Université de Tunis
MEMOIRE DE RECHERCHE
***
LES EFFETS DU SYSTEME DE PROTECTION SOCIALE SUR LA
REALISATION DES OBJECTIFS DU MILLENAIRE DE DEVELOPPEMENT : Le cas de la
Tunisie.
TRAVAI FAIT PAR :
ezzeddine M'BAREK
Année universitaire : 2009-2010
SOMMAIRE
INTODUCTION GENERALE
I. EVOLUTION DES INDICATEURS DEMOGRAPHIQUES ET
SOCIOECONOMIQUES DE LA TUNISIE
1. Indicateurs démographiques
2. Indicateurs socioéconomiques
3. vue d'ensemble du progrès vers la réalisation
des objectifs du millénaire de développement (OMD)
II. PRESENTATION DU SYSTEME DE PROTECTION SOCIALE EN
TUNISIE
1. L'assurance sociale
2. L'assistance sociale
3. Les transferts sociaux
4. Impacts de la protection sociale sur le développement
économique et social
III. CONTRIBUTION DE LA PROTECTION SOCIALE A LA
REALISATION DES OBJECTIFS DU MILLENAIRE DU DEVELOPPEMENT (OMD)
1. Présentation des objectifs du millénaire de
développement (OMD)
2. Protection sociale et recul de la pauvreté
2.1 Mesure de la pauvreté
2.2. Etat des lieux
2.3. Les effets des programmes de protection sociale sur la
pauvreté
3. La protection sociale et la lutte contre
l'analphabétisme
4. La protection sociale et l'égalité des sexes
5. La protection sociale et la mortalité des enfants en
bas âge
6. La protection sociale et la santé maternelle
7. La protection sociale et la lutte contre le SIDA et les autres
maladies graves
8. La protection sociale et l'environnement durable
9. La protection sociale et le développement
partagé
10. Les progrès accomplis dans la réalisation des
OMD en Tunisie
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Abréviations et acronymes
Liste des tableaux
Liste des graphiques
INTRODUCTION GENERALE
La protection sociale englobe un ensemble de mesures prises par
les pouvoirs publics d'un pays donné et les organismes privés
de la société civile afin de faire face aux différents
risques de maladies, de décès, de vieillissement et
d'invalidité ou encore du chômage, de la
vulnérabilité et de la pauvreté temporaire ou chronique
que la population pourrait en souffrir à un moment donné.
Les différentes mesures en question cherchent à
fournir à la population cible les moyens nécessaires pour pouvoir
sortir du fléau de la misère, de la pauvreté extrême
et des conditions de vie inhumaines et de pouvoir participer de nouveau dans la
sphère économique et sociale et tirer pleinement profit.
La protection sociale se décompose en trois grandes
catégories d'instruments à savoir l'assurance sociale,
l'assistance sociale et les transferts sociaux alors que l'aide internationale
peut aussi s'interférer.
L'assurance sociale s'occupe de la gestion des risques de
maladies, de vieillesse, de décès, d'invalidité et
éventuellement du chômage moyennant de la contribution
financière des salariés et de leurs employeurs en vue d'obtenir
plus tard des prestations.
La gestion de ces risques contributifs incombe le plus souvent
à des caisses sociales autonomes comme le cas de la Tunisie.
L'assistance sociale est constituée par l'ensemble des
programmes crées par l'Etat et la société civile en
matière de soutien de l'emploi, de création de nouvelles sources
de revenus et l'amélioration des conditions de vie en vue de
réduire la pauvreté et d'atténuer les
inégalités entre les régions du pays.
Les transferts sociaux constituent une part importante du budget
de l'Etat consacrée aux secteurs vitaux de l'économie nationale
comme la santé, l'éducation et la formation professionnelle.
Le filet de la protection ne vise pas uniquement la
pauvreté au sens strict du terme à savoir sa dimension
monétaire qui consiste à prendre en compte seulement les
personnes qui vivent en dessous d'un seuil que ce soit absolu ou relatif de
pauvreté qui fait référence à l'insuffisance des
ressources financières nécessaires pour pouvoir subvenir aux
besoins essentiels de la vie humaine.
Cette définition de la pauvreté dit classique et
primaire ne tient pas compte d'autres besoins devenus au fil des années
aussi essentiels que nécessaires vu les changements intervenus quant
aux droits fondamentaux du bien être social en général et
des droits de l'homme en particulier qui englobent entre autres l'emploi
permanent, l'éducation de qualité, le logement, l'environnement
sain, le droit de participation dans la vie politique, économique et
sociale, etc.
Il est alors reconnu que la pauvreté est plutôt
pluridimensionnel et complexe dépassant la notion de revenu
décessent et nécessaire au maintien juste en vie (revenu de
subsistance).
Selon le conseil européen de décembre 1984
(cité par LOISY C., 2000), `' sont considérés comme
pauvres les personnes dont les ressources (matérielles, culturelles et
sociales) sont si faibles qu'elles sont exclues des modes de vie minimaux
acceptables dans la société `'.
D'autre part pour A. Sen, `' la pauvreté n'est pas qu'une
question du revenu. C'est aussi être exclu des grandes décisions
qui touchent à sa propre vie et ne plus être
représenté auprès des instances politiques locales ou
nationales `'(cité par LOISY C., 2000).
Certes la lutte contre la pauvreté et les
inégalités dépend en large mesure des moyens tant
matériels qu'humains mis en place et des circonstances
économiques, sociales et même historiques de chaque pays mais les
instances internationales onusiennes et autres ainsi que les pays
développés sont aussi impliqués dans ce processus de
grande envergure.
En effet, certains pays très pauvres et avec peu de
ressources ne peuvent pas sortir du cercle vicieux de la pauvreté en se
basant sur ses propres moyens alors que d'autres pays de revenus
intermédiaires sont piégés par un endettement excessif
avec un service très contraignant pour un développement durable
et soutenue demandent l'allègement ou le rééchelonnement
de la dette en cours et d'établir des conditions plus avantageuses
quant à l'octroi de nouveaux prêts internationaux.
Alors que la mondialisation fait toujours ses dégâts
comme une tempête tropicale ou un tsunami dans les pays les plus
démunis de la planète et les crises financières et
structurelles se succèdent rendant le développement humain une
tache difficile.
Et c'est dans ce sens que la communauté internationale
toute entière a adopté en septembre 2000 en une unanimité
sans précédent les huit Objectifs du Millénaire de
Développement (OMD) engageant tous les pays du monde de réaliser
les différents objectifs à l'horizon de 2015 dans un climat
d'entraide et de partenariat.
Peu après, le consensus de Monterrey en 2002 a
réaffirmé cet engagement en reconnaissant qu'il serait
nécessaire d'augmenter davantage l'aide publique de développement
au profit des pays pauvres et de respecter l'objectif établi auparavant
de 0.7 % du PNB à l'APD.
La Tunisie depuis son indépendance en 1956 ne cesse de
redoubler les efforts malgré ses ressources naturelles modestes en
matière du développement économique et social misant
dès les premières années de la fin de l'ère
coloniale sur les ressources humaine.
Les résultats enregistrés témoignent
aujourd'hui sans équivoque de la réussite de cette
stratégie à travers les différents indicateurs
socioéconomiques comme la réduction à un niveau
très bas de la pauvreté, une croissance soutenue du PIB par
tête, une élévation du niveau de vie de la population, un
système de protection sociale viable et performant, etc.
Néanmoins et en dépit de certaines
difficultés de parcours et l'apparition de quelques lacunes ici et
là, le pays continue inlassablement à réaliser et à
concrétiser la plupart des objectifs du millénaire de
développement avant l'horizon de 2015.
Le présent rapport étudie l'expérience
tunisienne en matière de protection sociale et ses effets sur la
réalisation des objectifs du millénaire de développement
humain en analysant les différents programmes mis en place et les
mesures prises par le gouvernement et les structures publiques ou
privées qui s'y rattachent et dont le but final est de promouvoir les
conditions de vie de la population et d'élever le bien être social
de façon à réduire au strict minimum les
inégalités et d'éliminer définitivement la
pauvreté et l'exclusion même au sens large du terme et ce dans un
avenir très proche.
Il y a en effet, comme le démontre certains auteurs et
théoriciens en la matière des liens tangibles et réels
entre les prestations fournies par le système de protection sociale
d'une part et la réduction de la pauvreté, la diminution du taux
de chômage, l'amélioration des conditions de vie,
l'émancipation et l'autonomisation de la femme et sa participation dans
la vie active, etc.
Il va sans dire que les effets des programmes et mesures mis en
oeuvre dans le cadre de la protection sociale se manifeste à travers
les indicateurs socioéconomiques comme le taux de pauvreté, le
taux de chômage, l'espérance de vie à la naissance, la
dépense par habitant, le revenu par habitant, la mortalité
infantile, l'existence de certaines maladies épidémique come le
virus VIH/Sida, le paludisme et la tuberculose, l'amélioration de la
santé maternelle, le taux de scolarisation primaire des enfants et le
degré de durabilité de l'environnement.
Le présent rapport comporte trois parties dont la
première sera consacrée à une batterie d'indicateurs
socioéconomique et démographique mesurant l'état des lieux
du pays, la deuxième partie examinera le contenu du système de
protection tunisien mis en place et ses différentes composantes et
enfin la troisième partie qui s'attarde à démontrer et
dévoiler les liens entre le système en question et la
réalisation des objectifs du millénaire de
développement.
I. EVOLUTION DES INDICATEURS DEMOGRAPHIQUES ET
SOCIOECONOMIQUES DE LA TUNISIE
C'est à travers les indicateurs statistiques
socioéconomiques et démographiques que publient les services de
statistique et des études relevant des différents
ministères et organismes et surtout l'Institut National de la
Statistique (INS) l'organisme spécialisé en la matière
dans la pays que nous pouvons mesurer et suivre l'état de
réalisation des programmes mis en place et d'en apercevoir le
degré d'accomplissements des objectifs assignés.
Ces indicateurs émanent de plusieurs sources telles que
les rapports d'activité, les rapports d'études, les annuaires
statistiques, les budgets, les résultats d'enquêtes, les sites
d'Internet ou encore les publications internationales et les données des
instances internationales comme celles de la Banque Mondiale (BM),
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Bureau International de
Travail (BIT).
Ils se rapportent aux activités propres des
différentes structures ou le cas échéant à une
échelle nationale comme le cas de l'INS pour les statistiques
démographiques, les enquêtes spécialisées sur la
consommation des ménages, sur l'emploi et la population et les
recensements de la population et de l'habitat.
Alors, ils reflètent en toute vraisemblance une
causalité entre les actions entreprises en matière de
développement économique et social et les résultats
réalisés. Ces sont des paramètres qui nous renseignent sur
l'état de développement du pays et son évolution.
Si les indicateurs de performance dépassent certains
seuils arrêtés par les instances internationales en montrant ainsi
que les objectifs préconisés sont effectivement
réalisés dans la réalité, on pourrait alors
affirmer que la gouvernance a apporté ses fruits.
Nous présentons dans ce qui suit une série non
exhaustive des indicateurs socioéconomiques et démographiques les
plus pertinents, suivis d'une analyse de certains indices qui se rapportent
étroitement avec les Objectifs du Millénaire de
Développement (OMD).
1. Indicateurs démographiques
Tableau 1 : Indicateurs démographiques
indicateurs
|
1990
|
2000
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
1
|
Population totale en milliers
|
8154
|
9563
|
10029
|
10128
|
10225
|
10326
|
2
|
Population 65 ans et plus (en % de la population totale)
|
4,58
|
6 ,27
|
6,68
|
6,70
|
6,71
|
6,71
|
3
|
Population (15-64 ans)(en % de la population totale)
|
57,31
|
63,66
|
67,67
|
68,37
|
69,00
|
69,57
|
4
|
Population (0-14 ans)(en % de la population totale)
|
38,09
|
30,06
|
25,65
|
24,93
|
24,28
|
23,71
|
5
|
Taux brut de natalité pour 1000 habitants
|
25,2
|
17,1
|
17,1
|
17,1
|
17,4
|
17,7
|
6
|
Taux brut de mortalité pour 1000 habitants
|
5,6
|
5,6
|
5,9
|
5,6
|
5,5
|
5,8
|
7
|
Taux d'accroissement naturel de la population en %
|
1,96
|
1,14
|
1,12
|
1,15
|
1,18
|
1,19
|
8
|
Indice de fécondité (nombre de naissances par
femme)
|
3,38
|
2,08
|
2,04
|
2,03
|
2,04
|
2,06
|
9
|
Taux de mortalité infantile pour 1000 naissances
|
37,3
|
23,8
|
20,3
|
19,1
|
18,7
|
18,4
|
10
|
Part de la population masculine en %
|
50,6
|
50,4
|
50,1
|
50,0
|
50,0
|
50,0
|
11
|
Part de la population urbaine en %
|
59,6
|
62,6
|
65,2
|
65,4
|
65,6
|
65,8
|
12
|
Esperance de vie à la naissance en années (ensemble
population)
|
70,3
|
72,6
|
73,5
|
73,9
|
74,2
|
74,3
|
13
|
Esperance de vie à la naissance en années
(hommes)
|
68,6
|
70,6
|
71,6
|
71,9
|
72,3
|
72,4
|
14
|
Esperance de vie à la naissance en années
(femmes)
|
72,1
|
74,7
|
75,5
|
76,0
|
76,2
|
76,3
|
15
|
Taux de mortalité pour 1000 naissances de moins de 5
ans
|
49,6
|
27,3
|
23,1
|
22,5
|
21,7
|
21,1
|
Source : Institut National de La Statistique
2. Indicateurs socioéconomiques
Tableau 2 : Indicateurs socioéconomiques
1
|
indicateurs
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2
|
PIB aux prix courant (en MD)
|
37 766,7
|
41 407,8
|
45 564,1
|
50 954,6
|
3
|
PIB aux prix constants de 1990 (en MD)
|
21 368,3
|
22 516,4
|
23 942,8
|
25 169,3
|
4
|
Accroissement du PIB aux prix constants en %
|
4,0
|
5,4
|
6,3
|
5,1
|
5
|
Indice des prix à la consommation en %
|
2,9
|
4,5
|
3,1
|
5,0
|
6
|
Dette extérieure en MD
|
20 373
|
19 683
|
19 728
|
19 924
|
7
|
Dette en % du RNDB
|
54,6
|
47,4
|
43,4
|
39,2
|
8
|
Part de l'investissement privé en % du PIB
|
57,2
|
56,8
|
60,9
|
62,5
|
9
|
IDE et participation en MD
|
1 091,1
|
4 565,3
|
2 162,4
|
3 602,2
|
10
|
Exportation en % du PIB
|
49,6
|
50,8
|
55,8
|
61,0
|
11
|
Importation en % du PIB
|
50,2
|
53,1
|
58,0
|
64,6
|
12
|
Revenu annuel par tête en D.
|
3 746,4
|
4 100,4
|
4 440,2
|
4 848,6
|
13
|
Créations d'emplois
|
76 500
|
76 400
|
80 200
|
70 300
|
14
|
SMIG mensuel (40 heures par semaine) en D.
|
194,827
|
200,721
|
207,828
|
217,880
|
15
|
SMIG mensuel (48 heures par semaine) en D.
|
224,224
|
231,296
|
239,824
|
251,888
|
16
|
SMAG journaliers en D.
|
6,909
|
7,129
|
7,379
|
7,749
|
17
|
Indicateur de développement humain IDH
|
0,766
|
0,763
|
0,769
|
0,769
|
18
|
Dépenses de l'éducation en % du budget de l'Etat
|
21,4
|
21,3
|
20,5
|
19,2
|
19
|
Dépenses de l'éducation en % du PIB
|
5,2
|
5,1
|
5,0
|
4,8
|
20
|
Nombre d'hôpitaux
|
171
|
172
|
172
|
174
|
21
|
Nombre de centres de santé de base
|
2 074
|
2 076
|
2 079
|
2 083
|
22
|
Nombre de lits actifs
|
17 629
|
17 978
|
17 998
|
18 771
|
23
|
Dépenses publiques de santé en % du budget de
l'Etat
|
7,5
|
7,1
|
6,8
|
6,5
|
24
|
Dépenses publiques de santé en % du PIB
|
1,8
|
1,8
|
1,8
|
1,6
|
25
|
Ménages ayant une voiture en % du total
|
20,2
|
20,1
|
20,0
|
21,3
|
26
|
Ménages ayant le téléphone fixe en % du
total
|
34,4
|
32,1
|
30,7
|
27,4
|
27
|
Ménages ayant un téléviseur en % du total
|
92,4
|
92,7
|
94,2
|
95,4
|
28
|
Taux de branchement en courant électrique en %
|
99,3
|
99,4
|
99,4
|
99,4
|
29
|
Taux de branchement en eau potable en %
|
84,1
|
84,4
|
84,7
|
85,1
|
30
|
Taux de branchement au réseau d'assainissement en %
|
80,0
|
80,9
|
81,6
|
82,4
|
31
|
Taux de desserte en eau potable en %
|
96,1
|
96,7
|
97,3
|
97,8
|
32
|
Nombre d'habitants pour un médecin
|
1 036
|
994
|
968
|
865
|
33
|
Nombre d'habitants pour un dentiste
|
5 422
|
5 450
|
5 447
|
4 490
|
32
|
Nombre d'habitants pour un pharmacien
|
4 745
|
4 490
|
5 020
|
3 386
|
33
|
Nombre d'habitants pour un paramédical
|
338
|
328
|
319
|
252
|
32
|
Taux net de scolarisation à l'âge de 6 ans pour les
filles en %
|
99,0
|
99,0
|
99,1
|
99,2
|
33
|
Taux net de scolarisation à l'âge de 6 ans pour les
garçons en %
|
98,9
|
99,0
|
99,1
|
99,2
|
34
|
Taux net de scolarisation à l'âge de 6 ans pour
l'ensemble
|
99,0
|
99,0
|
99,1
|
99,2
|
35
|
Taux net de scolarisation à l'âge de 6 à 11
ans pour les filles en %
|
97,1
|
97,4
|
97,4
|
98,0
|
36
|
Taux net de scolarisation à l'âge de 6 à 11
ans pour les garçons en %
|
97,0
|
97,3
|
97,3
|
97,4
|
37
|
Taux net de scolarisation à l'âge de 6 à 11
ans pour l'ensemble
|
97,1
|
97,3
|
97,4
|
97,7
|
38
|
Taux d'inscription à l'université pour la tranche
d'âge 20-24 ans
|
34,6
|
34,6
|
37,3
|
|
39
|
Taux d'analphabétisme pour la tranche d'âge 15 ans
et plus en % (hommes)
|
15,7
|
14,7
|
14,0
|
13,6
|
40
|
Taux d'analphabétisme pour la tranche d'âge 15 ans
et plus en % (femmes)
|
33,2
|
31,9
|
31,5
|
30,8
|
41
|
Taux d'analphabétisme pour la tranche d'âge 15 ans
et plus en % (ensemble)
|
24,5
|
23,4
|
22,8
|
22,3
|
42
|
Taux d'analphabétisme en milieu urbain en %
|
15,7
|
15,1
|
14,5
|
14,1
|
43
|
Taux d'analphabétisme en milieu rural en %
|
33,7
|
32,3
|
32,4
|
32,2
|
44
|
Population active en milliers
|
3 414,9
|
3 506,2
|
3 593,2
|
3 677,7
|
45
|
Population active occupée en milliers
|
2 928,5
|
3 004,9
|
3 085,1
|
3 155,4
|
46
|
Taux d'actifs occupés en % (hommes)
|
74,4
|
73,8
|
73,9
|
74,1
|
47
|
Taux d'actifs occupés en % (femmes)
|
25,6
|
26,2
|
26,1
|
25,9
|
48
|
Taux de chômage en % (hommes)
|
13,1
|
13,2
|
12,8
|
12,6
|
49
|
Taux de chômage en % femmes)
|
17,3
|
17,3
|
17,8
|
18,6
|
50
|
Taux de chômage en % (ensemble)
|
14,2
|
14,3
|
14,1
|
14,2
|
51
|
Taux de ménage ayant un ordinateur (pour 100habitants)
|
8,37
|
12,71
|
16,78
|
26,98
|
52
|
Transferts sociaux en % du budget de l'Etat
|
54,9
|
56,4
|
57,2
|
61,0
|
53
|
Transferts sociaux en % du PIB
|
18,9
|
18,9
|
18,9
|
19,3
|
54
|
Taux de couverture sociale en % de la population active
occupée
|
89,0
|
90,4
|
91,9
|
93,3
|
Source : Institut National de la Statistique (INS)
3. Vue d'ensemble du progrès vers la
réalisation des objectifs du millénaire de développement
(OMD)
La tendance temporelle des différents indicateurs
démographiques et socioéconomiques ci-dessous mentionnés
donnent un certain profil pour le pays objet de notre étude en
matière de développent humain et fournissent des
hypothèses concernant l'impact des politiques économiques et
sociales sur le bien être social de la population qui se traduit en
termes d'élévation du revenu par habitant, d'une réduction
de la pauvreté, d'une décroissance de l'analphabétisme,
d'une amélioration des conditions de vie, d'une longévité
plus longue de l'espérance de vie à la naissance, etc.
Pour le cas de la Tunisie, il est clair que la quasi
totalité des paramètres sus indiqués sont convenables et
attestent sans aucun doute de la bonne gouvernance en matière du
développement économique et social eu égard aux ressources
limitées dont dispose le pays.
Certains paramètres comme l'espérance de vie
à la naissance et la contribution de la femme dans la vie active, la
mortalité infantile et la scolarité des jeunes enfants
s'approchent même des pays développés.
Il va sans dire que la quasi totalité des objectifs du
millénaire de développement sont réalisés avant
terme de l'horizon 2015 et ce grâce aux différents programmes
entrepris dans les domaines économique et social.
En effet, une croissance économique soutenue
dépassant en moyenne 5% pour les quatre dernières années
se veut génératrice de surplus et de revenu pour ceux en
activité.
Une grande partie du budget de l'Etat est réservée
aux secteurs sociaux tels que l'éducation, la santé,
l'environnement et l'aide aux familles nécessiteuses, les
âgées sans ressources et les handicapés dont ils ne peuvent
pas exercer une activité rémunérée.
La couverture sociale contre le vieillissement, la maladie et le
décès sont de nature à soutenir cette politique sociale en
fournissant un revenu décent à un grand nombre de
bénéficiaires et en contribuant au maintien du revenu pour les
âgés et des soins pour tous les assurés sociaux et leurs
ayants droit.
La solidarité nationale se manifeste aussi par la
création d'institutions de collecte de l'épargne auprès
des particuliers et des entreprises comme le cas de la Banque Tunisienne de
Solidarité (BTS) et la collecte des biens, des fonds, des
médicaments et des produits scolaires par l'Union Tunisienne de
Solidarité Sociale (UTSS).
Ces différents programmes viennent corriger les
aléas de la répartition puisque c'est à travers une
activité économique comme le travail chacun peut
bénéficier de la croissance économique alors que les
inactifs sans soutien familial se trouvent sans ressources et tombent dans la
marginalisation, la misère et la pauvreté.
En Tunisie, il n'y a pas une caisse de chômage
jusqu'à maintenant pour indemniser les demandeurs d'emploi sans y
parvenir malgré les revendications syndicales incessantes et un taux
de chômage est assez élevé (14,2% en 2008).
Les indicateurs de l'économie tunisienne connaissent dans
l'ensemble comme l'atteste les données chiffrées des tableaux
ci-dessus, une progression positive améliorant ainsi le bien être
social de la population y compris les catégories pauvres et
vulnérables.
On observe globalement :
-une croissance économique supérieure en moyenne
ces dernières années à 5% ce qui pourrait soutenir un
développement économique et social favorable aux pauvres
malgré une conjoncture internationale difficile.
-Malgré cette croissance, l'économie tunisienne ne
dégage pas assez de nouveaux emplois (environ 80 0000 postes par an)
pour résorber les demandeurs et surtout les diplômes de
l'enseignement supérieur. Le taux de chômage est actuellement de
l'ordre de 14% alors il est de 19% pour les diplômes du supérieur.
Cette situation est de nature à augmenter le risque de
vulnérabilité et de pauvreté pour un grand nombre de
jeunes sans emploi et de créer des tensions supplémentaires sur
les transferts sociaux, les programmes de soutien à l'emploi et
l'assistance sociale.
-une dette extérieure qui diminue d'importance passant de
54,6% du RNDB en 2005 à 39,2% en 2008. Mais, elle reste tout de
même pesante sur les ressources du pays.
-la Tunisie est toujours un pays ouvert sur l'extérieur et
le niveau des exportations (61,6% du PIB), des importations (64,4% du PIB) et
des IDE qui sont accrus annuellement de 48,9% durant la période
2005-2008.
