Problématiques de conservation des
collections
naturelles, des parcs et jardins historiques
en
milieux urbanisés africains : processus de plan
de
gestion durable, cas du jardin des plantes et de
la
nature (JPN) de Porto-Novo, BENIN.
Présenté par
Gbègnidaho Achille ZOHOUN
pour l'obtention du Master en Développement de
l'Université Senghor Département Culture
spécialité « Gestion du Patrimoine Culturel »
Le 18 avril 2011 Devant le jury composé de :
M. Christophe EUZET Président
Directeur du Département Culture, Université
Senghor
M. Martin YELKOUNI Examinateur
Directeur du Département Environnement, Université
Senghor
M. Philippe MAIROT Examinateur
Professeur associé à l'Université Paris 1
Panthéon-Sorbonne
Université Senghor - Opérateur direct de la
Francophonie 1 Place Ahmed Orabi, BP 21111, 415 El Mancheya, Alexandrie,
Egypte
www.usenghor-francophonie.org
Remerciements
A la Francophonie, qui oeuvre pour la formation d'expert en
développement de l'Afrique.
Au professeur LOURDE Albert, recteur de l'université
Senghor, aux membres de son cabinet et à tout le corps professoral.
A monsieur EUZET Christophe, directeur du département
culture, à son assistante madame EL GUINDI Rania Adèl ainsi
qu'à l'ancienne directrice du département madame DELEDALLE
Myriam.
A la XIIe promotion de l'Université Senghor
d'Alexandrie.
A monsieur DAMEE Olivier et TURGEON Laurier pour les
différentes orientations dans le cadre de la rédaction de ce
mémoire.
A l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
A madame MENGIN Christine, vice-présidente aux relations
internationales de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
A monsieur BOUTRY Philippe, directeur de l'UFR d'histoire
à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
A madame LARDY Michèle, directrice du Master 2 Histoire et
gestion du patrimoine culturel à l'Université Paris 1 et à
monsieur BESENVAL Patrick.
A madame GOMEZ Claudine, assistante de direction du Master 2
à Paris 1.
A tous mes professeurs de l'Université Paris 1
Panthéon-Sorbonne.
A tous mes camarades, étudiants et étudiantes de
l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. A toute l'équipe
du musée et jardins Albert-Kahn en France
A toute l'équipe du département Jardins Botaniques
et Zoologique du Muséum National d'Histoire Naturelle de France.
Gbègnidaho Achille ZOHOUN, Gestion du Patrimoine
Culturel
Dédicace
A ma famille, mon cher papa, ZOHOUN Édouard dont je porte
fièrement le nom et qui m'a imprimé mon caractère
éthique et combatif.
A ma chère maman, ZOHOUN Delphine née NASSARA,
femme brave et combattante dont je salue encore, avec admiration, la
bravoure.
A toutes mes sept soeurs (Mireille, Sylvie, Odette, Sophie,
Ghislaine, Alice, Inès), en qui je trouve refuge, assurance, courage et
motivation. Merci chères « Dada ».
A ma chérie et fiancée, GNANTONNOU Innocentia
pour qui mon absence, deux années de suite, a été
bouleversante et difficile. A sa famille notamment madame OLODO Mariam et
à toutes les amies près de qui ma chérie a trouvée
refuge durant mon absence.
A mes collègues et amis d'enfance, HINSON Abel, AHAOUDA
Carin, OLAAFA Ismail, COHOUNGBALA Hervé, FERNANDO Aurax, pour qui la
réussite est un combat sans fin.
A tous mes professeurs et encadreurs de stages aux jardins
Albert-Kahn (TIVOLLE Sigolène, DENY FEUILLET Sylvie, TASSIN Ann-Laure,
FARRIS Michel, BILLON Romain...) et parc écologique du Muséum
National d'Histoire Naturelle (DELMAS Maité, JOLY Eric, BARRÉ
Philippe...) en France.
Aux mesdames MENGIN Christine, MOSSER Monique et de-COURTOIS
Stéphanie, du Master 2 « Jardins historiques, Patrimoine, Paysage
» École nationale supérieure d'architecture de Versailles,
Université de Paris 1/Panthéon-Sorbonne ; qui m'ont permis de
suivre quelques modules de cours intensifs dans leurs programmes.
A toutes les personnes physiques et morales qui m'ont soutenu
moralement et financièrement avant et durant cette formation
professionnelle. Aux messieurs FADAIRO Ludovic, VARISSOU Souayibou et da
CONÇEICAO Yves.
A l'équipe du Jardin des Plantes et de la Nature ainsi
qu'à l'équipe de l'École du Patrimoine Africain à
qui je souhaite encore plus de vie et d'action.
A ma famille béninoise senghorienne avec qui
l'expérience de vie en communauté a été un grand
défi permanent.
A l'Abbé VIGAN Edgard et ZOHOUN Ervé.
A tous (toutes) les oubliés (oubliées), je dis
toute ma gratitude.
Résumé
La gestion patrimoniale de la nature est une donnée
qui, pendant longtemps a été vue dans la sphère
intellectuelle sous des angles divergents. Mais force est de constater, plus de
40 années après l'avènement des paysagistes, que
l'intérêt pour le sujet, aujourd'hui, renaît grâce
à l'effet croissant du réchauffement climatique, inducteur des
changements climatiques qui catalysent des comportements humains.
Cette question de gestion patrimoniale de la nature
nouvellement posée, invite les capitalistes du monde à une prise
de conscience qui soulève bien souvent des péréquations
d'intérêts croisés. Des disciplines culturelles et
patrimoniales de la conservation se saisissent de plus en plus de la nature
ainsi que de sa biodiversité en tant que champ d'action, autrefois
apanage des naturalistes-paysagistes. Mais les divergences
méthodologiques et disciplinaires fondent la nécessité de
dialogue et de détermination d'un cadre d'actions stratégiques de
coopération.
Ainsi, pour lever ces contraintes de gestion souvent
conflictuelles, notre travail de recherche s'est évertué, dans la
perspective de solution, à présenter de manière
prioritaire, les difficultés d'un espace naturel géré par
une institution culturelle. Une expérience de gestion rare en Afrique
francophone qui peut être vue comme un chantier-école pour la
démultiplication d'actions similaires à travers des visions
stratégiques et paysagères fondées dans le creuset d'un
plan de gestion. Ce dernier, objet de notre mémoire, se positionne dans
une démarche de préalable au mécanisme de maîtrise
d'ouvrage pour identifier, définir et mesurer les différentes
opérations pour chaque phase d'expertise nécessaire, concourant
à la conception et la mise en oeuvre du plan de gestion-jardin. Ce
travail est une prestation de services intellectuelles élaborant un
processus de plan de gestion-jardin. Il vise à analyser les
problématiques de conservation-gestion de la nature, perçue sous
le prisme patrimoniale et culturel afin d'appréhender l'économie
des espaces naturels sous forme de services écosystémiques d'une
part et à revisiter la muséographie de la biodiversité en
milieu urbain africain d'autre part.
Mots-clefs
Gestion patrimoniale de la nature, processus de plan de
gestion-jardin, muséographie de la biodiversité, milieu urbain
africain.
Abstract
The management of nature as heritage is a data which for a
long time was seen from divergent points of view in the intellectual sphere.
But, more than 40 years after the advent, landscape designers, that interest in
this subject is obvious today. It reappears because of the increasing effect of
global warming, which caused climate changes, so that human behaviors also
change.
That is why the management of nature as heritage, which is a
new issue, invites the big capitalist powers of the world to become aware of
this. Cultural and heritage disciplines of conservation develop more and more
an interest into nature, which in the past was the prerogative of naturalists
and landscape designers.
But the methodology and subjects are different, so it is
necessary to establish a dialogue and to determine the framework of strategical
cooperation projects.
Thus to abolish these constraints of management, our research
work aimed at finding solutions, and presenting the difficulties for a cultural
institution to manage a natural space. This rare experiment of management in
French-speaking Africa can be seen as an experimentation for similar actions
through strategic and landscape visions based on a management plan. This plan,
which is the object of our dissertation, aims to identify, define and measure
the various operations for each phase of the necessary expertise, which
contributes to the design and the implementation of the garden-management plan.
This study provides an intellectual service to articulate the process of
garden-management plan around on the one hand, the issues of
conservation-management of nature and on the other hand, the museography of
nature's biodiversity of in an urban African environment.
Key-words
Patrimonial management of nature, process of plan of
management-garden, museography of the biodiversity, African urban
environment.
Liste des acronymes et abréviations
utilisés
La liste suivante est illustrative des acronymes ou
abréviations utilisées dans ce document. Pour la liste, on a
utilisé le style suivant :
BUBEDRA : Bureau Béninois du Droit d'Auteur
CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale
CNRTL : Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales
COBICOM : Comité Béninois du Conseil International
des Musées
DAGRI : Direction de l'Agriculture
EPA : École du Patrimoine Africain
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture
IITA : International Institute of Tropical Agriculture
INRA : Institut National de la Recherche Agronomique
ICOMOS : Conseil International des Monuments et des Sites
JPN : Jardin des Plantes et de la Nature
MSD : Musées au Service du Développement
PREMA : Programme de Prévention dans les Musées
Africain
SONEB : Société Nationale d'Eau du Bénin
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Éducation,
la Science et
la Culture
Table des matières
Remerciements i
Dédicace ii
Résumé iii
Mots-clefs iii
Abstract iv
Key-words iv
Liste des acronymes et abréviations utilisés v
Table des matières 6
Introduction 8
1. Problématique et diagnostic du Jardin des plantes et de
la Nature 10
1.1. Présentation du cadre juridique de protection des
collections naturelles et patrimoniales dans
le monde, en Afrique et au Bénin 10
1.2. Situation et évolutions historiques du Jardin des
Plantes et de la Nature dans ce contexte
|
réglementaire
|
13
|
|
1.3.
|
État des lieux du Jardin des Plantes et de la Nature
|
15
|
|
1.3.1.
|
Analyses des problèmes du JPN au plan physique et
esthétique
|
16
|
|
1.3.2.
|
Analyses des problèmes du JPN au plan thématique et
scénographique
|
17
|
|
1.3.3.
|
Analyses des problèmes du JPN au plan technique et
Accessibilité
|
18
|
|
1.3.4.
|
Analyses des problèmes du JPN sur le plan de la
communication
|
19
|
|
1.3.5.
|
Analyses des problèmes du JPN au plan Administratif et de
gestion
|
20
|
|
1.3.6.
|
Énoncé des questions et élaboration des
objectifs
|
21
|
2.
|
Approche théorique
|
23
|
|
2.1.
|
Quelques concepts, définitions et analyses
|
23
|
|
2.2.
|
Modèles de structuration organisationnelle pour la
conservation, la restauration et la gestion
|
d'un espace naturel en milieu urbain 26
2.2.1. L'organisation du cadre légal de gestion 26
2.2.2. Gestion et conservation d'un espace naturel 28
2.3. Typologie et moyens de lutte pour l'intégrité
physique des espaces naturels 29
2.3.1. La lutte chimique (Description, avantages et
inconvénients) 30
2.3.2. La lutte mécanique (Description, avantages et
inconvénients) 30
2.3.3. La lutte biologique (Description, avantages et
inconvénients) 31
2.3.4. La lutte génétique (Description, avantages
et inconvénients) 32
2.3.5. La lutte intégrée (Description, avantages et
inconvénients) 33
3. Méthodologie de recherche 34
3.1. La revue de littérature ou l'approche
théorique 34
3.1.1. Présentation du cadre de recherche
(thématique, temporelle et géographique) 34
3.1.1.1. Délimitation thématique 34
3.1.1.2. Délimitation temporelle et géographique
34
3.1.1.3. Justification du choix du cadre de l'étude 35
3.2. Stages professionnels 36
3.2.1. Brève présentation de la structure 37
3.2.2. Apports spécifiques des stages professionnels sur
le mémoire 39
4. Le projet professionnel: processus d'un projet de plan cadre
de gestion durable du JPN 41
4.1. Introduction au projet de conceptualisation du plan de
gestion-jardin 41
4.2. Les enjeux de développement durable du JPN 42
4.3. Les perspectives du projet 43
4.3.1. Définition des objectifs 43
4.3.2. Identification et implication des différentes
cibles 43
4.3.3. Les résultats attendus 44
4.3.4. Les activités : description théorique et
technique 44
4.3.5. Budget estimatif et prévisionnel du projet 49
4.3.6. Chronogramme des opérations par phase 49
Conclusion 50
5. Les références en ligne 51
6. Références bibliographiques 54
7. Annexes 55
Introduction
Les espaces forestiers nationaux du Bénin, à
l'instar de la plupart des sous-régions africaines, au coeur de la
dynamique urbaine, se retrouvent dans une situation antinomique où leur
conservation se heurte aux intérêts socio-économiques
variés des acteurs (partenaire et gestionnaire). De la gestion
forestière traditionnelle par les chefs traditionnels africains à
l'évolution historique de la période coloniale de
réglementation stricte de la protection entre 1940-1950, s'opposent deux
sortes de gestion : celle de l'élection de l'espace forestier à
une dimension sacrée et celle d'une gestion restrictive orientée
vers l'acclimatation des plantes pour leurs intérêts
économiques. Ce revirement de la gestion a quelque peu changé les
donnes au lendemain des indépendances où les normes de gestion
stricte se sont émoussées face aux moyens humains et
matériels des administrations publiques devenues indépendantes.
L'action anthropique néfaste avec la levée des contraintes du
sacré, a contribué à une régression du couvert
végétal et à une dégradation de la
biodiversité. L'exemple du Bénin est palpable1 :
« [...], environ 2.158.028 ha de forêts représentant 20% de
la superficie du pays ont été classés. Aujourd'hui ce taux
a considérablement diminué, suite aux effets conjugués des
défrichements et des feux de brousse, il se situe à environ 10%
». Ce constat fait aujourd'hui, montre bien que ces forêts sont dans
un état de dégradation avancée, mettant en péril la
stabilité des écosystèmes nationaux, ce qui justifie
l'élaboration de politiques et stratégies fondées sur des
bases juridiques de gestion solide et de conservation durable. Au regard des
dynamiques actuelles axées sur les changements climatiques et la perte
de la biodiversité, on peut affirmer que cette question mérite
bien une attention particulière. En effet, la dernière
conférence de Cancun sur le climat, tenue le 11 décembre 2010
affiche une volonté internationale claire prévoyant la
création d'un fonds vert pour les pays en développement afin de
pérenniser le patrimoine écologique naturel. Des années
plus tôt, en 2003, la convention africaine de Maputo, pour la
conservation de la nature et des ressources naturelles, avait
élaboré un cadre de protection et d'utilisation rationnelle des
ressources naturelles selon les critères du développement
durable. Ce cadre juridique inter-gouvernemental pour l'Afrique est par
ailleurs renforcé par la convention internationale de conservation de la
biodiversité, qui définit des objectifs stratégiques
à même de comparer les efforts de conservation.
Ainsi donc, c'est à juste titre qu'il faut s'interroger
dans ces cadres d'actions sur, le rôle des institutions muséales
dans l'éducation et l'art muséographique de la nature et de sa
biodiversité.
La biodiversité joue un rôle essentiel dans le
bien-être humain et dans le maintien du système de la vie sur
terre. C'est la raison pour laquelle, l'UNESCO, face à la perception de
l'importance de celle-ci pour l'homme et la science, avait
déclaré l'année 2010 comme celle dédiée
à la biodiversité. Ceci conforte et renforce notre
intérêt pour notre sujet de mémoire professionnel. Ce
dernier qui s'intitule :
1 Citation du professeur Nestor SOKPON, de la Faculté
des Sciences agronomiques de l'Université Nationale du Bénin, au
cours d'un entretien (mars 1995) en prélude international du Programme
de Recherche et de Liaison Universitaires pour le Développement.
« Problématiques de conservation des collections
naturelles, des parcs et jardins historiques en milieux urbanisés
africains: processus d'un projet de plan de gestion durable du jardin des
plantes et de la nature (JPN) de Porto-Novo », est une appréhension
du culturel pour une gestion patrimoniale de la nature.
Comme la plupart des espaces naturels urbains en
régression, le Jardin des Plantes et de la Nature de Porto-Novo au
Bénin est enclin à des difficultés de gestion qui
proviennent de la base statutaire fragile et précaire2, de la
dégradation de la biodiversité urbaine sous l'effet de la
pression anthropique d'une médiation humaine sans limite, des impacts de
pollution et de la prolifération de bactéries, champignons et
insectes xylophages de toute sorte.
Ainsi donc, au regard des problématiques de
conservation-gestion des collections naturelles du JPN par une entité
culturelle, en milieu urbain, il importe de se poser les questions suivantes :
Quels cadres de gestion ? Pour quelles stratégies de conservation des
collections naturelles vivantes dynamiques ? Pour quelles muséographies
de la biodiversité urbaine ?
Afin de répondre à ces questions, nous
élaborons un cadre de réflexion préparatoire sous la forme
d'un processus de plan de gestion-jardin, qui définit et évalue
le cadre de sa mise en oeuvre. Pour ce faire, notre objectif-projet est de
développer sous forme d'un avant-projet sommaire, le cadre technique,
les charges et missions préparatoires nécessaires à la
définition des bases stratégiques pour l'aboutissement d'un plan
de gestion-jardin. Ce dernier étant le résultat d'un dialogue
interne et interinstitutionnel créant un document stratégique, un
tableau de bord de gestion durable d'un jardin, d'un parc ou d'une
forêt.
Ainsi ce travail s'articule autour de trois parties :
L'identification des enjeux de gestion du patrimoine naturel
par une institution culturelle à travers la présentation d'un
état des lieux de gestion du jardin des plantes et de la nature du
Bénin, au regard des constats, des cadres juridiques nationaux et
internationaux sur l'exploitation forestière, la gestion de la
biodiversité et du patrimoine naturel.
Le développement d'une approche théorique qui
définit et constitue un état empirique de la question de gestion
des différentes problématiques constatées dans
l'état des lieux. Cette partie se base aussi sur une approche de
modélisation économique de la gestion des ressources naturelles
dans une perspective patrimoniale. Ce développement passe par une
méthodologie de recherche qui présente le cadre global de
recherche, sa délimitation temporelle, thématique et spatiale.
Elle s'appuie également sur un certain nombre d'acquis professionnels
relatifs à nos stages professionnels en France, aux jardins Albert-Kahn
en 2010 et au département botanique et zoologique du Muséum
National d'Histoire Naturelle en 2011.
La troisième et dernière partie, qui est celle de
la conception du processus de plan de gestion-jardin du Jardin des Plantes
et de la Nature, élabore les différentes phases d'action et les
différentes missions
2 Cf. protocole d'accord de gestion du JPN en annexe.
d'expertise nécessaires au fondement du cadre de gestion.
Un travail théorique qui est adaptable à un environnement de
gestion de même nature.
1. Problématique et diagnostic du Jardin des
plantes et de la Nature
L'environnement et la nature sont ici l'objet de nos
recherches, à cet effet, il convient dans cette partie du diagnostic
général de présenter dans un premier temps, le cadre
juridique de conservation des collections naturelles patrimoniales avant de se
pencher sur le cas spécifique du Bénin, à travers le
JPN.
1.1. Présentation du cadre juridique de protection
des collections naturelles et patrimoniales dans le monde, en Afrique et au
Bénin
L'homme a toujours été dans une relation
d'interdépendance avec la nature, poumon de l'humanité.
