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Dépenses de prestations sociales prises en charge par la CNPS (Caisse Nationale de Protection Sociale) et croissance économique au Cameroun( Télécharger le fichier original )par BELL IV Institut sous-régional de la statistique et d'économie aplliquée (ISSEA) Cameroun - Ingénieur d'application de la statistique 2011  | 
 
 
 1.1.3 La croissance économiqueLa notion de croissance 'economique a vu ses premieres d'efinitions et d'ebats s'interroger, plus pr'ecis'ement au moment des classiques, notamment avec Adam Smith, David Ricardo, etc. Les d'efinitions et d'ebats autour de la croissance 'economique n'ont pas cess'e de trouver de controverses, et même a` nos jours, il est encore difficile d''etablir une d'efinition concrete de la croissance 'economique, sans que celle-ci ne soit contest'ee. N'eanmoins, il existe des d'efinitions de la croissance 'economique assez r'eput'ees. Nous notons a` cet effet l'une des d'efinitions r'eput'ees de la croissance 'economique, celle de Francois Perroux. Elle stipule que la croissance 'economique est » l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs periodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes reels » (Beitone et al, 2007). A côt'e de cette d'efinition de Perroux, il y a celle de Simon Kuznets, qui va au-delàde l'augmentation soutenue de la croissance. Pour Kuznets, on parle de croissance 'economique lorsque » la croissance par tête augmente, c'est-à-dire lorsque la croissance du PIB est superieure a` la croissance de la population ». Vue sous cet angle, la croissance 'economique se distingue bel et bien du d'eveloppement 'economique qui, selon F. Perroux, » est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rend apte a` faire croàýtre, cumulativement et durablement, son produit reel global » 12. En d'autres termes donc, le d'eveloppement 'economique englobe la croissance 'economique. Ainsi pour un pays donn'e, le d'eveloppement 'economique passe n'ecessairement par une croissance 'economique soutenue, par contre l'inverse n'est pas toujours possible, car il peut avoir croissance, sans que le d'eveloppement ne suive. Mesure de la croissance économique L'un des d'ebats th'eoriques sur la croissance 'economique est sa mesure. L'indicateur le plus couramment utilis'e parmi les indicateurs cens'es mesur'es la croissance 'economique, est le Produit Int'erieur Brut (PIB). Le PIB est une mesure de la richesse d'un pays. La croissance 'economique est en effet d'etermin'ee par l''evolution annuelle (en pourcentage) du PIB. En g'en'eral, pour une meilleure analyse 'economique, le PIB est corrig'e par l'inflation pour 'eviter le probleme dàu a` l'augmentation des prix. On d'etermine alors la croissance 12Encyclopédie Wikipedia par le taux de croissance annuel du PIB en volume (PIB a` prix constants). Seulement, l'indicateur du PIB comme mesure de la croissance économique connaàýt plusieurs critiques. Jusqu'aujourd'hui, les économistes ne font pas l'unanimitésur l'indicateur de mesure de la croissance économique. Néanmoins, certaines études empiriques utilisent comme indicateur de la croissance, le taux de croissance du PIB par tête. C'est le cas par exemple d'Alessina et Rodrick en 1994, et Castles et Dowrick en 1990, dans leurs études sur le lien entre la protection sociale et la croissance économique de certains pays de l'OCDE. D'autres auteurs se sont attelés a` utiliser le PIB réel, pour évaluer la croissance. Il s'agit des auteurs comme Cashin en 1994 et, McCallum et Blais en 1987. Concernant la BM et le FMI, ils retiennent comme mesure de la croissance économique, l'évolution annuelle du PIB par tête. Les facteurs de la croissance économique Les facteurs traditionnellement utilisés par la croissance sont celles qui ont déjàétéétablis par les classiques et les Keynésiens. Il s'agit du capital et du travail. A cet effet, des modèles ont étéconstruits sur la base d'une relation qui explique la croissance par les facteurs travail et capital. Nous notons au départ le modèle Harrod-Domar, qui est une suite des études de Keynes, et analyse une relation de long terme de la croissance. Ce modèle a étérepris et corrigépar Solow en 1956. Le modèle de Solow d'inspiration néoclassique, est un des principaux modèles de la théorie de la croissance économique. Les premiers modèles de la croissance économique considéraient le progrès technique comme facteur exogène a` la croissance. C'est a` partir des travaux de Romer en 1986 et Lucas en 1988, que le progrès technique a étéendogéneisédans la détermination de la croissance, ceci en tenant aussi compte de l'évolution du capital humain. Beaucoup d'études sur les déterminants de la croissance économique dans les années 1990 ont suivi. Il s'agit par exemple des études sur la relation entre les dépenses de protection sociale et la croissance économique13 , qui seront explicitées dans le chapitre suivant. 13A l'exemple de Cashin(1994), Korpi(1987), etc. 1.2 Cadre institutionnel de recherche : La CNPSLa s'ecurit'e sociale du secteur priv'e au Cameroun est prise en charge, selon les textes, par la Caisse Nationale de Pr'evoyance Sociale (CNPS). Cr'e'ee depuis 1967, la CNPS est charg'ee de s'ecuriser tous les travailleurs r'egis par le code de travail, et ceci par le biais de l'inscription a` l'immatriculation de leurs employeurs. C'est donc depuis un peu plus de 40 ans que la CNPS offre ses services au sein de la population Camerounaise. Seulement, seule une petite portion de cette population b'en'eficie des services de la caisse (17,5% des travailleurs camerounais selon les statistiques de la CNPS en 2005). Il est a` noter que les fonctionnaires et agents contractuels de l'Etat du Cameroun ne sont pas couverts par le champ d'application de la CNPS. 1.2.1 Le système organisationnel de la CNPSComme nous l'avons indiqu'e au d'ebut de notre travail, la CNPS dispose de 10 Directions centrales toutes implant'ees au niveau de la Direction G'en'erale, et des structures d'econcentr'ees, en l'occurrence 04 Directions R'egionales et 31 centres de pr'evoyance sociale. Chaque Direction Centrale compos'ee d'autres unit'es (D'epartements, Cellules, Services,) admet sa principale activit'e et ses fonctions qui lui sont impos'ees par la Direction G'en'erale. Les Directions R'egionales charg'ees de la gestion administrative dans les r'egions sont r'eparties de la manière suivante : ? une Direction R'egionale pour les r'egions du Centre, du Sud et de l'Est, implant'ee a` Yaound'e; ? la seconde pour les r'egions du Littoral et du Sud-Ouest, situ'ee a` Douala; ? la troisième direction concerne le grand Nord (Extrême-Nord, Nord et Adamaoua) qui exerce ses fonctions a` Garoua; ? la quatrième et la dernière Direction R'egionale couvre les r'egions de l'Ouest et du Nord-Ouest, et se situe a` Bamenda. En ce qui concerne les centres de pr'evoyance sociale, ils sont dirig'es par un chef de centre, et couvrent tout le territoire national selon la r'epartition ci-après : Tableau 1.1 : Répartition des centres de prévoyance sociale de la CNPS 
 
 Source : CNPS L'organisation de la CNPS est diversifiée et détaille scrupuleusement l'activitéprincipale de ses unités et les relations que celles-ci entretiennent. Cette organisation est résumée dans un organigramme présentéen annexe (annexe A) de ce document. 1.2.2 Prestations sociales servies par la CNPSD'après l'Organisation Internationale du Travail (OIT), la sécuritésociale doit être garante de neuf risques sociaux a` savoir : la maladie, la maternité, l'invalidité, le décès, les prestations familiales, les accidents du travail, les maladies professionnelles, la vieillesse et le chômage. Actuellement au Cameroun, les prestations servies par la CNPS ne concernent pas la maladie et le chômage. De manière globale, les prestations dont la CNPS détient la charge, sont reparties en trois branches : ? les prestations familiales; ? les prestations de vieillesse, d'invaliditéet de décès; ? les prestations d'accidents du travail et de maladies professionnelles. Chaque prestation remplit une fonctionnalitéet un but bien précis. Les prestations familiales Chaque assuréde la CNPS a droit aux prestations sur toutes ses formes. Concernant les prestations familiales, il s'agit d'un régime installéau bénéfice de tout travailleur salariéau sens du code du travail. Les allocataires ou bénéficiaires de ces prestations sont les membres de la famille du travailleur (y compris lui) dont les prestations sont dues. Par ailleurs, le conjoint survivant d'un bénéficiaire, même s'il n'exerce aucune activitéprofessionnelle, continue a` percevoir les prestations familiales, a` condition qu'il assure la garde et l'entretien des enfants qui étaient a` la charge de l'allocataire décédé. D'après le recueil des textes de base de la CNPS, les prestations familiales sont composées de : ? l'aide a` la mère et aux nourrissons sous forme d'allocations prénatales, d'allocations de maternité, de prestations de frais médicaux de grossesse de maternitéet, éventuellement, des prestations en nature; ? les allocations familiales proprement dites; ? l'indemnitéjournalière versée aux femmes salariées bénéficiaires d'un congéde maternité. L'allocation prénatale Elle est attribuée a` toute femme salariée ou conjointe d'un travailleur salariéa` l'occasion de chaque grossesse régulièrement déclarée a` la CNPS. Elles sont déterminées sur la base de 09 fois le taux mensuel de l'allocation familiale versée pour un enfant (neuf fois 1.800 francs CFA) et versées, en principe, en deux fractions (soit 8.100 francs CFA x 2). L'attribution des allocations prénatales est subordonnée a` deux examens médicaux : l'un effectuéentre le troisième et le quatrième mois, l'autre au cours de la période comprise entre le début du septième mois et la fin du huitième mois de grossesse. L'allocation de maternité Le régime de prestations familiales est concu de telle sorte qu'une allocation de maternitéest attribuée a` une femme salariée ou conjointe d'un travailleur salarié, qui donne naissance sous contrôle médical, a` un enfant néviable. La naissance doit être déclarée dans les douze mois qui suivent la date d'accouchement. En cas de naissance multiple, chaque naissance est considérée comme une maternitédistincte. L'allocation de maternités'élève a` 21.600 francs CFA a` l'occasion de la naissance de chaque enfant. L'allocation familiale proprement dite Parlant des allocations familiales proprement dites, elles sont destinées a` chaque enfant a` charge, âgéde moins de 14 ans. Cette limite d'âge est portée a` 18 ans pour l'enfant placéen apprentissage et a` 21 ans s'il poursuit des études ou si, par suite d'infirmitéou de maladie incurable, il est dans l'impossibilitéd'exercer un travail salarié. Les frais de ces allocations s'élèvent a` 1.800 francs CFA par mois et par enfant. L'indemnitéjournalière versée aux femmes salariées en congéde ma- ternité Les indemnit'es journalières sont destin'ees aux femmes salari'ees qui justifient de 06 mois cons'ecutifs de travail effectu'es auprès d'un ou de plusieurs employeurs. Ces indemnit'es repr'esentent la totalit'e du salaire percu au moment de la suspension du contrat de travail (50 % du salaire vers'e par l'employeur et 50 % par la CNPS). Le cong'e de maternit'e admet une dur'ee de 04 semaines avant l'accouchement et 10 semaines après l'accouchement. Les frais médicaux de grossesse et de maternité Concernant ce type de prestations, la CNPS prend en charge une partie des frais m'edicaux occasionn'es par les examens de grossesse, d'accouchement et l'examen m'edical de l'enfant a` l'âge de 06 mois (1.400 francs CFA aux femmes salari'ees au moment de l'accouchement et 200 francs CFA pour chaque examen m'edical). Les prestations de vieillesse, d'invaliditéet de décès Les travailleurs salari'es d'efinis selon le code du travail, sont obligatoirement assujettis au r'egime d'assurance-pensions et affili'es a` la CNPS. De ce fait, ils recoivent des prestations en cas de vieillesse, d'invalidit'e ou de d'ecès. Les prestations de vieillesse Le r'egime des prestations de vieillesse est destin'e aux assur'es ayant d'ejàatteint 60 ans, et remplissant les conditions suivantes : ? avoir 'et'e immatricul'e a` la CNPS depuis 20 ans au moins; ? avoir accompli au moins 60 mois d'assurance au cours des dix dernières ann'ees pr'ec'edant la date d'admissibilit'e a` pension; ? avoir cess'e toute activit'e salari'ee. Le salari'e a` la fin de son activit'e peut recevoir ce qu'on appelle » versement unique d'une allocation de vieillesse ». Cette 'eventualit'e n'est possible que s'il justifie d'un minimum de 12 mois d'assurance et qui, a` l'âge de la retraite, ne remplit pas les conditions requises pour obtenir une pension vieillesse. Le montant de l'allocation vieillesse est 'egal a` autant de fois la r'emun'eration mensuelle moyenne de l'assur'e que celui-ci compte de p'eriodes de douze mois d'assurance. Les prestations d'invalidité Tout assurén'ayant pas encore atteint l'âge de la retraite (60 ans) a droit a` une pension d'invalidités'il respecte les conditions suivantes : u avoir étéimmatriculéa` la C.N.P.S. depuis au moins 5 ans; u avoir accompli 6 mois d'assurance au cours des 12 derniers mois civils précédant le début de l'incapacitéconduisant a` l'invalidité; u avoir cessétoute activitésalariée; u être atteint d'une invaliditédàument constatée. Les conditions suivantes sont remplies par l'assuré, si l'invaliditéest due a` un accident : avoir occupéun emploi assujetti et avoir étéimmatriculéa` la C.N.P.S. a` la date de l'accident. La pension d'invaliditédevient une pension de vieillesse si le bénéficiaire atteint l'âge de la retraite. Les prestations de décès Le recueil des textes de base de la CNPS stipule que les ayants-droit d'un assurédisposant d'au moins 180 mois d'assurance a` la date de son décès ou d'un pensionnédécédésont : u le ou les conjoints légitimes non divorcés; u les enfants a` charge du défunt tels qu'ils sont définis par la législation relative aux prestations familiales; u les ascendants du premier degréa` charge. Ceux-ci ont droit a` des pensions de survivants calculées en pourcentage de la pension de vieillesse ou d'invaliditéou de la pension anticipée a` laquelle l'assuréavait ou aurait eu droit a` la date de son décès a` raison de : u 50 % pour le ou les conjoints; u 25 % pour chaque orphelin de père et de mère; u 15 % pour chaque orphelin de père ou de mère; u 10 % pour les ascendants. La pension de survivant représente le montant de la
pension de vieillesse a` laquelle l'assuréaurait pu
prétendre s'il avait accompli cent quatre-vingt mois d'assurance,
multipliée par Il est aussi a` noter que le ou les conjoints de l'assur'e d'ec'ed'e, b'en'eficiaires de pension de survivant, perdent cette pension en cas de remariage. Les prestations de risques professionnels Les prestations de risques professionnels sont les dernières prestations dont la CNPS d'etient la couverture et la gestion depuis 1977. Concernant ce r'egime de prestation, chaque employeur doit d'eclarer a` la CNPS dans un d'elai de 03 jours ouvrables, tout accident du travail ou toute maladie professionnelle constat'ee dans son entreprise. S'il omet de la faire, le travailleur b'en'eficiera d'un d'elai de prescription de trois ans. Chaque victime de risque professionnel, dont l'employeur a pr'evenu l'accident, doit recevoir une r'eparation compos'ee de la manière suivante : ? des soins : Ils concernent la prise en charge ou le remboursement des frais n'ecessit'es par le traitement, la r'e'education fonctionnelle, la r'eadaptation et la reconversion professionnelle, dont la victime a droit. Les prestations en nature (soins) accord'ees aux victimes de risques professionnels sont prises en charge par la CNPS (système du tiers payant); ? de l'incapacit'e temporaire, dont le montant destin'e a` l'indemnit'e journalière est 'egal aux 2/3 de la r'emun'eration journalière de la victime; ? de l'incapacit'e permanente : une victime de risque professionnel a droit a` une rente pay'ee chaque mois, 'egale a` 85 % de sa r'emun'eration mensuelle, lorsqu'elle est atteinte d'une incapacit'e permanente totale. Lorsque la victime admet une incapacit'e partielle, elle a droit : ? soit a` une allocation d'incapacit'e vers'ee en une seule fois (capital) lorsque son incapacit'e est inf'erieure a` 20 %; ? soit a` une rente d'incapacit'e partielle lorsque le degr'e de son incapacit'e est 'egal ou sup'erieur a` 20 Le montant de la rente d'incapacit'e partielle est, selon le degr'e d'incapacit'e, proportionnel a` la rente a` laquelle la victime aurait eu droit en cas d'incapacit'e permanente totale. ? des frais fun'eraires. Ils comprennent le remboursement du cercueil, du transport de la d'epouille et de la famille entre le lieu du d'ecès et la r'esidence habituelle. Ce type de prestation est accord'e aux ayants-droit qui ont support'es les frais fun'eraires d'un assur'e d'ec'ed'e des suites d'un risque professionnel; u le cas de d'ec`es : lorsqu'àla suite d'un accident de travail ou d'une maladie professionnelle, un assur'e trouve la mort, les ayants-droit obtiennent une rente de survivant. Ces ayants-droit sont en effet : les conjoints survivants, les conjoints divorc'es ou s'epar'es de corps ayant obtenu une pension alimentaire, les enfants de la victime tels que d'efinis par le code des prestations familiales, les ascendants qui 'etaient a` charge de la victime. Pour r'esumer, les prestations des risques professionnels sont explicit'ees de la mani`ere suivante : u les Prestations en nature qui comportent : O les frais m'edicaux; O les frais chirurgicaux; O les frais pharmaceutiques; O les frais d'hospitalisation; O les examens radiographiques ou de laboratoire. u les Prestations en esp`eces dont : O les indemnit'es journali`eres; O les rentes d'incapacit'e permanente partielle; O les rentes d'incapacit'e permanente totale; O les allocations d'incapacit'e permanente partielle; O les rentes de survivants; O les allocations de frais fun'eraires Toutes les d'epenses et dispositions destin'ees aux diff'erentes prestations sociales fix'ees par les textes de base de la CNPS et r'egies par cette derni`ere; ont en effet une source de financement qui g`ere leurs r'ealisations. Dans la suite, nous pr'esentons comment est financ'e le r'egime de s'ecurit'e sociale de la CNPS. 1.2.3 Le financement des activités de la CNPSLes op'erations en ressources (recettes) et emplois (d'epenses) de la CNPS font l'objet d'un budget annuel pr'epar'e par le Directeur G'en'eral et vot'e par le conseil d'administration au courant du trimestre qui pr'ec`ede le d'ebut de l'exercice budg'etaire . Les diff'erentes recettes et dépenses que doit manager la CNPS trouvent leurs principales sources dans les cotisations effectuées a` travers certains agents. Les ressources de la CNPS Les ressources de la CNPS sont constituées par : u les cotisations destinées au financement des différentes branches de prestations, comprenant les retenues a` la charge des salariés et les
