UFR-SEG/CIRES
PROGRAMME DE FORMATION EN GESTION
DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
Union-Discipline-Travail
UNIVERSITE DE
COCODY
THÈME
LIEN ENTRE LE SERVICE PAYÉ DE LA DETTE
EXTERIEURE, L'INVESTISSEMENT PRIVÉ ET LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN
CÔTE D'IVOIRE
D.E.S.S.
Hautes Etudes en Gestion de la Politique
Economique
11ème Promotion
(2009-2010)
PRESENTE PAR :
M. DIARRA Oumar
SOUS LA DIRECTION DE :
· Dr. AHOUNOUD Benié
Enseignant -Chercheur/ UFR-SEG
· M. ZIKEY Célestin
Sous Directeur des études à la
DDP
Juillet 2010
DEDICACE
À :
· la mémoire de mon père, feu Kalifa
DIARRA ;
· Kalifa DIARRA, mon fils.
Puisse l'ésotérisme de l'homonymie
transmettre à celui-ci les immenses qualités humaines qu'avait
celui-là.
DIARRA Oumar
Auditeur GPE d'Abidjan, 11ème
Promotion
REMERCIEMENTS
Je remercie tout d'abord le tout puissant ALLAH, de m'avoir
donné la force de terminer ce travail.
Ensuite mes remerciements vont à l'endroit
de :
· Docteur Séca Paul ASSABA, Directeur du
Programme GPE ;
· Docteur AHOUNOUD Benié Enseignant -Chercheur/
UFR-SEG pour avoir accepté de diriger ce travail ;
· M. ZIKEY Célestin Sous Directeur des
études à la DDP pour l'encadrement de ce travail sur le plan
professionnel ;
· tout le personnel de la DDP ;
· ma soeur OUÉLOGO Mariam pour son
soutien.
Je ne saurais terminer ces propos sans témoigner de
ma reconnaissance à la famille DIARRA, de Kati Malibougou (Mali) pour
son soutien tout long de cette année d'étude.
A tous ceux qui ont contribué à la
réalisation de ce travail, trouvez ici l'expression de ma profonde
gratitude.
AVANT PROPOS
Dans le cadre de leur formation, les auditeurs du Programme de
Formation en Gestion de la Politique Economique (GPE) effectuent à la
fin de leur formation, un stage professionnel dans les organismes
internationaux, les institutions publiques, parapubliques ou privées. Ce
stage permet à l'auditeur d'appliquer sur le terrain les connaissances
acquises durant la phase théoriques et constitue une occasion
d'échanges fructueuses entre l'auditeur et le personnel de l'institut
d'accueil.
La fin du sage est sanctionnée par la rédaction
d'un mémoire professionnel dont le thème est choisi en
association avec l'institution d'accueil de l'auditeur. Ce mémoire
professionnel fait l'objet d'appréciation par un jury lors d'une
soutenance.
Le présent mémoire a été
élaboré à l'issue de (3) mois de stage du 1er
Avril 30 Juin 2010, dont deux (2) mois par alternance et un (1) mois à
temps plein à la Direction de la Dette Publique (DDP). L'étude a
porté sur le thème suivant : « lien entre le service
payé de la dette extérieure, l'investissement privé et la
croissance économique en Côte d'Ivoire».
SIGLES ET
ABREVIATIONS
|
ACBF: African Capacity Building Foundation
|
ADF : Augmented Dickey-Fuller
|
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
|
CAPEC : Cellule d'Analyses de Politique Economique du
CIRES
|
CIRES : Centre Ivoirien des Recherches Economiques et
Sociales
|
DCPE : Direction de la conjoncture et de la Prévision
Economique
|
DDP : Direction de le Dette Publique
|
DESS : Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées
|
F CFA : Franc de la Communauté Financière
Africaine
|
FMI : Fonds Monétaire International
|
GPE : Gestion de la Politique Economique
|
KPSS: Kwiatkoswski-Phillips-Schmidt-Shin
|
PIB : Produit Intérieur Brut
|
PIP : Plan d'Investissement Public
|
PP : Phillips-Perron
|
PPTE : Pays Pauvres Très Endettés
|
PRI : Pays à Revenu Intermédiaire
|
SEG : Sciences Economiques et de Gestion
|
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine
|
UFR : Unité de Formation et de Recherche
|
VAN : Valeur Actualisée Nette
|
VAR : vector AutoRegressive
|
VEC : Vector Error Correction
|
RESUME
La problématique de l'endettement extérieur
renferme plusieurs théories dans la littérature
économique. Nous nous sommes particulièrement
intéressés à celle, selon laquelle le service de la dette
extérieure agit négativement sur la croissance économique
par le biais de l'investissement privé dans le cadre l'économie
ivoirienne.
Notre démarche méthodologique a
consisté dans un premier, temps à faire une revue des
études antérieures sur l'évolution du triptyque. Dans un
second temps, l'analyse économétrique a fait intervenir les
notions d'équilibre de long terme, de causalité au sens de
Granger et l'estimation d'un modèle à correction
d'erreur.
De cette étude économétrique les
résultats suivants ont été
dégagés :
· il existe une relation d'équilibre de long
terme entre le service payé de la dette extérieure,
l'investissement privé et la croissance économique en Côte
d'Ivoire c'est-à-dire qu'ils évoluent au même taux
à long terme;
· l'investissent privé cause au sens de
Granger la croissance économique en Côte d'Ivoire, les
autorités peuvent mener des politiques de croissance en agissant sur
l'investissement ;
· les valeurs passées et présentes du
service payé de la dette extérieure ne permettent pas de mieux
prévoir les valeurs de l'investissement privé en Côte
d'Ivoire (absence de causalité) ;
· à long terme, l'investissement privé
agit positivement et significativement sur le PIB ;
· à court terme, l'investissement privé
et le service payé de la dette extérieure agissent
significativement sur le PIB. Le premier ayant un effet positif et le second un
effet négatif.
Au vu de ces résultats, les recommandations de
politiques économiques suivantes ont été faites :
· l'Etat ivoirien doit continuer sur sa lancée
concernant la stimulation de l'investissement privé à travers
la relecture du code des investissements et l'instauration d'un climat des
affaires plus attrayant en vue d'atteindre les objectifs de croissance tant
recherchés ;
· la politique de relance de l'économie
à travers l'investissement privé ne doit pas se focaliser sur le
montant payé dans le service de la dette
extérieure ;
· l'initiative PPTE est une opportunité
à ne pas manquer en vue de l'obtention d'une réduction
considérable et définitive du poids de la dette
extérieure ;
· les nouveaux engagements de l'Etat en termes de
dettes extérieures devraient être analysés
sérieusement, notamment sous l'angle de leur incidence actuelle et
future sur le budget de l'Etat ;
· le renforcement des capacités
institutionnelles et la bonne gouvernance apparaissent aujourd'hui
nécessaires, en Côte d'Ivoire pour surmonter les contraintes
liées au problème fondamental de l'endettement et de
l'investissement.
SOMMAIRE
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
AVANT PROPOS
iii
SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
RESUME
v
SOMMAIRE
vi
LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES
vii
INTRODUCTION GENERALE
1
PRÉMIERE PARTIE : REVUE DES
ÉTUDES ANTÉRIEURES ET APERÇU SUR L'ÉVOLUTION DU
SERVICE PAYÉ DE LA DETTE EXTÉRIEURE, DE L'INVESTISSEMENT
PRIVÉ ET DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN CÔTE D'IVOIRE
5
CHAPITRE I : BASES THEORIQUES ET
ETUDES EMPIRIQUES DES RELATIONS ENTRE LE SERVICE PAYE DE LA DETTE EXTERIEURE,
L'INVESTISSEMENT PRIVE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
6
CHAPITRE II : EVOLUTION DU SERVICE PAYE DE LA
DETTE EXTERIEURE, DE L'INVESTISSEMENT PRIVE ET DU PIB EN COTE D'IVOIRE DE 1980
À NOS JOURS
14
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DU
LIEN DU TRIPTYQUE
18
CHAPITRE III : APPROCHE
METHODOLOGIQUE
19
CHAPITRE IV : APPLICATION
ECONOMETRIQUE AU CAS IVOIRIEN
24
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
36
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
viii
ANNEXES
x
TABLE DES MATIERES
xxii
LISTE DES TABLEAUX
ET DES GRAPHIQUES
|
|
LISTE DES TABLEAUX
|
Tableau1 : Evolution de l'encours, des services payés
et des arriérés de la dette extérieure de 1980 à
1993...................15
|
Tableau 2 : Statistiques descriptives des séries
utilisées......................................................................................................22
|
Tableau 3 : Coefficients de corrélation entre les
variables.................................................................................................22
|
Tableau4 : résultat test ADF en
niveau..............................................................................................................................25
|
Tableau 5 : résultat test ADF en différence
première........................................................................................................26
|
Tableau 6 : Retard optimal selon les critères
d'information..............................................................................................26
|
Tableau 7: Identification du modèle de
cointégration........................................................................................................27
|
Tableau 8: résultat du test de cointégration de
Johansen................................................................................................28
|
Tableau 9: résultat de l'estimation du
VEC........................................................................................................................29
|
Tableau 10: résultat test de causalité au sens
de
Granger................................................................................................30
|
|
LISTE DES GRAPHIQUES
|
|
Graphique 1: Courbe de Laffer de la dette
extérieure ........................................................................................................8
|
Graphique 2: Relation
dette/investissement..........................................................................................................................9
|
Graphique 3: Evolution du taux de croissance du PIB, du taux des
services payés de la dette extérieure et du taux d'investissement
privé de 1994 à
2007................................................................................................................................16
|
Graphique 4 : Evolution comparée du logarithme du PIB
et de celui de l'investissement
privé......................................23
|
Graphique 5 : Evolution comparée du logarithme du PIB
et de celui de du service de la
dette......................................24
|
Graphique 6: Evolution comparée du logarithme du PIB et de
celui de du service de la dette.......................................24
|
Graphique 7: fonctions de réponse
impulsionnelle............................................................................................................31
|
INTRODUCTION GENERALE
Du début des années 1960 aux années
1977-78, la Côte d'Ivoire a connu une croissance essentiellement
liée aux exportations du café et du cacao. Le PIB s'est accru
alors de plus de 7% par an en moyenne. On a parlé de miracle ivoirien et
la Côte d'Ivoire a intégré le cercle des pays à
revenu intermédiaire (PRI).