Insatiable, il est sans cesse à la recherche des moyens efficaces de
satisfaction de ses besoins fondamentaux sous la contrainte
démographique et la rareté des ressources. Mais dans cette
quête effrénée, il oublie de plus en plus cette relation
d'interdépendance pour s'inscrire dans un diktat de domination et
d'exploitation anarchique des ressources naturelles bien souvent
limitées. Ainsi, la problématique de l'équilibre
écologique mondial (dans son intensité et sa densité) se
retrouve de nos jours au coeur des ceintures de productions économiques
et des blocs architecturaux urbains poussées par la domination d'un
système fortement capitaliste. Une dynamique urbaine au regard de la
poussée démographique qui embrigade et limite de façon
considérable le couvert végétal des villes, pourtant
indispensable à toute vie sur terre et surtout au bien-être de
l'homme. Ce dernier serait-il devenu le réducteur ou le prédateur
avéré de son propre bien être?
Il est clair que les évolutions climatiques
récentes montrent bien que les menaces montent par rapport à la
conservation de la biodiversité dont dépend l'humanité.
Mais fort heureusement des voix s'élèvent de plus en plus, ce qui
implique l'enjeu contemporain poussé d'un nouveau concept de
développement : le développement durable, au coeur du
débat et des controverses économiques "capitalistiques" nous
interpelle. En effet, le rapport Meadows « Halte à la croissance
» du club de Rome, lance en 1972 le premier cri d'alarme et invite les
États à intégrer désormais la problématique
de l'environnement dans leur politique économique. Durant cette
même décennie, le rapport Brundtland en 1987, reprendra ces
travaux en construisant le concept de développement durable qui nous
fait prendre davantage conscience de la prise en compte de la dimension
patrimoniale de la nature et de l'environnement dans tous nos systèmes
de production. Ainsi donc le souci de léguer aux
générations futures un patrimoine sain et durable favorable au
maintien global du bien-être devient quotidien. Dans ce même
élan, l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la
Science et la Culture - UNESCO - à la 17ème session de sa
conférence générale à Paris le 16 novembre 1972
fonde à travers une convention, le cadre légitime et légal
de protection du patrimoine mondial culturel et naturel. Ainsi le
thème patrimoine, qui étymologiquement signifie
héritage, notion polysémique, va recouvrir à
l'échelle de l'humanité un domaine de légitimation et
d'application. En vertu de cette convention de 1972 sur le patrimoine culturel
et naturel, sont éligibles dans le domaine du patrimoine
naturel3 les monuments naturels, les formations géologiques
et physiographiques et enfin les sites naturels ou les zones naturelles. Afin
de rendre les moyens de protection plus efficaces, le travail de reconnaissance
passe pratiquement par un inventaire qui s'accompagne des mesures nationales et
internationales. Ainsi les États, parties prenantes de cette convention
ou ceux qui y adhèrent, s'engagent à créer un cadre
législatif de protection qui définit une politique globale
d'action, à institutionnaliser des services de sauvegarde, de
protection, de conservation et de mise en valeur du patrimoine culturel et
naturel. Aussi doivent-ils mener et accroître les recherches
scientifiques et techniques sur la connaissance efficace de l'environnement et
des moyens de sa diffusion.
Aussi, prennent-ils des mesures juridico - administratives,
scientifiques, techniques et financières pour accompagner les mesures de
conservation et de mise en valeur du patrimoine naturel.
Partant de ces fondements et acquis internationaux (en
adéquation avec les cadres et conventions évoquées
ci-dessus), le conseil international des monuments et des sites - ICOMOS-
faisant suite à la charte de Venise de 19644 définit
en 1981 à travers la charte de Florence5, le cadre
spécifique de sauvegarde des jardins historiques (un champ de protection
un peu plus restreint). En effet en ses articles 1 à 9, l'ICOMOS
définit clairement et amplement le domaine d'attribution des jardins
historiques. Plus loin de son 10ème au 22ème article, il
détermine les conditions cadre de son entretien, de sa conservation, de
sa restauration et de sa restitution. Cette charte détermine
également les conditions de protection légale et
administrative.
Au-delà de ce contexte réglementaire mondial,
les états africains s'appropriant les normes internationales et
complétant certains points non débattus, élaborent
à Maputo le 11 juillet 2003, la convention africaine sur la conservation
de la nature et de ses ressources naturelles. Cette dernière en ses
articles6 1, 2 et 3, précise le champ d'application, les
objectifs et les principes d'application du régime de protection du
patrimoine naturel en Afrique. Mais au regard des difficultés
d'application de cette dernière convention, n'est-on pas en droit, dans
le contexte spécifique africain de prolifération de
végétation spontanée et de paysage naturel "sauvage", de
se demander si les différents cadres institutionnels internationaux,
quoique bien élaborés, suffisent à eux tous seuls pour
permettre un maintien durable des espaces, forêts, jardins et sites
naturels dans leurs fonctions? Les résurgences de conflits fonciers,
sous la contrainte démographique et des juridictions nationales parfois
inadéquates, ne sont-elles pas des menaces à la conservation du
patrimoine naturel ?
3 cf. article 2 de la convention internationale de l'UNESCO de
1972 sur la protection des biens culturels et naturels.
4 cf. charte de Venise 1964 (cf. lien web dans la sitographie)
5 cf. charte de Florence (cf. lien web dans la sitographie)
6 cf. lien web sitographie de recherche : convention 2003 de
Maputo sur la protection du patrimoine naturel.
En effet les différents conflits fonciers de l'Afrique
portent une entorse non moins négligeable au cadre de conservation et de
gestion efficiente du patrimoine paysager en perpétuel devenir, du fait
de la dynamique de la vie qu'elle porte. Jadis l'arbre l'un des
éléments fondamentaux du patrimoine naturel était le
déterminant essentiel du régime foncier en Afrique. Il tient donc
un rôle et un statut primordial dans la société, si bien
qu'en matière foncière pré-coloniale africaine, on estime
qu'un étranger (celui qui a migré) n'a pas le droit de planter un
arbre. Autrement dit, le migrant a des droits faibles sur l'autochtone en
matière foncière. Les formules de cohabitation trouvées,
l'union familiale ou la servitude permettaient de gérer
différents conflits fonciers qui aujourd'hui ont pris de l'ampleur du
fait de la capitalisation du monde devenu village planétaire. Ces
tentions foncières se justifient en effet par l'abolition des normes
implicites de souveraineté ethnique des sociétés
africaines établies avant la colonisation, règles qui
plaçaient dans l'inconscient collectif l'arbre au coeur de la
propriété foncière. Ce principe obligeait l'occupant
à payer des redevances d'exploitation aux autochtones. Mais si les
principes de droit basés sur l'arbre, socle matériel de la
végétation en Afrique, ont été l'un des facteurs
essentiels de l'évolution des régimes fonciers, il n'en demeure
pas moins aujourd'hui qu'il est source importante de conflit et sujet à
diverses formes d'analyses et commentaires. OUSSOUBI Touré7
dans ce cadre dira que : « [...] les conflits fonciers sont devenus une
donnée constante dans de nombreux pays d'Afrique subsaharienne
confrontés au processus de paupérisation accrue qui rendent
encore plus complexe la gestion équitable des ressources
naturelles»8.
Cette montée croissante des populations africaines face
à la nécessité de satisfaction de leurs besoins de
logement et d'habitation, l'appétit foncier doublé de la grande
spéculation, font que d'importantes zones en centre-ville couvertes de
végétation sont rasées pour laisser place à des
habitations. Ainsi les plans urbains en Afrique peinent à
intégrer de larges bandes de couvert végétal, tellement la
demande est forte et oppressante et les politiques d'aménagement du
genre, s'évanouissent parfois sous des galets de corruption. Les seuls
rares espaces qui résistent encore dans nos centres urbains sont les
anciennes forêts sacrées qui, sous l'effet de la pression urbaine
s'amenuisent de plus en plus voire disparaissent intégralement. Dans les
régions reculées des centres villes où l'effet de dominos
se fait sentir également, les politiques nationales multiplient les
initiatives et les lois pour résister. Ainsi le Bénin comme bien
d'autres pays, a organisé le cadre réglementaire de gestion des
massifs forestiers et de l'environnement. La loi-cadre sur l'environnement, la
loi 93-009 du 02 juillet 19939 portant régime des
forêts et son décret d'application n°96-271 du 2 juillet
1996, définissent les différents droits d'usage, des
procédés de classement et de déclassement, les principes
d'aménagement et d'exploitation du domaine forestier au Bénin.
Avec une évolution des réalités de croissance en Afrique,
'' plus de 50%
7 Oussoubi Touré : sociologue et spécialiste des
questions pastorales au cours de l'atelier régional à
l'initiative de
''Lead-Afrique'' ; du Fonds des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Groupe de recherche et
d'échanges technologiques (Gret) sur le thème : « Conflits
pour l'accès aux ressources en terre et en eau dans les pays arides
d'Afrique subsaharienne : facteurs sous-jacents et réponses politiques.
»
8 September 2006, GRET-FAO LEAD Final Report.
9 cf. lien web en sitographie : loi 93-009 du 02 juillet 1993
portant régime des forêts au Bénin et son décret
d'application n°96-271 du 02 juillet 1996.
des Africains au sud du Sahara sont aujourd'hui urbains et en
l'an 2020, plus de 2/3 de la population seront urbanisées". Ainsi, notre
mission tient désormais dans la responsabilisation des
dégradations de notre capital naturel. Ce qui, à terme va
permettre l'amélioration de notre bien-être. Dans ce cadre et dans
ce creuset d'évolution permanente des rapports de l'homme à son
patrimoine naturel et culturel, il convient d'analyser le cadre juridique de
conservation du patrimoine naturel au Bénin, lieu spécifique de
notre étude.
1.2. Situation et évolutions historiques du Jardin
des Plantes et de la Nature dans ce contexte réglementaire
Logé au coeur du quartier OUENLINDA II, à l'est
du quartier administratif entre le siège de l'Assemblée
Nationale10 du Bénin et le centre hospitalier
départemental de l'Ouémé et du Plateau. Ce jardin qui se
trouve à l'entrée de la ville de Porto-Novo, capitale du
Bénin, se situe au sud-est du pays à une dizaine de
kilomètres au nord de l'Océan Atlantique.
Le Bénin est un pays de l'Afrique de l'Ouest qui couvre
une superficie de 114.763 km2. Il s'étend sur 670 km, du
fleuve Niger au nord à la côte atlantique au sud. Le Bénin
de nos jours, compte près de 9 millions d'habitants. Il a comme voisins
le Togo à l'Ouest, le Nigeria à l'Est, le Niger et le Burkina
Faso au Nord. Le Bénin est divisé en douze
départements11, constitués de deux grandes aires
géographiques : le nord frontalier avec le Niger et le Burkina
Faso12, le centre et le sud marqués par une même
histoire, celle du Golfe de Guinée13. Selon les informations
sur les ressources forestières nationales et la couverture
forestière collectées en 2000 , le Bénin a une couverture
végétale modérée d'environ 42% avec une couverture
forestière de 2.650.000 ha. Il enregistre les plus forts taux de
forêts au monde avec une perte annuelle de 70.000 ha. L'Organisation des
Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture - FAO - en 1999
évalue la couverture forestière totale du Bénin en 1995
à 4.625.000 ha soit 41,8% de la superficie totale du pays. Le pays vient
ainsi en deuxième position après le Libéria dans le
classement des pays de l'Afrique de l'Ouest humide. Pour la même
année de 1995, les forêts naturelles occupent une superficie de
4.611.000 ha.
Ayant accédé à l'indépendance le
1er Août 1960 sous la dénomination de République du
Dahomey, devenue République du Bénin depuis 1975, le Bénin
a connu une riche évolution historique. « Au début du XVIIe
siècle, trois frères se disputent le royaume d'Allada qui a
prospéré, comme la toute proche royauté de Savi (ville de
Ouidah), grâce à la traite des esclaves. Alors que l'un des
princes héritiers s'empare d'Allada, Tê-Agbanlin [prince d'Adja
Tado migré d'Allada] part au sud-est fonder Hogbonou (baptisé
Porto-Novo par les Portugais [et respectivement Ajashè, Xogbonou par les
Yoruba et Goun]), sur la côte orientale de Ouidah, tandis que
Dô-Aklin crée au nord Abomey, qui deviendra le coeur du futur
Royaume de Dahomey. Les trois souverains font serment d'allégeance au
grand royaume yoruba
10 Ancien palais des gouverneurs.
11 Alibori, Atacora, Atlantique, Borgou, Collines, Donga, Couffo,
Littoral, Mono, Ouémé, Plateau et Zou
12 Un ensemble comprenant les groupes lingustiques, bariba,
baatombu, dendi, djema, groussi, haoussa, mossi, paragourma, peulh et
fulbé.
13 Un groupe comprenant les groupes linguistiques, fon, adja,
ewé, gen, mina et yoruba.
d'Oyo, à l'est. »
Ainsi riches de la mixité de leurs peuples venus de
tout horizon, les villes côtières et satellites du Bénin
telles que Porto-Novo, Cotonou, Ouidah et Abomey connaîtront à
travers leurs sites un métissage historique multiple et varié
pendant plus de trois siècles. Entre histoire de la traite des esclaves,
histoire coloniale et histoire des résistances, se trouve en bonne place
aussi, la palpitante histoire des forêts sacrées et jardins
coloniaux. Dans la plupart des espaces occupés par les fortifications
coloniales (Français, Anglais, Portugais, Hollandais, Danois)
était conçue une petite structure de gestion administrative des
jardins coloniaux. Ainsi la côte d'or de l'Afrique de l'ouest en a
été une parfaite illustration avec les jardins coloniaux d'Axim ;
Dixcove ; Sekondi-takoradi ; El-mina ; Cape-Coast au Ghana, ainsi que les
jardins de Bingerville en Côte-d'Ivoire et jardins des forts
européens de Ouidah au Bénin; y figure également le jardin
d'essai de Porto-Novo. En effet le jardin d'essai de Porto-Novo, aujourd'hui
Jardin des Plantes et de la Nature, (JPN) fut une ancienne forêt
sacrée du royaume.
En Afrique notamment au Bénin, l'on ne peut concevoir
un royaume sans forêts ni temples sacrés à cause de la
dimension spirituelle du pouvoir. Avant l'occupation française, la
forêt sacrée de Porto-Novo fût administrée par le
"Migan". Ce dernier a reçu son autorité d'administration en
qualité de justicier et chef de cultes du roi de Hogbonou. Sous
l'autorité du Migan, cet important espace de culte vodoun et de
communication spirituelle entre les "aziza" génies de la forêt et
les hommes n'était pénétré que par les personnes
initiées ou recevant autorisation. La consultation du Fá (art
divinatoire) qui tenait une place importante dans les décisions du
pouvoir royal dans la cité, se faisait périodiquement dans cette
forêt sacrée. L'hysope, arbre liturgique et de purification,
l'Iroko, arbre vénéré, le kolatier, arbre de libation :
autant d'espèces végétales dont les forces et vertus
spirituelles sont utilisées dans cet espace protégé et
craint. Mais la domination coloniale et l'occupation de cette forêt
sacrée par l'administration coloniale va transformer la vision locale de
fréquentation de cet espace.
Devenu en juillet 1896 jardin d'essai, la forêt
sacrée va changer de fonction pour devenir un jardin d'acclimatation. A
ce titre, des essences végétales à valeurs
esthétique, d'ornementation (florale) et économique tels que le
cacaoyer, le caféier, le muscadier, l'anacardier, le laurier sauce, le
camphrier et bien d'autres espèces à valeur médicinale et
d'exploitation forestières sont testés. L'évolution de ce
jardin et son rayonnement dans l'Afrique Occidentale Française en a fait
un creuset de formation pédagogique en agriculture pour les
élèves issus de toutes parts de la sous-région Africaine.
La rigueur de gestion des lieux observée par le Gouverneur et son
équipe a permis aussi l'enrichissement et la conservation de cet espace
jusqu'à l'indépendance nationale du Bénin en 1960.
Après les indépendances, la disparition soudaine des structures
de gestion et la réorientation du pôle d'activité national
sur Cotonou, la ville économique, le jardin d'essai de Porto-Novo cesse
d'être l'ombre de son passé glorieux pour se réduire
à une pépinière d'essences à fort potentiel
économique. Il s'en est suivi un vrai appauvrissement de l'espace qui
désormais est passé dans le giron de gestion publique avec un
État alors instable du fait de ses nombreux coups d'État.
Une décennie plus tard, c'est à dire vers les
années 1970, on assistera à une baisse qualitative et
quantitative de la biodiversité de l'espace, accentuée par la
régression de l'équipe technique commise par les pouvoirs publics
à l'entretien du site. Cette régression des espaces verts s'est
faite en faveur de la colonisation des bâtiments administratifs. Avec le
renouveau démocratique en 1990, et pour mettre un terme à cette
régression croissante de l'espace, le service des parcs et jardins
initia un projet de sauvetage, financé par la coopération
technique allemande (GTZ). Ledit projet, baptisé jardin botanique, a
pour objectif de repeupler et de réorganiser le jardin, afin de lui
redonner une fonction scientifique axée sur les champs de recherches
universitaires. Ce premier travail qui a permis d'inventorier et de signaliser
de façon taxonomique les espèces ligneuses, n'a malheureusement
pas été durable. Plusieurs contraintes et impondérables
comme celle d'une vision à long terme ou une planification insuffisante
entre les ressources (humaine compétente et professionnelle,
matérielle, financière, naturelle) ont conduit ce projet à
terme. Face au grand chaos qui se réinstallait et dont les
conséquences fâcheuses se faisaient de plus en plus visibles avec
la perte drastique des espèces et le prélèvement abusif
des organes végétatifs, l'École du Patrimoine Africain
alors PREMA (prévention dans les musées africains) lança
un nouveau projet de restauration de cet espace jardin botanique sous
l'appellation Jardin des Plantes et de la Nature.
1.3. État des lieux du Jardin des Plantes et de la
Nature
Établi sur un protocole d'accord14 de
gestion tripartite signé le 19 mars 1998 entre le Programme de
Prévention dans les Musées Africain (PREMA15)
aujourd'hui École du Patrimoine Africain (EPA), la Direction de
l'Agriculture (DAGRI) de Porto-Novo et le Comité Béninois du
Conseil International des Musées (COBICOM), le Jardin des Plantes et de
la Nature est un des projets spéciaux de l'EPA. Ce projet a pour
objectif fondamental d'une part de réhabiliter le Jardin Botanique,
patrimoine et propriété de l'État Béninois
confié à la Direction de l'Agriculture, d'autre part de l'ouvrir
au public afin d'en faire un lieu d'échange et d'éveil culturel
tourné vers une éducation à la valeur patrimoniale de la
nature. Réduit aujourd'hui à deux sites16 au lieu de
trois initialement, le JPN couvre une superficie globale de 6,8 ha. Il
bénéficie d'un classement communal et non national et fonctionne
autour de trois organes : le comité d'administration, le conseil
scientifique et l'équipe de gestion dotée d'un code de gestion
administratif et comptable. Le protocole d'accord de gestion définit en
ses articles15 6, 7 et 8 les attributions et fonctions des organes
de gestion : Comité d'Administration, Conseil Scientifique et
Équipe de gestion. Le comité d'administration approuve le
programme d'activités et le budget ; il suit et évalue les
activités de l'équipe de gestion. Il fonctionne sur la base d'un
règlement intérieur adopté par ses membres. Le conseil
scientifique analyse et valide les différents programmes
d'activités proposés par l'équipe de gestion.
14 Voir le protocole d'accord en annexe
15 Prema est un programme de l'ICCROM (International Centre for
the study of the Preservation and Restoration of
Cultural Property) mise en oeuvre en Afrique au regard des
constats de dégradations dans les musées africains dû au
manque de formation
16 Confère carte du site du JPN en annexe
Après cette étape, lesdits programmes ne sont
approuvés que par le comité d'administration. Le conseil
fonctionne sur la base d'un règlement intérieur adopté par
ses membres et approuvé par le comité d'Administration.
L'équipe de gestion anime directement le jardin. Elle assure
l'autofinancement par des activités conformes à la
déontologie des professionnels du patrimoine.
