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BURKINA
FASO Unité-Progrès-Justice = -= -= -= = -= -=
-= UNIVERSITE OUAGA II = -= -= -= = -= -=
-= UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN SCIENCES ECONOMIQUES ET
DE GESTION (UFR/SEG) = -= -= -= = -= -= -= NOUVEAU
PROGRAMME DE TROISIEME CYCLE
INTERUNIVERSITAIRE EN ECONOMIE (NPTCI)
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OPTION:
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EN VUE DE L'OBTENTION DU
MASTER RECHERCHE EN
ECONOMIE
|
SPECIALITE :
|
Macroéconomie
(Analyse et Politiques Monnaie, Banque
|
appliquée Economie
internationale
Economiques, et Finance)
|
|
Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays
éligibles
de la CEDEAO
|
Présenté
et soutenu par : Directeur de
mémoire :
|
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KONATE Vincent
1ère Promotion
2007-2009
|
. Pr Souleymane SOULAMA
Master/NPTCI Agrégé des Facultés des
Sciences Economiques
et Gestion, Enseignant chercheur à l'Université
Ouaga II
Co-directeur
|
. Dr Nouve KOFI, Ph.D
Economiste agricole
Banque Mondiale, Washington
Juin 2009
|
|
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
2009
DEDICACE
ii
A mon père Mr KONATE Victor pour son soutien et ses
bénédictions;
A mes frères Omer et Raymond pour leur soutien
A tous mes oncles
iii
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Remerciements
Ce mémoire a pris forme et voit le jour aujourd'hui
grâce à l'apport de plusieurs personnes que nous tenons à
remercier. C'est pourquoi, nous nous faisons le devoir de citer ces personnes
qui, par leurs contributions multiformes, ont permis la rédaction de ce
mémoire. Qu'elles trouvent là, l'expression de notre profonde
gratitude. Nous nommons :
I Notre directeur de mémoire, Pr Souleymane SOULAMA,
Agrégé des Facultés des Sciences Economiques et Gestion,
Enseignant chercheur à l'UFR/SEG de l'Université Ouaga II, qui
malgré son programme très chargé, n'a ménagé
aucun effort pour nous assurer un suivi régulier de ce mémoire.
Son assiduité au travail et son sens de l'organisation nous ont
édifiés et témoigné de son intérêt
pour la qualité des mémoires et de la formation des
étudiants. Nous lui souhaitons plein succès dans ses
activités de recherches et du progrès à son laboratoire
LEPSS qui a mis en place une nouvelle filière (MEGESS) ;
I Notre co-directeur de mémoire, Dr Kofi Nouve Ph.D,
qui a ordonné nos idées et dont les travaux déjà
réalisés sur l'AGOA ont été un socle pour notre
analyse. Malgré la distance qui sépare Washington de Ouagadougou,
il a été proche de nous et mis à notre disposition des
outils d'analyse et de collecte des données ;
I Pr KAMGNIAN DIA Bernadette, coordonnatrice du NPTCI, pour
ses conseils économétriques et statistiques. Malgré ses
occupations, elle a su être disponible pour lever nos inquiétudes
en matière d'estimation ;
I Dr Théodore J. O. KABORE et Dr Jean Baptiste ZETT
pour la disponibilité dont ils ont fait preuve au début et tout
au long de la rédaction. Leur expérience d'aîné dans
la recherche nous a permis d'être efficace et de gagner en temps ;
I Mme Gladys KINDA, économiste du développement et
gestionnaire de projets à la Banque MondialeBurkina pour son soutien
I Drs Alladari TRAORE, enseignant à l'UFR.SEG de
l'Université Ouaga II pour ses idées édifiantes et les
observations apportées après lecture de ce document;
I Mrs Eric DJIGUIMDE, inspecteur du trésor et Abel LOYARA,
économiste gestionnaire au Ministère des Mines et
Carrières pour leur soutien multiforme ;
I Tout le corps enseignant, le personnel du NPTCI et de l'UFR/SEG
de Ouaga II ;
I Les camarades de la 1ère Promotion
Master/NPTCI, pour la solidarité et pour avoir accepté
d'échanger avec nous et de nous faire quelques suggestions ;
I Mr Alassane KY, étudiant à l'UFR/SEG de Ouaga II
pour la lecture de ce document et les corrections apportées ;
I Enfin, les parents et ami(e)s que nous ne nommerons pas de peur
d'en oublier, nous leur adressons notre profonde gratitude pour leur soutien
moral et financier.
iv
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Table des matières
DEDICACE II
REMERCIEMENTS III
TABLE DES MATIERES IV
LISTE DES TABLEAUX ET ENCADRES VI
LISTE DES GRAPHIQUES VII
ACRONYMES VIII
RESUME X
ABSTRACT XI
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I : L'AGOA ET LES PAYS DE LA CEDEAO
6
1.1. LES OPPORTUNITES OFFERTES PAR L'AGOA 6
1.1.1. Les avantages commerciaux 6
1.1.1.1. Les avantages commerciaux généraux 7
1.1.1.1.1. Les avantages commerciaux existant sous le SGP
7
1.1.1.1.2. Objectifs et avantages généraux de
l'AGOA 8
1.1.1.2. Dispositions particulières applicables aux
textiles et vêtements 9
1.1.1.2.1. Avantages accordés aux textiles et
vêtements 9
1.1.1.2.2. Plafonnement des avantages et critères
d'éligibilité 10
1.1.2. Avantages spécifiques de l'AGOA 12
1.1.2.1. Avantages relatifs aux investissements et à la
coopération technique 12
1.1.2.1.1. Dispositions pour inciter les investissements en
ASS 12
1.1.2.1.2. Une particularité de l'AGOA : la
coopération/assistance technique 15
1.1.2.2. Modalités d'éligibilité 20
1.1.2.2.1. Critères d'éligibilité
20
1.1.2.2.2. Procédure d'admission d'un pays ou d'un
produit 22
1.2. STRUCTURE ECONOMIQUE ET STRUCTURE DES ECHANGES DES PAYS DE
LA CEDEAO SOUS L'AGOA 23
1.2.1. Les non PMA éligibles à l'AGOA
24
1.2.2. Les PMA éligibles à l'AGOA 25
1.3. CONCLUSION DU CHAPITRE 26
CHAPITRE II : EXPERIENCE DES ACCORDS PREFERENTIELS
UNILATERAUX ET ANALYSE THEORIQUE DE LA DYNAMIQUE DES ECHANGES 28
2.1. EXPERIENCE DES ACCORDS PREFERENTIELS UNILATERAUX 28
2.1.1. Débat autour de l'atteinte des objectifs de
l'AGOA 29
2.1.1.1. Littérature soutenant l'apport des
préférences commerciales unilatérales 29
2.1.1.2. Opinion défavorable aux préférences
commerciales unilatérales 33
2.1.2. Autres débats relatifs à la mise en
oeuvre de l'AGOA 34
2.2. ANALYSE THEORIQUE DES ECHANGES ENTRE LES ETATS UNIS ET LES
PAYS DE LA CEDEAO 36
2.2.1. Fondements théoriques des échanges
internationaux 36
2.2.2. Impact théorique d'accord préferentiel
non réciproque sur les échanges 39
2.2.2.1. Effet d'une préférence commerciale :
Création et détournement de commerce 39
2.2.2.2. Effet d'un accord préférentiel non
réciproque sur les pays participants 40
2.2.2.2.1. Impact d'un accord préférentiel non
réciproque sur le pays donateur 40
2.2.2.2.2. Impact d'un accord préférentiel non
réciproque sur le pays bénéficiaire 41
2.3. CONCLUSION DU CHAPITRE 42
CHAPITRE III : EVALUATION DE LA DYNAMIQUE DES ECHANGES
ENTRE LES USA ET LES PAYS DE LA CEDEAO 43
3.1. EVALUATION DE L'IMPACT DE L'AGOA A TRAVERS LE MODELE DE
GRAVITE 43
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
3.1.1. Modélisation de l'impact de l'AGOA sur les
exportations des pays de la CEDEAO 43
3.1.1.1. Spécification de l'équation de
gravité 43
3.1.1.2. Problèmes économétriques et
réponses apportées 45
3.1.1.4. Analyse des variables 48
3.1.2. Analyse de l'impact de l'AGOA sur les exportations des
pays de la CEDEAO à 51
travers le modèle de gravité 51
3.1.2.1. Définition des échantillons 51
3.1.2.2. Stationnarité 52
3.1.2.3. Résultats des estimations 52
4.1.2.3.1. Significativité d'ensemble 55
3.1.2.3.2. Significativité individuelle 56
3.1.2.4. Interprétations économétriques et
économiques 57
3.1.2.4.1. L'impact des exportations antérieures des
pays éligibles de la CEDEAO sur les
exportations totales 57
3.1.2.4.2. L'impact de l'AGOA sur les exportations des pays
éligibles de la CEDEAO 58
3.1.2.4.3. L'impact des exportations vers l'UE sur les
exportations totales des pays
éligibles de la CEDEAO vers les Etats Unis 60
3.1.2.4.4. L'impact des autres variables 61
3.2. EVALUATION DE L'IMPACT DE L'AGOA SUR LES EXPORTATIONS DES
PAYS DE LA CEDEAO : ANALYSE A TRAVERS LE MODELE CMS 63
3.2.1. Le modèle Constant Market Share (CMS)
63
3.2.1.1. Construction du modèle CMS 64
3.2.1.2. Méthode d'estimation de la part des
déterminants de l'augmentation des exportations
67
3.2.2. Impact de l'AGOA sur les exportations des pays de la
CEDEAO : analyse à travers le
modèle CMS 67
3.2.2.1. Présentation des données 68
3.2.2.2. Résultats et Interprétations 69
3.2.2.2.1 Analyse régionale 69
3.2.2.2.2. Analyse par pays 70
3.2.2.2.3. Analyse sectorielle 72
3.3. CONCLUSION DU CHAPITRE 75
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS 76
BIBLIOGRAPHIE 80
ANNEXES a
vi
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Liste des tableaux et encadrés
Encadré n°1 : Avantages sur les textiles et
vêtements d'ASS dans le cadre de l'AGOA 10
Encadré n°2 : Critères relatifs à
l'exportation sans droits de textiles et vêtements aux USA - 11
Tableau 1.1 : Pays de la CEDEAO éligibles et non
éligibles à l'AGOA en juin 2009 23
Tableau 3.1 : Noms, définitions et sources des variables
49
Tableau 3.2 : Estimation robuste en panel dynamique par le GMM en
différence 53
Tableau 3.3 : Estimation robuste en panel dynamique par le GMM en
système 54
Tableau 3.2' : Valeur du coefficient des exportations
antérieures. GMM en différence 55
Tableau 3.3' : Valeur du coefficient des exportations
antérieures. GMM en système 55
Tableau 3.4 : Conditions de maintien du signe de certains
coefficients 57
Tableau 3.5 : Liste des produits suivant la SITC -68
Tableau 3.6 : Evolution des exportations des pays de la CEDEAO
éligibles (Base 100 en 2004) ---- 69
Tableau 3.7 : Décomposition des sources de l'augmentation
des exportations des pays de la CEDEAO éligibles à l'AGOA entre
2004 et 2008 70
Tableau 3.8 : Décomposition des sources de l'augmentation
des exportations des pays de la CEDEAO éligibles de la CEDEAO sans le
Nigeria entre 2004 et 2008 71
Tableau 3.9 : Décomposition par produit des sources de la
croissance des exportations des pays éligibles entre 2004 et 2008 .73
vii
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Liste des graphiques
Graphique 1.1 : Evolution des exportations des pays
éligibles de la CEDEAO entre 1999 et
2008 24
Graphique 1.2 : Evolution des exportations des pays
éligibles de la CEDEAO sans le Nigeria entre 1999 et 2008 26
Graphique 3.1 : Evolution de l'indice de la valeur des
exportations totales des pays éligibles de la CEDEAO entre 2004 t et
2008 69
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Acronymes
- ACP : Afrique Caraïbes et Pacifique
- ADF : African Development Foundation
- AEI : Africa Education Initiative
- AGCI : African Global Competitiveness Initiative
- AGOA : African Growth and Opportunity Act
- ALENA : Accord de Libre Echange Nord Américain
- AMF : Accord Multi Fibre
- APHIS : Animal and Plant Health Inspection Service
- ASS : Afrique Sub-Saharienne
- ATA : American Trade Association
- ATPA : Andean Trade Preference Act
- BNT : Barrières Non Tarifaires
- BT : Barrières Tarifaires
- CBI : Caribbean Basin Initiative
- CEA : Commission Economique pour l'Afrique
- CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l'Afrique de
l'Ouest
- CEPII : Centre d'Etudes Prospectives et d'Informations
Internationales
- CES : Constant Elasticity of Substitution
- CGF : Credit Gurantee Facility
- CMS : Constant Market Share
- CNUCED : Conférence des Nations Unis sur le Commerce et
le Développement
- DOE : Department of Energy
- FMI : Fonds Monétaire International
- GATT : General Agreement on Tariffs and Trade
- GMM : Generalised Moments Method
- GSP : Generalized System of Preferences
- GTN : Global Trade and Technology Network
- IC : Indice de Couverture
- IDE : Investissements Directs Etrangers
- MBDA : Commerce Minority Business Development Agency
- MCA : Millennium Challenge Account Initiative
- MCC : Millennium Challenge Corporation
- MCO : Moindres Carrés Ordinaires
- MMG : Méthode des Moments
Généralisés
- MMGD : Méthode des Moments
Généralisés en Différence
- MMGS : Méthode des Moments
Généralisés en Système
- NPF : Nation la Plus Favorisée
- NTCA : National Telecommunication Cooperative Association
- OCDE : Organisation de la Coopération et du
Développement Economique
- OMC : Organisation Mondial du Commerce
- ONG : Organisation Non Gouvernementale
- OPIC : Overseas Private Investment Corporation
- PAT : Programme d'Assistance Technique
- PD : Pays Développés
- PED : Pays En Développement
- PIB : Produit Intérieur Brut
ix
- PMA : Pays les Moins Avancés
- PME : Petites et Moyennes Entreprises
- PNB : Produit National brut
- PPA : Parité de Pouvoir d'Achat
- SGP : Système Généralisé de
Préférence
- SITC : Standard International Trade Classification (SITC)
- STIPP : Short Term Insurance Pilot Program
- TRADE : Trade for African Development and Enterprise
- TSA : Tous Sauf les Armes
- UE : Union Européenne
- UNCTAD : United Nations Conference on Trade And Development
- USA : United States of America
- USAID : United States Agency for International Development
- USCB : United States Census Bureau
- USDOT : United States Department of Transportation
- USITC : United States International Trade Commission
- USTDA : United States Trade and Development Agency
- USTR : United States Trade Representative
- WARP : West Africa Regional Program
- WEO : World Economic Outlook
x
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Résumé
Neuf ans après sa mise en oeuvre, l'African Growth
and Opportunity Act (AGOA) présente un bilan mitigé en Afrique
Sub-saharienne (ASS) et particulièrement dans l'espace CEDEAO où
le Nigeria représente 95,7% des exportations communautaires en 2008.
Durant cette période, le pétrole s'est accaparé
annuellement plus de 95% de ces exportations.
Face à la faiblesse des exportations de produits
non pétroliers des pays de la CEDEAO vers les USA, il est opportun de se
demander si l'AGOA a eu sur elles un impact significatif eu égard aux
multiples avantages qui la distinguent du Système
Généralisé des Préférences (SGP), de
l'Accord de Lomé/Cotonou et de l'Initiative « Tout Sauf les Armes
» (TSA).
L'analyse à travers le modèle de
gravité montre que l'AGOA a positivement influencé les
exportations totales de la CEDEAO avec un impact plus faible sur les produits
non pétroliers. De plus, les exportations des pays de la CEDEAO vers
l'Union Européenne (UE) ont positivement influencé leurs
exportations totales vers les USA. Allant au-delà de cette analyse, le
modèle Constant Market Share (CMS) a évalué le volume de
commerce dû à l'effet propre de la loi américaine. Il a
permis de conclure à un impact global négligeable sur l'ensemble
des exportations des pays éligibles de la CEDEAO et même
après exclusion du Nigéria. Cependant l'impact est positif pour
certains pays.
Mais l'impact de l'AGOA serait davantage important si tous
les pays étaient éligibles pour une durée
indéterminée et les produits exportés
différentiés et peu substituables sur le marché
américain. Une grande campagne d'information des producteurs et
exportateurs sur les avantages de l'AGOA aurait un apport
indéniable.
Mots Clés : AGOA,
CEDEAO, Accords commerciaux, exportations, politiques commerciales,
modèle de gravité, modèle CMS, données de panel,
panel dynamique, modèle dynamique, méthode des moments
généralisé, Tests.
xi
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Abstract
Nine years after its implementation, the African Growth
and Opportunity Act (AGOA) shows a mitigated balance in Sub-saharian Africa
particularly in ECOWAS where Nigeria accounts for 95.7% of the exports in
2008.
Facing the weakness of the ECOWAS' exports of non oil
products toward USA between 1999 and 2008, it is appropriate to wonder if AGOA
had on them a meaningful impact taken into consideration multiple advantages
that distinguish it of the Generalized System of Preference (GSP), the
«Accord de Cotonou» concerning ACP countries, the EBA
Initiative.
The analysis through the gravity model shows that AGOA had
positively influenced the ECOWAS' total exports with a weaker impact on the
non-oil products. Besides, the ECOWAS' countries exports toward the European
Union had positively influenced their overall exports toward the US. Going
beyond this analysis, the Constant Market Share model (CMS) valued the volume
of trade due to the own effect of the American law. In fact, AGOA has globally
a negligible impact on the total exports of the ECOWAS' eligible countries and
even after exclusion of Nigeria. However, AGOA improved exports of some
countries.
Finally, AGOA would be more important if on the one hand
all the countries were eligible for an indeterminate length and on the other
hand if the products exported distinctive and less substitutable on the
American market. A large campaign of information of the producers and exporters
on the advantages of the AGOA would have an incontestable contribution.
Keywords : AGOA, United
States of America, ECOWAS, European Union, Trade Agreements, Exports, Trade
Policies, Gravity Trade Model, CMS Benchmark, Panel Data, Dynamic Panel,
Generalized Method of Moments, Tests.
2009
xii
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
1
3
5
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
INTRODUCTION GENERALE
Dès la fin des années 60, les pays de la
Quadrilatérale1
|
avaient mis en place comme moyen
|
d'aider les PMA notamment les pays d'Afrique Subsaharienne
(ASS) des préférences commerciales unilatérales. C'est
ainsi qu'en 2001, l'OMC dénombrait 28 initiatives d'accès
à leurs marchés et l'une des dernières reste l'AGOA (Mold,
2005). Selon Mold (2005), l'African Growth and Opportunity Act (AGOA),
à l'instar des autres initiatives, est davantage susceptible de
contribuer à la lutte contre la pauvreté que les programmes
d'aide classique à travers l'accroissement des exportations. C'est ce
qui avait conduit le Président Bill CLINTON à lancer le slogan
« Trade not aid » c'est-à-dire le commerce plutôt que
l'aide. Cet argument en faveur de la loi américaine tient, au
delà de ses avantages commerciaux, à son caractère
distinctif en matière de coopération/assistance technique et
financière et surtout d'existence de cadre d'échange entre les
USA et les pays bénéficiaires. Ces dispositions devaient donc
permettre une évolution importante des exportations des pays d'ASS vers
les USA depuis la promulgation de l'AGOA en mai 2000 par le Président
CLINTON.
Cependant, force est de constater que 9 ans après sa
mise en place dans les pays d'ASS, l'AGOA laisse percevoir un simulacre de
bilan significativement positif. En effet, les exportations des pays d'ASS vers
les USA se sont accrues de 66,9% entre 2001 et 2004 mais seulement 16,07% de
cette augmentation était due à la mise en oeuvre de l'AGOA
(Fouda, 2007). Ce bilan est mitigé dans la mesure où les
avantages de cette loi américaine profitent à quelques pays d'ASS
notamment les producteurs de pétrole. Ces observations sont
corroborées par Diemond (2008) sur la période 2006-2007 où
les importations américaines hors produits pétroliers ont
progressé de 7% seulement alors que ces produits pétroliers
occupaient 93% des importations américaines au titre de l'AGOA.
Cette faible progression des exportations hors produits
pétroliers de ces pays est inattendue eu égard à la
multitude d'avantages qu'offre la loi américaine. En effet, l'AGOA
permet aux pays éligibles d'exporter aux USA environ 4650 produits
admissibles et 1700 produits supplémentaires en franchise de droits de
douane et sans restriction quantitative et ce sans réciprocité
(USTR, 2000). Les 48 pays d'ASS et leurs produits sont susceptibles de
bénéficier de l'AGOA à condition de remplir certains
critères. Mais 39 sont éligibles à l'AGOA depuis
1 Canada, Etats Unis, Japon, Union
Européenne
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
|
2009
|
|
|
2008 contre 38 en 2002 (Nouve et Staatz, 2003). Dans l'espace
CEDEAO, ce nombre est passé de 13 en 2004 à 14 en janvier
2009.
Il s'avère que cette propension des pays d'ASS en
général et des pays d'Afrique de l'Ouest en particulier à
ne pas profiter des opportunités commerciales est récurrente.
Tout d'abord, le système Généralisé des
Préférences (SGP) qui a dans un contexte multilatéral
amorcé l'ère des préférences commerciales s'est
soldé par un bilan insatisfaisant (Mold, 2005). Ensuite, les accords
préférentiels (Accords de Lomé, Accord de Cotonou,
Initiative «Tout Sauf les Armes») qui ont, pendant une trentaine
d'années, réduit davantage la protection du marché
européen unilatéralement au profit de ces pays, n'ont pas
empêché leur marginalisation dans le commerce mondial (Rose,
2002).
Il va sans dire que tout comme les autres systèmes
préférentiels accordés aux pays d'Afrique de l'Ouest,
l'AGOA possède à son actif des résultats mitigés au
grand dam de certaines contributions théoriques. En effet, Fouda (2008)
montre que l'impact d'un accord préférentiel non
réciproque sur les pays bénéficiaires se trouve
essentiellement au niveau de l'augmentation de la quantité de biens
offerts dans le pays donateur. Donc avec la suppression des droits de douane,
les flux d'IDE et l'assistance technique, outre les produits pétroliers,
l'AGOA devrait théoriquement assurer une croissance significative des
exportations de plusieurs produits avec une part importante dans cette
augmentation. Cependant, la courte période de mise en oeuvre ne
permettait pas de meilleures estimations de l'impact de l'AGOA (Nouve et
Staatz, 2003 ; UNCTAD, 2003). Mais de nos jours, Diemond (2008) montre que
seulement cinq (5) pays2
|
d'ASS tirent largement profit de l'AGOA. Ceux-ci
représentent
|
93% des importations américaines sous l'AGOA. Et, mis
à part les produits pétroliers, les exportations d'ASS vers les
USA se sont accrues de 7% entre 2006 et 2007.
Dans l'espace CEDEAO entre 1999 et 2008, les exportations
totales vers les USA ont eu un taux d'accroissement annuel moyen de 25,13%. De
façon particulière, les exportations AGOA de la CEDEAO vers les
USA ont réalisé une croissance spectaculaire de 210,54% entre
2003 et 2008 (annexe 11). Cependant, ces exportations restent aussi
concentrées dans les produits pétroliers qui représentent
99,99% de ces exportations AGOA en 2008 contre 99,85% en 2003. Cela est
dû à la présence du Nigeria, 1er producteur de
pétrole et qui s'accapare 95,67% des exportations de la
communauté en 2008 contre 85,03% en 1999 (annexe 8). Cependant,
2 Nigeria, Afrique du Sud, Gabon, Lesotho, Congo
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
|
2009
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|
|
tous les pays éligibles de la CEDEAO, outre le Mali et
le Niger, ont réduit leurs exportations AGOA dans leurs exportations
totales (annexe 8). Ce débat au sujet de l'atteinte des objectifs de
l'AGOA en ASS en général et dans la CEDEAO en particulier met en
exergue de manière plus large la problématique de la relation
entre préférence commerciale et croissance économique.
De tout ce qui précède, le problème
général qui se dégage est la faiblesse des
échanges
commerciaux des pays d'ASS (dont la CEDEAO) vers les USA
malgré la pléthore d'accords
commerciaux comme l'AGOA dont ils
sont bénéficiaires. Cette situation avait été
prédite par
Blackman & Mutume3 (1998), Mutume
(1998)4
|
et Raghavan (2000), Rose (2002) pour qui les
|
gains possibles de l'AGOA pour la plupart des pays d'ASS sont
illusoires et comparables à ceux obtenus dans le cadre des accords
UE-ACP. Cette question est d'autant plus actuelle qu'il a été
remarqué que la configuration des échanges commerciaux entre PED
et PD est de type ricardien : les PD se spécialisent dans la production
des biens manufacturés tandis que les pays pauvres se
spécialisent globalement dans la production des ressources naturelles
(Fouda 2008). Et l'essentiel des exportations d'ASS vers les USA est
constitué de produits pétroliers extraits par quelques pays
(Afrique du Sud, Nigeria, Kenya, Angola, Gabon, ...). La question
générale peut alors se formuler comme suit : comment donc
expliquer la faiblesse du flux des exportations hors produits pétroliers
de ces pays vers les USA étant donné que l'AGOA promeut le
commerce, l'investissement et les reformes en ASS?
Les économies africaines étant fortement
agricoles, quasiment chaque stratégie de développement en ASS
voire dans la CEDEAO reconnait le rôle central de l'agriculture dans la
stimulation de la croissance tirée par les exportations (Nouve, 2003).
Les accords commerciaux tels l'AGOA devraient permettre l'atteinte de cet
objectif de croissance. Sous l'AGOA, les exportations se sont certes accrues
mais restent largement dominées par les produits pétroliers qui,
selon Mold (2005), répondent favorablement à la demande
américaine. Si donc à la différence des économies
Est-asiatiques, la pléthore de préférences commerciales
mises en oeuvre au profit des économies mal-en-point depuis les
indépendances n'ont jusque là pas substantiellement jugulé
la dépendance de l'ASS des exportations de certaines matières
premières et de l'aide extérieure (Fouda, 2008), d'énormes
questions se posent. Et comme l'AGOA a été conçue pour
évoluer vers des accords de libre échange dans les deux sens
(Latreille, 2003 ; UNCTAD, 2003), les pays de la CEDEAO notamment les non
PMA
3 Cité par Lall (2003)
4 Cité par Lall (2003)
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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2009
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(Ghana, Nigeria) risquent de s'enliser dans une impasse telle
celle des APE où ils seront contraints de signer sous l'AGOA des accords
de libre échange bilatéraux, préjudiciables à leurs
économies (Logossah et al, 2001).
Par ailleurs, l'OCDE à travers une étude en
2004, a confirmé ses observations antérieures sur l'importance de
la prise en compte des systèmes concurrents existants. Ainsi, cette
étude a-telle révélé que l'adhésion à
l'un des deux accords préférentiels à savoir l'Initiative
TSA et l'Accord de Cotonou semble avoir un effet négatif sur l'autre.
Cela conduit à la prise en compte de l'interférence entre accords
commerciaux unilatéraux dans l'analyse de la faiblesse des exportations
hors produits pétroliers vers les USA.
Le problème spécifique peut alors se formuler
comme étant la quasi-stagnation des exportations des pays de la CEDEAO
éligibles à l'AGOA dans un contexte de systèmes d'accords
préférentiels concurrentiels (les accords unilatéraux
européen et l'AGOA). Cette possibilité d'interférence
conduit à poser deux questions spécifiques :
i) L'AGOA a-t-elle accru sa contribution à l'augmentation
des exportations de ces pays ?
ii) L'influence de l'AGOA sur l'accroissement des exportations
de ces pays n'est-elle pas réduite par l'existence d'accords
préférentiels concurrentiels européens5 ?
L'objectif général de cette recherche est de
comprendre et d'expliquer la faiblesse des exportations des pays de la CEDEAO
dans le cadre de l'AGOA. En fait, cette situation de faiblesse des exportations
est peu confortable dans la mesure où il demeure tout aussi
évident que la suppression de droits de douane peut développer le
trafic entre deux partenaires (Viner, 1950) et qu'avec les nouvelles
théories du commerce internationale de F. Graham, les économies
d'échelle peuvent influencer le commerce suite à l'acquisition de
débouchés. Et confirmant l'analyse « vinérienne
», Haveman & Shatz (2003) montrent que les USA sont le pays le plus
sensible aux variations des droits de douane. Pour eux, un abaissement de 1%
des droits de douane américains dans le cadre d'un accord
préférentiel entraînerait une augmentation de 19,4% des
exportations en provenance des pays bénéficiaires contre une
augmentation de 8,5% pour l'UE. Ainsi, les exportations AGOA devraient
s'accroître plus qu'elles ne le sont et pour tous les produits
prisés par les USA outre les produits pétroliers. Dès
lors, notre objectif peut doublement être reformulé de la
façon spécifique suivante :
5 L'Union Européenne est le principal
partenaire des pays d'ASS représentant 46% de leurs exportations (Mold,
2005). Elle leur a le plus accordé des avantages commerciaux (SGP,
Accord de Lomé et Cotonou, Initiative TSA, STABEX, SYSMIN, ...)
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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i) Evaluer l'effet de l'AGOA sur les exportations de ces
pays vers les USA.
ii) Evaluer l'effet des accords concurrentiels sur l'AGOA
dans les pays éligibles de la CEDEAO.
Les études d'impact de l'AGOA ont porté sur les
pays éligibles (UNCTAD, 2003), sur les exportations totales d'ASS
(Fouda, 2007 et 2008, Nouve, 2005), sur leurs exportations de textile (Lall,
2003 ; Olarreaga and Özden, 2005) et les exportations d'autres secteurs
(Nouve et Staatz, 2003 ; Shapouri and Trueblood, 2003) vers les USA. Mais les
études systématiques qui examinent les effets de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO, l'interférence de
l'AGOA et de ses systèmes concurrents font défaut dans la
littérature.
Des questions spécifiques énoncées, deux
hypothèses peuvent se distinguer alors :
H1- la mise en oeuvre de l'AGOA dans ces pays se traduit par une
augmentation significative de leurs exportations.
H2- l'adoption d'accords préférentiels
européens par certains pays de la CEDEAO réduit leur
capacité à tirer pleinement profit de l'AGOA.
Avec la détérioration des termes de
l'échange (DTE) des produits primaires, il convient pour les pays de la
CEDEAO de saisir les opportunités de débouchés, de
réduction de coûts et de fourniture d'IDE. En effet, eu
égard à la réduction de l'APD, les pays de la CEDEAO sont
contraints de s'appuyer sur un financement endogène d'où
l'analyse des opportunités offertes par l'AGOA.
