4.4 Proposition d'un Cadre institutionnel de Gestion
Intégré des Ressources en
Eau
Du point de vue des systèmes naturels, assurer la
gestion des bassins versants et des bassins fluviaux s'inscrit dans la logique
d'une gestion intégrée les considérant comme des
unités logiques de planification. La gestion des bassins versants et des
bassins fluviaux est non seulement importante car elle permet de faire face
globalement aux problèmes liés à l'eau et à
l'utilisation des terres, mais également parce qu'elle est essentielle
à la gestion des liens entre qualité et quantité, entre
intérêts en amont et en aval (GWP, 2000).
4.4.1 Etat des Lieux des Ressources du Bassin Versant
Utilisations de l'eau et ressources biologiques du bassin
versant
Le cours d'eau Mgoua de part sa qualité est
réduit à très peu d'usages. Néanmoins le bassin
versant possède d'autres sources de production d'eau notamment la nappe
souterraine et les sources. Le tableau 4.11 présente les
différents usages de l'eau du bassin versant, ainsi que les ressources
biologiques présentes.
Tableau 4.11 : Usages de l'eau et ressources biologiques
dans le bassin versant Mgoua
Identification Qualité
Usages de l'eau
1-Approvisionnement en eau
a)
Mauvaise Mauvaise Bonne
Moyenne
Moyenne Bonne
Domestique - Puits
- Source - Forage - SNEC
b) Industrielle - SNEC - Forage
2- Elimination (eaux usées)
a) Domestiques
- Puisard
- Fosse septique
-Rivière
b) Industrielles
- Fosse septique
- Cours d'eau
c) Elevage
e) Précipitations
Identification Qualité
Usages de l'eau
|
3- Agriculture
a)Irrigation traditionnelle des champs
|
|
|
4- Elevage
a) Abreuvement
b) Pâturage naturel
5- Transport a) Navigation - Pirogues
6- Exhaure matériaux - Sable
|
Petit bétail broute sur la cour et s'abreuve dans le
cours d'eau
Navigable
Sur 500m en direction du
Wouri
|
7- Santé
a) Ingestion Diarrhée, typhoïde
b) Contact Démangeaisons
c) Autres Paludisme
Ressources Biologiques
|
1-Habitat
a) Algues
b) Macrophytes
c) Marécages
|
2-Faune
a) Vertébrés - Oiseaux - Reptiles
b) Invertébrés - Insectes
c) Microorganismes
Inspiré de Burton (2003)
La documentation disponible ne donne pas de données
qualitative et quantitative des ressources disponibles dans le bassin versant.
Comme on le constate sur le tableau 4.11 les données obtenues ne sont
pas complètes. L'on ne peut par exemple savoir quelle est la
quantité d'eau disponible dans le bassin versant. SOGREAH et ECTA-BTP
(2004) estime qu'en 2005, la demande en eau potable dans les bassins versants
Mgoua et Bobongo est de 12564 m3/j pour la consommation d'eau non
domestique et 10210 m3/j pour la consommation domestique.
Pollueurs du cours d'eau
Le cours d'eau est pollué par les industries, les
ménages, les garages et l'aéroport. Les riverains au cours de
l'enquête ont accusé les industries d'être à
l'origine de leur comportement. Ils ont déclaré verser leurs
ordures ménagères sur le cours d'eau à cause de la
pollution de ce dernier par les industries en amont.
Au cours d'une réunion avec les chefs de bloc du
quartier C.C.C., le manque d'infrastructures routières et le mauvais
calibrage du drain ont été cités comme les facteurs
majeurs qui causent l'insalubrité du quartier.
Normes et réglementations en vigueur
Le cours d'eau Mgoua est soumis à la
réglementation en vigueur au Cameroun en matière de protection de
l'environnement et notamment protection des eaux douces. Il s'agit de :
- La loi n° 96/12 du 5 août 1996 portant loi cadre
relative à la gestion de l'eau en sa section 2 du chapitre 3 du titre
III qui traite de la protection des eaux continentales et des plaines
d'inondations ;
- La loi n° 98/005du 14 avril 1998 portant régime de
l'eau et ses 5 décrets d'application du 8 mai 2001.
Dans la plupart des pays, les normes de qualité
ambiante de l'eau et les normes en matière d'effluents sont l'instrument
principal de lutte contre la pollution des eaux de surface (Bernstein, 1991).
Au Cameroun, pour le moment il n'existe aucune norme nationale de rejet des
eaux usées. De même, il n'y a à ce jour pas de standard ou
objectif de qualité des eaux de rivière. Dans la pratique, on se
réfère aux standards internationaux notamment ceux de la France
et de la Communauté Européenne. Ces dernières sont
pourtant rigides et incompatibles au regard des conditions de milieu et des
moyens technologiques du pays (SOGREAH ET ECTA-BTP, 2004).
|