UNIVERSITE
D'ABOMEY-CALAVI
(UAC)
FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES
HUMAINES
(FLASH)
DÉPARTEMENT DE SOCIOLOGIE -
ANTHROPOLOGIE
(DS-A)
FEMMES FONCTIONNAIRES ET EDUCATION
DES ENFANTS A COTONOU
Réalisé par:
|
Sous la direction de:
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SAVI Généviève
Dagbégnon
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Dr Elisabeth FOURN
.
Maître-assistant à l'UAC
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Membres du jury
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Président du jury
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:
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Dr. Dodji H.M. AMOUZOUVI,
Maître-assistant
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Rapporteur
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:
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Dr. Jean-Marie BOTCHI,
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Examinateur
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:
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Dr. Elisabeth FOURN, Maître-assistant
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Date de soutenance
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:
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Lundi 22 novembre 2010
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Salle de soutenance
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:
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Module 1
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Heure de soutenance
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:
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10h à 12h
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Note obtenue
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:
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16/20
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Mention obtenue
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:
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Très bien
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Année académique 2009-2010
DEDICACES
A mon père Claude SAVI pour les
nombreux sacrifices consentis à mon égard ;
A ma mère Maimouna
ISSA, pour son amour et ses prières
quotidiennes ;
A mon époux Hyacinthe D. HESSOU pour
son indéfectible soutien ;
A mes enfants Caleb et Othniel HESSOU, qui
sont mon espoir et ma couronne ;
A mes soeurs et frères pour qui je constitue un
exemple.
REMERCIEMENTS
Nos sincères remerciements :
A Dieu Tout Puissant pour sa grâce et sa paix ;
Au Docteur Elisabeth FOURN notre Directrice
de mémoire pour avoir accepté malgré ses multiples
occupations de conduire les travaux de nos recherches ;
A Monsieur Fabien AFFO, Assistant au
Département de Sociologie-Anthropologie pour avoir accepté
consacrer son temps à la lecture de ce document ;
A Monsieur Hervé KOMBIENI, pour son
entière disponibilité et sa grande contribution à
l'amélioration de la qualité de ce document ;
A tous les Enseignants de la FLASH et plus
particulièrement ceux du Département de Sociologie-Anthropologie
pour leur savoir et savoir faire qu'ils nous ont transmis tout au long de la
formation ;
A Monsieur Ebén-Ezer EWEDJE pour ses
multiples conseils ;
A toutes les femmes enquêtées pour leur
inconditionnelle disponibilité ;
A Messieurs Mathieu SAHGUI, Rubain
AVALLA, pour leurs nombreuses contributions à
l'amélioration de ce document ;
A tous les amis de la promotion de quatrième
année 2007-2008 ;
A tous les Responsables des différents centres de
documentation parcourus au cours de la rédaction de ce
mémoire.
SOMMAIRE
LISTE DES
TABLEAUX......................................................................
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2
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LISTE DES
GRAPHIQUES...................................................................
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3
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RESUME............................................................................................
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4
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SIGLES ET
ACRONYMES....................................................................
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5
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INTRODUCTION...............................................................................
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5
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CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE GENERALE SUR LES FEMMES
FONCTIONNAIRES ET L'EDUCATION DES ENFANTS..............................
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10
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CHAPITRE II : DIFFFERENTS PARCOURS DE RECUEIL DES DONNEES
SUR L'ETUDE DES FEMMES FONCTIONNAIRES ET L'EDUCATION DES
ENFANTS.......................................................................................
|
26
|
CHAPITRE III : OCCUPATIONS PROFESSIONNELLES DES FEMMES ET
LA GARDE DES
ENFANTS.............................................................................
|
36
|
CHAPITRE IV : FEMME FONCTIONNAIRE ET OBLIGATIONS FAMILIALES
|
49
|
CHAPITRE V: IMPLICATIONS DU TRAVAIL SALARIE DE LA FEMME SUR
L'EDUCATION DES
ENFANTS...........................................................
|
58
|
SYNTHESE DES ANALYSES
.............................................................
|
70
|
VERIFICATION DES
HYPOTHESES.......................................................
|
74
|
CONCLUSION ..................................................................................
|
75
|
Références
bibliographiques....................................................................
|
76
|
Annexes..........................................................................................
|
79
|
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I :
Récapitulation des centres de documentation et informations
obtenues...
|
29
|
Tableau II: Différentes
personnes sollicitées pour la garde des enfants...............
|
41
|
Tableau III : Répartition
des différentes formes de familles...............................
|
45
|
Tableau IV :
Classification des activités
domestiques......................................
|
53
|
LISTE DES GRAPHIQUES
|
|
Graphique 1 : Illustration de la
masse horaire passée hors des domiciles par les
femmes.............................................................................................
|
42
|
Graphique2 : Répartition des
diverses personnes assurant l'éducation des enfants en dehors des
classes................................................................................
|
55
|
RESUME
La présence des femmes sur le marché de l'emploi
n'empêchent pas celles-ci de répondre aux exigences de la vie
familiale.
Pour ce faire les femmes fonctionnaires se déchirent
entre la sphère domestique et la sphère publique. Vue le nombre
d'heures de travail journalier, les femmes salariées passent très
peu de temps avec leurs enfants. Cette quasi indisponibilité les
amène à développer individuellement des stratégies
pour assurer l'éducation des enfants. Certaines comptent sur
l'expérience de leurs parents, d'autres sur l'aide des domestiques, des
voisins et même des garderies d'enfants même si celles-ci ne sont
pas encore en nombre suffisant dans la ville. Et pour ce qui est des
études des enfants, les encadreurs sont là même en
l'absence des parents. Bien qu'elles disent n'avoir d'autres choix que de
concilier le travail salarié et l'éducation de leurs enfants, les
femmes fonctionnaires sont conscientes des dysfonctionnements que crée
leur absence de la maison.
Les présentes conclusions sont le fruit d'un travail de
terrain. Un terrain qui s'est fondé sur une démarche qualitative
tout en utilisant des données quantitatives. Ainsi, à travers des
questionnaires suivis des entretiens en profondeur, renforcés par des
recherches documentaires, l'étude sur les femmes fonctionnaires
et l'éducation des enfants a duré sept mois. Grâce
à l'échantillonnage à choix raisonné, un
échantillonnage de 85 enquêtées a été obtenu
après saturation.
Enfin, à travers l'influence du travail salarié
de la femme sur l'éducation des enfants, des théories telles que
le fonctionnalisme, le structuralisme et le structuro-fonctionnalisme sont
revisités.
Mots clés : vie familiale, femmes
fonctionnaires, stratégies, éducation, dysfonctionnement,
fonctionnalisme, structuralisme.
SIGLES ET ACRONYMES
CNHU
|
Centre National Hospitalier et Universitaire
|
CSP
|
Complexe Scolaire Protestant
|
FLASH
|
Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines
|
INFOSEC
|
Institut National pour la Formation Sociale, Economique et
Civique
|
MESRS
|
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche scientifique
|
MFSN
|
Ministère de la Famille et de la Solidarité
Nationale
|
MST
|
Maladies Sexuellement Transmissibles
|
ORTB
|
Office de Radiodiffusion et Télévision du
Bénin
|
RGPH3
|
Recensement Général de Population et de
l'Habitation, 3ème édition
|
UAC
|
Université d'Abomey Calavi
|
UNICEF
|
Fond des Nations Unies pour l'Enfance
|
INTRODUCTION
Dans la foulée des premières conférences
internationales sur les femmes (Mexico 1975) et dans une optique à la
fois d'équité (mettre en valeur la participation réelle
des femmes du tiers-monde à la production) et de pragmatisme, va se
développer le thème de l'intégration des femmes au
développement.
Les différents mouvements de protestation et de lutte
pour le mieux être de la femme ne sont pas restés sans
échos en Afrique ; de plus la colonisation a été un
vecteur de l'introduction de l'économie d'exploitation capitaliste et du
salariat. Cependant, la nécessité pour les femmes de prendre part
aux activités économiques modernes se fait sentir sous la
pression de divers facteurs économiques, politiques, juridiques et
éducatifs.
Pendant longtemps, elles sont restées au foyer ;
elles se retrouvent à l'intérieur des maisons, effectuant des
tâches domestiques. Pendant ce temps les hommes gèrent tout ce qui
est extérieur, en partie parce que l'extérieur est jugé
« dangereux » et donc réservé au sexe
physiquement plus apte à se défendre.
Mais de plus en plus, il est à remarquer que les
hommes ne parviennent plus à subvenir convenablement aux multiples
besoins non seulement de la famille mais aussi et surtout ceux relatifs aux
premières nécessités de la femme. Prenant ainsi donc
conscience de leur état social, les femmes oeuvrent progressivement pour
sortir de leur mutisme et faire valoir leur capacité professionnelle au
même titre que les hommes.
L'arrivée massive des femmes sur le marché du
travail coïncide avec, une meilleure scolarité, la croissance du
secteur tertiaire, mais aussi, et surtout, la volonté des
intéressées elles-mêmes d'acquérir une autonomie
financière après des décennies de politique familiale qui
les obligeaient à rester au foyer. Le mouvement est si puissant que
certains auteurs ont observé que « même la crise de l'emploi
des années 80 n'a pas affecté le mouvement de
rééquilibrage des sexes sur le marché du
travail ».
Rien de tout ceci n'a pris en compte l'éducation de
l'enfant, lui qui constitue une grande source de satisfaction pour la famille
béninoise particulièrement. Il a des besoins fondamentaux de
confort, de soins et de sécurité (Adékambi, 2003). Dans ce
contexte, la famille s'attache à lui offrir ce qu'elle considère
comme le meilleur pour lui, à travers sa fonction première qu'est
l'éducation dont dépend la cohésion sociale.
Si tant est que l'éducation des enfants renforce la
cohésion dans la famille, cette occupation professionnelle de la femme
n'entraîne-t-elle pas un dysfonctionnement au sein de la famille
ou renforce-t-elle la cohésion sociale en son sein?
La présente recherche se propose d'étudier la
manière dont la femme parvient à concilier ses occupations
professionnelles et l'éducation de ses enfants. Pour obtenir des
données scientifiquement acceptables, une démarche
méthodologique a été suivie. Après le traitement
des données de terrain, elles sont présentées suivant
trois grands axes :
· Occupations professionnelles des femmes et la
garde des enfants
· Femme fonctionnaire et obligations
familiales
· Implications du travail salarié de la femme
sur l'éducation des enfants
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE SUR LES FEMMES
FONCTIONNAIRES ET L'EDUCATION DES ENFANTS
I.1.PROBLEMATIQUE
I.1.1.
Problème
L'enfant est un être précieux pour toute famille.
Cela étant, outre les valeurs citoyennes à lui transmettre depuis
sa naissance jusqu'à un âge raisonnable, son éducation
mérite d'être assurée afin de lui garantir un avenir
meilleur dans la société. Pendant longtemps ce rôle
délicat a été dévolu à la femme du fait de
sa présence permanente au foyer. Mais depuis plusieurs décennies,
l'environnement politique, économique et social a imposé de
nouvelles mutations obligeant la femme aussi à exercer des
activités professionnelles génératrices de revenu au
même titre que l'homme pour participer à certaines charges
domestiques ou tout au moins assurer son indépendance financière.
Il apparaît dès lors le problème de conciliation du travail
salarié de la femme et de sa présence dans le foyer. La femme
pourra-t-elle dans ces conditions concilier le travail salarié et
l'éducation de ses enfants?
Dans les pays de l'occident au lendemain de la
révolution industrielle, les femmes avaient eu le désir
d'appartenir à la nouvelle société en qualité de
membres actifs. Dès ce temps, elles avaient aspiré à
l'émergence d'une politique publique définissant plus clairement
la problématique de conciliation de l'activité professionnelle
aux exigences familiales. De nos jours, l'inscription de la conciliation vie
familiale et vie professionnelle dans la Charte des Droits Fondamentaux de
l'Union Européenne a consacré définitivement cette
problématique au niveau européen.
En Afrique et plus particulièrement au Bénin la
question reste d'actualité. En effet, il est à constater que
l'organisation de la vie familiale et en particulier la question de la garde
des jeunes enfants reste majoritairement le fait des femmes qui cumulent plus
qu'elles ne concilient vie familiale et vie professionnelle. Interrogées
parfois, elles donnent l'impression qu'elles réussissent à
concilier de manière satisfaisante leur vie professionnelle et leur vie
familiale. De ce point de vue, la conciliation de la vie professionnelle et de
l'éducation des enfants serait-elle alors une affaire
réglée ou cela signifie-t-il comme l'a dit Duclos cité par
Gérard (2004) « qu'au quotidien, les gens se
débrouillent comme ils le peuvent, et ce fait n'est pas nouveau en
lui-même »?
Lorsque l'enfant est encore très jeune, il est plus
difficile pour la femme d'accomplir convenablement ses fonctions parentales et
professionnelles. Or comme le rapporte Gérard « la
quasi-absence des mères au foyer entraîne une demande accrue de
modes de garde pour les jeunes enfants, et fait de cette question un enjeu
majeur de politique familiale ».
Il se trouve donc que la famille est à l'épreuve
des grandes mutations économiques et socioculturelles, et l'apport
salarial de la mère est devenu une réalité. Ce salaire
est souvent nécessaire pour la survie économique des familles
biparentales et devient essentiel pour les familles monoparentales dont la
responsabilité incombe majoritairement aux femmes. Pourtant,
l'organisation et la culture du travail demeurent encore fermées
à ces réalités de la famille et les femmes doivent
composer avec toutes les contraintes que cela impose. Les mesures sociales
d'aide à la famille quant à elles se sont
améliorées mais certaines d'entre elles comme le congé
parental demeurent souvent peu accessibles ou sont nettement insuffisantes
à cause de la précarité du type d'emploi occupé par
les femmes et leur niveau de salaire. Les femmes étant sur le
marché de l'emploi, l'affection familiale prend donc un coup et les
enfants sont abandonnés à eux-mêmes. Ils ne
bénéficient plus d'assez d'attention de la part de leurs parents.
Aussi, l'absence de la femme au foyer ouvre-t-elle la porte
à la délinquance sur toutes ses formes, surtout à
l'âge de l'adolescence. Les plus jeunes se trouvant dans un environnement
sans la moindre canalisation ne font que mettre en pratique ce que font leurs
aînés.
La stabilité sociale dépend de la
stabilité familiale. Plus généralement, lorsque la famille
par rapport à laquelle un enfant est identifié ne joue plus
pleinement son rôle de transmission des valeurs, il est clair que les
conséquences qui en découleraient, jailliront de façon
visible sur l'ensemble de la société.
Celles-ci s'exprimeront par la dépravation des moeurs
et ses implications comme l'extravagance vestimentaire, la recherche de gains
faciles, le non respect du plus âgé, la mauvaise gestion de la
santé de reproduction avec ses conséquences d'attraction des
maladies sexuellement transmissibles. Tout ce dont souffre la
société aujourd'hui n'est que le reflet des tares que
traînent les nouvelles formes de famille enregistrées
çà et là, la femme perd de plus en plus son rôle
d'éducatrice.
Plusieurs recherches ont été menées par
des auteurs sur la conciliation de la vie professionnelle et de la vie
familiale. Parmi ces auteurs, on peut citer Abeng (1972), pour qui le passage
de la famille traditionnelle à celle moderne avec l'apparition de
diverses formes de familles comme la famille nucléaire, la famille
monoparentale laisse le plus souvent la femme comme chef de famille. Dans une
telle situation, la mobilisation des ressources financières suffisantes
s'avère nécessaire pour la prise en charge des enfants.
Pour Decaux (1972), deux tiers des femmes travaillent par
obligation, soit parce qu'elles sont seules, soit parce qu'il faut un double
salaire au ménage. Près de 68% des célibataires ont une
profession, 36% des femmes mariées, 60% des veuves et 75% des
divorcées. Trois quarts d'entre elles estiment que la femme doit
travailler même si elle n'en a pas besoin.
Face au double statut de la femme salariée, il urge
alors de se demander comment la femme fonctionnaire concilie-t-elle le travail
salarié et l'éducation des enfants à Cotonou ?
Les réponses à cette interrogation
nécessitent qu'une analyse de fond soit faite à partir des
informations recueillies sur le terrain. Pour ce faire, la rigueur scientifique
exige une démarche méthodologique; d'où la
nécessité de formuler des hypothèses de travail. Les
hypothèses formulées dans le cadre de ce travail se
présent comme suit :
I.1.2.
Hypothèses
§ Les femmes salariées ont des difficultés
à concilier leur profession et leur rôle de
mère-éducatrice ;
§ Ce double rôle engendre des implications
positives et négatives notamment une insuffisance de suivi dans
l'éducation des enfants.
Les hypothèses de travail ainsi formulées
renvoient systématiquement à des objectifs à atteindre.
I.1.3.
Objectifs de l'étude
Ils sont de deux ordres : l'objectif global et
les objectifs spécifiques.
I.1.3.
1. Objectif global
De façon générale, cette recherche vise
principalement à étudier l'influence du travail salarié
des femmes sur l'éducation de leurs enfants.
I.1.3.2. Objectifs spécifiques
§ Montrer l'état d'écartèlement de
la femme salariée entre sa profession et l'éducation des
enfants ;
§ Analyser les implications du travail salarié
chez les femmes dans l'entretien du ménage, la formation des enfants et
leurs comportements.
Pour la suite du travail, il est utile de circonscrire le
sujet de recherche et de clarifier certains concepts.
I.2. DELIMITATION THEMATIQUE ET CLARIFICATION
CONCEPTUELLE
I.2.1. Délimitation thématique
La plupart des bandes d'annonce pour des offres d'emploi
encouragent des candidatures féminines. Les discussions menées
sur l'éducation des enfants avec quelques femmes ayant un travail
salarié ont mûri les réflexions. En même temps,
qu'elles sont les premières à assurer l'éducation des
enfants, elles sont contraintes à respecter les horaires du travail en
vigueur soit dans le secteur public soit dans le secteur privé. Elles
pensent qu'elles n'ont pas le choix au nom de la nécessité d'une
autonomie financière pour participer aussi aux besoins de la famille et
assurer également un meilleur avenir aux enfants. Aucune loi ne les
autorise à se déplacer avec les enfants dans les lieux de
travail. Pour ce faire, certaines femmes salariées laissent leurs
enfants aux soins des domestiques, d'autres se rabattent sur la garderie des
enfants qui assurent la garde jusqu'à leur retour du service. Concernant
les enfants plus âgés, ils sont laissés avec des consignes
qu'ils doivent suivre. Tous ces différents constats faits, qui
pourtant, font parti du vécu quotidien de la société
actuelle cachent bien des paramètres parfois difficiles à
cerner. C'est pour mieux les appréhender que le présent travail
se charge de mener des réflexions sur ?Femmes fonctionnaires
et Education des enfants à Cotonou?
Afin d'atteindre les objectifs fixés, des femmes
exerçant dans les services ou entreprises publics, parapublics ou
privés ont été approchées pour la collecte des
informations.
I.2.2. Clarification conceptuelle
Certains concepts qui apparaîtront tout au long de la
recherche sont à clarifier. Ces concepts sont : famille,
éducation, valeurs endogènes, travail salarié, pratiques
déviantes.
La famille «est la
première institution, la première cellule de base de la
société humaine. Dans un sens général, la famille
large connue dans la littérature sociologique sous le nom de groupe
domestique est constituée de l'ensemble de toutes les personnes ayant un
lien de parenté : (parents âgés, enfants
mariés, progénitures), lien de collatéralité
(couple de frères et soeurs, etc....). Au sens plus restreint ou
authentique, elle est composée du père, de la mère et des
enfants, vivant dans la même maison » (Kpatchavi, 2003)
Dans le dictionnaire de sociologie
(1999), « la famille est l'ensemble de tous ceux qui vivent
sous le même toit définie prioritairement par une fonction
externe, la contribution qu'elle assure à la reproduction
sociale ».
Dans le lexique des sciences sociales (2004),
« la famille est définie en
anthropologie comme un groupe de personnes liées par des liens de
consanguinité, un certain nombre d'entre elles vivant dans un habitat
commun. La notion de famille varie suivant les cultures car il y a plusieurs
formes de familles et celle qui nous intéresse dans notre travail est la
famille nucléaire, limitée au père, à la
mère, aux enfants jusqu'à leur mariage. L'une des fonctions de la
famille est d'assurer l'éducation des enfants ».
La famille est l'ensemble formé par le
père, la mère, les enfants, les cousins, les tantes, les oncles
et les grands parents.
L'éducation
étant définie comme l' « action
exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont
pas encore mures pour la vie sociale » (Durkheim, 1992). Pour
Rousseau cité par Apkovo (2003), « l'éducation
est l'ensemble des processus et des procédés par lesquels
l'enfant accède à la culture, celle-ci étant ce qui
distingue l'homme de l'animal ».
Dans le dictionnaire sociologique
(1999), l'éducation est entendue
comme l'école y compris, la formation des jeunes, la socialisation
effectuée dans les familles.
En psychologie dans le lexique des sciences
sociales
(2004),l'éducation est l'ensemble des
moyens qu'une société assure à ses membres pour les faire
socialiser, c'est-à-dire faire partager, surtout aux jeunes, les valeurs
qu'elle privilégie, sa culture en même temps que transmettre les
connaissances nécessaires à l'épanouissement de leur
personnalité.
L'éducation est égale à la
formation et la transmission des valeurs culturelles, ses valeurs sont internes
à chaque famille.
Avec Durkheim, comme Comte dans le
dictionnaire sociologique (1999),
les valeurs sont simultanément des croyances, la base des
contrôles sociaux, la source des évaluations et des motivations
individuelles.
Dans le lexique des sciences
sociales(2004), pour de nombreux sociologues, les
valeurs constituent avec les normes, le fondement principal de l'action
sociale. Elles n'ont d'existence qu'au niveau de la conscience sociale et sont
relatives, variables suivant les sociétés (Parsons). Ceci dit
nous entendons par valeurs endogènes, l'ensemble des croyances propres,
internes à chaque société et chaque famille. Les parents
dans la famille travaillent pour assurer la survie des enfants
Dans le lexique des sciences sociales
(2004), le travail est défini comme
l'activité humaine plus ou moins pénible, source d'efforts et de
satisfactions, ordonnée à la production de choses
utiles.
Le travail salarié est une profession humaine
rémunérée. Une fois la femme vaque à ses
occupations professionnelles, il est à remarquer que certains enfants
se livrent à des pratiques déviantes
considérées comme des conduites variées ayant en commun le
non respect de normes généralement acceptées.
I.3. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
L'étude a porté sur le sujet « femmes
fonctionnaires et éducation des enfants à Cotonou »,
une thématique à laquelle sont confrontées les femmes
aujourd'hui. Au sondage, Il est constaté que cette thématique
n'est pas assez documentée. Le souci majeur ici est donc de contribuer
à mieux enrichir la documentation existante en vue d'éclairer
davantage l'opinion sur l'influence du travail salarié de la femme sur
l'éducation des enfants. Cet effort d'éclairage permettra de
mettre en relation le travail salarié de la femme avec son rôle de
mère-éducatrice et d'en dégager les moult
difficultés à établir l'équilibre entre travail et
famille.
I.4. REVUE DE LITTERATURE
Plusieurs recherches ont été menées sur
la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale. Les auteurs
ont eu divers points de vue sur le sujet.
Pour Evans-Pritchard, dans son ouvrage la femme
dans les sociétés primitives et autres essais d'anthropologie
sociale, 1971, « le mal principal qui ronge la vie de
la femme est le besoin d'activité », d'une activité
digne et respectable. A l'auteur de l'ouvrage, de voir que la femme primitive
est avant tout une épouse dont la vie se concentre sur sa maison et sa
famille. Dans la même société primitive, les sphères
d'activité de chacun des sexes sont clairement
délimitées : si la femme est en dehors des activités
masculines, l'homme ne cherche pas à rivaliser avec elle dans les
activités féminines et ne s'immisce pas dans les problèmes
domestiques traditionnellement du ressort féminin. Et si cette
limitation constitue une restriction pour la femme primitive, elle lui assure
aussi une garantie.
A cet effet, Fourn dans son article ``Les
nouvelles formes de famille au Bénin'', 2003, fait le
diagnostic suivant : « la société moderne
bouleverse la vision traditionnelle de la famille, du mariage et de la femme.
Des changements notoires s'opèrent dans le tissu culturel, les valeurs
séculaires d'hier, les mentalités et les attitudes. Ce sont des
transformations sur les différents paliers de la société
qui sont responsables de la crise. »
Hanquet dans son ouvrage l'activité
professionnelle des femmes : moyen de participation au
développement global, 1972, montre que les rôles
sociaux attribués à la femme justifient les tensions que suscite
son choix de conciliation. En effet, on note que dans une société
de type rural ou traditionnel, toutes les femmes participent aux
activités économiques sans que ce fait ne pose des
problèmes à la communauté. Ces problèmes ne
surgissent qu'à partir du moment où l'activité
professionnelle s'exerce en dehors du domicile et particulièrement
lorsqu'il s'agit de femmes mariées. Elle montre aussi la divergence qui
apparaît entre la situation de l'homme et celle de la femme face à
l'activité professionnelle. Pour l'homme, l'activité
professionnelle est toujours une inéluctable contrainte qui va mobiliser
l'essentiel de son temps et de son dynamisme ; elle est susceptible de lui
procurer une reconnaissance sociale. Pour la femme par contre,
l'activité professionnelle résulte davantage d'un choix, ce qui
peut dès le départ la placer dans une situation
privilégiée ; mais ce choix est limité d'une double
façon. D'une part, de plus en plus la fille comme le garçon est
sollicitée à acquérir une aptitude, une profession.
D'autre part et ce contrairement à lui, elle est tout autant
poussée à ne plus mettre cette profession en pratique dès
qu'elle se marie et particulièrement dès qu'elle porte son
premier enfant. Quand elle décide malgré tout d'avoir une
autonomie financière, des difficultés s'imposent à elle de
toute part et elle est contrainte de s'y adapter.
Cette position divergente de l'homme et de la femme
résulte des rôles qui leur sont attribués dans le
système social. L'homme exerce les activités économiques
et politiques tandis que la femme concentre ses activités aux
tâches éducationnelles notamment l'importante
responsabilité de garantir la culture et la cohésion familiale.
Ce système suscite la formation d'un certain nombre de
valeurs qui sollicitent également les hommes et les femmes mais ne met
pas à la disposition de tous, les moyens semblables et égaux pour
accéder à ces valeurs. Un des éléments
déterminants du degré de participation à ces valeurs
réside dans les motivations qui conduisent la femme à prendre la
décision d'exercer une activité professionnelle. Les raisons qui
sous-tendent ce choix sont ramenées à de grands mobiles et
orientées vers un désir d'insertion sociale plus profond et
d'équilibre psychologique plus harmonieux, plutôt que du
côté de la justification économique. En effet, si les
motivations à l'exercice d'une activité professionnelle peuvent
être identiques pour les hommes et les femmes, ce qui les distingue les
uns des autres réside dans le fait que les différents mobiles qui
déterminent la femme à opter pour l'exercice d'une
activité professionnelle est en constante dialectique avec les
rôles familiaux encore fortement imprégnés par l'image
traditionnelle de la femme et de la famille. Cette situation peut se
résoudre positivement ou négativement.
La femme peut en effet, parvenir à valoriser
simultanément sa vie familiale et son activité professionnelle.
Il y a alors de fortes chances que la réussite de l'une soit
bénéfique que la réussite de l'autre. Mais plus
fréquemment sans doute, une tension naît d'une certaine
incompatibilité existante entre la réalisation des valeurs
familiales et la poursuite des autres valeurs socialisées. Le conflit
est d'autant plus probable que la femme est préparée tant
à assumer de façon consciente ses responsabilités
familiales qu'à exercer avec intérêt une activité
professionnelle enrichissante. Ce qui nous amène à rechercher les
mesures prises par elles pour gérer cette tension.
Allant dans la même logique Braibant, montre, dans son
ouvrage, la place de la femme dans la vie publique et dans la prise
de décision : une étude comparative, le cas de l'Europe, du
Canada, du Maroc et de la Palestine, 1997, que pendant
longtemps, les femmes sont renvoyées au foyer. Les traditions ont
accordé une attention particulière au rôle social de la
femme au foyer où elle doit se consacrer aux tâches
ménagères, à la reproduction et à
l'éducation des enfants. Mais le niveau
d'éducation de plus en plus élevé des femmes et le
développement socio économique conduisent à la
nécessité de l'amélioration de leur situation et de leur
statut. De même, de meilleures possibilités sont entrain
d'être envisagées pour les femmes qui doivent participer à
la force de travail à des niveaux plus élevés
qu'auparavant, bien que leur niveau de représentation sur le
marché du travail salarié soit encore faible, et que l'influence
des comportements traditionnels locaux ayant trait à la discrimination
entre les sexes continue de peser très lourdement sur elles. L'auteur,
montre dans son analyse comment, les femmes salariées ne
bénéficient pas d'une demi-journée pour s'occuper de leurs
enfants en Afrique par rapport aux femmes européennes.
Pour Anand, dans son article un
point de vue féministe sur le
développement, 1998, l'accès des
femmes à de nouveaux emplois doit s'accompagner d'une éducation
qui fera d'elles des membres à part entière de leur
société et doit être un outil de prise de conscience et
d'action.
Karl, dans son article intitulé
les femmes face à l'ordre multinational, 1998,
renchérit cette observation et elle estime que les femmes sont victimes
de l'exploitation et de la discrimination dans les industries d'exportation du
tiers monde comme dans celles des pays industrialisés.
Pour Segalen et Zonabend
dans leur article « Familles en France »
in Histoire de la famille, 1986, le
modèle de vie familiale de la femme qu'on a pu croire universel ou
« traditionnel » apparaît bien daté au fur et
à mesure que les femmes entrent sur le marché du travail et y
restent malgré la naissance de leurs enfants. Ainsi, il a fallu que les
femmes entrent massivement sur le marché du travail pour qu'il ait
conjoncture des deux réalités et que l'on découvre
l'interaction fondamentale entre vie familiale et professionnelle.
L'interaction entre vie professionnelle et fécondité fonctionne
aussi à double sens. En effet, la naissance des enfants limite les
femmes dans leur devenir professionnel comme la perspective d'une
carrière limite la constitution d'une famille; puisque le temps
féminin est caractérisé par une continuité entre
vie professionnelle et vie familiale.
Non seulement le salaire des femmes est nécessaire et
même d'autant plus indispensable que la situation économique est
précaire, mais encore les femmes trouvent dans leur travail une
valorisation et une occasion de contacts sociaux même lorsqu'elles
exercent des professions peu qualifiées. Il est donc peu probable que le
mouvement d'entrée des femmes sur le marché du travail se
ralentisse, à moins d'une sérieuse aggravation des conditions de
chômage dont les femmes sont les premières victimes.
Brancourt dans son article intitulé
Stratégies professionnelles et organisations des familles,
1989, élucide ce qui construit le profil des trajectoires
de ceux qui vivent en famille, explique la diversité des
stratégies individuelles et la permanence d'un modèle familial
où les hommes et les femmes investissent des espaces différents
et complémentaires. Ainsi, à partir d'une recherche sur les
conditions d'apparition et de développement de carrières
féminines et masculines, elle propose des pistes d'analyse pour
interpréter quelques unes des nouvelles composantes de la famille
contemporaine. A travers les conditions familiales de développement de
carrière des individus qui vivent en couple avec enfant, elle montre que
les stratégies d'emploi du couple sont interactives. Ces interactions
définissent d'une part la nature de l'investissement professionnel de
chacun des conjoints. D'autre part, elles définissent le profil de
distribution des rôles conjugaux. Ainsi, une forte liaison existe entre
la logique de l'interaction et les formes et moyens de l'organisation
domestique. Elle notifie par ailleurs que les stratégies
professionnelles et leur dépendance dans les couples sont des dimensions
à privilégier pour interpréter les modes d'organisation
familiale. Malgré le fait que le contexte économique aujourd'hui
oblige la femme à aller sur le marché de travail,
l'éducation des enfants doit la préoccuper.
Ainsi donc, pour Durkheim dans son ouvrage
Education et sociologie, 1992, l'éducation est
une « socialisation méthodique et elle correspond au besoin
pour toute société de s'assurer les bases de ces conditions
d'existence ». L'auteur voit qu'elle s'opère dès la
naissance, au sein de la famille, certes mais c'est à l'école
qu'elle est systématisée de sorte que celle-ci devient le lieu
central de la continuité sociale lorsqu'il s'agit de la transmission des
valeurs, des normes et des savoirs. L'auteur a essentiellement
étudié la socialisation des jeunes générations
à l'école, au sein du « système
scolaire ».
Pendant qu'il met l'accent sur l'école, Assaba
quant à lui, dans son ouvrage Vivre et savoir en
Afrique : Essai sur l'éducation orale en yoruba, 2000,
met l'accent sur l'éducation non scolaire. Assaba montre
que chez ces peuples, instruire n'est pas éduquer. Pour lui,
l'instruction n'est qu'un moyen parmi tant d'autres permettant de former
l'homme, c'est-à-dire l'éduquer. Pour les yoruba, s'instruire,
c'est acquérir des connaissances livresques, ce qui n'est pas être
éduqué. L'éducation vise toujours un idéal comme le
dit aussi Aristote dans revue trimestrielle
d'éducation comparée. Pour ce dernier, la
finalité de l'éducation est identique à la finalité
de l'homme. Toute éducation vise explicitement ou implicitement un
idéal humain. Tous les auteurs cités, dans leurs majorité
ne se sont pas attardés sur l'éducation des enfants dans les
différentes recherches menées sur la conciliation de la vie
professionnelle et celle familiale. Tous les parents en général
et les mères salariées en particulier rêvent d'une bonne
éducation pour leurs enfants. Pour ce fait, les femmes salariées
développent des stratégies pouvant les aider à assurer
l'éducation des enfants même quand elles sont absentes. Mais
l'intérêt de ce travail de recherche est d'examiner, après
analyse des grands axes identifiés, le dispositif organisationnel mis en
place par les femmes enquêtées pour concilier efficacement leur
travail à l'éducation de leurs enfants.
