Caisse Nationale de Prevoyance Sociale
(CNPS)
Communaute Economique et .Monetaire de
l~.Afrique Centrale
(CEMAC)
Institut Sous-Régionale de Statistique
et d'Economie Appliquée (ISSEA)
Organiekagw,
Jizternationall
BP. 294-Yaoundé, Tél: (+237) 22 22
01 34 Fax: (+237) 22 22 95 21, Web:
www.issea-cemac.org E-mail
: isseacemac@
yahoo.fr
Sous tutelle du Ministère du Travail et de
la Sécurité Sociale (MINTSS)
Ova/name Wiell/xite-Woeiak
BP. 441-Yaoundé, Siège social: Camp sic
Hippodrome Tél : (+237) 22 23 08 31, Web :
www.cnps.com E-mail :
cnps.cameroun@cnps.com
(République du Cameroun)
(République du Cameroun)
DEPENSES DE PRESTATIONS SOCIA~ES PRISES EN CHARGE
PARLA CAISSE NATIONALEDE PREVOYANCE SOCIALE ET CROISSANCE ECONOMIQUE AU
CAMEROUN
Stage professionnel effectué du 1er
Février au 31 Mai 2011 à la Caisse Nationale de Prévoyance
Sociale (CNPS)
R,64.9iiedt ~ BELL I~
ECéve Ingénieur cf.Application de la
Statistique 4eme annee,
En vue de l'obtention du diplôme
d'Ingénieur d'Application de la Statistique. Soutenu publiquement le
13 Juin 2011 devant le jury composé de :
EfecaeGreen
Examifeetteen
Priadeat eta frogri M. BOYABE Jean
Bernard
Dr. PIEUME
M. NOON° Jean Marie Ingénieur
Statisticien Démographe
Cadre à l'Inspection Générale de
la CNPS
Maître de Conférences Ingénieur
Statisticien Economiste
Professeur permanent à l'ISSEA Cadre
Supérieur au MINEPAT
Juin 2011
Avertissement
L'Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie
Appliquée (ISSEA) et la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
(CNPS) n'entendent donner aucune approbation ni improbation aux opinions et
résultats émis dans ce mémoire professionnel. Ces opinions
et résultats doivent être considérés comme propres
a` son auteur.
A`
Mes Parents Joseph MATJEL et Pauline Ngo
NKàOM ; pour les efforts, les sacrifices et les
b'en'edictions reçus auprès de vous. Mes frères et
soeurs, pour votre soutien ind'efectible a` mon 'egard. Ma Bien aim'ee
Caroline PONJI ;
pour l'amour, les encouragements et le soutien que tu m'as
toujours apport'es ; je t'aime très fort.
Mon Fils Orifiel BELL; que ce travail soit pour toi, un
exemple a` suivre.
L
a r'edaction du pr'esent document ne saurait être
possible sans l'intervention de cer taines personnes. Nous adressons a` cet
effet nos profonds remerciements a` l'endroit
de :
M. No·el Alain Olivier MEKULU MVONDO AKAME, Directeur
G'en'eral de la Caisse Nationale de Pr'evoyance Sociale (CNPS), pour avoir
accept'e la r'ealisation de notre stage professionnel dans sa structure.
Tout le personnel enseignant et administratif de l'ISSEA pour la
formation et les enseignements recus.
M. Georges Eric BOWEN, Directeur des Prestations, pour nous avoir
bien recu dans sa direction.
M. Jean Marie NGONO, Responsable a` l'inspection g'en'erale de la
CNPS et notre encadreur, pour l'encadrement recu et la
disponibilit'e manifest'ee.
M. Jean Bernard BOYABE, Professeur permanent a` l'ISSEA, pour
l'encadrement, la rigueur et la pr'ecision qui ont servis a` la r'ealisation de
ce travail.
Mme. Marthe BONDE, Chef de service des 'etudes du D'epartement
des Etudes, de la coop'eration et de la communication, pour nous avoir mis dans
les conditions ad'equates de travail.
Mme. EBAMANE, Mme. SIMO, M. AMINOU et M. OMOLOMA, pour les
conseils et les encouragements recus auprès d'eux.
Mme. Lydie EKAMBI et Mlle. Francine MOGUO, pour l'am'elioration
de la qualit'e de ce document sur le plan linguistique.
Mon co-stagiaire Ibrah WAHABOU, pour l'entraide et l'esprit
d'équipe qui ont régnés durant le déroulement de
notre stage professionnel.
Qu'il nous soit enfin permis d'exprimer nos profonds
remerciements a` ceux et celles dont nous n'avons pas fait mention, qui de
près ou de loin, nous ont guidédans la réalisation de ce
document.
Sommaire
Dédicace i
Remerciements ii
Sommaire vi
Abréviations et acronymes vii
Liste des tableaux viii
Liste des figures x
Avant-propos xi
Résuméxii
Abstract xiii
Présentation de la structure d'accueil xiv
Introduction générale 1
0.1 Contexte et justification de l'étude 1
0.2 Problématique de l'étude 3
0.3 Objectifs de l'étude 5
0.4 Hypoth`eses de l'étude 5
0.5 Intérêts de l'étude 6
0.6 Méthodologie et données de l'étude
6
Première partie : Fondements théoriques et cadre
institutionnel de recherche 8
Chapitre 1 : Cadre conceptuel et présentation de la
sécuritésociale au Cameroun 9
1.1 Définition des concepts et
généralités 10
1.2 Cadre institutionnel de recherche : La CNPS 19
Chapitre 2 : Sécuritésociale et croissance
économique : La revue de la littérature 29 2.1 Revues
théoriques sur la relation entre les dépenses liées a` la
sécuritésociale
et la croissance économique 30 2.2 Comment les
dépenses de prestations sociales agissent-elles sur la croissance
économique? : Les études empiriques 38
2.3 Conclusion 44
Deuxième partie : Analyse empirique de la
sécuritésociale dans l'économie camerounaise 46
Chapitre 3 : Comportement de la sécuritésociale
dans l'économie camerounaise 47
3.1 Situation de la sécuritésociale au Cameroun
48
3.2 La place de la sécuritésociale dans
l'économie Camerounaise 56
3.3 Formulation du modèle économétrique et
justification du choix des variables 64
Chapitre 4 : Analyse économétrique de la relation
entre dépenses de prestations sociales de la CNPS et croissance
économique au Cameroun 70
4.1 Analyses stochastiques et résultats des estimations
71
4.2 Interprétation des résultats obtenus 80
4.3 Implications des politiques et recommandations 89
Conclusion générale 91
Bibliographie 93
Annexes I
Annexe A : Organigramme (partiel) de la structure d'acceuil I
Annexe B : Notion de stationnaritéII Annexe C :
Résultats stochastiques des séries du modèle IV
Annexe D : Cointégration et Modèle a` correction
d'erreur par la méthode de Johansen X
Annexe E : Résultats généraux des
estimations du modèle VECM XII
Annexe F : Résultats des analyses descriptives XVII
Annexe G : Analyse des chocs XIX
Table des matières XXIV
Abréviations et acronymes
AISS Association Internationale de la
SécuritéSociale
ASS Assistance de SécuritéSociale
BIT Bureau Internationale du Travail
BM Banque mondiale
CEMAC CommunautéEconomique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
CIPRES Conférence Interafricaine de Prévoyance
Sociale
CNPS Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
DREES Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et
des Statistiques
DSCE Document de Stratégie de Croissance et de l'Emploi
DSRP Document de Stratégie pour la Réduction de la
PauvretéFCFA Franc Communautaire Financière
Africaine
FMI Fonds Monétaire International
INS Institut National de la Statistique
IPC Indice des Prix a` la Consommation
ISSEA Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie
Appliquée
MCE Modèle a` Correction d'Erreur
MCO Moindre Carrés Ordinaires
MINFI Ministère des Finances
MINTSS Ministère du Travail et de la
SécuritéSociale
NSIF National Social Insurance Fund
OCDE Organisation de Coopération et de
Développement Economique
OIT Organisation Internationale du Travail
PIB Produit Intérieur Brut
PMI Protection Maternelle et Infantile
PVD Pays en Voie de Développement
SE Son Excellence
SMIG Salaire Minimum Inter-professionnel Garanti
VAR Vestor Auto Regressive
VECM Vector Error Correction Model
VID Vieillesse, Invaliditéet Décès
Liste des tableaux
Tableau 1.1 : Répartition des centres de prévoyance
sociale de la CNPS 20
Tableau 1.2 : Taux de cotisation appliquépar branche de
prestations 26
Tableau 3.1 : Nombre d'assurés au cours de la
période 2005-2009 50
Tableau 3.2 : Nombre de bénéficiaires au cours de
la période 2004-2008 51
Tableau 3.3 : Mouvement du personnel au cours de la
période 2005-2009 52
Tableau 3.4 : Dépenses et Recettes de la gestion
administrative au cours de la période
2005-2009 53
Tableau 3.5 : Test de Chow (stabilitédes
paramètres) 63
Tableau 4.1 : Résultats des tests de stationnarité
72
Tableau 4.2 : Retard optimal et critères d'information
74
Tableau 4.3 : Test du nombre de relations de cointégration
76
Tableau 4.4 : Critères d'information par type de
modèle et par nombre de relations de cointégration
77 Tableau 4.5 : Décomposition de la variance des erreurs de
prévision de la croissance
du PIB par tête 88
Tableau E1 : Estimation du modèle VECM XIII
Tableau E2 : Test de normalitédes résidus XIV
Tableau E3 : Test de non-autocorrélation des
résidus XV
Tableau E4 : Test d'homoscédasticitédes
résidus XV
Table des figures
Figure 3.1 : Employeurs immatriculés au cours de la
période 2006-2009 49
Figure 3.2 : Travailleurs immatriculés au cours de la
période 2006-2009 49
Figure 3.3 : Charges administratives de la CNPS au cours de la
période 2004-2009(en
FCFA) 54 Figure 3.4 : Recettes et dépenses de
l'action sanitaire et sociale au cours de la période
2005-2009 (en FCFA). 55 Figure 3.5 : Part (en %) de la
population assurée sur la population totale au cours de
la période 2000-2009 57 Figure 3.5 : Part en
pourcentage des dépenses sociales sur le PIB au cours de la
période
2000-2009 58 Figure 3.7 : Contribution des dépenses
de prestations sociales a` la croissance du PIB
au cours de la période 2001-2009 59 Figure 3.8 :
Evolution comparative entre les dépenses sociales par assuréet le
PIB par
tête au cours de la période 2000-2009 60 Figure
3.9 : Part (en %) des recettes de sécuritésociale sur le PIB au
cours de la
période 2000-2009 61 Figure 3.10 : Part (en %) des
recettes de sécuritésociale sur l'investissement public
au cours de la période 2000-2009 62
Figure 3.11 : Etude des corrélations linéaires
63
Figure 4.1 : Réaction de la croissance du PIB par
tête suite aux chocs 86
Figure E1 : Résidus des séries du modèle
XIV
Figure E2 : Stabilitédu modèle VECM XVI
Figure F1 : Evolution du taux de croissance (en %) du PIB
réel par tête XVII
Figure F2 : Evolution des dépenses par branche de
prestation XVIII
Figure F3 : Evolution des recettes par branche de prestation
XVIII
Avant-propos
L'Institut Sous-r'egional de Statistique et d'Economie
Appliqu'ee (ISSEA) est une insti tution sp'ecialis'ee de la Communaut'e
Economique et Mon'etaire de l'Afrique Centrale (CEMAC). Bas'e au Cameroun,
l'ISSEA a pour mission principale, la formation des cadres de haut niveau de la
statistique, de la sous-r'egion CEMAC et d'autres pays africains.
L'ISSEA compte a` cet effet trois cycles de formation a`
savoir : Le premier cycle, celui des Techniciens Sup'erieurs de la Statistique
(TSS) dont la formation est de deux ans, le second cycle, celui des Ing'enieurs
d'Application de la Statistique (IAS) dont la formation est de quatre ans et
enfin le troisième et dernier cycle, celui des Ing'enieurs Statisticiens
Economistes (ISE) dont la formation est de trois ans.
En ce qui concerne le cycle IAS, les 'elèves
ing'enieurs sont tenus en dernière ann'ee d'effectuer un stage
professionnel d'une dur'ee de quatre mois dans la structure de leur choix ou
propos'e par l'ISSEA. Ce stage vise comme principal objectif l'application des
enseignements recus a` l'ISSEA dans le monde professionnel. Il
s'agit de mettre en pratique les connaissances recues dans la
structure d'accueil, afin de produire un m'emoire professionnel.
C'est dans ce contexte, que nous avons effectu'e un stage
professionnel a` la Caisse Nationale de Pr'evoyance Sociale (CNPS) du Cameroun,
d'une dur'ee de quatre mois, allant du 1er f'evrier au 31 mai 2011.
Le thème mis a` notre disposition s'intitule : » Dépenses de
prestations sociales prises en charge par la CNPS et croissance
économique au Cameroun ». C'est autour de ce thème et
d'autres activit'es effectu'ees, que s'est r'ealis'e notre stage
professionnel.
Résumé
La S'ecurit'e sociale repr'esente pour une nation le socle qui
permet de garantir a` une population, une protection contre les risques
sociaux et un travail d'ecent pour ses
travailleurs. A cet effet, les autorit'es camerounaises par le
biais de la CNPS, fournissent beaucoup d'efforts pour permettre aux populations
assur'ees de b'en'eficier des prestations sociales qu'elles offrent.
Près de 40 a` 60 milliards de FCFA sont d'epens'es chaque ann'ee par la
CNPS pour assurer aux b'en'eficiaires une protection sociale confortable. C'est
un point important sur lequel, l'Etat insiste pour faire de la s'ecurit'e
sociale un secteur qui favorisera la croissance 'economique au Cameroun.
A partir des informations et donn'ees recueillies sur la
croissance 'economique et la s'ecurit'e sociale au Cameroun, le but de cette
'etude est de d'ecrire la relation entre les d'epenses de prestations sociales
et la croissance du PIB r'eel par tête. Avec l'insertion d'autres
variables, l'estimation d'un modèle de type VECM et les analyses de
choc, les principaux r'esultats suivants ont 'et'e d'etermin'es :
? les d'epenses de prestations sociales r'ealis'ees par la
CNPS exercent un effet n'egatif et significatif a` long terme, sur le taux de
croissance du PIB r'eel par tête au Cameroun. En effet, 10 % de
l'augmentation des d'epenses de prestation sociale entraàýnent
une diminution de 12,65 % de la croissance 'economique;
? le niveau des investissements publics a un effet positif et
significatif a` long terme sur la croissance 'economique au Cameroun. Avec une
augmentation de 10 % des investissements publics, on obtient une augmentation
de 11,67 % du taux de croissance du PIB r'eel par tête;
? quant aux recettes de prestations sociales, elles contribuent
positivement a` la crois-
sance 'economique, mais cette contribution n'est pas
significative dans le long terme. Compte tenu des r'esultats obtenus, il est
n'ecessaire de mener des politiques, visant a`
'etendre le système de s'ecurit'e sociale, aux populations
non encore couvertes au Cameroun. Mots clés :
Sécuritésociale, croissance économique,
prestations sociales, modélisation VECM, effet a` long terme, analyse
des chocs.
Abstract
Social security represents the base of a nation and works as a
guarantee for a population as far as the protection of social risks and a
decent work for its workers is concerned.
Thus, the Cameroonian authorities with the help of the NSIF
make an effort in order to permit insurance contributors to benefit from the
social benefits they offer. Nearly 40 to 60 billion FCFA are spent every year
by the NSIF in order to insure to beneficiaries a comfortable social security.
This is an important point on which the government lays emphasis in order to
make social security a field which favorises the economic growth in
Cameroon.
From the information and the data gathered on the economic
growth and the social security in Cameroon, the aim of this study is to show
the relation between the social benefits expenditures and the increase of the
GDP per person. Thus, with the insertion of other variables, the estimation of
a typical VECM model and the analysis of the clash, we came up with the
following results :
? the social benefit expenditures done by the NSIF has a
negative and significant long term effect on the growth rate of the GDP per
person in Cameroon. In fact 10 % of the increase of the social benefit
expenditures leads to the diminution of 12,65 % of the economic growth;
? the level of public investment has a positive and
significant effect on the economic growth in Cameroon. With an increase of 10 %
of the public investments, we obtain an increase of 11,67 % of the GDP growth
per person;
? as far as the takings of the social benefits are concerned,
they contribute positively
to the economic growth although this contribution is not
significant in long term. Taking into account the results obtained, it is
necessary to take measures in order to
extend the social security system to the non affiliated
population of Cameroon.
Key words :
Social security, economic growth, social benefits, VECM
modelling, long term effect, clash analysis.
Pr'esentation de la structure d'accueil
Créée au lendemain des indépendances
(1967), la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) est une
institution de la prévoyance sociale chargée d'assurer dans le
cadre
de la politique générale du gouvernement, le
service des diverses prestations prévues par la législation de
protection sociale et familiale1. Elle est un établissement
public placésous la tutelle du Ministère du Travail et de la
SécuritéSociale (MINTSS), et administrée par un Conseil
d'Administration composéde trois types d'agents2 :
? des représentants de l'Etat;
? des représentants des employeurs;
? des représentants des salariés.
Vu sous cet angle, la CNPS est donc chargée de la
protection sociale des travailleurs salariés au sens du code du travail.
Sa Direction Générale est située dans la capitale
politique du Cameroun (Yaoundé), a` la place de
l'indépendance.
Concernant ses activités, la CNPS a pour principale
mission de prendre en charge les principaux assurés enregistrés
dans son établissement, afin de leur garantir des frais de
réparation, de survie, etc. A cet effet la Caisse s'occupe de trois
principales prestations sociales a` savoir :
? les prestations familiales depuis sa création;
? les prestations de vieillesse, d'invaliditéet de
décès depuis 1974;
? les prestations des risques professionnels depuis 1977.
La CNPS dispose également d'un autre type de
prestations. Ces prestations concernent l'action sanitaire et sociale, dont
l'exécution se fait au niveau des centres médicosociaux, centres
de Protection Maternelle et Infantile (PMI), écoles maternelles et
primaires, centres sociaux.
Pour la réalisation de ses travaux, la CNPS s'appuie
sur dix Directions Centrales et les structures déconcentrées dont
quatre Directions Régionales et 31 centres de prévoyance sociale
répartis sur l'ensemble du territoire Camerounais (extrait de l'annuaire
statistique de la CNPS de l'édition 2009).
1 Article premier du premier chapitre du Recueil des textes de
base (CNPS)
2 Annuaire Statistique 2009 (CNPS)
Introduction générale
Le chapitre introductif ci-pr'esent, d'ecrit le contexte du
cadre dans lequel s'est r'ealis'ee l''etude, ainsi que sa justification. Il
se poursuit ensuite par les questions principales
auxquelles nous apporterons des 'eclaircissements, les
objectifs et les hypothèses fix'ees. L'int'erêt et la
m'ethodologie de cette 'etude seront pr'esent'es pour une meilleure
compr'ehension de notre travail.
0.1 Contexte et justification de l'étude
La mise en place d'un système de s'ecurit'e sociale
ad'equat dans le monde aujourd'hui, pose encore de r'eelles difficult'es.
N'eanmoins, si les pays d'evelopp'es parviennent a` r'egulariser cette
situation, elle reste une affaire pr'eoccupante pour la plupart des Pays en
Voie de D'eveloppement (PVD). En Afrique subsaharienne par exemple, la
situation de la s'ecurit'e sociale est pr'eoccupante, du fait qu'elle ne couvre
pas un maximum de personnes. Dans le souci de r'eduire la pauvret'e et surtout
de garantir une croissance durable, l'Organisation Internationale du Travail
(OIT) propose une »extension de la protection sociale aux groupes de
population qui en sont actuellement exclus » 3.
Dans la majorit'e des Etats du monde, et surtout en Afrique
subsaharienne, la s'ecurit'e sociale est avant tout une affaire des
travailleurs salari'es 4. C'est pourquoi Catherine Mathieu et Henri
Sterdyniak (2008) ont affirm'e que » la protection sociale est née
comme une conquête des travailleurs ou une concession du patronat ».
D'après les statistiques du Bureau Internationale du Travail (BIT) en
2001, seulement près de 5 a` 10 % de la popula-
3Tir'e du rapport g'en'eral de la dix-septième
conf'erence internationale des statisticiens du travail 4Ceux r'egis
par le code du travail
tion active, b'en'eficient des r'egimes de s'ecurit'e sociale
en Afrique subsaharienne (Fonteneau, 2008). Cette faible proportion est
probl'ematique pour ces pays, face a` la grande pauvret'e qui les mine, et au
faible niveau de leur croissance 'economique. Il va donc sans dire que la
s'ecurit'e sociale repr'esente un enjeu majeur pour le d'eveloppement.
Les pays africains de la zone subsaharienne souffrent d'un
manque de financement pour non seulement bâtir un système large de
s'ecurit'e sociale ad'equat, mais aussi pour d'evelopper le système de
s'ecurit'e sociale mis en place. D'après la Conf'erence Interafricaine
de Pr'evoyance Sociale (CIPRES), les problèmes 'economiques et les
programmes successifs d'ajustement structurel que connaissent les Etats
membres, entraàýnent une baisse du nombre d'employeurs et par
cons'equent, de celui des travailleurs soumis aux r'egimes de pr'evoyance
sociale.
Cette situation empêche donc les systèmes de
s'ecurit'e sociale des pays membres a` en-granger des b'en'efices leur
permettant d'obtenir plus de ressources, en faveur d'une possible extention du
système de s'ecurit'e sociale. N'eanmoins, ces pays fournissent des
efforts pour am'eliorer le recouvrement des cotisations. Cette am'elioration
s'explique par une augmentation de plus de 150 % des ressources entre 1997 et
2005, 'evoluant ainsi de 200 milliards de FCFA a` plus de 500 milliards de FCFA
en 2005 (estimations donn'ees par la CIPRES). L'augmentation de ces ressources
reste faible devant le principal objectif de la plupart de ces pays qui est
celui d''etendre le système de s'ecurit'e sociale, pour r'eduire la
pauvret'e, le chômage et par cons'equent, faire de ce secteur un moteur
de la croissance 'economique.
Après le Document de Strat'egie de R'eduction de
Pauvret'e (DSRP) mis sur pied en 2003, dans le but de r'eduire la pauvret'e et
de soutenir le niveau de la croissance 'economique, le Cameroun adopte (en
2009) un nouveau document, le Document de Strat'egie pour la Croissance et
l'Emploi (DSCE). Le principal objectif de ce dernier est d'accroitre le niveau
de la croissance au Cameroun dans les dis prochaines ann'ees (2010-2020). Dans
ce document, l'un des principaux objectifs est de r'eduire la pauvret'e a` un
niveau socialement acceptable. Cette r'eduction d'epend en effet d'un 'el'ement
important qui est l'am'elioration de la protection et de la s'ecurit'e
sociales. Concernant le niveau de la croissance, le DSCE stipule l'objectif de
r'ealiser une moyenne annuelle de 5,5 % pendant la p'eriode 2010-2020. Un
objectif qui se doit d'être fait en fonction de la r'ealistion des
Objectifs du Mill'enaire pour le D'eveloppement (OMD), en particulier le
premier, qui est »d'éliminer l'extràeme pauvretéet la
faim en réduisant de moitiéle nombre de camerounais vivant au
dessous du
seuil de pauvret'e et qui souffrent de la faim». La
s'ecurit'e sociale est un secteur primordial pour le Cameroun, qui se veut pays
'emergent a` l'horizon 2035, ou accroàýtre le niveau de sa
croissance 'economique d'ici 2020. A cet effet, les actions suivantes sont
attendues pour faire de ce secteur un moteur de la croissance 'economique a`
savoir :
? consolider les acquis;
? r'eorganiser structurellement les organismes de s'ecurit'e
sociale comme la CNPS; ? 'elargir le champ d'application.
Cette dernière attente est l'un des objectifs majeurs
de la s'ecurit'e sociale au Cameroun. C'est pourquoi le Chef de l'Etat, S.E.
Paul Biya, dans son discours du 31 d'ecembre 2009, a` d'eclar'e qu'»Un
r'egime g'en'eral de s'ecurit'e sociale est a` l''etude». Ce projet pourra
permettre a` la CNPS d'engranger suffisemment de ressources, pour faire de la
s'ecurit'e sociale un secteur qui contribue a` l''evolution de la croissance
'economique.
Le d'eveloppement de la s'ecurit'e sociale ne sera
n'ecessairement pas de booster la croissance 'economique, mais aussi de
valoriser la promotion de l'emploi. Le deuxième colloque africain sur le
travail descent, rentre dans le même cadre que le DSCE, concernant le
secteur de la s'ecurit'e sociale en Afrique et particulièrement au
Cameroun. D'après ce colloque, promouvoir l'emploi, n'a de sens que si
le d'efi de r'ealiser une extension de la s'ecurit'e sociale 'etait atteint.
Cette extension doit permettre de garantir la s'ecurit'e des revenus et des
prestations sociales des personnes prises en charge.
Pour booster la croissance 'economique, le Cameroun a besoin
de renforcer les interactions entre plusieurs de ses secteurs ('economique,
social, sanitaire, etc.). Dans la perspective g'en'erale de la r'ealisation des
objectifs inscrits dans le DSCE a` l'horizon 2020, il est important de savoir
si la CNPS peut apporter de l''elan dans l''evolution de la croissance
'economique.
0.2 Problématique de l'étude
Depuis le milieu des ann'ees 90, le Cameroun
connaàýt une reprise 'economique relativement faible (taux de
croissance moyen du PIB r'eel par habitant 1,83 % entre 1995 et 2009 selon les
estimations de la Banque Mondiale), et ceci après avoir v'ecu une
d'ecennie de d'ecroissance 'economique (1985-1994). Par contre, la s'ecurit'e
sociale g'er'ee par la CNPS, se
porte de mieux en mieux. Sa gestion a permis une nette
augmentation des assurés sociaux et de la plupart de ses composantes
dont les dépenses de prestations sociales (passant de 33 milliards de
FCFA en 2000, a` 57 milliards de FCFA en 2009, d'après la CNPS), qui ont
permis de faire face au nombre important d'assurés assujettis a` la CNPS
(778 451 en 2008 d'après les statistiques de la CNPS).
