ce jour, LVMH, qui ressemble une soixantaine de
marques49 haute de gamme, que ce soit montres, champagne,
vêtements, presse ou maroquinerie.
LVMH est le résultat d'un double rapprochement : en
1971, entre Moët-et-Chandon et Hennessy ; puis, en 1986, entre Moët
Chandon et Hennessy et Louis Vuitton50. Son chiffre d'affaires
s'élève aujourd'hui à 23 659 000 milliers
d'euros51.
Le groupe LVMH rassemble aujourd'hui six branches52
:
Groupe LVMH
VINS & SPIRITUEUX
|
MODE & MAROQUINERIE
|
PARFUMS & COSMÉTIQUES
|
MONTRES & JOAILLERIE
|
DISTRIBUTION SÉLECTIVE
|
PRESSE / AUTRES ACTIVITÉS
|
49 Loïc Prigent and Marc Jacobs, Marc Jacobs
& Louis Vuitton (ARTE France développement [éd.,
distrib.], 2007).
50 Louis Bergeron, Les Industries du luxe en
France (Paris: O. Jacob, 1998), p. 52.
51 Données de Boursorama :
http://www.boursorama.com/bourse/profil/resume_societe.phtml?
symbole=1mCMCp
52
http://www.lvmh.fr/le-groupe/les-societes-et-les-marques
Domaine Chandon Ausralia
Cloudy Bay
Cape Mentelle
Newton
Terrazas de los Andes
Cheval de los Andes
10 Cane Rum
Wenjun
Numanthia
Au centre de cette machine du groupe LVMH, nous trouvons un
homme : Bernard Arnauld, l'homme d'affaires qui a racheté la marque en
1989 et qui en a fait en géant mondial grâce à sa politique
d'internationalisation des marques53. De plus, Arnauld figure comme
l'homme le plus riche de France et le quatrième homme le plus riche du
monde selon
Forbes54.
La marque phare du groupe LVMH est Louis Vuitton,
53 Prigent and Jacobs, Marc Jacobs & Louis
Vuitton.
54
http://www.forbes.com/profile/bernard-arnault/
Louis Vuitton
Moët & Chandon
Dom Pérignon
Veuve Clicquot
Krug
Mercier
Rulnart
Château d'Yquem
Hennessy
The Glenmorangie Company
Belvedere
Domaine Chandon California
Bodegas Chandon
Louis Vuitton
|
Christian Dior TAG Heuer
|
DFS
|
Céline
|
Gerlain Zenith
|
Miami Cruiseline
|
Loewe
|
Givenchy Hublot
|
Sephora
|
Berlutti
|
Kenzo Dior Montres
|
Le Bon Marché Rive Gauche
|
Kenzo
|
BeneFit Chaumet
|
Samaritaine
|
Givenchy
|
Fresh Bulgari
|
|
Marc Jacobs
|
Make Up For
De Beers
Ever
|
Fendi
|
Acqua di Parma
|
FRED
|
Emilio Pucci
|
Loewe
|
Thomas Pink
|
Emilio Pucci
|
Donna Karan
|
Fendi
|
NOWNESS
|
|
Les Echos
Série Limitée
Enjeux
Investir Hebdo
Investir Magazine
Investir.fr
Capital Finance
Radio Classique
Connaissance des Arts
Classica
Les éditions Arléa
La Fugue
Le Salon des Entrepreneurs
Les Echos Conférences
Les Echos Formations
Les Echos Editions
Les Echos Institut
Royal Dutch Shipyards (Royal Vant Lent)
Monogramme de la marque
qui est tout d'abord une marque de maroquinerie. Cette marque
rayonne les quatre coins de la planète et elle est facilement
identifiable grâce à sa toile monogramme. Louis Vuitton est
classé première marque française et dix-huitième
marque mondiale en 2011par le cabinet Interbrand. Le cabinet estime sa valeur
à 23 milliards de dollars (voir classement 2011 Ranking of the Top
100 Brands en annexe 2).
Le groupe PPR (Gucci Group)
Le groupe Pinault test né en 1963 dans le secteur du
négoce de bois. Il acquière le nom de Pinault-Printemps-Redoute
(PPR) en 1994 après les prises de contrôle de Conforama, Le
Printemps, La Redoute et Finaref. PPR est entré dans le secteur du luxe
en 1999 avec l'acquisition de 42% du capital Gucci Group (participation qui a
atteint 99,4% en 2004). Il es
recentré sur deux activités phares : le luxe et
la distribution grand public (FNAC)55. D'après chiffres
tirés du site web de la société, le groupe pèserait
14,6 milliards d'euros en chiffres d'affaires en 201056.
Richemont
À l'origine connu comme un groupe de tabac
détenant plusieurs marques de cigarettes telles que : Dunhill et
Wildfield, Richemont s'est peu à peu recentré sur son pôle
luxe. Le groupe suisse Richemont, constitué en 1988 est basé en
Suisse, est aujourd'hui principalement centré sur l'exploitation de
marques d'horlogerie, de joaillerie, de maroquinerie et d'instruments
d'écriture. Il représente un portefeuille de 17 marques et il
détient Cartier (n° 1 mondial57 de la bijouterie et de
la joaillerie), Vacheron Constantin, Piaget, IWC Schaffhausen, Baume &
Mercier, Van Cleef & Arpels, Lancel, Alfred Dunhill, entre
autres58. D'après chiffres tirés de
55 Site Web de la société :
http://www.ppr.com
56 D'après onnées de la
société :
http://www.ppr.com/fr/finance/publications/chiffre-daffaires-du-3emetrimestre-2011
, accédé le 12 mars 20120.
57 Données boursières, Le Figaro
http://marches.lefigaro.fr/stocks/societe_resume.html?
ID_NOTATION=100346, accédé le 12 mars 2012.
58 Site Web de la société :
http://www/richemont.com
Boursorama, le groupe pèse 6 892 000 milliers d'euros en
chiffres d'affaires59.
59 Données de Boursorama :
http://www.boursorama.com/bourse/profil/resume_societe.phtml?
symbole=6pCFR , accédé le 12 mars 20120.
La typologie des clientèles du luxe
Le cabinet Eurostaf et les Misions Économiques de
France à l'étranger distinguent trois types de clientèles
du luxe qui répondent à des différentes modes de
consommation selon leur statut sociale. Tout d'abord, une «
clientèle occasionnelle » composée essentiellement de cadres
supérieurs et de classes moyennes qui se révèle
très sensible à la conjoncture économique (peur de
l'avenir, du chômage, impact du prix de l'immobilier, etc.). D'un autre
côté, structurellement moins volatile que cette première,
une « clientèle traditionnelle » composée d'une
poignardée des privilégiés (milliardaires, millionnaires
et hauts revenus) ayant la possibilité d'acheter des produits
d'exception60.
Clientèle traditonnelle
|
Clientèle occasionnelle
|
Clientèle exclusive
|
Clientèle régulière
|
Aristocrates
Hauts dirigeants Clientèle patrimoniale Collectonneurs
|
Bourgeoisie
Dirigeants
Jet set
Nouveaux riches (multmédia, sportfs, fnanciers, etc.)
|
Cadres supérieurs Classes moyennes Jeunes
|
Mature Senior
|
Dirigeante Actve
|
Rajeunie Actve
|
Héritère
|
Héritère ou nouveaux riche
|
Patrimoine variable en cours de consttuton
|
Ultra-riche : plus partr de 30 MUSD d'actfs fnancières
(1)
|
Riche, plus de 1 MUSD d'actfs fnancières (1)
|
A partr de 30 000 USD/an (1)
|
Quotdienne
|
Hebdomadaire a quotdienne
|
Mensuelle a annuelle suivant les revenus
|
Luxe d'excepton
|
Luxe coeur de gamme a luxe d'excepton
|
Luxe accessible et coeur de gamme
|
93 100 personnes (1)
|
10 millions de personnes (1)
|
Près de 400 millions de personnes
|
---
|
-/+
|
+++
|
Qui sont-ils ? Leur profl
Nature de leur patrimoine Niveau de
leurs ressources
Leur fréquence d'achats Quel luxe
achètent- ils ? Combien sont-ils ?
Sensibilité de la consommaton de luxe a la
crise
Source : Eurostaf 2009 secteur de luxe à
l'épreuve de la crise / (1) Source : World Wealth Repport 2010, Cap
Gemini et Merrill Lynch.
60 Europe stratégie analyse financière,
Le secteur du luxe dans le monde, p. 35.
Internatonalisaton vers les pays émergents
L'internationalisation constitue un enjeu majeur pour les
maisons du luxe présentes sur le marché. Aujourd'hui, à
côté de ces marchés traditionnels du luxe (à savoir
: l'Europe occidentale, l'Amérique du Nord et le Japon) nous avons vu
émergé au cours d'une décennie de nouvelles zones de
consommation61 qui s'imposent désormais comme de
véritables relais de croissance : les pays
émergents62. Ce phénomène économique
implique une modification dans la géographie du secteur du luxe car le
développement rapide de ces pays entraîne un effet de richesse et
donc une monté des classes moyennes qui ne peut pas être
ignoré. Ainsi, au cours des dernières années, les pays
émergents ont également constitué un moteur de croissance
essentiel pour le marché du luxe se traduisant comme/en un
élargissement de leur clientèle et, bien évidemment, de
leur chiffre d'affaires63. Eurostaf estime que le poids des pays
émergents dans le chiffre d'affaires du secteur du luxe est d'environ
23% en 2008 d'un total de 22 700 milliards d'euros (hors vins et spiritueux et
ars de la table)64.
Source : Comite Colbert, Le luxe : an about de
croissance pour l'Europe, 2008
61 Yves Bourdillon, «2001-2011, La
décennie BRIC,» Les Echos, 1 décembre 2011, sec.
1.
