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Impact de la crise financière internationale sur l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)

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par Habou ISSA
Université Sidi Mohamed Ben Abdallah Fès Maroc - Licence en sciences économiques et gestion 2009
  

Disponible en mode multipage

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MEMOIRE DE FIN D'ETUDE POUR L'OBTENTION DE LICENCE ES-SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

SOUS LE THEME :

IMPACT DE LA CRISE FINANCIERE INTERNATIONALE SUR

Préparé par : Encadré par :

ISSA Habou M'HAMDI Mohammed

ANNEE UNIVERSITAIRE 2009-2010

Dédicace

Dédicace spéciale à mes parents

A tous mes frères, soeurs et amis qui ne cessent de m'encourager

Sans oublier le Professeur M'Hamdi Mohammed qui a bien voulu m'encadré

Table des matières

Introduction générale.............................................5

Premier chapitre : quelques notions sur la crise............................. 7 Introduction

I. Genèse de la crise.......................................................... 7

1) Typologie des crises financières......................................8

2) Déclenchement..........................................................11

3) Crise de subprime.......................................................14

II. Transmission............................................................... 16

1) Titrisation hypothécaire ........................................................16

2) Via le commerce international .......................................18

3) La reforme des systèmes à l'origine de la crise....................20

Conclusion...................................................................21

Deuxième chapitre : les effets de la crise sur UEMOA....................22

Introduction

I. Effets externes et internes...................................................22

1) Examen de la dépendance.............................................22

a) Le système bancaire...........................................22

b) Vulnérabilité face à la mondialisation......................25

2) Situation économique pendant la crise..............................27

a) Généralité et perspectives de la croissance.................27

3) Conséquences escomptés.............................................32

a) Positives.........................................................32

b) Néfastes .........................................................33

II. Les politiques préventives...................................................34

1) Politiques structurelles................................................34

a) Mesure d'ordre macroéconomique.........................34

b) L'action de la BCEAO........................................36

2) Politiques industrielle et agricole ....................................37

a) Politique industrielle...........................................37

b) Politique agricole.............................................38

3) système de développement communautaire........................39

a) Les théories modernes du développement..................40

b) La concrétisation dans la zone UEMOA....................41

Conclusion

Conclusion générale.........................................................43

Bibliographie.........................................................44

Introduction générale

L'atomicité et l'impossibilité de vivre en autarcie mais aussi et surtout pour pouvoir subsister dans une économie mondialisée et faire face à une éventuelle crise à l'image de celle de 1929, les Etats ont été obligés de constituer des groupes régionaux dès la fin de la seconde guerre mondiale. Ainsi à titre illustratif on note l'union européenne (UE) ; l'association de libre échange nord américain (ALENA) ; association des nations du sud-est asiatique (ASEAN) ; CEDEAO ; l'union du Maghreb arabe (UMA) ; l'union économique et monétaire ouest africain (UEMOA)...

Cette dernière comme toutes les autres unions qui existent à travers le monde s'inscrit dans le cadre du processus d'intégration régionale pour la promotion du développement économique, politique, culturel et social. C'est un espace sous régional dont les huit pays membres ont en commun l'usage du franc CFA (communauté financière africaine). Elle fut créée par le traité signé à Dakar le 10 janvier 1994 par les chefs d'Etats et des Gouvernements du Bénin, Burkina Faso, Cote d'ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo. Le traité est entré en vigueur après ratification le 1èr août 1994 ; le 2 mai 1997 la Guinée-Bissau devient le huitième membre de l'union. Dans un esprit de solidarité et de complémentarité entre les Etats côtiers et les Etats sahéliens, cet espace vise des objectifs tel que

ü Renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des Etats membres dans un cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un environnement juridique rationalisé et harmonisé ;

ü Assurer la convergence des performances des politiques économiques des Etats membres par l'institution d'une procédure de surveillance multilatérale ;

ü Créer entre les Etats membres un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services, des capitaux et le droit d'établissement des personnes exerçant une activité indépendante ou salariée, ainsi sur un tarif extérieur commun et une politique commerciale commune ;

ü Instituer une coordination des politiques sectorielles nationales, par la mise en oeuvre d'actions communes et éventuellement des politiques

communes notamment dans le domaine de ressources humaines, aménagement du territoire, transports et télécommunications, environnement, agriculture, industrie et mines ;

ü Harmoniser dans la mesure de bon fonctionnement du marché commun, les législations des Etats membres et particulièrement le régime fiscal.

Ainsi pour efficacement atteindre ses objectifs, cette union s'est dotée d'un certain nombre d'organes à savoir :

Organes de direction Il s'agit d'un ensemble des administrateurs donnant l'orientation générale de l'union. On distingue :

§ Conférence des chefs d'Etats qui est l'autorité suprême. Elle réunit les présidents des Etats membres, prend acte du retrait, d'exclusion d'un participant ou de l'adhésion d'un nouveau membre.

§ Conseil des ministres qui rassemble 2 ministres de chaque Etat dont celui de l'économie et de finance. Il définit la politique monétaire et de crédit de l'union, il lui appartient également de modifier la définition de l'unité monétaire et sa parité à effectuer au fond monétaire international (FMI). Le Gouverneur de la BCEAO assiste avec un rôle consultatif.

§ La commission de l'UEMOA qui est un groupe délégué par le conseil des ministres en vue d'assurer le bon fonctionnement et l'intérêt général de l'union. Elle transmet à la conférence et au conseil les recommandations et l'avis qu'elle juge utile à la préservation et au développement de l'union, elle juge également son budget

Organes de contrôle Ces sont les services qui assurent la surveillance attentive de la légalité des pays membres. Ils sont :

§ Cours de justice qui veille à l'interprétation de droit communautaire et à son application. Elle abrite les conflits entre les pays membres ou l'union entre ses agents et juge leur manquement à des obligations communautaires.

§ La cours des comptes son rôle est de contrôler la fiabilité des données budgétaires nécessaire à l'exercice de la surveillance multilatérale

§ Le comité interparlementaire qui joue un rôle de consultation et d'animation débat sur l'intégration

Organes consultatifs c'est à la chambre consulaire régionale qu'est assignée cette tâche d'intermédiation entre l'union et les principaux opérateurs économiques. Elle joue un rôle relativement disparate notamment sur :

La réflexion pour le processus d'intégration et mise en oeuvre des reformes arrêtées par les organes compétents ; promotion des échanges commerciaux et d'investissement dans la zone ; négociations commerciales ; politique monétaire

et financière ; création d'une bourse de valeur mobilière de l'union (BRVM) ; législation fiscale, douanière, sociale ...

Les institutions spécialisées ces institutions sont celles qui fournissent la liquidité et le contrôle nécessaire de la masse monétaire. Il s'agit de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) qui détient le monopole d'émission et de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) dont le rôle s'inscrit dans le processus du développement sectoriel. Conformément à l'art 41 du traité, la BCEAO et La BOAD concourent sans préjudice à la réalisation des objectifs de l'union

Bien qu'elle ait ces diverses institutions prêtes à analyser des situations prometteuses, cette zone n'échappe pas aux désastres économiques et financiers qui frappent la planète. On peut expliquer cela d'abord par une faible industrialisation du continent ce qui implique une dépendance agricole (qui est soumise à la pluviométrie). Encore l'échange à l'international de cette zone est composé essentiellement des produits miniers et des matières premières dont le cours est instable ces dernières années. Et finalement l'interdépendance économique mondiale. C'est ce dernier point qui constitue objet de notre étude. Nous verrons dans ce qui suit que les pratiques économiques et financières à risque de certaines Nations ont pour conséquence  « crise » et que celle-ci s'internationalise rapidement du fait de la globalisation. Après avoir évoquer cette situation nous analyserons l'impact et les techniques préventives de cette crise sur les pays sous développés en l'occurrence ceux de l'UEMOA.

Premier chapitre : quelques notions sur la crise

Introduction

L'année 2008 s'est marquée dans l'histoire de ce  3èm millénaire par un grave effondrement de l'économie que le monde n'a pas connu depuis le krach boursier de 1929. Les expert en économie internationale le nomment « great recession » .Cet état de fait est né d'un certain nombre des mécanismes complexes caractérisant les économies développées. Ce dispositif abscons touche pratiquement l'économie réelle dans toute sa globalité et y intègre d'autres phénomènes financiers complexes. Dans ce qui va suivre, nous allons essayer d'analyser quelques points clés permettant de rendre compte la délicatesse du système et les manières de la dispersion de ses résultats fâcheux.

I. Genèse de la crise

1) Typologie des crises financières

La définition des crises financières classiques démontre qu'elles sont nombreuses et dues parfois à un excès qui est le plus souvent de liquidité. Le terme définit un certain nombre des crises qui sont à l'image des activités économiques souvent interconnectées. Au paravent le terme crise financière a été attribué à des crises bancaires qui sont le résultat des crises de liquidité. Aujourd'hui le marché financier est devenu mondial et on assiste d'une part au libre mouvement des capitaux et d'autre part le développement des instruments financiers de plus en plus complexe et sophistiqué. De ces faits on assiste à une multitude de typologie des crises financières qui peuvent provenir soit de secteur public ou privé.

Les crises ont été étudiées par des historiens mais le fait qu'elles se reproduisent avec une intensité plus forte dans les dernières décennies, cela a crée une attractivité d'autres spécialistes en particuliers économistes, financiers...

Ainsi plusieurs auteurs ont cherché les causes, raisons explicatives mais aussi conséquences et ont conclu qu'il n y a pas de capitalisme sans crises tel par exemple Karl Marx `'du caractère inéluctable à la crise `'. Certes nos études sur la typologie porteront sur un nombre limité de cas mais il est nécessaire de spécifier que chaque crise dans le temps est unique car c'est le résultat d'une combinaison d'un certain nombre de mécanismes qui sont toujours derrière les déclenchements. Plus précisément on trouve à l'origine de ces périodes de fragilité financière, un emballement de crédit qui déclenche un multiplicateur de crédit ; qui se propage au niveau des marchés. Cette période devient une crise qui se propage au niveau des marchés finalement. Donc on peut préciser les crises bancaires, crises de changes et les crises boursières.

