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République du Niger MESS/R/T UNIVERSITE
ABDOU MOUMOUNI DE NIAMEY Faculté des Lettres et Sciences
Humaines
Département de Géographie
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Mémoire de DEA : Milieux et
Sociétés des Espaces arides et Semi arides :
Aménagement-Développement Option : Aménagement et
Gestion des Ressources naturelles
Dynamique hydrogéomorphologique actuelle du
Kori Mountséka (Département de Birni Konni, Région de
Tahoua) et ses effets socioéconomiques : approche
méthodologique.
Présenté et soutenu par BAHARI IBRAHIM
Mahamadou
Sous la direction de : Membres du jury
BOUZOU MOUSSA Ibrahim Président :
YAMBA Boubacar
Maître de conférences, HDR,
FLSH/UAM Maître de conférences,
FLSH/UAM
Assesseur : FARAN MAIGA Oumarou Maître
assistant, FLSH/ UAM
.
Table des matières
Table des matières 2
TABLE DES CARTES, FIGURES, PHOTOS ET TABLEAUX 4
Listes des cartes 4
Listes des figures 4
Liste des tableaux 4
Listes des photos 4
Sigles et abréviations 5
DEDICACE 6
Avant propos 7
Résumé 8
Introduction 9
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE 11
1 Problématique 11
1. 1 Présentation du problème 11
1. 2 Revue de littérature scientifique 14
1. 2. 1 Revue de littérature scientifique internationale
14
1. 2. 2 Les études scientifiques sur le bassin versant de
Mountséka 19
2. Objectif de l'étude 20
3. Les grandes questions scientifiques 20
4. Méthode et outils de travail 21
4.1 Méthode 21
4.1.1 La collecte et l'acquisition des informations 21
4.1.1.1 Recherche documentaire 21
4.1.1.2 Les archives 21
4.1.2 Analyse et traitement des données 22
4.1.3 Observation du terrain 22
4.2 Matériels et outils 23
CHAPITRE 2 : LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN 25
2.1 L'environnement physique 25
2.1.1Géologie, hydrogéologie et hydrologie 25
2.1.2 Géomorphologie, sols et végétation
26
2.1.3 Le climat 28
2.1.3.1 Les précipitations 29
2.1.3.2 Les vents et températures 30
2.2 Le cadre humain : les activités socio
économiques 32
2.2.1 Le village de Mountséka 33
2.2.2 Le village de Kanguiwa 34
CHAPITRE 3 : APPROCHES METHODOLOGIQUES PROPOSEES 36
3.1 La dynamique hydrogéomorphologique du kori
Mountséka 36
3.1.1 Les différentes approches appliquées au Niger
36
3.1.2 Proposition d'une approche méthodologique 37
3.1.2.1 Le choix du modèle 37
3.1.2.2 Analyse et traitement des données relatives aux
quatre domaines des facteurs du
ruissellement et de l'érosion : climat, sol, occupation du
sol et topographie 41
3.1.2.2.1 Le climat 41
3.1.2.2.2 L'occupation du sol 45
3.1.2.2.3 Le sol 48
3.1.2.2.4 La topographie 49
3.2 Les effets socioéconomiques 50
3. 3 Protocole provisoire de recherche pour la thèse 51
3.3.1 Choix du concept 51
3.3.2 La cartographie : subdivision du bassin versant du Kori
Mountséka en sous bassins
versants 53
3.3.3 L'instrumentation : secteur médian du bassin versant
53
3.3.3.1 Le suivi hydrologique 53
3.3.3.2 Les parcelles d'érosion : mesures du ruissellement
54
3.3.3.3 L'érosion linéaire 55
3.3.3.4 Guide d'entretien et questionnaire pour
l'appréciation des effets socioéconomiques 55
3.3.3.4.1 Le guide d'entretien 55
3.3.3.4.2 Le questionnaire 56
Conclusion générale 58
Références Bibliographiques 59
TABLE DES CARTES, FIGURES, PHOTOS ET TABLEAUX
Listes des cartes
Carte 1: localisation du bassin versant du kori Mountséka
10
Carte 2: instrumentation du bassin versant du kori
Mountséka 57
Listes des figures
Figure 1: évolution de la pluviométrie à
Birni N'konni de 1961à 2007 30
Figure 2: courbe des températures maximales et minimales
et évapotranspiration potentielle à
Birni N'konni 31
Figure 3: corbe des vitesses et direction des vents à la
station de Birni N'konni de 1961 à 2006 32
Figure 4: structure du modèle SLEMSA 40
Figure 5: cumuls pluviométriques de Mountséka et
Bayzo en 2007 43
Figure 6: cumuls pluviométriques de Mountséka et
Bayzo en 2008 43
Liste des tableaux
Tableau 1:répartition de la population par sexe dans
quelques localités du bassin versant du kori Mountséka en 2006
Source: INS (en gras localités visitées). 35 Tableau 2:
résultat de l'ajustement de la loi normale (maximum de vraisenblance):
station de
Birni N'konni 44 Tableau 3: résultat de l'ajustement
des pluies maximales par la loi normale (maximum de
vraissemblance): Station de Doutchi 44 Tableau 4: fractions
granulométriques des unités morphopédologiques de Dan
Fourma à Koujak
(Profondeur du prélèvement 20 cm). 49
Tableau 5:formes de quelques ravines sur le bassin versant du
kori Mountséka 55
Listes des photos
Photo 1, Photo 2, Photo 3, Photo 4 13
Sigles et abréviations
AGRHYMET : AGRo-Hydro-METéorologie
AMMA : Analyse Multi disciplinaire de la Mousson ouest Africaine
ANPIP : Agence Nigérienne pour la promotion de la Petite Irrigation
Privée BV : Bassin Versant
Ct : Continental terminal
DEA : Diplôme d'Etude Approfondie
DMN : Direction de la Météorologie Nationale ETP :
Evapo Transpiration Potentielle
FA : Faculté d'Agronomie
FLSH : Faculté des Lettres et des Sciences Humaines IGN :
Institut Géographique National
INS : Institut National de la Statistique
IRD : Institut de Recherche pour le Développement MNT :
Modèles Numériques du Terrain
NDVI : Normalize Difference Vegetation Index NOS : Nomenclature
d'Occupation du Sol
ONG : Organisation Non Gouvernementale RENACOM: REpertoire
NAtional des COMmunes RUSLE: Revised Universal Soil Loss Equation SLEMSA: Soil
Loss Estimation Model for South Africa SPOT: Satellite Probatoire d'Observation
de la Terre UAM : Université Abdou Moumouni
USLE: Universal Soil Loss Equation
DEDICACE
Je dédie ce travail à :
Mes parents
Mes frères et soeurs
Avant propos
Ce mémoire de DEA dont le thème «
Dynamique hydrogéomorphologique actuelle du
koriMountséka et ses effet socioéconomique : approche
méthodologique », est un signe de
tout l'intérêt pour la recherche scientifique que nous portons
à cette zone. Il nous a été proposé par
le Professeur BOUZOU MOUSSA Ibrahim. Nous le remercions pour toute la
confiance qu'il nous a faite sur la recherche dans ce domaine. Nous tenons
vivement à le remercier aussi, pour avoir proposé et diriger
ce travail avec un maximum de rigueur scientifique, nous lui en sommes
très reconnaissants.
Pour ce travail nous avons bénéficié
d'une bourse de stage, octroyée dans le cadre de la coopération
entre le département de Géographie et l'université de
Lausanne en Suisse. C'est dans ce contexte que l'aspect socioéconomique
de ce travail a été évoqué pour répondre aux
attentes des partenaires Suisses qui oeuvrent pour la promotion d'un programme
de la petite irrigation dans les 8 régions du Niger. Cependant compte
tenu que l'objectif de ce travail qui entre le cadre d'un DEA et qui cherche
à proposer une méthodologie, nous ne parviendront pas à
des résultats tant escomptés par les partenaires. Au terme de
travail nous tenons à leurs adresser notre profonde gratitude de tout
leur soutien financier pendant notre phase de terrain.
Nos remerciement vont aussi à :
Dr FARAN MAIGA Oumarou et Dr ADAMOU MAHAMAN Moustapha qui
n'ont cessé de prodiguer des sages conseils entrant dans la
réussite de ce travail, qu'ils trouvent ici mes sincères marques
de satisfaction.
Tout le personnel du département de Géographie
pour la qualité de la formation académique te technique.
Notre reconnaissance va aussi à Monsieur le Directeur
d'école primaire de Mountséka pour nous avoir
hébergé tout au long de notre séjour sur le terrain,
à tous les habitants du village Mountséka et Kanguiwa, plus
particulièrement Ousmane et Yahaya.
Les archives de météorologie nationales nous ont
été grandement ouvertes grâce au soutien inconditionnel de
Monsieur Moussa, qu'il trouve ici notre sentiment de satisfaction. En fin notre
reconnaissance va également à tous qui, d'une manière ou
d'une autre ont contribué à la réussite de ce travail.
Résumé
Le kori Mountséka et son bassin versant sont
profondément soumis à une dynamique hydro érosive intense
depuis 1994. Cette situation persiste, par d'importante menace aux terres de
culture et la création des mares. Ce qui fait suite à la mise en
exploitation des eaux dans le secteur médian du bassin versant tout
comme l'on assiste au retrait des mares dans la partie amont du kori. Pour ce
faire, cette étude tente par une approche méthodologique, de
présenter un état des lieux des différents facteurs
explicatifs, en vue d'une mise en application du modèle de
prévision de perte en terre de Wischmeier via la cartographie du danger
érosif pour les prochains travaux d'étude et de recherche.
Mots clés : Mountséka ;
Kori ; dynamique hydro érosive ; Wischmeirer
Introduction
Les milieux arides et semi arides sont en proie aujourd'hui
à de sérieux problèmes de dégradation des
ressources naturelles dus à l'agressivité des facteurs
climatiques (pluie et vent) et aux activités humaines sur les versants
notamment l'intensification des cultures. Les récents changements
environnementaux qui sévissent dans ces milieux morpho climatiques, se
manifestent par d'importantes pertes en terres et eaux, qui constituent les
principaux capitaux pour les pays en voie de développement. En effet,
les fluctuations que connaissent ces ressources interrogent sur les mesures
nécessaires à prendre dans cette ère de profond changement
climatique.
Le sahel nigérien, plus particulièrement le
centre sud où se situe le bassin versant de Mountséka (carte 1),
est caractérisé par une crise généralisée
des écosystèmes marquée par une forte diminution des
ressources naturelles renouvelables. Cette situation devient de plus en plus
inquiétante à la vue de la croissance démographique
accélérée du pays, conséquence d'une
détérioration des conditions de vie des populations en majeure
partie constituée de ruraux. Le bassin versant du kori Mountséka,
est soumis à de multiples contraintes notamment la dégradation du
couvert végétal sur les versants liés aux changements
d'usage des sols, l'augmentation du ruissellement et de l'érosion ainsi
que l'ensablement des plans d'eaux. Ainsi, depuis la reprise en 1994 des
écoulements du kori (Bahari 2008), le bassin versant connaît une
érosion généralisée qui menace de vastes terres de
culture. Mais d'autre part cette nouvelle dynamique, provoque la
création de mares permanentes et semi permanentes qui favorisent le
développement des cultures irriguées dans la partie aval du
bassin versant. Par contre, dans la partie amont du bassin versant, on assiste
plutôt à l'assèchement des mares consécutivement au
ravinement de leurs fonds. Si des études ont été
menées dans le cadre des activités du programme de recherche
« dynamique et gestion des bas-fonds sahéliens » animé
par une équipe de recherche pluridisciplinaire de l'Université
Abdou Moumouni de Niamey, recherche qui a abouti à la réalisation
de quelques cartes, rapports et articles scientifiques, il n'en demeure pas
moins qu'il nous a paru nécessaire dans le cadre d'une future
thèse, d'élaborer une approche méthodologique en vue de
cerner les questions scientifiques qui se posent à nous.
Le présent travail s'articule autour de trois
chapitres. Le premier chapitre présente le cadre théorique du
travail, le second sur le milieu physique et humain. Le troisième
chapitre traite de l'objet même de l'étude à savoir la
proposition d'une approche méthodologique.
Carte 1: localisation du bassin versant du kori
Mountséka
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE
Ce chapitre résume l'aspect conceptuel du travail. Il
constitue en effet la partie centrale à partir de laquelle naissent
toutes autres investigations pouvant contribuer à trouver ou à
faire des tentatives d'approches pour résoudre la question
posée.
1 Problématique
1. 1 Présentation du problème
En milieu sahélien, il est admis qu'on assiste à
une dégradation des écosystèmes liée aux
modifications de l'environnement. Aussi les questions environnementales au
sahel, figurent-elles aujourd'hui dans de nombreux discours de
développement d'autant plus que c'est l'environnement qui assure les
conditions optimales de subsistance des populations.
Les explications avancées dans de nombreux travaux de
recherche pour justifier cette dégradation physique des
écosystèmes, sont les changements climatiques et l'anthropisation
du milieu à travers la forte pression dans l'utilisation des terres.
Cette faim des terres (Neboit, 1991) a pour origine la rapide croissance
démographique ou la concurrence des secteurs de production rivaux qui
amplifient la surexploitation des écosystèmes qui se traduit par
les changements d'états de surface du sol avec pour conséquence
l'augmentation du ruissellement et l'érosion de la
biodiversité.
Dans de nombreux pays, une attention toute particulière
a été accordée au développement
intégré des unités géographiques.
C'est dans ce contexte que le bassin versant figure comme la
principale unité spatiale pour la gestion des ressources naturelles
(eau, sol et végétation), qui constituent l'un des
préalables pour le développement des activités en milieu
rural. L'économie du pays en général et du milieu rural en
particulier repose sur l'exploitation des ressources naturelles. Pour ce faire,
la connaissance de cette unité spatiale passe par l'étude du
comportement et de la dynamique de l'eau dans le bassin versant ainsi que du
type d'utilisation des terres les plus remarquables de ces milieux fortement
anthropisés.
