MEMOIRE DE FIN D'ETUDE POUR L'OBTENTION DE LICENCE
ES-SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
SOUS LE THEME :
IMPACT DE LA CRISE FINANCIERE INTERNATIONALE
SUR
Préparé par :
Encadré par :
ISSA Habou
M'HAMDI Mohammed
ANNEE UNIVERSITAIRE 2009-2010
Dédicace
Dédicace spéciale à mes parents
A tous mes frères, soeurs et amis qui ne cessent de
m'encourager
Sans oublier le Professeur M'Hamdi Mohammed qui a bien
voulu m'encadré
Table des matières
Introduction
générale.............................................5
Premier chapitre : quelques notions sur la
crise............................. 7
Introduction
I. Genèse de la
crise.......................................................... 7
1) Typologie des crises
financières......................................8
2)
Déclenchement..........................................................11
3) Crise de
subprime.......................................................14
II.
Transmission...............................................................
16
1) Titrisation
hypothécaire
........................................................16
2) Via le commerce
international .......................................18
3) La reforme des systèmes à
l'origine de la crise....................20
Conclusion...................................................................21
Deuxième chapitre : les effets de
la crise sur UEMOA....................22
Introduction
I. Effets externes et
internes...................................................22
1) Examen de la
dépendance.............................................22
a) Le système
bancaire...........................................22
b) Vulnérabilité face à la
mondialisation......................25
2) Situation économique pendant la
crise..............................27
a) Généralité et perspectives de la
croissance.................27
3) Conséquences
escomptés.............................................32
a)
Positives.........................................................32
b) Néfastes
.........................................................33
II. Les politiques
préventives...................................................34
1) Politiques
structurelles................................................34
a) Mesure d'ordre
macroéconomique.........................34
b) L'action de la
BCEAO........................................36
2) Politiques industrielle et agricole
....................................37
a) Politique
industrielle...........................................37
b) Politique
agricole.............................................38
3) système de développement
communautaire........................39
a) Les théories modernes du
développement..................40
b) La concrétisation dans la zone
UEMOA....................41
Conclusion
Conclusion
générale.........................................................43
Bibliographie.........................................................44
Introduction
générale
L'atomicité et l'impossibilité de vivre en
autarcie mais aussi et surtout pour pouvoir subsister dans une économie
mondialisée et faire face à une éventuelle crise à
l'image de celle de 1929, les Etats ont été obligés de
constituer des groupes régionaux dès la fin de la seconde guerre
mondiale. Ainsi à titre illustratif on note l'union européenne
(UE) ; l'association de libre échange nord américain
(ALENA) ; association des nations du sud-est asiatique (ASEAN) ;
CEDEAO ; l'union du Maghreb arabe (UMA) ; l'union économique
et monétaire ouest africain (UEMOA)...
Cette dernière comme toutes les autres unions qui
existent à travers le monde s'inscrit dans le cadre du processus
d'intégration régionale pour la promotion du développement
économique, politique, culturel et social. C'est un espace sous
régional dont les huit pays membres ont en commun l'usage du franc CFA
(communauté financière africaine). Elle fut créée
par le traité signé à Dakar le 10 janvier 1994 par les
chefs d'Etats et des Gouvernements du Bénin, Burkina Faso, Cote
d'ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo. Le traité est
entré en vigueur après ratification le 1èr août
1994 ; le 2 mai 1997 la Guinée-Bissau devient le huitième
membre de l'union. Dans un esprit de solidarité et de
complémentarité entre les Etats côtiers et les Etats
sahéliens, cet espace vise des objectifs tel que
ü Renforcer la compétitivité des
activités économiques et financières des Etats membres
dans un cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un environnement
juridique rationalisé et harmonisé ;
ü Assurer la convergence des performances des politiques
économiques des Etats membres par l'institution d'une procédure
de surveillance multilatérale ;
ü Créer entre les Etats membres un marché
commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des
services, des capitaux et le droit d'établissement des personnes
exerçant une activité indépendante ou salariée,
ainsi sur un tarif extérieur commun et une politique commerciale
commune ;
ü Instituer une coordination des politiques sectorielles
nationales, par la mise en oeuvre d'actions communes et éventuellement
des politiques
communes notamment dans le domaine de ressources
humaines, aménagement du territoire, transports et
télécommunications, environnement, agriculture, industrie et
mines ;
ü Harmoniser dans la mesure de bon fonctionnement du
marché commun, les législations des Etats membres et
particulièrement le régime fiscal.
Ainsi pour efficacement atteindre ses objectifs, cette union
s'est dotée d'un certain nombre d'organes à savoir :
Organes de direction Il s'agit d'un ensemble
des administrateurs donnant l'orientation générale de l'union. On
distingue :
§ Conférence des chefs d'Etats qui est
l'autorité suprême. Elle réunit les présidents des
Etats membres, prend acte du retrait, d'exclusion d'un participant ou de
l'adhésion d'un nouveau membre.
§ Conseil des ministres qui rassemble 2 ministres de
chaque Etat dont celui de l'économie et de finance. Il définit la
politique monétaire et de crédit de l'union, il lui appartient
également de modifier la définition de l'unité
monétaire et sa parité à effectuer au fond
monétaire international (FMI). Le Gouverneur de la BCEAO assiste avec un
rôle consultatif.
§ La commission de l'UEMOA qui est un groupe
délégué par le conseil des ministres en vue d'assurer le
bon fonctionnement et l'intérêt général de l'union.
Elle transmet à la conférence et au conseil les recommandations
et l'avis qu'elle juge utile à la préservation et au
développement de l'union, elle juge également son budget
Organes de contrôle Ces sont les
services qui assurent la surveillance attentive de la légalité
des pays membres. Ils sont :
§ Cours de justice qui veille à
l'interprétation de droit communautaire et à son application.
Elle abrite les conflits entre les pays membres ou l'union entre ses agents et
juge leur manquement à des obligations communautaires.
§ La cours des comptes son rôle est de
contrôler la fiabilité des données budgétaires
nécessaire à l'exercice de la surveillance
multilatérale
§ Le comité interparlementaire qui joue un
rôle de consultation et d'animation débat sur
l'intégration
Organes consultatifs c'est
à la chambre consulaire régionale qu'est assignée cette
tâche d'intermédiation entre l'union et les principaux
opérateurs économiques. Elle joue un rôle relativement
disparate notamment sur :
La réflexion pour le processus d'intégration
et mise en oeuvre des reformes arrêtées par les organes
compétents ; promotion des échanges commerciaux et
d'investissement dans la zone ; négociations commerciales ;
politique monétaire
et financière ; création d'une bourse de
valeur mobilière de l'union (BRVM) ; législation fiscale,
douanière, sociale ...
Les institutions
spécialisées ces institutions sont celles qui
fournissent la liquidité et le contrôle nécessaire de la
masse monétaire. Il s'agit de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique
de l'Ouest (BCEAO) qui détient le monopole d'émission et de la
Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) dont le rôle
s'inscrit dans le processus du développement sectoriel.
Conformément à l'art 41 du traité, la BCEAO et La BOAD
concourent sans préjudice à la réalisation des objectifs
de l'union
Bien qu'elle ait ces diverses institutions prêtes
à analyser des situations prometteuses, cette zone n'échappe pas
aux désastres économiques et financiers qui frappent la
planète. On peut expliquer cela d'abord par une faible industrialisation
du continent ce qui implique une dépendance agricole (qui est soumise
à la pluviométrie). Encore l'échange à
l'international de cette zone est composé essentiellement des produits
miniers et des matières premières dont le cours est instable ces
dernières années. Et finalement l'interdépendance
économique mondiale. C'est ce dernier point qui constitue objet de notre
étude. Nous verrons dans ce qui suit que les pratiques
économiques et financières à risque de certaines Nations
ont pour conséquence « crise » et que celle-ci
s'internationalise rapidement du fait de la globalisation. Après avoir
évoquer cette situation nous analyserons l'impact et les techniques
préventives de cette crise sur les pays sous développés en
l'occurrence ceux de l'UEMOA.
Premier chapitre : quelques notions sur la
crise
Introduction
L'année 2008 s'est marquée dans l'histoire de ce
3èm millénaire par un grave effondrement de
l'économie que le monde n'a pas connu depuis le krach boursier de 1929.
Les expert en économie internationale le nomment « great
recession » .Cet état de fait est né d'un certain
nombre des mécanismes complexes caractérisant les
économies développées. Ce dispositif abscons touche
pratiquement l'économie réelle dans toute sa globalité et
y intègre d'autres phénomènes financiers complexes. Dans
ce qui va suivre, nous allons essayer d'analyser quelques points clés
permettant de rendre compte la délicatesse du système et les
manières de la dispersion de ses résultats fâcheux.
I. Genèse de la crise
1) Typologie des crises financières
La définition des crises financières
classiques démontre qu'elles sont nombreuses et dues parfois à
un excès qui est le plus souvent de liquidité. Le terme
définit un certain nombre des crises qui sont à l'image des
activités économiques souvent interconnectées. Au
paravent le terme crise financière a été attribué
à des crises bancaires qui sont le résultat des crises de
liquidité. Aujourd'hui le marché financier est devenu mondial et
on assiste d'une part au libre mouvement des capitaux et d'autre part le
développement des instruments financiers de plus en plus complexe et
sophistiqué. De ces faits on assiste à une multitude de typologie
des crises financières qui peuvent provenir soit de secteur public ou
privé.
Les crises ont été étudiées
par des historiens mais le fait qu'elles se reproduisent avec une
intensité plus forte dans les dernières décennies, cela a
crée une attractivité d'autres spécialistes en
particuliers économistes, financiers...
Ainsi plusieurs auteurs ont cherché les causes, raisons
explicatives mais aussi conséquences et ont conclu qu'il n y a pas de
capitalisme sans crises tel par exemple Karl Marx `'du
caractère inéluctable à la crise `'. Certes nos
études sur la typologie porteront sur un nombre limité de cas
mais il est nécessaire de spécifier que chaque crise dans le
temps est unique car c'est le résultat d'une combinaison d'un certain
nombre de mécanismes qui sont toujours derrière les
déclenchements. Plus précisément on trouve à
l'origine de ces périodes de fragilité financière, un
emballement de crédit qui déclenche un multiplicateur de
crédit ; qui se propage au niveau des marchés. Cette
période devient une crise qui se propage au niveau des marchés
finalement. Donc on peut préciser les crises bancaires, crises de
changes et les crises boursières.