62 Le terme « pays émergent » est
relativement flou car les définitions sont multiples. MSCI Barra
(cabinet de conseil fournissant d'outils d'aide à la décision en
matière d'investissement) classe 21 pays comme étant des
marchés émergents : Afrique du Sud, Corée du Sud,
Brésil, Pologne, Chili, Chine, Taïwan, Colombie, Thaïlande,
République tchèque, Égypte, Hongrie, Inde, Russie,
Indonésie, Malaisie, Mexique, Maroc, Pérou, Philippines et
Turquie. Toutefois, la liste Dow Jones rajoute : Argentine, Bahreïn,
Bulgarie, Estonie, Jordanie, Kuwait, Lettonie, Lituanie, Maurice, Oman,
Pakistan,, Qatar, Romanie, Slovaquie, Sri Lanka, et Émirats arabes unis.
(
http://libguides.bc.edu/emergingmarkets).
Finalement, le cabinet Eurostaf considère comme « pays
émergent » tout ce qui ne fait pas partie des pays dits `matures'
ou `historiques' et qui ont des résultats macroéconomiques
supérieurs et un taux de croissance élevé.
63 Europe stratégie analyse financière,
Les Stratégies de développement des maisons de luxe sur les
marchés émergents, Dynamique des marchés (Paris:
Eurostaf, 2010).
64 Ibid., 36.
Source : Cabinet Eurostaf, Stratégies de
développement sur les marchés émergents,
2010.
(NB : Si le cabinet ne rentre pas dans le
détail de chaque pays, il nous laisse savoir que de ce 2,9%
correspondant à l'Amérique latine, le Brésil participerait
avec 0,7%).
Si les indicateurs de croissance continuent sur ce même
chemin positif dans les pays émergents, il est sans doute très
probable que ces pays deviennent des marchés prioritaires (comme c'est
le cas, d'ailleurs, de la Chine aujourd'hui) dans les stratégies
marketing des biens de consommation de luxe.
Selon le rapport Global Wealth Databook du
Crédit Suisse Research Institute, le nombre mondial de
milliardaires65 devrait augmenter de 17 millions à 47
millions d'ici à 2016, stimulé principalement par une forte
croissance attendue dans les zones de l'Asie Pacifique, l'Amérique
latine et l'Afrique. (cf. tableau ci-dessous).
Dans le cas plus particulière de l'Amérique
latine, cette étude suggère une accroissement de 1.4 million de
millionnaires d'ici à 2016. Le Brésil serait à la
tête avec 815,000 d'individus suivi par le Mexique avec 344,000.
65 Nombre d'adultes millionnaires dont la fortune est
au moins égale à un million de dollars ; De la même
façon, ce chiffre correspond au nombre de millionnaires résidant
dans le pays, ils peuvent être étrangères.
Nombre de millionnaires dans les pays émergents 2011 -
2016
|
|
2011
|
(`000)
|
2016 (prévision)
|
|
(%)
|
Chine
|
1,017
|
|
2,381
|
134
|
|
Taiwan
|
343
|
|
503
|
47
|
|
Brésil
|
319
|
|
815
|
155
|
|
Corée du Sud
|
217
|
|
425
|
96
|
|
Inde
|
204
|
|
510
|
150
|
|
Singapore
|
183
|
|
408
|
123
|
|
Mexique
|
175
|
|
344
|
97
|
|
Indonésie
|
112
|
|
242
|
116
|
|
Turquie
|
98
|
|
179
|
83
|
|
Russie
|
95
|
|
171
|
80
|
|
Hong Kong
|
89
|
|
146
|
64
|
|
Afrique du Sud
|
71
|
|
243
|
242
|
|
Arabie Saoudite
|
44
|
|
64
|
45
|
|
Emirats arabes unis
|
40
|
|
54
|
35
|
|
Malaisie
|
49
|
|
73
|
87
|
|
Colombie
|
37
|
|
65
|
51
|
|
Kuwait
|
31
|
|
45
|
45
|
|
Argentne
|
31
|
|
58
|
87
|
|
Egypte
|
31
|
|
92
|
197
|
|
Chili
|
28
|
|
40
|
43
|
|
Monde
|
29, 674
|
|
46,580
|
57
|
|
Source : Credit Suisse Global Wealth Repport , octobre
2011
Entre autre, selon estimations d'Eurostaf66,
à l'horizon 2015, les marchés émergents devraient ainsi
passer de 23,2%67 de parts de marché à 35,6% (soit
+12,4 points) et « s'imposeront comme des débouchés majeurs
du luxe », au même titre que les marchés historiques du
luxe68.
66 Il convient par ailleurs de noter qu'Eurostaf a
estimé le poids des pays émergents avec l'aide de la constitution
d'un échantillon de 22 intervenants représentant plus de 150
maisons de luxe et qu'il considère, étant donné du poids
de leurs chiffre d'affaires, comme représentatif du secteur.
67 Part de marché des pays émergents
dans le chiffre d'affaires total du secteur du luxe en 2008 (Eurostaf).
68 Europe stratégie analyse financière,
Les stratégies de développement des maisons de luxe sur les
marchés émergents, 7.
Source : Eurostaf 2010
L'analyse du graphique précédent montre que si
bien toutes les zones progresseront de façon sensible, la grande
gagnante sera la Chine qui s'impose comme prioritaire dans le secteur. Tandis
qu'en Amérique latine le cabinet estime un progrès de 0,8 points
à l'échelle du marché global, passant de 2,9% à
3,7% d'ici à 2015.
Il m'est difficile, jusqu'à ce point, d'estimer le
chiffre d'affaires généré par chaque pays, sauf quand on
nous signale un cas en particulier. Toutefois, nous savons que de ce 2,9% de
part de marché latino-américain dans le chiffre d'affaires total
du secteur du luxe, le Brésil participerait avec 0,7%, soit le 24% en
peu près du total de chiffre d'affaires du marché du luxe
latino-américain.
Néanmoins, il est tout à fait possible d'avoir
une idée de ce qui se passe à l'heure actuelle dans le reste des
pays de l'Amérique latine. La lecture du tableau ci-dessous, construit
à partir des informations collectées dans les différentes
études du cabinet Eurostaf, nous permettra avoir un aperçu
général des marques déjà implantées dans la
région et les pays dont elles s'intéressent.
Exemple d'acteurs disposant de nombreuses fliales de
distributon et de boutques dans les marchés
latno-américains.
|
Acteur
|
Développement des filiales de distribution
(détenus de façon directe ou indirect)
|
Estée Lauder
|
43 filiales de distribution à l'international, dont en
Amérique latine : Mexique, Argentine, Brésil (ouverture en
2007).
|
Hermès
|
4 filiales en Amérique du Nord et du Sud (notamment en
Argentine et au Mexique) - d'un total de 20 filiales de distribution dans les
pays émergents.
Au même temps, en 2007 il compte avec 2 boutiques au
Mexique, 1 à Chili et 1 en Argentine.
|
LVMH
|
Le groupe dispose de nombreuses filiales de distribution dans
les pays émergents où il est présent et plus de 420
boutiques dans le monde entier en 2008 (dont 131 en Amérique du Nord et
22 en Amérique du Sud).
« Sephora poursuivra une expansion
mondiale ambitieuse et sélective sur les marchés porteurs. Le
second semestre 2011 a vu la première implantation au Mexique et une
accélération des ouvertures dans les autres régions »
(1).
|
Swatch Group
|
16 filiales à l'internationale (Asie, Europe de l'Est,
Moyen-Orient et Amérique latine).
Le Groupe Swatch compte avec trois filiales en Amérique
latine : Brésil, Mexique et Panama.
Depuis 2007 : ouverture de magasins, kiosques et
shop-in-shops en Colombie, au Brésil, en Argentine et au
Chili.
|
Tifany
|
2 filiales en Amérique latine (Brésil et
Mexique)
|
Christan Dior Couture
|
Ouverture en 2005 de filiales au Mexique et en Chine
|
Lancome
|
Le site marchand de Lancôme (L'Oréal) est actif en
Amérique du sud (Brésil, Mexique).
|
Coach
|
Pénétration du marché mexicaine en 2006
|
Gucci
|
Ouverture d'une première boutique Gucci au Brésil
et au Mexique.
|
Fendi (LVMH)
|
Lancement de Fendi au Mexique en 2008
|
Louis Vuiton
|
Implantation de LV à Panama en 2007
|
Montblanc
|
2008 : Ouverture de nouvelles boutiques Montblanc à Sao
Paolo et à Mexico.
|
Zegna
|
2002 : ouverture de boutique à l'enseigne Zegna au
Brésil et au Mexique
2006 : Ouverture de boutiques à l'enseigne Zegna en
Équateur, au Mexique, et au Pérou.
2007 : ouverture d'un corner accessoires en
Argentine.
2008 : ouverture de boutiques à l'enseigne Zegna au
Mexique et au Brésil.
|
Source : Comité Colbert ; Eurostaf ; (1)
lvhm.fr
En faisant une lecture rapide ce tableau, il semblerait que
l'Amérique latine dispose d'une implantation commerciale poussée
principalement sur les deux principaux marchés que constituent le
Mexique et le Brésil ; mais nous remarquons également que les
acteurs du luxe ont une forte tendance à renforcer leur réseau
tout au long de la région.
Ainsi, même à l'ombre du gigantesque marché
asiatique, le poids économique de la zone Amérique-latine reste
important pour le marché du luxe.
Il convient par ailleurs de noter que les États-Unis
constituent le premier marché du luxe dans la zone des
Amériques69, un marché que, selon le cabine Eurostaf,
reste sous-investi par les maisons européennes. Cette importance du
marché américain du luxe tient en premier lieu à la force
des maisons américaines comme Tiffany, Coach, Ralph Lauren et
Estée Lauder.
69 Europe stratégie analyse financière,
Le marché mondial du luxe et ses perspectives: Croissance
vigoureuse, développement rapide des nouveaux marchés, reprise
des fusions acquisitions, Executive Briefing (Paris: Eurostaf, 2011), p.
20.
Le marché du luxe au Mexique
Presentaton du pays
Source : UBIFRANCE
D'un point de vue
macroéconomique, les indicateurs mexicains sont
relativement positifs. Le FMI classe le Mexique comme étant la
14ème économie mondiale avec un PIB de $ 1 185
millions de dollars70 et d'après la Conférence des
Nations Unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced), il est le
deuxième pays d'accueil des investissements directs étrangers
(IDE) de l'ensemble des pays latino-américains après le
Brésil.
