ANALYSE DU SYSTEME DE COMMERCIALISATION DES GRAINES DE
VOACANGA AFRICANA AU BENIN ET LES IMPLICATIONS POUR LA CONSERVATION DE
L'ESPECE
Ir. Aubin Edem K. FAFEH
Agroéconomiste
Auteurs
a- Fafeh K. E. Aubin, Ingénieur agroéconomiste,
aubinextra@gmail.com
b- Dr. Orou Gaoue
c- Dr. Achigan Eunock
d- N'danikou Sognigbé, Ingénieur agroferestier,
ethnobotaniste
e- Ir. Avohou Hermane, Assistant de recherche
RESUME
Au Bénin, les Produits forestiers Non Ligneux (PFNL)
occupent une place non négligeable dans les activités et
transactions des populations rurales dans les différentes formes
d'utilisation des forêts ou écosystèmes forestiers. Parmi
les PFNL, il y a Voacanga africana sur lequel peu d'études ont
été réalisé au Bénin en particulier et en
Afrique occidentale en général. Des études fournissent des
données empiriques sur le volume des graines commercialisées,
elles abordent peu les aspects socio-économiques couvrant toute la
chaine de commercialisation allant des récolteurs/producteurs aux
consommateurs. C'est pour contribuer à mieux cerner la structure et le
fonctionnement des marchés liés aux graines de V.
africana au Bénin, que cette étude intitulée
« analyse de la commercialisation des graines de V.
africana au Bénin et les implications pour la conservation de
l'espèce » a été initiée.
L'objectif principal de cette étude est d'analyser le
système de commercialisation des graines de Voacanga africana
au Bénin afin de ressortir les impacts de l'activité sur la
durabilité de l'espèce dans la zone d'étude. Il en ressort
que la chaine de commercialisation des graines de Voacanga africana
est constituée de cinq catégories d'acteurs à savoir
: les récolteurs, les courtiers, les collecteurs, les grossistes et les
exportateurs. Trois principaux types de circuit de commercialisation ont
été identifiés : les circuits à trois
intermédiaires, deux intermédiaires et un intermédiaire.
Tous ces acteurs réalisent une seule fonction : la
fonction d'échange. Les récolteurs enquêtés ont une
ancienneté moyenne de 3,91 ans. En ce qui concerne les
commerçants, l'ancienneté moyenne est de 3,93 ans. Dans la zone
d'étude, les acteurs ne sont pas organisés en groupements ou en
associations. Ce qui fait qu'ils sont peu informés même mal
informés parfois surtout les récolteurs. Cependant, certains
récolteurs arrivent individuellement à lier des accords tant avec
les courtiers qu'avec la grossiste. Les accords sont
caractérisés par une forme de relation de type contractuel qui
est nourri par le paiement à l'avance et la prise de rendez-vous. Il
n'existe pas de contrat écrit même s'il y a transactions
financières. Toutefois, les accords sont souvent respectés (100%
des cas observés) et ceci sans difficultés majeures.
Environ 9 tonnes de graines ont été
récoltées en 2010 et seulement 3,5 tonnes de graines ont
été exportées. Il en ressort aussi que d'énormes
pertes sont enregistrées le long de la chaine de commercialisation. La
récolte de même que la vente ont chuté
considérablement en 2011, soit de 60,05% par rapport à
l'année 2010.
Les marges bénéficiaires sont de 123,34 F CFA
par KG de graines, 4,70 F CFA par KG de graines, 197,07 F CFA par KG de
graines, 647,17 F CFA par KG de graines respectivement pour les
récolteurs, les courtiers, les collecteurs et la grossiste. On note une
concentration des richesses générées au niveau de la
grossiste ; ce qui s'explique par le fait que le marché de graines
de V. africana dans la zone d'étude est un monopsone qui est
conduit par la grossiste.
Les contraintes qui limitent l'essor de l'activité
sont : la non organisation des acteurs. Il faudra donc organiser la
filière de graines de V. africana dans la zone
d'étude et développer une stratégie de conservation de
V. africana en particulier basée sur l'approche `'conserve
through use'' dans la zone d'étude.
Table des matières
RESUME
3
1. INTRODUCTION, PROBLEMATIQUE,
OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE L'ETUDE
4
1.1 Introduction
4
1.2. Problématique
5
1.3. Objectifs
6
2. CADRE THEORIQUE ET SYNTHESE
BIBLIOGRAPHIQUE
7
2.1. Cadre théorique
7
2.2. Synthèse
bibliographique
11
2.2.1. Produits forestiers non
ligneux (PFNL) : définitions et importance
11
2.2.2. Système de
commercialisation des PFNL : définitions, acteurs et
caractéristiques du marché
12
2.2.3. Voacanga africana :
généralités et commercialisation
14
3. METHODOLOGIE DE L'ETUDE
17
3.1. Présentation de la zone
d'étude
17
3.2. Population de l'étude et
échantillonnage
17
3.3. Choix des zones de
récolte et des récolteurs
17
3.4. Choix des
commerçants
18
3.5. Les données et leurs
sources
19
3.6. Traitement et technique
d'analyse des données
20
3.7. Limites de l'étude
20
4. IDENTIFICATION ET
CARACTERISTIQUES DES ACTEURS
22
4.1. Identification des acteurs
22
4.2. Caractéristiques
socioéconomiques des acteurs
22
5. FONCTIONNEMENT DU MARCHE DE
FRUITS/GRAINES DE VOACANGA AFRICANA
27
5.1. Les circuits de
commercialisation des fruits/graines de V. africana
27
5.1.1. La structure globale de la
chaine de commercialisation
27
5.1.2. Les différents types
de circuits
28
5.2. Relations entre les acteurs
29
5.3. Le flux de fruits/graines de
Voacanga africana
31
6. PERFORMANCE DU MARCHE DE GRAINES
DE VOACANGA AFRICANA DANS LA ZONE D'ETUDE
34
6.1. Les charges supportées
par les acteurs
34
6.2. Les prix d'achat et prix de
vente pratiqués par les acteurs
35
6.3. Marges
bénéficiaires des acteurs
36
6.4. Contraintes des acteurs dans
l'activité
38
6.5. Impact de l'activité sur
la conservation de Voacanga africana
38
7. CONCLUSIONS ET
RECOMMANDATIONS
40
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
42
ANNEXES
46
LISTE DE FIGURES
Figure 1: Paradigme Structure -
Comportement - Performance (SCP)
9
Figure 2: Paradigme SCP envisagé
sous un angle dynamique
11
Figure 3: Répartition des
récolteurs par classe d'âge
25
Figure 4: Répartition des
commerçants par classe d'âge
25
Figure 5: Fonctionnement de la chaine de
commercialisation et les relations entre les acteurs
29
Figure 6: Catégories d'acteurs et
proportion impliquées dans les accords liés à la vente
de
32
Figure 7: Flux de graines entre les
catégories d'acteurs
34
Figure 8: Répartition des richesses
entre les catégories d'acteurs
38
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Eléments de la structure,
de la conduite et de la performance des marchés
11
Tableau 2: Répartition des
récolteurs enquêtés par localité
19
Tableau 3: Répartition des acteurs
par sexe
24
Tableau 4: Répartition des acteurs
selon leur niveau d'éducation
26
Tableau 5: Répartition des
récolteurs selon l'âge et le niveau d'éducation
26
Tableau 6: Quantités de graines
récoltées et vendues par catégorie d'acteurs en 2010 et en
2011
33
Tableau 7: Les prix d'achat et de vente
pratiqués par les acteurs et les charges supportées
37
Tableau 8: Marges
bénéficiaires de chaque catégorie d'acteurs
38
1. INTRODUCTION,
PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE L'ETUDE
1.1 Introduction
Les écosystèmes forestiers d'Afrique renferment une
grande diversité d'espèces végétales qui
fournissent d'importantes quantités de produits forestiers non ligneux
(PFNL) aux populations locales. Longtemps marginalisés au profit du bois
d'oeuvre, les PFNL font l'objet d'une attention particulière en raison
de leur contribution à la vie de nombreuses populations des pays en voie
de développement (Marshall et al., 2003). De manière
générale, la commercialisation des PFNL est de nos jours
largement encouragée dans les approches de développement rural et
de conservation des espèces. L'exploitation et la vente des PFNL
concernent beaucoup plus la section pauvre de la communauté. Selon
Neumann et Hirsch (2000), ces activités ne fournissent pas des
méthodes d'avancement socio-économique. Dans le cadre de la lutte
contre la pauvreté, en reprenant Zeh Ondo (1998), le
développement de l'exploitation commerciale des PFNL est
considéré par un certain nombre de chercheurs aussi bien comme
moyen pour améliorer les conditions de vie des populations rurales que
comme une approche appropriée pour la conservation des forêts.
La contribution des PFNL dans la vie de nombreuses populations
des pays en développement est reconnue (Marshall et al.,
op. cit.). En effet, ils sont utilisés par les populations
comme source d'aliments, de condiments, de remèdes et de matières
premières pour plusieurs usages. C'est ainsi que plusieurs études
ont été faites sur les PFNL d'intérêt alimentaire et
sur leur contribution au développement économique des populations
(mangues sauvages).
Au Bénin, Les Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL)
occupent une place non négligeable dans les activités et
transactions des populations rurales dans les différentes formes
d'utilisation des forêts.
Ainsi, la gamme d'utilisation des PFNL concerne :
· les fruits utilisés dans l'alimentation, la
pharmacopée et l'industrie ;
· les feuilles utilisées dans l'alimentation aussi
bien des hommes que celle des animaux. Certaines d'elles constituent donc des
fourrages très appréciés et appelés des animaux
surtout en saison sèche ;
· les feuilles d'emballage
· les écorces et racines utilisées dans la
pharmacopée, etc. ;
· la faune
· la serve et les extraits utilisés dans l'industrie
pour la fabrication de la gomme et des produits cosmétiques.
Parmi les PFNL, il y a Voacanga africana sur lequel peu
d'études ont été réalisé au Bénin en
particulier et en Afrique occidentale en général. Cette
espèce est plus exploitée en Afrique centrale notamment au
Cameroun où d'importantes études ont été
réalisées. Des études fournissent des données
empiriques sur le volume des PFNL commercialisées mais elles abordent
peu les aspects socio-économiques couvrant toute la chaine de
commercialisation, des récolteurs ou producteurs aux commerçants.
C'est pour contribuer à mieux cerner la structure et le
fonctionnement des marchés liés aux PFNL de V. africana,
que cette étude intitulée « analyse de la
commercialisation des graines de V. africana au Bénin et les
implications pour la conservation de l'espèce » a
été initiée.
1.2. Problématique
L'exploitation industrielle de la forêt par des
sociétés riveraines des écosystèmes forestiers a
été longtemps perçue comme la principale et unique
activité génératrice de revenus. A ce titre, le bois
d'oeuvre était considéré comme la seule ressource
forestière ayant une valeur monétaire. Les PFNL pour la plupart
n'étaient exploités par les ménages qu'à des fins
de consommation. Mais depuis quelques années, on note une
évolution en matière de commerce de ces produits.
Les graines de V. africana sont des PFNL qui font objet
de commercialisation dans les communes de Kpomassè, Ouidah et Tori,
situées au sud-ouest du Bénin. Le système de
commercialisation de ces produits sont peu connu. Les graines sont
exportées vers l'Europe au bout du circuit. Elles n'ont pas d'usages
locaux importants. L'activité est récente et très peu
développée dans la zone ; les acteurs ne sont pas visiblement
organisés. Ce manque d'organisation ramène les paysans à
la position `'d'accepteurs de prix'' des commerçants.