Ø Les crises Bancaires

Une crise bancaire est une situation d'illiquidité qui frappe les banques et elles n'arrivent pas à payer les dépôts de leurs clients. La plupart des banques aujourd'hui pratiquent « fractional reserve banking » d'où seulement une fraction des dépôts sont disponible dans les coffres. Lors d'une crise bancaire la spéculation d'un manque de liquidités se développe en une masse des retraits. Les dépôts des clients sont divisés en liquidité, titres et emprunts. Donc lorsqu'on assiste aux retraits en masse, les banques sont censées de vendre leurs titres a perte pour pouvoir rembourser leurs clients. Au niveau des emprunts une banque peut convoquer les emprunts avant les dates d'échéance mais cela fera plus du mal au niveau de l'économie car cela conduit aux non-paiements, ralentissement voir arrêts de l'activité économique dont les conséquences sont baisse de production qui implique la perte d'emplois.

La crise de 1929 dits « Great depression » est un exemple d'une crise bancaire. Plusieurs chercheurs ont démontré le déclenchement étaient le krach d'Octobre 1929. Pendant la grande dépression les couvertures boursières des banques étaient de 10%. Cela traduit que pour tout $1 déposé par un client, les banques pouvaient prêter $9. Apres le krach de marché boursier les banques ont rendu les dettes exigibles immédiatement et c'était impossible de rembourser ces dettes. Les clients ont retiré leurs dépôts en masse et les banques ont vendu leurs titres a perte pour trouver de liquidité. Les banques sont censé de plus emprunter mais elles sont en difficulté ainsi, les producteurs ont souffert pour trouver de financement et le marché de travail américain été en chômage d'environ 25% pendant les années de dépression. Beaucoup attribue l'aggravement de la crise a la situation bancaire telle que pendant les 10 premiers mois de 1930, 744 banques ont déclaré faillite et plus de 9000 banques en totale pendant les années 1930. La crise boursière a déclenché une crise bancaire qui à son tour a aggravé la situation économique.

Ø Les crises boursières.

Les crises boursières aussi nommées Krach du marché spéculatif ; elles sont plutôt un phénomène sociale combler avec des événements économique externes et le comportement des spéculateurs. Sachant que les crises boursières sont difficile à définir il est généralement appliqué a une situation de pertes abrupt sur le marche boursières pendant quelques jours. C'est donc nécessaire de distinguer le cas des marchés baissiers des Crises boursières. Les marchés baissiers sont souvent des situations de pertes de plus de 20% durant une période d'au moins de 2 mois. Par contre les crises boursières sont plus violentes et on assiste à des ventes des actions en masse pendant quelques jours.

Lors d'une situation de Croissance économique cela traduit en hausse de cours du marché boursière. Nécessairement cela attire un grand nombre d'investisseurs qui veulent s'enrichir de la situation (effet richesse). Le problème se pose lorsque les particuliers s'endettent trop pour investir et que la réalité économique ne complimente pas les hausses boursières. Si c'est le cas on assiste a une bulle spéculative qui se dégrade lorsque la réalité de surévaluation est révélé. Le phénomène de Krach s'amplifie aujourd'hui à cause de la mondialisation et des innovations d'informatique. En effet, si c'est la peur qui conduit les petits porteurs à se débarrasser de leurs titres, ce sont des  automates qui gèrent les actions des investisseurs institutionnels [wikipedia]

L'exemple de bulle d'Internet est très accommodant pour notre étude. Le bulle de nature spéculative et a couvert la période de 1995-2000 ou les innovations dans le secteur d'informatique, taux d'intérêt bas entre 1998-1999, disponibilité de capital de risque et surtout l'accroissement rapide des titres de ces entreprises ont faciliter l'agrandissement de cette bulle. Les nouvelles entreprises crée essaie de constituer une base de clientèle le plus vite possible a fin de augmenter les cours des actions et dans les meilleurs cas soit acheté. La moto de l'ère « Get big Fast » reflet la stratégie des dirigeants de ces entreprises.

La banque Centrale des Etats-Unis nommé «  Fed » augmente le taux d'intérêt six fois en 1999 et au début de 2000. En conséquence l'économie perd l'ampleur et le sommet de la bulle Internet est atteint le 10 mars 2000, avec le NASDAQ a 5132 points, ayant doublé sa valeur en un an. Plusieurs entreprises se trouve avec un manque de capital ou épuisé et sont par la suite soit acquises par les concurrents ou liquidées.

Ø Les Crises De Change

La crise du change ou encore crise de balance de paiements. C'est une crise due aux changes animés de la valeur de monnaie. Ces changes de valeur minent l'effet de la monnaie en tant que réserve de la valeur. Il est à noter que les crises de change sont plus souvent accompagnées par des attaques spéculatives sur la monnaie et il faut retenir aussi que ces attaques apparaissent surtout en régime de change fixe. Les gouvernements détournent ces attaques le plus souvent en satisfaisant la demande excessive par leurs réserves ou réserves en devises étrangères. La structure de l'économie mondiale fait que malgré ce système de change qui n'est d'ailleurs fixe qu'a court terme un moindre changement dans la valeur d'une monnaie entraîne la variation d'une autre. Ainsi la valeur de dollar américain implique directement celle des autres monnaies du fait qu'il soit la monnaie de référence. En cela par le système de paiement une crise interne (surtout dans les pays développés) peut facilement se traduire en une crise mondiale. Le fait que ces crises en prennent d'ampleur d'après la crise d'Amérique latine de 1980 a déclenché des recherches intenses dans ce domaine ; on peut également prendre en considération la nature de ces recherches en matière des ces crises qui ont essayé de grouper les crises en « générations » par modèle. Les crises de première génération d'après Paul KRUGMAN.

Historique de crises financières

2) Déclenchement

L'éclatement de la bulle Internet fin 2000 marque un nouveau départ vers la crise qui sévit actuellement. En effet, les sociétés qui ont investit dans la nouvelle technologie furent victime de ce boum. Surcotées en raison des attentes trop importantes des marchés financiers, ces entreprises ne peuvent que constater la chute vertigineuse de leur valorisation boursière (devenue bien supérieure, de manière artificielle et virtuelle, à la valeur réelle de leurs actifs). A titre illustratif en janvier 2000, le titre AOL est valorisé à 80 dollars ; il ne vaut plus que 28,85 dollars au début de l'année 2002 et 17,85 dollars en mars 2004. Suite à cette situation, la Fed a ramenée son taux directeur de 6.5% à 3.5%. Le taux directeur varie en sens inverse aux cours des obligations. Ce que est suivit par une vague d'innovation financière.

Sous la pression d'objectifs politiques qui leur étaient assignés par le gouvernement, en échange d'avantages fiscaux et comptables, le laxisme de la banque centrale américaine y était clair. Ainsi outre que cette banque créait des conditions d'endettement avec des politiques de non resserrement, d'autres banques d'Etat perturbent le bon fonctionnement du marché grâce à leur interventionnisme excessif. L'endettement des agents économique américains fut alors un élément central dans le déclenchement de la crise. En effet, les entreprises ont été contraintes de réduire les coûts salariaux sous l'impulsion du libre échange généralisé, et de la mise en concurrence des travailleurs dans le monde. Des nombreuses firmes ont délocalisé leur production vers l'Asie. Cette situation a conduit à une diminution de potentiel de production aux Etats-Unis ; en plus la rentabilité financière était supérieure à la rentabilité économique engendrant ainsi un fort placement financier par rapport à l'investissement. Cela à conduit alors à un excès d'importation de la production industrielle et donc à un déséquilibre de la balance de paiement (déficit extérieur). A cela s'ajoute la baisse des recettes fiscales du fait de la réduction d'impôt sur les riches et d'un accroissement de dépense de l'Etat (guerre en Irak et Afghanistan). L'Etat a du s'endetter alors auprès des pays à capacité excédentaire en particulier la Chine.

En ce qui concerne la situation des ménages, depuis longtemps, la consommation américaine était tirée par les quelques riches du fait d'un faible salaire, de la précarité....Pour éviter la récession, l'endettement était alors le raccourci pour substituer l'insuffisance de revenu mais parallèlement l'épargne des ménages s'effondrait.

Source : Questions internationales «  revue de la documentation française »

Cet état de fait était alourdi par un ensemble de dysfonctionnement du point de vue macro et microéconomique. En effet, l'économie américaine montrait une bonne santé masquée, que certains économistes ont qualifiée de « paradoxe de tranquillité ». Ce paradoxe que l'on doit à HYMAN Minsky stipule que les crises de surendettement se préparent lorsque tout va bien et que les agents économiques (entreprises, ménages...) profitent de la croissance et des taux d'intérêt bas pour emprunter parfois au-delà du raisonnable. Mais lorsque les taux d'intérêt se retournent à la hausse, en particulier du fait du resserrement monétaire, l'endettement qui paraissait soutenable, compte tenu du niveau modéré des taux, devient insupportable et vire au surendettement. Les déréglementations financières sont en grande partie responsable de ce cataclysme. En effet le libéralisme financier ainsi que la loi sur le logement mais aussi les pratiques des banquiers et agences de notation dans leur course à l'enrichissement ont également plongé l'économie mondiale dans la crise. Comme l'ont défendu des nombreux auteurs tel Karl Marx du caractère inéluctable à la crise ou encore J M Keynes qui compare le mouvement de capitaux à l'élection de miss ; il est alors facile de comprendre les origines du krach actuel. En d'autre terme l'interventionnisme d'Etat dans le système financier, le risque important et les multiples déréglementations semblent être à l'origine de la crise de confiance comme nous allons le voir dans les points consacré suivants.

3) Crise de subprime

Une crise est une situation économique caractérisée par un ralentissement de la croissance du PIB et d'un chômage en croissance. Le subprime anglicisme d'origine, correspond à une crise d'endettement. Né aux Etats-Unis, le subprime est une sorte crédit à risque que l'on offre à un client qui ne présente pas toutes les garanties nécessaires et suffisantes pour bénéficier des taux d'intérêts préférentiels. C'est un prêt hypothécaire qui consiste à saisir le bien objet du crédit (l'immobilier aux EU) comme garantie en cas d'incapacité de paiement. Il est donc fait à des ménages à très faible revenu en vue d'accroître et améliorer leurs conditions de vie. A taux variable (bas au départ puis variable) ce prêt immobilier hypothécaire est gagé sur la valeur de la maison. Ces crédits de subprime sont faits, par les banques, à des ménages pauvres s'inscrivant dans l'orientation de G W Bush visant l'objectif affiché du  « tous propriétaires ». Du fait des fortes probabilités de ne pas pouvoir rembourser le crédit, on distingue trois catégories allant du degré de risque:

· Les crédits « prime » : leurs taux d'intérêts sont faible vu le niveau de risque bas sous jacent (emprunteurs aisés) ;

· Les crédits « subprime » : leurs taux d'intérêts sont très élevés vu le degré de risque que présente leur demandeur qui sont simulés à des NINJA (no income, no job or asset) c.-à-d. des personne sans revenus, sans emploi et sans patrimoine ;

· les crédit «Alt-A» : catégorie intermédiaire entre la note peu risqué« prime » et risquée « subprime », il sont octroyé aux ménages à des revenu relativement stables.