Ø Les crises
Bancaires
Une crise bancaire est une situation d'illiquidité qui
frappe les banques et elles n'arrivent pas à payer les
dépôts de leurs clients. La plupart des banques aujourd'hui
pratiquent « fractional reserve banking » d'où
seulement une fraction des dépôts sont disponible dans les
coffres. Lors d'une crise bancaire la spéculation d'un manque de
liquidités se développe en une masse des retraits. Les
dépôts des clients sont divisés en liquidité, titres
et emprunts. Donc lorsqu'on assiste aux retraits en masse, les banques sont
censées de vendre leurs titres a perte pour pouvoir rembourser leurs
clients. Au niveau des emprunts une banque peut convoquer les emprunts avant
les dates d'échéance mais cela fera plus du mal au niveau de
l'économie car cela conduit aux non-paiements, ralentissement voir
arrêts de l'activité économique dont les
conséquences sont baisse de production qui implique la perte d'emplois.
La crise de 1929 dits « Great depression »
est un exemple d'une crise bancaire. Plusieurs chercheurs ont
démontré le déclenchement étaient le krach
d'Octobre 1929. Pendant la grande dépression les couvertures
boursières des banques étaient de 10%. Cela traduit que pour tout
$1 déposé par un client, les banques pouvaient prêter $9.
Apres le krach de marché boursier les banques ont rendu les dettes
exigibles immédiatement et c'était impossible de rembourser ces
dettes. Les clients ont retiré leurs dépôts en masse et les
banques ont vendu leurs titres a perte pour trouver de liquidité. Les
banques sont censé de plus emprunter mais elles sont en
difficulté ainsi, les producteurs ont souffert pour trouver de
financement et le marché de travail américain été
en chômage d'environ 25% pendant les années de dépression.
Beaucoup attribue l'aggravement de la crise a la situation bancaire telle que
pendant les 10 premiers mois de 1930, 744 banques ont déclaré
faillite et plus de 9000 banques en totale pendant les années 1930. La
crise boursière a déclenché une crise bancaire qui
à son tour a aggravé la situation économique.
Ø Les crises
boursières.
Les crises boursières aussi nommées
Krach du marché spéculatif ; elles sont plutôt un
phénomène sociale combler avec des événements
économique externes et le comportement des spéculateurs. Sachant
que les crises boursières sont difficile à définir il est
généralement appliqué a une situation de pertes abrupt sur
le marche boursières pendant quelques jours. C'est donc
nécessaire de distinguer le cas des marchés baissiers des Crises
boursières. Les marchés baissiers sont souvent des situations de
pertes de plus de 20% durant une période d'au moins de 2 mois. Par
contre les crises boursières sont plus violentes et on assiste à
des ventes des actions en masse pendant quelques jours.
Lors d'une situation de Croissance économique
cela traduit en hausse de cours du marché boursière.
Nécessairement cela attire un grand nombre d'investisseurs qui veulent
s'enrichir de la situation (effet richesse). Le problème se pose lorsque
les particuliers s'endettent trop pour investir et que la réalité
économique ne complimente pas les hausses boursières. Si c'est le
cas on assiste a une bulle spéculative qui se dégrade lorsque la
réalité de surévaluation est révélé.
Le phénomène de Krach s'amplifie aujourd'hui à cause de la
mondialisation et des innovations d'informatique. En effet, si c'est la peur
qui conduit les petits porteurs à se débarrasser de leurs titres,
ce sont des
automates qui
gèrent les actions des investisseurs institutionnels [wikipedia]
L'exemple de bulle d'Internet est très accommodant pour
notre étude. Le bulle de nature spéculative et a couvert la
période de 1995-2000 ou les innovations dans le secteur d'informatique,
taux d'intérêt bas entre 1998-1999, disponibilité de
capital de risque et surtout l'accroissement rapide des titres de ces
entreprises ont faciliter l'agrandissement de cette bulle. Les nouvelles
entreprises crée essaie de constituer une base de clientèle le
plus vite possible a fin de augmenter les cours des actions et dans les
meilleurs cas soit acheté. La moto de l'ère « Get big
Fast » reflet la stratégie des dirigeants de ces
entreprises.
La banque Centrale des Etats-Unis nommé «
Fed » augmente le taux d'intérêt six fois en 1999 et au
début de 2000. En conséquence l'économie perd l'ampleur
et le sommet de la bulle Internet est atteint le 10 mars 2000, avec le NASDAQ a
5132 points, ayant doublé sa valeur en un an. Plusieurs entreprises se
trouve avec un manque de capital ou épuisé et sont par la suite
soit acquises par les concurrents ou liquidées.
Ø Les Crises De
Change
La crise du change ou encore crise de balance de paiements.
C'est une crise due aux changes animés de la valeur de monnaie. Ces
changes de valeur minent l'effet de la monnaie en tant que réserve de la
valeur. Il est à noter que les crises de change sont plus souvent
accompagnées par des attaques spéculatives sur la monnaie et il
faut retenir aussi que ces attaques apparaissent surtout en régime de
change fixe. Les gouvernements détournent ces attaques le plus souvent
en satisfaisant la demande excessive par leurs réserves ou
réserves en devises étrangères. La structure de
l'économie mondiale fait que malgré ce système de change
qui n'est d'ailleurs fixe qu'a court terme un moindre changement dans la valeur
d'une monnaie entraîne la variation d'une autre. Ainsi la valeur de
dollar américain implique directement celle des autres monnaies du fait
qu'il soit la monnaie de référence. En cela par le système
de paiement une crise interne (surtout dans les pays développés)
peut facilement se traduire en une crise mondiale. Le fait que ces crises en
prennent d'ampleur d'après la crise d'Amérique latine de 1980 a
déclenché des recherches intenses dans ce domaine ; on peut
également prendre en considération la nature de ces recherches en
matière des ces crises qui ont essayé de grouper les crises en
« générations » par modèle. Les crises
de première génération d'après Paul KRUGMAN.
Historique de crises financières
2) Déclenchement
L'éclatement de la bulle Internet fin 2000 marque un
nouveau départ vers la crise qui sévit actuellement. En effet,
les sociétés qui ont investit dans la nouvelle technologie furent
victime de ce boum. Surcotées en raison des attentes trop importantes
des marchés financiers, ces entreprises ne peuvent que constater la
chute vertigineuse de leur valorisation boursière (devenue bien
supérieure, de manière artificielle et virtuelle, à la
valeur réelle de leurs actifs). A titre illustratif en
janvier 2000, le titre AOL est valorisé à
80 dollars ; il ne vaut plus que 28,85 dollars au début
de l'année 2002 et 17,85 dollars en mars 2004. Suite
à cette situation, la Fed a ramenée son taux directeur de 6.5%
à 3.5%. Le taux directeur varie en sens inverse aux cours des
obligations. Ce que est suivit par une vague d'innovation financière.
Sous la pression d'objectifs politiques qui leur
étaient assignés par le gouvernement, en échange
d'avantages fiscaux et comptables, le laxisme de la banque centrale
américaine y était clair. Ainsi outre que cette banque
créait des conditions d'endettement avec des politiques de non
resserrement, d'autres banques d'Etat perturbent le bon fonctionnement du
marché grâce à leur interventionnisme excessif.
L'endettement des agents économique américains fut alors un
élément central dans le déclenchement de la crise. En
effet, les entreprises ont été contraintes de réduire les
coûts salariaux sous l'impulsion du libre échange
généralisé, et de la mise en concurrence des travailleurs
dans le monde. Des nombreuses firmes ont délocalisé leur
production vers l'Asie. Cette situation a conduit à une diminution de
potentiel de production aux Etats-Unis ; en plus la rentabilité
financière était supérieure à la rentabilité
économique engendrant ainsi un fort placement financier par rapport
à l'investissement. Cela à conduit alors à un excès
d'importation de la production industrielle et donc à un
déséquilibre de la balance de paiement (déficit
extérieur). A cela s'ajoute la baisse des recettes fiscales du fait de
la réduction d'impôt sur les riches et d'un accroissement de
dépense de l'Etat (guerre en Irak et Afghanistan). L'Etat a du
s'endetter alors auprès des pays à capacité
excédentaire en particulier la Chine.
En ce qui concerne la situation des ménages, depuis
longtemps, la consommation américaine était tirée par les
quelques riches du fait d'un faible salaire, de la
précarité....Pour éviter la récession,
l'endettement était alors le raccourci pour substituer l'insuffisance de
revenu mais parallèlement l'épargne des ménages
s'effondrait.
Source : Questions
internationales « revue de la documentation
française »
Cet état de fait était alourdi par un ensemble
de dysfonctionnement du point de vue macro et microéconomique. En effet,
l'économie américaine montrait une bonne santé
masquée, que certains économistes ont qualifiée de
« paradoxe de tranquillité ». Ce paradoxe que l'on
doit à HYMAN Minsky stipule que les crises de surendettement se
préparent lorsque tout va bien et que les agents économiques
(entreprises, ménages...) profitent de la croissance et des taux
d'intérêt bas pour emprunter parfois au-delà du
raisonnable. Mais lorsque les taux d'intérêt se retournent
à la hausse, en particulier du fait du resserrement monétaire,
l'endettement qui paraissait soutenable, compte tenu du niveau
modéré des taux, devient insupportable et vire au surendettement.
Les déréglementations financières sont en grande partie
responsable de ce cataclysme. En effet le libéralisme financier ainsi
que la loi sur le logement mais aussi les pratiques des banquiers et agences de
notation dans leur course à l'enrichissement ont également
plongé l'économie mondiale dans la crise. Comme l'ont
défendu des nombreux auteurs tel Karl Marx du caractère
inéluctable à la crise ou encore J M Keynes qui compare le
mouvement de capitaux à l'élection de miss ; il est alors
facile de comprendre les origines du krach actuel. En d'autre terme
l'interventionnisme d'Etat dans le système financier, le risque
important et les multiples déréglementations semblent être
à l'origine de la crise de confiance comme nous allons le voir dans les
points consacré suivants.
3) Crise de subprime
Une crise est une situation économique
caractérisée par un ralentissement de la croissance du PIB et
d'un chômage en croissance. Le subprime anglicisme d'origine, correspond
à une crise d'endettement. Né aux Etats-Unis, le subprime est une
sorte crédit à risque que l'on offre à un client qui ne
présente pas toutes les garanties nécessaires et
suffisantes pour bénéficier des taux d'intérêts
préférentiels. C'est un prêt hypothécaire qui
consiste à saisir le bien objet du crédit (l'immobilier aux EU)
comme garantie en cas d'incapacité de paiement. Il est donc fait
à des ménages à très faible revenu en vue
d'accroître et améliorer leurs conditions de vie. A taux variable
(bas au départ puis variable) ce prêt immobilier
hypothécaire est gagé sur la valeur de la maison. Ces
crédits de subprime sont faits, par les banques, à des
ménages pauvres s'inscrivant dans l'orientation de G W
Bush visant l'objectif affiché du « tous
propriétaires ». Du fait des fortes probabilités de ne
pas pouvoir rembourser le crédit, on distingue trois catégories
allant du degré de risque:
· Les crédits « prime » : leurs taux
d'intérêts sont faible vu le niveau de risque bas sous jacent
(emprunteurs aisés) ;
· Les crédits « subprime » : leurs
taux d'intérêts sont très élevés vu le
degré de risque que présente leur demandeur qui sont
simulés à des NINJA (no income, no job or asset)
c.-à-d. des personne sans revenus, sans emploi et sans
patrimoine ;
· les crédit «Alt-A» :
catégorie intermédiaire entre la note peu
risqué« prime » et risquée « subprime »,
il sont octroyé aux ménages à des revenu
relativement stables.