Malgré le faible développement de
l'activité, d'importantes quantités de graines sont
collectées et commercialisées chaque année. Selon les
estimations, plus de 400 tonnes, en Afrique occidentale, plus de graines de
l'espèce seraient exportées chaque année vers l'Europe.
Cunninghan en 1993 déjà, a noté que, environ 575 tonnes de
graines de V. africana exportées du Cameroun vers la France.
Lorsque l'on sait que l'espèce (V. africana) se
reproduit principalement à partir des graines, la
régénération de l'espèce et la durabilité de
l'espèce serait compromise. Il s'avère nécessaire d'avoir
des données sur les quantités de graines collectées ainsi
les flux économiques brassés entre les acteurs afin de
détenir des données quantitatives et qualitatives pour attirer
l'attention des décideurs politiques sur la nécessité
d'organiser cette activité pour en assurer la durabilité.
En ce qui nous concerne et au regard de cette situation de
référence de la commercialisation des amandes de V.
africana (et des PFNL en général) au Bénin, il
s'agit de trouver des éléments de réponses à un
certain nombre de questions à savoir :
· Quels sont les acteurs engagés dans le circuit de
commercialisation ?
· Quelle est l'offre de la zone pour satisfaire les
marchés ?
· Quelle est la rentabilité de l'activité?
· Quelles sont les contraintes du système de
commercialisation des graines de V. africana dans la zone
d'étude ? et
· Quel est l'impact de l'activité sur la
durabilité de l'espèce ?
Les résultats obtenus contribueront à
l`amélioration du système de commercialisation des graines de
V. africana dans la zone d'étude et des autres PFNL en
général au Bénin.
1.3. Objectifs
Objectif général
L'objectif général de l'étude est
d'analyser le système de commercialisation des graines de Voacanga
africana au Bénin afin de ressortir les impacts de
l'activité sur la durabilité de l'espèce.
Objectifs spécifiques
De façon spécifique, il s'agit de :
01 - Identifier et décrire les acteurs et les
circuits de commercialisation de graines de Voacanga africana au
Bénin
02 - Analyser les flux économiques (de graines et de
monnaies) brassés par les acteurs impliqués dans la
commercialisation de graines de Voacanga africana au Bénin
03 - Analyser l'impact des revenus tirés de
l'activité sur les stratégies de conservation de Voacanga
africana au Bénin
Hypothèses
Pour atteindre les objectifs, les hypothèses suivantes
sont formulées :
H1 - il existe des circuits de commercialisation de taille
différente, composés de différents types d'acteurs dont
les caractéristiques socioéconomiques varient ;
H2 - les revenus générés par
l'activité de commercialisation des graines de Voacanga
africana sont réparties de manière croissante le long des
circuits ;
H3 - l'importance des revenus tirés de
l'activité entraine une forte pression sur les populations de
Voacanga africana.
1. CADRE THEORIQUE ET
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1.Cadre
théorique
Pour atteindre les objectifs de cette étude, nous
adoptons deux approches théoriques :
« approche circuit » et
« le paradigme Structure - Comportement - Performance
(SCP) ».
Selon Duteurtre (2000), les différentes échelles
d'analyses en commercialisation sont les niveaux macroéconomique,
mésoéconomique et microéconomique du marché. Pour
l'analyse macroéconomique, le fonctionnement est
appréhendé d'emblée dans sa globalité. Quant
à l'analyse mésoéconomique, elle appréhende les
problèmes économiques au niveau des branches et secteurs
d'activités, des régions, des filières, des
systèmes de production (approche filière, approche sous-secteur).
L'analyse microéconomique s'intéresse au comportement individuel
et aux rôles des différents acteurs (approche circuit). Ce dernier
niveau correspond à la présente étude.
Par ailleurs, selon Adégbidi (1996), la méthode
SCP semble la mieux adaptée, pour l'étude du fonctionnement des
marchés agricoles souvent très complexes en Afrique et en
particulier au Bénin. Le paradigme SCP a été
élaboré par Bain (1959) pour évaluer la performance des
industries aux USA avant d'être adapté au secteur agricole par
Clodius et Mueller.
Afin de faciliter l'analyse de la commercialisation des
graines de V. africana, nous adoptons également l'approche
Structure Comportement Performance (SCP).
1.1.1. Approche circuit
Selon Thyamiou (1985), le circuit commercial d'un produit
donné est la succession des intermédiaires et marchés par
lesquels passe ce produit du producteur au consommateur. D'après Baris
et Couty (1981), le circuit est une succession d'intermédiaires et des
lieux par lesquels transitent pendant une période définie, des
flux : de produits (allant du producteur au consommateur), de monnaie
(allant du consommateur au producteur), et d'informations. L'approche circuit
permet entre autres, d'examiner le niveau de concurrence effective d'une part,
et le rôle joué par les différents intermédiaires
dans la formation des prix d'autre part. L'une des limites de cette approche
est qu'elle ne prend pas en compte les effets rétroactifs de la
commercialisation (Issiaka, 2008). Cette approche est intéressante pour
notre étude en ce sens qu'elle nous permet d'identifier les acteurs et
les différents circuits de commercialisation des graines de V.
africana et dans le même temps d'analyser la rentabilité de
l'activité.
1.1.2. Le paradigme Structure - Comportement -
Performance (SCP)
Le paradigme SCP postule qu'il existe une relation entre les
trois niveaux ci-dessus cités : structure du marché -
comportement des acteurs et - performance du marché : la structure
détermine la conduite et les deux déterminent la performance
comme le montre la figure 1 suivante :
STRUCTURE
COMPORTEMENT
PERFORMANCE
Figure 1: Paradigme
Structure - Comportement - Performance (SCP)
Source : Ndoye, 1995
Présentation du paradigme
Issu de l'économie industrielle et
développé par Masson (1939) puis Bain (op. cit), le
paradigme structure-conduite-performance lie le contexte des firmes
c'est-à-dire la structure de marché à la performance de
celles-ci (Fall, 2008). Il a été utilisé par plusieurs
auteurs (Bain, 1959; Faure, 1991; Montigaud, 1992 ; Aube, 1994) pour analyser
le marché d'un produit ou un service donné. Très
tôt, il a été adapté au secteur agricole par Clodius
et Mueller (op. cit). Depuis lors plusieurs auteurs (Baris, P et
Couty, 1981 ; Adégbidi, 1996 ; Issaka, 2008) l'ont
adopté pour analyser le système de commercialisation de produits
agricoles. Aussi, Ninglepong, (2004) et Nakuna Tsala (2009), a-t-il
utilisé le paradigme SCP pour analyser le système de
commercialisation des PFNL comme les amandes de mangues sauvages (Irvingia
sp) et les graines de Ricinodendron heudelotii au
Cameroun.
Ce modèle repose sur trois éléments
indissociables à savoir la structure du marché, la conduite des
acteurs et la performance du marché.
· La structure du marché
La structure du marché réfère à la
dimension physique du système de commercialisation.
Spécifiquement les recherches sont orientées ici sur le
degré de concentration du marché c'est-à-dire le nombre
d'agents (grossistes, détaillants, etc.) et leur distribution par
taille, sur le degré de différentiation du produit et les
conditions d'entrée et de sortie du marché (Ongla et Davis,
1979). La structure du marché aide aussi dans la description des
infrastructures du marché. Ces caractéristiques influencent de
manière individuelle ou en combinaison la nature de la
compétition et la formation des prix sur le marché. Bain (1968),
Pomeroy et Trinidad (1998) affirment que la structure du marché est
caractérisée par son organisation. Cette organisation est
susceptible d'influencer de façon stratégique la nature de la
concurrence et le mode de fixation des prix à l'intérieur du
marché. Selon Koch (1980) et Rhodes (1983), les quatre aspects marquant
la structure du marché sont le degré de concentration des
vendeurs, celui des acheteurs, le degré de différentiation des
produits et les conditions d'entrée et de sortie du marché. La
structure du marché affecte la conduite ou le comportement des
participants au marché (Ndoye, 1995 ; Rhodes, 1983).
· La conduite du marché
La conduite du marché, selon Ongla et Davis (op.
cit.) et Pomeroy et Trinidad (op. cit.) réfère aux
types de comportements des participants du marché dans l'ajustement et
l'adaptation au marché dans lequel ils opèrent.
Spécifiquement, la conduite du marché est identifiée par
des principes, méthodes et actions employés par des entreprises
et individus dans l'établissement de leurs prix (individuellement ou
collectivement), la recherche de l'information de marché et par le
mécanisme ou processus d'interaction et de coordination des politiques
des vendeurs en compétition.
Dans cette étude, la conduite du marché est
approchée du point de vue des pratiques de l'offre c'est-à-dire
des stratégies et arguments qu'utilisent les acteurs dans la
négociation du prix, le mode de payement utilisé et enfin du
point de vue du degré de communication entre les différents
agents.
· La performance du marché
La performance du marché réfère à
la production et à l'échange des produits qui directement
influencent le bien-être des participants et de la société.
Elle réfère aussi à l'impact de la structure et du
fonctionnement mesurés en termes de variables telles que prix,
coûts et volumes de produits (Bressler et King, 1970 ; Pomeroy et
Trinidad, op. cit.).
La performance du marché peut être aussi
perçue comme la manière par laquelle le système de
commercialisation remplit les fonctions que la société et les
agents du marché espèrent du système. Ainsi, elle peut
être perçue comme la facilité par laquelle les produits
passent des producteurs aux consommateurs. L'évaluation empirique des
caractéristiques et de la magnitude des variables de la structure et de
la conduite forme la base de la performance du marché. Par exemple, le
niveau de prix influence largement les marges des acteurs. La performance
serait donc la conséquence de la structure et de la conduite du
marché (Ndoye, 1995).
Les critères d'évaluation de la performance du
marché sont les prix, les coûts de commercialisation, les marges
commerciales, la variation des prix suivant les saisons, l'ajustement
saisonnier aux changements de prix, l'intégration du prix suivant les
marchés (Ongla et Davis, op. cit.).
Les différents éléments des trois volets
du paradigme sont indiqués dans le tableau 1.
Tableau 1:
Eléments de la structure, de la conduite et de la performance des
marchés
Eléments de la
|
Structure
|
Conduite
|
Performance
|
· Types des acteurs
· Typologie des marchés
· Types des circuits de commercialisation
· Nombre d'acteurs
· Instruments de mésures
· Infrastructures physiques du marché (état
des routes, lieux de stockage)
· Organisation du marché
|
· Relation entre les divers acteurs (achat/relations avec
les fournisseurs, vente/ relation avec les clients)
· Techniques de vente et d'achat
· Circulation de l'information
· Politique de prix
· Méthode de transport
· Méthode de stockage
· Financement
|
· Evolution des prix dans le temps et dans l'espace
· Degré d'intégration des marchés
· Marges et couts de divers acteurs
· Analyse des différences de prix entre les
différents segments du marché
|
Houédjoklounon (2001), explique que dans la conception
originelle du paradigme, la relation entre les trois niveaux était
déterministe.
Cette perception unidirectionnelle de la relation causale
entre les trois niveaux d'analyse a fait l'objet de critiques par plusieurs
auteurs (Lutz, 1994 ; Lemeur, 1994).
Elles portent sur sa nature qui est jugée trop
déterministe pour permettre de comprendre le fonctionnement des
marchés imparfaits et qu'il ne peut donc être
considéré que sur des marchés de concurrence parfaite (or
ces marchés n'existent pas en réalité) où le
comportement des commerçants passerait comme le résultat de la
structure du marché. Cette critique a conduit à la mise au point
des modèles beaucoup plus dynamiques montrant que les trois (03) volets
peuvent s'influencer mutuellement dès lors que le marché ne
remplit pas toutes les conditions nécessaires à la concurrence
parfaite (Andanguidi, 2000 ; Adégbidi, op. cit.). De ce
fait le paradigme SCP sera interprété comme un modèle
dynamique et non déterministe comme le montre la figure 2.