Il n'est donc pas étonnant de voir ce subprime déclenché une crise qui ait une ampleur aux Etats-Unis et ceci malgré sa taille relativement modeste (1000 milliards $) par rapport à la capitalisation boursière (20 000 milliards $) ou au patrimoine des ménages américains (60 000 milliards $). En effet, la conception selon laquelle tant que le prix de l'immobilier ne cesse pas d'augmenter, les banquiers ne voient pas de risque et n'envisagent même pas un retournement de tendance en s'appuyant sur les lois faible des banquiers « les emprunteurs ne peuvent pas faire défaut ensemble et/ou en même temps » et même en cas de défaut des emprunteurs, cette défaillance devait être plus que compensée par la vente du bien hypothéqué. Ces crédits étaient donc

considérés comme individuellement risqués mais collectivement sûrs et rentables puisque le marché américain était en pleine croissance et rien ne laissait imaginer une récession. Les crédits subprime ont ainsi fortement progressé à un rythme spectaculaire, en 5 ans, leur part dans le total des crédits est passée de 10% soit 200 milliards $ en 2001, à 30% soit 640 milliards $ en 2006 et ont attend le 1000 milliards $ en 2007. Ainsi outres ces multiples risques dont présente le subprime on note concomitamment deux phénomènes amplificateurs à savoir sa base fragile et son importante déréglementation durant les années précèdent la crise. Ce désordre au sein de crédits subprimes se confirme par le fait qu'il soient rechargeables, c'est-à-dire que régulièrement on prenait en compte la hausse de la valeur du bien en hypothèque, et on autorisait l'emprunteur à se ré-endetter du montant de la progression de la valeur de son patrimoine. Comme annoncé plus haut, ces phénomènes doivent leur part dans le paradoxe de tranquillité, volatilité de taux d'intérêt (au départ préférentiel autour de 3% et pouvant frôler le 20% en quelques années), d'une inflation galopante en bref d'un dysfonctionnement majeur d'ordre macroéconomique et microéconomique qui restent tout à fait masqué et accompagné de responsabilité politique. Ces perturbations (taux d'intérêt et inflation) ont amené les ménages américains à une situation d'incapacité de paiement et ce qui est pire, cette insolvabilité est accompagnée d'une chute vertigineuse de la demande de logements, l'arrêt de la hausse de l'immobilier puis sa baisse. Les banques ne pouvaient plus revendre les logements hypothéqués saisis même après des décotes de 20% et 30%. Ce qui implique que la valeur des habitations est devenue inférieure à la valeur des crédits qu'elles étaient supposées garantir comme ils le pensent au départ.

Source: Mortgage Bankers Association/Haver Analytics

II.Transmission

1) La titrisation hypothécaire

L'économie de marchés financiers repose sur un certain nombre d'éléments qui assouplissent puis suppriment l'encadrement du crédit ; cette transformation du système financier induit des évolutions fondamentales. Les évolutions qui ont conduit en premier lieu à une globalisation financière qui traduit l'intégration rapide des marchés financiers tant au niveau national qu'au niveau international. En second lieu elle a permit la "titrisation de l'économie" : la collecte de moyens financiers se fait de plus en plus au travers de la création de titres négociables de la part des agents économiques (actions, obligations, billets de trésorerie...). En effet, ces mutations touchent le système financier de tous les pays développés. Ainsi, la titrisation ou transformation d'un actif en titre de créance négociable (vendable/achetable sur le marché financier) est un ensemble d'opération de financement sécurisée, c'est un système par laquelle une banque revend ses créances sur des marchés spécialisés, souvent groupées avec d'autres valeurs. C'un moyen de contournement réglementaire. Dans la logique financière, les entreprises qui désirent réaliser ces opérations font appel à des sociétés spécialisées, Ces dernières jouent plusieurs rôles que ce soit de conseil ; de placement ou de garantie (contrat de prise ferme, contrat d'accompagnement et contrat de meilleur effort). Ainsi on comprend que la titrisation hypothécaire

est un mécanisme de financement qui consiste en la transformation d'un titre en un droit réel donné en garantie au créancier sur un immeuble appartenant au débiteur. Les organismes financiers internationaux conçoivent deux types de titrisations :

le premier en est lorsqu'une société (banque) qui détient des créances ou d'autres actifs générateurs de revenu ( société introductrice) choisit les actifs qu'elle veut enlever de son bilan et les regroupe dans ce qu'on appelle un portefeuille de référence (un ensemble de titre de même catégorie). Elle vend ensuite ces actifs à un émetteur( syndicat bancaire), par exemple une entité à vocation spéciale souvent créée par une institution financière pour acheter les actifs et effectuer leur traitement juridique et comptable hors bilan

le second type c'est le cas où, l'émetteur finance l'acquisition des actifs groupés en mettant sur le marché des titres rémunérés négociables qui sont vendus à des investisseurs sur le marché, des capitaux. Ceux-ci reçoivent des paiements à taux fixe ou flottant depuis un compte fiduciaire financé par le produit du portefeuille de référence. Dans la plupart des cas, l'initiateur assure le service des prêts du portefeuille, collecte les paiements des emprunteurs initiaux et les transmet, moyennant une commission. Un certain nombre de terminologie nécessaire comprend :

Titres adossés à des hypothèques ou « Mortgage-Backed Securities (MBS) »

Ce sont des titres représentatifs d'un portefeuille de prêts hypothécaires liés au financement de biens immobiliers ; « Residential Mortgage-Backed Securities (RMBS) » pour des biens immobiliers résidentiels et lorsqu'il s'agit de biens immobiliers d'entreprise (bureaux, centres commerciaux...), on parle de « Commercial Mortgage-Backed Securities (CMBS) ».

Titres adossés à des actifs ou Asset-Backed Securities (ABS)

Ce sont des titres représentatifs d'un portefeuille d'actifs financiers hors prêts hypothécaires (prêts à la consommation, encours de cartes de crédit...).

Titres garantis par des créances ou « Collateralised Debt Obligations (CDO) » qui sont des titres représentatifs de portefeuilles composés de créances bancaire et/ou d'instruments financiers négociables qu'il s'agisse des obligations ou autres titres de créances, ils peuvent aussi en être dérivés de crédit. On trouve des « Collateralised Loan Obligations (CLO) » dans ce cas le sous-jacent est constitué de prêts bancaires et des « Collateralised Bond Obligations (CBO) » où le sous-jacent est composé d'obligations.

Etant un système de paiement, beaucoup des banques et institutions financières utilisaient cette technique de titrisation pour avoir de la liquidité et transférer le risque de crédit sur les actifs qu'elles émettent de leur bilan à celui d'autres institutions, notamment les autres banques, les compagnies d'assurances, les fonds spéculatifs... Dès lors, tous les portefeuilles d'investissement composés de titres adossés à des hypothèques qu'ils soient MBS, ABS ou CDO ont pénétré massivement les montages financiers à travers le monde. Lorsque la crise s'est déclenchée on s'est rendu compte que ces titres sont presque sans valeur (toxiques). Ce constat, a troublé la confiance des investisseurs des systèmes financiers du monde entier. Les banques et institutions les plus touchées ont été celles qui achetaient sur leur bilan et accumulaient des créances qui se sont avérées douteuses en pensant qu'il s'agissait de placements rentables. Ce qui a conduit à la chute des grandes banques et institutions à travers le monde et donc la multiplication de crise de confiance car par exemple « too big to fall » s'écroule.

2) Transmission de la crise via le commerce international

Le commerce international est un ensemble de mécanisme qui décrit les relations de l'échange entre les différents pays. Cet échange concerne les biens, services, capitaux... et a connu une nette progression depuis la fin des années 1950 en raison des multiples reformes intervenu dans le système commercial mondial. Les raisons de l'expansion du commerce mondial les plus récitées sont entre autres :

§ la disparition des barrières artificielles et protectionnistes notamment l'abaissement progressif des droits de douanes et libéralisation des frontières dans le cadre des accords multilatéraux mis en place par les organismes internationaux (GATT, OMC...).

§ Le développement et sophistication des moyens de communication et de transport ainsi que l'abaissement de leur coût.

§ La croissance spectaculaire des firmes multinationales et la création d'une division internationale du travail garantissant leur libre délocalisation

§ La montée de certains pays dits émergents dans le commerce mondial.

Des raisons ci-dessus, on remarque que l'expansion du commerce mondial est surtout l'oeuvre des transformations advenu dans toute la sphère économique. De ce fait les économies du monde sont de nos jours interconnectées. De plus le système de paiement pour le fonctionnement normal de l'économie a suivi également des transformations dites de « 3D » :

Ø La Déréglementation : libéralisation financière qui passe par un démantèlement des barrières pour répondre à l'accroissement des volumes échangés et une dématérialisation par la mise en place d'un système informatique des cotations.

Ø Le Décloisonnement : en cela il faut comprendre l'élimination de tout ce qui empêche la libre communication.

Avec ce système, les places financières fonctionnent à l'échelle mondiale et 24 H/24 en permanence grâce à l'interconnexion et aux réseaux informatiques. Il s'agit d'un marché unique de capitaux. Ce marché mondial permet à tout investisseur ou emprunteur de rechercher le meilleur rendement.

Ø La Désintermédiation bancaire :

ï Le rôle des banques est modifié.

ï Un réel développement du marché des capitaux en volume de transactions financières.

ï Le développement du marché des capitaux est mondial. L'importance croissante des flux de capitaux est un élément important de la mondialisation financière ; à titre d'exemple les flux de capitaux valent environ 50 fois plus importants que les flux réels du commerce international.