La présente étude s'articule autour de trois (3)
chapitres. Le chapitre I analysera les relations commerciales entre les Etats
et les pays éligibles de la CEDEAO dans le cadre de l'AGOA. Le chapitre
II traitera de l'expérience des préférences commerciales
unilatérales et les prédictions théoriques y
afférentes. Sur la base de ces constatations théoriques et
empiriques, le chapitre III tentera d'estimer l'impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles à travers le modèle de
gravité et le modèle Constant Market Share (CMS). Les
résultats obtenus permettront de conclure et de faire des
recommandations.
7
9
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
CHAPITRE I : L'AGOA ET LES PAYS DE LA CEDEAO
L'analyse des relations économiques entre les USA et les
pays de la CEDEAO peut
s'effectuer à travers les politiques
commerciales mises en oeuvre qui déterminent l'orientation
et le type
d'échanges à mener. Au premier degré, les instruments de
ces politiques sont les
barrières tarifaires (BT) et les barrières non
tarifaires6
|
(BNT). Au second degré d'analyse,
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trois (3) alternatives sont offertes à un pays qui
adopte une politique commerciale basée sur les BT : réduire sa
protection bilatérale en participant à un accord régional
ou réduire sa protection dans le contexte multilatéral de l'OMC
ou enfin, réduire sa protection unilatéralement. Les relations
commerciales entre la CEDEAO et les USA sont basées sur les deux
dernières alternatives. En effet, les USA ont réduit leurs BT
dans un contexte multilatéral à travers le SGP en 1974 mais
également de manière unilatérale à travers l'AGOA
en 2000. Cette réduction voire suppression peut inéluctablement
développer le trafic commercial entre ces deux partenaires car les
programmes commerciaux américains ont un impact plus élevé
sur les PMA (Haveman & Shatz, 2003). Ainsi, les programmes
élaborés par les USA visent à proposer une kyrielle
d'avantages (1.1) aux pays bénéficiaires dont certains voient la
structure de leur production et de leurs échanges avec les USA
affectée (1.2).
1.1. Les opportunités offertes par l'AGOA
Les programmes mis en place par les Etats Unis en faveur de
l'ASS étaient initialement basés sur l'attribution d'avantages
commerciaux. La nouvelle stratégie de la politique commerciale des USA
en faveur des pays d'ASS en général et de la CEDEAO en
particulier, consiste dans le cadre de l'AGOA à ajouter aux avantages
commerciaux (1.1.1) d'autres mesures spécifiques relatives à la
coopération et l'assistance technique (1.1.2.).
1.1.1. Les avantages commerciaux
Sous l'AGOA, les pays d'ASS bénéficient d'un
traitement spécial concernant les textiles et vêtements tandis que
sous le SGP, un lot de restrictions leur était imposé.
L'énumération des avantages généraux du SGP et de
l'AGOA (1.1.1.1) permettra ainsi d'apprécier certaines dispositions
particulières applicables aux textiles et vêtements (1.1.1.2)
comme indicateur de la nouvelle politique commerciale africaine des Etats
Unis.
6 Cette étude fera abstraction de cet
instrument de politique commerciale
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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1.1.1.1. Les avantages commerciaux
généraux
La marginalisation des PED dans le commerce international a
incité la CNUCED à instaurer au sein du GATT un plaidoyer qui
s'est soldé en 1971 par la limitation du principe de la
réciprocité des règles commerciales entre Etats.
Dès cette date, le SGP (1.1.1.1.1) fut le seul socle des rapports
commerciaux préférentiels USA-ASS jusqu'à la promulgation
de l'AGOA (1.1.1.1.2) en 2000.
1.1.1.1.1. Les avantages commerciaux existant sous le
SGP
Le Système Généralisé des
Préférences (SGP) est selon Mold (2005) «le
père» de tous les systèmes de préférence
c'est-à-dire des programmes de préférence non
réciproques autorisés par le GATT/OMC. Tirant son origine de la
1ère session de la CNUCED en 1964, cette idée de
discrimination en faveur des importations de produits, est mise en vigueur par
les USA en 1976. L'objectif originel du SGP était d'aider les
économies en développement à diversifier et à
accroître leurs exportations en facilitant la pénétration
de leurs produits sur les marchés des pays industrialisés
grâce à l'application par ces derniers d'un droit de douane
préférentiel (très bas ou nul) ou encore d'un quota
à tarif nul. Il existe aujourd'hui dans le monde quinze (15)
schémas de SGP appliqués par 29 pays (CNUCED, 1998).
Le SGP américain accorde une entrée en franchise
de droits de douane à près de 4650 produits provenant de 144 pays
et territoires dont 46 pays d'ASS. Tous les pays de la CEDEAO
bénéficient de cet accord américain (USTR, 2008). En 1997,
1770 produits supplémentaires ont été ajoutés par
le président Bush mais au profit des seuls PMA.
Toutefois, ces avantages sous le SGP ont fait l'objet de
restrictions à plusieurs égards : exclusion de certains articles
(les produits textiles et d'habillement, les vêtements en cuir, les
chaussures, les produits électroniques,..), l'annulation de
l'exonération des droits de douane pour des importations
dépassant un certain seuil (clauses dites de « limitations au titre
de la
préservation de la compétitivité
»)7
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, la prorogation des avantages par le Congrès à
l'expiration
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du délai. De plus, l'entrée des produits en
franchise de droits de douane sous le SGP exige le respect de règles
d'origine fondée sur la valorisation d'au moins 35% de la matière
locale (règle d'origine élargie appliquée aux PMA) ou sur
l'obligation que les matières doivent provenir des USA ou des pays d'ASS
bénéficiaires des mêmes préférences.
7 Les importations d'un produit ne doivent pas
excéder 50% des importations américaines de ce produit ou un
plafond de 90 millions de $ US en 1999.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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Les PMA éligibles au SGP américain notamment les
pays d'ASS, ont des avantages plus élargis dans l'accès au
marché américain pour un certain nombre de leurs produits comme
les produits manufacturés. Le SGP exonère 20% du baril du
pétrole provenant des PMA alors que le pétrole des non PMA est
taxé en totalité. Mais pour bénéficier du SGP, les
pays doivent respecter sept (7) critères objectifs et six (6) subjectifs
contenus dans le Titre V de la loi de 1974 sur le SGP dans sa section 502a et b
(annexe 1A).
Dès sa mise en place, le SGP s'est voulu être
l'architecte d'une nouvelle charpente des relations commerciales
internationales devant stimuler le processus de développement des pays
du Sud. Cependant, cet objectif semble ne pas être atteint. Seulement 1%
des exportations d'ASS ont bénéficié du SGP
américain depuis 1989 (Fouda, 2008). Celui-ci attribue cette
inefficacité du SGP à l'insuffisance des fonds de
régulation des marchés, la non valorisation des secteurs à
avantage comparatif (produits agricoles, habillement, ...) et/ou leur exclusion
du SGP, la limitation de la liste des produits admis sous le SGP, son mauvais
fonctionnement. Mais l'objectif de dynamisation des exportations de ces pays
vers les USA et les autres marchés internationaux a conduit le
gouvernement américain à envisager des innovations sur les marges
préférentielles, la gamme des produits couverts et l'appui
technique à travers des programmes comme l'AGOA.
1.1.1.1.2. Objectifs et avantages généraux
de l'AGOA
Le 18 mai 2000, le président George BUSH a
promulgué la Loi de 2000 sur le commerce et le
développement
(The Trade and Development Act, Public Law 106-200) dont le Titre
premier
est la Loi8
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sur la croissance et les possibilités économiques
en Afrique, en anglais African
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Growth and Opportunities Act (AGOA). L'USTR (2000)
présente les objectifs de l'AGOA qui offre aux pays d'ASS des
possibilités sans précédent :
-promouvoir le commerce et les investissements entre les
Etats-Unis et les pays de l'Afrique subsaharienne (ASS) en accordant aux pays
admissibles un accès au marché américain en franchise de
douane et sans contingent à la quasi-totalité de leurs
produits;
-encourager le développement économique et
les réformes en ASS en favorisant une vaste gamme de branches
d'activités et en accordant des avantages concrets aux créateurs
d'entreprises, aux agriculteurs et aux familles ;
-favoriser un accès et des possibilités accrues
pour les investisseurs et les entreprises des Etats-Unis en ASS.
8 Le texte de cette loi figure en anglais sur le site
Internet consacré à l'AGOA, «
www.agoa.gov », et sur le site
Internet du représentant des Etats-Unis pour le commerce
extérieur, «
www.ustr.gov ».
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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En effet, en sus des 4650 produits admis au SGP, 1835 produits
sont exonérés des droits de douane et l'AGOA rend caduques les
clauses dites de «limitations au titre de la préservation de la
compétitivité». Ainsi, l'AGOA accorde l'accès en
franchise de droits de douane et sans restrictions quantitatives de nombreux
produits des pays éligibles au marché américain. Cette
annulation des droits de douane a pour but d'améliorer la
compétitivité des exportateurs des pays
bénéficiaires. Comme souhaité par ces exportateurs, les
avantages qui ont expiré le 30 septembre 2008, ont été
prolongés en 2015 (AGOA, 2009).
Cependant, des règles d'origine empêchent
certains produits de bénéficier de ces avantages. C'est le cas si
ces derniers ne sont pas cultivés, produits, manufacturés dans un
pays bénéficiaire ou n'en sont pas importés directement.
En d'autres termes, le coût direct de la transformation effectuée
dans ces pays ne doit pas être inferieur à 35% de la valeur
estimée du produit à son entrée aux USA.
En août 2002, les USA ont promulgué une nouvelle
loi (AGOA II) qui modifie certaines dispositions de l'AGOA I de 2000. Cette
nouvelle loi transforme le traitement douanier applicable à certains
produits et plus spécifiquement aux produits textiles et aux
vêtements. De plus, cette loi redéfinit le statut de PMA,
désormais conditionné par un PIB par tête inférieur
à 1500 $ US par an (USTR, 2000).
La loi de juillet 2004 sur
l'accélération de l'AGOA (AGOA III) promulguée par le
président Bush, fait état d'une volonté manifeste des USA
d'adapter l'AGOA aux économies africaines. En effet, l'AGOA III prolonge
l'échéance du programme de 2008 à 2015 et en plus accorde
de nouvelles facilités d'entrée aux produits du secteur textile
et des vêtements. Elle a prolongé ainsi les
préférences spéciales attribuées aux PMA dans ce
secteur jusqu'en 2007. Cette échéance sera ramenée
à septembre 2012 et celle des avantages généraux du
secteur textile à 2015 grâce à la promulgation de la
loi de décembre 2006 (AGOA IV). Cette loi élève
la limitation des exportations des produits textiles par l'AGOA III de 27
à 30 millions de mètres carrés (m2). Elle ouvre
ainsi la voie à d'autres types d'avantages applicables à ce
secteur dans le cadre de l'AGOA.
1.1.1.2. Dispositions particulières applicables
aux textiles et vêtements
1.1.1.2.1. Avantages accordés aux textiles et
vêtements
Le secteur textile et vêtement était exclu des
avantages accordés dans le cadre du SGP mais
sous l'AGOA, il
bénéficie d'un traitement spécial notamment en
matière de règles d'origine
bien que les USA soient un grand
producteur dans ce secteur. Ce traitement spécial provient
10
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
de la volonté des USA de protéger leurs
producteurs et leurs fabricants de la concurrence de produits similaires
à faibles coûts de production en provenance d'ASS. Toutefois
concernant ce secteur, les fournisseurs d'ASS bénéficient
d'avantages conséquents par rapport à leurs homologues d'autres
régions (Encadré n°1).
Encadré n°1 : Avantages sur les
textiles et vêtements d'ASS dans le cadre de l'AGOA
(i) la suppression de tous les contingents applicables aux
textiles et vêtements en provenance d'ASS
(ii) L'élargissement de l'accès en franchise des
droits de douane et sans contingent au marché américain des
vêtements fabriqués dans les pays éligibles à partir
de filés et d'étoffes qui n'existent pas aux USA
(iii) L'extension du traitement en franchise et sans
contingent aux vêtements fabriqués dans les pays
bénéficiaires de l'AGOA à partir de filés et
d'étoffes des USA et aux chandails tricotés en cachemire ou en
mérinos. Cette franchise s'étend aussi aux vêtements
fabriqués en Afrique et qui sont en soie, en velours et à partir
d'autres étoffes non produits suffisamment aux USA.
(iv) L'élargissement de l'accès en franchise et
sans contingent au marché américain des vêtements
fabriqués dans les pays éligibles à partir de filés
et d'étoffes provenant de l'une des régions africaines. Ces
importations sont cependant plafonnées entre 1,5 et 3,5% de l'ensemble
des importations américaines de vêtements et au delà de ce
seuil, des négociations sont possibles dans le cadre de la clause de la
Nation la Plus Favorisée (NPF).
(v) la possibilité pour les PMA9 d'utiliser
des étoffes en provenance des pays tiers et ce jusqu'en 2012.
|
Source : USTR (2005)
Ces avantages visent d'emblée à dynamiser le
secteur textile et vêtement car d'une part plusieurs pays d'ASS sont des
producteurs potentiels de coton mais n'arrivent pas à le transformer
localement pour l'exportation. L'industrialisation du secteur donnerait plus de
valeur ajoutée à ce produit. Notons que le Burkina Faso et le
Mali sont de grands producteurs de coton et ont même occupé le
rang de premier producteur de coton en Afrique. D'autre part, les exportations
d'ASS sont exonérées de droits de douane pendant que les pays
n'ayant pas d'accords commerciaux avec les USA continuent de payer les frais de
douane. En annulant complètement ces droits sur les importations de
certains produits primaires (pétrole, tabac, ...) ainsi que
manufacturés (vêtements, tissus, ...), le gouvernement
américain entend par la main visible de l'AGOA encourager la
diversification des exportations des pays d'ASS.
1.1.1.2.2. Plafonnement des avantages et critères
d'éligibilité
D'un autre côté, l'AGOA permet l'entrée en
franchise de douane d'autres catégories de vêtements
jusqu'à un certain plafond, fonction du volume total des importations de
vêtements au cours des douze derniers mois. Le seul plafond affectant les
vêtements en matière de traitement préferentiel est la part
annuelle des importations américaines totales de vêtements
mesurées en m2. Cette part était de 1,5% pour la
période 2000-2001 et de 3,5 pour 2007-2008.
9 Sont désignés par PMA dans le cadre de
l'AGOA les pays dont le PIB par habitant est inférieur à 1500 $
US par an (USTR, 2000)
12
14
16
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Et bien que l'AGOA III ait élevé ce plafond,
elle autorise les produits visés en provenance d'ASS à être
admis aux USA même si le plafond est atteint au cours d'une année
donnée. Mais les USA protègent évidemment leurs
entreprises contre l'afflux de ces importations de vêtements si bien
qu'ils suspendent l'exonération des droits de douane à un article
donné si celui-ci risque de causer préjudice aux producteurs
américains. Par ailleurs, le traitement préferentiel sera
abrogé pour un vêtement si les Etats Unis déterminent que
le poids total des fibres ou des filés confectionnés dans un pays
tiers dépassent 7% du poids total de l'article en question : c'est la
règle de minimis.
Pour exporter les vêtements aux USA en franchise de
droits de douane, un pays doit remplir un certain nombre de critères
figurant à l'encadré n°2 et dont l'élément
phare est l'adoption d'un système efficace de visas.
Encadré n°2 : Critères
relatifs à l'exportation sans droits de textiles et vêtements aux
USA
Les dispositions précises figurent à la section 113
de l'AGOA. Parmi elles, on note :
-l'adoption d'un système efficace de visas et des mesures
répressives qui peuvent prévenir la réexpédition
illicite des produits visés et l'usage de faux documents relatifs
à l'exportation de ces articles vers les USA ;
-la promulgation des lois ou des règlements qui donnent au
Service des douanes des USA les moyens de mener des enquêtes approfondies
sur les allégations de réexpédition ;
-l'acceptation de communiquer au Service des douanes des USA les
documents établissant le pays d'origine des articles visés et les
conditions de production ;
-l'acceptation de communiquer le montant total de ses
importations et de ses exportations pour les produits visés ;
-l'engagement à coopérer pleinement avec les USA
pour faire face au contournement et pour prendre les mesures voulues en vue de
le combattre ;
-l'acceptation d'obliger tous les producteurs et tous les
exportateurs des articles visés à consigner dans des registres le
détail de la production et ce pour une durée d'au moins deux ans
après la production ou l'exportation ;
-avoir déjà rempli les formalités et les
conditions pertinentes stipulées au chapitre V de
l'ALENA10
|
Source : USTR (2000)
Un système efficace de visas est un processus par
lequel les pouvoirs publics et l'industrie établissent que les produits
pour lesquels les avantages commerciaux sont sollicités, ont
effectivement été fabriqués dans un ou des pays d'ASS
selon les règles d'origine exigées (USTR, 2000). Après
examen, le pays appose un visa sur la facture originale de l'expédition,
visa dont les exigences sont données par le gouvernement
américain (date, quantité, catégorie, ...), visa
correspondant au groupe visé parmi les neuf (9) groupes entre lesquels
ont été repartis les articles. Il doit aussi autoriser des
visites dans ses usines. Ces mesures ont pour
10 Le Chapitre V de l'ALENA définit les
procédures douanières que doit remplir un produit afin de
bénéficier des avantages inhérents à l'accord. Il
précise les conditions en matière de certificat et de
vérification d'origine du produit, de règlementation et
d'application des décisions relatives aux éventuels
différends.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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2009
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but d'empêcher les
réexpéditions11
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illégales de vêtements vers les USA pour in
fine protéger
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tant les producteurs d'ASS que le marché et l'industrie
américains. Ainsi, tout pays contrevenant est passible d'une
série de peines dont le refus par les Etats-Unis d'exonérer ses
articles et ce pour une période de cinq (5) ans. Parmi les pays de la
CEDEAO, huit (8) ont obtenu le visa d'expédition de vêtements
jusqu'en juin 2009 : Benin, Burkina Faso, Cap Vert, Ghana, Mali, Niger,
Sénégal, Sierra Léone.
Au regard de tels avantages, il est trivial que le secteur
textile et vêtements bénéficie d'un traitement
préferentiel important sous l'AGOA contrairement au SGP, toute chose
pouvant favoriser son développement industriel en ASS. Outre cet
éventail d'avantages commerciaux, les USA ont inséré un
volet coopération technique ainsi que d'autres dispositions la
distinguant du SGP et des autres accords commerciaux unilatéraux.
1.1.2. Avantages spécifiques de l'AGOA
Les USA ont tiré leçon de l'expérience du
SGP si bien qu'ils ont réalisé que seuls les avantages
commerciaux ne suffisaient pas à impulser une dynamique de leurs
échanges avec les pays d'ASS tant entendu que ces derniers ont des
capacités productives limitées. C'est pourquoi à travers
l'AGOA, le gouvernement américain a pris des dispositions incitatives
aux investissements et des mesures renforçant la
coopération/assistance technique (1.1.2.1). Cependant, pour
prétendre bénéficier de ces avantages de l'AGOA, les pays
d'ASS doivent observer un certain nombre de critères (1.1.2.2).
1.1.2.1. Avantages relatifs aux investissements et
à la coopération technique
L'échec du SGP a été un signal fort pour
l'introduction dans la nouvelle stratégie commerciale américaine
de mesures aux fins d'attirer des investissements en ASS (1.1.2.1.1) et
d'assister techniquement la production locale (1.1.2.1.2).
1.1.2.1.1. Dispositions pour inciter les investissements
en ASS
Mis à part les motivations commerciales, l'AGOA offre,
contrairement au SGP, des opportunités encourageant les investissements
dans les pays éligibles. Ainsi le gouvernement américain favorise
l'accès de ces pays et de certains américains aux financements en
incitant et en aidant certaines structures américaines comme l'OPIC
(Overseas Private Investment Corporation), la Banque Import-Export, l'ADF
(American Development Foundation),
11 Il y a réexpédition lorsque le
traitement préferentiel est demandé pour un produit textile ou
d'habillement sur la base de documents officiels falsifiés (USTR,
2000)
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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2009
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l'USAID (United States Agency for International Development),
l'USTDA (US Trade and Development Agency), l'USDOT (Department américian
au Transport), la NTCA (National Telecommunication Coopération Agency),
l'ATA (American Trade Association) et le MCA (Millenium Challenge Challenge
Corporation).
L'OPIC est une institution américaine qui assure aux
investissements potentiels américains une aide financière et une
garantie contre les risques politiques. En 2004, l'OPIC a dépensé
1,6 milliard de $ US aussi bien dans les financements que dans les garanties
contre les risques politiques de près de 60 projets en ASS (Fouda,
2008). De la part de l'OPIC, les prêts et
subventions reçus par les pays de la CEDEAO se sont
élevés à plus de 184,912
|
millions de $
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US en 2006 contre 82,93 millions en 2005 (OPIC, 2006, 2007,
2008). Ce dernier montant a connu une hausse spectaculaire entre 2006 et 2008
où il était de 1,134 milliards de $ US. Dans cette somme, on
distingue les financements et garanties contre les risques politiques
reçus directement et individuellement par les pays de la CEDEAO qui se
chiffrent à 209 millions de $ US contre 77,93 en 2005 soit une hausse de
168% (OPIC, 2005). Le financement le plus important (209 millions de $ US)
entre 2005 et 2008 a été accordé au Togo en 2008 pour la
construction d'une centrale électrique. Dans l'optique de renforcement
de l'intégration dans l'espace CEDEAO, un projet de canalisation du gaz
naturel ouest africain du Nigeria vers le Ghana, le Togo et le Benin a
été financé pour 45 millions de $ US en 2005. L'OPIC a
aussi intervenu particulièrement au Nigeria en 2005 pour le financement
de trois (3) prêts de 6,7, 7,6 et 8,5 millions de $ US respectivement en
vue de la construction d'un grand moulin de farine, la construction d'un
nouveau campus et la garantie de bourses et matériel et enfin
l'établissement d'un réseau sans fils. Le Ghana a obtenu 4,9 et
30 millions de $ US en 2006 respectivement pour le projet
d'établissement de la 1ère facilité
industrielle pharmaceutique nationale intégrée et celui d'une
institution financière. L'annexe n°2 fait un récapitulatif
pour la période 2005-2008. Par ailleurs en Septembre 2004, l'OPIC a
créé un fonds d'investissement de 250 millions de $ US afin de
soutenir la croissance des entreprises en ASS. Le secteur bancaire a
bénéficié d'une grande part dans les différents
financements accordés par l'OPIC ainsi que certaines agences comme la Im
Ex Bank.
La Banque Import-Export (Im Ex Bank), l'agence officielle de
crédit d'exportation des USA
est dans sa 75ème
année d'aide à la finance et à la vente des exportations
américaines, en
12 Les données relatives à l'OPIC
proviennent de 2005 Press Releases, 2006 Press Releases, 2007 Press Releases,
2008 Press Releases disponibles sur
www.opic.gov
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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fournissant des garanties de prêts, des assurances de
crédit d'exportation et des prêts directs. Elle a autorisé
4174,6 millions de $ US en 2008 contre 8354,2 millions de $ US en 2005 pour des
prêts soit une baisse de 50% (Im Ex Bank, 2008). Par contre, les pays de
la CEDEAO ont vu le montant global de leurs prêts passé de 35,81
à 417,12 millions de $ US soit une hausse de 1065% entre 2005 et 2008.
De même, alors que le financement pour assurance et garantie obtenu par
ces pays est passé de 57,94 à 103,28 millions de $ US soit une
hausse de 78,25% sur la même période, le financement global
correspondant n'a évolué que de 1,79% (Annexe n°5). Le
Nigéria13 est le principal bénéficiaire des
activités de la Banque. En effet, en 2008, trois (3) compagnies
nigérianes ont obtenu respectivement un prêt de 9,74, 13,66 et
29,23 millions de $ US pour l'achat d'un avion et la GZ Industries Ltd un
prêt de 20,27 millions de $ US pour l'achat d'équipement. En 2005,
la Banque a accordé à Bourde Télécommunication du
Nigeria un prêt de 13 488 $ US pour ses installations. Les deux
prêts restant de 35,8 et 344 millions de $ US sont revenus respectivement
à Air Sénégal International en 2005 et le Ministère
des finances ghanéen en 2008. La Banque import-export, en dehors du
programme pilote de courte durée (STIPP14) a
élaboré d'autres programmes chargés d'assurer et de
garantir la solvabilité des entreprises d'ASS (Liberia, Ghana, ...).
Ainsi, le programme de
garantie de crédit et de solvabilité
(CGF15
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) a permis à certaines entreprises de la CEDEAO de
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pouvoir s'acquérir des biens et services sur le
marché américain. La Ex-Im Bank finance également de
manière constante les programmes de promotion et de présentation
des opportunités d'affaires dans les pays d'ASS. Le programme
dénommé Special Workshop on Opportunities attire chaque
année environ 175 participants dont les représentants des pays
d'ASS chargés de promouvoir leur pays devant un panel constitué
entre autres d'investisseurs étrangers.
Globalement, à travers tous ces programmes de
prêts (Nigeria, Sénégal, Ghana), d'assurance et garantie
(Nigeria, Sénégal, Ghana, Guinée Bissau, Benin,
Mauritanie, Guinée) et de séminaires (Nigeria), la Banque
Import-Export a dépensé plus de 520,40 millions de $ US en 2008
contre 93,76 millions de $ US en 2005 soit un coefficient multiplicateur de
5,55.
Au même titre que la Banque Import-Export, l'African
Development Fund (ADF) intervient
en ASS dans le domaine financier mais
soutient en plus les activités des organisations non
13 Le Nigeria a obtenu cinq (5) prêts sur les
sept (7) accordés aux pays de la CEDEAO en 2005 et 2008 et six (6)
financements d'assurances et de garanties sur les seize (16) de la CEDEAO entre
2005 et 2008 (Ex-Im Bank, 2005, 2006, 2007, 2008 News Releases).
14 Le terme d origine en anglais est Short Term
Insurance Pilot Program (STIPP)
15 Le terme originel est Credit Guarantee Facility
(CGF). Le CGF est un accord de crédit entre la Banque import-export et
les banques d'ASS qui garantit la solvabilité des entreprises
locales.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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gouvernementales qui travaillent localement. Cet organisme
africain finance également le développement des petits projets
(commerce, élevage, agriculture, ...), ouvre des débouchés
aux entreprises africaines et apporte des compétences techniques. L'ADF
aide aussi les entreprises d'ASS ou celles qui s'y installent à trouver
des débouchés à leurs produits auprès des groupes
d'industries installés aux USA ou dans un autre pays. Le programme
Trade and Investment (T&I) sert parfois de garantie aux
entreprises d'ASS qui veulent accéder aux financements privés.
L'ADF finance aussi les exportations des firmes d'ASS vers leur destination
finale à travers le programme de gains à l'exportation des PME
(MSE-exportearning micro and small-enterprise). Selon l'USTR (2005), le
programmes T&I et le programme MSE-export-earning micro and
small-enterprise ont généré des gains estimables
à plus de 39 millions de $ US en 2004.
Le gouvernement américain a encouragé et soutenu
particulièrement à travers l'AGOA III les investissements dans
les infrastructures du secteur énergétique
(électricité), communicationnel (routes, ports, voies
ferrées, ...) et télé communicationnel (internet,
téléphone, ...). Avec le soutien de l'USTDA, du
Département américain au transport, celui de l'énergie
(DOE), celui de la défense en collaboration avec la Banque
Import-Export, beaucoup de projets de la CEDEAO ont été
financés notamment au Nigeria dans le domaine des infrastructures de
communication, du transport ferroviaire, de la sécurité et la
navigation aériennes, (Fouda, 2008).
A la différence du SGP, l'AGOA a facilité
l'afflux d'investissements en ASS et la CEDEAO en a beaucoup
bénéficié à travers le Nigeria. En vue d'atteindre
les objectifs qui lui sont assignés, l'AGOA a également
aménagé la coopération et l'assistance technique avec
l'ensemble des pays d'ASS.
1.1.2.1.2. Une particularité de l'AGOA : la
coopération/assistance technique
Conformément aux recommandations de l'Agenda de
Développement de Doha de 1991, les USA ont enrichi les avantages de
l'AGOA d'un volet assistance technique très dense portant notamment sur
: le raffermissement de la coopération sous-régionale, le
développement des activités génératrices de
revenus, le transfert de connaissance en matière de commerce et
d'investissement dans les pays bénéficiaires avec une mention
spéciale pour les PMA. A finalité tridimensionnelle
(individuelle, institutionnelle et sociétale), les programmes de
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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coopération/assistance technique sont non remboursables
(dons), remboursables non conditionnés (prêts) ou à
remboursement conditionnel.
Depuis 2000, le Congrès exhorte le Président,
dans le cadre de l'AGOA, à oeuvrer de concert avec la communauté
internationale en vue de l'allègement de la dette des pays qui en ont le
plus besoin (USTR, 2000). De plus en ordonnant à certaines institutions
(OPIC, Banque Import-Export, ADF, USTDA, ...) d'accroître leurs appuis
financiers et techniques, le gouvernement américain oeuvre à la
création d'autres (MCC). Ces institutions américaines sont
financées par l'Etat américain, certains privés et
certaines institutions internationales.
En 2002, les USA ont mis en place un programme spécial
d'assistance dénommé Millenium Challenge Account Initiative (MCA)
ou Millenium Challenge Corporation (MCC) qui a adopté une
stratégie de développement consistant d'une part à
financer des programmes spécifiques de réduction de la
pauvreté et de stimulation de la croissance (Millenium Challenge
Compacts ou MCA Compacts16) et d'autre part à fournir
une assistance financière à travers les Millenium Challenge
Threshold Programs17 (MCC, 2007). En 2004, le congrès
lui a octroyé un budget de 1 milliard de $ US pour mener ses
activités. Entre 2005 et 2006, ce montant est passé de 2,5
à plus de 5 milliards de $ US. Les fonds obtenus par l'Afrique sont
destinés à l'éducation, au développement du secteur
privé et des infrastructures, à la promotion de la bonne
gouvernance, à la lutte contre les maladies infectieuses et le SIDA.
Ainsi, près de la moitié des pays de la CEDEAO18
ont-ils bénéficié du financement de ce programme entre
2005 et 2008 (annexe n°4). Cependant, les prêts
perçus sont passés de 110 à 65,3 millions de $ US au cours
de la période soit une baisse de 40,64%. Sur la même
période, le Mali a reçu la part la plus importante (460,8
millions de $ US) dans le cadre du MCA Compact en 2006 au profit des secteurs
de l'agriculture, de l'industrie et du transport. A
l'opposé, le MCC a relativement moins accordé au
Niger ainsi qu'au Cap Vert19
|
qui a obtenu
|
un financement de 42,3 millions de $ US dans le cadre du
projet d'expansion et de modernisation du port de Praia en vue
d'accroître l'emploi, l'accès à de nouveaux marchés
et la croissance économique.