COMPORTEMENT
STRUCTURE
PERFORMANCE
Figure 2: Paradigme SCP
envisagé sous un angle dynamique
Source : Fall, 2008
Nos analyses se feront en tenant de ce dernier modèle qui
vise une approche dynamique.
1.2. Synthèse
bibliographique
1.1.3. Produits forestiers non ligneux
(PFNL) : définitions et importance
Définitions
De Beer et Mc Dermott (1989) cités par Tassé
(2006) définissent les PFNL comme étant toutes les ressources
forestières en dehors du bois d'oeuvre dont l'exploitation ne
nécessite aucun investissement particulier et dont l'usage et la
commercialisation profitent directement aux riverain de la forêt. Ce sont
les produits végétaux et animaux tangibles autres que le bois
industriel issus de la forêt naturelle, incluant les forêts
secondaires enrichies (Ros-Tonen et al., 1998). Le MINEF (2001)
considère comme non ligneux, les produits de forêt autres que le
bois d'oeuvre, destinés à l'alimentation, à la
pharmacopée, à l'artisanat, l'ornement et aux pratiques
religieuses ou socioculturelles. Un élément clé dans les
définitions de PFNL est qu'elles excluent le bois d'oeuvre et que le
produit, bénéfice ou service, doit provenir d'une forêt ou
d'un arbre sur des terres non forestières (Wong et al., 2001).
D'après Falconer (1990), l'une des caractéristiques propres
à ces PFNL réside dans leur accessibilité, même aux
personnes ne disposant pas de terre cultivable et/ou de revenu suffisant.
Au sein de cette catégorie de produits forestiers, on
distingue :
- les PFNL d'origine végétale qui sont des
parties des plantes et les champignons : écorces, feuilles, fruits,
tiges, racines, résines, sève, etc.
- les PFNL d'origine animale : peaux, plumes, cornes, sang,
organes et animaux eux même, etc.
- les PFNL dits non palpables qui concernent les services
offerts par la forêt : séquestration du carbone, air,
stabilisation des sols contre les dégradations, recréation,
etc.
Le concept des PFNL a subi une évolution au cours du
temps. Au début des années 80, les auteurs employaient le plus
souvent la terminologie «produits forestiers mineurs» ou
«produits forestiers secondaires» pour designer les PFNL par
opposition au bois d'oeuvre qui était «un produit majeur»
(MINEF, op. cit.). Toutefois, ces termes péjoratifs ont
été remplacés au début des années 90 par les
expressions «Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL)» ou
«Produits Forestiers Autres que le Bois d'oeuvre (PFAB)» (Tchatat et
al., 1999) car selon Peters (1996), il est de plus en plus reconnu que
ces produits sont d'une double importance pour la survie des populations des
forêts, autant pour leur subsistance que pour l'amélioration de
leur bien être à travers un supplément de revenus.
Ainsi, PFNL et PFAB sont employés respectivement pour
traduire les termes anglais «Non Wood Forest Products (NWFP)» et
«Non Timber Forest Products (NTFP)».
Dans la présente étude, nous entendons par
Produits Forestiers Non Ligneux, les biens et les services commerciaux ou de
subsistance destinés à la consommation humaine et industrielle et
provenant de la biomasse des forêt, des friches et des jachères.
Le PFNL qui fait l'objet de cette étude, est le fruit de Voacanga
africana qui est collecté par les population dans la forêt et
les jachères.
Importance
Dans la plupart des pays africains, les produits forestiers
non ligneux jouent un rôle prépondérant dans la vie de la
population car ils fournissent des produits-clés de subsistance et de
revenu (Sven Walter, 2001). Ils sont considérés comme une source
alimentaire directe et facilitent la consommation des autres aliments. Les
revenus tirés de leurs ventes permettent l'acquisition d'autres produits
alimentaires et non alimentaires nécessaires pour la « survie
» du ménage à l'exemple du pétrole, du savon et du
sel (Manirakiza, 2007). La vente des fruits/condiments d'Irvingia
spp., R. heudelotti (Njansang) et Afrostyrax lepidophyllus
(oignon de campagne) représente entre 25 et 50% des revenus totaux
pour les femmes, dans tous les villages à l'intérieur et aux
alentours du Parc National de Korup au Cameroun (Amadi, 1993). Ils sont
utilisés pour satisfaire les besoins de subsistance, la
pharmacopée traditionnelle, l'artisanat, l'ornement et les pratiques
religieuses ou socioculturelles (FAO, 2006). Les PFNL peuvent être
consommés après cuisson ou à l'état brut comme
certains fruits. Les parties des plantes consommées sont les fruits,
racines, feuilles, écorces, rhizomes, méristèmes apicaux,
exsudats les bourgeons et les sèves (Noubissié et al.,
2008).
1.1.4. Système de
commercialisation des PFNL : définitions, acteurs et
caractéristiques du marché
Définitions
Selon FAO (1998), la chaîne de commercialisation est
considérée comme un mécanisme qui transforme les produits
des systèmes de production agricole et les intrants en produits
intermédiaires et produits de consommation répartis dans l'espace
et dans le temps. Cette approche considère la production des vivres, la
commercialisation et la consommation comme un seul système,
réparti en plusieurs sous-systèmes. Les interactions entre les
niveaux sont cruciales pour comprendre et améliorer la performance de
l'ensemble. Cette approche d'analyse est relativement proche de l'analyse des
filières.
Selon Cadilhon et al., (2002), Le système de
commercialisation des produits agricoles est le mécanisme primaire de
coordination des activités de production, de distribution et de
consommation. Dans ce contexte, le commercialisation inclut les
activités d'échange associées au transfert du droit de
propriété sur les produits, les arrangements institutionnels pour
faciliter ces activités.
Un système de commercialisation est un ensemble
opérationnel caractérisé par un flux de produits, un flux
d'argent et un flux d'informations, et le tout est lié et
interconnecté. Les liens de communication sont très importants
pour la coordination de la production et de la distribution des biens et des
services, et pour l'utilisation optimale des intrants. Des forces externes
d'ordre économique, politique, social et culturel influent sur le
système. Le système de commercialisation est subdivisé en
trois sous-systèmes: agriculteurs, commerçants et
transformateurs, et consommateurs. Les structures de production et consommation
déterminent la nature essentielle du problème de la
commercialisation des vivres. La population, les revenus et la consommation
sont des indicateurs importants des caractéristiques de la demande (FAO,
1998).
Le système de commercialisation des produits forestiers
non ligneux peut être défini comme un ensemble opérationnel
caractérisé par un flux de PFNL, un flux d'argent et un flux
d'informations. Cet ensemble traduit le mécanisme par lequel des acteurs
assurent les activités de récoltes/production, de transformation,
de distribution et de consommation.
Acteurs et caractéristiques du
marché
Plusieurs études ont été
effectuées sur la commercialisation des PFNL dans la zone humide au
Cameroun. Au Bénin, nous avons trouvé assez de documents sur les
PFNL et leur commercialisation. Sur la base de quelques études
effectuées au Cameroun, nous allons présenter les acteurs du
système de commercialisation des PFNL et les stratégies qu'ils
utilisent.
Les acteurs identifiés sont : les
récolteurs, les catégories d'intermédiaires qui
achètent et revendent les PFNL (Facheux et Tsafack, 2007). Ces
intermédiaires sont :
- des collecteurs qui sillonnent les villages à pied ou
en moto suivant l'approche du porte à porte pour acheter les PFNL et les
transférer dans les marchés urbains ;
- des grossistes, établis dans les marchés
urbains et dont les transactions s'opèrent en sacs ;
- des exportateurs ;
- des détaillants qui vendent aux consommateurs suivant
des mesures très petites (verre, boîtes, tas, etc.).
D'après Ruiz Pérez et al. (1999), les
PFNL dans la zone de forêt humide du Cameroun tendent à être
commercialisés par des vendeurs spécialisés qui
opèrent sur une base journalière ou hebdomadaire. Ces vendeurs
sont en majorité des femmes. Guy (1998) nous fait observer qu'au
Cameroun, les femmes sont engagées dans la vente au détail tandis
que les hommes tendent à dominer les marchés de gros et
particulièrement le secteur des exportations des produits forestiers.
Ruiz Pérez et al. (2002) ont
évalué en 1999, le marché Camerounais de quatre PFNL
importants (Irvingia. spp., Cola acuminata, Garcinia lucida, Garcinia
kola) et ont pu révéler que ces marchés sont
très instables. Cette instabilité des quantités vendues
ainsi que des prix serait causée, selon Sven Walter (2001), par la
fluctuation de la production et l'incertitude de l'approvisionnement qui sont
soumis à la pression due aux récoltes, aux sécheresses et
aux autres changements climatiques qui influencent la période de
floraison et fructification. Cependant Nnah (1999) fait observer que la
fixation des prix dans les marchés n'obéit à aucune
réglementation ; il est fonction de la situation générale
du marché, elle-même tributaire du libre jeu entre l'offre et la
demande. Il mentionne également que d'autres facteurs tels que le
coût du transport, la qualité du produit, les divers coûts
induits (taxes, manutention, stockage etc.) et la contenance des mesurettes
(boîtes, verres, seaux, sacs) influencent le prix pratiqué sur le
marché.
1.1.5. Voacanga africana :
généralités et commercialisation
Généralités
Voacanga africana, de nom vernaculaire1(*) Voacanga d'Afrique
en français, est répandu dans toute l'Afrique tropicale
continentale, du Sénégal jusqu'au Kenya vers l'est et
jusqu'à l'Angola, au Zimbabwe et au Mozambique vers le sud. C'est un
petit arbre qui peut atteindre une hauteur de 10 m, avec une division dichotome
des branches. Le tronc atteint 30 cm de diamètre et exsude un latex
blanc à la coupure. Les feuilles sont opposées, simples,
entières avec une petite ochréa membraneuse à la base du
pétiole. Le limbe est elliptique de 7-42 cm, à base
cunéiforme à décurrente sur le pétiole.
L'inflorescence est une cyme et le fruit est constitué de deux
follicules séparés, verts jaunes à la maturité. Ils
contiennent de nombreuses graines ellipsoïdales, de couleur marron et de
forme irrégulière (Maroyi, A., 2006).
La plante pousse sur terre ferme parfois à
proximité des marécages, surtout dans les sables littoraux
humides de la zone soudanoguinéenne. Elle résiste aux inondations
temporaires ; toutefois, si ces périodes se prolongent, il en
résulte une déperdition des feuilles consécutive à
une sécheresse physiologique (Eyog Matig O. et al., 2006).
La régénération se fait par germination
des graines tombées à terre. La multiplication se fait par semis
des graines ou par bouturage de la tige ou des racines (taux de bourgeonnement
atteignant 80%). Les plantes issues du semis présentent un fût
plus allongé et fructifient après 7 à 8 ans tandis que les
plantes issues du boutures de tiges aoûtées fructifient dès
la 2ème année après la plantation (Eyog Matig O. et al.,
2006).
Différentes parties de la plante de Voacanga
africana ont des usages médicinaux dans toute son aire de
répartition.
Le latex ou une décoction ou infusion de
l'écorce de la tige, des feuilles ou des racines sont appliqués
sur les blessures, les furoncles ou les plaies, et servent à traiter la
blennorragie, l'eczéma, les infections cryptogamiques et la gale. On les
absorbe également pour traiter les problèmes cardiaques,
l'hypertension et les affections rhumatismales (Nkuinkeu, 2000). Le latex est
appliqué sur les dents pour traiter les caries, et en gouttes dans les
yeux il traite l'ophtalmie (Maroyi, A., op. cit).
