CONCLUSION
La collecte et le traitement des DSM dans la ville de Cotonou
sont sujets à de nombreuses défaillances. Bien que les
réflexions menées en vue de leur gestion efficiente datent de
longtemps, les résultats obtenus jusqu'à ce jour sont loin
d'être satisfaisants. Néanmoins, aucun effort n'est
ménagé par les structures compétentes que sont la DST, les
ONG de pré-collecte et les entreprises privées de
collecte/transport. De notre travail de recherche, il ressort que le niveau de
pré-collecte peut être renforcé en augmentant les
ressources financières des ONG et en incitant plus de ménages
à s'abonner et à payer leurs redevances. Nos enquêtes sur
le terrain nous ont révélé également que la plupart
des pré-collecteurs ont recours aux dépotoirs sauvages parce
qu'il en existe presque toujours dans les zones qu'ils desservent, et que cela
leur permet de ne pas se rendre au point de regroupement, souvent trop
éloigné ou engorgé quand il n'est pas inexistant. Ils ne
le font pas forcément par incivisme comme nos résultats l'ont
démontré, mais plutôt parce qu'ils ne peuvent faire
autrement, et ne disposent pas à proximité de conteneurs ou
d'infrastructures adéquates.
D'autre part, nous avons constaté lors de nos
enquêtes que les ONG de pré-collecte ne sont pas toujours bien
organisées : certaines d'entre elles ne disposent pas de
siège, et d'autres sont injoignables, leur adresse et numéro de
contact étant erronés ou vétustes. Cette situation ne
permet pas aux structures que sont la DST et l'ONG Oxfam-Québec
d'effectuer un suivi et un contrôle efficaces des activités des
acteurs de la pré-collecte, qui pour la plupart, font passer leurs
intérêts financiers avant l'objectif de protéger et
d'assainir l'environnement.
Il faut donc dynamiser la pré-collecte des DSM, non
seulement en y mettant les moyens matériels, financiers et humains
adéquats, mais aussi motivant la conscience professionnelle des agents
pré-collecteurs.
Les ménages sont inciviques, donc refusent de s'abonner
pour deux raisons principales : la première est l'absence de
sanctions et la deuxième est relative à leur lieu d'habitation.
Selon les constats effectués lors de nos enquêtes, les
ménages les plus réticents à l'abonnement sont ceux qui
vivent dans des quartiers où les ONG viennent déverser les
ordures. En effet, ils trouvent qu'il est inutile de s'abonner à une ONG
de pré-collecte qui viendra tout simplement déverser les ordures
du quartier derrière leurs habitations, dans l'objectif de s'en
débarrasser ou de remblayer le terrain avoisinant. La valorisation des
DSM constitue une alternative pour remédier à leur
prolifération dans la ville. Il s'agira de la renforcer par la
sensibilisation des ménages sur son utilité, et surtout, en
cherchant des marchés locaux et internationaux sur lesquels peuvent
être écoulés les résidus, afin qu'ils soient
efficacement transformés et réutilisés.
Nous sommes conscientes que notre étude n'a pas
été exhaustive en ce sens que tous les aspects du problème
de la gestion des DSM n'ont pas été abordés. Les
résultats auraient pu être meilleurs si la taille de
l'échantillon avait été importante. En effet, compte tenu
des contraintes de temps et de budget, nous n'avons interrogé que 100
ménages sur les 58509 dénombrés à Cotonou. Il
serait donc souhaitable que l'étude soit faite sur un échantillon
de taille plus importante afin de mieux percevoir l'influence des variables
exogènes considérées dans la présente étude
sur celles endogènes. Nonobstant, l'application de nos propositions
pourra sûrement contribuer à la réduction de la
prolifération des DSM dans la ville de Cotonou. Elle ouvre
également des perspectives et pourra servir de base à des
études plus poussées en matière de gestion des DSM.
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