Universite Claude Bernard Lyon 1
Direction de la Recherche et des Etudes Doctorales
Service des Etudes Doctorales
Ba'timent l'Atrium
43, Bd du 11 Novembre 1918 69622 VILLEURBANNE cedex
N° ordre 042-2009
RAPPORT D'APRES SOUTENANCE
relatif a la these de Doctorat soutenue le 13 mars
2009 par Monsieur DIAB Yasser
Monsieur Yasser DIAB a presente ses travaux de these de doctorat
avec clarte, peciagogie et enthousiasme.
Il a confirme qu'il avait realise un travail de grande ampleur
sur ensemble des problemes de modelisation des supercondensateurs, et la
pertinence de ses reponses aux questions du jury a montre sa tres bonne
maitrise du sujet.
Le jury a egalement apprecie les nombreux couplages
modelisation-experimentation ainsi que sa volonte de lier les modelisations
electriques aux phenomenes physicochimiques.
II tient egalement a souligner l'originalite de la
modelisation des phenomenes d'autodecharge. Enf in, le membre industriel du
jury a particulierement apprecie le realisme des travaux.
Pour toutes ces raisons, le jury unanime decerne a Monsieur
Yasser DIAB, le grade de docteur de l'Universite Claude Bernard de Lyon 1,
specialite « Genie E lectrique ».
0 .-;.7VEPE T SIEGE : Universite Claude
Bernard Lyon 1 - 43, Boulevard du 11 Novembre 1918 - 69 622 Villeurbanne Cedex,
France.
N° education nationale : 069 1774 D ; SIRET : 196 917744 000
19 ; code NAF : 85.42Z
TP LYON 10071 69000 00001004330 72 http: / /
www.univ-lyonl.fr ; telephone :
04 72 44 80 00 ; telecopie : 04 72 43 10 20
N° d'ordre Année 2009
THESE présentée devant
l'UNIVERSITE CLAUDE BERNARD - LYON 1 pour l'obtention du
DIPLOME DE DOCTORAT (arrêté du 7 août
2006)
Spécialité : Génie
Électrique préparée au sein de
L'ECOLE DOCTORALE
ELECTRONIQUE, ELECTROTECHNIQUE, AUTOMATIQUE
DE LYON
présentée et soutenue publiquement le 13 Mars
2009 par
M. DIAB Yasser
(Ingénieur en énergie électrique de
l'Université de Damas, Syrie)
ÉTUDE ET MODELISATION DES SUPERCONDENSATEURS :
APPLICATIONS AUX SYSTEMES DE PUISSANCE
Après avis de :
M. COQUERY Gérard Directeur de Recherche,
INRETS-LTN
M. OUSTEN Yves Professeur des
Universités, Université de Bordeaux
Devant la commission d'examen formée de :
M. CAUMONT Olivier Responsable
développement supercondensateurs, société
BATSCAP
M. COQUERY Gérard Directeur de Recherche,
INRETS-LTN
M. GUALOUS Hamid Maître de
Conférences (HDR), Université
Franche-Comté
M. MULTON Bernard Professeur des
Universités, ENS-Cachan
M. OUSTEN Yves Professeur des
Universités, Université de Bordeaux
M. ROJAT Gérard Professeur des
Universités, Université Lyon 1
M. VENET Pascal Maître de
Conférences (HDR), Université Lyon 1
A mes parents A la mémoire de mes grands-parents A
ma femme et mes enfants A tous ceux qui me sont Chers
Résumé
Etude et modelisation des
supercondensateurs : applications
aux
systèmes de puissance
Ce travail a pour objectif d'analyser quantitativement les
performances (capacité, ESR, autodécharge, ...) des
supercondensateurs issus de différentes technologies lorsqu'ils sont
soumis aux contraintes électriques et thermiques. Les différents
paramètres de ces supercondensateurs sont caractérisés par
les techniques de spectroscopie d'impédance, de cycles de
charge/décharge et de voltampérométrique.
La modélisation des supercondensateurs a
été effectuée par plusieurs modèles
complémentaires. Les résultats de simulation de ces derniers sont
comparés avec ceux expérimentaux dans le domaine temporel et
fréquentiel. Nous avons mis au point un modèle innovant de
l'autodécharge dans les supercondensateurs.
L'ensemble de ce travail a permis d'étudier le
comportement des supercondensateurs mis en série en mettant en
évidence leur fiabilité, le temps d'équilibrage et le
rendement énergétique global du système.
Mots-clés
Supercondensateur, caractérisation, modélisation,
autodécharge, thermique, fiabilité, circuit
d'équilibrage.
Abstract
Studying and modelling of supercapacitors
:
Applications in power systems
The aim of this work is to analyze quantitatively the
supercapacitors performance (capacitance, ESR, self-discharge ...), which are
made by different technologies under constraints; thermal and electrical.
Different supercapacitors parameters are characterized by the help of different
techniques as impedance spectroscopy, voltamperometry, and charging/discharging
cycles.
The supercapacitors modelling have been conducted by several
complementary models. These models are compared in time and frequency domain
with various experimental tests. A new model of the self-discharge was
established.
All the life expectancy, energetic efficiency and balancing
time are compared for different balancing circuits and typical applications.
The whole of this work has helped to investigate the
supercapacitors behaviour applied in series demonstrating their reliability,
the balancing time and the total energy efficiency of the system.
Key-words
Supercapacitor, characterization, modelling, self-discharge,
thermal, reliability, balancing circuit.
Remerciements
Je tiens à remercier en tout premier lieu M. Gérard
Rojat et M. Pascal Venet pour l'honneur qu'ils m'ont fait d'avoir
acceptés l'encadrement de ma thèse.
J'exprime ma gratitude à l'Université de Damas en
Syrie d'avoir financé ce travail. Je tiens à remercier M. Hamid
Gualous pour ses encouragements et son aide pertinente à la
réalisation de ce travail.
Je tiens à remercier chaleureusement M. Bernard Multon
qui a bien voulu en être le président du jury. Je tiens à
remercier également M. Gérard Coquery et M. Yves Ousten, qui ont
accepté d'être les rapporteurs de ma thèse de doctorat. Je
tiens à remercier également, M. Hamid Gualous et M. Olivier
Caumont, qui ont bien acceptés d'examiner cette thèse.
Je tiens aussi à remercier M. Frédéric
Ferreyre et Siméon Diampeni pour l'aide précieuse qu'ils m'ont
apportée dans la correction de ce manuscrit.
Je tiens à remercier très particulièrement
le technicien Younes Zetouni pour ses aides lors de mes
expérimentations.
Je tiens à remercier les personnes qui m'ont
aidé dans la recherche bibliographique : M. Stéphane Raël de
l'INP de Loraine, M. Gianni Sartorelli de Maxwell technologie, M. Peter
Kurzweil de l'Université de science appliquée à
Amberg/Allemagne et M. Khaled Al-Cheikh Hamoud de l'INP de Grenoble.
J'adresse mes sincères remerciements à l'ensemble
des membres de l'équipe du laboratoire Ampère pour l'ambiance
chaleureuse qu'ils font régner au laboratoire.
Enfin, je remercie ma famille pour son aide et son soutien
précieux durant ces années bien chargés.
Liste de matières
Liste de matières
1. INTRODUCTION GÉNÉRALE 21
2. PRINCIPES PHYSIQUES, TECHNOLOGIE ET APPLICATIONS DES
SUPERCONDENSATEURS 27
2.1. INTRODUCTION 27
2.2. PRINCIPES PHYSIQUES 27
2.2.1. Double couche électrique 27
2.2.2. Pseudocapacitance 29
2.3. TECHNOLOGIE 30
2.3.1. Electrodes 30
2.3.2. Électrolytes 31
2.3.3. Séparateurs 32
2.3.4. Technique d'assemblage du supercondensateur 33
2.4. TECHNOLOGIE ET RECHERCHE ACTUELLES 35
2.4.1. Etat actuel de la technologie 35
2.4.2. Développement et recherches futures 39
2.5. APPLICATIONS 40
2.5.1. Domaine informatique 40
2.5.2. Domaine du transport 40
2.5.3. Couplage réseau-supercondensateurs 41
2.6. PRÉSENTATION DES SUPERCONDENSATEURS
ÉTUDIÉS 41
2.7. CONCLUSION 43
3. CARACTÉRISATION ET MODÉLISATION
ÉLECTRIQUE, FRÉQUENTIELLE ET THERMIQUE DES SUPERCONDENSATEURS
45
3.1. INTRODUCTION 47
3.2. MÉTHODES DE CARACTÉRISATION DES
SUPERCONDENSATEURS 49
3.2.1. Charge/décharge 49
3.2.1.1. Outil de manipulation et principe 49
3.2.1.2. Essai à courant constant 50
3.2.1.3. Essai à tension constante 52
3.2.1.4. Essai à puissance constante et plan de Ragone
53
3.2.1.4.1 Détermination de la capacité en
fonction de la puissance 53
3.2.1.4.2 Plan de Ragone 55
3.2.1.4.3 Comparaison énergétique des
supercondensateurs 56
3.2.2. Voltampérométrie cyclique 56
3.2.2.1. Principe de la voltampérométrie cyclique
56
3.2.2.2. Essai de voltampérométrie cyclique 57
3.2.2.3. Définition du rendement coulombien 58
3.2.2.4. Effet du nombre de cycles de charge/décharge sur
le rendement coulombien 59
3.2.3. Spectroscopie d'impédance
électrochimique 60
3.2.3.1. Définition et principe 60
3.2.3.2. Essai de spectroscopie d'impédance 61
3.2.3.3. Dépendance des paramètres du
supercondensateur avec la tension 65
3.2.3.3.1. Origine de la non-linéarité de la
capacité du supercondensateur 65
3.2.3.3.2. Plan de mesure 65
3.2.3.3.3. Effet du protocole de caractérisation sur
les paramètres du
supercondensateur 67
3.2.3.4. Capacité des supercondensateurs
étudiés 69
3.3. MODÉLISATION ÉLECTRIQUE ET
FRÉQUENTIELLE DES SUPERCONDENSATEURS 70
3.3.2. Modélisation temporelle du supercondensateur :
modèle classique RC 70
3.3.2.1. Circuit équivalent 70
3.3.2.2. Identification des paramètres du modèle
71
3.3.2.2.1 Détermination des éléments du
modèle (ESR et C) 71
3.3.2.3. Validation expérimentale et limitation 71
3.3.2.4. Effet du courant de la décharge sur les
éléments du circuit classique 72
3.3.3. Modélisation temporelle du supercondensateur :
modèle à deux branches 72
3.3.3.1. Non-linéarité de la capacité de la
double couche du supercondensateur 73
3.3.3.2. Circuit équivalent 73
3.3.3.3. Identification des paramètres de la branche
rapide 74
3.3.3.4. Identification des paramètres de la branche lente
75
3.3.3.5. Effet du courant de la charge/décharge 78
3.3.3.6. Comparaison du rendement coulombien des
supercondensateurs étudiés 79 3.3.3.7. Comparaison des
résultats obtenus par différentes méthodes 80
3.3.3.7.1. Présentation de la
non-linéarité de la capacité obtenue par les
différentes techniques 80
3.3.3.7.2. Comparaison de la capacité nominale
obtenue par différentes techniques
81
3.3.3.7.3. Comparaison des résistances par
différentes techniques 82
3.3.3.8. Validation expérimentale et limitation 83
3.3.4. Modélisation dynamique du supercondensateur
84
3.3.4.1. Analyse du spectre d'impédance d'un modèle
d'électrode poreuse 84
3.3.4.2. Modèle équivalent de la topologie du
supercondensateur 85
3.3.4.3. Modèle à dérivée
non-entière 86
3.3.4.4. Circuit électrique équivalent de
l'impédance de diffusion 87
3.3.4.4.1 Modèle du réseau ladder (ligne de
transmission) 87
3.3.4.4.2 Modèle des réseaux séries
d'éléments de Zarc 88
3.3.4.4.3 Réponse en fréquence du circuit
équivalent du supercondensateur 89
3.3.4.5. Approximation par élément à phase
constante (CPE) à basses fréquences 92
3.3.4.5.1 Principe d'un élément à phase
constante 92
3.3.4.5.2 Validation expérimentale 93
3.3.4.6. Représentation de la distribution de
l'impédance de diffusion par un circuit
équivalent 94
3.3.4.7. Comparaison des modèles établis avec des
essais expérimentaux 96
3.3.4.7.1. Comparaison des modèles établis avec
un essai charge/décharge à courant constant
96 3.3.4.7.2. Comparaison des modèles établis avec un
essai par voltampérométrie cyclique 96
3.3.4.7.3. Comparaison des modèles établis dans
le cas d'une application
industrielle 97
3.3.4.8. Origine et modélisation du
phénomène inductif 98
3.4. MODÉLISATION ET CARACTÉRISATION THERMIQUE
DES SUPERCONDENSATEURS 100
3.4.1. Influence de la température lors de
charge/décharge à courant constant 101
3.4.1.1. Essai de charge/décharge à
différentes températures 101
3.4.1.2. Variation des paramètres de la branche rapide
103
3.4.1.3. Variation des paramètres de la branche lente
105
3.4.2. Variation thermique lors d'un essai par
voltampérométrie cyclique 106
3.4.2.1. Essai par voltampérométrie à
différentes températures 106
3.4.2.2. Rendement coulombien à différentes
températures 107
3.4.3. Variation caractérisée par spectroscopie
d'impédance 108
3.4.3.1. Dépendance en température des
paramètres du supercondensateur BCAP010 108
3.4.3.1.1 Variation de la capacité en fonction de la
température 108
3.4.3.1.2 Variation des résistances en fonction de la
température 109
3.4.3.2. Approximation de la variation thermique de la dynamique
des supercondensateurs 110 3.4.3.3. Dépendance en température
et en tension des caractéristiques électriques du
supercondensateur 111
3.4.4. Modèle thermique du supercondensateur
112
3.4.4.1. Source de chaleur 112
3.4.4.1.1. Génération de chaleur
irréversible 112
3.4.4.1.2. Génération de chaleur
réversible 112
3.4.4.2. Impédance thermique 113
3.4.4.3. Réponse thermique du supercondensateur 115
3.4.4.3.1. Outil de mesure 115
3.4.4.3.2. Essai expérimental 116
3.4.4.3.3. Simulation et validation du modèle
thermique 117
3.5. EFFET DU VIEILLISSEMENT SUR LES PARAMÈTRES DE
SUPERCONDENSATEUR 119
3.5.1. Vieillissement accéléré
120
3.5.1.1. Vieillissement accéléré à la
tension nominale et à la température limite d'utilisation
120 3.5.1.2. Vieillissement accéléré à la
tension nominale et au-delà de la température
limite d'utilisation 121
3.6. CONCLUSION 122
4. ÉTUDE, CARACTÉRISATION ET
MODÉLISATION DE L'AUTODÉCHARGE DES SUPERCONDENSATEURS
125
4.1. INTRODUCTION 127
4.2. MESURE DE L'AUTODÉCHARGE 128
4.2.1. Outil de mesure 128
4.2.2. Procédures de mesure 128
4.3. MÉCANISMES DE L'AUTODÉCHARGE 130
4.3.1. Autodécharge due à la dispersion des
charges dans les pores 130
4.3.2. Autodécharge par diffusion liée au
processus d'oxydoréduction 130
4.3.3. Autodécharge due au courant de fuite
130
4.3.4. Autodécharge due à la surtension
131
4.4. MODÉLISATION DE L'AUTODÉCHARGE 132
4.4.1. Modèle du courant de fuite 132
4.4.2. Modèles prenant en compte l'autodécharge
due au processus de diffusion lié à
l'oxydoréduction 134
4.4.2.1. Modèle analytique 134
4.4.2.2. Circuit série 136
4.4.2.3. Circuit parallèle 139
4.4.3. Comparaison des modèles de
l'autodécharge avec un essai de charge/décharge
à courant constant 144
4.5. VARIATION DES PARAMÈTRES DE L'AUTODÉCHARGE EN
FONCTION DE LA TENSION INITIALE ET DE LA TEMPÉRATURE 145
4.5.1. Effet de la tension initiale 145
4.5.1.1. Variation des éléments du modèle
liés au courant de fuite 145
4.5.1.2. Variation des éléments du modèle
liés au processus de diffusion lors de l'oxydoréduction 146
4.5.2. Effet de la température ambiante 147
4.5.2.1. Variation des éléments du modèle
liés au courant de fuite 148
4.5.2.2. Variation des éléments du modèle
liés au processus de diffusion lors de l'oxydoréduction 149
4.6. COMPARAISON DE L'AUTODÉCHARGE DE DIFFÉRENTS
SUPERCONDENSATEURS 151
4.6.1. Détermination des paramètres nominaux de
l'autodécharge 151
4.6.2. Autodécharge des supercondensateurs du
fabricant MAXWELL 152
4.6.3. Autodécharge des supercondensateurs des autres
fabricants 155
4.7. EFFET DU VIEILLISSEMENT SUR L'AUTODÉCHARGE 157
4.8. DÉTERMINATION DES PARAMÈTRES DE
L'AUTODÉCHARGE PAR SPECTROSCOPIE D'IMPÉDANCE 159
4.8.1. Réponse en fréquence de
l'impédance de l'autodécharge 159
4.8.2. Essai de spectroscopie d'impédance à
très basse fréquence 160
4.9. PHÉNOMÈNE DE LA RÉCUPÉRATION DE
TENSION 162
4.10. IMPÉDANCE ÉLECTROCHIMIQUE DE
L'AUTODÉCHARGE DE DIFFUSION 163
4.11. CONCLUSION 166
5. ÉVALUATION DES PERFORMANCES DES MODULES DE
SUPERCONDENSATEURS 169
5.1. INTRODUCTION 171
5.2. CONCEPTION ET PERFORMANCE DES MODULES DE SUPERCONDENSATEURS
172
5.2.1. Dimensionnement des modules 172
5.2.2. Origine de la dispersion des paramètres des
supercondensateurs d'un module173
5.2.2.1. Dispersion de fabrication des supercondensateurs 173
5.2.2.1.1. Gas de la dispersion de la résistance de
fuite 174
5.2.2.1.2. Gas de la dispersion de la capacité
175
5.2.2.1.3. Gas de la dispersion de l'ESR 176
5.2.2.2. Différence de température entre les
cellules du module 177
5.2.2.3. Effet de non-similitude du vieillissement sur les
cellules du module 177
5.2.3. Performance du circuit d'équilibrage de tension
177
5.2.3.1. Définition du rendement énergétique
des systèmes d'équilibrage 178
5.2.3.2. Détermination de l'espérance de vie d'un
module 178
5.3. MODÉLISATION ET SIMULATION DU MODULE DE
SUPERCONDENSATEURS AVEC PARAMÈTRES DISPERSÉS 181
5.3.1. Profils de courant des applications types 181
5.3.1.1. Applications avec un rapport cyclique
élevé 181
5.3.1.1.1. Gycles de forts courants de
charge/décharge 181
5.3.1.1.2. Projet Thalès [113, 159] 182
5.3.1.2. Applications avec un rapport cyclique bas 185
5.4. ÉTUDE COMPARATIVE DE SYSTÈMES
D'ÉQUILIBRAGE 186
5.4.1. Systèmes d'équilibrage dissipatifs
186
5.4.1.1. Système d'équilibrage passif 186
5.4.1.1.1. Galcul du nouveau facteur de dispersion de la
résistance de fuite 187
5.4.1.1.2. Galcul du temps d'équilibrage 188
5.4.1.1.3. Résultats de la simulation des
applications 193
5.4.1.2. Diodes Zener 196
5.4.1.3. Résistances commandées 196
5.4.1.3.1. Résultats de la simulation des applications
ayant un rapport cyclique élevé 197
5.4.1.3.2. Nouvelle génération de
résistances commandées 199
5.4.1.4. Transistors MOSFET linéaires 200
5.4.2. Systèmes d'équilibrage non dissipatifs
200
5.4.2.1. Convertisseur Buck-Boost 200
5.4.2.1.1. Détermination de la fréquence de
découpage et de l'inductance 201
5.4.2.1.2. Simulation du module de supercondensateurs
204
5.4.2.2. Convertisseur Flyback à secondaires
distribués 205
5.4.2.3. Convertisseur Forward à bobinage
distribués 206
5.5. CONCLUSION 207
6. CONCLUSIONS GÉNÉRALES ET PERSPECTIVES
209
7. RÉFÉRENCES 215
8. ANNEXES 229
1. Introduction générale
1. Introduction générale
Le développement technologique et la maîtrise de
fabrication de nouveaux matériaux ont permis la réalisation des
systèmes modernes de stockage d'énergie électrique comme
les supercondensateurs. Grâce à leurs caractéristiques
électriques intéressantes et leur nombre de cycles de
charge/décharge élevé par rapport aux batteries, ils ont
connu une grande évolution au cours de ces dernières
années. De part, leur capacité de plusieurs milliers de Farads et
leur faible résistance série, ces nouveaux composants sont
adaptés pour le stockage d'énergie à forte puissance. Ils
peuvent être utilisés de façon complémentaire aux
batteries ou aux piles à combustible. Cette injection de puissance aux
systèmes d'énergie électrique continue améliore les
sources d'alimentation dans les applications, comme par exemple les
applications terrestres et maritimes.
Ce travail a pour objectif d'analyser quantitativement les
performances (capacité, ESR, autodécharge, rendement de
décharge/charge...) des supercondensateurs commercialisés issus
de différentes technologies lorsqu'ils sont soumis aux contraintes
électriques et thermiques en vue de leur intégration dans les
systèmes électriques de forte puissance. Les supercondensateurs
étudiés sont symétriques à électrolyte
organique et à électrodes de charbon.
L'étude proposée dans ce travail sur les
propriétés électriques, dynamiques, thermiques et sur le
vieillissement de ces nouveaux dispositifs de stockage d'énergie
nécessite une compréhension de leur principe physique et de la
technologie utilisée pour les fabriquer. Une présentation de ces
derniers est faite en détail dans le premier chapitre de ce
mémoire. De même, nous présentons les divers secteurs
d'applications.
Afin d'évaluer les caractéristiques de ces
composants, il est absolument indispensable d'utiliser des techniques de mesure
particulières compte tenu de leur faible impédance et des
phénomènes physiques et électrochimiques complexes qui
régissent leur fonctionnement. De ce fait différentes techniques
de caractérisation sont mises en oeuvre : cycle de
charge/décharge à courant constant, (à tension constante
et à puissance constante), spectroscopie d'impédance
et voltampérométrie. Une étude approfondie
sur la comparaison de ces techniques est détaillée dans la
première partie du deuxième chapitre.
La représentation du fonctionnement des
supercondensateurs dans les systèmes électriques nécessite
l'utilisation de modèles élaborés qui peuvent être
incorporés dans les logiciels du type circuit. Dans la deuxième
partie du deuxième chapitre, nous nous proposons d'analyser les
différents modèles existant du supercondensateur. Chaque
modèle met en évidence des phénomènes physiques
différents comme la redistribution de charges, la répartition des
charges dans la double couche, etc. Les éléments de ces
modèles sont caractérisés par les techniques
mentionnés ci-dessus en fonction de la tension et la température.
Ainsi, l'ensemble du travail présenté sur ces modèles
permet de démontrer leurs avantages et leurs inconvénients et
nous a permis d'extraire un nouveau modèle représentant
fidèlement le comportement dynamique du supercondensateur. Une
étude électrothermique est envisagée. La
modélisation électrique proposée est
complétée par un modèle thermique permettant d'estimer
l'augmentation de la température dûe à
l'autoéchauffement.
Quand les supercondensateurs sont chargés et puis
laissés en circuit ouvert, de la même manière que d'autres
dispositifs de stockage d'énergie électrique, un
phénomène d'autodécharge est observé. Il est
important de quantifier cette autodécharge car elle conduit à une
diminution de leurs performances en termes d'énergie et de puissance.
Celle-ci est un paramètre très important dans les applications
nécessitant le stockage de charges à long terme. De plus, elle
permet aussi d'indiquer la qualité des matériaux utilisés
pour la fabrication des supercondensateurs.
L'ensemble des mécanismes liés à
l'autodécharge n'est pas totalement connu. Ces mécanismes sont
complexes et ils ne peuvent pas être expliqués uniquement par le
courant de fuite. Nous proposons, dans le troisième chapitre d'une part,
d'analyser le phénomène d'autodécharge des
supercondensateurs, en fonction des contraintes électrique et thermique
et du vieillissement, et d'autre part de trouver un nouveau modèle de
type circuit électrique capable de représenter
l'autodécharge lors des simulations.
L'inconvénient majeur d'exploiter ces composants est
lié à leur tension faible. Il est nécessaire d'en mettre
un nombre important en série afin d'obtenir une tension donnée
appropriée aux applications. Dans les applications industrielles, des
dizaines à des centaines de supercondensateurs sont associés en
série pour atteindre la tension souhaitée. Lors du fonctionnement
d'un module de supercondensateurs, la dispersion des caractéristiques
électriques et thermiques de chaque cellule du supercondensateur conduit
à une distribution
non uniforme de tension sur celles-ci. Ceci est
préjudiciable en termes de durée de vie des cellules.
La solution pour éviter les surtensions et cette
réduction de durée de vie consiste à connecter un
système d'équilibrage en parallèle aux bornes des
cellules.
Nous proposons, dans le quatrième chapitre, une analyse
comparative du point de vue énergie et durée de vie de divers
systèmes d'équilibrage utilisés. Certaines
définitions telles que le rendement énergétique du
système d'équilibrage, le temps d'équilibrage sont
proposées dans ce travail pour quantifier l'analyse effectuée.
Généralement, les mécanismes du vieillissement des
composants de stockage d'énergie électrique sont complexes. Les
mécanismes de vieillissement du supercondensateur sont relativement
simples, comparés à ceux des batteries, ils sont
influencés essentiellement par la tension et la température du
composant. Une estimation de la durée de vie des supercondensateurs est
effectuée en fonction de la tension et de la température.
2. Principes physiques,
technologie et applications
des supercondensateurs
2. Principes physiques, technologie et applications
des supercondensateurs
2.1. Introduction
Les supercondensateurs offrent des performances en
densité de puissance supérieures à celles des batteries et
simultanément, des densités énergétiques plus
élevées que les condensateurs classiques. Leur structure
anode-cathode à base de charbon actif, permet de disposer d'une surface
active importante ce qui permet d'obtenir des valeurs de capacité
très élevées (plusieurs milliers de Farad) avec des
courants de fonctionnement pouvant être supérieurs aux centaines
d'Ampère et donc une puissance spécifique instantanée
importante. Ils peuvent être combinés avec un accumulateur
électrochimique classique et cette association offre alors l'ensemble
des propriétés des deux solutions individuelles : d'une part, une
puissance acceptable pour conserver la longévité des batteries et
d'autre part une puissance instantanée élevée pour des
demandes occasionnelles [1].
2.2. Principes physiques
Les supercondensateurs peuvent stocker l'énergie par
deux processus. Le premier est la séparation des charges positives et
négatives à l'interface entre l'électrode solide et
l'électrolyte liquide (stockage électrostatique). Ce
phénomène s'appelle la capacité de double couche. Le
deuxième emmagasine les charges par des réactions faradiques
réversibles (réactions de transfert d'électrons entre les
électrodes et l'électrolyte) (stockage électrochimique
comme dans les batteries) [2, 3].
2.2.1. Double couche électrique
Un supercondensateur est composé de deux
électrodes, d'un électrolyte et d'un séparateur (cf. fig.
2-1). Lorsqu'il chargé, la répartition des charges entre une
électrode (conducteur ou semi-conducteur) et un électrolyte
(liquide ou solide ) permet la création de deux couches : une
composée de charge positives dans l'électrode et des charges
négatives (anions) dans l'électrolyte, et une autre
composée des charges négatives (électrons) dans
l'électrode et des charges positives (cations) dans
l'électrolyte.
Fig. 2-1 : Structure interne des supercondensateurs
à double couche électrique [4]
Le principe de base des supercondensateurs repose sur les
propriétés capacitives de l'interface entre un conducteur
électronique solide et un conducteur ionique. Le stockage
d'énergie s'effectue par distribution des ions d'électrolyte au
voisinage de la surface de chaque électrode, sous l'influence
électrostatique de la tension appliquée. Il se crée ainsi
aux interfaces une zone de charge d'espace, appelée double couche
électrique, d'épaisseur limitée à quelques
nanomètres, et dans laquelle règne un champ électrique
relativement intense [4, 5].
Pour comprendre les processus électriques qui se
produisent dans une double couche électrique, plusieurs modèles
sont développés pour expliquer ce phénomène.
Le modèle de Helmholtz modélise la nature
capacitive de l'interface entre un condensateur électrique solide et un
conducteur ionique liquide et considère que les charges
accumulées à l'interface forment un plan parallèle
à celle-ci (cf. fig. 2-2-a) : nous parlons de plan de Helmholtz. Le
calcul de la capacité surfacique C de la double couche est
calculé par C=å/d avec å
la permittivité diélectrique du solvant et d
l'épaisseur de la double couche assimilable dans ce cas au
diamètre moléculaire du solvant. Cependant, ce modèle est
linaire et ne prend pas en compte la variation de capacité en fonction
de la tension appliquée, ce qui induit une valeur de C
supérieure d'un ordre à la valeur mesurée
réellement [5].
Avec le modèle de Gouy-Champman, la double couche ne se
limite pas au seul plan de Helmholtz, mais prend en compte une distribution
volumique de charges dans l'électrolyte connue aujourd'hui sous le nom
de couche diffusée (cf. fig. 2-2-b). Il est établi que dans le
cas d'un profil unidirectionnel de champ électrique, la capacité
surfacique de l'interface entre électrode et électrolyte est
donnée par la relation suivante [5] :
2 qn å ? Ø
z . 0 2-1
0
C z
= .
d
?
. ch ? ?
u T ? 2 . u T ?
avec, ø0 le potentiel de surface, z
la valence des ions, n0 la concentration en anions et cations à
l'équilibre thermodynamique, å la permittivité
diélectrique de l'électrolyte, q la charge
électrique élémentaire, k la constante de
Boltzmann, è la température et uT
l'unité de potentiel thermodynamique (uT =
k.è/q) [5] .
Le modèle le plus utilisé est celui de
Gouy-Chapman-Stern qui combine les deux modèles en faisant intervenir la
couche dense de Helmholtz (appelée alors couche de Stern) et la couche
diffusée de Gouy-Chapman (cf. fig. 2-2-c). La capacité surfacique
C de la couche double électrique est alors donnée par
:
1 1 1
= + 2-2
C C c Cd
Cc étant la capacité
associée à la couche compacte, de même nature que celle
préconisée par Helmholtz et Cd la capacité de la
couche diffusée de Gouy et Chapman. Ces deux couches forment la double
couche électrochimique.
(a)
(b) (c)
Fig. 2-2 : La double couche, modèles de Helmholtz
(a), Gouy-Champn (b) et Stern (c) [5]
2.2.2. Pseudocapacitance
La pseudo-capacitance est créée par des
réactions faradiques réversibles qui se produisent sur les
électrodes. Elle est appelée pseudo-capacité afin de la
différencier de celle de la capacité électrostatique. Le
transfert de charges mené par ces réactions dépend de la
tension [6]. Il existe deux types des réactions qui peuvent provoquer un
transfert de charges avec une dépendance en tension : le premier est
lié aux réactions d'oxydoréduction et le deuxième
à l'adsorption des ions [7].
2.3. Technologie
2.3.1. Electrodes
Les trois catégories de supercondensateurs en fonction de
la nature des électrodes sont les suivantes :
· les supercondensateurs à stockage d'énergie
électrostatique : technologie d'électrodes au charbon actif,
· les supercondensateurs à stockage d'énergie
électrochimique : technologie d'électrodes aux oxydes
métalliques ou aux polymères conducteurs,
· les supercondensateurs à stockage d'énergie
électrochimique et électrostatique : technologie
d'électrodes hybride.
Supercondensateurs à stockage d'énergie
électrostatique
Actuellement, la technologie la plus répandue est
celle au charbon actif, dont les surfaces spécifiques dépassent
1000 m2.g-1 et peuvent atteindre 3000
m2.g-1. Ces supercondensateurs fonctionnent selon un
principe de type électrostatique : l'électricité est
stockée par accumulation d'ions dans la double couche électrique
existant à l'interface électrodeélectrolyte. L'absence de
véritables réactions chimiques permet une excellente
réversibilité et une durée de vie importante (de plus de
1000 000 cycles). Citons deux autres particularités de ces
supercondensateurs [8,9] :
· le faible coût des procédés de
fabrication et surtout de la matière première.
· le stockage d'énergie principalement
électrostatique leur confère une puissance spécifique
potentiellement élevée, typiquement d'un seul ordre de grandeur
inférieure à celle des condensateurs électrolytiques,
Fig. 2-3 : Structure microscopique d'une
électrode à charbon actif [8]
Supercondensateurs à stockage d'énergie
électrochimique
Cette technologie utilise des matériaux
d'électrodes permettant d'obtenir une interface électrode
électrolyte pseudo-capacitive. Deux types de matériaux sont
utilisés [10,11] : les oxydes métalliques conducteurs
électroniques ou les polymères conducteurs électroniques.
Concernant les oxydes métalliques, il est impératif que ceux-ci
ne se dissolvent pas dans l'électrolytique, ce qui limite le nombre de
candidats possibles. C'est principalement l'oxyde ruthénium ou l'oxyde
d'iridium en milieu acide sulfurique qui est utilisé [12]. Cette
technologie est relativement onéreuse, aussi bien au niveau de la
matière première qu'à celui des procédés de
fabrication. Le comportement électrique de ces supercondensateurs est
complexe.
Quant aux polymères conducteurs électroniques,
tels que le polypole [13], le polythiophène polyaniline, ils permettent
d'obtenir des capacités spécifiques élevées, de
l'ordre de 200 F.g-1 et pouvant atteindre 400 F.g-1. De
nombreux problèmes restent cependant à résoudre, notamment
ceux liés à la stabilité en température, ainsi
qu'à une puissance et une cyclabilité limitées.
Supercondensateurs à stockage d'énergie
asymétrique
Ce type de supercondensateur dispose de deux
électrodes de nature différente, par exemple une de carbone
poreux et une d'oxyde de nickel mais nous pouvons aussi en trouver avec des
polymères. Le but est d'exploiter les propriétés de la
double couche et l'effet pseudo-capacitif. La densité d'énergie
obtenue est supérieure à celle des composés
carbonés toutefois les caractéristiques de charge/décharge
sont non-linéaires [14].
2.3.2. Electrolytes
Dans les supercondensateurs, la résistance interne est
composée de deux termes. Le premier est associé à la
conduction électronique et est donc dépendant de la
qualité électrique des électrodes. Le second,
associé à la conduction ionique, dépend de la
conductivité de l'électrolyte, ainsi que de l'aptitude des ions
à migrer plus ou moins aisément dans la porosité de
l'électrode jusqu'à la couche double. Il est par
conséquent essentiellement lié aux caractéristiques de
l'électrolyte, telles que [15,16] :
· la concentration en porteurs de charges libres (fonction
de la solubilité du sel dans le solvant et du taux de dissociation du
sel),
· la mobilité de ces porteurs (fonction de la
viscosité du solvant et de la taille effective des ions en solution),
· la solvatation des ions,
· la valence des ions.
Rappelons de plus que la densité d'énergie des
supercondensateurs dépend fortement de leur tenue en tension,
paramètre étroitement lié à la stabilité
électrochimique du solvant électrolytique. C'est le second
critère majeur, guidant le choix des électrolytes utilisés
dans la fabrication des supercondensateurs. Ainsi trouve-t-on deux types
d'électrolyte pour supercondensateurs [4] :
· les électrolytes aqueux, tels que l'acide
sulfurique ou la potasse,
· les électrolytes organiques, tel que le carbonate
de propylène et l'acétonitrile.
Les électrolytes aqueux furent historiquement les
premiers employés [15,16] pour la réalisation industrielle des
supercondensateurs, en raison de leur excellente conductivité ionique
(de l'ordre de 1 S.cm-1). Les dispositifs associés
présentent des puissances spécifiques élevées,
typiquement de quelques kW.kg-1. De plus, les ions sont de taille
relativement faible (1 à 2 nanomètres) et accèdent
facilement à la microporosité de la matière active de
l'électrode. Aussi observe-t-on des capacités plus
élevées en milieu aqueux qu'en milieu organique (pour lequel les
ions, de taille généralement plus importante, voient une surface
effective plus faible). En revanche, la tenue en tension des supercondensateurs
à électrolyte aqueux est limitée à 1,2 V, tension
d'électrolyse de l'eau. Par conséquent, l'énergie
spécifique de ces dispositifs est faible, typiquement de 1
Wh.kg-1. En outre, la nature corrosive de l'électrolyte
aqueux impose des restrictions dans le choix des matériaux
d'électrode.
L'utilisation d'électrolytes organiques a eu pour but
l'obtention de tensions de polarisation, sans effets faradiques, plus
importantes. Actuellement, la tension nominale des dispositifs à
électrolyte organique est de 2,5 V à 2,7 V. La densité
d'énergie, de l'ordre de 5 Wh.kg-1, est donc
considérablement accrue. Cependant, la conductivité ionique de
ces composés étant médiocre (elle dépasse
difficilement 0,03 S.cm-1), le gain en tension de service ne se
traduit que par une augmentation modérée de la puissance
spécifique. Plusieurs travaux, tels que ceux présentés par
G. Herlem et al [17], sont actuellement menés pour
améliorer la conductivité des électrolytes organiques.
2.3.3. Séparateurs
La construction des supercondensateurs demande la mise en
place d'une membrane isolante poreuse conductrice ionique pour séparer
les deux électrodes imprégnées d'électrolyte. Un
séparateur très utilisé est sans doute le Celgard mais il
en existe d'autre comme le papier
cellulosique avec des fibres polymères de renfort, le
polypropylène ou le polytetrefluorethylene (PTFE) (cf. fig. 2-4). En
raison des propriétés inertes du PTFE, il est couramment
utilisé avec les électrolytes ce qui allonge la durée de
vie des supercondensateurs. Ces membranes séparatrices sont minces et
robustes, elles occupent peu d'espace, ainsi les supercondensateurs peuvent
fournir une densité d'énergie très élevée.
Toutefois elles introduisent un terme supplémentaire dans le calcul de
la résistance totale du composant qui est fonction du taux de
porosité [9, 18].
|
Property Range
Thickness (ì) : 7-35, Pore Size (ì) : 0.05-15,
Porosity : 50-70 percent, Water Wet-able : Yes,
Thermal Stability : to 250oC, Resistance :
3-6cm2,
in 1.250 Specific
Gravity H2SO4.
|
|
Fig. 2-4 : Séparateur de type PTFE de la gamme
GORE [18]
2.3.4. Technique d'assemblage du supercondensateur
La figure 2-5 montre les différents constituants d'un
supercondensateur. Nous y trouvons, outre les éléments
déjà mentionnés, des collecteurs métalliques
(généralement en aluminium) servant d'amenées de courant
pour la matière active. La puissance spécifique du produit final
dépendra aussi de la qualité du contact
collecteur-électrode.
Fig. 2-5 : Principe d'assemblage des supercondensateurs
[4]
Actuellement plusieurs procédés visent à
optimiser le rapport coût de production/surface de carbone activé
par unité de poids et de volume. Les techniques d'assemblage sont
variées. Deux techniques principales le bobinage et l'empilement sont
utilisés par plusieurs fabricants.
Pour la fabrication de ses composants, EPCOS utilisait comme
MAXWELL aujourd'hui des électrodes en charbon actif, des collecteurs en
aluminium, un séparateur en polypropylène et un
électrolyte organique liquide (cf. fig. 2-6). Les collecteurs sont
plongée dans un mélange fait de poudre de charbon actif
imprégné de liant (téflon ou cellulose) et de solvant
organique, puis ensuite bobinés avec le séparateur et
séchés à 150 °C durant 12 h afin d'éliminer
les résidus d'eau. Ensuite cette cellule est imprégnée
dans l'électrolyte et placée dans une gaine en caoutchouc puis
dans un boîtier cylindrique en aluminium, les connections étant
soudées aux électrodes [4, 19].