Au Sénégal, on boit une décoction de
feuilles comme tonique et contre la fatigue. Une décoction de racines
est administrée trois fois par jour pour traiter les douleurs
après l'accouchement et les hernies. En Côte d'Ivoire, une
décoction de feuilles est administrée en lavement contre la
diarrhée ; on en met dans un bain contre l'oedème, et on
l'utilise en friction et comme ingrédient d'une boisson pour traiter la
lèpre. On applique de la pulpe des feuilles ou de l'écorce de la
tige pour calmer les convulsions chez les jeunes enfants, et le jus est
introduit dans les narines comme tranquillisant. Au Cameroun, le fruit est
employé en infusion pour traiter les ulcères d'estomac. En R.D.
du Congo, on boit une décoction d'écorce contre les vers
intestinaux, mais on considère cela comme un remède dangereux.
Une infusion de ramilles est administrée contre la bronchite. Une
pâte préparée à partir des racines est
appliquée sur la tête pour tuer les poux. Les racines
séchées et réduites en poudre sans leur écorce
externe sont mélangées à de la bouillie pour traiter les
affections rénales et les problèmes de menstruation chez les
femmes. En Tanzanie, on prépare avec de l'eau froide un extrait de
fruits et de graines qui est absorbé contre les lésions internes.
Les graines sont également utilisées pour traiter l'hypertension
sanguine. L'écorce des racines des espèces de Voacanga
est couramment ingérée par les chasseurs et les batteurs de
tamtam pour combattre la fatigue et accroître leur endurance, et
également, à plus forte dose, à des fins magiques et
religieuses (Maroyi, A., op. cit.).
Des firmes pharmaceutiques européennes extraient des
graines la tabersonine, qui est facilement convertie en vincamine,
composé largement utilisé en gériatrie. On utilise aussi
des extraits de graines dans des médicaments destinés à
traiter les maladies de coeur, abaisser la pression sanguine et soigner le
cancer (Maroyi, A., op. cit.).
Au Sénégal, les fruits sont
considérés comme comestibles. En Afrique de l'Ouest, le copieux
latex a été employé pour falsifier le caoutchouc
d'Hevea, et les enfants en font des balles pour jouer. Comme il est
collant, il sert de glu pour capturer les oiseaux. En Zambie et au Ghana, on
brûle le bois pour en tirer du sel. Voacanga africana fournit
des perches de construction, mais son bois est considéré comme
étant de qualité inférieure. A partir des branches, on
confectionne des flèches et des gaines de couteau. En R.D. du Congo, le
bois sert à confectionner des instruments de musique. Le bois est
également utilisé comme bois de feu. L'écorce fournit une
bonne fibre, qui sert à faire des cordes. Au Nigeria, on en fait un fil
qui est mélangé à du fil de coton et d'autres fibres pour
confectionner des nattes. En Tanzanie, Voacanga africana est
planté comme plante ornementale en raison de ses fleurs blanches
odorantes (Maroyi, A., op. cit.).
Les usages des différentes parties de Voacanga
africana sont aussi divers que variés.
Commercialisation
Voacanga africana est l'une des plantes
médicinales exportées de l'Afrique tropicale vers l'Occident.
Plus de 400 tonnes de graines de Voacanga africana sont exploitées au
Cameroun par les paysans et exportées vers l'Europe. Entre 1984 et 1985,
30,5 tonnes de produits de Voacanga africana (écorces, racines
et graines) ont été exportées (Thomas, 1987). En 1989, 575
tonnes ont été exportées en France (Cunningham, 1993
cité par Eyog Matig O. et al., 2006).
Il existe depuis les années 1980 un marché
régulier pour les graines de Voacanga. Plusieurs centaines de
tonnes de graines de Voacanga africana et de certaines autres
espèces de Voacanga, comme par ex. Voacanga thouarsii,
sont exportées de Côte d'Ivoire, du Ghana, du Cameroun et de la
R.D. du Congo à destination de firmes pharmaceutiques de France et
d'Allemagne (Eyog Matig O. et al., 2006).
Les prix à l'exportation du Cameroun en 2004 ont
été (par kg) : écorce de la tige US$ 14, poudre
d'écorce de la tige US$ 18, racines US$ 14, poudre de racines US$ 18,
écorce de racines US$ 47, poudre d'écorce de racines US$ 51,
graines US$ 6. Aux Etats-Unis, les prix des graines ou de l'écorce de
racines relevés sur Internet en 2005 étaient les suivants : 30 g
de graines US$ 20, 30 g d'écorce de racines US$ 24, 115 g
d'écorce de racines US$ 80, 450 g d'écorce de racines US$ 280, 1
kg d'écorce de racines US$ 400 (Maroyi, A., op. cit.).
De ce qui précède, l'on peut dire que les
acteurs du commerce de V. africana brassent visiblement d'importants
flux de graines et de monnaies. L'espèce est bien ancrée dans le
commerce international, le Cameroun, le Ghana, la Côte d'Ivoire et la
R.D. du Congo étant les principaux pays exportateurs ds produits de
V. africana dans l'espace géographique ouest et centre
africain.
2. METHODOLOGIE DE
L'ETUDE
2.1. Présentation de
la zone d'étude
Les données sur lesquelles la présente
étude est basée, ont été collectées dans
cinq (04) villages (Gbagoudo, Nanzounmè, Ahouicodji et Towinou)
répartis dans deux (02) communes (Kpomassè et Ouidah)
situées dans le département de l'Atlantique. Etant donné
que l'étude analyse le système de commercialisation, cette
étude s'est étendue à des commerçants. Ces
commerçants, suivant leur position dans la chaîne, résident
dans les villages précités ou dans des villages différents
qui sont : Ouidah-centre, Ouidah-forêt et Kpassè,
situés tous deux dans la commune de Ouidah.
2.2.Population de
l'étude et échantillonnage
La population de l'étude est constituée des
acteurs directs (récolteurs et commerçants) qui s'occupent de la
récolte et l'acheminement des fruits/graines de V. africana
jusqu'aux exportateurs (Les fruits/graines de l'espèce étant
exportés en quantité totale). Pour conduire cette étude,
nous avons pu cibler des récolteurs dans les zones de récolte
mentionnées dans la présentation de la zone d'étude. De
l'amont à l'aval, les commerçants engagés dans le
processus d'achat - vente ont également constitués l'une des
cibles de cette étude. Ainsi, nous avons interrogé :
- des récolteurs des localités situées
dans les communes de ouidah (ahouicodji), de kpomassè (gbagoudo,
houndénou) et de tori (tori) ;
- les courtiers qui assurent la collecte des produits chez les
récolteurs situés dans leur village ; ils agissent au nom
des autres commerçants situés plus loin ;
- les collecteurs qui assurent la collecteurs soit directement
chez les récolteurs, soit chez les courtiers ; ils agissent en leur
propre nom et ne résident pas dans les villages des
récolteurs ; et
- les grossistes qui représentent la destination locale
ultime ; ils vendent aux exportateurs qui, eux-aussi, ne résident
pas au Bénin.
2.3. Choix des zones de
récolte et des récolteurs
Une phase exploration nous a permis d'identifier les villages
de récolte de fruits de V. africana dans la zone
d'étude. Une dizaine de villages sont concernés par la
récolte sur l'ensemble de la zone. Mais le niveau d'implication des
populations n'est pas le même dans tous les villages. L'annexe 1
présente les villages où l'activité est présente et
le nombre de récolteurs estimés dans chaque village.
Au total, nous avons estimé le nombre de
récolteurs dans la zone d'étude à 185 (+/- 8).
Ainsi pour la conduite de l'enquête approfondie, cinq
(04) villages sont été retenus en fonction des critères
suivants :
· le dynamisme et la participation des populations des
différents villages aux activités de récolte des fruits
V. africana ;
· le souci de représentativité de toutes
les communes de la zone d'étude ; et
· l'accessibilité du village.
Les villages de Gbagoudo et Nanzounmè ont
été enquêtés dans la commune de Kpomassè,
ceux d'Ahouicodji et Towinou dans la commune de Ouidah ; l'activité
est aussi présente dans la commune de Tori mais elle y est
très marginale. Nous avons donc décidé de rester dans les
deux premières communes susmentionnées.
Le choix des récolteurs dans les différents
villages s'est fait de manière aléatoire. L'absence de liste des
récolteurs a rendu le choix plus difficile. Ainsi, nous avons
utilisé la méthode itinérante. Ainsi, une fois
arrivé dans une localité, nous choisissons une direction en nous
basant sur les conseils de notre guide. Nous retenons ensuite un premier
enquêté dans une première maison. Nous excluons les deux
maisons suivantes et nous choisissons un autre enquêté dans la
maison prochaine où il y a de récolteurs. Cette méthode a
été utilisée par Fafeh A., (2009) faute de moyens temporel
et financiers pour effectuer un dénombrement complet et exhaustif de la
population cible dans la zone d'étude.
Le tableau 2 donne la répartition du nombre
d'enquêtés dans les cinq localités choisies.
Tableau 2:
Répartition des récolteurs enquêtés par
localité
Localités
|
Nombre d'acteurs dénombrés
|
Nombre de personnes enquêtés
|
Taux d'échantillonnage (%)
|
Gbagoudo (1)
|
55
|
30
|
54,55%
|
Ahouicodji (4 +5)
|
50
|
31
|
62,00%
|
Nanzounmè (2 + 6)
|
27
|
11
|
40,74%
|
Towinou (7)
|
28
|
18
|
64,29%
|
total
|
160
|
90
|
56,25%
|
2.4. Choix des
commerçants
Le marché de fruits/graines de V. africana est
animé par un nombre assez réduit de commerçants, toute
catégorie confondue. Il n'existe pas de marché physique,
destiné au commerce des fruits/graines dans la zone de l'étude.
Les échanges se font généralement au domicile des
différents acteurs impliqués.
Ainsi, pour la collecte des données, nous avons
identifié une (01) grossiste, six (06) collecteurs et neuf (08)
courtiers/commissionnaires. Les acteurs des deux premières
catégories sont situés au chef-lieu de la commune de Ouidah
tandis que les courtiers ont été identifiés dans les
villages. L'identification et le choix des commerçants ont
été faits de proche en proche à partir des informations
obtenues dans les zones de récolte retenues et aussi avec l'aide de nos
guides de terrain.
2.5.Les données et
leurs sources
Les données de cette étude ont été
générées à partir de deux sources. Il s'agit des
sources primaires et secondaires.
Les sources primaires
Les sources primaires qui ont aidé à
réaliser la présente étude sont les enquêtes. Ces
enquêtes ont été effectuées à l'aide de deux
types de questionnaires. L'un adressé aux récolteurs qui
récoltent les fruits de V. africana et l'autre aux
différents intermédiaires de la chaîne de
commercialisation. Les informations issues de ces questionnaires ont
été complétées par des relevés de poids
à l'aide d'une balance.
Les langues utilisées pour l'administration des
questionnaires étaient le fon, le mina et le
français. L'utilisation de la langue vernaculaire dans les villages a
permis de faciliter les échanges, car la majorité des
enquêtés ne comprenaient pas le français ou avaient du mal
à s'exprimer en cette langue. Cette manière de procéder a
contribué à mettre les enquêtés en confiance. Les
données obtenues à partir de ces sources, portent sur les
caractéristiques socioéconomiques des acteurs, l'historique et
l'organisation de la récolte des fruits par les paysans, la
commercialisation et les difficultés rencontrées. Dans le cas des
commerçants, les données portent sur l'historique et
l'organisation de leur activité ; l'approvisionnement et la vente, avec
un accent sur les quantités, les prix et les unités de mesure et
les difficultés rencontrées.
