B - Le risque lié au comportement de
l'emprunteur
Le deuxième type de risque est lié au comportement
de l'emprunteur. Il peut être divisé en deux sous-groupes.
1° La banque ignorante des efforts à fournir par
l'entrepreneur dans la conduite de son projet
Tout d'abord, le prêteur ne connaît pas les
efforts que fournira l'emprunteur pour mener à bien son projet. Au lieu
de raisonner en termes d'efforts de l'emprunteur, on peut aussi
considérer que l'emprunteur va utiliser le crédit pour
entreprendre un projet plus risqué que celui pour lequel il a obtenu le
crédit. Ce problème est généralement
désigné sous le terme d'aléa moral
ex-ante, qui signifie que le risque se réalise avant que
le projet n'aboutisse et ne permette de dégager des revenus pour
rembourser la banque. Si les risques identifiés ci-dessus (état
défavorable de la nature et efforts insuffisants fournis par
l'emprunteur) ne se réalisent pas et si le projet a dégagé
des revenus suffisants pour pouvoir rembourser le prêteur, alors
l'emprunteur tiendra ses engagements. Soit il est honnête et
révèle le montant réel des revenus dégagés,
soit la banque peut observer sans coût les revenus dégagés
par le projet. Si l'emprunteur a plus d'informations que la banque sur la
probabilité d'échec du projet (sur la
réalisation de l'état défavorable de la nature et sur son
propre comportement), il est question d'asymétrie
d'information170 ex-ante.
2° La communication à la banque des revenus
dégagés par le projet
Le deuxième risque lié au comportement de
l'emprunteur concerne la communication à la banque des revenus
dégagés par le projet. Si les emprunteurs sont malhonnêtes,
ils annoncent à la banque des ressources inférieures à
celles dégagées pour ne pas honorer leurs engagements. Ce risque
est appelé aléa moral ex-post. Cette situation se produira
lorsque le non-remboursement procure un gain supérieur à la perte
engendrée par les coûts de défaillance, c'est-à-dire
par les pénalités pécuniaires ou non-pécuniaires
(mise en faillite) ou par la perte de réputation. L'asymétrie
d'information dont est victime la banque est dite ex-post171 car
elle est postérieure à la réalisation du projet. Pour
éviter ce risque, la banque engage des recherches coûteuses afin
de connaître les véritables revenus dégagés par
l'entreprise.
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