-la Tunisie consacre environ 20% de son budget (5% de son PIB)
à l'éducation ce qui se matérialise par un taux de
scolarité à l'âge de 6 ans de 99,2% (garçons et
filles). Le taux d'analphabétisme recule mais il reste
élevé surtout pour les personnes âgées de sexe
féminin se trouvant principalement dans le monde rural. Il est de
22,3% pour l'ensemble de la population d'âge 15 ans et plus en 2008 (ce
taux est de 30,8 pour les femmes) alors que dans le milieu rural on enregistre
un taux de 32,2%. L'analphabétisme constitue en effet un handicap majeur
pour l'intégration sociale et la lutte contre la pauvreté
puisqu'on général ne peuvent pas assimiler les nouvelles
techniques et les connaissances.
-les dépenses de santé accaparent environ 7% du
budget de l'Etat (environ 2% du PIB) ce qui démontre une nette
amélioration de l'état de santé de la population avec une
espérance de vie à la naissance s'approchant de plus en plus des
pays développés (74,3 ans) pour l'ensemble de la population. Le
taux de mortalité se stabilise ces dernières années pour
atteindre 5,8%o en 2008 alors que la mortalité infantile a connu une
régression importance passant de 37,3%o en 1990 à 18,4%o en 2008.
La mortalité des enfants de moins de cinq ans a enregistré une
chute notable de 49,6%o à 21,1%o.
-les transferts sociaux en matière de dépenses de
santé, d'éducation, de formation, d'environnement, etc., forment
une enveloppe de près de 61% du budget de l'Etat et 19% du PIB ce qui
atteste la nature sociale des orientations du pays.
-la couverture sociale a atteint actuellement sa pleine
maturité avec un taux de 93,3% et un nombre d'assurés sociaux
dépassant les trois millions de personnes avec une batterie de
prestations servies au profit des salariés et ses ayants droit.
-les indicateurs d'infrastructure et de conditions de vie sont
nettement améliorés pour l'ensemble de la population grâce
notamment à la croissance économique d'une part et les programmes
d'aide et d'assistance d'autre part. Le branchement à l'eau potable
atteint 85,5 % des ménages en 2008, le réseau d'assainissement
couvrent 82,4% de la population alors que le courant électrique arrive
à 99,4% des locaux. De même, 21,3% sont propriétaires
d'une voiture ; 27,4% ont un téléphone fixe et 95,4% ont une
télévision. Logements rudimentaires ne représentent
actuellement que 0,8% selon les résultats du dernier recensement de
2004.
II. PRESENTATION DU SYSTEME DE PROTECTION SOCIALE EN
TUNISIE
Le système de protection sociale tunisien englobe à
l'heure actuelle trois grandes catégories d'interventions pour lutter
contre la pauvreté, l'exclusion et les inégalités qui
apparaissent dans la société et remédier aux distorsions
engendrées par les aléas du marché.
En effet depuis 1986, la Tunisie à l'instar de presque la
quasi totalité des pays en voie de développement et qui suivaient
auparavant une économie planifiée où l'Etat intervient
dans tous les domaines, épousait alors une économie du
marché.
Cette nouvelle démarche économique basée la
concurrence, la libéralisation progressive des prix, l'ouverture sur
les marchés extérieurs et l'encouragement de l'initiative
privée ce qui a induit des effets négatifs sur l'emploi, le
pouvoir d'achat et les conditions de vie des catégories
vulnérables de la population.
Depuis l'indépendance en 1956, les pouvoirs publics ont
consacré une part non négligeable du revenu national au
développement économique et social et surtout à
l'amélioration des conditions de vie de la population par le biais d'une
scolarisation sans précédent, d'une politique active
d'émancipation de la femme avec un programme ambitieux et
révolutionnaire dans le monde arabe de planning familial lancé
déjà en 1966 pour limiter les naissances et l'instauration d'un
instrument de compensation et du contrôle des prix pour aider les pauvres
et les familles de faibles revenus.
Cette politique de solidarité nationale s'intensifie
davantage auprès de la population pauvre surtout à partir des
années quatre vingt au moment de l'avènement du programme
d'ajustement structurel (PAS) qui vient dans la vague des changements
structurels de l'économie mondiale en entrant dans une nouvelle
ère de la mondialisation.
On note en premier lieu l'assurance sociale qui gère les
risques de la vie qui peuvent arriver aux salariés actifs ainsi qu'aux
pensionnés retraités et leurs ayant droits, conjoints, enfants
à charge et ascendants et ce pour remédier à l'arrêt
de l'activité, la maladie, l'invalidité, le décès
et le chômage.
C'est pour deux raisons essentielles que l'assurance sociale
existait, d'abord pour des raisons économiques afin de maintenir le
salarié en bonne état se santé et productif et ensuite
pour des raisons sociales et ce pour remplacer même en partie le salaire
manqué en cas de départ en retraite.
Le salarié au cours de son activité ne
prévoit pas les risques de l'avenir et vit généralement au
quotidien et au moment de l'avènement de l'irréparable se trouve
sans ressources et tombe dans la nécessité et la
pauvreté.
Et c'est pour cette raison que certains auteurs qualifient
à juste titre la sécurité sociale comme un instrument de
prévention pour ne pas tomber dans le spectre de la pauvreté et
c'est en effet le cas des millions de personnes si le système de
sécurité sociale n'existait pas.
Drèze, J. et Sen, A.(1989) distinguent clairement dans le
cadre de la sécurité sociale entre un objectif de protection et
un objectif de promotion en ce sens que le premier consiste à
protéger les personnes non pauvres contre le risque de tomber dans la
pauvreté et que le deuxième revient à accroitre le niveau
de vie et de le maintenir à long terme tout en éliminant la
pauvreté.
L'octroi des prestations par les instances sociales gérant
ces risques dits assurables nécessite une cotisation des salariés
en plus d'une contribution des employeurs.
En Tunisie, il y a actuellement trois caisses sociales
spécialistes en la matière à savoir :
-Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale
(CNRPS) qui gère les régimes de retraite, invalidité
et capital décès au profit des salariés du secteur
public;
-Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS)
qui gère les régimes de retraite, d'assistance sociale, de
capital décès et d'invalidité du secteur privé;
-Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM) gère les
régimes d'assurance maladie et des accidents du travail et les maladies
professionnelles au profit de l'ensemble de la population active.
L'adhésion aux différents régimes est
désormais obligatoire et le régime de retraite qui accapare la
grande part des dépenses est géré selon le système
de répartition dont les cotisations des actifs financent les
retraités inactifs.
C'est un système basé sur la solidarité
intergénérationnelle et l'entraide en comparaison des
régimes de capitalisation géré selon le principe de
l'épargne individuelle moyennant les rendements des fonds placés
dans les actifs financiers.
Le système de retraite en place et qui arrive à sa
maturité connait des déficits inquiétants pour les
pouvoirs publics qui projettent pour une réforme devenu
nécessaire puisque les ajustements par l'élévation des
taux de cotisations sont devenus d'un niveau élevé portant
l'équilibre ne tient que pour une courte durée.
En second lieu, on trouve l'assistance sociale qui constitue la
partie du système de protection sociale la plus diversifiée en ce
sens qu'il y a plusieurs intervenants et nombreuses structures qui offrent ces
prestations soit directement aux bénéficiaires en nature ou en
espèce comme le cas de l'Union Tunisienne de Solidarité Sociale
(UTSS) du Programme National d'Aide aux familles Nécessiteuses (PNAFN)
soit indirectement sous forme de programmes de soutien à l'emploi
(Système d'Initiation à la vie professionnelle SIVP 1et 2) et la
création de sources de revenu (les micro crédits de la Banque de
Solidarité Nationale BTS) ou encore des programmes d'amélioration
des conditions et du cadre de vie (Programme National de Résorption des
Logements rudimentaires (PNRLR).
La troisième composante qui ne concerne pas uniquement les
personnes vulnérables, englobe les transferts provenant du budget de
l'Etat dont les ressources proviennent essentiellement des
prélèvements fiscaux et qui vont aux secteurs sociaux comme la
santé, l'éducation, la formation et l'environnement.
L'Etat tunisien n'aménage aucun effort pour soutenir une
croissance honorable même dans les circonstances difficiles comme le cas
des crises des années quatre vingt, la guerre du golfe de 1990 et la
toute dernière crise financière mondiale que les
séquelles sont encore présents grâce à une bonne
gouvernance des ressources disponibles déjà limitées et
insuffisantes.
Malgré cette croissance soutenue au fil des années,
les mécanismes d'une politique de plus en plus orienté vers la
concurrence, le désengagement de l'Etat des domaines économiques
et de l'emploi, le libéralisme, l'encouragement de l'initiative
privée et l'ouverture et le partenariat international ne peut que dans
des conjonctures de crises induire à des distorsions au niveau de la
répartition de richesse entre les couches sociales.
Le problème majeur actuellement pour l'économie
tunisienne est qu'elle ne génère pas assez de postes d'emploi
pour résorber un nombre de demandeurs qui ne cesse de s'accroitre au fil
du temps surtout après l'apparition de ce qu'on appelle `' le
chômage de luxe'' des diplômés de l'enseignement
supérieurs il y a déjà quelques années
auparavant.
Le taux de chômage reste assez élevé autour
de 14% pour une économie qui dégage une croissance respectable
compte tenu évidemment des circonstances de la conjoncture que le monde
des affaires traverse en ce moment.
Il va sans dire que le travail constitue le seul moyen efficace
pour sortir de la misère, de la pauvreté et de l'exclusion
sociale de bon nombre d'individus restés marginalisés et de
pouvoir participer à la réalisation des objectifs du pays et de
concrétiser ses rêves dans les faits.
Les aides sociales peuvent sans aucun doute atténuer les
méfaits de la pauvreté qui guettent surtout les personnes
âgées, les handicapés et les invalides puisqu'ils ne
peuvent pas travailler mais ne sont pas à nos yeux très efficaces
pour le cas des jeunes adultes qui cherchent un emploi décent.
1. L'assurance sociale
Nous présentons dans ce qui suit et sommairement les trois
caisses de sécurité sociale en définissant leur champ de
couverture, les prestations fournies, l'historique de chacune, leur mode de
financement et leur situation financière.
Nous montrons aussi en quoi le système de
sécurité sociale participe à la réalisation des
différents objectifs du millénaire de développement et
surtout en matière de prévention contre la pauvreté.
En effet, la sécurité sociale constitue un moyen de
grande importance pour protéger les salariés contre les risques
de chômage (en Tunisie il n'y a pas une assurance chômage), de
maladie et de vieillissement ce qui contribue d'une part à sauvegarder
les ressources humaines, facteur important en terme de production et de
productivité nécessaire à toute croissance
économique et de protéger surtout les partants à la
retraite et qui n'ont pas fait des économies et de l'épargne
volontaire lors des périodes d'activité d'autre part.
Le système d'assurance sociale s'avère alors
efficace pour que les non prévoyants ne se trouvent pas dans des
circonstances difficiles et de pauvreté absolues au moment où ils
ne peuvent pas travailler pour gagner leur vie.
De même, les travailleurs licenciés pour causes
économiques bénéficient automatiquement d'une retraite
anticipée (avant l'âge légal de mise à la retraite
fixé à 60 ans sauf pour quelques catégories où la
mise à la retraite se fait à 65 ans pour les enseignants
universitaires et entre 50 et 60 ans pour les travaux pénibles et
insalubres par exemple) ce qui alourdit les charges des régimes de
retraites. En outre, ils ont droit à une aide sociale payée au
SMIG pendant une période ne dépassant pas deux mois et une
formation leur permettant une nouvelle intégration au marché du
travail.
Sans l'existence de ce système, nous verrons des millions
de personnes sans revenus et cela pose d'énormes problèmes aux
gouvernements et à la société en général
puisqu'il est du devoir de l'Etat de trouver les ressources nécessaires
pour financer les aides sociaux alors qu'avec le système obligatoire de
sécurité sociale et malgré les lacunes qui l'entachent ce
problème ne se pose pas.
Ainsi, les retraités peuvent à partir des
prestations reçues grâce au système de
sécurité sociale vivre tranquillement et participent dans la vie
active et l'Etat consacre l'aide sociale à une population moins
nombreuse et ciblée.
Depuis plusieurs années déjà, les deux
caisses de sécurité sociale à savoir la CNRPS et la CNSS
(la CNAM ne voit le jour réellement qu'en août 2007) connaissent
des difficultés au niveau du financement de ces régimes compte
tenu d'une diminution du rythme des recrus surtout dans le secteur public et
d'un sous affiliation dans les régimes agricoles accompagnés
d'un nombre élevé de départs à la retraite et
d'une longue jouissance des pensions vu l'amélioration de
l'espérance de vie à la naissance.
Le déficit des deux caisses est alarmant atteignant 37,9
MD pour la CNRPS et 70,9 MD pour la CNSS en 2007 et ce malgré
l'élévation des taux de cotisation des dernières
années.
Cette situation difficile est le résultat de plusieurs
facteurs économique, démographique et institutionnel dont
notamment le niveau assez élevé du taux de chômage, la sous
affiliation et déclaration dans le secteur privé, la diminution
des cotisants dans le secteur public à cause des orientations
économiques vers le libéralisme et l'ajustement structurel, la
générosité relative des prestations fournies aux
adhérents, l'arrivée d'un grand nombre d'actifs à
l'âge de mise à la retraite, l'allongement de la durée de
jouissance des pensionnés, etc.
D'un autre coté, les taux de cotisations sociales (du
salarié et de son employeur) utilisées jusqu'à maintenant
comme moyen d'ajustement pour rétablir l'équilibre atteignent
actuellement des niveaux élevés (19,7 %) pour le régime de
retraite de la CNRPS et (25,75%) pour le régime des salariés non
agricoles qui représente environ 70% de l'ensemble des assurés
sociaux de la CNSS.
La couverture sociale a touché progressivement toutes les
catégories professionnelles et tous les salariés des secteurs
public et privé, les indépendants, les exploitants et
employés du secteur agricole, les gens de maisons, les travailleurs
saisonniers et occasionnels, les artistes et les intellectuels, etc.
Cette couverture qui essaie de tenir compte des
caractéristiques de chaque catégorie au niveau du mode de
rémunération et du niveau du revenu atteint environ 95% de la
population active occupée.
Le nombre des personnes couvertes par la sécurité
sociale (actifs et pensionnés) s'élève actuellement
à plus de trois millions d'assurés sociaux sans compter les
ayants droit (conjoint ne travaillant pas et enfants à charge).
Tableau 3: Nombre d'assurés sociaux couvets par les
caisses de sécurité sociale
|
2005
|
2006
|
2007
|
CNRPS
|
798 655
|
812 664
|
831 780
|
CNSS
|
2 141 330
|
2 296 028
|
2 391 572
|
TOTAL
|
2 939 985
|
3 108 692
|
3 223 352
|
Etudiants (CNSS)
|
321 838
|
326 185
|
332 500
|
Source : Ministère des affaires sociales, de
solidarité et des travailleurs étrangers.
Le nombre total des actifs cotisants s'élève
à 2 537 606 (78,7%) alors que les pensionnés sont de l'ordre
de 685 746 soit 21,3% du total ce qui enregistre un rapport de
dépendance de 3,7.
1.1. La Caisse Nationale de Retraite et de
Prévoyance Sociale (CNRPS)
La première tentative de couverture sociale remontait
à l'année 1898 où un système de retraite et
d'invalidité pour les fonctionnaires de l'Etat voit le jour suivi par
l'instauration d'un système de prévoyance sociale (assurance
maladie) en 1951.
En 1959, il y a eu la création d'une caisse de retraite et
c'est en 1976 que l'actuel CNRPS vient au monde suite à la promulgation
pour remplacer l'ancien système composé de deux unités
séparées.
En mai 1998, la Caisse de Retraite et de prévoyance du
personnel des services publics de l'Electricité, du Gaz et des
Transports (CREGT) qui gère les pensions et les prestations de
l'assurance maladie au profit du personnel de la Société
Tunisienne de l'Electricité et du Gaz (STEG), de la
Société Nationale des Chemins de Fer Tunisien, de la
Société du Métro Léger et de la
Société Nationale de Transport, intégrait la CNRPS.
Et en août 2007, la CNRPS se décharge de la gestion
du département de la prévoyance sociale (assurance maladie) au
profit de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM) nouvellement
créée et s'occupait désormais uniquement des retraites et
ses accessoires (les veuves, les orphelins, les invalides et le capital
décès). Elle gère aussi des régimes spéciaux
au profit des membres de gouvernement, les membres de la chambre des
députés, les membres de la chambre des conseilles et les
gouverneurs.
La CNRPS gère alors les prestations de retraite et offre
aussi des crédits avec des taux d'intérêt inférieurs
à ceux pratiqués au marché financier pour la consommation
(crédit personnel d'un salaire mensuel et demi), des crédits pour
l'achat d'une voiture, des crédits pour l'acquisition ou la construction
d'un logement et des prêts universitaires pour les étudiants dont
le revenu du tuteur entre dans une fourchette établie.
En contrepartie des prestations fournies par le régime des
retraite, les affiliés à la dite caisse cotisent actuellement en
plus de la contribution de leurs employeurs à concurrence de 8.2% pour
les premiers et 11,5% pour les deuxièmes des salaires bruts. Ces taux
n'étaient en 1985 que de 5% et 7% uniquement. La cotisation au capital
décès incombe seulement à l'affilié et
s'élève à 1% du salaire de base ou du salaire global brut
selon le choix du salarié.
La CNRPS gère ces prestations en faveur des agents
permanents, temporaires, saisonniers et occasionnels du secteur public
de :
-L'Etat et des collectivités publiques locales et des
établissements publics à caractère administratif.
-Les établissements publics à caractère
industriel et commercial et les sociétés nationales dont la liste
est fixée par décret.
Dans le cadre de l'intervention de la caisse dans le domaine
économique et social, la CNRPS participe au financement de certains
transferts sociaux en faveur des catégories pauvres telles que les
handicapés (1,693 MD en 2006), les familles nécessiteuses (0,625
MD) et les aides sociales à l'occasion de la rentrée scolaire et
de l'avenue du mois de ramadan (0,172 MD).
Le régime de retraite connait depuis plusieurs
années une situation déficitaire eu égard au
déséquilibre entre les dépenses et les recettes compte
tenu principalement d'un faible accroissement du nombre de cotisants et d'une
augmentation très importante du nombre des départs à la
retraite en plus d'une jouissance plus longue des pensionnés.
Le déficit de ce régime s'élève
à 43,6 MD en 2007 et ce malgré les augmentations successives des
taux de cotisation.
Tableau 4 : Evolution de la situation financière de
la CNRPS :
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Recettes en MD
|
578,953
|
651,606
|
747,298
|
843,631
|
907,865
|
987,959
|
1119,778
|
Dépenses en MD
|
591,757
|
666,627
|
737,136
|
825,766
|
920,776
|
1033,177
|
1163,383
|
Recettes- Dépenses
|
-12,804
|
-15,021
|
10,162
|
17,865
|
-12,911
|
-45,218
|
-43,605
|
Source : rapport d'activité de la CNRPS, 2008.
Cette situation qui s'avère d'origine structurelle dont
les cotisations ne peuvent seules trouver une solution à long terme
puisqu'il est impensable d'arriver à des taux de l'ordre de 30% ou plus
pour atteindre l'équilibre sans compromettre le niveau de la
consommation des salariés et pénaliser davantage l'emploi
problème majeur de l'économie tunisienne.
Le grand risque est de diminuer le niveau des prestations
offertes aux assurés sociaux en durcissant les conditions d'octroi,
faute de trouver de nouveaux moyens de financement puisque l'Etat tunisien ne
pense pas y intervenir directement pour prendre en charge le déficit des
caisses de sécurité sociale ce qui aggrave en même temps le
déficit budgétaire et augmenterait en conséquence la
pression fiscale.
1.2. La Caisse Nationale de Sécurité
Sociale (CNSS)
La CNSS a été créée selon la loi
n° 1960-30 du 14 décembre 1960 pour gérer les prestations de
retraite, d'invalidité, de décès ainsi que les prestations
familiales et les prestations d'assurance sociale au profit des agents du
secteur privé.
Les prestations familiales englobent les allocations familiales
au profit des enfants à charge, la majoration pour salaire unique en cas
de non activité du conjoint, l'allocation pour congé de naissance
(revenu de remplacement) et l'allocation pour congés des jeunes
travailleurs.
Les allocations familiales et la majoration pour salaire unique
demeurent depuis longtemps inchangées et devenues au fil des temps
dérisoires en comparaison avec le salaire perçu par l'agent.
En effet, le montant trimestriel de l'allocation familiale est
plafonné à 122 dinars par trimestre tandis que la majoration pour
salaire unique est fixée trimestriellement comme suit :
9,375 dinars pour un foyer comportant un enfant à
charge ;
18,750 dinars pour un foyer comportant deux enfants à
charge ;
23,475 dinars pour un foyer comportant trois enfants à
charge.
La CNSS gère les différents régimes
suivants :
-Régime des salariés non agricoles (RSNA) ;
-Régime des pêcheurs ;
-Régime des travailleurs non salariés
(RTNS) ;
-Régime des étudiants et des stagiaires ;
-Régime de sécurité sociale pour certaines
catégories de travailleurs à faible revenu : les
employés de maison, certaines catégories de pêcheurs,
certaines catégories d'exploitants agricoles, les travailleurs de
chantiers et les artisans.
-Régime des travailleurs tunisiens à
l'étranger (RTTE) ;
-Régime des salariés agricoles (RSA) ;
-Régime de sécurité sociale des artistes,
des créateurs et des intellectuels.
La multiplicité des régimes résulte de la
diversité des modes de rémunérations, du niveau du revenu
et du nombre potentiel d'adhérents dont chaque régime a ses
conditions spécifiques et propres, surtout des taux de cotisation
différents.
Le régime des salariés non agricoles (RSNA) est de
loin le plus important avec environ 70% d'assurés sociaux. Il couvre
1 238 635 assurés sociaux déclarés par
119 685 employés en 2008. Les taux de cotisations de ce
régime sont actuellement de l'ordre de 9,18% pour les salariés et
16,57% pour leurs employeurs.
La CNSS octroie aussi à l'instar de la CNRPS les
prêts sociaux et contribue au financement souvent sans contrepartie et
non assurable des programmes et projets socioéconomiques
établis par les pouvoirs publics dans le cadre des plans de
développement.
En outre, la CNSS connait au même titre que son homologue
la CNRPS un déficit qui s'élève à 70,921 MD en
2007 pour tous les régimes confondus avec une recette de 1216,841 MD et
des dépenses de 1287,762 MD et ce compte tenu des effets
démographiques (vieillissement de la population et l'allongement de la
durée de jouissance des pensionnées) , des effets
économiques (ralentissement de la croissance des nouveaux actifs), de la
sous affiliation et la sous déclaration des salaires de certains
régimes comme le régime des salariés agricoles et le
régime des indépendants.
Tableau 5: Evolution du résultat
(Recettes-dépenses) en MD
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
43,736
|
-9,014
|
-109,011
|
-70,921
|
Source : annuaire statistique CNSS, 2008.
Le régime des salariées non agricoles (RSNA)
enregistre lui seul un déficit record de 220,399 MD en 2007 ce qui
posera un problème épineux de financement pour les années
à venir en cas de l'épuisement des réserves
stratégiques sans l'intervention des pouvoirs publiques pour trouver une
solution appropriée.
La CNSS intervient aussi sur le marché de l'emploi pour
octroyer des pensions (SMIG) aux licenciés pour causes
économiques et des aides pour une période fixée à
deux mois au maximum.
1.3. La Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM)
La CNAM voit le jour en août 2007 suite à la
promulgation de la loi n° 71-2004 en date du 02 août 2004 portant
création du nouveau régime de l'assurance maladie qui est
auparavant partagé par deux institutions distinctes à savoir la
CNRPS pour le secteur public et la CNSS pour le secteur privé.
Ce changement est dicté par plusieurs raisons dont
notamment la multiplicité des intervenants en matière de
couverture sociale, la non équité du système et une
répartition inégalitaire des prestations selon le secteur
d'activité.
La CNAM gère les prestations de maladie de toutes sorties
à partir des maladies ordinaires jusqu'aux maladies de longue
durée dont la prise en charge est sous condition d'accord
préalable. Elle prend en charge aussi les soins conventionnés
avec les institutions hospitalières tels que la cardiovasculaire,
l'imagerie scanner et IRM, l'hémodialyse, la lithotripsie, la greffe
rénale et de la moelle osseuse, l'hospitalisation, l'appareillage, les
prothèses, la cure thermale, les soins à l'étranger,
etc.
Le nouveau régime laisse le choix (qui peut être
modifié annuellement) selon les capacités et
caractéristiques de l'affilié entre trois options :
-Système du tiers payant dit aussi médecin de la
famille dont les adhérents représente 11 % de l'effectif
total ;
-Système basé sur le remboursement des frais
avancés choisi par environ 15% des affiliés ;
-Système de soins direct dans les hôpitaux publics
de santé dont les adhérents représente 74% du total des
affiliés.