Fig. 2-6 : Structure d'un supercondensateur EPCOS et de
son électrode [20,19]
D'autres fabricants utilisent auparavant les mêmes
éléments de base mais avec des procédés de
fabrication et d'assemblage différents. Les électrodes sont
réalisées à base de tissu activé obtenu à
partir de lin et de charbon brûlé puis activé, ce qui est
plus coûteux. Le supercondensateur est réalisé par la mise
en série de cellules séparées par le collecteur de
courant, comme montré sur la figure 2-7. Cette disposition est dite
bipolaire, car la cellule de base contient deux électrodes de
polarité contraire. La forme finale du supercondensateur est
généralement prismatique [4, 21].
Fig. 2-7 : Électrode bipolaire et
supercondensateur de Maxwell [4]
Finalement, le tableau 2-1 indique les
caractéristiques des divers types de supercondensateurs. Outre les
paramètres énergie et puissance déjà
discutés, nous remarquons que c'est dans le cas d'électrodes de
type polymère conducteur et d'un électrolyte organique que nous
observons les meilleures performances [22].
Électrode
|
Charbon actif
|
Charbon actif
|
Matériau d'insertion
|
Polymère conducteur
|
Électrolyte
|
Acide sulfurique
|
Électrolyte organique
|
Acide sulfurique
|
Électrolyte organique
|
Énergie massique (Wh/kg)
|
de 0,2 à 1,1
|
de 2 à 4,2
|
de 2,7 à 5,5
|
11
|
Puissance massique (kW/kg)
|
de 1 à 10
|
de 0,1 à 1
|
de 10 à 100
|
100
|
Tension (V)
|
de 0,8 à 1,2
|
de 2 à 2,7
|
de 0,8 à 1,2
|
2,5
|
|
Tab. 2-1 : Comparaison des caractéristiques des
supercondensateurs [22]
2.4. Technologie et recherche actuelles
2.4.1. Etat actuel de la technologie
Les premiers supercondensateurs avaient une résistance
sériée élevée, ce qui induisait un
rendement moyen et une puissance spécifique
limitée. Au cours des dernières années, nous avons
assisté à un très grand effort de la part des fabricants
afin de diminuer la résistance interne et d'augmenter la capacité
de stockage ainsi que la tension nominale de fonctionnement. Le tableau 2-2
donne l'illustration de l'évolution des performances des
supercondensateurs [23].
Tension nominale (V)
|
Capacité (F)
|
Volume (L)
|
Résistance série (m?)
|
Puissance spécifique
|
Énergie spécifique
|
Courant (A)
|
2,3
|
100
|
0,031
|
8
|
4,5kW/kg ; 5,4kW/l
|
2,0Wh/kg ; 2,4 Wh/l
|
30
|
|
0,183
|
2
|
2,3kW/kg ; 3,6kW/l
|
1,5Wh/kg ; 2,4 Wh/
|
300
|
|
0,26
|
0,4
|
10,7kW/kg ; 12,8kW/l
|
4,5Wh/kg ; 5,1Wh/l
|
-
|
|
0,59
|
0,5
|
3,6 kW/kg ; 4,5 kW/l
|
2,3 Wh/kg ; 2,9Wh/l
|
400
|
|
0,6
|
0,6
|
3,0 kW/kg ; 3,7kW/l
|
2,7Wh/kg ; 3,3 Wh/l
|
400
|
|
0, 59
|
0,59
|
1,7 kW/kg ; 1,9kW/l
|
4,1Wh/kg ; 4,5 Wh/l
|
200
|
2,5
|
200
|
0,047
|
1,8
|
16kW/kg ; 18 kW/l
|
3,2Wh/kg ; 3,7Wh/l
|
50
|
|
0,14
|
0,6
|
16,3kW/kg ; 18,8 kW/l
|
3,3Wh/kg ; 3,8Wh/l
|
300
|
|
0,23
|
0,4
|
13kW/kg ; 17,3 kW/l
|
3,5Wh/kg ; 4,6Wh/l
|
300
|
|
0,52
|
0,23
|
11,3kW/kg ; 13kW/l
|
3,9Wh/kg ; 4,5Wh/l
|
500
|
|
0,64
|
0,2
|
11,2kW/kg ; 12,3kW/l
|
4,5Wh/kg ; 4,9Wh/l
|
500
|
|
0,80
|
0,25
|
7,4kW/kg ; 7,8kW/l
|
5,1 Wh/kg ; 5,4 Wh/l
|
500
|
2,7
|
2600
|
0,36
|
0,28
|
4,1 5 kW/kg
|
5,6 Wh/kg
|
500
|
|
Tab. 2-2 : Évolution des caractéristiques
des supercondensateurs de MAXWELL [23]
Les premières gammes de tension des supercondensateurs
utilisés dans le commerce étaient de l'ordre de 2,3 V, leur
capacité maximale de 3600 F et le courant maximal de 400 A. La seconde
gamme avait une tension nominale de 2,5 V ce qui engendrait une augmentation
importante de l'énergie stockée et de la puissance
spécifique (la résistance série était plus
faible).
Ces supercondensateurs ont plusieurs atouts pour les
applications de traction électrique [24]. Leur utilisation comme
système de puissance secondaire permet de fournir une source de
puissance rapidement disponible lors des phases d'accélération et
de freinage. En effet, leur constante de temps étant plus faible que
celle des générateurs électrochimiques classiques
(charge ou décharge possible en quelques secondes) les
supercondensateurs sont capables de fournir une puissance importante sur un
temps très court [1]. De plus, l'utilisation d'un supercondensateur
associé à une batterie permet d'augmenter la durée de vie
de cette dernière en évitant les décharges profondes lors
des appels de puissance. Enfin ce genre de dispositif possède une bonne
cyclabilité (plus de 5.105 cycles).
Comme nous pouvons le voir sur le tableau 2-3, les
supercondensateurs se positionnent entre les batteries et les condensateurs
classiques [25]. Ils sont caractérisés par leur
énergie spécifique bien plus élevée que celle des
condensateurs classiques. Par contre , l'énergie stockée est 10
fois plus faible que l'énergie stockée dans une batterie. Le
problème des batteries classique réside dans leur faible
puissance spécifique qui représente un dizaine de pourcents de la
puissance classique d'un supercondensateur.
|
Condensateur classique
|
Supercondensateurs
|
Batteries
|
Énergie spécifique
(Wh.kg-1)
|
<0.1
|
1 à 10
|
10 à 150
|
Puissance spécifique
(W.kg-1)
|
<100000
|
<10000
|
<1000
|
Durée de vie (cycles)
|
>500000
|
>500000
|
1000
|
Durée de la charge nominale
|
10-6 à 10-3
|
1 à 30 secondes
|
1 à 5 heures
|
Durée de la
décharge nominale
|
10-6 à 10-3
|
1 à 30 secondes
|
0,3 à 3 heures
|
Rendement décharge/charge (%)
|
>95%
|
85% à 98%
|
70% à 85%
|
|
Tab. 2-3 : Comparaison des différents
systèmes de stockage [1]
Le tableau 2-4 donne une liste non exhaustive de
supercondensateurs ou de modules commerciaux. Quelques valeurs
caractéristiques sont données à titre indicatif pour un
modèle donné [26].
|
|
|
|
Exemple de valeurs caractéristiques
|
Société Pays
|
Nom commercial
|
Electrolyte /Electrodes
|
Gammes Tensions Capacités
|
Tension Capacité Résistance série
|
Masse Volume
|
Energie spécifique
|
Puissance spécifique
|
BATSCAP France
|
SC
|
Organique
|
-
|
2,7 V 0,35 m?
|
500 g
|
5,3 Wh /kg
|
20 kW/kg
|
ELNA Japon
|
Dynacap
|
Organique
|
2,5 à 6,3 V
|
2,5 V
|
-
|
>0,97 Wh/l
|
0,4kW/l
|
EPCOS Allemagne/Japon
|
UltraCap
|
Organique
|
2,3 à 56 V
|
2,3 V
|
725 g
|
2,74 Wh/kg
|
3,04 kW/kg
|
|
/carbone
|
7 à 2 700 F
|
2 700 F 0,6 mW
|
590 cm3
|
3,36 Wh/l
|
3,74 kW/l
|
Evans Corp Etats-Unis
Evans Corp États-Unis
|
Capattery
|
H2 SO4 /H2 O
|
5,5 et 11 V
|
5,5 V
|
-
|
-
|
-
|
|
/carbone
|
0,47 à 1,5 F
|
1 F
|
14,2 cm3 *
|
0,3 Wh/l
|
1 kW/l
|
|
|
|
0,5 W
|
|
|
|
|
H2 SO4 /H2 O ou KOH/H2 O
|
7 à 20 V
|
14 V
|
5 000 g
|
0,35 Wh/kg
|
2,5 kW/kg
|
|
/carbone
|
8 à 420 F
|
65 F
|
2 709 cm3
|
0,66 Wh/l
|
4,6 kW/l
|
|
|
|
9 W
|
|
|
|
|
H2 SO4 /H2 O
|
3 à 125 V
|
54 V
|
57 g
|
0,128 Wh/kg
|
426 kW/kg
|
|
/Ta, Ta2 O5
|
10- 3 à 200 mF
|
18 mF
|
19,4 cm3
|
0,376 Wh/l
|
1 253 kW/l
|
|
/RuO2
|
|
30 mW
|
|
|
|
Maxwell États-Unis
|
PowerCache
|
Organique
|
2,3 et 4,6 V
|
2,7 V
|
725 g
|
2,53 Wh/kg
|
3,04 kW/kg
|
|
/carbone
|
4 à 2 500 F
|
2 500 F
|
614 cm3
|
2,99 Wh/l
|
3,59 kW/l
|
|
|
|
0,6 mW
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Société Pays
|
Nom commercial
|
Electrolyte /Electrodes
|
Gammes Tensions Capacités
|
Tension Capacité Résistance série
|
Masse Volume
|
Energie spécifique
|
Puissance spécifique
|
Tokin/NEC États-Unis/Japon
|
Super-capacitor
|
H2 SO4 /H2 O
|
5,5 et 11 V
|
5,5 V
|
65 g
|
0,065 Wh/kg
|
0,046 kW/kg
|
|
/carbone
|
0,01 à 1 F
|
1 F
|
28,8 cm3 *
|
0,15 Wh/l
|
0,105 kW/l
|
|
|
|
2,5 W
|
|
|
|
Panasonic Japon
|
Gold Capacitor
|
Organique
|
2,3 à 5,5 V
|
2,5 V
|
1,8 g*
|
0,48 Wh/kg
|
0,87 kW/kg
|
|
/carbone
|
0,0022 à 22 F
|
1 F
|
1,1 cm3 *
|
0,79 Wh/l
|
1,42 Wh/l
|
|
|
|
1?
|
|
|
|
Samyoung Corée
|
PRO-CAP
|
Organique
|
5,5 V
|
5,5 V
|
-
|
-
|
-
|
|
/carbone
|
0,022 à 1 F
|
1 F
|
1,42 cm3 *
|
3 Wh/l
|
0,18 kW/l
|
|
Tab. 2-4 : Supercondensateurs ou modules commerciaux
[26]
2.4.2. Développement et recherches futures
Au cours des dernières années, les travaux de
recherche se sont multipliés pour améliorer les performances des
supercondensateurs. Les challenges du développement des
supercondensateurs sont les suivants :
· augmentation de la durée de vie en nombre de
cycles,
· augmentation de la tension de fonctionnement,
· augmentation des densités de puissance et
d'énergie,
· élargissement de la plage de fonctionnement de la
température,
· optimisation de la relation prix-capacité.
Actuellement, des efforts particuliers se focalisent sur les
supercondensateurs asymétriques, sur la diminution de la
résistance série ESR, l'optimisation de
l'électrolyte et sur l'autodécharge, etc.
Plusieurs méthodes pour réduire l'ESR ont
déjà été élaborées, dont le polissage
de la surface du collecteur de courant, l'amélioration de la liaison
chimique de l'électrode au collecteur de courant et l'utilisation de
couches minces colloïdales. En outre, la corrélation entre la
structure poreuse des électrodes et la résistance série
est en cours de recherche.
L'impact des propriétés de l'électrolyte
sur la performance des supercondensateurs (la
résistance d'un électrolyte peut limiter la
densité de puissance, sa concentration en ions et la tension de
fonctionnement permet de limiter la densité d'énergie ...) est
énorme. Les efforts de recherche, pour améliorer
l'électrolyte, doivent être aussi importants que ceux
consacrés à l'amélioration des électrodes [27].
Il y a quelques années le fabricant MAXWELL a
annoncé son objectif : un supercondensateur fonctionnant à une
tension de 3 V dans une plage de température de -35 à 105
°C. Les fabricants envisagent aussi d'atteindre une densité de
puissance et d'énergie respectivement de 10 kW/kg et 10 Wh/kg [21].
2.5. Applications
Les supercondensateurs sont utilisés en remplacement
et surtout en complément des piles et accumulateurs
électrochimiques afin d'assurer la fonction puissance qui leur fait
défaut. Nous trouvons ces composants dans les systèmes
nécessitant une importante énergie délivrée en un
temps bref. Les principaux secteurs concernés par les supercondensateurs
sont :
· l'informatique et la télécommunication pour
les petits composants à faible énergie spécifique,
· les alimentations de secours et le secteur du transport
concernant les composants à haute énergie et haute puissance
spécifiques.
2.5.1. Domaine informatique
A l'heure actuelle le supercondensateur est utilisé
dans le domaine de l'électronique grand public pour les alimentations
des circuits mémoires des télévisions vidéo, des
systèmes audio, des récepteurs satellite, des horloges, des
téléphones portables, des calculatrices... [21, 28].
2.5.2. Domaine du transport
Un des principaux domaines d'utilisation des
supercondensateurs est le transport. Le couplage des supercondensateurs avec
les batteries est une solution pour obtenir un système plus puissant et
plus fiable pour le démarrage des moteurs et pour fournir plus de
courant pour un préchauffage des catalyseurs et des bougies, pour les
systèmes d'assistance électrique, pour faciliter le
démarrage des moteurs diesels, etc. Les véhicules qui en tirent
le plus de bénéfices
sont ceux qui font de fréquents arrêt tels que
les bus, les navettes d'aéroport, les véhicules de transports,
les taxis, etc. car les supercondensateurs sont rechargés lors des
arrêts ou/et stockent l'énergie récupérée
lors du freinage pour l'utiliser lors des phases
d'accélération.
2.5.3. Couplage réseau-supercondensateurs
Les supercondensateurs peuvent jouer le rôle de
compensateur de puissance instantanée en permettant de lisser la
puissance. Nous pouvons citer l'utilisation de supercondensateurs pour
l'alimentation des ascenseurs [29]. Dans cette application,
les supercondensateurs jouent un double rôle : la
récupération d'énergie et le lissage de la puissance prise
ou fournie par le réseau [30].
2.6. Présentation des supercondensateurs
étudiés
Nous avons choisi une large gamme de supercondensateurs pour
les analyser dans notre étude. Ils sont fabriqués par plusieurs
fabricants et appartiennent à différentes
générations. Une photo de ces composants est montrée sur
la figure 2-8. Leurs caractéristiques données par le constructeur
sont détaillées dans le tableau ci-dessous. Ils possèdent
des caractéristiques électriques différentes.
B49410 SC806 M600 BCAP010 BCAP013 BCAP350
Fig. 2-8 : Photo des supercondensateurs
étudiés
Dans la suite de ce rapport, nous référencerons
ces composants comme indiqué le tableau cidessous.
Fabricant
|
MAXWELL
|
BATSCAP
|
EPCOS
|
Numéro de série
|
BCAP010
|
BCAP013
|
BCAP350
|
M600
|
SC806
|
B49410
|
CN (F)
|
2600
|
450
|
350
|
2600
|
2600
|
3600
|
UN (V)
|
2,5
|
2,5
|
2,5
|
2,7
|
2,7
|
2,5
|
ESR (DC) (m?)
|
0,7
|
2,4
|
3,2
|
0,4
|
0,35
|
0,3
|
ESR (AC) (m?)
|
0,3 (1kHz)
|
0,8 (1kHz)
|
1,6 (1kHz)
|
0,28 (100Hz)
|
0,2
|
0,16
|
IN (A) (courant
de charge/décharge)
|
600
|
180
|
30
|
-
|
600
|
500
|
IfN (mA) (courant de fuite)
|
5
|
3
|
1
|
5
|
-
|
-
|
Plage de températures
|
-35°C à 65°C
|
-35°C à 65°C
|
-40°C à 65°C
|
-40°C à 65°C
|
-30°C à 60°C
|
-30°C à 70°C
|
Température de stockage
|
-40°C à 70°C
|
-40°C à 70°C
|
-40°C à 70°C
|
-40°C à 70°C
|
-30°C à 70°C
|
-40°C à 70°C
|
Énergie spécifique Wh/kg
|
4,3
|
-
|
5,1
|
5,6
|
5,3
|
3,6
|
Puissance spécifique kW/kg
|
2,04
|
1,64
|
1,675
|
10,4
|
20
|
2,9
|
Nombre de cycles de
charge/décharge
|
500 000
|
500 000
|
500 000
|
1000 000
|
-
|
500 000
|
|
Tab. 2-5 : Caractéristiques techniques des
supercondensateurs étudiés [31-34]
Des images aux rayons X permettent de visualiser les
détails de constitution de manière non intrusive comme le montre
la figure 2-9, et notamment la reprise des collecteurs de courant vers les
bornes qui est un point clé dans les performances des
supercondensateurs. Ainsi, l'image (a) de la figure 2-9 correspond au composant
BCAP010 de MAXWELL. Les collecteurs de courant correspondant à
l'électrode positive sont reportés sur la borne par une soudure
électrique où la densité de courant sera
particulièrement importante. Nous pouvons également noter une
perte de place importante liée à cette connexion. Les images (b)
et (c) correspondent respectivement à un supercondensateur EPCOS B49410
et à un composant M600 [35] .
Fig. 2-9 : Images aux rayons X de supercondensateurs
commercialisés [35]
2.7. Conclusion
En se basant sur les références
bibliographiques présentées dans de ce chapitre, nous trouvons
que les supercondensateurs présentent donc une technologie
complètement différente des batteries. Au lieu d'un stockage de
type faradique, le stockage de l'énergie est capacitif : le nombre de
cycles obtenus est très élevé. La technologie mise en
oeuvre est très souvent similaire à celle des batteries sur le
principe des procédés (collecteurs, deux électrodes, ...)
mais est moins lourde. Cependant, les supercondensateurs n'ont pas connu
l'essor marketing escompté actuellement, d'où leur cantonnement
à des marchés de niche. Néanmoins, sur le plan conceptuel,
l'étude de ces systèmes électrochimiques entraîne
celle de l'interface électrochimique, assez méconnue, et donc le
développement d'idées extrêmement intéressantes et
fructueuses.
3. Caractérisation et
modélisation électrique,
fréquentielle et thermique
des supercondensateurs
3. Caractérisation et modélisation
électrique,
fréquentielle et thermique des
supercondensateurs
3.1. Introduction
Pour stocker l'énergie électrique, les
supercondensateurs sont de plus en plus employés dans différents
secteurs tels que des communications, le transport, etc. L'étude de
l'évolution de leurs paramètres lorsqu'ils sont soumis à
des conditions recréées en laboratoire permet de prédire
leur comportement dans le cas d'applications industrielles. La connaissance du
comportement des supercondensateurs en fonction des contraintes industrielles
est obtenue grâce à différentes méthodes de
caractérisation. Trois techniques de caractérisation
complémentaires sont réalisées :
o une caractérisation par cycle de
charge/décharge à courant constant, à tension constante,
ou à puissance constante.
o une caractérisation par spectroscopie
d'impédance permettant le tracé du diagramme de Nyquist de
l'impédance,
o une caractérisation par
voltampéremétrie cyclique, la capacité étant
montrée comme une dynamique en fonction de la tension
appliquée.
Ces caractérisations permettent de déterminer les
variations de l'impédance des supercondensateurs en fonction de la
tension, du courant, de la fréquence et de la température.
Le supercondensateur engendre des phénomènes
physiques complexes et couplés en temps, tension et température.
Les méthodes de caractérisation des supercondensateurs ne sont
pas jusqu'à présent normalisées et il est difficile de
comparer les résultats obtenus avec ceux des fabricants. C'est pourquoi,
afin d'obtenir des résultats expérimentaux fiables et
reproductifs, nous avons défini, au début de chaque mesure, des
méthodologies de mesure adéquates et adaptées aux
méthodes de caractérisation. Par ailleurs, nous effectuerons une
comparaison des résultats obtenus par les différentes
méthodes et avec les données issues du fabricant.
Le développement à long terme des
supercondensateurs nécessite des modèles élaborés
capables de décrire leurs comportements temporels et dynamiques. Les
supercondensateurs stockent les charges par des processus très
différents de ceux qui surviennent dans les condensateurs classiques.
Les modèles traditionnels utilisés pour décrire le
comportement d'un condensateur sont insuffisants. Il est donc important
d'établir des modèles plus avancés et précis
permettant de décrire leurs comportements en fonctionnement.
Les recherches bibliographiques ont montré qu'il existe
plusieurs modèles de
supercondensateur. Ils se basent sur deux principes :
· microscopique, ces modèles pouvant
représenter précisément les phénomènes
électrochimiques et physiques du composant [36-40].
· circuit électrique équivalent, ils sont
peut-être moins précis mais plus facile à intégrer
dans les logiciels de simulation de circuits [41-43].
Nous nous intéressons dans ce travail à des
modèles de type circuit électrique équivalent pour
représenter les supercondensateurs lors de simulation. Nous en
présentons trois entre- autres : le modèle classique RC, le
modèle à deux branches, et le modèle à simple pore.
Ces modèles peuvent représenter les principaux
phénomènes du supercondensateur par des cellules RC, tels que
l'impédance complexe de pores, la redistribution de charges, etc. Une
étude de ceux-ci montrant leurs avantages, leurs limites ainsi que
l'indentification des leurs éléments sera présentée
en détail. Finalement, leur comparaison permettra d'extraire un
modèle général du supercondensateur.
Le comportement inductif des supercondensateurs dans le
spectre d'impédance à haute fréquence est souvent
observé. Ce comportement est généralement attribué
aux connexions ainsi qu'au profil du parcours du courant au sein du composant.
L'effet inductif dans le supercondensateur est souvent modélisé
par une simple inductance, mais ceci ne correspond pas tout à fait
à son comportement haute fréquence [44-47]. C'est pourquoi, nous
proposons dans ce chapitre une interprétation plus large et une
modélisation du phénomène inductif.
La température peut influencer les différents
critères de performance d'un supercondensateur, à savoir la
capacité, l'ESR, l'énergie stockable et la puissance maximale
déchargeable. L'efficacité de cycle charge/décharge, qui
sera représentée par le rendement coulombien, peut
dépendre aussi de la température. A l'aide des différentes
méthodes de caractérisation présentées,
l'étude de la variation des performances représentées par
les éléments des modèles sera effectuée.
Grâce à un modèle thermique
composé des deux constantes de temps, une estimation de la
température au coeur du supercondensateur est possible. La variation de
la température engendre une variation des éléments du
circuit électrique équivalent. Pour mieux représenter, le
supercondensateur un couplage d'un modèle thermique avec le
modèle électrique est envisagé dans ce chapitre.
L'établissement analytique de la variation des paramètres du
supercondensateur étant très difficile en fonction de la
température, nous proposons une détermination de lois
expérimentales reliant les différents paramètres du
supercondensateur à la température.
Lors du fonctionnement des supercondensateurs, dans un
environnement réel, ceux-ci sont soumis à des contraintes,
thermiques, électriques, etc. ce qui engendre malheureusement une perte
progressive de leurs performances tout en diminuant leur durée de vie.
Nous présentons à la fin de ce chapitre une évolution des
éléments de circuits électriques équivalents lors
d'un vieillissement accéléré réalisé par
"floating".
3.2. Méthodes de caractérisation des
supercondensateurs
La connaissance des performances de supercondensateurs pour
des applications de forte puissance est importante. Il existe trois
méthodes principales pour analyser les supercondensateurs : le cycle de
charge/décharge, la spectroscopie d'impédance et la
voltampérométrie cyclique. Elles conduisent à
l'acquisition de paramètres qui sont considérés suffisants
pour décrire les propriétés générales du
supercondensateur dans une large gamme de fréquence ainsi que dans le
domaine temporel.
Les caractérisations testées sont toujours
précédées par un court-circuit du supercondensateur
pendant 24 heures afin de décharger complètement le
supercondensateur.
3.2.1. Charge/décharge
3.2.1.1. Outil de manipulation et principe
Le banc réalisé permettant de
caractériser le supercondensateur est composé de deux contacteurs
pour changer la polarité du supercondensateur, qui peut se charger et se
décharger via une alimentation et des plans de charge. Ainsi, dans le
cas d'une charge, le supercondensateur est branché comme indiqué
sur le schéma montré sur la figure 3-1, alors que pour un essai
de décharge il est nécessaire d'inverser la polarité du
supercondensateur en utilisant les contacteurs. Le courant maximal fourni par
ce banc est de #177;400 A et la plage de tension est de 0 à 5 V. Les
caractéristiques techniques de ce dispositif ainsi que son principe de
fonctionnement sont données en détail dans le document
référencé [48].
Alimentation
|
|
Plans de charge
|
|
Fig. 3-1 : Schéma du banc de
caractérisation pendant la charge
Ce banc donne la possibilité d'effectuer des essais
à une tension constante, à un courant constant et à une
puissance constante. Nous allons aborder les différentes méthodes
de caractérisation de supercondensateur en présentant leur
principe ainsi qu'une comparaison des résultats obtenus [49-52].
3.2.1.2. Essai à courant constant
La charge ou la décharge à courant constant est
la méthode la plus connue et la plus utilisée pour
déterminer assez facilement la résistance et la capacité
d'un supercondensateur. En première approximation, le supercondensateur
peut être considéré comme un condensateur de
capacité linéaire C avec une résistance en
série ESR. La valeur de la capacité peut être
déterminée par l'équation 3-1.
C I
=
Ät
c
. 3-1
Ä U c
où, (cf. fig. 3-2)
I est le courant de charge ou décharge,
ÄUc est la différence de
tensions entre UN et UN/2, Ätc est
la durée équivalente.
Fig. 3-2 : Détermination des paramètres
du supercondensateur
La résistance équivalente série
ESR est déterminée au début de la charge (ou de
la décharge) par la variation brusque de la chute de la tension aux
bornes du supercondensateur ÄU0 lors du passage du courant de
charge de zéro à la valeur constante, comme le montre
l'équation suivante :
ESR Ä 0
U
= 3-2
I
La capacité C et la résistance
ESR peuvent être déterminées aussi bien lors de la
charge que lors de la décharge.
Les constructeurs comme MAXWELL et EPCOS nous proposent des
méthodes différentes de caractérisation du
supercondensateur basées sur la charge/décharge à courant
constant [28, 53, 54]. Nous nous proposons de présenter celle
utilisée dans les fiches techniques de MAXWELL [28, 53]. Cette technique
sera appelée par la suite méthode de MAXWELL. Dans cette
méthode, nous déchargeons le supercondensateur par un courant
constant à partir de sa tension UN jusqu'à la tension
UN/2. La capacité C peut être calculée
par l'équation 3-1 où ÄUc et
Ätc sont déterminées et
représentées sur la figure 3-3. La résistance ESR
est déterminée par le rapport de la chute de tension
ÄU0 et du courant de décharge I cinq secondes
après l'arrêt du courant (cf. fig. 3-3).
Notons que le constructeur ne détermine pas comment
charger le supercondensateur pour atteindre sa tension nominale et le temps de
maintien de cette tension. Lors de notre étude expérimentale,
nous avons maintenu chargé le supercondensateur pendant une heure. Le
courant d'alimentation, pour maintenir la tension constante, devient alors
très faible et sa valeur est alors de l'ordre du courant
d'autodécharge (cf. chapitre consacré à
l'autodécharge). De plus, une heure de charge nous permet de comparer
les différentes méthodes de caractérisation
présentées avec la spectroscopie d'impédance.
Fig. 3-3 : Détermination de la capacité
et la résistance de supercondensateur suivant la méthode du
constructeur MAXWELL
A noter que la différence de tension
ÄUc est la fenêtre d'utilisation de tension du
supercondensateur car entre les deux tensions UN et UN/2 nous
pouvons récupérer 75% de l'énergie stockée dans le
supercondensateur [55].
3.2.1.3. Essai à tension constante
Nous chargeons le supercondensateur via une résistance
déterminée R par une tension constante. La figure 3-4
montre l'allure de la tension et du courant du supercondensateur durant la
charge. Si la capacité est supposée constante, la tension aux
bornes du supercondensateur s'accroît d'une manière exponentielle
comme le met en évidence l'équation suivante :
? ?- t ?
u ( t ) U 1 exp ?
= ? - ?? ?? ? 3-3
? ô ?
où,
ô est la constante de charge,
U est la tension de charge souhaitée.
La capacité du supercondensateur C peut
être calculée par la constante de temps déterminée
et la résistance de charge R comme indiqué par
l'équation 3-4 [49].
La valeur de l'ESR est très inférieure à
celle de la charge R et peut être négligée dans le
calcul de la capacité C comme indiqué sur
l'équation 3-4.
ô
C=
ESR R R
+
ô
3-4
U
Fig. 3-4 : Allure de la tension et du courant du
supercondensateur pendant l'essai à tension constante
Finalement, dans le tableau 3-1, nous comparons les
résultats expérimentaux obtenus par les méthodes de
caractérisation présentées pour le supercondensateur
BCAP010 (2600 F ; 0,7 m? (DC) ; 2,5 V) (cf. § 2.6) pour un courant de
charge ou de la décharge de 400 A et à une température de
25 °C. Ces résultats sont présentés en valeur
réduite par rapport aux paramètres
donnés par le fabricant.
Le phénomène de la redistribution de charge
peut influencer la caractérisation de la capacité de
supercondensateur. Pour cela, nous l'avons caractérisé avec un
courant de charge ou de décharge le plus élevé possible
(400 A).
Les valeurs de la capacité C
déterminée par ces méthodes de caractérisation sont
un peu différentes. La valeur de la capacité de la
décharge est inférieure à celle de la charge à
cause de la présence des phénomènes faradiques. La
résistance ESR caractérisée par la
procédure de MAXWELL est élevée par rapport aux autres
valeurs car cette méthode prend en compte la pénétration
de charges dans les pores (liée à la durée de cinq
seconds). Ceci sera détaillé ultérieurement après
la présentation de certains phénomènes.
Paramètre
|
C (F)
|
C/ CN (%)
|
ESR (u?)
|
ESR/ ESRN(DC) (%)
|
Charge à courant constant
|
2724
|
105
|
445
|
67
|
Décharge à courant constant
|
2572
|
99
|
422
|
60
|
Décharge à courant constant
(MAXWELL)
|
2645
|
102
|
508
|
76
|
Charge à tension constante
|
2720
|
105
|
-
|
-
|
|
Tab. 3-1 : Comparaison des résultats de
différentes méthodes de caractérisation
3.2.1.4. Essai à puissance constante et plan de
Ragone
Dans de nombreuses applications, les supercondensateurs
travaillent à puissance constante. Il est donc important de
caractériser les paramètres du supercondensateur dans ce cas.
3.2.1.4.1 Détermination de la capacité en
fonction de la puissance
La détermination de la capacité C est
basée sur le calcul de l'énergie déchargée du
supercondensateur durant la décharge (où la charge) entre deux
tensions données [56]. Dans ce type de caractérisation, nous
supposons maintenir le produit u(t).i(t) à une valeur constante
et donc d'assurer une augmentation du courant qui compense la diminution de la
tension entre la valeur d'origine U2 et une autre valeur
U1.
L'échange de l'énergie ?W durant la
charge ou la décharge dans l'intervalle du temps
t2-t1 peut être exprimée par la forme
la suivante :
t2
Ä = ?
W u t i t dt 3-5 ( ) . ( )
t 1
En intégrant l'équation 3-5 pour un intervalle
donné de tension et pour une capacité constante, cette
dernière est donnée par la relation suivante :
C
3-6
2.Ä W
2 2
( U 2 U
- )
1
Pour une décharge à puissance constante P
la capacité peut être écrite comme le montre
l'équation ci-dessous :
C
Ät
3-7
2 . .
P
2
( U 2 U 2
- )
1
En pratique, nous avons réalisé des essais
à puissance constante de 25, 50, 100, 200, 300, 400, 500 W et à
une température de 25 °C avec le protocole suivant : charger le
supercondensateur par un courant élevé, ensuite maintenir la
tension nominale UN aux bornes du supercondensateur pendant un certain
temps (une heure pour notre étude), et enfin le décharger
à puissance constante jusqu'à la tension UN/2.
La figure 3-5 représente l'évolution de la
capacité du supercondensateur en fonction de la puissance
déchargée. Nous constatons que la capacité
équivalente du supercondensateur diminue fortement avec l'augmentation
de la puissance. Ceci est dû à la dissipation de l'énergie
dans la résistance ESR, qui augmente avec la puissance.
Fig. 3-5 : Capacité du supercondensateur
déterminée en fonction de la puissance de la
décharge
L'équation 3-7 montre que pour un intervalle
donné de tension la capacité est proportionnelle à
l'énergie déchargée. Pour les applications du
supercondensateur, nous avons toujours besoin de déterminer la puissance
et l'énergie maximales disponible. Il est donc intéressant de
montrer l'énergie stockée dans le supercondensateur en fonction
de la puissance, dans le plan dit de Ragone.
3.2.1.4.2 Plan de Ragone
Le plan de Ragone a pour but de déterminer la limite
de la puissance disponible d'un supercondensateur et la région optimum
de fonctionnement, c'est-à-dire la zone où l'énergie et la
puissance disponibles sont élevées.
La forme spécifique de la courbe de Ragone
dépend fortement de la perte thermique sur l'ESR mais faiblement de
l'autodécharge. L'ESR conduit à limiter la puissance maximale
lors des décharges [57, 58].
Des approximations linéaires nous permettent d'estimer
le plan de Ragone [59, 60]. L'équation 3-8 montre l'évolution de
l'énergie déchargée d'un supercondensateur de
capacité C et de résistance ESR calculée
pour une décharge de UN à UN/2 [35].
C ? ? ? ?
ESR P
.
? 2
?? ?
Ä =
W ??
ESR . P . ln + U ESR P
- . 3-8
? 2
2 N ?
? ? N ?
U ?
Le grand souci de caractérisation en puissance
constante est de définir un protocole de mesure adéquat aux
applications. Certains auteurs ont proposé des protocoles tels que celui
de MILLER et al. [61] mais malheureusement ces protocoles sont
spécifiques pour des types précis d'applications de
supercondensateurs.
Nous traçons sur la figure 3-6 dans le plan de Ragone
la courbe d'approximation calculée p r l'équation 3-8 avec la
capacité déterminée précédemment et
montrée sur la figure 3-5 avec a
ESR = 508 u?, et celle trouvée
expérimentalement. A partir de cette figure, nous constatons que la
relation puissance-énergie ne peut pas être calculée
précisément par une simple approximation, car les
paramètres du superc ondensateur varient en fonction des puissances de
andées.
m
Fig. 3-6 : Plan de Ragone du supercondensateur BCAP010
déterminé par différentes méthodes
Pour conclure, nous avons vu dans ce paragraphe comment
évaluer les énergies et les puissances disponibles en tenant
compte de la chute ohmique dans la résistance interne. Il est important
de noter que le plan de Ragone d'un supercondensateur dépend aussi de
l'intervalle de tension. En fait, plusieurs autres effets sont à prendre
en considération pour une évaluation complète du bilan
énergétique d'un supercondensateur [26] : capacité non
constante en fonction de la tension, distribution de résistances et de
capacités, variations locales de conductivité de
l'électrolyte, des phénomènes faradiques, etc.
3.2.1.4.3 Comparaison énergétique des
supercondensateurs
A titre d'exemple, nous comparons sur les figures 3-7 la
capacité et le plan de Ragone de deux supercondensateurs MAXWELL M600
(2600 F ; 2,7 V) et BCAP010 (2600 F ; 2,5 V). La figure 3-7-a illustre que le
composant M600 a une capacité supérieure à celle du
composant BCAP010 pour toute la plage de la puissance. Par conséquent,
l'énergie déchargée du composant M600 est plus
élevée que celle de l'autre composant (cf. fig. 3-7-b).
Fig. 3-7 : Comparaison capacitive et
énergétique de deux supercondensateurs M600 et
BCAP010
3.2.2. Voltampérométrie cyclique
La technique voltampérométrie cyclique est
souvent utilisée par les électrochimistes pour l'étude des
mécanismes des réactions d'oxydoréduction sur les
électrodes. En fonction de la forme de leur dépendance à
la vitesse de balayage, il est possible d'en déduire certaines
caractéristiques des réactions, comme leur
réversibilité ou l'intervention d'espèces adsorbées
et aussi pour établir les limites du potentiel de fonctionnement
réversible [62, 63].
3.2.2.1. Principe de la voltampérométrie
cyclique
Cette méthode repose sur la mesure du courant
résultant d'un balayage linéaire en potentiel
dU /dt entre deux limites U1 et
U2 choisies. La réponse en courant pour un circuit série
R, C(u) reconnaît deux régimes. Le régime
transitoire qui dure un temps de l'ordre de la constante de temps RC, le
courant, dans ces cas, peut être exprimé par la forme suivante
[62, 63] :
dU ? ?- t ? ?
i ( t ) C ( u ) 1 exp
= - 3-9
?? ?? RC ??
dt ??
En régime permanent, le courant peut être
calculé en supprimant l'exponentielle, qui représente le
régime transitoire par l'équation suivante :
dU
i(t)=C(u)
3-10
dt
Le courant mesuré est la somme de deux contributions
aux interfaces électrodes-électrolyte : le courant capacitif (non
faradique) lié à l'existence de la double couche
électrique et le courant associé aux phénomènes
faradiques.
3.2.2.2. Essai de voltampérométrie
cyclique
Nous avons réalisé un essai de
voltampérométrie cyclique à l'aide de
l'impédancemètre Zahner IM6+PP240 avec un balayage dU/dt de 10
mV/s dans l'intervalle [0 ; 2,5] V et pour le supercondensateur BCAP010
à 25 °C. La figure 3-8 montre la courbe de
voltampérométrie cyclique, soit le courant en fonction de la
tension aux bornes du supercondensateur.
Fig. 3-8 : Voltampérométrie cyclique
pour le supercondensateur BCAP010
La capacité du supercondensateur C est
proportionnelle au courant mesuré (cf. eq. 3-10). Nous pouvons donc
déduire la valeur de la capacité du supercondensateur à
partir de la courbe de la figure 3-8. Sur la figure 3-9 nous présentons
la capacité du supercondensateur durant la
charge et la décharge en fonction de la tension
U. Nous trouvons que pendant la charge la capacité varie
approximativement linéairement en fonction de la tension aux bornes du
supercondensateur, tandis que durant la décharge la capacité est
moins dépendante de la tension.
La différence entre la capacité de la charge et
de la décharge est probablement due au courant faradique (lié aux
réactions d'oxydoréduction) et non faradique des pores de
différentes accessibilités [64-66]. Selon l'hypothèse
envisagée, ces phénomènes engendrent des faibles valeurs
de capacités. Ces dernières se chargent pendant la charge et
continuent à se charger pendant la décharge, et ce n'est
qu'à une faible valeur qu'elles commencent à se d charger.
é
Fig. 3-9 : Evolution de la capacité du
supercondensateur durant la charge et la décharge
3.2.2.3. Définition du rendement
coulombien
Afin de quantifier l'écart entre la capacité de
la charge et de la décharge, nous définissons un nouveau
paramètre de qualité qui est le rendement coulombien, qui
représente en quelque sorte la charge récupérée
pendant la décharge par rapport à celle stockée pendant la
charge dans un supercondensateur pour un intervalle donné de tension
[67]. En considérant une tension aux bornes du supercondensateur (par
exemple la tension nominale), le rendement coulombien
çc peut être défini par le pourcentage
de la capacité de la décharge Cdech à
la tension nominale sur celle de la charge Cch. C'est un
facteur important pour montrer la qualité de supercondensateur, sachant
qu'il vaut, dans le cas idéal, 100 %.
