UNIVERSITE DE DSCHANG UNIVERSITY OF
DSCHANG
DEPARTMENT OF
AGRICULTURAL ENGINEERING
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES
DEPARTEMENT DE GENIE RURAL
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
POLLUTION DES EAUX DE RIVIERE ET IMPACT SUR LES
POPULATIONS RIVERAINES: CAS DE LA RIVIERE MGOUA DANS LA ZONE INDUSTRIELLE DE
DOUALA- BASSA (CAMEROUN)
PAR : Gisèle BAOK
Thèse Présentée en requis partiel en vue
de l'obtention du diplôme de « Master of Science » en
Gestion de l'eau Option Assainissement/Environnement
ENCADREUR SUPERVISEUR
Dr. Théophile FONKOU Pr. Mathias Fru FONTEH
Chargé de Cours, Faculté des Sciences Maître
de Conférences, FASA
Université de Dschang Université de Dschang
ATTESTATION DE L'AUTHENTICITE
Je soussigné, Gisèle BAOK, Matricule 03A123,
atteste sur l'honneur que cette thèse est le résultat de mes
travaux de recherche sous l'encadrement du Dr. Théophile FONKOU
(chargé de cours ) et la supervision du Pr. Mathias Fru FONTEH
(Maître de conférences).
Le présent travail est authentique et n'a fait l'objet
d'aucune autre présentation en vue de l'obtention d'un diplôme.
L'auteur
Gisèle BAOK
Dschang , le
L'encadreur Le superviseur
Dschang, le . Dschang, le
Le Chef de Département
Dschang, le
ATTESTATION OF CORRECTIONS AFTER DEFENSE
This is to attest that this thesis has been revised in conformity
with the modifications suggested by the examination panel of January
24th 2007.
Dr.GHOGOMU Julius Professor FONTEH Mathias
Member Supervisor
Professor PAMO
Etienne President
Dschang le
Professor FONTEH Mathias Head of
Department
Dschang le
RESUME
L'eau est une ressource indispensable à la survie de
l'Homme. Or l'Homme par ses activités contribue à sa
dégradation, hypothèque ainsi sa disponibilité et limite
son utilisation pour les générations futures. La ville de Douala,
capitale économique du Cameroun est la ville la plus
industrialisée et la plus peuplée du pays. Les industries qui
rejettent les eaux usées en général sans traitement
préalable, dégradent la qualité des cours d'eau et mettent
en danger la vie des populations riveraines. Dans le cadre de cette
étude nous avons travaillé dans le bassin versant Mgoua de
superficie 782 ha qui reçoit des eaux usées d'origine
industrielle et urbaine.
Les objectifs de ce travail ont été de
déterminer les sources de pollution de la rivière, de la
caractériser, de déterminer les risques encourus par les
populations riveraines du fait de la pollution du cours d'eau, d'établir
un état des lieux des ressources du bassin versant et proposer un cadre
institutionnel de gestion intégrée du bassin versant.
Des enquêtes ont été menées
auprès de 95 ménages riverains et des industries
implantées dans le bassin versant. Des échantillons de l'eau du
cours d'eau prélevés en 5 points, une fois par semaine, du 22
avril au 22 mai 2006 ont fait l'objet d'analyses physicochimiques et
bactériologiques. Une étude des acteurs de la gestion des
ressources en eau du bassin versant a été réalisée
afin de servir comme base pour la mise sur pied d'un cadre institutionnel de
gestion intégrée du bassin versant.
L'enquête a montré que la pollution de ce cours
d'eau est d'origine domestique et industrielle. Les populations utilisent le
cours d'eau à 54% comme lieu d'évacuation des eaux
ménagères, à 15% comme lieu d'évacuation des eaux
vannes, et 53% des ménages possèdent des latrines situées
à en moyenne 28 m du lit du cours d'eau. Les ordures
ménagères sont rejetées par 47% des ménages dans le
cours d'eau. Les industries pour la plupart (15 au total) rejettent leurs
effluents dans le cours d'eau sans traitement préalable. Les populations
sont confrontées aux inondations, aux maladies liées à
l'eau, à la présence de moustiques, d'odeurs nauséabondes
et à l'insalubrité. L'enquête a révélé
que 71% des ménages utilisent l'eau du puits principalement pour le
bain, la vaisselle et la cuisson des aliments. Les maladies diarrhéiques
et le paludisme sont les maux les plus cités par les ménages.
Les analyses sur les cinq (5) séries de
prélèvement ont montré que les valeurs des
paramètres physicochimiques quelque soit le point de
prélèvement sont en dehors des normes requises pour les eaux de
surface (les valeurs moyennes de DBO5 et de DCO sont supérieures aux
valeurs des eaux de surface considérées comme
modérément polluées respectivement de 1719% et 736%). La
pollution est importante en aval des foyers de rejet des eaux usées
industrielles, ainsi une valeur moyenne de 211mg/l pour les solides totaux
dissous (TDS) et une valeur maximale de 421 mg/l pour la demande chimique en
oxygène (DCO) ont été obtenues. La pollution s'accentue en
aval du cours d'eau , avec des valeurs de turbidité qui vont
jusqu'à 211,8 mg/l, des matières en suspension (MES) de l'ordre
de 228 mg/l, une demande biochimique en oxygène à 5 jours (DBO5)
de 87mg/l et une demande chimique en oxygène (DCO) de 111 mg/l.
Notre étude propose la mise en place d'un comité
de gestion du bassin versant qui sera composé de personnes ressources en
matière de gestion intégrée des ressources en eau. Ce
comité travaillera sur la base des résolutions du forum de
gestion du bassin versant Mgoua. Il bénéficiera de l'aide
technique des services de l'Etat pour les solutions relatives à
l'amélioration de la qualité du cours d'eau et la qualité
de la vie dans le bassin versant. Le forum sera composé de
représentants de tous les acteurs du système hydrologique du
Mgoua.
ABSTRACT
Water is an essential resource for life. However, the
activities of humans contribute to the degradation of water and therefore
diminish the availability of water for future generations. Douala, the economic
capital of Cameroon is the most industrialised and most populated town of the
country. Industries that reject their waste water without previous treatment
degrad the river water quality and put the neighbouring populations in danger.
As part of this study, we worked in the catchment area of river Mgoua with a
surface area of 782 ha. The Mgoua river takes rise from a heavily
industrialized zone and receives pollutants from both industrial and domestic
sources.
The objectives of this work were to determine the sources of
pollution of the river, characterize the river, determine the risks the
neighbouring populations are facing due to the pollution of the river and
propose an institutional framework for integrated management of water resources
in the catchment.
Surveys were conducted at the level of the industries and the
river neighbouring households. Samples were taken from the river at five
different points, once a week from April 22 to May 26 2006. These samples were
subject to physico-chemical and bacteriological analysis. A stakeholder
analysis was carried in order to serve as a base for an institutional framework
to an integrated management of the basin.
The survey conducted among 95 waterside households and
industries showed that the origin of the pollution of the river is both
domestic and industrial. Indeed, all the industries (15) except one send out
waste water without appropriate treatment into the river. As concerns the
population, 54% use the river to dispose waste water, 15% use the river to
dispose sewage water, knowing that 53% of households have latrines situated
near the river. Solid household wastes are disposed directly in the river by
47% of households. The neighbouring riversides suffer from, flood, diseases
link to the quality of water, mosquitoes, smell and unhygienic conditions. The
study indicates that about 71% of the population use well water mainly for
cooking, bathing, washing clothes etc; and that diarrhea and malaria are the
most common diseases.
The five sets of sample have shown that the values of the
physico-chemical parameters for each of the sample do not respect the norms
required for surface water (The mean values of chemical oxygen demand and
biological oxygen demand in five days are greater than those of moderately
polluted surface water respectively by 1717% and 736%). The pollution is
significant immediately after the industries. Then we have a mean value of
211mg/l for total dissolved solids (TDS) and a maximum value of 421 mg/l for
the chemical oxygen demand (COD). Downstream, the pollution increase, values
such as 87 mg/l for biological oxygen demand in five days (BOD5), 111mg/l for
chemical oxygen demand (COD), 228mg/l for suspended materials and 211.8mg/l for
turbidity were found.
We propose setting up a management committee of the Mgoua
catchment which will be composed of resource persons in integrated water
resource management. The committee will benefit technically from the services
of the state and will propose possible solutions to ameliorate the quality of
the river and by so doing, improve the quality of life in the catchment. The
forum shall be composed of representatives of all the stakeholders in the
hydrologic system of river Mgoua.
REMERCIEMENTS
Nos remerciements vont à tous ceux qui de près ou
de loin ont contribué à l'élaboration de cette
thèse.
Que le Pr. FONTEH Fru Mathias trouve ici ma profonde gratitude,
lui qui malgré ses multiples responsabilités a accepté de
superviser ce travail.
Mes vifs remerciements vont à l'endroit du Dr. FONKOU
Théophile qui a encadré ce travail et dirigé les analyses
physico-chimiques des échantillons dans son laboratoire.
Nous remercions le personnel enseignant de la FASA et de la
Faculté des Sciences de l'Université de Dschang qui a
assuré notre formation.
Que M. François NTEP de l'université de
Yaoundé I reçoive nos remerciements sincères, lui qui nous
a ouvert sa bibliothèque.
J'adresse ma profonde gratitude à mon cousin NYEM
Clément Aurelien, à M. MBOUMA pour son soutien logistique et
à Adrien qui m'a guider à travers les quartiers.
Pour leur accueil chaleureux et leur disponibilité, que
le personnel de la communauté urbaine de Douala trouve ici ma
reconnaissance. Je pense notamment à M. GBAMAN, M. LOE, Mme MBOGKSI, M.
MOTAZE et tout le personnel du centre de documentation.
Pour m'avoir ouvert leur domicile pendant la durée de mon
stage, que M. et Mme SIHNO trouve ici mes remerciements.
Pour leur sollicitude permanente à mon endroit, que mes
frères, mes soeurs, mes belles soeurs, mes beaux frères, mes
camarades et mes amis trouvent ici ma gratitude
Je ne saurais dire combien m'ont été
précieuse l'aide et l'encadrement de mes parents M. et Mme BAOK qu'ils
trouvent en ce travail la récompense pour les sacrifices consentis.
Je voudrais remercier mon époux M. BEDOUNG pour sa
présence permanente, son soutien sans failles et sa compréhension
quotidienne.
Enfin, je ne saurais terminer cette énonciation de
remerciements sans penser à L'ETERNEL notre Dieu qui a su nous relever
aux moments où nous désespérions de finir ce travail et
qui nous entoure permanemment de sa grâce.
DEDICACE
A ma fille Ginette Irène Ketty Que ce travail soit
pour elle un exemple à suivre.
SOMMAIRE Liste des tableaux
xiiiListe des figures xiv
Liste des abréviations et Acronymes xvi
CHAPITRE 1.0 : INTRODUCTION 1
1.1 Justificatif et Enjeux 1
1.2 Objectifs 3
CHAPITRE 2.0 : REVUE DE LA LITTÉRATURE
5
2.1 Définitions 5
2.2 Ecologie des Rivières Tropicales 6
2.3 Paramètres Qualitatifs des Effluents 6
2.3.1 Paramètres physiques: 7
2.3.2 Les paramètres chimiques 8
2.3.3 Paramètres biologiques 10
2.3.4 Paramètres spécifiques 12
2.4 Utilisations de l'Eau 12
2.4.1 Utilisation de l'eau dans l'industrie 12
2.4.2 Utilisation de l'eau en agriculture 13
2.4.3 Autres utilisations 13
2.5 Pollution des Eaux de Rivières 14
2.5.1 Historique 14
2.5.2 Source de pollution des rivières 15
2.5.3 Types de pollutions rencontrées dans les
rivières 16
2.5.4 Quelques résultats d'analyses des effluents
industriels dans le bassin versant 18
2.5.5 Conséquences des pollutions 19
2.5.6 Lutte contre la pollution industrielle 23
2.5.7 Classification des cours d'eau 25
2.6 Gestion Intégrée des Ressources en Eau 26
2.6.1 Les principes de la gestion intégrée des
ressources en eau 26
2.6.2 Les objectifs de la gestion des ressources en eau 27
2.6.3 Gestion intégrée des bassins versants 28
2.6.4 Processus de mise en oeuvre d'un plan de gestion
intégrée de bassins versants 28
CHAPITRE 3.0 : MATERIEL ET MÉTHODOLOGIE
31
3.1 Présentation de la Zone d'Etude 31
3.1.1 Localisation géographique 31
3.1.2 Typologie du parcellaire 34
3.1.3 Climatologie 36
3.2 Identification des Sources de Pollution de la Rivière
Mgoua 37
3.3 Caractérisation du Cours d'Eau 38
3.3.1 Mesure des paramètres physico-chimiques du cours
d'eau 41
3.3.2 Mesure des paramètres biologiques 41
3.4 Evaluation des Risques Encourus par les Populations
Riveraines 43
3.5 Proposition d'un Cadre Institutionnel pour la Gestion
Intégrée de l'Eau dans le
bassin versant 44
CHAPITRE 4.0 : PRÉSENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS 45
4.1 Sources de Pollution de la Rivière Mgoua 45
4.1.1 Pollution industrielle 45
4.1.2 Pollution domestique 47
4.2 Caractérisation du Cours d'Eau 52
4.2.1 Paramètres physico-chimiques du cours d'eau 52
4.2.2 Paramètres biologiques 62
4.2.3 Classification du cours d'eau 64
4.3 Impact de la dégradation du cours d'eau sur les
populations riveraines 66
4.3.1 Utilisations du cours d'eau 66
4.3.2 Nuisances dues au cours d'eau 66
4.3.3 Provenance de l'eau utilisée par les ménages
67
4.3.4 Utilisation des puits par les ménages 68
4.3.5 Maladies liées à l'eau 70
4.4 Proposition d'un Cadre institutionnel de Gestion
Intégré des Ressources en Eau
71
4.4.1 Etat des Lieux des Ressources du Bassin Versant 71
4.4.2 Proposition d'un cadre institutionnel de gestion
intégrée des ressources en eau du bassin versant 73
CHAPITRE 5.0 : CONCLUSION, RECOMMANDATIONS 86
5.1 Conclusions 86
5.2 Recommandations 86
5.2.1 Décideurs 86
5.2.2 Travaux futurs 87
BIBLIOGRAPHIE 89
ANNEXES
Annexe 1 : Fiche d'enquête des industries 93
Annexe 2: Fiche d'enquête des populations riveraines
..94
Annexe 3: Synthèse de l'enquête auprès des
industries 95
Annexe 4: Synthèse de l'enquête auprès des
populations riveraines . 98
LISTE DES TABLEAUX
N°
|
Résultats des analyses des prélèvements des
rejets industriels effectués entre
|
Pages
|
2.1
|
1984 et 1990 auprès de certaines industries
implantées dans le bassin versant
|
18
|
|
Mgoua
|
|
2.2
|
Quelques germes pathogènes associés aux eaux
usées et maladies engendrées
|
21
|
2.3
|
Principaux procédés utilisés pour
l'élimination des pollutions spécifiques
|
25
|
2.4
|
Grille d'appréciation de la qualité
générale des cours d'eau
|
25
|
3.1
|
Présentation des points de prélèvements des
échantillons
|
38
|
3.2
|
Paramètres et méthodes utilisés au cours des
analyses
|
41
|
4.1
|
Paramètres physicochimiques aux points de
prélèvements sur la rivière Mgoua
|
52
|
4.2
|
Corrélation entre les moyennes des différents
paramètres
|
54
|
4.3
|
Résultat des test statistiques t et F et valeur de
l'augmentation des paramètres
|
|
|
au point B par rapport au point A
|
56
|
4.4
|
Résultat des test statistiques t et F et comparaison des
paramètres du point D
|
|
|
par rapport au point B
|
57
|
4.5
|
Résultat du test de Kruskall Wallis aux points D,C et E et
abattement des
|
|
|
paramètres physicochimiques entre les points D,C,B et E
|
61
|
4.6
|
Caractéristiques des moyennes des paramètres du
cours d'eau
|
62
|
4.7
|
Résultat de l'analyse microbiologique des
échantillons
|
63
|
4.8
|
Classification du cours d'eau
|
65
|
4.9
|
Ménages utilisateurs de puits et taux de
stérilisation des puits
|
69
|
4.10
|
Maladies évoquées par les populations riveraines du
Mgoua
|
70
|
4.11
|
Usages de l'eau et ressources biologiques dans le bassin
versant
|
71
|
4.12
|
Acteurs et principaux intérêts et activités
dans le bassin versant
|
76
|
4.13
|
Influence et importance des différents acteurs
|
80
|
4.14
|
Types de ressources disponibles auprès des acteurs
|
82
|
LISTE DES FIGURES
N°
|
|
Pages
|
3.1
|
Principaux bassins versants de la ville de Douala
|
32
|
3.2
|
Bassin versant Mgoua
|
33
|
3.3
|
Cours d'eau Mgoua
|
35
|
3.4
|
Précipitations et températures moyennes mensuelles
à Douala
|
36
|
3.5
|
Situation géographique des points de
prélèvements des échantillons
|
39
|
3.6
|
Point de prélèvement A : avant les industries
savonnière et brassicole
|
40
|
3.7
|
Point de prélèvement B : après les
industries savonnière et brassicole
|
40
|
3.8
|
Point de prélèvement D : Nkolminta
|
40
|
3.9
|
Point de prélèvement C : Pont chinois
|
40
|
3.10
|
Point de prélèvement E : Pont noir sur l'axe lourd
Yaoundé-Douala
|
40
|
4.1
|
Mini station de traitement des eaux d'une société
de production de peinture
|
46
|
4.2
|
Décanteur d'une savonnerie dans un état de
délabrement avancé
|
46
|
4.3
|
Mousse dans les effluents d'une industrie
|
46
|
4.4
|
Répartition des ménages en fonction du standing
|
47
|
4.5
|
Répartition de l'échantillon en fonction de
l'âge
|
48
|
4.6
|
Répartition des ménages en fonction du mode
d'évacuation des eaux
|
|
|
domestiques
|
49
|
4.7
|
Répartition des ménages en fonction du mode
d'évacuation des eaux vannes
|
50
|
4.8
|
Latrine implantée à proximité du lit du
cours d'eau
|
50
|
4.9
|
Répartition des ménages en fonction du mode
d'évacuation des ordures
|
|
|
ménagères
|
51
|
4.10
|
Poubelle sur le cours d'eau
|
52
|
4.11
|
Cours d'eau couvert par les ordures ménagères
drainées en amont (Pont Kombi)
|
52
|
4.12
|
Variation de la qualité physico-chimique des eaux entre
les points de
|
|
|
prélèvements A (en amont des industries C.C.C. et
U.C.B.) et B (en aval des dites industries
|
55
|
4.13
|
Comparaison de la qualité physico-chimique des eaux entre
les points de
|
|
|
prélèvements B (en aval des industries branche 1)
et D (en aval des industries branche 2)
|
58
|
4.14
|
Variation de la qualité physico-chimique des eaux entre
les points de
|
60
|
|
prélèvements D (en aval des industries branche 2),
C (en aval du point D) et E (après la confluence des deux branches)
|
|
4.15
|
Colonies de streptocoques fécaux formées
après incubation
|
63
|
4.16
|
Macrophytes ayant envahi le lit du cours d'eau au point de
prélèvement E
|
64
|
|
(jacinthe d'eau et autres)
|
|
4.17
|
Nuisances dues au cours d'eau Mgoua évoquées par
les ménages riverains
|
67
|
4.18
|
Quelques cas d'inondations des populations riveraines du Mgoua en
période de crue
|
67
|
4.19
|
Répartition des ménages par type
d'approvisionnement en eau
|
68
|
4.20
|
Différentes utilisations de l'eau du puits par les
ménages
|
69
|
4.21
|
Proposition d'un cadre institutionnel pour la gestion
intégrée du bassin versant Mgoua
|
84
|
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
ALUBASSA Aluminium de Bassa
C.E.P Compagnie Equatoriale de Peintures
C.M.C. Complexe Métallurgique du Cameroun
C.T.E Cameroon Tea Estates
C.V. Coefficient de variation
CAMLAIT Société de fabrication de produits
dérivés du lait
CAMOA Société Camerounaise d'Oxygène et
d'Acétylène
CAMWATER Cameroon Water
CCC Complexe Chimique Camerounais
CF Coliformes Fécaux
CHOCOCAM Chocolaterie et Confiserie du Cameroun
CUD Communauté Urbaine de Douala
DBO5 Demande biochimique en oxygène à 5 jours
DCO Demande chimique en oxygène
DDT DichloroDiphényltrichloroéthane : Pesticide
FAO Food and Agricultural Organization
FTU Formazin Turbidity Units
GWP Global Water Partnership
HYDRAC Hydrocarbure Analyse Contrôle
HYSACAM Hygiène et Salubrité du Cameroun
MAGZI Mission d'Aménagement et de Gestion des Zones
Industrielles
MES Matières en suspension
MINDIC Ministère de l'Industrie et du Commerce
MINEE Ministère de L' Energie et de l'Eau
MINEPN Ministère de l'Environnement et de la Protection de
la Nature
MINMEE Ministère des Mines, de l'Eau et de l'Energie
MINSANTE Ministère de la Santé
MINUH Ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat
MINVILLE Ministère de la ville
NETOYCAM Société de recyclage des huiles
usagées
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONG Organisation Non Gouvernementale
ONUDI Organisation des Nations Unies pour le Développement
Industriel
PANZANI Société de fabrication de pâtes
alimentaires
PCB PolyChloroBiphényls
pH Potentiel hydrogène
PILCAM Société Camerounaise de fabrication de Piles
Electriques
PLASTICAM Plastique du Cameroun
PNGE Programme National de Gestion de l'Environnement
PNUE Programme des Nations Unies pour l'Environnement
S.C.T.B Société Camerounaise de Transformation du
Bois
S.G.M.C. Société des Grands Moulins du Cameroun
SCIMPOS Société Camerounaise d'Importation des
mousses et polystyrène Souple
et rigide
SEEF Société d'Exploitation des Etablissements de
Fourbelle
SF Streptocoques Fécaux
SIPCA Société Industrielle des Produits chimiques
et Aromatiques
SMALTO Société de fabrication de peinture
SNEC Société Nationale des Eaux du Cameroun
SOCARTO Société Camerounaise de Cartonnage de
fournitures de bureau
SUMOCA Summit motors Cameroon
TDS Total Dissolved Solids
UCB Union Camerounaise des Brasseries
UFC Unité de formation des colonies
UICN Union Mondiale pour la Nature
UNALOR Union allumettière équatoriale
VRD Voiries et Réseaux Divers
CHAPITRE 1.0 : INTRODUCTION
1.1 Justificatif et Enjeux
Environnement propice à l'apparition de la vie, l'eau
est un élément majeur de la biosphère. Les
premières formes de vie se sont manifestées dans des
étendues d'eau qui recouvraient la terre primitive il y'a près de
quatre milliards d'années. Si elle se trouve partout, elle est pourtant
utilisable uniquement sous la forme d'eau douce par les êtres humains
(Rodier, 1996). En effet, l'eau qui recouvre les trois quarts de la surface de
la planète est essentiellement l'eau de mer (97,3%). Les réserves
d'eau douce (2,7%) ne représentent que 38304 x 103
km3. En outre une grande partie de cette réserve se trouve
sous forme solide (calotte glacière de l'atlantique, glaciers de
l'arctique et des reliefs). L'eau douce liquide reste souvent difficile
d'accès parce que très profonde (Veyret et Pech, 1993). Cette eau
non disponible (glaciers et eaux souterraines profondes) représente 2,4
% des réserves totales d'eau. Il reste donc moins de 0,3% de l'eau de
notre planète directement consommable. Les cours d'eau et les lacs
concentrent une grande partie de cette eau. Malheureusement elle est
réduite par l'infiltration dans les sols et l'évapotranspiration
(Montiel et Husson, 1991)
L'Homme doit donc faire face à cette diminution des
ressources hydriques naturelles et à la dégradation croissante de
la qualité de l'eau : insuffisances de l'industrie de l'eau,
insuffisance de traitement des eaux d'égouts, rejets d'effluents
industriels et domestiques, fuites dans les réservoirs de stockage des
produits pétroliers, infiltration des résidus d'engrais et de
pesticides agricoles etc. Ces nuisances comptent parmi les principales causes
de pollution des eaux. Leur gravité est fonction de la densité
des populations, des pratiques agricoles et industrielles et de la
présence ou non de dispositifs de récupération et de
traitement des eaux usées.
