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Réutilisation des eaux usées

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par Jean-Laurent Bungener
Ecole polytechnique fédérale de Lausanne - Thèse 1996
  

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2.5. Description des méthodes employées.

2.5.1. Protocole général de mise en culture.

Les agriculteurs sont propriétaires des récoltes. Ils ne reçoivent aucun dédommagement pour leur travail. L'engagement financier se fait pour notre part au travers de l'aménagement du site, de l'achat du matériel pour les travaux culturaux et de l'achat de semences.

La mise en culture s'effectue en fin de saison des pluies (novembre). L'ensemble du couvert végétal herbacé est coupé et exporté à l'écart du dispositif. Cette opération terminée, les parcelles sont "labourées" à la daba sur une profondeur de 20 cm. Lorsque le sol est trop dur, un arrosage est effectué pour l'ameublir. Les semis sont effectués en fonction du type végétal. Dans certains cas une pépinière est aménagée à l'écart du dispositif pour obtenir les plantons (tomates etc...). Cette pépinière est enrichie avec du fumier.

L'arrosage est effectué deux fois par jour par aspersion à l'arrosoir. Les doses d'irrigation sont calculées selon les normes admises pour la région. La récolte aux environs du mois de mars peut être effectuée en une fois (maïs, arachide, choux) ou s'étaler sur plusieurs jours (tomates, gombo etc..). Les acheteurs se rendent directement sur le site pour se procurer les produits. Il s'agit soit de professionnels soit de particuliers (personnel de l'E.I.E.R.). La production est pesée, les résidus végétaux sont exportés. Les parcelles sont de nouveau labourées et un cycle cultural est accompli durant la période chaude de la saison sèche jusqu'à la saison des pluies. L'arrosage du matin s'effectue entre 7 h et 9 h du matin. L'après-midi, il commence aux environs de 15 h jusqu'à 17 h. Le sarclage est effectué environ trois fois pendant un cycle cultural. L'observation de zones d'écoulements préférentiels a conduit, notamment pour les parcelles de la zone A, à faire de petites levées de terre pour ralentir le flux et améliorer l'infiltration dans les parties supérieures des parcelles. Les prélèvements de sol sont effectués soit aux environs de 9 h soit aux environs de 17 h.

2.5.2. Techniques d'échantillonnage.

Echantillonnage du sol.

Deux types d'échantillons sont prélevés, des échantillons pour la détermination de la composition chimique et de l'humidité pondérale dans un profil de sol et des échantillons pour la détermination de la faune du sol prélevés en surface..

Echantillons prélevés dans un profil de sol.

Les échantillons sont extraits à l'aide d'une sonde pédologique (Grouzis, 1987). Le solum obtenu est non remanié sur 60 cm. Ce qui permet d'effectuer également des observations générales sur la porosité du sol. Ces carottages sont effectués au début et à la fin de l'expérimentation pour mesurer l'évolution de la réserve minérale dans le profil. Des mesures de l'humidité pondérale sont effectuées à titre indicatif durant les phases de culture pour vérifier l'efficacité de l'irrigation. Le choix des lieux de prélèvement s'est fait au départ, selon la composition du couvert végétal. La

meilleure connaissance du site et son aménagement nous ont conduit par la suite à effectuer l'échantillonnage selon la texture des sols et le type de travail cultural.

Echantillons prélevés en surface.

Ces échantillons vont être utilisés pour déterminer 4 paramètres différents.

Des échantillons de sols sont prélevés à l'aide d'un cube de 10 cm de côté. On les utilise pour effectuer aussi bien les mesures physico-chimiques que les mesures de la faune des sols.

Les prélèvements pour la détermination et la quantification de la faune des sols sont effectués soit au mois de septembre en saison des pluies, soit durant la saison sèche en fonction du calendrier cultural. La répartition spatiale des organismes en climat tropical à saisons contrastées se fait généralement en agrégats autour des racines des plantes (Lavelle, 1983). En conséquence, les prélèvements seront effectués sur les espaces dépourvus de végétation en surface, afin de limiter l'influence des systèmes racinaires sur les populations animales. Dans le cas des zones cultivées notamment sous maïs, les échantillons sont prélevés entre deux rangs à équidistance entre les tiges des plantes.