Cette répartition selon le choix exprimé des actifs
montre que malgré une qualité de soins non encore atteint un
niveau élevé (accueil de qualité moyenne,
médicaments non toujours disponibles, rendez-vous
éloignés et encombrement des lieux) dans les hôpitaux
publics, les adhérents dont leur origine provient dans 75% des cas de
la population couverte par les anciens régimes gérés par
la CNSS qui ne se soignent que dans les hôpitaux publics en l'absence
d'un régime de remboursement à l'instar des adhérents
à la CNRPS.
Il est probable aussi que ce choix est dicté par les taux
de remboursements assez faibles pratiqués par la CNAM et surtout
l'existence d'un plafond de 200 dinars par an et par foyer pour les soins
courants (ce plafond est augmenté de 50 dinars par enfants à
charge et conjoint) qui serait dépassé pour deux ou trois
prescriptions médicales.
En effet, l'honoraire d'un médecin
généraliste est de 20 dinars actuellement (40 dinars pour un
spécialiste) et le coût des médicaments est très
élevé (50 dinars en moyenne par ordonnance).
En contrepartie des prestations fournies par la caisse, les
actifs et leurs employeurs cotisent respectivement 2,75% et 4% alors que les
retraités cotisent pour un taux de 4%.
La caisse gère aussi les régimes des accidents de
travail et des maladies professionnelles dans les secteurs public et
privé.
2. L'assistance sociale
L'assistance sociale est le moyen le plus direct pour venir en
aide à des personnes déjà en situation de
précarité absolue et sans ressources d'une part ou à des
personnes vulnérables et qui peuvent tomber un jour à l'autre
faute d'un soutien familial ou gouvernemental, dans la pauvreté d'autre
part et c'est le cas des chômeurs, des licenciés pour causes
économiques et technologiques, etc.
La nouvelle vision du développement humain ne se
résume pas en un manque de ressources monétaires pour subvenir
aux besoins essentiels de la vie mais s'étend aussi à d'autres
besoins tels que la possibilité de participer activement dans la
société, de vivre dans des bonnes conditions et de pouvoir tirer
profit des possibilités offertes par la société.
L'assistance sociale en Tunisie s'articule autour de trois
pôles sous forme de programmes et de fonds spéciaux dont la
gestion incombe à plusieurs structures relevant à plusieurs
ministères dont notamment les affaires sociales, le développement
économique, l'agriculture, éducation, santé, formation,
etc.
Les différentes interventions sont donc regroupées
par leur nature en des programmes d'aide et d'assistance sociale, des
programmes de soutien à l'emploi et à la création de
sources de revenus et enfin des programmes d'amélioration des conditions
de vie.
L'Etat tunisien soucieux de l'existence de poches de
pauvreté en milieux rural et urbain (noyau dur de la pauvreté) et
essentiellement pour des personnes âgées, pauvres et sans soutien
et des handicapés issus des familles à faibles revenus dont
l'intégration dans le monde du travail s'avère impossible d'une
manière permanente.
Pour cette catégorie de personnes dont le ciblage est
parfois difficile à réaliser, l'aide est direct en matière
de couverture maladie et d'octroi d'un revenu permanent toute la vie.
Pour les autres catégories dont la pauvreté parait
passagère et conjoncturelle, l'assistance sociale se résume en
les aidant à créer leurs projets personnels par le biais des
microcrédits ou de les initier à la vie active grâce
à la formation professionnelle ou encore à encourager les
entreprises à embaucher les diplômés de l'enseignement
supérieur moyennant des avantages fiscaux ou autres.
L'Etat tunisien dans un souci de réduire les
inégalités en matière de développement
économique et social entre les régions du pays a lancé des
programmes d'investissements sociaux de grande envergure en matière
d'assainissement, de l'eau potable, d'infrastructures routières et
pistes, des centres de santé de base, etc.
Le gouvernement tunisien continue à soutenir le pouvoir
d'achat de la population à travers la subvention de certaines
denrées alimentaires de base comme la farine, le sucre, l'huile, etc. ,
via la caisse générale de compensation (CGC) qui datait depuis
les années soixante dix.
Le coté négatif du phénomène de la
compensation est la difficulté de pouvoir cibler les vrais
bénéficiaires. Actuellement c'est plutôt les familles
nanties qui en profitent davantage et toute une industrie alimentaire qui
utilise cet avantage.
Le soutien aux pauvres est aussi l'affaire du partenariat
international sous formes d'aide, d'assistance et d'investissements directs
étrangers surtout dans des domaines prioritaires, productifs et
générateurs d'emplois.
Cette intervention venait des instances internationales comme
l'ONU via ses différents objectifs du millénaire de
développement que les Etats membres l'ont acceptés solennellement
et sans réserves en septembre 2000 et la Banque Mondiale (BM), le Fonds
Monétaire Internationale (FMI), le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD), etc.
En effet, certains pays du sud en voie de développement ne
peuvent seuls, compte tenu d'une lourde dette et de son service qui ravage les
maigres surplus dégagés, sortir facilement des retombés de
la dernière crise financière et du sous développent
hérité en partie par la période coloniale.
2.1. Les programmes d'aides et d'assistance sociale
Le Programme National des Familles nécessiteuses (PNAFN)
a été mis en place par le gouvernement tunisien sous la tutelle
du ministère des affaires sociales, de la solidarité et des
travailleurs tunisiens à l'étranger en 1986 pour atténuer
les méfaits du programme d'ajustement structurel (PAS) sur les personnes
à faible revenu.
En effet, pendant cette crise qui a secoué
l'économie nationale jusqu'au point de cessation de paiement et de
manque de réserves en devises étrangères, les pouvoirs
publics ont arrêté un programme de libéralisation
progressive des prix, l'instauration de l'économie du marché,
l'encouragement de l'initiative privée, l'ouverture sur l'investissement
direct étranger et surtout le désengagement de l'Etat des
domaines concurrentiels ce qui a induit une élévation
généralisée des prix, cessation d'activité de
certaines entreprises publiques, licenciements de nombreux salariés,
etc.
Les familles nécessiteuses sont définies comme
étant sans revenues, sous le seuil de pauvreté, sans soutien dont
les membres ne peuvent pas travailler à l'instar des personnes
âgées, des handicapés, des veuves avec des enfants à
charge, etc.
Leur nombre est de 115 000 familles en 2009 ce qui donne aux
alentours de 450 000 habitants. Ce programme représente plus de 60% de
l'enveloppe accordée au programme d'aide et d'assistance sociale.
Le revenu octroyé d'une manière permanente à
cette catégorie d'extrême nécessité est de 170
dinars par trimestre en 2009, constitue une solution efficace pour
réduire la pauvreté extrême d'un nombre important de
personnes. Faute de cette solution le taux de pauvreté serait plus
élevé puisque ceux-ci seront classés en dessous du seuil
de pauvreté.
Au même titre, les handicapés et les personnes
âgées sans soutien de famille et qui ne peuvent pas exercer un
travail dont leur nombre atteint 7 000 personnes,
bénéficient d'une indemnité trimestrielle de 170 dinars
également ce qui a un impact sur la réduction du taux de
pauvreté.
De même, on note une couverture maladie gratuite (AGM I)
dans les structures publiques de 171 430 personnes et une couverture
maladie réduite (AGM II) pour 550.400 bénéficiaires.
Les autres programmes d'aide et d'assistance sociale de moindre
importance entrant dans le cadre de la solidarité nationale sont
gérés par l'Union Tunisienne de Solidarité Sociale
(UTSS).
L'UTSS fondée en 1964, est une organisation non
gouvernementale oeuvrant pour réaliser des programmes sociaux, d'aide de
secours et d'auto développement au profit des personnes démunies
et pauvres.
Elle se charge des programmes suivants :
-programmes de promotion sociale et d'aide au profit des
enfants préscolaires issus de familles nécessiteuses et aux
élèves et étudiants provenant des familles ayant des
revenus faibles.
-programmes d'assistance sociale au profit des familles et aux
individus indigents occasionnellement et périodiquement, des personnes
âgées nécessiteuses et sans soutien et des
handicapés mentaux sans soutien de famille.
Elle gère aussi une banque de bienfaisance des
médicaments et intervient auprès des sinistrés en cas de
catastrophes.
Cette institution sociale est financée à partir
principalement des dons et des participations des organismes et des personnes
physiques.
2.2. Les programmes de soutien à l'emploi et la
création de sources de revenus
Compte tenu de l'importance du facteur emploi dans la
réduction de la pauvreté et de l'intégration sociale de
l'individu dans son environnement, le gouvernement tunisien a donné
toute l'attention nécessaire en multipliant les programmes et les
actions susceptibles de créer de nouvelles sources d'emplois et de
soutenir ceux qui sont en difficultés ou précaires.
Le taux de chômage reste assez élevé se
situant à 14% de la population active en 2008 alors que celui des
diplômés de l'enseignement supérieur, qui
représentent 55% de la demande additionnelle d'emploi, a atteint les
19%.
Globalement, l'ensemble des programmes de soutien à
l'emploi a bénéficié d'une dotation de la part de l'Etat
d'environ 286 MD et les programmes d'emploi conjoncturel des chantiers
nationaux et régionaux (PCRD) ont obtenus une enveloppe de 120,4 MD pour
l'année 2008.
Les programmes d'aide à la création de l'emploi et
des sources de revenus ont bénéficié en 2008 d'une
allocation de 114,9 MD dont 87% de l'enveloppe sont utilisés pour
financer les interventions du Fonds National de l'Emploi (FNE).
Le nombre de bénéficiaires de ce programme s'est
élevé à environ 123 000 dont 19% sont des
diplômés de l'enseignement supérieur.
Le tableau suivant montre le coût des différents
programmes de soutien à l'emploi durant la période 2005-2008.
Tableau 6: Programmes de création et de soutien
à l'emploi en MD :
Désignation
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Emploi dans les chantiers
Chantiers nationaux
Chantiers régionaux
Programme Régional de Développement (PRD)
Programme des Chantiers Régionaux de Développement
(PCRD)
Aide à la création et soutien de l'emploi
Fonds National de l'Emploi 21-21 (FNE)
Programme de Développement Rural
Intégré (PDRI)
Fonds National de Promotion de l'Artisanat et des Petits
Métiers (FONAPRA)
Programme d'insertion dans la vie active
Stages d'Initiation à la Vie Professionnelle (SIVP)
SIVP 1
SIVP 2
Fonds d'Initiation et d'Adaptation Professionnelle (FIAP)
Contrats d'Emploi-Formation (CEF)
|
82,8
59,5
23,3
14,5
8,8
96,3
80,0
1,8
7,2
28,1
21,0
18,0
3,0
6,0
1,1
|
81,3
55,2
26,1
17,3
8,8
94,6
85,0
3,1
6,1
37,2
29,5
25,5
4,0
6,8
0,9
|
102,6
62,5
40,1
31,3
8,8
119,0
90,0
0,9
27,3
46,3
37,6
33,3
4,3
7,9
0,8
|
120,3
73,8
46,6
37,8
8,8
114,9
100,0
0,3
14,6
50,6
42,1
38,2
3,9
7,6
09
|
TOTAL
|
207,2
|
213,1
|
267,9
|
285,9
|
Source : Rapport de la Banque Centrale de Tunisie (BCT),
2008.
On note plusieurs programmes entrant dans ce cadre dont les plus
importants :
-le Fonds National de l'Emploi (FNE ou
21-21) : crée en 2000 visant à faciliter
l'insertion des jeunes diplômes et des demandeurs d'emploi en
général se trouvant en difficulté pour entrer dans le
marché de l'emploi à cause de l'inadéquation entre la
formation acquise par les postulants et les qualifications requises par les
postes d'emplois crées par les entreprises ce qui nécessite une
formation complémentaire en d'autres compétences comme les
langues, les outils informatiques et bureautiques, les nouvelles technologies
de l'information et de la communication(NTIC), etc.
Les interventions du Fonds National de l'emploi (FNE) ont
touché depuis sa création et jusqu'à la fin de 2007 un
nombre important de demandeurs d'emploi qui s'élève à
713 512 dont 76 380 diplômés de l'enseignement
supérieur.
Tableau 7 : Evolution du nombre de
bénéficiaires du FNE :
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Nombre de bénéficiaires
|
41505
|
70548
|
105976
|
110831
|
118431
|
118605
|
92984
|
112391
|
117983
|
Dont diplômés du supérieur
|
4576
|
5792
|
5560
|
7802
|
8061
|
14468
|
18184
|
25155
|
18400
|
Source : Fonds National de l'Emploi (FNE), 2008.
Graphique 1 : Evolution du nombre de
bénéficiaires du Fonds National de l'Emploi
-les Programmes et Fonds d'Insertion dans la Vie
Active :
Les stages d'insertion à la vie active (SIVP 1 et 2)
crées à partir de 1987 pour les premiers et après une
année pour les deuxièmes, offrent aux jeunes
diplômés l'opportunité de se familiariser avec le monde
professionnel et les conditions réelles du travail tout
développant leurs compétences qui seront déterminantes
pour leur insertion définitive dans le marché du travail.
Tableau 8 : Evolution du nombre de
bénéficiaires et des insérés SIVP 1 :
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Nombre bénéficiaires
SIVP1
|
7738
|
6902
|
7236
|
9913
|
13378
|
18488
|
25381
|
31357
|
36638
|
Nombre de stagiaires insérés
|
2234
|
3308
|
2150
|
3481
|
3924
|
5296
|
6813
|
8756
|
1259
|
Coût en milliers de dinars
|
9700
|
8590
|
7078
|
9700
|
12843
|
16936
|
23324
|
31003
|
38200
|
Source : Agence Nationale pour l'Emploi et le Travail
Indépendant (ANETI), 2008.
Graphique 2 : Evolution du nombre de
bénéficiaire du SIVP1
Tableau 9 : Evolution du nombre de
bénéficiaires et des insérés SIVP 2:
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Nombre de bénéficiaires SIVP2
|
1446
|
3523
|
4796
|
5813
|
7652
|
5750
|
8265
|
Nombres de stagiaires insérés
|
342
|
777
|
1697
|
2146
|
2445
|
3422
|
2411
|
Coût en milliers de dinars
|
755
|
1500
|
2488
|
2927
|
3665
|
4156
|
3900
|
Source : Agence Nationale pour l'Emploi et le Travail
Indépendant (ANETI), 2008.
Graphique 3 : Evolution du nombre de
bénéficiaires du SIVP2
Des indemnités sont octroyées aux
bénéficiaires de ce programme durant une année de la part
de l'Etat de 150 dinars servies mensuellement en plus d'une couverture sociale
alors que l'entreprise d'accueil les accorde en plus une indemnité
complémentaire d'un montant mensuel au moins de 150 dinars et s'engage
à recruter 50% des effectifs des stagiaires et ce en contrepartie des
avantages fiscaux et des primes.
On note aussi les contrats d'insertion des diplômés
de l'enseignement supérieurs dont la période de chômage
excède trois années, les contrats d'adaptation et d'insertion
professionnelle des non diplômés, les contrats de
réinsertion dans la vie active pour les travailleurs ayant perdu leurs
emplois afin de les permettre d'acquérir de nouvelles compétences
exigées des postes identifiés au sein des entreprises
privées, les Contrats d'Emploi- Formation (CEF) et les contrats emploi
-solidarité entrant dans le cadre d'initiatives régionales ou
locales en cas de changements conjoncturels touchant le marché de
l'emploi.
Le programme de service civil vise à permettre aux
diplômés de l'enseignement supérieur primo-demandeurs
d'emploi d'accomplir à titre volontaire et à mi-temps des stages
dans des travaux d'intérêt général en vue
d'acquérir des capacités pratiques et professionnelles pour une
éventuelle insertion dans la vie active.
En outre, l'Etat dans sa politique d'encouragement de
l'initiative privée et de la création des projets sources de
revenus et d'embauche, a instauré un programme d'accompagnement des
petits promoteurs en matière d'assistance technique et
managériale en prenant en charge certains services publics et le
coût des sessions de formation ou de stages dans les entreprises.
-le Fonds d'Insertion et d'Adaptation Professionnelle
(FIAP) :
Ce fonds crée en 1990, a pour objectif d'aider les
demandeurs d'emploi de s'insérer facilement dans l'appareil productif
par le biais d'instruments spécifiques et ce pour satisfaire une demande
de la part des entreprises en qualifications difficiles à satisfaire et
comporte plusieurs instruments :
-Adaptation et insertion en entreprise;
-Formation en entreprise ;
-perfectionnement en entreprise ;
-reconversion du personnel des entreprises en
difficultés ;
-aide à la mobilité géographique ;
-sous-traitance à des entreprises de formation et
d'insertion.
Tableau 10 : Evolution du nombre de
bénéficiaires du FIAP
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
7696
|
6612
|
12065
|
14076
|
14412
|
15353
|
13725
|
15125
|
Source : Agence Nationale pour l'Emploi et le Travail
Indépendant (ANETI), 2008.
-le contrat Emploi Formation (CEF) :
Ces programmes qui ont été crées e 1981 au
profit des jeunes ayant le niveau de la 3ème secondaire et
ayant obtenu un diplôme de formation professionnelle. Les stagiaires
bénéficient d'une indemnité de la pat de l'entreprise (2/3
du SMIG par mois) et d'une couverture sociale. Les entreprises
bénéficient en contrepartie d'une subvention de 300 Dinars par
stagiaire et d'une prime de 200 Dinars en cas de concrétisation de
l'embauche en plus d'une exonération des cotisations sociales pendant
deux ans.
Tableau 11 : Evolution des bénéficiaires, des
insérés et des montants du CEF
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Nombre de bénéficiaires
|
1704
|
460
|
1494
|
2701
|
3357
|
2701
|
2913
|
2824
|
3464
|
Nombre d'insérés
|
962
|
933
|
248
|
842
|
1439
|
1562
|
1407
|
1492
|
1410
|
Montants de milliers de dinars
|
500
|
429
|
247
|
500
|
817
|
782
|
614
|
551
|
-
|
Source : Agence Nationale pour l'Emploi et le Travail
Indépendant (ANETI), 2008.
-prise en charge par l'Etat de la contribution patronale
à la sécurité sociale :
Tableau 12 : Evolution du nombre d'entreprises et du nombre
de bénéficiaires de prise en charge par l'Etat de la contribution
patronale à la sécurité sociale
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Nombre d'entreprise
|
954
|
492
|
858
|
585
|
1430
|
1284
|
1341
|
-
|
-
|
Nombre de bénéficiaires
|
2280
|
957
|
1671
|
1415
|
2771
|
2356
|
2095
|
7367
|
9040
|
Source : Ministère de l'emploi, 2008.
-prise en charge par l'Etat d'une part de 50% et 75% des
salaires versés aux titres es nouveaux recrutements des
diplômés de l'enseignement supérieur en
2008 :
Tableau 13 : Nombre de bénéficiaires de prise
en charge d'une partie de salaire par l'Etat
Source : Agence Nationale pour l'Emploi et le Travail
Indépendant (ANETI), 2008.
-le Fonds National de Promotion de l'Artisanat et des
Petits Métiers (FONAPRAM) :
Ce fonds est crée en 1981 selon la loi n°81-76 du 9
du 9 août 1981 et a pour mission de fournir des crédits aux
bénéficiaires afin de favoriser la promotion des projets à
caractère artisanal et à encourager les petits métiers
(commerce, industrie, service, etc.).
Le nombre de projets s'est élevé en 2008 à
3132 pour une dotation de 14,6 MD.
Tableau 14 : Nombre de projets et montants entrepris dans le
cadre du FONAPRAM
plan
|
Nombre de projets
|
Montants en MD
|
Création d'emploi
|
V Plan 1982-1986
|
7316
|
60674
|
29264
|
VI Pan 1987-1991
|
6309
|
92922
|
25236
|
VII Plan 1992-1996
|
3887
|
69943
|
15548
|
IX Plan 1997-2001
|
14023
|
137571
|
56092
|
X Plan 2002-2006
|
12707
|
130000
|
50828
|
XI Plan 2007-2008
|
9424
|
121100
|
37696
|
total
|
53666
|
612210
|
214664
|
Source : Rapport de la Banque Centrale de Tunisie (BCT),
2008.
-Fonds Spécial pour le Développement de
l'Agriculture (FOSDA) : le FOSDA crée en 1963 et
géré par le Ministère de l'Agriculture a pour but d'aider
les petits exploitants agricoles.
-le Fonds de Solidarité Nationale
(FSN) :
Le Fonds de Solidarité Nationale dans ses interventions
pour lancer des projets sociaux en faveur des zones défavorisées
du pays, a contribué à la création de pas moins de
71 471 opportunités d'emploi dans ces zones durant la
période 1993-2006.
Les Programme Régionaux de Développement
:
Ces programmes concernent aussi bien la création et le
soutien à l'emploi que l'amélioration des conditions de vie et ce
dans des zones défavorisées du pays afin de réduire les
inégalités entre les régions et d'éradiquer la
pauvreté.
-Le Programme Régional de Développement
(PRD) crée en 1973, intervient dans trois domaines :
-La formation professionnelle des jeunes ruraux ;
-La création et le soutien de l'emploi par le biais de
l'octroi des prêts et des subventions ;
-L'amélioration des conditions de vie par des travaux
d'infrastructure (eau potable, électrification, voirie, pistes
agricoles, assainissement), par la construction ou l'amélioration des
logements et l'installation des équipements sanitaire et culturel comme
les centre de santé de base, les écoles primaires et les maisons
de culture.
Le Programme de Développement Régional
Intégré (PDRI) crée en 1984, intervient dans les
mêmes domaines sauf la formation professionnelle mais d'une
manière cohérente et intégrée alors que le PRD vise
chaque action comme une entité à part.
-Le programme des chantiers de
développement :
Le programme des chantiers de développement constitue une
solution conjoncturelle pour la création de l'emploi ayant une
dimension régionale (PRD et PCRD) et une autre nationale. Le coût
de ce programme a atteint en 2008 l'équivalent de 120,4 MD dont 37,8 MD
pour le PRD et 8,8 MD pout le PCDR.
-La Banque Tunisienne de Solidarité
(BTS) :
C'est une banque de dépôt créée en
1997dont le capital social est détenu à hauteur de 62% par le
grand public et 38% par l'Etat et quelques entreprises publiques.
Elle finance les petits projets au profit des personnes ayant une
qualification professionnelle et scientifique ne disposant pas de moyens
suffisants de financement et des ressources de garanties que le système
bancaire classique l'exige normalement en cas d'octroi des prêts.
Les micro- crédits BTS dont les conditions d'octroi sont
simplifiées au maximum avec un taux d'intérêt ne
dépassant pas les 5%, soutiennent l'initiative individuelle, l'auto
emploi et la réactivité des petits promoteurs.
La BTS finance aussi les petites activités (petits
métiers, artisanats, agriculture, commerce, industrie, etc.) et ce dans
les milieux rural et urbain. En l'espace de sept ans, elle a financé un
peu plus de 160 000 petits projets dans tous les coins du pays.
Tableau 15 : Evolution des micros
crédits BTS:
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Nombre de crédits
|
5120
|
8999
|
18314
|
25005
|
29869
|
38632
|
49835
|
56567
|
67781
|
Montant en milliers de dinars
|
6913
|
13268
|
24500
|
32239
|
38559
|
46313
|
58458
|
63961
|
72972
|
Source : Banque Tunisienne de Solidarité (BTS), 2008,
www.bts.nat.tn.
Graphique 4 : Evolution du nombre et du montant des micro-
crédits BTS
Tableau 16 : Les micro -crédits d'entreprises en
2008 :
régions
|
Nombre de crédits
|
Montants en milliers de dinars
|
Emplois à créer
|
Nord Est
|
4505
|
46034
|
8157
|
Nord Ouest
|
1232
|
7347
|
2693
|
Centre Est
|
1859
|
18547
|
4111
|
Centre Ouest
|
1349
|
11050
|
2103
|
Sud Ouest
|
1272
|
10592
|
3199
|
Sud Est
|
1017
|
8028
|
1963
|
Total
|
11234
|
101598
|
22226
|
Source : Banque Tunisienne de Solidarité (BTS), 2008,
www.bts.nat.tn.
Graphique 5 : Nombre de crédits-entreprises par
région en 2008
-Les crédits d'achat
d'ordinateurs :
Tableau 17 : Evolution des crédits d'achat
d'ordinateurs
Années
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Nombre
|
17166
|
5278
|
5337
|
6774
|
8566
|
8105
|
6206
|
5382
|
5112
|
Source : Banque Tunisienne de Solidarité (BTS),
2008,
www.bts.nat.tn.
Graphique 6 : Evolution du nombre de crédits
ordinateurs
Néanmoins malgré cette réussite
retentissante, le problème de recouvrement des crédits constitue
un souci de grande importance, en effet environ 85% des
bénéficiaires honorent leurs engagements envers la BTS.
- les micro- crédits des
associations :
Selon la loi n°99-67 du 15 juillet 1999, les associations
peuvent accorder des crédits aux personnes appartenant aux familles
nécessiteuses et aux catégories vulnérables et ayant la
capacité d'exercer une activité et aux personnes qui ont une
qualification pour exercer une profession, un métier ou une
activité.