Au Cameroun, la situation environnementale est marquée
outre les problèmes globaux et connus de l'environnement de la
planète tels les changements climatiques, la destruction de la couche
d'ozone, par une dégradation multiforme des différents milieux
(ONUDI, 2002). Ainsi le développement de l'urbanisation n'est toujours
pas accompagné
de celui des infrastructures et services de l'environnement
urbain correspondants ; tels l'approvisionnement en eau potable, la gestion des
ordures ménagères et des eaux usées. On note en effet dans
les villes camerounaises, la quasi-absence des réseaux d'égouts
et des systèmes de traitement des eaux usées, l'insuffisance
d'approvisionnement en eau potable ainsi qu'une gestion inadéquate des
déchets solides.
L'élimination des eaux vannes se fait souvent par
déversement direct au milieu récepteur (sol, marigot,
caniveaux...) dans les quartiers d'habitat spontané ; dans des latrines
sèches pour les quartiers traditionnels, les fosses septiques suivies de
puisards dans les quartiers résidentiels. L'élimination des eaux
ménagères quant à elle se fait en général
directement sur la voie publique ou dans la cour de la concession ou dans un
caniveau ou dans un puisard ou dans les cours d'eau (Kerspen, 1998). De
même les eaux provenant des vidanges des fosses septiques sont
acheminées vers les rivières des bassins, où elles sont
déversées au mépris des dispositions relatives à la
protection de l'environnement et celles relatives à la protection des
ressources en eau contenues dans la loi portant régime de l'eau au
Cameroun (MINMEE, 2004). Dans ces conditions, le milieu est
caractérisé par un état d'insalubrité
généralisé du cadre de vie.
L'industrie camerounaise est concentrée dans la zone du
littoral notamment à Douala, Limbé et Edéa où on
trouve près de 80 % des industries. A Douala (capitale économique
du Cameroun), les rejets industriels sont essentiellement
déversés dans le milieu naturel sans aucun traitement
préalable. D'après ONUDI (2002), très peu d'unités
industrielles et établissements sont équipés de stations
d'épuration. Il relève notamment que de nombreuses plaintes
relatives aux impacts de plusieurs unités industrielles du fait de leurs
rejets ont été enregistrées par les services
compétents de l'environnement, de la part des citoyens. Plusieurs
industries ont été sanctionnées du fait de leurs
activités polluantes dont les impacts sont devenus visibles.
La pollution industrielle à Douala est très
difficile à cerner du fait de l'absence de données exhaustives.
Cependant quelques données éparses permettent d'avoir une image
approximative de la contribution de l'industrie à la dégradation
de l'environnement. Il s'agit en particulier des données
collectées ou estimées à l'occasion des études
réalisées par le Programme des Nations unies pour l'Environnement
(PNUE) en 1982, le Plan National de
Gestion de l'Environnement au Cameroun (PNGE) et une
publication de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture (FAO) (ONUDI , 2002).
Le Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE,1982
cité par ONUDI, 2002) dans le cadre d'une étude
réalisée pour le projet des mers régionales, a
publié un rapport sur les études des polluants marins provenant
des sources industrielles dans la région de l'Afrique de l'Ouest et du
Centre. Il en ressort que malgré une pollution domestique qui demeure
prépondérante, il existe des indices de pollution industrielle,
estimée pour la DBO5 à 2187 tonnes/an et pour les matières
en suspension (MES) à 48 000 tonnes/an pour la seule ville de Douala.
L'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation (CIFA,
2001 cité par ONUDI, 2002) dans une publication portant sur la revue de
la pollution aquatique en Afrique, a montré la contamination de quelques
milieux aquatiques par des produits chimiques, et plus particulièrement
par les pesticides. Les produits relevés concernent le Lindane,
l'aldrine, le DDT (DichloroDiphényltrichloroéthane) et le PCB
(PolyChloroBiphényls) dont l'origine pourrait être les plantations
industrielles.
Le Plan National de Gestion de l'Environnement au Cameroun
(PNGE) quant à lui lors d'une étude sur l'industrialisation et la
pollution industrielle réalisée dans le cadre d'une étude
basée sur une enquête auprès de 147 unités de
transformation industrielle et artisanale, sur l'analyse des données
existantes relatives aux rejets de quelques unités industrielles
particulièrement dans la ville de Douala a démontré que le
secteur de l'agroindustrie contribue le plus à la pollution
industrielle, suivi de l'industrie chimique. C'est le secteur des industries
métallurgiques et des industries diverses qui contribue le moins
à cette pollution (ONUDI, 2002).
L'ensemble de ces données constitue des indices d'une
pollution industrielle certaine, mais dont l'évolution dans le temps est
difficile à établir. Il faudrait donc la maîtriser avant
qu'il ne soit trop tard.
1.2 Objectifs
Dans le cadre de ce travail, nous avons choisi de travailler
dans le bassin versant Mgoua. Il est l'un des plus industrialisé et des
plus peuplé de la ville de Douala. Les industries sont situées en
amont du cours d'eau, il existe donc un conflit d'intérêt dans
l'utilisation de l'eau du cours d'eau. Et de plus la qualité du cours
d'eau en aval est telle
que les passagers venant de Yaoundé pour Douala et vice
versa sont obligés de se boucher les narines à la
traversée du pont sur le Mgoua en saison sèche.
L'objectif général est donc de caractériser
le cours d'eau et d'évaluer l'impact de la pollution de ses eaux sur les
populations riveraines. Pour cela nous nous proposons de:
- Déterminer les sources de pollution de la rivière
;
- Caractériser les eaux de la rivière Mgoua ;
- Evaluer les risques encourus par les populations riveraines
;
- Proposer un cadre institutionnel de gestion
intégrée des ressources en eau du bassin versant
CHAPITRE 2.0 : REVUE DE LA LITTÉRATURE
2.1 Définitions
Auto épuration : ensemble des
processus biologiques, chimiques et physiques permettant à un
écosystème aquatique équilibré de transformer ou
d'éliminer les substances (essentiellement organiques) qui lui sont
apportées. Les organismes vivants (bactéries, champignons,
algues...) jouent un rôle essentiel dans ce processus.
L'efficacité augmente avec la température et le temps de
séjour. La capacité d'auto épuration d'un système
peut être inhibée. Elle dépend aussi des conditions du
milieu: température, équilibre en sels minéraux et en
matières organiques, et de l'absence de substances toxiques paralysant
l'activité microbienne.
Bassin versant : surface d'alimentation d'un
cours d'eau ou d'un lac. Le bassin versant se définit comme l'aire de
collecte considérée à partir d'un exutoire, limitée
par le contour à l'intérieur duquel se rassemblent les eaux
précipitées qui s'écoulent en surface et en souterrain
vers cette sortie.
Eaux usées : eaux transportant des
déchets résidentiels et industriels ; mélange d'eau et de
matières solides en suspension ou de matières solides
dissoutes.
Eutrophisation : processus naturel
d'enrichissement des lacs, des rivières et des étangs en
éléments nutritifs dissous, stimulant la croissance des algues et
d'autres plantes microscopiques.
Gestion des eaux : étude,
planification et surveillance des ressources en eau ; application de techniques
de développement et de contrôles quantitatifs et qualitatifs en
vue d'utiliser de façon polyvalente et à long terme les diverses
formes de ressources hydriques.
Pollution de l'eau : introduction de
déchets industriels et institutionnels et d'autres matières
nocives ou nuisibles, en quantité suffisante pour entraîner une
dégradation mesurable de la qualité de l'eau.
Gestion intégrée des ressources en
eau : la gestion intégrée des ressources en eau est un
processus qui favorise le développement et la gestion coordonnés
de l'eau, des terres
et des ressources connexes, en vue de maximiser, de
manière équitable, le bien-être économique et social
en résultant, sans pour autant compromettre la pérennité
d'écosystèmes vitaux (GWP, 2000)
2.2 Ecologie des Rivières Tropicales
Les milieux aquatiques se divisent en deux groupes :
- les écosystèmes marins dont l'ensemble constitue
un macro écosystème appelé océan mondial, ils
présentent une concentration en sel proche de 35g/l;
- les écosystèmes d'eau douce ou limniques
constitué de l'ensemble des eaux courantes, stagnantes et lacustres
continentales, contrairement à l'écosystème marin, les
eaux continentales sont plus diluées et présente une variation
spatiale autant dans la concentration que dans la composition. La concentration
en sel peut être de 100 à 1000 fois moins importante que dans les
océans (Payne, 1986).
Les écosystèmes limniques se divisent en deux
groupes:
· les écosystèmes lentiques (lacs,
étangs et marais)
· les écosystèmes lotiques (fleuves,
rivières, torrents...)
Les eaux lotiques, sujet de notre travail, sont des
systèmes ouverts forts dépendants des systèmes voisins.
Ils sont très influencés par l'environnement terrestre et sont
peuplés par des communautés qui à tous les niveaux
trophiques sont tributaires des matériaux allochtones transportés
par le courant (Payne, 1986). Elles peuvent être divisées en trois
régions:
> Le crénon: région de sources
et de leurs émissaires. La température y est peu variable et les
végétaux sont surtout des algues et les mousses ;
> Le rithron: partie supérieure du
cours d'eau représenté par les ruisseaux et les
petites rivières ;
> Le potamon: partie inférieure du
cours d'eau, située à l'embouchure.
2.3 Paramètres Qualitatifs des Effluents
La caractérisation d'une eau fait appel à
l'utilisation de plusieurs paramètres. Ils peuvent être physiques,
chimiques, spécifiques et biologiques.
2.3.1 Paramètres physiques:
Matières en suspension
Ce sont des substances minérales ou organiques
insolubles d'origines diverses. Suivant leur densité et les
caractéristiques du milieu récepteur, elles évaluent la
répartition de la charge polluante entre la pollution dissoute et la
pollution sédimentable (Bontoux, 1993). Elles sont exprimées en
mg/l.
Couleur
C'est un paramètre organoleptique lié à
la présence d'éléments dissous ou à l'état
colloïdal tels que les composés humiques, les métaux ou les
déchets de différents types (Beaux, 1997). Les eaux naturelles
sont généralement bleues ou vertes ou brunes à cause des
particules en suspension qui réfléchissent la lumière. La
couleur s'exprime en unité Hazen ou unité Platine Cobalt
(PtCo).
TurbiditéElle
caractérise la limpidité d'une eau ou son opalescence par l'effet
Tyndall (Dupont,
1981). Elle exprime la quantité de matières en
suspension (microorganismes, algues, macromolécules organiques) qui sont
à l'origine du trouble de l'eau (Beaux, 1997). Elle ne mesure pas cette
quantité, mais elle exprime la capacité des particules à
retenir et difracter la lumière. La turbidité s'exprime en
Unité Formazin (FTU) ou en unité Nephelométrique (NTU).
ConductivitéC'est la
quantité d'électricité transportée d'un
électrode à l'autre à travers un secteur
de 1 cm2, d'un conducteur ayant une
différence de potentiel de 1V/cm. Elle permet d'estimer le degré
de minéralisation d'une eau et est liée à la force
ionique. Elle est proportionnelle à la teneur en sels dissous (TDS).
Elle s'exprime en micro siemens par centimètre (uS/cm) (Payne, 1986).
Température
La température de l'eau est fonction de la
température ambiante, des processus chimiques et biochimiques qui ont
cours dans le milieu aquatique, de la température des affluents au cours
d'eau. Elle influence beaucoup de phénomènes physico-chimiques
tels que le pouvoir auto épuratoire d'une eau polluée, la
solubilité des gaz, la conductivité et le pH (Leynaud, 1968).
2.3.2 Les paramètres chimiques
Potentiel Hydrogène : pH
Il est utilisé pour exprimer le degré
d'ionisation de l'eau. Il indique la caractère alcalin (pH>7), acide
(pH<7) ou neutre (pH=7) de l'eau. C'est la mesure de la concentration en
ions Hydronium (H3O+) provenant de la dissociation des
molécules d'eau en protons H+. Il contrôle les vies
aquatiques et régule le processus d'épuration dans les plans
d'eau. Le pH dans l'eau naturelle varie entre 6,6 et 7,8 (De Puytorac, 1971
cité par Fonkou, 1991).
Oxygène dissous
C'est la concentration d'oxygène gazeux qui se trouve
à l'état dissous dans une eau. L'oxygène dissous
disponible est limité par la solubilité de l'oxygène (max
9 mg/l à 20°C) qui décroît avec la température
et la présence de polluants dans les cours d'eau. Une faible teneur en
oxygène dissous est synonyme d'une forte charge polluante ou d'une
température élevée de l'eau. Paramètre important de
l'écologie des milieux aquatiques, il est essentiel pour la respiration
des organismes hétérotrophes. Il est exprimé en mg/l et se
mesure par la méthode de Winkler basée sur la fixation chimique
de l'oxygène et son dosage colorimétrique (Rodier, 1996).
Alcalinité de l'eau
C'est la quantité totale de base dans l'eau. Ces bases
pouvant être des hydroxydes de carbonates, des bicarbonates. La
quantité totale de carbone organique dépend des concentrations en
calcium et magnésium (Banton et Bangoy ,1997). Elle s'exprime en mg/l de
CaCO3. Elle permet de définir la dureté de l'eau qui elle
s'exprime en degré Français (1°F= 10 mg/l de CaCO3).
Demande biochimique en oxygène (DBO)
C'est la quantité d'oxygène nécessaire
aux microorganismes vivants pour assurer l'oxydation et la stabilisation des
matières organiques présentes dans l'eau usée
(Eckenfelder, 1982). Par convention, la DBO est la valeur obtenue après
5 jours d'incubation : DBO5. L'essai normalisé prévoit un
ensemencement microbien à l'aide d'eau usée domestique, d'une eau
de rivière ou d'un effluent de station et une incubation à
20°C. Dans le cas des eaux usées industrielles, l'ensemencement
microbien, la durée d'incubation, la toxicité et la nitrification
sont des facteurs pouvant influencer la DBO et doivent par conséquent
être particulièrement pris en considération (Eckenfelder,
1982). La DBO est le meilleur indicateur de pollution organique et peut
beaucoup varier au cours de la journée.
Demande chimique en oxygène (DCO)
C'est la quantité d'oxygène consommée
par les matières existantes dans l'eau et oxydables par voie chimique
dans les conditions opératoires définies (Bontoux, 1993). En
fait, la mesure correspond à une estimation des matières
oxydables présentes dans l'eau, qu'elles soient d'origine organique ou
minérale (chlorure, sulfure, fer ferreux, nitrite et ammoniac). La DCO
est fonction des caractéristiques des matières présentes,
de leurs proportions respectives et des possibilités de l'oxydation.
Eléments nutritifs ou substances
eutrophisantes
Il s `agit principalement de l'azote (N) et du phosphore (P).
Les substances azotées sont toxiques
sous la forme ammoniacale (NH4 +) et nitrique (NO2 -). L'ion nitrate (NO3 -)
n'est utilisé par les organismes qu'après transformation sous
l'action de la nitrate réductase. Le paramètre NH4 + permet de
limiter les usages des eaux en rivière. En effet au dessus de 3mg/l de
NH4 +, il y a risque de mortalité des poissons. Il traduit aussi une
consommation importante d'oxygène. Immédiatement en aval des
foyers de pollution, on trouve souvent des teneurs en azote ammoniacal de
l'ordre de 0,5 à 3 mg/l tandis que les teneurs en nitrites et en
nitrates sont relativement faibles. Plus en aval, les
teneurs en azote ammoniacal diminuent et celles des nitrites
puis des nitrates augmentent (Rodier, 1996)
Le phosphore est un élément
limitant pour la croissance et le développement des organismes dans le
milieu aquatique. On mesure généralement 3 types de phosphore
:
- le phosphore particulaire : comprenant le phosphore organique
et le phosphore
inorganique.
- Le phosphore soluble : constitué des polyphosphates,
du phosphore colloïdal et des orthophosphates. Les orthophosphates
(PO43-) sont les principaux éléments nutritifs dans
les systèmes aquatiques continentaux. Ils jouent un rôle
déterminant dans l'induction des phénomènes
d'eutrophisation lorsqu'ils atteignent des concentrations
élevées, les premières nuisances apparaissent à
partir de 0,2 mg/l. Le dosage des orthophosphates est basé sur le
développement de la coloration au bleu de molybdène.
- Le phosphore total dissous : on estime qu'il y'a 90 % de
phosphore particulaire et 10 % de phosphore soluble.
Les eaux de surface ou de nappes peuvent être
contaminées par des rejets industriels (Industries agro-alimentaires,
ateliers de traitement de surfaces, laveries) et domestiques ou par lessivage
des terres cultivées renfermant des engrais phosphatés ou
traités par certains pesticides (Rodier, 1996).
2.3.3 Paramètres biologiques
Les paramètres biologiques sont des organismes qui
permettent de caractériser l'état d'un écosystème
et de mettre en évidence ses modifications naturelles ou
provoquées (Beaux, 1997). Parmi ces organismes on peut citer les
bactéries, les protozoaires, les champignons, la macrofaune, les algues
et les végétaux supérieurs.
Bactéries bioindicatrices de
pollution
Les bactéries utilisées comme bioindicatrices
de pollution sont réparties en 3 principaux groupes : les streptocoques
fécaux, les coliformes fécaux et les coliformes totaux. Les
coliformes sont d'origine fécale. Ils ne sont pas dangereux par eux
même, mais constituent des indicateurs de la présence des autres
micro organismes pathogènes (Ramade, 1982). On les retrouve
également dans les milieux pauvres en oxygène où les
bactéries sulfo-réductrices réduisent les
sulfates en sulfures et produisent l'hydrogène sulfuré d'odeur
caractéristique (Ramade, 1995).
Protozoaires des eaux polluées
Ils sont très fréquents dans les zones de
dégradation et de décomposition active. Il s'agit de quelques
flagellés, des ciliés et quelques organismes sessiles à
régime bactériophages. On note la présence des
rotifères dans les eaux fortement polluées (Ramade, 1995).
Champignons des eaux polluées
Les eaux chargées de matières organiques
renferment une riche flore fongique. Ces champignons requièrent
cependant la présence simultanée d'oxygène en
quantité suffisante et d'azote nitrique (Payne, 1986)
Macro faune caractéristique de
pollution
Elle concerne seulement la macro faune
invertébrée benthique ou périphytique qui comprend les
espèces vivantes au niveau de l'interface eau-sédiment dans
certaines conditions. Ces organismes sont importants car certains d'entre eux
sont sensibles à différents niveaux de pollution (Moore,
1979).
Algues des eaux polluées
Dans les eaux désoxygénées suite
à une pollution organique, les algues disparaissent totalement.
Cependant, lorsque le taux d'oxygène reste suffisant, les
micro-organismes décomposeurs libèrent des nitrates et phosphates
à partir de la matière organique de l'effluent ; enrichissant
ainsi le milieu en éléments nutritifs. Ceci favorisera à
long terme la pullulation des algues. Il y a dans ce cas, une augmentation de
densité de la biocénose algale tels que les Diatomées,
certaines algues vertes et les algues bleues (Radoux et al, 1995).