Cette croissance qui était fondée sur
l'exportation des produits agricoles a tourné à la dérive
avec le retournement des cours du café et du cacao qui ont
diminué de 40% entre 1978 et 1986 alors que la dynamique d'importations
avait continué sur sa lancée. Cette chute de la valeur des
exportations a inversé le résultat du solde commercial, qui, de
largement excédentaire, est devenu déficitaire à partir de
1979.
L'Etat ivoirien s'était à la faveur de la
croissance engagé sur d'importants programmes d'investissement1(*) il devait ainsi faire face
à un accroissement continu de ses dépenses d'investissement. En
1981, selon les chiffres de la Banque Mondiale, les dépenses publiques
d'investissement ont dépassé de 40% celles inscrites au Plan
d'Investissement Public (PIP) pour les cinq années
précédentes.
Par ailleurs, la chute brutale de l'épargne
privée lui a compliqué la tâche. Face au retournement de la
conjoncture, les entreprises étrangères ont rapatrié
massivement leurs bénéfices, tandis que les travailleurs
étrangers ont transféré une grosse partie de leur
épargne en dehors des frontières. L'épargne brute totale a
baissé respectivement de 5%, 13% et 70% en 1978, 1979 et 19802(*).
Privé d'épargne domestique et coincé par
la baisse des recettes d'exportation, l'État a répondu à
ses besoins de financement par un endettement extérieur massif. Le pays
a connu en 1980 comme la plupart des pays de l'UEMOA, sa première crise
de paiements extérieurs. Le déficit de la balance des paiements a
atteint les 18% du PIB, le service de la dette a approché les 40% du
PIB. En termes de montant, le service dû de la dette extérieure
est passé de 116.6 milliards de FCFA en 1978 à 201.4 milliards de
FCFA en 1980 pour atteindre 322.3 milliards de FCFA en 19813(*).
Cette crise de la dette extérieure s'est
accompagnée d'un rétrécissement de l'investissement
privé et des taux de croissance économique très faibles
voir négatifs. En effet, le taux de croissance moyen du PIB a
été environ de -0,31% entre 1980 et 1990 et l'investissement
privé ne représentait en moyenne qu'environ 5% du PIB sur la
même période, pendant que le service payé de la dette
extérieure dépassait les 240 milliards FCFA en moyenne par an.
La situation récente n'est guère plus
reluisante, car le pays a connu une croissance moyenne annuelle du PIB
d'environ -0,23% entre 2000 et 2007. L'investissement privé ne
représente qu'environ 10% du PIB sur la même période.
Malgré tous les accords d'allègement de la dette
extérieure obtenus à la fin de la période4(*), le service payé de la
dette extérieure a dépassé une moyenne annuelle de 180
milliards de FCFA.
Au regard de ce qui précède, on est
poussé à se demander quel genre de lien a-t-il
existé entre le service payé de la dette extérieure,
l'investissement privé et la croissance économique en Côte
d'Ivoire ?
Par définition, le service de la dette est
composé de l'amortissement du principal emprunté augmenté
du remboursement de l'intérêt, il est généralement
évalué annuellement. Il faut faire la distinction entre le
service dû et le service payé, le service
dû représente l'ensemble de la dette (principal et
intérêt) échu que l'Etat doit payer, le service payé
représente le montant effectivement payé par l'Etat5(*). La différence vient en
augmentation des arriérés ;
Selon Guerrien (2002), «l'investissement est une
opération qui consiste-pour une entreprise ou pour un pays à
augmenter le stock de moyen de production (machines, équipements, de
tous types, infrastructures, biens de tout ordre, mais aussi acquisition de
connaissance et de formation des hommes), avec pour perspective une production
future »6(*)
La seule différence entre l'investissement public et
privé provient de l'identité de l'investisseur. L'investissement
est donc public ou privé selon qu'il soit effectué par l'Etat ou
par un opérateur privé. L'investissement est
considéré dans tous les modèles de croissance comme le
facteur le plus déterminant de la croissance économique.
Selon PERROUX7(*), la croissance « c'est
l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues
(chacune de ces périodes comprenant plusieurs cycles
quasi-décennaux) d'un indicateur de dimension : pour une nation, le
produit global net en terme réels. Ce n'est pas, il est
nécessaire d'y insister au rebours d'une attitude qui se repend,
l'augmentation du produit réel par habitant ».8(*)
Contrairement à la notion de développement qui a
un caractère qualitatif et qui nécessite des changements sur
plusieurs plans, la croissance est évaluée de façon
quantitative.
Notre étude analyse le lien entre ces trois variables
macroéconomiques en Côte d'Ivoire. Plus précisément,
elle essaye de répondre aux questions suivantes :
· le service payé de la dette extérieure
est-t-il un déterminant important du niveau de l'investissement
privé en Côte d'Ivoire ?
· l'investissement privé joue-t-il son rôle
de précurseur de la croissance économique dans l'économie
ivoirienne?
· les faibles taux de croissance économique
connus à partir des années 1980 en Côte d'Ivoire
trouvent-t-ils leur explication dans le niveau élevé du service
de la dette extérieure ?
Les avis divergent dans la littérature
économique sur le lien entre l'endettement extérieur,
l'investissement et la croissance.
Si les Keynésiens considèrent que l'endettement,
en général, n'entraîne pas de coût du fait des
investissements nouveaux qu'il génère, lorsqu'il existe un sous
emploi des ressources productives, les classiques assimilent l'endettement
à un impôt futur. Hayek (1989), par exemple,
dénonce la croissance réalisée grâce aux prêts
extérieurs comme une croissance artificielle, fondée sur un
investissement supérieur à l'effort d'épargne de la nation
et provoquant un ajustement par l'inflation.
Il n'est pas aisé d'analyser le lien entre le service
payé de la dette extérieure l'investissement privé et la
croissance économique dans la mesure où les canaux par lesquels
le service de la dette extérieure influence la croissance
économique sont complexes.
L'analyse de cette relation nous a permis de faire une revue
des études antérieures sur la question. Sur le plan empirique,
l'étude a permis de déterminer l'existence ou non d'une relation
d'équilibre de long terme entre les variables de l'étude
c'est-à-dire de déterminer si elles évoluent ou non long
terme au même taux. Elle a aussi permis de déterminer si la
connaissance des valeurs passées et présentes des unes, permet de
mieux prédire la valeur des autres (le sens de la causalité entre
les variables). Après analyse de ces différentes relations, nous
avons fait des recommandations de politique économique aux
autorités ivoiriennes.
L'objectif général de l'étude
était d'analyser les relations entre le service de la dette
extérieure, l'investissement privé et la croissance
économique.
De façon spécifique, elle a cherché
à :
· déterminer le sens de causalité entre le
service de la dette extérieure, l'investissement privé et la
croissance économique;
· analyser l'existence ou non d'une relation
d'équilibre de long terme entre les variables ;
· rechercher les réactions des unes suite à
un choc sur les autres (analyse impulsionnelle).
Notre hypothèse de base stipulait qu'il existe une
relation de causalité entre le service de la dette extérieure et
l'investissement privé d'une part et entre ce dernier et la croissance
économique d'autre part. Les hypothèses suivantes ont
été testées :
· il existe une relation d'équilibre de long terme
entre le service payé de la dette extérieure, l'investissement
privé et le niveau du PIB;
· l'investissement privé cause au sens de Granger
le PIB ;
· l'investissement privé et le PIB
réagissent différemment à un choc sur le service
payé de la dette extérieure.
L'approche méthodologique a consisté dans un
premier temps, à faire une revue des études antérieures et
un aperçu sur l'évolution du triptyque en Côte d'Ivoire.
Dans un second temps, nous avons procédé à la
vérification empirique de nos hypothèses de recherche. Pour cela,
nous avons utilisé une approche économétrique basée
sur l'étude de la cointégration de Johansen et l'analyse de la
causalité au sens de Granger. L'étude économétrique
a été faite à l'aide du logiciel EVIEWS 5 à partir
des données secondaires fournies par la Direction de la Dette Publique
(DDP) et la Direction de la Conjoncture et de la Prévision Economique
(DCPE) de la Côte d'Ivoire.