La décennie d'activité (1999-2010) et de
fonctionnement montre bien quelques insuffisances qu'il convient de corriger
afin d'assumer sa pérennité. Cinq axes ou indicateurs nous
permettront d'analyser le site du JPN suivant respectivement, le plan physique
et esthétique, le plan thématique et scénographique, le
plan technique et de l'accessibilité, le plan de la communication et de
la médiation culturelle, et enfin sur le plan administratif et de
gestion.
1.3.1. Analyses des problèmes du JPN au plan
physique et esthétique
Au plan physique et esthétique, le jardin des plantes
et de la nature établi sur deux sites entrecoupés par une voie
goudronnée, est l'espace vert important et organisé sur 6,8 ha en
milieu urbain. A ce titre il offre un décor verdoyant extraordinaire
d'arbres surplombant la ville et une diversité d'essences d'arbres
concentrés sur une même parcelle de terre. Les deux sites ont des
éléments de ressemblance : les différents arbres du site
ne sont pas organisés en lignes, courbes ou autres formes
géométriques. Ceci laisse entrevoir encore son côté
forêt. Comme dans la ville de Porto-Novo ou notamment au sud du
Bénin, il y règne un climat subéquatorial avec une
température moyenne de 28°C sous une amplitude thermique de
7°C. Avant les changements climatiques contemporains, on y distingue
globalement deux saisons sèches (mars-juillet) et deux saisons de pluie
(septembrenovembre). Les deux sites, le conservatoire et l'espace
détente, ont des configurations différentes. Le conservatoire
aménagé est traversé par un axe central de parcours
piéton qui bifurque vers différentes masses concentriques
végétales organisées en parcelle ou zone. Chaque zone
délimitée est bordée par une clôture à ras du
sol et surélevée par une clôture arbustive de Thurbergine
violet (plante de décoration). A l'intérieur de chaque parcelle
se dépose une masse de feuilles sèches qui enrichit ce sol
latéritique légèrement mixé à un sol arable.
C'est l'expression d'une gestion différentiée qui spécifie
la qualité d'entretien et le type de gestion de chaque espace. On
observe plusieurs niveaux stratigraphiques de végétation qui
s'étalent de la plus petite graminée, en passant par les arbustes
aux plus grands arbres parfois tricentenaires qui s'imposent de par leurs
racines, troncs et dominent l'espace de leurs branches et feuilles. Ce bel
univers paysager où gambadent quelques singes et écureuils n'est
pas engazonné mais dispose d'un bassin empoissonné,
artificiellement créé. Divisé en zone thématique,
on y croise selon l'inventaire17 des plantes significatives avec le
projet situé 1, aussi bien des arbres fruitiers que des espèces
ligneuses à valeur économique, alimentaire et
thérapeutique.
Mais derrière l'apparat de ce visage paysager radieux se
cache une multitude de problèmes18, qui
17 Confère annexe : inventaire JPN 2005
réalisé dans le cadre du projet situé 1 financé par
le programme Africa 2009.
18 Cf. les parties, 1.3.2 ; 1.3.3 ; 1.3.4 ; 1.3.5 du
développement de notre travail.
menacent l'existence même, à long terme, de ces
sites. Il est dans la nature des choses et des êtres de reconnaître
que tout ce qui vit, évolue et meurt. Ainsi va le monde et face à
la sénescence des arbres du JPN et à l'absence d'un plan d'action
intégré de régénération progressive des
sites, l'imminence de la menace et sa gravité pour le
déséquilibre écologique de ce poumon vert urbain sera
inévitablement vite perçue. Faut-il rappeler encore quelques
événements chronologiques récents dans l'espace d'une
décennie qui indiquent la nécessité d'un plan d'action
intégré ou plan de gestion ? En 1999 le Jardin des Plantes et de
la Nature (JPN) fut ouvert au public pour entre autres programme
éducatif, mettre un terme au déclin du jardin et à la
perte des espèces et trafic d'organe de plante pour la
pharmacopée. Mais au cours des années 2004 et 2005 on assiste
à la perte de la collection unique d'arbre de Copahuba (l'un des arbres
remarquables19 de la collection du jardin) dont l'espèce
provenait de la forêt d'Amazonie. Une année plus tard, en 2006, on
assistera aussi à la chute de la moitié supérieure de l'un
des colatiers géants du site. Plus tard en 2009 l'abattage d'un grand
pied d'Hyméné fût décidé. Les
différentes causes de la disparition de ces arbres remarquables de
l'univers paysager et esthétique du jardin sont : la vieillesse
naturelle des arbres, les dégâts des termites et des champignons,
les violentes intempéries, et l'action cumulée de rognage par des
rongeurs dans les cavités de bois mort.
1.3.2. Analyses des problèmes du JPN au plan
thématique et scénographique
Le jardin, compte tenu de la concentration des arbres qui s'y
trouvent et de son histoire, est organisé en sept grandes zones
thématiques.
La zone d'accueil (zone à forte concentration de
colatiers, signe de communion et d'amitié dans la culture
béninoise) où se réalise l'introduction sommaire pour une
visite guidée, est à la descente d'une paillote qui fait office
coutumière d'hospitalité. Une zone assez spacieuse pour contenir
une foule d'une centaine de personnes en cercle concentrique. Mais à ce
niveau, il convient de signaler la vétusté et
l'exiguïté relative de la paillote d'accueil ainsi que l'absence
d'éléments de communication visuelle et de sièges
prévus pour s'abriter pendant une courte intempérie.
La zone des plantes médicinales répartie sur au
moins deux parcelles diamétralement opposées permet de
présenter la pharmacopée traditionnelle et plantes à
vertus purificatrice et liturgique. Le jatropha mutifida (médicinier
d'Espagne) le niewbouldia laevis (hysope africaine), le Xilopia ethiopica
(poivre de guidé) constituent quelques espèces présentes
dans la zone des plantes médicinales. Le seul hiatus ici est la
fréquence de ces pieds c'est à dire leur population (en moyenne
deux ou trois pieds) dans les espaces consacrés. A cela s'ajoute le
risque de leur perte liée au vieillissement de l'espèce.
La zone forêt sacrée située dans l'axe
central de la visite regroupe des pieds de cola gigantea (colatier
géant), le Milixia excelsa (iroko) central tricentenaire. Cette zone
thématique du jardin permet de raconter l'histoire de la vieille
forêt sacrée et les différents rituels y afférant.
C'est le noyau témoin sans doute le plus important de l'espace de
présentation du jardin. Mais malheureusement la sénescence
19 Selon l'association arbres (cf. lien en sitographie), «
Les arbres exceptionnels par leur âge, leurs dimensions, leurs formes,
leur passé ou encore leur légende sont appelés arbres
remarquables ».
des arbres à ce niveau est élevée et la
menace quant à leur conservation inquiétante, du fait des
facteurs exogènes (termite, intempérie). Cette zone est
complétée par la zone des arbres du gouverneur.
La zone des arbres du gouverneur fait état de
l'histoire coloniale dans la forêt sacrée ainsi que de
l'aménagement opéré par le gouverneur de l'époque
afin de faire de la forêt sacrée son jardin d'agrément et
d'essai. A ce niveau la reconstitution scénique reste encore
approximative et les éléments visuels et matériels faibles
pour une profonde médiation malgré la qualité du
discours.
La zone des plantes aromatiques et alimentaires est une
étape thématique dont le discours est fondé sur l'ensemble
des essences à valeur économique exploitées pendant la
période coloniale. Le laurier, le muscadier, le poivrier sont autant de
pieds encore présents et bien entretenus a cause de leur valeur
pécuniaire.
Le bassin ou milieu aquatique est une reconstitution
artificielle à des fins pédagogiques pour abriter des
espèces aquatiques. Réalisé en 2005 sous le projet
situé 1 financé par le programme Africa 2009 ce bassin qui abrite
poissons, grenouilles et plantes aquatiques diverses, souffre de comblement de
sable malgré sa rocaille. De plus, la porosité du sol est une
source fondamentale de gaspillage d'eau de robinet.
Le circuit du fâ20 est une création
contemporaine de 16 sculptures de bois (principaux signes des 256 du fâ)
par l'artiste plasticien Romuald Hazoumè autour de la thématique
du fâ. Ces sculptures (taillées dans du bois de COPAHUBA, grand
arbre victime de l'attaque des termites) viennent redonner vie aux dynamiques
de médiation sur les pratiques courantes d'anticipation de la gestion de
la cité traditionnelle. Mais malheureusement ces sculptures21
de bois exposées aux diverses intempéries se rongent au point de
disparaître dans les prochaines années.
1.3.3. Analyses des problèmes du JPN au plan
technique et Accessibilité
Juché au coeur de l'espace détente du JPN, le
bâtiment principal (avec deux terrasses : avant et arrière) de
l'équipe de gestion conçu initialement comme un cyber a
changé de fonction pour abriter le service financier et comptable, le
poste du conservateur, la cuisine de restauration, la cabine d'accueil du bar
et quelques toilettes internes et externes. D'autres bâtiments
excentrés tel qu'un petit magasin de rangement, une grande paillote de
restauration-bar et une salle ouverte dénommée atelier junior
sont conçus pour les activités connexes au musée. Un
podium amovible vient aussi d'être réalisé récemment
sur le site.
Le site du musée juste en face de celui de la
détente, dispose d'une petite paillote à l'entrée et
de quelques blocs administratifs de la direction de l'agriculture (DAGRI).
Les deux sites situés au coeur du
20 Fâ : méthode divinatoire d'auscultation de
l'avenir utilisée traditionnellement dans tout le Golfe de
Guinée.
21 Confère image d'état des sculptures en annexe
quartier administratif de Porto-Novo, non loin de
l'assemblée nationale du Bénin et du centre hospitalier
départemental de l'Ouémé sont entièrement
clôturés et ceinturés par des voies goudronnées
à sens unique, avec celle de l'accès principal (musée et
site de détente) en ''T''.
Ce positionnement des deux sites du JPN, quoique offrant des
avantages de discrétion aux visiteurs, présente quand même
des limites qu'il convient de souligner. Les entrées principales se
situant uniquement sur la voie à sens unique en ''T'' débouchant
sur l'hôpital, cela ne permet pas une constatation visuelle du site par
les personnes abordant la voie en sens opposé. De plus au plan
psychologique africain, le fait que le site se trouve sur le tronçon de
l'hôpital avec la susceptibilité de sorcellerie liée aux
grands arbres, ne favorise pas toujours l'accessibilité. Par ailleurs,
la réadaptation fonctionnelle du bâtiment principal avec la
contiguïté des services de conception et du service financier avec
le service bar-restaurant ne favorise pas une optimisation du travail
intellectuel de planification. De plus, en raison de la chute fréquente
de feuilles et bois morts sur le toit et des pluies qui s'y mélangent,
la toiture en tuiles subit de fréquentes dégradations. A ces
problèmes on peut ajouter les installations d'eau et de courant sur le
site. En effet, la DAGRI fournit et prend en charge toute l'énergie
électrique utilisée par le JPN; la seule contrainte à ce
niveau étant que celle-ci constitue parfois une arme de chantage et
paralyse les activités du week-end. Les compteurs se trouvent dans les
bâtiments administratifs de la DAGRI, en cas de panne électrique,
l'accès est quelque-fois fonction des humeurs des donateurs. Ces
conflits sporadiques sont parfois à l'origine de dégradation de
provisions pour la cuisine et d'insatisfaction des clients. De plus, la vie des
végétaux et des hommes sur le site est conditionnée par le
seul réseau de distribution d'eau de la société nationale
d'eau du bénin (SONEB) dont les charges de consommation relèvent
de la DAGRI. S'il est une évidence que ce réseau de distribution
d'eau facilite l'accès à l'eau potable pour l'alimentation des
jeunes plantes plus que pour les services ou besoin des usagers du site en eau
potable, il n'en demeure pas moins qu'en cas de panne ou coupure
prolongée, la situation du site est catastrophique. Des
pépinières entières ont déjà
été dévastées à cause d'une telle panne et
l'homme aussi en est aussi victime pour des besoins de commodité.
Certains usagers ont exprimé leur inconfort lors de l'utilisation des
toilettes.
1.3.4. Analyses des problèmes du JPN sur le plan
de la communication
Il est fondamental de se poser ici la question de l'existence
d'un plan de communication aussi bien interne qu'externe après dix
années d'activités des sites du JPN.
Le JPN est l'un des sites et musées du Bénin,
fréquenté par plus de 5.282 visiteurs pour l'an 2009 (cf.
statistique22). Ce résultat est sans doute la preuve d'une
communication certaine des sites au public. En effet, d'importantes
signalétiques réalisées dans le cadre de plusieurs projets
ainsi que les manuels d'aides aux visites pédagogiques et guides de
visite du jardin ont permis la lisibilité des sites. Aussi, les
nombreuses actions de médiations école-musée
financées par les musées au service du développement (MSD)
ont fait exploser la fréquentation du site. Toutefois il reste certain,
que la
22
http://www.epa-prema.net/francais/activites/projets/jpn.htm
visibilité du JPN est encore très faible.
Aujourd'hui, à l'heure du développement fulgurant de l'internet
où toutes les structures se font représenter au risque de
disparaître, tellement le réflexe du consommateur ayant
changé, il est inimaginable, en cas d'existence d'un plan de
communication, de ne disposer que d'une page web statique et non interactive,
via le site de l'EPA. Ce vide communicationnel moderne limite la
créativité et le cadre de coopération inter-institutionnel
avec les structures du même genre dans le monde.
Au plan logistique, aucun matériel roulant n'est mis
à la disposition des services, ce qui limite aussi fortement la
fluidité des actions et l'influence de communication du jardin. On peut
aussi noter la quasi-absence de plaques d'indication des sites du jardin dans
la ville de Porto-Novo.
Au plan interne, les mémoires archives ne sont pas
toujours bien ordonnées, classées et rangées. Les
éléments iconographiques et photographiques ne sont pas
traités de façon cohérente et chronologique de
manière à constater suivant un même plan l'évolution
des sites du jardin dans le temps.
1.3.5. Analyses des problèmes du JPN au plan
Administratif et de gestion
Le jardin des plantes et de la nature de Porto-Novo n'a
aujourd'hui de statut que celui de projet spécial que lui confère
l'École du Patrimoine Africain à travers son protocole d'accord
signé avec la Direction de l'Agriculture -DAGRI- qui prévoit une
tacite reconduction tous les deux ans en cas de non-dénonciation depuis
1999. A ce titre, il ne peut prétendre directement à un
financement. La DAGRI qui reste propriétaire des sites du jardin
continue à exercer des droits attribués à l'EPA dans le
cadre du protocole d'accord de gestion, ceci de manière de plus en plus
perceptible. Or ce protocole, comptetenu de sa ratification au niveau de la
direction de l'agriculture, sous tutelle du ministère de la culture,
constitue une forme de vice de forme juridique, dont fait état
l'inspection du ministère en 2010. De plus, les activités de
prestation de services à caractère parfois commerciaux (Bar
restaurant, diffusion sonore...) sont vues de l'extérieur par les
entreprises voisines du même secteur d'activité comme une
concurrence déloyale. A ce titre le JPN reçoit quelquefois des
sommations aussi bien du bureau béninois du droit d'auteur (BUBEDRA,
pour diffusion de morceaux) que de la chambre de commerce et d'industrie du
Bénin pour un enregistrement au registre de commerce. Rares sont les
personnes de l'équipe de gestion déclarées directement
comme travailleur de l'EPA à la caisse nationale de
sécurité sociale (CNSS). En revanche ils le sont plutôt
comme employé du JPN ; or, ce dernier est statutairement
considéré comme un projet de l'EPA. Ce dernier en tant
qu'organisation internationale23 reconnue par l'État
béninois, couvre de ses prérogatives immunitaires le JPN qui,
dans le projet de mise en valeur du jardin botanique, est conçu comme
l'un des pôles projets spéciaux. A ce titre, l'EPA défend
le JPN, comme dans le cas du conflit avec la chambre de commerce et d'industrie
du Bénin qui parfois pointe un doigt accusateur sur les activités
à caractère commercial du JPN.
La structure organisationnelle du JPN axée
fondamentalement autour de trois pôles d'activités :
Musée,
23 Statut OI acquit depuis 2009
bar-restaurant et pépinière, occupe
respectivement, un conservateur, un guide permanent, cinq restaurateurs
(bar-restaurant), un financier, trois hommes d'entretien et aides-jardiniers,
un jardinier et un gardien. Cette équipe de gestion, telle que
constituée, souffre encore et ce, malgré le dynamisme de
l'équipe actuelle, de ressources humaines techniques et cadre de
conception en optimisation des potentiels du site. Cette insuffisance
comblée dans certains domaines d'activités, quelquefois par une
équipe externe en cas de sollicitation forte, ne permet pas toujours une
perspective conceptuelle de plan stratégique de développement
durable et de conservation des collections naturelles.
1.3.6. Énoncé des questions et
élaboration des objectifs
Importance et choix du thème
Pour avoir été professionnellement
confronté à différents problèmes de gestion pendant
mon exercice à la tête de ce projet spécial du Jardin des
Plantes et de la Nature (JPN), projet de l'EPA en qualité de
chargé de programme, j'ai appréhendé que travailler sur ce
sujet, au terme de mes études universitaires à
l'université Senghor puis à l'université Paris 1
Panthéon-Sorbonne, serait un atout dans l'optique d'une
démultiplication de l'expérience de l'action culturelle sur des
espaces naturels urbains au Bénin et en Afrique notamment francophone.
Ainsi, notre thème « Problématique de conservation des
collections naturelles, des parcs et jardins historiques en milieux
urbanisés africains: Projet de plan de gestion durable du jardin des
plantes et de la nature (JPN) de Porto-Novo », trouve ici tout son sens en
dépit des mutations actuellement en cours du fait des changements
climatiques24 d'une part, et d'autre part compte-tenu du
développement architectural croissant des villes qui ne tiennent pas
toujours compte du patrimoine naturel en milieu urbain. Ce sujet de plus en
plus débattu, traite du patrimoine naturel urbain. Soulignons que depuis
1990, date de création de l'université Senghor, un seul
mémoire du département culture a traité un sujet sur le
patrimoine naturel qui se trouve être le projet que j'ai
géré plus tard. Ainsi, notre motivation pour ce sujet vient donc
de notre envie de participer à la résolution des problèmes
de ce site naturel du Bénin partant de notre expérience pratique
du JPN. Notre but fondamental est d'enrichir et de dynamiser la vie et
l'animation du site naturel en milieu urbain afin de se spécialiser dans
une carrière professionnelle dans les domaines du patrimoine naturel
à caractère culturel.
Au regard des différents constats et analyses
effectués dans les lignes précédentes sur le JPN, il
convient de se poser la question fondamentale suivante : Comment mieux
valoriser le patrimoine naturel urbain à caractère(s) culturel(s)
en Afrique ? Mais plus spécifiquement en Afrique francophone où
ces initiatives sont reléguées au second plan.
Cette préoccupation fondamentale peut se
réorganiser à travers ces sous-questions :
Dans quelle mesure les ressources culturelles
générées des sites peuvent-elles participer à la
mission
24 cf. protocole de Kyoto sur la convention cadre des Nations
Unies sur les changements climatiques, Nations Unies, 1998. (Lien web en
sitographie)
de protection et d'éducation à la défense de
l'environnement ?
Quelle corrélation fait-on entre la viabilisation et la
conservation d'un site ou parc naturel urbain au regard de son statut juridique
?
Quelle structure organisationnelle pour une bonne gestion
muséale des collections vivantes d'un site naturel?
Est-ce que l'approche traditionnelle vodoun de conservation de la
nature continue à être efficace à l'ère
contemporaine ?
Et enfin quels peuvent être les critères de
"labélisation" ou de modélisation d'un label pour des jardins
africains dans une perspective de promotion et de création de cadre de
stimulation à la sauvegarde et à la conservation de la nature en
Afrique ?