I.5. MODELE D'ANALYSE
« Le modèle d'analyse constitue le
prolongement naturel de la problématique en articulant sous une forme
opérationnelle les repères et les pistes qui seront finalement
retenus pour présider au travail d'observation et d'analyse. Il est
composé de concepts et d'hypothèses qui sont étroitement
articulés entre eux pour former ensemble un cadre d'analyse
cohérent », Quivy et Campenhoudt (1995 :149)
L'ensemble des idées des auteurs contenu dans la revue
de littérature permet de penser à une certaine classification. La
plupart de ces auteurs se retrouvent soit dans le fonctionnalisme, soit dans le
structuralisme.
Ainsi les auteurs comme Fourn, Hanquet, Segalen et Zonabend se
situent dans la tendance fonctionnaliste. Le fonctionnalisme étant une
théorie anthropologique formulée par
Bronislaw
Malinowski, elle a constitué l'une des plus importantes
théories sociologiques du XXe siècle. Elle consiste en une
lecture de la société comprise à partir des fonctions qui
assurent sa stabilité. Chaque société est donc
analysée à partir de son fonctionnement et non de son histoire.
Robert K. Merton critique Malinowski et propose un autre modèle qui
rompt avec une vision trop intégrée et globale de la
société. Il montre ainsi qu'il existe des pratiques
« dysfonctionnelles », c'est-à-dire perturbant le
fonctionnement d'un système social. Il note également
l'existence, pour une même institution, de fonctions manifestes et
fonctions latentes, les fonctions manifestes étant celles que les
individus cherchent à remplir, les fonctions latentes étant des
résultats non intentionnels mais tout de même fonctionnels de
l'action.
Le double rôle de fonctionnaire et de
mère-éducatrice joué par la femme implique t-il un
dysfonctionnement au sein de la famille ?
Les auteurs comme Evans-Pritchard, Assaba se situent dans la
tendance structuraliste, qui trouve son origine dans le cours de linguistique
générale de Ferdinand de Saussure (1916). C'est un courant des
sciences humaines qui a pris corps en anthropologie avec Claude
Lévi-Strauss dans les années 1960. Ce courant appréhende
la réalité sociale comme un ensemble formel de relations. Ainsi
du structuralisme ressort la notion de structure. Les sociétés
sont organisées autour de trois points selon Levi-Strauss à
savoir le langage, la parenté et l'économie qui forme chacun
une structure au sein de laquelle s'organisent des échanges entre les
hommes.
La famille étant une structure sociale, il y a une
hiérarchisation et à chaque hiérarchie correspond une
position, un statut à laquelle est attribué un rôle. Dans
la tradition, la sphère domestique était réservée
à la femme et elle y occupait une position à laquelle
correspondait le rôle de mère et d'éducatrice. Mais
aujourd'hui, ce rôle a franchi le seuil domestique et s'est étendu
à la sphère publique; ce qui la situe dans une position de
déchirement entre les deux sphères étant appelé
à assumer à la fois son rôle de
mère-éducatrice et celui de fonctionnaire. La volonté
d'exercer sa compétence aussi bien dans le milieu familial que dans le
milieu du travail exige d'elle la mise en place d'un certain nombre de
mécanismes et de stratégies. Même si certains de ces
mécanismes et stratégies sont favorables à
l'éducation formelle des enfants, d'autres ne sont pas aussi efficaces
et efficientes en ce qui concerne l'éducation de base, l'entretien
physique et psychologique des enfants, toute chose qui participe à la
construction de la personnalité de l'enfant. Cette étude
s'inscrit donc dans le modèle structuro-fonctionnaliste. Ceci permettra
de cerner le double statut et rôle de la femme dans la sphère
familiale et publique. Aussi, permettra-t-elle de relever à la fois ce
que le travail salarié apporte à l'éducation des enfants
et ce qu'il implique en matière de manque de suivi. Les
éléments d'analyse dégagés permettront de
répondre aux questionnements relatifs au dysfonctionnement et
fonctionnement de la famille.
CHAPITRE II : DIFFFERENTS PARCOURS DE RECUEIL
DES DONNEES SUR L'ETUDE DES FEMMES
FONCTIONNAIRES ET L'EDUCATION DES
ENFANTS
II.1. CADRE D'ETUDE
La ville de Cotonou se prête remarquablement à
l'exploration des perspectives théoriques de cette recherche. Plusieurs
raisons militent en faveur du choix des structures de cette ville dans
lesquelles travaillent les femmes ciblées ; il s'agit notamment de
leur proximité et du nombre important de femmes y exerçant leurs
activités. En effet, notre travail se propose d'étudier
l'influence du travail salarié des femmes qui exercent aussi bien dans
le public que dans le privé sur l'éducation des enfants et
d'analyser les difficultés que rencontrent ces femmes à concilier
le travail et l'éducation de leurs enfants. Ceci se fera grâce
à une analyse minutieuse des diverses actions que posent ces femmes pour
y parvenir. Il n'est pas inutile de préciser certaines
caractéristiques sociodémographiques qui font de Cotonou, un
excellent cadre d'étude.
La ville de Cotonou est située sur le cordon littoral
qui s'étend entre le lac Nokoué et l'Océan Atlantique.
Elle représente la seule commune du département du littoral. Elle
est limitée au Nord par la commune de Sô-Ava et le lac
Nokoué, au Sud par l'Océan Atlantique, à l'Est par la
commune de Sèmè Kpodji et à l'Ouest par celle
d'Abomey-Calavi. Elle couvre une superficie de 79km2.
A l'Ouest de Cotonou se trouvent le Port Autonome et
l'Aéroport International, deux principales portes d'entrée ou de
sortie qui font de cette ville la plus attrayante tandis que l'Est dispose
d'une vaste zone industrielle.
La ville de Cotonou est la plus peuplée du
Bénin ; elle concentre à elle seule la majorité des
activités économiques et elle regroupe la quasi-totalité
des ressortissants des différentes régions du pays et des
locuteurs des principales langues nationales (Fon, Goun, Mina, Aizo, Dendi,
Bariba etc.). Sa population est estimée à 665.100 habitants
(RGPH3). En raison du coût de la vie, de la pollution
atmosphérique et de l'inondation saisonnière les populations
résidentes migrent vers les localités des Communes environnantes
(Abomey-Calavi et Sèmè Kpodji).
L'étude de la population active de Cotonou et de la
structure de l'emploi montre que la population active est occupée en
majorité dans le secteur informel. En effet, ce secteur utilise 82% des
actifs contre 17,2% pour le secteur formel réparti de façon
inégale entre le secteur public (7%) et le secteur privé (10,2%).
De plus, il occupe les grands axes de développement de la ville tels que
le commerce, les services et les industries.
Cotonou abrite les principaux centres de décision pour
l'administration du pays. La totalité des représentations
diplomatiques de pays étrangers et des institutions internationales
près le Bénin et la direction de grands projets socio-
économiques y sont également domiciliés. Depuis
l'avènement de la décentralisation en 2002, la ville de Cotonou a
connu une nouvelle organisation administrative. Elle est désormais
subdivisée en treize (13) arrondissements composés de cent
quarante quatre (144) quartiers de ville.
L'importance du choix d'un tel cadre d'étude se
percevra mieux à travers la précision de la nature de
l'étude.
II.2. NATURE DE L'ETUDE
L'éducation en corrélation avec le travail
salarié de la femme en tant qu'objet d'étude est qualificative et
son objectivation requiert la mise en oeuvre d'une approche qualitative. Ceci
étant, la présente étude s'avère qualitative,
mettant l'accent sur l'histoire de la vie des femmes ayant un travail
salarié. Cette étude permettra de dégager l'influence de
la profession rémunérée de la femme sur l'éducation
des enfants.
Il s'agit donc d'une « recherche qui produit et
analyse les données telles que les paroles écrites ou dites et le
comportement observable des personnes » comme le dit Deslauriers
cité par (Assaba, 2000).
L'orientation résolument qualitative de la recherche
n'exclut nullement la quantification des données qualitatives dans un
souci de complémentarité et de précision. Une telle
quantification qui permettra d'établir le nombre de variables et les
relations qui existent entre elles, d'utiliser des statistiques pour regrouper,
résumer, décrire et comparer les données ne sera possible
que grâce à la définition des groupes cibles et à la
constitution de l'échantillon.
II.3. LES SOURCES D'INFORMATION
Les sources d'information explorées dans le cadre de
cette étude sont de deux natures. Elles sont notamment documentaires
et orales.
II.3.1. Les sources documentaires
Plusieurs centres de documentation ont été
explorés. Des documents qui ont permis de concevoir les fondements
théoriques et pratiques pour débuter le travail ont
été obtenus. Par la suite ces documents sont utilisés pour
l'analyse des données de terrain. Les centres de documentation
explorés sont regroupés dans le tableau ci-dessous ainsi que les
types d'informations collectées.
Tableau I :
Récapitulation des centres de documentation et informations obtenues
N°s
|
Centre de
Documentation
|
Nature des documents
|
Informations obtenues
|
1
|
Centre de documentation de la FLASH
|
Mémoires
|
Informations méthodologiques
|
2
|
Bibliothèque centrale de l'UAC
|
Ouvrages et articles
|
Informations générales sur le travail et
l'éducation
|
3
|
Centre de documentation de l'INFOSEC
|
Ouvrages
|
Informations sur l'éducation et sur le travail des femmes
dans les sociétés primitives
|
4
|
Bibliothèque Fraternité Saint Dominique
|
Ouvrages
|
Informations sur le travail salarié des femmes et
l'éducation des enfants
|
N°s
|
Centre de
Documentation
|
Nature des documents
|
Informations obtenues
|
5
|
Centre de documentation de l'UNICEF
|
Articles et Ouvrages
|
Informations sur la femme, la vie des enfants et leur
éducation
|
6
|
Centre de documentation du MFSN
|
Rapports d'étude
|
Information sur la famille, la femme et l'enfant
|
7
|
Cybers café (Internet et webographie)
|
Articles et revues scientifiques
|
Information sur la famille, la femme et l'enfant
|
Source : données
d'enquêtes (2009)
Malgré ces différents centres documentaires
parcourus, l'étude ne saurait se faire qu'autour d'un groupe bien
ciblé. Les points suivant présentent des détails sur ce
groupe cible et le mode opératoire utilisé.
II.3.2. Les sources orales
Elle a consisté à se rendre sur le terrain pour
tester la fiabilité des outils de collecte de données
conçus dans le cadre de cette étude. A ce niveau, les premiers
entretiens ont été faits, ce qui a permis de regrouper des
informations permettant de mieux cerner le sujet et de bien orienter la
recherche.
A cet effet, les échanges sont faites avec quinze (15)
femmes au total dont quatre (04) en fonction dans le Ministère de
l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS), trois
(03) au Ministère de la Famille et de la Solidarité Nationale
(MFSN) ; et huit (08) du corps médical (CNHU et Béthesda).
En moyenne, ces femmes ont au moins chacune deux (02) enfants. En plus, il a
été recueilli l'avis de quelques hommes sur le sujet de
recherche. Ceci a permis d'aller vers des centres de documentation pour une
recherche documentaire plus approfondie afin de prendre connaissance des
travaux déjà existants sur le sujet choisi.
II.4. GROUPE CIBLE ET ECHANTILLONNAGE
L'étude des actions et interactions des femmes pour
une bonne éducation de leurs enfants ne pouvant pas se faire
auprès de toutes les femmes mères, il s'impose de cibler une
catégorie de femmes et d'opérer un choix parmi la multitude de
techniques d'échantillonnage existantes.
II.4.1. Groupes cibles
L'unité statistique utilisée dans le cadre de
cette étude est la femme salariée du secteur public et du
secteur privé ayant la charge d'au moins un enfant.
II.4.2. Echantillonnage
Les femmes susceptibles de nous fournir des informations
nécessaires pour l'évolution de ce travail sont de plusieurs
domaines d'activités. Elles sont définies par choix
raisonné; cette technique constitue pour le chercheur, un moyen de
travailler sur une catégorie précise d'unité au sein d'une
population mère qu'il considère comme la plus concernée
par le phénomène social étudié et de
procéder par la suite par inférence statistique à une
généralisation. Elle est l'une des meilleures techniques qui
permettent de réaliser des sondages contextuels et d'analyser les
comportements individuels dans une structure. En science sociale le nombre de
personnes à interviewer découle du principe de saturation (autour
de 60 personnes) et dépend de la représentativité
sociologique et non statistique. Les femmes interviewées travaillent
pour la plupart dans les structures suivantes : le Centre National
Hospitalier Universitaire de Cotonou (CNHU), le Centre de Santé de
Béthesda, le Ministère de la Famille et de la Solidarité
National (MFSN), le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de
la Recherche Scientifique (MESRS), le Complexe Scolaire Protestant de
Gbéto (CSP) et Eco-Bank Agontinkon.
Pour un total de quatre-vingt-cinq (85) après
saturation, elles vivent différentes situations matrimoniales et se
répartissent comme suit :
-55 femmes vivant seules avec un homme et leurs
enfants,
-10 femmes vivant avec un homme polygame et
leurs enfants,
-15 femmes célibataires avec enfants,
-5 femmes veuves avec enfants.
Les critères de choix sont la situation
matrimoniale et professionnelle, le nombre d'année de vie
conjugale, le statut social.
Pour renseigner les variables clés devant servir
d'analyse, des données méritent d'être collectées et
traitées avec des techniques statistiques adéquates. Le point
ci-après indique avec précision la technique de collecte
utilisée parmi les multitudes en vigueur et le mode de traitement y
afférent.
II.5. TECHNIQUES ET OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES
Compte tenu de la spécificité du sujet, nous
nous sommes servis de l'observation, de l'entretien et du questionnaire comme
techniques et outils de collecte de données.
L'observation a été utilisée au cours de
la phase exploratoire où nous avons observé l'interaction qui
existe entre la vie professionnelle et la vie familiale de la femme
salariée, sa détermination en relation avec son statut social.
Elle a aussi permis une organisation progressive des hypothèses de
recherche.
Deux types d'entretien sont utilisés. Il s'agit de
l'entretien libre et de l'entretien semi directif. En effet, l'entretien libre
qui ne nécessite pas un outil de collecte particulier s'apparente
à une simple conversation par contre l'entretien semi directif
individuel caractérisé par le nombre de points à aborder
par l'enquêteur s'est fait au moyen d'un guide d'entretien qui en
constitue l'outil de collecte de données. L'entretien semi directif a
été utilisé pour collecter les données qualitatives
et pour appréhender les stratégies développées par
les femmes salariées.
Le guide d'entretien a l'avantage de permettre « une
certaine linéarité, sans atteindre à la chronologie ou
à la formulation stricte des questions de l'entretien. » Le
questionnaire a servi à collecter aussi bien des données
quantitatives que qualitatives pour mieux cerner les contours du sujet de
recherche. Les questions posées dans le questionnaire sont celles qui
découlent des grandes lignes du guide d'entretien.
Sur le terrain, pour que les femmes acceptent de s'entretenir
sur le sujet de recherche, nous leur avons remis à l'avance le
questionnaire et nous avons pris un prochain rendez-vous pour le retrait des
fiches distribuées. Un complément d'informations est recueilli
auprès desdites enquêtées le jour du retrait de ces fiches.
Il y a eu des questions qui ne sont pas posées dans le questionnaire
mais parce que l'interlocuteur est en face, le contenu de l'entretien a fait
l'objet d'une analyse systématique, destinée à tester les
hypothèses de travail, conformément aux méthodes de (Quivy
et Van Campenhoud, 1995).
En général, au cours des entretiens, les
questions du guide n'ont pas été abordées dans l'ordre
où elles étaient établies, mais nous
avons laissé la liberté aux femmes de s'exprimer librement
et ouvertement par rapport aux différentes questions posées, et
dans l'ordre qui leur convient. Toutefois, nous recentrons les entretiens
à chaque fois que les enquêtées s'écartent des
objectifs fixés, il arrive aussi que nous reformulions les questions
auxquelles elles ne parvenaient pas à répondre. Nous avons
observé au fur et à mesure le ton, les gestes, les
réactions, les mots et tout ce qui accompagne les interventions des
femmes et qui sont les indicateurs de la qualité des informations.