Le rendement coulombien peut donc être défini par
la relation suivante :
çc = Cdech( UN)/
Cch(UN) 3-11
3.2.2.4. Effet du nombre de cycles de
charge/décharge sur le rendement coulombien
L'écart entre la capacité de la charge et la
décharge peut diminuer progressivement en fonction du nombre de cycles
de charge/décharge et donc le rendement coulombien peut augmenter.
Initialement la capacité de la charge diminue pendant quelques cycles,
mais après plusieurs cycles de charge/décharge la capacité
s'approche d'une valeur constante. La diminution initiale de la capacité
de la charge peut-être due à la consommation irréversible
des charges par des réactions faradiques d'oxydoréduction aux
interfaces électrodes-électrolytes [68-70].
Cette précision est corroborée par
voltampérométrie cyclique après vingt cycles de
charge/décharge avec un balayage de 10 mV/s pour les composants BCAP010,
M600 et SC806, et de 5 mV/s pour le composant B49410. Le balayage pour ce
dernier est faible par rapport à sa capacité, car le courant
d'alimentation maximale de notre spectromètre est limité à
40 A. Nous avons réalisé également la même
voltampérométrie sur les deux supercondensateurs (BCAP013 et
BCAP0350) de faible capacité avec un balayage de 1, 7 mV/s et 1,3 mV/s
consécutivement (cf. fig. 3-10).
L'autoéchauffement dû au courant de
charge/décharge peut être négligé car le courant
parcourant le supercondensateur est relativement faible.
Fig. 3-10 : Rendement coulombien des supercondens
ateurs étudiés
Nous comparons sur la figure 3-11 les valeurs de la
capacité du supercondensateur BCAP010 obtenues par
voltampérométrie pour le premier cycle avec celles obtenues pour
le vingtième cycle. Nous trouvons que la capacité de la charge du
premier cycle est supérieure à celle du vingtième cycle,
tandis qu'elle reste quasiment constante pour la décharge. La
capacité
de la charge du vingtième cycle devient très
proche de celle de la décharge pour une tension au-delà d'un
volt.
Fig. 3-11 : Comparaisons des valeurs de la
capacité obtenues par voltampérométrie pour le cycle
N° 1 et N° 20
3.2.3. Spectroscopie d'impédance
électrochimique
La spectroscopie d'impédance électrochimique
est une méthode puissante de l'évaluation de la performance d'un
supercondensateur dans le domaine fréquentiel. Celle-ci permet de
caractériser les composants à stockage faradique et non-
faradique [71] à savoir : résistance de l'électrolyte,
capacité de la double couche, résistance de polarisation,
résistance de transfert de charge, élément à phase
constante (CPE), impédance de diffusion de charge, inductance virtuelle,
etc.
Avec cette technique, le supercondensateur peut être
caractérisé par ses différents éléments ; la
capacité et les diverses contributions de l'ESR peuvent être
déterminées séparément.
3.2.3.1. Définition et principe
Le principe de sp ectroscopie d'impédance
électrochimique est basé sur la mesure d'une fonction de
transfert suite à la perturbation imposée du système
électrochimique étudié. Couramment, la perturbation est
sinusoïdale. Le si gnal appliqué est donc de la forme suivante [72]
:
e ( t ) = E max
.sin(ù.t) 3-12
La réponse en courant parcourant le composant
électrochimique est de la même forme avec un déphasage
ö comme l'illustre l'équation suivante :
i ( t ) = I max .
sin(ù.t -?) 3-13
L'impédance électrochimique se définie
comme étant le nombre complexe Z(ù) résultant du
rapport :
E(ù)
Z= ( ) ù
3-14 I ( )
ù
où, en mode potentionstatique, E(ù) est
la perturbation imposée à un potentiel maximal
choisiEmax et I(ù) la réponse en courant du
composant étudié.
3.2.3.2. Essai de spectroscopie
d'impédance
õEn mode de caractérisation
potentiostatique, le supercondensateur est polarisé par une tension
continue U durant un certain temps avant le lancement des mesures de
l'impédance. La durée de cette polarisation est fixée
à une heure pour notre étude. Ce temps est certainement suffisant
pour charger tous les éléments du supercondensateur notamment
ceux de faibles accessibilités.
Un signal sinusoïdal de 10 m V (cette grandeur de
tension permet d'avoir un bon compromis entre la précision de mesure et
la perturbation électrochimique) est ensuite superposé à
la tension stabilisée U. Le principe de spectroscop ie
d'impédance électrochimique est présenté sur la
figure 3-12. Les câbles de mesure et de puissance sont torsadés
afin de minimiser l'effet des perturbations électromagnétiques.
L'impédancemètre IM6+PP240 de Zahner est nécessaire pour
appliquer une faible tension alternative et mesurer l' évolution du
module et de la phase de l'impédance sur une plage de fréquences
[73]. Les caractéristiques techniques du spectromètre sont
détaillées dans l'annexe A.
Partie de puissance Partie de mesure
e(t)
U
Z
Fig. 3-12 : Schéma du principe de la
caractérisation par spectroscopie d'impédance
En variant la réponse du signal alternatif, nous
obtenons un spectre de l'impédance en fonction de la pulsation
ù. La plage de fréquence a été choisie
entre 10 mHz à 10 kHz, ce quipeut inclure la plupart des
applications du supercondensateur. L'impédance obtenue peut être
représentée sous plusieurs formes grâce aux tracés
de Bode ou de Nyquist.
L a figure 3-13 pré sente le diagramme de Bode pour le
supercondensateur BCAP010 mesurée à une tension continue de 2,5 V
et à une température ambiante de 25 °C. Cette
représentation permet de mettre en évidence l'existence de
certains paramètres du supercondensateur, tels que la résistance
ESR, la capacité C et l'inductance L.
Fig. 3-13 : Module et phase de l'impédance du
supercondensateur BCAP010 en fonction de la fréquence
La figure 3-14 montre que la partie imaginaire de
l'impédance mesurée par spectroscopie d'impédance peut
être interprétée par deux zones (capacitive et inductive)
suivant le comportement fréquentiel du supercondensateur [74].
Fig. 3-14 : Partie imaginaire de l'impédance du
supercondensateur BCAP010
> Pour une fréquence supérieure à
celle de résonance (45 Hz pour le composant BCAP010), dit hautes
fréquences, nous rencontrons l'effet inductif due à l'inductance
propre du supercondensateur et à l'inductance parasite des câbles
de connections.
> Pour une fréquence inférieure à
celle de résonance (fréquences intermédiaires entre 55 mHz
et 45 Hz pour le composant BCAP010), c'est l'effet capacitif qui
prédomine, la capacité augmente avec la diminution de la
fréquence à cause de la nature poreuse des électrodes (cf.
fig. 3-15). Les électrodes sont fabriquées avec une surface
poreuse très élevée, les pores ayant un diamètre de
l'ordre du nanomètre.
> A basse fréquence (<10 mHz) la
réactance, principalement attribuable à la capacité, est
à son minimum. Dans ces conditions, les ions ont le temps de
pénétrer dans la profondeur des pores et la surface maximale de
l'électrode est utilisée pour contribuer à la
capacité de la double couche ( Cdl) [75].
La réactance Xc permet de
déterminer la capacité du composant comme le montre
l'équation 3-15.
1
C ù = -
( ) 3-15
c
ùX
La figure 3-15 illustre l'augmentation de la capacité
avec la décroissante de la fréquence, nous pouvons voir
qu'à très basse fréquence (55 mHz) la capacité
commence à se stabiliser à des valeurs comparables à
celles qui résultent de la méthode précédente de
charge/décharge.
Fig. 3-15 : Evolution de la capacité des
supercondensateurs BCAP010 et M600 vis-à-vis de la
fréquence
> A très basse fréquence (<< 10 mHz),
les phénomènes lents tels que la redistribution de charges et
l'autodécharge dominent le comportement du supercondensateur. Des essais
expérimentaux permettant la détermination des
éléments propre ces phénomènes seront
décrits ultérieurement.
La spectroscopie d'impédance électrochimique
nous permet de connaître, les diverses
contributions résistives de l'ESR [26, 76]. Elles sont
mises en évidence sur la figure 3-16.
> La résistance série Rs
représente l'ensemble de la résistance de l'électrolyte,
des électrodes, des collecteurs de courant et du séparateur.
Cette résistance peut être déterminée à la
fréquence de résonance.
> La résistance de l'électrolyte dans les
pores est appelée résistance équivalente distribuée
EDR : elle intervient à plusieurs niveaux et est difficile
à évaluer. Elle est fonction du transfert ionique dans les pores
du matériau d'électrode, éventuellement à
l'interface électrolyte/électrode, des transferts
électroniques à l'interface électrode/collecteur de
courant, etc.
Fig. 3-16 : Contribution d'ESR du
supercondensateur
A basse fréquence tous les éléments
résistifs sont présents alors qu'à fréquence
élevée seule la résistance Rs
intervient.
Les erreurs de mesure pour un essai de spectroscopie
d'impédance peuvent être déterminées pour le module
et la phase. Sur la figure 3-17, nous montrons les erreurs faites en fonction
de la fréquence pour l'essai présenté. Nous observons que
ces erreurs sont variables suivant l'impédance mesurée.
Fig. 3-17 : Erreurs de mesure provoquées par
spectroscopie d'impédance
3.2.3.3. Dépendance des paramètres du
supercondensateur avec la tension 3.2.3.3.1. Origine de la
non-linéarité de la capacité du
supercondensateur
La capacité est proportionnelle à la surface de
l'interface et proportionnelle à l'inverse de la distance entre les
charges. L'augmentation de la capacité due à l'augmentation de la
tension peut être expliquée par la réduction de la distance
entre les charges électrostatiques en raison de la compression
électrostatique. Cette variation est aussi due à la variation de
la constante diélectrique attribuable à l'électrostriction
ou à la variation de la surface accessible [65, 77].
3.2.3.3.2. Plan de mesure
La spectroscopie d' impédance permet, comme
énoncé auparavant, de caractériser les paramètres
du supercondensateur pour une tension de polarisation donnée.
Nous avons caractérisé le supercondensateur BCAP010
à une température de 25 °C pour une tension de 0 à
UN en suivant les étapes suivantes (illustration faite sur la
figure 3-18) :
· court-circuit du supercondensateur pendant 24 h,
· court-circuit deux heures avant chaque mesure pour une
tension donnée,
· chargement pendant une heure à une tension
constante avant le lancement de la mesure,
· mesure de l'impédance (environ 30 minutes),
· court-circuit deux heures avant la mesure suivante,
etc.
Fig. 3-18 : Protocole de mesure de l'impédance du
supercondensateur en fonction de la tension
Ce plan de caractérisation a été choisi
pour pouvoir caractériser le supercondensateur avec pratiquement le
même état initial quelque soit la tension. Nous présentons
sur la figure 3-19 le tracé de Nyquist du supercondensateur BCAP010
obtenu pour l'intervalle de fréquence de 10 mHz à 10 kHz et pour
des tensions de polarisation de 0 ; 0,5 ; 1 ; 1,5 ; 2 et 2,5 V.
Fig. 3-19 : Tracé de Nyquist du supercondensateur
pour un intervalle de tension [0 ; 2,5] V
A partir des résultats montrés sur la figure
3-20, nous pouvons observer que la capacité de la double couche du
supercondensateur dépend fortement de la tension appliquée
à ses bornes. Ceci est observé à partir des
fréquences inférieures à 1 Hz et surtout pour des tensions
supérieur à 0,5 V.
Fig. 3-20 : Evolution de la capacité du
supercondensateur BCAP010 en fonction de la fréquence et de la tension
à ses bornes
Nous montrons sur la figure 3-21 l'évolution de la
partie réelle de l'impédance du supercondensateur en fonction de
la tension et de la fréquence. La résistance du supercondensateur
en haute fréquence est indépendante de la tension
appliquée. Elle commence à s'accroître faiblement avec
l'augmentation de la tension en dessous de la fréquence de
résonance.
Fig. 3-21 : Évolution de l'ESR du
supercondensateur en fonction de la tension et de fréquence
La dépendance de la capacité du
supercondensateur C avec la tension U est montrée sur
la figure 3-22 pour une fréquence de 10 mHz. La résistance
Rs déterminée à la fréquence de
résonance est invariable en fonction de la tension. En revanche, la
résistance que présente la résistance de
l'électrolyte EDR augmente avec l'augmentation de la tension.
La figure 3-22 montre la variation de l'EDR déterminée pour une
fréquence de 55 mHz en fonction de la tension. Cette dernière est
l'image de la résistance de l'électrolyte distribuée
liée au phénomène de diffusion sans tenir compte de celle
liée au phénomène de redistribution de charge.
Fig. 3-22 : Évolution de la capacité et de
l'EDR du supercondensateur en fonction de la tension
Dans la suite de ce rapport les deux fréquences de 10
mHz pour la capacité et de 55 mHz pour l'EDR sont
considérées pour étudier la dépendance thermique,
potentielle, etc. du supercondensateur.
3.2.3.3.3. Effet du protocole de caractérisation
sur les paramètres du supercondensateur Nous avons
proposé dans le paragraphe précèdent un protocole de
caractérisation du spectre
d'impédance du supercondensateur pour
différentes tensions. Nous proposons dans ce paragraphe un autre plan de
mesure de l'impédance afin d'une part d'étudier l'influence de la
méthode du chargement du supercondensateur sur ses paramètres et
d'autre part, de simplifier la caractérisation du spectre
d'impédance, qui était relativement longue auparavant.
Nous présentons sur la figure 3-23 le nouveau
protocole de caractérisation par spectroscopie d'impédance. Dans
ce nouveau plan, nous avons supprimé le temps du court-circuit
effectué entre deux mesures.
Fig. 3-23 : Deuxième protocole de mesure de
l'impédance du supercondensateur en fonction de la
tension
Les résultats obtenus par le deuxième protocole
sont comparés avec ceux du premier protocole (cf. fig. 3-24). Nous
montrons sur cette figure la capacité déterminée à
10 mHz et 25 °C. Les valeurs de la capacité
déterminées par les deux protocoles sont proches.
Fig. 3-24 : Evolution de la capacité du
supercondensateur BCAP010 vis-à-vis de la tension
déterminée par deux protocoles différents
Nous comparons sur la figure 3-25 la variation de la
résistance EDR en fonction de la tension. Contrairement aux
résultats précédents, nous trouvons qu'il y a un petit
écart entre les
valeurs de l'EDR obtenues par les deux protocoles pour des
tensions supérieures à 1 V. La caractérisation par le
deuxième protocole conduit à accumuler des charges dans les pores
du supercondensateur au fur et à mesure et donc la résistance
EDR diminue.
Fig. 3-25 : Evolution de la capacité du
supercondensateur BCAP010 vis-à-vis de la tension
déterminée par deux protocoles différents
3.2.3.4. Capacité des supercondensateurs
étudiés
Pour terminer, nous présentons sur la figure 3-26
l'évolution de la capacité des supercondensateurs
déterminée par le deuxième protocole à 25 °C
et pour une fréquence de 10 mHz. Ces résultats confirment la
dépendance de la capacité des supercondensateurs sur la tension
et que la relation n'est pas exactement une droite.
Fig. 3-26 : Evolution de la capacité des
supercondensateurs étudiés en fonction de la tension
3.3. Modélisation électrique et
fréquentielle des
supercondensateurs
L'utilisation des supercondensateurs a connu un
développement important dans beaucoup d'applications ces
dernières années. Il est donc important d'établir des
modèles précis permettant d'évaluer le comportement de
supercondensateurs en fonctionnement.
Nous présentons dans ce chapitre trois modèles
de supercondensateurs. La méthode d'indentification de leurs
éléments basée sur les techniques présentées
précédemment et leur variation en fonction de la tension
appliquée, du courant, etc., sera détaillée. Chaque
modèle peut montrer certains avantages lors de la modélisation.
Donc, une comparaison sera effectuée entre autre dans les deux domaines
temporel et fréquentiel.
3.3.2. Modélisation temporelle du
supercondensateur : modèle classique
RC
Dans certaines applications, comme celle d'une
décharge lente de l'ordre d'une dizaine de secondes, le circuit
équivalent classique d'un supercondensateur, composé d'une
capacité C et d' une résistance série
équivalente ESR peut être convenable pour décrire
ses performances [50,78].
3.3.2.1. Circuit équivalent
En première approximation, les supercondensateurs
peuvent être modélisés, comme un condenseur, par le
modèle représenté sur la figure 3-27. La capacité
C est fixe et une résistance série
Rsérie représente les pertes électriques,
résultant de l'autoéchauffement durant la charge et la
décharge et limitant le courant passant dans le supercondensateur.
Notons que pour atteindre une puissance élevée, il est absolument
nécessaire d'avoir des composants avec une
Rsérie le plus faible [78, 77, 79]. En outre, la
résistance en parallèle Rf permet de décrire le
comportement du composant lors de l'autodécharge. Cette dernière
sera présentée en détail dans le chapitre suivant. En
négligeant, l'effet, la résistance de fuite Rf
intervenant qu'aux très basses fréquences, la
résistance série peut être assimilée à la
résistance équivalente ESR.
Rsérie ESR
Rf
C
Fig. 3-27 : Circuit classique équivalent du
supercondensateur [77]
3.3.2.2. Identification des paramètres du
modèle
Il existe plusieurs méthodes pour la
détermination d'éléments du circuit équivalent
(ESR et C). Ces méthodes sont basées sur
différents principes. Certaines de ces méthodes ont
été présentées plus haut. Par ailleurs, nous nous
proposons d'utiliser la norme IEC 62391 [51, 52, 79].
3.3.2.2.1 Détermination des éléments
du modèle (ESR et C)
Le supercondensateur est entièrement chargé
à sa tension nominale pendant une heure. Ensuite, la source
d'énergie est coupée et le supercondensateur est
déchargé à un courant constant.
Fig. 3-28 : Détermination des
éléments du circuit équivalent classique
Sur la courbe expérimentale, deux droites tangentes
à la courbe expérimentale de la tension sont tracées pour
déterminer ESR avec la chute de tension ÄU0.
Cette dernière est mesurée comme indiqué sur la figure
3-28. La résistance ESR peut être calculée avec la
chute de tension ÄU0 et le courant de charge, comme montré
par l'équation 3-2 [59, 66, 80]. La capacité C est
déterminée par l'équation 3-1, pour une durée
ÄtC durant laquelle la tension aux bornes du supercondensateur
décroit de 80% à 40% de sa valeur nominale UN
(ÄUc).
3.3.2.3. Validation expérimentale et
limitation
Nous comparons sur la figure ci-dessous (cf. fig. 3-29) un
essai expérimental de charge/décharge à 400 A
effectué à 25 °C avec la simulation du circuit RC. Les
résultats expérimentaux montrent qu'il y a un écart
important entre la simulation du modèle RC et la courbe
expérimentale, ce modèle montre donc son imprécision. En
effet, ce modèle ne permet ni de représenter les variations de
capacité qui apparaissent quand la tension change (non
linéarité de la capacité du supercondensateur), ni la
répartition lente des charges à la fin d'une charge ou d'une
décharge [4]. En conséquence, un modèle qui prend en
compte ces phénomènes est donc nécessaire pour une
étude plus approfondie.
Fig. 3-29 : Comparaison de la réponse
potentielle du circuit équivalent classique RC avec un essai
expérimental
3.3.2.4. Effet du courant de la décharge sur les
éléments du circuit classique
Notons que les éléments du circuit classique RC
(C et ESR) déterminés par la
caractéristique de la décharge dépendent fortement du
courant de décharge et de l'intervalle de tension dans lequel fonctionne
le supercondensateur [80]. Sur les figures 3-30-a et b, nous présentons
les valeurs de la capacité et de l'ESR des supercondensateurs BCAP010
(2600 F ; 0,7 m? (DC) ; 2,5 V) et M600 (2600 F ; 0,4 m? (DC), 2,7 V)
déterminées à des valeurs de courants de décharge
de 50, 100, 200, 300, et de 400 A et à une température de 25
°C. Nous observons que la capacité C varie très
faiblement avec la variation du courant de la décharge tandis que la
ré sistance ESR augmente fortement avec la diminution du
courant. En conséquence, les paramètres du modèle varient
suivant la dynamique de la décharge du supercondensateur.
(a) BCAP010
(b) M600
Fig. 3-30 : Effet du courant de décharge sur la
détermination de la capacité C et de la
résistance ESR
3.3.3. Modélisation temporelle du
supercondensateur : modèle à deux
branches
Nous avons trouvé qu'un simple circuit
équivalent RC ne suffit pas à caractériser le comportement
des supercondensateurs compte tenu de phénomènes qui comptent
beaucoup dans leur comportement tels que la non-linéarité de la
capacité de la double couche, la
redistribution de charge, etc. Nous avons donc besoin d'un
modèle complet, qui prend en compte les différents
phénomènes particuliers des supercondensateurs avec
simplicité. Dans la suite, nous présenterons un modèle qui
répond à ces questions tel que celui établi par Zubieta et
al. [41, 81-83]. Ce modèle repose sur la répartition de
l'énergie électrostatique des supercondensateurs en deux : une
énergie rapidement stockée et une énergie lentement
stockée.
3.3.3.1. Non-linéarité de la
capacité de la double couche du supercondensateur
L'étude de la physique de la double couche montre que
la capacité de la double couche n'est pas une constante, mais
dépend fortement de la tension appliquée aux bornes du
supercondensateur. Dans le paragraphe 3.2.2, l'étude
expérimentale par le cycle de voltampérométrie a mis en
évidence cette dépendance. Une modélisation de cette
propriété est donc nécessaire afin d'obtenir des
résultats précis lors de la simulation. Sur la base de la
physique de la double couche, la capacité différentielle peut
être modélisée en première approximation par une
capacité d'une valeur constante C0 et une capacité dont
la valeur varie de manière linéaire (k.u) en fonction de
la tension u à ses bornes comme indiqué dans
l'équation ci-dessous [41,82] :
Cdiff ( u) = C0 +
k.u 3-16
3.3.3.2. Circuit équivalent
Le circuit équivalent du supercondensateur, dit
modèle à deux branches, est composé de deux cellules RC :
une branche rapide R1C1, qui intervient dans le régime
transitoire, et une branche lente R2, qui représente la
redistribution des charges (cf. fig.3-31). Afin de tenir compte de la
non-linéarité de la capacité du supercondensateur, la
capacité de la branche rapide C1 est choisie variable en
fonction de la tension à ses bornes (cf. eq. 3-17).
R1 R2
u
u 1
C1 C2
Fig. 3-31 : Modèle à deux branches du
supercondensateur [41, 82]
C1 ( u 1) =
C0+k.u 1 3-17
La propriété de la non-linéarité
de la capacité de la double couche a pour conséquence que
l'énergie stockée dans le supercondensateur est plus importante
que dans le cas d'une capacité constante C0. La forme de
l'énergie peut être écrite comme suit [41, 82] :
C k
0 3
W = u +
2
. . u 3-18
1 1
2 3
3.3.3.3. Identification des paramètres de la
branche rapide
La méthode de caractérisation des
éléments du circuit équivalent consiste à charger
le supercondensateur par un courant constant d'une valeur élevée
jusqu'à la tension nominale, et ensuite de laisser le supercondensateur
en circuit-ouvert un certain temps. La procédure d'identification est
basée sur l'hypothèse simplificatrice que les
phénomènes rapides et lents se succèdent (rapide ensuite
lent). Celle-ci doit s'opérer à courant élevé dont
l'ordre de grandeur est celui du courant nominal du supercondensateur. Pour un
seul cycle l'effet de l'autoéchauffement qui sera montré
ultérieurement a une influence faible et négligeable sur la
caractérisation par courant constant.
Vu que les deux branches possèdent des constantes de
temps largement distinctes (R2C2
>> R
|
1 1
C ), pendant la phase de charge, la branche lente reste
quasiment inactive. Le circuit
|
|
équivalent sera donc réduit comme suit :
I R1
u
C1
Fig. 3-32 : Circuit équivalent de la branche
rapide
La résistance du supercondensateur R1 est
déterminée par la formule présentée par
l'équation 3-2.
Identification de la capacité C0
La capacité con stante C0 dans l'équation
3-17 peut être déterminée à partir de la
définition de
la capacité différentielle à l'état
initiale de la charge comme suit :
dq
I dt I
C0 = = = 3-19
du
(0) (0) (0) /
du du dt
avec,
q la charge stockée dans le
supercondensateur.
Le rampe du(0)/dt est mesuré au voisinage de l'instant
initial comme le montre la figure 3-33.
Fig. 3-33 : Principe de l'identification des
éléments de la branche rapide
Identification de la constante k
L 'expression de la charge totale Qt stockée
dans le supercondensateur à la fin de la charge en fonction de la
durée totale Ätt de la charge et du courant de la charge
I peut être donnée par l'équation ci-dessous :
Q t = I Ät t
3-20
Avec ÄUt l'évolution totale de la tension
aux bornes du supercondensateur, nous pouvons obtenir la charge totale :
1
Q t = C Ä U t + k
Ä U t 3-21
2
0 2
A partir des deux expressions précédentes (3-20)
et (3-21) nous pouvons écrire :
2 ( I. t - C · U )
Ä t 0 Ä t 3-22
ÄU t
k = 2
3.3.3.4. Identification des paramètres de la
branche lente
Lorsque la tension aux bornes du supercondensateur atteint sa
valeur nominale, le courant
d'alimentation s'annule et le phénomène
prédominant dans le composant est celui de la redistribution de la
charge entre les branches ra ide et lente. Le circuit équivalent
schématisé
p
sur la figure 3-34 représente le supercondensateur durant
cette phase oü R2 et C2 sont les éléments
de la branche lente.
R2
I
C1
u2
C2
Fig. 3-34 : Modèle équivalent durant la
phase de redistribution
Identification de R2
Au moment de l'annulation du courant d'alimentation, le courant
(initial) parcourant l'élément C2 est
considéré nul, ce qui permet d'écrire l'équation
suivante :
I (0) = Udébut /
R2 3-23
De plus, la relation entre le courant de la capacité
C1 et la tension à ses bornes à ce momentci peut
être donnée par la formule suivante :
du
I = - C
(0) 1 (0) 3-24
1 dt
Pour le calcul de R2, nous approximons la pente
initiale observée sur la tension du supercondensateur par une
quantité ÄU/Ät, comme l'illustre la figure
3-35 et nous évaluons le terme I(0) pour le niveau
médian de tension, à savoir
Udébut-ÄU /2 [4].
Ainsi R s'exprime par :
2
3-25
U - Ä U / 2 début
Ät
C Ä U
1
R= 2
oü, Udébut est la tension au
début de la phase de redistribution.
Udébut
Fig. 3-35 : Evolution de la tension aux bornes du
supercondensateur pendant la phase de redistribution
Identification de la capacité C2 :
La capacité C2 peut être calculée
à la fin de cette période oil les tensions sur C1 et
C2 sont
supposées égales à la même valeur
Ufin. En appliquant l'équation de conservation de la
charge sur la charge stockée au début et à la fin de la
phase de redistribution, nous pouvons écrire l'équation suivante
:
C1 . U début = C
2.U Cl + 3-26
fin fin
soit,
C2 = C1 . ( U début - U
fin) / U fin 3-27
oil Ufin est la tension à la fin de
la phase de redistribution.
Ce phénomène de redistribution interne, auquel
sont associées des constantes de temps généralement
très longues, met bien en évidence le problème de la
disponibilité de l'énergie stockée dans les
supercondensateurs. La majeure partie de celle-ci peut, certes, être
qualifiée de rapide mais il reste une partie considérablement
liée aux phénomènes lents [5,43].
Dans le tableau 3-2, nous donnons les valeurs des
éléments du modèle à deux branches pour le
supercondensateur BCAP010 déterminés à courant de charge
de 400 A et à une température de 25 °C.
C1
|
R1 (u?)
|
C2 (F)
|
R2 (?)
|
C0 (F)
|
k (F/V)
|
|
|
|
1882
|
523
|
447
|
172
|
1,92
|
|
Tab. 3-2 : Eléments du modèle à
deux branches pour le supercondensateur BACAP010 à 25
°C
3.3.3.5. Effet du courant de la
charge/décharge
Afin de montrer l'influence du courant de
charge/décharge sur la caractéristique électrique du
supercondensateur, nous avons réalisé un essai de
charge/décharge avec cinq courants différents 50, 100, 200, 300,
et 400 A pour le supercondensateur BCAP010 à 25 °C. Le tableau 3-3
présente les résultats expérimentaux des
éléments de la capacité C1 (C0 et k) et
la résistance R1 déterminées au début de
la charge et de la décharge. Nous trouvons que le choix de la valeur du
courant de charge a une influence assez importante sur les résultats
obtenus par cette technique : la capacité C1 calculée
à la tension nominale varie de #177;4% et la résistance R1
de - 6% à +2% par rapport à leurs valeurs moyennes.
Courant (A)
|
|
k (F/V)
|
C0 (F)
|
C1 (F) à 2,5 V
|
R1 (u?)
|
400
|
Charge
|
523,2
|
1882
|
3190
|
447
|
|
408
|
2165
|
3185
|
422
|
300
|
Charge
|
540
|
1832
|
3182
|
450
|
|
431
|
2120
|
3178
|
420
|
200
|
Charge
|
550
|
1850
|
3225
|
450
|
|
427
|
2084
|
3152
|
430
|
100
|
Charge
|
556
|
1857
|
3247
|
440
|
|
414
|
2048
|
3083
|
450
|
50
|
Charge
|
595
|
1838
|
3326
|
410
|
|
395
|
2075
|
3063
|
440
|
Moyenne
|
|
|
|
3192
|
436
|
|
Tab. 3-3 : Éléments de la branche rapide
déterminée à différents courant de
charge/décharge
Sur la figure 3-36, nous représentons les
résultats obtenus de la capacité C1 en tension nominale.
D'après cette figure, nous observons que la capacité C1
déterminée durant la charge augmente avec la diminution du
courant, tandis qu'elle diminue durant la décharge. La différence
entre la capacité de charge et de décharge s'accroît donc
avec la diminution du courant de charge.
L'écart existant entre la capacité de charge et
de décharge a déjà été évoqué
dans le paragraphe 3.2.2 qui traite de la méthode
voltampérométrie ; la capacité de la charge est toujours
supérieure à celle de la décharge.
Fig. 3-36 : Capacité du supercondensateur BCAP010
déterminée à des différents courants de
charge
Sur la figure 3-37, nous présentons le rendement
oulombien vis-à-vis
c du courant de la
charge/décharge. No const
us atons ue l
q e rendement coulombien augmente avec
l'augmentation du courant de charge. Lors de la charge d'un
supercondensateur par un faible courant les capacités liées aux
phénomènes lents corre
sont ctement chargées, mais ces mêmes
capacités ne sont pas déchargée s pendan la
dé arge l (à faib urant), car leurs charges
t ch ente le co
sont alors piégées dans les pores
étroits.
Fig. 3-37 : Rendement coulombien vis-à-vis du
courant de charge/décharge
3.3.3.6. Comparaison du rendement coulombien des
supercondensateurs étudiés
Dans le tableau ci-dessous, nous présentons les
paramètres principaux R1 et C1 et le rendement
coulombien pour des composants de différents fabricants MAXWELL, BATSCAP
et EPCOS. Ces paramètres sont déterminés avec une valeur
de courant de charge/décharge par Farad constante (0,15 A/F) pour les
composants BCAP010, BCAP013, M600, et SC806.
Pour le composant B49410, cette valeur est de 0,11 A/F car la
valeur nominale du courant de 540 A est supérieure à celle
fournie par notre banc de manipulation. Pour le composant BCAP0350 cette valeur
est de 0,09 A/F à cause de son faible courant nominal.
Nous trouvons d'après ces résultats que le
rendement coulombien varie suivant le composant. Ce paramètre donne des
informations importantes sur le niveau des phénomènes faradiques
dans les supercondensateurs.
|
Numéro de série
|
CN
(F)
|
UN
(V)
|
I (A)
|
I/CN (A/F)
|
|
R1 (m?)
|
k (F/V)
|
C0
(F)
|
C1 (UN)
(F)
|
ç,
(%)
|
MAXWELL
|
BCAP0350
|
350
|
2,5
|
30
|
0,09
|
Charge
|
4,3
|
57
|
239
|
389
|
96
|
|
3,3
|
45
|
260
|
373
|
|
450
|
2,5
|
70
|
0,15
|
Charge
|
2,120
|
113
|
309
|
590
|
97
|
|
1,685
|
93
|
338
|
571
|
|
SC806
|
2600
|
2,7
|
400
|
0,15
|
Charge
|
0,912
|
551
|
2025
|
3512
|
81*
|
|
0,462
|
324
|
1964
|
2840
|
|
B49410
|
3600
|
2,5
|
400
|
0,11
|
Charge
|
0,210
|
1065
|
2649
|
5311
|
96
|
|
0,210
|
850
|
2997
|
5122
|
|
BCAP010
|
2600
|
2,5
|
400
|
0,15
|
Charge
|
0,447
|
523
|
1882
|
3190
|
100
|
|
0,422
|
408
|
2165
|
3185
|
|
2600
|
2,7
|
400
|
0,15
|
Charge
|
0,360
|
546
|
2024
|
3390
|
95
|
|
0,317
|
321
|
2407
|
3210
|
|
Tab. 3-4 : Paramètres des supercondensateurs de
différents fabricants
* Cette faible valeur n'a été
mesurée que sur un élément BATSCAP. Elle serait à
confirmer sur d'autres éléments de ce même
fabricant.
3.3.3.7. Comparaison des résultats obtenus par
différentes méthodes
3.3.3.7.1. Présentation de la
non-linéarité de la capacité obtenue par les
différentes techniques
Nous nous intéressons à comparer les
résultats obtenus temporellement par charge/décharge
à courant constant (procédure de Zubieta [41])
avec ceux obtenus par voltampérométrie et ceux donnés par
spectroscopie d'impédance (à une température de 25
°C) (cf. fig. 3-38). Nous présentons sur cette figure les
résultats de la mesure de la capacité du supercondensateur en
fonction de la tension.
Fig. 3-38 : Comparaison des mé thodes tér
on par la mesure
de carac isati
de la capacité en c
fon tion de la nsion
te
Les différentes techniques donnent des résul t ats
diffé rents.
> Pendant la charge : les valeurs de la capacité m
esurée par les méthodes temporelles (c harge/d éc harge
à c o ura n t con s tant et voltampérométrie) sont assez
proches. Celles obtenues par spectrométrie d'impédance
sontinférieures à celles obtenu es par les méthodes
temporelles.
> Pendant la écharge es v leurs e la cap cité o
tenu s par ltamp
d l a d a b e vo erométrie
sont pratiquement identiques à celles obt enues par spec
tr osco p ie d' im pédance, mais différentes de celles obtenues
par charge/décharge à courant constant.
3.3.3.7.2. Comparaison de la capacité nominale
obtenue par différentes techniques
Nous avons vu précédemment (cf. § 3.2.1)
qu'il existe différentes méthodes permettant de déterminer
la capacité du supercondensateur. Ces méthodes déterminent
la capacité en supposant que celle-ci est indépendante de la
tension appliquée dans l'intervalle de tension [UN/2 ;
UN]. La détermination de cette capacité, dite
capacité nominale, peut être réalisée par d'autres
techniques en calculant la moyenne des capacités dans l'intervalle de
tension mentionnée ci-dessus [84].
Nous comparons dans le tableau 3-5 la valeur de ces
capacités à celle donnée par le fabricant pour les deux
supercondensateurs BCAP010 et M600. Nous observons, comme prévu, que
cette valeur obtenue par spectroscopie d'impédance et par
voltampérométrie (décharge à 20 cycles) est
très proche de celle de la méthode normalisée et de celle
de MAXWELL, tandis que la méthode à charge/décharge
à courant constant (C1) et par voltampérométrie
(charge à 20 cycles) donnent des valeurs élevées.
|
Capacite (F)
|
Courant constant
(C1)
|
EIS à 10 mHz
|
Voltampérométrie (20
cycles)
|
Méthode norme IEC 6239
|
Méthode MAXWELL 400 A
|
|
Décharge à
50 A
|
|
Décharge
|
400 A
|
50 A
|
|
2600
|
2600
|
2600
|
2600
|
2600
|
2600
|
2600
|
2600
|
BCAP010
|
C
|
2863
|
2816
|
2614
|
2792
|
2596
|
2750
|
2623
|
2645
|
|
110%
|
108%
|
101%
|
107%
|
100%
|
106%
|
101%
|
102%
|
M600
|
C
|
3130
|
-
|
2842
|
2956
|
2869
|
2857
|
2861
|
2902
|
|
120
|
-
|
109
|
114
|
110
|
110
|
110
|
112
|
|
Tab. 3-5 : Détermination expérimentale
de la capacité nominale des supercondensateurs BCAP010 et
M00
3.3.3.7.3. Comparaison des résistances par
différentes techniques
Nous comparons dans le tableau 3-6 les valeurs de la
résistance ESR obtenues par différentes méthodes
de caractérisation à 25 °C et pour les deux
supercondensateurs BCAP010 et M600.
Nous pouvons distinguer dans la documentation du fabricant
comme MAXWELL deux résistances : la résistance DC
(déterminée par décharge à courant constant) et la
résistance AC (déterminée par une fréquence
donnée). Nous présentons dans le tableau les valeurs
réduites par rapport aux résistances DC et AC.
Nous pouvons constater que les valeurs de la
résistance sont dispersées chaque méthode donnant une
valeur différente des autres, mais les mesures par la méthode de
MAXWELL, par la norme IEC 6239 et par spectroscopie d'impédance
(à basse fréquence) donnent de s valeurs proches.
|
Resistance
(An)
|
EIS
|
Norme IEC 6239
|
MAXWELL à 400 A
|
Courant constant à 400 A
|
|
ESR (55mHz;UN)
|
400 A
|
50 A
|
|
ESR
|
322
|
620
|
587
|
792
|
508
|
447
|
|
700
|
700
|
700
|
700
|
700
|
700
|
|
46
|
89
|
84
|
113
|
73
|
64
|
|
300
|
300
|
300
|
300
|
300
|
300
|
|
107
|
201
|
196
|
264
|
169
|
149
|
M600
|
ESR
|
272
|
439
|
422
|
701
|
405
|
360
|
|
400
|
400
|
400
|
400
|
400
|
400
|
|
69
|
110
|
106
|
175
|
101
|
90
|
|
280
|
280
|
280
|
280
|
280
|
280
|
|
97
|
157
|
150
|
250
|
145
|
129
|
|
Tab. 3-6 : Comparaison des valeurs de
résistance obtenues par différentes méthodes
3.3.3.8. Validation expérimentale et
limitation
Pour vérifier que le modèle à deux b ch
ran es étudié est précis, nous avons
simulé ce modèle
grâce au log l S
icie implore ous p entons sur la figure 3-39, o
r. N rés la c mparaison du résultat de
simulation avec la réponse expérimentale. Cette
figur ontre
e m d'une manière générale que le
modèle à d x ches sente c une nne p ision compo
ement trique
eu bran repré ave bo réc le rt élec
du supercondensateu
r.
Fig. 3-39 : Comparaison du modèle à deux
branches avec un essai expérimental
Cependant, un petit écart apparaît entre les
résultats simulés et expérimental en fin de la charge, au
début de la phase de redistribution et lors de la décharge (cf.
fig. 3-40). Ceci résulte de la nature distribuée de la
résistance et de la capacité du supercondensateur dûe
à la structure poreuse des électrodes de structure volumique.
L'effet de cette dernière peut être observé sur la courbe
de charge/décharge et surtout après l'annulation du courant de
charge/décharge (cf. fig. 3-40-a). De plus, la variation des
éléments de la branche rapide de ce modèle en fonction du
courant de la charge ou de la décharge n' st pas prise e
e n compte.