Les sources secondaires
Les données secondaires ont été obtenues
à partir des publications et documents disponibles dans les et sur
internet. Les bibliothèques
Les sources secondaires qui ont été
consultées pour la réalisation de cette étude sont
constituées des bibliothèques notamment celles de
l'Université d'Abomey-Calavi, des publications et documents disponibles.
L'obtention des données a également été faite
à partir des ressources disponibles en ligne sur internet. Ces sources
secondaires nous ont permis d'avoir des données portant sur : les
orientations de la recherche sur les PFNL, les études sur la
commercialisation des PFNL et du Voacanga africana, leur importance,
les principaux acteurs qui y sont engagés, la description de la zone
d'étude, etc. Ces données ont aidé à la
rédaction du cadre spatial dans lequel cette étude
s'insère, la problématique qui la sous-tend et la revue de la
littérature ; l'approche circuit et l'approche
Structure-Conduite-Performance, qui ont aidé à la
rédaction du cadre théorique.
Ces données, qui ont permis de poser les jalons pour
cette étude, ont été complétées par des
données issues des sources primaires.
2.6.Traitement et technique
d'analyse des données
Les observations recueillies ont été
codées. Le dépouillement des questionnaires a permis de
constituer une base de données dans le logiciel EXCEL. L'analyse s'est
faite à l'aide des logiciels Excel et SPSS 16.0. La statistique
descriptive de ce logiciel a permis d'obtenir les fréquences, les
moyennes et les sommes des variables mesurées, etc.
L'approche méthodologique qui a été
utilisée pour l'analyse des données est le paradigme SCP
présenté dans la section `'cadre théorique. Elles portent
sur des caractéristiques structurelles, fonctionnelles et de la
performance du système.
Les marges bénéficiaires sont utilisées
dans la présente étude comme des indicateurs de
rentabilité. Pour donner un sens économique à ces marges,
nous avons calculé ce qu'elles représentent par rapport au prix
d'achat et au prix de vente. Les marges des récolteurs ont
été calculées de la manière suivante :
MB = PV- CT
où MB = Marge brute des récolteurs
CT = Coûts totaux engagés
Les formules suivantes ont été utilisées
pour le calcul des marges des commerçants.
MBC= PV- (PA + CTC)
PA= Prix d'achat
PV= Prix de vente
MBC=Marge brute de commercialisation
CTC=Coûts totaux de commercialisation
2.7. Limites de
l'étude
- La principale limite de l'étude est que les
données obtenues font appel à la mémoire des
enquêtés. Cette étude se base sur les déclarations
des enquêtés pourtant ces derniers ne tiennent pas une
comptabilité stricte. Ce qui expliquerait la trop grande
variabilité observée dans les réponses, car les
informations obtenues peuvent avoir été surestimées ou
sous-estimées.
- Le temps imparti à cette étude et la
période dans laquelle elle s'est déroulée ne nous a pas
permis de suivre pendant un temps précis, un échantillon
d'acteurs ; de manière à suivre spécialement leurs
activités et leur déplacement.
- Une autre insuffisance de cette étude est imputable
au caractère particulièrement hostile de certains acteurs qui,
nous prenaient les uns comme des agents-forestiers et les autres comme les
agents de services d'impôts ou de potentiels concurrents.
En dépit de ces limites, les données ainsi
collectées dans cette étude ont fourni une base d'analyse. Les
résultats obtenus seront présentés et discutés dans
le chapitre.
3.IDENTIFICATION ET
CARACTERISTIQUES DES ACTEURS
3.1.Identification des
acteurs
Cinq catégories d'acteurs ont été
identifiées dans le système de commercialisation des fruits/graines de Voacanga africana mais nous
avons pu enquêtés quatre catégories d'acteurs. Il
s'agit :
· des récolteurs : ils constituent le premier
maillon de la chaîne de commercialisation du fruits/graines de
Voacanga africana ; ils récoltent les fruits dans les
jachères et les friches, et les vendent aux autres acteurs ;
· des courtiers : ils assurent l'assemblage des fruits au
niveau d'un village ou d'un groupe de récolteurs situés dans la
même zone de récolte. Ils se situent généralement
à une distance moyenne de 0,5 (#177; 0,52) kilomètre des
récolteurs ; Ils sont des représentants des autres acteurs
résidant loin de la zone de récolte et ils agissent le plus
souvent au nom de ces derniers ;
· des collecteurs secondaires : ils assurent le
transit des fruits/graines de V. africana des zones de récolte
vers la grossiste ; ils ne résident pas souvent dans les zones de
récolte. Leur lieu de résidence est situé à
distance moyenne de 8,39 (#177; 3,68) kilomètres des
récolteurs ;
· d'une grossiste : elle collecte les fruits
récoltés par les récolteurs et/ou achetés par les
courtiers et les collecteurs secondaires ; toute la récolte de la
zone d'étude converge vers elle, et c'est elle qui se charge de la
livrer aux exportateurs qui, eux, viennent du Togo, du Nigéria ou du
Ghana ; le lieu de résidence de la grossiste est situé
à une distance moyenne de 7,02 (#177; 3,06) kilomètres des
récolteurs.
3.2.Caractéristiques
socioéconomiques des acteurs
Les principales caractéristiques
socio-économiques retenues dans cette étude sont : le sexe,
l'âge et le niveau d'éducation formel.
Le sexe
Le sexe des enquêtés nous a permis de connaitre
le groupe d'acteurs qui comporte plus d'hommes ou de femmes et aussi de savoir
quel est le sexe qui prédomine dans l'activité. Ces
résultats sont regroupés dans le tableau 3.
Tableau 3:
Répartition des acteurs par sexe
Sexe
|
Acteurs
|
Récolteurs
|
Courtiers
|
Collecteurs secondaires
|
Grossistes
|
Total
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
Homme
|
32
|
36
|
0
|
0
|
4
|
67
|
0
|
0
|
36
|
34
|
Femme
|
58
|
64
|
8
|
100
|
2
|
33
|
1
|
100
|
69
|
66
|
Total
|
90
|
100
|
8
|
100
|
6
|
100
|
1
|
100
|
105
|
100
|
Source : nos enquêtes, août 2011
Les résultats du tableau 3 montrent que les femmes sont
les plus actives dans la collecte et la commercialisation de fruits/graines de
V. africana dans la zone d'étude avec une proportion de 66 %,
toutes catégories d'acteurs confondues. Elles représentent 64%
des récolteurs, 100% des courtiers, 33% des collecteurs secondaires et
100% des grossistes. Nous observons que les femmes, bien qu'elles ne
possèdent pas la terre, encore moins les arbres qui s'y trouvent,
s'intéressent particulièrement à cette activité.
Elles participent plus que les hommes (64%) à la récolte de
fruits. Cet état de choses trouve son explication dans le fait que la
collecte tout comme la vente des fruits/graines de V. africana
requiert beaucoup de temps que les hommes ne sont pas prêts à
consacrer. Ce résultat est conforme à celui trouvé par
Nakuna Tsala (2009) dans la filière Njansang (Ricinodendron
heudelotii), un produit forestier non lignneux (PFNL) au Cameroun
où 85% des récolteurs sont des femmes.
Cependant, signalons que les femmes sont faiblement
représentées au niveau des collecteurs secondaires où les
hommes représentent 67% de l'effectif total. Ceci s'explique par le fait
que les hommes disposent généralement de moyens de
déplacement propres qui leur permettent de transporter
eux-mêmes les fruits des zones de récolte vers la grossiste.
Il est à noter aussi que les hommes sont totalement
absents au niveau des courtiers et des grossistes.
L'âge
Pour mieux apprécier l'effet de l'âge des acteurs
sur leur implication dans l'activité, nous avons présenté
sur les figures 3 et 4 la répartition des acteurs par classe d'âge
respectivement pour les récolteurs et les commerçants.
Figure 3:
Répartition des récolteurs par classe d'âge
Il se dégage de la figure 3 que la majorité des
récolteurs (59%) ont un âge compris entre 8 et 25 ans. De plus,
l'effectif des récolteurs diminue au fur et à mesure que
l'âge augmente. Cette forte prépondérance des personnes de
jeune âge dans la catégorie des récolteurs peut nous amener
à penser que cette activité nécessite beaucoup d'effort
physique et d'agilité, chose qui sont plus présentes chez les
jeunes que les personnes plus âgées. Aussi, peut-on lier ce
constat au fait que la récolte nécessite beaucoup de temps que
les personnes plus âgées ne sont pas toujours prêtes
à y consacrer et préfèrent donc vaquer à d'autres
occupations qui vont leur rapporter plus de revenus, surtout que la
période de récolte coïncide presque avec la petite saison de
production agricole dans la zone d'étude. En définitive, les
enfants et les personnes de jeunes âges (moins de 25 ans) sont les plus
impliqués dans la récolte de fruits de Voacanga
africana. L'âge moyen des récolteurs est de 27 ans (#177;
17,67).
Figure 4:
Répartition des commerçants par classe d'âge
La figure 4 montre que presque la majorité des
commerçants (93%) ont moins de 50 ans. Nous pouvons remarquer que la
majorité des commerçants (40%) ont un âge compris entre 30
et 40 ans. Ce résultat pourrait s'expliquer par le fait qu'à cet
âge, les commerçants, femmes et hommes, ont encore la force
nécessaire pour sillonner les villages. Nous constatons
également que peu de commerçants (27%) ont moins de 30
ans ; ceci peut nous amener à penser que les personnes de jeunes
âges préfèrent s'adonner aux activités de
récolte plutôt que celles de commercialisation. L'âge moyen
des commerçant en général est de 38 ans (#177; 8,66).
Niveau d'éducation
Le tableau 4 présente la répartition des acteurs
selon leur niveau d'éducation
Tableau 4:
Répartition des acteurs selon leur niveau d'éducation
|
Acteurs
|
Récolteurs
|
Commerçants
|
Total
|
niveau d'éducation
|
effectif
|
%
|
effectif
|
%
|
effectif
|
%
|
Aucune instruction
|
24
|
27
|
7
|
47
|
31
|
30
|
Primaire
|
34
|
38
|
7
|
47
|
41
|
39
|
Secondaire
|
32
|
36
|
1
|
7
|
33
|
31
|
Total
|
90
|
100
|
15
|
100
|
105
|
100
|
Il ressort du tableau 4 que la majorité des acteurs
(70%) ont une éducation formelle. Ce taux d'instruction est encore plus
important chez les récolteurs que chez les commerçants (74%
contre 54%). L'activité intéresse donc autant les instruits que
les non instruits.
Le tableau 5 présente la répartition des
récolteurs selon l'âge et le niveau d'éducation.
Tableau 5:
Répartition des récolteurs selon l'âge et le niveau
d'éducation
niveau d'éducation
|
Récolteurs
|
Age
|
8 - 14 ans
|
14 - 25
|
25 - 40
|
40 - 60
|
plus de 60 ans
|
Total
|
jamais allé
|
0
|
1
|
9
|
8
|
6
|
24
|
primaire
|
20
|
5
|
6
|
3
|
0
|
34
|
secondaire
|
8
|
19
|
2
|
3
|
0
|
32
|
total
|
28
|
25
|
17
|
14
|
6
|
90
|
Les récolteurs ayant un âge compris entre 8 et 25
ans sont ont tous une éducation formelle. En effet, ceux -ci sont encore
en âge d'être à l'école. 75% des récolteurs de
cette tranche d'âge que nous avons enquêtés dans la zone
d'étude, fréquentent encore.
La saison de fructification de V. africana,
coïncidant avec la période des vacances scolaires, les
élèves et écoliers en profitent pour s'adonner à
l'activité de récolte des fruits de cette espèce. Cette
activité leur procure des revenus qu'ils utilisent en
général pour l'achat de fournitures et d'uniformes scolaires
(tenue kaki et tenues de sport, etc.) et également pour leur
alimentation.