Tableau 18 : Evolution du nombre d'associations et de leur
activité en micro crédits :
années
|
Nombre d'associations
|
Nombre de crédits
|
Montants en 1000 D
|
1999
|
6
|
489
|
375
|
2000
|
15
|
6913
|
5120
|
2001
|
43
|
13268
|
8939
|
2002
|
69
|
24500
|
18314
|
2003
|
81
|
32239
|
25005
|
2004
|
112
|
38559
|
29869
|
2005
|
180
|
46313
|
38632
|
2006
|
227
|
58458
|
49835
|
2007
|
264
|
63961
|
56567
|
2008
|
277
|
72972
|
67781
|
Total
|
-
|
357672
|
300437
|
Source : Banque Tunisienne de Solidarité (BTS), 2008,
www.bts.nat.tn.
-La subvention des produits alimentaires de
base :
La mise en place d'une politique de subvention des prix des biens
de consommation et dans une moindre mesure du prix de certains intrants de la
production agricole, remontait à l'année 1971 au moment de la
création de la Caisse Générale de Compensation (CGC).
A cette époque, les produits subventionnés sont les
céréales, le lait, l'huile, le sucre, la viande bovine
importée, le maïs, les tourteaux de soja, le thé et le
café.
Les recettes de la dite caisse proviennent des taxes grevant les
produits pétroliers et les boissons alcoolisées.
Avec la flambée des prix internationaux et ceux de la
production, les gouvernements successifs essaient de réduire la facture
d'une manière progressive pour éliminer graduellement la
subvention de certains produits de la liste comme le sucre dont d'autres
disparaissaient complètement pour ne figurer actuellement que les
céréales, l'huile et le lait.
-Programme National d'Enseignement pour Adultes
(PNEA) :
Ce programme institué en 2000, vise alphabétiser
les personnes qui n'ont pas pu se scolariser à temps et ce pour les
faire intégrer dans la société et de tirer profit des
services offerts dans un cadre plus large de lutte contre
l'analphabétisme. Entre 2000 et 2007, selon les statistiques du
Ministère des affaires sociales de solidarité et des travailleurs
étrangers, 461 673 diplômés de fin d'études
sont distribués (70% des adultes de moins de 50 ans, 57% d'apprenants
issus du milieu rural et 76% de sexe féminin).
2.3. Les programmes d'amélioration des
conditions de vie :
L'Etat tunisien est conscient de l'existence de certaines
régions défavorisées et pour cette raison qu'il a
programmé dans le cadre des différents plans de
développement économique et social des interventions
ciblées en matière d'investissements sociaux qui visent
essentiellement d'améliorer les conditions de vie de la population.
Les interventions du Fonds de Solidarité Nationale (FSN)
dont les ressources venant des dons des citoyens, des entreprises publiques et
privées ou même de l'aide internationale ont touché durant
la période 1993-2006 quelque 242 000 familles réparties
entre 1 800 zones de l'ombre, soit plus de 1,2 millions de personnes.
Le coût global de cette opération a atteint 818,538
MD couvrant des projets de construction et d'amélioration des logements,
le bitumage des routes et de pistes, la connexion des ménages en
réseaux électriques, l'adduction d'eau potable, la construction
des centres de santé de base et des écoles.
D'autres programmes ont été lancé en faveur
des régions défavorisées en vue d'améliorer les
conditions de vie et d'éradiquer l'habitat rudimentaire comme :
-Le Programme National de Réhabilitation des
Quartiers Populaires (PNRQP) sous la conduite des
municipalités.
Ce programme national vise à améliorer en premier
lieu les conditions d'habitat des familles résidant dans des quartiers
pauvres des villes où les logements sont rudimentaires, non
reliés aux réseaux d'assainissement, de l'eau potable et de
l'électricité.
Cette action peut limiter l'exode rural entre les villes et les
flux migratoires interurbains.
Ce programme va permettre à la fois l'amélioration
des conditions de vie et la création d'emplois.
*Amélioration des conditions de
vie :
-Composante infrastructures et amélioration de
l'habitat :
Réalisation de 280 km de voiries
Réalisation de 52 km d'assainissement
Réalisation de 25 km de drainage des eaux pluviales
Implantation d'environ 3880 foyers d'éclairage publique
Amélioration d'environ 3350 habitats
-Composante équipements
collectifs :
Construction de 17 salles de sport
Aménagement de 16 zones vertes et de loisirs
Aménagement de 17 terrains de quartiers
-Composante petits métiers :
Aménagement de 16 zones susceptibles de les accueillir.
*Activités productive et
d'emploi :
Création de 5270 projets de métiers d'artisans et
de micro crédits ce qui permet la création de 7459 offres
d'emploi.
*Coût prévisionnel du
projet :
Le coût global du projet pour les 26 quartiers
programmés est d'environ 114,529 Millions de dinars.
Tableau 19 : évolution du nombre des
bénéficiaires et coût du programme PNRQP pour la
période 2007-2009.
Années
|
Nombre de quartiers
|
Nombre d'habitants
|
Coût prévisionnel (millier dinars)*
|
Nombres d'emplois
|
Amélioration des conditions de vie
|
Activités productives et emploi
|
Total
|
2007
|
10
|
48810
|
26815
|
11150
|
37965
|
2503
|
2008
|
8
|
57380
|
25355
|
11005
|
36360
|
2532
|
2009
|
8
|
59865
|
23625
|
9845
|
33470
|
2424
|
total
|
26
|
166055
|
75795
|
32000
|
107795
|
7459
|
Pourcentage
|
70.3 %
|
29.7 %
|
100 %
|
|
( * ) Sans compter le coût des études et les frais
de gestion (6.730 millions de dinars)
Source : Agence de Réhabilitation et de
Réaménagement Urbain (ARRU).
-Le Programme National d'Assainissement des Quartiers
Populaires (PNAQP) en charge de l'Office Nationale d'Assainissement
(ONAS) :
Ce programme a pour objectifs l'amélioration des
conditions de vie des habitants des quartiers pauvres et populaires du milieu
urbain qui sont construits anarchiquement autour des grandes villes
résultant de l'exode rural d'un grand nombre de familles qui cherchent
un revenu décent à partir des années soixante dix.
Il cherche aussi à protéger l'environnement contre
les risques de pollution et de contamination.
Les réalisations durant la période 1989-2008
sont :
-Nombre de quartiers : 809 ;
-Nombre d'habitants : 1156 ;
-Nombre de logements : 169 700 ;
-Longueur réseau : 2222 km ;
-Coût total : 185 MD
-Le Programme de Développement Urbain
Intégré (PDUI) sous la tutelle du Commissariat
Général de Développement Régional (CGDR) relevant
du ministère de l'agriculture :
Ce programme vise à dynamiser les quartiers pauvres par
l'amélioration des ressources des ménages, l'apport des services
urbains sous formes d'équipements socio collectifs essentiels, de
favoriser l'intégration de la femme dans la vie active et d'investir
dans des projets d'infrastructures de base comme l'assainissement des eaux
pluviales, l'éclairage public et l'eau potable.
Il apporte aussi un soutien aux différents programmes de
l'emploi en faveur des demandeurs d'emploi et les familles à faible
revenu.
-Le Fonds de Promotion du Logement pour les
Salariés (FOPROLOS) :
Ce fonds est crée en 1977 selon la loi n°77-54 du 3
août 1977 dont les ressources provenaient de la contribution à la
charge de tous les employeurs public ou privé à l'exclusion des
exploitants agricoles.
Il vient en aide aux salariés de faible revenu
désireux d'accéder à la propriété d'un
logement en leur accordant des crédits avec des taux
préférentiels eu égard de ce qui est pratiqué sur
le marché financier.
-Le Programme National de Résorption des Logements
Rudimentaires (PNRLR) :
En vertu du décret n° 86-438 du 12 avril 1986, il a
été institué le Programme National de Résorption
des Logements Rudimentaires (PNRLR) que sa gestion a été
confiée à la Banque de l'Habitat (BH) dont les ressources
proviennent notamment :
-Des dotations budgétaires de l'Etat ;
-Des prélèvements sur le Fonds National pour
l'Amélioration de l'Habitat (FNAH) ;
-Des prélèvements sur les programmes
spéciaux en rapport avec l'habitat.
La BH accorde des prêts ou subventions aux ménages
occupant des logements rudimentaires pour l'acquisition des lots de terrain,
la construction de logements salubres ou l'amélioration de logements
insalubres.
D'après les différents recensements et
enquêtes menés par l'Institut National de la Statistique (INS), la
part de logements rudimentaires dans le parc total a connu une baisse
spectaculaire en passant de 44% en 1966 peu après l'indépendance
en 1956 à seulement 0,8% en 2004.
Graphique 7 : Evolution de la part des logements
rudimentaires en % :
Source : Recensements, Institut National de la
Statistique.
3. Les transferts sociaux :
La Tunisie est parvenue malgré une conjoncture difficile
à réaliser des taux de croissance acceptables qui ont
dépassé les 4,0% aux prix constants durant la période
1987-2008.
Le taux d'endettement et son service sont ramenés
respectivement à 43% du PIB et 7,8% des exportations en 2008 contre
58 et 26,3% en 1986 alors que l'inflation est maitrisée à un
niveau ne dépassant pas les 5,0 %.
La part des investissements dans le secteur privé par
rapport à l'investissement global a passé de 47,9% en 1986
à 62,5% en 2008 ce qui dénote la réactivité de
l'économie et la réussite des orientations vers la
libéralisation et l'encouragement de l'initiative privée.
Cette tendance est illustrée par une progression de la
part des exportations par rapport au PIB de 61,6% en 2008 au lieu de 34,7% en
198.
L'économie tunisienne s'est engagée dans la voie de
l'ouverture sur le monde extérieur pour pouvoir
bénéficier des gains de l'échange et de la
proximité avec l'Union Européenne (UE) dont les liens de
partenariat s'intensifient davantage avec les accords d'association et
l'instauration d'une zone de libre échange en janvier 2008.
Cette démarche au niveau économique basée
sur les principes de l'économie du marché avec une liberté
progressive des prix des biens, le désengagement de l'Etat de certaines
activités, la levée des subventions en faveur des entreprises
déficitaires et l'instauration d'une politique budgétaire
restrictive, a eu des répercussions négatives sur la population
des vulnérables et des actifs sans emploi.
En effet, la vérité des prix et la fin de la
politique des sureffectifs dans des services publics pour résorber le
chômage structurel ont induit une situation de précarité au
niveau des individus qui n'ont pas d'emploi ou qui ne peuvent pas travailler
à cause de l'handicap, de l'invalidité et de la vieillesse.
Pour remédier à cette situation, les pouvoirs
publics ont misé sur la solidarité nationale par le biais des
dons des particuliers et des entreprises, l'intervention directe via des
programmes d'incitations et d'encouragement pour la création des sources
de revenu, la prise en charge de certaines catégories à partir du
budget de l'Etat et l'implication dans le domaine non assurable des organismes
de la sécurité sociale.
L'Etat s'engage alors de plus en plus dans le domaine des
transferts sociaux budgétisés c'est-à-dire de financer
à partir des ressources fiscales les dépenses de santé, de
l'éducation, de la formation et de l'environnement.
Ces transferts sociaux sont des biens et services offerts pour
tout le monde avec des prix allant du gratuit comme l'éducation au tarif
réduit comme le cas de la santé. Mais la population des pauvres
ne peut pas en profiter car il ya d'autres coûts annexes comme le
transport par exemple.
Il est donc posé la question de l'équité de
ces transferts sociaux au même titre que la compensation des produits
alimentaires de base dont les pauvres en profitent moins que les riches par
manque de mécanismes du ciblage efficaces.
L'aide sociale pour la population pauvre constitue à juste
titre un moyen de réduire tant soit peu l'écart entre l'offre et
l'accès à ses biens sociaux.
De ce fait, la démarcation entre les trois composantes de
la protection sociale, aide sociale, sécurité sociale et
transferts sociaux est aujourd'hui claire alors que les programmes, les
partenaires et les gestionnaires sont multiples ce sui peut nuire à la
cohérence et l'efficacité des actes.
Cette croissance économique qualifiée de
pro-pauvres en ce sens qu'elle donne une importance particulière
à la dimension sociale, génère un revenu par tête
de 4911 dinars en 2008 contre 960 dinars en 1986.
Le volume des transferts sociaux a progressé selon un
rythme soutenu passant de 81 dinars par mois en 1986 à 333 dinars en
2008 ce qui a qui un effet certain sur le recul de la pauvreté dont
l'indice a chuté de 7,7% à 3,8%.
Les transferts sociaux représentent une part importante du
budget de l'Etat à hauteur de 60,8% en 2008 alors que leur poids
atteint 19,3% par rapport au PIB.
La part en pourcentage du PIB des dépenses en
matière d'éducation et d'enseignement supérieur
s'élève à 6,9% en 2008 alors que la part qui revient
à la santé publique est de l'ordre de 7%.
Tableau 20 : Evolution des Transferts Sociaux :
montants globaux, montant par ménage, par tête et parts relatif au
budget de l'Etat et du PIB en % :
années
|
Montants des transferts en MD
|
Transferts mensuels moyens par ménage en D.
|
Transferts annuels par habitant en D.
|
Parts des transferts /au Budget de l'Etat en %
|
Parts des transferts /au PIB en %
|
1987
|
1469,1
|
87
|
192
|
48,2
|
18,3
|
2002
|
5859,8
|
234
|
601
|
51,3
|
19,6
|
2003
|
6279,4
|
245
|
638
|
56,8
|
19,5
|
2004
|
6667,7
|
253
|
671
|
51,3
|
19,0
|
2005
|
7091,2
|
265
|
707
|
54,7
|
19,1
|
2006
|
7668,1
|
278
|
757
|
56,2
|
19,0
|
2007
|
8432,4
|
302
|
823
|
58,8
|
19,1
|
2008
|
9821,6
|
303
|
951
|
60,8
|
19,3
|
Source : Budgets économiques (1990, 2003, 2004, 2005,
2006, 2007, 2008, 2009), Ministère de développement et de
Coopération Internationale.
Graphique 8: Evolution du volume global des transferts sociaux en
MD
4. Impacts de la protection sociale sur le
développement économique et social
L'importance des principaux instruments de protection sociale
mesurée par la part des dépenses en pourcentage du PIB comme le
montre le tableau ci-dessous sont par ordre, les transferts sociaux
d'éducation et de santé, suivi des caisses de
sécurité sociale et ensuite les programmes d'assistance
sociale.
Les caisses sociales qui gèrent des régimes
d'assurance ont un impact plutôt préventif sur la perte du revenu
et l'indemnisation des risques tels que le chômage temporaire, le
décès, la maladie, le vieillissement et l'invalidité.
Elles contribuent à un bas niveau en matière de crédits
(consommation et biens durables) et d'aides (familles nécessiteuses,
personnes âgées et handicapés).
L'assistance sociale prend plusieurs formes telles que l'octroi
direct des prestations en espèce (Programme des familles
nécessiteuses) ou en nature (dans le cadre de l'UTSS), les programmes de
création et soutien de l'emploi (BTS, FNE, SVIP, etc.) et les programmes
d'amélioration des conditions de vie (Assainissement et
réhabilitation des quartiers rurales).
Tableau 21 : Répartition des dépenses de la
protection sociale par nature d'interventions en % du PIB (2005)
Nature d'interventions
|
Parts en % du PIB
|
Education, enseignement supérieur et formation
professionnelle
|
38,3
|
santé
|
9,4
|
Sécurité sociale
|
32,9
|
Caisse Générale de Compensation (CGC)
|
3,4
|
Fonds spécifiques
|
6,2
|
Programmes de développement
|
2,0
|
Fonds de Solidarité Nationale (FSN)
|
0,4
|
Fonds National de l'Emploi (FNE)
|
1,2
|
Autres interventions
|
6,2
|
Source : Ministère des Affaires Sociales de
Solidarité et des Travailleurs à l'Etranger.
Graphique 9 : parts des dépenses en % du PIB des
programmes de la protection sociale
En matière de santé, l'Etat tunisien a
consacré une pat non négligeable (environ 7% de son budget)
chaque année ce qui a eu un impact positif sur l'amélioration
l'état de santé de la population et l'éradication de
plusieurs épidémies et maladies et les indicateurs socio
sanitaires en témoignent le progrès
réalisé :
- Une espérance de vie à la naissance de 74,4%,
contre 67,4 ans en 1987 ;
- Un taux de mortalité infantile de 17%o actuellement
contre 51,4%o en 1985.
- Un taux de mortalité maternelle de l'ordre de 35,5 pour
100 mille naissances vivantes, contre 69 pour 100 mille naissances vivantes en
1994.
- Un taux d'accès des femmes enceintes à une
consultation prénatale de 96%, contre 72% en 1987 ;
-Un taux de couverture des naissances en milieu hospitalier qui a
atteint 96% ;
-Une amélioration de la couverture médicale pour
atteindre 1 médecin pour 865 habitants, contre 1 médecin pour
2110 habitants en 1987 ;
- Eradication de plusieurs maladies
épidémiologiques telles que le choléra, la bilharziose, la
coqueluche, le tétanos congénital et la myopathie (aucun
enregistré depuis 1992), outre la maîtrise de plusieurs autres
pathologies comme la varicelle ou la tuberculose ;
-L'augmentation de la participation des caisses de
sécurité sociale au budget du ministère de la santé
publique (depuis 1995) dans le cadre de renforcement des structures
sanitaires ;
-La rationalisation de la contribution des usagers des
établissements de santé publics au coût des prestations de
santé afin de l'adapter à l'évolution du coût de
soins ;
- La prise en charge par les caisses de sécurité
sociale des frais de soins de certaines maladies et certaines explorations
médicales (depuis 1996) des affiliés dans le secteur privé
dans le cadre de protocoles d'accord bilatéraux.
- La prise en charge par les caisses de sécurité
sociale des frais de soins de leurs affiliés dans le secteur public dans
le cadre d'un processus de facturation mis en place en première
étape dans les hôpitaux universitaires (depuis 1996) puis dans les
hôpitaux régionaux (depuis 1999).
- La révision des conditions d'octroi des cartes de soins
et du bénéfice des tarifs réduits et de la gratuité
des soins dans les structures sanitaires publiques (au cours de l'année
1998).
- Le renforcement du budget du ministère de la
santé publique qui passe de 188 millions de dinars en 1987 à
1,317 MDT en 2009.
En matière d'amélioration des revenus et des
conditions de vie, les enquêtes population emploi menées par
l'Institut National de la Statistique (INS) tous les cinq ans et les
différents recensements organisés (tous les dix ans) montrent une
augmentation consistance du revenu par habitant de 3239,7 Dinars en 2005
à 4140,8 Dinars en 2008. Les dépenses par personne et par an ont
connu aussi une nette élévation passant de 171 Dinars en 1985
à 1820 Dinars en 2005
Tableau 22 : Evolution du revenu par tête en
Dinars :
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
3239,7
|
3528,4
|
3815,7
|
4140,8
|
Source : Annuaire statistique, INS, 2008.
Tableau 23 : Evolution des dépenses moyennes par an
et par personne en Dinars :
1985
|
1990
|
1995
|
2000
|
2005
|
471
|
716
|
966
|
1329
|
1820
|
Source : Recensement 2004, INS.
Il ne reste que peu de logements rudimentaires ne
représentant que 0,8% de l'ensemble du parc logement et ce grâce
aux programmes de réhabilitation des quartiers populaires et des
subventions.
Tableau 24 : Evolution de la répartition des
logements par type en % :
Type logement
|
1984
|
1989
|
1994
|
1999
|
2004
|
Villa ou étage de villa
|
20,2
|
22,7
|
33,7
|
38,5
|
45,1
|
Logements traditionnels
|
71,0
|
72,4
|
63,6
|
60,3
|
54,1
|
Logements rudimentaires
|
8,8
|
4,9
|
2,7
|
1,2
|
0,8
|
total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source : recensements et enquêtes, INS.
Graphique 10: Evolution de la répartition des logements
selon le type :
Les ménages disposent de plus en plus de moyen de confort
en consommant des produits autres des éléments de base et en se
familiarisant davantage avec les nouvelles technologies telles que l'Internet,
l'acquisition et utilisation des ordinateurs et les moyens de communications
modernes (portable par exemple).
Tableau 25 : Indicateurs des conditions de vie en
% :
|
1994
|
2004
|
voiture
|
15,7
|
21,0
|
radio
|
68,2
|
76,8
|
télévision
|
79,0
|
90,2
|
parabole
|
2,1
|
46,8
|
climatiseur
|
-
|
6,0
|
réfrigérateur
|
55,4
|
81,7
|
Four cuisine
|
37,1
|
53,0
|
Machine à laver
|
16,9
|
34,5
|
Téléphone fixe
|
15,2
|
35,6
|
Téléphone mobile
|
-
|
46,1
|
computer
|
-
|
7,0
|
Utilisation de l'Internet
|
-
|
7,9
|
Source : recensements de 1994 et 2004, INS.
Dans le chapitre éducatif et de formation, les
résultats enregistrés montrent clairement les bienfaits de cette
politique orientée vers la généralisation de
l'enseignement à tous les niveaux pour créer des ressources
humaines compétentes ans tous les domaines. En effet, 99,2% des enfants
âgés de 6 ans (filles et garçons) fréquentent
l'école (2008-2009) et 99% des âgés de 6 à 11 ans
sont scolarisés.
Tableau 26 : Taux de scolarisation par genre de 6 ans en
% :
|
1990-1991
|
2000-2001
|
2008-2009
|
Garçons
|
98,6
|
98,8
|
99,2
|
Filles
|
93,9
|
99,1
|
99,2
|
Ensemble
|
96,3
|
99,0
|
99,2
|
Source : Institut National de la Statistique (INS), 2008,
www.ins.nat.tn
Tableau 27 : Taux de scolarisation par genre de 6 à
11 ans en % :
|
1990-1991
|
2000-2001
|
2008-2009
|
Garçons
|
92,3
|
97,2
|
97,4
|
Filles
|
83,6
|
97,3
|
98,0
|
Ensemble
|
88,1
|
97,1
|
97,7
|
Source : Institut National de la Statistique (INS), 2008,
www.ins.nat.tn
L'analphabétisme a fortement reculé en passant d'un
taux de 84,7% en 1956 à 22,9% en 2004 pour la population
âgée de 10 ans et plus. Elle reste malgré tout
élevée surtout chez les personnes âgées, les femmes
et les ruraux ce qui a incité le gouvernement à inventer pour les
dernières années le programme de l'éducation des
adultes.
Tableau 28 : Taux d'analphabétisme (10 ans et plus)
selon le sexe en % :
|
1956
|
1966
|
1975
|
1984
|
1994
|
2004
|
Masculin
|
74,5
|
53,9
|
42,3
|
34,6
|
21,3
|
14,8
|
Féminin
|
96,0
|
82,4
|
67,9
|
58,1
|
42,3
|
31,0
|
Ensemble
|
84,7
|
67,9
|
54,9
|
46,2
|
31,7
|
22,9
|
Source : recensements, INS,
www.ins.nat.tn
.
Graphique 11: Evolution du taux de l'analphabétisme par
sexe en %:
III. CONTRIBUTION DE LA PROTECTION SOCIALE A LA
REALISATION DES OBJECTIFS DU MILLENAIRE DE DEVELOPPEMENT
1. Présentation des objectifs du
millénaire
Le sommet du millénaire qui s'est tenu au siège des
Nions Unies (NU) à New York en présence de 189 chefs d'Etat et de
gouvernements du 6 au 8 septembre 2000 à l'occasion de la cinquante
cinquième session de l'Assemblée Générale a
adopté à l'unanimité un document qui fait date à
savoir la déclaration du millénaire pour le développement
dans le monde.
Cette déclaration qui engage les pays membres des Nations
Unies, prévoyait que les différents gouvernements travaillent
ensemble comme partenaire pour éradique le fléau de la
misère et de la pauvreté, de la faim, de l'ignorance, des
inégalités entre les sexes, de la mauvaise santé et de la
dégradation de l'environnement.
La déclaration en question s'est assortie de huit
objectifs se rapportant au développement humain avec des cibles
fixés pour 2015 matérialisés par un certain nombre
d'indicateurs chiffrables pour assurer le suivi.
Tableau 29 : les objectifs du millénaire de
développement (OMD)
objectifs
|
cibles
|
Objectif 1 : Réduire l'extrême
pauvreté et la faim.
|
Cible 1 : réduire de moitié, entre 1990 et
2015, la proportion de la population dont le revenu est inférieur
à un dollar par jour.
Cible 2 : assurer le plein-emploi et la possibilité
pour chacun, y compris les femmes et les jeunes, de trouver un travail
décent et productif.
Cible 3 : réduire de moitié, entre 1990 et
2015, la proportion de la population qui souffre de la faim.
|
Objectif 2 : Assurer l'éducation
primaire pour tous.
|
Cible 1 : d'ici à 2015, donner à tous les
enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d'achever
un cycle complet d'études primaires
|
Objectif 3 : Promouvoir
l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes.
|
Cible 1 : éliminer les disparités entre les
sexes dans les enseignements primaire et secondaire d'ici à 2005, si
possible, et à tous les niveaux de l'enseignement en 2015 au plus
tard
|
Objectif 4 : Réduire la
mortalité infantile.
|
Cible 1 : réduire de deux tiers, entre 1990 et
2015, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans.
|
Objectif 5 : Améliorer la
santé maternelle.
|
Cible 1 : réduire de trois quarts, entre 1990 et
2015, le taux de mortalité maternelle.
