CONCLUSION
La gestion durable des ressources forestières constitue
le fondement d'un développement durable du secteur forestier. L'un des
principaux enjeux pour les pays africains est de définir cette gestion
durable des forêts en fonction des intérêts nationaux et
locaux, présents et futurs, et de la valeur de cette ressource. La
deuxième gageure est de parvenir à traduire cette notion de
gestion durable, au sens large de gestion des rôles environnemental,
social et économique des forêts, en des pratiques applicables sur
le terrain.
C'est une population jeune dont l'économie est
basée sur les prélèvements en forts qui constituent le
moteur du fonctionnement de l'économie et les autres secteurs
apparaissent essentiellement comme des secteurs passifs ; les activités
économiques les plus importantes sont premièrement la chasse et
l'exploitation des autres PFNL suivie de l'agriculture.
C'est une économie tributaire du monde extérieur
de part les échanges commerciaux et le jeu d'argent
Les revenus générés par les
activités économiques permettent d'une part de renouveler surtout
la chasse et d'acheter des biens matériels qui serviront
d'épargne en cas de force majeure (maladie, grossesse, et malheur
Malgré les contraintes et les insuffisances
liées au mode d'exploitation des ressources qui les fournissent et au
mode de leur valorisation et de leur commercialisation, les PFNL
présentent des intérêts économiques et sociaux
certains et continuent à intéresser le marché
extérieur.
Les perspectives de développement de la filière
« PFNL » sont réelles compte tenu des possibilités de
promotion des différentes filières, bien qu'un effort important
reste à accomplir pour passer à une véritable
intégration de cette composante dans les aménagements et dans le
plan de gestion des ressources forestières.
L'implication des collecteurs des RF et des associations dans
la mise en oeuvre de ces orientations est déterminante pour garantir la
complémentarité entre les secteurs des ressources
forestières, qui devraient constituer des facteurs de protection et de
valorisation des ressources naturelles.
Les études menées nous a permis de comprendre
que la survie des populations est étroitement liée à ces
ressources naturelles ( + 70% ), de part la nourriture et le revenu qu'elles
fournissent , les produits pharmacopées, les recréations et leur
existence à travers le cadre de vie qu'elles offrent à cette
population.
La prise en compte de ces données tant au niveau
économique et social est indispensable dans la proposition des modes de
gestion de la faune commune et la grande faune.
Les ressources forestières offrent une gamme de PFNL
très diversifiés, qui sont commercialisés sur le
marché local. L'exploitation de ces ressources procure à la
population forestière de sources de revenus importante.
L'impact socio-économique de cette filière est
cependant tributaire du renforcement de la position des PFNL sur le
marché local en garantissant la qualité et la
régularité de l'approvisionnement.
Ces exigences ne peuvent ~tre satisfaites que dans le cadre
d'une stratégie globale d'aménagement et de gestion rationnelle
des ressources forestières, qui intègrent systématiquement
l'exploitation et la valorisation des PFNL (inventaire multi - ressources), en
prenant en considération l'ensemble des facteurs écologiques et
socioéconomiques intervenant dans la filière de production et de
commercialisation des PFNL.
La diversité des PFNL et leur importance
socio-économique constituent des opportunités réelles pour
la création de micro-entreprises locales, spécialisées
dans l'exploitation et la valorisation des PFNL.
D'autre part, l'absence d'aménagement limite
considérablement l'impact socioéconomique de la des RF en zone
forestier.
En Centrafrique, la faible densité de population
autorise des utilisations très extensives de l'espace, ce qui a garanti
une bonne qualité de l'environnement biologique et le maintien d'un
potentiel des ressources forestières important actuellement
utilisé pour la production de viande de chasse et qu'il convient de
gérer de façon durable et rentable. La protection de la
biodiversité , qui est actuellement un souci majeur de l'opinion
internationale et des bailleurs de fonds, passe par la reconnaissance des
réalités socio-économiques et donc, par l'organisation de
l'exploitation.
En contrepartie, il est envisageable de convaincre les
populations locales des nécessités de la protection des
ressources forestières.
La politique de gestion des ressources forestières doit
donc évoluer et ne plus considérer uniquement la chasse sportive.
En particulier, il convient d'étudier et de mettre au point des
méthodes de gestion de la faune pour la production de viande de chasse,
applicables par les populations et tenant compte des impératifs
économiques et sociaux. Il faut donc réfléchir à
une réforme de la législation, en particulier dans la zone
forestière, pour :
- Reconnaître la production des PFNL
comme une activité économique à part entière et
mettre fin au mythe des utilisations traditionnelles de la ressource qui ne
correspond plus aux réalités actuelles;
- Favoriser l'appropriation, dans le droit
moderne, de cette ressource par les
populations locales en définissant les terroirs
d'exploitation de chaque
collectivité et en mettant fin à l'accès
libre qui découle de la législation actuelle;
- Et mettre en place une filière
économique officielle, transparente et efficace sur
le plan économique, écologique et de la
santé publique.
Si les politiques d'industrialisation forestière se
poursuivent dans la région et si ces problèmes ne sont pas
traites, les acheteurs de bois continueront à jouer un rôle
prépondérant dans l'aggravation de la pauvreté et la
dégradation de l'environnement. S'assurer que les for~ts de l'Afrique
Centrale sont gérées de façon à éviter leur
degradation ou leur destruction et à garantir que les populations
locales pourront continuer à en tirer durablement leurs moyens de
subsistance doit être le principal objectif de toutes les parties
prenantes. Dans ce but, les gouvernements nationaux, assistes par les
creanciers multilateraux et bilateraux, doivent mettre en place un cadre
reglementaire profondement ameliore et renforce, au sein duquel les compagnies
forestières pourront operer. Un tel cadre devra repondre aux
problèmes sociaux et aux problèmes relatifs à la politique
forestière industrielle et à l'environnement.
Les premiers pas vers une veritable gestion durable des
forêts seront faits en s'assurant que toutes les populations locales sont
equitablement representees dans les prises des decisions et les developpements
politiques.
Un tel changement sera aussi de nature à assurer un
developpement socialement juste qui respecte les ecosystèmes forestiers.
Ceci impliquera de :
- reconnaître et respecter les droits
fonciers coutumiers, y compris dans le cadre des lois nationales ;
- reconnaître le droit pour toutes les
communautes locales à une participation significative et equitable dans
la definition du type de gestion forestière qu'elles souhaitent, y
compris en offrant des solutions de remplacement à la production
industrielle de bois ;
- fournir aux communautes locales, dans le
respect de leur culture, des occasions d'identifier leurs besoins et d'itre
impliquées dans la preparation et la conduite des strategies de
developpement et des infrastructures sociales ;
- aider les communautes et les ONG locales
à renforcer leur capacite à traiter avec les autres parties
prenantes dans la gestion forestière, qui sont plus puissantes qu'elles
;
- s'assurer que tous les membres des
communautés, y compris les femmes, les personnes âgees et les
enfants, sont impliques dans la gestion et les prises de décision d'une
façon qu'ils considèrent comme pertinente.
Il est vrai qu'il serait un peu prématuré de
tirer des conclusions en ce qui concerne les niveaux de contributions
socio-économiques étant donné que les données n'ont
été collectées que pendant environ six semaines et dans
une seule localité. Toutefois, on peut, en faisant des projections et en
extrapolant, relevés quelques faits caractéristiques de cette
étude.
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