Ces multiples changements intervenus dans l'économie mondiale connaissent un certain nombre des effets aussi positifs que négatifs. S'agissant des effets positifs, la globalisation financière internationale a entraîné une diminution des coûts de financement du fait de la concurrence, moindre recours au financement intermedié et la protection offerte par les nouveaux instruments. Elle est aussi la conséquence positive d'une meilleure allocation des ressources entre les pays à capacité et ceux en besoin de financement. Du coté négatif, c'est surtout systémique lié même à l'environnement financier. En effet, le bouleversement dans ce domaine a occasionné une interdépendance financière de tous les acteurs nationaux et internationaux. La déconnexion de la "sphère financière" vis à vis du réel, qui développe des "bulles spéculatives" touche tout le système, entraînant ainsi une perte d'autonomie des politiques monétaires nationales et les mouvements de capitaux rendant difficile la création monétaire et son contrôle effectif. Les taux d'intérêt maintenus à un niveau élevé évitent la fuite de capitaux (les attire même) mais découragent à la croissance (placement privilégié à l'investissement). Les taux de change et les taux d'intérêt sont contrôlés par les organismes internationaux (FMI, Banque mondiale) et restent liés à l'évolution des placements d'acteurs privés.

En d'autre terme, outre l'interdépendance sur le marché des capitaux, un tel cas se transpose sur le marché des biens et service. Des nombreux auteurs experts en économie international ont élaboré des bases théoriques expliquant la dépendance des pays en matière des échanges. A titre illustratif on peut énoncer les américains POSNER, VERNON ou encore les français Maurice Allais, B.L DUCHENE. Les premiers ont montré l'écart entre les pays et la manière de délocalisation ou propagation de la production à travers le monde et les seconds ont démontré les flux des échanges entre les pays à niveau de développement comparable. De même il en existe d'autres adeptes comme ceux qui montrent l'importance des échanges selon la différenciation de produit. Ces derniers formulent que les pays à niveau de développement semblables échangent des biens semblables. Ainsi les pays sous développés (PSD) restant dépendant des pays développés en matière de leur commerce extérieur ressentent le plus vite une récession (qui se transmet par les relations d'échanges) dans ces pays dits de centre [Samir Amin]. En outre, les pays développés effectuent les échanges des biens différenciés entre eux, et donc partage plus vite les effets positifs ou négatifs de la conjoncture. On constate alors un moindre marasme né dans un pays (développé) peut être transmis à l'autre et les PVD sont directement infectés. Ainsi la crise de subprime eue les base de sa transmission dans telle réglementation de marché financier et de structure du commerce international.

3) Les reformes des systèmes à l'origine de la crise

Dans toute l'histoire, les crises n'apparaissent pas là ou elles ont assailli. En effet ceci est du toujours à la rigueur que les responsables et autorités définissent afin de prévenir le risque de même type. La crise dite de subprime qui est apparue en 2008 aux Etats-Unis ayant dévasté l'économie mondiale en moins d'une année a fait l'objet des multiples politiques pour réduire son intensité surtout sur les nations les moins favorisées. Du fait de ses origines financières, elle a mi en exergue le besoin pressent d'une régulation de certains segments de marché financiers mondiaux. Dans ce sens, plusieurs pays industrialisés et émergents se sont réuni dans le cadre de G20 et avec le concours de quelques institutions monétaires, financières et commerciales internationales pour conduire des nouveaux mécanismes régulateurs performants.

Des mesures importantes qui furent pour la première fois à l'ordre du jour, portaient sur la surveillance plus sérieuse des banques, la régulation des agences de notation, des « hedge funds » et des fonds d'investissement (private equity), l'encadrement des paradis fiscaux ou encore la régulation des modes de rémunération dans le secteur financier. Ces mesures auraient le mérite de renforcer la stabilité financière et de réduire la probabilité de déclenchement, à l'avenir, de crises graves de nature systémique.

Pour institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale...), cette réforme devrait avoir lieu, notamment pour tenir compte du poids et des intérêts des pays émergents (Chine, Brésil...). Une telle réforme pourrait aller de pair et c'est l'une des grandes interrogations de l'avenir surtout avec le réaménagement du système monétaire international et des modalités de gestion des réserves de devises. D'autres leviers pouvant contribuer à une plus grande lumière sur le système financier mondial sont :

-le renforcement de la transparence et la responsabilité des institutions et des marchés financiers, notamment, en vue de limiter les prises de risque ;

-l'amélioration de la régulation des marchés financiers tenant compte de la dimension des innovations des produits et services qui y sont échangés ;

-le renforcement de la coopération internationale en matière de régulation, de prévention, de gestion et de règlement des crises, en particulier à travers une collaboration accrue entre régulateurs et superviseurs nationaux et régionaux ;

-l'accélération de renforcement des institutions financières internationales, en vue d'accroître leur légitimité et leur efficacité à la lumière des évolutions économiques mondiales.

Conclusion du chapitre

De ce qui précède, on a décelé que la crise qui née dans un coin dans le monde peut s'éparpiller par divers mécanismes « effet papillon » aux autres parties. Les pratiques économiques et financières américaine animées par des volontés politiques ne sont pas sans faille. Le phénomène de tranquillité de H MINSKY a entraîné le système économique et financier international et américain en particulier dans un débâcle sans précèdent. Ces situations à l'origine des surchauffes, troubles sociales...ont amené les autorités politiques et économiques à prendre des mesures adéquates pour réduire voire freiner la gravité et reformuler le système dans sa globalité à travers le monde. Pour cela on note « le plan PAULSON qui a prévu 700 milliards de dollar » aux Etats-Unis pour réduire les créances douteuses. Il y a aussi les reformes intervenu au niveau de FMI suite à la demande de l'organisation mondiale du commerce (OMC) pour le financement des échanges. Les multiples décisions définies au niveau des réunions G20 ont pour effet le renforcement de transparence concernant les systèmes à l'origine de la crise.

Deuxième chapitre : les effets de la crise sur UEMOA

Introduction

L'UEMOA est une zone sous régionale dont le tissu économique est vulnérable aux chocs externes. Ceci est dû sans doute aux aléas climatiques mais aussi et surtout à la dépendance vis-à-vis de l'économie internationale. La survie et la croissance économique de ce groupe sont intimement liées aux facteurs énoncés ci-dessus. Ainsi la perturbation due à la crise de « subprime » a causé pas mal des désastres, mais les autorités se sont vite engagées pour la contrer et ont également défini des mécanismes préventifs. Nous verrons dans cette partie les impacts de cette crise ainsi que les politiques menées.

I.Effets externes et internes

1) Examen de la dépendance

a) Le système bancaire

Les pays africains en particulier de la zone CFA sont sous une dépendance à plusieurs niveaux. Ils ont toujours adoré la rhétorique des occidentaux qui s'énonce en ce terme « Ne le faîtes pas vous même, nous nous en chargeons pour vous ». Ainsi leurs réserves sont gérées par le Trésor français. Ils ne fixent pas eux-mêmes les objectifs de taux d'inflation, de base bancaire, ils se contentaient d`imiter les objectifs définis par la France et aujourd'hui par la zone euro. Ils ont toujours fait la course pour favoriser et intensifier les échanges avec la France qui les exploite sans merci. Aujourd'hui qu'ils ont constitué des zones économiques, ils miment les « critères de convergence » définis par la France et l'euro groupe au lieu de définir les leurs adaptés au milieu. Ils ne se dotent pas des moyens techniques pour fabriquer leur monnaie, mais se contentent de sous-traiter aux imprimeries de la Banque de France qu'ils payent cher. Les Etats africains délaissent la formation et l'encouragement de l'émergence d'une élite des compétents, capables de défendre les intérêts africains. Celle-là qui pourra promouvoir le point de vu africain et de le faire entendre dans le monde. Au prix que ces intellectuels viennent prendre leur

place,les Dirigeants africains pour s'éterniser au pouvoir s'en remettent aux « experts » Français, Américains ou à ceux des institutions internationales comme le FMI ou la Banque Mondiale qu'ils payent chers pour quiconque oeuvre. Selon Pr Nicolas AGBOHOU, ils rendent les questions monétaires comme un sujet tabou pour crainte d'une fâcheuse réaction française. Depuis les « indépendances », le pacte d'échange et les questions monétaires (franc CFA), constituent la prolongation de l'agression coloniale et raciale contre l'Afrique. La monnaie de cette zone sert le but pour lequel elle fut créé : être l'instrument de « l'appauvrissement automatique de l'Afrique et de l'enrichissement automatique de la France », dit René SEDILLOT. D'autres voies celles de nouvel ordre économique international (NOEI) entreprises après le mouvement de non alignés sont peut être une bonne alternative. Mais hélas, ce dernier même ne sert pas l'objectif pour lequel il a été introduit c'est juste un instrument d'enrichissement des riches et d'appauvrissement des pauvres d'après certains experts internationaux. Les outils et formes d'oppression envers l'Afrique ne tarissent jamais. Elles se manifestent aussi par les institutions financières internationales qui ne financent qu'en cas de respect du système d'avantage comparatif. Cachant ainsi la piège que les pays africains continueront à dépendre de la production et vente de matière première toujours en dépression sur la chaîne internationale au lieu de s'industrialiser. J STIGLITZ estime que la part de l'industrie africaine dans le PIB est tombée de 15,9% en 1965 à 14,9% en 2006. Aujourd'hui, bien qu'ils soient constitués des groupes et sous groupes régionaux, le paysage bancaire de ces pays globalement peu développé est composé de filiales d'institutions de crédit internationales qui détiennent généralement la majorité du capital social et, ou exercent le rôle de partenaire technique dans certains établissements de crédit. Ainsi, dans le cadre des transactions commerciales internationales, les banques de ces Pays sont amenées à constituer des dépôts chez les correspondants, qui sont soit européens, soit américains. Ces relations sont généralement encadrées, à la fois par un dispositif prudentiel, basé sur un certain nombre des principes, visant à prémunir les banques contre une dégradation de leurs actifs, et par une réglementation des changes qui, en ayant pour objectif de contrôler les sorties de capitaux, limite les opérations de placements et d'investissements à l'extérieur. Tout à coup, on voit qu'une persistance de la crise de liquidité et de solvabilité, notamment au niveau des banques européennes, comporte les risques ci-après selon la banque de France dans son rapport de 2008 pour la zone CFA:

§ des appels de fonds des maisons mères des banques installées dans les pays de la zone, à travers le remboursement anticipé de concours financiers antérieurement consentis, le tirage sur les comptes courants d'associés, le rapatriement de dividendes et des emprunts de trésorerie auprès des filiales ;

§ la rupture de certaines lignes de crédits mises en place ou la hausse des taux d'intérêt par les maisons mères et les correspondants basés en Europe et aux États-Unis ;

§ la recherche dans l'urgence de nouveaux correspondants par les banques des pays de l'UEMOA en relation avec des banques étrangères confrontées à un processus de restructuration.