Les différents supports de collectes
élaborés et utilisés à cet effet, à savoir
le guide d'entretien et le questionnaire, se trouvent en annexe.
II.6. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES
En ce qui concerne le traitement et l'analyse pour la
présente étude, la transcription des données recueillies
dans une journée s'est faite chaque soir à l'aide d'Excel et de
Word. A la fin de l'enquête il a été question de passer en
revue les prises de note, ensuite de dégager les éléments
de ressemblance pour faire l'interprétation et l'analyse des
données. Toutes ces dispositions ont été pises pour
assurer une minimisation des pertes d'informations. Signalons que les
données issues des questionnaires ont également servi à
réaliser quelques graphes illustratifs par le biais du tableur Excel.
II.7. CHRONOGRAMME DE LA RECHERCHE
Cette étude a couvert une période de sept (07)
mois et s'est déroulée en trois (03) étapes.
La première étape, d'une durée de deux
mois (Février à Mars 2009) a été consacrée
à l'élaboration des outils de collecte et leur test (pré
enquête). Celle-ci a conduit à des échanges de points de
vue sur différents aspects du thème choisi avec des personnes
ressources. Ce qui a permis d'avoir un premier contact avec le terrain, de nous
faire une idée de l'existence et de l'ampleur du
phénomène, de comprendre quelques raisons qui justifient la
conciliation de la vie professionnelle et familiale, quelques mesures prises
par les femmes pour s'ajuster à cette situation et de corriger les
instruments d'enquête sur la base des résultats de l'entretien.
La seconde étape est celle de l'enquête
proprement dite qui a duré trois (03) mois (Avril à Juin
2009).
Enfin la troisième étape est celle de la
présentation et de l'analyse des données de terrain; elle a
duré trois mois (Juin à Août 2009).
II.8. DIFFICULTES RENCONTREES
La rédaction de ce mémoire ne s'est pas faite
sans quelques contraintes liées à la nature de l'étude.
Les principales contraintes sont respectivement observées au cours de la
phase de définition de la thématique et celle de la collecte des
informations. En effet, notre majeur souci est de bien circonscrire la
thématique compte tenu de la pertinence du problème abordé
afin de parvenir à identifier des variables clés pour mieux
agréger les données à analyser. Cela n'a pas
été facile; mais les échanges et les orientations des
encadreurs ont aidées à ne pas s'éloigner de l'objectif
préalablement défini. D'autres contraintes sont liées
à la mobilité et l'occupation des femmes enquêtées.
Au fait les femmes interrogées ne sont pas de la même structure.
Elles ont toujours du travail chaque fois que nous passons et elles ne
disposent pas de temps pour nous ; il a fallu la patience et l'endurance
pour parvenir d'une part à administrer les questionnaires et d'autre
part avoir des entretiens avec certaines femmes. Tout ceci a
réconfortée étant donné que cela a permis de
disposer d'informations fiables pour une analyse objective.
CHAPITRE III : OCCUPATIONS PROFESSIONNELLES DES
FEMMES ET LA GARDE DES ENFANTS
Les femmes ont accédé au marché du
travail salarié mais au prix des doubles journées de travail
(travail salarié/ travail ménager). Elles n'ignorent pas dans
leur ensemble leur rôle de mère de famille qui découle en
grande partie de la conception du rôle des femmes dans la
société. Ce chapitre présente la maternité et le
travail salarié, la garde des enfants aux heures de travail, le temps
passé hors de la maison, la place accordée à l'enfant et
l'importance du travail salarié pour la femme.
III.1. Le rôle de la femme
A la maternité inhérente à la nature de
la femme s'ajoute le rôle d'éducation des enfants et
l'exécution des tâches domestiques. En considérant la
conception générale de la femme, il est relevé que sa
seule gloire est la maternité, les soins et l'éducation des
enfants. S'inspirant de ce fait, beaucoup d'auteurs affirment que le domaine de
la femme est la maison.
Quand on parle de femme, généralement on pense
à la femme mariée. C'est par elle que la procréation se
réalise au sein du foyer. Son premier rôle dans la vie
matrimoniale est d'assurer la reproduction car c'est la présence
d'enfants au sein du foyer qui fait la stabilité et la joie des parents
surtout en Afrique. Dans ce contexte, la femme stérile est
considérée comme inutile à la société. Elle
fait souvent l'objet de mépris et de risée dans la famille ;
et parfois sa stérilité cause la polygamie africaine. Pour cela
la grande bénédiction qu'une fille reçoit lors de son
mariage est celle de la fécondité.
Après avoir fait preuve de fécondité dans
le foyer, les soins et l'éducation des enfants constituent le second
rôle primordial de la femme. Autrement dit c'est donc la femme qui est
beaucoup plus chargée de l'éducation des enfants, tant du point
de vue matériel qu'affectif et moral. Autrement dit, c'est la femme
seule qui est considérée comme la personne bien outillée
en éléments pédagogiques fondamentaux pour assurer
l'éducation tendre et équilibrée des enfants. Aussi se
révèle-t-elle siège de l'affectivité, de l'amour et
de la délicatesse. La femme a le devoir impératif
d'éduquer ses enfants à la vertu. Cette responsabilité
vient de ce que Dieu l'a associée, à son oeuvre de
création par la maternité. Voilà pourquoi la femme doit
entourer son enfant de toute tendresse et aussi doit porter le souci de son
devenir. La mère doit éviter la facilité qui consiste
à confier ce devoir, dans son entièreté, à une
nourrice.
La femme va encore plus loin dans son rôle. Elle est la
gardienne de la maison (la femme, l'épouse de la maison) appelée
« yonnu xuessi » dans certaines de nos langues locales
tandis que « sunnu glégbénu » est
attribué à l'homme parce qu'il est l'être chargé des
champs (l'homme, la chose du dehors, de l'extérieur). La femme est
chargée des travaux domestiques. Elle s'occupe du ménage et de la
mise en ordre du foyer. Elle est chargée de faire la cuisine et
d'accueillir l'étranger par l'eau qu'elle offre. La vie
matérielle du foyer est ainsi modifiée lorsque la femme est
absente ou empêchée. Par elle, la maison existe et l'homme
acquiert son statut social, sa renommée, son prestige et tout le sens de
son existence. On dit dans l'ethnie Gun qu'« une maison sans femme ne
vaut pas mieux que la brousse, et la maison n'est digne que s'il y a une femme
digne ». Ce qui justifie l'importance particulière que l'on
porte à l'éducation des filles dans les familles.
Outre ses devoirs, la femme est appelée à
travailler de toutes ses forces au bonheur de son mari et de ses enfants. Et
pour remplir les devoirs du foyer, elle doit cultiver les trois vertus que
sont : le dévouement, la constance et la patience. L'on parle de
la trilogie amour, force et patience.
III.2. La maternité et le travail
salarié
L'épineuse question du congé de maternité
semble encore constituer, dans certains secteurs, un frein à l'ascension
professionnelle des femmes. Même si cette réalité change
progressivement, les femmes ont du mal à prendre la décision de
faire d'enfants dès le début de leur carrière
professionnelle. Par rapport aux problèmes de maternité auxquels
elles sont confrontées sur le marché de l'emploi, les femmes
salariées enquêtées se sont prononcées
différemment.
Environ 65% des femmes ont leur premier enfant avant d'avoir
le premier poste. Si cela a été un choix pour d'autres, quelques
unes estiment que c'est la façon la plus simple pour elles de gagner la
confiance de leurs employeurs. Par contre 35 % ont leur premier poste avant de
penser à la maternité. Ce statut social pour certaines d'entre
elles, a permis de garder leur poste pendant une période raisonnable
avant toute question liée à la maternité. Dans la
pratique, c'est une exigence de l'employeur. Le reste de cette
catégorie de femmes affirme que c'est le travail qui leur a permis
d'assurer ou de garantir une meilleure vie à leurs enfants. Aussi,
ont-elles ajouté, qu'il leur faut un emploi stable. Ces
éléments constituent la raison fondamentale qui sous-tend le fait
qu'elles ont eu leurs premiers enfants quelques années plus tard. Une
femme, mère de trois enfants disait « après mon
bac, mes parents n'ont plus assez de moyens. J'ai donc cherché un
travail pouvant m'aider à continuer mes études puisque j'avais
beaucoup d'ambitions. J'ai donc pris mon temps pour maximiser de ressource afin
de poursuivre les études au lieu de faire un enfant ».
Pour les femmes qui n'exercent que dans le secteur privé, elles
affirment également que cela ne veut pas dire qu'elles n'avaient pas
l'envie d'être mère mais c'est parce que les employeurs ne leur
laissent pas le choix dans les clauses du contrat. A ce propos une femme ayant
deux enfants confiait ceci « j'ai été
licenciée par mon employeur quand j'avais eu ma première
grossesse. C'était une grossesse à risques et quand j'ai
sollicité une permission, on me l'a accordé. Mais à mon
retour au travail le directeur me dit simplement, on ne pouvait pas
t'attendre». Les mesures d'aides offertes aux femmes pour la
conciliation travail- vie privée varient selon le type d'employeur. Ces
mesures ne sont rien d'autres que l'aménagement du temps surtout
après la naissance d'un enfant, les congés de maternité,
la possibilité de reprendre le travail après une période
donnée d'absence. La plupart des femmes interrogées qui ont
conçu dans leur première année d'activité sont dans
la fonction publique. Les femmes s'engagent dans la maternité selon
qu'elles soient employées par l'Etat ou par une structure
privée. Lorsque c'est l'Etat, tout parait plus facile que si c'est un
privé, alors que cela ne devrait pas être le cas. Dans la
société africaine l'enfant est unanimement
considéré, comme une richesse. Il est la raison d'être, la
joie et le ciment des couples, la bénédiction de l'union
conjugale. L'absence d'enfant entraîne souvent la fin du couple. Cela est
si vrai que, lorsqu'une femme est convaincue de sa stérilité,
elle est répudiée sans aucune hésitation (Apovo 2003). La
femme qui s'est sacrifiée pendant de longues années à ses
études doit pouvoir bénéficier des mêmes
opportunités que les hommes avec qui elle a étudié. Elles
sont de plus en plus nombreuses à avoir une solide formation
professionnelle ou un niveau élevé d'études et souhaitent
légitimement exercer une vie professionnelle et faire carrière.
Cette aspiration ne doit pas décourager celles qui souhaitent avoir des
enfants ; non seulement parce que fonder une famille est un droit fondamental
que la société doit faciliter mais parce que le travail des
femmes est créateur de richesses et d'emploi. Les employeurs doivent
revoir leur contrat d'embauche à l'égard des femmes afin qu'elles
ne se sentent plus léser sur le marché du travail. Ce n'est que
de cette manière que la femme qui fait le choix de concilier le travail
et le rôle de mère se consacrera à fond à son
travail pour qu'il y ait un bon rendement.
III.3. La garde des enfants aux heures de travail
Les femmes ne se rendent pas sur les lieux de travail avec
leurs enfants. Elles font recours à d'autres personnes pour la garde des
enfants lorsque ceux-ci sont en âge préscolaire.
Le tableau ci-après illustre dans ce cas
d'espèce les différentes personnes ou les structures
généralement sollicitées pour la garde des enfants aux
heures de travail.
Tableau II Différentes
personnes sollicitées pour la garde des enfants
Type
de recours
|
Grands parents
|
Voisins
|
Domestiques
|
Garderies d'enfants
|
Total
|
Effectif des femmes
|
10
|
5
|
50
|
20
|
85
|
Pourcentage des femmes (%)
|
12
|
6
|
59
|
23
|
100
|
Source : données d'enquête.
(2009)
Environ 59% des femmes salariées font recours aux
domestiques pour garder leurs enfants lorsqu'elles sont au service, 23% par
contre optent pour la garderie des enfants et enfin 12% des femmes confient
leurs enfants aux grands parents. En ce qui concerne l'entretien des enfants,
les femmes ont affirmé qu'elles sont sans crainte parce que les parents
vont s'en occuper comme cela se doit et d'autres salariés comptent sur
leurs voisins immédiats. De même, plus de la moitié des
femmes salariées inscrivent leurs enfants à la cantine lorsque
ceux-ci sont des écoliers. Elles laissent des consignes aux plus
âgés qui sont déjà au collège. Le reste des
femmes affirment qu'elles apprêtent tout le nécessaire pour les
enfants avant d'aller au service et les plus âgés aident les plus
jeunes. Toutefois, elles ont confié que ce n'est pas de
gaîté de coeur qu'elles laissent leurs enfants à bas
âge à autrui pour répondre aux obligations
professionnelles. Une femme rapportait que son cadet à l'âge de
cinq (05) ans lui disait un jour au retour du service, « maman ne
t'ai-je pas demandé de rentrer avant le coucher du soleil
aujourd'hui ». L'enfant a parlé en ces termes parce qu'il
s'était pleins du fait que contrairement à certains de ces amis,
il n'a jamais sa maman à la maison lorsqu'il revient de l'école.
Les femmes affirment également que lorsqu'une mère laisse un
enfant en âge préscolaire à la maison, à chaque
moment de la journée où son enfant est censé avoir besoin
d'elle, celle-ci se déconcentre de son travail.
III.4. Le temps passé par les femmes
salariées hors de la maison
Toutes les femmes interrogées disent qu'elles sortent
de la maison à sept (07) heures et même plus tôt parfois. Le
graphique ci-dessous met en relief cette situation relative au temps horaire
passé par les femmes hors de leur domicile.
Graphique n°1:
Illustration de la masse horaire passée hors des domiciles par les
femmes.
Sources :
données d'enquête (2009)
A la suite des questions administrées aux
enquêtées, il s'est révélé qu'environ 47% des
femmes passent une durée de plus de dix heures de temps d'horloge hors
de la maison. Parmi celles-ci, figurent les femmes du corps médical et
quelques unes qui occupent des postes de responsabilité importante
(chefs services, directrices...). On note également qu'environ 35% des
femmes passent dix heures temps d'horloge hors de leur maison. Aucun de ces
deux (02) groupes de femmes ne parvient à rentrer les midis. Les raisons
évoqués sont multiples et varient d'une femme à une autre.
Elles sont (soit liées à la distance, soit à la
responsabilité de poste. Seulement 17% des femmes enquêtées
rentrent à midi pour déjeuner avec leurs enfants, elles passent
alors huit heures (08) de temps d'horloge hors de leur maison. Presque toutes
les femmes qui passent plus de huit heures (08) de temps d'horloge hors de leur
domicile affirment qu'elles ont leur domicile éloigné du lieu de
travail. Certaines d'entre elles étant du corps médical doivent
assurer des gardes dans le cadre de leur travail, ce qui leur permet d'avoir
des jours de repos qu'elles consacrent aux enfants.
Par contre au niveau des entretiens directs que nous avons eus
avec quelques femmes, celle-ci ont révélé qu'il arrive
qu'elles rentrent à la maison pour passer les midis avec les enfants.
Seulement le temps passé dans ces circonstances au domicile est moindre
que celui passé au service pour des raisons professionnelles. Pour la
plupart, elles ont affirmé qu'elles éprouvent d'énormes
difficultés pour consacrer plus de temps à leurs enfants comme
elles auraient souhaité (en particulier lorsqu'ils sont malades) et
même aux tâches domestiques. Pour remédier parfois à
cette situation, l'une des solutions alternatives généralement
adoptée par certaines femmes est de négocier ou ``d'imposer'' la
répartition des tâches concernant les enfants entre époux.
Cette formule extrême intervient en l'absence de domestiques. Dans une
certaine mesure, elle constitue des cas ou facteurs de discorde entre
époux qui sans doute ne reste pas sans conséquence dont en
l'occurrence la fragilisation de l'harmonie au sein de la famille.
Pour Dr Edwige Adékambi (2003), « au fur et
à mesure que les enfants grandissent pour devenir de jeunes adultes,
leurs besoins en soins se transforment en besoin de camaraderie. Ils jouent
parfois ou souvent (pour les jeunes filles) le rôle de pourvoyeurs de
soins pour les plus jeunes ». Les enfants ont besoin de plus
d'attention et de quelqu'un à qui se confier avec pour principal
défi le respect de leur vie privée lorsqu'ils grandissent. Dans
la pratique il faut souligner que le temps consacré à l'enfant
par la femme en général et en particulier une femme
fonctionnaire, n'est pas une affaire de volume, mais de qualité
c'est-à-dire susceptible d'amener l'enfant à contenir ses
moeurs. L'une des femmes déclare au cours des entretiens
qu'« une génitrice doit laisser entendre à l'enfant
des paroles qu'il souhaiterait toujours entendre et elle lui donne de voir et
de vivre des choses positives. Ces choses-là sont entre autres, la
douceur et l'humilité avec papa, le respect et la considération
de soi et d'autrui ». De pareils propos ne sont que des paroles
d'encouragement et d'appréciation pour l'enfant.