Il n'est donc pas étonnant de voir ce subprime
déclenché une crise qui ait une ampleur aux Etats-Unis et ceci
malgré sa taille relativement modeste (1000 milliards $) par rapport
à la capitalisation boursière (20 000 milliards $) ou au
patrimoine des ménages américains (60 000 milliards $). En
effet, la conception selon laquelle tant que le prix de l'immobilier ne
cesse pas d'augmenter, les banquiers ne voient pas de risque et n'envisagent
même pas un retournement de tendance en s'appuyant sur les lois
faible des banquiers « les emprunteurs ne peuvent pas faire
défaut ensemble et/ou en même temps » et même
en cas de défaut des emprunteurs, cette défaillance devait
être plus que compensée par la vente du bien
hypothéqué. Ces crédits étaient donc
considérés comme individuellement
risqués mais collectivement sûrs et rentables puisque le
marché américain était en pleine croissance et rien ne
laissait imaginer une récession. Les crédits subprime ont
ainsi fortement progressé à un rythme spectaculaire, en 5
ans, leur part dans le total des crédits est passée de 10% soit
200 milliards $ en 2001, à 30% soit 640 milliards $ en 2006 et ont
attend le 1000 milliards $ en 2007. Ainsi outres ces multiples risques dont
présente le subprime on note concomitamment deux
phénomènes amplificateurs à savoir sa base fragile et son
importante déréglementation durant les années
précèdent la crise. Ce désordre au sein de crédits
subprimes se confirme par le fait qu'il soient rechargeables,
c'est-à-dire que régulièrement on prenait en compte
la hausse de la valeur du bien en hypothèque, et on autorisait
l'emprunteur à se ré-endetter du montant de la progression de la
valeur de son patrimoine. Comme annoncé plus haut, ces
phénomènes doivent leur part dans le paradoxe de
tranquillité, volatilité de taux d'intérêt (au
départ préférentiel autour de 3% et pouvant frôler
le 20% en quelques années), d'une inflation galopante en bref d'un
dysfonctionnement majeur d'ordre macroéconomique et
microéconomique qui restent tout à fait masqué et
accompagné de responsabilité politique. Ces perturbations (taux
d'intérêt et inflation) ont amené les ménages
américains à une situation d'incapacité de paiement et ce
qui est pire, cette insolvabilité est accompagnée d'une chute
vertigineuse de la demande de logements, l'arrêt de la hausse de
l'immobilier puis sa baisse. Les banques ne pouvaient plus revendre les
logements hypothéqués saisis même après des
décotes de 20% et 30%. Ce qui implique que la valeur des habitations
est devenue inférieure à la valeur des crédits qu'elles
étaient supposées garantir comme ils le pensent au
départ.
Source: Mortgage Bankers
Association/Haver Analytics
II.Transmission
1) La titrisation hypothécaire
L'économie de marchés financiers repose sur
un certain nombre d'éléments qui assouplissent puis suppriment
l'encadrement du crédit ; cette transformation du système
financier induit des évolutions fondamentales. Les évolutions qui
ont conduit en premier lieu à une globalisation financière qui
traduit l'intégration rapide des marchés financiers tant au
niveau national qu'au niveau international. En second lieu elle a permit la
"titrisation de l'économie" : la collecte de moyens financiers se fait
de plus en plus au travers de la création de titres négociables
de la part des agents économiques (actions, obligations, billets de
trésorerie...). En effet, ces mutations touchent le système
financier de tous les pays développés. Ainsi, la titrisation ou
transformation d'un actif en titre de créance négociable
(vendable/achetable sur le marché financier) est un ensemble
d'opération de financement sécurisée, c'est un
système par laquelle une banque revend ses créances sur des
marchés spécialisés, souvent groupées avec d'autres
valeurs. C'un moyen de contournement réglementaire. Dans la logique
financière, les entreprises qui désirent réaliser ces
opérations font appel à des sociétés
spécialisées, Ces dernières jouent plusieurs rôles
que ce soit de conseil ; de placement ou de garantie (contrat de prise
ferme, contrat d'accompagnement et contrat de meilleur effort). Ainsi on
comprend que la titrisation hypothécaire
est un mécanisme de financement qui consiste en la
transformation d'un titre en un droit réel donné en garantie au
créancier sur un immeuble appartenant au débiteur. Les organismes
financiers internationaux conçoivent deux types de
titrisations :
le premier en est lorsqu'une société
(banque) qui détient des créances ou d'autres actifs
générateurs de revenu ( société introductrice)
choisit les actifs qu'elle veut enlever de son bilan et les regroupe dans ce
qu'on appelle un portefeuille de référence (un ensemble de titre
de même catégorie). Elle vend ensuite ces actifs à
un émetteur( syndicat bancaire), par exemple une entité
à vocation spéciale souvent créée par une
institution financière pour acheter les actifs et effectuer leur
traitement juridique et comptable hors bilan
le second type c'est le cas où, l'émetteur
finance l'acquisition des actifs groupés en mettant sur le
marché des titres rémunérés négociables
qui sont vendus à des investisseurs sur le marché, des
capitaux. Ceux-ci reçoivent des paiements à taux fixe ou
flottant depuis un compte fiduciaire financé par le produit du
portefeuille de référence. Dans la plupart des cas,
l'initiateur assure le service des prêts du portefeuille, collecte
les paiements des emprunteurs initiaux et les transmet, moyennant une
commission. Un certain nombre de terminologie nécessaire
comprend :
Titres adossés à des
hypothèques ou « Mortgage-Backed Securities
(MBS) »
Ce sont des titres représentatifs d'un portefeuille
de prêts hypothécaires liés au financement de biens
immobiliers ; « Residential Mortgage-Backed Securities
(RMBS) » pour des biens immobiliers résidentiels et
lorsqu'il s'agit de biens immobiliers d'entreprise (bureaux, centres
commerciaux...), on parle de « Commercial Mortgage-Backed
Securities (CMBS) ».
Titres adossés à des actifs
ou Asset-Backed Securities (ABS)
Ce sont des titres représentatifs d'un
portefeuille d'actifs financiers hors prêts hypothécaires
(prêts à la consommation, encours de cartes de crédit...).
Titres garantis par des créances
ou « Collateralised Debt Obligations (CDO) » qui sont des
titres représentatifs de portefeuilles composés de
créances bancaire et/ou d'instruments financiers négociables
qu'il s'agisse des obligations ou autres titres de créances, ils
peuvent aussi en être dérivés de crédit. On trouve
des « Collateralised Loan Obligations (CLO) » dans ce cas
le sous-jacent est constitué de prêts bancaires et des
« Collateralised Bond Obligations (CBO) » où le
sous-jacent est composé d'obligations.
Etant un système de paiement, beaucoup des banques
et institutions financières utilisaient cette technique de titrisation
pour avoir de la liquidité et transférer le risque de
crédit sur les actifs qu'elles émettent de leur bilan à
celui d'autres institutions, notamment les autres banques, les compagnies
d'assurances, les fonds spéculatifs... Dès lors, tous les
portefeuilles d'investissement composés de titres adossés
à des hypothèques qu'ils soient MBS, ABS ou CDO ont
pénétré massivement les montages financiers à
travers le monde. Lorsque la crise s'est déclenchée on s'est
rendu compte que ces titres sont presque sans valeur (toxiques). Ce
constat, a troublé la confiance des investisseurs des systèmes
financiers du monde entier. Les banques et institutions les plus
touchées ont été celles qui achetaient sur leur bilan et
accumulaient des créances qui se sont avérées douteuses en
pensant qu'il s'agissait de placements rentables. Ce qui a conduit à la
chute des grandes banques et institutions à travers le monde et donc la
multiplication de crise de confiance car par exemple « too big to
fall » s'écroule.
2) Transmission de la crise via le commerce
international
Le commerce international est un ensemble de
mécanisme qui décrit les relations de l'échange entre les
différents pays. Cet échange concerne les biens, services,
capitaux... et a connu une nette progression depuis la fin des années
1950 en raison des multiples reformes intervenu dans le système
commercial mondial. Les raisons de l'expansion du commerce mondial les plus
récitées sont entre autres :
§ la disparition des barrières artificielles et
protectionnistes notamment l'abaissement progressif des droits de douanes et
libéralisation des frontières dans le cadre des accords
multilatéraux mis en place par les organismes internationaux (GATT,
OMC...).
§ Le développement et sophistication des moyens de
communication et de transport ainsi que l'abaissement de leur coût.
§ La croissance spectaculaire des firmes multinationales
et la création d'une division internationale du travail garantissant
leur libre délocalisation
§ La montée de certains pays dits émergents
dans le commerce mondial.
Des raisons ci-dessus, on remarque que l'expansion du commerce
mondial est surtout l'oeuvre des transformations advenu dans toute la
sphère économique. De ce fait les économies du monde sont
de nos jours interconnectées. De plus le système de paiement pour
le fonctionnement normal de l'économie a suivi également des
transformations dites de « 3D » :
Ø La
Déréglementation : libéralisation
financière qui passe par un démantèlement des
barrières pour répondre à l'accroissement des volumes
échangés et une dématérialisation par la mise en
place d'un système informatique des cotations.
Ø Le Décloisonnement : en
cela il faut comprendre l'élimination de tout ce qui empêche la
libre communication.
Avec ce système, les places financières
fonctionnent à l'échelle mondiale et 24 H/24 en permanence
grâce à l'interconnexion et aux réseaux informatiques. Il
s'agit d'un marché unique de capitaux. Ce marché mondial permet
à tout investisseur ou emprunteur de rechercher le meilleur
rendement.
Ø La Désintermédiation
bancaire :
ï Le rôle des banques est modifié.
ï Un réel développement du marché
des capitaux en volume de transactions financières.
ï Le développement du marché des capitaux
est mondial. L'importance croissante des flux de capitaux est un
élément important de la mondialisation financière ;
à titre d'exemple les flux de capitaux valent environ 50 fois plus
importants que les flux réels du commerce international.