Cible 2 : rendre l'accès à la médecine
procréative universel d'ici à 2015.
|
Objectif 6 : Combattre le VIH/sida, le
paludisme et d'autres maladies.
|
Cible 1 : d'ici à 2015, avoir enrayé la
propagation du VIH/sida et avoir commencé à inverser la tendance
actuelle.
Cible 2 : d'ici à 2010, assurer à tous ceux
qui en ont besoin l'accès aux traitements contre le VIH/sida.
Cible 3 : d'ici à 2015, avoir maîtrisé
le paludisme et d'autres maladies graves et commencer à inverser la
tendance actuelle.
|
Objectif 7 : Préserver
l'environnement.
|
Cible 1 : intégrer les principes du
développement durable dans les politiques et programmes nationaux et
inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources
naturelles
Cible 2 : réduire l'appauvrissement de la
diversité biologique et en ramener le taux à un niveau
sensiblement plus bas d'ici à 2010.
Cible 3 : réduire de moitié, d'ici à
2015, le pourcentage de la population qui n'a pas d'accès à un
approvisionnement en eau potable ni à des services d'assainissement de
base.
Cible 4 : améliorer sensiblement, d'ici à
2020, les conditions de vie de 100 millions d'habitants des taudis
|
Objectif 8 : Mettre en place un partenariat
pour le développement.
|
Cible 1 : répondre aux besoins particuliers des pays
les moins avancés, des pays sans littoral et des petits États
insulaires en développement.
Cible 2 : poursuivre la mise en place d'un système
commercial et financier multilatéral ouvert, réglementé,
prévisible et non discriminatoire.
Cible 3 : traiter globalement le problème de la dette
des pays en développement.
Cible 4 : en coopération avec l'industrie
pharmaceutique, rendre les médicaments essentiels disponibles et
abordables dans les pays en développement.
Cible 5 : en coopération avec le secteur
privé, faire en sorte que les nouvelles technologies, en particulier les
technologies de l'information et de la communication, soient à la
portée de tous.
|
Source : Division de la statistique des Nations Unies -
Indicateurs du Millénaire
(
http://millenniumindicators.un.org)
2. Protection sociale et recul de la pauvreté
La protection sociale avec ses trois dimensions d'aide,
d'assurance et de transferts sociaux joue un rôle déterminant pour
lutter contre la pauvreté et la faim.
La croissance économique de la richesse constitue la base
de tout développement humain dans un pays donnée. En effet, la
création du surplus économique résultat d'une bonne
gouvernance et une répartition égalitaire même avec des
moyens limités en matière de ressources naturelles, peut
améliorer la situation de la population et développer davantage
le bien être social.
C'est à partir essentiellement du travail qu'on peut
réaliser le plus grand nombre de besoins et ce en matière de
santé, de nourriture, de logement et d'éducation.
Il reste à mentionner aussi l'importance de l'offre de
biens et services que l'Etat s'engage à fournir dans des meilleures
qualités avec des coûts abordables à toute la population
sans discrimination.
La Tunisie a réalisé depuis plusieurs années
une performance notable en matière de croissance économique, de
couverture sociale, d'amélioration du revenu par habitant et des
conditions de vie.
Elle a intégré les trois dimensions de la
protection sociale pour éradiquer la pauvreté au sens large du
terme puisque l'extrême pauvreté et la faim sont quasi
inexistantes depuis plusieurs années.
L'assurance sociale couvre presque la totalité des actifs
occupés contre la vulnérabilité et le risque de tomber
dans la pauvreté et la marginalisation en cas de maladie, de vieillesse,
de décès, etc. mais ne couvre pas les chômeurs dont leur
nombre parait élevé avec un taux de chômage de 14,2% en
2008. Elle constitue donc un moyen préventif efficace contre la
pauvreté surtout au moment de vieillissement.
La croissance économique seule n'a pas pu
résoudre, pour le cas tunisien, le chômage des jeunes et surtout
des diplômés et le noyau dur de la pauvreté. Sans le
soutien familial et une indemnisation, les chômeurs demeurent une
population vulnérable. Le gouvernement procède jusqu'à
maintenant par des politiques d'incitation à l'emploi
(micro-crédits par exemple) et de l'indemnisation pour une durée
limitée sans penser sérieusement à créer une caisse
de chômage faute de moyens de financement.
Tableau 30 : Croissance, revenu, taux de chômage et
taux de couverture sociale :
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
PIB aux prix constants en MD
|
17181
|
18016
|
18318
|
19334
|
20425
|
21368
|
22516
|
23942
|
25169
|
Croissance en %
|
4,7
|
4,9
|
1,7
|
5,5
|
5,6
|
4,0
|
5,4
|
6,3
|
5,1
|
Revenu par hab. en D.
|
|
2981
|
3081
|
3287
|
3564
|
3746
|
4100
|
4435
|
4911
|
Croissance en %
|
|
|
3,3
|
6,6
|
8,4
|
5,1
|
9,4
|
8,1
|
10,7
|
Création d'emploi
|
|
69300
|
62600
|
65000
|
74400
|
76500
|
76400
|
80200
|
79800
|
Croissance en %
|
|
|
-9,7
|
3,8
|
14,5
|
2,8
|
-0,1
|
4,9
|
-0,4
|
Taux de chômage en %
|
|
|
|
|
13,9
|
14,2
|
14,3
|
14,1
|
14 ,2
|
Taux de couverture sociale en %
|
83,3
|
84,3
|
85,6
|
86,9
|
87,4
|
89,0
|
90,4
|
91,9
|
93,3
|
Source : Budgets Economiques (2004, 2005, 2006, 2007, 2008,
2009), Ministère de Développement et de Coopération
International, INS.
2.1. Mesure de la pauvreté
La pauvreté est une notion normative se
caractérisant par l'insuffisance des ressources (revenu décent)
pour subvenir aux besoins essentiels d'une vie normale et de s'intégrer
activement dans la société.
La pauvreté au sens large du terme prend plusieurs
dimensions :
-la pauvreté pécuniaire :
c'est une pauvreté perçue par rapport aux ressources disponibles
(revenu) et leur écart à un seuil de pauvreté
calculé normativement pour un panier de biens alimentaires et non
alimentaires selon l'approche absolu ou le seuil est calculé par rapport
à la distribution des niveaux de vie de l'ensemble de la population avec
come référence le revenu médian selon l'approche relative.
C'est le noyau de la pauvreté qualifiée de monétaire.
Cette approche réductrice est critiquée surtout par
(SEN, A. ,1976) dans ses oeuvres la qualifiant d'utilitarisme, ne prenant en
compte que le revenu et la consommation alors que la pauvreté doit
contenir aussi les situations sociales et personnelles de l'individu ainsi que
ses capacités qui sont conditionnées par un ensemble
d'éléments sociopolitique, environnemental et individuel.
La pauvreté des conditions de vie :
Elle résulte de l'impossibilité de satisfaire les besoins qui
permettent d'assurer une vie convenable dans une société
donnée. Cette pauvreté est appelée aussi pauvreté
d'existence, elle est plus difficile à cerner que la pauvreté
pécuniaire. La pauvreté des
potentialités : C'est une pauvreté de
capacité qui exprime le manque de moyens permettant de sortir de cette
pauvreté. La pauvreté humaine : Elle
tient compte de dimensions non économiques tels que les dimensions
sociale, politique, culturelle, etc. Le programme des Nations Unies pour le
développement a crée deux indicateurs synthétiques pour
mesurer d'une manière globale le développement humain et la
pauvreté humaine l'IPH et l'IDH.
Pour pouvoir démarquer les pauvres et les non pauvres, il
y a lieu de fixer un seuil dit de pauvreté qui constitue une certaine
frontière qui sépare les deux catégories.
Le seuil de pauvreté absolue se détermine en
fonction d'un panier choisi comme référence en termes de niveau
de vie d'un individu pauvre moyen alors que le seuil de pauvreté
relative se calcule par rapport au bien être du reste de la population.
On parle aussi d'un seuil de pauvreté subjective qui dépend du
jugement de valeur que la personne le donne à sa situation personnelle
eu égard à des comparaisons avec son entourage et son
expérience dans la vie.
A part les mesures de la pauvreté selon l'approche absolue
utilisée par Tunisie depuis 1980 et inspirée par les travaux de
la Banque Mondiale (BM) et l'approche relative suivie par l'Union
Européenne (EU), le programme des Nations Unies pour le
développement utilise l'indice de développement humain (IDH) (
moyenne pondérée de l'espérance de vie à la
naissance, du PIB par habitant et le niveau d'instruction) et l'indice de
pauvreté humaine (IPH) pour pouvoir classer les pays en fonction du
degré de développent humain (IDH) et le niveau de la
répartition de la richesse nationale (IPH).
En Tunisie, c'est à partir des enquêtes
consommation- budget des ménages réalisées tous les cinq
ans que l'Institut National de la Statistique (INS) procède au calcul
du seuil de pauvreté.
Depuis 1980 et jusqu'au 2000, l'INS applique une méthode
préconisée par la Banque Mondiale (BM) qui consiste à
considérer deux composantes dans la détermination du seuil de
pauvreté. La première composante concerne les dépenses
alimentaires basée sur le coût des besoins minimum en calories
d'une personne correspondante au profil des pauvres et la deuxième
consiste à tenir compte des dépenses non alimentaires
correspondant au deuxième décile (20%) des personnes de la
répartition selon la tranche de dépenses et ce en prenant deux
sous populations de pauvres appartenant l'une au milieu urbain et l'autre au
milieu rural.
Pour calculer les seuils de pauvreté des autres
années, l'INS procède par actualisation du seuil de base de 1980
en s'appuyant sur l'indice des prix de consommation.
Cette méthode montre qu'il y ait une diminution de la
pauvreté monétaire (basée sur le revenu) absolue de 12,9%
en 1980 à 3,8% en 2005.
En 2005, l'INS a commencé à utiliser une nouvelle
méthode différente de la première en ne
considérant qu'une seule sous population des pauvres dont les
dépenses annuelles par personne sont comprises entre 360 et 480 dinars
pour calculer le seuil de pauvreté en se basant sur un besoin en
calories égal à 2213 kcal par personne par jour au lieu de
1807.
Pour des comparaisons internationales, la Banque Mondiale retient
des seuils de pauvreté identiques (1,25 Dollars/jour ; 2
Dollars/jour etc.) en tenant compte dans ses mesures de ce qu'on appelle les
Parités de Pouvoir d'Achats (PPA). La parité de pouvoir d'achat
(PPA) selon l'INSEE est un taux de conversion monétaire qui permet
d'exprimer dans une unité commune les pouvoirs d'achat des
différentes monnaies.
Ce taux exprime le rapport entre la quantité
d'unités monétaires nécessaire dans des pays
différents pour se procurer le même "panier" de biens et de
services.
Pour l'Union Européenne (UE), l'Eurostat (l'organisme
européen des statistiques) utilise un seuil relatif de 60% du revenu
médian qui reflète le mieux les inégalités et la
répartition du revenu mais on ne peut pas à partir de ce seuil
mesurer l'évolution de la pauvreté.
2.2 Etat des lieux
Le recul de la pauvreté en Tunisie n'est pas une
circonstance du hasard mais c'est bel est bien le résultat d'un effort
soutenu durant plusieurs années conjuguant les dimensions
économique et sociale. La pauvreté monétaire globale tend
actuellement à un niveau très bas ce qui est de nature à
affirmer la réalisation de l'objectif du millénaire de
développement avant l'horizon fixé en 2015.
Le développement économique se matérialise
chez les ménages par l'élévation du revenu par tête
ou les dépenses annuelles moyennes par habitant (le revenu est souvent
mal estimé par les enquêtes) qui ont augmenté durant la
période 1975-2005 de 8,7% en moyenne par an.
L'étude de la corrélation entre le taux de la
pauvreté et la dépense annuelle moyenne par personne montre un
coefficient de Pearson de -0,785 significatif à un niveau de 5% (son
carré est égal à 0,616) ce qui signifie que
l'augmentation des dépenses (revenu plus important) est
accompagnée d'une diminution aussi importante de la pauvreté
monétaire.
Tableau 31 : Evolution du taux de pauvreté et de la
dépense annuelle moyenne
|
1975
|
1980
|
1985
|
1990
|
1995
|
2000
|
2005
|
Taux de pauvreté en %
|
22,0
|
12,9
|
7,7
|
6,7
|
6,2
|
4,2
|
3,8
|
Dépense annuelle moyenne par personne en D.
|
147
|
248
|
471
|
716
|
966
|
1329
|
1820
|
Croissance en %
|
-
|
68,7
|
89,9
|
52,0
|
34,9
|
37 ,5
|
36,9
|
Source : Institut National de la Statistique, 2009.
La Tunisie se positionne en tête des pays à
développement humain moyen avec comme rang mondial 98 en 2007 et un
indice qui s'approche de 0,8.
On observe une amélioration notable en 2005 et depuis un
accroissement de faible rythme avec un gain de classement de 2 points entre
2006 et 2007.
Cette performance se confirme par une décroissance du taux
de la pauvreté passant de 22,0% en 1975 à 3,8% en 2005.
Tableau 32 : Evolution de l'Indice de Développement
Humain (IDH) :
|
1985
|
1990
|
1995
|
2000
|
2005
|
2006
|
2007
|
IDH
|
0,605
|
0,627
|
0,654
|
0,678
|
0,758
|
0,763
|
0,769
|
Source :
http://hdr.undp.org/media/HDR_2009FR_complete.pdf
Graphique 12 : Evolution de l'indice de développement
humain
Graphique 13 : Evolution du taux de pauvreté en %
Le taux de pauvreté selon l'enquête consommation et
du budget de l'INS en 2005 montre une disparité marquante entre les
régions du pays, des taux faibles pour les régions
côtières de l'est côtières (centre est avec 1,2%,
grand Tunis avec 1,4%, nord est avec 2,7%) et les régions d'ouest de
l'intérieur avec des taux dépassant la moyenne nationale 3,8%. Le
taux le plus élevé est enregistré au centre ouest avec
12,8%.
Il est donc clair que la répartition de la richesse
nationale est encore inégalitaire malgré une croissance
économique assez importante (5% en moyenne) et des dépenses assez
élevées en matière des transferts sociaux et
d'assistance.
Les disparités opposent les régions de
l'intérieur (pauvreté plus marquée) avec les
régions côtières (pauvreté faible), les
régions de l'Est avec les régions de l'Ouest, les régions
du Sud ave celles du Nord comme le montre le tableau suivant, les
régions rurales avec les régions urbaines et les grandes villes
avec les agglomérations et les petites villes.
Le district de Tunis et le Centre Est avec les taux les plus
faibles de pauvreté respectivement de 1,4% et 1,2% ce qui met en relief
les inégalités observées au matière des taux
d'activité, de chômage, de l'infrastructure, des projets
d'investissements, etc.
En effet, le taux de chômage observé est
relativement plus faible au Nord Est (8,9%), Centre Est (13,0) et District de
Tunis (14,1) alors que ce taux est plus élevé au Sud Ouest
(23,4), Nord Ouest (18,8%), Sud Est (15,5%) et Centre Ouest (14,9).
Tableau 33 : Taux de pauvreté, nombre de personnes et
des ménages pauvres par grandes régions en 2005 :
Régions
|
Taux de pauvreté en %
|
Nombre de personnes pauvres
|
Nombre de ménages pauvres
|
District de Tunis
|
1,4
|
30918
|
5164
|
Nord Est
|
2,7
|
37920
|
6673
|
Nord Ouest
|
3,1
|
37736
|
6458
|
Centre Ouest
|
12,8
|
174911
|
26898
|
Centre Est
|
1,2
|
28305
|
4845
|
Sud Est
|
3,8
|
35239
|
4950
|
Sud Ouest
|
5,5
|
31413
|
4709
|
Ensemble
|
3,8
|
376442
|
59697
|
Source : enquête consommation- budget 2005,2008, INS.
Graphique 14 : taux de pauvreté par régions en
2005
Le chômage est certainement la source la plus importante de
pauvreté, de vulnérabilité et de marginalisation des
individus. En effet, sans revenu permanant toute personne se trouve
dépendant en premier lieu de l'environnement familial et en second lieu
des aides sociales qui ne peuvent en aucun cas remplacer son autonomie, son
confort et son bien être avec un travail et un revenu décent.
Dans le premier cas, il peut bénéficier de la
nourriture et globalement satisfaire ses besoins essentiels sans être
capable de tirer profit des services offerts par la société et
d'en échanger positivement avec ses semblables alors qu'il en a la
possibilité dans le deuxième cas.
Le taux de pauvreté touche le plus les chômeurs avec
17,4% des cas, suivis par les ouvriers agricoles (10,6%) en épargnant
les cadres (0,4%) et les patrons et indépendants non agricoles (2,3%).
Il est utile de rappeler une fois encore que le chômage d'aujourd'hui en
Tunisie guette de plus en plus des diplômes du supérieur alors que
les sans niveau par exemple trouvent leur compte et s'en sortent pas mal et ce
grâce notamment aux travaux agricoles, au secteur bâtiment, au
secteur touristique et surtout l'émergence d'un secteur informel qui ne
cesse de s'affirmer dans la vie économique et social du pays.
Le secteur informel et en particulier le travail en noir dans une
économie plus orientée vers le libéralisme laissant une
part importante à l'initiative privée occupe une place de plus en
plus importante dans l'économie nationale et constitue pour des raisons
logistiques (entrée facile, pas de coûts de transactions, pas de
paiement d'impôts, règles souples et souvent des gains
substantiels sans grand effort).
Ce secteur dans un environnement de sous-emploi chronique, attire
un grand nombre de demandeurs d'emploi qui préfèrent le risque de
travailler au noir au lieu de prendre la queue et d'attendre longtemps peut
être en vain. Malgré l'absence des statistiques fiables relatives
à ce secteur qui entre dans le domaine souterrain et du non dit, il
contribue selon plusieurs auteurs et observateurs avertis à diminuer la
pression sur un marché d'emploi déjà saturé et
connu par un déséquilibre entre offre et demande. De ce fait, il
participe automatiquement à la réduction de la pauvreté
d'une manière significative.
Le risque qu'engendre ce type de travail est le manque de
transparence, l'instabilité des relations informelles entre les acteurs,
le recours parfois à des actions illégales et dangereuses et
l'absence des engagements fiscaux envers le budget de l'Etat, ce qui constitue
une situation qui échappe au contrôle, un danger sur la
société et un manque à gagner important qui peut freiner
le développement.
Tableau 34 : taux de chômage selon les régions
et le niveau d'instruction en% (2005)
Régions
|
Sans niveau
|
Primaire
|
Secondaire
|
Supérieur
|
Total
|
District de Tunis
|
7,4
|
13,8
|
15,1
|
13,8
|
14,1
|
Nord Est
|
3,8
|
6,4
|
9,6
|
20,6
|
8,9
|
Nord Ouest
|
6,7
|
17,8
|
24,5
|
32,6
|
18,8
|
Centre Est
|
6,7
|
12,2
|
12,0
|
19,9
|
13,0
|
Centre Ouest
|
6,1
|
11,9
|
19,1
|
33,6
|
14,9
|
Sud Est
|
4,6
|
10,8
|
17,1
|
29,0
|
15,5
|
Sud Ouest
|
5,5
|
18,4
|
24,7
|
38,9
|
23,4
|
Total
|
6,0
|
12,3
|
15,3
|
21,6
|
14,2
|
Source : enquête population emploi, INS, 2008.
Graphique 15: taux de chômage par région et niveau
d'instruction
Tableau 35 : Taux de pauvreté selon la
catégorie socioprofessionnelle en 2005 :
Catégories socio- professionnelles
|
Taux de pauvreté en %
|
Nombre de personnes pauvres
|
Nombre de ménages pauvres
|
Cadres et agents
|
0,4
|
7685
|
1321
|
Patrons et indépendants non agricoles
|
2,3
|
26348
|
3657
|
Ouvriers non agricoles
|
5,4
|
156811
|
24125
|
Exploitants agricoles
|
5,5
|
59869
|
8796
|
Ouvriers agricoles
|
10,6
|
26564
|
4315
|
chômeurs
|
17,4
|
35362
|
5747
|
Non actifs
|
2,5
|
63803
|
11736
|
total
|
3,8
|
376442
|
59697
|
Source : enquête consommation- budget 2005, INS.
Graphique 16 : Taux de pauvreté par catégorie
socio- professionnelles en 2005
2.3 Les effets des programmes de protection sociale sur
la pauvreté
L'évolution du niveau de vie de la population tunisienne
se matérialise par le changement temporel du confort relatif en biens
durables et des moyens d'existence, de loisirs, etc. et qui rend la vie plus
facile qu'auparavant pour un grand nombre de ménages. En effet, 21,3% de
ménages ont au moins une voiture en 2008, 95,4% disposent d'un
téléviseur en 2008 contre seulement 92,4% en 2005, 75,4% de
ménages ont une parabole en 2008 pour 55,4% en 2005, l'ordinateur existe
chez 11,8% de familles et l'Internet est utilisé par 11,5% de
ménages.
Si on analyse la pauvreté sous un angle plus large et pas
purement monétaire, on peut penser au vu des améliorations des
conditions de vie de la population que la pauvreté extrême est
presque inexistante en Tunisie, malgré que les statistiques de la Banque
Mondiale attestent un taux de pauvreté monétaire pour un seuil de
1,25 $ par jour de 0,5% et 3,01% pour un seuil de 2$ en 2000.
Concernant la répartition du revenu, on constate que
depuis 1990 les parts des pauvres et des riches restent inchangées mais
inégalitaires. En effet, la part des revenus détenus par les 10%
plus élevés est de 31,6% en 2008 alors que la part des revenus
des 20% les plus pauvres ne dépasse pas les 6%.
Tableau 36 : Mesure de la pauvreté selon la Banque
Mondiale :
|
1990
|
1995
|
2000
|
Pauvreté à 1,25 $ par jour (PPA) en %
|
1,37
|
1,33
|
0,5
|
Pauvreté à 2 $ par jour (PPA) en %
|
5,43
|
5,82
|
3,01
|
Parts des revenus détenus par les 10% moins
élevés
|
2,28
|
2,21
|
2,37
|
Parts des revenus détenus par les 10% plus
élevés
|
30,69
|
31,83
|
31,62
|
Parts des revenus des 20% les plus pauvres
|
5,86
|
5,6
|
5,93
|
Source : Banque Mondiale
Tableau 37 : Evolution du niveau de vie des ménages
en %
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
voiture
|
20,2
|
20,1
|
20,0
|
21,3
|
télévision
|
92,4
|
92,7
|
94,4
|
95,4
|
parabole
|
55,4
|
60,6
|
68,8
|
75,4
|
conditionneur
|
7,0
|
7,9
|
9,4
|
11,8
|
réfrigérateur
|
84,5
|
85,9
|
88,5
|
90 ,6
|
Four
|
58,0
|
58,0
|
61,5
|
64,0
|
Machine à laver
|
37,9
|
41,9
|
45,4
|
51,6
|
Téléphone fixe
|
34,4
|
32,1
|
30,7
|
27,4
|
Téléphone fixe
|
62,9
|
73,0
|
79,8
|
85,2
|
Ordinateur
|
7,2
|
7,9
|
9,6
|
11,8
|
Internet
|
8,2
|
9,6
|
10 ,1
|
11,5
|
Source : enquête consommation- budget 2005, INS.
Les dépenses moyennes annuelles par habitant sont plus
importantes en milieu urbain qu'en milieu rural (presque le double) ce qui
montre qu'il y ait toujours des inégalités en défaveur du
monde rural au niveau de la répartition des revenus.
Tableau 38 : Evolution des dépenses moyennes
annuelles par habitant en dinars selon le milieu :
milieu
|
1990
|
1995
|
2000
|
2005
|
Urbain
|
890
|
1209
|
1604
|
2171
|
Rural
|
460
|
581
|
864
|
1161
|
Ensemble
|
716
|
966
|
1329
|
1820
|
Source : enquête consommation- budget 2005, INS.
Graphique 17 : évolution des dépenses
moyennes annuelles par personne en Dinars
Les ménages consacrent une part moins importante au poste
alimentations passant de 40,0% en 1990 à 34,8% en 2005 en migrant vers
des dépenses de types `nobles' comme les
télécommunications (part passant de 0,5% en 1990 à 3,7% en
2008), l'hygiène et soins (part passant de 8,7% en 1990 à 10,3%
en 2008) et les transports (part passant de 7,7% en 1990 à 10,7% en
2008).
Ce changement d'habitude dénote une amélioration du
bien être social de la population en moyenne marquant un passage des
dépenses de base à une structure des dépenses
complémentaires.