Par ailleurs, on assiste dans une large mesure à une
modification des relations qui existent entre la pluie et les
écoulements du fait du profond changement observé dans
l'évolution de l'occupation
des sols au niveau du bassin versant de Mountséka. Tout
cela concoure à la forte dégradation des formations
végétales naturelles et qui augmente l'aptitude des sols à
l'érosion sur des vastes superficies cultivées. Le sol
dépourvu de la couverture végétale est ainsi exposé
aux effets de l'érosion éolienne pendant la saison sèche
et aux effets de l'érosion hydrique pendant la saison des pluies (photos
2 et 4). S'agissant de l'érosion, on peut prévoir une aggravation
des risques, compte tenu de l'augmentation de la pluviométrie
particulièrement les grosses averses pendant les saisons où le
sol est peu couvert et de la diminution possible de la quantité de
matière organique. En effet, le kori Mountséka depuis la reprise
de sa fonctionnalité, son bassin versant est soumis à une
dynamique hydroérosive à travers l'intense augmentation des
écoulements. Cette dynamique hydroérosive actuelle se
caractérise par des retouches des formes héritées dont les
plus actives sont le décapage et le ravinement (photo 1) (Bouzou et al,
2009). Il est à noter aussi que, l'écoulement le long du kori
Mountséka continue de manière séquentielle en fonction des
années et, on assiste aussi à un retrait des mares dans certains
secteurs jadis occupés par les eaux. L'apparition d'une telle dynamique
requiert une multitude d'interrogations relatives à la nature du sol
même, l'occupation du sol et au climat. La présence d'un large
plan d'eau sur une longue période de l'année (d'Octobre à
Mai - Juin) phénomène récent dans le secteur, a
favorisé tant bien que mal un effet socio économique à
travers le développement des cultures de contre saison (culture de
décrue, cultures maraîchères, arboriculture) (Photo 3). Ce
type de mise en valeur, offre des revenus importants aux populations pour faire
face au défit de l'insécurité alimentaire, dans un
environnement soumis à de multiples facteurs de dégradation et
dont l'analyse dépend fortement de la dynamique qui affecte le kori et
le bassin versant dans son ensemble. Cette étude permettra ainsi de
présenter l'approche méthodologique pour l'étude de la
dynamique actuelle de ce kori et toutes les questions face à
l'opportunité de la petite irrigation qu'offre cette nouvelle
dynamique.
Photo 1: type de ravinement sur Photo 2: type de ravine
sur flanc de dune
le BV de Mountséka
Photo 3: culture de décrue et arboriculture
à Mountséka ; Photo 4: vaste surface nue favorable
à
déflation et au ruissellement
1. 2 Revue de littérature scientifique
1. 2. 1 Revue de littérature scientifique
internationale
Avant d'aborder l'étude de la dynamique du kori, il est
nécessaire de faire un tour d'horizon sur les études
menées tant à l'échelle du sahel qu'au niveau de la
région de Mountséka et cadrer le thème de ce travail.
Cette revue n'est pas du tout exhaustive, elle concerne tout simplement des
travaux sur les différents facteurs unanimement reconnus dans le
déclenchement du ruissellement et de l'érosion. Les facteurs
devant être pris en compte pour étudier les
phénomènes érosifs regroupent le sol, l'occupation du sol,
la topographie et le climat (Le Bissonnais Y., Dubreuil N., Daroussin J. et
Gorce M., 2004). L'érosion est l'ensemble des phénomènes
externes qui, à la surface du sol ou à faible profondeur,
enlève tout ou partie des terrains existants et modifient le relief
(Dictionnaire de géologie 6e édition). Ce phénomène
est lié aux effets conjugués des facteurs cités ci haut,
qui interagissent, et sont de ce fait complexes à modéliser.
C'est ainsi que cette revue dresse un aperçu sur les différents
facteurs tout en soulignant leurs pertinences dans l'étude du processus
du ruissellement et de l'érosion à l'échelle spatiale.
Ainsi le facteur climatique est indissociable du
phénomène d'érosion. Le climat à travers ses
éléments tel que les précipitations et le vent, constitue
le facteur principal de l'érosion. Il convient de préciser ici
que, l'on s'intéresse à l'érosion hydrique superficielle
c'est-à-dire l'érosion diffuse en nappe et les formes
d'érosion linéaire sur le bassin versant du kori
Mountséka. Cependant cela ne limite pas la dynamique actuelle de ce kori
à un seul agent en occurrence la pluie; l'érosion éolienne
y est aussi très importante. Le facteur climatique joue un rôle
considérable dans la dynamique érosive. Le climat est en effet,
le principal facteur de l'érosion en zone tropicale et tout comme
partout. Ainsi, Batti A. & Depraetere C ; 2007 ont souligné que pour
mieux caractériser les facteurs déclenchant l'érosion dans
un milieu, il faudra tenir compte des variations saisonnières selon le
régime climatique. En milieu sahélien les caractéristiques
du climat présentent d'une manière générale une
alternance de saison sèche d'une part, caractérisée par
des vents fréquents et une température relativement
élevée. Cela a pour conséquence l'amenuisement voire la
disparition du couvert végétal, laissant alors le sol à
l'attaque des orages et événements extrêmes qui marquent
l'installation de la pluie dans nos milieux. D'autre part, la saison des
pluies, pendant laquelle les précipitations atmosphériques sont
l'agent principal de l'érosion par les eaux du ruissellement.
L'érosion des sols se développe lorsque les eaux de pluie,
ne pouvant plus s'infiltrer dans le sol, ruissellent en
emportant les particules de terre. Les conditions climatiques, rendent compte
de la gravité des phénomènes d'érosion hydrique
dans les régions sahéliennes et plus particulièrement dans
les zones de culture. En effet des travaux ont montré que les graves
dégâts constatés localement en Afrique de l'ouest
proviennent avant tout de l'agressivité des pluies tropicales : l'indice
d'agressivité des pluies de Wischmeier, R varie entre 200 et 2000
points, leur énergie est 2 à 6 fois plus élevée
qu'en zone tempérée (Roose, 1977). Dans ces zones semi-arides,
voire arides, caractérisées par des précipitations rares
et très irrégulières dans le temps et dans l'espace, les
pluies sont souvent agressives. L'érosivité de la pluie
dépend de sa hauteur et de son intensité (Le Bissonnais et al.
1998 in Batti A. & Depraetere C ; 2007). C'est ainsi que l'impact des
gouttes de pluie peut briser les agrégats et disperser les particules
fines du sol (sables fins, limons, argiles) facilement transportables par le
ruissellement. Plus le ruissellement est important, plus les grosses particules
comme le sable et les graviers sont déplacées. Le ruissellement
est un des moteurs de l'érosion hydrique : l'eau qui s'écoule
entraîne avec elle des particules plus ou moins grosses en fonction de la
quantité d'eau en mouvement et de la pente, ce qui peut avoir un effet
abrasif sur le terrain soumis au ruissellement. C'est en ce sens que les pertes
en terre sont quantifiées à partir des mesures du ruissellement
et des sédiments mobilisés. Le ruissellement est en effet
commandé par les caractéristiques des précipitations
contrôlées surtout par les états de surface. Cela
entraîne le départ de terre par érosion, en emportant les
éléments fertiles du sol par érosion en nappe et en
creusant de profondes ravines. L'agressivité des pluies constitue le
paramètre clé qui fait du climat un des principaux facteurs de
l'érosion hydrique. Elle s'obtient à partir des enregistrements
au pluviographe après dépouillement pluie par pluie et est
donné par la formule suivante : R=E.I30/10*0*. Cet indice
d'érosivité des pluies R de Wischmeier (1959), semble aujourd'hui
le plus universel et le plus connu et tient en compte de l'effet
conjugué de la hauteur, de l'intensité et de la durée de
la pluie (Batti A. & Depraetere C ; 2007). Les caractéristiques des
pluies telles que l'intensité et la hauteur font du climat un facteur
prépondérant du ruissellement et de l'érosion hydrique des
sols. Bien que prépondérant, aucun de ces élément
pris isolement ne suffit pas pour expliquer le phénomène de
l'érosion (Roose, 1973 in Bouzou, 1988). Dès lors l'essentiel de
la morphogenèse
* R= indice d'érosivité des pluies
E= l'énergie cinétique de la pluie et I30=
intensité max en 30minutes
se produit pendant la courte période qui fait suite
à la saison pluvieuse. Notons aussi que l'évolution de
l'occupation du sol est un des premiers facteurs mis en cause dans
l'étude de l'érosion. Le sahel connaît actuellement une
érosion hydrique sans précédent, exclusivement liée
aux profondes mutations de l'occupation du sol. La végétation
naturelle est presque remplacée par des zones de cultures et des sols
nus, indurés, soumis à l'érosion et difficilement
cultivables. L'occupation du sol au sens large comprend la couverture
végétale et les pratiques culturales entendues par là ; la
végétation et l'homme. D'une manière
générale ce facteur ne change pas sur une courte durée,
surtout dans un secteur où nous ne disposons pas de forêt
classée ni d'aire protégée. Le couvert
végétal est sans aucun doute un des principaux facteurs le plus
puissant pour évaluer le taux et les risques d'érosion sur une
unité spatiale (de la parcelle au bassin versant). L'importance du
couvert végétal bas assure la protection du sol contre
l'agressivité des pluies et du ruissellement. Le risque d'érosion
augmente lorsque le sol n'a qu'un faible couvert végétal ou de
résidus. Les résidus de végétation protègent
le sol de l'impact des gouttes de pluie et de l'éclaboussement, tendent
à ralentir la vitesse de l'eau de ruissellement et permettent une
meilleure infiltration. Dans cette optique, Batti A. & Depraetere C.
;(2007) ont montré sur la base des observations de Golubev (1983) et de
Morgan (1979) que le degré de protection de la couverture
végétale est un bon indicateur pour estimer et évaluer
l'érosion du sol. Cette information d'importance capitale peut
être acquise par calcul du NDVI à partir des images de la
télédétection à haute résolution. Ces
auteurs ont aussi établi une règle standard du paramètre
occupation du sol pour approcher et confirmer son importance. Ainsi :
· l'érosion sur des terres cultivées est 10
fois supérieure à celle qui se produit sur les pâturages
;
· l'érosion sur des terres cultivées est 100
fois supérieure à celle existant en foret ;
· une diminution de 30% de la forêt multiplie
l'érosion par 5.
Les systèmes de culture sont aussi un facteur
lié à l'occupation du sol, son apport dans les processus a
été reconnu par les travaux de Roose et al. (1998). C'est ainsi
qu'il note que le labour améliore temporairement l'infiltration d'une
part, expose le sol nu à l'agressivité des pluies, réduit
sa cohésion, enfouit les matières organiques et favorise leur
minéralisation en aérant l'horizon humifère. Certaines
techniques culturales, transforment le milieu comme l'a démontré
Bouzou; 1988. Parmi les techniques développées, certaines sont
néfastes, d'autres positives du point de vue de la conservation du
sol.
Le travail du sol et les façons culturales qui tendent
à abaisser la teneur du sol en matière organique, à
dégrader la structure du sol et à le compacter, contribuent
à augmenter la susceptibilité du sol à
l'érosion.
Convaincus de la dégradation de plus en plus
poussée de leur milieu, certains paysans procèdent à
l'apport de la matière organique (fumure animale) même si c'est
à de faibles quantités. La matière organique intervient
à plusieurs niveaux pour réduire les risques d'érosion. A
court terme, la matière organique enfouie ne réduit nettement ni
le ruissellement, ni l'érosion (Boli et al. 1993; Roose et al. 1997 ;
Barthes et al. 1997 in Roose, 1998). Mieux vaut la maintenir à la
surface du sol, gérer les adventices et favoriser les activités
de la méso faune, de manière à protéger
efficacement la surface du sol contre l'énergie des pluies et du
ruissellement.
Le facteur topographique intervient en ce sens dans le
processus du déclenchement de l'érosion, par la pente et sa
longueur. Il est bien entendu que, plus la pente est raide, plus
l'érosion du sol est importante. L'érosion hydrique augmente
aussi avec la longueur de la pente à cause de l'augmentation du
ruissellement.
Il faut noter que plusieurs auteurs s'accordent avec
l'idée selon laquelle que l'érosion augmente avec la pente ; mais
des divergences subsistent quant aux relations à adopter. En effet, les
appréciations divergent au sujet de l'importance à donner aux
autres facteurs tels que l'intensité de la pluie et ou les
caractéristiques du sol mis en jeu pour mieux comprendre l'effet de la
pente. Cependant comme l'a rapporté Roose (1998), l'influence de la
pente est complexe. Dans plusieurs cas (Roose 1973 ; 1977 ; 1993), il a
observé une réduction du volume ruisselé lorsque la pente
augmente mais, le plus souvent, l'érosion augmente avec la pente car se
développe une érosion en rigole dix fois plus agressive que
l'érosion en nappe. Il a aussi montré que, quant la pente
augmente, le sol reçoit moins d'eau par unité de surface pour une
pluie donnée et que le rapport ruissellement sur infiltration tend
à être moins élevé. Dans certains cas la position
topographique est prépondérante: l'érosion se manifeste
alors sur les glacis ou terrasses de bas de pente et remonte vers le sommet des
versants plus inclinés (Roose 1994 ; De Noni, Viennot, 1997 in Roose,
1998). Henensal (1986) in Batti A. & Depraetere C. (2007) a souligné
que l'érosion dépend de la déclivité de la pente,
mais aussi de la forme et de la longueur de la plus grande pente. A cet effet
sur la base des travaux de Hudson et Jackson (1959), qui ont établi la
relation entre l'érosion et la pente, on retient que l'érosion
est proportionnelle à la puissance nième de le pente.
Quant à la longueur de pente sur laquelle les manuels
ont basé la lutte antiérosive classique telles les terrasses, il
semble que son influence sur la naissance de rigoles dépend de diverses
interactions avec la rugosité et la perméabilité du sol,
le type et l'abondance du couvert végétal. Son rôle est
aussi controversé que celui de la pente. En effet, certains auteurs
admettent que l'érosion croit avec la longueur de la pente tandis que
Roose (1977) in Macary F. et Berville D. ; 2003 conteste la croissance de
l'érosion par unité de surface avec la longueur de la pente qui
en Afrique tropicale ne serait « ni très prononcée, ni
constante ».