Ces multiples changements intervenus dans l'économie
mondiale connaissent un certain nombre des effets aussi positifs que
négatifs. S'agissant des effets positifs, la globalisation
financière internationale a entraîné une diminution des
coûts de financement du fait de la concurrence, moindre recours au
financement intermedié et la protection offerte par les nouveaux
instruments. Elle est aussi la conséquence positive d'une meilleure
allocation des ressources entre les pays à capacité et ceux en
besoin de financement. Du coté négatif, c'est surtout
systémique lié même à l'environnement financier. En
effet, le bouleversement dans ce domaine a occasionné une
interdépendance financière de tous les acteurs nationaux et
internationaux. La déconnexion de la "sphère financière"
vis à vis du réel, qui développe des "bulles
spéculatives" touche tout le système, entraînant ainsi une
perte d'autonomie des politiques monétaires nationales et les mouvements
de capitaux rendant difficile la création monétaire et son
contrôle effectif. Les taux d'intérêt maintenus à un
niveau élevé évitent la fuite de capitaux (les attire
même) mais découragent à la croissance (placement
privilégié à l'investissement). Les taux de change et les
taux d'intérêt sont contrôlés par les organismes
internationaux (FMI, Banque mondiale) et restent liés à
l'évolution des placements d'acteurs privés.
En d'autre terme, outre l'interdépendance sur le
marché des capitaux, un tel cas se transpose sur le marché des
biens et service. Des nombreux auteurs experts en économie international
ont élaboré des bases théoriques expliquant la
dépendance des pays en matière des échanges. A titre
illustratif on peut énoncer les américains POSNER, VERNON ou
encore les français Maurice Allais, B.L DUCHENE. Les premiers ont
montré l'écart entre les pays et la manière de
délocalisation ou propagation de la production à travers le monde
et les seconds ont démontré les flux des échanges entre
les pays à niveau de développement comparable. De même il
en existe d'autres adeptes comme ceux qui montrent l'importance des
échanges selon la différenciation de produit. Ces derniers
formulent que les pays à niveau de développement semblables
échangent des biens semblables. Ainsi les pays sous
développés (PSD) restant dépendant des pays
développés en matière de leur commerce extérieur
ressentent le plus vite une récession (qui se transmet par les relations
d'échanges) dans ces pays dits de centre [Samir Amin]. En
outre, les pays développés effectuent les échanges des
biens différenciés entre eux, et donc partage plus vite les
effets positifs ou négatifs de la conjoncture. On constate alors un
moindre marasme né dans un pays (développé) peut
être transmis à l'autre et les PVD sont directement
infectés. Ainsi la crise de subprime eue les base de sa transmission
dans telle réglementation de marché financier et de structure du
commerce international.
3) Les reformes des systèmes à l'origine de
la crise
Dans toute l'histoire, les crises n'apparaissent pas
là ou elles ont assailli. En effet ceci est du toujours à la
rigueur que les responsables et autorités définissent afin de
prévenir le risque de même type. La crise dite de subprime qui est
apparue en 2008 aux Etats-Unis ayant dévasté l'économie
mondiale en moins d'une année a fait l'objet des multiples politiques
pour réduire son intensité surtout sur les nations les moins
favorisées. Du fait de ses origines financières, elle a mi en
exergue le besoin pressent d'une régulation de certains segments de
marché financiers mondiaux. Dans ce sens, plusieurs pays
industrialisés et émergents se sont réuni dans le cadre de
G20 et avec le concours de quelques institutions monétaires,
financières et commerciales internationales pour conduire des nouveaux
mécanismes régulateurs performants.
Des mesures importantes qui furent pour la première
fois à l'ordre du jour, portaient sur la surveillance plus
sérieuse des banques, la régulation des agences de
notation, des « hedge funds » et des fonds
d'investissement (private equity), l'encadrement des paradis fiscaux ou
encore la régulation des modes de rémunération dans le
secteur financier. Ces mesures auraient le mérite de renforcer la
stabilité financière et de réduire la probabilité
de déclenchement, à l'avenir, de crises graves de nature
systémique.
Pour institutions financières internationales (FMI,
Banque Mondiale...), cette réforme devrait avoir lieu, notamment pour
tenir compte du poids et des intérêts des pays émergents
(Chine, Brésil...). Une telle réforme pourrait aller de pair et
c'est l'une des grandes interrogations de l'avenir surtout avec le
réaménagement du système monétaire international et
des modalités de gestion des réserves de devises. D'autres
leviers pouvant contribuer à une plus grande lumière sur le
système financier mondial sont :
-le renforcement de la transparence et la
responsabilité des institutions et des marchés financiers,
notamment, en vue de limiter les prises de risque ;
-l'amélioration de la régulation des
marchés financiers tenant compte de la dimension des innovations des
produits et services qui y sont échangés ;
-le renforcement de la coopération internationale en
matière de régulation, de prévention, de gestion et de
règlement des crises, en particulier à travers une collaboration
accrue entre régulateurs et superviseurs nationaux et régionaux ;
-l'accélération de renforcement des
institutions financières internationales, en vue d'accroître leur
légitimité et leur efficacité à la lumière
des évolutions économiques mondiales.
Conclusion du chapitre
De ce qui précède, on a décelé
que la crise qui née dans un coin dans le monde peut s'éparpiller
par divers mécanismes « effet papillon » aux autres
parties. Les pratiques économiques et financières
américaine animées par des volontés politiques ne sont pas
sans faille. Le phénomène de tranquillité de H MINSKY a
entraîné le système économique et financier
international et américain en particulier dans un débâcle
sans précèdent. Ces situations à l'origine des
surchauffes, troubles sociales...ont amené les autorités
politiques et économiques à prendre des mesures adéquates
pour réduire voire freiner la gravité et reformuler le
système dans sa globalité à travers le monde. Pour cela on
note « le plan PAULSON qui a prévu 700 milliards de
dollar » aux Etats-Unis pour réduire les créances
douteuses. Il y a aussi les reformes intervenu au niveau de FMI suite à
la demande de l'organisation mondiale du commerce (OMC) pour le financement des
échanges. Les multiples décisions définies au niveau des
réunions G20 ont pour effet le renforcement de transparence concernant
les systèmes à l'origine de la crise.
Deuxième chapitre : les effets de la
crise sur UEMOA
Introduction
L'UEMOA est une zone sous régionale dont le
tissu économique est vulnérable aux chocs externes. Ceci est
dû sans doute aux aléas climatiques mais aussi et surtout à
la dépendance vis-à-vis de l'économie internationale. La
survie et la croissance économique de ce groupe sont intimement
liées aux facteurs énoncés ci-dessus. Ainsi la
perturbation due à la crise de « subprime » a
causé pas mal des désastres, mais les autorités se sont
vite engagées pour la contrer et ont également défini des
mécanismes préventifs. Nous verrons dans cette partie les impacts
de cette crise ainsi que les politiques menées.
I.Effets externes et internes
1) Examen de la dépendance
a) Le système bancaire
Les pays africains en particulier de la zone CFA sont
sous une dépendance à plusieurs niveaux. Ils ont toujours
adoré la rhétorique des occidentaux qui s'énonce en ce
terme « Ne le faîtes pas vous même, nous nous
en chargeons pour vous ». Ainsi leurs
réserves sont gérées par le Trésor
français. Ils ne fixent pas eux-mêmes les
objectifs de taux d'inflation, de base bancaire, ils se contentaient d`imiter
les objectifs définis par la France et aujourd'hui par la zone euro.
Ils ont toujours fait la course pour favoriser et intensifier les
échanges avec la France qui les exploite sans merci. Aujourd'hui qu'ils
ont constitué des zones économiques, ils miment les
« critères de convergence » définis par la
France et l'euro groupe au lieu de définir les leurs adaptés au
milieu. Ils ne se dotent pas des moyens techniques pour fabriquer leur monnaie,
mais se contentent de sous-traiter aux imprimeries de la Banque de France
qu'ils payent cher. Les Etats africains délaissent la
formation et l'encouragement de l'émergence d'une élite des
compétents, capables de défendre les intérêts
africains. Celle-là qui pourra promouvoir le point de vu africain et de
le faire entendre dans le monde. Au prix que ces intellectuels viennent prendre
leur
place,les Dirigeants africains pour s'éterniser au
pouvoir s'en remettent aux « experts » Français,
Américains ou à ceux des institutions internationales comme le
FMI ou la Banque Mondiale qu'ils payent chers pour quiconque oeuvre. Selon Pr
Nicolas
AGBOHOU, ils rendent les questions monétaires comme un
sujet tabou pour crainte d'une fâcheuse réaction française.
Depuis les « indépendances », le pacte
d'échange et les questions monétaires (franc CFA), constituent la
prolongation de l'agression coloniale et raciale contre l'Afrique. La monnaie
de cette zone sert le but pour lequel elle fut créé :
être l'instrument de « l'appauvrissement
automatique de l'Afrique et de l'enrichissement automatique de la
France », dit René SEDILLOT.
D'autres voies celles de nouvel ordre économique international (NOEI)
entreprises après le mouvement de non alignés sont peut
être une bonne alternative. Mais hélas, ce dernier même ne
sert pas l'objectif pour lequel il a été introduit c'est juste un
instrument d'enrichissement des riches et d'appauvrissement des pauvres
d'après certains experts internationaux. Les outils et formes
d'oppression envers l'Afrique ne tarissent jamais. Elles se manifestent aussi
par les institutions financières internationales qui ne financent qu'en
cas de respect du système d'avantage comparatif. Cachant ainsi la
piège que les pays africains continueront à dépendre de la
production et vente de matière première toujours en
dépression sur la chaîne internationale au lieu de
s'industrialiser. J STIGLITZ estime que la part de l'industrie africaine
dans le PIB est tombée de 15,9% en 1965 à 14,9% en 2006.
Aujourd'hui, bien qu'ils soient constitués des groupes et sous groupes
régionaux, le paysage bancaire de ces pays globalement peu
développé est composé de filiales d'institutions de
crédit internationales qui détiennent généralement
la majorité du capital social et, ou exercent le rôle de
partenaire technique dans certains établissements de crédit.
Ainsi, dans le cadre des transactions commerciales internationales, les banques
de ces Pays sont amenées à constituer des dépôts
chez les correspondants, qui sont soit européens, soit
américains. Ces relations sont généralement
encadrées, à la fois par un dispositif prudentiel, basé
sur un certain nombre des principes, visant à prémunir les
banques contre une dégradation de leurs actifs, et par une
réglementation des changes qui, en ayant pour objectif de
contrôler les sorties de capitaux, limite les opérations de
placements et d'investissements à l'extérieur. Tout à
coup, on voit qu'une persistance de la crise de liquidité et de
solvabilité, notamment au niveau des banques européennes,
comporte les risques ci-après selon la banque de France dans son rapport
de 2008 pour la zone CFA:
§ des appels de fonds des maisons mères des
banques installées dans les pays de la zone, à travers le
remboursement anticipé de concours financiers antérieurement
consentis, le tirage sur les comptes courants d'associés, le
rapatriement de dividendes et des emprunts de trésorerie auprès
des filiales ;
§ la rupture de certaines lignes de crédits mises
en place ou la hausse des taux d'intérêt par les maisons
mères et les correspondants basés en Europe et aux
États-Unis ;
§ la recherche dans l'urgence de nouveaux correspondants
par les banques des pays de l'UEMOA en relation avec des banques
étrangères confrontées à un processus de
restructuration.