En termes population, les derniers
chiffres du recensement effectué par l'INEGI
(Institut National de Statistiques et de Géographie),
estiment qu'il y a près de 112 millions d'habitants et que l'âge
moyen de la population est de 25 ans. Sa population est de plus en plus
urbanisée avec 68% de la population résidant dans l'une des
trente villes de plus de 500 000 habitants. Le District
Fédéral71 compte 8,9 millions d'habitants et
près de 25 millions avec sa conurbation72 (soit à peu
près la population totale du Venezuela).
Ainsi, le Mexique ferait parti des plus grands marchés
du monde. De plus, son revenu par tête figure parmi l'un des plus
importants de la région, un atout en tant que source d'occasions
d'affaires à ne pas ignorer. De la même façon,
l'économie mexicaine est classée par la Banque Mondiale comme
étant un pays à revenu moyen supérieur73. Aux
parités de pouvoir d'achat, son revenu national brut (RNB)
s'élève à $14, 153 USD en 200974.
70 Site :
www.imf.org
71 Appellation officielle de la Ville de Mexico
72 Fiche pays : Mexique, Service économique
régional de l'ambassade de France au Mexique, février 2011.
73 The World Bank -
http://francais.doingbusiness.org/data/exploreeconomies/mexico/
; accédé le 3 janvier 2012
74 Selon chiffres de l'OCDE -
http://www.oecd-ilibrary.org/economics/profil-statistique-par-paysmexique_2075227x-table-mex
; accédé le 19 janvier 2012
PIB réel en %
2005 - 2009
|
|
|
|
(moyenne)
|
2010
|
2011
|
2012 e
|
1,3 %
|
5, 4 %
|
3,9 %
|
3,9 %
|
En 2009 le pays a vu chuter son PIB de 6,5 %75
à cause de la crise financière mondiale et en 2010 il a connu une
croissance importante de l'ordre de 5,4% (cf. tableau PIB réel en %), ce
qui l'a permis de rattraper les
effets de la crise. De même, pays membre de l'OCDE, il
est très attractif pour les investisseurs étrangers à
cause de sa main d'oeuvre jeune et qualifiée, de ses coûts peu
élevés et de ses multiples accords commerciaux qui lui donne
accès à plus de 4076 pays. Mais malgré ces
atouts, sa croissance reste faible par rapport aux autres grands
émergents ; la croissance moyenne de l'économie depuis une
vingtaine d'années se situe aux alentours de 3 %77.
En outre, les inégalités régionales sont
très marquées au Mexique : ils opposent des régions
rurales, agricoles et aux revenus peu élevés à des
régions urbanisées et plus riches dans lesquelles se concentre
l'essentiel des activités modernes. Le Nord génère environ
30% du PIB, le Centre, qui comprend Mexico, 60%, et le Sud-Est
10%78.
Le Mexico, ELDORADO du luxe ?
Malgré ces contrastes, le Mexique est toutefois,
d'après certains, le premier consommateur de produits de luxe
d'Amérique latine devançant largement le Brésil, le Chili
ainsi que l'Argentine, la Colombie, le Panama et le Venezuela (qui a
récemment vu la marque
75 «Le PIB du Mexique a chuté de 6,5 % en
2009,» Le Monde, February 22, 2010
76 World Trade Organization -
http://www.wto.org/french/tratop_f/region_f/region_areagroup_f.htm
; accédé le 30 janvier 2012
77 UBIFRANCE (2011) -
http://www.ubifrance.fr/naval/001B1101525A+fiche-pays-mexique2011.html?SourceSiteMap=1385
; accédé le 2 janvier 2012
78 Maccioni, L'essentiel d'un marché: Mexique,
2010-2011, p. 23.
française, Louis Vuitton, se retirer du
territoire79 après avoir estimé que le centre
commercial où s'est situé le magasin ne correspondait plus aux
critères de la distribution sélective de la maison) :
«Los bienes de consumo (252 millones de euros) junto
con los bienes de equipamiento (459 millones de euros) y el sector automotriz
(207 millones de euros) representan los primeros lugares en exportación
de Francia hacia México. Francia es el 1er proveedor extranjero en
perfumes y el 3o en cosméticos. Para todas las marcas de lujo,
México representa 55% del mercado de América
Latina»80. UBIFRANCE, 2009
«Ce marché peut être
considéré comme le troisième plus grand marché pour
les entreprises de luxe françaises en Amérique (...) 55% des
ventes de luxe de l'Amérique Latine se font au Mexique
»»81. FASHION UNITED,
2012
«Mexico represents 55% of the overall sales of luxury
goods in Latin America, above Brazil and Argentina. It places the country
amongst the top 10 markets in the world»82. UK
TRADE & INVESTMENT, 2011
«Les Mexicains seraient la quatrième
population au monde à aspirer à la consommation de produits de
luxe, loin devant les Brésiliens ou les
Argentins»83. AGENCE WALLONNE Á
L'EXPORTATION, 2012
« Le numéro un mondial du luxe LVMH surfe sur
la hausse du pouvoir d'achat des classes moyennes supérieures pour
conquérir le premier marché du luxe latino, encore minoritaire
mais très prometteur (...) Les pays émergents d'Amérique
latine tiennent le haut du pavé pour la consommation de produits de
luxe. Juste derrière le Mexique, premier marché latino, le
Brésil et ses 190 millions d'habitants séduisent les griffes de
prestige françaises, italiennes ou anglo-saxonnes
»84. STRATÉGIES,
79 Mayte Navarro, «Louis Vuitton se despide de
Venezuela en silencio,» El Universal (Caracas, Venezuela, March
2, 2010),
http://www.eluniversal.com/2010/03/02/ten_art_louis-vuitton-sedes_1782705.shtml.
Accédé le 11 mars 2012.
80 Mission Économique de Mexico,
«Encuentro De Negocios UBIFRANCE y Las Misiones Económicas
Francia/México 2009,» Ubifrance, November 2009,
http://mexique.forumsubifrance.com/uploads/ss3iCms/docs/sectores.pdf
Accédé le 01 mars 2012
81 Anne-Sophie Castro, «Amérique Latine:
4ème Destination Du Luxe Français,» Fashion United,
February 23, 2012,
http://www.fashionunited.fr/fashion-news/fashion/am%C3%A9rique-latine-4emedestination-du-luxe-francais-2012022311492#.T099DcrzP8c.
Accédé le 12 mars 2012
82 UK Trade & Investment, Sector Briefing:
Consumer Goods Sector in Mexico, January 20, 2011, p. 2.
83 Rodrigo Dos Santos, «Mexique : Le secteur du
luxe,» Agence Wallonne à l'Exportation et aux Investissements
Etrangers, février 2012,
http://www.awex.be/fr-BE/Infos%20march%C3%A9s%20et
%20secteurs/Infossecteurs/Pages/MEXIQUE_OA_le_secteur_du_luxe.aspx.
Accédé le 12 mars 2012
84 Frédéric Saliba, «Le Mexique,
nouvel Eldorado,» Stratégies (France, November 27,
2008), Spécial
2008
Ces informations pourraient n'est pas être tout à
fait fausses. Nous avions dit précédemment que, selon Eurostaf,
la part estimée du marché latino-américain dans le chiffre
d'affaires total du secteur du luxe s'élève aujourd'hui à
2,9% (dont 0,7% pour le Brésil). Si 0,7% de la part de Brésil
représente près de 24% du total de chiffre d'affaires pour le
marché latino-américain, et s'il est vrai pour le Mexique qu'il
accapare la moitié du marché, nous pouvons confirmer
qu'effectivement le Mexique et le Brésil sont en tête de liste
pour ce secteur et que le reste de la région se partagerait le quart
restant. Suivant ce raisonnaient, nous pourrions illustrer le marché
latino-américain du luxe comme suit :
Graphique construit à partir des estimations des
informations collectées.
Le Mexique est un pays qui attire de plus en plus les acteurs
mondiaux du luxe grâce notamment à ses indicateurs
macroéconomiques et à la taille de son marché. Des acteurs
tels que Louis Vuitton (avec neuf boutiques), Gucci, Chanel et Hermès y
connaissent un grand succès.
Depuis 2007, ce phénomène se renforce avec
l'implantation de l'enseigne de luxe américaine Saks Fifht
Avenue qui a inauguré ses deux premiers points de vente en
Amérique latine85 : une premier succursale à Santa Fe
(quartier d'affaires au sud-ouest de Mexico) et une
luxe 2008 edition, sec. Dossiers stratégiques,
http://www.strategies.fr/etudestendances/dossiers/107993/104501W/le-mexique-nouvel-eldorado.html.
Accédé le 10 mars 2012
85 Ibid.; Rodrigo Dos Santos, «Mexique
exiquSecteur Du Luxe»; Steve Kaufman, «Saks Fifth Avenue,
deuxième au sein du Centro Comercial
Carso86 (également à Mexico).
De ces faits, le Mexique représenterait à
l'heure actuelle 55 % des ventes d'Amérique latine87 et il
serait le premier marché du luxe de la région. Rodrigo Dos
Santos, attaché économique et commercial pour la Région
Wallonne à Mexico a récemment rédigé un «
petit topo » (annoncé ainsi sur le site de l'Agence Wallonne
à l'Exportation et aux Investissements Étrangers) portant sur ce
sujet. Dos Santos estime que le Mexique se trouve parmi les 10 premiers
marchés mondiaux du luxe et il pourrait même se situer à la
4ème place88 à l'échelle mondiale.
Dans son rapport, Dos Santos illustre comment le marché du luxe s'impose
de plus en plus sur le territoire :
· Le numéro un mondial du luxe, LVMH, «
affiche 150 points de vente à l'enseigne Christian Dior, 40 pour
Guerlain, 30 du côté de Givenchy, avec un rythme d'ouverture de 6
par an. Louis Vuitton est passé de 3 magasins en 2002 à 9
aujourd'hui, dont 5 à Mexico et 3 situés respectivement à
Puebla, Monterrey et Cancun ». Plus un grand nombre de boutiques et de
shop-in-shops réparties tout au long du territoire et qui sont
répertoriées sur le site web du groupe89.