La détermination de ce facteur se fait sur la base des
supports cartographiques ou des MNT. Le sol est une ressource naturelle non
renouvelable à l'échelle de temps historique (Le Bissonnais Y.,
Cécile Montier, Joël Daroussin, Dominique King ; 1998). Le
dictionnaire de géologie (6e édition), définie le sol
comme étant une formation superficielle résultant de
l'altération sur place des roches par l'eau, l'air et les êtres
vivants, et de leur mélange à une proportion variable de
matière organique. L'une des causes majeures de sa dégradation
est l'érosion. La prise en compte de l'érosion des sols dans une
politique environnementale et agricole durable représente donc une
priorité car elle revêt un caractère
d'irréversibilité. La sensibilité des sols (leur
érodibilité) à l'érosion varie dans des proportions
considérables et l'usage que l'homme en fait à une incidence
capitale sur leur comportement (Neboit, 1991). Il faut noter que l'action de la
pluie par "effet splash" sur la structure superficielle du sol mal
protégé, détruit les agrégats et laisse
paraître une couche pelliculaire et compacte communément
appelée "battance". Cette couche diminue considérablement la
perméabilité du sol et participe ainsi la formation du
ruissellement. Ce qui favorise la concentration du ruissellement et à la
naissance des ravineaux ce qui aura pour conséquence une érosion
généralisée des versants. Cet état de fait est
aussi plus remarquable dans les zones où la végétation a
disparu où l'action de l'énergie cinétique de la pluie
favorise le développement d'une pellicule indurée, continue et
très peu perméable (croûte d'érosion), laquelle
constitue un milieu beaucoup plus favorable au ruissellement et à la
déflation plutôt qu'à l'infiltration (Casenave et Valentin,
1989). La sensibilité d'un sol à la battance dépend de sa
teneur en particules minérales de différentes tailles
(composition granulométrique) et de sa structure.
L'érodibilité des sols en général dépend des
paramètres suivants : de leur mode de formation
(pédogenèse), mais aussi et surtout de leur texture (lithologie),
de la matière organique et de la stabilité de leur structure, ces
deux dernières évoluant avec le mode d'exploitation. Ainsi, la
sensibilité des sols à l'érosion peut changer au fil des
années. (Quantin, Combeau, 1962 ;
Roose, 1973, 1980, 1989 in Roose, 1998). En somme, le
critère le plus important pour apprécier la résistance
d'un sol à l'érosion est la stabilité structurale qui est
l'aptitude d'un sol à résister à l'action
dégradante des eaux de pluies. Cependant cette stabilité est
influencée par de nombreuses caractéristiques dont celles
cités précédemment, la nature minéralogique des
constituants et l'histoire hydrique c'est-à-dire la
mouillabilité. C'est ainsi que la stabilité du sol augmente si le
sol est faiblement humide pendant plusieurs jours et inversement (Macary F. et
Berville D. ; 2003).
1. 2. 2 Les études scientifiques sur le bassin
versant de Mountséka
La problématique de la reprise d'écoulement du
kori Mountséka à partir de 1994, a suscité une attention
pour mener des investigations afin de mieux comprendre les causes. C'est ainsi
que dans le cadre des activités du Programme de recherche «
Dynamique et Gestion des Bas fonds Sahéliens » (PDGBS), des
mémoires de Maîtrise ont été effectués sur
diverses thématiques. Abordant la morpho dynamique, Abache, (2007) s'est
intéressé à la caractérisation du bas-fond de
Mountséka. Bahari; (2008) quant à lui, a traité des
aspects hydrologiques en portant un accent sur l'évaluation du
débit décennale ainsi que les différentes
probabilités de retour des événements extrêmes. Par
ailleurs d'autres travaux sur la couverture pédologique (Adamou, 2008)
et l'occupation du sol (Mahaman, 2008) ont été
réalisés, présentant ainsi les caractéristiques
physiques de la zone et leurs contributions à l'augmentation des
écoulements du kori Mountséka. Avec la pérennité
des eaux au niveau du kori, Baboussouna (2008) a essayé de faire un
état sur la mise en valeur des eaux. Il faut noter aussi noter la
publication d'un article évoquant les conséquences
géomorphologiques de l'occupation du sol et du changement climatique par
Bouzou et al. (2009).
Toutes ces études ont fait cas d'une érosion
linéaire et en nappe de plus en plus généralisée
sur le bassin versant, menaçant de vastes superficies de culture et ont
un impact direct sur le kori. La dynamique actuelle du kori se traduit par
l'étalement d'un plan d'eau à la fin de la saison des pluies et
qui progressivement vers la saison sèche laisse voir un chapelet des
mares de dimension et de profondeur variables entrecoupées par des
verrous sableux. À la vue de tous cela et dans les perspectives de
quantifier les pertes en terre par érosion hydrique pour les travaux de
thèse, ce travail propose une approche méthodologique
d'étude des processus et facteurs de l'érosion.
2. Objectif de l'étude
L'objectif de la présente étude est de proposer
une approche méthodologique qui nous permettra,
dans le cadre d'une future thèse de bien comprendre la
dynamique hydro géomorphologique et ses effets
socio-économiques.
Relativement aux effets socioéconomiques, il s'agira de
mettre l'accent sur la problématique des cultures de contre saison qui
constitue une activité importante suite à la disponibilité
de l'eau dans le kori.
3. Les grandes questions scientifiques
Les hypothèses formulées à cet effet, ne
sont que des questions auxquelles ce travail essayera d'approcher et poser une
bonne base pour des investigations des travaux de thèse. C'est ainsi que
les questions scientifiques peuvent être regroupées sous quatre
thématiques générales :
· l'occupation du sol
L'évolution de l'occupation du sol à travers la
dégradation systématique, la faiblesse du couvert
végétal et la mise en culture, jusque là sans aucunes
mesures préalables de conservation sont responsables du
développement des surfaces dénudées favorables au
ruissellement, et au développement des ravines sur les versants qui se
jettent tantôt dans le kori ou par l'intermédiaire d'un tributaire
par d'importante quantité de sable (cône de déjection).
· la géomorphologie
La géodynamique des sous bassins distincts permet de
mieux cerner, spatialiser et régionaliser le comportement hydro
érosif de l'ensemble du bassin versant et expliquer la dynamique du kori
Mountséka. Le kori Mountséka draine un paysage dominé par
un modelé dunaire. Ce qui laisse à rechercher la nature
physico-chimique des sols et qui permettra de mieux comprendre la
sensibilité, la résistance des sols au processus de
l'érosion ainsi que le degré d'érosion verticale et
latérale à partir de l'évolution des ravines
déjà identifiées.
· le climat
Le climat à travers les caractéristiques de la
pluie (hauteur, intensité et durée), l'augmentation des
événements pluvieux extrêmes, suffisent-ils pour expliquer
la morphogenèse sur les versants et la dynamique actuelle du kori
Mountséka ?
De la nouvelle activité et de
l'aménagement
A propos des cultures de contre saison par la petite
irrigation à partir des eaux du kori, la question qui se pose est de
savoir quelle sera le sort de cette mise en valeur, si cette tendance au
retrait et à l'ensablement du kori se maintient ? Est-ce une
activité durable dans ce milieu ? Quels types d'aménagement faut
il sur ce bassin versant ? Avec quels risques sur le développement de la
nouvelle activité ?
4. Méthode et outils de travail
4.1 Méthode
4.1.1 La collecte et l'acquisition des informations
C'est la première étape de travail. Elle a
consisté à identifier et faire le point sur les facteurs et
paramètres reconnus dans l'étude de l'érosion hydrique en
zone de cultures notamment, recueillir des informations sur le contexte
général. La collecte de l'information, puisqu'elle repose sur
l'ensemble de la démarche, consiste aussi à identifier toutes les
sources pouvant fournir des informations et des données relatives
à la problématique posée.
4.1.1.1 Recherche documentaire
Des centres de documentations et services (FLSH, FA, IRD,
AGRHYMET), pouvant fournir des informations ou données relatives
à l'étude de l'érosion hydriques des sols ont
été visités. Cette étape, est très
essentielle puisqu'elle alimente et assure la pertinence de l'analyse et le
traitement des données. Elle a permis de dresser une vue sur les
différents facteurs et paramètres intégrateurs de la
dynamique hydro érosive à l'échelle du bassin versant.
4.1.1.2 Les archives
Elles regroupent la direction nationale de la
météorologie et tout autre service susceptible de fournir des
informations sur l'étude. Les archives de la DMN fournissent des
données relatives au climat. La collecte des données
auprès de certains services s'est avérée très
difficiles en plus de
l'inexistence des informations détaillées ; les
données sont vendues sans aucun traitement préalable.
4.1.2 Analyse et traitement des données
Cette deuxième étape tient à analyser et
critiquer les informations disponibles sur les facteurs et paramètres
retenus. Ce qui permet d'avoir un panorama afin de compléter les
incohérences. L'analyse et le traitement des données disponibles
ont permis de faire l'état des lieux du kori et de son bassin versant
ainsi que les activités qui y sont pratiquées ; d'avoir une
idée des données manquantes à compléter ou à
remplacer. Ainsi le traitement a porté sur deux types de
donnée.
L'information graphique : elle est constituée des
cartes topographiques et images satellites dont l'analyse a permis de
présenter certaines caractéristiques de la zone telles que
l'occupation du sol. Il faut noter que beaucoup de nos régions et
particulièrement la zone d'étude ne dispose pas assez des
données en dehors des cartes topographiques au 1/200000 dont certaines
ont perdues leurs validités, faute des moyens dont on dispose. Les
quelques zones ayant souvent suffisamment des images, photos aériennes
ou cartes topographiques sont issues des secteurs qui ont porté un
intérêt scientifique des organismes financés par des
bailleurs de fond étrangers.
L'information statistique : acquise auprès des archives
du service de la météorologie Nationale, elle regroupe les
données climatiques (précipitations, vents, températures
et ETP). L'idéal était d'avoir des données des deux
stations météorologiques qui encadrent la zone d'étude
(Doutchi et Birni N'konni). C'est ainsi que Doutchi est une station
récente et mal équipée et ne dispose d'aucune
donnée en dehors des cumuls pluviométriques. Il faut noter que la
station météorologique de Birni N'konni est une station
synoptique complète.
4.1.3 Observation du terrain
La troisième et dernière étape, une fois
les données recueillies, prétraitées, il faut passer
à la visite sur le terrain. Elle est indispensable et permet de mieux
vérifier le problème et lever les incertitudes liées
aux informations non apparentes observées sur les images et les
cartes
topographiques. Sur le terrain, nous avons effectué des
transects et des entretiens avec les populations.
Les transects ont permis de décrire les
différentes unités morpho dynamiques et faire des
prélèvements pédologiques pour une analyse
granulométrique plus détaillée afin de compléter
celles déjà existantes. Ceci, dans le but de mettre en
évidence les caractéristiques physiographiques de la zone
d'étude. Au total, sept transects ont été effectués
dont quatre sur le kori principal et trois sur kori Koujak, un de ses
tributaires de la rive droite. En effet, parmi les transects ayant porté
sur le kori principal, deux se situent à la latitude du village de Dan
Fourma (13o50'56''N ; 4o40'37'' E altitude 250m) de direction Nord-Sud
(transect1) et Est-ouest (transect 2). Le choix de ces transects résulte
de gravité du phénomène de ravinement dans le secteur
pouvant contribuer à l'ensablement de la mare dudit village qui
s'observe déjà. Il faut noter le couvert végétal
sur les formations sableuses qui domine le secteur, est dégradé
ou presque absent sur les buttes rocheuses ; seul le long du kori existe une
végétation relativement dense par endroit. Tout comme le village
précédent, au niveau du village de Mountséka (13o49'11''N
; 4o38'35'' E altitude 260m) aussi deux transects ont été
réalisés mais tous d'orientation Est-ouest de telle sorte qu'on
ait un transects en amont et aval du village. Les caractéristiques
physiques s'apparentent aux deux premiers à l'exception de l'essor des
activités de mise en valeur des eaux lié à la faiblesse
d'encaissement de la vallée. Là aussi l'ensablement menace la
mare grâce aux importants apports de sédiment provenant des
ravines latérales sur les flancs de dune et ceux du grand kori
situé au Nord-Est du village qui se jette par un large cône de
déjection (13o49'23''N ; 4o39'23'' E altitude 233m).
Le constat issu de l'observation des transects
effectués dans cette zone, révèle que le couvert
végétal n'est pas du tout efficace pour assurer une meilleure
protection des sols essentiellement sableux . La résultante de cette
situation est les nombreuses ravines s'observées partout et qui
évoluent de manière spectaculaire.
4.2 Matériels et outils
Les outils utilisés sont les suivants :
une carte topographique au 1/200 000 : feuille ND-31-XI ; une
carte géologique du Niger au 1/2 000 000 ;
le logiciel Arc View GIS 3.3 ;
une image Landsat de résolution de 30 mètres ;
un GPS type Garmin 12 ;
un appareil photo numérique ;
un décamètre pour les mesures de tête des
ravines ainsi que les profondeurs ; un marteau et des sachets en plastique pour
prélever les échantillons de sols.
CHAPITRE 2 : LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN
2.1 L'environnement physique
Cette partie présente les caractéristiques de la
zone d'étude, qui sont largement inspirées des travaux
effectués sur la zone d'étude et en partie de l'Adar. En effet,
le milieu physique et humain sont les principaux facteurs qui
déterminent l'érosion.
2.1.1Géologie, hydrogéologie et
hydrologie
Le bassin sédimentaire des Iulliminden, sur lequel
repose la zone d'étude est composé des formations meubles peu
consolidées constituées des grés, sable et où le
Continental terminal affleure dans la partie ouest. Ce bassin est
constitué d'alternance de dépôts marins et continentaux mis
en place lors des différents épisodes transgressifs et
régressifs qui jalonnent son histoire géologique. Le Continental
terminal en constitue la dernière série, purement continentale
comme son nom l'indique, son histoire est mal connue faute étude
sédimentologique, et surtout mal datée faute d'indice
paléontologique (Monfort, 1996). Au sein du Continental terminal du
Niger, trois ensembles peuvent être distingués (Greigert,
1978).