Notre objectif justement dans le cadre exploratoire de
l'univers de solutions aux questions sousjacentes ci-dessus est de penser un
cadre qui aboutisse à un plan cadre de gestion durable qui puisse
prendre en compte l'ensemble de ces préoccupations. Pour ce faire, notre
travail tournera autour de deux axes essentiels :
Identifier les opérations nécessaires et les
rôles importants dans la conception de l'outil stratégique que
constitue le plan de gestion.
Évaluer le coût et la durée de
l'opération dans une perspective de recherche de financement pour sa
mise en oeuvre.
Dans cette perspective, nos objectifs spécifiques
consisteront a:
- Inscrire les réflexions dans une vision plus large qui
intègre, outre le développement d'action culturel, des
perspectives de gestion propre à la vie et à la
pérennisation du site.
- Créer le cahier des charges des personnes qui auront
comme mission l'élaboration du plan cadre de conservation, de gestion
durable et d'éducation communautaire. Afin d'obtenir in fine un projet
qui intègre l'aide à la décision du gestionnaire de site
à propos entre autre des points suivants :
- suivi-traitement et contrôle des espèces
naturelles en milieu urbain
- guide et instruments spécialisés tel qu'une
bibliothèque virtuelle et physique dans la sensibilisation et la
conservation-gestion des ressources naturelles. Aussi de la création
d'une base de données géo-référentielles des
collections essentielles et d'une nouvelle proposition de cadre juridique ou
statutaire. Et enfin, conceptualisation de l'idée de
"labélisation" des parcs naturels et sites, jardins, parcs et
forêts sacrées en centre urbain conçus comme un
élément de motivation majeur pour une volonté
affichée des politiques nationales.
2. Approche théorique
Notre approche théorique dans le cadre de ce travail,
vise à comprendre les concepts et définitions relatifs à
la résolution des problèmes similaires,
précédemment évoqués. Cette approche sera
fondamentalement inductrice, c'est-à-dire basée sur une
démarche de vérification pratique des méthodes et
techniques de conception et de mise en oeuvre d'un plan de gestion jardin,
à partir de nos différentes observations et entretiens sur le
terrain durant nos stages.
2.1. Quelques concepts, définitions et analyses
Le plan de gestion : selon une source de documentation
française25, « un plan de gestion
jardin, est un document de programmation qui aide le
propriétaire ou le gestionnaire à planifier sur une durée
déterminée les actions à entreprendre sur un parc ou un
jardin ». Autrement dit, c'est un instrument stratégique d'aide
à la décision, conçu généralement sur 5 ans
en vue de définir les actions à mettre en oeuvre pour conserver
et augmenter la valeur patrimoniale d'un site naturel. Le plan de gestion
jardin est pour un site naturel ce que le projet scientifique et culturel est
pour le musée. En tant que tableau de bord du gestionnaire de site
naturel, il s'articule souvent et selon la méthodologie classique autour
de quatre grands axes :
- un état des lieux, qui est un élément
de référencement en matière de connaissance d'un site
naturel.
- les objectifs à court et long terme, qui projettent et
planifient les actions dans le temps.
- le plan de travail assorti d'un plan de financement afin de
répondre aux exigences d'évolution des sites naturels ainsi que
de la contrainte de leur conservation.
- L'évaluation qui permet de constater à travers
un feed back l'atteinte des objectifs en référencement aux
résultats obtenus.
Selon l'UNESCO, sont considérés comme
patrimoine naturel les monuments naturels, les formations
géologiques, physiologiques et les zones naturelles
délimitées. De manière exhaustive et explicite on pourra
dire que sont du domaine du patrimoine naturel :
« Les monuments naturels constitués par des
formations physiques et biologiques ou par des groupes de telles formations qui
ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue esthétique ou
scientifique »
« Les formations géologiques et physiographiques
et les zones strictement délimitées constituant l'habitat
d'espèces animales et végétales menacées, qui ont
une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la
conservation »
25
http://www.culture.gouv.fr/culture/politique-culturelle/gestionjardin.pdf,
consultée par internet ce 09 décembre 2010, à 14h30 GMT,
sur la politique-culturelle du gouvernement français
« Les sites naturels ou les zones naturelles strictement
délimitées, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du
point de vue de la science, de la conservation ou de la beauté
naturelle26 »
A la lumière de la lexicographie du Centre National de
Ressources Textuelles et Lexicales27 (CNRTL) consulté en
ligne le 11 décembre 2010, on entend par jardin, un
terrain plus ou moins étendu, généralement clos, attenant
ou non à une habitation, planté de végétaux utiles
ou d'agréments. Mais il existe une gamme très variée de
jardins que nous aborderons dans la notion de typologie des jardins.
Techno-science28, consulté le 11
décembre 2010 dans son glossaire définit : « un parc est un
terrain naturel enclos, formé de bois ou de prairie dans lequel ont
été tracées des allées et chemins destinés
à la chasse, à la promenade, ou à l'agrément. Il se
distingue du jardin public par le caractère naturel de son paysage et de
sa végétation ».
Une forêt urbaine : née sous la
contrainte de la croissance démographique contemporaine et du processus
de verdissement des villes, la notion de forêt urbaine est, selon les
informations web de sylviculture, « un concept récent qui se
différencie de la notion de parcs urbains, né à la fin du
20ième siècle, essentiellement au Canada et dans les villes
abritant de vastes parcs boisés »29. De cette même
source on distingue une grande variété de forêt urbaine
qu'on peut regrouper sous quatre catégories :
- les vestiges préservés de forêt
naturelle.
- les boisements anciens issus de l'accroissement urbain.
- les boisements plantés ou artificiellement
créés en milieu urbain. - Les forêts péri-urbaines
à la limite de la frontière des villes.
Une forêt sacrée urbaine : en
Afrique centrale et saharienne certaines forêts sacrées ont
été happées par les villes en pleine expansion. Ces
îlots d'amas forestiers qui, en Afrique combinent
généralement nature et spiritualité ont pendant longtemps
dicté le comportement de préservation et de conservation du
paysage naturel avant le boum humain et l'urbanisation. Ainsi de nos jours,
force est de constater la réduction voire l'inexistence même de
certains de ces espaces pour diverses raisons. Un entretien
réalisé avec Nestor Sokpon (Nestor Sokpon, faculté des
sciences agronomiques, Université Nationale du Bénin) par Georges
Thill et Jean-Paul Leonis en mars 1995 dans le cadre du symposium
"PRÉLUDE" sur l'ethnopharmacopée humaine de Ouidah, sur les
approches locales de gestion des forêts sacrées au Bénin,
l'a conduit à affirmer que : « [...] mes multiples observations sur
le terrain, surtout lors du lancement d'une station de palmier à huile
qui détruisit une partie de la forêt, [...] m'ont
26 Thiou T. K. TCHAMIE (2006) - lexique du patrimoine culturel-
1ère. .Ed. Presses de l'UL, Lomé p.94.
27 cf. sitographie en annexe :
http://www.cnrtl.fr/definition/jardin
28 cf. sitographie en année :
http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=3523
29
http://www.sylviculture.wikibis.com/foret_urbaine.php
amené à une réflexion très
approfondie sur l'imaginaire des forêts dans la logique de la culture
béninoise ». Selon cette même source30, «
[...] les années 50, le colonisateur a procédé au
classement de certaines formations végétales en vue de leur
protection. Ainsi environ 2.158.028 ha de forêts représentant 20%
de la superficie du pays ont été classés. Aujourd'hui ce
taux a considérablement diminué, suite aux effets
conjugués des défrichements et des feux de brousse, il se situe
à environ 10% ». Ainsi le développement continu des villes
pousse ces milieux naturels a une pression urbaine menaçant même
leur existence. Avec le niveau de développement des villes, ces espaces
sont assujettis à une forte pollution de l'air, de l'eau et du sol, ce
qui affecte profondément la santé même des plantes en les
exposant à l'anoxémie avec des sols anormalement denses, souvent
terrassés et drainés. Affectés, ces arbres des milieux
naturels urbains sont souvent la proie de certains parasites, ce qui
nécessite des mesures efficaces de conservation-gestion.
Le paysage est une notion extrêmement vaste dont la
conception réside aussi bien dans les formes architecturales naturelles
et construites que végétales. D'aucuns dira qu'il
représente l'ensemble des ouvrages combinés de l'homme et de la
nature dans la dynamique de l'évolution des sociétés au
cours des âges. En tant qu'ouvrage, cette notion peut se diviser en deux
blocs : le paysage produit et le paysage utilisé. Il est avant tout une
perception sensorielle culturelle, fonctionnelle et synthétique de
l'imaginaire public et social sous la contrainte du temps. Selon le
dictionnaire en ligne Larousse31, on entend par paysage une «
étendue spatiale, naturelle ou transformée par l'homme, qui
présente une certaine identité visuelle et fonctionnelle :
paysage forestier, urbain, industriel ».
La biotope, une des notions importantes
caractérisant le domaine naturel se définit
étymologiquement du grec : bios qui désigne la vie et topos qui
signifie lieu. Le biotope est donc un lieu ou un milieu biologique
caractérisé par un milieu de vie ou d'habitat stable et
homogène pour un ensemble d'espèces animales ou
végétales (biocénose).
La biocénose est un terme
écologique qui désigne l'ensemble des êtres vivants
(indépendamment des espèces) peuplant et vivant dans un
même milieu ; c'est un même biotope.
La taxonomie, cette notion indispensable
à une meilleure connaissance des espèces en vue de leur
inventaire et conservation, se définit comme la science de la
classification permettant de regrouper les êtres vivants selon leur
caractéristique dans des groupes appelés troupes taxonomiques.
Ces derniers se découpent en règne, embranchement, classe, ordre,
famille, genre et espèce. Cette science est transversale à
plusieurs disciplines comme la bactériologie, la botanique et la
zoologie.
La phytopathologie et la phytoprotection en milieu
naturel
Au regard des nombreux cas de maladies qui menacent la
conservation des jardins, parcs et forêts sacrées en milieu
urbain, il paraît évident d'évoquer dans notre revue de
littérature, les disciplines qui s'occupent du traitement des arbres
ainsi que de leur application dans la résolution des
problématiques
30
http://base.d-p-h.info/fr/fiches/premierdph/fiche-premierdph-3662.html
31
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/paysage
de conservation du patrimoine naturel. Ainsi « la
phytopathologie est ce que la médecine est à
l'homme et la médecine vétérinaire aux animaux. Chacune de
ces disciplines étudie les causes, les mécanismes et le
contrôle des maladies affectant les organismes auxquels elles se
rapportent »32. Le milieu urbain en proie à la pollution
et à diverses sortes de pressions, provoque chez les plantes et arbres
des maladies qui inhibent leur fertilité, leur productivité et
leur croissance. La résolution de la problématique de survie des
arbres en milieu urbain malgré la pollution croissante et la pression
urbaine est la garantie même de leur conservation. C'est pourquoi la
discipline phytopathologie qui se définit comme étant
l'étude des micro-organismes et des facteurs environnementaux qui
induisent des maladies chez les plantes, des mécanismes par lesquels ces
différents éléments agissent et des méthodes de
prévention ou de contrôle des maladies, est indispensable pour la
conservation-gestion des collections naturelles à caractère
culturel. Deux cas de maladie peuvent être identifiés chez les
plantes :
- il s'agit d'une part des cas de maladies abiotiques c'est
à dire non infectieuses relatives aux variations brusques de
l'environnement telles qu'une température très haute ou
très basse, ou un manque ou au contraire un excès
d'humidité, de lumière, une pollution atmosphérique...
- il s'agit d'autre part, des maladies infectieuses donc
biotiques causées par des protozoaires, des nématodes, des
champignons, des procaryotes, des viroúdes et des virus.
La phytoprotection est une branche disciplinaire botanique qui
s'occupe de l'étude et de la compréhension des inter-relations
entre les plantes et leurs ennemis naturels en vue du développement des
moyens de lutte contre ces derniers. Dans sa mise en oeuvre, ces moyens
d'action passent par l'identification du contrôleur du ravageur naturel,
ennemi de la plante : c'est ce qu'on peut qualifier de lutte biologique. Mais
sa technique peut aussi passer par le développement
génétique des gènes de résistance pour la plante
cible par le principe de croisements sexués ou transgenèse. Nous
reviendrons au point 2-4- sur la typologie et moyens de lutte pour
l'intégrité physique des espaces naturels, sur cette notion
indispensable à la conservation-gestion des collections naturelles
2.2. Modèles de structuration organisationnelle pour
la conservation, la restauration et la gestion d'un espace naturel en milieu
urbain
2.2.1. L'organisation du cadre légal de
gestion
Une institution, une entreprise qu'elle soit culturelle,
patrimoniale ou non, a besoin d'une base juridique solide pour ancrer ses
actions. Ainsi plusieurs cadres juridiques ou statutaires peuvent s'y
prêter.
Le statut public confère à une personne morale
soit un droit public, financé par des fonds publics et qui remplit
des missions d'intérêt général ou bien un droit
privé à capitaux publics qui ne remplissent pas
32
biologie.univ-mrs.fr/upload/p189/pathointroduction.pdf
forcément une mission d'intérêt
général.
Le statut privé est celui d'une institution de droit
privé constituée sur fonds propres du créateur ou du
groupe de création. Entre les deux statuts précédents nous
avons le statut semi-privé ou semi-public.
Le statut semi-privé ou semi-public est celui qui
régit les personnes morales de droit mixte qui sont chargées de
s'acquitter de certaines tâches au nom de l'État.
Le statut intergouvernemental et d'organisme non
gouvernemental sont des formes institutionnelles de gestion
inter-étatique et de droit international, qui grâce à la
mondialisation ont pris une importance capitale. Chacune de ses formes a sa
spécificité. Ainsi, « intergouvernemental » qui
émane de la volonté publique dont le contrôle et la gestion
se fait de tous les gouvernements ou États membres. Par contre un
organisme non gouvernemental est une émanation d'initiative
privée de membres de différents pays. Elle est donc une
organisation d'intérêt public qui ne relève ni de
l'État, ni d'une institution internationale où qu'elle soit.
Le statut associatif est selon la loi associative
française du 1ier juillet 190133, un cadre de
regroupement de deux ou plusieurs personnes mettant en commun de manière
permanente, leurs connaissances ou leur activité dans un but non
lucratif. Il est alors régi par un contrat de droit privé.
Mais quel qu'en soit sa forme juridique, le cadre statutaire
à lui tout seul ne saurait justifier la quiétude de gestion
institutionnelle, le cadre physique d'exercice où l'espace de gestion
détermine aussi la survie économique et la nature des
activités. Deux types d'espace existent : les espaces publics et les
espaces privés. Quelques soit la nature de l'espace, l'exploitation d'un
lieu réside dans la définition d'un contrat d'exploitation soit
sous forme de location, d'un contrat d'achat en cas d'acquisition d'espace,
d'une location-bail et d'un emphytéotique. Le cas qu'il serait judicieux
d'exposer ici dans le cadre de notre mémoire est celui du bail et
notamment du bail emphytéotique. En effet, le bail emphytéotique
est un bail immobilier de très longue durée qui attribue au
prêteur un droit réel sur le bien donné en bail avec une
amélioration du fonds contre un loyer important ou non. Cette forme
juridique confère à l'emphytéote des prérogatives
biens plus importantes que celle que pourrait bénéficier un
simple locataire ordinaire. En effet il jouit de droits réels
immobiliers analogues à ceux d'un propriétaire.
« Le bail emphytéotique34 doit
être consenti pour une durée comprise entre 18 et 99 ans. Au terme
du bail emphytéotique, l'emphytéote (le locataire) devient
occupant sans droit ni titre et doit alors quitter les lieux, sauf la
possibilité pour lui de se faire consentir une nouvelle location. Il ne
peut être réduit, sauf en cas de non-paiement de la redevance
pendant 2 années ou le non-respect des obligations contractuelles.
L'emphytéote est tenu à des obligations incombant
à tout locataire. Ces obligations sont cependant
33 Loi reprise dans de nombreux pays d'Afrique colonisés
par la France d'alors.
34 Source:
http://unstadeametz.over-blog.com/article-34064768.html
adaptées au bail emphytéotique ».
2.2.2. Gestion et conservation d'un espace naturel
Approche économique de gestion des ressources naturelles
dans une perspective patrimoniale
L'une des difficultés de modélisation
économique du système de gestion des ressources naturelles des
espaces et site naturel est la prise en compte du long terme et de la
difficulté d'appréhension des incertitudes. Ainsi les
caractères complexes de l'évolution sont relatifs à la
nature même de certains biens et services des forêts et espaces
naturels qui sont non marchands comme la lutte contre l'érosion, la
régulation hydrique, la conservation de la flore, de la faune, de la
biodiversité, du paysage...
Cependant on peut tenter d'approcher économiquement
certaines réalités. Théoriquement la modélisation
économique répond sous réserve de certaines contraintes
à cette problématique du long terme (quel que soit le taux de
prélèvement, le taux de renouvellement des ressources naturelles
est assez souvent réalisable sur le long terme) par le processus du taux
d'actualisation.
En effet le taux d'actualisation est une valeur
quantifiée du temps par un système d'anticipation des cash-flows
futurs d'un investissement. Autrement dit le taux d'actualisation est le
procédé mathématique par lequel des flux financiers futurs
sont ramenés à une base temporelle pour être comparer ou
décider de l'opportunité d'un investissement (ou non). Dans le
cas d'espèce de gestion patrimoniale de la nature, il importe de
souligner l'importance du long terme. Ce qui se traduit par les calculs du taux
d'actualisation par le principe opposite : plus la durée,
séparant le futur du présent est longue, plus la valeur actuelle,
se réduit. Ce qui se traduit par la réduction de la valeur future
du patrimoine naturel avec l'accroissement du risque induit par le temps
surtout actuellement avec le changement climatique et le réchauffement
de la planète. Ainsi, tout projet inscrit dans un cadre de gestion
durable du patrimoine naturel (par essence dynamique) sous réserve de
certaines contraintes pourra s'intégrer dans un processus de taux
d'actualisation. A terme on pourra dire que tout projet de longue durée
de mise en valeur et de conservation de ressources naturelles doit tenir compte
du taux de rentabilité interne économique, qui s'il est trop
élevé, serait porteur des gênes de destruction du
patrimoine naturel. Le taux de rentabilité interne du projet
étant le taux d'actualisation pour lequel le bénéfice net
actualisé est nul.
Une simulation mathématique de ce principe réside
dans la formulation ci-après :
Supposons un patrimoine forestier à caractère
culturel en milieu urbain qui compte-tenu du vieillissement abondant de ses
arbres remarquables (qui sont des sources de menace pour les usagers) va
bénéficier d'un projet de renouvellement ou de
régénération (un tel projet étant toujours inscrit
sur le long terme).
On fait l'hypothèse, toutes choses étant
égales par ailleurs, de minimisation des aléas climatiques
avec les conditions d'une bonne capacité d'absorption du sol du site
du projet. Soit t le taux d'actualisation du projet de
renouvellement sur le site du patrimoine forestier urbain
précédemment considéré. Si ce projet
entraine respectivement pour les 0,1,2,3..., n années
(n ° N35) les coûts d'investissement et de fonctionnement C0,
C1, C2, C3, ..., Cn et rapporte dans le cadre des différentes
activités de médiation (visite de site, activités connexes
rendues possibles grâce au paysage naturel du site en question : bar et
restauration, ...) de ce même projet de patrimoine naturel sur les
mêmes années les bénéfices bruts B0, B1, B2 ,
B3,..., Bn . On déterminera le bénéfice net
actualisé (BNF) de ce projet avec le taux d'actualisation t par
la formule ci-après :
BNA = ( B0 - C0) +( B1 - C1) ( 1+ t)-1 +( B2
- C2) ( 1+ t)-2 +... +( Bn - Cn) ( 1+
t)-n Ce qui entraîne : BNA = ? (Bn - Cn) (1+
t)-n
Ainsi l'appréciation patrimoniale de ce projet pourra
être analysée à la lumière du taux de
rentabilité interne (TRI) de ce projet présupposé dans
notre hypothèse actuelle. Cette analyse en termes de rentabilité
étant, la situation d'équilibre se justifie par l'annulation du
bénéfice net actualisé (BNA). Mathématiquement
cette situation se présente comme suit :
BNA = 0 -> ? (Bn - Cn) (1+ t)-n = 0
Ainsi, si le résultat de ce projet est faible et
avoisine par exemple un taux de rentabilité interne (TRI) autour de 2%
ou 3%, ledit projet pourra être vu sous l'angle patrimonial de
manière différente, si on observe un TRI36
supérieur à 3% (ce qui est intéressant
économiquement pour un projet) alors, on pourra dire qu'un tel projet
comporte d'importants risques de disparition ou de mauvaise conservation des
ressources naturelles à cause de la pression relative à la
ponction humaine ou au taux de prélèvement.