Ces faits ne peuvent alors qu'aggraver la situation de la pauvreté de l'Union et accroître sa dépendance vis-à-vis de l'extérieur. En effet ils vont entraîner un cercle vicieux de sous développement. Au premier plan cette incidence agirait sur l'économie par réduction voir arrêt de financement de quelques petites activités génératrices de revenu. En second lieu la rupture des crédits consentis remettra en cause les projets entrepris par les Gouvernements et les entreprises privés. Quand à elle, la hausse de taux d'intérêt aurait un impact négatif sur les empreints antérieurs et futurs.

Faible épargne

Faiblesse de la production

Faibles revenus

Faible investissement

Faiblesse d'emploi

Hausse de taux d'intérêt

Cercle vicieux de la pauvreté

b) Vulnérabilité face à la mondialisation

La mondialisation est un phénomène économique récent né à partir des années 1990. Dans le dictionnaire d'économie, « c'est l'intégration mondiale qui va au delà de l'internationalisation des échanges de marchandises, des services ou des capitaux et qui se caractérise par une mobilité parfaite des capitaux et par une concurrence accrue entre les firmes et les nations ». L'internationalisation à son tour est un processus caractérisant le développement des relations économiques entre les nations. Cette intégration ne va pas sans conséquence sur les Nations non ou mal préparées. Elle ne concerne pas uniquement les facteurs économiques mais fait intervenir aussi un ensemble des changements dans les structures sociales et culturelles. Avec la mondialisation, il est question d'une culture unifiée, brassée... dès lors on voit la disparition des spécificités propres à chaque culture reconnues comme valeurs ultimes sur lesquelles on doit se baser pour construire le développement. A l'image de la culture occidentale qu'on considère comme universelle et que tout le monde doit passer à travers pour arriver, nous pensons que cela ne peut qu'accroître la dépendance voir y instaurer une situation chaotique.

Du point de vue commercial, l'unification et la globalisation des échanges est surtout l'oeuvre des firmes multinationales. Elles ont conduit avec les concours des organismes internationaux (GATT, OMC...) à la réduction de tarif douanier qui est une source de revenu pour beaucoup de Pays. En effet, ils ont libéralisé les échanges ce qui a permit aux supranationales de concurrencer les entreprises locales et les industries naissantes. Cet état de fait a conduit les gouvernements des Etats sous développés à privilégier les secteurs modernes au détriment des secteurs locaux. Donc les secteurs adaptés au système de vie des populations ont été négligés sans étude de faisabilité. Cette situation a donné naissance à un dualisme du système productif des économies en développement. Ce qui est dramatique de cette mondialisation est que les moins compétitifs (les pays pauvres) sont éliminés. Le système d'échange ne fait qu'accroître une nouvelle forme qui est « intra-branche ». Dans les échanges intra-branche, les économies s'échangent des produits similaires mais pas identiques. Cela est au claire une élimination des Pays pauvres (dont les technologies sont moins avancées) dans le commerce mondial. Les pays pauvre en particulier de l'UEMOA sont des exportateurs des produits miniers et matières premières qui ne valent presque rien de nos jours sur la chaîne internationale. On les incite à faire naître l'écart en les imposant des politiques de développement qui ne prennent pas en compte les caractéristiques et besoins des populations. Pire les consommateurs de la sous région sont détournés, assimilés. Ils adoptent un comportement d'appartenance anticipée les poussant à délaisser les produits locaux au profit des importations. Cela continu à détériorer la balance de paiement africaine car exporte des produits à faibles valeurs et importent des produits sophistiqués.

C'est pourquoi alors un dualisme s'instaure. En effet, la production locale étant rejeter pour celle étrangère, les projets et entreprises vont se jeter vite et sans préparation suffisante dans les modernisations des outils de production laissant sans soutient le secteur traditionnelle. Or d'après la théorie de croissance équilibrée, les deux secteurs doivent évoluer simultanément. Les conséquences de cet état de fait sont : -la négligence du secteur traditionnel, la production locale (matière premier peu ou pas transformée) majoritairement insuffisante est destinée à l'exportation d'où dépendance alimentaire ; -l'envolée de prix du pétrole fait que les coûts de transactions (pour les importations) sont trop lourds d'où l'inflation. Globalement la dépendance et l'inflation donneront naissance à l'endettement qui à son tour engendre la pauvre et donc le sous développement.

Schéma explicatif

Mauvaise spécialisation

Choix de technologies avancées

Analyse des effets de dépendance

Pénétration du capital étranger

Héritage colonial

Exportation de produits primaires

Importation de produits élaborés

Commerce captif des firmes multinationales

Fortes fluctuations des recettes

Solutions très capitalistes

Terme de l'échange défavorable

Croissance instable crises transmises du Nord au Sud

Coûts en devises élevés

Développe le dualisme

Formation d'une élite interne qui favorise la pénétration étrangère

Frein à la croissance autocentrée et cercle vicieux du sous développement

Fuite de surplus à l'étranger

Consommations dispendieuses des élites

Source : cours d'économie du développement Mme Bouchra Debbagh

2)Situation économique de l'union pendant la crise

a) Généralité et perspectives de la croissance

Dans un contexte international défavorable les objectifs que suit la zone UEMOA à savoir ceux de la croissance économique, de la maîtrise de l'inflation et de l'équilibre budgétaire n'ont pas été directement affectés. Certaines théories laissent entendre d'une faiblesse du degré de développement du secteur financier de la zone mais d'après DACOURY TABLEY P.H le Gouverneur de la BCEAO c'est plutôt une faible exposition du secteur bancaire aux produits à l'origine de la crise qui a épargné les pays du groupe de l'implication directe. Selon D TABLEY les raisons envisageables sont :

· Le cadre rigoureux de la gestion monétaire et de la régulation financière au sein de l'union

· Prudence de l'institut d'émission dans la gestion des réserves de change de la zone permettant ainsi de les préserver et de les consolider

· Suivi régulier de l'activité du secteur bancaire et de ses transactions avec l'extérieur s'appuyant sur des textes communautaire et mondiaux

· L'ouverture contrôlée du compte de capital afin de limiter les opérations de placement et d'investissement à l'extérieur

Cette incidence sur l'économie de la zone est donc salutaire. Cependant, au moment ou les pays industriels et émergent souffraient de crise financière, l'économie de l'UEMOA était en proie de la crise énergétique et alimentaire. Ces crises sont dues à la conjonction des chocs des prix du pétrole et des denrées alimentaires importées ainsi que les effets indirects de la crise financière qui ont réduit la demande extérieure des matières premières dont la baisse s'est accentuée et que les pays du groupe sont tributaires. Pour le continent, un déficit de l'ordre de 251 milliards de $US est annoncé pour 2009, en matière de recettes d'exportation. Ce déficit pourrait atteindre 277 milliards de $US en 2010.Cette situation avait engendrée des tensions sociales dans la zone

Source BCEAO

Il est à noter que la crise financière internationale s'est traduite en une crise économique dans la zone UEMOA. Ceci est en liaison direct avec la lourde régression des échanges mondiaux dont la baisse était au voisinage de 12% en 2009 alors qu'ils n' ont pas cessé de croître depuis plus de 60 ans. L'incidence des prix de matières premières a baissé de plus de 40% en fin septembre 2009. La légère hausse de l'indice global des prix est principalement due à une injection de liquidité dans l'économie ainsi qu'au plan de relance démarré par les pays industriels.

Source : BCEAO

Les conséquences de cette chute des prix ajoutée des baisses des investissements directs étrangers d'environs 20% en 2009 et de la baisse d'aide publique au développement ont conduit à des graves répercutions dans la sphère réelle de l'économie de la zone. On illustre une croissance économique en baisse (3.8% en 2008 ; 3% en 2009)

Les branches les plus touchées sont notamment bâtiment travaux publics, tourisme, secteur tournés vers l'exportation des produits miniers, agricole et forestiers. Un ralentissement des entrées de recettes au titre des échanges extérieures est en claire remarquable. Ainsi, exportation des biens 1.6% en 2009 contre environ 7.1 les cinq dernières années et baisse de réception de fond des émigrés d'environ 1.3% du PIB. En tout cela la bourse régionale de valeur mobilière (BRVM) n'était pas écartée. Du fait que la crise a progressivement touché le secteur financier de l'union, on dénote un ralentissement de l'indice composite de la BRVM du à la perte de confiance sur le marché. Les conséquences furent le retrait de fond des investisseurs étrangers, l'indice général s'est alors replié en un an à plus de 35% en septembre 2009

Pour 2010, il est attendu un taux de croissance de 4,8% et une amélioration de la croissance dans tous les Etats membres. Toutefois, ces performances dépendront en partie de l'issue des élections présidentielles prévues en 2009 et 2010 dans certains Etats membres de l'Union. Cependant l'évolution critique qui sévit au Niger avec le Coût d'Etat et crise alimentaire ; en Cote d'Ivoire avec la reprise de la crise politique et sociale ; au Togo et Guinée Bissau avec le conflit électoral ramèneront ce taux de croissance à la baisse pour toute l'Union.

Une baisse de l'inflation est attendue en 2010, en liaison avec le recul du prix de l'énergie et le ralentissement des prix des produits alimentaires. Les résultats obtenus au cours des dix premiers mois de l'année 2009 avec un taux d'inflation de 1,6% contre 7,3% pour la même période en 2008, attestent d`un repli notable de l'inflation. Pour l'ensemble de l'année, le taux d'inflation est attendu à 1,1% contre 7,4% en 2008

Au plan des finances publiques, l'année 2009 s'est révélée difficile. Le déficit du solde budgétaire hors dons et le déficit du solde global se sont dégradés en s'établissant à 7,2% et 3,3%, respectivement contre 5,0% et 2,2% en 2008. Cette situation serait liée à la progression des dépenses totales et prêts nets qui représentent prés de 24,8% du PIB en 2009 contre 22,8% en 2008. Parallèlement, les recettes budgétaires représenteraient 17,4% du PIB contre 17,6% en 2008. On estime une réduction de ces déficits pour l'année en cours. La situation de la dette publique s'améliore régulièrement depuis plusieurs années. A fin 2009, l'encours de la dette publique représentait environ 43,1% du PIB contre 45,5% à fin décembre 2008. Cette baisse est liée principalement aux allègements obtenus par la Côte d'Ivoire et le Togo dans le cadre de l'Initiative PPTE (pays pauvres très endettés). Ces deux Etats membres ainsi que la Guinée-Bissau devraient poursuivre leurs efforts pour atteindre le point d'achèvement afin d'améliorer davantage ce ratio. En 2010, le taux d'endettement public est prévu à 42,9%.

