~ . LE 802.11i et LE WPA
L'évolution du chiffrement dans les réseaux
sans fil est apparue avec le standard WPA (Wi-Fi Protected Access). Cette norme
était initialement une norme intermédiaire en attendant la
finition et la ratification de la norme IEEE 802.11i, devant apporter un niveau
de sécurité satisfaisant pour l'ensemble des exigences en
matière de chiffrement, authentification et
intégrité.16
Le WPA introduit le protocole TKIP (Temporal Key Integrity
Protocol), qui sera repris par la norme IEEE 802.11i. Ce protocole permet de
remédier aux faiblesses du chiffrement WEP en introduisant un
chiffrement par paquet ainsi qu'un changement automatique des clefs de
chiffrement. L'algorithme de chiffrement sous-jacent est toujours le RC4
utilisé avec des clefs de 128 bits, mais contrairement au WEP, il est
utilisé plus correctement. Des méthodes d'attaques ont cependant
été publiées en novembre 2008 ; elles permettent sous
certaines conditions de déchiffrer quelques trames arbitraires
émises par le point d'accès vers une station et d'injecter de
nouvelles trames (empoisonnement de table ARP par exemple).
Le standard WPA définit deux modes distincts :
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WPA-PSK Mode : repose sur l'utilisation d'un secret
partagé pour l'authentification ;
WPA Enterprise Mode : repose sur l'utilisation d'un serveur
RADIUS pour l'authentification.
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Le mode WPA-PSK est vulnérable à des attaques
par dictionnaire. Il est donc très important de choisir un secret
(passphrase) fort afin de limiter ces risques.
Cependant, en ce qui concerne le chiffrement dans les
réseaux sans fil, le WPA apporte un niveau de sécurité
supérieur à celui fourni par le WEP. Il permet aujourd'hui de se
prémunir contre la plupart des attaques cryptographiques connues contre
le protocole de chiffrement WEP.
La dernière évolution en date de juin 2004, est
la ratification de la norme IEEE 802.11i, aussi appelé WPA2 dans la
documentation grand public. Ce standard reprend la grande majorité des
principes et protocoles apportés par
16
http://www.wifinetnews.com/archives/002452.html
- WPA PSK weakness (Moskowitz)
WPA, avec une différence notoire dans le cas du
chiffrement : l'intégration de l'algorithme AES (Advanced Encryption
Standard - FIPS-197). Les protocoles de chiffrement WEP et TKIP sont toujours
présents. Deux autres méthodes de chiffrement sont aussi incluses
dans IEEE 802.11i en plus des chiffrements WEP et TKIP :
WRAP (Wireless Robust Authenticated Protocol) : s'appuyant sur le
mode opératoire OCB (Offset Codebook) de AES ;
CCMP (Counter Mode with CBC MAC Protocol) : s'appuyant sur le
mode opératoire CCM (Counter with CBC-MAC) de AES ;
Le chiffrement CCMP est le chiffrement recommandé dans
le cadre de la norme IEEE 802.11i. Ce chiffrement, s'appuyant sur AES, utilise
des clefs de 128 bits avec un vecteur d'initialisation de 48 bits.
Ces mécanismes cryptographiques sont assez
récents et peu de produits disponibles sont certifiés WPA2. Le
recul est donc faible quant aux vulnérabilités potentielles de
cette norme. Même si ce recul existe pour l'algorithme AES, le niveau de
sécurité dépend fortement de l'utilisation et de la mise
en oeuvre de AES.
De plus, WPA2 pose aujourd'hui des problèmes de
compatibilité pour les clients d'un réseau sans-fil. En plus du
matériel non encore répandu, tous les systèmes
d'exploitation n'intègrent pas la norme WPA2 ou IEEE 802.11i.
A ce jour, compte tenu de la disponibilité du
matériel, des problèmes de compatibilité et en l'absence
de recul suffisant, la solution la plus sûre d'un point de vue
cryptographique reste l'utilisation simultanée d'IPSEC. Contrairement au
standard IEEE 802.11i, IPSEC bénéficie d'un recul certain quant
à la qualité de la sécurité offerte. Le coût
de mise en oeuvre est sans doute plus élevé. Néanmoins
l'absence de recul concernant la norme IEEE 802.11i oblige à être
prudent lorsque l'on désire un chiffrement d'un niveau
éprouvé.
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