La série sidérolithique de l'Ader Doutchi
caractérisée par plusieurs niveaux de formations oolithiques
ferrugineuses (Ctl) ; elle affleure sur la bordure à l'est de la ligne
Birni N'Konni- Tahoua
La série argilo sableuse à lignite (Ct2) : elle
est définie par une alternance d'argiles, sables et silts à
grains bien classés et bien lavés. Les argiles noires contiennent
des débris végétaux ligneux. Elle affleure dans la partie
septentrionale du bassin.
La série des grés argileux (Ct3) affleure dans la
partie Sud-Ouest du bassin.
De ces formations, seule la Ct3 affleure dans la partie ouest,
sud-ouest et est, suivi d'erg ancien à dunes non orientées
d'âge quaternaire qui occupe l'essentiel du modelé au nord et le
centre du bassin versant de Mountséka. Ces formations récentes
selon l'age géologiques du bassin présentent une grande
sensibilité à l'érosion actuelle que connaît la zone
d'étude.
Les trois ensembles géologiques renferment une
réserve en eau très importante et peuvent être en liaison
hydraulique. A cela il faut noter l'importance de la nappe alluvionnaire peu
profonde (0- 20m). Cette nappe est de loin la plus importante car facilement
accessible pour les cultures irriguées (Bahari, 2008). La nature
géologique des sédiments constitués par des grés
argileux et limons en grande partie, charriés par les eaux de
ruissellements, se déposent dans le fond du lit. Cet état de fait
explique la turbidité des eaux du kori et leur pérennité
dans l'année. Cela dénote aussi l'importance de la charge en
suspension des eaux de ruissellement liée à la nudité des
versants.
Il n'y a pas d'écoulement permanent dans toute la zone
d'étude, seul le ruissellement engendré par les
précipitations, alimente les écoulements du kori et le
remplissage des mares d'importance variable tant en leurs extensions qu'en
leurs durées le long même du kori et sur les versants.
Le réseau hydrographique est dominé par le kori
et ses affluents, présentant ainsi des signes de dégradation
à l'exutoire par des matériaux d'érosion sur des largeurs
variables (cône de déjection). Le kori est par définition
un cours d'eau à écoulement épisodique. Il est
orienté NNE-SSW, à tracé sinueux sur une longueur de 73
kilomètres est aussi parsemé d'une série de mares qui
finissent par s'entrecoupées au fur et à mesure que la saison
sèche s'annonce sur le lit ordinaire. Son cours inférieur se
trouve dans un secteur fortement cuirassé d'où l'essentiel des
eaux sont drainées. Ce réseau est le résultat d'un paysage
relativement plat, soumis à un régime climatique sahélien
actuel avec de forts apports éoliens doublé d'un héritage
passé plus humide (Massuel, 2005).
2.1.2 Géomorphologie, sols et
végétation
L'observation des cartes topographiques de Birnin Konni,
Doutchi et Bagaroua au 1/200000 révèle que le bassin versant de
Mountseka repose sur une zone accidentée ayant subi des modifications
notables. La zone d'étude appartient à une structure monoclinale
ou les pendages et les pentes sont faibles. Avec une superficie de 5066,20
Km2 le bassin versant du kori mountséka est situé dans
le centre sud du pays et repose aussi sur le bassin sédimentaire des
Iullimenden. Son héritage d'une histoire climatique et géologique
ancienne se traduit par la présence de nombreux plateaux
latéritiques entrecoupés par des vallées fossiles,
sableuses au fond desquelles serpentent des lits de rivières
asséchés, côtoyant quelques dunes fixées, vestiges
de l'alternance entre avancées du désert et périodes
humides (Sylvain Massuel, 2005). Ainsi, cinq
unités morpho dynamiques sont distinguées. Les
sommets des plateaux (pente faible<1%) à cuirasses ferrugineuses,
parfois partiellement recouverts d'un manteau sableux. Le
phénomène de décapage sur ces unités est
relativement moins important et se traduit pour l'essentiel à
l'érosion en nappe, de nombreuses buttes résiduelles
cuirassées auxquelles s'ajoutent des talus d'éboulis courts
concaves à convexe, profondément ravinés laissant
affleurés les grès argileux altérés. Ces talus plus
ou moins abrupts, forment ainsi une zone de transition entre les versants
sableux et les plateaux.
Les glacis ou encore "jupes sableuses" de taille variable,
sont composés de sols ferrugineux peu lessivés essentiellement
sableux. Ici, on assiste à un décapage important dû au
ruissellement concentré et aux formes d'érosion hydrique qui s'y
développent. Des lithosols peu évolués à
faciès ferrugineux s'y développent avec souvent de fortes charges
caillouteuses surtout dans la partie amont et médiane du bassin versant.
Ils sont dans leur grande partie encroûtés et ravinés ; la
végétation dominante est arborée arbustive
clairsemée constituée de Combrétacées tel que
Guiera senegalensis. Cette séquence est typique des sols peu
perméables à très faible pente en milieu semi-aride. La
vallée est fossilisée par des dunes allongées,
orientées Est-Ouest- Nord - Est avec des sommets ondulés. Ces
dunes qui recouvrent également de grandes surfaces des sommets de
plateaux traduisent une phase sèche et expliquent l'endoréisme du
réseau hydrographique. Ces édifices sableux marquent le paysage
de la zone d'étude plus précisément de Doun fourma
jusqu'à Dan Katsari avec des altitudes allant 250 à 260m,
contribuant ainsi progressivement à la fossilisation des lits des koris
par le mouvement des sables des versants (Bouzou et al, 2009). Les sols de
types ferrugineux tropicaux indurés des glacis portent une
végétation contractée : la brousse mouchetée
à tachetée. Par contre les sols meubles portent une steppe
arbustive dégradée.
Le fond de vallée, ou bas fond, ferment la
toposéquence où l'écoulement est observé. Le lit
est relativement plat et faiblement encaissé (232m d'altitude), d'une
largeur variable allant de 100 à 150m par endroit. Il constitue
l'unité la plus mal drainée et accumule l'essentielle des charges
limoneuses colmatées sur les versants. La végétation le
long du kori et de ses tributaire communément appelée
fourré ripicole, constituée de combretacée présente
elle aussi des discontinuités moins prononcées par rapport
à celles observées sur les autres unités morphologiques.
Les sols y sont de type ferrugineux peu lessivés aux abords. La
proportion d'argile peut augmenter à la faveur d'un stockage
récurrent des eaux de surface par ruissellement.
Il s'agit du kori principal bien alimenté qui donne
naissance à des sols hydromorphes, plus clairs, gris et bruns, avec des
taux modestes d'une matière organique. Les sols engorgés sont
généralement fertiles et cultivables lors des décrues. Ces
lambeaux de terrasse dans les bas fonds récents ou dans les sols
situés à proximité des zones inondables sont
généralement salins et sodiques (Gomer et Tauer, 1989 ; 1993).
La répartition des différentes formations
végétales naturelles sur la zone de Mountséka est
très discontinue. Elle tient à la situation topographique et
à l'affinité hydro-pédologique du milieu. L'adaptation
à l'insuffisance des réserves hydriques est à l'origine
d'une colonisation par la "brousse tigrée" sur les entablements
ferrugineux du Continental terminal. De faibles bandes de
végétation dense collectent les écoulements
générés par une large bande de sol nu en amont (Galle et
al., 1999, Valentin et al., 1999 in Massuel 2005). Ainsi du fait de la forte
anthropisation du bassin versant de Mountséka et des sècheresses
qu'a connues la zone d'étude en particulier, la végétation
climacique tend à disparaître, seules quelques espèces
existent et s'adaptent difficilement aux conditions climatiques et à
l'action humaine.
C'est ainsi que Mahaman M. (2008) a aussi montré que la
végétation dans le secteur de Mountséka a connu une
dégradation sévère, même si c'est à des
degrés variables dans les années précédentes. Il
est à souligner aussi que la végétation naturelle dans la
zone d'étude est déjà fortement affectée par
l'intervention de l'homme et des animaux. C'est seulement le long des koris et
de leurs tributaires qu'on observe sur des tronçons des fourrés
ripicoles denses. Cette caractéristique de la végétation
autour des koris explique la dynamique qui les affecte.
2.1.3 Le climat
Le climat de la zone d'étude est de type
sahélien, caractérisé par deux grandes saisons :
sèche et pluvieuse. Les précipitations sont faibles auxquels
s'ajoutent un important ensoleillement, une forte évaporation et des
vents importants au cours de l'année. Tous ces paramètres
interagissent sur le bassin versant du kori Mountséka pour donner un
comportement hydro-érosif et en partie expliquer la dynamique actuelle
du kori.
2.1.3.1 Les précipitations
L'essentiel des précipitations dans la région
d'étude sont enregistrées au mois de Juin à Août
souvent jusqu'en septembre. Ces précipitations sont les seules utiles
pour l'agriculture ainsi que l'écoulement des cours d'eau (kori).
L'analyse des données pluviométriques de la
station météorologique de Birni N'konni, de 1961 à 2007
(47 ans), révèle que la moyenne au cours de cette période
est de 494,9mm (fig. 1). Cette station a été choisie pour des
raisons de proximité, d'ancienneté dans le secteur d'étude
et de son rang à l'échelle nationale. L'évolution des
précipitations à la station de Birni N' konni montre une
importante variation spatiotemporelle, intra et inter annuelle,
caractérisée par une alternance des années
déficitaires et excédentaires ou normales.
La baisse des précipitations qui a commencé
à la fin des années 1960 dans l'espace nigérien (Banoin
& Guenguant, 2003) a été observée avec un retard dans
le centre et l'ouest du pays (Tahoua et Niamey à partir des
années 1970). Dans la localité de Tahoua, particulièrement
la région de Birni N'konni, les précipitations des années
1960 à 1990, ont connu une baisse supérieure à 50% par
rapport à la période 1950- 1960. Des travaux récents ont
montré une amélioration des précipitations à partir
des années 1990 en général dans le sahel Est (AGRHYMET,
2008) et en particulier au niveau de la station météorologique de
Birni N' konni (Saadou & Larwanou, 2006 ; Bouzou et al. 2009) mais sans
atteindre le niveau des années 50 à 60. L'amélioration de
la pluviométrie dans les années 90 est un phénomène
observé presque partout au Sahel, mais selon les populations les
caractéristiques de la pluviométrie ont changé. Ainsi, la
courbe des moyennes mobiles (fig.1) laisse constater à partir des
années 1990 une amélioration des précipitations même
si les variations des moyennes annuelles se présentent en dent de scie.
Durant cette période de remontée de la pluviosité au cours
de la saison des pluies, on note l'apparition de périodes sèche
de 10 jours ou plus au cours d'une saison de pluie ; de même, le
début de la saison de pluie est plus irrégulier et les averses
seraient devenues plus locales. A cela s'ajoute l'importance des
événements pluvieux extrêmes surtout en début de la
saison des pluies comme l'ont souligné Tauer & Humborg, (1993),
appréciant les caractéristiques des précipitations au
sahel. Ces auteurs affirment qu'environ 80% des précipitations annuelles
tombent en 12 à 18 averses supérieures à 10mm. Ils
soulignent aussi que les événements pluvieux extrêmes
d'intensité supérieure à 100mm/h dans un intervalle de 10
minutes et des hauteurs de
précipitation de 70 à 100mm durant une seule
averse sont observés. Ces types d'averses avec des fortes
intensités sont très érosives. Face à ces multiples
aléas auxquels le sahel est soumis en général et notre
zone d'étude en particulier, une attention toute particulière
s'impose pour un suivi à long terme de la dynamique érosive du
kori Mountséka et de son bassin versant.
Hauteur en mm
600,0
400,0
200,0
800,0
300,0
650,0
450,0
250,0
850,0
700,0
500,0
350,0
750,0
550,0
100,0
150,0
50,0
0,0
Cumul annuel Moy. Annuelle Moy. Mobile Extremes
annuelles
Mois
Figure 1: évolution de la pluviométrie
à Birni N'konni de 1961à 2007 Source : DMN
2.1.3.2 Les vents et températures
Les vents sont conditionnés par la position des masses
d'air et restent réguliers toute l'année avec des vitesses
moyennes maximales de l'ordre de 2.69 m / s au mois de Janvier -
Février, période pendant laquelle l'alizé du Nord-Est ou
Harmattan est prédominant (fig.3). Un deuxième maximum s'observe
en début de la saison des pluies avec la formation des orages
très violents. Les minima s'observent au mois d'Août - Septembre
avec 1.38 m/s. Aussi au cours de l'année, des vents allant dans toutes
les directions sont observées surtout pendant la période de
transition d'une saison à l'autre. La vitesse et la direction du vent
sont aussi des facteurs qui influencent de manière significative la
mauvaise répartition des précipitations à l'échelle
même du petit bassin versant ainsi que les processus pluie ruissellement
dans les régions au relief contrasté. En effet, Tauer et Humborg
(1993) rapportent que la direction du vent influence l'angle de chute des
gouttes de pluie. Si la pente du terrain coïncide avec l'angle de chute,
les quantités de pluie qui atteigne le sol sont plus faibles que celle
qui tombe sur le versant opposé.
Tout comme les vents, les températures, connaissent
elles aussi deux maxima et deux minima mais reste toujours
élevées au cours de l'année; d'où la forte
évaporation et l'amenuisement du couvert végétal du fait
de la faiblesse d'humidité dans l'air. Cela n'est sans
conséquence sur l'état hydrique du sol et du rôle que joue
la végétation dans le processus de l'érosion pluviale et
du ruissellement dès les premières averses. Sur la base des
données de température traitées, les valeurs maximales et
minimales oscillent respectivement entre 40.52°C au mois d'Avril et 15.80
°C au mois de Janvier (fig. 2). La moyenne sur la période 1961
à 2006 est de 28.80°C. Des températures
élevées observées aux mois de Mars à Juillet,
s'accompagnent d'une forte évapotranspiration allant jusqu'en 6m (fig.
2). Les données d'évapotranspiration potentielle s'étalent
sur une période allant de 1977 à 2004. Sur toute la série,
elle reste supérieure à 4m même au mois d'Août
(5,26m). Les valeurs minimales sont observées d'Octobre à
Décembre avec 4,73m (fig. 2).
La combinaison de toutes ces composantes climatiques, fait de
la saison sèche la première étape à expliquer la
dynamique actuelle du kori par l'effet de la déflation éolienne
et de surcroît à la morphogenèse avec les premières
grosses pluies qui sont souvent très agressives dans nos milieux.
