3.2 La place de la sécuritésociale dans
l'économie Camerounaise
Nous venons de voir plus haut, que le système de
sécuritésociale au Cameroun évolue convenablement. Dans
cette section, nous présenterons de manière sommaire et
descriptive, comment la sécuritésociale au Cameroun se comporte
face a` certaines variables macroéconomiques.
3.2.1 Population assurée et population totale
Comme pour la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne, le
Cameroun connaàýt une faible représentativitéde sa
population assurée a` la CNPS, par rapport a` sa population totale. Nous
notons qu'au Cameroun, en moyenne 3,8 % (valeur déterminée pour
la période
2005-2009 par nos calculs) de la population totale est
assurée par le système de
sécuriésociale. Ce constat vient en effet confirmer
les résultats énoncés par le BIT (2001). Cette
proportion croit évidemment comme le nombre
d'assurés, en ce sens que la population totale est relativement
croissante. Toutefois, pour une meilleure appréciation de la part
de la population assurée sur la population totale, il convient
d'éxaminer la figure 3.5 ci-après.
Figure 3.5 : Part (en %) de la population assurée
sur la population totale au cours de la période 2000-2009
Source : Nos calculs, CNPS, BM, 2009
Cette figure montre que l'évolution du nombre
d'assurés par rapport a` la population totale est quasi-constante entre
2000 et 2008. Cependant, elle connaàýt une chute significative en
2009. Celàs'explique évidemment par la chute du nombre
d'assurés en 2009, dont les principales causes sont les mesures
d'assainissement effectuées par la CNPS depuis 2008.
3.2.2 Dépenses de sécuritésociale et
croissance économique
Les dépenses sociales de la CNPS représentent
l'ensemble des dépenses octroyées pour le fonctionnement des
différentes branches sociales. Communément appelées
prestations sociales, les dépenses de sécuritésociale de
la CNPS, admettent une part moyenne de 0,5 % dans le PIB du Cameroun. Le
graphique suivant présente alors l'évolution de la part (en
pourcentage) des dépenses de prestations sociales dans le PIB du
Cameroun.
Figure 3.6 : Part en pourcentage des dépenses
sociales sur le PIB au cours de la période 2000-2009
Source : Nos calculs, CNPS, INS, 2009
Nous pouvons dire de ce graphique, que les parts de
dépenses sociales sur le PIB camerounais ne semblent pas évoluer
fortement. Les parts de dépenses sociales sont comprises entre 0,4 % et
0,6 % du PIB. On note néanmoins les années 2003 et 2007, les
années o`u les parts sont les plus élevés (0,51 % en 2003
et 0,56 % en 2007). Ces années comme nous l'avons
déjàexpliqué, sont des années o`u l'Etat a
évidemment honoréses dettes envers la CNPS. Au niveau de la
contribution des dépenses sociales a` la croissance du PIB36,
le phénomène est identique.
36elle est donnée par la relation cont(V ) =
V,--V,_1
P IB,_1 × 100
Figure 3.7 : Contribution des dépenses de
prestations sociales a` la croissance du PIB au cours de la période
2001-2009
Source : Nos calculs, CNPS, INS, 2009
D'après le graphique ci-dessus, l'année 2003 est
celle pour laquelle les dépenses de prestations sociales ont le plus
contribuéa` la croissance du PIB (0,14 %). Par contre, elles contribuent
plus négativement en 2004 (-0,07 %), mais cette contribution
négative est pratiquement négligeable. Cette contribution forte
en 2003 est causée par un partenariat signéentre la CNPS et le
Ministère des Finances (MINFI). L'année 2003 est en effet
l'année d'entrée en vigueur de l'évaluation des
dépenses de la CNPS liéaux impôts fixés par le
MINFI. A cet effet, toute structure qui paye les impôts, se voit
directement imposer les droits d'immatriculation a` la CNPS. Nous pouvons aussi
expliquer cette forte contribution des dépenses sur la croissance du PIB
en 2003, par le payement de la dette de l'Etat auprès de la CNPS
L'une des mesures pertinentes du lien entre la
sécuritésociale et la croissance économique, est
l'évolution comparative entre les prestations moyennes par
assuréet le PIB par tête. Le PIB par tête est largement
supérieur aux dépenses de sécuritésociale par
assuré. En effet, la valeur du PIB par tête est près de
huit fois (8,011) plus élevéque celle des
dépenses par assuré. Ce résultat montre
en effet que l'aspect financier de la sécuritésociale au Cameroun
est très faible devant la richesse dégagée par son
économie. La présentation des résultats obtenus est
illustrée par la figure 3.8 ci-après.
Figure 3.8 : Evolution comparative entre les dépenses
sociales par assuréet le PIB par tête au cours de la
période 2000-2009
Source : Nos calculs, CNPS, INS, 2009
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