Notre étude a été structurée en
deux grandes parties. Une première partie a été
consacrée à la revue de la littérature et des
études empiriques du triptyque. La seconde partie a porté sur
l'analyse empirique des relations.
PRÉMIERE PARTIE : REVUE DES ÉTUDES
ANTÉRIEURES ET APERÇU SUR L'ÉVOLUTION DU SERVICE
PAYÉ DE LA DETTE EXTÉRIEURE, DE L'INVESTISSEMENT PRIVÉ ET
DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN CÔTE D'IVOIRE
CHAPITRE I : BASES THEORIQUES
ET ETUDES EMPIRIQUES DES RELATIONS ENTRE LE SERVICE PAYE DE LA DETTE
EXTERIEURE, L'INVESTISSEMENT PRIVE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
1.1. les canaux de
transmission
Un aperçu sur les canaux par lesquels le service
payé de la dette extérieure influence la croissance
économique nous renvoie à l'équation d'équilibre Y
= C+I+G+(X-M).
Où :
· Y représente le PIB ;
· C représente la
consommation ;
· I représente l'investissement ;
· G représente les dépenses publiques
· X, les exportations ;
· M, les importations.
De cette relation, on peut déduire que la variation du
revenu, représentant la croissance économique, par la variation
de ses variables indépendantes qui sont la consommation, les
investissements les dépenses publiques et les exportations nettes des
importations.
Tous les modèles de croissance, qu'ils soient
d'inspiration néoclassique ou keynésienne, accordent à
l'investissement une fonction essentielle dans la croissance. La croissance
étant fortement lié à l'investissement dans ces
modèles, il faut alors investir en capital physique ou social pour
élever la croissance.
Ainsi, HARROD (1939)8(*) soutient que l'investissement exerce un double effet
dans l'économie : un effet de revenu qui détermine le revenu et
la demande globale (avec amplification par le biais du multiplicateur qui
exprime l'aspect demande) et un effet de capacité par lequel, il
accroît également la capacité de production : c'est
l'aspect offre.
L'impact du service payé de la dette extérieure
sur le PIB, passe par tous les éléments sus cités entrant
dans sa formation :
· la consommation : la
réduction des ressources interne causée par le paiement du
service de la dette extérieure joue négativement sur la
consommation ;
· l'investissement :
théoriquement un service de la dette de plus en plus croissant
joue sur les deux composantes de l'investissement. Constatant l'augmentation du
service de la dette, les investisseurs privés anticipent une
augmentation de l'impôt de la part de l'Etat. Ce qui les amène
à diminuer leur investissement. De même, le paiement du service de
la dette réduit les ressources disponibles pour l'investissement
privé et oblige l'Etat à modifier la structure de ses
dépenses (Selon la théorie de la contrainte de liquidité
ou de l'effet d'éviction).
· les dépenses publiques :
un service de la dette élevé obligera l'Etat à faire des
efforts dans son budget de consommation pour faire face au service de la dette.
Ceci contribuera à diminuer le volume de la consommation
globale ;
· importation : le service la dette
l'affecte en les réduisant. Le service de la dette devant être
payé en devise, l'Etat peut ainsi renoncer à l'importation
d'intrants ou de biens d'équipement pour pouvoir dégager la
quantité de devises nécessaire au remboursement de la dette, ce
qui va affecter la production.
· l'exportation : les facteurs sus
indiqués affectent la production et la productivité de
l'économie considérée, cela diminue la
compétitivité des entreprises et réduit les
capacités d'exportation.
1.2. revue de la littérature
L'approche traditionnelle de la croissance transmise par les
mouvements de capitaux fait un lien entre financement extérieur,
investissement et croissance. Les capitaux étrangers, en fournissant un
complément d'épargne et des devises, devraient permettre une
croissance accélérée des économies
bénéficiaires.
Toutefois, l'expérience des pays très
endettés montre qu'il y a un seuil au-delà duquel l'impact de
l'endettement sur la croissance devient négatif. Rina et
Benedict (2004) estiment ce seuil à environ 50% du PIB pour la
valeur actualisée du stock de la dette extérieure, 20-25% pour la
Valeur Actualisée Nette (VAN) et de 100 à 105% pour la valeur
nette de la dette extérieure en pourcentage des exportations.
Comment un taux d'endettement élevé induit-il un
faible taux de croissance économique ? Quels sont les canaux de
transmission des effets de la dette sur la croissance ?
L'effet négatif de l'endettement sur la croissance
trouve son explication dans l'hypothèse du fardeau virtuel de la dette
"overhang debt" mis en évidence par (Krugman, 1987 ;
Sachs, 1984). En effet, selon cette hypothèse, lorsque
les investisseurs aussi bien domestiques qu'étrangers présagent
que le niveau de la dette dépassera la capacité de remboursement
du pays débiteur, ils envisagent une diminution de leur investissement
anticipant ainsi sur une hausse du taux d'impôt de la part de l'Etat pour
faire face au service de la dette qui augmente. En effet, un niveau
d'endettement élevé signifie que l'Etat sera contraint
d'augmenter les taxes pour payer le service. L'anticipation de la hausse de
taxation décourage le secteur privé qui réduit ses
investissements. Cette baisse des investissements affecte alors le taux de la
croissance économique.
La courbe de Laffer10(*) fut reprise dans le cadre des
contrats de dette souveraine (Krugman (1988b),
Froot (1989), Sachs (1988, 1989a),
Claessens (1990)) pour rendre compte de la relation entre
valeur nominale et valeur de marché de la dette. Elle montre que le fait
d'annuler une partie de la dette peut accroître le montant
espéré du remboursement11(*).
La relation se présente sous la forme d'une courbe en
forme de U inversé dont l'abscisse correspond à l'encours de la
dette et l'ordonnée à la valeur attendue du remboursement. A
gauche du point d'inflexion, la courbe se confond avec la première
bissectrice puis, pour un niveau élevé d'endettement, passe en
dessous. Au-delà du point d'inflexion (D*), le montant
espéré du remboursement diminue lorsque la dette augmente (cf.
figure 1).
Graphique 1: Courbe de Laffer de la dette
extérieure
Source: Khadija Idlemouden & Marc Raffinot
(2005), Le fardeau virtuel de la dette extérieure EURIsCO,
Université Paris Dauphine cahier n° 2005-03
L'enseignement principal de la courbe de Laffer de la dette
est qu'au-delà d'un certain seuil le pays débiteur n'est plus
incité à s'ajuster et que l'intérêt du
créancier est alors de réduire l'encours delà dette.
Dans le même contexte, Obstfeld et
Rogoff (1996)12(*) illustrent cette relation entre dette et
investissement avec une fonction d'utilité logarithmique et une fonction
de production linéaire (donc de type "modèle AK" en croissance
endogène). Ce cas particulier (un des seuls qui puisse être
résolu analytiquement) est illustré par la Figure 2 ci
dessous.
Graphique 2: Relation
dette/investissement
Source: Khadija Idlemouden & Marc Raffinot
(2005), le fardeau virtuel de la dette extérieure, EURIsCO,
Université Paris Dauphine cahier n° 2005-03
DM représente le montant
maximal prêté au delà duquel le pays choisira le
défaut de paiement
L'axe AA' représente la
tendance de l'investissement lorsque le pays à intérêt
à rembourser
L'axe AA'' représente la
tendance de l'investissement lorsque la dette devient insoutenable
La relation entre l'investissement et le montant de la dette
est ainsi mise en évidence. Lorsque le pays a intérêt
à rembourser la dette d'une part (D< DM), et lorsqu'il n'y a pas
intérêt (D> DM) (cette seconde situation correspondant au debt
overhang).
Lorsque la dette est inférieure à DM,
l'investissement se situe sur la droite AA'. Lorsque la dette devient
"insoutenable ", l'investissement "saute" du point B au point C et se situe
désormais sur la droite AA''. En cas d'incertitude, Obstefd et
Rogoff estiment que le saut de B à C devient plus progressif
(ligne XX').
Aussi, il est possible qu'un service de la dette publique
extérieure croissant force l'État à réduire ses
dépenses d'investissement. Si l'investissement privé est
lié positivement à l'investissement public (notamment à
travers la mise à disposition d'infrastructures) comme c'est le cas en
côte d'Ivoire13(*),
il en résulte une réduction de l'investissement privé
(Aglietta & Moatti, 2000, p. 88).
Les travaux de Agénor et Montiel
(1996) ; de Hjertholm (1998) et al. tirent la conclusion
selon laquelle plus la dette publique augmente, plus grande est l'incertitude
quant aux actions et mesures de politiques économiques que le
gouvernement sera amené à initier pour honorer le service.
Dans de telle situation, les investisseurs privés
préfèrent s'abstenir pour les dépenses de capital
(Serven, 1997). Ceux qui décident de réaliser
des investissements, malgré cet environnement incertain, le font dans
des secteurs d'activités profitables dans le court terme, au
détriment des investissements productifs qui ne sont rentables
qu'à moyen et long terme.