L'enveloppe des subventions accordées par le MCC aux
pays de la CEDEAO s'est
considérablement alourdie (annexe
n°4) passant de 9,5 en 2005 à 547 millions de $ en 2008
16 Les pays bénéficiaires de ce type de
programmes de lutte contre la pauvreté et de stimulation de la
croissance sont les pays éligibles au MCC, remplissant un certain nombre
de critères définis par ce programme.
17 Les bénéficiaires des Threshold
Programs sont les non éligibles.
18 Burkina Faso, Cap Vert, Ghana, Mali, Mauritanie,
Niger, Sénégal.
19 Le Cap Vert a reçu du MCC en 2005 un
financement de 110 millions de $ US au profit du secteur agricole, de l'eau, du
transport et de la promotion du secteur privé.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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soit une multiplication par 57. Dans l'espace CEDEAO, le
Burkina Faso fut le seul bénéficiaire de subventions-MCC en 2007
et ce pour la sécurité territoriale, l'irrigation, les
infrastructures routières, l'agro-industrie (MMC, 2005). Au cours de la
période 2005-2008, la plus grosse enveloppe de subvention (547 millions
de $ US) est obtenue par le Ghana dans le cadre des MCA Compacts en
2008 au profit également de l'agrobusiness, l'éducation,
l'agriculture et le renforcement des institutions (MMC, 2008). Au demeurant, le
montant total des programmes financés par le MCC en 2005 (119,5 millions
de $ US) a été multiplié par 5 en 2008 soit 612,3 millions
de $ US.
Hors mis ces programmes du MCC, les Etats-Unis ont monté
un éventail de programmes parmi lesquels plus d'une dizaine oeuvre dans
la quasi-totalité des secteurs.
Tout d'abord, les programmes d'assistance technique (PAT)
américains en ASS ont été développés et sont
assurés en majorité par certaines institutions
gouvernementales20 . Par exemple, le Département d'Etat au
commerce à travers le GTN (Global Trade and Technology Network) a
assisté depuis 2002 prés de 55 firmes africaines pour les aider
à identifier les marchés ainsi que les opportunités
d'investissement aussi bien sur les marchés locaux que sur le vaste
marché américain et même d'autres. Le budget de ces PAT
estimé à 181 millions de $ US en 2004 progresse à un taux
annuel moyen de plus de 20% (Fouda, 2008).
Mais en juillet 2005, les USA ont crée pour les pays
d'ASS éligibles à l'AGOA un programme spécial
dénommé African Global Competitiveness Initiative (AGCI).
Doté d'un budget de 200 millions de $ US sur cinq ans, son but est
essentiellement d'aider les pays bénéficiaires à augmenter
leur compétitivité, leurs capacités de production et de
tirer avantage de toutes les opportunités offertes par l'AGOA.
Déjà en 2002, par le biais du TRADE (Trade for African
Development and Enterprise), les USA avaient créé trois
pôles régionaux de
compétitivité
|
21 . Depuis 2005, un 4ème pôle existe
à Dakar au compte de l'Afrique de l'Ouest.
|
Ces hubs aident non seulement les producteurs locaux à
conformer leurs productions aux
normes sanitaires et phytosanitaires
américaines à travers le programme APHIS (Animal and
Plant
Health Inspection Service) mais aussi les banques et PME locales
(Nigéria) et des PME
20 On peut citer l'USAID, l'USTDA, l'USTR, le Bureau
des douanes et de la protection des frontières (Bureau of Customs and
Border Protection), les départements du Commerce, de l'Agriculture et du
Transport
21 Leur nom originel est Regional Hubs for Global
Competitiveness. Il s'agit du Hub de l'Afrique centrale et de l'Est dont
le siège est au Kenya, le Hub de l'Afrique australe (Botwana et le Hub
de l'Afrique de l'Ouest (Ghana).
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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américaines désirant localiser ou étendre
leurs activités en ASS à travers la Commerce
Minority Business Development Agency22
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(MBDA).
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Par ailleurs, les USA ont beaucoup investi dans l'espace
CEDEAO dans les secteurs de l'agriculture, la santé, l'éducation
et de l'humanitaire par l'entremise de l'USAID. Cette agence est l'instrument
phare du gouvernement américain dans la fourniture de l'assistance
humanitaire et économique des PED depuis plus de 50 ans. Elle a à
son actif plus d'une douzaine de programmes mis en oeuvre dans la CEDEAO entre
2005 et 2008. Les
programmes intégrés (IF)
|
23 ont été élaborés par l'USAID pour
un objectif plus global de lutte
|
contre la pauvreté et d'intégration des PMA
à l'économie mondiale et sont implantés dans
plus de la
moitié des pays de la CEDEAO24. Dans la même vision, le
West African Cotton
Improvement Program25
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et d'autres programmes agricoles aident les pays de la CEDEAO
à
|
profiter des produits agricoles notamment le coton.
De même en marge de l'Initiative présidentielle
contre la faim et la malaria, l'USAID a mis en place un programme Anti-Malaria,
un programme de soutien aux sinistrés (Burkina, Mali, Liberia, Togo,
...) et un programme dynamique de sécurité alimentaire partout en
Afrique de l'Ouest avec beaucoup d'activités au Burkina, Mali, Niger et
Sénégal. A travers plusieurs programmes d'éducation
notamment la Africa Education Initiative (AEI), l'USAID oeuvre pour le
développement de l'éducation de base (Sénégal
notamment). De même dans l'optique de promouvoir l'intégration
ouest africaine, la démocratie et la bonne gouvernance, l'USAID
a créé depuis 2000 la WARP 26 (West Africa
Regional Program). Enfin en plus d'autres
programmes (protection de l'environnement,
télécommunications, ...), l'agence américaine s'investit
dans la promotion des entrepreneurs et des exportations africaines à
travers le Partnership Agreement et les programmes d'assistance
pour l'accroissement des exportations africaines. Le coût global de
ces programmes est passé de 172,35 à 175 millions de $ US entre
2005 et 2008 soit une évolution de moins de 2% (annexe n°6).
22 Cette agence intervient dans l'organisation et le
financement des séminaires de formation en direction essentiellement de
ces types de banques et PME
23 Leur nom originel est Integrated Framework (IF).
Ils sont élaborés par l'USAID, conformément à
l'Agenda de Développement de Doha, qui incident plusieurs donateurs et
agences gouvernementales à aider les PMA à participer plus
intensément à l'économie mondiale et à lutter
efficacement contre la pauvreté.
24 Bénin, Burkina Faso, Guinée, Mali,
Mauritanie, Niger, Sénégal, Sierra Léone
25 Les principaux bénéficiaires de ce
programme sont le Bénin, le Burkina, le Mali, le
Sénégal
26 La WARP comprend plusieurs projets concernant
spécifiquement la promotion du commerce ouest africain (West Africa
Business women's Network ou WABNET, West African International
Business Linkages ou WAIBL), l'énergie (West Africa Power Pool
ou WAPP),
18
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
L'USTDA poursuit le développement économique et
les intérêts commerciaux américains dans les PED et les
pays à revenu moyen (PRM). Ainsi à travers l'assistance technique
(les études de faisabilité, la formation, ...), les subventions,
les contrats avec les firmes américaines, l'usage de fonds de confiance
pour plusieurs banques de développement multilatérales, cet
agence soutient la politique économique des USA et la décision de
créer dans les pays bénéficiaires un environnement propice
au commerce, à l'investissement et au développement
économique durable. Les financements (annexe n°3) sont
accordés aux projets qui représentent des priorités du
développement. Cependant, tout comme en ASS, l'enveloppe que l'USTDA a
alloué à ces projets dans l'espace CEDEAO s'est
allégée passant de 5,195 à 4,421 millions de $ US entre
2005 et 2008 (USTDA, 2005 et 2008). Le montant des investissements reçus
individuellement par les pays de la CEDEAO a connu un pic en 2006 (3,688
millions de $ US) et représentait 34,73% du montant total octroyé
à l'ASS (USTDA, 2006) contre 21,85% en 2007 (USTDA, 2007).
L'AGOA a reformé les relations bilatérales entre
les pays d'ASS et les Etats Unis. A propos, les Etats Unis ont instauré
dès la promulgation de l'AGOA un forum annuel. Ce cadre d'échange
convie à une même table décideurs africains et
américains ainsi que le secteur privé et la société
civile des pays éligibles afin de discuter des améliorations
à apporter à l'AGOA et de renforcer la coopération entre
les USA et les pays éligibles. Après le 1er forum de
Washington en octobre 2001, l'Ile Maurice a abrité le second en janvier
2003. Les forums suivants (Washington 2003, Dakar 2005, Washington 2006, Accra
2007, Washington 2008) ont beaucoup discuté du problème lancinant
des financements et de l'accès au crédit si bien qu'au forum de
Dakar, le secteur privé africain à proposer la création
d'une banque spécialisée répondant à ce type de
besoins (ICTSD-ENDA, 2005). Le 8ème forum qui se tiendra au
Kenya planchera sur la réalisation du plein emploi de l'AGOA à
travers l'expansion du commerce et de l'investissement.
En plus des institutions susmentionnées et de ces
forums, bien d'autres structures (ADF, Banque Mondiale, ...) apportent des
compétences techniques aux producteurs, aux entreprises et aux Etats
ouest africains afin de promouvoir leurs exportations et soutenir la croissance
économique. Mais toutes ces initiatives intègrent une
stratégie globale américaine et leur accès est
conditionné par un certain nombre de critères.
20
22
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
1.1.2.2. Modalités
d'éligibilité
Tous les 48 pays d'ASS peuvent bénéficier des
avantages découlant de l'AGOA. Ainsi, les
seize (15) pays de la CEDEAO sont-ils d'emblée
susceptibles d'exporter sous l'AGOA à la condition de remplir des
critères d'éligibilité. Ces critères sont contenues
dans la section 104(a) de la Loi de 2000 (AGOA I) portant
création de l'AGOA, dans la section 502(b) de la Loi
commerciale de 1974 définissant les modalités d'accès au
SGP américain et enfin dans la section 506A de la Loi
commerciale de 1974. En fait, certains critères du SGP ont
été repris dans l'AGOA qui a but de stimuler les échanges
et les investissements. Dans la procédure d'admission d'un pays ou d'un
produit (1.1.2.2.2), la justification des critères
d'éligibilité (1.1.2.2.1) constitue un enjeu incontournable.
1.1.2.2.1. Critères
d'éligibilitéParmi les critères
d'éligibilité à l'AGOA, on distingue les critères
sociopolitiques (A) et les critères économiques (B).
A- Critères sociopolitiques
Les critères considérés comme
sociopolitiques sont ceux qui relèvent soit de la gestion publique soit
du respect des droits sociaux. Ces critères sont :
1- Le pays candidat ne doit pas être communiste ou
encore être dominé ou contrôlé par le communisme
international sauf si ses produits bénéficient du traitement
consenti dans le cadre des relations commerciales normales applicables aux
membres de l'OMC et du FMI;
2- Le pays candidat ne doit pas se livrer à des
activités susceptibles de porter atteinte à la
sécurité nationale des Etats-Unis ou à leurs
intérêts en matière de politique étrangère
;
3- Le pays candidat ne doit pas soutenir les actes du
terrorisme international soit en aidant logistiquement les individus ou les
groupes qui ont commis de tels actes soit en leur offrant un asile pour qu'ils
échappent aux poursuites judiciaires ;
4- Le pays candidat doit s'engager à participer de
manière active aux efforts internationaux visant à
éliminer les activités terroristes ;
5- Le pays candidat doit s'engager à établir un
système politique pluraliste où tous les citoyens sont
égaux au regard de la loi et du droit ;
6- Le pays candidat doit s'engager à mettre en oeuvre
des mesures visant à combattre la corruption, les pots-de-vin notamment
par la signature et l'application de la convention sur la lutte contre la
corruption d'agents publics étrangers dans les transactions commerciales
internationales ;
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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7- Le pays candidat doit protéger les droits
internationalement reconnus des travailleurs, dont le droit d'association,
l'interdiction de toute forme de travail forcé, le droit de s'organiser
et de faire des négociations collectives ;
8-Le pays candidat doit s'engager a lutter contre le travail
des enfants et a mettre en place des conditions acceptables de travail en ce
qui concerne un salaire minimum, les heures de travail et la
sécurité du travail ;
9- Le pays candidat doit s'engager a reconnaître ou a
appliquer les sentences arbitrales rendues en faveur des ressortissants
américains ou des entreprises américaines ;
10- Le pays candidat ne devrait pas avoir nationalisé,
exproprié ou confisqué de quelque manière que ce soit des
biens appartenant a un ressortissant américain y compris des marques
déposées, des brevets ou des droits d'auteur sans avoir
compensé celui-ci.
B- Critères économiques
Les critères qualifiés d'économiques sont
des critères qui relèvent soit de l'orientation économique
soit du respect des droits économiques. Ces critères sont :
1- Le pays candidat doit s'engager a établir une
économie de marché capable de protéger le droit a la
propriété privée, d'incorporer un régime commercial
ouvert et fondé sur des règles et de minimiser les mesures
d'intervention de l'Etat dans l'économie telles que le contrôle
des prix, l'octroi de subventions et l'étatisation d'avoirs
économiques ;
2- Le pays candidat doit s'engager a éliminer les
obstacles aux échanges et aux investissements des Etats-Unis, y compris
par les moyens suivants : (i) application du traitement national et adoption
des mesures propres a créer un environnement propice aux investissements
intérieurs et étrangers, (ii) protection de la
propriété intellectuelle et (iii) règlement des
différends en matière d'échanges commerciaux et
d'investissements ;
3- Le pays candidat doit s'engager a adopter des politiques
économiques de nature a faire reculer la pauvreté, a
accroître l'accès aux soins et a l'éducation, a
élargir l'infrastructure matérielle, a promouvoir le
développement du secteur privé et a encourager la formation de
marchés de capitaux par le biais du micro crédit ou d'autres
programmes ;
4- Le pays candidat doit s'engager a ne pas accorder aux
produits d'un pays industriel quelconque, un traitement
préférentiel qui soit gravement préjudiciable au commerce
des Etats-Unis ou qui soit susceptible de l'être ;
5- Le pays candidat doit s'engager a ne pas participer a un
accord ou a une action visant a restreindre la production des matières
premières d'importance vitale dans le but d'accroître
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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leurs prix de manière non raisonnable, ce qui pourrait
entraîner de graves perturbations de l'économie mondiale.
Ces critères d'éligibilité ont
été rédigés par le pays donateur (USA) et les pays
bénéficiaires de l'initiative AGOA (pays d'Afrique
sub-saharienne). Les signataires ont reconnu la nécessité
d'exiger de tels critères pour créer un climat politique et
économique propice à l'accroissement des exportations vers les
Etats Unis. Le statut des pays éligibles est réexaminé
tous les ans et à l'occasion de cette révision annuelle, des pays
peuvent être rajoutés à la liste des pays
bénéficiaires et d'autres radiés. Toute radiation prend
effet à compter du 1er janvier de l'année suivant
celle de la décision du président. La radiation intervient
lorsque les EtatsUnis jugent que le degré de conformité du pays
concerné recule ou cesse de progresser au regard des critères
d'éligibilité. En 2004, 37 pays d'ASS étaient admis
à ce programme (annexe 1B).
1.1.2.2.2. Procédure d'admission d'un pays ou d'un
produit
Dés la mise en oeuvre de l'AGOA, l'USTR (2000) a
présenté les étapes d'admission d'un pays ou d'un produit
à l'AGOA. C'est le Service des douanes des Etats-Unis (Bureau of
Customs and Border Protection) qui détermine la classification des
produits et qui décide s'ils remplissent les conditions prévues
par la loi.
La sous-commission SGP de la << Trade Policy Staff
Committee », que préside le représentant des Etats-Unis pour
le commerce extérieur (USTR), examine l'admissibilité des
produits textiles autres que les vêtements. Tous les organismes de
l'exécutif compétents en matière de commerce
extérieur prennent part à l'examen interministériel des
modifications relatives à l'admissibilité au SGP et à
l'AGOA. Le service fédéral des douanes détermine la
classification des produits et leur conformité par rapport aux
conditions requises définies dans l'AGOA.
De même, les décisions relatives à
l'admissibilité d'un pays sont prises dans le cadre d'un processus
interministériel auquel participent tous les organismes
compétents de l'exécutif, sous la direction du Bureau du
représentant des Etats-Unis pour le commerce extérieur. Les
recommandations sur l'admissibilité des produits et des pays sont
adressées au Président des Etats-Unis, dont les décisions
sont publiées dans le journal officiel américain << Federal
Register ». Le tableau 1.1 donne la liste des pays AGOA et non AGOA de la
CEDEAO en janvier 2009.
24
26
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Tableau 1.1 : Pays de la CEDEAO
éligibles et non éligibles à l'AGOA en juin 2009
Pays éligibles
|
|
1ère Année
d'éligibilité
|
Bénin
|
|
octobre 2000
|
Cape Vert
|
|
octobre 2000
|
Ghana
|
|
octobre 2000
|
Guinée
|
|
octobre 2000
|
Guinée-Bissau
|
|
octobre 2000
|
Mali
|
|
octobre 2000
|
Niger
|
|
octobre 2000
|
Nigeria
|
|
octobre 2000
|
Sénégal
|
|
octobre 2000
|
Sierra-Léone
|
|
octobre 2000
|
Gambie
|
|
10 janvier 2003
|
Burkina Faso
|
|
10 décembre 2004
|
Liberia
|
|
26 décembre 2006
|
Togo
|
|
17 avril 2008
|
|
Pays non éligibles
|
Côte d'Ivoire *
|
|
16 mai 2002 (non éligible depuis 01 janvier 2005)
|
Source : AGOA (2009)
*Eligible en 2002, la Côte d'Ivoire a perdu le statut de
pays éligible en 2005.
Au 1er janvier 2005, douze (12) pays de la CEDEAO
avaient le statut de pays éligibles à l'AGOA. Deux (2) autres
pays (Liberia et Togo) ont pu obtenir leur éligibilité si bien
qu'aujourd'hui tous les pays de la CEDEAO peuvent bénéficier des
avantages offerts par l'AGOA sauf la Côte d'Ivoire. Cette facilitation
des exportations par l'AGOA a tendance à affecter la structure des
échanges des pays bénéficiaires de la CEDEAO vers les
Etats Unis.
1.2. Structure économique et Structure des
échanges des pays de la CEDEAO sous l'AGOA
L'étude des relations économiques entre les pays
de la CEDEAO et les Etats-Unis peut aussi s'effectuer à travers
l'analyse de la structure économique et de la structure des
échanges des pays de la CEDEAO. Pour des raisons de commodité et
de fluidité, cette analyse se fera en regroupant les pays en fonction
des secteurs et produits dont les exportations potentielles ont une forte
croissance. Elle s'inspire de l'étude menée par l'USITC (2005b).
Il s'agit non seulement des produits exportés dont l'accroissement des
exportations est possible grâce à la productivité
améliorée ou à la qualité du produit mais aussi des
produits reflétant la dotation d'un pays mais non exportés en
quantité importante. Ainsi les pays seront repartis entre les neuf (9)
groupes de la classification de l'USITC (2005b) en fonction de ces produits
(annexe n°10) mais cette classification tiendra compte
préalablement de la subdivision des Etats de la CEDEAO en pays
éligibles à l'AGOA et pays non éligibles au 1er
janvier 2005.
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exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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Ce choix tient au fait que l'étude s'arrêtant en
2008, les pays éligibles après 2005 (Liberia en 2006, le Togo en
2008) ont besoin de plus de temps pour s'accommoder de la loi américaine
(AGOA) et en tirer profit. La preuve est que ces pays n'ont jusque là
pas exporté sous l'AGOA (USITC, 2009). A la date du 1er
janvier 2005, douze (12) pays de la CEDEAO étaient déjà
éligibles à l'AGOA. Parmi eux, on distingue des PMA et deux pays
non PMA. Mais tous les pays éligibles de la CEDEAO sont
considérés comme des « bénéficiaires moins
avancés » (USTR, 2004).
1.2.1. Les non PMA éligibles a l'AGOA
Lors de la révision du statut des PMA en 2003, l'ONU
désignait pays moins avancé (PMA) tout pays ayant un PNB
par habitant inférieur à 750 $. Ainsi parmi les pays
éligibles de la CEDEAO, le Nigeria et le Ghana n'ont pas le statut de
PMA. Cependant, leur PIB par habitant semble ne pas leur conférer ce
statut. En effet, l'annexe 14 montre qu'au cours de la période
1985-2004, leur PIB par habitant est resté en dessous du PIB par
habitant moyen des pays de la CEDEAO.
Source : Calcul à partir des données de l'USITC
(2009)
Autrefois grand exportateur de produits agricoles, le Nigeria
est aujourd'hui le 1er producteur
de pétrole en Afrique
(USITC, 2005b) et représente plus de 95,67% des exportations totales
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exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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des pays de la CEDEAO en 2008 contre 85,03% en 1999 (Annexe
n°8). Cet accroissement de la part des exportations du Nigeria est
également constaté à travers le graphique 1.1 où
les exportations des autres pays semblent nulles. Cela confirme la
suprématie de l'économie nigériane dans la sous
région. Mais après exclusion du Nigeria de l'échantillon,
le graphique 1.2 montre que le Ghana reste la 2ème grande
exportatrice de la CEDEAO vers les USA même si ses exportations ont
fléchi jusqu'en 2004.
Par ailleurs même si l'indice de couverture de
l'AGOA27 pour ces deux pays a baissé entre 2005 et 2008
(annexe n°8), le pétrole semble avoir modifié la composition
de leurs exportations avec 99,5% des exportations totales pour le Nigeria et
56,06% pour le Ghana en 2008 contre respectivement 99,78% et 25,65% en 2000
(annexe n°10).
Somme toute, si le Nigeria a réalisé le taux de
croissance des exportations le plus élevé et le Ghana un faible
taux (annexe n°8), il reste qu'ils ont plus exporté sous l'AGOA que
les PMA éligibles.
1.2.2. Les PMA éligibles a l'AGOA
Au titre de PMA éligibles à l'AGOA à la
date de janvier 2005, la classification du l'USITC (2005b) distingue les pays
à forte potentialité minérale (Guinée), les pays
à capacité d'exportation modérée de minerais
(Niger, Sierra Léone), les pays exportateurs de coton (Bénin,
Burkina Faso, Mali), les pays à forte potentialité halieutique
(Gambie, Sénégal), les exportateurs d'autres produits agricoles
(Guinée-Bissau), les pays exportateurs de services de transport (Cap
Vert). Parmi ces pays, seuls le Cap Vert, le Sénégal et dans une
moindre mesure le Bénin ont un PIB par habitant supérieur
à la moyenne des pays de la CEDEAO entre 2001 et 2008 (annexe
n°14). Même si leurs exportations se sont accrues à plus de
70% sur la même période, ces pays outre le Sénégal
n'ont presque pas exporté sous l'AGOA. Ce pays a accru ses exportations
AGOA de 92 890,91% durant sa période d'éligibilité (annexe
n°8).
La Gambie, le Niger et la Sierra Léone ont
renforcé leur partenariat économique avec les USA en accroissant
leurs exportations à plus de 250% (annexe n°8) mais le graphique
1.2 montre que la Guinée est la 1ère exportatrice vers
les USA parmi les PMA éligibles. Certains pays (Burkina, Guinée
et Mali) ont par contre réduit leur partenariat économique avec
les USA en témoigne le taux d'accroissement négatif de leurs
exportations entre 1999 et 2008 et de plus n'ont presque pas exporté
sous l'AGOA. Par ailleurs, depuis quelques années déjà,
27 Cet indice représente selon De Melo &
Grether la part des exportations AGOA dans les exportations totales des
différents pays.
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exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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plusieurs pays (Sénégal, Niger, Bénin,
...) accroissent leurs exportations de produits pétroliers et carburants
vers les USA. Ces produits tendent à représenter plus de la
moitié de leurs exportations (annexe 10).
Source : Calcul à partir des données de l'USITC
(2009)
Dans l'ensemble, les pays de la CEDEAO éligibles
à l'AGOA n'ont pas beaucoup profité de la loi américaine
à l'image du Nigéria, du Ghana et du Sénégal. Les
graphiques 1.1 et 1.2 montrent que globalement les exportations des pays
éligibles vers les USA n'ont augmenté qu'à partir de 2003
pour certains et 2005 pour d'autres mais avec des fléchissements et des
stagnations pour quelques pays. Toutefois, les exportations totales des pays
qui ont le plus profité de l'AGOA (Nigeria, Ghana) se sont accrues
à des taux très élevées.
1.3. Conclusion du chapitre
Malgré ses critères d'adhésion
sélectifs, l'AGOA a admis quasiment tous les pays de la CEDEAO qui ont
vu un accroissement des flux d'investissements et de la coopération
technique américaine. Autant le Nigeria a le plus
bénéficié de l'assistance technique et financière
des USA, autant il est le principal exportateur de la CEDEAO vers ce pays.
L'analyse de la structure des échanges entre les pays
éligibles de la CEDEAO et les Etats Unis a permis de constater que leurs
rapports commerciaux sont de type ricardien. Les pays
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exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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AGOA, compte tenu de leur niveau de développement, sont
exportateurs de matières premières. Entre 1999 et 2008, les
exportations des pays éligibles vers les USA se sont accrues et les
produits pétroliers y occupent de plus en plus une place de choix. Cette
augmentation peut-elle être attribuée à la mise en oeuvre
de l'AGOA en 2000 ? Seule l'analyse contrefactuelle au chapitre 4 peut donner
une réponse à cette interrogation. D'ors et déjà,
l'expérience des accords préférentiels unilatéraux
et la théorie économique nous renseignent sur l'influence
effective et probable de l'AGOA sur les exportations des pays de la CEDEAO.
28
30
32
34
36
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
CHAPITRE II : EXPERIENCE DES ACCORDS PREFERENTIELS
UNILATERAUX ET ANALYSE THEORIQUE DE LA DYNAMIQUE DES ECHANGES
Un accord commercial préférentiel
unilatéral est une convention entre un pays donateur et un pays
bénéficiaire permettant à celui-ci de profiter de certains
avantages commerciaux notamment l'accès de ses produits au marché
du donateur. Le bénéficiaire n'est pas contraint de faire en
retour des concessions. L'Afrique sub-saharienne a fait l'expérience de
tels accords dans le cadre de ses relations avec plusieurs pays de la
Quadrilatérale. Même si le pessimisme de certains auteurs entache
les résultats de ses préférences commerciales, il reste
que les théoriciens des échanges internationaux encouragent les
pays à y participer. L'analyse théorique de ces échanges
continue d'être rythmée par les défenseurs et les critiques
du modèle libre-échangiste.
2.1. Expérience des accords
préférentiels unilatéraux
Le succès de l'AGOA dans la promotion de la croissance
des exportations en ASS dépend des gains attendus par les pays et de la
capacité des structures économiques nationales à
transmettre ces gains aux producteurs. Dans la littérature, plusieurs
études économétriques et analytiques l'apprécie non
seulement par la grandeur des marges préférentielles, la part du
commerce engendré par le programme, le nombre de pays éligibles
mais aussi par la sensibilité des consommateurs américains et de
producteurs d'ASS (CNUCED, 2003 ; Shapouri et al, 2003).
De façon générale, plusieurs auteurs ont
étudié l'impact des accords préférentiels (SGP,
Accord de Lomé/Cotonou, Initiative `'Tout Sauf les
Armes», CBI28, ATPA29
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) sur les
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exportations des pays éligibles. Les premières
études sur l'analyse des effets de l'AGOA sur
les exportations ont
été peu concluantes à cause de l'insuffisance des
données et l'utilisation
28Les USA créèrent en 1983 en plus du
SGP, la Caribbean Basin Economic Recovery Act (CBERA) plus connue sous le nom
de Caribbean Basin Initiative (CBI) afin de promouvoir le développement
économique de l'Amérique Centrale et des pays des Caraïbes.
En 1990, la CBERA initialement prévue pour 12 ans a été
rendue permanente par la promulgation de la CBI II.
29 La Andean Trade Preference Act (ATPA) promulguée en
1991 puis renouvelée en 2002 par les USA a pour objectif premier de
contrer l'expansion du trafic de drogue en fournissant de nouvelles
opportunités à près de 5600 produits originaires des pays
tels que : la Bolivie, la Colombie, l'Equateur et le Pérou.
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exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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de modèles peu complets. La littérature sur
l'impact des préférences commerciales unilatérales en
général et de l'AGOA en particulier laisse entrevoir des
pôles de débat.
2.1.1. Débat autour de l'atteinte des objectifs de
l'AGOA
Les accords commerciaux unilatéraux ont fait l'objet de
débat autour de l'atteinte de leurs objectifs. Quelques années
après sa mise en oeuvre en 2000, l'AGOA a suscité un
intérêt particulier dans les études d'impact (Nouve, 2003).
Dans la littérature, plusieurs auteurs soutiennent la mise en place
d'accords préférentiels (2.1.1.1) tandis que d'autres estiment
que les gains attendus de l'AGOA sont illusoires (2.1.1.2).
2.1.1.1. Littérature soutenant l'apport des
préférences commerciales unilatérales
Les années 2002 et 2003 ont connu une floraison
d'études présentant une vision positive des
préférences commerciales. En effet, Nielson (2002) évalue
l'impact du SGP européen sur les exportations des PED en utilisant un
modèle gravitaire pour la période 1973-1992. Les résultats
montrent que les variables fictives pour le SGP et l'Accord de Lomé sont
toutes deux significatives. Ainsi des estimations de Nielson (2002), il ressort
que sur la même période, le SGP a permis aux PED d'augmenter leurs
exportations vers les pays de l'OCDE de 34 à 59% contre 45 à 69%
pour l'Accord de Lomé.
Suivant les brisées de Nielson (2002), Rose (2002)
estime l'effet d'accords commerciaux
multilatéraux sur le commerce
international pour 178 pays sur une période plus large (1948-
1999).
Après l'usage de variables instrumentales et la résolution des
problèmes de manque de
certaines données30
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, l'auteur détecte des effets significatifs et
substantiels des SGP, des
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variables traditionnelles de gravité sur les volumes
des échanges qui doublent pratiquement mais des effets non significatifs
pour le GATT/OMC. En plus de la robustesse des résultats, Rose (2002)
conclut que même si les systèmes multilatéraux
n'entraînent pas forcément une augmentation des échanges,
les accords préférentiels tels les SGP les stimulent. De plus,
cette étude sur les exportations totales montre que les pays membres
d'un même espace commercial régional, ceux qui ont en commun une
langue, une frontière, une histoire coloniale commercent plus. Mais
l'étude par industrie (agriculture, textile) s'avère plus
intéressante. C'est ce que feront Nouve et Staatz en 2003.
30 L'économétrie a
développé plusieurs techniques pour parer les problèmes de
manque de données (Gourieroux et Monfont, 1981 ; Griliches, 1986 ; Peu,
1992). Cela améliore typiquement l'efficacité de
paramètres d'intérêt mais introduit quelques fois des
biais.