2.3. Typologie et moyens de lutte pour
l'intégrité physique des espaces naturels
De nos jours, plusieurs méthodes de lutte existent pour
permettre une meilleure conservation-gestion du patrimoine naturel. Nous
présenterons ici chacune d'elles tout en insistant sur leurs avantages
et leurs inconvénients.
35 N est l'ensemble des entiers naturels.
36 Cette méthode du TRI dans la réalité,
les choses ne paraissent pas toujours aussi simples à cause du
caractère non répétitif de certains
événements qui interagissent avec la complexité même
de l'évaluation de certains biens et services non marchands relatifs au
patrimoine naturel. Et pour répondre donc à ces aléas,
susceptibles de tronquer l'angle d'analyse et de prise de décision sur
la base des modèles économiques complexes de prévision sur
le long terme, on associe aux événements aléatoires soit
:
- une probabilité nommée espérance
mathématique du bénéfice net actualisé.
- une théorie d'analyse des relations économiques
et sociales relative à la nature dans notre cas spécifique
qu'on appelle la théorie des jeux.
Ces approches étant aussi limitatives, la
microéconomie dans son modèle d'utilité marginale et du
système de préférence d'un acteur économique et
social, apporte quelques solutions dont le corolaire en gestion de la nature et
de l'environnement a engendré le principe de pollueur-payeur. La seule
limite dans cette approche multicritères est la prétention de
réparation des préjudices portés à la nature et
l'environnement par le simple jeu de quantification pécuniaire des
dommages versés.
2.3.1. La lutte chimique (Description, avantages et
inconvénients)
La lutte chimique qui a fait son apparition avec le boom
industriel axé sur l'utilisation du pétrole, est une
méthode de combat contre les ravageurs des plantes qui consiste à
utiliser des produits phytopharmaceutiques voire pétrochimiques. Avec le
développement de la chimie, cette méthode de traitement utilisant
des produits neurotoxiques est une des premières fortement promues comme
la voie royale d'élimination des ravageurs des plantes pour une
meilleure conservation et un moyen d'optimisation des rendements de la nature.
Les raisons mises en avant sont pour la plupart l'immédiateté des
résultats de ces produits. Mais on se rendra vite compte des effets
pervers de l'utilisation des produits de lutte chimique sur l'environnement et
sur l'homme. Le cas du fipronil ( substance active de produit phytosanitaire
appartenant à la famille chimique des phénylpyrazoles cité
comme l'un des premiers moyens redoutable de lutte contre les termites et les
insectes xylophages par l' encyclopédie du patrimoine: Monument
historique, patrimoine bâti et naturel, protection; restauration,
réglementation, doctrines; techniques; patriques/ René Dinkel,
avant-propos de Marquis de Amodio et Hervé Quelin, préface de
André Bettencourt. Paris « les encyclopédies du patrimoine,
1997) est un exemple de produit de lutte chimique aux effets
dévastateurs parmi tant d'autres. En effet, comme le fipronil, la
plupart de ces insecticides pour être efficaces, sont transportés
par la sève des plantes, avec pour conséquence leur intoxication.
Aussi peuvent-ils subir des photo-dégradations d'une toxicité
nettement plus élevée. De plus leur dissolution peut avoir des
effets néfastes dans le sol, les eaux, la nappe phréatique... Ils
peuvent aussi être source de cancer, c'est ce qu'ont rapporté deux
sources : Futura-Science du 11-04-2004, carte blanche à Jean-Pierre
Louvet sur « un insecticide dans le collimateur : le régent »
et la FAO coopération document repository sur : « pesticide
résidues in food - 1997 report37 » produced by
agriculture and consumer protection. Critiquée de plus en plus à
cause de ses multiples conséquences, cette méthode de lutte fait
place à d'autres.
2.3.2. La lutte mécanique (Description,
avantages et inconvénients)
La lutte mécanique en matière de conservation de
la nature est la somme des interventions directement opérées par
l'homme pour contraindre et éliminer les facteurs et causes de nuisances
au patrimoine naturel. Ainsi donc, diverses techniques sont utilisées,
à savoir :
- les pièges à insectes : c'est un ensemble de
techniques destinées à piéger toutes sortes d'insectes et
rongeurs portant atteinte à la croissance, au développement et
à la conservation d'une espèce âgée relique et
témoin de la vie culturelle et historique d'un espace. On peut
énumérer les pièges suivants : les bacs à eau, les
éco-pièges, les lampes, les pièges à
phéromone.
- Les thermos-traitements qui consistent en l'utilisation des
sources de chaleur dans des seuils d'acceptabilité nécessaire
à la plante mais susceptibles de détruire les êtres
vivants
37 cf. lien web en sitographie en annexe.
nuisibles à la conservation d'une espèce
d'intérêt patrimonial. Nous pouvons citer les traitements à
l'eau chaude, à l'air chaud, à la solarisation, la fumigation et
la stérilisation à la vapeur.
- Traitement par inondation : ce système de traitement
mécanique consiste en l'utilisation abondante d'eau afin d'asphyxier des
agents de dégradation.
- L'arrachement physique, le désherbage manuel, le
sarclage mécanique, le gyrobroyage sont aussi généralement
des moyens utilisés dans le cadre des luttes mécaniques.
Somme toute, ces techniques présentent
généralement très peu de risques mais sont parfois assez
éprouvantes à réaliser.
2.3.3. La lutte biologique (Description, avantages et
inconvénients)
Selon la source du programme régional de protection des
végétaux dans l'océan indien38, « la lutte
biologique est née après la 2ème guerre
mondiale, comme alternative à la lutte chimique, dont les effets
potentiellement néfastes pour la santé et l'environnement
étaient au fur et à mesure mis en évidence ». Elle se
définit selon l'institut national de la recherche agronomique (INRA)
française, comme toute forme d'utilisation d'organismes vivants ayant
pour but de limiter la pullulation et ou la nocivité des divers ennemis
des cultures. Cette méthode de lutte apparaît d'emblée
comme l'exploitation des relations d'antagonisme entre des niveaux trophiques
successifs et corrélés. Mais la recherche de l'antagoniste
s'ouvre sur des problématiques de la nuisance des antagonistes à
d'autres éléments d'équilibre de leur biotope, de leur
coïncidence chronologique, la concurrence et la résistance aux
aléas. Ainsi l'histoire de la lutte biologique est selon l'INRA, celle
de la prise de conscience de la complexité des phénomènes
en jeu et des allers-retours entre les progrès des pratiques et les
avancées des théories bâties par les zoologistes et les
botanistes pour expliquer les insuccès. C'est à C.V. Riley, jeune
autodidacte de l'entomologie pour l'État du Missouri..., qu'on doit les
premiers grands succès de la lutte biologique par entomophage vers 1868.
Mais il faut attendre les années 1970 pour voir prospérer cette
nouvelle méthode.
Dans le courrier de la cellule environnement N°15,
novembre 199139 ; « la période 1955-1975 sera celle de
multiples réalisations d'une part, dans le domaine de l'emploi des
animaux entomophages (insectes, acariens et nématodes)
développé surtout à Antibes et d'autre part, dans celui de
la mise en oeuvre de micro-organismes pathogènes (bactéries et
virus), promue par les équipes de la station de recherche de la
Minière ». La lutte biologique ne résout certes qu'un nombre
limité de problèmes phytosanitaires; ainsi, les deux
dernières décennies auront vu un important développement
d'une forme de lutte biologique, très proche dans ses techniques
d'application des traitements chimiques habituels,
38 cf. sitographie en annexe
http://prpv.org/index.php/fr/protection_des_cultures/connaitre_les_moyens_de_protection/la_lutte_biologique
39
http://www.inra.fr/dpenv/jourdc15.htm,
consulté en ligne le 22 janvier 2011
bien loin des pratiques entomologiques des
"importateurs-acclimateurs" : c'est l'emploi d'insecticides bactériens
(à base de diverses souches Bacillus thuringiensis) et viraux, notamment
contre les Bombyx disparates des forêts récréatives et
péri-urbaines. En effet les musées de la nature qui gèrent
le patrimoine naturel à caractère culturel faisant objet de
médiation et de la visite de différentes catégories de
publics (adulte, enfant...) doivent prêter une grande attention au choix
des moyens de lutte et de conservation-gestion des fonds patrimoniaux naturels
qui est par essence assez dynamique, pour ne pas empoisonner le patrimoine
lui-même ou pire, les hommes qui le fréquentent.
2.3.4. La lutte génétique (Description,
avantages et inconvénients)
Elle fait appel à des méthodes pouvant
transformer ou modifier le patrimoine génétique des ravageurs ou
agents de destruction d'une collection naturelle. Cette lutte peut aussi
reposer sur la sélection d'espèces génétiquement
résistantes. Ainsi dans son ouvrage40, vie microbienne du
sol et production végétale, Pierre Davet à la page
325 affirmait à propos de la méthode biologique : « la
prémunication active des mécanismes de défense de la
plante. La mise en oeuvre de ces mécanismes a lieu spontanément
chez les plantes pourvues des gènes adéquats. L'obtention de
variétés résistantes aux maladies constitue ce que l'on
appelle parfois la lutte génétique. Un seul, dominant, suffit
parfois à conférer la résistance ». Ainsi on peut
distinguer les résistances polygéniques et celles
monogéniques. En effet, contrairement aux résistances
monogéniques, les polygéniques sont la résultante des
effets de multiples gènes dominants ou récessifs. Cette
variété résistante peut être aussi le fruit de
plusieurs croisements génétiques (cross-over) ou de mutation de
l'espèce par une radiation affectant son génome. R. Kumar (la
lutte contre les insectes ravageurs : la situation de l'agriculture africaine,
Page 171) verra dans cette méthode de lutte, en citant Cutkomp, 1967,
les avantages suivants :
- « les mesures de luttes anti-ravageurs sont mises en
oeuvre sur de grandes superficies, sous la bienveillance de professionnels, ce
qui permet d'éviter les erreurs ou omissions qu'auraient pu commettre
les agriculteurs isolés.
- L'efficacité des méthodes de lutte
génétique augmente potentiellement au fur et à mesure du
déclin des populations visées, avec un seuil économique
au-dessus duquel tout usage d'insecticides perd sa rentabilité.
- La lutte génétique est spécifique et
évite les effets indésirables sur les autres organismes. Elle ne
génère pas de résidus ni autres conséquences
perverses liées à l'utilisation des insecticides.
- Une fois bien établie, cette méthode peut
réduire considérablement les coûts économiques
40
http://books.google.fr/books?id=QOM_ge7tx_QC&printsec=frontcover&dq
=vie+microbienne+du+sol+et+production+v%C3%A9g%C3%A9tale+and+%27%27pierre+davet%27%27&hl=fr&ei
=LaNfTcGoDsSB5AbWnaGUCg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CC4Q6AEwAA#v=onepage&q&f=false
; books google consulté ce 23 janvier
en supprimant totalement le ravageur ».
Il est à noter toutefois que cette méthode de
lutte, compte-tenu des phénomènes d'incompatibilité
cytoplasmique assez élevée et parfois complexe, est parfois
qualifiée de peu pratique. Ainsi les réflexions se penchent de
plus sur l'exploitation simultanée et rationnelle de toutes les
méthodes de lutte : c'est la méthode de lutte
intégrée.
2.3.5. La lutte intégrée (Description,
avantages et inconvénients)
Selon le Programme Régional de Protection des
Végétaux dans l'océan indien41, la lutte
biologique est une «application rationnelle d'une combinaison de mesures
biologiques, chimiques, physiques, culturales ou mettant en oeuvre
l'amélioration des végétaux. L'emploi de
préparation phytopharmaceutique y est limité au strict
nécessaire pour maintenir les populations d'organismes nuisibles
au-dessous du seuil au-dessus duquel apparaissent une perte ou des dommages
économiques inacceptables ». Pour le bien-être de l'homme, de
son environnement et la conservation du genre et de l'espèce vivant
aussi bien du règne animal que du règne végétal,
nous gagnerons à nous réapproprier les méthodes et
techniques de lutte intégrée compte-tenu de la place
prépondérante accordée ces dernières années
à la qualité de l'environnement et à la
pérennité des ressources naturelles. D'où l'importance de
la dimension patrimoniale de gestion des ressources et paysages naturels.
41 cf. référence dans la sitographie en annexe,
http://www.prpv.org/
3. Méthodologie de recherche
Elle passe par la revue de littérature, la justification
du choix de notre sujet et les ressources nécessaires au traitement de
notre sujet.
3.1. La revue de littérature ou l'approche
théorique
La méthodologie de recherche fait le point sur les
différentes démarches qui ont abouti à la rédaction
du présent mémoire professionnel dont la partie théorique
balaie diverses notions qui expliquent ses problématiques.
3.1.1. Présentation du cadre de recherche
(thématique, temporele et géographique)
3.1.1.1. Délimitation thématique
Dans le cadre de notre étude des problématiques
de conservation des collections naturelles, des parcs et jardins historiques en
milieux urbanisés africains, modèle de projet de plan de gestion
durable du jardin des plantes et de la nature (JPN) de Porto-Novo, plusieurs
techniques ont été utilisées :
· Celle de l'observation : les différentes
observations effectuées sur l'état de conservation et de mise en
valeur des espaces naturels urbains dans le monde en général, les
pays africains en particulier mais surtout francophones.
· Celle de l'expérience : nous avons, durant deux
années, géré les sites du Jardin des Plantes et de la
Nature de Porto-Novo au Bénin. Cette expérience de
conservation-gestion nous a mis au contact des premières
réalités du patrimoine naturel à caractère
culturel. De plus nous avons effectué un stage professionnel de trois
mois au musée et jardins Albert-Kahn à BoulogneBillancourt en
France. Toute chose qui a renforcé nos acquis professionnels.
· Celle de la dimension théorique : qui nous a
permis à travers des recherches et divers modules de cours reçus
à l'université Senghor d'Alexandrie et à
l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne dans le cadre d'une
mobilité d'étude, de percevoir l'enjeu patrimonial de la nature
et du rôle des musées dans la conservation et l'éducation
à un patrimoine socialement dynamique.
3.1.1.2. Délimitation temporele et
géographique Deux phases temporelles ont marqué la recherche
:
· La phase exploratoire : elle se résume en deux
opérations de la lecture de sources bibliographiques sur le sujet aux
entretiens allant de la période de mai 2010 à mars 2011. Ce temps
se justifie par la raréfaction et la dispersion des sources de
documentation spécialisée
sur la problématique abordée.
· La phase d'entrevue : elle s'est
déroulée en deux étapes :
Du 15 mai 2010 au 30 juillet 2010 durant le temps de notre
stage professionnel aux jardins Albert-Kahn où nous avons conçu
un guide d'entretien durant notre mission de conception du plan de gestion des
jardins. Nous avons pu rencontrer et discuter au sujet de notre travail avec M.
GODONOU Alain, ancien directeur de l'EPA en poste à l'Unesco à
Paris.
Août 2010 à septembre 2010 où nous avons
effectué à nouveau la visite du Jardin des Plantes et de la
Nature et discuté avec le nouveau conservateur, le directeur de la
Direction de l'Agriculture du Bénin, M. SARE et trois autres membres de
l'équipe du jardin. Nous sommes également allés visiter
les expériences de l'IITA (International Institute of Tropical
Agriculture) et discuté des savoir-faire dans le cadre de la lutte
intégrée en Afrique.
Des entretiens par mail42 avec différents
professionnels (au nombre de 5) des eaux et forêts, de Africa Rice
Bénin, cabinet comptable sur les idées de coût
d'évaluation de certaines opérations et de l'appropriation des
termes techniques de désignation des opérations.
La délimitation géographique quant à
elle, se fonde dans la justification du choix de notre cadre d'étude.
3.1.1.3. Justification du choix du cadre de l'étude
Les villes à statut particulier du Bénin face
à la pression urbaine et la poussée démographique
évacuent pour la plupart les milieux naturels pour l'habitat et les
infrastructures. Ainsi, la nécessité de vendre un discours
patrimonial pour conserver et valoriser la nature dans les milieux urbains est
désormais plus que fondamentale, mais il n'y a que des
spécialistes de la profession pour définir le cadre de gestion.
La problématique est encore assez évidente dans toute l'Afrique
notamment celle francophone, c'est pourquoi la mise en avant d'un cadre,
à parfaire, sous une forme de chantier école via la
définition d'un modèle de projet de plan de gestion jardin est
utile voire indispensable par ces temps de changement climatique.
- Cadre spécial de l'étude : les jardins urbains
dans les grandes villes du Bénin
Cotonou, Porto-Novo, Ouidah, Bohicon, Abomey, Parakou et
Natitingou, sont quelques-unes des villes les plus peuplées à
cause de la densité de leur population. De ce fait, elles ont une place
de choix dans le processus de "patrimonialisation" et de mise en valeur des
espaces naturels à caractère culturel, poussés à la
disparition progressive, dans leur forme actuelle, à cause de la
dynamique sociale à l'origine même de la naissance de chaque
ville. Les jardins, parcs, espaces naturels, forêts sacrées se
42 cf. quelques entretiens mail en annexe
retrouvant aujourd'hui en milieu urbanisé et qui ont un
passé historique sont le cadre spécifique de notre
étude.
- Les outils et sources de données
Diverses sources nous ont permis la réalisation de ces
travaux de recherche sur les problématiques de conservation des
collections naturelles, des parcs et jardins historiques en milieux
urbanisés africains: modèle de projet de plan de gestion
durable du Jardin des Plantes et de la Nature (JPN) de Porto-Novo.
- Les sources orales et documentaires.
Le développement des travaux de recherche nous a conduits
vers les sources primaires et secondaires ci-après.
· Les sources orales
Face à la spécificité des ressources
informationnelles recherchées, due au déficit de
recherchesdéveloppement des espaces naturels, parcs et jardins en
Afrique francophone, nous avons réalisé une cinquantaine
d'entretiens et d'échanges professionnelles en vue d'une analyse et
intégration des expériences des jardins des pays anglophones
d'Afrique par les pays francophones d'Afrique.
Mais la quintessence même de ces travaux n'a pu
être rédigée sans les sources documentaires bien que
très rarement spécifiées sur l'aspect patrimoine-jardin.
Ce qui conforte bien sûr l'importance et l'utilité de nos
présents travaux.
· Les sources documentaires
Elles constituent l'une des sources majeures dont la
consultation nous à permis de comprendre davantage le concept de notre
recherche et d'affiner son contenu. Nous avons donc pu explorer le fonds
documentaire de la bibliothèque universitaire de Senghor ainsi que de
Paris 1, de l'IITA, des différents lieux de stage. Mais nous avons
effectué aussi d'importantes recherches en ligne sur internet,
aujourd'hui incontournable.