Selon Oks et Wiijnbergen (1995),
L'accroissement de la dette extérieure et le climat d'incertitude qu'il
crée peut aussi s'accompagner d'une augmentation de sortie de capitaux,
si le secteur privé anticipe une imminente dévaluation ou une
augmentation des taxes. Cela a pour conséquence la réduction des
ressources disponibles pour le financement des investissements nouveaux ou de
renouvellement.
Selon la théorie de la contrainte de liquidité
ou "effet d'éviction", le paiement du service de la dette réduit
les ressources disponibles pour l'investissement privé et oblige l'Etat
à modifier la structure des dépenses publiques. En effet, un
service de la dette très élevé entraîne, toutes
choses égales par ailleurs, une augmentation du déficit
budgétaire et donc une réduction de l'épargne publique.
Cela peut induire une hausse des taux d'intérêts ou réduire
le crédit disponible pour le secteur privé. Ce qui, au bout du
compte, affecte négativement la croissance économique.
Enfin un service de la dette trop élevé peut
aussi avoir un effet négatif sur la croissance économique
à travers le compte extérieur, pour importer des biens non
produits localement le pays a besoin de devises. Lorsque le service de la dette
extérieure est très élevé, il est contraint de
compresser ses importations d'intrants ou de biens d'équipement, afin de
dégager des ressources pour honorer ses engagements. Cette compression
des importations entraîne alors la baisse du volume de la production,
à cause de l'insuffisance d'intrants, ou la baisse de la
productivité causée par le non renouvellement des
équipements. Cela agit négativement sur la croissance
économique.
1.3. travaux empiriques
Les travaux empiriques sur ce thème se sont
multipliés, notamment pour étudier le cas de la décennie
quatre-vingt en Amérique latine (Cohen, 1993 et 1995).
Obstfeld et Rogoff (1996, p. 381 et suivantes) en
présentent une synthèse approfondie, qui relève que
l'impact de la dette sur l'investissement tel qu'il est mesuré par les
études empiriques est le plus souvent extrêmement faible.
Beaucoup d'études portent sur des coupes transversales
ou des panels. D'autres études, plus rares, portent sur des pays
particuliers, comme celle que Borenzstein (1991) a
consacrée aux Philippines, et qui conclut que la dette extérieure
a un effet dissuasif sur l'investissement privé. Selon lui, un taux
d'endettement élevé freine indirectement l'investissement
productif de plusieurs manières : taux d'intérêt
réels domestiques élevés, faible rentabilité due
à une baisse d'activité économique.
Rockerbie (1994) a étudié
séparément plusieurs pays d'Amérique latine. Son analyse
économétrique montre que l'impact de l'endettement sur
l'investissement privé est généralement positif avant 1981
(sauf au Mexique), mais qu'il se réduit fortement après la crise
de 1982, sans devenir systématiquement négatif. Par ailleurs, il
montre que la sensibilité de l'investissement privé aux autres
déterminants de l'investissement se modifie après la crise de
l'endettement.
PATTILLO, POIRSON et RUCCI (2002)14(*) à partir d'un
échantillon qui regroupe près d'une centaine de pays en
développement suivis sur une période de trente ans. Il
apparaît aussi que, l'écart de croissance entre les pays peu
endettés (moins de 100 % des exportations ou de 25 % du PIB) et les pays
très endettés (plus de 367 % des exportations ou de 95 % du PIB)
est, en moyenne, supérieur à 2 % par an. Ils estiment aussi
qu'un allègement de la dette de 200% à 100% des exportations
pour ces pays permettrait, d'enregistrer un gain de croissance par habitant de
l'ordre de 1/2 à 1 point.
Les résultats des travaux empiriques sur l'impact
spécifique du service de dette extérieure sur la croissance
économique sont cependant contradictoires. L'hypothèse
généralement vérifiée par les chercheurs est qu'il
affecte la croissance économique à travers ses effets sur la
structure des dépenses publiques et sur l'investissement privé.
Ainsi, Greene et Villanueva (1991) ont trouvé que le
service de la dette a un effet dépressif sur l'investissement
privé. Serieux et Yiagadeesen (2001) sont
arrivés à une relation similaire mais ils avaient
considéré l'investissement total au lieu de l'investissement
privé pour leur estimation.
Stephens (2001) a trouvé une relation
négative entre d'une part, le service de la dette et les
dépenses totales d'éducation et d'autre part, entre le service de
la dette et les dépenses de salaire. Par contre, il trouve une relation
positive entre le service de la dette extérieure et les dépenses
publiques d'éducation, indiquant ainsi qu'un accroissement du service de
la dette extérieure n'entraîne pas nécessairement une
baisse des dépenses publiques de formation du capital humain.
Alors que Fosu (1999),
Pattillo et al. (2002) n'ont pas trouvé une relation
statistiquement significative entre le service de la dette extérieure et
la croissance dans les pays de l'Afrique du Sud du Sahara.
Elbadawi, Ndulu et Ndung'u (1997) ont au
contraire trouvé une relation statistiquement significative entre le
service de la dette (en % des exportations) et la croissance pour ces pays.
Les travaux de Burak Gürbüz et
Marc Raffinot (2002) pour la Turquie trouvent une relation
positive entre service de la dette et croissance économique sur la
période 1963-1988, avant de constater le phénomène
contraire sur la période 1988-2000. Selon eux, la dernière
relation est due à une baisse de l'investissement privé
provoquée par une hausse du taux d'intérêt. L'Etat
était obligé d'intervenir sur le marché financier, pour
pouvoir assurer le paiement du le service de la dette dont les
intérêts seulement représentaient en moyenne 27,3 % des
dépenses publiques. Ce qui a entrainé une hausse du taux
d'intérêt préjudiciable à l'investissement.
NGARESSEUM (2005)15(*) Dans son étude sur la
dette extérieure et la croissance en Côte d'Ivoire a
vérifié les deux hypothèses suivantes :
· la dette extérieure affecte la croissance
économique directement et négativement.
· le service de la dette extérieure affecte
négativement la croissance économique à travers ses effets
sur le volume et la structure des dépenses publiques et sur
l'investissement privé.
Il a trouvé que le stock de la dette extérieure
retardé, exerce un effet négatif et significatif sur
l'investissement privé alors que cette variable est déterminante
pour la croissance économique. Il a donc conclu que le stock de la dette
extérieure a, indirectement, un effet dépressif sur les
activités économiques en exerçant un effet
dépressif sur l'investissement.
Il a aussi trouvé que le service de la dette
extérieure a un effet négatif, direct et indirect sur la
croissance économique. L'effet indirect se manifeste par le bais du
déficit fiscal qui a un impact négatif, à la fois, sur la
croissance et sur l'investissement.
Pour établir ces liens, il a utilisé deux
modèles le premier expliquant l'investissement et le second la
croissance économique. Notre étude tente de pousser l'analyse en
s'intéressant de façon plus pointue au lien spécifique
entre le service payé de la dette extérieure, l'investissement
privé et la croissance économique. Nous utiliserons des
techniques économétriques telles que, l'analyse de la
cointégration et la causalité pour entrevoir la pertinence des
variables explicatives dans l'élaboration des politiques de croissance.
Après cette revue des littératures
théoriques et empirique sur le lien entre nos variables, nous faire un
aperçu sur l'évolution comparée du triptyque en Côte
d'Ivoire de 1970 à 2007.
CHAPITRE II : EVOLUTION DU SERVICE PAYE DE LA DETTE
EXTERIEURE, DE L'INVESTISSEMENT PRIVE ET DU PIB EN COTE D'IVOIRE DE 1980
À NOS JOURS
L'évolution du service payé de la dette
extérieure, de l'investissement privé et du PIB sera
analysée à partir des phases que l'économie ivoirienne a
connu à partir de 1970.
2.1. première phase
(1970-1979) : les importants programmes d'investissement
Avec un taux de croissance du PIB d'environ 5,1% par an, la
Côte d'Ivoire a basculé dans la catégorie des Pays à
Revenu Intermédiaire (PRI). Le PIB par habitant atteint 1114 $US en
197816(*).
Les importants programmes d'investissement engagé par
l'État ont stimulé les demandes publique et privée, et
entraîné les investissements privés, qui ont
augmenté à un rythme annuel de 16, 3% entre 1975 et 1978.
C'est ainsi que leur part dans le PIB a passé de 13,1% en 1974 à
16,3% en 1978.
Le processus d'endettement était à ses
débuts avec une forte progression de la dette de l'Etat et des
structures publiques vis-à-vis des banques. Le ratio de l'encours de la
dette au PIB a doublé, passant de 7 à 14%17(*). Le service de la dette
extérieure payé par la Côte d'Ivoire n'avait jamais
atteint 1% du PIB sauf en 1979.
2.2. Deuxième phase
(1980-1993): les programmes d'ajustement structurel
Malgré la mise en oeuvre de quatre (4) programmes
d'ajustement structurel18(*), l'économie ivoirienne a connu six
années de récession sur un total de quatorze (14)19(*). Ces programmes ayant pour
objectif principal, le retrait de l'Etat du secteur productif au profit du
privé n'ont pas eu de résultats probants. Le niveau des
investissements privés a considérablement baissé, passant
de 15,4% du PIB en 1980 à 5% en 1993.