(a)
(b)
Fig. 3-40 : Présentation de l'écart entre
le mo dèle à b
deux ranch l'ess
es et ai expérimental
Pour confirmer les résultats obtenus ci-dessus, nous
avons réalisé un essai fréquentiel à 25 °C et
à une tension de polarisation de 2,5 V sur le supercondensateur BCAP010.
Nous
comparons sur la figure 3-41 le tracé de Nyquist du
modèle à deux branches avec celui expérimental. Nous
pouvons constater à partir de cette figure que la résistance
R1 est supérieure à Rs. Par
conséquent, pour la raison mentionnée ci-dessus le modèle
à deux branches est limité et ne peut donc constituer un bon
modèle dynamique du supercondensateur.
Rs
R1
Fig. 3-41 : Comparaison de la réponse en
fréquence du modèle à deux branches avec l'essai
fréquentiel
D'autres modèles temporels tels que celui
proposé dans la référence [42] s ont
présentés dans la littérature, mais le calcul complexe des
éléments du modèle ainsi que le temps de simulation lent
limite considérablement l'utilisation de ce type de modèle [85,
86].
3.3.4. Modélisation dynamique du
supercondensateur
Les modèles présentés
précédemment ne peuvent pas prédire avec précision
les comportements dynamiques du supercondensateur tels que ceux trouvés
dans certaines applications comme dans les véhicules hybrides, dans les
asc enseurs [87, 88]. Ainsi, des modèles d'électrodes poreuses
ont été proposés et sont décrits ci-dessous.
3.3.4.1. Analyse du spectre d'impédance d'un
modèle d'électrode poreuse
Sur la figure 3-42, nous présentons le tracé de
Nyquist de l'impédance du supercondensateur BCAP010 mesurée
à 25 °C et à une tension constante de 2,5 V. Nous observons
que le tracé de l'impédance à des fréquences
intermédiaires de 55 mHz à 45 Hz est une droite d'un angle de 45
°C et que pour les basses fréquences (autours de 10 mHz), il tend
approximativement vers une droite verticale.
Fig. 3-42 : Tracé de Nyquist de
l'impédance du supercondensateur
La région autours de l'angle de 45 °C
(région de Warburg) est la conséquence de la capacité et
de la résistance distribuées dans une électrode poreuse
[89-91]. La résistance et la réactance augmente avec la
diminution de la fréquence. Seule une partie de la double couche poreuse
active est accessible aux fréquences intermédiaires [92]. Par
contre, en basse fréquence, la plus grande partie de celle-ci est
utilisée pour contribuer à la capacité de la double
couche. La résistance distribuée EDR est
également maximale [93]. Nous présentons dans le tableau 3-7 la
valeur des paramètres pour le composant BCAP010.
EDR=Rel/3 (55 mHz)
|
Rs(ö =0 °)
|
Cdl (10 mHz)
|
(u?)
|
(u?)
|
(kF)
|
263
|
322
|
2,80
|
|
Tab. 3-7 : Paramètres principales du
supercondensateur
3.3.4.2. Modèle équivalent de la topologie
du supercondensateur
Un circuit équivalent convenable de la topologie des
supercondensateurs peut être dérivé (cf. fig. 3-43)
à partir de l'analyse du spectre d'impédance du supercondensateur
présenté ci-dessus et dans le paragraphe 3.2.3.2. Le circuit
équivalent se compose d'une inductance L, d'une
résistance ohmique Rs et de l'impédance
complexe des pores Zp (représentée par la
capacité de la double couche Cdl et la
résistance d'accessibilité aux pores
Rel). Ainsi, seuls quatre paramètres
(L, Rs, Cdl, Rel) sont
nécessaires pour établir un modèle, qui représente
la physique d'un supercondensateur [94-97].
Le comportement inductif est simplifié ici par une
inductance linéaire représentant l'inductance des connexions et
de la géométrie du supercondensateur. L'effet inductif ainsi
qu'une modélisation plus adéquate seront présentés
dans le paragraphe 3.3.3.8.
L Rs Zp
Fig. 3-43 : Modèle équivalent de la
topologie du supercondensateur [96]
L'impédance complexe du pore Zp
d'un supercondensateur (appelé aussi impédance de Warburg ou
impédance de diffusion) peut être décrite par
l'équation suivante (développée à partir de la
théorie de Levie [98]) :
où
( )
ù = 3-28
C j ùô dl .
ô . coth( )
j ùô
Zp
ô = × 3-29
dl R el C dl
3.3.4.3. Modèle à dérivée
non-entière
Le système à dérivée non
entière est présenté afin de développer le terme
coth de l'équation 3-28 pour les basses fréquences et pour les
hautes fréquences comme suit [99] :
1+
2
x
coth(
x ) x ? 0 ? 3-30
x
coth( x ) x
1 + x 2
?8 ? 3-31
x
En substituant la relation 3-30 dans l'équation 3-28,
l'impédance de pore est alors égale à :
ù
ù 0
1 .
+ j
3-32
Z ù ?
p ( )
j C
ù . dl
avec ù0 = 1/ôdl. d'où,
pour les basse fréquences,
|
1
Z 3-33
p ( ù ) ?
j C
ù. dl
|
|
et pour les fréquences
intermédiaires,
1
Z (ù) ? 3-34
p C jù.ù
dl
0
Ainsi, l'impédance de Warburg est un exemple typique
d'élément à phase constante (CPE) pour lequelle l'angle de
phase est une constante de 45 O indépendante de la fr équence
[100,
101]. L'amplitude de l'impédance de Warburg est
proportionnelle à l'inverse de la racine carrée de la
fréquence (cf. eq. 3-34).
Nous comparons sur la figure 3-44 la simulation du
modèle à dérivée non entière
présenté par l'équation 3 -34 pour le supercondensateur
BCAP010 avec l'essai expérimental qui a permis de tracer la figure 3-42.
Nous observons que ce modèle est capable de modéliser
précisément le comportement dynamique du supercondensateur
concernant la distribution de la capacité et de la résistance.
L'écart manifeste à très basse fréquence sera
présenté ultérieurement.
Fig. 3-44 : Comparaison du modèle à
dérivé non entière avec un essai
expérimental
L'inconvénient de ce modèle est qu'il ne peut
pas être intégré dans un logiciel de simulation de type
circuit électrique en électronique de puissance. En plus, il est
difficile à établir dans le domaine réel. Il est donc
nécessaire de trouver un autre modèle aussi précis mais
assez facile à établir et à intégrer dans un
logiciel de simulation.
3.3.4.4. Circuit électrique équivalent de
l'impédance de diffusion
L'impédance d'accès aux pores ou bien
l'impédance de diffusion représente les composants de stockage
à nature distribuée non-faradique comme les supercondensateurs et
faradique comme les batteries. En 1952 e a noté que cette ce ne peut pas
être présentée
Graham impédan
par des réseaux électriques. Plus
récemment Taylor et Gileadi ont tenté de la remplacer par des
réseaux RC [66, 102]. Nous abordons dans la suite les deux circuits
électriques équivalents employés pour remplacer
l'impédance de diffusion par des réseaux RC : réseau de
ladder et réseaux séries RC de Zarc [103].
3.3.4.4.1 Modèle du réseau ladder (ligne de
transmission)
Généralement, le modèle de la ligne de
transmission est un modèle très utilisé du
supercondensateur [66, 86, 104, 105]. Les matériaux poreux
utilisés pour former les électrodes
provoquent une résistance et une capacité
distribuées dans l'espace de la double couche. Ceci donne un
comportement correspondant à celle d'une ligne de transmission. La
figure 3-45 illustre le circuit équivalent du supercondensateur avec
l'impédance de diffusion présentée par une ligne de
transmission avec N branches en parallèles.
Zp
u
L Rs Rel/N Rel/N Rel/N
Cdl/N Cdl/N Cdl/N
Fig. 3-45 : Circuit électrique équivalent
tenant compte l'impédance de diffusion par un réseau ladder du
supercondensateur [96, 98]
La précision de ce modèle dépend fortement
du nombre des cellules RC en parallèle [96].
3.3.4.4.2 Modèle des réseaux séries
d'éléments de Zarc
Il est proposé une autre représentation de
l'impédance de diffusion par des réseaux séries
d'éléments de Zarc [95, 96], déjà très
utilisés pour représenter l'impédance de Warburg dans la
simulation de batteries [40].
L'expression mathématique de l'impédance de
diffusion de l'équation 3-28 peut être réécrite
comme suit :
3-35
Rel
Z ( ù ) = coth( j R C
ù el dl )
p jùCdl
Cette expression peut être remplacée par
l'expression suivante dans le domaine temporel :
1 2
Z ( )
t = + .
p C C
dl dl
|
N=8 ? N 2 2
ð ?
? exp ?? . t ??
N = ? R C
1 el dl
. ?
|
3-36
|
|
Ainsi, l'expression mathématique de
Zp se traduit par une série de circuits RC comme
représenté sur la figure 3-38.
Cdl
Cdl /2 Cdl/2
Cdl/2
Rel1 R el2 RelN
L Rs
u
Zp
Fig. 3-46 : Circuit électrique
équivalent tenant compte de l'impédance de diffusion par des
réseaux de Zarc du supercondensateur [95, 96]
La résistance RelN peut être
calculée par la formule suivante :
2R el
R = 3-37
elN N ð
2 2
Nous avons étudié le nombre optimum des
cellules RC à placer en série. Nous représentons sur la
figure 3-47 le pourcentage de la résistance RelN par
rapport à celle déterminée pour N = 1. Nous
remarquons que sa valeur devient négligeable pour une valeur de
N en dessus de dix. Ainsi, le nombre optimum de cellules à
placer en série pour obtenir une bonne précision est aux
alentours de dix.
Ren
Rem/
Fig. 3-47 : Détermination du nombre optimum des
cellules RC en série
3.3.4.4.3 Réponse en fréquence du circuit
équivalent du supercondensateur
Pour le supercondensateur BCAP010, nous comparons sur la
figure 3-48 le tracé de Nyquist du circuit électrique
équivalent avec dix cellul es RC en série
représenté sur la figure 3-46 (appelé aussi modèle
à simple pore) avec l'essai expérimental. Les
éléments du modèle à
simple pore sont tirés du tableau 3-7. A partir de
cette figure, nous pouvons constater que le modèle
présenté peut prédire le comportement dynamique du
supercondensateur lié à la distribution de la capacité et
de la résistance et qu'il donne des résultats assez proches de
ceux du modèle à dérivé non-entière.
Fig. 3-48 : Comparaison du tracé de Nyquist du
circuit électrique équivalent avec l'essai
expérimental
Compte tenu l'hypothèse sur la similitude des pores
constituants la double couche, le modèle à simple pore ne suit
pas complètement l'essai expérimental dans la zone de Warburg.
Une amélioration du modèle peut être proposée en
considérant des pores non-homogènes. Le schéma à
considérer est alors celui représenté sur la figure 3-49
avec CdlN ? Cdl/2 et RelN ?
2.Rel/(N2.ð2).
L Rs
u
Cdl
Cdl1 Cdl2 CdlN
Rel1 R el2 RelN
Zp
Fig. 3-49 : Circuit électrique équivalent
du supercondensateur avec pores non-homogènes
Un nombre fini de cellules RC peut être
déterminé par "fitting" grâce à l'utilisation d'un
logiciel spécifique [106, 107]. Le "fitting" utilisé pour
déterminer nos éléments est basé sur l'algorithme
de minimisation d'erreur quadratique [73, 108, 109].
Nous présentons dans le tableau 3-8 les
éléments du modèle avec une cellule Rel1Cdl1
déterminés comme mentionné ci-dessus. Nous remarquons que
l'erreur est assez faible.
|
Cdl
kF
|
Rs
uÙ
|
Rel1 uÙ
|
Cdl1
kF
|
Valeur
|
2,81
|
319
|
180
|
2,02
|
Erreur %
|
2
|
0,6
|
8,1
|
8,1
|
|
Tab. 3-8 : É
Le tracé de l'impédance du nouveau circuit est
représenté sur la figure 3-50. Elle démontre l'importance
du "fitting" pour améliorer la représentation du circuit
équivalent du modèle.
Fig. 3-50 : Comparaison du tracé de Nyquist du
circuit électrique équivalent du supercondensateur
(modèle avec pores non-homogènes) avec l'essai
expérimental
Dans le modèle à simple pore, les pores sont
assimilés à des cylindres infinis et la double couche qui
s'établit à la surface de leur paroi est associée à
une capacité [72]. Ce modèle peut être réduit
à basse fréquence à un simple circuit RC avec une
capacité Cdl et une résistance ESR
(cf. eq. 3-38), ce qui explique la pente verticale sur le plan de Nyquist pour
ces bases fréquences.
Z R R
= +
( )
s el / 3
|
+
|
1/
|
jùCdl
|
3-38
|
|
Pour valider le modèle avec pores non-homogènes
à basse fréquence, nous avons réalisé un e sai
fréquentiel sur le supercondensateur BCAP010 dans l'intervalle de
fréquence [0,3mHz ; s
10kHz] à une tension de polarisation de 2,5 V et
à une température de 25 °C. La fréquence basse
proposée de 0,3 mHz correspond à un temps réel
supérieur à celui lié au phénomène de
redistribution de charge. A noter que le supercondensateur avant cet essai a
été court-circuité pendant plus de 24 heures pour
s'assurer d'une complète décharge.
Nous comparons sur la figure 3-51 le tracé de q d
Ny uist u circuit schématisé sur la figure 3-
49 (avec les valeurs obtenues par fitting) avec l'essai fréquentiel.
Nous observons que ce modèle est limité, car il ne tient pas mpte
des pore les
co s plus difficilement accessibles
(phénomène de redistribution de charges).
Fig. 3-51 : Comparaison du modèle avec pores
non-homogènes avec un essai expérimental en basse
fréquence
3.3.4.5. Approximation par élément
à phase constante (CPE) à basses fréquences
3.3.4.5.1 Principe d'un élément à
phase constante
Les résultats expérimentaux effectués
par spectroscopie d'impédance en basse fréquence montrent une
non-concordance entre le modèle et les mesures. Cette dispersion, due
à la distribution de charge et aux processus faradiques, peut être
décrit comme étant une variation de capacité et
exprimée en terme d'un élément à phase constante.
Dans l'expression 3-38 de l'impédance, jùCdl
est remplacé par l'élément "CPE" comme suit [47, 110, 111]
:
où, Q est un coefficient de
proportionnalité et î (= 1) est la puissance de
l'élément à phase constante, qui traduit
l'intensité de la déviation par rapport à un systè
me idéal.
Un élément à phase constante (CPE) permet
de bien représenter le comportement du supercondensateur en basse
fréquence (cf. fig. 3-52).
CPE
CPE1 CPE2 CPEN
Rel1 R el2 RelN
L Rs
u
Zp
Fig. 3-52 : Circuit électrique équivalent
du supercondensateur avec pores non-homogènes et CPE
3.3.4.5.2 Validation expérimentale
Nous présentons dans le tableau 3-9 les
éléments du CPE obtenus par "fitting".
|
Q
|
î
|
Rs
|
Rel1
|
Q1
|
î1
|
|
kF
|
|
uÙ
|
uÙ
|
kF
|
|
Valeur
|
2,47
|
0,99
|
326
|
178
|
0,85
|
0,98
|
Erreur %
|
2,9
|
0,08
|
0,9
|
0,89
|
4,47
|
0,35
|
|
Tab. 3-9 : Élément du CPE à basse
fréquence
Le tracé de Nyquist du modèle avec pores
non-homogènes et CPE est montré sur la figure 3- 53. Nous
remarquons que la combinaison réalisée avec CPE (cf. fig. 3-53)
permet d'améliorer la modélisation du supercondensateur en basse
fréquence. L'écart qui apparaît encore entre la courbe
expérimentale et le tracé du modèle est dû aux
processus faradiques tels que ceux liés à l'autodécharge.
Ces derniers phénomènes seront abordés dans le chapitre
suivant.
Fig. 3-53 : Comparaison du tracé de Nyquist du
modèle représenté sur la figure 3-52 avec l'essai
expérimental
3.3.4.6. Représentation de la distribution de
l'impédance de diffusion par un circuit
équivalent
L'apparition du comportement d'un élément
à phase constante (CPE) est liée à la présence
d'une distribution de constantes de temps à basse fréquence. Au
vue des différentes significations physiques du CPE
présentées ci-dessus, les distributions de constantes de temps
peuvent se classer en deux groupes distincts. Le premier groupe est lié
à la distribution surfacique de l'électrode. Le second est
lié à la distribution volumique. Pour les deux types de
distribution, l'impédance conventionnelle, mesurée sur toute la
surface de l'électrode, c respond à l'intégration de
l'ensemble des impédances locales. Elle peut être
modélisée p or ar une association, en parallèle, des
différentes impédances locales Zp1,...,
ZpNp, formant ainsi le réseau en échelle
représenté sur la figure 3-54 [112].
u
L Rs
Zp1
Zp2
Zp
ZpNp
Fig. 3-54 : Circuit électrique équivalent
représentant la distribution d'impédance de diffusion
[112]
· Circuit électrique équivalent
général
Certains auteurs proposent de remplacer, dans la
modélisation des composants électrochimiques,
l'élément "CPE" par des circuits électriques
équivalents en parallèle, chaque branche reproduisant le circuit
électrique équivalent d'une gamme de pores d'électrode
poreuse donnée [113]. Les différents éléments du
circuit équivalent sont déterminés par "fitting".
Cependant, le nombre élevé d'éléments passifs en
série et/ou en parallèle rend difficile leur
détermination.
Afin de simplifier la représentation des circuits
électriques liés à la branche de redistribution des
charges dans le schéma équivalent du supercondensateur, nous
proposons comme d'autres auteurs [4, 35, 104] de considérer les branches
lentes proposées par Zubieta [82] (cf. fig. 3-55).
3. Caractérisation et modélisation
électrique, fréquentielle et thermique des
supercondensateurs
CNp
RNp
R3
C3
C2
Rel1 Rel2 RelN
Cdl
L Rs
R2
u
Cdl/2 Cdl/2
Cdl/2
Fig. 3-55 : Circuit électrique équivalent
représentant l'impédance de diffusion et la distribution
d'impédances
Afin de valider ce circuit (cf. fig. 3-55), nous
considérons deux branches en parallèle. L'utilisation d'un
"fitting" nous permet de trouver le tableau 3-10 ci-dessous. D'après ce
tableau, nous observons que malgré l'utilisation de deux branches
lentes, les erreurs restent élevées.
|
C2
|
C3
|
R2
|
R3
|
|
(F)
|
(F)
|
(?)
|
(?)
|
Valeur
|
97,5
|
624
|
1,23
|
24
|
Erreur %
|
106
|
Non déterminée
|
50
|
Non déterminée
|
|
Tab. 3-10 : Éléments de redistribution
de charge déterminés par fitting
Cependant, comme nous pouvons le voir sur la figure 3-56,
l'ajout de ces branches améliore la réponse en fréquence
du modèle du supercondensateur dans le plan de Nyquist.
Fig. 3-56 : Comparaison du tracé de Nyquist du
circuit schématisé sur la figure 3-55 avec l'essai
fréquentiel
Notons que nous avons validé ce modèle sur
plusieurs composants et que nous avons trouvé des résultats
similaires.
L'effet de la redistribution de charges ne peut donc
être considéré avec précision (cf. les erreurs sur
C2 et C3 dans le tableau 3-10). Nous proposons de le prendre
en compte par un essai temporel.
3.3.4.7. Comparaison des modèles établis
avec des essais expérimentaux
3.3.4.7.1. Comparaison des modèles établis
avec un essai charge/décharge à courant constant
Nous comparons sur la figure 3-57 la simulation du
modèle avec pores non-homogènes avec l'essai de charge/dé
charge à courant constant présenté
précédemment et ce pour le supercondensateur BCAP010. Nous
observons que le modèle avec pores non-homogènes
représente avec précision les phénomènes physiques
du supercondensateur
Finalement, nous pouvons conclure que le modèle
à simple pore est un modèle "dynamique" et celui à deux
branches un modèle "statique". Malgré cela, un faible
écart subsiste entre eux en fonctionnement en cycle de
charge/décharge à courant constant.
Fig. 3-57 : Comparaison des modèles avec un
essai de charge/décharge à courant constant de 400 A à 25
°C
3.3.4.7.2. Comparaison des modèles établis
avec un essai par voltampérométrie cyclique
Nous comparons sur les figures 3-58 (a et b) les deux
modèles établis du supercondensateur BCAP010 (modèle avec
pores non-homogènes et modèle à deux branches) avec un
essai voltampérométrique réalisé à 25
°C avec un balayage de 10 mV/s. Nous observons que la simulation du
modèle à deux branches est très proche de la courbe
expérimentale pour le cycle N° 1, mais un écart important
apparaît après 20 cycles, tandis que pour le modèle avec
pores non-homogènes c'est l'inverse.
(a)
(b)
(a) Comparaison avec le cycle n° 1 (b) Comparaison
avec le cycle n° 20
Fig. 3-58 : Comparaison de la simulation des
modèles établis avec un essai
voltampérométrie
3. 3.4.7.3. Comparaison des modèles
établis dans le cas d'une application industrielle
Nous proposons ici de valider les modèles
établis sur un profil de courant qui peut correspondre à celui
rencontré dans certaines applications industrielles. Ce profil est
composé de deux étapes comme illustré sur les figures 3-59
: Charge/décharge à plusieurs niveaux de courant pendant 500
secondes pour un intervalle de tension [UN/2 ; UN] (cf. fig.
3-59-a) puis le composant est laissé en circuit-ouvert trente minutes
(cf. fig. 3-59-b).
Fig. 3-59 : Profil du courant proposé pour
comparer les modèles du supercondensateur
Nous comparons sur la figure 3-60 (a, b) entale en tension du
la réponse expérim
supercondensateur BCAP010 effectué à 25 °C
avec la simulation des deux modèles (avec pores non-homogènes et
à deux branches). Nous observons d'une manière
générale que les deux modèles restent assez précis
lors des temps de charge/décharge (plus de huit minutes) (cf. fig.
3-60-a). Après cette durée (décharge complète du
supercondensateur), le modèle à deux branches est plus
précis que le modèle avec pores non-homogènes (cf. fig.
3-60-b).
Fig. 3-60 : Comparaison de la réponse
expérimentale du supercondensateur avec la simulation des deux
modèles établis
Cela est dû au fait que le modèle avec pores
non-homogènes est obtenu grâce à un essai
fréquentiel qui ne prend pas en compte le phénomène de
redistribution des charges. En ajoutant une branche lente au modèle avec
pores non-homogènes, le modèle devient alors plus précis
(cf. fig. 3-61-a et b)).
Fig. 3-61 : Comparaison du modèle à simple
pore avec la branche lente avec l'essai expérimental
Le modèle à deux branches, quant à lui,
est capable, en plus de sa simplicité, de représenter les
phénomènes du supercondensateur précisément. Par
conséquent, dans la suite de notre étude c'est le modèle
à deux branches qui sera utilisé pour modéliser le
supercondensateur.
Lors de ce denier essai expérimental la
température du supercondensateur à ses bornes a augmenté
de 4,5 °C. Nous nous proposerons donc, ultérieurement,
d'étudier la variation des éléments des deux
modèles du supercondensateur en fonction de la température.
3.3.4.8. Origine et modélisation du
phénomène inductif
Comme nous l'avons montré auparavant, le diagramme de
l'impédance en haute fréquenc e d'un supercondensateur peut
être déformé par l'effet inductif. Le comportement inductif
à haute fréquence est principalement causé par la
connectique et par la géométrie du supercondensateur. Cet effet
peut affecter la mesure d'impédance des composants de stockage
d'énergie [97, 114].
Nous présentons sur la figure 3-62 le tracé du
Nyquist du supercondensateur BCAP010 à 25 °C en haute
fréquence. Le modèle avec pores non-homogènes et une
simple inductance L en série ne suffit pas à
caractériser correctement le comportement en haute fréquence du
composant.
Fig. 3-62 : Tracé de Nyquist
expérimental et du modèle avec des pores
non-homogènes et une inductance en série
Plusieurs travaux ont été consacrés
à l'explication des comportements inductifs observés dans les
composants de stockage d'énergie. Le comportement inductif peut
être expliqué entre autres par les processus de relaxation
présents dans la double couche électrique [47, 115-117].
La représentation de ce phénomène dans
le modèle du supercondensateur par une inductance linéaire comme
illustré sur la figure 3-49 ne suffit pas pour prendre en compte ce
phénomène. Nous proposons donc de considérer des
réseaux LR en série avec l'inductance série
Ls de connexion pour modéliser en haute
fréquence le comportement fréquentiel du supercondensateur (cf.
fig. 3-63).
Ls
Rs
Rel1 R el2 RelN
Cdl Lp1 C Lp2 C LpN
u Cdl1 dl2 dlN
Fig. 3-63 : Modèle du supercondensateur prenant
en compte du phénomène inductif
Ces éléments inductifs peuvent être
déterminés par fitting (cf. tab. 3-11).
|
Ls (nH)
|
Lp1
(nH)
|
Lp2
(nH)
|
Valeur
|
27,3
|
4,6
|
2
|
Erreur %
|
4,8
|
3,6
|
7,8
|
|
Tab. 3-11 : Éléments inductifs
déterminés par fitting
Nous comparons sur la figure 3-64 le tracé de Nyquist
du circuit équivalent du supercondensateur schématisé sur
la figure 3-63 avec les mesures expérimentales. Nous observons que le
modèle proposé améliore considérablement la
modélisation fréquentielle du supercondensateur.
Fig. 3-64 : Comparaison du modèle tenant compte
du phénomène inductance avec un essai
fréquentiel
Cette étude a été appliquée sur
l'ensemble des supercondensateurs étudiés. Nous avons
remarqué que les valeurs des inductances sont toujours faibles par
rapport à d'autres composants de stockage électrochimiques comme
la pile à combustible, les batteries, etc. [71, 118].
3.4. Modélisation et caractérisation
thermique des supercondensateurs
De nombreuses applications utilisent des supercondensateurs
à des températures négatives ou positives. Les
supercondensateurs peuvent fonctionner dans une large plage de
température sachant que l'électrolyte utilisé
possède une conductivité élevée dans cette
plage.
La plage de température dans les documentations
techniques des constructeurs est de [- 35°C ; 65°C] pour le
supercondensateur BCAP010 de MAXWELL, de [-40°C ; 65°C] pour le s
autres supercondensateurs de MAXWELL, de [-30°C ; 70°C] pour le
supercondensateur d'EPCOS et de [-30°C ; 60°C] pour le composant de
BATSCAP. C'est la stabilité de
l'électrolyte qui limite la température de f
tio
onc nnem nt c
e ar à des températures élevées,
l'électrolyte se décompose.
Vu que la température de fonctionnement d'un
supercondensateur peut avoir un effet significatif sur ses performances et que
les éléments des modèles sont très
dépendants de la température, nous nous proposons
d'étudier dans ce paragraphe la variation thermique des
paramètres des supercondensateurs.
3.4.1. Influence de la température lors de
charge/décharge à courant
constant
Dans ce paragraphe, nous allons effectuer des cycles
charge/décharge à courant constant pour différentes
valeurs et à différentes températures sur deux
supercondensateurs BCAP010 et M600 afin de montrer l'effet de la
température sur deux générations de supercondensateurs.
3.4.1.1. Essai de charge/décharge à
différentes températures
Pour des températures de -25, 0, 25, 45, et de 65
°C et pour les deux supercondensateurs étudiés BCAP010 et
M600, nous avons effectué des essais de charge/décharge à
courant constant de 400 A. Les résultats des essais sont
présentés sur les figures 3-65-a et b.
(a) BCAP010
(b) M600
Fig. 3-65 : Évolution de la tension aux bornes
des supercondensateurs pendant le cycle charge/décharge
à courant constant de 400 A et à des différentes
températures
D'après ces figures, nous constatons que durant la
charge il existe un léger écart entre les courbes
d'évolution de tension aux bornes du supercondensateur surtout pour la
courbe mesurée à -25 °C, cet écart devenant plus
important à partir de l'arrêt du courant de charge.
Nous présentons sur la figure 3-66 la variation de la
résistance R1 du modèle à deux branches,
déterminée en début de charge, des deux supercondensateurs
vis-à-vis de la température ambiante. Nous observons que la
résistance des deux supercondensateurs diminue avec l'augmentation de la
température et que les variations sont importantes pour des
températures négatives.
Fig. 3-66 : Evolution de la résistance R1
pour les composants BCAP010 et M600 en fonction de la
température
Nous présentons sur les figures 3-67-a et b la
variation de la capacité C1 du modèle à deux
branches de la charge et celle de la décharge déterminée
pour une tension nominale à un courant de charge/décharge de 400
A en fonction de la température ambiante. La variation des
éléments de la capacité C1 (C0 et k) en
fonction de la température est montrée dans l'annexe B.
(a) BCAP010
(b) M600
Fig. 3-67 : Variation de la capacité de charge
et celle de décharge en fonction de la température
pour BCAP010 et M600
Par conséquent, la capacité C1 varie
faiblement quand la température varie. L'écart progressif
manifeste sur les figures 3-65-a et b entre les courbes de tension aux bornes
du supercondensateur durant le cycle de charge/décharge est donc
dû à la variation de la ré sistance équivalente
série.
D'après la figure 3-67- b, nous remarquons que la
différence entre la capacité de charge et de décharge
s'accroît avec l'augmentation de la température. Ceci nous
à amener à réexaminer la variation de la capacité
pour un cycle de charge/décharge avec un courant faible (50 A). Les
résultats expérimentaux présentés
sur la figure 3-68 illustrent bien que cette différence s'accroît
avec l'augmentation de la température. À température
élevée la capacité liée aux réactions
d'oxydoréduction augmente et cela surtout pour les faibles courants de
charge/décharge (cf. § 3.3.3.5).
Fig. 3-68 : Variation de la capacité de charge
et de décharge en fonction de la température pour un composant
M600 et pour un courant de charge/décharge de 50 A
La capacité des supercondensateurs BCAP010 et M600
déterminée temporellement n'est influencée que faiblement
par la température.
Dans l'objectif d'établir une loi de la variation en
fonction de la température des éléments du modèle
à deux branches permettant d'estimer leur variation lors de la
simulation, nous avons effectué un essai de charge/décharge
à courant constant (400 A) sur le composants BCAP010 pour des
températures de -25, 0, 10, 25, 35, 45, 55, et de 65 °C, les
éléments du modèle, la branche rapide
1 et C1, et la branche lente R2 et
C2 ayant été caractérisés suivant la
procédure
R
de Zubieta évoquée précédemment.
3.4.1.2. Variation des paramètres de la branche
rapide
La figure 3-69 montre la variation en valeur réduite de
la capacité C1 déterminée à la tension no
inale (2,5 V) et celle de la résistance de la branche rapide R1
en fonction de la température.
m
E lle démontre que la capacité n'est pas
tributaire de la température et que la variation peut être
négligée pour le composant BCAP010.
Fig. 3-69 : Variation en valeur réduite des
éléments de la branche rapide en fonction de la
température
Par ailleurs, la résistance R1 augmente
fortement en températures négatives et diminue faiblement en
températures positives. La variation de la résistance en fonction
de la température est liée directement aux variations de la
conductivité électrique des électrodes et à la
conductivité ionique de l'électrolyte [20, 62].
Expérimentalement, les mesures de la résistance
pour différentes températures (cf. fig. 3-69) montrent que la loi
de variation peut être modélisée par une loi polynomiale ou
exponentielle [20, 105, 119]. Nous proposons de modéliser la variation
de la résistance R1 par une loi exponentielle de la forme
suivante :
è?è
? 0
- ?
R 1 ( ) R 1 ( 0 )
è = è á + â ô è
? ?
. e 3-40
? è è ?
? ?
où,
è est la température du
supercondensateur,
è0 est la température de
référence du supercondensateur, 25 °C dans notre
étude, R1(è) est la valeur de la
résistance du supercondensateur à la température
è, R1(è0) est
la valeur de la résistance à la température de
référence è0,
ôè,
áè, et âè
sont des constantes liées aux caractéristiques thermiques du
supercondensateur déterminées expérimentalement.
A partir des résultats expérimentaux, nous
avons pu déterminer les constantes des caractéristiques
thermiques des supercondensateurs BCAP010 et M600 avec une erreur relative
moyenne faible comme le montre le tableau 3-12. Notons que la loi
proposée a été celle qui a donné une erreur moyenne
relative la plus faible par rapport à d'autres lois exponentielles ou
polynomiales.
Composant
|
ôè
(C-1)
|
áè
|
âè
|
Erreur relative moyenne %
|
BCAP010
|
40
|
0, 81
|
0, 16
|
1,5
|
M600
|
48
|
0,85
|
0,16
|
1,0
|
|
Tab. 3-12 : Constantes de caractéristiques
thermiques des supercondensateurs BCAP010 et M600
Nous présentons sur la figure 3-70 la comparaison
entre la courbe expérimentale de la résistance R1 et
celle trouvées par l'équation 3-40 (avec les paramètres du
tableau 3-12) pour le composant BCAP010. La loi proposée est
limitée à la plage de température donnée par le
fabricant, pour des températures au-delà de cette limite, un
processus du vieillissement commence à apparaître sur le
supercondensateur et donc une autre fonction peut être
utilisée.
Fig. 3-70 : Comparaison entre la courbe
expérimentale et celle obtenue par la loi proposée
3.4.1.3. Variation des paramètres de la branche
lente
Nous nous intéressons dans ce paragraphe à
déterminer la loi d'évolution des éléments de la
branche lente en fonction de la température. Ces éléments
que sont la capacité C2 et la résistance R2 ont
été caractérisés à différentes
températures. Nous représentons sur la figure 3- 71
l'évolution de ces éléments en fonction de la
température ambiante. Nous observons que la capacité C2
augmente quand la température ambiante augmente alors que la
résistance R2 diminue. Ces résultats sont liés
à l a propriété thermique de l'électrolyte.
Fig. 3-71 : Variation des éléments de la
branche rapide en fonction de la température
Les lois proposées pour représenter la
variation en fonction de la température des éléments de la
branche lente sont des fonctions polynomiales du deuxième ordre comme
montré dans le système d'équations ci-dessous :
C ( )
è = C
2 2
|
( ) .
è 0
|
2
( a )
+ +
è
1 . 1, c
è 1 . 1
|
|
( 2
2
a 2 )
2 . +
è 1, c
. è +
3-41
2 0
R 2 ( è
) ( ).
= R è
où,
a, b et c sont des constantes thermiques,
déterminées expérimentalement.
D'après les résultats montrés sur la
figure 3-71, nous avons pu déterminer les constantes li ées aux
caractéristiques thermiques de l'équation 3-41 (cf. tab. 3-13).
Nous avons choisi un polynôme du deuxième ordre, car les autres
fonctions telles que les polynômes d'ordre différent et les
exponentielles ont donnée une erreur relative moyenne plus
élevée.
Elément
|
a (C-2)
|
b(C-1)
|
C
|
Erreur relative moyenne %
|
C2
|
1,4.10-4
|
16.10-4
|
0,85
|
9,7
|
R2
|
-6,23. 10-5
|
-4,4.10-3
|
1,11
|
7,4
|
|
Tab. 3-13 : Coefficients thermiques des
éléments de la branche lente pour le supercondensateur
BCAP010
3.4.2. Variation thermique lors d'un essai par
voltampérométrie cyclique
3.4.2.1. Essai par voltampérométrie
à différentes températures
Les figures 3-72-a et b montre le voltampérogramme
mesuré à une température de -25, 0, 25, 45, et de 65
°C obtenu avec un balayage de 10 mV/s pour les supercondensateurs BCAP010
et M600. A l'exception du régime transitoire, nous trouvons que
l'évolution du courant en fonction de la tension est approximativement
indépendante de la température ; il en
est de même pour la capacité puisque
C=i/(du/dt) [35, 44].
(a) BCAP010
(b) M600
Fig. 3-72 : Voltampérogramme à
différentes températures du supercondensateur BCAP010 et
M600
3.4.2.2. Rendement coulombien à
différentes températures
Nous avons calculé le rendement coulombien à
partir des résultats présentés pour le supercondensateur
M600 en fonction de la température ambiante. Sur la figure 3-73-a, nous
représentons le rendement coulombien pour la tension nominale
vis-à-vis de la température. Nous constatons que le rendement
coulombien est plus élevé à des températures
négatives qu'à des températures positives. Cela s'explique
par le fait que les processus faradiques sont moins actifs aux
températures négatives.
Par ailleurs, nous comparons sur la figure 3-73-b le
rendement coulombien pour différentes températures pour les deux
supercondensateurs M600 et BCAP010. Nous constatons que le rendement du
composant BCAP010 est, comme montré précédemment,
supérieur à celui du composant M600 notamment à des
températures positives, et qu'il est moins influencé par les
variations de température.
(a) M600 (b) Comparaison BCAP010 et M600
Fig. 3-73 : Evolution du rendement coulombien
vis-à-vis de la température
3.4.3. Variation caractérisée par
spectroscopie d'impédance
Nous avons réalisé des mesures par
spectroscopie d'impédance sur les différents supercondensateurs
BCAP010, M600, SC806 etc. à différentes températures afin
de déterminer leur dépendance vis-à-vis de la
température.
3.4.3.1. Dépe ndance en température des
paramètres du supercondensateur BCAP010
Nous allons montrer la variation des paramètres du
supercondensateur BCAP010 en fonction de la température à savoir
les différentes résistances et la capacité totale à
basses fréquences et à des fréquences
intermédiaires. Des essais fréquentiels à tension nominale
(2,5 V) et pour les températures de -25, 0, 15, 25, 35, 45, 55, et 65
°C sont réalisés par spectroscopie d'impédance. A
noter que ces essais sont effectués après 24 h de court-circuit.
Nous présentons sur la figure 3-74 le tracé de Nyquist du
supercondensateur pour différentes températures.
Fig. 3-74 : Tracé de Nyquist du
supercondensateur BCAP010 pour différentes températures et
pour une tension de 2,5 V
3.4.3.1.1 Variation de la capacité en fonction de
la température
La figure 3-75-a représente l'évolution de la
capacité du supercondensateur (évaluée à partir de
la partie imaginaire) en fonction de la fréquence pour
différentes températures. Nous présentons sur la figure
3-75-b la variation de la capacité C pour des fréquences
de 10 mHz, 55 mHz et de 1 Hz vis-à-vis de la température.
D'après ces deux figures, nous constatons que la
capacité à des fréquences intermédiaires augmente
quand la température augmente notamment pour les températures
négatives. Par contre, la capacité à basse
fréquence est pratiquement indépendante de la température.
Ce résultat correspond à celui obtenu par les autres techniques
de mesures. Cela signifie qu'à
basse fréquence la contribution sur la capacité
des ions pénétrant les pores de la double couche est identique
pour les températures faibles et les températures
élevées [120].
(a) pour une plage de fréquence (b) pour des
fréquences de 10 mHz, 55 mHz et 1 mHz
Fig. 3-75 : Evolution de la capacité du
supercondensateur BCAP010 en fonction de la fréquence pour plusieurs
températures à tension nominale
3.4.3.1.2 Variation des résistances en fonction de
la température
La figure 3-76-a représente l'évolution de la
partie réelle de l'impédance du supercondensateur en fonction de
la fréquence pour de différentes températures. Comme
l'illustre la figure, la partie réelle de l'impédance augmente
légèrement, lorsque la température diminue de 65 °C
à 15 °C. Ensuite, pour les températures négatives,
l'augmentation est plus importante. De même, l'augmentation à
basse fréquence est plus importante qu'à haute
fréquence.
Nous montrons sur la figure 3-76-b les différentes
résistances du supercondensateur en fonction de la température ;
la résistance équivalente série ESR pour
plusieurs fréquences et la résistance équivalente
distribuée EDR et la résistance série
Rs.
La caractérisation en fonction de la
température montre que la résistance équivalente
série ESR augmente fortement lorsque la température
diminue. La résistance liée à l'électrolyte
EDR est aussi fortement influencée par la température.
Pour une température supérieure à 0 °C cette
ré sistance varie peu et pour des températures négatives,
elle croît très rapidement lorsque la température diminue.
