SECTION2 : REVUE DE
LITTERATURE
Une bonne gestion des Déchets Solides Ménagers
vise entre autres deux objectifs :
ü Promouvoir la santé et le bien-être de
toute la population urbaine,
ü Protéger l'avenir de l'environnement urbain
(Diop, 1996a).
Afin de permettre aux acteurs de la filière de mieux
coordonner leurs activités et atteindre les buts ci-dessus, de nombreux
ouvrages et travaux de recherches se sont penchés sur la
problématique de la gestion des DSM. Certains auteurs ont abordé
l'aspect technique du sujet, partant de la catégorisation des
déchets à des propositions pour une meilleure collecte des DSM.
D'autres se sont plutôt intéressés aux nuisances
générées par la prolifération en milieu urbain des
DSM. D'autres encore ont proposé des options pour renforcer le
système actuel de gestion des DSM à savoir
l'éducation environnementale et la valorisation des déchets.
PARAGRAPHE1 : LA
GESTION DES DÉCHETS SOLIDES MÉNAGERS
Selon Maystre et al. (1994), une bonne gestion des
déchets nécessite qu'on ait des informations sur la nature, les
caractéristiques et la taille des déchets produits. Leur livre
propose alors une classification complète des déchets urbains,
avant de s'intéresser spécifiquement aux Déchets Solides
Ménagers pour lesquels les modes de pré -collecte et collecte, de
transport et de traitement sont analysés. Il ressort de cette
étude que :
ü il est préférable d'effectuer une
séparation à la source des déchets selon leur nature
(biodégradable ou non),
ü il est important d'avoir des points de regroupement
aménagés pour éviter de nuire à l'environnement,
ü la pré-collecte et la collecte doivent se faire
régulièrement et être accessibles à toute la
population. Pour apprécier l'accessibilité des services de
pré-collecte et collecte, le taux de collecte est proposé. Cet
indicateur est le pourcentage de déchets effectivement collectés,
par rapport à la production effective de déchets.
Hebette (1996), dans son étude de la gestion des
déchets solides urbains en Afrique sub-saharienne, reprend le principe
d'utilisation du taux de collecte comme indicateur. Contrairement à
Maystre et al. (op. cit.) qui l'utilisaient pour apprécier uniquement
l'accessibilité, elle l'utilise pour mesurer l'efficacité de
toute la filière de gestion des déchets. Selon elle, la gestion
des déchets urbains est dite partielle ou inadéquate
lorsque :
ü le taux de collecte est faible et que par
conséquent d'importantes quantités de déchets non
collectés s'accumulent ça et là dans les terrains
libres ;
ü le taux de collecte est encourageant (par exemple 70%),
mais les déchets sont déposés à proximité,
dans les dépôts sauvages, au lieu d'être acheminés
vers des décharges ou centres appropriés.
Elle propose également dans son ouvrage des
schémas techniques de mise en oeuvre de la gestion des déchets
solides urbains, et plus particulièrement des DSM. Elle y ajoute une
liste exhaustive des équipements adéquats pour la collecte et le
transport, et pour finir des fiches techniques de suivi et évaluation du
système.
Son étude a servi d'appui aux séminaires
organisés par le Partenariat pour le Développement Municipal
(PDM) à Abidjan en 1996, travaux à l'issue desquels il a
été retenu que plusieurs éléments sont à
prendre en compte pour développer une bonne filière de gestion
des DSM. Il s'agit entre autres :
ü de l'étendue territoriale de la zone
concernée, de la population et de son taux de croissance,
ü des caractéristiques des déchets et du
taux de génération par habitant,
ü de l'organisation générale et
l'état de la voirie, de la localisation de la décharge et sa
capacité, des conditions hydrogéologiques et physiques, du niveau
des ressources et des capacités.
En dehors de tous ces critères, les auteurs
s'accordent sur le principe du pollueur-payeur, car il est indispensable que
les ménages contribuent financièrement à la gestion des
DSM selon Maystre et al. (1994b). Si ces derniers ne le peuvent,
Cointreau (1996), propose qu'ils contribuent en temps et en
effort, car il est obligatoire que tous les acteurs concernés par les
DSM interviennent dans leur gestion. Pour ce faire et pour mieux situer les
responsabilités, Maystre et al. suggèrent qu'il y ait un cadre de
concertation pour satisfaire toutes les parties (ménages, entreprises,
communes). Thuy (1998a), abonde dans le même sens en soutenant que la
concertation entre les intervenants et la planification stratégique sont
incontournables et permettent non seulement de délimiter les
rôles, mais aussi d'assurer la pérennité de la
filière par une forme durable de financement. L'auteur fait remarquer
ensuite qu'il n'existe pas de schémas-types de gestion des DSM. Le
schéma s'élabore en tenant compte de tous les critères
ci-dessus énumérés, et surtout évolue en fonction
de la taille des populations.
Bien gérer les DSM n'est pas toujours une tâche
aisée, et la défaillance du système de gestion à
divers niveaux a des impacts néfastes non négligeables sur les
populations et sur l'économie. Certains auteurs se sont donc
penchés sur les inconvénients de la mauvaise gestion des DSM,
comme le résument les paragraphes suivants.
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