Ancienneté des acteurs et temps
d'occupation de l'activité
Les récolteurs enquêtés ont une
ancienneté moyenne de 3,91 ans (#177; 1,78). En ce qui concerne les
commerçants, l'ancienneté moyenne est de 3,93 ans (#177; 1,44).
L'activité a été introduite dans la zone d'étude en
2004 mais elle n'a commencé à susciter d'engouement qu'en
2006/2007. L'activité est très instable dans la zone compte tenu
de la mauvaise circulation d'information et de la dépendance totale
de l`ensemble des acteurs vis-à-vis des exportateurs qui résident
à l'extérieur du pays ; ce qui fait que les récolteurs ne
participent pas forcément à l'activité toute les saisons
de récolte. Pour déterminer l'ancienneté des
récolteurs, nous avons juste utilisé leur année de la
première expérience dans l'activité.
Le temps d'occupation de l'activité, il faut noter que
pour toute la saison de production qui dure en moyenne 3,48 semaines (#177;
1,16), l'activité de récolte prend en moyenne 6,1 heures (#177;
2,48) par jour pendant en moyenne 5,06 jours (#177; 1,45) par semaine. En
somme, les récolteurs y consacrent en moyenne 111,24 heures (#177;
71,33) durant la période que couvre l'activité chaque
année.
En ce qui concerne les commerçants, ils consacrent en
moyenne à cette activité 4,93 heures (#177; 2,76) par jour
pendant en moyenne 4 jours (#177; 1,41) par semaine sur une période de
commercialisation de 3,48 semaines (#177; 1,16) en moyenne. Au total, la
commercialisation occupe les acteurs pendant 72 heures (#177; 66,42) durant
toute la période que couvre l'activité chaque année.
Pression potentielle des récolteurs sur
l'espèce
Pour apprécier la pression des récolteurs sur
l'espèce, nous nous sommes intéressés à la
meilleure performance de récolte des récolteurs depuis qu'ils
sont dans l'activité. Ainsi, chaque récolteur récolte en
moyenne 4,39 petits sacs (#177; 4,05) de fruits de V. africana par
semaine, soit 0,73 petits sacs (#177; 0,67) de graines ; ce qui
équivaut à 27,09 kilogrammes (#177; 24, 99). Les fruits
récoltés représentent en moyenne 75,6% par arbre (#177;
22). On pourrait donc être amené à dire que la
durabilité de l'espèce serait relativement menacée dans la
zone d'étude surtout des stratégies ne sont pas mises en place
par les acteurs pour pérenniser l'activité et par ricochée
l'espèce. Les acteurs affirment protéger l'espèce et
envisagent de mettre en place dans le futur, des plantations de
l'espèce.
4.FONCTIONNEMENT DU MARCHE
DE FRUITS/GRAINES DE VOACANGA AFRICANA
4.1.Les circuits de
commercialisation des fruits/graines de V. africana
4.1.1.La structure globale de
la chaine de commercialisation
Les récolteurs vendent les fruits à la maison
à cause des coûts de transport qui sont élevés, de
l'état des routes qui sont peu praticables de même que la distance
souvent longue qui les séparent des commerçants notamment les
collecteurs et la grossiste. Leurs acheteurs sont autant les courtiers, les
collecteurs que la grossiste. Les courtiers vivent dans les zones de
récolte (0,5 kilomètre en moyenne des récolteurs). Ils
s'approvisionnent directement chez les récolteurs et vendent aux
collecteurs et à la grossiste au nom desquels ils agissent dans la
zone.
Les collecteurs ne vivent pas dans les zones de récolte
(8,39 en moyenne kilomètres des récolteurs). Ils se
déplacent vers les zones de récolte et s'approvisionnent vers les
récolteurs ou vers les courtiers qu'ils mandatent. Ils vendent les
fruits achetés à la grossiste au domicile de cette
dernière.
La grossiste réside également hors des zones de
récolte (7,02 kilomètres en moyenne des récolteurs). Elle
se déplace pour acheter des fruits de l'espèce dans les zones de
production chez des récolteurs et des courtiers mais elle achète
également à son domicile les approvisionnements des collecteurs.
De manière générale la figure 5
ci-dessous, illustre le fonctionnement de la chaine de commercialisation et les
relations qui existent entre les acteurs.
Zone de production
Hors du pays
Hors de la
Zone de production
Récolteurs
Courtiers
Collecteurs
Grossistes
Exportateurs
Figure 5:
Fonctionnement de la chaine de commercialisation et les relations entre les
acteurs
La figure 5 montre que les acteurs ne sont pas
organisés. Ce qui fait que, pratiquement, aucune catégorie
d'acteurs n'a pas de rôle spécifique dans la chaine. Comme
exemple, il faut remarquer que la grossiste va s'approvisionner chez les
récolteurs au même titre que les collecteurs et les
courtiers ; ceci crée un chevauchement des rôles au niveau
des acteurs.
4.1.2.Les différents
types de circuits
Le graphe a permis de déceler trois types de circuits
dans la chaîne de commercialisation des fruits/graines de V.
africana. Il s'agit de :
· Le circuit à trois
intermédiaires :
C'est un circuit où l'on retrouve trois
intermédiaires entre les récolteurs et les exportateurs. Il est
présenté comme suit :
Récolteurs Courtiers
Collecteurs Grossiste Exportateurs (1)
C'est le circuit le plus long ; il intègre tous
les acteurs identifiés. C'est le circuit qu'emprunte
généralement les fruits/graines de V. africana dans la
zone d'étude.
· Le circuit à deux
intermédiaires :
Dans ce circuit, il existe deux intermédiaires entre
les récolteurs et les exportateurs. Deux variantes sont
identifiées ainsi qu'il suit :
Récolteurs Courtiers
Grossiste Exportateurs (2)
Récolteurs Collecteurs Grossiste
Exportateurs (3)
Ces deux variantes sont présentes dans tous les
villages enquêtés lors de l'étude. Elles profitent à
certains acteurs.
La première variante (circuit (2)) ne fait pas
intervenir les collecteurs. Ce qui permet donc aux courtiers de vendre
directement à la grossiste. Ce faisant, elles bénéficient
de plus de commissions sur la vente que dans le cas elles allaient vendre aux
collecteurs. Les courtiers sont avantagés dans ce circuit. Elle est
beaucoup rencontrée dans le village de Nazounmè.
La deuxième variante (circuit (3)) fait abstraction des
courtiers. D'où, le collecteur achète directement chez les
récolteurs. Il n'a donc plus de commissions à donner comme s'il
achetait chez des courtiers. Ce qui lui permet par conséquent de
réaliser quelques économies. Ce circuit s'observe surtout dans le
village de Towinou.
· le circuit à un seul
intermédiaire :
C'est le circuit le plus court dans la chaine de
commercialisation des fruits/graines de V. africana. Il se
présente ainsi qu'il suit :
Récolteurs Grossiste
Exportateurs (4)
Ce circuit est très observé dans la zone
d'étude surtout dans le village de Nanzounmè et dans les cas
où mes récolteurs ont un lien de parenté avec la
grossiste. Ce circuit permet à cette dernière de mobiliser des
quantités complémentaires de fruits et lui permet par ailleurs de
faire quelques économies car elle ne supporte plus les marges
bénéficiaires des autres intermédiaires de la chaine.
Au regard de ces différents circuits (1 ; 2 ;
3 et 4), les acteurs impliqués dans la commercialisation des fruits et
graines de V. africana sont tous en relations les uns avec les autres
mais ces relations ne sont pas très spécifiques en passant d'une
catégorie d'acteurs à une autre.
4.2.Relations entre les
acteurs
Dans la zone d'étude, les acteurs ne sont pas
organisés en groupements ou associations. Ce qui fait qu'ils sont peu
informés même mal informés parfois surtout au niveau des
récolteurs. En conséquence, ces derniers se trouvent
généralement en position de faiblesse et subissent souvent les
décisions des autres acteurs du système.
Cependant, certains récolteurs (13%) arrivent
individuellement à lier des accords tant avec les courtiers qu'avec la
grossiste. Les accords² sont verbaux et basés sur la
confiance ; il n'y a pas des mécanismes de coercition au respect
des accords. Toutefois, les accords sont souvent respectés (100% des
cas observés) et ceci sans difficultés majeures.
Les accords qu'il y a entre les acteurs sont
caractérisés par une forme de relation de type contractuel qui
est nourri par le paiement à l'avance et la prise de rendez-vous. Il
n'existe pas de contrat écrit même s'il y a transactions
financières.
Par rapport au paiement d'avance, il faut noter que les
récolteurs concernés reçoivent en moyenne 6 775 F CFA
(#177; 6 115), les courtiers reçoivent 15 750 F CFA (#177; 4 350),
les collecteurs reçoivent 97 500 F CFA (#177; 36 620) et la
grossiste reçoivent 1 500 000 F CFA en moyenne auprès
de leurs clients respectifs. Les avances octroyées sont essentiellement
utilisés dans l'activité.
Dans les accords, la quantité à livrer n'est
pas clairement spécifiée contrairement au prix qui l'est souvent.
Ainsi, le prix de livraison suivant les accords établis est en moyenne
de 1 185 F CFA (#177; 225) au niveau des récolteurs, de 1 200
F CFA (#177; 0) au niveau des courtiers, de 3 000 F CFA (#177; 0) au
niveau des collecteurs.
La figure 6 présente les partenaires qui offrent des
avances et ceux à qui ils les offrent. Elle présente aussi le
pourcentage au niveau de chaque catégorie d'acteurs qui reçoivent
des avances.
Récolteurs
(13%)
Grossiste (100%)*
Exportateurs
Courtiers
(50%)
Collecteurs
(67%)
* les nombres entre parenthèses représentent la
proportion d'acteurs qui reçoivent des avances
Figure 6:
Catégories d'acteurs et proportion impliquées dans les accords
liés à la vente de
Récolteurs
(13%)
il ressort de la figure 6 qu'il n'y a pas d'accords directs
entre la grossiste, les collecteurs et les récolteurs. Les deux premiers
passent par leur représentant dans les zones de récoltes que sont
les courtiers pour atteindre les récolteurs.
Il faut noter que la grossiste est en étroite relation
avec les exportateurs. C'est elle qui reçoit de ces derniers, les
informations lui permettant de lancer ou non la campagne de récolte.
Tous les autres acteurs déclarent que c'est par leurs clients qu'ils ont
accès aux informations liés au commerce de V. africana
et c'est en réalité la grossiste qui est la source de toutes les
informations.
4.3.Le flux de
fruits/graines de Voacanga africana
Les flux de graines entre les différents acteurs de la
chaine sont très importants et difficilement appréciables.
En effet, étant donné que les rôles de
chaque ne sont pas bien clairs, et que `'tout le monde peut acheter et vendre
à tout le monde'' (surtout au niveau des courtiers et les collecteurs),
il est très difficile de répartir avec précision les
quantités de graines achetées et vendues entre les
catégories d'acteurs. Cependant, les quantités de graines
vendues par chaque catégorie d'acteurs sont présentées
dans le tableau 6.