Ceci est dû à la viscosité de l'électrolyte qui
augmente pour les basses températures ce qui accroît la
résistance de l'électrolyte [105, 121, 120]. La résistance
série Rs ne varie que légèrement dans
la plage de température considérée.
(a)
(b)
Fig. 3-76 : Evolution de la partie réelle de
l'impédance du supercondensateur et des résistances
Rs, EDR et ESR en fonction de la
fréquence pour plusieurs températures à la tension
nominale
D'une manière générale, la variation de
l'impédance en fonction de la température est fortement li
ée à la nature du supercondensateur et à la concentration
de l'électrolyte utilisé. Pour un type d'électrolyte, plus
la concentration en ions est grande, moins la résistance augmente et la
capacité diminue aux basses températures [122].
Nous avons étudié également la variation
thermique par spectroscopie d'impédance des paramètres des autres
supercondensateurs. Nous avons trouvé que pour tous les composants la
dépendance avec la température est pratiquement similaire (cf.
annexe C).
3.4.3.2. Approximation de la variation thermique de la
dynamique des supercondensateurs
Afin de compléter l'étude thermique des
modèles du supercondensateur, nous estimons dans le tableau 3-14 la
variation des éléments du modèle avec pores
non-homogènes en fonction de la température. La
détermination d'une loi de variation, en fonction de la
température, des éléments du modèle avec pores
non-homogènes permet d'estimer l'évolution thermique du
supercondensateur. Notons qu'il est plus difficile de déterminer ces
lois pour les éléments du modèle à deux branches
compte tenu d'un passage de courant élevé dans le composant
créant un autoéchauffement.
L'évolution de la résistance ESR est
représentée par ses deux éléments EDR et
Rs. L'évolution de l'EDR est
représentée par la loi exponentielle présentée par
l'équation 3-40. La variation de Rs est
représentée par la loi polynomiale présentée par
l'équation 3-41. La capacité du supercondensateur
Cdl, déterminée par fitting, est pratiquement
indépendante de la température ambiante. Seules les
capacités CdlN, présentes à des
fréquences intermédiaires, sont variables en fonction de la
température. Nous en présentons un exemple (pour
Cdl1) dans le tableau 3-14.
Composant
|
Élément
|
ôè
(C-1)
|
áè
|
âè
|
Erreur relative moyenne %
|
BCAP010
|
EDR
|
22
|
0,89
|
0, 12
|
1,6
|
M600
|
EDR
|
25
|
0,87
|
0,16
|
1,0
|
Composant
|
Élément
|
a (C-2)
|
b(C-1)
|
c
|
Erreur relative moyenne %
|
BCAP010
|
R5
|
3,2.10-3
|
-3,8.10-3
|
1,1
|
1,0
|
M600
|
R5
|
4,0.10-3
|
-1,5.10-
|
1,0
|
1,6
|
Composant
|
Élément
|
a (C-2)
|
b(C-1)
|
c
|
Erreur relative moyenne %
|
BCAP010
|
Cdl1
|
-5
-1,4.10
|
-3
4,9.10
|
0,87
|
2,0
|
M600
|
Cdl1
|
-2,9.10-5
|
5,6.10-3
|
0,87
|
1,0
|
|
Tab. 3-14 : Coefficients thermiques des
supercondensateurs BCAP010 et M600
3.4.3.3. Dépendance en température et en
tension des caractéristiques électriques du
supercondensateur
Nous avons présenté auparavant la variation des
paramètres du supercondensateur en fonction de la température
ambiante et pour la tension nominale. Ceci nous a conduit à
étudier et valider des résultats obtenus pour l'intervalle de
tension [0 ; UN]. Nous nous intéressons donc à
montrer, dans ce paragraphe, la variation des performances du supercondensateur
en fonction de la température ambiante et en fonction de la tension.
Les figure 3-77 a et b illustrent l'évolution de la
capacité du supercondensateur BCAP010 pour une température de
-25, 0, 15, 25, 35, 45, 55, et de 65 °C et dans l'intervalle de tension
[0V ; 2,5V]. Pour des fréquences basses (autour de 10 mHz), il est
toujours observé que la capacité du supercondensateur est
faiblement affectée par la variation de la température quelque
soit la tension à ses bornes (cf. fig. 3-77-a), tandis que, pour des
plus hautes fréquences la capacité diminue quand la
température diminue surtout à des fréquences
intermédiaires (à 1 Hz par exemple (cf. fig. 3-77-b)).
Fig. 3-77 : Évolution de la capacité du
supercondensateur en fonction de la tension et de la
température
A partir des figure 3-78-a et b, il est évident que la
diminution de la température accroît la résistance EDR
et donc l'ESR. Nous remarquons que la résistance
Rs dépend faiblement de la
température et ne dépend pas de a tensio l pe re
c clu que la température la
l n. I ut êt on plus basse
modifie d'une manière gnifica le f e cou nt dan
si tive lux d ra s la structur reuse.
e po
Fig. 3-78 : Evolution des résistances du
supercondensateur en fonction de la tension et en fonction de
la température ambiante
3.4.4. Modèle thermique du
supercondensateur
La température due à l'autoéchauffement
est une grandeur importante dans un supercondensateur, elle est à
l'origine du vieillissement. L'objectif de cette partie est de présenter
une étude simple de l'origine de l'autoéchauffement et une
modélisation simplifiée du comportement thermique.
3.4.4.1. Source de chaleur
Nous pouvons constater dans un supercondensateur que la
production de chaleur est la superposition de générations
irréversible et réversible de chaleur [96, 123, 124].
3.4.4.1.1. Génération de chaleur
irréversible
La génération irréversible de chaleur,
due à l'effet Joule, est la puissance dissipée dans les
résistances ohmiques. La puissance dissipée peut être
estimée pour une fréquence donnée à partir du
modèle à simple pore (cf. eq. 3-42) en considérant
Ieff courant efficace dans le composant.
P th = ESR . Ieff
23-42
3.4.4.1.2. Génération de chaleur
réversible
Trois causes pour une génération de chaleur
réversible sont possibles : des réactions chimiques
d'oxydoréduction, l'effet Peltier et la variation de l'entropie
[123-126]. L'autoéchauffement lié aux réactions
d'oxydoréduction est dépendant de la tension. Les ions dans
l'électrolyte d'une double couche sont organisés par le champ
électrique pendant la charge
et se répandent à nouveau pendant la
décharge : l'entropie peut être interprétée comme
une mesure d'agitation. L'effet de Peltier pour les contacts entre l'aluminium
et le charbon se traduit par une variation de température de quelques
uK, qui est proportionnelle au courant appliqué. Ce dernier dans un
supercondensateur à base de charbon et électrolyte organique peut
être négligé [123, 124].
3.4.4.2. Impédance thermique
Fondamentalement, la propagation de la chaleur issue d'un
composant peut s'effectuer de trois manières : par conduction, par
convection, et par radiation [20, 123, 124].
Le circuit équivalent de l'impédance de
diffusion de la chaleur se base sur la théorie des lignes de
transmission [20, 127]. Il décrit correctement la distribution de la
température interne du système et permet une corrélation
claire entre éléments équivalents et
éléments physiques. Il existe d'autres réseaux capables de
décrire correctement le comportement thermique et plus facile à
identifier mais la structure interne du réseau n'a pas de correspondance
physique évidente [128, 127]. La figure 3-79 montre le circuit
équivalent considéré.
Pth
è1 è2
Rth1 Rth2 èn
Cth 1 Cth2 Cthn
Rthn
è 0
Fig. 3-79 : Modèle thermique du
supercondensateur à base de ligne de transmission
Il est clair, que l'identification de tous ces
éléments par des mesures de température diverses à
la surface et à l'intérieur du composant n'est pas envisageable.
Le modèle équivalent devrait alors être simplifié
pour obtenir un modèle identifiable. Le modèle simplifié
proposé est basé sur l'hypothèse simplificatrice suivante
: la température aux bornes et au coeur du supercondensateur est
identique en régime permanent [129].
La température des bornes peut représenter la
température à l'intérieur du supercondensateur car elles
sont reliées directement aux collecteurs de courant en aluminium de
conductivité thermique élevée. Des mesures ont
été effectuées par l'Institut Paul Scherrer pour Maxwell
en plaçant un thermocouple au centre du supercondensateur et un autre
sur la borne positive. Les ré sultats ont montré que ces deux
températures étaient pratiquement identiques [20].
La figure 3-80 représente un modèle thermique
simplifié composé de deux constantes de temps. Ce modèle
considère les températures du boîtier et des bornes
[130].
Le flux thermique Pth représente
la puissance provenant de l'effet Joule en négligeant la source de
chaleur réversible. La source de chaleur réversible peut
être négligée pour une simple modélisation d'un
supercondensateur, car sa constante de temps thermique est très
supérieure aux périodes de charge/décharge [35, 131]. Ce
flux de chaleur s'écoule dans les résistances thermiques
Rth1 et Rth2 (en °C/W)
et les capacités Cth1 et
Cth2 (en J/°C) pour provoquer la chute de la température
Äè (en °C) sur le composant. La température ambiante
èo est assimilée, dans le circuit
équivalent, à une source de tension constante.
Cth1 Cth2
Pth
Rth2
Coeur (bornes) èc Rth1 èb
Boîtier
è0
Fig. 3-80 : Modèle thermique simplifié du
supercondensateur
L'impédance thermique peut être écrite par
la relation suivante à partir du circuit équivalent :
Z = R C + R
th ( ( th 2 // th 2 ) th 1 )
// th 1
C3-43
Avec le formalisme en p (variable de Laplace)
Zth peut exprimée ainsi :
1 + R th 1
R th 1
ô . p 1 + ô .
th 2 th 2
p
ô 2th p )
Z = ( R R
+
th th 1 th 2
3-44
)
1+
R R
+ R R
+
th 1 th 2 th 1 th 2
? ( R R
ô + ô +
1 p + ô ô
2 p R C p
2 1 1 2 p
th th th th th th
+ )
p
2 th 1 th 2 (1 + ô )(1
1 p +
th
avec
ô th 1
)C th 1 3-45
= ( R R
+
th 1 th 2
ô =
th 2 ( 2 ) 2
R C
th th
L'expression 3-44 utilise l'hypothèse simplificatrice que
la constante de temps thermique ôth2 est très grande par rapport
à ôth1 [132].
La montée en température entre le coeur (bornes)
du composant et l'ambiance est donc :
Äèc = P thZ th
3-46
L'évolution temporelle de la température du coeur
du composant est alors gouvernée par cette expression :
? ? t ? ? ? t ? ? ?
?-
Ä ( )
t P R
= 1 exp ?-
è ?
th ? ? - ? ? ?? +
R ? 1 exp
- ? ? ?? 3-47
1
c th th 2
? ? ? ? ô 1 ? ? ? ? ô2 ? ? ? ?
L'évolution de la température sur le
boîtier, quant à elle, est donnée comme suit :
? t ? t
1
- ??- + ?-
ô
Ä è t P th R th
= ? ? exp
b ( ) 2 1 exp ?
? ? ô2 ? ô 2 ? ô 1
? ?
?? 3-48
? ?
3.4.4.3. Réponse thermique du
supercondensateur
3.4.4.3.1. Outil de mesure
La mesure de la température sur la surface du
supercondensateur a été effectuée à l'aide de
thermocouples de type K liés au système d'acquisition multivoies
de National Instrument (NI 9211). Les caractéristiques techniques du
système d'acquisition sont données dans l'annexe D. Ce
système est programmé sous le logiciel LabView. L'acquisition de
données est effectuée en temps réel.
Nous présentons sur la figure 3-81 la position des
cinq thermocouples employés pour la mesure. Sur un composant BCAP010,
trois sont collés sur l'extérieur du boîtier et deux sur
les bornes. Un sixième thermocouple pour la température ambiante
de la salle de manipulation est loin du composant (sachant que la convection
est naturelle et que la salle climatisée est à 25 °C).
Fig. 3-81 : Position des thermocouples sur le
supercondensateur
3.4.4.3.2. Essai expérimental
Le dispositi
f expérimental employé pour effectuer
la charge/décharge est un banc Arbin (cf. annexe E)
permettant d'effectuer des charges décharges à courant constant,
puissance constante, ...
Le comportement thermique pendant la charge
(exothermique) est différent de celui pendant la
décharge (exothermique et endothermique). Afin de mesurer la
température aussi précisément que
possible, des pauses ont été ajoutées après chaque
étape.
Nous avons chargé et déchargé le
supercondensateur par à courant constant de 100 A avec un rapport
cyclique de 0,83 à partir d'une tension initiale de UN/2
un
pendant
peu plus d'une heure. Ensuite, nous l'avons
laissé se refroidir. Le profil du courant est montré sur la
figure 3- 82-a et l'évolution de la tension aux bornes du
supercondensateur pendant l'essai expérimental
sur la figure 3-82-b.
Fig. 3-82 : Evolution de la tension aux bornes du
supercondensateur durant l'essai thermique
La réponse thermique du supercondensateur
présentée sur la figure 3-83 montre les
différente s températures dans le supercondensateur en
fonction de tem
ps. La température aux
bornes du supercondensateur est supérieure aux
autres. Les te
mpératures mesurées à
différentes positions du boîtier sont
pratiquement les mêmes. Les résultats de la fi
gure
montrent que le régime permanent est
atteint au bout d'une heure environ.
Fig. 3-83 : Evolution des températures du
supercondensateur pour le profil présenté
3.4.4.3.3. Simulation et validation du modèle
thermique
Les résultats expérimentaux montrés sur
la figure 3-83 nous permettent de déterminer les éléments
du modèle établi sur la figure 3-80. En régime permanant
les résistances thermiques peuvent être e stimées par la
puissance dissipée et l'augmentation des températures (cf. eq. 3-
49 ).
Äè Ä è
b c
R 2 = , R R
+ = 3-49
th th 1 th 2
P P
th th
Les capacités thermiques peuvent être
calculées à partir des constantes de temps
déterminées par un logiciel de "fitting" avec une erreur de moins
de 1% (cf. eq. 3-50).
1
ô
th
1
Cth
3-50
R R
+
th 1 th 2
ô th 2
Rth 2
Cth
2
Ces éléments sont présentés dans le
tableau 3-15 ci-dessous.
Elément
|
Rth1
(°C/W)
|
Rth2
(°C/W)
|
Cth1
(J/°C)
|
Cth2
(J/°C)
|
Valeur
|
0,7
|
2,88
|
172
|
433
|
|
Tab. 3-15 : Eléments du modèle thermique
du supercondensateur
Par ailleurs, nous avons couplé le modèle
thermique avec le modèle électrique avec des pores
non-homogènes. Les valeurs de la résistance électrique
ESR(è) sont ajustées suivant la température du
composant par la loi établie auparavant. Le modèle à
été implanté dans le logiciel Simplorer. La comparaison
entre la simulation du modèle et les résultats
expérimentaux est montrée sur la figure 3-84. Le modèle
thermique établi représente avec une bonne précision pour
un profil de courant donné l'évolution de la température
du supercondensateur aux bornes (coeur) et à l'extérieur du
boîtier.
Par contre il est bien évident que ce modèle
n'est pas capable de modéliser les régimes transitoires
thermiques rapides (de l'ordre de quelques secondes à quelques minutes)
du supercondensateur. Pour prédire le comportement thermique en
régime transitoire une modélisation analytique est
nécessaire comme celle basé sur la méthode des
différences finies [133].
Fig. 3-84 : Réponse thermique du modèle du
supercondensateur schématisé sur la figure 3-84
Un autre essai thermique sévère avec un courant
de charge/décharge de 400 A a été effectué dans
l'objectif de montrer les points les plus chauds sur la surface du
supercondensateur. La figure 3-85 montre que la température aux bornes
dépasse la température maximale limite du supercondensateur.
Fig. 3-85 : Evolution des températures aux
bornes et sur le boîtier du composant
A l'aide d'une caméra infrarouge, nous avons
relevé des images thermiques du supercondensateur. La figure 3-86
correspond à l'image thermique obtenue quelques instants avant
l'annulation du courant de charge/décharge (instant indiqué de
couleur différente sur la figure 3-85). Nous constatons sur la figure
que les points les plus chauds, comme prévus sont les bornes et qu'il y
a une légère augmentation de la température du centre du
boîtier vers l'extérieur du boîtier (prés des
bornes).
Fig. 3-86 : Thermographie du
supercondensateur
3.5. Effet du vieillissement sur les paramètres de
supercondensateur
Les mécanismes de vieillissement du supercondensateur
peuvent être dûs à des contraintes électriques,
mécaniques ou l'environnementales [77] :
· Les vibrations et les chocs mécaniques conduisent
à affaiblir les connexions.
· Le vieillissement dû à l'environnement est
également très important. Une température
élevée accélère de façon importante la perte
de performance du supercondensateur.
· Les contraintes électriques (comme une
surtension) peuvent conduire aussi à une perte de performances du
supercondensateur. Ce phénomène est accéléré
par la température et son effet est augmenté par les
impuretés et par l'eau contenu dans l'électrolyte. A
température plus élevée, le processus de vieillissement
est accéléré par une réactivité forte de la
composition chimique et à des tensions élevées plus
d'impuretés participent aux réactions d'oxydoréduction.
Des conditions extrêmes peuvent conduire aussi à une
évaporation de l'électrolyte.
La plupart des mécanismes de vieillissement engendre une
diminution de la capacité C et une augmentation de l'ESR.
L'évolution des caractéristiques du
supercondensateur nous donne une idée de la durée de vie du
composant. Cette dernière représente un critère primordial
pour l'utilisation de ces composants dans les applications de puissance.
Différents essais de vieillissement accélérés sont
habituellement employés pour étudier la durée de vie tels
que les tests cycliques et des essais par "floating". Les tests cycliques
consistent à charger et décharger le supercondensateur sous une
température donnée avec un courant constant entre deux valeurs de
potentiel [35, 104, 113, 121, 134]. Le vieillissement par floating consiste
à contraindre le supercondensateur sous sa tension nominale et
température maximale d'utilisation.
3.5.1. Vieillissement
accéléré
Dans le cadre d'une collaboration avec H. Gualous et G.
Alcicek du SET (laboratoire systèmes et transports) de Belfort, G.
Alcicek a fait subir à cinq supercondensateurs M600 des vieillissements
accélérés à la tension nominale et à des
températures différentes [135]. Nous nous intéressons dans
ce qui suit à analyser l'évolution des caractéristiques
électriques lors de vieillissements effectués au SET dans le
cadre du Master Recherche de G. Alcicek.
3.5.1.1. Vieillissement accéléré
à la tension nominale et à la température limite
d'utilisation
Le premier vieillissement a été effectué
sur trois supercondensateurs à 2,7 V et à 65 °C (par G.
Alcicek). Les figure 3-87-a et b illustrent le pourcentage de la variation des
résistances des supercondensateurs en fonction du temps par rapport
à leur valeur initiale ; la résistance ESR à 55
mHz, la résistance EDR à 55 mHz et la résistance
Rs pour ö = 0 ° en fonction du temps.
Nous observons bien une augmentation de ces résistances et que la
variation de la résistance Rs est plus importante
que celle de l'ESR. Ceci est dû à la faible augmentation de la
résistance liée aux accès aux pores EDR.
Fig. 3-87 : Evolution des résistances des
supercondensateurs en fonction de temps
Sur la figure 3-88, nous présentons également le
pourcentage de la diminution de la capacité de s supercondensateurs
C à 10 mHz en fonction du temps.
Fig. 3-88 : Evolution de la valeur de la capacité
C des supercondensateurs en fonction de temps
3.5.1.2. Vieillissement accéléré
à la tension nominale et au-delà de la température limite
d'utilisation
Deux supercondensateurs ont été vieillis par G.
Alcicek à la tension nominale de 2,7 V et à la température
de 70 °C. Cette dernière est supérieure à celle
maximale d'utilisation prisée par le fabricant.
Les figures 3-89-a, b, c et d ci-dessous illustrent
l'évolution des paramètres de deux supercondensateurs en fonction
de temps. Nous constatons que la résistance EDR, la
résistance R S augmente plus fortement en fonction
du temps que lors du vieillissement précédent. La diminution de
la capacité C est aussi plus rapide.
Fig. 3-89 : Evolution des paramètres des deux
supercondensateurs en fonction de temps
La variation de la capacité du supercondensateur en
fonction de la tension appliquée avant et après le vieillissement
est montrée sur la figure 3-90 (ces essais ont été
effectués au laboratoire Ampère). La capacité diminue de
plus de 20 % pour la tension nominale (2,7 V), tandis que la diminution est
plus faible pour des tensions plus faibles. Cela peut s'expliquer par la
diminution de micropores accessibles du charbon actif surtout en tension
élevée, et par une déformation de la structure du charbon
actif [136].
Fig. 3-90 : Capacité du supercondensateur
vieilli N° 2 en fonction de la tension pour un composant sain
et vieilli
De nombreuses causes peuvent être responsable s du
vieillissement du supercondensateur et ainsi de la diminution progressive de sa
performance [137] :
· la saturation ionique de la surface des
électrodes,
· l'augmentation de la résistance de contact de
l'électrode,
· la diffusion d'eau dans l'électrolyte,
· la dégradation de l'électrolyte,
· des réactions d'oxydoréduction dûes
aux impuretés.
3.6. Conclusion
Pour conclure sur la caractérisation, nous pouvons
noter qu'il est nécessaire, pour mieux intégrer un
supercondensateur dans les applications, de connaître ou de
déterminer un certain nombre de paramètres essentiels :
C(u), ESR, puissance et énergie disponibles,
caractéristiques thermiques et qualité (vieillissement, rendement
coulombien, etc.). Pour cela, des méthodes de caractérisation
sont mises en oeuvre et sont appliquées sur des supercondensateurs
commercialisés : charge/décharge à courant constant,
à tension constante, à puissance
constante, voltampéremétrie, spectroscopie
d'impédance.
Nous avons trouvé que la valeur des paramètres
des supercondensateurs dépend de la technique de caractérisation
ceci à cause de la non-linéarité de la capacité du
supercondensateur, du phénomène de redistribution et des
phénomènes faradiques tels que les réactions
d'oxydoréduction. Plusieurs supercondensateurs commercialisés ont
été étudiés par ces techniques de mesure. La
capacité et la rési stance sont définies comme une
quantité dynamique dépendant de la tension et du courant de
charge/décharge du supercondensateur. La capacité mesurée
est liée à la double couche et aux réactions
électrochimiques [80].
Pour conclure sur les méthodes de mesure, vu que les
paramètres des supercondensateurs peuvent dépendre des techniques
de caractérisation, des mesures ont été effectuées
afin de minimiser les perturbations faradiques, comme une
charge/décharge du composant plusieurs fois. Cela donne des
résultats très proches et fiables que peuvent être
employés dans les applications industrielles.
Dans ce chapitre, nous avons présenté quelques
circuits équivalents du supercondensateur. Ces circuits ont
été utilisés pour interpréter les mesures obtenues.
Les éléments des modèles établis sont
identifiés à l'aide des techni ques de mesure
présentées précédemment.
Le modèle classique RC donne une première
approximation du comportement du supercondensateur. Le modèle à
deux branches RC avec une capacité non-linéaire est un
modèle assez simple et précis, mais il est limité et
incapable de modéliser le comportement dynamique du composant. Les
comportements résultant de la structure poreuse des électrodes du
supercondensateur ont été modélisés par des
réseaux RC en s érie avec le modèle à simple pore
[96].
Le comportement inductif de la cellule peut être
modélisé par des réseaux RL en série avec
l'inductance Ls. Cet effet est provoqué par des
réactions électrochimiques, par la dispersion de la
porosité des électrodes et par la connectique du composant.
L'expérience montre néanmoins que l'effet inductif est
négligeable pour les cellules de forte valeur [114].
Nous avons étudié dans ce chapitre les
variations des caractéristiques électriques des
supercondensateurs en fonction de la température ambiante et les avons
corrélées aux modèles à deux branc hes et avec
pores non-homogènes.
Une augmentation de la température améliore les
performances en termes d'énergie et de puissance, car la capacité
augmente légèrement et les résistances (EDR et
Rs) diminuent mais cette augmentation de température
diminue le rendement coulombien. Notons qu'aux basses températures les
supercondensateurs présentent globalement un meilleur comportement que
les
accumulateurs.
Le supercondensateur a été
modélisé thermiquement par des circuits
RthCth avec deux constantes de temps thermique. Le
modèle thermique nous a permis d'estimer l'évolution de la
température du composant due à l'autoéchauffement lors de
son fonctionnement.
Malheureusement, en cours d'utilisation, les performances des
supercondensateurs diminuent. Les symptômes majeurs rencontrés
sont une diminution de la capacité liée à la
quantité de charges stockées et une augmentation de
résistance.
4. Étude, caractérisation
et modélisation
de l'autodécharge
des supercondensateurs
4. Étude, caractérisation et
modélisation de
l'autodécharge des supercondensateurs
4.1. Introduction
Les supercondensateurs sont employés pour stocker
l'énergie électrique pour des périodes s'étendant
de quelques secondes à plusieurs jours. L'autodécharge permet de
déterminer la durée du maintien de l'énergie
stockée, en particulier pour les applications ayant un rapport cyclique
bas. Une application typique est le démarrage d'un moteur de voiture
après une semaine de stationnement dans un parking. Dans ce cas, il est
nécessaire que le dispositif de stockage maintienne son énergie
stockée le plus longtemps possible [55]. Dans les accumulateurs
classiques, l'autodécharge reste très faible par rapport à
celle des supercondensateurs et la durée de maintien de la plus grande
part de l'énergie (shelf-life) est de l'ordre de quelques dizaines de
mois à quelques années [138].
L'amplitude de l'autodécharge peut être
déterminée soit en mesurant directement le courant de
l'alimentation nécessaire à maintenir une tension constante
(méthode appelée floating), ou soit par l'enregistrement de la
tension aux bornes du supercondensateur en fonction du temps [1 39].
Dans notre travail, l'autodécharge est
caractérisée par la mesure de la décroissance de la
tension des supercondensateurs en circuit ouvert. La diminution graduelle en
circuit ouvert de la tension d'un supercondensateur chargé peut
être due à deux mécanismes différents: l'
autodécharge ou la redistribution de charges. La redistribution de
charges correspond à la répartition de charges entre les pores
ayant des accessibilités différentes. Afin d'éviter
celle-ci, nous allons commencer par définir une méthodologie
à suivre pendant toute la caractérisation de
l'autodécharge.
Plusieurs phénomènes peuvent se produire dans
un supercondensateur chargé en circuit ouvert du fait de la nature
chimique du supercondensateur. En effet, l'autodécharge est une fonction
complexe du temps, de la tension et de la température. Certaines
conditions, telles que la valeur de la tension, le type des impuretés
dans l'électrolyte, etc., déterminent la nature des
mécanismes de l'autodécharge et leur durée. La simple mise
en parallèle d'une résistance de fuite avec la capacité
totale du supercondensateur n'est donc pas suffisante pour modéliser
convenablement l'autodécharge avec toute sa complexité. Pour
cela, nous envisageons dans ce chapitre de déterminer un nouveau circuit
électrique équivalent de l'autodécharge nous permettant de
mieux la représenter et surtout de quantifier l'énergie
dissipée dans le
supercondensateur lors de l'autodécharge.
Tout d'abord, l'autodécharge s'accélère
fortement en fonction de la tension initiale et de la température
ambiante ce qui réduit l'énergie emmagasinée dans le
supercondensateur . Nous décrirons ainsi la dépendance des
paramètres du modèle de l'autodécharge vis-à-vis de
la tension et de la température.
Pour évaluer les paramètres de
l'autodécharge en fonction de la tension et la température, et
généraliser notre étude expérimentale, nous allons
étudier l'autodécharge de supercondensateurs commerciaux issus de
différents fabricants ayant des capacités et des tensions
nominales différentes et étant produits. Les paramètres de
l'autodécharge sont présentés en valeur réduite
afin, d'une part, de les comparer par rapport à ceux donnés par
le constructeur, et d'autre part, de montrer comment l'autodécharge peut
varier suivant la capacité et les technologies de fabrication.
Le phénomène de récupération de
tension apparaît, pour des faibles autodécharges. Une
présentation expérimentale et une interprétation de
celui-ci seront présentées.
Finalement, les éléments du modèle de
l'autodécharge s ont déterminés en utilisant la sp
ectroscopie d'impédance et comparés avec ceux trouvés par
la mesure de la décroissance de la tension aux bornes du
supercondensateur.
4.2. Mesure de l'autodécharge
4.2.1. Outil de mesure
La mesure de la tension aux bornes de plusieurs
supercondensateurs en circuit ouvert se fait à l'aide du système
d'acquisition multivoies de National Instrument (NI 9205) (cf. annexe E). Nous
avons utilisé le logiciel LabView pour réaliser les acquisitions
de données. Ce système nous a permis de mesurer
simultanément l'autodécharge de plusieurs composants.
4.2.2. Procédures de mesure
Nous plaçons le supercondensateur dans une enceinte
climatisée à une température constante de 25 °C
durant plusieurs heures. Le supercondensateur est ensuite chargé par une
source de tension constante pendant une heure puis est laissé en circuit
ouvert pendant sept jours. Suite à la longue durée de charge (1
heure), les différents pores du supercondensateur sont
approximativement chargés à la même
tension. En conséquence, quand le courant de charge s' arrête, la
décroissance de la tension aux bornes du supercondensateur suit
seulement l'effet de l'autodécharge, et l'effet de redistribution
devient négligeable. L'identification proposée des
paramètres d'autodécharge consiste à observer la tension
aux bornes du supercondensateur. Dès que le courant de charge s'annule,
nous mesurons la tension aux bornes du composant pendant sept jours. A la fin
de la mesure, nous déchargeons les supercondensateurs et nous les
court-circuitons pendant deux jours. Le plan d'essai de mesure est
illustré sur la figure 4-1.
Tension
2 jours 2 jours
1 heure 7 jou rs
Essai N° 1
Court circuit
Chargement par une source de tension
constante
U0
Mesure
nsion
de to
2
Essai N°
Court circuit
Temps
Fig. 4-1: Plan d'essai de mesure de
l'autodécharge pour une tension initiale et une
température données
Sur la figure 4-2, nous présentons à titre
d'exemple l'autodécharge d'un supercondensateur BCAP010 mesuré
à 25 °C et pour une tension initiale de 2,5 V. Nous constatons une
dé croissance rapide de la tension pendant les huit premières
heures, et lente par la suite.
Fig. 4-2 : Tension lors de l'autodécharge du
supercondensateur BACAP010
4.3. Mécanismes de l'autodécharge
L'énergie libre des supercondensateurs est plus
élevée à l'état chargé qu'à
l'état déchargé. Cependant, d'un point de vue de
stabilité thermodynamique, il existe en permanence une force qui tend
à ramener le système vers l'état déchargé
[116]. Tous les supercondensateurs perdent lentement leur charge et, par
conséquent, leur énergie stockée.
Quatre mécanismes distincts d'autodécharge
peuvent être trouvés dans un supercondensateur [140] :
4.3.1. Autodécharge due à la dispersion
des charges dans les pores
Une autodécharge du supercondensateur visible durant
quelques secondes après l'interruption de courant de charge
apparaît dans les électrodes poreuses. Celle-ci a
été observée expérimentalement lors d'un cycle
charge et décharge à courant constant. Elle a été
interprétée et simulée dans le chapitre
précédent (cf. § 3.3.4) et n'est pas
considérée dans ce chapitre, sachant que le composant est
chargé très lentement.
4.3.2. Autodécharge par diffusion liée
au processus d'oxydoréduction
Quand la tension d'un supercondensateur dépasse une
tension de seuil, une accumulation de concentrations d'espèces ioniques
peut avoir lieu à l'interface électrode-électrolyte.
Après l'arrêt du courant de charge dans le compostant, la
majorité des charges restent en place formant la double couche, mais une
part des charges compte tenu de la présence des impuretés se
recombine ce qui entraîne une autodécharge. Quelques
espèces ioniques vont se diffuser
vers l'électrolyte et d'autres à la surface du
charbon. Ce type d'autodécharge est le type
prédominant durant les premières heures de
l'autodécharge. La nature de ces réactions n'est pas connue avec
précision, mais il est probable que la présence d'eau dans
l'électrolyte organique en soit la source [138]. Cette
autodécharge est affectée par la quantité, la
concentration et le type des impuretés existantes dans
l'électrolyte.
4.3.3. Autodécharge due au courant de fuite
Le transfert d'électrons entre les électrodes
dû à la présence des impuretés et à
l'imperfection du séparateur engendre un faible courant entre les deux
électrodes d'un supercondensateur.
4.3.4. Autodécharge due à la
surtension
Enfin, nous allons présenter le dernier type
d'autodécharge. Il est lié à certaines conditions : quand
le supercondensateur est chargé à une tension supérieure
à la tension seuil de la décomposition de l'électrolyte et
quand des impuretés existent, des réactions irréversibles
peuvent avoir lieu, la décomposition de l'électrolyte
s'accompagnant généralement d'un dé gagement gazeux sous
surtension (O2, H2, etc.). La décroissance de la tension du
supercondensateur peut être exprimée par l'équation de
Tafel. Cette dernière décrit la vitesse d'une réaction
électrochimique non réversible due à une surtension (cf.
eq. 4-1). L'équation de Tafel a été déduite
expérimentalement et par suite sa justification théorique a
été démontrée [116] :
u t b
( ) ln 0 - ln( + â )
= - ? ? b t
? i ?
? bC dl ? 4-1
u(t) est la tension aux bornes du supercondensateur,
b est la pente de Tafel, â est une constante
liée à la pseudocapacitance et i0 est le courant
d'échange déterminant la vitesse du processus faradique de
l'autodécharge dans ce cas [141]. La pente de Tafel et â
peuvent être déterminés expérimentalement ou
théoriquement.
Nous avons répertorié les différents
mécanismes de l'autodécharge liés avec certaines
conditions, notamment l'existence d'impuretés et la valeur de la
tension. Si l'électrolyte du supercondensateur contient des
impuretés, elles peuvent être oxydées ou réduites
au-delà d'un certain potentiel. Dans le cas de concentrations faibles,
l'autodécharge par processus d'oxydoréduction est
contrôlée par la diffusion. Dans le cas de concentrations assez
importantes, nous assistons à un effet de navette électrochimique
entre les électrodes positives et négatives du supercondensateur
[142].
Lorsque l'électrolyte contient des impuretés en
concentration élevée et lorsque les valeurs des potentiels
d'électrode le permettent, nous pouvons avoir oxydation à
l'anode, engendrant des ions qui peuvent être réduits à la
cathode, pour former à nouveau des ions, et ainsi de suite. Une partie
du courant s'écoule donc en pure perte à cause de cette
réaction parasite qui peut se dérouler indéfiniment. Dans
ce cas, nous disons que la cellul e est le siège d'une boucle d'
oxydoréduction, appelée aussi navette électrochimique
[143].
4.4. Modélisation de l'autodécharge
Nous nous intéressons dans ce travail à
l'étude de l'autodécharge conduisant à la décharge
du supercondensateur en circuit ouvert, quand il est chargé à une
tension inférieure ou égale à la tension nominale. Dans ce
cas, nous pouvons rencontrer deux mécanismes d'autodécharge. Le
premier est lié à la diffusion des espèces ioniques
résultant de réactions faradiques d'oxydoréductions
parasites aux interfaces charbon électrode. Il sera appelé par la
suite l'autodécharge par processus de diffusion lié à
l'oxydoréduction. Le deuxième est dû au courant de fuite.
L'autodécharge sera ici interprétée et
modélisée par ces deux mécanismes.
4.4.1. Modèle du courant de fuite
S'il existe des contacts électrode
positive-électrode négative, l'autodécharge prendra place
sous la forme d'un effet de couple galvanique [137].
La décroissance de la tension aux bornes d'un
supercondensateur chargé et déconnecté illustre, durant
une période de temps prolongé, l'existence d'un courant
If, appelé courant de fuite. Pour tenir compte de
l'autodécharge due au courant de fuite dans la modélisation d'un
supercondensateur, il est courant d'ajouter au circuit équivalent une
résistance de fuite Rf en parallèle avec la
capacité totale du supercondensateur (cf. fig. 4-3) [144]. La valeur de
ce courant de fuite dépend essentiellement de la concentration des
impuretés et de l'épaisseur de la membrane poreuse [62].
R1 R2
Rf
C1
C2
Fig. 4-3 : Circuit équivalent du
supercondensateur (développé à partir du modèle
de Zubieta) tenant compte du courant de fuite
Dans ce cas, la décroissance de la tension aux bornes du
supercondensateur peut être modélisée sous forme d'une
fonction exponentielle comme dans l'équation suivante :
?? - t ???
exp 4-2
0 ? ? ô f ?
u ( t ) U
=
où,
U0 est la tension initiale aux bornes du
supercondensateur en circuit ouvert au moment de
l'arrêt du courant de charge, t est le temps
écoulé, ôf est la constante de temps
représentant le courant de fuite.
Nous tenons à signaler que ôf est
simple à déterminer, puisqu'il suffit d'approximer la
décroissance du potentiel du supercondensateur par une exponentielle
comme le montre la figure 4-4.
La constante de temps ô et la capacité
du supercondensateur C sont utilisées pour calculer la
f 1
résistance de fuite Rf par la formule 4-3. La
capacité totale du supercondensateur peut être
représentée seulement par la capacité C1, car
l'effet du phénomène de la redistribution est relativement faible
dans ce cas.
ô f
R = 4-3
1 ( U 0
fC )
Par exemple, pour le composant BCAP010, Rf =1,34 k?.
U0
Fig. 4-4 : Exponentielle représentative du
courant de fuite par rapport à la courbe expérimentale pour le
composant BCAP010
Le circuit équivalent schématisé sur la
figure 4-3 ainsi que les paramètres du supercondensateur BCAP010 ont
été implantés dans le logiciel Simplorer. La comparaison
des résultats de la simulation avec un essai expérimental,
montrée sur la figure 4-5, illustre une
erreur importante due à la représentation de
l'autodécharge par une simple résistance Rf. En
conséquence, les mécanismes de l'autodécharge ne peuvent
pas être complètement modélisés par une seule
résistance Rf en parallèle avec la capacité
C1. En effet, les deux mécanismes de l'autodécharge sont
couplés, notamment au cours des premières heures oü le
processus de diffusion lié à l'oxydoréduction gouverne
fortement l'autodécharge [138].
Fig. 4-5 : Comparaison du modèle de courant de
fuite avec un essai expérimental
4.4.2. Modèles prenant en c ompte
l'autodécharge due au processus de
diffusion lié à
l'oxydoréduction
4. 4.2.1. Modèle analytique
Nous avons constaté auparavant que la
décroissance de la tension du supercondensateur pendant
l'autodécharge n'est pas uniquement liée au courant de fuite,
mais aussi au processus de diffusion lié à
l'oxydoréduction. Ce dernier contrôle l'autodécharge durant
les premières heures (de quelques heures à quelques dizaines
d'heures) [116].
Fig. 4-6 : Courbe expérimentale de
l'autodécharge tracée en fonction de la racine carrée
du temps pour le composant BCAP010
Pendant cette phase d'autodécharge du
supercondensateur, la diminution de la tension du supercondensateur peut
être modélisée moyennant certaines hypothèses
simplificatrices par une équation fonction de la tension initiale et de
la racine carrée du temps (cf. eq. 4-4 et fig. 4- 6) [138] :
u t U 0 - m t
( ) 4-4
où,
m est le paramètre de diffusion, qui peut
être calculée par l'équation 4-5 :
C q D
m R 0
= 4-5
C1 2
D est le coefficient de diffusion des ions dans
l'électrolyte,
C12 est la capacité surfacique des deux doubles
couches (positive et négative) du supercondensateur,
CR0 est la concentration initiale des espèces
ioniques à l'interface électrode - électrolyte, q
est la charge portée à la surface du charbon par ion.
Par exemple, pour le composant BCAP010 m = 7 mV/
s1/2.