Végétaux supérieurs
Il s'agit des plantes aquatiques et périaquatiques qui
caractérisent les milieux pollués. On peut citer entre autres
Ceratophyllum, salvinia, Eichhornia (jacinthes d'eau), Ipomoea
aquatica, Cyperus papyrus, Echinochloa colona, Echinocloa pyramidalis, Pistia
stratiotes (Laitues d'eau), Leersia hexandra, Enydra fluctuans
(Dejoux, 1988). Certaines de ces plantes indicatrices de la pollution des eaux
supportent de fortes charges polluantes, et sont utilisées pour
l'épuration naturelle des eaux usées dans les stations de
traitement des eaux usées. C'est le cas de Pistia stratiotes,
Salvinia sp., Ipomeea aquatica, Enydra fluctuans, Hydrocotyle umbellata et
certaines Lemnacea (Lemma, Sprirodela, Wollffia) (Charbonnel,1989 ;
Agendia,1995; Crites & Tchobanoglous,1998 tous cités par Kengne,
2000).
2.3.4 Paramètres spécifiques
Ce sont des paramètres rendant compte des pollutions
spécifiques. Il s'agit de :
- la teneur en hydrocarbure ;
- la teneur en graisses et huiles ; - la teneur en métaux
;
- la teneur en toxiques spécifiques : cyanure par exemple
;
- la teneur en micro polluants organiques :
organochlorés, composés phénolés, hydrocarbures
mono aromatiques, hydrocarbures polycycliques.
2.4 Utilisations de l'Eau
2.4.1 Utilisation de l'eau dans l'industrie
D'après Guerin et Thomazeau (1985), l'eau est
généralement utilisée aux quatre (4) niveaux suivants :
Fabrication (process)
Dans la fabrication des produits l'eau peut être
utilisée à plusieurs fins notamment :
· Comme matière première restant dans le
produit fini (industrie de la bière et boisson...) ;
· Comme solvant pour mettre en oeuvre des réactifs
(bains de teinture, de galvanoplastie...) ;
· Pour laver les produits finis (textile, cuir,
chimie, bananeraie ...) ;
· Pour évacuer des déchets (papeterie,
brasserie...) ;
· Pour laver du matériel (laiterie, fromagerie et
pratiquement toutes les activités industrielles).
Refroidissement
De nombreux organes de machines qui subissent des
échauffements sont refroidis (sidérurgie, chimie, textile,
pâtes à papier...).
Chaufferie
Ici l'eau est utilisée pour la fabrication de vapeurs,
pour la régénération d'ions des installations de
déminéralisation.
Besoins domestiques
L'eau est utilisée pour les sanitaires et les restaurants
des entreprises.
2.4.2 Utilisation de l'eau en agriculture
En agriculture, l'eau permet d'irriguer les cultures et de laver
les produits avant la commercialisation.
L'irrigation des plantes est pratiquée dans des
régions où la pluviométrie ne satisfait pas la demande en
eau des cultures et pour les cultures de contre saison. Les plantes peuvent
être irriguées pendant toute ou une partie de la période de
croissance. De même l'irrigation peut être totale ou partielle ;
une irrigation totale suppose que tous les besoins en eau de la plante sont
apportées par l'irrigation, par contre en irrigation partielle, la
pluviométrie permet la croissance de la plante, l'eau apportée
améliore le rendement ou la qualité du produit final.
2.4.3 Autres utilisations
D'après DFID (2003), outre l'industrie et l'agriculture,
l'eau sert à plusieurs autres usages notamment :
· Les usages domestiques : boisson, bain, cuisine,
vaisselle, lessive ;
· Les usages pastoraux ;
· Les usages institutionnels (écoles,
hôpitaux...) ;
· L'environnement (débit des fleuves, besoins pour
la vie aquatique) ;
· L'hydroélectricité ;
· L'élimination des déchets solides et
liquides ;
· La pêche ;
· La récréation ;
· La navigation.
2.5 Pollution des Eaux de Rivières
2.5.1 Historique
Selon Ramade (1982) le problème de pollution n'est pas
un phénomène récent ou accidentel, mais il compte en
réalité parmi les plus antiques. Ses origines remontent aux
époques préhistoriques lorsque se constituèrent les
premières cités, avec leurs ruisseaux d'écoulement des
effluents domestiques. Depuis ces temps reculés on peut affirmer que la
pollution a toujours sévi. Mais quoi qu'il en soit, les pollutions
demeurèrent des plus limitées dans leur nature et leur
étendue jusqu'à l'avènement de la civilisation
industrielle. En effet, les données de la technologie moderne
confèrent aujourd'hui aux problèmes des émissions de
foyers industriels ou domestiques, comme à celui des eaux usées
une ampleur sans précédent.
Tous ces problèmes résultent de la
création par l'homme des déchets qu'il ne cherche pas à
éliminer ou ne sait pas recycler. Tandis que population et pollution
croissent de façon ininterrompue, le pouvoir auto épurateur du
milieu naturel suit une évolution inverse en fonction du temps, vers sa
saturation sinon vers sa neutralisation complète.
La technologie moderne a permis, grâce à
l'automation et divers autres progrès dans les méthodes de
fabrication, une expansion continue de la production industrielle. Non
seulement notre civilisation accumule de ce fait des masses énormes de
déchets, mais elle élabore une multitude de substances
minérales ou organiques non biodégradables, voire
indestructibles. Elle a de la sorte perturbé un des mécanismes
essentiels du fonctionnement de la biosphère : l'échange ou
plutôt la circulation permanente d'éléments entre les
êtres vivants et le milieu inorganique.
2.5.2 Source de pollution des rivières
La demande en eau va croissante, mais elle est encore
largement fonction du degré de développement. Il convient de
distinguer l'eau prélevée et l'eau véritablement
consommée et perdue. Il convient surtout d'examiner l'état dans
lequel elle est restituée. En effet, l'Homme rejette dans les eaux de
surface, les déchets de toute nature liés à sa vie,
à ses activités. L'eau des rivières reçoit ainsi
des déchets domestiques, des déchets industriels et des
déchets agricoles.
Rejets domestiques
Ils proviennent des activités humaines de tous les
jours : bains, excréments, préparation des aliments, lessive et
vaisselle. Les eaux usées domestiques sont divisées en eaux
vannes et eaux ménagères. A travers ces activités l'homme
rejette d'une part des pollutions biologiques, urinaires et fécales.
L'urine apporte le Cl-, K+, Na+ et surtout les
matières organiques telles que l'urée, l'acide urique, la
créatine et autres. En anaérobiose, l'urée se transforme
en azote ammoniacal (NH4 +) (Radoux et al, 1991).
L'homme introduit également dans les eaux usées
des produits chimiques divers : détergents, huiles qui retardent l'auto
épuration des cours d'eau (Leroy, 1999)
Rejets industriels
L'eau, fluide porteur, solvant et diluant sert à
évacuer les déchets des industries. La pollution provient :
· de pertes en matières premières dans les
eaux de lavage (industrie laitière...) ;
· d'élimination de produits de dégradation
accompagnés souvent de matières premières. L'industrie
chimique utilise en moyenne 200 à 600 tonnes d'eau pour fabriquer une
tonne de produit, 10 l sont nécessaires pour raffiner 1 l de
pétrole, 250 000 l pour fabriquer une tonne de pâte à
papier (Veyret et Pech, 1993) ;
· de pertes en réactifs, incomplètement
épuisés ou fixés (industrie de textile et de traitement
des surfaces...);
Ainsi de nombreuses industries rejettent dans les eaux de
surface des substances persistantes : Chrome, mercure...Les industries
agroalimentaires polluent les eaux en substances nutritives. Les produits de
conditionnement des eaux de refroidissement
notamment les polyphosphates et le chrome hexavalent
entraînent une pollution des rivières au niveau du rejet dans le
milieu naturel (Guérin et Thomazeau, 1985).
Rejets agricoles
L'agriculture a recourt à des produits chimiques :
pesticides, insecticides, désherbants, destructeurs divers de parasites
des plantes, des engrais azotés. Les engrais azotés sont source
de nitrates dont l'augmentation qui peut être lente et
irréversible est une donnée fondamentale de la pollution des eaux
de ruissellement et des eaux souterraines (Commoner, 1970).
Une mauvaise pratique culturale entraîne des
dégradations environnementales dues à la sédimentation
dans les cours d'eau ou dans les barrages (Sharma et al, 1996).
Autres rejets
Il s'agit des effluents des installations à
caractère collectif telles que les casernes, les hôpitaux, les
marchés, les écoles, les hôtels et les bornes fontaines.
Par ailleurs certains riverains rejettent directement dans le
cours d'eau des déchets ménagers et matières solides de
toutes sortes : bouteilles, vieilles bombes aérosols, vieux appareils
électroménagers, carcasses de véhicules,
céramiques, métaux inoxydables et autres (Aka, 2002). Ces rejets
libèrent dans l'hydrosphère des polluants parfois dangereux tels
que le fréon ou le chlorofluorocarbone, certains métaux lourds,
les radionucléides. Il faut noter que le mercure minéral peu
toxique à l'état métallique est transformé par les
bactéries benthiques en méthyle mercure de toxicité
redoutable (Aka, 2002). Ces déchets entraînent des pollutions
minérales, organiques et physiques des cours d'eau.
2.5.3 Types de pollutions rencontrées dans les
rivières
Quand l'eau est dégradée, il peut s'agir d'une
pollution thermique, d'une pollution par les substances chimiques et
minérales, d'une pollution par les matières en suspension, par
des produits radioactifs. La pollution peut également résulter
d'agents infectieux ou de produits organiques (Veyret et Pech, 1993).
Pollutions chimique et minérale
Les matières minérales rejetées d'une
manière durable avec les eaux de lavage des matériaux de
carrière par exemple, vont contribuer à la pollution
minérale de ce dernier, ils annihileront la vie du cours d'eau sur une
certaine distance en se déposant au fond du lit, sur les
végétaux ainsi que sur les branchies des poissons et en colmatant
les frayères.
Une pollution minérale peut avoir un effet aigu et
immédiat : il s'agit par exemple d'un déversement de toxique
minéral par une industrie chimique, métallurgique,
sidérurgique... (Leroy, 1999). Il faut aussi considérer les
pollutions liées aux nitrates et aux rejets agricoles (pesticides,
insecticides...).
Pollutions organiques
D'après Kerspen (1998) il en existe trois :
· Les pollutions organiques facilement
biodégradables ;
· Les pollutions organiques difficilement
biodégradables ;
· Les pollutions organiques toxiques ;
Les pollutions organiques facilement biodégradables
Il s'agit de matières organiques provenant
d'activités biologiques : matières fécales et urines,
déchets de l'élevage et des industries agroalimentaires ;
feuilles, plantes et animaux morts. La nuisance qui en résulte est due
aux germes pathogènes que peut contenir ces matières organiques
ou due à une forte concentration de ces déchets qui annihileront
le phénomène d'auto épuration naturelle. Cette pollution
est souvent la plus grave, du moins la plus répandue.
Les pollutions organiques difficilement biodégradables
Elles proviennent d'activités comme la fabrication de
pâte à papier, de textiles, de cuirs et peau ; ce sont aussi les
détergents qui produisent des mousses diminuant la capacité
d'oxygénation du cours d'eau. La dégradation par le milieu
naturel de cette pollution est plus lente. Du fait de la dégradation
difficile de ce type de pollution, leur nuisance résulte de leur
accumulation dans le milieu naturel.
Les pollutions organiques toxiques
Elles proviennent des industries pétrochimiques et des
raffineries qui rejettent dans leurs effluents des quantités importantes
de phénols et d'hydrocarbures. Certains pesticides
utilisés en agriculture sont d'origine organique et
l'on sait que ce sont des produits toxiques particulièrement nuisants
pour la faune aquatique ; ils peuvent atteindre l'homme par accumulation dans
la chaîne alimentaire. Ce type de pollution gênera ou
empêchera totalement les mécanismes d'épuration.
Nuisance par réchauffement (Pollution
thermique)
Le rejet de chaleur dans l'environnement constitue une forme
de pollution physique du milieu naturel susceptible de provoquer de
véritables bouleversements biocénotiques car elle agit sur un
facteur écologique primordial : la température du milieu. Elle
provient de l'usage par l'homme des sources d'énergies artificielles qui
modifient de façon plus ou moins importante le bilan
énergétique des écosystèmes et est
généralement produite par des rejets d'eaux de refroidissement
industrielles (Ramade, 1982). La pollution thermique des eaux continentales
peut atteindre localement une telle ampleur qu'elle menace la
pérennité de l'ensemble des biocoenoses propres à ces
milieux.
2.5.4 Quelques résultats d'analyses des effluents
industriels dans le bassin versant
SOGREAH-ECTA-BTP (2004) nous présente les
résultats des prélèvements de quelques industries
effectués par le Ministère des mines, de l'eau et de
l'énergie (Tableau 2.1).
Tableau 2.1 : Résultats des analyses des
prélèvements des rejets industriels effectuées entre 1984
et 1990 auprès de certaines industries implantées dans le bassin
versant Mgoua Société Année de
prélèvement Couleur Température
°C pH MES
(mg/l) DCO DBO5 Autres
U.C.B. 1987 Claire 38 10,6 725 8857 2560
1990 - - 9,85 - 162 253
1990 - - 11,5 - 8638 175,5
C.C.C.
Entrée bac Entrée bac Sortie bac Sortie bac
|
1984 1984 1985 1987 1990 1990
|
Teinture Jaunâtre Jaune Marron - -
|
65 65 60 30 -
-
|
14 14 14 10 11,14 11,54
|
-
5100
1024
29,5
-
42
|
34500 29640 40670 22500 5761 9113
|
34500 29640 40670 22500 5761 9113
|
NaOH(mg/l) 34400 140000
5880 No=0,13 PO=14 No=0,20 PO=254
|
|
Société
|
Année de prélèvement
|
Couleur
|
Température
°C
|
pH
|
MES (mg/l)
|
DCO
|
DBO5
|
Autres
|
CHOCOCAM
CEP
|
1987 1989
1985 1987
|
Blanche -
Teinture Laiteuse
|
32 -
27
28
|
5,74 5,09
10,05 11
|
175 71,5
13640 2552
|
3391 6675
12238 2080
|
678 -
|
No=43,8 T=70
|
|
Source : DPLT/MINMEE, tiré de diagnostic de la
situation de l'environnement dans la province du littoral cité par
SOGREAH-ECTA-BTP(2004a)
2.5.5 Conséquences des pollutions
Atteinte à l'autoépuration du cours
d'eau
L'autoépuration peut être insuffisante eu
égard aux quantités de pollution produites ; inopérante
à l'égard de certaines pollutions ou paralysée par
d'autres pollutions.
Le plus souvent pour effectuer la transformation des
substances organiques en oxyde de carbone, méthane, eau, nitrate et
azote, les microorganismes ont besoin d'oxygène et pour venir à
bout de cette nourriture ils se multiplient très rapidement et
consomment donc de plus en plus d'oxygène. La prolifération de la
végétation aquatique peut être un phénomène
naturel pour certains milieux et représente l'une des phases de leur
eutrophisation (Dejoux, 1988). C'est là la limite principale de
l'autoépuration: s'il y'a trop de pollution, il y'a trop de
microorganismes, pas assez d'oxygène. La teneur en oxygène du
milieu ne peut être enrichie que par la circulation de l'eau au contact
de l'air d'une part, et par l'activité de photosynthèse de sa
flore d'autre part.
Modification des caractères physiques et
conséquences biologiques
La limpidité naturelle du cours d'eau peut être
altérée par la couleur ou la turbidité des effluents :
ainsi sont gênés les phénomènes de
photosynthèse et d'oxygénation nécessaire à l'auto
épuration. De même les dépôts au fond d'une
rivière vont causer un envasement qui va gêner la vie de la faune
et de la flore et traîner l'auto épuration et en cas
d'insuffisance d'oxygène, les microorganismes ne peuvent pas poursuivre
leur dégradation aérobie des substances polluantes, et dans
certains cas se poursuit une décomposition anaérobie avec
dégagements d'odeurs putrides (Hynes, 1960).
L'ensemble de ces troubles entraîne d'autre part une
pollution esthétique, trop souvent aggravée par les rejets de
déchets solides dans le canal, le cours d'eau ou sur les berges.
Modification des caractères
chimiques
Le déversement des nitrates et phosphates est
responsable du phénomène d'eutrophisation des plans d'eau et les
modifications du pH, de salinité aboutissent à la modification
des conditions de vie des espèces vivantes, voire à la
disparition des quelquesunes donc à une perturbation des
écosystèmes aquatiques. Certains rejets toxiques ont un effet
mortel sur la faune et la flore entraînant ainsi le ralentissement ou le
blocage de l'autoépuration. Les agents de surface sont
généralement ceux dont l'impact en milieu aquatique est le plus
sérieux. Leur densité est fonction des caractéristiques
physicochimiques des eaux du milieu récepteur ; quand ils sont
très importants, ils peuvent induire une anaérobiose du milieu
sous-jacent, et entraîner des mortalités de poissons par exemple.
Certaines charges ainsi que les polyphosphates contenus dans mains
détergents sont un facteur d'enrichissement des eaux non
négligeable et contribuent à accentuer l'eutrophisation des
milieux récepteurs. Ce sont des agents de transport de bactéries
et de mycoses (Dejoux, 1988).
Impact de la pollution sur l'Homme
Pour l'industrie
Les conserveries alimentaires, certaines industries chimiques et
textiles, les circuits de refroidissement, demandent de l'eau non
polluée.
Pour les loisirs
Les aspects inesthétiques de la pollution et les
préoccupations sanitaires font q'un cours d'eau pollué soit
impropre à la baignade, à la promenade au bord.
Pour l'agriculture:
La quantité et la qualité de l'eau disponible
pour l'irrigation a une incidence sur le choix de la méthode
d'irrigation. En effet, une eau contenant des matières en suspension ne
saurait être utilisée en irrigation sous pression sans une
filtration préalable, de même il est néfaste d'utiliser des
eaux à forte teneur en sels minéraux ou toxiques, ces toxines
pourraient être retrouvées dans le produit consommé.
En revanche les cultures s'accommodent bien d'une
quantité raisonnable de pollution organique (Leroy, 1999).
Pour sa santé
Les eaux usées sont le siège du transport, de
la croissance et du développement de plusieurs vecteurs de maladies et
agents pathogènes. Egalement ces eaux sont susceptibles de
véhiculer des substances toxiques responsables des risques potentiels
sur la santé. L'Homme est exposé aux maladies hydriques dues
à la pollution biologique représentée par les pollutions
bactériennes, virales et zoo parasitaires. Le tableau 2.2
présente quelques maladies engendrées par l'eau ainsi que les
agents pathogènes
Tableau 2.2 : Quelques germes pathogènes
associés aux eaux usées et maladies engendrées
Groupes Agents pathogènes Maladies
Bactéries Vibrion cholerae Choléra
Salmonelloses
Salmone spp Fièvre typhoide
Virus
Helminthes
|
Parathyphoïde
Shigella Dysentérie bacillaire
Escherichia coli Gastroentérite
bactérienne
Campylobacter spp Diarrhée, enterite
Leptospira Leptospirose
Mycobactérium tuberculosis Tuberculoses
VHA Hépatite A
VHB Hépatite B
Rotavirus, Adénovirus Gastroentérite
virale
Flavivirus (virus amaril) Fièvre jaune
Ascaris lumbricoïdes Ascaridioses
Schistosoma spp Bilharzioses
|
Dracunalus medinensis Onchocerca volvulus
|
Filarioses : Dracunculose
Onchocercose
|
|
Protozoaires
Giardia intestinalis Giardiase (lambliase)
Entamoebae Histolytica Amibiase
Source :Alcamo, 1984 et Nduka, 1985 cités par
Fonkou, 1996
D'après Rodier (1996), l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) ressort que 80 % des maladies rencontrées dans le
monde sont liées , en partie, à l'insuffisance de
l'évacuation des matières fécales et au manque
d'approvisionnement en eau potable. Près de la moitié de la
population mondiale est atteinte de maladies parasitaires dues à l'eau.
En
Afrique, le taux de mortalité de 17/1000 dû
à la diarrhée est le plus élevé du monde ; le
paludisme est à l'origine de 800 000 décès par an (Sharma
et al, 1996). Au Cameroun, l'Institut National de la Statistique (INS,
2004) présente un taux de prévalence de la diarrhée en
milieux pauvres et non pauvres respectivement de 1,4% et 2,1% et pour le
paludisme de 12,6 et 11,6 respectivement en milieux pauvres et non pauvres pour
la ville de Douala.
La consommation des produits agricoles, d'élevage ou
halieutiques contaminés par les éléments toxiques
présents dans les eaux usées a une influence sur la santé
(Ramade, 1992). L'intoxication par ingestion se fait à travers les
chaînes trophiques où l'eau est le premier maillon de la
chaîne alimentaire et l'Homme le dernier. C'est le
phénomène de rémanence ou de biomagnification des
polluants (Dajoz, 1985 ; Ramade, 1995). La toxicité peut
également se faire par contact cutané et par inhalation.
Conséquences pour l'économie
Le concept de pollution s'entend par rapport à un
usage, la première conséquence économique est le prix du
traitement qu'il faudrait prévoir pour rendre l'eau à nouveau
apte à l'usage. L'eutrophisation des lacs et rivières lorsqu'elle
est avancée peut conduire à des opérations de
reconstitution extrêmement coûteuses. Si l'on prend l'exemple de la
zone parisienne, dans son bulletin de juin 1985, l'agence financière du
bassin Seine Normandie évalue la tranche de travaux à
réaliser dans la région parisienne pour améliorer la
qualité de la Seine à 10 milliards de francs français 1985
(Leroy, 1999).
