TERROIR : Etendue de terrain
présentant certains caractères (relief, végétation,
climat, sol, exposition, habitat, types d'exploitations, ...) qui
l'individualisent au point de vue agronomique. Il est l'unité
territoriale appartenant à un peuple qui s'y reconnaît et dont le
centre de gravité est le village. Ainsi défini, il est un
territoire sur lequel une communauté de paysans s'est installée
pour le défricher et le cultiver et sur lequel elle exerce des droits
agraires.
HABITAT RURAL : Ensemble et arrangement des
habitations dans un espace donné. Il est bâti sur l'espace
habité du terroir et rassemble les maisons d'habitation, les greniers,
les enclos, les magasins et leurs annexes. C'est la cellule organisatrice de la
vie rurale. On la désigne aussi sous le vocable de centre
d'exploitation.
PAYSAGE AGRAIRE : C'est le résultat
concret de l'aménagement de l'espace rural par un peuple. Son analyse
prend en compte le type d'habitat, le parcellaire, le réseau de chemins,
les sols, bref, c'est la photographie d'un terroir à une époque
précise.
STRUCTURES AGRAIRES : Ensemble des liens
durables et profonds qui unissent un peuple à son sol. Elles prennent en
compte les formes de propriété du sol, les formes de son
utilisation et les modes de faire-valoir qui y règnent. Comme tel, elles
sont le cadre juridique, l'ossature dans laquelle évolue l'agriculture
sur le terroir considéré. Elles sont généralement
stables et durent longtemps à moins qu'une réforme ne vienne les
rompre.
ENCLAVEMENT : Dérivé du
concept enclave, ce mot trouve son origine dans le terme latin clavis
qui exprime l'idée initiale de clef, de verrou ou de barre de fermeture.
Le dictionnaire Larousse avance qu'on dit d'un espace « enfermé,
enclos dans un autre », qu'il est enclavé. Stricto sensu
donc, seuls le Vatican, Lesotho et San Marin sont des pays enclavés au
monde. Mais, dans la langue française contemporaine, on utilise le mot
enclavé dans son sens anglo-saxon : landlocked, «
enfermé à l'intérieur des terres » puisque
d'après le dictionnaire Harcourt (
www.harcourt.com), en
géographie, il se défini comme : « a land region, having
no access to a waterway ». C'est donc l'absence d'accès
à la mer qui devient le critère de définition de
l'enclavement. C'est du moins le sens que lui donnent les
spécialistes de la géopolitique. Pour les
économistes et les géographes, « l'isolement dans lequel se
trouve une aire plus ou moins étendue, souvent dans un milieu montagneux
ou désertique, du fait de l'absence, ou de l'insuffisance des moyens de
communication » est l'enclavement, RABALLAND G. et ZINS M.(2003). Mais
l'impact économique de l'enclavement étant difficile à
évaluer, certains géographes et économistes
préfèrent parler des enclavements en y ajoutant une nouvelle
notion, celle de centralité. Il existerait donc d'après ces
derniers, des zones enclavées mais centrales c'est-à-dire
incontournables dans les échanges dans une région comme la Suisse
en Europe, alors que d'autres sont considérées comme
défavorisées.
En dépit de la relativité du concept, nous
retiendrons dans le cadre de cette étude que l'enclavement est
l'absence, l'insuffisance ou la praticabilité saisonnière des
voies de communication dans une zone donnée. Cette situation
qui maintient le milieu dans un déficit de croissance, peut se
répartir en quatre échelles selon DOUMENGE F. (2000), allant de
« l'enclavement supportable » pour les zones situées à
moins de 500 km d'un important port aux coins « excessivement
enclavés » situés à plus de 2000 km.