3.3 Formulation du modèle
économétrique et justification du choix des variables
Nous avons pr'esent'e jusqu'ici le cadre conceptuel de notre
'etude, bas'e sur une solide description des notions li'ees a` la s'ecurit'e
sociale et le cadre institutionnel qui visait a` d'ecrire l'organisation de la
s'ecurit'e sociale au Cameroun. Ensuite, nous avons poursuivi par une mise en
'evidence de la relation entre la s'ecurit'e sociale et la croissance
'economique, qui se trouve très mitig'ee d'un auteur a` l'autre, selon
les diff'erentes approches38. L'analyse descriptive sur la situation
de la s'ecurit'e sociale au Cameroun et sa place dans l''economie camerounaise
vient achever les premières analyses de ce travail.
Au terme du bout du travail d'ejàr'ealis'e, nous nous
posons la question de savoir quelle mesure au plan 'economique peut on faire
sur la liaison entre les d'epenses de prestations sociales que la CNFS a
effectu'ees, et l''evolution de la croissance 'economique au Cameroun. Une
analyse descriptive a permis de se faire une id'ee sur ce lien, qui semble
être très significatif. Four arriver a` 'evaluer le lien ou
l'impact que peut avoir les d'epenses de prestations
sociales sur la croissance 'economique au Cameroun, nous nous
basons des travaux d'ejàr'ealis'es pour formuler notre propre
modèle d'estimation.
3.3.1 Formulation de la relation entre les prestations
sociales et la croissance économique au Cameroun
Les premiers modèles de croissance 'economique g'en'er'es
pendant l'ère n'eoclassique incorporaient deux facteurs a` savoir le
travail et le capital. Ces modèles ont 'evolu'e en fonction
38approches théorique et empirique
des auteurs, et celàa engendréle débat
sur les véritables déterminants de la croissance
économique. Les modèles de croissance économique de court
terme sont passédepuis le temps des néoclassiques et Keynes, aux
modèles de long terme de la croissance économique par des auteurs
comme Baro (1990)39(bien qu'elles avaient commencépar Harrod
et Domar). Beaucoup d'études empiriques en effet ont
ététestées pour évaluer les effets de long terme de
la croissance économique.
A partir des années 1980, une nouvelle vague d'auteurs
apparait dans les estimations a` long terme de la croissance économique,
en étudiant le lien de ce dernier avec les dépenses de
sécuritésociale. Ce sont ces auteurs qui vont nous guider dans le
choix du modèle économétrique que nous allons utiliser
pour évaluer la relation entre la sécuritésociale et la
croissance économique au Cameroun.
Nous tenons a` rappeler que la plupart des études
mettant en relation les dépenses de sécuritésociale et la
croissance économique ont utilisées les panels de
pays40. Très peu d'études en Afrique subsaharienne ont
analyséla relation qui existe entre la sécuritésociale et
la croissance économique. La plupart des travaux que nous avons
parcourus sur ces pays, relatent plutôt le fonctionnement de leur
sécuritésociale. Ces travaux pour la plupart analysent la faible
représentativitéde la sécuritésociale dans ces
pays, et proposent des mesures pour l'élargissement du système de
sécuritésociale.
Néanmoins, nous avons trouvéquelques travaux qui
nous paraissaient intéressants, pour identifier et mesurer le lien entre
les dépenses de sécuritésociale et la croissance
économique. Pour identifier quel peut être le lien entre la
croissance économique et les dépenses de
sécuritésociale, la majoritédes auteurs utilisent un
modèle dans lequel la croissance économique41 est la
variable dépendante et les dépenses de
sécuritésociale représentent la variable explicative.
Certains auteurs arrêtent leur modèle a` ce niveau, d'autres
ajoutent certaines variables de contrôle de la croissance
économique (investissement, force de travail42, capital
humain,etc).
39Il met en évidence le ràole moteur des
infrastructures sur la croissance économique de long terme
(Tanankem,2010)
40en l'occurrence les pays de l'OCDE
41elle peut être mesurée par le taux de
croissance du PIB, o`u du PIB par tête
42En théorie économique, elle est la
partie du capital d'une entreprise constutuée par la
productivitédes employés (Encyclopédie Encarta 2009)
De toutes ces études, nous nous inspirons des travaux
de deux principaux groupes d'auteurs. Il s'agit de Cashin (1994) et [Arjona et
al] (2002). [Arjona et al] (2002) analysent le lien entre les dépenses
de sécuritésociale et la croissance économique avec des
données de panel de 21 pays de l'OCDE, sur la période 1970-1998.
Le modèle postulépar ces auteurs est le suivant :
Yit = a0 + a1Y *
it + a2INVit + a3CHit + a4CDit +
a5DSSit + åit
o`u Yit est le taux de croissance moyen annuel du FIB
réel par personne en age de travailler(15-64 ans), Y *
it, la valeur décaléee du FIB réel
décalépar personne en age de travailler, INVit, l'investissement
mesurée par la formation brute de capital,CHit, le capital humain
mesurépar le nombre d'années de scolaritéde la population
agée de 25 a` 64 ans CDit, la croissance démographique qui est
mesurée par le taux annuel moyen de croissance de la population en age
de travailler (15-64 ans)et enfin DSSit, qui représente les
dépenses de sécuritésociale. Les indices i et t
représentent respectivement un pays i donnéet une période
t donnée.
En s'inspirant de la littérature théorique et
empirique, et plus principalement de l'étude de Arjona et al (2002), et
de celle de Cashin (1994), nous formulons dans le cas du Cameroun, le
modèle suivant :
LPIBRHt = a0 + a1LINV Pt + a2LPRESTTOTt + a3LRECTOTt +
åt
O`u
? LPIBRH est le logarithme du FIB réel par tête
d'habitant;
? LINV P est le logarithme de l'investissement public (formation
brute de capital); ? LPRESTTOT est le logarithme du niveau des dépenses
de prestations sociales de la CNFS;
? LRECTOT est le logarithme du niveau des recettes de
sécuritésociale de la CNFS.
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