L'Etat a fournit de grands efforts dans le paiement du service
de la dette qui a passé de 2,36% du PIB en 1980 à 7,46% du PIB en
1985 pour tourner autour de 3% du PIB en fin de période. Malgré
tout, l'encours de la dette atteint mille milliards de FCFA pour la
première fois en 1981, il a doublé entre 1991 et 1992 passant de
2287 milliards à 4597,2 milliards de FCFA. La Côte d'Ivoire a
connu ses premières difficultés de remboursement et a
commencé à accumuler des arriérés à partir
de 1992.
Tableau1 : Evolution de l'encours, des services
payés et des arriérés de la dette extérieure de
1980 à 1993
Source : DDP et DCPE Côte
d'Ivoire
2.3. Troisième
phase (1994-1998) : la dévaluation du franc CFA
Après plus de dix (10) ans d'ajustement interne et
budgétaire sans succès, l'économie des pays de l'UEMOA en
général et de la Côte d'Ivoire en particulier était
toujours mal en point.
Le
12
janvier
1994, la
dévaluation
de 50 % du
franc CFA par rapport au
franc français intervient.
Si cette dévaluation a eu des effets positifs sur
l'économie ivoirienne sur un plan global (le PIB croit de 5,4% en
moyenne entre 1994 et 1998), elle a aggravé l'endettement de la
Côte d'Ivoire vis-à-vis de l'extérieur.
En effet, le franc français étant la monnaie
à laquelle était rattaché le FCFA, la dévaluation
de 50% du FCFA par rapport au franc français a impliqué le
doublement de la dette des pays membres de l'UEMOA pour tous les bailleurs de
fonds extérieurs. C'est ainsi que l'encours de la dette
extérieure de la Côte d'Ivoire est passé de 5043 milliards
de FCFA en 1993 à 9330 milliards de FCFA en 1994. Malgré les
énormes efforts de remboursement suite à un regain de la
croissance, la Côte d'Ivoire a continué d'accumuler des
arriérés qui ont passé de 3051 milliards en 1994 à
4182 milliards de FCFA en 1997. Mais l'année 1998 a été
marquée par l'annulation de la totalité de ces
arriérés grâces aux accords signés avec les
bailleurs.
Les investissements ont connu une vraie mutation du secteur
public vers le privé à cause des différents programmes sur
la période 1994-1999. Les investissements privés
représentaient plus de 60% des investissements globaux, ils ont
passé de 6% du PIB en 1994 à 11% du PIB en 1998. Ce
développement a été favorisé certes par la reprise
économique, mais surtout par la mise en place d'un nouveau cadre plus
incitatif, conformément à la volonté du gouvernement de
faire du secteur privé le garant de la croissance économique.
Graphique 3: Evolution du taux de croissance du PIB,
du taux des services payés de la dette extérieure et du taux
d'investissement privé de 1994 à 2007
Source : DGP et DCPE Côte
d'Ivoire
2.4. Quatrième phase (1999 a nos jours) : la crise
politico-militaire
L'année 1999 a marqué une nouvelle ère
dans la vie politique et économique de la Côte d'Ivoire. Le coup
d'Etat de décembre 1999 a instauré un climat d'incertitudes
économique et politique qui a été préjudiciable
à l'économie nationale toute entière.
L'ensemble des projets d'infrastructures publiques
programmés dans le cadre des «douze travaux de
l'éléphant d'Afrique» a été gelé,
réduisant du coup le flux de capitaux privés liés à
la réalisation de ces projets. L'investissement privé a
baissé de 3% entre 1999 et 2000.
La Côte d'Ivoire est arrivé à
réduire considérablement l'encours de sa dette extérieure.
En effet, l'encours est passé de 6777 milliards de FCFA en 1999 à
4071milliards de FCFA en 2007. Malgré tout, la mauvaise situation
économique engendrée par la crise a fait que le pays a
accumulé des arriérés qui sont passé de 32
milliards de FCFA en 1999 à 2311 milliards de FCFA en 2007. Face
à cette situation, la Côte d'Ivoire, après deux
premières tentatives sans succès arrive enfin à atteindre
le point de décision de l'initiative PPTE le 31 mars 2009. Cette
initiative comme pour un bon nombre de pays pauvres très
endettés, constitue pour la Côte d'Ivoire une lueur d'espoir dans
la problématique de l'allègement de sa dette
extérieure.
La revue de la littérature et des travaux empiriques
sur notre sujet nous montre combien les avis sont partagés sur le lien
existant entre nos variables. L'aperçu sur l'évolution de nos
trois variables en Côte d'Ivoire de 1970 à 2007, nous donne un
pressentiment d'un lien fort entre d'une part le service payé de la
dette extérieure et l'investissement privé et d'autre part entre
ce dernier et le niveau du PIB. Ce lien semble plus accentué entre
l'investissement privé et le PIB. Les périodes de croissance
étant accompagnées d'un niveau acceptable de l'investissement
privé.
Après cette première partie sur la revue des
littératures théorique et empirique et l'aperçu sur
l'évolution des variables en Côte d'Ivoire, nous passons à
l'analyse empirique du lien du triptyque en deuxième partie.
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DU LIEN DU
TRIPTYQUE
CHAPITRE III : APPROCHE METHODOLOGIQUE
L'approche méthodologique a été
basée sur l'analyse de la causalité au sens de Granger, mais une
bonne analyse de cette causalité nécessite une démarche
bien précise qui se déroule en plusieurs étapes. La
première a consisté à étudier les
propriétés statistiques des séries (moyennes, distribution
des séries, écarts types, etc.). L'intégration et la
cointégration entre les variables du modèle ont été
testées dans la deuxième étape. Après ces tests,
nous avons utilisé et estimé un modèle vectoriel à
correction d'erreur (VEC). Les fonctions de réponse sont aussi
utilisées à cette étape. La dernière étape
de l'analyse a consisté à vérifier le sens de
causalité entre le service de la dette extérieure et
l'investissement privé d'une part et, entre chacune de ces deux
dernières variables et le niveau du PIB d'autre part en faisant usage
de test de causalité de Granger.
Le logiciel EVIEWS 5 a été utilisé comme
outil d'analyse sur la base de données secondaires obtenue auprès
de la DDP et de la DCPE. Ces données couvrent la période
1978-2007 (annexe n°7). Le PIB réel a été
utilisé comme mesure la croissance économique, la formation brute
de capital fixe du secteur privé a été utilisée
comme proxy de l'investissement privé, on a disposé enfin des
montants du service de la dette effectivement payé par l'Etat sur la
période.
3.1. Tests de racine unitaire
L'objectif de ce test est d'examiner le caractère
stationnaire ou non des variables. La plupart des propriétés
statistiques des méthodes d'estimation ne s'appliquant qu'à des
séries stationnaires. Une série chronologique est dite
stationnaire si elle est la réalisation d'un processus stationnaire
c'est-à-dire ne comportant ni tendance, ni saisonnalité, elle se
caractérise par une moyenne et une variance constante et
généralement aucune caractéristique évoluant avec
le temps.
Les tests de stationnarité les plus usités
sont : le test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF, 1981), de Phillips -
Perron (PP, 1979, 1988) et de Kwiotowski, Phillips, Schmidt et Shin (KPSS,
1992). Pour cette étude, nous utiliserons le test de Dickey-Fuller
Augmenté. Il est basé sur l'estimation par les moindres
carrés des trois modèles suivants (J.E Mata, 2007) :
(1) sans tendance et sans constante
(2) sans tendance mais avec constante
(3) avec tendance et constante
On teste l'hypothèse H0 : (présence de racine unitaire) contre l'hypothèse
H1 : (absence de racine unitaire donc stationnarité). On rejette
l'hypothèse nulle lorsque la valeur statistique calculée est
inferieure à la valeur tabulée (de Mackinnon, 1991) ou lorsque la
probabilité associée est inferieure à 5%.
3.2. Tests de cointégration de
johansen
L'étude de la cointégration permet de tester
l'existence d'une relation stable de long terme entre deux variables non
stationnaires, en incluant des variables retards et des variables
exogènes. Il existe plusieurs tests de la cointégration, le
plus général étant celui de Johansen. Quelque soit le test
retenu, il n'a de signification que sur des séries non stationnaires
longues. Par conséquent, l'analyse de la cointégration permet
d'identifier clairement la relation véritable entre deux variables, en
recherchant l'existence d'un vecteur de cointégration et en
éliminant son effet le cas échéant. Deux séries x
et y sont dites cointégrées si le résidu issu de
l'estimation du modèle suivant :
(4)
(où les variables yi et xi sont non stationnaires) est
stationnaire.
3.3. présentation et spécification du
modèle
3.3.1. présentation du modèle VEC et de
la causalité au sens de granger
D'après une formulation proposée par Granger
(1969), la causalité entre séries peut être analysée
simplement dans un cadre vectoriel autorégressif stationnaire d'ordre
fini.
Au niveau théorique, la mise en évidence de
relations causales entre des variables économiques fournit des
éléments de réflexion propices à une meilleure
compréhension des phénomènes économiques. De
manière pratique, « the causal knowledge » est
nécessaire à une formulation correcte de la politique
économique (R. Bourbonnais, 2003).
Pour notre étude, l'analyse du sens de la
causalité entre le service de la dette extérieure,
l'investissement privé et la croissance économique fait appel
à deux concepts :
· d'abord le concept de cointégration selon lequel
les variables sur le long terme évoluent ensemble au même taux.