Ces efforts posent le problème de l'identification des
stratégies de politique économique, pouvant permettre de
renforcer la performance de la sécuritésociale au Cameroun. En
effet , l'un des objectifs du DSCE est d'utiliser la
sécuritésociale comme vecteur de la réduction de la
pauvreté, de l'emploi et de la croissance économique au
Cameroun.
Les efforts effectués par la CNPS depuis ces
dernières années, montrent que la gestion des prestations
sociales s'est améliorée. En effet, le taux de croissance moyen
des dépenses de prestations sociales est fixéa` 10,84 % entre
1995 et 2009, tandis que celui des recettes est de 10,62 %. Partant des
objectifs proposés dans le DSCE, dont celui d'avoir un taux de
croissance moyen du PIB fixéa` 5,5 % sur la période 2010-2020, et
celui de promouvoir le système de sécuritésociale au
Cameroun dans le but de stimuler la croissance, la CNPS aimerait savoir comment
orienter ses politiques pour améliorer sa contribution dans
l'évolution de la croissance économique. Par conséquent,
l'effet des dépenses de prestations sociales sur la croissance
économique au Cameroun, devient important a` analyser.
L'évolution permanente des dépenses de prestations sociales,
pousse l'Etat a` vouloir faire de la sécuritésociale, un moteur
de la croissance économique.
Or d'après les travaux de Mirrlees (1971), les
dépenses de protection sociale nuisent a` la croissance
économique. Selon lui, si le système de
sécuritésociale n'encourage pas la population a` épargner,
le capital disponible pour réinvestir diminue. Sauf au cas o`u les
impôts prélevés pour financer la protection sociale peuvent
rendre l'innovation rentable5. Par ailleurs, Hubbard et Judd (1985),
ont montréque la sécuritésociale pouvait contribuer
largement au bien-être social, et par conséquent a` la croissance
économique. Ils estiment que cela n'est possible que dans les
économies o`u le marchéde rentes n'existe pas. Dans cette
lignée, beaucoup d'auteurs ont montrél'effet positif ou
négatif de la sécuritésociale sur la croissance
économique. Dans le cadre du Cameroun, cet aspect n'est pas
approfondi.
5Mirrlees (1971), extrait tir'e de son article
Face a` cette situation, l'on se pose la question de savoir
comment est quantifi'e le lien entre les dépenses de prestations
sociales et la croissance économique au Cameroun. Cette question
principale g'enère beaucoup d'autres questions plus sp'ecifiques
notamment :
? Comment sont financ'ees les d'epenses de prestations sociales
g'er'ees par la CNPS du Cameroun?
? De quelle manière les d'epenses de prestations sociales
de la CNPS influencent-elles la croissance 'economique au Cameroun?
? Quel est l'effet des d'epenses de prestations sociales de la
CNPS sur la croissance 'economique au Cameroun?
? Comment r'eagit la croissance 'economique face aux innovations
possibles des prestations sociales?
Les r'eponses a` ces questions sont tributaires des objectifs
que nous nous fixons.
0.3 Objectifs de l'étude
Les objectifs fix'es dans le cadre de cette 'etude devront
r'epondre aux principales questions que nous nous posons. L'objectif principal
de cette 'etude est d'identifier une relation de long terme entre les d'epenses
de prestations sociales effectu'ees par la Caisse Nationale de Pr'evoyance
Sociale (CNPS) et la croissance 'economique au Cameroun. Plus sp'ecifiquement,
il s'agira :
? de d'ecrire la situation de la s'ecurit'e sociale de la CNPS,
sur le plan socio'economique au Cameroun;
? d''etudier l'effet des d'epenses de prestations sociales de la
CNPS sur la croissance 'economique a` court et a` long terme;
? d'analyser les effets de choc d'investissement et de s'ecurit'e
sociale sur le niveau du taux de croissance du PIB par tête;
0.4 Hypoth`eses de l'étude
Pour atteindre les objectifs fix'es, nous postulons les
hypothèses suivantes que nous v'erifierons tout au long de ce
travail:
? les d'epenses de prestations sociales effectu'ees par la CNPS
influencent positivement la croissance 'economique au Cameroun;
? il existe une relation positive entre l'investissement public
et la croissance 'economique au Cameroun;
? les recettes de prestations sociales ont un effet positif sur
le niveau de la croissance 'economique au Cameroun.
0.5 Intérêts de l'étude
Le pr'esent travail, revêt un int'erêt particulier se
fondant sur quatre approches : acad'emique, scientifique, professionnelle et
op'erationnelle :
? Sur le plan acad'emique, cette 'etude nous permet de confronter
directement les connaissances que nous avons recues durant notre
formation;
? Sur le plan scientifique, cette 'etude contribue a` enrichir
les analyses effectu'ees sur l'importance de la s'ecurit'e sociale dans la
croissance 'economique;
? Sur le plan professionnel, elle nous donne l'opportunit'e de
s'impr'egner des r'ealit'es et difficult'es rencontr'ees en milieu
professionnel et de concilier les enseignements recus au r'eel
probleme du rapport entre la croissance 'economique et la s'ecurit'e sociale au
Cameroun;
? Pour finir, cette 'etude, sur le plan op'erationnel, est un
outil d'aide a` la prise de d'ecision, dans le but de fournir des
recommandations pouvant b'en'eficier au r'egime de s'ecurit'e sociale au
Cameroun.
0.6 Méthodologie et données de
l'étude
0.6.1 Méthodologie
La m'ethodologie de l''etude pr'esente dans la premiere partie
de notre travail, les fondements th'eoriques et le cadre institutionnel de
l''etude. Plus sp'ecifiquement, il sagira au premier chapitre de pr'esenter le
cadre conceptuel de l''etude, qui est consacr'e a` la d'efinition des concepts
utilis'es dans le domaine de la s'ecuri'e sociale et a` la conceptualisation de
la
croissance 'economique. Ensuite, il sera question d'exposer de
manière succincte le fonctionnement de la s'ecurit'e sociale au
Cameroun. Le deuxième chapitre de ce travail permettra de parcourir la
revue de la litt'erature sur le lien entre la s'ecurit'e sociale et la
croissance 'economique.
Dans la deuxième partie de ce travail consacr'ee a`
l'analyse empirique de la relation entre la s'ecurit'e sociale et la croissance
'economique au Cameroun, un troisième chapitre fera le point sur le
comportement de la s'ecurit'e sociale dans l''economie camerounaise. Le
quatrième et dernier chapitre quant a` lui fera l'analyse
'econom'etrique du lien entre la s'ecurit'e sociale et la croissance
'economique au Cameroun. Au moyen d'un modèle de type VECM, ce chapitre
pr'esentera l'estimation des relations de long et de court terme entre les
d'epenses de s'ecurit'e sociale et la croissance 'economique au Cameroun. Il
sera compl'et'e par les simulations de chocs, pour 'evaluer la sensibilit'e de
l''economie camerounaise afin de proposer des recommandations de politique
'economique.
0.6.2 Données de l'étude.
Les donn'ees utilis'ees pour cette 'etude sont issues de deux
principales sources. Le choix de ces sources est bas'e sur la fiabilit'e et la
disponibilit'e des donn'ees requises pour la r'ealisation de ce travail.
A cet effet, nous nous servons du CD-Rom de la Banque mondiale
(WDI, 2010) pour receuillir les donn'ees sur le PIB r'eel au Cameroun, la
population totale et l'investissement pulic. Les donn'ees sur la s'ecurit'e
sociale a` savoir les d'epenses et les recettes de prestations sociales sont
tir'ees des comptes administratifs et des annuaires statistiques de la CNPS. La
p'eriode d''etude s''etale sur près de trente ans (1979-2009) pour
toutes les donn'ees a` notre disposition.
PREMIERE PARTIE
FONDEMENTS THEORIQUES
ET
CADRE INSTITUTIONNEL DE
RECHERCHE
Chapitre 1
Cadre conceptuel et présentation de
la sécuritésociale au Cameroun
L
a sécuritésociale est un concept dont
l'application ne date que de près d'un siècle. Aujourd'hui,
elle a gagnéune place importante dans la
vie des citoyens, et contribue plus ou moins au
bien-être des populations. Elle s'affirme alors comme un instrument
d'aide a` la protection des habitants et tend a` apporter survie et soutien aux
populations du monde. Au vu de cette présentation succincte, nous
analyserons dans ce chapitre, comment est née la
sécuritésociale, son évolution, les principales notions
qui l'accompagnent, et son fonctionnement au Cameroun. Ces différents
points seront étudiés en deux sections. Alors que la
première présentera les définitions des concepts, les
généralités sur les notions de
sécuritésociale et de croissance économique, la
deuxième s'appesantira sur le fonctionnement de la
sécuritésociale au Cameroun, a` travers le régime
gérépar la CNPS.
1.1 Définition des concepts et
généralités
Cette section nous permettra de nous familiariser aux concepts
li'es a` la s'ecurit'e sociale. A cet effet, nous 'eluciderons le cadre
conceptuel de la s'ecurit'e sociale, ainsi que celui de la croissance
'economique.
1.1.1 Définition des concepts
Travailleur salarié: Selon l'article premier de la loi
n°92-007 du 14 Aoàut 1992 portant sur le code du travail au
Cameroun, est consid'er'e comme travailleur, quels que soient son sexe et sa
nationalit'e, toute personne qui s'est engag'ee a` mettre son activit'e
professionnelle moyennant r'emun'eration, sous la direction et l'autorit'e
d'une personne physique ou morale, publique ou priv'ee, celle-ci 'etant
consid'er'ee comme employeur. La pr'esente loi exclue les personnels
ci-après :
u le statut g'en'eral de la fonction publique;
u le statut de la magistrature;
u le statut g'en'eral des militaires;
u le statut sp'ecial de la sàuret'e nationale;
u le statut sp'ecial de l'administration p'enitentiaire;
u les dispositions particulières applicables aux
auxiliaires d'administration.
Prestations familiales : Les prestations familiales
repr'esentent l'ensemble des d'epenses allou'ees aux allocataires et aux
membres de leurs familles, selon les textes pr'evus par la s'ecurit'e sociale.
Dans le cas du Cameroun, elles constituent les allocations pr'enatales,
l'allocation maternit'e, les allocations familiales proprement dites,
l'indemnit'e journalière destin'ee aux femmes salari'ees en cong'e de
maternit'e, les prestations de frais m'edicaux de grossesse et de
maternit'e.
Prestations de vieillesse, d'invaliditéet de
décès : Elles comprennent l'ensemble des pensions vieillesse,
pensions d'invalidit'e, ainsi que celles de d'ecès. Ces prestations sont
les d'epenses effectu'ees par la s'ecurit'e sociale, et octroy'ees aux
travailleurs assujettis au r'egime de pensions, ou aux membres de leur famille.
Toutefois, si une personne est affili'ee au r'egime de pr'evoyance sociale
pendant au moins 06 mois cons'ecutifs, et cesse de remplir
les conditions d'assujettissement, il a la facult'e de
demeurer volontairement affili'ee a` la branche des pensions6.
Prestations de risques professionnels : Elles constituent
l'ensemble des d'epenses effectu'ees pour indemniser tout travailleur r'egi par
le code du travail et victime d'un risque professionnel. Les prestations de
risques professionnels ne prennent pas en compte les d'epenses destin'ees a` la
pr'evention des risques professionnels.
Risques professionnels : De manière globale, un risque
professionnel d'esigne le risque direct ou indirect survenu pendant l'exercice
d'une activit'e professionnelle. Le risque professionnel7 est donc
la combinaison de la probabilit'e et des cons'equences de la survenance d'un
'evènement dangereux pour l'int'egrit'e physique ou mentale d'une
personne ou d'un groupe dans l'exercice du m'etier.
Il ressort de cette d'efinition du risque professionnel, que
deux 'eventualit'es sont possibles pour rem'edier a` sa survenance, a` savoir
:
? agir sur sa probabilit'e d'occurrence c'est-à-dire en
la r'eduisant par des mesures de pr'evention;
? agir sur sa gravit'e en mettant en place des systèmes
de protection du travailleur et de son environnement, destin'es a` r'eduire les
cons'equences.
Allocataire : D'après le dictionnaire d'Encarta 2009,
un allocataire est une personne qui percoit une prestation en argent
pour des raisons sociales. Les textes de bases de la CNPS stipulent qu'est
consid'er'e comme » allocataires », les personnes physiques du chef
desquelles les prestations sont dues. A cet effet, l'allocataire doit
être un travailleur salari'e r'egi par le code du travail.
Invalide : On peut d'efinir une personne invalide comme
celle-làqui n'est pas capable de mener une vie normale en raison de
graves atteintes physiques, pendant la p'eriode d'invalidit'e. Dans le domaine
de la s'ecurit'e sociale et particulièrement dans le cadre des textes de
la CNPS au Cameroun, est consid'er'e comme invalide, l'assur'e qui par suite de
maladie ou d'accident d'origine non professionnelle, a subi une diminution
permanente de ses capacit'es physiques ou mentales, dàument certifi'ee
par un m'edecin d'esign'e ou agr'e'e par la CNPS, le rendant incapable de
gagner plus de 1/3 de la r'emun'eration qu'un travailleur, ayant la même
formation peut se procurer par son travail.
6Article 3 du Titre I sur les textes relatifs a`
l'assurance-pensions de vieillesse d'invaliditéet de
décès. 7Définition tirée de
l'encyclopédie wikipedia.
Ayant-droit : Sont considérés comme ayants droit,
les personnes ci-dessous prévues par les textes de la CNPS :
u les conjoints survivants;
u les conjoints divorcés ou séparés de corps
ayant obtenu une pension alimentaire; u les enfants de la victime (d'un risque
professionnel) tels qu'ils sont définis par le code des prestations
familiales;
u les ascendants qui étaient a` la charge de la
victime.
Pension: C'est une somme versée
régulièrement par un organisme ou par quelqu'un pour aider a`
vivre ou indemniser une personne (Encarta 2009).
Pensions de survivants : Ce sont les pensions versées aux
proches en vie (membres survivants de la famille de l'assuré) de
l'assurédécédé, titulaire d'une pension de
vieillesse
ou d'invaliditéou d'une pension anticipée. Ces
pensions sont aussi valables pour un
assurédécédé, dont a` la date de son
décès, remplissait les conditions requises pour
bénéficier d'une pension de vieillesse ou
d'invaliditéou qui justifiait d'au moins 180 mois
d'assurance (Recueil des textes de la CNPS). A cet effet, les survivants
sont : la veuve ou le veuf, les enfants a` la charge du défunt et les
ascendants de premier degré(père/mère). Les pensions de
survivants sont déterminées sur la base des pensions de
vieillesse ou d'invaliditéou de la pension anticipée.
Accident du travail: Un accident du travail se définit
simplement comme un accident survenu pendant une
activitéprofessionnelle. Dans le cadre de la
sécuritésociale au Cameroun, un accident du travail est un
accident survenu quelle qu'en soit la cause, a` tout travailleur régi
par le code du travail (Recueil des textes de base de la CNPS) :
u par le fait ou a` l'occasion du travail;
u pendant le trajet aller-retour entre sa résidence
principale ou une résidence secondaire présentant un certain
caractère de stabilitéet son lieu de travail; le lieu de travail
et le restaurant, la cantine ou, d'une manière générale,
le lieu o`u il prend habituellement ses repas;
u pendant les voyages dont les frais sont mis a` la charge de
l'employeur en application du code du travail..
Maladie professionnelle : Est considérée comme
maladie professionnelle par les textes de la CNPS, toute maladie
résultant de l'exercice de certaines activités professionnelles.
Toute maladie survenue en milieu professionnel n'est nécessairement pas
une maladie
professionnelle. A cet effet les textes ont pr'evu des
tableaux des maladies professionnelles 'etablies par d'ecret pris après
avis de la commission nationale d'hygiène et de s'ecurit'e du
travail.
1.1.2 La notion de sécuritésociale
La s'ecurit'e sociale d'efinit l'ensemble des institutions
garantissant aux travailleurs et a` leurs familles, un revenu de remplacement
et des prestations sociales en cas de maladie, de maternit'e, d'invalidit'e,
d'accident du travail ou de d'ecès8. Vu sous cet angle, la
s'ecurit'e sociale se positionne comme un système d'aide et de
pr'evoyance a` la population.
Les origines de la s'ecurit'e sociale sont très
anciennes et remontent au 15e siècle. Au d'ebut, le
système de s'ecurit'e sociale 'etait longtemps bas'e sur une aide
d'assistance sociale destin'ee aux pauvres. Il int'egrait aussi la solidarit'e
entre les g'en'erations, et permettait d'assurer l'harmonie dans les familles.
A cette 'epoque, on pouvait constater que »les collectivités
religieuses avaient quadrillél'Europe d'un réseau
d'hôpitaux et d'hospices, les corporations et le compagnonnage
organisaient la solidarité, ainsi que les nobles, les
propriétaires terriens. Les artisans nourrissaient et logeaient leurs
serviteurs, les vieux travailleurs et leurs ouvriers » 9. Nous
avons notamment, Louis XIV qui a construit un hôpital pour prendre en
charge les militaires invalides. En Angleterre, la reine Elizabeth apporta une
solution au problème de pauvret'e, en garantissant aux pauvres une
protection sociale.
Seulement, cet aspect de la s'ecurit'e sociale (système
d'aide et de protection des pauvres) a connu d''enormes controverses avec
l'arriv'ee des 'economistes classiques, tels que Smith, Ricardo, Malthus, etc.
Ils pensent que la s'ecurit'e sociale appr'ehend'ee de cette manière,
pousse les pauvres a` se multiplier, cela engendrant un accroissement du taux
de natalit'e, ainsi que la r'eduction des salaires et le chômage. En
g'en'eral, les 'economistes classiques s'opposaient a` toute aide qui 'etait
destin'ee a` compenser les risques sociaux.
Les premières formes de la s'ecurit'e sociale sont
apparues dès le 17e siècle, avec l'arriv'ee de
l'industrialisation. Le système de s'ecurit'e sociale a 'evolu'e et est
pass'e a` un système de protection g'en'eralis'e et universel, ceci a`
cause des bouleversements 'economiques et sociaux provoqu'es par
l'avènement de la soci'et'e industrielle (Encyclop'edie encarta
2009).
8Définition de Microsoft Encarta
2009-collection
9Tirée de l'histoire de la
sécuritésociale : Jean MAGNIADAD
La fin du 19e siècle et le début du
20e marquent une nouvelle ère de la
sécuritésociale. C'est a` partir de cette période, que la
sécuritésociale a effectivement étémise en place en
Europe et aux Etats-Unis. En effet, la sécuritésociale a connu au
départ deux systèmes ou modèles a` savoir : le
système Bismarck et le système Beveridge.
Le système Bismarck est le premier modèle de
sécuritésociale. Il a étécréépar le
chancelier Bismarck en 1880 suite a` une guerre face a` la France, dont il sort
victorieux. Le modèle du chancelier Bismarck repose sur deux points
principaux : d'une part, il associe travail et assurance (assurance maladie,
accident du travail, invaliditéet décès), d'autre part, il
prend en compte trois logiques :
? protéger le travail par rapport a` un risque;
? pacifier le réservoir de main d'oeuvre;
? appliquer une logique de cogestion.
Le système Beveridge quant a` lui trouve ses racines en
Grande-Bretagne. Il a étéconcu par Lord
Beveridge en 1942. La Grande-Bretagne avec Beveridge a
développéson
propre système de sécuritésociale a`
partir des théories keynésiennes, venant ainsi corriger le
système Bismarckien. Le système Beveridge repose alors sur trois
nouveaux principes a` savoir :
? l'universalité;
? l'unicité;
? l'égalité.
Ces trois nouveaux principes montrent en effet que le
système Beveridge respecte les caractéristiques suivantes :
? la protection sociale concerne tous les citoyens;
? les élus de la nation gèrent le
système;
? l'impôt est la recette de ce système;
? les dépenses sont définies et encadrées
par l''Etat.
A partir de ces deux modèles, la France a` son tour,
monte son propre modèle en 1945. Le système francais
de la sécuritésociale associe les modèles Bismarckien et
Beveridgien. En effet, il combine d'une part les méthodes
bismarckiennes, c'est-à-dire l'assurance assise sur des cotisations
sociales et la cogestion du dispositif, et d'autre part des objectifs
beveridgiens, notamment le fait que l'Etat prenne les décisions
structurelles. A cet effet, deux conventions sociales se juxtaposent en France
: une couverture de non travail et une
couverture de non revenu (Ministère de l'Emploi et de la
Sécurité: la protection sociale en France).
Aux Etats-Unis, contrairement aux Etats européens, le
système de sécuritésociale ou d'aide sociale, s'est vu
mettre en place très lentement. Cette situation vient du fait que »
le développement rapide de l'industrialisation et la
disponibilitéimmédiate de terres arables dans le centre et
l'ouest du pays renforcaient la croyance que quiconque était
disposéa` travailler avait la possibilitéde trouver un emploi
» 10 . Le système de sécuritéaux Etats-
Unis est néa` partir de la loi sur la
sécuritésociale (Social security Act) de 1935. Il a
étémis sur pied par le Président Franklin
Delano Roosevelt11. Ce système consistait en un
versement de pensions de retraite a` partir de l'âge de 65
ans, et le paiement d'un capital décès forfaitaire pour les
salariés décédés avant l'âge de la
retraite.
Le système américain a évolué, et
bien après a inclus le régime de prestation pour les
ayants-droit. Trente ans après, les américains ont
instauréle régime de prestations d'assurance maladie.
Contrairement aux pays européens tels que l'Allemagne, la
Grande-Bretagne et la France, le modèle de protection sociale aux
Etats-Unis était un modèle » résiduel »,
c'est-à-dire un modèle o`u le marchéest
censéfournir aux individus des emplois et des revenus suffisants, en
fonction de leurs mérites (Alex OKOLOUMA, Mémoire Online: La
protection sociale au Cameroun P.4).
De plus en plus, les systèmes de
sécuritésociale se sont développés et ont atteint
les frontières de l'Afrique. En Afrique, la
sécuritésociale voit le jour effectivement a` partir des
indépendances. Aujourd'hui, dans le continent africain et partout dans
le monde plusieurs pays se sont organisés pour établir ensemble
une même vision de la sécuritésociale. A cet effet,
plusieurs organismes a` l'échelle régionale et internationale se
sont créés. On peut citer entres autres :
? la CIPRES (Conférence Interafricaine de
Prévoyance sociale);
? l'AISS (Association Internationale de
SécuritéSociale);
? le GIPSPSI (Groupement d'Intérêt Public
Santéet Protection Sociale International).
La CIPRES, dont le Cameroun est membre, a
étéinstauréen septembre 1993, et
signépar les Ministres des Finances et les Ministres
chargés de la prévoyance sociale dans les
10Tiréde : la protection sociale aux
Etats-Unis, p.1
11(1882-1945), homme d'Etat Américain,
32e président des Etats-Unis (1933-1945)
pays africains de la zone franc (Document Sectoriel-la
prévoyance sociale en Afrique). Le terme sécuritésociale a
peu a` peu disparu des notions employées par la politique sociale.
Aujourd'hui, on utilise plus les notions protection sociale et
prévoyance sociale.
Par conséquent, selon Anne Duthilleul, dans un avis du
conseil économique et social en France, la protection sociale recouvre
une notion plus large que la sécuritésociale. Elle se
définit comme étant l'ensemble des régimes qui assurent
diverses prestations en argent (Encarta 2009).
Selon la CIPRES, la prévoyance sociale se
définit comme un système mis en place afin de garantir a` la
population l'accès a` des soins de santéabordables mais de
qualitéd'une part, et d'autre part, a` un travail décent.
La sécuritésociale se définit aussi selon
les pays et les régimes politiques employés. Nous notons alors de
manière détaillée, les différents régimes du
système de sécuritésociale de l'Etat providence qui sont
détaillées dans l'encadréci-dessous. Cette classification
de la typologie des systèmes de sécuritésociale a
étéélaborée par Esping-Andersen en 1990.
Encadré1.1 : : Les diff'erents r'egimes de la
s'ecurit'e sociale de l'Etat providence Le R'egime lib'eral
in Les institutions sont segment'ees
in L'action politique se centre sur des groupes (interventions
s'electives)
Le R'egime social-d'emocrate
in Intervention forte de l'Etat
in Objectifs de r'eduction des in'egalit'es sociales
in Les citoyens b'en'eficient de droits sociaux (minimum de
ressources / services publics) Le R'egime » conservateur-corporatiste
»
in Des institutions arrim'ees a` la sphère du march'e du
travail et aux entreprises in Le système est un 'el'ement central du
statut d'emploi
in La protection est organis'ee a` partir des cat'egories
professionnelles
Source: Gøsta Esping-Andersen, Les trois mondes de
l'Etat-Providence.
|
1.1.3 La croissance économique
La notion de croissance 'economique a vu ses premieres
d'efinitions et d'ebats s'interroger, plus pr'ecis'ement au moment des
classiques, notamment avec Adam Smith, David Ricardo, etc. Les d'efinitions et
d'ebats autour de la croissance 'economique n'ont pas cess'e de trouver de
controverses, et même a` nos jours, il est encore difficile d''etablir
une d'efinition concrete de la croissance 'economique, sans que celle-ci ne
soit contest'ee. N'eanmoins, il existe des d'efinitions de la croissance
'economique assez r'eput'ees.
Nous notons a` cet effet l'une des d'efinitions r'eput'ees de
la croissance 'economique, celle de Francois Perroux. Elle stipule
que la croissance 'economique est » l'augmentation soutenue pendant une ou
plusieurs periodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit global net en termes reels » (Beitone et al, 2007). A côt'e
de cette d'efinition de Perroux, il y a celle de Simon Kuznets, qui va
au-delàde l'augmentation soutenue de la croissance. Pour Kuznets, on
parle de croissance 'economique lorsque » la croissance par tête
augmente, c'est-à-dire lorsque la croissance du PIB est superieure a` la
croissance de la population ». Vue sous cet angle, la croissance
'economique se distingue bel et bien du d'eveloppement 'economique qui, selon
F. Perroux, » est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une
population qui la rend apte a` faire croàýtre, cumulativement et
durablement, son produit reel global » 12. En d'autres termes
donc, le d'eveloppement 'economique englobe la croissance 'economique. Ainsi
pour un pays donn'e, le d'eveloppement 'economique passe n'ecessairement par
une croissance 'economique soutenue, par contre l'inverse n'est pas toujours
possible, car il peut avoir croissance, sans que le d'eveloppement ne suive.
Mesure de la croissance économique
L'un des d'ebats th'eoriques sur la croissance 'economique est
sa mesure. L'indicateur le plus couramment utilis'e parmi les indicateurs
cens'es mesur'es la croissance 'economique, est le Produit Int'erieur Brut
(PIB). Le PIB est une mesure de la richesse d'un pays. La croissance
'economique est en effet d'etermin'ee par l''evolution annuelle (en
pourcentage) du PIB. En g'en'eral, pour une meilleure analyse 'economique, le
PIB est corrig'e par l'inflation pour 'eviter le probleme dàu a`
l'augmentation des prix. On d'etermine alors la croissance
12Encyclopédie Wikipedia
par le taux de croissance annuel du PIB en volume (PIB a` prix
constants). Seulement, l'indicateur du PIB comme mesure de la croissance
économique connaàýt plusieurs critiques.
Jusqu'aujourd'hui, les économistes ne font pas l'unanimitésur
l'indicateur de mesure de la croissance économique.
Néanmoins, certaines études empiriques utilisent
comme indicateur de la croissance, le taux de croissance du PIB par tête.
C'est le cas par exemple d'Alessina et Rodrick en 1994, et Castles et Dowrick
en 1990, dans leurs études sur le lien entre la protection sociale et la
croissance économique de certains pays de l'OCDE. D'autres auteurs se
sont attelés a` utiliser le PIB réel, pour évaluer la
croissance. Il s'agit des auteurs comme Cashin en 1994 et, McCallum et Blais en
1987. Concernant la BM et le FMI, ils retiennent comme mesure de la croissance
économique, l'évolution annuelle du PIB par tête.
Les facteurs de la croissance économique
Les facteurs traditionnellement utilisés par la
croissance sont celles qui ont
déjàétéétablis par les classiques
et les Keynésiens. Il s'agit du capital et du travail. A cet effet,
des modèles ont étéconstruits sur la base
d'une relation qui explique la croissance par les facteurs travail et capital.
Nous notons au départ le modèle Harrod-Domar, qui est une suite
des études de Keynes, et analyse une relation de long terme de la
croissance. Ce modèle a étérepris et corrigépar
Solow en 1956. Le modèle de Solow d'inspiration néoclassique, est
un des principaux modèles de la théorie de la croissance
économique. Les premiers modèles de la croissance
économique considéraient le progrès technique comme
facteur exogène a` la croissance. C'est a` partir des travaux de Romer
en 1986 et Lucas en 1988, que le progrès technique a
étéendogéneisédans la détermination de la
croissance, ceci en tenant aussi compte de l'évolution du capital
humain.
Beaucoup d'études sur les déterminants de la
croissance économique dans les années 1990 ont suivi. Il s'agit
par exemple des études sur la relation entre les dépenses de
protection sociale et la croissance économique13 , qui seront
explicitées dans le chapitre suivant.
13A l'exemple de Cashin(1994), Korpi(1987), etc.
1.2 Cadre institutionnel de recherche : La CNPS
La s'ecurit'e sociale du secteur priv'e au Cameroun est prise
en charge, selon les textes, par la Caisse Nationale de Pr'evoyance Sociale
(CNPS). Cr'e'ee depuis 1967, la CNPS est charg'ee de s'ecuriser tous les
travailleurs r'egis par le code de travail, et ceci par le biais de
l'inscription a` l'immatriculation de leurs employeurs. C'est donc depuis un
peu plus de 40 ans que la CNPS offre ses services au sein de la population
Camerounaise. Seulement, seule une petite portion de cette population
b'en'eficie des services de la caisse (17,5% des travailleurs camerounais selon
les statistiques de la CNPS en 2005). Il est a` noter que les fonctionnaires et
agents contractuels de l'Etat du Cameroun ne sont pas couverts par le champ
d'application de la CNPS.
1.2.1 Le système organisationnel de la CNPS
Comme nous l'avons indiqu'e au d'ebut de notre travail, la
CNPS dispose de 10 Directions centrales toutes implant'ees au niveau de la
Direction G'en'erale, et des structures d'econcentr'ees, en l'occurrence 04
Directions R'egionales et 31 centres de pr'evoyance sociale. Chaque Direction
Centrale compos'ee d'autres unit'es (D'epartements, Cellules, Services,) admet
sa principale activit'e et ses fonctions qui lui sont impos'ees par la
Direction G'en'erale. Les Directions R'egionales charg'ees de la gestion
administrative dans les r'egions sont r'eparties de la manière suivante
:
? une Direction R'egionale pour les r'egions du Centre, du Sud et
de l'Est, implant'ee a` Yaound'e;
? la seconde pour les r'egions du Littoral et du Sud-Ouest,
situ'ee a` Douala;
? la troisième direction concerne le grand Nord
(Extrême-Nord, Nord et Adamaoua) qui exerce ses fonctions a` Garoua;
? la quatrième et la dernière Direction R'egionale
couvre les r'egions de l'Ouest et du Nord-Ouest, et se situe a` Bamenda.
En ce qui concerne les centres de pr'evoyance sociale, ils sont
dirig'es par un chef de centre, et couvrent tout le territoire national selon
la r'epartition ci-après :
Tableau 1.1 : Répartition des centres de
prévoyance sociale de la CNPS
Région
|
Adamaoua
|
Centre
|
Est
|
Extrême-Nord
|
Littoral
|
Nord
|
Nord-Ouest
|
Ouest
|
Sud
|
Sud-ouest
|
Total
|
Nombre de centres
|
2
|
6
|
2
|
2
|
8
|
1
|
2
|
2
|
2
|
4
|
31
|
Source : CNPS
L'organisation de la CNPS est diversifiée et
détaille scrupuleusement l'activitéprincipale de ses
unités et les relations que celles-ci entretiennent. Cette organisation
est résumée dans un organigramme présentéen annexe
(annexe A) de ce document.
1.2.2 Prestations sociales servies par la CNPS
D'après l'Organisation Internationale du Travail (OIT),
la sécuritésociale doit être garante de neuf risques
sociaux a` savoir : la maladie, la maternité, l'invalidité, le
décès, les prestations familiales, les accidents du travail, les
maladies professionnelles, la vieillesse et le chômage. Actuellement au
Cameroun, les prestations servies par la CNPS ne concernent pas la maladie et
le chômage. De manière globale, les prestations dont la CNPS
détient la charge, sont reparties en trois branches :
? les prestations familiales;
? les prestations de vieillesse, d'invaliditéet de
décès;
? les prestations d'accidents du travail et de maladies
professionnelles. Chaque prestation remplit une fonctionnalitéet un but
bien précis.
Les prestations familiales
Chaque assuréde la CNPS a droit aux prestations sur
toutes ses formes. Concernant les prestations familiales, il s'agit d'un
régime installéau bénéfice de tout travailleur
salariéau sens du code du travail. Les allocataires ou
bénéficiaires de ces prestations sont les membres de la famille
du travailleur (y compris lui) dont les prestations sont dues. Par ailleurs, le
conjoint survivant d'un bénéficiaire, même s'il n'exerce
aucune activitéprofessionnelle, continue a` percevoir les prestations
familiales, a` condition qu'il assure la garde et l'entretien des enfants qui
étaient a` la charge de l'allocataire décédé.
D'après le recueil des textes de base de la CNPS, les
prestations familiales sont composées de :
? l'aide a` la mère et aux nourrissons sous forme
d'allocations prénatales, d'allocations de maternité, de
prestations de frais médicaux de grossesse de maternitéet,
éventuellement, des prestations en nature;
? les allocations familiales proprement dites;
? l'indemnitéjournalière versée aux femmes
salariées bénéficiaires d'un congéde
maternité.
L'allocation prénatale
Elle est attribuée a` toute femme salariée ou
conjointe d'un travailleur salariéa` l'occasion de chaque grossesse
régulièrement déclarée a` la CNPS. Elles sont
déterminées sur la base de 09 fois le taux mensuel de
l'allocation familiale versée pour un enfant (neuf fois 1.800 francs
CFA) et versées, en principe, en deux fractions (soit 8.100 francs CFA x
2). L'attribution des allocations prénatales est subordonnée a`
deux examens médicaux : l'un effectuéentre le troisième et
le quatrième mois, l'autre au cours de la période comprise entre
le début du septième mois et la fin du huitième mois de
grossesse.
L'allocation de maternité
Le régime de prestations familiales est
concu de telle sorte qu'une allocation de maternitéest
attribuée a` une femme salariée ou conjointe d'un travailleur
salarié, qui donne naissance sous contrôle médical, a` un
enfant néviable. La naissance doit être déclarée
dans les douze mois qui suivent la date d'accouchement. En cas de naissance
multiple,
chaque naissance est considérée comme une
maternitédistincte. L'allocation de
maternités'élève a` 21.600 francs CFA a`
l'occasion de la naissance de chaque enfant.
L'allocation familiale proprement dite
Parlant des allocations familiales proprement dites, elles sont
destinées a` chaque enfant a` charge, âgéde moins de 14
ans. Cette limite d'âge est portée a` 18 ans pour l'enfant
placéen apprentissage et a` 21 ans s'il poursuit des études ou
si, par suite d'infirmitéou de maladie
incurable, il est dans l'impossibilitéd'exercer un travail
salarié. Les frais de ces allocations s'élèvent a` 1.800
francs CFA par mois et par enfant.
L'indemnitéjournalière versée aux femmes
salariées en congéde ma-
ternité
Les indemnit'es journalières sont destin'ees aux femmes
salari'ees qui justifient de 06 mois cons'ecutifs de travail effectu'es
auprès d'un ou de plusieurs employeurs. Ces indemnit'es repr'esentent la
totalit'e du salaire percu au moment de la suspension du contrat de
travail (50 % du salaire vers'e par l'employeur et 50 % par la CNPS). Le cong'e
de maternit'e admet une dur'ee de 04 semaines avant l'accouchement et 10
semaines après l'accouchement.
Les frais médicaux de grossesse et de
maternité
Concernant ce type de prestations, la CNPS prend en charge une
partie des frais m'edicaux occasionn'es par les examens de grossesse,
d'accouchement et l'examen m'edical de l'enfant a` l'âge de 06 mois
(1.400 francs CFA aux femmes salari'ees au moment de l'accouchement et 200
francs CFA pour chaque examen m'edical).
Les prestations de vieillesse, d'invaliditéet de
décès
Les travailleurs salari'es d'efinis selon le code du travail,
sont obligatoirement assujettis au r'egime d'assurance-pensions et affili'es a`
la CNPS. De ce fait, ils recoivent des prestations en cas de
vieillesse, d'invalidit'e ou de d'ecès.
Les prestations de vieillesse
Le r'egime des prestations de vieillesse est destin'e aux
assur'es ayant d'ejàatteint 60 ans, et remplissant les conditions
suivantes :
? avoir 'et'e immatricul'e a` la CNPS depuis 20 ans au moins;
? avoir accompli au moins 60 mois d'assurance au cours des dix
dernières ann'ees pr'ec'edant la date d'admissibilit'e a` pension;
? avoir cess'e toute activit'e salari'ee.
Le salari'e a` la fin de son activit'e peut recevoir ce qu'on
appelle » versement unique d'une allocation de vieillesse ». Cette
'eventualit'e n'est possible que s'il justifie d'un minimum de 12 mois
d'assurance et qui, a` l'âge de la retraite, ne remplit pas les
conditions requises pour obtenir une pension vieillesse. Le montant de
l'allocation vieillesse est 'egal a` autant de fois la r'emun'eration mensuelle
moyenne de l'assur'e que celui-ci compte de p'eriodes de douze mois
d'assurance.
Les prestations d'invalidité
Tout assurén'ayant pas encore atteint l'âge de la
retraite (60 ans) a droit a` une pension d'invalidités'il respecte les
conditions suivantes :
u avoir étéimmatriculéa` la C.N.P.S. depuis
au moins 5 ans;
u avoir accompli 6 mois d'assurance au cours des 12 derniers mois
civils précédant le début de l'incapacitéconduisant
a` l'invalidité;
u avoir cessétoute activitésalariée;
u être atteint d'une invaliditédàument
constatée.
Les conditions suivantes sont remplies par l'assuré, si
l'invaliditéest due a` un accident : avoir occupéun emploi
assujetti et avoir étéimmatriculéa` la C.N.P.S. a` la date
de l'accident. La pension d'invaliditédevient une pension de vieillesse
si le bénéficiaire atteint l'âge de la retraite.
Les prestations de décès
Le recueil des textes de base de la CNPS stipule que les
ayants-droit d'un assurédisposant d'au moins 180 mois
d'assurance a` la date de son décès ou d'un
pensionnédécédésont :
u le ou les conjoints légitimes non divorcés;
u les enfants a` charge du défunt tels qu'ils sont
définis par la législation relative aux prestations
familiales;
u les ascendants du premier degréa` charge.
Ceux-ci ont droit a` des pensions de survivants
calculées en pourcentage de la pension de vieillesse ou
d'invaliditéou de la pension anticipée a` laquelle
l'assuréavait ou aurait eu droit a` la date de son décès
a` raison de :
u 50 % pour le ou les conjoints;
u 25 % pour chaque orphelin de père et de mère;
u 15 % pour chaque orphelin de père ou de mère;
u 10 % pour les ascendants.
La pension de survivant représente le montant de la
pension de vieillesse a` laquelle l'assuréaurait pu
prétendre s'il avait accompli cent quatre-vingt mois d'assurance,
multipliée par le nombre de périodes de six mois d'assurance
accomplis par l'assuréa` la date de son décès.
Il est aussi a` noter que le ou les conjoints de l'assur'e
d'ec'ed'e, b'en'eficiaires de pension de survivant, perdent cette pension en
cas de remariage.
Les prestations de risques professionnels
Les prestations de risques professionnels sont les
dernières prestations dont la CNPS d'etient la couverture et la gestion
depuis 1977. Concernant ce r'egime de prestation, chaque employeur doit
d'eclarer a` la CNPS dans un d'elai de 03 jours ouvrables, tout accident du
travail ou toute maladie professionnelle constat'ee dans son entreprise. S'il
omet de la faire, le travailleur b'en'eficiera d'un d'elai de prescription de
trois ans.
Chaque victime de risque professionnel, dont l'employeur a
pr'evenu l'accident, doit recevoir une r'eparation compos'ee de la
manière suivante :
? des soins : Ils concernent la prise en charge ou le
remboursement des frais n'ecessit'es par le traitement, la r'e'education
fonctionnelle, la r'eadaptation et la reconversion professionnelle, dont la
victime a droit. Les prestations en nature (soins) accord'ees aux victimes de
risques professionnels sont prises en charge par la CNPS (système du
tiers payant);
? de l'incapacit'e temporaire, dont le montant destin'e a`
l'indemnit'e journalière est 'egal aux 2/3 de la r'emun'eration
journalière de la victime;
? de l'incapacit'e permanente : une victime de risque
professionnel a droit a` une rente pay'ee chaque mois, 'egale a` 85 % de sa
r'emun'eration mensuelle, lorsqu'elle est atteinte d'une incapacit'e permanente
totale. Lorsque la victime admet une incapacit'e partielle, elle a droit :
? soit a` une allocation d'incapacit'e vers'ee en une seule fois
(capital) lorsque son incapacit'e est inf'erieure a` 20 %;
? soit a` une rente d'incapacit'e partielle lorsque le degr'e de
son incapacit'e est 'egal ou sup'erieur a` 20
Le montant de la rente d'incapacit'e partielle est, selon le
degr'e d'incapacit'e, proportionnel a` la rente a` laquelle la victime aurait
eu droit en cas d'incapacit'e permanente totale.
? des frais fun'eraires. Ils comprennent le remboursement du
cercueil, du transport de la d'epouille et de la famille entre le lieu du
d'ecès et la r'esidence habituelle. Ce
type de prestation est accord'e aux ayants-droit qui ont
support'es les frais fun'eraires d'un assur'e d'ec'ed'e des suites d'un risque
professionnel;
u le cas de d'ec`es : lorsqu'àla suite d'un accident de
travail ou d'une maladie professionnelle, un assur'e trouve la mort, les
ayants-droit obtiennent une rente de survivant. Ces ayants-droit sont en effet
: les conjoints survivants, les conjoints divorc'es ou s'epar'es de corps ayant
obtenu une pension alimentaire, les enfants de la victime tels que d'efinis par
le code des prestations familiales, les ascendants qui 'etaient a` charge de la
victime.
Pour r'esumer, les prestations des risques professionnels sont
explicit'ees de la mani`ere suivante :
u les Prestations en nature qui comportent :
O les frais m'edicaux;
O les frais chirurgicaux;
O les frais pharmaceutiques;
O les frais d'hospitalisation;
O les examens radiographiques ou de laboratoire.
u les Prestations en esp`eces dont :
O les indemnit'es journali`eres;
O les rentes d'incapacit'e permanente partielle;
O les rentes d'incapacit'e permanente totale;
O les allocations d'incapacit'e permanente partielle;
O les rentes de survivants;
O les allocations de frais fun'eraires
Toutes les d'epenses et dispositions destin'ees aux
diff'erentes prestations sociales fix'ees par les textes de base de la CNPS et
r'egies par cette derni`ere; ont en effet une source de financement qui g`ere
leurs r'ealisations. Dans la suite, nous pr'esentons comment est financ'e le
r'egime de s'ecurit'e sociale de la CNPS.
1.2.3 Le financement des activités de la CNPS
Les op'erations en ressources (recettes) et emplois
(d'epenses) de la CNPS font l'objet d'un budget annuel pr'epar'e par le
Directeur G'en'eral et vot'e par le conseil d'administration au courant du
trimestre qui pr'ec`ede le d'ebut de l'exercice budg'etaire . Les
diff'erentes
recettes et dépenses que doit manager la CNPS trouvent
leurs principales sources dans les cotisations effectuées a` travers
certains agents.
Les ressources de la CNPS
Les ressources de la CNPS sont constituées par :
u les cotisations destinées au financement des
différentes branches de prestations,
comprenant les retenues a` la charge des salariés et les
contributions patronales; u les pénalités encourues pour cause
de retard dans le paiement des cotisations so-
ciales ou dans la production des déclarations nominatives
de salaires; u les revenus des placements et du patrimoine;
u les rémunérations pour services rendus et,
éventuellement, les participations versées par les personnes
bénéficiaires d'oeuvres sociales ou sanitaires;
u les subventions, dons et legs;
u éventuellement, les emprunts.
Les cotisations que la CNPS recoit, sont assises
sur l'ensemble des salaires recus par les assurés, des
indemnités, des primes, des gratifications, et aussi les avantages en
nature d'un maximum de 300 000 FCFA chaque mois en matière de
prestations familiales et de pensions. En ce qui concerne les risques
professionnels, les cotisations sont déterminées a` partir du
salaire déplafonné. Dans les opérations de cotisations, le
montant de base du salaire est supérieur ou égal au SMIG.
Pour résumer, il est déjàprévu des
taux de cotisations pour chaque branche de prestations que la CNPS
détient a` sa charge. Le tableau suivant indique les taux de cotisations
pour chaque branche de prestations.
Tableau 1.2 : Taux de cotisation appliquépar
branche de prestations
Branches
|
Part Patronale
|
Part salariale
|
Total
|
Plafond
|
Prestations familiales
|
7 % pour le r'egime g'en'eral, les domestiques et employ'es de
maison
|
0,00 %
|
7,00 %
|
300 000 FCFA/mois
|
5,65 % pour le r'egime agricole
|
0,00 %
|
5,65 %
|
300 000 FCFA/mois
|
3,70 % pour le r'egime enseignement priv'e
|
0,00 %
|
3,70%
|
300 000 FCFA/mois
|
Assurance pensions de VID
|
4,20 %
|
2,80 %
|
7,00 %
|
300 000 FCFA/mois
|
Accidents du travail et maladies professionnelles
|
de 1,75 % a` 5,00 % suivant les risques encourus dans
l'entreprise
|
-
|
-
|
sans plafond
|
Groupe A - risque faible 1,75 %
|
0,00 %
|
1,75 %
|
sans plafond
|
Groupe B - risque moyen 2,50 %
|
0,00 %
|
2,50%
|
sans plafond
|
Groupe C - risque 'elev'e 5,00 %
|
0,00 %
|
5,00%
|
sans plafond
|
Source : CNPS
Les entreprises enregistr'ees a` la CNPS disposant de
travailleurs au sens du code du travail, doivent cotiser en vue de pr'evenir
les accidents de travail ou les maladies professionnelles de leurs employ'es.
Les entreprises sont donc class'ees en fonction du niveau du risque comme le
pr'esente le tableau pr'ec'edent. De manière g'en'erale, les employeurs
immatricul'es a` la CNPS et suppos'es en activit'e se r'epartissent de la
manière suivante :
u les employeurs de r'egime g'en'eral;
u les employeurs du r'egime agricole;
u les employeurs de l'enseignement priv'e;
u les employeurs de la main-d'oeuvre domestique.
Les emplois de la CNPS
Ils sont essentiellement les diff'erentes formes de d'epenses
qu'effectue la CNPS, sur la base des op'erations effectu'ees lors de la mise en
place du budget annuel. Les d'epenses r'ealis'ees par la CNPS comprennent :
u les d'epenses d'investissement;
u les d'epenses administratives;
u les d'epenses de l'action sanitaire et sociale;
u les d'epenses de pr'evention des accidents de travail et des
maladies professionnelles. Les d'epenses techniques constituent l'ensemble des
d'epenses octroy'ees pour chaque branche notamment les prestations familiales,
les risques professionnels et les pensions. Quant aux d'epenses
administratives, elles sont directement affect'ees a` l'administration de la
CNPS. Parlant des d'epenses de l'action sanitaire et sociale, elles contribuent
aux activit'es, oeuvres et formations sociales et sanitaires de la CNPS. Les
d'epenses de pr'evention des accidents de travail et des maladies
professionnelles quant a` elles, se rattachent directement aux activit'es de
pr'evention des risques professionnels.
Au Cameroun, la s'ecurit'e sociale est principalement g'er'ee
par la CNPS. La CNPS dans son système d'organisation et ses principales
prestations sociales dont elle d'etient la charge, ne peut pas supporter a`
elle seule, toutes les exigences qu'on assigne a` une s'ecurit'e sociale
appropri'ee, compte tenu des faibles ressources qu'elle engrange. A cet effet,
les autorit'es camerounaises ont men'e des 'etudes visant a` 'etendre le
système de s'ecurit'e sociale au Cameroun.
1.2.4 Les perspectives de la sécuritésociale
au Cameroun14
L'objectif majeur de l'Etat camerounais est de propulser la
sécuritésociale vers plus de solidaritéet de
modernisation. A cet effet, des mesures ont étémises sur pied
pour réaliser une étude sur une possible
sécuritésociale modernisée au Cameroun. L'une de ces
mesures vise a` structurer des travaux pour la réhabilitation de la
CNPS, et a` favoriser le développement harmonieux de la
sécuritésociale au Cameorun. La modernisation de la
sécuritésociale que veut mettre les autorités
camerounaises en place repose sur l'extension vers les populations non
couvertes et l'amélioration des prestations sociales actuelles.
La nouvelle forme de la sécuritésociale au
Cameroun sera de combiner les secteurs public et privé, pour
améliorer la redynamisation de la sécuritésociale. La
solidaritédans la sécuritésociale viendra créer une
harmonie et bâtir un atmosph`ere de respect mutuel entre les individus de
différente classe sociale. Dans le cadre d'associer le secteur
privéa` celui du public pour moderniser la sécuritésociale
au Cameroun, les différentes institutions doivent être mises en
place.
? les organismes privés :
? des mutuelles sociales;
? des entreprises d'assurances;
? les sociétés de secours mutuels;
? les microassurances sociales.
? les organismes publics :
? la CNSS (Caisse Nationale de SécuritéSociale);
? la CNPE (Caisse Nationale des Personnels de l'Etat);
? la CNAM (Caisse Nationale d'Assurance Maladie).
Chaque organisme public aura un ràole bien
précis, ceci dans un but de décentralisation de la
sécuritésociale pour sa modernisation et le renforcement de la
solidaritéentre les assurés. De ce fait, la CNSS aura pour
ràole d'assurer les travailleurs indépendants et d'autres types
de travailleurs, la CNPE gérera les prestations sociales des
fonctionnaires et agents de l'Etat, et la CNAM couvrira les prestations de
famille, vieillesse et invalidité, accident de travail et
maternité.
14Nta a` Bitang : Copyright ~c 2011
cameroun2010.info. Tous droits r'eserv'es. R'esum'e du texte
(Sécuritésociale : vers plus de solidarité)
Chapitre 2
Sécuritésociale et croissance
économique : La revue de la
littérature
L
a place de la sécuritésociale dans
l'économie n'est pas contempo raine. Elle découle de longs
débats théoriques depuis l'ère néoclas-
sique, et aujourd'hui fait l'objet de nombreuses
préoccupations dans les pays du monde, en particulier ceux d'Afrique.
Son analyse est divergente selon les auteurs, et bien plus encore lorsqu'il
s'agit de l'introduire dans l'analyse économique. Le présent
chapitre nous permet a` cet effet d'énumérer d'abord un certain
nombre d'approches de la sécuritésociale, et ensuite d'illustrer
sa place dans l'économie, tant sur le plan théorique
qu'empirique.
2.1 Revues théoriques sur la relation entre les
dépenses liées a` la sécuritésociale et la
croissance économique
2.1.1 Analyse théorique de la
sécuritésociale
Les approches de la théorie de la
sécuritésociale
La sécuritésociale est un outil de la politique
sociale de l'Etat. A ce titre; la sécuritésociale se
présente comme un instrument de survie et de soutien aux populations. En
ce sens, son analyse théorique est aussi importante que
préoccupante. La théorie de la
sécuritésociale sera analysée selon plusieurs
approches. Du point de vue macroéconomique, la
sécuritésociale se place a` l'intérieur de
la société, dans son ensemble, et agit en interaction avec
l'environnement social et l'activitééconomique (`a
partir des agrégats économiques). Cette approche
macroéconomique de la
sécuritésociale a
étédéveloppée par Keynes et Marx, a` partir de la
théorie du capitalisme. Ensuite, la théorie mixte de la
sécuritésociale qui est la régulation, se positionne comme
une interpolation entre les idées de Keynes et de celles de Marx. La
théorie de la régulation considère un ràole
triphaséde la protection sociale a` savoir : l'organisation du travail,
la distribution du revenu et la place de l'Etat dans la gérance des
risques sociaux.
Keynes analyse la sécuritésociale, a` partir de
la considération de l'Etat-providence. Il considère que le
système de sécuritésociale est axésur les deux
points principaux suivants : le plein emploi et la redistribution du revenu.
Keynes fonde a` cet effet une réforme sociale du capitalisme, en
insistant sur un élargissement des fonctions traditionnelles de l'Etat.
Ainsi, il définit le ràole fondamental de l'Etat-providence, qui
est celui de la prise en charge des risques sociaux. C'est dans ce sens que
» la taxation des revenus et des successions, le développement des
dépenses publiques et la redistribution massive qu'implique la
protection sociale sont mis en place non pas tellement dans le but de justice
sociale, mais dans un but de sauvetage économique du capitalisme
nécessaire a` sa survie sociale et politique » 15.
15Alex OKOLOUMA (2011) : La protection sociale au
Cameroun
Karl Marx quant a` lui, analyse la
sécuritésociale a` partir des relations qui existent entre les
entrepreneurs et les prolétaires16. Marx montre
qu'àpartir de la théorie de la plus-value, les entrepreneurs
n'ont qu'un seul objectif; celui d'engranger des bénéfices en
utilisant au maximum, la force de travail des employés. Il pense donc
qu'il est nécessaire d'apporter a` ces employés une assistance
sociale, surtout lorsque ceux-ci en ont besoin. Le système capitaliste
pour Marx a pour but d'accroàýtre le taux de plus-value,
c'est-à-dire d'augmenter l'exploitation des prolétaires. Or ce
système, en absence de protection sociale, peut créer un
soulèvement des prolétaires, traduit par une demande d'assistance
sociale. C'est pourquoi Marx a affirméque » Les communistes ne
s'abaissent pas a` dissimuler leurs opinions et leurs projets. Ils proclament
ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le
renversement violent de tout l'ordre social passé. Que les classes
dirigeantes tremblent a` l'idée d'une révolution communiste! Les
prolétaires n'y ont rien a` perdre que leurs chaàýnes. Ils
ont un monde a` y gagner. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous!
» 17. Les considérations de Marx aboutissent a` la mise
en place d'un système de protection sociale pour les prolétaires.
Celui-ci renforcerait les rapports entre les entrepreneurs et les
employés, ainsi que les rapports sociaux et de production.
Du point de vue microéconomique, la
sécuritésociale se place au niveau de l'individu ou d'une
collectivité. La sécuritésociale agit en interaction avec
les individus, d'une part sur le phénomène de redistribution du
revenu sur leur cycle de vie (Modigliani et Brumberg, 1954), et d'autre part
sur l'assurance de leur bien être.
Les nouvelles théories de la
sécuritésociale
Les anciennes théories de la
sécuritésociale étaient centrées sur une analyse a`
postériori des mesures prises par l'Etat pour gérer les risques
sociaux, et l'intervention sur le marchédu travail. Cette conception de
la sécuritésociale ne pouvait donc pas résorber les
situations de crise. En Europe par exemple o`u la population est vieillissante,
les dépenses de sécuritésociale sont énormes. Cette
situation peut entraàýner un état de stabilisation ou tout
simplement un arrêt de la prise en charge de ces populations, si un
système de
16Classe sociale qui, en théorie marxiste,
rassemble l'ensemble des travailleurs manuels dont le revenu provient
uniquement de la vente de leur force de travail: Microsoft Encarta 2009
17Karl Marx, le Manifeste du Parti communiste, 1848
(Encyclopédie encarta 2009)
protection des revenus par exemple, n'est pas mis sur pied. Dans
les pays les moins nantis, cette conception de la sécuritésociale
est encore plus préoccupante.
C'est a` partir de là, que Holzmann et Jorgensen, ont
montréun ensemble de limites de la conception traditionnelle de la
sécuritésociale dont :
u le fait de mettre trop l'accent sur le secteur public;
u le fait d'accorder une importance abusive au montant net des
coàuts et des dépenses; u le fait de détecter
difficilement les éléments communs aux diverses mesures de
protection sociale lorsque celles-ci sont prises dans le cadre
de programmes sectoriels
distincts;
u le fait que la protection sociale ne puisse être une
stratégie efficace pour lutter contre la pauvreté.
Holzmann et Jorgensen (1999) définissent alors une
nouvelle théorie de la protection sociale. Pour eux, le nouveau cadre
théorique de la protection sociale doit s'analyser sur la base de la
gestion du risque social. Ils parviennent ainsi a` proposer une nouvelle
définition de la protection sociale. Cette définition stipule que
: la protection sociale est l'ensemble des politiques publiques visant a` :
u aider les individus, les ménages et les
collectivités a` mieux gérer le risque; u fournir un appui aux
personnes extrêmement pauvres.
La protection sociale est donc une source de
sécuritépour les pauvres, et un investissement dans le capital
humain. La protection sociale et la gestion du risque vont de pair, selon les
analyses de Holzmann.
La gestion du risque, pour être parfaite, doit
intégrer plusieurs facteurs. Selon Holzmann, la
sociétépour une réalisation efficace de la gestion du
risque doit utiliser plusieurs instruments. Ces instruments permettront :
u d'accroàýtre le bien-être des individus et
de la sociétéa` un moment précis;
u de contribuer au développement et a` la croissance
économique dans le temps;
u de comporter comme facteurs essentiels d'une réduction
réelle et durable de la
pauvreté.
La protection sociale devient d`es lors un moteur qui pourrait
contribuer a` la fois a` la croissance économique, et a`
l'amélioration de la situation des pauvres.
Une autre analyse th'eorique de la protection sociale, est
celle de la consid'eration nationaliste. D'après les travaux de B'eland
et Lecours (2004), la protection sociale peut aussi s'analyser en fonction des
facteurs li'es au nationalisme. Pour ces auteurs, les consid'erations
culturelles, religieuses, ethniques ou linguistiques sont 'etroitement
attach'ees au fonctionnement du système de protection sociale.
Au regard de ces observations, ils arrivent a` identifier trois
modes d'interaction entre
le nationalisme qu'ils appellent » nationalisme
sub-étatique » et la protection sociale :
? le nationalisme et la protection sociale sont deux
ph'enomènes directement associ'es
a` l'identit'e et a` la solidarit'e;
? la protection sociale peut devenir un 'el'ement essentiel des
processus de mobilisation territoriale;
? les mouvements nationalistes peuvent infl'echir le
d'eveloppement des politiques sociales, au plan sub-'etatique comme
'etatique..
B'eland et Lecours, a` l'issu de leur analyse th'eorique de la
s'ecurit'e sociale, affirment que » l'existence de mouvements
nationalistes dans un pays donnéfavorise généralement les
campagnes en faveur d'une plus grande décentralisation du système
de protection sociale ».
Tabellini (1990), a 'etudi'e la th'eorie positive de la
s'ecurit'e sociale. Il estime que la s'ecurit'e sociale est un poids important
du budget de l'Etat. Dans son article, il cherche a` connaàýtre
ce qui serait a` l'origine de la taille de la s'ecurit'e sociale. Il d'efinit
donc un modèle de recouvrement de g'en'erations o`u les individus votent
sur la s'ecurit'e sociale. Tabellini aboutit a` la conclusion selon laquelle la
majorit'e des individus sont prêts a` voter pour un système de
s'ecurit'e sociale. En effet, il ressort qu'àl''equilibre, tous les
jeunes votent contre n'importe quel transfert positif aux parents, et le
montant d'impôts est uniquement distribu'e aux jeunes. Il aboutit alors
a` l''equilibre d'ejàd'efinit par Meltzer et Richard en 1981, o`u la
plupart des 'electeurs favorise une politique qui impose et redistribue
(Tabellini (1990) : A positive theory of social security).
Les analyses effectu'ees, nous ont permis de nous entourer
d'un champ de consid'erations th'eoriques sur la s'ecurit'e sociale. Ces
th'eories ne repr'esenteraient en aucun cas une exhaustivit'e des th'eories de
la s'ecurit'e sociale. Nous allons pr'esenter dans la suite, son interaction
avec l'activit'e 'economique, ou du moins, son rôle sur la croissance
'economique.
2.1.2 Ràole des dépenses de
sécuritésociale sur la croissance économique
L''etude du ràole de la s'ecurit'e sociale sur la
croissance 'economique est g'en'eralement bas'ee sur l'analyse de l'effet que
les d'epenses destin'ees pour la prestation des branches de la s'ecurit'e
sociale, ont sur le niveau de l''evolution de la croissance 'economique.
L'analyse du ràole de la s'ecurit'e sociale sur la croissance
'economique a d'ebut'e avec les n'eoclassiques, et ensuite avec Keynes.
La th'eorie 'economique montre qu'il existe deux conceptions
du ràole de la protection sociale sur la croissance, qui s'opposent.
Premièrement, la conception n'eoclassique stipule que le financement de
la protection sociale est un obstacle pour l''economie. En effet, les
n'eoclassiques pensent que le financement de la protection sociale,
entraàýne chàomage et manque de comp'etitivit'e des
entreprises. Nous avons notamment des auteurs comme Pigou en 1933 et Rueff en
1936, qui recommandaient de r'eduire les salaires et les charges sociales, car
un coàut du travail trop 'elev'e est la cause du
chàomage18. Deuxièmement, la conception keyn'esienne,
qui montre que la protection sociale est un moteur de croissance de
l''economie, de l'emploi et de la productivit'e du travail.
Les 'etudes sur le lien entre la s'ecurit'e sociale et la
croissance 'economique ont long-temps fait l'objet de discussions et de
d'ebats. Comme nous allons le constater, bon nombre d'auteurs (après les
n'eoclassiques et Keynes) ont analys'e th'eoriquement l'effet de la s'ecurit'e
sociale sur la croissance. Certains sont parvenus a` montrer que la s'ecurit'e
sociale nuit a` la croissance, d'autres affirment naturellement le contraire.
La majorit'e des auteurs ont r'ealis'es ces 'etudes th'eoriques entre les
ann'ees 1970 et les ann'ees 1990. C'est le cas de Mirrlees (1971), Lindbeck
(1975), Ahmad et al. (1991), etc.
Le d'ebat sur le ràole de la s'ecurit'e sociale dans
l''evolution de la croissance 'economique est relativement r'ecent. La
s'ecurit'e sociale a 'et'e vraiment mise en place a` la fin du 19e
siècle, et les travaux sur son impact dans l''economie, datent d'un peu
plus d'un demi-siècle.
Mirrlees (1971) dans son article intitul'e » An
exploration in the theory of optimum income taxation » a d'ecrit la
th'eorie du revenu d'imposition. Mirrlees suppose en effet que les individus
(suppos'es avoir des pr'ef'erences identiques) sont capables de d'eterminer
la
18http ://
www.numilog.fr/package/extraits-pdf/e262661.pdf
quantit'e et le genre de travail qu'ils apportent,
correspondant a` une maximisation de la fonction de service, tandis que le
bien-être social est suppos'e être une fonction de plusieurs
niveaux de ce service. Mirrlees 'ecrit alors la fonction de service u(x; y) de
l'individu, o`u x d'esigne la consommation et y, le temps de travail effectu'e.
La fonction de service u(x; y) est d'efinie pour chaque individu, et le
bien-être social est une somme des utilit'es des individus. L'objectif de
cet article est de chercher a` maximiser une fonction de bien-être
social, a` partir des fonctions individuelles. Mirrlees arrive a` montrer a`
cet effet que la protection sociale pourrait nuire a` l''evolution de la
croissance 'economique car » Si les régimes de prestations sociales
découragent les gens de travailler, l'offre de travail dans
l'économie diminue, ce qui réduit le niveau de la production et,
dans certains cas, de l'investissement et, de ce fait, de la croissance
»19. Nous pouvons d'eduire que th'eoriquement, Mirrlees a
montr'e que le système de protection sociale, s'il n''etait pas bien
organis'e, pouvait avoir des effets n'egatifs sur la situation de la
production, de l'investissement et par cons'equent de la croissance.
Hubbard et Judd (1984), a` leur tour, ont analys'e l'impact de
la s'ecurit'e sociale sur la croissance 'economique. Dans leur article, ils se
sont focalis'es sur le cadre de vie des individus, sur une protection de
l''economie face a` la long'evit'e (dur'ee de vie) incertaine et les aspects
des annuit'es d'assurance de la s'ecurit'e sociale. Dans cet article, ils
pr'econisent l'introduction de la s'ecurit'e sociale dans une 'economie avec
'echec du march'e dans l'octroi d'annuit'es priv'ees. Ils estiment dans un
premier temps, le modèle du cycle de vie de la consommation pour les
individus. Ils supposent que les individus sont 'egalement identiques et
disposent du même temps de survie. Pour Hubbard et Judd, le
caractère identique des individus signifie simplement qu'ils disposent
de mêmes comportements de consommation. Le modèle inter-temporel
a` r'esoudre, du cycle de vie de la consommation des individus est donn'e par
la relation suivante :
? ????
????
max D0
t=0(1 - pt)u(ct)(1 + 8)_t
s/c
PD0 t=0 ct(1 + r)_t = A0 + W0PQ
t=0(1 + r)t O`u c est la consommation, 8 est le taux
d'escompte subjectif, r le taux d'int'erêt, A0
repr'esentent les ressources initiales des legs planifi'es de
la g'en'eration pr'ec'edente, W0 le salaire brut, Q l'âge de la retraite
et D' est l'âge sup'erieur a` D (âge maximum auquel un individu
peut survivre).
19Citépar Roman Arjona et al : Protection
sociale et croissance
Hubbard et Judd utilisent ce modèle pour maximiser
l'utilit'e (fonction de la consommation) des individus. Ils introduisent une
contrainte qui est la relation entre la consommation, les legs et les salaires
initiaux vers'es aux individus. Ils parviennent a` trouver un des principaux
r'esultats selon lequel, une dur'ee de vie incertaine affecte la consommation.
Dans un deuxième temps ils insèrent la s'ecurit'e sociale dans le
modèle du cycle de vie. Le nouveau modèle se pr'esente de la
manière suivante :
? ????
????
max PD0
t=0(1 - pt)u(ct)(1 + ä)_t
s/c
PD0
t=0 ct(1 + r)_t = A0 + W0 PQ t=0(1 + r)t +
PD0
t=Q+1 St(1 + r)_t
O`u St repr'esente les b'en'efices d'annuit'es (d'epenses de
s'ecurit'e sociale) vers'ees a` la p'eriode t, pendant la retraite.
Après leurs estimations, Hubbard et Judd finissent par
conclure que » l'évolution de la sécuritésociale est
passée en revue dans la réponse aux échecs de
marchés, pour fournir l'assurance pour la consommation face a`
l'incertitude de vie » 20. N'eanmoins, ces auteurs affirment
d'autre part qu'un système actuariel juste et entièrement bien
plac'e de la s'ecurit'e sociale peut r'eduire l''economie. Les analyses de
Hubbard et Judd, ont permis de conclure que la s'ecurit'e sociale am'eliore la
situation 'economique, lorsque les rentes sont inexistantes dans les march'es
(Roman Ajorna et al., 2002).
En d'eveloppant leur th'eorie sur l'application d'un
modèle d''equilibre g'en'eral pour identifier le taux optimal de
remplacement de la s'ecurit'e sociale, et les avantages d'assistance sociale
qui leur sont associ'es, Imrohoroglu et al(1995) constatent que le manque d'un
système de s'ecurit'e sociale dans une 'economie, peut
entraàýner une augmentation du bien être 'economique. Ils
ajoutent dans leur th'eorie, que le bien être 'economique serait encore
plus rentable dans un système o`u le taux de remplacement de la
s'ecurit'e sociale est consid'erable. En effet, ces auteurs, par une
v'erification empirique sur des g'en'erations de 65 p'eriodes contenant des
individus qu'ils ont suppos'es être face a` un risque de mortalit'e et un
risque individuel de revenu, affirment qu' » un taux empiriquement plus
plausible de remplacement de 60 % soulève le bien-être
comparéa` une économie sans le système de
sécuritésociale ». Les analyses de Imrohoroglu et al, nous
permettent de conclure qu'un système sans s'ecurit'e sociale peut
garantir une bonne croissance 'economique, mais cette dernière serait
encore plus rentable, lorsqu'on introduit dans le système, la s'ecurit'e
sociale.
20Hubbard et Judd: »Social security and
individual welfare»
Kaiji Chen (2009) a` l'universit'e d'Oslo, poursuit les
'etudes de Imrohoroglu et al., tout en ajoutant le logement dans son analyse.
Dans son article »A Life-Cycle Analysis of Social Security with Housing
», Chen introduit deux consid'erations du logement dans l'analyse du cycle
de vie de la s'ecurit'e sociale. Il s'agit du logement comme bien durable et
les frictions de march'e du logement. A partir de ses analyses, Chen d'eduit
qu'en pr'esence » d'un logement comme bien durable, une
sécuritésociale sans couverture durable est sensiblement hors de
la consommation de logement dans tout le cycle de vie. En présence des
frictions de marchédu logement, la sécuritésociale abaisse
le taux global des propriétaires de logement et réduit la taille
moyenne du logement occupépar le propriétaire
»`21 . En effet, Chen d'eveloppe dans son article deux analyses
dont l'une est l'interaction entre l''economie et la location de logement, et
l'autre entre l''economie et le choix de d'ependance du logement.
Il distingue dans son modèle, deux types d'individus;
ceux qui recoivent un logement comme don et ceux qui ne le
recoivent pas, sur lesquels on mesure l'impact de la s'ecurit'e
sociale. Il aboutit plus pr'ecis'ement dans ses r'esultats, qu'en absence de
système de s'ecurit'e sociale, le prix destin'e a` la consommation d'un
logement d'epend d'une augmentation de l''epargne priv'ee. Cette observation
g'enère selon Chen, des implications macro'economiques et politiques
(surtout concernant le choix de tenure de logement). Une pr'esence de la
s'ecurit'e sociale dans une couverture de logement serait efficace, et
permettrait dans une moindre mesure, une meilleure situation de la croissance
'economique.
D'autres auteurs ont abord'e la question du ràole de la
s'ecurit'e sociale dans le bienêtre de la croissance 'economique, par
l'introduction des in'egalit'es dans leur analyse. Ils suggèrent en
abordant la th'eorie de l''electeur m'edian, qu'il n'est pas possible
d''ecarter le rapport entre la s'ecurit'e sociale et la croissance 'economique
d'une part, et le lien entre les in'egalit'es et la s'ecurit'e sociale d'autre
part, si l'ampleur de la redistribution op'er'ee dans un pays correspond aux
pr'ef'erences des 'electeurs quand celles-ci sont elles-mêmes dict'ees
par le degr'e d'in'egalit'e : Tels sont les propos avanc'es par Roman Ajorna
(2002).
Lindbeck (1975) par exemple, sur une 'etude en Suède
sur les aspects politiques de l'in'egalit'e et de la distribution, a observ'e
qu'une grande partie des d'epenses sociales ne comportaient aucune
redistribution. Cette situation peut en effet engendrer des in'egalit'es, et
par cons'equent nuire au bien-être 'economique.
21 Chen K. : »A Life-Cycle Analysis of Social Security with
Housing» p.2
Les analyses que nous venons de présenter sont celles
issues de la théorie du lien entre la sécuritésociale et
la croissance économique. Ces théories pour la plupart ont
ététestées empiriquement, pour vérifier leur
validité.
2.2 Comment les dépenses de prestations sociales
agissent-elles sur la croissance économique ? : Les études
empiriques
De nombreuses études empiriques ont
étéréalisées sur le lien entre la protection
sociale et la croissance économique. Ces études, pour la plupart
basées sur la technique de l'économétrie des
données de panel, ont abouti a` des résultats
controversés. Certains auteurs aboutissent a` la conclusion d'un effet
positif de la sécuritésociale sur la croissance
économique, tandis que d'autres formulent plutôt un effet
négatif de la sécuritésociale sur la croissance
économique.
2.2.1 Effet positif de la sécuritésociale sur
la croissance économique
Beaucoup d'auteurs ont montréque la
sécuritésociale est un moteur de la croissance économique.
Cashin (1994), a utilisé92 observations sur 23 pays
développés, pour estimer ses résultats. Il effectue une
estimation avec des séries temporelles transversales a` partir de la
technique des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) en s'inspirant du
modèle endogène de la croissance. Comme variables pour son
modèle, Cashin utilise, le taux de croissance du FIB réel par
travailleur comme variable dépendante et comme variables
indépendantes, la variation du stock de capital, le FIB réel par
travailleur, les dépenses de sécuritésociale et de
protection sociale, le taux de scolarisation, les recettes courantes, la
population âgée de plus de 65 ans, le niveau des taux
d'intérêt et l'indice des prix a` la consommation. Il aboutit a`
de nombreux résultats et conclusions dont le principal est l'effet
positif des dépenses de sécuritésociale sur la croissance
économique. En effet, Cashin trouve des coefficients positifs et
significatifs des dépenses de sécuritésociale dans son
modèle, ainsi que pour ceux de l'investissement privé.
En 1990, Castles et Dowrick avaient pratiquement abouti aux
mêmes résultats que Cashin. En considérant dans leur
modèle, le PIB réel par tête comme variable
expliquée, et les dépenses sociales de l'OCDE22 comme
variable explicative, sur 18 pays de l'OCDE. Ils concluent que les
dépenses admettent des coefficients positifs mais non significatifs dans
leur modèle. Par conséquent, l'impact des dépenses de
sécuritésociale sur la croissance est positif, mais avec une
faible significativité. Castles et Dowrick arrivent donc au
résultat selon lequel, les dépenses de
sécuritésociale n'influenceraient pas assez la croissance
économique.
Korpi (1985) avec un échantillon de 17 pays de l'OCDE,
montre aussi que les dépenses de sécuritésociale
influencent positivement et de manière significative la croissance
économique. Avec un modèle dont les variables sont le PIB
réel par habitant et les dépenses sociales BIT, Korpi utilise des
séries chronologiques transversales estimées a` partir des MCO,
et trouve des coefficients positifs et significatifs des dépenses de
sécuritésociale.
Toujours dans le même cadre, McCallum et Blais (1987)
ont montréque les coefficients des transferts de
sécuritésociale par rapport au PIB, étaient positifs et
significatifs. Ils ont regroupés 17 pays de l'OCDE sur la période
1960-1983, et avec la méthode des MCO sur
des séries chronologiques et transversales, ont abouti
au fait que les transferts de sécuritésociale
influenceraient de manière positive et significative la croissance du
PIB réel. Dans
leur modèle simplifié, ils n'ont retenu que le PIB
réel et les transferts de sécuritésociale pour leurs
estimations et interprétations.
Contrairement aux autres auteurs, Kristov et Lindert en 1992
ont utilisédans leur modèle les transferts sociaux comme variable
expliquée. A partir des caractéristiques indépendantes
telles que le taux de chômage, la population âgée de plus de
65 ans, le PIB réel par habitant, le rapport de l'IPC au
déflateur du PIB, la variation des impôts directs, le taux de
croissance du PIB par habitant et la distribution des revenus, Kristov et
Lindert aboutissent aux principaux résultats suivants23 :
? les élasticités du PIB réel par habitant
sont significatives et positives. Ce résultat
leur permet d'affirmer que les dépenses publiques
(transferts sociaux) sont un luxe;; ? un taux de croissance supérieur
affaiblit la volontéd'aider les pauvres (coefficient
négatif et significatif);
22Organisme f'ed'eral fond'e en 1961 dont le but
principal est de contribuer a` l'expansion 'economique et a` l'harmonisation
des politiques 'economiques et sociales des pays membres (Encarta 2009).
23Roman Arjona et al(2002)
? la population âgée de plus de 65 ans et le taux de
chomage influencent positivement et significativement les transferts
sociaux;
? etc.
Le résultat le plus important des travaux de Kristov et
Lindert est celui qui met en évidence le role important de
l'économie sur les dépenses sociales. En effet, ils parviennent
a` montrer que le FIB est un facteur positif et significatif de
l'évolution des transferts sociaux.
Landau (1985) aboutit aux résultats similaires auxquels
les auteurs susmentionnés sont parvenus. Ses travaux, contrairement aux
autres, utilisent une estimation par la technique des variables instrumentales
corrigées de l'hétéroscédasticité. A partir
d'un échantillon de 16 pays de l'OCDE et une estimation sur la
période 1952-1976, Landau aboutit a` la conclusion d'un effet positif
mais non significatif des transferts publics sur la croissance
économique. Comme Korpi, Landau intègre uniquement la croissance
du FIB réel par habitant et le rapport des transferts publics sur le FIB
pour estimer son modèle.
A partir d'un échantillon de 74 pays24,
Sala-i-Martin (1992) par la technique des MCO, trouve une relation positive
entre les dépenses sociales et la croissance économique. Dans son
modèle, il utilise comme variable dépendante le taux de
croissance annuel moyen du FIB par tête. Les variables explicatives sont
la valeur initiale du FIB par tête, l'investissement public et les
transferts publics (considérés comme les dépenses de
sécuritésociale). A partir de ces variables et de la
méthode d'estimation utilisée, Sala-i-Martin montre que les
effets des transferts publics et de l'investissement sur la croissance
économique sont positifs et significatifs. Il conclut alors en affirmant
que les mesures d'aide sociale contribuent a` maintenir les travailleurs ayant
un faible capital humain en dehors de l'emploi.
2.2.2 Effet négatif de la
sécuritésociale sur la croissance économique
Un grand nombre d'études ont montréun effet
négatif de la sécuritésociale sur la croissance
économique. Contrairement a` Cashin et aux auteurs ayant mis en
évidence l'effet positif de la sécuritésociale sur la
croissance, d'autres auteurs tels que N·ordstrom, Fersson, etc., ont
plutot démontréle contraire, en utilisant pour la plupart, la
technique de l'économétrie des données de panel.