contributions patronales; ciales ou dans la production des déclarations nominatives de salaires; u les revenus des placements et du patrimoine; u les rémunérations pour services rendus et, éventuellement, les participations versées par les personnes bénéficiaires d'oeuvres sociales ou sanitaires; u les subventions, dons et legs; u éventuellement, les emprunts. Les cotisations que la CNPS recoit, sont assises sur l'ensemble des salaires recus par les assurés, des indemnités, des primes, des gratifications, et aussi les avantages en nature d'un maximum de 300 000 FCFA chaque mois en matière de prestations familiales et de pensions. En ce qui concerne les risques professionnels, les cotisations sont déterminées a` partir du salaire déplafonné. Dans les opérations de cotisations, le montant de base du salaire est supérieur ou égal au SMIG. Pour résumer, il est déjàprévu des taux de cotisations pour chaque branche de prestations que la CNPS détient a` sa charge. Le tableau suivant indique les taux de cotisations pour chaque branche de prestations. Tableau 1.2 : Taux de cotisation appliquépar branche de prestations 
 
 Source : CNPS Les entreprises enregistr'ees a` la CNPS disposant de travailleurs au sens du code du travail, doivent cotiser en vue de pr'evenir les accidents de travail ou les maladies professionnelles de leurs employ'es. Les entreprises sont donc class'ees en fonction du niveau du risque comme le pr'esente le tableau pr'ec'edent. De manière g'en'erale, les employeurs immatricul'es a` la CNPS et suppos'es en activit'e se r'epartissent de la manière suivante : u les employeurs de r'egime g'en'eral; u les employeurs du r'egime agricole; u les employeurs de l'enseignement priv'e; u les employeurs de la main-d'oeuvre domestique. Les emplois de la CNPS Ils sont essentiellement les diff'erentes formes de d'epenses qu'effectue la CNPS, sur la base des op'erations effectu'ees lors de la mise en place du budget annuel. Les d'epenses r'ealis'ees par la CNPS comprennent : u les d'epenses d'investissement; u les d'epenses administratives; u les d'epenses de l'action sanitaire et sociale; u les d'epenses de pr'evention des accidents de travail et des maladies professionnelles. Les d'epenses techniques constituent l'ensemble des d'epenses octroy'ees pour chaque branche notamment les prestations familiales, les risques professionnels et les pensions. Quant aux d'epenses administratives, elles sont directement affect'ees a` l'administration de la CNPS. Parlant des d'epenses de l'action sanitaire et sociale, elles contribuent aux activit'es, oeuvres et formations sociales et sanitaires de la CNPS. Les d'epenses de pr'evention des accidents de travail et des maladies professionnelles quant a` elles, se rattachent directement aux activit'es de pr'evention des risques professionnels. Au Cameroun, la s'ecurit'e sociale est principalement g'er'ee par la CNPS. La CNPS dans son système d'organisation et ses principales prestations sociales dont elle d'etient la charge, ne peut pas supporter a` elle seule, toutes les exigences qu'on assigne a` une s'ecurit'e sociale appropri'ee, compte tenu des faibles ressources qu'elle engrange. A cet effet, les autorit'es camerounaises ont men'e des 'etudes visant a` 'etendre le système de s'ecurit'e sociale au Cameroun. 1.2.4 Les perspectives de la sécuritésociale au Cameroun14L'objectif majeur de l'Etat camerounais est de propulser la sécuritésociale vers plus de solidaritéet de modernisation. A cet effet, des mesures ont étémises sur pied pour réaliser une étude sur une possible sécuritésociale modernisée au Cameroun. L'une de ces mesures vise a` structurer des travaux pour la réhabilitation de la CNPS, et a` favoriser le développement harmonieux de la sécuritésociale au Cameorun. La modernisation de la sécuritésociale que veut mettre les autorités camerounaises en place repose sur l'extension vers les populations non couvertes et l'amélioration des prestations sociales actuelles. La nouvelle forme de la sécuritésociale au Cameroun sera de combiner les secteurs public et privé, pour améliorer la redynamisation de la sécuritésociale. La solidaritédans la sécuritésociale viendra créer une harmonie et bâtir un atmosph`ere de respect mutuel entre les individus de différente classe sociale. Dans le cadre d'associer le secteur privéa` celui du public pour moderniser la sécuritésociale au Cameroun, les différentes institutions doivent être mises en place. ? les organismes privés : ? des mutuelles sociales; ? des entreprises d'assurances; ? les sociétés de secours mutuels; ? les microassurances sociales. ? les organismes publics : ? la CNSS (Caisse Nationale de SécuritéSociale); ? la CNPE (Caisse Nationale des Personnels de l'Etat); ? la CNAM (Caisse Nationale d'Assurance Maladie). Chaque organisme public aura un ràole bien précis, ceci dans un but de décentralisation de la sécuritésociale pour sa modernisation et le renforcement de la solidaritéentre les assurés. De ce fait, la CNSS aura pour ràole d'assurer les travailleurs indépendants et d'autres types de travailleurs, la CNPE gérera les prestations sociales des fonctionnaires et agents de l'Etat, et la CNAM couvrira les prestations de famille, vieillesse et invalidité, accident de travail et maternité. 14Nta a` Bitang : Copyright ~c 2011 cameroun2010.info. Tous droits r'eserv'es. R'esum'e du texte (Sécuritésociale : vers plus de solidarité) Chapitre 2Sécuritésociale et croissanceéconomique : La revue de lalittératureL a place de la sécuritésociale dans l'économie n'est pas contempo raine. Elle découle de longs débats théoriques depuis l'ère néoclas- sique, et aujourd'hui fait l'objet de nombreuses préoccupations dans les pays du monde, en particulier ceux d'Afrique. Son analyse est divergente selon les auteurs, et bien plus encore lorsqu'il s'agit de l'introduire dans l'analyse économique. Le présent chapitre nous permet a` cet effet d'énumérer d'abord un certain nombre d'approches de la sécuritésociale, et ensuite d'illustrer sa place dans l'économie, tant sur le plan théorique qu'empirique. 2.1 Revues théoriques sur la relation entre les dépenses liées a` la sécuritésociale et la croissance économique2.1.1 Analyse théorique de la sécuritésocialeLes approches de la théorie de la sécuritésociale La sécuritésociale est un outil de la politique
sociale de l'Etat. A ce titre; la sécuritésociale se
présente comme un instrument de survie et de soutien aux populations. En
ce sécuritésociale a étédéveloppée par Keynes et Marx, a` partir de la théorie du capitalisme. Ensuite, la théorie mixte de la sécuritésociale qui est la régulation, se positionne comme une interpolation entre les idées de Keynes et de celles de Marx. La théorie de la régulation considère un ràole triphaséde la protection sociale a` savoir : l'organisation du travail, la distribution du revenu et la place de l'Etat dans la gérance des risques sociaux. Keynes analyse la sécuritésociale, a` partir de la considération de l'Etat-providence. Il considère que le système de sécuritésociale est axésur les deux points principaux suivants : le plein emploi et la redistribution du revenu. Keynes fonde a` cet effet une réforme sociale du capitalisme, en insistant sur un élargissement des fonctions traditionnelles de l'Etat. Ainsi, il définit le ràole fondamental de l'Etat-providence, qui est celui de la prise en charge des risques sociaux. C'est dans ce sens que » la taxation des revenus et des successions, le développement des dépenses publiques et la redistribution massive qu'implique la protection sociale sont mis en place non pas tellement dans le but de justice sociale, mais dans un but de sauvetage économique du capitalisme nécessaire a` sa survie sociale et politique » 15. 15Alex OKOLOUMA (2011) : La protection sociale au Cameroun Karl Marx quant a` lui, analyse la sécuritésociale a` partir des relations qui existent entre les entrepreneurs et les prolétaires16. Marx montre qu'àpartir de la théorie de la plus-value, les entrepreneurs n'ont qu'un seul objectif; celui d'engranger des bénéfices en utilisant au maximum, la force de travail des employés. Il pense donc qu'il est nécessaire d'apporter a` ces employés une assistance sociale, surtout lorsque ceux-ci en ont besoin. Le système capitaliste pour Marx a pour but d'accroàýtre le taux de plus-value, c'est-à-dire d'augmenter l'exploitation des prolétaires. Or ce système, en absence de protection sociale, peut créer un soulèvement des prolétaires, traduit par une demande d'assistance sociale. C'est pourquoi Marx a affirméque » Les communistes ne s'abaissent pas a` dissimuler leurs opinions et leurs projets. Ils proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l'ordre social passé. Que les classes dirigeantes tremblent a` l'idée d'une révolution communiste! Les prolétaires n'y ont rien a` perdre que leurs chaàýnes. Ils ont un monde a` y gagner. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous! » 17. Les considérations de Marx aboutissent a` la mise en place d'un système de protection sociale pour les prolétaires. Celui-ci renforcerait les rapports entre les entrepreneurs et les employés, ainsi que les rapports sociaux et de production. Du point de vue microéconomique, la sécuritésociale se place au niveau de l'individu ou d'une collectivité. La sécuritésociale agit en interaction avec les individus, d'une part sur le phénomène de redistribution du revenu sur leur cycle de vie (Modigliani et Brumberg, 1954), et d'autre part sur l'assurance de leur bien être. Les nouvelles théories de la sécuritésociale Les anciennes théories de la sécuritésociale étaient centrées sur une analyse a` postériori des mesures prises par l'Etat pour gérer les risques sociaux, et l'intervention sur le marchédu travail. Cette conception de la sécuritésociale ne pouvait donc pas résorber les situations de crise. En Europe par exemple o`u la population est vieillissante, les dépenses de sécuritésociale sont énormes. Cette situation peut entraàýner un état de stabilisation ou tout simplement un arrêt de la prise en charge de ces populations, si un système de 16Classe sociale qui, en théorie marxiste, rassemble l'ensemble des travailleurs manuels dont le revenu provient uniquement de la vente de leur force de travail: Microsoft Encarta 2009 17Karl Marx, le Manifeste du Parti communiste, 1848 (Encyclopédie encarta 2009) protection des revenus par exemple, n'est pas mis sur pied. Dans les pays les moins nantis, cette conception de la sécuritésociale est encore plus préoccupante. C'est a` partir de là, que Holzmann et Jorgensen, ont montréun ensemble de limites de la conception traditionnelle de la sécuritésociale dont : u le fait de mettre trop l'accent sur le secteur public; u le fait d'accorder une importance abusive au montant net des
coàuts et des dépenses; protection sociale lorsque celles-ci sont prises dans le cadre de programmes sectoriels distincts; u le fait que la protection sociale ne puisse être une stratégie efficace pour lutter contre la pauvreté. Holzmann et Jorgensen (1999) définissent alors une nouvelle théorie de la protection sociale. Pour eux, le nouveau cadre théorique de la protection sociale doit s'analyser sur la base de la gestion du risque social. Ils parviennent ainsi a` proposer une nouvelle définition de la protection sociale. Cette définition stipule que : la protection sociale est l'ensemble des politiques publiques visant a` : u aider les individus, les ménages et les collectivités a` mieux gérer le risque; u fournir un appui aux personnes extrêmement pauvres. La protection sociale est donc une source de sécuritépour les pauvres, et un investissement dans le capital humain. La protection sociale et la gestion du risque vont de pair, selon les analyses de Holzmann. La gestion du risque, pour être parfaite, doit intégrer plusieurs facteurs. Selon Holzmann, la sociétépour une réalisation efficace de la gestion du risque doit utiliser plusieurs instruments. Ces instruments permettront : u d'accroàýtre le bien-être des individus et de la sociétéa` un moment précis; u de contribuer au développement et a` la croissance économique dans le temps; u de comporter comme facteurs essentiels d'une réduction réelle et durable de la pauvreté. La protection sociale devient d`es lors un moteur qui pourrait contribuer a` la fois a` la croissance économique, et a` l'amélioration de la situation des pauvres. Une autre analyse th'eorique de la protection sociale, est celle de la consid'eration nationaliste. D'après les travaux de B'eland et Lecours (2004), la protection sociale peut aussi s'analyser en fonction des facteurs li'es au nationalisme. Pour ces auteurs, les consid'erations culturelles, religieuses, ethniques ou linguistiques sont 'etroitement attach'ees au fonctionnement du système de protection sociale. Au regard de ces observations, ils arrivent a` identifier trois modes d'interaction entre le nationalisme qu'ils appellent » nationalisme sub-étatique » et la protection sociale : ? le nationalisme et la protection sociale sont deux ph'enomènes directement associ'es a` l'identit'e et a` la solidarit'e; ? la protection sociale peut devenir un 'el'ement essentiel des processus de mobilisation territoriale; ? les mouvements nationalistes peuvent infl'echir le d'eveloppement des politiques sociales, au plan sub-'etatique comme 'etatique.. B'eland et Lecours, a` l'issu de leur analyse th'eorique de la s'ecurit'e sociale, affirment que » l'existence de mouvements nationalistes dans un pays donnéfavorise généralement les campagnes en faveur d'une plus grande décentralisation du système de protection sociale ». Tabellini (1990), a 'etudi'e la th'eorie positive de la s'ecurit'e sociale. Il estime que la s'ecurit'e sociale est un poids important du budget de l'Etat. Dans son article, il cherche a` connaàýtre ce qui serait a` l'origine de la taille de la s'ecurit'e sociale. Il d'efinit donc un modèle de recouvrement de g'en'erations o`u les individus votent sur la s'ecurit'e sociale. Tabellini aboutit a` la conclusion selon laquelle la majorit'e des individus sont prêts a` voter pour un système de s'ecurit'e sociale. En effet, il ressort qu'àl''equilibre, tous les jeunes votent contre n'importe quel transfert positif aux parents, et le montant d'impôts est uniquement distribu'e aux jeunes. Il aboutit alors a` l''equilibre d'ejàd'efinit par Meltzer et Richard en 1981, o`u la plupart des 'electeurs favorise une politique qui impose et redistribue (Tabellini (1990) : A positive theory of social security). Les analyses effectu'ees, nous ont permis de nous entourer d'un champ de consid'erations th'eoriques sur la s'ecurit'e sociale. Ces th'eories ne repr'esenteraient en aucun cas une exhaustivit'e des th'eories de la s'ecurit'e sociale. Nous allons pr'esenter dans la suite, son interaction avec l'activit'e 'economique, ou du moins, son rôle sur la croissance 'economique. 2.1.2 Ràole des dépenses de sécuritésociale sur la croissance économiqueL''etude du ràole de la s'ecurit'e sociale sur la croissance 'economique est g'en'eralement bas'ee sur l'analyse de l'effet que les d'epenses destin'ees pour la prestation des branches de la s'ecurit'e sociale, ont sur le niveau de l''evolution de la croissance 'economique. L'analyse du ràole de la s'ecurit'e sociale sur la croissance 'economique a d'ebut'e avec les n'eoclassiques, et ensuite avec Keynes. La th'eorie 'economique montre qu'il existe deux conceptions du ràole de la protection sociale sur la croissance, qui s'opposent. Premièrement, la conception n'eoclassique stipule que le financement de la protection sociale est un obstacle pour l''economie. En effet, les n'eoclassiques pensent que le financement de la protection sociale, entraàýne chàomage et manque de comp'etitivit'e des entreprises. Nous avons notamment des auteurs comme Pigou en 1933 et Rueff en 1936, qui recommandaient de r'eduire les salaires et les charges sociales, car un coàut du travail trop 'elev'e est la cause du chàomage18. Deuxièmement, la conception keyn'esienne, qui montre que la protection sociale est un moteur de croissance de l''economie, de l'emploi et de la productivit'e du travail. Les 'etudes sur le lien entre la s'ecurit'e sociale et la croissance 'economique ont long-temps fait l'objet de discussions et de d'ebats. Comme nous allons le constater, bon nombre d'auteurs (après les n'eoclassiques et Keynes) ont analys'e th'eoriquement l'effet de la s'ecurit'e sociale sur la croissance. Certains sont parvenus a` montrer que la s'ecurit'e sociale nuit a` la croissance, d'autres affirment naturellement le contraire. La majorit'e des auteurs ont r'ealis'es ces 'etudes th'eoriques entre les ann'ees 1970 et les ann'ees 1990. C'est le cas de Mirrlees (1971), Lindbeck (1975), Ahmad et al. (1991), etc. Le d'ebat sur le ràole de la s'ecurit'e sociale dans l''evolution de la croissance 'economique est relativement r'ecent. La s'ecurit'e sociale a 'et'e vraiment mise en place a` la fin du 19e siècle, et les travaux sur son impact dans l''economie, datent d'un peu plus d'un demi-siècle. Mirrlees (1971) dans son article intitul'e » An exploration in the theory of optimum income taxation » a d'ecrit la th'eorie du revenu d'imposition. Mirrlees suppose en effet que les individus (suppos'es avoir des pr'ef'erences identiques) sont capables de d'eterminer la 18http :// www.numilog.fr/package/extraits-pdf/e262661.pdf quantit'e et le genre de travail qu'ils apportent, correspondant a` une maximisation de la fonction de service, tandis que le bien-être social est suppos'e être une fonction de plusieurs niveaux de ce service. Mirrlees 'ecrit alors la fonction de service u(x; y) de l'individu, o`u x d'esigne la consommation et y, le temps de travail effectu'e. La fonction de service u(x; y) est d'efinie pour chaque individu, et le bien-être social est une somme des utilit'es des individus. L'objectif de cet article est de chercher a` maximiser une fonction de bien-être social, a` partir des fonctions individuelles. Mirrlees arrive a` montrer a` cet effet que la protection sociale pourrait nuire a` l''evolution de la croissance 'economique car » Si les régimes de prestations sociales découragent les gens de travailler, l'offre de travail dans l'économie diminue, ce qui réduit le niveau de la production et, dans certains cas, de l'investissement et, de ce fait, de la croissance »19. Nous pouvons d'eduire que th'eoriquement, Mirrlees a montr'e que le système de protection sociale, s'il n''etait pas bien organis'e, pouvait avoir des effets n'egatifs sur la situation de la production, de l'investissement et par cons'equent de la croissance. Hubbard et Judd (1984), a` leur tour, ont analys'e l'impact de la s'ecurit'e sociale sur la croissance 'economique. Dans leur article, ils se sont focalis'es sur le cadre de vie des individus, sur une protection de l''economie face a` la long'evit'e (dur'ee de vie) incertaine et les aspects des annuit'es d'assurance de la s'ecurit'e sociale. Dans cet article, ils pr'econisent l'introduction de la s'ecurit'e sociale dans une 'economie avec 'echec du march'e dans l'octroi d'annuit'es priv'ees. Ils estiment dans un premier temps, le modèle du cycle de vie de la consommation pour les individus. Ils supposent que les individus sont 'egalement identiques et disposent du même temps de survie. Pour Hubbard et Judd, le caractère identique des individus signifie simplement qu'ils disposent de mêmes comportements de consommation. Le modèle inter-temporel a` r'esoudre, du cycle de vie de la consommation des individus est donn'e par la relation suivante : ? ???? ???? max D0 t=0(1 - pt)u(ct)(1 + 8)_t s/c PD0 t=0 ct(1 + r)_t = A0 + W0PQ t=0(1 + r)t O`u c est la consommation, 8 est le taux d'escompte subjectif, r le taux d'int'erêt, A0 repr'esentent les ressources initiales des legs planifi'es de la g'en'eration pr'ec'edente, W0 le salaire brut, Q l'âge de la retraite et D' est l'âge sup'erieur a` D (âge maximum auquel un individu peut survivre). 