L'équation 4-4 décrit l'autodécharge du
processus de diffusion lié à l'oxydoréduction pendant les
premières heures, où le courant de fuite est faible et peut
être négligeable [144]. La simulation complète de
l'autodécharge consiste à associer les deux modèles : le
modèle de courant de fuite et le modèle analytique de
l'autodécharge due au processus de diffusion lié à
l'oxydoréduction. Comme le montre la figure 4-7, il existe une faible
erreur entre les résultats expérimentaux et la simulation. En
effet, ce modèle est capable de modéliser parfaitement
l'évolution de l'autodécharge du processus de diffusion
lié à l'oxydoréduction avec le temps (erreur relative
moyenne de 0,3%). Cependant, la difficulté de la construction du
modèle est que les paramètres physiques requis pour calculer le
paramètre de diffusion m, notamment CR0, sont
difficile à déterminer. Par ailleurs, ce modèle ne peut
pas être représenté par un circuit électrique
équivalent.
Fig. 4-7 : Comparaison du modèl analytique avec
l'expérimental
e
4.4.2.2. Circuit série
Puisque le modèle analytique est difficile à
ablir et limité par la quantité d'impuretés, un
ét
autre modèle est utilisable. Il se présente par
deux circuit s RC en série modélisant les deux
phénomènes de l'autodécharge (cf. fig. 4-8) [145]. La
capacité totale du supercondensateur C1 est divisée en
deux c apacités en série Cfs
et Crs.
u
R1
Cfs
R2
Crs C2
Fig. 4-8 : Circuit électrique équivalent
du supercondensateur prenant en compte l'autodécharge ; le courant de
fuite par Rfs et
Cfs, l'autodécharge du processus de diffusion lié
à l'oxydoréduction par Rrs et
Crs
Pour identifier les nouveaux éléments du
circuit électrique Rfs, Rrs, Cfs
et Crs, nous supposons que la courbe de la
décroissance de la tension du supercondensateur u(t) est
composée de deux exponentielles superposées avec deux constantes
du temps différentes (cf. éq. 4-6). La première uf(t)
représente l'autodécharge du courant de fuite et la
deuxième ur(t) (r pour redox) représente
l'autodécharge du processus de diffusion lié à
l'oxydoréduction. Cette dernière peut être
déterminée par la différence de la courbe
expérimentale de l'autodécharge avec
l'exponentielle liée au courant de fuite (cf. fig.4-9).
Nous pouvons donc écrire :
u t u
( ) ( ) ( )
= t u t
+
f r
- t t 4-6
-
u t
( )
Ue
f 0
ô f + Ur 0 e
ôr
où,
Uf0 est la tension initiale de l'autodécharge du
courant de fuite,
Ur0 est la tension initiale de l'autodécharge
du processus de diffusion lié à l'oxydoréduction. Les deux
tensions initiales sont déterminées à partir des
résultats expérimentaux, comme illustré sur les figures
4-9.
ôr est la constante de temps de
l'exponentielle représentant l'autodécharge du processus de
diffusion lié à l'oxydoréduction, elle est
déterminée à partir des résultats
expérimentaux. Le calcul de la deuxième constante de temps
ôf est déjà présenté dans le
paragraphe 4.4.1.
Uf0
Ur0
Fig. 4-9 : Courbe des exponentielles du courant de
fuite et de l'autodécharge du processus de diffusion lié
à l'oxydoréduction
L'identification des deux capacités
Cfs et Crs est basée
sur l'hypothèse simplificatrice suivante : pendant la charge du
supercondensateur le circuit électrique équivalent
schématisé sur la figure 4-8 peut être réduit
à deux condensateurs en série Cfs
et Crs avec la résistance R1 (c f.
fig. 4-10). Cette simplification est possible car les autres branches du
circuit ont une constante de temps très élevé par rapport
à celle de ce circuit. Ceci permet d'appliquer la loi de conservation de
la charge : la charge totale stockée dans deux condensateurs en
série est égale à la charge stockée dans chacun.
u
R
1
Cfs
Crs
Fig. 4-10 : Circuit équivalent du
supercondensateur pendant la charge
Ceci nous permet d'écrire l'équation suivante :
U 0
C = C 4-7
fs 1 U f 0
avec C1, capacité totale (équivalent
à Cfs en série avec Crs)
Ainsi, la valeur de la résistance de fuite peut
être calculée par la relation ci-dessous :
ô f
R = 4-8
fs C
fs
Les paramètres de l'autodécharge du processus de
diffusion lié à l'oxydoréduction sont calculés par
la même méthode comme le montre les équations suivantes
:
U0
C = C 4-9
rs 1 U r 0
ô r
R = 4-10
rs C
rs
Dans le tableau ci-dessous nous présentons les valeurs
des éléments du circuit série de l'autodécharge
pour le supercondensateur BCAP010.
Cfs (kF)
|
Crs (kF)
|
Rfs (k?)
|
Rrs (?)
|
3,41
|
50
|
1,16
|
0,21
|
|
Tab. 4-1 : Eléments du circuit série de
l'autodécharge du supercondensateur BCAP010
La comparaison des résultats expérimentaux avec
la simulation est illustrée par la figure cidessous (cf. fig. 4-11).
Nous constatons qu'il existe qu'une très légère
différence entre la simulation du circuit série et la courbe
expérimentale (erreur relative moyenne de 1,5%). La modélisation
de l'autodécharge par un circuit électrique améliore
nettement la simulation de l'autodécharge par rapport au modèle
du courant de fuite. Cependant, l'erreur est légèrement
supérieure à celle trouvée avec le modèle
analytique notamment pendant les premières heures de
l'autodécharge.
Le circuit série est un concept simple et assez facile
à mettre en place par rapport au modèle analytique. Son
intégration dans un logiciel de circuit électrique est
aisée. Cependant, à partir du tableau 4-1, nous observons que les
capacités Cfs et Crs
possèdent des valeurs très élevées non
représentatives du fonctionnement physique du composant.
Fig. 4-11 : Comparaison du modèle du circuit
série avec un essai expérimental
4.4.2.3. Circuit parallèle
Nous avons montré précédemment que la
représentation de l'autodécharge par un circuit série
engendre des valeurs élevées non représentatives des deux
capacités Cfs et Crs.
Établir un nouveau modèle de l'autodécharge
représentant mieux les mécanismes physiques qu'elle engendre est
donc souhaitable.
Nous proposons de modéliser l'autodécharge par
une résistance Rf en parallèle avec la capacité
totale du superc ondensateur C1 pour le courant de fuite
intrinsèque à celle-ci et une capacité
Crp en série avec une rési stance R
rp pour l'autodécharge due au processus de diffusion
lié à l'oxydoréduction, comme schématisé sur
la figure 4-12. Ce circuit n'est qu'une extension de celui montré sur la
figure 4-3 en ajoutant une branche RrpCrp. De ce fait, la
résistance de fu e Rf peut être calculée comme
montré dans le paragraphe 4.4.1. Ainsi sa valeur reste
it
inchangée.
u
Rf
Rrp
Crp
R1 R2
C1 C2
Fig. 4-12 : Circuit équivalent du
supercondensateur avec le circuit parallèle de
l'autodécharge
Pour identifier les deux nouveaux éléments
Rrp et Crp du circuit, nous
simplifions le circuit équivalent ci-dessus à partir du
comportement temporel du supercondensateur durant l'autodécharge :
· A l'instant zéro, au moment de l'arrêt du
courant de charge, le circuit peut être simplifié par le
schéma suivant :
U0
C1
Fig. 4-13 : Circuit équivalent de
supercondensateur à l'état initial (fin de charge à une
tension constante)
Dans ce cas, la charge initiale Q0 emmagasinée
dans la capacité C1 peut être calculée par la
formule suivante :
Q0 = C1.
U0 4-11
· Après l'état initial, la différence
des tensions des deux capacités C et C , due
à
1 rp
l'accumulation de charge près des interfaces des
électrodes-électrolyte, conduit à diffuser une partie de
la charge stockée Q0 dans la double couche
(représentée par C1) vers les interfaces
électrodes-électrolyte (représentées par
Crp). Le circuit à considérer est celui de la
figure 4-14, bien entendu en négligeant l'effet du courant de fuite.
Rrp
Uc1=U0
Crp
UCrp = 0
U0
C1
Fig. 4-14 : Répartition des tensions des
éléments du circuit à l'état initial
· A la fin de la période
d'autodécharge par processus de diffusion lié à
l'oxydoréduction, le courant de diffusion s'annule, les tensions des
deux capacités C1 et Crp sont égales
et valent la tension aux bornes du supercondensateur Urf.
La charge totale Qr stockée est égale la
charge initiale Q0.
Rrp
Uc1 =Urf
Crp
UCrp =Urf
Urf
C1
Fig. 4-15 : Répartition des tensions sur les
éléments du circuit à la fin de la phase du processus
de diffusion lié à l'oxydoréduction
Nous pouvons donc écrire les équations suivantes
:
Qr = Q0 = U0 .
C1( U 0) 4-12
Q r = Urf.( C1 (Urf
)+Crp) 4-13
où,
Urf est la tension aux bornes du supercondensateur
à la fin de la période de l'autodécharge du processus de
diffusion lié à l'oxydoréduction.
Nous pouvons donc écrire :
C1 ( U0).
U0 -C1 ( U,f )
Urf )
C = 4-14
rp
Urf
Par ailleurs, à partir de la figure ci-dessous (cf. fig.
4-16), nous pouvons écrire les équations suivantes :
u ( t ) = i (t ) .R
rp + u crp (t)
du t
( ) 4-15
rp du t
( )
i t C
( ) = = - 1
C
rp
dt dt
u(t)
C1
uc1(t)
Crp
Rrp
i (t)
uCrp(t)
Fig. 4-16 : Circuit équivalent du
supercondensateur lors de l'autodécharge du processu s de diffusion
lié à l'oxydoréduction
D'où, nous pouvons déduire l'équation
différentielle suivante :
d u t C + C rp du t
2 ( ) 1 ( )
C R = 0 4-16
1 rp dt 2 + C dt
rp
La résolution de cette équation avec la condition
initiale présentée précédemment permet de
calculer la tension instantanée aux bornes
du supercondensateur pendant la durée de
l'autodécharge par processus de diffusion lié
à l'oxydoréduction par la fonction exponentielle suivante :
??
u t U
( ) 0 exp ??- t
= 4-17
? r ?
ô
avec,
U0 la tension initiale aux bornes du
supercondensateur,
Tr la constante du temps de la
charge de la capacité Crp, qui peut être
calculée par l'équation suivante :
C C R 1
rp rp
4. Etude, caractérisation et modélisation de
l'autodécharge des supercondensateurs
ô = 4-18
r C C
+
1 rp
En supposant que la capacité C1
>>Crp la constante du temps peut être donc
réduite comme suit :
ô r = C rp R rp
4-19
La résistance Rrp, qui
représente l'évolution des réactions faradiques aux
interfaces électrodesélectrolyte, peut être calculée
par l'équation suivante :
ô r
R = 4-20
rp C
rp
Crp (kF)
|
Rrp (?)
|
Rf (k?)
|
0,2
|
85
|
1,34
|
|
Tab. 4-2 : Valeurs des éléments du circuit
parallèle de l'autod arge
éch
pour le supercondensateur BCAP010
La comparaison entre la simulation des modèles
réalisés avec les résultats expérimentaux,
effectuée sur la figure 4-17, montre que le modèle du circuit
parallèle est aussi précis que les autres modèles :
analytique et circuit série (erreur relative moyenne de 1,2%).
Fig. 4-17 : Comparaison de la simulation du circuit
parallèle de l'autodécharge avec la courbe
expérimentale et les autres modèles
réalisés
En fait, la valeur de la résistance
Rrp peut augmenter avec le temps ainsi que la
résistance de fuite Rf, selon l'état thermodynamique de
supercondensateur, ralentissant ainsi la charge dans
la capacité Crp. Malgré cela,
ce modèle montre qu'une partie de la charge de la capacité
Crp peut se décharger dans la résistance de fuite
Rf en tenant compte de l'effet de navette.
4.4.3. Comparaison des modèles de
l'autodécharge avec un essai de
charge/décharge à courant constant
Le calcul des éléments de différents
modèles est basé sur certaines hypothèses
simplificatrices, telle que la supposition que le courant de fuite est
négligeable pendant la durée où le phénomène
lié au processus de diffusion lié à
l'oxydoréduction domine.
Afin de vérifier les modèles établis,
nous avons réalisé un essai de charge/décharge à
courant constant avec un courant de 400 A et à une température de
25 °C pour le supercondensateur BCAP010. La valeur de courant de charge a
été choisie la plus élevée possible, car pour cette
valeur de courant (400 pouvons o
A) nous btenir un écart maximal entre la simulation et
la
mesure (cf. § 3.3).
Malgré les hypothèses simplificatrices
utilisées, la figure 4-18 illustre que nous pouvons tenir compte, lors
de la modélisation du supercondensateur, de l'autodécharge due au
processus de diffusion lié à l'oxydoréduction par un
circuit électrique en parallèle ou en série sans avoir une
influence importante sur le comportement du supercondensateur pendant la charge
ou la décharge.
Fig. 4-18 : Comparaison des différents
modèles établis lors de l'essai charge/décharge à
courant constant
En conséquence, l e modèle du circuit
parallèle représente le mieux les phénomènes de l'
autodécharge. Ses paramètres seront utilisés par la suite
pour montrer l'évolution de l' autodécharge en fonction des
conditions de tension, thermiques et de la technologie de fabrication.
4.5. Variation des paramètres de
l'autodécharge en fonction
de la tension initiale et de la température
4.5.1. Effet de la tension initiale
Nous avons présenté précédemment
la dépendance de la capacité du supercondensateur
vis-à-vis du potentiel. La capacité est non linéaire et
varie en fonction de la tension à ses bornes. Iisera donc
intéressant d'étudier l'influence de la variation de la tension
appliquée sur la caractéristique de l'autodécharge des
supercondensateurs. La figure 4-19 montre l'autodécharge du
supercondensateur BCAP010 à 25 °C pour cinq tensions initiales
différentes (0,5 ; 1,0 ; 1,5 ; 2,0 et 2,5 V).
Fig. 4-19 : Caractéristique de
l'autodécharge pour différentes tensions initiales pour un
supercondensateur BCAP010
A partir de cette figure, nous constatons que
l'autodécharge s'accélère fortement avec l'augmentation de
la tension initiale, et que pour des tensions faibles, l'autodécharge
par processus de diffusion lié à l'oxydoréduction
n'apparaît quasiment plus sur la caractéristique. En
conséquence, quand la tension initiale diminue, l'autodécharge
diminue aussi.
Nous allons mettre en évidence par la suite la variation
des éléments liés à l'autodécharge pour le
circuit électrique schématisé sur la figure 4-12 en
fonction de la tension initiale.
4.5.1.1. Variation des éléments du
modèle liés au courant de fuite
Pour la température et les tensions initiales
mentionnées ci-dessus, nous avons déterminé la
résistance de fuite du circuit parallèle de
l'autodécharge, en suivant la méthode décrite dans le
paragraphe 4.4.1. D'après la figure ci-dessous, nous constatons que
l'augmentation de la
tension initiale conduit à diminuer la
résistance de fuite. Le courant de fuite est plus important quand le
supercondensateur est complètement chargé. Ceci est dû
à la mobilité des charges, qui est proportionnelle à la
tension appliquée [138].
Fig. 4-20 : Résistance de fuite
vis-à-vis de la tension initiale
Pour une faible valeur de la tension initiale (0,5 V), le
phénomène de récupération de tension apparaît
comme dominant dans le comportement du supercondensateur. Ceci rend la
détermination des paramètres de l'autodécharge moins
précise. C'est pour cette raison que les paramètres de
l'autodécharge pour cette tension initiale n'ont pas été
déterminés. Ce phénomène sera
présenté en détail à la fin de ce chapitre.
4.5.1.2. Variation des éléments du
modèle liés au processus de diffusion lors de l'
oxydoréduction
L'augmentation de la tension aux bornes du supercondensateur
accélère le processus de diffusion lié à
l'oxydoréduction compte tenue de l'augmentation de concentration
initiale des espèces ioniques CR0 à
l'interface électrode/électrolyte. Dans la relation 4-5 une
augmentation du paramètre CR0 conduit à une
augmentation du paramètre de diffusion m, qui conduit
également à une augmentation de la rapidité de la
décroissance de la tension aux bornes du supercondensateur (cf. eq. 4-4)
[138]. Les résultats expérimentaux reportés sur les
figures 4- 21-a, et b l'illustrent. La capacité Crp
en valeur réduite par rapport à la valeur nominale (CN)
augmente avec l'augmentation de la tension initiale à la suite de
l'accroissement de la concentration d'espèces ionique alors que la
résistance Rrp diminue faiblement.
(a)
(b)
Fig. 4-21 : Capacité C,. et
résistance R,. vis-à-vis de la tension
initiale
Nous avons déterminé que la variation des
éléments du modèle de l'autodécharge en fonction de
la tension initiale peut être modélisée avec
précision par la loi représentée par l'équation
3-40 (cf. 4-21).
0
u U
-
??
ô
R ( ) R ( )
u = U á â e
? + . u
f f 0 u u
?
?
u U
- 0
ô
C ( ) C ( 0 )
u = U ? á â
+ . e u ? 4-21
rp rp u u
?
?
?
?
?
u U
- 0
ôu
? ?
R u R U
( ) ( )
= 0 ? á â
+ .
rp e
rp u u
?
Nous présentons dans le tableau 4-3 les coefficients des
paramètres de la loi pour ces éléments pour une tension
initiale U0 de 2,5 V.
Composant
|
ôu
(V-1)
|
áu
|
âu
|
Erreur relative moyenne %
|
Rf
|
2,40
|
0,06
|
0,94
|
0,1
|
Crp
|
-0,32
|
0,45
|
0,55
|
1,5
|
Rrp
|
-5,02
|
4,37
|
-3,36
|
3,0
|
|
Tab. 4-3 : Paramètres des
éléments du circuit équivalent de
l'autodécharge
4.5.2. Effet de la température ambiante
Le supercondensateur BCAP010 peut fonctionner dans la plage de
température de -35 °C à 65 °C. Nous avons
démontré précédemment que la capacité d'un
supercondensateur C1(u) ne
dépend que faiblement de la température
ambiante. Par conséquent, la variation de la capacité C1(u)
en fonction de la température est négligée dans la
détermination des paramètres de l'autodécharge.
L'autodécharge a été étudiée pour des
températures de -25, 0, 25, 45 et 65 °C et pour une tension de 2,5
V. La figure ci-dessous indique l'allure de la dépendance vis à
vis de la température. Nous constatons que l'autodécharge
s'accéléré fortement avec l'augmentation de la
température notamment pour les températures positives.
Fig. 4-22 : Autodécharge du supercondensateur
BCAP010 pour différentes températures
4.5.2.1. Variation des éléments du
modèle liés au courant de fuite
La figure 4-23 illustre la variation de la résistance
de fuite en fonction de la température. L'augmentation de la
température conduit à une diminution forte de la
résistance de fuite, notamment pour les températures positives.
Ceci est du à la mobilité des espèces ioniques, qui
dépend de la température du supercondensateur [138].
Fig. 4-23 : Résistance de fuite
vis-à-vis de la température
4.5.2.2. Variation des éléments du
modèle liés au processus de diffusion lors de
l'oxydoréduction
Il semble donc que l'augmentation de la température du
supercondensateur accélère fortement le processus faradique
conduisant à un excédent de la concentration ionique près
des électrodes (cf. fig. 4-22). Par conséquent,
l'autodécharge du processus lié à l'oxydoréduction
augmente beaucoup avec l'augmentation de la température ce qui engendre
une augmentation de Crp. De plus, l'augmentation de la
température prolonge la durée de cette autodécharge, ce
qui accroit la constante de temps alors que la résistance
Rrp diminue.
Sur les figures ci-dessous, nous mettons en évidence la
variation de la capacité Crp et de la
résistance Rrp en fonction de la
température.
(a)
(b)
Fig. 4-24 : Capacité C,. et
résistance R,. vis-à-vis de la
température
Nous avons trouvé que la variation des
paramètres du modèle de l'autodécharge en fonction de la
température peut être représentée par la loi de
l'équation 3-40. Cette représentation donne de meilleurs
résultats que ceux obtenus avec d'autres lois.
2
R ( ) ( ) . .
( )
è = R è 1 .
è
0 1
a + +
è b c
f f 1
( )
è
Crp
Crp
( )
è
Rrp
R rp
4-22
2
( ) . .
( )
è 2 . è
0 2 è
a + b c
+ 2
( ) . .
è ( 2
2 . 2 )
0 2 è
a + b c
è +
Les valeurs des coefficients de cette loi sont
présentées dans le tableau ci-dessous avec leur erreur relative
moyenne.
Élément
|
a (C-2)
|
b (C-1)
|
C
|
Erreur relative moyenne %
|
Rf
|
1,81
|
-0,02
|
2,67. 10-5
|
20
|
Crp
|
2. 103
|
-2. 103
|
1.32. 106
|
19
|
Rrp
|
0,55
|
8,4. 103
|
1.8.104
|
11
|
|
Tab. 4-4 : Paramètres des lois polynomiales des
éléments du circuit équivalent de
l'autodécharge
Finalement, afin de généraliser les
résultats trouvés auparavant, nous avons effectué des
essais en fonction de différents couples (tension, température)
comme l'illustre la figure 4-25 ci-dessous. Nous observons que l'augmentation
de la température, même à faible tension,
accélère l'autodécharge.
Fig. 4-25 : Autodécharge vis-à-vis de
temps pou différentes tensions initiales et
températures
r de
Nous détaillons sur les figures 4-26 et 4-27 les
résultats présentés sur la figure 4-25. Nous trouvons que
nos résultats obtenus précédemment sont toujours valables
quelles que soient la tension et la température, même si l'effet
de la température semble un peu moins prépondérant lorsque
la tension est faible.
Fig. 4-26 : Variation de la résistance de fuite
en fonction de tension et de la température
(b)
(a)
Fig. 4-27 : Variation des éléments
C,, et Rrp en fonction de
tension et de la température
Pour conclure, des tensions et des températures
élevées accroissent largement l'autodécharge et par
conséquence, le supercondensateur perd une partie importante de son
énergie stockée par l'autodécharge. Pour maintenir
l'énergie stockée à long terme dans les
supercondensateurs, il est donc préférable que ceux-ci fonctionne
à des températures inférieures à 25 °C.
4.6. Comparaison de l'autodécharge de
différents
supercondensateurs
4.6.1. Détermination des paramètres
nominaux de l'autodécharge
A fin de comparer les résultats obtenus
expérimentalement avec ceux donnés par le fabricant et
d'évaluer les paramètres de l'autodécharge en fonction de
différents facteurs tels que la capacité du supercondensateur, la
technologie de fabrication, etc., nous définissons et calculons certains
paramètres liés aux caractéristiques de
l'autodécharge.
Le premier est la résistance de fuite du fabricant
RfN. Elle peut être calculée en fonction du
courant de fuite et de la tension nominale, qui sont données dans la
documentation constructeur pour une température de 25 °C (cf. eq.
4-23). Le deuxième est la résistance de fuite par Farad (cf. eq.
4-24). Notons que nous avons indicé ces paramètres par N
(courant de fuite IfN, tension nominale UN,
et capacité du supercondensateur CN).
R fN Ù
( )
Résistance de fuite par Farad =
4-24
C ( )
N F
Afin de montrer l'effet de la technologie de fabrication sur les
caractéristiques de
l'autodécharge, nous avons distingué deux types
de supercondensateurs, les supercondensateurs produ ts par le fabricant
MAXWELL et ceux produits par d'autres
i
fabricants (EPCOS et BATSCAP).
4.6.2. Autodécharge des superco ndensateurs du
fabricant
MAXWELL
Nous résumons dans le tableau 4-5 les
caractéristiques des quatre supercondensateurs MAXWELL
étudiés. Ils possèdent des capacités et des
tensions nominales différentes. Les composants BCAP010, BCAP013 et
BCAP350 sont issus de la même technologie (ancienne
génération de supercondensateurs), alors que le composant M600
plus récent est fabriqué par une autre technologie
(qualité de charbon actif et épaisseurs différentes). Nous
constatons d'après le tableau 4-5 que la résistance de fuite
RfN et la résistance de fuite par Farad augmentent
lors de la diminution de la capacité totale du composant.
Fabricant MAXWELL
|
Capacité Nominale
|
Tension nominale
|
Courant de fuite
|
Résistance de fuite
|
Résistance de fuite par Farad
|
Paramètre
|
CN
(F)
|
U N (V)
|
I fN
(mA)
|
Délai de mesure
|
R fN
(?)
|
R /C
fN N
(?/F)
|
BCAP010
|
2600
|
2,5
|
5
|
72 h
|
500
|
0,19
|
M600
|
2600
|
2,7
|
5
|
72 h
|
540
|
0,21
|
BCAP013
|
450
|
2,5
|
3
|
72 h
|
833
|
1,85
|
BCAP350
|
350
|
2,5
|
1
|
72 h
|
2500
|
7,14
|
|
Tab. 4-5 : Paramètres nominaux de
l'autodécharge des supercondensateurs Maxwell
La figure 4-31 montre la caractéristique de
l'autodécharge des quatre composants étudiés. Cette
caractéristique a été déterminée par la
méthodologie présentée précédemment à
une température de 25 °C. Tous les composants sont chargés
initialement à la même tension (2,5 V). Nous constatons qu'ils
n'ont pas les mêmes caractéristiques d'autodécharge surtout
pendant les premières heures.
Fig. 4-28 : Caractéristique de
l'autodécharge des supercondensateurs MAXWELL
Dans le tableau 4-6, nous comparons les résultats
expérimentaux avec ceux du fabricant. Nous trouvons que la valeur
obtenue de la résistance de fuite est supérieure à celle
du fabricant. En effet, d'une part le fabricant l'a déterminée
après 72 heures d'alimentation et sans séparer les deux
phénomènes de l'autodécharge. De notre coté, nous
l'avons déterminé pour une période de mesure très
ngue (un
lo e se maine) et de pl nous tenon ompte, da
us s c ns la détermination de la résistance de
fuite, de l'autodécharge du processus de diffusion lié à
l'oxydoréduction. D'autre part, la résistance de fuite
donnée par le fabricant celle-ci est donnée pour un courant ite
n
de fu ominale maximale (donc résistance de fuite minim
ale).
Maxwell
|
Capacité Nominale
|
Résistance de
fuite du fabricant
|
e fu
Résistance d ite
déterminée expérimentalement
|
Résistance de fuite norm
alisée
|
Résistance de fuite par
Farad du fabrica nt
|
Résistance de fuite par
Farad déterminée expérimentalement
|
Paramètre
|
C N (F)
|
(?)
|
R fN
R f
(?)
|
R f/ R fN
(%)
|
R fN / C N (?/F)
|
R f / C N (?/F)
|
BCAP010
|
2600
|
500
|
1345
|
269
|
0,19
|
0,52
|
M600
|
2600
|
540
|
729
|
135
|
0,21
|
0,28
|
BCAP013
|
450
|
833
|
4990
|
599
|
1,85
|
11,1
|
BCAP350
|
350
|
2500
|
8025
|
321
|
7,14
|
23,0
|
|
Tab. 4-6 : Comparaison des paramètres de
l'autodécharge donnés par le fabricant avec ceux
expérimentaux
D'après les résultats expérimentaux dans
le tableau ci-dessus et sur les figure 4-29-a et b,
nous trouvons que la résistance de fuite augmente lors
de la diminution de la capacité du supercondensateur. Ceci est dû
à la quantité des impuretés et à la surface du
séparateur, qui augmentent avec les valeurs de capacité.
(a)
(b)
Fig. 4-29 : Résistance de fuite des
supercondensateurs Maxwell en fonction de la tension initiale et de la
température
Nous pouvons constater sur la figure 4-28 que pendant les
premières heures (pendant le processus de diffusion lié à
l'oxydoréduction) l'autodécharge du supercondensateur BCAP350 et
celle du BCAP013 est supérieure à celle BCAP010. Ceci peut
être constaté aussi sur la figure 4-30-a et b : le pourcentage de
la capacité Crp du supercondensateur BCAP350 et
celle du BCAP013 est supérieure à celle BCAP010 et pour toutes
les tensions initiales et toutes les températures ambiantes. Ceci est
explicable car les réactions d'oxydoréduction se multiplient dans
les s perconden ateurs de
u s faible capacité [116 ]. En revanche, nous remarquons
que le
composants M600 a la capacité Crp (en
valeur réduite) la plus grande ; l'énergi e dissipée par
l'autodécharge due au pr ssus
oce de diffusion lié à l'oxydoréduction est
plus la
importante,
technologie de fabrication est différente.
BCAP010 M600
BCAP013 BCAP350
-25 -5 15 35 55 7 5
Tem perature (DC)
(b)
Crp/CN
100%
10%
1%
(a)
Fig. 4-30 : Capacité Crp des
supercondensateurs Maxwell en fonction de la tension initiale de la
température
(a)
(b)
Fig. 4-31 : Résistance Rrp
des supercondensateurs MAWELL en fonction de la tension initiale et de la
température
D'après les résultats expérimentaux des
figures ci-dessus (cf. fig. 4-29 à 4-31), nous constatons que les
paramètres du composant M600 sont plus influençables par la
tension initiale et la température que les autres composants.
4.6.3. Autodécharge des supercondensateurs des
autres fabricants
Dans ce paragraphe, nous allons comparer les
paramètres de l'autodécharge des supercondensateurs pour
différents fabricants, MAXWELL, BATSCAP et EPCOS. Tout d'abord, nous
comparons deux composants de mêmes caractéristiques nominales
(2600 F ; 2,7 V), à savoir le M600 de MAXWELL et le SC806 de BATSCAP. La
comparaison de leur capacité et de leur résistance est
effectuée dans le chapitre précédent.
Nous présentons sur la figure 4-32 la
caractéristique de l'autodécharge pour les deux
supercondensateurs M600 et SC806 et pour des tensions initiales de 0,5 ; 1 ;
1,5 ; 2 ; 2,5 et 2,7 V et à une température de 25 °C.
Fig. 4-32 : Caractéristi que de
l'autodécharge des deux supercondensateurs M600 et SC806 pour
une température de 25 °C et pour des différentes tensions
initiales
La caractéristique de l'autodécharge des ces
composants en fonction de la température ambiante et pour une tension
initiale de 2,7 V est montrée sur la figure 4-33.
Fig. 4-33 : Caractéristique de
l'autodécharge des deux supercondensateurs M600 et SC806 pour une
tension initiale de 2,7 V et pour des différentes
températures
D'après les figures 4-32 et 4-33, nous constatons
qu'il a y une faible différence entre les caractéristiques de
l'autodécharge des deux supercondensateurs. Ceci peut être
constaté sur les figures 4-34 (a et b) et 4-35 (a et b).
La figure 4-34-b illustre la résistance de fuite par
Farad. La résistance de fuite du composant B49410 (3600 F ; 2,5 V) est
plus faible par rapport aux composants M00 et SC806 de capacité plus
faible (2600 F).
(a)
(b)
Fig. 4-34 : Résistance de fuite et
résistance de fuite par Farad des supercondensateurs en fonction de
la température
(a)
(b)
Fig. 4-35 : Capacité Crp
(normalisée à la capacité de la branche rapide
C1) et résistance Rrp des supercondensateurs en
fonction de la température
Nous observons, à partir des figures 4-34 (a et b)
à 4-35 (a et b), que d'une part le supercondensateur B49410
possède une autodécharge du processus de diffusion lié
à l'oxydoréduction très faible par rapport à
d'autres supercondensateurs malgré sa grande capacité et que d'
autre part ses caractéristiques de l'autodécharge (courant de
fuite et processus de diffusion lié à l'oxydoréduction)
sont moins influencées par la variation de la température.
4.7. Effet du vieillissement sur l'autodécharge
L'autodécharge n'affecte pas seulement le rendement
énergétique du supercondensateur mais est aussi liée
à la durée de vie des supercondensateurs [116]. Il est probable
que les supercondensateurs ayant une faible autodécharge ont aussi une
durée de vie plus élevée, car une autodécharge
élevée indique un niveau important d'impuretés et de
réactions faradiques sur les électrodes. Avec le temps, il y a
une dégradation des matériaux réduisant ainsi la
capacité et augmentant la résistance de supercondensateur
mplitude de l'autodécharge peut donc être
. L'a
un bon indicateur de la qualité du supercondensateur
[14].
Nous avons montré précédemment
l'évolution des paramètres des supercondensateurs M600, que sont
la capacité et la résistance, en fonction de l'état du
vieillissement. Le vieillissement considéré est obtenu en
maintenant la tension aux bornes du supercondensateur à 2,7 V pendant
une durée déterminée à une température de 65
°C ou de 70 ° C. Une diminution de la capacité de plus de 20%
et une augmentation de 100% de la résistance sont observées. Ces
variations proviennent vraisemblablement de la dégradation de
l'électrolyte et d'une mauvaise accessibilité des pores par
l'électrolyte.
Composant
|
Crp (F)
|
Crp / C1 (%)
|
Rrp (?)
|
Rf (?)
|
Composant neuf
|
377
|
11
|
44
|
714
|
M600 vieilli à 65 °C et 2,7 V
|
3 22
|
19
|
76
|
529
|
M600 vieilli à 70 °C et 2,7 V
|
7 29
|
58
|
136
|
359
|
|
Tab. 4-7 : Elément de l'autodécharge d s
supercondensateurs M600 vieillis
e
L'autodécharge de supercondensateurs vieillis à
65 °C et 70 °C a été mesurée avant et
après le vieillissement (cf. fig. 4-36-a). L'autodécharge
évolue avec le vieillissement. Cette évolution dépend
certainement du temps de maintien de la tension aux bornes du composant
précèdent la mesure de l'autodécharge. Dans notre cas, ce
temps est fixé à 1 heure (cf. § 4.2.2) ce qui engendre une
amplitude sur la tension lors de l'autodécharge importante.
Une étude plus approfondie sur l'évolution de
l'autodécharge lors du vieillissement serait à réaliser
avec plusieurs composants et en considérant des points de mesure
intermédiaires
Néanmoins, dans le cas de notre étude
réalisée sur deux composants, nous observons une amplification de
l'autodécharge. La capacité Crp et la
résistance Rrp augmentent avec le vieillissement,
tandis que la résistance de fuite Rf diminue (cf. tab. 4-7). Le
vieillissement augmente l'autodécharge du processus de diffusion
lié à l'oxydoréduction et prolonge sa durée (cf.
fig. 4-37-b). En effet, la constante de temps ôr=
Crp.Rrp augmente, ce qui conduit à l'augmentation de ses deux
éléments (Crp et
Rrp). L'augmentation de l'autodécharge avec le vieillissement
est due à la décomposition de l'électrolyte. Cette
dernière amplifie les réactions d' oxydoréduction et peut
produire des groupes oxygénés de surfaces [137].
(a)
(b)
Fig. 4-36 : Autodécharge des supercondensateurs
M600 vieillis par rapport à l'état initial
4.8. Détermination des para mètres de l'a
todé harg
u c e par
spectroscop ie d'impédance
4.8.1. Réponse en fréquence de
l'impédance de l'autodécharge
Les phénomènes électrochimiques rapides
se produisent à haute fréquence et correspondent aux transferts
de charges. Les phénomènes lents correspondant à des
transports de matière par diffusion se produisent à basse
fréquence.
L'impédance électrochimique de
l'autodécharge par processus de diffusion lié à
l'oxydoréduction Zrp représentée par
le circuit RrpCrp sur la figure 4-12, peut être
caractérisée, ainsi que l'impédance de la double couche,
par spectroscopie d'impédance électrochimique.
Selon la nature des impuretés, le processus de
diffusion lié à l'oxydoréduction est
quasiréversible [137], c'est-à-dire que les charges
diffusées vers les électrodes pendant cette autodécharge
ne sont pas dissipées parfaitement mais elles peuvent être
récupérées. Ceci nous permet en principe de
caractériser l'impédance équivalente. La fréquence
f correspond au phénomène de l'autodécharge par
diffusion est comprise entre 30 uHz à 0.3 mHz (une heure à une
dizaine d'heure).
Le schéma donné sur la figure 4-12
représente le comportement temporel du supercondensateur. En très
basse fréquence, le circuit de la figure 4-12 p eut être
réduit au schéma montré sur la figure 4-37, car les
circuits ont une constante de temps très faible par rapport à la
branche constituée f C1 :
par R
Rf
C1
Fig. 4-37 : Circuit équivalent du
supercondensateur à très basse fréquence
La réponse en fréquence du circuit
équivalent peut être déduite comme suit :
4-25
1 1 j C
= + ù 1
f
Z R
? - 1 2
? 1 R f ù R f C
1
Z = ?? + ù
j C ?? = - j 4-26
1 1 2 2 2 2 2 2
? R R C 1 R C
f ? + ù + ù
f 1 f 1
Rf
Re( )
Z = 4-27
2 2 2
1 + ù f
R C 1
- ùR 2C
f 1
Im( )
Z = 4-28
2 2 2
1 + ù R C
f 1
Nous montrons sur la figure 4-38 le tracé de Nyquist
correspondant au circuit RfC1 à très basse
fréquence. Nous constatons que la réponse en fréquence du
circuit équivalent du supercondensateur à une fréquence de
l'ordre de quelques nHz, est un demi-cercle de rayon de Rf/2. La
fréquence correspondant au centre du demi-cercle est égale
à ff = 1/(2ðRfC1). Nous constatons donc qu'il y a deux
limites de l'impédance : à basse fréquence Z = Rf
et à haute fréquence Z = 0. La fréquence
intéressante qui permet théoriquement de déterminer la
valeur de la résistance de fuite est de l'ordre de la fréquence
ff.
2.5 nHz
Rf
Fig. 4-38 : Simulation du circuit RfC 1 en
tracé de Nyquist
4.8.2. Essai de spectroscopie d'impédance
à très basse fréquence
Pour caractériser l'autodécharge du
supercondensateur BCAP010 à une température de 25 °C, nous
avons réalisé un essai fréquentiel par spectroscopie
d'impédance. D'abord, le
supercondensateur est court-circuité pendant plusieurs
jours. Il est ensuite chargé sous tension continue de 2,5 V pendant une
heure, puis une tension alternative d'une amplitude de 10 mV avec un balayage
en fréquence de 10 kHz à 10 uHz (cf. § 3.2.2) lui est
appliqué. Cette mesure a duré plus de 16 jours. Le
résultat expérimental est représenté sur la figure
4-39 dans le plan de Nyquist.
Fig. 4-39 : Tracé de Nyquist du
supercondensateur BCAP010 jusqu'une fréquence basse de 10
uHz
Les valeurs des paramètres du circuit électrique
équivalent du supercondensateur obtenues par "fitting" du circuit de la
figure 4-12 sont données dans le tableau 4-8.
|
C1
|
C2
|
R1
|
R2
|
Crp
|
Rrp
|
Rf
|
|
kF
|
F
|
mÙ
|
Ù
|
kF
|
Ù
|
kÙ
|
Valeur
|
2,8
|
106
|
0,64
|
2,2
|
0,95
|
51
|
0,3
|
Erreur %
|
2,8
|
87
|
2,6
|
99
|
374
|
115
|
453
|
Importance %
|
100
|
40
|
48
|
1
|
2
|
6
|
2
|
|
Tab. 4-8 : Paramètres de l'autodécharge
caractérisés par EIS
Nous présentons sur la figure 4-40 le tracé de
Nyquist du circuit électrique équivalent du supercondensateur
schématisé à la figure 4-12 avec les paramètres
caractérisés par spectroscopie d'imp édance. Il montre que
la caractérisation de l'autodécharge par spectroscopie
d'impédance est proche de la simulation fréquentielle du
supercondensateur à très basse fréquence.
Par contre, les valeurs trouvées sont
différentes de celles obtenues par caractérisation temporelle.
Les erreurs de détermination par cette méthode sont importantes.
En très basses fréquences, vue la durée très
importante de la mesure, les caractérisations des paramètres
des
supercondensateurs sont peu précis. De plus, nous
avons trouvé que la fréquence optimum de mesure f
requise pour déterminer la résistance de fuite est de l'ordre de
quelques nHz ce qui est très inférieure aux possibilités
en basse fréquence du spectromètre (10 uHz).