· La marque allemande Hugo Boss « réalise
déjà dans ce pays 48% de son chiffre d'affaires en
Amérique latine »90. De plus, en 2008 le Mexique
représentait 14,8%91 de son chiffre d'affaires à
l'échelle internationale grâce aux 50 points de vente
distribués dans le territoire.
· Le secteur automobile haut de gamme registre aussi
« un boom » des ventes : « la
Mexico City,» Visual Merchandising and Store
Design, July 14, 2008,
http://vmsd.com/content/saksfifth-avenue-mexico-city;
Ruth Samuelson, «While U.S. Struggles, Mexico City Is Awash in
Luxury,» Fox News Latino, April 13, 2011, sec. Lifestyle,
http://latino.foxnews.com/latino/lifestyle/2011/04/13/struggles-mexico-city-awash-luxury/.
86 Propriété du milliardaire mexicain
Carlos Slim.
87 Anne-Sophie Castro, «Amérique Latine:
4ème Destination Du Luxe Français,» Fashion United,
February 23, 2012 ; «El Mercado Del Lujo Amplía Sus
Límites,» La Capital (Argentine, July 2, 2011) ;
Agência EFE, «Grifes Francesas De Luxo Ganham Mercado Na
América Latina,» Virgula, February 23, 2012 ; «O Luxo
Francês Se Sustenta Com Os Mercados Emergentes», February 24, 2012,
sec. Mercado e Economia ; UK Trade & Investment, Sector Briefing:
Consumer Goods Sector in Mexico, January 20, 2011, p. 2.
88 Rodrigo Dos Santos, «Mexique : Le secteur du
luxe.»
89 Voir aussi : Frédéric Saliba,
«Le Mexique, Nouvel Eldorado.»
90 Voir aussi : Ixel Yutzil González and
Ariadna Cruz, «Compras De Lujo Crecen En México,» El
Universal (Mexico, décembre 2007),
http://www.eluniversal.com.mx/primera/30161.html.
Accédé le 15 mars 2012
91 Vicky Acevedo, «Luxury brands shine through
Mexico's dull sales,» Hong Kong International Lighting Fair,
HKTDC, août 2008,
http://info.hktdc.com/imn/08082204/brand043.htm,
accédé le 19 mars 2012 ; «USA and Mexico cooperate in the
fight against growing Chinese textile shipments,» Texination,
September 23, 2008,
http://textination.de/en/TN_Archives/TN_23.9.08.pdf,
accédé le 19 mars 2012.
firme allemande Porsche a vendu en 2007 plus de 700
unités »92.
· Et finalement, Dos Santos affirme que le
Brésil et le Mexique sont les principaux marchés
d'hélicoptères privés en Amérique latine.
En ce qui concerne les produits du luxe d'origine
français, le label « Made in France » joue depuis
longtemps d'une image positive sur le segment du haut de gamme sur le
marché mexicain. Une famille française issue de la migration de
barcelonnettes93 arrivée au Mexique à la fin du
XIXème siècle est, d'ailleurs, à l'origine du premier
grand magasin du luxe El Palacio de Hierro94, un magasin
conçu sur le modèle parisien du Bon Marché95.
À l'époque de l'ouverture de ce magasin, Porfirio Díaz,
grand francophile, favorise l'implantation des français au Mexique et
les échanges commerciaux, scientifiques et culturels avec
Paris96. Des traces de cette « francisation de l'élite
mexicaine» (si je peux me permettre de dire ça) sont toujours
visibles dans l'architecture dite « à la française »
des maisons et des bâtiments qui se trouvent au coeur du Colonia
Roma à la ville de Mexico et qui sont aujourd'hui occupés,
dans la plupart des cas, par la haute classe moyenne, par des librairies et par
pas mal de galeries d'art. Ainsi, la France, dispose d'un avantage
concurrentiel et d'un positionnement privilégié grâce
notamment à son savoir-faire et à la réputation de ses
produits. De plus, ce premier grand magasin El Palacio de Hierro, dont
nous en reviendrons plus tard, subsiste jusqu'à nous jours (en mains
d'une famille mexicaine) et il a une forte tendance à favoriser le choix
des marques françaises dans son offre commerciale.
C'est de cette façon que, même si le
marché du luxe y demeure modeste vis-à-vis du potentiel
économique des autres pays émergents comme la Chine ou la Russie,
la hausse d'individus à haut revenu97 semblerait faire du
Mexique un marché extrêmement prometteur.
Il convient toutefois de regarder de près le
Brésil, marché en cours d'expansion qui devient de plus en plus
le centre d'attention des acteurs du luxe. À titre comparatif, ce qui
différencie notamment le marché mexicain du marché
brésilien c'est qu'au Brésil les taxes
92 Ixel Yutzil González and Ariadna Cruz,
«Compras De Lujo Crecen En México.»
93 Les « barcelonnettes » et une migration
originaire de la vallée de la Barcelonnette (aujourd'hui vallée
de l'Ubaye) située dans les Alpes qui se rend au Mexique dès la
moitié du XIXème siècle pour chercher fortune. Cette
migration serait le résultat des politiques mises en place par le
gouvernement mexicain afin de favoriser une immigration latine et catholique
faisant contrepoids à l'influence des États-Unis.
94 Palais de Fer en français. Il s'agit d'un
immeuble de 5 étages qui deviendra le premier grand magasin de Mexico,
inspiré par ceux qui existaient déjà à Paris, New
York, Londres et Chicago et aussi le premier immeuble de cette importance fait
de fer et d'acier
95 Mission Economique de Mexico, Ouvrir un point
de vente à Mexico (UbiFrance, 2007).
96 Marie-Carmen Macias, Le Commerce Au Mexique
à L'heure De La Libéralisaion Économique (Editions
L'Harmattan, 2006); Philippe Martin, «De Barcelonnete Au Mexique Et Retour
(pour Certains). Histoire D'une Émigration Réussie.,» Le
Globe Revue Genevoise De Géographie, no. 148 (2008): 173-197.
97 Cf. Credit Suisse Global Wealth Report
d'importation sont extrêmement
élevées98 et un produit de luxe est taxé
à 60 %99 alors qu'il est taxé à 20 % au
Mexique100. Le résultat de cette politique est que les
brésiliens réalisent de nombreuses acquisitions de produits de
luxe à l'étranger. Ainsi, sur 10 stylos Montblanc entrant au
Brésil, 7 ont été achetés en dehors du
pays101. Entre autre, il n'y a pas de politique de détaxe
chargée de rembourser la TVA aux étrangers ayant fait des achats
dans le pays, ce qui pourrait provoquer aussi un impact négatif sur le
secteur102. Dans ce sens, l'ouverture du marché mexicain
vis-à-vis de flux commerciaux internationaux se montre plus harmonieuse
que le brésilien. Cela peut expliquer aussi pour quoi les chiffres du
marché du luxe au Mexique ont un comportement plus positif par rapport
à son concurrent brésilien.
98 «Para presidente da Givenchy, impostos sobre
importação freiam o mercado de luxo brasileiro - Celebridades -
Notícia -
VEJA.com,» Veja, juillet
2011,
http://veja.abril.com.br/noticia/celebridades/presidente-da-fendi-e-givenchy-reclama-de-impostos-nobrasil.
Accédé le 14 mars 2012
99 Europe stratégie analyse financière,
Les stratégies de développement des maisons de luxe sur les
marchés émergents, 12.
100 Alejando Lelo de Larrea and Juan Arvizu Arrioja,
«Gravan con 5 por ciento más artículos de lujo,» El
Universal (Mexico, January 2, 2002), sec. Nación.
101 Emilie Da Silva, Le consommateur brésilien et les
pôles de consommation au Brésil, Etudes Des Missions
Économiques (Paris: Ubifrance, 2008), 29.
102 Frédéric Saliba, «Le Mexique,
nouvel Eldorado»; Europe stratégie analyse financière,
Le secteur du luxe dans le monde; Rodrigo Dos Santos, «Mexique :
Le secteur du luxe»; Europe stratégie analyse financière,
Les stratégies se séveloppement des maisons de luxe sur les
marchés émergents.
La taille du marché
Répartton inégale de la
populaton
Il me paraît impossible de parler du marché
mexicain du luxe sans évoquer les profondes disparités sociales
qui stratifient la population. Ces inégalités de la
répartition des revenus délimitent la clientèle
potentiellement intéressée par les produits de luxe et qui est en
mesure d'acheter tels biens.
La population dite "économiquement active"
représente103 59,2% de la population de plus de 14 ans (73,37
% pour les hommes et 33,32% pour les femmes), soit un peut plus de 46 millions
de personnes. En ce qui concerne le salaire minimum, il est très faible
: il est de l'ordre104 de $1 817 MXN par mois (environ $60 pesos par
jour en 2012, alors que le kilo de viande coûte $86 pesos105
et le kilo de tortilla106 coûte $7,50 pesos), soit
moins de 110 EUR107. Selon un rapport de la Banque Mondiale, 51,3
%108 de la population dispose d'un niveau de revenu ne lui
permettant pas d'acquérir le panier de biens et de services
considéré comme donnant accès à un bien-être
minimum. De la même façon, 24 % des habitants109 sont
même classées « extrêmement pauvres »,
c'est-à-dire n'ayant pas un niveau de revenu leur permettant de faire
face à leurs besoins alimentaires.
À la ville de Mexico, par exemple, les
disparités sociales s'inscrivent dans le paysage urbain. Les quartiers
populaires et misérables de Iztapalapa110 ou
Nezahualcoyotl111 à l'est de la capitale, s'opposent aux
quartiers bourgeois et élégants de Polanco et de Santa Fe
à l'ouest ou de Pedregal de San Ángel au sud de la capitale.