19Citépar Roman Arjona et al : Protection sociale et croissance Hubbard et Judd utilisent ce modèle pour maximiser l'utilit'e (fonction de la consommation) des individus. Ils introduisent une contrainte qui est la relation entre la consommation, les legs et les salaires initiaux vers'es aux individus. Ils parviennent a` trouver un des principaux r'esultats selon lequel, une dur'ee de vie incertaine affecte la consommation. Dans un deuxième temps ils insèrent la s'ecurit'e sociale dans le modèle du cycle de vie. Le nouveau modèle se pr'esente de la manière suivante : ? ???? ???? max PD0 t=0(1 - pt)u(ct)(1 + ä)_t s/c PD0 t=0 ct(1 + r)_t = A0 + W0 PQ t=0(1 + r)t + PD0 t=Q+1 St(1 + r)_t O`u St repr'esente les b'en'efices d'annuit'es (d'epenses de s'ecurit'e sociale) vers'ees a` la p'eriode t, pendant la retraite. Après leurs estimations, Hubbard et Judd finissent par conclure que » l'évolution de la sécuritésociale est passée en revue dans la réponse aux échecs de marchés, pour fournir l'assurance pour la consommation face a` l'incertitude de vie » 20. N'eanmoins, ces auteurs affirment d'autre part qu'un système actuariel juste et entièrement bien plac'e de la s'ecurit'e sociale peut r'eduire l''economie. Les analyses de Hubbard et Judd, ont permis de conclure que la s'ecurit'e sociale am'eliore la situation 'economique, lorsque les rentes sont inexistantes dans les march'es (Roman Ajorna et al., 2002). En d'eveloppant leur th'eorie sur l'application d'un modèle d''equilibre g'en'eral pour identifier le taux optimal de remplacement de la s'ecurit'e sociale, et les avantages d'assistance sociale qui leur sont associ'es, Imrohoroglu et al(1995) constatent que le manque d'un système de s'ecurit'e sociale dans une 'economie, peut entraàýner une augmentation du bien être 'economique. Ils ajoutent dans leur th'eorie, que le bien être 'economique serait encore plus rentable dans un système o`u le taux de remplacement de la s'ecurit'e sociale est consid'erable. En effet, ces auteurs, par une v'erification empirique sur des g'en'erations de 65 p'eriodes contenant des individus qu'ils ont suppos'es être face a` un risque de mortalit'e et un risque individuel de revenu, affirment qu' » un taux empiriquement plus plausible de remplacement de 60 % soulève le bien-être comparéa` une économie sans le système de sécuritésociale ». Les analyses de Imrohoroglu et al, nous permettent de conclure qu'un système sans s'ecurit'e sociale peut garantir une bonne croissance 'economique, mais cette dernière serait encore plus rentable, lorsqu'on introduit dans le système, la s'ecurit'e sociale. 20Hubbard et Judd: »Social security and individual welfare» Kaiji Chen (2009) a` l'universit'e d'Oslo, poursuit les 'etudes de Imrohoroglu et al., tout en ajoutant le logement dans son analyse. Dans son article »A Life-Cycle Analysis of Social Security with Housing », Chen introduit deux consid'erations du logement dans l'analyse du cycle de vie de la s'ecurit'e sociale. Il s'agit du logement comme bien durable et les frictions de march'e du logement. A partir de ses analyses, Chen d'eduit qu'en pr'esence » d'un logement comme bien durable, une sécuritésociale sans couverture durable est sensiblement hors de la consommation de logement dans tout le cycle de vie. En présence des frictions de marchédu logement, la sécuritésociale abaisse le taux global des propriétaires de logement et réduit la taille moyenne du logement occupépar le propriétaire »`21 . En effet, Chen d'eveloppe dans son article deux analyses dont l'une est l'interaction entre l''economie et la location de logement, et l'autre entre l''economie et le choix de d'ependance du logement. Il distingue dans son modèle, deux types d'individus; ceux qui recoivent un logement comme don et ceux qui ne le recoivent pas, sur lesquels on mesure l'impact de la s'ecurit'e sociale. Il aboutit plus pr'ecis'ement dans ses r'esultats, qu'en absence de système de s'ecurit'e sociale, le prix destin'e a` la consommation d'un logement d'epend d'une augmentation de l''epargne priv'ee. Cette observation g'enère selon Chen, des implications macro'economiques et politiques (surtout concernant le choix de tenure de logement). Une pr'esence de la s'ecurit'e sociale dans une couverture de logement serait efficace, et permettrait dans une moindre mesure, une meilleure situation de la croissance 'economique. D'autres auteurs ont abord'e la question du ràole de la s'ecurit'e sociale dans le bienêtre de la croissance 'economique, par l'introduction des in'egalit'es dans leur analyse. Ils suggèrent en abordant la th'eorie de l''electeur m'edian, qu'il n'est pas possible d''ecarter le rapport entre la s'ecurit'e sociale et la croissance 'economique d'une part, et le lien entre les in'egalit'es et la s'ecurit'e sociale d'autre part, si l'ampleur de la redistribution op'er'ee dans un pays correspond aux pr'ef'erences des 'electeurs quand celles-ci sont elles-mêmes dict'ees par le degr'e d'in'egalit'e : Tels sont les propos avanc'es par Roman Ajorna (2002). Lindbeck (1975) par exemple, sur une 'etude en Suède sur les aspects politiques de l'in'egalit'e et de la distribution, a observ'e qu'une grande partie des d'epenses sociales ne comportaient aucune redistribution. Cette situation peut en effet engendrer des in'egalit'es, et par cons'equent nuire au bien-être 'economique. 21 Chen K. : »A Life-Cycle Analysis of Social Security with Housing» p.2 Les analyses que nous venons de présenter sont celles issues de la théorie du lien entre la sécuritésociale et la croissance économique. Ces théories pour la plupart ont ététestées empiriquement, pour vérifier leur validité. 2.2 Comment les dépenses de prestations sociales agissent-elles sur la croissance économique ? : Les études empiriquesDe nombreuses études empiriques ont étéréalisées sur le lien entre la protection sociale et la croissance économique. Ces études, pour la plupart basées sur la technique de l'économétrie des données de panel, ont abouti a` des résultats controversés. Certains auteurs aboutissent a` la conclusion d'un effet positif de la sécuritésociale sur la croissance économique, tandis que d'autres formulent plutôt un effet négatif de la sécuritésociale sur la croissance économique. 2.2.1 Effet positif de la sécuritésociale sur la croissance économiqueBeaucoup d'auteurs ont montréque la sécuritésociale est un moteur de la croissance économique. Cashin (1994), a utilisé92 observations sur 23 pays développés, pour estimer ses résultats. Il effectue une estimation avec des séries temporelles transversales a` partir de la technique des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) en s'inspirant du modèle endogène de la croissance. Comme variables pour son modèle, Cashin utilise, le taux de croissance du FIB réel par travailleur comme variable dépendante et comme variables indépendantes, la variation du stock de capital, le FIB réel par travailleur, les dépenses de sécuritésociale et de protection sociale, le taux de scolarisation, les recettes courantes, la population âgée de plus de 65 ans, le niveau des taux d'intérêt et l'indice des prix a` la consommation. Il aboutit a` de nombreux résultats et conclusions dont le principal est l'effet positif des dépenses de sécuritésociale sur la croissance économique. En effet, Cashin trouve des coefficients positifs et significatifs des dépenses de sécuritésociale dans son modèle, ainsi que pour ceux de l'investissement privé. En 1990, Castles et Dowrick avaient pratiquement abouti aux mêmes résultats que Cashin. En considérant dans leur modèle, le PIB réel par tête comme variable expliquée, et les dépenses sociales de l'OCDE22 comme variable explicative, sur 18 pays de l'OCDE. Ils concluent que les dépenses admettent des coefficients positifs mais non significatifs dans leur modèle. Par conséquent, l'impact des dépenses de sécuritésociale sur la croissance est positif, mais avec une faible significativité. Castles et Dowrick arrivent donc au résultat selon lequel, les dépenses de sécuritésociale n'influenceraient pas assez la croissance économique. Korpi (1985) avec un échantillon de 17 pays de l'OCDE, montre aussi que les dépenses de sécuritésociale influencent positivement et de manière significative la croissance économique. Avec un modèle dont les variables sont le PIB réel par habitant et les dépenses sociales BIT, Korpi utilise des séries chronologiques transversales estimées a` partir des MCO, et trouve des coefficients positifs et significatifs des dépenses de sécuritésociale. Toujours dans le même cadre, McCallum et Blais (1987) ont montréque les coefficients des transferts de sécuritésociale par rapport au PIB, étaient positifs et significatifs. Ils ont regroupés 17 pays de l'OCDE sur la période 1960-1983, et avec la méthode des MCO sur des séries chronologiques et transversales, ont abouti au fait que les transferts de sécuritésociale influenceraient de manière positive et significative la croissance du PIB réel. Dans leur modèle simplifié, ils n'ont retenu que le PIB réel et les transferts de sécuritésociale pour leurs estimations et interprétations. Contrairement aux autres auteurs, Kristov et Lindert en 1992 ont utilisédans leur modèle les transferts sociaux comme variable expliquée. A partir des caractéristiques indépendantes telles que le taux de chômage, la population âgée de plus de 65 ans, le PIB réel par habitant, le rapport de l'IPC au déflateur du PIB, la variation des impôts directs, le taux de croissance du PIB par habitant et la distribution des revenus, Kristov et Lindert aboutissent aux principaux résultats suivants23 : ? les élasticités du PIB réel par habitant sont significatives et positives. Ce résultat leur permet d'affirmer que les dépenses publiques (transferts sociaux) sont un luxe;; ? un taux de croissance supérieur affaiblit la volontéd'aider les pauvres (coefficient négatif et significatif); 22Organisme f'ed'eral fond'e en 1961 dont le but principal est de contribuer a` l'expansion 'economique et a` l'harmonisation des politiques 'economiques et sociales des pays membres (Encarta 2009). 23Roman Arjona et al(2002) ? la population âgée de plus de 65 ans et le taux de chomage influencent positivement et significativement les transferts sociaux; ? etc. Le résultat le plus important des travaux de Kristov et Lindert est celui qui met en évidence le role important de l'économie sur les dépenses sociales. En effet, ils parviennent a` montrer que le FIB est un facteur positif et significatif de l'évolution des transferts sociaux. Landau (1985) aboutit aux résultats similaires auxquels les auteurs susmentionnés sont parvenus. Ses travaux, contrairement aux autres, utilisent une estimation par la technique des variables instrumentales corrigées de l'hétéroscédasticité. A partir d'un échantillon de 16 pays de l'OCDE et une estimation sur la période 1952-1976, Landau aboutit a` la conclusion d'un effet positif mais non significatif des transferts publics sur la croissance économique. Comme Korpi, Landau intègre uniquement la croissance du FIB réel par habitant et le rapport des transferts publics sur le FIB pour estimer son modèle. A partir d'un échantillon de 74 pays24, Sala-i-Martin (1992) par la technique des MCO, trouve une relation positive entre les dépenses sociales et la croissance économique. Dans son modèle, il utilise comme variable dépendante le taux de croissance annuel moyen du FIB par tête. Les variables explicatives sont la valeur initiale du FIB par tête, l'investissement public et les transferts publics (considérés comme les dépenses de sécuritésociale). A partir de ces variables et de la méthode d'estimation utilisée, Sala-i-Martin montre que les effets des transferts publics et de l'investissement sur la croissance économique sont positifs et significatifs. Il conclut alors en affirmant que les mesures d'aide sociale contribuent a` maintenir les travailleurs ayant un faible capital humain en dehors de l'emploi. 2.2.2 Effet négatif de la sécuritésociale sur la croissance économiqueUn grand nombre d'études ont montréun effet négatif de la sécuritésociale sur la croissance économique. Contrairement a` Cashin et aux auteurs ayant mis en évidence l'effet positif de la sécuritésociale sur la croissance, d'autres auteurs tels que N·ordstrom, Fersson, etc., ont plutot démontréle contraire, en utilisant pour la plupart, la technique de l'économétrie des données de panel. 24Ces pays sont non tous de l'OCDE Anthony Atkinson (1999), professeur a` l'Universit'e de Groningen25, est l'un des principaux auteurs qui critiquent la place de la s'ecurit'e sociale dans la croissance 'economique. Pour lui, la s'ecurit'e sociale entraàýne une grande taille du gouvernement au risque d'inefficacit'e et d'es'equilibre le système du march'e. Pour d'emontrer ses propos, Atkinson lors d'une conf'erence organis'ee au Pays-Bas sur le ràole de l'Etat providence, a pr'esent'e plusieurs r'esultats, dont l'un est l'illustration des impacts n'egatifs des d'epenses de pension de l'Etat. Il analyse en effet l'impact de ce qu'il appelle pension de l''etat » Pay-as-you-go » sur la croissance 'economique. D'après Atkinson, cette pension oblige une jeune g'en'eration de payer l'impàot hors du salaire horaire, permettant ainsi une garantie de leur retraite. La pension de l''etat » Pay-as-you-go » affecte n'egativement la croissance 'economique par l'interm'ediaire de l''epargne, parceque l'impàot pr'elev'e sur la g'en'eration travaillante r'eduit l''epargne totale dans l''economie (Atkinson (1999) : The Economics of the Welfare State,p.27). Il utilise pour d'emontrer ses r'esultats le modèle n'eoclassique de Solow suivant : gy = âgk + (1 - â)(gA + m) dans lequel gy, gk et gA sont respectivement le taux de croissance de rendement, le taux de croissance de capital et le taux de croissance de technologie.â signifie la part de revenu du capital dans la fonction de production Cobb-Douglas et n, le taux de croissance de la population. gk est la grandeur qu'utilise Atkinson pour 'evaluer l'effet de la pension sur la croissance 'economique. Après sp'ecification du modèle et analyse des r'esultats, Atkinson aboutit au fait que la pension serait un 'el'ement d'efavorisant la croissance 'economique. Au paravent, N·ordstrom (1992) avait d'ejà'etabli un impact n'egatif des d'epenses de s'ecurit'e sociale sur la croissance 'economique. En effet, il teste empiriquement sur un 'echantillon de 14 pays de l'OCDE, l'effet des transferts courants de ces pays sur l''evolution de leur croissance 'economique. Avec la d'ecennie 1979-1989 et l'application de la technique des MCO sur les donn'ees transversales (PIB et transferts courants), l'auteur identifie des coefficients n'egatifs et significatifs des transferts courants sur la croissance du PIB. Il aboutit donc au fait que la s'ecurit'e sociale nuit significativement a` l''evolution de la croissance. Comme Atkinson et N·ordstrom, Persson et Tabellini (1994) a` leur tour, montrent l'effet n'egatif de la protection sociale sur la croissance 'economique. Ils mettent en 'evidence le lien empirique entre les d'epenses sociales (somme des paiements de pension, des presta- 25Province de l'extrême nord des Pays-Bas, située a` la frontière avec l'Allemagne. tions/indemnités de chOmage et autres dépenses sociales) sur le FIB, et la croissance du FIB réel par tête. Ils utilisent les dépenses sociales de 13 pays de l'OCDE sur la période 1960-1985, et naturellement leur niveau de croissance économique, pour évaluer a` partir des estimations non pondérées des variables instrumentales, le lien empirique entre ces deux variables. Leur question principale est celle de savoir le rOle principal de la distribution des revenus sur la croissance économique. Ils finissent dans leurs travaux, par trouver des coefficients négatifs et non significatifs des dépenses de sécuritésociale dans leur modèle. Ce qui traduit en effet le rOle dégradeur des dépenses sociales sur la croissance économique. Weede (1986), en utilisant des données rétrospectives de l'OCDE, met en évidence une relation négative entre les dépenses de sécuritésociale et l'évolution de la croissance. A partir de la période 1960-1982, Weede utilise la technique des MCO sur des variables chronologiques et transversales des pays de l'OCDE, pour identifier les coefficients négatifs et significatifs des transferts de sécuritésociale dans son modèle. En effet, le modèle de Weede comporte le FIB réel, le FIB réel par habitant (variables expliquées) et les transferts de sécuritésociale sur le FIB (variable explicative). En 1991, Weede poursuit ses travaux pour essayer d'approuver ses résultats. A cet effet, il introduit une autre variable dans son modèle a` savoir le FIB par travailleur, comme variable dépendante. A partir de 19 pays de l'OCDE sur la période 1960-1985, Weede aboutit aux mêmes résultats. Il découle sur le fait que l'effet négatif des dépenses de sécuritésociale serait encore plus fort, que celui qu'il avait déjàétabli en 1986. Arjona et al (2002) ont établi une relation économétrique entre les dépenses sociales et la croissance économique. Inspirés par d'autres auteurs avant eux, Arjona et al, partent du modèle MRW établi par Mankiw, Romer et Weil (1992), pour étudier les déterminants de la croissance économique. En effet, le modèle de Solow (1956) qui ne considérait que le travail et le capital dans le modèle de croissance, a étécorrigépar Mankiw, Romer et Weil, en intégrant le capital humain dans leur modèle. Arjona et al utilisent donc le modèle MRW, et lui ajoutent les dépenses de sécuritésociale. Le modèle de ces auteurs est composédu FIB rapportéa` la population active comme variable expliquée. Les variables explicatives étant ici l'investissement dans le capital public, le taux de croissance de la population active, le stock de capital humain, le revenu en fin de période et les dépenses sociales. Utilisant la m'ethode » pooled-mean-group » avec des donn'ees de panel sur un 'echantillon de 21 pays de l'OCDE et la p'eriode 1970-1998, Arjona et al sont arriv'es a` montrer l'effet n'egatif et significatif des d'epenses de s'ecurit'e sociale sur la croissance. Un autre r'esultat pertinent de leur 'etude est que cet effet (toujours n'egatif) devient moins significatif, lorsqu'on retire les d'epenses de sant'e dans les d'epenses sociales. A long terme, les d'epenses de s'ecurit'e sociale vont nuire a` la croissance 'economique. En effet, si les d'epenses sociales passent d'environ 18,5 % a` 19,5 % du PIB, le PIB se r'eduit de 0,7 % (Arjona et al, 2002 : Protection sociale et croissance, p. 24). La plupart des 'etudes que nous venons de pr'esenter utilise des s'eries chronologiques de variables