Ces faits ne peuvent alors qu'aggraver la situation de la
pauvreté de l'Union et accroître sa dépendance
vis-à-vis de l'extérieur. En effet ils vont entraîner un
cercle vicieux de sous développement. Au premier plan cette incidence
agirait sur l'économie par réduction voir arrêt de
financement de quelques petites activités génératrices de
revenu. En second lieu la rupture des crédits consentis remettra en
cause les projets entrepris par les Gouvernements et les entreprises
privés. Quand à elle, la hausse de taux d'intérêt
aurait un impact négatif sur les empreints antérieurs et futurs.
Faible épargne
Faiblesse de la production
Faibles revenus
Faible investissement
Faiblesse d'emploi
Hausse de taux d'intérêt
Cercle vicieux de la
pauvreté
b) Vulnérabilité face à la
mondialisation
La mondialisation est un phénomène
économique récent né à partir des années
1990. Dans le dictionnaire d'économie,
« c'est l'intégration mondiale qui va au delà de
l'internationalisation des échanges de marchandises, des services ou des
capitaux et qui se caractérise par une mobilité parfaite des
capitaux et par une concurrence accrue entre les firmes et les
nations ». L'internationalisation à son tour est un processus
caractérisant le développement des relations économiques
entre les nations. Cette intégration ne va pas sans conséquence
sur les Nations non ou mal préparées. Elle ne concerne pas
uniquement les facteurs économiques mais fait intervenir aussi un
ensemble des changements dans les structures sociales et culturelles. Avec la
mondialisation, il est question d'une culture unifiée, brassée...
dès lors on voit la disparition des spécificités propres
à chaque culture reconnues comme valeurs ultimes sur lesquelles on doit
se baser pour construire le développement. A l'image de la culture
occidentale qu'on considère comme universelle et que tout le monde doit
passer à travers pour arriver, nous pensons que cela ne peut
qu'accroître la dépendance voir y instaurer une situation
chaotique.
Du point de vue commercial, l'unification et la globalisation
des échanges est surtout l'oeuvre des firmes multinationales. Elles ont
conduit avec les concours des organismes internationaux (GATT, OMC...) à
la réduction de tarif douanier qui est une source de revenu pour
beaucoup de Pays. En effet, ils ont libéralisé les
échanges ce qui a permit aux supranationales de concurrencer les
entreprises locales et les industries naissantes. Cet état de fait a
conduit les gouvernements des Etats sous développés à
privilégier les secteurs modernes au détriment des secteurs
locaux. Donc les secteurs adaptés au système de vie des
populations ont été négligés sans étude de
faisabilité. Cette situation a donné naissance à un
dualisme du système productif des économies en
développement. Ce qui est dramatique de cette mondialisation est que les
moins compétitifs (les pays pauvres) sont éliminés. Le
système d'échange ne fait qu'accroître une nouvelle forme
qui est « intra-branche ». Dans les échanges
intra-branche, les économies s'échangent des produits similaires
mais pas identiques. Cela est au claire une élimination des Pays pauvres
(dont les technologies sont moins avancées) dans le commerce mondial.
Les pays pauvre en particulier de l'UEMOA sont des exportateurs des produits
miniers et matières premières qui ne valent presque rien de nos
jours sur la chaîne internationale. On les incite à faire
naître l'écart en les imposant des politiques de
développement qui ne prennent pas en compte les caractéristiques
et besoins des populations. Pire les consommateurs de la sous région
sont détournés, assimilés. Ils adoptent un comportement
d'appartenance anticipée les poussant à délaisser les
produits locaux au profit des importations. Cela continu à
détériorer la balance de paiement africaine car exporte des
produits à faibles valeurs et importent des produits
sophistiqués.
C'est pourquoi alors un dualisme s'instaure. En effet, la
production locale étant rejeter pour celle étrangère, les
projets et entreprises vont se jeter vite et sans préparation suffisante
dans les modernisations des outils de production laissant sans soutient le
secteur traditionnelle. Or d'après la théorie de croissance
équilibrée, les deux secteurs doivent évoluer
simultanément. Les conséquences de cet état de fait
sont : -la négligence du secteur traditionnel, la production locale
(matière premier peu ou pas transformée) majoritairement
insuffisante est destinée à l'exportation d'où
dépendance alimentaire ; -l'envolée de prix du
pétrole fait que les coûts de transactions (pour les importations)
sont trop lourds d'où l'inflation. Globalement la dépendance et
l'inflation donneront naissance à l'endettement qui à son tour
engendre la pauvre et donc le sous développement.
Schéma explicatif
Mauvaise spécialisation
Choix de technologies avancées
Analyse des effets de dépendance
Pénétration du capital étranger
Héritage colonial
Exportation de produits primaires
Importation de produits élaborés
Commerce captif des firmes multinationales
Fortes fluctuations des recettes
Solutions très capitalistes
Terme de l'échange défavorable
Croissance instable crises transmises du Nord au Sud
Coûts en devises élevés
Développe le dualisme
Formation d'une élite interne qui favorise la
pénétration étrangère
Frein à la croissance autocentrée et cercle
vicieux du sous développement
Fuite de surplus à l'étranger
Consommations dispendieuses des élites
Source : cours d'économie du
développement Mme Bouchra Debbagh
2)Situation économique de l'union pendant la
crise
a) Généralité et perspectives
de la croissance
Dans un contexte international défavorable les
objectifs que suit la zone UEMOA à savoir ceux de la croissance
économique, de la maîtrise de l'inflation et de l'équilibre
budgétaire n'ont pas été directement affectés.
Certaines théories laissent entendre d'une faiblesse du degré de
développement du secteur financier de la zone mais d'après
DACOURY TABLEY P.H le Gouverneur de la BCEAO c'est plutôt une faible
exposition du secteur bancaire aux produits à l'origine de la crise qui
a épargné les pays du groupe de l'implication directe. Selon D
TABLEY les raisons envisageables sont :
· Le cadre rigoureux de la gestion monétaire et de
la régulation financière au sein de l'union
· Prudence de l'institut d'émission dans la
gestion des réserves de change de la zone permettant ainsi de les
préserver et de les consolider
· Suivi régulier de l'activité du secteur
bancaire et de ses transactions avec l'extérieur s'appuyant sur des
textes communautaire et mondiaux
· L'ouverture contrôlée du compte de capital
afin de limiter les opérations de placement et d'investissement à
l'extérieur
Cette incidence sur l'économie de la zone est donc
salutaire. Cependant, au moment ou les pays industriels et émergent
souffraient de crise financière, l'économie de l'UEMOA
était en proie de la crise énergétique et alimentaire. Ces
crises sont dues à la conjonction des chocs des prix du pétrole
et des denrées alimentaires importées ainsi que les effets
indirects de la crise financière qui ont réduit la demande
extérieure des matières premières dont la baisse s'est
accentuée et que les pays du groupe sont tributaires. Pour le continent,
un déficit de l'ordre de 251 milliards de $US est annoncé pour
2009, en matière de recettes d'exportation. Ce déficit pourrait
atteindre 277 milliards de $US en 2010.Cette situation avait engendrée
des tensions sociales dans la zone
Source BCEAO
Il est à noter que la crise financière
internationale s'est traduite en une crise économique dans la zone
UEMOA. Ceci est en liaison direct avec la lourde régression des
échanges mondiaux dont la baisse était au voisinage de 12% en
2009 alors qu'ils n' ont pas cessé de croître depuis plus de 60
ans. L'incidence des prix de matières premières a baissé
de plus de 40% en fin septembre 2009. La légère hausse de
l'indice global des prix est principalement due à une injection de
liquidité dans l'économie ainsi qu'au plan de relance
démarré par les pays industriels.
Source : BCEAO
Les conséquences de cette chute des prix ajoutée
des baisses des investissements directs étrangers d'environs 20% en 2009
et de la baisse d'aide publique au développement ont conduit à
des graves répercutions dans la sphère réelle de
l'économie de la zone. On illustre une croissance économique en
baisse (3.8% en 2008 ; 3% en 2009)
Les branches les plus touchées sont notamment
bâtiment travaux publics, tourisme, secteur tournés vers
l'exportation des produits miniers, agricole et forestiers. Un ralentissement
des entrées de recettes au titre des échanges extérieures
est en claire remarquable. Ainsi, exportation des biens 1.6% en 2009 contre
environ 7.1 les cinq dernières années et baisse de
réception de fond des émigrés d'environ 1.3% du PIB. En
tout cela la bourse régionale de valeur mobilière (BRVM)
n'était pas écartée. Du fait que la crise a
progressivement touché le secteur financier de l'union, on dénote
un ralentissement de l'indice composite de la BRVM du à la perte de
confiance sur le marché. Les conséquences furent le retrait de
fond des investisseurs étrangers, l'indice général s'est
alors replié en un an à plus de 35% en septembre 2009
Pour 2010, il est attendu un taux de croissance de 4,8% et
une amélioration de la croissance dans tous les Etats membres.
Toutefois, ces performances dépendront en partie de l'issue des
élections présidentielles prévues en 2009 et 2010 dans
certains Etats membres de l'Union. Cependant l'évolution critique qui
sévit au Niger avec le Coût d'Etat et crise alimentaire ; en
Cote d'Ivoire avec la reprise de la crise politique et sociale ; au Togo
et Guinée Bissau avec le conflit électoral ramèneront ce
taux de croissance à la baisse pour toute l'Union.
Une baisse de l'inflation est attendue en 2010, en liaison
avec le recul du prix de l'énergie et le ralentissement des prix des
produits alimentaires. Les résultats obtenus au cours des dix premiers
mois de l'année 2009 avec un taux d'inflation de 1,6% contre 7,3% pour
la même période en 2008, attestent d`un repli notable de
l'inflation. Pour l'ensemble de l'année, le taux d'inflation est attendu
à 1,1% contre 7,4% en 2008
Au plan des finances publiques, l'année 2009 s'est
révélée difficile. Le déficit du solde
budgétaire hors dons et le déficit du solde global se sont
dégradés en s'établissant à 7,2% et 3,3%,
respectivement contre 5,0% et 2,2% en 2008. Cette situation serait liée
à la progression des dépenses totales et prêts nets qui
représentent prés de 24,8% du PIB en 2009 contre 22,8% en 2008.
Parallèlement, les recettes budgétaires représenteraient
17,4% du PIB contre 17,6% en 2008. On estime une réduction de ces
déficits pour l'année en cours. La situation de la dette publique
s'améliore régulièrement depuis plusieurs années. A
fin 2009, l'encours de la dette publique représentait environ 43,1% du
PIB contre 45,5% à fin décembre 2008. Cette baisse est
liée principalement aux allègements obtenus par la Côte
d'Ivoire et le Togo dans le cadre de l'Initiative PPTE (pays pauvres
très endettés). Ces deux Etats membres ainsi que la
Guinée-Bissau devraient poursuivre leurs efforts pour atteindre le point
d'achèvement afin d'améliorer davantage ce ratio. En 2010, le
taux d'endettement public est prévu à 42,9%.
