Paragraphe 2 : Les faiblesses et les limites des fonds
nationaux de financement de l'emploi
Les fonds nationaux rencontrent des insuffisances dans l'offre
du microcrédit et des services non financiers de nature à
compromettre l'efficacité économique et sociale, leur raison
d'être.
A) La
faiblesse des montants octroyés
L'une des difficultés majeures rencontrée par
les promoteurs vis-à-vis des fonds nationaux est la forte
réduction des montants demandés à défaut de non
financement. Cette situation n'est pas sans difficulté dans la mise en
oeuvre des activités, voire la faisabilité du projet, surtout
pour les projets de démarrage où la viabilité peut
être mise en cause. En effet, seul le promoteur est à même
de maîtriser le projet et ses contours, donc réduire les montants
des financements peut mettre en péril les projets et mettre en cause la
responsabilité des fonds en cas d'échec.
En outre les promoteurs rencontrent d'autres
difficultés telles que:
v le problème de la garantie de la totalité des
fonds;
v les difficultés pour trouver un mentor ou un
parrain;
v les problèmes de gestion et de
comptabilité ;
v les problèmes d'écoulement et de
commercialisation des produits ;
v l'insuffisance dans la mobilisation des ressources et de
recherche de partenariat;
v l'insuffisance dans la maîtrise et l'utilisation des
technologies de l'information et de la communication, etc.
Toutes ces difficultés rencontrées par les
promoteurs sont en partie imputable aux fonds qui offrent moins de services non
financiers indispensables.
B) La
faiblesse de l'offre des services non financiers
Les services non financiers sont indispensables à la
réussite des projets des jeunes diplômés, surtout au regard
de leur faible capacité managériale. Mais la modicité des
financements octroyés et la dispersion des promoteurs rendent
très coûteux les suivis. Cet état de fait et le manque de
ressources amènent les fonds à réduire les offres de
formation, d'appui et d'accompagnement aux bénéficiaires du
crédit, toute chose qui entrave la bonne gouvernance des
activités des micro et petites entreprises.
Les fonds pour la plupart, à cause de la faiblesse du
budget et des contraintes de viabilité, optent pour une approche
minimaliste et se concentrent plus sur l'offre de crédit avec un suivi
minimal qui se préoccupe plus du remboursement que de l'accompagnement
technique. C'est une réalité qui n'est pas de la
responsabilité des fonds, mais de la faiblesse des ressources
allouées pour la couverture des coûts de suivis.
Pour les Micro et petites entreprises (MPE), les services
financiers et non financiers sont tous deux importants ; si le financement
permet de stabiliser les revenus de l'entreprise, les services non financiers
par contre peuvent l'aider à croître. Le lien entre les deux types
de services permet aux entrepreneurs d'accéder à des services
qu'ils n'ont pas utilisés précédemment et de croître
en termes de productivité, de revenus et de création
d'emplois.
En outre, les services non financiers permettent de suivre
l'exécution du projet, de savoir si le crédit a été
bien utilisé conformément aux attentes. S'il n'y a pas de suivis
le promoteur peut détourner le crédit à d'autres fins et
sans créer d'emploi. L'importance des services non financiers est
indéniable à la viabilité des projets. Et de ce fait, le
manque d'accompagnement du crédit peut entraîner la faillite des
activités, le non remboursement et créer l'effet contraire des
objectifs visés notamment le surendettement et la pire forme de
chômage (chômeur pauvre et endetté).
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