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exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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Avant eux, Haveman & Shatz (2003) indiquaient que le
volume des exportations des PMA pour l'année 2000 augmenterait de 7,6
millions de dollars si l'UE, le Japon et les USA leur ouvraient
simultanément leurs marchés en exonération de droits.
Environ 90% de cette augmentation serait absorbée par le marché
américain. Ces auteurs réalisent ces prévisions à
partir de leur étude sur les importations annuelles des USA, de l'UE et
du Japon en provenance des PMA pour la période 1993-2000. L'estimation
du modèle de gravité utilisé leur a permis de conclure
également qu'une préférence tarifaire de 1%
entraînerait une augmentation moyenne des exportations des PMA vers les
USA, l'UE et le Japon de 19,4%, 8,5% et 13,1% respectivement. Mold (2005)
soutient ces résultats dans la mesure où il montre que le taux
d'utilisation31 du SGP accordé aux 49 PMA par les pays de la
Quadrilatérale32 a augmenté de 20 points de
pourcentage entre 1994 et 2001 essentiellement dû à une
augmentation des importations américaines de pétrole. Par
ailleurs, il note que le SGP américain a un taux d'utilisation
très élevé et un taux d'utilité faible
c'est-à-dire que sa liste sur les produits éligibles est
restreinte.
Nouve et Staatz (2003), 4 ans après la promulgation de
la loi américaine se posent la question de savoir comment les
exportations agricoles d'ASS ont évolué avec les avantages
commerciaux offerts par l'AGOA depuis 2000. En effet, les quelques vraies
études qui avaient jusque là évalué l'initiative
AGOA comme Mattoo et al. (2002) n'avaient pas traité cette question
spécifique. Ainsi ces auteurs comblèrent-ils ce manque en
utilisant les techniques de régression sur données de panel pour
isoler ceteris paribus les effets de l'AGOA sur les exportations agricoles
d'ASS vers les USA. Ils font appel à un modèle de gravité
où les variables exogènes sont les variables traditionnelles de
gravité (revenu, population, distance) et deux variables dummy
(éligibilité, Système de Visa). L'estimation porte d'abord
sur les 46 pays d'ASS ensuite sur les 27 plus grands exportateurs agricoles et
enfin sur les 8 meilleurs. Le trend croissant des exportations agricoles sur
les 4 ans est compatible avec les résultats qui témoignent d'une
réponse positive mais la relation entre la variable «AGOA» et
la variable endogène « les exportations agricoles» reste
marginale. Cependant les profits tirés de l'AGOA à travers les
exportations agricoles sont perçus comme statistiquement non
différents de zéro. Nouve et Staatz (2003) constatent aussi
qu'une grande part des variations des exportations agricoles d'ASS vers les USA
reste inexpliquée par ce
31 Le taux d'utilisation est le rapport entre la
valeur des importations bénéficiant de préférences
et celle des importations susceptibles de bénéficier des
préférences. S'il est très élevé, on dit que
les préférences proposées sont assez bien adaptées
à la structure des exportations des pays bénéficiaires.
32 Il s'agit des USA, l'UE, le Canada et le Japon
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exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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modèle. La faible qualité des estimations est
imputable à l'insuffisance des données. Cela peut être
aussi dû à l'omission des particularités des
différents pays et à d'autres facteurs. Les études
économétriques qui ont suivi, ont paré ses limites.
Mais ces mêmes problèmes ont été
rencontrés par Shapouri et Trueblood (2003). Les auteurs qui, comme eux,
ont essayé d'estimer les impacts possibles des concessions
unilatérales de tarif à travers un modèle
d'équilibre partiel (Kirmani et al., 1984 ; Bond, 1987 ; Pelzman et
Schoepfle, 1988) montrent aussi des impacts positifs de telles politiques.
Shapouri et Trueblood (2003) estiment l'impact de l'AGOA sur la performance des
exportations d'ASS vers les USA en traitant trois questions spécifiques.
D'abord, ils montrent que les produits susceptibles d'être admis à
l'AGOA n'intégraient pas véritablement la structure des
exportations africaines et cela est probablement selon eux une raison
justifiant la faible participation des pays d'ASS en 2002. Néanmoins,
l'intérêt porté à l'AGOA s'est accru (pays
éligibles : 16 en 2001 et 22 en 2002) et l'AGOA a modifié la
structure d'exportation de quelques pays et certains ont même
triplé leurs exportations en un an. Enfin, les résultats
indiquent qu'en moyenne, les réponses aux incitations de l'AGOA
étaient positives et de façon inattendue importantes même
si les bénéfices se sont limités à quelques pays
surtout les exportateurs de produits pétroliers et vestimentaires ; ce
qui conforte les résultats de Mattoo et al. (2002). Shapouri et
Trueblood (2003) suggèrent par ailleurs que les pays se
spécialisent dans l'exportation de produits transformés, à
valeur ajoutée plus élevée.
A ce propos, Nouve (2005) analyse les effets de l'AGOA sur les
exportations des 46 pays d'ASS vers les USA en utilisant cette fois-ci un
modèle de gravité du commerce augmenté, inspiré de
Anderson & Van Wincoop (2001/2003). Portant sur la période
1996-2004, cette étude aborde les problèmes de données de
panel et de regresseurs endogènes et emploie la méthode des
variables instrumentales pour étreindre
l'endogénéité provoquée par trois variables
à savoir les exportations totales, les exportations AGOA et les
exportations de textile. Il régresse la première variables sur
les deux autres, les variables traditionnelles du modèle, le taux de
change, la langue, l'enclavement et des variables institutionnelles. La
robustesse du modèle couplée à la significativité
de la plupart des coefficients a permis à Nouve (2005) de conclure que
l'AGOA a un effet fortement positif sur les exportations d'ASS vers les USA
depuis sa mise en oeuvre. Cependant, l'élasticité de substitution
constante doit être inferieure à l'unité
c'est-à-dire que les produits exportés doivent être peu
substituables sur le marché américain. Lorsque cette
élasticité est supérieure à 1, le modèle
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exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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prédit que l'AGOA a un effet négatif sur les
exportations. Ainsi, Nouve (2005) note que les efforts de diversification des
exportations en ASS seront donc salutaires. Par ailleurs, les exportations de
textile dans le cadre de l'AGOA ont un effet négatif sur les
exportations d'ASS. L'auteur conclut alors que l'AGOA a dynamisé le
secteur des textiles et vêtements qui est d'ailleurs porteur pour les
pays d'ASS presque tous producteurs de coton. Enfin, les résultats
montrent que ces exportations sont intensives en capital. Cela contredit ses
résultats obtenus avec Staatz en 2003.
Fouda (2007) utilise un modèle CMS (Constant Market
Share) pour évaluer la contribution de
l'AGOA à l'augmentation
des exportations des pays éligibles. Il égalise la variation
des
exportations de ces pays entre 2001 et 2004 à la variation de la
demande américaine
d'importation, de la composition des biens exportés et
de l'effet de la compétitivité33
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(effet de
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l'AGOA). Cette étude montre que l'AGOA est responsable
de seulement 16,07% de l'augmentation des exportations (66,9%) entre 2001 et
2004. Mais pendant qu'elle était de 59,1% pour l'Afrique de l'Est, la
part de l'AGOA dans l'accroissement des exportations n'était que de
19,88% en Afrique de l'Ouest.
Au niveau sectoriel, la mise en place de l'AGOA en Afrique de
l'Ouest a généré 62,48% de l'augmentation des exportations
des produits agricoles, 82,99% de celle des boissons et du tabac, 55,01% de
celle des produits chimiques et huiles essentielles mais aussi 63,22% de
l'augmentation des exportations des produits manufacturés divers.
Cependant, l'effet de l'AGOA sur le secteur des carburants et lubrifiants est
limité en Afrique de l'Ouest (21,19%) alors que cette région
s'affiche comme la grande exportatrice d'ASS vers les USA à cause du
Nigeria qui est le 1er producteur africain de pétrole (le
secteur pétrolier occupe plus de 90% des exportations de cette
région). Si en Afrique de l'Ouest, les avantages issus de l'AGOA ont
surtout été captés par les secteurs primaires (les
secteurs agricoles), la mise en place de l'AGOA a toutefois permis le
développement d'une industrie manufacturière
spécialisée dans le secteur des biens manufacturés
divers mais celle-ci reste embryonnaire (Fouda, 2008).
Cette vision positive n'est cependant pas l'apanage des
auteurs qui sont sceptiques sur les capacités des
préférences commerciales non réciproques en
général et de l'AGOA en particulier à créer des
conditions favorables et durables de croissance et de développement
économique dans les pays bénéficiaires.
33 La variable `'effet de la
compétitivité» indique surtout les changements des
conditions de marché attribués à l'AGOA.
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exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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2.1.1.2. Opinion défavorable aux
préférences commerciales unilatérales
D'ailleurs, l'idée de créer l'AGOA exclusivement
pour l'ASS en plus du SGP a provoqué des prises de position au sein des
économistes. Pour Blackman & Mutume (1998), Mutume (1998) et
Raghavan (2000), les gains possibles de l'AGOA pour la plupart des pays d'ASS
sont illusoires et comparables à ceux obtenus dans le cadre des accords
UE-ACP. Cela est dû, pour Nouve et al. (2002), aux subventions agricoles,
aux barrières tarifaires et non tarifaires et pour Nouve et Staatz
(2003) à la concentration des échanges ASS-USA sur quelques
produits et quelques pays. Dans le même ordre d'idée, Fouda (2008)
estime que malgré les préférences accordées par les
pays de l'UE à ces pays depuis plus de trente ans, leurs exportations
sur le marché mondial de manière globale n'ont cessé de
décroître. En effet, alors que le sous-continent africain
représentait 3,3% du commerce mondial en 1980, il ne représentait
plus que 1,6% des échanges mondiaux en 2000. Des ONG
réunionnaises se sont d'ailleurs mobilisées lors du
2ème forum de l'AGOA qui s'est tenu à l'Ile Maurice en
janvier 2003 pour dénoncer non seulement la politique américaine
mais aussi les conditions dans lesquelles l'AGOA lie les pays
bénéficiaires. Les études suivantes soutiennent ces
inquiétudes.
Mattoo, Roy et Subramanian (2002) utilisent un modèle
simple d'équilibre partiel et montrent que sous les règles
d'origine courantes, l'élimination des quotas de l'Accord Multi-Fibre
(AMF) diminuera les exportations de vêtements d'Afrique de plus de 30% du
fait de la concurrence subséquente devant laquelle les pays africains
fléchiront sur le marché international. Cependant, si l'AGOA
offrait un accès sans restriction, l'impact négatif pourrait
être presque complètement compensé.
Fouda (2008) estime l'effet de la mise en place de l'AGOA dans
les 37 pays éligibles en 2004, observés sur la période
1970-2004 grâce à un modèle de gravité qui s'est
révélé robuste. Identiques à ceux de Nouve (2005),
les variables dans ce modèle sont significatives sauf la population et
la variable dummy AGOA. Du point de vue analytique, l'AGOA n'a pas eu une
influence significative sur les exportations des pays éligibles. Par
contre, la variable Visa apparait significative avec un signe
négatif. Cela montre que la mise en place d'un «système
de visas»34
|
dans le cadre de l'AGOA constitue un frein pour le
développement des
|
exportations de ces pays et l'effet de la résistance aux
exportations du fait de ce système est
34 C'est un processus établissant que les
vêtements et textiles ont été effectivement produits dans
un ou plusieurs pays d'ASS selon les règles d'origine exigées. Le
pays délivre un visa sur la facture originale de
l'expéditeur qui peut désormais exporter ses produits aux USA
sans droits de douane dans le cadre de l'AGOA.
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exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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estimé à près de 56% soit un coefficient
multiplicateur de 0,44. Cette conclusion corrobore les résultats obtenus
par Mattoo et al (2003) pour qui en absence de ces restrictions, les
exportations des pays éligibles auraient été
multipliées par 5.
Par ailleurs, l'analyse de l'effet de l'AGOA sur les
exportations non minières non pétrolières montre que ni la
variable AGOA, ni la variable Visa ne sont significatives.
Selon Fouda (2008), la mise en oeuvre de l'AGOA n'a pas eu d'impact sur les
exportations de l'Afrique de l'Ouest alors que cette région reste la
plus grande exportatrice d'Afrique vers les USA.
Ainsi, il ressort que le débat sur l'atteinte des
objectifs de l'AGOA ne fait pas l'unanimité. Toute fois il faut admettre
avec l'OCDE (2004) que les petits pays exportateurs auront des
difficultés à mettre à profit l'accès
préférentiel garanti par ce système.
2.1.2. Autres débats relatifs à la mise en
oeuvre de l'AGOA
Les auteurs ne s'accordent pas également sur
l'interférence entre accords commerciaux non réciproques.
Certaines études estiment que des accords commerciaux non
réciproques peuvent être concurrents ; autrement dit l'un peut
avoir un impact négatif sur l'autre. Candau, Fontagné et Jean
(2004) soulignent en effet que de nombreux partenaires de l'UE peuvent
bénéficier d'autres systèmes et qu'il est donc difficile
d'identifier dans un cas particulier le système dans le cadre duquel un
produit d'exportation donné a pénétré le
marché de l'UE. Cette difficulté d'identification peut donc
entrainer la sous-évaluation des exportations d'un pays
bénéficiaire dans le cadre d'un accord préferentiel
unilatéral européen donné (SGP, Accord de
Lomé/Cotonou, Initiative TSA).
Dans une évaluation détaillée de
l'efficacité des différents systèmes
préférentiels disponibles, l'OCDE (2004) confirme cette vision
qui veut que les taux d'utilisation soient beaucoup plus élevés
qu'on ne le pense généralement lorsque l'on tient compte des
systèmes concurrents. Ces constats laissent entendre que la sous
utilisation supposée des préférences, telle que
reflétée par les taux
d'utilité35
|
et d'utilisation, est en quelque sorte un leurre statistique
qui
|
donne une idée trompeuse de l'assimilation de
préférences proposées.
Dans le même document, l'OCDE (2004) a
réalisé une étude empirique intéressante sur
le
choix du régime de l'initiative à l'aide d'un modèle
économétrique type Probit. Ce modèle
35 Le taux d'utilité représente le
rapport entre la valeur des importations bénéficiant d'une
préférence et celle des importations totales. Lorsque ce taux est
faible, on conclut que la liste des produits est limitée donc de
nombreux produits d'exportation sont exclus du système
préferentiel
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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2009
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|
analyse la probabilité d'utilisation de l'Initiative
TSA en fonction de la marge préférentielle, le volume de
transaction et d'un système concurrent dit de Cotonou. Les
résultats montrent très clairement que l'adhésion à
deux systèmes semble avoir un effet négatif, confirmant ainsi les
observations de Mold (2005) sur l'importance de la prise en compte des
systèmes concurrents existants.
A propos, Mold (2005) souligne que compte tenu du fait que la
plupart des pays bénéficient déjà d'un traitement
préferentiel en raison de leur statut de PMA, les
préférences accordées à la plupart des produits ne
présentent pas un progrès significatif par rapport aux accords
préférentiels existants. En particulier, Latreille (2003) avait
déjà estimé qu'à la différence des
bénéficiaires d'autres accords commerciaux unilatéraux
(CBI, ATPA), les effets de l'AGOA seraient modestes dans la mesure où
les pays africains bénéficiaient déjà avant l'AGOA,
du SGP américain. Ces conclusions sont également obtenues pour
l'Initiative TSA (Brenton, 2003 ; Yu et Jensen, 2004).
A l'instar de Cernat et al. (2003) et de la CNUCED (2003),
Mold (2005) constate que les différents systèmes en vigueur comme
l'AGOA sont à l'origine de problèmes spécifiques
(règles d'origine, recours aux barrières non tarifaires,
caractère éphémère des préférences,
leur complexité, leur changement probable en accords bilatéraux)
qui empêchent les pays africains d'en tirer pleinement profit. Ainsi, il
suggère leur homogénéisation et l'élimination
progressive de la mosaïque actuelle des préférences. Par
ailleurs, un tel accord renforcerait les relations commerciales et stimulerait
dans une certaine mesure l'intégration régionale, source
d'expansion des exportations (Viner, 1950) si tous les pays étaient
éligibles.
Cette proposition est largement appuyée par
Ianchovichina, Matoo et Olarreaga (2003) qui indique à travers une
simulation par un modèle d'équilibre général que
l'AGOA n'entraînera qu'une légère amélioration du
bien-être et particulièrement des exportations dans les pays
d'ASS, mais que les gains seraient beaucoup plus conséquents si tous les
pays de la Quadrilatérale procédaient simultanément
à la même libéralisation et une telle initiative ne leur
coûterait rien.
Par ailleurs, les investissements directs étrangers
(IDE) sont reconnus comme essentiels dans
l'accroissement de la
productivité et des exportations d'un territoire (Henner, 1997, Aitken
B.
& Harrison A., 199936
|
). Et l'un des objectifs de l'AGOA est de favoriser ce type
|
36 Cité par Fouda (2008)
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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2009
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d'investissements en Afrique. Mais Latreille (2003) constate
peu d'afflux d'IDE attirés par les possibilités offertes par
l'AGOA. De plus, il estime que la loi américaine aura peu d'impact en
termes d'IDE nouveaux en raison de la conception même de cette loi. Fouda
(20008) montre également que la mise en place de l'AGOA n'a pas
affecté les flux d'IDE en direction de l'Afrique de l'Ouest mais que
dans l'ensemble, c'est le secteur pétrolier qui capte les flux.
Ces propositions soutenues également par les
pessimistes sont cependant infirmées par certaines
particularités. En effet, Lall (2003) décrit l'expérience
exceptionnelle du Lesotho qui malgré sa pauvreté et son manque
total de ressources sauf l'eau a attiré considérablement des IDE
taïwanais surtout dans l'industrie de textile et des vêtements. Ces
IDE sont passés de 3 à 243 millions de dollars entre 1982
à 2001. En Afrique Centrale, il est apparu que la mise en place de
l'AGOA a également influencé positivement et significativement
les IDE (Fouda, 2008).
Somme toute, la littérature relève un bilan
mitigé des effets de la loi américaine sur les exportations des
pays bénéficiaires d'ASS en général et d'Afrique de
l'Ouest en particulier. Loin d'être exhaustive, cette revue de
littérature empirique permet d'entériner certaines
prédictions de la théorie économique des échanges
internationaux.
2.2. Analyse théorique des échanges entre
les Etats Unis et les pays de la CEDEAO
Les premiers théoriciens des échanges
internationaux estiment que les nations profitent du libre-échange du
fait de leur spécialisation dans la production des biens et services
pour lesquels ils détiennent un avantage comparatif. Mais le contexte
économique mondiale des années 50 a favorisé
l'émergence des accords préférentiels d'abord
intra-régionaux, puis interrégionaux et enfin inter continentaux
pour corriger des inégalités. Nous privilégierons
l'approche par les exportations car l'un des succès de l'AGOA tient
à sa capacité à favoriser une augmentation des
exportations des pays bénéficiaires vers les USA tout en
rappelant le rôle de la demande à cause de l'importance de la
demande américaine.
2.2.1. Fondements théoriques des échanges
internationaux
La théorie du libre-échange a été
développée en réaction au mercantilisme37 qui
consacrait
l'ouverture extérieure comme source de richesse des
nations. C'est Martyn38
|
qui jeta les bases
|
|
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|
37 Il existait trois courants mercantilistes :
a-le bullionisme ou «mercantilisme espagnol» qui
préconise l'accumulation de métaux précieux ; b- le
colbertisme ou «mercantilisme français» qui est tourné
pour sa part vers l'industrialisation ;
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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2009
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d'une réflexion sur le bien fondé du libre
échange en signifiant que la liberté de commerce accroît le
bénéfice de l'Inde. L'échange international ainsi
prôné est toujours fondé sur une différence, qui
entraine des différences de coût de production et/ou de prix de
vente sur les marchés (Henner, 1997).
La théorie de l'avantage absolu de Smith (1776) stipule
que pour deux biens, un pays a intérêt à développer
la production du bien pour lequel il dispose d'une productivité de
travail supérieure à celle de son concurrent et à importer
le bien pour lequel il a un désavantage absolu de productivité.
Ce modèle smithien exclut cependant le pays désavantagé
pour les deux biens c'est-à-dire n'explique pas l'échange
lorsqu'un pays à un désavantage absolu.
Dans un cadre a-monétaire, Ricardo (1817) prolonge
l'analyse smithienne et démontre qu'il suffit que les structures
nationales de prix (coûts comparés ou coûts
d'opportunité) soient différentes en autarcie pour qu'un
échange bénéfique même pour le pays doublement
désavantagé puisse prendre place et qu'apparaisse un gain
réel de cet échange. Le taux d'échange international doit
être compris entre les limites des coûts comparés
internes.
Ce modèle ricardien ne peut cependant être
étendu à plusieurs biens. Alors une généralisation
dans une économie monétaire à continuum de biens est
proposée. Ce modèle ricardien
monétarisé à continuum de
biens39
|
permet de déterminer d'emblée les produits
exportés par
|
chacun des deux pays, compte tenu des productivités
comparées par banche, des taux de salaire relatifs et du taux de
change.
Si toutes ces théories originelles déterminant le
gain de l'échange sont fondées exclusivement
sur les caractéristiques de l'offre, la théorie de
la demande réciproque 40 de John Stuart Mill
montre que le partage du gain est fondé sur les
conditions de demande. Ainsi, un pays avantagé peut-il gagner moins
à l'échange que son partenaire lorsque sa demande est peu
élastique par rapport au revenu et que son offre comporte pour
l'essentiel des produits régressifs.
c- le commercialisme ou «mercantilisme anglais» qui
voit dans le commerce extérieur la source de la richesse d'un pays.
Les principaux penseurs de cette théorie étaient
Jean Bodin (1530-1596), Antoine de Montchrestien (1576-1621), William Petty
(1623-1687).
38 La première analyse rigoureuse sur le
libre-échange est de Henry Martyn dans Considérations sur le
commerce avec les Indes orientales (1701).
39 Il retrouve les découvertes empiriques de
McDougall ou plus récemment celles de Guinchard : un avantage comparatif
ricardien ne suffit pas à garantir l'exportation d'un produit par un
pays s'il existe plusieurs biens.
40 Linder (1961) et Lassudrie-Duchêne (1971)
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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Sous l'inspiration de la théorie de Ricardo, le
théorème de Heckscher-Ohlin (HO)41
|
a montré
|
que sous les hypothèses de technologie similaire entre
pays, d'intensité factorielle différente entre biens et d'absence
de mobilité internationale des facteurs de production, les pays
engagés dans l'échange international exporteront les biens dont
la production utilise de manière relativement intensive les facteurs
dont le pays est relativement bien doté.
Dès 1923, Graham envisageait l'influence des
économies d'échelle sur le commerce. Il fonde son analyse sur des
hypothèses fortes d'évolution des coûts de production, ce
qui lui permet de distinguer l'avantage statique de l'avantage dynamique dont
peut bénéficier un pays. Il a montré que toutes les
spécialisations ne s'équivalent pas à long terme,
certaines sont propices à l'apparition de rendements croissants et donc
de coûts décroissants liés notamment aux économies
d'échelle des firmes et à la taille de leur marché,
d'autres pourraient générer des coûts croissants
liés à la spécialisation dans les produits non porteurs.
On distingue deux
approches de cette théorie 42 : la première se
fonde sur les modèles de la concurrence
38
oligopolistique des marchés, principalement ceux de
Cournot adaptés par les travaux de Brander et Krugman et selon laquelle
les échanges internationaux sont la conséquence des comportements
stratégiques des firmes qui créent un effet pro compétitif
du commerce.
La seconde s'appuie sur les deux grands modèles de la
concurrence monopolistique des marchés de Hotelling et de Chamberlin
adaptés par les travaux de Krugman, Lancaster et Helpman. Pour ces
auteurs, les échanges internationaux sont la conséquence du
goût pour la diversité des consommateurs qui engendre une demande
pour les variétés étrangères et des rendements
d'échelle croissants pour les producteurs et favorise en plus, l'effet
d'attractivité des marchés. Cette théorie est fondamentale
dans cette étude d'impact dans la mesure où les
préférences américaines pour certains biens de la CEDEAO
sont très dominantes (produits pétroliers et carburants).
41 Le théorème HO (1933) a connu une
amélioration à travers le lemme de Stolper-Samuelson (1941) pour
devenir le théorème HOS. Le théorème HOS montre que
l'accroissement du prix relatif du bien pour lequel le pays a un avantage
comparatif augmente la rémunération du facteur de production qui
est utilisé intensivement dans la production. La convergence dans les
prix relatifs conduit aussi à une convergence dans les
rémunérations des facteurs de production (Egalisation du
coût des facteurs). Il existe également une autre extension du
théorème HO dans une situation de techniques de production
identiques et d'égalisation des revenus factoriels à travers le
théorème HOV (Heckscher Ohlin-Vanek). Ce théorème
montre que le pays abondant dans un facteur exporte le service de ce facteur
(ce qui est différent d'une exportation de biens intensifs dans ce
facteur).
42 La nouvelle théorie du commerce
international reprend les outils microéconomiques
développés par l'économie des marchés et
l'économie industrielle, en les adaptant, pour traiter de la concurrence
imparfaite.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
De ce qui précède, il ressort globalement que la
détention d'un avantage en terme de ressources naturelles, de
connaissance, de technologie ou d'espace est un critère
déterminant dans les relations internationales. Les théories du
commerce international montrent que les pays africains en général
et de la CEDEAO en particulier gagnent en échangeant avec les USA dans
la mesure où ils disposent déjà de potentialités
énormes à l'origine d'avantages comparatifs. En effet, tout comme
les autres accords commerciaux unilatéraux, l'éligibilité
à l'AGOA leur permet d'attirer de nouveaux investissements et
d'accroître leurs exportations avec l'acquisition de nouveaux
débouchés.
2.2.2. Impact théorique d'accord préferentiel
non réciproque sur les échanges
L'impact d'un accord unilatéral sur les échanges
est d'abord analysé à travers le concept de création et de
détournement de commerce dans le cadre d'un accord commercial
préférentiel.
2.2.2.1. Effet d'une préférence
commerciale : Création et détournement de commerce
Viner (1950) considère trois pays (un pays domestique U
et un pays partenaire A, signataires d'un accord commercial préferentiel
de type union douanière accordé par U et enfin le reste du monde
C). Il se place dans le cadre d'un équilibre général (De
Melo & Grether, 1997) en concurrence parfaite et suppose des coûts de
production constants. Les accords commerciaux préférentiels non
réciproques se traduisent par un abaissement des barrières
commerciales (droits de douane et barrières non tarifaires) sur les
exportations d'un bien z du pays bénéficiaire.
Viner stipule alors qu'il y aura création de
commerce c'est-à-dire augmentation des importations du pays
domestique U associée à la substitution de la production
nationale moins efficiente par des importations en provenance du pays
partenaire A moins coûteuses (en terme de coût relatif). Dans ce
cas, le partenaire A peut accroître ses exportations.
De plus, il y aura détournement de commerce
correspondant au simple remplacement des exportations des producteurs plus
efficients du reste du monde C par les exportations des producteurs moins
efficients du pays partenaire A.
40
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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2009
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|
|
Ce modèle «vinérien43
|
'' a été étendu en considérant les
coûts de production croissants pour
|
des pays ou groupes de pays dont les ressources naturelles et
autres dotations productives sont limitées, en particulier, en
comparaison à l'économie mondiale. L'hypothèse de
coûts de production constants pour le pays non membre C est maintenue
afin de satisfaire la condition de position de <<Price-takers>>
pour les pays U et A sur les marchés mondiaux. On obtient ainsi un
modèle plus réaliste dans lequel les importations du pays U
viennent à la fois du pays A et du pays C. Les effets sont similaires
à ceux de l'analyse vinérienne.
Dans une telle configuration, les membres d'une telle union (U et
A) perdent dans l'ensemble au même titre que C car en plus de la
contraction des exportations de C qu'elle (union) engendre, on constate que les
pertes de U sont supérieures aux gains de son partenaire A. Grosso modo
comme l'accord préférentiel entre U et A encourage une production
inefficace dans le pays A au coût supérieur à celui de C,
les exportations de A ont plus de chance de s'améliorer si après
suppression des barrières, le prix de z originaire de A est
inférieur à celui de C (toujours avec droits de douane).
2.2.2.2. Effet d'un accord préférentiel
non réciproque sur les pays participants
L'impact d'un accord préférentiel non
réciproque sur le pays bénéficiaire ne peut être
capté qu'à travers l'analyse de son impact sur le pays donateur
(Fouda, 2008).
2.2.2.2.1. Impact d'un accord préférentiel
non réciproque sur le pays donateur
En s'appuyant sur Rogowsky et Koopman (2001), l'étude
d'un tel impact revient à évaluer les effets d'une
réduction unilatérale des droits de douane sur les importations
du pays donateur. Ces auteurs supposent que le marché du pays donateur
est divisé en trois sous marchés : le marché des produits
originaires du pays bénéficiaire de l'accord (b), le
marché des produits originaires des pays qui ne font pas partie de
l'accord (w) et enfin le marché des produits domestiques donc du pays
donateur de la préférence (d). Les produits existants sur ces
différents marchés sont des substituts imparfaits, de plus, les
marchés sont séparés ce qui permet l'existence de
plusieurs équilibres de prix. L'élasticité prix de la
demande d'importations de produits originaires de (b), (w) et (d) est
négative et constante tandis que
43 L'analyse de Viner (1950) a été
élargie par Meade (1955), Lipsey (1957, 1960) et Gehrels (1956) aux
<< effets de consommation >> consécutifs à la
formation d'une union douanière ou d'une zone de libre- échange
(ZLE) et par Vanek (1962) puis développé par Kemp (1969) et plus
récemment par Bhagwati et Panagariya (1996) en présence de
coûts de production croissants pour l'un des pays de l'union.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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2009
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|
l'offre de produits originaires de (w) et (d) est supposée
parfaitement élastique. On suppose également que toutes les
productions réalisées sont à coûts constants.
La modification du traitement tarifaire (suppression des
droits de douane) intervenue pour les produits originaires du pays
bénéficiaire de l'accord préférentiel non
réciproque (b) améliore leurs conditions d'offre. Alors, la
baisse de prix subséquente va entraîner une augmentation de la
demande des produits de (b) sur le marché de pays donateur (d). De plus,
cette diminution des prix des biens importés de (b) a tendance à
réduire la demande des biens similaires en provenance du marché
domestique (d) (création de commerce) et des autres
marchés (w) (détournement de commerce). Cette diminution
relative de la demande des biens similaires de (w) et de (d) est fonction de la
valeur des élasticités de substitution entre les
différents biens. La substitution des biens en provenance de (w) et (d)
par les biens originaires de (b) sera d'autant plus élevée que
l'élasticité de substitution entre les biens
(óij) est élevée. Le
changement des équilibres des quantités demandées des
produits de (w) et de (d) ne modifie pas les équilibres des prix sur ces
marchés à cause de l'hypothèse principale de
séparation des marchés.