Ces résultats s'expliquent par la faible
progression des recettes et la forte progression des dépenses, en
particulier la masse salariale et les dépenses de transferts et
subventions. En effet, des inondations ont été
enregistrées dans plusieurs Etats membres et elles ont
entraîné des dégâts matériels énormes
et des pertes en vies humaines.
L'évolution des comptes extérieurs en 2009
était globalement favorable, nonobstant le contexte de crise
financière et économique mondiale. Le solde global des
échanges extérieurs s'est amélioré pour
s'établir à 257,0 milliards contre 91,4 milliards en 2008, du
fait notamment de la nette baisse des importations et de la progression des
dons, ainsi que de l'opération de privatisation de la
Société de Télécommunications du Mali (SOTELMA).
Hors dons, rapporté au PIB, le déficit du compte courant
s'inscrirait toutefois en hausse. Il se situerait à 7,4% contre 7,2% en
2008. Les perspectives pour l'année 2010 font état d'un profil
des transactions extérieures moins favorable qu'en 2009. Globalement,
les échanges extérieurs se solderaient en effet par un
excédent de 60,0 milliards. Conformément aux directives
arrêtées par le Conseil des Ministres au cours de sa session de
septembre 2009, les avoirs extérieurs nets de l'Union pour
l'année 2009, devraient s'accroître de 257,0 milliards de F FCA
pour atteindre 5 014,2 milliards à fin décembre 2009
[commission de l'uemoa]. Partant de cet objectif, le crédit
intérieur et la masse monétaire devraient croître de 15,1%
et 10,7%, respectivement à la fin de l'année 2009. Pour 2010, la
masse monétaire s'accroîtrait de 5,7% pour atteindre 10 911,4
milliards [bceao]
L'impact négatif de la crise financière
internationale commence progressivement à s'estomper. Les Etats membres
de l'Union s'attendent à ce que la tendance se confirme avec un
redressement de la demande extérieure des matières
premières et que la stabilité sociopolitique régionale se
renforce suite aux différentes échéances
électorales.
C'est dans ce nouveau contexte que les programmes pluriannuels
de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité pour
la période 2010-2014 pourraient s'exécuter de façon
satisfaisante et permettre aux Etats membres d'améliorer rapidement
leurs performances en matière de croissance économique.
Source : rapport de la commission de l'UEMOA
Certains analystes présument que la crise
financière a déjà vécu ses pires moments aux
regards des signes promotteux que l'économie mondiale émet
dès le second trimestre de l'année 2009. Mais la confirmation de
ces perspectives favorables est toutefois subordonnée à la
poursuite de la dynamique mondiale autour de la relance budgétaire. Car
d'après d'autres financiers (Joseph STGLITZ), le moindre répit de
ces actions conduira cette crise jusqu'en 2013
3) Les conséquences escomptées
a) Conséquences positives
La crise financière internationale a eu des
effets positifs sur l'économie du groupe UEMOA. Ainsi comme nous
l'avions annoncé plus haut la dépendance de cette zone
vis-à-vis de l'économie européenne et du cadre
institutionnel régnant ont fait qu'elle n'ait pas été
directement infecté et a même profité de la crise. Etant
donné que la crise a entraîné une baisse de la valeur sur
le marché de change du dollar américain celle-ci a permit une
hausse automatique de l'euro ce qui a directement engendré une forte
convertibilité du CFA. Or la théorie renseigne qu'une
augmentation de la valeur de monnaie fait monter le pouvoir d'achat de la
ménagère, ainsi on dégage l'intérêt
tiré de cette crise par le ménage africain en particulier de la
zone CFA. En outre la hausse des importations américaines a
engendré une augmentation de l'exportation des matières
premières et autres produits de bases. D'une part, depuis bientôt
une décennie, les échanges entre les pays émergents et
l'Afrique de l'Ouest connaissent un accroissement notable. Cet état de
fait pourrait s'accélérer avec l'approfondissement de la crise
dans les pays développés, surtout avec leur aventure d'une
tentation protectionniste ou une propension à réduire leurs
appuis financiers. D'autre part, les firmes délocalisées
s'alimentent en matière auprès de l'Afrique. Cette situation
bénéficie beaucoup aux consommateurs de l'Union puisqu'ils
vendent leur production (coton, cacao....) dont le revenu leur permet
d'acheter moins cher les produits de la Chine et de l'Asie du Sud-Est. Elle va
en même temps profiter aux salariés ainsi qu'aux entrepreneurs qui
acquièrent à moindre coût les équipements
industriels. Globalement on peut dire qu'il s'agit de l'effet positif de la
mondialisation qui permet à une Nation de consommer ce qu'elle n'a pas
ou ce qu'elle ne peut pas produire.
b) Les effets néfastes
Si alors la zone a récolté au demeurant de
la crise financière internationale des conséquences
appréciables du point de vue pouvoir d'achat, elle a aussi amassé
les effets négatifs les plus néfastes. Le caprice de la nature en
matière d'agriculture a aussi une part de responsabilité dans la
dégradation de la situation économique de l'union
Selon la Banque mondiale, l'Afrique risque
d'être la région la plus durement touchée par la crise
financière, avec des effets dramatiques sur la pauvreté. Par
exemple, près de 700 000 enfants africains risquent de mourir avant
l'âge d'un an, chaque année que durera cette crise. La
malnutrition, l'insuffisance des services de santé, d'assainissement,
d'accès à l'eau potable, les pertes d'emplois, etc. seront
à l'origine d'un tel désastre. Certaines sources disent que
l'impact de la crise pourrait se traduire par des pertes d'emplois par la
fermeture des entreprises. Ainsi à titre illustratif en Côte
d'Ivoire, la production de l'industrie de transformation du bois s'est
retrouvée stockée au cours des premiers mois de cette
année, faute de commande en provenance de l'extérieur. La
situation budgétaire des économies du Groupe prendra la forme
d'un affaiblissement des recettes publiques, en liaison avec la diminution de
l'assiette fiscale, due aux revenus faibles tirés des cours des
matières premières exportées. Le ralentissement drastique
des flux d'aides, en raison des contraintes budgétaires dans les pays
donateurs continue à perforer la situation économique de l'union.
L'impact est d'autant plus important dans la zone qu'une part significative des
ressources financières de l'État provient de ces aides. Les
tensions de trésorerie publique, déjà perceptibles dans
certains États suite aux mesures prises pour faire face aux effets des
crises énergétique et alimentaire, pourraient s'aggraver et
générer des accumulations d'arriérés de paiement.
Les tensions sociales ne sont pas en reste en raison de la situation
climatique. De la part de Hamza Ahmadou CISSE directeur de la commission de
l'Union les risques majeurs à court et moyen terme pour la plupart des
économies du fait de la dépendance à l'agriculture
proviennent des variations de conditions climatiques. Celles-ci sont en train
de se détériorer en raison de cet autre fléau mondial que
constitue la crise environnementale, connue sous le nom de changement
climatique, mais qui, en fait, est beaucoup plus vaste, tenant aux modes de vie
destructeurs de ressources naturelles qui dominent dans le monde en
général et dans les pays développés en particulier.
L'aggravation risque de s'accroître à la longue suite à des
recours aux emprunts extérieurs, à des conditions moins
avantageuses liées à l'assèchement de liquidité au
plan international. Ces évolutions laissent craindre des risques d'un
ré-endettement des pays du Groupe pour faire face aux besoins importants
de financement des infrastructures, pouvant réduire, voire annihiler les
acquis récents en matière de viabilité de la dette, en
relation avec l'initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) et
l'Initiative d'Allègement de la Dette Multilatérale (IADM)
II.Les politiques préventives
1) Politiques structurelles
a) Mesures d'ordre macroéconomique
La dégradation de l'équilibre
macroéconomique engendrée par les séries des crises
énergétique, financière puis économique oblige les
pays membres de l'UEMOA à prendre des mesures adéquates. Pour
cette fin, les Etats doivent mettre en oeuvre des moyens nécessaires
afin de sortir du joug actuel et de permettre un changement profond et durable
de la structure de l'économie toute entière. Les politiques
économiques déjà engagées par les États
pour relancer la croissance et la réduction de la pauvreté sont
un ensemble d'initiative salutaire. En plus il s'en suit d'une mobilisation de
ressources additionnelles pour le financement de ces politiques, face aux
contraintes financières découlant de la crise.
Ayant identifié les canaux de transmission les
Etats ont défini un certain nombre des mesures. Pour les risques au
niveau communautaire, à savoir la baisse d'activité au niveau du
secteur privé, le ralentissement de la croissance du
PIB, l'aggravation des déficits budgétaires et
la dégradation de la situation de l'emploi, les Autorités ont
convenu d'un Conseil des Ministres extraordinaire à Abidjan. Ainsi, en
vue d'atténuer les effets néfastes de la crise et d'assurer la
relance des économies de l'Union, le Conseil a été
consacré exclusivement à l'examen de la situation des
arriérés de paiement intérieur compte tenu de leur niveau
élevé et de ses conséquences sur l'activité
économique et le système bancaire de l'Union. Les Ministres ont
identifié des ressources financières d'un montant global de 900
milliards FCFA représentant le 2/3 du stock des arriérés
intérieurs. Cette initiative vient en complément des mesures
prises pour la préservation et de la stabilisation du système de
protection. Un Comité de veille de l'impact de la crise a
été institué. En outre, les Gouvernements ont
adopté des mesures de court, moyen et long termes.
Les mesures de court terme,
Ces mesures sont ciblées et ont porté sur :
· l'accélération du paiement des
créances des entreprises privées sur l'Etat afin de leur
permettre d'honorer leurs engagements vis-à-vis des banques ;
· la mise en place d'un plan d'apurement des
arriérés intérieurs ;
· le respect par l'Etat des échéances de
paiement de ses titres arrivés à maturité ;
· la prudence dans le recours par l'Etat, aux
mécanismes du marché financier pour financer son déficit,
afin d'éviter les effets d'éviction ;
· la nécessité de maintenir les
dépenses d'investissement productif tout en préservant les
dépenses sociales ;
· la poursuite des efforts de recouvrement de ressources
intérieures.
Les mesures à moyen et long
terme,
En ce qui concerne ces dernières, elles ont un
caractère structurel et visent à améliorer la
compétitivité des économies de l'Union. A ce titre, on
peut citer :
· les efforts en faveur du secteur de l'énergie
électrique ;
· la sécurisation foncière ;
· l'amélioration du climat des affaires ;
· une meilleure organisation du secteur agricole reposant
davantage sur le secteur privé.