Fig. 4-40 : Comparaison de la simulation du circuit
équivalent du supercondensateur avec l'essai
expérimental
4.9. Phénomène de la
récupération de tension
A une température de 25 °C et pour une tension
initiale de 0,5 V, l'autodécharge conduit pendant les premières
heures à diminuer la tension aux bornes des supercondensateurs comme le
montre la figure 4-41. Un phénomène de récupération
de tension est ensuite observé. Un accroissement lent de la tension a
lie e t probablem û ersion de la taille des
u. C ci es ent d à la disp
pores [116] : une redistribution de la charge entre les pores se
produit lorsque les potentiels des différents pores ne so nt pas
égaux. De plu , la quasi-réversibilité du processus de
diffus
s ion due
aux impuretés peut être l'une des causes de la
récupération de charge.
La remontée de la tension observée sur la
figure est de l'ordre de plusieurs dizaines de jours et est très
supérieure à celle de la redistribution de charges. Ceci nous a
conduit à réétudier la théorie de
l'autodécharge du processus de diffusion dû à
l'oxydoréduction.
Fig. 4-41 : Tension aux bornes des supercondensateurs
étudiés à une tension initiale de 0. 5V
4.10. Impédance électrochimique de
l'autodécharge de diffusion
Nous proposons dans ce paragraphe d'étudier d'un point
de vue théorique le comportement temporel et fréquentiel de
l'impédance électrochimique de l'autodécharge due au
processus de diffusion. Ceci va nous permettre de mieux comprendre les
phénomènes observés expérimentalement tels que la
récupération de tension.
A partir de l'équation de diffusion de concentration
de charges aux interfaces charbon- électrolyte, nous pouvons
déduire le courant et la tension de diffusion dus à
l'oxydoréduction. Le courant parcourant les surfaces
charbon-électrolyte d'épaisseur 2.h dû à la
diffusion à l' instant t peut être écrit
par l'équation suivante [138] :
idiff D ( t ) = m .C .
exp
-
D t ?4-29
2
où,
m et D sont respectivement le paramètre
et le coefficient de diffus ion (cf. eq. 4-5), C la capacité
totale du supercondensateur.
du
C . = - diff 4-30
i ( t )
dt
A partir de l'équation 4-30 en considérant une
capacité C non dépendante de la tension, la tension aux
bornes du supercondensateur peut donc être donnée par la relation
suivante [138] :
? ? ? - h 2 ? ? ? h ? ?
u t U m t
( ) 0
= - ? ?? 1 exp
- ? ? ?? + h D erfc ?? ?? ?
4-31
? D t ?
? ? ? ? D t
? ? ? ?
erfc étant la fonction erreur de Gauss (Error
Function)
Pour expliquer le phénomène
d'autodécharge dû au processus de diffusion, nous
présentons l'évolution du courant et de la tension sur les
figures 4-42-a et b avec un paramètre h donné dans le
document [138].
(a)
(b)
Fig. 4-42 : Evolution du courant et de la tension de
l'autodécharge de diffusion
D'après ces figures, nous observons d'une part que la
durée de cette autodécharge est de quelques heures (cf. fig.
4-42-b) comme nous l'avons déterminé expérimentalement,
d'autre part que la tension aux bornes du supercondensateur remonte très
lentement après être descendue. Ce phénomène de
récupération de tension n'est pas visible
expérimentalement à court terme pour les tensions initiales
élevées (cf. fig. 4-19). En effet les équations 4-29 et
4-31 ne considèrent que le courant et la tension de diffusion dus
à l'oxydoréduction. Le courant de fuite intrinsèque
important pour des tensions élevées n'est pas pris en compte dans
ces équations. Ce phénomène de récupération
de tension est donc masqué expérimentalement par le courant de
fuite intrinsèque. Par contre, pour une tension initiale de 0,5 V (cf.
fig. 4-42) le courant de fuite intrinsèque est faible et donc ce
phénomène visible.
Nous proposons de calculer l'impédance de diffusion
électrochimique de l'autodécharge. L'impédance temporelle
z(t) (cf. eq. 4-32) peut être déduite de l'expression de
la tension et du courant 4-29, 4-31, en négligeant l'erreur de Gauss
erfc.
2
u t
( ) ?? ?? + h
?? ??
z t
( ) = t
= - . exp -1 4-32
i( t ) ? ? Dt ? ?
Nous réécrivons l'impédance de
l'équation 4-29 dans le domaine fréquentiel en employant la
transformation de Laplace.
4. Etude, caractérisation et modélisation de
l'autodécharge des supercondensateurs
??
? 2 . ù ??
h j ù ? h j
2 .
? 1, ? jh BesselI
2 . 0 ,
?? D ?? ?? D
? ?
-
h BesselI .
jù.
= - 4-33
C
z ( )
ù
D
D . ù
h Dirac j
2 . ( ù
D
)
+
Nous présentons sur les figures 4-43 la partie imaginaire
et réelle de l'impédance électrochimique de
l'autodécharge du processus de diffusion en fonction de la
fréquence
Re(Z'
Im(Z)
f (Hz)
f (Hz)
Fig. 4-43 : Partie imaginaire et réelle de
l'impédance électrochimique de l'autodécharge de
diffusion
Ces différents résultats montrent qu'il n'est
pas aisé de modéliser finement l'ensemble des comportements lors
d'une autodécharge du supercondensateur avec des circuits
électriques équivalent RC.
Le circuit équivalent que nous avons établi dans
ce chapitre (cf. fig. 4-12) ne prend pas en compte le phénomène
de la récupération de tension.
4.11. Conclusion
Durant des périodes longues de stockage
d'énergie, le supercondensateur en circuit ouvert se décharge
lentement en perdant une partie importante de sa capacité. Cette
décroissance dépend de la quantité et du type des
impuretés et de la propriété du séparateur.
L'étude présentée dans ce chapitre concerne la
compréhension physique et la modélisation des mécanismes
qui sont à l'origine du phénomène d'autodécharge
dans un supercondensateur chargé. Nous rencontrons dans un
supercondensateur chargé à une tension égale ou
inférieure à la tension nominale deux principaux
mécanismes. Le premier est lié au processus
d'oxydoréduction de diffusion. Le deuxième est lié au
courant de fuite.
Les phénomènes de l'autodécharge, le
courant de fuite et le processus d'oxydoréduction de diffusion, sont
représentés par différents modèles, analytique et
par circuits électriques équivalents. Ces derniers sont
basés sur la représentation des phénomènes de
l'autodécharge par des circuits électriques RC soit en
série ou en parallèle avec deux constantes de temps
différentes : la constante de temps de courant de fuite et celle du
processus d'oxydoréduction de diffusion. Un nouveau modèle
représentant l'autodécharge par un circuit RC en parallèle
avec la capacité du supercondensateur a été établi.
Ce modèle est facile à établir, il suffit de mesurer la
décroissance de la tension aux bornes du supercondensateur en circuit
ouvert. Enfin, les modèles présentés sont comparés
lors d'un essai d'autodécharge et de la charge/décharge à
courant constant.
Nous nous sommes focalisés dans ce chapitre aussi sur
l'effet de la variation des paramètres de l'autodécharge du
supercondensateur en fonction de la tension initiale et de la
température ambiante. Ces dernières ont une influence importante
sur l'autodécharge. Elles conduisent à accélérer
ses processus. Pour des tensions et des températures
élevées, les pertes de l'énergie stockée dans les
supercondensateurs augmentent fortement. Les paramètres de
l'autodécharge en fonction de la tension initiale et de la
température ont été trouvés
expérimentalement et ensuite une approximation de cette fonction par des
lois a été déterminée. Le nouveau modèle (c
f. fig. 4-12), en plus de représenter finement le
phénomène de l'autodécharge, nous donne des bases utiles
pour l'interprétation des résultats expérimentaux :
évolution des paramètres de l'autodécharge en fonction de
la tension initiale, de la température et de la technologie de
fabrication.
La durée prolongée de mesure, sept jours, nous
a permis de démontrer que la rapidité de l'autodécharge
diminue avec le temps quelque soit la tension initiale et la température
du fait du retour de supercondensateur à l'état stable du point
de vue thermodynamique. Ainsi, la résistance de fuite augmente avec le
temps. Nous l'avons déterminée pour des durées
différentes, sa valeur pour une semaine est très
supérieure à celle de 24h. De plus, grâce à cette
longue durée de mesure le phénomène de la
récupération de tension à été
observé. Ce phénomène nous démontre
l'hypothèse de la réversibilité du processus de diffusion
lié à l'oxydoréduction mais avec deux constantes de temps
différentes. Celle de la récupération de la tension aux
bornes du supercondensateur est très élevée par rapport
à celle de la décharge du supercondensateur (cf. § 4-10).
Les paramètres d'autodécharge de
supercondensateurs étudiés sont comparés. L'utilisation
d'une nouvelle technologie pour fabriquer le nouveau composant M600 a toutefois
été accompagnée d'une augmentation indésirable de
la capacité du processus d'oxydoréduction de diffusion et du
courant de fuite. Les fabricants pourraient utiliser un séparateur
épais pour améliorer la diminution de tension, mais cette
opération augmente en même temps, la résistance ESR.
5. Évaluation des
performances des modules de
supercondensateurs
5. Évaluation des performances des modules
de
supercondensateurs
5.1. Introduction
La tension maximale des supercondensateurs étant
limitée pour des raisons physiques à une tension de 3 V, une mise
en série des supercondensateurs est indispensable. En effet,
l'utilisation des supercondensateurs dans des applications de forte puissance
ne peut se faire qu'en associant plusieurs éléments en
série et/ou en parallèle pour pouvoir atteindre des tensions et
des courants importants. Nous pouvons rencontrer cette association dans les
véhicules électriques, les véhicules hybrides, les
alimentations sans interruption, ...
La mise en série de cellules (supercondensateur
élémentaire) ne peut être réalisée simplement
à cause des dispersions des paramètres de chaque cellule. Ces
dispersions sont dues aux températures différentes, aux
vieillissements différents et aux paramètres de fabrication
pouvant exister sur chaque cellule. Ces trois raisons conduisent à des
déséquilibres de tensions entre chaque cellule. De plus, la
non-linéarité de la capacité du supercondensateur peut
influencer indirectement le déséquilibre. Ainsi, les tensions aux
bornes de supercondensateurs lors des cycles de charge/décharge peuvent
être déséquilibrées. Pour palier ce problème,
il faut utiliser un système d'équilibrage des tensions. Afin
d'analyser et d'évaluer ces systèmes, nous proposons de
définir quelques concepts liés à leur performance tel que
le rendement énergétique.
Une estimation de la durée de vie du supercondensateur
en fonction des diverses contraintes appliquées est possible. Nous
allons présenter dans ce chapitre une évolution de la
durée de vie basée sur les résultats du vieillissement
mené par le fabricant EPCOS en fonction des contraintes
électrique et thermique.
Dans l'objectif de généraliser les
résultats des performances du système d'équilibrage et de
proposer des solutions d'équilibrage adéquates aux applications,
nous définissons quelques applications types. Ces dernières
peuvent représenter deux types principaux d'applications du
supercondensateur : avec un rapport cyclique bas et avec un rapport cyclique
élevé.
5.2. Conception et performance des modules de
supercondensateurs
5.2.1. Dimensionnement des modules
Pour dimensionner un système de supercondensateurs
correctement un certain nombre de facteurs doivent être connus : les
tensions maximum (Umax) et minimum
(Umin), les courants moyen (Imon) et de
crête, la puissance, la durée de fonctionnement, etc.
[146-148].
La capacité totale d'un module Cmod
peut être calculée par les grandeurs mentionnées cidessus.
Le nombre de cellules à mettre en parallèle
np et en série n est calculé comme
suit :
n = Umax/UN
5-1 np = Cmod. n
/ C 5-2
où,
Umax est la tension maximum du module,
C est la capacité d'une cellule de
supercondensateur.
Nous présentons sur la figure 5-1 des exemples de module
de supercondensateurs pour divers fabricants.
Fig. 5-1 : Photo des systèmes et modules des
supercondensateurs
Afin d'analyser la théorie de la performance du module
de supercondensateurs, nous considérons que le système de
supercondensateurs est composé de n cellules en série
(cf. fig. 5-2). Pour la modélisation, nous considérons que le
supercondensateur est modélis é par ses trois paramètres :
C, une résistance série approximée à
ESR et une résistance de fuite Rf.
Rf1 Rf2 Rfn
ESRl Cl
ESR2 C 2 ESR C
n n
|
|
Usc1 Usc2
Uscn
Umod
Fig. 5-2 : Module de supercondensateurs avec n
cellules en séries
5.2.2. Origine de la dispersion des paramètres
des supercondensateurs
d'un module
La tension totale Umod sur le
système de supercondensateurs est la somme des tensions de chaque
cellule Usci. Cette tension
(Umod) et le courant parcourant les cellules sont
normalement co trôlés et ne doivent pas dépasser les
n limites prédéterminées.
Généralement, la tension de
l'
chaque cellule n'est pas contrôlée. Or, la
stabilité du fonctionnement de ce système dépend de
état de cellules qui le composent, c'est-à-dire de la
distribution de la tension sur les cellules. Dans le cas où toutes les
cellules ont des paramètres égaux, elles ne subiront pas de
contrainte locale, car l a distribution de la tension est homogène. Par
contre dans le cas réel où les paramètres des cellules de
supercondensateurs sont dispersés, une surtension sur une cellule peut
apparaître. Cette dispersion est due à la température et au
vieillissement non homogène, et à la dispersion de
fabrication.
5.2.2.1. Dispersion de fabrication des
supercondensateurs
Bien que des améliorations continues des techniques de
production des supercondensateurs chez les fabricants soient mises en oeuvre,
comme une grande automatisation des équipements de production, une
dispersion importante peut se manifester sur les différents
paramètres des composants produits dans une série.
La dispersion des paramètres des supercondensateurs
produits par le même fabricant comme MAXWELL peut atteindre #177; 20%
pour la capacité, #177; 25% pour la résistance série [28]
et #177; 30% pour la résistance de fuite [129, 149].
Nous nous proposons d'analyser les divers cas de dispersion des
paramètres des supercondensateurs et de voir leurs effets sur le nombre
des cellules à mettre en série (n).
5.2.2.1.1. Cas de la dispersion de la résistance
de fuite
Dans les applications avec un rapport cyclique bas, la
rapidité de l'autodécharge peut conduire à une
distribution non uniforme de la tension des cellules. A la fin de charge,
toutes les cellules de supercondensateur d'un module ont la même tension
à leurs bornes si la résistance ESR et la
capacité C de chaque cellule sont similaires. Malgré
cela, des autodécharges différentes peuvent avec le temps
déséquilibrer les tensions aux bornes des cellules. En effet, la
tens ion aux bornes des cellules ayant une autodécharge
élevée décroît plus rapidement que la tension des
autres cellules. Plus la valeur de la résistance de fuite Rfi
est élevée plus la tension de la cellule sera
élevée.
En supposant le nombre de cellule n très
élevé, la résistance de fuite totale du module est
donnée par n R f (avec R f moyenne des
résistance Rfi) . La tension Uscmax de la cellule
ayant la
résistance de fuite la plus élevée
Rfmax peut être donnée en fonction de la
tension du module Umod et du nombre de cellules n par la
relation suivante [149] :
U sc
|
= ma x Umod
|
R fmax
. 5-3
n.R f
|
|
Nous exprimons la résistance de fuite
Rfmax par l'équation suivante [149] :
R fmax= Rf. (1
+Kf)
5-4
Kf étant le facteur relatif de la dispersion
de la résistance de fuite par rapport à la moyenne des
résistances de fuite du module. Ce facteur peut être donc
donné par la formule suivante [149] :
R f max-Rf
K f = 5-5
Rf
Pour une tension du module et une tension de cellule i
données le nombre requis de cellules peut être calculé par
la relation suivante :
n = Umod . (1 )
Usci
+ Kf 5-6
Pour un facteur de dispersion Kf variant entre 0%
à 60% [149] et pour un composant d'une tension nominale de 2,5 V, nous
présentons sur la figure 5-3 le nombre de cellules en série en
fonction de la tension du module. Nous constatons qu'à tension
élevée et pour une dispersion importante de la résistance
de fuite, il est nécessaire d'augmenter le nombre de cellules en
série par rapport au cas idéal (sans dispersion). Afin de
réduire le nombre de cellules, la dispersion de la résistance de
fuite doit donc être la plus faible possible.
Fig. 5-3 : Nombre de cellules en fonction de la tension
du module et du facteur de dispersion Kf
5.2.2.1.2. Cas de la dispersion de la
capacitéNous nous intéressons ici à la
dispersion de la capacité. Pendant la charge/décharge les
tensions aux bornes des cellules deviennent
différentes. La cellule qui a une faible capacité Cmin
se charge plus vite que les autres. La tension du module est égale
à la somme des tensions aux bornes de chaque cellule et pendant la
charge/décharge, peut être exprimée par l'équation
5-7.
5-7
U = ? ( ) (
U = ? +
U ESR I
. )
mod sc i
i
i = i = 1 i
c
1
En négligent la chute de tension sur les
résistances ESR, l'équation 5-7 peut être
simplifiée à l'équation 5-8.
U mod ( sc ) ( ) 5-8
= ? U ? ? U c
i=
i i = 1 i
1
La capacité minimum peut être exprimée par
l'équation suivante [149] :
C min = C . (1 + Kc
) 5-9
oü,
oü Kc est le facteur relatif à
la dispersion de la capacité par rapport à la moyenne des
capacités du module.
La chute aux bornes de la cellule ayant la capacité
minimum peut être exprimée par la relation ci-après [149]
:
C
U i = U 5-10
sc mod . n.Cmin
En remplaçant la capacité Cmin
de l'équation 5-9 dans l'équation 5-10, nous pouvons alors
trouver le nombre de cellules n en série (cf. eq. 5-11).
n=
U 1
mod . 5-11
Usci +
1 K c
Comme dans le cas de dispersion de la résistance de
fuite, nous présentons sur la figure 5-4 le nombre de cellule n
vis-à-vis de la tension de module pour une dispersion de la
capacité de 0 à -20%. Nous constatons que le nombre de cellules
à placer en série augmente avec la dispersion.
Notons que l'influence de la dispersion de la résistance
de fuite sur le nombre de cellules n est plus importante que celle
liée à la dispersion de la capacité.
Fig. 5-4 : Nombre de cellules en fonction de la tension
du module et du facteur de dispersion Kc
5.2.2.1.3. Cas de la dispersion de l'ESR
La dispersion sur l'ESR n'est pas étudiée car ce
paramètre influence peu les différences de tension entre chaque
cellule.
5.2.2.2. Différence de température entre
les cellules du module
Les résultats expérimentaux montrent que les
températures sur les cellules d'un même module sont
non-homogènes [104, 150]. Ceci est dû à diverses raisons
comme la nonhomogénéité de la ventilation forcée
(cf. fig. 5-5).
èn
è 1
è1 è n
Flux d'aire forcé
Vue de coté Face
Fig. 5-5 : Exemple de gradient de température
dans un module de supercondensateurs
La dispersion en température des cellules même
avec une faible valeur peut conduire à des tensions de cellules non
égales à long terme, car la résistance ESR et
l'autodécharge varient considérablement en fonction de la
température.
5.2.2.3. Effet de non-similitude du vieillissement sur
les cellules du module
Nous avons vu auparavant que le vieillissement a un effet
direct sur les paramètres internes du supercondensateur : augmentation
de l'ESR, de l'autodécharge et aussi diminution de la capacité.
Des essais de vieillissement ont été réalisés avec
la même tension mais avec une différence de température de
5 °C. Les résultats de ces essais ont montré qu'une faible
augmentation de la température conduit à des vieillissements
très différents sur les cellules. Le même
phénomène peut apparaître en cas de dispersion de la
tension de cellules même en l'absence de surtension (cf. §
5.2.2.5).
5.2.3. Performance du circuit d'équilibrage de
tension
La tolérance sur les paramètres des cellules de
supercondensateur peut provoquer une surtension durant la
charge/décharge. Par conséquent, il est indispensable de
réduire la valeur de la charge délivrée à ces
composants. A défaut, la surtension qui apparaît localement sur
ces composants peut engendrer so it la dégradation progressive de la
cellule qui affecte la durée de vie de ce composant, soit la destruction
du composant (l'électrolyte organique dans la cellule
commence à se décomposer, produisant des produits
gazeux ainsi qu'une accumulation de pression jusqu'à la destruction du
composant).
Pour éviter ce phénomène, des circuits
d'équilibrage sont ajoutés aux supercondensateurs, afin
d'équilibrer les tensions et de redistribuer les surtensions sur les
cellules [151-153]. Ces circuits permettent d'optimiser l'énergie
stockée [1 51] et de prolonger la durée de vie des
supercondensateurs.
L'étude des différents systèmes
d'équilibrage nous conduit à proposer la définition de
concepts permettant de les comparer en vue de sélectionner le
système le plus performant et le plus fiable.
5.2.3.1. Définition du rendement
énergétique des systèmes d'équilibrage
Afin d'évaluer la performance des systèmes
d'équilibrage en terme d'énergie, nous définissons le
rendement énergétique du circuit d'équilibrage d'un module
par la relation 5-12. Il donne le pourcentage d'énergie stockée
dans les supercondensateurs à la fin de l'équilibrage par rapport
à l'énergie stockée au début d'équilibrage
[154].
n n
i
? W i - ? W eq
i = 1 i = 1
ç = 5-12
n
? Wi
i= 1
où,
Wi est l'énergie utile stockée dans la
cellule i (égale à l'énergie fournie par la
source d'alimentation au supercondensateur moins celle WESR
dissipée dans la résistance ESR),
Weqi est l'énergie dissipée dans le
circuit d'équilibrage lié à la cellule i.
5.2.3.2. Détermination de l'espérance de
vie d'un module
Les supercondensateurs possèdent un nombre de cycles
de charge/décharge très important par rapport aux accumulateurs
classiques. Il s'agit en effet d'une technologie mettant en oeuvre des
phénomènes sans modification physique des électrodes
(théoriquement pas de réaction d'oxydoréduction).
Cependant, l'espérance de vie des supercondensateurs est réduite
pour des températures ou/et des tensions élevées, etc. Il
est donc important d'établir un modèle qui permet d'estimer
l'espérance de vie pour différentes conditions de tension et/ou
de température.
Les processus faradiques dans les supercondensateurs
engendrant un vieillissement sont accélérés par deux
contraintes principales la tension et la température. Comme le montre
la
figure 5-6, le vieillissement du supercondensateur est fonction
de la tension et la température de fonctionnement.
Fig. 5-6 : Espérance de vie du
supercondensateur en fonction de la tension et la température pour un
composant d'EPCOS (2,5 V ; 65 °C) [19]
Nous pouvons constater d'après de cette courbe que
l'espérance de vie du supercondensateur aux valeurs nominale (2,5 V et
25 °C) est de 10 ans.
U è
( + )
L'espérance de vie Texp s'exprime par
une fonction exponentielle de la tension U et de la température
è (c.f. eq. 5-13) [155] suivant la loi d'Eyring [156, 157].
5-13
exp ( , ) .
è = C t e v
C C
T U è
où,
Ct v, et Cè sont des
constantes de vieillissement qui peuvent être d
, C éterminées à partir de
la figure 5-6 : Ct =1,46.10 ans, Cv
= -149 mV, Cè = -12,4 °C.
9
A côté de l'espérance de vie, un facteur
de dégradation peut être utilisé pour une évaluation
de l'espérance de vie avec des conditions variables (cf. eq. 5-14). La
valeur de ce facteur varie de 0% à 100% (pour les composants vieillis
(la capacité a diminué de 20% et l'ESR de 100%) [124].
dã
|
1
= dt 5-14
T u t
( ( ) ( ))
+ è t
exp
|
|
A partir d'une dégradation initiale ã0 et
l'intégration de l'équation 5-14 d'un état initial
t0 à un état t, nous pouvons calculer la
dégradation instantanée.
t 1
ã = ? dt + ã
5-15
0
t 0 T u t + t
exp ( ( ) è ( ))
L'espérance de vie moyenne Tav pour
un profil de la tension u(t) et une dynamique de la
température è(t) peut être estimée par
l'équation 5-16.
t t
Tav
- 0
( ( ), ( )) u t t
è = 5-16
t 1
dt
? T u t t
t 0 ( ( ) , ( ))
è
exp
Dans notre étude, le supercondensateur étant
considéré comme sain initialement la dégradation
présentée par l'équation 5-15 peut être
réduite à celle de l'équation suivante :
t 1
ã = ? dt 5-17
0 T exp (u( t )
è ( t ))
+
Pour un profil donné (u(t),
è(t)) de période Ttot app
liquée durant N périodes, la dégradation du
composant pendant l'utilisation peut être calculée par
l'équation 5-18.
ã = ? dt + ? dt + +
T 2 T NT
tot 1 tot 1 tot 1
0 exp ( ( ) ( )) exp ( ( ) ( )) (1 ) exp ( ( ) ( ))
T u t + è t T u t + è t
+
T - N T T u t t
... ? dt 5-18
è
Comme les dynamiques de u(t) et de è(t)
sont périodiques d'une durée Ttot, les
dégradations provoquées à chaque période sont
égales. Nous pouvons donc écrire :
Ttot 1
ã = N ? dt
5-19
0 exp ( ( ) ( ))
T u t + è t
L'espérance de vie moyenne Tav pour
un profil de u(t) et de è(t) de période
Ttot peut donc être donnée par
l'équation 5-20.
NT tot
T tot
( ( ), è ( ))
u t t=
Tav
= 5-20
1 dt
T T
tot 1 tot
N? dt ?
T u t t
( T u t t
0 exp ( ), ( ))
è 0 exp ( ( ), ( ))
è
Par conséquent, il suffit de calculer la
dégradation liée à un certain profil du courant durant une
période Ttot, pour déterminer
l'espérance de vie.
Le courant de charge/décharge n'est pas pris en compte
directement dans l'estimation de l' espérance de vie, mais son effet sur
l'autoéchauffement (A0) est considéré dans la
détermination de la température du composant 0
(0 = 00 +A0).
Notons que l'espérance de vie totale d'un module de
supercondensateurs est égale à la plus faible espérance de
vie de la cellule la plus critique.
5.3. Modélisation et simulation du module de
supercondensateurs avec paramètres
dispersés
Nous pouvons trouver dans un module de supercondensateurs trois
types principaux de déséquilibre de tension selon son origine
:
· Déséquilibre dû aux
supercondensateurs de résistance de fuite différente
· Déséquilibre dû aux
supercondensateurs de capacité différente
· Déséquilibre dû aux
supercondensateurs de résistance série différente
5.3.1. Profils de courant des applications types
Comme la performance et la fiabilité des systèmes
d'équilibrage peuvent varier suivant l'application, nous avons choisi
différentes applications typiques.
5.3.1.1. Applications avec un rapport cyclique
élevé
5.3.1.1.1. Cycles de forts courants de
charge/décharge
Dans cette application comme l'illustre la figure 5-7, le
courant présente deux régimes : un courant transitoire
(I1) qui charge initialement les supercondensateurs autour de leur
valeur de tension nominale et un courant permanent périodique
(I2), pour décharger/charger à courant constant les
supercondensateurs. Ces courants ont été choisis de valeurs
élevées afin de générer des surtensions sur les
supercondensateurs et pour ainsi mettre en évidence l'efficacité
des systèmes d'équilibrage.
L'application de récupération d'énergie
par freinage dans un véhicule est une des applications qui peut
engendrer une surtension sur des supercondensateurs. En effet, un freinage
extrême peut faire appel à un courant de charge très
élevé et provoquer instantanément une surtension locale
sur quelques cellules [158].
Les caractéristiques "constructeur" des
supercondensateurs font apparaître deux tensions. La première,
appelée tension de travail, peut être
appliquée pendant la durée de vie du supercondensateur sans
dommage. La seconde Umax, préjudiciable aux
composants, appelée tension de crête ou "Surge
Voltage", peut être appliquée seulement pendant
quelques centaines de millisecondes. Quand un supercondensateur est soumis
à une tension de crête, l'électrolyte organique dans la
cellule se décompose rapidement [55]. Pour le supercondensateur
étudié BCAP010, cette tension est de 2,8 V.
Fig. 5-7 : Profil du courant de charge/décharge
à courant constant
5.3.1.1.2. Projet Thalès [113, 159]
Le principe du projet THALES (Tram-train Hybride à
Alimentation Électrique par Supercondensateurs) consistait à
alimenter un train-tram sans caténaire par un système de stockage
d'énergie électrique à supercondensateurs embarqué.
Entre deux stations consécutives les supercondensateurs fournissent
l'énergie indispensable au roulement et la puissance en
accélération. A l'arrêt en station un autre dispositif de
stockage d'énergie relié au réseau de distribution
d'électricité de faible puissance recharge rapidement le
système embarqué. Le système embarqué peut
rencontrer quatre phases de fonctionnement : accélération au
départ de la station, roulement entre deux stations,
récupération d'énergie par freinage à
l'arrivée, et recharge par une alimentation dans la station (c.f.
fig.5-8) [113, 159].
Fig. 5-8 : Profil théorique du projet THALES
[113,159]
Afin de pouvoir utiliser un profil proche de celui du projet
THALES et pour pouvoir comparer les résultats obtenus au profil
précèdent, nous avons simplifié le profil par celui
représenté sur la figure 5-9. Ce profil du courant a un bilan
énergétique identique au profil de courant
précèdent.
Fig. 5-9 : Profil du courant simplifié du
projet THALES (I1 est le courant transitoire et I2 est le
courant permanent périodique)
L'espérance de vie d'un module composé de
n cellules en série est égale à celle de la
cellule la plus contrainte, c'est-à-dire présentant une
dispersion sur l'une de ses caractéristiques la plus
élevée, (par exemple une diminution de 20% de la capacité
ou une augmentation de 60% de la résistance de fuite). Il suffit donc
d'estimer l'espérance de vie de cette cellule pour obtenir celle du
module.
La dispersion des paramètres (par exemple de la
capacité) est toujours déterminée par rapport à
leur valeur moyenne. C'est pourquoi, nous utiliserons l'hypothèse
simplificatrice
d'un module de supercondensateurs se composant de deux
cellules en série SC1 et SC2 : la première
cellule représente une cellule moyenne de la capacité alors que
la deuxième cellule présente une forte dispersion sur l'un de ses
paramètres intrinsèques.
Pour les applications à rapport cyclique
élevé, nous ne considérons que la dispersion sur la
capacité car l'influence de la résistance de fuite sur les
tensions est négligeable.
Dans le cas d'une dispersion sur la capacité, leurs
valeurs peuvent être données par le système
d'équations suivant :
C1 = C=C 5-21
C = C + K = C +
K 5-22
2 . (1 ) . (1 )
c c
En considérant Kc = - 20%, les
allures de la tension obtenues par simulation de ce module sont
représentés sur les figures 5-10-a et b. La figure 5-10-a
représente les tensions aux bornes des deux cellules pour un profil de
fort courant de charge/décharge (cf. fig. 5-7) et la figure 5- 10-b pour
le profil représenté sur la figure 5-9.
(b)
(a)
Fig. 5- 10 : Allure de la tension des
supercondensateurs (sans système d'équilibrage)
La simulation du module avec un couplage
électrothermique pour le premier profil de courant (cf. fig. 5-10-a) a
montré que la température des supercondensateurs au bout d'une
heure atteignait la température limite de 65 °C (pour une
température ambiante de 25 °C). Notons que l'espérance du
module a diminué de 93% avec l'effet de l'autoéchauffement par
rapport au cas où nous le négligeons.
Quant au deuxième profil (cf. fig. 5-10-b) la
température des composants a augmenté jusqu'à 47 °C
(pour la même température ambiante) et l'espérance de vie a
diminué de 64% par
rapport au cas oü l'autoéchauffement est
négligé.
Dans ce type d'applications un système de refroidissement
comme une ventilation forcée est nécessaire.
5.3.1.2. Applications avec un rapport cyclique
bas
Dans certaines applications les supercondensateurs restent
chargés long temps avant d'être déchargés par un
courant relativement faible. Nous intitulerons ce type d'application
`'application avec rapport cyclique bas». Les alimentations sans
interruption par exemple en font partie.
Nous représentons sur la figure 5-11 un profil de courant
typique pour simuler ce genre d'application.
Fig. 5-11 : Profil de courant typique d'applications
ayant un rapport cyclique bas
Dans ce type d'applications, le déséquilibre
des tensions des supercondensateurs est engendré lentement, avec une
constante de temps élevée. La dispersion de la capacité
et/ou de la résistance de fuite est la cause de ce
déséquilibre.
Nous avons simulé sur la figure 5-12 le deuxième
cas par une augmentation de 60% de la résistance de fuite et une
diminution de 20% de la capacité.
Fig. 5-12 : Allure des tensions des
supercondensateurs
Dans ces applications, l'effet de l'autoéchauffement est
faible.
Dans l'objectif d'évaluer les circuits
d'équilibrage indépendamment de l'effet de
l'autoéchauffement, nous supposons que la température du
composant est fixée à 25 °C dans toutes les simulations qui
suivent.
5.4. Etude comparative de systèmes
d'équilibrage
Nous avons vu que la mise en série des
supercondensateurs ayant différents paramètres conduit à
un déséquilibre de leur tension. Nous présentons dans la
suite différents types de systèmes d'équilibrage. Ces
systèmes d'équilibrage sont de deux concepts : les circuits
dissipatifs et non dissipatifs.
5.4.1. Systèmes d'équilibrage
dissipatifs
La solution d'équilibrage dissipative consiste
à dissiper une partie de l'énergie stockée dans le
supercondensateur à tension élevée. La dissipation de
cette énergie excessive ramène la surtension à une valeur
de fonctionnement correcte.
5.4.1.1. Système d'équilibrage
passif
Dans la solution passive, nous plaçons en
parallèle aux bornes de chaque cellule des résistances
d'équilibrage d'une valeur Req comme
représenté par le schéma sur la figure 5-13 [160, 154]. Le
mécanisme de ce type d'équilibrage est simple par son principe :
un courant parcourt toujours la résistance d'équilibrage
connectée à ses bornes. Plus la tension est forte
plus le courant dans la résistance d'équilibrage
est important, ce qui permet d'homogénéiser les tensions aux
bornes des différents composants.
Req1 Req2
Reqn
Rf1
Rf2 Rfn
ESRl ESR2
ESRn
Cl C2
Cn
Usc1 Usc2
Uscn
Umod
Fig. 5-13 : Module de supercondensateurs avec un
système d'équilibrage passif
Nous définissons le facteur d'équilibrage
Keq par la relation 5-23. Ce dernier donne la
proportionnalité de la résistance d'équilibrage
Req par rapport à la moyenne des résistances
de
fuite R f . D'après la référence
[149], sa valeur peut être comprise entre 5% à 10%.
R eq
K = 5-23
eq
Rf
5.4.1.1.1. Calcul du nouveau facteur de dispersion de la
résistance de fuite
Nous montrons dans ce paragraphe l'effet de l'emploi des
résistances d'équilibrage Req aux bornes des
supercondensateurs sur la dispersion de ses paramètres. Pour simplifier
l'analyse, la dispersion de la résistance d'équilibrage est
négligée.
Dans le cas de la dispersion de la résistance de fuite,
la résistance équivalente Rpmax des deux
résistances en parallèle Rfmax (la plus
élevée) et Req peut être
calculée par la formule suivante :
R R
. R . (1 )
eq f + K
eq f
max
R = = 5-24
max R R
+ K K
+ +
eq f eq f
max
1
p
En raison du nombre n de cellules en série
élevé, la moyenne des résistances (Rp)
en parallèle peut être approximée avec une faible erreur
comme suit :
1 nn R R R R
1 e f
. .
q eq f R
i eq
R = ? =
R =
p ? ?
p 5-25
n i n 1
1 1 R R
i + + K +
= i = eq f R R
eq f eq
i
En considérons les résistances
d'équilibrage, un nouveau facteur liée à la dispersion de
la résistance de fuite peut être défini par
l'équation suivante :
R -R
p p
max
K 5-26
f ' =
R p
d'où, en considérant les équations 5-24,
5-25 et 5-26 :
K K
f eq
.
K f K K
' = 5-27
+ + 1
f eq
Nous montrons sur la figure 5-14 le facteur de dispersion
(calculé par l'équation 5-27) en fonction du facteur
d'équilibrage pour certai es valeurs du facteur de dispersion de la
n
résistance de fuite Kf. Nous remarquons que
l'utilisation d'une résistance d'équilibrage diminue largement la
dispersion de la résistance de fuite et par conséquent le nombre
de cellules requis en série pour une tension donnée (cf. eq.
5-6). En conclusion, pour un facteur d'équilibrage faible (entre 5%
à 10%) la dispersion peut pratiquement disparaître entre les
cellules d'un module. La durée de vie des cellule s est alors quasiment
égale (si les différences de température entre cellules
sont exclues).
Fig. 5-14 : Evolution de la dispersion de la
résistance en fonction du facteur d'équilibrage
5.4.1.1.2. Calcul du temps
d'équilibrage
Dans le cas d'une dispersion de la capacité et de la
résistance de fuite, le calcul de la performance du système
d'équilibrage est difficile et dépend du profil de courant. Nous
nous proposons donc de le simuler.
Définissons un nouveau paramètre lié
à l'équilibrage à savoir le temps d'équilibrage.
Nous distinguerons en fait deux temps d'équilibrage lors de
l'étude de ces systèmes. Le premier est le temps Teq
pour que les tensions instantanées des cellules du module
s'égalent. Le deuxième le temps TU est le temps
nécessaire pour que la tension aux bornes d'une cellule
présentant une surtension atteigne la tension nominale UN.
Dans les applications ayant un rapport cyclique bas, les
temps d'équilibrage sont principalement dûs à la valeur de
la capacité du supercondensateur et à la résistance
d'équilibrage. Reprenons le module présenté dans le
paragraphe 5.2.1 et considérons seulement la dispersion de la
capacité. Les résistanc es ESR des différents
composants sont négligées.
En fin de la charge, la tension aux bornes de la
capacité C2 peut être exprimée en fonction de la
tension de la capacité C1 et du facteur de la dispersion
Kc à partir de la loi de la conversation de charge
par la formule suivante :
U sc = Usc 1 5-28
°' 1 + K c
02
Au moment de l'équilibrage (temps Teq), les
tensions des cellules sont égales et peuvent être écrites
par le système d'équations suivant en remplaçant la
résistance Rp par sa valeur de l'équation
5-25 :
usc ( eq)= U s.
.exp 1T eq =U
T
.
Rp C
[ Jsc01.exp [- T
eq. (1 + K eq 5-29
)j
Req. C
? T ? ? T + K ?
eq . (1 )
eq eq
u T
( ) = U . exp ?? - ?? = U . exp ?? - ??
5-30
sc2 eq sc sc
02 02
R C K
. (1 )
+ R C K
. . (1 )
+
? p C ? ? eq C ?
A noter que les deux tensions ci-dessus sont données sans
la dispersion sur les résistances de fuite.
Le temps d'équilibrage peut être obtenu par
l'équation ci-après en égalisant les deux dernières
équations et en considérant l'équation 5-28 :
eq 5-31
ln(1 ) . (1 )
+ K + K
c c
T = . .
C R
eq K c. (1 + Keq)
Dans certaines applications, il n'est pas nécessaire
d'équilibrer les tensions instantanées des cellules mais
seulement de réduire la surtension Umax à la
tension nominale. Ce dernier équilibrage permet de limiter la
dissipation d'énergie dans les systèmes d'équilibrage. Si
le supercondensateur SC2 de capacité C2
présente une surtension Umax, nous pouvons
identifier l'instant TU où la tension nominale est atteinte
à partir de l'équation suivante :
?T.? ? T . (1 )
+ K ?
U U eq
1 1
u T U
( ) = . exp ?? - ?? = U . exp ?? - ?? = U
5-32
sc U max max N
2 1 R C R C K
. (1 )
+
? p 2 ? ? eq c ?