Ainsi, seulement 10% de la population mexicaine
contrôlerait 41,3%112 des revenus du
103 INEGI : Instituto Nacional de Estadística y
Geografía -
http://www.inegi.org.mx/sistemas/mexicocifras/default.aspx
104 Sistema de Administración Tributaria (SAT) -
www.sat.gob.mx/sitio_internet/asistencia_contribuyente/informacion_frecuente/salarios_minimos/
105 Source : Procuraduría Federal del Consumidor
(PROFECO) -
http://www.profeco.gob.mx/encuesta/brujula/bruj_2012/bol211_dia_familia.asp
106 La tortilla est une sorte de crêpe de
maïs.
107 1 EUR = 16.90 MXN au 4 mars 2012 (taux fournis à
titre indicatif uniquement)
108 Banque Mondiale -
http://datos.bancomundial.org/pais/mexico
109 France. Ambassade (Mexique). Mission
économique(Mexico), Ouvrir un point de vente à Mexico
(UbiFrance, 2007), p. 45.
110 L'une des 16 délégations du District
Fédéral
111 Banlieu pauvre marquée par une urbanisation rapide et
incontrôlée.
112 Isabel Mayoral Jiménez, «El PIB por persona de
México, rezagado,» Expansión (Mexique, July 3,
2011).
pays. D'après estimations de la Mission
Économique de Mexico, pour la plupart des produits du luxe, le
marché cible est composé d'environ 20 millions de
personnes113. Les villes de Mexico, Guadalajara et Monterrey
regroupent, à elle seules, une importante partie de cette population.
Le marché cible
Afin d'estimer le pouvoir d'achat d'un foyer mexicain, l'
Asociación Mexicana de Agencias de Investigación de Mercado y
Opinión Pública (AMAI)114 attribue aux foyers une
classe socioéconomique selon leur possession de biens durables parmi
d'autres critères comme le niveau de scolarité et le quartier de
résidence. Ce schéma de stratification se divise en six couches
sociales :
Niveaux socio-économiques au Mexique selon
l'AMAI
113 Mission Economique de Mexico, Ouvrir un point de vente
à Mexico, p. 43.
114 Il s'agit d'une association de sociétés
spécialisées dans la recherche en marketing et opinion publique
au Mexique. Depuis 1992, elle établit des normes communes de
qualité en ce qui a trait aux méthodes, aux techniques, à
la terminologie, aux critères d'analyse, etc. relatifs à la
recherche en marketing. Site institutionnel : http://www.amai.org/
Population en situation de marginalité
-Louent une maison ou appartement avec très peu des
services, voire aucun. Construction précaire et exigüe, pouvant
arbitrer plusieurs familles.
= $ 6, 800 MXN = $ 11, 599 MXN
Population avec un revenu et un niveau de vie
légèrement au dessous de la classe moyenne
-Possèdent ou louent une petit maison ou appartement.
- Quelques uns possèdent une voiture version «
économique » de modèle récent ou d'occasion.
- Parfois quelques épargnes, voire une carte de
crédit avec une découverte très plafonnée.
Federal, Lomas Estrella, 35,8 % Gerrero, Pedregal de
Santa Ursula
> $85, 000 MXN
Population à hauts revenus et avec les niveaux de vie
les plus élevés du pays.
Bosques de las Lomas, Pedregal de San Ángel,
7,2 % San Ángel Inn,
Tecamachalco, La Herradura, Villa Verdum.
- Possèdent au moins deux maisons ou appartements.
- Au moins un compte bancaire à l'étranger ;
compte d'épargnes ; trois ou plusieurs compte bancaires au Mexique ;
quatre ou cinq cartes de crédit.
- Service domestique à plein temps
Les classes A et B dépensent d'avantage que les autres
classe en termes d'assurance (santé, automobile, logement), d'entretien
d'intérieurs (femmes de ménage) et d'abonnements en tout
genre.
14,0 %
= $ 35, 000 MXN = $ 84, 999 MXN
Colonia del Valle, Nápoles, Coyoacán,
Irrigación, Churubusco Country Club
Population avec des revenus et un niveau de vie
légèrement plus élevés à celle de la classe
moyenne dominante.
- Possèdent une grande maison ou un appartement de bonne
facture.
- Deux véhicules de model récent (pas plus de deux
ans)
-Femme de ménage
- Compte d'épargnes et compte de chèques dans
deux ou plusieurs banques ; dès deux à trois cartes de
crédit.
Population avec des revenus et un niveau de vie moyenne
- Possèdent ou louent une maison ou appartement de taille
modeste.
- Une voiture
17,9 %
= $ 11, 6000 MXN = $ 34, 999 MXN
Prados del Rosario, Real del Mora, Santa María la
Rivera, Vértiz Narvarte, Portales
- Service domestique à temps partiel, voire plein-temps
(C+)
- Compte d'épargnes, deux cartes de crédit.
- Ce groupe es plus vulnérable aux problèmes de
crédit. Le salaire est leur principale source des revenus.
- Les ménages se divisent entre le secteur formel et
informel.
C
C+
Profil et revenu des foyers mexicains selon leur niveau
socio-économique
Niveau de
|
|
|
|
%
|
Quartiers à plus forte
|
stratificati on sociale
|
Profil général
|
Revenu mensuel
|
Caractéristiques
Générales
|
d'individu s (2008)
|
concentration (Mexico à titre
d'exemple)
|
|
A/B
D+
D
Population avec un niveau de vie austère et
à bas revenu
115 Mission Econo
- Possèdent ou louent une petit maison ou appartement
à deux pièces.
-Parfois un véhicule d'occasio plus de 10 ans.
mique de Mexico, Ouvrir un point de vente à
Mexico, pp. 45-48
La Garita, El Molinito, La 18,3 % Soledad, San Salvador, Los
Reyes la Paz
n de
= $ 6, 799 MXN
.
= $ 2, 700 MXN
Les caractéristiques de l'élite
mexicaine : profil des consommateurs issu de la classe sociale A/B (selon
l'AMAI)
Éducation 87 % ont effectué des
études supérieures.
Les enfants étudient généralement dans les
écoles privées les plus onéreuses ou les plus reconnues du
pays. Il n'est pas rare qu'ils soient envoyés faire leurs études
à l'étranger.
Professions Entrepreneurs
Gérants, directeurs, etc.
Logement Résidence ou appartements de
luxe
Biens Au mois un véhicule par
personne
Les changements de véhicules s'effectuent tous les deux
ans.
Loisirs
Localisations dans le Distrito Federal
|
Clubs privées
Résidence secondaire
Voyage en avion au moins deux fois par an Destinations
touristiques de luxe
Voyage à l'étranger au moins une fois par an TV
Bosques de las Lomas, Pedregal de San Ángel, San
Ángel Inn, Tecamachalco, La Herradura, Villa Verdum.
|
|
Compte tenu des caractéristiques variées des
différents profils établis par l'AMAI, nous pouvons
soupçonner que la plupart des produits du luxe doivent viser les classes
aisées et la haute classe moyenne. Nous parlons d'un marché cible
qui serait composé d'environ 20 millions d'individus116. En
outre, il faudra pas négliger les couples dinks117
(ou sans enfants) appartenant au niveau C qui, comme nous pouvons l'imaginer,
totalisent deux salaires sans avoir de dépenses supplémentaires
liées aux enfants et qui pourraient s'intéresser à des
produis du luxe « basse de gamme » comme par exemple une montre Ice
Watch qui est un accessoire de mode destinée tout à fait aux
classes moyennes.
116 Ibid., 45-46.
117 Dinks : abréviation américaine de «
double income, no kids », double revenu, pas d `enfants, terme
utilisé aux États-Unis pour définir les couples sans
enfants. Ce groupe comprend aussi bien les jeus couples retardant
l'arrivée d'enfants, les couples ayant déjà
élevé leurs enfants, ceux qui ne veulent pas d'enfants et les
couples homosexuels.
La niche potentielle pour le marché
du luxe serait du 21% de la population urbaine « la
mieux nantie du Mexique »
Distribution des foyers mexicains en pourcentage. Source
: AMAI, 2008.
Les lieus d'achat
Dans le domaine du luxe, l'emplacement et l'atmosphère
d'un point de vente sont d'éléments primordiaux pour les produits
du luxe et les marques en consacrent des budgets colossaux. Il existe dans
chaque grande ville des quartiers dédiés au luxe où l'on
voit s'installer plusieurs grandes maisons comme Montblanc, Cartier et Louis
Vuitton. Je parle des quartiers de la via della Spiga, de la via
San Andrea et de la via Monte Napoleone à Milan ;
Nanjing Lu à Shanghai ; le centre commerciale Villa Daslu
à Sao Paolo ; El Retiro à Bogota ; El Barrio de la
Recoleta à Buenos Aires ; Barrle Peninsula Plaza, le
Landmark et le Pacific Place à Hong Kong ; Ginza
et Omotesando à Tokyo ; la célèbre Fifht
Avenue à New York ; l'Avenue des Champs Élysées
à Paris, pour en citer quelques uns.
Le Mexique n'est pas exclu de cette liste. Le temps n'est
plus où les classes aisées mexicaines allaient
régulièrement aux États-Unis ou en Europe pour faire leurs
achats (non pas que ces habitudes soient définitivement disparues). Le
pays compte aujourd'hui avec plusieurs points de vente répartis tout au
long du territoire. Peut être un reflète d'un pays qui se
développe vite et dont sa croissance économique attire de plus en
plus les acteurs du luxe mondial ?
Au Mexique, le luxe s'installe dans des espaces
sécurisées et à fort pouvoir d'achat, par exemple
Polanco118, Santa Fe119 ou San Angel Inn120
(tous les trois à la ville de Mexico) ou dans le quartier Garza
García à Monterrey, et en générale dans d'autres
quartiers chics situés ailleurs et qui seront sans doute remplis avec de
boutiques élégantes présentent des marques de haute de
gamme de taille internationale.
Au coeur de la ville de Mexico, dans le quartier Polanco, on
trouve Avenida Presidente Masaryk, une avenue dédiée au
luxe sous toutes ses formes (vêtements, chaussures, maroquinerie,
joaillerie, restaurants de « la haute cuisine », épiceries
fines, galeries d'art) et qui s'étende sur plus de 3000 mètres de
long. Cette avenue serait ce que le Champs Élysées est à
Paris ou ce que la Cinquième Avenue est à New York.
