Problématiques de conservation des collections naturelles, des parcs et jardins historiques en milieux urbanisés africains: processus de plan de gestion durable, cas du jardin des plantes et de la nature(JPN) de Porto-Novo, Bénin( Télécharger le fichier original )par Gbègnidaho Achille ZOHOUN Université Senghor d'Alexandrie - Master en développement option gestion du patrimoine culturel 2011 |
1.3.4. Analyses des problèmes du JPN sur le plan de la communicationIl est fondamental de se poser ici la question de l'existence d'un plan de communication aussi bien interne qu'externe après dix années d'activités des sites du JPN. Le JPN est l'un des sites et musées du Bénin, fréquenté par plus de 5.282 visiteurs pour l'an 2009 (cf. statistique22). Ce résultat est sans doute la preuve d'une communication certaine des sites au public. En effet, d'importantes signalétiques réalisées dans le cadre de plusieurs projets ainsi que les manuels d'aides aux visites pédagogiques et guides de visite du jardin ont permis la lisibilité des sites. Aussi, les nombreuses actions de médiations école-musée financées par les musées au service du développement (MSD) ont fait exploser la fréquentation du site. Toutefois il reste certain, que la 22 http://www.epa-prema.net/francais/activites/projets/jpn.htm visibilité du JPN est encore très faible. Aujourd'hui, à l'heure du développement fulgurant de l'internet où toutes les structures se font représenter au risque de disparaître, tellement le réflexe du consommateur ayant changé, il est inimaginable, en cas d'existence d'un plan de communication, de ne disposer que d'une page web statique et non interactive, via le site de l'EPA. Ce vide communicationnel moderne limite la créativité et le cadre de coopération inter-institutionnel avec les structures du même genre dans le monde. Au plan logistique, aucun matériel roulant n'est mis à la disposition des services, ce qui limite aussi fortement la fluidité des actions et l'influence de communication du jardin. On peut aussi noter la quasi-absence de plaques d'indication des sites du jardin dans la ville de Porto-Novo. Au plan interne, les mémoires archives ne sont pas toujours bien ordonnées, classées et rangées. Les éléments iconographiques et photographiques ne sont pas traités de façon cohérente et chronologique de manière à constater suivant un même plan l'évolution des sites du jardin dans le temps. 1.3.5. Analyses des problèmes du JPN au plan Administratif et de gestionLe jardin des plantes et de la nature de Porto-Novo n'a aujourd'hui de statut que celui de projet spécial que lui confère l'École du Patrimoine Africain à travers son protocole d'accord signé avec la Direction de l'Agriculture -DAGRI- qui prévoit une tacite reconduction tous les deux ans en cas de non-dénonciation depuis 1999. A ce titre, il ne peut prétendre directement à un financement. La DAGRI qui reste propriétaire des sites du jardin continue à exercer des droits attribués à l'EPA dans le cadre du protocole d'accord de gestion, ceci de manière de plus en plus perceptible. Or ce protocole, comptetenu de sa ratification au niveau de la direction de l'agriculture, sous tutelle du ministère de la culture, constitue une forme de vice de forme juridique, dont fait état l'inspection du ministère en 2010. De plus, les activités de prestation de services à caractère parfois commerciaux (Bar restaurant, diffusion sonore...) sont vues de l'extérieur par les entreprises voisines du même secteur d'activité comme une concurrence déloyale. A ce titre le JPN reçoit quelquefois des sommations aussi bien du bureau béninois du droit d'auteur (BUBEDRA, pour diffusion de morceaux) que de la chambre de commerce et d'industrie du Bénin pour un enregistrement au registre de commerce. Rares sont les personnes de l'équipe de gestion déclarées directement comme travailleur de l'EPA à la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). En revanche ils le sont plutôt comme employé du JPN ; or, ce dernier est statutairement considéré comme un projet de l'EPA. Ce dernier en tant qu'organisation internationale23 reconnue par l'État béninois, couvre de ses prérogatives immunitaires le JPN qui, dans le projet de mise en valeur du jardin botanique, est conçu comme l'un des pôles projets spéciaux. A ce titre, l'EPA défend le JPN, comme dans le cas du conflit avec la chambre de commerce et d'industrie du Bénin qui parfois pointe un doigt accusateur sur les activités à caractère commercial du JPN. La structure organisationnelle du JPN axée fondamentalement autour de trois pôles d'activités : Musée, 23 Statut OI acquit depuis 2009 bar-restaurant et pépinière, occupe respectivement, un conservateur, un guide permanent, cinq restaurateurs (bar-restaurant), un financier, trois hommes d'entretien et aides-jardiniers, un jardinier et un gardien. Cette équipe de gestion, telle que constituée, souffre encore et ce, malgré le dynamisme de l'équipe actuelle, de ressources humaines techniques et cadre de conception en optimisation des potentiels du site. Cette insuffisance comblée dans certains domaines d'activités, quelquefois par une équipe externe en cas de sollicitation forte, ne permet pas toujours une perspective conceptuelle de plan stratégique de développement durable et de conservation des collections naturelles. |
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