Somme toute, les effets de l'accord préférentiel
unilatéral se traduisent par l'augmentation des importations dans le
pays donateur à travers la création et le détournement de
commerce. Cette variation des importations correspond à un accroissement
des exportations du pays bénéficiaire.
2.2.2.2.2. Impact d'un accord préférentiel
non réciproque sur le pays bénéficiaire
L'analyse de l'impact d'un accord préférentiel
non réciproque sur le pays bénéficiaire est relativement
aisée en équilibre partiel dans un cadre de statique comparative.
Un tel accord n'a aucun effet sur les revenus douaniers du pays
bénéficiaire.
Cependant, compte tenu du fait que d'une part, les biens
originaires du pays bénéficiaire sont imparfaitement
substituables et du fait de la séparation des marchés,
l'augmentation de l'offre du pays bénéficiaire sur le
marché du pays donateur entraine la baisse de ses seuls produits ce qui
empêche tout transfert de l'équivalent des droits de douane
supprimés du pays donateur vers les producteurs du pays
bénéficiaire. L'effet net sur le surplus du producteur
dépend de la quantité de biens offerts. En effet, le gain n'est
réalisé pour le producteur du pays bénéficiaire que
si l'augmentation de la quantité offerte est suffisante de telle
manière qu'elle puisse compenser la baisse de prix observée dans
le pays donateur.
42
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
2.3. Conclusion du chapitre
Après la mise en vigueur du SGP européen en 1971
et celui des USA en 1976, plusieurs accords commerciaux unilatéraux ont
au fil du temps été signés en faveur des PED. Dans la
pratique, le bilan de leur exécution reste insuffisant quoique certains
auteurs justifient un apport indéniable sur le dynamisme des
exportations de certains PED comme ceux d'ASS. Si au plan théorique
l'accord préférentiel non réciproque peut
générer un accroissement de l'offre de produits du pays
bénéficiaire sur le marché du pays donateur, une analyse
empirique s'avère nécessaire pour confirmer ou infirmer cette
hypothèse en Afrique de l'Ouest dans le cadre de l'AGOA.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
CHAPITRE III : EVALUATION DE LA DYNAMIQUE DES ECHANGES
ENTRE LES USA ET LES PAYS DE LA CEDEAO
Parmi les modèles économétriques, le
modèle de gravité est le plus utilisé dans les
échanges internationaux (Fouda, 2008). Il sera utilisé dans la
première section de ce chapitre pour apprécier l'impact de l'AGOA
sur les exportations des pays éligibles de la CEDEAO. Mais la
nécessité d'évaluer le volume du commerce qui serait issu
de l'effet propre de l'AGOA sur les pays éligibles conduira à
recourir au modèle CMS (Constant Market Share). Ainsi
présenté dans la deuxième section, ce modèle CMS
permettra-t-il non seulement de confirmer les résultats du modèle
de gravité mais aussi d'évaluer le volume du commerce imputable
à l'AGOA.
3.1. Evaluation de l'impact de l'AGOA à travers
le modèle de gravité
Cette section estime l'impact de l'AGOA sur les exportations
des 12 pays éligibles de la CEDEAO à travers le modèle de
gravité. Après la présentation du modèle
théorique, des variables supplémentaires y seront ajoutées
dans le cadre de cette étude pour tester les hypothèses
préfinies.
3.1.1. Modélisation de l'impact de l'AGOA sur les
exportations des pays de la CEDEAO
Le modèle de gravité du commerce est le cadre
empirique utilisé pour analyser les échanges commerciaux entre
les USA et les pays de la CEDEAO. Le modèle utilisé est
basé sur l'équation théorique de gravité de
Anderson et Van Wincoop (2001/2003)44 .
3.1.1.1. Spécification de l'équation de
gravité
Le modèle de gravité est largement
utilisé dans les analyses empiriques des relations commerciales pour sa
capacité à expliquer les échanges entre les pays. Il
suppose que le volume du commerce xij
entre deux pays ou régions i et
j croît avec la taille de l'économie
(revenu yi, yj) et décroît avec les
coûts et barrières entre eux (distance
dij ) (Nouve, 2005).
Anderson et Van Wincoop (2001/2003) développent une
équation théorique de gravité basée sur
l'hypothèse que les pays ont des CES (élasticité de
substitution constante) identiques bien que les produits soient nationalement
différenciés. Le modèle de gravité du commerce
44 Cité par Nouve (2005)
1
-ó
(1)
44
considère les barrières commerciales comme l'un
des principaux déterminants du commerce entre pays. En particulier,
l'équation de gravité d'Anderson et al. implique que le commerce
entre deux partenaires dépend de la comparaison entre leurs
barrières commerciales bilatérales et les barrières
commerciales moyennes imposées par d'autres partenaires sur leurs
exportations respectives. Cela nous introduit dans le cadre des
préférences commerciales notamment de l'AGOA qui brise les
barrières à l'entrée de milliers de produits d'ASS en
général et de la CEDEAO en particulier. En somme, l'AGOA
assouplit la résistance au commerce bilatéral et
multilatéral. L'équation de gravité de Anderson et al.
(2001/2003) se présente comme suit :
x ij =
y y t
?
i j ij
?
? ?
y PP
1\ ?
i j
Où tij mesure la
résistance au commerce bilatéral, y
représente le revenu total mondial, ó
est le CES identique pour tous les pays, Pi et Pj sont des termes de
résistance multilatéraux45 autrement dit, des indices
de prix basés sur les résistances commerciales bilatérales
entre tous les partenaires commerciaux.
tij est fonction de la distance entre les
pays i et j (dij) et
d'un vecteur de variables w composé de
variables dummy (la langue commune, enclavement, ...). Anderson et al.
définissent tij comme fonction de la distance et du
vecteur de variables w suit :
'w (2)
t ij d ij e
ñ ë
=
Où la fonction exponentielle
e est choisie par commodité, ñ
représentant un paramètre du coût du commerce et
ë le vecteur de paramètres rattachés
à w. Nouve (2005) suggère d'introduire dans ce vecteur w
toute autre variable supposée affecter la résistance
bilatérale (exportations sous l'AGOA46, taux de change, la
population, éligibilité à l'AGOA, les exportations entrant
dans l'UE sous l'Accord de Lomé/Cotonou47 , ...).
En introduisant l'équation (2) dans l'équation (1)
et en appliquant le logarithme, on a :
ln ij ln i ln
j ln ( 1 ) ln ( 1 ) ln ( 1 ) ln ( 1 )
x = y + y - y + ó
- ñ d - ó - ñ P -
ó - ñ P j + ó - ë w
ij
ij i
45 Ils sont fonction de la somme des termes de
résistance bilatérale (tij).
46 L'AGOA donne des opportunités de modifier
la résistance bilatérale entre les pays d'ASS et les USA donc de
favorise les flux commerciaux vers les USA. Cela implique alors que la variable
«exportations Agoa» est bien un terme de stimulation du commerce.
Elle est fait alors parti des termes de résistance bilatérale
avec un effet opposé.
47 L'Accord de Cotonou/Lomé peut
détourner le commerce des pays de la CEDEAO avec les USA dans la mesure
où les capacités de production de ces pays sont faibles.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
En modifiant cette équation de manière à
la comparer à la spécification traditionnelle48 de
l'équation de gravité augmentée, on obtient un
modèle de gravité théoriquement valide incluant les
variables relatives à l'AGOA :
ln ijt
x = á + â y + â
y + - ó ñ d - - ó P - -
ó P jt + - ó ë w ijt
+ å ijt
1 ln it 2 ln jt ( 1 ) ln ( 1 ) ln (
1 ) ln ( 1 )
ijt it (3)
oil le terme constant - lny est inclus dans la
constante du modèle a. Cette constante
a est une fonction linéaire de termes constants. Les
indices de prix Pit et Pjt sont inobservables.
Selon Anderson et al. (2001/2003), ces termes de résistance
multilatéraux Pit et Pjt peuvent être
traités comme les effets inaperçus d'un pays
spécifique.
3.1.1.2. Problèmes économétriques
et réponses apportées
L'estimation des paramètres de l'équation (3)
peut se faire par les MCO après une transformation des effets fixes sur
les données. Mais étant donné
qu'économétriquement les effets fixes sont logiques mais moins
efficaces (Wooldridge, 2002), l'utilisation de méthode alternative
nécessitera l'introduction des variables explicatives endogènes
quitte à corriger cette endogénéité.
Dès lors, le modèle théorique retenu dans
cette étude est une équation inspirée de Anderson et al.
(2001/2003), reprise par Nouve (2005).
lnx ijt = á + â ln z
ijt + ã w ijt + c
i + c j + å ijt
(4)
Oil z =Eyit, y
jt , d ijti, â =
Eâ1, â2 , ( 1 ó
) ñ], y = ( 1 ó-) ë et
â est le vecteur de
paramètresassociés au vecteur de variables
bnz. ci et cj
représentent les effets inaperçus des exportateurs
i
et de l'importateur j. Comme il n'y a qu'un seul
importateur (USA), cj sera constant pour tous
les exportateurs i et sera absorbé par
á. Pour des raisons49 modèle ne peut
être estimé par les MCO.
|
identifiées par Nouve (2005), ce
|
Cet auteur remarque alors que la facilitation du commerce sous
l'AGOA instaure une dépendance temporelle dans la série des
exportations xij,t-1 autrement dit, les
exportations
48 Cette spécification traditionnelle est : ln
x ijt =+ á â
lnz+ijt ã w+ijt åijt
oil z est le vecteur traditionnel du
modèle (revenu, distance) et w le vecteur de
variables supplémentaires du modèle augmenté.
49 a- les effets inaperçus sont
corrélés avec les éléments de z et probablement
ceux de w d'oil l'endogénéité des termes de
résistance multilatéraux
b-la facilitation du commerce entre les USA et l'ASS sous
l'AGOA encouragerait les exportations et créerait une dépendance
temporelle dans le processus xijt décrivant les
exportations d'ASS vers les USA d'oil la spécification d'un
modèle de données de panel dynamique.
c-la possibilité pour un pays d'ASS à exporter
aux USA sous l'AGOA pourrait avoir un effet sur leurs exportations totales vers
les USA (c'est-à-dire les exportations AGOA et exportations non AGOA).
Donc, les exportations AGOA sont élément de w et peuvent
être endogènes dans l'équation (4).
46
antérieures vers les USA ont tendance à
encourager les exportations courantes. Et
étant donné que les études de Lall (2003), Olarreaga et
Ozden (2005) montrent que les exportations de la période
t-1 (xij,t-1) ont des
capacités à expliquer les variations des exportations de la
période t, la variable
xij,t-1, en plus des justifications de
Kim, Cho et Koo (2003), est une variable explicative légitime de notre
équation. De plus comme le suggère Fontagné et al. (2001),
l'intégration d'autres déterminants potentiels au modèle
de gravité permet de l'améliorer et d'élargir sa
portée en limitant le risque de biais dans les estimations des
coefficients qui proviendrait de l'omission de variables pertinentes.
L'objectif d'évaluation de la dynamique des
échanges entre les pays de la CEDEAO et les USA va nécessiter
l'introduction d'un processus de croissance. Ainsi, en ramenant
l'équation (4) à une équation de croissance à
travers l'introduction de xij,t-1, on a
:
ln x iit - ln x -= á
+ ( ä- 1)ln , 1
x ij t+ â ln
zjit + ã wiit +
ci + cj +
åijt (4')
, 1 -
Cette équation peut être réécrite de
la façon suivante :
ln xijt = á + ä
ln x ij , t - 1+ â ln
zijt + ã wijt +
ci + åijt (5)
Le problème économétrique qui se pose est
qu'on a des effets inaperçus en plus des variables explicatives
endogènes dans notre modèle de données de panel dynamique.
Une manière courante de traiter cette question est d'abord de supprimer
l'hétérogénéité par la différence
première. Ä est l'opérateur de retard. Sous une forme
dynamique, l'équation générale de cette étude se
présente comme suit :
? ln xijt = á ä+ln ?
x ij , t - 1 â + ln? zijt
ã+ w ? ijt+å?ijt (6)
,
La différence première appliquée à
l'équation (5) résout le problème d'effets
inaperçus et par conséquent le biais de variables omises
invariantes dans le temps. Cependant, ne sont pas supprimées la
corrélation entre la variable dépendante
différentiée retardée
(Älnxijt-1) et les variables
différentiées dans w (exemple : les exportations AGOA) d'un
côté et la corrélation entre
Älnxijt-1 et le terme d'erreur
(Äåijt) de l'autre. Cette dernière
corrélation entraine des biais appélés biais de Nickel
(1981). Donc l'endogénéité de
Älnxijt-1 doit être
supprimée par la méthode des variables instrumentales « VI
» (Anderson et Hsiao, 1982). Pour ce faire, ils suggèrent que les
variables dépendantes (lnxijt-2, lnxijt-3) ou
celles différentiées (Älnxijt-2,
Älnxijt3) soient retardées à des ordres
élevés. Äw ou Äw
retardé peut être aussi utilisée comme
instrument pourvu que ces retards n'appartiennent pas à
l'équation de gravité structurelle. Le nombre d'instruments
valides dépend du temps. Au lieu de la procédure d'effets
fixes50
50 L'utilisation d'un nombre limité de VI
retardées dans une procédure d'effets fixes conduit à des
estimateurs généralement bons mais inefficaces. A cause de cette
inefficacité, cette procédure ne sera pas utilisée.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
|
2009
|
|
|
l'approche efficace exploitée ici va consister à
utiliser le maximum d'instruments disponibles dans le temps dans une
procédure GMM.
3.1.1.3. Méthode d'estimation
L'équation (6) est un modèle dynamique dans la
mesure où la variable dépendante retardée figure parmi les
variables explicatives. La technique économétrique
appropriée dans ce cas est la méthode des moments
généralisés (MMG). Elle permet d'apporter des solutions
aux biais d'endogénéité et aussi de contrôler les
effets spécifiques individuels et temporels. On distingue deux approches
pour estimer le modèle empirique : l'estimateur GMM en
différence
première51 de Arellano et Bond (1991) et
l'estimateur GMM en système52 Bond (1998).
|
de Blundell et
|
L'estimateur GMM en système domine pour plusieurs
raisons. Bien que pour l'estimateur en
différence première on
suppose que les variables explicatives sont faiblement endogènes,
que
les termes d'erreur entre eux et avec toutes les variables explicatives
sont non corrélés, celui-
ci souffre de la faiblesse des instruments. Il en découle
des biais considérables 53 dans les
47
échantillons finis et une précision
asymptotiquement faible. Par ailleurs, la différentiation de
l'équation en niveau élimine les variations inter-pays et ne
prend en compte que les variations intra-pays. L'estimateur GMM en
différence première présente alors des limites. Ces
insuffisances peuvent être levées par l'estimateur GMM en
système. Dès lors, Blundell et Bond (1998) admettent que
l'estimateur GMM en système est plus efficient que l'estimateur GMM en
différence première. C'est pourquoi, l'estimation par le GMM en
système sera retenue. Toutefois, l'estimation par le GMM en
différence sera aussi effectuée pour confirmer la dominance de
l'estimateur GMM en système.
En général, ces deux types d'estimateurs ont
chacune des variantes à une et deux étapes. La variante à
2 étapes qui utilise les résidus des estimations de la
première phase est asymptotiquement plus efficace que la variante
à une étape. Robuste en théorie, cette estimation à
2 étapes a tendance à produire des erreurs standard
biaisées dans les échantillons
51 Cet estimateur d'Arellano et Bond consiste
à prendre pour chaque période la première
différence de l'équation à estimer pour éliminer
les effets spécifiques des pays, et ensuite à instrumenter les
variables explicatives de l'équation en première
différence par leurs valeurs en niveau retardées d'une
période ou plus.
52 Cet estimateur de Blundell et Bond combine les
équations en première différence avec les équations
en niveau dans lesquelles les variables sont instrumentées par leurs
premières différences.
53 Les coefficients sont d'autant plus biaisés
que les variables sont persistantes dans le temps, que les effets
spécifiques sont importants et que la dimension temporelle du panel est
faible.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
finis et c'est pourquoi Arellano et Bond (1991) ont
recommandé la méthode à une étape pour
l'inférence.
Mais avant l'estimation proprement dite de l'impact de l'AGOA,
il convient de discuter des problèmes économétriques
éventuels (non stationnarité,
hétéroscédasticité, autocorrelation) qui
pourraient biaiser les résultats.
L'utilisation des deux estimateurs GMM présuppose la
quasi-stationnarité des variables de l'équation en niveau et
l'absence d'autocorrélation des résidus. Comme les données
macroéconomiques font le plus souvent état de non
stationnarité, l'application du GMM doit se faire prudemment. C'est
pourquoi les séries seront soumises à un test de racine unitaire
pour vérifier le niveau de stationnarité de chacune d'elle.
Parmi les variables explicatives de l'équation (6),
deux variables endogènes ont été identifiées : les
exportations totales retardées (lntotalxijt-1) et
les exportations AGOA (xagoaijt). Mais l'utilisation de variables
instrumentales dans la procédure GMM permet de corriger cette
endogénéité afin d'obtenir des résultats
statistiquement valides.
Lors des estimations dans STATA, l'option « robust »
sera utilisée. Cela permettra l'obtention de statiques z
corrigées de l'hétéroscédasticité par la
méthode de White.
Par ailleurs, la procédure d'estimation fournit aussi bien
la statistique de Hansen pour tester l'hypothèse nulle de
validité des instruments (test de suridentification)54 que la
statistique de
Arellano-Bond pour détecter
l'autocorrélation55
|
d'ordre un (AR(1)) et d'ordre deux (AR(2))
|
dans les résidus d'ensemble. Dans les données de
panel, un AR(1) est attendu ; mais le modèle serait invalide si une
corrélation AR(2) est détectée. Ainsi, le test d'Arellano
et Bond (1991) permettront de discuter de
l'hétéroscédasticité et
l'autocorrélation.
3.1.1.4. Analyse des variables
Le tableau suivant donne l'ensemble des variables
utilisées dans notre modèle de gravité mesurant l'impact
de l'AGOA sur les exportations des 12 pays éligibles de la CEDEAO. Les
variables du modèle (7) sont comparables à celles de
l'équation de gravité de Anderson & Van Wincoop (2001/2003),
de Nouve (2005) et de Fouda (2008).
54 Si la probabilité du test est
supérieure à 10%, on ne peut pas rejeter l'hypothèse nulle
de validité des instruments.
55 Si la probabilité du test est
supérieure à 10% pour AR (2), on ne peut pas rejeter
l'hypothèse nulle d'absence d'autocorrelation de second ordre.
2009
49
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Tableau 3.1 : Noms, définitions et sources
des variables
Nom des Signe Source de
Vecteurs variables Définition attendu
données
|
Variables dépendante
|
lntotalxijt
|
Exportations totales du pays i vers les USA j
à t
|
USITC(2009)
|
(lnxij)
|
lnnoptotalxijt
|
Exportations totales hors produits pétroliers du pays
i vers les USA j à la date t
|
USITC(2009)
|
Variables
|
lnpibnit
|
PIB nominal du pays i à l'année t
(en log) +
|
WEO(2009)
|
traditionnelles de
|
lnuspibnt
|
PIB nominal des USA à l'année t (en log)
+
|
WEO(2009)
|
l'équation de Anderson-
|
lndistij
|
Distance entre le pays i et USA (en log) -
|
CEPII(2009)
|
Wincoop (lnzijt)
|
|
|
|
|
lntotalxijt-1
|
Exportations totales de i vers les USA à
l'année t-1 +
|
USITC(2009)
|
Variables supplémentaires dans le
|
lnnoptotalxijt_1
popit
|
Exportations totales hors produits pétroliers du +
pays i vers les USA j à la date t-1 (en
log)
Population du pays i à l'année t
(en log) +
|
USITC(2009) USCB(2009)
|
modèle augmenté
|
uspopt
|
Population des USA à l'année t (en log)
+
|
USCB(2009)
|
(wijt)
|
TCRijt
|
Taux de change réel entre i et USA à t
(en log) +
|
Afristat (2009)
|
|
Langij
|
Langue commune entre le pays i et les USA +
|
CEPII(2009)
|
|
lnideit
|
IDE reçus par le pays i à l'année
t (en log) +
|
UNCTAD (2009)
|
|
Accèsij
|
Accès du pays i à la mer +
|
CEPII(2009)
|
|
xAGOAijt
|
Exportations AGOA de i vers USA à t (en
log) +
|
USITC(2009)
|
|
xlomecotit
|
Exportations Lomé de i à l'année
t (en log) -
|
CEA(2009)
|
Note : les différentes sources mentionnées dans le
tableau
On peut alors réécrire le modèle sous sa
forme dynamique avec les variables en exhaustivité :
(7)
? á ä
+ ? ln totalx â pibn + ?
â uspibn dist
- 1 + ? ln ln
ijt ln
1 it 2 t + â 1
3 ij
? ?
? ln totalx = ? + ã ? pop +
ã ?
ijt 1 it + ã ?
uspop Tcr
2 t 3 ijt + ã4
Lang ij + ã 5 Accès
Ò
i
? ?
? + ?
ã xagoa + ?
ã xlomecotnou
6 ijt 7 it + ? + ?
ã ide å
? 8 ijt ijt Òÿ
Les signes attendus des coefficients des différentes
variables sont consignés dans le tableau 3.1.
Notre équation a comme variable dépendante
Älntotalxij (Estimation I) et
Älnnoptotalxij (Estimation II) respectivement
les exportations totales et les exportations non produits pétroliers
d'un pays i de la CEDEAO vers les USA j.
Comme signifié plus haut, les exportations de la
période t-1 (Älnxijt-1) ont des
capacités à expliquer la variation des exportations de la
période t (Älnxijt). C'est pourquoi
comme mentionné dans le tableau 3.1, on s'attend à une influence
positive des exportations antérieures sur les exportations totales
courantes.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Les PIB nominaux (Älnpibnit ;
Älnuspibnt) évaluent respectivement les capacités
d'offre pour
le pays exportateur i et de demande pour le pays
importateur j. Nous utilisons les PIB en
parité de pouvoir
d'achat (PPA) exprimés en dollar US car d'après
Baldwin56 (1993),
Fontagné & alii. (1999)57
|
, à plus long terme le PIB en PPA prend en compte les
ajustements
|
qui se réalisent dans l'économie du pays et
permettent une meilleure comparaison à l'échelle internationale.
Selon la théorie économique un accroissement du PIB se traduit
par une augmentation des exportations.
Älnpopit et Älnuspopt
représentent respectivement la population du pays i et
celle des USA. La variable Älnpopit informe sur les dotations
factorielles du pays exportateur i. Pour Bergstrand (1989), si le
coefficient de la population du pays exportateur i est positif
(négatif) alors ses exportations sont intensives en travail (en
capital). Par ailleurs, la population du pays exportateur (importateur) est
censée représenter un frein à l'ouverture du marché
national. Plus un pays est grand (taille de la population), moins il a tendance
à s'ouvrir aux autres (Fouda, 2008).
Älndistij renseigne sur la distance
(exprimée en km) séparant la capitale du pays i de la
CEDEAO et New York. La distance est considérée comme un facteur
de résistance bilatéral aux exportations de la CEDEAO vers les
Etats Unis. Autrement dit, la distance influence négativement les
exportations d'un pays vers un autre notamment lorsque celui-là est
incapable de supporter les coûts afférents au transport.
Le taux de change réel (ÄlnTCRij) est
introduit pour capter l'effet de variation de la compétitivité.
Dans le système de cotation à l'incertain retenu dans cette
étude, une augmentation du taux de change améliore la
compétitivité extérieure de l'exportateur i et
lui permet d'accroitre ses exportations.
La variable Langij prend la valeur 1 si le couple de
pays (i, j) partage une langue commune et 0 si non. Les agents
commercent davantage lorsqu'ils ont une langue commune. Ainsi, on s'attend
à un effet positif de la langue sur les exportations des pays
éligibles de la CEDEAO vers les USA.
56 Cité par Fouda (2008)
57 Cité par Fouda (2008)
51
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
La variable Accèsij prend la valeur 1 si le pays i
à accès à la mer ou dispose d'un port et 0 si non.
L'enclavement pénalise les échanges d'un pays avec
l'extérieur. Ainsi l'accès à la mer doit positivement
influencer les exportations des pays éligibles de la CEDEAO vers les
USA.
Les exportations sous l'AGOA (ÄlnxAGOAijt)
peuvent selon Nouve (2005) expliquer l'évolution des exportations
totales d'un pays i de la CEDEAO vers les USA. Elles s'expriment en
dollar US.
Les préférences commerciales accordées
par l'UE (SGP européen, Accord de Lomé/Cotonou, Initiative TSA,
...) sont des systèmes concurrents de l'AGOA. L'adhésion à
deux accords concurrents a un effet négatif sur les exportations de l'un
de ces accords (OCDE, 2004 ; Mold, 2005). Ainsi, l'augmentation des
exportations de l'Accord de Cotonou (Älnxloméit) doit
influencer négativement les exportations sous l'AGOA.
3.1.2. Analyse de l'impact de l'AGOA sur les exportations
des pays de la CEDEAO à travers le modèle de gravité
3.1.2.1. Définition des échantillons
Le modèle de gravité spécifié sera
estimé en panel sur la période 1999-2008. Le panel d'observation
est composé des USA et des douze (12) pays de la CEDEAO
déjà éligibles à l'AGOA à la date du
1er janvier 2005 à savoir Benin, Burkina Faso, Cap Vert,
Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Nigeria,
Sénégal, Sierra Leone (Echantillon 1). Les sources de
données sont précisées dans le tableau 3.1. Un second
échantillon (Echantillon 2) sera constitué des pays
éligibles sauf le Nigeria. L'Echantillon 3 portera sur les pays
qui ont le moins exporté sous l'AGOA (tous les pays sauf le Nigeria, le
Ghana, le Sénégal, le Mali et le Niger). L'estimation I où
la variable dépendante est l'ensemble des exportations des
différents pays sera effectuée pour ces trois
échantillons. L'estimation II portera uniquement sur l'Echantillon
1, la variable dépendante étant cette fois-ci les
exportations totales hors produits pétroliers. Tous les couples de pays
ne sont pas totalement observés si bien que le panel utilisé est
non cylindré. Les données portent sur les treize (13) variables
identifiées précédemment.
Le choix de l'économétrie des données de
panel tient au fait qu'elle offre plus d'informations, plus de
variabilité et plus d'efficacité aux analyses (Baltagi, 1995). En
plus, elle permet de contrôler
l'hétérogénéité éventuelle des
individus. En outre, une estimation faite sur des données de panel
permet de capter les caractéristiques inobservables entre les individus
telles que les liens historiques, culturels ou la proximité
géographique (Fouda, 2008).
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
3.1.2.2. Stationnarité
Parmi les deux générations de tests de racines
unitaires sur données de panel, la première qui
repose sur l'hypothèse d'indépendance entre les
individus58
|
est retenue. Particulièrement, le test
|
de Levin, Lin et Chu, l'un des tests de première
génération est utilisé. Avec STATA, les résultats
de ce test montrent que toutes les variables du modèle contenus dans le
tableau 3.1 sont non stationnaires à niveau donc possèdent une
racine unitaire exceptés lntotalxijt, lnuspibt, lnnoptotalxijt,
lnnoptotalxijt-1. Les autres variables sauf distij et
uspopt sont stationnaires en différence première.
3.1.2.3. Résultats des estimations
Les données introduites dans le logiciel STATA 9 ont
présenté les résultats en fonction des
deux types
d'estimateurs (GMM en différence première et GMM en
système) et des deux
variantes à savoir la variante
à une étape aussi appelée modèle non
contraint59 et la variante à
deux étapes appelée modèle
contraint60
|
. Les tableaux 3.2 et 3.3 donnent les coefficients des
|
différentes variables après estimation.
> La variante à deux étapes
Toutes estimations effectuées avec le GMM en
différence et en système pour la variante à deux
étapes donnent des coefficients non significatifs conformément
à Nouve (2005). En effet selon celui-ci, cette estimation bien que
robuste en théorie, a tendance à produire des erreurs standards
qui sont biaisés dans les échantillons finis. Des cas similaires
ont incité Arellano et Bond (1991) à recommander la
méthode à une étape pour l'inférence. Mais
Windmeijer (2005) développe une méthode pour corriger les erreurs
standards dans un échantillon de petite taille pour l'estimation
à deux étapes et Roodman (2005) rend la procédure
disponible sur STATA. La non disponibilité de cette méthode et de
cette procédure ne permet pas l'estimation avec la variante à
deux étapes.
> La variante à une étape
L'estimation de l'équation (7) par la méthode
GMM en différence à donner les résultats du tableau 3.2
tandis que son estimation par la méthode GMM en système a
donné les résultats inscrits dans le tableau 3.3.
58 L'hypothèse est Ho : toutes les
séries sont non stationnaires contre H1 : elles sont toutes
stationnaires. Une probabilité du test inférieure à 10%
conduit à rejeter Ho.
59 Ce modèle utilise l'ensemble des instruments
valides pour chaque période
60 Ce modèle suit la pratique habituelle
d'utilisation des deux premiers instruments valides.