118 Polanco es un quartier d'affaires et résidentiel
proche des ambassades. Il est entouré d'hôtels de très haut
de gamme, de restaurants et de boutiques de luxe. Ses grandes attractions, pour
les marques de luxe, sont l'avenue Presidente Masaryk, le Pasaje
Polanco (qui est un passage envahi de commerces), la Plaza
Polanco et des centres commerciaux d'une taille considérable telles
que Pabellón Polanco et Plaza Antara.
119 Quartier d'affaires (style La Défense) situé
au su-ouest de la capital. Un grand nombre de sociétés y ont
installé leurs sièges sociaux. Les résidents de ce
quartier en spécifique, appartiennent à la classe haute.
120 Situé au sud de la ville, ce quartier est
constitué de petites ruelles pavées à l'ancienne. Il y a
des grandes maisons de style « coloniale » et il es surtout un
quartier résidentiel pour les classes fortunés.
L b
la ville de Mexico,
s'étende sur plus de 3000 mètres de longue
(Googlemaps).
À Avenida Masarik toutes les marques sont
présentes, les unes à côté des autres, et le
visiteur y remarquera une présence importante des marques
européennes.
Il n'est pas étonnant que cette « vitrine du luxe
» voit sa place à Mexico, capital et centre financier du pays, elle
concentre une partie importante de la population totale (plus
10%121, voir 20% avec la banlieue) et ses habitants possèdent
un fort pouvoir d'achat ; Mexico est d'ailleurs la ville la plus riche du
Mexique122. C'est pour quoi, pour des raisons de praticité et
dans un souci de clarté, les exemples suivants se concentreront
principalement sur cette ville.
En autre exemple, lieu incontournable pour les produits du
luxe, c'est le quartier Santa Fe, centre nerveux des affaires du Mexique qui se
trouve au sud-est de la capitale. Ce quartier possède des plus grands
hôtels de classe internationale recevant une clientèle d'hommes
d'affaires à fort pouvoir d'achat. Nous y trouverons également
les universités privées les plus prestigieuses du pays
(Universidad Iberoamericana, Instituto Tecnológico de Estudios
Superiores de Monterrey) et des grands centres commerciaux.
Ce choix des marques de luxe de placer leurs produits dans
une atmosphère disons « privilégiée » leur
permet pas seulement de transmettre une sensation d'exclusivité mais
aussi de cibler une certaine clientèle.
Les centres commerciaux et les grands magasins jouent eux
aussi un rôle important dans la distribution et la bonne diffusion des
produits au même temps qu'ils permettent de contrôler l'image et la
présentation de produits.
Tout d'abord, les centres commerciaux sont repartis tout au
long de la ville. Ils se caractérisent par leur offre des services
efficaces et modernes (utilisation des caisses électroniques,
possibilité de paiement électronique, etc.) et ils visent une
clientèle issue de la classe moyenne ou des classes aisées.
À l'intérieur nous y trouvons un vaste choix de produits
réunis dans un même endroit : prêt-à-porter,
alimentation, bijoux et banques ente autres. Leur décoration est
très soignée : marbre clair, des plantes vertes et des espaces de
repos prévus pour que la vente se fasse dans un cadre confortable. Au
Centro Comercial Perisur (au sud de
la Centro Comercial Antara, Polanco ville) par
exemple, il n'est pas rare de trouver
même des fauteuils ou canapés permettent aux
acheteurs de se délasser en écoutant jouer un pianiste de
jazz. Les horaires d'ouverture sont plus étendus que dans les
boutiques
121 INEGI, «Información Por Entidad: Distrito
Federal,» Cuéntame INEGI, 2012,
http://cuentame.inegi.org.mx/monografias/informacion/df/default.aspx?tema=me&e=09.
Accédé le 15 mars 2012
122 INEGI, «Aportación Al Producto Interno Bruto
(PIB) Nacional,» Cuéntame INEGI, 2012,
http://cuentame.inegi.org.mx/monografias/informacion/df/default.aspx?tema=me&e=09,
accédé le 15 décembre 2011; «Los 10 Estados
Más Ricos», n.d.,
http://www.cnnexpansion.com/economia/2008/03/26/los-10-estados-mas-ricos,
accédé le 2 janvier 2012.
ps ils sont ouverts 7 jours
quant à eux, ils oduis importés et il est noms
mondiaux du luxe. vons repéré El Palacio de ancia, Sears et
Sanborns,
Shops-in-shops, Palacio de Hierro
Guadalajara
chaque grand magasin a s e différente :
rigine français125, est une
entreprise avec une image très haut de gamme et es
magasins sont situés dans des villes stratégiques et dans un
environnement luxueux. Il propose de produits importés et d'enseignes
prestigieuses du luxe (la segmentation de ses produits ressemblerait à
celles des grands magasins français). Il possède 9 succursales
à Mexico et, plus récemment, il a ouvert d'autres succursales
dans chaque une des principales villes de province : Monterrey, Guadalajara,
Puebla, Acapulco et Cancún. Le groupe est côté à la
BMV126.
Dans un intérieur tout particulier ses magasins
réunissent : mode, bijoux, accessoires pour la maison, articles cadeaux,
livres, CD et DVD, entre autres. Une spécificité
intéressante à noter ce que chaque année Palacio de Hierro
organise une semaine française sous le nom de Noches Palacio
París127 , un événement commercial qui
tourne autour des soirées se déroulant tout au long d'une semaine
et dont le but est la promotion d'une grande variété d'articles
provenant de l'hexagone : des vêtements, accessoires de mode voire des
produits gastronomiques (vin, champagne, fromage) et, à travers son
agence de voyage « Viajes Palacio », il fait
également la promotion de son offre touristique en partenariat avec
Aeromexico ou AirFrance. Entre autre, il accueille un nombre
important de shops in shops128 qui offrent les collections
de designers les plus exclusifs du monde.
123 Karla Mora, «13 centros comerciales para el
shopping,» El Universal (Mexico, décembre 2010), sec.
DF,
http://www.eluniversaldf.mx/home/nota16896.html.
Accédé le 3 janvier 2012
124 Site web : http://www.elpalaciodehierro.com.mx/
125 Cette chaîne appartient aujourd'hui à la
famille mexicaine Baillères (PDG Alberto Baillères
González).
126 Bolsa Mexicana de Valores
127 Voir également : http://nochespalacio.com.mx/
128 Eurostaf définit les shops in shops comme
des boutiques exclusives en propre ou en franchise situées à
l'intérieur d'un grand magasin, d'un espace commercial d'aéroport
ou d'hôtel et proposant une sélection des produits d'une
marque.
Le principal concurrent de Palacio de Hierro est la
chaîne de magasins Liverpool et, dans une moindre mesure,
Sears apparaît aussi comme un concurrent dans quelques segments
(comme les accessoires de mode ou les parfums et les cosmétiques).
· Groupe Liverpool129
possède 63 magasins dont 27 sous l'enseigne « Fábricas
de Francia » répartis sur l'ensemble du Mexique. Il
ressemblerait aux Galeries Lafayette française un peut plus bas de
gamme. Il propose une large gamme de biens de consommation : ustensiles,
vêtements, cosmétiques, meubles. Il se spécialise dans le
moyen et haut de gamme et son offre est principalement d'origine
américaine, ce qui fait que la gamme des produits français et
européens soit moins étendue que chez El Palacio de
Hierro130.
· Sears Roebuck de Mexico131
(Groupo Carso) tout comme Liverpool dispose d'une forte couverture
géographique (53 magasins dont 10 à Mexico). Cette chaîne
offre des biens de consommation moyen-haut de gamme en provenance
principalement des États-Unis et de l'Asie : vêtements,
accessoires, parfums, cosmétiques, décoration,
électronique. Ses consommateurs iront de la classe moyenne haute
à la classe moyenne basse132.
· Sanborns133
(Groupe Carso également) compte quant à lui 137 magasins dans le
pays (dont 71 en zone métropolitaine), proposant à la fois des
disques, des équipements audio et vidéo, des bijoux, des
cosmétiques, de la parfumerie, des jouets, pharmacie, accessoires,
presse, revues, livres, restaurant, café. Il s'agit d'un magasin
situé en moyen de gamme134.
129 Site web :
http://www.liverpool.com.mx
130 Les grands groupes privés au Mexique: Tout savoir
sur les 100 premiers investisseurs et acheteurs, Guides Répertoires
Des Missions Économiques (Paris: éd. du CFCE, 2002), 214.
131 Site web : http://www.sears.com.mx/
132 Les Grands Groupes Privés Au Mexique,
172.
133 Site web :
http://ww2.sanborns.com.mx/Paginas/Inicio.aspx
134 Les Grands Groupes Privés Au Mexique,
171.
Ces quatre chaînes et en particulier El Palacio de
Hierro et dans une certaine mesure Liverpool, sont susceptibles d'importer des
produits du luxe européens. Il faut dire aussi qu'au la culture du
« shopping center » est plus développée qu'en
France.
À titre indicatif, le tableau suivant propose quelques
articles que trouvés dans des différents grands magasins du
Mexique.
