WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Environnement des affaires et relance économique post-crise en Côte d'Ivoire

( Télécharger le fichier original )
par Mathias Yao KOUADIO
Université d'Auvergne - CEFEB - Matser Economie et Développement Internation - Maà®trise d'Ouvrage Publique et Privée 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II.2.1. Evolution des taux d'investissements en Côte d'Ivoire

Depuis la crise économique et financière des années 80, le taux d'investissement est resté faible en Côte d'Ivoire. Entre 1995 et 1999, il s'est établi à 13,6% dont 8,4% pour le secteur privé, contre une moyenne d'environ 18% en Afrique Subsaharienne, 21,6% au Ghana et 22% au Maroc. La situation des investissements en Côte d'Ivoire de cette époque était non loin de celle du Cameroun où le taux d'investissement s'élevait à 14,2% (Graphique 3).

Graphique 3: Evolution comparée des taux d'investissement entre 1995 et 2009

Côte d'Ivoire Afrique Ghana Cameroun Maroc

Subsaharienne

25,0%

20,0%

35,0%

30,0%

15,0%

10,0%

5,0%

0,0%

1995-1999 2000-2002 2003-2009

Source : Nos calculs à partir des données de la Banque Mondiale

Le taux d'investissement en Côte d'Ivoire a enregistrée une baisse drastique depuis le déclenchement de la crise militaro-politique. Les investissements sont passés à 10,7% du PIB entre 2000 et 2002, avant de chuter au niveau très bas de 9,8% du PIB à partir de 2003, sous l'effet conjugué d'une baisse des investissements privés et publics. Sur la période 2003-2009, le taux d'investissement de la plupart des pays africains au sud du Sahara s'est amélioré et est ressorti en moyenne à 20%. La Côte d'Ivoire enregistre donc par rapport à cette moyenne africaine, un écart de plus de 10 points justifiant en grande partie la faiblesse de la croissance sur la période.

II.2.2. Crédit à l'économie et capitaux privés étrangers a) Dynamique du crédit à l'économie

Le système bancaire ivoirien apporte un financement annuel à l'économie nationale de l'ordre de 16% du PIB, avec la prédominance des crédits de court terme dont les crédits de campagne pour la commercialisation des produits agricoles d'exportation. La répartition du crédit à l'économie montre qu'en 1995, les crédits à court terme (hors crédits de campagne) représentaient 39,5% des crédits distribués contre 37,4% pour les crédits à moyen et long terme (Graphique 4). Cependant, au fil des années, le crédit à moyen et long terme a vu sa part diminuer pour se situer à 30,1% en 2008, pendant que les crédits à court terme ont culminé à 68,9% du total du crédit au secteur privé, soit environ 12% du PIB.

Graphique 4: Evolution du crédit à l'économie selon la maturité de 1995 à 2009

En %du AB

20,0%

18,0%

16,0%

14,0%

12,0%

10,0%

4,0%

6,0%

2,0%

0,0%

8,0%

1995

1996

1997

1998

1999

2003

Crédit à MLT

Crédit à CT hors CC Crédit de campagne (CC)

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

Source : Nos calculs à partir des données de la BCEAO

La prépondérance du crédit à court terme n'est pas souhaitable pour l'économie dans son ensemble, dans la mesure où le crédit court est destiné à financer la consommation et non l'investissement qui aurait eu un effet important sur la création de richesse. Par rapport à la répartition sectorielle des crédits octroyés, il est à noter une prééminence du financement des activités du secteur tertiaire, en l'occurrence les services de téléphonie mobile et les grandes surfaces commerciales, avec près de 60% du total des crédits.

Par exemple, en 2009, le secteur secondaire a reçu environ 36,2% du total des crédits alors que le secteur primaire hors industries extractives n'en recevait que 3,4%. Les secteurs secondaire et tertiaire continuent ainsi de faire l'objet de financements importants de la part des établissements de crédit ivoiriens, les branches d'activités les plus financées étant le commerce et l'industrie manufacturière. A contrario, l'agriculture et l'habitat restent des secteurs sous financés en Côte d'Ivoire, comme le confirment les chiffres du tableau 3 cidessous.