Ainsi, par exemple nous dirons que deux variables sont
cointégrées, si une combinaison linéaire de ces deux
variables (non stationnaires), est stationnaire cette relation de
cointégration nous conduit à un modèle à correction
d'erreur VEC car selon le théorème de représentation de
Granger, tout système cointégré implique l'existence d'un
mécanisme à correction d'erreur qui empêche les variables
de trop s'écarter de leur équilibre à long terme ;
· par la suite, le concept de causalité au sens
de granger qui stipule qu'une variable cause une autre si et seulement si les
valeurs présentes et passées de la dernière permettent de
mieux prédire les valeurs de la première. Economiquement, cela
signifie qu'il existe une relation d'équilibre de long terme stable
entre elles. il y a causalité à la Granger dans au moins une
direction lorsque deux variables sont cointégrées. par contre une
absence de cointégration entre deux variables n'indique pas forcement
l'absence d'une causalité au sens de Granger.
3.3.2. Spécification du modèle
VEC
Afin de rendre compte précisément des dynamiques
jointes des ajustements à court et long terme, nous nous appuyons sur un
modèle vectoriel à correction d'erreur (VEC) ayant pour variables
exogènes le PIB, et comme variables endogènes le service de la
dette et l'investissement privé. Initialement conçue par Granger
(1981), puis reprise par Johansen (1988) et Johansen et Juselius (1990) afin de
mettre en évidence des relations de long terme entre grandes variables
macroéconomiques.
(5)
Où est l'opérateur de différence première, est un vecteur de deux variables I(1), le vecteur de deux variables exogènes, un vecteur de chocs exogènes normalement distribués.
3.3.3. Spécification du modèle de la
causalité au sens de Granger
Engle et Granger (1991) ont montré que si les variables
sont intégrées, le test classique de Granger, basé sur le
VAR, n'est plus approprié. Ils recommandent pour ce faire d'utiliser le
modèle à correction d'erreur. En outre, le test de
causalité basé sur le modèle vectoriel à correction
d'erreur présente l'avantage de fournir une relation causale même
si aucun coefficient estimé des variables d'intérêt
décalées n'est significatif.
Dans ce cas, nous allons faire référence au
modèle de Samuel A. et Christophe M.
(2005)20(*) qui se
présente comme suit :
(6)
Où :
· PIB est le produit intérieur brut
réel ;
· SERVdett représente le service de
la dette payé ;
· INVpriv représente
l'investissement privé.
Le service de la dette et l'investissement privé ne
causent pas la croissance du PIB si , et la croissance ne cause pas l'investissement privé par
exemple si tous les
A l'issu des analyses économétriques, nous
devons passer à différents tests sur les résidus pour
confirmer la pertinence du modèle utilisé pour l'estimation.
3.4. Tests sur les résidus
Il s'agit de tester la normalité,
l'hétérocedasticité et l'autocorrelation des
résidus.
Test de normalité des résidus
L'hypothèse de normalité des résidus joue
un rôle essentiel car elle va préciser la distribution statistique
des estimateurs. C'est donc grâce à cette hypothèse que
l'inférence statistique peut se réaliser. Ce test est
effectué à l'aide du test de Jacque et Bera qui suit une loi de
Khi-deux à deux degrés de liberté au seuil de 5%
égale à 5,99. Il permet de savoir si les variables du
modèle suivent ou non une loi normale. Les résultats de notre
test prouvent que les résidus sont normalement distribués car la
statistique de Jarque-Bera est inférieure à 5,99 pour le premier
modèle qui nous a intéressé dans cette étude
(annexe n°6).
Test d'hétéroscédasticité
des résidus
Effectué à l'aide du test de White dans le cadre
de notre étude, ce test permet de savoir si les erreurs sont
homocédastiques ou non. L'hétérocedasticité
qualifie les données qui n'ont pas une variance constante. Or, les
séries doivent être homocédastiques pour présenter
les meilleurs estimateurs. Dans le test
d'hétérocedasticité on utilise généralement
deux tests : le test de Breusch-Pagan et de White. Mais c'est le test de
White qui est utilisé dans notre étude. L'idée
générale de ce test est de vérifier si le carré des
résidus peut être expliqué par les variables du
modèle. Dans ce cas, les résidus sont homocédastiques avec
une probabilité de 0,89 supérieures à 5% (confère
annexe n° 5).
Test d'autocorrélation des erreurs
Ce test appelé aussi test de corrélation des
erreurs vérifie si elles ne sont pas corrélées. La
présence de l'autocorrelation rend caduque les commentaires concernant
la validité du modèle et les tests statistiques. Il convient de
détecter l'autocorrelation par le test de Durbin-Watson.
Mais dans le cas du modèle autorégressif, on
remplace le test de durbin Watson par le test de h de Durbin du fait que les
variables endogène sont décalées. Dans le cas de cette
étude, il y'a absence d'autocorrelation car les probabilités
associées sont toutes supérieure à 5% (voir annexe 5).
Après avoir mis en exergue la méthodologie
utilisée dans le cadre de l'analyse empirique, nous allons passer dans
le chapitre suivant, à l'application empirique au cas ivoirien.
CHAPITRE IV : APPLICATION ECONOMETRIQUE AU CAS
IVOIRIEN
4.1. Analyse des propriétés statistiques
des variables.
L'analyse des propriétés statistiques des
variables concernera la matrice des variances et covariances, des
corrélations, de l'analyse descriptive de l'évolution des
différentes variables et de la stationnarité des variables.
4.1.1. Tableaux des statistiques descriptives des
séries
Les statistiques descriptives des séries
utilisées sont présentées dans les tableaux 3 et Les
moyennes, les écarts type, les statistiques Jarque-Berra les
probabilités et le nombre d'observations sont présentés
dans le tableau 2 tandis que dans le tableau 3 sont reportés les
coefficients de corrélation entre les différentes
séries.
Tableau 2 : Statistiques descriptives des
séries utilisées
Source : calcul de l'auteur sur EVIEWS
5
La lecture du tableau ci-dessus montre des écarts
élevés entre les écarts types des observations. Pour la
suite de l'étude, toutes les variables seront soumise à une
transformation logarithmique en vu de réduire l'impact de ces
écarts sur les résultats de nos estimations. Toutes les variables
présentent des probabilités significatives au seuil de 5%.
Tableau 3 : Coefficients de corrélation
entre les variables
Source : calcul de l'auteur sur EVIEWS
5
Cette matrice permet de vérifier si les variables du
modèle sont fortement ou faiblement corrélées, cela permet
de d'avoir une petite idée sur la nature des liens éventuels.
Nous constatons une corrélation plus forte entre le
logarithme du PIB et le logarithme de l'investissement privé par contre
entre le logarithme du PIB et le logarithme du service de la dette ou entre le
logarithme de l'investissement privé et celui du service de la dette,
les corrélations sont moins fortes. La suite de l'étude nous
permettra de savoir si la première corrélation implique une
causalité au sens de Granger entre le PIB et l'investissement
privé.
4.1.2. Analyse descriptive de l'évolution des
variables
PIB et investissement privé
En plus des contributions théoriques et empiriques,
une observation de l'évolution du PIB et de l'investissement
privé d'une part et celle du PIB et du service de la dette payé
d'autre part, peut nous apporter des éléments de réponse
supplémentaires.
Graphique 4 : Evolution comparée du
logarithme du PIB et de celui de l'investissement privé
Source : réalisé par
l'auteur
On constate que les deux variables ont tendance à
évoluer ensemble même si les ampleurs des variations ne sont pas
égales d'une variable à l'autre.
PIB et service de la dette
Graphique 5 : Evolution comparée du
logarithme du PIB et de celui de du service de la dette
Source : réalisé par
l'auteur
Contrairement au graphique précédent, une
observation du graphique ci-dessus ne fait apparaître aucun lien ente le
logarithme du service de la dette et celui du PIB.
Service payé de la dette extérieure et
investissement privé
Graphique 6: Evolution comparée du logarithme
du PIB et de celui de du service de la dette
Source : réalisé par
l'auteur
La lecture de ce graphique ne nous permet non plus de nous
prononcer, sur un quelconque lien entre le service payé de la dette
extérieure et l'inversement privé en Côte d'Ivoire.
Avant d'aborder l'analyse de la relation de long et de court
terme à travers le VEC, nous allons procéder aux Tests de non
stationnarité et de cointégration de nos séries
utilisées.
4.2. Test de non stationnarité et de
cointégration des variables
4.2.1. Test de non stationnarité
Les tableaux 4 et 5 ci-après présentent les
résultats du test ADF, en niveau et en différence
première.
Tableau4 : résultat test ADF en
niveau
Source : calcul de l'auteur sur EVIEWS
5
Les résultats du test montrent qu'au seuil de 5% les
valeurs critiques sont inferieures aux valeurs calculés pour toutes nos
séries. L'hypothèse nulle de présence de racine unitaire
ne peut donc être rejetée. Nous allons donc procéder
à la différenciation de nos séries. Les résultats
du test ADF est en différence première sont
résumés dans le tableau suivant.