pour plusieurs pays en l'occurrence ceux de l'OCDE, pour 'evaluer le ràole des d'epenses sociales sur la croissance. Ces travaux sont bas'es sur la technique de l''econom'etrie des panels, et dans ce cas l'analyse du lien entre la s'ecurit'e sociale et la croissance 'economique est a` la fois temporelle et spatiale. Beaucoup d''etudes dont l'analyse est uniquement temporelle, ont 'et'e aussi abord'ees. Dans le cas de la France (2006), la DREES (Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques) a` partir des auteurs Laurence BOONE et Christel GILLES, a 'evalu'e le ràole stabilisateur des revenus de remplacement. L''etude r'ealis'ee par ces auteurs avait pour but d'analyser l'effet stabilisateur automatique des fluctuations du cycle 'economique sur les diff'erents types de d'epenses de s'ecurit'e sociale en France. A cet effet, un modèle est 'etabli pour chaque type de prestation en fonction du PIB, pour mesurer dans quel sens et avec quelle ampleur les d'epenses de prestations sociales r'eagissent lorsque la croissance 'economique est plus forte ou plus faible que sa moyenne (DRESS). L''equation 'econom'etrique utilis'ee dans l'estimation s'inspire de celle 'etablie par l'OCDE26 . Le modèle retenue est le suivant : psi/y* = c1 + c2t + c3[(y - y*)/y] O`u psi est la prestation sociale i, c1 est une constante, t est un trend temporel, y est le PIB et y*, le PIB potentiel27 . Pour 'evaluer le ràole d'une d'epense de prestation i, on a recourt a` la valeur estim'ee de c3. En effet, si c3 < 0, les prestations de la branche consid'er'ee 'evoluent en sens contraire avec l''ecart de production (y - y*), c'est-à-dire qu'il joue un ràole 26 L'équation mise en place par l'OCDE est la suivante : log(psi/y*) = c1 + c2t + c3log[y/y*]. c3 est le coefficient qui mesure l'élasticitéde la prestation sociale i aux variations du PIB. 27Calculépar l'OCDE stabilisateur28. L'interpr'etation donn'ee au coefficient c3 signifie qu'une augmentation de 1 point de l''ecart de production entraàýne une variation de c3 des d'epenses de prestations psi. Après avoir sp'ecifi'e le modèle, la m'ethode de co-int'egration29 est utilis'ee, pour l'estimation et l'interpr'etation des r'esultats. Les variables utilis'ees pour l'estimation par la DREES sont trimestrielles. Les r'esultats obtenus par la DRESS montrent qu'en France, les d'epenses sociales li'ees au chômage sont d'efavoris'ees par l'augmentation de l''ecart de production. Les estimations montrent en effet qu'une augmentation d'un point de l''ecart de production, r'eduit de 0,026 point la part de l'ensemble des prestations li'ees au chômage dans le PIB potentiel (DREES). La branche chômage en France admet des propri'et'es conta-cycliques. Le r'esultat est identique pour les branches assurance-chômage, pr'eretraites et ASS (Assistance de S'ecurit'e Sociale). Les d'epenses d'indemnit'es journalières par contre sont favoris'ees par l''ecart de production. En fait, la DREES a montr'e que l'augmentation d'un point de l''ecart de production, entraàýne une augmentation de 0,004 point (effet positif non significatif) des d'epenses d'indemnit'es journalières. La DREES a aussi 'evalu'e de manière agr'eg'ee le rôle stabilisateur des d'epenses sociales. Il ressort de cette analyse que les d'epenses sociales dans l'ensemble diminueraient de 0,043 point, lorsque qu'il y a augmentation d'un point de l''ecart de PIB. 2.3 ConclusionLe chapitre pr'esent nous a permis de nous entourer des 'el'ements d'analyse sur le rôle de la s'ecurit'e sociale sur la croissance 'economique. Il existe en effet une très vaste litt'erature sur la conception de la s'ecurit'e sociale, ainsi que la relation qu'elle fonde avec la croissance 'economique. L'analyse th'eorique de la s'ecurit'e sociale est consid'er'ee au d'epart comme un instrument de politique 'economique (Keynes, 1936), ou encore comme une source de protection pour les travailleurs (Marx, 1848). D'autres auteurs ont analys'e la s'ecurit'e sociale sur le plan micro'economique en utilisant les interactions entre la s'ecurit'e sociale et les individus de la collectivit'e (Modigliani et Brunberg, 1954). Les nouvelles consid'erations de la s'ecurit'e sociale, intègrent dans la conception de ce dernier, le rôle qu'elle peut apporter 28La variable admet des propriétés contracycliques 29 Méthode qui consiste a` estimer une équation a` partir de variables exprimées en niveau non stationnaires dans la réduction de la pauvretéet par conséquent, de l'amélioration du bien-être des individus. Une autre considération est celle de son interaction, avec l'identiténationale (Béland et Lecours, 2004). On peut retenir de ce chapitre que plusieurs auteurs s'opposent sur le ràole que peut avoir la sécuritésociale sur la croissance économique d'un pays30. Beaucoup d'études théoriques comme empiriques ont analyséle rapport entre la sécuritésociale et la croissance économique. Sur le plan théorique, les auteurs comme Mirrlees(1971) aboutissent a` un ràole néfaste de la sécuritésociale sur la croissance économique. A l'inverse, Hubbard et judd(1984) arrivent a` montrer le ràole positif de la sécuritésociale sur la croissance économique. Les débats se mobilisent dès lors sur le ràole effectif que peut avoir la sécuritésociale sur la croissance économique. A partir des spécificités de certains pays, plusieurs chercheurs ont optépour une analyse empirique de la sécuritésociale sur la croissance économique. Comme sur le plan théorique, l'analyse empirique n'apporte pas une décision radicale sur le ràole effectif de la sécuritésociale sur la croissance économique. Se basant pour la plupart sur la technique de l'économétrie des données de panel, certains auteurs montrent effectivement que la sécuritésociale (ses dépenses) influence de manière significative le niveau de la croissance économique31. D'autres auteurs parviennent plutàot a` montrer le contraire32. Du moins, la tendance globale des analyses et des observations faites, nous pousse intuitivement a` penser plus a` un effet positif de la sécuritésociale sur la croissance économique, plutàot qu'àun effet négatif. 30A l'exemple des néoclassiques et des keynésiens 31C'est le cas de Cashin(1994) 32Weede(1986, 1991) DEUXIEME PARTIEANALYSE EMPIRIQUEDE LA SECURITE SOCIALEDANS L'ECONOMIECAMEROUNAISEChapitre 3Comportement de la sécuritésocialedans l'économie camerounaiseN ous venons de parcourir la littérature théorique et empirique sur la situation de la sécuritésociale face a` la croissance économique. Beaucoup d'études empiriques ont mis en évidence le ràole (positif ou négatif) que pouvait avoir la sécuritésociale sur la croissance économique. Dans le cadre du Cameroun, nous nous basons sur des études déjàeffectuées et des spécifications économétriques utilisées, pour arrêter le modèle économétrique propre aux données du Cameroun et ensuite formuler la méthode économétrique a` utiliser. Mais avant de présenter cette partie de notre travail qui semble être très importante, il est nécessaire de connaàýtre comment se comporte la situation de la sécuritésociale au Cameroun, ainsi que sa place dans l'économie camerounaise. Le chapitre présent décrit a` cet effet, la situation de la sécuritésociale et sa place dans l'économie du Cameroun. Il présentera dans la suite, le modèle et la technique économétrique retenus pour analyser le ràole de la sécuritésociale sur la croissance économique au Cameroun. 3.1 Situation de la sécuritésociale au CamerounDepuis la dévaluation du Franc CFA survenue en 1994, la situation économique du Cameroun semble aller de mieux en mieux. Concernant, la sécuritésociale au Cameroun, elle se porte mieux depuis ces dix dernières années et semble apporter de multiples avantages aux principaux bénéficiaires. Les effectifs d'employeurs et de travailleurs immatriculés augmentent d'année en année, ainsi que des politiques de suivi et de garantie de la protection sociale en faveur des assurés et leurs membres de famille. Cette situation donne une autre face de la sécuritésociale au Cameroun. 3.1.1 Acteurs de la sécuritésociale au CamerounL'un des aspects de l'amélioration de la sécuritésociale, est l'évolution des principaux acteurs33, intervenant dans la sécuritésociale au Cameroun. Il s'agit principalement des employeurs, des travailleurs et des bénéficiaires des prestations. Tous ces acteurs forment l'ensemble des assurés. Le nombre moyen d'employeurs immatriculés a` la CNPS aux cours de la période 2006-2009 tourne autour de 4000. L'année 2007, comme l'illustre la figure 3.1, représente l'année o`u le nombre d'employeurs immatriculés a` la CNPS est le plus élevé, et plus de 90% de ces employeurs sont du secteur privé. Cette évolution quasi-constante du nombre d'employeurs ces dernières années est dàu aux nouvelles mesures prises par la CNPS pour gérer les employeurs immatriculés. En effet, un processus d'assainissement a étémis sur pied depuis 2008 par la CNPS pour traiter le cas des entreprises effectivement inscrits a` la caisse. Avant la mise en place de ce processus, beaucoup d'employeurs non affiliés continuaient de profiter des avantages de la CNPS. Cette nouvelle mesure vient non seulement réduire le nombre d'employeurs non affiliées, mais de pousser les employeurs immatriculés a` faire plus confiance a` la caisse. 33Il s'agit de ceux prévus par les textes de la CNPS Figure 3.1 : Employeurs immatriculés au cours de la période 2006-2009 
 Source : Annuaire statistique CNPS 2009 Au niveau du nombre de travailleurs, le rythme d'immatriculation a` la CNPS est le même que celui des employeurs. Les mesures d'assainissement ont permis une meilleure prise en charge des travailleurs. La figure 3.2 illustre l'évolution du nombre de travailleurs inscrits a` la CNPS au cours de la période 2006-2009. Figure 3.2 : Travailleurs immatriculés au cours de la période 2006-2009 
 Source : Annuaire statistique CNPS 2009 D'après la figure 3.2, on d'enombre en moyenne 15000 nouveaux travailleurs qui s'inscrivent chaque ann'ee, au cours de la p'eriode 2006-2009. L'ann'ee 2009 est celle o`u le nombre de travailleurs est minimum (12163). Les deux graphiques pr'ec'edents nous montrent qu'au cours de ces dernières ann'ees (2006-2009), le niveau du nombre d'employeurs comme celui des travailleurs inscrits chaque ann'ee a` la CNPS, a consid'erablement baiss'e en 2009. Les assur'es repr'esentent l'ensemble des acteurs intervenant dans les activit'es de la CNPS. L'effectif des assur'es varie entre 500.000 et 800.000 au cours de ces dernières ann'ees. Le tableau suivant montre l''evolution du nombre d'assur'es a` la CNPS de 2005 a` 2009. Tableau 3.1 : Nombre d'assurés au cours de la période 2005-2009 
 Source : Annuaire statistique CNPS 2009 Comme le nombre d'employeurs et le nombre de travailleurs, le nombre d'assur'es diminuent consid'erablement en 2009. D'après le tableau pr'ec'edent on note en effet une r'eduction de près de 30% d'assur'es en 2009, par rapport a` l'ann'ee pr'ec'edente. Ce r'esultat est tout a` fait correl'e au rythme d''evolution des employeurs. La chute du nombre d'assur'es a` la caisse, s'explique par le processus d'assainissement qui a actualis'e le fichier d'assur'es pour ne retenir que les assur'es effectivement inscrits a` la CNPS. Tous les acteurs de la s'ecurit'e sociale 'evoluent de la même manière. Cette situation est en effet normale, du fait que les travailleurs sont couverts par les employeurs qui sont immatricul'es a` la CNPS, et les allocataires familiales sont les membres de famille des principaux travailleurs. Le nombre de b'en'eficiaires en est en effet la principale cons'equence de cette logique. Le tableau suivant présente le nombre de bénéficiaires enregistrés par la CNPS au cours de la période 2004-2008. Tableau 3.2 : Nombre de bénéficiaires au cours de la période 2004-2008 
 Source : Annuaire statistique CNPS
2009 caisse ont permis de constater la chute du nombre
d'assurés inscrits a` la CNPS. Seulement, du nombre d'assurés. Cette position montre l'obstacle
rencontrépar le système de
sécuritésociale au Cameroun. Cependant d'autres
aspects peuvent nuire ou améliorer la situation 3.1.2 Les indicateurs de la sécuritésociale au CamerounLes pays de la CIPRES ont arrêtés un certain nombre d'indicateurs pour non seulement évaluer le niveau de performance de la sécuritésociale, mais aussi pour effectuer des éventuelles comparaisons entre eux. 34Ce sont les indicateurs arrêtés par les pays membres de la CIPRES Gestion administrative La gestion administrative de la s'ecurit'e sociale est bas'ee sur la mesure d'un certain nombre de ratios. Les ratios les plus importants sont en g'en'eral le mouvement du personnel et la gestion de la tr'esorerie et de placements. Concernant le mouvement ou la gestion du personnel de la s'ecurit'e sociale (CNPS) au Cameroun, elle est relativement croissante malgr'e les d'ecès qui surviennent a` certains d'entre eux. Le tableau suivant illustre la situation du personnel de la CNPS entre 2005 et 2009. Tableau 3.3 : Mouvement du personnel au cours de la période 2005-2009 
 Source : Annuaire statistique CNPS 2009 Le ratio sortie/entr'ee est le plus 'elev'e en 2009 (342 %). En d'autres termes cela sousentend que le nombre de personnes parties de la CNPS est un peu plus de trois fois celui des personnes recrut'ees. On remarque que la forte augmentation de ce ratio est due en grande partie a` la cat'egorie » Autres ». Cette cat'egorie concerne les personnes qui ont travaill'ees a` la CNPS et ont 'et'e soit licenci'ees, soit parties de leur propre gr'e. Le licenciement des employ'es de la CNPS est du pour la plupart, aux fausses d'eclarations d'identit'e. De même, la gestion de la trésorerie a perdu son élan en 2009. Comme le montre les tableau 3.4, les principales recettes et dépenses de la gestion administratives ont relativement chutées en 2009, par rapport a` l'année précédente. Cette chute s'explique par le fait que la CIPRES, a demandéa` tous les autres pays membres d'identifier le seuil au delàduquel les dépenses administratives ne doivent jamais dépasser. A cet effet, la CNPS s'est donnée le défi de réduire ses dépenses administratives, ce qui tout a` fait génère un impact sur ses recettes. Tableau 3.4 : Dépenses et Recettes de la gestion
administrative au cours de la 
 Source : Comptes de résultats de la CNPS, 2009 Les ratios ou mesures que nous venons de présenter sont ceux de la gestion administrative. Elles ne sont pas exhaustives. Nous nous sommes contentés de l'essentiel. Gestion financière et comptable Concernant la gestion financière et comptable, elle se mesure a` partir de plusieurs indicateurs a` l'exemple des charges administratives de la sécuritésociale. La figure 3.3 suivant illustre l'évolution des charges administratives destinées aux activités de la sécuritésociale au Cameroun au cours de la période 2004-2009. Figure 3.3 : Charges administratives de la CNPS au cours
de la période 
 Source : Comptes de résultats de la CNPS, 2009 Les charges administratives de la CNPS évoluent positivement entre 2004 et 2007, puis décroissent de manière significative jusqu'en 2009. Il faut noter que depuis 200135 l'Etat a cesséd'être employeur auprès de la CNPS. L'Etat ne cotise plus a` la caisse, mais peut néanmoins rembourser sa dette auprès d'elle. Les années florissantes de la CNPS (période 2004-2007) o`u les charges administratives sont élevées, sont dues aux énormes entrées recues gràace en partie au paiement des dettes contractées par l'Etat envers la CNPS. L'année 2009 o`u les charges administratives ont chutépeut s'expliquer par le fait que l'Etat n'a peut être pas honoréa` ses engagements. 35passage de l'année budgétaire a` l'année civile Action sanitaire et sociale L'action sanitaire et sociale concerne globalement la gestion des écoles maternelles et primaires, et des établissements de soins que la CNPS prend en charge. La gestion de l'action sanitaire et sociale par la CNPS, lui fait générer des montants de recette et de dépense assez importants, que nous présente la figure suivante. Figure 3.4 : Recettes et dépenses de l'action sanitaire
et sociale au cours de la 
 Source : Comptes de résultats de la CNPS, 2009 Nous retenons de ce graphique, que la CNPS dépense énormément en action sanitaire et sociale plus qu'elle n'en gagne. La source principale des dépenses d'action sanitaire et sociale provient des bénéfices obtenus a` partir des cotisations d'acteurs des différentes prestations sociales. Seulement, l'évolution des dépenses en action sanitaire connaàýt une forte croissance entre 2007 et 2008, puis se stabilise. En effet, depuis 2008, la CNPS a intégréles frais du personnel (salaires du personnel) de l'action sanitaire et sociale pour l'évaluation des dépenses de cette dernière. De manière globale, la situation de la sécuritésociale au Cameroun semble intéressante, malgréune tendance a` la baisse ces dernières années. Nous notons effectivement que la majoritédes phénomènes utilisés pour décrire la situation de la sécuritésociale au Cameroun décroissent en 2009. Comme nous l'avons affirméplus haut, elle peut s'expliquer par les mesures d'assainissement prises pour gérer les assurés et par les dettes non encore payées par l'Etat pour l'aspect financier de la caisse. Après avoir résuméla situation de la sécuritésociale au Cameroun, il convient dans la suite de ce travail, de présenter sa place dans l'économie camerounaise. 3.2 La place de la sécuritésociale dans l'économie CamerounaiseNous venons de voir plus haut, que le système de sécuritésociale au Cameroun évolue convenablement. Dans cette section, nous présenterons de manière sommaire et descriptive, comment la sécuritésociale au Cameroun se comporte face a` certaines variables macroéconomiques. 3.2.1 Population assurée et population totaleComme pour la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne, le Cameroun connaàýt une faible représentativitéde sa population assurée a` la CNPS, par rapport a` sa population totale. Nous notons qu'au Cameroun, en moyenne 3,8 % (valeur déterminée pour la période 2005-2009 par nos calculs) de la population totale est assurée par le système de sécuriésociale. Ce constat vient en effet confirmer les résultats énoncés par le BIT (2001). Cette proportion croit évidemment comme le nombre
d'assurés, en ce sens que la population Figure 3.5 : Part (en %) de la population assurée
sur la population totale au 
 Source : Nos calculs, CNPS, BM, 2009 Cette figure montre que l'évolution du nombre d'assurés par rapport a` la population totale est quasi-constante entre 2000 et 2008. Cependant, elle connaàýt une chute significative en 2009. Celàs'explique évidemment par la chute du nombre d'assurés en 2009, dont les principales causes sont les mesures d'assainissement effectuées par la CNPS depuis 2008. 3.2.2 Dépenses de sécuritésociale et croissance économiqueLes dépenses sociales de la CNPS représentent l'ensemble des dépenses octroyées pour le fonctionnement des différentes branches sociales. Communément appelées prestations sociales, les dépenses de sécuritésociale de la CNPS, admettent une part moyenne de 0,5 % dans le PIB du Cameroun. Le graphique suivant présente alors l'évolution de la part (en pourcentage) des dépenses de prestations sociales dans le PIB du Cameroun. 