Tableau 3 : Evolution de l'orientation sectorielle du crédit à l'économie de 1995 à 2009

Secteurs

Branches d'activités (parts relatives en %)

2005

2006

2007

2008

2009

Primaire

Agriculture, chasse, sylviculture, pêche

4,0

3,6

3,2

2,5

3,4

Industries extractives

0,8

0,9

0,6

0,4

1,3

Secondaire

Industries manufacturières

27,6

27,4

26,8

33,8

27,7

Electricité gaz et eau

3,3

2,8

4,0

3,7

4,0

Bâtiments et travaux publics

2,2

2,0

1,9

1,7

3,0

Tertiaire

Commerce de gros et détail

41,3

42,5

40,9

33,4

33,3

Transport, entrepôts et communications

12,8

12,0

15,0

16,4

18,1

Banques, Assurances, Aff. Immobilière, Services

4,5

4,4

3,5

3,5

4,4

Service à la Collectivité et Personnels

3,5

4,4

4,1

4,6

4,8

Source : BCEAO - Comité de Développement du Secteur Financier (CODESFI)

b) Evolution des capitaux privés étrangers

Le reste du monde accorde des financements au secteur privé ivoirien sous forme d'investissements directs à hauteur de 58% des capitaux reçus, d'investissements de portefeuille (2%) et des prêts aux entreprises nationales (40%), tels que retracés dans le tableau 4. Les afflux nets de capitaux privés étrangers dans leur ensemble représentent 3% du PIB en moyenne. Ils se sont inscrits en baisse depuis le déclenchement de la crise militaropolitique, surtout s'agissant des investissements directs étrangers qui rapportés au PIB sont passés de 2,7% en moyenne sur la période 1995-1999 à 1,8 % du PIB de 2003 à 2009.

Tableau 4 : Composantes des afflux de capitaux privés étrangers en Côte d'Ivoire de 2006 à2007

CPE entrants (Montants en milliard de FCFA)

Stocks

Flux

Fin 2006

%

Fin 2007

%

2007

%

Investissements directs entrants

577,4

84,8

673,2

79,7

95,8

58,3

dont Participations directes

413,9

60,8

553,1

65,5

139,2

84,8

dont Emprunts inter-entreprises

119,1

17,5

168,9

20,0

49,8

30,3

Investissements de portefeuile

34,6

5,1

37,8

4,5

3,2

2,0

Autres investissements

68,9

10,1

134,0

15,9

65,1

39,7

Crédits commerciaux reçus

4,3

0,6

20,2

2,4

15,9

9,7

Autres emprunts non filiaux

64,6

9,5

113,8

13,5

49,2

30,0

Total des capitaux privés étrangers entrants

680,9

100,0

845,0

100,0

164,1

100,0

Source : Enquête du GTN (2009)

Selon les résultats de l'enquête 2009 du GTN7, le stock des participations étrangères directes sous forme d'investissements directs et de portefeuille a progressé de 16,2% sur la période 2006-2007. D'après l'orientation sectorielle à fin 2007 des capitaux privés étrangers présentée en Annexe 9, les principaux secteurs bénéficiaires sont les industries manufacturières (24,0%), les transports, l'entreposage et la communication (23,4%) et l'intermédiation financière, les assurances et retraites (16,7%).

Les analyses précédentes confirment le rôle moteur du secteur privé dans l'économie ivoirienne. Toutefois, ce rôle s'est considérablement contracté au fil des années depuis le début de la crise sociopolitique tel que reflété par le déclin de la plupart des indicateurs de mesure du poids du secteur privé dans l'économie nationale. Ce retournement de tendance est certainement lié au caractère risqué de l'environnement des affaires en Côte d'Ivoire au cours de cette période.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand