CONCLUSION GENERALE
C'est sur l'intervention de l'ONU dans les conflits armés
en RDC dans la période allant de 1999 à 2011 qu'a porté
notre investigation.
Au cours de cette recherche trois questions fondamentale nous ont
guidé, en l occurrence :
-Quelle serait la nature des conflits armés dans lesquels
l'ONU est intervenue en RDC?
-Qu'est ce qui expliquerait le renouvellement continu du mandat
de l'ONU et le changement du nom de son intervention en RDC?
-Quelle serait la pertinence de l'intervention de l'ONU en RDC
?
Comme réponses provisoires aux questions
précédentes, nous avions dit que : -Ces conflits armés
seraient international et interne ;
-D'une part, l'incapacité de l'Etat congolais à
pouvoir remédier aux conflits qui surgissent à son sein, et
surtout à restaurer l'autorité de l'Etat sur toute
l'étendue nationale, serait à la base de cette prolongation
infinie du mandat de l'ONU en RDC ;
-D'autre part, les agents servant sous le drapeau de l'ONU en
RDC seraient animés d'un esprit lucratif, d'où leurs plaidoyers
pour le renouvellement sans cesse du mandat de l'ONU en RDC.
Quant à son intervention, elle ne serait pas
pertinente, car inadaptée aux réalités du terrain. Ceci se
laisse voir par des nouveaux conflits qui naissent sous les yeux de l'ONU en
RDC.
Par ailleurs, le changement de la MONUC à la MONUSCO
s'expliquerait par le fait que la première ait réussi à
ramener une paix relative, d'ou, la nécessité de la stabiliser,
de l'absolutiser par la seconde.
A cet effet, nous avons fait usage de la méthode
juridique appelée aussi exégétique. Car dans ce travail,
nous avons analysé, interprété les textes juridiques
internationaux qui meuvent l'ONU en RDC.
Cette méthode a été renchérie par
l'analyse systématique car selon le schéma explicatif eastonien,
il y a lieu de dire que l'ONU est un système au sein duquel, il y a les
inputs dans notre cas qui sont les multiples crises en RDC. Ces crises qui
entrent dans la boîte en conversion ou boîte noire qui est le
conseil de sécurité de l'ONU. De la boîte noire, ce sont
les résolutions ou les interventions qui sortent comme les outputs.
Continuant leur cycle de l'environnement à la boite noire, de la boite
noire à l'environnement, soit comme des crises, des demandes, soit comme
des interventions, des solutions. C'est le feedback.
Dans ce travail, la technique documentaire a été
d'application. Nous avons compilé les ouvrages, les documents, les notes
de cours pour mener à bonnes fins cette oeuvre.
Pour ce faire, nous avons subdivisé cette
réflexion en deux chapitres. Dans le premier chapitre, nous avons
présenté brièvement l'organisation des Nations-Unies
(ONU), l'historique des conflits armés en République
Démocratique du Congo avec un ton particulier sur leur nature, et,
clarifié certains concepts qui nous ont été utiles tout le
long de ce travail.
Dans le second chapitre, nous avons traité tour
à tour du mandat des MONUC et MONUSCO, de la problématique de
leur application, d'une part, de leur prorogation d'autre part. Enfin, il a
été question du changement du nom de ladite mission.