Tableau 5 : résultat test ADF en
différence première
Source : calcul de l'auteur sur EVIEWS
5
On constate qu'après différenciation, la valeur
calculée est inferieure à la valeur critique pour toutes les
variables ; On peut donc affirmer que toutes nos variables sont
stationnaires au seuil de 5% en différence première.
Ayant vérifié que toutes les séries sont
intégrées de même ordre, nous allons passer à la
détermination des relations d'équilibre à long terme entre
les variables en utilisant les techniques de cointégration de Johensen.
4.2.2. Estimation de la relation de cointégration
par la méthode de Johansen
La présence d'une relation de cointégration
implique qu'au moins un mécanisme de correction des erreurs existe et
empêche les variables de trop s'écarter de leur équilibre
de long terme. Ce qui nous permet de prendre la décision entre un VAR et
un VEC pour la suite de nos analyses.
· détermination du nombre de retard
optimal
Nous allons faire référence aux
différents critères d'information dans le tableau 6 ci dessous
pour de nombre de retard qui optimise notre modèle.
Tableau 6 : Retard optimal selon les
critères d'information
Source : calcul de l'auteur sur EVIEWS
5
Les résultats du tableau ci-dessus indiquent deux (2)
comme retard optimal selon les critères d'Akaike, de Schwarz et de
Hannan-Quinn. Nous allons donc estimer un VEC(1)21(*) car, les variables du
modèle étant I(1) (intégrées d'ordre 1), le VEC
doit être estimé avec P-1 donc un (1) retard.
· Identification du modèle pour le test de
cointégration
Nous allons commencer par estimer le modèle de
cointégration le plus général, pour identifier le
modèle le plus adéquat pour le test de cointégration
proprement dit.
Tableau 7: Identification du modèle de
cointégration
Source : calcul de l'auteur sur EVIEWS
5
A la lecture de ce tableau, nous constatons que la
statistique de la Trace indique une (1) relation de cointégration pour
le deuxième, troisième et quatrième modèle. Le
tableau suivant confirme de cette relation de cointégration.
· Résultat test de cointégration de
Johansen
Tableau 8: résultat du test de
cointégration de Johansen
Source : calcul de l'auteur sur EVIEWS
5
La relation de cointégration est confirmée par la
statistique de Trace car l'hypothèse nulle est rejetée pour
`'aucune'' et la statistique de Trace est inferieure à la valeur
cruciale pour `'au plus une'' relation de cointégration.
L'analyse de la cointégration entre les variables
prises deux à deux montre qu'il n'existe aucune cointégration ni
entre le PIB et le service payé de la dette extérieure ni entre
le service de la dette et l'investissement privé, par contre, il existe
une relation de cointégration entre le PIB et l'investissement
privé. L'existence de cette relation de cointégration nous permet
de prévoir une causalité entre l'investissement privé et
la croissance économique. Mais avant d'effectuer le test de
causalité au sens de granger, nous allons estimer le VEC pour mettre en
évidence les relations de long et de court terme entre nos variables.
Rappelons que le théorème de représentation de Engle et
Granger démontre que les séries non stationnaires, en particulier
celles qui possèdent une racine unitaire, doivent être
représentées sous forme de modèle à correction
d'erreurs (VEC) si elles sont cointégrées.
4.3. Estimation du VEC
Tableau 9: résultat de l'estimation du
VEC
Source : calcul de l'auteur sur EVIEWS
5
Après avoir estimé les relations de long et de
court terme entre nos variables, nous allons procéder à la
vérification de liens de causalité entre elles.
4.4. Causalité au sens de Granger
L'hypothèse nulle de ce test est que la première
variable ne cause pas au sens de Granger la seconde, nous allons comparer les
probabilités au seuil de 5%. Si cette probabilité est
supérieure à 5%, l'hypothèse nulle est acceptée,
dans le cas contraire, elle est rejetée.
Tableau 10: résultat test de causalité
au sens de Granger
Source : calcul de l'auteur sur EVIEWS
5
Nous constatons que sur les six (6) relations testées,
seulement pour celle entre l'investissement privé et le PIB,
l'hypothèse nulle est rejetée. On peut donc affirmer que
l'investissement privé cause à la Granger le PIB en
Côte d'Ivoire.
4.5. Analyse impulsionnelle
L'identification des chocs repose sur une hypothèse des
résidus canoniques du VEC estimé. Pour cette analyse nous allons
adopter la méthodologie de Cholesky qui requiert que les séries
soient rangées de la variable la plus exogène à la
variable la plus endogène. Nous faisons l'hypothèse d'une plus
grandes endogénéité des variables qui contribuent à
la détermination du niveau du PIB. L'ordre retenu est le suivant PIB =
f(INVpriv, SERVdett).
Les fonctions de réponse de chacune des variables sur
les deux autres sont présentées dans le graphique suivant :
Graphique 7: fonctions de réponse
impulsionnelle
Réponse de du PIB au service de la
dette
|
Réponse de l'investissement privé au
service de la dette
|
Réponse de du PIB à l'investissement
privé
|
Réponse de l'investissement privé
à lui même
|
Source : réalisée par
l'auteur sur EVIEWS 5
4.6. Interprétation économique des
résultats
La présence d'une relation de
cointégration entre le PIB, l'investissement privé et la
croissance économique signifie qu'il existe une relation
d'équilibre de long terme entre ces variables, c'est-à-dire que
sur le long terme elles évoluent au même taux. Cela implique que
l'économie ivoirienne ne fait pas exception à la règle de
la croissance endogène qui sous tend que la croissance économique
est tout d'abord due à l'accumulation du capital. Les périodes de
croissance économique connue par la Côte d'Ivoire seront sans
doute celles pendants lesquelles il y a eu une expansion de l'investissement
privé comme l'avait prouvé les résultats de l'étude
de NGARESSEUM (2005)22(*).
Mais si l'investissement privé et le PIB évoluent dans le
même sens, le servie payé de la dette extérieure
évoluerait de façon contraire à eux.
La présence de relation de causalité entre
l'investissement privé et le PIB montre un lien solide entre les valeurs
passées de l'investissement privé et la croissance
économique dans un sens unique. Ce qui implique qu'en Côte
d'Ivoire, les autorités peuvent se servir des valeurs passées de
l'investissement privé pour faire des propositions de politique
économique. Il est donc possible d'atteindre des objectifs de croissance
en créant des conditions favorables à l'investissement
privé.
Les résultats issus de l'estimation du VEC,
confirment les conclusions du test de la causalité au sens de Granger.
En effet, L'estimation du VEC montre que pour l'économie
ivoirienne :
· A long terme, l'investissement privé agit
positivement et significativement sur le PIB. En termes
d'élasticité, une augmentation de 1% de l'investissement
privé provoquera un accroissement du PIB de 0,88%. Par contre,
même si l'effet du service de la dette extérieure sur le PIB est
négatif, cet effet n'est pas significatif.
· A court terme, la dynamique du PIB n'est pas
déterminée principalement par son propre évolution de
l'année extérieure tandis que l'investissement privé et le
service payé de la dette extérieure agissent significativement
sur cette dynamique. Le premier ayant un effet positif et le second un effet
négatif. Ce résultat est conforme à la théorie.
Les
foncions de réponse impulsionnelle montrent que:
· un choc positif sur le service payé de la dette
extérieure a un impact négatif sur l'investissement privé
qui connaît une baisse au cours de trois (3) premières
années avant de commencer à rechercher l'équilibre
à partir de la quatrième année. Mais cet équilibre
n'est rétablit qu'au bout de quinze (15) ans.
· le PIB répond négativement à un
choc positif sur le service payé de la dette extérieure et cette
réponse est plus rapide et plus accentuée que celle de
l'investissement privé. Il connaît ainsi une baisse d'environs 4%
trois (3) ans après le choc et ne parvient pas à atteindre
l'équilibre sur les vingt premières années (20). Il semble
d'ailleurs établir un nouvel équilibre à un niveau
inferieur de 1% à l'équilibre précédent
à partir de la quatorzième année.
· un choc positif sur l'investissement à un impact
positif non seulement sur les valeurs futures du PIB, mais aussi sur ses
propres valeurs. Cet impact est plus important sur le l'investissement
privé que sur le PIB qui semble établir un nouvel
équilibre à un niveau supérieur de 2% à
l'équilibre antérieur.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Plusieurs théories économiques tentent
d'analyser l'impact de la dette extérieure sur la croissance
économique. Parmi elles, celle selon laquelle le service de la dette
extérieure agit négativement sur la croissance économique
par le biais de l'investissement privé nous a particulièrement
intéressés dans le cadre de l'économie ivoirienne.
L'étude a eu pour objectif d'analyser le lien qui a
existé entre le service payé de la dette extérieure,
l'investissement privé et la croissance économique.
Pour la réalisation de ce travail, la démarche
méthodologique a consisté à faire une revue des
études antérieures sur le triptyque. Ce lien a ensuite fait
l'objet d'une étude économétrique à l'aide du
logiciel EVIEWS 5 sur la base de données collectée à la
DDP et à DCPE-Côte d'Ivoire. Nos hypothèses de recherche
étaient qu'il existait un équilibre de long terme entre les trois
variables et qu'il y avait une causalité entre d'une part, le service
payé de la dette extérieure et l'investissement privé et
entre celui-ci et le niveau du PIB d'autre part.