53
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Tableau 3.2 : Estimation en panel dynamique, GMM en
différence Robust
Estimation I dlntotalxijt
dlntotalxijt-1 (dlnnoptotalxijt-1)
dlnpibit
dpopit
duspopt
dtcrijt
dxagoaijt
dideit
dxlomecotnout
Test de Sargan/Hansen , P>Chi2
Test d'Arellano-Bond AR(1)
Test d'Arellano-Bond AR(2) Wald, P > Chi2
Nombre d'observations Nombre de pays
Echantillon 1
|
Echantillon 2
|
Echantillon 3
|
Estimation II dlnnoptotalxijt
|
-0,2424***
|
-0,2424***
|
-0,3740***
|
-0,5248***
|
(0,5823)
|
(0,5823)
|
(0,0027)
|
(0,0383)
|
-13,1713
|
-13,1713
|
-0,6191
|
-0,2199
|
(8,7821)
|
(8,7821)
|
(7,0624)
|
(4,7624)
|
4,84e-06
|
4,84e-06
|
-4,81e-06
|
-6,77e-07
|
(4,84e-06)
|
(4,84e-06)
|
(8,11e-06)
|
(1,02e-06)
|
0,00007**
|
0,00007**
|
0,00002
|
7,61e-07
|
(0,00003)
|
(0,00003)
|
(5,90e-06)
|
(3,01e-06)
|
-0,0165
|
-0,0165
|
-0,0278
|
0,0015
|
(0,01057)
|
(0,01057)
|
(0,0163)
|
(0,0085)
|
1,51e-07***
|
1,51e-07***
|
1,7e-07***
|
5,47e-08***
|
(2,88e-08)
|
(2,88e-08)
|
(2,60e-08)
|
(1,0e-08)
|
5,06e-10
|
5,06e-10
|
8,99e-10
|
-5,91e-10
|
(2,13e-09)
|
(2,13e-09)
|
(2,98e-09)
|
(1,27e-09)
|
1,47e-11***
|
1,47e-11***
|
5,51e-11
|
-1,62e-13
|
(7,14e-12)
|
(7,14e-12)
|
(2,54e-11)
|
(3,02e-12)
|
1,00
|
1,00
|
1,00
|
1,00
|
0,31
|
0,31
|
0,11
|
0,07
|
0,15
|
0,15
|
0,31
|
0,10
|
0,00
|
0,00
|
0,95
|
0,00
|
36
|
36
|
18
|
42
|
6
|
6
|
3
|
6
|
Notes : Resultats des estimations
(***) significatif au seuil de 1%, (**) significatif à
5%
Les valeurs entre parenthèses dans le tableau
représentent les erreurs standards des valeurs des coefficients
situées au-dessus
6
6
3
6
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Tableau 3.3 : Estimation en panel dynamique par le GMM en
système, Option Robust
2009
Echantillon 1
|
Echantillon 2
|
Echantillon 3
|
Estimation II dlnnoptotalxijt
|
-0,2424***
|
-0,2424***
|
-0,3740***
|
-0,5248***
|
(0,5823)
|
(0,5823)
|
(0,0027)
|
(0,0383)
|
-13,1713
|
-13,1713
|
-0,6191
|
-0,2199
|
(8,7821)
|
(8,7821)
|
(7,0624)
|
(4,7624)
|
4,84e-06
|
4,84e-06
|
-4,81e-06
|
-6,77e-07
|
(4,26e-06)
|
(4,26e-06)
|
(8,11e-06)
|
(1,02e-06)
|
0,00005***
|
0,00005***
|
0,00002***
|
7,61e-07
|
(0,00002)
|
(0,00002)
|
(5,90e-06)
|
(3,01e-06)
|
-0,0214**
|
-0,0214**
|
-0,0278*
|
0,0015
|
(0,0108)
|
(0,0108)
|
(0,0163)
|
(0,0085)
|
1,51e-07***
|
1,51e-07***
|
1,72e-07***
|
5,47e-08***
|
(2,88e-08)
|
(2,88e-08)
|
(2,60e-08)
|
(1,0e-08)
|
5,06e-10
|
5,06e-10
|
8,99e-10
|
-5,91e-10
|
(2,13e-09)
|
(2,13e-09)
|
(2,98e-09)
|
(1,27e-09)
|
1,47e-11**
|
1,47e-11**
|
5,51e-11**
|
-1,62e-13
|
(7,14e-12)
|
(7,14e-12)
|
(2,54e-11)
|
(3,02e-12)
|
-14,9698***
|
-14,9698***
|
-5,7163***
|
-0,2237
|
(5,2539)
|
(5,2539)
|
(1,8728)
|
(0,9847)
|
1,00
|
1,00
|
1,00
|
1,00
|
0,31
|
0,31
|
0,11
|
0,07
|
0,15
|
0,15
|
0,31
|
0,10
|
0,00
|
0,00
|
0,95
|
0,00
|
42
|
36
|
21
|
48
|
Notes : Résultats des estimations
(***) significatif au seuil de 1%, (**) significatif à 5%
, (*) significatif à 10%
Estimation I dlntotalxijt
dlntotalxijt-1 (dlnnoptotalxijt-1)
dlnpibit
dpopit
duspopt
dtcrijt
dxagoaijt
dideit
dxlomecotnout
lndistij
Test de Sargan/Hansen, P>Chi2
Test d'Arellano-Bond AR(1)
Test d'Arellano-Bond AR(2)
Significativité d'ensemble P(Wald)
Nombre d'observations Nombre de pays
55
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Comme signifié précédemment,
l'échantillon 1 comprend les douze pays de la CEDEAO
éligibles à l'AGOA à la date du 1er janvier
2005 à savoir le Benin, le Burkina, le Cap Vert, la Gambie, le Ghana, la
Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Nigeria, le
Sénégal et la Sierra Leone. L'échantillon 2 est
constitué par les douze pays éligibles de la CEDEAO sauf le
Nigéria. Enfin, l'échantillon 3 est formé des
pays qui ont le moins exporté sous l'AGOA c'est-à-dire tous les
pays sauf le Nigeria, le Ghana, le Sénégal, le Mali et le
Niger.
Ces deux tableaux 3.2 et 3.3 donnent en plus des coefficients
des autres variables, la valeur ä du coefficient des exportations
antérieures dans l'équation 6. Il sied alors de déterminer
la valeur (ä - 1) de cette variable dans l'équation de
croissance.
Tableau 3.2' : Valeur du coefficient des
exportations antérieures. GMM en différence
Echantillon 1 Echantillon 2 Echantillon 3 Estimation II
dlntotalxijt-1 -1,2423*** -1,2423***
-1,3739*** -1,5248***
(0,0582) (0,0582) (0,0026) (0,0383)
|
Note : Estimation sous STATA
Tableau 3.3' : Valeur du coefficient des
exportations antérieures. GMM en système
Echantillon 1 Echantillon 2 Echantillon 3 Estimation II
dlntotalxijt-1 -1,2423*** -1,2423***
-1,3739*** -1,5248***
(0,0582) (0,0582) (0,0026) (0,0383)
|
Note : Estimation sous STATA
La valeur du coefficient des exportations antérieures
contenue dans les tableaux 3.2' et 3.3' pour les trois échantillons et
l'estimation II sera retenue pour l'interprétation.
3.1.2.3.1. Significativité
d'ensemble
Pour ces deux estimations, le test d'autocorrelation AR(2)
d'Arellano et Bond donne une probabilité supérieure à 10%.
On ne peut donc pas rejeter l'hypothèse d'absence d'autocorrelation du
second ordre. Dès lors le modèle est valide. De même, la
statistique de Sargan et Hansen a une probabilité supérieure
à 10%. Cela implique que les instruments sont valides.
Du point de vue de la robustesse du modèle, le test de
contribution globale (Wald chi-2)
révèle que ce modèle
est significatif à 1% pour toutes les estimations sauf dans le cas
de
l'échantillon 3 où la significativité du
modèle est remise en cause même à 10%. Autrement
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
dit, les coefficients sont globalement significatifs avec le
GMM en système et le GMM en différence. Toutefois, l'estimation
par le GMM en système est meilleure, ce qui corrobore les
prédictions statistiques. En effet pour les échantillons 1 et 2,
six (6) coefficients sont significatifs à 5% avec le GMM en
système contre quatre (4) avec le GMM en différence
première ; pour l'échantillon 3, six (6) coefficients le sont
avec le GMM en système contre deux (2) avec le GMM en différence.
Ainsi, vu la qualité des résultats de l'estimateur GMM en
système, il sera prisé dans la suite de l'analyse et donc nous
ferons fi du GMM en différence.
3.1.2.3.2. Significativité
individuelle
Il s'agit de tester si les coefficients (ä, â, ou
ã) sont significativement différents de zero à un seuil
donné. L'hypothèse nulle à tester est :
Ho : le coefficient est égal à zéro (ä,
â, ou ã = 0) contre
H1 : non Ho
Le critère de décision peut repose ici sur la
comparaison de la probabilité (Proba) de rejet de Ho par
rapport au seuil á (1%, 5% ou 10%). Ho est rejetée lorsque
Proba < á. Dans ce cas, le coefficient est significativement
différent de zéro au seuil á et la variable dont
le coefficient est testé a une influence sur la variable
dépendante.
Les tableaux 3.2, 3.3, 3.2' et 3.3' montrent que dans
l'estimation GMM en système pour l'échantillon 1, quatre
(4) coefficients (celui des exportations antérieures et des exportations
AGOA, de la distance et de la population américaine) sont significatifs
au seuil de 1%. Le coefficient du taux de change et celui des exportations de
la CEDEAO vers l'UE le sont au seuil de 5%. Pour l'échantillon
2 composé de tous les pays éligibles sauf le Nigeria, les
mêmes résultats statistiques sont obtenus comme pour
l'échantillon 1.
Pour l'échantillon 3 (pays ayant le moins
exporté sous l'AGOA), les mêmes résultats sont obtenus sauf
que le coefficient du taux de change devient significatif à 10%.
Considérant l'estimation II (tous pays
éligibles, les exportations non pétroliers étant la
variable dépendante), seules la variable dépendante
retardée et la variable exportations AGOA sont significatives et
à 1%.
Au total, les résultats montrent que les exportations
retardées, les exportations AGOA, la
population américaine, la
distance, le taux de change et les exportations vers l'UE ont eu
une
influence significative sur les exportations totales entre 1999 et 2008
dans la quasi-totalité
57
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
des échantillons. Cependant, considérant le
signe des coefficients, l'effet des exportations vers l'UE sur les exportations
totales et les exportations non produits pétroliers est
contrasté. Les résultats corroborent la dominance de l'estimateur
GMM en système et la non pertinence de la variante à deux
étapes surtout dans les petits échantillons comme ceux de cette
étude.
3.1.2.4. Interprétations
économétriques et économiques
A travers l'estimation par le GMM en système, six (6)
variables ont été identifiées comme ayant une influence
significative sur les exportations totales et les exportations non produits
pétroliers de l'ensemble ou de quelques groupes de pays de la CEDEAO. Il
s'agit des exportations totales antérieures, de la distance, de la
population américaine, des exportations vers l'Union Européenne,
des exportations AGOA et du taux de change. Quatre aspects de ces
résultats empiriques sont particulièrement d'intérêt
: l'impact des exportations antérieures des pays de la CEDEAO
sur leurs exportations totales, l'impact de l'AGOA sur les
exportations des pays de la CEDEAO, l'impact des exportations vers
l'UE et l'impact des autres variables (distance, population
américaine, taux de change). Le tableau 3.4 donne les conditions de
maintien du signe de certains coefficients.
Tableau 3.4 : Conditions de maintien du signe de
certains coefficients
Variable Après estimation Formule du Condition
sur
Coefficient Signe Coefficient le coefficient
AGOA ã6 positif
ã6 = (1-ó)ë6 + si
ó < 1 et ë6 >
0
Population américaine ã2
positif ã2 = (1-ó)ë2 + si
ó < 1 et ë2 >
0
Source : tableaux 3.3 et 3.3'
NB : (**) significatif à 5% ; (***) significatif à
1%
Le tableau 3.4 montre que le coefficient des exportations AGOA
et celui de la population américaine sont positifs si
l'élasticité de substitution constante (CES) est
inférieure à 1. Dans l'interprétation, le coefficient des
exportations antérieures et des variables traditionnelles61
du modèle représente des élasticités tandis que
ceux des autres variables sont des semi-élasticités.
3.1.2.4.1. L'impact des exportations antérieures des pays
éligibles de la CEDEAO sur les exportations totales
Le tableau 3.3' montre que l'effet des exportations totales
antérieures et des exportations non
produits pétroliers
antérieures des 12 pays éligibles de la CEDEAO respectivement sur
leurs
61 Le PIB et la distance
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
exportations totales et leurs exportations non produits
pétroliers courantes est négatif et significatif au seuil de 1%.
Donc entre 1999 et 2008, un accroissement de 1% des exportations totales
antérieures et de celles des produits non pétroliers de ces pays
a entraîné une baisse de leurs exportations courantes et de leurs
exportations non produits pétroliers respectivement de 1,24% et de
1,52%. Ce signe est inattendu car les exportations antérieures devraient
influer favorablement les exportations courantes. Ce signe est également
opposé à celui obtenu par Nouve (2005) où
l'échantillon est composé de tous les pays d'ASS.
Ce paradoxe peut se justifier en terme de limitation des
capacités de production et d'exportation des pays éligibles de la
CEDEAO qui sont majoritairement des PMA (75%). En effet malgré leurs
dotations en ressources, ces pays ont a leur actif un secteur industriel
embryonnaire et des techniques agricoles rudimentaires qui les rendent moins
apte à satisfaire à court terme la demande d'importations
étrangères, moins apte à faire face aux chocs sur les
marchés internationaux (prix des produits). Les graphiques 1.1 et 1.2
montrent que entre 1999 et 2003, tous les pays éligibles de la CEDEAO
ont vu leurs exportations décroître et de façon importante
pour les deux plus grands exportateurs vers les USA (Nigeria, Ghana). Certains
pays (Benin, Burkina, Gambie, Guinée-Bissau, Sierra Leone) n'ont presque
pas ou pas du tout exporté sous l'AGOA malgré ses avantages
alléchants. Pour les pays producteurs de pétrole comme le
Nigeria, ce phénomène est beaucoup plus crucial dans la mesure
où l'exploitation de cette ressource nécessite de gros
investissements dans l'optique d'accroissement de l'offre. Mais à long
terme, ces pays pourront ajuster leurs capacités productives en
recourant aux investissements étrangers ou aux prêts pour
répondre à la demande d'importation.
3.1.2.4.2. L'impact de l'AGOA sur les exportations
des pays éligibles de la CEDEAO
Les coefficients estimés à partir du
modèle (7) montrent qu'entre 1999 et 2008, l'AGOA a positivement
influencé les exportations totales et les exportations non produits
pétroliers des pays de la CEDEAO respectivement avec un coefficient
(ã6) très significatif de
1,51.10-7 et 5,47.10-8 pour le GMM système. Cela
implique que les opportunités offertes par l'AGOA depuis sa mise en
oeuvre en 2000 ont été saisies par les 12 pays éligibles
de la CEDEAO mais faiblement au regard de la valeur des coefficients. L'impact
de l'AGOA sur les produits non pétroliers a été beaucoup
plus faible. En effet, un accroissement d'un dollar des exportations AGOA de
ces pays a entrainé l'augmentation des exportations totales de
1,51.10-7 % contre une augmentation de 5,47.10-8 % pour
les exportations non pétrolières. C'est donc dire que les IDE
entrés dans la communauté, l'assistance technique reçue et
les prêts octroyés par le biais
59
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
de l'AGOA et dont le Nigeria fut le principal
bénéficiaire ont dynamisé les exportations de la CEDEAO
mais très faiblement.
Tout comme Shapouri et Trueblood (2003), Nouve et Staatz
(2003), Nouve (2005) conclut à un impact positif de l'AGOA sur les
exportations des pays d'ASS vers les USA pendant les quatre premières
années de sa mise en oeuvre. Seulement, cet effet est beaucoup plus
important variant entre 0,16 et 0,20 selon les deux estimateurs GMM. Il va sans
dire que dans cette étude, l'influence de grands exportateurs et
producteurs de pétrole (Afrique du Sud, Gabon, Congo, Angola) a
été de mise contre dans notre étude-ci, le faible
dynamisme des échanges des pays éligibles de la CEDEAO sans le
Nigeria. Contrairement à ces auteurs, Fouda (2008) aboutit à un
effet positif mais non significatif de l'AGOA sur les exportations totales et
les exportations non minières des pays d'ASS et de l'Afrique de l'Ouest
observés entre 1970 et 2004. La divergence dans les résultats
serait due à la longue période considérée par Fouda
(2008) mais qui ne tient en compte que quatre années de variation de la
variable AGOA
Par ailleurs, la positivité du coefficient
(ã6) est conditionnée par une
contrainte sur ó et ë6 comme le montre le
tableau 3.4. Puisqu'il n'y a pas d'estimation fiable du paramètre
ó, celuici peut prendre une gamme
variée de valeurs (Anderson et Wincoop, 2001/2003) et les valeurs
communément utilisées ont tendance à être plus
grandes (Nouve, 2005). Cependant, il y a une évidence solide que les
élasticités des exportations d'ASS aux USA sont inferieures
à l'unité pour plusieurs biens (Bilgic et al., 2002). Cela
implique que l'élasticité de substitution
ó est inférieure à 1. Donc les
exportations de la CEDEAO ont été peu substituables. Et comme
l'effet de l'AGOA est positif alors ë6 > 0. Une implication de cette
analyse est que les pays de la CEDEAO tireront davantage profit de l'AGOA en
diversifiant leurs exportations (en les rendant moins substituables) sur le
marché américain.
Il est important d'évaluer l'impact de l'AGOA sur les
exportations totales de la communauté car l'impact positif de l'AGOA sur
certains produits peut compenser l'impact nul ou négatif sur d'autres
produits. Du reste, l'influence de l'AGOA sur l'allocation des ressources
(naturelles, financières, humaines, ...) dans la production des biens
d'exportation pourrait aider à identifier les canaux par lesquels
l'initiative américaine affecte les exportations totales et cela
permettra l'élaboration de stratégies appropriées pour
maximiser les profits à tirer de l'AGOA.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
3.1.2.4.3. L'impact des exportations vers l'UE sur
les exportations totales des pays éligibles de la CEDEAO vers les Etats
Unis
L'UE est le principal partenaire commercial des pays de la
CEDEAO (Mold, 2005). Ainsi, étant donné que la capacité de
production et d'exportation des pays de la CEDEAO est limitée, elle
pourrait détourner le commerce de la CEDEAO avec les Etats Unis et dans
ce cas le signe du coefficient des exportations vers l'UE serait
négatif. Toutefois, l'expérience acquise dans le cadre du SGP
européen ou des accords unilatéraux européens (Accord de
Lomé/Cotonou, Initiative TSA) au profit de ces pays peut être un
atout pour dynamiser leurs échanges avec les USA notamment dans le cadre
de l'AGOA, leur offrant ainsi de meilleures conditions de production et
d'exportation. Dans ce cas, le signe attendu est positif. Donc le signe de ce
coefficient est ambigu.
Pour l'estimateur GMM en système, le modèle
estimé montre que l'effet (ã7) des
exportations des pays éligibles de la CEDEAO (échantillon 1) et
celui des pays qui ont le moins exporté sous l'AGOA (échantillon
3) vers l'UE sur leurs exportations vers les Etats Unis sont positifs,
significativement différents de 0 au seuil de 5% et respectivement
égaux à 1,47. 10-11 et 5,51.10-11.
Autrement dit l'augmentation des exportations de ces deux groupes de pays vers
l'UE d'un F CFA a entrainé l'accroissement de leurs exportations vers
les USA de 1,47.10-11 % et de 5,51.10-11 %
respectivement. Ainsi cet effet a été 4 fois plus important pour
les pays qui ont peu profité de l'AGOA.
Ce résultat est contraire au signe attendu. En effet,
l'UE étant le principal partenaire de la CEDEAO, on s'attendait à
un signe négatif donc à un détournement des exportations
de la CEDEAO vers les Etats Unis car malgré l'avènement de
l'AGOA, leurs exportations AGOA ont été nulles ou presque nulles
(Benin, Burkina, Gambie, Guinée Bissau, Sierra Leone), ont peu
évolué (Ghana), ont diminué (Cap Vert, Guinée,
Niger). Mais le signe positif de ã7 implique
que le partenariat avec l'UE a positivement influencé le commerce de ces
pays avec les USA. Les procédures d'exportation de produits sous un
accord donné sont longues et les coûts élevés
surtout pour les petits exportateurs. Ainsi, les expériences acquises
dans le cadre
des préférences commerciales62
|
européennes notamment l'Accord de Lomé/Cotonou
(depuis
|
1975), l'Initiative TSA (depuis 2000) ont édifié
les exportateurs de la CEDEAO. Mais cet
62 Les exportateurs préfèreront
exporter sous ces différents accords étant donné qu'ils
leur offrent beaucoup d'avantages surtout en matière de droits de
douane. C'est pourquoi la variable désignant les exportations vers l'UE
fait référence à l'Accord de Lomé/Cotonou.
61
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
effet positif des exportations de la CEDEAO vers l'UE sur leurs
exportations totales vers les USA est très faible.
En revanche, le signe des exportations vers l'UE sur les
exportations de produits non pétroliers est celui attendu. Cet impact
sur les exportations non produits pétroliers (Estimation 2) est
négatif et égal à -1,62.10-13. On peut donc
dire que sur la période 1999-2008, les exportations vers l'UE ont
détourné les exportations non produits pétroliers vers les
USA. Par conséquent pour ces produits, l'effet du partenariat
européen aurait dominé. Cependant, le coefficient reste
statistiquement non significatif. Ainsi les résultats viennent
corroborer l'ambiguïté du signe du coefficient des exportations de
la CEDEAO vers l'UE.
3.1.2.4.4. L'impact des autres
variables
D'après les estimations de l'équation (8), le
coefficient de la population américaine (ã2)
et celui de la population des pays de la CEDEAO
(ã1) sont positifs mais seulement le premier
est significatif au seuil de 5% pour les deux estimateurs. Cela est conforme
à nos prévisions et aux résultats obtenus par Fouda
(2008). Ainsi au cours de la période 1999-2008, l'accroissement annuel
de la population américaine d'un habitant a entraîné
l'augmentation des exportations des pays éligibles de la
communauté à un taux compris entre 0,00007% et
0,00005%. Malgré que la littérature
théorique sur le signe attendu du coefficient de la population dans
l'équation de gravité est ambiguë, Cheng et Wall (1999)
remarque que les interprétations ont tendance à suivre les
conclusions de Bergstrand (1989). Selon lui, un coefficient positif
(négatif) de la population signifie que les exportations sont intensives
en travail (en capital) pour le pays exportateur.
Ainsi d'après Bersgtrand, les exportations de la CEDEAO
sont intensives en travail. Cette conclusion infirme les résultats
obtenus par Nouve (2005) pour les pays d'ASS et pour les Etats Unis. Pour lui,
les exportations d'ASS sont intensives en capital et les exportations
américaines élastiques par rapport à la population. Cela
n'est pas étonnant dans la mesure où l'échantillon
était constitué de pays africains exportateurs de produits
à haute valeur ajoutée comme le Nigeria, l'Afrique du Sud, le
Congo, l'Angola,... Mais concernant les pays de la CEDEAO, les produits
primaires représentent 99,40% de leurs exportations totales en 2008
contre 98,81% en 2000 (annexe 11). Dès lors, les résultats de
cette étude corroborent la théorie économique qui postule
que les pays de la CEDEAO, spécialisés dans la production de ce
type de produits (primaires) sont intensifs en travail. C'est pourquoi
d'ailleurs les importations américaines en provenance de cette
région sont inélastiques car la population
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
américaine est désireuse de produits
manufacturés (Nouve, 2005). Il en découle que les pays de la
CEDEAO doivent davantage développer leur tissu industriel en vue de la
production de produits finis et ainsi profiter du vaste marché
américain.
Mais si on s'en tient aux résultats, la faiblesse des
exportations non produits pétroliers pourrait se justifier. En effet,
les exportations de la CEDEAO connaissent une croissance importante mais
restent dominées par les produits pétroliers. Ces produits
tendent à constituer la première exportation de la plupart des
pays éligibles. C'est donc la composition du panier
de biens exportés63
|
aux Etats Unis qui dope la croissance des exportations
totales.
|
Concernant la variable distance, l'estimation de
l'équation (8) a donné un coefficient élevé
â3 = -14.96978, significatif au seuil
de 1% mais seulement pour l'estimateur GMM en système reconnu d'ailleurs
pour son efficacité. Le signe de ce coefficient est conforme aux
attentes. Ainsi même si les pays de la CEDEAO sont pratiquement tous
à égale distance des USA, il reste que certains ont un
accès à la mer et d'autres non. L'enclavement peut dés
lors être un facteur de résistance au commerce bilatérale
entre un pays de la CEDEAO et les Etats Unis, allongeant implicitement la
distance qui les sépare. De ce fait, les pays de la CEDEAO ont
intérêt à cultiver l'intégration économique
en mal afin de faciliter l'ouverture des pays enclavés aux
marchés mondiaux en général et au vaste marché
américain en particulier. Le renforcement de la politique
d'infrastructures de transport commune pourrait également réduire
l'effet négatif de cette variable.
De même, le coefficient du taux de change
(ã3) n'est significatif que pour le GMM
système à 5%. Inattendu, son signe (-0,0214) laisse entendre
qu'une variation du taux de change d'une unité provoque une diminution
des exportations de la CEDEAO vers les USA de 0,0214%. Ce signe conforte les
conclusions de Fouda (2008) où la valeur du coefficient est de -0,03.
Mais théoriquement dans un système de cotation à
l'incertain comme ici, un accroissement du taux de change bilatéral ($US
- FCFA par exemple) entraîne une dépréciation du F CFA et
donc un gain de compétitivité des pays utilisant cette monnaie. A
propos, Dufort et Murray (2004) ont montré qu'une appréciation du
dollar canadien par rapport au dollar américain entraîne une perte
de croissance des exportations canadiennes en direction des USA. Si cette
théorie est battue en brèche dans le cas de la CEDEAO, c'est
qu'en fait, le dollar américain fluctue beaucoup (Dufort et Murray,
2004) et que ces pays sont moins flexibles aux chocs externes
63 Le pétrole occupe une part importante dans
ce panier et il est beaucoup prisé aux USA.
63
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
(Henner, 1997). Cela affecte la parité des
différentes monnaies de la CEDEAO et le dollar américain toute
chose qui dissuade les businessmen qui peuvent d'un jour à l'autre
perdre d'énormes devises. Fouda (2008) explique le signe inattendu par
l'inexistence d'une évaluation directe de la monnaie de la plupart des
pays d'ASS et de la CEDEAO avec le dollar américain. Comparativement, la
stabilité avec l'Euro (notamment pour le F CFA) donne une idée
des gains futurs et peut renforcer les relations commerciales.
La non significativité des autres variables conduisent
à conclure à leur impact négligeable sur les exportations
des pays de la CEDEAO.
Somme toute, l'AGOA a eu un impact positif sur les
exportations totales des pays de la CEDEAO mais un impact beaucoup plus faible
sur les exportations des produits non pétroliers (soit trois fois
moins). Par ailleurs, l'analyse à travers le modèle de
gravité révèle que les exportations de la CEDEAO vers l'UE
ont eu un impact positif sur leurs exportations totales vers les Etats Unis
mais un impact négatif mais non significatif sur leurs exportations de
produits non pétroliers vers les Etats Unis. Si ce modèle a
permis de déterminer l'impact de l'AGOA, il est cependant moins apte
à évaluer le volume du commerce dû à cette
initiative américaine. C'est l'objet de l'utilisation du modèle
Constant Market Share (CMS)
3.2. Evaluation de l'impact de l'AGOA sur les
exportations des pays de la CEDEAO : analyse à travers le modèle
CMS
Le modèle CMS permet également de conclure sur
l'impact positif ou nul de l'AGOA sur les exportations des pays de la CEDEAO.
Dans cette section, sera déterminé le volume du commerce dû
à cette initiative américaine (3.2.2). Mais avant, il sied de
présenter le modèle CMS et de donner la procédure
d'estimation de la part de l'AGOA dans l'accroissement des exportations
(3.2.1).
3.2.1. Le modèle Constant Market Share (CMS)
Les origines du modèle CMS dans l'analyse des flux
internationaux peuvent être attribuées à
Tyszynski64
|
(1951). Dans ses premiers travaux, Tyszynski cherche à
expliquer les sources de
|
la croissance des exportations d'un pays, d'une région
ou d'un bloc économique. Dans un premier temps, le modèle CMS
sera construit (3.2.1.1) puis la méthode d'estimation donnée
(3.2.1.2).
64 Cité par Fouda (2007)
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
3.2.1.1. Construction du modèle CMS
L'analyse des sources de la croissance des exportations
à travers le modèle CMS repose sur l'hypothèse
fondamentale selon laquelle, les exportations d'un pays ou d'une région
peuvent s'accroître (décroître) aussi rapidement que la
moyenne mondiale sous trois conditions :
+ les exportations de ce pays ou de cette région sont
concentrées dans les biens pour
lesquels la demande mondiale croît relativement plus
rapidement (lentement) ;
+ les exportations totales de ce pays ou de cette région
croissent relativement plus
rapidement (lentement) ;
+ le pays ou la région en question est capable (incapable)
de concurrencer effectivement les autres pays ou les autres régions
(Leamer & Stern, 1970)65.
Pour Richardson (1971a et b)66
|
, une autre hypothèse fondamentale du modèle CMS
est que la
|
part des exportations du pays dans le marché mondial ou
dans un marché bien déterminé doit être constante au
cours du temps. Le modèle CMS utilisé dans cette section est
celui présenté par Fouda (2008). Dans ce modèle, la
différence entre la croissance actuelle des exportations, sous
l'hypothèse implicite de parts constantes, et la croissance des
exportations d'une période de base est considérée comme un
identifiant des sources de croissance des exportations en terme d'effet du
marché mondial (ou effet de demande du pays importateur), d'effet de
compétitivité et d'effet de composition des biens d'exportation.
Cette formulation du modèle CMS semble plus pertinente pour la
présente analyse car l'AGOA contribue à rendre encore plus
vraisemblable l'hypothèse d'économie ouverte (économie
américaine) en supprimant les droits de douane sur de nombreux produits
potentiellement entrant sur le marché américain. De plus,
l'analyse se concentre uniquement sur les exportations des pays de la CEDEAO en
direction d'un seul marché, celui des USA.
Sous sa forme algébrique, le modèle CMS se
présente comme suit : soient deux pays notés respectivement
C (pays de la CEDEAO) et U (USA). Le pays C exporte
des produits vers le pays U.
Soient
|
xi et 2
1 xi les variables exportations
de C vers U pour le bien i à la
période de base (1) et
|
à la période finale (2). 1
X et 2
X sont les exportations totales de C vers
U respectivement en
ces deux périodes. s est la variation (parfois en
pourcentage) des importations mondiales de
65 Cité par Fouda (2007)
66 Cité par Fouda (2007)
X = ? x i = 1,...n (1)
t t
i
65
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
U entre les deux périodes et
si leur variation (parfois en pourcentage) pour le bien
i entre les deux périodes.
La valeur des exportations totales ( Xt ) de
C vers U à la période t = (1,2) est
représentée par :
n
i
Si C exporte un seul produit vers U à l'instant
t ( x t) et maintient sa part de marché
vers U, les exportations de C vers U peuvent
augmenter de t
sx . Dès lors, on peut écrire que :
1 ) (2)
x 2 - x 1 = sx 1 x
2 -x 1 sx
(
L'augmentation des exportations (X2 -
X1) a été décomposée en deux
composantes dans l'identité (2). Cette relation révèle que
l'augmentation des exportations de C de la période 1
à la période 2 (x2-x1) se divise
en deux parties : une partie issue de l'augmentation de la demande
d'importation de U (sx1) et une autre partie
résiduelle inexpliquée mais attribuable à l'effet de
compétitivité
(x2-x1-sx1).