III.5. La place de l'enfant dans les décisions
professionnelles
Près de 75% des femmes interrogées affirment que
les enfants occupent une place très importante dans leur vie et que
toutes les décisions qu'elles prennent par rapport au travail tiennent
compte d'eux. Elles font comprendre à l'enfant qu'il compte beaucoup
pour elles. Quand il y a une décision au travail, elles en discutent
avec les enfants et s'il a lieu de faire quelque chose, les idées
viennent parfois des enfants. Elles sentent que cela renforce leur
autorité et les enfants apprécient une telle attitude en lieu et
place des mensonges.
Pour ne pas laisser les enfants seuls à la maison
pendant plusieurs jours, elles évitent d'aller à certaines
missions de travail. Dans certains cas d'obligation, elles s'assurent de la
présence à la maison de leurs maris ou d'une personne
âgée pour veiller sur les enfants. Le reste des femmes (environ
25%) trouvent qu'elles n'ont pas le choix que de sacrifier leurs enfants
lorsqu'une activité spéciale leur apporte plus d'argent (mission
de travail hors de leur lieu de service) sauf les moments où l'un des
enfants présente un état de santé critique.
Dans le contexte actuel de promotion des renforcements de
capacité des travailleurs, toutes les femmes interrogées
affirment en général qu'il leur est difficile de poursuivre les
études pour avoir plus de diplômes. De façon
spécifique, la poursuite des études est plus compliquée
pour celles qui disposent encore des enfants qui sont soit « au
lait » ou qui sont encore dans le primaire. A titre d'exemple, une
femme, mère de deux enfants confiait ceci « Après
la maîtrise je suis allé à l'extérieur pour
continuer. Chaque fois que j'appelle la famille qui est restée au pays,
ma petite fille que j'ai laissé me dit : maman tu m'as
abandonné, revient s'il te plait. Cela a fait qu'après le master
je n'ai plus continué ».
Toutefois, malgré la fatigue et la tension qu'une
forte proportion d'entre elles ressentent très souvent, la plupart des
femmes interrogées ne manifestent nullement l'intention de choisir une
sphère plutôt que l'autre. La question qui se pose alors est de
savoir quel sera le prix à payer pour réussir sur tous les
fronts. Mais, si indéniablement, les femmes valorisent leur statut de
travailleuse et désirent maintenir leur participation au marché
du travail, elles refusent, en principe, de faire ce choix aux dépens de
leur rapport à la maternité et du projet familial. La
majorité des femmes sont convaincues d'ailleurs qu'elles continuent de
faire passer leurs enfants avant leur travail. Opinion consensuelle s'il en est
une, presque toutes les femmes salariées considèrent
également que réussir une carrière n'est pas une
expérience plus enrichissante que celle d'élever des enfants.
Elles voient même dans la maternité leur expérience de vie
la plus importante. Ce n'est donc pas en terme d'opposition ou de porter un
choix sur l'un ou l'autre, mais bel et bien de pouvoir faire l'un et l'autre
sans trop de contradictions et de compromis.
III.6. L'importance du travail salarié pour la
femme
L'importance que la femme accorde au travail diffère
selon qu'elle soit mariée ou non, qu'elle élève seule les
enfants ou qu'elle soit aidée par son mari. Les femmes
enquêtées ont différentes formes de familles dont les
informations sont mises en relief à travers le tableau ci-dessous.
Tableau
III : Répartition des différentes
formes de familles
Formes
de familles
|
Monoparentale
|
Nucléaire
|
Polygame
|
Total
|
Effectif
des femmes
|
20
|
55
|
10
|
85
|
Pourcentage des femmes (%)
|
23,5
|
64,7
|
11,8
|
100
|
Source : données d'enquête
(2009)
Environ 64,7% des femmes interrogées disent qu'elles
ont fondé une famille nucléaire et que leurs maris participent
beaucoup aux dépenses financières de leurs ménages
même si ce n'est pas toujours suffisant. Elles disent que cela ne les
empêche pas d'aller travailler. 23,5% des femmes représentent
pères et mères en même temps. Ces femmes font partie alors
d'une famille monoparentale et sont chefs de famille et chefs de
ménages. Parmi celles-ci, il y a celles qui ont perdu leurs maris et
celles qui sont abandonnées. Pour ces femmes, le travail est d'une
grande importance et ceci parce qu'elles doivent travailler pour gagner leur
vie afin de subvenir aux besoins des enfants qui ne doivent pas ressentir
l'absence de leur père. 11,8% des femmes vivent avec un mari polygame,
ce qui fait qu'elles disent que ce sont elles qui s'occupent dans la grande
majorité des besoins de leurs enfants. Elles affirment alors que sans
le travail elles ne peuvent pas se faire une place dans leur
société. Comme le dit Fourn (2003), « le travail
salarié de la femme n'en demeure pas moins rémunérateur
car il permet à cette dernière d'être plus autonome,
d'avoir un statut social élevé échappant du coup à
certains conditionnements sociaux de famille ». Parfois la femme se
retrouve seule face aux dépenses de la maison parce qu'elle est celle
qui est le plus souvent à la maison avec les enfants malgré son
agenda professionnel. Dans ce cas si elle n'a pas un travail
rémunérateur, elle ne peut pas effectuer des dépenses
même si elles sont supposées revenir à son mari.
Grâce au travail, la femme donne un coup de main à son mari dans
le foyer même si parfois certaines se mettent à l'idée que
ce sont des prêts qu'elles font à l'homme, qui finiront par
être remboursés. Une des enquêtées disait :
« Malgré mes diplômes, je n'exerçais pas un
métier parce que mon mari a refusé ; mais avec le temps, ce
dernier n'arrivait plus à répondre à toutes mes
requêtes qui étaient des ordres ». Elle
réalisait aussi l'importance pour la femme de travailler, ou d'exercer
un métier rémunérateur pour pouvoir subvenir à ses
propres besoins. La femme ne doit pas toujours espérer tout de l'homme
parce que l'amour aujourd'hui est trop matérialiste et si la femme
n'apporte pas son ``grain de sel à la sauce'', elle est vite
déçue par son mari. Une autre femme qui à le pouvoir
économique devient la coépouse et est plus aimée. Le
travail professionnel de femme lui procure un gain économique qui est la
rémunération ou la contrepartie de son travail. Ce capital
économique, lui confère des pouvoirs. En effet, en acceptant le
prix de la conciliation, les femmes fonctionnaires veulent quitter la position
inférieure qu'elles ont toujours occupée pour accéder
à une position meilleure au sein de l'espace social. Elles utilisent
donc le pouvoir économique qu'elles détiennent pour
améliorer leur position dans la société. Ce pouvoir
économique provient non seulement du capital économique mais
aussi et surtout du capital culturel qu'elles acquièrent au cours de
leur vie.
Toutes les femmes interrogées trouvent que le travail
à l'extérieur de la maison accorde une certaine autonomie
à la femme et lui permet de ne plus dépendre de son mari pour
autant. Elles affirment aussi que le travail sort la femme de
l'oisiveté, lui permet de participer au développement de son
pays. Avec un pouvoir économique, les femmes participent aux prises de
décision sans gêne et sans difficulté, méritent le
respect et la considération des autres membres de la
société que sont d'une part leurs homologues femmes, et de
l'autre le sexe opposé, leurs propres enfants, la famille, la belle
famille et tout acteur social. Et plus leur poste de responsabilité est
important, leur statut social est rehaussé dans la famille, la belle
famille qu'aux yeux de leur époux. Elles sont plus libres,
indépendantes et n'attendent plus toujours leur époux avant de
subvenir aux besoins de la famille. Elles servent de modèles aux jeunes
générations ainsi qu'à leurs propres enfants qui sont
responsabilisés pour la plupart dès l'école primaire. Les
nouvelles connaissances et relations humaines qu'elles ont, facilitent
l'insertion professionnelle de leurs enfants. Elles obtiennent donc un pouvoir
social.
Aguillar (1976), atteste par contre que «
certaines femmes répugnent à n'être que l'ornement du foyer
et estiment qu'exercer une profession favorise l'épanouissement
féminin et valorise la personnalité. Un travail lucratif
élargit la sphère humaine dans laquelle nous évoluons et
la femme qui travaille a conscience d'apporter sa pierre à
l'édifice social. Elle ne veut plus travailler dans l'ombre, elle a
besoin d'être reconnue comme membre à part entière du monde
qui l'environne.»
Au regard de ce qui précède, il ressort que les
femmes fonctionnaires consacrent plus de temps au travail salarié
qu'à leurs enfants, ce qui ne dépend pas d'elles. Mais pour que
les enfants ne soient complètement délaissés, elles les
confient aux domestiques, soit aux voisins, soit aux parents ou aux grands
parents. Ceci ne veut pas dire que ces femmes ne se soucient pas de leurs
enfants. Bon nombre des enquêtées disent pour ce fait qu'elles
travaillent pour l'épanouissement de leurs enfants.
CHAPITRE IV : FEMME FONCTIONNAIRE ET OBLIGATIONS
FAMILIALES
La sphère domestique est le premier lieu de travail de
la femme. Elle lui est même réservée dans la tradition.
Concilier le travail et l'éducation de l'enfant n'est pas chose
aisée, car travailler et éduquer sont en réalité,
deux fonctions très importantes qui doivent être bien
menées pour le bénéfice de la famille. Fonctionnaire et
mère, deux options contraignantes, deux sacerdoces qui ne doivent
nullement se repousser et encore moins s'opposer. Dans ce chapitre il sera
question de voir en termes d'investissement, la femme dans l'équilibre
familiale, dans les tâches domestiques, dans l'encadrement des enfants,
et la distraction des enfants.
IV.1. l'équilibre familial
L'épouse fonctionnaire exerce son métier le plus
souvent loin du domicile. Il y a donc un temps pour le travail et un temps pour
l'éducation de l'enfant. Deux fonctions différentes dans deux
cadres différents. C'est là, la première difficulté
qu'on perçoit. L'enfant que l'on éduque et que l'on veut voir
s'insérer dans la société a besoin d'un certain nombre de
choses pour son épanouissement intégral. Les femmes
enquêtées trouvent qu'il faut la paix et l'harmonie dans la
famille, toute chose impossible dans un environnement familial où l'on
ne fait qu'enregistrer des empoignades verbales ou physiques. L'enfant
éprouve d'énormes plaisirs à voir d'une part ses parents
vivre dans une entente mêlée d'une complicité positive et
d'autre part les voir échanger ou être souvent ensemble. Ceci le
rassure et lui donne la certitude qu'il peut compter sur des parents qui
disposent de tout le pouvoir d'agir dans ses intérêts. Cette
harmonie, cette paix, lui procure une force de résistance à toute
épreuve, y compris le temps d'absence de ses parents.
Dans la pratique et surtout pour pérenniser cette
confiance, cette harmonie doit se faire observer tant dans les paroles que dans
les actes des parents. Toute contradiction ou toute désapprobation dans
les faits et gestes de ces derniers, déstabilise l'enfant, avec le grand
risque de le voir prendre parti pour l'un des parents et donc de se dresser
contre l'autre. Aucune orientation pour l'éducation ne peut être
offrir à l'enfant dans un contexte d'incompréhensions
répétées.
Les femmes interrogées ont également
affirmé qu'il faut mériter la confiance de l'enfant en affichant
un tableau de comportement sincère et véridique avec la tenue de
toute promesse faite à l'enfant. Ceci stipule donc que lorsque les
paroles et les actes des parents conduisent l'enfant à douter d'eux, il
se crée en lui, un sentiment d'incertitude et de manque d'orientation.
Il est sans doute déséquilibré en son fort
intérieur et par conséquent vit dans des conditions de non
conviction.
Elles sont à l'unanimité d'accord en
déclarant qu'il faut permettre à l'enfant d'être fier de
ses parents. Cela passe par la retenue dans la parole (le choix des mots et des
expressions), la décence dans l'habillement, l'appréciation
qu'ils font d'eux-mêmes et des autres. En d'autres termes, il faut
exclure toute extravagance dans tous les domaines de la vie. Il faut permettre
à l'enfant d'entendre quelqu'un d'autre apprécier positivement
ses parents à lui. Ce sentiment de fierté prédispose
l'enfant à suivre les conseils de ces derniers. Autrement dit, la
qualité de vie que l'on veut inculquer à l'enfant, doit lui
être communiquée par le vécu quotidien des parents.
A la question de savoir comment elles concilient le travail et
l'éducation des enfants, elles répondent dans leur
majorité qu'elles font l'effort de ne pas évoquer les contraintes
liées à la fonction pour priver l'enfant de ce dont il a droit.
En effet, comme Damiba (2009), « ...que de femmes fonctionnaires
cherchant à s'exonérer pour le manque de temps à consacrer
à l'enfant, clament : des propos du genre : "je ne peux pas
faire ceci ou cela à cause de mon travail". Certaines autres iront
jusqu'à faire entendre à l'enfant des propos du genre : je
ne suis pas bien payée au travail, voilà pourquoi je ne peux pas
t'acheter ceci ou cela". Tenir de tels propos conduit l'enfant à voir
dans le travail de maman, un adversaire, si ce n'est un ennemi qui lui arrache
sa maman et qui ne lui procure pas grand-chose ». L'auteur
continue en disant que « du coup, on coupe et on anéantit
l'ardeur au travail, l'amour pour le travail. Tous les conseils et tout
l'encadrement pour que l'enfant réussisse à l'école
passeront à côté, car l'enfant n'y verra aucun
intérêt. La femme fonctionnaire doit éviter de dresser
l'enfant contre ce qu'elle fait, et le voir contrarié chaque fois que
maman se rend au travail. Il se dira que maman a préféré
le travail à lui. Autre chose à éviter, c'est la
médiocrité dans ce que la femme fonctionnaire accomplit dans son
service, et un laisser-aller inqualifiable ». L'éducation,
c'est donc d'abord l'exemple dans ce que l'on dit et fait au quotidien. Une
femme ayant deux enfants a fait une déclaration en ces termes :
« le plus jeune de mes enfants me demandait un jour après
8heures si je n'allais pas au service et je lui ai répondu oui. Il
continue en disant, tu cries chaque fois que j'accuse de retard pour le cours.
Cela m'a touché parce qu'il faisait allusion à mon
retard ». Pour donc faire passer le message sur la
ponctualité à l'école, L'accomplissement des devoirs, il
faut que ces vertus s'observent quotidiennement chez maman.
L'éducation de l'enfant pour la femme fonctionnaire est
de vivre dans le vrai. Elle évite le camouflage en paroles et en actes.
Elle travaille et donc soumise à des contraintes de tous genres, et
pour réussir dans l'effort d'éducation de ses enfants ; elle
fait d'abord violence sur elle-même pour ne pas vivre le contraire de ce
qu'elle souhaite pour ses enfants ; elle se donne un point d'honneur
à réussir dans la sphère publique que celle familiale pour
l'équilibre.
IV.2. L'exécution des tâches
domestiques
Les femmes fonctionnaires font de leur mieux pour être
à la hauteur de leurs obligations familiales; mais comment
arrivent-elles à avoir leurs tâches domestiques
exécutées ?
Le tableau ci-dessous renseigne sur la répartition des
activités domestiques entre les différents membres du foyer.
Tableau IV :
Classification des activités domestiques
|
Domestique
|
Enfants
|
Femme
|
Mari
|
Tâches
|
1. Provision en eau ;
2. Nettoyage de la maison ;
3. Les préliminaires pour la cuisine ;
4. Approvisionnement occasionnel pour la cuisine ;
5. Soins des enfants ;
6. Les petites courses pour la maison.
|
1. - Etudes,
2. - Ils sont
généralement les charges de la domestique qui
s'occupe de tout ce qui les concerne.
|
1. Surveillance
des tâches effectuées par la domestique,
2. Elle finalise
les tâches culinaires effectuées par la
domestique.
|
1. Il incarne
l'autorité par sa présence,
2. Apporte
des soins aux enfants en absence de la femme.
|
Source : données d'enquêtes
(2009)
Les femmes sont aidées par d'autres personnes pour
effectuer les tâches domestiques. Celles qui ont des domestiques sont
aidées par ces dernières. En leur absence, ce sont les
domestiques qui font le ménage, apportent les soins aux enfants
même s'il leur manque parfois de respect. Une femme confiait que son plus
jeune enfant de cinq (05) ans disait à sa domestique qu' «
elle n'est pas sa mère, et qu'elle ne peut pas lui donner des
ordres, elle n'est qu'une domestique et que toute la maison lui appartient en
l'absence de ses parents ».
La plupart des femmes qui n'ont pas de domestique effectuent
seules les tâches domestiques. Elles sont quelque fois aidées par
leurs maris et leurs enfants. Une de ces femmes disait « il n'est
pas facile d'être mère, épouse et travailleuse
(fonctionnaire) à la fois. Il faut être aidé par ses
enfants d'abord, par son mari et par les domestiques si on a la
possibilité d'en avoir. C'est en effet trop dur d'honorer les horaires
classiques de travail comme l'homme, et en même temps, assurer une
grossesse, éduquer les enfants, préparer à manger et
garder le lit. En un mot, l'aide est indispensable. »
Dans d'autres cas le chef de ménage qui est le mari
joue principalement le rôle de pourvoyeur et ne fait rien pour aider sa
femme.
