CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Plusieurs théories économiques tentent
d'analyser l'impact de la dette extérieure sur la croissance
économique. Parmi elles, celle selon laquelle le service de la dette
extérieure agit négativement sur la croissance économique
par le biais de l'investissement privé nous a particulièrement
intéressés dans le cadre de l'économie ivoirienne.
L'étude a eu pour objectif d'analyser le lien qui a
existé entre le service payé de la dette extérieure,
l'investissement privé et la croissance économique.
Pour la réalisation de ce travail, la démarche
méthodologique a consisté à faire une revue des
études antérieures sur le triptyque. Ce lien a ensuite fait
l'objet d'une étude économétrique à l'aide du
logiciel EVIEWS 5 sur la base de données collectée à la
DDP et à DCPE-Côte d'Ivoire. Nos hypothèses de recherche
étaient qu'il existait un équilibre de long terme entre les trois
variables et qu'il y avait une causalité entre d'une part, le service
payé de la dette extérieure et l'investissement privé et
entre celui-ci et le niveau du PIB d'autre part.
A l'issue de l'étude économétrique, les
résultats suivants ont été dégagés:
· il existe une relation d'équilibre de long terme
entre le service payé de la dette extérieure, l'investissement
privé et la croissance économique en Côte
d'Ivoire c'est-à-dire qu'ils évoluent au même taux
à long terme;
· l'investissent privé cause au sens de Granger la
croissance économique en Côte d'Ivoire. Donc les autorités
peuvent mener des politiques de croissance en agissant sur l'investissement
privé;
· les valeurs passées du service payé de la
dette extérieure ne permettent pas de mieux prévoir les valeurs
de l'investissement privé en Côte d'Ivoire (absence de
causalité) ;
· à long terme, l'investissement privé agit
positivement et significativement sur le PIB ;
· à court terme, l'investissement privé et
le service payé de la dette extérieure agissent significativement
sur le PIB. Le premier ayant un effet positif et le second un effet
négatif.
En vue d'atteindre les objectifs de croissance pour
l'économie ivoirienne et de relever le défi de la lutte contre la
pauvreté et du développement, nous proposons les recommandations
de politique économique suivantes :
· les résultats confirment le rôle moteur de
l'investissement privé dans la croissance économique en
Côte d'Ivoire. L'Etat doit donc continuer sur sa lancée concernant
la stimulation de l'investissement privé à travers la relecture
du code des investissements et l'instauration d'un climat des affaires plus
attrayant en vue d'atteindre les objectifs de croissance tant
recherchés ;
· la politique de relance de l'économie à
travers l'investissement privé ne doit pas se focaliser sur le montant
payé dans le service de la dette extérieure, car même si
celui-ci agit négativement et significativement sur le PIB à
court terme, il ne cause pas au sens de Granger l'investissement privé.
Donc tous les moyens doivent être mis en oeuvre pour l'atteinte du
point de décision de l'initiative PPTE par la Côte d'Ivoire en vue
de l'obtention d'une réduction considérable et définitive
du poids de la dette extérieure. Ce phénomène entrainera
sans doute une diminution du service payé de la dette extérieure
qui permettra à l'Etat de s'engager dans des projets d'investissement
public et constituera un signal fort pour l'investissement du secteur
privé ;
· les nouveaux engagements de l'Etat en termes de dettes
extérieures devraient être analysés sérieusement,
notamment sous l'angle de leur incidence actuelle et future sur le budget de
l'Etat. Car il est inconcevable d'emprunter alors que les activités
entreprises ne présentent qu'un impact aléatoire sur la
croissance, sans générer en contrepartie de ressources
budgétaires ;
· le renforcement des capacités institutionnelles
et la bonne gouvernance apparaissent aujourd'hui nécessaires en
Côte d'Ivoire, pour surmonter les contraintes liées au
problème fondamental de l'endettement et de l'investissement. Leur cadre
institutionnel et réglementaire influe sur l'efficacité du
secteur privé. En effet, l'Etat de droit (le pouvoir judiciaire et la
police) et la réduction de la corruption sont autant de facteurs qui
accordent le droit à l'égalité des chances et pour
lesquels la pleine participation de la société et des partenaires
au développement reste très sensible.
Il est évident que l'atteinte des objectifs de
croissance pour l'économie ivoirienne à travers la redynamisation
de l'investissement et un regain de la confiance des partenaires au
développement passe par de l'organisation très prochaine
d'élections transparentes et apaisées.
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