PRODUIT PRIX (PESO PRIX (EURO) MAGASIN
MEXICAIN) 1 EUR = 16,58
MXN135
|
|
Versace Collection Slim-leg jeans Homme
|
|
Moncler Cut-Off Sweat
Shorts
Homme
|
|
Armani Collezioni
Stripped Pocket Polo Homme
|
$ 4 426,82 € 267 Saks Fifth
Avenue
|
|
$ 2 656,10 € 161 Saks Fifth
$ 4 018,20 € 243 Saks Fifth
Avenue
Palacio de Hierro
Avenue
135 Cours du peso mexicain au 17 mars 2012. Pour obtenir le
dernier cours du MXN/EUR, cf le site suivant :
http://bourse.lesechos.fr/bourse/devises/convertisseur.jsp
Philip Lim
Smith Desert Boots
Homme
|
$ 10 215,75
|
€ 617
|
Saks Fifth Avenue
|
|
|
$ 7 423,45
|
€ 448
|
Saks Fifth Avenue
|
Cartier
Ballon Bleu de Cartier steel
and yellow gold watch on
bracelet
Homme
|
$ 129 399,50
|
€ 7 805
|
Saks Fifth Avenue
Palacio de Hierro
|
David Yurman Pave Band
Ring
Homme
|
$ 50 397,70
|
€ 3 040
|
Saks Fifth Avenue
|
Paul Smith Stripe-Trim beach towel
|
$ 1 975,05
|
€ 120
|
Saks Fifth Avenue
Palacio de Hierro
|
|
Goldsign
Quinn slim bootcut leather jeans
Femme
GucciSilk Chain
Dress Femme
Dior Toddier's & Little girl's merveilleuses
Dress
Enfant
Tag Heuer Fórmila 1 Naranja Homme
Banana Republic Pullover Homme
$ 143 020,50 € 8 626 Saks Fifth
Avenue
$ 15 664,15 € 945 Saks Fifth
Avenue
$ 12 531,32 € 756 Saks Fifth
Avenue
$ 16 199,00 € 977 Liverpool
$ 1 675,00 € 102 Liverpool
Palacio de Hierro
Le Bilan
Le tableau suivant, nous aidera à avoir un panorama
général sur les potentiels et freins à la consommation de
produits de luxe au Mexique.
Constats favorables
|
Un effet richesse propice à l'achat de produits
de luxe
Des facteurs culturels et des comportements
de consommation porteurs
|
· Crédit Suisse se montre très positif
à l'augmentation du nombre de riches au Mexique : 97% d'ici à
2016.
·
· 20% de la population mexicaine est éligible
à l'achat de produits de luxe.
·
· Mexico est à l'heure actuelle l'une des villes les
plus riches d'Amérique latine.
·
· Le Mexique fait partie des dix premiers pays au monde
consommateurs de produits de luxe.
· Une forte influence de la culture
nordaméricaine en raison de la proximité géographique et
culturelle avec les ÉtatsUnis, notamment concernant l'importance des
signes extérieurs de richesse.
|
|
La présence d'enseigne de grands magasins
|
· Une société dominée par un
système pyramidale des richesses avec la volonté de la montrer
aux autres.
· Le crédit à la consommation est de plus
en plus répandu (facteur favorable à l'achat de produits de
luxe)
· Présence d'enseignes de grands magasins
internationales (comme Saks Fifth Avenue) et d'enseignes locales comme El
Palacio de Hierro ou encore Avenida Presidente Mazaryk.
|
Une problématique majeure
: l'insécurité et la violence
L'insécurité, due à la délinquance,
enregistre une forte recrudescence et constitue un frein important au commerce
des produits de luxe.
En outre, une forte vague de violence due au narcotrafic qui fait
un solde de plus de 50 000 morts au cours de cinq dernières
années.
Conclusion
De façon très générale, nous
associons les parfums, les vêtements, les accessoires, la joaillerie et
les cosmétiques comme étant des éléments
constitutifs du marché du luxe et les marques appartenant à ce
secteur empruntent au vocabulaire du sacré. Elles parlent de
créateur pour un couturier, d'icône pour un produit qui se vend
bien et de vénération pour l'innovation et l'exclusivité
qu'elles attachent à leurs produits. Couteaux, raffinés,
somptueux, quelque soit l'adjectif utilisé pour les décrire, leur
consommation ne concerne qu'à une poignée de
privilégiés à fort pouvoir d'achat pouvant s'offrir
facilement ces articles.
On nous dit que le nombre de riches ne cesse de
s'accroître, et d'autre part, que les riches sont de plus en plus riches
(même si les inégalités se creusent dans la
quasi-totalité des pays du monde). Au cours de cette dernière
décennie, le monde a témoigné de l'émergence des
nouveaux pays dont leur dynamique économique ne cesse de s'amplifier et
la conquête des marchés internationaux est devenue l'une des
caractéristiques majeures des entreprises du luxe. Ainsi, les grandes
marques du luxe migrent massivement vers les nouveaux gisements de croissance
que sont les pays émergents en ouvrant ou en densifiant leurs
réseaux de points de vente dans ces pays, en créant des filiales
pour gérer les marques localement et avec plus de marginalité.
La difficulté dans la réalisation de ce
mémoire repose sur le fait qu'il est difficile de connaître
exactement la place qu'occupent l'Amérique latine et les Caraïbes
pour les géants du luxe dans la mesure où ceux-ci ne les
distinguent pas véritablement dans leurs rapports annuels
d'activités. Cette zone semble « délaissé » et
apparaît que sous l'expression : « Amériques » ou «
Autres marchés ». Cela veut dire que la zone Amérique-latine
ne constitue pas une priorité pour les groupes mondiaux du secteur.
Finalement, si le luxe y enregistre une croissance considérable, la zone
demeure « noyée » dans les statistiques régionales.
Toutefois, il nous a été possible d'affirmer que
l'Amérique latine, dispose d'une implantation commerciale fortement
poussée sur les deux principaux marchés que constituent le
Mexique et le Brésil, où nous remarquons que les maisons du luxe
ont une forte tendance à renforcer leur réseau de distribution.
Deux pays encore marqués par de fortes inégalités sociales
mais c'est leur poids démographique et leur grande concentration urbaine
qui représentent un axe stratégique pour les grands groupes du
luxe.
Enfin, même si la croissance du Mexique reste lente par
rapport au Brésil, ce premier reste, d'après certains, le premier
consommateur de produits de luxe d'Amérique latine devançant
largement le Brésil, où le luxe semble avoir du mal à
s'installer dû principalement à sa politique de taxation des
produits du luxe.
Bibliographie
LA PRESSE ET LA BLOGOSPHERE SPECIALISEES
Presse consultée
www.lesechos.fr
www.eluniversal.com.mx
www.eluniversal.com
http://www.lemonde.fr/
Blogs consultés
http://abc-luxe.com
http://www.efe.com/
http://www.strategies.fr/
http://latino.foxnews.com/index.html
ORGANISMES OFFICIELS
Les Ouvrages consultés
Comité Colbert
http://www.comitecolbert.com
Instituto Nacional de Geografía (INEGI)
Asociación Mexicana de Agencias de Investigación de Mercado y
Opinión Pública A. C.
|
http://www.inegi.gob.mx
http://www.amai.org/
|
Eurostaf http://www.eurostaf.fr/
UBIFRANCE
http://www.ubifrance.fr/default.html
LES OUVRAGES ET DOCUMENTS CONSULTES
Agência EFE. «Grifes Francesas De Luxo Ganham Mercado
Na América Latina.» Virgula, February 23, 2012.
Alejando Lelo de Larrea, and Juan Arvizu Arrioja. «Gravan
Con 5 Por Ciento Más Artículos De Lujo.» El
Universal. Mexico, January 2, 2002, sec. Nación.
Anne-Sophie Castro. «Amérique Latine: 4ème
Destination Du Luxe Français.» Fashion United, February
23, 2012.
http://www.fashionunited.fr/fashion-news/fashion/am%C3%A9rique-latine-4eme-destination-du-luxe-francais-2012022311492#.T099DcrzP8c.
Armando Talamantes. «Los 10 Estados Más Ricos.»
CNN Expansión, March 27, 2008.
http://www.cnnexpansion.com/economia/2008/03/26/los-10-estadosmas-ricos.
Le Bail, Stéphanie, and Institut supérieur de
marketing du luxe. Le Luxe, Entre Business Et Culture: Évolutions,
Actualité Et Perspectives D'un Modèle
Français. 1 vols. Chaintreaux: Éd.
France-Empire monde, 2011. Bergeron, Louis. Les Industries Du Luxe En
France. Paris: O. Jacob, 1998. Blanckaert, Christian. Les 100 Mots Du
Luxe. Que Sais-je ? 3876. Paris: Presses
universitaires de France, 2010.
Castarède, Jean. Histoire Du Luxe En France: Des
Origines à Nos Jours. Paris: Eyrolles, 2006.
. Le Luxe. 6e éd. Paris: PUF, 2010.
«Dernière édition pour `La Tribune', entre
colère et amertume.» Le Monde, January 27, 2012.
«El Mercado Del Lujo Amplía Sus Límites.»
La Capital. Argentine, July 2, 2011.
Emilie Da Silva. Le Consommateur Brésilien Et Les
Pôles De Consommation Au Brésil. Etudes Des Missions
Économiques. Paris: Ubifrance, 2008.
Europe stratégie analyse financière. Le
Marché Mondial Du Luxe Et Ses Perspectives: Croissance Vigoureuse,
Développement Rapide Des Nouveaux Marchés, Reprise Des Fusions
Acquisitions. 1 vols. Executive Briefing. Paris: Eurostaf, 2011.
. Le Secteur Du Luxe à L'épreuve De La Crise:
Panorama Mondial,
Perspectives Et Problématiques
Stratégiques. Panoramas Sectoriels. Paris «Les
Échos:» Eurostaf, 2009.
. Le Secteur Du Luxe Dans Le Monde. Éd. 2002.
Panorama Stratégique Des
Grands Secteurs. Paris: «Les échos»
études, 2002.
. Les Stratégies De Développement Des Maisons
De Luxe Sur Les Marchés
Émergents. Dynamique Des Marchés. Paris:
Eurostaf, 2010.
Ferrière le Vayer, Marc. «Des Métiers D'art
à L'industrie Du Luxe En France Ou La Victoire Du Marketing Sur La
Création.» In Entreprises Et Histoire, 157 à 176.
Eska 46, 2007.
http://www.cairn.info/revue-entreprises-et-histoire-2007-
1-page-157.htm.
Frédéric Saliba. «Le Mexique, Nouvel
Eldorado.» Stratégies. France, November 27, 2008,
Spécial luxe 2008 edition, sec. Dossiers stratégiques.
http://www.strategies.fr/etudes-tendances/dossiers/107993/104501W/lemexique-nouvel-eldorado.html.
Gilles Marion. «Objets Et Marques De Luxe.» In Le
Luxe: Essais Sur La Fabrique De L'ostentation. 2e éd. Paris: IFM et
Regard, 2011.