Presque toutes les femmes confiaient qu'elles préparent
toute la semaine pendant le week-end c'est-à-dire qu'elles
apprêtent les mets de la semaine, qu'elles conservent dans le
réfrigérateur pour être réchauffés en son
temps. Celles qui n'ont pas de réfrigérateur préparent
chaque soir même si elles sont fatiguées.
Si l'on s'interroge sur les modalités de la
présence des pères auprès des enfants, nos données
confirment des observations relevées par Germain Dulac et Marguerite
Côté cités par Francine Descarries et Christine Corbeil,
voulant que la présence des Pères soit surtout remarquable et
significative lorsqu'il s'agit des activités complémentaires et
ponctuelles ou d'activités de socialisation.
Ainsi, même si près de la moitié des
femmes interrogées estiment que les pères d'aujourd'hui sont de
plus en plus présents que ceux de la génération
précédente, il reste que presque toutes les femmes de notre
échantillon reconnaissent s'occuper seules de la supervision des devoirs
des écoliers, du lever et du coucher des enfants, et que les
tâches qui sont les plus susceptibles d'occasionner des absences du
travail sont aussi assumées par elles : participer aux rencontres
pédagogiques et accompagner les enfants lors des visites
médicales. C'est donc essentiellement dans les activités de
loisirs avec les enfants, leur transport ou leur encadrement disciplinaires que
les femmes situent les principales contributions de leurs maris.
Il est donc frappant de voir à quel point la division
sexuelle des rôles continue de marquer le type d'engagement de l'une et
de l'autre dans l'univers domestique. D'autres études l'ont
déjà souligné mais, dans la mesure où certains
pères semblent consacrer plus d'heures au domestique qu'auparavant, on
se serait attendu à trouver un modèle de partage moins
traditionnel. Nos données de terrain par rapport aux tâches
effectuées donnent un portrait du partage de l'image
stéréotypée déjà bien connue et
documentée.
Remarquons aussi que la femme salariée, au lieu
d'être encouragée pour des efforts qu'elle fait pour parvenir
à une véritable conciliation, a sur son dos parfois sa
belle-mère ou sa belle famille qui trouve que son mari dépense
trop et qu'elle ne prend pas bien soin de lui et des enfants. Bref la belle
mère devient la première coépouse de la femme, ce qui
s'ajoute à son souci d'éducation des enfants. Dans les familles
où il y a des hommes comme chefs de ménage, ces derniers doivent
être au service de leur famille et ce n'est qu'en assumant leur
responsabilité familiale que leurs femmes et leurs enfants leurs
reconnaîtront l'autorité de père, d'ange gardien. La femme
salariée a besoin d'être aidée dans les tâches
domestiques comme dans l'éducation des enfants. En recevant d'aide dans
l'accomplissement des tâches domestiques, la femme va vite se
libérer et trouver de temps à consacrer à ses enfants
avant leur coucher.
IV.3. L'encadrement des enfants
Les femmes enquêtées portent un grand
intérêt à la formation de leurs enfants, ce qui les
amène à solliciter l'aide d'autres personnes pour leur
encadrement. Le graphique ci-dessous illustre clairement le contenu de leur
affirmation.
Graphique n°2 :
Répartition des diverses personnes assurant l'éducation des
enfants en dehors des classes
Source : données
d'enquêtes (2009)
Parmi les femmes salariées enquêtées il
est à remarquer qu'environ 64% ont leurs enfants encadrés par
des répétiteurs à la sortie de l'école. Ceci parce
que les parents rentrent tard et n'ont pas le temps de s'occuper convenablement
de l'encadrement de leurs enfants comme cela se doit. 18% des femmes n'ont pas
de répétiteurs pour leurs enfants, ce sont les enfants eux
mêmes qui se débrouillent pour les révisions des cours
reçus en classe. Le plus âgé aide le plus jeune au cours
des révisions et ce n'est que quelques rares fois que les enfants
bénéficient de l'aide des parents lorsque ces derniers rentrent
plus tôt et pendant les week-ends. 11% des femmes encadrent leurs enfants
avec l'aide de leurs maris. Parmi ces femmes il y a les institutrices qui
affirment qu'elles encadrent leurs enfants écoliers. Quand elles
préparent leurs fiches de leçons, les enfants sont aussi devant
leur cahier pour réviser et recevoir de l'aide. Environ 7% des femmes
ont préféré, avec l'accord de leurs maris envoyer les
enfants à l'internat pour leur formation. Elles pensent qu'elles sont
trop chargées au service et ne peuvent pas accompagner convenablement
les enfants. Elles prennent comme argument le fait qu'elles passent plus de
temps au travail qu'à la maison ainsi que leurs maris qui sont
même plus occupés. Selon ces femmes une bonne formation est
assurée pour les enfants à l'internat parce qu'ils sont
consacrés rien qu'aux études et la distraction n'est que pour les
congés et vacances. Dans l'une des déclarations, une femme
affirmait en ces termes « mes enfants ne me gênent en rien
même pas dans mon travail. Ils me manquent quand ils sont à
l'internat mais je ne veux que leur bonheur »
IV.4. La distraction des enfants
Les femmes fonctionnaires s'inquiètent beaucoup de
l'épanouissement de leurs enfants. Elles ont diverses manières
pour faire plaisir aux enfants.
En effet Près de 50% des femmes enquêtées
affirment qu'elles mettent généralement les week-ends à
profit pour assurer le divertissement de leurs enfants. Pour ce faire, elles
les amènent à la plage ou dans des centres de loisirs. Elles font
tout pour que les enfants passent ces moments en famille. Plus de 25% des
femmes disent que leurs enfants suivent des cours parascolaires comme la
musique, le judo et sont inscrits à la bibliothèque. Par ces
occasions, les enfants complètent leur formation. Enfin les femmes
restantes représentant environ 25% affirment n'avoir aucune autre
manière spéciale de divertir les enfants que de passer le
week-end en famille. Elles suivent la télé ensemble avec les
enfants, ouvrent des débats sur les sujets qui profitent aux enfants.
Toutes les femmes pratiquement affirment que leurs enfants adolescents
obtiennent la permission d'aller s'amuser ou se distraire avec des amis. Dans
la plupart des cas, elles donnent des accords favorables avec l'espoir que
leurs enfants réussiront à identifier les bonnes moeurs des
mauvaises moeurs compte tenu des conseils qui leur sont chaque fois
prodigués. Les femmes salariées font de leur mieux pour
épanouir les enfants en restant à leur coté. Il n'est pas
facile de passer tout une semaine sous pression de travail et ne pas pouvoir
chercher à se reposer sans être dérangé. Très
souvent les femmes salariées mettent leur temps de repos à profit
pour apprêter la semaine de travail, même si ce n'est une
distraction comme les enfants le veulent, les femmes les associent. Toute la
famille fait la lessive, le ménage et l'entretien de toute la maison.
Ceci montre que l'éducation s'acquiert à travers toutes les
actions que l'enfant voit ses parents menées et surtout celles
menées par sa mère.
Au total, l'analyse ci dessus permet de retenir que les femmes
fonctionnaires ne veulent pas être non seulement performantes au travail
mais aussi à la maison. Pour cela, elles s'organisent avec l'aide des
domestiques et des enfants et par moment avec celle de leurs maris, dans les
tâches domestiques. Le manque de temps n'empêche pas ces femmes
à s'amuser avec leurs enfants par moment et même à
s'investir à fond dans leur encadrement.
CHAPITRE V : IMPLICATIONS DU TRAVAIL SALARIE DE LA
FEMME SUR L'EDUCATION DES ENFANTS
Le travail salarié de la femme présente à
coup sûr des impacts sur l'éducation des enfants. Grâce
à ce travail la femme a un apport financier dans le ménage. La
femme ménagère ne saurait dire que l'éducation de son
enfant est parfaite, quant à la femme salariée, son absence de la
maison donne libre coup aux enfants de faire ce qu'ils veulent. Ces enfants
développent des vices comme : la pagaille, le vol, le mensonge. Ils
se consacrent plus à la télévision qu'aux devoirs
d'école et de maison qui leur reviennent. Et n'ayant aucune notion sur
la sexualité, ils profitent de l'absence des parents pour s'adonner
à des pratiques pleines de conséquences.
V.1. Impacts de la conciliation sur la famille
La conciliation est l'expression du changement d'un mode de
production qui a toujours reposé sur l'apport économique de
l'homme. Ainsi, le modèle de l'homme « pourvoyeur »
principal des ressources, caractérisé par la norme de
l'inactivité professionnelle féminine est changé au profit
du modèle de « deux pôles » selon lequel
l'apport des ressources est fait par les deux conjoints et appelle donc
l'activité professionnelle du couple. Aussi la conciliation remplit-elle
une fonction économique du fait que pour tous les types de famille, elle
permet de satisfaire les besoins économiques de la famille.
Toutes les femmes affirment que des changements sont
intervenus dans leur vie de couple et ou de mère, depuis qu'elles
concilient vie professionnelle et familiale. Ces impacts sont à la fois
positifs et négatifs et se répercutent plus sur la famille que
sur l'administration.
V.2. L'apport financier de la femme fonctionnaire dans
les dépenses familiales
Dans la pratique quotidienne, le salaire de la femme ne sert
pas seulement à renouveler sa garde robe, à s'entretenir comme le
disent certains hommes.
Dans les sondages, les entretiens ont
révélé que dans un premier cas, le salaire de la femme
vient en complément à celui de l'homme dans certains foyers.
Mais dans d'autres, il constitue parfois la seule source de revenu pour couvrir
les dépenses du ménage. Ainsi toutes les femmes
interrogées participent financièrement à
l'épanouissement de leurs enfants et ceci de diverses manières.
Quant à la question de savoir celui qui assure la scolarité des
enfants, les femmes qui vivent avec leurs maris disent pour la plupart que
toutes les dépenses scolaires sont laissées à la charge de
ces derniers. Elles payent les répétiteurs à la maison et
peut être quand l'enfant a besoin d'un cahier, d'un bic ou d'autres
imprévus elles financent les achats. Les femmes reprochent
l'insuffisance de l'argent de popote à leurs maris. Elles
dépensent une bonne partie du salaire dans les besoins domestiques et
dans l'entretien des enfants. Une femme confiait ceci « lorsqu'il
s'agit des dépenses scolaires, je ne le fais pas. Je trouve toujours les
moyens de les faire faire à mon époux. Cela ne veut pas dire que
je n'ai pas le soucie de la formation de mon enfant. Mais je pense qu'en le
faisant une fois, je risque de toujours continuer à le faire bien que
cela revient à l'homme, il me le délèguera
désormais ». Aussi quand l'homme donne l'argent de
popote, le marché n'est-il pas le même tous les jours, pourtant il
ne demande pas si ce qu'il a donné a suffi tout le mois. Les femmes des
familles monoparentales assurent seules toutes les charges de leurs familles
sauf quelques unes des divorcées qui sont aidées par leurs
ex-maris pour le payement d'une partie de la scolarité des enfants. A ce
propos une femme vivant seule avec ses deux enfants
dit : « je dirai même qu'on ne me vient pas en
aide étant donné qu'il me faut beaucoup parler avant d'avoir un
peu. L'homme demande même si les enfants ne sont pas à moi aussi
et que lui aussi a d'autres charges à assumer».
Dans les familles polygames, les femmes salariées
partagent le payement de la scolarité avec leurs maris qui ont la charge
de plusieurs enfants. Parfois les femmes sont obligées de ne rien
espérer pour que la formation des enfants ne reçoive un coup. Les
femmes dont les enfants sont à l'internat participent aux
dépenses des enfants pour aider leurs maris au regard des charges
parfois élevées. Il découle en définitive de nos
sondages que l'apport financier de la femme ne peut pas être
évalué. L'entretien d'un enfant incombe plus à la
mère qu'au père parce que si l'enfant à un besoin de
quelque nature que ce soit, il fait premièrement recours à sa
mère surtout que celle-ci est le premier parent à rentrer du
service et à qui l'enfant confie ses besoins et difficultés de la
journée. Ce n'est lorsqu'elle est à un poste de
responsabilité où d'autres sont sous ses ordres qu'elle rentre
tardivement. Les femmes sont donc devenues, depuis leur entrée sur le
marché du travail, des travailleuses mères qui contribuent
largement au budget familial.
La femme investit autant que l'homme dans la formation des
enfants et même parfois plus que l'homme dans les dépenses du
ménage. Sachant qu'elles ne sont pas à la maison avec les
enfants, elles comptent sur des encadreurs qu'elles engagent ou qu'elles font
engager par leurs maris. Mais cette quasi-absence fait penser aux femmes
fonctionnaires que le travail rend difficile le suivi et l'éducation des
enfants qui sont livrés à eux-mêmes pendant qu'elles sont
occupées à répondre aux exigences de leur travail.
V.3. Influence de la télévision sur le
comportement des enfants
Nul ne contexte de nos jours le rôle primordial
joué par l'ensemble des mass médias et particulièrement la
télévision dans le façonnement de la personnalité
de l'enfant. L'influence de ce médium sur cette couche vulnérable
de la population peut certainement ne pas avoir un modèle précis
moulé par la télévision pour la simple raison que tous les
enfants ne reçoivent pas de la même manière ou dans les
mêmes conditions le message. Il faut tenir compte de leur degré de
mutation, de leur environnement social et de leur nature. De nombreuses
objections sont faites au sujet de la télévision mais ses effets
positifs ne sont pas des moindres.
Au cours des enquêtes, certaines femmes ont
considéré la télévision comme le
« démon du siècle ». Les enfants sont de plus
en plus enclins à la paresse et pour celles-ci c'est cet instrument qui
en est le principal responsable. Elles justifient cet état de fait par
l'effet envoûtant insidieux que la télévision peut avoir
sur ces êtres immatures que sont les enfants. Les femmes soutiennent que
c'est un moyen de communication aliénant et qu'il s'agit d'ailleurs
d'une aliénation sournoise. On ne perçoit pas cette
aliénation comme une drogue mais elle est tout de même comme
telle. Insidieusement elle s'installe dans l'habitude de l'enfant et constitue
autant qu'un réflexe conditionnel, une répétition dont il
ne peut plus se passer.
En effet, la télévision rend passif les enfants.
Lorsqu'on observe ces derniers en train de regarder la
télévision, ils sont « tous yeux, toutes
oreilles ». Ils s'emplissent les yeux et se vident l'esprit avec
toutes ces images hallucinantes qui défilent d'une manière
fugitive. Ils ne font pas attention à ce qui se passe autour d'eux parce
que hypnotisés par la télévision en marche. La
télévision est un piège qui se referme sournoisement aussi
bien sur les adultes que sur les petits mais elle se révèle
notamment plus dangereuse pour les derniers.
Les tout-petits dont la tranche d'âge est située
entre cinq et neuf ans sont les plus passifs. Ils assimilent avec soumission
tout ce qui leur est offert. L'attention de cette couche n'est
éveillée que lorsque le programme diffusé montre ce qui
amuse, ce qui fait rire. Ils aiment jouer avec la télévision et
lorsque celle-ci présente un programme dans lequel le jeu est
prépondérant, ils semblent participer au jeu de telle sorte
qu'ils deviennent plus acteurs que spectateurs.
Chez leurs frères aînés, on constate
qu'ils adoptent une attitude plus critique face aux différents
programmes télévisuels. Mais bien qu'ils s'interrogent sur le
bien fondé des émissions et les sélectionnent, ils
n'échappent pas pour autant au phénomène d'hypnose. Leur
attention est surtout retenue par les émissions qui paraissent à
la fois instructives et distractives. Il est remarqué que l'aspect
amusant et distrayant qui est primordial chez les tout-petits est moindre avec
les aînés dont la préoccupation majeure est d'apprendre
quelque chose de nouveau. Certes, l'amusement n'est pas non plus
négligeable.
Par ailleurs, la fascination hypnotique est si forte que les
enfants en général refusent de se soustraire du groupe des
téléspectateurs même si l'émission qu'on
présente ne leur est pas accessible ou même si on les renvoie
à leurs leçons et devoirs ou au lit. Les enfants aimant faire
à leur tête, ils refusent d'aller au lit même lorsqu'ils
sont fatigués et finalement s'endorment dans les fauteuils ou à
même le sol.
Lorsqu'on interpelle les enfants ou lorsqu'on leur demande un
service au moment où une émission intéressante passe, au
mieux des cas ils boudent ou manifestent bruyamment leur mécontentement
s'ils ne refusent pas d'obéir à l'ordre reçu.