Allant de ce pas, nous avons abouti aux résultats selon
lequel : les conflits armés sur lequel a porté notre cogitation
étaient des natures internationale et interne. Il s'agit du conflit
armé international lorsque l'on tien compte des affrontements qui ont
opposé d'une part les armées Ougandaises Rwandaises et d'autre
part, les armées nationales de la RDC, du Zimbabwe, de la Namibie, de
l'Angola et de Tchad. Par ailleurs, il s'agit du conflit armé interne
quand l'on prend en compte seulement les affrontements opposant des forces
armées congolaises et les mouvements de
rébellion.97
Les facteurs exogènes et endogènes constituant
les obstacles à l'exécution du mandat de la mission ont
entrainé le retard dans son exécution, ayant également
pour conséquence logique le renouvellement continu du mandat de l'ONU en
RDC. Ceci est renchéri par l'ampleur de la tâche que la mission
doit accomplir puis que « l'autorité de l'Etat congolais a
97 KISMBWE, Choma, Lukungo, A., Op.cit,
p.145
été sérieusement battue en brèche
par des dizaines d'années de mauvaise gouvernance, [...] la
présence de l'Etat demeure timide et ses moyens d'agir sont
limités »98
Le franchissement d'une nouvelle phase99 par la RDC
a motivé le changement du nom de la mission. La RDC est dans une phase
de consolidation de la paix. Car la MONUC a efficacement servi la cause de la
paix d'où la nécessité de conserver cette paix.
La pertinence de l'intervention de l'ONU en RDC est visible
par le fait qu'elle ait contribué au respect de l'accord de
cessez-le-feu en République Démocratique du Congo. Ce qui a
permis aux congolais d'arriver à un accord global et inclusif instituant
le gouvernement d'union nationale et de transition avec comme pierre de touche
les élections libres, transparentes et démocratiques de 2006.
Elle s'emploie activement avec une approche multidimensionnelle à
préserver ces acquis par une consolidation de paix.
Fort de ces résultats, nous sommes parvenus à
confirmer partiellement nos hypothèses. Les hypothèses qui
affirmaient que les agents de l'ONU en RDC seraient animés d'un esprit
lucratif, d'où leurs plaidoyers pour la prorogation continue du mandat
de la mission ; l'intervention de l'ONU ne serait pas pertinente ont
été rejetées.
Par ailleurs, la mission a connu également de retard
dans l'exécution de son mandat entre autre, à cause de
déploiement parfois retardé des casques bleus. En vue
d'éviter un pareil retard, il serait opportun que l'ONU dispose d'une
armée prépositionnée, prête à faire une
intervention rapide. Nous nous rallions également au « «
rapport Brahimi » [qui] recommande une restructuration profonde du
Département des opérations de maintien de la paix, le
renforcement des moyens dont dispose le siège pour planifier les
missions, la création d'une unité de gestion de l'information et
d'analyse stratégique, des normes de déploiement rapide, des
règles fermes d'engagement sur le terrain. »100
Outre cela, l'Etat congolais a failli dans sa mission
régalienne, plus spécialement dans celle de protéger la
population et ses biens. Pour pallier cela, il est impérieux que la
République Démocratique du Congo se dote d'une
géostratégie de paix. Laquelle passe
98 ONU, Trente et unième rapport de
secrétaire général sur la mission de l'ONU en
République Démocratique du Congo du 30 mars 2010, §.75,
p.19
99 Résolution 1925 du 28 mai 2010, §.1,
p.3.
100 MARIO BETTATI, L'Usage de la force par l'ONU, [en
ligne], disponible sur www.cairn.info/revuepouvoirs-2004-2-p-111.htm
consulté le 10juin2011 à 12h00
également par la reforme du secteur sécuritaire
en vue des armées et polices républicaines, professionnelles et
respectueuses de l'Etat de droit. Que l'Etat congolais privilégie la
bonne gouvernance et l'état de droit comme mode de gestion de la res
publica.
En définitive, nous n'avons nullement la
prétention d'avoir épuisé toutes les matières
relatives à l'intervention de l'ONU dans les conflits armés en
République Démocratique du Congo. Les domaines tels que :
- La stratégie militaire utilisée par la mission
dans la pacification de la RDC ; - La contribution de la mission dans le
domaine du développement durable ; - L'analyse de l'Accord sur le statut
des forces ou le statut de la mission
(SOFA/SOMA) ;
- Le dommage causé par la mission ;
- La coopération miliaire : FARDC-casques bleus, etc.
n'ont pas été abordés par nous. Nous espérons voir
les chercheurs futurs approfondir ces thèmes.
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