LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
ALUBASSA Aluminium de Bassa
C.E.P Compagnie Equatoriale de Peintures
C.M.C. Complexe Métallurgique du Cameroun
C.T.E Cameroon Tea Estates
C.V. Coefficient de variation
CAMLAIT Société de fabrication de produits
dérivés du lait
CAMOA Société Camerounaise d'Oxygène et
d'Acétylène
CAMWATER Cameroon Water
CCC Complexe Chimique Camerounais
CF Coliformes Fécaux
CHOCOCAM Chocolaterie et Confiserie du Cameroun
CUD Communauté Urbaine de Douala
DBO5 Demande biochimique en oxygène à 5 jours
DCO Demande chimique en oxygène
DDT DichloroDiphényltrichloroéthane : Pesticide
FAO Food and Agricultural Organization
FTU Formazin Turbidity Units
GWP Global Water Partnership
HYDRAC Hydrocarbure Analyse Contrôle
HYSACAM Hygiène et Salubrité du Cameroun
MAGZI Mission d'Aménagement et de Gestion des Zones
Industrielles
MES Matières en suspension
MINDIC Ministère de l'Industrie et du Commerce
MINEE Ministère de L' Energie et de l'Eau
MINEPN Ministère de l'Environnement et de la Protection de
la Nature
MINMEE Ministère des Mines, de l'Eau et de l'Energie
MINSANTE Ministère de la Santé
MINUH Ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat
MINVILLE Ministère de la ville
NETOYCAM Société de recyclage des huiles
usagées
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONG Organisation Non Gouvernementale
ONUDI Organisation des Nations Unies pour le Développement
Industriel
PANZANI Société de fabrication de pâtes
alimentaires
PCB PolyChloroBiphényls
pH Potentiel hydrogène
PILCAM Société Camerounaise de fabrication de Piles
Electriques
PLASTICAM Plastique du Cameroun
PNGE Programme National de Gestion de l'Environnement
PNUE Programme des Nations Unies pour l'Environnement
S.C.T.B Société Camerounaise de Transformation du
Bois
S.G.M.C. Société des Grands Moulins du Cameroun
SCIMPOS Société Camerounaise d'Importation des
mousses et polystyrène Souple
et rigide
SEEF Société d'Exploitation des Etablissements de
Fourbelle
SF Streptocoques Fécaux
SIPCA Société Industrielle des Produits chimiques
et Aromatiques
SMALTO Société de fabrication de peinture
SNEC Société Nationale des Eaux du Cameroun
SOCARTO Société Camerounaise de Cartonnage de
fournitures de bureau
SUMOCA Summit motors Cameroon
TDS Total Dissolved Solids
UCB Union Camerounaise des Brasseries
UFC Unité de formation des colonies
UICN Union Mondiale pour la Nature
UNALOR Union allumettière équatoriale
VRD Voiries et Réseaux Divers
CHAPITRE 1.0 : INTRODUCTION
1.1 Justificatif et Enjeux
Environnement propice à l'apparition de la vie, l'eau
est un élément majeur de la biosphère. Les
premières formes de vie se sont manifestées dans des
étendues d'eau qui recouvraient la terre primitive il y'a près de
quatre milliards d'années. Si elle se trouve partout, elle est pourtant
utilisable uniquement sous la forme d'eau douce par les êtres humains
(Rodier, 1996). En effet, l'eau qui recouvre les trois quarts de la surface de
la planète est essentiellement l'eau de mer (97,3%). Les réserves
d'eau douce (2,7%) ne représentent que 38304 x 103
km3. En outre une grande partie de cette réserve se trouve
sous forme solide (calotte glacière de l'atlantique, glaciers de
l'arctique et des reliefs). L'eau douce liquide reste souvent difficile
d'accès parce que très profonde (Veyret et Pech, 1993). Cette eau
non disponible (glaciers et eaux souterraines profondes) représente 2,4
% des réserves totales d'eau. Il reste donc moins de 0,3% de l'eau de
notre planète directement consommable. Les cours d'eau et les lacs
concentrent une grande partie de cette eau. Malheureusement elle est
réduite par l'infiltration dans les sols et l'évapotranspiration
(Montiel et Husson, 1991)
L'Homme doit donc faire face à cette diminution des
ressources hydriques naturelles et à la dégradation croissante de
la qualité de l'eau : insuffisances de l'industrie de l'eau,
insuffisance de traitement des eaux d'égouts, rejets d'effluents
industriels et domestiques, fuites dans les réservoirs de stockage des
produits pétroliers, infiltration des résidus d'engrais et de
pesticides agricoles etc. Ces nuisances comptent parmi les principales causes
de pollution des eaux. Leur gravité est fonction de la densité
des populations, des pratiques agricoles et industrielles et de la
présence ou non de dispositifs de récupération et de
traitement des eaux usées.