En outre, d'autres femmes estiment que la
télévision est source de déconcentration: en effet
lorsqu'ils sont renvoyés à leurs leçons, les enfants ne
peuvent se concentrer pour travailler puisqu'ils savent qu'en ce moment
là, un feuilleton intéressant ou une variété
musicale ou encore un match de football passe à la
télévision. Les réactions bruyantes des autres
téléspectateurs suscitées par les actions d'éclat
viennent les perturber quand ils se résolvent à travailler dans
leurs coins. Certains deviennent sournois parce qu'ils ont du respect pour les
parents ou parce qu'ils ont peur d'eux ; ils vont se cacher
derrière le rideau pour suivre de bout en bout l'émission qui
leur est refusée, conscients que les parents sont eux-mêmes trop
absorbés pour se rendre compte de leurs manies.
Selon certaines femmes, la télévision
favoriserait dans une certaine mesure la délinquance juvénile:
des enfants quittent leurs maisons pour aller suivre dans des maisons voisines
les émissions en compagnie de leurs pairs. Ils prennent ainsi l'habitude
des sorties sans permission et s'exposent dès lors à des
déviations de toutes sortes.
Des enseignantes soutiennent que le poste
téléviseur en est pour beaucoup dans les retards à
l'école le matin, parce que le réveil a été
certainement tardif et pénible. Cet état de chose est dû au
fait que les enfants ne se sont pas couchés tôt, la
télévision étant en marche. Certains d'entre eux somnolent
en classe ; les leçons ne sont pas sues et les devoirs non
faits ; de sorte que ce moyen de communication de masse est cité au
banc des accusés pour les mauvais résultats scolaires
enregistrés et contribue ainsi à la baisse du niveau chez ces
élèves.
Bon nombre des enquêtées estiment que si les
jeunes sont devenus de moins en moins sérieux, c'est parce que les
télévisions leur offrent bien souvent des scènes
« osées » avec toutes ces images de couples qui
s'embrassent et s'enlacent. Certains exemples caractéristiques peuvent
susciter chez les adolescents des troubles de comportement. C'est ainsi que bon
nombre de femmes prennent l'exemple du feuilleton « RUBIE »
diffusée sur les antennes de l'Office de Radiodiffusion et de
Télévision du Bénin (ORTB), Rubie la fille
intéressée n'a aucun sens de l'amitié. Ce comportement,
caractéristique de viol de la conscience des enfants, a d'ailleurs fait
le succès du feuilleton; et c'est avec empressement que les enfants
accouraient vers le petit écran pour suivre les épisodes suivants
afin de connaitre l'entièreté de l'histoire.
Il est d'ailleurs remarqué que les feuilletons ont
attiré très tôt les enfants, non pas pour
l'intérêt que le contenu pouvait présenter mais
plutôt pour le suspens qui crée une attente pour l'épisode
suivant. De même, certains d'entre eux intègrent les scènes
de violences ou les actes dramatiques suivis au cours des différents
films dits « western » ou de
« karaté » etc. A ce propos le docteur Andouze
cité par Abdel-Kader, (1998) dira : « les
scènes de violence, de massacres, de tueries, de tortures sont
enregistrées consciemment ou inconsciemment par l'enfant à partir
de deux ans et demi, l'enfant très jeune enregistre avec
passivité, avec détachement ou même sans aucune
émotion visible ces représentations que l'adulte trouve
agressives. Il ne semble pas y avoir toujours de traumatisme psychique,
toutefois ces scènes de violence peuvent de toute façon
cristalliser des tendances qui existaient déjà chez l'individu et
pousser d'autres à des extrêmes ». Malgré ces
nombreuses remarques, la télévision présente
également des avantages.
La critique selon laquelle la télévision est
source de passivité et de paresse ne se vérifie que chez quelques
uns des enfants de nos enquêtées. Bien au contraire, elle est pour
la majorité un véritable stimulant à l'action. Le simple
fait qu'elle montre des exemples aux enfants est bénéfique ;
ces exemples leur servent de référence pour organiser leur
propre jeu. D'ailleurs une bonne partie de nos interviewées
reconnaissent qu'avec la télévision, les enfants apprennent
beaucoup plus vite à parler et à jouer.
Dans les foyers où subsiste encore un peu de rigueur,
les enfants s'organisent pour apprendre leurs leçons et s'acquitter des
travaux domestiques afin de se rendre libre pour les émissions
télévisuelles préférées. Ces enfants se
montrent plus raisonnables et plus sages. Pour que l'on ne les prive pas des
émissions de la télévision, ils font tout pour être
à jour dans l'ensemble de leurs devoirs. Ils ne vont pas tous s'affaler
dans les fauteuils pour consommer tout ce qui se passe sur l'écran. Bon
nombre d'entre eux sélectionnent les émissions qu'ils jugent
distrayantes et instructives et ils ne suivent que celles capables de leur
apporter quelque chose. Nous pensons donc que chaque enfant selon ses penchants
naturels peut se sentir attiré ou rebuté par le documentaire, les
variétés, les spots publicitaires, les informations, les jeux,
les films, les magazines, le dialogue et même nos fameux super shows.
Les enfants sont devenus très vifs d'esprit et ne
tarissent pas de questions lorsque le film qui se déroule sur
l'écran présente des zones d'ombre. C'est ainsi qu'ils demandent
à leurs parents de leur expliquer soit un mot qu'ils ne comprennent pas,
soit une situation qui leur paraît étrange. Les enfants tirent
beaucoup d'avantages de la présence de la télévision
à domicile. A ce propos, le Professeur P. Franckard cité par
Abdel-Kader, (1998) déclare : « les scènes qui
sont aimées ou qui contiennent un dialogue favorisent le
développement de l'intelligence et stimulent les relations
sociales. »
V.4. La sexualité chez les adolescents
L'adolescence est par excellence la période des
pulsions sexuelles souvent suivies de conséquences graves si elles ne
sont maîtrisées par une éducation adéquate.
L'éducation sexuelle des enfants constitue toujours
pour de nombreux parents un casse-tête.
Cette éducation est simplement absente dans la grande
majorité des familles, parce que les questions touchant à la
sexualité sont considérés comme tabous. Des parents
assistent ainsi impuissants aux dérives et autres abus sexuels de leurs
enfants, sans pouvoir rien faire parce que parler des questions de sexe avec
les enfants et les jeunes parait indécent. A titre de
conséquence, une des enquêtées rapporte, «
ma fille adolescente s'est faite avorter par son copain et c'est suite aux
complications que nous avons été informé ».
Alors dans cette situation de démission presque collective des parents,
de nombreux adolescents deviennent sexuellement actifs avant d'obtenir une
éducation sexuelle adéquate.
Autrement dit, la plupart d'entre eux sont mal informés
sur les questions relatives à la reproduction. Ainsi ils courent le
risque de se retrouver enceinte ou de contracter une Maladie Sexuellement
Transmissible (MST).
L'influence des pairs est grande et incite à des
comportements à haut risque.
Une éducation sexuelle adéquate est
nécessaire pour protéger l'adolescence des dérives
sexuelles observées.
Selon des spécialistes des questions de population
« l'éducation sexuelle s'avère nécessaire durant
toute la vie de l'individu, afin de répondre aux intérêts,
nécessités et problèmes qui se posent à chaque
étape de son existence».
Les femmes trouvent qu'il est nécessaire de satisfaire
la curiosité des enfants qui s'interrogent sur l'origine de la vie. Mais
les femmes dans leur majorité ne discutent pas avec leurs enfants et
c'est quand ça tourne au drame que les parents chantent leur remord.
Certaines de nos enquêtées s'organisent et
trouvent de temps pour informer leurs enfants adolescents sur des changements
qu'ils pourraient constater sur leur propre corps et sur des pulsions sexuelles
qu'ils ressentiraient à leur âge.
Il est aujourd'hui prouvé que l'éducation
sexuelle peut aider les adolescents à établir leur système
et éviter les comportements à risque puisqu'elle contribue
à retarder l'activité sexuelle et encourage l'utilisation
régulière des moyens de protection pour les jeunes sexuellement
actifs. A défaut d'une éducation sexuelle adéquate, ils
reçoivent les informations en matière de santé sexuelle et
reproductrice ailleurs, dans la cour de l'école, dans les
rues « lorsque la famille ou l'école n'apporte pas les
réponses à la curiosité sexuelle naturelle de l'enfant, il
va les cherchés dans la rue, dans les cours de l'école ; le
danger est que, le plus souvent ces informations sont erronées et
entraînent des dommages quelques fois irréprochables »,
souligne M. Claude Georges cité par (Gohoungo, 2004).
Il faut comprendre que ces informations erronées
n'incitent pas à des comportements responsables, que bon nombre de
femmes enquêtées ayant des enfants adolescents remarquent chez ces
derniers. Ces enfants ont des petits amis, qui a leur tour n'ont aucune notion
sur la santé de reproduction, mais ensemble posent des actes pleins de
conséquences. Il est vrai qu'aujourd'hui, les violons ne s'accordent pas
sur l'opportunité de l'introduction de l'éducation sexuelle de
l'enfant. Très peu de femmes enquêtées estiment que parler
de questions liées à la sexualité, c'est éveiller
la curiosité sexuelle de l'enfant et le pousser au mal. D'autres pensent
qu'il faut commencer par discuter avec les enfants de la sexualité
étant donné que l'individu est jugé par rapport à
une famille et c'est cette dernière qui est prise pour responsable de
toutes les erreurs de ses membres. Aussi, peut-on ne pas aborder ces questions,
alors que les nombreux films, vidéos, magazines en parlent abondamment.
Qu'on le veuille ou non, les enfants s'informent d'une manière ou d'une
autre sur la sexualité. Le problème qui se pose est la
qualité de l'information reçue.
V.5. Autres vices développés chez les
enfants
Au cours des enquêtes, beaucoup de femmes se sont
plaintes des comportements de leurs enfants.
En effet, elles déclarent que dès leur retour du
service, au lieu de se reposer un peu, elles se mettent à recevoir des
plaintes venant de la domestique, des voisins et parfois des
répétiteurs.
A la question de savoir ce qui est reproché aux
enfants, certaines femmes nous confient que leurs enfants font trop de pagaille
à l'école comme à la maison, et ont une mauvaise
compagnie, quand ils sortent de l'école peut-être à midi,
ils viennent à la maison à13h voir 13h30mn. Les enfants
adolescents comme petits refusent de suivre les ordres donnés par les
domestiques et même par autre personne qui ne soit leur mère ou
leur père. Ils disent « tu n'es ni ma
mère, ni mon père ». Quiconque leur ordonne de
faire quelque chose. Les enseignants et même les
répétiteurs se plaignent de la pagaille des adolescents. Une
femme disait « mon enfant sort à 7h au même moment
que moi et ne revient que lorsque sonne l'heure de mon retour à la
maison ».
Les enfants profitent de l'absence de leurs parents surtout
celui de la mère pour poser des actes indécents comme fumer,
boire comme nous l'a confié bon nombre de nos enquêtées.
Les enfants se donnent le luxe de mentir sur le compte de la domestique, ils
volent pour satisfaire leurs caprices refoulés par leurs parents.
L'absence des parents de la maison et surtout celle de la mère
constitue un vide que l'enfant ressent mais qu'il transforme en une
opportunité à saisir pour exceller dans l'interdit. Le drame est
qu'il n'est pas seul à assumer les conséquences mais aussi les
parents.
De l'analyse des points ci-dessus développés, il
ressort que l'entrée des femmes sur le marché du travail a des
implications sur la famille et surtout sur l'éducation des enfants. Le
travail rémunérateur permet à la femme de participer aux
dépenses du ménage ; mais son absence de la maison ouvre la
porte à la pagaille, à la mauvaise compagnie, à la paresse
et bien d'autres vices aux enfants. Au lieu de se mettre à
l'étude aux heures de repos, les enfants préfèrent suivre
la télévision. A ce niveau les enfants ne choisissent que souvent
les feuilletons mais ne savent tirer de bonnes leçons. Enfin, du fait du
manque de temps, les femmes s'entretiennent peu avec leurs enfants adolescents
sur la sexualité.
SYNTHESE DES ANALYSES
Dans la tradition africaine, on dit qu'une seule personne
porte la grossesse mais c'est à la société que revient
l'éducation de l'enfant. L'éducation d'un enfant n'incombe donc
pas à la femme seule, il y a d'autres acteurs comme le père qui
joue aussi sa partition.
La modernité s'impose comme une force progressive et
crée une rupture avec l'ordre familial traditionnel ancien. Les femmes
qui au départ étaient à la maison, et avaient pour
fonction l'éducation des enfants sont aujourd'hui absentes. Leur nombre
ne fait qu'accroître sur le marché de l'emploi salarial. Ceci
grâce aux nombreuses conventions et textes ratifiés visant
à améliorer le statut de la femme béninoise. Au nombre de
ceux-ci, il y a la loi n°98-004 du 27 janvier 1998 portant code du travail
en république du Bénin : elle protège la femme
enceinte en ce que son article 171 proscrit tout licenciement d'une femme en
état de grossesse apparente ou médicalement constaté,
sauf en cas de faute grave non imputable à la grossesse ; Cette
disposition tente de concilier le droit au travail de la femme à son
rôle procréateur mais la dérogation laissée
à l'employeur pour les fautes lourdes peut bien lui permettre d'user des
subterfuges pour remercier la femme enceinte. C'est cela même qui
amène bon nombre de femmes à faire un enfant avant le premier
poste de travail et celle qui doivent en faire après avoir entré
en fonction attendent deux à cinq ans.
Tout analyse faite, la femme salariée consacre
très peu de temps à ses enfants parce que ces derniers dans la
journée sont gardés soit par la domestique soit la grande
mère soit déposé dans une garderie lorsqu'ils sont en
âge préscolaire. Les domestiques, ne transmettrons que
l'éducation qu'elles ont reçue et non celle que les parents
souhaiteraient pour leurs enfants. La femme rentre toute fatiguée, se
dirige dans la cuisine où elle s'occupe des travaux ménagers en
premier et ce n'est qu'après qu'elle prend soin des enfants qui parfois
s'endorment si leur père ne leur tient pas compagnie en attendant leur
mère. Les comportements observés aujourd'hui chez certains
enfants ne sont que des conséquences directes du manque de soins dont
ils ont besoin de leur mère. Ne voyons pas tout de suite un
dysfonctionnement de la structure familiale parce que la femme n'est pas trop
présente. Il ne faudrait pas aussi voir un manque d'envie des femmes
à s'occuper personnellement de leurs enfants mais plutôt l'absence
de politique pouvant leur faciliter la tâche. La belle preuve est que les
femmes ne sont pas prêtes à abandonner leur désir d'enfants
ou à négliger leur rôle de mère même si elles
valorisent leur statut de travailleuse et désirent maintenir leur
participation au marché du travail. Parfois certaines femmes qui n'ont
pas atteint un niveau intellectuel élevé avant d'avoir des
enfants ont du mal à continuer leurs études pour pouvoir
bénéficier des postes de responsabilité. Elles ne font que
remettre à demain lorsque les opportunités de poursuivre les
études leur sont offertes parce qu'elles ont encore des jeunes enfants
et même en âge préscolaire. Seules celles qui se donnent le
courage arrive à prendre des décisions de laisser l'enfant un
temps donné afin d'étudier. En effet il n'y a que l'employeur qui
puisse aider la femme salariée à consacrer plus de temps à
ses enfants. Dans les pays occidentaux comme le canada ou Francine Descarries
et Christine Corbeil (1994), ont fait des recherches sur les femmes
salariées, ces dernières ayant la charge de petits enfants
travaillent à temps partiel pour pouvoir s'occuper de l'éducation
de leurs enfants étant donné que lorsque l'éducation est
mal orientée dès le bas âge, l'enfant ne développe
que des vices auxquels toute la société fait face. Loin de
bénéficier d'un temps partiel, les salariées
béninoises en général et celles de la ville de Cotonou en
particulier peuvent bénéficier d'un certain nombre d'avantage
leur facilitant une bonne conciliation de travail et l'éducation des
enfants mais pas au point de leur attribuer des postes inférieurs dans
les services publics comme privés. Dans la sphère domestique
pendant longtemps, il a été noté que le mari était
le seul au sein de la famille qui travaillait à l'extérieur de la
maison. Il avait pour rôle essentiel d'assurer l'existence de la famille.
Les changements sociaux telle que l'indépendance économique des
femmes, l'existence des femmes chefs de ménage renversent dans une
certaine mesure cette tendance suivant laquelle seul l'homme assure l'existence
de la famille au point où l'homme attend une contribution de la femme
pour la survie du ménage et surtout dans les dépenses
liées aux enfants.