Tableau 6:
Quantités de graines récoltées et vendues par
catégorie d'acteurs en 2010 et en 2011
|
Récolte
|
|
Vente
|
|
|
|
Récolteurs
|
Courtiers
|
Collecteurs
|
Grossiste
|
Moyenne vendue 2010
|
8,06 sacs (fruits)
|
7,81 sacs (fruits)
|
30,625 sacs (fruits)
|
76,83 sacs (fruits)
|
15 grands sacs (graines)
|
Equivalent d'unité de mesure en kilogramme de graines
|
6,17
|
6,17
|
6,17
|
6,17
|
222
|
nombre d'acteurs estimé
|
185
|
185
|
21
|
8
|
1
|
Volume de l'année 2010 en kilogramme (KG) de graines
|
9 195,117
|
8 909,908
|
3 965,937
|
3 790,28
|
3 330
|
moyenne 2011
|
3,22 sacs (fruits)
|
2,91 sacs (fruits)
|
5,6 sacs (fruits)
|
24 sacs (fruits)
|
5 grands sacs (graines)
|
Volume de l'année 2011 en kilogramme (KG) de graines
|
3 673,483
|
3 319,825
|
725,2
|
1 184
|
1 110*
|
* la quantité mentionnée n'est pas encore
vendue
Le tableau 6 montre qu'il y a d'importantes quantités
de graines sont brassées entre les différents acteurs. Environ 9
tonnes de graines ont été récoltées en 2010 et
seulement 3,5 tonnes de graines ont été exportées. Il en
ressort aussi que d'énormes pertes sont enregistrées le long de
la chaine de commercialisation. Ainsi, de la récolte à la vente
par la grossiste, les pertes s'élèvent à 36,21% et 30,21%
respectivement en 2010 en 2011. 9 195 KG et 3 673 KG de graines ont
été récolté respectivement en 2010 et en 2011, et
3 330 KG seulement ont été exportés en 2010.
La récolte de même que la vente ont chuté
considérablement en 2011, soit de 60,05% par rapport à
l'année 2010. Ceci s'explique par le fait qu'en 2011, la grossiste n'a
pas lancé la campagne car les exportateurs ne sont pas entrés en
contact avec elle. Cette situation traduit l'instabilité de
l'activité dans la zone d'étude et attire l'attention sur la
nécessité d'une meilleure organisation des acteurs afin dynamiser
et rendre durable l'activité.
La figure 7 présente les flux de graines entre les
catégories d'acteurs sans tenir compte des pertes.
(64,35%)
(26,91%)
(08,74%)
(07,11%)
(19,80%)
(15,85%)
Collecteurs
Grossiste
Courtiers
Récolteurs
(100%)
Figure 7: Flux de
graines entre les catégories d'acteurs
L'analyse de la figure 7 révèle que la plus
grande quantité de graines récoltées est vendue
directement à la grossiste. Ensuite, les récolteurs
préfèrent vendre aux collecteurs. En définitive,
malgré que les courtiers résident dans les zones de production,
une petite portion des récoltes transitent par eux (15,85%). Ceci
s'explique par le fait que c'est généralement les
récolteurs qui ont des accords avec eux qui ont leur livrent des
graines. En effet, les récolteurs savent que les courtiers ne sont que
des représentants d'autres acteurs (collecteurs ou grossiste) ;
d'où ils préfèrent traiter directement avec ces acteurs
mêmes.
5. PERFORMANCE DU MARCHE DE
GRAINES DE VOACANGA AFRICANA DANS LA ZONE D'ETUDE
5.1.Les charges
supportées par les acteurs
Les acteurs du système de commercialisation supportent
plusieurs charges. Mais ces charges sont concentrées au niveau des
commerçants.
· Les récolteurs
Ils ne supportent pas aucune charge. En effet, la
récolte se fait à la main sans aucun autre outil. Le transport
des fruits est fait à pieds dans des sacs de jutes désuets
précédemment utilisés dans les ménages. Ils ne
supportent pas directement des charges tant pour récolter, transporter
les fruits que pour leur stockage. Cependant, nous avons
déterminé le coût d'opportunité lié transport
des fruits des lieux de récolte au domicile des récolteurs.
Ainsi, pour le transport, les récolteurs supportent en
moyenne 435 F CFA par petit sac (#177; 347,67), soit 70,6 F CFA par KG de
graines (#177; 56,34).
· Les commerçants
Les charges qu'ils supportent, sont liées au transport,
à la transformation des fruits, au conditionnement, au stockage et
autres coûts liés au téléphone et aux commissions.
Elles varient d'une catégorie de commerçants à une
autre
o Les courtiers
Les charges supportées par les courtiers ne sont pas
aussi directes car ils ne dépensent rien pour effectuer
l'activité. Ils achètent et vendent les fruits à leur
domicile. Les sacs de conditionnement sont fournis pas les autres acteurs.
Cependant, ils stockent les fruits rassemblés pendant un moment avant
que leur mandant ne vienne les ramasser. Etant donné qu'ils n'engagent
pas de dépenses formelles pour cette opération, nous avons
déterminé à leur niveau, le coût
d'opportunité lié au stockage.
Ce coût est de 32,6 F CFA petit sac de fruits (#177;
23,9) soit 5,28 F CFA par KG de graines (#177; 3,87).
o Les collecteurs
Les charges qu'ils supportent sont liées au transport,
au conditionnement et à d'autres frais comme le téléphone
et les commissions.
Les charges liées au transport sont en moyenne de
185,41 F CFA par petit sac de fruits (#177; 209,54) soit 30 F CFA par KG de
graines (#177; 33,97). Tandis que les charges liées au conditionnement
(achat de sacs de jutes) sont de 61,42 F CFA (#177; 68,76) par petit sac de
fruits, soit 9,96 F CFA par KG de graines (#177; 11,15).
Les autres charges liées au téléphone et
aux commissions sont de 34,9 F CFA (#177; 44,62), soit 5,65 F CFA (#177;
7,23).
o La grossiste
Elle supporte des charges presque à tous les niveaux.
Ces charges sont liées au transport, à la transformation, au
conditionnement, au stockage et d'autres frais liés notamment au
téléphone et aux commissions.
Les charges liées au transport sont de 104,16 F CFA par
petit sac de fruits, soit 16,89 F CFA par KG de graines. Celles liées
à la transformation des fruits sont de 683,59 F CFA par petit sac de
fruits, soit 110,85 F CFA par KG de graines.
Les charges liées au conditionnement sont 104,16 F CFA
par petit sac de fruits soit 16,89 F CFA par KG de graines. Les frais
liés au stockage sont de 26,04 F CFA par petit sac de fruits soit de
4,22 F CFA par KG de graines. Les autres charges liées au
téléphone et aux commissions sont de 78,125 F CFA par petit sac
de fruits soit 12,66 F CFA par KG de graines.
5.2.Les prix d'achat et
prix de vente pratiqués par les acteurs
· Les récolteurs
Les recettes moyennes réalisées par les
récolteurs sont en moyenne de 9 892,14 F CFA (#177; 8 889,89).
Le prix de vente moyen pratiqué est de 1196,08 par petit sac de fruits
(#177; 332,62) soit 193,95 par KG de graines (#177; 53,93).
· Les courtiers
Le prix d'achat déclaré par les courtiers est en
moyenne de 1 081,07 F CFA par petit sac de fruits (#177; 108,32), soit
175,30 F CFA de KG de graines (#177; 17,56).
Les courtiers réalisent des recettes moyennes de
34 875 F CFA (#177; 15 008,92).
Le prix de vente que les courtiers pratiquent, est en moyenne
de 1143,80 F CFA par petit sac de fruits (#177; 71,57) soit 185,48 F CFA par KG
de graines (#177; 11,60).
· Les collecteurs
Le prix d'achat déclaré par les collecteurs est
en moyenne de 1 346,07 F CFA par petit sac de fruits (#177; 352,85), soit
218,28 F CFA par KG de graines (#177; 57,21).
Ils réalisent des recettes moyennes de 203 833,33
F CFA (#177; 127 374,12).
Le prix de vente moyen pratiqué par les collecteurs est
de 2 843,13 F CFA par petit sac de fruits (#177; 384,23), soit 434,02 F CFA
par KG de graines (#177; 81,33).
· La grossiste
Le prix d'achat au niveau de la grossiste est de 5 989,58
F CFA par grand2(*) sac de
fruits, soit 2 994,79 F CFA par petit sac de fruits et 485,64 F CFA par KG
de graines.
Les recettes réalisées sont de
4 224 000 F CFA.
Le prix de vente déclaré par la grossiste est de
1 268,46 F CFA par KG de graines, soit 7 822,22 F CFA par petit sac
de fruits.
Le tableau 7 résume les prix d'achat et de vente
pratiqués par les acteurs et les charges qu'ils supportent.
Tableau 7: Les prix
d'achat et de vente pratiqués par les acteurs et les charges
supportées
Eléments de compte d'exploitation
|
Catégories d'acteurs
|
Récolteurs
|
Courtiers
|
Collecteurs
|
Grossiste
|
Unité de mesure
|
Petit sac3(*) de fruit
|
KG de graines
|
Petit sac de fruit
|
KG de graines
|
Petit sac de fruit
|
KG de graines
|
Petit sac de fruit
|
KG de graines
|
Transport
|
437,70
|
70,61
|
_
|
_
|
185,41
|
30
|
52,08
|
8,44
|
Conditionnement
|
_
|
_
|
_
|
_
|
61,42
|
9,96
|
52,08
|
8,44
|
Stockage
|
_
|
_
|
32,6
|
5,28
|
_
|
_
|
13,02
|
2,11
|
Transformation
|
_
|
_
|
_
|
_
|
_
|
_
|
341,79
|
55,42
|
Autres charges
|
_
|
_
|
_
|
_
|
34,9
|
5,65
|
39,06
|
6,33
|
Prix d'achat
|
_
|
_
|
1081,07
|
175,3
|
1346,07
|
218,28
|
2994,79
|
485,64
|
Prix de vente
|
1196,08
|
193,95
|
1143,8
|
185,48
|
2843,13
|
434,02
|
7822,22
|
1268,46
|
Recettes moyennes
|
9892,14
|
34875
|
203833,33
|
4224000
|
5.3.Marges
bénéficiaires des acteurs
Nous devrions normalement calculer deux types de marges :
la marge brute et le marge nette. Mais, étant donné qu'au niveau
de toutes les catégories d'acteurs il n'y a pas eu des investissements
fixes, nous allons nous arrêter au niveau de la marge brute qui, dans ce
cas, équivaut aussi à la marge nette, puisqu'il n'y a pas
d'amortissement. On parlera donc simplement de marge
bénéficiaire.
Ainsi, la marge brute est obtenue en soustrayant les
coûts totaux supportés par les acteurs des recettes
réalisées par eux.
Le tableau 8 et la figure 8 présentent respectivement
les marges bénéficiaires de chaque catégorie d'acteurs et
la répartition des richesses entre les différentes
catégories d'acteurs.
Tableau 8: Marges
bénéficiaires de chaque catégorie d'acteurs
|
|
Unités de mesures
|
Marge bénéficiaire moyenne
|
catégories d'acteurs
|
Récolteurs
|
Petit sac de fruit
|
760,37 (490,33)*
|
KG de graines
|
123,34 (57,11)
|
Courtiers
|
Petit sac de fruit
|
29,04 (1 174,37)
|
KG de graines
|
4,70 (245,16)
|
Collecteurs
|
Petit sac de fruit
|
1 215,32 (1 275,76)
|
KG de graines
|
197,07 (281,16)
|
Grossiste
|
Petit sac de fruit
|
4 329,38
|
KG de graines
|
944,88
|
L'analyse du tableau 8 montre que l'activité est
globalement rentable pour tous les acteurs. Cependant, les courtiers semblent
être les plus marginalisés de la chaîne et les grossistes
les plus avantagés.
Comparaison des marges
bénéficiaires
L'application de l'analyse de variance au niveau des marges
bénéficiaires réalisées montre qu'il y a une
différence très hautement significative au seuil de 0,01% entre
les acteurs (F = 46,955 ; p = 0,00001). (Voir annexe 2)
La figure 8 présente plus clairement la
répartition des richesses entre les catégories d'acteurs
impliqués dans la commercialisation des fruits/graines dans la zone
d'étude.