3.2. Stages professionnels
Dans le cadre de la mise en oeuvre de sa stratégie de
formation professionnelle, l'université Senghor d'Alexandrie accompagne
ses étudiants dans la recherche et l'exécution d'un stage
professionnel dont le but est de permettre une mise en situation
professionnelle de l'apprenant et la confrontation de ses recherches
professionnelles aux réalités du monde professionnel. Ainsi, dans
cette perspective et en fonction de mon thème de mémoire
professionnel qui s'intitule : « Problématique de conservation
des collections naturelles, des parcs et jardins historiques en milieux
urbanisés africains: processus d'un projet de plan de gestion durable du
Jardin des Plantes et de la Nature (JPN) de Porto-Novo», nous avons
effectué un stage professionnel, de mai à juillet 2010 au
musée et jardins Albert-Kahn à Boulogne en France, sous la
direction du Conseil Général des Hauts-de-Seine. Aussi
avions-nous
complété ce dernier stage par un autre
hebdomadaire au Muséum national d'histoire naturelle dans le
département botanique et zoologie ; sis à Buffon à
Paris.
Stage aux jardins Albert-kahn à Boulogne-Billancourt en
France
Au cours de ce séjour d'enrichissement professionnel,
divers objectifs ont guidé nos travaux de recherches par rapport
à la mission qui nous avait été confiée, d'une part
par le musée et jardins Albert-Kahn et d'autre part en fonction de nos
ambitions professionnelles personnelles. Notre objectif personnel s'inscrit
dans le cadre de la problématique de conservation : quels rôles
doivent jouer les musées de la nature dans la pérennisation du
patrimoine naturel dans le monde et plus précisément dans les
pays en développement ?
Dans ce cadre la mission d'élaboration du plan de
gestion des Jardins qui nous a été demandée par le
musée et jardins Albert-Kahn, lieu de notre stage, est un grand tremplin
de conception d'une vision stratégique sur la gestion et le
développement durable des jardins historiques, et par ce biais de
l'exemple européen; et par analogie, nous nous sommes ouverts aux
problématiques de conservationgestion des forêts sacrées
africaines, qui fait en principe l'objet de notre mémoire professionnel,
à titre personnel et parallèlement au stage. Mais pourquoi donc
ce choix du musée et jardins Albert-Kahn pour ce stage?
3.2.1. Brève présentation de la
structure
Situé aux 10-14 rues du Port à
Boulogne-Billancourt, les jardins Albert-Kahn sont localisables sur la rive
droite de la Seine, au sud du bois de Boulogne et à proximité du
parc de Saint-Cloud. Les principaux axes routiers pour s'y rendre sont : le
quai du 4-Septembre, la rue Anna-Jacquin, l'avenue JeanBaptiste-Clément
et la route de la Reine. Réparti sur environ 4 ha de terrain, ils font
partie des rares îlots de végétation de leur environnement
de plus en plus en proie à une densification urbaine, montrée par
les tendances d'évolution démographique et d'urbanisation
française depuis 1953.
Réhabilité grâce aux autochromes (premier
procédé de photographie en couleur, inventé par les
frères Lumière et industrialisé à partir de 1907),
le musée et jardins Albert-Kahn oeuvre pour la perpétuation d'une
vision exemplaire, celle de son créateur : construire une scène
paysagère composite grâce aux archives de la planète et qui
incarne le dialogue des peuples nécessaire à la pacification du
monde.
Il est l'un des espaces de l'environnement muséal
français regroupant à la fois des collections naturelles dans
divers styles de jardins et des collections de musée constituées
d'autochromes et films des années 1960. Riche de par sa double gestion
de ces collections d'archives et d'arbres remarquables, cet espace historique
témoigne de la volonté de son auteur et de ses successeurs de
conserver ce paysage composite dans une dynamique historique et contemporaine.
Aujourd'hui propriété du département des Hauts-de-Seine,
cet espace est organisé autour de cinq pôles qui assurent les
missions opérationnelles validées par l'assemblée
départementale des Hauts-de-Seine. Deux de ces pôles, à
savoir le pôle « Culture et Communication » et le pôle
« Aménagement du Territoire », vont créer du fait du
leitmotiv d'efficience, des synergies d'action autour des sites
d'intérêt historique à
caractère patrimonial comme celui d'Albert Kahn. En
effet, dans l'intérêt du public, la gestion des collections
d'images (autochromes et films) d'Albert Kahn et de ses jardins est
menée par une équipe pluridisciplinaire de professionnels des
musées et des jardins qui travaillent pour la conservation de ces
précieux patrimoines.
Ainsi donc, les directions techniques du pôle
Aménagement du Territoire s'occupent des questions de l'habitat, des
transports et de la voirie, de l'environnement et du développement
durable, de l'aménagement, de l'urbanisation et de l'information
géographique, des parcs et jardins et de l'eau. En effet, ce sont ces
deux dernières prérogatives organisationnelles qui rendent le
cadre technique de gestion des jardins Albert-Kahn opérationnel.
C'est pourquoi l'intérêt de notre stage dans un
tel espace est porté d'une part sur l'observation des types de
collaboration entre musée et jardins pour l'atteinte d'un objectif
commun, celui de satisfaction du public et d'autre part sur le rôle et la
place des archives (autochromes et films) dans la restauration et la
conservation d'un paysage historique. Ainsi dans le but de satisfaire nos
ambitions professionnelles et compléter nos acquis, nous avons
effectués un deuxième stage.
Stage hebdomadaire au Muséum National d'Histoire
Naturelles, Paris.
Notre 2ème stage professionnel (février-mars
2011) au Muséum national d'Histoire Naturelle, qui s'inscrit dans le
cadre de notre mobilité d'étude à l'université
Paris 1 Panthéon-Sorbonne, a été un cadre
complémentaire de connaissances théorique et pratique, autour des
problématiques de gestion des espaces naturels. En effet, au cours de
nos divers contacts et entretiens, nous avons évoqués les notions
d'inventaire des milieux naturels, la culture in-vitro des plantes, la gestion
des graines, la gestion et l'organisation d'une pépinière, la
gestion des plantes invasives, la scénographie d'organisation d'une
serre, la création et la gestion d'une base de donnée depuis
l'informatisation des collections naturelles et ses applications
pédagogiques, la gestion et la conservation d'un herbier et enfin de
l'appréhension du cadre stratégique mondial pour la sauvegarde de
la biodiversité.
Notre stage au département des jardins botaniques et
zoologiques nous a permis de, renforcer notre ouverture d'esprit et
d'appréhension du patrimoine naturel, non plus, sous l'angle exclusif
d'un prisme culturel. Ce qui a aussi déterminé certaines
orientations de notre travail de mémoire.
Par ailleurs, il importe de rappeler que notre mobilité
d'étude a été le cadre générateur
complémentaire, de notre vision de spécialisation sur les
problématiques de gestion des collections naturelles à
caractères culturels.
Ainsi, certains modules de cours suivis, dans les masters 2
de l'Université de Paris 1/PanthéonSorbonne, à savoir :
master « d'histoire et gestion du patrimoine culturelle », et master
« Jardins historiques, Patrimoine, Paysage » de l'École
nationale supérieure d'architecture de Versailles, ont été
de profonds cadres d'enrichissement intellectuel, de partage et
d'échanges professionnelles.
3.2.2. Apports spécifiques des stages
professionnels sur le mémoire
Notre stage professionnel au musée-jardins Albert-Kahn
nous a permis d'acquérir d'importants outils de savoir, de savoir-faire
et de savoir-être. Au nom de ces acquis, nous pouvons citer
l'appropriation de certaines notions techniques, des outils d'analyse
paysagère, des rencontres professionnelles, l'exploitation de logiciels
spécifiques, l'acquisition de documentation spécialisée
recommandée mais également et surtout la place et rôle de
la photographie paysagère historique dans la conservation contemporaine
d'un site naturel.
Notre séjour, en effet, nous a permis de nous
familiariser avec les notions et les techniques de gestion
différenciée, d'arbres remarquables, de lutte biologique,
d'espace naturel sensible mais fondamentalement d'appréhender le
rôle et l'importance des photographies paysagères anciennes dans
la conservation ou la restauration d'un paysage naturel essentiellement
dynamique.
Par ailleurs, nous nous sommes approprié des outils
d'analyse paysagère, par conséquent sommesnous capables de
caractériser un jardin à travers sa typologie et son style
(jardin français, jardin anglais, jardin japonais, jardin chinois...).
Ainsi, arrivons-nous à faire les différences fondamentales entre
jardins, jardins historiques, parcs et tout autre espace vert. De plus, dans
l'exercice des tâches relatives à la mission, que nous avait
confiée, le Musée-jardins Albert-Kahn nous nous sommes
autoinitiés à des logiciels de montage de marquette graphique de
document. Les différents moments d'appréciation du plan de
gestion des jardins Albert-Kahn avec notre tutrice de mémoire,
Sigolène TIVOLLE, chargée du centre des ressources sur les
jardins, ont été de réels moments d'apprentissage, de
figure de style rédactionnel et d'une réappropriation des
règles typographiques. Ce séjour nous a aussi permis de
rechercher un professeur spécialisé des paysages et jardins
historiques pour la conduite de nos travaux de recherche professionnelle. En
effet M. Olivier DAMEE, professeur à l'université Paris 1
Panthéon Sorbonne où nous avons effectué en janvier 2011
notre mobilité d'étude professionnelle, sur sollicitation a
accepté de suivre nos travaux.
Ainsi différentes rencontres dans son bureau nous ont
permis de recentrer notre sujet de mémoire professionnel dans sa
formulation initiale. Il nous a donc été recommandé de
faire un développement selon trois axes :
· Diagnostic du Jardin des plantes et de la Nature
· Quelques exemples de jardins botaniques et de collections
naturelles en milieu urbain de l'Afrique et d'ailleurs.
· Mise en valeur du jardin des plantes et de la nature et
définition d'un plan de gestion et de réaménagement.
Méthodologie que nous avons donc intégrée
au cadre méthodologie général de l'université
Senghor d'Alexandrie. Ces différents échanges nous ont permis de
nous mettre d'accord sur un plan de travail modifié au fur et à
mesure du développement de notre sujet.
Autres acquis socio-professionnels
Durant la période de notre séjour de stage
professionnel, nous nous sommes entretenus au sujet de notre projet
professionnel sur les tenants et aboutissants du plan de gestion du Jardin des
Plantes et de la Nature, objet de notre mémoire professionnel, avec M.
Alain GODONOU, ancien directeur de l'EPA en poste à l'UNESCO en
qualité de Directeur de Division des Objets Culturels et du Patrimoine
Immatériel, secteur de la culture. Cet entretien nous a permis de
réchauffer nos liens d'échanges et d'aborder entre autre la
problématique du sujet sur le Jardin des Plantes et de la Nature de
Porto-Novo.
- acquis relatifs à notre séjour au Bénin
pendant les vacances scolaires.
Après notre séjour de stage professionnel en
France, nous sommes partis au Bénin, lieu d'application de nos
recherches. Ainsi loin d'être des moments de vacances, de plaisir et de
joie, nous avons mis le temps à profit pour mener différentes
enquêtes et entretiens. En effet, nous avons pu revisiter, photographier,
et interviewer les responsables du jardin des plantes et de la nature. Aussi
avions-nous par rapport à notre nouveau plan de recherche établi
en France sous la direction de M. Olivier DAMEE, pu faire des recherches
complémentaires au jardin botanique de l'université d'Abomey
Calavi, au laboratoire de biogéographie de la même
université. Également nous nous sommes rendus à l'Institut
International d'Agriculture Tropicale -IITA- pour des recherches sur les luttes
intégrées pour la protection des collections
végétales. Le but de cette dernière recherche est de
comparer les approches de lutte biologique observées dans le cadre de
notre stage en France aux approches et méthodes de lutte en Afrique. Ces
différentes recherches nous ont orientés vers diverses
personnalités43 de l'IITA.
Aussi avons-nous effectué des recherches à la
bibliothèque de l'IITA sous l'assistance de Jacinta Achuzia TASIE,
assistant d'information et une visite de leur laboratoire de travail avec M.
Gabriel KOUKE, dans le cadre de la lutte contre les ravageurs d'agriculture
tropicale.
Durant ces moments de recherche professionnelle, chacune de
ces personnes a montré un intérêt particulier à ces
recherches et a prêté main forte à la compréhension
de quelques phénomènes complexes de gestion du milieu naturel vue
dans notre cas sous l'angle patrimonial.
Sommes toutes, notre travail mettra l'accent sur tout espace
vert et naturel en milieu urbain à caractère historique,
culturel, ludique et éducatif. Aussi mettra-t-il l'accent sur un
modèle de processus de plan de gestion et de conservation de
l'intégrité physique, géographique, historique et
culturelle d'un espace naturel dans le contexte africain.
43 M. Sognon Raymond VODOUHE, PhD Genetic Diversity Scientist,
DfL Programme, Bioversity - WCA, M. Hermane AVOHOU- Scientific Assistant- ATCHA
Cyprien, IITA, Obina Ajuonu, au Biological Control Centre for Africa,
International Institute of tropical Agriculture (IITA). ATCHA Cyprien, Gabriel
Kouke ; Dr Ignace GODONOU.
4. Le projet professionnel: processus d'un projet de
plan cadre de gestion durable du JPN
Eu égard la présentation des problématiques
d'ensemble, des espaces naturels urbains, comme le JPN, qui
précède, voici la synthèse que l'on peut faire et qui se
résume en ces termes :
Caducité du protocole d'accord de création et
ambiguïté du cadre statutaire de gestion actuelle.
Multiplicité des problèmes techniques de
conservation, de préservation et de gestion de la biodiversité du
site.
Difficulté de mise en cohérence et
d'équilibre des ressources humaines (en termes de compétences)
avec les besoins latents et exprimés du site.
Contraintes d'ajustement des activités à
caractère économique aux normes de la chambre de commerce et
d'industrie avec enregistrement légal au registre de commerce.
A travers le présent projet, nous
réfléchissons aux solutions à apporter à ces
problématiques en nous focalisant sur le devenir du site. A cet effet,
nous allons à l'aide d'un projet cadre, faire des hypothèses
d'actions qui, in fine, vont permettre une évolution positive et
meilleure de la situation actuelle de conservation et de gestion sur le long
terme.
4.1. Introduction au projet de conceptualisation du plan de
gestion-jardin
Le projet de conceptualisation du plan de gestion du JPN est
un document préparatoire fondamental de gestion qui définit, pour
cet espace naturel, les différentes actions nécessaires pour une
gestion durable, aussi bien d'un point de vue culturel que naturel. En effet,
la médiation d'une entité culturelle, sur un site naturel
patrimonial, abritant des êtres vivants, n'a de sens que dès lors
que la vie des espèces vivantes est perpétuée dans le
temps et dans l'espace.
Le site du JPN est une mise en valeur in situ de l'ancienne
forêt sacrée du royaume de "Hogbonou" (ville de Porto-Novo,
capital du Bénin). Mais force est de constater que, dans sa dimension
actuelle de gestion, voire de sa médiation aux publics, elle est
fortement tournée dans sa politique de gestion vers une dimension
culturelle mais beaucoup moins sur la dimension naturelle. Creuset d'enjeux
parfois conflictuels, cette dernière dimension, crée parfois des
tensions entre acteurs, concessionnaire (DAGRI) et gestionnaire (EPA). La
dimension relative à la gestion de la biodiversité dans son
ensemble demeure le parent pauvre des actions du gestionnaire culturel. De
fait, ce constat de positionnement quasi culturel de la gestion du site est
d'autant plus évident qu'il apparaît à la fois dans le
discours de communication mais aussi dans la composition de l'équipe de
gestion (cf. organigramme du JPN). De facto, les impacts de nuisances
pathologiques, parfois graves pour les espèces vivantes du site, ne sont
pas toujours assez vite et bien perçus de l'équipe de gestion
actuelle. Malgré sa bonne volonté manifeste, cette équipe
est limitée par l'absence de sensibilité nécessaire aux
conditions favorables ou défavorables de développement de
pathologies.
Afin de répondre à ces difficultés et
élargir efficacement le champ de gestion actuelle du JPN, nous proposons
un projet conceptuel de plan de gestion-jardin, dans le cadre de notre projet
professionnel. En tant que document stratégique d'aide à la prise
de décision, comparable dans le domaine du musée au projet
scientifique et culturel, le plan de gestion-jardin est un tableau de bord
et un document de mémoire important pour la connaissance permanente et
affinée de l'état du site et de la mise en valeur
muséographique de sa biodiversité. La connaissance de cette
dernière en milieu urbain, par le gestionnaire d'action culturelle,
serait l'un des enjeux clés de sa protection et de sa vulgarisation.
Celleci renforcera donc la nature des actions éducatives, inductrices de
comportements responsables des publics, en faveur d'un vrai
développement intégré et durable.
4.2. Les enjeux de développement durable du JPN
Face aux enjeux internationaux de préservation de la
nature et de la conservation de la biodiversité, perçus
aujourd'hui comme élément moteur fondamental, de ralentissement
de l'effet de serre, des changements climatiques et de la prévention
contre les futurs ennemis de santé de l'homme, il est plus que
nécessaire de susciter réflexions et débats sur
l'état de conservation de la biodiversité en Afrique et plus
spécifiquement en milieu urbain (en raison du fait que les villages
deviennent des villes). Ainsi, au regard du vieillissement des collections
(flore et faune), de la dégradation de l'état de santé de
ces derniers au JPN (important site naturel urbain à Porto-Novo, au
Bénin), il y a matière à réflexion. De même,
face à la précarité des clauses de gestion actuelle de cet
espace, il importe de songer à une réorganisation du
système global de manière à définir une politique
commune intégrée de régénération, de
conservation de la biodiversité et de la gestion durable de ce jardin,
relique culturelle et cultuelle des rares forêts sacrées qui
subsistent. En effet, en tant que poumon écologique urbain et un des
bastions de la biodiversité urbaine (carrefour de la pression
démographique et de la pollution), il urge, face aux enjeux du
développement durable, des changements climatiques, de renforcer ses
bases de gestion en vue d'en faire un important levier à
l'éducation et au système de prise de conscience urbaine pour un
changement positif et permanent de comportement.
Le plan de gestion, document stratégique de
gestion-jardin est le cadre de gestion idéal. Et en tant instrument
stratégique, sa réalisation incombe aux gestionnaires du site
(EPA, DAGRI). En qualité d'objet d'étude pour notre
mémoire, il est une réflexion en amont de sa mise oeuvre. Ainsi,
en aucun cas, il ne peut être parachuté comme lignes à
suivre. C'est pour cette raison que nous le concevons comme un travail
collaboratif dont nous jetons les premières bases. Il doit faire appel
à tous les acteurs clés du site. Ce qui naturellement entrainera
d'importants jeux des acteurs, où des intérêts
réciproques, convergents et ou divergents, dictés par les
missions respectives des uns et des autres face aux contraintes
partagées de pérennisation d'un milieu écologique naturel
et culturel urbain, favoriseront l'éclosion d'un consensus nouveau de
gestion.
4.3. Les perspectives du projet
4.3.1. Définition des objectifs
Le but général de ce travail est de
développer sous forme d'un avant-projet, le cadre technique des charges
et missions préparatoires nécessaires à la
définition des bases stratégiques en vue de l'aboutissement du
plan de gestion-jardins du JPN.
De manière détaillée, ce travail
méthodologique servira de base à la restructuration de la vision
actuelle trop peu axée sur les questions de pérennisation de la
biodiversité. Comme un chantier école, il aura pour mission de
servir de modèle de mise en valeur a tout autre espace naturel urbain de
même nature.