24Ces pays sont non tous de l'OCDE
Anthony Atkinson (1999), professeur a` l'Universit'e de
Groningen25, est l'un des principaux auteurs qui critiquent la place
de la s'ecurit'e sociale dans la croissance 'economique. Pour lui, la
s'ecurit'e sociale entraàýne une grande taille du gouvernement au
risque d'inefficacit'e et d'es'equilibre le système du march'e. Pour
d'emontrer ses propos, Atkinson lors d'une conf'erence organis'ee au Pays-Bas
sur le ràole de l'Etat providence, a pr'esent'e plusieurs r'esultats,
dont l'un est l'illustration des impacts n'egatifs des d'epenses de pension de
l'Etat. Il analyse en effet l'impact de ce qu'il appelle pension de l''etat
» Pay-as-you-go » sur la croissance 'economique. D'après
Atkinson, cette pension oblige une jeune g'en'eration de payer l'impàot
hors du salaire horaire, permettant ainsi une garantie de leur retraite. La
pension de l''etat » Pay-as-you-go » affecte n'egativement la
croissance 'economique par l'interm'ediaire de l''epargne, parceque
l'impàot pr'elev'e sur la g'en'eration travaillante r'eduit l''epargne
totale dans l''economie (Atkinson (1999) : The Economics of the Welfare
State,p.27). Il utilise pour d'emontrer ses r'esultats le modèle
n'eoclassique de Solow suivant :
gy = âgk + (1 - â)(gA + m)
dans lequel gy, gk et gA sont respectivement le
taux de croissance de rendement, le taux de croissance de capital et le taux de
croissance de technologie.â signifie la part de revenu du capital dans la
fonction de production Cobb-Douglas et n, le taux de croissance de la
population. gk est la grandeur qu'utilise Atkinson pour 'evaluer l'effet de la
pension sur la croissance 'economique. Après sp'ecification du
modèle et analyse des r'esultats, Atkinson aboutit au fait que la
pension serait un 'el'ement d'efavorisant la croissance 'economique.
Au paravent, N·ordstrom (1992) avait
d'ejà'etabli un impact n'egatif des d'epenses de s'ecurit'e sociale sur
la croissance 'economique. En effet, il teste empiriquement sur un 'echantillon
de 14 pays de l'OCDE, l'effet des transferts courants de ces pays sur
l''evolution de leur croissance 'economique. Avec la d'ecennie 1979-1989 et
l'application de la technique des MCO sur les donn'ees transversales (PIB et
transferts courants), l'auteur identifie des coefficients n'egatifs et
significatifs des transferts courants sur la croissance du PIB. Il aboutit donc
au fait que la s'ecurit'e sociale nuit significativement a` l''evolution de la
croissance.
Comme Atkinson et N·ordstrom, Persson et Tabellini
(1994) a` leur tour, montrent l'effet n'egatif de la protection sociale sur la
croissance 'economique. Ils mettent en 'evidence le lien empirique entre les
d'epenses sociales (somme des paiements de pension, des presta-
25Province de l'extrême nord des Pays-Bas,
située a` la frontière avec l'Allemagne.
tions/indemnités de chOmage et autres dépenses
sociales) sur le FIB, et la croissance du FIB réel par tête. Ils
utilisent les dépenses sociales de 13 pays de l'OCDE sur la
période 1960-1985, et naturellement leur niveau de croissance
économique, pour évaluer a` partir des estimations non
pondérées des variables instrumentales, le lien empirique entre
ces deux variables. Leur question principale est celle de savoir le rOle
principal de la distribution des revenus sur la croissance économique.
Ils finissent dans leurs travaux, par trouver des coefficients négatifs
et non significatifs des dépenses de sécuritésociale dans
leur modèle. Ce qui traduit en effet le rOle dégradeur des
dépenses sociales sur la croissance économique.
Weede (1986), en utilisant des données
rétrospectives de l'OCDE, met en évidence une relation
négative entre les dépenses de sécuritésociale et
l'évolution de la croissance. A partir de la période 1960-1982,
Weede utilise la technique des MCO sur des variables chronologiques et
transversales des pays de l'OCDE, pour identifier les coefficients
négatifs et significatifs des transferts de
sécuritésociale dans son modèle. En effet, le
modèle de Weede comporte le FIB réel, le FIB réel par
habitant (variables expliquées) et les transferts de
sécuritésociale sur le FIB (variable explicative).
En 1991, Weede poursuit ses travaux pour essayer d'approuver
ses résultats. A cet effet, il introduit une autre variable dans son
modèle a` savoir le FIB par travailleur, comme variable
dépendante. A partir de 19 pays de l'OCDE sur la période
1960-1985, Weede
aboutit aux mêmes résultats. Il découle sur
le fait que l'effet négatif des dépenses de
sécuritésociale serait encore plus fort, que celui
qu'il avait déjàétabli en 1986.
Arjona et al (2002) ont établi une relation
économétrique entre les dépenses sociales et la croissance
économique. Inspirés par d'autres auteurs avant eux, Arjona et
al, partent du modèle MRW établi par Mankiw, Romer et Weil
(1992), pour étudier les déterminants de la croissance
économique. En effet, le modèle de Solow (1956) qui ne
considérait que le travail et le capital dans le modèle de
croissance, a étécorrigépar Mankiw, Romer et Weil, en
intégrant le capital humain dans leur modèle. Arjona et al
utilisent donc le modèle MRW, et lui ajoutent les dépenses de
sécuritésociale. Le modèle de ces auteurs est
composédu FIB rapportéa` la population active comme variable
expliquée. Les variables explicatives étant ici l'investissement
dans le capital public, le taux de croissance de la population active, le stock
de capital humain, le revenu en fin de période et les dépenses
sociales.
Utilisant la m'ethode » pooled-mean-group » avec des
donn'ees de panel sur un 'echantillon de 21 pays de l'OCDE et la p'eriode
1970-1998, Arjona et al sont arriv'es a` montrer l'effet n'egatif et
significatif des d'epenses de s'ecurit'e sociale sur la croissance. Un autre
r'esultat pertinent de leur 'etude est que cet effet (toujours n'egatif)
devient moins significatif, lorsqu'on retire les d'epenses de sant'e dans les
d'epenses sociales. A long terme, les d'epenses de s'ecurit'e sociale vont
nuire a` la croissance 'economique. En effet, si les d'epenses sociales passent
d'environ 18,5 % a` 19,5 % du PIB, le PIB se r'eduit de 0,7 % (Arjona et al,
2002 : Protection sociale et croissance, p. 24).
La plupart des 'etudes que nous venons de pr'esenter utilise
des s'eries chronologiques de variables pour plusieurs pays en l'occurrence
ceux de l'OCDE, pour 'evaluer le ràole des d'epenses sociales sur la
croissance. Ces travaux sont bas'es sur la technique de l''econom'etrie des
panels, et dans ce cas l'analyse du lien entre la s'ecurit'e sociale et la
croissance 'economique est a` la fois temporelle et spatiale. Beaucoup
d''etudes dont l'analyse est uniquement temporelle, ont 'et'e aussi
abord'ees.
Dans le cas de la France (2006), la DREES (Direction de la
Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques) a` partir des
auteurs Laurence BOONE et Christel GILLES, a 'evalu'e le ràole
stabilisateur des revenus de remplacement. L''etude r'ealis'ee par ces auteurs
avait pour but d'analyser l'effet stabilisateur automatique des fluctuations du
cycle 'economique sur les diff'erents types de d'epenses de s'ecurit'e sociale
en France. A cet effet, un modèle est 'etabli pour chaque type de
prestation en fonction du PIB, pour mesurer dans quel sens et avec quelle
ampleur les d'epenses de prestations sociales r'eagissent lorsque la croissance
'economique est plus forte ou plus faible que sa moyenne (DRESS). L''equation
'econom'etrique utilis'ee dans l'estimation s'inspire de celle 'etablie par
l'OCDE26 . Le modèle retenue est le suivant :
psi/y* = c1 + c2t + c3[(y - y*)/y]
O`u psi est la prestation sociale i, c1 est une constante, t
est un trend temporel, y est le PIB et y*, le PIB potentiel27 . Pour
'evaluer le ràole d'une d'epense de prestation i, on a recourt a` la
valeur estim'ee de c3. En effet, si c3 < 0, les prestations de la branche
consid'er'ee 'evoluent en sens contraire avec l''ecart de production (y -
y*), c'est-à-dire qu'il joue un ràole
26 L'équation mise en place par l'OCDE est la suivante :
log(psi/y*) = c1 + c2t + c3log[y/y*]. c3 est le
coefficient qui mesure l'élasticitéde la prestation sociale i aux
variations du PIB.
27Calculépar l'OCDE
stabilisateur28. L'interpr'etation donn'ee au
coefficient c3 signifie qu'une augmentation de 1 point de l''ecart de
production entraàýne une variation de c3 des d'epenses de
prestations psi. Après avoir sp'ecifi'e le modèle, la m'ethode de
co-int'egration29 est utilis'ee, pour l'estimation et
l'interpr'etation des r'esultats. Les variables utilis'ees pour l'estimation
par la DREES sont trimestrielles.
Les r'esultats obtenus par la DRESS montrent qu'en France, les
d'epenses sociales li'ees au chômage sont d'efavoris'ees par
l'augmentation de l''ecart de production. Les estimations montrent en effet
qu'une augmentation d'un point de l''ecart de production, r'eduit de 0,026
point la part de l'ensemble des prestations li'ees au chômage dans le PIB
potentiel (DREES). La branche chômage en France admet des propri'et'es
conta-cycliques. Le r'esultat est identique pour les branches
assurance-chômage, pr'eretraites et ASS (Assistance de S'ecurit'e
Sociale).
Les d'epenses d'indemnit'es journalières par contre
sont favoris'ees par l''ecart de production. En fait, la DREES a montr'e que
l'augmentation d'un point de l''ecart de production, entraàýne
une augmentation de 0,004 point (effet positif non significatif) des d'epenses
d'indemnit'es journalières. La DREES a aussi 'evalu'e de manière
agr'eg'ee le rôle stabilisateur des d'epenses sociales. Il ressort de
cette analyse que les d'epenses sociales dans l'ensemble diminueraient de 0,043
point, lorsque qu'il y a augmentation d'un point de l''ecart de PIB.
2.3 Conclusion
Le chapitre pr'esent nous a permis de nous entourer des
'el'ements d'analyse sur le rôle de la s'ecurit'e sociale sur la
croissance 'economique. Il existe en effet une très vaste litt'erature
sur la conception de la s'ecurit'e sociale, ainsi que la relation qu'elle fonde
avec la croissance 'economique. L'analyse th'eorique de la s'ecurit'e sociale
est consid'er'ee au d'epart comme un instrument de politique 'economique
(Keynes, 1936), ou encore comme une source de protection pour les travailleurs
(Marx, 1848). D'autres auteurs ont analys'e la s'ecurit'e sociale sur le plan
micro'economique en utilisant les interactions entre la s'ecurit'e sociale et
les individus de la collectivit'e (Modigliani et Brunberg, 1954). Les nouvelles
consid'erations de la s'ecurit'e sociale, intègrent dans la conception
de ce dernier, le rôle qu'elle peut apporter
28La variable admet des propriétés
contracycliques
29 Méthode qui consiste a` estimer une équation a`
partir de variables exprimées en niveau non stationnaires
dans la réduction de la pauvretéet par
conséquent, de l'amélioration du bien-être des
individus.
Une autre considération est celle de son interaction,
avec l'identiténationale (Béland et Lecours, 2004). On peut
retenir de ce chapitre que plusieurs auteurs s'opposent sur le ràole que
peut avoir la sécuritésociale sur la croissance économique
d'un pays30. Beaucoup d'études théoriques comme
empiriques ont analyséle rapport entre la sécuritésociale
et la croissance économique.
Sur le plan théorique, les auteurs comme Mirrlees(1971)
aboutissent a` un ràole néfaste de la
sécuritésociale sur la croissance économique. A l'inverse,
Hubbard et judd(1984) arrivent a` montrer le ràole positif de la
sécuritésociale sur la croissance économique. Les
débats se mobilisent dès lors sur le ràole effectif que
peut avoir la sécuritésociale sur la croissance
économique. A partir des spécificités de certains pays,
plusieurs chercheurs ont optépour une analyse empirique de la
sécuritésociale sur la croissance économique.
Comme sur le plan théorique, l'analyse empirique
n'apporte pas une décision radicale sur le ràole effectif de la
sécuritésociale sur la croissance économique. Se basant
pour la plupart sur la technique de l'économétrie des
données de panel, certains auteurs montrent effectivement que la
sécuritésociale (ses dépenses) influence de manière
significative le niveau de la croissance économique31.
D'autres auteurs parviennent plutàot a` montrer le
contraire32. Du moins, la tendance globale des analyses et des
observations faites, nous pousse intuitivement a` penser plus a` un effet
positif de la sécuritésociale sur la croissance
économique, plutàot qu'àun effet négatif.
30A l'exemple des néoclassiques et des keynésiens
31C'est le cas de Cashin(1994)
32Weede(1986, 1991)
DEUXIEME PARTIE
ANALYSE EMPIRIQUE
DE LA SECURITE SOCIALE
DANS L'ECONOMIE
CAMEROUNAISE
Chapitre 3
Comportement de la sécuritésociale
dans l'économie camerounaise
N
ous venons de parcourir la littérature théorique
et empirique sur la situation de la sécuritésociale face a` la
croissance économique. Beaucoup d'études
empiriques ont mis en évidence le ràole (positif
ou négatif) que pouvait avoir la sécuritésociale sur la
croissance économique. Dans le cadre du Cameroun, nous nous basons sur
des études déjàeffectuées et des
spécifications économétriques utilisées, pour
arrêter le modèle économétrique propre aux
données du Cameroun et ensuite formuler la méthode
économétrique a` utiliser. Mais avant de présenter cette
partie de notre travail qui semble être très importante, il
est nécessaire de connaàýtre comment se
comporte la situation de la sécuritésociale au
Cameroun, ainsi que sa place dans l'économie camerounaise. Le
chapitre présent décrit a` cet effet, la
situation de la sécuritésociale et sa place dans
l'économie du Cameroun. Il présentera dans la suite, le
modèle et la technique économétrique retenus pour analyser
le ràole de la sécuritésociale sur la croissance
économique au Cameroun.
3.1 Situation de la sécuritésociale au
Cameroun
Depuis la dévaluation du Franc CFA survenue en 1994, la
situation économique du Cameroun semble aller de mieux en mieux.
Concernant, la sécuritésociale au Cameroun, elle se porte mieux
depuis ces dix dernières années et semble apporter de multiples
avantages aux principaux bénéficiaires. Les effectifs
d'employeurs et de travailleurs immatriculés augmentent d'année
en année, ainsi que des politiques de suivi et de garantie de la
protection sociale en faveur des assurés et leurs membres de famille.
Cette situation donne une autre face de la sécuritésociale au
Cameroun.
3.1.1 Acteurs de la sécuritésociale au
Cameroun
L'un des aspects de l'amélioration de la
sécuritésociale, est l'évolution des principaux
acteurs33, intervenant dans la sécuritésociale au
Cameroun. Il s'agit principalement des employeurs, des travailleurs et des
bénéficiaires des prestations. Tous ces acteurs forment
l'ensemble des assurés.
Le nombre moyen d'employeurs immatriculés a` la CNPS
aux cours de la période 2006-2009 tourne autour de 4000. L'année
2007, comme l'illustre la figure 3.1, représente l'année o`u le
nombre d'employeurs immatriculés a` la CNPS est le plus
élevé, et plus de 90% de ces employeurs sont du secteur
privé. Cette évolution quasi-constante du nombre d'employeurs ces
dernières années est dàu aux nouvelles mesures prises par
la CNPS pour gérer les employeurs immatriculés. En effet, un
processus d'assainissement a étémis sur pied depuis 2008 par la
CNPS pour traiter le cas des entreprises effectivement inscrits a` la caisse.
Avant la mise en place de ce processus, beaucoup d'employeurs non
affiliés continuaient de profiter des avantages de la CNPS. Cette
nouvelle mesure vient non seulement réduire le nombre d'employeurs non
affiliées, mais de pousser les employeurs immatriculés a` faire
plus confiance a` la caisse.
33Il s'agit de ceux prévus par les textes de la
CNPS
Figure 3.1 : Employeurs immatriculés au cours de la
période 2006-2009
Source : Annuaire statistique CNPS 2009
Au niveau du nombre de travailleurs, le rythme
d'immatriculation a` la CNPS est le même que celui des employeurs. Les
mesures d'assainissement ont permis une meilleure prise en charge des
travailleurs. La figure 3.2 illustre l'évolution du nombre de
travailleurs inscrits a` la CNPS au cours de la période 2006-2009.
Figure 3.2 : Travailleurs immatriculés au cours de la
période 2006-2009
Source : Annuaire statistique CNPS 2009
D'après la figure 3.2, on d'enombre en moyenne 15000
nouveaux travailleurs qui s'inscrivent chaque ann'ee, au cours de la p'eriode
2006-2009. L'ann'ee 2009 est celle o`u le nombre de travailleurs est minimum
(12163). Les deux graphiques pr'ec'edents nous montrent qu'au cours de ces
dernières ann'ees (2006-2009), le niveau du nombre d'employeurs comme
celui des travailleurs inscrits chaque ann'ee a` la CNPS, a consid'erablement
baiss'e en 2009.
Les assur'es repr'esentent l'ensemble des acteurs intervenant
dans les activit'es de la CNPS. L'effectif des assur'es varie entre 500.000 et
800.000 au cours de ces dernières ann'ees. Le tableau suivant montre
l''evolution du nombre d'assur'es a` la CNPS de 2005 a` 2009.
Tableau 3.1 : Nombre d'assurés au cours de la
période 2005-2009
Source : Annuaire statistique CNPS 2009
Comme le nombre d'employeurs et le nombre de travailleurs, le
nombre d'assur'es diminuent consid'erablement en 2009. D'après le
tableau pr'ec'edent on note en effet une r'eduction de près de 30%
d'assur'es en 2009, par rapport a` l'ann'ee pr'ec'edente. Ce r'esultat est tout
a` fait correl'e au rythme d''evolution des employeurs. La chute du nombre
d'assur'es a` la caisse, s'explique par le processus d'assainissement qui a
actualis'e le fichier d'assur'es pour ne retenir que les assur'es effectivement
inscrits a` la CNPS.
Tous les acteurs de la s'ecurit'e sociale 'evoluent de la
même manière. Cette situation est en effet normale, du fait que
les travailleurs sont couverts par les employeurs qui sont immatricul'es a` la
CNPS, et les allocataires familiales sont les membres de famille des principaux
travailleurs. Le nombre de b'en'eficiaires en est en effet la principale
cons'equence
de cette logique. Le tableau suivant présente le nombre de
bénéficiaires enregistrés par la CNPS au cours de la
période 2004-2008.
Tableau 3.2 : Nombre de bénéficiaires au
cours de la période 2004-2008
Source : Annuaire statistique CNPS
2009 L'évolution du système de sécuritésociale
au Cameroun est a priori basée sur la qualitéde la prise en
charge des principaux acteurs concernés. Les nouvelles mesures prises
par la
caisse ont permis de constater la chute du nombre
d'assurés inscrits a` la CNPS. Seulement, le problème de la
non perception de tous les fichiers d'assurés peut aussi expliquer la
baisse
du nombre d'assurés. Cette position montre l'obstacle
rencontrépar le système de
sécuritésociale au Cameroun. Cependant d'autres
aspects peuvent nuire ou améliorer la situation de la
sécuritésociale au Cameroun. Il s'agit des principaux
indicateurs34 de la sécuritésociale.
3.1.2 Les indicateurs de la sécuritésociale
au Cameroun
Les pays de la CIPRES ont arrêtés un certain
nombre d'indicateurs pour non seulement évaluer le niveau de performance
de la sécuritésociale, mais aussi pour effectuer des
éventuelles comparaisons entre eux.
34Ce sont les indicateurs arrêtés par les
pays membres de la CIPRES
Gestion administrative
La gestion administrative de la s'ecurit'e sociale est bas'ee
sur la mesure d'un certain nombre de ratios. Les ratios les plus importants
sont en g'en'eral le mouvement du personnel et la gestion de la tr'esorerie et
de placements.
Concernant le mouvement ou la gestion du personnel de la
s'ecurit'e sociale (CNPS) au Cameroun, elle est relativement croissante malgr'e
les d'ecès qui surviennent a` certains d'entre eux. Le tableau suivant
illustre la situation du personnel de la CNPS entre 2005 et 2009.
Tableau 3.3 : Mouvement du personnel au cours de la
période 2005-2009
Source : Annuaire statistique CNPS 2009
Le ratio sortie/entr'ee est le plus 'elev'e en 2009 (342 %).
En d'autres termes cela sousentend que le nombre de personnes parties de la
CNPS est un peu plus de trois fois celui des personnes recrut'ees. On remarque
que la forte augmentation de ce ratio est due en grande partie a` la cat'egorie
» Autres ». Cette cat'egorie concerne les personnes qui ont
travaill'ees a` la CNPS et ont 'et'e soit licenci'ees, soit parties de leur
propre gr'e. Le licenciement des employ'es de la CNPS est du pour la plupart,
aux fausses d'eclarations d'identit'e.
De même, la gestion de la trésorerie a perdu son
élan en 2009. Comme le montre les tableau 3.4, les principales recettes
et dépenses de la gestion administratives ont relativement
chutées en 2009, par rapport a` l'année précédente.
Cette chute s'explique par le fait
que la CIPRES, a demandéa` tous les autres pays membres
d'identifier le seuil au delàduquel les dépenses
administratives ne doivent jamais dépasser. A cet effet, la CNPS
s'est
donnée le défi de réduire ses
dépenses administratives, ce qui tout a` fait génère un
impact sur ses recettes.
Tableau 3.4 : Dépenses et Recettes de la gestion
administrative au cours de la période 2005-2009 (en FCFA)
Source : Comptes de résultats de la CNPS, 2009
Les ratios ou mesures que nous venons de présenter sont
ceux de la gestion administrative. Elles ne sont pas exhaustives. Nous nous
sommes contentés de l'essentiel.
Gestion financière et comptable
Concernant la gestion financière et comptable, elle se
mesure a` partir de plusieurs indicateurs a` l'exemple des charges
administratives de la sécuritésociale. La figure 3.3
suivant illustre l'évolution des charges administratives
destinées aux activités de la
sécuritésociale au Cameroun au cours de la
période 2004-2009.
Figure 3.3 : Charges administratives de la CNPS au cours
de la période 2004-2009 (en FCFA)
Source : Comptes de résultats de la CNPS, 2009
Les charges administratives de la CNPS évoluent
positivement entre 2004 et 2007, puis décroissent de manière
significative jusqu'en 2009. Il faut noter que depuis 200135 l'Etat
a cesséd'être employeur auprès de la CNPS. L'Etat ne cotise
plus a` la caisse, mais peut néanmoins rembourser sa dette auprès
d'elle. Les années florissantes de la CNPS (période 2004-2007)
o`u les charges administratives sont élevées, sont dues aux
énormes entrées recues gràace en partie au
paiement des dettes contractées par l'Etat envers la CNPS.
L'année 2009 o`u les charges administratives ont chutépeut
s'expliquer par le fait que l'Etat n'a peut être pas honoréa` ses
engagements.
35passage de l'année budgétaire a`
l'année civile
Action sanitaire et sociale
L'action sanitaire et sociale concerne globalement la gestion
des écoles maternelles et primaires, et des établissements de
soins que la CNPS prend en charge. La gestion de l'action sanitaire et sociale
par la CNPS, lui fait générer des montants de recette et de
dépense assez importants, que nous présente la figure
suivante.
Figure 3.4 : Recettes et dépenses de l'action sanitaire
et sociale au cours de la période 2005-2009 (en FCFA).
Source : Comptes de résultats de la CNPS, 2009
Nous retenons de ce graphique, que la CNPS dépense
énormément en action sanitaire et sociale plus qu'elle n'en
gagne. La source principale des dépenses d'action sanitaire et sociale
provient des bénéfices obtenus a` partir des cotisations
d'acteurs des différentes prestations sociales. Seulement,
l'évolution des dépenses en action sanitaire
connaàýt une forte croissance entre 2007 et 2008, puis se
stabilise. En effet, depuis 2008, la CNPS a intégréles frais du
personnel (salaires du personnel) de l'action sanitaire et sociale pour
l'évaluation des dépenses de cette dernière.
De manière globale, la situation de la
sécuritésociale au Cameroun semble intéressante,
malgréune tendance a` la baisse ces dernières années. Nous
notons effectivement
que la majoritédes phénomènes
utilisés pour décrire la situation de la
sécuritésociale au Cameroun décroissent en 2009. Comme
nous l'avons affirméplus haut, elle peut s'expliquer par les mesures
d'assainissement prises pour gérer les assurés et par les dettes
non encore payées par l'Etat pour l'aspect financier de la caisse.
Après avoir résuméla situation de la
sécuritésociale au Cameroun, il convient dans la suite de ce
travail, de présenter sa place dans l'économie camerounaise.
3.2 La place de la sécuritésociale dans
l'économie Camerounaise
Nous venons de voir plus haut, que le système de
sécuritésociale au Cameroun évolue convenablement. Dans
cette section, nous présenterons de manière sommaire et
descriptive, comment la sécuritésociale au Cameroun se comporte
face a` certaines variables macroéconomiques.
3.2.1 Population assurée et population totale
Comme pour la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne, le
Cameroun connaàýt une faible représentativitéde sa
population assurée a` la CNPS, par rapport a` sa population totale. Nous
notons qu'au Cameroun, en moyenne 3,8 % (valeur déterminée pour
la période
2005-2009 par nos calculs) de la population totale est
assurée par le système de
sécuriésociale. Ce constat vient en effet confirmer
les résultats énoncés par le BIT (2001). Cette
proportion croit évidemment comme le nombre
d'assurés, en ce sens que la population totale est relativement
croissante. Toutefois, pour une meilleure appréciation de la part
de la population assurée sur la population totale, il convient
d'éxaminer la figure 3.5 ci-après.
Figure 3.5 : Part (en %) de la population assurée
sur la population totale au cours de la période 2000-2009
Source : Nos calculs, CNPS, BM, 2009
Cette figure montre que l'évolution du nombre
d'assurés par rapport a` la population totale est quasi-constante entre
2000 et 2008. Cependant, elle connaàýt une chute significative en
2009. Celàs'explique évidemment par la chute du nombre
d'assurés en 2009, dont les principales causes sont les mesures
d'assainissement effectuées par la CNPS depuis 2008.
3.2.2 Dépenses de sécuritésociale et
croissance économique
Les dépenses sociales de la CNPS représentent
l'ensemble des dépenses octroyées pour le fonctionnement des
différentes branches sociales. Communément appelées
prestations sociales, les dépenses de sécuritésociale de
la CNPS, admettent une part moyenne de 0,5 % dans le PIB du Cameroun. Le
graphique suivant présente alors l'évolution de la part (en
pourcentage) des dépenses de prestations sociales dans le PIB du
Cameroun.