Au Cameroun, la situation environnementale est marquée
outre les problèmes globaux et connus de l'environnement de la
planète tels les changements climatiques, la destruction de la couche
d'ozone, par une dégradation multiforme des différents milieux
(ONUDI, 2002). Ainsi le développement de l'urbanisation n'est toujours
pas accompagné
de celui des infrastructures et services de l'environnement
urbain correspondants ; tels l'approvisionnement en eau potable, la gestion des
ordures ménagères et des eaux usées. On note en effet dans
les villes camerounaises, la quasi-absence des réseaux d'égouts
et des systèmes de traitement des eaux usées, l'insuffisance
d'approvisionnement en eau potable ainsi qu'une gestion inadéquate des
déchets solides.
L'élimination des eaux vannes se fait souvent par
déversement direct au milieu récepteur (sol, marigot,
caniveaux...) dans les quartiers d'habitat spontané ; dans des latrines
sèches pour les quartiers traditionnels, les fosses septiques suivies de
puisards dans les quartiers résidentiels. L'élimination des eaux
ménagères quant à elle se fait en général
directement sur la voie publique ou dans la cour de la concession ou dans un
caniveau ou dans un puisard ou dans les cours d'eau (Kerspen, 1998). De
même les eaux provenant des vidanges des fosses septiques sont
acheminées vers les rivières des bassins, où elles sont
déversées au mépris des dispositions relatives à la
protection de l'environnement et celles relatives à la protection des
ressources en eau contenues dans la loi portant régime de l'eau au
Cameroun (MINMEE, 2004). Dans ces conditions, le milieu est
caractérisé par un état d'insalubrité
généralisé du cadre de vie.
L'industrie camerounaise est concentrée dans la zone du
littoral notamment à Douala, Limbé et Edéa où on
trouve près de 80 % des industries. A Douala (capitale économique
du Cameroun), les rejets industriels sont essentiellement
déversés dans le milieu naturel sans aucun traitement
préalable. D'après ONUDI (2002), très peu d'unités
industrielles et établissements sont équipés de stations
d'épuration. Il relève notamment que de nombreuses plaintes
relatives aux impacts de plusieurs unités industrielles du fait de leurs
rejets ont été enregistrées par les services
compétents de l'environnement, de la part des citoyens. Plusieurs
industries ont été sanctionnées du fait de leurs
activités polluantes dont les impacts sont devenus visibles.
La pollution industrielle à Douala est très
difficile à cerner du fait de l'absence de données exhaustives.
Cependant quelques données éparses permettent d'avoir une image
approximative de la contribution de l'industrie à la dégradation
de l'environnement. Il s'agit en particulier des données
collectées ou estimées à l'occasion des études
réalisées par le Programme des Nations unies pour l'Environnement
(PNUE) en 1982, le Plan National de
Gestion de l'Environnement au Cameroun (PNGE) et une
publication de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture (FAO) (ONUDI , 2002).
Le Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE,1982
cité par ONUDI, 2002) dans le cadre d'une étude
réalisée pour le projet des mers régionales, a
publié un rapport sur les études des polluants marins provenant
des sources industrielles dans la région de l'Afrique de l'Ouest et du
Centre. Il en ressort que malgré une pollution domestique qui demeure
prépondérante, il existe des indices de pollution industrielle,
estimée pour la DBO5 à 2187 tonnes/an et pour les matières
en suspension (MES) à 48 000 tonnes/an pour la seule ville de Douala.
L'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation (CIFA,
2001 cité par ONUDI, 2002) dans une publication portant sur la revue de
la pollution aquatique en Afrique, a montré la contamination de quelques
milieux aquatiques par des produits chimiques, et plus particulièrement
par les pesticides. Les produits relevés concernent le Lindane,
l'aldrine, le DDT (DichloroDiphényltrichloroéthane) et le PCB
(PolyChloroBiphényls) dont l'origine pourrait être les plantations
industrielles.
Le Plan National de Gestion de l'Environnement au Cameroun
(PNGE) quant à lui lors d'une étude sur l'industrialisation et la
pollution industrielle réalisée dans le cadre d'une étude
basée sur une enquête auprès de 147 unités de
transformation industrielle et artisanale, sur l'analyse des données
existantes relatives aux rejets de quelques unités industrielles
particulièrement dans la ville de Douala a démontré que le
secteur de l'agroindustrie contribue le plus à la pollution
industrielle, suivi de l'industrie chimique. C'est le secteur des industries
métallurgiques et des industries diverses qui contribue le moins
à cette pollution (ONUDI, 2002).
L'ensemble de ces données constitue des indices d'une
pollution industrielle certaine, mais dont l'évolution dans le temps est
difficile à établir. Il faudrait donc la maîtriser avant
qu'il ne soit trop tard.
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