Ainsi, notre projet n'élabore pas le plan de gestion,
qui sera une démarche, rappelons-le, portée par l'équipe
de gestion, mais conçoit et évalue approximativement le
coût de sa démarche. A cet effet, notre objectif principal dans le
cadre de ce travail consistera à poser les bases de réflexion
préparatoire, sous la forme d'un projet, qui définit et
évalue les coûts des différentes opérations
nécessaires à la mise en place ou la mise en oeuvre, in fine, du
plan de gestion-jardin au JPN. Ce projet analysera suivant cinq phases, le
cadre d'une ré-fondation globale, solide de l'institution (JPN) et sa
vision à long terme. Dans cette perspective, les actions inscrites dans
le panel d'activité de ce projet, correspondent à cinq phases
d'une opération de diagnostic et de post-diagnostic de la mise en oeuvre
conceptuelle d'un plan de gestion-jardin. Nous décrirons ci-après
la manière dont chacune de ces phases opératoires se
décline, chacune pouvant être subdivisée en deux
sous-étapes A et B. La sous-étape A, traite de l'équipe
à mettre en place, des caractéristiques théoriques et
techniques ainsi que les charges et missions. On y identifie toutes les
structures compétentes pour une telle mission. L'évaluation
financière de cette étape A, correspond à des honoraires
payées à l'équipe de conception des missions par expertise
nécessaire. La sous étape B, opérationnel, définit
les différents groupes d'experts appelés à intervenir
directement sur les lignes d'actions prévisionnelles du présent
projet. Toutes les phases et les étapes interagiront de manière
cohérente et rationnelle. Ainsi on identifie les phases suivantes :
- phase 1 : cadre statutaire,
- phase 2 : collection et biodiversité,
- phase 3 : cadre économique, - phase 4 : Plan de
gestion,
- phase 5 : validation du plan.
4.3.2. Identification et implication des
différentes cibles
Ce travail s'inscrit dans la définition d'une vision
stratégique de gestion du site, ainsi que d'analyse
des réformes nécessaires à faire porter par les deux
grandes catégories de cibles à savoir : les publics
d'une part et d'autre part les partenaires. En effet, les
publics du site se résument en deux, le public du conservatoire (groupes
scolaires et groupes touristiques) et le public de l'espace de détente
(usagers des ères de jeux et du bar-restaurant). Quant aux partenaires,
nous avons l'École du Patrimoine Africain (gestionnaire privé du
site), la Direction de l'Agriculture (propriétaire public du site
représentant l'état), la collectivité locale (la mairie,
représentant légal des populations) et les groupements
d'intérêt (sages de quartier, inspecteurs de l'enseignement,
associations).
Au regard de l'importance et de l'intérêt du site
pour les uns et les autres, les différents acteurs suscités
doivent impérativement prendre part à la conception et à
l'élaboration de cet outil stratégique de gestion qu'est le plan
de gestion du site.
4.3.3. Les résultats attendus
Les résultats attendus de ce travail conceptuel sont :
Une prestation de services intellectuels relative à la
pré-définition du concept de plan de gestion applicable au
JPN.
Un cadre de réflexion préparatoire, sous la forme
d'un projet, définissant et évaluant les coûts de la mise
en oeuvre du plan de gestion.
Une réflexion sur l'ensemble des compétences et
expertises nécessaires pour la réalisation du projet d'adoption
du plan de gestion.
Une évaluation financière du plan de mise en oeuvre
générale en vue d'une recherche éventuelle de partenaires
financiers sur ce travail conceptuel stratégique.
Un cadre de dialogue inter-institutionnel pour actualiser le
cadre de légitimation des activités du site en vue du
renforcement de ses acquis de manière durable.
4.3.4. Les activités : description
théorique et technique
Les activités : les caractéristiques physiques du
site
Les caractéristiques globales de l'espace
déterminant l'étude se résument à ceux d'un espace
de 6 ha 30, situé en milieu urbain, relique d'une ancienne forêt
sacrée mise en valeur vers les années 1990 par l'EPA, à
l'entrée de la ville de Porto-Novo, capitale du Bénin.
Les principes d'actions
Les actions inscrites dans le panel d'activité de ce
projet, correspondent à chacune des cinq phases de l'opération
diagnostic et post-diagnostic de mise en oeuvre conceptuelle de ce plan de
gestion-jardin. Chacune de ces phases opératoires se décline
comme il suit par étape. En effet, chaque grande phase est
ponctuée de deux étapes majeures. L'étape A qui s'occupe
de l'équipe, va définir les
caractéristiques théoriques et techniques ainsi
que les charges et missions d'expertise relatives aux phases du projet. Cette
étape est le lieu d'identification de toutes les structures
compétentes pour une mission. L'évaluation financière de
cette étape A, correspond à des honoraires payées à
l'équipe de conception des missions par expertise nécessaire.
L'étape B, celle opérationnelles est
formée par les différents groupes d'experts appelés
à intervenir directement sur les lignes d'actions prévisionnelles
du projet. Toutes les phases et les étapes interagiront de
manière cohérente et rationnelle.
Phase 1 : cadre statutaire Étape A
L'analyse des forces et des faiblesses du protocole d'accord
actuel du JPN est une opération essentielle de cette phase. La
définition du cahier de charge d'un cadre de la stabilité
juridique adéquate de gestion durable sera confié à
l'équipe de coordination. Cette dernière à cette
étape conceptuelle, élaborera la mission du cabinet d'expertise,
les résultats attendus de ses travaux, le calendrier d'exécution.
De même, cette équipe devra identifier le cabinet le mieux disant
et procéder à la signature d 'accord de prestation
précédemment élaboré et validé. Cette forme
de commande s'inspirera du système de fonctionnement juridique national
en cours au Bénin. Toutefois une comparaison devra être
réalisée entre les normes juridiques de gestion similaires de la
sous-région avant de formuler la commande d'expertise. L'équipe
doit être aussi une forme de relais qui prépare les principaux
dossiers de compréhension et d'appréhension de la situation
actuelle sans partie pris.
Étape B
A cette étape, la mise en oeuvre de la commande doit
être effective. Ce qui permettra à la maitrise d'ouvrage
représentée par les experts en organisation juridique de
créer le nouveau cadre juridique, de prodiguer des conseils pratiques
quant au choix juridique acceptable et accepté de chacune des parties.
Cette étape sera aussi le moment d'élaboration des nouveaux
textes juridiques relatifs au choix antérieur effectué
après les études comparatives à l'étape A. De
même les experts définiront une politique ou une stratégie
de mise oeuvre et de suivi du nouveau statut élaboré. De plus le
cadre d'exercice du droit juridique de gestion conçu, doit être
renforcé par la conception d'un texte de bail emphytéotique
ancré sur la législation béninoise.
Phase 2 : collection et biodiversité Étape A
La diversité biologique étant le socle de base
des actions de médiation et de gestion du site, il sera
procédé à un inventaire exhaustif de la
biodiversité (flore et faune) du JPN afin de mieux identifier les
politiques de gestion à mettre en oeuvre. La maitrise d'ouvrage à
travers son équipe de coordination détermine avec
précision la mission à confier au maitre d'oeuvre. Ce cahier de
charge, purement conceptuel à l'étape A de la phase 2 du projet,
détermine les termes de références de l'inventaire
exhaustif de la biodiversité (dans l'ancien système de
reconnaissance et le nouveau système international APG III -
Angiosperms Phylogeny
Group -), de l'inventaire ethno-botanique du site, des
contraintes paysagères (relief, géologie, eau, chemin,
matière, activité humaine). A cette étape A de la phase 2
sera conçue la grille d'analyse diagnostic et sanitaire des
espèces caractéristiques ou remarquables identifiées du
site en vue d'un traitement biologique. Afin d'élargir les gammes
d'activité et de coopération du site, la maitrise d'ouvrage doit
faire l'étude de faisabilité de la réalisation d'un
carpothèque c'est-à-dire une banque de graines des
différentes espèces du site. Un calendrier opérationnel
doit être élaboré pour chaque opération.
Étape B
A l'issu des opérations de l'étape A de la phase
2, la maitrise d'oeuvre du JPN confiée à une équipe
d'experts qualifiées en conservation de la biodiversité,
procèdera à l'exécution du calendrier du cahier de charge
à lui confié. Elle procèdera aussi à la
définition d'une politique d'action de préservation de la
biodiversité du site. Afin de renforcer l'intérêt
scientifique du site, une base de données locale doit être
créée ainsi qu'un espace d'archives de la biodiversité
sous la forme d'un herbier numérique et physique. Ces derniers
(l'herbier numérique et physique) étant l'outil fondamental
d'archive de la biodiversité du site. La maitrise d'oeuvre doit
réalisation un carpothèque c'est-à-dire une banque de
graines des différents espèces du site conformément
l'étude de faisabilité réalisée à
l'étape A. Aussi la définition d'un plan annuel de traitement
phyto-sanitaire ainsi que l'élaboration d'une politique
intégrée de la gestion de l'eau et de
régénération des espèces est une des missions clefs
de cette phase qui sera plutôt confiée à la maitrise
d'oeuvre qui en a l'expertise nécessaire. De même, il serait
intéressant d'installer un observatoire photographique pour l'analyse de
l'évolution des données iconographiques du site et renforcer par
ailleurs l'unité de pépinière sur des collections rares ou
espèces endémiques de la sous-région.
Phase 3 : cadre économique Étape A
Afin de dynamiser la gestion économique du JPN, il se
souhaitable pour l'équipe de coordination, maitrise d'ouvrage,
d'élaborer une grille d'analyse diagnostique des forces et des
faiblesses du système de gestion économique actuel que
l'équipe de maitre d'oeuvre aura pour mission de corriger. C'est la
détermination du cahier de charge pour l'expertise
économique. Il s'agira notamment d'élaborer un cadre d'analyse
des impacts des nouvelles charges induites par le présent projet de plan
de gestion. Aussi elle réalise l'analyse et la prévision des
effets économiques d'extériorisation des services à
caractères commerciaux qu'effectue le site en l'occurrence la prestation
Bar-Restaurant. Cette opération doit à terme favoriser une
décision de positionnement économique sous la forme d'une
société à responsabilité limitée, ou d'une
société anonyme, ou d'une organisation non gouvernementale, ou
d'une association, ou d'un programme autonome. Cette analyse permettra aussi de
redéfinir les compétences de l'équipe de gestion ainsi que
la nature de la motivation sociale.
Étape B
A l'étape de cette phase du projet, la mission
d'expertise économique, maitre d'oeuvre doit faire la proposition
d'instruments de gestion susceptibles d'améliorer les performances de
gestion actuelle. Elle doit aussi procéder à la formation de
l'équipe de gestion au système amélioré mise en
place. Aussi, la maitrise d'oeuvre doit procéder à
l'élaboration et à la mise en place d'une politique
d'optimisation du rendement des activités économiques et
commerciales44. Elle pourrait se baser, sur la mise en oeuvre
pratique d'un plan marketing, efficace et dynamique axé sur un
système de veille stratégique performant. Elle aura aussi pour
mission d'oeuvrer à la mise en place d'une politique de motivation de
l'équipe de gestion du site.
Phase 4 : plan de gestion Étape A
C'est la partie conceptuelle de la phase, celle relative
à l'étude et à la définition rationnelle des
compétences nécessaires à la coordination du projet de
plan de gestion. C'est aussi le cadre de la mise en place d'une annonce-profil
de recrutement de l'équipe de coordination et de gestion du projet avec
un cahier de charge pour chaque membre. Il reviendra à cette
équipe de coordination d'évaluer les contraintes de chaque
mission, d'apprêter et de suivre les différentes missions
d'expertise à la réalisation du plan de gestion-jardin
prévu dans les phases précédentes. L'équipe mise en
place sera, par ailleurs, dotée de pleins pouvoirs pour élaborer
une stratégie efficace de recherche de financement à l'appui de
la réalisation du plan de gestion. Un mécanisme de motivation et
de transparence de gestion sera conçu. L'équipe de coordination
doit conceptualiser l'idée de "labélisation" nationale et monter
un dossier de "lobbying" pour la mise en oeuvre de ce processus dans les
espaces naturels nationaux. Elle étudiera aussi les possibilités
du site à intégrer un ensemble de réseaux de jardins
francophones et anglophones.
44 Optimisation, même en période creuse comme celle
de la saison des pluies
Étape B
Cette étape correspond à la partie
opération complémentaire à l'étape A de la
même phase. L'équipe de coordination va mettre en valeur les
différentes études d'expertises et proposer un bilan de
synthèse pour la présentation et la validation du plan de
gestion, instrument stratégique de conservation et de
développement des jardins. Cette validation doit être
prévue dans la phase 5 du présent projet. A cette même
étape, la stratégie de recherche de financement
élaborée à la première étape sera mise en
oeuvre avec une feuille de route claire et une base de données de
potentiels bailleurs des opérations relatives à chaque phase. De
même, à cette phase intitulée plan de gestion, on entamera
les démarches nécessaires à la mise en oeuvre et le suivi
du processus de "labellisation" des espaces naturels nationaux d'une part et
d'autre part, définir la politique d'amorce des partenariats
internationaux dans le cadre d'intégration du JPN aux réseaux de
jardins.
Phase 5 : validation du plan Étape A
Elle est celle relative à l'inventaire des besoins afin
d'opérer les prévisions indispensables à la validation du
plan de gestion conçu. Il doit y avoir, une phase préparatoire de
l'atelier à concevoir pour évaluer et faire le consensus sur les
grands axes du développement du plan. Une évaluation de la liste
des différents participants doit être faite à cette
étape. Aussi l'échafaudage de la structure qui va conduire des
travaux en atelier doit être élaboré. Un bilan et un suivi
jusqu'à la signature du cadre de relance nouveau est envisagé
à cette étape de la phase 5.
Étape B
Étape de mise en oeuvre pratique du cadre conceptuel
précédent (étape A, phase 5), elle va de manière
pratique apprêter les différents dossiers scientifiques
d'étude et de validation des actions du cadre de gestion-jardin. Les
axes de développement de cette partie résident aussi dans la
réalisation ou la mise en oeuvre des besoins établis à
l'étape A, à savoir : les besoins en termes de communication, de
définition, de choix et d'application des coûts budgétaires
relatifs.
A chacune des phases du projet, les maitres d'ouvrage et
maitre d'oeuvre doivent produire un rapport de travail qui sera
intégré et inclus dans le bilan global d'action du nouveau cadre
de gestion-jardin : le plan de gestion.
4.3.5. Budget estimatif et prévisionnel du
projet
Notre budget établit sur 2 années de
réalisation (2012-2013), montre clairement la quintessence du projet
dans ses lignes de financement. Son montant global prévisionnel est de
24.200 Euro soit environ 16.000.000 de F CFA sur les cinq phases d'action du
projet. Ce budget sera financé (en nature ou en espèce) par les
différents partenaires financiers nationaux du JPN à savoir la
Direction de l'Agriculture, l'Ecole du Patrimoine Africain, la Mairie de
Porto-Novo et le Jardin des Plantes et de la Nature luimême. Les autres
partenaires financiers internationaux, viendront en appui aux efforts
nationaux. On pourra retenir l'ICCROM, la GTZ, les Fonds Verts de maintien de
la biodiversité et de lutte contre les changements climatiques. Ce cadre
budgétaire doit être revu dans le cadre de mise en oeuvre sur les
volets projets (projet de régénération de la flore et de
la faune, projet de construction de la base de données de gestions des
collections naturelles, projet de construction d'un herbier et d'un
carpothèque).
Pour plus de détails sur le budget estimatif, cf. Annexe 1
4.3.6. Chronogramme des opérations par phase
Il décline semestre par semestre les actions du projet
échelonnée sur deux ans. Le code couleur d'action passe du vert,
du jaune au rouge. Quand la couleur verte appareil dans une case d'action, elle
annonce l'action dans une logique non urgente. Quand elle passe au jaune,
l'action est moins pressante et transitoire au mois suivant. Mais quand elle
passe au rouge, c'est l'alerte maximale, l'action doit être, enclencher
et achever. Ces différentes observations quadri-chromiques permettront
un meilleur suivi des actions à entreprendre.
Pour les détails sur le chronogramme des
opérations, cf. Annexe 2
Conclusion
Au fil de l'analyse des problèmes que pose la gestion
des collections naturelles en milieu urbanisé africain, il importe de
faire évoluer l'état du discours sur les méthodes de
gestion des espaces naturels à caractères culturels en Afrique,
notamment au Bénin. Et ce, à travers la prise en compte d'un
processus de plan de gestion-jardin (différent d'un plan forestier), en
prenant en compte les problématiques en cours, dans les espaces naturels
urbains. Notre approche, dans le cadre de ce projet de plan de gestion, encore
très récent45, vient poser les bases de
réflexions préparatoires nécessaires à la mise en
place d'un plan de gestion-jardin en Afrique, à partir de
l'expérience de gestion du Jardin des Plantes et de la Nature de
Porto-Novo au Bénin. Ce travail méthodologique servira de base,
à la restructuration de la vision actuelle de gestion culturelle des
espaces naturels, trop peu axée sur les questions de
pérennisation de la biodiversité. Ce travail préparatoire
du plan de gestion-jardin a pour but d'améliorer les compétences
de l'équipe de gestion des jardins, des jardiniers et du public. Ce qui
permettra dans une perspective de gestion durable, de consolidation,
d'amélioration et de faire évoluer positivement l'espace naturel
urbain, dans l'esprit d'origine de cette formation végétale
spontanée colonisée par les activités humaines.
Pour y arriver et bien gérer ces espaces naturels
urbains, il n'est point suffisant d'établir un plan de gestion
parfaitement rationnel. On a également besoin de l'engagement effectif
des acteurs sociaux qui ont d'une manière ou d'une autre des relations
avec le patrimoine. C'est pour cette raison que le présent travail
aborde le processus du plan de gestion en cinq phases d'opération qui
orientent sur les leviers méthodologiques d'action pour un cadre de
refondation globale, solide et institutionnelle du JPN.
Quand on sait que certains éléments de
patrimoine sont gérés, uniquement par un décideur
(institution ou individu) d'une part et que d'autres sont gérés
en bien commun par des acteurs sociaux, il conviendrait de
réfléchir à ce qui, dans le temps est mieux, pour
l'équilibre des services écosystémiques de la nature
patrimoniale en milieu urbain. Faudrait-il un cadre de gestion étatique,
privé, coopératif ou mixte. Un deuxième travail suite
à la nôtre, auquel nous sommes disposés à
participer, déterminera la voie à suivre.
Pour conclure, en perspective de ce mémoire, sont
réunis des outils de gestion et d'analyse pouvant servir de base de
reconsidération de certains paramètres de gestion du projet JPN.
La nécessité de dialogue est certaine ; la preuve en est bien la
tenue de son conseil scientifique le 26 avril 2011. Ainsi, nous pouvons faire
remarquer que notre mémoire professionnel dans cette perspective,
retrouve un potentiel champ d'applicabilité, autour d'une
commande46 d'un plan de gestion-jardin.
45 Notion de plan de gestion en récent dont les
premières publications documentaires officielles sont encore en
gestation en France.