A l'issue de l'étude économétrique, les
résultats suivants ont été dégagés:
· il existe une relation d'équilibre de long terme
entre le service payé de la dette extérieure, l'investissement
privé et la croissance économique en Côte
d'Ivoire c'est-à-dire qu'ils évoluent au même taux
à long terme;
· l'investissent privé cause au sens de Granger la
croissance économique en Côte d'Ivoire. Donc les autorités
peuvent mener des politiques de croissance en agissant sur l'investissement
privé;
· les valeurs passées du service payé de la
dette extérieure ne permettent pas de mieux prévoir les valeurs
de l'investissement privé en Côte d'Ivoire (absence de
causalité) ;
· à long terme, l'investissement privé agit
positivement et significativement sur le PIB ;
· à court terme, l'investissement privé et
le service payé de la dette extérieure agissent significativement
sur le PIB. Le premier ayant un effet positif et le second un effet
négatif.
En vue d'atteindre les objectifs de croissance pour
l'économie ivoirienne et de relever le défi de la lutte contre la
pauvreté et du développement, nous proposons les recommandations
de politique économique suivantes :
· les résultats confirment le rôle moteur de
l'investissement privé dans la croissance économique en
Côte d'Ivoire. L'Etat doit donc continuer sur sa lancée concernant
la stimulation de l'investissement privé à travers la relecture
du code des investissements et l'instauration d'un climat des affaires plus
attrayant en vue d'atteindre les objectifs de croissance tant
recherchés ;
· la politique de relance de l'économie à
travers l'investissement privé ne doit pas se focaliser sur le montant
payé dans le service de la dette extérieure, car même si
celui-ci agit négativement et significativement sur le PIB à
court terme, il ne cause pas au sens de Granger l'investissement privé.
Donc tous les moyens doivent être mis en oeuvre pour l'atteinte du
point de décision de l'initiative PPTE par la Côte d'Ivoire en vue
de l'obtention d'une réduction considérable et définitive
du poids de la dette extérieure. Ce phénomène entrainera
sans doute une diminution du service payé de la dette extérieure
qui permettra à l'Etat de s'engager dans des projets d'investissement
public et constituera un signal fort pour l'investissement du secteur
privé ;
· les nouveaux engagements de l'Etat en termes de dettes
extérieures devraient être analysés sérieusement,
notamment sous l'angle de leur incidence actuelle et future sur le budget de
l'Etat. Car il est inconcevable d'emprunter alors que les activités
entreprises ne présentent qu'un impact aléatoire sur la
croissance, sans générer en contrepartie de ressources
budgétaires ;
· le renforcement des capacités institutionnelles
et la bonne gouvernance apparaissent aujourd'hui nécessaires en
Côte d'Ivoire, pour surmonter les contraintes liées au
problème fondamental de l'endettement et de l'investissement. Leur cadre
institutionnel et réglementaire influe sur l'efficacité du
secteur privé. En effet, l'Etat de droit (le pouvoir judiciaire et la
police) et la réduction de la corruption sont autant de facteurs qui
accordent le droit à l'égalité des chances et pour
lesquels la pleine participation de la société et des partenaires
au développement reste très sensible.
Il est évident que l'atteinte des objectifs de
croissance pour l'économie ivoirienne à travers la redynamisation
de l'investissement et un regain de la confiance des partenaires au
développement passe par de l'organisation très prochaine
d'élections transparentes et apaisées.
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ANNEXES
ANNEXE1 : RESULTATS TEST DE STATIONNARITE DES
VARIABLES
TEST A NIVEAU
LINVPRIV
LPIB
LSERVDETT
TEST EN DIFFERENCE PREMIERE
LINVPRIV
LPIB
LSERVDETT
ANNEXE2 : NOMBRE DE RETARD
OPTIMAL
ANNEXE 3 : TEST DE COINTEGRATION
ANNEXE4 : RESULTAT ESTIMATION DU VEC
ANNEXE 4 : RESULTAT TEST DE CAUSALITE
ANNEXE 5 : ANALYSE IMPULSIONNELLE
ANNEXE 6 : TEST SUR LES RESIDUS
TEST D'AUTOCORRÉLATION
TEST DE NORMALITE DES RESIDUS
Test d'hétéroscédasticité
des résidus
Annexe 7 : Base de données de
l'estimation
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
AVANT PROPOS
iii
SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
RESUME
v
SOMMAIRE
vi
LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES
vii
INTRODUCTION GENERALE
1
PRÉMIERE PARTIE : REVUE DES
ÉTUDES ANTÉRIEURES ET APERÇU SUR L'ÉVOLUTION DU
SERVICE PAYÉ DE LA DETTE EXTÉRIEURE, DE L'INVESTISSEMENT
PRIVÉ ET DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN CÔTE D'IVOIRE
5
CHAPITRE I : BASES THEORIQUES ET
ETUDES EMPIRIQUES DES RELATIONS ENTRE LE SERVICE PAYE DE LA DETTE EXTERIEURE,
L'INVESTISSEMENT PRIVE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
6
1.1. les canaux de transmission
6
1.2. revue de la littérature
7
1.3. travaux empiriques
11
CHAPITRE II : EVOLUTION DU SERVICE PAYE DE LA
DETTE EXTERIEURE, DE L'INVESTISSEMENT PRIVE ET DU PIB EN COTE D'IVOIRE DE 1980
À NOS JOURS
14
2.1. première phase
(1970-1979) : les importants programmes d'investissement
14
2.2. Deuxième phase (1980-1993): les
programmes d'ajustement structurel
14
2.3. Troisième phase
(1994-1998) : la dévaluation du franc CFA
15
2.4. Quatrième phase (1999 a nos
jours) : la crise politico-militaire
16
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DU
LIEN DU TRIPTYQUE
18
CHAPITRE III : APPROCHE
METHODOLOGIQUE
19
3.1. Tests de racine unitaire
19
3.2. Tests de cointégration de
johansen
20
3.3. présentation et
spécification du modèle
20
3.3.1. présentation du modèle
VEC et de la causalité au sens de granger
20
3.3.2. Spécification du modèle
VEC
21
3.3.3. Spécification du modèle
de la causalité au sens de Granger
21
3.4. Tests sur les résidus
22
CHAPITRE IV : APPLICATION
ECONOMETRIQUE AU CAS IVOIRIEN
24
4.1. Analyse des propriétés
statistiques des variables.
24
4.1.1. Tableaux des statistiques
descriptives des séries
24
4.1.2. Analyse descriptive de
l'évolution des variables
25
4.2. Test de non stationnarité et de
cointégration des variables
27
4.3. Estimation du VEC
31
4.4. Causalité au sens de Granger
31
4.5. Analyse impulsionnelle
32
4.6. Interprétation économique
des résultats
34
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
36
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
viii
ANNEXES
x
TABLE DES MATIERES
xxii
* 1 La transformation de
Yamoussoukro en capitale politique de la Côte d'Ivoire par exemple.
* 2 African Development
Indicator 2006.
* 3 JACQUES, Evaluation de
l'allègement d'équilibre de la dette de la Côte d'Ivoire,
2006, 74P.
* 4 Selon les chiffres de la
DDP, l'encours de la dette extérieure de la Côte d'Ivoire est
passé de 6754 milliards de CFA en 2000 à 4100 milliards de CFA en
2007.
* 5 L'objectif principal de
cette étude étant d'analyser lien entre le service de la dette,
l'investissement privé et le PIB, notre analyse portera sur le service
de la dette effectivement payé par l'Etat.
* 6 Dictionnaire d'analyse
économique 3ème édition page 269.
* 7Cité par BREMOND et
GELEDAN (2002), « dictionnaire des sciences économiques et
sociales », Edition Belin, Paris, Page 133
* 8 9 Cité par
GUERRIEN (2002) « Dictionnaire d'analyse
économique » 3ème édition, la
découverte, Paris, Pages126 et 127.
* 10 Développée
à la fin des années 1970 par LAFFER, elle met en évidence
le rôle néfaste exercé par la pression fiscale.
* 11 L'annulation profiterait
autant au débiteur qu'au créancier.
* 12 Cités par
IDLEMOUDEN & RAFFINOT (2005)
* 13 KEHO (2005),
« Relation entre investissement public et investissement prive en
cote d'ivoire : contribution a l'analyse empirique d'un lien
ambigu », CAPEC
* 14 PATTILLO, POIRSON et
RUCCI (2002) «External Debt and Growth», IMF Working Paper
02/69 Washington
* 15 NGARESSEUM (2005),
dette extérieure et croissance économique : cas de la côte
d'ivoire, CAPEC
* 16 World development
Indicators 2008.
* 17 NGARESSEUM (2005) loc.
cit.
* 18 1981-1983; 1984-1985;
1986-1988; 1990-1992.
* 19 1982; 1983; 1986; 1989;
1991; 1992 (World development Indicators 2008).
* 20 Samuel A. Christophe M.
(2005) « Croissance économique et consommation
d'énergie au Congo : une analyse en termes de
causalité », BAMI, Brazzaville
* 21 LADRIC et MIGNON (2002),
Économétrie des séries temporelles
macroéconomiques et financière, Economica
* 22 NGARESSEUM (2005),
loc. Cit.
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