Figure 3.6 : Part en pourcentage des dépenses
sociales sur le PIB au cours de la période 2000-2009
Source : Nos calculs, CNPS, INS, 2009
Nous pouvons dire de ce graphique, que les parts de
dépenses sociales sur le PIB camerounais ne semblent pas évoluer
fortement. Les parts de dépenses sociales sont comprises entre 0,4 % et
0,6 % du PIB. On note néanmoins les années 2003 et 2007, les
années o`u les parts sont les plus élevés (0,51 % en 2003
et 0,56 % en 2007). Ces années comme nous l'avons
déjàexpliqué, sont des années o`u l'Etat a
évidemment honoréses dettes envers la CNPS. Au niveau de la
contribution des dépenses sociales a` la croissance du PIB36,
le phénomène est identique.
36elle est donnée par la relation cont(V ) =
V,--V,_1
P IB,_1 × 100
Figure 3.7 : Contribution des dépenses de
prestations sociales a` la croissance du PIB au cours de la période
2001-2009
Source : Nos calculs, CNPS, INS, 2009
D'après le graphique ci-dessus, l'année 2003 est
celle pour laquelle les dépenses de prestations sociales ont le plus
contribuéa` la croissance du PIB (0,14 %). Par contre, elles contribuent
plus négativement en 2004 (-0,07 %), mais cette contribution
négative est pratiquement négligeable. Cette contribution forte
en 2003 est causée par un partenariat signéentre la CNPS et le
Ministère des Finances (MINFI). L'année 2003 est en effet
l'année d'entrée en vigueur de l'évaluation des
dépenses de la CNPS liéaux impôts fixés par le
MINFI. A cet effet, toute structure qui paye les impôts, se voit
directement imposer les droits d'immatriculation a` la CNPS. Nous pouvons aussi
expliquer cette forte contribution des dépenses sur la croissance du PIB
en 2003, par le payement de la dette de l'Etat auprès de la CNPS
L'une des mesures pertinentes du lien entre la
sécuritésociale et la croissance économique, est
l'évolution comparative entre les prestations moyennes par
assuréet le PIB par tête. Le PIB par tête est largement
supérieur aux dépenses de sécuritésociale par
assuré. En effet, la valeur du PIB par tête est près de
huit fois (8,011) plus élevéque celle des
dépenses par assuré. Ce résultat montre
en effet que l'aspect financier de la sécuritésociale au Cameroun
est très faible devant la richesse dégagée par son
économie. La présentation des résultats obtenus est
illustrée par la figure 3.8 ci-après.
Figure 3.8 : Evolution comparative entre les dépenses
sociales par assuréet le PIB par tête au cours de la
période 2000-2009
Source : Nos calculs, CNPS, INS, 2009
3.2.3 Cotisations sociales et croissance
économique
Nous avons vu au premier chapitre de ce document, que les
recettes représentaient l'ensemble des cotisations de plusieurs acteurs,
en l'occurrence l'Etat, les employeurs et les salariés. Elles
constituent une source de financement des activités de la
CNPS37 et son influence dans l'analyse économique est
nécessaire a` visuliser. Nous présentons a` cet effet le rapport
des recettes de sécuritésociale d'une part avec la croissance
économique, et d'autre part avec l'investissement public.
37plus généralement de la
sécuritésociale
Recettes de sécuritésociale et PIB
Cette section pr'esente l''evolution de la part des recettes
de la CNPS par rapport au PIB du Cameroun. Comme nous le verrons dans le
graphique suivant, la part des recettes de s'ecurit'e sociale sur le PIB
camerounais est plus importante dans les ann'ees 2007 et 2008(p'eriode a`
laquelle l'Etat a r'egularis'e ses dettes auprès de la CNPS). Cette part
est moins importante en 2000 et 2002.
Figure 3.9 : Part (en %) des recettes de
sécuritésociale sur le PIB au cours de la période
2000-2009
Source : Nos calculs, CNPS, INS, 2009
Recettes de sécuritésociale et Investissement
public
L'investissement public repr'esente une composante
fondamentale du PIB dans les analyses 'economiques. La part des recettes de
s'ecurit'e sociale sur l'investissement public est la proportion des recettes
de la CNPS du secteur de la s'ecurit'e sociale sur l'ensemble de
l'investissement public au Cameroun. Les r'esultats de la figure
ci-après sont fortements
liés a` ceux obtenus des figures
précédentes. Nous constatons en effet que, les années dont
les parts de recettes de sécuritésociale sur l'investissement
public sont les plus élevés, sont identiques a` celles des parts
des recettes par rapport au PIB. Au départ, la tendance semble
constante, puis on constate, une forte augmentation a` partir de 2006. Cette
augmentation s'achève en 2008, pour ensuite décroitre en 2009.
Graphiquement, voici comment évolue la part des recettes de
sécuritésociale sur l'investissement public.
Figure 3.10 : Part (en %) des recettes de
sécuritésociale sur l'investissement public au cours de la
période 2000-2009
Source : Nos calculs, CNPS, BM, 2009
De manière globale, la place de la
sécuritésociale dans l'économie camerounaise ces dix
dernières années, connait deux phases. Par exemple la figure
ci-dessus montre que la première phase se situe entre les années
2000 et 2005, période dans laquelle les recettes comme les
dépenses de la caisse évoluent de manière quasi-constante.
La deuxième phase entre 2005 et 2008, o`u l'on constate une forte
croissance due en partie aux dettes de l'Etat payées a` la CNPS. Ces
constats proviennent du test de Chow effectuédans le tableau
ci-après, qui montre que la date 2005 est la date de rupture de la
figure 3.10. En effet, Les p-valeurs étant toutes deux
inférieures a` 5%, nous rejetons l'hypothèse de
stabilitédes paramètres entre les sous-périodes 2000-2005
et 2005-2009.
Tableau 3.5 : Test de Chow (stabilitédes
paramètres)
Source : Sortie Eviews
3.2.4 Relation linéaire entre
sécuritésociale et croissance économique
Figure 3.11 : Etude des corrélations
linéaires
Source : Nos calculs, CNPS, BM, 2009
L''etude des corr'elations lin'eaires effectu'ee a` la figure
3.11 nous permet de se faire une id'ee sur le lien de causalit'e entre les
s'eries de la s'ecurit'e sociale et la croissance 'economique. Il ressort de
ces nuages de points que les d'epenses comme les recettes de s'ecurit'e sociale
au Cameroun admettent une liaison »faiblement linéaire»avec le
FIB par tête. L'investissement public et le FIB par tête ont une
liaison »fortement linéaire». Nous procedons a` pr'esent a` la
formulation et aux techniques d'analyse 'econom'etriques.
3.3 Formulation du modèle
économétrique et justification du choix des variables
Nous avons pr'esent'e jusqu'ici le cadre conceptuel de notre
'etude, bas'e sur une solide description des notions li'ees a` la s'ecurit'e
sociale et le cadre institutionnel qui visait a` d'ecrire l'organisation de la
s'ecurit'e sociale au Cameroun. Ensuite, nous avons poursuivi par une mise en
'evidence de la relation entre la s'ecurit'e sociale et la croissance
'economique, qui se trouve très mitig'ee d'un auteur a` l'autre, selon
les diff'erentes approches38. L'analyse descriptive sur la situation
de la s'ecurit'e sociale au Cameroun et sa place dans l''economie camerounaise
vient achever les premières analyses de ce travail.
Au terme du bout du travail d'ejàr'ealis'e, nous nous
posons la question de savoir quelle mesure au plan 'economique peut on faire
sur la liaison entre les d'epenses de prestations sociales que la CNFS a
effectu'ees, et l''evolution de la croissance 'economique au Cameroun. Une
analyse descriptive a permis de se faire une id'ee sur ce lien, qui semble
être très significatif. Four arriver a` 'evaluer le lien ou
l'impact que peut avoir les d'epenses de prestations
sociales sur la croissance 'economique au Cameroun, nous nous
basons des travaux d'ejàr'ealis'es pour formuler notre propre
modèle d'estimation.
3.3.1 Formulation de la relation entre les prestations
sociales et la croissance économique au Cameroun
Les premiers modèles de croissance 'economique g'en'er'es
pendant l'ère n'eoclassique incorporaient deux facteurs a` savoir le
travail et le capital. Ces modèles ont 'evolu'e en fonction
38approches théorique et empirique
des auteurs, et celàa engendréle débat
sur les véritables déterminants de la croissance
économique. Les modèles de croissance économique de court
terme sont passédepuis le temps des néoclassiques et Keynes, aux
modèles de long terme de la croissance économique par des auteurs
comme Baro (1990)39(bien qu'elles avaient commencépar Harrod
et Domar). Beaucoup d'études empiriques en effet ont
ététestées pour évaluer les effets de long terme de
la croissance économique.
A partir des années 1980, une nouvelle vague d'auteurs
apparait dans les estimations a` long terme de la croissance économique,
en étudiant le lien de ce dernier avec les dépenses de
sécuritésociale. Ce sont ces auteurs qui vont nous guider dans le
choix du modèle économétrique que nous allons utiliser
pour évaluer la relation entre la sécuritésociale et la
croissance économique au Cameroun.
Nous tenons a` rappeler que la plupart des études
mettant en relation les dépenses de sécuritésociale et la
croissance économique ont utilisées les panels de
pays40. Très peu d'études en Afrique subsaharienne ont
analyséla relation qui existe entre la sécuritésociale et
la croissance économique. La plupart des travaux que nous avons
parcourus sur ces pays, relatent plutôt le fonctionnement de leur
sécuritésociale. Ces travaux pour la plupart analysent la faible
représentativitéde la sécuritésociale dans ces
pays, et proposent des mesures pour l'élargissement du système de
sécuritésociale.
Néanmoins, nous avons trouvéquelques travaux qui
nous paraissaient intéressants, pour identifier et mesurer le lien entre
les dépenses de sécuritésociale et la croissance
économique. Pour identifier quel peut être le lien entre la
croissance économique et les dépenses de
sécuritésociale, la majoritédes auteurs utilisent un
modèle dans lequel la croissance économique41 est la
variable dépendante et les dépenses de
sécuritésociale représentent la variable explicative.
Certains auteurs arrêtent leur modèle a` ce niveau, d'autres
ajoutent certaines variables de contrôle de la croissance
économique (investissement, force de travail42, capital
humain,etc).
39Il met en évidence le ràole moteur des
infrastructures sur la croissance économique de long terme
(Tanankem,2010)
40en l'occurrence les pays de l'OCDE
41elle peut être mesurée par le taux de
croissance du PIB, o`u du PIB par tête
42En théorie économique, elle est la
partie du capital d'une entreprise constutuée par la
productivitédes employés (Encyclopédie Encarta 2009)
De toutes ces études, nous nous inspirons des travaux
de deux principaux groupes d'auteurs. Il s'agit de Cashin (1994) et [Arjona et
al] (2002). [Arjona et al] (2002) analysent le lien entre les dépenses
de sécuritésociale et la croissance économique avec des
données de panel de 21 pays de l'OCDE, sur la période 1970-1998.
Le modèle postulépar ces auteurs est le suivant :
Yit = a0 + a1Y *
it + a2INVit + a3CHit + a4CDit +
a5DSSit + åit
o`u Yit est le taux de croissance moyen annuel du FIB
réel par personne en age de travailler(15-64 ans), Y *
it, la valeur décaléee du FIB réel
décalépar personne en age de travailler, INVit, l'investissement
mesurée par la formation brute de capital,CHit, le capital humain
mesurépar le nombre d'années de scolaritéde la population
agée de 25 a` 64 ans CDit, la croissance démographique qui est
mesurée par le taux annuel moyen de croissance de la population en age
de travailler (15-64 ans)et enfin DSSit, qui représente les
dépenses de sécuritésociale. Les indices i et t
représentent respectivement un pays i donnéet une période
t donnée.
En s'inspirant de la littérature théorique et
empirique, et plus principalement de l'étude de Arjona et al (2002), et
de celle de Cashin (1994), nous formulons dans le cas du Cameroun, le
modèle suivant :
LPIBRHt = a0 + a1LINV Pt + a2LPRESTTOTt + a3LRECTOTt +
åt
O`u
? LPIBRH est le logarithme du FIB réel par tête
d'habitant;
? LINV P est le logarithme de l'investissement public (formation
brute de capital); ? LPRESTTOT est le logarithme du niveau des dépenses
de prestations sociales de la CNFS;
? LRECTOT est le logarithme du niveau des recettes de
sécuritésociale de la CNFS.
3.3.2 Justification du choix des variables et
méthodologie d'estimation
Justification du choix des variables
Le modèle retenu pour analyser le lien entre les
dépenses de sécuritésociale et la croissance
économique ne saurait être utlisésans que nous ne
justifions les variables que nous lui attribuons. Le choix des variables (ou
données) a étéguidépar la littérature
(théorique et empirique), la disponibilitéet la
fiabilitédes données dans le cadre du Cameroun.
La croissance du PIB par tête
Elle est la variable la plus utilisée dans les
modèles de croissance économique. Sa présence dans les
estimations économétriques est très importante pour
déceler des implications politiques, et de proposer des recommandations.
Nous avons optépour la mesure de la croissance économique, le PIB
par tête. En effet, elle a étéutilisée par beaucoup
d'auteurs43 dans le cadre du lien avec la
sécuritésociale. Elle est aussi par ailleurs recommandée
par la BM et le FMI pour les estimations.
L'investissement public
Cette variable est reconnue par les économistes comme
importante source de productivitéet de croissance économique
(Tanankem, 2010). Son utilisation dans notre modèle est
nécessaire pour percevoir le lien a` long terme avec la PIB par
tête. Dans la plupart des études, on l'utilise pour mesurer la
capital physique. Elle a étéen effet utilisée par Arjona
et al (2002).
Les dépenses de prestations sociales
Elle est considérée comme la variable
d'intérêt, non pas pour dire qu'elle est la variable
dépendante, mais qu'elle représente le centre du lien entre la
sécuritésociale au Cameroun et la croissance économique.
Sa présence dans le modèle est tout a` fait légitime, pour
capter le rapprochement qu'on peut faire avec la croissance
économique.
43Person et Tabelini(1994), Landau(1985),etc.
Les recettes de sécuritésociale
Cette dernière variable est très peu
utilisée dans les modèles économétriques de
croissance économique liée aux dépenses de
sécuritésociale. Néanmoins, son insertion dans le
modèle est d'une importance capitale. En effet, Pour examiner l'impact
économique des transferts sociaux, il importe de ne pas
considérer les seules prestations mais aussi les cotisations dont
l'évolution peut contrecarer celle des prestations (Raoul E. et
al(1982)). Cette variable a étéutlisépar Cashin, pour
estimer son modèle.
Nous venons de planter le décor, en formulant le
modèle économétrique qui nous permettra d'identifier
l'existence d'une relation entre les dépenses de
sécuritésociale et la croissance économique. Toutefois,
l'application d'un modèle économétrique avec des variables
temporelles, demande beaucoup d'attention et de rigueur. Pour mener a` bien nos
estimations, nous décrivons dans la suite la méthode d'estimation
de notre modèle.
Méthodologie d'estimation du modèle
Le modèle sur lequel nous cherchons a` faire des
estimations, tel qu'il est spécifié, est un modèle
linéaire de long terme. A cet effet, nous pouvons nous contenter de la
technique des MCO, pour estimer les coefficients de chaque variable
explicative, et ainsi vérifier celui des dépenses de prestations
sociales pour évaluer l'effet de cette variable a` long terme sur la
croissance économique. La validation de ce modèle passe alors par
la validation d'un certain nombre d'hypothèses du modèle
linéaire. Seulement, appliquer une telle technique nous donnerait des
estimateurs biaisés et donc des résultats falacieux.
A cet effet, pour résoudre ce problème,
plusieurs auteurs ont développéles notions de
stationnarité, de causalité, de cointégration, etc. Il est
bien vrai que lorsqu'on stationnarise les séries, la relation de long
terme est détruite, au profit de celle de court terme. Néanmoins,
la stationnarisation des séries garantit de meilleures estimations, et
la relation de long terme peut toujours exister, si l'hypothèse de non
cointégration entre les variables est rejetée.
La notion de cointégration a
étéutilisépour la première fois par Engle et
Granger (1987). Ces auteurs utilisent la cointégration entre deux
variables pour tester l'existence d'une relation de long terme entre elles. Ils
affirment que deux variables sont cointégrés, si elles
vérifient les conditions suivantes :
u les variables sont intégrés du même ordre
(I(0) ou I(1));
u il existe une combinaison linéaire entre les variables
qui soit stationnaire a` niveau;
Engle et Granger continuent en disant que si les variables
sont cointégrées (sous réserve que les deux conditions
précédemment citées sont validées), on peut estimer
un modèle a` correction d'erreur qui est une combinaison de la relation
de long terme et de court terme. Dans le cas o`u les variables sont
intégrées du même ordre, et qu'il n'y a pas
cointégration entre les variables, on estime un modèle VAR, sous
reserve de l'existence de causalitéentre les variables.
Johansen(1998) a développéla technique de
cointégration déjàmise en place par Engle et Granger en
1987, avec plusieurs variables. Johansen arrive a` cet effet a` montrer que
lorsque plusieurs variables sont intégrées du même ordre,
il peut exister une relation de cointégration entre elles. De même
que Engle et Granger, Johansen montre que si les variables sont
intégrées du même ordre, on peut estimer un modèle
VECM.
La méthodologie générale d'estimation des
modèles d'économétrie des série temporelles est la
suivante :
u identification de l'ordre d'intégration des variables du
modèle
u si les variables sont intégrées du même
ordre, on vérifie si elles sont cointégrées. u dans le cas
o`u les variables sont cointégrées, on estime un modèle a`
correction d'erreur. Dans le cas contraire, on estime un modèle
VAR44
u si toutes ces conditions ne sont pas vérifiées,
on estime le modèle ARDL45
Cette dernière technique a
étédéveloppée par Pesaran et al (2001). Elle est
moins contraignante que les deux premières techniques, du fait qu'elle
ne tient pas compte de l'ordre d'intégration des séries. Elle est
un cas particulier des modèles autoregressifs a` retards
échelonnés.
44dans le cas il y a causalitéentre les
variables 45technique de la cointégration de Pasaran
Chapitre 4
Analyse économétrique de la relation
entre dépenses de prestations sociales
de la CNPS et croissance économique
au Cameroun
A
près la pr'esentation des 'etudes r'ealis'ees sur le
lien entre la s'ecurit'e sociale et la croissance 'economique, et l'analyse
descriptive r'ealis'ee sur la place de
la s'ecurit'e sociale dans l''economie camerounaise, il
convient de pr'esenter le lien 'econom'etrique qui existe entre les d'epenses
de prestations sociales et la croissance 'economique au Cameroun. Le pr'esent
chapitre nous offre l'occasion d'identifier et d'interpr'eter la relation
'econom'etrique entre les d'epenses de s'ecurit'e sociale de la CNPS et la
croissance 'economique au Cameroun. A partir de la m'ethodologie d'estimation
pr'esent'ee au chapitre pr'ec'edent, nous utilisons un modèle VECM pour
'etablir cette relation. La suite et la fin de ce chapitre sont consacr'ees a`
l'interpr'etation des r'esultats et les implications de politiques.
4.1 Analyses stochastiques et résultats des
estimations
Cette section est destin'ee a` pr'esenter les
caract'eristiques stochastiques et même descriptives des s'eries de notre
modèle, afin d'estimer les r'esultats recherch'es. Mais avant, nous
pr'esentons les donn'ees qui nous serviront a` l'estimation des r'esultats.
4.1.1 Description des données de l'étude
Les donn'ees que nous utilisons sont relatives aux principales
variables arrêt'ees dans l'estimation du modèle. Ainsi, pour
mesurer la croissance 'economique, nous utilisons les donn'ees du PIB par
tête46 issues du CD-Rom de la Banque Mondiale (World
Development Indicators, WDI 2010). Toujours de cette source (WDI 2010), nous
utilisons la formation brute de capital pour mesurer l'investissement dans
notre modèle.
Les donn'ees sur les d'epenses et recettes de s'ecurit'e
sociale de la CNPS sont issues des principaux annuaires statistiques (les
'editions de 2000 a` 2009) et les comptes administratifs (de 1978 a` 1999)
produits par la CNPS.
En r'esum'e, les donn'ees utilis'ees proviennent de deux
principales sources jug'ees a` notre sens comme sources de r'ef'erence, dans la
publication et la validation des donn'ees. La p'eriode d''etude s''etale sur 30
ans, allant de l'ann'ee 1979 a` 2009, soit 31 observations. Toutes les
variables ont 'et'e logarithm'ees, pour traduire l''equation de la croisance
'economique comme la fonction de production Cobb-Douglas47.
Dès lors, nous pouvons passer a` l'analyse stochastique de nos s'eries
ainsi que l'interpr'etation des r'esultats que nous allons identifier.
4.1.2 Caractéristiques stochastiques des
séries du modèle
Toute analyse 'econom'etrique sur des s'eries temporelles
passe au pr'ealable par une 'etude stochastique des s'eries du modèle.
Cet exercice consacr'e principalement a` la d'etermination de l'ordre
d'int'egration d'une s'erie, nous met a` l'abri des regressions
fallacieuses.
46nous avons du faire le rapport du PIB r'eel de la BM
par la population totale 47Y = AKáLâ
L'analyse stochastique consiste en effet en une identification
des ordres d'int'egrations de toutes les s'eries du modèle, et a` un
diagnostic des corr'elogrammes des s'eries stationnaris'es.
Pour stationnariser les s'eries, nous nous servons des tests
usuels de stationnarit'e utilis'es dans la plupart des travaux d'analyse
'econom'etrique. Il s'agit du test de Dickey Fuller Augment'e (ADF) et de celui
de Philips-Perron. Ce dernier test est utilis'e pour prendre en compte
l'h'et'erosc'edasticit'e des r'esidus d'une s'erie.
Les tests de stationnarit'e r'ealis'es48 sur les
s'eries du modèle de long terme, sont consign'es dans le tableau
ci-dessous :
Tableau 4.1 : Résultats des tests de
stationnarité
Source : Nos calculs r'ealis'es sur le logiciel R
Les r'esultats ci-dessus montrent que toutes les s'eries du
modèle sont int'egr'es du même ordre (I(1)). Nous sommes donc en
droit de penser qu'il existerait une relation de long terme (relation de
coint'egration) entre les variables du modèle. Pour celà, il
faudrait que les variables soient coint'egr'ees. En d'autres termes, il
faudrait qu'il existe une combinaison lin'eaire entre ces variables qui soit
stationnaire a` niveau (c'est a` dire sans avoir diff'erenci'e
48les résultats détaillées de ces
tests sont présentés en annexe C
au pr'ealable, pour qu'elle soit stationnaire). Dans le cas
o`u les variables sont coint'egr'ees, nous estimons un modèle a`
correction d'erreur (MCE). Si elles ne sont pas li'ees par une relation de long
terme, nous estimons uniquement la relation de court terme49.
Ces r'esultats ne sont pas surprenants. Les analyses
descriptives r'ealis'ees50 sur chacune des s'eries, montrent que
leur 'evolution d'epend fortement du temps. La s'erie LPIB RH commence par une
coissance très forte (jusqu'en 1986)51, et ensuite une forte
chute jusqu'en 1994 (ann'ee de la d'evaluation du FCFA). Elle contient une
croissance lente mais soutenue depuis 1994 jusqu'en 2009. Cette 'evolution est
la même que pour la s'erie LINV P.
De même, les s'eries LPREST TOT et LREC TOT 'evoluent de
manière quasiidentique, de facon croissante. Dans ces
s'eries, il existerait des tendances d'eterministes qui pourraient pertuber la
stationnarit'e de ces s'eries. Au niveau des corr'elogrammes (pr'esent'es en
annexe C) des s'eries diff'erenci'ees (simple ou partiel), toutes les bandes se
retrouvent a` l'int'erieur des seuils limites des diagrammes. Ces figures
viennent en effet, être en accord avec les r'esultats pr'esent'es au
tableau pr'ec'edent.
Après identification de l'ordre d'int'egration des
s'eries du modèle, nous poursuivons avec l'identification du
modèle d'estimation et la pr'esentation des r'esultats.
4.1.3 Identification du modèle d'estimation et
présentation des résultats obtenus
L'identification du modèle a` estimer passe au
pr'ealable par une v'erification de l'existence ou non de relations de
coint'egration entre les variables. A cet effet, nous utilisons l'approche du
test de coint'egration de Johansen, appliqu'e dans ce type d'exercice.
Test de cointégration au sens de Johansen
Pour appliquer le test de coint'egration de Johansen, nous
utilisons la proc'edure qu'il a propos'e en 1998 (Voir la proc'edure en annexe
D).
49modèle VAR
50Voir annexe C
51année du début de la crise
économique au Cameroun
La première étape du test de
cointégration de Johansen, consiste a` stationnariser les séries.
Les séries étant toutes intégrées du même
ordre, nous passons a` la deuxième étape. Nous devons maintenant
déterminer le nombre de retards optimal p, du modèle VAR(p) des
variables en niveau. Il est donc nécessaire de fixer le nombre de
retards maximal Pmax.
Plusieurs formules existent dans la littérature
économétrique, sur la détermination du nombre de retards.
La première et la plus utilisée est Pmax =
T1/4. On utilise aussi celle de Neyman et West(1957) qui
est de la forme Pmax = 4×[N/100]2/9. La
première formule nous permet d'obtenir Pmax = 2, 36 et celle de Neyman
3, 08. Dans les deux cas, nous optons pour un retard maximal égal a` 3
.
La procédure normale du test de johansen, consiste a`
lancer le modèle VAR(p) pour un p fixéallant de 1 a` Pmax. Par la
suite, on détermine le retard optimal, en choisisant le retard qui
minimise la majoritédes critères d'information. Comme, nous
réalisons ces estimations avec le logiciel Eviews, lors du lancement du
modèle VAR il ne retient que 2 critères d'information (Akaike et
Schwarz). Par contre, la littérature propose cinq critères
d'information52 pour choisir le retard optimal. Pour corriger ce
problème, nous réalisons sous Eviews dans un premier temps un
modèle VAR (`a partir des séries en niveau) avec un retard
compris entre 1 et 3, et dans un deuxième temps, nous déterminons
de façon résumée, les estimations pour les cinq
critères d'information.
Les résultats obtenus sur l'ordre optimal de chaque
critère d'information, sont consignés dans le tableau suivant.