TIC
45,00
40,00
35,00
30,00
25,00
20,00
15,00
10,00
5,00
0,00
Tmin Tmax ETP
Mois
6
4
2
8
0
ETP en m
Figure 2: courbe des températures maximales et
minimales et évapotranspiration potentielle à Birni
N'konni
Source : DMN
Oct.
Nov.
Sept.
Aoat
Dec.
vitesses moyennes
2,00
3,00
0,00
1,00
Janv.
Juill.
Juin
Fev.
Mars
Mai
Avril
Figure 3: corbe des vitesses et direction des vents
à la station de Birni N'konni de 1961 à 2006
Source : DMN
2.2 Le cadre humain : les activités socio
économiques
L'étendue du bassin versant du kori Mountséka
dans sa partie nigérienne est partagée entre deux communes
rurales : Aléla et Dan katsari. Ces deux communes abritent des
populations constituées en grande partie des Haoussas et Peuls. Comme
d'ailleurs partout au Niger, les populations de ces localités vivent
exclusivement de l'agriculture, l'élevage et le commerce. Avec la
nouvelle dynamique du kori et de son bassin versant, on observe un
développement timide des cultures de contre saison par la petite
irrigation à partir des eaux dans certains terroirs riverains du secteur
central de la vallée. Cette nouvelle activité entre dans les
stratégies du développement agricole du Niger, qui vise de
façon complémentaire à l'amélioration des cultures
pluviales et le développement de l'irrigation partout où les
conditions paraissent favorables. L'objectif visé par cette
activité est la diversification des cultures à travers le
développement des cultures irriguées. A cela, notre investigation
a porté sur deux villages de la commune rurale d'Aléla afin de se
renseigner sur le système d'irrigation utilisé et les contraintes
liée à la mise en valeur des eaux. Ainsi la population cible
était les exploitants ou les groupes d'exploitants du
village de Mountséka et de Kanguiwa. Le choix de ces
villages est fondé sur la base de l'essor que connaît cette
activité et de son caractère récent.
2.2.1 Le village de Mountséka
Dans son ensemble et en raison de la très grande
proportion (80%) de la population rurale, le Niger est un pays dominé
par des structures organisées dans les villages. Le village de
Mountséka en particulier et de tous les autres villages environnants en
général, n'échappent pas à ce type d'organisation
en famille suivant un système de parenté à tous les
niveaux. Avec une population de 1754 habitants repartis en deux groupes dont
1403 habitants soit 226 ménages dans Mountséka et 351 habitants
soit 57 ménages au niveau de Mountséka peuls (tableau 1),
l'agriculture pluviale reste la principale activité. Elle est
destinée à la production du mil, sorgho et niébé et
constitue la seule source alimentaire et monétaire de la population.
Mais jusque là, elle reste archaïque compte tenu des techniques et
moyens rudimentaires utilisés pour la production. Ce système
traditionnel de production nécessite aussi beaucoup d'espace ce qui
accélère le phénomène de dégradation des
terres de cultures.
Les cultures de contre saison le long du kori Mountséka
ont longtemps existé sur le bassin versant et cela surtout dans le
secteur amont (Alela). L'apparition de cette activité dans le secteur de
Mountséka et environs, tient à la nouvelle dynamique
hydroérosive qui affecte le kori et son bassin versant. En effet, la
reprise de l'écoulement du kori depuis 1994 a occasionné une
effervescence des cultures de contre saison par la petite irrigation à
travers les eaux du kori. A cet effet, elle demeure une nouvelle
activité socioéconomique dans le secteur de Mountséka avec
une durée moyenne de 8 ans des exploitations (Baboussouna, 2008). Les
principales productions demeurent les fruits et légumes dont les revenus
générés assurent à alléger le déficit
céréalier des cultures vivrières pratiquées sur des
sols dunaires, encroûtés et lessivés.
Le système d'irrigation dominé par des puisards
est en voie d'être amélioré par le fonçage de cinq
(5) puits cimentés par l'appui d'une ONG (Appui au Développement
Endogène des Communautés à la Base). Cet appui est
né de la volonté des femmes du village, organisées en
coopérative à lancer un appel à l'égard des
organismes de développement pour une mise en valeur plus efficace des
eaux. C'est ainsi que plusieurs activités ont été
réalisées : d'une part les puits modernes le long du kori en vue
de rendre l'eau plus exploitable et un cordon de pierre
pour réduire l'ensablement du plan d'eau dans le
secteur à mettre en valeur. D'autre part, l'ONG projette d'autres appuis
pour développer un système d'irrigation afin d'équiper les
exploitants du matériel ANPIP. L'objectif placé à cet
effet est de promouvoir la production de Moringa olifera et Acacia
senegal et ainsi renforcer celle déjà existante (mangue,
acajou, manioc et haricot).
Plusieurs contraintes ont été
évoquées par les exploitants dont l'inondation et la
qualité de l'eau qui impose le recours au puisard pour irriguer les
plantes. Une autre contrainte soulignée par les paysans résulte
de la nature sableuse du substrat au niveau du fonçage des puits tant
traditionnel que moderne.
2.2.2 Le village de Kanguiwa
Les cultures de contre saison dans ce village sont aussi
très récentes par rapport à Mountséka. La
durée moyenne des exploitants est de quatre (4) ans. Elles se basent sur
la production des fruits (mangues, acajou), légumineuses (haricot), des
tubercules (manioc) et des feuilles (moringa). Les terres exploitées
sont des portions de champs de cultures à proximité du kori afin
de faciliter l'irrigation. A cet effet, comme le village est issu d'une
même famille, l'appropriation des terres (parcelles) s'est fait sur la
base que tout volontaire capable de mener une telle activité puisse
trouver une parcelle. Celle-ci est variable d'un propriétaire à
un autre, c'est ainsi qu'on dénombre 18 exploitants, tous
essentiellement des hommes contrairement à Mountséka.
L'alimentation se fait à partir d'un système d'irrigation
traditionnel en faisant des caniveaux et ou des puisards pour arroser les
plantes. En effet, le système d'irrigation reste très
archaïque car jusque là essentiellement constitué des
puisards. Les puisards sont des petits trous de moins d'un (1) mètre qui
permettent d'accéder à la nappe souterraine, sub-souterraine ou
phréatique afin d'avoir une eau moins chargée en matière
en suspension pour alimenter les plants. Aussi l'une des véritables
contraintes soulignées par le développement et la diversification
des cultures de contre saison est la qualité de l'eau. La
turbidité de l'eau du kori joue sur la croissance des plantes. Il faut
noter qu'à cela seuls les arbres (manguiers) sont alimentés
directement par cette eau, quant aux autres plantes il faut faire recours aux
puisards. C'est dans ce contexte, que les paysans recommandent des puits
cimentés à l'image de Mountséka.
Cela laisse à dire que l'effet de la dynamique actuelle
du kori Mountséka nécessite un suivi face
à l'importance du phénomène d'érosion sur
l'ensemble du bassin versant afin de préserver les
lambeaux des terres et rendre les eaux plus exploitables pour une
mise en valeur plus efficace du milieu.
Tableau 1:répartition de la population par sexe dans
quelques localités du bassin versant du koriMountséka
en 2006 Source: INS (en gras localités visitées).
Commune rurale d'Alela
|
Villages/ Hameaux
|
Masculins
|
Féminins
|
Total
|
Doum fourma
|
H
|
61
|
59
|
120
|
Mountséka
|
V
|
718
|
685
|
1403
|
Mountséka peulh
|
H
|
180
|
171
|
351
|
Koujak peulhs
|
H
|
33
|
31
|
64
|
Baïzo
|
V
|
371
|
355
|
726
|
Kanguiwa
|
H
|
229
|
219
|
448
|
Alela
|
V
|
1836
|
1754
|
3590
|
Kankarey
|
H
|
573
|
547
|
1120
|
Yaya
|
V
|
978
|
935
|
1913
|
Total
|
×
|
4979
|
4756
|
9735
|
CHAPITRE 3 : APPROCHES METHODOLOGIQUES PROPOSEES
Notre thème étant subdivisé en deux sous
thèmes distincts, nous présentons pour chacun d'eux l'approche
qui nous paraît adéquate. Nous nous basons pour ce faire sur des
approches déjà appliquées et des données
existantes.
3.1 La dynamique hydrogéomorphologique du kori
Mountséka
L'érosion étant une menace pour les vastes
superficies de culture dans le bassin versant de Mountséka, il est
important de mettre au point une méthode adéquate dont les
résultats ultérieurs permettront une bonne gestion des ressources
naturelles. En effet, la méthode est un ensemble de démarches que
suit l'esprit pour découvrir la vérité ; c'est aussi un
ensemble de démarches raisonnées munies pour parvenir à un
but. Ainsi la méthode ou démarche, n'a pas de résultat
mais permet de parvenir à un résultat. L'objectif principal
visé à cet effet, est d'évaluer le risque
d'érosion. L'évaluation de l'érosion est sans commune
mesure une étape prépondérante pour le
développement et le maintien de toute activité socio
économique à l'échelle du bassin versant et des milieux
humides en particulier. La voie que nous avons choisie est d'une part la
modélisation des processus et facteurs, universellement admis dans
l'étude des pertes en terre et d'autre part la cartographie en vue d'une
meilleure prise en compte de tous les problèmes environnementaux de
l'ensemble du bassin versant du kori Mountséka. Il est à noter
que l'érosion a fait l'objet de plusieurs travaux scientifiques un peu
partout à l'échelle du pays et dont des mesures se limitent au
ruissellement sur les parcelles.
3.1.1 Les différentes approches appliquées au
Niger
L'érosion a longtemps été un
problème préoccupant dans certaines contrées du Niger.
C'est ainsi que des études ayant été entreprises ont
quantifié l'érosion pour l'essentiel à partir des mesures
sur les parcelles expérimentales. Ce paragraphe présente quelques
unes des approches utilisées. Delwaulle (1973) a effectué pendant
la période allant de 1966 à 1971 des mesures sur parcelles
à
Allokoto, un village situé dans le centre sud du pays
(14°14'N ; 5°38' E altitude 265m) où sévit une
érosion spectaculaire sans précédent et dont les facteurs
explicatifs sont simplement naturels et humains. Ainsi sur quatre parcelles
d'érosion de tailles comparables au champs du paysan, munies d'un
système collecteur constitué d'une cuve équipée
d'un limnigraphe auxquels s'ajoute deux pluviomètres en association et
deux pluviographes à auget basculant ; il a eu à évaluer
les pertes en terre à partir des dépôts de cuve et des
matières en suspension, recueillis après chaque pluie. De
même quelques localités de la vallée de Keita (14°35'
et 14°59' Nord), Bouzou (1988) avait quantifié l'érosion sur
parcelles et l'évolution des ravines sur les versants. Par ailleurs dans
l'ouest du pays, Faran Maiga avait emprunté les mêmes techniques
d'expérimentation sur les parcelles d'érosion, pour
vérifier l'importance du ruissellement et de ses actions
géomorphologiques dans le Zarmaganda. L'érosion est enfin
évaluée à partir de la quantité de terre
arrachée sur la parcelle.
C'est à juste titre que ce travail propose une
démarche allant dans le même sens pour quantifier les processus du
ruissellement et de l'érosion dans un milieu naturel réduit afin
de dresser et expliquer la dynamique hydrogéomorphologique de la zone
d'étude mais par la modélisation et la cartographie. Le bassin
versant de Mountséka est soumis à la fois à une
érosion en nappe importante comme le montre les marches en escalier et
une érosion linéaire spectaculaire comme en témoigne les
grandes ravines (photo 1) qui débouchent dans le kori principal. Pour
mieux appréhender les deux formes d'érosion, il faut une
méthode qui permettra d'apprécier ces deux formes
d'érosion. Pour la première, nous allons nous inspirer du
modèle le mieux adapté aux réalités de notre
terrain et pour le second à travers le suivi de l'évolution des
têtes des ravines.
3.1.2 Proposition d'une approche méthodologique
3.1.2.1 Le choix du modèle
L'utilisation des modèles aide à mieux
prévoir les risques afin de prendre des mesures efficaces de gestion des
ressources naturelles avec un minimum de temps et de moyens. Pour
l'érosion hydrique, des modèles sont utilisés. Nous en
présentons deux : l'équation universelle de pertes en terre de
Wischmeier & Smith (USLE Universal Soil Loss Equation) et la SLEMSA (Soil
Loss Estimation Model for Southern Africa). Ces modèles utilisent
presque les mêmes paramètres
physiques, ils sont et constituent les seuls recours que le
chercheur ou le politique utilisent pour planifier les besoins de conservation
des sols à une échelle régionale.
L'équation de Wishmeier ou l'une de ses versions
modifiées (par exemple RUSLE), ont été empiriquement
établies à partir de mesures ponctuelles sur parcelles
expérimentales. C'est une démarche globale qui prend en compte
tous les facteurs naturels et humains intégrés à
l'échelle d'un bassin versant pour l'évaluation de
l'érosion. Ce modèle mis au point en 1959 aux EtatsUnis est
né du traitement statistique des résultats de nombreuses
années de mesures (20 ans) sur parcelles expérimentales. Depuis,
ce modèle a été largement utilisé en Afrique,
particulièrement en Afrique de l'ouest malgré quelques
modifications tenant compte des conditions bioclimatiques. En effet, selon ce
modèle la perte en sol est donnée par le produit des expressions
suivantes:
E = R.K.SL.C.P
E : équation de perte en terre
R : indice d'agressivité des pluies à
l'érosion
K : indice d'érodabilité du sol
SL : facteur topographique qui intègre la pente et la
longueur de la pente
C : facteur d'occupation du sol par la couverture
végétale et
P : facteur exprimant la protection du sol par les pratiques anti
érosives.