Haie, Valérie. Donnez-nous Notre Luxe Quotidien.
Edited by Institut supérieur de marketing du luxe. Paris: Gualino,
2002.
Henno, Jacques. La Presse Économique Et
Financière. Collection Que Sais-je ? No. 2743. Paris: Presses
Universitaires de France, 1993.
INEGI. «Aportación Al Producto Interno Bruto (PIB)
Nacional.» Cuéntame INEGI, 2012.
http://cuentame.inegi.org.mx/monografias/informacion/df/default.aspx?
tema=me&e=09.
. «Información Por Entidad: Distrito Federal.»
Cuéntame INEGI, 2012.
http://cuentame.inegi.org.mx/monografias/informacion/df/default.aspx?
tema=me&e=09.
Iribe, Paul. Défense Du Luxe. Montrouge: Draeger
Frères, 1932.
Isabel Mayoral Jiménez. «El PIB Por Persona De
México, Rezagado.» Expansión. Mexique, July 3,
2011.
Ixel Yutzil González, and Ariadna Cruz. «Compras De
Lujo Crecen En México.» El Universal. Mexico,
décembre 2007.
http://www.eluniversal.com.mx/primera/30161.html.
Karla Mora. «13 Centros Comerciales Para El Shopping.»
El Universal. Mexico,
décembre 2010, sec. DF.
http://www.eluniversaldf.mx/home/nota16896.html.
Knafo, Joël. Pub De Luxe: Dis-moi Combien Tu M'aimes ? La
Communication Des Marques De Luxe. 1 vols. Paris: Alban éd,
2008.
Le Luxe, Un Atout De Croissance Pour l'Europe Du
XXIème Siècle. Comité Colbert, Décembre
2008.
www.comitecolbert.com/internet/index.php?
option=com_content&task=view&id=333&Itemid=315.
«Le PIB du Mexique a chuté de 6,5 % en 2009.»
Le Monde, February 22, 2010.
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/02/22/le-pib-du-mexique-achute-de-6-5-en-2009_1309887_3222.html.
Les Grands Groupes Privés Au Mexique: Tout Savoir Sur
Les 100 Premiers Investisseurs Et Acheteurs. Guides Répertoires Des
Missions Économiques. Paris: éd. du CFCE, 2002.
Maccioni, Pascal. L'essentiel D'un Marché: Mexique,
2010-2011. Editions Ubifrance, 2010.
Macias, Marie-Carmen. Le Commerce Au Mexique à L'heure
De La Libéralisation Économique. Editions L'Harmattan,
2006.
Martin, Philippe. «De Barcelonnete Au Mexique Et Retour
(pour Certains). Histoire D'une Émigration Réussie.» Le
Globe Revue Genevoise De Géographie, no. 148 (2008): 173-197.
Mayte Navarro. «Louis Vuitton Se Despide De Venezuela En
Silencio.» El Universal. Caracas, Venezuela, March 2, 2010.
http://www.eluniversal.com/2010/03/02/ten_art_louis-vuitton-sedes_1782705.shtml.
Mission Économique de Mexico. «Encuentro De Negocios
UBIFRANCE y Las Misiones Económicas Francia/México 2009.»
Ubifrance, November 2009.
http://mexique.forums-ubifrance.com/uploads/ss3iCms/docs/sectores.pdf.
Mission Economique de Mexico. Ouvrir un point de vente
à Mexico. UbiFrance, 2007.
«O Luxo Francês Se Sustenta Com Os Mercados
Emergentes», February 24, 2012, sec. Mercado e Economia.
http://noticias.universia.net.mx/translate/es-pt/en-portada/noticia/2012/02/24/913703/lujo-frances-sostiene-mercados-emergentes.html.
«Para Presidente Da Givenchy, Impostos Sobre
Importação Freiam o Mercado De Luxo Brasileiro - Celebridades -
Notícia -
VEJA.com.» Veja, juillet
2011.
http://veja.abril.com.br/noticia/celebridades/presidente-da-fendi-e-givenchyreclama-de-impostos-no-brasil.
Prigent, Loïc, and Marc Jacobs. Marc Jacobs & Louis
Vuitton. ARTE France développement [éd., distrib.], 2007.
Rival, Pierre, and François Baudot. Métiers
Choisis: Les Secrets Du Savoir-faire. Paris: Flammarion Comité
Colbert, 1995.
Rodrigo Dos Santos. «Mexique : Le Secteur Du Luxe.»
Agence Wallonne à l'Exportation Et Aux Investissements
Etrangers, février 2012.
http://www.awex.be/fr-BE/Infos%20march%C3%A9s%20et
%20secteurs/Infossecteurs/Pages/MEXIQUE_OA_le_secteur_du_luxe.aspx.
Ruth Samuelson. «While U.S. Struggles, Mexico City Is Awash
in Luxury.» Fox News Latino, April 13, 2011, sec. Lifestyle.
http://latino.foxnews.com/latino/lifestyle/2011/04/13/struggles-mexico-cityawash-luxury/.
Sicard, Marie-Claude. Luxe, Mensonges & Marketing.
Village Mondial, ISSN 2107- 2620, 2010.
Sombart, Werner. Luxury and Capitalism. Translated by W.
R Dittmar. Ann Arbor: University of Michigan press, 1967.
. Luxus Und Kapitalismus. München: Duncker und
Humblot, 1913.
Steve Kaufman. «Saks Fifth Avenue, Mexico City.»
Visual Merchandising and Store
Design, July 14, 2008.
http://vmsd.com/content/saks-fifth-avenue-mexico-city.
UK Trade & Investment. Sector Briefing: Consumer Goods Sector in
Mexico, January
20, 2011.
«USA and Mexico Cooperate in the Fight Against Growing
Chinese Textile Shipments.» Texination, September 23, 2008.
http://textination.de/en/TN_Archives/TN_23.9.08.pdf.
Vicky Acevedo. «Luxury Brands Shine Through Mexico's Dull
Sales.» Hong Kong International Lighting Fair, HKTDC, août
2008.
http://info.hktdc.com/imn/08082204/brand043.htm.
Vigneron, Franck, and Lester W Johnson. «Measuring
Perceptions of Brand Luxury.» The Journal of Brand Management 11,
no. 6 (2004): 484-506.
Yves Bourdillon. «2001-2011, La Décennie BRIC.»
Les Echos, décembre 2011, sec. Cahier 1, Section
Idées.
Annexes
Les niveaux socio-économiques selon
l'AMAI
Informaton pratque
Le cours du MXN136 au 17 mars
2012137
1 EUR = 16,58 MXN 100 MXN = 6,01 EUR 1 USD = 12,65 MXN 100 MXN
= 7,88 USD
136 Le code ISO du peso mexicain est : MXN
137 Pour obtenir le dernier cours du MXN/EUR, cf le site suivant
:
http://bourse.lesechos.fr/bourse/devises/convertisseur.jsp
67
SEARCH
Chercher sur le site
FRANÇAIS | NOUS CONTACTER |
Imprimer
BEST GLOBAL BRANDS 2011
20 11 Ranking of the Top 10 0 Brands
SIGN UP
FOR UPDATES
Classement Top 100 Brands 2011 selon
Interbrand
LE GROUPE COMPÉTENCES KNOWLEDGE BEST GLOBAL BRANDS
ACTUALITÉS CARRIÈRE BUREAUX
Rang
|
préRZent Marque
|
Région/Pays
|
Secteur
|
Valeur de la marque (M$)
|
Evolution de la valeur
|
1
|
1
|
United States
|
Beverages
|
71,861
|
2%
|
2
|
2
|
United States
|
Business Services
|
69,905
|
8%
|
3
|
3
|
United States
|
Computer Software
|
59,087
|
-3%
|
4
|
4
|
United States
|
Internet Services
|
55,317
|
27%
|
5
|
5
|
United States
|
Diversified
|
42,808
|
0%
|
6
|
6
|
United States
|
Restaurants
|
35,593
|
6%
|
7
|
7
|
United States
|
Electronics
|
35,217
|
10%
|
8
|
17
|
United States
|
Electronics
|
33,492
|
58%
|
9
|
9
|
United States
|
Media
|
29,018
|
1%
|
10
|
10
|
United States
|
Electronics
|
28,479
|
6%
|
11
|
11
|
Japan
|
Automotive
|
27,764
|
6%
|
12
|
12
|
Germany
|
Automotive
|
27,445
|
9%
|
13
|
14
|
United States
|
Business Services
|
25,309
|
9%
|
14
|
8
|
Finland
|
Electronics
|
25,071
|
-15%
|
15
|
15
|
Germany
|
Automotive
|
24,554
|
10%
|
16
|
13
|
United States
|
FMCG
|
23,997
|
3%
|
17
|
19
|
South Korea
|
Electronics
|
23,430
|
20%
|
18
|
16
|
France
|
Luxury
|
23,172
|
6%
|
19
|
20
|
Japan
|
Automotive
|
19,431
|
5%
|
20
|
22
|
United States
|
Business Services
|
17,262
|
16%
|
21
|
21
|
Sweden
|
Apparel
|
16,459
|
2%
|
22
|
23
|
United States
|
Beverages
|
14,590
|
4%
|
23
|
24
|
United States
|
Financial Services
|
14,572
|
5%
|
24
|
26
|
Germany
|
Business Services
|
14,542
|
14%
|
25
|
25
|
United States
|
Sporting Goods
|
14,528
|
6%
|
26
|
36
|
United States
|
Internet Services
|
12,758
|
32%
|
27
|
31
|
United States
|
Transportation
|
12,536
|
6%
|
Top 100 Brands
Interactive Charts
Methodology
Top Brand Interviews
Articles
PRESS & MEDIA
Karen Burke Global Chief
Communications Officer
+1 212 798-7646
Lindsay Beltzer
Global Public Relations Associate
+1 212 798-7786
BGB BADGE
Are you a Best Global Brand? Contact Jessica McHie for the BGB
badge and guidelines for usage.
2011 REPORT: Read Online Download
For iPad
Top 100 Poster
69
|