Tableau 39 : Evolution de la structure des dépenses
en % (1990-2005) :
Type de dépenses
|
1990
|
1995
|
2000
|
2005
|
Alimentations
|
40,0
|
37,7
|
38,0
|
34,8
|
Logements
|
22,0
|
22,2
|
21,5
|
22,8
|
vêtements
|
10,2
|
11,8
|
11,1
|
8,8
|
Hygiènes et soins
|
8,7
|
9,6
|
10,0
|
10,3
|
Transports
|
7,7
|
7,8
|
8,6
|
10,7
|
Télécommunications
|
0,5
|
0,9
|
1,1
|
3,7
|
Education
|
2,3
|
2,7
|
2,9
|
2,8
|
Culture et loisirs
|
6,2
|
6,2
|
5,8
|
5,6
|
Autres
|
2,4
|
1,1
|
1,0
|
0,5
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100 ,0
|
Source : Enquête consommation- budget 2005, INS.
Graphique 18 : Structure des dépenses en
2005 :
Graphique 19 : Structure des dépenses en
1990 :
Le profil des dépenses entre les deux milieux atteste que
les ruraux consomment plus encore des produits de base que les urbains et
surtout en matière d'alimentation. Pour les autres postes sauf `'le
logement'' où les habitants des villes dépensent une part plus
importante de leur budget que les habitants du rural, on assiste à une
similitude de comportement.
Tableau 40 : Structure des dépenses moyennes
annuelles par habitant selon les types de dépenses et le milieu en
2005 :
Type de dépenses
|
Urbain
Dépenses en D.
|
%
|
Rural
Dépenses en D.
|
%
|
Alimentations
|
708
|
32,6
|
497
|
42,7
|
Logements
|
524
|
24,2
|
205
|
17,7
|
Vêtements
|
193
|
8,8
|
103
|
8,7
|
Hygiènes et soins
|
227
|
10,5
|
115
|
9,8
|
Transports
|
239
|
11,0
|
111
|
9,6
|
Télécommunications
|
84
|
3,9
|
34
|
3,0
|
Education
|
62
|
2,9
|
27
|
2,3
|
Culture et loisirs
|
124
|
5,6
|
63
|
5,6
|
Autres
|
10
|
0,5
|
7
|
0,6
|
Total
|
2171
|
100,0
|
1161
|
100,0
|
Source : enquête consommation- budget 2005, INS.
Graphique 20 : répartition des dépenses par
postes en milieu urbain en 2005
Graphique 21 : Répartition des dépenses par
poste en milieu rural en 2005
Selon la nouvelle méthodologie établie par l'INS en
2005 qui a remplacé l'ancien système de calcul de 1980
critiqué surtout par la Banque Mondiale (BM) car les résultats
montrent à l'époque que la pauvreté était
plutôt urbain et non rural ce qui s'avère par la suite une
hypothèse irréaliste (choix de l'échantillon, panier des
biens, année de base, etc.) , le seuil de pauvreté
monétaire est alors de 400 Dinars par an et par personne à
l'échelle nationale soit 1,095 Dinars environ par jour. Le seuil de
pauvreté est fixé pour les grandes villes à un niveau de
489 Dinars, pour les autres villes urbaines (429 Dinars) et les régions
rurales (378 Dinars). Ce qui donne une pauvreté plutôt rurale
(7,1%) contre 1,9% pour l'urbain.
Pour comparaison, selon le Rapport Annuel de la Banque Centrale
de Tunisie (BCT, 2008, p. 175), un Dollar Américain valait 1,32981
Dinars tunisiens en d'autres termes un Dinar s'échangeait contre 0,7519
Dollars Américains. Donc, le seuil journalier sera de 0,8233 Dollars
Américains inférieur au seuil de un Dollar
préconisé par la Banque Mondiale poussé
ultérieurement à 1,25 $, 1,5$ ou encore 2$.
De ce fait, pour le seuil de un $ Américain, le seuil
annuel par personne sera d'environ 485 Dinars ce qui fait augmenter le taux de
pauvreté d'un niveau supérieur à 3,8 % observé sans
dépasser 7,7%.
Pour le cas de 2$ Américains, le seuil sera de 760 Dinars
environ, Il sera donc supérieur à 11,5% et inférieur
à 19,5%.
La répartition des dépenses (de même pour le
revenu qui est corrélé positivement avec les dépenses)
est inégalitaire vu que 31% des mois favorisés partagent
seulement 11% des dépendes totales alors que 7,4% des plus riches
accaparent 27,1% du total des dépenses.
Tableau 41 : Répartition de la population selon la
tranche de dépenses en % :
Tranche de dépenses annuelles par personne en dinars
|
Nombre de personnes en milliers
|
% des personnes
|
% cumulé du nombre
|
% cumulé des dépenses
|
Moins de 400
|
367
|
3,8
|
3,8
|
0,7
|
400-585
|
777
|
7,7
|
11,5
|
2,8
|
585-955
|
1956
|
19,5
|
31,0
|
11,0
|
955-1510
|
2640
|
26,3
|
57,3
|
28,5
|
1510-2250
|
2038
|
20,3
|
77,6
|
49,0
|
2250-4000
|
1501
|
15,0
|
92,6
|
72,9
|
400 et plus
|
747
|
7,4
|
100,0
|
100,0
|
total
|
10035
|
100,0
|
-
|
-
|
Source : Enquête consommation- budget 2005, INS.
Graphique 22 : Répartition de la population par
tranche de dépenses en 2005
Source : Institut National de la Statistique
La pauvreté tend actuellement à dépasser la
vision purement monétaire (besoins essentiels de la vie) en
s'enrichissant davantage par les nouvelles notions de capacité de se
mêler dans la société et de s'intégrer activement et
positivement.
Les conditions de vie mesurées par les biens, le confort
matériel et sentimental jouent aussi d'une manière importante
dans la vie des mortels et leur manque constitue alors une pauvreté au
même titre que la pauvreté alimentaire.
La société avance et progresse et les besoins des
personnes aussi. Ce qui est actuellement non nécessaire, le deviendra
demain sans aucun doute ce qui affirme un glissement vers le haut du taux de
pauvreté. Rien n'est immuable, définitif et parfait.
Tableau 42 : taille des ménages et
équipements :
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Nombre de ménages (en milliers)
|
2185,8
|
2239,8
|
2291,0
|
2344,0
|
2415,0
|
Nombre moyen de personnes par ménage
|
4,53
|
4,47
|
4,41
|
4,35
|
4,28
|
Part des ménages ayant une voiture (%)
|
21,0
|
20,2
|
20,1
|
20,0
|
21,3
|
Pourcentage des ménages ayant le téléphone
fixe (%)
|
35,6
|
34,4
|
32,1
|
30,7
|
27,4
|
Pourcentage des ménages ayant un téléviseur
(%)
|
90,2
|
92,4
|
92,7
|
94,2
|
95,4
|
Source : Institut National de la Statistique
Les minima sociaux :
La création des minima sociaux a eu pour objectif
d'apporter des ressources à des personnes en état de
vulnérabilité:
- c'est le cas du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti
(SMIG) et du Salaire Minimum Agricole (SMAG) qui sont
réévalués chaque année et qui constituent une
référence pour plusieurs prestations;
- c'est le cas des personnes n'ayant pas cotisé
suffisamment pour pouvoir bénéficier des prestations de la part
des régimes de sécurité sociale et qui ont droit à
une allocation de vieillesse égale à 50% du SMIG (2400 heures par
an) ;
- la pension dans la sécurité sociale ne peut
être inférieure au Minimum Garanti (MG) qui est égal au
deux tiers du SMIG correspondant à une période d'activité
de 2400 heures par an.
La Tunisie ne dispose pas d'un système d'indemnisation
(allocation de chômage) pour les actifs demandeurs d'emploi. Il y a
seulement une indemnisation temporaire pour les travailleurs qui sont
licenciés pour des causes économique et technologique.
La CNSS offre également des salaires de remplacement pour
les travailleurs en congé de maladie du secteur privé et ce pour
une période donnée alors que dans le secteur public c'est
l'employeur qui s'en charge de payer le salaire en cas de maladie.
L'employé dépassant une période de six mois
sera mis en congé de maladie de longue durée pour un maximum de
cinq ans (plein salaire pour les trois premières années et demi
salaire pour les deux années restantes), s'il ne revient pas au travail
il sera mis en retraite pour cause d'invalidité.
Il est important de rappeler que les minima sociaux sont souvent
les derniers filets de sécurité, mais ils ne permettent pas un
niveau de vie qui favorise pleinement l'épanouissement de la personne en
lui offrant des conditions de vie convenable compte tenu d'un changement au
niveau des besoins essentiels dans la société, d'une vision plus
large de la notion de pauvreté intégrant d'autres
éléments dépassant le revenu et l'augmentation des
prix.
Aide aux salariés ayant perdu à titre
temporaire leur emploi :
L'aide est accordé par la CNSS aux salariés du
secteur non agricole ayant perdu leur emploi pour des raisons
indépendantes de leur volonté, sans bénéficier
d'une réparation et leur entreprise se trouvent en cessation
s'activité pour des raisons économiques ou technologiques ou en
fermeture inopinée.
De même, la CNSS prend en charge les indemnités et
les droits légaux dus aux travailleurs salariés
immatriculés à la caisse du régime des salariés non
agricoles (SNA) ayant perdu leur emploi dont l'entreprise est cessation de
paiement pour cause de faillite, fermeture définitive ou en état
de liquidation judiciaire en vertu d'une décision judiciaire.
Tableau 43 : Les minima sociaux :
SMIG mensuel (40 heures par semaine) en D.
|
194,827
|
200,721
|
207,828
|
217,880
|
SMIG mensuel (48 heures par semaine) en D.
|
224,224
|
231,296
|
239,824
|
251,888
|
SMAG journaliers en D.
|
6,909
|
7,129
|
7,379
|
7,749
|
Source : Institut National de la Statistique(INS),2008,
www.ins.nat.tn)
Selon FELTESSE, P. (2009), Sans l'existence du système
de sécurité sociale, un grand nombre de personnes ne pourraient
pas constituer de l'épargne par manque de prévoyance ou de payer
une couverture maladie pour se soigner convenablement et au moment des risques
se trouvent dans une obligation de s'endetter ou de recourir à
l'assistance publique et à la charité.
L'objectif premier da la sécurité sociale est de
compenser le risque et d'éviter de tomber dans la pauvreté et la
précarité dans les moments difficiles de la vie d'un grand nombre
de travailleurs et leur famille à travers un système de
solidarité entre les malades et les biens portants et les basses et les
hautes échelles du salariat.
La sécurité sociale a pour
fonction :
-d'assurer les travailleurs et leur famille contre certains
risques occasionnant une perte de salaire comme le chômage,
l'incapacité de travailler, le décès, etc.
-d'octroyer des indemnités permettant de prendre un
congé en cas de maternité, maladie, etc.
-de verser une pension de retraite, de veuvage ou d'orphelin en
cas de vieillissement et du décès.
-de rembourser des frais de soins ou de couvrir les
dépenses de soins des actifs et de leurs membres de familles.
-de contribuer en partie au financement de certaines charges
scolaires à l'égard des allocations familiales.
-de contribuer à la politique sociale du gouvernement en
finançant certains projets sociaux comme les familles
nécessiteuses, les handicapés et les personnes âgées
sans soutien de familial ou d'accorder des crédits aux affiliés
ou encore de financer directement le budget de la santé publique.
C'est grâce à un financement solidaire que la
sécurité sociale couvre les différents risques encourus
par les travailleurs, de ce fait, elle joue un rôle préventif de
la pauvreté tandis que l'assistance sociale reste une opération
résiduelle.
Il est alors essentiel que le seul remède efficace dans
une telle situation c'est d'améliorer la couverture sociale pour
atteindre l'ensemble des actifs occupés, d'encourager les programmes
incitant à la création de l'emploi décent et permanent car
l'emploi constitue la meilleure solution à la pauvreté, à
la réduction des inégalités et la marginalisation.
L'aide sociale ira alors pour ceux qui ne peuvent pas travailler
comme les handicapés, les invalides et les personnes âgées
sans soutien familial.
Le grand handicap pour à court et à moyen terme
pour la Tunisie c'est le chômage des jeunes qui devient
préoccupant avec le chômage des diplômés de
l'enseignement supérieur (19%).
L'aide temporaire pour cette catégorie de chômeurs
de luxe et les programmes d'insertion à la vie professionnelle qui
semble inefficace en partie puisque le taux de chômage reste encore
élevé (14,2%) et le taux d'insérés reste en
deçà des souhaits, laisse penser à créer une caisse
de chômage à l'instar des pays développés.
Le plus étonnant et paradoxal c'est que la croissance
économique enregistre des taux élevés pour une longue
période ce qui suppose un grand volume d'emplois crées et un taux
de chômage plus faible.
Il faut peut-être analyser de près la
répartition sectorielle des investissements ou l'inadéquation
entre la formation diplômante ou professionnelle sur le marché du
travail pour pouvoir localiser le mal et ceci n'entre pas dans le cadre de
cette étude.
3. La protection sociale et la lutte contre
l'analphabétisme
L'éducation a été depuis toujours au coeur
de la politique sociale du pays occupant une place de choix dans tous les plans
de développement et la part du budget de l'Etat consacrée
à cette fin en témoigne l'importance.
Depuis 1991, la scolarité des enfants des deux sexes est
désormais obligatoire jusqu'à l'âge de 14 ans. Les parents
sont exposés à des sanctions s'ils privent leurs enfants de ce
droit.
Ces réformes ont permis de réduire sensiblement les
taux d'analphabétisme des adultes alors que la scolarisation des enfants
à l'âge de 6 ans est d'environ 100%.
Tableau 44 : Taux de scolarisation par genre à
l'âge de 6 ans :
Année
|
2004-2005
|
2005-2006
|
2006-2007
|
2007-2008
|
2008-2009
|
Masculin
|
99,0
|
98,9
|
99,0
|
99,1
|
99,2
|
Féminin
|
99,0
|
99,0
|
99,0
|
99,1
|
99,2
|
Ensemble
|
99,0
|
99,0
|
99,0
|
99,1
|
99,2
|
Source : Ministère de l'Education et de la
Formation
Tableau 45 : Taux de scolarisation par genre (%) 6-11
ans :
Année
|
2004-2005
|
2005-2006
|
2006-2007
|
2007-2008
|
2008-2009
|
Masculin
|
96,9
|
97,0
|
97,3
|
97,3
|
97,4
|
Féminin
|
97,0
|
97,1
|
97,4
|
97,4
|
98,0
|
Ensemble
|
96,9
|
97,1
|
97,3
|
97,4
|
97,7
|
Source : Ministère de l'Education et de la
Formation
La présence des filles est d'égale importance dans
tous les niveaux de scolarité et même supérieure surtout
pour l'enseignement universitaire avec un taux de 59,5% en 2008. Mais c'est
paradoxal que les femmes sont plus touchées par l'analphabétisme
(30,8% contre 13,6% pour le sexe masculin) compte tenu du taux
élevé des analphabètes d'âges avancées.
Tableau 46 : Evolution des taux d'analphabétisme pour
la tranche d'âge 15 ans et plus selon le sexe en % :
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Masculin
|
15,7
|
14,7
|
14,0
|
13,6
|
Féminin
|
33,2
|
31,9
|
31,5
|
30,8
|
Ensemble
|
24,5
|
23,4
|
22,8
|
22,3
|
Source : Enquête population emploi 2008, INS.
Graphique 23 : Evolution du taux d'analphabétisme
selon le sexe en % :
Tableau 47 : Evolution du taux d'analphabétisme selon
les tranches d'âge en % :
Tranche d'âge
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
10-14 ans
|
2,3
|
1,8
|
1,4
|
1,4
|
1,3
|
15-19
|
4,4
|
3,3
|
2,6
|
2,7
|
2,2
|
20-29
|
8,8
|
7,1
|
6,2
|
6,1
|
5,4
|
30-39
|
19,7
|
17,3
|
15,9
|
15,1
|
13,9
|
40-49
|
26,8
|
25,1
|
24,6
|
24,1
|
24,0
|
50-59
|
45,3
|
42,8
|
40,7
|
39,1
|
37,3
|
60-69
|
71,3
|
71,9
|
68,8
|
65,8
|
64,9
|
70 et plus
|
83,1
|
86,2
|
84,7
|
82,1
|
82,6
|
Source : Enquête population emploi 2008, INS.
Graphique 24: taux d'analphabétisme par tranche
d'âge en 2008 :
Le taux d'analphabétisme augmente avec l'âge, il est
de 1,3 % pour la tranche 10-14 compte tenu d'une scolarisation massive et de
82,6% pour les personnes âgées de 70 ans et plus venues au monde
avant l'indépendance du pays.
Le gouvernement conscient d'un analphabétisme
élevé chez les adultes âgés, a mis en place un
programme d'éducation pour cette catégorie pour l'extraire de
l'ignorance et de la marginalisation sociale.
Tableau 48 : Parts des dépenses de l'éducation
en % du PIB et du Budget de l'Etat :
|
2004-2005
|
2005-2006
|
2006-2007
|
2007-2008
|
2008-2009
|
Parts des dépenses de l'éducation par rapport au
budget de l'Etat en %
|
21,0
|
21,4
|
21,3
|
20,5
|
19,2
|
Parts des dépenses de l'éducation par rapport aux
PIB en %
|
5,1
|
5,2
|
5,1
|
5,0
|
4,8
|
Source : Ministère de l'Education et de la Formation.
Concernant l'enseignement supérieur, la part des
dépenses en % du budget de l'Etat avoisine 7% chaque année et le
nombre d'étudiants monte rapidement à environ 350 000 (dont
59,5% des filles) pour l'année universitaire 2008-2009.
Tableau 49 : effectif des étudiants et parts des
dépenses de l'enseignement supérieur en % du PIB et du Budget de
l'Etat
|
2004-2005
|
2005-2006
|
2006-2007
|
2007-2008
|
2008-2009
|
Effectif global d'étudiants
|
311 569
|
321 838
|
326 185
|
335 649
|
349 142
|
Part des filles (%)
|
57,2
|
58,1
|
59,0
|
59,1
|
59,5
|
Parts des dépenses de l'enseignement supérieur par
rapport au budget de l'Etat en %
|
7,3
|
7,0
|
7,2
|
6,5
|
6,7
|
Parts des dépenses de l'enseignement supérieur /
PIB en %
|
1,8
|
1,7
|
1,7
|
1,6
|
1,7
|
Source : Ministère de l'Enseignement Supérieur, de
la Recherche Scientifique et de la technologie.
4. La protection sociale et l'égalité des
sexes
La constitution Tunisienne ne contient aucune discrimination en
défaveur de la femme et toutes les lois d'ordre économique et
social traitent au même pied d'égalité les deux sexes.
Le Code du Statut Personnel (CSP) promulgué en 3
août 1956, fut une révolution dans le camp des femmes en leur
donnant pratiquement toutes les garanties pour des meilleures conditions
d'existence et de participation active dans la société.
Ce code a accordé plusieurs avantages à la femme et
à la famille dont notamment :
-L'abolition de la polygamie et de la
répudiation ;
-Le divorce ne peut se faire qu'à partir d'un
jugement ;
-Fixation de l'âge minimum de mariage (17 ans pour la femme
et 20 ans pour l'homme) ;
-Violence conjugale réprimée ;
-Majorité à 20 ans comme l'homme.
Pour venir en aide de la femme divorcée et ses enfants
à charge en cas du refus ou d'incapacité du conjoint de payer la
pension alimentaire, un fonds a été crée en ce sens.
De même, le Code du Travail du 30 avril 1966,
prévoit l'égalité entre les deux sexes en matière
de rémunération en stipulation des faveurs pour la femme comme le
congé de maternité, le travail à mi-temps.
La législation relative à la sécurité
sociale ne met aucune discrimination entre les sexes et le
bénéfice des prestations revient aux seules conditions
d'affiliation et de revenu.
Les filles ont même dépassé les
garçons dans les différents échelons de scolarité
et surtout dans l'enseignement du supérieur.
Tableau 50 : Nombre de diplômés par
genre :
Nombre de diplômés par genre
|
Année
|
2004-2005
|
2005-2006
|
2006-2007
|
2007-2008
|
Masculin
|
21 568
|
23 207
|
22 938
|
23 475
|
Féminin
|
28 243
|
33 352
|
35 660
|
37 138
|
Ensemble
|
49 811
|
56 559
|
58 598
|
60 613
|
Source : Ministère de l'Enseignement
Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la technologie.
Mais dans les faits, la concrétisation venait
progressivement avec l'éducation qui sera
généralisée aux deux sexes en 1958 et l'entrée dans
le monde du travail.
Même après tant d'années
d'émancipation, la femme tunisienne se trouve encore de loin
derrière l'homme surtout au niveau de l'emploi. Elle ne
représente que 25,5% des actifs occupés en 2008 (69,1% pour les
hommes), touchée plus par le spectre du chômage avec un taux
18,6% contre 12,6% pour les hommes et un taux de 32,2% de chômage des
diplômées du supérieur (les hommes présentent
seulement 14,6%).
Tableau 51 : Taux d'activité selon le sexe
(%) :
Taux d'activité selon le sexe (%)
|
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
|
Masculin
|
67,8
|
68,6
|
68,5
|
68,8
|
69,1
|
69,6
|
|
Féminin
|
24,2
|
24,4
|
25,0
|
25,3
|
25,5
|
25,4
|
|
Ensemble
|
45,8
|
46,3
|
46,6
|
46,8
|
47,1
|
47,3
|
|
Source : Institut National de la Statistique (INS)
Tableau 52 : Evolution du taux d'occupation selon le sexe
en% :
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Masculin
|
68,6
|
68,5
|
68,8
|
69,1
|
Féminin
|
24,4
|
25,0
|
25,3
|
25,5
|
Ensemble
|
46,3
|
46,6
|
46,8
|
47,1
|
Source : Enquête population emploi, INS.
Tableau 53 : Evolution du taux de chômage selon le
sexe en % :
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Masculin
|
13,1
|
13,2
|
12,8
|
12,6
|
Féminin
|
17,3
|
17,3
|
17,8
|
18,6
|
Ensemble
|
14,2
|
14,3
|
14,1
|
14,2
|
Source : Enquête population emploi, INS.
Tableau 54 : Evolution du taux de chômage des
diplômés du supérieur par sexe en % :
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Masculin
|
10,9
|
11,7
|
13,3
|
14,6
|
Féminin
|
22,5
|
26,5
|
28,4
|
32,2
|
Ensemble
|
15,3
|
17,5
|
19,3
|
22,0
|
Source : Enquête population emploi, INS, 2008.
Graphique 25 : Taux de chômage des
diplômés du supérieur
La participation de la femme dans la vie publique, politique et
professionnelle devient un réalité dans la société
tunisienne comme le montre le tableau ci-contre et ce grâce à
l'émancipation du sexe féminin depuis le début de
l'indépendance, aux programmes de planning familial, à une
scolarisation égalitaire, à l'entrée de la femme dans le
monde du travail et une législation basée sur la
citoyenneté.
Tableau 55 : Participation de la femme dans la vie publique,
politique et professionnelle :
La femme dans la vie professionnelle :
-72 pc dans le secteur pharmaceutique - 50 pc dans la
recherche scientifique - 48 pc dans l'enseignement secondaire - 46,9 pc
dans l'enseignement primaire - 42 pc dans les professions
médicales - 40 pc dans l'enseignement supérieur - 31 pc
dans le barreau - 29 dans la magistrature - 44 pc dans le secteur du
journalisme - 26,4 pc dans les industries manufacturières - 21 pc
dans la fonction publique - 16,7 pc dans le secteur de l'agriculture et de
la pêche - 37 pc dans le secteur des services - La femme
représente 27,1 pc de la population active - La Tunisie compte
quelque 18 mille femmes d'affaires.
|
La femme dans la vie publique et politique
: - 42 pc des adhérents des organisations et
associations - 20 pc des cadres dirigeants des associations - 22,7 pc des
membres de la chambre des députés - 15,2 pc des membres de la
chambre des conseillers - 24 pc dans le corps diplomatique - Le
gouvernement compte 7 femmes (deux ministres et 5 secrétaires d'Etat) en
2008 - 12 pc des membres des cabinets ministériels - une femme
gouverneur depuis 2004 - 25 pc des membres du conseil constitutionnel -
20 pc des membres du conseil économique et social - 13,3 pc des
membres du conseil supérieur de la magistrature - 6,6 pc des membres
du conseil supérieur de la communication - 37,9 pc des membres du
comité central du RCD (depuis le congrès du défi) - 32
pc des membres des conseils régionaux des gouvernorats - 27,4 pc des
membres des conseils municipaux.
|
Source : African Manager, août 2008
5. La protection sociale et la réduction de la
mortalité des enfants en bas âge
La mortalité des enfants en bas âge et
spécialement ceux de moins de cinq ans a chuté de 187
décès pour 1000 naissances en 1970 à 21%o en 2008 ce
atteste le progrès en matière de soins de santé et de
couverture sociale. Les tableaux ci-dessous montrent les sauts qualitatifs
(densité médicale, ressources humaines et infrastructures) et
quantitatifs (parts des dépenses de santé).