En plus de ces mesures, on peut ajouter celles
spécifiques à certains Etats membres, tels le suivi des
transferts des migrants et des entrées de touristes au
Mali, les mesures en faveur de la réexportation au
Bénin, une loi de finances rectificatives au Sénégal,
programme spécial au Niger.
Les Etats membres ayant conscience que toutes ces mesures ne
suffiraient pas à redresser durablement la situation économique.
Ils se sont alors mis à l'émeute internationale. En outre, les
Etats de l'Union comptent bénéficier le plus rapidement possible
de l'appui financier des partenaires au développement, notamment dans le
cadre des mécanismes rénovés récemment en vue
d'atténuer l'impact de la crise économique mondiale sur les
économies des pays pauvres.
b) Action de BCEAO
Les institutions monétaires et financières de
cette zone n'étaient pas en reste pour cette politique
d'atténuation des effets de la crise. En effet, d'après DACOURY
TABLEY Gouverneur de la BCEAO les actions de son institution ont porté
sur :
· l'accroissement du niveau de liquidités offertes
au système bancaire de l'Union par une augmentation des montants
injectés à travers le guichet du marché monétaire
à une semaine. Les volumes mis en adjudication sur ce compartiment sont
passés de 100 milliards FCFA en septembre 2008 à 220 milliards en
mars 2009 ;
· l'ouverture depuis mars 2009 d'un guichet à un
mois sur le marché monétaire pour permettre aux banques de faire
face à leurs besoins structurels. Les adjudications sur ce guichet se
font à taux fixe, ce qui implique une offre illimitée de monnaie
centrale, reflétant ainsi la volonté de la BCEAO de satisfaire le
maximum de besoins en ressources exprimés par les établissements
de crédit ;
· la réduction de 50 points de base, à
compter du 16 juin 2009, des taux d'intérêt directeurs de la
BCEAO, de façon à offrir de la monnaie centrale à un
faible coût pour les banques commerciales, à charge pour celles-ci
de répercuter cette baisse sur le coût du crédit
accordé à leur clientèle. Ainsi, le taux de pension a
été ramené de 4,75% à 4,25% et le taux minimum de
souscription sur le guichet des appels d'offres de 3,75% à 3,25%. Le
taux fixe des adjudications à un mois est fixé à 3,65%
contre 4,15% auparavant ;
· la baisse des taux de réserves
obligatoires ; cet allègement des coefficients de réserves
obligatoires vise l'augmentation de la capacité d'offre de
crédits, en libérant des ressources de trésorerie
supplémentaires pour les banques.
L'institut d'émission a également accepté
de mettre à la disposition des Etats, des ressources financières
d'un montant de 450 milliards de francs CFA, environ, à la suite de
la mesure d'allocation générale de Droits de Tirage
Spéciaux prise par le FMI pour permettre aux Etats de faire face aux
difficultés de paiements extérieurs engendrées par la
crise. Ces ressources ont été accordées à des
conditions très favorables, en vue du règlement des
arriérés de paiement intérieurs. Outre ces actions, la
banque des banques crée des conditions aux autres institutions
monétaires et financières de la sous région en vue d'un
soutien et financement des activités informelles et petits
métiers. Cette action est en tout cas appréciable car presque la
quasi population en particulier rurale génère son revenu de
telles activités.
2) Politique industrielle et
agricole
a) Politique industrielle
Les pays de l'UEMOA sont faiblement industrialisés.
Imputable principalement dans l'étroitesse du marché local,
manque d'infrastructure et pénurie énergétique ; la
faible industrialisation de cette zone est aussi victime d'un monde en profonde
mutation. En effet, les nouvelles technologies de l'information et de la
communication mettent également à l'épreuve la production
industrielle de l'Union aux outils archaïques (capital productif). La
majeure partie de la croissance économique de cette zone est
essentiellement tirée de la production agricole et de l'industrie
extractive, qui sont soumises à des aléas importants. La
production agricole est, par exemple, principalement tributaire de la
pluviométrie, que nous ne maîtrisons pas. Ce qui induit des
incertitudes et des fluctuations de grande ampleur sur l'activité
économique. L'accentuation des difficultés dans le groupe en
matière de nourriture et de finances publiques a montré que le
défi est de taille. La consolidation de la base productive, à
travers notamment la réalisation d'investissements visant à
moderniser les outils de production et le développement d'industries
à forte valeur ajoutée demeure, en outre, un axe de politique
économique majeur.
Les économies de l'UEMOA ont également
intérêt d'en saisir et tirer le meilleur parti des
opportunités offertes par le contexte de reprise économique et de
redéfinition des contours d'une nouvelle architecture financière
mondiale. Pour cela on doit définir des nouvelles stratégies
d'attrait d'investissement étranger vers l'Union. Elles devraient, en
outre, s'accompagner d'une diversification accrue des secteurs
bénéficiaires qui, jusque-là, ont essentiellement
concerné les mines et les télécommunications. Ainsi comme
le capital humain s'affirme le critère clé de
compétitivité et de décision des investisseurs. C'est donc
la responsabilité à tous, Autorités publiques, formateurs
et apprenants de mettre en oeuvre tous les efforts pour garantir un
système d'enseignement de haute qualité. L'amélioration
des infrastructures devant être mise en place afin d'accroître le
tissu industriel de l'Union. Cela va augmenter les économies
d'échelles et donc la taille du marché de la zone. Joseph STGLIZ
estime que l'Afrique doit profiter de la montée du marché
asiatique et orienter sa stratégie afin de profiter de la nouvelle
géographie économique mondiale. Elle doit donc définir de
nouvelles politiques d'apprentissage industrielles, technologiques et agricoles
dans le cadre d'une diversification sectorielle effective des ses
économies. Les pays africains doivent aussi gérer leurs
ressources naturelles d'une manière transparente et investir les
richesses du sous-sol sur le sol. D'autre part, une sortie rapide de crise en
Afrique implique plus que jamais une réhabilitation du rôle de
l'Etat promoteur. Ce rôle est déjà remarquable sur le plan
macroéconomique, mais il doit se poursuivre par la création des
banques d'Etat susceptibles de financer certaines infrastructures.
Les investissements nécessaires dans les domaines
des énergies propres et de l'efficacité énergétique
sont estimés à 100 milliards $ par an pour le monde entier.
A cela s'ajoute le marché mondial du carbone estimé
à 150 milliards $ en 2009. La Banque mondiale estime le
potentiel des projets en énergie propre en Afrique à 3200, soit
des réductions d'émission potentielles de 740 millions de tCO2.
Ainsi quelques pays membre de l'union peuvent bénéficier de cette
donne du fait de leurs potentialités naturelles (par exemple la
forêt de Casamance au Sénégal). Vu que le
développement industriel s'affirme comme une nécessité,
les pays membres de l'UEMOA accroissent leurs relations avec les pays
émergents qui construisent des nombreux barrages électriques et
hydrauliques. Ainsi cette nouvelle donne permettra à la longue
l'industrialisation de la zone et son indépendance
énergétique.
b) Politique agricole
L'agriculture pôle de développement, a
depuis le 18ème siècle constitué l'un des
sujets d'études des intellectuels. En effet, observant une tendance au
déclin du système agricole, François QUESNAY (fondateur de
la physiocratie, un système de pensé en faveur de l'agriculture)
a avancé des idées montrant l'importance et la place qu'occupe
l'agriculture dans le système économique. Il énonça
dans ses démonstrations que seule l'agriculture est capable de
s'autosuffir et satisfaire les autres secteurs de l'économie. Dans son
tableau économique, il a montré que tous les autres secteurs de
l'économie sont stériles, exception faite de l'agriculture. Il
formalisa la nécessité au Gouvernement d'apporter un soutien
massif à l'agriculture pour contrer la détérioration de la
situation des paysans.
Les approches modernes accordent quatre rôles à
l'agriculture. D'abord l'agriculture fournit l'alimentation convenable à
la population, elle produit des matières premières
utilisées dans l'industrie et contribue grâce à des
coûts de main d'oeuvre faibles à dégager un surplus.
Ensuite sur le marché, le secteur est à l'origine de la demande
de produits industriels et services que produit la nouvelle technologie. Puis
cette demande en produit technologique va contribuer à
l'amélioration continue de la productivité et en même temps
fournir de la main d'oeuvre aux autres secteurs. Le quatrième rôle
est celui des devises, car à la suite des exportations, cela va
accroître le solde extérieur (excédent commerciale).
Dans leur traité, les Pays membres de l'UEMOA ont
définit un ensemble caractéristiques relatif à
l'agriculture dites politique agricole commune (PAC). Ayant conscience de
l'interdépendance de tous les secteurs de l'économie, les
responsable de l'UEMOA oeuvrent pour harmoniser un décollage quasi-total
de tous les secteurs et branche de leur économie. En plus dans cette
zone ou le secteur agricole contribue pour environ 60 % de la main d'oeuvre
totale, 20 % des exportations totales, 17 % du PIB et 80% des besoins
alimentaires des populations, il est évident qu'une attention
particulière lui soit portée. Ainsi comme une croissance durable
ne dépend pas d'une désarticulation ou d'un dualisme des
structures économique, ses responsables visent un accroissement
parallèle de l'industrie et de l'agriculture. Cela permettra alors
d'atteindre :
· une autosuffisance alimentaire et luter contre les
crises répétitives au sein des pays membres de l'Union ;
· fournir la base réelle à l'industrie
localement adaptée et
· lutter contre la pauvreté.
D'un autre coté, des organismes particuliers tels que
le comité permanent inter Etat de lutte contre la sécheresse au
sahel (CILSS) oeuvre dans la réussite de l'autosuffisance alimentaire en
jouant le rôle de conseiller dans la gestion de l'environnement dans tous
ses Pays membres qui sont pratiquement ceux de l'UEMOA.
3) Politique du développement
communautaire
La notion de développement est complexe, mais
presque toutes les définitions actuelles s'articulent sur l'objectif
de réduction de la pauvreté. Un tel objectif
présuppose une vision à long terme des
intérêts des populations démunies. L'hypothèse
qui fonde cette approche est que le développement se fera dans
l'intérêt de l'ensemble de l'humanité. Pour beaucoup
d'acteurs en développement international, ce genre d'approche est un
minimum, car, au-delà de l'objectif de réduction de la
pauvreté, ils considèrent comme incontournable la
nécessité de transformer les rapports politiques et
économiques internationaux [Afrique qui se refait].