Le côté inesthétique des cours d'eau
pollués entraîne une disparition des industries touristiques. Il
faut par ailleurs remarquer qu'un cours d'eau pollué n'a plus (ou
presque plus) de poissons et la baisse de l'activité piscicole diminue
les revenus des pêcheurs et a un impact sur l'économie nationale
(Fonteh, 2003). Au Kenya, un groupe représentant les pêcheurs a
adressé une correspondance au ministre du tourisme et de la faune dans
laquelle il dénonce la mort des poissons causée par la pollution
de l'eau et le rejet des déchets dans les rivières et les lacs
(Odipo, 1992). Enfin certaines maladies invalidantes (onchocercose,
dracunculose) réduisent le rendement de la population active et de
même la masse financière utilisée pour la lutte contre les
maladies hydriques est importante.
2.5.6 Lutte contre la pollution industrielle
Pour tout problème de pollution par l'industrie, que
l'établissement soit susceptible d'être raccordé à
un réseau d'assainissement urbain en vue d'une épuration de ses
effluents dans la station communale ou non, les solutions correctes passeront
successivement par :
· une campagne de mesures préalable afin de situer
l'ampleur de la pollution à traiter ;
· une étude des fabrications et de la mise en oeuvre
de « procédés propres » afin de minimiser les pertes en
matières premières, les entraînements de réactifs...
;
· une nouvelle série de mesures afin de faire le
point de la situation après les interventions dans les ateliers ;
· enfin :
- soit l'étude et le dimensionnement des ouvrages
d'épuration pour le cas d'une station d'épuration
individuelle,
- soit la définition des prétraitements
nécessaires au bon fonctionnement des la station biologique communale
pour le cas d'une solution d'épuration mixte commune-industrie,
- soit le dimensionnement de bacs de stockage pour le cas
particulier oànotamment une partie de la pollution pourra
être traitée dans un centre
de traitement spécialisé (Guerin et Thomazeau,
1985).
Campagnes de mesures
Dans le cas général l'on fera des mesures de
débits et des prélèvements aux fins d'analyse du type
DBO5, DCO, MES, pH, Conductivité, toxicité (test daphnie). Dans
des cas particuliers, l'on fera des analyses spécifiques (huile,
hydrocarbure pour les industries mécaniques et l'industrie du
pétrole).
Les campagnes d'analyse sont effectuées sur une
durée minimum de 24 heures à l'occasion d'une production de
pointe, cette durée peut être portée à plusieurs
jours en fonction des cycles de fabrication.
Lutte interne contre la pollution
Les modifications de procédés de fabrication
On peut distinguer à ce niveau deux types de «
procédés propres » :
· les procédés à sec ou en milieu
non aqueux : ici, les dépoussiérages peuvent être
effectuées à sec, et les solvants organiques (méthanol par
exemple) peuvent remplacer l'eau dans un grand nombre d'opérations
(dégraissage en traitement de surface)
· les procédés humides : il est possible
de récupérer des produits, soit en l'état d'origine donc
recyclés comme matières nobles, soit dégradés donc
éventuellement réutilisés comme sous produits pour
d'autres usages ( en savonnerie, dans l'effluent constitué par les eaux
de relargage, il est possible de récupérer la glycérine et
le chlorure de sodium).
La réduction des volumes d'eau
Le coût et l'efficacité de la dépollution
finale passent par la réduction des volumes d'eau à épurer
d'une part et d'autre part par l'augmentation consécutive de la
concentration des éléments polluants. La réduction des
volumes d'eau résiduaires peut être obtenue par :
· Des économies réelles à travers la
réduction des consommations : réutilisation en cascade pour des
usages moins nobles par exemple ;
· La réorganisation des réseaux en isolant
les eaux « claires » : circuit de refroidissement, eau de process non
polluée...
· Le recyclage court : il se situe au niveau de la
machine avec retour immédiat en fabrication sur celle-ci. Il s'agit
d'une récupération simultanée de matières nobles
donc d'une réduction de pollution à la source ;
· Le recyclage long : il consiste à épurer
l'eau résiduaire qui peut alors être recyclée à
différents niveaux de la fabrication ;
Procédés d'épuration des eaux
usées industrielles
Gahungere (1990) propose les méthodes de traitement
présentées au tableau 2.3 pour le traitement des eaux
usées industrielles.
Tableau 2.3 : Principaux procédés
utilisés pour l'élimination des pollutions
spécifiques Types de
Pollutions Procédé de traitement
Matière organique Procédé biologique
aérobie (Boues activées, lagunage, filtres)
biodégradable Procédé biologique
anaérobique (lagunage, digesteurs)
Matières en suspension Décantation, flottation,
filtration
DCO, COT Traitement biologique, adsorption, oxydation
Azote Lagunage, nitrification et dénitrification dans des
cuves de
boues activées, échange d'ions
Phosphore Précipitation chimique, boues
activées
Métaux lourds Echange d'ions, précipitation
chimique
Matière organique Traitement biologique, échange
d'ions, osmose inverse,
dissoute électrodialyse
Substances toxiques Oxydation chimique, précipitation
chimique, adsorption sur
(CN-, SO3 --, S--,
Chlorates) charbon actif
Source : Gahungere, 1990
L'on devrait toujours considérer préalablement
à l'examen détaillé d'un problème de pollution
industrielle :
- que la station d'épuration est l'ultime remède
à apporter aux méfaits de la pollution ;
- qu'il n'existe pas de solution intéressante,
c'est-à-dire fiable techniquement et économiquement sans une
remise en cause des conditions de travail.
Les industriels qui sont réticents à une
intervention dans les ateliers et considèrent la station
d'épuration comme une machine épurante à tout faire ont
tort, techniquement toujours, économiquement souvent (Guezin et
Thomazeau, 1985)
2.5.7 Classification des cours d'eau
Bontoux (1993) propose une classification des cours d'eau
basée sur des grilles élaborées par les agences de l'eau
Française pour apprécier le niveau général de
qualité d'un milieu (tableau 2.4)
Tableau 2 .4: Grille d'appréciation de la
qualité des cours d'eau
Paramètres
|
Classe 1 A
|
Classe 1 B
|
Classe 2
|
Classe 3
|
HC
|
DBO5 (mg/l)
|
= 3
|
3- 5
|
5-10
|
10-25
|
>25
|
DCO (mg/l)
|
= 20
|
20- 25
|
25-40
|
40-80
|
>80
|
OD (mg/l)
|
= 7
|
5 - 7
|
3-5
|
< 3
|
-
|
% de saturation OD
|
90
|
70 - 90
|
50 - 70
|
< 50
|
-
|
NH4 + (mg/l)
|
= 0,1
|
0,1 -0,5
|
0,5- 2
|
2-8
|
>8
|
|
Paramètres
|
Classe 1 A
|
Classe 1 B
|
Classe 2
|
Classe 3
|
HC
|
NO2 (mg/l)
|
= 0,1
|
0,1- 0,3
|
0,3 - 1
|
1-2
|
>2
|
NO3 - (mg/l)
|
= 5
|
5 - 25
|
25 - 50
|
50-80
|
>80
|
N Kjeldahl (mg/l)
|
= 1
|
1- 2
|
2 - 3
|
3-10
|
>10
|
PO43- (mg/l)
|
= 0,2
|
0,2 -0,5
|
0,5 -1
|
1-2
|
>2
|
P total (mg/l)
|
= 0,1
|
0,1- 0,3
|
0,3- 0,6
|
0,6-1
|
>1
|
|
Source : Bontoux, 1993 ; Guerin et Thomazeau, 1985
Classe 1 A : qualité excellente- pas de pollution Classe
1 B : qualité bonne- pollution modérée Classe 2 :
qualité moyenne- pollution nette Classe 3 : qualité
médiocre- pollution importante Classe HC : qualité hors classe-
pollution excessive
2.6 Gestion Intégrée des Ressources en
Eau
En matière de lutte pour le développement
économique et social, les défis auxquels sont confrontés
un nombre croissant de pays sont de plus en plus liés à l'eau.
L'enjeu principal de la gestion des ressources en eau est d'atteindre un
équilibre entre l'utilisation de l'eau en tant que fondement pour la
subsistance d'une population mondiale en plein essor, et sa protection et sa
conservation en vue de garantir la pérennité de ses fonctions et
caractéristiques (GWP, 2000) c'est à dire égaler la
demande en eau avec la disponibilité à travers des
répartitions convenables de l'eau. A l'échelle d'un bassin
versant ou d'un sous bassin versant, il s'agit de gérer les conflits
liés aux différentes utilisations de l'eau (DFID, 2003). En effet
la gestion des bassins versants et des bassins fluviaux est non seulement
importante car elle permet de faire face globalement aux problèmes
liés à l'eau et à l'utilisation des terres, mais
également parce qu'elle est essentielle à la gestion des liens
entre qualité et quantité, entre intérêts en amont
et en aval des cours d'eau (GWP, 2000). 2.6.1 Les principes de la
gestion intégrée des ressources en eau
Lors de la conférence internationale sur l'eau et
l'environnement qui s'est tenue à Dublin en 1992, des principes de
gestion intégrée des ressources en eau ont été
définies après mure réflexion dans le cadre d'un processus
de consultation internationale. Ces principes ont joué un rôle
important dans la définition des recommandations d'Agenda 21(chapitre 18
sur les ressources en eau douce) adoptée lors de la conférence
des Nations Unies sur l'environnement et le développement qui s'est
déroulé à Rio de Janeiro en 1992.
Ces principes ont à nouveau été
énoncés et remodelés lors des conférences
internationales sur l'eau qui se sont tenues à Harare et Paris, en 1998,
lors de la réunion de RIO+5, organisée par la commission des
Nations Unies sur le développement durable en 1998 et lors de la
réunion de l'Académie de l'Eau à la Hague en mars 2000
(GWP, 2000 et Burton, 2003). Les principes de Dublin sont énoncés
comme suit :
· L'eau est une ressource limitée et
vulnérable, indispensable à la vie, au développement et
à l'environnement ;
· Le développement et la gestion de l'eau devraient
être fondés sur une approche participative impliquant usagers,
planificateurs et décideurs à tous les niveaux ;
· Les femmes sont au coeur des processus
d'approvisionnement, de gestion et conservation de l'eau ;
· Pour tous ses différents usages, souvent
concurrents, l'eau a une dimension économique. C'est pourquoi elle
doit être considérée comme un bien économique.
2.6.2 Les objectifs de la gestion des ressources en
eau
Selon Burton (2003) lors du deuxième forum mondial sur
l'eau tenue en 2000 en Hollande, il a été défini que les
trois principaux objectifs de la gestion intégrée des ressources
en eau sont :
· Habiliter les femmes, les hommes et les
communautés à décider de leur niveau d'accès
à une eau sure et à des conditions de vie hygiénique et
sur le type d'activité économique relative à l'eau
désirée et organiser leur mise en place;
· Produire plus de nourriture et plus d'emplois durable
par unité d'eau utilisée (plus de plantes et d'emplois par
goutte) et garantir l'accès pour tous à la nourriture en
quantité et qualité suffisante pour rester en bonne santé
;
· Gérer l'utilisation de l'eau par l'homme de
manière à préserver la qualité et la
quantité de l'eau douce disponible et les écosystèmes
terrestres qui fournissent des services aux hommes et aux êtres
vivants.
Pour atteindre ces objectifs, les actions suivantes sont
requises :
- impliquer tous les intervenants dans la gestion
intégrée ;
- accroître les fonds publics pour la recherche et
l'innovation dans l'intérêt public ;
- reconnaître la nécessité d'une
coopération sur la gestion intégrée des ressources en eau
dans les bassins fluviaux internationaux ;
- accroître massivement les investissements dans le
domaine de l'eau ;
- progresser vers une valorisation de l'eau pour toutes
utilisations .
2.6.3 Gestion intégrée des bassins
versants
Parmi les institutions régissant la gestion
intégrée des ressources en eau, l'on a les structures de gestion
des bassins versant fluviaux, des nappes souterraines et des bassins versants.
Selon GWP (2000), trois éléments sont essentiels au succès
d'un comité de gestion du bassin versant :
- une conscience : incarnée par l'état major,
chargée de la collecte et de l'évaluation des informations sur
les ressources en eau dans le bassin, de la promotion de la coordination et de
la négociation entre les parties concernées, de la
préparation des plans et des propositions relatifs aux investissements
et de la collecte des redevances liées à l'utilisation de l'eau
et au rejet des eaux usées.
- Un forum : au sein duquel toutes les parties prenantes
peuvent discuter et prendre des décisions effectives concernant les
problèmes liés à l'eau ; il joue le rôle d'une sorte
de parlement de l'eau pour le bassin. Le gouvernement central doit participer
au forum et le parlement national doit être informé des
activités de l'organisation chargée d'un bassin, afin de veiller
à conserver les liens nécessaires avec les politiques
nationales.
- Un budget : destiné au fonctionnement de
l'organisation et au financement des activités et investissements
nécessaires aux infrastructures liées à l'eau. Le budget
peut prévoir en recettes des redevances d'utilisation de l'eau et de
rejet des eaux usées.
2.6.4 Processus de mise en oeuvre d'un plan de gestion
intégrée de bassins versants
Burton (2003) stipule que la mise en oeuvre d'un processus de
gestion intégrée de bassin versants se fait en 3 phases:
· la recherche documentaire : Etat des lieux
· la planification
· l'action
Etat des lieux
La première phase du cadre consiste à recueillir
et évaluer la pertinence des informations qui seront utilisées,
d'identifier les problèmes correspondants aux différents usages
et ressources biologiques de la rivière à étudier. Cette
phase est constituée de 5 étapes :
1- Usages et ressources biologiques : avoir la liste des
différents usages et ressources biologiques existants dans le bassin
versant et établir pour chaque usage et ressource un état des
lieux ;
2- Variations : établir une synthèse des
différentes variations dans le temps et dans l'espace pour chaque usage
et ressource biologique disponible dans le bassin versant avec une
identification des tendances observées ;
3- Composantes de l'écosystème : établir
une synthèse des différentes composantes de
l'écosystème présents dans le bassin versant, ainsi que
les modifications observées dans le temps et dans l'espace ; de
même établir les liens existant entre les modifications de
l'écosystème et les variations observées dans les usages
et les ressources biologiques ;
4- Activités humaines et phénomènes
naturels : établir l'état actuel et l'évolution de chaque
activité humaine et phénomène naturel sur une
période donnée dans le bassin versant ; établir les liens
entre l'évolution des activités humaines et les
phénomènes naturels ;
5- Intégration et diagnostic : identifier les gains ou
les pertes réels et potentiels pour chaque usage et chaque ressource
biologique du bassin versant ainsi que les causes;
Planification
La seconde phase du cadre de la gestion
intégrée des basins versants a pour objectif d'essayer
d`identifier à travers des consultations publics et le dialogue avec les
partenaires, les actions en mettre en oeuvre en vue de résoudre les
problèmes considérés comme prioritaires. Elle se subdivise
en deux étapes :
6- Résultats : Etablir une liste de résultats par
ordre d'importance et une liste de conflits avec les solutions possibles ;
7- Plan d'action : établir un plan d'action sur la base
des résultats identifiées et en coopération avec les
partenaires concernées ;
Action
La troisième et dernière phase de mise en
oeuvre d'un plan de gestion intégrée de bassin versant met en
place les moyens nécessaires et s'assure que les projets ont l'effet
escompté, même si cela implique de revoir la planification et les
projets si l'effet escompté n'est pas atteint. Elle est
constituée de 2 étapes :
8- la mise en place des projets : définir les projets
et les mettre en place avec les objectifs et les moyens nécessaires ;
les projets devront être bien définis (objectifs, ressources
humaines et financières, calendrier d'exécution, etc.) ;
9- le contrôle : mettre en place des programmes de
contrôle afin d'évaluer le succès des projets par la mesure
des effets ;
CHAPITRE 3.0 : MATERIEL ET MÉTHODOLOGIE
3.1 Présentation de la Zone d'Etude
3.1.1 Localisation géographique
Le bassin versant objet de la présente étude est
situé dans la ville de Douala au Cameroun. Il est composé des
quartiers Kassalafam II, New-bell, Sebendjong, Nkololoun, Nkolminta, Nylon,
Brazzaville, Oyak, Soboum, Song Mahop, Bilongué, Cité des billes
(Bonaloka), Ndokoti et la zone industrielle du plateau Bassa. Il est
limité au Nord par le bassin versant Tongo Bassa, au Sud par le Bobongo,
à l'Ouest par le Mbopi et à l'Est par le Logmayagui (Fig.
3.1).
Les bassins versants Mgoua et Bobongo ont une population de
471 113 habitants et, avec une densité moyenne de 213 hbts/ha, ils sont
les plus densément peuplés de la ville.
La rivière Mgoua qui reçoit les eaux du bassin
versant Mgoua (782 ha) est formée de deux bras principaux de part et
d'autre du Boulevard Urbain Nord-Sud qui relie le centre Industriel du plateau
Bassa à la Nationale N°3 au niveau du quartier Bonaloka dans la
ville de Douala (Fig. 3.2).
Le bras du côté Ouest compte sept affluents
principaux disposés sous forme de doigts de gants, qui drainent un
secteur compris entre le centre d'émission radio de New Bell et le
Centre Industriel du plateau Bassa. Il s'agit des quartiers, New
Bell-Sebendjongo, Nkololoun, Nylon, Brazzaville et Soboum. Jusqu'à sa
confluence avec le bras du côté Est, il mesure environ 5 km avec
des pentes inférieures à 0,2% en moyenne.
Le bras du côté Est quant à lui se
subdivise en deux drains principaux dont un premier prend sa source au Sud de
la ligne de chemin de fer non loin de la base de la société
Ketch. En tête de bassin, le cours de cet affluent comporte un bief aux
fortes pentes (près de 2% en moyenne) avec des ravinements importants. A
la hauteur du quartier Madagascar, les pentes deviennent très faibles
(de l'ordre de 0,15 %) jusqu'à la confluence avec le bras Ouest.
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Fig 3.1: Bassins versants de la vine de
Douala
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Le deuxième drain qui coule parallèlement au
premier prend sa source du côté de la zone industrielle MAGZI.
Avec des pentes également fortes sur un bief assez court, il rejoint les
quartiers Oyack, Bilongue et la cité des Billes où les pentes
sont inférieures à
0,2 %. Le cours principal de ce bras mesure environ 4 km
jusqu'à sa confluence avec le bras Ouest.
La rivière Mgoua est longue de 7 km de la source de son
cours principal à la confluence avec la rivière Bobongo qui elle
se jette dans la crique Docteur (SOGREAH et ECTA-BTP, 2004). Comme on peut le
constater sur la figure 3.3, ce cours d'eau draine les rejets de plusieurs
industries et est donc sujet à une pollution industrielle importante.
Par ailleurs ce bassin versant avec ses 213 habitants/ha est l'un des plus
densément peuplée de la ville de Douala et représente
près de 12% du poids démographique de la ville (SOGREAH et
ECTA-BTP, 2004).
3.1.2 Typologie du parcellaire
La zone d'étude telle que définie par SOGREAH et
ECTA-BTP (2004) est de type parcellaire P5 (Oyack, Dakar) et P6 (Ndokoti,
Nylon, Bassa) définie ainsi qu'il suit :
P5 : Parcellaire foncier non tramé (habitat dense et
diffus urbain et villageois) caractérisé par :
- existence souvent illégale ;
- habitat dense ou diffus ;
- absence de Voirie et Réseaux Divers (VRD) faits dans les
normes ;
- absence d'éclairage public ;
- absence d'eau potable et de servitude.
P6 : Habitat populaire ancien tramé sommairement ou
restructuré caractérisé par : - existence légale de
fait ;
- habitat dense et très forte densité de population
(200 hbts/ha) ;
- organisation en trame sommaire ;
- assainissement des eaux de pluie par des caniveaux en terre
très fréquente ; - assainissement des eaux usées
individuelles quelconque ;
- faible densité de la voirie revêtue ;
- commodités (eau potable, électricité)
insuffisantes.
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3.1.3 Climatologie
Le climat est équatorial de type camerounien sous type
côtier Il se caractérise par deux saisons : l'une sèche (mi
novembre- fin février) et l'autre humide (début mars- mi
novembre). Le mois de Juin étant le début de la grande saison des
pluies et les mois de juillet et Août étant les plus pluvieux
(Fig. 3.4). La pluviométrie annuelle est d'environ 4000 mm (MINUH, 1983
et SOGREAH et ECTA-BT ,2004).
Precipitations moyennes (mm)
|
900 800 700 600
|
|
29,0 28,0 27,0
|
Temp6ratures moyennes (°C)
|
|
|
|
|
|
|
|
Pluviométrie Température
|
|
|
|
|
500 400 300 200 100
0
|
|
|
|
26,0
|
|
|
25,0 24,0 23,0
|
|
|
|
Jan. Fev. Mars Avril Mai Juin Juil. Aout Sept. Oct. Nov.
Dec.
Source : comme cité par Sogreah et Ecta btp
(2004)
Fig. 3.4 : Précipitations et températures
moyennes mensuelles à Douala
Les vents y sont rarement violents. La vitesse moyenne est =
1m/s et la vitesse maximale comprise entre 7 m/s et 14 m/s. Ils ont une
direction principale Sud-Ouest (Mousson) en saison de pluie et Nord-Est
(Direction de l'avancée de l'harmattan) en saison sèche. Les
températures moyennes varient entre 25,1°C et 28,4°C. Les
maxima étant enregistrés en février-mars et les minima
entre juillet et octobre. La moyenne annuelle est de 27°C et l'amplitude
des moyennes mensuelles est 2,4°C (MINUH, 1983 et SOGREAH et ECTA-BT
,2004).
L'évaporation évolue en phase avec la
température, ainsi les fortes valeurs sont mesurées en saison
sèche et les faibles en saison des pluies. L'évaporation annuelle
est
d'environ 595 mm. L'humidité relative quant à elle
est forte. Elle varie de 80% à 90% avec une moyenne de 84%.