Tableau 56 : Evolution du taux de mortalité des
enfants de moins de cinq ans pour 1000 naissances:
1970
|
1990
|
2000
|
2008
|
187
|
50
|
27
|
21
|
Source : UNICEF :
www.unicef.org
Graphique 26 : Evolution du taux de mortalité des
enfants de moins de 5 ans
On assiste à la disponibilité des hôpitaux
(circonscription, régionaux et universitaires) dans tous les chefs lieux
du pays. Les centres de santé de base se trouvent en grand nombre dans
le monde rural auprès des agglomérations et des petites
localités pour être à proximité de la population.
Le secteur privé à travers la médecine
ambulatoire de libre pratique et d'hospitalisation
(polycliniques) vient pour compléter le système sanitaire en
place et inciter une concurrence longtemps absente quoique les tarifs sont
parfois exorbitants pou un salarié moyen. La CNAM aujourd'hui et les
autres caisses avant 2007, ont conclu avec le secteur privé plusieurs
conventions avec des tarifs préférentiels pour le compte de ses
adhérents.
Tableau 57 : Evolution des institutions
médicales :
Années
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Nombre d'hôpitaux
|
169
|
171
|
172
|
172
|
174
|
Nombre de centre de santé de base
|
2 067
|
2 074
|
2 076
|
2 079
|
2 083
|
Nombre de lits actifs
|
17 486
|
17 629
|
17 978
|
17 998
|
18 771
|
Source : Ministère de la Santé Publique.
La part consacrée pour la santé représente
environ 7% du budget de l'Etat et 2% du PIB comme le montre le tableau
suivant :
Tableau 58 : Evolution des parts des dépenses
publiques de santé en % du PIB et du budget de l'Etat :
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Parts des dépenses publiques de santé par rapport
au budget de l'Etat en %
|
7,6
|
7,5
|
7,1
|
6,8
|
6,5
|
Parts des dépenses publiques de santé par rapport
au PIB en %
|
1,8
|
1,8
|
1,8
|
1,8
|
1,6
|
Source : Ministère de la Santé Publique.
La densité médicale a beaucoup évolué
grâce à la formation de plus en plus de médecins dans
toutes les spécialités ainsi que de paramédicaux (aides
soignants, infirmiers et infirmiers spécialisés) et ce à
un rythme plus élevé que celui de population. On assiste
maintenant à 865 habitants pou un médecin, 4490 habitants pour un
dentiste, etc. Cette situation est de nature à prodiguer les soins
nécessaires dans de meilleures conditions possibles et
d'améliorer ainsi l'état de santé de la population.
Tableau 59 : Evolution de la densité
médicale
Années
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Nombre d'habitants pour 1 médecin
|
1 013
|
1 036
|
994
|
968
|
865
|
Nombre d'habitants pour 1 dentiste
|
5 258
|
5 422
|
5 450
|
5 447
|
4 490
|
Nombre d'habitants pour 1 pharmacien
|
4 800
|
4 745
|
4 490
|
5 020
|
3 386
|
Nombre d'habitants pour 1 paramédical
|
336
|
338
|
328
|
319
|
252
|
Source : Ministère de la Santé Publique.
La vaccination des enfants en bas âge contre la rougeole
et les autres maladies contagieuses et épidémiologiques a
atteint depuis plusieurs années un taux très élevé
dépassant les 98%.
6. La protection sociale et la santé maternelle
La réduction de la mortalité maternelle a fait
l'objet en Tunisie d'un engagement politique prononcé figurant parmi les
priorités des deux derniers programmes présidentiels. En 1990, le
programme national de périnatalité est mis en place. L'objectif
principal est de réduire la mortalité et la morbidité
maternelle et périnatale ainsi que le handicap lié à une
pathologie de la grossesse.
Au début, ce programme est axé essentiellement sur
la surveillance prénatale de l'accouchement, la surveillance post-natale
avec la prise en charge du nouveau-né et la planification des naissances
ainsi que la prénuptialité, ce programme s'est, au fur et
à mesure, développé pour intégrer de nouvelles
composantes dont la standardisation de la prise en charge périnatale au
premier niveau de soins, basée sur une approche fondée sur la
notion de risque.
Ce programme a également intégré de nouveaux
axes dont le développement des compétences du personnel et de
l'infrastructure de prise en charge (intégration des activités
périnatales et de planning familial dans les centres de santé de
base et les centres de protection maternelle et infantile), l'éducation
sanitaire (promouvoir la prise en charge périnatale par la
sensibilisation), ainsi que l'évaluation et le suivi. C'est cette
dernière composante qui permet de suivre et de contrôler de
près l'évolution et les causes de la mortalité maternelle
en Tunisie pour ensuite prendre les mesures nécessaires.
Une enquête réalisée en 1994 sur la
mortalité maternelle a, ainsi, montré qu'il existe une
différence de ratio entre l'Est et l'Ouest avec une mortalité
maternelle qui s'élève respectivement à 51,6 pour 100
mille naissances à l'Est et 99,4 pour 100 mille naissances à
l'Ouest. L'hémorragie est la première cause responsable de la
mortalité maternelle en Tunisie et dans le monde, suivie des
hypertensions gravidiques et des troubles circulatoires.
Ces mesures mises en place ont contribué à une
amélioration des indicateurs de couverture, se traduisant par une
réduction de la mortalité maternelle qui est passée de
68.9 pour 100 mille naissances en 1994 à 35 pour 100 mille actuellement.
Le rapport d'activité de la Direction des Soins de
Santé de Base relevant du Ministère de la Santé Publique
de l'année 2001 montre que :
- 83,6% des femmes ont accouché dans les maternités
publiques;
-70% des femmes ont effectué au moins une consultation
prénatale dans les structures publiques de santé et 42,6% ont
effectué au moins quatre Consultations ;
-64,1% des femmes ont effectué au moins une consultation
post-natale dans les structures publiques de santé.
Ces acquis en matière de santé périnatale et
de prévalence contraceptive n'ont pas manqué de faire baisser la
mortalité maternelle et de réduire l'indice synthétique de
fécondité.
La santé de la mère et de l'enfant s'est
considérablement améliorée, mais des
disparités régionales persistent. La mise en
oeuvre de programmes nationaux de santé maternelle et infantile dans le
cadre des soins de santé de base (SSB) a conduit à une
amélioration générale des taux de couverture en termes de
vaccination, de consultation pré et post natale et d'accouchements
assistés pays. La Mortalité maternelle et périnatale,
l'anémie de la femme et de l'enfant et les diarrhées et
infections respiratoires aiguës chez les moins de 5 ans persistent encore
à des taux plus élevés en milieu rural ou
périurbain défavorisé, et dans les régions de
l'Ouest et du Sud.
La Tunisie a adopté peu après son
indépendance en 1956 une politique unique dans le monde arabe visant
à limiter les naissances dans le cadre du programme du planning familial
qui a pu maitrisé le rythme des naissances (l'indice de
fécondité est de 2,06 en 2008 contre 3,38 en 1990) en aidant la
femme de s'émanciper davantage et d'améliorer sa santé
ainsi que la santé de ses enfants.
Tableau 60 : Taux de prévalence en % de
l'utilisation des méthodes contraceptives:
|
1998
|
1994
|
2001
|
2006
|
Taux de prévalence* en %
|
60,2
|
63,0
|
59,7
|
49,8
|
Source : Office Nationale de la Famille et de la Population
(ONFP)
*le taux de prévalence est le taux du nombre de femmes
âgées de 15 à 49 ans utilisatrices d'une méthode de
contraception moderne ou naturelle.
Tableau 61 : Moyens de contraception utilisés par les
femmes :
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Dispositif intra-utérin (nouvelles
acceptantes)
|
73557
|
67155
|
66834
|
61870
|
61534
|
Pilules (nouvelles acceptantes)
|
379961
|
415848
|
433550
|
444036
|
474024
|
Ligature des trompes
|
2876
|
2056
|
1619
|
1116
|
701
|
Condoms (nouvelles acceptantes)
|
54722
|
55406
|
54808
|
56163
|
61586
|
Nombre de consultations prénatales
|
513039
|
509752
|
530554
|
558302
|
589446
|
Nombre de consultations postnatales
|
108427
|
116802
|
108155
|
108305
|
111244
|
Source : Office National de la Famille et de Population
(ONFP)
Les causes de la mortalité maternelle sont liées
à des complications à la suite d'une grossesse ou d'un
accouchement. Les principales causes recensées sont, par ordre
décroissant, l'hémorragie, la septicémie et les infections
(incluant le VIH), les troubles hypertensifs, les complications liées
à un avortement et la dystocie.
7. La protection sociale et la lutte contre le SIDA et les
autres maladies graves
La prévalence du VIH est encore faible inférieur
à 0,1% et les soins sont actuellement pris en charge par l'Etat. La
sécurité transfusionnelle est effective depuis décembre
1997. La trithérapie est généralisée et gratuite
depuis décembre 2000. La qualité et l'espérance de vie des
malades se sont beaucoup améliorées. La Caisse de compensation
maintient le prix des préservatifs à un niveau bas et les ONG
actives dans le domaine sont subventionnées par l'État.
En Tunisie, les premiers cas de sida ont été
découverts en 1985. Depuis, 1 299 cas d'infection ont été
enregistrés : 863 personnes ont développé la maladie
et 436 en sont mortes. En l'absence d'un dépistage anonyme et gratuit,
ces chiffres sont probablement inférieurs à la
réalité.
Pour avoir une estimation plus réaliste, les experts les
multiplient par trois. Il y aurait donc, selon eux, entre 2 500 et 3 000 cas.
La population à risque est située dans la tranche d'âge
25-40 ans. Quant aux modes de transmission, ils sont, par ordre
décroissant, les relations sexuelles (41 %, dont 36 %
hétérosexuelles et 5 % homosexuelles), l'utilisation de
drogues injectables (29 %), la transfusion sanguine (9 %), la
transmission de la mère à l'enfant (5 %) et 16 % des
cas sont dus à des facteurs inconnus.
Bien qu'éliminé depuis 1979, le paludisme reste
d'actualité en Tunisie à cause de la persistance de
l'anophélisme et la coexistence d'un réservoir potentiel de
plasmodies importés. De 1999 à 2006, 98 cas importés de
paludisme ont été diagnostiqués à l'Institut
Pasteur de Tunis avec 24,5% de tunisiens et 75,5% d'étrangers d'origine
principalement africaine sub-saharienne dans 96,5% des cas.
Tableau 62 : Incidence de tuberculose (pour 100 000
habitants) :
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
24,01
|
22,50
|
21,44
|
22,00
|
22,00
|
22,63
|
22,89
|
24,18
|
23,85
|
Source : Banque mondiale
Selon les données de la Banque Mondiale ci-dessus, il
reste encore des cas de tuberculose dont l'incidence est faible (24 cas par
année sur une population de 100 000 habitants) ce qui montre une
maîtrise de cette maladie par les autorités sanitaires du pays.
8. La protection sociale et l'environnement durable
Le développement économique et social est toujours
accompagné par des nuisances au niveau de la dégradation de
l'environnement résultant de l'activité industrielle, de l'eau
usée, des déchets solides et de la pollution ce qui a un impact
négatif sur la santé de la population et les conditions de vie
en général.
La Tunisie consciente de ce problème depuis longtemps, a
mis en place tout un système de protection de l'environnement performant
axé sur la prévention, la participation et le volontariat afin de
réaliser en parallèle une croissance économique soutenue
et un environnement durable.
Cette politique est développée autours d'axes
d'interventions dont notamment :
-l'amélioration de la qualité de vie :
* Programme national des Parcs Urbains (PNPU) avec la
création de 100 parcs mis en place et lancé depuis 1986.
*Programme de création et d'évaluation des espaces
verts
Tableau 63 : Ratio d'espace verte par habitant
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Ratio m2/hab.
|
5,3
|
6,2
|
7,0
|
7,4
|
8,1
|
9
|
9,9
|
10,5
|
11,5
|
12 ,3
|
Source : Ministère de l'environnement et du
développement durable.
* Assainissement
* dépollution industrielle
- la préservation des ressources naturelles :
* lutte contre la désertification
* etc.
Le développement durable a été introduite
à travers l'encouragement des approches sectorielles
d'intégration de dans le développement ont été
introduits dans le cadre du programme d'action national de l'environnement et
du développement (Agenda 21 National) élaboré depuis 1996.
Une partie des actions proposées par ce programme est inscrite et mise
en oeuvre dans le cadre du 9ième plan de développement
économique et social (1997-2001).Le 10ième plan (
2002-2006) avait consacré son chapitre V au développement durable
visant :
-une meilleure cohésion entre les besoins du
développement et l'aménagement du territoire ;
- une protection effective des ressources naturelles et une lutte
efficace contre la désertification ;
-une lutte ciblée contre les pollutions pour
améliorer la qualité de la vie ;
- une meilleure participation du domaine de l'environnement au
développement économique et social au niveau national et local
(d'après
www.environnement.nat.tn).
Le taux de branchement de l'eau potable à l'échelle
nationale a passé de 70,1% en 1994, il est en 2008 de 85,1%. Le milieu
urbain bénéfice plus d'attention avec un taux de 98,7% alors que
le milieu rural est à un peu plus de 50% vu la dispersion des
logements.
Tableau 64 : Evolution du taux de branchement des
ménages en eau potable par milieu en %
Milieu
|
1994
|
2004
|
2006
|
2007
|
2008
|
Urbain
|
95,3
|
97,9
|
98,4
|
98,6
|
98,7
|
Rural
|
25,1
|
52,0
|
53,4
|
53,8
|
54,5
|
Ensemble
|
70,1
|
83,3
|
84,4
|
84,7
|
85,1
|
Source : Rapport annuel sur les indicateurs
d'infrastructure, INS, 2008.
Graphique 27 : taux de branchement en eau potable par milieu en
%
Le taux de branchement s'est amélioré en passant de
78,3% en 2004 à 82,4% en 2008. Le monde rural ne dispose pas de cette
prestation malgré qu'il existe des agglomérations dans beaucoup
de régions.
Tableau 65 : Evolution du taux de branchement des
ménages au réseau d'assainissement en %
1994
|
2004
|
2006
|
2007
|
2008
|
59,9
|
78,3
|
80,9
|
81,6
|
82,4
|
Source : Rapport annuel sur les indicateurs
d'infrastructure, INS, 2008.
Le taux de branchement au courant électrique a atteint
presque 100% ans les deux milieux et c'est une avancée spectaculaire
surtout dans le monde rural où le taux passait de 66,3% en 1994 à
99,4% en 2008.
Tableau 66 : Evolution du taux de branchement des
ménages en courant électrique selon le milieu en %
milieu
|
1994
|
2004
|
2006
|
2007
|
2008
|
Urbain
|
98,3
|
99,7
|
99,7
|
99,7
|
99,7
|
Rural
|
66,3
|
97,3
|
98,5
|
98,6
|
98,8
|
Ensemble
|
86,6
|
99,0
|
99,4
|
99,4
|
99,4
|
Source : Rapport annuel sur les indicateurs
d'infrastructure, INS, 2008.
Graphique 28 : taux de branchement en
électricité par milieu en %
De même, l'infrastructure de base comme les routes, les
pistes, les équipements collectifs, etc. ont un impact positif sur la
réduction de la pauvreté. ALI, I. et PERNIA, M. (2003) montre que
les infrastructures sont bien à l'avant-garde de la lutte contre la
pauvreté, en particulier en milieu rural.
En effet, l'infrastructure peut avoir un impact indirect sur la
pauvreté de plusieurs manières :
-étendre les marchés locaux et nationaux à
un grand nombre de personnes ;
-élargissement du spectre des opportunités
économiques et par conséquent la création des sources de
revenus ;
-réduction de la vulnérabilité des
populations aux crises par la possibilité d'accès aux
différentes prestations et services de base ;
-amélioration significative de la productivité
agricole.
9. La protection sociale et le développement
partagé
La Tunisie s'est employée à s'intégrer
activement dans l'économie mondiale nouant des accords bilatéraux
avec les pays et les organisations régionales et internationales comme
l'Organisation Mondiale de Commerce (OMC) en 1995, le General Agreement of
Tariffs and Trade (GATT) en 1990 et l'Union Européenne (l'accord des
zones de libre échange en 1995). Cette ouverture sur le monde
extérieur s'est illustrée par le niveau réalisé en
2008 par les exportations (61,0% du PIB) , les importations (64,6% du PIB) et
le flux des Investissements Directs Etrangers. Le nombre d'entreprises à
participation étrangère est actuellement de l'ordre de 2800
contre environ 400 entreprises en 1986.
La Tunisie comme les autres pays en voie de développement,
a besoin d'aide, d'Investissement Direct Etranger (IDE), et des emprunts pour
pouvoir financer les projets économique et social car l'épargne
intérieure et les ressources propres ne peuvent seules répondre
aux besoins grandissants de l'économie nationale.
En effet, les IDE et les prêts internationaux et surtout
les aides vont soit directement pour financer des projets sociaux comme la
construction des écoles, des universités, des hôpitaux, des
pistes agricoles ou sous formes d'équipements collectifs soit de
financer des projets créateurs d'emplois et de sources de revenus afin
de lutter contre le chômage et par conséquent réduire en
tant soit peu la pauvreté.
Les résultats de l'enquête consommation budget de
2005, montrent que le plus grand nombre de pauvres appartient à la
catégorie de chômeurs à concurrence de 17,4%.
Tableau 67 : IDE, commerce extérieur et
dette :
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
IDE et participation en MD
|
1091,1
|
4565,3
|
2162,4
|
3602,2
|
Exportation en % du PIB
|
49,6
|
50,8
|
55,8
|
61,0
|
Importation en % du PIB
|
50,2
|
53,1
|
58,0
|
64,6
|
Dette extérieure en MD
|
20373
|
19683
|
19728
|
19924
|
Dette en % du PNBD
|
54,6
|
47,4
|
43,4
|
39,2
|
Service de la dette en % des recettes courantes
|
12,7
|
16,4
|
11,7
|
7,8
|
Source : Ministère du développement et de
coopération internationale.
L'intervention du Fonds Monétaire International (FMI) et
de la Banque Mondiale (BM) consiste en le report des échéances
des dettes extérieures et l'appui des plans d'ajustement structurel.
Le rééchelonnement de la dette en cas de
difficulté de paiement des pays débiteurs se résume en
l'obtention des délais supplémentaires pour le remboursement des
emprunts tout en continuant à payer les intérêts au lieu
d'alléger les conditions draconiennes même en partie surtout pour
les pays pauvres et qui ne pourraient honorer leur engagement.
Cette politique de la part des institutions internationales ne
fait que retarder la crise et d'endurer la pauvreté à long terme.
L'origine de la pauvreté pourrait se trouver dans l'échange
inégal à l'échelle mondiale accentué par une
mondialisation rampante et des crises non maitrisables entre un centre riche
et prospère et une périphérie de plus en plus en retard et
défavorisé par manque de moyens, une mauvaise gouvernance et une
dette contraignante.
Les prêts accordés par ces institutions ainsi que
les aides publiques au développement sont souvent conditionnés
par l'adoption d'une certaine politique d'ajustement économique et
d'intégration au capitalisme international ce qui peut empirer les
problèmes et engendrer des crises internes de tout genre.
Tableau 68 : Aide publique de développement nette
reçue (en % du RNB) :
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
1,19
|
1,97
|
1,34
|
1,25
|
1,31
|
1,33
|
1,46
|
0,96
|
1,7
|
Source : Banque Mondiale.
L'Aide Publique au Développement (APD) joue en effet un
rôle important, en cas de bonne gouvernance, à financer les
projets sociaux et compléter le manque en sources de financement du
développement et surtout pour les pays qui ne sont pas en mesure de
d'attirer des Investissements Directs Etrangers (IDE).
L'APD peut être alors un moyen efficace d'améliorer
les conditions de vie de la population, de promouvoir davantage la croissance
économique et d'appuyer le développement les secteurs vitaux tels
que l'éducation, la santé et l'infrastructure publique.
Dollar et Kraay (2000) ont démontré
économétriquement que les Investissements Directs Etrangers (IDE)
stimulent une croissance pro-pauvres. Une croissance est pro-pauvres lorsque
les pauvres bénéficient plus que les autres catégories des
fruits de la croissance économique.
Pour d'autres auteurs et théoriciens la croissance seule
n'est pas suffisante pour réduire la pauvreté et même pour
certains elle s'accompagne par une augmentation de celle-ci. Par contre la
récession économique aggrave davantage la pauvreté.
Selon KLEIN, AARON et HADJIMICHAEL (2001), `'les IDE ne peuvent
participer à la réduction de la pauvreté sans conjugaison
avec des politiques publiques efficaces et sans l'existence d'un stock de
capital humain suffisant.
WINTER (2002) démontre que sur le long terme,''
l'ouverture aux échanges contribue à la réduction de la
pauvreté en créant de nouvelles opportunités à
l'emploi et en incitant le secteur local à un nivellement vers le haut
pour s'adapter aux normes internationaux.''
HAYASHIKAWA (2008) récapitule en affirmant qu'il ne fait
guère de doute que la croissance économique est l'instrument le
plus efficace pour réduire la pauvreté. Il est également
vrai qu'aucun pays n'a réussi à développer son
économie en tournant le dos au commerce international et à
l'investissement étranger direct.
10. Les progrès accomplis dans la réalisation
des OMD en Tunisie :
Noues résumons dans le tableau synoptique ci-dessous
l'état de réalisations des principaux objectifs et cibles du
millénaire pour le développement pour le Tunisie grâce
notamment à un développement économique soutenu, une aide
sociale au profit de la population pauvre et vulnérable et une
couverture d'assurance sociale pour les actifs employés.
Tableau 69 : Les progrès accomplis dans la
réalisation des OMD :
Objectifs et cibles
|
1990*
|
2008
|
2015**
|
Observations
|
OMD1 : Cible 1 : réduire de
moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le
revenu est inférieur à un dollar par jour.
-taux de pauvreté selon les statistiques nationales
(INS)
-taux de pauvreté selon la Banque Mondiale
*à 1,25 $ usa (PPA (1))
*à 2 $ usa (PPA)
Cible 2 : assurer le plein emploi et la possibilité
pour chacun, y compris les femmes et les jeunes, de trouver un travail
décent et productif.
-taux de chômage (ensemble)
-taux de chômage (hommes)
-taux de chômage (femmes)
Cible 3 : réduire de moitié, entre 1990 et
2015, la proportion de la population qui souffre de la faim.
|
7,4%
1,37%
5,43%
16,1% (en 1989)
14,7% en 1989)
21,7%
( en 1989)
|
3,8% (en 2005)
0,5% (en 2000)
3,01% (en 2000)
14,2%
12,6%
18,6%
|
Pauvreté inférieure à 2%
Plein emploi
|
La tendance montre que le taux de pauvreté
monétaire sera inférieure à 2% en 2015 quelque soit la
méthode de mesure, donc l'objectif sera atteint même avant 2015
(2).
Mais, il persiste encore des inégalités entre les
régions du pays (Est, Ouest ; Sud, Nord ; Urbain, Rural).
Il est impossible d'atteindre le plein emploi en 2015 vu un taux
de chômage assez élevé et une conjoncture internationale
difficile.
La pauvreté extrême est très rare en Tunisie
compte tenu des programmes d'aide et d'assistance et de la solidarité
enracinée dans la société tunisienne.
|
OMD2 : Cible 1 : d'ici à 2015,
donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le
monde, les moyens d'achever un cycle complet d'études primaires.
-
-Taux d'achèvement de l'école primaire, total
(% du groupe d'âge pertinent)
-Taux d'achèvement de l'école primaire, filles
(% du groupe d'âge pertinent)
|
80,2%
74,9%
|
98,9% (en 2004)
99,5% (en 2004)
|
Achever un cycle primaire complet
(cycle de base : 9 années d'études)
|
La tendance montre que l'objectif est atteint avant terme.
L'objectif actuel est la recherche de la qualité et du rendement.
L'analphabétisme reste encore élevé surtout
chez les adultes (le taux national est de 22,3% en 2008).
|
OM3 : Cible 1 : éliminer les
disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire
d'ici à 2005, si possible, et à tous les niveaux de
l'enseignement en 2015 au plus tard.
-taux de scolarisation d'âge 6-11 ans
*garçons
*filles
-% des filles dans l'enseignement secondaire
- % des filles dans l'enseignement supérieur
|
92,3%
83,6%
52,7% (1998-1999)
42,2% (1993-1994)
|
97,4%
98,8%
58,0% (2008-2009)
59,5% (2008-2009)
|
Disparition des inégalités entre les sexes
|
La législation tunisienne ne fait pas de différence
sur la base du sexe.
La promulgation du Code du Statut Personnel peu après
l'indépendance a énormément aidé à
l'émancipation de la femme.
Les disparités sont inexistantes dans l'enseignement et
à tous les niveaux (les filles sont plus nombreuses que les
garçons)
L'objectif est atteint avant terme.
