1.4.3 Les autres apports théoriques en
matière de structure financière
Le débat sur la structure financière est loin
d'être clos, puisque deux nouvelles théories ont récemment
fait leur apparition pour appréhender les déterminants de la
structure financière des firmes. Il s'agit de la théorie des
préférences hiérarchisées de financement (Peking
order) et de la théorie de <<Market timing >>.
1.4.3.1 Théorie des préférences
hiérarchisées de financement
Fondée sur l'existence d'asymétries
informationnelles entre les agents aussi bien à l'intérieur
qu'à l'extérieur de l'entreprise, la théorie de <<
peking order>> nous enseigne que l'entreprise suit une hiérarchie
des financements précise guidée par le besoin de fonds externes
et non par la recherche d'un ratio d'endettement optimal.
Selon Myers (1984), les investissements de l'entreprise sont,
tout d'abord, financés par des fonds internes (autofinancement), puis
par des émissions nouvelles de titres d'emprunt, et enfin, par des
émissions nouvelles d'actions. Les augmentations de capital
n'interviennent qu'en dernier ressort, quand l'entreprise a
dépassé sa capacité d'endettement.
L'ordre de préférences que nous venons de
présenter s'explique par le fait que l'autofinancement ne pose pas de
problèmes d'asymétries informationnelles qui peuvent
21 Ici, le principe néoclassique de
raisonnement à la marge s'applique parfaitement.
coüter cher à l'entreprise. En effet, en
choisissant de se financer de manière interne, l'entreprise n'aura pas
à justifier ses décisions d'investissement puisqu'elle financera
ces derniers par les ressources générées de son
activité. Ce problème de justification se pose lorsque
l'entreprise manifeste un besoin de financement externe. Elle aura alors
à choisir entre l'émission de titres d'emprunt et l'augmentation
de capital pour combler son déficit.
Le financement par émission de nouvelles actions
apparaIt plus coüteux pour l'entreprise que le financement par
endettement. Ceci s'explique par le fait que les actionnaires exigent un plan
détaillé des projets et des perspectives d'avenir de
l'entreprise. La communication de ce plan revient chère à
l'entreprise et donne une information précieuse à ses
concurrents. De plus, l'augmentation du capital pose des difficultés
techniques22qui engendrent des coüts supplémentaires. On
comprend alors pourquoi l'entreprise opte d'abord pour l'endettement en cas de
déficit interne de financement.
En effet, l'émission des titres d'emprunt est une
opération moins coüteuse que l'augmentation du capital dans le sens
oü les créanciers exigent moins d'information que les actionnaires
sur les investissements projetés du fait qu'ils ont droit à une
rémunération fixe23.
Le constat à tirer de cette
théorie24, est que la structure financière d'une
entreprise est le résultat cumulé des décisions de
financement individuelles dans lesquelles les dirigeants suivent une
hiérarchie.
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