Le salaire de la femme n'est plus un salaire d'appoint mais
un salaire complémentaire à celui de l'homme dans certains foyers
et le seul salaire qui assure le fonctionnement du ménage dans d'autres
cas. Bien qu'il y ait ce changement, l'homme résiste aux implications
telles que sa participation aux tâches domestiques. La femme est toujours
seule face aux tâches domestiques, elle est parfois aidée par la
domestique et ses enfants s'ils sont grands. En dépit des opinions et
des motivations des femmes salariées, lorsque l'on examine plus
spécifiquement leurs pratiques, il nous faut constater que les
aménagements observés camouflent une certaine asymétrie
entre le travail salarié et la famille et surtout l'éducation des
enfants: les exigences journalières de la sphère professionnelle
paraissent avoir davantage d'impact sur l'organisation de la vie familiale que
l'inverse. Ce serait donc la famille qui se plie davantage aux exigences du
travail que la structure de l'emploi qui s'adapte aux besoins ou aux situations
familiales. Et même si, en dernière instance, la plupart des
femmes salariées disent toujours finir par accorder la priorité
à la famille, dans leur pratique quotidienne, ce sont les exigences de
leur travail qui déterminent la répartition de leur temps et de
leur énergie entre les deux sphères. Lorsque la femme est au
travail à l'extérieur de la maison, dans nombre de ménage,
la domestique s'occupe des enfants et même du mari s'il est
présent. Cette domestique ne constitue qu'un élément
externe qui vient s'ajouter à la famille et peut être à la
base de malentendus. Elle peut prendre la place de femme en tant que
maîtresse de maison n'assurant temporairement que le rôle de la
femme titulaire. La femme salariée doit savoir faire son choix si elle
veut être mère, elle doit prendre ses dispositions,
développée des stratégies appropriées pour pouvoir
concilier convenablement le travail salarié et la vie familiale avec une
attention particulière sur l'éducation des enfants. La domestique
doit être vue comme une aide et non comme une substitue à soi.
Cependant il faut donner à chaque activité son importance et un
moment précis, ceci pour éviter des désagréments
familiaux comme la fait remarquer Ségalen (2005), en disant
« qu'une mauvaise ménagère conduit la maisonnée
à la ruine ». Le travail salarié de la femme n'est pas
sans conséquence sur l'éducation des enfants étant
donné qu'elle sort de la maison le matin et ne revient que le soir dans
la majorité des cas. Parfois, comme son mari, elle ne voit pas ses
enfants le matin et peut être ils s'endorment avant son retour. A
l'absence des femmes de maison, les enfants s'accrochent à la
télévision avec les nombreux feuilletons qui ne leur donne pas
toujours de bonnes leçons de conduite ; aussi
dénonçons-nous le manque d'enseignement sur la santé de
reproduction qui fait que les enfants se lancent dans des aventures de risque
avec leurs semblables de sexe opposé entraînant les plus jeunes
dans les mêmes erreurs. Les impacts du travail salarié de la femme
ne sont pas que négatifs sur l'éducation des enfants,
« les femmes qui occupent un emploi représentent un
modèle à suivre pour leurs enfants qui les considèrent
comme des femmes compétentes. Il semblerait que non seulement leurs
enfants filles sont souvent douées, indépendantes et sur d'elles
mêmes, mais aussi que leurs enfants garçons endossent tout comme
les filles moins de stéréotypes fondés sur les sexes et
sont plus égalitaires » (Adékambi Edwige,
2003).
La présence de la femme sur le marché de
l'emploi n'empêche pas les enfants d'avoir une bonne éducation
puisqu'elle développe des stratégies pour y arriver. La femme
travaille pour garantir un bon fonctionnement de son foyer et surtout voir ses
enfants épanouis.
VERIFICATION DES HYPOTHESES
Hypothèse 1 : Les femmes
salariées ont des difficultés à concilier leur profession
et leur rôle de mère-éducatrice.
Cette première hypothèse est confirmée au
regard de ce tout ce qui précède. En effet, les femmes
fonctionnaires consacrent un peu plus de temps au travail qu'à leurs
enfants même s'il ne se dessine pas un patron de corrélation
entre le nombre d'heures consacré au travail salarié et celui
consacré à l'éducation des enfants. Elles ne disposent pas
d'assez de temps pour le soin des enfants dans la journée si ce n'est
d'autres personnes qui le font à leur place. Ceci ne veut pas dire
qu'elles ne sont pas soucieuses de l'éducation de leurs enfants ;
elles s'emploient à transmettre les valeurs reçues aux enfants en
assurant l'équilibre familial et en amenant les enfants à aimer
le travail bien fait. Elles n'attendent pas forcément le père
pour exiger de l'ordre dans la maison même si elles ne punissent pas
beaucoup.
Hypothèse 2 : Ce double
rôle engendre des implications positives et négatives notamment
une insuffisance de suivi dans l'éducation des enfants.
Cette seconde hypothèse est aussi confirmée. Les
femmes fonctionnaires participent financièrement aux besoins du
ménage et surtout à l'entretien des enfants. Plus ces femmes sont
seules à élever les enfants, leur apport financier est important.
Mais le travail salarié des femmes n'est pas sans implications
négatives sur l'éducation des enfants. Pour une insuffisance de
suivi dans leur éducation, les enfants s'adonnent à des pratiques
déviantes. Ils profitent de l'absence des parents et surtout de la
mère pour exprimer leur désir refoulé.
CONCLUSION
Dans la vie d'une femme, la sphère domestique et la
sphère publique sont liées et exercent une influence
réciproque l'une sur l'autre. Aucune femme ne pourra réussir dans
la sphère publique sans harmonie dans la sphère domestique. Cette
interaction se traduit par l'entrée massive des femmes sur le
marché de l'emploi, ce qui fait qu'elles sont désormais
confrontées au problème de conciliation des deux sphères.
Mais aucune d'elles n'arrive à faire passer le travail salarié
avant l'éducation des enfants même si elles ne le disent pas
ouvertement parce qu'elles cherchent à être performantes sur les
deux sphères.
Les femmes salariées ont surtout
développé des stratégies individuelles pour s'adapter et
survivre à leur réalité de mères et de
travailleuses. Elles comptent avant tout sur leurs ressources personnelles et
sur l'aménagement de leurs horaires pour faire face aux problèmes
de la conciliation. Au besoin, elles font appel à leurs maris, quand il
est présent, sans revendiquer cependant un investissement
équivalent au leur, ou encore elles comptent sur leurs domestiques pour
celles qui en ont et sur la capacité d'adaptation ou la
débrouillardise de leurs enfants. Pour la garde de leurs enfants en leur
absence ; les unes les confient aux domestiques ou aux grands parents, les
autres comptent sur les voisins ou les confient à la garderie d'enfants.
Chacune d'entre elles choisit la garde suivant le degré de satisfaction
qu'elle en tire. Elles trouvent toujours du temps pour leurs enfants même
si c'est peu, comparé à celui qu'elles consacrent à leurs
activités professionnelles.
Et, même si elles sont conscientes de la dimension
sociale et politique de la question, elles continuent pour la plupart à
prendre à leur charge les problèmes de la conciliation travail-
éducation des enfants et à se débrouiller seules. Elles
ont peu confiance que les demandes qu'elles adressent aux employeurs pour que
cessent les pratiques discriminatoires à leur endroit et que s'instaure
plus de souplesse à l'égard des charges familiales, soient
entendues dans la conjoncture actuelle.
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télévision sur le rendement scolaire des enfants de sept à
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publique et dans la prise de décision : une étude
comparative, le cas de l'Europe, du Canada, du Maroc et de la Palestine,
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professionnelles et organisation des familles », Revue
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Recherche sur
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Rock Audacien D. Damiba, Epouse fonctionnaire et éducation des enfants,
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http://www.unesco.org/education/ecf/briefs,
UNESCO, Femmes, emploi et petite enfance : politique mise en oeuvre dans
les pays développés et les pays en développement (II),
n°5, 2002, 03/06/2009.
GUIDE D'ENTRETIEN
I- IDENTIFICATION
Profession..................................................................................................
Situation
matrimoniale........................................................................
II- FEMMES SALARIEES ET LA GARDE DES
ENFANTS
1- Les femmes passent plus de temps à leurs
occupations professionnelles qu'à l'éducation de leurs
enfants
2- L'éducation des enfants est assurée par
autrui
III- FEMMES FONCTIONNAIRES ET EDUCATION DES
ENFANTS
1- Les enfants reçoivent l'éducation de base
2- Les enfants sont encadrés à la maison
après les cours
IV- IMPLICATIONS DU TRAVAIL SALARIE DE LA
FEMME
1- Les femmes salariées contribuent beaucoup aux
dépenses de leurs ménages
2- Les enfants sont influencés négativement
à l'absence de leur mère
QUESTIONNAIRE
Dans le cadre de la rédaction de mon mémoire
j'ai l'honneur de solliciter de votre part la faveur de bien vouloir me
remplir ce questionnaire.
Nom :(Facultatif)..............................................................................
Prénom :
(Facultatif)..................................................................... ...
Profession :.....................................................................................
1- Etes- vous marié ?
Oui Non
2- Combien d'enfants avez-vous ?
...................................................................................................
3- Depuis quelle année travaillez- vous
4- Avez-vous eu à connaître des affectations qui
vous ont éloigné de vos enfants ?
Oui Non
- Si oui pour combien d'année ?
.............................................................
- Et dans ce cas quelles ont été vos
précautions vis à vis de vos
enfants ?...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
5- Avez-vous commencé à travailler avant la
première naissance ou après ?
...................................................................................................
6- Où laissez-vous vos enfants lorsqu'ils sont
très jeunes pour aller au service ?
...................................................................................................
7- Quand est-ce que vous passez plus de temps avec vos
enfants?
Tous les jours les
week-ends
- A quelle heure allez-vous au
service ?.................................................................
- A quelle heure rentrez-vous du
service ?..............................................................
8- Rentrez-vous à midi ? Oui
Non
Ou bien donnez vous d'argent pour la cantine à
l'école ? Oui Non
9- Avez-vous de domestique ? Oui
Non
Si non, qui d'autres vous aident à la maison ?
..........................................................................................................................................................................................................................................................................
10- Vos enfants ont-ils de répétiteurs pour
leurs études ? oui ......... Non..........
- Si oui est-ce qu'ils vous informent au fur et à
mesure des changements dans les études de vos enfants ?
- Vos enfants renvoient-ils leurs répétiteurs en
votre absence ?
11- Arrivez-vous à réviser avec vos
enfants ?
Par moment Tous les jours
12- Quelles sont les différentes plaintes que vous
enregistrez sur vos enfants de la part de :
- leurs
enseignants.......................................................................
- vos parents plus
proches..............................................................
- des voisins immédiats de votre cadre de
vie.......................................
· Selon vous quelles sont les causes de ces
plaintes ?
................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
13- Quels sont les vices identifiés dans le
comportement de vos enfants ?
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
14- Selon vous quelles en sont les causes ?
..........................................................................................................................................................................................................................................................................
15- Veuillez bien nous parlez brièvement de votre
agenda (le temps consacré à la distraction de vos enfants)
..............................................................................................................................................................................................................................
16- Vos enfants sont ils internés ? Oui
non
- S'ils sont internés, qui assure la charge ?
.......................................................................................................................................................................................................
17- Quels sont vos types d'apports à l'endroit de
ceux-ci ? Quelle est la tranche de votre apport financier
mensuel ...................? Annuel............... ?
18- Pourquoi avez-vous choisi l'internat pour vos
enfants :
ü Parce que vous n'avez pas le temps de vous occuper
d'eux comme cela se
doit ?.................................................................................................................
ü Parce qu'ils vous créé trop
d'ennuis ?..............................................................
ü Autres
raison ?..................................................................................................
19- Etes-vous satisfait (e) du rendement de vos enfants
l'année écoulée ?
Oui Non
20- Combien d'années de vie conjugale avez-vous
déjà passé ?
...................................................................................................
21- Comment conciliez-vous votre activité
professionnelle et la gestion de votre vie conjugale ?
...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
22- Comment arrivez-vous à vous épanouir avec
vos enfants ?
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
23 - Comment appréciez-vous vous-même
l'éducation de vos enfants ?
.Bonne ............
mauvaise...............Passable...............nulle.................
24- Votre affection pour vos enfants influence-t-elle
certaines décisions professionnelles ? Oui Non
Comment?..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
25- Quelles sont les difficultés que vous
rencontrées à concilier le travail et la gestion de votre
famille ?
..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................26-Votre
profession affecte-t-elle votre vie conjugale ?
............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
27- Quelles en sont les raisons ?
..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
28- Que conseillez-vous aux jeunes filles par rapport à
la maternité avant leur entrée en fonction ?
TABLE DES MATIERES
DEDICACE.....................................................................................
|
2
|
REMERCIEMENT.............................................................................
|
3
|
SOMMAIRE....................................................................................
|
4
|
LISTE DES
TABLEAUX.....................................................................
|
5
|
LISTE DES
GRAPHIQUES...................................................................
|
5
|
RESUME.........................................................................................
|
6
|
SIGLES ET
ACRONYMES..................................................................
|
7
|
INTRODUCTION.............................................................................
|
8
|
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE GENERALE SUR LES FEMMES
FONCTIONNAIRES ET L'EDUCATION DES ENFANTS............................
|
10
|
I.1.
PROBLEMATIQUE......................................................................
|
11
|
I.1.1.
Problème..................................................................................
|
11
|
I.1.2.Hypothèses.......................................................................................
|
14
|
I.1.3.Objectifs de
l'étude.......................................................................
|
14
|
I.1.3.1.Objectif
global..................................................................................
|
14
|
I.1.3.2.Objectifs
spécifiques.......................................................................
|
14
|
I.2.DELIMITATION THEMATIQUE ET CLARIFICATION CONCEPTUELLE
|
15
|
I.2.1.Délimitation
thématique........................................................................
|
15
|
I.2.2.Clarification
conceptuelle.....................................................................
|
15
|
I.3. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
..................................................
|
17
|
I.4. REVUE DE LITTERATURE ET ETAT DE QUESTION
.........................
|
18
|
I.5. MODELE D'ANALYSE
...............................................................
|
23
|
CHAPITRE II : DIFFFERENTS PARCOURS DE RECUEIL DES DONNEES
SUR L'ETUDE DES FEMMES FONCTIONNAIRES ET L'EDUCATION DES
ENFANTS..........................................................................................................
|
26
|
II.1. CADRE
D'ETUDE................................................................................
|
27
|
II.2.NATURE DE
L'ETUDE...........................................................................
|
28
|
II.3. LES SOURCES
D'INFORMATION..........................................................
|
29
|
II.3.1. LES SOURCES DOCUMENTAIRES
...................................................
|
29
|
II.3.2. LES SOURCES ORALES
....................................................................
|
30
|
II.4.GROUPE CIBLE ET
ECHANTILLONNAGE..............................................
|
31
|
II.4.1 GROUPES
CIBLES...............................................................................
|
31
|
II.4.2.ECHANTILLONNAGE........................................................................
|
31
|
II.5.TECHNIQUES ET OUTILS DE COLLECTE DE
DONNEES........................
|
32
|
II.6.TRAITEMENT ET ANALYSE DES
DONNEES........................................
|
33
|
II.7.CHRONOGRAMME DE LA
RECHERCHE.................................................
|
34
|
II.8.DIFFICULTES
RENCONTREES.....................................................
|
34
|
CHAPITRE III : OCCUPATIONS PROFESSIONNELLES DES FEMMES ET
LA GARDE DES
ENFANTS...............................................................
|
36
|
III.1.Le rôle de la
femme...............................................................................
|
37
|
III.2.La maternité et le travail
salarié..............................................................
|
38
|
III.3.La garde des enfants aux heures de
travail...............................................
|
40
|
III.4.Le temps passé par les femmes
salariées hors de la maison..........................
|
42
|
III.5.La place de l'enfant dans les décisions
professionnelles..............................
|
44
|
III.6.L'importance du travail salarié pour la
femme.............................................
|
45
|
CHAPITRE IV: FEMME FONCTIONNAIRE ET OBLIGATIONS
FAMILIALES..................................................................................
|
49
|
IV.1. l'équilibre
familial...............................................................................
|
50
|
IV.2. L'exécution des tâches
domestiques.........................................................
|
52
|
IV.3. L'encadrement des
enfants....................................................................
|
55
|
IV.4. La distraction des
enfants......................................................................
|
56
|
CHAPITRE V: IMPLICATIONS DU TRAVAIL SALARIE DE LA FEMME SUR
L'EDUCATION DES ENFANTS...................................................
|
58
|
V.1.Impacts de la conciliation sur la
famille.....................................................
|
59
|
V.2. L'apport financier de la femme fonctionnaire dans les
dépenses familiales......
|
59
|
V.3. Influence de la télévision sur le
comportement des enfants ..........................
|
61
|
V.4. La sexualité chez les
adolescents.............................................................
|
66
|
V.5. Autres vices développées chez les
enfants..................................................
|
68
|
SYNTHESE DES
ANALYSES...................................................................
|
70
|
Vérification des
hypothèses.................................................................
|
74
|
CONCLUSION ...............................................................................
|
75
|
Références
bibliographiques.........................................................................
|
76
|
Annexes....................................................................................................
|
79
|
|