Ces résultats s'expliquent par la faible progression des recettes et la forte progression des dépenses, en particulier la masse salariale et les dépenses de transferts et subventions. En effet, des inondations ont été enregistrées dans plusieurs Etats membres et elles ont entraîné des dégâts matériels énormes et des pertes en vies humaines.

L'évolution des comptes extérieurs en 2009 était globalement favorable, nonobstant le contexte de crise financière et économique mondiale. Le solde global des échanges extérieurs s'est amélioré pour s'établir à 257,0 milliards contre 91,4 milliards en 2008, du fait notamment de la nette baisse des importations et de la progression des dons, ainsi que de l'opération de privatisation de la Société de Télécommunications du Mali (SOTELMA). Hors dons, rapporté au PIB, le déficit du compte courant s'inscrirait toutefois en hausse. Il se situerait à 7,4% contre 7,2% en 2008. Les perspectives pour l'année 2010 font état d'un profil des transactions extérieures moins favorable qu'en 2009. Globalement, les échanges extérieurs se solderaient en effet par un excédent de 60,0 milliards. Conformément aux directives arrêtées par le Conseil des Ministres au cours de sa session de septembre 2009, les avoirs extérieurs nets de l'Union pour l'année 2009, devraient s'accroître de 257,0 milliards de F FCA pour atteindre 5 014,2 milliards à fin décembre 2009 [commission de l'uemoa]. Partant de cet objectif, le crédit intérieur et la masse monétaire devraient croître de 15,1% et 10,7%, respectivement à la fin de l'année 2009. Pour 2010, la masse monétaire s'accroîtrait de 5,7% pour atteindre 10 911,4 milliards [bceao]

L'impact négatif de la crise financière internationale commence progressivement à s'estomper. Les Etats membres de l'Union s'attendent à ce que la tendance se confirme avec un redressement de la demande extérieure des matières premières et que la stabilité sociopolitique régionale se renforce suite aux différentes échéances électorales.

C'est dans ce nouveau contexte que les programmes pluriannuels de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité pour la période 2010-2014 pourraient s'exécuter de façon satisfaisante et permettre aux Etats membres d'améliorer rapidement leurs performances en matière de croissance économique.

Source : rapport de la commission de l'UEMOA

Certains analystes présument que la crise financière a déjà vécu ses pires moments aux regards des signes promotteux que l'économie mondiale émet dès le second trimestre de l'année 2009. Mais la confirmation de ces perspectives favorables est toutefois subordonnée à la poursuite de la dynamique mondiale autour de la relance budgétaire. Car d'après d'autres financiers (Joseph STGLITZ), le moindre répit de ces actions conduira cette crise jusqu'en 2013

3) Les conséquences escomptées

a) Conséquences positives

La crise financière internationale a eu des effets positifs sur l'économie du groupe UEMOA. Ainsi comme nous l'avions annoncé plus haut la dépendance de cette zone vis-à-vis de l'économie européenne et du cadre institutionnel régnant ont fait qu'elle n'ait pas été directement infecté et a même profité de la crise. Etant donné que la crise a entraîné une baisse de la valeur sur le marché de change du dollar américain celle-ci a permit une hausse automatique de l'euro ce qui a directement engendré une forte convertibilité du CFA. Or la théorie renseigne qu'une augmentation de la valeur de monnaie fait monter le pouvoir d'achat de la ménagère, ainsi on dégage l'intérêt tiré de cette crise par le ménage africain en particulier de la zone CFA. En outre la hausse des importations américaines a engendré une augmentation de l'exportation des matières premières et autres produits de bases. D'une part, depuis bientôt une décennie, les échanges entre les pays émergents et l'Afrique de l'Ouest connaissent un accroissement notable. Cet état de fait pourrait s'accélérer avec l'approfondissement de la crise dans les pays développés, surtout avec leur aventure d'une tentation protectionniste ou une propension à réduire leurs appuis financiers. D'autre part, les firmes délocalisées s'alimentent en matière auprès de l'Afrique. Cette situation bénéficie beaucoup aux consommateurs de l'Union puisqu'ils vendent leur production (coton, cacao....) dont le revenu leur permet d'acheter moins cher les produits de la Chine et de l'Asie du Sud-Est. Elle va en même temps profiter aux salariés ainsi qu'aux entrepreneurs qui acquièrent à moindre coût les équipements industriels. Globalement on peut dire qu'il s'agit de l'effet positif de la mondialisation qui permet à une Nation de consommer ce qu'elle n'a pas ou ce qu'elle ne peut pas produire.

b) Les effets néfastes

Si alors la zone a récolté au demeurant de la crise financière internationale des conséquences appréciables du point de vue pouvoir d'achat, elle a aussi amassé les effets négatifs les plus néfastes. Le caprice de la nature en matière d'agriculture a aussi une part de responsabilité dans la dégradation de la situation économique de l'union

Selon la Banque mondiale, l'Afrique risque d'être la région la plus durement touchée par la crise financière, avec des effets dramatiques sur la pauvreté. Par exemple, près de 700 000 enfants africains risquent de mourir avant l'âge d'un an, chaque année que durera cette crise. La malnutrition, l'insuffisance des services de santé, d'assainissement, d'accès à l'eau potable, les pertes d'emplois, etc. seront à l'origine d'un tel désastre. Certaines sources disent que l'impact de la crise pourrait se traduire par des pertes d'emplois par la fermeture des entreprises. Ainsi à titre illustratif en Côte d'Ivoire, la production de l'industrie de transformation du bois s'est retrouvée stockée au cours des premiers mois de cette année, faute de commande en provenance de l'extérieur. La situation budgétaire des économies du Groupe prendra la forme d'un affaiblissement des recettes publiques, en liaison avec la diminution de l'assiette fiscale, due aux revenus faibles tirés des cours des matières premières exportées. Le ralentissement drastique des flux d'aides, en raison des contraintes budgétaires dans les pays donateurs continue à perforer la situation économique de l'union. L'impact est d'autant plus important dans la zone qu'une part significative des ressources financières de l'État provient de ces aides. Les tensions de trésorerie publique, déjà perceptibles dans certains États suite aux mesures prises pour faire face aux effets des crises énergétique et alimentaire, pourraient s'aggraver et générer des accumulations d'arriérés de paiement. Les tensions sociales ne sont pas en reste en raison de la situation climatique. De la part de Hamza Ahmadou CISSE directeur de la commission de l'Union les risques majeurs à court et moyen terme pour la plupart des économies du fait de la dépendance à l'agriculture proviennent des variations de conditions climatiques. Celles-ci sont en train de se détériorer en raison de cet autre fléau mondial que constitue la crise environnementale, connue sous le nom de changement climatique, mais qui, en fait, est beaucoup plus vaste, tenant aux modes de vie destructeurs de ressources naturelles qui dominent dans le monde en général et dans les pays développés en particulier. L'aggravation risque de s'accroître à la longue suite à des recours aux emprunts extérieurs, à des conditions moins avantageuses liées à l'assèchement de liquidité au plan international. Ces évolutions laissent craindre des risques d'un ré-endettement des pays du Groupe pour faire face aux besoins importants de financement des infrastructures, pouvant réduire, voire annihiler les acquis récents en matière de viabilité de la dette, en relation avec l'initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) et l'Initiative d'Allègement de la Dette Multilatérale (IADM)

II.Les politiques préventives

1) Politiques structurelles

a) Mesures d'ordre macroéconomique

La dégradation de l'équilibre macroéconomique engendrée par les séries des crises  énergétique, financière puis économique oblige les pays membres de l'UEMOA à prendre des mesures adéquates. Pour cette fin, les Etats doivent mettre en oeuvre des moyens nécessaires afin de sortir du joug actuel et de permettre un changement profond et durable de la structure de l'économie toute entière. Les politiques économiques déjà engagées par les États pour relancer la croissance et la réduction de la pauvreté sont un ensemble d'initiative salutaire. En plus il s'en suit d'une mobilisation de ressources additionnelles pour le financement de ces politiques, face aux contraintes financières découlant de la crise.

Ayant identifié les canaux de transmission les Etats ont défini un certain nombre des mesures. Pour les risques au niveau communautaire, à savoir la baisse d'activité au niveau du secteur privé, le ralentissement de la croissance du

PIB, l'aggravation des déficits budgétaires et la dégradation de la situation de l'emploi, les Autorités ont convenu d'un Conseil des Ministres extraordinaire à Abidjan. Ainsi, en vue d'atténuer les effets néfastes de la crise et d'assurer la relance des économies de l'Union, le Conseil a été consacré exclusivement à l'examen de la situation des arriérés de paiement intérieur compte tenu de leur niveau élevé et de ses conséquences sur l'activité économique et le système bancaire de l'Union. Les Ministres ont identifié des ressources financières d'un montant global de 900 milliards FCFA représentant le 2/3 du stock des arriérés intérieurs. Cette initiative vient en complément des mesures prises pour la préservation et de la stabilisation du système de protection. Un Comité de veille de l'impact de la crise a été institué. En outre, les Gouvernements ont adopté des mesures de court, moyen et long termes.

Les mesures de court terme,

Ces mesures sont ciblées et ont porté sur :

· l'accélération du paiement des créances des entreprises privées sur l'Etat afin de leur permettre d'honorer leurs engagements vis-à-vis des banques ;

· la mise en place d'un plan d'apurement des arriérés intérieurs ;

· le respect par l'Etat des échéances de paiement de ses titres arrivés à maturité ;

· la prudence dans le recours par l'Etat, aux mécanismes du marché financier pour financer son déficit, afin d'éviter les effets d'éviction ;

· la nécessité de maintenir les dépenses d'investissement productif tout en préservant les dépenses sociales ;

· la poursuite des efforts de recouvrement de ressources intérieures.

Les mesures à moyen et long terme,

En ce qui concerne ces dernières, elles ont un caractère structurel et visent à améliorer la compétitivité des économies de l'Union. A ce titre, on peut citer :

· les efforts en faveur du secteur de l'énergie électrique ;

· la sécurisation foncière ;

· l'amélioration du climat des affaires ;

· une meilleure organisation du secteur agricole reposant davantage sur le secteur privé.

