1.2.2- Des sols diversifiés
Les formations pédologiques de KOUTOUGOU comme partout
ailleurs sont diversifiées en raison non seulement de la nature de la
roche-mère et de la topographie mais aussi du processus
pédogénique actuel ou ancien. Il en résulte donc une
multitude de sols :
- Les sols hydromorphes ou vertisols : Ici,
on les rencontre sous la forme de sols humiques à pseudogley de
profondeur, engorgés pendant les mois de juin à septembre par
suite de la crue des fleuves ou de la remontée de la nappe
phréatique. La matière organique y est très abondante,
mais peu évoluée. Ce sont des sols à hydromorphie
temporaire qu'on retrouve le long de la Kéran. Ils couvrent environ 40%
du terroir étudié.
- Les cuirasses ferrallitiques : Très
épaisses ou craquelées, elles sont souvent nues,
rarement recouvertes d'une mince épaisseur de sol
sablo-argileux. On les rencontre sur environ 30% du territoire de KOUTOUGOU
surtout sur le flanc de la montagne et sur les versants abrupts. Ce sont
surtout des cuirasses anciennes dégagées par l'érosion qui
résulte de l'absence du couvert végétal. Leur profil
(Figure 5) présente une zone d'accumulation importante
au-dessus de laquelle se superpose une moyenne couche de cuirasse, des argiles
lessivées et un léger dépôt d'humus.
- Les sols sablo-argileux : Issus de
l'altération des roches métamorphiques et éruptives
que l'on rencontre un peu partout dans la dépression du
socle surtout quand on s'approche des cours d'eau, ils sont dominés par
des sables en surface. Cependant, la quantité d'argile augmente avec la
profondeur jusqu'à 40 à 50%.
- Les lithosols : Ce sont des inselbergs
dénudés possédant des anfractuosités dans
lesquelles s'accumule un support sablo-argileux où
s'installent de véritables jardins suspendus sous forme de forêt
de montagne. Néanmoins, quand il n'y a pas d'accumulation de ce support,
ils constituent des pavés damant toute l'étendue de la surface de
la montagne et dénudés de végétation.
La diversité des sols sur cet espace est sans doute un
facteur déterminant dans la multitude des espèces
végétales et des cultures qui y sont pratiquées, elles
mêmes tributaires de la réalité climatique de la zone
d'investigation.
35 FIG 5 : Profil d'un sol ferralitique de la zone
d'étude :
0
1
2
3
4
5
Mètres
|
|
Humus
Argile lessivé
Cuirrasse
Zone d'accumulation
Roche-mère
|
Source : NOYOULEWA A. (2005), d'après les données
recueillies dans
Géographie du Togo (1986), page 118.
1.2.3- Les éléments du climat
Avant toute chose, il convient de rappeler le
phénomène qui régit l'alternance des saisons en Afrique
occidentale.
En effet, l'affrontement des alizés au-dessus de
l'équateur thermique entraîne une remontée des masses d'air
en une voûte ogivale. Sous cette voûte existe un air chaud et
instable, équatorial. La zone d'affrontement de ces deux vents est
nommée zone intertropicale de convergence (ZIC). La plus grande part du
climat au Togo et ailleurs en Afrique occidentale dépend de cette ZIC et
de ses déplacements au cours de l'année.
En juillet, la ZIC se situe largement dans le nord du pays.
L'air équatorial amène des vents soufflant de l'océan vers
le continent et apportant des pluies. C'est la saison pluvieuse que provoque la
mousson, un vent chaud et humide d'origine équatoriale. Au contraire, en
décembre, la ZIC est située largement au sud dans l'Atlantique.
Les masses d'air venant du Sahara affectant tout le territoire, avec un climat
particulièrement sec et chaud. Cet alizé continental est
nommé l'Harmattan.
Ce schéma un peu simple est affecté par ailleurs
par des « palpitations » biquotidiennes, la ZIC avançant vers
le Nord en milieu et en fin de journée, puis reculant de 50 à 250
Km. L'ensemble de ces variations détermine l'alternance des saisons
à KOUTOUGOU et dans tout le nord du Togo.
En fait, entre avril et octobre, c'est la saison pluvieuse
alors que la saison sèche couvre les mois de novembre à mars. Il
s'agit donc du climat tropical sec ou soudanien. Les précipitations
atteignent 1300 mm par an et l'humidité relative de l'air varie entre
99% en août et 18% en avril. Le mois le plus froid est celui d'août
(24°2) et le plus chaud est mars (29°5). Le nombre total d'heures
ensoleillées est de 2 862 avec un maximum au mois de janvier (281
heures) et un minimum au mois d'août (110 heures). Le tableau
récapitulatif des principaux éléments du climat
(précipitations, température, humidité relative)
enregistrés en 1998 (Tableau 2) montre quant à lui une
extension des moyennes sur plusieurs mois, montrant ainsi que les
données indiquées plus haut constituent des moyennes
établies à partir des données pluriannuelles.
Tableau 2 : Données des principaux
éléments du climat en 1998 à la station de
Kantè.
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
JT
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Moy.
|
Pmm
|
0.8
|
2.5
|
71.2
|
114.7
|
146.9
|
203.3
|
262.7
|
240.7
|
99.3
|
99.3
|
13.9
|
3
|
1191.5
|
T°c
|
28.6
|
31.2
|
32.0
|
29.4
|
27.3
|
25.7
|
26.2
|
26.9
|
28.8
|
26.9
|
28.8
|
28.5
|
28.6
|
HR%
|
32.1
|
38.1
|
36.1
|
49.4
|
60.0
|
69.8
|
72.4
|
73.5
|
72.0
|
64.9
|
64.9
|
41.3
|
36.4
|
Source : Direction de la
Météorologie Nationale, Lomé.
En somme, les forts contrastes saisonniers
caractérisent le climat tropical soudanien. C'est à eux que sont
soumis le pays Temberma en général et le terroir de Koutougou en
particulier. Intimement lié à ce climat, le réseau
hydrographique est l'un des moins denses du pays surtout quand on le met en
rapport avec l'ouest de la région de la Kara.
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