Figure 8:
Répartition des richesses entre les catégories
d'acteurs
Il ressort de la figure 8 que les richesses
générées par l'activité sont inégalement
réparties entre les différentes catégories d'acteurs. La
grossiste a elle seule bénéficie de plus de 75% des richesses
générées. Cette situation trouve son explication dans le
fait le marché de graines de V. africana dans la zone
d'étude est un monopsone qui est conduit par la grossiste. Tous les
autres agissent dépendamment d'elle.
Cette situation profite à la grossiste qui est en
relation directe avec les exportateurs aux détriments des autres
acteurs. C'est elle qui a toutes les principales informations venant des
exportateurs, seuls acheteurs de graines de V. africana dans la zone
d'étude. Ainsi, tous les autres agissent dépendamment d'elles.
On note donc une asymétrie d'information entre les
acteurs et un manque de transparence dans l'activité ; ce qui fait
par exemple qu'aucun acteur ne connait le prix auquel son client revend la
marchandise.
Il faut noter toutefois que les courtiers n'investissent pas
dans l'activité. Leur statut de simple représentant d'autres
acteurs dans les zones de récolte peut justifier le faible niveau de
leur marge bénéficiaire. Peut-être même que leur
objectif n'est pas réellement de faire des bénéfices.
5.4.Contraintes des acteurs
dans l'activité
Il est apparu lors de cette étude que les paysans sont
regroupés en association pour d'autres spéculations et pas pour
les graines de Voacanga africana. Néanmoins, nous avons
rencontré des personnes qui ont l'idée de se mettre en groupes
organisés le sprochaines saisons à venir.
Par ailleurs, des problèmes inhérents à
la récolte des fruits ont été signalés par les
récolteurs. En effet, les fruit sont collectés en brousse dans
les jachèes ou les friches et ce, pendant la saison des pluies le plus
souvent. Il est donc difficile pour les récolteurs de braver les
obstacles surtout qu'ils sont en majorité des enfants et des femmes.
Les autres problèmes rencontrés par ces
récolteurs sont liés à la commercialisation. Les
récolteurs affirment que le prix de vente des fruits est très
faible. D'autre part, Le mauvais état des routes empêche
l'écoulement rapide des fruits ; ce qui entraine des pertes
fréquentes. Aussi, les récoltes deplorent l'utilisation de sacs
de jutes pour mesurer les fruits et propose le comptage par quarantaine de
fruits comme le font déjà certains commerçants.
L'activité est encore à ces débuts et le
problème d'organisation tant au niveau des récolteurs que des
commerçants méritent une attention afin d'induire un essor de
l'activité.
5.5.Impact de
l'activité sur la conservation de Voacanga africana
L'activité a visiblement des retombées positives
sur la durabilité de l'espèce. En effet, l'espèce
était fortement exploitée pour son bois qui est un
véritable bois énergie. Mais depuis l'avénement de la
commercialisation des graines, l'espèce est protégée par
les populations des zones de récolte. On y voit une potentielle richesse
notamment pour les femmes et les enfants. Nous avons même observé
un cas édifiant où un propriétaire a abandonné une
partie de son champ au profit des pieds de l'espèce qui y poussaient.
D'autre part, plus de 70 % des récolteurs affirment
vouloir réaliser des plantations de l'espèce mais ils attendent
d'abord de voir l'évolution de l'activité sur quelques
années à venir avant de s'y lancer. Malheureusement,
l'expérience de la campagne de 2011 les impacte négativement leur
idée car les prix ont chuté et mais aussi les acheteurs ne sont
plus venus.
Il faut donc signaler que l'activité pourrait
constituer une bonne voie pour protéger l'espèce et favoriser sa
durabilité. Il faudra donc organiser la filière et faire
connaitre le Bénin en général et la zone d'étude en
particulier comme fournisseur potentiel de graines de V. africana dans
la sous-région.
6. CONCLUSIONS ET
RECOMMANDATIONS
L'objectif principal de cette étude est d'analyser le
système de commercialisation des graines de Voacanga africana
au Bénin afin de ressortir les impacts de l'activité sur la
durabilité de l'espèce. Il en ressort que la chaine de
commercialisation des graines de Voacanga africana est
constituée de cinq catégories d'acteurs à savoir : les
récolteurs, les courtiers, les collecteurs, les grossistes et les
exportateurs. Mais l'étude s'est accentuée sur les quatre
premiers acteurs qui sont présents dans le pays. Trois principaux types
de circuit de commercialisation ont été identifiés : les
circuits à trois (03) intermédiaires, deux (02)
intermédiaires et un (01) intermédiaire.
Il y a plus de femmes (66%) que d'hommes dans la chaine.
L'âge moyen des récolteurs est de 27 ans mais la plus grande
partie de ces récolteurs (59%) ont un âge compris entre 8 et 25
ans. Ce qui montre que les jeunes s'intéressent à cette
activité, car la récolte nécessite beaucoup de temps que
les personnes plus âgées ne sont pas toujours prêtes
à y consacrer et préfèrent donc vaquer à d'autres
occupations, surtout que la période de récolte coïncide
presque avec la petite saison de production agricole dans la zone
d'étude. Aussi, 75% des récolteurs de la tranche d'âge `'8
à 25 ans'' dans la zone d'étude, fréquentent encore.
Ceux-ci profitent de la période des vacances scolaires pour s'adonner
à l'activité.
La majorité des commerçants (93%) ont moins de
50 ans. Nous pouvons remarquer que la majorité des commerçants
(40%) ont un âge compris entre 30 et 40 ans. Ce résultat pourrait
s'expliquer par le fait qu'à cet âge, les commerçants,
femmes et hommes, ont encore la force nécessaire pour sillonner les
villages. Nous constatons également que peu de commerçants (27%)
ont moins de 30 ans ; ceci peut nous amener à penser que les
personnes de jeunes âges préfèrent s'adooner aux
activités de récolte plutôt que celles de
commercialisation.
Tous ces acteurs réalisent une seule fonction : la
fonction d'échange. Les récolteurs enquêtés ont une
ancienneté moyenne de 3,91 ans. En ce qui concerne les
commerçants, l'ancienneté moyenne est de 3,93 ans.
Dans la zone d'étude, les acteurs ne sont pas
organisés en groupements ou en associations. Ce qui fait qu'ils sont peu
informés même mal informés parfois surtout les
récolteurs. Cependant, certains récolteurs (13%) arrivent
individuellement à lier des accords tant avec les courtiers qu'avec la
grossiste. Les accords sont verbaux et basés sur la confiance ; Les
accords qu'il y a entre les acteurs sont caractérisés par une
forme de relation de type contractuel qui est nourri par le paiement à
l'avance et la prise de rendez-vous. Il n'existe pas de contrat écrit
même s'il y a transactions financières. Toutefois, les accords
sont souvent respectés (100% des cas observés) et ceci sans
difficultés majeures.
Environ 9 tonnes de graines ont été
récoltées en 2010 et seulement 3,5 tonnes de graines ont
été exportées. Il en ressort aussi que d'énormes
pertes sont enregistrées le long de la chaine de commercialisation. La
récolte de même que la vente ont chuté
considérablement en 2011, soit de 60,05% par rapport à
l'année 2010.
Les coûts totaux supportés par les
récolteurs sont en moyenne 70,6 F CFA par KG de graines. En ce qui
concerne les commerçants, les coûts supportés sont de
180,77 CFA par KG de graines, de 263,96 CFA par KG de graines et de 323,58 CFA
par KG de graines respectivement pour les courtiers, les collecteurs et la
grossiste. Les prix d'achat sont en moyenne de 175,30 F CFA de KG de graines,
218,28 F CFA par KG de graines et 485,64 F CFA par KG de graines respectivement
pour les courtiers, les collecteurs et la grossiste.
Les prix de vente sont en moyenne de 193,95 par KG de graines,
185,48 F CFA par KG de graines, 434,02 F CFA par KG de graines et de
1 268,46 F CFA par KG de graines respectivement pour les
récolteurs, les courtiers, les collecteurs et la grossiste.
Les marges bénéficiaires sont de 123,34 F CFA
par KG de graines, 4,70 F CFA par KG de graines, 197,07 F CFA par KG de
graines, 647,17 F CFA par KG de graines respectivement pour les
récolteurs, les courtiers, les collecteurs et la grossiste. L'analyse de
variance au niveau des marges bénéficiaires
réalisées révèle qu'il y a une différence
très hautement significative au seuil de 0,01% entre les acteurs.
On note une concentration des richesses
générées au niveau de la grossiste ; ce qui
s'explique par le fait que le marché de graines de V. africana
dans la zone d'étude est un monopsone qui est conduit par la grossiste.
Tous les autres agissent dépendamment d'elles.
Les contraintes qui limitent l'essor de l'activité
sont : la non organisation des acteurs, les obstacles à braver pour
récolter les fruits, le faible niveau des prix de vente des
récolteurs et la non harmonisation des unités de mesure dans la
zone d'étude.
Toutefois, il faut signaler que l'activité semble
impacter positivement la conservation et la durabilité de
l'espèce à travers sa protection par les populations des zones de
récolte car elles y voient une potentielle richesse notamment pour les
femmes et les enfants. Aussi, des récolteurs affirment-ils vouloir
réaliser des plantations de l'espèce mais ils attendent d'abord
de voir l'évolution de l'activité sur quelques années
à venir avant de s'y lancer.
Dans le souci d'améliorer le fonctionnement de la
filière de graines de V. africana, nous formulons quelques
recommandations à la fin de cette étude. Ainsi, nous
suggérons :
· Aux récolteurs
o de créer des groupes afin d'augmenter les
quantités produites et de faire des vente communes et
groupées ; ils pourront augmenter leur pouvoir de
négociation ;
· aux commerçants
o d'harmoniser les unités de mesure et
d'améliorer le prix d'achat à la récolte que les richesses
soient mieux distribuées ; dans le cas contraire, l'activité
risque de disparaitre
· à l'Etat
o d'organiser la filière de graines de V.
africana dans la zone d'étude ;
o de développer une stratégie de conservation
des espèces forestières et de V. africana en particulier
basée sur l'approche `'conserve through use''.
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Enesmospatha spp. et Calamus spp. Mémoire de fin d'études
présenté en vue de l'obtention du Diplôme
d'Ingénieur Agronome. Université de Dschang, FASA,
Cameroun : 66p.
ANNEXES
Annexe 1 : Zones de récoltes et
nombre de récolteurs estimés
Communes
|
Localités
|
Nombre d'acteurs dénombrés
|
Kpomassè
|
Gbagoudo
|
55
|
Nanzounmè
|
27
|
Assogbénondaho
|
5
|
Ouidah
|
Ahouicodji
|
50
|
Towinou
|
28
|
Pahou
|
9
|
Gohouncodji
|
11
|
Total
|
185
|
Annexe 2 : Résultats de l'analyse
de variance sur les marges bénéficiaires réalisées
par les acteurs
ANOVA
|
margbrutkg
|
|
|
|
|
|
|
Sum of Squares
|
df
|
Mean Square
|
F
|
Sig.
|
Between Groups
|
819140,097
|
3
|
273046,699
|
46,955
|
,000
|
Within Groups
|
552433,645
|
95
|
5815,091
|
|
|
Total
|
1371573,742
|
98
|
|
|
|
* 1 Small-fruit wild frangipani
en anglais, Cata grande en portugais, alè en fon (langue
béninoise dans la zone d'étude)
* 2 Sac de jute de 100
kilogrammes communément utilisé pour stocker du maïs dans la
zone.
* 3 Sac de jute d'une
capacité de 50 kilogrammes de riz ou de sucre
|