En plus de ces mesures, on peut ajouter celles spécifiques à certains Etats membres, tels le suivi des transferts des migrants et des entrées de touristes au

Mali, les mesures en faveur de la réexportation au Bénin, une loi de finances rectificatives au Sénégal, programme spécial au Niger.

Les Etats membres ayant conscience que toutes ces mesures ne suffiraient pas à redresser durablement la situation économique. Ils se sont alors mis à l'émeute internationale. En outre, les Etats de l'Union comptent bénéficier le plus rapidement possible de l'appui financier des partenaires au développement, notamment dans le cadre des mécanismes rénovés récemment en vue d'atténuer l'impact de la crise économique mondiale sur les économies des pays pauvres.

b) Action de BCEAO

Les institutions monétaires et financières de cette zone n'étaient pas en reste pour cette politique d'atténuation des effets de la crise. En effet, d'après DACOURY TABLEY Gouverneur de la BCEAO les actions de son institution ont porté sur :

· l'accroissement du niveau de liquidités offertes au système bancaire de l'Union par une augmentation des montants injectés à travers le guichet du marché monétaire à une semaine. Les volumes mis en adjudication sur ce compartiment sont passés de 100 milliards FCFA en septembre 2008 à 220 milliards en mars 2009 ;

· l'ouverture depuis mars 2009 d'un guichet à un mois sur le marché monétaire pour permettre aux banques de faire face à leurs besoins structurels. Les adjudications sur ce guichet se font à taux fixe, ce qui implique une offre illimitée de monnaie centrale, reflétant ainsi la volonté de la BCEAO de satisfaire le maximum de besoins en ressources exprimés par les établissements de crédit ;

· la réduction de 50 points de base, à compter du 16 juin 2009, des taux d'intérêt directeurs de la BCEAO, de façon à offrir de la monnaie centrale à un faible coût pour les banques commerciales, à charge pour celles-ci de répercuter cette baisse sur le coût du crédit accordé à leur clientèle. Ainsi, le taux de pension a été ramené de 4,75% à 4,25% et le taux minimum de souscription sur le guichet des appels d'offres de 3,75% à 3,25%. Le taux fixe des adjudications à un mois est fixé à 3,65% contre 4,15% auparavant ;

· la baisse des taux de réserves obligatoires ; cet allègement des coefficients de réserves obligatoires vise l'augmentation de la capacité d'offre de crédits, en libérant des ressources de trésorerie supplémentaires pour les banques.

L'institut d'émission a également accepté de mettre à la disposition des Etats, des ressources financières d'un montant de 450 milliards de francs CFA, environ, à la suite de la mesure d'allocation générale de Droits de Tirage Spéciaux prise par le FMI pour permettre aux Etats de faire face aux difficultés de paiements extérieurs engendrées par la crise. Ces ressources ont été accordées à des conditions très favorables, en vue du règlement des arriérés de paiement intérieurs. Outre ces actions, la banque des banques crée des conditions aux autres institutions monétaires et financières de la sous région en vue d'un soutien et financement des activités informelles et petits métiers. Cette action est en tout cas appréciable car presque la quasi population en particulier rurale génère son revenu de telles activités.

2) Politique industrielle et agricole

a) Politique industrielle

Les pays de l'UEMOA sont faiblement industrialisés. Imputable principalement dans l'étroitesse du marché local, manque d'infrastructure et pénurie énergétique ; la faible industrialisation de cette zone est aussi victime d'un monde en profonde mutation. En effet, les nouvelles technologies de l'information et de la communication mettent également à l'épreuve la production industrielle de l'Union aux outils archaïques (capital productif). La majeure partie de la croissance économique de cette zone est essentiellement tirée de la production agricole et de l'industrie extractive, qui sont soumises à des aléas importants. La production agricole est, par exemple, principalement tributaire de la pluviométrie, que nous ne maîtrisons pas. Ce qui induit des incertitudes et des fluctuations de grande ampleur sur l'activité économique. L'accentuation des difficultés dans le groupe en matière de nourriture et de finances publiques a montré que le défi est de taille. La consolidation de la base productive, à travers notamment la réalisation d'investissements visant à moderniser les outils de production et le développement d'industries à forte valeur ajoutée demeure, en outre, un axe de politique économique majeur.

Les économies de l'UEMOA ont également intérêt d'en saisir et tirer le meilleur parti des opportunités offertes par le contexte de reprise économique et de redéfinition des contours d'une nouvelle architecture financière mondiale. Pour cela on doit définir des nouvelles stratégies d'attrait d'investissement étranger vers l'Union. Elles devraient, en outre, s'accompagner d'une diversification accrue des secteurs bénéficiaires qui, jusque-là, ont essentiellement concerné les mines et les télécommunications. Ainsi comme le capital humain s'affirme le critère clé de compétitivité et de décision des investisseurs. C'est donc la responsabilité à tous, Autorités publiques, formateurs et apprenants de mettre en oeuvre tous les efforts pour garantir un système d'enseignement de haute qualité. L'amélioration des infrastructures devant être mise en place afin d'accroître le tissu industriel de l'Union. Cela va augmenter les économies d'échelles et donc la taille du marché de la zone. Joseph STGLIZ estime que l'Afrique doit profiter de la montée du marché asiatique et orienter sa stratégie afin de profiter de la nouvelle géographie économique mondiale. Elle doit donc définir de nouvelles politiques d'apprentissage industrielles, technologiques et agricoles dans le cadre d'une diversification sectorielle effective des ses économies. Les pays africains doivent aussi gérer leurs ressources naturelles d'une manière transparente et investir les richesses du sous-sol sur le sol. D'autre part, une sortie rapide de crise en Afrique implique plus que jamais une réhabilitation du rôle de l'Etat promoteur. Ce rôle est déjà remarquable sur le plan macroéconomique, mais il doit se poursuivre par la création des banques d'Etat susceptibles de financer certaines infrastructures.

Les investissements nécessaires dans les domaines des énergies propres et de l'efficacité énergétique sont estimés à 100 milliards $ par an pour le monde entier. A cela s'ajoute le marché mondial du carbone estimé à 150 milliards $ en 2009. La Banque mondiale estime le potentiel des projets en énergie propre en Afrique à 3200, soit des réductions d'émission potentielles de 740 millions de tCO2. Ainsi quelques pays membre de l'union peuvent bénéficier de cette donne du fait de leurs potentialités naturelles (par exemple la forêt de Casamance au Sénégal). Vu que le développement industriel s'affirme comme une nécessité, les pays membres de l'UEMOA accroissent leurs relations avec les pays émergents qui construisent des nombreux barrages électriques et hydrauliques. Ainsi cette nouvelle donne permettra à la longue l'industrialisation de la zone et son indépendance énergétique.

b) Politique agricole

L'agriculture pôle de développement, a depuis le 18ème siècle constitué l'un des sujets d'études des intellectuels. En effet, observant une tendance au déclin du système agricole, François QUESNAY (fondateur de la physiocratie, un système de pensé en faveur de l'agriculture) a avancé des idées montrant l'importance et la place qu'occupe l'agriculture dans le système économique. Il énonça dans ses démonstrations que seule l'agriculture est capable de s'autosuffir et satisfaire les autres secteurs de l'économie. Dans son tableau économique, il a montré que tous les autres secteurs de l'économie sont stériles, exception faite de l'agriculture. Il formalisa la nécessité au Gouvernement d'apporter un soutien massif à l'agriculture pour contrer la détérioration de la situation des paysans.

Les approches modernes accordent quatre rôles à l'agriculture. D'abord l'agriculture fournit l'alimentation convenable à la population, elle produit des matières premières utilisées dans l'industrie et contribue grâce à des coûts de main d'oeuvre faibles à dégager un surplus. Ensuite sur le marché, le secteur est à l'origine de la demande de produits industriels et services que produit la nouvelle technologie. Puis cette demande en produit technologique va contribuer à l'amélioration continue de la productivité et en même temps fournir de la main d'oeuvre aux autres secteurs. Le quatrième rôle est celui des devises, car à la suite des exportations, cela va accroître le solde extérieur (excédent commerciale).

Dans leur traité, les Pays membres de l'UEMOA ont définit un ensemble caractéristiques relatif à l'agriculture dites politique agricole commune (PAC). Ayant conscience de l'interdépendance de tous les secteurs de l'économie, les responsable de l'UEMOA oeuvrent pour harmoniser un décollage quasi-total de tous les secteurs et branche de leur économie. En plus dans cette zone ou le secteur agricole contribue pour environ 60 % de la main d'oeuvre totale, 20 % des exportations totales, 17 % du PIB et 80% des besoins alimentaires des populations, il est évident qu'une attention particulière lui soit portée. Ainsi comme une croissance durable ne dépend pas d'une désarticulation ou d'un dualisme des structures économique, ses responsables visent un accroissement parallèle de l'industrie et de l'agriculture. Cela permettra alors d'atteindre :

· une autosuffisance alimentaire et luter contre les crises répétitives au sein des pays membres de l'Union ;

· fournir la base réelle à l'industrie localement adaptée et

· lutter contre la pauvreté.

D'un autre coté, des organismes particuliers tels que le comité permanent inter Etat de lutte contre la sécheresse au sahel (CILSS) oeuvre dans la réussite de l'autosuffisance alimentaire en jouant le rôle de conseiller dans la gestion de l'environnement dans tous ses Pays membres qui sont pratiquement ceux de l'UEMOA.