Cette relation (2) peut être agrégée pour
obtenir la variation des exportations totales. On a :
? x - ? x
2 1
= ? s x ? + x x - s x - (3)
1 2 1 1
( )
i i i i i i
i i
i i i i
D'après (1) et par retrait et ajout de s à
l'expression 1
? s x , on obtient :
i i i
X - X = ? s s - s + x
? + x x - s x - (4)
2 1 ( i ) i 1 2 1 1
( )
i i i i
i i
X 2 - X 2 = ? ( s4) ? (
st s )4- ? ( +x2 4
-5i 4)- (5)
i i i
Après arrangement, cette identité devient :
X - X = sX ? + s s - x
? + x x - s x - (6)
2 1 1
( ) ( i ) i
1 1 2 1
( )
i i i i i i
(a) (b) (c)
L'identité (6) révèle que la croissance des
exportations du pays C vers le pays U peut être
attribuée à trois composantes. La
première est l'augmentation de la demande globale de U
(a), la seconde composante est une modification de la composition de
biens d'exportation du pays C à la période 2
(b). La troisième composante est la partie résiduelle
attribuée à l'effet de compétitivité (c).
L'analyse globale et l'analyse par pays se baseront sur l'identité
(6).
La composante (b) suppose que les produits dans lesquels
les exportations de C vers U sont concentrées,
bénéficient des taux de croissance plus favorables par rapport
à la moyenne des taux de croissance des mêmes produits originaires
du reste du monde dans le marché de U.
Cela revient
à écrire que : si - s - 0
(7)
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Ainsi, en supposant, indépendamment des deux autres
composantes de l'équation (6) que le signe de cette identité (7)
est celui de (b) alors la positivité (négativité)
de (b) entraîne celle de (6) et signifie que les exportations de
C sont concentrées dans les biens dont la croissance sur le
marché de U est relativement supérieure
(inférieure) à celle des biens originaires d'autres
marchés.
Par ailleurs, la composante (c) représentant l'effet de
compétitivité indique la différence entre l'augmentation
réelle des exportations de C et celle théorique si
C maintient constant sa part de marché dans U pour
chaque produit. De plus, on montre que (c) peut s'écrire :
c = ? p p (8)
( )
2 1
i i
i
Alors l'effet de compétitivité (c) évalue
l'évolution de la part de marché du pays A dans le
marché de U sur le bien i entre la période 2 (
2
pi ) et la période 1 ( 1
pi ). Cet effet peut provenir non
seulement d'une variation du prix mais aussi des préférences, des
changements des conditions de marché (libéralisation des
échanges commerciaux, promotion de l'investissement,...). L'effet de
l'AGOA sur les exportations de la CEDEAO sera capté à travers cet
effet. Il sied de préciser que lorsque l'effet de
compétitivité est évalué dans le cadre d'un accord
commercial, le fait qu'il soit positif (négatif) pour des produits
traduit un impact significatif (non significatif) sur ces produits (Fouda,
2008).
L'utilisation du modèle CMS à un niveau
sectoriel67
|
reprend du point de vue théorique et
|
analytique l'analyse précédente.
L'équation retenue est donc semblable à l'équation (2).
Cependant, le raffinement de l'analyse au niveau désagrégé
empêche toute captation de l'effet de la composition de la structure des
exportations représenté par (b) dans l'équation (2). En
considérant le produit i, cette équation devient alors
:
x i - x i = ( s i x
i ) x + i x i - s i x -
i
2 1 1 2 1 1
( ) (9)
(a) (b)
Concrètement, tout revient à voir si l'augmentation
des exportations des pays de la CEDEAO
dans le bien i peut être attribuée soit
à l'augmentation de la demande du marché américain pour le
bien i considéré (effet saisi par -a-), soit à
l'effet de compétitivité attribuable à la mise en place de
l'AGOA (effet saisi par -c-).
67 Il s'agit de l'analyse par produit. Dix groupes de
produits ont été retenus conformément à la
classification internationale SITC.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
|
2009
|
|
|
3.2.1.2. Méthode d'estimation de la part des
déterminants de l'augmentation des exportations
L'analyse des sources de la croissance des exportations des
pays de la CEDEAO à travers le modèle CMS se basera sur
l'équation (6). Au plan sectoriel, elle portera sur l'équation
(9). Tout d'abord, nous calculerons la variation des importations mondiales
(s) des USA entre 2004 et 2008 et la variation des importations
mondiales des USA (si) pour le bien i sur la
même période. Les parts (a), (b) et (c) respectivement de la
demande d'importation américaine, de la composition des biens
d'exportation et de l'AGOA seront obtenus par de simples calculs :
9
9
1
)x 1 i
(s s - i
?
?
sX
=
i
i=
1
1
( )
a
( )
b
( )
c
X X
2 1
-
2
( x x s x
- -
1 1 )
i i i i
X X
2 1
-
X X
2 1
-
67
Si c >- 0 , alors on conclut que l'AGOA a eu un
effet sur les exportations du bien i. Autrement dit, c% de
l'augmentation constatée des exportations dans le secteur i est
générée par la mise en place de l'AGOA. Lorsque c
-< 0 , l'AGOA n'a aucun effet sur les exportations.
Ce critère de décision est le même pour (
a ) et ( b ) relativement à l'effet de la demande
américaine et celui de la composition des biens
d'exportation respectivement.
Si l'analyse sectorielle nous empêche de saisir l'effet
de la composition de la structure des exportations, en revanche, elle nous
permet de savoir si les pays de la CEDEAO concentrent leurs exportations dans
les biens où la demande américaine est croissante ou
décroissante. Ceci est possible en comparant les taux de variation des
importations américaines en
provenance des pays AGOA de la CEDEAO (
sài ) et d'autre part du monde entier (
si ) dans un
secteur spécifique i. Si
sà i - s i >- 0 alors on dira
que les pays AGOA sont compétitifs sur le
bien i car bénéficient de taux de
croissance d'exportations plus favorables que le reste du monde.
3.2.2. Impact de l'AGOA sur les exportations des pays de la
CEDEAO : analyse à travers le modèle CMS
Dans cette partie, nous voulons évaluer la part de
l'AGOA dans l'augmentation des exportations des pays éligibles de la
CEDEAO (Nigeria, Ghana, Sénégal, Niger, Benin Burkina Faso, Cap
Vert, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Sierra Leone, Gambie) entre
2004 et 2005. Le choix de ces pays est motivé par le fait que ces pays
étaient déjà admis à l'AGOA en
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
début de période d'étude (2004). Avant de
déterminer l'effet de l'AGOA, il est nécessaire de
présenter d'abord les produits utilisés.
3.2.2.1. Présentation des données
Les données des flux commerciaux entre ces pays et les
USA proviennent de la base de données du département du Commerce
des USA et de l'USITC (US International Trade Commission). Les données
sectorielles suivent une nomenclature à un digit selon la Classification
Type du Commerce International (CTCI) en anglais Standard International Trade
Classification (SITC). Le tableau suivant donne le nom des produits
correspondants.
Tableau 3.5 : Liste des produits suivant la
SITC
Groupes de biens
|
Classe
|
Correspondance
|
Produits Non Manufacturés
|
0
|
Produits agricoles inclus les élevages mais exclus le
tabac, les boissons, les huiles végétales, les graisses et
cires
|
1
|
Boissons et tabac
|
2
|
Produits bruts exclus les produits pétroliers et
carburants
|
3
|
Carburants et produits pétroliers
|
4
|
Huiles végétales, graisses et cires
|
Produits Manufacturés
|
5
|
Produits chimiques et assimilés
|
6
|
Produits manufacturés issus directement des produits
bruts
|
7
|
Matériels et équipements de transport
|
8
|
Produits manufacturés divers
|
9
|
Produits non classés
|
Source : Auteur inspiré par la
nomenclature de l'USITC
Le tableau 3.5 montre que la nomenclature à un digit
selon la SITC classe les produits en deux grands groupes : d'une part, les
biens non manufacturés dont la classification va de zéro à
quatre et les biens manufacturés dont la classification va de cinq
à neuf d'autre part.
Une analyse sur les exportations totales des pays de
l'ensemble des pays éligibles permet d'apprécier l'impact global
de l'AGOA sur leurs exportations comparativement à l'analyse faite par
le modèle de gravité. Une analyse nationale permet de
déceler des disparités cachées par l'analyse
régionale. Cela permet d'identifier les pays dans lesquels l'AGOA a
positivement influencé les exportations et d'évaluer le volume de
commerce créé. Enfin une analyse sectorielle peut
révéler les produits dont les exportations ont été
beaucoup plus stimulées par l'AGOA. Ces résultats du
modèle CMS permettront d'aller au delà de ceux du modèle
de gravité. C'est pourquoi l'analyse de l'impact de l'AGOA par le
modèle CMS sera aussi bien régionale, nationale que
sectorielle.
69
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
3.2.2.2. Résultats et Interprétations
3.2.2.2.1 Analyse régionale
L'analyse de l'évolution des exportations des pays
éligibles de la CEDEAO montre que celles-ci se sont annuellement accrues
entre 2004 et 2008 (tableau 3.6).
Tableau 3.6 : Evolution des exportations des pays de
la CEDEAO éligibles (Base 100 en 2004) Année Valeur (en
miliers de dollars) Indice (en %)
2004
|
16
|
533
|
329
|
100
|
2005
|
24
|
509
|
410
|
148,24
|
2006
|
28
|
394
|
862
|
171,74
|
2007
|
33
|
162
|
820
|
200,58
|
2008
|
38
|
545
|
171
|
233,14
|
Source : Calcul à partir des données de
l'USITC (2009)
Ce tableau 3.6 donne la valeur annuelle de l'ensemble des
biens exportés par les pays éligibles de l'espace CEDEAO entre
2004 et 2008. Mais l'évolution de cette valeur s'est
accélérée de façon importante depuis la mise en
oeuvre de l'AGOA en 2000 (
www.usitc.gov). Cette
évolution entre 2004 et 2008 peut davantage être
appréciée à travers le graphique 3.1 construit à
partir de l'indice de la valeur des exportations totales des pays
éligibles de la CEDEAO.
Source : Calcul à partir des données de l'USITC
(2009)
Le graphique 3.1 montre que les exportations totales de la CEDEAO
ont augmenté de 133,14% entre 2004 et 2008. Ainsi en 2008, les
exportations totales de la CEDEAO valent
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
plus du double de leur valeur en 2004. La problématique
principale de notre analyse est alors d'identifier les sources de cette
augmentation des exportations. Est-elle pleinement due à l'AGOA ou alors
à la demande américaine et dans ce cas, elle serait
constatée à l'absence de l'AGOA. La présente analyse
à partir du modèle CMS permet de répondre à cette
question.
Tableau 3.7 : Décomposition des sources de
l'augmentation des exportations des pays de
la CEDEAO éligibles à l'AGOA entre 2004 et
2008.
|
|
2004-2008
|
Part
|
Valeur
|
Croissance des exportations due à :
|
(%)
|
En 1000 $ US
|
-la variation de la demande d'importation (a) -la composition
des biens d'exportations (b) -l'effet de compétitivité «
effet AGOA » (c)
|
32,22 69,65 -1,87
|
7 092 549,7
15 330 314
-411 021,64
|
Source : Calcul à partir des données de l'USITC
(2009)
|
L'examen du tableau 3.7 laisse percevoir des résultats
qui divergent dans une certaine mesure de ceux obtenus dans l'analyse par le
modèle de gravité. Le tableau révèle que 32,22% de
l'augmentation des exportations totales de la CEDEAO est dû à
l'augmentation de la demande d'importation américaine. De plus, la
composition des biens d'exportation de la CEDEAO est de loin le premier facteur
de l'augmentation des exportations AGOA de la CEDEAO entre 2004 et 2008 et ce
pour 69,65%.
La contribution de l'AGOA est de -1,87%. D'après le
critère de décision par rapport au signe de
(c), l'AGOA n'a pas eu d'influence
particulière sur l'accroissement constaté des exportations de la
CEDEAO entre 2004 et 2005 contrairement aux résultats du modèle
de gravité. Ainsi l'analyse régionale révèle que
l'AGOA n'a pas été globalement favorable à l'accroissement
des exportations de la CEDEAO. La décomposition des sources de
l'augmentation des exportations sans le Nigeria permet de comprendre ce
paradoxe.
3.2.2.2.2. Analyse par pays
Une analyse discriminatoire (tableau 3.8) permet de constater
que pour les pays éligibles de la CEDEAO sans le Nigeria, la demande
d'importation américaine est responsable de 64,85% à
l'accroissement de leurs exportations totales entre 2004 et 2008 contre 31,84%
pour le Nigeria.
71
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Tableau 3.8 : Décomposition des sources de
l'augmentation des exportations des pays de la CEDEAO éligibles de la
CEDEAO sans le Nigeria entre 2004 et 2008.
|
Croissance des exportations due à :
|
|
*La variation de la
demande d'importation Part Valeur
(%) (en 1000$ US)
|
*La composition des
biens d'exportation
Part Valeur
(%) (en 1000$ US)
|
*L'effet de la
compétitivité (AGOA)
Part Valeur
(%) (en 1000$ US)
|
-Pays éligibles sans le Nigeria 64,85
-Nigeria 31,94
|
123141 46,69
6969407 69,85
|
88655 -11,54
15241659 -1,78
|
-21907
-38911113
|
Source : Calcul à partir des données de l'USITC
(2009)
En revanche, la structure des exportations est tributaire de
46,69% de l'augmentation des exportations des pays éligibles contre
69,85% pour le Nigeria et sur la même période. Cette proportion
élevée de l'effet de la composition des biens d'exportation du
Nigeria témoigne d'une forte concentration des exportations de ce pays
sur certains produits fortement demandés aux USA. Pour preuve, les
produits pétroliers et les carburants (SITC 3) représentent
99,50% des exportations du pays vers les USA en 2008 contre 99,78% en 2000
(annexe 10). En 2005, le Nigeria avait doublé ses exportations dans
cette branche par rapport
à 200068
|
. Ainsi comme l'AGOA avait déjà permis au Nigeria
d'accroitre vers les USA ses
|
exportations dans cette branche grâce à de gros
investissements (Fouda, 2007), l'exportation massive réalisée
depuis 2004 néglige désormais l'apport de l'AGOA. Dès lors
elle considère l'augmentation des 133% des exportations vers les Etats
Unis obtenue entre 2004 et 2008 (annexe 9) comme due à la demande
américaine (a) et surtout aux
préférences américaines pour les produits importés
de la CEDEAO (b). Entre 2005 et 2008, les
exportations AGOA du Nigeria ont chuté de 14,83% (annexe 9). C'est
pourquoi l'effet de l'AGOA (c) est négatif
(-1,78%) et cela signifie qu'en absence de la loi américaine, entre 2004
et 2008, l'augmentation des exportations totales nigérianes ne serait
pas affectée autant.
Par ailleurs, le tableau 3.8 montre une part de
dégradation des exportations plus importantes
de -11,54% dans le cas
des pays éligibles sans le Nigeria. C'est donc dire que l'admission
de
certains pays comme le Burkina Faso en fin 2004 et la Gambie en 2003 a
affecté leur
procédure d'exportation
|
69 . A ce titre, l'annexe 9 montre que les
exportations AGOA de
|
certains pays (Ghana, Guinée, Mali, Niger) ont beaucoup
diminué. D'autres (Burkina, Cap
68 Les exportations du Nigeria en produits
pétroliers et carburants se chiffraient à plus de 10,5 milliards
de dollars en 2000.
69 L'exportation sous AGOA oblige une procédure
administrative à suivre qui peut être plus longue pour certains
pays éligibles.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Vert, Guinée-Bissau, Sierra Leone) n'ont exporté
sous AGOA qu'une seule fois. D'autres encore (Benin, Gambie) ne l'ont jamais
fait depuis leur admission à l'AGOA. L'AGOA n'a donc pas eu un
écho assez favorable de la part des pays éligibles. Cependant, la
réduction de leurs exportations due à l'AGOA (tableau 3.7) ne
représente que moins de 1% de celle du Nigeria. C'est pourquoi l'effet
de l'AGOA sur les exportations de l'ensemble des 12 pays éligibles au
1er janvier 2005 (-1,87%) reste proche de celui du Nigeria (-1,78%).
Toutefois dans les différents pays, l'idée qu'on a de l'AGOA
varie.
Au plan national, l'annexe n°12 montre que l'AGOA est
tributaire à plus de 75% de l'accroissement des exportations totales du
Benin, Burkina, Sénégal et de la Sierra Léone. Ces pays
ont dans une certaine mesure bénéficié l'assistance
technique et de l'aide américaine à travers l'USAID et le MCC.
L'AGOA a été à l'origine de seulement 19,67% de
l'accroissement des exportations du Mali entre 2004 et 2005. Certains pays
comme la Gambie, qui n'ont pas du tout exporté sous l'AGOA, ont
toutefois connu un effet positif de l'AGOA (32,67%) dans l'accroissement de
leurs exportations. Ainsi, même si un pays ne parvient pas à
exporter sous l'AGOA, les avantages en matière de
coopération/assistance technique, peuvent inciter les exportations
ordinaires (sous aucun programme préferentiel déclaré).
Cependant au Ghana et Niger, l'effet de l'AGOA a plutôt
été négatif. Ces pays il faut le dire s'étaient
déjà intéressés à l'AGOA depuis leur
éligibilité en 2000 mais c'est la baisse de leurs exportations
AGOA (annexe n°9) qui a surtout affecté l'évolution de leurs
exportations totales. Dans les pays comme le Cap Vert et la
Guinée-Bissau où les exportations totales vers les USA ont
beaucoup fléchi (annexe n°9), la demande américaine et
surtout la composition du panier de biens d'exportation sont essentiellement
responsables de cette baisse. Donc, elles ont contribué à
dégrader les exportations totales dans la mesure où les
exportations AGOA qui représentaient 8,8% en 2005 étaient
totalement nulles à partir de 2007. Mais en considérant les
produits selon la classification type du commerce international (SITC),
l'analyse de l'impact de l'AGOA sur les exportations à travers le
modèle CMS confirme les résultats précédents.
3.2.2.2.3. Analyse sectorielle
Le tableau 3.9 donne une évaluation de l'impact de
l'AGOA sur les différents secteurs des
pays éligibles de la
CEDEAO pris globalement. Il montre que dans l'ensemble, l'effet de
l'AGOA
dans l'accroissement des exportations du secteur 4 est de -97%. Donc, l'AGOA
n'a
73
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
pas eu d'impact sur les exportations des huiles
végétales, des graisses et cires (SITC 4). Ce résultat
signifie que l'augmentation des exportations constatée dans ce secteur
est attribuable uniquement (à 100%) à l'augmentation de la
demande sur le marché américain.
Toutefois, le tableau 3.9 laisse constater que l'AGOA a
contribué à plus de 70% à l'accroissement des exportations
des produits agricoles (SITC 0), des produits bruts (SITC 2), des produits
chimiques et assimilés (SITC 5), des matériels et
équipements de transport (SITC 7). Si ces résultats montrent que
l'AGOA a eu un impact certain sur les exportations des secteurs 0, 2, 5 et 7,
le tableau révèle que l'effet de la demande américaine a
été faible dans l'accroissement des exportations de ces pays.
Avec les produits pétroliers (SITC 3), ces articles ont
été le plus souvent beaucoup plus exportés par les
différents pays vers les USA (annexe n°14). Une saisie optimale des
opportunités offertes par l'AGOA pourrait entrainer davantage un
accroissement des exportations totales.
Tableau 3.9 : Décomposition par produit des
sources de la croissance des exportations des pays éligibles entre 2004
et 2008
Produit
|
Effet de la demande américaine
Valeur Part
(1000 $) (%)
|
Effet de la compétitivité (AGOA)
Valeur Part
(1000 $) (%)
|
Evolution des exportations entre 2004 et 2008
|
SITC 0
|
14572,029
|
27
|
39750,97103
|
73
|
54323
|
SITC 1
|
484,010203
|
-44
|
-1582,010203
|
144
|
-1098
|
SITC 2
|
19174,1708
|
18
|
84356,82919
|
82
|
103531
|
SITC 3
|
22355243,4
|
103
|
-617549,3574
|
-3
|
21737694
|
SITC 4
|
1325,77305
|
197
|
-652,7730459
|
-97
|
673
|
SITC 5
|
3360,91299
|
3
|
104666,087
|
97
|
108027
|
SITC 6
|
14216,5549
|
-185
|
-21888,55493
|
285
|
-7672
|
SITC 7
|
1042,30684
|
14
|
6283,693162
|
86
|
7326
|
SITC 8
|
4475,40162
|
-36
|
-17043,40162
|
136
|
-12568
|
SITC 9
|
8969,12683
|
42
|
12636,87317
|
58
|
21606
|
Source : Calcul à partir des données de l'USITC
(2009)
S'il a été aisé de plancher sur l'impact
de l'AGOA sur les secteurs qui ont connu une augmentation de leurs
exportations, il est moins évident pour les secteurs 1, 6 et 8 où
les exportations ont baissé. D'après le tableau 3.9, la
réduction des exportations de boissons et tabac (SITC 1), de produits
manufacturés issus directement des produits bruts (SITC 6) et de
produits manufacturés divers (SITC 8) est essentiellement imputable
à l'AGOA. Cette réduction est estimée à 144%, 285%
et 136% respectivement pour les secteurs 1, 6 et 8. Puisque ces branches
exigent des normes techniques internationales rigoureuses, l'AGOA a dû
entraver l'exportation de leurs produits avec la prise en compte de ces
barrières non
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
tarifaires. En effet même si la suppression des
barrières tarifaires (notamment les droits de douane), l'entrée
d'IDE et l'assistance technique constituent un atout sous l'AGOA, d'autres
critères (normes sanitaires, instabilité politique, ...) peuvent
conduire à la non éligibilité ou à la
réduction des exportations sous l'AGOA.
Par ailleurs, une analyse sectorielle par pays (annexe 13)
montre qu'à propos des pays (Ghana, Niger, Nigeria) qui exportaient
déjà les produits pétroliers et carburants (SITC 3) en
2005 pour plus de 56% de leurs exportations totales nationales (annexe 10),
l'AGOA n'a pas eu d'effet sur l'augmentation de ces exportations totales entre
2004 et 2008. Cela est dû au fait que dès 2001, la mise en oeuvre
de l'AGOA avait redynamisé leurs relations commerciales avec les USA
dans ce secteur à telle enseigne que les exportations de produits
pétroliers et carburants du Ghana ont été
multipliées par 3 entre 1999 et 2001 et celles du Nigeria par 4 entre
1999 et 2004. Mais quatre ans après sa mise en oeuvre (2004), les
modifications imputables à l'AGOA n'ont pas eu d'effets
supplémentaires pour accroître les exportations de ces pays de
manière significative.
Par contre, pour les pays (Benin, Guinée,
Sénégal) qui ont commencé à exporter les produits
pétroliers et carburants vers les USA après 2005, l'AGOA a
atteint ses objectifs. En effet pour ces trois pays, l'AGOA a contribué
à 100% à l'augmentation de leurs exportations entre 2004 et 2008
(annexe 13). C'est donc dire que l'amélioration des conditions de
marché due à l'AGOA a été à l'origine de
l'accroissement total des exportations de produits pétroliers et
carburants à telle enseigne que ces produits qui ne
représentaient qu'une fine part dans les exportations totales nationales
en 2004 représentent près de la moitié en 2008. Le vaste
marché américain a été par conséquent un
débouché pour ces pays.
L'analyse de l'impact sur les produits agricoles inclus
l'élevage (SITC 0) montre à travers l'annexe (13) que l'AGOA n'a
pas eu d'effet sur ce secteur en Sierra Léone. Par contre au Ghana, au
Sénégal, au Cap Vert, en Guinée-Bissau et en Gambie,
l'AGOA a eu impact significatif dans la mesure où elle a
été responsable de l'augmentation des exportations dans ce
secteur à 73%, 75%, 87% et 100% respectivement. Par contre dans les pays
(Benin, Burkina, Guinée, Mali, Niger) où les exportations de
produits agricoles inclus l'élevage ont baissé, la
réduction a été essentiellement due à la mise en
place de l'AGOA.
75
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
3.3. Conclusion du chapitre
Les théories classiques et néoclassiques
suggèrent aux pays de participer à l'échange international
surtout ceux qui possèdent un avantage comparatif sur leurs partenaires.
Les gains tirés de l'AGOA sont davantage à considérer avec
la suppression des droits de douane, l'assistance technique et surtout
l'unicité du sens de ses échanges. A ce propos, selon le
modèle de gravité utilisé dans cette étude, l'AGOA
a eu un impact positif sur les exportations totales des pays de la CEDEAO mais
cet effet s'est avéré faible sur leurs exportations de produits
non pétroliers. L'hypothèse selon laquelle les exportations de
ces pays vers l'UE tendent à réduire leurs exportations totales
vers les Etats Unis a été infirmée mais confirmée
pour les exportations de produits non pétroliers. L'impact des
exportations vers l'UE sur les exportations des pays qui ont le moins
exporté sous l'AGOA est 4 fois plus important. L'expérience
acquise dans le cadre des relations commerciales avec l'UE a donc
édifié les pays éligibles de la CEDEAO dans leurs
relations commerciales avec les USA entre 1999 et 2008 et
révélé le marché européen comme la
principale destination des produits non pétroliers de l'espace
CEDEAO.
Le modèle CMS par contre a révélé
un effet négligeable de l'AGOA sur l'accroissement des exportations des
pays de la CEDEAO. La composition du panier de biens d'exportations est comme
il a été pour le modèle de gravité, tributaire
d'une grande part de l'augmentation de ces exportations. Cependant, cette
analyse globale cache quelques disparités nationales et sectorielles.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
A travers la revue des relations économiques entre les
12 pays éligibles de la CEDEAO et les USA, la présente
étude a analysé l'impact de l'AGOA sur les exportations des pays
éligibles de la CEDEAO entre 1999 et 2008 de même que la part de
l'AGOA dans l'évolution de ces exportations en s'appuyant sur des
conceptions théoriques et certaines constatations empiriques.
Dans le cadre de l'AGOA, tous les pays de la CEDEAO sont
considérés comme des PMA alors que dans le classement des
institutions internationales, certains pays (Nigeria, Ghana) n'ont pas le
statut de PMA. C'est donc dire que l'AGOA offre beaucoup d'avantages allant de
la suppression des barrières tarifaires et quantitatives au renforcement
de l'assistance technique et de la coopération entre les pays de la
CEDEAO et les USA. Huit ans après la mise en oeuvre de l'AGOA, les
produits pétroliers et carburants tendent à occuper une place de
choix dans la structure des exportations de ces pays. L'expérience
donnée par les préférences commerciales
unilatérales rassure sur un effet positif plausible de l'AGOA.
A propos, l'analyse à travers le modèle de
gravité a montré un impact positif de l'AGOA sur les exportations
des pays éligibles de la CEDEAO entre 1999 et 2008. Cet effet de l'AGOA
est toujours positif lorsque l'élasticité de substitution est
inférieure à l'unité. Ainsi l'effet de l'AGOA sur les
exportations des pays de la CEDEAO est beaucoup plus important à long
terme si les biens exportés vers les USA sont davantage moins
substituables sur le marché américain. Les pays de la CEDEAO ont
par conséquent intérêt à diversifier leur production
voire à se spécialiser afin d'offrir sur le marché
américain des produits types. La première hypothèse selon
laquelle la mise en oeuvre de l'AGOA dans ces pays se traduit par une
augmentation significative de leurs exportations se trouve ainsi
confirmée.
Le cas des produits pétroliers est spécial dans
la mesure où ils sont stratégiques pour les USA. La demande
américaine pour ces produits est l'une des plus fortes (
www.usitc.gov). En effet,
cette étude a montré que les importations américaines en
provenance de la CEDEAO sont essentiellement concentrées dans ces
produits et que l'AGOA a eu un effet moins important sur les produits non
pétroliers. Ainsi sans l'AGOA, les importations américaines de
carburants et de produits pétroliers provenant des pays de la CEDEAO
s'accroîtraient. Mais depuis l'avènement de l'AGOA en 2000, la
flambée de ces importations témoigne de l'influence propre de
l'AGOA.
77
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Le modèle de gravité a également
montré qu'entre 1999 et 2008, l'AGOA a eu un effet positif sur les
exportations totales des pays éligibles de la CEDEAO mais cet effet se
révèle moins important sur les exportations de produits non
pétroliers. Et même si les exportations des pays éligibles
de la CEDEAO vers l'UE ont stimulé dans une certaine mesure leurs
exportations totales vers les USA, il reste qu'elles ont été un
frein pour les exportations de produits non pétroliers mais cet effet
est statistiquement non significatif. Cela infirme la seconde hypothèse
de l'étude selon laquelle l'adoption d'accords
préférentiels européens par les pays éligibles de
la CEDEAO réduit leur capacité à tirer pleinement profit
de l'AGOA.
L'analyse à travers le modèle CMS a
confirmé le bilan mitigé de l'AGOA soutenu par Fouda (2008). La
composition du panier de biens d'exportation reste la principale source de
croissance des exportations des pays de la CEDEAO vers les USA entre 2004 et
2008. Ce modèle montre que l'AGOA n'a pas eu d'effet sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO. Cependant, une analyse
plus détaillée à révéler que l'AGOA est
à plus de 75% tributaire de l'accroissement des exportations totales du
Benin, du Burkina, du Sénégal et de la Sierra Léone mais
son impact sur l'augmentation des exportations totales du Ghana, du Niger est
nul.
Au plan sectoriel, l'AGOA n'a pas eu d'effet sur les
exportations de produits pétroliers et carburants (SITC 3) et d'huiles
végétales, de graisses et de cires (SITC 4). Toutefois, le
pétrole s'est accaparé une grosse part dans les exportations de
la région à cause de l'appartenance à la région du
Nigeria, premier producteur de ce produit en Afrique. En revanche, son impact a
été certain sur les exportations de produits agricoles (SITC 0),
de produits bruts (SITC 2), de produits chimiques et assimilés (SITC 5),
de matériels et équipements de transport (SITC 7).
Eu égard à la kyrielle d'avantages offerts par
l'AGOA et à la lumière des résultats ainsi obtenus, des
recommandations peuvent être proposées dans l'optique de permettre
aux pays éligibles de la CEDEAO de tirer profit de l'AGOA de
façon optimale :
- les pays de la CEDEAO ont intérêt à
conserver leur statut de pays éligible en respectant les
différents critères d'éligibilité pour
accroître leurs exportations. Cela est une invite à tous les pays
notamment aux pays qui n'ont pas ou presque pas encore exporté sous
l'AGOA pendant leur période d'éligibilité (Benin, Burkina,
Gambie, Sierra Léone, Guinée Bissau), une invite à ceux
qui ont peu exporté (Cap Vert, Mali, Niger), une invite à la
Côte d'Ivoire qui a perdu son
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
admission à l'AGOA en 2005 mais qui avait fait des records
d'exportation entre 2002 et 2005 (annexe 8).