Le principe de ce modèle est de comparer
l'érosion d'un site quelconque à l'érosion d'une parcelle
témoin de dimensions standard tout en la traitant périodiquement
afin qu'il ne se forme aucune croûte superficielle ou qu'elle ne change
pas de formation superficielle initiale. Il faut noter que les mesures sur la
parcelle permettent essentiellement d'évaluer l'érosion
décapante induite par le ruissellement en nappe. Le but essentiel de
cette équation est de définir de façons moins empirique
les techniques culturales et les aménagements anti érosifs
à mettre en oeuvre en un lieu dont on connaît : la topographie, le
climat, le sol et les cultures souhaitables de développer sans risque de
ruiner le patrimoine foncier. Concernant l'érosion en nappe et en rigole
à l'échelle du champ (ou du versant), à l'exclusion des
cas où dominent l'énergie du ruissellent et l'érosion
linéaire (cas des argiles gonflantes, des relief de montagne, des ravins
et des rivières des climats désertiques et
méditerranéenne où l'action des averses exceptionnelle est
déterminante).
Elle n'est universelle que dans la mesure où chacun des
facteurs évoqués joue un rôle important dans le
développement du phénomène d'érosion (Wischemeier,
1976).
Par ailleurs, ce modèle bien que universel, renferme
des défaillances relatives d'une part à l'interaction des
facteurs dans la compréhension et l'efficacité de tel ou tel
facteur dans le déclenchement du processus du ruissellement et de
l'érosion. En effet, selon Auzet (1987) cité par Macary &
Berville (2003) la principale critique à cette équation est
qu'elle se présente sous la forme d'un produit et fait intervenir les
facteurs que par leurs poids statistiques sans tenir compte de leurs liaisons
causales, négligeant alors les relations complexes. Les seules
interactions prises, sont de manière sommaire puisque les facteurs sont
supposés linéaires. D'autre part certains auteurs ont aussi
critiqué la prise en compte des valeurs seuils pour caractériser
les précipitations et aussi l'utilisation des parcelles
expérimentales standardisées. C'est ainsi que le meilleur
critère à retenir devrait être la hauteur à partir
de laquelle on observe le ruissellement. A titre illustratif, Bouzou (1988) a
observé dans nos milieux des pluies de 5mm ayant
générées le ruissellent sur les petites parcelles. Roose
(1988) a aussi souligné une des limites des parcelles d'érosion
en ces termes : « la méthode des parcelles d'érosion fournit
des valeurs relatives d'érosion et de ruissellement, des valeurs
comparatives entre les différents traitements, mais ne donne pas la
valeur absolue de l'érosion en un point du versant puisqu'on isole la
parcelle de son environnement naturel (en particulier des apports d'eau et de
sédiments venant de l'amont) ».
En somme, la compréhension des différents
facteurs et des mécanismes nous imposent à travailler à
des échelles qui nous permettent de prendre en compte tous les aspects
propres dans nos milieux pour comprendre le ruissellement et
l'érosion.
La SLEMSA est aussi un modèle d'estimation de perte en
terre qui s'appui sur les mêmes approches et principes de base que le
modèle précédent. Ce modèle a vu le jour à
la fin des années 1970 en Afrique du Sud plus particulièrement au
Lesotho à partir des travaux de Elwell et Stoking (1980) sur des
parcelles expérimentales standards et l'énergie cinétique
des pluies. Ensuite, il a été initialement testé au
Zimbabwe puis amélioré, il est aujourd'hui adapté dans
plusieurs pays d'Afrique subsaharienne. Aussi ce modèle à
l'avantage d'utiliser peu de moyens et de données et est comparable
à la USLE.
Le schéma explicatif de la SLEMSA tel que donné par
Elwell et Stoking en 1981 se présente comme suit :
PHYSICAL SYSTEM
CROP
CLIMATE
SOIL
TOPOGRAPHY
Length
CONTROL energy interception Rainfall Soil Steepness
S
L
SUBMODEL
Crop ratio Soil loss from bare Topographic ratio
Z = KCX
Soil loss from cropland (t / ha / a)
Figure 4: structure du modèle SLEMSA
I: energy interception; E: rainfall energy; F: soil erodibility;
S: slope steepness; L: slope length Z : érosion mesurée ou
prévisible c'est à dire la perte en sol moyenne annuelle en t /
ha.
K : perte en sol sur une parcelle standard non
exploitée
X : facteur topographique
C : facteur des techniques cultural du couvert
végétal.
Notre choix porte sur le modèle de Wischmeier pour la
simple raison qu'il est universel, ce qui nous permettra de comparer les
résultats obtenus avec ceux des autres chercheurs dans des milieux
similaires. En effet comme l'a souligné Roose (1994), l'USLE est
calibrée pour tous les pays où le ruissellement est lié
à la dégradation de la surface du sol. Toutefois notre choix
porte sur la RUSLE ou la Revised Universal Soil Loss Equation qui permet de
passer de la parcelle à de vastes régions agricoles. Cette
version regroupe tout de même les principaux facteurs de la USLE qui sont
le sol, le climat, la topographie et l'occupation du sol.
3.1.2.2 Analyse et traitement des données
relatives aux quatre domaines des facteurs du ruissellement et de
l'érosion : climat, sol, occupation du sol et topographie
3.1.2.2.1 Le climat
Comme nous l'avons noté précédemment dans
la littérature scientifique, la pluie et ses caractéristiques
sont les seuls paramètres prépondérants pour la
compréhension et l'évaluation de l'érosion hydrique.
D'autres composantes climatiques peuvent jouer un rôle primordial.
L'évaporation d'abord qui, entre les périodes pluvieuses, peut
jouer aussi sur le degré de dessiccation des fragments de surface et
modifier la stabilité structurale et le profil hydrique des couches
superficielles et modifier ainsi l'infiltrabilité (Macary& Berville
; 2003).
La pluie
Les données relatives aux précipitations et de
leurs caractéristiques sont indispensables à l'étude des
phénomènes d'érosion. La pluie est par définition
une précipitation tombée au sol sous forme liquide. Elle est
observée au Niger sur quatre (4) mois suite à la remontée
du FIT (Front Inter Tropical). L'analyse des données
pluviométriques renseigne sur la répartition de cette eau, leur
quantité disponible, favorable au développement des
activités en milieu rural. Ces précipitations sont aussi les
seules utiles pour le ruissellement ainsi que l'écoulement des koris.
Elle est exprimée en millimètre à partir
du pluviomètre à lecture directe. La quantité d'eau
recueillie correspond à la hauteur tombée au sol.
L'intensité est la quantité d'eau tombée par unité
de temps, exprimée le plus souvent en mm/h et déterminée
à partir des enregistrements au pluviographe à auget basculeur.
En effet, l'efficacité de la pluie vis à vis des processus
d'érosion est liée aux rôles qu'elle a dans le
détachement des particules des sols, mais surtout dans la formation du
ruissellement. Cette érosivité dépend essentiellement de
l'intensité et du volume des précipitations (Macary& Berville
; op.cité).
Les hauteurs des pluies annuelles enregistrées à
Birni N'konni, station créée en 1933 et celle de Doutchi
présentent une très grande variation d'une année à
l'autre et sont les seules données disponibles et accessibles
auprès des archives de la météorologie nationale. Ainsi
d'une manière générale nous trouverons comme
données disponibles les précipitations journalières de la
principale station de Birni N' konni sur toute la période à
l'exception de l'année du début
d'observation, suivi tout simplement de deux postes
d'observations des deux localités que couvre la zone d'étude :
Allela et Yaya.
Cependant ces localités disposent chacune d'un
pluviomètre depuis respectivement 1981 et 1990, avec des données
manquantes sur des grandes périodes. A titre d'exemple, les dix
premières années de mesure à la station d'Alléla
manquent dans les archives de la DMN. Celle de Yaya, les données
manquantes ne sont que celles de ces trois dernières années.
Ainsi face à cette situation d'incohérence des
données, il sera utile de les compléter le plutôt que
possible de manière à respecter une certaine répartition
des appareils de mesure sur la partie centrale du bassin versant (carte 2). Ce
secteur semble avant tout être le plus menacé au vue des multiples
signes de dégradations dus à l'érosion des terres de
cultures qui débouchent directement dans le kori. C'est aussi le secteur
ou sévit actuellement l'essentiel des cultures de contre saison. Notons
que depuis deux ans, il existe deux pluviomètres
régulièrement suivis à Mountséka et Bayzo. Les
données issues de ces appareils vont permettre dans une large mesure
à nous rendre compte, de la quantité tombée et de
l'importance des grosses averses enregistrées sur le bassin versant du
kori Mountséka. Cette dernière raison est l'une des principales
hypothèses liée au climat dont ce travail tente de
répondre ultérieurement ou à partir de laquelle peuvent
découler d'autres hypothèses.
Ainsi, sur la base de ces deux dernières années
de mesure de la pluie, un constat se dégage. En effet les figures 5 et 6
montrent que l'essentiel des pluies dans la région d'étude sont
enregistrées au mois de Juin à Septembre parfois jusqu'en Octobre
avec des maximums centrés en juillet et Août. Cela n'est pas sans
conséquence sur le plan environnemental et hydrologique à la
genèse d'important ruissellement et donc une intense morphogenèse
dans nos milieux (Malam Abdou M., 2007). Les hauteurs des pluies sont variables
d'un mois à un autre ainsi qu'entre les deux (2) années de
mesure. Ce qui nous révèle déjà une idée sur
la répartition de la pluie sur le bassin versant. A titre indicatif,
Mountséka a enregistré 479 et 667mm respectivement en 2007 et
2008 contre 441 et 522mm à Bayzo. Les hauteurs issues de ces
pluviomètres renseignent sur les grosses pluies susceptibles de modifier
le paysage. Parfois les grosses averses ne sont pas les seules qui
génèrent le ruissellement et l'érosion dans nos milieux.
Certaines études (Bouzou 1988) ont montré des pluies de 5mm ayant
ruisselées. En effet, la hauteur la plus élevée
tombée en 2007 est 52,5mm à Mountséka contre 39mm à
Bayzo respectivement le 29 et 28 Août 2007.
En 2008, où des pluies de Mai et Octobre ont
été enregistrées (fig. 6) ; Bayzo a enregistré 68mm
au mois de Juin contre 64mm en Août à Mountséka.
Hauteurs/mm
250
200
300
150
100
50
0
Jan Fev Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Sept Oct Nov Dec
Mois
Bayzo_2007 Mountséka_2007
Figure 5: cumuls pluviométriques de
Mountséka et Bayzo en 2007 Source : poste pluviométrique
de Mountséka et Bayzo.
Hauteurs/mm
300
250
200
150
100
50
0
Jan Fev Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Sept Oct Nov Dec
Mois
Bayzo_2008 Mountséka_2008
Figure 6: cumuls pluviométriques de
Mountséka et Bayzo en 2008 Source : poste pluviométrique
de Mountséka et Bayzo.
L'importance de ces types d'averses dans l'étude du
ruissellement et de l'érosion, pousse à chercher leurs
fréquences d'apparition et leurs temps de retour. Cette tâche est
essentielle dans les
critères de prévision et de risques
d'érosion liés à ces averses. A partir de l'analyse
statistique des données pluviométriques de la station de Birni
N'konni et Doutchi (Bahari ; 2008), quelques résultats ont
été présentés sur les différents
extrêmes pluvieux journaliers avec leurs temps de retour dans les
tableaux 2 et 3. Aussi compte tenu de la très forte variation
spatiotemporelle des précipitations, le temps de retour d'une pluie
à l'autre varie entre les deux stations.
Tableau 2: résultat de l'ajustement de la loi
normale (maximum de vraisenblance): station de Birni N'konni
Temps de
retour
|
q
|
XT
|
Ecart type
|
Intervalle de confiance
|
Borne <
|
Borne >
|
50
|
0.98
|
88.1
|
4.60
|
79
|
97.1
|
20
|
0.95
|
81.1
|
4
|
73.3
|
89
|
10
|
0.90
|
75
|
3.51
|
68.1
|
81.8
|
5
|
0.80
|
67.5
|
3.02
|
61.6
|
73.4
|
3
|
0.66
|
60.5
|
2.71
|
55.2
|
65.8
|
2
|
0.50
|
53.2
|
2.59
|
48.1
|
58.3
|
Tableau 3: résultat de l'ajustement des pluies
maximales par la loi normale (maximum de vraissemblance): Station de
Doutchi
Temps de
retour
|
q
|
XT
|
Ecart type
|
Intervalle de confiance
|
Borne <
|
Borne >
|
50
|
0.98
|
98.6
|
8.74
|
81.5
|
116
|
20
|
0.95
|
90.5
|
7.58
|
75.6
|
105
|
10
|
0.90
|
83.2
|
6.64
|
70.2
|
96.2
|
5
|
0.80
|
74.4
|
5.69
|
63.2
|
85.5
|
3
|
0.66
|
66.2
|
5.09
|
56.2
|
76.1
|
2
|
0.50
|
57.5
|
4.85
|
48
|
67.1
|
Source : Bahari (2008)
T = 1 / (1- q) = Temps de retour
q = F(X) = probabilité de non dépassement XT =
pluie moyenne ou pluie ajustée.
Cette variation des cumuls pluviométriques et des
extrêmes journaliers entre les stations peut toutefois expliquer le
degré, l'intensité de l'érosion et la turbidité des
eaux au cours d'une même année sur le bassin versant de
Mountséka. Par exemple, les paysans soulignent que cette
turbidité est plus élevée dans le secteur de
Mountséka qu'à Doum fourma et kanguiwa. En définitive, les
données journalières sont importantes pour nous afin de
comprendre le rôle des grosses pluies dans la dynamique
hydroérosive actuelle. Quant aux données à recueillir
à partir du pluviographe et des pluviomètres, elles nous
permettront de mettre en relation la hauteur, la durée et
l'intensité des pluies. Enfin, les cumuls annuels de la station de
Birnin Konni seront aussi utilisés pour le calcul du facteur R qui
traduit l'érosivité des pluies. Dans l'impossibilité de
calculer R selon la méthode décrite par la RUSLE, Renard et
Freimund (1994) cités par Morschel et Fox (2004) proposent une
méthode de substitution établie sur une relation entre R et la
hauteur de pluie annuelle moyenne (P) exprimée en mm : R= 0,04830 P
1,610
3.1.2.2.2 L'occupation du sol
L'occupation du sol est un des facteurs qui doivent être
recherchés sur des supports cartographiques ou dans toutes autres
informations graphiques. La zone d'étude dispose en effet d'une
multitude d'informations cartographiques pouvant permettre d'appréhender
ce facteur dans cette dynamique hydrogéomorphologique. Des cartes
topographiques fournies par l'IGN dans les années 1962 et 1963, à
l'échelle de 1/200000 sont disponibles. Ainsi du fait de
l'étendue, quatre feuilles couvrent la totalité du bassin versant
à savoir : Tahoua, Birni N' konni, Doutchi et Bagaroua. L'utilisation de
ces cartes est la première des étapes dans un travail type, mais
trop petites pour comprendre certaines caractéristiques d'unité
d'occupation telle que les surfaces nues favorables au ruissellement et
l'érosion. C'est pour cette raison, il serait préférable
de travailler soit sur des cartes topographiques au 1/50000 dont notre zone
d'étude ne dispose d'aucune feuille, soit sur des photographies
aériennes sous des échelles plus grandes que les deux premiers
supports cartographiques. En effet les photographies aériennes de
l'année 1975
couvrant la zone d'étude sont disponibles. Cela permettra
de présenter une situation des années 70 avec un maximum de
détails relatifs à ce facteur.