Tableau 4.2 : Retard optimal et critères d'information
Source : Sortie Eviews
52ces critères sont présentés en
annexe
D'après le tableau ci-dessus, le retard 2 est celui qui
minimise la plupart des critères d'information. En effet, les
critères FPE (Final Predicted Error), AIC (Akaike) et HQ (Hannan Quinn)
sont minimisés pour le retard 2, tandis que le critère SC
(Schwarz)est minimisépar le retard 1. Le critère LR donne aussi
le retard 2 comme retard optimal. Nous concluons a` cet effet, que le retard
optimal est p=2.
Le retard optimal que nous venons d'identifier est celui qu'on
utilisera pour effectuer le test de cointégration. La réalisation
du test de cointégration se fera au moyen de deux tests principaux dont
le test de la trace et le test de la valeur propre maximale. Ces tests ont pour
but de déterminer le nombre de relations de cointégration entre
les variables du modèle. Dans les estimations, la détermination
du nombre de relations de cointégrations, est nécessaire pour
identifier la forme du modèle a` correction d'erreur a` utiliser. La
littérature propose en effet cinq types de relations ou modèles
de cointégration dont :
? la relation de cointégration sans trend et sans
constante (modèle 1);
? la relation de cointégration sans trend et avec
constante (modèle 2);
? la relation de cointégration (linéaire) sans
trend et avec constante (modèle 3);
? la relation de cointégration (linéaire) avec
trend et constante (modèle 4);
? la relation de cointégration (quadratique) avec trend et
constante (modèle 5); Sur le plan pratique, la réalisation du
test de cointégration de Johansen (`a partir du logiciel Eviews)
effectue conjointement le test du nombre de relations de cointégration
donnépour chaque type de modèle présentéci-dessus,
et l'identification du modèle optimal, avec le nombre de relations de
cointégration retenu, a` partir des critères d'information (AIC
et SC).
Nous avons trouvéau préalable le retard optimal
égal a` 2. Ce retard est diminuéde 1 lors de la
réalisation du test de cointégration avec le logiciel Eviews, du
fait que les
variables du test seront exprimées en différence
première53. Les résultats du test du nombre de
relations de cointégration entre les variables du modèle sont
consignés dans le tableau ci-après.
53Hamisultane H.
Tableau 4.3 : Test du nombre de relations de
cointégration
Source : Sortie Eviews
Les résultats présentés dans ce tableau
montrent que le test de la trace identifie 3 relations de cointégrations
pour les modèles 1 et 2, 1 relation de cointégration pour les
modèles 3 et 4, et 4 relations de cointégration pour le
modèle 5. Le test du critère du maximum de la valeur propre
indique 1 relation de cointégration pour tous les cinq modèles.
De ces résultats, nous déduisons que les variables de notre
modèle sont cointégrés. Nous estimons donc un
modèle VECM.
Estimation du modèle VECM
Nous venons de montrer que les séries de notre
modèle de long terme sont cointégrés, donc l'estimation
d'un modèle VECM est envisagée. Nous avons
présentéau chapitre pécédent le modèle de
base pour nos estimations. L'équation du modèle est en effet :
LPIBRHt = a0 + a1LINV Pt + a2LPRESTTOTt + a3LRECTOTt +
åt
Partant de cette équation matérialisant la
relation de long terme, nous spécifions une deuxième
équation (composée des relations de long et de court terme) qui
s'écrit de la manière suivante :
ÄLPIBRHt = â0 + ip j=1 èjÄLPIBRHt-j +
ip j=1 ãjÄLINV Pt-j + ip j=1 äjÄLPRESTTOTt-j +
ip j=1 çjÄLRECTOTt-j + ë(LPIBRHt-1 - a0 - a1LINV
Pt-1 - a2LPRESTTOTt-1 - a3LRECTOTt-1) + ut
O`u p est le retard optimal et ut est un bruit blanc. Dans
cette équation, le coefficient ë est la force de rappel vers
l'équilibre. Il est en effet, le coefficient de correction d'erreur. La
nature de la valeur de ce coefficient est capitale dans l'estimation du
modèle. En effet, il doit être négatif et significatif pour
estimer un modèle du type ECM (Error Correction Model). Dans le cas o`u
ce coefficient n'est pas négatif ou significatif, une
spécification du modèle de type ECM est rejetée
(Doucouré, 2004-2005). Par conséquent, la relation de long terme
serait détruite et on estime que la relation de court terme.
Après spécification des différents
modèles, nous estimons notre modèle VECM. L'estimation du
modèle VECM se fait en déterminant d'abord le type de
modèle54 avec le nombre de relations de cointégration.
A cet effet, nous nous contentons des résultats donnés par les
critères AIC et SC. Le tableau suivant présente pour chaque
critère d'information, le type de modèle et le nombre de
relations de cointégration a` retenir.
Tableau 4.4 : Critères d'information par type de
modèle et par nombre de relations de
cointégration
Source : Sortie Eviews
D'après le tableau ci-après, les deux
critères sont en accord sur le choix du modèle 4. Par contre, le
critère AIC propose 2 relations de cointégration et celui de
Schwarz propose une seule. Pour une meilleure estimation, nous retiendrons le
résultat donnépar le critère de Schwarz (SC), a` savoir le
modèle 4 avec une relation de cointégration.
54Il s'agit des 5 modèles
précédemment cités
A présent nous connaissons la nature de la relation de
long terme de notre modèle. Nous cherchons maintenant a` identifier la
relation de court terme. L'estimation du modèle VECM nous permettra de
trouver ces relations.
L'estimation du modèle VECM est obtenu a` partir des
résultats de l'annexe E (tableau E1). Elle permet de constater que la
valeur du coefficient de rappel55 est négative (-0,386) et
significative au seuil de 1 % (-9,152 est supérieur en valeur obsolue a`
2,5856). Nous pouvons a` cet effet valider l'hypothèse de
représentation sous forme de MCE des variables du modèle et
interpréter sans souci, la relation de long terme. Les coefficients des
variables du modèle VECM n'ont pas toutes la même
significativité. D'autres coefficients sont non significatifs.
L'équation globale du modèle est donnée par la relation
suivante :
Equation 1
ÄLPIBRHt = -0, 0097** - 0,
2046*ÄLPIBRHt-1 - 0, 0287-ÄLINV Pt-1
+ 0, 1595***ÄLPRESTTOTt-1 - 0, 0456*ÄLRECTOTt-1
- 0, 386***(LPIBRHt-1 - 0, 4505***LINV Pt-1 +
0, 4885***LPRESTTOTt-1 - 0, 111-LRECTOTt-1 - 0,
01585***t - 9, 164)
De cette équation, nous tirons l'équation de la
relation de long terme. Cette équation est en effet :
Equation 2
LPIBRHt = 0, 4505***LINV Pt-0,
4885***LPRESTTOTt+0, 111-LRECTOTt-1+ 0,
01585***t + 9, 164
***(**)[*]»-»Le
coefficient est significatif a` 1%(5%)[10%]»Le coefficient n'est pas
significatif»
Le modèle VECM étant
déjàestimé, il convient désormais de le valider.
Nous devrions au préalable vérifier certaines
hypothèses.
55la variable dépendante étant LPIB RH
56quartile de 0,01 de la loi normale
Validation des hypoth`eses
Pour interpr'eter le modèle dont nous venons de
proc'eder aux estimations, nous validons au pr'ealable certaines
hypothèses. D'après la figure E1 en annexe, nous pouvons dire que
les r'esidus des variables de notre modèle sont bruits blancs. On
remarque n'eanmoins quelques d'ecalages de ces r'esidus par rapport aux seuils
limites de progression. Nous validons a` cet effet, l'hypothèse de bruit
blanc des r'esidus.
Test de normalitédes résidus
Les hypothèses relatives aux tests de normalit'e des
r'esidus utilis'es sont les suivantes : H0 : les r'esidus suivent une loi
normale
H1 : Les r'esidus ne suivent pas une loi normale
D'après les r'esultats du tableau E2 en annexe, les
tests Skewness, Kurtosis et JarqueBera montrent que les r'esidus suivent une
loi normale. Toutes les P-valeurs des tests sont strictement sup'erieures a` 5
%. Au risque de se tromper au seuil de 5 %, nous validons l'hypothèse de
normalit'e des r'esidus.
Test de non autocorrélation des résidus Ce test
admet les hypothèses suivantes :
H0 : les r'esidus sont non autocorrel'es
H1 : Les r'esidus sont autocorrel'es
Les r'esidus du modèle ne sont pas correl'es. En effet,
le test du multiplicateur de Lagrange (LM test) r'ealis'e sur les r'esidus est
non significatif pour tous les retards (voir tableau E3 en annexe).
L'hypothèse de non corr'elation des r'esidus n'est pas rejet'e au seuil
de 5 %. Nous validons par cons'equent l'hypothèse de non
autocorr'elation des r'esidus.
Test d'homoscédasticitédes résidus
Pour ce test, nous nous servons du test de White, dont les
hypothèses sont : H0 : les r'esidus sont homosc'edastiques
H1 : Les r'esidus sont h'et'erosc'edastiques
Le test d'homosc'edasticit'e de White a une nature identique aux
autres tests. Les r'esultats du tableau E4 en annexe, nous conforte sur la
validation de cette hypothèse.
Test de significativitéglobale du modèle VECM
D'après l''equation 1 du modèle a` correction
d'erreur, l'on peut constater que la plupart des coefficients des variables
explicatives sont significativement diff'erents de 0 (à1 %, 5 % o`u 10
%). De plus la F-statistique (32,2) est sup'erieur a` 2,32 le quantile de la
loi de Fisher57. Le modèle a` correction d'erreur est donc
globalement significatif. L'hypothèse de significativit'e globale du
modèle est donc valid'ee.
Stabilitédu modèle VECM
La figure E2 en annexe montre que toutes les racines du
polynôme caract'eristique sont repr'esent'ees a` l'int'erieur du cercle
unit'e. Celàindique que le modèle a` correction d'erreur est
globalement stable.
Les hypothèses du modèle 'etant valid'ees, nous
pouvons a` pr'esent interpr'eter les r'esultats issus des estimations de notre
modèle.
4.2 Interprétation des résultats
obtenus
Nous venons de valider les hypothèses sous-jacentes du
modèle. Ce qui sous-entend que le modèle que nous venons
d'estimer rend bien compte de la relation 'econom'etrique qui existe entre le
niveau des d'epenses de s'ecurit'e sociale et la croissance 'economique au
Cameroun. Dans la suite de ce travail, nous interpr'etons les r'esultats
obtenus.
4.2.1 Interprétation des relations de long et de
court terme
Les relations de correction d'erreur mat'erialisent la
combinaison conjointe entre les relations de long et de court terme. Au milieu
de ces deux relations, nous avons le coefficiant de rappel ë qui vaut dans
l''equation 1 du modèle -0,386. Cette valeur repr'esente la vitesse avec
laquelle tout d'es'equilibre entre les niveaux d'esir'e et effectif de la
croissance 'economique
57quantile de la loi F(10,21)
(ou du FIB par tête) est resorb'e dans l'ann'ee qui suit
tout choc58. En d'autres termes, on arrive a` ajuster 38,6% du
d'es'equilibre entre les niveaux d'esir'e et effectif de la croissance du FIB
par tête.
La force de rappel A = --0, 386 < 0 signifie aussi que
lorsqu'une variable a` l'instant t s''ecarte de l''equilibre de long terme, la
vitesse de retour après cet 'ecart (choc) vaut 0,386. De manière
plus simple, s'il y a un choc sur l''equilibre de long terme, il faudrait
'exactement 2,6 ans (1/0,386) soit un peu plus de deux ans et demi après
un choc, pour revenir a` la situation d''equilibre. Nous remarquons que cette
p'eriode d''ecart entre la survenance d'un choc et le retour a` l''equilibre
stable de long terme est relativement longue. Ce r'esultat doit être
dàu a` la situation de la plupart des pays africains comme le Cameroun,
o`u les strat'egies de politiques 'economiques pour favoriser la croissance, ne
sont pas mises en place au moment opportun.
La relation de court terme
La relation de court terme est la partie de l''equation 1,
constitu'ee des expressions sous le signe Ä (s'erie diff'erenci'ee).
L'interpr'etation de la relation de court terme se fera au moyen de la
causalit'e et de l'interpr'etation des 'elasticit'es.
Analyse de la causalité
D'après la sp'ecification de l''equation 1, les
variables qui causent a` court terme la croissance du FIB par tête sont
DLFIBRH(-1) (le taux de croissance du FIB par tête a` l'ann'ee
pr'ec'edente), DLFRESTTOT (le taux de croissance des d'epenses de prestations
sociales a` l'ann'ee courante) et DLRECTOT (le taux de croissance des recettes
de s'ecurit'e sociale a` l'ann'ee courante). Le niveau de significativit'e du
lien de causalit'e de ces variables sur la croissance du FIB par tête est
n'eanmoins diff'erente. En effet, le lien de causalit'e de la s'erie DLFRESTTOT
sur la croissance du FIB par tête est significatif au seuil de 1 % (4,365
est sup'erieur a` 2,58), tandis que ceux des s'eries DLFIBRH(-1)et DLRECTOT
sont significatifs au seuil de 10 % (voir tableau E1 en annexe). A court terme,
la s'erie DLINVF ne cause pas significativement la croissance du FIB par
tête.
58Interprétation du coefficient de rappel par
Doukouré(2005)
L'effet de la s'erie DLPRESTTOT est positive a` court terme
sur l''evolution de la croissance 'economique, tandis qu'il est n'egatif pour
la s'erie DLRECTOT sur la croissance 'economique. Nous d'eduisons
qu'àcourt terme, les d'epenses de prestations sociales de la CNPS ont un
effet significatif (au seuil de 1 %) et positif sur le PIB par tête, et
les recettes sociales ont un effet significatif (au seuil de 10 %) et n'egatif
sur la croissance 'economique. Le premier r'esultat repond bel et bien a`
l'hypothèse d'effet significatif et positif des d'epenses de s'ecurit'e
sociale sur la croissance 'economique a` court terme au Cameroun.
L'hypothèse d'effet positif des recettes sociales sur la croissance
'economique n'est pas v'erifi'ee au Cameroun a` court terme.
Un r'esultat tout a` fait particulier est celui de l'effet
n'egatif et significatif (au risque de 10 %) a` court terme du niveau de
croissance du PIB par tête a` la p'eriode t - 1 sur le niveau de
croissance du PIB par tête a` la p'eriode t.
Elasticités de court terme
Comme nous venons d'identifier par le biais de l'analyse de la
causalit'e, la nature des effets entre les s'eries expliqu'ees et la croissance
'economique mesur'ee par le PIB par tête, il convient d'interpr'eter les
'elasticit'es obtenus.
L''elasticit'e de court terme de la croissance du PIB par
tête par rapport aux d'epenses de prestations sociales vaut 0,1595. A
court terme, lorsque les d'epenses de prestations sociales augmentent de 1%
(avec un risque de 1% de se tromper), la croissance du PIB par tête
augmente de 0,1595 %. Autrement dit, l'augmentation d'un point (100 %) des
d'epenses de prestations sociales entraàýnent une augmentation de
15,95 % du niveau du PIB par tête. A cet effet, l'hypothèse
d'effet positif et significatif des d'epenses de prestations sociales sur la
croissance 'economique est valid'ee a` court terme au Cameroun. Ce r'esultat
est le même que celui d'etermin'e par Cashin (1994) et Korpi (1985).
En ce qui concerne les recettes de prestations sociales, leur
augmentation diminuerait plutôt la croissance 'economique. En effet,
l''elasticit'e de court terme de la croissance du PIB par tête par
rapport aux recettes, vaut -0,0456. On d'eduit qu'avec un risque de 10 % de se
tromper, l'augmentation d'un point sur les recettes de prestations sociales,
entraàýne 4,56 % de perte sur le niveau de la croissance
'economique. A court terme, l'hypothèse selon laquelle les recettes
influencent positivement la croissance 'economique au Cameroun est rejet'ee.
A court terme, la contribution de l'investissement sur la
croissance économique est négative et non significative. A cet
effet, l'augmentation a` court terme de l'investissement ne réduirait
pas significativement (au seuil de 1 %, 5 % ou 10 %) le niveau de croissance du
FIB par tête. L'hypothèse selon laquelle l'investissement admet un
effet positif et significatif sur la croissance économique n'est pas
vérifiée au Cameroun a` court terme.
L'élasticitéde la croissance du FIB par
tête a` la période t par rapport a` elle même a` la
période précédente est négative et vaut -0,2046.
Celàsignifie qu'une augmentation de 1 % de la croissance du FIB par
tête a` une période donnée, entraàýne a`
court terme (avec un risque de se tromper au seuil de 10 %) une diminution de
0,2 % de cette même croissance a` la période suivante. Ce
résultat est sàurement dàu au fait que le taux de
croissance du FIB par tête évolue de manière
instantanée (voir figure F1 en annexe). Bien que depuis l'année
de la dévaluation du FCFA, l'économie camerounaise semble bien se
comporter, le taux de croissance du FIB par tête d'une année a`
l'autre semble diminuer considérablement.
La relation de long terme
La relation de long terme est celle qui est
matérialisée par l'équation 2. Comme pour celle de court
terme, nous analyserons la causalitéet l'interprétation des
élasticités.
Analyse de la causalité
La spécification de la relation de long terme
(équation 2) nous montre que les séries LINVF et LFRESTTOT
causent a` long terme la série LFIBRH. Les liens de causalitédes
variables LINVF et LFRESTTOT sur la série LFIBRH sont significatifs au
risque de 1 %. En effet les statistiques de test relatives aux coefficients des
séries LINVF et LFRESTTOT59 sont supérieures en valeur
absolue a` 2,58 (valeur du quantile de la loi normale pour le seuil 1 %).
Seulement, la nature de la causalitédes séries
sur la croissance du FIB par tête est différente. En effet, au
Cameroun, le niveau d'investissement cause de manière positive la
croissance du FIB par tête a` long terme, tandis que les dépenses
de prestations sociales causent négativement le niveau de croissance du
FIB par tête60.
59-8,027 pour la série LINVP et 8,557 pour la
série LPIBRH
60l'explication de cette
causaliténégative sera appuyédans la suite avec l'effet a`
long terme
Les recettes de prestations sociales quant a` elles,
n'influencent pas significativement a` long terme, la croissance du PIB par
tête. N'eanmoins Son effet est positif a` long terme.
Elasticités de long terme
L'interpr'etation des 'elasticit'es de long terme n'est pas la
même que celle des 'elasticit'es de court terme. Les coefficients
d'etermin'es sur la relation de long terme ne sont pas ceux qu'on utilise pour
interpr'eter les 'elasticit'es. La d'etermination des 'elasticit'es de long
terme se d'eterminent par le rapport des coefficients de long terme des
variables explicatives, sur la force de rappel.
Par cons'equent, l''elasticit'e de long terme de la croissance
du PIB par tête par rapport au niveau d'investissement est 1,167
(0,4505/0,386). Au Cameroun, au risque de se tromper a` un seuil de 1 %, nous
avons de bonnes raisons d'affirmer qu'une augmentation de 10 % du niveau de
l'investissement public garantirait une aumentation de 11,67 % de la croissance
du PIB par tête. La th'eorie 'economique montre que l'effet du capital
physique (investissement) sur la croissance 'economique est positif a` long
terme.
L'hypothèse d'effet positif et significatif a` long
terme de l'insvestissement public sur la croissance 'economique est par
cons'equent, v'erifi'ee dans le cas du Cameroun. Ce r'esultat rejoint celui
d'etermin'e par Ojo et Oshikoya (1995), et Ghura et Hadjimichael (1996) a`
partir des 'etudes empiriques effectu'ee sur les 'economies africaines.
A long terme, l''elasticit'e de la croissance 'economique par
rapport au niveau des d'epenses de s'ecurit'e sociale au Cameroun vaut -1,265
(-0,4885/0,386). Au risque de se tromper a` un seuil significatif de 1 %,
l'augmentation de 10 % du niveau des d'epenses de prestations sociales
r'eduirait 12,65 % du niveau de la croissance 'economique. Les d'epenses de
prestations sociales vont a` cet effet nuire a` la croissance 'economique de
long terme.
A cet effet, certaines branches de la CNPS seraient a`
l'origine de cet effet n'egatif. En se r'ef'erant a` la figure F2 en annexe,
force est de constater que, de toutes les branches g'er'ees par la CNPS, la
brache VID est celle qui explique le mieux cet effet n'egatif. En effet, elle
d'etient la part la plus importante dans les d'epenses de prestations sociales.
Il s'avère qu'au Cameroun, la branche des pensions de vieillesse,
d'invalidit'e et de d'ecès nuit a` la croissance 'economique. Des
mesures doivent être prises pour r'esorber cette situation.
L'hypothèse d'effet positif et significatif des
d'epenses de prestations sociales sur la croissance 'economique au Cameroun
n'est pas v'erifi'ee a` long terme.
L'analyse des relations de long et de court terme nous a
permis de diagnostiquer les effets directs entre les variables explicatives du
modèle, et la variable expliqu'ee. Les r'esultats obtenus dans le cadre
du Cameroun n'ont pas tous v'erifi'e les hypothèses fix'ees audebut de
cette 'etude.
Arriv'e au terme de l'interpr'etation des modèles de
court et de long terme, l'analyse des r'esultats issus de notre modèle
'econom'etrique va suivre avec l''etude des chocs, dans le but de mettre en
'evidence les fonctions de r'eponse impulsionnelle, ainsi que la d'ecomposition
de la variance des erreurs de pr'evision du taux de croissance du PIB par
tête.
4.2.2 Sensibilitéde l'économie camerounaise
suite aux chocs d'investissement et de sécuritésociale
Le but principal de notre 'etude est d'analyser l'effet des
d'epenses de prestations sociales de la CNPS, sur l''evolution de la croissance
'economique. Pour analyser comment r'eagit le taux de croissance du PIB par
tête suite aux 'evènements al'eatoires d'investissement et de
s'ecurit'e sociale, nous pr'esentons les effets de choc de l'investissement et
de la s'ecurit'e sociale, sur la croissance 'economique au Cameroun.
Fonctions de réponse impulsionnelle
Les graphiques pr'esent'es ci-après illustrent les
r'eactions de la croissance 'economique suite a` un choc effectu'e sur chacune
des variables explicatives du modèle.
Figure 4.1 : Réaction de la croissance du PIB par
tête suite aux chocs
Source : Sortie Eviews
Les différentes figures61
présentées ci-dessus viennent en effet confirmer les
résultats obtenus lors de l'interprétation des relations de long
et de court terme.
61les fonctions de réponse impulsionnelle sont
réalisées sur une période de 20 ans
Suite a` un choc effectu'e sur les d'epenses de s'ecurit'e
sociale, se g'enère sur le niveau de la croissance du PIB par
tête, un effet n'egatif faible durant la première ann'ee. A partir
de la deuxième ann'ee et au fil du temps, cet effet n'egatif augmente
très fortement. On remarque d'après la figure de r'eponse de
LPIBRH suite a` un choc de LPRESTTOT, que la courbe d'ecroàýt
consid'erablement. Ce r'esultat vient confirmer l'effet n'egatif et
significatif a` long terme des d'epenses de prestations sociales de la CNPS sur
la croissance 'economique d'etermin'e a` la section pr'ec'edente (effet
n'egatif expliqu'e par la branche VID). On peut aussi constater de ce
graphique, que l'effet est significatif jusqu'àla 10e ann'ee.
A partir de cette ann'ee l''evolution de l'effet est constante.
En ce qui concerne l'investissement public, le r'esultat
obtenu sur le graphique vient une fois de plus v'erifier l'hypothèse de
relation positive entre la croissance du PIB par tête et le niveau des
investissements. En effet, le graphique sur la r'eponse de LPIBRH face a` un
choc sur LINVP, montre que la courbe est croissante et ceci de manière
significative. Nous pouvons donc dire que la s'erie LPIBRH repond parfaitement
au choc de LINVP. Après la 10e ann'ee, la courbe 'evolue de
manière constante et l'effet du choc des investissements sur la
croissance 'economique devient moins significatif.
Dans le cas des recettes de s'ecurit'e sociale au Cameroun,
l'impulsion d'un choc sur ces dernières, entraàýne un
effet positif relativement faible sur la croissance 'economique. Durant la
première ann'ee, cet effet est nulle. Il commence a` augmenter a` partir
de la deuxième ann'ee, o`u l'on constate un l'eger accroissement de la
courbe de reponse de la s'erie LPIBRH suite a` un choc de la s'erie LRECTOT.
Cette figure montre effectivement que l'effet des recettes de la CNPS sur la
croissance 'economique au Camerounest est positif, mais faible dans
l''evolution a` long terme.
L'effet positif et non significatif des recettes de s'ecurit'e
sociale sur le taux de croissance du PIB par tête, s'explique par le fait
que la CNPS fixe au pr'ealable le niveau de ces recettes (en fonction du nombre
d'assur'es). Elle d'efinit en effet un seuil (en se basant des textes
'etablies) pour chaque branche, au delàduquel elle ne peut franchir. Le
disgnostic de la figure F3 montre effectivement que les recettes de branches
sont fix'ees avant toute activit'e. Les courbes REC AF (recettes de la branche
des allocations familiales) et REC VID (recettes de la branche VID) sont quasi
identiques, malgr'e quelques d'ecalages (en 1986, 2007 et 2008). En effet, les
recettes de s'ecurit'e sociale sont fix'ees de manière a`
ce que les banches d'allocation familiale et de VID,
repr'esentent chacune une part de 40 % des recettes. L''evolution des recettes
ou cotisations est par cons'equent contraint par les textes mis en place. Ce
qui explique pourquoi les recettes ont a` long terme, un effet non
significatif.
L'analyse des fonctions de r'eponse impusionnelle confirme
effectivement les r'esultats d'etermin'es dans l'estimation de la relation de
long terme. Qu'en est-il de la d'ecomposition de la variance de l'erreur de
pr'evision?
D'ecomposition de la variance
La d'ecomposition de la variance des erreurs de pr'evision
d'etermine pour chacune des innovations, sa contribution a` la variance des
erreurs. Comme dans notre modele, la croissance du FIB par tête est la
variable dont on mesure l'effet r'esultant d'une r'eaction des autres s'eries,
nous n'analyserons que sa d'ecomposition de la variance.
Tableau 4.5 : D'ecomposition de la variance des erreurs de
pr'evision de la croissance du
PIB par tête
Source : Sortie Eviews
Suite aux r'esultats du tableau 4.5, en premiere ann'ee la
d'ecomposition de la variance des erreurs de pr'evision de la croissance
'economique est due a` 100 % a` ses propres innova-
tions. Cette ann'ee, il n'y a aucun effet d'innovation des
autres variables (r'esultat tout fait l'egitime).