La tendance est inversée en faveur du sexe
féminin.
Il reste que la femme est encore en retard en matière du
travail, de la participation politique et professionnelle.
|
OM4 : Cible 1 : réduire de
deux tiers, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité des enfants de
moins de 5 ans.
-taux de mortalité infantile (INS)
-taux de mortalité d'enfants de moins de 5 ans (Banque
Mondiale)
|
37,3%o
49,6%o
|
18,4%o
21,1%o
|
12,4%o
16,5%o
|
La courbe de tendance montre que l'objectif sera atteint en 2015
(3).
|
OM5 : Cible 1 : réduire de
trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité
maternelle.
Cible 2 : rendre l'accès à la médecine
procréative universel d'ici à 2015.
|
74,7%
|
54,8% en 2000
|
18,7%
|
La courbe de tendance montre qu'il est fort possible d'atteindre
l'objectif en 2015 (4).
Politique de planning familial et accès aux
méthodes contraceptives généralisés dans les
hôpitaux et centres de santé de base.
|
OM6 : Cible 1 : d'ici à 2015,
avoir enrayé la propagation du VIH/sida et avoir commencé
à inverser la tendance actuelle.
Cible 2 : d'ici à 2010, assurer à tous ceux
qui en ont besoin l'accès aux traitements contre le VIH/sida.
-prévalence VIH/sida
Cible 3 : d'ici à 2015, avoir maîtrisé
le paludisme et d'autres maladies graves et commencer à inverser la
tendance actuelle.
-paludisme
-tuberculose
|
|
Inférieure à 0,1% (trentaine de cas par an)
éradiqué
24 cas pour 100 000 habitants.
|
|
La situation épidémiologique de l'infection au
VIH-Sida est maîtrisée avec 1314 cas de personnes infectées
en Tunisie fin 2005.
Trithérapie gratuite et généralisée
depuis 2000.Prise en charge gratuite de soins par l'Etat en plus d'une
politique de surveillance et de prévention.
Le paludisme est éradiqué depuis 1979. La
tuberculose et les autres maladies graves sont maitrisées grâce
aux programmes de vaccination, d'hygiène et de prévention.
|
OMD7 : Cible 1 : intégrer les
principes du développement durable dans les politiques et programmes
nationaux et inverser la tendance actuelle à la déperdition des
ressources naturelles.
Cible 2 : réduire de moitié, d'ici à
2015, le pourcentage de la population qui n'a pas d'accès à un
approvisionnement en eau potable ni à des services d'assainissement de
base.
- taux d'accès à l'eau potable
-taux d'accès au réseau d'assainissement
Cible 3 : améliorer sensiblement, d'ici à
2020, les conditions de vie de 100 millions d'habitants des taudis.
|
84,7% (en 1994)
59,9% (en 1994)
2,7% en 1994
|
97,8%
82,4%
0,8% en 2004
|
|
La Tunisie a intégré les principes du
développement durable. Création de plusieurs institutions pour
gérer le secteur de l'environnement (Ministère, Agences
spécialisées, etc.)
Objectif atteint, la couverture sera totale 2015.
L'objectif est atteint malgré qu'il faut arriver à
un taux 98% en 2015.
Les logements rudimentaires ne représentent en 2004 que
0,8% du parc total. Il est fort probable qu'en 2015 on assiste à la fin
de ce type de logement.
|
OMD8 :
Cible 1 : poursuivre la mise en place d'un système
commercial et financier multilatéral ouvert, réglementé,
prévisible et non discriminatoire.
-exportation
-importation
Cible 2 : traiter globalement le problème de la dette
des pays en développement.
-Taux global d'endettement
Cible 3 : en coopération avec le secteur
privé, faire en sorte que les nouvelles technologies, en particulier les
technologies de l'information et de la communication, soient à la
portée de tous.
-part des investissements privés en % du PIB
-téléphone mobile(BM)
-ordinateur(BM)
-les utilisateurs de l'Internet(BM)
|
49,6% (en 2005)
50,2% (en 2005)
54,2% du PNBD (en 2005)
57,2% (en 2005)
0,011 pour 100 habitants
0,257 pour 100 habitants
2,71 pour 100 habitants en 2000
|
61,0%
64,6%
39,2% du PNBD
62,5%
83,29 pour 100 habitants
9,65 pour 100 habitants
27,1 pour 100 habitants (2007)
|
|
La Tunisie s'investit dans le développement d'une
coopération active (les accords du GATT en 1990, les zones de libre
échange avec l'Union Européenne 1995 et l'accord avec l'OMC en
1995).
Taux d'endettement en baisse.
Le développement du secteur privé.
Important développement du secteur des NTIC.
|
* Année de base **
Année cible
Source : Banque Mondiale, Institut National de la
Statistique, Ministère de l'Education Nationale, Rapport National sur
les OMD, NU, 2004 (4).
(1)La parité de pouvoir d'achat (PPA) est un taux de
conversion monétaire qui permet d'exprimer dans une unité commune
les pouvoirs d'achat des différentes monnaies. Ce taux exprime le
rapport entre la quantité d'unités monétaires
nécessaire dans des pays différents pour se procurer le
même "panier" de biens et de services. Ce taux de conversion peut
être différent du "taux de change" ; en effet, le taux de change
d'une monnaie par rapport à une autre reflète leurs valeurs
réciproques sur les marchés financiers internationaux et non
leurs valeurs intrinsèques pour un consommateur (d'après l'INSEE,
France,
www.insee.fr).
Graphique 29 : courbe de la tendance du taux de pauvreté
monétaire (INS) (2) (ajustement exponentielle).
Source : Institut National de la Statistique, Enquêtes
Budget- Consommation,
www.ins.nat.tn.
Graphique 30 : Courbe de la tendance mortalité
infantile (3) (ajustement linéaire)
Source : Taux de mortalité infantile, serie
1990-2008,
www.ins.nat.tn.
Graphique 31: Courbe de tendance du taux de mortalité
maternelle pour 100 000 naissances vivantes (4) (Ajustement
linéaire) :
Source : Rapport National sur les OMD, NU, 2004.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
Depuis l'adoption du plan d'ajustement structurel en 1986, la
Tunisie connaît un développement économique et social de
bon augure se concrétisant par les différents indicateurs et
paramètres enregistrés et confirmés par les données
statistiques disponibles.
La libéralisation économique dans l'ère de
la mondialisation a montré son efficacité sur le plan de la
réactivité des potentialités internes et l'ouverture sur
l'extérieure avec une meilleure intégration dans le marché
mondial (les accords du GATT en 1990, l'accord avec l'Union Européenne
en 1995 et la création des zones de libre échange).
Malgré cette avancée dans le domaine
économique et la croissance de revenu, les régions internes de
l'ouest connaissent un retard de développement par rapport aux
régions côtières de l'Est au même titre que les
zones rurales sont plus démunies de ressources et tous les
paramètres attestent cette observation.
Le constat sans équivoque est la persistance des
inégalités régionales que les résultats globaux les
cachent et de ce fait, la régionalisation des objectifs du
millénaire de développement est plus que nécessaire pour
le cas tunisien.
En effet, globalement la Tunisie selon les données
internes et externes est entrain de réaliser la totalité des
objectifs du millénaire de développement, la plupart des
objectifs sont déjà concrétisés avant l'horizon
2015, les autres le seront pour bientôt.
Les défis qui restent à surmonter sont :
1- Le chômage : le
taux de chômage des jeunes et surtout les diplômés de
l'enseignement supérieur reste, malgré tous les programmes
d'assistance et de soutien à l'emploi consentis par le gouvernement,
élevé pour une économie qui progresse convenablement.
Les déséquilibres structuraux entre l'offre et la
demande sur le marché de l'emploi persistent encore pour atteindre une
croissance génératrice d'emploi. Il va sans dire que l'emploi est
le moyen le plus efficace comme le suggère les théories du bien
être social pour lutter contre la pauvreté et la
vulnérabilité des populations.
En effet, les aides sociales sont préconisées
seulement pour ceux qui ne peuvent pas exercer un travail pour cause
essentiellement d'handicap, d'invalidité et du vieillissement. Si elles
vont aussi aux autres pauvres et sans ressources, l'incitation à la
pauvreté serait grande et le ciblage deviendrait une opération
difficile et coûteuse.
Mais, il parait que les programmes de soutien indirect à
l'emploi comme les SIVP sont plus au moins efficaces car les entreprises qui
ne sont pas obligées d'embaucher les stagiaires
bénéficient plutôt des avantages sans contrepartie.
Les micro-crédits constituent une solution
économique importante mais la réussite des projets
créés par des personnes sans expériences pour la plupart
d'entre elles et ne disposant pas de garanties suffisantes, se trouvent
à un moment ou un autre devant d'énormes difficultés
allant jusqu'à la cessation d'activité.
La question de l'indemnisation du chômage involontaire
reste une question posée dans une telle situation devant les pouvoirs
publics.
2. Les inégalités
régionales: la répartition inégalitaire des
ressources de base accentuée par le système colonial et le
développent de grandes villes au détriment de la campagne
laissée pour longtemps sans infrastructure et investissements, a comme
résultat un retard de développement que les statistiques le
mettent en relief.
La scolarisation massive après l'indépendance n'a
pas tenu compte des spécificités du monde rural (en particulier
le secteur agricole) pour former un main d'oeuvre qualifiée et
suffisante pour travailler et rester dans les campagnes alors que les
investissements dans ses régions sont presque inexistants (routes,
pistes, écoles, etc.). De ce fait l'exode des nouveaux instruits vers
les villes qui se développent très vite, bat son plein marquant
une rupture entre la campagne et sa jeunesse.
Le monde rural se trouve alors appauvrit de ses
compétences et les villes seront de plus en plus encombrées et
c'est que tardivement que la Tunisie adopte une politique inversive en donnant
plus d'importance au secteur agricole et du monde rural pour atténuer
une recherche d'un équilibre régional dans le pays.
Dans les années à venir, la Tunisie doit se pencher
particulièrement à réduire au minimum les
inégalités régionales par des orientations ciblées
des investissements économiques en faveur des zones
défavorisées (projets créateurs d'emplois intégrant
les caractéristiques de la région) pour bien réaliser les
Objectifs du Millénaire de Développement (OMD) dans tous les
coins du pays.
3. L'assurance sociale des chômeurs: la
couverture sociale atteint à l'heure actuelle environ 95% des actifs
occupés mais à part les personnes qui entrent dans le cadre du
Programme National des Familles Nécessiteuses (PNFN) et les
bénéficiaires d'une gratuité totale (AMG I) ou partielle
(AMG II) de soins de santé dans les hôpitaux publics, les sans
emploi ne peuvent pas accéder aux prestations de la
sécurité sociale qui exigent une contribution et l'exercice d'un
emploi.
De ce fait, les exclus de la couverture sociale ne peuvent
même pas bénéficier des soins nécessaires par
manque de revenu surtout s'ils sont sans soutien familial.
Alors, une assurance sociale propre pour cette catégorie
est de nature à prévenir la vulnérabilité et la
pauvreté. Une couverture maladie est plus que nécessaire pour
cette frange de la société qui se trouve marginalisée
avant d'en trouver un poste d'emploi ou le cas échéant la
création d'une caisse de chômage.
Le chômage est en effet un risque économique
important de notre époque qui peut être assuré comme les
autres aléas de la vie et il reste seulement de trouver les
mécanismes adéquats de financement. Le coût serait en
définitive moins important que les maux engendrés par une
jeunesse sans ressources dont leur capital en connaissance acquises seraient
perdues progressivement.
4. Analphabétisme élevé chez les
adultes : malgré un taux de scolarisation actuel des
enfants de 6-11 ans de l'ordre de 99%, le taux global d'analphabétisme
est encore élevé (22,3% en 2008 pour les personnes
âgées de 15 ans et plus). En effet, ce niveau est du
principalement aux taux très élevés relatifs aux personnes
adultes âgées plus de 40 ans (le taux d'analphabétisme est
de 82,6% pour la tranche d'âge 70 ans et plus).
Il est alors essentiel de promouvoir davantage le programme de
l'éducation des adultes lancé en 2000 pour diminuer
l'analphabétisme global qui constitue une source de non
intégration sociale et de pauvreté au sens de la nouvelle vision
qui fait référence aux capacités et
caractéristiques individuelles.
5. La mortalité maternelle :
malgré l'effort des instances sanitaires et les
différents programmes visant à améliorer la santé
de l'enfant et de la mère, le décès maternel reste assez
élevé eu égard aux pays développés surtout
dans le monde rural où l'accouchement se fait encore selon les
règles traditionnelles et sans l'assistance de sage femme ou la
présence d'un médecin.
6. Croissance économique pro-pauvre :
la croissance économique ne peut toute seule éradiquer
la pauvreté du dernier noyau dur et prévenir la pauvreté
potentielle des vulnérables dans un environnement de chômage
chronique et structurel même avec un taux supérieur à 5%
l'an sans l'accompagnement de plusieurs mécanismes tant conjoncturel
que stratégique à travers une répartition
égalitaire entre les régions de la richesse c'est-à-dire
une politique économique pro-pauvre.
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Documents consultés:
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-Rapport Annuel sur les Indicateurs d'Infrastructures, INS,
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-Rapport National sur l'état de l'environnement, 2006,
Ministère de l'environnement et du développement durable.
-Rapport National sur les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (Tunisie), NU, 2004.
-Stratégie de réduction de la
pauvreté : étude du phénomène de la
pauvreté en Tunisie, PNUD, juillet 2004.
ANNEXES
Liste des abréviations et acronymes :
ANETI : Agence Nationale pour l'Emploi et
le Travail Indépendant.
APD : Aide Publique de
Développement.
ARRU: Agence de Réhabilitation et de
Réaménagement Urbain.
BCT: Banque Centrale de Tunisie.
BM: Banque Mondiale.
BTS : Banque Tunisienne de
Solidarité.
CEA : Commission Economique pour
l'Afrique.
CEF : Contrats Emploi- Formation.
CNAM: Caisse Nationale d'Assurance Maladie.
CNRPS: Caisse Nationale de Retraite et de
Prévoyance Sociale.
CNSS : Caisse Nationale de
Sécurité Sociale.
CREGT : Caisse de Retraite et de
prévoyance du personnel des services publics de l'Electricité, du
Gaz et des Transports.
CSP : Code du Statut Personnel.
FIAP : Fonds d'initiation et d'Adaptation
Professionnelle.
FNAH : Fonds National de
l'Amélioration de l'Habitat.
FNE : Fonds National de l'Emploi.
FNS : Fonds National de
Solidarité.
GATT : General Agreement of Tariffs
Trade.
IDE: Investissement Direct Etranger.
IDH : Indice de Développement
Humain.
INSEA : Institut National de la Statistique
et de l'Economie Appliquée.
INSEE : Institut National de la
Statistique et des Etudes Economiques.
IPH : Indice de Pauvreté Humaine
INS: Institut National de la Statistique.
MG : Minimum Garanti.
MD : Millions de Dinars.
NTIC : Nouvelles Technologies d'Information
et de Télécommunication.
NU: Nations Unies.
OMC : Organisation Mondiale de Commerce.
ONAS : Office Nationale d'Assainissement.
ONG : Organisation non Gouvernementale
NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication.
OMD : Objectifs du Millénaire de
Développement.
OMD : Objectifs du Millénaire de
Développement.
ONPF : Office National de Planning
Familial.
PAS : Plan d'Ajustement Structurel.
PCRD : Programme des Chantiers
Régionaux de Développement.
PDRI : Programme de Développement
Régional Intégré.
PIB : Produit Intérieur Brut.
PRD : Programme Régional de
Développement.
PNAFN : Programme National des Familles
Nécessiteuses.
PNAQP : Programme National d'Assainissement
des Quartiers Populaires.
PNB : Produit National Brut.
PNEA : Programme National d'Enseignement
pour Adultes.
PNPU : Programme National des Parcs
Urbains.
PNRQP : Programme National de
Réhabilitation des Quartiers Populaires.
PNRLR : Programme National de
Résorption des Logements Rudimentaires.
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement.
PPA : Parité Pouvoir d'Achat.
PNAQP : Programme National d'Assainissement
des quartiers populaires.
RNDB : Revenu National Disponible Brut.
RSA : Régime des Salariés
Agricoles.
RSNA : Régime des Salariés
Non Agricoles.
RTNS : Régime des travailleurs non
salariés.
RTTE : Régime des Travailleurs
Tunisiens à l'Etranger.
SIDA : Syndrome d'ImmunoDéficience
Acquise.
SIVP : Stage d'Initiation dans la Vie
Professionnelle.
SMAG : Salaire Minimum Agricole Garanti.
SMIG : Salaire Minimum Interprofessionnel
Garanti.
STEG : Société Tunisienne de
l'Electricité et du Gaz.
UNICEF: United Nations International Children's
Emergency Fund.
UTSS : Union Tunisienne de
Solidarité Sociale.
USA : United States of America
VIH : Virus de l'ImmunoDéficience
Humaine.
Liste des tableaux :
Tableau 1 : Indicateurs démographiques.
Tableau 2 : Indicateurs socioéconomiques.
Tableau 3: Nombre d'assurés sociaux couvets par les
caisses de sécurité sociale.
Tableau 4 : Evolution de la situation financière de
la CNRPS.
Tableau 5: Evolution du résultat
(Recettes-dépenses) en MD.
Tableau 6: Programmes de création et de soutien
à l'emploi en MD.
Tableau 7 : Evolution du nombre de
bénéficiaires du FNE.
Tableau 8 : Evolution du nombre de
bénéficiaires et des insérés SIVP 1.
Tableau 9 : Evolution du nombre de
bénéficiaires et des insérés SIVP 2.
Tableau 10 : Evolution du nombre de
bénéficiaires du FIAP.
Tableau 11 : Evolution des bénéficiaires, des
insérés et des montants du CEF.
Tableau 12 : Evolution du nombre d'entreprises et du nombre
de bénéficiaires de prise en charge par l'Etat de la contribution
patronale à la sécurité sociale.
Tableau 13 : nombre de bénéficiaires de prise
en charge d'une partie de salaire par l'Etat.
Tableau 14 : nombre de projets et montants entrepris dans le
cadre du FONAPRAM.
Tableau 15 : Evolution des micros
crédits BTS.
Tableau 16 : Les micro-crédits d'entreprises en
2008.
Tableau 17 : évolution des crédits d'achat
d'ordinateurs.
Tableau 18 : Evolution du nombre d'associations et de leur
activité en micro crédits.
Tableau 19 : évolution du nombre des
bénéficiaires et coût du programme PNRQP pour la
période 2007-2009.
Tableau 20 : Evolution des Transferts Sociaux :
montants globaux, montant par ménage, par tête et parts relatif au
budget de l'Etat et du PIB en %.
Tableau 21 : Répartition des dépenses de la
protection sociale par nature d'interventions en % du PIB (2005).
Tableau 22 : évolution du revenu par tête en
Dinars.
Tableau 23 : Evolution des dépenses moyennes par an
et par personne en Dinars.
Tableau 24 : Evolution de la répartition des
logements par type en %
Tableau 25 : indicateurs des conditions de vie en %.
Tableau 26 : taux de scolarisation par genre de 6 ans en
%.
Tableau 27 : taux de scolarisation par genre de 6 à
11 ans en %
Tableau 28 : Taux d'analphabétisme (10 ans et plus)
selon le sexe en %
Tableau 29 : les objectifs du millénaire de
développement (OMD)
Tableau 30 : Croissance, revenu, taux de chômage et
taux de couverture sociale.
Tableau 31 : Evolution du taux de pauvreté et de la
dépense annuelle moyenne.
Tableau 32 : Evolution de l'Indice de Développement
Humain (IDH).
Tableau 33 : Taux de pauvreté, nombre de personnes et
des ménages pauvres par grandes régions en 2005.
Tableau 34 : taux de chômage selon les régions
et le niveau d'instruction en% (2005)
Tableau 35 : Taux de pauvreté selon la
catégorie socioprofessionnelle en 2005.
Tableau 36 : Mesure de la pauvreté selon la
Banque Mondiale.
Tableau 37 : Evolution du niveau de vie des ménages
en %
Tableau 38 : Evolution des dépenses moyennes
annuelles par habitant en dinars selon le milieu.
Tableau 39 : Evolution de la structure des dépenses
en % (1990-2005).
Tableau 40 : Structure des dépenses moyennes
annuelles par habitant selon les types de dépenses et le milieu en
2005.
Tableau 41 : Répartition de la population selon la
tranche de dépenses en %.
Tableau 42 : taille des ménages et
équipements.
Tableau 43 : Les minima sociaux.
Tableau 44: Taux de scolarisation par genre à l'âge
de 6 ans.
Tableau 45 : Taux de scolarisation par genre (%) 6-11
ans.
Tableau 46 : Evolution des taux d'analphabétisme pour
tranche d'âge 15 ans et plus selon le sexe en %.
Tableau 47 : Evolution du taux d'analphabétisme selon
les tranches d'âge en %
Tableau 48 : Parts des dépenses de l'éducation en %
du PIB et du Budget de l'Etat
Tableau 49 : effectif des étudiants et parts des
dépenses de l'enseignement supérieur en % du PIB et du Budget de
l'Etat
Tableau 50: Nombre de diplômés par genre.
Tableau 51 : Taux d'activité selon le sexe (%).
Tableau 52 : Evolution du taux d'occupation selon le sexe en
%.
Tableau 53 : Evolution du taux de chômage selon le
sexe en %.
Tableau 54: Evolution du taux de chômage des
diplômés du supérieur par sexe en %.
Tableau 55 : Participation de la femme dans la vie publique,
politique et professionnelle.
Tableau 56 : Evolution du taux de mortalité des
enfants de moins de cinq ans pour 1000 naissances.
Tableau 57 : Evolution des institutions
médicales.
Tableau 58 : Evolution des parts des dépenses
publiques de santé en % du PIB et du budget de l'Etat.
Tableau 59 : Evolution de la densité
médicale.
Tableau 60 : Taux de prévalence en % de
l'utilisation des méthodes contraceptives.
Tableau 61 : Moyens de contraception utilisés par les
femmes.
Tableau 62 : Incidence de tuberculose (pour 100 000
habitants).
Tableau 63: Ratio d'espace verte par habitant.
Tableau 64 : Evolution du taux de branchement des
ménages en eau potable par milieu en %.
Tableau 65 : Evolution du taux de branchement des
ménages au réseau d'assainissement en %.
Tableau 66 : Evolution du taux de branchement des
ménages en courant électrique selon le milieu en %.
Tableau 67: IDE, commerce extérieur et dette.
Tableau 68 : Aide publique de développement nette
reçue (en % du RNB).
Tableau 69 : Les progrès accomplis dans la
réalisation des OMD.
Liste des graphiques :
Graphique 1 : Evolution du nombre de
bénéficiaires du Fonds National de l'Emploi.
Graphique 2 : évolution du nombre de
bénéficiaire du SIVP1.
Graphique 3 : évolution du nombre de
bénéficiaires du SIVP2.
Graphique 4 : Evolution du nombre et du montant des micro-
crédits BTS.
Graphique 5 : nombre de crédits-entreprises par
région en 2008.
Graphique 6 : Evolution du nombre de crédits
ordinateurs.
Graphique 7 : Evolution de la part des logements
rudimentaires en %
Graphique 8 : évolution du volume global des
transferts sociaux en MD.
Graphique 9 : parts des dépenses en % du PIB des
programmes de la protection sociale.
Graphique 10 : Evolution de la répartition des
logements selon le type.
Graphique 11 : Evolution de l'analphabétisme par
sexe.
Graphique 12 : Evolution de l'indice de développement
humain.
Graphique 13 : Evolution du taux de pauvreté en %.
Graphique 14 : taux de pauvreté par régions en
2005.
Graphique 15 : taux de chômage par région et
niveau d'instruction.
Graphique 16: Taux de pauvreté par catégorie socio-
professionnelles en 2005.
Graphique 17 : évolution des dépenses
moyennes annuelles par personne en Dinars.
Graphique 18 : Structure des dépenses en 2005.
Graphique 19 : Structure des dépenses en 1990.
Graphique 20 : répartition des dépenses par
postes en milieu urbain en 2005.
Graphique 21 : Répartition des dépenses par
poste en milieu rural en 2005.
Graphique 22: Répartition de la population par tranche de
dépenses en 2005.
Graphique 23 : Evolution du taux d'analphabétisme
selon le sexe en %.
Graphique 24 : taux d'analphabétisme par tranche
d'âge en 2008.
Graphique 25 : taux de chômage des
diplômés du supérieur.
Graphique 26: Evolution du taux de mortalité des enfants
de moins de 5 ans.
Graphique 27 : taux de branchement en eau potable par milieu
en %.
Graphique 28 : taux de branchement en
électricité par milieu en %.
Graphique 29 : courbe de la tendance du taux de
pauvreté monétaire (INS).
Graphique 30 : courbe de la tendance mortalité
infantile.
Graphique 31: Courbe de tendance du taux de mortalité
maternelle pour 100 000 naissances vivantes.
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