Echantillonnage de l'eau.

Les échantillons d'eau sont prélevés à l'aide d'un seau dans les puisards. L'eau du puisard est préalablement mélangée en reversant deux à trois seaux avant d'effectuer le prélèvement définitif.

Un litre est versé dans un flacon de prélèvement en matière plastique à bouchon hermétique. Dans la dernière phase de l'expérimentation (nov. 1993 à fév. 1994) 5 ml de formol sont versés dans le flacon afin de préserver l'échantillon de la dégradation. L'échantillon a été dans ce cas stocké au réfrigérateur.

Echantillonnage de la biomasse végétale.

Végétation naturelle.

Pour mesurer la production végétale dans les zones de friches, on utilise un cadre en bois de 1 m de côté (Matthey, Della Santa et Wannenmacher. 1984). L'ensemble des végétaux sont coupés à la base. Le choix de l'échantillon s'est effectué tout d'abord en fonction des espèces rencontrées (1990) puis en fonction de la zone (1993).

Végétation cultivée.

10 tiges de maïs sont coupées à la base, ce qui correspond pour des rangs écartés de 60 cm et des plants espacés de 20 cm à une surface d'un mètre carré. Les épis sont récoltés et pesés séparément.

Pour les autres plantes de cultures c'est l'ensemble de la production d'une parcelle qui a été mesuré.

Lorsque les mesures permettent une estimation directe d'un résultat, les statistiques ne sont pas nécessaires (Webster com. pers.). C'est le cas de la différence de rendement selon les traitements puisque après trois ans, aucune production n'est enregistrée sur les parcelles témoins. C'est également le cas de la carence en azote puisque les symptômes de celle-ci n'apparaissent que sur les parcelles témoins.

Pour effectuer une première sélection des indicateurs de fertilité, on compare les résultats des mesures de croissance végétale avec chacun des indicateurs. D'autre part, on analyse l'influence des eaux usées sur ces indicateurs. Nous obtenons ainsi deux types d'indicateurs, ceux qui correspondent à la variation des mesures de production végétale et ceux qui sont sensibles à l'irrigation par des eaux usées. Enfin, on compare les valeurs des mesures effectuées sur les parcelles expérimentales avec celles obtenues sur les espaces interparcellaires.

Protocoles.

Protocoles pour l'analyse des sols.

Echantillons non remaniés.

La sonde pédologique est enfoncée à la masse. elle permet d'obtenir un échantillon non remanié sur une profondeur de 50 cm. Les échantillons plus profonds sont obtenus avec une tarière jusqu'à une profondeur de 1.20 m.

Les carottes sont mises à sécher à l'air libre (cf. photo) lorsque le sol doit être analysé chimiquement. Elles seront ensuite observées à la loupe binoculaire par tranche de 5 cm. Les observations terminées, les sols seront tamisés à 2mm et stockés dans des sachets plastiques individuels et expédiés en Suisse.

Dans le cas de l'estimation de l'humidité pondérale, le sol est fractionné 10 cm par 10 cm et mis à l'étuve à 105°C pendant 24 heures. On en déduira l'humidité pondérale par le calcul de la différence entre son poids initial et son poids sec.

Echantillons remaniés: Mesures de la quantité de racines et du nombre d'animaux.

Les échantillons de 1000 cm3 de volume sont prélevés à l'aide d'un cadre cubique de 10 cm de coté, il est enfoncé à l'aide d'un maillet en disposant au préalable une planche de petite taille sur le cadre.

Les échantillons sont transportés directement du champ au laboratoire dans une boîte en plastique. Ils sont disposés sur l'extracteur Berlèse (Dunger et Fiedler, 1989 ). L'échantillon de sol est récupéré, une fraction de 120 g est tamisée à 2 mm et expédiée en Suisse pour les analyses chimiques, et une fraction de 500 g est utilisée pour l'extraction de racines.