3.2 Identification des Sources de Pollution de la
Rivière Mgoua
Des enquêtes ont été menées
auprès des industries localisées dans le bassin versant,
enquêtes faites sous forme d'inspections environnementales en
collaboration avec le Bureau des Inspections et Contrôle Environnementaux
de la Communauté Urbaine de Douala (Fiches d'enquête voir annexe
n° 1). A l'issu de cette enquête, nous avons eu la liste des
industries rejetant les eaux usées dans le cours d'eau.
Pour ce qui est de la pollution par les ménages, une
fiche d'enquête élaborée en collaboration avec la
communauté urbaine nous a permis après enquête
auprès de la population riveraine d'avoir les données sur:
- mode d'évacuation des eaux domestiques ;
- gestion des ordures ménagères ; (Cf. annexe
n° 2)
L'échantillon a été choisi
aléatoirement parmi les ménages implantés entre 0 et 30 m
de part et d'autre du cours d'eau (certains ménages étaient
réticents à l'enquête, d'autres absents). Ils ont
été répartis selon les caractéristiques suivantes
:
- Standing A : maisons en dur, Peinte avec carreaux et
barrière ; matériaux de finition de luxe ;
- Standing B: maisons en dur, crépis avec ou sans carreaux
; matériaux de finition de qualité moyenne ;
- Standing C: Habitation en matériaux provisoires
N.B. : classification personnelle en fonction de la
classification utilisée en génie civil pour l'expropriation des
populations.
Analyse des résultats
Les résultats obtenus de l'enquête ont
été analysés suivant les paramètres suivants : -
Identification et composition des familles ;
- Evacuation des eaux domestiques ;
- Gestion des ordures ménagères.
3.3 Caractérisation du Cours d'Eau
Des échantillons de l'eau de rivière ont
été prélevés en 5 points, une fois par semaine
pendant quatre semaines. Le jour de prélèvement a
été défini à samedi après enquête
auprès des industries, en fonction du régime de
fonctionnement.
A chaque point de prélèvement, une bouteille en
plastique de 1,5 l a été introduite au milieu du cours d'eau,
après le remplissage à ras bord de la bouteille, cette
dernière est introduite dans une glacière contenant de la glace
pour maintenir la température interne autour de 0°C. les
échantillons ont ensuite été transportés au
laboratoire pour les analyses le jour même.
Les analyses physico-chimiques ont été
effectuées au laboratoire de botanique appliquée de
l'Université de Dschang et les analyses microbiologiques au laboratoire
de phytoépuration de l'université de Yaoundé I.
Les prélèvements ont eu lieu en 5 points comme
indiqué au tableau 3.1
Tableau 3.1 : Présentation des points de
prélèvement des échantillons
Point de Emplacement Importance
prélèvement
A source de la rivière (Ndokoti) Avoir les
paramètres du cours d'eau avant
les rejets des industries CCC et UCB
B en aval des industries sur le bras
droit (Madagascar)
D en aval des industries sur le bras
gauche (Nkolminta)
C avant la confluence des deux bras
(pont noir Song Mahop)
E en aval de la confluence des deux
bras (Pont noir Bonaloka).
Avoir les paramètres du cours d'eau après les
effluents de CCC et UCB
Avoir les paramètres du cours d'eau après les
effluents industriels
Estimer le pouvoir auto épuratoire de cette branche
Avoir le comportement des deux branches rassemblées
La présentation et l'analyse des résultats tiennent
compte de ce que 4 des 5 des points de prélèvement sont sur 2
branches différentes (fig. 3.5) :
· La première branche (Ndokoti-Madagsacar)
dont les points de prélèvements sont A et B permet d'avoir
l'impact des rejets de deux industries réputées polluantes sur le
cours d'eau (Fig. 3.6 et 3.7).
· La deuxième branche (Nkolminta-Brazzaville)
dont les points de prélèvement sont D et C permet de voir le
comportement du cours d'eau par rapport aux rejets des industries (Fig. 3.8 et
3.9).
· Le point E qui est situé après la
confluence des deux bras permet d'avoir les caractéristiques du cours
d'eau qui va se jeter dans l'océan atlantique via le fleuve Wouri (Fig.
3.10).
· Une comparaison entre les points B et D est
mené pour déterminer s'il y'a une différence significative
entre les paramètres physico-chimiques et déterminer l'apport des
différents groupes d'industries sur la dégradation du cours
d'eau.
D
A
B
C
Bâtiments industriels
E
Source : Sogreah,Ecta btp, 2004
Fig. 3.5 : Situation géographique des points de
prélèvements des échantillons
Fig. 3.6 : Point de prélèvement A : avant
les industries brassicole et savonnière
Fig. 3.7 : Point de prélèvement B :
après les industries brassicole et savonnière
|
|
Fig.3.8 : Point de prélèvement D : Nkol
Fig. 3.9 : Point de prélèvement C : pont chinois
minta
Fig. 3.10 : Point de prélèvement E :
Pont noir sur axe lourd Yaoundé- Douala
3.3.1 Mesure des paramètres physico-chimiques du
cours d'eau
Tous les paramètres physico-chimiques ont
été obtenus au laboratoire selon la méthodologie
décrite par Hach (1997) comme indiqué dans le tableau 3.2
Tableau 3.2 : Paramètres et méthodes
utilisés au cours des analyses
Paramètres
|
Appareils
|
Méthodes
|
Remarques
|
pH
|
pH-mètre Consort C533
|
electrométrique
|
Lecture directe
|
Température
|
Sonde combinée TDS-
|
TDS/conductivity meter
|
Lecture directe
|
|
Conductivité-Température (Hach)
|
|
|
Solides Totaux
|
Sonde combinée TDS-
|
TDS/conductivity meter
|
Lecture directe
|
Dissous (TDS)
|
Conductivité-Température (Hach)
|
|
|
Conductivité
|
Sonde combinée TDS-
|
TDS/conductivity meter
|
Lecture directe
|
|
Conductivité-Température (Hach)
|
|
|
Couleur
|
Spectrophotomètre DR/2500 Hach
|
Photométrique
|
Lecture après filtration
|
Turbidité
|
Spectrophotomètre DR/2500 Hach
|
Photométrique
|
Lecture directe
|
Matières en suspension (MES)
|
Spectrophotomètre DR/2500 Hach
|
Photométrique
|
Lecture directe
|
DBO5
|
BodTrackTM Hach
|
Respirométrique
|
Lecture directe après 5 jours d'incubation à
|
|
|
|
20°C
|
DCO
|
Spectrophotomètre DR/2500 Hach
|
Digestion au dichromate de potassium
|
Lecture directe
|
PO43-
|
Spectrophotomètre DR/2500 Hach
|
PhosverTM
|
Lecture directe
|
NH4 +
|
Spectrophotomètre DR/2500 Hach
|
Nessler
|
Lecture directe
|
NH3
|
Spectrophotomètre DR/2500 Hach
|
Nessler
|
Lecture directe
|
NO3 -
|
Spectrophotomètre DR/2500 Hach
|
Réduction au Cadnium
|
Lecture directe
|
Source: Hach, 1997
|
|
|
|
|
3.3.2 Mesure des paramètres biologiques
Les bactéries indicatrices de la pollution
fécale notamment : les coliformes fécaux et les streptocoques
fécaux ont été recherchées dans les eaux
prélevées sur la rivière. La méthode des membranes
filtrantes a été utilisée (Rodier, 1978). Un volume de
100ml de l'échantillon a été filtré sous vide
à travers une membrane poreuse de 45 um de diamètre, après
homogénéisation et dilutions décimales. Pour le
dénombrement des coliformes fécaux, chaque membrane a
été placée dans un milieu contenant de la gélose
lactosée au tergitol 7 et au T.T.C. (1,3,5-
triphényltétrazolium chlorure), et incubée à 44,5
°C pendant 24 heures puis les colonies de couleur jaune formées ont
été comptées
Pour ce qui est des streptocoques fécaux, le milieu
utilisé était composé de gélose à la bile,
à l'esculine et à l'acide de sodium. L'incubation a
été faite pendant 24 heures à 35°C et les colonies de
couleur marron avec un halo brun ont été comptées
Analyse des résultats
Présentation des résultats des analyses
physico-chimiques
Les résultats des analyses des paramètres
physico-chimiques sont présentés dans un tableau. Ce dernier
présente pour chaque point de prélèvement (05 au total) et
pour chaque paramètre physico-chimique :
· La taille de l'échantillon : le nombre de
prélèvement faits à ce point;
· La valeur minimum dans l'échantillon ;
· La valeur maximum dans l'échantillon;
· La valeur moyenne calculée ;
· Le coefficient de variation de l'échantillon;
Calculs statistiques
L'analyse statistique a été faite avec le
logiciel prism 3.0, trois test ont été utilisés :
- Le test non paramétrique t qui permet de
déterminer si la différence entre les moyennes des
différents paramètres est significative avec une précision
P=0,05. Ceci a été fait pour les points A et B, B et D ;
- Le test F qui permet de déterminer si la
différence entre les variances des différents paramètres
est significative avec une précision P=0,05. il a été
utilisé pour les points A et B, B et D.
- Le test de Kruskall wallis qui est un test non
paramétrique permettant de déterminer si la différence
entre les moyennes de trois paramètres et plus est significative. Ce
choix est dû à la grande variabilité des paramètres
dans le temps au cours de l'étude (distribution anormale). Il a
été utilisé pour les points D, C et E à une
précision P=0,05. Le coefficient de corrélation entre les
moyennes calculées des paramètres a été
calculé.
Calcul des taux de variation des paramètres sur le
cours d'eau
· La contribution des effluents des industries brassicole
et savonnière à la dégradation du cours d'eau entre les
points A et B a été calculée suivant la formule suivante
:
C C
-
PB PA
Variation (%)= * 100
CPA
CPA : valeur du paramètre au point A
CPB : valeur du paramètre au point B
· La comparaison des paramètres des effluents des
deux zones industrielles aux points B et D a été faite selon la
formule suivante :
C C
-
PD PB
Variation (%)= * 100
CPB
CPD : valeur du paramètre au point D
CPB : valeur du paramètre au point B
· Le taux d'abattement des paramètres sur la branche
D-C a été calculé suivant la formule suivante :
P D - PC
Variation (%)= C C * 1 00
CPD
CPD : valeur du paramètre au point D CPC : valeur du
paramètre au point C
3.4 Evaluation des Risques Encourus par les
Populations Riveraines
Une enquête a été menée
auprès des populations riveraines. Les populations n'ont pas toujours
été coopératives lors de l'enquête, certains chefs
de ménages étaient absents, certains réticents à
répondre à nos questions, néanmoins le maximum de
ménages disposés à nous recevoir a été
enquêté. Ainsi 95 ménages pour un total de 550 individus
concernés distribués aléatoirement ont fait l'objet de
l'enquête (Cf. annexe n° 1 pour fiche d'enquête).
Les observations faites sur le site et la conduite de
l'enquête nous ont permis d'avoir les données sur:
- les différentes utilisations de l'eau du cours
d'eau;
- Provenance de l'eau de consommation ;
- l'existence ou non de puits situés entre 0 et 30m de la
rivière et utilisation faite de l'eau de ces puits;
- maladies prépondérantes;
- prolifération ou non des moustiques;
- nuisances dues au cours d'eau;
Analyse des résultats
Les résultats obtenus de l'enquête ont
été analysés suivant les paramètres ci-dessous
cités pour chaque standing et pour l'échantillon total :
- Utilisation de l'eau de la rivière par les
ménages ;
- Nuisances évoquées par les ménages ;
- Eau de consommation des ménages ;
- Différents usages de l'eau du puits ;
- Maladies dues à l'eau répertoriées lors
de l'enquête.
3.5 Proposition d'un Cadre Institutionnel pour la
Gestion Intégrée de l'Eau dans
le bassin versant
La mise en place d'un plan de gestion intégrée
des bassins versants est un processus long et complexe. Dans le cadre de ce
travail nous nous sommes limités à la première phase de ce
travail, à savoir l'état des lieux. Nous avons essentiellement
résumé la première partie de notre travail.
Nous avons donc :
· établi un état des lieux sommaire des
usages et ressources biologiques existants dans le bassin versant ainsi que les
tendances observées ;
· analysé les différents intervenants dans le
processus de gestion de l'eau dans le bassin versant (Stakeholder
analysis);
· Examiner les normes et réglementations en vigueur
en matière d'utilisation du cours d'eau ;
· Identifier les institutions chargées de la gestion
du cours d'eau.
La proposition du cadre institutionnel pour la gestion
intégrée du bassin versant tient compte des propositions
émises par GWP (2000) et GWP (2004). En effet, le cadre
général de la gestion intégrée des ressources en
eau a pour objectifs : une durabilité écologique, une efficience
économique et une équité sociale. Pour y parvenir il
faudrait que :
- L'environnement soit favorable ;
- Le rôle des différentes institutions soit
clairement défini ;
- Les instruments de gestion soient connus des décideurs
;
CHAPITRE 4.0 : PRÉSENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
4.1 Sources de Pollution de la Rivière
Mgoua
4.1.1 Pollution industrielle
Il ressort de l'exploitation des fiches d'enquête et de
la recherche documentaire que le bassin versant Mgoua compte trente (30)
industries reparties dans des domaines divers tels la savonnerie, les
brasseries, la laiterie, la confiserie, la pâtisserie, la minoterie,
l'allumettière ...(Cf. annexe n°3).
Le tableau 2.1 nous montre que les rejets de toutes ces
industries du moins jusqu'en 1990 sont dangereux pour le cours d'eau car les
paramètres mesurées sont élevées et ont des impacts
directs sur le cours d'eau.
Mais la situation n'a pas tellement changé car à
une industrie près, rien n'a été fait dans le sens
d'améliorer la qualité des effluents.
La Compagnie Equatoriale des Peintures (C.E.P.) a mis sur
pied en 1993, une mini station de traitement des eaux usées d'une
capacité de 20 m3/mois (Fig. 4.1). Le procédé
consiste en la décantation et le traitement physico-chimique à la
chaux éteinte, au sulfate d'alumine et purifloc des effluents de
l'usine. Les paramètres physiques des effluents (couleur, MES,
Turbidité) ont été considérablement
modifiés. Mais n'ayant pas pu entrer en possession des résultats
des analyses des rejets issus de la station d'épuration au cours de
l'enquête, nous ne pouvons affirmer que les paramètres chimiques
sont améliorés.
Le Complexe Chimique Camerounais (C.C.C.) quand à lui,
possède depuis plus de 30 ans un décanteur à chicanes. Ce
dernier faute d'entretien est en très mauvais état (Fig. 4.2). Ce
procédé de traitement reste incomplet (Fig. 4.3).
Néanmoins dans les années 1990, elle a fait des progrès en
améliorant le process notamment en récupérant du glycerol
pour faire de la glycérine, ce qui a baissé le volume des
effluents et le taux de pollution. Mais les eaux rejetées contiennent
encore beaucoup de graisses.
L'Union Allumettière Equatoriale (UNALOR)
possède trois bassins en béton en série avec
renouvellement du sulfate d'alumine et de la chaux dans les deux premiers;
cette station d'une capacité de 4m3/j n'est pas suffisante
car, l'effluent rejeté reste coloré et non neutre.
La société Camerounaise de fabrication de piles
électriques (PILCAM) possède également une station dont la
capacité est de 10m3/j. Les eaux brutes de couleur
noirâtre renfermant des métaux lourds tels le Manganèse
(Mn), le Zinc (Zn) transitent par trois bassins en série contenant
chacun du gravier et du sable. Les eaux décantées sont
chlorées avant le rejet dans le réseau d'eaux pluviales. Le
système reste incomplet car l'effluent est coloré.
Fig. 4.1 : Mini station de traitement des eaux
d'une société de production de peinture
|
Fig. 4.2 : Décanteur d'une savonnerie dans un
état de délabrement avancé
|
|
Fig. 4.3 : Mousse dans les effluents d'une
Savonnerie
En général, parmi les industries
répertoriées, quinze (15) déversent directement leurs
effluents dans le cours d'eau sans traitement approprié et de
manière continue (12 à 24 heures par jour) (Cf. annexe n°3).
La fig. 4.3 présente les rejets d'une industrie savonnière qui se
dirigent vers le cours d'eau. Les populations riveraines ont construit des
clôtures spéciales pour éviter l'inondation des habitations
par la mousse, mais cela reste insuffisant.
4.1.2 Pollution domestique
Caractérisation de l'échantillon
enquêtéUne enquête a été faite
auprès de quatre vingt et quinze (95) ménages choisis
aléatoirement sur une distance comprise entre 0 et 30m
des différents affluents du cours d'eau, et répartis:
- selon le standing des ménages (Fig. 4.4) : A (Haut
standing), B (Moyen standing) et C (Très bas standing)
- selon les tranches d'âge par standing (Fig. 4.5)
Une fiche détaillée des résultats de
l'enquête sur les populations est disponible en annexe N° 4.
Répartition selon le standing des ménages :
Standing A 3%
Standing C 55%
|
|
Standing B 42%
|
|
Standing A Standing B Standing C
|
|
Fig 4.4 : Répartition des ménages de
l'échantillon en fonction du standing
Les résultats présentés sur la Figure
4.4 confortent les données sur le parcellaire de la zone d'étude,
en effet plus de la moitié de l'échantillon est dans le standing
C correspondant à une zone de pauvreté importante. Seulement
trois pour cent (3%) des ménages vit dans une aisance certaine.
Répartition selon l'âge
La figure 4.4 nos montre que quelque soit le standing
considéré, la tranche la plus importante est celle située
entre 15 et 50 ans (60% de l'échantillon), suivie de celle de moins de
15 ans (33% de l'échantillon). Selon l' INS (2004) la population
camerounaise est constituée à 43,41% de personnes de moins de 15
ans, 46,29% de personnes comprises entre 15 ans et 49 ans et 10,30% de plus de
50 ans. Si l'on prend en compte les conditions de vie dans le milieu, on
comprend pourquoi les tranches de moins de 15 ans et plus de 50 ans sont moins
importante que la moyenne nationale. On doit d'ailleurs s'alarmer de ce que les
vieilles personnes et même les enfants soient exposés à un
environnement aussi hostile à l'habitat.
< 15 ans >= 15 ans >50 ans
70,00%
61,11% 60,94%
62,21%
5,56%
33,48%
33,44%
5,58%
33,33%
60,00%
Pourcentage
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
4,35%
A B C
Standing
Fig. 4.5 : Classification de l'échantillon en
fonction de l'âge
Sources de pollutions domestiques
Dans le bassin versant étudié l'on a pu constater
que les sources de pollution domestiques sont multiples ; Il s'agit :
- des pollutions par les eaux ménagères ;
- des pollutions par les eaux vannes ;
- des pollutions par les ordures ménagères.
Pollution par les eaux ménagères :
En fonction du standing, les eaux ménagères
sont déversées dans un puisard, dans la cour, dans une rigole, ou
alors directement dans la rivière. En général les eaux
sont déversées à 54% directement dans le cours d'eau (Fig.
4. 6). Seulement 2% des ménages possèdent des puisards, les eaux
de 98% des ménages sont alors soient évaporées soient pour
la plupart des cas (85% au moins) dirigées vers le cours d'eau, via les
rigoles ou directement. Cette pratique contribue à modifier les
paramètres physico-chimiques de la rivière.
18%
8%
49%
25%
19%
2%
60% 19%
33%
67%
Standing A Standing B Standing C
18%
54%
22%
4% Cour
Cour/Rivière
2% Puisard
Rigole Rivière
Echantillon général
Fig. 4. 6 : Répartition des ménages en
fonction du mode d'évacuation des eaux domestiques
Pollution par les eaux vannes :
Le lieu conventionnel de rejet des eaux vannes est la fosse
septique, la fosse étanche, la latrine améliorée ou le
réseau d'égout. Douala est dans une zone où la nappe
phréatique
affleure quasiment partout en saison de pluie (SOGREAH et
ECTA-BTP, 2004). Les ménages enquêtés étant dans une
zone très proche de la nappe phréatique, la méthode
recommandée est la fosse septique ou la fosse étanche. Mais on
constate sur la figure 4.7 que seulement 9% des ménages possèdent
une fosse septique ; et en fonction du standing, le lieu d'évacuation
des eaux vannes diffère. Ainsi les ménages de standing A
possèdent des fosses septiques à 67% et seulement 4% des
ménages du standing C. En général, 53% des ménages
possèdent des latrines qui pour la plupart sont situées non loin
du lit du cours d'eau (Fig. 4.8) et à en moyenne 10 m des puits (Cf.
annexe N°4). Nous avons 15% des ménages qui déversent
directement leurs eaux vannes dans le cours d'eau entraînant une
pollution fécale certaine.
4% 15%
2%
17%
4%
25%
58%
13%
49%
13%
33%
67%
Standing A Standing B Standing C
Fosse septique Fosse-Rivière Hysacam Latrines
Rigole
Rivière
9%
15%
53%
20%
1%
2%
Echantillon général
Fig. 4.7 : Répartition des ménages en
fonction du mode d'évacuation des eaux vannes
Fig. 4.8 : Latrines à proximité du lit du
cours d'eau
Pollution par les ordures ménagères
Pour ce qui est de la pollution par les ordures
ménagères, en général, 47% des ménages
déversent leurs ordures exclusivement dans le cours d'eau (fig. 4.9) Ils
expliquent cet état des choses par le manque d'infrastructures
routières pour la collecte des ordures par la société de
collecte des ordures ménagères (HYSACAM).
3%
5%
34%
27%
57%
10%
30%
Standing B
28%
Standing A
6%
Standing C
100%
Champ
Derrière maison Hysacam Hysacam/Rivière
Rivière
1% 5%
47%
18%
29%
Echantillon général
Fig. 4.9: Répartition des ménages en
fonction du mode d'évacuation des ordures
ménagères
Les poubelles sont implantées à certains
endroits dans le lit de la rivière (fig. 4.10) avec pour
conséquences immédiates le rétrécissement du lit du
cours d'eau, l'enrichissement en matières organiques de l'eau et la
présence d'une quantité importante de matières non
biodégradables qui influent sur l'esthétique du cours d'eau (fig.