 Figure 3.6 : Part en pourcentage des dépenses
sociales sur le PIB au cours de Source : Nos calculs, CNPS, INS, 2009 Nous pouvons dire de ce graphique, que les parts de dépenses sociales sur le PIB camerounais ne semblent pas évoluer fortement. Les parts de dépenses sociales sont comprises entre 0,4 % et 0,6 % du PIB. On note néanmoins les années 2003 et 2007, les années o`u les parts sont les plus élevés (0,51 % en 2003 et 0,56 % en 2007). Ces années comme nous l'avons déjàexpliqué, sont des années o`u l'Etat a évidemment honoréses dettes envers la CNPS. Au niveau de la contribution des dépenses sociales a` la croissance du PIB36, le phénomène est identique. 36elle est donnée par la relation cont(V ) = V,--V,_1 P IB,_1 × 100 Figure 3.7 : Contribution des dépenses de
prestations sociales a` la croissance 
 Source : Nos calculs, CNPS, INS, 2009 D'après le graphique ci-dessus, l'année 2003 est celle pour laquelle les dépenses de prestations sociales ont le plus contribuéa` la croissance du PIB (0,14 %). Par contre, elles contribuent plus négativement en 2004 (-0,07 %), mais cette contribution négative est pratiquement négligeable. Cette contribution forte en 2003 est causée par un partenariat signéentre la CNPS et le Ministère des Finances (MINFI). L'année 2003 est en effet l'année d'entrée en vigueur de l'évaluation des dépenses de la CNPS liéaux impôts fixés par le MINFI. A cet effet, toute structure qui paye les impôts, se voit directement imposer les droits d'immatriculation a` la CNPS. Nous pouvons aussi expliquer cette forte contribution des dépenses sur la croissance du PIB en 2003, par le payement de la dette de l'Etat auprès de la CNPS L'une des mesures pertinentes du lien entre la sécuritésociale et la croissance économique, est l'évolution comparative entre les prestations moyennes par assuréet le PIB par tête. Le PIB par tête est largement supérieur aux dépenses de sécuritésociale par assuré. En effet, la valeur du PIB par tête est près de huit fois (8,011) plus élevéque celle des dépenses par assuré. Ce résultat montre en effet que l'aspect financier de la sécuritésociale au Cameroun est très faible devant la richesse dégagée par son économie. La présentation des résultats obtenus est illustrée par la figure 3.8 ci-après. Figure 3.8 : Evolution comparative entre les dépenses
sociales par assuréet le 
 Source : Nos calculs, CNPS, INS, 2009 3.2.3 Cotisations sociales et croissance économiqueNous avons vu au premier chapitre de ce document, que les recettes représentaient l'ensemble des cotisations de plusieurs acteurs, en l'occurrence l'Etat, les employeurs et les salariés. Elles constituent une source de financement des activités de la CNPS37 et son influence dans l'analyse économique est nécessaire a` visuliser. Nous présentons a` cet effet le rapport des recettes de sécuritésociale d'une part avec la croissance économique, et d'autre part avec l'investissement public. 37plus généralement de la sécuritésociale Recettes de sécuritésociale et PIB Cette section pr'esente l''evolution de la part des recettes de la CNPS par rapport au PIB du Cameroun. Comme nous le verrons dans le graphique suivant, la part des recettes de s'ecurit'e sociale sur le PIB camerounais est plus importante dans les ann'ees 2007 et 2008(p'eriode a` laquelle l'Etat a r'egularis'e ses dettes auprès de la CNPS). Cette part est moins importante en 2000 et 2002. Figure 3.9 : Part (en %) des recettes de
sécuritésociale sur le PIB au cours de 
 Source : Nos calculs, CNPS, INS, 2009 Recettes de sécuritésociale et Investissement public L'investissement public repr'esente une composante fondamentale du PIB dans les analyses 'economiques. La part des recettes de s'ecurit'e sociale sur l'investissement public est la proportion des recettes de la CNPS du secteur de la s'ecurit'e sociale sur l'ensemble de l'investissement public au Cameroun. Les r'esultats de la figure ci-après sont fortements liés a` ceux obtenus des figures précédentes. Nous constatons en effet que, les années dont les parts de recettes de sécuritésociale sur l'investissement public sont les plus élevés, sont identiques a` celles des parts des recettes par rapport au PIB. Au départ, la tendance semble constante, puis on constate, une forte augmentation a` partir de 2006. Cette augmentation s'achève en 2008, pour ensuite décroitre en 2009. Graphiquement, voici comment évolue la part des recettes de sécuritésociale sur l'investissement public. Figure 3.10 : Part (en %) des recettes de
sécuritésociale sur l'investissement 
 Source : Nos calculs, CNPS, BM, 2009 De manière globale, la place de la sécuritésociale dans l'économie camerounaise ces dix dernières années, connait deux phases. Par exemple la figure ci-dessus montre que la première phase se situe entre les années 2000 et 2005, période dans laquelle les recettes comme les dépenses de la caisse évoluent de manière quasi-constante. La deuxième phase entre 2005 et 2008, o`u l'on constate une forte croissance due en partie aux dettes de l'Etat payées a` la CNPS. Ces constats proviennent du test de Chow effectuédans le tableau ci-après, qui montre que la date 2005 est la date de rupture de la figure 3.10. En effet, Les p-valeurs étant toutes deux inférieures a` 5%, nous rejetons l'hypothèse de stabilitédes paramètres entre les sous-périodes 2000-2005 et 2005-2009. 
 Tableau 3.5 : Test de Chow (stabilitédes paramètres) Source : Sortie Eviews 3.2.4 Relation linéaire entre sécuritésociale et croissance économiqueFigure 3.11 : Etude des corrélations linéaires 
 Source : Nos calculs, CNPS, BM, 2009 L''etude des corr'elations lin'eaires effectu'ee a` la figure 3.11 nous permet de se faire une id'ee sur le lien de causalit'e entre les s'eries de la s'ecurit'e sociale et la croissance 'economique. Il ressort de ces nuages de points que les d'epenses comme les recettes de s'ecurit'e sociale au Cameroun admettent une liaison »faiblement linéaire»avec le FIB par tête. L'investissement public et le FIB par tête ont une liaison »fortement linéaire». Nous procedons a` pr'esent a` la formulation et aux techniques d'analyse 'econom'etriques. 3.3 Formulation du modèle économétrique et justification du choix des variablesNous avons pr'esent'e jusqu'ici le cadre conceptuel de notre 'etude, bas'e sur une solide description des notions li'ees a` la s'ecurit'e sociale et le cadre institutionnel qui visait a` d'ecrire l'organisation de la s'ecurit'e sociale au Cameroun. Ensuite, nous avons poursuivi par une mise en 'evidence de la relation entre la s'ecurit'e sociale et la croissance 'economique, qui se trouve très mitig'ee d'un auteur a` l'autre, selon les diff'erentes approches38. L'analyse descriptive sur la situation de la s'ecurit'e sociale au Cameroun et sa place dans l''economie camerounaise vient achever les premières analyses de ce travail. Au terme du bout du travail d'ejàr'ealis'e, nous nous posons la question de savoir quelle mesure au plan 'economique peut on faire sur la liaison entre les d'epenses de prestations sociales que la CNFS a effectu'ees, et l''evolution de la croissance 'economique au Cameroun. Une analyse descriptive a permis de se faire une id'ee sur ce lien, qui semble être très significatif. Four arriver a` 'evaluer le lien ou l'impact que peut avoir les d'epenses de prestations sociales sur la croissance 'economique au Cameroun, nous nous basons des travaux d'ejàr'ealis'es pour formuler notre propre modèle d'estimation. 3.3.1 Formulation de la relation entre les prestations sociales et la croissance économique au CamerounLes premiers modèles de croissance 'economique g'en'er'es pendant l'ère n'eoclassique incorporaient deux facteurs a` savoir le travail et le capital. Ces modèles ont 'evolu'e en fonction 38approches théorique et empirique des auteurs, et celàa engendréle débat sur les véritables déterminants de la croissance économique. Les modèles de croissance économique de court terme sont passédepuis le temps des néoclassiques et Keynes, aux modèles de long terme de la croissance économique par des auteurs comme Baro (1990)39(bien qu'elles avaient commencépar Harrod et Domar). Beaucoup d'études empiriques en effet ont ététestées pour évaluer les effets de long terme de la croissance économique. A partir des années 1980, une nouvelle vague d'auteurs apparait dans les estimations a` long terme de la croissance économique, en étudiant le lien de ce dernier avec les dépenses de sécuritésociale. Ce sont ces auteurs qui vont nous guider dans le choix du modèle économétrique que nous allons utiliser pour évaluer la relation entre la sécuritésociale et la croissance économique au Cameroun. Nous tenons a` rappeler que la plupart des études mettant en relation les dépenses de sécuritésociale et la croissance économique ont utilisées les panels de pays40. Très peu d'études en Afrique subsaharienne ont analyséla relation qui existe entre la sécuritésociale et la croissance économique. La plupart des travaux que nous avons parcourus sur ces pays, relatent plutôt le fonctionnement de leur sécuritésociale. Ces travaux pour la plupart analysent la faible représentativitéde la sécuritésociale dans ces pays, et proposent des mesures pour l'élargissement du système de sécuritésociale. Néanmoins, nous avons trouvéquelques travaux qui nous paraissaient intéressants, pour identifier et mesurer le lien entre les dépenses de sécuritésociale et la croissance économique. Pour identifier quel peut être le lien entre la croissance économique et les dépenses de sécuritésociale, la majoritédes auteurs utilisent un modèle dans lequel la croissance économique41 est la variable dépendante et les dépenses de sécuritésociale représentent la variable explicative. Certains auteurs arrêtent leur modèle a` ce niveau, d'autres ajoutent certaines variables de contrôle de la croissance économique (investissement, force de travail42, capital humain,etc). 39Il met en évidence le ràole moteur des infrastructures sur la croissance économique de long terme (Tanankem,2010) 40en l'occurrence les pays de l'OCDE 41elle peut être mesurée par le taux de croissance du PIB, o`u du PIB par tête 42En théorie économique, elle est la partie du capital d'une entreprise constutuée par la productivitédes employés (Encyclopédie Encarta 2009) De toutes ces études, nous nous inspirons des travaux de deux principaux groupes d'auteurs. Il s'agit de Cashin (1994) et [Arjona et al] (2002). [Arjona et al] (2002) analysent le lien entre les dépenses de sécuritésociale et la croissance économique avec des données de panel de 21 pays de l'OCDE, sur la période 1970-1998. Le modèle postulépar ces auteurs est le suivant : Yit = a0 + a1Y * it + a2INVit + a3CHit + a4CDit + a5DSSit + åit o`u Yit est le taux de croissance moyen annuel du FIB réel par personne en age de travailler(15-64 ans), Y * it, la valeur décaléee du FIB réel décalépar personne en age de travailler, INVit, l'investissement mesurée par la formation brute de capital,CHit, le capital humain mesurépar le nombre d'années de scolaritéde la population agée de 25 a` 64 ans CDit, la croissance démographique qui est mesurée par le taux annuel moyen de croissance de la population en age de travailler (15-64 ans)et enfin DSSit, qui représente les dépenses de sécuritésociale. Les indices i et t représentent respectivement un pays i donnéet une période t donnée. En s'inspirant de la littérature théorique et empirique, et plus principalement de l'étude de Arjona et al (2002), et de celle de Cashin (1994), nous formulons dans le cas du Cameroun, le modèle suivant : LPIBRHt = a0 + a1LINV Pt + a2LPRESTTOTt + a3LRECTOTt + åt O`u ? LPIBRH est le logarithme du FIB réel par tête d'habitant; ? LINV P est le logarithme de l'investissement public (formation brute de capital); ? LPRESTTOT est le logarithme du niveau des dépenses de prestations sociales de la CNFS; ? LRECTOT est le logarithme du niveau des recettes de sécuritésociale de la CNFS. 3.3.2 Justification du choix des variables et méthodologie d'estimationJustification du choix des variables Le modèle retenu pour analyser le lien entre les dépenses de sécuritésociale et la croissance économique ne saurait être utlisésans que nous ne justifions les variables que nous lui attribuons. Le choix des variables (ou données) a étéguidépar la littérature (théorique et empirique), la disponibilitéet la fiabilitédes données dans le cadre du Cameroun. La croissance du PIB par tête Elle est la variable la plus utilisée dans les modèles de croissance économique. Sa présence dans les estimations économétriques est très importante pour déceler des implications politiques, et de proposer des recommandations. Nous avons optépour la mesure de la croissance économique, le PIB par tête. En effet, elle a étéutilisée par beaucoup d'auteurs43 dans le cadre du lien avec la sécuritésociale. Elle est aussi par ailleurs recommandée par la BM et le FMI pour les estimations. L'investissement public Cette variable est reconnue par les économistes comme importante source de productivitéet de croissance économique (Tanankem, 2010). Son utilisation dans notre modèle est nécessaire pour percevoir le lien a` long terme avec la PIB par tête. Dans la plupart des études, on l'utilise pour mesurer la capital physique. Elle a étéen effet utilisée par Arjona et al (2002). Les dépenses de prestations sociales Elle est considérée comme la variable d'intérêt, non pas pour dire qu'elle est la variable dépendante, mais qu'elle représente le centre du lien entre la sécuritésociale au Cameroun et la croissance économique. Sa présence dans le modèle est tout a` fait légitime, pour capter le rapprochement qu'on peut faire avec la croissance économique. 