A partir de la deuxième ann'ee, le choc de
l'investissement public sur le taux de croissance du PIB par tête, domine
celui des d'epenses et des recettes de prestations sociales (20,13 % contre
1,25 % et 0,014 %). L'effet cependant des recettes de prestations sociales
prend peu a` peu de l'ampleur. Celui des d'epenses de s'ecurit'e sociale reste
en effet important.
Ces r'esultats viennent en effet conforter ceux obtenus des
fonctions de r'eponse impulsionnelle. De manière g'en'erale, nous notons
que seul l'investissement public admet un effet positif a` long terme,
sensiblement important sur l''evolution de la croisance 'economique au
Cameroun. Les recettes de prestations sociales a` long terme, agissent
très peu sur la croissance 'economique. Quant aux d'epenses de
prestations sociales, a` long terme elles viennent nuire le niveau de la
croissance 'economique au Cameroun. Cependant, nous notons n'eanmoins un effet
positif a` court terme des d'epenses de prestations sociale de la CNPS sur le
taux de croissance du PIB par tête au Cameroun. Cette situation de la
s'ecurit'e sociale face a` l''economie camerounaise nous pousse a` proposer un
certain nombre de recommandations.
4.3 Implications des politiques et recommandations
Compte tenu des r'esultats identifi'es au cours de cette
'etude, force est de constater que la s'ecurit'e sociale reste un frein pour
les autorit'es camerounaises, dans la mise sur pied des strat'egies de
croissance. L'on constate d'une part qu'àlong terme, les d'epenses de
prestations sociales de la CNPS, nuisent au taux de croissance du PIB par
tête et d'autre part, que les recettes contribuent très peu a`
l''evolution de cette croissance. Face a` cette situation, les autorit'es
camerounaises par le biais de la CNPS, doivent orienter des d'ecisions de
politiques 'economiques visant a` r'esoudre deux choses :
? accroàýtre consid'erablement le niveau des
recettes de prestations sociales; ? freiner l'augmentation des d'epenses de
prestations sociales62 ;
Les recommandations que nous proposons a` cette effet ont une
double orientation, dont l'une ne peut se faire sans l'autre. La solution
principale sera d'effectuer des strat'egies pour que l'augmentation des
recettes de s'ecurit'e sociale de la CNPS, soit de loin plus forte
62il ne s'agit pas de réduire les
dépenses, mais de contrôler leur augmentation par rapport aux
recettes
que celle des dépenses. Dans le but de faire de la
sécuritésociale un moteur de la croissance économique au
Cameroun, les solutions suivantes sont proposées :
o Accroàýtre le niveau des recettes de prestations
sociales;
Il s'agira ici :
+ de chercher d'autres sources de financement pour que les
recettes puissent agir significativement sur la croissance
économique;
+ d'augmenter les taux de cotisation mis en place depuis la
création de la CNPS; + d'augmenter le niveau du SMIG (ou plus
globalement du niveau des salaires); + de réduire la pauvreté, en
prenant en charge les populations les moins nanties
au Cameroun, non concernées par la
sécuritésociale.
+ de développer d'autres champs de la
sécuritésociale non encore pris en compte au Cameroun;
· Freiner l'augmentation des dépenses de
prestations sociales
Concernant le ralentissement de l'évolution du niveau des
dépenses de sécuritésociale, il s'agira :
+ de contrôler l'évolution du niveau des
dépenses de la branche VID par rapport au niveau des recettes, en fixant
l'âge de la retraite en fonction des différents types de
travailleurs63 ;
+ de sensibiliser les employeurs a` plus de protection de
leurs employés, afin de diminuer le niveau des risques sociaux, dans le
but de réduire l'invaliditéet les décès;
+ en cas de surnombre des retraités, de créer une
caisse spéciale pour les prestations de vieillesse;
+ de freiner au maximum le rythme des retraites anticipées
par les travailleurs; + de compenser le niveau des dépenses de
prestations VID, par des subventions étatiques, en cas de leur
augmentation plus forte que celle des recettes;
63le niveau 'elev'e des d'epenses de retraite est
expliqu'e par le fait que la plupart des travailleurs partent en retraite a` un
àage 'equivalent (60 ans)
Conclusion générale
Le but principal de cette 'etude 'etait d'identifier une
relation de long terme entre les d'epenses de prestations sociales de la CNPS
et la croissance 'economique au Cameroun. Il s'agissait aussi d''evaluer
l'impact de ses d'epenses sur l''evolution du niveau de croissance du PIB par
tête. Tels 'etaint les objectifs principaux du pr'esent travail intitul'e
»Prestations sociales prises en charge par la CNPS et croissance
économique au Cameroun». La pr'esente 'etude a permis d'approfondir
deux 'el'ements dont la situation des systèmes de s'ecurit'e sociale en
Afrique, plus pr'ecisement le cas du Cameroun et le ràole de la
s'ecurit'e sociale dans l''economie camerounaise.
Les r'esultats auquels nous sommes parvenus, montrent que la
s'ecurit'e sociale est un secteur qui d'efavorise la croissance 'economique au
Cameroun. En effet l'on constate que lorsque les d'epenses de prestations
sociales r'eduisent le taux de croissance du PIB par tête a` long terme,
les recettes viennent agir positivement mais faiblement a` l''evolution de la
croissance 'economique.
L'aboutissement a` ses r'esultats est bas'ee sur une solide
technique d'estimation 'elabor'ee dans ce travail. Pour atteindre les objectifs
fix'es, nous avons utilis'e un modèle de type VECM pour analyser la
relation entre les d'epenses de prestations sociales et le taux de croissance
du PIB par tête. Ce modèle est principalement inspir'e de la
th'eorie, des travaux de Cashin (1994) et de ceux de Ajorna et al (2002). Au
moyen de ce modèle, nous avons estim'e les relations de long et de court
terme de la croissance 'economique. Nous avons identifi'e qu'àcourt
terme, l'investissement public et les recettes r'eduisent le niveau de la
croissance 'economique au Cameroun. Les d'epenses de prestations sociales quant
a` elles favorisent a` court terme l''evolution de la croissance 'economique au
Cameroun. Ces r'esultats sont contrevers'es dans le long terme.
Ces r'esultats viennent une fois de plus confirmer le
problème de la mise en place d'un système de s'ecurit'e sociale
ad'equat au Cameroun. Pour r'esorber ce problème, l'Etat(ou la CNPS)
devrait appliquer des politiques permettant d'accroàýtre le
rythme de d''evolution des recettes de prestations sociales et de freiner celui
des d'epenses. L'une des solutions a` ce problème est d'agrandir le
champ d'application de la s'ecurit'e sociale, pour que celle ci couvre un
maximum de personnes. Ces conclusions rejoignent les propositions 'enonc'ees
par l'OIT pour r'esoudre le problème des systèmes de s'ecurit'e
sociale dans les pays africains subsahariens.
La r'ealisation de cette 'etude a b'en'efici'e d'une solide
m'ethodologie d'estimation, ainsi qu'une fiabilit'e et une disponibilt'e des
donn'ees. Nous avons principalement utilis'e deux sources de r'ef'erence dans
la confection des donn'ees statistiques. Il s'agit du CD-Rom de la Banque
Mondiale(WDI, 2010) pour receuillir les donn'ees sur le PIB par tête et
l'investissement public, et des comptes administratifs ainsi que des annuaires
statistiques de la CNPS pour être en possession des donn'ees sur les
d'epenses et recettes de prestations sociales.
La m'ethodologie d'estimation utilis'ee est la m'ethode de
coint'egration de Johansen(1998). Une technique très utilis'ee dans les
estimations des relations de long et de court terme, entre les variables non
stationnaires en niveau.
A partir d'une m'ethodologie bien 'elabor'ee et des sources de
donn'ees fiables, nous sommes parvenus a` des r'esultats certains et
convaincants. Toutefois, aucune oeuvre humaine n''etant parfaite, ce travail
souffre d'un certain nombre de limites, dont leur prise en compte apporterait
de meilleures r'esultats que ceux 'enonc'es plus haut :
? la diversit'e des sources d'information dans les analyses
peut contrecarrer les attentes relatives a` ce travail;
? la non prise en compte du capital humain dans notre
modèle d'estimation de la croissance 'economique, faute du manque
d'informations;
? le petit nombre d'observations (31) sur l'ensemble des
donn'ees, pourrait influencer les r'esultats obtenus dans notre modèle
d'estimation;
? les tests de stationnarit'e effectu'es (ADF et PP) sont
limit'es. L'utilisation du test de Kap'etanios prenant en compte des dates de
rupture dans nos estimations, pourrait am'eliorer les r'esultats de ce
travail.
Bibliographie
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[39] WEEDE E. (1991) : The Impact of State Power on Economic
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[42] CAMEROUN (1992) : Code du Travail, Loi n°92-007 du 14
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[45] CIPRES : Fiche Technique : Les ratios 'economiques
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[46] CIPRES : Les systèmes de protection sociale en
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performance., Inspection régionale de la prévoyance sociale,
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128p
[49] CNPS (2005) : Annuaire Statitique, Exercie 2005.
Direction Générale, Inspection générale des
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Statistiques, Yaoundé, 72p
[50] CNPS (2009) : Annuaire Statitique, Edition 2009.
Direction Générale, Département des Etudes, de la
Coopération et de la Communication, Service des Etudes, Yaoundé,
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[51] DSCE (2009) : Document de Stratégie pour la
Croissance et l'Emploi. République du Cameroun, 167p
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Croissance, Emploi et Protection Sociale. Royaume du Maroc, Direction des
Etudes et des Prévisions financières, Document de travail No. 32,
8p
[53] Ministère de l'Emploi et de la Solidarit'e : La
Protection Sociale en France. République Francaise
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Etats-Unis. 11p
Encyclop'edies
[55] MICROSOFT ENCARTA (2009).
[56] WIKIPEDIA.
R'ef'erences 'electroniques
www.banquemondiale.org
www.cnps.com
www.Droit-Afrique.com
www.persee.fr
www.numilog.fr
ANNEXES
Annexe A : Organigramme (partiel) de la
structure d'acceuil
ervic
ervice de la
Affaires
Ser
Service
r
tion généra
Secrétari
Source : Auteur
Annexe B : Notion de stationnarité
EncadréB1 : Stationnaritédes séries
temporelles
1. D'efinition
Une série temporelle est dite stationnaire si sa
distribution de probabiliténe change pas au cours du temps.
Celàimplique les conditions suivantes :
- Vt E Z, E(X2 t ) < +00 ;
- Vt E Z, E(xt) = m, indépendant de t;
- V(t, h) E Z2, cov(Xt, Xt+h) = u(h),
indépendant de t;
La stationnaritéimplique d'un point de vu statistique,
que le passéest comparable au présent et au futur. C'est un
concept clépour la validitéd'une regression sur une série
temporelle.
2. Processus non stationnaire
En analyse économétrique, il existe deux classes de
processus non stationnaires : - les processus TS (Time Stationary);
- les processus DS (Differency Stationary);
Du point de vu de l'analyse statistique, l'origine de la non
stationnaritéd'un processus permet de trouver une transformation
stationnaire de ce processus.
Du point de vu de l'analyse économique, l'origine de la
non stationnaritéa des implications très fortes : pour les
processus DS, il existe une une persistence des chocs qui n'existent pas dans
les processus TS.
Un processus TS est un processus qui s'écrit en
fonction d'une fonction déterministe et d'un processus stationnaire. Un
processus xt est DS et d'ordre d, si (1 - L)dxt est stationnaire.
Source : Nacisse Palissy CHASSEM, ISE. Professeur vacataire a` l'ISSEA,
Cours d'Econometrie des series temporelles, IAS4.
p-1 X k=1
ãkÄxt-k + çt (4.4)
Äxt = ñxt-1 -
p-1 X k=1
ãkÄxt-k + c + çt (4.5)
Äxt = ñxt-1 -
p-1 X k=1
ãkÄxt-k + bt + c + çt (4.6)
Äxt = ñxt-1 -
EncadréB2 : Les tests de
stationnarité(tirédu mémoire de KEMOE L. (2010))
1. Le test de Dickey-Fuller (DF)
Il teste l'hypothèse nulle d'existence d'une racine
unitaire dans la série. Trois scénarii principaux sont
envisageables, correspondant chacun a` une spécification
économétrique.
Äxt = ñxt-1 + åt
|
(4.1)
|
Äxt = ñxt-1 + c + åt
|
(4.2)
|
Äxt = ñxt-1 + bt + c + åt
|
(4.3)
|
|
o`u åt -? N(0, ó2
iid å), H0 : ñ = 0
La stratégie de test consiste a` passer de (4.3) a`
(4.2) puis a` (4.1). Si l'hypothèse nulle est rejetée, on compare
le t-student de ñ aux valeurs
critiquesa. si ñ
n'est pas significatif, on poursuit le test par l'analyse du modèle
(4.2) et ainsi de suite.
2. Le test de Dickey-Fuller Augmenté(ADF)
Le test présentéprécédemment fait
l'hypothèse de bruit blanc des résidus. Or rien ne garantit la
véracitéd'une telle hypothèse. Le test ADF, pour pallier
ce déficit, prend en compte l'autocorrélation des erreurs.
Sous les mêmes hypothèses, les modèles
estimés suivants sont estimés selon la même
procédure que précédemmenta :
o`u çt -? N(0, ó2 iid ç)
4. Le test de phillips-Perron
Ce test a pour but de procéder a` une correction non
paramétrique des statistiques de DF pour prendre en compte les erreurs
homoscédastiques.
a ñ ne suit pas une loi normale. Par conséquent,
Dickey et Fuller (1979) ont étudiéet tabuléla distribution
asymptotique des estimateurs de ñ , b et c.
Annexe C : Resultats stochastiques des
series du modèle
C1. Caractéristiques stochastiques de la série
LPIB RH
Evolution de la série LPIBRH et
corrélogramme de la série D(LPIBRH)
1980 1985 1990 1995 2000 2005
LPIB_RH
13.4
13.3
13.2
13.1
13.0
12.9
12.8
Source : Sortie Eviews
Test ADF réalisé sur logiciel R de la
série LPIBRH
Test PP réalisé sur logiciel R de la
série LPIBRH
. Caractéristiques stochastiques de la série LINV
P
Evolution de la série LINVP et
corrélogramme de la série D(LINVP)
28.6
28.4
28.2
28.0
27.8
27.6
27.4
27.2
LINV_P
1980 1985 1990 1995 2000 2005
Source : sortie Eviews
Test ADF sur le logiciel R de la série
LINVP
Test PP sur le logiciel R de la série
LINVP
C3. Caractéristiques stochastiques de la série
LPREST TOT
Evolution de LPRESTTOT et corrélogramme de
D(LPRESTTOT)
25.0 24.5 24.0 23.5 23.0 22.5 22.0
|
|
|
|
1980 1985 1990 1995 2000 2005
|
|
|
LPREST_TOT
|
|
Source : sortie Eviews
Test ADF réalisé sur logiciel R de la
série LPRESTTOT
Test PP réalisé sur logiciel R de la
série LPRESTTOT
C4. Caractéristiques stochastiques de la série LREC
TOT
25.6
25.2
24.8
24.4
24.0
23.6
23.2
Evolution de LRECTOT et corrélogramme de
D(LRECTOT)
1980 1985 1990 1995 2000 2005
LREC_TOT
Source : Sortie Eviews Test ADF
réalisé sur logiciel R de la série LRECTOT
Test PP sur le logiciel R de la série
LRECTOT
IX
Annexe D : Cointégration et Modèle a`
correction d'erreur par la méthode de
Johansen
EncadréD1 : La notion de cointégration
Cette notion a étéintroduite dès 1974 par
Engle et Newbold, sous le nom de »spurious regressions», ou
regression fallacieuse, puis formalisée par Engle et Granger en 1987, et
enfin par Johansen en 1991 et 1995.
1. Définition de la cointégration
Deux séries Xt et Yt sont cointégrées si
:
- Xt et Yt sont intégrés d'ordre d ;
- il existe une combinaison linéaire de ces séries
qui soit intégrée d'ordre strictement inférieur a` d,
notéd-b;
2. Modèles a` correction d'erreur (ECM)
On considère deux variables (Xt) et (Yt)
cointégrées d'ordre 1 et soit [â, -1] le vecteur de
cointégration. L'idée des modèles a` correction d'erreur
est de considérer des relations de la forme :
ÄYt = ëÄXt + u[Yt_1 -
âXt_1] + St (1)
Ce qui revient a` décomposer un processus stationnaire
(ÄYt) en une somme de deux processus stationnaires (ÄXt et
(Yt_1 - âXt_1)). De facon plus
générale que (1), ces modèles s'écrivent :
ÄYt = u + Pp i=1 aiÄYt_i + Pq j=0 biÄXt_i +
c[Yt_1 - âXt_1] + çt
o`u les variables interviennent soit a` travers leurs
différences premièressuposées stationnaires, soit a`
travers un terme d'écart a` la cible a` long terme, a` la période
précédentequi doit être stationnaire si la théorie
économique sous-jacente est pertinente.
Source : Charpentier A., Séries temporelles et
applications.
|
EncadréD2 : Cointégration entre plusieurs
variables: L'approche de Johansen
La cointégration selon l'approche de Johansen vient
généraliser celle de Engle et Granger formalisée en 1987.
La procédure de test de cointégration et d'estimation du VECM par
Johansen, se résume en cing étapes.
Etape 1 : Test de stationnaritésur les séries pour
déterminer s'il y a possibilitéde cointégration ou non.
Etape 2 : Si le test de stationnaritémontre que les
séries sont intégrées d'un même ordre, il y a alors
risque de cointégration. On peut envisager l'estimation d'un
modèle VECM. Pour ce faire, on commence par déterminer le nombre
de retards p du modèle VAR(p) a` l'aide des critères
d'information.
Etape 3 : Mise en place du test de Johansen permettant de
connaàýtre le nombre de relations de cointégration.
Etape 4 : Identification des relations de cointégration,
c'est a` dire des relations de long terme entre les variables.
Etape 5 : Estimation du modèle VECM et validation des
tests usuels : Significativitédes coefficients, vérification que
les résidus sont bruits blancs, etc.
Source : Hamisultane H., Modèle a` correction
d'erreur et application.
La détermination du retard optimal p* se
fait au moyen des critères d'information. Elle est préalable a`
l'estimation des paramètres du modèle. La littérature en
propose au moins cinq.
- Le sequential modified likelihood ratio LR = (T-m) {ln
|11p-1| - ln|11p|} ~ ÷2(k2) o`u m est le
nombre de paramètres a` estimer et T la longueur des séries. On
teste l'hypothèse nulle de nullitéconjointe des coefficients.
[ ]
+ 2k2p
- L'Akaike Information Criterion AIC(p) = ln det 11à T
[ ] + 2k2p ln(T )
- Le Schwarz Information Criterion SC(p) = ln det 11à T
[ ] + 2k2p ln(ln(T ))
- L'Hannan-Quinn Information criterion HQ(p) = ln det 11à
T
Le Final Prediction Error FPE(p) = det
|
ip
11à hT +kp+1
T +kp-1
|
Pour les quatre derniers critères, le retard optimal est
celui qui minimise le critère d'information.
Source : KEMOE L. (2010), p119
Annexe E : Résultats généraux
des
estimations du modèle VECM
Tableau E1 : Estimation du modèle VECM
source : Sortie Eviews
Tableau E2 Test de normalitédes résidus
Source : Sortie Eviews
Figure E1 Résidus des séries du modèle
Source : Sortie Eviews
Tableau E4 Test d'homoscédasticitédes
résidus
Source : Sortie Eviews
Tableau E3 Test de non-autocorrélation des
résidus
Source : Sortie Eviews
Figure E2 : Stabilitédu modèle VECM
Source : Sortie Eviews
Annexe F : Résultats des analyses
Figure F1 : Evolution du taux de croissance (en %) du PIB r'eel
par tête
Source : Auteur, BM
descriptives
Source : CNPS
Figure F3 Evolution des recettes (en FCFA) par branche de
prestation
Source : CNPS
Figure F2 Evolution des dépenses (en FCFA) par branche de
prestation
Encadr'e G1 : Analyse des chocs
1. Fonction de r'eponse impulsionnelle (IRF)
Une fonction de reponse aux innovations resume
l'information concernant l'evolution presente et future d'une
composante Xi,t de Xt, suite a` une impulsion sur Xj,t a`
la date T, toute chose egale par ailleurs.
L'analyse de reponse impulsionnelle se sert de la
representation V MA(oo) du modele
obtenue gràace a` la decomposition de Wold
suivante : Xt = u --
|
P8
i=0
|
Öist-i. La reponse de
|
Xi,t a` un choc sur Xj,t a` la date
T -- h (h < T) sera alors IRFtij h = ?Xi,t
?åj,h .
Le choc devant àetre effectues sur une innovation
isolee, 11 est le plus souvent orthogonalisepour resoudre le probleme de
correlation qui existe presque toujours entre les residus (on
pose 11 = TDT0 o`u T est une matrice triangulaire
inferieure et D une matrice diagonale et on utilise desormais les innovations
orthogonales vt = T -1st).
2. D'ecomposition de la variance
Elle permet de calculer la contribution (en pourcentage) de
chaque innovation a` la va- riance totale de l'erreur de prevision d'une
variable donn'ee. Partant de 11 = E(sts0t) =
.k h-1
E[(XT+h -- 5CT+h)(XT+h -- fCT+hYi= E {var(vjT) E
Öi(aja;)Öil.
3=1 i=0
La part d'un choc subie par les innovations de Xj sur Xi en T +
h est alors :
Öl (aji aj
i' )Ö0l
E[(Xi,T+h- àXi,T+h)(Xi,T+h-
àXi,T+h)0].
Pij =
h-1
P l=0
var(vj,T )
0 ivar(vi,t), on decompose la
variance de l'erreur de prevision selon l'equation :
k
P i=1
aia
Annexe G : Analyse des chocs
Source : KEMOE L. (2010), pp. 119-120
Table des matières
Dédicace i
Remerciements ii
Sommaire vi
Abréviations et acronymes vii
Liste des tableaux viii
Liste des figures x
Avant-propos xi
Résuméxii
Abstract xiii
Présentation de la structure d'accueil xiv
Introduction générale 1
0.1 Contexte et justification de l'étude 1
Dépenses de prestations sociales prises en charge par la
CNPS et croissance économique au Cameroun
|
M'emoire Professionnel
|
0.2
|
Problématique de l'étude
|
3
|
0.3
|
Objectifs de l'étude
|
5
|
0.4
|
Hypothèses de l'étude
|
5
|
0.5
|
Intérêts de l'étude
|
6
|
0.6
|
Méthodologie et données de l'étude
|
6
|
|
0.6.1 Méthodologie
|
6
|
|
0.6.2 Données de l'étude
|
7
|
Premi`ere partie : Fondements théoriques et cadre
institutionnel de recherche 8
Chapitre 1 : Cadre conceptuel et présentation de la
sécuritésociale au Cameroun 9
1.1 Définition des concepts et
généralités 10
1.1.1 Définition des concepts 10
1.1.2 La notion de sécuritésociale 13
1.1.3 La croissance économique 17
1.2 Cadre institutionnel de recherche : La CNPS 19
1.2.1 Le système organisationnel de la CNPS 19
1.2.2 Prestations sociales servies par la CNPS 20
1.2.3 Le financement des activités de la CNPS 25
1.2.4 Les perspectives de la sécuritésociale au
Cameroun 28
Chapitre 2 : Sécuritésociale et croissance
économique : La revue de la littérature 29
2.1 Revues théoriques sur la relation entre les
dépenses liées a` la sécuritésociale
et la croissance économique 30
2.1.1 Analyse théorique de la
sécuritésociale 30
2.1.2 Ràole des dépenses de
sécuritésociale sur la croissance économique . 34
2.2 Comment les dépenses de prestations sociales
agissent-elles sur la croissance économique? : Les études
empiriques 38
2.2.1 Effet positif de la sécuritésociale sur la
croissance économique . . . . 38 2.2.2 Effet négatif de la
sécuritésociale sur la croissance économique . . . . 40
2.3 Conclusion 44
Deuxième partie : Analyse empirique de la
sécuritésociale dans l'économie camerounaise 46
Chapitre 3 : Comportement de la sécuritésociale
dans l'économie camerounaise 47
3.1 Situation de la sécuritésociale au Cameroun
48
3.1.1 Acteurs de la sécuritésociale au Cameroun
48
3.1.2 Les indicateurs de la sécuritésociale au
Cameroun 51
3.2 La place de la sécuritésociale dans
l'économie Camerounaise 56
3.2.1 Population assurée et population totale 56
3.2.2 Dépenses de sécuritésociale et
croissance économique 57
3.2.3 Cotisations sociales et croissance économique 60
3.2.4 Relation linéaire entre
sécuritésociale et croissance économique . . 63
3.3 Formulation du modèle économétrique et
justification du choix des variables 64
3.3.1 Formulation de la relation entre les prestations sociales
et la croissance économique au Cameroun 64
3.3.2 Justification du choix des variables et
méthodologie d'estimation . . . 67
Chapitre 4 : Analyse économétrique de la relation
entre dépenses de prestations sociales de la CNPS et croissance
économique au Cameroun 70
4.1 Analyses stochastiques et résultats des estimations
71
4.1.1 Description des données de l'étude 71
4.1.2 Caractéristiques stochastiques des séries du
modèle 71
4.1.3 Identification du modèle d'estimation et
présentation des résultats obtenus 73
4.2 Interprétation des résultats obtenus 80
4.2.1 Interprétation des relations de long et de court
terme 80
4.2.2 Sensibilitéde l'économie camerounaise suite
aux chocs d'investisse-
ment et de sécuritésociale 85
4.3 Implications des politiques et recommandations 89
Conclusion générale 91
Bibliographie 93
Annexes I
Annexe A : Organigramme (partiel) de la structure d'acceuil I
Annexe B : Notion de stationnaritéII Annexe C :
Résultats stochastiques des séries du modèle IV
Annexe D : Cointégration et Modèle a` correction
d'erreur par la méthode de Johansen X
Annexe E : Résultats généraux des
estimations du modèle VECM XII
Annexe F : Résultats des analyses descriptives XVII
Annexe G : Analyse des chocs XIX
Table des matières XXIV
|