46 Commande à formuler.
5. Les références en ligne
(Document d'un périodique en ligne avec version
écrite, document électronique variant de la version
imprimée, document d'un périodique électronique sans
version écrite, Pour un site électronique)
Sitographie de recherche
Date de
N° Lien des sites web visités
consultation
1
http://www.africa-union.org/root/au/Documents/Treaties/treaties_fr.htm
26/03/11 (objet de recherche : convention africaine sur la conservation de
la nature et des ressources naturelles)
2
http://www.rfi.fr/science/20101211-conference-cancun-marche-vers-accord
26/03/11
(objet de recherche : accord du le climat /Article publié
le : samedi 11 décembre 2010)
3
http://www.cbd.int/decision/cop/?id=12267
26/03/11
(objet de recherche : convention sur la biodiversité)
4
http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=46227&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
26/03/11
(objet de recherche : année internationale de la
biodiversité)
5
http://iceblog.over-blog.com/article--the-limits-to-growth-le-rapport-meadows-club-de-rome--38409173.html
26/03/11
(objet de recherche : le rapport de Meadows)
6
http://www.are.admin.ch/themen/nachhaltig/00266/00540/00542/index.html?lang=fr
26/03/11
(objet de recherche : le rapport de Brundtland, 1987)
7
http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=13055&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
01/01/11
(objet de recherche : convention sur la protection du patrimoine
mondiale, culturel et naturel 1972)
8
http://www.icomos.org/docs/venise.html
26/03/11
(objet : charte de venise 1964)
9
http://www.international.icomos.org/charters/gardens_f.pdf
26/03/11
(objet de recherche : charte de Florence 1981 sur les jardins
historiques)
10
http://www.hubrural.org/IMG/pdf/les-conventions-locales-des-outils-efficaces-de-gestion-
26/03/11
decentralisee-des-ressources-naturelles-par-laurent-granier.pdf
http://idl-bnc.idrc.ca/dspace/bitstream/10625/34604/1/126611.pdf
(objet de recherche : conflit foncier en Afrique, gestion des
ressources naturelles et
gestion des ressources naturelles en Afrique
Sahélienne)
11
http://www.un.org/esa/forests/pdf/national_reports/unff4/benin.pdf
26/03/11
(objet de recherche : plan forestier national du Bénin)
12
http://www.droit-afrique.com/images/textes/Benin/Benin%20-%20Decret%20application%20Code%20forestier.pdf
26/03/11
(objet de recherche : decret d'application du régime
forestier au Bénin)
13
http://www.universalis.fr/encyclopedie/dahomey-royaume-du/
25/03/11
(objet de recherche: le royaume du Dahomey entre XVIIe et le
XIXe)
14
http://www.arbres.org/arbres_remarquables.html
15/03/11
(objectif de recherche : définition arbres
remarquables)
15
http://www.epa-prema.net/francais/activites/projets/jpn.htm
24/03/11
(objet de recherche : statistique de fréquentation du
conservatoire)
16
http://unfccc.int/resource/docs/convkp/kpfrench.pdf
20/12/10
(objet de recherche : convention cadre des nations unies sur le
changement climatiques)
17
http://www.culture.gouv.fr/culture/politique-culturelle/gestionjardin.pdf
09/12/10
(objet de recherche : plan de gestion jardin)
18
http://www.cnrtl.fr/definition/jardin
11/12/10
(objet de recherche : définition théorique et
typologie d'un jardin)
19
http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=3523
11/12/10
(objet de recherche : définition d'un parc et relation
entre parc et jardin)
20
http://www.sylviculture.wikibis.com/foret_urbaine.php
24/12/10
(objet de recherche : notions de forêt urbaine)
21
http://base.d-p-h.info/fr/fiches/premierdph/fiche-premierdph-3662.html
26/12/10
(objet de recherche : approche local de gestion des forêts
sacrées au Bénin)
22
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/paysage
10/12/10
(objet de recherche : notion de paysage)
http://biologie.univ-mrs.fr/upload/p189/pathointroduction.pdf
(objet de recherche : pathologie des plantes et des arbres)
23
http://unstadeametz.over-blog.com/article-34064768.html
05/03/11
(objet de recherche : notion de bail emphytéotique)
24
http://books.google.fr/books?id=hLJSLW0CdssC&printsec=frontcover&dq=pesticide+r%C3%A9sidues+in+food
26/03/11
+%E2%80%93+1997+report&hl=fr&ei=Pc2NTcLtOM3dsga1-NWPCg&sa=X&oi=book_
result&ct=result&resnum=2&ved=0CDUQ6AEwAQ#v=onepage&q&f=false
(objet de recherche : pesticide résidues in food - 1997
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25
http://prpv.org/index.php/fr/protection_des_cultures/connaitre_les_moyens_de_protection/la_lutte_biologique
22/01/11
http://www.inra.fr/dpenv/jourdc15.htm
24/01/11
http://www.prpv.org/
http://books.google.fr/books?id=QOM_ge7tx_QC&printsec=frontcover&dq=inauthor:%22Pierre+Davet
%22&hl=fr&ei=9tWNTffKL4z4sgaZ9cmICg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CC8Q6AEwAA#v=onepage&q&f=false
http://books.google.fr/books?id=d9JAfGRxuDgC&printsec=frontcover&dq=la+lutte+contre+les+insectes+ravageurs%%
A0:+la+situation+de+l%27agriculture+africaine&hl=fr&ei=dtmNTciJOY-bhQfh4eG7Dg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&
sqi=2&ved=0CEEQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false
(objet de recherche : notion de lutte biologique, lutte
génétique, lutte contre les insectes ravageurs)
6. Références bibliographiques
N° Titre Auteur Edition, Page
Année
1 Lexique du patrimoine culturel Thiou T. K. 1ère
édition Presse p.94
TCHAMIE de l'UL, Lomé
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5 books google, la lutte contre les insectes
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la situation de l'agriculture africaine,
René Dinkel
Amodio et Hervé Quelin
André Bettencourt
|
les encyclopédies du patrimoine, 1997
Paris
|
6 encyclopédie du patrimoine: Monument
historique, patrimoine bâti et naturel, protection;
restauration, réglémentation, doctrines; techniques;
patriques
FAO coopération 1997 report
document
7 Futura-Science du 11-04-2004, carte
blanche à Jean-Pierre Louvet sur « un insecticide
dans le collimateur : le régent )) et la FAO coopération
document repository sur : « pesticide résidues in food -
1997 report ))
Pierre Davet INRA, 1996 p.325
8 vie microbienne du sol et production
végétale
R. Kumar Karthala éditions, p.171
1991
la lutte contre les insectes ravageurs : la situation de
l'agriculture africaine
7. Annexes
Annexe 1 : Budget du projet de processus de plan de gestion du
JPN
Estimation globale par phase des coûts relatifs
à la mise en oeuvre du projet de plan de gestion au JPN
|
|
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SYNTHÈSE
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1- Opération diagnostic
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Tâche par opération
|
Montant estimé (Charges)
|
Sources de financement
|
Montant estimée (ressources
|
Conception théorique
|
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|
Unité monétaire : Euro
|
|
Unité monétaire : Euro
|
|
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|
|
|
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|
|
Analyse des forces et faiblesses du protocole d'accord actuel du
JPN
|
500
|
EPA et DAGRI
|
500
|
|
|
Analyse d'une forme juridique adéquate d'exercice (public,
privé, semi-public, association ou ONG)
|
500
|
EPA et DAGRI
|
500
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Inventaire exhaustif de la biodiversité (flore et faune)
du JPN
|
350
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
350
|
|
|
Inventaire ethno-botanique du site
|
350
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
350
|
|
|
Analyse des contraintes paysagères (relief,
géologie, eau, chemin, matière, activé de l'homme)
|
350
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
350
|
|
|
Diagnostic sanitaire des espèces caractéristiques
ou remarquables identifiés sur le site
|
350
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
350
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Analyse et diagnostic des forces et des faiblesses du
système de gestion économique actuel
|
800
|
Partenaires financiers nationaux
|
800
|
|
|
Analyse de l'impact anticipé de l'extériorisation
de services à caractères commerciaux
|
500
|
Partenaires financiers nationaux
|
500
|
|
|
Analyse de la forme d'enregistrement légal (SARL, SA, URL)
et enregistrement des activités économiques
|
600
|
Partenaires financiers nationaux
|
600
|
|
|
Analyse et démarche de régularisation de la
situation sociale de l'équipe de gestion
|
500
|
Partenaires financiers nationaux
|
500
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Étude, définition et proposition de l'équipe
de coordination du plan de gestion (cahier de charge et identificatio
|
300
|
Partenaires financiers internationaux
|
300
|
|
|
Rédaction des cahiers de charge des différentes
missions d'expertise et de prestation
|
800
|
Partenaires financiers internationaux
|
800
|
|
|
Étude des contraintes dune mission de recherche de
financement à la mise en oeuvre du plan de gestion
|
500
|
Partenaires financiers internationaux
|
500
|
|
|
Étude d'un processus de reconnaissance et de
labélisation des espaces naturels urbain à l'échelle
nationale
|
400
|
Partenaires financiers internationaux
|
400
|
|
|
Identification de réseaux internationaux de jardins et
approches d'intégration avec identification claire d'enjeux
|
500
|
Partenaires financiers internationaux
|
500
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Définition et évaluation des besoins de mise oeuvre
de l'atelier de validation du plan de gestion
|
400
|
EPA - DAGRI - JPN - Mairie
|
400
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sous-total 1
|
7700
|
|
|
2- Opération post-diagnostic
|
|
|
|
|
|
Concrétisation
|
|
|
|
|
|
|
|
Conseils pratique sur le choix d'un cadre juridique
|
300
|
EPA et DAGRI
|
300
|
|
|
Élaboration des textes juridiques relatif au choix
antérieur de cadre conseillé
|
1000
|
EPA et DAGRI
|
1000
|
|
|
Élaboration de politiques et cadre stratégique de
mise oeuvre d'un nouveau statut
|
1000
|
EPA et DAGRI
|
1000
|
|
|
Élaboration d'un bail emphytéotique compatible
à une gestion durable des collections
|
700
|
EPA et DAGRI
|
700
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Définition et mise en oeuvre d'une politique d'action de
préservation de la biodiversité du site
|
350
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
350
|
|
|
Création d'une base donnée ethno-botanique des
collections d'un herbier numérique du site
|
600
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
600
|
|
|
Création d'un espace de collections et d'archivage de
l'herbier physique du site
|
600
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
600
|
|
|
Création du carpothèque du site
|
600
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
600
|
|
|
Définition et exécution d'un plan de annuel de
traitement phito-sanitaire
|
350
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
350
|
|
|
Élaboration et exécution d'une politique
d'intégration et de gestion de l'eau sur le site
|
350
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
350
|
|
|
Élaboration et exécution d'une politique de
régénération et de préservation de la
biodiversité
|
600
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
600
|
|
|
Installation d'un observatoire photographique pour l'analyse de
l'évolution des données iconographiques
|
450
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
450
|
|
|
Équipement et renforcement de l'unité de
pépinière
|
700
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
700
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Proposition d'instrument d'amélioration des outils de
gestion en présence
|
600
|
Partenaires financiers nationaux
|
600
|
|
|
Formation de l'équipe de gestion au système
amélioré
|
800
|
Partenaires financiers nationaux
|
800
|
|
|
mise en place d'un plan marketing et d'un système de
veille stratégique client
|
400
|
Partenaires financiers nationaux
|
400
|
|
|
Mise en place d'une politique d'optimisation des activités
commerciales même en période de pluie
|
400
|
Partenaires financiers nationaux
|
400
|
|
|
Mise en place d'une politique sociale de motivation de
l'équipe de gestion
|
400
|
Partenaires financiers nationaux
|
400
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mise en oeuvre des propositions de l'équipe de
coordination du plan de gestion
|
650
|
Partenaires financiers internationaux
|
650
|
|
|
Mise en oeuvre des missions d'expertises et suivie des
opérations
|
400
|
Partenaires financiers internationaux
|
400
|
|
|
Mise en oeuvre de la stratégie de recherche de financement
relatif à la mise route des opérations du PJ
|
800
|
Partenaires financiers internationaux
|
800
|
|
|
Mise en oeuvre et suivi du processus de labélisation des
espaces naturels urbains
|
450
|
Partenaires financiers internationaux
|
450
|
|
|
Charges de participation à des réseaux de
coopération et d'échange entre jardins francophones et
anglophon
|
200
|
Partenaires financiers internationaux
|
200
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Élaboration du dossier scientifique d'étude et de
communication autour de l'atelier
|
400
|
EPA - DAGRI - JPN - Mairie
|
400
|
|
|
Définition, choix et coût relatif du lieu de tenu de
l'atelier de validation
|
400
|
EPA - DAGRI - JPN - Mairie
|
400
|
|
|
Communication et invitations
|
400
|
EPA - DAGRI - JPN - Mairie
|
400
|
|
|
Bilan et rapport général
|
400
|
EPA - DAGRI - JPN - Mairie
|
400
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sous-total 2
|
14300
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Imprévus
|
2200
|
Imprévus
|
2200
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total HT (Charges) 24200 Total HT (Ressources)
24200
|
Estimation globale par phase des coûts relatifs
à la mise en COuvre du projet de plan de gestion au JPN
|
|
|
|
PHASE 1 Cadre statutaire
|
PHASE 2 Collection et
biodiversité
|
PHASE 3 Cadre économique
|
PHASE 4 Plan de gestion
|
PHASE 5 Validation du plan
|
|
|
|
|
SYNTHÈSE
|
|
|
|
Estimation HT
500 500
300 1000 1000 700
|
Estimation HT
350 350 350 350
350 600 600 600 350 350 600 450 700
|
Estimation HT
800 500 600 500
600 800 400 400 400
|
Estimation HT
300 800 500 400 500
650 400 800 450 200
|
Estimation HT
400
400 400 400 400
|
1- Opération diagnostic
|
Tâche par opération
|
Montant estimé (Charges)
|
Sources de financement
|
Montant estimée (ressources)
|
Conception théorique
|
|
Unité monétaire : Euro
|
|
Unité monétaire : Euro
|
|
Analyse des forces et faiblesses du protocole d'accord actuel du
JPN
|
500
|
EPA et DAGRI
|
500
|
|
Analyse d'une forme juridique adéquate d'exercice (public,
privé, semi-public, association ou ONG)
|
500
|
EPA et DAGRI
|
500
|
|
|
|
|
|
|
Inventaire exhaustif de la biodiversité (flore et faune)
du JPN
|
350
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
350
|
|
Inventaire ethno-botanique du site
|
350
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
350
|
|
Analyse des contraintes paysagères (relief,
géologie, eau, chemin, matière, activé de l'homme)
|
350
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
350
|
|
Diagnostic sanitaire des espèces caractéristiques
ou remarquables identifiés sur le site
|
350
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
350
|
|
|
|
|
|
|
Analyse et diagnostic des forces et des faiblesses du
système de gestion économique actuel
|
800
|
Partenaires financiers nationaux
|
800
|
|
Analyse de l'impact anticipé de l'extériorisation
de services à caractères commerciaux
|
500
|
Partenaires financiers nationaux
|
500
|
|
Analyse de la forme d'enregistrement légal (SARL, SA, URL)
et enregistrement des activités économiques
|
600
|
Partenaires financiers nationaux
|
600
|
|
Analyse et démarche de régularisation de la
situation sociale de l'équipe de gestion
|
500
|
Partenaires financiers nationaux
|
500
|
|
|
|
|
|
|
Étude, définition et proposition de l'équipe
de coordination du plan de gestion (cahier de charge et identificatio
|
300
|
Partenaires financiers internationaux
|
300
|
|
Rédaction des cahiers de charge des différentes
missions d'expertise et de prestation
|
800
|
Partenaires financiers internationaux
|
800
|
|
Étude des contraintes dune mission de recherche de
financement à la mise en oeuvre du plan de gestion
|
500
|
Partenaires financiers internationaux
|
500
|
|
Étude d'un processus de reconnaissance et de
labélisation des espaces naturels urbain à l'échelle
nationale
|
400
|
Partenaires financiers internationaux
|
400
|
|
Identification de réseaux internationaux de jardins et
approches d'intégration avec identification claire d'enjeux
|
500
|
Partenaires financiers internationaux
|
500
|
|
|
|
|
|
|
Définition et évaluation des besoins de mise oeuvre
de l'atelier de validation du plan de gestion
|
400
|
EPA - DAGRI - JPN - Mairie
|
400
|
|
|
|
|
|
|
Sous-total 1
|
7700
|
|
|
2- Opération post-diagnostic
|
|
|
|
|
Concrétisation
|
Conseils pratique sur le choix d'un cadre juridique
|
300
|
EPA et DAGRI
|
300
|
|
Élaboration des textes juridiques relatif au choix
antérieur de cadre conseillé
|
1000
|
EPA et DAGRI
|
1000
|
|
Élaboration de politiques et cadre stratégique de
mise oeuvre d'un nouveau statut
|
1000
|
EPA et DAGRI
|
1000
|
|
Élaboration d'un bail emphytéotique compatible
à une gestion durable des collections
|
700
|
EPA et DAGRI
|
700
|
|
|
|
|
|
|
Définition et mise en oeuvre d'une politique d'action de
préservation de la biodiversité du site
|
350
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
350
|
|
Création d'une base donnée ethno-botanique des
collections d'un herbier numérique du site
|
600
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
600
|
|
Création d'un espace de collections et d'archivage de
l'herbier physique du site
|
600
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
600
|
|
Création du carpothèque du site
|
600
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
600
|
|
Définition et exécution d'un plan de annuel de
traitement phito-sanitaire
|
350
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
350
|
|
Élaboration et exécution d'une politique
d'intégration et de gestion de l'eau sur le site
|
350
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
350
|
|
Élaboration et exécution d'une politique de
régénération et de préservation de la
biodiversité
|
600
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
600
|
|
Installation d'un observatoire photographique pour l'analyse de
l'évolution des données iconographiques
|
450
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
450
|
|
Équipement et renforcement de l'unité de
pépinière
|
700
|
JPN et Mairie de Porto-Novo
|
700
|
|
|
|
|
|
|
Proposition d'instrument d'amélioration des outils de
gestion en présence
|
600
|
Partenaires financiers nationaux
|
600
|
|
Formation de l'équipe de gestion au système
amélioré
|
800
|
Partenaires financiers nationaux
|
800
|
|
mise en place d'un plan marketing et d'un système de
veille stratégique client
|
400
|
Partenaires financiers nationaux
|
400
|
|
Mise en place d'une politique d'optimisation des activités
commerciales même en période de pluie
|
400
|
Partenaires financiers nationaux
|
400
|
|
Mise en place d'une politique sociale de motivation de
l'équipe de gestion
|
400
|
Partenaires financiers nationaux
|
400
|
|
|
|
|
|
|
Mise en oeuvre des propositions de l'équipe de
coordination du plan de gestion
|
650
|
Partenaires financiers internationaux
|
650
|
|
Mise en oeuvre des missions d'expertises et suivie des
opérations
|
400
|
Partenaires financiers internationaux
|
400
|
|
Mise en oeuvre de la stratégie de recherche de financement
relatif à la mise route des opérations du PJ
|
800
|
Partenaires financiers internationaux
|
800
|
|
Mise en oeuvre et suivi du processus de labélisation des
espaces naturels urbains
|
450
|
Partenaires financiers internationaux
|
450
|
|
Charges de participation à des réseaux de
coopération et d'échange entre jardins francophones et
anglophon
|
200
|
Partenaires financiers internationaux
|
200
|
|
|
|
|
|
|
Élaboration du dossier scientifique d'étude et de
communication autour de l'atelier
|
400
|
EPA - DAGRI - JPN - Mairie
|
400
|
|
Définition, choix et coût relatif du lieu de tenu de
l'atelier de validation
|
400
|
EPA - DAGRI - JPN - Mairie
|
400
|
|
Communication et invitations
|
400
|
EPA - DAGRI - JPN - Mairie
|
400
|
|
Bilan et rapport général
|
400
|
EPA - DAGRI - JPN - Mairie
|
400
|
|
|
|
|
|
|
Sous-total 2
|
14300
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Imprévus
|
2200
|
Imprévus
|
2200
|
|
|
|
|
|
TOTAL
|
TOTAL
|
TOTAL
|
TOTAL
|
TOTAL
|
|
|
|
|
|
PHASE 1
|
PHASE 2
|
PHASE 3
|
PHASE 4
|
PHASE 5
|
|
Total HT (Charges) 24200 Total HT (Ressources)
24200
|
4000
|
6000
|
5000
|
5000
|
2000
|
Annexe 3 : Plan du Jardin des Plantes et de la Nature
Annexe 4 : Protocole d'accord de gestion du JPN
|
|
|
ee preed le nom de ,Tardin des Planres
d de ra Nat
|
|
da
Annexe 5 : Organigramme du JPN
Annexe 6 : Photos d'état du JPN
Annexe 7 : Liste des inventaires antérieurs du JPN.
Annexe 8 : Echanges mails sur l'enquête des coûts de
prestations.
|