4.11)
Fig. 4.10 Poubelle sur le cours d'eau Fig. 4.11 : Cours
d'eau couvert par les ordures
ménagères drainées en amont (Pont
Kombi)
4.2 Caractérisation du Cours d'Eau
4.2.1 Paramètres physico-chimiques du cours
d'eau
Le tableau 4.1 présente le résultat du traitement
des paramètres physico-chimiques de la rivière Mgoua aux
différents points de prélèvements.
Tableau 4.1 : Paramètres physico-chimiques aux
points de prélèvements sur la rivière Mgoua
|
|
|
Points de prélèvements
|
|
|
Paramètres
|
|
A
|
B
|
D
|
C
|
E
|
Conductivité
|
N
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
(uS/cm)
|
Minimum
|
212
|
186
|
256
|
235
|
420
|
|
Moyenne
|
271
|
420
|
422
|
383
|
1181
|
|
Maximum
|
323
|
730
|
538
|
505
|
2410
|
|
C.V.(%)
|
18,27
|
54,17
|
28,15
|
29,49
|
75,43
|
TDS (mg/l)
|
N
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
|
Minimum
|
108
|
94
|
129
|
118
|
210
|
|
Moyenne
|
135,3
|
210,3
|
211,8
|
192,0
|
587,8
|
|
Maximum
|
162,0
|
365,1
|
269,0
|
253,0
|
1188,0
|
|
C.V.(%)
|
17,28
|
53,95
|
27,89
|
29,45
|
74,48
|
Turbidité
|
N
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
(FTU)
|
Minimum
|
27
|
33
|
43
|
58
|
152
|
|
Moyenne
|
64,8
|
96,0
|
154,9
|
82,8
|
211,8
|
|
Maximum
|
173,0
|
131,0
|
422,5
|
132,0
|
277,0
|
|
C.V. (%)
|
111,47
|
46,72
|
115,74
|
42,16
|
28,05
|
MES (mg/l)
|
N
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
|
Minimum
|
7
|
23
|
35
|
25
|
196
|
|
Moyenne
|
38
|
50
|
154
|
50
|
228
|
|
Maximum
|
111,0
|
74,0
|
462,5
|
88,0
|
269,0
|
|
C.V. (%)
|
131,44
|
44,57
|
133,35
|
54,24
|
13,27
|
|
|
|
|
Points de prélèvements
|
|
|
Paramètres
|
|
A
|
B
|
D
|
C
|
E
|
Couleur
|
N
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
(PtCo)
|
Minimum
|
162
|
130
|
172
|
166
|
432
|
|
Moyenne
|
322
|
415
|
431
|
326
|
628
|
|
Maximum
|
690
|
554
|
790
|
494
|
943
|
|
C.V. (%)
|
77,18
|
47,34
|
60,17
|
42,49
|
35,82
|
pH
|
N
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
|
Minimum
|
6,62
|
6,68
|
5,67
|
6,58
|
6,20
|
|
Moyenne
|
7,36
|
7,22
|
6,68
|
7,19
|
6,50
|
|
Maximum
|
7,84
|
7,71
|
7,52
|
7,76
|
6,75
|
|
C.V.(%)
|
7,48
|
6,67
|
12,97
|
7,86
|
3,69
|
DBO5
|
N
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
(mg d'O2/l)
|
Minimum
|
11
|
15
|
79
|
19
|
65
|
|
Moyenne
|
29
|
84
|
187
|
42
|
87
|
|
Maximum
|
58
|
189
|
340
|
92
|
125
|
|
C.V.(%)
|
70,8
|
97,69
|
61,74
|
79,67
|
31,18
|
DCO
|
N
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
(mg d'O2/l)
|
Minimum
|
37
|
49
|
131
|
45
|
94
|
|
Moyenne
|
89
|
228
|
421
|
72
|
111
|
|
Maximum
|
195
|
510
|
1105
|
135
|
145
|
|
C.V.(%)
|
82,12
|
97,37
|
109,94
|
63,97
|
21,05
|
NH4 +
|
N
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
(mg/l)
|
Minimum
|
2,39
|
2,32
|
4,45
|
5,13
|
5,40
|
|
Moyenne
|
3,78
|
3,81
|
10,22
|
10,55
|
9,41
|
|
Maximum
|
5,29
|
5,20
|
18,06
|
19,27
|
12,09
|
|
C.V.(%)
|
31,55
|
38,99
|
66,24
|
57,82
|
32,64
|
NH3
|
N
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
(mg/l)
|
Minimum
|
2,25
|
2,19
|
4,20
|
4,85
|
4,60
|
|
Moyenne
|
3,47
|
3,54
|
9,33
|
9,77
|
8,48
|
|
Maximum
|
4,91
|
4,92
|
17,08
|
18,23
|
12,24
|
|
C.V.(%)
|
32,46
|
41,76
|
66,54
|
60,31
|
38,62
|
NO3 -
|
N
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
(mg/l)
|
Minimum
|
2,6
|
2,3
|
1,32
|
5,2
|
8,4
|
|
Moyenne
|
13,96
|
13,67
|
14,35
|
7,90
|
11,25
|
|
Maximum
|
22,44
|
29,92
|
24,64
|
11,00
|
14,50
|
|
C.V.(%)
|
63,60
|
85,07
|
73,98
|
30,20
|
22,23
|
PO43- (mg/l)
|
N Minimum
|
4 0,22
|
4 0,05
|
4 0,05
|
4 0,45
|
4 1,35
|
|
Moyenne
|
0,68
|
0,74
|
0,88
|
0,95
|
1,72
|
|
Maximum
|
1,21
|
1,42
|
1,64
|
1,71
|
2,16
|
|
C.V.(%)
|
74,04
|
99,35
|
74,23
|
63,97
|
19,37
|
DBO5/DCO
|
0,33
|
0,37
|
0,44
|
0,59
|
0,78
|
N=taille de l'échantillon
|
|
|
|
|
|
|
C.V (%)= Coefficient de variation du paramètre en
pourcentage
L'étude du rapport DBO5/DCO (Tableau 4.1)
révèle que d'amont en aval, la pollution organique
s'élève et devient très importante au point E. Quand au
pH, à
l'exception du Point E où l'eau est acide, les autres
valeurs entrent dans la fourchette qui est de 6,6 à 7,8 dans les eaux
naturelles (De Puytorac, 1971 cité par Fonkou, 1991). Le pH est le seul
paramètre dont les coefficients de variation aux différents
points sont faibles, ils varient de 4% à 13% et de 18% à 133%
pour les autres paramètres.
Tableau 4.2 Corrélation entre les moyennes des
différents paramètres
|
Conductivité
|
TDS
|
pH
|
Turbidité
|
MES
|
Couleur
|
NH4 +
|
NH3
|
NO3 -
|
PO43-
|
DCO
|
TDS pH
Turbidité MES Couleur
NH4 +
NH3 NO3 - PO43-
DCO DBO5
|
1,000 -0,786 0,885 0,866 0,955 0,370 0,348
-0,211 0,977 -0,171 0,124
|
-0,787 0,886 0,866 0,955 0,372 0,350 -0,212
0,977 -0,169 0,126
|
-0,978 -0,982 -0,861 -0,655 -0,634
-0,021 -0,798 -0,397
-0,673
|
0,991 0,947 0,539 0,516 0,023
0,868 0,283 0,564
|
0,917 0,565 0,541 0,030
0,864 0,266 0,553
|
0,305 0,280 0,038 0,892 0,101 0,361
|
1,000 -0,563 0,533 0,177 0,424
|
-0,575 0,513 0,173 0,415
|
-0,367 0,607 0,449
|
-0,219 0,103
|
0,943
|
|
Les corrélations entre les différents
paramètres physiques sont importantes : elles varient de 0,885 à
1, de même la corrélation entre l'orthophosphate et les
paramètres physiques varie de 0,80 à 0,98. Par contre, la
corrélation entre les paramètres chimiques est en
général faible ceci signifie que les variations ne sont pas
proportionnelles. La DBO5 et la DCO par contre sont fortement liées
(r=0,943) (Tableau 4.2).
Afin de mieux visualiser les résultats du tableau 4.1
nous étudions les paramètres sur trois angles :
· Les points A et B : cette étude nous permet
d'avoir l'incidence des effluents des industries savonnière et
brassicole sur le cours d'eau ;
· Les points B et D : cette comparaison nous permet de voir
laquelle des deux zones industrielles apportent plus de pollution au cours
d'eau ;
· Les points D,C et E : cette analyse nous montre le
comportement auto épuratoire de la branche D-C et le résultat
après ajout de la branche comportant les points A et B.
B
A
Points de prélèvement
(f)
400
350
300
Influence des industries savonnière et brassicole
sur le cours d'eau
Au point B l'on note une augmentation de presque tous les
paramètres par rapport au point A. La courbe de tendance (fig. 4.12)
montre un accroissement de tous les paramètres à l'exception du
pH et du NO3-.
0
A B
Points de prélèvement
B
A
Points de prélèvement
B
A
Points de prélèvement
Conductivité
Turbidité
TDSS
FTU
mg/I
120
100
80
60
40
20
0
250
200
150
100
50
0
450
400
350
300
250
200
(a) (b) (c)
450 7,4
uS/cm
mg/I
NO3-
B
A
Points de prélèvement
(i) )
DBO55
Fig. 4.12 Variation de laqualitée
physico-chimique des eaux entre les points deprélèvementss A
(en amont des industriesC.C0 .C. et U.C.B.) et B (en aval des dites
industries)
55
PtCo
250
200
150
100
50
Couleur
B
A
Points deprélèvementt
(e)
NH3
B
A
Points de prélèvement
(h)
mg/I
MES
A B
Points de prélèvement
(d)
NH4+
A B
Points de prélèvement
(g)
60
50
40
30
20
10
0
mg/I
0,76
3,82
3,81
3,8
3,79
3,78
3,77
3,76
3,75
DCOO
mg d'02/I
mg d'02/I
150
100
50
0
0,74
0,72
FO43-
0,66
0,64
0,62
mg/I
0,7
0,68
7,35
7,3
7,25
7,2
7,15
pH
mg/I
100
80
60
40
20
0
B
A
Points de prélèvement
(k
A B
Points de prélèvement
(j)
B
A
Points de prélèvement
(l) )
0
3,56
3,54
3,52
3,5
3,48
3,46
3,44
3,42
250
200
14
13,9
13,8
13,7
13,6
13,5
Bien que la minéralisation initiale soit
déjà moyenne, elle s'accentue au point B. De manière
générale sur les deux points de prélèvements la
pollution dissoute est plus importante que la pollution sédimentable
mais l'augmentation des solides dissous totaux (75 mg/l contre 12,5 mg/l pour
les MES) est plus importante ce qui montre que la pollution induite par ces
industries est surtout dissoute et trouble. L'augmentation des valeurs des
paramètres couleur et turbidité corrobore ce constat.
D'autre part on remarque qu'entre les points A et B, la
variation de la teneur en éléments nutritifs et en substances
eutrophisantes est faible. La DCO et la DBO5 par contre connaissent une
variation importante, respectivement 157,6% et 186,3% (Tableau 4.4). Ceci
induit que les rejets des industries de ce secteur enrichissent le cours d'eau
en matières oxydables organiques et minérales.
Les industries savonnière et brassicole induisent une
variation des paramètres du cours d'eau de 0,9 % pour les NH4 + à
186 % pour la DBO5. Selon les tests statistiques pratiqués
sur les paramètres de ces deux points les moyennes ne sont pas
significativement différentes par contre les variances de la
conductivité, du TDS, de la DCO et de la DBO5 sont différentes
(Tableau 4.3).
Tableau 4.3 : Résultats des tests Statistiques t
et F et taux de variations des paramètres au point B
Paramètres
|
t test Valeur de P
|
uA ? uB
|
F test Valeur de P
|
óA?óB
|
Variation A-B (%)
|
Conductivité
|
0,25
|
Non
|
0,02
|
Oui
|
54,8
|
TDS
|
0,24
|
Non
|
0,01
|
Oui
|
55,4
|
pH
|
0,72
|
Non
|
0,42
|
Non
|
-1 9
|
Turbidité
|
0,49
|
Non
|
0,23
|
Non
|
48,3
|
MES
|
0,66
|
Non
|
0,11
|
Non
|
33,3
|
Couleur
|
0,58
|
Non
|
0,35
|
Non
|
29
|
NH4+
|
0,97
|
Non
|
0,36
|
Non
|
0,9
|
NH3
|
0,94
|
Non
|
0,33
|
Non
|
1,9
|
NO3-
|
0,97
|
Non
|
0,33
|
Non
|
-2,1
|
PO43-
|
0,90
|
Non
|
0,28
|
Non
|
10,1
|
DCO
|
0,27
|
Non
|
0,049
|
Oui
|
157,6
|
DBO5
|
0,24
|
Non
|
0,02
|
Oui
|
186,3
|
uA=Moyenne du paramètre au point A óA=Variance du
paramètre au point A uB=Moyenne du paramètre au point B
óB=Variance du paramètre au point B
Comparaison des points B et D
La conductivité, la couleur et les solides totaux
dissous au point D sont comparables à ceux du point B, par contre la
turbidité et les MES y sont plus élevées de 61,4% et
208,8%(Tableau 4.4). On peut dire que les industries situées de ce
côté du bassin versant produisent plus de pollution
sédimentable que ceux de la première branche, néanmoins la
pollution dissoute est sensiblement la même. Ceci s'explique car sur la
branche 2 les industries laitière et allumettière, produisent
ponctuellement par jour des rejets avec des matières en suspension en
quantité importante ce qui est la cause de la grande variation dans le
temps de la turbidité, des MES et de la couleur (Coefficient de
variation allant de 60,17 pour la couleur à 133,4. pour les MES)
(Tableau 4.1)
Tableau 4.4 : Résultats des tests Statistiques t
et F et comparaison des paramètres du point D par rapport au point
B
Paramètres
|
t test Valeur de P
|
uB ? uD
|
F test Valeur de P
|
óB?óD
|
Comparaison B-D (%)
|
Conductivité
|
0,49
|
Non
|
0,16
|
Non
|
0,5
|
TDS
|
0,98
|
Non
|
0,16
|
Non
|
0,7
|
pH
|
0,31
|
Non
|
0,18
|
Non
|
-7,5
|
Turbidité
|
0,55
|
Non
|
0,024
|
Oui
|
61,4
|
MES
|
0,35
|
Non
|
0,002
|
Oui
|
208,8
|
Couleur
|
0,92
|
Non
|
0,33
|
Non
|
3,9
|
NH4+
|
0,11
|
Non
|
0,017
|
Oui
|
168,2
|
NH3
|
0,12
|
Non
|
0,021
|
Oui
|
163,8
|
NO3-
|
0,93
|
Non
|
0,44
|
Non
|
5,0
|
PO43-
|
0,77
|
Non
|
0,43
|
Non
|
20,2
|
DCO
|
0,48
|
Non
|
0,13
|
Non
|
84,8
|
DBO5
|
0,19
|
Non
|
0,29
|
Non
|
123,6
|
uB=Moyenne du paramètre au point B uD=Moyenne du
paramètre au point D óB=Variance du paramètre au point B
óD=Variance du paramètre au point D
Pour ce qui est des paramètres chimiques,
d'après Rodier (1996), immédiatement en aval des foyers de
pollution, on trouve souvent des teneurs en NH4 + de l'ordre de 0,5 à 3
mg/l tandis que les teneurs en nitrates et nitrites sont relativement faibles.
Hors l'on a des teneurs de 10,22 mg/l pour l'azote ammoniacal ionisée et
14,35 mg/l pour les nitrates au point D. La DCO et la DBO5 sont les plus
importantes du cours d'eau et représentent
B D
Points de prélèvement
B D
Points de prélèvement
B D
Points de prélèvement
(d) (e) (f)
mg/I
100
respectivement 85 % et 124 % des valeurs obtenues au point de
prélèvement B (Tableau 4.5).En général en dehors du
pH, tous les paramètres sont plus importants au point D par rapport au
Point B (Fig. 4.13).
TDS
210
209,5
Turbidité
100
FTU
180
160
140
120
80
60
40
20
0
212
211,5
211
210,5
Conductivité
mg/I
435 430 425 420 415 410 405
|
|
B
Points de
Couleur
|
prélèvement
(b)
|
D
|
7,3 7,2 7,1 7 6,9 6,8 6,7 6,6 6,5 6,4
|
|
B
|
Points
de pré
(c)
pH
|
lève m
|
D e nt
|
|
|
|
|
MES
PtCo
B D
Points de prélèvement
(a)
14,6
14,4
14,2
mg/I
14
13,8
13,6
13,4
13,2
NO3-
B D
Points de prélèvement
(i)
200
DBO5
150
100
50
0
mg d'02/1
B D (l)
Points de prélèvement
10
NH4+
(j)
(k)
B D
Points de prélèvements
B D
Points de prélèvements
8
mg/I
2
0
B D
Points de prélèvement
(g) (h)
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
12
10
8
6
4
2
0
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
DCO
PO43-
mg cl'02/1
6
4
NH3
B D
Points de prélèvement
Fig. 4.13 : Comparaison de la qualité
physico-chimiques des eaux entre les points de prélèvements
B (en aval des industries branche 1) et D (en aval des industries branche
2)
58
uS/cm
mg/I
mg/I
422,5
422
421,5
421
420,5
420
419,5
419
418,5
200
150
50
0
Néanmoins les moyennes de ces paramètres ne sont
pas statistiquement différentes (P>0,05) on pourrait donc dire de ce
fait qu'elles sont comparables (Tableau 4.4)
Pouvoir auto épuratoire du cours d'eau et
comportement au point E
L'évaluation du pouvoir auto épuratoire sur la
branche 2 s'est faite grâce au calcul des coefficients d'abattement des
paramètres de pollution entre les points D et C (Tableau 4.4) De
façon générale à l'exception de la
conductivité et des solides totaux dissous qui sont sensiblement
inchangés, au point C les différents paramètres physiques
sont réduits de façon significative par rapport au point D. Les
abattements varient de 9,2 à 82,9 %. Plus précisément l'on
observe une réduction de 82,9 et 77,5 % respectivement pour la DCO et la
DBO5. Les MES présentent un pourcentage d'élimination de 67,5%,
la turbidité de 46,5%, la couleur de 24,4 %, les nitrates de 44,9 % et
la conductivité de 9,2 %. L'orthophosphate et l'ammonium augmentent
légèrement au point C alors que tous les autres paramètres
baissent sensiblement à l'exception de la conductivité et des
TDS. Rodier (1996) stipule d'ailleurs que la conductivité
s'élève progressivement de l'amont vers l'aval des cours d'eau ;
de même la teneur en nitrates devrait s'élever le long du parcours
au fur et à mesure que croît la distance aux sources. Par contre
la teneur en azote ammoniacal diminue en aval du cours d'eau ce que l'on peut
observer par la nature négative de l'abattement de NH4 + et NH3.
D'après Tchobanoglous (1987) cité par Aka
(2002), la diminution des paramètres de pollution au cours de l'auto
épuration d'un cours d'eau est due essentiellement à la
sédimentation des polluants sous l'effet de la pesanteur, aux
phénomènes de précipitations ainsi qu'aux réactions
d'oxydoréduction. Les macrophytes adaptés à ces cours
d'eau pollués, absorbent et utilisent en plus pour leur croissance et
leur développement, certains de ces polluants, les éliminant
ainsi du milieu.
Au point E, après la jonction des deux branches, les
valeurs augmentent par rapport au point C, ceci est due à l'apport par
la branche MAGZI des pollutions. Tout se passe comme s'il y'avait une addition
de pollutions. En effet tous les paramètres à l'exception du pH
et de l'Azote connaissent une augmentation substantielle par rapport au point C
qui se trouve à environ trois cents mètres (Fig. 4.14). Le calcul
des taux d'abattement des paramètres physicochimiques entre les points B
et E ; D et E montre que les paramètres physiques au point E sont plus
élevées que celles des points B et D respectivement.
250
200
FTU
150
100
50
0
turbidité
D C E
Points de prélèvements
11
NH4+
10,5
10
9,5
9
8,5
(d) (e) (f)
D C E Points de
prélèvements
NH3
D C E
10
9,5
9
mg/I
8,5
8
7,5
Points de prélèvements
D C E
Points de prélèvements
pH
D C E
7,4
7,2
7
6,8
6,6
6,4
6,2
6
Points de prélèvements
700
600
500
PtCo
400
300
200
100
0
Couleur
200
150
100
50
0
MES
D C E Points de
prélèvements
16
14
12
10
8
mg/I
6
4
2
0
NO3-
D C E
Points de prélèvements
(a)
(b) (c)
uS/cm
mg/I
mg/I
mg/I
D C E
D C E
(h)
(i)
DCO
200
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
DBO5
mg d'02/I
Conductivité
D C E Points de
prélèvements
700
600
500
mg/I
400
300
200
100
0
TDS
D C E
Points de prélèvements
450
400
300
250
350
200
150
100
50
0
2
1,5
1
0,5
0
D C E
(g)
PO43-
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
250
Fig. 4.14 Variations de la qualité
physico-chimiques des eaux entre les points de prélèvements
D (en aval des industries branche 2), C (en aval du point D) et E
(après la confluence des deux branches)
60
Points de prélèvements
(j)
(k) (l)
Points de prélèvements
Points de prélèvements
Les paramètres chimiques sont plus divergents, on note
une baisse des nitrates et de la DCO par rapport aux points B et D, un
abattement de la DBO5 par rapport au point D et une légère
augmentation par rapport au point B. Les substances eutrophisantes sont plus
importantes au point E qu'aux points B et D (Tableau 4.5).