- Pour se faire, il est opportun de sensibiliser les
producteurs et les hommes d'affaires notamment les plus potentiels afin
d'accroître l'offre de la communauté de manière à
satisfaire la demande américaine ;
- Conformément aux résultats de cette
étude, les pays éligibles de la CEDEAO doivent exporter des
produits moins substituables sur le marché américain. Cela les
évitera de faire face à la forte concurrence des grands
fournisseurs et aux produits compétitifs d'Asie, d'Europe et
d'Amérique étant donné que la plupart des pays de la
CEDEAO ont une capacité de production et d'exportation faible qui les
empêche de réaliser des économies d'échelle ;
- Subséquemment, ils doivent constituer un panier de
biens d'exportation répondant aux goûts des consommateurs
américains et diversifier leur production d'exportation d'où
l'appel à la spécialisation ;
- A ce propos, la facilitation des procédures
d'exportation des produits aux exportateurs locaux par les gouvernements
respectifs réduirait les coûts de transport et de stockage des
marchandises, toute chose qui encouragerait les exportations sous AGOA ;
- Les secteurs dans lesquels les pays respectifs possèdent
un avantage comparatif pourraient faire l'objet de politiques ciblées
afin de les promouvoir et de réduire les coûts de production ;
- Les produits primaires pourraient être
transformés de manière à leur donner de la valeur
ajoutée ce qui nécessite la mise en place de stratégie
d'industrialisation, tant entendu que le tissu industriel est embryonnaire pour
la plupart des pays de la CEDEAO. A ce sujet, la spécialisation de
certains pays dans la production de produits prisés par les
américains leur offrirait d'énormes débouchés. Le
Burkina Faso et le Mali, grands producteurs de noix de karité font parti
de ces pays qui peuvent avoir l'avantage de s'accaparer une grande part de
marché dans le commerce des produits cosmétiques. En effet, le
pôle régional de compétitivité (flub) de l'Afrique
de l'Ouest basé à Accra a montré que parmi les produits
cosmétiques, les américains préfèrent les articles
fabriqués à base de karité (
www.watradehub.com).
Ainsi, avec l'appui des agences américaines, une transformation locale
du karité en produits fortement demandés sur le marché
américain est une aubaine pour ces pays.
79
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
- La création d'une banque de financement des
investissements qui prête à des taux très bas et soutenue
par l'administration américaine comme les agences oeuvrant dans la
coopération/assistance entre les pays d'ASS et les Etats Unis pourrait
encourager les investissements et accroître la production.
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
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a
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
ANNEXES
Annexe 1A : Critères d'admission au SGP
américain
Parmi les critères objectifs :
1- les pays postulants ne doivent pas être communistes
à moins d'être membres du GATT ou du FMI (502(b)(2)(A)),
2- ils ne doivent pas faire partie d'un accord qui les
empêche d'offrir les produits vitaux ou de première
nécessité sur le marché mondial (502(b)(2)(B)),
3- ils ne doivent pas avoir les moyens de production des pays
développés susceptibles de causer une entorse au commerce des
Etats-Unis (502(b)(2)(C)),
4- ils ne doivent pas avoir nationalisé des entreprises
susceptibles de bénéficier des avantages offerts par le SGP
(502(b)(2)(D)),
5- ils doivent respecter toutes décisions de justice
prises en faveur des entreprises ou des citoyens américains
(502(b)(2)(E))
6- ils ne doivent pas abriter les individus impliqués
dans le terrorisme international (502(b)(2)(F)),
7- ils doivent s'engager à promouvoir les droits de
l'homme, à respecter la liberté d'association, le droit des
travailleurs et empêcher le travail des enfants (502(b)(2)(G)).
Parmi les critères subjectifs :
1- le pays doit exprimer le besoin de faire partie du SGP
(502(c)(1)),
2- le niveau du PIB par tête ainsi que d'autres facteurs
économiques du pays doivent permettre de postuler à un tel
programme (502(c)(2)),
3- le pays doit bénéficier d'autres programmes
préférentiels proposés par d'autres pays
développés (502(c)(3)),
4- le pays doit avoir des pratiques d'exportations raisonnables
(502(c)(4)),
5- le pays doit respecter aussi bien la propriété
intellectuelle que les marques (502(c)(5)),
6- le pays doit enfin s'engager à réduire ou
à éliminer les barrières aux investissements
étrangers et aux marchés des services (502(c)(6)).
|
Source : Titre V de la loi de 1974 sur le SGP dans sa section
502a et b
Annexe 1B : Ensemble des pays éligibles
à l'AGOA en 2004
Pays 1ère
année d'éligibilité Pays 1ère
année d'éligibilité
Afrique du Sud* octobre 2000 Mali octobre 2000
Angola décembre 2003 Mauritanie octobre 2000
Bénin octobre 2000 Maurice (île)*** octobre 2000
Botswana octobre 2000 Mozambique octobre 2000
Cameroun octobre 2000 Namibie octobre 2000
Cap Vert octobre 2000 Niger octobre 2000
Congo octobre 2000 Nigeria octobre 2000
Congo RD décembre 2002 Ouganda octobre 2000
Côte d'ivoire** mai 2002 Sao Tomé et Principe
octobre 2000
Djibouti octobre 2000 Rwanda octobre 2000
Ethiopie octobre 2000 Sénégal octobre 2000
Gabon* octobre 2000 Seychelles* octobre 2000
Gambie décembre 2002 Sierra Léone octobre 2000
Ghana octobre 2000 Swaziland octobre 2000
Guinée octobre 2000 Tanzanie octobre 2000
Guinée-Bissau octobre 2000 Tchad octobre 2000
Kenya octobre 2000 Zambie octobre 2000
Lesotho octobre 2000
Madagascar octobre 2000
Malawi octobre 2000
Source : USTR (2004)
*Ces pays n'ont pas le statut de PMA sous l'AGOA
**La Côte d'Ivoire ne figure plus parmi les pays
éligibles depuis 2005 ***L'île Maurice a obtenu un statut
spécial sous l'AGOA III
b
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Annexe 2 : Financements et assurance contre le
risque politique reçus de l'OPIC par les pays de la CEDEAO entre 2005 et
2008 (en millions de $ US)
Désignation
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
A=Investissements directement reçus par les pays de la
CEDEAO
|
77,93
|
84,9
|
0
|
209
|
B= A + Investissements collectivement reçus*
|
82,93
|
184,9
|
1890
|
1134
|
Nombre de projets exécutés
|
22
|
28
|
75
|
6
|
Source : Calcul à partir des données de
2005, 2006, 2007 et 2008 Press Releases disponibles sur
www.opic.gov
*ces investissements sont reçus simultanément par
une combinaison de pays de la CEDEAO ou d'ASS
Annexe 3 : Investissements sous forme d'assistance
de l'USTDA dans la CEDEAO (en millions de $ US)
Désignation
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
A=Investissement reçus individuellement par les pays de la
CEDEAO
|
2,558
|
3,689
|
2,107
|
2,164
|
Part des investissements de la CEDEAO en ASS (A\C
en %)
|
27,35
|
34,73
|
21,85
|
26,55
|
B=A + Investissements collectivement reçus*
|
5,196
|
5,917
|
2,757
|
4,421
|
C=Investissements en ASS
|
9,35
|
10,62
|
9,64
|
8,15
|
Nombre d'activités financés en ASS
|
62
|
62
|
53
|
42
|
Source : Calcul à partir des données
disponibles dans USTDA (2005, 2006, 2007,2008)
*Il s'agit d'investissements reçus simultanément
par une combinaison de pays de la CEDEAO ou d'ASS
Annexe n°4 : Financements accordés par
le MCC aux pays de la CEDEAO (en millions de $ US)
Désignation
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Prêts accordés par le MCC aux pays de la CEDEAO
|
110
|
460,8
|
0
|
65,3
|
Subventions accordés par le MCC aux pays de la CEDEAO
|
9,5
|
0
|
9,43
|
547
|
Montant total des programmes financés
|
119,5
|
460,8
|
9,43
|
612,3
|
Nombre de pays de la CEDEAO bénéficiaires
|
3
|
2
|
2
|
3
|
Source : Calcul à partir des données de MCC
(2005, 2006, 2007,
|
2008)
|
|
|
|
Annexe n°5 : Financements obtenus de la Ex-Im
Bank par les pays de la CEDEAO entre 2005 et 2008 (en millions de $
US)
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Taux de croissance 2005-2008
|
Prêts
|
Prêts CEDEAO
|
35,813
|
|
|
417,122
|
1065%
|
Prêts globaux
|
8354,2
|
5954,9
|
4933,7
|
4174,6
|
50%
|
Assurance et garantie
|
Reçues par la CEDEAO
|
57,943
|
613,3
|
405
|
103,283
|
78,25%
|
Enveloppe globale
|
50870,8
|
49430,2
|
50220,1
|
51781,1
|
1,75%
|
Total des investissements CEDEAO
|
93,756
|
|
|
520,405
|
455%
|
Source : Calcul à partir des données de Ex-Im Bank
(2005, 2008)
c
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Annexe n°6 : Assistance fournie par l'USAID aux
pays de la CEDEAO entre 2005 et
2008 (en millions de $ US)
|
|
|
|
|
|
Financements reçus de l'USAID
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Taux de croissance
|
|
|
|
|
|
2005-2008
|
Assistance reçue individuellement par les pays de la
CEDEAO
|
172,35
|
27,307
|
0,635
|
175
|
1,54%
|
Assistance individuelle et collective
|
672,35
|
1382,3
|
3,635
|
301
|
-55,23%
|
Nombre de programmes financés
|
5
|
5
|
6
|
5
|
-
|
Source : Calcul à partir des données de USAID
(2005, 2006, 2007)
Annexe n°7 : Exportations des pays de la
CEDEAO exclusivement dans le cadre de l'AGOA entre 2000 et 2008 (en milliers de
dollars)
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Benin
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
BF
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
6
|
0
|
0
|
CapVert
|
0
|
0
|
2452
|
2902
|
2115
|
85
|
0
|
0
|
Co d`Iv
|
0
|
27265
|
46361
|
88691
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Gambie
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
GBissau
|
0
|
0
|
0
|
26131
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Ghana
|
30424
|
22165
|
29156
|
59209
|
49927
|
34874
|
56151
|
31494
|
Guinée
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
27
|
1
|
Liberia
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Mali
|
0
|
1
|
0
|
3
|
0
|
3
|
9
|
4
|
Niger
|
0
|
0
|
2
|
0
|
24
|
1
|
27
|
1
|
Nigeria
|
3496388
|
2774292
|
4746936
|
12748305
|
18000000
|
14127186
|
15715178
|
15000000
|
Sénégal
|
0
|
0
|
11
|
7
|
9
|
14239
|
14
|
10229
|
Sierra L
|
0
|
0
|
0
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Togo
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Source : Calcul à partir de USITC (2009)
d
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Annexe n°8 : Part des différents pays
dans les exportations totales de la CEDEAO entre 2001 et 2008
Pays
|
Part des exportations dans les
exportations totales de la CEDEAO
|
Taux d'accroissement global des exportations
totales entre 2001 et 2008
|
Evolution des exportations AGOA durant la
période d'éligibilité
|
Indice de Couverture de l'AGOA
|
1999
|
2008
|
2005
|
2008
|
Benin
|
0,34%
|
0,08%
|
73,92%
|
*
|
0
|
0
|
Burkina
|
0,05%
|
0,00001%
|
-78,89%
|
**
|
0,6%
|
0
|
Cap Vert
|
0,00002%
|
0,00001%
|
257,66%
|
-96,53%
|
8,8%
|
0
|
Co d`Iv
|
6,77%
|
2,74%
|
214,44%
|
225,29%***
|
0
|
0
|
Gambie
|
0,00003%
|
0,00001%
|
244,62%
|
*
|
0
|
0
|
G-Bissau
|
0,00001%
|
0,000004%
|
127,78%
|
**
|
0
|
0
|
Ghana
|
4,07%
|
0,59%
|
6,58%
|
3,52%
|
18,15%
|
14,16%
|
Guinée
|
2,28%
|
0,27%
|
-8,84%
|
-96,30%
|
0
|
0,001%
|
Liberia
|
0,59%
|
0,36%
|
373,78%
|
****
|
0
|
0
|
Mali
|
0,17%
|
0,013%
|
-42,36%
|
300%
|
0,04%
|
0,08%
|
Niger
|
0,24%
|
0,11%
|
265,71%
|
-50%
|
0,001%
|
0,002%
|
Nigéria
|
85,03%
|
95,67%
|
772,90%
|
334%
|
50,61%
|
39,86%
|
Sénégal
|
0,18%
|
0,05%
|
95,87%
|
92890,91%
|
66,37%
|
57,01%
|
Sierra L
|
0,20%
|
0,12%
|
363,09%
|
**
|
0
|
0
|
Togo
|
0,06%
|
0,02%
|
251,01%
|
****
|
0
|
0
|
Total
|
100%
|
100%
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : Calcul à partir des
données de l'USITC (2009)
*Ces pays n'ont pas exporté sous l'AGOA durant toute leur
période d'éligibilité. **Ces pays n'ont exporté
qu'une seule année durant leur période
d'éligibilité ***Cette augmentation a été
enregistrée pendant la période d'éligibilité
2002-2004. ****Ces pays viennent d'être éligibles à
l'AGOA
Annexe n°9 :
|
Rang des exportateurs sous AGOA
|
Taux d'accroissement global des exportations
totales entre 2004 et 2008
|
Evolution des exportations AGOA entre 2005 et
2008
|
Evolution des exportations AGOA entre 2007 et
2008
|
2002
|
2005
|
2008
|
Benin
|
-
|
-
|
-
|
1933,44%
|
-
|
0%
|
Burkina
|
-
|
-
|
-
|
0,34%
|
-
|
0%
|
Cap Vert
|
-
|
5e
|
-
|
-89,22%
|
-100%
|
0%
|
Côte d`Ivoire
|
2e
|
-
|
-
|
52,74%
|
|
-
|
Gambie
|
-
|
-
|
-
|
38,44%
|
-
|
0%
|
G-Bissau
|
-
|
-
|
-
|
|
-
|
0%
|
Ghana
|
3e
|
2e
|
2e
|
52,87%
|
-36,92%
|
-43,9%
|
Guinée
|
-
|
-
|
5ex
|
65,95%
|
-
|
-97,6%
|
Liberia
|
-
|
-
|
-
|
70,12%
|
-
|
0%
|
Mali
|
4e
|
-
|
4e
|
38,55%
|
33,33%
|
-54,7%
|
Niger
|
-
|
3e
|
5e
|
64,69%
|
-95,83%
|
-97,5%
|
Nigeria
|
1er
|
1er
|
1er
|
134,32%
|
-14,83%
|
-3,4%
|
Sénégal
|
-
|
4e
|
3e
|
597966,67%
|
113555,5%
|
75658,2%
|
Sierra L
|
-
|
-
|
-
|
339,97%
|
-
|
0%
|
Togo
|
-
|
-
|
-
|
603,35%
|
-
|
-
|
Source : Calcul à partir des données de l'USITC
(2009)
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Annexe n°10 : Classification des pays
éligibles de la CEDEAO en fonction des secteurs qui leur sont
porteurs
Numéro du secteur Secteurs à forte croissance
Pays
1 Petroleum-exporting Nigeria
2 Predominantly mineral-exporting Guinée
3 Moderately mineral-exporting Niger, Sierra Leone
4 Cotton-exporting Benin, Burkina Faso, Mali
5 Fish-exporting Gambie, Senegal
6 Coffee, tea, and spice-exporting -
7 Other agriculture-exporting Ghana, Guinée Bissau
8 Apparel-exporting -
9 Transport services-exporting Cap Vert
Annexe n°10 : Part des différents produits
dans les exportations nationales totales
Source : USITC (2005b)
Pays
|
Produits (SITC)
|
Part des principaux produits dans les exportations
totales
|
Evolution de ces principaux produits entre 2004 et 2008
|
|
|
2000
|
2008
|
2004-2008
|
|
9
|
10,41%
|
50,76%
|
133,66%
|
Benin
|
3
|
57,81%
|
48,24%
|
2461,09%
|
|
0
|
24,48%
|
0,36%
|
442,70%
|
|
8
|
12,45%
|
50,77%
|
-3,57%
|
Burkina Faso
|
6
|
6,51%
|
14,70%
|
-46,58%
|
|
2
|
75%
|
9,57%
|
-96,98%
|
|
1
|
0
|
33,33%
|
-
|
Cap Vert
|
7
|
0
|
25,76%
|
-
|
|
8
|
30,64%
|
20,20%
|
-93,80%
|
|
3
|
65,51%
|
0
|
-
|
Gambie
|
7
|
1,05%
|
39,31%
|
6200%
|
|
9
|
23,68%
|
29,95%
|
2033,33%
|
|
0
|
51,58%
|
7,02%
|
77,04%
|
Guinée-Bissau
|
6
|
3,74%
|
89,63%
|
635%
|
|
9
|
92,89%
|
0,61%
|
-99,80%
|
|
3
|
25,65%
|
56,06%
|
137,63%
|
Ghana
|
0
|
34,43%
|
15,75%
|
-50,27%
|
|
6
|
30,33%
|
8,78%
|
-68,51%
|
Guinée
|
2
|
87,09%
|
78,58%
|
8,57%
|
|
3
|
0,007%
|
9,62%
|
146457,14%
|
Liberia
|
2
|
95,60%
|
98,14%
|
224,26%
|
|
7
|
29,29%
|
31,95%
|
-43,62%
|
Mali
|
9
|
14,39%
|
25,79%
|
-5,16%
|
|
8
|
47,51%
|
15,56%
|
-82,67%
|
Niger
|
3
|
0
|
92,20%
|
-
|
|
5
|
68,45%
|
0,23%
|
-97,86%
|
Nigéria
|
3
|
99,78%
|
99,50%
|
259,97%
|
|
3
|
0
|
56,99%
|
-
|
Sénégal
|
9
|
12,74%
|
19,01%
|
533,02%
|
|
8
|
33,26%
|
8,21%
|
4,76%
|
Sierra L
|
2
|
0,94%
|
82,03%
|
1087,41%
|
|
6
|
44,19%
|
9,94%
|
181,34%
|
|
0
|
20,93%
|
81,07%
|
619,46%
|
Togo
|
9
|
21,72%
|
16,72%
|
42,93%
|
|
3
|
52,04%
|
0
|
-
|
f
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Annexe n°11 : Taux globaux pour l'ensemble de la
CEDEAO
Part des produits primaires Taux d'accroissement annuel moyen des
Taux d'accroissement des
pour l'ensemble des pays exportations totales de la CEDEAO
exportations AGOA de la CEDEAO
de la CEDEAO
2000
|
2008
|
1999-2008
|
2003-2008
|
98,81%
|
99,40%
|
25,13%
|
210,54%
|
Annexe n°12 : Décomposition par pays des
sources de l'augmentation des exportations
Source : Calcul de l'auteur à partir des données de
l'USITC (2009)
Pays
|
Croissance des exportations entre 2004 et 2008 due à :
|
Evolution des exportations entre 2004 et 2008
|
-la variation de la
demande d'importation américaine
(a)
|
-la composition des biens d'exportation
(b)
|
-l'effet de compétitivité (AGOA)
(c)
|
Valeur
|
Part
|
Valeur
|
Part
|
Valeur
|
Part
|
Valeur
|
Benin
|
654,631072
|
2,22%
|
257,5021
|
-0,87%
|
29084,87
|
98,65%
|
29482
|
Burkina
|
250,95621
|
28,52%
|
53,00755
|
-6,02%
|
682,05
|
77,51%
|
880
|
Cap Vert
|
1596,25309
|
-101,93%
|
-753,3081
|
48,10%
|
-2408,94
|
153,83%
|
-1566
|
Gambie
|
198,191058
|
110,72%
|
-77,6689
|
-43,39%
|
58,47785
|
32,67%
|
179
|
Ghana
|
62400,5835
|
81,14%
|
54804,30
|
71,27%
|
-40303,9
|
-52,41%
|
76901
|
Guinée
|
27560,5687
|
65,05%
|
-10158,83
|
-23,98%
|
24967,26
|
58,93%
|
42369
|
G-Bissau
|
11416,1482
|
-43,16%
|
24554,50
|
-92,84%
|
-62418,6
|
236,01%
|
-26448
|
Mali
|
1588,960
|
111,51%
|
439,26
|
-30,83%
|
275,31
|
19,32%
|
1425
|
Niger
|
11546,9886
|
66,31%
|
22616,91
|
129,89%
|
-16750,9
|
-96,20%
|
17413
|
Sénégal
|
1287,8129
|
8,62%
|
-298,1185
|
-2,00%
|
13950,31
|
93,38%
|
14940
|
Sierra L
|
4657,48987
|
12,62%
|
-1252,95
|
-3,39%
|
33506,46
|
90,78%
|
36911
|
Source : Calcul à partir des données de l'USITC
(2009)
Description des différentes classes de
produits
Groupes de biens
|
Classe
|
Correspondance
|
Produits Non Manufacturés
|
0
|
Produits agricoles inclus les élevages mais exclus le
tabac, les boissons, les huiles végétales, les graisses et
cires
|
1
|
Boissons et tabac
|
2
|
Produits bruts exclus les produits pétroliers et
carburants
|
3
|
Carburants et produits pétroliers
|
4
|
Huiles végétales, graisses et cires
|
Produits Manufacturés
|
5
|
Produits chimiques et assimilés
|
6
|
Produits manufacturés issus directement des produits
bruts
|
7
|
Matériels et équipements de transport
|
8
|
Produits manufacturés divers
|
9
|
Produits non classés
|
Source : Auteur inspiré par la
nomenclature de l'USITC
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
|
2009
|
|
|
Annexe n°13 : Décomposition par produit des
sources de l'augmentation des exportations entre 2004 et 2005
Produits
|
|
|
|
|
Benin
|
Burkina
|
Cap Vert
|
Gambie
|
Ghana
|
|
|
Valeur
(en 1000 $)
|
Part
|
Valeur
(en 1000 $)
|
Part
|
Valeur
(en 1000 $)
|
Part
|
Valeur
(en 1000 $)
|
Part
|
Valeur
(en 1000 $)
|
Part
|
0
|
Evolution des exportations
|
-197
|
-
|
-106
|
-
|
179
|
-
|
45
|
-
|
12584
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
125,81
|
-64%
|
44,93
|
-42%
|
23,28
|
13%
|
0
|
0
|
9162,30
|
73%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
-322,81
|
164%
|
-150,93
|
143%
|
155,72
|
87%
|
45
|
100%
|
3421,70
|
27%
|
1
|
Evolution des exportations
|
0
|
-
|
34
|
-
|
42
|
-
|
-2
|
-
|
62
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
0
|
0%
|
21,76
|
64%
|
34,75
|
83%
|
0,70
|
-35%
|
16,85
|
27%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
0
|
0%
|
12,24
|
36%
|
7,25
|
17%
|
-2,70
|
135%
|
45,15
|
73%
|
2
|
Evolution des exportations
|
-66
|
-
|
7
|
-
|
6
|
-
|
0
|
-
|
12557
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
42,77
|
-65%
|
2,0007
|
29%
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4439,97
|
35%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
-108,77
|
165%
|
4,99
|
71%
|
6
|
100%
|
0
|
0
|
8117,03
|
65%
|
3
|
Evolution des exportations
|
14959
|
-
|
0
|
-
|
0
|
-
|
0
|
-
|
58569
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
0
|
0%
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
90552,38
|
155%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
14959
|
100%
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
-31983,38
|
-55%
|
4
|
Evolution des exportations
|
0
|
-
|
-30
|
-
|
-35
|
-
|
-8
|
-
|
42
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
0
|
0%
|
45,36
|
-151%
|
45,36
|
-130%
|
10,37
|
-130%
|
934,39
|
2225%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
0
|
0%
|
-75,36
|
251%
|
-80,36
|
230%
|
-18,37
|
230%
|
-892,39
|
-2125%
|
5
|
Evolution des exportations
|
37
|
-
|
3
|
-
|
55
|
-
|
34
|
-
|
351
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
0
|
0%
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4,51
|
13%
|
233,58
|
67%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-c)
|
37
|
100%
|
3
|
100%
|
55
|
100%
|
29,49
|
87%
|
117,42
|
33%
|
6
|
Evolution des exportations
|
-79
|
-
|
38
|
-
|
31
|
-
|
18
|
-
|
-5536
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
29,24
|
-37%
|
15,16
|
40%
|
2,53
|
8%
|
8,30
|
46%
|
9046,87
|
-163%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
-108,24
|
137%
|
22,84
|
60%
|
28,47
|
92%
|
9,70
|
54%
|
-14582,87
|
263%
|
7
|
Evolution des exportations
|
-299
|
-
|
481
|
-
|
1254
|
-
|
-1
|
-
|
3319
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
62,99
|
-21%
|
15,85
|
3%
|
34,83
|
3%
|
52,77
|
-5277%
|
107,42
|
3%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
-361,99
|
121%
|
465,15
|
97%
|
1219,17
|
97%
|
53,77
|
5377%
|
3211,58
|
97%
|
8
|
Evolution des exportations
|
-593
|
-
|
371
|
-
|
-2888
|
-
|
-6
|
-
|
-8096
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
130,46
|
-22%
|
47,33
|
13%
|
634,32
|
-22%
|
15,17
|
-253%
|
2133,53
|
-26%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
-723,46
|
122%
|
323,67
|
87%
|
-3522,32
|
122%
|
-21,17
|
353%
|
-10229,53
|
126%
|
9
|
Evolution des exportations
|
15720
|
-
|
82
|
-
|
-210
|
-
|
99
|
-
|
3049
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
5,86
|
0,0004%
|
5,55
|
7%
|
67,88
|
-32%
|
28,69
|
29%
|
577,60
|
19%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
15714,14
|
0,9996%
|
76,45
|
93%
|
-277,88
|
132%
|
70,31
|
71%
|
2471,40
|
81%
|
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
|
2009
|
|
|
Produits
|
|
|
|
|
Guinée
|
Guinée-Bissau
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Sierra Léone
|
|
|
Valeur
(en 1000 $)
|
Part
|
Valeur
(en 1000 $)
|
Part
|
Valeur
(en 1000 $)
|
Part
|
Valeur
(en 1000 $)
|
Part
|
Valeur
(en 1000 $)
|
Part
|
Valeur
(en 1000 $)
|
Part
|
0
|
Evolution des exportations
|
-1220
|
-
|
45
|
-
|
-38
|
-
|
-25
|
-
|
897
|
-
|
62
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
689,49
|
-57%
|
0
|
0%
|
72,30
|
-190%
|
40,85
|
-163%
|
225,88
|
25%
|
154,81
|
250%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
-1909,49
|
157%
|
45
|
100%
|
-110,30
|
290%
|
-65,85
|
263%
|
671,12
|
75%
|
-92,81
|
-150%
|
1
|
Evolution des exportations
|
-52
|
-
|
-2
|
-
|
-1018
|
-
|
-46
|
-
|
-22
|
-
|
0
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
18,25
|
-35%
|
0,70
|
-35%
|
357,30
|
-35%
|
25,97
|
-56%
|
7,72
|
-35%
|
0
|
0%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
-7025
|
135%
|
-2,70
|
135%
|
-1375,30
|
135%
|
-71,97
|
156%
|
-29,72
|
135%
|
0
|
0%
|
2
|
Evolution des exportations
|
31801
|
-
|
0
|
-
|
809
|
-
|
408
|
-
|
463
|
-
|
38882
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
12999,3
|
41%
|
0
|
0%
|
10,25
|
1%
|
44,27
|
11%
|
3,50
|
1%
|
75,28
|
1%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
18801,9
|
59%
|
0
|
0%
|
798,75
|
99%
|
363,73
|
89%
|
459,50
|
99%
|
38806,72
|
99%
|
3
|
Evolution des exportations
|
10259
|
-
|
0
|
-
|
0
|
-
|
16595
|
-
|
10226
|
-
|
0
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
33266,29
|
200%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
10259
|
100%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
-16671,29
|
-100%
|
10226
|
100%
|
0
|
0%
|
4
|
Evolution des exportations
|
240
|
-
|
-8
|
-
|
246
|
-
|
0
|
-
|
0
|
-
|
16
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
242,35
|
101%
|
10,37
|
-130%
|
79,05
|
32%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
9,07
|
57%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
-2,35
|
-1%
|
-18,37
|
230%
|
166,95
|
68%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
6,93
|
43%
|
5
|
Evolution des exportations
|
410
|
-
|
34
|
-
|
-9
|
-
|
-347
|
-
|
-484
|
-
|
-60
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
19,18
|
5%
|
4,51
|
13%
|
15,80
|
-176%
|
253,89
|
-73%
|
316,51
|
-65%
|
38,93
|
-65%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
390,82
|
95%
|
29,49
|
87%
|
-24,80
|
276
|
-600,89
|
173%
|
-801
|
165%
|
-98,93
|
165%
|
6
|
Evolution des exportations
|
-1005
|
-
|
18
|
-
|
-46
|
-
|
-93
|
-
|
149
|
-
|
-1871
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
2251,52
|
-224%
|
8,30
|
46%
|
50,17
|
-109%
|
106,12
|
-114%
|
42,59
|
29%
|
2390,48
|
-128%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
-3256,5
|
324%
|
9,70
|
54%
|
-96,17
|
209%
|
-199,12
|
214%
|
106,41
|
71%
|
-4261,48
|
228%
|
7
|
Evolution des exportations
|
-231
|
-
|
-1
|
-
|
1090
|
-
|
741
|
-
|
235
|
-
|
-368
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
95,12
|
-41%
|
52,77
|
-5277%
|
106,37
|
10%
|
78,64
|
11%
|
67,58
|
29%
|
279,09
|
-76%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
-326,12
|
141%
|
-54%
|
5377%
|
983,62
|
90%
|
662,36
|
89%
|
167,42
|
71%
|
-647,09
|
176%
|
8
|
Evolution des exportations
|
112
|
-
|
-6
|
-
|
89
|
-
|
125
|
-
|
447
|
-
|
-802
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
54,41
|
49%
|
15,17
|
-253%
|
143,41
|
161%
|
21,44
|
17%
|
207,73
|
46%
|
387,14
|
-48%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
57,59
|
51%
|
-21,17
|
353%
|
-54%
|
-61%
|
103,56
|
83%
|
239,27
|
54%
|
-1189,14
|
148%
|
9
|
Evolution des exportations
|
2055
|
-
|
99
|
-
|
302
|
-
|
55
|
-
|
3029
|
-
|
1052
|
-
|
Effet de la demande américaine (a)
|
1032,40
|
50%
|
28,69
|
29%
|
315,03
|
104%
|
326,44
|
594%
|
118,17
|
4%
|
69,73
|
7%
|
Effet de la compétitivité
-AGOA-(c)
|
1022,60
|
50%
|
70,31
|
71%
|
-13,03
|
-4%
|
-271,44
|
-494%
|
2910,83
|
96%
|
982,27
|
93%
|
Source : Calcul à partir des données de l'USITC
(2009)
i
KONATE/Mémoire-Master-NPTCI/Impact de l'AGOA sur les
exportations des pays éligibles de la CEDEAO
Annexe 14 : Evolution du PIB par habitant des pays de
la CEDEAO
Source : Calcul à partir des données de l'IMF
(2009)