3) Politique du développement communautaire

La notion de développement est complexe, mais presque toutes les définitions actuelles s'articulent sur l'objectif de réduction de la pauvreté.  Un tel objectif présuppose une vision à long terme des intérêts des populations démunies. L'hypothèse qui fonde cette approche est que le développement se fera dans l'intérêt de l'ensemble de l'humanité. Pour beaucoup d'acteurs en développement international, ce genre d'approche est un minimum, car, au-delà de l'objectif de réduction de la pauvreté, ils considèrent comme incontournable la nécessité de transformer les rapports politiques et économiques internationaux [Afrique qui se refait]. Les experts de l'économie internationale prétendent que les accords commerciaux internationaux incitent à une standardisation des techniques de production. Cela a sans doute des effets

sur l'économie africaine faiblement industrialisée et devant courir plus vite que possible vers une uniformisation de son mode de production. Les gaps des mutations technologiques découragent certains Etats africains qui doutent de leur capacité à réaliser le développement respectable. A cette préoccupation nous allons énoncer quelques unes des nouvelles approches du développement.

a) Les théories modernes du développement

Les nouvelles approches du développement sont apparues après l'échec du programme d'ajustement structurel ou politique d'ajustement structurelle (P.A.S) qui elle-même est née quand les théories traditionnelles n'ont pas su proposer des solutions adéquates pour réduire l'écart du développement. Le PAS consiste en un désintéressement de l'Etat dans la vie économique. En effet cette politique vise d'une part, une gamme privatisation des services et entreprises publiques en vue d'une meilleure allocation des ressources. Ceci étant dû que l'Etat n'arrive pas à assurer la régulation du marché ; il s'impose alors un libéralisme économique garantissant le libre jeu des initiatives individuelles. Et d'autre part elle permettra à l'Etat sous développé de pouvoir financer ses dettes. De notre point de vue, cette politique s'est écroulée puisqu'elle ne vise pas l'intérêt des Pays sous développés. On peut alors déduire cet échec des causes suivantes : 1) cette politique vise à équilibrer l'économie mondiale c'est-à-dire qu'il ait pratiquement les mêmes normes du marché dans le monde. Cela simplifie les lourdes démarches aux entreprises occidentales souhaitant s'implanter à l'extérieur. 2) ce point peut être facilement compris si on empreinte le terme fiscal de « saisi de bien » ; il implique qu'un contribuable qui ne paie pas son impôt, l'inspecteur des impôts a le droit de vendre ses biens et enlever la part qui revient à l'Etat (il faut surtout noter que la PAS a été imposé par la banque mondiale et que celle-ci est la plus grande institution qui finance les Etats). Par privatisation des services de l'Etat, les institutions internationales soutireraient (l'argent + intérêt) qu'elles ont octroyé aux Pays pauvres. Tels sont alors les termes de PAS et non une réduction de la pauvreté. En plus en l'absence de l'Etat ; organe géant en matière d'infrastructure aucun agent économique ne pourrait le remplacer, ce qui implique dégradation progressive de la situation économique (manque d'infrastructure, chômage, pauvreté). Ainsi, les intellectuels rendus compte, se sont mis à la recherche pour trouver d'autres alternatives.

Dans cette vision nouvelle du développement on dénombre un grand nombre de courant à savoir le courant néo-libéral, néo-structuralistes, culturaliste, le courant néo-institutionnaliste... Bien qu'ils aient des spécificités, ces courants partagent un credo commun qui intéresse notre étude. Les néolibéralistes mettent l'accent sur un développement endogène. Ce type de développement dépend d'une vague d'innovation en recherche et développement propre aux populations. Donc l'accroissement de l'éducation et des infrastructures publiques est impérativement nécessaire pour soutenir et satisfaire les besoins du peuple. Les néo-institutionnalistes font intervenir la force des institutions de l'Etat à savoir les ONG, les Administrations publiques, la société civile, l'université, entreprises privées... d'autres courant voient la réduction de pauvreté dans la capacité de l'Etat à faire croître et soutenir la demande de consommation en bien et service. De leur part les culturalistes prétendent que le mal qui maintient les Pays sous développés dans la situation de pauvreté n'est que le méfait de la mondialisation. Ce courant tourne sa pensé sur les spécificités et caractéristiques de chaque peuple selon sa propre culture. Chaque fois qu'il y a groupement humain il y a l'existence d'une culture et donc un système de vie et un modèle de développement propre à ce groupe. Sommairement de tous ces courants, on comprend qu'il s'agit de prise en compte caractéristique propre à chaque Pays, chaque région touchant directement la population pour une meilleure qualité de prestation et service. C'est ce qu'on appelle «  la politique de développement locale ».

b) La concrétisation des théories

Malgré l'écart, les sociétés africaines et les acteurs internationaux miroitent sur la réduction des inégalités pour atteindre un développement plus juste et équitable. Etant un champ de recherche important, le développement a connu ces dernières années des renouveaux particuliers centrant sur les dynamismes locaux. Pour ce faire, les sociétés se sont alors ruées vers une vague reforme décentralisant les tissu économiques. La nécessité d'un aménagement approprié a permit une cohabitation des filières associatives et publiques afin de reconstruire les Etats sociaux. Les gouvernements locaux sont appelés à s'inscrire dans des stratégies régionales notamment la relance de cadrage en déficit tel que l'infrastructure, la bonne gouvernance, l'attractivité des activités économiques nouvelles en provenance de l'extérieur... Cette infrastructure pour éviter des gâchis doit être ciblée ; plutôt que massive et non également sur des projets dont l'intérêt pour la Nation s'inscrit sur le long terme. Quand à la bonne gouvernance elle va de l'encouragement des initiatives à la capacité de chaque individu à participer effectivement à l'élaboration et la réalisation des décisions économiques. On vise en outre une attraction des investissements orientés vers les secteurs les plus en besoin. C'est une approche systémique du développement qui repose sur des initiatives autonomes de la société locale et non pas sur des méthodes et techniques inspirées de l'extérieur.

Etant des Etats dépendant des filières agricoles, un certain nombre de recommandation ont été apportés pour réussir une autosuffisance alimentaire.

Ainsi, l'accélération de politique d'organisation de la production agricole, de produit vivrier, mais aussi le financement des ces activités et le développement communautaire sont autant des objectifs que les Etats doivent miser pour se débarrasser de crises successives qui ravagent particulièrement la population rurale. Les Gouvernement et les collectivités locales doivent poursuivre leurs objectifs sans compromettre l'équilibre environnemental. Selon L. Guigou, « le développement locales est l'expression d'une solidarité d'individus désireux de mettre en valeur leurs ressources humaines, physique et financières. Ces actions ont pour effet de permettre aux populations de satisfaire leurs besoins tout en exerçant un certain contrôle sur leur devenir »

Comme la théorie nous montre que l'homme reste la fin ultime du développement, toutes les sociétés doivent investir dans le domaine éducatif. Conscient qu'aucun développement ne peut se réaliser sans le concours de la jeunesse qui représente plus de 60% de la population, les sociétés de la zone se sont données outre les objectifs de l'alphabétisation, le développement des infrastructures pour atteindre la qualification de la jeunesse. Les écoles se construisent les emplois se créent mais aussi des vagues sensibilisations relatives à la scolarisation et l'insertion des jeunes filles dans le milieu socio professionnel. Les autorités encouragent également les associations et groupes villageois montrant ainsi un intérêt serein donné aux initiatives paysannes surtout pour se rapprocher des objectifs de millénaire définis par les organisations internationales.

Conclusion du chapitre

De ce qui précède, on voit bien que les économies de l'UEMOA, étant tributaire de l'agriculture, faiblement industrialisées, suivent et récoltent les conséquences fâcheuses de pratiques financières à risques définies par les Etats développés. Cependant les autorités de cette dernière ne se croisant pas les bras oeuvrent avec toute leur énergie afin de voir leur zone émergé dans les économies internationales. Elles s'engagent comme on vient de voir à des encouragements des initiatives communautaires pour les développements locaux, politiques industrielles et surtout à la formation des élites capables de travailler pour atteindre les objectifs préalablement définis.

Conclusion générale

Pour de nombreux pays de la planète, la crise de subprime s'ajoute à des crises. En effet, à la veille de la crise financière mondiale, le monde avait connu des tensions extrêmes sur les marchés des produits alimentaires de base, de l'énergie et des matières premières minières. De telles tensions, qui affectent particulièrement les pays les plus vulnérables, n'étaient pas dues seulement à la spéculation financière. Elles trouvaient leurs véritables origines, d'une part, dans les déséquilibres entre l'offre et la demande sur ces marchés et, d'autre part, dans les perspectives alarmantes des changements climatiques. Cette particulière situation c'est à dire conjonction crise et climat a enfoncé plus le clou dans la plaie chez états sous développés et dépendant de l'agriculture, en l'occurrence les Pays de l'UEMOA.

Les modes de production peu soucieux de la durabilité de l'environnement et une déconnexion entre sphère réelle et sphère financière induisent les sociétés actuelles dans des cataclysmes. Ainsi, à la sortie de cette crise économique, le monde se trouverait de nouveau confronté aux grandes problématiques, momentanément occultées par la conjoncture actuelle.

En ce qui concerne la sécurité alimentaire, celle-ci est pénalisée par l'impuissance de la communauté internationale à adopter des solutions globales à même de limiter l'insuffisance alimentaire et de stabiliser durablement les prix des denrées de base . Du coté énergétique, la reprise économique ne tarderait pas à remettre à l'ordre du jour, à travers l'envolée des prix du pétrole, soumis par ailleurs à l'instabilité géopolitique des centres de production de pétrole. Ce qui conduirait à la baisse des productions par manque d'énergie.

La crise actuelle remet ainsi à l'ordre du jour l'urgence d'un nouveau mode de production et de consommation, apte à prendre en charge les problèmes environnementaux. Cette idée témoigne les appels de plus en plus fréquents pour une croissance verte. C'est alors dans ce sens que les autorités des pays de l'UEMOA ne cessent d'oeuvrer pour la réussite de cette autosuffisance alimentaire et énergétique.

La période qui s'annonce pourrait connaître un retour de l'inflation. En effet, les grandes économies, qui enregistrent aujourd'hui des déficits budgétaires importants pour financer leurs plans de relance et d'assainissement bancaire, seraient amenées dès la fin de cette année (2010) à augmenter les impôts ou à se financer auprès des banques centrales par de la création monétaire. Cela pourrait alimenter la spirale inflationniste au sortir de

la crise actuelle d'autant plus que les banques centrales ont drastiquement réduit leur taux d'intérêt afin de relancer le crédit. De plus, la chute des marchés boursier européen (dû aux problèmes de la finance publique en Grèce) peut se traduire par une crise et infecterait directement les pays sous développés en particulier ceux de la zone qui sont pas encore sorti de conséquences de subprime.

Bibliographie :

· L'Afrique qui se refait « presse de l'université de Québec 2007 »

· Rapport semestriel d'exécution de la surveillance multilatérale de la commission de l'UEMOA décembre 2009

· Crise de subprime « conseil d'analyse économique 2008 »

· Manuel d'économie du développement Bouchra DEBBAGH fac d'économie de Fès

· Banque de France Rapport zone franc 2008

· Maroc face à la crise financière internationale « Intervention de Mr Mohamed Benchaaboun Président du Groupe Banque Populaire » Novembre 2008

Web-graphie 

· www.imf.org

· www.lesafriques.com

· www.unctad.org

· www.wto.org






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