Les sols sont analysés au laboratoire de pédologie de l'E.P.F.L.. Trois types d'analyses sont effectuées.

Le taux de carbone et celui des substances humiques sont obtenus par combustion sous oxygène et mesurés soit par conductimétrie (Casumat) soit par infra-rouge (TOC).

L'évaluation de la réserve totale en azote et en phosphore se fait par la méthode Kjeldahl et la
mesure de la CEC se fait par extraction au BaCl2 puis mesure de la concentration des éléments

au spectromètre d'émission plasma.

Protocole pour l'analyse de la végétation.

Détermination du couvert végétal.

Méthode d'échantillonnage pour un mètre carré. Extraction des racines.

L'échantillon de 500 g de sol est mis à tremper, après 10 minutes on agite l'échantillon et on le passe au tamis à 200 microns. On rince le tamis par une aspersion d'eau (pommeau de douche) pour éliminer les fines. L'échantillon est reversé dans le récipient et on procède à un second rinçage. On superpose un tamis à mailles de 1 mm au tamis à mailles de 0.2 mm. Les résidus organiques sont obtenus par séparation gravitaire dans le récipient de rinçage et tamisés. On les met à sécher à l'étuve (105° C/48heure) ou on les lyophilise.

Après séchage, on pèse le matériel. Il est ensuite observé à la loupe binoculaire et sa contenance en azote et carbone est mesurée par la méthode Dumas automatisée (Carlo erba) au laboratoire de l'E.P.F.L..

Mesure de la croissance végétale.

Pour chaque parcelle, la taille de 10 plants est mesurée au double mètre. La fréquence des mesures est de une fois toutes les deux semaines.

Mesure de biomasse végétale épigée.

Les plantes sont pesées fraîches puis on les sèche soit à l'étuve (saison des pluies) après les avoir hachées, soit à l'air libre en saison sèche. On mesure le poids sec.

Les animaux tombent de l'extracteur dans des flacons remplis d'alcool à 70%. En trois jours l'extraction est considérée comme terminée durant la saison sèche. On compte une semaine d'extraction durant la saison des pluies. Les animaux seront triés manuellement dans une boîte de Pétri, à l'aide d'une pipette pasteur.

Lombrics.

Un cadre cubique de 25x25x20cm est enfoncé dans le sol. L'échantillon est trié à la main pour en extraire les annélides et les compter. Trois classes de taille sont différenciées au cours des comptages, les petits (<3 cm) les moyens (entre 3 et 5 cm) et les gros (>5 cm).

Protocole pour la mesure du temps d'infiltration.

Mesure à l'aide d'un cadre de 50 cm de côté du temps d'infiltration d'un seau de 10 litre d'eau. Le cadre est enfoncé de 5 cm dans le sol. On verse l'eau en une fois, on déclenche le chronomètre et on vérifie qu'il n'y ait pas de perte latérale. La mesure est terminée lorsque la surface du sol est totalement ressuyée. On signale la présence/absence de couvert végétal dans la zone de mesure.

Mesure de l'humidité atmosphérique et température.

Utilisation d'un thermo-hygromètre portatif EBRO. L'humidité et la température sont mesurées à un mètre du sol., puis à 5 cm de la surface. La nature du couvert végétal est relevée.

Mesure du taux de matières organiques dans l'eau.

Utilisation d'un fractionnement avec des tamis de tailles différentes.

On prélève 100 ml d'eau dans le flacon de 1 l qui sont directement mis à l'étuve. C'est le taux de matière organique total qui sera estimé de la sorte.

On passe le reste au travers de tamis à mailles de 100 et 50 et 20 ou 10 microns

Les fractions récoltées sont observées à la loupe binoculaire et au microscope, on détermine les algues et on compte le zooplancton (dans 1ml). Puis les fractions sont mises à l'étuve dans des creusets à 105°C pendant 12 heures. On pèse les creusets ce qui donne le poids de matières sèches. On passe ensuite les échantillons pendant deux heures au four à 550°C pour déterminer la fraction organique obtenue par la différence de poids.

Troisième partie: Résultats.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984