Les experts de l'économie internationale prétendent que les
accords commerciaux internationaux incitent à une standardisation des
techniques de production. Cela a sans doute des effets
sur l'économie africaine faiblement
industrialisée et devant courir plus vite que possible vers une
uniformisation de son mode de production. Les gaps des mutations technologiques
découragent certains Etats africains qui doutent de leur capacité
à réaliser le développement respectable. A cette
préoccupation nous allons énoncer quelques unes des nouvelles
approches du développement.
a) Les théories modernes du
développement
Les nouvelles approches du développement sont
apparues après l'échec du programme d'ajustement structurel ou
politique d'ajustement structurelle (P.A.S) qui elle-même est née
quand les théories traditionnelles n'ont pas su proposer des solutions
adéquates pour réduire l'écart du développement. Le
PAS consiste en un désintéressement de l'Etat dans la vie
économique. En effet cette politique vise d'une part, une gamme
privatisation des services et entreprises publiques en vue d'une meilleure
allocation des ressources. Ceci étant dû que l'Etat n'arrive pas
à assurer la régulation du marché ; il s'impose alors
un libéralisme économique garantissant le libre jeu des
initiatives individuelles. Et d'autre part elle permettra à l'Etat sous
développé de pouvoir financer ses dettes. De notre point de vue,
cette politique s'est écroulée puisqu'elle ne vise pas
l'intérêt des Pays sous développés. On peut alors
déduire cet échec des causes suivantes : 1) cette politique
vise à équilibrer l'économie mondiale c'est-à-dire
qu'il ait pratiquement les mêmes normes du marché dans le monde.
Cela simplifie les lourdes démarches aux entreprises occidentales
souhaitant s'implanter à l'extérieur. 2) ce point peut être
facilement compris si on empreinte le terme fiscal de « saisi de
bien » ; il implique qu'un contribuable qui ne paie pas son
impôt, l'inspecteur des impôts a le droit de vendre ses biens et
enlever la part qui revient à l'Etat (il faut surtout noter que la PAS a
été imposé par la banque mondiale et que celle-ci est la
plus grande institution qui finance les Etats). Par privatisation des services
de l'Etat, les institutions internationales soutireraient (l'argent +
intérêt) qu'elles ont octroyé aux Pays pauvres. Tels sont
alors les termes de PAS et non une réduction de la pauvreté. En
plus en l'absence de l'Etat ; organe géant en matière
d'infrastructure aucun agent économique ne pourrait le remplacer, ce qui
implique dégradation progressive de la situation économique
(manque d'infrastructure, chômage, pauvreté). Ainsi, les
intellectuels rendus compte, se sont mis à la recherche pour trouver
d'autres alternatives.
Dans cette vision nouvelle du développement on
dénombre un grand nombre de courant à savoir le courant
néo-libéral, néo-structuralistes, culturaliste, le courant
néo-institutionnaliste... Bien qu'ils aient des
spécificités, ces courants partagent un credo commun qui
intéresse notre étude. Les néolibéralistes mettent
l'accent sur un développement endogène. Ce type de
développement dépend d'une vague d'innovation en recherche et
développement propre aux populations. Donc l'accroissement de
l'éducation et des infrastructures publiques est impérativement
nécessaire pour soutenir et satisfaire les besoins du peuple. Les
néo-institutionnalistes font intervenir la force des institutions de
l'Etat à savoir les ONG, les Administrations publiques, la
société civile, l'université, entreprises
privées... d'autres courant voient la réduction de
pauvreté dans la capacité de l'Etat à faire croître
et soutenir la demande de consommation en bien et service. De leur part les
culturalistes prétendent que le mal qui maintient les Pays sous
développés dans la situation de pauvreté n'est que le
méfait de la mondialisation. Ce courant tourne sa pensé sur les
spécificités et caractéristiques de chaque peuple selon sa
propre culture. Chaque fois qu'il y a groupement humain il y a l'existence
d'une culture et donc un système de vie et un modèle de
développement propre à ce groupe. Sommairement de tous ces
courants, on comprend qu'il s'agit de prise en compte caractéristique
propre à chaque Pays, chaque région touchant directement la
population pour une meilleure qualité de prestation et service. C'est ce
qu'on appelle « la politique de développement
locale ».
b) La concrétisation des
théories
Malgré l'écart, les sociétés
africaines et les acteurs internationaux miroitent sur la réduction des
inégalités pour atteindre un développement plus juste et
équitable. Etant un champ de recherche important, le
développement a connu ces dernières années des renouveaux
particuliers centrant sur les dynamismes locaux. Pour ce faire, les
sociétés se sont alors ruées vers une vague reforme
décentralisant les tissu économiques. La nécessité
d'un aménagement approprié a permit une cohabitation des
filières associatives et publiques afin de reconstruire les Etats
sociaux. Les gouvernements locaux sont appelés à s'inscrire dans
des stratégies régionales notamment la relance de cadrage en
déficit tel que l'infrastructure, la bonne gouvernance,
l'attractivité des activités économiques nouvelles en
provenance de l'extérieur... Cette infrastructure pour éviter des
gâchis doit être ciblée ; plutôt que massive et
non également sur des projets dont l'intérêt pour la Nation
s'inscrit sur le long terme. Quand à la bonne gouvernance elle va de
l'encouragement des initiatives à la capacité de chaque individu
à participer effectivement à l'élaboration et la
réalisation des décisions économiques. On vise en outre
une attraction des investissements orientés vers les secteurs les plus
en besoin. C'est une approche systémique du développement qui
repose sur des initiatives autonomes de la société locale et non
pas sur des méthodes et techniques inspirées de
l'extérieur.
Etant des Etats dépendant des filières
agricoles, un certain nombre de recommandation ont été
apportés pour réussir une autosuffisance alimentaire.
Ainsi, l'accélération de politique
d'organisation de la production agricole, de produit vivrier, mais aussi le
financement des ces activités et le développement communautaire
sont autant des objectifs que les Etats doivent miser pour se
débarrasser de crises successives qui ravagent particulièrement
la population rurale. Les Gouvernement et les collectivités locales
doivent poursuivre leurs objectifs sans compromettre l'équilibre
environnemental. Selon L. Guigou, « le développement locales
est l'expression d'une solidarité d'individus désireux de mettre
en valeur leurs ressources humaines, physique et financières. Ces
actions ont pour effet de permettre aux populations de satisfaire leurs besoins
tout en exerçant un certain contrôle sur leur
devenir »
Comme la théorie nous montre que l'homme reste la fin
ultime du développement, toutes les sociétés doivent
investir dans le domaine éducatif. Conscient qu'aucun
développement ne peut se réaliser sans le concours de la jeunesse
qui représente plus de 60% de la population, les sociétés
de la zone se sont données outre les objectifs de
l'alphabétisation, le développement des infrastructures pour
atteindre la qualification de la jeunesse. Les écoles se construisent
les emplois se créent mais aussi des vagues sensibilisations relatives
à la scolarisation et l'insertion des jeunes filles dans le milieu socio
professionnel. Les autorités encouragent également les
associations et groupes villageois montrant ainsi un intérêt
serein donné aux initiatives paysannes surtout pour se rapprocher des
objectifs de millénaire définis par les organisations
internationales.
Conclusion du chapitre
De ce qui précède, on voit bien que les
économies de l'UEMOA, étant tributaire de l'agriculture,
faiblement industrialisées, suivent et récoltent les
conséquences fâcheuses de pratiques financières à
risques définies par les Etats développés. Cependant les
autorités de cette dernière ne se croisant pas les bras oeuvrent
avec toute leur énergie afin de voir leur zone émergé dans
les économies internationales. Elles s'engagent comme on vient de voir
à des encouragements des initiatives communautaires pour les
développements locaux, politiques industrielles et surtout à la
formation des élites capables de travailler pour atteindre les objectifs
préalablement définis.
Conclusion générale
Pour de nombreux pays de la planète, la crise de
subprime s'ajoute à des crises. En effet, à la veille de
la crise financière mondiale, le monde avait connu des tensions
extrêmes sur les marchés des produits alimentaires de base, de
l'énergie et des matières premières minières. De
telles tensions, qui affectent particulièrement les pays les plus
vulnérables, n'étaient pas dues seulement à la
spéculation financière. Elles trouvaient leurs
véritables origines, d'une part, dans les
déséquilibres entre l'offre et la demande sur ces
marchés et, d'autre part, dans les perspectives alarmantes des
changements climatiques. Cette particulière situation c'est à
dire conjonction crise et climat a enfoncé plus le clou dans la plaie
chez états sous développés et dépendant de
l'agriculture, en l'occurrence les Pays de l'UEMOA.
Les modes de production peu soucieux de la
durabilité de l'environnement et une déconnexion entre
sphère réelle et sphère financière induisent les
sociétés actuelles dans des cataclysmes. Ainsi, à la
sortie de cette crise économique, le monde se trouverait de
nouveau confronté aux grandes problématiques,
momentanément occultées par la conjoncture actuelle.
En ce qui concerne la sécurité alimentaire,
celle-ci est pénalisée par l'impuissance de la
communauté internationale à adopter des solutions globales
à même de limiter l'insuffisance alimentaire et de stabiliser
durablement les prix des denrées de base . Du coté
énergétique, la reprise économique ne tarderait pas
à remettre à l'ordre du jour, à travers
l'envolée des prix du pétrole, soumis par ailleurs à
l'instabilité géopolitique des centres de production de
pétrole. Ce qui conduirait à la baisse des productions par manque
d'énergie.
La crise actuelle remet ainsi à l'ordre du jour
l'urgence d'un nouveau mode de production et de consommation, apte à
prendre en charge les problèmes environnementaux. Cette idée
témoigne les appels de plus en plus fréquents pour une
croissance verte. C'est alors dans ce sens que les autorités des pays de
l'UEMOA ne cessent d'oeuvrer pour la réussite de cette autosuffisance
alimentaire et énergétique.
La période qui s'annonce pourrait
connaître un retour de l'inflation. En effet, les grandes
économies, qui enregistrent aujourd'hui des déficits
budgétaires importants pour financer leurs plans de relance et
d'assainissement bancaire, seraient amenées dès la fin de cette
année (2010) à augmenter les impôts ou à se
financer auprès des banques centrales par de la création
monétaire. Cela pourrait alimenter la spirale inflationniste au sortir
de
la crise actuelle d'autant plus que les banques centrales
ont drastiquement réduit leur taux d'intérêt afin de
relancer le crédit. De plus, la chute des marchés boursier
européen (dû aux problèmes de la finance publique en
Grèce) peut se traduire par une crise et infecterait directement les
pays sous développés en particulier ceux de la zone qui sont pas
encore sorti de conséquences de subprime.
Bibliographie :
· L'Afrique qui se refait « presse de
l'université de Québec 2007 »
· Rapport semestriel d'exécution de la
surveillance multilatérale de la commission de l'UEMOA décembre
2009
· Crise de subprime « conseil d'analyse
économique 2008 »
· Manuel d'économie du développement
Bouchra DEBBAGH fac d'économie de Fès
· Banque de France Rapport zone franc 2008
· Maroc face à la crise financière
internationale « Intervention de Mr Mohamed Benchaaboun
Président du Groupe Banque Populaire » Novembre 2008
Web-graphie
· www.imf.org
· www.lesafriques.com
· www.unctad.org
· www.wto.org
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