D'où,
eq
T (1 ) . ln max .
? U ? R
= + K ? ? . C
U c 5-33
? U 1 + K
N ? eq
Nous montrons sur les figures 5-15-a et b ces temps en
fonction de la résistance d'équilibrage et pour différents
facteurs de dispersion. Il est bien évident que le temps TU
requis pour atteindre la tension nominale est inférieur à celui
d'équilibrage Teq. Plus le facteur de dispersion de
la capacité est élevé, plus les temps requis
Teq et TU pour atteindre l'équilibrage sont
faibles. Ceci s'explique car avec une forte dispersion sur le facteur
Kc, la capacité correspondante est faible et donc la
constante de temps de charge ou décharge est faible.
Fig. 5-15 : Temps d'équilibrage en fonction de
la valeur de résistance d'équilibrage
Ces résultats sont obtenus avec comme seule dispersion
sur les paramètres du composant la dispersion sur la capacité.
Dans le cas d'application où le rapport cyclique est
bas, il est préférable de considérer une dispersion sur la
capacité (Kc) et sur la résistance de fuite
(Kf). Les tensions des cellules sont alors exprimées par les
équations 5-34 et 5-35.
? +
t K
. (1 ) ?
eq
u t U
sc 1 ( ) 01 . exp
= ?? - ??
sc 5-34
R C
? eq . ?
?t K K . (1 + eq f
+ ) ?
u t U
sc 2 ( ) 02 . exp
= ?? ??
sc - 5-35
R C K
. . (1 ) . (1 )
+ + K
? eq C f ?
De la même manière que ci-dessus, nous trouvons les
nouveaux temps d'équilibrage (cf. eq. 5-36 et 5-37).
ln(1 + Kc ) . (1+ K f +
K c Kc .Kf Teq K K K K K K K
K
) .C. R
eq 5-36
+ . + . + eq K c . K
f
.
c + c f eq f eq c
.
? U ?R
max eq
T = + +
(1 K K K K
+ ? ? . C
U c f c f
. ) . ln . 5-37
1
eq
U +K +Kf
La proportionnalité des deux temps
d'équilibrage (sans (Teq1) et avec la dispersion
(Teq2) sur la résistance de fuite) est donnée par
l'équation 5-38. La figure 5-16-a donne cette relation en fonction du
facteur de la dispersion avec Kc=-20%. Elle démontre
que la dispersion de la résistance de fuite (avec la dispersion de la
capacité) ralentit l'équilibrage des tensions.
Ceci peut être obtenu de la même façon pour
le temps d'équilibrage TU (cf. eq. 5-39 et fig. 5- 16-b).
Kc . (1 + K f + K
c + Kc.
)
5-38
K f ) . (1 +K
eq
T eq 2
K c + Kc . K
f + Keq + Keq .
Kc+
.K f
Keq .K c . K f
) . (1 + Kc
T eq 1 (
)
T U 2
)
5-39
eq
1 + K c +Kf.K
c + Kf ) . (1 + K
TU1 1 + K f +Keq
)(1 +Kc )
où,
TU1 et TU2 sont les
temps d'équilibrage respectivement sans et avec la dispersion sur la
résistance de fuite.
(a) (b)
Fig. 5-16 : C omparaison des temps d'équilibrage
sans et avec la dispersion de résistance de fuite
La dispersion de la résistance de fuite augmente le temps
d'équilibrage et peut donc réduire l'espérance de vie du
composant et du module.
Dans les applications ayant un rapport cyclique
élevé, il est difficile d'équilibrer la tension
instantanée. Nous définissons donc un nouveau temps
d'équilibrage correspondant au temps pour équilibrer les tensions
moyennes.
Nous représentons sur la figure 5-17 le profil du
courant et la réponse en tension d'un module de supercondensateurs
utilisé dans une application avec rapport cyclique élevé.
Pour une période T, le module est chargé à
courant constant I pendant un temps áT/2 et
déchargé pendant le même temps.
Umax
(1+Kc)Umax
-Usc2 -Usc1
Fig. 5-17 : Profil général du
courant
Nous pouvons déduire le temps d'équilibrage des
tensions moyennes à partir de la définition
de la valeur moyenne. En considérant des valeurs de
capacité fixe (non dépendante de la tension), les tensions
moyennes sans système d'équilibrage peuvent être
écrites par les équations ci-dessous :
1
=
Usc
U sc 2
). C
5-40
á +
T I U
4 . . (1 + K c
max
4 . C
- á + max +
T I U
4 . . (1 c ).
K C
5-41
Kc )
4 . . (1
C +
Les évolutions des tensions moyennes pendant
l'équilibrage sont données par le système
d'équations suivant :
- á
. exp
t
5-42
T I U
+ 4 . max . (1 ).
+ K C
u =
sc 1
-
c
4 . C .
R C p .
u
2
á T I U
+ 4 . max . (1 + K c
). C
. exp
? t ?
?? - ??
. . (1 )
+
? ?
c p c
5-43
sc 4 . . (1 )
C K
+ R C K
A l'équilibre, les deux tensions moyennes
exprimées ci-dessus sont égales. D'où, nous pouvons
calculer le temps d'équilibrage par l'équation 5-44.
eq 5-44
ln(1 ) . (1 )
+ K + K c c
T = . .
C R
eq K K
c . (1 + eq )
A titre de comparaison, nous constatons que les deux temps
d'équilibrage, celui de la relation 5-31 et de la relation de 5-44 sont
identiques.
Dans le cas où la capacité et la
résistance de fuite du supercondensateur SC2 sont dispersées,
nous trouvons un temps d'équilibrage des tensions moyennes égal
à celui donné par la relation 5-36.
5.4.1.1.3. Résultats de la simulation des
applications
Nous comparons sur la figure 5-18-a et b l'espérance
de vie, le rendement énergétique et le temps d'équilibrage
pour les de ux profils du courant avec un rapport cyclique élevé
(cf. fig. 5- 7 et 5-9). Ces résultats sont calculés par le
logiciel Simplorer (méthode de Monte Carlo) pour Ttot= 1 h et
Kc= -20%. Nous remarquons que les deux profils
énergétiquement identiques
donnent des résultats identiques.
Fig. 5-18 : Comparaison de performance des applications
à rapport cyclique élevé(1) profil de fort
courant de charge/décharge (cf. fig. 5-7), (2) profil du projet THALES
(cf. fig. 5-9)
Nous montrons sur la figure 5-19 l'espérance de vie
vis-à-vis de la dispersion de la capacité Kc
du supercondensateur. Nous remarquons que, quelle que soit la résistance
de fuite, l'espérance de vie est supérieure à celle sans
système d'équilibrage et qu'une résistance
d'équilibrage faible, qui va rapidement supprime les surtensions,
améliore cette espérance de vie.
Fig. 5-19 : Espérance de vie en fonction du
facteur de dispersion avec système d'équilibrage
passif
D'après ces résultats pour des applications
à rapport cyclique élevé, nous constatons qu'une
résistance autour de 5 ? donne un résultat
équilibré : une espérance de vie de l'ordre de 10 ans et
un rendement énergétique de l'ordre de 60%. Nous
représentons sur la figure 5-20 la tension aux bornes des
supercondensateurs pour cette valeur de résistance pour l'application
à fort courant (cf. fig. 5-7).
Fig. 5-20 : Tension aux bornes des supercondensateu avec
une résistance d'équilibrage de l'ordre de 5?
rs
Notons que les performances de ce type d'équilibrage
peuvent varier suivant le profil de l' application et que les résultats
présentés sont donnés à titre indicatif.
Nous représentons sur la figure 5-21-a la performance
du système d'équilibrage vis-à-vis de la résistance
d'équilibrage pour une application à rapport cyclique bas (cf.
§ 5.3.1.2). Nous présentons sur la figure 5-21-b le profil de la
tension aux bornes de supercondensateurs résultant des données du
paragraphe 5.3.1.2 et pour une résistance d'équilibrage de 50 ?.
D'après ces résultats, nous constatons qu'une telle valeur de
résistance d'équilibrage de 50 ? est capable de limiter la
tension au-dessous de sa valeur nominale et donne une espérance de vie
et un rendement acceptables (espérance de vie de l'ordre de 10 ans et
rendement de l'ordre de 60%).
(a) (b)
Fig. 5-21 : Résultats de la simulation d'une
application ayant un rapport cyclique bas
Ce type d'équilibrage passif est intéressant
dans les applications ayant un rapport cyclique bas car sont coût est
faible et les résistances d'équilibrage de relativement forte
valeur conviennent [161]. Pour ce type d'application, nous n'étudierons
pas les autres systèmes d'équilibrage plus coûteux
5.4.1.2. Diodes Zener
La deuxième solution consiste à utiliser des
diodes Zener, en remplacement des résistances dans le système
d'équilibrage passif [155]. Celles-ci doivent équilibrer la
tension des supercondensateurs selon leur tension Zener. La figure 5-22
représente le circuit équivalent de ce système, dans
lequel les diodes Zener sont liées en parallèle aux
supercondensateurs. Le mécanisme de cet équilibrage est
lié toujours à une perte d'énergie dans les diodes Zener.
La difficulté majeure de ce système d'équilibrage est
essentiellement de trouver les diodes Zener qui conviennent pour une
application donnée comme les applications présentées
précédemment [154].
D1 D2
Dn
Rf1
Rf2 Rfn
ESRl Cl C2
ESR2 ESRn
Cn
Usc1 Usc2
Uscn
Ucn
Fig. 5-22 : Système d'équilibrage à
diodes Zener
5.4.1.3. Résistances
commandées
Dans ce système d'équilibrage, un interrupteur
actif est mis en série avec la résistance d'équilibrage.
Ce dispositif est relié en parallèle à chacune des
cellules du supercondensateur (c.f fig.5-23). Lorsque la tension du composant
dépasse une valeur donnée, l'interrupteur est fe é, ce qui
permet à un courant de parcourir la résistance
d'équilibrage (comme dans le cas
rm
de l'équilibrage passif). Ensuite, l'interrupteur est
ouvert lorsque la tension aux bornes de la cellule surveillée revient
à une valeur de référence [56, 162, 153].
S 1 Req1
S2 Req2
Sn Reqn
ESRl ESR2
ESRn
Cl C2
Cn
Rf1 Rf2
Rfn
Usc1 Usc2
Uscn
Umod
Fig. 5-23 : Système d'équilibrage
à résistances commandées
C
e système d'équilibrage se compose d'un
circuit actif principal comprenant un dispositif actif de
commutation tel qu'un transistor bipolaire ou MOSFET associé à la
résistance d'équilibrage, un circuit de
commande, et un autre de détection (cf. fig. 5-24). La commande
de l'interrupteur est choisie de la telle façon qu'un minimum
d'énergie soit dissipée dans les
résistances d'équilibrage. L'interrupteur est
fermé quand la tension du supercondensateur
dépasse une valeur seuil. A titre d'exemple, le transistor
(IRLI3705NPbF ; VDSS= 55 V ; R
DS(on)=0,01? ; ID=52 A) du fabricant International
Rectifier a été choisi dans le système de la
figure 5.24).
Fig. 5-24 : Schéma de la carte
électronique d'équilibrage et sa photo [162]
5.4.1.3.1. Résultats de la simulation des
applications ayant un rapport cyclique élevé
Nous présentons sur les figures 5-25-a et b les
résultats de la simulation des deux profils du courant à rapport
cyclique élevé (cf. fig. 5-7 et 5-9). Nous remarquons que cette
solution d'équilibrage permet de contrôler l'énergie
dissipée dans les résistances d'équilibrage, ce qui
améliore fortement le rendement énergétique du
système d'équilibrage (ç ? 87%).
Sur les figures 5-25-a et b, la résistance
d'équilibrage Req est limité à 5 ? car
au-delà le temps d'équilibrage (TU) est supérieur
au temps total simulé (Ttot).
Fig. 5-25 : Comparaison de performanc des applications
à rapport cyclique bas e avec les résistances
commandées
L'intérêt de cette solution est de prendre des
valeurs faibles de résistances d'équilibrage pour réaliser
l'équilibrage le plus rapidement possible, car le rendement
énergique ne peut pas descendre au-dessous d'une valeur limite.
Cependant, pour des considérations de puissance dissipée dans
cette résistance, la valeur de cette dernière ne pourra pas
être trop faible.
Une résistance d'équilibrage de l'ordre de 2 ?
peut donc, en plus d'un rendement élevé, assurer une
espérance de vie d'environ 10 ans pour les deux profils, quelque soit la
dispersion de la capacité (cf. fig. 5-25). La figure 5-26 montre la
tension aux bornes des supercondensateurs (SC1 et SC2) avec
un facteur de dispersion (KC) de -20% pour des résistances
commandées de 2 ?.
Fig. 5-26 : Tension aux bornes des supercondensateurs
pour résistances commandées de 2 ?
Nous pouvons conclure que le système d'équilibrage
à résistances commandées e st bien adapté aux
applications à rapport cyclique très élevée
[163].
La commande du transistor peut être
réalisée par différentes méthodes. A titre
d'exemple, dans notre exemple, nous fermons l'interrupteur quand la chute de la
tension Uc sur la capacité du supercondensateur
dépasse la valeur nominale limite ; Uc est donc la
tension du supercondensateur moins la chute de tension sur la résistance
ESR . Ceci permet d'améliorer la
performance du système d'équilibrage pour les
applications à rapport cyclique élevé et de réduire
le temps d'équilibrage TU.
La validation expérimentale de l'estimation de la
résistance ESR par un circuit supplémentaire
connecté en parallèle au supercondensateur est envisageable
[164].
5.4.1.3.2. Nouvelle génération de
résistances commandées
Nous pouvons trouver différentes configurations du
circuit d'équilibrage avec résistances commandées. Le
fabricant MAXWELL propose actuellement le circuit d'équilibrage
donné sur la figure 5-27. Ce circuit se place entre deux
supercondensateurs. Pour un nombre de cellules n, il faut n-1
circuits d'équilibrage. Son principe est basé sur la comparaison
entre la tension des deux cellules de supercondensateurs ; le signal à
la sortie du comparateur commande les transistors complémentaires Q1
et Q2 [55]. Il y a deux types de ces circuits selon la valeur
désirée du courant d'équilibrage ; à faible et
à fort courant.
Circuit avec faible courant
d'équilibrage
Circuit avec fort courant
d'équilibrage
Fig. 5-27 : Schéma de principe d'un circuit
d'équilibrage à résistance commandée de MAXWELL
[55]
Le transistor Q1 est fermé quand la tension aux
bornes du supercondensateur 1 est supérieure à celle du
supercondensateur 2 et inversement.
La commande de ce type de circuit est très
simplifiée, ce qui impacte le prix de celui-ci. L'av antage principal de
ce système est qu'il permet d'équilibrer les tensions moyennes
assez
r pidement et de stabiliser leur valeur avec le temps. A long
terme cela peut aider à limiter a
l'apparition de la surtension sur le composant critique. La fi
gure 5-28 présente la tension aux bornes des supercondensateurs avec ce
type de commande (KC=-20%).
Fig. 5-28 : Tension aux bornes des supercondensateurs
avec une résistance d'équilibrage de 5,5 ?
5.4.1.4. Transistors MOSFET linéaires
Nous pouvons aussi utiliser comme système
d'équilibrage des MOSFET en remplacement du transistor et de la
résistance d'équilibrage des circuits présentés
précédemment. L'énergie de la surtension est alors
dissipée dans la ré sistance interne du transistor. Ce dernier
est commandé dans sa zone linéaire. La tension de commande grille
source Vgs est variable et proportionnelle à
l'inverse de la surtens ion.
5.4.2. Systèmes d'équilibrage non
dissipatifs
Pour pallier aux problèmes des solutions citées
précédemment en l'occurrence l'énergie perdue dans le
système d'équilibrage, des structures basées sur
l'utilisation de convertisseurs statiques permettent de transvaser le surplus
d'énergie aux supercondensateurs en surtensions sur les
supercondensateurs sous alimentés.
5.4.2.1. Convertisseur Buck-Boost
Le principe général est de transférer
l'énergie du supercondensateur présentant une tens ion él
evée vers celui présentant une tension base, en passant par
l'intermédiaire d'une inductance. La figure 5-29 illustre le montage
d'un système d'équilibrage qui utilise une association de
convertisseurs Buck-Boost (DC-DC) [165, 151].
D1 D2
Dn
ESRl ESR2 C2
ESRn Cn
Cl
Rf1
T1 T2
Rf2
Rfn
Tn
Usc1 Usc2
Uscn
Umod
Fig. 5-29 : Système d'équilibrage avec
convertisseur Buck-Boost associée
5.4.2.1.1. Détermination de la fréquence de
découpage et de l'inductance
Le principe de ce système consiste à
redistribuer l'énergie stockée dans les supercondensateurs par
l'utilisation des sources de courant auxiliaire. Afin d'expliquer le
fonctionnement du système d'équilibrage et de pouvoir
déterminer les paramètres du convertisseur proposé, nous
utilisons deux cellules en série, les supercondensateurs SC1 et
SC2. En négligeant les résistances de fuite, ces
derniers sont simulés par une résistance ESR avec une
capacité C en série [166, 165] (cf. fig. 5-30).
(a) (b)
ESRl
Usc1
Cl
iL1
L
I2
ESR2
C2
I
ESRl
Ud
Cl
T1
D1
I
I1
UL iL
I1
iL2
I
2
Usc2
ESR2
T2
D2
C2
2Ieq Ieq
Ieq
Umod
Fig. 5-30 : Principe du système
d'équilibrage avec convertisseur Buck-Boost associé
[165]
La commande des transistors se réalise selon la logique
suivante :
· si Usc1>Usc2 : le transistor
T2 est ouvert et T1 commute à la fréquence
f,
· si Usc1< Usc2 : le transistor
T1 est ouvert et T2 commute à la fréquence
f.
Pour égaliser les tensions des supercondensateurs le
rapport cyclique des transistors est fixé à 50% ; de ce fait le
convertisseur Buck/Boost fonctionne en conduction discontinue. Nous remarquons,
par cette logique de commande, qu 'il existe 3 séquences
différentes [165].
Dans le cas oil Usc2> Usc1, nous représentons
le courant et la tension dans l'inductance L sur la figure 5-31.
Fig. 5-31 : Séquence du système
d'équilibrage ( iL ,
U L ) sont respectivement le courant et la
tension de l'inductance L
Ces séquences correspondent aux événements
suivants :
· phase I : T2 ON, D1 OFF, les
supercondensateurs SC1 se charge avec le courant I,
SC2 se charge avec le courant I- iL2 (cf. fig.
5-30),
U sc 2
i i
= 2 = . t
L L 5-45
L
· phase II : T2 OFF, D1 ON, le composant
SC1 se charge avec le courant I+ iL1, le
supercondensateur SC2 se charge avec le courant I,
5-46
Usc 1 +Ud T Usc2 T
iL ) +
- .( t -
1 L 2 L
2
iL = =
avec U la chute de la tension sur la diode D .
d 1
· phase III : T1 OFF, D2 OFF,
SC1 se charge avec I, SC2 se charge avec
I.
iL = iL1 = iL2 =0
5-47
A partir de la condition discontinue, nous pouvons
déterminer le temps pour lequel le courant de l'inductance s'annule
(t0) (cf. eq. 5-48)
.
Usc2
t0
Usc 1
+
Ud
?
= 1+
?
)T
5-48
2
A partir de ces considérations, nous obtenons la relation
du courant moyen dans l'inductance (cf. eq. 5-49).
U ? U ?
sc sc
2 2
I = . 1
?? + ?? 5-49
L 8 . .
L f U U
+
? sc d
1 ?
Comme l'illustre la figure 5-30-b, l'expression de
l'évolution de la tension de cellule en fonction du courant I
et Ieq en négligeant la chute de tension sur la
résistance peut être donnée par le système
d'équations suivant :
I + I eq
u sc = . t
u = .t 5-50
sc2
I-IeqC C
1 2
où,
I est le courant fourni par la source de courant
chargeant les supercondensateurs, 2.Ieq est le courant
d'équilibrage passant dans l'inductance (cf. fig. 5-30-b).
La valeur et le signe du courant Ieq dépendent
de la différence de l'impédance qui existe entre les deux
supercondensateurs (SC1, SC2).
Le but du système d'équilibrage étant
d'égaliser des deux tensions
(usc1=usc2), à p artir de la
dynamique de la tension aux bornes des supercondensateurs (cf. eq. 5-50), nous
pouvons déduire l'expression du courant Ieq (cf. eq.
5-51).
I = c
.I 5-51
eq K
-- 2 - Kc
Kc étant le facteur de dispersion sur
la capacité.
L'inductance L et la fréquence (f
=1/T) de découpage sont déterminées p our obtenir
une
valeur moyenne du courant dans l'inductance égale
à 2Ieq. En remplaçant le courant moyen de
l'inductance donné par l'équation 5-49 par
2Ieq, nous obtenons la formule suivante :
L . f = U sc 2 - 2 -
Kc .?1 + sc 2?5-52
Usc1 + Ud
1 6.I Kc
U ?
Par conséquent, en remplaçant les
paramètres (I, Kc, Usc,
Ud = 0,3 V) donnés précédemment dans
l'équation 5-52, nous obtenons la valeur de l'inductance et de la
fréquence de découpage. Par exemple, nous trouvons pour le
supercondensateur étudié BCAP010 ; f =10 kHz, L
=0,5 uH.
Nous montrons sur la figure ci-dessous la carte de ce circuit
d'équilibrage vendu par le fabricant MAXWELL.
Fig. 5-32 : Photo du convertisseur
Buck-Boost
5.4.2.1.2. Simulation du module de supercondensateurs
Nous avons simulé le module de supercondensateurs
(SC1+SC2) avec ce système d' équilibrage sous
Simplorer pour une application à rapport cyclique élevé
(cf. fig. 5-7). Les résultats sont présentés sur la figure
5-33. Ils montrent que la tension aux bornes des supercondensateurs
s'équilibre très rapidement. C eci permet d'obtenir une
espérance de vie et un rendement énergétique
élevés (19 ans ; 92%). Nous remarquons que ce système
d'équilibrage améliore le rendement
énergétique et qu'il prolonge l'espérance de vie du module
de supercondensateurs par rapport aux autres systèmes
d'équilibrage.
Fig. 5-33 : Tension aux bornes des supercondensateurs
pendant l'équilibrage
Cependant, l'effet de la transmission d'énergie par
les supercondensateurs peut devenir un inconvénient en terme
d'énergie dissipée, lorsqu'un grand nombre de supercondensateurs
sont en série.
L'inconvénient principal de ce circuit est son coût
très élevé (pratiquement le même coût qu'un
supercondensateur) [55].
5.4.2.2. Convertisseur Flyback à secondaires
distribués
Cette solution est basée sur le transfert de
l'énergie du supercondensateur ayant une tension élevée
directement vers celui ayant la tension la plus basse. La figure 5-34 illustre
le montage de ce système : un convertisseur statique principal
centralisé (flyback multi-sorties) est lié avec un
transformateur. Ce convertisseur fonctionne dès qu'une différence
de tension est détectée, le transistor T conduit
d'abord, permettant au primaire du transformateur de stocker l'énergie.
Par la suite cette énergie magnétique va être
distribuée au s econdaire du transformateur relié au
supercondensateur présentant la tension la plus basse lorsque le
transistor est ouvert (l'énergie stockée entraîne la
conduction des diodes au secondaire) [151].
5. Evaluation des performances des modules de
supercondensateurs
N T
p
i1
D1
Ns1 Ns2
Rf1
D2
i2 in
Rf2
Dn
Rfn
Nsn
n
ESRl ESR2
ESRn
C C2 C
l
Usc1 Usc2
Uscn
Umod
Fig. 5-34 : Système d'équilibrage
Convertisseur Flayback à secondaires distribués
5.4.2.3. Convertisseur Forward à bobinage
distribués
Une autre solution combine les deux circuits décrits
précédemment. L'énergie est transférée
directement sans passer par des supercondensateurs intermédiaires.
La figure 5-35 montre le schéma de ce système
d'équilibrage. Dès qu'une différence importante de tension
entre les supercondensateurs est détectée, le transistor
correspondant est fermé. L'énergie va alors passer vers les
autres supercondensateurs via les diodes et le transformateur. [151].
i1
N1
ESRl
Cl
Rf1
N D
D2
T T
1 2
Rf2
D1
i2
N2
ESR2 ESRn
C2 Cn
in
Nn
Rfn
Dn Tn
Usc1 Usc2
Uscn
Umod
Fig. 5-35 : Système d'équilibrage avec
convertisseur Forward à bobinage distribués
Les deux dernières solutions équilibrent les
tensions instantanément, comme la solution présentée dans
le paragraphe 5.4.2.1. La simulation du dernier système
d'équilibrage et pour le module des supercondensateurs
présenté auparavant est montrée sur la figure 5-36. Les
ré sultats de ces dernières solutions sont relativement proches
de ceux de la solution pour le système présenté au
paragraphe 5.4.2.1, car nous avons simulé le transformateur par son
modèle idéal. Cependant, les pertes dans le
transformateur sont assez importantes. Elles diminuent fortement le rendement
énergétique du système global. Les deux dernières
solutions ne sont pas employées avec les supercondensateurs car elles
sont coûteuses en termes de composants magnétiques et de com
nt.
posa
Fig. 5-36 : Evolution de tension aux bornes des
supercondensateurs du système d'équilibrage ci-dessus
Il existe encore d'autres solutions d'équilibrage que
celles que nous avons exposées [160, 167-169] mais celles-ci sont
très complexes et coûteuses. Elles sont donc très rarement
utilisées.
5.5. Conclusion
Nous avons montré qu'il existe deux paramètres
principaux (Rf et C) pouvant être la cause de
déséquilibres de tensions dans un module de supercondensateurs.
Nous avons traité les cas essentiels : la dispersion de la
capacité et/ou la dispersion de la résistance de fuite
Rf.
Le remède au déséquilibre de tension
consiste à ajouter aux bornes de chaque cellule
élémentaire un circuit d'équilibrage intervenant
lorsqu'une différence de tension apparaît. Les recherches
bibliographiques ont montré qu'il existait plusieurs circuits
d'équilibrage commercialisés, par résistances, diodes
Zener, résistances commandées, convertisseurs statiques
Buck-Boost sans ou avec transformateur), etc. Nos résultats montrent que
ces circuits d'équilibrage diffèrent par leur rendement et par
leur espérance de vie :
· Le circuit d'équilibrage avec résistance
simple améliore l'espérance de vie du supercondensateur, mais
participe à la dissipation d'une partie importante de l'énergie
stockée, ce qui diminue le rendement énergétique.
· Le circuit d'équilibrage avec diodes Zener n'est
plus commercialisé actuellement à cause de leur tensions et
courant limités.
· Le circuit d'équilibrage de résistances
avec interrupteurs commandées permet de contrôler l'énergie
dissipée, tout en améliorant les contraintes de tension aux
bornes du composant, ce qui contribue à une augmentation importante de
l'espérance de vie du composant. L'inconvénient principal est que
son coût est un peu élevé.
· Le circuit Buck-Boost équilibre la tension des
supercondensateurs en transférant instantanément
l'excédant d'énergie dû aux surtensions à des
composants moins chargés. Ce circuit augmente l'espérance de vie
du supercondensateur ainsi que le rendement énergétique du
système d'équilibrage mais son encombrement ainsi que son
coût élevé limitent son utilisation industrielle. Pour la
même raison le système d'équilibrage des tensions des
supercondensateurs avec transformateur n'est pas utilisé.
La constante de temps de l'autodécharge est
élevée et est d'au moins quelques heures. Ce cas de
déséquilibrage statique peut être parfaitement
résolu par l'utilisation de résistances d'équilibrage en
parallèle avec chaque cellule de supercondensateur.
Nous avons constaté que la performance et
l'espérance de vie dépend essentiellement du ty p e d'application
; c'est-à-dire du profil de tension et de courant. Ceci rend chaque
système d'équilibrage approprié à une application
donnée.
L'équilibrage passif est plus approprié pour des
applications à faible rapport cyclique. Dans ce s applications, la
grandeur de la résistance d'équilibrage est
généralement fixée à 1/10 de la valeur de
résistance de fuite moyenne de la cellule. Les avantages de cette
méthode d'équilibrage sont la simplicité et un faible
coût.
Le système d'équilibrage par résistances
commandées est requis pour les applications à rapport cyclique
élevé. Dans ce type d'équilibrage, un certain nombre de
commandes peut être utilisé pour atteindre l'équilibre de
tension. La grandeur des résistances d'équilibrage peut
être de l'ordre de 1/100 de la résistance de fuite. Dans ces
applications un système de refroidissement est nécessairement
installé, pour minimiser l'effet de la température sur
l'espérance de vie du supercondensateur.
6. Conclusions générales et
perspectives
6. Conclusions générales et
perspectives
Plusieurs méthodes de caractérisation sont
utilisées pour évaluer les performances des supercondensateurs
dans les plages de température et de tension d'utilisation. Ces
méthodes de caractérisation des supercondensateurs sont des
cycles de charge/décharge à courant constant (tension constante
ou puissance constante), la spectroscopie d'impédance, la
voltampérométrique.
Ces différentes méthodes donnent des
résultats largement différents sur l'identification de l' ESR et
légèrement différents sur l'évaluation de la
capacité. Les mesures par méthodes temporelles donnent une
capacité totale du supercondensateur qui se repartie entre celle de la
double couche et une pseudo-capacité dûe à des processus
électrochimiques lents. La pseudocapacité et la nature complexe
du supercondensateur ont pour effet de rendre les résultats des
techniques de caractérisation différents. La technique de
spectroscopie d'impédance permet elle, de déterminer avec
précision la dépendance en tension de la capacité de la
double couche du supercondensateur Cdl et de la
résistance EDR du supercondensateur.
Les méthodes temporelles ont permis de
déterminer le rendement coulombien et sa variation en fonction des
différentes conditions. Il est remarqué que sa valeur diminue
avec la diminution du courant de charge/décharge notamment aux
températures élevées à cause de l'influence de la
pseudo-capacité.
L'ensemble du travail effectué a permis d'établir
des comparaisons entre les différents supercondensateurs de
différentes technologies.
Les différents comportements des supercondensateurs
sont modélisés par plusieurs modèles présentant
tous certains avantages et inconvénients : le modèle classique RC
est très simplifié mais aussi très imprécis ; et le
modèle à deux branches est simple et relativement facile à
identifier, mais sa précision dépend du profil du courant
d'application ; le modèle avec pores non-homogènes
représente bien le comportement dynamique des composants mais est assez
complexe. Cependant, le supercondensateur est un dispositif complexe, il peut
être intéressant de combiner les différents modèles
afin d'obtenir un modèle général décrivant avec
beaucoup de précision les différents phénomènes.
Par exemple le modèle avec pores non-homogènes peut être
complété avec les branches lentes du modèle à deux
branches et le modèle de l'autodécharge.
S achant que l'autodécharge est un indicateur important
pour quantifier les performances du supercondensateur. Nous avons
étudié en détail celle-ci. Une méthodologie de
mesure a été étudiée et adaptée pour mesurer
celle-ci. Cette dernière a été représentée
par plusieurs modèles. Un circuit électrique équivalent
série a été proposé. Le calcul des ses
éléments a été fait par la mesure de la
décroissance de la tension aux bornes du supercondensateur, mais ses
éléments ne représentent pas tout à fait les
comportements physiques de l'autodécharge. Pour cela, un nouveau
modèle d'autodécharge représentant mieux les
mécanismes physiques engendrant celle-ci, a été
proposé. Dans celui-ci, l'autodécharge est
modélisée par une résistance en parallèle avec la
capacité totale du supercondensateur pour le courant de fuite
intrinsèque à celle-ci et une capacité série avec
une résistance pour les réactions d'oxydoréduction. Ce
modèle donne des résultats intéressants, notamment, il a
permis de quantifier, pour la première fois, une capacité des
réactions d'oxydoréduction dûe aux impuretés.
Cependant, les processus d'autodécharge dépendent du type et de
la quantité d'impuretés, ce qui rend la précision du
modèle proposé tributaire de ces facteurs.
Nous avons constaté que les deux mécanismes
d'autodécharge varient fortement en fonction de la température
ambiante et de la tension initiale. Ainsi, l'énergie stockée dans
le supercondensateur est dissipée lentement à température
et tension faibles et rapidement à température et tension
élevées.
Ces phénomènes lents tels que la redistribution
de charges et l'autodécharge ne peuvent pas être
caractérisés d'une manière fiable par sp ectroscopie
d'impédance. Par conséquent, la mesure de la décroissance
de la tension en circuit ouvert reste la méthode la plus précise
pour les caractériser.
Pour diverses applications, il est nécessaire que le
supercondensateur puisse fonctionner dans une vaste plage de
température. Il est observé qu'une augmentation de la
température améliore les performances en termes d'énergie
et de puissance, ESR diminue. Par contre, l'autodécharge est
plus importante et la durée de vie du dispositif diminue. L'étude
en température a montré qu'il existe un fonctionnement optimal
pour des températures se situant aux alentours de 25 °C où
l'ESR approche sa valeur minimale en fonction de la température,
l'autodécharge est assez faible et la durée de vie est
convenable.
Un modèle thermique simple a été
présenté. Il donne une estimation de la température du
supercondensateur. Cependant, ce modèle est limité et il ne
permet pas de prédire la
répartition avec précision de la température
dans le supercondensateur ni d'optimiser la gestion thermique du composant.
L'évolution des performances des supercondensateurs
lors du vieillissement accéléré a été
représentée, d'un point de vue électrique global, par la
diminution de la capacité, l'augmentation de l'ESR et de
l'autodécharge.
Les différents circuits d'équilibrage sont
simulés et leur influence sur la dynamique de la tension de cellules est
montrée à long terme. Les résultats sont analysés
sur plusieurs applications. Il est constaté que l'utilisation de
circuits d'équilibrage améliore la performance du module de
supercondensateurs vis-à-vis de la fiabilité. Le type du circuit
d'équilibrage à considérer dépond du type
d'application. Il sera important de valider expérimentalement les
résultats obtenus sur les différents circuits
d'équilibrage notamment sur des profils de tension et de courant
industriels.
Les processus d'autodécharge dans les deux
électrodes, positive et négative, peuvent être
différents. La mesure de la décroissance de la tension des deux
électrodes prises séparément serait important à
réaliser pour mieux comprendre les mécanismes
d'autodécharge.
Une autre méthode de caractérisation
d'autodécharge, appelée `'floating», consisterait à
appliquer une tension constante (polarisation potentiostatique) et de mesurer
le courant d'alimentation. Il serait intéressant de comparer les
résultats par cette méthode de caractérisation avec ceux
obtenus par la méthode utilisée dans ce mémoire.
Les principaux inconvénients des supercondensateurs
sont leur autodécharge élevée, leur faible densité
d'énergie, leur faible tension nominale et la grande partie de
l'énergie irrécupérable en dessous de 1 V. Ces facteurs
limitent l'utilisation des supercondensateurs. La nouvelle
génération de supercondensateurs asymétriques avec des
électrodes hybrides limite certains de ces inconvénients [170].
Une étude complète de ce nouveau composant serait à
envisager.
.
7. Références
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8. Annexes
8. Annexes
A. Caractéristiques techniques de spectroscopie
d'impédance (photo)
|
PC+IM6
|
PC+IM6+PP240
|
Mode de fonctionnement
|
Potentiostatique, Galvanostatique
|
Potentiostatique, Galvanostatique
|
Plage de tensions
|
#177;10V
|
#177;4V
|
Précision sur la tension
|
#177;500uV
|
#177;0,1%/#177;1mV
|
Plage de courants
|
#177;3A
|
0A à #177;40A
|
Précision sur le courant
|
0,1% à 1%
|
#177;0,25%
|
Puissance de sortie
|
36W max
|
400W
|
Plage de fréquences
|
10uHz à 8MHz
|
10uHz-100kHz
|
Plage d'impédances
|
1m?-30 M?
|
1u?-1k?
|
Température ambiant
|
0°C à 30°C
|
0°C à 30°C
|
Amplitude du signal alternatif
|
1mV à 1V
|
1mV à 1V
|
Précision sur la phase
|
#177;0,1° à #177;0,3°
|
#177;0,1° à #177;0,3°
|
PP240 IM6
|
|
B. Variation des éléments de la
capacité de la branche rapide en fonction de la température
ambiante
Figure 1 : Evolution des éléments de la
capacité C1 en fonction de la température pour le
composant BCAP010
Figure 2 : Evolution des éléments de la
capacité C1 en fo nction de la température pour le
composant M6 00 déterminée à u n courant de
charge/décharge de 400 A
Figure 3 : Evolution des éléments de la
capacité C1 en fonction de la température pour le
composant M600 déterminée à un courant de
charge/décharge de 50 A
C. Dépendance en température des
paramètres des supercondensateurs Nous présentons sur
les figures ci-dessous la variation des caractéristiques
électriques des
deux supercondensateurs M60 0 et SC806 en fonction de la
température.
(a) M600
(b) SC806
Figure 4: Evolution de la capacité du
supercondensateur M600 et SC806 en fonction de la fréquence
pour plusieurs températures à la tension
nominale
(a) M600
(b) SC806
Fig. 8-1 : Évolution de la partie réelle
de l'impédance des composants M600 et SC806 en fonction de la
fréquence pour plusieurs températures à la tension
nominale
D. Caractéristiques du module NI 9211
· Températures de fonctionnement de -40 à 70
°C,
· 4 entrées de thermocouples ou de tension de
#177;80 mV,
· Résolution de 24 bits, réjection du bruit
50/60 Hz.
E. Caractéristiques du banc Arbin
· de 0 V à 3 0V
· de -500A à +500A en charge et de
décharge.
· puissance max :15 KW
· 3 gammes de courant : à 500 A, précision :
500mA 0 à 50 A, précision : 50mA 0 à 1 A, précision
: 1mA
F. Caractéristiques du module NI 9205
· Résolution de 16 bits, fréquence
d'échantillonnage rassemblé de 250 Kéch./s,
· Températures de nt de -40 à 70 °C,
fonctionneme
· Gammes d'entrée programmables de #177;200 mV,
#177;1 V, #177;5 V et #177;10 V,
· 32 entrées analogiques asymétriques ou 16
différentielles.
Résumé :
Etude et modelisation des supercondensateurs :
applications aux systèmes de puissance
Ce travail a pour objectif d'analyser quantitativement les
performances (capacité, ESR, autodécharge, ...) des
supercondensateurs issus de différentes technologies lorsqu'ils sont
soumis aux contraintes électriques et thermiques. Les différents
paramètres de ces supercondensateurs sont caractérisés par
les techniques de spectroscopie d'impédance, de cycles de
charge/décharge et de voltampérométrique.
La modélisation des supercondensateurs a
été effectuée par plusieurs modèles
complémentaires. Les résultats de simulation de ces derniers sont
comparés avec ceux expérimentaux dans le domaine temporel et
fréquentiel. Nous avons mis au point un modèle innovant de
l'autodécharge dans les supercondensateurs.
L'ensemble de ce travail a permis d'étudier le
comportement des supercondensateurs mis en série en mettant en
évidence leur fiabilité, le temps d'équilibrage et le
rendement énergétique global du système.
Mots-clés : Supercondensateur,
caractérisation, modélisation, autodécharge, thermique,
fiabilité, circuit d'équilibrage.
Abstract :
Studying and modelling of supercapacitors : Applications
in power systems
The aim of this work is to analyze quantitatively the
supercapacitors performance (capacitance, ESR, self-discharge ...), which are
made by different technologies under constraints; thermal and electrical.
Different supercapacitors parameters are characterized by the help of different
techniques as impedance spectroscopy, voltamperometry, and charging/discharging
cycles.
The supercapacitors modelling have been conducted by several
complementary models. These models are compared in time and frequency domain
with various experimental tests. A new model of the self-discharge was
established.
All the life expectancy, energetic efficiency and balancing
time are compared for different balancing circuits and typical applications.
The whole of this work has helped to investigate the
supercapacitors behaviour applied in series demonstrating their reliability,
the balancing time and the total energy efficiency of the system.
|