43Person et Tabelini(1994), Landau(1985),etc. Les recettes de sécuritésociale Cette dernière variable est très peu utilisée dans les modèles économétriques de croissance économique liée aux dépenses de sécuritésociale. Néanmoins, son insertion dans le modèle est d'une importance capitale. En effet, Pour examiner l'impact économique des transferts sociaux, il importe de ne pas considérer les seules prestations mais aussi les cotisations dont l'évolution peut contrecarer celle des prestations (Raoul E. et al(1982)). Cette variable a étéutlisépar Cashin, pour estimer son modèle. Nous venons de planter le décor, en formulant le modèle économétrique qui nous permettra d'identifier l'existence d'une relation entre les dépenses de sécuritésociale et la croissance économique. Toutefois, l'application d'un modèle économétrique avec des variables temporelles, demande beaucoup d'attention et de rigueur. Pour mener a` bien nos estimations, nous décrivons dans la suite la méthode d'estimation de notre modèle. Méthodologie d'estimation du modèle Le modèle sur lequel nous cherchons a` faire des estimations, tel qu'il est spécifié, est un modèle linéaire de long terme. A cet effet, nous pouvons nous contenter de la technique des MCO, pour estimer les coefficients de chaque variable explicative, et ainsi vérifier celui des dépenses de prestations sociales pour évaluer l'effet de cette variable a` long terme sur la croissance économique. La validation de ce modèle passe alors par la validation d'un certain nombre d'hypothèses du modèle linéaire. Seulement, appliquer une telle technique nous donnerait des estimateurs biaisés et donc des résultats falacieux. A cet effet, pour résoudre ce problème, plusieurs auteurs ont développéles notions de stationnarité, de causalité, de cointégration, etc. Il est bien vrai que lorsqu'on stationnarise les séries, la relation de long terme est détruite, au profit de celle de court terme. Néanmoins, la stationnarisation des séries garantit de meilleures estimations, et la relation de long terme peut toujours exister, si l'hypothèse de non cointégration entre les variables est rejetée. La notion de cointégration a étéutilisépour la première fois par Engle et Granger (1987). Ces auteurs utilisent la cointégration entre deux variables pour tester l'existence d'une relation de long terme entre elles. Ils affirment que deux variables sont cointégrés, si elles vérifient les conditions suivantes : u les variables sont intégrés du même ordre (I(0) ou I(1)); u il existe une combinaison linéaire entre les variables qui soit stationnaire a` niveau; Engle et Granger continuent en disant que si les variables sont cointégrées (sous réserve que les deux conditions précédemment citées sont validées), on peut estimer un modèle a` correction d'erreur qui est une combinaison de la relation de long terme et de court terme. Dans le cas o`u les variables sont intégrées du même ordre, et qu'il n'y a pas cointégration entre les variables, on estime un modèle VAR, sous reserve de l'existence de causalitéentre les variables. Johansen(1998) a développéla technique de cointégration déjàmise en place par Engle et Granger en 1987, avec plusieurs variables. Johansen arrive a` cet effet a` montrer que lorsque plusieurs variables sont intégrées du même ordre, il peut exister une relation de cointégration entre elles. De même que Engle et Granger, Johansen montre que si les variables sont intégrées du même ordre, on peut estimer un modèle VECM. La méthodologie générale d'estimation des modèles d'économétrie des série temporelles est la suivante : u identification de l'ordre d'intégration des variables du modèle u si les variables sont intégrées du même ordre, on vérifie si elles sont cointégrées. u dans le cas o`u les variables sont cointégrées, on estime un modèle a` correction d'erreur. Dans le cas contraire, on estime un modèle VAR44 u si toutes ces conditions ne sont pas vérifiées, on estime le modèle ARDL45 Cette dernière technique a étédéveloppée par Pesaran et al (2001). Elle est moins contraignante que les deux premières techniques, du fait qu'elle ne tient pas compte de l'ordre d'intégration des séries. Elle est un cas particulier des modèles autoregressifs a` retards échelonnés. 44dans le cas il y a causalitéentre les variables 45technique de la cointégration de Pasaran Chapitre 4Analyse économétrique de la relationentre dépenses de prestations socialesde la CNPS et croissance économiqueau CamerounA près la pr'esentation des 'etudes r'ealis'ees sur le lien entre la s'ecurit'e sociale et la croissance 'economique, et l'analyse descriptive r'ealis'ee sur la place de la s'ecurit'e sociale dans l''economie camerounaise, il convient de pr'esenter le lien 'econom'etrique qui existe entre les d'epenses de prestations sociales et la croissance 'economique au Cameroun. Le pr'esent chapitre nous offre l'occasion d'identifier et d'interpr'eter la relation 'econom'etrique entre les d'epenses de s'ecurit'e sociale de la CNPS et la croissance 'economique au Cameroun. A partir de la m'ethodologie d'estimation pr'esent'ee au chapitre pr'ec'edent, nous utilisons un modèle VECM pour 'etablir cette relation. La suite et la fin de ce chapitre sont consacr'ees a` l'interpr'etation des r'esultats et les implications de politiques. 4.1 Analyses stochastiques et résultats des estimationsCette section est destin'ee a` pr'esenter les caract'eristiques stochastiques et même descriptives des s'eries de notre modèle, afin d'estimer les r'esultats recherch'es. Mais avant, nous pr'esentons les donn'ees qui nous serviront a` l'estimation des r'esultats. 4.1.1 Description des données de l'étudeLes donn'ees que nous utilisons sont relatives aux principales variables arrêt'ees dans l'estimation du modèle. Ainsi, pour mesurer la croissance 'economique, nous utilisons les donn'ees du PIB par tête46 issues du CD-Rom de la Banque Mondiale (World Development Indicators, WDI 2010). Toujours de cette source (WDI 2010), nous utilisons la formation brute de capital pour mesurer l'investissement dans notre modèle. Les donn'ees sur les d'epenses et recettes de s'ecurit'e sociale de la CNPS sont issues des principaux annuaires statistiques (les 'editions de 2000 a` 2009) et les comptes administratifs (de 1978 a` 1999) produits par la CNPS. En r'esum'e, les donn'ees utilis'ees proviennent de deux principales sources jug'ees a` notre sens comme sources de r'ef'erence, dans la publication et la validation des donn'ees. La p'eriode d''etude s''etale sur 30 ans, allant de l'ann'ee 1979 a` 2009, soit 31 observations. Toutes les variables ont 'et'e logarithm'ees, pour traduire l''equation de la croisance 'economique comme la fonction de production Cobb-Douglas47. Dès lors, nous pouvons passer a` l'analyse stochastique de nos s'eries ainsi que l'interpr'etation des r'esultats que nous allons identifier. 4.1.2 Caractéristiques stochastiques des séries du modèleToute analyse 'econom'etrique sur des s'eries temporelles passe au pr'ealable par une 'etude stochastique des s'eries du modèle. Cet exercice consacr'e principalement a` la d'etermination de l'ordre d'int'egration d'une s'erie, nous met a` l'abri des regressions fallacieuses. 46nous avons du faire le rapport du PIB r'eel de la BM par la population totale 47Y = AKáLâ 
 L'analyse stochastique consiste en effet en une identification
des ordres d'int'egrations de Pour stationnariser les s'eries, nous nous servons des tests usuels de stationnarit'e utilis'es dans la plupart des travaux d'analyse 'econom'etrique. Il s'agit du test de Dickey Fuller Augment'e (ADF) et de celui de Philips-Perron. Ce dernier test est utilis'e pour prendre en compte l'h'et'erosc'edasticit'e des r'esidus d'une s'erie. Les tests de stationnarit'e r'ealis'es48 sur les s'eries du modèle de long terme, sont consign'es dans le tableau ci-dessous : Tableau 4.1 : Résultats des tests de stationnarité 
 Source : Nos calculs r'ealis'es sur le logiciel R Les r'esultats ci-dessus montrent que toutes les s'eries du modèle sont int'egr'es du même ordre (I(1)). Nous sommes donc en droit de penser qu'il existerait une relation de long terme (relation de coint'egration) entre les variables du modèle. Pour celà, il faudrait que les variables soient coint'egr'ees. En d'autres termes, il faudrait qu'il existe une combinaison lin'eaire entre ces variables qui soit stationnaire a` niveau (c'est a` dire sans avoir diff'erenci'e 48les résultats détaillées de ces tests sont présentés en annexe C au pr'ealable, pour qu'elle soit stationnaire). Dans le cas o`u les variables sont coint'egr'ees, nous estimons un modèle a` correction d'erreur (MCE). Si elles ne sont pas li'ees par une relation de long terme, nous estimons uniquement la relation de court terme49. Ces r'esultats ne sont pas surprenants. Les analyses descriptives r'ealis'ees50 sur chacune des s'eries, montrent que leur 'evolution d'epend fortement du temps. La s'erie LPIB RH commence par une coissance très forte (jusqu'en 1986)51, et ensuite une forte chute jusqu'en 1994 (ann'ee de la d'evaluation du FCFA). Elle contient une croissance lente mais soutenue depuis 1994 jusqu'en 2009. Cette 'evolution est la même que pour la s'erie LINV P. De même, les s'eries LPREST TOT et LREC TOT 'evoluent de manière quasiidentique, de facon croissante. Dans ces s'eries, il existerait des tendances d'eterministes qui pourraient pertuber la stationnarit'e de ces s'eries. Au niveau des corr'elogrammes (pr'esent'es en annexe C) des s'eries diff'erenci'ees (simple ou partiel), toutes les bandes se retrouvent a` l'int'erieur des seuils limites des diagrammes. Ces figures viennent en effet, être en accord avec les r'esultats pr'esent'es au tableau pr'ec'edent. Après identification de l'ordre d'int'egration des s'eries du modèle, nous poursuivons avec l'identification du modèle d'estimation et la pr'esentation des r'esultats. 4.1.3 Identification du modèle d'estimation et présentation des résultats obtenusL'identification du modèle a` estimer passe au pr'ealable par une v'erification de l'existence ou non de relations de coint'egration entre les variables. A cet effet, nous utilisons l'approche du test de coint'egration de Johansen, appliqu'e dans ce type d'exercice. Test de cointégration au sens de Johansen Pour appliquer le test de coint'egration de Johansen, nous utilisons la proc'edure qu'il a propos'e en 1998 (Voir la proc'edure en annexe D). 49modèle VAR 50Voir annexe C 51année du début de la crise économique au Cameroun La première étape du test de cointégration de Johansen, consiste a` stationnariser les séries. Les séries étant toutes intégrées du même ordre, nous passons a` la deuxième étape. Nous devons maintenant déterminer le nombre de retards optimal p, du modèle VAR(p) des variables en niveau. Il est donc nécessaire de fixer le nombre de retards maximal Pmax. Plusieurs formules existent dans la littérature économétrique, sur la détermination du nombre de retards. La première et la plus utilisée est Pmax = T1/4. On utilise aussi celle de Neyman et West(1957) qui est de la forme Pmax = 4×[N/100]2/9. La première formule nous permet d'obtenir Pmax = 2, 36 et celle de Neyman 3, 08. Dans les deux cas, nous optons pour un retard maximal égal a` 3 . La procédure normale du test de johansen, consiste a` lancer le modèle VAR(p) pour un p fixéallant de 1 a` Pmax. Par la suite, on détermine le retard optimal, en choisisant le retard qui minimise la majoritédes critères d'information. Comme, nous réalisons ces estimations avec le logiciel Eviews, lors du lancement du modèle VAR il ne retient que 2 critères d'information (Akaike et Schwarz). Par contre, la littérature propose cinq critères d'information52 pour choisir le retard optimal. Pour corriger ce problème, nous réalisons sous Eviews dans un premier temps un modèle VAR (`a partir des séries en niveau) avec un retard compris entre 1 et 3, et dans un deuxième temps, nous déterminons de façon résumée, les estimations pour les cinq critères d'information. Les résultats obtenus sur l'ordre optimal de chaque critère d'information, sont consignés dans le tableau suivant. 
 Tableau 4.2 : Retard optimal et critères d'information Source : Sortie Eviews 52ces critères sont présentés en annexe D'après le tableau ci-dessus, le retard 2 est celui qui minimise la plupart des critères d'information. En effet, les critères FPE (Final Predicted Error), AIC (Akaike) et HQ (Hannan Quinn) sont minimisés pour le retard 2, tandis que le critère SC (Schwarz)est minimisépar le retard 1. Le critère LR donne aussi le retard 2 comme retard optimal. Nous concluons a` cet effet, que le retard optimal est p=2. Le retard optimal que nous venons d'identifier est celui qu'on utilisera pour effectuer le test de cointégration. La réalisation du test de cointégration se fera au moyen de deux tests principaux dont le test de la trace et le test de la valeur propre maximale. Ces tests ont pour but de déterminer le nombre de relations de cointégration entre les variables du modèle. Dans les estimations, la détermination du nombre de relations de cointégrations, est nécessaire pour identifier la forme du modèle a` correction d'erreur a` utiliser. La littérature propose en effet cinq types de relations ou modèles de cointégration dont : ? la relation de cointégration sans trend et sans constante (modèle 1); ? la relation de cointégration sans trend et avec constante (modèle 2); ? la relation de cointégration (linéaire) sans trend et avec constante (modèle 3); ? la relation de cointégration (linéaire) avec trend et constante (modèle 4); ? la relation de cointégration (quadratique) avec trend et constante (modèle 5); Sur le plan pratique, la réalisation du test de cointégration de Johansen (`a partir du logiciel Eviews) effectue conjointement le test du nombre de relations de cointégration donnépour chaque type de modèle présentéci-dessus, et l'identification du modèle optimal, avec le nombre de relations de cointégration retenu, a` partir des critères d'information (AIC et SC). Nous avons trouvéau préalable le retard optimal égal a` 2. Ce retard est diminuéde 1 lors de la réalisation du test de cointégration avec le logiciel Eviews, du fait que les variables du test seront exprimées en différence première53. Les résultats du test du nombre de relations de cointégration entre les variables du modèle sont consignés dans le tableau ci-après. 53Hamisultane H. 
 Tableau 4.3 : Test du nombre de relations de cointégration Source : Sortie Eviews Les résultats présentés dans ce tableau montrent que le test de la trace identifie 3 relations de cointégrations pour les modèles 1 et 2, 1 relation de cointégration pour les modèles 3 et 4, et 4 relations de cointégration pour le modèle 5. Le test du critère du maximum de la valeur propre indique 1 relation de cointégration pour tous les cinq modèles. De ces résultats, nous déduisons que les variables de notre modèle sont cointégrés. Nous estimons donc un modèle VECM. Estimation du modèle VECM Nous venons de montrer que les séries de notre modèle de long terme sont cointégrés, donc l'estimation d'un modèle VECM est envisagée. Nous avons présentéau chapitre pécédent le modèle de base pour nos estimations. L'équation du modèle est en effet : LPIBRHt = a0 + a1LINV Pt + a2LPRESTTOTt + a3LRECTOTt + åt Partant de cette équation matérialisant la relation de long terme, nous spécifions une deuxième équation (composée des relations de long et de court terme) qui s'écrit de la manière suivante : ÄLPIBRHt = â0 + ip j=1 èjÄLPIBRHt-j + ip j=1 ãjÄLINV Pt-j + ip j=1 äjÄLPRESTTOTt-j + ip j=1 çjÄLRECTOTt-j + ë(LPIBRHt-1 - a0 - a1LINV Pt-1 - a2LPRESTTOTt-1 - a3LRECTOTt-1) + ut O`u p est le retard optimal et ut est un bruit blanc. Dans cette équation, le coefficient ë est la force de rappel vers l'équilibre. Il est en effet, le coefficient de correction d'erreur. La nature de la valeur de ce coefficient est capitale dans l'estimation du modèle. En effet, il doit être négatif et significatif pour estimer un modèle du type ECM (Error Correction Model). Dans le cas o`u ce coefficient n'est pas négatif ou significatif, une spécification du modèle de type ECM est rejetée (Doucouré, 2004-2005). Par conséquent, la relation de long terme serait détruite et on estime que la relation de court terme. Après spécification des différents modèles, nous estimons notre modèle VECM. L'estimation du modèle VECM se fait en déterminant d'abord le type de modèle54 avec le nombre de relations de cointégration. A cet effet, nous nous contentons des résultats donnés par les critères AIC et SC. Le tableau suivant présente pour chaque critère d'information, le type de modèle et le nombre de relations de cointégration a` retenir. 
 Tableau 4.4 : Critères d'information par type de modèle et par nombre de relations de cointégration Source : Sortie Eviews D'après le tableau ci-après, les deux critères sont en accord sur le choix du modèle 4. Par contre, le critère AIC propose 2 relations de cointégration et celui de Schwarz propose une seule. Pour une meilleure estimation, nous retiendrons le résultat donnépar le critère de Schwarz (SC), a` savoir le modèle 4 avec une relation de cointégration. 54Il s'agit des 5 modèles précédemment cités A présent nous connaissons la nature de la relation de long terme de notre modèle. Nous cherchons maintenant a` identifier la relation de court terme. L'estimation du modèle VECM nous permettra de trouver ces relations. L'estimation du modèle VECM est obtenu a` partir des résultats de l'annexe E (tableau E1). Elle permet de constater que la valeur du coefficient de rappel55 est négative (-0,386) et significative au seuil de 1 % (-9,152 est supérieur en valeur obsolue a` 2,5856). Nous pouvons a` cet effet valider l'hypothèse de représentation sous forme de MCE des variables du modèle et interpréter sans souci, la relation de long terme. Les coefficients des variables du modèle VECM n'ont pas toutes la même significativité. D'autres coefficients sont non significatifs. L'équation globale du modèle est donnée par la relation suivante : Equation 1 ÄLPIBRHt = -0, 0097** - 0, 2046*ÄLPIBRHt-1 - 0, 0287-ÄLINV Pt-1 + 0, 1595***ÄLPRESTTOTt-1 - 0, 0456*ÄLRECTOTt-1 - 0, 386***(LPIBRHt-1 - 0, 4505***LINV Pt-1 + 0, 4885***LPRESTTOTt-1 - 0, 111-LRECTOTt-1 - 0, 01585***t - 9, 164) De cette équation, nous tirons l'équation de la relation de long terme. Cette équation est en effet : Equation 2 LPIBRHt = 0, 4505***LINV Pt-0, 4885***LPRESTTOTt+0, 111-LRECTOTt-1+ 0, 01585***t + 9, 164 ***(**)[*]»-»Le
coefficient est significatif a` 1%(5%)[10%]»Le coefficient n'est Le modèle VECM étant déjàestimé, il convient désormais de le valider. Nous devrions au préalable vérifier certaines hypothèses. 55la variable dépendante étant LPIB RH 56quartile de 0,01 de la loi normale Validation des hypoth`eses Pour interpr'eter le modèle dont nous venons de proc'eder aux estimations, nous validons au pr'ealable certaines hypothèses. D'après la figure E1 en annexe, nous pouvons dire que les r'esidus des variables de notre modèle sont bruits blancs. On remarque n'eanmoins quelques d'ecalages de ces r'esidus par rapport aux seuils limites de progression. Nous validons a` cet effet, l'hypothèse de bruit blanc des r'esidus. Test de normalitédes résidus Les hypothèses relatives aux tests de normalit'e des r'esidus utilis'es sont les suivantes : H0 : les r'esidus suivent une loi normale H1 : Les r'esidus ne suivent pas une loi normale D'après les r'esultats du tableau E2 en annexe, les tests Skewness, Kurtosis et JarqueBera montrent que les r'esidus suivent une loi normale. Toutes les P-valeurs des tests sont strictement sup'erieures a` 5 %. Au risque de se tromper au seuil de 5 %, nous validons l'hypothèse de normalit'e des r'esidus. Test de non autocorrélation des résidus Ce test admet les hypothèses suivantes : H0 : les r'esidus sont non autocorrel'es H1 : Les r'esidus sont autocorrel'es Les r'esidus du modèle ne sont pas correl'es. En effet, le test du multiplicateur de Lagrange (LM test) r'ealis'e sur les r'esidus est non significatif pour tous les retards (voir tableau E3 en annexe). L'hypothèse de non corr'elation des r'esidus n'est pas rejet'e au seuil de 5 %. Nous validons par cons'equent l'hypothèse de non autocorr'elation des r'esidus. Test d'homoscédasticitédes résidus Pour ce test, nous nous servons du test de White, dont les hypothèses sont : H0 : les r'esidus sont homosc'edastiques H1 : Les r'esidus sont h'et'erosc'edastiques Le test d'homosc'edasticit'e de White a une nature identique aux autres tests. Les r'esultats du tableau E4 en annexe, nous conforte sur la validation de cette hypothèse. Test de significativitéglobale du modèle VECM D'après l''equation 1 du modèle a` correction d'erreur, l'on peut constater que la plupart des coefficients des variables explicatives sont significativement diff'erents de 0 (à1 %, 5 % o`u 10 %). De plus la F-statistique (32,2) est sup'erieur a` 2,32 le quantile de la loi de Fisher57. Le modèle a` correction d'erreur est donc globalement significatif. L'hypothèse de significativit'e globale du modèle est donc valid'ee. Stabilitédu modèle VECM La figure E2 en annexe montre que toutes les racines du polynôme caract'eristique sont repr'esent'ees a` l'int'erieur du cercle unit'e. Celàindique que le modèle a` correction d'erreur est globalement stable. Les hypothèses du modèle 'etant valid'ees, nous pouvons a` pr'esent interpr'eter les r'esultats issus des estimations de notre modèle. 4.2 Interprétation des résultats obtenusNous venons de valider les hypothèses sous-jacentes du modèle. Ce qui sous-entend que le modèle que nous venons d'estimer rend bien compte de la relation 'econom'etrique qui existe entre le niveau des d'epenses de s'ecurit'e sociale et la croissance 'economique au Cameroun. Dans la suite de ce travail, nous interpr'etons les r'esultats obtenus. 4.2.1 Interprétation des relations de long et de court termeLes relations de correction d'erreur mat'erialisent la combinaison conjointe entre les relations de long et de court terme. Au milieu de ces deux relations, nous avons le coefficiant de rappel ë qui vaut dans l''equation 1 du modèle -0,386. Cette valeur repr'esente la vitesse avec laquelle tout d'es'equilibre entre les niveaux d'esir'e et effectif de la croissance 'economique 57quantile de la loi F(10,21) (ou du FIB par tête) est resorb'e dans l'ann'ee qui suit tout choc58. En d'autres termes, on arrive a` ajuster 38,6% du d'es'equilibre entre les niveaux d'esir'e et effectif de la croissance du FIB par tête. La force de rappel A = --0, 386 < 0 signifie aussi que lorsqu'une variable a` l'instant t s''ecarte de l''equilibre de long terme, la vitesse de retour après cet 'ecart (choc) vaut 0,386. De manière plus simple, s'il y a un choc sur l''equilibre de long terme, il faudrait 'exactement 2,6 ans (1/0,386) soit un peu plus de deux ans et demi après un choc, pour revenir a` la situation d''equilibre. Nous remarquons que cette p'eriode d''ecart entre la survenance d'un choc et le retour a` l''equilibre stable de long terme est relativement longue. Ce r'esultat doit être dàu a` la situation de la plupart des pays africains comme le Cameroun, o`u les strat'egies de politiques 'economiques pour favoriser la croissance, ne sont pas mises en place au moment opportun. La relation de court terme La relation de court terme est la partie de l''equation 1, constitu'ee des expressions sous le signe Ä (s'erie diff'erenci'ee). L'interpr'etation de la relation de court terme se fera au moyen de la causalit'e et de l'interpr'etation des 'elasticit'es. Analyse de la causalité D'après la sp'ecification de l''equation 1, les variables qui causent a` court terme la croissance du FIB par tête sont DLFIBRH(-1) (le taux de croissance du FIB par tête a` l'ann'ee pr'ec'edente), DLFRESTTOT (le taux de croissance des d'epenses de prestations sociales a` l'ann'ee courante) et DLRECTOT (le taux de croissance des recettes de s'ecurit'e sociale a` l'ann'ee courante). Le niveau de significativit'e du lien de causalit'e de ces variables sur la croissance du FIB par tête est n'eanmoins diff'erente. En effet, le lien de causalit'e de la s'erie DLFRESTTOT sur la croissance du FIB par tête est significatif au seuil de 1 % (4,365 est sup'erieur a` 2,58), tandis que ceux des s'eries DLFIBRH(-1)et DLRECTOT sont significatifs au seuil de 10 % (voir tableau E1 en annexe). A court terme, la s'erie DLINVF ne cause pas significativement la croissance du FIB par tête. 58Interprétation du coefficient de rappel par Doukouré(2005) L'effet de la s'erie DLPRESTTOT est positive a` court terme sur l''evolution de la croissance 'economique, tandis qu'il est n'egatif pour la s'erie DLRECTOT sur la croissance 'economique. Nous d'eduisons qu'àcourt terme, les d'epenses de prestations sociales de la CNPS ont un effet significatif (au seuil de 1 %) et positif sur le PIB par tête, et les recettes sociales ont un effet significatif (au seuil de 10 %) et n'egatif sur la croissance 'economique. Le premier r'esultat repond bel et bien a` l'hypothèse d'effet significatif et positif des d'epenses de s'ecurit'e sociale sur la croissance 'economique a` court terme au Cameroun. L'hypothèse d'effet positif des recettes sociales sur la croissance 'economique n'est pas v'erifi'ee au Cameroun a` court terme. Un r'esultat tout a` fait particulier est celui de l'effet n'egatif et significatif (au risque de 10 %) a` court terme du niveau de croissance du PIB par tête a` la p'eriode t - 1 sur le niveau de croissance du PIB par tête a` la p'eriode t. Elasticités de court terme Comme nous venons d'identifier par le biais de l'analyse de la causalit'e, la nature des effets entre les s'eries expliqu'ees et la croissance 'economique mesur'ee par le PIB par tête, il convient d'interpr'eter les 'elasticit'es obtenus. L''elasticit'e de court terme de la croissance du PIB par tête par rapport aux d'epenses de prestations sociales vaut 0,1595. A court terme, lorsque les d'epenses de prestations sociales augmentent de 1% (avec un risque de 1% de se tromper), la croissance du PIB par tête augmente de 0,1595 %. Autrement dit, l'augmentation d'un point (100 %) des d'epenses de prestations sociales entraàýnent une augmentation de 15,95 % du niveau du PIB par tête. A cet effet, l'hypothèse d'effet positif et significatif des d'epenses de prestations sociales sur la croissance 'economique est valid'ee a` court terme au Cameroun. Ce r'esultat est le même que celui d'etermin'e par Cashin (1994) et Korpi (1985). En ce qui concerne les recettes de prestations sociales, leur augmentation diminuerait plutôt la croissance 'economique. En effet, l''elasticit'e de court terme de la croissance du PIB par tête par rapport aux recettes, vaut -0,0456. On d'eduit qu'avec un risque de 10 % de se tromper, l'augmentation d'un point sur les recettes de prestations sociales, entraàýne 4,56 % de perte sur le niveau de la croissance 'economique. A court terme, l'hypothèse selon laquelle les recettes influencent positivement la croissance 'economique au Cameroun est rejet'ee. A court terme, la contribution de l'investissement sur la croissance économique est négative et non significative. A cet effet, l'augmentation a` court terme de l'investissement ne réduirait pas significativement (au seuil de 1 %, 5 % ou 10 %) le niveau de croissance du FIB par tête. L'hypothèse selon laquelle l'investissement admet un effet positif et significatif sur la croissance économique n'est pas vérifiée au Cameroun a` court terme. L'élasticitéde la croissance du FIB par tête a` la période t par rapport a` elle même a` la période précédente est négative et vaut -0,2046. Celàsignifie qu'une augmentation de 1 % de la croissance du FIB par tête a` une période donnée, entraàýne a` court terme (avec un risque de se tromper au seuil de 10 %) une diminution de 0,2 % de cette même croissance a` la période suivante. Ce résultat est sàurement dàu au fait que le taux de croissance du FIB par tête évolue de manière instantanée (voir figure F1 en annexe). Bien que depuis l'année de la dévaluation du FCFA, l'économie camerounaise semble bien se comporter, le taux de croissance du FIB par tête d'une année a` l'autre semble diminuer considérablement. La relation de long terme La relation de long terme est celle qui est matérialisée par l'équation 2. Comme pour celle de court terme, nous analyserons la causalitéet l'interprétation des élasticités. Analyse de la causalité La spécification de la relation de long terme (équation 2) nous montre que les séries LINVF et LFRESTTOT causent a` long terme la série LFIBRH. Les liens de causalitédes variables LINVF et LFRESTTOT sur la série LFIBRH sont significatifs au risque de 1 %. En effet les statistiques de test relatives aux coefficients des séries LINVF et LFRESTTOT59 sont supérieures en valeur absolue a` 2,58 (valeur du quantile de la loi normale pour le seuil 1 %). Seulement, la nature de la causalitédes séries sur la croissance du FIB par tête est différente. En effet, au Cameroun, le niveau d'investissement cause de manière positive la croissance du FIB par tête a` long terme, tandis que les dépenses de prestations sociales causent négativement le niveau de croissance du FIB par tête60. 59-8,027 pour la série LINVP et 8,557 pour la série LPIBRH 60l'explication de cette causaliténégative sera appuyédans la suite avec l'effet a` long terme Les recettes de prestations sociales quant a` elles, n'influencent pas significativement a` long terme, la croissance du PIB par tête. N'eanmoins Son effet est positif a` long terme. Elasticités de long terme L'interpr'etation des 'elasticit'es de long terme n'est pas la même que celle des 'elasticit'es de court terme. Les coefficients d'etermin'es sur la relation de long terme ne sont pas ceux qu'on utilise pour interpr'eter les 'elasticit'es. La d'etermination des 'elasticit'es de long terme se d'eterminent par le rapport des coefficients de long terme des variables explicatives, sur la force de rappel. Par cons'equent, l''elasticit'e de long terme de la croissance du PIB par tête par rapport au niveau d'investissement est 1,167 (0,4505/0,386). Au Cameroun, au risque de se tromper a` un seuil de 1 %, nous avons de bonnes raisons d'affirmer qu'une augmentation de 10 % du niveau de l'investissement public garantirait une aumentation de 11,67 % de la croissance du PIB par tête. La th'eorie 'economique montre que l'effet du capital physique (investissement) sur la croissance 'economique est positif a` long terme. L'hypothèse d'effet positif et significatif a` long terme de l'insvestissement public sur la croissance 'economique est par cons'equent, v'erifi'ee dans le cas du Cameroun. Ce r'esultat rejoint celui d'etermin'e par Ojo et Oshikoya (1995), et Ghura et Hadjimichael (1996) a` partir des 'etudes empiriques effectu'ee sur les 'economies africaines. A long terme, l''elasticit'e de la croissance 'economique par rapport au niveau des d'epenses de s'ecurit'e sociale au Cameroun vaut -1,265 (-0,4885/0,386). Au risque de se tromper a` un seuil significatif de 1 %, l'augmentation de 10 % du niveau des d'epenses de prestations sociales r'eduirait 12,65 % du niveau de la croissance 'economique. Les d'epenses de prestations sociales vont a` cet effet nuire a` la croissance 'economique de long terme. A cet effet, certaines branches de la CNPS seraient a` l'origine de cet effet n'egatif. En se r'ef'erant a` la figure F2 en annexe, force est de constater que, de toutes les branches g'er'ees par la CNPS, la brache VID est celle qui explique le mieux cet effet n'egatif. En effet, elle d'etient la part la plus importante dans les d'epenses de prestations sociales. Il s'avère qu'au Cameroun, la branche des pensions de vieillesse, d'invalidit'e et de d'ecès nuit a` la croissance 'economique. Des mesures doivent être prises pour r'esorber cette situation. L'hypothèse d'effet positif et significatif des d'epenses de prestations sociales sur la croissance 'economique au Cameroun n'est pas v'erifi'ee a` long terme. L'analyse des relations de long et de court terme nous a permis de diagnostiquer les effets directs entre les variables explicatives du modèle, et la variable expliqu'ee. Les r'esultats obtenus dans le cadre du Cameroun n'ont pas tous v'erifi'e les hypothèses fix'ees audebut de cette 'etude. Arriv'e au terme de l'interpr'etation des modèles de court et de long terme, l'analyse des r'esultats issus de notre modèle 'econom'etrique va suivre avec l''etude des chocs, dans le but de mettre en 'evidence les fonctions de r'eponse impulsionnelle, ainsi que la d'ecomposition de la variance des erreurs de pr'evision du taux de croissance du PIB par tête. 4.2.2 Sensibilitéde l'économie camerounaise suite aux chocs d'investissement et de sécuritésocialeLe but principal de notre 'etude est d'analyser l'effet des d'epenses de prestations sociales de la CNPS, sur l''evolution de la croissance 'economique. Pour analyser comment r'eagit le taux de croissance du PIB par tête suite aux 'evènements al'eatoires d'investissement et de s'ecurit'e sociale, nous pr'esentons les effets de choc de l'investissement et de la s'ecurit'e sociale, sur la croissance 'economique au Cameroun. Fonctions de réponse impulsionnelle Les graphiques pr'esent'es ci-après illustrent les r'eactions de la croissance 'economique suite a` un choc effectu'e sur chacune des variables explicatives du modèle. 
 Figure 4.1 : Réaction de la croissance du PIB par tête suite aux chocs Source : Sortie Eviews Les différentes figures61 présentées ci-dessus viennent en effet confirmer les résultats obtenus lors de l'interprétation des relations de long et de court terme. 61les fonctions de réponse impulsionnelle sont réalisées sur une période de 20 ans Suite a` un choc effectu'e sur les d'epenses de s'ecurit'e sociale, se g'enère sur le niveau de la croissance du PIB par tête, un effet n'egatif faible durant la première ann'ee. A partir de la deuxième ann'ee et au fil du temps, cet effet n'egatif augmente très fortement. On remarque d'après la figure de r'eponse de LPIBRH suite a` un choc de LPRESTTOT, que la courbe d'ecroàýt consid'erablement. Ce r'esultat vient confirmer l'effet n'egatif et significatif a` long terme des d'epenses de prestations sociales de la CNPS sur la croissance 'economique d'etermin'e a` la section pr'ec'edente (effet n'egatif expliqu'e par la branche VID). On peut aussi constater de ce graphique, que l'effet est significatif jusqu'àla 10e ann'ee. A partir de cette ann'ee l''evolution de l'effet est constante. En ce qui concerne l'investissement public, le r'esultat obtenu sur le graphique vient une fois de plus v'erifier l'hypothèse de relation positive entre la croissance du PIB par tête et le niveau des investissements. En effet, le graphique sur la r'eponse de LPIBRH face a` un choc sur LINVP, montre que la courbe est croissante et ceci de manière significative. Nous pouvons donc dire que la s'erie LPIBRH repond parfaitement au choc de LINVP. Après la 10e ann'ee, la courbe 'evolue de manière constante et l'effet du choc des investissements sur la croissance 'economique devient moins significatif. Dans le cas des recettes de s'ecurit'e sociale au Cameroun, l'impulsion d'un choc sur ces dernières, entraàýne un effet positif relativement faible sur la croissance 'economique. Durant la première ann'ee, cet effet est nulle. Il commence a` augmenter a` partir de la deuxième ann'ee, o`u l'on constate un l'eger accroissement de la courbe de reponse de la s'erie LPIBRH suite a` un choc de la s'erie LRECTOT. Cette figure montre effectivement que l'effet des recettes de la CNPS sur la croissance 'economique au Camerounest est positif, mais faible dans l''evolution a` long terme. L'effet positif et non significatif des recettes de s'ecurit'e sociale sur le taux de croissance du PIB par tête, s'explique par le fait que la CNPS fixe au pr'ealable le niveau de ces recettes (en fonction du nombre d'assur'es). Elle d'efinit en effet un seuil (en se basant des textes 'etablies) pour chaque branche, au delàduquel elle ne peut franchir. Le disgnostic de la figure F3 montre effectivement que les recettes de branches sont fix'ees avant toute activit'e. Les courbes REC AF (recettes de la branche des allocations familiales) et REC VID (recettes de la branche VID) sont quasi identiques, malgr'e quelques d'ecalages (en 1986, 2007 et 2008). En effet, les recettes de s'ecurit'e sociale sont fix'ees de manière a` ce que les banches d'allocation familiale et de VID, repr'esentent chacune une part de 40 % des recettes. L''evolution des recettes ou cotisations est par cons'equent contraint par les textes mis en place. Ce qui explique pourquoi les recettes ont a` long terme, un effet non significatif. L'analyse des fonctions de r'eponse impusionnelle confirme effectivement les r'esultats d'etermin'es dans l'estimation de la relation de long terme. Qu'en est-il de la d'ecomposition de la variance de l'erreur de pr'evision? D'ecomposition de la variance La d'ecomposition de la variance des erreurs de pr'evision d'etermine pour chacune des innovations, sa contribution a` la variance des erreurs. Comme dans notre modele, la croissance du FIB par tête est la variable dont on mesure l'effet r'esultant d'une r'eaction des autres s'eries, nous n'analyserons que sa d'ecomposition de la variance. 
 Tableau 4.5 : D'ecomposition de la variance des erreurs de pr'evision de la croissance du PIB par tête Source : Sortie Eviews Suite aux r'esultats du tableau 4.5, en premiere ann'ee la d'ecomposition de la variance des erreurs de pr'evision de la croissance 'economique est due a` 100 % a` ses propres innova- tions. Cette ann'ee, il n'y a aucun effet d'innovation des autres variables (r'esultat tout fait l'egitime). A partir de la deuxième ann'ee, le choc de l'investissement public sur le taux de croissance du PIB par tête, domine celui des d'epenses et des recettes de prestations sociales (20,13 % contre 1,25 % et 0,014 %). L'effet cependant des recettes de prestations sociales prend peu a` peu de l'ampleur. Celui des d'epenses de s'ecurit'e sociale reste en effet important. Ces r'esultats viennent en effet conforter ceux obtenus des fonctions de r'eponse impulsionnelle. De manière g'en'erale, nous notons que seul l'investissement public admet un effet positif a` long terme, sensiblement important sur l''evolution de la croisance 'economique au Cameroun. Les recettes de prestations sociales a` long terme, agissent très peu sur la croissance 'economique. Quant aux d'epenses de prestations sociales, a` long terme elles viennent nuire le niveau de la croissance 'economique au Cameroun. Cependant, nous notons n'eanmoins un effet positif a` court terme des d'epenses de prestations sociale de la CNPS sur le taux de croissance du PIB par tête au Cameroun. Cette situation de la s'ecurit'e sociale face a` l''economie camerounaise nous pousse a` proposer un certain nombre de recommandations. 4.3 Implications des politiques et recommandationsCompte tenu des r'esultats identifi'es au cours de cette 'etude, force est de constater que la s'ecurit'e sociale reste un frein pour les autorit'es camerounaises, dans la mise sur pied des strat'egies de croissance. L'on constate d'une part qu'àlong terme, les d'epenses de prestations sociales de la CNPS, nuisent au taux de croissance du PIB par tête et d'autre part, que les recettes contribuent très peu a` l''evolution de cette croissance. Face a` cette situation, les autorit'es camerounaises par le biais de la CNPS, doivent orienter des d'ecisions de politiques 'economiques visant a` r'esoudre deux choses : ? accroàýtre consid'erablement le niveau des recettes de prestations sociales; ? freiner l'augmentation des d'epenses de prestations sociales62 ; Les recommandations que nous proposons a` cette effet ont une double orientation, dont l'une ne peut se faire sans l'autre. La solution principale sera d'effectuer des strat'egies pour que l'augmentation des recettes de s'ecurit'e sociale de la CNPS, soit de loin plus forte 62il ne s'agit pas de réduire les dépenses, mais de contrôler leur augmentation par rapport aux recettes que celle des dépenses. Dans le but de faire de la sécuritésociale un moteur de la croissance économique au Cameroun, les solutions suivantes sont proposées : o Accroàýtre le niveau des recettes de prestations sociales; Il s'agira ici : + de chercher d'autres sources de financement pour que les recettes puissent agir significativement sur la croissance économique; + d'augmenter les taux de cotisation mis en place depuis la création de la CNPS; + d'augmenter le niveau du SMIG (ou plus globalement du niveau des salaires); + de réduire la pauvreté, en prenant en charge les populations les moins nanties au Cameroun, non concernées par la sécuritésociale. + de développer d'autres champs de la sécuritésociale non encore pris en compte au Cameroun; 
 Concernant le ralentissement de l'évolution du niveau des dépenses de sécuritésociale, il s'agira : + de contrôler l'évolution du niveau des dépenses de la branche VID par rapport au niveau des recettes, en fixant l'âge de la retraite en fonction des différents types de travailleurs63 ; + de sensibiliser les employeurs a` plus de protection de leurs employés, afin de diminuer le niveau des risques sociaux, dans le but de réduire l'invaliditéet les décès; + en cas de surnombre des retraités, de créer une caisse spéciale pour les prestations de vieillesse; + de freiner au maximum le rythme des retraites anticipées par les travailleurs; + de compenser le niveau des dépenses de prestations VID, par des subventions étatiques, en cas de leur augmentation plus forte que celle des recettes; 63le niveau 'elev'e des d'epenses de retraite est expliqu'e par le fait que la plupart des travailleurs partent en retraite a` un àage 'equivalent (60 ans) Conclusion généraleLe but principal de cette 'etude 'etait d'identifier une relation de long terme entre les d'epenses de prestations sociales de la CNPS et la croissance 'economique au Cameroun. Il s'agissait aussi d''evaluer l'impact de ses d'epenses sur l''evolution du niveau de croissance du PIB par tête. Tels 'etaint les objectifs principaux du pr'esent travail intitul'e »Prestations sociales prises en charge par la CNPS et croissance économique au Cameroun». La pr'esente 'etude a permis d'approfondir deux 'el'ements dont la situation des systèmes de s'ecurit'e sociale en Afrique, plus pr'ecisement le cas du Cameroun et le ràole de la s'ecurit'e sociale dans l''economie camerounaise. Les r'esultats auquels nous sommes parvenus, montrent que la s'ecurit'e sociale est un secteur qui d'efavorise la croissance 'economique au Cameroun. En effet l'on constate que lorsque les d'epenses de prestations sociales r'eduisent le taux de croissance du PIB par tête a` long terme, les recettes viennent agir positivement mais faiblement a` l''evolution de la croissance 'economique. L'aboutissement a` ses r'esultats est bas'ee sur une solide technique d'estimation 'elabor'ee dans ce travail. Pour atteindre les objectifs fix'es, nous avons utilis'e un modèle de type VECM pour analyser la relation entre les d'epenses de prestations sociales et le taux de croissance du PIB par tête. Ce modèle est principalement inspir'e de la th'eorie, des travaux de Cashin (1994) et de ceux de Ajorna et al (2002). Au moyen de ce modèle, nous avons estim'e les relations de long et de court terme de la croissance 'economique. Nous avons identifi'e qu'àcourt terme, l'investissement public et les recettes r'eduisent le niveau de la croissance 'economique au Cameroun. Les d'epenses de prestations sociales quant a` elles favorisent a` court terme l''evolution de la croissance 'economique au Cameroun. Ces r'esultats sont contrevers'es dans le long terme. Ces r'esultats viennent une fois de plus confirmer le problème de la mise en place d'un système de s'ecurit'e sociale ad'equat au Cameroun. Pour r'esorber ce problème, l'Etat(ou la CNPS) devrait appliquer des politiques permettant d'accroàýtre le rythme de d''evolution des recettes de prestations sociales et de freiner celui des d'epenses. L'une des solutions a` ce problème est d'agrandir le champ d'application de la s'ecurit'e sociale, pour que celle ci couvre un maximum de personnes. Ces conclusions rejoignent les propositions 'enonc'ees par l'OIT pour r'esoudre le problème des systèmes de s'ecurit'e sociale dans les pays africains subsahariens. La r'ealisation de cette 'etude a b'en'efici'e d'une solide m'ethodologie d'estimation, ainsi qu'une fiabilit'e et une disponibilt'e des donn'ees. Nous avons principalement utilis'e deux sources de r'ef'erence dans la confection des donn'ees statistiques. Il s'agit du CD-Rom de la Banque Mondiale(WDI, 2010) pour receuillir les donn'ees sur le PIB par tête et l'investissement public, et des comptes administratifs ainsi que des annuaires statistiques de la CNPS pour être en possession des donn'ees sur les d'epenses et recettes de prestations sociales. La m'ethodologie d'estimation utilis'ee est la m'ethode de coint'egration de Johansen(1998). Une technique très utilis'ee dans les estimations des relations de long et de court terme, entre les variables non stationnaires en niveau. A partir d'une m'ethodologie bien 'elabor'ee et des sources de donn'ees fiables, nous sommes parvenus a` des r'esultats certains et convaincants. Toutefois, aucune oeuvre humaine n''etant parfaite, ce travail souffre d'un certain nombre de limites, dont leur prise en compte apporterait de meilleures r'esultats que ceux 'enonc'es plus haut : ? la diversit'e des sources d'information dans les analyses peut contrecarrer les attentes relatives a` ce travail; ? la non prise en compte du capital humain dans notre modèle d'estimation de la croissance 'economique, faute du manque d'informations; ? le petit nombre d'observations (31) sur l'ensemble des donn'ees, pourrait influencer les r'esultats obtenus dans notre modèle d'estimation; ? les tests de stationnarit'e effectu'es (ADF et PP) sont limit'es. L'utilisation du test de Kap'etanios prenant en compte des dates de rupture dans nos estimations, pourrait am'eliorer les r'esultats de ce travail. BibliographieOuvrages et Articles 
 R'ef'erences 'electroniques www.banquemondiale.org www.cnps.com www.Droit-Afrique.com www.persee.fr ANNEXESAnnexe A : Organigramme (partiel) de lastructure d'acceuil 
 
 ervic ervice de la Affaires Ser Service r tion généra Secrétari Source : Auteur Annexe B : Notion de stationnaritéEncadréB1 : Stationnaritédes séries temporelles 
 En analyse économétrique, il existe deux classes de processus non stationnaires : - les processus TS (Time Stationary); - les processus DS (Differency Stationary); Du point de vu de l'analyse statistique, l'origine de la non stationnaritéd'un processus permet de trouver une transformation stationnaire de ce processus. Du point de vu de l'analyse économique, l'origine de la non stationnaritéa des implications très fortes : pour les processus DS, il existe une une persistence des chocs qui n'existent pas dans les processus TS. Un processus TS est un processus qui s'écrit en fonction d'une fonction déterministe et d'un processus stationnaire. Un processus xt est DS et d'ordre d, si (1 - L)dxt est stationnaire. Source : Nacisse Palissy CHASSEM, ISE. Professeur vacataire a` l'ISSEA, Cours d'Econometrie des series temporelles, IAS4. 
 p-1 X ãkÄxt-k + çt (4.4) Äxt = ñxt-1 - p-1 X ãkÄxt-k + c + çt (4.5) Äxt = ñxt-1 - p-1 X ãkÄxt-k + bt + c + çt (4.6) Äxt = ñxt-1 - 
 
 o`u åt -? N(0, ó2 iid å), H0 : ñ = 0 La stratégie de test consiste a` passer de (4.3) a` (4.2) puis a` (4.1). Si l'hypothèse nulle est rejetée, on compare le t-student de ñ aux valeurs critiquesa. si ñ n'est pas significatif, on poursuit le test par l'analyse du modèle (4.2) et ainsi de suite. 
 Le test présentéprécédemment fait l'hypothèse de bruit blanc des résidus. Or rien ne garantit la véracitéd'une telle hypothèse. Le test ADF, pour pallier ce déficit, prend en compte l'autocorrélation des erreurs. Sous les mêmes hypothèses, les modèles estimés suivants sont estimés selon la même procédure que précédemmenta : o`u çt -? N(0, ó2 iid ç) 
 Ce test a pour but de procéder a` une correction non paramétrique des statistiques de DF pour prendre en compte les erreurs homoscédastiques. a ñ ne suit pas une loi normale. Par conséquent, Dickey et Fuller (1979) ont étudiéet tabuléla distribution asymptotique des estimateurs de ñ , b et c. Annexe C : Resultats stochastiques desseries du modèle C1. Caractéristiques stochastiques de la série LPIB RH Evolution de la série LPIBRH et corrélogramme de la série D(LPIBRH) 
 1980 1985 1990 1995 2000 2005 LPIB_RH 13.4 13.3 13.2 13.1 13.0 12.9 12.8 Source : Sortie Eviews Test ADF réalisé sur logiciel R de la série LPIBRH 
 Test PP réalisé sur logiciel R de la série LPIBRH 
 . Caractéristiques stochastiques de la série LINV P Evolution de la série LINVP et corrélogramme de la série D(LINVP) 
 28.6 28.4 28.2 28.0 27.8 27.6 27.4 27.2 LINV_P 1980 1985 1990 1995 2000 2005 Source : sortie Eviews Test ADF sur le logiciel R de la série LINVP 
 Test PP sur le logiciel R de la série LINVP 
 C3. Caractéristiques stochastiques de la série LPREST TOT Evolution de LPRESTTOT et corrélogramme de D(LPRESTTOT) 
 
 Source : sortie Eviews Test ADF réalisé sur logiciel R de la série LPRESTTOT 
 Test PP réalisé sur logiciel R de la série LPRESTTOT 
 C4. Caractéristiques stochastiques de la série LREC TOT 
 25.6 25.2 24.8 24.4 24.0 23.6 23.2 Evolution de LRECTOT et corrélogramme de D(LRECTOT) 1980 1985 1990 1995 2000 2005 LREC_TOT Source : Sortie Eviews 
 Test PP sur le logiciel R de la série LRECTOT 
 IX Annexe D : Cointégration et Modèle a`correction d'erreur par la méthode de Johansen 
 
 EncadréD2 : Cointégration entre plusieurs variables: L'approche de Johansen La cointégration selon l'approche de Johansen vient généraliser celle de Engle et Granger formalisée en 1987. La procédure de test de cointégration et d'estimation du VECM par Johansen, se résume en cing étapes. Etape 1 : Test de stationnaritésur les séries pour déterminer s'il y a possibilitéde cointégration ou non. Etape 2 : Si le test de stationnaritémontre que les séries sont intégrées d'un même ordre, il y a alors risque de cointégration. On peut envisager l'estimation d'un modèle VECM. Pour ce faire, on commence par déterminer le nombre de retards p du modèle VAR(p) a` l'aide des critères d'information. Etape 3 : Mise en place du test de Johansen permettant de connaàýtre le nombre de relations de cointégration. Etape 4 : Identification des relations de cointégration, c'est a` dire des relations de long terme entre les variables. Etape 5 : Estimation du modèle VECM et validation des tests usuels : Significativitédes coefficients, vérification que les résidus sont bruits blancs, etc. Source : Hamisultane H., Modèle a` correction d'erreur et application. La détermination du retard optimal p* se fait au moyen des critères d'information. Elle est préalable a` l'estimation des paramètres du modèle. La littérature en propose au moins cinq. - Le sequential modified likelihood ratio LR = (T-m) {ln |11p-1| - ln|11p|} ~ ÷2(k2) o`u m est le nombre de paramètres a` estimer et T la longueur des séries. On teste l'hypothèse nulle de nullitéconjointe des coefficients. [ ] + 2k2p - L'Akaike Information Criterion AIC(p) = ln det 11à T [ ] + 2k2p ln(T ) - Le Schwarz Information Criterion SC(p) = ln det 11à T [ ] + 2k2p ln(ln(T )) - L'Hannan-Quinn Information criterion HQ(p) = ln det 11à T 
 Pour les quatre derniers critères, le retard optimal est celui qui minimise le critère d'information. Source : KEMOE L. (2010), p119 Annexe E : Résultats généraux desestimations du modèle VECM 
 Tableau E1 : Estimation du modèle VECM 
 
 
 
 source : Sortie Eviews 
 Tableau E2 Test de normalitédes résidus Source : Sortie Eviews Figure E1 Résidus des séries du modèle Source : Sortie Eviews 
 Tableau E4 Test d'homoscédasticitédes résidus Source : Sortie Eviews Tableau E3 Test de non-autocorrélation des résidus Source : Sortie Eviews 
 Figure E2 : Stabilitédu modèle VECM Source : Sortie Eviews Annexe F : Résultats des analysesFigure F1 : Evolution du taux de croissance (en %) du PIB r'eel par tête 
 Source : Auteur, BM descriptives 
 Source : CNPS Figure F3 Evolution des recettes (en FCFA) par branche de prestation Source : CNPS Figure F2 Evolution des dépenses (en FCFA) par branche de prestation Encadr'e G1 : Analyse des chocs 
 Une fonction de reponse aux innovations resume l'information concernant l'evolution presente et future d'une composante Xi,t de Xt, suite a` une impulsion sur Xj,t a` la date T, toute chose egale par ailleurs. L'analyse de reponse impulsionnelle se sert de la representation V MA(oo) du modele 
 
 Xi,t a` un choc sur Xj,t a` la date T -- h (h < T) sera alors IRFtij h = ?Xi,t ?åj,h . Le choc devant àetre effectues sur une innovation isolee, 11 est le plus souvent orthogonalisepour resoudre le probleme de correlation qui existe presque toujours entre les residus (on pose 11 = TDT0 o`u T est une matrice triangulaire inferieure et D une matrice diagonale et on utilise desormais les innovations orthogonales vt = T -1st). 
 Elle permet de calculer la contribution (en pourcentage) de
chaque innovation a` la va- .k h-1 E[(XT+h -- 5CT+h)(XT+h -- fCT+hYi= E {var(vjT) E Öi(aja;)Öil. 3=1 i=0 La part d'un choc subie par les innovations de Xj sur Xi en T + h est alors : Öl (aji aj i' )Ö0l E[(Xi,T+h- àXi,T+h)(Xi,T+h- àXi,T+h)0]. Pij = h-1 P var(vj,T ) 0 ivar(vi,t), on decompose la variance de l'erreur de prevision selon l'equation : k P aia Annexe G : Analyse des chocsSource : KEMOE L. (2010), pp. 119-120 Table des matièresDédicace i Remerciements ii Sommaire vi Abréviations et acronymes vii Liste des tableaux viii Liste des figures x Avant-propos xi Résuméxii Abstract xiii Présentation de la structure d'accueil xiv Introduction générale 1 0.1 Contexte et justification de l'étude 1 
 Premi`ere partie : Fondements théoriques et cadre institutionnel de recherche 8 Chapitre 1 : Cadre conceptuel et présentation de la sécuritésociale au Cameroun 9 1.1 Définition des concepts et généralités 10 1.1.1 Définition des concepts 10 1.1.2 La notion de sécuritésociale 13 1.1.3 La croissance économique 17 1.2 Cadre institutionnel de recherche : La CNPS 19 1.2.1 Le système organisationnel de la CNPS 19 1.2.2 Prestations sociales servies par la CNPS 20 1.2.3 Le financement des activités de la CNPS 25 1.2.4 Les perspectives de la sécuritésociale au Cameroun 28 Chapitre 2 : Sécuritésociale et croissance économique : La revue de la littérature 29 2.1 Revues théoriques sur la relation entre les dépenses liées a` la sécuritésociale et la croissance économique 30 2.1.1 Analyse théorique de la sécuritésociale 30 2.1.2 Ràole des dépenses de sécuritésociale sur la croissance économique . 34 2.2 Comment les dépenses de prestations sociales agissent-elles sur la croissance économique? : Les études empiriques 38 2.2.1 Effet positif de la sécuritésociale sur la croissance économique . . . . 38 2.2.2 Effet négatif de la sécuritésociale sur la croissance économique . . . . 40 2.3 Conclusion 44 Deuxième partie : Analyse empirique de la sécuritésociale dans l'économie camerounaise 46 Chapitre 3 : Comportement de la sécuritésociale dans l'économie camerounaise 47 3.1 Situation de la sécuritésociale au Cameroun 48 3.1.1 Acteurs de la sécuritésociale au Cameroun 48 3.1.2 Les indicateurs de la sécuritésociale au Cameroun 51 3.2 La place de la sécuritésociale dans l'économie Camerounaise 56 3.2.1 Population assurée et population totale 56 3.2.2 Dépenses de sécuritésociale et croissance économique 57 3.2.3 Cotisations sociales et croissance économique 60 3.2.4 Relation linéaire entre sécuritésociale et croissance économique . . 63 3.3 Formulation du modèle économétrique et justification du choix des variables 64 3.3.1 Formulation de la relation entre les prestations sociales et la croissance économique au Cameroun 64 3.3.2 Justification du choix des variables et méthodologie d'estimation . . . 67 Chapitre 4 : Analyse économétrique de la relation entre dépenses de prestations sociales de la CNPS et croissance économique au Cameroun 70 4.1 Analyses stochastiques et résultats des estimations 71 4.1.1 Description des données de l'étude 71 4.1.2 Caractéristiques stochastiques des séries du modèle 71 4.1.3 Identification du modèle d'estimation et présentation des résultats obtenus 73 4.2 Interprétation des résultats obtenus 80 4.2.1 Interprétation des relations de long et de court terme 80 4.2.2 Sensibilitéde l'économie camerounaise suite aux chocs d'investisse- ment et de sécuritésociale 85 4.3 Implications des politiques et recommandations 89 Conclusion générale 91 Bibliographie 93 Annexes I Annexe A : Organigramme (partiel) de la structure d'acceuil I Annexe B : Notion de stationnaritéII Annexe D : Cointégration et Modèle a` correction d'erreur par la méthode de Johansen X Annexe E : Résultats généraux des estimations du modèle VECM XII Annexe F : Résultats des analyses descriptives XVII Annexe G : Analyse des chocs XIX Table des matières XXIV 
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Changeons ce systeme injuste, Soyez votre propre syndic  
"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"     | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||