Il faut noter qu'au point E la pente du cours d'eau est
presque nulle et ce dernier subit des phénomènes de marées
venant de l'océan atlantique via le fleuve Wouri. Pendant la saison
sèche, la réduction des quantités d'eau due à un
déficit d'apport et à une forte évaporation ainsi que le
rejet de déchets divers ralentissent sensiblement la vitesse de l'eau.
Le cours d'eau se comporte alors comme un lac et la réduction de la
vitesse favorise une activité anaérobique productrice d'odeurs,
de couleur et de turbidité importantes (Loe, 1996).
Le test de Kruskall Wallis démontre que les moyennes
entre les points D,C et E ne sont pas statistiquement différentes
(P>0,05) à l'exception de la DCO dont la moyenne au point D est
différente de celle au point C (Tableau 4.5 ). La variation des
paramètres du cours d'eau au point de vue statistique est donc
négligeable.
Tableau 4.5 : Résultats du test de Kruskall Wallis
aux points D,C et E et variations des paramètres physicochimiques entre
les points D,C,B et E
Paramètres
|
Kruskall Wallis Valeur uD ? uC? uE
|
Observa tions
|
Variation D-C (%)
|
Variation D-E (%)
|
Variation B-E (%)
|
Conductivité
|
0,11
|
Non
|
-
|
9,2
|
-179,7
|
-181,2
|
TDS
|
0,14
|
Non
|
-
|
9,4
|
-177,5
|
-171,5
|
pH
|
0,22
|
Non
|
-
|
-7,7
|
2,5
|
9,9
|
Turbidité
|
0,10
|
Non
|
-
|
46,5
|
-36,5
|
-120,6
|
MES
|
0,08
|
Non
|
-
|
67,5
|
-47,7
|
-356,0
|
Couleur
|
0,11
|
Non
|
-
|
24,4
|
-45,5
|
-51,2
|
NH4 +
|
0,94
|
Non
|
-
|
-3,2
|
7,9
|
-147,1
|
NH3
|
0,87
|
Non
|
-
|
-4,7
|
9,1
|
-139,9
|
NO3-
|
0,27
|
Non
|
-
|
44,9
|
21,6
|
17,7
|
PO4 3-
|
0,08
|
Non
|
-
|
-8,0
|
-95,0
|
-134,4
|
DCO
|
0,048
|
Oui
|
uD ? uC
|
82,9
|
73,6
|
51,2
|
DBO5
|
0,06
|
Non
|
-
|
77,5
|
53,4
|
-4,2
|
uC=Moyenne du paramètre au point C uD=Moyenne du
paramètre au point D uE=Moyenne du paramètre au point E
Si l'on doit évaluer les paramètres physiques
moyen de l'ensemble du cours d'eau, l'on remarquera qu'ils varient beaucoup
d'un point à un autre (entre 50 % et 81%) à l'exception de la
couleur qui a un coefficient de variation de 29 %. Pour ce qui est des
paramètres chimiques, en dehors du pH qui varie très peu, les
variations vont de 22 % pour les nitrates à 79 % pour la DCO (Tableau
4.6).
Tableau 4.6: Caractéristiques des moyennes des
paramètres du cours d'eau
Paramètres
|
N Moyenne
|
Ecart type
|
C.V %
|
Paramètres N Moyenne Ecart type
|
C.V %
|
Conductivité (uS/cm)
TDS (mg/l)
pH
Turbidité (FTU)
MES (mg/l)
Couleur (PtCo)
|
5 5 5 5
5 5
|
535,50 267,40 6,99 122,00
103,90 424,30
|
366,00 181,80 0,38 60,50
83,96 124,10
|
68,35 67,96 5,37 49,57
80,79 29,26
|
NH4 + (mg/l)
NH3 (mg/l)
NO3 (mg/l)
PO43- (mg d'O2/l)
DCO (mg d'O2/l)
DBO5 (mg/l)
|
5 5 5 5
5 5
|
7,55 6,91 12,23 0,99
184,10 85,96
|
3,46 3,15 2,71 0,42
146,00 62,05
|
45,78 45,56 22,13 42,78
79,32 72,19
|
N=Taille de l'échantillon
C.V.= Coefficient de variation en pourcentage
4.2.2 Paramètres biologiques
Les paramètres biologiques auxquels nous nous sommes
intéressés sont les bactéries et les
végétaux supérieurs.
Bactéries
L'analyse des bactéries aux points de
prélèvements a été faite dans le but de
démontrer qu'il y'avait pollution fécale dans le cours d'eau de
ce fait il a été procédé à une seule vague
de prélèvements. La figure 4.21 nous présente les colonies
de streptocoques fécaux aux 5 points de prélèvements
à la sortie de l'incubateur. Les résultats obtenus sont
présentés au tableau 4. 7
Fig. 4.21 : Colonies de streptocoques fécaux
formées après incubation
Tableau 4.7 : Résultat de l'analyse
microbiologique des échantillons
Points de prélèvement
|
CF (UFC/100 ml
|
SF (UFC/100 ml)
|
A
|
10
|
000
|
40
|
000
|
B
|
10
|
000
|
40
|
000
|
D
|
10
|
000
|
10
|
000
|
C
|
10
|
000
|
20
|
000
|
E
|
30
|
000
|
90
|
000
|
Contrairement à un cours d'eau pollué uniquement
par les eaux usées domestiques, les Streptocoques fécaux sont
plus importants que les coliformes fécaux (de 2 à 4 fois plus
important) ce qui corrobore le fait que la pollution industrielle est bel et
bien présente. Néanmoins les valeurs obtenues sont faibles par
rapport à celles obtenues par Aka (2002) sur le cours d'eau Abiegue
pollué exclusivement par les eaux usées domestiques et qui sont
de l'ordre de 106 pour les coliformes totaux et 105 pour
les streptocoques fécaux.
Les végétaux supérieurs
Bien q'une analyse approfondie de la présence des
végétaux supérieurs sur le cours d'eau n'ait pas
été menée, l'on a pu constater la présence au
niveau du point E, de l'une des plantes indicatrice de pollution la jacinthe
d'eau (Echhornia crassipes). On retrouve également
Echinochloa Pyramidalis. Dejoux (1988) stipule que l'énorme
biomasse que représente la jacinthe d'eau correspond à un
piégeage considérable des sels minéraux et nutritifs. Elle
recouvre le cours d'eau sur plus de la moitié de sa surface (fig. 4.16)
gênant ainsi les piroguiers dans le transport du bois de chauffe.
Le long du cours d'eau, sur les berges l'on trouve en plus de
la jacinthe d'eau, des bananiers plantains, des petits champs de maïs et
d'autres plantes de consommation humaine.
Fig. 4.16 Macrophytes ayant envahi le lit du cours
d'eau au point de prélèvement E (Jacinthe d'eau et
autres)
4.2.3 Classification du cours d'eau
Elle est faite à partir de Bontoux (1993) qui classe les
cours d'eau en fonction de certains paramètres chimiques (Tableau
4.8).
Tableau 4.8 : Tableau de classification du cours
d'eau
Points Paramètres Unité Valeur
moyenne
|
Classe Observations
|
A DBO5 mg/l d'O2 29 HC
DCO mg/l d'O2 89 HC
NH4 + mg/l 3,78 3
NO3 - mg/l 13,96 1 B
PO43- mg/l 0,68 2
|
Pollution importante
|
B DBO5 mg/l d'O2 84 HC
DCO mg/l d'O2 228 HC
NH4 + mg/l 3,81 3
NO3 - mg/l 13,67 1 B
PO43- mg/l 0,74 2
|
Pollution excessive
|
D DBO5 mg/l d'O2 187 HC
DCO mg/l d'O2 421 HC
NH4 + mg/l 10,22 HC
NO3 - mg/l 14,35 1 B
PO43- mg/l 0,89 2
|
Pollution excessive
|
C DBO5 mg/l d'O2 42 HC
DCO mg/l d'O2 72 3
NH4 + mg/l 10,55 HC
NO3 - mg/l 7,90 1 B
PO43- mg/l 0,95 2
|
Pollution importante
|
Pollution excessive
E
DBO5 mg/l d'O2 87 HC
DCO mg/l d'O2 111 HC
NH4 + mg/l 9,41 HC
NO3 - mg/l 11,25 1 B
PO43- mg/l 1,72 3
Une vue globale du tableau 4.9 démontre que le cours
d'eau est nettement pollué. En effet les résultats donnent des
valeurs excessives des paramètres chimiques, ce qui explique l'absence
de poissons dans le cours d'eau. Rodier (1996) stipule que la toxicité
de l'ammoniaque non ionisée (NH3) quelque soit la vie piscicole devient
aiguë entre 0,65 et 1,5 mg/l ; dans le cas du Mgoua, la plus petite valeur
est de 3,87 mg/l. De même pour les MES à partir de 75 mg/l la
situation est dangereuse pour la vie piscicole.
Pour la baignade les normes Burkinabéene (UICN, 1999)
préconise des valeurs impératives de 2 000 CF/100 ml et 100
SF/100 ml ; or la seule valeur prise nous donne des chiffres très
largement supérieures à cette norme. De plus la couleur, l'odeur
et la turbidité des eaux ne prête à la baignade.
4.3 Impact de la dégradation du cours d'eau sur
les populations riveraines
Le cours d'eau à cause de son état de
dégradation avancée a plusieurs impacts sur la vie des
populations riveraines. Le cours d'eau était destiné à
plusieurs usages : la navigation, la pêche, la baignade, la lessive,
l'eau de cuisine et de boisson. Avec l'occupation progressive par les
habitations, les établissements artisanaux, industriels, touristiques et
le foisonnement des activités commerciales, le cours d'eau a non
seulement perdu sa qualité mais également toutes ses fonctions
d'antan.
4.3.1 Utilisations du cours d'eau
Les caractéristiques physico chimiques du cours d'eau
ne permettent pas une exploitation de ses avantages conventionnels; notamment
la baignade, la pêche, la boisson, l'utilisation pour les tâches
ménagères et les loisirs.
Le cours d'eau de par son aspect n'est pratiquement pas
utilisé par les hommes. Néanmoins quelques irréductibles
se résolvent à y pénétrer pour rechercher du sable.
Il est aussi utilisé comme voie de transport par les piroguiers qui vont
chercher du bois de chauffe au « bois des singes ».
L'eau du Mgoua est utilisée par quelques agriculteurs
pour l'irrigation des plantes cultivées sur les berges de la
rivière. Les effluents domestiques et industriels y sont rejetés
et acheminés vers le Wouri comme démontré
précédemment.
Autrefois pourvue de poissons, le Mgoua aujourd'hui n'en
n'abrite plus du fait de la pollution excessive qui ne permet pas la vie
piscicole. En effet comme démontré antérieurement, les
paramètres physico-chimiques sont tellement élevés
qu'aucun type de poissons ne peut survivre dans ces conditions.
4.3.2 Nuisances dues au cours d'eau
Les principales nuisances évoquées par les
ménages au cours de l'enquête sont présentées sur la
figure 4.17. Ainsi la majorité des ménages se plaignent des
moustiques, des odeurs nauséabondes, de la pollution et des
inondations.
Une des menaces qui pèse en permanence sur les
populations riveraines reste les inondations. En période de crue, le
Mgoua sort de son lit et inonde les populations riveraines. La Figure 4.18 nous
montre les dangers encourus par les populations dans le cas d'une
inondation.
6
9
19
40
57
71
84
Souris
Pollution/insalubrité
Odeurs nauséabondes
Moustiques
Mouches
Inondations
Dechets toxiques
0 50 100 Nombre de ménages
Fig. 4.17 : Nuisances dues au cours d'eau Mgoua
évoquées par les ménages riverains
Fig. 4.18 Quelques cas d'inondation des populations
riveraines du Mgoua en période de crue
4.3.3 Provenance de l'eau utilisée par les
ménages
La figure 4.19 montre que 22% des ménages riverains ont
recourt exclusivement à l'eau de la société nationale des
Eaux du Cameroun (SNEC) désormais dénommée Cameroon Water
(CAMWATER). Ce résultat est inférieure à la moyenne de la
ville qui est
de 27,1% d'abonnés (INS, 2004). La majorité des
ménages, standing confondus a recourt à l'eau du puits et de la
source pour l'utilisation domestique.
2%
25%
Standing C
17%
56%
3%
74%
3% 3%
17%
Standing B
33%
67%
Standing A
Forage/Puits SNEC
SNEC/Puits Source Source/Puits
2% 1%
11%
22%
64%
Echantillon général
Fig. 4.19 Répartition des ménages par type
d'approvisionnement en eau
4.3.4 Utilisation des puits par les ménages
La plupart des ménages possèdent un puits
situé à proximité de la maison et du cours d'eau (Tableau
4.9). Ces puits très souvent non couverts sont des lieux de
prolifération des larves de d'anophèle, vecteur du paludisme.
En outre, la rivière et les latrines sont assez
rapprochées des puits, en moyenne les latrines sont situées
à 28m de la rivière et les puits à 9m ce qui induit une
interconnexion possible entre ces points d'eau.
Tableau 4.9: Ménages utilisateurs de puits et
taux de stérilisation des puits
Puits
|
|
Utilisation
|
Stérilisation
|
Nbre
|
% sur 95
|
Nbre
|
% sur 65
|
Oui
|
Standing A
|
2
|
2
|
2
|
3
|
|
Standing B
|
32
|
34
|
29
|
45
|
|
Standing C Total
|
31 65
|
33 68
|
29 60
|
45 92
|
Non
|
Standing A
|
1
|
1
|
0
|
0
|
|
Standing B
|
8
|
8
|
3
|
5
|
|
Standing C
|
21
|
22
|
2
|
3
|
|
Total
|
30
|
32
|
5
|
8
|
Comme on peut le constater sur la figure 4.20, l'eau du puits
sert à divers usages dont le bain et la cuisson. Malgré le fait
que 92 % des puits soient déclarés stérilisés
périodiquement (Tableau 4.9) et que certains ménages aient
déclaré boire uniquement l'eau de la SNEC (Fig. 4.19), les
riverains souffrent de maladies liées à l'eau.
0% 50% 100%
Standing A
0% 50% 100%
Standing B
0% 50% 100%
Standing C
Vaisselle
100%
Autres
Cuisson
0% 50% 100%
Autres
Cuisson
Vaisselle
Bain
Boisson
0%
0%
0%
50%
100%
Autres
Cuisson
Vaisselle
Bain
Boisson
Autres
Cuisson
Vaisselle
Bain
Boisson
19%
31%
56%
0%
100%
0%
29%
100%
58%
0%
Bain
Boisson
57%
0%
9%
29%
Echantilon général
Fig. 4 .20 Différentes utilisations de l'eau du
puits par les ménages
En effet, les puits sont stérilisés
mensuellement, chaque deux mois, trimestriellement et des fois semestriellement
au moyen de l'eau de javel. Les modes de traitement sont aussi
différents que le nombre de puits à traiter. Les
propriétaires ne suivent aucune norme dans le traitement des eaux du
puits avec pour principale conséquence la prolifération des
maladies liées à l'eau.
4.3.5 Maladies liées à l'eau
L'utilisation de l'eau d'origine douteuse et la non observance
des règles d'hygiène par certains ménages entraînent
une prévalence des maladies liées à l'eau parmi les
riverains. Les maladies mentionnées sont par ordre d'importance le
paludisme, les maux de ventre, les démangeaisons, la galle, la
fièvre typhoïde, la dysenterie amibienne, les vers intestinaux le
choléra (Tableau 4.10). Les tranches d'âge les plus
touchées sont celles comprises entre 0 et 15 ans et celle de 15 à
50 ans.
Tableau 4.10 : Maladies liées à l'eau
évoquées par les ménages riverains du Mgoua
par tranche d'âge
|
|
|
|
|
Nbre de ménages par tranche
d'âge
|
Maladies
|
< 15 ans
|
=15 ans
|
> 50 ans
|
Paludisme
|
72
|
90
|
17
|
Maux gastriques
|
12
|
11
|
1
|
Démangeaisons
|
10
|
5
|
0
|
Galle
|
2
|
8
|
0
|
Fièvre typhoïde
|
0
|
3
|
0
|
Amibiase
|
2
|
4
|
0
|
Vers intestinaux
|
12
|
0
|
0
|
Choléra
|
0
|
2
|
0
|
Les populations du quartier CCC consomment l'eau d'une source
près de la rivière et les maladies gastriques sont
prédominantes dans les ménages de ce quartier (Cf. annexe
n°4).
4.4 Proposition d'un Cadre institutionnel de Gestion
Intégré des Ressources en
Eau
Du point de vue des systèmes naturels, assurer la
gestion des bassins versants et des bassins fluviaux s'inscrit dans la logique
d'une gestion intégrée les considérant comme des
unités logiques de planification. La gestion des bassins versants et des
bassins fluviaux est non seulement importante car elle permet de faire face
globalement aux problèmes liés à l'eau et à
l'utilisation des terres, mais également parce qu'elle est essentielle
à la gestion des liens entre qualité et quantité, entre
intérêts en amont et en aval (GWP, 2000).
4.4.1 Etat des Lieux des Ressources du Bassin Versant
Utilisations de l'eau et ressources biologiques du bassin
versant
Le cours d'eau Mgoua de part sa qualité est
réduit à très peu d'usages. Néanmoins le bassin
versant possède d'autres sources de production d'eau notamment la nappe
souterraine et les sources. Le tableau 4.11 présente les
différents usages de l'eau du bassin versant, ainsi que les ressources
biologiques présentes.
Tableau 4.11 : Usages de l'eau et ressources biologiques
dans le bassin versant Mgoua
Identification Qualité
Usages de l'eau
1-Approvisionnement en eau
a)
Mauvaise Mauvaise Bonne
Moyenne
Moyenne Bonne
Domestique - Puits
- Source - Forage - SNEC
b) Industrielle - SNEC - Forage
2- Elimination (eaux usées)
a) Domestiques
- Puisard
- Fosse septique
-Rivière
b) Industrielles
- Fosse septique
- Cours d'eau
c) Elevage
e) Précipitations
Identification Qualité
Usages de l'eau
|
3- Agriculture
a)Irrigation traditionnelle des champs
|
|
|
4- Elevage
a) Abreuvement
b) Pâturage naturel
5- Transport a) Navigation - Pirogues
6- Exhaure matériaux - Sable
|
Petit bétail broute sur la cour et s'abreuve dans le
cours d'eau
Navigable
Sur 500m en direction du
Wouri
|
7- Santé
a) Ingestion Diarrhée, typhoïde
b) Contact Démangeaisons
c) Autres Paludisme
Ressources Biologiques
|
1-Habitat
a) Algues
b) Macrophytes
c) Marécages
|
2-Faune
a) Vertébrés - Oiseaux - Reptiles
b) Invertébrés - Insectes
c) Microorganismes
Inspiré de Burton (2003)
La documentation disponible ne donne pas de données
qualitative et quantitative des ressources disponibles dans le bassin versant.
Comme on le constate sur le tableau 4.11 les données obtenues ne sont
pas complètes. L'on ne peut par exemple savoir quelle est la
quantité d'eau disponible dans le bassin versant. SOGREAH et ECTA-BTP
(2004) estime qu'en 2005, la demande en eau potable dans les bassins versants
Mgoua et Bobongo est de 12564 m3/j pour la consommation d'eau non
domestique et 10210 m3/j pour la consommation domestique.
Pollueurs du cours d'eau
Le cours d'eau est pollué par les industries, les
ménages, les garages et l'aéroport. Les riverains au cours de
l'enquête ont accusé les industries d'être à
l'origine de leur comportement. Ils ont déclaré verser leurs
ordures ménagères sur le cours d'eau à cause de la
pollution de ce dernier par les industries en amont.
Au cours d'une réunion avec les chefs de bloc du
quartier C.C.C., le manque d'infrastructures routières et le mauvais
calibrage du drain ont été cités comme les facteurs
majeurs qui causent l'insalubrité du quartier.
Normes et réglementations en vigueur
Le cours d'eau Mgoua est soumis à la
réglementation en vigueur au Cameroun en matière de protection de
l'environnement et notamment protection des eaux douces. Il s'agit de :
- La loi n° 96/12 du 5 août 1996 portant loi cadre
relative à la gestion de l'eau en sa section 2 du chapitre 3 du titre
III qui traite de la protection des eaux continentales et des plaines
d'inondations ;
- La loi n° 98/005du 14 avril 1998 portant régime de
l'eau et ses 5 décrets d'application du 8 mai 2001.
Dans la plupart des pays, les normes de qualité
ambiante de l'eau et les normes en matière d'effluents sont l'instrument
principal de lutte contre la pollution des eaux de surface (Bernstein, 1991).
Au Cameroun, pour le moment il n'existe aucune norme nationale de rejet des
eaux usées. De même, il n'y a à ce jour pas de standard ou
objectif de qualité des eaux de rivière. Dans la pratique, on se
réfère aux standards internationaux notamment ceux de la France
et de la Communauté Européenne. Ces dernières sont
pourtant rigides et incompatibles au regard des conditions de milieu et des
moyens technologiques du pays (SOGREAH ET ECTA-BTP, 2004).
4.4.2 Proposition d'un cadre institutionnel de gestion
intégrée des ressources en eau du bassin versant
Au Cameroun, la gestion de l'eau est généralement
le fait d'institutions fonctionnant selon un schéma descendant,
c'est-à-dire du sommet à la base et la pluralité des
intervenants
ne facilitent pas la gestion des pollutions. Pour le cas
précis du bassin versant Mgoua, les enjeux sont :
- La protection des écosystèmes vitaux : qu'ils
soient terrestres ou aquatiques, les écosystèmes sont
intrinsèquement déterminés par la qualité de l'eau,
le gouvernement camerounais se doit donc de proposer des normes pour les rejets
d'eaux usées et des objectifs de qualité des eaux de surface.
