Deuxième partie: Démarche , approche,
méthodes.
Chapitre 1. Démarche expérimentale.
1.1. Principes.
Nous partons du postulat que si l'irrigation par des eaux
usées ne présente pas de danger pour la fertilité du sol,
elle doit être recyclée dans les cycles écologiques du sol
(Elliot, Stevenson, 1977). Pour respecter des conditions d'application cette
pratique doit également être efficace en terme de production
végétale. Nous devons par conséquent disposer d'un
référentiel nous permettant d'évaluer l'impact des eaux
usées sur les cycles écologiques du sol. D'autre part, un
témoin pour la comparaison des résultats de la production
végétale est à prévoir. En effet, comme le souligne
Piery, il n'existe pas de parallelisme étroit entre l'effondrement des
rendements et l'évolution des caractéristiques mesurables
chimiques et physiques de la fertilité.
« Ainsi, alors que les caractères mesurables
(ou le plus souvent mesurés) des sols évoluent
régulièrement, les rendements suivent une évolution qui
paraît discontinue, marquée après 10 ou 15 ans de culture,
par un seuil d'effodrement dont les causes ne relèvent pas uniquement du
seuil d'appauvrissement organique et minéral de ces sols. »
(Piéri,1989)
Pour parvenir à effectuer ces deux vérifications
dans le temps disponible, nous allons utiliser deux référentiels.
Ces deux référentiels seront aménagés sur un site
expérimental de type agronomique.
Par la littérature, il nous est possible de
définir le mode d'aménagement du site expérimental qui
permet d'effectuer ces deux analyses.
Le premier principe est le suivant:
La mise en friche d'une partie du site peut être
considérée comme référentiel pour la mesure d'une
évolution des paramètres de la fertilité dans le sens
d'une restauration de celle-ci (César et Coulibaly, 1991) dans le
respect des cycles écologiques du sol.
Ces espaces laissés en friche nous permettront
d'évaluer au cours du temps l'évolution des différents
paramètres choisis pour l'évolution de la fertilité des
sols.
Deuxième principe:
La mise en culture d'un sol en climat tropical sec a une
influence négative sur la fertilité du milieu. En l'absence
d'amendement la productivité végétale diminue après
trois cycles culturaux.
Nous allons en conséquence utiliser comme témoin
pour la mesure de la production végétale des parcelles
cultivées et irriguées. La qualité des eaux qui serviront
à l'irrigation sur ces témoins doit respecter le second principe.
Nous utilisons pour cela des eaux de surface provenant du barrage de Loumbila
dont la concentration en matière organique et minérale peut
être considérée comme ne pouvant apporter
d'éléments fertilisants aux sols.
Nous déterminerons par comparaison entre les deux
référentiels ainsi disponibles l'efficacité de
la réutilisation des eaux usées en tant que technique de
gestion de la fertilité du milieu (cf: schéma
1). Cette détermination se fait par l'intermédiaire
d'indicateurs que nous sélectionnons en fonction de leur
sensibilité vis-à-vis des traitements effectués sur les
deux référentiels.
Pour limiter l'influence des apports organiques au sol par le
biais de la biomasse végétale épigée, celle-ci est
exportée après chaque cycle de végétation.
Deux types d'analyses sont proposés. Le premier
établit les tendances évolutives pour chaque paramètre
entre un état initial et un état final. L'impact à moyen
terme des techniques mises en place sur la fertilité du milieu est ainsi
déterminé. Le second utilise une comparaison entre traitements au
cours du temps. On en déduit l'influence des facteurs saisonniers, des
techniques culturales employées et de la variation de la qualité
des eaux pendant un cycle annuel.
Friche
Etat final
Milieu naturel
Etat initial
Milieu cultivé
Culture irriguée
Milieu irrigué eaux usées
Fertilité de référence
Fertilité minimale
?
Schéma 1: Principes fondamentaux.
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