2. Discussions
La teneur en huile essentielle dépend de plusieurs
facteurs à savoir l'espèce, le milieu de récolte, la
période de récolte, les pratiques culturales et la technique
d'extraction. Le rendement en huile essentielle est meilleur pour l'ensemble de
3 espèces. C.viminalis présente le meilleur rendement
(5,1%), suivi de X.aethiopica (1,9%). Nos résultats sont
similaires avec ceux rapportés par certains auteurs qui ont mis en
évidence le rendement des huiles essentielles ; par exemple
Srivastava et al., 2003 cité par Ndomo et al.,2009 ont
obtenu un rendement de 0,45% sur C.viminalis récoltée en
Inde. En 2009, Ndomo et al., ont eu un rendement de 0,85% sur cette
même espèce récoltée au Cameroun.
Dans cette étude, les trois(3) huiles essentielles
testées ont révélé une activité insecticide
intéressante à l'égard de C.maculatus. A faible
concentration les huiles essentielles de C.viminalis et
X.aethiopica ont eu un effet très significatif sur la survie de
C.maculatus, ravageur principal du niébé ; qui devient
plus intéressant aux fortes concentrations. Quant au charançon de
maïs (S. zeamais), l'huile essentielle de C.viminalis a
montré une activité insecticide intéressante aux fortes
concentrations. Cependant, à faible concentration elle n'a aucune
toxicité vis-à-vis des adultes de S.zeamais. Les huiles
essentielles de X.aethiopica et de L.chevalieri ont
révélé une faible activité insecticide à
l'égard de S.zeamais. Toutefois, l'huile essentielle
X.aethiopica produit une mortalité assez significative à
la plus grande concentration, c'est qui nous amène à penser
qu'une éventuelle activité insecticide intéressante est
possible si on augmente la concentration.
La faible toxicité de l'huile essentielle de
L.chevalieri vis-à-vis de S. zeamais pourrait
s'expliquer par une tolérance de cette espèce à
l'égard de cette huile essentielle qui serait constituée de
thymol, carvacrol, acétate de tymile, P-cymène (Konaté,
2004). Une analyse chimique de l'huile essentielle testée pourrait
confirmer cette hypothèse. Ce phénomène de
tolérance vis-à-vis des molécules actives des plantes
insecticides a été mis en évidence par des auteurs comme
Paul et al.,2009 cité par Gueye et al.,2011 en
fournissant plusieurs exemples de plantes avec une efficacité
différente entre les feuilles entières ou réduites en
poudre et les graines dans le contrôle de C. maculatus et
Zabrotes subfasciatus. Les molécules actives des plantes
insecticides peuvent varier d'une famille à une autre, à
l'intérieur d'une famille et la sensibilité peut différer
d'une espèce à une autre et à l'intérieur d'une
espèce (Gueye et al.,2011). C'est qui peut expliquer
les différences de sensibilité obtenus sur C.maculatus
et S.zeamais à l'égard de ces 3 huiles essentielles.
Selon Kouninki et al.,2007 , les huiles essentielles
de ces 3 espèces contiennent majoritairement des monoterpènes
hydrocarbonés tel que le â-pinène dont les
propriétés insecticides ont déjà été
démontrées vis-à-vis du S.zeamais et
monoterpènes oxygénés comme le 1,8-cinéole
(eucalyptol), le linalool, l'eugénol et le cymol dont les
propriétés insecticides ont été également
déjà démontrées vis-à-vis de plusieurs
insectes, entre autres Tribolium confusum, Tribolium
castaneum, Sitophilus zeamais, Prostephanus
truncatus, Rhyzoperta dominica et
Callosobruchus maculatus (Regnault-Roger & Hamraoui , 1995 ;
Obeng-Ofori et al., 1997 ; Prates et al., 1998 ; Tapondjou ,
2005 In Ndomo et al., 2009).
L'effet persistant de 3 huiles essentielles est faible
à l'égard de C.maculatus et S.zeamais.
Toutefois l'huile essentielle de L.chevalieri révèle une
persistance de 4 jours à l'égard de C.maculatus. Dans la
littérature, les données relatives à la persistance des
huiles essentielles sont quasiment inexistantes
Il serait difficile de penser que l'activité
insecticide de ces huiles essentielles se limite uniquement à certains
de ses constituants majoritaires; elle pourrait aussi être due à
certains constituants minoritaires ou à un effet synergique de plusieurs
constituants (Ndomo et al.,2009).
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