Ensuite l'apport de la télédétection
à travers les images satellitaires est de loin le meilleur
procédé pour spatialiser l'occupation du sol. L'utilisation des
images satellitaires revêt un apport important dans ce travail. Les
données de la télédétection assurent le suivi et
l'évolution des différentes unités d'occupation du sol.
Cette importance a été aussi soulignée par
Grésillon (1977) cité par Tauer et Humborg 1993 en conseillant de
ne pas se limiter exclusivement aux cartes aux 1/200000 car, trop petite pour
déterminer les caractéristiques et autres détails sur les
bassins versants en Afrique de l'Ouest. Cependant des couvertures satellitaires
Landsat de résolution 30m scène 1980 et 2000 et SPOT de
résolution 10m Scène 1996 ont fait l'objet d'une carte
thématique entrant dans la dernière publication de Bouzou et al.
(2009). Il existe aussi d'autres cartes thématiques issues du travail de
Mahaman (2008) qui ont présenté l'occupation du sol des
situations 1975 ; 1986 et 1999, sur une fenêtre cadrant le terroir de
Mountséka.
Par ailleurs, au Niger nous disposons d'un document
intitulé « Nomenclature d'occupation du sol ». Ce document
élaboré par les chercheurs des différentes institutions et
directions techniques ayant les questions environnementales en commun, sous
l'égide du ministère en charge de l'environnement et de la lutte
contre la désertification est aujourd'hui l'outil
d'interprétation de l'occupation des sols sur images satellitales.
Partant de toutes ces données existantes et de leurs
diversités, l'intérêt est de faire une utilisation plus
judicieuse afin d'alimenter le modèle de perte en terre et aussi
vérifier notre hypothèse relative à ce facteur. A ce
niveau, nous pouvons toutefois utiliser le Système d'Information
Géographique Arc View et ERDAS Imagine qui jouent ainsi le rôle
d'intégrateur des données nécessaires pour l'estimation du
risque d'érosion. A travers des modules d'analyse et de calcul
intégrés, il sert aussi à identifier le taux de
recouvrement du sol et à évaluer les pertes en terre. A travers
le SIG, toutes les données de bases seront analysées afin
d'obtenir une répartition spatiale des informations sous formes des
couches de tous les facteurs entrant dans l'équation de prévision
de perte en terre.
L'occupation du sol à travers la
végétation joue un rôle considérable dans
l'évaluation du risque d'érosion. La végétation se
présente alors comme un bon indice de diagnostic des risques de
ruissellement et d'érosion sur un bassin versant. La NOS du Niger a bien
distingué les différentes unités de
végétation parmi lesquels nous pouvons citer les fourrés.
Les fourrés ripicoles se
définissent comme étant des formations
végétales qui apparaissent sur l'image sous forme
effilochée en petit massif de couleur variant du rouge au magenta. Elles
ont une structure généralement massive et homogène et une
texture lisse. Sur le terrain, elles constituent des formations arborées
arbustives relativement formées de buissons avec présence
d'Acacia ataxacantha et d'autres espèces épineuses avec
un recouvrement fort (R > 60%) ; on les rencontre généralement
sur sol lourd (argileux ou argilo limoneux à argileux sableux) dans les
zones inondables, autour des mares et le long de certains cours d'eau et
ravins. La prise en compte de cette unité dans la connaissance du
phénomène d'érosion présente un
intérêt tout particulier plus précisément dans
l'élargissement et le recul des têtes des ravines ainsi que les
berges des koris. Les fourrés sont aussi de véritables
pièges de sédiments en amont ou sur les versants. L'image Landsat
bien que de basse résolution permet, de déterminer ces
unités qui jouent un rôle dans les processus d'érosion
linéaire ou du ravinement. Face à ces multiples fonctions, les
fourrés comme toutes autres unités de végétation
méritent une discrimination pour enfin cerner la dynamique des ravines
et des koris. Ainsi le long des koris les secteurs où, les
fourrés sont denses et réguliers s'accompagnent d'une
stabilité des berges et des faibles apports latéraux des
sédiments sur les versants du kori. Par contre de leurs
irrégularités ou leur dégradation naissent des petites
brèches d'élargissement des berges. Il faut noter que les
fourrés sont aussi très fragiles face à l'intervention de
l'homme et à la variation des caractéristiques climatiques d'une
année à l'autre.
En mettant un accent particulier sur les fourrés
ripicoles, nous pensons compléter les études cartographiques
réalisées par l'équipe du programme de recherche dynamique
et gestion des bas-fonds sahéliens. Ces études (Mahaman 2008 ;
Bouzou et al. 2009) ont surtout montré l'évolution des surfaces
cultivées, des jachères et des formations
végétales. Afin de mieux ressortir le rôle de l'occupation
du sol en général et de celui des fourrés ripicoles en
particulier dans la dynamique hydroérosive, les notions de
fourrés ripicoles réguliers et dégradés seront
introduites.
3.1.2.2.3 Le sol
Les données relatives au sol sont à rechercher
tout comme le précédent facteur, sur des supports cartographiques
existants dans la zone d'étude ou par le recours à des
levés pédologiques directs sur le terrain afin de
déterminer l'érodibilité.
L'utilisation de la carte géologique du Niger à
1/2 000 000 nous a renseigné que l'essentiel de la couverture
pédologique du bassin versant du kori Mountséka est
dominée par des sols dunaires. En plus de la carte géologique
nous disposons d'une carte thématique extraite des travaux de Adamou
(2008) sur la couverture pédologique du terroir de Mountséka.
Cette carte se trouvant à une échelle plus grande que la carte
géologique a permis sans doute de déterminer les
différents types de sol de la zone d'étude. En effet cinq
unités morpho pédologiques ont été
distinguées : les lithosols des plateaux et buttes, les sols ferrugineux
non ou peu lessivé de sommet de dune, les sols ferrugineux tropicaux
à concrétion et action de nappe en profondeur dur les flancs de
dunes, les sols ferrugineux non ou peu lessivé des glacis et les sols
bruns subarides des dépressions inter dunaires.
Aussi, au vu de l'objectif de ce travail, il serait important
de faire une analyse physico chimique des différents sols du bassin
versant. Pour ce qui est de notre travail, il s'agira de faire le dosage de la
matière organique et l'analyse granulométrique pour
déterminer l'érodibilité des sols. Cette
érodibilité regroupe la nature du sol même, l'état
de surface et en partie le couvert végétal. La sensibilité
d'un sol au compactage superficielle et sa résistance à
l'arrachement, sont liées à sa teneur en particules
minérales, sa composition granulométrique et de sa structure. La
texture d'un sol est sa teneur en particules minérales de
différentes tailles (en dessous de 2 mm) : sables, limons et argiles.
Après analyse granulométrique, les classes de texture sont
déterminées à l'aide d'un triangle de texture mais elle
peut être appréciée sur le terrain à l'oeil et au
toucher.
Les types des sols cités ci haut sont en grande partie
destinés pour les cultures pluviales, le pastoralisme, présentent
partout un signe de dégradation notamment l'encroûtement et sont
pauvres en matière organique avec une forte minéralisation et un
pH acide (Adamou, 2008). La granulométrie est dominée par les
sables fins et la teneur en limon et argile très faible sur l'ensemble
des transects effectués (tableau 4). Ce qui confère leurs
vulnérabilités au risque d'érosion et surtout à la
vue des ravines observées sur les versants.
Afin de comprendre les terrains les plus exposés aux
problèmes de l'érosion des sols, la cartographie des formations
superficielle à différentes échelles à l'ensemble
du bassin versant pourrait être d'un grand apport pour comprendre
l'érodibilité des sols et de procéder à la
régionalisation du risque d'érosion.
Tableau 4: fractions granulométriques des unités
morphopédologiques de Dan Fourma à Koujak (Profondeur du
prélèvement 20 cm).
Fractions
Unités
morpho
pédologiques
|
Argiles / Limons
|
Sables fins
|
Sables grossiers
|
Buttes
|
32,92
|
22,44
|
45,42
|
Dunes
|
7,1
|
65,42
|
27,47
|
Flancs de dunes
|
10,66
|
59,12
|
30,2
|
De ces quatre grands facteurs impliqués dans le
déclenchement du processus du ruissellement et de l'érosion, une
typologie des aléas peut être élaborer afin
d'hiérarchiser les facteurs à l'origine de l'érosion dans
les différents types de situations sur le bassin versant du kori
Mountséka. Cette démarche mise au point en France dans les
travaux de Le Bissonnais Y., Cécile Montier, Joël Daroussin,
Dominique King (1998) et au Niger dans les travaux de Bouzou et al (à
paraître) ont essayé d'approcher pour chaque types érosifs
les principaux facteurs par ordre d'importances dans les processus de perte en
terre.
3.1.2.2.4 La topographie
L'examen des documents cartographiques nous a permis en tout
premier lieu de dire que le relief du secteur d'étude est monotone.
Les pentes sont relativement faibles dans leurs grandes
extensions, avec en moyenne des inclinaisons allant de 1
à 10% respectivement sur les plateaux et les glacis. De fortes
inclinaisons sont aussi fréquentes plus précisément au
niveau des talus. Ensuite la visite de terrain a enfin confirmé cet
état du relief de la zone d'étude. La pente est un important
facteur d'érosion. En effet, les faibles pentes s'accompagnent d'une
érosion en nappe qui déplace d'énormes quantités de
sédiments, alors que sur les fortes pentes l'érosion
linéaire crée des ravines de taille variable.
Nous utiliserons un modèle numérique de terrain
(MNT) pour discriminer les zones d'érosion. Dans le bassin versant de la
mare de Sama Dey dans la Commune Rurale de Dantiandou, Esteves et Rajot (1999)
ont établi une carte des pentes à partir d'un Modèle
Numérique de Terrain au pas de temps de 20 m à partir d'une carte
topographique à grande échelle à 1/5 000. A défaut,
les cartes topographiques à 1/200 000 permettront d'établir des
cartes de pentes selon différentes classes. Ce type de carte a
été réalisé par Safiri (1983) où il a
distingué dans la vallée de Kawara vers Galmi 5 classes de pentes
:
Une telle méthode bien que sommaire permet de spatialiser
le degré d'érosion.
3.2 Les effets socioéconomiques
L'aspect socio économique qui sera abordé dans
cette problématique est vu à travers l'opportunité
qu'offre la petite irrigation pour les cultures de contre saison et de toutes
autres nouvelles activité liée à cette dynamique du kori
Mountséka. Les conséquences socioéconomiques vont
regrouper à cet effet les multiples questions liées à la
situation actuelle de la mise en valeur et aux problèmes d'un
éventuel aménagement du kori et de son bassin versant du kori
Mountséka. C'est un bassin versant qui se dégrade mais qui offre
une opportunité des cultures de contre saison par la petite irrigation
à partir des eaux du kori de plus en plus permanentes. Certes il y a la
ressource eau suffisante pour la mise en valeur, mais les paysans se plaignent
de la forte teneur des matières fines en suspension. Pour saisir cet
état de fait, une analyse de deux échantillons d'eau
prélevé le long du kori dans le secteur de Dan fourma et
Mountséka, montre une charge solide respective de 6,55 g/ l et 6,51 g/
l. Une telle charge, comparée à celle du kori Tondibia de l'ordre
de 0,17 g/ l, dans l'ouest nigérien parait élevée. Elle
illustre ainsi la gravité de la dégradation du bassin versant du
kori Mountséka. En effet les études citées ci haut sur
Mountséka, ont toutes évoqué la question de
dégradation du bassin
versant et l'ensablement des mares. Cette importante question
est comme nous le savons liée à la dynamique hydro érosive
du kori et de son bassin versant. Compte tenu du coût
élevée pour traiter les dégâts engendrés par
l'érosion, il sera judicieux de mener une réflexion sur les
acteurs, leurs techniques et moyens pour maintenir la perte en terre à
un seuil à partir duquel toutes les activités soumises au danger
de l'érosion puissent être rentables et favoriser le
développement. Toutefois un guide d'entretient permet de mieux approcher
cette problématique.
3. 3 Protocole provisoire de recherche pour la
thèse
3.3.1 Choix du concept
Dans l'analyse intégrée des milieux naturels
plusieurs concepts sont utilisés : paysage, écosystème,
géosystème, écocomplexe... Nous empruntons à Bouzou
(2000) une analyse y relative qui nous permettra de choisir les concepts
appropriés.
Le paysage est défini par Bailly et al. (1986) comme
étant " à la fois un environnement naturel, un milieu humain
(histoire, culture), un territoire vécu par un groupe, un lieu de
création (esthétique symbolique) en renouvellement
permanent". Définition faisant ressortir les différentes
perceptions du paysage : milieu naturel, mais aussi perçu et
vécu. Ces préoccupations du perçu et du vécu ne se
retrouvent pas dans les concepts d'écosystème, de
géosystème et d'écocomplexe utilisés aussi dans
l'analyse diagnostic des milieux.