- La gestion des risques : la pollution de l'eau du Mgoua fait
apparaître un autre éventail de risques, puisqu'elle attente
à la santé humaine, au développement économique et
aux fonctions des différents écosystèmes.
- La sensibilisation de l'opinion publique : il est
nécessaire de sensibiliser l'opinion publique et notamment les riverains
afin de mobiliser un soutien efficace pour une gestion durable des ressources
en eau et d'encourager les changements de comportement.
- Stimuler la volonté politique d'agir : dans le cas du
bassin versant Mgoua, réduire les institutions intervenantes et se
réduire à un forum composé de tous les intervenants dans
la gestion du bassin versant qui discutera des moyens à mettre en oeuvre
pour la gestion équitable et saine de l'eau de la rivière.
- La mise en oeuvre des instruments économiques : la
réglementation prévoit des taxes sur le
prélèvements et des taxes d'assainissement pour les
ménages mais ces textes ne sont pas appliquées dans la majeure
partie des cas. Pour le cas des industries quelques unes ont été
frappés par le gouvernement pour pollution des eaux, mais aucune mesure
n'a été prise pour remédier à cet état des
choses.
- Utiliser la technologie appropriée pour le traitement
des effluents domestiques et industriels.
Pour ce faire nous avons identifié les différents
acteurs potentiels dans le processus de gestion des ressources en eau dans le
bassin versant et les avons analysé.
L'analyse a porté sur :
· Les principaux acteurs, leurs intérêts et
activités ;
· L'influence et l'importance des acteurs ;
· La disponibilité des ressources auprès des
acteurs.
Principaux Intérêts et activités
des acteurs
La situation environnementale est telle qu'il est urgent de
mettre en place un programme qui prenne en compte tous les acteurs. Les acteurs
dans le processus de gestion intégrée du basin versant Mgoua sont
nombreux. Les activités des acteurs installés dans le bassin
versant induisent une dégradation importante de la qualité de vie
et de l'environnement dans le basin versant or la demande en eau est
importante. L'Etat se doit donc de prendre les mesures nécessaires
(politique d'assainissement et de distribution de l'eau) pour assurer une
répartition équitable des ressources disponibles. .
La sensibilisation des acteurs sur les risques encourus et les
impacts sur l'environnement devient une priorité.
Le tableau 4.12 présente les acteurs recensés, les
activités menées, les intérêts et les
améliorations à apporter pour une meilleure qualité de
l'environnement.
L'intégration de tous ces acteurs n'est pas sans
risques. En effet, le coût de production des industries augmentera dans
le cas d'une mise en place d'un système de traitement des eaux
usées. Les services techniques étatiques devront travailler en
étroite collaboration afin d'éviter les conflits dans la
répartition des rôles.
Tableau 4.12 : Acteurs et principaux
intérêts et activités du bassin versant
Acteurs Principaux intérêts/
Activités/Améliorations
Services techniques Etatiques
|
MINEE - Contrôle des installations industrielles et
commerciales concernant la pollution, la sécurité,
les nuisances industrielles notamment le contrôle de la
qualité des eaux rejetées ; - Elaboration et application des
normes nationales pour la pollution industrielle ;
- Elaboration et exécution de la politique nationale pour
les eaux et les égouts dans les zones urbaines
- Augmentation de la qualité de l'eau ;
- Définition des consommations d'eau par les industries
et à des fins commerciales ; - Définition du prix de l'eau en
fonction des usages ;
MNDIC - Règlement et contrôle des nuisances
industrielles, de la pollution et des établissements à
risques
MINSANTE - Elaboration des normes de pollution pour les
décharges urbaines et industrielles ;
- Identification et résolution des problèmes
sanitaires ;
MINEPN - Gestion directe des ressources naturelles ;
- Collaboration avec d'autres ministères pour appliquer
un programme de développement écologique.
MINVILLE - Définition d'une politique d'approvisionnement
en eau et d'assainissement dans les villes.
|
|
Comité National de - Etude et de proposition au
gouvernement de toutes mesures ou actions tendant à assurer la
l'Eau conservation, la protection et l'utilisation de l'eau.
CUD - Assainissement et recalibrage des rivières ;
- Curage des fossés ;
- Amélioration des infrastructures routières ;
- Inspections environnementales auprès des institutions
polluantes des cours d'eau
(Industries, garages, stations de service, immeubles sans fosse
septique...) ;
- Proposition de procédé de traitement des rejets
industriels et ménagers (liquides et
solides) et Stérilisation des puits.
Mairie Douala 3e - travaille sous tutelle de la
Communauté Urbaine et s'occupe des pollueurs mineurs
(boulangers, coiffeurs, ménages...).
Acteurs Principaux intérêts/
Activités/Améliorations
Industries
|
ALUBASSA - Production d'articles de ménages en
aluminium
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels ; - Traitement des eaux usées industrielles.
Asquini Encorad - Préfabrication d'ouvrages en
Béton Armé ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels ; - Traitement des eaux usées industrielles.
Brasseries du Cameroun - Mise en bouteille des boissons ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels ; - Traitement des eaux usées industrielles.
CAMLAIT - Fabrication de produits à base de lait ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels ; - Traitement des eaux usées industrielles.
CAMOA - Fabrication de gaz industriels et médicaux ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels ; - Amélioration du traitement des eaux usées
industrielles.
C.C.C - Fabrication de savons de ménages et de
détergents ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels ; - Traitement des eaux usées industrielles.
C.E.P. - Fabrication de peintures, vernis et revêtements
;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels ; - Automatisation du traitement des eaux usées
industrielles.
CHOCOCAM - Fabrication de confiseries, chocolats et biscuits
;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels ; - Traitement des eaux usées industrielles.
CMC - Fabrication de matériaux de construction en PVC,
acier et aluminium ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques.
CTC - Magasin de stockage de thé et Disponibilité
de l'eau pour usages domestiques.
HYSACAM - Ramassage des ordures ménagères ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels. - Traitement des eaux usées industrielles.
|
|
Acteurs Principaux intérêts/
Activités/Améliorations
NETOYCAM - Récupération et recyclage des huiles de
vidange
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels.
PANZANI - Transformation de pâtes alimentaires ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques. PILCAM
- Fabrication de piles électriques ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels ;
- Amélioration du traitement des eaux usées
industrielles.
PLASTICAM - Fabrication d'articles en plastique ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques.
SAGA Cameroun - Magasin de stockage de coton ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques. SCIMPOS
- Fabrication de mousses et de colles industrielles ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels.
SCTB - Exploitation et transformation du bois ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques.
SEEF - Exploitation et transformation du bois ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques.
SGMC - Fabrication des pâtes alimentaires ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques.
SHO Cameroun - Maintenance engins lourds et véhicules
;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels ;
- Amélioration du traitement des eaux usées
industrielles.
SIPCA - Fabrication des produits de beauté,
cosmétiques et aromatiques ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels. - Traitement des eaux usées industrielles.
SMALTO - Fabrication de peintures ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels.
Acteurs Principaux intérêts/
Activités/Améliorations
Industries
|
Ketch - Travaux publics ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels. SOCARTO - Transformation de papier en sacs de ciment et de farine
;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels. SUMOCA - Importation d'automobiles et garages ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels ; UCB - Fabrication de boissons ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels ; - Traitement des eaux usées industrielles.
|
|
UNALOR - Fabrication d'allumettes ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels ; - Amélioration du traitement des eaux usées
industrielles.
HYDRAC - Laboratoire d'analyse des eaux ;
- Disponibilité de l'eau pour usages domestiques et
industriels.
CAMWATER - Distribution de l'eau potable ;
Vidangeurs de fosses septiques - Vidange des fosses septiques et
fosses étanches ;
Ménages - Disponibilité de l'eau pour usages
domestiques ;
- Gestion appropriée des eaux vannes, eaux usées
domestiques et ordures ménagères ; - Nettoyage des cours
(désherbage)
- Stérilisation des puits et aménagement
extérieur minimum (Puits couverts)
ONG de coordination des associations - Sensibilisation des
femmes sur la nécessité d'utiliser une eau potable et la gestion
des féminines déchets domestiques, aussi bien solides que
liquides.
ONG de protection de l'environnement - Promotion de la
santé, de l'assainissement et la protection de l'environnement ;
- Sensibilisation des populations sur la protection de
l'environnement.
Partenaires au développement - Financement du processus
de gestion intégrée des ressources en eau dans le bassin
versant.
Influence et importance des acteurs
Selon GWP-CM (2006), l'influence indique le pouvoir relatif de
l'acteur sur le projet ;
Les acteurs avec une influence élevée ont un
pouvoir de veto, de façon formelle ou informelle pour le succès
du projet. Cette influence est fonction de la position hiérarchique,
économique, sociale ou politique de l'acteur. Les acteurs à
influence moyenne peuvent s'opposer à la mise en place du projet mais
pas facilement. Les acteurs à faible influence n'ont aucune influence
sur la mise en place du projet.
L'importance des acteurs quand à elle, est
basée sur le degré de prise en compte des besoins et attentes de
l'acteur dans la mise en place et la réussite du projet. Dans ce cas,
les intérêt et activités de l'acteur coïncident avec
les objectifs du projet. Elle peut être faible, moyenne ou
élevée. Le tableau 4.13 donne le niveau d'influence et
d'importance de chaque acteur
Tableau 4.13: Influence et importance des
différents acteurs
N°
|
Acteurs
|
Influence
|
Importance
|
1
|
MINEE
|
Elevée
|
Elevée
|
2
|
MNDIC
|
Elevée
|
Elevée
|
3
|
MINSANTE
|
Elevée
|
Elevée
|
4
|
MINEPN
|
Elevée
|
Elevée
|
5
|
MINVILLE
|
Elevée
|
Elevée
|
6
|
Comité National de l'Eau
|
Elevée
|
Elevée
|
7
|
CUD
|
Elevée
|
Elevée
|
8
|
Mairie Douala 3e
|
Elevée
|
Elevée
|
9
|
ALUBASSA
|
Faible
|
Moyenne
|
10
|
Asquini Encorad
|
Faible
|
Moyenne
|
11
|
Brasseries du Cameroun
|
Faible
|
Elevée
|
12
|
CAMLAIT
|
Faible
|
Elevée
|
13
|
CAMOA
|
Faible
|
Elevée
|
14
|
C.C.C
|
Elevée
|
Faible
|
15
|
C.E.P.
|
Faible
|
Elevée
|
16
|
CHOCOCAM
|
Faible
|
Elevée
|
17
|
CMC
|
Faible
|
Faible
|
18
|
CTC
|
Faible
|
Faible
|
19
|
HYSACAM
|
Faible
|
Elevée
|
20
|
NETOYCAM
|
Faible
|
Elevée
|
21
|
PANZANI
|
Faible
|
Elevée
|
22
|
PILCAM
|
Faible
|
Elevée
|
23
|
PLASTICAM
|
Faible
|
Elevée
|
|
N°
|
Acteurs
|
Influence
|
Importance
|
24
|
SAGA Cameroun
|
Faible
|
Faible
|
25
|
SCIMPOS
|
Faible
|
Elevée
|
26
|
SCTB
|
Faible
|
Faible
|
27
|
SEEF
|
Faible
|
Faible
|
28
|
SGMC
|
Faible
|
Faible
|
29
|
SHO Cameroun
|
Faible
|
Elevée
|
30
|
SIPCA
|
Faible
|
Elevée
|
31
|
SMALTO
|
Faible
|
Elevée
|
32
|
Ketch
|
Faible
|
Elevée
|
33
|
SOCARTO
|
Faible
|
Elevée
|
34
|
SUMOCA
|
Faible
|
Elevée
|
35
|
UCB
|
Faible
|
Elevée
|
36
|
UNALOR
|
Faible
|
Elevée
|
37
|
HYDRAC
|
Faible
|
Elevée
|
38
|
CAMWATER
|
Elevée
|
Elevée
|
39
|
Vidangeurs de fosses septiques
|
Faible
|
Elevée
|
40
|
Ménages
|
Faible
|
Elevée
|
41
|
ONG de coordination des associations féminines
|
Faible
|
Elevée
|
42
|
ONG de protection de l'environnement
|
Faible
|
Elevée
|
43
|
Partenaires au développement
|
Elevée
|
Elevée
|
|
Il ressort de ce tableau que les administrations publiques
ont une influence et une importance élevées dans la mise en place
du projet de par leur pouvoir légal, leurs possibilités
financières, leurs positions hiérarchiques dans le processus de
gestion de l'eau dans le bassin versant et leurs possibilités
techniques.
Toutes les industries ont une influence faible sur le
processus, mais une importance certaine. Car elles ont besoin d'eau pour
fonctionner et certaines approvisionnent les populations en eau potable. De
plus les rejets de ces industries sont un facteur majeur de dégradation
du cours d'eau, elles doivent donc soit traiter sur place leurs effluents, soit
les acheminer après prétraitement vers une station
d'épuration des eaux usées.
Les autres acteurs mis à part la CAMWATER et les
partenaires au développement ont aussiune influence faible
sur le processus, mais une importance élevée du fait de leurs
besoins
importants en ressources en eau ; de leurs possibilités
de sensibilisation en vue d'améliorer la qualité de l'eau dans le
bassin versant.
La CAMWATER qui approvisionne les populations et les
industries en eau potable doit être associé dans le processus car
elle devra améliorer ses infrastructures de desserte et son importance
est certaine pour l'amélioration quantitative et qualitative de l'eau
potable disponible dans le bassin versant.
Les partenaires au développement sont parmi les
financiers du processus, tenir compte de leurs exigences est donc
nécessaire.
Disponibilité des ressources auprès des
acteurs
Les ressources disponibles auprès des acteurs dans le
cadre de la mise en place d'un plan de gestion intégrées des
ressources en eau sont de plusieurs ordres :
· disponibilité des données et informations
;
· Savoir faire ;
· Finances ;
· Disponibilité en temps pour le processus ;
· Délivrance des autorisations pour la mise en place
du processus Le tableau 4.14 présente pour chaque acteur les ressources
disponibles.
Tableau 4.14: Types de ressources disponibles
auprès des acteurs
F= Faible M=Moyen E= Elevée
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Types de ressources
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N°
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Acteurs
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Données/ informations
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Savoir faire
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Finances
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Temps
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Autorisation
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1
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MINEE
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E
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E
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M
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F
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E
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2
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MNDIC
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M
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M
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M
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F
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E
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3
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MINSANTE
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F
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M
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F
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F
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M
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4
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MINEPN
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M
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M
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F
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F
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M
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5
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MINVILLE
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F
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F
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F
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F
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M
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6
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Comité National de l'Eau
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E
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E
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M
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F
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E
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7
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CUD
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E
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E
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M
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M
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M
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8
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Mairie Douala 3e
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F
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M
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F
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F
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M
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9
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ALUBASSA
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F
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F
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F
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F
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F
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10
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Asquini Encorad
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F
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F
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F
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F
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F
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11
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Brasseries du Cameroun
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12
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CAMLAIT
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F
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F
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F
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F
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F
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13
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CAMOA
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F
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F
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F
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F
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F
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14
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CEP
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15
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C.C.C
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F
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F
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F
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F
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F
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16
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CHOCOCAM
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F
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F
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F
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F
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F
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17
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CMC
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F
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F
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F
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F
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F
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Types de ressources
N° Acteurs
18 CTC
19 HYSACAM
20 NETOYCAM
21 PANZANI
22 PILCAM
23 PLASTICAM
24 SAGA Cameroun
25 SCIMPOS
26 SCTB
27 SEEF
28 SGMC
29 SHO Cameroun
30 SIPCA
31 SMALTO
32 Ketch
33 SOCARTO
34 SUMOCA
35 UCB
36 UNALOR
37 HYDRAC
38 CAMWATER
39 Vidangeurs de fosses septiques
40 Ménages
41 ONG de coordination des
associations féminines
42 ONG de protection de
l'environnement
43 Partenaires au
développement
Données/ informations
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Savoir faire
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Finances
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Temps
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Autorisation
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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F
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M
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F
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E
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F
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F
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F
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F
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E
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F
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F
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M
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M
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M
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F
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M
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F
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M
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E
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E
|
M
|
F
|
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F= Faible M=Moyen E= Elevée
Cadre institutionnel pour la gestion
intégrée des ressources en eau du bassin versant
La figure 4.21 présente la proposition d'un cadre
institutionnel pour la gestion intégrée des ressources en eau du
bassin versant Mgoua. Les liens entre les différents intervenants
prennent en considérations les principes du GWP dans le cadre d'une
gestion efficace des ressources en eau.
Ainsi, le bassin versant disposera :
· d'un comité de gestion formé par un
état major composé de personnes ressources en matière de
gestion des bassins versants ;
Vidangeurs des fosses septiques
Forum
Industries
Financement
Service
Hysacam
Contrôle
Location
Ménages
ONG de protection de l'environnement
Comité de gestion du bassin
versant
Taxee
Collaboration
Services Techniques Étatiques
(Mairie, CUD, et gouvernement)
ONG Coordination des
Associations Féminines
Partenaires au Développement
Société d'eau
potable (CAMWATER)
Fig 4.21 : Proposition d'un cadre institutionnel de
gestion intégrée du bassin versant Mgoua
· D'un forum composé des représentants
de toutes les parties prenantes (industries,
des vidangeurs de fosses septiques et des populations) qui
présenteront les
problèmes et difficultés rencontrés dans
la gestion courante des ressources en eau,
en présence du comité de gestion du bassin versant
qui tiendra compte de tous les
problèmes citées dans la définition de
ses objectifs et le vote du budget quiquenal;
Le fonctionnement du comité se fera avec une
collaboration étroite de tous les acteurs, les partenaires au
développement financeront le comité dans le but
d'équilibrer le budget du comité. Les industries, les vidangeurs
de fosse septiques et les ménages verseront une taxe d'assainissement au
comité afin de permettre l'application des objectifs. La
société de ramassage des ordures ménagères, les
industries, les vidangeurs de fosses septiques et la société
d'approvisionnement en eau potable, rendent des services aux ménages
pour l'amélioration du cadre de vie. Le contrôle du respect de
l'environnement par les ménages et les industries est
contrôlé par le comité de gestion du bassin versant. Et le
comité peut disposer de matériel de vidange de fosses septiques
ou autre matériel nécessaire à l'assainissement du bassin
versant qu'il pourra mettre en location.
CHAPITRE 5.0 : CONCLUSION, RECOMMANDATIONS
5.1 Conclusions
· Bien que le bassin versant soit fortement
industrialisée, la pollution du cours d'eau Mgoua n'est pas le seul fait
des industries. En effet les ménages l'utilisent comme dépotoir
aussi bien pour les eaux vannes et ménagères que pour les ordures
ménagères.
· Les eaux de la rivière Mgoua sont fortement
polluées et ne sont aptes à aucun usage usuel de l'eau.
· Les points les plus pollués se situent en aval des
rejets des eaux usées industrielles et à l'embouchure du cours
d'eau ;
· L'étude des nuisances auprès des
populations fait ressortir des nuisances olfactives, esthétiques. Les
populations se plaignent des maladies liées à l'eau notamment le
paludisme, la fièvre typhoïde, le choléra ;
· Les populations installées dans le lit du cours
d'eau sont inondées par les eaux qui retrouvent leur lit naturel en
saison des pluies ;
· La mise sur pied d'un comité de gestion
intégrée du bassin versant mettant ensemble tous les acteurs du
bassin versant autour d'une table en vue de l'information et de la
sensibilisation pour le changement de comportement pourrait réduire le
flux de déchets déversées dans le cours d'eau.
5.2 Recommandations
5.2.1 Décideurs
Nous recommandons que les mesures suivantes soient prises afin
de réduire et de prévenir les risques encourus par les
populations du fait de la pollution de la rivière Mgoua :
- Réduction des pollutions industrielles : industriels
· utiliser des méthodes appropriées de
production en vue de réduire le flux des effluents rejetées
· Construire un système d'égout connectant
les eaux usées industrielles pour leur traitement dans une station
d'épuration après prétraitement au sein de l'industrie
;
· Eduquer et informer les employeurs et les
employés sur la manipulation des déchets ;
· Assurer la maintenance des installations de production et
de traitement des eaux usées pour celles qui en ont ;
- Réduction des pollutions domestiques : Mairie et
Communauté Urbaine
· Construire des fosses septiques communes ;
· Sensibiliser les populations sur les dégâts
causés par le rejet des ordures ménagères dans le cours
d'eau ;
· améliorer les infrastructures routières
;
· Traiter les boues de vidange dans une station de
traitement et de valorisation des boues de vidanges ;
- Réduction des maladies et inondations :
Communauté urbaine et CAMWATER
· mettre en place des bornes fontaines ;
· équiper les puits en pompe manuelle ou
électrique, couvrir les points d'eau ;
· Creuser des puits communautaires à au moins 30 m
des latrines et en amont (Morgan, 1991) ;
· Déguerpir les populations résidant dans le
lit du cours d'eau ;
· Draguer le lit du cours d'eau ;
- Gestion du bassin versant : Gouvernement
· Mettre en application les lois et réglementations
en matière de protection d'eau douce en vigueur au Cameroun
· Etablir des normes de rejet des effluents et des normes
de qualité des eaux courantes ;
5.2.2 Travaux futurs
Afin de mieux cerner le problème de pollution dans ce
bassin versant, il serait judicieux dans les travaux futurs de :
- caractériser les rejets de chaque industrie ;
- analyser le process de chaque industrie en vue de
l'amélioration en qualité des effluents rejetés ;
- Faire une étude comparative des débits avec la
pluviométrie le long du cours d'eau ; - caractériser les eaux des
puits répertoriés dans le bassin versant ;
- évaluer le degré de contamination des
denrées produites sur les rives du cours d'eau ; - évaluer les
paramètres microbiologiques et le benthos du cours d'eau ;
- étudier l'évolution des macrophytes sur le cours
d'eau ;
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