"L'écosystème représente un ensemble
précis de catégories trophiques interdépendantes, entre
lesquelles se répartissent des individus de différentes
espèces en interaction avec un environnement physico-chimique
déterminé". (Tansley, 1935 ; Lindeman, 1942 ; Odum, 1951,
1959, 1971). Il est reproché au concept d'écosystème,
défini par les écologistes, son caractère restreint,
biocentré ; Tricart (1982), souligne avec Blanc-Pamard (1982) et
Bertrand et al. (1986) que le "concept d'écosystème, en soi,
n'est pas spatialisé. Un écosystème est, avant tout, un
tissu de flux qui déterminent sa structure. Il se représente par
un organigramme, non par une carte". Position considérée trop
excessive par les écologistes comme Blandin et Lamotte (1988).
Le géosystème a été défini
par le Soviétique Sochava (1960) et repris dans les années 1970
par les géographes français notamment par Bertrand. "Le
géosystème est un système géographique
naturel homogène lié à un territoire.
Il se caractérise par une morphologie, c'est-à-dire par des
structures spatiales verticales (les géohorizons) et horizontales (les
géofaciés) ; un fonctionnement qui englobe l'ensemble des
transformations liées à l'énergie solaire ou
gravitationnelle, aux cycles de l'eau, aux biogéocycles, ainsi qu'aux
mouvements des masses aériennes et aux processus de
géomorphogenèse ; un comportement spécifique,
c'est-à-dire par les changements d'états qui interviennent dans
le géosystème pour une séquence de temps
données" Beroutchachvili et Bertrand, 1978). Le
géosystème engloberait toutes les composantes biotiques et
abiotiques sans hiérarchie préalable. Il est aussi
cartographiable car spatialisé. Toutes ces raisons ont conduit les
géographes français à l'adopter. Par contre les
écologistes comme Blandin et Lamotte (1988) relèvent
quelques-unes de ses insuffisances :
- le géosystème n'est qu'un assemblage
d'écosystèmes ;
- l'homogénéité prônée n'est
que fictive car dans l'application, des géofaciès
s'imbriquent.
L'écocomplexe désigne "des ensembles
d'écosystèmes interactifs et on pas seulement juxtaposés
en des mosaïques plus ou moins hétérogènes"
(Blandin et Lamotte, 1988). La notion
d'hétérogénéité est ici introduite pour
combler les insuffisances inhérentes au géosystème. Mais
Bouzou (2000) souligne qu'en lisant les auteurs, pour les exemples
considérés pris en Côte d'Ivoire, il s'agit plutôt
d'une hétérogénéité biotique.
La dynamique que connaissent le kori et son bassin versant est
avant tout la résultante des facteurs naturels et humains. La
compréhension d'une telle problématique doit être
placée sous une approche écosystémique. En effet,
l'écosystème est un terme récent, il a été
lancé au siècle dernier par Woltereck et unit le préfixe
éco au mot système (Remmert 1992 in Mainguet, 2003). Il se
définit comme étant l'ensemble des liens d'interdépendance
des constituants d'un milieu ambiant. Unité fonctionnelle de base en
écologie, l'écosystème est en somme une association
dynamique de deux composantes en constante interaction : un environnement
physicochimique, géologique et climatique que constitue le biotope et l'
ensemble d'êtres vivants qui caractérise la biocénose.
Notre choix porte sur ce concept vu sa portée dans
cette étude d'une part et au contexte actuel de la notion même
d'écosystème. En outre, parler d'hydrogéomorphologie,
c'est montrer les relations d'interdépendance entre les
phénomènes hydrologiques et géomorphologiques.
3.3.2 La cartographie : subdivision du bassin versant du
Kori Mountséka en sous bassins versants
Sur la base des images satellitaires disponibles, l'ensemble
du bassin versant du kori Mountséka sera subdivisé en sous
bassins élémentaires. Ceci permettra sans doute d'une part
à une meilleure localisation des secteurs les plus actifs dans cette
dynamique et aussi de mettre en relief la géodynamique d'ensemble. A ce
niveau, l'intégration du SIG serait d'un grand apport à travers
les multiples fonctionnalités des logiciels Arc View et ERDAS imagine.
Aussi, nous nous inspirerons de la méthode proposée par Morschel
et Fox (2004) pour la réalisation de la carte du danger érosif
dans les collines du Terrefort Lauragais en France. Cette méthode
utilise la RUSLE. La validation se fera sur la base des résultats
obtenus des mesures sur parcelles du ruissellement et de l'érosion. De
nombreuses études ont été faites au Niger qui pourraient
servir de références : Delwaulle (1967) dans la région de
Madaoua ; Bouzou (1988) à Kounkouzout (Tahoua) ; ainsi que les
études réalisées dans le cadre du programme de recherche
Analyse Multidisciplinaire de la Mousson Africaine (AMMA) à Banizoumbou
depuis 2004.
3.3.3 L'instrumentation : secteur médian du bassin
versant
3.3.3.1 Le suivi hydrologique
La progression d'écoulement du kori mérite un
suivi. En effet, le suivi hydrologique des plans d'eau le long du kori en des
périodes de l'année permettra de faire un inventaire intra et
inter annuel des mares et ainsi projeter la progression du kori en relation
avec les projections de la pluviométrie au sahel et les autres facteurs
qui conditionne le ruissellement. Cette démarche peut toutefois
être efficace pour une mise en valeur des ressources naturelles dans la
zone d'étude. Cette technique de suivi peut se faire sur la base des
images satellitales ou par des relevés des points au GPS pour
l'élaboration des cartes. Dans la mesure du possible, des
échelles limnimétriques peuvent être installées afin
de s'enquérir des variations du niveau du plan d'eau pendant les
années d'observations. Dans cette optique, deux limnimètres
peuvent être placés dans le secteur de Mountséka à
Kanguiwa. Le meilleur emplacement (carte2) pourrait être les sections les
plus rectilignes du kori à savoir :
· un premier avant le pont barrage de Mountséka
;
· un deuxième sur le tronçon qui va de la
jonction du tributaire Djima Djimi jusqu'au verrou ou après le verrou
jusqu'à kanguiwa.
Pour les mesures de la turbidité,
phénomène qui freine le développement des activités
par l'utilisation de l'eau du kori seraient prises en compte. Des
prélèvements seront effectués quotidiennement chaque
année afin d'évaluer la dégradation spécifique par
l'analyse des matières en suspension.
3.3.3.2 Les parcelles d'érosion : mesures du
ruissellement
Pour mesurer et quantifier les pertes en terre par
ruissellement en nappe, plusieurs dispositifs ont été mis au
point par des chercheurs afin d'alimenter les modèles de
prévision de perte en terre. L'idée de mesure du ruissellement
sur une parcelle expérimentale est venue de Wischmeier et Smith aux USA
en 1976. Cette technique tient sa place dans ce travail du fait de son
important essor à travers le monde et s'adapte bien dans notre milieu.
En effet, le ruissellement est mesuré sur des parcelles
expérimentales standard (22,2 m sur 4 m) ou de dimensions variables
conformément au contexte et selon un choix respecté des
états de surfaces du terrain. En effet aussi selon les précisions
désirées et les moyens disponibles, les dimensions peuvent
variées du m2 à l'échelle du champ ou de plusieurs
milliers de m2. La durée moyenne est de 5 à 10 ans. Le choix de
l'emplacement du dispositif expérimental doit se faire sur les glacis
à pente faible sur lesquels on retrouve l'essentiel des
différentes formations superficielles et dont le système
érosif le plus représentatif est l'érosion en nappe.
La carte 2 indique le futur emplacement de notre poste de
mesure du ruissellement. En effet ce site est choisi du fait de sa
proximité au village afin de mieux sécuriser le dispositif. En
outre c'est sur un glacis encroûté, légèrement
incliné qui fait la liaison entre la butte et le kori situé au
Nord-ouest du village.
Le système de mesure sera constitué d'un
pluviographe et ou d'un pluviomètre, des canaux de réception, des
cuves graduée munies de partiteurs ou à défaut des
tonneaux ; pour recueillir les eaux de ruissellement et la charge solide. En
effet, chaque parcelle doit être limitée par des tôles ou en
béton, fichées en terre sur une profondeur de 20
centimètres et dépassant la surface du sol d'une vingtaine de
centimètres environs. Aussi les limites des parcelles doivent être
implantées
avec beaucoup de soin, de telle sorte qu'elles suivent
rigoureusement les lignes de plus grande pente, évitant ainsi le
cheminement préférentiel des eaux le long des bordures
artificielles.
3.3.3.3 L'érosion linéaire
La prise en compte de l'érosion par ravinement doit se
faire par le suivi des têtes des ravines choisies. Le suivi se fait
après chaque événement pluvieux ou à la fin de la
saison des pluies sur la base des repères constitués soit des
témoins naturels (végétation) jugée stables ou
à partir du GPS, tout comme à partir des repères en fer.
Dès lors, quelques ravines ont été déjà
identifiées et mesurées pendant la saison pluvieuse 2009. Le
tableau 3 illustre leurs caractéristiques. En plus la carte 2 indique
aussi la position de nos ravines dans le secteur d'étude.
Tableau 5:formes de quelques ravines sur le bassin
versant du kori Mountséka
Ravines
|
Tracé
|
Longueur
|
Largeur du lit
|
Profondeur tête
|
R1 D Fourma
|
rectiligne
|
57,5m
|
0,18m
|
0,15m
|
RMtséka_tête 4
|
sinueux
|
×
|
2m
|
0,85m
|
R3 Koujak
|
rectiligne
|
24,9m
|
3,60m
|
3m
|
3.3.3.4 Guide d'entretien et questionnaire pour
l'appréciation des effets socioéconomiques
3.3.3.4.1 Le guide d'entretien
S'agissant de l'approche pour l'appréciation des effets
socioéconomiques de la dynamique du kori, l'on s'est appesantis sur les
différents thèmes abordés dans le cadre du Programme AMMA,
pour situer notre problématique. Ainsi, le thème portant sur les
changements et variabilités climatiques peut toutefois servir de canevas
afin de développer et mieux appréhender la question. Les sous
thèmes relatifs à la question de changement vont permettre de
saisir la perception paysanne sur les changements socio environnementaux et les
politiques en matière d'intervention de tous les acteurs dans la
durabilité des effets induit par la dynamique actuelle du kori. Il faut
le souligné ici qu'il n'y a jusque là aucun aménagement
proprement dit en dehors de la mise en valeur de plus en plus significative
dans le secteur médian. Tout comme il faut aussi le
rappelé que la mise en valeur qui a longtemps
existé dans la partie amont connaît aujourd'hui un abandon dont
les causes restent encore à rechercher. Cette mise en valeur, regroupe
en grande partie l'arboriculture et la pêche. C'est en ce sens que
l'entretien se tiendra sur la situation actuelle de la mise en valeur le long
du kori depuis l'amont jusqu'au secteur médian. Ainsi pour ce qui est de
l'aménagement, aspect combien important qui accompagne toute forme de
mise en valeur afin de la rendre plus rentable et durable, nous pouvons aussi
se poser des questions relatives aux types d'aménagement. Alors quels
types d'aménagement dans un milieu soumis d'une part au retrait des eaux
des mares et d'autre part aux important cônes de déjection qui
finissent par verrouiller le lit du kori ? Cette situation laisse voir un large
plan d'eau continu pendant la saison des pluies mais elle se présente
à un chapellé des mares séparées par des zones
exondées pendant la saison sèche. A cet effet les personnes
ressources seront les exploitants ou les groupes d'exploitants autour du
secteur. Cette approche devrait davantage aider à réduire tous
les risques liés à la mise en valeur et la gestion durable des
ressources naturelles. En outre, les 12 principes de l'approche
écosystémique (IUCN, 2008) testés au Niger et
Nigéria en particulier, inclus dans son premier et second principe, la
participation de toute la société jusqu'au plus bas niveau dans
la gestion de l'écosystème.
3.3.3.4.2 Le questionnaire
Le questionnaire qui sera administré aux
communautés locales va toucher tout simplement le domaine de mise ne
valeur. Ainsi la mise en évidence de la ressource eau, terre et de la
volonté grandissante de la population riveraine du kori Mountséka
de mettre en valeur les eaux du kori, il sera préférable de leur
venir en aide dans cette nouvelle activité afin qu'elle puisse
répondre à ses attentes allant dans le sens de
l'amélioration des conditions des ruraux. Mais avant il faut se poser
toutes les questions pouvant rendre comptent de la situation actuelle de cette
mise en valeur et de tous les problèmes et défis majeurs
liés à une exploitation plus harmonieuse des ressources
naturelles sur le bassin versant du kori Mountséka.
Carte 2: instrumentation du bassin versant du kori
Mountséka
Conclusion générale
Ce travail vient d'évoquer dans les toutes
premières pages du cadre théorique, l'important problème
d'érosion qui menace la zone de Mountséka. Ce qui nous a
motivé à chercher les véritables facteurs explicatifs de
cette dynamique hydrogéomorphologique qui s'accompagne d'une nouvelle
activité génératrice de revenus pour les riverains du kori
et au-delà. En effet il s'est avéré que, plusieurs
interrogations se posent sur les aspects naturelles et humains dans lesquelles
se trouve le bassin versant du kori Mountséka, qui jusque là nous
ne pouvons confirmer les véritables responsables de ces mutations
environnementales et socioéconomiques. En ce sens, l'étude sur la
dynamique hydrogéomorphlogique et ses effets socioéconomiques est
très vaste, à tel point que chaque partie peut en elle seule
constituée un mémoire entier.
Des questions ont été posées pour servir
d'orientations de recherches ultérieures afin d'apporter quelques
réponses plus juste à la problématique posée. C'est
à ce juste titre que tous a été placé sous une
approche méthodologique et nous estimons que, l'approche proposée
à travers dans un premier temps l'analyse des données disponibles
relatifs aux quatre grands domaines universellement admis dans l'étude
des processus du ruissellement et de l'érosion, que des
éléments de réponses pourront être apporter. Ensuite
des mesures in situ du terrain décrites dans le protocole ci-joint
permettra aussi de bien servir à la collecte des données du
ruissellement, de l'érosion et des informations sur les effets de la
nouvelle dynamique pour les prochains travaux d'étude et de recherche
dans l'optique de cartographier et régionaliser le danger de
l'érosion à l'échelle du bassin versant du kori
Mountséka.
Enfin, ce n'est seulement après cela qu'interviendront les
actions d'aménagements pour maintenir et assurer la durabilité
des activités sur le bassin versant du kori mountséka.
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